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Dernière allocution du Président du TPIY à l’occasion de la commémoration du génocide de Srebrenica

Président | | La Haye |

Le Président du Tribunal pénal international pour l’ex‑Yougoslavie (le « TPIY »), le Juge Carmel Agius, et le Greffier du TPIY, John Hocking, ont participé à la commémoration du génocide de Srebrenica, 22 ans après, au Mémorial de Potočari (en Bosnie‑Herzégovine), et ont rendu hommage aux victimes et à leurs familles. À la suite de la commémoration, les dépouilles de 71 personnes ont été inhumées lors d’une cérémonie organisée à leur mémoire.

Au cours de son allocution, le Président Carmel Agius, qui était l’un des principaux intervenants, a rappelé le rôle essentiel joué par le TPIY qui a établi que les crimes commis à Srebrenica en juillet 1995 constituaient un génocide au cours duquel des milliers d’hommes et de garçons bosniaques avaient été tués brutalement et leurs cadavres jetés dans des fosses communes. Il a fait observer que la Cour internationale de justice avait également approuvé les conclusions du Tribunal et qualifié les crimes commis à Srebrenica de génocide. Il a souligné que les décisions de ces deux juridictions étaient étayées par les résultats du plus vaste projet d’identification par l’ADN, jamais mené, ayant permis d’établir que « des massacres avaient été perpétrés à Srebrenica et aux alentours ».

« Malgré tout cela, comme vous avez pu l’entendre ce matin, trop de personnes nient encore l’étendue réelle de ce que la population a subi en juillet 1995 » a déclaré le Président Carmel Agius, qui a ensuite adressé trois messages : le premier à ceux qui nient l’existence du génocide, le deuxième aux victimes et à leurs familles, et le troisième aux dirigeants du pays.

Le Président Carmel Agius a mis en garde les négationnistes : « La négation ou la déformation de l’histoire est une manière de porter intentionnellement atteinte à la vérité. » Il a ajouté : « [Le génocide de Srebrenica] est très bien documenté, reconnu par deux juridictions internationales des Nations Unies, dont la Cour internationale de Justice, et étayé scientifiquement dans ses moindres détails. Chers négationnistes, chers révisionnistes, vous ne parviendrez jamais à dissimuler la véritable nature de ce génocide. Vos enfants, vos petits-enfants découvriront un jour que la vérité sur ce qui s’est produit n’est pas gardée à l’intérieur des maisons où les événements ont été déformés, mais bien à l’extérieur, là où il est possible de la découvrir. »

Dans le message qu’il a adressé aux victimes et à leurs familles, le Président Carmel Agius a déclaré que « [l]’histoire et le temps, tout comme la communauté internationale, sont à vos côtés pour défendre la vérité. Mais vous avez aussi un rôle à jouer, vous devez promouvoir la réconciliation lorsque l’occasion se présente et refouler la haine qui parfois peut encore vous submerger ».