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2 [Audience publique]
3 [L'accusé est introduit dans le prétoire]
4 --- L'audience est ouverte à 9 heures 05.
5 M. LE JUGE DELVOIE : [interprétation] Bonjour à tout le monde dans le
6 prétoire et autour du prétoire.
7 Ce retard est dû à des problèmes techniques. Veuillez citer l'affaire,
8 Monsieur le Greffier.
9 M. LE GREFFIER : [interprétation] Bonjour, Messieurs les Juges. Il s'agit
10 de l'affaire IT-04-75-T, le Procureur contre Goran Hadzic. Merci.
11 M. LE JUGE DELVOIE : [interprétation] Merci. Est-ce qu'on peut avoir les
12 présentations pour l'Accusation ?
13 M. STRINGER : [interprétation] Bonjour, Monsieur le Président. Douglas
14 Stringer, Alexis Demirdjian, et notre commis à l'affaire, Thomas Laugel,
15 pour l'Accusation.
16 M. LE JUGE DELVOIE : [interprétation] Merci. Pour la Défense.
17 M. ZIVANOVIC : [interprétation] Bonjour, Monsieur le Juge. Zoran Zivanovic
18 et Christopher Gosnell pour la Défense.
19 M. LE JUGE DELVOIE : [interprétation] Merci. Nous allons passer maintenant
20 à huis clos.
21 M. LE GREFFIER : [interprétation] Nous sommes à huis clos, Monsieur le
22 Juge.
23 [Audience à huis clos]
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3 (expurgé)
4 [Audience publique]
5 L'INTERPRÈTE : Donc le Procureur demande la comparution du témoin suivant
6 qui est 091. C'est bien cela, Monsieur ?
7 M. DEMIRDJIAN : [interprétation] 75.
8 M. LE JUGE DELVOIE : [interprétation] 75, 75. Désolé.
9 [Le témoin est introduit dans le prétoire]
10 M. LE JUGE DELVOIE : [interprétation] Bonjour, Monsieur le Témoin.
11 Merci d'être venu à La Haye pour épauler les Juges de la Chambre.
12 Tout d'abord, est-ce que vous m'entendez dans une langue que vous
13 comprenez ?
14 LE TÉMOIN : [interprétation] Oui.
15 M. LE JUGE DELVOIE : [interprétation] Pourriez-vous décliner votre nom,
16 votre date de naissance, et votre appartenance ethnique ?
17 LE TÉMOIN : [interprétation] Milan Miladinovic. 2 février 1955.
18 M. LE JUGE DELVOIE : [interprétation] Et votre groupe ethnique.
19 LE TÉMOIN : [interprétation] Serbe.
20 M. LE JUGE DELVOIE : [interprétation] Merci. Vous allez lire la déclaration
21 solennelle par laquelle les témoins s'engagent à déclarer la vérité. Je
22 dois vous indiquer que cette déclaration solennelle que vous allez
23 prononcer vous fait relever des peines pour faux témoignage au cas où vos
24 déclarations seraient fausses.
25 Si vous voulez bien lier cette déclaration solennelle.
26 LE TÉMOIN : [interprétation] Je déclare solennellement dire la vérité,
27 toute la vérité et rien que la vérité.
28 LE TÉMOIN : MILAN MILADINOVIC [Assermenté]
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1 [Le témoin répond par l'interprète]
2 M. LE JUGE DELVOIE : [interprétation] Merci mille fois. Si vous voulez bien
3 vous asseoir.
4 Monsieur Demirdjian, votre témoin.
5 M. DEMIRDJIAN : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.
6 LE TÉMOIN : [interprétation] Est-ce qu'on peut monter le volume ?
7 M. DEMIRDJIAN : [interprétation] Oui. Si le témoin souhaite avoir davantage
8 de volume dans les écouteurs.
9 LE TÉMOIN : [interprétation] C'est fait.
10 M. DEMIRDJIAN : [aucune interprétation]
11 Interrogatoire principal par M. Demirdjian :
12 Q. [interprétation] Bonjour, Monsieur Miladinovic.
13 R. Bonjour.
14 Q. Monsieur le Témoin, est-ce exact de dire que vous avez rencontré le
15 bureau du Procureur en mai 2001 et que vous avez prononcé une déclaration à
16 cette occasion; est-ce exact ?
17 R. Oui.
18 M. DEMIRDJIAN : [interprétation] Pourrions-nous avoir la déclaration de la
19 liste 65 ter 2449 ?
20 Q. Vous verrez la déclaration à l'écran devant vous à droite. A droite
21 vous verrez donc la version en anglais, et à gauche la version serbe. Est-
22 ce que vous les voyez ?
23 R. Oui.
24 Q. En 2001, quand vous avez déposé cette déclaration, elle était d'abord
25 rédigée en anglais et elle vous a été lue dans votre langue; est-ce exact ?
26 R. Oui.
27 Q. Et en bas de la version en anglais --
28 M. DEMIRDJIAN : [interprétation] Si nous pouvons dérouler.
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1 Q. Vous y voyez votre déclaration.
2 R. Oui.
3 Q. Vous avez également rencontré également les membres du bureau du
4 Procureur cette année; est-ce exact ?
5 R. Oui.
6 Q. Et nous avons débattu de questions ayant trait à la teneur de votre
7 déclaration; est-ce exact ?
8 R. Oui.
9 Q. Par rapport à cette déclaration déposée en mai 2001, est-ce que cette
10 déclaration reflète de façon exacte vos éléments ?
11 R. Oui.
12 Q. Et si l'on vous posait les mêmes questions aujourd'hui ici même, y
13 donneriez-vous les mêmes réponses ?
14 R. Oui.
15 M. DEMIRDJIAN : [interprétation] Je demanderais le versement de la
16 déclaration du témoin, accompagnée de la pièce connexe ? Il y en a une.
17 M. LE JUGE DELVOIE : [interprétation] Versée et reçoit une cote.
18 M. LE GREFFIER : [interprétation] Le document 2449 de la liste 65 ter,
19 déclaration du témoin, reçoit la cote P267. Merci.
20 M. LE JUGE DELVOIE : [aucune interprétation]
21 M. DEMIRDJIAN : [interprétation]
22 Q. Monsieur Miladinovic, lorsque vous êtes arrivé à La Haye, on vous a
23 également présenté les notes de récolement qui ont été rédigées en
24 septembre lorsque les membres du bureau du Procureur vous ont rendu visite;
25 vous en souvenez-vous ?
26 R. Oui.
27 Q. Et vous avez lu la déclaration. Vous avez eu la possibilité de
28 consulter et de passer en revue cette déclaration; est-ce exact ?
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1 R. Oui.
2 Q. Et vous avez apporté un éclaircissement à cette note de récolement, et
3 je vais vous poser une question en la matière. Dans votre déclaration vous
4 désignez -- l'endroit où se trouvait Goran Hadzic à Dalj. La note de
5 récolement indique qu'il se trouvait dans un grand magasin près de la rue
6 principale, et je crois que vous voulez rectifier la chose. Pourriez-vous
7 nous dire où il était basé à Dalj ?
8 R. A côté du grand magasin, il y a un magasin de Bozidar Masaric, juste à
9 côté de ce grand magasin.
10 Q. Et est-ce là où il était basé ?
11 R. Oui, c'est là où il était censé être basé.
12 Q. Très bien. A la page 3 de votre déclaration vous expliquez, et vous
13 décrivez l'attaque contre Dalj le 1er août 1991. Et vous déclarez que :
14 "Nous savions que l'attaque serait lancée le 1er août 1991, mais nous
15 n'étions pas sûrs de l'heure. Pourriez-vous tout d'abord --
16 R. Oui.
17 Q. Pourriez-vous tout d'abord préciser aux Juges de la Chambre de qui
18 s'agit-il quand vous dites "nous," "nous savions que l'attaque viendrait" ?
19 Que signifiez-vous par ce terme "nous" ?
20 R. Eh bien, nous dans le village. La plupart d'entre nous savent qu'il y
21 aurait une attaque.
22 Q. Et comment saviez-vous que cette attaque était imminente ? Comment ces
23 informations vous ont été transmises ?
24 R. Eh bien, il y a eu plusieurs personnes qui allaient à Dalj, à Borovo et
25 qui revenaient et c'est par eux que ces nouvelles nous sont arrivées.
26 Q. Pourriez-vous dire aux Juges de la Chambre qui étaient ces personnes ?
27 R. Eh bien, ils étaient plus proches de la SDS, ces personnes qui
28 faisaient des voyages sans être arrêtés, même par la police croate, qui
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1 était en mesure de faire [inaudible] et c'est auprès d'eux que nous avons
2 appris qu'une attaque allait se produire. Nous ne savions pas exactement
3 quand, mais nous savions qu'elle allait venir. La rumeur faisait le tour du
4 village.
5 Q. Pendant l'attaque, où vous trouviez-vous exactement ?
6 R. J'étais chez moi.
7 Q. Et qu'est-ce que vous avez entendu exactement pendant l'attaque ?
8 R. Je ne comprends pas la question. Que voulez-vous dire ?
9 Q. Désolé. Revenons à votre déclaration à la page 3. Vous avez déclaré que
10 l'attaque a commencé à quatre heures du matin :
11 "… et par la suite, j'ai appris que l'assaut avait été lancé à partir
12 de la direction de Borovo."
13 Donc, la question est -- ou sera plutôt la suivante : Est-ce que vous avez
14 entendu quoi que ce soit pendant l'attaque ?
15 R. Eh bien, nous entendions les coups de feu quand l'attaque a commencé.
16 Q. Et encore une fois, pour en revenir à ma question de qui savait que
17 l'attaque allait se produire, vous nous avez dit que les membres de SDS
18 vous ont transmis ces informations. Qui -- ont-ils [inaudible] tout le
19 monde dans la municipalité ou les membres ?
20 R. Non, ça n'était pas cela que quiconque ait informé qui que ce soit. Ces
21 personnes qui étaient en bon terme avec tout un chacun, les gens ont
22 échangé des nouvelles et c'est ainsi que nous avons tous appris qu'une
23 attaque était sur le point de se produire.
24 Q. Donc après l'attaque, vous avez indiqué dans votre déclaration à la
25 page 3, vous y parlez de la création de l'état-major de la TO à Dalj et
26 vous expliquez que le commandant était Pavle Milovanovic.
27 R. [aucune interprétation]
28 Q. A cette page, vous donnez un certain nombre de noms et j'aimerais
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1 attirer votre attention sur les noms de Djordje Calosevic alias Briga.
2 Connaissiez-vous cette personne avant la guerre ?
3 R. Je le connaissais. Pas si bien que cela, mais je le connaissais. Il
4 n'était pas à Dalj en constance. Il était en Bosnie pendant quelque temps,
5 puis il est arrivé à Dalj et puis ensuite, il a travaillé pendant un
6 certain temps à Osijek. Je le connaissais un peu.
7 Q. Et vous déclarez ici que lorsque l'état-major de la TO a été créé, il a
8 -- il a participé au commandement, il a participé activement au
9 commandement de la TO.
10 R. Oui.
11 Q. Pourriez-vous nous dire quel était son rôle, si vous le savez, au sein
12 du commandement de la TO ?
13 R. Je crois qu'il était président de la municipalité. A l'époque, Dalj
14 était une municipalité.
15 Q. Savez-vous s'il est encore des nôtres aujourd'hui ?
16 R. Je crois que oui.
17 Q. Savez-vous où il habite ?
18 R. Je sais qu'il est de l'autre côté de la frontière, en Serbie, mais je
19 ne sais pas où exactement.
20 Q. Vous indiquez à la page 4 de votre déclaration que vous avez continué à
21 travailler pour l'IPK Dalj après l'attaque au 1er août; est-ce exact ?
22 R. Oui.
23 Q. Vous a-t-on demandé de vous joindre à la Défense territoriale ?
24 R. Non. Non. Non, personne ne m'a demandé -- ne me l'a demandé.
25 Q. Vous êtes donc resté un employé d'IPK Dalj, est-ce exact ?
26 R. Oui.
27 Q. Pourriez-vous nous dire qui était votre SUP à l'IPK Dalj ?
28 R. Mon supérieur hiérarchique était Dragana Lovric.
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1 Q. Est-il resté votre supérieur hiérarchique après l'attaque ?
2 R. Oui.
3 Q. Pourriez-vous dire aux Juges de la Chambre où se trouvait le bureau à
4 Dalj ?
5 R. Dans l'enceinte, dans l'un des bureaux.
6 Q. Pourriez-vous nous dire où se trouvait cette enceinte à Dalj ?
7 R. La société elle-même n'est pas très loin de la gare ferroviaire, à la
8 périphérie de Dalj, quand on va vers Osijek.
9 Q. J'aimerais vous montrer une carte --
10 M. DEMIRDJIAN : [interprétation] -- de la liste 65 ter, pièce 6241, qui se
11 trouve à l'onglet 9.
12 Q. Monsieur Miladinovic, vous allez voir dans un instant une carte, une
13 prise de vue aérienne du village de Dalj et l'huissier va vous aider.
14 J'aimerais que vous indiquiez où se trouve Dalj. Est-ce que vous voyez
15 cette carte devant vous ? Que vous identifiez le lieu de l'IPK Dalj ?
16 R. Oui.
17 Q. Très bien. Etes-vous en mesure de situer le -- l'atelier d'IPK dans --
18 et les bureaux de la société dans cette -- sur cette photos ? Pourriez-vous
19 l'encercler ?
20 R. Ici.
21 Q. Est-ce que vous pourriez faire un cercle autour du secteur en question
22 où se trouve l'atelier d'IPK ?
23 R. [Le témoin s'exécute]
24 Q. Et c'est là le bureau à côté de la gare ferroviaire, n'est-ce pas ?
25 R. Oui.
26 Q. Pourriez-vous indiquer d'un 1 où se trouve la gare ferroviaire, si vous
27 la voyez sur cette image ?
28 R. [Le témoin s'exécute]
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1 Q. Pourriez-vous également indiquer d'un 2 l'emplacement de l'IPK ?
2 R. [Le témoin s'exécute]
3 M. DEMIRDJIAN : [interprétation] Peut-on faire une saisie d'écran et lui
4 donner une cote et verser l'image ?
5 M. DEMIRDJIAN : [interprétation] Monsieur le Greffier, s'il vous plaît.
6 M. LE GREFFIER : [interprétation] Le document 6241 de la liste 65 ter
7 annoté par le témoin reçoit la cote P269. La pièce connexe 2450, pour le
8 compte rendu, a reçu la cote P268.267. Merci.
9 M. LE JUGE DELVOIE : [interprétation] Merci.
10 M. DEMIRDJIAN : [interprétation]
11 Q. Par la suite, dans votre déclaration, je vais y venir. Vous évoquez les
12 événements à la ferme de Lovas et vous mentionnez des hangars où les
13 personnes de Vukovar ont été détenues; est-ce que ces hangars se trouvent
14 sur cette image ?
15 R. Le hangar est à Lovas, c'est de celui-là dont vous parlez ?
16 Q. Les hangars où des personnes ont été amenées de Vukovar. Vous déclarez
17 dans votre déclaration que des personnes ont été détenues à Dalj ?
18 R. Voici les hangars.
19 Q. C'est donc le seul et même emplacement que vous avez annoté dans 1 à 8
20 -- d'un 2, à l'image antérieure; c'est bien cela ?
21 R. Oui.
22 Q. Très bien.
23 M. DEMIRDJIAN : [interprétation] Nous n'avons pas de verser cette image,
24 nous l'avons déjà.
25 Q. Monsieur le Témoin, après que la JNA et la TO aient pris le contrôle de
26 Dalj, vous nous avez dit, tout d'abord, dites-nous que s'est-il passé,
27 qu'est-il advenu de la population non-serbe de Dalj ?
28 R. Je ne comprends pas.
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1 Q. Je vais remanier la question. Vous nous avez expliqué que le 1er août,
2 il y a eu une attaque contre la ville, et que l'état-major de la TO a été
3 établi. Après le 1er août, pourriez-vous dire aux Juges de la Chambre ce
4 qu'il est advenu de la population non-serbe, les Croates, les Hongrois, et
5 cetera.
6 R. Ils ont été envoyés en escadron de travail.
7 Q. Et sont-ils tous restés à Dalj ?
8 R. Oui.
9 L'INTERPRÈTE : Peloton de travail.
10 M. DEMIRDJIAN : [interprétation]
11 Q. Est-il arrivé un moment, Monsieur, où les non-Serbes de Dalj ont été
12 emmenés ailleurs par navire, par bateau ?
13 R. Les seuls qui ont quitté Dalj, les non-Serbes qui ont quitté Dalj sont
14 allés à Osijek, de Aljmas à bord de l'embarcation.
15 Q. Et quelle proportion de la population non-serbe est-elle partie
16 d'Aljmas par embarcation ?
17 R. Je crois que 90 %, 90 % sont partis.
18 Q. Eh bien, à la page 3 de votre déclaration, vous évoquez un homme nommé
19 Milorad Stricevic. Et vous indiquez qu'il est devenu responsable des
20 villageois -- de l'interrogatoire des villageois non-serbes, ceux qui sont
21 restés à Dalj. Pourriez-vous nous dire quand vous avez entendu que
22 Stricevic était responsable des interrogatoires?
23 R. Oui. Eh bien, c'était le deuxième jour, lorsque les gens de la SDS sont
24 arrivés de Bogojevo [comme interprété]. Ils ont immédiatement décidé qui
25 ferait quoi au village.
26 Q. Pour que ce soit parfaitement clair, que signifiez-vous quand vous
27 dites, le deuxième jour ?
28 R. Je veux dire le deuxième jour de l'attaque, l'on a su immédiatement qui
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1 serait chargé des interrogatoires, un autre est devenu président de la
2 municipalité, un troisième est devenu l'homme le plus important du village.
3 C'était le deuxième jour après l'attaque lorsque la municipalité était en
4 cours d'établissement.
5 Q. Très bien. Avant le conflit, savez-vous d'où venait Stricevic ?
6 R. Stricevic était de Dalj.
7 Q. Très bien. Et quand vous déclarez qu'il était responsable des
8 interrogatoires, pourriez-vous nous dire ce que vous avez entendu dire de
9 ces interrogatoires ?
10 R. Il était chargé de l'interrogatoire de ceux qui avaient été arrêtés, de
11 ceux qui étaient du côté croate et qui avaient été arrêtés. Il était chargé
12 de mener leur interrogatoire, de faire en sorte qu'ils disent ce qu'ils
13 savaient des plans croates. C'était cela le point principal des
14 interrogatoires.
15 Q. Et avez-vous entendu dire comment ils menaient ces interrogatoires ?
16 R. Il était, s'agissait d'interrogatoire normal entre les Serbes et les
17 Croates, c'était le genre d'interrogatoire que vous avez lorsqu'une guerre
18 fait rage, et il y avait également des coups qui étaient proférés, et
19 cetera.
20 Q. J'aimerais passer à la partie de votre déclaration, où vous expliquez
21 comment vous avez reçu l'ordre d'enterrer les corps, dans certains cas. Le
22 premier exemple que vous citez est celui de cinq corps qui ont été
23 retrouvés sur la route en direction de Trpinjska Cesta. Vous avez expliqué
24 que c'était en octobre ou en novembre, et vous avez expliqué dans votre
25 déclaration que vous avez contribué à creuser un trou pour les Croates. Et
26 vous mentionnez dans votre déclaration que vous ne saviez pas à ce moment-
27 là, quelles étaient les raisons, mais ensuite vous avez appris que ces
28 hommes avaient été tués par Arkan. Pourriez-vous dire aux Juges de la
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1 Chambre, combien de temps après l'enterrement de ces cinq Croates, vous
2 avez su que Arkan était impliqué ?
3 R. Je l'ai appris lorsque j'ai terminé mon travail, je suis rentré chez
4 moi au village, et on savait qu'Arkan partait en direction de Vukovar, et
5 qu'il avait tué ces hommes, et les avait laissés dans ce champ de blé.
6 Q. Donc vous dites que vous avez appris cela lorsque vous êtes rentré chez
7 vous, au village, n'est-ce pas ?
8 R. Oui.
9 Q. Je voudrais savoir combien de temps après votre retour au village, vous
10 avez eu vent de cela ?
11 R. Autant que je me souvienne, c'était dans la matinée, vers 9 h, j'ai
12 creusé ce trou, et j'ai terminé de travailler vers 13 h ou 14 h.
13 Q. Vous avez mentionné qu'on vous avait demandé de contribuer à cet
14 ensevelissement par un dénommé Djordje Calosevic. Est-ce que --
15 M. GOSNELL : [interprétation] Objection. Nous n'avons pas d'information
16 quant à la déposition ni dans les notes de récolement ni dans la
17 déclaration.
18 M. LE JUGE DELVOIE : [interprétation] Monsieur Demirdjian.
19 M. DEMIRDJIAN : [interprétation] J'y reviendrai. Pour l'instant, je ne vais
20 pas poser cette question.
21 Q. Monsieur Miladinovic, j'aimerais revenir aux événements que vous avez
22 décrits concernant la ferme de Lovas. Vous avez expliqué que Pavle
23 Milovanovic vous avait donné l'ordre d'utiliser votre engin de terrassement
24 à la ferme de Lovas; est-ce exact ?
25 R. Oui.
26 M. DEMIRDJIAN : [interprétation] J'aimerais que nous passions au document
27 65 ter 6242, qui est à l'intercalaire 10.
28 Q. Nous allons donc consulter une autre photo aérienne de la région de
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1 Dalj et de ses environs. Pourriez-vous nous dire à quelle distance se
2 trouve Dalj de la ferme de Lovas ?
3 R. Je ne sais pas. Je dirais 2, 3 ou 4 kilomètres. Pas plus que cela.
4 Trois kilomètres, je dirais.
5 M. DEMIRDJIAN : [interprétation] Peut-on faire un agrandissement sur la
6 moitié basse de ce document ?
7 Q. Sur cette photo aérienne, Monsieur le Témoin, est-ce que vous êtes en
8 mesure de nous dire où se trouve la ferme de Lovas, plus ou moins ?
9 R. Voilà, nous y sommes.
10 Q. Pouvez-vous annoter cela.
11 R. Voilà, je viens de le faire. C'est à cet endroit-là.
12 M. DEMIRDJIAN : [interprétation] Est-ce que l'on pourrait avoir une vue
13 plus géographique de cette région ?
14 Est-ce que l'on pourrait agrandir la partie d'en bas, s'il vous plaît, un
15 peu plus.
16 Q. Est-ce que vous pouvez annoter cela, Monsieur Miladinovic ?
17 R. [Le témoin s'exécute]
18 Q. Et pouvez-vous nous dire quelle route vous avez empruntée avec votre
19 engin de terrassement en direction de la ferme de Lovas ?
20 R. On ne peut pas voir la route sur cette photo, mais c'est dans ces
21 parages. La route commence ici et puis va dans cette direction.
22 Q. Nous voyons que la ferme de Lovas n'est pas loin de la rivière et vous
23 avez apposé une inscription vers la droite. Donc nous voyons qu'il y a une
24 route principale qui est pas loin de l'endroit que vous avez annoté. Donc
25 vous n'avez pas emprunté la route principale, n'est-ce pas ?
26 R. Pour aller de Dalj à Borovo, c'est à gauche. Mais maintenant, c'est à
27 droite, c'est-à-dire quand en va à direction de Dalj. Là, je parle de la
28 ferme.
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1 Q. Pour que ce soit clair, quelle route avez-vous empruntée pour aller de
2 Dalj à Borovo ?
3 R. De Dalj à Borovo se trouve la ferme. La ferme se trouve donc à gauche.
4 Q. Est-ce que la route que vous avez empruntée ?
5 R. Oui.
6 M. DEMIRDJIAN : [interprétation] Peut-on recevoir une cote pour ce
7 document, s'il vous plaît.
8 M. LE JUGE DELVOIE : [interprétation] Ce sera fait.
9 M. LE GREFFIER : [interprétation] Le document 65 ter 6242 tel qu'annoté par
10 le témoin en audience recevra la cote P270. Merci.
11 M. LE JUGE DELVOIE : [interprétation] Merci.
12 M. DEMIRDJIAN : [interprétation]
13 Q. Lorsque vous arrivez à la ferme de Lovas, vous nous avez dit qu'avec
14 Milovanovic, il y avait deux hommes, enfin, je crois que vous avez dit
15 trois, désolé. Vous avez mentionné Zjelko Pajic, vous avez mentionné un
16 troisième homme, et un dénommé Calosevic. Je voudrais commencer par Zeljko
17 Pajic. Pourriez-vous nous dire qui il était et quel rôle il occupait à Dalj
18 ?
19 R. Ils étaient membres du SDS. Quant à son rôle, je ne sais pas quel était
20 son poste officiel, mais je sais qu'il était membre du SDS.
21 Q. Et vous avez dit que vous ne saviez pas quel rôle il occupait. Mais
22 savez-vous pour quelle organisation il travaillait ?
23 R. Non, je n'ai pas d'information à ce sujet.
24 Q. Et la deuxième personne qui s'appelle Calosevic dont le surnom était
25 Fafrika, pourriez-vous nous dire qui il était ? Est-ce que vous le
26 connaissiez ?
27 R. Il faisait également partie du SDS, et ils étaient proches du SDS avec
28 Pajo, et ils s'acquittaient de toutes les obligations avec Pajo.
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1 Q. Vous avez dit dans votre déclaration que lorsque vous êtes arrivé, vous
2 avez vu qu'il y avait des corps qui gisaient au sol et qui semblaient avoir
3 été tués il y a peu de temps. Lorsque vous êtes arrivé là-bas, où se
4 trouvaient les corps et comment étaient-ils disposés ?
5 R. Oui. Ils étaient éparpillés, ils gisaient au sol, et je dirais qu'ils
6 avaient été tués récemment.
7 M. DEMIRDJIAN : [interprétation] Pourrait-on afficher le document de la
8 liste 65 ter 6278.
9 Q. Vous verrez, Monsieur le Témoin, une photo de cette région. Vous avez
10 déjà établi un croquis, donc je ne vais pas vous demander de reconnaître à
11 chaque fois tous les différents endroits. Mais est-ce que vous reconnaissez
12 cette image, pour commencer ?
13 R. Oui.
14 Q. Pouvez-vous nous dire ce que c'est et ce que nous voyons sur cette
15 photo ?
16 R. Et il s'agit de la ferme. C'est le domaine, donc, de la ferme, et ça,
17 c'est l'endroit où les corps ont été ensevelis. C'est là où je les ai
18 ensevelis.
19 Q. Pourriez-vous nous montrer où se trouve l'entrée du domaine agricole et
20 apposer le numéro 1 à cet endroit-là.
21 R. Je n'ai pas compris. Vous voulez que j'annote quoi ?
22 Q. L'entrée du domaine agricole, l'entrée de la ferme.
23 R. C'est dans ces environs-là.
24 Q. Et lorsque vous entrez dans le domaine agricole, où se trouvaient les
25 corps ?
26 R. Les corps étaient un peu plus loin sur le domaine agricole. C'est vers
27 c'est endroit-là que se trouvaient les corps.
28 Q. Pourriez-vous apposer le numéro 2 à cet endroit-là, s'il vous plaît.
Page 1477
1 R. Lorsque vous entrez dans le domaine agricole, vous passez tout d'abord
2 par un bâtiment de bureaux et ensuite, vous tournez à gauche. Il y avait
3 des latrines, et c'est là où gisaient ces corps qui avaient, deux personnes
4 qui avaient été tuées à proximité de ces latrines.
5 Q. Pourriez-vous apposer le numéro 2, à cet endroit-là, s'il vous plaît,
6 sur la photo ?
7 R. Numéro 2, pour l'endroit où l'on a trouvé les corps ?
8 Q. Oui.
9 R. [Le témoin s'exécute]
10 Q. Nous voyons la route que vous avez empruntée pour entrer dans le
11 domaine agricole de Lovas. Pouvez-vous nous dire de quelle route il s'agit
12 ?
13 R. La route est ici. Vous rentrez dans le domaine agricole par cette
14 route. Et c'est là que je suis arrivé avec la pelleteuse. Il y a donc une
15 route goudronnée derrière les bâtiments de bureaux, et vous pouvez donc
16 emprunter cette route pour aller jusqu'aux latrines.
17 Q. Je vais me reformuler. Je parle d'une route qui se trouve à proximité
18 de l'endroit où vous avez le numéro 1 sur la carte maintenant. Il semble
19 que ce soit une route qui aille du nord au sud. Pourriez-vous nous dire de
20 quelle route il s'agit ?
21 R. Cette route continue en direction d'Osijek, celle qui est à gauche va
22 en direction d'Osijek.
23 M. DEMIRDJIAN : [interprétation] Il me reste encore dix minutes. Est-ce que
24 c'est le moment approprié pour faire la pause ?
25 M. LE JUGE DELVOIE : [interprétation] Oui, mais je pense qu'il faudrait que
26 vous précisiez ce que vous demandez en ce qui concerne cette route. Vous
27 posez une question concernant la route qui va du nord au sud.
28 M. DEMIRDJIAN : [interprétation] Oui.
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1 M. LE JUGE DELVOIE : [interprétation] D'accord. Nous reviendrons là-dessus
2 après la pause.
3 M. DEMIRDJIAN : [interprétation] Et peut-être que l'on devrait donner une
4 cote à cette photo telle qu'annotée.
5 M. LE JUGE DELVOIE : [interprétation] D'accord.
6 M. LE GREFFIER : [interprétation] Le document 65 ter 6278, tel qu'annoté
7 par le témoin en audience, recevra la cote P271, cote MFI.
8 M. LE JUGE DELVOIE : [interprétation] Merci.
9 Monsieur le Témoin, nous allons faire une pause et nous reviendrons à
10 12 heures 45. L'huissier va vous faire sortir de ce prétoire.
11 [Le témoin quitte la barre]
12 --- L'audience est suspendue à 12 heures 18.
13 --- L'audience est reprise à 12 heures 46.
14 [Le témoin vient à la barre]
15 M. LE JUGE DELVOIE : [interprétation] Oui, Monsieur Demirdjian.
16 Veuillez continuer.
17 M. DEMIRDJIAN : [interprétation] Merci.
18 Q. Monsieur Miladinovic, l'image est toujours à l'écran. Nous aimerions
19 obtenir des précisions concernant cette route principale. Vous nous avez
20 dit que cette route allait de Borovo à Osijek. J'aimerais savoir où se
21 trouve Borovo par rapport à la photo que nous avons à l'écran ?
22 R. Borovo c'est ici.
23 Q. Pour les besoins du compte rendu d'audience, vous nous indiquez un
24 endroit qui se trouve au sud, n'est-ce pas ?
25 R. Oui.
26 Q. Et si on va vers le nord, quel est le premier village que l'on
27 rencontre si l'on emprunte cette route vers le nord ?
28 R. Il n'y a pas de village vers la gauche ou vers la droite. Il y a
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1 seulement Dalj et Borovo. Mais cette route à gauche va en direction de
2 Klisa -- ou plutôt, Vera, mais ce village est 4 ou 5 kilomètres.
3 Q. Donc vous nous avez dit qu'il n'y a que Dalj et Borovo. Donc pour être
4 clair : Cette route qui va du nord au sud, c'est la route qui va de Dalj à
5 Borovo, n'est-ce pas ?
6 R. Oui, en direction de Dalj.
7 Q. Merci. Dans votre déclaration à la page 5, vous nous avez dit que vous
8 avez appris que les personnes que vous aviez ensevelies à proximité de la
9 ferme de Lovas faisaient partie d'un groupe de Croates qui venait de
10 Vukovar et qui avaient été détenus dans le hangar de l'IPK. J'aimerais
11 savoir si vous étiez présent lorsque ces gens ont été amenés dans les
12 hangars à Dalj ?
13 R. Oui.
14 Q. Pourriez-vous nous dire comment ils sont arrivés à Dalj ces personnes ?
15 R. Ces personnes arrivaient à Dalj ou venaient de Dalj ?
16 Q. J'aimerais savoir comment ces personnes sont arrivées à Dalj en
17 provenance de Vukovar ?
18 R. A bord d'autocars.
19 Q. Très bien. Pourriez-vous nous dire combien d'autocars vous avez
20 observés ?
21 R. Je sais pas. Je dirais une dizaine d'autocars.
22 Q. Et lorsque ces autocars sont arrivés à Dalj, vous nous avez dit que ces
23 gens avaient été détenus dans des hangars de l'IPK de Dalj, combien de
24 hangars y avait-il ?
25 R. Combien de hangars ?
26 Q. Oui.
27 R. Au total, il y en a quatre.
28 Q. Et est-ce que vous étiez présent lorsque ces personnes sont descendues
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1 des autocars et sont entrées dans les hangars ?
2 R. Oui.
3 Q. Pourriez-vous nous dire qui supervisait cette opération ?
4 R. C'est l'armée qui supervisait cela.
5 Q. Est-ce que vous avez pu observer des membres de l'armée ?
6 R. Bien, oui. Ils étaient sur place à proximité des autocars lorsque les
7 gens sont sortis de ces autocars.
8 Q. Pourriez-vous nous dire comment ces gens sont passés des autocars aux
9 hangars ? Comment tout ceci a-t-il été organisé ?
10 R. Les autocars sont arrivés, les hommes ont été envoyés dans un hangar et
11 les femmes dans un autre.
12 Q. Vous nous avez expliqué que les personnes qui avaient été détenues dans
13 les hangars ils sont restés pendant une nuit. Savez-vous où ces personnes
14 ont été envoyées le lendemain ? C'est le dernier point que je souhaiterais
15 aborder avec vous mais qui est lié en partie à ce dont nous venons de
16 parler.
17 R. Eh bien, le lendemain ils sont allés à Novi Sad. C'est ce qu'ils ont
18 dit. Dans le hangar des pièces détachées.
19 Q. Durant le reste de l'année 1991 et durant l'année 1992, à ma
20 connaissance, est-ce qu'il y avait d'autres opérations où des Croates ont
21 été transportés à Dalj ?
22 R. Non, je ne suis pas au courant de cela.
23 Q. Est-ce que il y a eu des situations où des Croates ont quitté Dalj ?
24 R. Je crois que certains sont allés à Osijek pour Noël, ou plutôt, ils ont
25 été chassés. Ça c'était pour la deuxième fois, ils ont été chassés par ceux
26 jouaient un rôle important à Dalj.
27 Q. Pourriez-vous nous expliquer, expliquer aux Juges de la Chambre,
28 comment ils ont été chassés ?
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1 R. Vers Noël, pour une raison ou pour une autre, en raison des pillages il
2 était nécessaire que les Croates quittent leurs maisons et partent en
3 direction d'Osijek. Tout ceci a été organisé, ils sont montés à bord
4 d'autocars et on les a acheminés en direction d'Osijek.
5 Q. Comment avez-vous su cela ?
6 R. C'était quelque chose de notoriété publique. On pouvait voir les
7 autocars et on a vu les personnes qui se sont rendues dans les maisons
8 croates, qui les ont forcés à monter à bord des autocars et à se rendre en
9 direction d'Osijek.
10 Q. Et vous avez dit que ceci a été réalisé par des personnes qui avaient
11 des rôles importants à Dalj. Est-ce que vous avez pu voir exactement de qui
12 il s'agissait à ce moment-là ?
13 R. Non. Je ne pouvais voir de qui il s'agissait. Il y avait Pajo, il y
14 avait ses proches associés et ses assistants, c'étaient ceux qui étaient
15 les plus importants là-bas.
16 Q. Je vous remercie d'avoir répondu à mes questions.
17 M. DEMIRDJIAN : [interprétation] Je n'ai pas d'autres questions à poser,
18 Monsieur le Président, Messieurs les Juges.
19 M. LE JUGE DELVOIE : [interprétation] Merci.
20 Monsieur Demirdjian, concernant la dernière pièce, le greffier d'audience
21 m'a informé que c'était une pièce qui avait reçu une cote provisoire ?
22 P271.
23 M. DEMIRDJIAN : [interprétation] Oui, je vois que c'est une cote MFI. Peut-
24 être qu'on s'attendait à ce qu'il y ait plus d'annotations, mais en fait,
25 ce n'est pas le cas, donc on peut verser pleinement cette carte au dossier.
26 M. LE JUGE DELVOIE : [interprétation] Très bien. Merci.
27 M. DEMIRDJIAN : [interprétation] Merci.
28 M. LE JUGE MINDUA : Oui, Monsieur le Témoin Miladinovic. Juste une question
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1 de clarification.
2 Au transcript à la page 59, page 59, lignes 40 à 44, vous parlez de
3 l'armée, l'armée qui supervisait, qui s'occupait de l'opération de sortir
4 des gens des bus pour les mettre dans les hangars. De quelle armée s'agit-
5 il ?
6 LE TÉMOIN : [interprétation] Mais c'était l'armée qui se trouvait à
7 Vukovar, l'armée régulière.
8 M. LE JUGE MINDUA : Rappelez-moi, l'armée régulière, quelle est là
9 dénomination de cette armée régulière, s'il vous plaît ?
10 LE TÉMOIN : [interprétation] Je ne comprends pas très bien. Que voulez-vous
11 dire par "comment s'appelait-elle" ?
12 M. LE JUGE MINDUA : C'était la -- parce que chaque armée a une appellation.
13 Quel genre de forces, quelles forces se trouvaient là-bas, appartenaient à
14 quel gouvernement ?
15 LE TÉMOIN : [interprétation] C'était la JNA, l'armée populaire yougoslave.
16 M. LE JUGE MINDUA : [interprétation] Merci, beaucoup. Merci.M. LE JUGE
17 DELVOIE : [interprétation] Contre-interrogatoire.
18 M. GOSNELL : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.
19 Contre-interrogatoire par M. Gosnell :
20 Q. [interprétation] Bonjour, Monsieur Miladinovic. Je m'appelle
21 Christopher Gosnell. Je suis ici conseil de la Défense de M. Hadzic, et
22 j'ai quelques questions à vous poser. Si quelque chose n'est pas clair,
23 veuillez me demander de poser ma question de façon plus précise et plus
24 claire. Vous me comprenez bien ?
25 R. Oui.
26 Q. Monsieur, les interprètes vous demandent de parler un peu plus près du
27 micro.
28 Alors, Monsieur, je voudrais revenir vers le dernier des sujets abordés par
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1 l'Accusation auprès de vous. Il s'agissait de certains Croates qui ont été
2 expulsés, chassés de là, vers Noël. Est-ce que vous vous souvenez du fait
3 qu'on en a parlé il y en a quelques instants de cela ?
4 R. Oui.
5 Q. Vous souvenez-vous d'avoir eu un entretien avec l'Accusation avant
6 votre témoignage et vous avez plutôt dit que c'était vers Pâques 1992, et
7 non pas vers Noël 1992. Est-il plus exact de parler de Pâques plutôt que de
8 Noël ?
9 R. Je ne sais pas si c'était Pâques ou Noël. Je pense que c'était Pâques.
10 Je ne suis pas trop sûr. Je sais que c'était une fête religieuse.
11 Q. Pour revenir en août 1991, c'est-à-dire en été 1991, vous avez dit
12 qu'il y a eu une attaque qui allait se produire contre Dalj. Alors, combien
13 de temps avant le lancement de l'attaque saviez-vous qu'il allait y avoir
14 une attaque ?
15 R. Ce jour-là, au soir, il devait être 6, 7 heures, et on savait déjà au
16 village, de la bouche probablement de ceux de Borovo et Dalj qui allait là-
17 bas et qui revenaient, c'est eux qui ont fait courir la rumeur. Et de
18 bouche à oreille, on savait qu'une attaque allait se produire à telle
19 heure.
20 Q. Est-ce que c'est juste le jour d'avant que vous avez appris qu'une
21 attaque était imminente sur Dalj ?
22 R. C'est le jour même. L'attaque s'est faite au matin. Oui, c'est le jour
23 d'avant.
24 Q. Parmi ces Serbes, quels étaient les partis politiques qui étaient
25 actifs en été 1991 ?
26 R. Le SDS et le HDZ.
27 Q. Et le HDZ était un parti où il y avait une prépondérance de membres
28 croates, n'est-ce pas ?
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1 R. Oui.
2 Q. Y a-t-il eu un autre parti, autre que le SDS, du côté des Serbes ?
3 R. Non.
4 Q. Et quel était le pourcentage - et je sais que vous n'allez pas pouvoir
5 être très précis, mais c'est bon - alors, quel est le pourcentage pour ce
6 qui est de la population majeure qui avait été affiliée au SDS, d'après ce
7 que vous en savez à l'époque ? Etait-ce un pourcentage important ou pas ?
8 R. Je crois qu'il y avait un pourcentage un peu plus important à avoir été
9 affilié au SDS.
10 Q. Vous nous dites que vous saviez que beaucoup de gens s'étaient affiliés
11 au SDS ?
12 R. Enfin, je ne comprends pas ce que vous voulez dire. Pour l'essentiel,
13 tous ceux qui étaient Serbes étaient proches du SDS. Vous n'aviez pas à
14 connaître quelqu'un, dès qu'il était Serbe, on savait qu'il était au sein
15 du SDS ou qu'il était sympathisant du SDS.
16 Q. Un peu plus tôt aujourd'hui en page 50 de votre témoignage, vous avez
17 fait référence à des individus appartenant au SDS à Bogojevo, qui sont
18 venus à Dalj le deuxième jour de l'attaque. Vous souvenez-vous d'avoir dit
19 cela ?
20 R. Non, de Bogojevo, non.
21 Q. Je vais relire ce que vous avez dit, et peut-être faudra-t-il
22 rectifier.
23 R. Certes.
24 Q. En page 50, la question qui vous a été posée était celle-ci :
25 "Est-ce que vous pouvez nous dire si c'était Stricevic qui était
26 chargé des interrogatoires ?
27 Et vous avez répondu : "Oui, c'était le deuxième jour, où ces gens du
28 SDS étaient venus de Bogojevo, ils ont décidé tout de suite qui serait quoi
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1 dans le village."
2 Est-ce que c'est ce que vous avez dit ou est-ce qu'on a peut-être
3 consigné votre réponse de façon peu précise ?
4 R. Ce n'est pas Bogojevo, c'est de Borovo. C'est ceux qui sont venus
5 de Borovo, et tout de suite on savait qui serait quoi au niveau des
6 fonctions. Bogojevo n'a pas été mentionné du tout.
7 Q. Et quand vous dites "ces gens-là," est-ce que ça inclut le
8 dénommé Pavle Milovanovic ?
9 R. Oui.
10 Q. Vous avez mentionné pendant votre témoignage, page 46, un certain
11 Djordje Calosevic qui, d'après vous, est devenu président de la
12 municipalité à Dalj. Vous souvenez-vous d'avoir fait référence à cet
13 individu en sa qualité de président de la municipalité à Dalj ?
14 R. Oui.
15 Q. Vous souvenez-vous si, oui ou non, il a continué à exercer ses
16 fonctions une fois qu'il y a eu création de la RSK ?
17 R. Il a tout de suite été nommé au poste numéro un dans la municipalité,
18 donc il était le président de cette assemblée municipale, puis il a été le
19 commandant du village. Et au-delà, ils s'élisaient entre eux, ils se
20 choisissaient entre eux, tous ceux qui étaient de Borovo, ceux qui étaient
21 passés à Borovo parce qu'ils n'osaient plus rester à Dalj.
22 Q. Mais quand vous dites "tout de suite après," c'est donc après le 1er
23 août lorsque Dalj a été pris par la JNA et la TO; c'est bien cela ?
24 R. Oui.
25 Q. Est-ce que vous êtes certain qu'il y avait eu une municipalité en place
26 à l'époque, c'est-à-dire en août, septembre et octobre ?
27 R. Je pense que c'est devenu tout de suite une municipalité; je le pense.
28 Q. Alors, on fait référence dans votre déclaration à un témoignage d'un
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1 certain Calosevic, qui avait un surnom, qui était celui de Fafrica ou
2 Paprika ou Fafrica.
3 L'INTERPRÈTE : L'interprète n'est pas sûr d'avoir bien entendu.
4 LE TÉMOIN : [interprétation] Oui.
5 M. GOSNELL : [interprétation]
6 Q. Alors, ce Fafrica c'est quelqu'un de différent que le dénommé Djordje
7 Calosevic qui est devenu président de la municipalité, plus tard ?
8 R. Oui.
9 Q. Alors vous souvenez-vous du nom de Fafrica ?
10 R. Je pense qu'il s'appelait Zoran Calosevic.
11 Q. Plus tôt dans le courant de la journée, vous avez, en page 50, fait
12 l'objet d'une question, à savoir quel était le pourcentage des non-Serbes
13 qui avaient quitté Dalj à l'époque de sa prise par la JNA et la TO. Et vous
14 avez dit qu'environ 90 % des gens s'en étaient allés de là; vous en
15 souvenez-vous ?
16 R. Oui.
17 Q. Et vous avez dit qu'ils ont été emmenés sur un bateau depuis Aljmas;
18 c'est bien cela ?
19 R. Oui.
20 Q. Alors, ces gens ont-ils quitté Dalj une fois que le contrôle à Dalj a
21 été pris par la JNA et la TO, ou est-ce qu'ils sont partis avant que la JNA
22 et la TO n'en prennent le contrôle ?
23 R. Ils sont partis avant. En fait, je vais vous expliquer. Lorsque
24 l'attaque a commencé, ils sont partis collectivement. D'après une rumeur
25 qui a couru de leur côté, et ça a probablement été organisé, dès que
26 l'attaque serait lancée de fuir vers Aljmas, et depuis là, ils étaient
27 attendus par une sorte de péniche pour être emmenés d'Aljmas à Osijek.
28 Q. Les ZNG ou la police croate impliqués dans l'organisation de ce
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1 déplacement de civils croates, avaient-ils effectué ce déplacement de Dalj
2 à Aljmas ?
3 R. Ça, je ne le sais pas.
4 Q. Savez-vous s'il y a eu coordination ou accord entre la JNA et quiconque
5 du côté croate pour ce qui est de cette évacuation organisée ?
6 R. Je ne le sais pas non plus.
7 Q. En page 2 de votre déclaration, vous dites, et je vais citer :
8 "Quand nous devions partir travailler dans les champs, il fallait
9 obtenir une autorisation de la TO de Dalj. A l'époque, la TO était
10 pratiquement en train de contrôler la vie entière dans le village."
11 Alors, est-ce que vous pouvez donner plus de détail, de façon
12 concrète, ce que vous voulez dire par "le contrôle complet de la TO à
13 l'égard de la vie au village" ?
14 R. Ils étaient une sorte d'autorité là-bas. Tout ce qu'il fallait
15 aller faire, il fallait le leur indiquer pour qu'ils sachent où nous
16 sommes, ce que nous sommes en train de faire, et ce genre de chose.
17 Q. Et combien de temps cette situation a-t-elle duré pour ce qui est
18 du contrôle plein et entier de la TO s'agissant de la vie du village ?
19 R. Eh bien, ils ont tout le temps été au pouvoir, mais après, c'est la JNA
20 qui a pris le contrôle de la région entière. Mais eux sont restés là où ils
21 sont restés. Ils sont restés ce qu'ils étaient, et ils étaient une espèce
22 d'autorité principale à côté de la JNA.
23 Q. Est-ce que vous avez eu le sentiment en 1992 qu'il y a eu une présence
24 plus grande de civils à Dalj ?
25 R. Non, pas vraiment.
26 Q. Est-ce que la TO avait contrôlé la police à Dalj entre août 1991
27 jusqu'à la fin de l'année ?
28 R. Bien c'étaient eux qui étaient chargés de tout.
Page 1488
1 Q. Dans votre déclaration au paragraphe 10, et je précise qu'il s'agit de
2 la page 3 --
3 M. GOSNELL : [interprétation] Ca, c'est le numéro informel des paragraphes
4 de ma part.
5 Q. Alors vous nous dites que vous aviez appris que Zeljko Czimic était
6 nommé aux fonctions de commandant de la police à Dalj. Comment avez-vous
7 appris cela ?
8 R. Tout ce qui se faisait tout était su tout de suite. On disait celui-ci
9 est devenu tel -- enfin tel fonctionnaire ou telle autorité ou -- enfin le
10 bruit a tout de suite couru d'un village à l'autre.
11 Q. Donc dans -- donc bon de dire qu'il y avait -- ce que vous dites en
12 page 3 :
13 "Les frères Gojsovic, Trbic et autres," est-ce que c'est aussi de
14 bouche à oreille que ça avait été su que ces gens étaient devenus membres
15 de la police ?
16 R. Oui, de la même façon.
17 Q. Alors vous avez au vu de la page 3 de votre déclaration, énumérer
18 certains membres de la police à Dalj et vous avez dit que :
19 "Vous aviez appris que le Milorad Stricevic était chargé des
20 interrogatoires des non-Serbes, qui était resté à Dalj et dans les villages
21 environnant."
22 Et puis vous énumérez, vous dites, Milinkovic, Gojsovic, et les
23 frères Trbic, et Sinisa Glodic, ainsi comme étant des gens qui avaient aidé
24 Milorad Stricevic dans l'exercice de ses fonctions.
25 Alors, Monsieur, d'après ce que vous en savez, est-ce qu'on peut dire que
26 la police a coordonné les activités avec ce Stricevic ?
27 R. Moi, je pense bien que oui.
28 Q. Et saviez-vous ou savez-vous si ce Czimic avait aussi aidé le dénommé
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1 Stricevic ?
2 R. Je pense que, oui.
3 Q. Et a-t-il également participé à ces interrogatoires de ces habitants ou
4 villageois non-serbes ?
5 R. Ça je l'ignore.
6 Q. Mais comment savez-vous que ces individus concrets énumérés dans votre
7 déclaration, avaient assisté Stricevic à l'occasion de ces interrogatoires
8 ?
9 R. Ils avaient des véhicules, ils allaient appréhender des gens en
10 traversant le village on les voyait circuler, aller et venir. Ils avaient
11 exercé un certain pouvoir des positions d'autorité vis-à-vis des villageois
12 ordinaires.
13 Q. Et savez-vous nous dire où ces interrogatoires se tenaient-ils ?
14 R. Au centre de Dalj dans cette maison. Je n'arrive pas. Oui, c'était la
15 maison de la culture. C'était une maison plus grande que les autres et
16 c'est là que ça se passait. C'est là qu'ils avaient élu domicile avec leurs
17 bureaux.
18 Q. Est-ce que c'est là que se trouvait le QG de la TO ?
19 R. Oui.
20 Q. Est-ce que c'est là que se trouvait le dénommé Czimic ?
21 R. Czimic était au poste de police, parce qu'à Dalj, il existait un poste
22 de police.
23 Q. Et quelle distance se trouvait donc le poste de police de cette maison
24 de la culture ?
25 R. Disons, 500 mètres, environ.
26 Q. Avez-vous jamais appris qu'il y avait des installations de détention de
27 créées au niveau du bâtiment Zadruga du bâtiment de la coopérative non loin
28 de l'église orthodoxe ?
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1 R. Oui, ça -- enfin j'ai entendu dire qu'il y avait quelque chose là-bas,
2 mais qui était gardé là, je l'ignore.
3 Q. Quand avez-vous ouï-dire cela ?
4 R. Ecoutez, les jours se passaient après l'attaque et tous ceux qui
5 avaient pris le pouvoir avaient cherché où s'installer. C'est ainsi qu'on
6 avait appris la chose les uns étaient à tel endroit, les autres étaient à
7 tel autre endroit.
8 Q. Je ne suis pas sûr de bien comprendre votre réponse. Est-ce que
9 quelqu'un vous a dit qu'il y avait cet établissement ?
10 R. Ce n'est pas qui que ce soit me l'ait dit précisément, tout ceci se
11 trouvait au centre à quelque 100 mètres de la maison de la culture. C'était
12 clair comme le jour on entendait, on voyait qu'il y avait des personnes,
13 qu'il y avait des déplacements. Par la suite, nous avons également appris
14 qu'il y avait une prison qui s'y trouvait également, que des personnes y
15 avaient été retenues.
16 Q. Savez-vous qui avait le contrôle de cet établissement ?
17 R. Ça, je ne le sais pas.
18 Q. Savez-vous si Stricevic y procédait à des interrogatoires de personnes
19 ?
20 R. Pour autant que je le sache, il avait son bureau à la maison de la
21 culture. Ce n'est pas vraiment un bureau. C'était plutôt une pièce où il
22 procédait aux interrogatoires de personnes.
23 Q. Je crois que vous l'avez dit tout à l'heure, je vais vous demander de
24 le confirmer. Savez-vous si ces interrogatoires comportaient des
25 bastonnades ?
26 R. c'est ce que j'ai entendu dire.
27 Q. Avez-vous entendu dire que Stricevic rouait de coups des personnes dans
28 son bureau à la TO ?
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1 R. Je vous l'ai dit. Ce que nous entendions dire de ceux qui étaient plus
2 proches des événements c'était ainsi qu'il procédait. Oui.
3 Q. Eh bien, je présume que ma question est la suivante : Est-ce qu'il
4 aurait été plus facile de dissimuler des bastonnades à l'emplacement de
5 Zadruga, à la détention dans Zadruga plutôt que des dissimuler au quartier
6 général de la TO selon ce que vous savez des habitants qui habitaient aux
7 alentours et ces divers lieux ?
8 R. Non, je ne sais pas. Je ne sais pas non plus.
9 Q. Est-ce qu'il vous semble que Czimic -- est-ce qu'il vous semble que
10 Czimic et Milovanovic étaient en rapport de subordonnés supérieurs ?
11 R. Je ne sais pas lequel des deux étaient le supérieur de l'autre. Ils
12 collaboraient, c'est ce que je sais. Mais lequel des deux avait le poste
13 supérieur, ça je l'ignore.
14 Q. Vous déclarez, à la page 4 de votre déclaration, que vous avez appris
15 que la ferme de Lovas, située près de la route entre Savulja et Dalj, a été
16 sous le contrôle de la TO de Borovo Selo; vous en souvenez-vous ?
17 R. Oui.
18 Q. Pourriez-vous nous expliquer pourquoi c'est TO de Borovo Selo qui en a
19 pris le contrôle plutôt que la TO de Dalj ?
20 R. Puisque ce sont eux qui nous ont libérés, c'est eux qui ont pris le
21 contrôle de cette propriété.
22 Q. Pourquoi ceux qui étaient chargés de l'accueil de Dalj n'ont pas pris
23 le contrôle de la ferme de Lovas ?
24 R. Je l'ignore.
25 Q. A la page 3 de votre déclaration, vous décrivez -- enfin, en fait, à la
26 page 4 de votre déclaration, vous évoquez qu'un jour, Djordje Calosevic est
27 arrivé avec un camion et qu'il a emmenés quatre Croates âgés de la prison
28 de Dalj pour creuser une tombe. On en parlait tout à l'heure. Vous
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1 souvenez-vous combien de temps avant la chute de Vukovar cela s'est-il
2 déroulé ?
3 R. Je ne comprends pas ce que vous voulez. Que voulez-vous dire, avant la
4 chute ?
5 Q. Nous avons entendu d'autres dépositions en l'espèce indiquant -- en
6 l'espèce que Vukovar est tombée, a subi une défaite aux mains de la JNA, et
7 ce, en novembre; vous souvenez-vous de la chute de Vukovar au 19 novembre ?
8 Je suis sûr que vous vous en souvenez.
9 R. Oui.
10 Q. Donc, ma question est la suivante : Par rapport à cet événement,
11 Djordje Calosevic arrive avec des prisonniers âgés pour creuser une tombe;
12 combien de temps avant la chute de Vukovar cela s'est-il déroulé ?
13 R. Je ne sais pas exactement, mais disons dix jours avant, avant la chute
14 de Vukovar, pendant que les combats se poursuivaient en ce qui concerne
15 Vukovar. C'était dans la même période. Donc, disons dix jours avant.
16 Q. Vous dites que, par la suite, vous avez appris qu'Arkan était l'auteur
17 de l'exécution de ces personnes. Savez-vous si Arkan prenait part --
18 R. Oui.
19 Q. Savez-vous si au moment où il a exécuté ces personnes, il participait -
20 - il avait participé à l'attaque contre Vukovar ? L'avez-vous entendu dire
21 ou pas ?
22 R. Non, ça, je l'ignorais.
23 Q. Et vous déclarez que Calosevic est venu avec quatre croates âgés de la
24 prison de Dalj. De quel lieu parlez-vous quand vous parlez de la prison de
25 Dalj ?
26 R. Eh bien, à la maison de la culture, à côté de Stricevic, il y avait
27 également une grande pièce, à côté, comme un centre de détention où ils
28 procédaient à des interrogatoires de personnes.
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1 Q. Et c'est de là dont sont venus les prisonniers âgés ?
2 R. Je ne sais pas d'où ils sont venus. Je crois qu'ils étaient des
3 habitants locaux venant de villages avoisinants. Je ne suis pas sûr, mais
4 je crois qu'ils étaient habitants de villages avoisinants.
5 Q. On vous avez demandé à quelle distance se trouvait la ferme de Lovas de
6 Dalj. A quelle distance la ferme de Lovas se trouve-t-elle de Vukovar
7 environ ?
8 R. Disons six à sept kilomètres.
9 Q. Et vous déclarez, et ceci est en haut de la page 5 de votre
10 déclaration, que vous avez vu un homme qui dressait une liste ou quelque
11 chose de la sorte :
12 "Je ne le connaissais pas et je ne peux pas non plus le décrire, mais
13 je suis sûr qu'il n'était pas de Dalj."
14 Si vous revenez à cet événement à l'époque, pourriez-vous au moins
15 nous dire s'il portait des vêtements civils ou un uniforme militaire ou un
16 conjugaison des deux ?
17 R. Vêtements civils.
18 Q. L'avez-vous entendu dire quoi que ce soit ?
19 R. Je ne suis pas descendu de mon engin, quand je suis arrivé. Je suis
20 resté sur mon engin de terrassement. Ils ont, eux, fait le chargement, donc
21 je ne suis pas descendu de mon engin.
22 Q. Vous semblait-il, de votre poste sur l'engin, qu'il donnait des ordres
23 aux autres personnes qui se trouvaient sur les lieux ?
24 R. Non.
25 Q. Donc, il était tout simplement posté là, de côté, en qualité
26 d'observateur ?
27 R. Il prenait des notes. Il -- alors qu'il prenait ses notes, les deux
28 autres chargeurs ont chargé tout et j'ai fait ce que j'avais à faire.
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1 Q. Et vous déclarez ici, au paragraphe 3, à la page 5, que :
2 "J'ai également entendu dire que ces personnes avaient été tuées par la TO
3 de Savulja."
4 Vous souvenez-vous de qui vous a dit qu'ils avaient été tués par des
5 personnes venant de la TO de Savulja ?
6 R. Eh bien, quand je suis arrivé à la ferme --
7 L'INTERPRÈTE : La cabine anglaise demande que le témoin répète la dernière
8 phrase.
9 LE TÉMOIN : [interprétation] Puisque je les connaissais, ils sont venus me
10 voir et m'ont dit qu'ils étaient de Savulja, qu'ils les avaient attendus et
11 qu'ils les avaient exécutés. Car il y a un hangar devant et ils avaient
12 passé la nuit et en lendemain, présument, ils les ont tués.
13 M. DEMIRDJIAN : [interprétation]
14 Q. Vous avez dit quelque chose au début de votre réponse que les
15 interprètes n'ont pas entendu. Pourriez-vous tenter de répéter ?
16 R. Il y avait un garde à la ferme avant que je n'y arrive et je le
17 connaissais. Il est de Savulja. C'est lui qui m'a montré où il y avait des
18 orifices, où il y avait des trous dans le sol où je devais amener les
19 corps. Et il m'a dit -- il me l'a relaté en même temps.
20 Q. Et pour autant que vous le sachiez, est-ce que la TO de Savulja faisait
21 partie de la TO de Borovo Selo ou était-elle par ailleurs et même autonome
22 ?
23 R. Je crois qu'elles étaient ensemble à Borovo Selo.
24 Q. Vous déclarez, dans votre déposition, à la page 2, que des tensions
25 s'intensifiaient début 1991, que les personnes perdant leur emploi étaient
26 remplacées par des non qualifiés des -- avec des antécédents croates, plus
27 particulièrement dans la force de police; vous souvenez-vous de cela ?
28 R. Oui.
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1 Q. Et exactement, que se passait-il ? Qu0i était amené pour prendre ces
2 postes ?
3 R. Eh bien, principalement des employés, des travailleurs, des réservistes
4 de la réserve de police, ils devaient donc travailler. Donc, c'étaient des
5 employés, des Croates du travail. Qui le souhaitait pouvait devenir agent
6 de police, ne devait pas travailler, et était payé.
7 Q. Est-ce qu'il est arrivé un moment où il n'était plus sûr pour les
8 Serbes de sortir la nuit ?
9 R. Oui.
10 Q. Pourriez-vous nous expliquer pourquoi ?
11 R. Comment vous l'expliquez. Par exemple, la plupart des gens se
12 connaissaient, savaient qui et quel genre, d'aucuns recevaient des armes,
13 et se promenaient dans le village armés, et menaçaient qui ils souhaitaient
14 menacés. Donc, bien entendu, la situation n'était pas sûre.
15 Q. Je n'ai que quelques autres questions sur la situation après la prise
16 de contrôle de Dalj, par la JNA et la TO.
17 R. Oui.
18 Q. Et le Procureur nous a remis une note de ce que vous lui avez déclaré
19 en septembre, et on y voit, et je cite :
20 "Quand on lui a demandé s'il avait été sollicité pour se joindre à la TO,
21 il a répondu" - c'est-à-dire vous, Monsieur, donc de rentrer dans la TO, il
22 a répondu que - "ce n'est que par la suite lorsque les combats ont cessés
23 qu'il est devenu obligatoire qu'il rentre dans la TO."
24 Vous souvenez-vous quand il est devenu obligatoire que vous entriez dans la
25 TO ?
26 R. C'est devenu obligatoire environ deux mois plus tard, lorsque les
27 choses se sont calmées, et puis il nous a fallu entrer dans la JNA, la TO
28 et la JNA ont dû être unis. Il nous a fallu donc nous y joindre, il nous a
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1 fallu -- on nous a appelés. Nous avons dû y entrer, et ceci, nous étions
2 dans la Défense territoriale du territoire mais sous les auspices de la
3 JNA.
4 Q. Donc deux mois après la prise de contrôle de Dalj qui s'est déroulé le
5 1er août, vous direz avec moi que c'est vers la fin de septembre ou au
6 début du mois d'octobre 1991 ?
7 R. Oui.
8 Q. Vous souvenez-vous si vous avez jamais entendu dire qu'il y avait une
9 décision de la présidence de la RSFY qui avait trait à cet élément ?
10 R. Non.
11 Q. Et en termes concrets, qu'avez-vous fait après, quand vous êtes
12 conscrit, est-ce que vous étiez chargé d'une arme ? Etes-vous entré dans
13 des combats armés ? Qu'est-ce que cela veut dire quand vous dites que vous
14 avez été appelé ?
15 R. Eh bien, personnellement, je n'ai pas été appelé car je travaillais là
16 où je travaillais. Il y avait beaucoup de travail, donc je n'ai été nulle
17 part pendant un an parce qu'il m'a fallu travailler, et dans un certain
18 sens, c'est presque comme si j'avais été membre de l'armée. Comment le dire
19 ? C'est comme si j'y travaillais, comme si je faisais partie de la TO, mais
20 je n'avais aucun autre travail que le fait de travailler.
21 M. GOSNELL : [interprétation] Merci, Monsieur le Président. Il n'y a pas
22 d'autres questions.
23 M. LE JUGE DELVOIE : [interprétation] Des questions supplémentaires de la
24 part de l'Accusation ?
25 M. DEMIRDJIAN : [interprétation] Oui, quelques questions.
26 Nouvel interrogatoire par M. Demirdjian :
27 Q. [interprétation] Monsieur Miladinovic, à la page 68 du compte rendu
28 d'audience d'aujourd'hui, on vous a posé une question pour savoir si la TO
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1 contrôlait les forces de police de Dalj. Est-ce que vous vous souvenez de
2 cela ?
3 R. Oui.
4 Q. Vous avez expliqué que la TO était responsable de tout dans la ville.
5 Cependant, quel était le rapport entre la TO et la police ?
6 R. Je ne comprends pas votre question. Que voulez-vous dire" quel était le
7 rapport entre ces deux instances" ?
8 Q. J'aimerais savoir si vous avez observé la TO avoir des contacts avec la
9 police ?
10 R. Il y avait probablement des contacts les uns avec les autres étant
11 donné qu'ils étaient responsables de Dalj. Ils ont dû coopérer.
12 Q. Et est-ce que vous avez été témoin de cela ?
13 R. Non, je n'ai pas participé à cela.
14 Q. Ensuite, on vous a parlé du bâtiment Zadruga, et on vous a demandé s'il
15 était plus facile de cacher des passages à tabac qui étaient effectués à
16 l'intérieur du bâtiment Zadruga, par rapport à ce qui s'est passé au niveau
17 du siège de la TO. Est-ce que vous vous souvenez de cela ?
18 R. Oui.
19 Q. Tout d'abord, pourriez-vous nous dire où se trouve le bâtiment Zadruga
20 à Dalj ?
21 R. Ce bâtiment est à une centaine de mètres du bâtiment de la police,
22 lorsqu'on va vers le Danube, et à environ 200 mètres de la maison de la
23 culture, donc c'est très proche.
24 Q. Et quelle distance séparait le siège de la TO du bâtiment de la police
25 ?
26 R. C'est la même chose parce que la TO se trouvait dans le bâtiment de la
27 culture, et ils se trouvaient tous dans ce bâtiment, la TO, ou plutôt la
28 cellule et les autres. Donc ils se trouvaient à 200 ou à 100 mètres de la
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1 police, et puis une centaine de mètres séparaient la police des autres
2 sites. Donc, c'est tout dans le même quartier.
3 Q. Merci. Je vous prie de m'excuser, j'ai une autre question à vous poser
4 en ce qui concerne le thème précédent que vous avez abordé, c'est-à-dire si
5 vous aviez observé des contacts entre la police et la TO. Vous avez dit que
6 vous ne participiez pas à cela. Dans ce cas-là, j'aimerais savoir quand
7 vous avez répondu aux questions de la Défense concernant la TO et le
8 contrôle de la ville, comment êtes-vous arrivé à cette conclusion ?
9 R. Lorsqu'on avait besoin de quelque chose, il fallait demander à Pajo,
10 c'était la personne-clé, et pour les questions de police c'est à lui qu'il
11 devait s'adresser également, donc Pajo était vraiment la personne centrale
12 et rien ne pouvait être fait sans lui. La police ne pouvait rien faire sans
13 lui, et les habitants du cru ne pouvaient rien faire sans le contacter non
14 plus.
15 Q. Et lorsque vous dites que vous ne pouviez rien faire sans devoir le
16 contacter, que fallait-il obtenir de lui pour pouvoir faire quelque chose ?
17 M. GOSNELL : [interprétation] Monsieur le Président, j'ai une objection. A
18 un certain stade ces questions deviennent trop vagues, et je pense que
19 celle-ci est vraiment très vague.
20 M. DEMIRDJIAN : [interprétation] Je vais essayer de reformuler celle-ci,
21 Monsieur le Président, Messieurs les Juges.
22 Q. Vous nous avez dit que les habitants du cru ne pouvaient rien faire
23 sans le contacter. Quels étaient les points que l'on apportait à la
24 connaissance de M. Milovanovic ?
25 R. Oui.
26 Q. Quel type de sujets était abordé avec ce monsieur ?
27 R. Eh bien, lorsqu'on avait besoin de quelque chose. Si vous vouliez
28 traverser, il fallait une autorisation. Si vous vouliez faire quelque chose
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1 chez vous, si vous deviez travailler à l'extérieur du territoire du
2 village, il fallait l'informer de façon à ce qu'il sache où vous vous
3 trouviez. Donc, il n'y avait rien de grave mais il fallait donc le
4 contacter pour qu'il sache où on se trouvait.
5 Q. Très bien. Mon collègue de la partie adverse vous a posé une question
6 et vous avez répondu en disant que vous aviez rejoint la TO en octobre;
7 est-ce exact ?
8 R. Oui.
9 Q. Entre l'attaque le 1er août et le moment où vous avez rejoint la TO en
10 octobre, j'aimerais savoir combien de fois vous avez été en contact avec M.
11 Milovanovic.
12 R. Je n'ai pas eu beaucoup de contact avec lui. Je devais le contacter que
13 si, par exemple, quelqu'un avait été tué et qu'il fallait l'enterrer. Donc
14 dans ces cas-là, effectivement, je devais le contacter. Donc j'ai dû être
15 en contact avec lui à deux ou trois reprises, parce que je travaillais dans
16 cette société, nous travaillions toute la journée, donc je n'avais pas
17 vraiment le temps de vaquer à d'autres occupations. On commençait notre
18 travail à 6 ou 7 heures le matin, donc je n'avais vraiment beaucoup de
19 contact avec lui. Mais s'il avait besoin de moi, c'est lui qui me
20 contactait.
21 Q. Je vous remercie d'avoir répondu à mes questions, Monsieur Miladinovic.
22 M. LE JUGE DELVOIE : [interprétation] Merci.
23 Questions de la Cour :
24 M. LE JUGE DELVOIE : [interprétation] Monsieur Miladinovic, j'ai une
25 question à vous poser. A la page 50, ligne 4 du compte rendu d'audience
26 d'aujourd'hui, vous avez répondu à une question concernant les non-Serbes
27 qui avaient quitté Dalj, et vous avez dit : Je suis allé à Osijek avec
28 cette embarcation. La question est de savoir d'où venait cette embarcation
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1 ? Qui se l'était procurée pour que ces personnes puissent monter à bord de
2 cette embarcation et se rendre à Osijek ?
3 R. Je ne sais pas. C'est que plus tard lorsque les Croates sont arrivés,
4 sont revenus, que nous avons appris qu'une embarcation nous attendait à
5 Aljmas. Et lorsque l'attaque a commencé ce matin-là, parce que la zone où
6 les Croates sont majoritaires est un peu séparée du reste de la zone, mais
7 la totalité de la zone s'est retirée en direction d'Aljmas, et ils
8 montaient à bord de cette embarcation. Mais je ne sais pas qui s'est
9 procuré cette embarcation ni qui a organisé tout cela.
10 M. LE JUGE DELVOIE : [interprétation] Merci.
11 Merci, Monsieur le Témoin, d'être venu à La Haye et d'avoir contribué aux
12 travaux du Tribunal avec votre déposition. Vous allez maintenant pouvoir
13 disposer en tant que témoin, et l'huissier va vous faire sortir de ce
14 prétoire, et nous vous souhaitons un très bon retour chez vous.
15 LE TÉMOIN : [interprétation] Merci.
16 [Le témoin se retire]
17 M. LE JUGE DELVOIE : [interprétation] Il nous reste plus ou moins dix
18 minutes. Est-ce qu'il y a quelque chose que l'on peut faire ?
19 M. DEMIRDJIAN : [interprétation] Monsieur le Président, Messieurs les
20 Juges, le prochain témoin peut comparaître demain. Il n'y a pas de question
21 de procédure à aborder.
22 M. LE JUGE DELVOIE : [interprétation] Et au niveau de la Défense ?
23 M. ZIVANOVIC : [interprétation] Rien non plus, Monsieur le Président.
24 M. LE JUGE DELVOIE : [interprétation] Dans ce cas-là, la séance est levée.
25 --- L'audience est levée à 13 heures 50 et reprendra le mardi, 20 novembre
26 2012, à 9 heures 00.
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