Tribunal Criminal Tribunal for the Former Yugoslavia

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  1   Le lundi 19 novembre 2012

  2   [Audience publique]

  3   [L'accusé est introduit dans le prétoire]

  4   --- L'audience est ouverte à 9 heures 05.

  5   M. LE JUGE DELVOIE : [interprétation] Bonjour à tout le monde dans le

  6   prétoire et autour du prétoire.

  7   Ce retard est dû à des problèmes techniques. Veuillez citer l'affaire,

  8   Monsieur le Greffier.

  9   M. LE GREFFIER : [interprétation] Bonjour, Messieurs les Juges. Il s'agit

 10   de l'affaire IT-04-75-T, le Procureur contre Goran Hadzic. Merci.

 11   M. LE JUGE DELVOIE : [interprétation] Merci. Est-ce qu'on peut avoir les

 12   présentations pour l'Accusation ?

 13   M. STRINGER : [interprétation] Bonjour, Monsieur le Président. Douglas

 14   Stringer, Alexis Demirdjian, et notre commis à l'affaire, Thomas Laugel,

 15   pour l'Accusation.

 16   M. LE JUGE DELVOIE : [interprétation] Merci. Pour la Défense.

 17   M. ZIVANOVIC : [interprétation] Bonjour, Monsieur le Juge. Zoran Zivanovic

 18   et Christopher Gosnell pour la Défense.

 19   M. LE JUGE DELVOIE : [interprétation] Merci. Nous allons passer maintenant

 20   à huis clos.

 21   M. LE GREFFIER : [interprétation] Nous sommes à huis clos, Monsieur le

 22   Juge.

 23   [Audience à huis clos]

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 13  Pages 1421-1461 expurgées. Audience à huis clos.

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  1   (expurgé)

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  4   [Audience publique]  

  5   L'INTERPRÈTE : Donc le Procureur demande la comparution du témoin suivant

  6   qui est 091. C'est bien cela, Monsieur ?

  7   M. DEMIRDJIAN : [interprétation] 75.

  8   M. LE JUGE DELVOIE : [interprétation] 75, 75. Désolé.

  9   [Le témoin est introduit dans le prétoire]

 10   M. LE JUGE DELVOIE : [interprétation] Bonjour, Monsieur le Témoin.

 11   Merci d'être venu à La Haye pour épauler les Juges de la Chambre.

 12   Tout d'abord, est-ce que vous m'entendez dans une langue que vous

 13   comprenez ?

 14   LE TÉMOIN : [interprétation] Oui.

 15   M. LE JUGE DELVOIE : [interprétation] Pourriez-vous décliner votre nom,

 16   votre date de naissance, et votre appartenance ethnique ?

 17   LE TÉMOIN : [interprétation] Milan Miladinovic. 2 février 1955.

 18   M. LE JUGE DELVOIE : [interprétation] Et votre groupe ethnique.

 19   LE TÉMOIN : [interprétation] Serbe.

 20   M. LE JUGE DELVOIE : [interprétation] Merci. Vous allez lire la déclaration

 21   solennelle par laquelle les témoins s'engagent à déclarer la vérité. Je

 22   dois vous indiquer que cette déclaration solennelle que vous allez

 23   prononcer vous fait relever des peines pour faux témoignage au cas où vos

 24   déclarations seraient fausses.

 25   Si vous voulez bien lier cette déclaration solennelle.

 26   LE TÉMOIN : [interprétation] Je déclare solennellement dire la vérité,

 27   toute la vérité et rien que la vérité.

 28   LE TÉMOIN : MILAN MILADINOVIC [Assermenté]

 


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  1   [Le témoin répond par l'interprète]

  2   M. LE JUGE DELVOIE : [interprétation] Merci mille fois. Si vous voulez bien

  3   vous asseoir.

  4   Monsieur Demirdjian, votre témoin.

  5   M. DEMIRDJIAN : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.

  6   LE TÉMOIN : [interprétation] Est-ce qu'on peut monter le volume ?

  7   M. DEMIRDJIAN : [interprétation] Oui. Si le témoin souhaite avoir davantage

  8   de volume dans les écouteurs.

  9   LE TÉMOIN : [interprétation] C'est fait.

 10   M. DEMIRDJIAN : [aucune interprétation]

 11   Interrogatoire principal par M. Demirdjian : 

 12   Q.  [interprétation] Bonjour, Monsieur Miladinovic.

 13   R.  Bonjour.

 14   Q.  Monsieur le Témoin, est-ce exact de dire que vous avez rencontré le

 15   bureau du Procureur en mai 2001 et que vous avez prononcé une déclaration à

 16   cette occasion; est-ce exact ?

 17   R.  Oui.

 18   M. DEMIRDJIAN : [interprétation] Pourrions-nous avoir la déclaration de la

 19   liste 65 ter 2449 ?

 20   Q.  Vous verrez la déclaration à l'écran devant vous à droite. A droite

 21   vous verrez donc la version en anglais, et à gauche la version serbe. Est-

 22   ce que vous les voyez ?

 23   R.  Oui.

 24   Q.  En 2001, quand vous avez déposé cette déclaration, elle était d'abord

 25   rédigée en anglais et elle vous a été lue dans votre langue; est-ce exact ?

 26   R.  Oui.

 27   Q.  Et en bas de la version en anglais --

 28   M. DEMIRDJIAN : [interprétation] Si nous pouvons dérouler.


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  1   Q.  Vous y voyez votre déclaration.

  2   R.  Oui.

  3   Q.  Vous avez également rencontré également les membres du bureau du

  4   Procureur cette année; est-ce exact ?

  5   R.  Oui.

  6   Q.  Et nous avons débattu de questions ayant trait à la teneur de votre

  7   déclaration; est-ce exact ?

  8   R.  Oui.

  9   Q.  Par rapport à cette déclaration déposée en mai 2001, est-ce que cette

 10   déclaration reflète de façon exacte vos éléments ?

 11   R.  Oui.

 12   Q.  Et si l'on vous posait les mêmes questions aujourd'hui ici même, y

 13   donneriez-vous les mêmes réponses ?

 14   R.  Oui.

 15   M. DEMIRDJIAN : [interprétation] Je demanderais le versement de la

 16   déclaration du témoin, accompagnée de la pièce connexe ? Il y en a une.

 17   M. LE JUGE DELVOIE : [interprétation] Versée et reçoit une cote.

 18   M. LE GREFFIER : [interprétation] Le document 2449 de la liste 65 ter,

 19   déclaration du témoin, reçoit la cote P267. Merci.

 20   M. LE JUGE DELVOIE : [aucune interprétation]

 21   M. DEMIRDJIAN : [interprétation]

 22   Q.  Monsieur Miladinovic, lorsque vous êtes arrivé à La Haye, on vous a

 23   également présenté les notes de récolement qui ont été rédigées en

 24   septembre lorsque les membres du bureau du Procureur vous ont rendu visite;

 25   vous en souvenez-vous ?

 26   R.  Oui.

 27   Q.  Et vous avez lu la déclaration. Vous avez eu la possibilité de

 28   consulter et de passer en revue cette déclaration; est-ce exact ?


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  1   R.  Oui.

  2   Q.  Et vous avez apporté un éclaircissement à cette note de récolement, et

  3   je vais vous poser une question en la matière. Dans votre déclaration vous

  4   désignez -- l'endroit où se trouvait Goran Hadzic à Dalj. La note de

  5   récolement indique qu'il se trouvait dans un grand magasin près de la rue

  6   principale, et je crois que vous voulez rectifier la chose. Pourriez-vous

  7   nous dire où il était basé à Dalj ?

  8   R.  A côté du grand magasin, il y a un magasin de Bozidar Masaric, juste à

  9   côté de ce grand magasin.

 10   Q.  Et est-ce là où il était basé ?

 11   R.  Oui, c'est là où il était censé être basé.

 12   Q.  Très bien. A la page 3 de votre déclaration vous expliquez, et vous

 13   décrivez l'attaque contre Dalj le 1er août 1991. Et vous déclarez que :

 14   "Nous savions que l'attaque serait lancée le 1er août 1991, mais nous

 15   n'étions pas sûrs de l'heure. Pourriez-vous tout d'abord --

 16   R.  Oui.

 17   Q.  Pourriez-vous tout d'abord préciser aux Juges de la Chambre de qui

 18   s'agit-il quand vous dites "nous," "nous savions que l'attaque viendrait" ?

 19   Que signifiez-vous par ce terme "nous" ?

 20   R.  Eh bien, nous dans le village. La plupart d'entre nous savent qu'il y

 21   aurait une attaque.

 22   Q.  Et comment saviez-vous que cette attaque était imminente ? Comment ces

 23   informations vous ont été transmises ?

 24   R.  Eh bien, il y a eu plusieurs personnes qui allaient à Dalj, à Borovo et

 25   qui revenaient et c'est par eux que ces nouvelles nous sont arrivées.

 26   Q.  Pourriez-vous dire aux Juges de la Chambre qui étaient ces personnes ?

 27   R.  Eh bien, ils étaient plus proches de la SDS, ces personnes qui

 28   faisaient des voyages sans être arrêtés, même par la police croate, qui


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  1   était en mesure de faire [inaudible] et c'est auprès d'eux que nous avons

  2   appris qu'une attaque allait se produire. Nous ne savions pas exactement

  3   quand, mais nous savions qu'elle allait venir. La rumeur faisait le tour du

  4   village.

  5   Q.  Pendant l'attaque, où vous trouviez-vous exactement ?

  6   R.  J'étais chez moi.

  7   Q.  Et qu'est-ce que vous avez entendu exactement pendant l'attaque ?

  8   R.  Je ne comprends pas la question. Que voulez-vous dire ?

  9   Q.  Désolé. Revenons à votre déclaration à la page 3. Vous avez déclaré que

 10   l'attaque a commencé à quatre heures du matin :

 11   "… et par la suite, j'ai appris que l'assaut avait été lancé à partir

 12   de la direction de Borovo."

 13   Donc, la question est -- ou sera plutôt la suivante : Est-ce que vous avez

 14   entendu quoi que ce soit pendant l'attaque ?

 15   R.  Eh bien, nous entendions les coups de feu quand l'attaque a commencé.

 16   Q.  Et encore une fois, pour en revenir à ma question de qui savait que

 17   l'attaque allait se produire, vous nous avez dit que les membres de SDS

 18   vous ont transmis ces informations. Qui -- ont-ils [inaudible] tout le

 19   monde dans la municipalité ou les membres ?

 20   R.  Non, ça n'était pas cela que quiconque ait informé qui que ce soit. Ces

 21   personnes qui étaient en bon terme avec tout un chacun, les gens ont

 22   échangé des nouvelles et c'est ainsi que nous avons tous appris qu'une

 23   attaque était sur le point de se produire.

 24   Q.  Donc après l'attaque, vous avez indiqué dans votre déclaration à la

 25   page 3, vous y parlez de la création de l'état-major de la TO à Dalj et

 26   vous expliquez que le commandant était Pavle Milovanovic.

 27   R.  [aucune interprétation]

 28   Q.  A cette page, vous donnez un certain nombre de noms et j'aimerais


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  1   attirer votre attention sur les noms de Djordje Calosevic alias Briga.

  2   Connaissiez-vous cette personne avant la guerre ?

  3   R.  Je le connaissais. Pas si bien que cela, mais je le connaissais. Il

  4   n'était pas à Dalj en constance. Il était en Bosnie pendant quelque temps,

  5   puis il est arrivé à Dalj et puis ensuite, il a travaillé pendant un

  6   certain temps à Osijek. Je le connaissais un peu.

  7   Q.  Et vous déclarez ici que lorsque l'état-major de la TO a été créé, il a

  8   -- il a participé au commandement, il a participé activement au

  9   commandement de la TO.

 10   R.  Oui.

 11   Q.  Pourriez-vous nous dire quel était son rôle, si vous le savez, au sein

 12   du commandement de la TO ?

 13   R.  Je crois qu'il était président de la municipalité. A l'époque, Dalj

 14   était une municipalité.

 15   Q.  Savez-vous s'il est encore des nôtres aujourd'hui ?

 16   R.  Je crois que oui.

 17   Q.  Savez-vous où il habite ?

 18   R.  Je sais qu'il est de l'autre côté de la frontière, en Serbie, mais je

 19   ne sais pas où exactement.

 20   Q.  Vous indiquez à la page 4 de votre déclaration que vous avez continué à

 21   travailler pour l'IPK Dalj après l'attaque au 1er août; est-ce exact ?

 22   R.  Oui.

 23   Q.  Vous a-t-on demandé de vous joindre à la Défense territoriale ?

 24   R.  Non. Non. Non, personne ne m'a demandé -- ne me l'a demandé.

 25   Q.  Vous êtes donc resté un employé d'IPK Dalj, est-ce exact ?

 26   R.  Oui.

 27   Q.  Pourriez-vous nous dire qui était votre SUP à l'IPK Dalj ?

 28   R.  Mon supérieur hiérarchique était Dragana Lovric.


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  1   Q.  Est-il resté votre supérieur hiérarchique après l'attaque ?

  2   R.  Oui.

  3   Q.  Pourriez-vous dire aux Juges de la Chambre où se trouvait le bureau à

  4   Dalj ?

  5   R.  Dans l'enceinte, dans l'un des bureaux.

  6   Q.  Pourriez-vous nous dire où se trouvait cette enceinte à Dalj ?

  7   R.  La société elle-même n'est pas très loin de la gare ferroviaire, à la

  8   périphérie de Dalj, quand on va vers Osijek.

  9   Q.  J'aimerais vous montrer une carte --

 10   M. DEMIRDJIAN : [interprétation] -- de la liste 65 ter, pièce 6241, qui se

 11   trouve à l'onglet 9.

 12   Q.  Monsieur Miladinovic, vous allez voir dans un instant une carte, une

 13   prise de vue aérienne du village de Dalj et l'huissier va vous aider.

 14   J'aimerais que vous indiquiez où se trouve Dalj. Est-ce que vous voyez

 15   cette carte devant vous ? Que vous identifiez le lieu de l'IPK Dalj ?

 16   R.  Oui.

 17   Q.  Très bien. Etes-vous en mesure de situer le -- l'atelier d'IPK dans --

 18   et les bureaux de la société dans cette -- sur cette photos ? Pourriez-vous

 19   l'encercler ?

 20   R.  Ici.

 21   Q.  Est-ce que vous pourriez faire un cercle autour du secteur en question

 22   où se trouve l'atelier d'IPK ?

 23   R.  [Le témoin s'exécute]

 24   Q.  Et c'est là le bureau à côté de la gare ferroviaire, n'est-ce pas ?

 25   R.  Oui.

 26   Q.  Pourriez-vous indiquer d'un 1 où se trouve la gare ferroviaire, si vous

 27   la voyez sur cette image ?

 28   R.  [Le témoin s'exécute]


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  1   Q.  Pourriez-vous également indiquer d'un 2 l'emplacement de l'IPK ?

  2   R.  [Le témoin s'exécute]

  3   M. DEMIRDJIAN : [interprétation] Peut-on faire une saisie d'écran et lui

  4   donner une cote et verser l'image ?

  5   M. DEMIRDJIAN : [interprétation] Monsieur le Greffier, s'il vous plaît.

  6   M. LE GREFFIER : [interprétation] Le document 6241 de la liste 65 ter

  7   annoté par le témoin reçoit la cote P269. La pièce connexe 2450, pour le

  8   compte rendu, a reçu la cote P268.267. Merci.

  9   M. LE JUGE DELVOIE : [interprétation] Merci.

 10   M. DEMIRDJIAN : [interprétation]

 11   Q.  Par la suite, dans votre déclaration, je vais y venir. Vous évoquez les

 12   événements à la ferme de Lovas et vous mentionnez des hangars où les

 13   personnes de Vukovar ont été détenues; est-ce que ces hangars se trouvent

 14   sur cette image ?

 15   R.  Le hangar est à Lovas, c'est de celui-là dont vous parlez ?

 16   Q.  Les hangars où des personnes ont été amenées de Vukovar. Vous déclarez

 17   dans votre déclaration que des personnes ont été détenues à Dalj ?

 18   R.  Voici les hangars.

 19   Q.  C'est donc le seul et même emplacement que vous avez annoté dans 1 à 8

 20   -- d'un 2, à l'image antérieure; c'est bien cela ?

 21   R.  Oui.

 22   Q.  Très bien.

 23   M. DEMIRDJIAN : [interprétation] Nous n'avons pas de verser cette image,

 24   nous l'avons déjà.

 25   Q.  Monsieur le Témoin, après que la JNA et la TO aient pris le contrôle de

 26   Dalj, vous nous avez dit, tout d'abord, dites-nous que s'est-il passé,

 27   qu'est-il advenu de la population non-serbe de Dalj ?

 28   R.  Je ne comprends pas.


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  1   Q.  Je vais remanier la question. Vous nous avez expliqué que le 1er août,

  2   il y a eu une attaque contre la ville, et que l'état-major de la TO a été

  3   établi. Après le 1er août, pourriez-vous dire aux Juges de la Chambre ce

  4   qu'il est advenu de la population non-serbe, les Croates, les Hongrois, et

  5   cetera.

  6   R.  Ils ont été envoyés en escadron de travail.

  7   Q.  Et sont-ils tous restés à Dalj ?

  8   R.  Oui.

  9   L'INTERPRÈTE : Peloton de travail.

 10   M. DEMIRDJIAN : [interprétation]

 11   Q.  Est-il arrivé un moment, Monsieur, où les non-Serbes de Dalj ont été

 12   emmenés ailleurs par navire, par bateau ?

 13   R.  Les seuls qui ont quitté Dalj, les non-Serbes qui ont quitté Dalj sont

 14   allés à Osijek, de Aljmas à bord de l'embarcation.

 15   Q.  Et quelle proportion de la population non-serbe est-elle partie

 16   d'Aljmas par embarcation ?

 17   R.  Je crois que 90 %, 90 % sont partis.

 18   Q.  Eh bien, à la page 3 de votre déclaration, vous évoquez un homme nommé

 19   Milorad Stricevic. Et vous indiquez qu'il est devenu responsable des

 20   villageois -- de l'interrogatoire des villageois non-serbes, ceux qui sont

 21   restés à Dalj. Pourriez-vous nous dire quand vous avez entendu que

 22   Stricevic était responsable des interrogatoires?

 23   R.  Oui. Eh bien, c'était le deuxième jour, lorsque les gens de la SDS sont

 24   arrivés de Bogojevo [comme interprété]. Ils ont immédiatement décidé qui

 25   ferait quoi au village.

 26   Q.  Pour que ce soit parfaitement clair, que signifiez-vous quand vous

 27   dites, le deuxième jour ?

 28   R.  Je veux dire le deuxième jour de l'attaque, l'on a su immédiatement qui


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  1   serait chargé des interrogatoires, un autre est devenu président de la

  2   municipalité, un troisième est devenu l'homme le plus important du village.

  3   C'était le deuxième jour après l'attaque lorsque la municipalité était en

  4   cours d'établissement.

  5   Q.  Très bien. Avant le conflit, savez-vous d'où venait Stricevic ?

  6   R.  Stricevic était de Dalj.

  7   Q.  Très bien. Et quand vous déclarez qu'il était responsable des

  8   interrogatoires, pourriez-vous nous dire ce que vous avez entendu dire de

  9   ces interrogatoires ?

 10   R.  Il était chargé de l'interrogatoire de ceux qui avaient été arrêtés, de

 11   ceux qui étaient du côté croate et qui avaient été arrêtés. Il était chargé

 12   de mener leur interrogatoire, de faire en sorte qu'ils disent ce qu'ils

 13   savaient des plans croates. C'était cela le point principal des

 14   interrogatoires.

 15   Q.  Et avez-vous entendu dire comment ils menaient ces interrogatoires ?

 16   R.  Il était, s'agissait d'interrogatoire normal entre les Serbes et les

 17   Croates, c'était le genre d'interrogatoire que vous avez lorsqu'une guerre

 18   fait rage, et il y avait également des coups qui étaient proférés, et

 19   cetera.

 20   Q.  J'aimerais passer à la partie de votre déclaration, où vous expliquez

 21   comment vous avez reçu l'ordre d'enterrer les corps, dans certains cas. Le

 22   premier exemple que vous citez est celui de cinq corps qui ont été

 23   retrouvés sur la route en direction de Trpinjska Cesta. Vous avez expliqué

 24   que c'était en octobre ou en novembre, et vous avez expliqué dans votre

 25   déclaration que vous avez contribué à creuser un trou pour les Croates. Et

 26   vous mentionnez dans votre déclaration que vous ne saviez pas à ce moment-

 27   là, quelles étaient les raisons, mais ensuite vous avez appris que ces

 28   hommes avaient été tués par Arkan. Pourriez-vous dire aux Juges de la


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  1   Chambre, combien de temps après l'enterrement de ces cinq Croates, vous

  2   avez su que Arkan était impliqué ?

  3   R.  Je l'ai appris lorsque j'ai terminé mon travail, je suis rentré chez

  4   moi au village, et on savait qu'Arkan partait en direction de Vukovar, et

  5   qu'il avait tué ces hommes, et les avait laissés dans ce champ de blé.

  6   Q.  Donc vous dites que vous avez appris cela lorsque vous êtes rentré chez

  7   vous, au village, n'est-ce pas ?

  8   R.  Oui.

  9   Q.  Je voudrais savoir combien de temps après votre retour au village, vous

 10   avez eu vent de cela ?

 11   R.  Autant que je me souvienne, c'était dans la matinée, vers 9 h, j'ai

 12   creusé ce trou, et j'ai terminé de travailler vers 13 h ou 14 h.

 13   Q.  Vous avez mentionné qu'on vous avait demandé de contribuer à cet

 14   ensevelissement par un dénommé Djordje Calosevic. Est-ce que --

 15   M. GOSNELL : [interprétation] Objection. Nous n'avons pas d'information

 16   quant à la déposition ni dans les notes de récolement ni dans la

 17   déclaration.

 18   M. LE JUGE DELVOIE : [interprétation] Monsieur Demirdjian.

 19   M. DEMIRDJIAN : [interprétation] J'y reviendrai. Pour l'instant, je ne vais

 20   pas poser cette question.

 21   Q.  Monsieur Miladinovic, j'aimerais revenir aux événements que vous avez

 22   décrits concernant la ferme de Lovas. Vous avez expliqué que Pavle

 23   Milovanovic vous avait donné l'ordre d'utiliser votre engin de terrassement

 24   à la ferme de Lovas; est-ce exact ?

 25   R.  Oui.

 26   M. DEMIRDJIAN : [interprétation] J'aimerais que nous passions au document

 27   65 ter 6242, qui est à l'intercalaire 10.

 28   Q.  Nous allons donc consulter une autre photo aérienne de la région de


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  1   Dalj et de ses environs. Pourriez-vous nous dire à quelle distance se

  2   trouve Dalj de la ferme de Lovas ?

  3   R.  Je ne sais pas. Je dirais 2, 3 ou 4 kilomètres. Pas plus que cela.

  4   Trois kilomètres, je dirais.

  5   M. DEMIRDJIAN : [interprétation] Peut-on faire un agrandissement sur la

  6   moitié basse de ce document ?

  7   Q.  Sur cette photo aérienne, Monsieur le Témoin, est-ce que vous êtes en

  8   mesure de nous dire où se trouve la ferme de Lovas, plus ou moins ?

  9   R.  Voilà, nous y sommes.

 10   Q.  Pouvez-vous annoter cela.

 11   R.  Voilà, je viens de le faire. C'est à cet endroit-là.

 12   M. DEMIRDJIAN : [interprétation] Est-ce que l'on pourrait avoir une vue

 13   plus géographique de cette région ?

 14   Est-ce que l'on pourrait agrandir la partie d'en bas, s'il vous plaît, un

 15   peu plus.

 16   Q.  Est-ce que vous pouvez annoter cela, Monsieur Miladinovic ?

 17   R.  [Le témoin s'exécute]

 18   Q.  Et pouvez-vous nous dire quelle route vous avez empruntée avec votre

 19   engin de terrassement en direction de la ferme de Lovas ?

 20   R.  On ne peut pas voir la route sur cette photo, mais c'est dans ces

 21   parages. La route commence ici et puis va dans cette direction.

 22   Q.  Nous voyons que la ferme de Lovas n'est pas loin de la rivière et vous

 23   avez apposé une inscription vers la droite. Donc nous voyons qu'il y a une

 24   route principale qui est pas loin de l'endroit que vous avez annoté. Donc

 25   vous n'avez pas emprunté la route principale, n'est-ce pas ?

 26   R.  Pour aller de Dalj à Borovo, c'est à gauche. Mais maintenant, c'est à

 27   droite, c'est-à-dire quand en va à direction de Dalj. Là, je parle de la

 28   ferme.


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  1   Q.  Pour que ce soit clair, quelle route avez-vous empruntée pour aller de

  2   Dalj à Borovo ?

  3   R.  De Dalj à Borovo se trouve la ferme. La ferme se trouve donc à gauche.

  4   Q.  Est-ce que la route que vous avez empruntée ?

  5   R.  Oui.

  6   M. DEMIRDJIAN : [interprétation] Peut-on recevoir une cote pour ce

  7   document, s'il vous plaît.

  8   M. LE JUGE DELVOIE : [interprétation] Ce sera fait.

  9   M. LE GREFFIER : [interprétation] Le document 65 ter 6242 tel qu'annoté par

 10   le témoin en audience recevra la cote P270. Merci.

 11   M. LE JUGE DELVOIE : [interprétation] Merci.

 12   M. DEMIRDJIAN : [interprétation]

 13   Q.  Lorsque vous arrivez à la ferme de Lovas, vous nous avez dit qu'avec

 14   Milovanovic, il y avait deux hommes, enfin, je crois que vous avez dit

 15   trois, désolé. Vous avez mentionné Zjelko Pajic, vous avez mentionné un

 16   troisième homme, et un dénommé Calosevic. Je voudrais commencer par Zeljko

 17   Pajic. Pourriez-vous nous dire qui il était et quel rôle il occupait à Dalj

 18   ?

 19   R.  Ils étaient membres du SDS. Quant à son rôle, je ne sais pas quel était

 20   son poste officiel, mais je sais qu'il était membre du SDS.

 21   Q.  Et vous avez dit que vous ne saviez pas quel rôle il occupait. Mais

 22   savez-vous pour quelle organisation il travaillait ?

 23   R.  Non, je n'ai pas d'information à ce sujet.

 24   Q.  Et la deuxième personne qui s'appelle Calosevic dont le surnom était

 25   Fafrika, pourriez-vous nous dire qui il était ? Est-ce que vous le

 26   connaissiez ?

 27   R.  Il faisait également partie du SDS, et ils étaient proches du SDS avec

 28   Pajo, et ils s'acquittaient de toutes les obligations avec Pajo.


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  1   Q.  Vous avez dit dans votre déclaration que lorsque vous êtes arrivé, vous

  2   avez vu qu'il y avait des corps qui gisaient au sol et qui semblaient avoir

  3   été tués il y a peu de temps. Lorsque vous êtes arrivé là-bas, où se

  4   trouvaient les corps et comment étaient-ils disposés ?

  5   R.  Oui. Ils étaient éparpillés, ils gisaient au sol, et je dirais qu'ils

  6   avaient été tués récemment.

  7   M. DEMIRDJIAN : [interprétation] Pourrait-on afficher le document de la

  8   liste 65 ter 6278.

  9   Q.  Vous verrez, Monsieur le Témoin, une photo de cette région. Vous avez

 10   déjà établi un croquis, donc je ne vais pas vous demander de reconnaître à

 11   chaque fois tous les différents endroits. Mais est-ce que vous reconnaissez

 12   cette image, pour commencer ?

 13   R.  Oui.

 14   Q.  Pouvez-vous nous dire ce que c'est et ce que nous voyons sur cette

 15   photo ?

 16   R.  Et il s'agit de la ferme. C'est le domaine, donc, de la ferme, et ça,

 17   c'est l'endroit où les corps ont été ensevelis. C'est là où je les ai

 18   ensevelis.

 19   Q.  Pourriez-vous nous montrer où se trouve l'entrée du domaine agricole et

 20   apposer le numéro 1 à cet endroit-là.

 21   R.  Je n'ai pas compris. Vous voulez que j'annote quoi ?

 22   Q.  L'entrée du domaine agricole, l'entrée de la ferme.

 23   R.  C'est dans ces environs-là.

 24   Q.  Et lorsque vous entrez dans le domaine agricole, où se trouvaient les

 25   corps ?

 26   R.  Les corps étaient un peu plus loin sur le domaine agricole. C'est vers

 27   c'est endroit-là que se trouvaient les corps.

 28   Q.  Pourriez-vous apposer le numéro 2 à cet endroit-là, s'il vous plaît.


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  1   R.  Lorsque vous entrez dans le domaine agricole, vous passez tout d'abord

  2   par un bâtiment de bureaux et ensuite, vous tournez à gauche. Il y avait

  3   des latrines, et c'est là où gisaient ces corps qui avaient, deux personnes

  4   qui avaient été tuées à proximité de ces latrines.

  5   Q.  Pourriez-vous apposer le numéro 2, à cet endroit-là, s'il vous plaît,

  6   sur la photo ?

  7   R.  Numéro 2, pour l'endroit où l'on a trouvé les corps ?

  8   Q.  Oui.

  9   R.  [Le témoin s'exécute]

 10   Q.  Nous voyons la route que vous avez empruntée pour entrer dans le

 11   domaine agricole de Lovas. Pouvez-vous nous dire de quelle route il s'agit

 12   ?

 13   R.  La route est ici. Vous rentrez dans le domaine agricole par cette

 14   route. Et c'est là que je suis arrivé avec la pelleteuse. Il y a donc une

 15   route goudronnée derrière les bâtiments de bureaux, et vous pouvez donc

 16   emprunter cette route pour aller jusqu'aux latrines.

 17   Q.  Je vais me reformuler. Je parle d'une route qui se trouve à proximité

 18   de l'endroit où vous avez le numéro 1 sur la carte maintenant. Il semble

 19   que ce soit une route qui aille du nord au sud. Pourriez-vous nous dire de

 20   quelle route il s'agit ?

 21   R.  Cette route continue en direction d'Osijek, celle qui est à gauche va

 22   en direction d'Osijek.

 23   M. DEMIRDJIAN : [interprétation] Il me reste encore dix minutes. Est-ce que

 24   c'est le moment approprié pour faire la pause ?

 25   M. LE JUGE DELVOIE : [interprétation] Oui, mais je pense qu'il faudrait que

 26   vous précisiez ce que vous demandez en ce qui concerne cette route. Vous

 27   posez une question concernant la route qui va du nord au sud.

 28   M. DEMIRDJIAN : [interprétation] Oui.


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  1   M. LE JUGE DELVOIE : [interprétation] D'accord. Nous reviendrons là-dessus

  2   après la pause.

  3   M. DEMIRDJIAN : [interprétation] Et peut-être que l'on devrait donner une

  4   cote à cette photo telle qu'annotée.

  5   M. LE JUGE DELVOIE : [interprétation] D'accord.

  6   M. LE GREFFIER : [interprétation] Le document 65 ter 6278, tel qu'annoté

  7   par le témoin en audience, recevra la cote P271, cote MFI.

  8   M. LE JUGE DELVOIE : [interprétation] Merci.

  9   Monsieur le Témoin, nous allons faire une pause et nous reviendrons à

 10   12 heures 45. L'huissier va vous faire sortir de ce prétoire.

 11   [Le témoin quitte la barre]

 12   --- L'audience est suspendue à 12 heures 18.

 13   --- L'audience est reprise à 12 heures 46.

 14   [Le témoin vient à la barre]

 15   M. LE JUGE DELVOIE : [interprétation] Oui, Monsieur Demirdjian.

 16   Veuillez continuer.

 17   M. DEMIRDJIAN : [interprétation] Merci.

 18   Q.  Monsieur Miladinovic, l'image est toujours à l'écran. Nous aimerions

 19   obtenir des précisions concernant cette route principale. Vous nous avez

 20   dit que cette route allait de Borovo à Osijek. J'aimerais savoir où se

 21   trouve Borovo par rapport à la photo que nous avons à l'écran ?

 22   R.  Borovo c'est ici.

 23   Q.  Pour les besoins du compte rendu d'audience, vous nous indiquez un

 24   endroit qui se trouve au sud, n'est-ce pas ?

 25   R.  Oui.

 26   Q.  Et si on va vers le nord, quel est le premier village que l'on

 27   rencontre si l'on emprunte cette route vers le nord ?

 28   R.  Il n'y a pas de village vers la gauche ou vers la droite. Il y a


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  1   seulement Dalj et Borovo. Mais cette route à gauche va en direction de

  2   Klisa -- ou plutôt, Vera, mais ce village est 4 ou 5 kilomètres.

  3   Q.  Donc vous nous avez dit qu'il n'y a que Dalj et Borovo. Donc pour être

  4   clair : Cette route qui va du nord au sud, c'est la route qui va de Dalj à

  5   Borovo, n'est-ce pas ?

  6   R.  Oui, en direction de Dalj.

  7   Q.  Merci. Dans votre déclaration à la page 5, vous nous avez dit que vous

  8   avez appris que les personnes que vous aviez ensevelies à proximité de la

  9   ferme de Lovas faisaient partie d'un groupe de Croates qui venait de

 10   Vukovar et qui avaient été détenus dans le hangar de l'IPK. J'aimerais

 11   savoir si vous étiez présent lorsque ces gens ont été amenés dans les

 12   hangars à Dalj ?

 13   R.  Oui.

 14   Q.  Pourriez-vous nous dire comment ils sont arrivés à Dalj ces personnes ?

 15   R.  Ces personnes arrivaient à Dalj ou venaient de Dalj ?

 16   Q.  J'aimerais savoir comment ces personnes sont arrivées à Dalj en

 17   provenance de Vukovar ?

 18   R.  A bord d'autocars.

 19   Q.  Très bien. Pourriez-vous nous dire combien d'autocars vous avez

 20   observés ?

 21   R.  Je sais pas. Je dirais une dizaine d'autocars.

 22   Q.  Et lorsque ces autocars sont arrivés à Dalj, vous nous avez dit que ces

 23   gens avaient été détenus dans des hangars de l'IPK de Dalj, combien de

 24   hangars y avait-il ?

 25   R.  Combien de hangars ?

 26   Q.  Oui.

 27   R.  Au total, il y en a quatre.

 28   Q.  Et est-ce que vous étiez présent lorsque ces personnes sont descendues


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  1   des autocars et sont entrées dans les hangars ?

  2   R.  Oui.

  3   Q.  Pourriez-vous nous dire qui supervisait cette opération ?

  4   R.  C'est l'armée qui supervisait cela.

  5   Q.  Est-ce que vous avez pu observer des membres de l'armée ?

  6   R.  Bien, oui. Ils étaient sur place à proximité des autocars lorsque les

  7   gens sont sortis de ces autocars.

  8   Q.  Pourriez-vous nous dire comment ces gens sont passés des autocars aux

  9   hangars ? Comment tout ceci a-t-il été organisé ?

 10   R.  Les autocars sont arrivés, les hommes ont été envoyés dans un hangar et

 11   les femmes dans un autre.

 12   Q.  Vous nous avez expliqué que les personnes qui avaient été détenues dans

 13   les hangars ils sont restés pendant une nuit. Savez-vous où ces personnes

 14   ont été envoyées le lendemain ? C'est le dernier point que je souhaiterais

 15   aborder avec vous mais qui est lié en partie à ce dont nous venons de

 16   parler.

 17   R.  Eh bien, le lendemain ils sont allés à Novi Sad. C'est ce qu'ils ont

 18   dit. Dans le hangar des pièces détachées.

 19   Q.  Durant le reste de l'année 1991 et durant l'année 1992, à ma

 20   connaissance, est-ce qu'il y avait d'autres opérations où des Croates ont

 21   été transportés à Dalj ?

 22   R.  Non, je ne suis pas au courant de cela.

 23   Q.  Est-ce que il y a eu des situations où des Croates ont quitté Dalj ?

 24   R.  Je crois que certains sont allés à Osijek pour Noël, ou plutôt, ils ont

 25   été chassés. Ça c'était pour la deuxième fois, ils ont été chassés par ceux

 26   jouaient un rôle important à Dalj.

 27   Q.  Pourriez-vous nous expliquer, expliquer aux Juges de la Chambre,

 28   comment ils ont été chassés ?


Page 1481

  1   R.  Vers Noël, pour une raison ou pour une autre, en raison des pillages il

  2   était nécessaire que les Croates quittent leurs maisons et partent en

  3   direction d'Osijek. Tout ceci a été organisé, ils sont montés à bord

  4   d'autocars et on les a acheminés en direction d'Osijek.

  5   Q.  Comment avez-vous su cela ?

  6   R.  C'était quelque chose de notoriété publique. On pouvait voir les

  7   autocars et on a vu les personnes qui se sont rendues dans les maisons

  8   croates, qui les ont forcés à monter à bord des autocars et à se rendre en

  9   direction d'Osijek.

 10   Q.  Et vous avez dit que ceci a été réalisé par des personnes qui avaient

 11   des rôles importants à Dalj. Est-ce que vous avez pu voir exactement de qui

 12   il s'agissait à ce moment-là ?

 13   R.  Non. Je ne pouvais voir de qui il s'agissait. Il y avait Pajo, il y

 14   avait ses proches associés et ses assistants, c'étaient ceux qui étaient

 15   les plus importants là-bas.

 16   Q.  Je vous remercie d'avoir répondu à mes questions.

 17   M. DEMIRDJIAN : [interprétation] Je n'ai pas d'autres questions à poser,

 18   Monsieur le Président, Messieurs les Juges.

 19   M. LE JUGE DELVOIE : [interprétation] Merci.

 20   Monsieur Demirdjian, concernant la dernière pièce, le greffier d'audience

 21   m'a informé que c'était une pièce qui avait reçu une cote provisoire ?

 22   P271.

 23   M. DEMIRDJIAN : [interprétation] Oui, je vois que c'est une cote MFI. Peut-

 24   être qu'on s'attendait à ce qu'il y ait plus d'annotations, mais en fait,

 25   ce n'est pas le cas, donc on peut verser pleinement cette carte au dossier.

 26   M. LE JUGE DELVOIE : [interprétation] Très bien. Merci.

 27   M. DEMIRDJIAN : [interprétation] Merci.

 28   M. LE JUGE MINDUA : Oui, Monsieur le Témoin Miladinovic. Juste une question

 


Page 1482

  1   de clarification.

  2   Au transcript à la page 59, page 59, lignes 40 à 44, vous parlez de

  3   l'armée, l'armée qui supervisait, qui s'occupait de l'opération de sortir

  4   des gens des bus pour les mettre dans les hangars. De quelle armée s'agit-

  5   il ?

  6   LE TÉMOIN : [interprétation] Mais c'était l'armée qui se trouvait à

  7   Vukovar, l'armée régulière.

  8   M. LE JUGE MINDUA : Rappelez-moi, l'armée régulière, quelle est là

  9   dénomination de cette armée régulière, s'il vous plaît ?

 10   LE TÉMOIN : [interprétation] Je ne comprends pas très bien. Que voulez-vous

 11   dire par "comment s'appelait-elle" ?

 12   M. LE JUGE MINDUA : C'était la -- parce que chaque armée a une appellation.

 13   Quel genre de forces, quelles forces se trouvaient là-bas, appartenaient à

 14   quel gouvernement ?

 15   LE TÉMOIN : [interprétation] C'était la JNA, l'armée populaire yougoslave.

 16   M. LE JUGE MINDUA : [interprétation] Merci, beaucoup. Merci.M. LE JUGE

 17   DELVOIE : [interprétation] Contre-interrogatoire.

 18   M. GOSNELL : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.

 19   Contre-interrogatoire par M. Gosnell : 

 20   Q.  [interprétation] Bonjour, Monsieur Miladinovic. Je m'appelle

 21   Christopher Gosnell. Je suis ici conseil de la Défense de M. Hadzic, et

 22   j'ai quelques questions à vous poser. Si quelque chose n'est pas clair,

 23   veuillez me demander de poser ma question de façon plus précise et plus

 24   claire. Vous me comprenez bien ?

 25   R.  Oui.

 26   Q.  Monsieur, les interprètes vous demandent de parler un peu plus près du

 27   micro.

 28   Alors, Monsieur, je voudrais revenir vers le dernier des sujets abordés par

 


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  1   l'Accusation auprès de vous. Il s'agissait de certains Croates qui ont été

  2   expulsés, chassés de là, vers Noël. Est-ce que vous vous souvenez du fait

  3   qu'on en a parlé il y en a quelques instants de cela ?

  4   R.  Oui.

  5   Q.  Vous souvenez-vous d'avoir eu un entretien avec l'Accusation avant

  6   votre témoignage et vous avez plutôt dit que c'était vers Pâques 1992, et

  7   non pas vers Noël 1992. Est-il plus exact de parler de Pâques plutôt que de

  8   Noël ?

  9   R.  Je ne sais pas si c'était Pâques ou Noël. Je pense que c'était Pâques.

 10   Je ne suis pas trop sûr. Je sais que c'était une fête religieuse.

 11   Q.  Pour revenir en août 1991, c'est-à-dire en été 1991, vous avez dit

 12   qu'il y a eu une attaque qui allait se produire contre Dalj. Alors, combien

 13   de temps avant le lancement de l'attaque saviez-vous qu'il allait y avoir

 14   une attaque ?

 15   R.  Ce jour-là, au soir, il devait être 6, 7 heures, et on savait déjà au

 16   village, de la bouche probablement de ceux de Borovo et Dalj qui allait là-

 17   bas et qui revenaient, c'est eux qui ont fait courir la rumeur. Et de

 18   bouche à oreille, on savait qu'une attaque allait se produire à telle

 19   heure.

 20   Q.  Est-ce que c'est juste le jour d'avant que vous avez appris qu'une

 21   attaque était imminente sur Dalj ?

 22   R.  C'est le jour même. L'attaque s'est faite au matin. Oui, c'est le jour

 23   d'avant.

 24   Q.  Parmi ces Serbes, quels étaient les partis politiques qui étaient

 25   actifs en été 1991 ?

 26   R.  Le SDS et le HDZ.

 27   Q.  Et le HDZ était un parti où il y avait une prépondérance de membres

 28   croates, n'est-ce pas ?


Page 1484

  1   R.  Oui.

  2   Q.  Y a-t-il eu un autre parti, autre que le SDS, du côté des Serbes ?

  3   R.  Non.

  4   Q.  Et quel était le pourcentage - et je sais que vous n'allez pas pouvoir

  5   être très précis, mais c'est bon - alors, quel est le pourcentage pour ce

  6   qui est de la population majeure qui avait été affiliée au SDS, d'après ce

  7   que vous en savez à l'époque ? Etait-ce un pourcentage important ou pas ?

  8   R.  Je crois qu'il y avait un pourcentage un peu plus important à avoir été

  9   affilié au SDS.

 10   Q.  Vous nous dites que vous saviez que beaucoup de gens s'étaient affiliés

 11   au SDS ?

 12   R.  Enfin, je ne comprends pas ce que vous voulez dire. Pour l'essentiel,

 13   tous ceux qui étaient Serbes étaient proches du SDS. Vous n'aviez pas à

 14   connaître quelqu'un, dès qu'il était Serbe, on savait qu'il était au sein

 15   du SDS ou qu'il était sympathisant du SDS.

 16   Q.  Un peu plus tôt aujourd'hui en page 50 de votre témoignage, vous avez

 17   fait référence à des individus appartenant au SDS à Bogojevo, qui sont

 18   venus à Dalj le deuxième jour de l'attaque. Vous souvenez-vous d'avoir dit

 19   cela ?

 20   R.  Non, de Bogojevo, non.

 21   Q.  Je vais relire ce que vous avez dit, et peut-être faudra-t-il

 22   rectifier.

 23   R.  Certes.

 24   Q.  En page 50, la question qui vous a été posée était celle-ci :

 25   "Est-ce que vous pouvez nous dire si c'était Stricevic qui était

 26   chargé des interrogatoires ?

 27   Et vous avez répondu : "Oui, c'était le deuxième jour, où ces gens du

 28   SDS étaient venus de Bogojevo, ils ont décidé tout de suite qui serait quoi


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  1   dans le village."

  2   Est-ce que c'est ce que vous avez dit ou est-ce qu'on a peut-être

  3   consigné votre réponse de façon peu précise ?

  4   R.  Ce n'est pas Bogojevo, c'est de Borovo. C'est ceux qui sont venus

  5   de Borovo, et tout de suite on savait qui serait quoi au niveau des

  6   fonctions. Bogojevo n'a pas été mentionné du tout.

  7   Q.  Et quand vous dites "ces gens-là," est-ce que ça inclut le

  8   dénommé Pavle Milovanovic ?

  9   R.  Oui.

 10   Q.  Vous avez mentionné pendant votre témoignage, page 46, un certain

 11   Djordje Calosevic qui, d'après vous, est devenu président de la

 12   municipalité à Dalj. Vous souvenez-vous d'avoir fait référence à cet

 13   individu en sa qualité de président de la municipalité à Dalj ?

 14   R.  Oui.

 15   Q.  Vous souvenez-vous si, oui ou non, il a continué à exercer ses

 16   fonctions une fois qu'il y a eu création de la RSK ?

 17   R.  Il a tout de suite été nommé au poste numéro un dans la municipalité,

 18   donc il était le président de cette assemblée municipale, puis il a été le

 19   commandant du village. Et au-delà, ils s'élisaient entre eux, ils se

 20   choisissaient entre eux, tous ceux qui étaient de Borovo, ceux qui étaient

 21   passés à Borovo parce qu'ils n'osaient plus rester à Dalj.

 22   Q.  Mais quand vous dites "tout de suite après," c'est donc après le 1er

 23   août lorsque Dalj a été pris par la JNA et la TO; c'est bien cela ?

 24   R.  Oui.

 25   Q.  Est-ce que vous êtes certain qu'il y avait eu une municipalité en place

 26   à l'époque, c'est-à-dire en août, septembre et octobre ?

 27   R.  Je pense que c'est devenu tout de suite une municipalité; je le pense.

 28   Q.  Alors, on fait référence dans votre déclaration à un témoignage d'un


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  1   certain Calosevic, qui avait un surnom, qui était celui de Fafrica ou

  2   Paprika ou Fafrica.

  3   L'INTERPRÈTE : L'interprète n'est pas sûr d'avoir bien entendu.

  4   LE TÉMOIN : [interprétation] Oui.

  5   M. GOSNELL : [interprétation]

  6   Q.  Alors, ce Fafrica c'est quelqu'un de différent que le dénommé Djordje

  7   Calosevic qui est devenu président de la municipalité, plus tard ?

  8   R.  Oui.

  9   Q.  Alors vous souvenez-vous du nom de Fafrica ?

 10   R.  Je pense qu'il s'appelait Zoran Calosevic.

 11   Q.  Plus tôt dans le courant de la journée, vous avez, en page 50, fait

 12   l'objet d'une question, à savoir quel était le pourcentage des non-Serbes

 13   qui avaient quitté Dalj à l'époque de sa prise par la JNA et la TO. Et vous

 14   avez dit qu'environ 90 % des gens s'en étaient allés de là; vous en

 15   souvenez-vous ?

 16   R.  Oui.

 17   Q.  Et vous avez dit qu'ils ont été emmenés sur un bateau depuis Aljmas;

 18   c'est bien cela ?

 19   R.  Oui.

 20   Q.  Alors, ces gens ont-ils quitté Dalj une fois que le contrôle à Dalj a

 21   été pris par la JNA et la TO, ou est-ce qu'ils sont partis avant que la JNA

 22   et la TO n'en prennent le contrôle ?

 23   R.  Ils sont partis avant. En fait, je vais vous expliquer. Lorsque

 24   l'attaque a commencé, ils sont partis collectivement. D'après une rumeur

 25   qui a couru de leur côté, et ça a probablement été organisé, dès que

 26   l'attaque serait lancée de fuir vers Aljmas, et depuis là, ils étaient

 27   attendus par une sorte de péniche pour être emmenés d'Aljmas à Osijek.

 28   Q.  Les ZNG ou la police croate impliqués dans l'organisation de ce


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  1   déplacement de civils croates, avaient-ils effectué ce déplacement de Dalj

  2   à Aljmas ?

  3   R.  Ça, je ne le sais pas.

  4   Q.  Savez-vous s'il y a eu coordination ou accord entre la JNA et quiconque

  5   du côté croate pour ce qui est de cette évacuation organisée ?

  6   R.  Je ne le sais pas non plus.

  7   Q.  En page 2 de votre déclaration, vous dites, et je vais citer :

  8   "Quand nous devions partir travailler dans les champs, il fallait

  9   obtenir une autorisation de la TO de Dalj. A l'époque, la TO était

 10   pratiquement en train de contrôler la vie entière dans le village."

 11   Alors, est-ce que vous pouvez donner plus de détail, de façon

 12   concrète, ce que vous voulez dire par "le contrôle complet de la TO à

 13   l'égard de la vie au village" ?

 14   R.  Ils étaient une sorte d'autorité là-bas. Tout ce qu'il fallait

 15   aller faire, il fallait le leur indiquer pour qu'ils sachent où nous

 16   sommes, ce que nous sommes en train de faire, et ce genre de chose.

 17   Q.  Et combien de temps cette situation a-t-elle duré pour ce qui est

 18   du contrôle plein et entier de la TO s'agissant de la vie du village ?

 19   R.  Eh bien, ils ont tout le temps été au pouvoir, mais après, c'est la JNA

 20   qui a pris le contrôle de la région entière. Mais eux sont restés là où ils

 21   sont restés. Ils sont restés ce qu'ils étaient, et ils étaient une espèce

 22   d'autorité principale à côté de la JNA.

 23   Q.  Est-ce que vous avez eu le sentiment en 1992 qu'il y a eu une présence

 24   plus grande de civils à Dalj ?

 25   R.  Non, pas vraiment.

 26   Q.  Est-ce que la TO avait contrôlé la police à Dalj entre août 1991

 27   jusqu'à la fin de l'année ?

 28   R.  Bien c'étaient eux qui étaient chargés de tout.


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  1   Q.  Dans votre déclaration au paragraphe 10, et je précise qu'il s'agit de

  2   la page 3 --

  3   M. GOSNELL : [interprétation] Ca, c'est le numéro informel des paragraphes

  4   de ma part.

  5   Q.  Alors vous nous dites que vous aviez appris que Zeljko Czimic était

  6   nommé aux fonctions de commandant de la police à Dalj. Comment avez-vous

  7   appris cela ?

  8   R.  Tout ce qui se faisait tout était su tout de suite. On disait celui-ci

  9   est devenu tel -- enfin tel fonctionnaire ou telle autorité ou -- enfin le

 10   bruit a tout de suite couru d'un village à l'autre.

 11   Q.  Donc dans -- donc bon de dire qu'il y avait -- ce que vous dites en

 12   page 3 :

 13   "Les frères Gojsovic, Trbic et autres," est-ce que c'est aussi de

 14   bouche à oreille que ça avait été su que ces gens étaient devenus membres

 15   de la police ?

 16   R.  Oui, de la même façon.

 17   Q.  Alors vous avez au vu de la page 3 de votre déclaration, énumérer

 18   certains membres de la police à Dalj et vous avez dit que :

 19   "Vous aviez appris que le Milorad Stricevic était chargé des

 20   interrogatoires des non-Serbes, qui était resté à Dalj et dans les villages

 21   environnant."

 22   Et puis vous énumérez, vous dites, Milinkovic, Gojsovic, et les

 23   frères Trbic, et Sinisa Glodic, ainsi comme étant des gens qui avaient aidé

 24   Milorad Stricevic dans l'exercice de ses fonctions.

 25   Alors, Monsieur, d'après ce que vous en savez, est-ce qu'on peut dire que

 26   la police a coordonné les activités avec ce Stricevic ?

 27   R.  Moi, je pense bien que oui.

 28   Q.  Et saviez-vous ou savez-vous si ce Czimic avait aussi aidé le dénommé


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  1   Stricevic ?

  2   R.  Je pense que, oui.

  3   Q.  Et a-t-il également participé à ces interrogatoires de ces habitants ou

  4   villageois non-serbes ?

  5   R.  Ça je l'ignore.

  6   Q.  Mais comment savez-vous que ces individus concrets énumérés dans votre

  7   déclaration, avaient assisté Stricevic à l'occasion de ces interrogatoires

  8   ?

  9   R.  Ils avaient des véhicules, ils allaient appréhender des gens en

 10   traversant le village on les voyait circuler, aller et venir. Ils avaient

 11   exercé un certain pouvoir des positions d'autorité vis-à-vis des villageois

 12   ordinaires.

 13   Q.  Et savez-vous nous dire où ces interrogatoires se tenaient-ils ?

 14   R.  Au centre de Dalj dans cette maison. Je n'arrive pas. Oui, c'était la

 15   maison de la culture. C'était une maison plus grande que les autres et

 16   c'est là que ça se passait. C'est là qu'ils avaient élu domicile avec leurs

 17   bureaux.

 18   Q.  Est-ce que c'est là que se trouvait le QG de la TO ?

 19   R.  Oui.

 20   Q.  Est-ce que c'est là que se trouvait le dénommé Czimic ?

 21   R.  Czimic était au poste de police, parce qu'à Dalj, il existait un poste

 22   de police.

 23   Q.  Et quelle distance se trouvait donc le poste de police de cette maison

 24   de la culture ?

 25   R.  Disons, 500 mètres, environ.

 26   Q.  Avez-vous jamais appris qu'il y avait des installations de détention de

 27   créées au niveau du bâtiment Zadruga du bâtiment de la coopérative non loin

 28   de l'église orthodoxe ?


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  1   R.  Oui, ça -- enfin j'ai entendu dire qu'il y avait quelque chose là-bas,

  2   mais qui était gardé là, je l'ignore.

  3   Q.  Quand avez-vous ouï-dire cela ?

  4   R.  Ecoutez, les jours se passaient après l'attaque et tous ceux qui

  5   avaient pris le pouvoir avaient cherché où s'installer. C'est ainsi qu'on

  6   avait appris la chose les uns étaient à tel endroit, les autres étaient à

  7   tel autre endroit.

  8   Q.  Je ne suis pas sûr de bien comprendre votre réponse. Est-ce que

  9   quelqu'un vous a dit qu'il y avait cet établissement ?

 10   R.  Ce n'est pas qui que ce soit me l'ait dit précisément, tout ceci se

 11   trouvait au centre à quelque 100 mètres de la maison de la culture. C'était

 12   clair comme le jour on entendait, on voyait qu'il y avait des personnes,

 13   qu'il y avait des déplacements. Par la suite, nous avons également appris

 14   qu'il y avait une prison qui s'y trouvait également, que des personnes y

 15   avaient été retenues.

 16   Q.  Savez-vous qui avait le contrôle de cet établissement ?

 17   R.  Ça, je ne le sais pas.

 18   Q.  Savez-vous si Stricevic y procédait à des interrogatoires de personnes

 19   ?

 20   R.  Pour autant que je le sache, il avait son bureau à la maison de la

 21   culture. Ce n'est pas vraiment un bureau. C'était plutôt une pièce où il

 22   procédait aux interrogatoires de personnes.

 23   Q.  Je crois que vous l'avez dit tout à l'heure, je vais vous demander de

 24   le confirmer. Savez-vous si ces interrogatoires comportaient des

 25   bastonnades ?

 26   R.  c'est ce que j'ai entendu dire.

 27   Q.  Avez-vous entendu dire que Stricevic rouait de coups des personnes dans

 28   son bureau à la TO ?


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  1   R.  Je vous l'ai dit. Ce que nous entendions dire de ceux qui étaient plus

  2   proches des événements c'était ainsi qu'il procédait. Oui.

  3   Q.  Eh bien, je présume que ma question est la suivante : Est-ce qu'il

  4   aurait été plus facile de dissimuler des bastonnades à l'emplacement de

  5   Zadruga, à la détention dans Zadruga plutôt que des dissimuler au quartier

  6   général de la TO selon ce que vous savez des habitants qui habitaient aux

  7   alentours et ces divers lieux ?

  8   R.  Non, je ne sais pas. Je ne sais pas non plus.

  9   Q.  Est-ce qu'il vous semble que Czimic -- est-ce qu'il vous semble que

 10   Czimic et Milovanovic étaient en rapport de subordonnés supérieurs ?

 11   R.  Je ne sais pas lequel des deux étaient le supérieur de l'autre. Ils

 12   collaboraient, c'est ce que je sais. Mais lequel des deux avait le poste

 13   supérieur, ça je l'ignore.

 14   Q.  Vous déclarez, à la page 4 de votre déclaration, que vous avez appris

 15   que la ferme de Lovas, située près de la route entre Savulja et Dalj, a été

 16   sous le contrôle de la TO de Borovo Selo; vous en souvenez-vous ?

 17   R.  Oui.

 18   Q.  Pourriez-vous nous expliquer pourquoi c'est TO de Borovo Selo qui en a

 19   pris le contrôle plutôt que la TO de Dalj ?

 20    R.  Puisque ce sont eux qui nous ont libérés, c'est eux qui ont pris le

 21   contrôle de cette propriété.

 22   Q.  Pourquoi ceux qui étaient chargés de l'accueil de Dalj n'ont pas pris

 23   le contrôle de la ferme de Lovas ?

 24   R.  Je l'ignore.

 25   Q.  A la page 3 de votre déclaration, vous décrivez -- enfin, en fait, à la

 26   page 4 de votre déclaration, vous évoquez qu'un jour, Djordje Calosevic est

 27   arrivé avec un camion et qu'il a emmenés quatre Croates âgés de la prison

 28   de Dalj pour creuser une tombe. On en parlait tout à l'heure. Vous


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  1   souvenez-vous combien de temps avant la chute de Vukovar cela s'est-il

  2   déroulé ?

  3   R.  Je ne comprends pas ce que vous voulez. Que voulez-vous dire, avant la

  4   chute ?

  5   Q.  Nous avons entendu d'autres dépositions en l'espèce indiquant -- en

  6   l'espèce que Vukovar est tombée, a subi une défaite aux mains de la JNA, et

  7   ce, en novembre; vous souvenez-vous de la chute de Vukovar au 19 novembre ?

  8   Je suis sûr que vous vous en souvenez.

  9   R.  Oui.

 10   Q.  Donc, ma question est la suivante : Par rapport à cet événement,

 11   Djordje Calosevic arrive avec des prisonniers âgés pour creuser une tombe;

 12   combien de temps avant la chute de Vukovar cela s'est-il déroulé ?

 13   R.  Je ne sais pas exactement, mais disons dix jours avant, avant la chute

 14   de Vukovar, pendant que les combats se poursuivaient en ce qui concerne

 15   Vukovar. C'était dans la même période. Donc, disons dix jours avant.

 16   Q.  Vous dites que, par la suite, vous avez appris qu'Arkan était l'auteur

 17   de l'exécution de ces personnes. Savez-vous si Arkan prenait part --

 18   R.  Oui.

 19   Q.  Savez-vous si au moment où il a exécuté ces personnes, il participait -

 20   - il avait participé à l'attaque contre Vukovar ? L'avez-vous entendu dire

 21   ou pas ?

 22   R.  Non, ça, je l'ignorais.

 23   Q.  Et vous déclarez que Calosevic est venu avec quatre croates âgés de la

 24   prison de Dalj. De quel lieu parlez-vous quand vous parlez de la prison de

 25   Dalj ?

 26   R.  Eh bien, à la maison de la culture, à côté de Stricevic, il y avait

 27   également une grande pièce, à côté, comme un centre de détention où ils

 28   procédaient à des interrogatoires de personnes.


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  1   Q.  Et c'est de là dont sont venus les prisonniers âgés ?

  2   R.  Je ne sais pas d'où ils sont venus. Je crois qu'ils étaient des

  3   habitants locaux venant de villages avoisinants. Je ne suis pas sûr, mais

  4   je crois qu'ils étaient habitants de villages avoisinants.

  5   Q.  On vous avez demandé à quelle distance se trouvait la ferme de Lovas de

  6   Dalj. A quelle distance la ferme de Lovas se trouve-t-elle de Vukovar

  7   environ ?

  8   R.  Disons six à sept kilomètres.

  9   Q.  Et vous déclarez, et ceci est en haut de la page 5 de votre

 10   déclaration, que vous avez vu un homme qui dressait une liste ou quelque

 11   chose de la sorte :

 12   "Je ne le connaissais pas et je ne peux pas non plus le décrire, mais

 13   je suis sûr qu'il n'était pas de Dalj."

 14   Si vous revenez à cet événement à l'époque, pourriez-vous au moins

 15   nous dire s'il portait des vêtements civils ou un uniforme militaire ou un

 16   conjugaison des deux ?

 17   R.  Vêtements civils.

 18   Q.  L'avez-vous entendu dire quoi que ce soit ?

 19   R.  Je ne suis pas descendu de mon engin, quand je suis arrivé. Je suis

 20   resté sur mon engin de terrassement. Ils ont, eux, fait le chargement, donc

 21   je ne suis pas descendu de mon engin.

 22   Q.  Vous semblait-il, de votre poste sur l'engin, qu'il donnait des ordres

 23   aux autres personnes qui se trouvaient sur les lieux ?

 24   R.  Non.

 25   Q.  Donc, il était tout simplement posté là, de côté, en qualité

 26   d'observateur ?

 27   R.  Il prenait des notes. Il -- alors qu'il prenait ses notes, les deux

 28   autres chargeurs ont chargé tout et j'ai fait ce que j'avais à faire.


Page 1495

  1   Q.  Et vous déclarez ici, au paragraphe 3, à la page 5, que :

  2   "J'ai également entendu dire que ces personnes avaient été tuées par la TO

  3   de Savulja."

  4   Vous souvenez-vous de qui vous a dit qu'ils avaient été tués par des

  5   personnes venant de la TO de Savulja ?

  6   R.  Eh bien, quand je suis arrivé à la ferme --

  7   L'INTERPRÈTE : La cabine anglaise demande que le témoin répète la dernière

  8   phrase.

  9   LE TÉMOIN : [interprétation] Puisque je les connaissais, ils sont venus me

 10   voir et m'ont dit qu'ils étaient de Savulja, qu'ils les avaient attendus et

 11   qu'ils les avaient exécutés. Car il y a un hangar devant et ils avaient

 12   passé la nuit et en lendemain, présument, ils les ont tués.

 13   M. DEMIRDJIAN : [interprétation]

 14   Q.  Vous avez dit quelque chose au début de votre réponse que les

 15   interprètes n'ont pas entendu. Pourriez-vous tenter de répéter ?

 16   R.  Il y avait un garde à la ferme avant que je n'y arrive et je le

 17   connaissais. Il est de Savulja. C'est lui qui m'a montré où il y avait des

 18   orifices, où il y avait des trous dans le sol où je devais amener les

 19   corps. Et il m'a dit -- il me l'a relaté en même temps.

 20   Q.  Et pour autant que vous le sachiez, est-ce que la TO de Savulja faisait

 21   partie de la TO de Borovo Selo ou était-elle par ailleurs et même autonome

 22   ?

 23   R.  Je crois qu'elles étaient ensemble à Borovo Selo.

 24   Q.  Vous déclarez, dans votre déposition, à la page 2, que des tensions

 25   s'intensifiaient début 1991, que les personnes perdant leur emploi étaient

 26   remplacées par des non qualifiés des -- avec des antécédents croates, plus

 27   particulièrement dans la force de police; vous souvenez-vous de cela ?

 28   R.  Oui.


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  1   Q.  Et exactement, que se passait-il ? Qu0i était amené pour prendre ces

  2   postes ?

  3   R.  Eh bien, principalement des employés, des travailleurs, des réservistes

  4   de la réserve de police, ils devaient donc travailler. Donc, c'étaient des

  5   employés, des Croates du travail. Qui le souhaitait pouvait devenir agent

  6   de police, ne devait pas travailler, et était payé.

  7   Q.  Est-ce qu'il est arrivé un moment où il n'était plus sûr pour les

  8   Serbes de sortir la nuit ?

  9   R.  Oui.

 10   Q.  Pourriez-vous nous expliquer pourquoi ?

 11   R.  Comment vous l'expliquez. Par exemple, la plupart des gens se

 12   connaissaient, savaient qui et quel genre, d'aucuns recevaient des armes,

 13   et se promenaient dans le village armés, et menaçaient qui ils souhaitaient

 14   menacés. Donc, bien entendu, la situation n'était pas sûre.

 15   Q.  Je n'ai que quelques autres questions sur la situation après la prise

 16   de contrôle de Dalj, par la JNA et la TO.

 17   R.  Oui.

 18   Q.  Et le Procureur nous a remis une note de ce que vous lui avez déclaré

 19   en septembre, et on y voit, et je cite :

 20   "Quand on lui a demandé s'il avait été sollicité pour se joindre à la TO,

 21   il a répondu" - c'est-à-dire vous, Monsieur, donc de rentrer dans la TO, il

 22   a répondu que - "ce n'est que par la suite lorsque les combats ont cessés

 23   qu'il est devenu obligatoire qu'il rentre dans la TO."

 24   Vous souvenez-vous quand il est devenu obligatoire que vous entriez dans la

 25   TO ?

 26   R.  C'est devenu obligatoire environ deux mois plus tard, lorsque les

 27   choses se sont calmées, et puis il nous a fallu entrer dans la JNA, la TO

 28   et la JNA ont dû être unis. Il nous a fallu donc nous y joindre, il nous a


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  1   fallu -- on nous a appelés. Nous avons dû y entrer, et ceci, nous étions

  2   dans la Défense territoriale du territoire mais sous les auspices de la

  3   JNA.

  4   Q.  Donc deux mois après la prise de contrôle de Dalj qui s'est déroulé le

  5   1er août, vous direz avec moi que c'est vers la fin de septembre ou au

  6   début du mois d'octobre 1991 ?

  7   R.  Oui.

  8   Q.  Vous souvenez-vous si vous avez jamais entendu dire qu'il y avait une

  9   décision de la présidence de la RSFY qui avait trait à cet élément ?

 10   R.  Non.

 11   Q.  Et en termes concrets, qu'avez-vous fait après, quand vous êtes

 12   conscrit, est-ce que vous étiez chargé d'une arme ? Etes-vous entré dans

 13   des combats armés ? Qu'est-ce que cela veut dire quand vous dites que vous

 14   avez été appelé ?

 15   R.  Eh bien, personnellement, je n'ai pas été appelé car je travaillais là

 16   où je travaillais. Il y avait beaucoup de travail, donc je n'ai été nulle

 17   part pendant un an parce qu'il m'a fallu travailler, et dans un certain

 18   sens, c'est presque comme si j'avais été membre de l'armée. Comment le dire

 19   ? C'est comme si j'y travaillais, comme si je faisais partie de la TO, mais

 20   je n'avais aucun autre travail que le fait de travailler.

 21   M. GOSNELL : [interprétation] Merci, Monsieur le Président. Il n'y a pas

 22   d'autres questions.

 23   M. LE JUGE DELVOIE : [interprétation] Des questions supplémentaires de la

 24   part de l'Accusation ?

 25   M. DEMIRDJIAN : [interprétation] Oui, quelques questions.

 26   Nouvel interrogatoire par M. Demirdjian :

 27   Q.  [interprétation] Monsieur Miladinovic, à la page 68 du compte rendu

 28   d'audience d'aujourd'hui, on vous a posé une question pour savoir si la TO

 


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  1   contrôlait les forces de police de Dalj. Est-ce que vous vous souvenez de

  2   cela ?

  3   R.  Oui.

  4   Q.  Vous avez expliqué que la TO était responsable de tout dans la ville.

  5   Cependant, quel était le rapport entre la TO et la police ?

  6   R.  Je ne comprends pas votre question. Que voulez-vous dire" quel était le

  7   rapport entre ces deux instances" ?

  8   Q.  J'aimerais savoir si vous avez observé la TO avoir des contacts avec la

  9   police ?

 10   R.  Il y avait probablement des contacts les uns avec les autres étant

 11   donné qu'ils étaient responsables de Dalj. Ils ont dû coopérer.

 12   Q.  Et est-ce que vous avez été témoin de cela ?

 13   R.  Non, je n'ai pas participé à cela.

 14   Q.  Ensuite, on vous a parlé du bâtiment Zadruga, et on vous a demandé s'il

 15   était plus facile de cacher des passages à tabac qui étaient effectués à

 16   l'intérieur du bâtiment Zadruga, par rapport à ce qui s'est passé au niveau

 17   du siège de la TO. Est-ce que vous vous souvenez de cela ?

 18   R.  Oui.

 19   Q.  Tout d'abord, pourriez-vous nous dire où se trouve le bâtiment Zadruga

 20   à Dalj ?

 21   R.  Ce bâtiment est à une centaine de mètres du bâtiment de la police,

 22   lorsqu'on va vers le Danube, et à environ 200 mètres de la maison de la

 23   culture, donc c'est très proche.

 24   Q.  Et quelle distance séparait le siège de la TO du bâtiment de la police

 25   ?

 26   R.  C'est la même chose parce que la TO se trouvait dans le bâtiment de la

 27   culture, et ils se trouvaient tous dans ce bâtiment, la TO, ou plutôt la

 28   cellule et les autres. Donc ils se trouvaient à 200 ou à 100 mètres de la


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  1   police, et puis une centaine de mètres séparaient la police des autres

  2   sites. Donc, c'est tout dans le même quartier.

  3   Q.  Merci. Je vous prie de m'excuser, j'ai une autre question à vous poser

  4   en ce qui concerne le thème précédent que vous avez abordé, c'est-à-dire si

  5   vous aviez observé des contacts entre la police et la TO. Vous avez dit que

  6   vous ne participiez pas à cela. Dans ce cas-là, j'aimerais savoir quand

  7   vous avez répondu aux questions de la Défense concernant la TO et le

  8   contrôle de la ville, comment êtes-vous arrivé à cette conclusion ?

  9   R.  Lorsqu'on avait besoin de quelque chose, il fallait demander à Pajo,

 10   c'était la personne-clé, et pour les questions de police c'est à lui qu'il

 11   devait s'adresser également, donc Pajo était vraiment la personne centrale

 12   et rien ne pouvait être fait sans lui. La police ne pouvait rien faire sans

 13   lui, et les habitants du cru ne pouvaient rien faire sans le contacter non

 14   plus.

 15   Q.  Et lorsque vous dites que vous ne pouviez rien faire sans devoir le

 16   contacter, que fallait-il obtenir de lui pour pouvoir faire quelque chose ?

 17   M. GOSNELL : [interprétation] Monsieur le Président, j'ai une objection. A

 18   un certain stade ces questions deviennent trop vagues, et je pense que

 19   celle-ci est vraiment très vague.

 20   M. DEMIRDJIAN : [interprétation] Je vais essayer de reformuler celle-ci,

 21   Monsieur le Président, Messieurs les Juges.

 22   Q.  Vous nous avez dit que les habitants du cru ne pouvaient rien faire

 23   sans le contacter. Quels étaient les points que l'on apportait à la

 24   connaissance de M. Milovanovic ?

 25   R.  Oui.

 26   Q.  Quel type de sujets était abordé avec ce monsieur ?

 27   R.  Eh bien, lorsqu'on avait besoin de quelque chose. Si vous vouliez

 28   traverser, il fallait une autorisation. Si vous vouliez faire quelque chose

 


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  1   chez vous, si vous deviez travailler à l'extérieur du territoire du

  2   village, il fallait l'informer de façon à ce qu'il sache où vous vous

  3   trouviez. Donc, il n'y avait rien de grave mais il fallait donc le

  4   contacter pour qu'il sache où on se trouvait.

  5   Q.  Très bien. Mon collègue de la partie adverse vous a posé une question

  6   et vous avez répondu en disant que vous aviez rejoint la TO en octobre;

  7   est-ce exact ?

  8   R.  Oui.

  9   Q.  Entre l'attaque le 1er août et le moment où vous avez rejoint la TO en

 10   octobre, j'aimerais savoir combien de fois vous avez été en contact avec M.

 11   Milovanovic.

 12   R.  Je n'ai pas eu beaucoup de contact avec lui. Je devais le contacter que

 13   si, par exemple, quelqu'un avait été tué et qu'il fallait l'enterrer. Donc

 14   dans ces cas-là, effectivement, je devais le contacter. Donc j'ai dû être

 15   en contact avec lui à deux ou trois reprises, parce que je travaillais dans

 16   cette société, nous travaillions toute la journée, donc je n'avais pas

 17   vraiment le temps de vaquer à d'autres occupations. On commençait notre

 18   travail à 6 ou 7 heures le matin, donc je n'avais vraiment beaucoup de

 19   contact avec lui. Mais s'il avait besoin de moi, c'est lui qui me

 20   contactait.

 21   Q.  Je vous remercie d'avoir répondu à mes questions, Monsieur Miladinovic.

 22   M. LE JUGE DELVOIE : [interprétation] Merci.

 23   Questions de la Cour : 

 24   M. LE JUGE DELVOIE : [interprétation] Monsieur Miladinovic, j'ai une

 25   question à vous poser. A la page 50, ligne 4 du compte rendu d'audience

 26   d'aujourd'hui, vous avez répondu à une question concernant les non-Serbes

 27   qui avaient quitté Dalj, et vous avez dit : Je suis allé à Osijek avec

 28   cette embarcation. La question est de savoir d'où venait cette embarcation

 


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  1   ? Qui se l'était procurée pour que ces personnes puissent monter à bord de

  2   cette embarcation et se rendre à Osijek ?

  3   R.  Je ne sais pas. C'est que plus tard lorsque les Croates sont arrivés,

  4   sont revenus, que nous avons appris qu'une embarcation nous attendait à

  5   Aljmas. Et lorsque l'attaque a commencé ce matin-là, parce que la zone où

  6   les Croates sont majoritaires est un peu séparée  du reste de la zone, mais

  7   la totalité de la zone s'est retirée en direction d'Aljmas, et ils

  8   montaient à bord de cette embarcation. Mais je ne sais pas qui s'est

  9   procuré cette embarcation ni qui a organisé tout cela.

 10   M. LE JUGE DELVOIE : [interprétation] Merci.

 11   Merci, Monsieur le Témoin, d'être venu à La Haye et d'avoir contribué aux

 12   travaux du Tribunal avec votre déposition. Vous allez maintenant pouvoir

 13   disposer en tant que témoin, et l'huissier va vous faire sortir de ce

 14   prétoire, et nous vous souhaitons un très bon retour chez vous.

 15   LE TÉMOIN : [interprétation] Merci.

 16   [Le témoin se retire]

 17   M. LE JUGE DELVOIE : [interprétation] Il nous reste plus ou moins dix

 18   minutes. Est-ce qu'il y a quelque chose que l'on peut faire ?

 19   M. DEMIRDJIAN : [interprétation] Monsieur le Président, Messieurs les

 20   Juges, le prochain témoin peut comparaître demain. Il n'y a pas de question

 21   de procédure à aborder.

 22   M. LE JUGE DELVOIE : [interprétation] Et au niveau de la Défense ?

 23   M. ZIVANOVIC : [interprétation] Rien non plus, Monsieur le Président.

 24   M. LE JUGE DELVOIE : [interprétation] Dans ce cas-là, la séance est levée.

 25   --- L'audience est levée à 13 heures 50 et reprendra le mardi, 20 novembre

 26   2012, à 9 heures 00.

 27  

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