Tribunal Criminal Tribunal for the Former Yugoslavia

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1 Le jeudi 1er novembre 2007

2 [Audience à huis clos]

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7 [Audience publique]

8 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Oui, Monsieur Mundis.

9 M. MUNDIS : [interprétation] L'Accusation cite à la barre Ahmet Sehic.

10 [Le témoin est introduit dans le prétoire]

11 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Bonjour, Monsieur.

12 LE TÉMOIN : [interprétation] Bonjour à vous.

13 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Veuillez faire la déclaration.

14 LE TÉMOIN : [interprétation] Je déclare solennellement que je dirai la

15 vérité, toute la vérité et rien que la vérité.

16 LE TÉMOIN: AHMET SEHIC

17 [Le témoin répond par l'interprète]

18 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Merci beaucoup. Vous pouvez vous

19 asseoir.

20 LE TÉMOIN : [interprétation] Merci.

21 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Monsieur Mundis, vous avez la parole.

22 M. MUNDIS : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.

23 Interrogatoire principal par M. Mundis :

24 Q. [interprétation] Bonjour, Monsieur le Témoin.

25 R. Bonjour.

26 Q. Pour les besoins du compte rendu, veuillez nous donner vos nom et

27 prénom, s'il vous plaît, et l'orthographe de votre nom, s'il vous plaît.

28 R. Ahmet Sehic. A-h-m-e-t S-e-h-i-c,

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1 Q. Monsieur Sehic, pourriez-vous nous dire quels sont votre date et votre

2 lieu de naissance ?

3 R. Le 12 avril 1963, Gostovici, Zavidovici.

4 Q. Monsieur Sehic, pourriez-vous dire aux Juges de la Chambre quel était

5 votre emploi où vous travailliez à l'époque où la guerre a éclaté en

6 Bosnie-Herzégovine ?

7 R. J'étais un ouvrier dans la métallurgie.

8 Q. Après le début de la guerre, étiez-vous toujours ouvrier métallurgiste

9 ou est-ce que vous avez à ce moment-là eu d'autres emplois ?

10 R. Lorsque la guerre a commencé, j'étais commandant de peloton dans une

11 compagnie de Défense territoriale.

12 Q. Où se trouvait cette compagnie de Défense territoriale ?

13 R. A l'endroit où je suis né, à Borovnica à Gostovici.

14 Q. Vous êtes resté combien de temps commandant de peloton de la compagnie

15 de Défense territoriale à Borovnica, à Gostovici ?

16 R. Six mois environ.

17 Q. Passé cette période de six mois, avez-vous rejoint une autre unité ou

18 formation militaire ?

19 R. Après cela, j'ai été commandant de compagnie. J'étais tout d'abord

20 commandant de peloton, commandant de compagnie, et pour finir commandant de

21 bataillon. Tout d'abord, il s'agissait de la Défense territoriale, et après

22 cela, suite à la réorganisation de l'armée, on a mis en place les

23 conditions qui ont permis de créer des bataillons et des brigades.

24 Q. Quand à peu près êtes-vous devenu commandant de bataillon ?

25 R. Vers la fin de l'année 1993.

26 Q. Vous avez été le commandant de quel bataillon ?

27 R. Au début, c'était le 1er Bataillon de la 318e Brigade de Montagne.

28 Ensuite, après la réorganisation, c'était le 5e Bataillon de la 328e

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1 Brigade.

2 Q. Vous souvenez-vous à quel moment exactement vous êtes devenu le

3 commandant du 5e Bataillon de la 328e Brigade ?

4 R. Au début de l'année 1995, en mars ou avril. Je ne suis pas très sûr.

5 Q. Pendant combien de temps avez-vous occupé ce poste de commandant du 5e

6 Bataillon de la 328e Brigade ?

7 R. Jusqu'à la fin de la guerre; jusqu'à la signature des accords de

8 Dayton.

9 Q. Quel genre de brigade était la 328e ?

10 R. C'était une brigade de montagne.

11 Q. Pourriez-vous décrire ou dire aux Juges de la Chambre qui était le

12 commandement placé immédiatement au-dessus de la 328e Brigade de Montagne

13 au moment où vous commandiez le 5e Bataillon ?

14 R. La 35e Division de l'armée de terre.

15 Q. La 35e Division faisait partie de quelle formation plus importante au

16 sein de l'armée ?

17 R. Cela appartenait au 3e Corps de l'ABiH.

18 Q. En tant que commandant du 5e Bataillon de la 328e Brigade de Montagne,

19 qui était votre officier supérieur hiérarchique direct ?

20 R. Le commandant Fado Zukic.

21 Q. Veuillez vous rapprocher du microphone, les interprètes ont du mal à

22 vous entendre.

23 Veuillez répéter le nom du commandant de la 328e Brigade de Montagne

24 ?

25 R. Le commandant Mori Fazic [phon].C'était le commandant de la 328e

26 Brigade de Montagne.

27 Q. J'ai peut-être besoin de préciser ce point. Il semblerait qu'il y

28 ait deux noms au niveau du compte rendu, et ni l'un ni l'autre n'apparaît

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1 au compte rendu. Pourriez-vous très distinctement, dans le microphone, nous

2 donner le nom du commandant de la 328e Brigade de Montagne au moment où

3 vous commandiez le 5e Bataillon.

4 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Peut-être qu'il pourrait même épeler

5 ce nom.

6 LE TÉMOIN : [interprétation] C'était le commandant F-u-a-d Z-i-l-k-ic. Le

7 commandant Fuad Zilkic.

8 M. MUNDIS : [interprétation]

9 Q. Pendant la période où vous étiez commandant du 5e Bataillon de la 328e

10 Brigade de Montagne, où se trouvait le quartier général de la brigade ?

11 R. Cela se trouvait dans le centre culturel de Zavidovici.

12 Q. Où se trouvait le quartier général du 5e Bataillon, le bataillon que

13 vous commandiez pendant la période où vous occupiez ce poste ?

14 R. Le quartier général de mon bataillon se trouvait dans un village qui

15 s'appelait Marici, et le poste de commandement à l'arrière était dans le

16 village de Borovnica à Gostovici, à savoir dans un hameau qui s'appelait

17 Sehic.

18 Q. Hormis cette 5e Brigade [comme interprété] de la 328e Brigade motorisée

19 [comme interprété], quelles autres unités de l'ABiH se trouvaient, pour

20 autant qu'il y en ait eu, dans le voisinage immédiat de votre bataillon ?

21 R. Il y avait le 4e Bataillon de manœuvre à cet endroit-là.

22 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Pardonnez-moi. Pourrions-nous reciter

23 le nom du hameau à nouveau, s'il vous plaît, le nom du hameau ?

24 M. MUNDIS : [interprétation] Oui, tout à fait.

25 Q. Monsieur, encore une fois, il y a peut-être une petite erreur au niveau

26 du compte rendu. On peut lire : "poste de commandement à l'arrière", vous

27 dites que c'était le village Borovcina à Gostovici. Ensuite vous nous avez

28 cité un endroit plus précis. De quel hameau s'agit-il ?

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1 R. Sehic, S-e-h-i-c.

2 Q. Qui est le même que votre nom de famille ?

3 R. Il y a un "i" à la fin, donc c'est Sehici.

4 Q. Donc le hameau, c'est Sehici, et vous, c'est Sehic ?

5 R. Oui.

6 Q. Monsieur Sehic, pourriez-vous nous dire ceci, Monsieur : ce 4e

7 Bataillon de manœuvre dont vous venez de nous parler, où se trouvait ce

8 bataillon au moment où vous commandiez le 5e Bataillon de la 328e Brigade de

9 montagne ?

10 R. Le commandement du bataillon se trouvait près de l'école dans un

11 bâtiment annexe, encore une fois, à Gostovici.

12 Q. Encore une fois, pour que les choses soient bien claires, lorsque vous

13 dites que le commandement du bataillon se trouvait dans le voisinage de

14 l'école à Gostovici, et dans un bâtiment annexe, encore une fois, est-ce

15 que vous pouvez nous dire de quel bataillon vous voulez parler ?

16 R. Le 4e Bataillon de manœuvre.

17 Q. Lorsque vous dites que c'est "une annexe dans le voisinage de l'école,"

18 pouvez-vous nous décrire cela, s'il vous plaît.

19 R. C'était un bâtiment où habitaient les professeurs de l'école. C'était

20 un bâtiment résidentiel, c'était une annexe qui était en fait un bâtiment

21 résidentiel.

22 Q. A quelle distance se trouve ce bâtiment par rapport à l'école à

23 Gostovici ?

24 R. A une centaine de mètres ?

25 Q. Si vous deviez sortir par la porte de service de cette école, pourriez-

26 vous nous décrire ce que vous voyiez à ce moment-là ?

27 R. Devant l'école, il y avait une salle de gymnastique. Ensuite, sur la

28 gauche de l'entrée, il y avait la cour de récréation, en général utilisée

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1 par les élèves de l'école.

2 Q. Où se trouvait cette maison, ce bâtiment, cette annexe ?

3 R. Dans le voisinage de l'école.

4 Q. Pourriez-vous nous dire, Monsieur, à quelle unité - je vais d'abord

5 vous poser cette question-ci : qui commandait le 4e Bataillon de manœuvre ?

6 R. Le commandant du 4e Bataillon de manœuvre était le commandant Haris

7 Catic.

8 Q. Haris Catic devait rendre des comptes à qui en tant que commandant du

9 4e Bataillon de manoeuvre ?

10 R. Je ne sais pas exactement, mais je crois qu'il rendait compte au

11 commandant de la 35e Division.

12 Q. D'après vous, à quoi servaient les bataillons de

13 manoeuvre ?

14 R. Les bataillons de manœuvre étaient des bataillons d'intervention rapide

15 sur les lignes de défense. Dans le cas d'attaques à grande échelle, les

16 hommes de ces bataillons venaient en renfort pour aider les unités qui

17 étaient déjà sur les lignes de défense. Lorsqu'il s'agissait d'une

18 offensive, à ce moment-là, c'était pour libérer le territoire, et les

19 bataillons de manœuvre étaient utilisés également pour cela.

20 Q. Est-ce que la 328e Brigade de montagne disposait de tels bataillons de

21 manœuvre également ?

22 R. Non.

23 Q. Monsieur Sehic, pourriez-vous nous dire dans quels combats s'est

24 engagé, pour autant qu'il y ait eu des combats, le 5e Bataillon de la 328e

25 Brigade de montagne dans le courant de l'année 1995 ?

26 R. Une trentaine d'hommes ont participé à des opérations qui se sont

27 déroulées dans le courant au printemps de l'année 1995, l'opération Farz

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1 Q. Pourriez-vous dire aux Juges de la Chambre, s'il vous plaît,

2 d'après ce que vous savez, quand l'Opération Farz a eu lieu en 1994 [comme

3 interprété] ?

4 R. A la mi-juin 1995.

5 Q. Et Farz 95, à quel moment ceci s'est-il déroulé ? A quel moment s'est

6 déroulée cette opération-là ?

7 R. Au début du mois de septembre 1995.

8 Mme LE JUGE LATTANZI : -- interprètes, c'est Proljece, je pense, et Farz.

9 Est-ce que vous pourriez ne pas le traduire, s'il vous plaît ?

10 M. MUNDIS : [interprétation] Merci, Madame le Juge.

11 Q. Combien d'hommes faisaient partie du 5e Bataillon de la 328e Brigade de

12 Montagne pendant l'année 1995 ?

13 R. Il y avait entre 500 et 600 hommes qui faisaient partie du peloton

14 logistique, ou du peloton qui se trouvait à l'arrière.

15 Q. Pourriez-vous dire, Monsieur, pourquoi dans votre réponse précédente

16 vous avez indiqué que 30 hommes de votre bataillon ont participé à

17 l'opération Proljece, étant donné que vous disposiez de 500 à 600 hommes ?

18 R. Les autres hommes de la compagnie étaient mobilisés sur les lignes de

19 défense et n'étaient engagés que de façon provisoire dans le déplacement

20 des lignes ou de la défense de ces lignes. Les 30 hommes que j'ai cités

21 précédemment étaient 30 hommes qui ont participé directement aux deux

22 opérations, Proljece et Farz 95.

23 Q. En quelle qualité ces 30 troupes ont-elles participé directement à ces

24 deux opérations Proljece et Farz en 1995 ?

25 R. Les unités qui étaient engagées dans des offensives ont utilisé ces 30

26 soldats pour évacuer les blessés, les soldats, surtout à cette fin-là.

27 Q. Et, M. Sehic, lorsque vous dites que "les unités qui étaient engagées

28 dans des offensives ont utilisé ces 30 soldats," de quelles unités voulez-

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1 vous parler ?

2 R. Du Bataillon de manœuvre et de l'Unité El Moudjahid.

3 Q. Nous allons revenir sur ce sujet à un autre moment de mon

4 interrogatoire principal. Mais pour l'instant, je souhaite parler du mois

5 de septembre 1995. Vous nous avez dit un peu plus tôt que Farz 1995 s'est

6 déroulée au début du mois de septembre 1995, à la ligne 7 de la page 93.

7 J'aimerais, Monsieur, que vous nous indiquiez où vous étiez, vous, lorsque

8 l'opération Farz 1995 a commencé ? Où étiez-vous physiquement ?

9 R. Au poste de commandement dans un hameau qui s'appelle Marici.

10 Q. Vous souvenez-vous, Monsieur, de la date à laquelle l'opération Farz a

11 commencé ?

12 R. Je crois que c'était le 10 septembre 1995.

13 Q. Vous souvenez-vous de l'heure à laquelle cette opération a commencé

14 environ ?

15 R. Tôt le matin, vers 4 heures, voire entre 4 et 5 heures du matin.

16 Q. A ce moment-là, Monsieur, combien de compagnies faisaient partie du 5e

17 Bataillon de la 328e Brigade de Montagne ?

18 R. Il y avait trois compagnies de montagne.

19 Q. Le 10 septembre 1995, savez-vous où étaient déployées ces trois

20 compagnies de montagne du 5e Bataillon de la 328e Brigade de Montagne ?

21 R. La 2e Compagnie était déployée sur la ligne de défense à Podpaljenik, à

22 l'élévation 511, Malovan Greda et juste devant le village de Kesten.

23 Q. Peut-être que le compte rendu d'audience n'était pas très clair. Tous

24 les endroits qui viennent d'être cités étaient des endroits qui étaient

25 tenus par la 2e Compagnie ou est-ce que c'étaient les trois compagnies qui

26 se trouvaient à ces endroits-là ?

27 R. Une des compagnies était une compagnie de réserve. Je ne sais pas si

28 c'était la 1ère et la 3e, mais je suis sûr que la seconde se trouvait sur la

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1 ligne de défense.

2 Q. Lorsque vous voulez dire "ligne de défense," c'est la ligne de défense

3 que vous avez évoquée un peu plus tôt, dont Podpaljenik, Malovan Greda,

4 devant le village de Kesten au point 511; c'est

5 exact ?

6 R. Oui.

7 Q. Combien de temps le 5e Bataillon de la 328e Brigade de Montagne est-il

8 resté le long de cette ligne de défense ?

9 R. Deux ou trois jours. Je ne suis pas sûr. D'habitude, les compagnies

10 changeaient après 48 heures passées sur la ligne. A ce moment-là, je crois

11 que le temps passé par les compagnies sur les lignes était accru, ça durait

12 plus longtemps.

13 Q. Vous nous avez dit que vous vous trouviez au poste de commandement à

14 Marici le 10 septembre 1995. Combien de temps êtes-vous resté en ce lieu ?

15 R. En faisant les tournées des lignes de temps en temps, je suis resté 24

16 heures complètes.

17 Q. Pourriez-vous dire aux membres de la Chambre, Monsieur Sehic, où vous

18 vous trouviez le 11 septembre 1995 ?

19 R. Egalement au poste de commandement, dans le village de Marici.

20 Q. Qui était le commandant de la 2e Compagnie du 5e Bataillon de la 328e

21 Brigade de Montagne ?

22 R. Le commandant de la 2e Compagnie était Sogolj Ismet, Ismet Sogolj.

23 Q. Avez-vous eu des communications avec Ismet Sogolj le

24 11 septembre 1995 ? Avez-vous eu des contacts ou des communications ?

25 R. Oui.

26 Q. Pourriez-vous dire aux membres de la Chambre quel était l'objet ou le

27 sujet de ces communications ?

28 R. Le chef de la compagnie avait pour tâche de m'informer de tout ce qui

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1 s'y passait comme événement sur le front, tout ce qui s'y déroulait.

2 Q. Vous rappelez-vous des renseignements qu'il vous aurait transmis le 11

3 septembre 1995 ?

4 R. Un élément vital d'information c'était que lui-même ou l'assistant

5 chargé de la sécurité a téléphoné après 13 heures ou autour de 13 heures

6 pour dire que dans le village de Kesten ils avaient fait prisonniers un

7 grand groupe de personnes, environ 50 soldats serbes, en fait. Et ils

8 avaient demandé que je fournisse un camion pour les transporter jusqu'à un

9 endroit qui était déterminé pour le rassemblement de prisonniers.

10 Q. Vous venez de nous indiquer qu'il s'agissait de "l'assistant chargé de

11 la sécurité," pourriez-vous dire aux Juges de la Chambre qui était cette

12 personne.

13 R. Mon assistant pour la sécurité était M. Izet Karahasanovic.

14 Q. Quand vous avez reçu cet appel téléphonique du côté de

15 13 heures le 11 septembre 1995, où se trouvait M. Izet

16 Karahasanovic ?

17 R. Il se trouvait dans le village de Kesten.

18 Q. Quelles mesures avez-vous prises, si vous en avez pris, après avoir

19 reçu cette demande de fournir un camion pour transporter les prisonniers ?

20 R. Comme dans mon bataillon, je n'avais pas de camion à ma disposition.

21 J'ai demandé au commandant de la brigade, M. Zilkic, de me fournir un

22 camion et j'ai transmis le message qui m'avait été envoyé sur les lieux en

23 disant qu'il y avait 50 et quelques soldats qui avaient été fait

24 prisonniers et que nous avons besoin d'un camion pour les transporter en un

25 lieu qui avait été désigné pour les rassemblements de prisonniers.

26 Q. Vous rappelez-vous où se trouvait ce lieu qui avait été désigné pour le

27 rassemblement des prisonniers ? Savez-vous où c'était situé ?

28 R. Autant que je puisse m'en souvenir, c'était à Zavidovici, quelque part

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1 près du commandement de la division. Je ne sais pas exactement où c'était.

2 Q. Vous rappelez-vous, Monsieur Sehic, ce que le commandant Zilkic vous a

3 dit après que vous ayez demandé le camion ?

4 R. Il m'a ordonné d'aller sur place et a dit qu'il enverrait le camion

5 après moi, et il fallait que l'on organise tout cela selon les procédures

6 militaires, transporter les prisonniers et que dans l'intervalle il

7 informerait son commandement supérieur, la police militaire, à ce sujet.

8 Q. Après avoir reçu cet ordre de M. Zilkic, qu'avez-vous fait, Monsieur le

9 Témoin ?

10 R. Je me suis mis en route pour aller à cet endroit, le village de Kesten,

11 et une demi-heure plus tard je suis arrivé à l'endroit où se trouvaient les

12 prisonniers, les personnes faites prisonnières.

13 Q. Approximativement, à quelle heure êtes-vous arrivé à Kesten, le 11

14 septembre 1995 ?

15 R. Vers 13 heures 30, peut-être un peu plus tard, je ne suis pas tout à

16 fait sûr, mais certainement après 13 heures 30.

17 Q. Lorsque vous dites aux lignes 21 et 22, "je suis arrivé à l'endroit où

18 se trouvaient les personnes qui avaient été fait prisonnières," pourriez-

19 vous dire aux Juges de la Chambre précisément où se trouvaient ces

20 personnes qui avaient été fait prisonnières ?

21 R. Certaines des personnes se trouvaient dans une sorte de local et devant

22 ce local il y en avait davantage à l'intérieur qu'il n'en avait à

23 l'extérieur.

24 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] De quel type de local s'agissait-il ?

25 LE TÉMOIN : [interprétation] Bien, c'était comme une maison ou une sorte de

26 centre en quelque sorte.

27 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Merci.

28 M. MUNDIS : [interprétation]

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1 Q. Au moment de votre arrivée vers 13 heures 30, le

2 11 septembre 1995, combien de soldats de la 2e Compagnie, du 5e Bataillon,

3 de la 328e Brigade de Montagne se trouvaient présents au village de Kesten

4 dans cette maison ou autour de cette maison ou de ce centre ?

5 R. Bien, dans les environs de Kesten il y avait une compagnie complète. Et

6 près de ce centre ou cette dom, il y avait une dizaine de soldats environ,

7 peut-être moins. La plupart de ces militaires se trouvaient le long de la

8 route et avec une ligne de communication qui allait de Kesten à Prokop, et

9 c'était leur tâche d'assurer la sécurité de la route.

10 Q. En septembre 1995, vous rappelez-vous approximativement combien il y

11 avait d'hommes dans la 2e Compagnie du 5e Bataillon de la 328e Brigade de

12 Montagne ?

13 R. Environ 100 soldats, dans l'ensemble militaire.

14 Q. Outre les prisonniers ou les détenus et les soldats de la 2e Compagnie

15 du 5e Bataillon de la 328e Brigade de Montagne, avez-vous vu d'autres

16 personnes dans le village de Kesten au moment où vous êtes arrivé ?

17 R. Pourriez-vous être un peu plus précis, s'il vous plaît.

18 Q. Vous nous avez dit que quand vous êtes arrivé, vous avez vu certains

19 prisonniers et qu'il y avait aussi alentour une dizaine de soldats environ

20 de la 2e Compagnie. Est-ce que vous avez vu qui que ce soit d'autre à

21 Kesten au moment où vous êtes arrivé sur place le 11 septembre 1995 vers 13

22 heures 30 ?

23 R. A l'heure que nous venions d'entrer ce jour-là dans le hameau, il se

24 trouvait là d'autres soldats aussi. Quant à savoir s'ils appartenaient au

25 bataillon de manœuvre ou à une Unité El Moudjahid qui se trouvait à passer

26 par là en allant dans la direction de Bozic ou Djuric, il y a là une route

27 qui est très passante, il y a beaucoup de circulation, d'allées et venues.

28 Donc je ne sais pas si c'est la réponse que vous souhaitiez entendre.

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1 Q. Avez-vous parlé à quelqu'un au moment de votre arrivée à Kesten, le 11

2 septembre 1995 ?

3 R. Lorsque je suis arrivé à Kesten, j'ai été informé par mon adjoint de

4 tout ce qui s'était passé. Muhamed Omerasevic se trouvait à Kesten avant

5 que je n'arrive lorsque le commandant de la compagnie, le responsable de la

6 sécurité m'a informé de la situation. Il m'a dit combien de personnes

7 avaient été fait prisonnières, il a dit qu'il avait environ 50 personnes

8 qui avaient été fait prisonnières et qu'ils avaient des problèmes avec les

9 Arabes qui essayaient de s'emparer des prisonniers et cet homme les avait

10 empêchés de le faire. Il avait dû armer son fusil à un moment donné en

11 mettant en joue l'un de ces soldats étrangers, un de ces Arabes.

12 Q. Je voudrais vous poser encore quelques questions qui découlent de là.

13 Vous dites que votre adjoint se trouvait à Kesten avant votre arrivée, et

14 au compte rendu on n'a pas bien eu son nom.

15 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Oui, Maître Vidovic.

16 Mme VIDOVIC : [interprétation] Monsieur le Président, excusez-moi, je

17 présente des excuses à M. Mundis, mon confrère, mais le compte rendu n'a

18 pas en fait enregistré une partie de la réponse du témoin. A la page 99,

19 ligne 22 il a dit : "Soldats arabes, je ne sais pas à quelle unité ils

20 appartenaient." Ce morceau-là de phrase n'a pas été enregistré au compte

21 rendu.

22 Est-ce que le Procureur pourrait peut-être éclaircir ce point avec le

23 témoin.

24 M. MUNDIS : [interprétation] J'essaie d'abord d'éclaircir le point de

25 savoir quel était le nom de l'adjoint.

26 Q. Le nom de famille de votre adjoint, là il est dit "Muhamed," puis on

27 n'a pas réussi à prendre cela au compte rendu. Pourriez-vous répéter le nom

28 de votre adjoint qui était présent.

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1 R. Omerasevic.

2 Q. Vous rappelez-vous qui a armé son fusil en le pointant vers les soldats

3 étrangers, qui a fait cela ?

4 R. Mon adjoint, de façon à protéger les soldats serbes qui avaient été

5 fait prisonniers.

6 Q. Ces personnes qui vous avez décrites comme étant des Arabes, qui

7 étaient-ce, si vous le savez ?

8 R. Je ne suis pas très sûr, parce que tous ces soldats étrangers qui se

9 trouvaient là ce jour-là ou au cours de ces journées-là, pour certains on

10 disait que c'étaient des El Moudjahid, d'autres on les appelait les Arabes,

11 d'autres encore avaient même des vêtements particuliers de ces pays arabes.

12 Je ne suis pas sûr. Au début, on avait dit qu'ils étaient El Moudjahid,

13 mais ils avaient des uniformes, ceux-là. Tandis que les autres qui se

14 trouvaient là, à ce moment, n'avaient pas d'uniformes, donc je ne sais pas

15 si c'étaient des soldats de l'Unité El Moudjahid, je ne suis pas très sûr.

16 Q. La dernière question que je vous pose aujourd'hui, Monsieur Sehic. Vous

17 nous dites qu'au début, ils avaient dit qu'ils étaient El Moudjahid. Que

18 voulez-vous dire par "au début" "au commencement" ? Quand ont-ils dit

19 qu'ils étaient El Moudjahid ?

20 R. Le problème qui se pose, voyez-vous, avec ce nom, c'est que tous ces

21 étrangers nous les appelions "les Moudjahidines." On les désignait comme

22 "les Moudjahidines," tous. Certains disaient "El Moudjahid," d'autres

23 disaient "Moudjahid," d'autres disaient "les Arabes," mais pour autant que

24 nous étions concernés, il s'agissait toujours de soldats étrangers, tous.

25 Q. Je vous remercie beaucoup, Monsieur Sehic.

26 M. MUNDIS : [interprétation] Je vois bien l'heure qu'il est.

27 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Monsieur le Témoin, malheureusement,

28 nous devons nous arrêter aujourd'hui et malheureusement nous n'allons pas

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1 siéger demain. Donc nous allons vous demander de bien vouloir revenir lundi

2 5 novembre à 9 heures, dans la même salle d'audience.

3 Et je voudrais simplement vous dire que vous avez maintenant prêté serment

4 pour dire la vérité. Vous êtes en train de faire une déposition, donc vous

5 êtes prié de ne pas parler de tout ceci, de cette affaire avec qui que ce

6 soit, n'est-ce pas ?

7 Je vous remercie beaucoup. Vous pouvez vous retirer pour aujourd'hui et

8 revenir lundi.

9 LE TÉMOIN : [interprétation] Merci.

10 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Je lève l'audience jusqu'à lundi 9

11 heures, salle d'audience numéro II.

12 --- L'audience est levée à 13 heures 47 et reprendra le lundi

13 5 novembre 2007, à 9 heures 00.

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