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1 Le mercredi 7 mars 2007
2 [Audience publique]
3 [Les accusés sont introduits dans le prétoire]
4 --- L'audience est ouverte à 14 heures 22.
5 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Madame la Greffière d'audience, veuillez
6 citer l'affaire.
7 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Bonjour, Monsieur le Président. Il
8 s'agit de l'affaire IT-04-84-T, le Procureur contre Ramush Haradinaj et
9 consorts.
10 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Merci beaucoup, Madame la Greffière
11 d'audience.
12 Avant de vous donner la possibilité de poursuivre l'interrogatoire
13 principal du témoin, Monsieur Re, j'aimerais brièvement revenir sur un
14 certain nombre de questions de procédure.
15 Premièrement, la Chambre a été informée il y a une heure de cela que vous
16 aviez déposé une requête pour ajouter des pièces à la liste des pièces à
17 conviction. J'aimerais vous poser une question. Il s'agissait là d'une
18 copie adressée à la Chambre. Est-ce que la Défense a reçu cette requête ?
19 M. EMMERSON : [interprétation] Oui.
20 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Je vois les deux autres conseils qui
21 semblent être du même avis.
22 Est-ce que vous souhaitez répondre, Maître Emmerson ?
23 M. EMMERSON : [interprétation] Monsieur le Président, je n'ai pas
24 d'objection à ce que ces documents soient ajoutés à la liste des pièces.
25 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Très bien. Il en va de même pour les
26 autres conseils de la Défense ? Une fois de plus je vois deux hochements de
27 tête affirmatifs. Ce qui veut dire que trois conseils de la Défense n'ont
28 pas d'objection. Cette question est donc réglée.
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1 J'aimerais commencer par rendre une décision. Il s'agit d'une décision
2 suite à une suggestion ou une proposition que nous avons entendue hier de
3 la part de M. Re, à savoir entendre le Témoin 19 plus tôt que prévu. Il
4 était prévu que le Témoin 19 dépose à une date ultérieure lors de ce
5 procès. Or, vous aviez suggéré que nous entendions ce témoin vendredi. La
6 Défense a émis une objection, car elle n'a pas été informée à temps de la
7 déposition du Témoin 19. Par conséquent, la Défense n'était pas en mesure
8 de se préparer de façon appropriée.
9 A la lumière de ces arguments, la Chambre a estimé que la Défense serait
10 désavantagée si le Témoin 19 devait être entendu vendredi. Par conséquent,
11 la proposition de l'Accusation est rejetée.
12 Je vous propose de passer à huis clos partiel quelques instants.
13 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Monsieur le Président, nous sommes à
14 huis clos partiel.
15 [Audience à huis clos partiel]
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9 [Audience publique]
10 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Merci, Madame la Greffière d'audience.
11 Voilà, pour ma part, les questions de procédure que je souhaitais régler. A
12 ce stade, l'Accusation est-elle prête à poursuivre l'interrogatoire
13 principal de Mme Andjelkovic ?
14 M. RE : [interprétation] Concernant la modification de la liste des pièces
15 à conviction, la Défense, semble-t-il, ne s'y oppose pas.
16 [La Chambre de première instance se concerte]
17 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Oui. Effectivement, vous avez raison. La
18 Chambre aurait dû rendre une décision avant de vous inviter à poursuivre
19 l'interrogatoire de Mme Andjelkovic.
20 Compte tendu de votre requête et étant donné que la Défense ne s'oppose pas
21 à que nous fassions droit à votre requête, il en est ainsi décidé.
22 M. RE : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.
23 J'aimerais indiquer qu'en termes de procédure, nous aimerions dire la chose
24 suivante aux fins du compte rendu d'audience : l'Accusation s'est penchée à
25 nouveau sur la question de la traduction des carnets de notes. Nous avons
26 été en contact avec le Juriste de la Chambre et avec les conseils de la
27 Défense hier soir et cet après-midi. Nous avons découvert que le volume 2 a
28 été traduit de façon groupée, ensuite tout cela n'a pas été mis ensemble.
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1 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Oui. Il y avait à la fois la question
2 des textes en B/C/S et des textes en caractères latins.
3 M. RE : [interprétation] Oui. Hier, un traducteur les a comparés et a
4 établi une correspondance entre les numéros ERN.
5 Les traducteurs travaillaient sur la base de l'autre volume, le
6 volume 1, le premier carnet de notes. Le problème c'est que lorsque la
7 traduction a été réalisée en interne, nous avons utilisé un spécialiste des
8 caractères cyrilliques pour cette partie-là et des caractères latins pour
9 l'autre partie. Ces deux parties n'ont pas été réunies avant la date
10 d'aujourd'hui.
11 A présent, ils ont été rassemblés en un seul volume. Les numéros ERN
12 ont été comparés. Le traducteur a été en mesure de recenser les parties qui
13 n'avaient pas été traduites, là où il y avait des lacunes. Par conséquent,
14 nous demandons votre autorisation pour procéder au remplacement nécessaire
15 dans le système e-court.
16 Par ailleurs, la traductrice nous a informés, il y a quelques heures
17 de cela, que certaines pages n'ont pas été photocopiées dans l'ordre exact.
18 Il y a parfois des problèmes d'ordre. Par conséquent, il y a certes eu
19 toutes les copies qui ont été faites, mais l'ordre n'a pas été respecté.
20 La traductrice est en train d'essayer de voir comment remettre tout
21 cela dans l'ordre.
22 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Je crois, compte tenu des
23 préoccupations exprimées par la Défense en matière de chronologie, je crois
24 pouvoir dire que s'il s'agit là d'une page qui n'aurait pas été abordée
25 dans la déposition. J'imagine que cela n'entraînerait pas de difficultés
26 majeures. Cela dépend de l'ampleur du problème. Si c'est simplement une
27 page qui a été déplacée, qui s'est retrouvée ailleurs et si cela apparaît
28 de façon évidente à la lecture du contenu de la page, j'imagine que vous-
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1 même, les conseils de la Défense et les Juges de la Chambre pourront s'en
2 accommoder. Par contre, si c'est comme si on avait simplement jeté toutes
3 ces pages par terre, ensuite si on les avait ramassées et si on les avait
4 remises dans un ordre aléatoire, alors c'est un autre problème.
5 M. RE : [interprétation] Notre commis à l'affaire nous a indiqué que
6 nous avons communiqué la version remise dans l'ordre telle qu'elle apparaît
7 dans les carnets de notes. Il y avait une certaine confusion ce matin. Je
8 crois que nous avons obtenu les deux versions de la part de la traductrice,
9 mais le message n'a pas été divulgué à ce moment-là. Je crois qu'à présent,
10 la Défense et les Juges de la Chambre disposent de deux versions du
11 deuxième volume avec une version dans l'ordre exact et également la version
12 originale.
13 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Bien. Alors la copie que nous devrions
14 consulter de façon prioritaire est celle où les numéros ERN ne se suivent
15 pas, parce que lorsque les numéros ERN se suivent, eux, cela veut dire que
16 dans l'original, en réalité, l'ordre n'est pas respecté.
17 M. RE : [interprétation] Oui, effectivement, c'est cela.
18 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Pour ce qui est de la traduction, il y a
19 une traduction ultérieure qui a été réalisée, où la chronologie est
20 respectée mais où les numéros ERN ne se suivent pas, ne respectent pas
21 l'ordre initial.
22 M. RE : [interprétation] Oui, effectivement.
23 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Si vous avez deux versions, la version
24 qui respecte la chronologie, ne comprend pas de numéros ERN qui se suivent.
25 M. RE : [interprétation] Oui.
26 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Souhaitez-vous vous exprimer là-dessus,
27 Maître Emmerson.
28 M. EMMERSON : [interprétation] La version réorganisée du premier carnet,
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1 non pas du deuxième carnet, comme l'a dit M. Re, a été divulguée et
2 communiquée aujourd'hui. Le deuxième cahier a été communiqué hier soir.
3 Pour ce qui est du premier il a été communiqué aujourd'hui, et nous pensons
4 que la première version est dans l'ordre chronologique. Elle a été
5 communiquée par voie électronique à
6 14 heures 11 cet après-midi. Etant donné que vous nous avez indiqué que
7 nous aurons suffisamment de temps entre l'interrogatoire principal et le
8 contre-interrogatoire pour passer en revue tous ces éléments, nous n'avons
9 pas d'objection.
10 J'aimerais ajouter une chose. Compte tenu de la façon dont cette question a
11 été traitée, j'espère que vous nous pardonnerez pendant le contre-
12 interrogatoire d'utiliser uniquement les traductions même si évidemment, en
13 principe, c'est plus facile pour le témoin d'utiliser la version originale.
14 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Oui. S'il apparaît absolument nécessaire
15 que le témoin puisse consulter l'original, nous aviserons.
16 Je crois qu'il s'agit là d'un épisode qui nous permet à tous
17 d'apprendre quelque chose et de tirer des enseignements.
18 M. EMMERSON : [interprétation] Oui.
19 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Oui. Merci.
20 M. EMMERSON : [interprétation] M. Re a suggéré de remplacer les pièces
21 existantes pour les traductions originales. Si j'interviens, c'est qu'il y
22 a un hyperlien entre la référence à la pièce P1 et le passage concerné qui
23 pourrait être utiliser lors de l'interrogatoire, et si l'on modifiait la
24 nature des pièces, cela risque de poser des problèmes au moment de
25 l'interrogatoire.
26 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Oui. Je crois que la cote aux fins
27 d'identification ne modifie pas le statut. Nous saurons donc quelle est la
28 pièce concernée et nous n'allons pas remplacer la pièce par une autre
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1 traduction. Nous allons suivre la bonne chronologie.
2 M. EMMERSON : [interprétation] Oui, effectivement.
3 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Nous allons nous efforcer de résoudre ce
4 problème ultérieurement. Etes-vous prêt à poursuivre l'interrogatoire
5 principal.
6 M. RE : [interprétation] Oui. Si vous me permettez d'expliquer très
7 brièvement comment je propose d'achever l'interrogatoire principal de ce
8 témoin. Je propose de procédure de la façon
9 suivante :
10 Avec les amendements qui ont été approuvés à la liste des pièces - en
11 qualité, nous aurions dû procéder de façon inverse et de commencer par les
12 rapports "spotlights" et les rapports relatifs aux incidents qui ont
13 alimenté le rapport "spotlight" - et le cas échéant, nous aurions dû
14 procéder de façon inverse. Par conséquent, je ne peux que m'excuser pour la
15 confusion que nous avons suscitée auprès de nos collègues et auprès des
16 Juges de la Chambre. Cela étant dit, je crois que nous avons rectifié la
17 situation et je vous propose de demander au témoin d'examiner les rapports
18 sur les incidents, d'identifier les siens pour que cela figure au compte
19 rendu d'audience, ensuite je lui demanderai d'examiner les rapports
20 "spotlights" et dire quelles sont les parties de ces rapports-là qui
21 découlent de ces rapports sur les différents incidents.
22 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Très bien. Merci de nous avoir informés
23 de la façon dont vous comptez procéder. Si la Défense a des objections,
24 j'imagine que la Défense interviendra.
25 Madame l'Huissière, je vous demanderais de faire entrer le témoin dans le
26 prétoire, Mme Andjelkovic.
27 M. RE : [interprétation] J'aimerais également indiquer la chose suivante :
28 le système e-court est, bien sûr, une invention technologique précieuse qui
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1 fonctionne à merveille pour le versement au dossier de pièces. Par contre,
2 si l'on montre un volume important de documents, il est parfois préférable
3 de l'avoir sous forme d'un jeu de documents. Nous avons préparé un tel
4 classeur, un tel jeu de documents, des rapports "spotlights" et des
5 rapports sur les incidents que nous pourrons distribuer au témoin, aux
6 Juges de la Chambre et à la Défense pour que tout se passe de façon plus
7 aisée.
8 [Le témoin est introduit dans le prétoire]
9 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] La seule chose qui me préoccupe, c'est
10 la question de l'écran, de savoir si le témoin a bien à l'écran ce que nous
11 voyons nous-mêmes. Mais je crois que la gestion de l'écran est relativement
12 simple. Par conséquent, je vous exhorte à utiliser l'écran dans la mesure
13 du possible car l'écran est le même pour tout le monde.
14 M. RE : [interprétation] Le problème, c'est qu'une certaine traduction ne
15 figure pas dans le système e-court, par contre les rapports sur les
16 incidents y figurent.
17 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Bien. Nous allons donc travailler sur la
18 base de copies papier. Je n'ai pas été très poli lorsque vous êtes entrée
19 dans le prétoire, Madame Andjelkovic. En effet, nous étions encore en train
20 de finir une conversation précédente.
21 Bonjour, Madame le Témoin. Vous restez liée par votre déclaration
22 solennelle que vous avez prononcée hier.
23 LE TÉMOIN : [interprétation] Oui, je vous remercie.
24 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] C'est M. Re qui va poursuivre son
25 interrogatoire principal.
26 Je vous en prie, veuillez faire distribuer tout ce qui s'avère
27 nécessaire.
28 M. RE : [interprétation] Merci.
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1 LE TÉMOIN: MARIJANA ANDJELKOVIC [Reprise]
2 [Le témoin répond par l'interprète]
3 Interrogatoire principal par M. Re : [Suite]
4 Q. [interprétation] Bonjour, Madame Andjelkovic. Hier, vous nous avez
5 communiqué des éléments au sujet de vos voyages au Kosovo au mois de mars
6 et au mois d'avril 1998 en tant que travailleur humanitaire du terrain pour
7 le Centre du droit humanitaire de Belgrade. Vous nous avez dit que vous
8 aviez interrogé un bon nombre de personnes sur le terrain, essentiellement
9 des personnes d'origine ethnique serbe. Vous avez consigné tout cela dans
10 des carnets de notes, notes que vous avez ensuite dactylographiées, qui ont
11 pris la forme de rapports, rapports qui ont, par la suite, été utilisés par
12 le Centre du droit humanitaire pour des publications.
13 Depuis hier soir, nous avons pu retrouver un certain nombre de rapports
14 d'incidents publiés par le Centre du droit humanitaire. J'aimerais vous
15 remettre ce classeur qui comporte les traductions anglaises de vos carnets
16 de notes, volumes 1 et 2, les rapports "spotlight" 26 et 27 et les rapports
17 sur ces incidents. J'ai ouvert ce classeur à la page du rapport sur les
18 incidents, et pendant que je suis en train d'en remettre un exemplaire aux
19 autres parties présentes dans le prétoire, je vous demanderais d'examiner
20 ce classeur et d'essayer de retrouver ce que vous avez vous-même rédigé.
21 Pendant que le témoin est en train d'examiner le classeur, j'aimerais que
22 l'on distribue des classeurs identiques à la Défense et aux Juges de la
23 Chambre.
24 Q. Madame Andjelkovic, je vais juste vous donner quelques petits collants
25 jaunes ou des post-it qui peuvent vous permettent à mettre des marques dans
26 les documents, dans vos documents.
27 R. Merci. Q. Bien.
28 M. EMMERSON : [interprétation] Avant que M. Re ne continue, Monsieur
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1 le Président, en regardant rapidement les rapports d'incidents contenus
2 dans le dossier qui, bien entendu, ne sont pas paginés, donc je ne suis pas
3 en mesure de vous dire quelles sont les pages en question, vous verrez
4 qu'il y a à mi-chemin à peu près, une page qui dit : "Ce travail exige plus
5 de mémoire qu'il y en a dans l'imprimante." Ce qui s'est passé c'est que ce
6 rapport précède immédiatement --
7 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Est-ce que vous pourriez essayer de nous
8 guider ? Ce n'est pas facile. Je le comprends. Mais vous dites dans la
9 première moitié, la deuxième moitié ?
10 M. EMMERSON : [interprétation] Oui, je vais voir.
11 Est-ce que vous voyez le feuillet vert qui sépare les diverses parties ?
12 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Oui.
13 M. EMMERSON : [interprétation] C'est la dernière partie du rapport. Vous
14 avez une séparation exacte. Puis, avant cela, ce qui précède immédiatement
15 le feuillet vert sont les rapports concernant les incidents.
16 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Oui.
17 M. EMMERSON : [interprétation] Je voudrais dire qu'à environ un quart ou un
18 tiers vous allez trouver un rapport d'incidents qui porte le numéro de
19 référence. Ce n'est pas probablement pas la chose la plus facile à
20 retrouver. Ils se ressemblent tous. Mais vous allez peut-être trouver une
21 page qui a l'air de ceci; une page qui suit, qui a cette apparence-ci.
22 Maintenant, je ne sais pas si ce problème est très étendu, mais
23 l'exemplaire papier, tout au moins, n'est pas de ce point de vue.
24 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Oui. Je vois la page ici, au milieu. Je
25 vois effectivement cette phrase entre guillemets. "Ce travail nécessite
26 plus de mémoire qu'il y en a de disponible. Essayez une fois de plus.
27 Essayez à nouveau."
28 M. EMMERSON : [interprétation] Si vous dites la page qui est juste avant,
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1 elle est coupée en deux. Voilà la partie que nous avons.
2 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] C'est une déclaration. Oui, la page
3 contient une déclaration.
4 M. EMMERSON : [interprétation] Qui s'arrête au milieu de la phrase.
5 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Oui.
6 M. EMMERSON : [interprétation] A l'évidence, le système e-court et la
7 Défense ont la déclaration complète. Il se peut qu'il y ait d'autres
8 documents dans ce lot pour lesquels le problème se pose à nouveau. Je ne
9 sais pas.
10 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Oui.
11 M. RE : [interprétation] C'est en train d'être réassemblé pendant que nous
12 sommes en train d'en parler. Vous avez peut-être remarqué que la commis à
13 l'affaire est arrivée un peu tard avec tout ceci.
14 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Oui.
15 M. RE : [interprétation] Cela n'avait pas été correctement vérifié avant
16 qu'on ne l'apporte ici. Nos exemplaires sont là avec les numéros ERN tout
17 en haut, donc nous allons les avoir très, très rapidement.
18 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Voyons. Tout au moins, nous savons que
19 certaines pages contiennent des renseignements techniques qui sont
20 pertinents aux fins de la présente affaire.
21 Là encore, Madame Andjelkovic, vous êtes encore une fois un peu la
22 victime des ces problèmes techniques. M. Re vous demandera, je crois, si
23 vous êtes en mesure de retrouver ce qu'il vous a prié de rechercher.
24 M. RE : [interprétation]
25 Q. Madame Andjelkovic, est-ce que vous avez eu la possibilité de jeter un
26 coup d'œil. Tout ce que je souhaite que vous fassiez pour le moment, c'est
27 voir si vous avez bien des petits collants jaunes pour les documents qui
28 sont devant vous, et je souhaiterais premièrement que l'on parle aux
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1 membres de la Chambre du premier rapport d'incidents. Il devrait y avoir
2 une date. Excusez-moi.
3 Pour bien placer le fondement de la question, je reviens en arrière.
4 Hier, vous avez parlé dans votre déposition d'un incident et de rapports
5 qui ont été rédigés à la suite de vos enquêtes sur le terrain. Est-ce que
6 ce sont des rapports que vous-même et vos collègues avez dactylographiés
7 après avoir interrogé sur les gens sur le terrain ?
8 R. Oui. Cela ressemble effectivement à cela, sauf que je dois dire que je
9 ne m'en rappelle plus ceci, ce logo. Mais c'est la seule modification. Pour
10 le reste, ceci est très ressemblant à ce que je connais. C'était bien la
11 forme en question.
12 Q. Ils sont en anglais. Est-ce que vous les avez rédigés en anglais à
13 l'époque ?
14 R. Non, Monsieur.
15 Q. La première que l'on trouve dans ce lot de documents porte le numéro
16 ERN K0577171 dans l'exemple que j'ai, mais pas pour l'exemplaire que vous
17 avez. Il y a une date du rapport qui est du
18 22 avril 1998.
19 R. Oui.
20 Q. Est-ce que c'est bien celui-là que vous avez pris ?
21 R. Oui, c'est bien cela.
22 Q. Quel est le suivant ?
23 M. LE JUGE HOEPFEL : [interprétation] Est-ce qu'il s'agit du 22 ou du 27 ?
24 M. RE : [interprétation] Du 27.
25 M. LE JUGE HOEPFEL : [interprétation] Qu'avez-vous dit ?
26 M. RE : [interprétation] Le 27.
27 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Bien. La date était le 22. Je pense que
28 le rapport est daté du 27 et que l'incident qui est décrit comme ayant lieu
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1 le 22 --
2 Votre microphone, s'il vous plaît.
3 M. EMMERSON : [interprétation] Juste pour être vraiment complet, Monsieur
4 le Président, lorsque nous voyons ici une liste de renseignements, là c'est
5 la date de l'interview qui apparaît comme étant le 25. Ce document se
6 réfère à une interview qui était faite le 25 concernant l'incident du 22 et
7 un rapport a été rédigé et déposé le 27. C'est, je crois, le schéma qui est
8 suivi tout au long.
9 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Oui. C'est clair.
10 Monsieur Re, veuillez poursuivre.
11 Monsieur Re, si vous parlez des documents, vous avez identifié un
12 document par sa date, à savoir du 27 avril; la date de l'incident étant le
13 22 avril. D'après ce que je vois, le document suivant porte la date du 22
14 avril, incident dont il est question intégralement,
15 22 avril. Pourriez-vous être simplement plus précis pour identifier vos
16 documents, soit en donnant des noms, des titres ou tout autre moyen.
17 Je vois ici également qu'il y a une sorte de numéro de dossier en
18 haut, tout en haut, le premier étant 320 Glodjane; le troisième 318
19 Glodjane [comme interprété]. Il se peut que ce soit une meilleure façon de
20 citer les rapports d'incidents.
21 M. RE : [interprétation] Monsieur le Président, je crois que je vais devoir
22 attendre jusqu'à ce que les exemplaires de ces documents soient fournis
23 avec les numéros ERN dans l'ordre. Je vais passer à autre chose et vous
24 présente mes excuses.
25 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Bien. Faites cela comme vous pensez
26 qu'il conviendra.
27 M. RE : [interprétation] J'y reviendrai.
28 Q. Madame Andjelkovic, pendant que nous attendons l'autre exemplaire, je
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1 voudrais vous demander de regarder deux rapports phares, l'un qui est tout
2 à fait à la fin du lot que vous avez ici. Le premier c'est le rapport
3 numéro 26. Si vous voulez jeter un coup d'œil rapide à cela, s'il vous
4 plaît.
5 Le rapport numéro 26 a pour titre "Droits de l'homme au Kosovo pendant une
6 période de conflit armé." Ceci a été publié par le "Humanitarian Law
7 Centre" à Belgrade en mai 1998. J'aimerais que vous regardiez la première
8 partie de ce rapport.
9 La première partie a pour titre "Opération de police à Cirez le 28 février
10 et 1er mars 1998."
11 R. Oui.
12 Q. Est-ce que vous avez participé à des investigations concernant ceci ?
13 R. Non.
14 Q. La deuxième partie, qui se trouve sur la troisième [comme interprété]
15 page est intitulée "Opération de police à Donji Prekaze et 6 mars 1998."
16 Est-ce que vous avez participé aux enquêtes qui ont conduit à la rédaction
17 de ce rapport ?
18 R. Non.
19 Q. Le troisième a pour titre à la page 11, "Glodjane, l'affrontement de
20 mars et ses conséquences," et on dit : "Sur la base de ses recherches
21 relatives aux événements du village de Glodjane du 24 mars au 22 avril
22 1998, le HLC a consigné différentes violations graves dans cette période
23 concernant les droits humains fondamentaux et le droit international
24 humanitaire." Cette déclaration est faite au HLC par 28 témoins, Albanais
25 de souche, Serbes et Monténégrins de souche," et ainsi de suite.
26 Est-ce que vous avez participé aux enquêtes relatives à cet
27 incident ?
28 R. Oui.
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1 Q. Très brièvement, il se peut que vous ayez abordé ceci hier mais très
2 brièvement, pourriez-vous dire aux membres de la Chambre quelle a été votre
3 propre participation dans la préparation de cette partie du rapport.
4 R. J'ai interrogé une partie des habitants de ces villages du secteur de
5 Decane.
6 Q. Ce dont il est question avec vos interviews, est-ce qu'on parle d'eux
7 dans vos rapports d'incident et dans votre journal ?
8 R. Oui.
9 Q. Je reviendrai à cela dans un moment lorsque nous aurons un meilleure
10 exemplaire du rapport d'incident.
11 Passons au suivant. Je voudrais vous présenter le rapport suivant qui
12 fait partie de ce lot. C'est le rapport "Numéro 27 "Spotlight," qui a pour
13 titre "Disparitions au Kosovo en une période de conflit armé," 15 janvier
14 au 30 juillet 1998, publié par "Humanitarian Law Centre" du 5 août 1998.
15 La première partie à la page 1 du rapport a trait - porte un titre.
16 "Disparition d'Albanais attribuable à la police."
17 Ma question est: est-ce que vous avez participé ou est-ce que vous avez
18 apporté une contribution quelconque à la rédaction de ce rapport pour ce
19 qui est du point numéro 1 ?
20 R. Oui.
21 Q. Le deuxième rapport "Disparitions de Serbes attribuables à l'Armée de
22 libération du Kosovo." Là encore, est-ce que vous avez contribué à cela ?
23 R. Oui.
24 Q. Le troisième rapport "Disparitions d'Albanais attribuables à l'Armée de
25 libération du Kosovo." Avez-vous contribué à sa rédaction ?
26 R. Non. Je ne me rappelle pas cet élément d'information. Je ne vois pas
27 cela dans l'une quelconque de mes interviews.
28 Q. Numéro 4, juste en dessous c'est "Disparitions de Serbes et de Rom dans
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1 des circonstances non éclaircies." Quelle a été votre participation, si
2 vous avez participé, en ce qui concerne ce rapport ?
3 R. J'ai interrogé des familles, un certain nombre de personnes dont la
4 liste est donnée dans cette section.
5 Q. Le dernier rapport porte pour titre "Disparitions d'Albanais dans des
6 circonstances non éclaircies." On voit que ceci porte le numéro 5. Je vous
7 pose la même question.
8 R. Je ne me rappelle pas, Monsieur, avoir participé à l'une quelconque de
9 ces interviews. Je ne crois pas.
10 Q. Bien. Les documents que je souhaite que vous puissiez voir vont bientôt
11 arriver, mais je vais vous demander de reprendre le premier rapport
12 "spotlight" à la partie à propos de laquelle vous avez dit que vous aviez
13 contribué en ce qui concerne Glodjane. Pourriez-vous, s'il vous plaît,
14 regarder les rapports d'incidents et identifier quels sont ceux, s'ils
15 figurent bien là, qui ont trait au rapport du "Humanitarian Law Centre."
16 R. Excusez-moi, mais les incidents dont j'ai parlé, où j'ai parlé à des
17 gens ? Est-ce que vous pourriez me guider un petit peu pour me dire, je ne
18 sais pas comment les citer, par témoin ou par --
19 M. GUY-SMITH : [interprétation] Si je peux faire une suggestion par rapport
20 à ce que vous aviez fait précédemment en ce qui concerne le numéro de
21 dossier tout en haut, ce serait peut-être une bonne façon de procéder.
22 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Monsieur Re, bien entendu, je ne sais
23 pas s'il y a des doubles ici, mais je pense que - enfin j'espère que les
24 dossiers d'habitude ne portent pas le même nom. Pourriez-vous, en parlant
25 du dossier, dire, par exemple, le premier "E20Glodj.doc," si vous voulez
26 les citer de cette manière. A ce moment-là, j'espère que nous serons en
27 mesure de vous suivre.
28 LE TÉMOIN : [interprétation] Puis-je répondre maintenant ?
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1 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Oui.
2 LE TÉMOIN : [interprétation] Il s'agirait de E20Glodj; le suivant serait
3 E19; ensuite E10.
4 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Pourriez-vous, s'il vous plaît, citer
5 l'ensemble du titre du document parce qu'il se peut qu'il y ait un E19.
6 LE TÉMOIN : [interprétation] Bien.
7 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] J'ai bien compris que vous aviez parlé
8 de E20Glodj.doc.
9 LE TÉMOIN : [interprétation] E19Glodj.doc.
10 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Maintenant vous passez ensuite à E10.
11 LE TÉMOIN : [interprétation] Oui.
12 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Je vous remercie.
13 LE TÉMOIN : [interprétation] Puis, E4Glodj.doc et E3Glodj.doc.
14 M. RE : [interprétation] Pour le compte rendu, j'ai un exemplaire avec les
15 numéros ERN. E20Glodj porte le numéro ERN qui est K0577193; E19 porte le
16 numéro ERN qui est le K057791, E10 a pour numéro ERN le même 7171; le E4,
17 7209; le E3, 7206.
18 Q. Y en a-t-il d'autres qui ont trait à Glodjane ici ?
19 R. Pas que j'ai pu voir dans ces documents-ci.
20 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Pour notre information pour le moment,
21 les rapports d'incidents sont triés de telle sorte qu'on va dans le sens
22 dégressif depuis E20, ensuite il y a une deuxième partie qui commence par
23 E23, E22 et E21. Il y en a au moins trois dans ce classeur. Est-ce que vous
24 les avez vérifiés aussi, est-ce que vous avez vu si c'est vous qui les avez
25 rédigés ?
26 LE TÉMOIN : [interprétation] Ce ne sont pas mes rapports, Monsieur le
27 Président.
28 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Très bien, c'est clair. Je vous
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1 remercie.
2 Veuillez poursuivre, Monsieur Re.
3 M. RE : [interprétation]
4 Q. Je voudrais vous demander de regarder maintenant le premier dont vous
5 avez parlé, à savoir le E10 - non, excusez-moi. Ce que je voulais dire, je
6 l'ai pris dans le mauvais ordre. Ce que je voulais dire c'était E20. Il
7 s'agit du rapport qui est tout en haut.
8 La date du rapport est le 27 avril 1997. La date de l'incident est le
9 22 avril 1998 et il est question d'une déclaration faite par un certain
10 Novak Stijovic. Pour que les choses soient bien claires, est-ce que c'est
11 une déclaration que vous avez recueillie vous-même auprès de cette
12 personne ?
13 R. Oui, c'était une déclaration de M. Stijovic.
14 Q. C'est cela que vous avez noté dans le journal qui se trouve maintenant
15 dans le prétoire ?
16 R. Oui.
17 Q. Est-ce que vous êtes en mesure de retrouver dans quel cahier cela se
18 trouve ?
19 M. RE : [interprétation] Uniquement si ceci peut aider la Chambre pour
20 suivre ce que nous faisons. Je me rends compte que ceci aurait dû être fait
21 en dehors du prétoire de façon à ce qu'on puisse le présenter directement
22 mais c'est juste une question d'emploi du temps.
23 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Vous pouvez poursuivre. S'il y a trop de
24 confusion, nous interviendrons. Veuillez poursuivre.
25 Vous pouvez répondre à la question.
26 LE TÉMOIN : [interprétation] Excusez-moi, mais pourrait-on répéter la
27 question. Je ne suis pas sûre d'avoir compris la question.
28 M. RE : [interprétation]
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1 Q. Vous avez ici votre journal. C'est un exemplaire de votre journal, le
2 journal que vous teniez, la traduction anglaise qui est ici. Si vous voulez
3 bien regarder à la page 13 de celui qui porte, inscrit en bas "Volume 2."
4 Après le premier feuillet vert, le premier papier vert, je voudrais vous
5 demander de regarder la page 13. Est-ce que c'est la note que vous avez
6 prise dans votre journal qui a trait à ce rapport d'incident ?
7 M. LE JUGE HOEPFEL : [interprétation] Est-ce que vous pourriez être un peu
8 plus précis, de quoi voulez-vous parler ?
9 M. RE : [interprétation] Il s'agit de la page 13 --
10 M. LE JUGE HOEPFEL : [interprétation] Page 13, ensuite quel paragraphe ?
11 M. RE : [interprétation] Tout en haut de la page, on lit : "Stijovic Novak
12 et puis cela dit : "Le 22 avril 1998" --
13 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Monsieur Re, vous avez parlé de la
14 première partie après le feuillet vert et ceci c'est la première partie
15 après la deuxième page verte. Tout au moins, c'est clair pour nous
16 maintenant, parce qu'il y a bien une page verte qui sépare les premier et
17 deuxième textes dans l'ordre.
18 M. LE JUGE HOEPFEL : [interprétation] Oui, je le vois aussi maintenant.
19 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Nous l'avons trouvé.
20 Est-ce que vous l'avez trouvé ?
21 LE TÉMOIN : [interprétation] Oui, je l'ai trouvé, Monsieur le Président.
22 M. RE : [interprétation]
23 Q. Je voudrais maintenant parler du E19, rapport d'incident suivant.
24 Rapport du 22 avril 1998 [comme interprété] alors que l'incident lui-même a
25 eu lieu ce même 22 avril.
26 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Monsieur Re, je ne crois pas qu'on vous
27 ait répondu. Je parle de la dernière question que vous avez posée. La
28 question que vous avez posée était la suivante : "J'aimerais que nous
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1 examinions la page 30 [comme interprété]. Est-ce qu'il s'agit d'une entrée
2 dans votre journal qui a trait au rapport d'incident ?" Ensuite nous allons
3 essayer de trouver exactement la page à laquelle vous avez fait référence.
4 Moi-même, j'ai demandé au témoin si elle avait trouvé la page; elle me l'a
5 confirmé. Mais on ne peut pas vraiment dire qu'elle ait répondu à votre
6 question. En tout cas, je ne retrouve pas cela dans le compte rendu
7 d'audience. Est-ce que vous pourriez essayer de demander au témoin de
8 répondre à votre question.
9 M. RE : [interprétation] Oui.
10 Q. Madame Andjelkovic, je me suis trompé. Quand vous avez dit que vous
11 aviez trouvé le passage concerné, j'ai cru que vous aviez confirmé que
12 c'était bien de votre main.
13 Pouvez-vous confirmer à la Chambre de première instance qu'il s'agit
14 bien là de la transcription d'une conversation avec M. Novak Stijovic, une
15 conversation qui a eu lieu le 27 avril 1998 ?
16 R. Oui, c'est une traduction de ce compte rendu.
17 M. LE JUGE HOEPFEL : [interprétation] Quelle page, s'il vous plaît ?
18 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] La première page.
19 [La Chambre de première instance se concerte]
20 M. RE : [interprétation]
21 Q. Pages 13, 14 et 15 de cette traduction ?
22 R. Oui.
23 M. LE JUGE HOEPFEL : [interprétation] Vous voulez dire 13, 14, puis les
24 trois premières lignes de la page 15 ?
25 M. RE : [interprétation] Oui, c'est tout à fait exact, Monsieur le Juge.
26 LE TÉMOIN : [interprétation] Oui.
27 M. LE JUGE HOEPFEL : [interprétation] Merci.
28 M. RE : [interprétation]
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1 Q. Quelle était l'appartenance ethnique de M. Novak Stijovic ?
2 R. Je ne pense pas qu'il ait précisé quelle était son appartenance
3 ethnique. Je ne crois pas que je le lui ai d'ailleurs demandé.
4 Q. Je voudrais maintenant parler de ce que vous avez mentionné
5 précédemment, numéro E19, qui a trait à Kostadin Stijovic. Il est indiqué
6 ici, je cite : "J'ai été fait prisonnier dans mon village, le village de
7 Pozar, puis j'ai été emmené au QG de Glodjane. Ma belle-fille et ma voisine
8 Popovic ont été emmenées avec moi. Ils nous ont fait monter dans une
9 voiture après nous avoir fouillés. Ils ne nous ont posé aucune question.
10 Quand nous sommes arrivés au QG à Glodjane, ils m'ont interrogé. Ils ont
11 farfouillé autour de mon chapeau. J'ai répondu que je n'étais plus en
12 guerre."
13 Page 15 de votre journal. Est-ce que cela correspond à cette conversation ?
14 R. Oui, cela correspond à l'entretien que j'ai eu avec ce monsieur.
15 Q. Quand ce M. Kostadin Stijovic dit qu'on l'a fait prisonnier dans son
16 village et que des gens l'ont fait prisonnier, "ils" m'ont emmené au QG de
17 Glodjane, est-ce qu'il vous a dit à qui il faisait référence ?
18 R. Non.
19 Q. Est-ce que vous disposiez d'information, vous, pertinente d'en arriver
20 à une conclusion quant à l'identité de ce dont il parlait ?
21 R. A ce moment-là, la plupart des habitants du village parlaient de "ils"
22 entre guillemets. Quand ils utilisaient ce vocable, ils faisaient référence
23 soit à des hommes armés, soit à des gens qu'ils ne connaissaient pas mais
24 qu'ils voyaient circuler aux alentours dans les villages concernés.
25 Q. Quelle était l'appartenance ethnique de ces hommes armés ?
26 R. Il ne le dit pas dans ces notes. Non, ce n'est pas indiqué dans le
27 compte rendu de cet entretien.
28 Q. Vous en parlez ensuite de E10, numéro ERN K0577171, rapport du 27 avril
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1 1998. Ceci a trait à un incident qui a eu lieu le
2 18 avril 1998 à la maison de Dragoslav Stojanovic à Dubrava, municipalité
3 de Decani, au Kosovo. Que pouvez-vous dire aux Juges au sujet de cet
4 entretien, de cette déclaration que vous avez recueillie dans quelles
5 circonstances ?
6 R. Je me suis entretenu avec l'un des membres de la famille Stojanovic qui
7 était du village de Decani, à Dubrava.
8 Q. J'aimerais que nous examinions la page 9 du deuxième volume de vos
9 cahiers. Cela se trouve après le deuxième intercalaire vert. En fait, il
10 s'agit du même volume de notes que vous aviez consultées précédemment,
11 numéro ERN U00-30624, Stojanovic, Mijat, Dragoslav. Pages 9 à 12. Ce
12 passage semble avoir trait à M. Mijat Stojanovic. J'ai évoqué la chose
13 brièvement hier. Est-ce que c'est l'entrée de votre journal qui correspond
14 justement à ce rapport d'incidents ?
15 R. Oui. Oui, c'est cela. C'est une transcription de l'entretien que j'ai
16 eu en avril 1998.
17 Q. Dans votre journal vous parlez d'un incident qui a eu lieu avant
18 Pâques. Mijat Stojanovic, j'imagine que c'est un Serbe, vu son nom ?
19 R. Si je me souviens bien, ils se présentaient comme étant des
20 Monténégrins.
21 Q. Ici, il est question d'un incident au cours duquel dix à
22 15 soldats sont entrés chez lui dans sa maison. Ils se sont constitués
23 prisonniers. Les soldats se sont mis à rouer de coups un certain D. D,
24 c'est qui ? Dragoslav ?
25 R. Oui. D, c'est Dragoslav.
26 Q. "Ils se sont mis à frapper avec les crosses de leurs fusils, à lui
27 donner des coups de pied avec leurs rangers. Nous sommes deux," je continue
28 à citer "donc, avoir reçu l'ordre de nous allonger par terre à côté de
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1 Dragoslav. Ils nous ont battus nous aussi, ensuite Nasim Haradinaj est
2 entré et les sévices se sont poursuivis. Le QG se trouvait à 800 mètres, à
3 1 kilomètre de là dans la maison de Nasim Haradinaj, une maison qui était
4 vide depuis les années 90."
5 A quel quartier général faites-vous référence ou M. Stojanovic fait-
6 il référence dans ce passage de votre journal ?
7 R. D'après les dires de M. Stojanovic, il s'agissait d'un quartier général
8 de l'UCK.
9 Q. L'incident suivant auquel vous faites référence c'est le E4, avec un
10 rapport en date du 9 avril 1997. Il s'agit d'un enlèvement qui a eu lieu le
11 14 septembre 1997. Ce n'est pas ce qui m'intéresse.
12 Ce qui m'intéresse c'est le 24 mars 1998, Dubrava, Kosovo. Ceci a
13 trait à Dragoslav Stojanovic. Il déclare, ou il est indiqué ici
14 que : "C'est une déclaration recueillie auprès de Dragoslav Stojanovic le
15 mardi 24 mars --" Il parle de sa mère et de son frère qui étaient à
16 Dubrava. Il dit que : "Dans la maison voisine, on a ouvert le feu avec des
17 lance-roquettes à cinq ou six reprises ainsi qu'avec des mitraillettes. Les
18 tirs ont duré 15 minutes. La police est arrivée, est entrée dans notre
19 jardin. Ils ont ouvert le feu sur la maison des Haradinaj où il y avait des
20 OVK." On indique ici qu'il s'agit des membres de l'UCK.
21 Incident donc dans la maison des Haradinaj le 24 mars 1998 ?
22 R. Oui, c'est ce dont il s'agit.
23 Q. J'aimerais qu'on passe maintenant au volume 1. C'est la première liasse
24 de documents que vous trouvez dans ce classeur. Veuillez vous reporter à la
25 page numéro 10. Pouvez-vous nous dire si le passage concerné qui se trouve
26 au milieu de la page où on peut lire "9 avril, D. Stojanovic," un passage
27 qui se poursuit --
28 R. Oui, il s'agit de la traduction de cet entretien. On la trouve à la
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1 page 10.
2 Q. Incident suivant, c'est le E3. Rapport du 9 avril 1998 et qui a trait à
3 un incident ayant eu lieu le 24 mars 1998, intitulé "Déclaration de Ljubisa
4 Stojanovic," qui dit : "Je n'avais pas encore été encore attaqué par les
5 Albanais jusqu'à présent. J'espère pouvoir entrer chez moi bientôt, jusqu'à
6 ce que la police arrive. J'étais avec eux, avec les Albanais tous les
7 jours. Notre maison était la seule maison serbe du village. Ils ont pris
8 mon fils Dragoslav à la fin du mois de février, ils l'ont arrêté. Ils ont
9 pris son pistolet, ensuite, ils le lui ont rendu," et cetera. M. Ljubica
10 Stojanovic, est-ce que c'est un Serbe, ou plutôt est-ce que c'est une
11 Serbe, cette dame ?
12 R. Si je me souviens bien, elle estimait être Monténégrine. C'est ainsi
13 qu'elle se décrivait.
14 Q. J'aimerais qu'on passe à la page 11 du volume de documents auquel je
15 viens de faire référence à l'instant, le volume 1. Tout en bas de la page,
16 on peut lire la chose suivante : "LJS sont dans le pays depuis 75 ans. 65
17 ans [comme interprété]. Ils ne m'ont pas attaqué. J'ai l'intention de
18 retourner," et cetera, et cetera.
19 Est-ce que c'est dans votre journal le passage qui correspond à ce dont
20 nous venons de parler ?
21 R. Oui, c'est la traduction de ce qu'on retrouve dans une partie du
22 cahier.
23 Q. Deuxième rapport, deuxième rapport "Spotlight" numéro 2 -- ou plutôt
24 numéro 27.
25 Première partie, "Disparition des Albanais pouvant être attribuée à la
26 police."J'aimerais que nous procédions exactement au même exercice. Il y a
27 un post-it qui va vous indiquer l'emplacement du rapport "spotlight" numéro
28 27. Je voudrais ensuite que dans les rapports relatifs aux incidents vous
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1 nous indiquez quels sont ceux qui ont permis de préparer le rapport
2 "Spotlight" numéro 27 qui ont servi d'information de base à la préparation
3 de ce rapport 27.
4 R. Si j'ai bien compris, vous voudriez que je fasse le lien entre les
5 résumés qui figure dans le rapport "spot" et les rapports que j'ai moi-même
6 établis et qui portaient sur un certain nombre d'incidents ?
7 Q. C'est tout à fait cela.
8 R. Je ne pense pas que vous disposiez de ces rapports.
9 Q. En vous reportant au journal que vous avez sous les yeux, aux
10 différents journaux, est-ce que vous pouvez indiquer les passages de ce
11 journal ou de ces journaux qui ont été utilisés pour préparer ce rapport ?
12 R. Je peux, si cela ne vous gêne pas, consulter certaines notes que j'ai
13 prises quand j'ai entendu pour la première fois parler d'un certain nombre
14 de personnes âgées qui avaient disparu et de leurs noms.
15 Q. Certainement.
16 R. Oui, c'était M. Labovic qui m'en a parlé pour la première fois. C'est
17 lui qui m'a déclaré qu'il y avait un certain nombre de personnes âgées dont
18 on n'avait plus aucune nouvelle. On ignorait totalement où elles se
19 trouvaient.
20 M. GUY-SMITH : [interprétation] Excusez-moi, Monsieur le Président.
21 J'hésite à interrompre les débats, mais je suis un petit peu perdu. Le
22 témoin nous dit qu'elle a consulté des notes. Je ne sais pas de quoi il
23 s'agit.
24 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Madame, on vous a demandé si dans votre
25 journal, dans votre cahier, vous étiez en mesure de trouver des notes
26 correspondantes, puisque vous n'avez pas trouvé d'incidents, des rapports
27 d'incidents correspondants. Est-ce que vous pourriez nous dire exactement
28 ce à quoi vous venez de faire référence ?
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1 LE TÉMOIN : [interprétation] Je vais essayer de trouver cela dans la
2 traduction des cahiers. Là où j'ai trouvé une référence à celle-ci, c'est
3 dans une copie de ma première déclaration faite il y a quatre ans.
4 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Vous l'avez sous les yeux à ce moment.
5 Aucun problème. Rassurez-vous. C'est simplement que j'essayais de voir ce
6 qu'il en était.
7 LE TÉMOIN : [interprétation] Très bien.
8 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Vous avez la traduction sous les yeux,
9 n'est-ce pas ?
10 LE TÉMOIN : [interprétation] Oui.
11 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Très bien.
12 M. GUY-SMITH : [interprétation] Je crois qu'elle a également sous les yeux
13 sa déclaration, il me semble. Enfin, je n'en mettrais pas ma main au feu,
14 mais il me semble que c'est à ce document-là que le témoin vient de faire
15 référence.
16 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Madame le Témoin, surtout il ne faut pas
17 que vous consultiez des documents dont on ne vous demande pas expressément
18 de consulter.
19 LE TÉMOIN : [interprétation] Je suis confuse.
20 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Surtout ne vous excusez pas. Personne ne
21 vous l'a dit. Surtout ne vous laissez pas déstabiliser. Nous essayons tout
22 simplement de faire en sorte que les débats se déroulent de la meilleure
23 manière possible. Je ne sais pas exactement quels documents vous avez sous
24 les yeux, mais je regarde le compte rendu, vous nous avez parlé d'un
25 certain monsieur dont le nom figure dans votre première déclaration.
26 LE TÉMOIN : [interprétation] Uros Labovic.
27 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] C'est en consultant cette première
28 déclaration que vous vous êtes souvenue de cela.
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1 Monsieur Re, ici on est en train de chercher des références dans certains
2 documents. Je ne sais pas si la Défense en a été informée, si elle aurait
3 quelque objection que ce soit que vous aidiez le témoin à s'y retrouver.
4 M. EMMERSON : [interprétation] Aucune objection. Si M. Re a des références,
5 je suis tout à fait prêt à accepter qu'il les utilise.
6 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Monsieur Re, pourra aider le témoin à
7 s'y retrouver.
8 M. RE : [interprétation]
9 Q. On en a parlé hier. Il s'agit des Serbes enlevés, Milos Radunovic, et
10 cetera. Page 17 du volume 2. Deuxième liasse de documents.
11 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Madame Andjelkovic, avez-vous trouvé le
12 passage concerné qui se trouve à la page 17 dans le deuxième jeu de
13 documents ?
14 LE TÉMOIN : [interprétation] Oui, merci.
15 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Monsieur Re.
16 M. RE : [interprétation]
17 Q. Vous souvenez-vous avoir, oui ou non, établi un rapport d'incident au
18 sujet de cet incident particulier, celui dont vous parlez dans votre
19 journal à cet endroit ?
20 R. Je crois que oui. Je crois qu'à ce moment-là j'ai préparé tous les
21 rapports correspondants. Mais une fois que ces rapports je les avais
22 déposés, ils cessaient de m'intéresser. Je n'y ai pas accès. Forcément, il
23 a dû y avoir un rapport qui a suivi mon entretien avec M. Labovic.
24 M. LE JUGE HOEPFEL : [interprétation] Afin de vérifier la chose, pourrais-
25 je vous demander si vous avez, dans votre journal ou dans vos notes, porté
26 une indication quelconque indiquant que vous aviez déposé un rapport
27 correspondant au passage en question ?
28 LE TÉMOIN : [interprétation] Malheureusement, non. Permettez-moi de vous
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1 expliquer que ces notes c'étaient des notes personnelles. Elles n'avaient
2 aucun objectif particulier au départ. Si bien qu'on y trouve parfois des
3 informations qui sont présentées de manière très télégraphique. Il
4 s'agissait pour moi de prendre des notes rapidement, ensuite ces
5 informations-là, je les transformais en un autre document.
6 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Merci. Nous y reviendrons peut-être plus
7 tard.
8 M. RE : [interprétation]
9 Q. Dans ce rapport "Spotlight" numéro 27, j'aimerais que nous nous
10 reportions à la deuxième partie qui a trait à : "La disparition des Serbes
11 imputable à l'UCK." Vous aviez précédemment expliqué à la Chambre de
12 première instance que vous aviez réuni des informations ayant permis
13 l'élaboration de ce rapport.
14 Au point 2.1, nous avons un passage qui a trait à : "La disparition
15 inexpliquée de Dara et Vukosava Vujosevic ainsi que Milovan et Milka
16 Vlahovic de Gornji Ratis." On peut y lire que : "Lorsque l'UCK a pris
17 contrôle de cette zone, des personnes se sont réfugiées au centre de
18 vacances de jeunes dans la ville de Decani à proximité du monastère
19 médiéval de Decani."
20 On peut lire ensuite que : "La fille des Vlahovic, qui avait quitté
21 le village avec son frère le 21 avril, a expliqué qu'ils avaient essayé de
22 rentrer le lendemain pour voir leurs parents, mais que des membres de l'UCK
23 les avaient fait rebrousser chemin."
24 De quelle manière avez-vous contribué à l'élaboration de cette partie-là du
25 rapport ?
26 R. J'ai parlé avec des gens du coin.
27 Q. Ce qu'ils vous ont dit, cela correspond à ce qu'on voit dans ce
28 rapport ?
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1 R. Oui.
2 Q. Point suivant, 2.2. "Slobodan Radosevic et Radunovic Milica." Il est
3 indiqué que :
4 "L'UCK s'est emparée de cette zone en avril, que la plupart des
5 Serbes ont quitté la zone. Sauf Slobodan Radosevic est resté avec les gens
6 de la famille Markovic, Milica Radunovic, et cetera - on a essayé de
7 rentrer le lendemain - qu'ils ont été interceptés par des membres de l'UCK
8 et emmenés au quartier général de l'UCK à Glodjane où on leur a dit que
9 Stanisa avait été victime d'une agression. Ils ont été libérés le
10 lendemain, mais on ne leur a pas permis de rentrer à Dasinovac," et cetera.
11 De quelle manière avez-vous contribué à l'élaboration de cette partie du
12 rapport ?
13 R. Bon. Déjà les gens du village m'ont donné les noms. Il y avait un
14 certain nombre de personnes dont on ignorait totalement ce qu'il leur était
15 arrivé. Cela, c'est une chose. En deuxième lieu, j'ai parlé avec la fille
16 de Radunovic, plutôt, sa belle-fille. Seulement, je ne me souviens pas,
17 c'était plus tard. Franchement, je ne sais pas si c'était en mai, à Peje,
18 ou si c'était plus tard. Je ne sais pas.
19 Q. Ensuite, il est indiqué que : "Des proches ont entendu qu'ils avaient
20 été enterrés au bord de la route à Glodjane, mais personne n'a vu ce lieu
21 d'inhumation."
22 C'est ce qu'on lit dans le rapport. Comment se fait-il que cela
23 figure dans le rapport, à partir de quelles informations ?
24 R. Il faut savoir que j'avais une collègue qui est allée s'entretenir avec
25 d'autres membres de ces familles. Si je ne me trompe, la belle-fille des
26 Radunovic a déclaré que les membres de la famille essayaient, par
27 l'intermédiaire de certains de leurs voisins et de leurs amis albanais,
28 d'obtenir des informations, des informations relatives à ce qui était
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1 arrivé à ce couple, à ce couple Radunovic, parce que les membres de la
2 famille en question, ils avaient peur de retourner au village en personne.
3 Mais il est possible qu'il y ait d'autres informations qui aient été
4 communiquées par d'autres sources. Il faut savoir que ce rapport, cela
5 rassemble plusieurs sources. Je ne suis pas la seule à avoir contribué à
6 son élaboration. C'est un assistant juridique du HLC qui a été chargé
7 d'élaborer ce rapport.
8 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Maître Guy-Smith.
9 M. GUY-SMITH : [interprétation] Oui, Monsieur le Président. J'ai une
10 question qu'il faudrait peut-être poser à huis clos partiel. Il a été
11 question d'un collègue ou d'une collègue du témoin. Je ne sais pas s'il
12 conviendrait d'en donner le nom. Je me dis que ceci pourrait être évoqué
13 soit lors du contre-interrogatoire, soit tout de suite peut-être. Peut-être
14 serait-ce la meilleure solution, puisque le témoin nous dit qu'elle s'est
15 appuyée sur des informations fournies par un collègue. Mais si ce ou cette
16 collègue bénéficie de mesures de protection, je ne voudrais surtout pas
17 m'aventurer à exiger son nom.
18 [La Chambre de première instance se concerte]
19 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Maître Guy-Smith, je ne suis pas sûr
20 d'avoir parfaitement compris ce que vous avez dit, mais si le témoin
21 souhaite citer le nom d'un ou d'une collègue, alors vous nous suggérez de
22 proposer au témoin de passer à huis clos partiel, n'est-ce pas ?
23 M. GUY-SMITH : [interprétation] C'est uniquement parce qu'il y a peut-être
24 un certain flou quant à la façon de procéder en l'espèce, je pensais
25 intervenir au préalable.
26 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Madame le Témoin, nous en avons parlé
27 hier, si vous hésitez à citer des noms parce que vous avez des craintes
28 relatives à la sécurité de ces personnes ou autres, étant donné que vous
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1 n'avez pas eu la possibilité de les consulter au préalable, alors adressez-
2 vous à moi et je verrai s'il est opportun de passer à huis clos partiel ou
3 non.
4 Avant de le faire, je vois que l'heure tourne. Monsieur Re, hier je
5 vous ai indiqué que vous disposeriez d'une heure au maximum. Cela fait
6 maintenant 60 minutes que ce témoin est entré dans le prétoire. Par
7 conséquent, si je déduis le temps que nous avons consacré aux questions de
8 procédure avant que le témoin n'entre dans le prétoire, cela nous amène au
9 temps que j'ai indiqué. Par ailleurs, il y a eu un certain temps qui a été
10 perdu suite à une confusion. Enfin, je ne vois pas de partie à qui on
11 pourrait imputer le temps que nous avons perdu, ce qui m'amène à conclure
12 qu'il vous reste huit à dix minutes pour achever votre interrogatoire
13 principal. Veuillez poursuivre.
14 M. RE : [interprétation]
15 Q. Madame Andjelkovic, j'aimerais vous demander d'examiner le point 2.1
16 qui dit : "Disparitions des Serbes imputables à l'Armée de libération du
17 Kosovo." Le point 2.1 -- oui, je viens de le dire, je vous prie de
18 m'excuser.
19 J'aimerais vous demander d'examiner le point 2.24 en page 13, intitulé --
20 ou plutôt le 2.24 : "Enlèvement d'un officier de police, Nikola Jovanovic
21 et Rado Popadic."
22 Où l'on parle des sources qui sont les médias de Belgrade, mais avez-
23 vous joué un rôle quelconque dans la compilation de ce rapport ?
24 R. Non, je ne me souviens pas avoir interrogé quiconque.
25 Q. Pourriez-vous nous dire aux fins du compte rendu d'audience, compte
26 tenu du temps qu'il nous reste, quel est le numéro et l'intitulé de la
27 partie du rapport à laquelle vous avez contribué ? Si vous parcourez ce
28 rapport depuis le début, est-ce que vous pourriez nous dire, aux fins du
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1 compte rendu d'audience, quelle est la partie où vous avez aidé à trouver
2 la source ?
3 R. Il s'agirait du 2.1 que nous avons déjà évoqué, du 2.2, du 2.5, -- non
4 je vous prie de m'excuser. Non pas de 2.5 mais 2.6 : "Détention arbitraire
5 de trois femmes de Veliki Djurdjevak," je crois que c'est l'autre nom. Le
6 2.7, 2.8, 2.10 --
7 M. EMMERSON : [interprétation] Désolé, de me lever à ce stade, je n'ai pas
8 d'objection, mais ce rapport couvre une région plus vaste que la région
9 couverte par l'acte d'accusation, et les passages auxquels elle fait
10 référence le témoin à présent sont des passages qui ont été traités dans le
11 cadre de sa déclaration de témoin dont l'Accusation a indiqué qu'ils
12 n'étaient pas pertinents en rapport avec ce procès et que l'Accusation
13 n'avait pas l'intention de présenter. Je n'ai pas d'objection, mais je
14 souhaitais vous en informer.
15 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Monsieur Re, peut-être pouvez-vous
16 réagir ultérieurement à cette objection.
17 M. RE : [interprétation] J'essaie de demander au témoin d'identifier les
18 parties pertinentes.
19 LE TÉMOIN : [interprétation] C'est 2.11, 2.12, 2.15. Est-ce que vous
20 souhaitez que je poursuive avec le dernier paragraphe, avec la dernière
21 partie ?
22 La dernière partie intitulée : "Disparitions de Serbes et de Rom dans
23 des circonstances non éclaircies," c'est le 4.5.
24 M. RE : [interprétation] Le point 4.5.
25 LE TÉMOIN : [interprétation] Oui, le 4.5.
26 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Etant donné que vous avez donné lecture
27 de l'intitulé d'un des paragraphes précédents, pouvez-vous nous redonner
28 lecture de cet intitulé pour que nous soyons bien sûrs que nous examinons
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1 le même paragraphe.
2 LE TÉMOIN : [interprétation] Le paragraphe 4, Romain (iv) : "Disparitions
3 de Serbes et de Rom dans des circonstances non éclaircies.
4 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Et le 4.5 se lit ?
5 LE TÉMOIN : [interprétation] "Radomir et Dragutin Vostic de Jelovac."
6 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Y en a-t-il d'autres dans ce
7 paragraphe ?
8 LE TÉMOIN : [interprétation] Non, je ne pense pas.
9 M. RE : [interprétation]
10 Q. Madame Andjelkovic, il y a encore deux choses dont j'aimerais parler
11 avant de finir. Tout d'abord, j'aimerais que vous examiniez le reste des
12 rapports d'incidents et que vous en identifiiez d'autres éventuellement où
13 vous avez aidé à la compilation du rapport. Vous avez identifié Glodjane
14 uniquement précédemment. J'aimerais que vous nous communiquiez ces
15 rapports-là aux fins du compte rendu d'audience, puis je vous poserai
16 quelques questions au sujet de vos observations générales, ce qui m'amènera
17 au terme de mon interrogatoire principal.
18 Est-ce que vous pouvez reprendre les rapports d'incidents ? Est-ce qu'il y
19 en a certains que vous n'avez pas mentionnés précédemment, parce que
20 précédemment vous avez uniquement mentionné ceux en rapport ave Glodjane ?
21 R. Je n'en vois pas ici.
22 Q. Très bien. Vous nous avez dit que vous vous êtes rendue au Kosovo à
23 différentes reprises en tant que travailleur humanitaire et que vous vous
24 êtes entretenu avec des Serbes qui vous ont dit qu'ils avaient dû quitter
25 leurs maisons et qui se sont retrouvés pris dans des affrontements armés
26 avec l'UCK et avec des Albanais armés; ce qui figure dans les rapports
27 d'incidents. Est-ce que sur la base de ce qu'ils vous ont dit, il y avait
28 un quelconque élément qui vous a permis de tirer des conclusions sur ce qui
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1 se passait sur place, sur la base de votre expérience, sur la base de vos
2 observations, sur la base de ce que vous avez pu entendre ou ce que vous
3 avez pu voir ?
4 M. EMMERSON : [interprétation] Je vous prie de m'excuser. Je pense que les
5 Juges de la Chambre comprennent la nature de ma préoccupation. Il s'agit
6 précisément de ceux que vous aviez évoqués.
7 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] M. Re a formulé sa question de façon
8 attentive, il n'a pas demandé au témoin de tirer des conclusions, mais
9 uniquement de parler de faits.
10 M. EMMERSON : [interprétation] Je crois qu'à la ligne 16, il dit : "Est-ce
11 que cela vous a permis de tirer des conclusions ?"
12 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Il n'a pas demandé au témoin de donner
13 ces conclusions, mais uniquement s'il y avait des faits qui --
14 M. EMMERSON : [interprétation] Je m'excuse.
15 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Madame Andjelkovic, vous êtes invitée à
16 nous dire ce que vous avez pu observer, ce qui a attiré votre attention et
17 qui vous a permis de tirer des conclusions.
18 Les conclusions que vous avez tirées ne nous intéressent pas à ce stade,
19 mais uniquement les observations que vous avez pu faire, qui vous donnaient
20 des raisons de penser que telle ou telle chose s'était passée.
21 LE TÉMOIN : [interprétation] Très bien, je comprends. Les observations que
22 j'ai pu faire -- tout d'abord, il y avait une tension accrue dans des
23 localités de moindre importance, comme Decane ou alors Peje/Pec, une ville
24 dans l'ouest du Kosovo. Il y avait davantage de présence policière et tout
25 le monde était très nerveux. Ensuite, sur la base de mes entretiens avec un
26 certain nombre d'habitants de ces villages, j'ai pu constater qu'il y avait
27 des craintes de plus en plus marquées. Après Pâques cette année-là, les
28 gens que j'ai pu interroger m'ont dit que la plupart des villageois
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1 d'origine ethnique serbe ou monténégrine étaient partis et s'étaient rendus
2 dans des villes plus importantes comme Gjakova, Decane ou ailleurs,
3 retrouver des membres de leur famille.
4 M. RE : [interprétation]
5 Q. De façon générale, quelles sont les raisons qu'ils vous ont données
6 pour expliquer leur départ et où se sont-ils rendus ?
7 R. Les villageois à qui j'ai pu parler -- avant la mi-avril, les premiers
8 à partir étaient généralement ceux qui avaient des enfants en bas âge. Par
9 conséquent, ils souhaitaient se rendre dans un endroit plus sûr --
10 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Je me permets de vous interrompre un
11 instant. Vous ont-ils dit : Ma femme est partie ou ma famille est partie
12 parce que nous avons des enfants en bas âge ? Ou avez-vous pu observer
13 cela et est-ce que vous avez interprété que c'était la raison qui les avait
14 poussés à partir ? Est-ce que c'est ce qu'ils vous ont dit ou est-ce que
15 c'est ce que vous avez observé ?
16 LE TÉMOIN : [interprétation] Il y a deux cas qui me viennent à l'esprit
17 maintenant où des gens m'ont dit : J'ai des enfants en bas âge, je ne peux
18 pas rester. Il y avait ceux-là, puis comme je l'ai dit, aux postes de
19 contrôle de la police les gens étaient nerveux, il y avait une tension
20 accrue. Effectivement, j'ai été arrêtée à différentes reprises.
21 M. RE : [interprétation]
22 Q. Sur la base de tout ce que vous avez pu voir et entendre dans cette
23 partie du Kosovo en mars et avril ainsi qu'au mois de
24 mai 1998, qu'est-ce qui se passait, selon vous ?
25 R. Mon sentiment était qu'il y avait des hommes armés dans certains
26 villages, dans la zone de Dukagjin, et que les deux raisons principales qui
27 expliquaient que certaines personnes quittent ces villages était soit une
28 insécurité générale, soit plus tard, aux alentours de Pâques, qu'elles
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1 avaient été arrêtées par des hommes armés ou qu'elles avaient été
2 interrogées.
3 Q. Sur la base de tout ce que vous avez pu voir et entendre, qui étaient
4 ces hommes armés, selon vous ?
5 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Monsieur Re, pourriez-vous, je vous
6 prie, plus précisément demander au témoin quelles étaient ces sources ? Car
7 la question est vague et l'on peut dire que l'on peut avoir un certain
8 point de vue, parce qu'un certain nombre d'éléments me permettent de tirer
9 telle ou telle conclusion, ou alors on peut adopter une approche
10 analytique. Je crois qu'il faut être extrêmement précis ici.
11 Peut-être, pourrions-nous aider le témoin. Madame Andjelkovic, M. Re
12 vous a demandé qui étaient ces hommes armés ? Si vous répondez à cette
13 question, je vous demanderais de nous dire très précisément si vous pensiez
14 cela sur la base de ce qu'on vous avait dit; ensuite qui vous l'avait dit;
15 et ainsi que ce qu'ils vous ont dit exactement. C'est une question
16 générale, mais je vous demanderais d'être aussi précise que possible dans
17 votre réponse quant aux sources, quant aux fondements qui vous ont permis
18 d'être de cet avis.
19 LE TÉMOIN : [interprétation] Ce que j'ai cru comprendre sur la base des
20 entretiens que j'ai pu avoir avec différentes personnes, c'est qu'ils
21 avaient peur de groupes armés qui parlaient albanais. Certains villageois à
22 qui j'ai parlé ont parlé d'hommes qui portaient un uniforme, d'autres
23 parlaient d'hommes en civil, mais armés. Je dois avouer que je n'ai vu
24 personne, que cela repose uniquement sur ce que certaines personnes avec
25 qui j'ai pu parler m'ont dit. Il y avait également ce que la police disait
26 aux postes de contrôle --
27 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Est-ce qu'il s'agissait là de la langue
28 que parlaient ces hommes armés ? Est-ce que c'est cela que vous essayez de
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1 dire ?
2 LE TÉMOIN : [interprétation] Pour ce qui est de la police ?
3 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Oui. Vous nous dites que c'est sur la
4 base de ce que disait la police.
5 LE TÉMOIN : [interprétation] Oui.
6 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Vous nous avez dit qu'il y en avait en
7 uniforme, d'autres qui ne portaient pas d'uniforme. Mais il y avait la
8 question de la langue. Que disait la police exactement à ce sujet ?
9 LE TÉMOIN : [interprétation] Sur ce point-là, la police disait que ces
10 gens-là étaient des terroristes, rien de plus.
11 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Ils ne disaient rien au sujet de la
12 langue ou autres ?
13 LE TÉMOIN : [interprétation] Non. Mais ils les désignaient toujours sous
14 cette appellation-là.
15 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Vous nous avez dit que les villageois
16 avaient peur de gens qui parlaient albanais ?
17 LE TÉMOIN : [interprétation] Oui.
18 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Est-ce que cette référence à la langue
19 qu'ils parlaient revenait dans toutes les déclarations de ces personnes ou
20 uniquement la moitié ? J'essaie de savoir combien de personnes sur les
21 personnes à qui vous avez parlé ont mentionné la langue que parlaient ces
22 hommes armés ?
23 LE TÉMOIN : [interprétation] Après Pâques, à Decane, j'ai parlé à un petit
24 nombre de villageois qui ont évoqué cette question de la langue et qui ont
25 dit qu'ils parlaient albanais, mais également en serbe si eux ne
26 comprenaient pas. Par ailleurs, au préalable, je ne me souviens plus
27 exactement, mais j'ai vu ici que cet entretien a été traduit. Un jeune
28 garçon à qui j'ai pu parler à l'hôpital de Peje a également indiqué qu'un
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1 groupe de personnes l'a arrêté et qu'ils lui ont adressé la parole en
2 albanais. Quand ils ont vu qu'il ne comprenait, ils leur ont parlé en
3 serbe.
4 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Vous nous dites "un petit nombre,"
5 quelques personnes. Que faut-il entendre par là, 5, 10, 50 ?
6 LE TÉMOIN : [interprétation] Je dirais une demi-douzaine.
7 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Sur la totalité des personnes que vous
8 avez interrogées ?
9 LE TÉMOIN : [interprétation] Pendant toute la période ou à ce moment-là ?
10 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] A ce moment-là.
11 LE TÉMOIN : [interprétation] Vingt personnes, je dirais, 20 villageois.
12 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Monsieur Re, avez-vous d'autres
13 questions ? Parce que vous avez déjà épuisé les huit à dix minutes que je
14 vous avais accordées.
15 M. RE : [interprétation] J'aimerais peut-être préciser quelque chose à ce
16 sujet si vous m'y autorisez.
17 Q. Ces hommes armés, est-ce qu'on vous a dit que ces hommes armés étaient
18 Serbes, s'il s'agissait de la police militaire serbe ou de quelqu'un
19 d'autre ?
20 R. Non. Lorsque les villageois parlaient de la police, ils disaient
21 toujours "la police."
22 Q. Quelle était l'origine ethnique de ces personnes qui vous disaient
23 qu'elles craignaient ces hommes armés qui n'étaient pas la police serbe, et
24 cetera, quelle était leur origine ethnique ?
25 R. Je vous prie de m'excuser.
26 Q. Ceux qui craignaient ces hommes armés, de quelle appartenance ethnique
27 étaient-ils ?
28 R. La plupart des gens avec qui j'ai pu parler à ce moment-là se
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1 décrivaient comme des personnes d'origine ethnique serbe ou alors des
2 Monténégrins, des Chrétiens orthodoxes, mais au Kosovo parfois les gens se
3 disent Serbes ou Monténégrins.
4 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Monsieur Re, j'imagine que cela nous
5 amène au terme de votre interrogatoire principal ?
6 Madame Andjelkovic, nous espérions pouvoir achever l'interrogatoire
7 principal en une heure, mais cela n'a malheureusement pas été possible.
8 Je me tourne vers Me Emmerson pour nous dire de combien de temps il a
9 besoin pour se préparer ?
10 M. EMMERSON : [interprétation] Je ne pense pas que nous ayons besoin de
11 trop longtemps. Par contre, il y a quelques questions où j'aurais besoin de
12 précisions pratiques de la part des Juges de la Chambre.
13 Par exemple, j'avais l'intention de contre-interroger le témoin sur la base
14 des documents électroniques dans le système e-court plutôt que sur la base
15 du classeur papier. Mais j'ai pu constater que les Juges de la Chambre ont
16 apporté des annotations pendant la déposition de ce témoin. Par conséquent,
17 je m'en remets à vous. Il semblerait que M. Re n'ait pas chargé ce document
18 dans le système e-court, mais je n'ai pas de références croisées avec les
19 copies papier.
20 [La Chambre de première instance et le Juriste se concertent]
21 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] La greffière d'audience, elle non
22 plus n'a pas parfaitement compris quels sont les documents pertinents.
23 Peut-être pourriez-vous travailler sur la base de la version papier et
24 peut-être qu'à titre exceptionnel, nous pourrions le faire étant donné que
25 c'est la première fois que je siège dans une affaire où il y a le système
26 e-court qui est utilisé.
27 M. EMMERSON : [interprétation] Mais cela exige un certain temps pour que
28 nous établissions des correspondances. Par ailleurs, nous devrons parcourir
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1 tous ces documents dans le classeur en papier, par conséquent, cela exigera
2 plus de temps.
3 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] De combien de temps avez-vous besoin.
4 Nous allons faire une pause pendant le temps dont vous avez besoin.
5 M. EMMERSON : [interprétation] Je serai certainement prêt à
6 17 heures, j'espère même être prêt avant.
7 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Dans ce cas, je crois que nous pouvons
8 reprendre à 17 heures. Ce serait plus pratique.
9 M. EMMERSON : [interprétation] Oui, je serai prêt à 17 heures et je ne vais
10 pas être trop long.
11 M. GUY-SMITH : [interprétation] Pour être bien sûr de la façon dont nous
12 allons procéder, je me demande si nous ne pourrions pas utiliser ce
13 classeur que nous avons tous reçu et le désigner aux fins d'identification
14 comme pièce P3 parce que j'étais sur le point de contre-interroger sur la
15 base des pièces P1 et P2, et je souhaite être certain d'avoir bien compris.
16 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Est-ce que le matériel que vous
17 souhaitez utiliser figure également dans le classeur que nous avons reçu
18 aujourd'hui.
19 M. GUY-SMITH : [interprétation] Oui, je pense.
20 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Madame la Greffière d'audience même s'il
21 y a différents documents dans ce classeur, peut-être pourrions-nous nous
22 consulter pendant la pause pour voir comment nous allons enregistrer ce
23 document à ce stade. Je suis d'accord avec Me Guy-Smith, nous sommes dans
24 la confusion la plus totale, mais nous allons néanmoins essayer de nous en
25 sortir.
26 Maître Harvey.
27 M. HARVEY : [interprétation] Je ne vais pas pour ma part, ajouter à la
28 confusion.
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1 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Merci, Maître Harvey pour cette
2 contribution particulièrement utile.
3 Nous allons suspendre l'audience et nous reprendrons à
4 17 heures. Nous allons faire une pause de 50 minutes.
5 Madame Andjelkovic, après quoi c'est les conseils de la Défense qui
6 vont vous contre-interroger.
7 --- L'audience est suspendue à 16 heures 11.
8 --- L'audience est reprise à 17 heures 08.
9 M. RE : [interprétation] Monsieur le Président, avant que le contre-
10 interrogatoire ne commence, il y avait une question dont je souhaiterais
11 vous entretenir en audience à huis clos pour commencer. Je devais vous
12 répondre peut-être que je pourrais vous donner la réponse en audience
13 publique.
14 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Cela dépend de la réponse, d'après ce
15 que je comprends, si vous pouvez. J'ai aussi une toute petite question de
16 procédure que je souhaiterais régler de façon à ce que tout un chacun soit
17 à même de poursuivre sur ce qu'il faut faire.
18 C'est-à-dire qu'il y avait une requête pour avoir une vidéoconférence
19 et cette requête est rejetée et je donnerai les raisons par la suite. Cela
20 c'était en bref. Quant à savoir si je donnerai les raisons verbalement ou
21 par écrit, c'est une autre question. Mais nous essayons de formuler les
22 choses d'une façon aussi précise que possible. Pour votre information,
23 cette requête est rejetée.
24 L'autre question, voyez si vous pouvez être tout aussi bref que je
25 l'ai été sur cette question.
26 M. RE : [interprétation] Si je peux demander qu'on aille en audience à huis
27 partiel pour un moment. Ce n'est pas un problème que le témoin soit là.
28 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Oui, Maître Emmerson.
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1 M. EMMERSON : [interprétation] Je pense que j'ai une idée de la façon dont
2 M. Re va répondre et lorsqu'il répondra --
3 M. RE : [interprétation] Excusez-moi.
4 M. EMMERSON : [interprétation] Il voudrait peut-être mieux qu'on traite de
5 cette question à la fin de l'audience à moins que ce ne soit terriblement
6 urgent.
7 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] On en traitera à la fin de l'audience.
8 Je dois par ailleurs vous affirmer qu'il y a une autre décision,
9 laquelle nous devons rendre. Ceci nous le ferons également après avoir
10 entendu la déposition du témoin.
11 Du point de vue pratique, je dirais que la situation à l'heure
12 actuelle, en ce qui concerne les pièces à conviction, est la
13 suivante : nous avons examiné le contenu du classeur d'aujourd'hui. Nous
14 voyons qu'il y a une traduction provisoire du cahier numéro 1, avec une
15 séquence qui n'est pas une séquence ERN des numéros mais suivant une
16 chronologie qui est exacte pour l'original. Cela c'est la première partie.
17 Ensuite, il y a une page de couverture qui semble être sans lien avec la
18 question. Il faudra lui attribuer un numéro.
19 Puis, nous avons une traduction provisoire d'un deuxième cahier avec
20 les numéros ERN qui se suivent. Ceci recevra également un numéro.
21 Puis, il y a une troisième partie du classeur dont on n'a pas parlé
22 aujourd'hui, d'après ce que j'ai compris, et qui est, d'après ce que nous
23 avons également compris, qu'une copie de l'original a été présentée. Celui-
24 ci ne sera pas attribué de nouveau numéro. On n'en a pas parlé aujourd'hui.
25 Ensuite, nous avons la partie suivante, à savoir une série de rapports
26 d'incidents qui ont été traduits. Je les définirai de façon plus détaillée
27 un peu plus tard. Ceci recevra un nouveau numéro aussi.
28 Puis, nous avons une autre section qui concerne deux rapports dit
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1 rapports "Spotlight" qui recevront un numéro distinct aussi.
2 Cela veut dire que nous aurons en plus quatre pièces à conviction
3 aujourd'hui. Comme nous ne le savons pas exactement si ce sont des
4 versions définitives de ces cahiers, il se peut bien que par la suite une
5 version exacte du point de vue chronologique ou peut-être un choix aussi,
6 cela serait une possibilité mais au moins ces parties entièrement traduites
7 puissent être présentées au fin de versement au dossier. La teneur serait
8 exactement la même.
9 Mais quelle est la raison pour laquelle la Chambre de première
10 instance ne souhaite pas avoir ces versions antérieures qui seraient
11 remplacées ? C'est parce qu'il serait pratiquement impossible en lisant le
12 compte rendu de savoir exactement de quoi nous parlons. Il se pourrait bien
13 que ce qui est pour le moment P1 et P2, et qui serait probablement P3 et
14 P4, ne soient jamais présentés comme éléments de preuve, mais seulement un
15 choix bien traduit dans le bon ordre chronologique qui serait versé comme
16 élément de preuve au dossier; ceci reste encore à voir.
17 Pour autant que la série des rapports d'incidents, il est plus que
18 probable qu'ils seront présentés aux fins de versement au dossier, et c'est
19 à ce moment-là que nous devrons décider si nous les acceptons comme
20 éléments de preuve. La même chose serait vraie pour les rapports
21 "Spotlight."
22 C'est ce que la Chambre entend faire du point de vue de la
23 numérotation pour le moment en permettant qu'une reconstruction complète de
24 ce qui s'est passé au cours de ces journées puisse être faite en audience.
25 M. EMMERSON : [interprétation] Pourrais-je indiquer des éclaircissements
26 sur un point mineur ?
27 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Oui, Maître Emmerson.
28 M. EMMERSON : [interprétation] Quand cela était possible de le faire, nous
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1 avons fait charger sur le logiciel e-court et nous avons communiqué aux
2 juristes de la Chambre, sur le côté public du système, ces documents que je
3 vais utiliser lors du contre-interrogatoire. Ils figurent également dans le
4 classeur, dans le lot de documents, de sorte qu'on peut simultanément les
5 voir à l'écran. Mais à l'évidence, ce seront des documents avec un numéro
6 d'identification de la Défense également.
7 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Oui, je vous suggère qu'à un stade
8 ultérieur nous voyions s'il est nécessaire de les faire verser au dossier
9 comme éléments de preuve.
10 M. EMMERSON : [interprétation] Exactement.
11 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] A ce stade, ils seront ou bien versés
12 aux fins d'identification ou pas admis. Tout au moins, ceci nous permet de
13 suivre clairement ce qui est au compte rendu.
14 M. EMMERSON : [interprétation] Oui.
15 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Etant donné que la numérotation ne pose
16 pas de problème puisque ce seront des numéros D, il n'y aura pas de
17 problème.
18 M. EMMERSON : [interprétation] Ceci n'est pas possible en ce qui concerne
19 les cahiers, parce qu'ils n'ont pas été téléchargés dans le système.
20 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Oui, bien. Alors veuillez poursuivre.
21 Maître Emmerson, conseil pour M. Haradinaj, va commencer le contre-
22 interrogatoire. Vous avez la parole, Maître Emmerson.
23 LE TÉMOIN: MARIJANA ANDJELKOVIC [Reprise]
24 [Le témoin répond par l'interprète]
25 Contre-interrogatoire par M. Emmerson :
26 Q. [interprétation] Madame Andjelkovic, je voudrais, si vous me permettez,
27 vous poser quelques questions sur certains points sur lesquels je souhaite
28 des éclaircissements. Vous avez été très prudente dans votre déposition et
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1 je dois dire que vous vous êtes limitée à donner des réponses précises à
2 des questions précises. Je voudrais suivre ceci et vous poser des questions
3 très précises et directes.
4 Pour commencer, est-ce que je pourrais avoir la chronologie de vos visites
5 au Kosovo, au Kosovo occidental en particulier, pour que ce soit absolument
6 clair pour la période ? Est-ce que je pourrais vous dire que je pense
7 quelle est la position, vous demandez des éclaircissements pour savoir si
8 j'ai raison ou si je me trompe.
9 Pour commencer, votre première visite a commencé le 28 février. Vous avez
10 passé environ une semaine dans la région de Drenica et ensuite --
11 R. Non, ce n'est pas cela, non. En fait, je suis arrivée le
12 28 février. Je me rappelle exactement, c'était un dimanche.
13 Q. Oui.
14 R. Le jour suivant, je l'ai passé avec des collègues dans la région
15 Drenica --
16 Q. Oui.
17 R. -- et pour être tout à fait honnête et dire que j'ai entendu qu'il y
18 avait peut-être eu un incident mais je n'étais pas --
19 Q. A Likoshan ?
20 R. Les villages de Cirez et Likoshane.
21 Q. Oui.
22 R. Mais à ce stade, je ne sais pas exactement où j'allais et ce que
23 j'allais voir là-bas. Vous savez, ma participation de ce point de vue était
24 vraiment incidente et probablement pas très prudente.
25 Q. Je reviendrai sur ce point pour vous poser quelques questions sur ce
26 que vous savez --
27 R. Oui.
28 Q. -- en ce qui concerne Qirez et Likoshan dans un moment. Je voudrais
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1 juste avoir une chronologie exacte.
2 R. Oui.
3 Q. Vous arrivez au Kosovo environ le 28 février ou autour de cette date ?
4 R. Oui.
5 Q. Ensuite, vous allez dans la région de Decane, au Kosovo occidental, et
6 vous dites que vous y arrivez, je crois, cinq ou six jours plus tard; c'est
7 bien cela ?
8 R. Oui. Je pense que c'était dans la semaine où je me trouvais là au
9 début; c'était la première semaine de mars.
10 Q. Il y a une période, un certain nombre de jours, pendant lesquels vous
11 vous trouvez dans la région de Drenica avant de vous diriger vers Peje et
12 Decane.
13 R. Un jour seulement.
14 Q. Cela se trouve pour l'ensemble au début de mars que vous vous êtes mise
15 en route pour le Kosovo occidental ?
16 R. Oui.
17 Q. Par exemple, le 5 mars, la date de l'incident de Prekaz qui impliquait,
18 je ne sais plus, une famille, vous vous trouvez dans la région de Decane ?
19 R. Oui, je pense que oui.
20 Q. Je crois que vous faites une deuxième visite à la fin du mois de mars,
21 au début avril ?
22 R. Oui.
23 Q. A cette occasion, vous êtes allée à Decane, ensuite à Ratishe.
24 R. Oui.
25 Q. Je pense que vous nous avez dit comment vous êtes allée là-bas, j'y
26 reviendrai dans un moment. Maintenant, nous savons d'après vos rapports que
27 vous avez questionné un certain nombre de personnes le 9 avril.
28 R. Oui.
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1 Q. Et que vous questionniez également des personnes à la fin du mois
2 d'avril ?
3 R. Oui.
4 Q. Mais nous supposons que vous n'étiez pas continuellement dans la région
5 alors, à partir du début d'avril jusqu'à la fin ?
6 R. Non, je ne l'étais pas.
7 Q. Bien.
8 R. J'allais et je venais.
9 Q. Donc, il y a un certain groupe d'auditions qui représentent des visites
10 séparées ?
11 R. Oui, tout à fait.
12 Q. Oui.
13 R. Il y a eu certains groupes et d'autres qui constituent ces visites
14 distinctes.
15 Q. Ce n'est peut-être pas beaucoup, mais le groupe d'interviews qui a eu
16 lieu le 9 avril, est-ce que vous saviez que vous alliez retourner à
17 Pristina ou à Belgrade, entre le début d'avril et le 9 ?
18 R. Je dirais que oui.
19 Q. Vous pensez que oui ?
20 R. Oui.
21 Q. C'est utile. Revenons à la première visite. Je pense que vous avez dit
22 il y a un moment que peut-être que ce n'était pas très prudent, parce que
23 vous aviez entendu parler des incidents de Likoshane et Qirez et il est
24 vraisemblable que vous vous déplaciez dans le secteur de Drenica, dans le
25 sillage de ce qui venait de se passer.
26 R. Oui. C'était avant que les funérailles des victimes n'aient lieu.
27 Q. Oui, et je pense que vous avez rencontré des Albanais pendant cette
28 période, alors que vous étiez enfin le premier jour ou les deux premiers
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1 jours que vous étiez dans la région de Drenica ?
2 R. Oui, absolument.
3 Q. Est-ce que vous avez réussi à savoir d'eux s'il y avait un niveau de
4 tension dans la communauté albanaise à la suite de ces attaques ?
5 R. Oui, absolument. Il y avait de longues queues de personnes qui
6 attendaient pour pouvoir exprimer leurs condoléances aux familles qui
7 avaient perdu des personnes chères à l'époque.
8 Q. Je pense que vous n'avez pas fait d'investigation à Likoshan ?
9 R. Non.
10 Q. Mais il y avait quelqu'un du HLC qui l'a fait. Je ne demande pas de
11 nom, mais c'était quelqu'un qui l'a fait, n'est-ce
12 pas ?
13 R. Oui.
14 Q. Qui, en fait, est allé là-bas et a parlé aux familles et aux gens qui
15 se trouvaient dans la région avoisinante ?
16 R. Oui.
17 Q. Il s'agit de quelqu'un avec qui vous avez travaillé. Vous avez voyagé
18 avec cette personne ?
19 R. Oui.
20 Q. Là encore, pour qu'on soit absolument au clair : je ne vais vous
21 demander de noms. Dans ce groupe d'incidents et de ce groupe de rapports
22 sur ces incidents que vous avez vus, en fait, il y une façon très facile de
23 travailler pour -- vous avez ces rapports ?
24 R. Oui.
25 Q. Il y a les initiales MA, les initiales de l'autre personne qui
26 s'occupait des autres rapports ?
27 R. Oui.
28 Q. Maintenant, vous avez exprimé quelques préoccupations pour ce qui était
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1 de donner les noms de personnes. Je voudrais être absolument clair que nous
2 parlons bien de la même personne. Je ne veux pas à l'évidence utiliser le
3 nom à la lumière de ce que vous avez dit. Est-ce qu'il serait plus
4 confortable pour vous qu'on utilise les initiales ou est-ce que cela pose
5 les mêmes problèmes ?
6 R. Je --
7 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Si vous avez des doutes, nous pouvons
8 aller en audience à huis clos partiel. Cela nous prend deux secondes, et à
9 ce moment-là, vous pouvez ou bien donner les initiales ou bien les noms.
10 M. EMMERSON : [interprétation] Oui.
11 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Si vous êtes plus confortable, nous
12 pouvons faire cela.
13 LE TÉMOIN : [interprétation] Je serais plus confortable. Je ne sais pas si
14 cette personne est témoin ou non. Vous devez me comprendre.
15 M. EMMERSON : [interprétation] Je comprends parfaitement. Audience à huis
16 clos partiel.
17 M. LE GREFFIÈRE : [interprétation] Nous sommes en audience à huis clos
18 partiel.
19 [Audience à huis clos partiel]
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18 [Audience publique]
19 M. EMMERSON : [interprétation]
20 Q. Je vous posais des questions concernant votre première visite. Vous
21 nous avez dit que vous aviez rencontré les Albanais et que vous aviez d'une
22 certaine façon obtenu des renseignements de leur part. Votre collègue qui
23 était une personne qui travaillait sur le terrain et qui parlait albanais
24 pour le "Humanitarian Law Centre," avait procédé pour ce centre à une
25 enquête sur les conséquences de incidents de Qirez et Likoshan ?
26 R. Oui.
27 Q. Je veux dire, est-ce que vous vous êtes parlé de ceci respectivement ?
28 R. Oui.
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1 Q. Naturellement.
2 R. Oui.
3 Q. Il est probable que vous avez obtenu certains renseignements, même si
4 c'était quelque chose qu'on lui avait dit concernant la tension et les
5 craintes de la communauté albanaise à la lumière de ces attaques ?
6 R. Oui.
7 Q. Là encore, de façon très générale, pouvez-vous nous donner une idée de
8 la réaction des communautés albanaises immédiatement après ces attaques,
9 dans le secteur où ils se sont produits ?
10 R. Oui. Les personnes étaient très agitées. Comme je l'ai dit, il y avait
11 une queue très longue littéralement devant chaque enceinte parce que les
12 gens voulaient exprimer leurs condoléances. Là également, il y avait un
13 autre personne, je ne peux pas dire qui était un "hôte" c'est peut-être
14 pas le mot qui convient ou "invité," mais une personne qui était du Conseil
15 de la défense des droits de l'homme et des libertés, qui nous emmenaient
16 dans ces différentes maisonnées et familles, elle m'avait avertie qu'il
17 vaudrait mieux que je ne parle pas serbe, parce que les personnes étaient
18 très agitées et certains évidemment avaient des sentiments de très grande
19 frustration, parce que des personnes étaient mortes. Donc je ne l'ai pas
20 fait. J'ai gardé le silence. Je n'ai fait que suivre cet homme là où il
21 nous emmenait.
22 Q. Vous avez vu les villages ?
23 R. Oui, je les ai vus.
24 Q. Pour nous aider, si vous pouvez, dans le rapport "Spotlight," je ne
25 vous demande pas de le regarder pour le moment, mais dans ce rapport il y a
26 une référence à un chercheur du HLC qui a fait le tour de la propriété
27 Ahmeti le 2 mars, et qui a vu sur les murs les mots : "Voici ce qui
28 arrivera la prochaine fois aussi."
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1 Est-ce que vous avez vu ces mots sur les murs ? Vous rappelez-vous ?
2 R. Je ne peux pas m'en souvenir vraiment.
3 Q. Très bien. Très bien. Maintenant, d'une façon générale, je pense que
4 bien que plus tard vous ayez enquêté sur des crimes qui auraient eu lieu
5 contre les Albanais aussi ?
6 R. Oui.
7 Q. A l'origine, à ce moment-là, il y avait un partage des responsabilités
8 entre vous, n'est-ce pas ?
9 R. Oui, tout à fait.
10 Q. Votre tâche était essentiellement de vous concentrer sur les Serbes,
11 les civils serbes ?
12 R. Oui. C'était bien le cas.
13 Q. Votre collègue qui parlait albanais avait pour tâche de se concentrer
14 sur les victimes albanaises qui auraient été victimes de crimes ?
15 R. Oui, c'est exact.
16 Q. A l'évidence, pour que nous ayons un tableau complet à ce moment-là,
17 d'une idée de la tension de deux côtés des communautés, il pouvait être
18 nécessaire d'avoir un sentiment de ce qui était dit, non pas seulement à
19 vous mais également à elle.
20 R. Oui.
21 Q. Toutes deux, ensuite, vous présenteriez vos rapports.
22 R. Oui.
23 Q. Dans certains des rapports "Spotlight," à ce moment-là ils étaient
24 réunis ?
25 R. Oui.
26 Q. Comme nous verrons dans un moment, parfois vous aviez le récit d'un
27 événement --
28 R. Hm-hm.
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1 Q. -- il y avait donc un compte rendu tout à fait différent --
2 R. Oui.
3 Q. -- et le HLC qui pouvait réunir le tout dans un rapport et dire : Telle
4 partie dit ceci ou tel groupe de personnes a dit ceci et ils se
5 contredisent les uns et les autres ?
6 R. Oui, tout à fait.
7 Q. Je vais vous poser la question suivante : d'après vos observations
8 d'après ce que les gens vous dit à l'époque des tensions qui étaient plus
9 fortes après, Likoshan et Qirez, Prekaz, pouvez-vous confirmer qu'une
10 grande partie de la communauté des deux côtés portaient des armes, avaient
11 des armes à leurs domiciles ou portaient des armes, des fusils de chasse,
12 et ainsi de suite ?
13 R. Je dirais que oui, parce que je suis de la ville, et j'étais surprise
14 de voir le nombre de personnes qui avaient des fusils de chasse.
15 Q. Je veux dire, nous pouvons voir, d'après vos notes, qu'il y avait
16 beaucoup de personnes serbes à qui vous avez parlé qui avaient des armes
17 chez eux.
18 R. Oui.
19 R. Le niveau de tension était tel qu'il s'accroissait. De façon générale,
20 les Albanais avaient des armes ainsi que leurs voisins serbes qui vivaient
21 à ses côtés ?
22 R. Je suppose --
23 Q. [aucune interprétation]
24 R. Je suppose que ce sont ceux que j'ai mentionnés. Je pourrais dire :
25 Oui, des personnes ont dit cela. Est-ce que tout le monde en avait, je ne -
26 -
27 Q. Je ne peux pas vous demander de donner une estimation comme cela.
28 R. Je vous remercie.
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1 Q. D'après les questions que vous avez posées, vous avez trouvé des gens
2 qui ont dit : J'ai une arme à la maison, mon voisin qui est Albanais a des
3 armes dans sa maison.
4 R. Oui.
5 Q. Est-ce que vous avez des exemples de personnes qui vous aient dit que :
6 Mon voisin m'a tiré dessus, et j'ai tiré, j'ai riposté. Dans un cas, je
7 pense.
8 R. Je pense que oui, mais je ne peux pas me rappeler maintenant.
9 Q. Je vous présentais cela comme exemple.
10 R. Je ne suis pas vraiment au courant.
11 Q. Je ne veux pas créer de la confusion dans votre esprit. Pour être juste
12 à votre égard, je vous donnerai des exemples précis. Je me réfère à des
13 passages de ce que M. Re a déjà évoqué devant vous. J'en viens maintenant à
14 la deuxième visite à la fin du mois de mars, au début du mois d'avril.
15 R. Oui.
16 Q. Maintenant que vous vous êtes rendue, vous nous avez dit à Ratis et
17 vous avez décrit un certain nombre de cas dans lesquels des personnes vous
18 ont parlé d'un coup de feu, d'incidents où il n'y a pas eu de victimes, et
19 les personnes en question, les personnes avec qui vous avez parlé, ne
20 savaient pas d'une façon générale qui était responsable parce que ces
21 choses s'étaient passées la nuit.
22 R. Oui.
23 Q. Et là encore, dans ce contexte, pourrions-nous regarder, revoir un ou
24 deux exemples qu'a évoqués M. Re.
25 Pour commencer, et pour ceci, je crains que nous ayons besoin de nous
26 servir du classeur.
27 Pourrait-on regarder, s'il vous plaît, le cahier numéro 1 aux pages
28 32 et 33.
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1 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Monsieur Emmerson, je considère que nous
2 sommes en train de regarder la première section maintenant peut-être.
3 [La Chambre de première instance et le Greffier se concertent] M. LE JUGE
4 ORIE : [interprétation] Est-ce que c'est bien dans la première partie juste
5 après la page de couverture où il y a un grand nombre de noms, puis
6 ensuite; c'est bien cela?
7 M. EMMERSON : [interprétation] Oui.
8 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Parce que nous avons quelque chose de
9 différent ici, il y a des numéros ERN qui sont en grisé.
10 M. EMMERSON : [interprétation] Oui, c'est ce que l'on trouve tout à fait en
11 bas et il est question d'un cahier bleu, volume 1. Puis, il y a des numéros
12 ERN. C'est la première page, c'est la page de la première section.
13 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Donc, ceci a déjà un
14 numéro P parce que, Madame la Greffière, je pense que ceci était très
15 clair. La première section que nous trouvons dans le classeur sera le
16 cahier numéro 1, traduction provisoire, sans séquence ERN. Mais d'après ce
17 que nous avons compris de l'Accusation, c'est quand même dans le bon ordre
18 chronologique pour les originaux. Ceci donc recevrait pour nos numéros --
19 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Ceci sera la pièce à conviction numéro
20 P3, marquée pour identification.
21 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Oui, de façon à éviter toute confusion.
22 En bas, on lit cahier bleu, volume 1. Ceci n'est pas précédé par le nom
23 Andjelkovic, comme nous le trouvons dans la troisième section où c'est
24 précédé par ce nom. C'est bien clair.
25 M. EMMERSON : [interprétation]
26 Q. Pourriez-vous jeter un coup d'œil à la page 32. Il y a là les notes des
27 questions que vous avez posées, qui ont été évoquées par M. Re. Ce sont des
28 questions posées avec M. et Mme Culafic --
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1 R. Culafic.
2 Q. Corrigez ma prononciation, parce que je vais certainement faire des
3 erreurs. A Ratis, et ils décrivent un incident qui s'est passé - je veux
4 juste vérifier - vous voyez, il y a un passage qui commence par "épouse."
5 Immédiatement après cela, vous avez souligné des mots qui se trouvent en
6 haut de la page 32. Vous avez cela ?
7 R. Oui.
8 Q. Donc, vous étiez en train de parler à Mme Culafic.
9 R. C'est ce qu'elle a dit.
10 Q. Alors, nous avons un passage qui commence par " Nastadin," et je pense
11 que vous parlez de son mari.
12 R. Oui, c'est le mari.
13 Q. Puis, de l'autre côté de la page, au bas de la page 33, le dernier
14 paragraphe, on voit comme titre "Epouse," et là encore, vous parlez à
15 nouveau de l'épouse.
16 R. Oui.
17 Q. Est-ce que je pourrais vous demander de lire à voix basse, ou vous-
18 même, en regardant à la page 32, le premier paragraphe à mi-chemin vers le
19 bas, pouvez-vous voir la phrase au milieu du paragraphe qui dit : "Mes fils
20 voulaient les tuer …" C'est à la
21 page 32, le premier gros paragraphe.
22 M. LE JUGE HOEPFEL : [interprétation] Ligne 6.
23 M. EMMERSON : [interprétation] Ligne 6, la phrase "Mes fils voulaient les
24 tuer."
25 LE TÉMOIN : [interprétation] Oui.
26 Q. Donc, lisez simplement pour vous-même les trois ou quatre lignes
27 jusqu'aux mots : "Il a dit que c'est son pays". Je pense que vous avez
28 rédigé un peu plus loin, juste à l'endroit où il est dit : "On se réfère au
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1 fait que quelqu'un revendique ses biens, son pays ou sa terre." Vous avez
2 cela ?
3 R. Oui.
4 Q. Si nous passons maintenant à cette page, à la page suivante, un passage
5 où il est question de l'épouse, il y a un nom qui est donné, une référence
6 où du fait que des cailloux ont été jetés pendant la nuit ou des pierres
7 ont été jetées, puis un nom est donné "Lulaj." On dit : "C'était son pays.
8 Nous avons acheté
9 1 hectare et 24 acres. Nous avons la forêt depuis la monarchie," ainsi de
10 suite.
11 En regardant ces deux passages, en les comparant, qu'est-ce que Mme
12 Culafic vous disait en ce qui concernait la personne qu'elle estimait
13 responsable de ces attaques ?
14 R. Pour être honnête, je ne suis même pas sûre qu'elle se référait à la
15 personne qui, en fait, était responsable de l'attaque. Je pense que c'est
16 plus général. Tel que j'ai compris les choses à ce moment-là et de la façon
17 dont elle l'a dit, je pense que c'était plus général. Je pense qu'il
18 s'agissait peut-être d'une personne qui était propriétaire du terrain du
19 côté des années 1940 ou bien --
20 Q. Je vois.
21 R. Je pense que ceci montre que - je ne suis pas sélective, mais je
22 pourrais poser la question.
23 Q. J'essaie de comprendre l'importance de ceci, de ce qui est décrit par
24 cette personne, parce qu'elle semble dire dans ce passage que vous avez
25 inscrit, elle semble se référer à un incident qui s'est produit, que ce
26 soit un problème ancien entre elle et son voisin.
27 R. Je pense, mais je ne suis pas sûre, comme si c'était hier ou à un
28 moment quelconque, je ne sais pas à quel moment s'était, j'étais là
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1 simplement pour noter ce qui a été dit. J'allais sur le terrain pour noter
2 ce que disaient les gens, je ne procédais pas à des vérifications.
3 Q. J'y reviendrai. Vous n'étiez pas là pour enquêter sur le point de
4 savoir si on disait ou non la vérité ?
5 R. Non. Je n'étais pas là pour enquêter, pour savoir qui était la personne
6 mentionnée ou s'il avait eu des difficultés avec des voisins pour des
7 questions de terrain. Excusez-moi de causer cette confusion.
8 Q. Pas du tout, c'est un point qui est parfaitement clair. En fait, cela
9 ne faisait pas partie de vos fonctions, vous parliez aux personnes et --
10 R. Oui.
11 Q. -- des personnes qui en plus étaient troublées.
12 R. Oui, beaucoup.
13 Q. Dans une période de tension accrue des deux côtés, avec beaucoup de
14 personnes qui avaient des armes, et vous parliez de ce que les personnes
15 vous ont dit. Vous preniez cela pour argent comptant, tout à fait correct,
16 mais --
17 R. Oui.
18 Q. Maintenant, si nous passons à la page 38, le passage suivant, je crois
19 que M. Re vous a montré une interview de la famille Delic. Vous l'avez
20 retrouvé ? Juste en haut de la page 38, le
21 3 avril.
22 R. Oui.
23 Q. Excusez-moi pour la conversation du village, je le dis avant que vous
24 ne puissiez. Peut-être vous pourriez nous dire comment le prononcer.
25 R. Je crois que c'est prononcé Lug Buna.
26 Q. Oui, c'est encore un exemple. Nous avons ici quelqu'un avoir entendu
27 des chiens, il est sorti immédiatement dans le verger. Il a vu des hommes
28 dans le verger, ils ont tiré - c'est ce que vous avez écrit - trois ou
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1 quatre obus ?
2 R. Oui.
3 Q. "Il a pris son fusil de chasse, il a tiré dans leur direction," C'est
4 ce que vous avez dit, n'est-ce pas ?
5 R. Oui, c'est ce qu'il m'a dit.
6 Q. Quand vous parlez d'obus, en fait, je pense que c'est une erreur de
7 traduction, en fait, il s'agit de balles.
8 R. Oui, c'est la traduction. Enfin, c'était plutôt des balles qui ont été
9 tirées.
10 Q. C'est juste un exemple que je voulais vous donner. On voit que des tirs
11 ont été échangés, les gens ont des armes et se tirent dessus. Vous dites un
12 peu plus bas "qu'on a trouvé des douilles." Donc, il est clair qu'on est en
13 train de parler de balles ici.
14 R. Oui, effectivement.
15 Q. Un peu plus bas, page 39 et 40, Fatic, Radenko Fatic est mentionné. Il
16 vous a parlé, il vous a dit que c'était son voisin qui était responsable.
17 R. Oui, il a dit que c'était son voisin immédiat.
18 Q. Il vous a dit qu'il l'avait vu.
19 R. Oui, mais il m'a dit qu'il n'allait pas le raconter.
20 Q. Il n'allait pas le raconter, il n'allait pas donner son nom, il vous a
21 dit qu'il ne savait pas s'il y avait quelqu'un d'autre avec son voisin ?
22 R. Non, je ne me souviens pas.
23 Q. Donc, c'est tout au bas de la page 39. "Je ne sais pas s'il y avait
24 d'autres personnes on n'a vu que lui. Je ne sais pas s'il y avait d'autres
25 personnes on n'a vu que lui." Ensuite, vous mentionnez un nom tout en haut
26 de la page 40, toujours dans le même contexte. Je me demande quelle est
27 l'importance de ce nom, le nom de Sacir Bekir dans le contexte précis de
28 ces événements ?
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1 R. Très franchement, je ne me souviens pas.
2 Q. Est-il possible que quelqu'un d'autre vous ait donné le nom du voisin ?
3 R. Je ne m'avancerai pas, il faudrait que je consulte mes notes. Il
4 faudrait que je voie exactement de quoi il s'agit et à quel moment je l'ai
5 écrit.
6 Q. En fait, cela pourrait se révéler fort utile si vous pouviez vous
7 livrer à cet exercice.
8 M. LE JUGE HOEPFEL : [aucune interprétation]
9 LE TÉMOIN : [interprétation] Mais je ne peux pas vous promettre que je
10 trouverai quoi que ce soit.
11 M. EMMERSON : [interprétation]
12 Q. Non, bien entendu. Ce n'est pas la question.
13 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Est-ce que vous avez un exemplaire de
14 vos notes ?
15 LE TÉMOIN : [interprétation] Oui.
16 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Je pense que ceci a été transféré dans
17 le système e-court avec un numéro, une cote P, je crois.
18 M. LE JUGE HOEPFEL : [interprétation] Ce document a déjà une cote ERN.
19 M. LE JUGE HOEPFEL : [interprétation] U0030209.
20 M. EMMERSON : [interprétation] Peut-être le mieux serait-il, par souci
21 d'efficacité, que je poursuive
22 M. LE JUGE ORIE : [aucune interprétation]
23 M. EMMERSON : [interprétation] -- mon contre-interrogatoire, et pendant ce
24 temps même nous essayons de retrouver le passage concerné.
25 M. LE JUGE HOEPFEL : [interprétation] Page suivante, 210.
26 M. EMMERSON : [interprétation] C'est vers la fin du cahier, les deux
27 dernières pages.
28 Q. Peut-être pourrez-vous le trouver vous-même ? Non ?
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1 R. [aucune interprétation]
2 Q. Bien, dans ces conditions, on va essayer de retrouver le passage pour
3 vous et je pourrai revenir à cette question.
4 J'aimerais vous informer des recherches qui ont été entreprises pendant que
5 vous-même, vous vous entreteniez avec ces personnes, les recherches qui
6 étaient entreprises par votre collègue albanaise. Vous savez, nous avons le
7 rapport, donc la chronologie, nous pouvons la reconstituer.
8 Mais il me semble que pendant que, vous-même, vous vous renseigniez
9 de la sorte, elle, votre collègue, elle recueillait des déclarations auprès
10 d'habitants de Gllogjan au sujet de l'opération de police qui avait eu lieu
11 à cet endroit le 24 mars; c'est bien exact, n'est-ce pas ?
12 R. Oui.
13 Q. Vous n'étiez pas à Gllogjan, mais elle s'y trouvait. Et c'était à cela
14 qu'elle était occupée, n'est-ce pas ?
15 R. Oui.
16 Q. Nous allons voir en temps utile qu'il existe de très nombreuses
17 déclarations dont dispose le HLC, des déclarations d'Albanais qui, disons-
18 le, de manière générale, ont été victimes de la police ce jour du 24 mars.
19 Puis, il y a également un nombre de déclarations inférieures que vous avez
20 recueillies auprès de la famille Stojanovic.
21 R. Oui.
22 Q. Le HLC pour préparer ce rapport au "spotlight" numéro 26 avait à sa
23 disposition 28 déclarations ?
24 R. Je ne m'en souviens pas exactement.
25 Q. Cela figure dans le rapport. Si je me trompe, on ne manquera pas de
26 corriger mon erreur. En fait, elle, dès le 24 mars, bien avant vous, elle
27 avait commencé à enquêter sur les événements dans cette région ?
28 R. Oui.
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1 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Maître Emmerson, permettez-moi de vous
2 rappeler une chose. Vous parlez tous deux la même langue, donc il convient
3 que vous fassiez une pause. Je m'adresse aussi bien au témoin qu'à vous-
4 même.
5 M. EMMERSON : [interprétation] Tout à fait.
6 Q. J'imagine que quand vous êtes retournée à Pristina avec votre collègue,
7 vous avez évoqué ce qu'elle avait elle-même trouvé comme information au
8 cours de son travail de recherche ?
9 R. C'est un peu plus tard, au moment où nous avons préparé nos rapports.
10 Donc, on n'a pas discuté de cela tout de suite.
11 Q. Pendant cette période que vous avez passée à travailler avec votre
12 collègue albanophone [phon], j'imagine que vous avez pu vous faire une idée
13 de ce qu'elle a pu recueillir comme information au sujet du 24 mars ?
14 R. Oui.
15 Q. Bien entendu, je ne veux pas passer en revue, en détail, le rapport
16 "spotlight" avec vous, mais simplement examinez le passage qui a trait à
17 ces événements.
18 M. EMMERSON : [interprétation] Pour cela nous aurons besoin d'une nouvelle
19 cote commençant par un P pour le passage qui commence à la fin de ce jeu de
20 documents avec les deux rapports "spotlight".
21 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Il convient d'abord d'examiner la
22 deuxième partie du classeur, de lui donner d'abord une cote, parce que
23 c'est dans la suite si on regarde le numéro ERN.
24 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Il s'agira de la pièce P4 qui reçoit
25 une cote aux fins d'identification.
26 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Ensuite, nous avons une série de
27 traductions, ou de versions en anglais des rapports d'incidents qui
28 commencent à e20glodj jusqu'à ensuite, E19, et cetera, jusqu'à e2glodj.doc.
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1 Nous avons également e22glodj.doc et e21. Pour tout cela, il nous faut une
2 cote, Madame la Greffière.
3 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Ces pièces se voient octroyer la cote
4 suivante, P5, toujours une cote aux fins d'identification uniquement.
5 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Merci beaucoup.
6 Nous en arrivons maintenant à ce que vous souhaitez examiner, Maître
7 Emmerson, à savoir deux rapports "spotlight" 26 et 27 en anglais. Il s'agit
8 des pages 1 à 24, numéro ERN 00649667. Ensuite, le numéro ERN, le même
9 jusque 690. Je donne ici les trois derniers chiffres du numéro ERN. Puis,
10 nous avons le rapport "spotlight" 27, page 1 à 24, numéro ERN K0078701
11 jusqu'à 713. Ce sont les derniers chiffres du numéro ERN. Il faut savoir
12 que pour ces rapports, pour une page ERN, nous avons deux pages du rapport.
13 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Ces deux rapports se voient
14 attribuer la cote P6, cote aux fins d'identification.
15 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Donc, vous êtes en train de
16 traiter du document P6.
17 M. EMMERSON : [interprétation] Peut-être serait-il utile d'afficher ce
18 document à l'écran.
19 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Je ne sais pas si ceci a été transféré
20 dans le système de prétoire électronique.
21 M. EMMERSON : [interprétation] Nous nous en sommes chargés. Il s'agit du
22 document qui porte la cote aux fins d'identification 1D978, page 11.
23 Excusez-moi, je me suis trompé. Il s'agit de la page 1D988, donc 1D978 à
24 1D988.
25 J'aimerais que l'on zoome sur le paragraphe qui est tout de suite après le
26 titre -- non -- si, c'est la bonne page. Excusez-moi.
27 Q. On fait référence au 24 mars, deuxième paragraphe : Les déclarations
28 faites par 28 témoins indiquent que le 24 mars les forces serbes ont tué
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1 trois Albanais du Kosovo qui fuyaient. On pilonnait des maisons où
2 s'étaient réfugiés des civils non armés, ont mis en danger la vie d'hommes,
3 de femmes, enfants, et cetera, et ont utilisé la maison de la seule famille
4 non albanaise comme installation militaire."
5 Est-ce que vous savez à quoi ils font référence quand ils parlent de la
6 maison de la seule famille non albanaise qui a été utilisée comme une
7 installation militaire ?
8 R. La seule maison dont il est peut-être question c'est la maison de la
9 famille Stojanovic.
10 Q. Merci. Page suivante. Page suivante donc mais un peu plus haut. Au
11 deuxième paragraphe ici, on voit qu'il est fait référence à un récit qui a
12 été fait à votre collègue albanophone, n'est-ce pas; oui, c'est cela ?
13 R. Oui.
14 Q. Au troisième paragraphe, il est mention d'un récit qui a été fait par
15 un témoin avec qui vous vous êtes entretenue vous-même. Puis, au quatrième
16 paragraphe, nous trouvons mentionnée une déclaration du ministère serbe des
17 Affaires intérieures, n'est-ce
18 pas ?
19 R. Oui.
20 Q. Il s'agit là d'informations contradictoires, me semble-t-il, au sujet
21 de l'origine de l'incident, et cetera. Toutes ces informations, elles ont
22 été fournies au HLC et vous vous en êtes servie, enfin le HLC s'en est
23 servi pour préparer ce rapport ?
24 R. Je répète que les rapports de synthèse de ce type repose sur les
25 entretiens menés par des gens comme moi sur le terrain tant bien que mal.
26 Ensuite, tout ceci est synthétisé et présenté avec d'autres informations
27 reçues par le HLC et ce sont des juristes au sein de l'organisation qui se
28 chargent de préparer les rapports.
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1 Q. Merci. Information très utile. Plutôt que de passer en revue les
2 différentes rubriques que nous voyons à l'écran, je pense que le mieux
3 c'est encore d'examiner non pas à l'écran, mais sur le classeur les
4 différentes rubriques, les différents titres que l'on voit de la page 11 à
5 la page 16.
6 Je vais parler de classer ces différentes rubriques par catégories :
7 les gens qui se sont entretenus avec votre collègue albanophone - nous
8 avons les rapports, inutile de les passer en revue un à un - ce qu'ils
9 disaient se ramenaient autour de deux ou trois choses : d'abord, la police
10 commencé à tirer sur deux hommes. C'est globalement ce qu'on dit les
11 témoins albanais à votre collègue albanophone. C'est à peu près ce qu'ils
12 lui ont dit, n'est-ce pas ?
13 R. Une fois encore, je suis désolée je ne m'en souviens pas.
14 Q. Dans ces conditions, je ne vais pas insister. Nous pourrons nous-mêmes
15 prendre connaissance des synthèses réalisées.
16 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Je précise pour le compte rendu
17 d'audience, Maître Emmerson, que vous vous servez ici de la pièce P6, mais
18 que vous êtes en train de faire référence au rapport numéro 26. Je le
19 rappelle cette pièce comporte deux rapports.
20 M. EMMERSON : [interprétation] Tout à fait.
21 Q. Une chose Madame le Témoin : d'après ce que vous a dit votre collègue
22 albanophone, est-ce que vous en êtes arrivée à la conclusion qu'au village
23 l'impression générale c'est qu'il y avait eu une agression, une attaque
24 massive et générale dirigée contre le village de Gllogjan.
25 R. Dans les interviews qu'elle a menée.
26 Q. Oui.
27 R. Oui, je crois que c'est ce qui en ressort.
28 Q. Est-ce que vous vous souvenez qu'elle vous ait parlé d'affirmations
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1 selon lesquelles les forces serbes s'étaient déchaînées dans le village ?
2 R. Ce serait peut-être allé un peu trop loin à ce stade des événements. Je
3 ne me souviens pas que quiconque ait fait ce genre de descriptions.
4 Q. Pourtant, il a été dit qu'un groupe d'adolescents, trois ou quatre,
5 avait été abattus alors qu'ils s'enfuyaient n'est-ce pas ?
6 R. Oui, c'est ce qui ressort effectivement de ces récits.
7 Q. Il a été question également d'hélicoptères serbes qui ont ouvert le feu
8 alors qu'ils étaient en vol sur des civils. Si vous ne vous en souvenez
9 pas, ne dites rien, cela figure dans le rapport.
10 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Je vais vous rappelez à tout deux que
11 non seulement vous parlez extrêmement vite, mais que parfois vous-même,
12 Maître Emmerson, vous parlez alors que le témoin n'a pas fini de répondre,
13 parce que sa réponse vous convient. Quant à vous Madame, vous interrompez
14 parfois Me Emmerson. Or, si nous avons deux intervenants qui parlent en
15 même temps, notre sténotypiste est incapable de faire son travail
16 correctement.
17 LE TÉMOIN : [interprétation] Oui.
18 M. EMMERSON : [interprétation]
19 Q. Il a été également dit qu'un grand nombre de personnes ont été arrêtées
20 et ont subi de mauvais traitements de la part de la police serbe tout de
21 suite après les événements, n'est-ce pas ?
22 R. Oui, je me souviens qu'effectivement cela figurait dans le rapport,
23 c'est ce que m'a dit également ma collègue. Un grand nombre de personnes
24 ont été arrêtées.
25 Q. Les forces serbes se sont servies des écoliers comme boucliers
26 humains ?
27 R. Je sais qu'on a parlé effectivement de l'école, mais franchement --
28 Q. On pourra le lire dans le rapport. Il y a un certain nombre de maisons
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1 du village qui ont été bombardées, n'est-ce pas ?
2 R. Comment cela "bombardées" ?
3 Q. Elles ont été attaquées avec un armement lourd, je parle des maisons du
4 village de Gllogjan.
5 R. Je ne me souviens pas de l'emploi d'armement lourd. Je sais qu'il y a
6 eu des combats. La police a envoyé des renforts, mais franchement je ne
7 sais pas.
8 Q. Pour l'instant c'est tout ce que je souhaite vous demander. Je
9 reviendrai peut-être à cette question un peu plus tard.
10 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Je voudrais vous mettre en garde une
11 fois encore, je ne veux pas dire que vous ayez pris un mauvais pli. C'est
12 difficile de se retenir, faites attention.
13 M. EMMERSON : [interprétation]
14 Q. Je reviens aux entretiens que vous avez eus le 9 avril. Il me semble
15 que ce jour-là vous avez dit que vous vous être rendue à Gjakova en autocar
16 depuis Prishtina, n'est-ce pas ?
17 R. Oui.
18 Q. Oui ?
19 R. Oui, je suis allée à Gjakova.
20 Q. Cet autocar vous a emmené à Gjakova par quel itinéraire ?
21 R. Il faut que je vous dise que je ne me souviens pas exactement. Je ne
22 sais pas si j'ai pris un bus direct ou si je suis passé par Peje, parce que
23 cela c'était aussi possible.
24 Q. Il est possible que vous soyez passée par Peje ?
25 R. Il possible que je sois passée de Prishtina à Peje, puis pour Gjakova
26 après un changement de bus.
27 Q. Vous auriez emprunté la route principale qui vous aurait fait passer
28 par Decani ?
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1 R. Oui, par Decani, cela c'est indéniable. En fait, maintenant je ne peux
2 pas vous dire si je suis allée à Gjakova ou si je suis descendue à Decani.
3 Parce qu'à Decani, je me suis entretenue avec un certain nombre de
4 personnes.
5 Q. En tout cas, le long de la route vous n'avez pas constaté que celle-ci
6 ait été bloquée ou fermée par l'UCK ?
7 R. Non.
8 Q. Ce jour-là, ce 9 avril, vous vous êtes entretenu avec Vladimir
9 Stojanovic ainsi que sa mère. Si je massacre son nom, corrigez-moi, il
10 s'agit de Ljubica, n'est-ce pas ?
11 R. Ljubica.
12 Q. Ljubica.
13 C'est à ce moment-là que l'on vous a raconté comment avait débuté cet
14 incident, c'était contradictoire avec ce qui avait été dit à votre collègue
15 albanaise, n'est-ce pas ?
16 R. Oui.
17 Q. J'aimerais que nous nous penchions sur les documents que vous avez
18 préparés suite à votre entretien avec M. Stojanovic. Document qui porte la
19 référence ID1255. Dans le dossier, ce document porte la référence
20 E4glodj.doc
21 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Cela fait partie de la pièce P5 ?
22 M. EMMERSON : [interprétation] Oui.
23 Q. D'abord ces noms de fichiers glodj.doc
24 R. Effectivement, c'est pas nous qui avons donné ces noms.
25 Q. C'est les gens du HLC qui s'en sont chargé ?
26 R. Oui.
27 Q. A l'écran, nous pouvons voir et sur la version papier également que
28 c'est un entretien qui a eu lieu de 9 avril. Le rapport a été déposé le 9
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1 avril et portait sur un incident dont on a dit qu'il s'est déroulé le 14
2 septembre 1997. Oui, je sais déjà ce que vous allez dire. Dans cette
3 déclaration, vous parlez de deux choses. Vous parlez d'événements qui ont
4 eu lieu le 11 septembre 1997, mais vous évoquez également les événements du
5 24 mars.
6 R. Oui, c'est bien cela.
7 Q. J'aimerais vous interroger au sujet de ce qui s'est passé le 24 mars.
8 M. EMMERSON : [interprétation] J'aimerais que nous nous reportions à la
9 deuxième page où se trouve l'essentiel de la déclaration de la personne
10 concernée.
11 Q. Est-ce que vous pouvez repérer le troisième paragraphe, je cite : "Nous
12 avons appelé Decan, par radiotéléphone que nous avons à la maison. Mais,
13 ils étaient déjà informés de ce qui se passait." Oui ?
14 R. Oui.
15 Q. En deux mots, ce que disait Vladimir Stojanovic c'est qu'on avait
16 d'abord ouvert le feu sur la police ?
17 R. Oui.
18 Q. Quant aux Albanais, ils affirmaient que c'était la police qui avait
19 ouvert le feu sur deux hommes, et que c'était ainsi que l'incident avait
20 débuté ?
21 R. Oui.
22 Q. Examinons ce premier passage. Je cite : "Nous avions appelé Decan avec
23 le radiotéléphone que nous avions à la maison, mais ils avaient déjà été
24 informés de ce qui se passait." Ensuite, on mentionne 10 heures 30, on
25 parle de "la maison voisine" d'où on a tiré des roquettes. Je poursuis la
26 lecture : "Les tirs ont duré environ 15 minutes, ensuite la police est
27 arrivée et est venue dans notre cour et de là ils ont ouvert le feu sur la
28 maison des Haradinaj."
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1 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Maître Emmerson, quand on lit on va tout
2 de suite plus vite. Attention.
3 M. EMMERSON : [interprétation]
4 Q. Vous avez vu le passage concerné, Madame le Témoin ?
5 R. Oui.
6 Q. M. Stojanovic vous a raconté que la police a tiré sur la propriété des
7 Haradinaj à partir de sa propriété à lui, de M. Stojanovic ?
8 R. Ce que j'ai compris, si je ne me trompe, si je me souviens bien, quand
9 je lui ai parlé, il a affirmé qu'ils étaient dans la maison. Je crois que
10 sa mère m'a dit quelque chose d'approchant, c'est-à-dire que, quand ils ont
11 entendu les tirs il a fait entrer tout le monde dans la maison. Ensuite, la
12 police est entrée dans sa cour.
13 Q. C'est tout à côté de la propriété des Haradinaj ?
14 R. Il me semble.
15 Q. Mais vous ne savez pas parce que vous n'y êtes jamais allée. Vous les
16 avez interrogés à Decan ?
17 R. Oui, il était à Decan lorsque je me suis entretenue avec lui.
18 Q. Enfin, il y a un chose qu'il vous a dit très clairement, c'est que la
19 police a tiré sur la maison des Haradinaj à partir de sa propriété à lui,
20 n'est-ce pas ?
21 R. Oui. C'est ce qu'il a dit. C'est ce qu'il a dit, du moins si l'on en
22 croit le rapport qui a été réalisé ensuite.
23 Q. Il parle de roquettes qui ont été tirées sur la police à partir de la
24 propriété familiale des Haradinaj, n'est-ce pas ?
25 R. Oui, c'est ce qui est écrit ici.
26 Q. Est-ce qu'il vous a dit que la police avait tiré des roquettes sur la
27 maison des Haradinaj ou est-ce qu'il a omis de le dire ?
28 R. Je ne m'en souviens pas. Je l'aurais sans doute noté. Il faut que je
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1 répète que la plupart des notes que j'ai prises c'étaient des notes
2 verbatim.
3 Q. Si cela ne figure pas dans vos notes, c'est que délibérément il a
4 choisi de ne pas vous le dire ?
5 R. Sans doute, oui.
6 Q. Un peu plus bas, il est indiqué qu'un hélicoptère a survolé les lieux,
7 n'est-ce pas ? Est-ce que vous voyez le passage concerné, vers le bas de ce
8 paragraphe que nous avons à l'écran ? Si on reprend le début du paragraphe
9 où il est question d'un radiotéléphone. Est-ce que vous avez compris ce
10 qu'il voulait dire en parlant de radiotéléphone ?
11 R. Je n'en suis pas sûre. Je ne suis pas sûre d'avoir bien compris ce
12 qu'il voulait dire. Je ne suis pas sûre de savoir de quel type de téléphone
13 il s'agissait, s'il s'agissait d'une radio. Très franchement, je l'ignore.
14 Q. Mais s'il s'était agi d'une radio, est-ce que d'après ce que vous avez
15 pu constater sur place dans l'ouest du Kosovo les civils avaient souvent
16 accès à des radios ?
17 R. Je ne sais pas. Je ne me suis pas rendue dans tellement de foyers.
18 Q. Ce monsieur ou sa mère, est-ce qu'ils vous ont dit d'une manière ou
19 d'une autre si des membres de leur famille travaillaient pour la police ?
20 R. Oui. Il y avait un des frères qui était fonctionnaire de police d'après
21 ce que j'ai compris, à Gjakova. Je crois que c'était à Gjakova, mais je ne
22 mettrai pas ma main au feu.
23 Q. Pouvez-vous confirmer que lorsque vous avez parlé avec Mme Stojanovic
24 il y a quelque chose qu'elle souhaitait ardemment vous dire. C'est qu'au
25 village ainsi que dans les journaux, on avait l'impression que les
26 Stojanovic et elle-même avaient régulièrement donné des informations à la
27 famille Haradinaj et que ce n'était pas vrai ?
28 R. Excusez-moi…
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1 Q. Je vais couper ma question en deux : est-ce que vous vous souvenez
2 avoir entendu de la part de Mme Stojanovic que les journaux avaient dit que
3 leur maison était utilisée par la police comme un lieu d'observation pour
4 surveiller la propriété familiale des Haradinaj et pour s'informer sur ce
5 qui s'est passé ?
6 R. [aucune interprétation]
7 Q. Oui, effectivement, je vous en prie. Je vous donne la possibilité
8 d'examiner le rapport. C'est immédiatement après le dernier paragraphe de
9 la page 2. C'est un résumé. Il s'agit de quelques lignes. "Les journaux ont
10 écrit que les premiers tirs étaient venus de ma maison et que c'est moi qui
11 avait dit à la police ce qui se passait dans le village," et elle le
12 conteste ?
13 R. Oui.
14 Q. Sur la base de ce que vous ont dit les Stojanovic ou sur la base des
15 entretiens que vous-même ou votre collègue albanophone avez pu avoir, est-
16 ce que vous avez pu en déduire que dans le village on croyait que les
17 Stojanovic étaient en partie responsables de cette attaque contre le
18 village ?
19 R. Je ne peux pas me prononcer dans un sens ou dans l'autre en réalité.
20 Mme Stojanovic m'a dit que l'on croyait cela, mais elle affirmait dans le
21 même temps qu'elle avait de bons rapports avec ses voisins et que c'était
22 le cas depuis des années.
23 Q. Je ne vous demande absolument pas de vous exprimer sur la véracité de
24 cette affirmation. Vous n'êtes pas en mesure de le faire. Mais elle vous a
25 dit, et vous venez de le confirmer, que l'on avait tendance à penser que la
26 maison des Stojanovic était un endroit d'où on livrait des renseignements à
27 la police; et c'est de là que l'on a attaqué pour la première fois la
28 propriété des Haradinaj. C'est ce que l'on croyait.
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1 R. Est-ce que nous sommes en train de parler de manière générale ou d'un
2 incident isolé ?
3 Q. C'est de ma faute. Je me suis mal exprimé. Je vais procéder en
4 plusieurs étapes. Vous nous avez confirmé il y a quelques instants que
5 "c'était là ce que l'on croyait."
6 R. Oui.
7 Q. Par conséquent, ce que les gens pensaient - corrigez-moi si je me
8 trompe - c'est que la maison des Stojanovic était utilisée par la police
9 comme poste d'observation de la propriété familiale des Haradinaj. C'est
10 une première chose.
11 R. Oui. D'après ce qu'elle a dit, c'était le cas. Mais je ne sais pas si
12 c'est ce que j'ai pu constater, moi.
13 Q. Deuxièmement, est-ce qu'ils pensaient que leur maison a été utilisée
14 pour lancer cette attaque contre la propriété des Haradinaj parce que les
15 officiers de police tiraient sur la propriété des Haradinaj - d'après ce
16 que vous nous avez dit et d'après ce que vous a dit, M. Stojanovic - donc
17 ont utilisé leur maison pour tirer sur la propriété des Haradinaj ?
18 R. Oui. C'est depuis leur propriété. Je ne sais pas si c'était exactement
19 leur maison, mais en tout cas leur propriété.
20 Q. Bien.
21 R. Leur propriété.
22 Q. Vous nous avez dit qu'un des membres de la famille faisait partie de la
23 police. J'aimerais vous reposer une question au sujet de ce radiotéléphone.
24 Est-ce que, d'après vous, il s'agissait d'un instrument qui avait été remis
25 aux Stojanovic, qui leur avait été fourni spécialement ?
26 R. Je ne peux pas vous répondre, je ne sais pas.
27 Q. Enfin, sur cette déclaration, il est exact de dire, n'est-ce pas, que
28 Vladimir Stojanovic vous a dit - c'est dans l'avant-dernier paragraphe de
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1 la première page de cette déclaration, le corps du texte qui commence par :
2 "Après l'affrontement…" est-il exact de dire que Vladimir Stojanovic vous a
3 dit qu'immédiatement après la famille revenait sur une base quotidienne ?
4 R. Oui, c'est ce qu'il m'a dit.
5 Q. Parce qu'à ce moment-là, bon nombre de personnes étaient parties,
6 avaient évacué Gllogjan après le 24 mars ?
7 R. En réalité, je ne pense pas. C'était un mois plus tard.
8 Q. Bien. Nous y reviendrons. Enfin, je ne vais pas vous parler au sujet de
9 la fin du mois de mai. Vous ne pensez pas que les gens ont quitté Gllogjan
10 le 24 mars, après l'attaque de la police ?
11 R. Vous voulez dire quitter Glodjane ? Mais qui ?
12 Q. La communauté albanaise de Gllogjan.
13 R. Ils ont été déplacés, oui, c'est ce que j'ai cru comprendre, c'est ce
14 qui s'est passé à l'époque, mais je ne sais pas où, parce que je n'ai pas
15 interrogé ces personnes à ce moment-là.
16 Q. Mme Stojanovic vous a dit --
17 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Une précision. Vous nous avez dit que :
18 "Ils ont été déplacés, j'ai cru le comprendre à l'époque…" Que vouliez-vous
19 dire par là, exactement ? Parce que, Me Emmerson a fait référence à une
20 date précise, à savoir le 24 mars.
21 LE TÉMOIN : [interprétation] Oui.
22 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Est-ce que vous nous dites qu'ils ont
23 déjà été déplacés avant cette date, ou à cette date précise, ou après ? Ce
24 n'était pas parfaitement clair.
25 LE TÉMOIN : [interprétation] Désolée de n'avoir pas été parfaitement
26 claire, parce que cela remonte à un certain nombre d'années premièrement.
27 Deuxièmement, il y avait énormément de choses qui se passaient pendant
28 cette période. Par conséquent, cela affecte peut-être la façon dont je
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1 réponds, parce que c'est la première fois que je procède à cet exercice.
2 Il y avait des gens qui ont quitté leurs maisons parce qu'il y avait
3 des tirs, parce qu'il y avait des incidents; puis quand les choses se
4 calmaient, ils revenaient. C'est quelque chose que l'on a pu observer
5 pendant plusieurs mois au Kosovo.
6 M. EMMERSON : [interprétation]
7 Q. Je crois que ce que vous êtes en train de nous confirmer c'est que
8 suite à l'attaque de la police sur le village de Gllogjan, bon nombre de
9 membres de la communauté albanaise sont partis et ont été déplacés pendant
10 un certain temps.
11 R. Oui. D'après ce que j'ai pu comprendre, d'après les rapports de mes
12 collègues c'était le cas.
13 Q. Bien. Mme Stojanovic, Ljubica Stojanovic, je vous demanderais
14 d'examiner très brièvement sa déclaration de témoin, ou alors le rapport
15 que je lui ai présenté sur la base.
16 M. EMMERSON : [interprétation] Est-ce que vous aviez le document enregistré
17 aux fins d'identification D11252 et 1253.
18 Q. Une question, si vous examinez le passage qui commencer à la troisième
19 ligne, le document n'a pas fini, le chargement n'est pas terminé.
20 Est-ce que vous avez la copie papier pendant que le chargement se
21 poursuit. Je vais vous demander quelque chose sur la base de la copie
22 papier. M. Re vous a posé une question au sujet d'un groupe d'hommes qui,
23 d'après elle, ont arrêté son fils Dragoslav. Oui, c'est la page suivante.
24 Au premier paragraphe, troisième ligne à partir du haut, elle vous a dit
25 que son fils Dragoslav avait été arrêté fin février par un groupe d'hommes
26 qui étaient armés et qui lui ont pris son pistolet, puis qu'ils lui ont
27 rendu. Je crois qu'elle vous a dit qu'après l'avoir fouillé, ils lui ont
28 fait signé un papier disant qu'ils lui avaient bien rendu l'arme, n'est-ce
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1 pas ?
2 R. Oui.
3 Q. Vous a-t-elle dit si les autres hommes de la famille portaient des
4 armes ?
5 R. Non, je ne m'en souviens pas.
6 Q. J'aimerais passer, à présent si vous me le permettez, à la fin du mois
7 d'avril, et on vous a posé une question au sujet de cette visite et d'un
8 certain nombre de déclarations que vous avez recueillies le 20 avril ou aux
9 alentours de cette date. Puis-je vous demander d'examiner, s'il vous plaît,
10 dans votre journal.
11 M. EMMERSON : [interprétation] Il s'agira là de la pièce P3, c'est-à-dire
12 le cahier numéro 1, peut-être que c'est moi qui me trompe. Je vous prie de
13 m'excuser. En réalité, c'est la pièce P4, le cahier 2, page 15.
14 Q. On vous posé une question au sujet d'un homme âgé qui vous a dit qu'il
15 avait été détenu à Gllogjan ?
16 R. Oui.
17 Q. J'aimerais que nous reprenions ce que vous avez enregistré dans votre
18 cahier. Il s'agit là de la page 15, vers le milieu de la page : Qu'est-ce
19 qui se passe ? Si j'ai fait quelque chose de mal, où sont vos fils pour se
20 battre ? Nous aimerions que notre village soit libéré. Ils nous ont
21 libéré." Voilà ce que dit la traduction. Ensuite, le texte se poursuit :
22 "Ils n'ont rien fait aux femmes. Ils ont dit qu'ils n'allaient rien faire
23 aux personnes âgées. Ils nous ont transféré à Irzniq par tracteur. Nous
24 avons rencontré une patrouille. Mon fils s'est rendu au village. Ils ne
25 m'ont pas frappé."
26 C'est ce qu'on vous a dit à ce moment-là ?
27 R. Oui, c'est ce que cet homme âgé, M. Stijovic m'a dit à l'époque.
28 Q. J'aimerais que nous essayions de voir comment cela est en rapport avec
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1 le rapport d'incident, parce que vous dites clairement qu'ils ne l'ont pas
2 frappé.
3 R. Ce n'est pas ma déclaration, mais je n'ai fait qu'enregistrer ce qu'il
4 m'a dit.
5 Q. Dans sa déclaration, il vous a dit très clairement qu'il n'a pas été
6 frappé et qu'on l'a même assuré que cela ne sera pas le cas ?
7 R. Oui.
8 Q. Pourrions-nous examiner très brièvement, je vous prie, la partie
9 correspondante du rapport que vous avez enregistré, le e19glodj, qui n'est
10 pas dans le système, c'est la raison pour laquelle je n'ai pas de cote aux
11 fins d'identification pour la Défense parce que ce document nous a été
12 communiqué hier soir, à peine.
13 J'aimerais vous demander la chose suivante : il s'agit là d'un entretien
14 qui a été réalisé le 25 avril en rapport avec un incident qui s'est déroulé
15 le 22 avril, et qui a fait l'objet d'un rapport déposé le 27 avril. Est-ce
16 que vous pourriez examiner la deuxième page ?
17 R. Est-ce que vous pouvez m'indiquer précisément quelle partie je dois
18 consulter ?
19 Q. La partie du classeur qui contient les rapports d'incident et il s'agit
20 là du document e19glodj.doc, c'est-à-dire la partie correspondant à vos
21 notes que nous venons d'examiner. Si vous prenez le troisième paragraphe en
22 partant du haut, nous voyons un passage qui ressemble au passage que nous
23 avons examiné précédemment.
24 Pour ce qui est des erreurs qui se glissent de temps à autre dans le
25 texte, est-ce qu'au deuxième paragraphe vous voyez le passage qui dit :
26 "Ils m'ont donné plusieurs coups sur la tête" c'est environ vers la moitié
27 du texte.
28 R. Oui, et cela dit : "Et ma casquette est tombée."
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1 Q. Est-ce que vous comprenez ?
2 R. Je ne suis pas sûre de pouvoir vous répondre, parce que vous devez bien
3 comprendre qu'il s'agit là d'une traduction.
4 Les rapports sont donc une traduction, et je n'ai pas eu accès à mes
5 rapports une fois que je les ai transmis. Enfin si, mais c'était en 1998.
6 Il a utilisé un terme particulier pour dire qu'il avait perdu son couvre-
7 chef, et je me souviens qu'il a utilisé un mot si particulier que je m'en
8 souviens encore. C'est comme s'il avait dit "qu'ils avaient blessé son
9 couvre-chef" et c'est la raison pour laquelle je m'en souviens encore
10 aujourd'hui.
11 Q. Merci pour cette précision.
12 Lors de cette même visite, vous avez interrogé Mijat Stojanovic ?
13 R. Oui.
14 M. EMMERSON : [interprétation] Est-ce que nous pourrions examiner le
15 document enregistré aux fins d'identification pour la Défense ID1008, et
16 nous l'avons sous forme de copie papier comme document e10glodj.doc.
17 Q. J'aimerais que nous précisions un certain nombre d'éléments parce que
18 vous nous avez dit un certain nombre de choses dans votre déposition hier
19 sur lequel j'aimerais revenir. Nous n'avons pas manifestement tous vos
20 rapports d'incident, mais avons-nous tous vos carnets de note, tous vos
21 cahiers, pour autant que vous puissiez en juger ?
22 R. Je ne sais pas honnêtement.
23 Q. Mais à un moment donné, vous nous avez dit que vous aviez peut-être
24 interrogé le cousin en rapport avec cet incident et que vous aviez peut-
25 être interrogé Dragoslav mais bien plus tard ?
26 R. Oui.
27 Q. J'aimerais vous poser des questions au sujet de cet entretien-là, qui
28 est le seul pour lequel nous avons une trace à la fois dans vos carnets de
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1 note et dans les rapports que vous avez soumis.
2 R. Oui.
3 Q. Vous nous avez dit hier que la première fois que vous avez entendu le
4 nom de Haradinaj, c'était en rapport avec cet incident-là où les deux
5 frères Stojanovic et leurs cousins avaient été emmenés d'une maison vers
6 une autre maison et avaient été battus et interrogés et qu'un homme au nom
7 de Haradinaj, qui semblait être en position d'autorité, entrait et sortait
8 de la salle.
9 R. Oui, c'est la première fois que j'ai entendu ce nom.
10 Q. Donc, c'était en rapport avec ce rapport-ci, qui est le premier, n'est-
11 ce pas ?
12 R. Oui.
13 Q. Bien. Comme cela les choses sont claires, et comme cela nous savons au
14 moins quelle est la source qui vous a permis de dire cela.
15 Je vous demanderais d'examiner une chose. Vous avez énuméré
16 l'identification des victimes en première page de ce rapport avec Mijat
17 Stojanovic, la personne que vous avez interrogé, Dragoslav Stojanovic et
18 Veselin Stojanovic, n'est-ce pas ? Stijovic, je vous prie de m'excuser.
19 R. Oui.
20 Q. Ensuite, vous avez dit qui étaient les auteurs éventuels de ces actes;
21 Nasim Haradinaj, n'est-ce pas ?
22 R. Oui.
23 Q. Un instant, je vous prie. Ensuite, on peut lire autre chose, du nom de
24 Nemonaj, me semble-t-il, puis des membres non identifiés de l'Armée de
25 libération du Kosovo.
26 R. Oui.
27 Q. J'aimerais que nous examinions le corps de cette déclaration, et les
28 deuxième et troisième paragraphes de la première page du corps du rapport,
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1 où l'on dit ce qui s'est passé. Si vous prenez le passage, 7 ou 8 lignes en
2 partant du bas, est-ce que vous pouvez lire un passage qui commence par
3 "lorsque Nasim Haradinaj est arrivé…" ?
4 R. Oui.
5 Q. "Lorsque Nasim Haradinaj est entré, ils ont arrêté de nous passer à
6 tabac. Il leur a dit de ne pas nous frapper, mais ils ont continué
7 néanmoins."
8 R. Oui.
9 Q. Le paragraphe suivant : "Ils nous ont emmené en haut. Ils nous ont fait
10 allonger à même le sol, sur le béton. Nasim a ordonné qu'on nous permette
11 de nous relever. Ils nous a offert des cigarettes et du café."
12 R. Oui.
13 Q. [aucune interprétation]
14 R. [aucune interprétation]
15 Q. J'aimerais que nous examinions à présent la page suivante, la deuxième
16 page, le troisième paragraphe. "Ensuite Nasim est intervenu et il a dit
17 qu'ils allaient nous laisser partir parce que j'étais Monténégrin." Est-ce
18 que vous avez cela ? Le troisième paragraphe de la deuxième page, première
19 phrase. C'est à l'écran devant vous. Apparemment, la présentation est
20 différente sur l'écran.
21 Est-ce que vous voyez un paragraphe qui commence par : "Ensuite Nasim
22 Haradinaj est revenu…" ?
23 R. Oui.
24 Q. Pour résumer la suite en gros, Nasim Haradinaj a dit à ses hommes de le
25 relâcher à Baballoq, là où il y avait des forces serbes.
26 R. Oui.
27 Q. Je vous demanderais d'examiner le dernier paragraphe, où on décrit ceux
28 qui étaient présents. "90 % d'entre eux portaient l'uniforme, et portaient
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1 des armes de petit calibre."
2 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Il faut passer à la page suivante.
3 M. EMMERSON : [interprétation]
4 Q. "Ils ont retiré leurs masques. Ils ne les ont pas conservés. Il
5 s'agissait essentiellement de mes voisins, des gens avec qui j'étais allé à
6 l'école, avec qui j'avais des contacts. J'en connaissais donc 95 %. Les 5 %
7 restant, je ne les connaissais pas parce qu'ils venaient d'ailleurs."
8 R. Oui.
9 Q. Donc, lors de cet entretien avec Mijat Stojanovic, de cet entretien il
10 ressort clairement qu'il n'a nullement suggéré que Ramush Haradinaj aurait
11 participé d'une quelconque manière à ces incidents ou alors qu'il aura été
12 présent ?
13 R. J'ai simplement entendu le nom Haradinaj.
14 Q. Mais il est important de savoir de qui nous parlons, parce que
15 Haradinaj est un nom extrêmement répandu dans cette région, n'est-ce pas ?
16 R. Oui.
17 Q. Il ne parlait pas de Ramush Haradinaj, n'est-ce pas ? Il s'agissait
18 manifestement de Nasim Haradinaj.
19 R. Non, il a dit Nasim Haradinaj.
20 Q. Et il savait qui étaient tous les autres impliqués ?
21 R. Oui. C'est ce qui apparaît effectivement dans ce compte rendu.
22 Q. Pour finir, pourrions-nous voir la page 17 de votre deuxième cahier,
23 s'il vous plaît, où vous avez énuméré un groupe ou les noms de ce qui a été
24 décrit comme étant des Serbes enlevés ? Vous aviez obtenu ces
25 renseignements de quelqu'un qui s'appelle Uros Labovic, n'est-ce pas ?
26 R. [aucune interprétation]
27 Q. Juste pour être bien au clair, vous aurez la possibilité de regarder
28 votre déclaration de témoin de tout façon. Non, non, ne vous excusez pas.
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1 Si on ne vous a pas posé la question, ce n'est certainement pas de votre
2 faute.
3 Mais dans cette déclaration de témoin, vous avez dit très clairement que
4 vous n'avez jamais rencontré ni parlé à qui que ce soit qui avait été
5 témoin de l'enlèvement de ces personnes ?
6 R. Non. Non.
7 Q. Donc, lorsque vous avez employé le mot "Serbes enlevés," c'était vos
8 notes personnelles, n'est-ce pas ?
9 R. Tout le monde parlait de personnes enlevées. Personne ne disait
10 enlèvement, on parlait de kidnapping. C'est toujours kidnapping.
11 Q. On ne vous a pas parlé d'enlèvement.
12 R. Non. Là encore, je crois qu'il faut que j'explique. Lorsque je prenais
13 des notes, j'essayais de noter de la façon la plus simple de noter les
14 choses, parce que les gens parlaient parfois vite, et je notais rapidement.
15 Vous ne trouvez pas des belles phrases. Les noms semblaient connus d'à peu
16 près tout le monde, parce que c'est une petite communauté, mais je les ai
17 entendu de ce M. Labovic.
18 Q. Comme les personnes qui à ce stade en fait n'avaient pas été
19 retrouvées, étaient portées disparues ?
20 R. Oui.
21 M. EMMERSON : [interprétation] Un instant, s'il vous plaît, Monsieur le
22 Président. Il y a juste un point qu'on avait laissé en ce qui concerne le
23 cahier, pour savoir par rapport à l'original, je ne sais pas s'il a été
24 possible de retrouver ce passage dans les notes originales.Nous avons un
25 numéro ERN pour l'original.
26 [La Chambre de première instance se concerte]
27 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Oui. Essayons de le retrouver.
28 M. EMMERSON : [interprétation] Cela devrait être U0030210.
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1 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Est-ce qu'on pourra voir cela à l'écran,
2 s'il vous plaît ? C'était dans le classeur P1, donc –
3 M. EMMERSON : [interprétation] Voilà, nous l'avons. Il serait peut-être
4 utile de regarder la page qui précède, afin que le témoin puisse voir le
5 contexte. Au bas de la page qui précède.
6 Q. Est-ce que vous avez pu retrouver là où il est question de Sacir
7 Bekir ?
8 M. EMMERSON : [interprétation] On passe maintenant à la page suivante pour
9 que le témoin puisse voir le haut de la page suivante.
10 Q. Vous avez cela maintenant ?
11 R. Oui.
12 Q. Savez-vous, en regardant le contexte, les mots entre parenthèses,
13 qu'est-ce que c'est ?
14 R. Cela dit "stiganin," cela veut dire tzigane.
15 Q. Donc que quelqu'un se référait à cet homme d'une façon péjorative ?
16 R. Oui. C'était quelqu'un qui était un Rom. Je ne sais pas si c'était
17 péjoratif, parce qu'il était utilisé de façon très courante. C'est une
18 façon de parler, comme c'est dit en certaines zones. C'est peut-être les
19 personnes moins bien élevées.
20 Q. Donc, de toute façon, c'est parce que ce n'est pas dans votre langue.
21 C'est quelque chose qu'il a été dit ?
22 R. Non.
23 Q. Non. Ma question était : qu'est-ce qui vous a été dit ? C'était Sacir
24 Bekir ? Est-ce que c'est l'homme qui était le voisin dont on parlait ?
25 R. Je ne peux pas dire.
26 Q. Est-ce que c'est l'autre, en regardant le contexte, qui serait l'auteur
27 de cela, est-ce que vous voyez une autre raison pour laquelle vous auriez
28 parlé de ce Rom au milieu d'un passage concernant un voisin ?
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1 R. Non, je ne peux pas le dire vraiment. Excusez-moi.
2 Q. Je vous remercie beaucoup.
3 M. EMMERSON : [interprétation] Monsieur le Président, je n'ai pas d'autres
4 questions.
5 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Je regarde la pendule, et je voudrais
6 tout d'abord savoir pendant combien de temps d'autres conseils de la
7 Défense il faut pour le contre-interrogatoire, je dis ceci parce que nous
8 avons maintenant consacré à peu près une heure et demie par rapport à ce
9 qui a été évalué. Je pense que pour les trois conseils, c'était une heure
10 et quinze minutes. Donc je suis un peu troublé dans mon emploi du temps.
11 Maître Guy-Smith.
12 M. GUY-SMITH : [interprétation] Mais je suppose que nous n'allons pas avoir
13 de nouvelle suspension de séance ?
14 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Nous devons avoir une suspension de
15 séance de toute façon, parce qu'il faut bien qu'on change les bobines. Il
16 faut qu'on change les cassettes. Nous ne pouvons pas continuer au-delà de
17 deux heures, puis il y a les interprètes.
18 M. GUY-SMITH : [interprétation] Très bien.
19 [La Chambre de première instance et la Greffière se concertent]
20 M. GUY-SMITH : [interprétation] Je pense que je pourrais terminer mon
21 contre-interrogatoire comme je l'ai dit. Je pense en 15 ou 20 minutes. Je
22 pense que c'est toujours le cas.
23 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Oui.
24 Maître Harvey.
25 M. HARVEY : [interprétation] Je serais très surpris si j'avais des
26 questions à poser à ce témoin. Je ne pense pas.
27 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Oui.
28 Je sais à quel point c'est difficile, Monsieur Re, d'apprécier combien de
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1 temps il vous faudrait, maintenant, si vous avez l'intention de poser des
2 questions supplémentaires au témoin, et combien de temps cela prendrait
3 sans avoir entendu les contre-interrogatoires. Mais pourriez-vous nous
4 donner une indication ?
5 M. RE : [interprétation] Il y a une seule que je voudrais faire pour donner
6 les éclaircissements pour le moment. C'est une question qu je souhaite
7 évoquer et qu'il y a un autre témoin qui attend à l'extérieur dans la pièce
8 réservée aux témoins.
9 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Oui. Certainement, aujourd'hui, il n'y
10 aucune possibilité. Je veux dire, nous pouvons continuer jusqu'à 19 heures,
11 mais je me demande même, si nous pouvons terminer l'interrogatoire
12 aujourd'hui ou si nous avons besoin d'un peu plus de temps.
13 Beaucoup dépend de vous, Maître Guy-Smith.
14 M. GUY-SMITH : [interprétation] Je comprends, Monsieur le Président. Si je
15 peux aider, il y a deux domaines dans lesquels je vais poser des questions.
16 Je sais précisément quelles questions je vais poser dans chaque domaine, et
17 je vais demander qu'on puisse aller en huis clos partiel pendant environ 30
18 secondes pour m'assurer qu'aucun nom n'est révélé. Peut-être qu'on pourra
19 faire encore plus vite. Je vais faire de mon mieux, je verrai pour qu'on
20 puisse terminer à la fin de l'audience de ce soir. Cela dépendra de la
21 durée de la suspension.
22 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Oui. Le problème, c'est que le plus tôt
23 on fera la suspension, nous aurons un peu plus de temps, mais il faut un
24 minimum.
25 Est-ce que cela pourrait être 15 minutes, Madame la Greffière ?
26 Gardant à l'esprit que nous avons déjà eu une suspension de 50 minutes
27 parce que j'ai déjà une assez mauvaise réputation qui est de poursuivre au-
28 delà de 7 heures du soir et je ne voudrais pas la confirmer.
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1 [La Chambre de première instance et la Greffière se concertent]
2 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Il faut que je demande aux interprètes.
3 Je crois que le problème des cassettes d'enregistrement en soi n'est pas un
4 problème majeur. En même temps, je ne veux pas continuer sans vous avoir
5 permis de vous reposer assez longtemps.
6 Maître Guy-Smith, pensez-vous que vous pouvez interroger en dix minutes et
7 finir en dix minutes ?
8 M. GUY-SMITH : [interprétation] L'espoir fait vivre, mais je ne voudrais
9 pas m'engager à me limiter à dix.
10 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Oui.
11 [La Chambre de première instance se concerte]
12 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Je demande aux interprètes s'ils sont
13 fortement contre l'idée de continuer. Vous avez une échappatoire qui est
14 qu'à partir de maintenant, en 28 minutes, il n'y aura plus de cassettes ou
15 de rubans. Vous n'avez pas de risques au-delà de 19 heures. En même temps,
16 je sais que c'est vous demandez beaucoup. Je voudrais avoir une réponse
17 honnête et je ne voudrais que vous vous sentiez forcés dans une situation
18 dans laquelle vous souhaiteriez ne pas vous trouver.
19 L'INTERPRÈTE : Monsieur le Président, ce n'est pas un problème pour les
20 interprètes de continuer.
21 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Je vous remercie.
22 Maître Guy-Smith, vous aussi, vous savez que nous allons manquer de ruban
23 pour enregistrer si nous prenons trop longtemps. Et par conséquent, cela
24 voudrait dire qu'on ne pourrait pas terminer aujourd'hui.
25 Alors, allez-y.
26 M. GUY-SMITH : [interprétation] Oui, Monsieur le Président. Est-ce que
27 brièvement on pourrait en audience à huis clos partiel ?
28 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Nous sommes en audience à huis clos
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2 [Audience à huis clos partiel]
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13 [Audience publique]
14 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Je vous remercie, Madame la Greffière.
15 Veuillez poursuivre, Maître Guy-Smith.
16 M. GUY-SMITH : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.
17 Q. Pour que nous soyons bien au clair ici, vous avez employé le terme
18 "police" ou "policier," vous vouliez parler de policiers serbes, n'est-ce
19 pas ?
20 R. Oui. Ce qu'on appelle le ministère de l'Intérieur ou le MUP comme on
21 les appelait, les MUP.
22 Q. Ce n'était pas des policiers albanais pendant cette période dans la
23 région, n'est-ce pas ?
24 R. Je ne peux pas soutenir cela. Je ne peux pas affirmer cela, Maître. Je
25 n'en ai rencontré aucun. Mais je ne peux pas dire s'il y en avait ou s'il
26 n'y en avait pas.
27 Q. Très bien.
28 M. GUY-SMITH : [interprétation] Si nous pouvions maintenant voir à l'écran,
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1 s'il vous plaît, dans P6, le rapport "Spotlight" numéro 26, je vais me
2 référer à la page 13, les renseignements qui figurent sous le numéro 4 :
3 "Accalmie avant le nouvel affrontement."
4 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Le P6 n'est pas enregistré dans le
5 système e-court.
6 M. GUY-SMITH : [interprétation] Excusez-moi. Dans ce cas-là, 1D978 - je
7 vous présente mes excuses, Madame la Greffière - à la page 13.
8 LE TÉMOIN : [interprétation] Oui.
9 M. GUY-SMITH : [interprétation]
10 Q. A la page 13 dudit rapport, on trouve ceci. "On a appris à Gramacelj
11 d'une attaque sur Glodjane et près de là. Les professeurs ont cessé de
12 faire la classe et quelque 300 écoliers se sont trouvés sur la route au
13 moment où une colonne de véhicules de la police, de transports de personnel
14 blindés et de camions passait par là. NV, 14 ans, dit qu'il était terrifié
15 quand il a vu quatre véhicules se détacher de la colonne et foncer vers les
16 enfants."
17 Il y avait là les renseignements écrits en très grand : "La police
18 nous avait pris en joue. Nous avons crié pensant qu'ils allaient tous nous
19 tuer. Nous nous sommes égaillés dans les rues. Les plus jeunes tournaient
20 dans tous les sens, ils étaient tellement terrifiés qu'ils ne savaient pas
21 où s'enfuir, ils continuaient de crier et de pleurer. J'étais horriblement
22 effrayé et j'avais tellement peur, je pensais que je n'arriverais jamais à
23 rentrer chez moi. Dès que la colonne de policiers a traversé Gramacelj, de
24 nombreux habitants du village ont fui leurs maisons pour chercher refuge
25 chez des parents dans les villages voisins."
26 Est-ce que vous voyez ce passage ?
27 R. Oui.
28 Q. Maintenant ce passage vous savez, c'est un passage qui provient de
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1 renseignements qui ont été obtenus de la personne dont on parlait tout à
2 l'heure, la personne désignée par A. Il s'agit là de E21glodj.doc qui est
3 un rapport du 30 mars 1998 ?
4 R. Il semblerait que ce soit le cas. Si c'est avec ces initiales-là, il
5 semble que ce soit le cas.
6 Q. Si vous pouviez maintenant regarder la page suivante, la deuxième page,
7 je pense que ce qui est dit dans ce rapport que je viens de lire, le
8 rapport "Spotlight" numéro 26, c'est quelque chose qui fait partie du
9 deuxième paragraphe complet sur la deuxième page du rapport et qui dit :
10 "Il y avait environ 300 écoliers dans l'école, 300 enfants."
11 R. [aucune interprétation]
12 Q. Cela poursuit, je me réfère maintenant au dernier paragraphe. Il dit :
13 "Trois jours avant l'attaque sur Glodjane, trois Niva, une noire et deux
14 blanches, sont venues dans notre village. Il y avait cinq policiers dans
15 les voitures, ils avaient leurs fusils automatiques braqués par les
16 fenêtres des voitures. Dans la Niva noire, il y avait cinq hommes qui
17 portaient des masques, des bas noirs de laine et ils avaient des fusils
18 automatiques. Ils sont arrêtés à l'école. Seuls les hommes masqués sont
19 sortis du véhicule. Ils portaient des uniformes noirs avec des aigles
20 blancs sur les manches."
21 Avez-vous vu ces renseignements ?
22 R. Oui.
23 Q. Est-ce que vous avez obtenu des renseignements concernant les hommes
24 masqués avec des aigles blancs sur la manche ?
25 R. Non.
26 Q. Maintenant, parlons de l'autre rapport préparé par votre collègue E5,
27 on y trouve les mêmes éléments d'information, les mêmes préoccupations y
28 sont exprimées. Ici, cela va un peu plus loin parce qu'on peut lire : "Dans
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1 la jeep noire, il y avait cinq hommes d'un uniforme noir avec un aigle
2 blanc sur la manche. L'un d'entre eux avait un appareil photo. Il a pris
3 des photographies du village. Je l'ai vu de mes propres yeux."
4 R. Oui.
5 Q. Est-ce que vous avez jamais obtenu des informations au sujet de ces
6 hommes cagoulés ?
7 R. Non.
8 Q. J'imagine, comme l'a dit Me Emmerson, c'est parce que vous êtes
9 intéressée au volet serbe des entretiens, n'est-ce pas ?
10 R. Oui, à l'époque c'est vrai, pour l'essentiel c'est vrai à l'époque.
11 M. GUY-SMITH : [interprétation] Les deux documents que je viens d'évoquer,
12 Monsieur le Président, ont les retrouve dans la pièce P5.
13 Q. Je vais passer à autre chose maintenant et évoquer un autre sujet.
14 Hier, vous vous souviendrez que M. Re vous a interrogé au sujet du meurtre
15 d'un dénommé Prascevic --
16 R. Prascevic.
17 Q. Prascevic, oui, merci.
18 R. Prascevic.
19 Q. Vous vous êtes entretenue avec plusieurs personnes au sujet de cette
20 mort, n'est-ce pas ?
21 R. Oui.
22 Q. A quelle date ?
23 R. Au début mars.
24 Q. Oui. Il s'agit là d'informations que vous avez reçues personnellement;
25 il ne s'agit pas de rumeurs ou de ragots, quelqu'un vous avait dit que ce
26 M. Prascevic avait une relation avec une Albanaise qui l'avait trahi pour
27 se sauver ?
28 R. Oui, cela semblait être le cas, mais ce n'était pas très clair, toute
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1 cette histoire.
2 Q. J'aimerais vous renvoyer à une traduction de vos propres notes. Je
3 crois que maintenant c'est un document qui porte une cote provisoire P3,
4 page 19. Volume 1, du cahier bleu. Ici, j'imite le Juge Hoepfel, je
5 m'inspire de sa pratique, je vous indique ce que cela se trouve dans les
6 trois dernières lignes de la page 19.
7 Voilà les informations qui vous ont été communiquées par l'épouse de
8 M. Prascevic, si je ne m'abuse. Page 19, en fait ce sont les premières
9 lignes de la page, deuxième, troisième et quatrième. Est-ce que vous avez
10 trouvé le passage ?
11 R. Oui.
12 Q. On vous a également expliqué que M. Prascevic, qui était fonctionnaire
13 de police avait été suspendu; c'est bien exact ?
14 R. Oui.
15 Q. "M. Prascevic apparemment avait menacé de mort le chef, quand je parle
16 de chef," c'est le chef de la police. Ici, je parle de la page 20, de ce
17 qui figure à la page 20, première et deuxième lignes de cette page 20,
18 n'est-ce pas ?
19 R. Oui.
20 Q. Avant de vous rendre en mission, avez-vous reçu des informations selon
21 lesquelles, de manière générale, la police serbe, le MUP avait entrepris de
22 s'emparer des armes possédées par les Albanais, les gens tout à fait
23 normaux qui vivaient sur leurs terres.
24 R. Je ne me souviens pas si c'est quelqu'un ou si c'est un de mes
25 collègues qui me l'a dit. Je ne me souviens pas du nom des villages, mais
26 il y a des familles dont on a fouillé les maisons pour y trouver des armes.
27 Q. A quelle époque ?
28 R. Je ne m'en souviens pas. C'était dans la région de Dukagjin. Je ne sais
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1 pas vraiment. Cela n'a pas été évoqué lors de mes entretiens. C'est à peu
2 près à cette époque, mais je ne me souviens pas du nom des villages.
3 Q. Je pense que je vais arriver à être plus rapide que je ne l'avais cru.
4 J'ai encore une question à vous poser, une dernière question.
5 Vous savez que cette femme, cette Albanaise, "elle a trahi des Albanais,
6 elle a trahi sa propre famille." Ce M. Prascevic "s'est emparé de
7 nombreuses armes dans la famille de cette femme. Cette femme lui a donné
8 des informations. Son mari est mort l'été dernier, il a été tué," c'est ce
9 qu'on vous a dit n'est-ce pas ?
10 R. [aucune interprétation]
11 Q. C'est ce qui figure à la page 29, volume 1, cahier bleu. Je m'excuse
12 tout ceci nous prend vraiment beaucoup de temps. C'est le 3e paragraphe où
13 est intitulé : "Epouse…"
14 R. Oui.
15 Q. Vous ignorez qui a tué M. Prascevic, n'est-ce pas ? Vous n'avez reçu
16 aucune information dans ce sens ?
17 R. Non, non, je répète, je n'étais détective -- je n'étais pas la police,
18 je n'étais pas là pour enquêter.
19 Q. J'entends bien. Pendant cette période, si je ne m'abuse, cette femme
20 Albanaise a essuyé des tirs, n'est-ce pas ?
21 R. Oui, elle a affirmé qu'on lui avait tiré dessus, et d'ailleurs quand je
22 lui ai parlé, elle était à l'hôpital.
23 Q. Est-ce que vous avez été en mesure de déterminer si ce qu'elle
24 affirmait correspondait à la réalité ?
25 R. Pas vraiment, parce que je suis allée à l'hôpital; je lui ai parlé et
26 il y avait un interprète qui traduisait pour moi, mais je ne sais pas
27 exactement qui faisait office d'interprète. Je me souviens qu'il y avait
28 quelqu'un d'assis à côté de moi, mais je ne sais pas qui. Parce que cette
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1 femme, elle ne parlait pas serbe, enfin pas très bien serbe. A l'époque --
2 enfin au jour d'aujourd'hui, je ne parle toujours pas albanais, mais je
3 comprends quand même pas mal cette langue. Mais à l'époque, je ne
4 comprenais rien. C'était tout au début du mois de mars. Donc, je me suis
5 entretenu avec cette femme par l'intermédiaire de quelqu'un qui assurait la
6 traduction, mais je ne me souviens pas de l'identité de cette personne.
7 Q. Vous avez fait de votre mieux vu les circonstances, n'est-ce pas ?
8 R. Oui.
9 Q. Merci beaucoup de votre patiente.
10 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Maître Harvey, est-ce que vous avez
11 changé d'avis ?
12 M. HARVEY : [interprétation] Non, pas de surprise de notre côté.
13 M. LE JUGE ORIE : [aucune interprétation]
14 M. HARVEY : [interprétation] Je n'ai pas de questions à poser à ce témoin.
15 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Bien.
16 [La Chambre de première instance se concerte]
17 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Avant de donner l'occasion à M. Re de
18 poser une question afin de préciser un point précis avec le témoin, je vais
19 d'abord permettre au Juge Hoepfel de poser une question au témoin.
20 M. LE JUGE HOEPFEL : [interprétation] Merci.
21 Questions de la Cour :
22 M. LE JUGE HOEPFEL : [interprétation] J'aimerais que vous nous permettiez
23 de comprendre le contexte dans lequel s'inscrit cet élément de preuve que
24 représentent vos cahiers, votre journal, vos différents journaux. On vous a
25 demandé si tous ces cahiers avaient été remis au Tribunal. Il y en a quatre
26 cahiers qui ont été remis au Tribunal. Est-ce que c'est le nombre de
27 cahiers dont vous vous souvenez ?
28 R. Oui, je me souviens de ce nombre-là. Il est possible que lorsque je me
Page 677
1 suis entretenu avec d'autres personnes, j'aie consigné la chose sur des
2 bouts de papier qui ont ensuite été archivés à l'organisation HLC. Pour ce
3 qui est des cahiers, c'est le nombre total de cahiers dont je disposais. A
4 un moment donné, je ne me souviens pas exactement quand, j'ai remis tout
5 cela à un collègue de l'OSCE. C'était mon supérieur immédiat quand je
6 participais à la Mission de vérification au Kosovo. C'est elle, mon
7 supérieur qui disposait de ces cahiers et c'est elle qui les a remis au
8 tribunal.
9 M. LE JUGE HOEPFEL : [interprétation] Merci. Donc, vous êtes dans
10 l'impossibilité de nous dire à quel moment on a commencé à traduire
11 certains extraits de ces cahiers.
12 R. Je l'ignore totalement. Je sais simplement que le Tribunal est entré en
13 contact avec moi en 2002, me semble-t-il, mais je ne sais pas ce qui s'est
14 passé entre-temps avec ce cahier.
15 M. LE JUGE HOEPFEL : [interprétation] Merci.
16 J'aimerais me faire une idée de la démarche suivie. Il semble qu'il y ait
17 des annotations qui, parfois sont portées. Si on regarde l'original, qui
18 porte le numéro ERN U0030320. Ce n'est qu'un exemple. La même chose se
19 reproduit partout. Il y a des annotations, mais on ne les retrouve pas dans
20 la traduction. Donc, j'imagine que tout ceci a été ajouté plus tard, ces
21 annotations, par quelqu'un d'autre peut-être ou par plusieurs autres
22 personnes. Est-ce que vous pourriez nous dire ce que vous en pensez ? Est-
23 ce que c'est affiché à l'écran enfin ?
24 R. Est-ce que là je suis censée regarder l'écran ?
25 M. LE JUGE HOEPFEL : [interprétation] Est-ce que c'est affiché à l'écran ?
26 Oui. Oui, la page en question est à l'écran. Est-ce que vous l'avez ? Voilà
27 une page qui est manuscrite.
28 R. [aucune interprétation]
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1 M. LE JUGE HOEPFEL : [interprétation] Au bout de quelques lignes, on voit
2 le mot "Otoc," et au-dessus de "Otoc" au-dessus de cette ligne, on voit la
3 chose suivante : "NNLOKAN2.doc," ensuite il y a un W.
4 R. Non, c'est juste un signe.
5 M. LE JUGE HOEPFEL : [interprétation] Pouvez-vous nous donner des
6 explications ?
7 R. Au bout d'un certain temps, je ne sais pas exactement quand, c'était
8 sans doute au courant de l'automne de l'année 1998, on nous a expliqué, au
9 sein de l'organisation HLC comment il fallait archiver des documents pour
10 qu'ils soient archivés, classés de la même manière systématiquement. Je
11 crois que "NN" signifie ici que la personne en question refusait de
12 dévoiler son identité ou ne voulait pas qu'on dévoile son identité.
13 Ensuite, ce que vous voyez ensuite, c'est le nom du village. Le chiffre 2
14 qui suit "LOCAN" c'est le numéro de l'entretien qui a été réalisé. C'est
15 donc un système qui était utilisé tout du long, peu importait l'auteur de
16 l'entretien en question. Ce qui importait, c'était de savoir où cet
17 entretien avait été réalisé.
18 M. LE JUGE HOEPFEL : [interprétation] Ensuite, c'était saisi à
19 l'ordinateur, n'est-ce pas ?
20 R. Oui.
21 M. LE JUGE HOEPFEL : [interprétation] Parfois, voire même souvent, on voit
22 la mention "MA." Ce sont vos initiales ?
23 R. Oui.
24 M. LE JUGE HOEPFEL : [interprétation] Bien. Maintenant nous comprenons un
25 peu mieux la méthode suivie et la façon dont ces documents ont été
26 préparés. Merci beaucoup.
27 J'en ai terminé mes questions.
28 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Monsieur Re, vous aviez dit que vous
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1 aviez une question de précision à poser au témoin, enfin c'était ce que
2 vous avez dit à peu près une demi-heure.
3 M. RE : [interprétation] Oui.
4 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Allez-y. Posez votre question, parce que
5 nous sommes pressés par le temps.
6 M. RE : [interprétation]
7 Nouvel interrogatoire par M. Re :
8 Q. [interprétation] Me Emmerson vous a interrogé au sujet des déplacements
9 de personnes. Enfin, il vous a interrogé au sujet de l'attaque menée par la
10 police contre le village de Glodjane. A la page 85, vous avez déclaré, je
11 cite :
12 "Il arrivait que des gens soient déplacés, parce qu'il y avait des échanges
13 de tirs ou un incident. Ensuite, quand les choses s'apaisaient, les gens
14 rentraient chez eux. C'est ce qui s'est déroulé de manière assez
15 systématique sur tout le territoire du Kosovo."
16 Voilà votre réponse. Quand vous avez donné cette réponse, est-ce que vous
17 parliez des Serbes, des habitants d'origine serbe ou des autres ?
18 R. Moi, ce dont je me souviens en tout cas, c'est que ceci s'est passé
19 dans les deux communautés parfois. Là, ce qui me vient à l'esprit, au
20 débotté, c'est Orahovac, un incident qui a eu lieu plus tard et qui se
21 situait à un autre endroit au centre du Kosovo.
22 Q. Je vous interromps, parce que la seule chose que je veux savoir, c'est
23 si vous parlez de manière générale ou bien des Albanais ou des Serbes ?
24 Vous pouvez répondre en quelques mots seulement.
25 R. Je parlais de la population civile quand j'ai fait cette réponse. Je ne
26 parlais pas d'une communauté particulière.
27 Q. Deuxième chose que je souhaiterais vous entendre préciser. Vous avez
28 dit que : "Lorsque les choses s'apaisaient, les gens rentraient. C'était
Page 680
1 quelque chose qui se produisait pratiquement systématiquement sur
2 pratiquement tout le territoire du Kosovo à l'époque." Ma deuxième
3 question, c'est de savoir si cette configuration des événements, elle a
4 évolué plus tard ?
5 R. Oui. Oui, lorsque les villages entiers ou des maisons étaient
6 incendiés.
7 Q. Cela concernait quelles régions ?
8 R. Là il faudrait vraiment que vous soyez précis, que vous me donniez une
9 date précise, parce que le conflit, peu à peu, s'est généralisé.
10 Q. Est-ce que cela a trait à quelque chose dont vous auriez fait mention
11 soit dans le rapport, soit dans vos rapports, soit dans vos cahiers, ces
12 déplacements de population ?
13 R. Vous voulez parler de la période qui vous intéresse plus
14 particulièrement ?
15 Q. Oui.
16 R. Je ne pense pas que dans mes notes j'aie dit à quelque moment que ce
17 soit que c'était permanent.
18 Q. Oui, mais est-ce que vous saviez vous-même la situation ? Vous dites
19 que les gens, quand la situation s'apaisait, rentraient chez eux, mais
20 qu'au bout d'un certain temps, les choses ont évolué puisque ces
21 déplacements n'ont pas été suivis d'un retour. On a pu, à ce moment-là,
22 parler de déplacements permanents ?
23 R. Je me suis entretenu avec des gens à Decan en avril. Je ne crois pas me
24 souvenir que ces gens-là soient rentrés chez eux, soient rentrés dans leurs
25 villages respectifs. Bien entendu, à l'époque, on n'était pas en mesure de
26 dire si ce déplacement était permanent ou pas.
27 Q. Mais à ce moment-ci, ce n'était pas permanent --
28 R. En avril 1998.
Page 681
1 Q. Merci.
2 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Est-ce qu'il y a de la part de la
3 Défense de nouvelles questions à poser. Non. Je vois que dans les trois
4 équipes, on m'a dit que c'est non.
5 Les Juges de la Chambre n'ont pas non de questions à vous poser,
6 Madame Andjelkovic. Nous en sommes donc arrivés au terme de votre
7 déposition. Je souhaiterais vous remercier d'avoir bien voulu venir à La
8 Haye pour déposer devant cette Chambre. Merci d'avoir répondu aux questions
9 de la Défense, de l'Accusation et des Juges, et merci d'avoir accepter et
10 d'avoir subi toutes les difficultés logistiques qui ont été les nôtres.
11 Merci beaucoup.
12 LE TÉMOIN : [interprétation] Merci de votre patience.
13 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Nous n'avons pas le temps de traiter de
14 questions de procédure, parce qu'il n'y a plus de cassette, plus de bande
15 pour enregistrer nos débats. La seule chose que je veux dire, c'est que la
16 Chambre s'est penchée sur une demande de mesures de protection et cette
17 demande est acceptée. Les motifs de la décision de la Chambre seront donnés
18 quand nous aurons plus de temps.
19 M. RE : [interprétation] S'agissant du calendrier, vous m'avez interrogé
20 précédemment.
21 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Oui.
22 M. RE : [interprétation] La Chambre [comme interprété] a besoin de deux
23 heures pour traduire les documents de la Chambre. Puis, il n'y a pas de
24 documents relatifs au déplacement. Donc, c'est toujours 24 heures.
25 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Est-ce que cela vous gênerait si la
26 Défense, le personnel de la Chambre et l'Accusation entraient en contact au
27 sujet de tout problème pratique qui pourrait se poser ?
28 Bien, c'est ce qu'on va faire, ceci n'entraînera pas de retard dans la
Page 682
1 décision.
2 Audience suspendue jusqu'à demain, 14 heures 15, Chambre II.
3 --- L'audience est levée à 19 heures 01 et reprendra le jeudi
4 8 mars 2007, à 14 heures 15.
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