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Ranko Češić

  Je souhaite tout d'abord, sans faux sentiments qui pourraient faire de la peine aux familles,exprimer mon remords sincère pour tout le mal que j'ai pu faire. Le mot « remords » n'est pas suffisant pour exprimer tout ce que je ressens. [...] j'ai reconnu ma culpabilité pour les chefs d'accusation  dressés contre moi, et j'ai essayé d'aider le bureau du Procureur et le Tribunal  en révélant la vérité sur mes actes, afin qu’une partie de la vérité générale puisse être dite.

Ranko Češić, était un membre de la Défense territoriale des Serbes de Bosnie, près de Brčko, en Bosnie-Herzégovine. Il était également  membre d’une unité spéciale de la police des Serbes de Bosnie affectée au poste de Brčko, en 1992. L’une de ses tâches consistait à procéder à l’arrestation des non-Serbes qui lui avaient été désignés et à les amener pour interrogatoire au poste de police de Brčko ou au centre de détention de Luka, où il frappait, humiliait et tuait les prisonniers. Il a reconnu avoir tué au total 10 hommes. 2 sont morts des suites des sévices qui leur ont été infligés et huit ont été abattus. Ranko Češić a coopéré de façon significative avec l’Accusation et a accepté de témoigner dans d’autres affaires dont le Tribunal a été saisi. Il a été condamné à 18 ans d’emprisonnement.

Lire son aveu de culpabilité

27 novembre 2003 (extrait du compte rendu d'audience)

[interprétation] Merci, Monsieur le Président, Messieurs les Juges. Je souhaite tout d'abord, sans faux sentiments qui pourraient faire de la peine aux familles, exprimer mon remords sincère pour tout le mal que j'ai pu faire. Le mot « remords »  n'est pas suffisant pour exprimer tout ce que je ressens. Mon état d’esprit était complètement différent à l’époque où j’ai commis ces crimes de ce qu’il est maintenant dans ce prétoire. Actuellement, je ne pourrais jamais commettre ce que j'ai pu commettre à l'époque. Il s'agissait d'une période où toute dignité humaine avait disparu.

Avant le procès j'ai reconnu ma culpabilité pour les chefs d'accusation dressés contre moi, et j'ai essayé d'aider le bureau du Procureur et le Tribunal en révélant la vérité sur mes actes, afin qu’une partie de la vérité générale puisse être dite.

Messieurs les Juges, je voudrais du fond du cœur pouvoir revenir en arrière et ne pas faire ce que j’ai fait, mais ceci n'est pas possible. La seule chose qui me reste, c'est un profond remord quant aux choses que j'ai pu commettre. Je peux rajouter que je n'avais pas envie de faire venir ici les membres de ma famille ou bien mes amis pour dire de belles choses à mon égard, car je ne voulais pas aggraver les souffrances des victimes et des familles de victimes. C'est comme ça que j'exprime aussi un hommage à ceux qui sont morts.

J'espère que le remords que je ressens permettra que de telles choses ne se répètent plus. Je dois dire que tout peuple qui passe par une période de guerre est malheureux et les personnes et les familles qui ont souffert de la guerre connaissent des moments très durs. Je dois dire que la prison n’est pas ma seule punition. Il m’est encore plus difficile de vivre avec le remords que j’éprouve.

Messieurs, je vous remercie de m'avoir permis de dire ces quelques mots.

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