Tribunal Criminal Tribunal for the Former Yugoslavia

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1 Le lundi 21 mai 2007

2 [Audience publique]

3 [Les accusés sont introduits dans le prétoire]

4 [Le témoin est introduit dans le prétoire]

5 --- L'audience est ouverte à 9 heures 04.

6 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Bonjour. J'aimerais vous rappeler,

7 Monsieur, que la déclaration solennelle que vous avez

8 prononcée au début de votre déposition est toujours valable.

9 LE TÉMOIN : [interprétation] Oui.

10 LE TÉMOIN : TÉMOIN M-039 [Reprise]

11 [Le témoin répond par l'interprète]

12 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Oui, Maître Residovic.

13 Mme RESIDOVIC : [interprétation] Avant que je ne commence à poser des

14 questions au témoin, j'aimerais informer la Chambre de première instance du

15 fait suivant, que nous avons aujourd'hui dans le prétoire avec nous

16 l'assistant juridique de l'équipe qui défend l'accusé, M. Boskoski.

17 Contre-interrogatoire par Mme Residovic :

18 Q. [interprétation] Bonjour, Monsieur M-039. Je m'appelle Me Edina

19 Residovic et, avec mon confrère Me Mettraux, je représente M. Ljube

20 Boskoski. J'aimerais, au nom de M. Boskoski et au nom de l'équipe de la

21 Défense, (expurgé)

22 (expurgé), mais j'aimerais toutefois vous demander d'écouter

23 avec beaucoup d'attention les questions que je vais vous poser. J'aimerais

24 vous demander de bien vouloir répondre à ces questions du mieux que vous le

25 pouvez au vu des faits que nous allons aborder.

26 Vous comprenez ce que je vous dis ?

27 R. Oui.

28 Mme RESIDOVIC : [interprétation] J'aimerais maintenant que nous passions

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1 rapidement à huis clos partiel.

2 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Huis clos partiel.

3 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Nous sommes maintenant à huis clos

4 partiel.

5 [Audience à huis clos partiel]

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5 [Audience publique]

6 Mme RESIDOVIC : [interprétation]

7 Q. Vendredi 10 août 2001, vous avez entendu des tirs de mortier entre 7

8 heures et demie et 8 heures, comme vous l'avez indiqué dans votre

9 déclaration; est-ce exact ?

10 R. Oui, c'est exact.

11 Q. Il y a un obus qui est tombé tout près de votre domicile; est-ce

12 exact ?

13 R. Oui.

14 Q. Les femmes et les enfants étaient absolument terrorisés, donc vous avez

15 décidé d'aller à Skopje ?

16 R. Oui.

17 Q. Et d'y laisser votre famille, là-bas ?

18 R. Oui.

19 Q. Bien que la Macédoine ait essuyé des attaques terroristes de la part de

20 l'UCK pendant plusieurs mois, les Albanais à Skopje connaissaient une

21 certaine sécurité. C'est la raison pour laquelle vous y avez emmené votre

22 épouse ainsi que vos enfants, n'est-ce pas ?

23 R. Oui.

24 Q. Vous avez pris votre propre voiture, une Golf de couleur jaune; est-ce

25 exact ?

26 R. Oui, de couleur jaune, oui.

27 Q. De nouveau, vous avez une Golf rouge, une Golf III; est-ce exact ?

28 R. Oui.

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1 Q. Bien que la police vous ait arrêté, il n'en reste pas moins que ce

2 jour-là après midi, vous avez fini par arriver à Skopje, n'est-ce pas ?

3 R. Oui, vers 10 heures ou 11 heures, je suis arrivé à Skopje,

4 effectivement.

5 Q. Merci. Vous avez appelé votre frère à partir d'une cabine téléphonique,

6 votre frère qui se trouvait à Ljuboten, et vous avez été ainsi informé du

7 fait que votre mère était particulièrement chagrinée et contrariée parce

8 qu'on l'avait informée du fait que vous aviez été tué; est-ce exact ?

9 R. C'est exact.

10 Q. Vous avez laissé votre famille à Skopje et, pour calmer votre mère,

11 vous avez décidé ainsi de repartir à Ljuboten tout seul ?

12 R. Oui.

13 Q. Etant donné que les Macédoniens étaient extrêmement bouleversés parce

14 qu'il y avait eu des décès de soldats de l'armée de la République de

15 Macédoine, et de ce fait vous n'avez pas utilisé la route qui passe par

16 Ljubanci; est-ce exact ?

17 R. Non.

18 Q. Vous avez pris un bus, le bus numéro 57, et c'est ainsi qu'avec ce bus

19 vous êtes arrivé jusqu'au dernier arrêt à Radishan, n'est-ce pas ?

20 R. C'était l'avant-dernier arrêt.

21 Q. D'ailleurs, on peut aller à partir de Skopje à Ljuboten en passant par

22 le sud-est également. On passe par Radishan, on emprunte la direction

23 opposée à Ljubanci et on passe par Radishan; est-ce exact ?

24 R. Oui.

25 Q. Sur cette route, vous avez pu remarquer qu'il y avait de nombreux

26 civils qui étaient plutôt bouleversés et perturbés et qui, pour utiliser ce

27 terme, qui étaient hostiles après cet incident avec l'obus, n'est-ce pas ?

28 R. Oui.

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1 Q. A la page 6, ligne 2, il est dit : "Après le pilonnage, après l'obus,"

2 mais moi en fait je faisais référence à un incident qui s'est déroulé à

3 Ljubotenski Bacila, et il s'agissait de mine.

4 [hors micro]

5 Mme RESIDOVIC : [interprétation] Je m'excuse, mon microphone n'était pas

6 branché.

7 Q. Je vais répéter ma question. Du fait que vous avez vu de nombreux

8 civils dans la rue, vous n'avez pas osé emprunter la route que l'on

9 empruntait normalement; vous avez plutôt décidé d'aller jusqu'à votre

10 village en passant par les champs et les prés et en vous cachant des yeux

11 de la population locale; est-ce exact ?

12 R. Oui.

13 Q. Monsieur M-039, est-ce que vous pourriez me dire ce qui suit ? Lorsque

14 vous êtes arrivé à Ljuboten, est-ce que vous avez vu votre mère ?

15 R. Oui.

16 Q. Est-ce que vous pourriez nous dire où se trouvait votre mère à ce

17 moment-là ?

18 R. Dans la maison.

19 Q. Est-ce que cela signifie qu'elle était chez vous, dans votre maison ?

20 R. Oui, oui, dans notre maison, dans la maison de mon père.

21 Q. Votre mère est restée dans la maison tout le temps avec vous, n'est-ce

22 pas ?

23 R. Oui.

24 Q. Est-ce que vous pourriez nous dire quelle heure il était lorsque vous

25 êtes arrivé à Ljuboten ?

26 R. Je n'ai pas regardé ma montre, mais c'était entre 14 heures, 15 heures

27 l'après-midi.

28 Q. Après votre arrivée à Ljuboten, vous avez appris qu'un obus avait tué

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1 un jeune garçon de six ans, n'est-ce pas ?

2 R. Oui, c'est exact.

3 Q. Vous n'avez pas vu l'incident, mais vous avez vu le moment où le père

4 du jeune garçon le portait, n'est-ce pas ?

5 R. Ce n'était pas mon père qui portait le garçon. Nous avons entendu dire

6 que le jeune garçon avait été tué par un obus. A partir de ce moment-là,

7 nous sommes entrés dans notre cave et nous n'en avons plus bougé.

8 Q. Je m'excuse, il se peut que vous n'ayez pas compris ce que vous aviez

9 dit. Moi, je pensais que vous aviez vu le père du jeune garçon décédé qui

10 portait son fils mort. Est-ce que c'est ce que vous avez vu ?

11 R. Je n'ai pas vu son père. Nous avons juste entendu dire que ce garçon

12 avait été tué par un obus, et puis nous, nous sommes restés chez nous.

13 Ensuite, nous ne nous sommes pas véritablement déplacés.

14 Q. Dans votre déclaration précédente, vous dites que vous voyiez le père

15 du garçon porter le jeune garçon, alors je suppose que cela était une

16 erreur, n'est-ce pas, dans cette déclaration; est-ce que cela est exact ?

17 R. Oui, oui, c'était une erreur.

18 Q. Entre la nuit du vendredi à samedi, vous étiez chez votre père, et pour

19 l'essentiel ce fut une nuit calme ?

20 R. Oui.

21 Q. D'ailleurs, ce calme a duré pendant la journée du samedi. Il y avait de

22 temps à autre des tirs sporadiques, n'est-ce pas ?

23 R. Oui, il y avait des tirs sporadiques.

24 Mme RESIDOVIC : [interprétation] Est-ce que nous pourrions, je vous prie,

25 repasser brièvement à huis clos partiel ?

26 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Huis clos partiel.

27 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Nous sommes à huis clos partiel, Madame

28 et Messieurs les Juges.

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1 [Audience à huis clos partiel]

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26 [Audience publique]

27 Mme RESIDOVIC : [interprétation]

28 Q. Dans les environs, (expurgé)

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1 (expurgé); est-ce exact ?

2 R. Dans la nouvelle maison. Sa nouvelle maison se trouve près de chez moi,

3 alors que son ancienne maison se trouve un peu plus loin.

4 Q. Et vous connaissiez tous les fils (expurgé), n'est-ce pas ?

5 R. Oui, ils font (expurgé)

6 Mme RESIDOVIC : [interprétation] Puisque nous sommes en audience publique,

7 il faudrait peut-être procéder à l'expurgation des propos que vous venez de

8 tenir à propos des liens de parenté.

9 Q. Il y a un balcon dans leur nouvelle maison, et à partir de ce balcon on

10 peut voir les positions, on pouvait voir les positions tenues par l'armée

11 de la République de Macédoine, et c'est un balcon qui se trouve face à

12 l'entrée du village lorsque l'on regarde à partir de la direction de

13 Ljubanci; est-ce exact ?

14 R. Vous parlez de quel balcon exactement ?

15 Q. Je parle du balcon qui se trouve dans la nouvelle maison d'Aziz

16 Bajrami.

17 R. Vous ne pouvez rien voir lorsque vous vous trouvez sur ce balcon. Vous

18 pouvez aller vérifier vous-même. On ne peut absolument pas voir les

19 positions détenues par l'armée macédonienne. Ce que vous dites n'est pas

20 vrai. Vous ne pouvez absolument rien voir à partir de ce balcon.

21 Q. Donc, si quelqu'un devait dire ici, à cette Chambre de première

22 instance, qu'il pouvait voir à partir de ce balcon les maisons qui se

23 trouvaient dans la zone où habitaient les familles Jusufi ou que l'on

24 pouvait voir un autre secteur à partir de ce balcon, ce serait faux, n'est-

25 ce pas ? Ce ne serait pas exact ?

26 R. Vous ne pouvez rien voir de là.

27 Q. Le dimanche matin, vous n'avez vu personne ? Vous n'avez vu aucun des

28 fils d'Aziz Bajrami, n'est-ce pas ?

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1 R. A l'exception de Xhelal. Je suppose que vous parliez du dimanche,

2 n'est-ce pas ?

3 Q. Oui. Donc, vous n'avez pas vu Mevludin et vous n'avez pas non plus vu

4 Nevaip, vous ne les avez pas vus ni l'un ni l'autre ce matin-là ?

5 R. Non, je ne les ai pas vus.

6 Q. Leur nouvelle maison était beaucoup plus sûre. La cave était plus sûre,

7 et c'est la raison pour laquelle vous avez décidé de vous rendre dans cette

8 maison, n'est-ce pas ?

9 R. Oui, oui.

10 Q. Xhelal Bajrami et Sami Jashari sont venus vous rejoindre dans cette

11 maison ?

12 R. Non, seulement Xhelal Bajrami est venu.

13 Q. Pour autant que vous vous en souveniez, ce dimanche matin, Xhelal

14 Bajrami, Kadri et Bajram Jashari, vous-même ainsi que votre père étiez

15 ensemble, n'est-ce pas ?

16 R. Oui, c'est exact.

17 Q. Vous êtes restés dans cette maison jusqu'à 13 ou 14 heures, n'est-ce

18 pas ?

19 R. C'est exact. C'était l'après-midi. Je ne saurais vous donner d'heure

20 précise. Nous ne regardions pas quelle heure il était.

21 Q. Mais vous ne saviez même pas ce qui se passait dans l'autre partie du

22 village. A l'époque, les lignes téléphoniques dans le village ne

23 fonctionnaient pas, n'est-ce pas ?

24 R. Non.

25 Q. Il n'y avait personne parmi vous qui possédait un téléphone portable ou

26 qui a eu des conversations avec d'autres personnes; est-ce exact ?

27 R. C'est exact.

28 Q. Dans vos déclarations, vous avez affirmé qu'en voyant la police

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1 s'approcher du village, vous avez paniqué et vous avez quitté la maison;

2 est-ce exact ?

3 R. Oui, c'est exact. Nous avons quitté la maison.

4 Q. Xhelal Bajrami, Kadri et Bajram Jashari ne vous ont pas accompagné,

5 n'est-ce pas ? Ils se sont dirigés vers la maison de Kadri Jashari sur les

6 hauteurs -- Qani Jashari ?

7 R. Oui. Ils sont partis en direction de la maison de Qani Jashari, puis je

8 ne les ai plus vus.

9 Mme RESIDOVIC : [interprétation] Peut-on repasser à huis clos partiel, je

10 vous prie ?

11 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Huis clos partiel.

12 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Nous sommes à huis clos partiel.

13 [Audience à huis clos partiel]

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5 [Audience publique]

6 Mme RESIDOVIC : [interprétation]

7 Q. Depuis l'endroit où vous vous êtes caché, vous avez entendu des coups

8 de feu, mais vous ne pouviez pas déterminer si ces coups de feu venaient

9 des positions tenues par l'armée ou de l'endroit où se trouvait le groupe

10 de Macédoniens près de votre maison; est-ce exact ?

11 R. Non. A ce moment-là, ces coups de feu ne provenaient pas de l'armée,

12 mais de la police macédonienne. Ils sont arrivés à la maison Basa Natovski

13 [phon]. Ils ont tiré sur la maison. Ce n'était pas l'armée, c'était la

14 police.

15 Q. Dans la déclaration que vous avez faite précédemment au bureau du

16 Procureur, vous avez parlé d'une meule de foin située près de la maison.

17 Vous avez dit que c'était la première chose à laquelle on avait mis le feu.

18 Est-ce que je vous ai bien compris ?

19 R. Oui, effectivement, il y avait une meule de foin devant la maison.

20 Q. A cause de la fumée qui se dégageait de cette meule de foin en feu, il

21 était encore plus difficile de voir ce qui se passait autour de la maison,

22 n'est-ce pas ?

23 R. Oui.

24 Q. Mais vous ne savez pas qui a mis le feu à cette meule de foin, ni

25 quand, n'est-ce pas ?

26 R. C'était un policier macédonien. Ils sont venus avec des Hermelin, mais

27 dans la cour. Ne me racontez pas autre chose que ce qui s'est passé. Ils

28 ont tiré depuis la route. S'il vous plaît, ne me mettez pas mal à l'aise.

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1 Ne me racontez pas de mensonges. Ils sont venus avec leur Hermelin jusqu'à

2 l'intérieur de la cour.

3 Q. M-039, je ne conteste pas ce que vous dites au sujet du Hermelin. Vous

4 l'avez sans doute vu, comme vous le racontez. Mais ma question est la

5 suivante : est-il exact de dire que, personnellement, vous n'avez pas vu

6 qui avait mis le feu à la meule de foin, ni quand cela s'était produit ?

7 R. C'est la police. Qui d'autre aurait pu faire cela ?

8 Q. Mais vous, personnellement, de vos propres yeux, vous n'avez pas vu le

9 moment où quelqu'un a mis le feu à la meule de foin ?

10 R. Non.

11 Q. Ce jour-là, ce 12 août 2001, c'était une journée d'été classique. Il

12 faisait très chaud à Ljuboten, n'est-ce pas ?

13 R. Oui.

14 Q. Sinon, les étés à Skopje sont très chauds, voire caniculaires. Les

15 températures peuvent atteindre plus de 40 degrés ?

16 R. Non. Ce jour-là, il ne faisait pas aussi chaud. Il faisait 20, 25

17 degrés tout au plus. Il y avait même des nuages. Ne me racontez pas ce

18 genre de chose. Il faisait, disons, plus de 20 degrés, 25 degrés disons.

19 Dans l'après-midi, il a même plu.

20 Mme RESIDOVIC : [interprétation] Peut-on passer à huis clos partiel ?

21 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Huis clos partiel.

22 [Audience à huis clos partiel]

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7 [Audience publique]

8 Mme RESIDOVIC : [interprétation]

9 Q. Après ces événements terribles qu'a connus votre famille, vous n'êtes

10 pas allé à la police pour raconter votre histoire, n'est-ce pas ?

11 R. Non.

12 Q. Vous avez parlé à des représentants d'organisations internationales

13 telles que l'OSCE, le CICR, et vous avez également parlé à des enquêteurs

14 du TPIY, n'est-ce pas ?

15 R. Oui.

16 Q. Les habitants de Ljuboten dont vous faisiez partie ne voulaient être

17 interrogés par la police macédonienne ou coopérer avec elle, n'est-ce pas ?

18 M. SAXON : [interprétation] Objection, Monsieur le Président. M. LE JUGE

19 PARKER : [interprétation] Monsieur Saxon.

20 M. SAXON : [interprétation] Je ne sais pas comment ce témoin pourrait

21 parler des intentions qu'avaient les autres habitants de Ljuboten.

22 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Je propose que cette question se

23 limite au témoin, Maître Residovic. Pour le moment, il peut nous parler

24 peut-être d'autres personnes, mais les fondements que vous avez posés ne

25 sont pas suffisants pour cela.

26 Mme RESIDOVIC : [interprétation] Très bien. Nous allons donc établir les

27 fondements nécessaires pour poser cette question. Merci.

28 Q. Monsieur le Témoin, vous n'étiez pas d'accord pour que la police

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1 vienne dans le village afin de procéder à une enquête sur les lieux; vous

2 n'avez autorisé que les représentants de l'OSCE d'entrer dans le village ?

3 R. Nous avons même autorisé ces hommes qui sont assis derrière à venir.

4 Ils l'ont appelé au téléphone et lui ont dit de venir pour voir ce qui

5 avait été fait à Ljuboten, quel massacre avait été commis. On lui a demandé

6 de venir sur place. Il sait très bien qui l'a appelé. Nous avons attendu là

7 pendant deux heures. Nous n'avons pas enterré les corps des victimes

8 pendant deux heures, car nous attendions qu'ils viennent, mais ils ne sont

9 jamais venus. Il y avait des représentants de l'OSCE et de la Croix-Rouge.

10 Ils ont vu que nous attendions là leur arrivée.

11 Q. Le 14 août 2001, les cadavres des victimes ont été enterrés dans les

12 vêtements qu'ils portaient au moment du décès, n'est-ce pas ?

13 R. Oui.

14 Q. Avant l'inhumation, vous n'avez pas fouillé les corps des victimes;

15 est-ce exact ?

16 R. Non, nous ne les avons pas fouillés, car il y avait des tirs incessants

17 depuis les positions. Après avoir quitté la maison, nous avons essuyé des

18 tirs. Comment aurions-nous pu faire cela ? Nous avons juste veillé à ce que

19 les corps ne soient pas dévorés par des chiens, par exemple.

20 Q. En avril 2002, on a exhumé les corps, n'est-ce pas ?

21 R. Oui, c'est exact.

22 Q. Avant cela en mars 2002, une réunion s'est tenue dans le village,

23 réunion à laquelle ont participé des représentants de l'OSCE et des

24 représentants du TPIY, n'est-ce pas ?

25 R. Oui.

26 Q. Avant cela, les tentatives d'exhumation des corps par le tribunal de

27 Skopje n'ont pas abouti en raison de l'obstruction des habitants de

28 Ljuboten. Est-ce que vous êtes au courant de cela ?

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1 R. Non, c'est un mensonge. J'étais là, nous attendions, donc ne me

2 racontez pas de mensonges. Enver Tahiri était sur place, il est vivant, il

3 peut vous dire que nous étions là, à l'école. Vous dites qu'ils ne sont pas

4 de Ljuboten, qu'ils sont du Kosovo. Pourquoi est-ce que vous mentez ? Il y

5 a eu suffisamment de mensonges.

6 Q. Lors de la réunion que vous avez eue avec les représentants de l'OSCE

7 et du TPIY, vous venez de parler de l'enquêteur Howard Tucker. Vous étiez

8 présent vous aussi, n'est-ce pas ?

9 R. Oui, oui, c'est exact. J'étais là aussi et j'ai le journal avec moi.

10 Q. Et les représentants des autres familles des victimes ont assisté à la

11 réunion également ?

12 R. Oui, oui.

13 Mme RESIDOVIC : [interprétation] Je demande que l'on montre au témoin le

14 document 1D83 qui est maintenant le document 1D8. Voilà. Nous voyons ce

15 tableau.

16 Q. Est-ce que vous voyez cela, Monsieur le Témoin ?

17 Mme RESIDOVIC : [interprétation] Est-ce que l'on pourrait agrandir l'image

18 ?

19 LE TÉMOIN : [interprétation] Oui.

20 Mme RESIDOVIC : [interprétation]

21 Q. Aux points 5 et 6, nous voyons votre nom, n'est-ce pas ?

22 R. Oui.

23 Mme RESIDOVIC : [interprétation] Peut-on montrer au témoin le document 1D9

24 ?

25 M. SAXON : [interprétation] Si j'ai bien compris, nous sommes en

26 audience publique.

27 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] C'est exact.

28 M. SAXON : [interprétation] Nous devons passer absolument à huis clos

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1 partiel ou procéder à une expurgation du compte rendu, vu certains propos

2 qui ont été tenus.

3 [La Chambre de première instance et la Greffière se concertent]

4 Mme RESIDOVIC : [interprétation] Monsieur le Président, je ne crois pas

5 avoir mentionné quoi que ce soit de particulier. Le document n'est pas

6 diffusé à l'extérieur du prétoire conformément à ce qui a été décidé par

7 les Juges. Je ne pense pas avoir révélé quoi que ce soit de nature à

8 divulguer l'identité du témoin.

9 M. SAXON : [interprétation] C'est exact. C'est moi qui me suis trompé,

10 Monsieur le Président.

11 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Merci, Monsieur Saxon. J'essayais

12 encore de comprendre quel était le problème, mais il n'y a pas de problème.

13 Poursuivez, Maître Residovic.

14 Mme RESIDOVIC : [interprétation] Merci.

15 Q. M-039, nous avons ici des notes de l'enquêteur Howard Tucker. Vous

16 venez de dire vous-même qu'il avait assisté à cette réunion. Hormis vous-

17 même et les autres personnes dont vous avez vu les noms à l'écran, il y

18 avait Howard Tucker, et la cellule de Crise du village était représentée

19 par Kenan Saliu, Nadri Musliu et Hisni Sadri ?

20 R. Hisni Versali, et je ne me souviens pas de l'autre.

21 Q. Dans le quatrième paragraphe en partant du haut dans la version

22 anglaise, on peut lire :

23 "Personnes représentant la cellule de Crise de Ljuboten", et on voit

24 les noms de Kenan Saliu, qui était le président de la cellule de Crise;

25 Hisni Murseli, secrétaire de la cellule de Crise; et Nadri Musliu, qui

26 était le maire du village de Ljuboten."

27 Est-ce que cela vous aide à vous rappeler de cette réunion, et, le

28 cas échant, pouvez-vous me dire si l'enquêteur du TPIY a bien noté le nom

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1 des personnes qui représentaient le village à l'occasion de cette réunion ?

2 R. Peut-être. Je sais qu'Hisni était là. Les autres étaient présents peut-

3 être aussi, mais je ne m'en souviens pas. Je ne sais plus. Peut-être qu'ils

4 étaient là vu les fonctions qu'ils exerçaient.

5 Q. Au bas de la page, nous voyons les noms des représentants de l'OSCE.

6 Quant au TPIY, il était représenté par Howard Tucker, un enquêteur, et

7 André Sidlik [phon], un officier chargé des opérations qui était basé à

8 l'antenne du TPIY à Skopje. Ce sont bien eux qui représentaient le Tribunal

9 lors de cette réunion, n'est-ce pas ?

10 R. Oui.

11 Q. En haut du document, on peut lire que la réunion a eu lieu le 8 mars

12 2002, à l'école de Ljuboten; est-ce exact ?

13 R. Je ne me souviens pas de la date, mais la réunion s'est tenue dans

14 l'école, effectivement.

15 Q. Merci.

16 Mme RESIDOVIC : [interprétation] Peut-on maintenant montrer la deuxième

17 page dudit document, 1D9 ?

18 Q. M-039, je vais vous donner lecture du dernier paragraphe, où il est dit

19 : "Le porte-parole de la cellule de Crise, M. Kenan Saliu, a d'abord fait

20 preuve d'une certaine résistance au sujet de la participation des agences

21 de la République de Macédoine.

22 "Les tensions étaient manifestement très fortes. Il était question de

23 non-coopération de la part des villageois, mais après des discussions

24 supplémentaires, ils ont tous apporté leur soutien pour l'enquête."

25 Est-ce que l'enquêteur a correctement décrit ce qui a été dit lors de la

26 réunion et ce qui a été notamment souligné par votre représentant, M. Kenan

27 Saliu ?

28 R. Je ne sais pas. Je ne m'en souviens absolument pas.

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1 Mme RESIDOVIC : [interprétation] Peut-on montrer la troisième page du

2 document 1D9, je vous prie ?

3 Q. Dans le quatrième paragraphe en partant du bas, vous voyez une partie

4 en gras. Il s'agit des conclusions tirées par l'enquêteur après la réunion

5 et il est dit qu'il y avait une énorme méfiance, je cite, "pour tout ce qui

6 venait des Macédoniens".

7 Est-il exact de dire que les participants à la réunion éprouvaient tous une

8 énorme méfiance à l'égard des Macédoniens ?

9 R. Oui, c'est exact. Je ne leur fais toujours pas confiance aujourd'hui et

10 je ne leur ferai jamais confiance. Ce qu'ils nous ont fait, personne

11 d'autre n'aurait pu le faire. Comment pourrais-je leur faire confiance ?

12 Dites-le-moi. Jamais, jamais, je ne pourrai leur faire confiance.

13 Q. Merci.

14 Mme RESIDOVIC : [interprétation] Pouvons-nous maintenant passer à huis clos

15 partiel, s'il vous plaît ?

16 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Huis clos partiel, s'il vous plaît.

17 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Nous sommes en audience à huis clos

18 partiel.

19 [Audience à huis clos partiel]

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19 [Audience publique]

20 Mme RESIDOVIC : [interprétation]

21 Q. Témoin M-039, le 14 août 2001, vous étiez là lors de l'enterrement des

22 personnes qui avaient été tuées à Ljuboten, n'est-ce pas ?

23 R. Oui.

24 Q. Mais ce jour-là, vous êtes venu au village avec les représentants de

25 l'OSCE, n'est-ce pas ?

26 R. Oui, les membres de l'OSCE sont venus chez moi.

27 Q. Vous êtes arrivé de Skopje avec les représentants de l'OSCE, en fait,

28 n'est-ce pas ?

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1 R. Non.

2 Q. Donc, si je vous disais, Témoin M-039, que le 12 vous n'étiez pas au

3 village, mais que vous y êtes arrivé en fait le 14, serait-ce vrai ?

4 R. J'étais chez moi le 10 août.

5 Q. Mais vous n'y étiez pas le 12 ?

6 R. Je ne comprends pas ce que vous essayez de me dire. Pouvez-vous

7 reformuler votre question ? Puisque le 12 août, j'étais à la maison, avec

8 mes frères.

9 R. Très bien.

10 Mme RESIDOVIC : [interprétation] Messieurs les Juges, j'en ai terminé des

11 questions que j'avais à poser à ce témoin.

12 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Merci, Madame Residovic.

13 Monsieur Apostolski, c'est à vous.

14 Contre-interrogatoire par M. Apostolski :

15 Q. [interprétation] Bonjour. Aujourd'hui, je vais donc poser des questions

16 au Témoin M-039. Donc, je m'appelle Antonio Apostolski. Je suis conseil de

17 la Défense principal de M. Tarculovski et je suis avec ma collègue Jasmina

18 Zivkovic. Je vais donc vous poser des questions à propos de la période

19 allant du 10 au 12 août 2001.

20 Mon éminent collègue de l'Accusation vous a posé des questions sur

21 votre identité, à savoir où vous avez habité et aussi quel était votre

22 parcours scolaire.

23 En 1985, vous avez fait votre service militaire à Banja Luka, n'est-

24 ce pas ?

25 R. Oui.

26 Q. Dans quelle armée, s'il vous plaît ?

27 R. L'unité des chars.

28 Q. Et vous avez donc reçu une instruction de base au maniement des armes

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1 d'infanterie, n'est-ce pas ?

2 R. Non.

3 Q. A 8 heures le 12 août 2001, le village a commencé à être pilonné,

4 n'est-ce pas ?

5 R. Oui.

6 M. APOSTOLSKI : [interprétation] Pourrions-nous passer à huis clos partiel,

7 s'il vous plaît ?

8 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Huis clos partiel.

9 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Nous sommes à huis clos partiel.

10 [Audience à huis clos partiel]

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19 [Audience publique]

20 M. APOSTOLSKI : [interprétation]

21 Q. Quand le pilonnage s'est intensifié, vous avez décidé de trouver un

22 abri, n'est-ce pas ?

23 R. Oui.

24 Q. Donc, vous êtes allé chez Xhelal Bajrami ?

25 R. Oui.

26 Q. Et il n'y avait que Xhelal dans la maison quand vous êtes arrivé ?

27 R. Oui.

28 Q. Et vous êtes resté chez Xhelal jusqu'à 14 heures ?

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1 R. Environ 14 heures, oui.

2 Q. Très bien. Ensuite, vous avez entendu des tirs venant de la maison

3 d'Adem Ametovski ?

4 R. Oui.

5 Q. Cela vous a fait peur, et pour cette raison vous êtes parti de la

6 maison et vous êtes parti, vous avez quitté la maison de Bajram Jashari.

7 Non, je me reprends, vous avez quitté de ce fait la maison de Xhelal

8 Bajrami ?

9 R. Oui, oui, c'est cela.

10 Q. Mais vous-même et Qani Jashari êtes allés un peu plus loin sur route, à

11 quelques mètres de là.

12 R. Non. Il n'y a que mon père qui l'a fait. Moi, je suis reparti vers ma

13 maison, mais je n'ai pas réussi à l'atteindre, donc je suis resté

14 finalement là où j'étais.

15 Q. Mais vous couriez le long de la côte, alors vous montiez la côte sur la

16 piste en sable qui va vers la maison de Qani Jashari; c'est bien cela ?

17 R. Non, pas du tout. J'allais vers ma propre maison. Moi, je voulais

18 atteindre ma propre maison.

19 M. APOSTOLSKI : [interprétation] Pouvons-nous passer a huis clos partiel ?

20 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Huis clos partiel.

21 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Nous sommes à huis clos partiel.

22 [Audience à huis clos partiel]

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19 [Audience publique]

20 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Merci. Nous allons faire la pause et

21 nous reprendrons à 11 heures.

22 --- L'audience est suspendue à 10 heures 28.

23 --- L'audience est reprise à 11 heures 05.

24 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Maître Apostolski.

25 M. APOSTOLSKI : [interprétation] Madame, Messieurs les Juges, est-ce que

26 nous pouvons passer à huis clos partiel ?

27 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Huis clos partiel.

28 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Nous sommes à huis clos partiel,

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1 Monsieur le Président.

2 [Audience à huis clos partiel]

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27 [Audience publique]

28 M. APOSTOLSKI : [interprétation]

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1 Q. Monsieur M-039, est-ce qu'il s'agit de l'endroit d'où vous avez vu

2 provenir le Hermelin ?

3 R. Oui.

4 Q. Est-ce que vous pouvez me dire quelle était la couleur du véhicule

5 Hermelin ?

6 R. Je ne sais pas comment m'exprimer. Je n'étais pas juste à côté pour

7 examiner de près la couleur. Tout ce que je sais, c'est qu'il s'est arrêté

8 là et qu'il a commencé à tirer dans la direction du domicile de Qani

9 Jashari. Je n'étais pas un journaliste ou un expert pour le regarder. Vous

10 savez, j'ai pu à peine survivre.

11 Q. Après cela, vous avez vu trois ou quatre bouteilles qui ont été lancées

12 à partir de l'endroit où se trouvait le Hermelin vers la maison, et la

13 maison a pris feu; est-ce exact ?

14 R. Non, non. Le Hermelin est entré dans la cour de la maison de Qani

15 Jashari. C'est à ce moment-là qu'ils ont lancé les bouteilles.

16 Q. Vous avez vu que trois ou quatre cocktails Molotov ont été lancés vers

17 la maison; c'est cela ?

18 R. Moi, je les ai vus lancer ces bouteilles qui contenaient des cocktails

19 Molotov, mais je ne peux pas vous dire s'il s'agissait tout simplement de

20 bouteilles ou de bombes. C'était probablement de l'essence à l'intérieur,

21 parce que la maison a immédiatement pris feu.

22 Q. Mais est-ce que cela signifie que vous n'avez pas vu vous-même, de

23 visu, les bouteilles qui étaient jetées ?

24 R. Lorsque le Hermelin est entré dans la cour, ils jetaient ces objets,

25 puis ils tiraient.

26 Q. Après que la maison a été incendiée, vous avez vu Kadri Jashari, Bajram

27 Jashari et Xhelal Bajrami qui quittaient la maison en passant par la

28 fenêtre; est-ce exact ?

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1 R. Oui, c'est exact. Mais il y avait beaucoup de fumée qui s'élevait de

2 cette meule de foin qui brûlait. Ils ont quitté la maison en empruntant la

3 fenêtre, et puis je ne les ai plus vus.

4 Q. Mais en dépit de la fumée, vous les avez vus quitter la maison en

5 passant par la fenêtre ?

6 R. Oui. Puis, ensuite, à cause des flammes et à cause de la fumée, je ne

7 les ai plus vus.

8 Q. Donc, si d'aucuns venaient dire que dans un premier temps ils ont

9 quitté la maison et que ce n'est qu'après qu'ils sont partis de la maison,

10 que la maison a été incendiée, ces personnes ne diraient pas la vérité,

11 alors ?

12 R. Non. D'abord, la meule de foin a pris feu, ensuite la maison a pris

13 feu, et c'est ensuite qu'ils ont quitté la maison en passant par la

14 fenêtre. La maison était en train de brûler. Il y avait de la fumée qui

15 s'élevait de la maison, et c'est à ce moment-là qu'ils sont partis en

16 passant par la fenêtre.

17 M. APOSTOLSKI : [interprétation] Est-ce que nous pourrions passer

18 brièvement à huis clos partiel ?

19 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Huis clos partiel.

20 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Monsieur le Président, nous sommes

21 maintenant à huis clos partiel.

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15 [Audience publique]

16 M. APOSTOLSKI : [interprétation]

17 Q. Après le départ des forces de sécurité, vous avez grimpé pour sortir de

18 votre abri; est-ce exact ?

19 R. Oui, c'est exact. (expurgé)

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24 R. Oui.

25 M. APOSTOLSKI : [interprétation] Madame, Messieurs les Juges, (expurgé)

26 (expurgé). Est-ce que cela devrait faire l'objet

27 d'expurgation ?

28 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Oui, nous allons expurger cela.

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1 M. APOSTOLSKI : [interprétation]

2 Q. Vous ne pouviez pas aller en direction des corps parce qu'il y avait

3 des tirs qui venaient dans votre direction; est-ce exact ?

4 R. C'est exact.

5 Q. Ce n'est que lorsque la nuit est tombée que vous avez osé sortir et que

6 vous vous êtes attardé à chercher des corps; est-ce exact ?

7 R. Oui.

8 Q. Lorsque mon estimé confrère du bureau du Procureur vous a posé des

9 questions, il vous avait montré des photos des corps de Kadri Jashari,

10 Bajram Jashari et Xhelal Bajrami. Vous aviez dit que vous aviez écrit vous-

11 même que les corps n'avaient pas été déplacés de l'endroit où ils avaient

12 été tués; est-ce exact ?

13 R. Oui. Oui, tout s'est passé tel que je l'ai relaté, jusqu'au mardi

14 lorsqu'ils sont venus les enterrer.

15 M. APOSTOLSKI : [interprétation] Est-ce que nous pouvons passer à huis clos

16 partiel, je vous prie ?

17 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Huis clos partiel.

18 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Nous sommes à huis clos partiel.

19 [Audience à huis clos partiel]

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22 [Audience publique]

23 M. APOSTOLSKI : [interprétation]

24 Q. Est-ce que vous connaissez Shefajet Bajrami ?

25 R. Oui, c'est un de mes cousins.

26 Q. Est-il vrai que son surnom est Shef ?

27 R. Non. Il s'appelle Shefajet Bajrami.

28 Q. Est-il exact qu'il fait partie de l'ALN ?

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1 R. Cela, je n'en sais rien. Peut-être qu'il en fait partie, mais je ne le

2 sais pas.

3 M. APOSTOLSKI : [interprétation] Est-ce que nous pourrions passer à huis

4 clos partiel brièvement ?

5 M. APOSTOLSKI : [interprétation] Est-ce que nous pourrions passer à huis

6 clos partiel brièvement ?

7 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Huis clos partiel.

8 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Nous sommes maintenant à huis clos

9 partiel, Monsieur le Président.

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15 [Audience publique]

16 Q. Connaissiez-vous Baki Halimi ?

17 R. Je connais Baki Halimi. Il habitait mon village et il était enseignant.

18 Il m'enseignait l'histoire et la géographie. C'est ainsi que je le connais.

19 Je le connais parce que c'était mon professeur et parce que nous habitions

20 dans le même village.

21 M. APOSTOLSKI : [interprétation] Peut-on présenter au témoin une

22 photographie, 005-7605 ?

23 Peut-on agrandir la partie gauche de la photographie, je vous prie ?

24 Merci beaucoup, cela suffira.

25 Q. Est-ce que vous voyez à l'écran cette photographie ?

26 R. Oui.

27 Q. Pourriez-vous indiquer, à l'aide du chiffre 1, la maison de Baki Halimi

28 ?

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1 R. [Le témoin s'exécute]

2 Q. Pourriez-vous indiquer, à l'aide du chiffre 2, le cimetière ?

3 R. [Le témoin s'exécute]

4 M. APOSTOLSKI : [interprétation] Monsieur le Président, je souhaiterais que

5 le témoin indique également l'endroit où se trouvait la maison de son père,

6 mais je ne sais pas si cette maison se trouve sur cette photographie.

7 Q. Si vous voyez cette maison à l'écran, pourriez-vous l'indiquer à l'aide

8 du chiffre 3, s'il vous plaît ?

9 R. [Le témoin s'exécute]

10 M. APOSTOLSKI : [interprétation] Je demande le versement au dossier de

11 cette photographie.

12 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Cette photographie est versée au

13 dossier.

14 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Il s'agira de la pièce 2D18.

15 M. APOSTOLSKI : [interprétation] Monsieur le Président, je n'ai pas

16 d'autres questions à poser M-039.

17 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Je vous remercie, Maître Apostolski.

18 Monsieur Saxon.

19 M. SAXON : [interprétation] Monsieur le Président, pourrait-on présenter au

20 témoin la pièce qui, d'après moi, s'est vu attribuer la cote 2D17 ?

21 Nouvel interrogatoire par M. Saxon :

22 Q. [interprétation] Monsieur le Témoin, pourriez-vous examiner cette

23 photographie, s'il vous plaît ? Monsieur le Témoin, à la partie qui se

24 trouve au-dessus de la flèche où nous voyons les lettres M39, vous avez

25 indiqué l'endroit où vous avez vu le véhicule Hermelin ce dimanche 12 août.

26 Est-ce que vous voyez cela ?

27 R. Oui.

28 Q. Vous avez ensuite expliqué à la Défense que vous aviez vu ce véhicule

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1 entrer dans la cour de la maison de Qani Jashari. Vous en souvenez-vous ?

2 R. Le véhicule Hermelin se trouvait d'abord à l'endroit indiqué par le

3 chiffre 2. Ensuite, il a continué vers le haut.

4 Q. Avec l'aide de l'huissier, je vous demande de vous saisir du stylet

5 accroché à l'écran de l'ordinateur. Ce stylet est de couleur bleue.

6 Pourriez-vous nous indiquer, à l'aide du stylet, l'itinéraire emprunté par

7 le véhicule Hermelin ?

8 R. [Le témoin s'exécute]

9 Q. Non, Monsieur le Témoin, je crois que vous m'avez mal compris. Peut-

10 être que ma question n'était pas formulée très clairement. Est-ce que vous

11 pourriez effacer la ligne bleue que vous venez de tracer, s'il vous plaît ?

12 Voilà ce que je voulais vous demander. Pourriez-vous indiquer l'itinéraire

13 emprunté par le véhicule Hermelin depuis l'endroit marqué par le chiffre 2

14 jusqu'à la cour de la maison ?

15 R. [Le témoin s'exécute]

16 Q. Voilà merci.

17 Après que ce véhicule Hermelin eut emprunté la route qui l'amenait

18 jusqu'à la cour de la maison, donc avant l'on ne mette le feu à la maison

19 et à la meule de foin, avez-vous vu qui que ce soit sur cette route se

20 diriger vers le haut ?

21 R. Non.

22 M. SAXON : [interprétation] Monsieur le Président, peut-on verser au

23 dossier en tant que pièce à conviction de l'Accusation la photo qui vient

24 d'être annotée par le témoin ?

25 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Est-ce que vous souhaiteriez que le

26 témoin note le chiffre 3 à côté de cette ligne ?

27 M. SAXON : [interprétation] Ce serait sans doute une bonne idée.

28 Q. Peut-on demander au témoin d'indiquer par le chiffre 3 la partie située

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1 en dessous de la ligne pointillée qu'il vient de tracer ?

2 R. [Le témoin s'exécute]

3 Q. Bien.

4 M. SAXON : [interprétation] Peut-on verser au dossier cette photographie ?

5 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Cette photographie est versée au

6 dossier.

7 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Il s'agira de la pièce P204.

8 M. SAXON : [interprétation]

9 Q. Nous allons passer brièvement à un autre sujet. Monsieur le Témoin,

10 vous avez indiqué à la Défense que quelqu'un avait appelé M. Boskoski pour

11 qu'il vienne à Ljuboten. Pourriez-vous nous dire, si vous le savez, qui a

12 appelé au téléphone M. Boskoski pour qu'il vienne à Ljuboten ?

13 R. Le mardi, alors que nous nous apprêtions à enterrer mes frères, les

14 représentants de la Croix-Rouge et de l'OSCE étaient présents, ainsi que M.

15 Fatmir Etemi. Il les a appelés pour qu'ils viennent et confirment que des

16 civils avaient été massacrés. Ils lui ont dit : "Attendez, nous arrivons

17 dans deux heures." Nous avons attendu deux heures, trois heures, ils ne

18 sont jamais venus, après quoi M. Fatmir Etemi et les représentants de la

19 Croix-Rouge ont donné leur accord pour que l'enterrement ait lieu.

20 Q. Vous dites que Fatmir Etemi les avait appelés pour qu'ils viennent et

21 confirment, et cetera ?

22 R. Oui, oui, mais je ne sais pas à qui il a parlé au juste.

23 Q. Bien. Savez-vous quelle instance Fatmir Etemi a appelée ?

24 R. Pour autant que je le sache, il a appelé les instances macédoniennes

25 compétentes pour qu'elles viennent confirmer que des civils avaient été

26 massacrés. C'est ce que je sais.

27 Q. Est-ce Fatmir Etemi qui vous a dit cela, ou l'avez-vous appris de la

28 bouche de quelqu'un d'autre ?

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1 R. Nous étions juste à côté.

2 Q. Vous n'avez pas répondu à ma question. Fatmir Etemi vous a-t-il parlé

3 lui-même de ces coups de fil, ou est-ce que quelqu'un d'autre vous en a

4 parlé ?

5 R. Fatmir Etemi était là lorsqu'il a passé ce coup de fil. Je ne sais pas

6 à qui il a parlé au juste, mais il s'est ensuite tourné vers nous et il

7 nous a dit qu'ils ne viendraient pas voir les victimes.

8 Q. La Défense vous a lu un extrait de la déclaration faite par --

9 M. SAXON : [interprétation] Pourrait-on passer à huis clos partiel, s'il

10 vous plaît ?

11 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Huis clos partiel.

12 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Nous sommes à huis clos partiel.

13 [Audience à huis clos partiel]

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5 [Audience publique]

6 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Témoin, je pense que vous serez

7 content de savoir que vous en avez terminé avec les questions qui vous sont

8 posées. La Chambre tient à vous remercier d'être venu ici à La Haye et de

9 nous avoir aidés, et vous pouvez maintenant rentrer chez vous.

10 LE TÉMOIN : [interprétation] Je vous remercie, Messieurs et Madame les

11 Juges, de nous avoir donné l'occasion de venir ici pour dire la vérité. Je

12 vous souhaite longue vie.

13 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Je vous remercie, et l'huissier va

14 vous accompagner en dehors du prétoire.

15 [Le témoin se retire]

16 [La Chambre de première instance se concerte]

17 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Si j'ai bien compris, Monsieur

18 Saxon, le témoin suivant va bénéficier de la totalité des mesures de

19 protection.

20 De ce fait, nous devons prendre une pause de 20 minutes pour

21 justement préparer ces mesures de protection. Je pense que la meilleure

22 chose à faire est de prendre notre deuxième pause maintenant, et nous

23 reprendrons à 1 heure moins 25, ce qui nous donnera 1 heure 10 pour

24 interroger le témoin suivant.

25 --- L'audience est suspendue à 12 heures 06.

26 [Le témoin est introduit dans le prétoire]

27 --- L'audience est reprise à 12 heures 38.

28 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Bonjour. Monsieur, pourriez-vous, s'il

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1 vous plaît, lire à haute voix le document qui vous est présenté ?

2 LE TÉMOIN : [interprétation] Je déclare solennellement que je dirai la

3 vérité, toute la vérité et rien que la vérité.

4 LE TÉMOIN : TÉMOIN M-088 [Assermenté]

5 [Le témoin répond par l'interprète]

6 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Je vous remercie. Vous pouvez vous

7 asseoir.

8 M. Saxon va vous poser quelques questions.

9 Monsieur Saxon, vous avez la parole.

10 M. SAXON : [interprétation] Je suis désolé, je pense que vous n'avez

11 malheureusement pas été mis au courant, mais le prochain témoin va être

12 interrogé par Mme Meritxell Regue.

13 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Très bien.

14 Mme REGUE : [interprétation] Bonjour, Madame et Messieurs les Juges.

15 Interrogatoire principal par Mme Regue :

16 Q. [interprétation] Bonjour, Témoin.

17 Mme REGUE : [interprétation] M. l'Huissier pourrait-il m'aider pour

18 ce qui est de l'identification du témoin ?

19 Q. Monsieur le Témoin, pourriez-vous, s'il vous plaît, lire à voix basse

20 ce document qui vous est montré et nous dire si l'information qui est sur

21 cette fiche est correcte ?

22 R. Oui.

23 Q. Témoin, pourriez-vous répéter votre réponse ?

24 R. Oui, cette information est correcte.

25 Q. Merci.

26 Mme REGUE : [interprétation] Messieurs et Madame les Juges, une fois que

27 mes éminents collègues de la Défense auront vu ce document, s'ils ne

28 soulèvent pas d'objection, j'aimerais le verser au dossier.

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1 Ce document pourrait-il être versé sous pli scellé, s'il vous plaît ?

2 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Ce document sera versé au

3 dossier sous pli scellé.

4 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Il recevra la cote P205 sous pli

5 scellé.

6 Mme REGUE : [interprétation]

7 Q. Monsieur le Témoin, on vous a accordé des mesures de protection,

8 déformation des traits du visage et de la voix. On ne peut pas voir votre

9 visage en dehors de ce prétoire et on ne peut pas entendre votre voix. Nous

10 allons faire référence à vous sous le pseudonyme Témoin 88 ou alors juste

11 Témoin. Vous comprenez tout cela ?

12 R. Oui.

13 Mme REGUE : [interprétation] Je voudrais tout d'abord donner un résumé

14 rapide des éléments de preuve fournis par ce témoin.

15 Ce témoin est un Albanais ethnique habitant à Ljuboten. Il conduisait

16 un camion, et entre le 10 et le 12 août 2001, le témoin a entendu des tirs

17 sporadiques et des pilonnages à Ljuboten. Il déclare qu'il n'y avait pas --

18 montrer la façon dont la police est entrée dans Ljuboten le matin du 12

19 août 2001 et comment des maisons ont été incendiées par la suite.

20 Ensuite, le dimanche 12, sa famille et lui ont été informés que les forces

21 de la police étaient en train de maltraiter des gens, surtout des jeunes,

22 aux points de contrôle, et on leur a dit, à eux seuls uniquement, de se

23 cacher quelque part. Ils ont décidé de partir en haut de la colline. Ils

24 sont passés en face de la maison de Jashari. Là, ils ont rencontré Xhelal

25 Bajrami, Kadri et Bajram Jashari, qui les ont appelés à l'intérieur. Il n'a

26 pas vu d'armes dans la maison.

27 Ils ont quitté la maison quand ils ont entendu un véhicule blindé de

28 la police dans la cour. Alors que le témoin s'enfuyait, des forces de la

Page 1185

1 police lui ont tiré dessus, mais il a réussi à trouver un abri dans les

2 bois. Après deux jours, il est allé dans un monastère où les gens de l'ALN

3 étaient déployés. Il a rejoint les forces de l'ALN pendant un moment. On

4 lui a dit que le commandant de l'ALN avait interdit qu'il y ait la présence

5 de l'ALN sur Ljuboten ce week-end.

6 Q. Monsieur le Témoin, ce que je vous ai dit est-il un résumé correct de

7 votre déclaration ?

8 R. Oui, mais ce que vous avez dit à propos du commandant à Ljuboten n'est

9 pas vrai. Cela se réfère à celui de Matejce.

10 Q. Très bien. C'est l'ALN de Matejce. Monastère de Matejce ?

11 R. Oui.

12 Q. Maintenant, vous souvenez-vous avoir fait une déclaration au bureau du

13 Procureur en juin 2004 ?

14 R. Oui.

15 Q. Vous souvenez aussi avoir rencontré un représentant du greffe en août

16 2006 qui a apposé un cachet sur votre déclaration ?

17 R. Oui.

18 Q. Avez-vous pu lire votre déclaration dans votre propre langue à ce

19 moment-là ?

20 R. Oui, j'ai pu le faire.

21 Q. Avez-vous eu l'occasion d'apporter des corrections à cette déclaration

22 ?

23 R. Oui.

24 Q. En 2006, avez-vous apporté des corrections à votre déclaration ?

25 R. Oui, j'ai fait une correction pour un tee-shirt, à propos de la couleur

26 de ce tee-shirt, entre blanc et jaune clair. En fait, c'était vert.

27 Q. Aujourd'hui, vous êtes d'accord avec les corrections que vous avez

28 effectuées en 2006 ?

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1 R. Non.

2 Q. Qu'aimeriez-vous dire à la place, alors ?

3 R. J'aimerais dire que j'ai fait une erreur en parlant de ce tee-shirt

4 vert clair. J'ai vu des photographies en 2006 qui m'ont été montrées par

5 l'enquêteur du bureau du Procureur, et j'avais un tee-shirt qui était gris

6 foncé.

7 Q. Mais d'après vous, en 2006, quelle est l'erreur que vous avez faite ?

8 R. Avant d'apporter cette correction en 2006, j'avais vu des photographies

9 des victimes et des photos des deux frères, Kadri et Jashari, enfin, les

10 frères Jashari, et j'étais -- enfin, Xhelal. J'étais extrêmement triste.

11 C'est pour cela que j'ai fait cette erreur.

12 Q. Avez-vous eu l'occasion de relire votre déclaration avant de venir

13 témoigner en l'espèce ?

14 R. Oui.

15 Q. La déclaration que l'on vous a relue, est-elle fidèle, y compris bien

16 sûr la correction que vous y avez apportée ?

17 R. Oui, maintenant tout est correct.

18 Mme REGUE : [interprétation] Messieurs et Madame les Juges, j'aimerais que

19 cette déclaration soit versée au dossier.

20 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Très bien.

21 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] La pièce ERN N002-7224-1 sera versée au

22 dossier sous la cote P206 sous pli scellé.

23 Mme REGUE : Pourrions-nous passer, s'il vous plaît, à huis clos

24 partiel pour un moment très court ?

25 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Très bien.

26 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Nous sommes à huis clos partiel.

27 [Audience à huis clos partiel]

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14 [Audience publique]

15 Mme REGUE : [interprétation] J'aimerais maintenant montrer une photographie

16 au témoin, mais je ne voudrais pas qu'elle soit diffusée à l'extérieur de

17 ce prétoire.

18 Il s'agit de la photographie N005-6703. Il s'agit de la photographie

19 que l'on trouve au dossier à l'intercalaire 5.

20 Q. Témoin, que voit-on sur cette photographie ?

21 R. C'est encore le village de Ljuboten.

22 Q. Très bien. Dans la photographie précédente, vous nous avez montré

23 l'emplacement par lequel la police a pénétré dans le village ce dimanche

24 matin. Pourriez-vous prendre, s'il vous plaît, maintenant le stylet qui se

25 trouve à votre droite et encercler l'endroit où vous avez vu la police

26 entrer dans le village le dimanche 12 août ?

27 R. Oui, ils sont rentrés par là.

28 Q. Pourriez-vous apposer un numéro 1 sur ce cercle ?

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1 R. [Le témoin s'exécute]

2 Q. Vous souvenez-vous que quelque chose d'extraordinaire soit arrivé après

3 l'entrée de la police dans le village, quelque chose d'inhabituel ?

4 R. Oui. Par là, il y avait de la fumée.

5 Q. Pourriez-vous, s'il vous plaît, donc entourer cet endroit dont vous

6 parlez et l'annoter d'un numéro 2 ?

7 R. Oui, c'était par ici.

8 Q. Et ce quartier de Ljuboten, a-t-il un nom spécial ?

9 R. Oui. C'est appelé Mahalla e Nazallareve.

10 Q. Connaissez-vous des familles qui habiteraient dans ce quartier ?

11 R. Oui, la famille Jusufi habite par là.

12 Mme REGUE : [interprétation] Pourrions-nous maintenant déplacer la

13 photographie vers la droite ?

14 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Mais nous allons perdre le cliché avec

15 les annotations si l'on déplace le panoramique. Si vous n'avez plus rien à

16 marquer sur cette photographie, il serait bon de la verser au dossier, et

17 ensuite nous pourrons nous déplacer dans le panoramique.

18 Mme REGUE : [interprétation] Très bien. Ecoutez, je vais procéder de la

19 sorte.

20 J'aimerais verser cette photographie au dossier avec ces annotations.

21 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Ce sera la pièce P208.

22 [La Chambre de première instance se concerte]

23 Mme REGUE : [interprétation] Donc, la photographie portant le même

24 ERN pourrait être à nouveau affichée sans les annotations, bien sûr.

25 Pourrions-nous passer à huis clos partiel ?

26 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Huis clos partiel.

27 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Nous sommes maintenant à huis clos

28 partiel.

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1 [Audience à huis clos partiel]

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18 [Audience publique]

19 Mme REGUE : [interprétation]

20 Q. Témoin, voyez-vous ici la maison de votre oncle ?

21 R. Non.

22 Mme REGUE : [interprétation] Pourrions-nous donc nous déplacer dans le

23 panoramique vers la droite ?

24 Q. Maintenant, voyez-vous la maison de votre oncle ?

25 R. Oui.

26 Q. Pourriez-vous, à l'aide du stylet, entourer la maison de votre oncle ?

27 R. [Le témoin s'exécute]

28 Q. Donc, Témoin, nous avons vu qu'il y a quand même une certaine distance

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1 entre cette maison et l'endroit où vous avez vu la police rentrer dans le

2 village. Donc, pouvez-vous nous expliquer comment vous avez réussi, de cet

3 endroit-là, à voir les forces de police qui rentraient dans le village ?

4 R. Mais c'est quand même -- la vue est dégagée, donc c'est pour cela que

5 j'ai pu voir la police. Ils étaient en uniforme foncé, en uniforme noir.

6 Q. Merci.

7 Mme REGUE : [interprétation] J'aimerais que l'on verse cette pièce au

8 dossier, s'il vous plaît.

9 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Très bien.

10 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] La cote sera P209, pour cette pièce.

11 Mme REGUE : [interprétation] Maintenant, j'aimerais maintenant que l'on

12 affiche la pièce 199.22 de la liste 65 ter. Il s'agit de la page 9,

13 photographie A du dossier qui a été remis à la Cour. Et cette fois-ci,

14 cette photo peut être affichée et diffusée à l'extérieur.

15 Il faut attendre que la photo s'affiche.

16 Q. Donc, Témoin, reconnaissez-vous la photo ?

17 R. Oui.

18 Q. Que voit-on ?

19 R. C'est un autre quartier du village.

20 Q. Connaissez-vous le nom de cette partie du village ?

21 R. Mahalla Nazallareve.

22 Q. Donc, à votre connaissance, s'agit-il du quartier d'où émanait toute la

23 fumée que vous avez vue lorsque les forces de police sont entrées dans le

24 village ?

25 R. Oui.

26 Q. Et en se basant sur ce que vous nous avez dit précédemment aussi, est-

27 ce que c'est aussi le quartier où habitait la famille Jusufi ?

28 R. Oui. Oui, oui, c'est leur quartier.

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1 Q. Voyez-vous la maison des Jusufi sur cette photo ?

2 R. Oui.

3 Q. Pourriez-vous donc reprendre à nouveau le stylet et entourer la maison

4 de Rami Jusufi d'un cercle ?

5 R. [Le témoin s'exécute]

6 C'est toute cette rangée, puisque toute la famille habitait dans

7 cette rangée de maisons.

8 Q. Pouvez-vous identifier aussi la maison de Rami Jusufi ?

9 R. Oui. Ça devrait être celle-ci.

10 Q. Merci.

11 Mme REGUE : [interprétation] J'aimerais que l'on verse la pièce au dossier.

12 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Cette pièce recevra la cote P210.

13 Mme REGUE : [interprétation] Pouvons-nous afficher à l'écran la pièce

14 199.15 du la liste 65 ter ? Il s'agit de la page 12, photographie B qui se

15 trouve dans ce dossier qui vous a été remis.

16 Il ne s'agit pas de la bonne photographie. L'ERN que je recherche est

17 le N004-4698.

18 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Il s'agit quand même de la pièce 199.15

19 de la liste 65 ter.

20 Mme REGUE : [interprétation] Je suis désolée. Il semble qu'il y a une

21 erreur au niveau des références, mais il y a une copie papier qui pourrait

22 être mise sur le rétroprojecteur.

23 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Mais la photographie que vous

24 recherchez, en fait, sur la liste 65 ter, porte le numéro 199.10.

25 Mme REGUE : [interprétation] Merci.

26 Q. Témoin, pouvez-vous nous dire ce que l'on voit sur cette photographie ?

27 R. Oui, je vois la maison de Qani Jashari.

28 Q. A un moment ou à un autre pendant ce week-end bien précis, vous êtes-

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1 vous retrouvé dans cette maison ?

2 R. Oui, j'y étais le 12 août 2001.

3 Q. Avec qui vous trouviez-vous dans cette maison ?

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6 Q. Combien de temps êtes-vous resté dans la maison ?

7 R. A peu près cinq minutes.

8 Q. Avez-vous dû quitter cette maison à un moment ou à un autre ?

9 R. Oui, j'ai dû partir.

10 Q. Pourquoi ?

11 R. Parce que j'ai entendu du bruit qui venait de la rue, le bruit d'un

12 blindé, alors je suis parti. Il y avait des injures, des insultes en

13 macédonien qui étaient proférées. J'ai dû partir, j'ai dû quitter la

14 maison.

15 Q. Pourquoi -- comment êtes-vous parti de la maison ?

16 R. Je suis passé par la fenêtre.

17 Q. Où vous êtes-vous rendu par la suite ?

18 R. Je suis allé vers le champ de tabac.

19 Q. Sur la photographie, on voit qu'il y a deux fenêtres à cette maison.

20 Pouvez-vous dire celle que vous avez utilisée pour quitter la maison ?

21 R. Celle qui était le plus bas.

22 Q. Après avoir atteint les champs de tabac --

23 R. Je suis resté là un petit moment. J'ai vu deux ou trois policiers et

24 puis le blindé. Les policiers étaient en noir, en uniforme noir. Ils

25 avaient des masques noirs, ils avaient des cagoules noires.

26 Q. Qu'avez-vous fait par la suite ?

27 R. J'ai aussi quitté le champ de maïs.

28 Q. Mais où vous êtes-vous rendu ?

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1 R. Dans la forêt.

2 Q. Vous nous dites que vous avez vu deux policiers, mais c'est le bruit

3 qui vous a permis de savoir qu'il y avait deux policiers ? C'est le bruit

4 que vous avez entendu ?

5 R. Non, je les ai vus de mes propres yeux, quand j'étais dans le champ de

6 tabac.

7 Q. Mais j'aimerais savoir, Témoin, si suite à ce que vous avez entendu,

8 vous en avez déduit qu'il n'y avait que deux personnes.

9 R. Non, j'ai entendu le bruit de beaucoup plus de personnes, mais je n'en

10 ai vu que deux ou trois.

11 Q. Pourriez-vous à nouveau reprendre le stylet, s'il vous plaît, tout

12 d'abord encercler la fenêtre que vous avez empruntée pour quitter la maison

13 et écrire le chiffre 1 à côté de ce cercle ?

14 R. [Le témoin s'exécute]

15 Voilà la fenêtre, et j'ai inscrit le 1.

16 Q. Pouvez-vous ensuite entourer le champ de tabac où vous vous êtes caché

17 et l'entourer d'un 2 ?

18 R. [Le témoin s'exécute]

19 C'est cet endroit, ici.

20 Q. Maintenant, pouvez-vous mettre une croix à l'endroit où vous avez vu le

21 blindé et l'annoter d'un 3 ?

22 R. [Le témoin s'exécute]

23 C'était ici.

24 Mme REGUE : [interprétation] J'aimerais que l'on verse cette pièce au

25 dossier.

26 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Très bien.

27 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] La cote sera P211.

28 Mme REGUE : [interprétation] Pouvons-nous maintenant afficher la pièce

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1 199.12 de la liste 65 ter, ERN N004-4842 ? Il s'agit de la photographie que

2 l'on trouve à la page 12 du dossier qui a été remis à la Cour, photographie

3 D.

4 Merci.

5 Q. Monsieur, est-ce que vous reconnaissez cette photo ?

6 R. Oui.

7 Q. Que voit-on sur cette photographie ?

8 R. La maison de Qani Jashari, ainsi que la fenêtre par laquelle je suis

9 sorti.

10 Q. Merci.

11 Pour accélérer un peu la procédure, j'aimerais, Monsieur, que vous

12 repreniez le stylet et que vous dessiniez un cercle autour de ladite

13 fenêtre et que vous y mettiez le chiffre 1.

14 R. [Le témoin s'exécute]

15 Oui, voilà, il s'agit de cette fenêtre-ci.

16 Q. Est-ce que vous pourriez également faire un cercle au niveau du champ

17 de tabac et apposer le chiffre 2, je vous prie ?

18 R. [Le témoin s'exécute]

19 Voilà, c'est cet endroit-là.

20 Q. Est-ce que vous pourriez dessiner une ligne pour nous indiquer

21 l'itinéraire que vous avez suivi lorsque vous vous êtes enfui ?

22 R. Voilà, c'est par là que je suis passé.

23 Q. Est-ce que vous pourriez mettre le chiffre 3 dans la forêt ?

24 R. [Le témoin s'exécute]

25 Mme REGUE : [interprétation] Madame et Messieurs les Juges, je souhaiterais

26 verser cette photographie au dossier.

27 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Elle sera versée au dossier.

28 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Ce sera la pièce P212, Madame et

Page 1197

1 Messieurs les Juges.

2 Mme REGUE : [interprétation] Puis, en dernier lieu, Monsieur le Président,

3 est-ce que je pourrais avoir la pièce 615 de la liste 65 ter ? Nous n'avons

4 plus besoin du stylet.

5 Il ne s'agit pas de la bonne photographie. Nous avons un exemplaire papier

6 de cette photographie. Voilà, voilà.

7 Q. Monsieur, est-ce que vous reconnaissez ce que nous voyons sur cette

8 photographie ?

9 R. Oui.

10 Q. Est-ce que vous pourriez décrire ce qui se trouve sur cette

11 photographie ?

12 R. Oui. Il s'agit du champ de tabac. C'est l'endroit où j'ai passé donc un

13 laps de temps assez bref, et puis au-dessus vous pouvez voir les montagnes.

14 Q. Est-ce que ces champs de tabac vous semblent être ou présentent le même

15 aspect qu'ils avaient lorsque vous vous y trouviez en août 2001 ?

16 R. Oui. C'était -- ils avaient exactement l'air de cela.

17 Mme REGUE : [interprétation] Monsieur le Président, je souhaiterais verser

18 cette photographie au dossier.

19 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Cela sera accepté.

20 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Ce sera la pièce P213, Monsieur le

21 Président.

22 Mme REGUE : [interprétation] Je n'ai plus de questions à poser, Monsieur le

23 Président.

24 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Je vous remercie beaucoup.

25 Maître Residovic.

26 Contre-interrogatoire par Mme Residovic :

27 Q. [interprétation] Bonjour, Monsieur M-088. Je m'appelle Me Edina

28 Residovic et je suis accompagnée de mon confrère, Me Guenael Mettraux, et

Page 1198

1 nous assurons la défense de M. Ljube Boskoski.

2 Mme RESIDOVIC : [interprétation] Je souhaiterais que nous passions à huis

3 clos partiel.

4 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Nous sommes maintenant à huis clos

5 partiel, Madame, Messieurs les Juges.

6 [Audience à huis clos partiel]

7 (expurgé)

8 (expurgé)

9 (expurgé)

10 (expurgé)

11 (expurgé)

12 (expurgé)

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23 (expurgé)

24 (expurgé)

25 (expurgé)

26 (expurgé)

27 (expurgé)

28 (expurgé)

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1 (expurgé)

2 (expurgé)

3 [Audience publique]

4 Mme RESIDOVIC : [interprétation]

5 Q. En tant que ressortissant macédonien, vous saviez ce qui s'était passé

6 au Kosovo, notamment durant la période du conflit déclaré entre la

7 population albanaise et l'armée yougoslave; c'est exact, n'est-ce pas ?

8 R. Est-ce que vous pouvez répéter votre question ? Parce que je ne l'ai

9 pas comprise.

10 Q. Oui, tout à fait. Je vais la formuler de façon plus simple. Vous-même,

11 comme tous les ressortissants macédoniens, avez suivi ce qui s'est passé au

12 Kosovo au moment où la population albanaise du Kosovo a combattu contre

13 l'armée yougoslave et lorsque l'OTAN a dû prendre des mesures pour protéger

14 la population albanaise du Kosovo.

15 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Oui, Madame Regue.

16 Mme REGUE : [interprétation] Je pense à la formule utilisée dans cette

17 question. Ma consoeur a parlé de la population albanaise du Kosovo. C'est

18 un terme qui est quand même plutôt -- qui est très générique.

19 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Je n'ai pas très bien saisi ce à quoi

20 vous voulez en venir.

21 Mme REGUE : [interprétation] D'après ce que j'ai compris de la question, il

22 semblerait qu'il est question du fait suivant. Toute la population

23 albanaise du Kosovo a participé aux combats, et je ne suis pas sûre de

24 l'exactitude de ce propos.

25 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Ce n'est pas vrai, mais je ne pense

26 pas que c'était l'intention, en fait. Je pense qu'il s'agit d'une

27 description générale d'un conflit où il y avait d'un côté les Albanais ou

28 la population albanaise du Kosovo et puis de l'autre côté l'armée

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1 yougoslave. Je ne pense pas que cela n'induise véritablement en erreur.

2 Ai-je bien compris ce que vous vouliez dire, Maître Residovic ?

3 Mme RESIDOVIC : [interprétation] Je pense que vous m'avez bien comprise. Je

4 pense que le témoin m'a comprise également, parce que cela ne s'est pas

5 seulement passé en Macédoine, mais dans toute l'ex-Yougoslavie. Les gens

6 ont suivi avec beaucoup d'attention l'évolution des événements.

7 Q. Est-ce que vous étiez au courant de ce qui se passait, Monsieur M-088 ?

8 R. Oui.

9 Q. En tant que citoyen macédonien, vous saviez que cette même année en

10 1999, la République de la Macédoine a accueilli plus de 300 000 Albanais du

11 Kosovo qui avaient été expulsés de leurs foyers. Vous le savez, cela ?

12 R. Oui. Oui, je le sais, mais je ne suis pas ici pour témoigner sur les

13 réfugiés qui ont fui le Kosovo. Je suis venu ici pour parler des événements

14 de 2001 qui se sont déroulés à Ljuboten.

15 Q. Monsieur M-088, j'aimerais que vous ayez l'amabilité de répondre à

16 toutes les questions que je vous pose dans la mesure où vous pouvez

17 répondre.

18 Et étant donné que vous avez répondu à ma question, je suis sûre que

19 vous saviez qu'à cette époque-là, la République de Macédoine et ses

20 autorités avaient été reconnus par la communauté internationale et par la

21 population albanaise du Kosovo et du fait des efforts qui ont été déployés

22 par la Macédoine pour accueillir les réfugiés venant du Kosovo. Vous en

23 avez entendu parler de cela, n'est-ce pas ?

24 R. Oui.

25 Q. En 2001, toujours dans la République de Macédoine, il y avait des

26 groupes terroristes et des groupes d'Albanie extrémistes qui ont commencé à

27 mener à bien des attaques contre les postes de police et contre les

28 patrouilles de police. Etant donné que vous êtes citoyen de Macédoine, est-

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1 ce que vous étiez informé de cela ?

2 R. Non.

3 Q. Mais Aracinovo se trouve à peu de distance de votre village, et là il y

4 a eu des groupes albanais qui ont attaqué les autorités ainsi que les

5 personnes qui y vivaient, et ce fut l'une des premières attaques; est-ce

6 exact ?

7 R. Je n'en sais rien.

8 Q. En tant que citoyen de Macédoine, je suis sûr que vous savez qu'à

9 partir du mois de mars jusqu'au mois de juillet, des milliers de

10 Macédoniens ont été expulsés de leurs foyers dans des zones où ces groupes

11 terroristes étaient opérationnels. Vous savez cela ?

12 R. Non. Je ne sais absolument rien à ce sujet.

13 Q. Nous sommes à huis clos partiel; je pensais que nous n'étions plus à

14 huis clos partiel. Vous avez dit, il y a quelques minutes de cela, que vous

15 étiez chauffeur routier et que vous franchissiez quasiment tous les jours

16 la frontière avec le Kosovo. Je suis sûr que lorsque vous franchissez la

17 frontière dans les zones de Tetovo et de Kumanovo, par exemple, vous

18 pouviez remarquer qu'il y avait des conflits assez intenses et il y avait

19 ces groupes qui attaquaient des secteurs à Tetovo ainsi qu'à Kumanovo. Est-

20 ce que vous pouviez le voir, cela ? Est-ce que vous l'avez remarqué ?

21 R. Je ne franchissais pas les régions de Kumanovo et de Tetovo. Je

22 transportais mes pastèques et, en général, je franchissais la frontière à

23 Blace.

24 Mme REGUE : [interprétation] Je pense que nous sommes en audience publique.

25 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Oui, nous sommes en audience publique.

26 Il me semble que c'est ce que Me Residovic avait fini par comprendre, mais

27 elle n'était pas sûre de cela.

28 Mme RESIDOVIC : [interprétation] Je pense que ce que le témoin a dit

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1 jusqu'à maintenant ne permet absolument pas de divulguer son identité.

2 Q. Toutefois, je pense que parfois vous traversiez la frontière près de

3 Stenkovac; est-ce exact ?

4 R. Oui. Cela se trouve près du poste frontalier de Blace.

5 Q. Merci. Vous n'alliez pas au poste frontalier le plus proche justement

6 du fait de ces attaques et du fait de la situation plutôt difficile qui

7 régnait en matière de sécurité dans le secteur; est-ce exact ?

8 R. Non, ce n'est pas exact. Ce n'est pas vrai, parce que je n'étais pas

9 tenu d'utiliser ce secteur.

10 Q. Monsieur M-088, à l'époque, est-ce que vous avez entendu parler

11 d'informations fournies par la KFOR du Kosovo, informations suivant

12 lesquelles il était avancé que plusieurs groupes terroristes avaient

13 franchi la frontière et avaient passé de façon illicite des armes en

14 Macédoine, avaient fait de la contrebande d'armes ? Vous en avez entendu

15 parler, de cela ?

16 R. Vous vous attendez à ce que je réponde à cette question ?

17 Q. Oui. Je voulais savoir si vous disposiez de ce genre d'information.

18 R. Non.

19 Q. Bien. Nous allons peut-être revenir aux questions auxquelles vous

20 pourrez répondre, parce que vous avez quand même une certaine connaissance

21 de la situation.

22 Votre village, le village de Ljuboten, se trouve sur les pentes de

23 Skopska Crna Gore; est-ce bien exact ?

24 R. Oui, c'est exact.

25 Q. Du fait de sa situation sur les versants de la montagne, ce village

26 domine la vallée de Skopje; est-ce bien exact ?

27 R. Oui. Il se trouve dans la vallée de Skopje, dans la zone de Skopska

28 Crna Gore.

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1 Q. Mais du fait de sa situation géographique, vous serez d'accord avec ce

2 que j'avance, à savoir que ce village avait une importance stratégique

3 capitale pour la défense de la ligne de Skopje; est-ce exact ?

4 R. Je n'ai pas compris votre question. Est-ce que vous pourriez la répéter

5 ?

6 R. Est-il exact que Ljuboten, du fait de sa situation géographique bien

7 précise, avait une importance stratégique particulièrement pour la défense

8 de la ville de Skopje ?

9 R. Oui.

10 Q. Est-il exact également que cette importance stratégique était d'autant

11 plus cruciale à cause de la vieille route de montagne qui passe au-dessus

12 de Ljuboten, que l'on connaît comme la route de Murat ou la route du Sultan

13 et qui permet de relier les régions de Kumanovo et à la frontière menant au

14 Kosovo; est-ce exact ?

15 R. Non, je n'ai jamais entendu parler de cette route.

16 Q. Mais je suis sûr que vous savez que deux ou trois mois avant les

17 événements d'août, l'armée de la République de Macédoine a élargi sa zone

18 de contrôle. Pour ce qui est de la zone de contrôle frontalière, elle l'a

19 élargie de 20 kilomètres, en quelque sorte, et a établi ses positions dans

20 la zone ainsi qu'autour du village de Ljuboten; est-ce que cela est exact ?

21 R. Oui.

22 Q. Mais, Monsieur M-088, conviendrez-vous avec moi que Ljuboten était

23 important également pour les membres de l'ALN, étant donné que Ljuboten se

24 trouvait dans les environs de Skopje, et étant donné que ce village était

25 une base logistique qui pouvait apporter un appui aux forces qui se

26 trouvaient dans les régions de Kumanovo et Matejce ?

27 R. Non, je ne suis pas d'accord avec ce que vous venez de dire.

28 Q. Bien. Dites-moi si, aussitôt que les premières attaques de l'ALN,

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1 attaques menées contre les forces gouvernementales à Aracinovo, est-il vrai

2 de dire que de jeunes hommes de Ljuboten se sont ralliés activement aux

3 unités de l'ALN ?

4 R. Je ne sais pas si des gens de Ljuboten ont participé à Aracinovo.

5 Q. Non, la question que je vous ai posée est comme suit. Est-ce que vous

6 savez si après, de suite après les événements d'Aracinovo, un certain

7 nombre de jeunes gens de Ljuboten se sont ralliés à l'ALN ?

8 R. Oui, je dirais que cela fut le cas de certains, mais pas à Aracin.

9 Q. Connaissez-vous une personne qui répond au nom de Zendeni Islam ? Ne

10 dites pas si vous avez des liens de parenté avec cette personne, dites-nous

11 seulement si vous le connaissez ou non.

12 R. Je le connais.

13 Q. S'il disait que vous, vous vous étiez rallié à l'ALN avant l'attaque à

14 Aracinovo, est-ce que vous conviendrez qu'il était membre de l'ALN de

15 Ljuboten ?

16 R. Non.

17 Mme RESIDOVIC : [interprétation] Alors, j'aimerais maintenant

18 demander que l'on montre au témoin la pièce 1D94, page 1D1316, paragraphe

19 2. Il s'agit d'un document 65 ter. Pour la version macédonienne, il s'agit

20 du paragraphe 2, page 1D1323. J'aimerais demander que le document qui va

21 maintenant être affiché à l'intention du témoin ne soit pas communiqué à

22 l'extérieur, ne soit pas donc diffusé au public.

23 Q. Monsieur M-088, est-ce que cela correspond aux données de la personne

24 dont nous avons parlé, Zendeli Islam, fils de Ifran ?

25 R. Oui.

26 Mme RESIDOVIC : [interprétation] J'aimerais maintenant demander que la page

27 1D1316, paragraphe 2, soit montrée. La version macédonienne est la page

28 1D1323. Mille excuses, il s'agit de la page 1317. Alors, voyons un peu,

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1 voyons si je vous ai donné le bon numéro pour la version macédonienne.

2 Alors c'est, je le répète, paragraphe 2.

3 Q. Vous voyez, au paragraphe 2, qu'il est indiqué qu'Islam Zendeli a dit

4 qu'il s'était rallié à l'ALN trois ou quatre jours avant que les forces

5 macédoniennes ne lancent l'offensive sur Aracinovo. Cela s'est passé un ou

6 deux mois avant les événements de Ljuboten, donc en juin 2001 ?

7 Est-ce que cette déclaration d'Islam vous rappelle que lui, villageois de

8 Ljuboten, était membre de l'ALN ?

9 R. A cette époque, il habitait à Skopje. Comme je travaillais comme

10 chauffeur routier, je n'étais pas au courant de l'endroit où il était, de

11 ses déplacements et de ce qu'il faisait.

12 Mme RESIDOVIC : [interprétation] J'aimerais maintenant que l'on montre au

13 témoin la page 1D1318, paragraphe 14. Pour la version macédonienne, il

14 s'agit du paragraphe 14, qui se trouve à la page 1D1325.

15 Q. Dans sa déclaration qu'il a faite auprès des enquêteurs du TPIY, Islam

16 Zendeli, comme vous pouvez le voir, cela est écrit à la dernière phrase du

17 paragraphe, il indique qu'il y avait d'autres personnes, peut-être 25 ou 27

18 personnes de Ljuboten qui faisaient partie des rangs de l'ALN. Il poursuit

19 en disant que lorsque les événements de Ljuboten se sont déroulés, il se

20 trouvait dans le secteur de Kumanovo.

21 Voilà quelle est ma question. Est-ce que vous savez qu'en août 2001, il y

22 avait au moins 25 ou 27 membres de l'ALN qui venaient du village de

23 Ljuboten ?

24 R. Non, non, je ne peux pas vous le dire parce que je ne sais pas s'ils

25 étaient aussi nombreux. Alors, peut-être que ce serait mieux qu'il vous

26 fournisse les explications à propos de sa déclaration. Moi,

27 personnellement, je ne peux pas vous dire s'il y avait 25 ou 27 hommes de

28 Ljuboten.

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1 Q. Merci.

2 Mme RESIDOVIC : [interprétation] Madame et Messieurs les Juges --

3 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Je pense que le moment est parfait,

4 Maître Residovic, pour lever l'audience, car nous devons nous arrêter pour

5 aujourd'hui, Monsieur.

6 Nous devons mettre un terme pour aujourd'hui à l'audience.

7 Nous reprendrons demain, mais demain après-midi à 14 heures 15. Nous

8 vous demandons donc de revenir à l'heure pour l'audience de demain.

9 Nous allons lever l'audience.

10 --- L'audience est levée à 13 heures 46 et reprendra le mardi 22 mai 2007,

11 à 14 heures 15.

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