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1 Le jeudi 6 septembre 2007
2 [Audience publique]
3 [Les accusés sont introduits dans le prétoire]
4 [Le témoin est introduit dans le prétoire]
5 --- L'audience est ouverte à 14 heures 21.
6 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Monsieur le Greffier d'audience,
7 veuillez appeler l'affaire.
8 M. LE GREFFIER : [interprétation] Bonjour, Messieurs les Juges, et bonjour
9 à toutes les personnes présentes dans le prétoire. Il s'agit de l'affaire
10 IT-04-84-T, le Procureur contre Ramush Haradinaj et consorts.
11 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Je vous remercie, Monsieur le Greffier.
12 Ce n'est pas la première fois que j'oublie de passer en audience publique
13 au moment de lever l'audience ce qui s'est passé hier, et j'aurais, bien
14 entendu, dû le faire parce que le public doit être tenu informé du moment
15 où l'audience reprend. C'est pour cela que nous commençons aujourd'hui en
16 audience publique. Pour que cela soit consigné au compte rendu d'audience,
17 mais nous retournons immédiatement à huis clos, et ce, afin de poursuivre
18 l'examen, l'interrogatoire du Témoin 55 pour ce qui est des mesures de
19 protection.
20 [Audience à huis clos]
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7 [Audience publique]
8 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Je vous remercie.
9 Témoin 55, nous allons maintenant poursuivre M. Re va vous interroger.
10 Monsieur Re, vous pouvez commencer.
11 M. RE : [interprétation] Merci.
12 Interrogatoire principal par M. Re : [Suite]
13 Q. [interprétation] Témoin 55, je vais vous poser quelques questions vous
14 concernant. Je ne vais pas vous demander en public de nous dire votre nom.
15 Je vais vous montrer une feuille, pièce 65 ter, 1967 --
16 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Il s'agira --
17 M. LE GREFFIER : [interprétation] -- de la pièce P --
18 M. RE : [interprétation]
19 Q. Je vous prie, Monsieur le Témoin, d'examiner cette feuille.
20 M. LE GREFFIER : [interprétation] Il s'agira de la pièce P9 -- 519.
21 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Merci.
22 M. RE : [interprétation]
23 Q. Veuillez donc examiner cette feuille et nous confirmer que les détails
24 concernant votre nom, votre date de naissance et votre lieu de naissance
25 sont exacts ?
26 R. Oui, ils sont exacts.
27 Q. Témoin 55, avez-vous été membre de l'UCK en 1998 ?
28 R. Oui.
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1 Q. Quand et comment avez-vous rejoint l'UCK ?
2 R. Lorsque je suis rentré d'Albanie, enfin je ne veux mentionner aucun
3 nom, ni d'ailleurs les noms de ville, à moins que vous ne le souhaitiez,
4 donc avec les autres étudiants que j'ai mentionnés, je les ai rejoints, et
5 d'autres membres du village que j'ai mentionnés et nous avons fait le
6 voyage jusqu'au Kosovo.
7 Q. Des étudiants venant d'où ?
8 R. Du Kosovo.
9 Q. Comment cela se fait-il que vous avez rejoint l'UCK ? Comment avez-vous
10 entendu parler de l'UCK ?
11 R. Après le début de la guerre, vous avez entendu parler de l'affaire
12 d'Ademi Jashari, on en a beaucoup parlé un peu partout, à Tirana, parmi les
13 étudiants. Les gens parlaient de ce qui se passait. Comme j'étais
14 adolescent à l'époque, j'avais envie d'apporter ma contribution. C'est la
15 raison pour laquelle je les ai rejoints.
16 Q. Est-ce que vous étudiez à cette époque à Tirana ?
17 R. Comme je l'ai dit plus tôt, c'est considéré comme faisant partie des
18 études. Il s'agissait d'études pré-universitaires.
19 Q. En fait, je vais vous demander d'oublier pour ainsi dire tout ce que
20 vous avez déjà dit plus tôt, donc vous serez peut-être amené à vous répéter
21 pour répondre aux questions que je vais vous poser maintenant. Est-ce que
22 vous me suivez ?
23 R. Oui.
24 Q. Quel âge aviez-vous à l'époque ?
25 R. J'étais adolescent. J'avais 19, 20, 21 ans.
26 Q. Où vous êtes-vous rendu en compagnie de ces étudiants de Tirana ?
27 R. A Prifq.
28 Q. Où est-ce que cela se trouve ?
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1 R. A Tropoja.
2 Q. Est-ce en Albanie près de la frontière du Kosovo ?
3 R. Oui.
4 Q. Pourquoi êtes-vous allé là-bas ? Qu'est-ce qui se trouvait là-bas ?
5 R. Il y avait une sorte d'état-major là-bas où on vous fournissait des
6 armes et des vêtements.
7 Q. S'agissait-il d'un état-major de l'UCK ?
8 R. Oui.
9 Q. Quand au juste est-ce que cela s'est passé en 1998 ?
10 R. En janvier ou février.
11 Q. Est-ce que vous avez suivi une formation ou un entraînement militaire
12 sur place ?
13 R. Non.
14 Q. Combien de temps avez-vous passé à Prifq ?
15 R. J'y suis resté un jour ou une journée et demie, et je ne suis plus
16 certain. Les gens étaient dispersés dans la clairière, divisés selon les
17 villages ou sur la base des villages, et ils attendaient d'obtenir des
18 armes et des uniformes militaires.
19 Q. Combien de gens y avait-il ?
20 R. Ils étaient nombreux, 800, 900, peut-être 1 000, voire même plus. Comme
21 je l'ai dit, ils étaient dispersés dans la clairière, dans les villages
22 environnants, dans différentes maisons. Je ne peux pas vous dire exactement
23 combien ils étaient.
24 Q. Vous avez dit qu'ils attendaient de recevoir des armes et des uniformes
25 militaires. Pouvez-vous en dire un peu plus à la Chambre ? Que faisaient-
26 ils au juste ?
27 R. Oui. Ils attendaient.
28 Q. Pourquoi attendaient-ils ?
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1 R. Ils attendaient d'obtenir des armes et des uniformes.
2 Q. Etait-ce pour l'UCK ?
3 R. Oui.
4 Q. Mais d'où provenaient les armes et les uniformes ?
5 R. Je ne sais pas.
6 Q. Est-ce que des armes et des uniformes ont été livrés ?
7 R. Oui.
8 Q. Alors, décrivez cette livraison -- ou cette arrivée sur place des armes
9 et des uniformes ?
10 R. Nous n'y prêtions aucune attention. Je me trouvais dans un groupe
11 venant du village de Brovina et il y a des camions qui sont arrivés, qui
12 ont été déchargés, je ne peux pas vous dire exactement combien de camions,
13 mais je sais simplement qu'ils sont arrivés.
14 Q. Combien de personnes y avaient-ils dans groupe qui venait du village du
15 Brovina ?
16 R. A dire vrai, il n'y avait pas seulement les gens de Brovina, mais du
17 district de Morina Pomaseq [phon] et d'autres villages des alentours. Si je
18 ne m'abuse il y avait entre 20 et 30 personnes.
19 Q. Quelles armes ont été déchargées ?
20 R. Je n'ai pas vu de quel type d'armes il s'agissait. Nous avons
21 simplement vu ce qu'on nous a donné lorsqu'on nous a appelé et donné des
22 armes. J'ai vu donc ce que nous avons reçu.
23 Q. Qui commandait l'UCK sur place ?
24 R. D'après ce que j'ai entendu et vu de mes propres yeux il y avait un
25 homme qui avait une barbe ils l'appelaient Gani ou Gaqa. Je ne saurais vous
26 dire si c'était son nom exact.
27 Q. En qui était le commandant de l'UCK du village de Brovina ?
28 R. Est-ce que je devrais mentionner le nom ?
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1 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Oui, je pense que vous pouvez mentionner
2 le nom. Je ne pense pas --
3 LE TÉMOIN : [interprétation] Osman Demaj.
4 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] La Chambre de première instance ne pense
5 pas que cela constitue un risque pour cette personne.
6 LE TÉMOIN : [interprétation] Cela ne représente peut-être pas un risque
7 pour eux, mais un risque pour moi. Comment dire ? Cela me met mal à l'aise
8 si je mentionne des noms, car j'ai peur que s'ils me voient demain ou s'ils
9 voient mon visage à la télévision, ils vont se dire, ah, et bien c'est lui
10 qui a témoigné.
11 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Je ne sais pas si le témoin à s'en
12 rendre compte, mais votre visage n'est pas visible à la télévision. On
13 pourrait peut-être montrer cela au témoin.
14 LE TÉMOIN : [interprétation] Non.
15 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Témoin, ceci vous montre ce que l'on
16 voit à l'écran et ce que l'on ne peut pas voir.
17 LE TÉMOIN : [interprétation] Mais si je mentionne les noms, les noms seront
18 entendus à la télévision, n'est-ce pas ?
19 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Oui. Mais nous serons entendus. Mais
20 vous-même, vous ne serez cité. Votre visage ne sera pas diffusé. Votre voix
21 ne sera pas entendue.
22 LE TÉMOIN : [interprétation] Très bien. Donc, il s'agissait d'Osman Demaj.
23 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] On peut entendre la teneur de ce que
24 vous dites.
25 Veuillez poursuivre, Monsieur Re.
26 LE TÉMOIN : [interprétation] Les commandants s'appelaient Osman Demaj et
27 Ilmi Hasani.
28 M. RE : [interprétation]
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1 Q. Très bien. Il y a un instant vous nous avez dit que des armes ont été
2 distribuées. Avez-vous reçu des armes ?
3 R. Oui, j'ai reçu un Kalachnikov avec 120 balles.
4 Q. Qu'en est-il d'un uniforme ?
5 R. Oui.
6 Q. Veuillez me décrire cet uniforme ?
7 R. Je sais que l'uniforme venait de l'étranger, d'Allemagne ou de Suisse.
8 Je ne suis pas sûr. Mais je sais que cet uniforme venait de l'étranger.
9 Q. S'agissait-il d'un uniforme militaire ?
10 R. Oui.
11 Q. De quel type ?
12 R. De marque allemande, je crois. Enfin, cela ressemblait à mes yeux à une
13 fabrication allemande.
14 Q. Quelles armes avez-vous pu voir lorsqu'elles ont été déchargées ?
15 R. Je n'ai pas vu le déchargement des camions. J'ai seulement vu les armes
16 qui nous ont été distribuées, et je pense qu'il y avait un assortiment
17 d'armes.
18 Q. Y avait-il des chevaux sur place ?
19 R. Oui.
20 Q. Que faisaient ces chevaux ?
21 R. Ils broutaient, ils attendaient d'être chargés.
22 Q. Ont-ils été chargés ?
23 R. Oui, après l'arrivée des armes.
24 Q. Donc, vous nous dites que les armes ont été chargées sur les chevaux ?
25 R. Oui.
26 Q. Où est-ce que l'on a emmené les chevaux ?
27 R. Vers le Kosovo.
28 Q. Est-ce que vous êtes parti avec les chevaux ?
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1 R. Tout le monde est parti ensemble. Certains se sont dispersés, ont
2 traversé Gjakove, d'autres ont traversé le col entre l'Albanie et le
3 Kosovo, donc les hautes montagnes entre l'Albanie et le Kosovo.
4 Q. Combien de chevaux y avait-il ?
5 R. Un grand nombre. Ils étaient destinés à des villages, pas uniquement
6 Brovina, mais un certain nombre de villages, Decan, Junik, d'autres encore
7 au Kosovo. Je ne peux pas vous dire un chiffre avec précision parce qu'à
8 l'époque les chiffres ne m'intéressaient guère.
9 Q. Où êtes-vous allé ?
10 R. J'ai rejoint les membres d'un groupe, ainsi que les commandants du
11 village et d'autres personnes encore.
12 Q. Combien de personnes y avait-il à peu près dans ce groupe ?
13 R. Nous étions sans cesse rejoints par d'autres. Donc, alors que nous
14 étions dans les montagnes les effectifs ne cessaient d'augmenter. J'ai déjà
15 peut-être exagéré mais je crois que nous étions environ 8 000 ou 9 000.
16 Donc, j'ai déjà peut-être beaucoup exagéré mais ce serait mon évaluation.
17 Q. Très bien. Où êtes-vous allé ?
18 R. A Junik.
19 Q. Vous êtes donc allé de Prifq à Junik, et combien de temps est-ce que
20 cela vous a pris ?
21 R. A pied.
22 Q. Combien de temps est-ce que cela vous a pris ?
23 R. Nous sommes partis dans l'après-midi. Nous sommes arrivés à Junik le
24 lendemain dans la matinée.
25 Q. Mais vous avez voyagé pendant la nuit ?
26 R. Oui.
27 Q. Les personnes qui vous accompagnaient, qui voyageaient avec vous
28 étaient-elles également armées de Kalachnikovs et arboraient-elles
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1 également des uniformes ?
2 R. Oui.
3 Q. Où êtes-vous allé à Junik ?
4 R. Nous sommes arrivés à la base de l'UCK à Junik.
5 Q. Où se trouvait cette base ?
6 R. Au centre de Junik. Je ne sais pas. Je ne me souviens pas exactement où
7 cela se trouvait.
8 Q. Que s'est-il passé lorsque vous y êtes arrivé ?
9 R. On m'a dit -- étant que je me rendais uniquement pour apporter de
10 l'aide, c'est-à-dire pour aider les blessés, on m'a dit de prendre contact
11 avec le médecin et on m'y a emmené.
12 Q. Lorsque vous êtes arrivé à Junik y avait-il déjà des membres de l'UCK
13 sur place ?
14 R. Oui, ils étaient nombreux.
15 Q. Qui étaient les commandants ?
16 R. Lum Haxhia, Naim Maloku, autant que je le sache.
17 Q. Les avez-vous vus ?
18 R. Oui, mais pas de près.
19 Q. Veuillez nous décrire ce que vous avez vu lorsque vous les avez vus ?
20 R. Comment vous décrire cela. J'étais à environ 60, 70, 100, voire 150
21 mètres de distance, il y avait tant de personnes sur place.
22 Q. Qu'ont fait les commandants de l'UCK lorsque vous êtes arrivé ?
23 R. Autant que j'ai pu le constater, ils étaient ravis de voir arriver des
24 gens, des armes.
25 Q. Y a-t-il eu des discours prononcés ?
26 R. Oui.
27 Q. C'est à cela que vous faites allusion lorsque vous dites, ils étaient
28 ravis ?
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1 R. Oui.
2 Q. Vous avez mentionné Ilmi Hasani; est-ce qu'il vous a voyagé avec votre
3 groupe jusqu'à Junik ?
4 R. Oui.
5 Q. Donc de Prifq à Junik ?
6 R. Oui, oui. Cependant, il nous a quitté avant que nous n'arrivions à
7 Junik, autant que je le sache, Ilmi n'est jamais allé jusqu'à Junik, il
8 s'est dirigé vers son propre village.
9 Q. Vous nous avez dit que l'on vous a dit d'entrer en contact avec le
10 médecin. Qu'avez-vous fait ?
11 R. Oui. J'ai contacté le médecin qui m'a dit que je devrais m'occuper des
12 blessés. Il avait un matériel de bonne qualité qu'il m'a remis.
13 Q. Pouvez-vous donner le nom du médecin à la Chambre ou est-ce que cela
14 vous mettrait mal à l'aise de le prononcer en audience publique.
15 R. Oui, ce serait difficile pour être tout à fait sincère, je ne suis pas
16 certain que le nom que j'ai mentionné soit son nom exact, je ne suis pas
17 certain.
18 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Nous allons passer quelques instants à
19 huis clos partiel.
20 [Audience à huis clos partiel]
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15 [Audience publique]
16 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Merci. Veuillez poursuivre, Monsieur Re.
17 M. RE : [interprétation]
18 Q. Il y a quelques instants, vous nous avez dit que vous êtes entré en
19 contact avec le médecin. Où se trouvait le médecin ?
20 R. A Junik.
21 Q. Et plus précisément ?
22 R. Dans une maison à deux étages au deuxième étage, enfin, le deuxième
23 étage avait subi des dégâts. Le toit s'était effondré alors que le rez-de-
24 chaussée avait été transformé en hôpital pour ainsi dire, une sorte
25 d'hôpital ou d'installation médicale.
26 Q. Le médecin y était-il seul ou est-ce qu'il y avait d'autres personnes
27 avec lui ?
28 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Je crois qu'il y a eu petit problème
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1 peut-être d'interprétation. Est-ce que vous m'entendez, maintenant ?
2 LE TÉMOIN : [interprétation] Oui. Maintenant, je vous entends.
3 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Veuillez répéter la question, Monsieur
4 Re.
5 M. RE : [interprétation]
6 Q. Est-ce que le médecin était seul lorsque vous lui avez rendu visite ou
7 est-ce qu'il y avait d'autres personnes avec lui ?
8 R. Il y avait des blessés.
9 Q. Est-ce qu'à partir de ce moment-là, vous avez travaillé au côté de ce
10 médecin ?
11 R. Oui, mais dans la plupart des cas, j'étais seul.
12 Q. Pouvez-vous décrire à la Chambre de première instance ce que vous avez
13 fait dans cette maison à Junik où se trouvait le médecin. Vous avez dit que
14 les blessés s'y rendaient.
15 R. Je n'y suis pas resté longtemps. Parfois j'y ai passé la nuit, et puis,
16 j'allais sur le terrain dans les champs. Je me promenais. J'étais à pied et
17 puis je recevais des appels me disant qu'il y avait des blessés que ce soit
18 des soldat ou de civils, donc je n'étais pas basé à un endroit particulier.
19 Q. Et comment saviez-vous où il fallait aller ? Quel était le système par
20 lequel il vous contactait.
21 R. Il y avait des contacts radio et je crois que l'information lui
22 parvenait par voie radio. Y avait-il peut-être un messager, je ne sais pas
23 exactement.
24 Q. Qu'a-t-il fait lorsque vous recevez des messages par radio, des
25 messages radio ?
26 R. Il m'avait -- il m'appelait, il me disait qu'il y avait des personnes
27 qui étaient blessées, ensuite moi, je me rendais à l'endroit où il me
28 demandait d'aller.
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1 Q. De quel type d'équipement disposiez-vous ?
2 R. Le sac pouvait peser de 25 à 30 kilos et il contenait toute sorte de
3 médicaments, d'alcool, de bandages, de ouate de coton, et cetera.
4 Q. De quelle façon vous déplaciez-vous ?
5 R. A pied.
6 Q. Comment vous déplaciez-vous ?
7 R. A pied. Il nous arrivait de nous déplacer à bord de tracteur mais la
8 plupart du temps c'était à pied.
9 Q. Est-ce que vous étiez toujours seul ?
10 R. Oui.
11 Q. De quelle façon transportiez-vous ces sacs qui pesaient de 25 à 30
12 kilos ? --
13 R. On passe sur mon dos.
14 Q. Où alliez-vous exactement pour prodiguer des soins aux blessés ?
15 R. [aucune interprétation]
16 Q. Tous les districts de Reka e Keqe jusqu'à Jasiq.
17 Q. Pourriez-vous donner une évaluation aux Juges de la Chambre quant au
18 nombre de personnes auxquelles vous avez prodigués des soins médicaux en
19 1998 ?
20 R. Il m'est bien difficile de vous donner un nombre. Il y avait énormément
21 de personnes auxquelles j'ai prodigué des soins.
22 Q. Où passiez-vous la nuit, où demeuriez-vous ?
23 R. Lorsque j'étais fatigué, je trouvais un endroit pour me reposer et je
24 m'allongeais pour récupérer dans les montagnes ou sur un pré.
25 Q. Est-ce que vous avez vu des opérations de combat alors que vous
26 déplaciez ainsi ?
27 R. Oui, mais j'essayais d'éviter les combats.
28 Q. Quel était le type de soin que vous étiez en mesure de prodiguer aux
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1 personnes blessées sur le terrain -- ou sur le théâtre des opérations ?
2 R. Ce que je faisais c'est que je leur prodiguais les premiers soins.
3 Q. Que faisiez-vous si les personnes étaient grièvement blessées ?
4 R. Je disais à la personne s'il y avait quelqu'un avec le blessé de
5 l'emmener à Junik.
6 Q. A l'hôpital de Junik ou ailleurs ?
7 R. Oui, d'après ce que je sais je crois que les gens par la suite étaient
8 emmenés à Tropoja, après Junik.
9 Q. Tropoja se trouve en Albanie ?
10 R. Oui.
11 Q. Comment faisait-il pour arriver là-bas ?
12 R. Soit à bord de tracteur ou sur des chevaux ou en traversant la montagne
13 à pied.
14 Q. Que portaient les blessés lorsqu'ils étaient emmenés à Tropoja ?
15 R. Des vêtements civils, je crois. En fait, à plusieurs reprises j'ai
16 remarqué qu'ils portaient des vêtements civils.
17 Q. Pourquoi portaient-ils des vêtements civils ?
18 R. Je crois que c'était pour des raisons de sécurité car ils rejoignaient
19 également des groupes de femmes et d'enfants, et des personnes âgées qui
20 traversaient la frontière pour traverser en Albanie.
21 Q. Quel était le type de blessures auxquelles vous pouviez prodiguer les
22 premiers soins ?
23 R. C'étaient des blessures de balles à la suite -- causées par des éclats
24 d'obus, par exemple, des blessures causées par armes à feu de tout type.
25 Q. Quand avez-vous cessé de prodiguer les premiers soins aux soldats sur
26 le terrain ?
27 R. Vous voulez dire de façon définitive ?
28 Q. Oui.
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1 R. C'était au mois d'août.
2 Q. En 1998 ?
3 R. Oui.
4 Q. Est-ce que vous avez jamais entendu parler d'une organisation appelée
5 la FARK ?
6 R. Oui, j'en ai entendu parler.
7 Q. Et quand sont-ils arrivés au Kosovo ces derniers ?
8 R. Je crois que c'était en février ou en mars, ou en avril, je ne sais
9 plus.
10 Q. Est-ce que vous saviez qui était Ramush Haradinaj en 1998 ?
11 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Monsieur Re, pour des raisons pratiques,
12 la Chambre souhaiterait d'avoir ou faire une pause plutôt maintenant que
13 plus tard. Je ne voudrais certainement pas vous interrompre alors que vous
14 semblez vouloir aborder un autre sujet.
15 Alors, Témoin 55, nous allons prendre une pause d'environ 20 minutes
16 jusqu'à 17 heures 45.
17 --- L'audience est suspendue à 17 heures 23.
18 --- L'audience est reprise à 17 heures 47.
19 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Monsieur Re, veuillez poursuivre.
20 Mais avant cela, j'ai informé les parties que les Juges de cette Chambre
21 ont été informés de quelques circonstances particulières, puisque la
22 Chambre a été informé que nous ne siégerons pas demain et puisque en début
23 de la semaine prochaine. Nous avons prévu ou il a été prévu qu'il y aurait
24 des dépositions par visioconférence, sur la base de ces informations, la
25 Chambre a décidé que l'interrogatoire du témoin devrait s'arrêter à 18
26 heures 45 afin que nous puissions aborder quelques questions de procédure
27 et pour que le témoin puisse retourner à temps à une époque -- enfin, à un
28 moment ultérieur plus tard pour continuer le contre-interrogatoire.
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1 Veuillez poursuivre, Monsieur Re.
2 M. RE : [interprétation]
3 Q. Témoin 55, avant la pause, je vous ai demandé si vous pouviez nous dire
4 si vous saviez où était Ramush Haradinaj en 1998.
5 R. Au début, je ne le savais pas, mais plus tard, je l'ai appris.
6 Q. Est-ce que vous ne l'avez jamais vu ? L'avez-vous jamais rencontré en
7 1998 ?
8 R. Je n'ai jamais rencontré personnellement. Toutefois, je l'ai vu.
9 Q. Quand l'avez-vous pour la première fois ?
10 R. Je ne m'en souviens pas -- plus.
11 Q. Vous souvenez-vous où vous l'avez vu pour la première
12 fois ?
13 R. C'est dans les villages du plateau de Dukagjin, si je me souviens, un
14 village de Decan.
15 L'INTERPRÈTE : L'interprète n'a pas saisi les noms des deux villages et
16 demande que le témoin les répète. L'interprète de la cabine albanaise.
17 LE TÉMOIN : [interprétation] Jasiq et Irzniq.
18 M. RE : [interprétation]
19 Q. Qui était cette personne selon vous, la première fois que vous l'avez
20 vu, pour lui -- pour vous qui était-il ?
21 R. D'après ce que d'autres personnes m'ont dit c'était le commandant du
22 village de Gllogjan avant de devenir officier de l'UCK.
23 Q. Que vous a-t-on dit concernant le fait qu'il était un officier de l'UCK
24 ?
25 R. On m'a dit que c'était Ramush, commandant de l'UCK.
26 Q. Que faisait-il lorsque vous l'avez vu dans ces villages ?
27 R. Je ne me souviens pas exactement ce qu'il faisait. Il était accompagné
28 de soldats.
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1 Q. Lorsque vous l'avez vu est-ce qu'il portait un uniforme ?
2 R. Oui.
3 Q. Portait-il un signe quelconque qui pouvait le distinguer comme étant un
4 membre de l'UCK ?
5 R. Il portait un uniforme militaire.
6 Q. Qu'en était-il des insignes de l'UCK, est-ce qu'il les avait aussi ?
7 R. Oui, oui. Oui. Oui. Je ne me souviens pas s'il y avait autre chose mais
8 j'ai vu un enseigne patch avec les mots "l'UCK," sur son épaule ou "KLA,"
9 en anglais.
10 Q. Combien de fois est-ce que vous avez vu Ramush Haradinaj en 1998 ?
11 R. Sept ou huit fois, peut-être plus.
12 Q. Qu'en est-il -- son frère, Daut ? Est-ce que vous saviez qui c'était ?
13 R. Oui, oui, je l'ai vu une fois ou deux fois. Peut-être plus, deux fois.
14 Ils étaient ensemble. Ils étaient avec Ramush, et on m'a dit qu'il était le
15 frère de Ramush aussi, un officier de l'UCK.
16 Q. Où est-ce que vous les avez vus ensemble ?
17 R. Dans les régions que j'ai mentionnées plus tôt.
18 Q. Est-ce que vous avez entendu Ramush Haradinaj parler les sept ou huit
19 fois où vous l'avez vu ?
20 R. Oui.
21 Q. Est-ce que vous aviez pu par la suite reconnaître sa voix, c'est-à-
22 dire, est-ce que vous connaissez sa voix ?
23 R. Plus ou moins.
24 Q. Est-ce que vous savez ou saviez-vous en 1998 qui était Tahir Zemaj ?
25 R. Je ne sais pas qui il était, mais lorsque je prodiguais des soins
26 médicaux à un moment donné pour une personne on m'a dit qu'il était aussi
27 commandant de l'UCK du FARK.
28 Q. Vous avez dit : "Commandant du FARK," ou de l'UCK ?
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1 R. FARK.
2 Q. J'aimerais que vous informiez les Juges de la Chambre d'endroit où vous
3 étiez lorsque vous avez vu pour la première fois Tahir Zemaj.
4 R. J'étais à Jasiq.
5 Q. Jasiq servait à quoi exactement ?
6 R. C'était un dépôt de munition, du moins, c'est là où les munitions et
7 les armes pour l'Albanie étaient entreposées, et c'était aussi un endroit
8 où ils allaient se reposer.
9 Q. Est-ce que c'était l'UCK ?
10 R. Oui, pour autant que je le sache.
11 Q. Lorsque vous avez vu Tahir Zemaj à cet endroit-là qui était la force
12 militaire qui contrôlait Jasiq ?
13 R. C'était l'UCK.
14 Q. Quand avez-vous vu Tahir Zemaj exactement ?
15 R. Je suis très tressé en ce moment mais c'était au printemps.
16 Q. Vous rappelez-vous du temps qu'il faisait ?
17 R. C'était une journée ensoleillée et chaude.
18 Q. Pourquoi étiez-vous à Jasiq ? Que faisiez-vous là-bas ?
19 R. Je prodiguais des soins à quelqu'un. Je ne me souviens pas si c'était
20 un soldat ou un civil.
21 Q. Est-ce que vous y étiez allé depuis Junik ?
22 R. Oui. De la région de Junik.
23 Q. Comment saviez-vous que vous deviez vous rendre à Jasiq ?
24 R. Je l'ai simplement deviné. J'ai demandé aussi. J'ai suivi mes
25 impulsions.
26 Q. Comment vous êtes-vous rendu à Jasiq --
27 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] La réponse précédente devrait être
28 précisée. Maître Emmerson, je me demandais …
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1 La réponse précédente devait être précisée, Monsieur Re, il y a aussi
2 une possibilité que l'on ne se comprenne pas tout à fait. D'abord, je vais
3 poser la question.
4 Monsieur le Témoin 55, qui vous a informé d'aller à Jasiq ? Comment
5 avez-vous appris que vous deviez vous rendre à Jasiq pour prodiguer des
6 soins à quelqu'un ?
7 LE TÉMOIN : [interprétation] C'est le médecin qui me l'a dit.
8 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Veuillez poursuivre, je vous prie.
9 M. RE : [interprétation]
10 Q. Est-ce que le docteur vous a dit où aller exactement ?
11 R. Oui.
12 Q. Où vous a-t-il dit d'aller ?
13 R. Il m'a dit qu'il y a un hameau de réfugiés aux alentours du village, et
14 c'est là que vous devez aller, en parlant à moi, c'est ce qu'il m'a dit.
15 Q. Comment vous êtes-vous rendu là-bas ?
16 R. Si je me souviens bien, à pied. J'ai demandé aux gens de m'indiquer le
17 chemin, mais je savais plus ou moins où ce village se trouvait.
18 Q. Vous nous avez décrit une trousse médicale ou un sac à dos rempli de
19 médicaments et de fourniture médicale; est-ce que vous l'aviez avec vous ce
20 jour-là ?
21 R. Oui.
22 Q. O01ù êtes-vous allé à Jasiq. Décrivez-nous l'endroit où vous êtes allé
23 exactement ?
24 R. Je ne sais pas si c'était à l'entrée ou à la sortie du village de
25 Jasiq, mais je sais que c'était une route qui n'était pas goudronnée soit à
26 gauche ou à droite de la route il y avait des chevaux et il y avait aussi
27 des soldats.
28 Q. Que faisaient les soldats ?
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1 R. Ils se reposaient d'après mes souvenirs.
2 Q. Le médecin vous a dit de vous rendre là-bas pour prodiguer des soins
3 médicaux à quelqu'un, qui étaient ces personnes auxquelles vous devez
4 prodiguer des soins.
5 M. GUY-SMITH : [interprétation] Ce n'est pas une déclaration précise,
6 Monsieur le Président. Le témoin a dit à la ligne 68 --
7 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui, je vois ce que vous voulez dire,
8 qu'il devait prodiguer des soins à des personnes.
9 M. RE : [interprétation] Je peux reformuler la question si vous le
10 souhaitez.
11 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Non, je ne crois pas que la question
12 causera un préjudice. Vous pouvez soit poursuivre ou reformuler la
13 question.
14 M. RE : [interprétation]
15 Q. Parlons maintenant de ce que vous venez de dire il y a quelques
16 instants. Vous nous avez dit que le docteur vous a dit, le médecin vous a
17 dit vous allez les trouver à l'extérieur du village. Il faisait référence à
18 quoi exactement ?
19 R. Aux personnes blessées.
20 Q. Est-ce que vous avez trouvé des personnes blessées à la périphérie du
21 village ?
22 R. Oui, oui.
23 Q. Où étaient-ils par rapport à cette route, aux soldats et aux chevaux ?
24 R. De l'autre côté de la chaussée, de la route.
25 Q. Mais sur la route ou sur le bas côté du trottoir ?
26 R. C'est une route de village. Bon, c'est assez difficile à discerner du
27 reste du terrain, parce qu'elle n'était pas goudronnée, elle n'était pas
28 pavée. Donc, en fait, il y avait juste un petit sentier au milieu de la
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1 prairie où on pouvait, donc, en fait, qui pouvait être emprunté par des
2 tracteurs ou de temps en temps, occasionnellement la voiture qui passait
3 par là.
4 Q. Combien de personnes blessées se trouvaient là ?
5 R. Il y avait une personne qui était très gravement blessée.
6 Q. C'était un soldat ou un civil ?
7 R. Il était habillé en civil, mais d'après ce qu'il m'a dit c'était un
8 soldat, peut-être qu'il m'a menti.
9 Q. De quel type de blessure souffrait-il ?
10 R. Il avait des blessures à la poitrine et aux épaules ou à l'épaule.
11 Q. De quel type de blessure s'agissait-il ?
12 R. C'était si je me souviens bien du fait -- en fait des blessures
13 provoquées par un pilonnage.
14 Q. Est-ce que vous pourrez décrire ces blessures un peu
15 mieux ?
16 R. Il avait donc une grande lésion au niveau du bras droit et de l'épaule.
17 Je lui ai donné des analgésiques, puis j'ai commencé en fait à lui
18 prodiguer les premiers soins, à nettoyer la blessure, à la panser
19 également.
20 Q. Il y a un petit moment, vous avez mentionné un pilonnage. Donc, vous
21 avez dit que les blessures avaient été provoquées par un pilonnage, si je
22 me souviens bien. Est-ce qu'il y avait des pilonnages à ce moment-là ?
23 R. Il y avait des pilonnages dans d'autres secteurs. Il y avait des
24 pilonnages partout.
25 Q. Mais est-ce que vous, vous avez eu une expérience de pilonnage même ce
26 jour-là. Est-ce que vous avez vu ou entendu quoique ce soit qui indiquait
27 qu'il y avait donc des bombes de pilonnage ?
28 R. Mais il y avait des bombes qui tombaient tout le temps.
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1 Q. Mais ce jour-là, que pouvez-vous dire à la Chambre de première instance
2 à propos de ce pilonnage, d'où venait-il, d'où venaient les bombes, qui
3 était responsable, qui les lançait, qu'avez-vous vu, qu'avez-vous entendu ?
4 R. C'étaient les forces serbes qui étaient responsables de ce pilonnage.
5 Toutefois deux jours après mon arrivée de l'Albanie, lorsque donc je me
6 suis rallié à la guerre, j'ai commencé à m'habituer aux bruits faits par
7 les bombes. Ça n'avait plus tellement d'effet sur moi si ce n'est les fois
8 où je devais essayer de me protéger pour ne pas être touché.
9 Q. Combien de soldats se trouvaient près de l'endroit où se trouvait cette
10 personne que vous avez soignée ?
11 R. Je ne peux pas vous le dire exactement parce qu'il y en avait qui était
12 debout, d'autres qui étaient allongés. Mais bon il se peut qu'ils étaient
13 entre 10 et 20, peut-être moins.
14 Q. A quelle armée appartenaient ces soldats ?
15 R. D'après ce que j'ai pu entendre par la suite, ils appartenaient à la
16 FARK.
17 Q. Et que vous a dit le soldat ou la personne que vous avez soignée,
18 pendant que vous le soignez ?
19 R. Il est possible qu'il m'ait dit quelque chose, mais je ne m'en souviens
20 pas exactement. Toutefois, je sais qu'il m'a dit qu'ils appartenaient à la
21 FARK.
22 Q. Vous avez dit que c'est à ce moment-là que vous avez vu Tahir Zemaj.
23 Est-ce que vous pourriez dire à la Chambre de première instance, donc
24 comment vous avez vu Tahir Zemaj et surtout comment vous savez qu'il
25 s'agissait de Tahir Zemaj.
26 R. Il est arrivé à bord d'une jeep où il y avait beaucoup de personnes, je
27 ne sais plus il y avait cinq ou six personnes à l'intérieur de cette jeep.
28 Donc, il est passé par là et c'est ainsi que l'on m'a dit que c'était Tahir
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1 Zemaj de la FARK. Qu'il était un commandant de l'UCK et c'est la première
2 fois que j'ai vu Tahir Zemaj. Tout ce dont je me souviens, c'est qu'il
3 avait une moustache.
4 Q. On vous a dit qui -- vous venez de nous dire qu'on vous a dit qu'il
5 s'agissait de Tahir Zemaj, mais qui vous l'a dit ?
6 R. La personne que je soignais.
7 Q. Comment est-ce que les soldats ont réagi lorsqu'il est arrivé ?
8 R. Ils se sont levés.
9 Q. Et ?
10 R. Puis, ils se sont alignés.
11 Q. Devant lui ?
12 R. Oui, oui, naturellement il est sorti de la voiture.
13 Q. Comment est-ce qu'ils se sont salués, à savoir les soldats et Tahir
14 Zemaj ?
15 R. Je n'en sais rien. Ils l'ont salué avec leur main en l'air, mais en
16 fait moi, j'étais plutôt occupé par la personne à qui je prodiguais ces
17 soins.
18 Q. Mais quelle était la distance entre Tahir Zemaj et ces hommes et vous-
19 même qui était en train de soigner cet autre homme ?
20 R. Je ne sais pas 50, 60, 70 mètres, peut-être un peu moins, une distance
21 un peu plus courte. Je ne sais pas exactement.
22 Q. Tahir Zemaj, à quelle distance se trouvait-il ?
23 R. La route se trouvait à sept, huit, 10 mètres.
24 Q. Que s'est-il passé après que Tahir Zemaj est arrivé et que les soldats
25 se sont mis en ligne devant lui ?
26 R. J'étais en train de soigner cet homme, lorsqu'il a dit : regarde,
27 Ramush arrive.
28 Q. Est-ce que vous avez vu Ramush ?
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1 R. Oui, j'ai tourné la tête et je l'ai vu.
2 Q. Avec qui était-il ?
3 R. Avec d'autres soldats.
4 Q. Vous aviez mentionné Daut Haradinaj auparavant; est-ce qu'il était là ?
5 R. Oui. Mais je ne suis pas absolument sûr.
6 Q. Vous avez décrit une route. Est-ce qu'ils se trouvaient sur la route ?
7 R. Qui.
8 Q. Ramush Haradinaj et les soldats ?
9 R. Ils venaient de l'autre direction.
10 Q. La direction opposée à celle de Tahir Zemaj ? Où allait Ramush
11 Haradinaj, où est-ce qu'il s'est rendu à ce moment-là ?
12 R. Il est allé vers le groupe de soldats avec les chevaux.
13 Q. Qu'avez-vous vu et qu'avez-vous entendu ?
14 R. A ce moment-là, j'étais en train de soigner ce soldat blessé, mais j'ai
15 entendu des jurons.
16 Q. Qu'est-ce qu'il a été dit ?
17 R. [imperceptible] ta mère.
18 Q. Et qui a dit cela ?
19 R. D'après ce que je sais et d'après ce que je pouvais en déduire par la
20 voix, c'était Ramush, je pense, mais cela aurait pu être quelqu'un d'autre.
21 Q. Est-ce qu'il a parlé fort ?
22 R. Oui.
23 Q. J'avais dit, en fait, ce que je voulais savoir c'est est-ce qu'il a
24 parlé fort, ou est-ce qu'il a parlé à voix basse ?
25 R. Il a parlé avec une voix assez forte pour attirer notre attention.
26 Q. Que faisait Ramush Haradinaj ?
27 R. Lorsque j'ai entendu la voix, j'ai tourné la tête et je l'ai vu avec un
28 pistolet à la main et il a tiré avec ce pistolet.
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1 Q. Dans quelle direction ou plutôt où se trouvaient les autres soldats
2 lorsqu'il a tiré avec son pistolet ?
3 R. Ils se sont tous rassemblés pour former un groupe assez serré, donc,
4 c'était assez difficile à voir.
5 Q. Qu'est-il arrivé au soldat ?
6 R. Je n'en sais rien mais l'un des soldats est tombé par terre.
7 Q. Est-ce que c'était avant ou après que vous avez entendu le pistolet de
8 Ramush Haradinaj ?
9 R. Après.
10 Q. Combien de temps après ?
11 R. A peu près au même moment.
12 Q. Vers qui ou vers quoi est-ce que Ramush Haradinaj dirigeait ce pistolet
13 avec lequel il a tiré ?
14 R. C'était assez loin, mais d'après ma conclusion en fait je ne sais pas
15 il l'a touché à la tête ou juste au-dessus, je n'en sais rien.
16 Q. Les autres soldats, les autres personnes, comment ont-ils réagi à cet
17 incident, à ce tir ?
18 R. Tout ce que je sais c'est qu'il y a eu un mouvement de paniquer et puis
19 les gens ont commencé à dire : ah mon Dieu, ils sont en train de
20 s'entretuer et puis, je sais que c'est Tahir Zemaj, l'homme moustachu,
21 c'est lui en fait qui a calmé le jeu apparemment.
22 Q. Comment est-ce que tout cela s'est terminé ?
23 R. Tahir et ses soldats ont pris l'homme qui était tombé, ils l'ont placé
24 à bord d'une voiture et puis ils sont partis avec lui.
25 Q. Où sont allés Ramush Haradinaj et ces hommes ?
26 R. Trois ou quatre ou cinq minutes plus tard, il est parti.
27 Q. Alors, revenons un peu en arrière car vous avez dit que Tahir et ces
28 soldats avaient pris l'homme qui était tombé et l'avait placé à bord de la
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1 voiture. Comment est-ce qu'ils l'ont fait entrer dans la voiture ?
2 R. Ils le tenaient. Y en avait un qui le tenait par les bras et l'autre
3 qui le tenait par les jambes.
4 Q. Est-ce qu'il bougeait ?
5 R. Moi, je ne l'ai pas vu bouger. Je ne pouvais pas le voir bouger.
6 Q. Est-ce que vous savez pourquoi ils ne sont pas venus vous trouver pour
7 obtenir une assistance médicale ?
8 R. Non.
9 Q. Alors, vous avez dit que Ramush Haradinaj et ces hommes sont partis
10 quelques minutes après, mais où sont-ils allés et qu'avaient-ils avec eux ?
11 R. Ils sont repartis dans la direction d'où ils étaient venus. Ils ont
12 pris tout ce qui se trouvait sur les chevaux.
13 Q. Mais qu'est-ce qui s'était trouvé sur les chevaux ?
14 R. D'après ce que je sais, des armes.
15 Q. Qui s'occupait des chevaux avant l'arrivée de Ramush Haradinaj et de
16 ces hommes ?
17 R. Bien, les soldats qui se trouvaient là. Il y avait des civils
18 également, des gens qui ne portaient pas d'uniforme militaire.
19 Q. Les soldats qui se trouvaient là, est-ce que ce sont les soldats qui
20 sont partis avec Tahir Zemaj ?
21 R. Tahir est parti avec les gens avec qui il était arrivé. Ils ont tout
22 simplement pris la personne qui était tombée. Les autres sont partis dans
23 une direction différente.
24 Q. Mais qu'en est-il des soldats qui se trouvaient auprès des chevaux et
25 des munitions. Est-ce qu'ils sont partis avec Tahir, avec Ramush ou avec
26 quelqu'un d'autre ou ailleurs ?
27 R. Non, non, non, non. Ils sont partis dans la direction d'où venait la
28 jeep.
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1 Q. Mais ça c'était la jeep de Tahir Zemaj ?
2 R. Oui.
3 Q. Ramush Haradinaj est parti dans la direction opposée ?
4 R. Oui.
5 Q. Quand est-ce que vous avez vu Ramush Haradinaj après cet incident ?
6 R. Si je ne m'abuse, une semaine ou dix jours après.
7 Q. Où vous trouviez-vous ?
8 R. J'étais au-dessus du village de Gjocaj.
9 Q. Est-ce que vous pourriez décrire où vous vous trouviez au-dessus du
10 village de Gjocaj ?
11 R. Je me trouvais sur une colline. Il y avait en dessous en contrebas, une
12 prairie et puis il y avait un sentier de montagne qui allait vers Gjocaj,
13 vers Junik et vers Pashtrik.
14 Q. Que faisiez-vous là-bas ?
15 R. Il y avait des réfugiés qui se dirigeaient vers l'Albanie et il y avait
16 une femme qui était sur le point d'accoucher.
17 Q. Comment se fait-il que vous vous trouviez là ?
18 R. Nous avions reçu des informations suivant lesquelles une femme était
19 sur le point d'accoucher et qu'elle avait besoin d'une assistance. Donc,
20 j'étais censé me rendre là-bas.
21 Q. Mais qui vous a dit d'aller là-bas ?
22 R. Un médecin -- en fait, ce n'est pas le médecin lui-même, c'est
23 quelqu'un d'autre. Le docteur ou le médecin l'a dit à quelqu'un d'autre et
24 cette personne m'a relayé le message, mais il ne sait plus qui c'était,
25 c'était un soldat.
26 Q. Mais où est-ce que cette femme allait accoucher, dans le village, au-
27 dessus du village ou ailleurs ?
28 R. Au-dessus du village.
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1 Q. Est-ce que vous l'avez aidée à accoucher ?
2 R. Oui, plus ou moins. Il y avait d'autres femmes également là.
3 Q. Vous dites qu'il y avait un sentier de montagne, où vers quelle
4 direction se dirigeait le sentier et d'où venait-il ?
5 R. Il descendait de la montagne ce sentier, puis ensuite le sentier allait
6 vers Junik, Jasiq et puis tout le territoire qui se trouve là-bas.
7 Q. Vous voulez parler des montagnes albanaises ?
8 R. Oui, oui.
9 Q. Et à quoi servait ce sentier à ce moment-là ?
10 R. Bien, il était utilisé, les réfugiés l'empruntaient ce sentier, on
11 l'utilisait également pour des armes, pour transporter des personnes
12 blessées.
13 Q. Avez-vous vu les soldats de la FARK, ce jour-là, quand vous étiez dans
14 la clairière autour de Gjocaj ?
15 R. Je ne saurai dire s'il s'agissait de soldats de la FARK ou de l'UCK.
16 J'ai simplement vu qu'il y avait des soldats qui passaient qui allaient
17 d'Albanie en direction de certains endroits.
18 Q. Et comment voyageaient-ils, ces soldats ? À pied, à cheval ou dans un
19 véhicule ?
20 R. Non, non, ils étaient à pied. Il y avait des animaux chargés.
21 Q. Des chevaux ?
22 R. Oui.
23 Q. Combien ?
24 R. Je ne sais pas. Je dirais sans doute 10, 15, un peu plus, un peu moins.
25 Je n'ai pas eu le temps de les compter.
26 Q. Combien il y avait-il de soldats ?
27 R. Comment dire, peut-être 20 ou 30 ou plus, mais ils n'étaient pas tous
28 des soldats. Il y avait également des civils parmi eux.
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1 Q. Vous avez dit que les animaux étaient chargés. Est-ce qu'il s'agissait
2 de munitions, de matériel militaire ?
3 R. Il se peut qu'il y ait eu également des médicaments. Je n'ai pas vu, il
4 y avait des armes, des munitions, des lance-roquettes, et canons, comment
5 dire.
6 Q. A quelle distance vous trouviez-vous des soldats, lorsqu'ils sont
7 passés devant vous ?
8 R. Je me trouvais sur la route lorsqu'ils sont passés.
9 Q. Quelle était la distance entre vous et les soldats à peu près ?
10 R. J'étais tout près d'eux, à deux, trois, ou quatre mètres. Il y avait
11 aussi de nombreux tracteurs dans lesquels il y avait des réfugiés qui
12 passaient, des voitures, des chevaux, des chariots, parce qu'il y avait de
13 nombreux réfugiés qui se dirigeaient vers l'Albanie.
14 Q. Vous avez dit que ce jour-là c'était la prochaine fois où vous avez vu
15 Ramush Haradinaj. Où l'avez-vous vu ?
16 R. Après que ces personnes soient passées avec les chevaux, une voiture
17 est arrivée et Ramush en est sorti avec d'autres soldats.
18 Q. De quel type de voiture s'agissait-il ?
19 R. Je ne m'en souviens pas, une jeep je crois.
20 Q. Vous avez dit que vous aviez vu son frère Daut auparavant. Etait-il là
21 également ?
22 R. Oui.
23 Q. Était-il armé ?
24 R. Oui.
25 Q. Et de quel type d'arme s'agissait-il ?
26 R. Je ne me souviens pas quelles armes portaient Ramush et Daut, mais les
27 autres portaient des fusils automatiques et des mitrailleuses légères.
28 Q. Combien étaient-ils en tout ?
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1 R. quatre ou cinq, je crois mais lorsque les autres sont passés, le groupe
2 s'est agrandi, parce qu'ils portaient les mêmes uniformes.
3 Q. Qu'ont fait Ramush et les autres soldats lorsqu'ils sont descendus de
4 la voiture ?
5 R. J'ai seulement entendu une voix dire : "C'est moi qui donne des ordres
6 ici." Et après, j'ai entendu les coups de feu.
7 Q. A qui appartenait cette voix ?
8 R. Je dirais à 90% qu'il s'agissait de la voix de Ramush, mais il y avait
9 un écho parce que c'était à une certaine distance.
10 Q. A quelle distance vous trouviez-vous de cet endroit particulier, précis
11 où se trouvait Ramush et ses soldats ainsi que les autres soldat avec les
12 chevaux ?
13 R. Peut-être 80 mètres de distance à peu près.
14 Q. Aviez-vous une vue dégagée sur l'affrontement ?
15 R. Je me trouvais sur une colline et j'avais une vue dégagée sur le
16 terrain qui se trouvait en aval.
17 Q. Est-ce qu'il y avait quoique ce soit entre vous et l'affrontement ? Je
18 veux dire dans votre ligne de vision.
19 R. Non, il n'y avait rien.
20 Q. Vous avez entendu des tirs, et qu'est-ce que vous avez vu ?
21 R. Après les mots prononcés par Ramush, du moins je pense qu'il s'agissait
22 de Ramush. Je ne suis pas sûr à 100%, je me suis détourné. J'ai continué à
23 aider cette femme qui accouchait, qui pleurait aussi, puis j'ai entendu les
24 tirs et après cela, j'ai vu deux ou trois personnes tombées. Puis, j'ai
25 continué mon chemin avec les réfugiés.
26 Q. Vous dites que vous avez vu deux -- enfin, vous avez dit des personnes
27 sont tombées ? Pouvez-vous décrire ce que vous avez
28 vu ?
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1 R. Non.
2 Q. Mais comment sont-ils tombés où sont-ils tombés ? Quand sont-ils tombés
3 par rapport aux coups de feu ?
4 R. Ils sont tombés au sol, dans la clairière. Je sais que les tirs
5 venaient de très près.
6 Q. Qui est-ce que qui tirait ?
7 R. D'après ce que j'ai pu voir quelqu'un qui portait un fusil mitrailleur.
8 Q. Etait-il dans le groupe de Ramush ou un autre groupe ?
9 R. Il était dans le groupe de Ramush.
10 Q. Ceux qui sont tombés au sol, se sont-ils relevés ?
11 R. Non. Je ne les ai pas vus se relever, mais j'étais également affairé,
12 vous savez, j'aidais cette femme à accoucher.
13 Q. Les soldats qui ne sont pas tombés au sol qu'ont-ils fait ?
14 R. Autant que je le sache, ils étaient surpris, et on m'a dit qu'ils
15 étaient très étonnés par ce qui venait de se passer.
16 M. LE JUGE HOEPFEL : [interprétation] Pardon, je n'ai pas vraiment compris
17 l'esprit de cette réponse. "Some of them came up." "Certains sont venus ou
18 avancés." Qu'est-ce que cela veut dire ?
19 LE TÉMOIN : [interprétation] Ils sont revenus. C'est-à-dire : "They came
20 up," ils ont emprunté le chemin qui montait la colline ou la montagne.
21 M. LE JUGE HOEPFEL : [interprétation] Merci.
22 M. RE : [interprétation]
23 Q. Quand ils ont emprunté ce chemin qui montait, est-ce qu'ils ont laissé
24 derrière eux les deux ou trois personnes qui étaient tombées au sol après
25 les tirs ?
26 R. Je suppose, oui, parce qu'il n'avait rien d'autre sur eux autre que
27 leurs armes.
28 Q. Qu'est-ce qu'ils vous ont dit ?
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1 R. Ils ont seulement dit qu'ils s'étaient entretués.
2 Q. Pourriez-vous nous expliquer ? Je ne comprends pas tout à fait.
3 R. Lorsqu'ils ont commencé la montée, les autres leur ont demandé : "Que
4 s'est-il passé ?" Et ils ont répondu : "Ils se sont entretués."
5 Q. Où sont allés Ramush et ses hommes dans leur jeep ?
6 R. Je n'ai pas vu cela, puisque, comme je l'ai dit, j'ai commencé à monter
7 sur la colline, comment dire, j'avais peur parce que les obus pleuvaient,
8 et j'ai simplement rejoint le groupe qui avait entamé la montée.
9 Q. Bien. Je vais passer à autre chose, je vais vous parler d'une personne,
10 où je citerais le nom.
11 M. RE : [interprétation] Je demanderais que l'on passe à huis clos partiel.
12 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Huis clos partiel.
13 M. LE GREFFIER : [interprétation] Nous sommes maintenant à huis clos
14 partiel.
15 [Audience à huis clos partiel]
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21 [Audience publique]
22 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Merci. Vous pouvez poursuivre, Monsieur
23 Re.
24 M. RE : [interprétation]
25 Q. Connaissiez-vous le lac Radonjic ?
26 R. J'en ai entendu parler.
27 Q. Qu'avez-vous entendu à ce sujet ?
28 R. J'ai entendu dire qu'on y a trouvé de nombreux cadavres.
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1 Q. Quand vous vous entendu cela ?
2 R. A l'époque.
3 Q. Avez-vous entendu comment ces cadavres se sont trouvés au lac Radonjic
4 ?
5 R. D'après ce que j'ai entendu, ils ont trouvé ces cadavres dans le lac.
6 Ils les ont sortis du lac dans les camions. Je n'ai rien vu de mes propres
7 yeux.
8 Q. Qui vous a dit cela ?
9 R. Le soit disant cousin.
10 Q. Qu'est-ce que le cousin vous a dit au juste ?
11 L'INTERPRÈTE : Le témoin a dit que les cadavres ont été jetés dans le lac à
12 l'aide de camions.
13 LE TÉMOIN : [interprétation] Il s'agit de Serbes, de catholiques,
14 d'albanais, tous ceux qui ont été tués ont été jetés dans le lac.
15 Q. Le cousin vous a dit cela ?
16 R. Oui.
17 Q. Quand vous a-t-il rapporté cela ?
18 R. Un soir, je me trouvais dans son village, j'étais sur le point de
19 retourner à Junik, et il me montrait la voie, il fallait traverser une
20 clairière, et il y avait un camion stationné au bord de la route, quatre ou
21 cinq personnes chargeaient le camion et me semblait qu'ils étaient en train
22 des cadavres.
23 Q. Où est-ce que cela se passait au juste ? Où est-ce que vous avez vu
24 cela ?
25 R. Sur la carte, on voit le nom, on voit le nom Dubovik.
26 Q. Et où menait cette route ?
27 R. Pouvez-vous réitérer votre question ?
28 Q. Vous avez dit qu'il y avait un camion stationné au bord de la route,
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1 mais où menait cette route ? Enfin, cette route se trouvait entre où et où
2 ?
3 R. Je ne sais pas.
4 Q. Revenons-en au cousin. Vous avez dit que le cousin vous a rapporté que
5 des cadavres avaient été jetés là-dedans. On s'en était débarrassé là-bas.
6 Comment savait-il qu'on s'était débarrassé de cadavres à cet endroit ?
7 R. Je ne sais pas. Ils avaient peut-être entendu parler de cela ou quoi
8 que ce soit. Personnellement, je ne sais pas. Je n'ai rien vu de mes
9 propres yeux. Je n'ai vu personne jeter les cadavres dans le lac ou emmener
10 des cadavres à cet endroit-là.
11 Q. Est-ce que votre cousin avait des blessures sur lui ?
12 R. Non. Il y avait quelqu'un d'autre qui était blessé dans ce village --
13 L'INTERPRÈTE : se reprend -- ce cousin avait des blessures.
14 Q. Est-ce que vous n'étiez pas en train de prodiguer des soins à une
15 personne qui avait une blessure par balle et qui était blessée à la jambe ?
16 R. Oui.
17 Q. Est-ce que vous pourriez nous en parler ?
18 R. C'était le cousin. Son nom est déjà mentionné un peu plus tôt lors
19 d'une séance à huis clos partiel -- lors de la séance à huis clos partiel.
20 M. EMMERSON : [interprétation] Voilà c'est une question assez directrice
21 puisqu'on pose cette question au témoin de façon ambiguë. Le témoin
22 pourrait répondre par un oui ou un non ?
23 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Témoin 55, il y a quelques instants, on
24 vous a posé la question suivante : "Est-ce que le cousin avait des
25 blessures ?" Vous avez répondu : "Non. Il y avait quelqu'un d'autre qui
26 était blessé dans ce village, si je me souviens bien." Ensuite on vous a
27 demandé si vous avez jamais prodigué des soins à une personne qui était
28 blessée par balle à la jambe. Vous avez répondu par "l'affirmative."
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1 M. Re vous a demandé "de nous en parler ?" Vous avez dit : "Que c'était un
2 cousin." Et vous n'avez pas -- et ensuite, vous dites que son nom a été
3 mentionné un peu plus tôt. Donc à l'intérieur d'une demi minute vous dites
4 que le cousin n'était pas blessé et ensuite lorsqu'on vous demande si vous
5 pouvez nous parler d'une personne qui était blessée, vous dites, c'était le
6 cousin. Donc, ce n'est pas très facile à comprendre. On ne sait pas comment
7 comprendre ces différences. Pourriez-vous vous expliquez, s'il vous plaît ?
8 LE TÉMOIN : [interprétation] C'était le cousin. Je ne veux pas mentionner
9 son nom puisque j'ai mentionné son nom à huis clos partiel mais c'était son
10 cousin.
11 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Mais un peu plus tôt lorsqu'on vous a
12 demandé si le cousin était blessé, vous aviez dit que non, c'était
13 quelqu'un d'autre qui était blessé. Comment devrons-nous comprendre votre
14 réponse ?
15 LE TÉMOIN : [interprétation] Le cousin qui m'a donné du pain, je lui avais
16 déjà prodigué des soins à un moment. Mais l'autre personne qui m'a montré
17 le chemin de Junik, lui n'avait pas de blessures.
18 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] 0Et il y a, maintenant, une autre
19 question. Si vous donnez, par exemple, le nom d'une personne, et que vous
20 dites que l'autre est un cousin normalement on pourrait faire référence au
21 nom qu'on a donné était le cousin. Maintenant, nous avons le cousin du
22 cousin. Je crois que c'est là peut-être la confusion principale. Mais nous
23 pouvons poursuivre.
24 Monsieur Emmerson, oui ?
25 M. EMMERSON : [interprétation] Avec votre permission, Monsieur le
26 Président, je souhaiterais que l'on précise que la personne qui était
27 blessée c'était…
28 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Bon, il est dit que la personne qui lui
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1 a donné le pain c'est une référence très précise de sa déclaration
2 préalable, et il ne nous reste que deux minutes, Monsieur Re.
3 Alors, je vous prierais de presser le pas. Poursuivez, je vous prie.
4 M. RE : [interprétation]
5 Q. Est-ce que vous avez entendu ces camions qui allaient jusqu'au lac ?
6 R. D'après ce que j'ai entendu, c'étaient des membres de l'UCK.
7 Q. Que vous a-t-on dit sur ces camions ?
8 R. On m'a dit qu'ils allaient au lac de Radonjic et que les corps étaient
9 jetés dans le lac.
10 M. LE JUGE HOEPFEL : [interprétation] J'aimerais savoir alors que nous
11 terminons quand est-ce que c'était ? A quel moment vous a-t-on dit cela,
12 s'agissant de ce que vous venez de nous dire ?
13 LE TÉMOIN : [interprétation] C'est arrivé ce jour-là et un peu plus tôt et
14 plus tard. Tôt dans la journée ou tard dans la journée.
15 M. LE JUGE HOEPFEL : [interprétation] Et de quels moyens il s'agissait en
16 1998 ?
17 LE TÉMOIN : [interprétation] Je ne me souviens pas. Je sais que c'était
18 soit à la fin de l'automne ou au début de l'été -- ou fin printemps, début
19 été.
20 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Monsieur Re, je vous ai demandé de ne
21 pas terminer après 15 minutes -- après 18 heures 45. Il vous reste encore
22 une minute.
23 M. RE : [interprétation]
24 Q. Monsieur le Témoin, vous avez dit que des corps avaient été placés à
25 bord d'un camion dans un village. Qui mettait les corps dans le village et
26 combien y avait-il de corps ?
27 M. GUY-SMITH : [interprétation] Excusez-moi. Je crois que c'est une
28 imprécision.
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1 M. LE JUGE HOEPFEL : [interprétation] Le témoin n'a jamais dit qu'il avait
2 vu les corps être placés sur le camion mais il semble -- mais il a dit
3 qu'il semblait que c'étaient des cadavres, n'est-ce pas ce que vous avez
4 dit ?
5 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Je crois que c'est tout à fait clair,
6 Monsieur Re. Ne perdons pas plus de temps.
7 M. RE : [interprétation]
8 Q. Qui plaçait ces objets dans le camion pour lequel il vous a semblé
9 apercevoir des cadavres ?
10 R. Je ne suis pas certain mais d'après ce que -- j'ai pu voir et je
11 suivais, il y avait des soldats, cinq à six soldats et ils portaient des
12 pantalons militaires.
13 Q. Vous souvenez-vous combien d'objets de ce type avez-vous pu apercevoir
14 de l'endroit où vous étiez placé ?
15 R. Je ne peux pas le dire avec précision peut-être cinq ou six. Il me
16 semblait que ce qu'ils mettaient sur les camions c'était des cadavres car
17 j'ai vu une tête tombée.
18 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Témoin 55, nous allons maintenant lever
19 la séance et votre témoignage se terminera aujourd'hui.
20 Cette Chambre de première instance ne siégera pas demain et pour la semaine
21 prochaine nous avions déjà prévu d'autres témoins. Vous ne pourrez pas être
22 contre-interrogé la semaine prochaine et nous allons fort probablement vous
23 rappeler jeudi prochain pour conclure votre témoignage.
24 Ceci veut dire que vous pouvez maintenant rentrer chez vous et on vous
25 attendra jeudi prochain. La Section des Victimes et des Témoins entrera en
26 contact avec vous. Si jamais quelque chose change puisque vous n'avez pas
27 encore terminé votre témoignage, je vous informe une autre fois que vous
28 n'avez pas le droit de parler avec qui que ce soit du témoignage que vous
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1 avez rendu.
2 M. EMMERSON : [interprétation] Avant que le témoin ne s'en aille,
3 j'aimerais qu'il précise quelque chose qu'il a dit il y a quelques
4 instants. Le compte rendu est très nébuleux à ce sujet. J'aimerais que l'on
5 traite de cette question, il y a une raison pour laquelle je demanderais
6 que cette précision soit faite maintenant.
7 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Mais quand même, moi je vous -- si vous
8 pouvez le faire une minute.
9 M. EMMERSON : [interprétation] Je peux lui poser la question en 30
10 secondes.
11 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Très bien. Merci.
12 Alors, Monsieur le Témoin, il y a encore une question qui vous sera posée.
13 Veuillez poursuivre, je vous prie.
14 M. EMMERSON : [interprétation] Merci, et nous devons passer à huis clos
15 partiel, pour ce faire.
16 M. LE GREFFIER : [interprétation] Nous sommes à huis clos partiel, Monsieur
17 le Président.
18 [Audience à huis clos partiel]
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19 [Audience publique]
20 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Merci.
21 Il y a trois questions que je voulais aborder, dont je voulais parler dans
22 les neuf minutes à venir. La Chambre voudrait recevoir des requêtes brèves
23 concernant les mesures de protection pour les témoins 9 et 10 -- 10 et 48
24 qui déposeront par voie de visioconférence.
25 M. DIXON : [interprétation] Monsieur le Président, si je puis indiquer au
26 nom de M. Haradinaj, nous estimons que les fondements n'ont pas été jetés,
27 et qu'il n'y a pas eu de menace de faite. On n'a pas non plus expliqué dans
28 la requête autre chose. Les témoins n'ont pas exprimé des désirs de
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1 retourner au Kosovo, et c'est pour ces raisons-là que nous souhaiterions
2 formuler une objection quant à ces requêtes et nous estimons que vous ne
3 devrez pas faire droit à la requête de l'Accusation.
4 M. GUY-SMITH : [interprétation] Nous nous rejoignons aux arguments
5 présentés par mon confrère.
6 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Monsieur Harvey.
7 M. HARVEY : [interprétation] Nous partageons la même opinion.
8 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Très bien. Donc dans la requête relative
9 à l'application de l'article 92 bis, pour ce qui est d'une femme, je ne
10 sais pas s'il n'y a jamais eu de demande de protection, de demande de
11 mesure de protection. Je ne vais pas évoquer son nom, mais il s'agit d'une
12 femme qui avait reconnu non pas la dépouille ou les dépouilles mais bien
13 les vêtements de deux vieilles dames. Il a été dit qu'il s'agirait de
14 preuve corroborant les éléments de preuve fournis par Novak Stijovic. La
15 Chambre a été particulièrement perplexe, quant, ceci si vous estimez qu'il
16 s'agit d'éléments de preuve corroboratifs pour ce qui est de la déposition
17 de M. Novak Stijovic, la Chambre voudrait savoir quelle est votre opinion,
18 pas peut-être nécessairement maintenant mais je présume que vous allez
19 informer la Chambre pour nous dire que vous allez rentrer en contact avec
20 la Défense.
21 En dernier lieu, la dernière chose que je voulais dire, pour ce qui est de
22 l'ordre du jour, la Chambre doit encore donner ses raisons pour la décision
23 relative à la requête de l'Accusation, du témoignage par vidéoconférence.
24 La Chambre voudrait donner ses raisons pour lesquelles elle estime que le
25 témoin, Nova Stijovic, devrait être entendu par voie de vidéoconférence.
26 L'Accusation a déposé une requête le 12 juillet 2007 et la Défense de
27 M. Haradinaj et de M. Balaj s'est opposée à la requête. Dans leur requête
28 déposée le 16 juillet 2007. Le 17 juillet 2007, la Chambre a fait droit à
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1 la requête avec les raisons suivantes, pour ce qui est -- et la référence
2 de ceci peut être trouvée au transcript à la page 6987 entre les lignes 19
3 et 23.
4 Le témoin a témoigné par voie de visioconférence le 19 juillet 2007.
5 La Chambre souhaiterait réitérer que s'agissant de son approche pour les
6 visioconférences telle décrite dans sa décision écrite du 21 mars 2007 est
7 la suivante : le témoin doit être incapable ou devrait avoir de bonnes
8 raisons pour ne pas venir au Tribunal et témoigner de vive voix. Le
9 témoignage du témoin doit être suffisamment important pour faire en sorte
10 que, si l'on procédait sans son témoignage, ceci causerait un préjudice et
11 qu'il n'y ait pas de préjudice quant aux droits de l'accusé, pour ce qui
12 est de la convocation du témoin.
13 La Défense a présenté des arguments suivants : elle a dit qu'elle a
14 soumis des rapports médicaux, et que les rapports médicaux soumis par
15 l'Accusation n'ont pas établi de base suffisante pour que ce témoin ne
16 vienne pas témoigner à La Haye.
17 La Chambre a bien examiné les rapports médicaux fournis sous l'annexe
18 C sous pli confidentiel. La Chambre a examiné les rapports et a été
19 satisfait du fait que le témoin ne peut pas se déplacer et chaque
20 déplacement peut fournir une douleur au témoin. La Chambre estime que le
21 témoignage de ce témoin est suffisamment important pour que l'Accusation,
22 et si l'on procédait sans le témoignage de ce témoin, l'Accusation subirait
23 un préjudice. En dernier lieu, il n'y a absolument aucune raison pour
24 croire que l'accusé subirait un préjudice quant à leur droit de confronter
25 la justice, et la Chambre estime qu'il est dans l'intérêt de la justice de
26 faire droit à la requête de l'Accusation. Ceci est notre décision.
27 Monsieur Guy-Smith.
28 M. GUY-SMITH : [interprétation] En fait, deux questions qui sont survenues
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1 lors du témoignage à huis clos partiel du Témoin 55. (expurgé)
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21 [Audience publique]
22 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Bien. Nous allons lever l'audience et
23 nous nous retrouverons lundi à 14 heures 15, lundi 10 septembre, dans la
24 salle numéro I.
25 --- L'audience est levée à 19 heures 07 et reprendra le lundi 10 septembre
26 2007, à 14 heures 15.
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