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2 [Audience publique]
3 [L'accusé est introduit dans le prétoire]
4 [Le témoin vient à la barre]
5 --- L'audience est ouverte à 9 heures 05.
6 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Bonjour, à tout le monde.
7 Bonjour, Monsieur Besic.
8 LE TÉMOIN : [interprétation] Bonjour.
9 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Monsieur Karadzic, veuillez poursuivre
10 votre contre-interrogatoire.
11 LE TÉMOIN : SEAD BESIC [Reprise]
12 [Le témoin répond par l'interprète]
13 L'ACCUSÉ : [interprétation] Je vous remercie, Excellence.
14 Bonjour à tous.
15 Contre-interrogatoire par M. Karadzic : [Suite]
16 Q. [interprétation]
17 M. KARADZIC : [interprétation]
18 Q. Bonjour, Monsieur Besic.
19 R. Bonjour.
20 Q. Hier, nous avions déclaré que nous allons entendre un auditeur qui
21 allait appeler en direct Radio Hayat, et nous allons l'entendre. Donc nous
22 n'avons pas de transcription, mais -- en fait, nous avons une
23 transcription, donc veuillez, s'il vous plaît, écouter cette personne, donc
24 cet auditeur qui est à la radio.
25 Il s'agit de la pièce 1D1031 à partir de 47 minutes 10 à 47:54. Il s'agit
26 donc d'un extrait qui fait environ une quarantaine de secondes.
27 [Diffusion de la cassette audio]
28 L'INTERPRÈTE : [voix sur voix]
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1 "Vas-y. Salamm alaikum alaikum salaam. Aganovic à la radio."
2 L'INTERPRÈTE : Les interprètes font remarquer qu'il est très difficile
3 d'écouter ou d'entendre les propos.
4 [Diffusion de la cassette audio]
5 L'INTERPRÈTE : [voix sur voix]
6 "J'ai vu 25 morts, et tu sais combien de personnes ont été blessés. Il y a
7 un enregistrement télé où on me voit en train de porter des gens. La
8 Bosnie-Herzégovine l'a déjà diffusé. Je dis la vérité. Mon conseil c'est
9 d'organiser un parti de nous, organiser pour tuer trois Serbes pour chacun
10 d'entre nous qui ont été tués, qu'il soit coupable ou innocent d'ailleurs,
11 coupable pour coupable, innocent pour innocent, parce que nos gens ne sont
12 pas innocents."
13 M. KARADZIC : [interprétation]
14 Q. Avez-vous entendu, Monsieur Besic ?
15 R. Oui, j'ai pu entendre les mots de cette personne. Ce sont les mots
16 d'une personne très amère.
17 Q. Donc laissons de côté cette recommandation où il demeure que l'on tue
18 trois personnes pour un tué, et [inaudible] nous ce qu'il a dit : c'est un
19 témoin oculaire, il a aidé à l'évacuation, il dit avoir vu 25 corps.
20 Donc, Monsieur Besic, j'aimerais vous demander, si vous croyez, sans doute,
21 ces personnes, ces associés -- ces personnes qui ont passé une heure là-
22 bas, sans prévenir la police, est-ce que vous comprenez vraiment tout ce
23 qu'il dit ?
24 M. GAYNOR : [interprétation] Je soulève une objection.
25 Je pense que la question se fonde sur des éléments qui n'ont pas déjà été
26 versés au dossier.
27 L'INTERPRÈTE : Correction de l'interprète, dans le clip audio, la dernière
28 phrase est : "Parce que, nous, nous sommes innocents."
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1 L'ACCUSÉ : [interprétation] J'aimerais revoir le --
2 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Quelle est votre objection, Monsieur
3 Gaynor ?
4 M. GAYNOR : [interprétation] Dans la question, il est en train de dire --
5 l'accusé dit :
6 "Vos associés ou vos gens qui ont passé une heure là, sans avertir la
7 police."
8 Je ne pense pas que nous ayons des éléments de preuve pour fonder cette
9 affirmation.
10 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Donc reformulez votre question, Monsieur
11 Karadzic.
12 L'ACCUSÉ : [interprétation] Mais dans le document que nous avons vu hier,
13 il me semble qu'il a été versé au dossier, n'est-ce pas ? J'aimerais, en
14 tout cas, demander son versement, où il est écrit que l'explosion a eu lieu
15 à 12 heures 20 et que l'avertissement à la police a été faite à 13 heures
16 20.
17 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Ecoutez, je ne vous demande pas de
18 présenter vos arguments, je vous demande juste de reformuler votre
19 question, en vous basant sur ce clip audio que nous venons d'entendre
20 uniquement.
21 M. KARADZIC : [interprétation]
22 Q. Monsieur Besic, ce témoin oculaire, qui a vu les gens se faire évacuer
23 -- évacuer des tués -- évacuation des tués, il a dit qu'il a vu cela sur le
24 clip que la télévision de Sarajevo avait diffusé, il dit bien qu'il a vu 25
25 corps. Donc après que vous soyez arrivé alors vous n'avez pas vu le moindre
26 corps, on vous a dit qu'il y avait eu 68 corps, 68 cadavres. Voici ma
27 question. Je ne voudrais certainement pas dire que vous avez participé à
28 tout cela, absolument pas, mais vous avez quand même -- on vous a quand
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1 même dit des choses : est-ce que vous les avez crues, ou est-ce que vous
2 aviez raison de douter lorsque vous compariez ces deux informations ?
3 R. Ecoutez, on avait des informations qui venaient de toutes sources.
4 Notre travail ce n'était pas de faire le décompte ou nous sommes -- nous
5 étions là pour -- nous étions là en fait pour traiter la scène du crime. Le
6 nombre des morts a été enregistré à la morgue de Kosovo, et c'est monté à
7 68, et ensuite d'autres personnes qui ont succombé à leurs blessures. Donc
8 cette personne ce n'est pas une personne qui a parlé à la police. C'est une
9 personne qui a parlé à la Radio Hayat, et je ne pense pas que l'on devrait
10 prendre en compte son chiffre de 25 corps.
11 Q. Bien. Mais est-ce que vous -- mais j'aimerais savoir si vous les croyez
12 aussi en ce qui concerne la scène de crime, le lieu du crime. J'y
13 reviendrai.
14 Donc, moi, ma thèse est la suivante : on vous a dissimulé des choses, vous
15 n'avez pas eu accès à toutes les informations. C'est l'un des éléments, et
16 nous en verrons d'autres d'ailleurs.
17 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Monsieur Karadzic, je suis désolé.
18 Mais à qui faites-vous référence lorsque vous dites "on vous a caché" ?
19 "On," qui est ce "on" ? J'ai vraiment du mal à vous suivre dans vos
20 questions. Vous dites, dans le clip audio : On a entendu cette personne
21 dire qu'il avait vu 25 corps, ensuite ils auraient dit au témoin qu'il y
22 avait 68 corps. Vous êtes en train de nous dire que cette personne a
23 dissimulé quelque chose, a compté tous les corps et en est arrivée à 25
24 uniquement ? Je ne comprends vraiment pas la façon dont vous posez des
25 questions. Veuillez être plus clair.
26 L'ACCUSÉ : [interprétation] Désolé. Le témoin et moi-même venons exactement
27 du même endroit, donc il y a beaucoup de sous-entendus dans notre
28 discussion. Mais voici ce que j'aimerais clarifier : Donc entre l'explosion
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1 et le moment où la police a été avertie, une heure s'est écoulée.
2 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Oui, nous avons bien compris votre
3 argument, mais posez votre question; sinon, je vais demander au témoin de
4 se retirer du prétoire et je vous donnerai la possibilité de présenter
5 votre thèse.
6 L'ACCUSÉ : [interprétation] Après la pause, peut-être.
7 Pourrions-nous avoir à l'écran la pièce -- je demande donc l'affichage de
8 la pièce 09620 de la liste 65 ter.
9 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Oui, mais avant cela, est-ce que vous
10 voulez verser au dossier la séquence audio que nous avons entendue ?
11 L'ACCUSÉ : [interprétation] Non, ce sont les deux documents qu'on a vus
12 hier, ce sont ceux-là que je voudrais verser au dossier, ainsi que
13 l'enregistrement audio, en effet.
14 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Monsieur Gaynor.
15 M. GAYNOR : [interprétation] Je soulève une objection à propos du versement
16 au dossier de cet enregistrement audio.
17 Puisqu'il n'y a absolument rien dans la séquence que nous avons
18 entendue qui semblerait suggérer qu'il s'agit bel et bien d'une diffusion
19 faite par Radio Hayat. Nous entendons en fait une bande audio, puis il y a
20 une image figée, donc on ne sait absolument pas si c'est bel et bien une
21 diffusion de Radio Hayat. Ça semble l'être, mais nous ne sommes absolument
22 pas sûrs. Donc nous contestons l'authenticité de cet enregistrement.
23 M. LE JUGE KWON : [interprétation] De toute façon, le témoin n'a pas
24 pu confirmer s'il s'agissait bel et bien d'une diffusion de la station de
25 radio Hayat.
26 M. GAYNOR : [interprétation] Tout à fait.
27 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Donc tous les documents dont nous avons
28 parlé hier et qui ont été abordés hier ont été versés en temps et heure.
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1 Donc auxquels faites-vous allusion ?
2 L'ACCUSÉ : [interprétation] Les numéros 69634 et 69622 de la liste 65 ter,
3 je pensais bien qu'ils avaient été versés, mais j'ai mal compris en fait
4 l'intervention de M. Gaynor, je n'avais pas compris. Je posais une question
5 en me basant sur des documents qui n'avaient pas encore été versés au
6 dossier. Il y a deux rapports, un rapport, puis cet enregistrement --
7 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Le 9622, l'a-t-on abordé hier ?
8 [La Chambre de première instance et le Greffier se concertent]
9 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Monsieur Gaynor, avez-vous des
10 observations à propos de ce document ? A propos du 069634 [comme
11 interprété] et du 69622 [comme interprété].
12 M. GAYNOR : [interprétation] Non, je n'ai aucune observation à propos de
13 ces deux documents. Mon objection se limite uniquement à la séquence audio.
14 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Très bien. Ils seront admis au dossier.
15 M. LE GREFFIER : [interprétation] La pièce 9634 recevra la cote D892, et la
16 pièce 9622 recevra la cote D893.
17 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Une seconde.
18 L'ACCUSÉ : [interprétation] J'ai quelque chose à dire : Nous avons préparé
19 un enregistrement extrêmement long et c'est cela que nous avons présenté,
20 mais on ne peut pas en fait entendre la séquence entière. Il s'agit d'un
21 show en direct où les gens appellent. Mais de toute façon nous avons la
22 totalité de l'émission. Cela peut être vérifié.
23 [La Chambre de première instance se concerte]
24 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Donc ce document recevra une cote
25 provisoire, une cote MFI, en attendant que la Chambre de première instance
26 soit convaincue de son authenticité.
27 M. LE GREFFIER : [interprétation] Il recevra donc la cote D894 MFI
28 L'ACCUSÉ : [interprétation] Pouvons-nous maintenant avoir à l'écran la
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1 pièce 09620 de la liste 65 ter ? Il s'agit donc du recueil d'éléments de
2 preuve photographiques.
3 M. KARADZIC : [interprétation]
4 Q. Vous reconnaissez ce document ?
5 R. Oui.
6 Q. Votre signature figure en bas du document ?
7 R. Oui.
8 L'ACCUSÉ : [interprétation] Pourrions-nous avoir la page 6 ? Merci.
9 M. KARADZIC : [interprétation]
10 Q. On ne voit pas très bien la flèche, donc pourriez-vous, s'il vous
11 plaît, annoter cette photographie en nous indiquant l'impact de l'explosion
12 ? Parce que dans la légende, on parle d'une flèche, mais on ne la voit pas.
13 R. En fait, la documentation a été préparée assez rapidement, on n'a
14 pas eu le temps d'ajouter la flèche. Mais je viens de le faire [Le témoin
15 s'exécute].
16 Q. Bien. Vous pourriez, s'il vous plaît, mettre votre signature et la date
17 du jour sur cette photographie.
18 R. [Le témoin s'exécute]
19 Q. Merci.
20 L'ACCUSÉ : [interprétation] Je demande le versement au dossier de cette
21 pièce.
22 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Très bien.
23 M. LE GREFFIER : [interprétation] Cela recevra la cote D895.
24 M. KARADZIC : [interprétation] Bien.
25 Q. Vous avez déclaré que vous avez vu les lettres, mais que vous n'avez
26 rien touché avant l'arrivée de la FORPRONU. Voulez-vous que je montre à
27 l'écran cette partie de votre déposition ?
28 R. Non. C'est vrai, j'ai observé la scène de l'incident, de près et de
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1 loin. J'ai bien vu le stabilisateur. J'ai donc regardé au centre de
2 l'impact et j'ai trouvé le stabilisateur fiché sous la surface. La veille,
3 alors que je travaillais à Dobrinja, où sept personnes ont été tuées,
4 j'avais vu que le stabilisateur s'était enfiché toute la surface, donc par
5 expérience, je savais que je pouvais le cherché enfiché dans le sol. Etant
6 donné qu'il y avait des rumeurs à propos d'un éventuel sabotage, j'ai pensé
7 qu'il valait mieux laisser la FORPRONU faire l'enquête parce qu'ils
8 seraient, sans doute, plus crédibles.
9 Q. Bien. Donc vous avez un peu regardé autour de vous, vous n'avez pas vu
10 le stabilisateur sur le sol, vous l'avez vu ensuite -- vous avez vu
11 [inaudible] fiché, et donc vous avez attendu que la FORPRONU arrive et
12 ensuite quoi ?
13 R. Nous avons attendu 10 à 15 minutes, et ensuite à a commencé.
14 L'ACCUSÉ : [interprétation] Pourrions-nous avoir la pièce P1709, page 13 ?
15 Il s'agit d'une pièce de l'Accusation.
16 M. KARADZIC : [interprétation]
17 Q. Mais en attendant, Monsieur Besic, j'aimerais vous poser la question
18 suivante : j'aimerais savoir si vous avez vraiment cru que, pendant toute
19 cette heure qui s'est écoulée avant votre arrivée, personne n'avait pas
20 touché au point d'impact.
21 R. Nous avions quelque problème ici parce que l'explosion et tout ça, et
22 les victimes, tout ça s'est fait à 12 heures 20, et nous avons été avertis
23 à 13 heures 20 -- l'explosion a eu lieu à 12 heures 20. Nous avons reçu les
24 informations 10 à 15 minutes après. L'enquête a commencé à 13 heures 20.
25 Donc on a mis à peu près 40 minutes pour arriver sur place, et c'est à ce
26 moment-là que l'enquête a commencé. Mais la personne qui a fait le rapport
27 d'enquête, ce n'était pas moi, c'était quelqu'un d'autre. Mais c'est à moi
28 quand même de traiter la scène du crime, alors que les agents étaient là
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1 pour compiler les données. Donc il faut quand même plus de 40 minutes, on
2 ne peut pas faire cela aussi rapidement avec tous les corps, donc on ne
3 peut pas faire ça entre 20, 30 ou 40 minutes. Il faut du temps.
4 Q. Oui, mais dans le document hier, il était indiqué qu'il y avait une
5 heure entre l'explosion et le moment où votre service a été averti. Donc
6 vous êtes d'accord avec moi pour dire que les gens qui sont là pour évacuer
7 les corps n'ont rien à voir autour du point d'impact ? C'est une autre
8 enquête qui aurait -- une autre équipe aurait pu travailler simultanément ?
9 R. Non, non, je ne suis pas d'accord avec vous. Lorsque l'explosion a eu
10 lieu, que les gens ont été blessés, ont dû être évacués, la police de Stari
11 Grad a été immédiatement utilisée pour sécuriser la scène. Personne n'a pu
12 rentrer sur les lieux du crime avant que l'équipe d'enquête n'y arrive,
13 j'en suis certain.
14 L'ACCUSÉ : [interprétation] Très bien, on va voir.
15 Pourrions-nous avoir la page 13 du document à l'écran ?
16 M. KARADZIC : [interprétation]
17 Q. Merci. J'aimerais que vous nous parliez de l'échelle qui se trouve à
18 gauche.
19 R. On utilise cette échelle pour arriver à repérer quelle est la taille de
20 l'objet. Il s'agit ici du stabilisateur d'un obus de mortier, donc les
21 champs ici sont divisés, noir et blanc. Donc chaque carré fait un
22 centimètre. Comme ça, ça vous donne une idée de la taille de l'objet. Il
23 suffit de compter en fait les différents carrés, et on voit en comptant que
24 ce stabilisateur fait environ 20 centimètres de long.
25 Q. Donc chaque carré, le carré noir et le carré blanc, fait un centimètre
26 carré; c'est ça ?
27 R. Oui.
28 L'ACCUSÉ : [interprétation] Pourrions-nous avoir la pièce 1967, entre nos
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1 mains, puisqu'il s'agit de la pièce en tant que telle du stabilisateur.
2 Pourrions-nous avoir à l'écran la photo qui était affichée précédemment.
3 M. KARADZIC : [interprétation]
4 Q. Monsieur Besic, veuillez s'il vous plaît, mesurer cette pièce. Nous
5 avons une règle.
6 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Oui, pourrions-nous avoir à l'écran la
7 pièce 1709, à l'écran pour avoir la photo.
8 M. KARADZIC : [interprétation]
9 Q. Quelle est la taille de ce stabilisateur en longueur ?
10 R. 16 centimètres et demi ou 17 centimètres. Il y a donc une différence de
11 trois centimètres.
12 Q. Non, vous n'avez pas mesuré à partir du zéro. Je pense que la
13 différence est plus importante que ça, mais quand même trois centimètres,
14 c'est une différence importante ?
15 R. Non, en l'espèce je ne vois pas du tout où est le problème, que ce soit
16 19 centimètres, 20 centimètres, 17, de toute façon le stabilisateur a été
17 endommagé. Quand on les compare entre la pièce réelle et la photo, vous
18 voyez que c'est la même, même s'il y a cette différence de trois
19 centimètres, trois, quatre.
20 Q. Veuillez regardez donc la gorge, la rainure qui se trouve sur la
21 surface gauche du stabilisateur. Vous arrivez à trouver cette rainure, qui
22 passe par les trois trous -- cette gorge -- enfin, cette rainure qui passe
23 sur les trois trous sur le manche ?
24 R. Oui, je l'ai vu, donc c'est à gauche, donc on le voit bien avec les
25 trois trous. [Le témoin s'exécute] Enfin, il faudrait regarder cela avec
26 une lumière sous un certain angle. Le flash en fait a été pour prendre la
27 photo a été pris dans cette direction, c'est pour ça qu'on a cette gorge.
28 L'INTERPRÈTE : [aucune interprétation]
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1 LE TÉMOIN : [interprétation] Si on compare les trois trous - un, deux,
2 trois - les comparer avec ceux qu'on a à la photographie, on voit donc
3 qu'il y a cette rainure qui a été prise face au flash, et c'est pour ça
4 qu'on la voit sur la photo.
5 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Ecoutez, on a beaucoup du mal à vous
6 comprendre, sans pouvoir voir exactement la partie de la pièce dont parle
7 le témoin. Peut-être est-ce qu'on peut mettre cette pièce sur le
8 rétroprojecteur ? Cela pourrait peut-être nous aider.
9 Pourriez-vous, s'il vous plaît, mesurer de nouveau la pièce ?
10 M. KARADZIC : [interprétation]
11 Q. Monsieur Besic, n'oubliez pas que cela ne commence pas au tout début.
12 La numérotation ne commence pas à zéro sur l'échelle.
13 R. 17 centimètres de long.
14 Q. Il nous faudra remesurer pour notre part, parce qu'il me semble que
15 c'est considérablement moins qu'est-ce que vous dites. De toute façon c'est
16 moins qu'est-ce que l'on voie représenter à l'image, sur la photographie.
17 R. Il y a un problème qui se pose sur la photographie. Le problème se
18 traduit comme suit : regardez les bords là, regardez sur la photographie le
19 bout. Quand on a posé la pièce pour prendre une photographie, la position
20 de la pièce a été celle-ci. Mais dès que vous relevez la pièce, les 17
21 centimètres deviennent 19 ou 20, n'est-ce pas ? Voilà la position de la
22 pièce telle qu'on le voit représenter sur la photographie [Le témoin
23 s'exécute] qui s'affiche à droite de l'écran. Est-ce que vous le voyez bien
24 ?
25 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Monsieur Gaynor.
26 M. GAYNOR : [interprétation] Peut-être que vous pourriez pousser la pièce
27 davantage vers l'avant.
28 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Pour avoir la même image que celle que
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1 nous avons sur photographie?
2 LE TÉMOIN : [interprétation] J'aurais besoin d'un crayon, un simple crayon,
3 s'il vous plaît.
4 Nous sommes bien d'accord pour dire que ces trois ouvertures se trouvent
5 sur la droite sur la photographie ? On est bien d'accord ? Si vous comparez
6 à présent cet endroit-ci, là, vous voyez trois ouvertures, un, deux, trois,
7 et une simple rotation vous permet de voir les autres trois ouvertures.
8 C'est un petit peu difficile de représenter.
9 M. LE JUGE KWON : [interprétation] La régie peut-elle nous montrer, s'il
10 vous plaît, la pièce sur le rétroprojecteur ?
11 LE TÉMOIN : [interprétation] Je pourrais peut-être vous l'apporter.
12 [La Chambre de première instance et le Greffier se concertent]
13 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Passons à huis clos partiel pour un
14 instant, s'il vous plaît.
15 [Audience à huis clos partiel]
16 (expurgé)
17 (expurgé)
18 (expurgé)
19 (expurgé)
20 (expurgé)
21 (expurgé)
22 (expurgé)
23 (expurgé)
24 (expurgé)
25 (expurgé)
26 [Audience publique]
27 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Est-ce que vous pourriez de nouveau nous
28 expliquer ce que vous voulez nous expliquer, brièvement ?
Page 9462
1 LE TÉMOIN : [interprétation] Ce n'est pas très facile, mais je vais essayer
2 de le faire.
3 Donc si vous regardez l'image qui s'affiche à droite, vous voyez que cette
4 partie-là était endommagée; vous êtes bien d'accord ?
5 M. KARADZIC : [interprétation]
6 Q. Oui, continuez, continuez.
7 R. Nous voyons que cela était endommagé ici.
8 Q. Continuez.
9 R. Au-dessus légèrement sur la droite, nous voyons trois ouvertures, que
10 l'on retrouve sur la photographie également, sur la droite, n'est-ce pas.
11 Est-ce que je peux montrer cela, l'image ?
12 Q. Oui, oui. Je regarde les deux écrans, j'alterne, donc je comprends tout
13 à fait ce que vous êtes en train de dire.
14 R. Sur la droite, on voit qu'il y a eu des dégâts mais que l'on ne
15 retrouve sur la pièce que lorsque la lumière rentre sous un angle plus
16 aigue. Donc, c'est là que l'on peut le voir; sinon, on ne l'aperçoit pas.
17 Q. Est-ce que vous pouvez mesurer la distance jusqu'au bout ? En fait,
18 l'échelle montre le tout. C'est 22 centimètres et demi; c'est bien cela ?
19 R. Oui, mais je viens de vous expliquer de quoi il s'agit. Au moment où on
20 a pris la photographie, l'on n'a pas posé la pièce sous un angle de 90
21 centimètres parce que sinon elle retombait sur la feuille, donc le collègue
22 il a été obligé de relever la pièce et c'est ça qui donne une distance plus
23 grande. Vous pouvez voir exactement quelle est la distance interne et
24 quelle est la distance en tout.
25 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Est-ce que vous pouvez remontre
26 légèrement la pièce vers le haut, s'il vous plaît ?
27 LE TÉMOIN : [Le témoin s'exécute]
28 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Oui, merci.
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1 LE TÉMOIN : [interprétation] Vous voyez bien qu'elle ne tient pas là, elle
2 retombe, donc le collègue Dzumisic, Suad, il a été bien obligé de la
3 retenir pour qu'elle ne tombe pas. Voilà, c'est exactement sous cet angle-
4 là. [Le témoin s'exécute] Voilà. Là, vous retrouvez la pièce à l'identique
5 que la représentation sur la photographie. L'image est la même. Voilà.
6 L'ACCUSÉ : [aucune interprétation]
7 LE TÉMOIN : [interprétation] Voilà, maintenant vous avez exactement la même
8 position [Le témoin s'exécute]. Vous voyez bien que c'est pas l'angle droit
9 ici, il ne s'agit pas de 90 degrés. Donc, en fait on aurait dû prendre la
10 photographie comme ça [Le témoin s'exécute], mais on l'a fait comme ça. [Le
11 témoin s'exécute] Voilà, comme ça.
12 M. KARADZIC : [interprétation]
13 Q. Donc, on ne l'a pas fait exactement comme on aurait dû faire ?
14 R. Ecoutez, compte tenu des circonstances, je pense que c'est un travail
15 fantastique. On n'avait pas de bonnes conditions pour travailler, on
16 n'avait pas d'équipement. Je pense que c'est du bon travail.
17 Q. Vu la perspective que nous avons ici, si on relève la pièce, on la
18 raccourci en fait, on ne la rallonge pas, n'est-ce pas ? Essayez de
19 relever. Vous voyez bien que cela se raccourci ? Visuellement, la pièce est
20 plus courte si vous la reposez sur la feuille.
21 R. C'est une différence de deux ou trois centimètres, trois centimètres.
22 Je ne pense pas que là il y ait vraiment quoi que ce soit.
23 Q. Nous avons ici une échelle sur la feuille et cela peut vous montrer
24 quelle est la différence de mesuration [phon] si on relève la pièce.
25 R. Mais est-ce qu'il y a une distance d'un centimètre entre les lignes ici
26 ?
27 Q. Non, mais ce n'est pas grave. Ce n'est pas ça qui est important. Si
28 vous posez la pièce, vous voyez que c'est plus court. Et si vous la
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1 relevez, vous verrez que visuellement c'est plus.
2 R. Mais ça dépend depuis quelle marge vous mesurez. Regardez, regardez le
3 bas. Regardez où se situe l'extrémité en bas.
4 Q. Bon, d'accord.
5 L'ACCUSÉ : [interprétation] Prenons maintenant une photographie, la
6 photographie du lieu de l'incident. Non, tout d'abord, voyons une séquence
7 vidéo, 40125, de 8:43 jusqu'à 8:47. Cette séquence a été versée au dossier.
8 M. KARADZIC : [interprétation]
9 Q. Donc est-ce que cela correspond à l'endroit tel que vous l'avez vu la
10 première fois que vous êtes arrivé sur place ?
11 R. Non, non. C'est après le nettoyage que l'on a placé cela. C'est Mirza
12 Sabljica qui l'a fait, et je ne retrouve plus le nom de cet homme qui est
13 décédé.
14 Q. Non, ce n'est pas Mirza Sabljica.
15 R. Non, non. C'est l'autre.
16 Q. Zlatko Medjedovic ?
17 R. Oui, tout à fait, Zlatko Medjedovic.
18 Q. Merci. Donc vous dites qu'on a déjà nettoyé là ?
19 R. Non, c'est moi qui ai nettoyé. C'est moi, personnellement, qui ai
20 nettoyé, déblayé cet espace. Quand j'ai enlevé des morceaux de tissu, du
21 sang, toutes sortes d'objets, alors Mirza Sabljica et Zlatko ont placé cela
22 pour déterminer l'angle de chute. Donc, moi, je n'ai pas trouvé cela sur
23 place quand je suis arrivé. Vous avez vu qu'une image chaotique. Il y avait
24 plein d'objets, des tissus, du sang, et cetera. C'est uniquement après
25 avoir déblayé l'endroit qu'on voit cette image.
26 Q. Mais ici, on ne voit pas les ailettes. Elles sont à une certaine
27 profondeur, de sept à neuf centimètres ?
28 R. Oui, exactement. J'ai dit à mes collègues que le stabilisateur était
Page 9465
1 fiché à l'intérieur et ils voulaient rien nettoyer parce qu'il y avait
2 plein de conjectures. On voulait éviter tout problème, donc on attendait
3 l'équipe de la FORPRONU, elle est arrivée et donc c'est eux qui ont
4 travaillé.
5 L'ACCUSÉ : [interprétation] Excellence, nous avons déjà versé tout cela au
6 dossier. Je voudrais que l'on visionne sans faire attention au chronomètre.
7 [Diffusion de la cassette vidéo]
8 M. KARADZIC : [interprétation]
9 Q. Alors dites-nous si les lieux avaient cet aspect-là quand vous êtes
10 arrivé.
11 R. Mais oui, bien sûr. Vous voyez bien. L'image se suffit. Vous voyez que
12 rien n'a été encore nettoyé.
13 Q. Vous est-il arrivé d'expérience de trouver un stabilisateur a fiché
14 aussi profondément au sol sous l'asphalte qui se retrouve de 7 à 9
15 centimètres sur la surface ?
16 R. Mais, bien sûr. La veille à Dobrinja. Nous avons des photographies qui
17 ont été prises. C'est une documentation. Le stabilisateur était à 3 ou 4
18 centimètres. Il était visible quoi qu'il en soit mais il est enfoncé à une
19 profondeur de 3 à 4 centimètres.
20 Q. Mais celui-ci n'est pas visible. Donc pour l'atteindre, il faut creuser
21 7 à 9 centimètres ?
22 R. Non, on n'a pas besoin de creuser. Si vous voyez la surface le cratère
23 c'est peut-être 7 à 8 centimètres, maximum, effectivement. Donc on mesure
24 depuis la surface de l'asphalte de la partie externe de la surface, la
25 couche supérieure.
26 Q. Donc celui de Dobrinja était visible ?
27 R. Oui.
28 Q. Il dépassait le niveau du sol ?
Page 9466
1 R. Oui.
2 Q. Mais est-ce que ça ne vous est jamais arrivé qu'un stabilisateur
3 s'enfonce complètement sous la surface ?
4 R. Oui, bien sûr, moi-même et des collègues nous avons bien rencontré ce
5 genre de situation. Il nous est même arrivé que si le sol est mou, que l'on
6 ne le retrouve pas du tout.
7 Q. Mais l'asphalte ?
8 R. Oui, même dans l'asphalte, c'est arrivé qu'il s'enfonce dans
9 l'asphalte.
10 Q. J'aimerais que vous m'expliquiez une chose, et que vous l'expliquiez à
11 nous tous, il s'agit là d'une explosion et pas d'une implosion, n'est-ce
12 pas ?
13 R. Bien, oui. Ecoutez, je ne suis pas expert en balistique, mais en tant
14 que profane, je peux vous dire que cela ne constitue pas vraiment un
15 problème. Un projectile de mortier à un angle de chute l'amorce fait son
16 travail et en fait le stabilisateur continue sur sa lancée, cette
17 trajectoire donc. En fait, ce qui se passe c'est qu'il passe à travers la
18 surface dure, rentre dans le mou et s'enfonce à l'intérieur.
19 Q. Très bien. Alors expliquez-nous, puisque ce n'est pas une implosion,
20 c'est une explosion, comment ça se fait qu'il y ait autant de matériels qui
21 se retrouvent sur le lieu de l'explosion ?
22 R. Ecoutez, je ne sais pas. Après la détonation. A partir du moment où le
23 stabilisateur s'est enfoncé au sol, peut-être que les grumeaux de terre et
24 ce gravier qui n'est pas de grande dimension, ces petits cailloux se
25 retrouvent dessus. Je ne pense pas que quelqu'un ait pris une poignée de
26 terre pour la jeter dessus, d'ailleurs ce n'était pas possible parce qu'il
27 y avait non seulement cela il y avait toute une série d'autres objets
28 dessus.
Page 9467
1 Q. Ecoutez, regarder l'image qui s'affiche à l'écran et dites-nous si
2 c'est bien le stabilisateur de Dobrinja donc le stabilisateur qui s'est
3 enfoncé dans un sol mou ?
4 R. Oui, oui, tout à fait. Sauf que là aussi, il y a une surface
5 goudronnée, de l'asphalte. Ce n'est pas un sol mou. Mais on le voit, on
6 voit très bien ici.
7 Q. Mais ici il n'y a pas d'objet qui se serait retrouvé de leur propre
8 chef enfoncé dans ce trou ?
9 R. Oui, c'est vrai. Mais ça dépend sous quel angle le projectile est
10 arrivé. Ecoutez, je ne suis pas expert en balistique, c'est vraiment en
11 tant que profane que je vous donne mes commentaires. Mais de toute
12 évidence, Markale I et Dobrinja I - ou III, IV, je ne sais pas de quel
13 Dobrinja il s'agit - on voit que le stabilisateur s'est bien enfoncé dans
14 une surface asphaltée, donc 8 centimètres sont possibles tout comme 5, si
15 on le voit.
16 Q. Ecoutez, je vais vous dire quelle est ma thèse, Monsieur --
17 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Un instant. Pour le compte rendu
18 d'audience, quelle sera la cote ? Quelle est la cote de cette pièce ?
19 L'ACCUSÉ : [interprétation] 1D2867. 7.49 jusqu'à 8.01 pour ce qui est du
20 "tout d'abord" code.
21 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Cela n'a pas été versé au dossier,
22 Monsieur Gaynor ?
23 M. GAYNOR : [interprétation] Non, mais nous ne nous opposerons pas à son
24 versement.
25 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Est-ce que vous voulez verser cela au
26 dossier ?
27 L'ACCUSÉ : [interprétation] Oui, oui. Oui, oui, cette séquence-là.
28 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Oui, cette partie-là sera versée au
Page 9468
1 dossier.
2 M. LE GREFFIER : [interprétation] Ce sera la pièce D896.
3 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Mais vous devez vous occuper de
4 télécharger cet extrait dans le système, Monsieur Karadzic.
5 L'ACCUSÉ : [interprétation] Merci.
6 M. KARADZIC : [interprétation]
7 Q. Donc la thèse de la Défense est comme suit, Monsieur Besic : tous ces
8 objets, qui se sont retrouvés à Markale I sur le lieu d'impact, ces objets
9 ont été apportés a posteriori et on a manipulé délibérément le lieu
10 d'impact, et c'est à cela qu'a servi ce laps de temps d'une heure qui a
11 précédé votre arrivée.
12 R. Ecoutez, je ne veux pas -- je ne peux pas commenter cela. Je sais que
13 ce sont des faits, donc les constats, adressés à Markale comme à Dobrinja,
14 reposent sur des faits, et je maintiens ce que j'ai dit.
15 Q. Très bien. Alors il nous faudrait démontrer ce qui en est.
16 L'ACCUSÉ : [interprétation] Alors est-ce que l'on peut afficher, s'il vous
17 plaît, dans le prétoire électronique pièce 65 ter 40125 ? Il s'agit d'un
18 enregistrement, et puis l'arrêt sur image de cet enregistrement qui nous
19 intéresse correspond à 7:11 jusqu'à 7:15. Il s'agit de la pièce 1D2851.
20 1D2851.
21 M. LE JUGE KWON : [aucune interprétation]
22 L'ACCUSÉ : [interprétation] Merci.
23 M. KARADZIC : [interprétation]
24 Q. Alors, pourriez-vous, s'il vous plaît, tracer un cercle autour du point
25 d'impact sur cette photographie ? Est-ce que c'est bien là que l'on voit le
26 point d'impact ?
27 R. [Le témoin s'exécute] Oui, c'est cela. Vous voyez les dégâts qui sont
28 visibles au niveau de l'asphalte, et le centre se situe ici. Tout cela
Page 9469
1 correspond aux dégâts, [Le témoin s'exécute] et il y en a au-delà
2 également.
3 Q. Merci. Est-ce que vous pouvez tracer en rouge la plaquette en bas qui
4 comporte un trou au centre ?
5 R. Une plaquette [Le témoin s'exécute] ?
6 Q. En bas à gauche.
7 R. Vous voulez dire au niveau de la date ?
8 Q. Oui, c'est la date mais la petite plaque se trouve à même l'angle.
9 R. Oui. [Le témoin s'exécute]
10 Q. Est-ce que vous pouvez tracer le chiffre "1" à côté de cette plaquette
11 blanche ?
12 R. [Le témoin s'exécute]
13 Q. Donc cela c'est la situation avant que vous n'y interveniez ?
14 R. Oui, c'est la situation que l'on a trouvée quand on y est arrivé. Donc
15 d'abord on prend une photographie des lieux à l'arrivée, et puis ensuite on
16 procède au déblayage et c'est ensuite que l'on reprend des photos.
17 Q. Est-ce que vous pouvez inscrire la date ?
18 R. Oui. [Le témoin s'exécute]
19 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Le document sera versé au dossier.
20 M. LE GREFFIER : [interprétation] Ce sera la pièce D897.
21 L'ACCUSÉ : [interprétation] Merci.
22 65 ter 40125, s'il vous plaît, de 6:46 jusqu'à 7:12, s'il vous plaît.
23 [Diffusion de la cassette vidéo]
24 M. KARADZIC : [interprétation]
25 Q. Est-ce que l'on voit bien l'endroit qui a été déblayé et qui entoure le
26 point d'impact ?
27 R. Oui, c'est exact.
28 L'ACCUSÉ : [interprétation] A présent, un arrêt sur image de cet extrait
Page 9470
1 qui correspond à la cote 1D02853.
2 M. KARADZIC : [interprétation]
3 Q. Donc nous voyons l'endroit après le déblayage, avant qu'on ait enlevé
4 le stabilisateur ?
5 R. Oui.
6 Q. Est-ce que nous voyons la plaquette que nous avons vue précédemment
7 ici, Monsieur Besic ?
8 R. Là, personnellement, je ne vois pas.
9 L'ACCUSÉ : [interprétation] Est-ce que nous pouvons demander le versement
10 de cet arrêt sur image ?
11 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Oui, ce sera versé au dossier.
12 M. LE GREFFIER : [interprétation] Ce sera la pièce D898, Monsieur le
13 Président, Madame et Messieurs les Juges.
14 L'ACCUSÉ : [interprétation] Le même extrait, donc 40125 de 9:15 jusqu'à
15 9:18.
16 [Diffusion de la cassette vidéo]
17 L'ACCUSÉ : [interprétation] Merci.
18 Je voudrais l'arrêt sur image 1D2855 à présent, s'il vous plaît. 1D2855,
19 s'il vous plaît.
20 M. KARADZIC : [interprétation]
21 Q. Voyez-vous cette plaquette ici, Monsieur Besic ?
22 R. Oui, on la voit. Elle correspond en fait à une plaquette en métal qui
23 entoure une serrure de porte.
24 Q. Est-ce que vous pouvez tracer un cercle et inscrire le chiffre 1 ? Là,
25 on a déjà déblayé, on voit le stabilisateur, on voit les ailettes.
26 R. Oui. [Le témoin s'exécute] Qu'est-ce que je dois inscrire ?
27 Q. Le chiffre 1, et mettez la date, s'il vous plaît.
28 R. [Le témoin s'exécute]
Page 9471
1 Q. Alors, Monsieur Besic, comprenez-vous à présent que cette plaquette
2 constitue une preuve manifeste du fait que l'on a manipulé délibérément
3 l'endroit ? Donc elle était tout d'abord à l'extérieur, puis elle s'est
4 retrouvée avec les objets qui recouvraient le lieu, ensuite elle s'est
5 retrouvée bien dégagée à la surface.
6 R. Non, je ne suis pas d'accord avec vous. Là, c'est une petite pièce de
7 métal qui au moment du déblayage aurait pu être poussée du pied par
8 quelqu'un, et qu'elle se retrouve --
9 L'INTERPRÈTE : L'interprète n'a pas entendu.
10 LE TÉMOIN : [interprétation] Donc, là, je ne suis pas d'accord avec vous.
11 Quelqu'un aurait pu la pousser du pied. Elle aurait pu se retrouver à cet
12 endroit au moment où on a nettoyé les lieux. Ça ce n'est qu'une pièce
13 externe qui se retrouve à l'extérieur du trou de serrure sur une porte. Je
14 pense que c'est de couleur jaune.
15 L'ACCUSÉ : [interprétation] Est-ce que l'on peut verser cette photographie
16 au dossier, s'il vous plaît ?
17 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Oui.
18 M. LE GREFFIER : [interprétation] Ce sera la pièce D899.
19 L'ACCUSÉ : [interprétation] De nouveau, s'il vous plaît, l'arrêt sur image
20 1D2853. Est-ce que nous pouvons partager l'écran, s'il vous plaît ? Donc
21 1D2853 sur l'autre moitié de l'écran.
22 M. KARADZIC : [interprétation]
23 Q. Monsieur Besic, à côté de cette construction en métal, que voit-on ? On
24 voit le lieu de l'impact qui a été nettoyé. Où se trouve cette plaquette en
25 ce moment ?
26 R. On ne la voit pas ici.
27 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Un instant, s'il vous plaît -- mais vous
28 avez déjà répondu.
Page 9472
1 Monsieur Gaynor.
2 M. GAYNOR : [interprétation] Nous n'avons pas la même résolution sur les
3 deux images, nous avons les photos de meilleure résolution, P1970, photos 4
4 et 7.
5 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Oui, c'est une question de l'intensité
6 du zoom entre les deux.
7 M. GAYNOR : [aucune interprétation]
8 M. LE JUGE KWON : [aucune interprétation]
9 M. GAYNOR : [aucune interprétation]
10 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Je ne sais pas si c'est la même image
11 que l'image 1D2853. Parce que celle-ci c'est l'arrêt sur l'image qui
12 provient de la vidéo, mais la photographie --
13 M. GAYNOR : [interprétation] Oui --
14 M. LE JUGE KWON : [interprétation] -- les autres sont des photographies qui
15 ont été prises par le témoin.
16 M. GAYNOR : [interprétation] Oui.
17 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Donc il faut bien s'assurer que cette
18 photographie correspond à l'arrêt sur image qui a été pris sur la vidéo.
19 M. GAYNOR : [interprétation] Oui. Nous pouvons soit le faire maintenant,
20 soit je peux m'en occuper pendant les questions supplémentaires.
21 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Donc lorsque vous comparez les deux
22 photographies qui sont à l'écran actuellement, à gauche nous avons un
23 cliché tiré d'une vidéo, c'est le document 1D02853, et à droite, vous voyez
24 la photo qui vous est proposée ? On aimerait que les deux soient placées
25 l'une à côté de l'autre sur l'écran. Ce qui importe c'est que nous nous
26 persuadions bien que les deux images sont identiques, l'une tirée de la
27 vidéo, l'autre étant une photographie.
28 Est-ce que la Défense admet le remplacement du cliché tiré de la vidéo par
Page 9473
1 la photographie -- ou plutôt, Monsieur Besic, est-ce que ces deux
2 photographies montrent le même emplacement au même moment ?
3 LE TÉMOIN : [interprétation] Oui. Simplement, les deux photos ne sont pas
4 tout à fait prises sous le même angle. A gauche, on s'approche de 90 degrés
5 et à droite, la distance est un peu plus grande et l'angle un peu plus
6 incliné. Mais si on considère les marques sur la surface asphaltée, on voit
7 que la situation est identique.
8 M. KARADZIC : [interprétation] Très bien.
9 Q. Monsieur Besic, avant que le sol ait été déblayé, on voit la petite
10 plaquette, n'est-ce pas ?
11 R. Oui, mais là, il a été déblayé le sol.
12 Q. Non, non, non, moi, je parle de la première photographie que je vous ai
13 montrée, celle qui se situe au moment de votre arrivée sur les lieux, avant
14 que vous n'ayez fait quoi que ce soit. On voit à ce moment-là la présence
15 de cette plaquette, n'est-ce pas, et ensuite on ne la voit plus. Et puis le
16 sol est creusé, fouillé, et on revoit la plaquette.
17 R. Je répète et je m'en tiens à ce que j'ai déjà dit, que l'on voie des
18 traces de pas, des empreintes de pas sur ces photographies. Ce sont les
19 traces de pas de personnes qui ont circulé sur les lieux, des gens qui
20 faisaient partie de l'équipe d'enquêteurs. Il est possible que quelqu'un
21 ait pris, ramassé cette plaquette ou que par hasard un coup de pied ait été
22 donné dans la plaquette. Cela a pu se passer par accident, cela n'a rien à
23 voir avec quoi que ce soit d'autre. C'est simplement une petite plaque
24 décorative, on la voit sur la photographie et sur la séquence vidéo. Sur la
25 photo, on voit cette plaque décorative après que la surface du sol au
26 centre de l'impact ait été déblayée. La plaquette se trouve là, la
27 plaquette est également présente au moment où on nettoie et déblaye le
28 centre même de l'impact.
Page 9474
1 Q. Très bien.
2 L'ACCUSÉ : [interprétation] Il faudra que nous analysions les choses plus
3 en détail ultérieurement.
4 J'aimerais qu'on voie la séquence de 0:13 à 0:19 minutes, et ensuite un
5 arrêt sur image. Donc 0:13 à 0:19.
6 [Diffusion de la cassette vidéo]
7 L'ACCUSÉ : [interprétation] Merci. Voilà le cliché pris sur cet arrêt sur
8 image est le document 1D2856.
9 M. KARADZIC : [interprétation]
10 Q. Est-ce que c'est bien l'endroit de l'explosion, Monsieur Besic ?
11 R. Non.
12 Q. Que voit-on sur cette photographie ?
13 R. C'est la photo qui traverse le marché, et qui sépare le marché de la
14 rue du 22 décembre. On sait bien quel est cet immeuble, et puis il y a des
15 étales qui sont alignées le long du bâtiment. La rue est étroite, c'est une
16 rue qui a trois mètres de large, et elle sort sur la rue Mustafe Baseskije.
17 L'explosion est arrivée sur la droite, et c'est ainsi que cet endommagement
18 en a résulté.
19 Q. Par rapport à ce meuble de couleur rouge, ce coffre, où se situe le
20 lieu de l'explosion ?
21 R. On ne le voit pas à partir de cet endroit-là. Il se trouve à sept ou
22 huit mètres de distance sur la droite.
23 L'ACCUSÉ : [interprétation] Je demande que l'on regarde le document 1D2856.
24 C'est une vidéo, j'aimerais qu'on la regarde.
25 M. KARADZIC : [interprétation]
26 Q. Par rapport à ce coffre, l'explosion est bien à droite, n'est-ce pas ?
27 R. Oui, à sept ou huit mètres de distance.
28 L'ACCUSÉ : [interprétation] Très bien. Restons-en là, nous n'avons pas
Page 9475
1 besoin de demander le versement au dossier de ce cliché.
2 Donc vidéo 1D1031, je vous prie. Donc c'est la vidéo et j'aimerais qu'on
3 voie la séquence qui va de 04:20 à 04:22.[Diffusion de la cassette vidéo]
4 M. KARADZIC : [interprétation] Très bien.
5 Q. Est-ce que vous avez reconnu les images, Monsieur Besic ?
6 R. Oui, absolument, très bien.
7 L'ACCUSÉ : [interprétation] J'aimerais maintenant qu'on voie le cliché tiré
8 de la séquence qui constitue le document 1D2857.
9 L'INTERPRÈTE : Correction de l'interprète pour le nom de la rue prononcé
10 tout à l'heure, c'est la rue Mula Mustafe Baseskije.
11 M. KARADZIC : [interprétation]
12 Q. Quand est-ce que ce film a été tourné, Monsieur Besic ?
13 R. Croyez-moi, je n'en sais rien. Cette séquence-ci, je ne sais pas. Je
14 crois que, non, non, je ne peux pas me prononcer, je ne sais pas. Je ne
15 vois pas que ce sont des -- que ce soit un représentant du poste de
16 sécurité publique qui ait filmé cela. Je ne crois pas que ce soit mon
17 collègue, M. Sadikovic, qui ait filmé cela.
18 Q. Donc il y avait plusieurs personnes qui filmaient. Vous avez dit que ce
19 n'était pas le cas.
20 Q. Je ne parle que du personnel de poste de sécurité publique, Sadikovic
21 n'a pas filmé ses images. Quant à d'autres personnes, je n'en sais rien.
22 L'ACCUSÉ : [interprétation] J'aimerais que l'on repasse ces images, qu'on
23 rediffuse cette séquence de façon à ce que vous comme nous puissiez revoir
24 ce passage, et que vous nous disiez ce qui se passe dans cette séquence.
25 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Mais avant cela, vous pourriez citer le
26 numéro 65 ter, une nouvelle fois.
27 L'ACCUSÉ : [interprétation] 1D1031, c'est une pièce de la Défense, 1D1031.
28 [Diffusion de la cassette vidéo]
Page 9476
1 M. KARADZIC : [interprétation]
2 Q. Est-ce que vous connaissez cet homme qu'on voie là, sur l'arrêt sur
3 image ?
4 R. Je ne le connais pas personnellement mais je suppose qu'il est possible
5 qu'il ait été membre de la police de Stari Grad, étant donné son badge
6 d'accréditation. Mais je ne le connaissais pas personnellement.
7 Q. Merci. Vous conviendrez, n'est-ce pas, qu'à ce moment précis, on ne
8 voit aucun article en vente sur les étales du marché ?
9 R. Mais sur les images précédentes, on voyait que les gens étaient en
10 train de ramasser tout ce qui pouvait encore être présent sur les étales.
11 On voyait que les gens ramassaient tout ce qui était sur place, des tissus
12 humains, des extrémités de corps, et cetera, et cetera. Donc sur cette
13 séquence on voit qu'un homme place quelque chose à bord d'un véhicule, et
14 puis il y a cette prothèse de jambe qui n'a pas été ramassée. Un peu plus
15 tard, la prothèse est ramassée et placée dans le véhicule. Je ne sais pas
16 si c'est un représentant des forces de l'ordre qui ramasse ces objets. Je
17 pensais pouvoir le déterminer à la lecture de ce qui figure dans le badge,
18 mais je n'y suis pas parvenu.
19 Q. Monsieur Besic, pouvez-vous nous dire comment cette prothèse de jambe a
20 pu se trouver à cet endroit, et comment elle a pu couvrir la distance qui
21 sépare le trottoir du marché ? Et pour quelle raison ?
22 R. Je ne sais vraiment pas pourquoi ils l'ont transportée. Je ne sais pas.
23 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Une seconde, je ne suis pas sûr d'avoir
24 le bon numéro de document. Quel est le numéro de cette vidéo ?
25 L'ACCUSÉ : [interprétation] La vidéo complète a le numéro 1D1031.
26 M. LE JUGE KWON : [interprétation] La pièce 1D1031, c'était la séquence
27 audio de radio Hayat.
28 L'ACCUSÉ : [interprétation] Votre Excellence, c'est une partie d'une pièce
Page 9477
1 à conviction de la Défense, qui est une compilation audiovisuelle de ce
2 qu'émettait la radiotélévision bosniaque.
3 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Une seconde, une seconde. Donc ce que
4 vous expliquez, c'est que les fichiers audio et les fichiers vidéo ont été
5 réunis sur le même enregistrement par la Défense; c'est bien ce que vous
6 expliquez ?
7 L'ACCUSÉ : [interprétation] Oui. C'est ce qu'émettait la radiotélévision de
8 Bosnie. Voilà, là, on voit le moment où la prothèse est transportée d'un
9 endroit à un autre pour être placée à l'endroit qu'on voit à l'image.
10 M. GAYNOR : [interprétation] Les mots qui apparaissaient en rouge à l'écran
11 il y a un instant, si je ne m'abuse, étaient apposés sur l'image par la
12 Défense Karadzic. Je tenais à ce que ceci soit noté et consigné au compte
13 rendu.
14 M. LE JUGE KWON : [interprétation] J'ai encore quelques difficultés avec le
15 numéro de document. 1D1031 c'est un numéro qui a été affecté à un
16 enregistrement audio, et les éléments que nous avons enregistrés aux fins
17 d'identification n'étaient que des extraits de cet enregistrement audio.
18 Donc je vous recommanderais d'utiliser un autre numéro 65 ter à l'avenir.
19 L'ACCUSÉ : [interprétation] Pas de problème. On pourrait affecter à cet
20 enregistrement audio/vidéo, donc enregistrement compilé, le numéro 1D1031.2
21 peut-être ?
22 M. LE JUGE KWON : [interprétation] 1031A, cela correspond à la pratique
23 courante de l'Accusation. Mais enfin, poursuivons. Donc 1D1031A c'est les
24 images vidéo de Markale après l'incident Markale I.
25 Où est-ce que nous en sommes, Monsieur Karadzic ? Quelle était votre
26 question ?
27 M. KARADZIC : [interprétation]
28 Q. Voici ce que j'aimerais vous demander, Monsieur Besic : Est-ce qu'à
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1 votre avis, dans un endroit comme celui-ci, un obus peut tomber sans rien
2 toucher, autrement dit, en se faufilant entre les bâtiments, en évitant les
3 toits ? Vous voyez ici cette ouverture face au nord. Comment se fait-il que
4 l'obus ait pu tomber entre les différents bâtiments dans ces conditions ?
5 L'ouverture se situe nord/nord-est et c'est, d'après ce que l'on croit, la
6 direction d'où l'obus est venu. Comment ce fait-il qu'il n'ait rien touché
7 d'autre ?
8 R. Je pense que vous faites erreur. Vous avez vu que les couvertures des
9 étales ont été utilisées comme civière pour transporter les corps et les
10 cadavres jusqu'à la morgue, mais ces couvertures d'étale sont toutes
11 déchirées. Il y avait pas mal de dégâts. De nombreux étales n'étaient plus
12 à l'endroit où ils étaient initialement, ils se sont trouvés déplacés sur
13 le côté pendant que les gens prenaient la fuite. On voit, par exemple, que
14 ce chariot a été utilisé pour transporter les cadavres, et on voit à côté
15 du chariot un cadavre d'ailleurs. Les gens utilisaient tous les objets
16 disponibles pour aider les victimes.
17 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Désolé de mes interventions très
18 fréquentes. Mais, Monsieur Karadzic, ce que nous voyons à l'écran du
19 prétoire électronique c'est le document 1D2857 ?
20 L'ACCUSÉ : [interprétation] Les photographies ou les clichés pris de la
21 vidéo ont été traités par nous différemment. Nous leur avons donc affecté
22 un numéro distinct. Le numéro de la séquence vidéo, c'est celui que nous
23 avons affecté à ce document, et ce qu'on voit ici, c'est un cliché qui a
24 été pris de la vidéo.
25 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Je vous remercie.
26 Pour le compte rendu, Monsieur Besic, pourriez-vous lire les mots en B/C/S
27 que l'on voit écrits à l'écran ?
28 LE TÉMOIN : [interprétation] "Jambe artificielle après l'explosion."
Page 9479
1 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Merci.
2 Veuillez poursuivre, Monsieur Karadzic.
3 L'ACCUSÉ : [interprétation] Je vous remercie.
4 M. KARADZIC : [interprétation]
5 Q. Monsieur Besic, j'ai cru comprendre que l'explosion avait arraché des
6 couvertures d'étale. Mais est-ce que l'obus aurait pu être activé par un
7 contact avec la couverture d'un étale ?
8 R. Puisque cette couverture est en plastique, je suis sûr ou je pense que
9 l'obus n'a touché aucune couverture d'étale. Simplement, il a atterri comme
10 on a pu le voir. Il aurait pu toucher le toit du supermarché, mais ce n'est
11 pas le cas puisqu'il a atterri à cet endroit. Il a atterri à l'endroit où
12 il a atterri, et il s'est passé ce qui s'est passé.
13 Q. Oui. Autrement dit, il a glissé, d'une certaine façon, en s'écartant de
14 sa trajectoire initiale ?
15 R. Je suppose que vous savez à quoi ressemble un obus de mortier. Une
16 personne qui a une très bonne vue et de bons éléments d'optique peut tirer
17 un obus à grande distance.
18 Q. Quelle est la distance entre les toits ? Quelle est la distance entre
19 les couvertures de ces étales ?
20 R. Je ne sais pas s'il y a un mètre entre une couverture d'étale et une
21 autre, peut-être même pas cela. L'endroit où l'obus a explosé se situe le
22 long d'un alignement d'étales qui longe le supermarché, et puis il y a un
23 mètre de vide, et ensuite de nouveaux étales qui sont alignés les uns à
24 côté des autres. Donc entre les deux, il y a une distance d'un mètre, un
25 mètre 20.
26 Q. Mais pouvons-nous convenir, Monsieur Besic, que si nous imaginons un
27 cercle concentrique autour du lieu de l'explosion, 40 % du cercle se
28 situerait le long du mur du bâtiment voisin, n'est-ce pas ?
Page 9480
1 R. Il faut que vous précisiez. J'ai pas bien compris.
2 Q. L'obus a atterri tout près d'un mur, n'est-ce pas ?
3 R. Oui. C'est un mur de soutien qui a un mètre de large, et à ce mur est
4 adossé la -- le supermarché. Les étales sont alignés le long de ce morceau
5 de mur assez court, et puis ensuite on voit un autre alignement d'étales,
6 et un vide, et d'autres étales.
7 Q. Ce que j'essaie de dire : Dans cette partie de la vidéo ce qu'on voit
8 c'est que 35 à 40 % du cercle dans ce secteur où il n'y a pas d'être humain
9 sont occupés par le mur, n'est-ce pas ?
10 R. On ne peut pas atteindre le mur, en raison de la présence des étales.
11 Les étales sont alignés, adossés à ce mur relativement court, qui a 30-40
12 centimètres de large entre le mur plus haut et le mur plus court.
13 Q. Monsieur Besic, voilà ce que je dis : Un grand nombre d'éclats d'obus
14 ne se sont pas disséminés dans cette partie du cercle qui constitue à peu
15 près 60% de la zone complète. Ces éclats se sont tous concentrés dans cette
16 zone de 40 % du cercle adossé au mur, alors comment est-ce que vous
17 expliquez cela ? Le mur est là et il coupe tangentiellement le secteur où
18 les éclats d'obus se sont disséminés. Est-ce que vous pourriez imaginer
19 qu'il y ait eu un nombre égal de personnes de tous les côtés ? Dans ce cas,
20 comment est-ce que vous expliquez qu'il y ait autant de personnes qui ont
21 été tuées et blessées dans ce secteur particulier ?
22 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Avant que vous ne répondiez, Monsieur
23 Besic, Monsieur Gaynor, vous avez demandé la parole.
24 M. GAYNOR : [interprétation] Il m'est apparut, Monsieur le Président, que
25 nous entrons dans un domaine qui concerne plutôt un témoin expert
26 s'agissant de la dissémination des éclats d'obus suite à une explosion. Le
27 témoin présent ici n'est pas le témoin le plus adapté pour répondre à ces
28 questions.
Page 9481
1 M. LE JUGE MORRISON : [interprétation] Docteur Karadzic, ce témoin n'est
2 pas et n'a jamais prétendu être un expert en balistique et n'a guerre de
3 chance de pouvoir répondre à une question relative à la distribution des
4 éclats d'obus après une explosion. Son expertise est une expertise ex post
5 facto.
6 Par ailleurs, vous témoignez vraiment autant que vous posez des questions.
7 L'ACCUSÉ : [interprétation] Je vous remercie.
8 Toutes mes excuses. On peut retirer le document à l'écran. Je voulais
9 simplement souligner le fait que le cercle n'était pas complet. Je
10 souhaitais obtenir confirmation du témoin que la dissémination des éclats
11 ne s'était pas faite dans un cercle complet en raison de la chute de l'obus
12 tout près du mur.
13 Très bien. Nous aborderons cette question avec un autre témoin.
14 Passons maintenant à Markale II.
15 M. KARADZIC : [interprétation]
16 Q. C'est un incident qui a également fait l'objet d'une enquête de votre
17 part, n'est-ce pas ?
18 R. Oui.
19 Q. Quel était votre travail dans le cadre de cette enquête ?
20 R. Comme dans le cas de l'incident Markale I, pour Markale II j'avais le
21 même travail à accomplir, autrement dit il fallait que j'examine la scène
22 du crime, que je filme des vidéos, que je dessine un schéma, et que je
23 recueille des éléments de preuve et des indices.
24 Q. Je vous remercie. Quand est-ce que vous êtes arrivé sur les lieux de
25 l'incident ?
26 R. Il est probable que les mêmes problèmes aient surgi entre le moment de
27 l'annonce qui nous a été faite et notre arrivée sur les lieux. Donc
28 permettez-moi une certaine souplesse, si je puis utiliser ce terme. Après
Page 9482
1 tout, nous parlons ici de situations chaotiques. Le temps n'a plus la même
2 dimension. Donc la situation était identique. Il nous a fallut 40 minutes à
3 une heure pour constituer l'équipe d'enquêteurs, puis 40 à 50 minutes donc
4 pour décider qui seraient les personnes qui se rendraient sur les lieux.
5 Certains sont arrivés en voiture, d'autres à pied. En tout cas, nous nous
6 sommes rencontrés devant Markale, et l'enquête a commencé dans le respect
7 des instructions données par le juge d'instruction.
8 Q. Je vous remercie. Avant de commencer à enquêter, est-ce que certaines
9 actions ont été faites avant le début des constatations ? Dans quel état
10 vous avez trouvé les lieux lorsque vous y êtes arrivé ?
11 R. Vous dites "actions." J'aimerais mieux comprendre ce que vous entendez
12 par là. Est-ce que vous parlez des bâtiments ou est-ce que vous demandez si
13 quelque chose s'est passé avant notre arrivée ? Les enquêteurs sont
14 arrivés. A notre arrivée, nous avons trouvé un endroit déblayé, il n'y
15 avait plus personne sur les lieux. Le lieu était sécurisé par le personnel
16 de la direction de la police du centre, donc personne ne se trouvait sur
17 les lieux.
18 Q. Encore une fois, dans votre équipe, est-ce que vous aviez des
19 caméramans ?
20 R. Oui. Un caméraman, Suad Dzumisic.
21 Q. La police avait des caméramans pour filmer les images de l'incident ?
22 R. Non, il y avait toujours un caméraman qui faisait partie de l'équipe,
23 un seul; pas plus.
24 Q. Je vous remercie. Est-ce que la rue était fermée à la circulation en
25 raison des explosions et au moment des explosions ?
26 R. Non. La rue était ouverte. Les véhicules pouvaient encore circuler. Les
27 trams ne fonctionnaient pas, donc ceux qui avaient de l'essence pouvaient
28 circuler. Après l'explosion, après l'incident, plus aucun véhicule ne
Page 9483
1 circulait. Ce n'était pas possible puisque le lieu avait été sécurisé.
2 Q. Mais un véhicule est bien passé et a endommagé le stabilisateur, n'est-
3 ce pas ?
4 R. Non, non. Vous avez vu les images de la vidéo, vous avez vu quel chaos
5 régnait sur les lieux, vous avez vu le grand nombre de véhicules qui
6 passaient pas là. Personne ne prêtait attention au stabilisateur, le
7 stabilisateur a sans doute été endommagé par un de ces véhicules. Il a été
8 aplati. Il n'a pas été trouvé sur le lieu de l'explosion. Mais c'est un
9 objet qui est facilement déplaçable et que quelqu'un a pu facilement
10 déplacer par un coup de pied. Donc on ne peut pas déterminer le lieu fixe
11 d'un tel objet, c'est la même chose avec Markale I s'agissant du
12 stabilisateur.
13 Q. Merci. Est-ce que vous avez été informé qu'un véhicule aurait été
14 endommagé alors qu'il passait par là au moment de l'explosion ? Est-ce que
15 vous auriez appris qu'un véhicule ou plusieurs se trouvaient dans la rue au
16 moment de l'explosion ?
17 R. Non, je n'ai pas de tels renseignements.
18 Q. Je vous remercie. Qui est-ce qui a assuré la sécurité des lieux ?
19 R. Le lieu a été sécurisé par la police SUP ou MUP du centre-ville.
20 Q. Merci. Il faut que je fasse des pauses. Parce qu'on fait passer un très
21 sale moment aux interprètes.
22 Donc est-ce que vous pouvez dire quand l'enquête a commencé ?
23 R. Je ne suis pas sûr de pouvoir vous dire si nous avons commencé 40
24 minutes après l'incident ou une heure après l'incident, mais en tout cas
25 pas plus d'une heure après l'incident. Donc entre 40 minutes et une heure
26 après l'incident.
27 Q. Très bien. A ce moment-là, est-ce que vous avez trouvé sur place des
28 membres de la FORPRONU, ou est-ce que les membres de la FORPRONU sont
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1 arrivés plus tard, après votre arrivée à vous sur les lieux et après que
2 vous aviez commencé l'enquête ?
3 R. Dans ma documentation photo, vous voyez des photographies en première
4 et deuxième pages. Vous voyez quel était l'aspect des lieux pris en photos
5 à partir de deux lieux différents, et vous voyez qu'il n'y a pas une seule
6 personne sur les lieux, ce qui veut dire que la scène a été sécurisée et
7 que plus personne n'y est entré avant notre arrivée. La première personne
8 qui a pénétré sur les lieux c'est moi. D'ailleurs, cette remarque
9 s'applique aussi bien à Markale I qu'à Markale II, parce que c'est mon
10 travail de photographier les lieux dans l'état où je les trouve, et de
11 photographier le centre de l'explosion, et de recueillir des indices et
12 éléments de preuve. Dans tout ce travail, j'ai été filmé par mon collègue,
13 M. Suad Dzumisic. Si vous regardez la vidéo, vous verrez que je déblaye le
14 centre de l'explosion en utilisant un balai, cette fois-ci.
15 Q. Je vous remercie. Avant votre arrivée, c'était le chaos, on évacuait
16 les victimes, tout ce qui a précédé le nettoyage par vos soins et le
17 travail de recueil de preuves, n'est-ce pas ?
18 R. La raison pour laquelle nous sommes arrivés sur les lieux c'est ce que
19 vous voyez sur les images vidéo. Après que les victimes ont été évacuées et
20 que les cadavres ont été emportés, la police tout à fait naturellement
21 sécurise la scène de l'incident. Une équipe se constitue. Pour que cette
22 équipe se constitue, il faut que le centre des communications en soit
23 informé. Donc un ordre a été émis pour que l'équipe se constitue, et
24 l'équipe est ensuite allée sur les lieux.
25 Q. Est-ce que vous avez fait le dessin qui fait partie de la documentation
26 ?
27 R. Ce n'est pas moi qui ai fait le dessin, mais j'ai aidé mon collègue
28 Salko à dessiner. Nous l'avons fait ensemble, après que le nettoyage ait eu
Page 9485
1 lieu.
2 L'ACCUSÉ : [interprétation] Je vous remercie.
3 Donc 65 ter 09899, je vous prie. Identification de la première page. Après
4 quoi nous pourrons passer à la page 3.
5 J'espère, Excellence, que vous me direz quand on fera la pause.
6 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Si cela vous convient, on peut la faire
7 maintenant.
8 L'ACCUSÉ : [interprétation] Très bien.
9 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Quand nous reprendrons nos débats, je
10 vous demanderais M. Karadzic et M. Besic de ménager une pause entre vos
11 questions et vos réponses.
12 Une demi-heure de pause. Nous reprendrons donc à 11 heures.
13 --- L'audience est suspendue à 10 heures 29.
14 --- L'audience est reprise à 11 heures 02.
15 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Monsieur Karadzic, c'est à vous.
16 L'ACCUSÉ : [interprétation] Merci.
17 M. KARADZIC : [interprétation]
18 Q. Monsieur Besic, pendant que mes associés étudient les derniers éléments
19 que nous avons reçus, nous allons parler d'autres incidents. Nous avons
20 juste obtenu une vidéo, par exemple, juste avant d'entrer dans le prétoire,
21 nous n'avons pas encore eu le temps de la visionner en entier. Mais nous
22 vous remercions de l'avoir apportée.
23 J'aimerais savoir si vous avez participé à l'enquête sur l'incident qui a
24 eu lieu le 24, juste avant Markale, la veille de Markale ?
25 R. Oui.
26 Q. Quel était votre rôle ?
27 R. Exactement comme pour Markale, j'ai fait la même chose dans le cadre de
28 l'enquête de Dobrinja I, Dobrinja II. J'ai fait une enquête sur les lieux
Page 9486
1 du crime, et j'ai entrepris toutes les actions nécessaires. Je n'ai pas
2 besoin de me répéter.
3 Q. Très bien.
4 L'ACCUSÉ : [interprétation] Donc je n'ai pas besoin de demander que l'on
5 affiche le rapport de l'enquête sur site, sur lequel on trouve votre nom.
6 Nous pouvons peut-être afficher la pièce 09167.
7 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Monsieur Gaynor, vous avez quelque chose
8 à dire.
9 M. GAYNOR : [interprétation] Oui, pour le compte rendu je tiens à dire
10 qu'il y a toute une erreur de traduction. Puisque lorsqu'on a posé la
11 question précédemment, je pense que vous parlez de l'incident de Dobrinja,
12 du 4 février, c'est-à-dire la veille de l'incident de Markale I, qui a eu
13 lieu le 5 février.
14 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Très bien.
15 L'ACCUSÉ : [interprétation] Oui, je pense que c'est ce que j'avais dit,
16 mais il me semble que j'avais quand même parlé du 4 février, même si
17 j'avais omis de dire Dobrinja.
18 L'ACCUSÉ : [interprétation] Pourrions-nous maintenant avoir à l'écran la
19 pièce 1D2191. Il s'agit de la carte de Dobrinja. Merci.
20 M. KARADZIC : [interprétation]
21 Q. Pourriez-vous sur cette carte, annoter l'endroit où cet incident a eu
22 lieu ? Donc vous êtes d'accord avec moi pour dire que la rue, c'est celle
23 où l'on voit le numéro "353," rue du "Libérateur de Sarajevo" ?
24 R. Ça s'appelle le boulevard des Défenseurs de Sarajevo, 352.
25 Q. Numéro 353, c'est là où on traverse le boulevard Mimar Sinana ?
26 R. Oui, en effet. C'est là que l'obus est tombé.
27 Q. Donc vous êtes d'accord avec moi pour dire que les lignes verticales
28 sont orientées nord sud.
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1 R. Pouvez-vous répéter la question ?
2 Q. Ecoutez, les lignes verticales comme dans toute carte, les coordonnées
3 verticales montrent l'axe nord-sud, n'est-ce pas ?
4 R. Oui.
5 Q. Bien. Pourriez-vous nous annoter, pourriez-vous faire une ligne qui
6 traverserait cet U que vous avez dessiné, et qui montrerait l'axe nord-sud
7 ?
8 R. [Le témoin s'exécute]
9 Q. Pouvez-vous indiquer le nord, par la lettre N, et puis ensuite annoter
10 cette carte en y mettant la date et votre signature ?
11 R. [Le témoin s'exécute]
12 L'ACCUSÉ : [interprétation] Nous demandons le versement au dossier de cette
13 pièce.
14 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Très bien.
15 M. LE GREFFIER : [interprétation] Elle recevra la cote D900.
16 M. KARADZIC : [interprétation]
17 Q. Vous êtes l'un des auteurs du recueil de clichés portant sur cet
18 incident, n'est-ce pas ?
19 R. Oui.
20 Q. Pourriez-vous nous dire pourquoi ce recueil de photographies ne
21 comprend pas l'endroit où l'obus est tombé, dans cette rue, juste devant le
22 numéro 8 de cette rue ?
23 Pour vous aider, je vais demander l'affichage de la pièce 9617, de la liste
24 65 ter à l'écran.
25 Pouvons-nous avoir la version serbe. Donc la page de garde de la version en
26 serbe -- la version serbe de la page de garde porte le numéro ERN 1025-804.
27 Donc le numéro 65 ter de cette pièce est le 9617, et l'ERN est le 1025-804.
28 Est-ce bien la page de garde de ce recueil photographique portant sur cet
Page 9488
1 incident ?
2 R. Oui.
3 Q. Merci.
4 L'ACCUSÉ : [interprétation] Pourrions-nous maintenant avoir la page 22, à
5 l'écran ?
6 M. KARADZIC : [interprétation]
7 Q. S'agit-il du bon endroit ?
8 R. Oui, c'est ce plateau qui est juste derrière le garage, dans la rue en
9 question. C'est une prise de vue un peu large, où on voit bien où se trouve
10 l'emplacement où les deux projectiles sont tombés. On voit une flèche, puis
11 il y a une autre flèche à droite.
12 Q. Y avait-il eu deux ou trois obus ?
13 R. D'après les témoins oculaires, il y a eu trois obus qui sont tombés,
14 mais nous n'avons enquêté que sur deux de ces obus, parce que ce sont eux
15 qui ont infligé les plus grands dégâts avec cinq ou six personnes qui ont
16 été blessées. Le troisième obus n'a pas fait beaucoup de dégât, n'a blessé
17 personne, donc nous n'avons -- nous ne sommes pas -- tout ceci a été fait,
18 bien sûr, avec l'assentiment du Procureur Zdenko Eterovic, si je ne m'abuse
19 -- Zdenko Eterovic. Non, en fait, il s'agissait du juge d'instruction
20 Zdenko Eterovic.
21 Q. Mais n'aurait-il pas été plus facile de déterminer tous les éléments en
22 se fondant sur trois points d'impact plutôt que deux ?
23 R. Certainement, mais même avec un seul point, un point d'impact ou deux
24 points d'impact, on peut déterminer l'origine du tir, enfin du moins la
25 direction du tir.
26 Q. Pourriez-vous marquer sur cette photographie l'endroit où est tombé le
27 troisième obus à l'aide d'un stylet, du stylet rouge ?
28 R. On ne le voit pas sur la photographie. Il est tombé derrière la rue.
Page 9489
1 D'ailleurs, ces bâtiments que l'on voit à l'écran, la rue qui est derrière.
2 Q. Très bien. Nous n'allons plus parler de cet incident. De toute façon,
3 vous avez entrepris exactement les mêmes travaux que dans le cadre des
4 autres enquêtes. Vous avez recueilli les éléments de preuve et vous avez
5 mis -- vous avez fait un recueil photographique ?
6 R. En effet.
7 Q. Mais j'aimerais quand même savoir pourquoi dans la photographie -- dans
8 le recueil photographique vous n'avez pas inclus l'impact en tant que tel ?
9 R. Parce qu'on n'a pas vraiment travaillé sur l'impact de ce troisième
10 obus. On s'est concentrés sur les deux premiers uniquement.
11 Q. Bien. Maintenant, parlons de l'incident du 18 novembre 1994. Pièce
12 jointe numéro 4 du tableau F. C'est l'incident impliquant Dzenana Sokolovic
13 et son fils. Avez-vous enquêté sur cet incident aussi ?
14 R. C'était Ermin Kazic qui était chef d'équipe, et moi, je le secondais au
15 cas où il aurait besoin de moi. Mais je me suis rendu sur les lieux, en
16 effet, et je suis au courant de cet incident. Je sais ce qui s'est passé.
17 L'ACCUSÉ : [interprétation] Pourrions-nous voir à l'écran la pièce 10 418 ?
18 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Je dois faire une observation dans
19 l'intervalle.
20 Vous avez demandé au témoin de faire une annotation sur la carte, et nous
21 l'avons admise et versée au dossier en tant que pièce D900. On l'a déjà vue
22 à plusieurs reprises. Mais vous n'avez posé aucune question ensuite sur ce
23 document, donc je pense que vous perdez votre temps. Donc essayez de
24 prendre cela en compte à l'avenir.
25 L'ACCUSÉ : [interprétation] Mais je pense que nous n'avons pas perdu plus
26 d'une minute sur ce document. Il est important pour nous que le témoin
27 confirme l'emplacement exact et l'orientation aussi de cette carte par
28 rapport à l'azimut. J'espère que vous considérez que je n'ai pas perdu trop
Page 9490
1 de temps.
2 Pouvons-nous avoir la page 2.
3 Sachez que j'ai quand même obtenu ma réponse en ce qui concerne l'endroit
4 où l'incident a eu lieu. J'ai aussi eu une réponse à propos du troisième
5 obus qui, visiblement, n'a pas fait l'objet d'enquête, et j'ai obtenu une
6 réponse à propos de l'orientation des lieux.
7 Page 2, s'il vous plaît. Il s'agit du rapport officiel.
8 Page suivante.
9 M. KARADZIC : [interprétation]
10 Q. Au point numéro 5, je pense que vous voyez votre nom dans cette liste
11 de sept personnes qui composaient l'équipe d'enquête.
12 R. Oui.
13 Q. Ce document a-t-il été signé par la même personne, Salko Alimagic, qui
14 était sur les lieux avec vous le 28 août -- Cerimagic, Salko Cerimagic ?
15 Quel est le poste de M. Salko Cerimagic ? Que signe-t-il ?
16 R. Il est inspecteur, puisque ce sont les inspecteurs qui rédigent le
17 rapport officiel portant sur la scène de crime où l'on mentionne toutes les
18 personnes qui sont venues sur les lieux, et rapport qui décrit l'incident.
19 Q. Cet incident a eu lieu en novembre 1994. Comment se fait-il qu'en août
20 1995, il a été mentionné comme étant officier chargé de la scène du crime ?
21 R. Ecoutez, d'habitude avant la guerre il était officier chargé des scènes
22 de crime. Mais pendant la guerre, il a été muté à un autre service sur
23 ordre de ses supérieurs. Il est devenu inspecteur du CSB
24 Q. C'est une promotion. Mais ce n'est pas une promotion, puisqu'en 1994 il
25 était inspecteur et en 1995 il était officier chargé de la scène de crime.
26 R. J'ai dû me mélanger un peu. Mais, bon, il est -- son poste est un poste
27 de "agent chargé de la scène du crime." C'est son poste.
28 Q. Savez-vous exactement où l'incident a eu lieu ?
Page 9491
1 R. Oui. C'est sur un carrefour, carrefour de la rue Zmaja od Bosne et la
2 rue Franjo Racki.
3 L'ACCUSÉ : [interprétation] Bien. Nous attendons donc le document.
4 M. KARADZIC : [interprétation]
5 Q. Pendant que cela s'affiche -- en attendant que la pièce 1D2858 ne
6 s'affiche, j'aimerais savoir qui était -- où se trouvait la blessée Dzenana
7 Sokolovic lorsque l'obus l'a atteinte ? Etait-elle sur le trottoir ou sur
8 la chaussée ?
9 R. Sur la chaussée. En fait, l'essentiel de la rue était protégé par des
10 conteneurs de poubelle, des grands conteneurs qui étaient entassés les uns
11 sur les autres, empilés.
12 Q. Sur cette photographie, pouvez-vous reconnaître les bâtiments ?
13 R. Je vais essayer de me repérer d'abord. J'ai un peu du mal.
14 Q. Vous voyez le parc ? Dans le parc, il y a les bâtiments du musée de la
15 terre, ensuite la rue Franjo Racki qui traverse ce qui était avant la rue
16 Zmaja od Bosne, ensuite il y a les bâtiments de l'université, puis les
17 bâtiments du gouvernement. Est-ce que vous pouvez vous repérer avec ces
18 bâtiments pour essayer de retrouver l'endroit où l'incident a eu lieu ? On
19 voit quand même le bâtiment de la municipalité et le conseil exécutif.
20 R. Essayez de m'aider. C'est bien le pont de Vrbanja ?
21 Q. Oui.
22 R. Dans ce cas-là, l'incident a eu lieu ici. [Le témoin s'exécute] Je vois
23 l'église catholique. Donc c'était de 50 à 100 mètres de l'église quand on
24 regarde les choses sous cet angle. Il y avait ces conteneurs qui avaient
25 été positionnés partout dans cet endroit.
26 Q. Où se trouvaient la blessée et son fils ? Pouvez-vous l'annoter ?
27 R. Ecoutez, c'est un peu vague, mais ça devrait être ici. [Le témoin
28 s'exécute] C'est juste à côté de ces conteneurs de poubelle, quoi, trois,
Page 9492
1 quatre, cinq mètres des conteneurs.
2 L'enquête sur site a été difficile à conduire -- difficile à faire, donc
3 elle est un peu lacunaire. Nous n'avons pas pu avoir accès à cet endroit
4 pour effectuer notre enquête, donc on a dû un peu compter sur les membres
5 des Nations Unies, sur ce qu'ils pouvaient faire, eux, et nous on a dû
6 travailler de loin.
7 Q. Bien. Mais d'après vos conclusions, d'où venait le projectile ? Pouvez-
8 vous l'indiquer sur la carte ?
9 R. C'est difficile de savoir d'où venait le projectile. Nous n'avons pas
10 pu voir la blessée sur les lieux pour déterminer en se basant sur les
11 orifices d'entrée et de sortie du projectile au niveau de la blessure
12 puisque nous ne savions pas exactement dans quelle direction cette femme se
13 déplaçait avec son enfant. C'était difficile en fait de conclure quoi que
14 ce soit.
15 Q. Bien. Je vois que vous ne pouvez pas dessiner cette ligne que je vous
16 demande, mais savez-vous au moins d'où venait l'obus ?
17 R. D'après les déclarations de témoins, ça venait de ce côté-là de la
18 Miljacka, du côté de Grbavica, d'après les témoins, en tout cas. Je vais
19 dessiner cette ligne. [Le témoin s'exécute]
20 Q. Qui tenait cette zone qui se trouve à l'extrémité de la ligne que vous
21 avez dessinée ?
22 R. Vous voulez parler de la rue Tito, de la rue Zmaja od Bosne, ou bien de
23 l'autre côté de la Miljacka ?
24 Q. De l'autre côté de la Miljacka.
25 R. A droite, il y avait la rue de l'ABiH et à gauche la VRS.
26 Q. A l'extrémité de la ligne que vous avez dessinée, est-ce que vous
27 reconnaissez le bâtiment Unioninvest où était l'OHR [phon] ?
28 R. Oui, il y a aussi le bâtiment Metalka. C'est dans cette direction-là,
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1 mais c'est difficile de toute façon -- le bâtiment Metalka est dans la
2 bonne direction, mais c'est difficile quand même d'être très précis.
3 Q. Pourriez-vous mettre un 1 près du site de l'incident, numéro 2 près du
4 bâtiment Unioninvest ?
5 R. [Le témoin s'exécute]
6 Q. Ensuite un numéro 3 près du bâtiment Metalka ?
7 R. [Le témoin s'exécute]
8 Q. Ensuite vous paraphez et vous mettez la date.
9 R. [Le témoin s'exécute]
10 L'ACCUSÉ : [interprétation] Pouvons-nous demander le versement de cette
11 pièce ?
12 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Oui.
13 M. LE GREFFIER : [interprétation] Elle recevra la cote D901.
14 M. KARADZIC : [interprétation] Merci.
15 Q. Monsieur Besic, quels étaient les indices physiques que vous avez
16 trouvés sur place ?
17 R. Pas grand-chose, pas grand-chose à part des traces de sang, enfin une
18 grosse marre de sang d'ailleurs, et un peu de sable. C'est tout ce qu'on a
19 trouvé. Nous n'avons pas trouvé les corps, uniquement cette marre de sang
20 et du sable. Alors qui a versé le sable, ça je n'en sais rien. Selon
21 certains rapports, ce serait les représentants des Nations Unies qui
22 auraient versé du sable sur cet endroit, mais, nous, on ne pouvait pas y
23 accéder de toute façon. On ne pouvait pas nous approcher de cet endroit.
24 Q. Mais il y avait présence des membres de la FORPRONU alors que vous
25 étiez en train d'enquêter ?
26 R. Oui, il y avait un véhicule blindé de transport de troupes qui avait
27 été mis en travers de la route. On les a trouvés là.
28 Q. Mais quelqu'un donc a modifié les lieux en versant du sable et en
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1 versant de l'eau ?
2 R. En tout cas, ce n'était pas nous, ce n'était pas notre équipe d'enquête
3 qui a fait ça. Nous avons uniquement décrit ce que nous avons trouvé. Quant
4 à savoir qui a versé ce sable, d'après les témoins, ce seraient des
5 représentants des Nations Unies, mais on ne sait pas qui exactement.
6 Q. Oui, mais le rapport officiel déclare que l'orifice d'entrée de la
7 blessure est à droite et la sortie est à gauche donc de l'abdomen de
8 Dzenana Sokolovic. Voulez-vous voir le document ou vous vous en souvenez ?
9 R. Oui, je m'en souviens, je m'en souviens. Je ne sais pas dans quelle
10 direction elle allait, si elle venait du centre vers Cengic Vila ou si elle
11 allait dans l'autre sens. Je ne sais pas.
12 Q. Oui, ça n'a jamais été établi, n'est-ce pas ?
13 R. Non, non. C'est difficile d'essayer de conclure quelle est la direction
14 du projectile lorsqu'on ne se base que sur les orifices d'entrée et de
15 sortie de la blessure, parce qu'évidemment, la direction qu'on emprunte est
16 très importante.
17 L'ACCUSÉ : [interprétation] Oui. Pouvons-nous avoir la pièce 10418 de la
18 liste 65 ter ? [aucune interprétation]
19 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Il n'y a pas d'interprétation.
20 Pouvez-vous répéter votre question, Monsieur Karadzic ?
21 L'ACCUSÉ : [interprétation] Oui, il y avait un petit problème.
22 M. KARADZIC : [interprétation]
23 Q. J'aimerais savoir comment on peut expliquer que le rapport officiel
24 rédigé par la Commission d'enquête ait dit que l'orifice d'entrée se trouve
25 à droite sur le corps de Dzenana Sokolovic et que l'orifice de sortie se
26 trouve à gauche de son corps, alors que sur le rapport médical, c'est
27 exactement l'inverse ?
28 R. Oui, je vois que quelqu'un a fait une erreur. Je pense que ce sont mes
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1 collègues qui n'ont pas bien décrit les choses, vous savez, à l'époque les
2 choses étaient difficiles. Il n'y avait qu'un seul médecin légiste qui
3 travaillait. Donc c'était son rapport qui faisait foi en ce qui concerne
4 les blessures d'entrée et de sortie. Parce que les gens qui l'aidaient
5 n'étaient pas suffisamment compétents pour savoir exactement quels étaient
6 l'orifice d'entrée et l'orifice de sortie, ils n'étaient pas assez
7 compétents pour les distinguer l'un de l'autre. C'est sans doute pour ça
8 qu'il y a eu le problème.
9 L'ACCUSÉ : [interprétation] Très bien. Pouvons-nous avoir la page 4 en
10 anglais, page 5 en serbe ?
11 Q. Feu Ilijas Dobraca s'est occupé de l'enfant qui était mort, et c'est le
12 chirurgien qui s'est occupé de Dzenana Sokolovic puisque c'est lui qui l'a
13 soignée, c'est ainsi qu'ils ont établi leurs conclusions.
14 Page 4 en anglais, page 3 en serbe.
15 Mais d'après vous, donc c'est votre collègue qui s'est trompé en ce qui
16 concerne la blessure d'entrée et de sortie; c'est ça ?
17 R. Pour être honnête, je pense qu'en effet, ce sont mes collègues qui se
18 sont trompés -- plutôt que le médecin, je ne pense pas que le médecin
19 légiste ce soit trompé. Donc il a obtenu les documents, s'est rendu sur
20 scène, il en a parlé avec les médecins, c'est vrai que le rapport a été
21 rédigé au moins trois mois plus tard après l'incident, donc il se peut
22 qu'il ait fait une erreur.
23 Q. Donc c'est la date du 19 novembre, du lendemain. S'il vous plaît, est-
24 ce que vous pouvez voir le dernier paragraphe :
25 "Suite aux entretiens d'information au service d'accueil du centre médical
26 de Sarajevo, nous avons appris que la blessée Sokolovic a été touchée au
27 niveau de l'abdomen, l'orifice d'entrée se situe sur la partie droite et
28 l'orifice de sortie sur la partie gauche de l'estomac. Le fils de Dzenana
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1 Sokolovic, Nermin Divovic, âgé de sept ans, a succombé à ses blessures
2 pendant le transfert vers l'hôpital et son corps a été transporté à la
3 morgue. Les médecins ont constaté une blessure par balle sur la tête du
4 cadavre de Nermin Divovic. L'orifice d'entrée se situe au niveau de la
5 nuque, au-dessus de l'oreille droite, et l'orifice de sortie en dessous de
6 l'œil gauche."
7 Donc dans une variante, la balle est passée par le corps de la mère
8 et rentrée dans le corps du fils. Puis dans l'autre, c'est l'inverse.
9 R. En fait, c'est le fils qui est mort, et c'est la mère qui est blessée.
10 Donc la balle a traversée le corps du fils, avant de blesser grièvement la
11 mère.
12 Q. Je vous remercie. Mais il ne s'agit que d'une seule balle ?
13 R. Oui. Je ne sais pas en fait si le projectile a été retiré, si on l'a
14 trouvé dans le corps de la mère. Je ne sais pas, je ne peux en parler, je
15 ne sais pas.
16 L'ACCUSÉ : [interprétation] Page 9, s'il vous plaît, du même rapport.
17 M. KARADZIC : [interprétation]
18 Q. D'après ce que nous voyons ici, c'est un avis qui concerne les points
19 qui ont été apportés à -- il nous faut le 5 -- il nous faut cinq pages en
20 amont, s'il vous plaît, 212 devraient être les derniers chiffres. Merci.
21 Alors est-ce que nous voyons là un extrait du protocole faisant état de
22 l'examen de l'autopsie du cadavre. Donc il s'agit de "vulnus
23 transclopetarium capitis," donc il s'agit d'un orifice d'entrée au niveau
24 de la joue droite, et la sortie au niveau de la nuque gauche. Et nous avons
25 la signature de Ilijas Dobraca, le médecin.
26 R. Oui.
27 Q. Tandis que sur la page que nous avons vue précédemment, la trajectoire
28 du projectile est complètement à l'envers ?
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1 R. Oui, tout à fait. L'entrée a été au-dessus de l'oreille, et la sortie
2 au dessous de l'œil.
3 Q. D'accord, très bien. Monsieur Besic, est-ce que nous pouvons constater
4 maintenant que l'on n'a pas pu identifier exactement l'endroit où se sont
5 trouvées les victimes, la direction dans laquelle ils avançaient, le niveau
6 des blessures et la trajectoire des projectiles ?
7 R. Mais nous avons des traces de sang sur le lieu de l'incident. La
8 direction, nous ne pouvons pas la savoir, si ce n'est sur la base des
9 déclarations des témoins oculaires qui se sont trouvés sur les lieux. Pour
10 ce qui est de la trajectoire et de la direction du tir, je suis d'accord
11 aussi pour dire qu'il est très difficile de le savoir. Les données ne
12 correspondent pas toujours. Je suis d'accord avec vous.
13 R. Etes-vous d'accord pour dire que en temps de paix, les conditions dans
14 lesquelles vous travailliez étaient bien meilleures, et que vous aviez
15 besoin de tous ces éléments pour pouvoir tirer des conclusions. Parce que
16 vous pouviez voir les victimes sur les lieux de l'incident ?
17 R. Oui. On pouvait reconstruire l'événement, on pouvait constater la
18 direction du tir. En temps de paix, c'est quelque chose que l'on fait; en
19 temps de guerre, cela se fait également lorsqu'on a accès au lieu. Mais,
20 là, véritablement, ce n'était pas possible.
21 L'INTERPRÈTE : La cabine anglaise demande que les voix ne se chevauchent,
22 que l'on ménage une pause. La cabine française se joint à la cabine
23 anglaise.
24 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Les interprètes vous demandent de faire
25 une pause entre les questions et les réponses.
26 L'ACCUSÉ : [interprétation] Mais je pensais que je parlais serbe, tandis
27 que M. Besic parlait bosniaque, et qu'en fait, on parlait deux langues
28 différentes. Mais je devrais comprendre maintenant en fait on parlait une
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1 seule et même langue.
2 LE TÉMOIN : [interprétation] Nous nous comprenons.
3 M. KARADZIC : [interprétation]
4 Q. Les documents que nous venons d'examiner, les pages que nous avons
5 vues, j'aimerais savoir en fait si le document a été versé au dossier dans
6 son intégralité ?
7 M. GAYNOR : [interprétation] Je pense que c'est la pièce P459.
8 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Je vous remercie.
9 L'ACCUSÉ : [interprétation] Alors très bien. Nous n'avons plus besoin de
10 cela.
11 M. KARADZIC : [interprétation]
12 Q. Reprenons maintenant l'incident de Markale II, l'incident du 28 août
13 1995. Donc 65 ter 09899, s'il vous plaît.
14 Reconnaissez-vous la page de garde ? Je suppose que oui. Nous voyons qu'il
15 s'agit de Salko Cerimagic.
16 R. Cerimagic.
17 Q. Oui, vous l'avez aidé à faire ce croquis.
18 L'ACCUSÉ : [interprétation] Page 3, s'il vous plaît, en serbe. Je pense que
19 c'est ça la même page en anglais. Juste la version anglaise, peut-être que
20 cela suffira, s'il vous plaît, merci.
21 Est-ce que vous pouvez tourner la page ?
22 M. KARADZIC : [interprétation]
23 Q. Alors indiquez-nous le nord, s'il vous plaît, pour commencer sur le
24 croquis.
25 Reconnaissez-vous les rails du tramway ?
26 R. Oui, bien sûr.
27 Q. Le marché ?
28 R. Oui.
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1 L'ACCUSÉ : [interprétation] Est-ce que l'on peut donner un stylet ?
2 LE TÉMOIN : [interprétation] J'ai un problème.
3 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Nous rencontrons quelques petits
4 problèmes techniques.
5 [La Chambre de première instance et le Greffier se concertent]
6 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Le stylet ne semble pas fonctionner --
7 le stylet électronique.
8 Est-ce que vous pouvez passer à autre chose, en attendant ?
9 L'ACCUSÉ : [interprétation] Bien.
10 Est-ce qu'on pourra reprendre le croquis plus tard ? Très bien, on pourra
11 revenir. Alors en attendant, je fais autre chose.
12 M. KARADZIC : [interprétation]
13 Q. J'aimerais savoir si vous connaissez les images vidéo qui ont été
14 tournées avant que vous n'arriviez sur les lieux.
15 R. Ce que nous avons regardé hier, ça, je l'avais vu à la télévision.
16 C'est un journaliste, un reporter qui a filmé cela et l'on diffusé pendant
17 le journal du soir.
18 Q. Savez-vous comment ce journaliste de la télévision de Sarajevo s'était
19 trouvé sur place, tout de suite après l'incident ?
20 R. Je ne dirais pas que ce soit un journaliste de la télévision de
21 Sarajevo. Je pense que c'était des journalistes étrangers qui ont donné
22 cela à la télévision de Sarajevo. En fait, vous aviez pas mal de reporters
23 qui circulaient dans la ville, et je pense qu'ils ont remis cela à la
24 télévision. Je ne pense pas que ça a été quelqu'un employé par la
25 télévision de Sarajevo.
26 Q. Merci.
27 L'ACCUSÉ : [interprétation] Est-ce que nous pouvons, s'il vous plaît, voir
28 les images du film P1450 ? Cela a été versé au dossier à partir de 3:28
Page 9500
1 jusqu'à 3:35.
2 [Diffusion de la cassette vidéo]
3 L'ACCUSÉ : [interprétation] De nouveau, s'il vous plaît.
4 M. KARADZIC : [interprétation]
5 Q. Est-ce que vous voyez qu'à l'image, nous voyons plusieurs personnes en
6 uniforme de l'armée ?
7 R. Oui, c'est ce que l'on voit.
8 L'ACCUSÉ : [interprétation] Est-ce que cet arrêt sur image pourrait être
9 versé au dossier comme 1D2859 ?
10 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Est-ce que nous pouvons faire un arrêt
11 sur image ? Est-ce que nous pouvons le conserver ?
12 [La Chambre de première instance et le Greffier se concertent]
13 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Cela ne semble pas être possible.
14 L'ACCUSÉ : [interprétation] Mais nous avons une photographie. Donc ce sera
15 1D2859.
16 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Très bien, 1D2859, nous allons
17 télécharger la photographie en question.
18 L'ACCUSÉ : [interprétation] Tournez, s'il vous plaît, l'image et montrez-
19 nous la photographie entière.
20 M. KARADZIC : [interprétation]
21 Q. Donc, c'est la même scène. Donc n'est-ce pas que ces gens se trouvent à
22 l'entrée nord du marché ?
23 R. Oui.
24 Q. Merci. Indiquez-nous sur cette photographie, de manière approximative,
25 où se situe le point d'impact, en sachant où on se trouve.
26 R. Je ne sais pas si le stylet fonctionne.
27 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Je ne sais pas si ça a été réparé.
28 Essayons.
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1 L'ACCUSÉ : [interprétation] Je pensais que c'était réglé.
2 LE TÉMOIN : [interprétation] Je peux vous dire que le centre de l'explosion
3 se situe à l'endroit où nous voyons cet homme en jogging bleu et les deux
4 hommes en uniforme.
5 M. KARADZIC : [interprétation]
6 Q. Donc ce bleu-mauve, il est au centre de l'explosion ?
7 R. Oui, lui et les deux membres de l'armée en uniforme.
8 Q. Très bien.
9 L'ACCUSÉ : [interprétation] Alors maintenant est-ce que l'on pourrait
10 verser au dossier cette photographie ?
11 M. LE JUGE KWON : [aucune interprétation]
12 LE TÉMOIN : [Le témoin s'exécute]
13 L'ACCUSÉ : [aucune interprétation]
14 M. KARADZIC : [interprétation]
15 Q. Est-ce que vous pouvez inscrire la lettre C et une date ?
16 R. [Le témoin s'exécute]
17 Q. Le compte rendu d'audience nous permet de penser que c'est à peu près
18 là que se situe le centre de l'explosion.
19 R. [Le témoin s'exécute]
20 Q. Nous n'allons pas compter les soldats, mais on en voit cinq ou six,
21 n'est-ce pas ?
22 R. Je suis d'accord. Deux, trois, quatre, cinq exactement.
23 Q. Savez-vous qui ils sont -- qui sont ces militaires ? A quelle
24 unité appartiennent-ils ?
25 R. Je ne sais pas de quelle unité il s'agit. Nous revenons à ce que
26 nous avons dit hier : c'est le marché Markale, qui est un marché qui est
27 accessible à tous. N'importe qui peut s'y rendre pour s'y procurer ce dont
28 il a besoin, donc je n'exclus pas qu'il y a eu des soldats qui sont venus
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1 s'acheter des cigarettes, un briquet, qui sont venus en vendre.
2 Q. Très bien. Merci.
3 L'ACCUSÉ : [interprétation] Est-ce que l'on peut verser cela au
4 dossier ? Ça a été versé ?
5 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Oui, ce sera versé sous quelle
6 cote ?
7 M. LE GREFFIER : [interprétation] Ce sera la pièce D902.
8 M. LE JUGE KWON : [aucune interprétation]
9 L'ACCUSÉ : [interprétation] Page 3 de la pièce 09899 sur la liste 65 ter,
10 s'il vous plaît, le croquis, le croquis que nous avons examiné à l'instant.
11 Attendez que le stylet remarche.
12 M. KARADZIC : [interprétation]
13 Q. Donc pour commencer, indiquez-nous où se situe le nord, s'il vous
14 plaît.
15 R. [Le témoin s'exécute]
16 Q. Tracez une flèche pour indiquer où est le nord.
17 R. [Le témoin s'exécute]
18 Q. Merci. Donc nous avons le marché municipal. Ça, c'est la version serbe,
19 mais j'espère que tous les participants comprendront. Donc, inscrivez le
20 chiffre 1 là où se situe le bâtiment du marché.
21 R. 1 ou 2 ?
22 Q. 1, puisque pour le nord nous n'avons pas besoin de chiffre.
23 R. [Le témoin s'exécute]
24 Q. Alors, l'entrée nord devant laquelle l'explosion a eu lieu, est-ce que
25 vous pouvez l'annoter ?
26 R. [Le témoin s'exécute]
27 Q. Inscrivez le chiffre 2.
28 R. [Le témoin s'exécute]
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1 Q. Est-ce que vous pouvez, s'il vous plaît, nous indiquer le lieu de
2 l'explosion ?
3 M. GAYNOR : [interprétation] Monsieur le Président, mais tout cela figure
4 dans la légende qui accompagne la carte, donc c'est répétitif.
5 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Comme l'accusé l'avait initialement
6 demandé, nous pouvons télécharger la version anglaise. Tout cela est écrit
7 sur la carte.
8 L'ACCUSÉ : [interprétation] Bon, très bien. Alors est-ce que nous pouvons
9 partager l'écran, avoir la légende pour que le témoin puisse la confirmer ?
10 M. KARADZIC : [interprétation]
11 Q. Monsieur Besic, en attendant : Vous venez de dire aujourd'hui que le
12 stabilisateur était à quelle distance du centre de l'explosion; qu'avez-
13 vous dit ?
14 R. Vous voulez dire où nous l'avons vu et où nous l'avons pris en photo ?
15 Q. Oui. D'après l'enquête, quel a été l'emplacement du stabilisateur ?
16 R. Nous l'avons trouvé enfoui à, à peu près, 40 à 50 mètres. Je vous ai
17 dit que ce sont des indices mobiles qui peuvent se trouver à plusieurs
18 mètres du centre de l'explosion.
19 L'ACCUSÉ : [interprétation] Non, non. Nous n'avons pas là toute la légende.
20 S'il vous plaît. Cela ne suffit pas.
21 M. KARADZIC : [interprétation]
22 Q. Donc au point 1, nous avons le point d'impact, n'est-ce pas ? Puis au
23 point 2, une partie de corps, d'une jambe; au point 6 nous avons une
24 motocyclette ?
25 R. Sept et 8, ce sont "des baskets blanches taille enfant;" 9 c'est "une
26 partie d'une main gauche."
27 L'ACCUSÉ : [interprétation] Est-ce que nous pouvons avoir la suite du
28 texte, s'il vous plaît ?
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1 M. KARADZIC : [interprétation]
2 Q. Donc, au point 12 se retrouve le stabilisateur. Donc est-ce que vous
3 pouvez maintenant vous servir du stylet pour nous tracer un cercle qui
4 correspond au point 12 ?
5 R. C'est là que le projectile a été retrouvé. Vous êtes Sarajevien,
6 vous vous souviendrez peut-être que c'était là, qu'il y avait dans le temps
7 le magasin Vlasic.
8 Q. Oui. Est-ce qu'on l'a retrouvé sur le trottoir ?
9 R. Oui, juste à côté de l'entrée même de ce magasin d'antan.
10 Q. Inscrivez-nous juste le chiffre 1, pour que les participants puissent
11 voir exactement où cela se trouve. Donc c'est ça le point d'impact.
12 R. Oui. [Le témoin s'exécute]
13 Q. Alors la date et vos initiales, s'il vous plaît.
14 R. [Le témoin s'exécute]
15 L'ACCUSÉ : [interprétation] Est-ce que l'on peut verser cela au dossier ?
16 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Oui.
17 M. LE GREFFIER : [interprétation] Ce sera la pièce D903, Monsieur le
18 Président, Madame, Messieurs les Juges.
19 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Véritablement, je ne vois pas quelle est
20 l'utilité de ce que vous venez de faire.
21 L'ACCUSÉ : [interprétation] Oui, mais je voudrais que l'on ait une
22 conclusion finale sur l'endroit où on a retrouvé le stabilisateur. Puisque
23 d'après ce qu'on a entendu, les chiffres varient de cinq à 40 mètres, et
24 vous verrez plus tard qu'on a manipulé ce stabilisateur.
25 Grâce à ce témoin, nous avons reçu une image qui nous montre que le
26 stabilisateur se retrouve au milieu de la chaussée, au milieu de la rue, où
27 les enquêteurs de la FORPRONU le prennent en photo. Donc vous verrez, il y
28 a tout un Rashomon qui correspond à ce stabilisateur.
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1 Donc je voudrais maintenant prendre des images de -- donc la pièce P1450,
2 de 3:52 à 3:54.
3 M. KARADZIC : [interprétation]
4 Q. Je voulais savoir s'il y avait des bâtiments militaires ou des
5 militaires dans les parages; est-ce que là, c'est un canon long ?
6 R. Oui, sur la gauche, il y a un homme armé, en uniforme. Il est membre de
7 l'armée ou de la police. Je ne peux pas voir exactement.
8 Q. Si l'on continue à visionner --
9 L'INTERPRÈTE : [aucune interprétation]
10 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Un instant, s'il vous plaît. Les
11 interprètes n'ont pas entendu l'autre question précédente, Monsieur
12 Karadzic.
13 M. KARADZIC : [interprétation]
14 Q. Donc ma première question était de savoir s'il y avait de l'armée dans
15 les parages, et s'il y avait des bâtiments militaires.
16 R. Je ne sais pas, je ne pense pas qu'il ait eu une unité stationnée au
17 centre même de la ville. Je vous ai dit hier qu'au foyer de l'armée de
18 l'ex-armée, il y avait une unité. Ici, c'est exact, l'on voit quelqu'un qui
19 est armé; est-ce un membre de l'armée ou de la police, je ne sais pas, il
20 est armé.
21 Q. Quelle est la distance entre ici et l'ancien foyer de la JNA ?
22 R. Mais vous savez qu'il y a un parc, à partir du marché; il y a un
23 parking, peut-être 400 à 500 mètres. Je pense que vous serez d'accord avec
24 moi.
25 Q. Quatre à cinq stades de foot ou trois peut-être ?
26 R. Disons 400 mètres, quatre stades, dirais-je.
27 Q. Très bien.
28 L'ACCUSÉ : [interprétation] Alors est-ce que nous pouvons visionner la
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1 suite, pour voir comment se comporte ce soldat, et pour voir bien qu'il
2 s'agit d'un uniforme vert, et non pas d'un uniforme bleu, parce que la
3 police était en bleu ?
4 M. KARADZIC : [interprétation]
5 Q. N'est-ce pas ?
6 R. Il y avait des uniformes de camouflage et des uniformes bleus. C'était
7 l'ancienne réserve d'avant la guerre, en bleu. Et après ils ont eu des
8 uniformes de camouflage. Là, vous avez déjà ces uniformes de camouflage.
9 [Diffusion de la cassette vidéo]
10 L'ACCUSÉ : [interprétation] Donc nous voyons d'abord un militaire, puis un
11 deuxième. Ils apparaissent à l'image.
12 Je voudrais que l'on verse au dossier l'arrêt sur image 1D2860.
13 M. KARADZIC : [interprétation]
14 Q. Accepteriez-vous, Monsieur Besic, que cette entrée correspond en fait à
15 l'entrée dans le bâtiment appelé "Semberija" ?
16 R. Vous voulez dire là : où se tient ce soldat ?
17 Q. Oui.
18 R. Non. Je vous ai dit à l'instant c'était l'ancien magasin Vlasic, mais
19 c'est en face qu'il y a Semberija, là où il y a des dégâts, où il y a des
20 verres brisés, et on voit des éclats, des traces d'impact sur la façade.
21 C'était là Semberija.
22 Q. D'accord. Merci. Est-ce que vous savez que l'ABiH se servait de ce
23 bâtiment de Semberija comme d'un entrepôt ?
24 R. Ça avait été une boulangerie avant la guerre. Je suppose qu'on a
25 continué de faire du pain pour des unités, et cetera. Normalement c'est une
26 boulangerie. Alors est-ce que des membres de la police ou de l'armée se
27 soient servis, je pense que c'était pour se procurer du pain. C'est là
28 qu'on faisait du pain, et on le vendait.
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1 Q. D'accord, très bien.
2 L'ACCUSÉ : [interprétation] Alors est-ce que nous avons versé cette
3 photographie.
4 Donc je voudrais que l'on nous montre cette photographie, 1D2860, est-ce
5 qu'on peut nous l'afficher ?
6 M. KARADZIC : [interprétation]
7 Q. Donc est-ce que, là, vous pouvez inscrire une date, s'il vous plaît,
8 aussi ? Pardon.
9 L'ACCUSÉ : [interprétation] Est-ce qu'on peut verser au dossier sans
10 signature, ou est-ce que la signature est indispensable ?
11 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Je ne pense pas qu'il soit nécessaire
12 qu'il signe. Nous allons verser cela au dossier.
13 M. LE GREFFIER : [interprétation] Ce sera la pièce D904.
14 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Je précise qu'il vous reste une heure,
15 Monsieur Karadzic.
16 L'ACCUSÉ : [interprétation] Merci. Je vais sauter quelques questions.
17 Je demande l'affichage du document 1D2863.
18 Avec l'autorisation de toutes les personnes présentes, je propose --
19 qu'après la pause, après que nous aurons examiné de nouveaux éléments que
20 nous avons reçus hier, je propose donc que nous puissions poser des
21 questions au sujet de ces nouveaux éléments, après la pause.
22 M. KARADZIC : [interprétation]
23 Q. Monsieur Besic, je vous demande si, dans ce montage, le rectangle vert
24 couvre en fait le lieu de l'impact, le lieu de l'explosion.
25 R. Oui, oui, oui.
26 Q. Merci. Cet endroit n'a pas été filmé avant le déblayage, n'est-ce pas ?
27 R. Cette photographie, en fait, il s'agit d'un montage panoramique, a été
28 photographié après le déblayage, donc après que les débris ont été enlevés
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1 de l'endroit où se situe le centre de l'explosion. Lorsque je suis entré
2 dans ce bâtiment, et j'ai pris cette photo panoramique, enfin j'ai fait ce
3 montage de photographies panoramiques à l'aide de quatre photographies
4 différentes, et vous voyez que les débris ont déjà été enlevés et que les
5 dégâts sur l'asphalte ont déjà été annotés à la craie blanche.
6 Q. Je vous remercie. Avant le déblayage, on n'a aucune photographie, aucun
7 enregistrement, n'est-ce pas ? Les photographies qui existent ne montrent
8 la situation qu'après le déblayage, n'est-ce pas ?
9 R. Oui, uniquement après le déblayage.
10 Q. Je vous remercie.
11 L'ACCUSÉ : [interprétation] Je crois que ce document a déjà été admis en
12 tant que pièce à conviction, je n'ai donc pas besoin d'en demander le
13 versement au dossier.
14 J'aimerais que l'on affiche maintenant la pièce P1450 et qu'on diffuse
15 entre 6:47 et 7:02.
16 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Je ne pense pas que ce montage
17 photographique tel qu'on le voit ici ait été versé au dossier dans cet
18 état-là. Je ne pense pas que ceci corresponde au document fourni par le
19 témoin.
20 Monsieur Gaynor.
21 M. GAYNOR : [interprétation] C'est exact. Ce document-ci, dans son aspect à
22 l'écran actuellement, n'a pas été versé au dossier. La partie verte du
23 milieu a été placée là, si je ne me trompe, par la Défense Karadzic.
24 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Je vois qu'il y a des tampons sur ce
25 montage panoramique. C'est donc un élément qui a été élaboré par la
26 Défense.
27 M. GAYNOR : [interprétation] Oui, à partir des pages tirées de l'album
28 photographique concernant Markale II, si je vois bien les choses. M.
Page 9510
1 Karadzic peut sûrement le confirmer.
2 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Mais dans cet aspect-là, celui qu'on
3 voit à l'écran actuellement, ce document n'a pas été admis au dossier.
4 L'ACCUSÉ : [interprétation] Non, cela veut dire qu'il ne l'a pas été. Je
5 pensais qu'il l'avait été. Mais ce sont des photographies qui ont été
6 prises dans la documentation photographique. Nous les avons placées les
7 unes à côté des autres. Nous n'avons pas intégré les marges du trottoir,
8 comme le témoin l'a fait, mais le fait est que le lieu de l'impact se situe
9 en dessous du rectangle vert et qu'on ne le voit pas sur ce montage
10 panoramique.
11 M. KARADZIC : [interprétation]
12 Q. N'est-ce pas ?
13 R. Oui, c'est exact.
14 Q. On voit sur la partie du panoramique situé à gauche que les photos ont
15 été prises avant le déblayage, n'est-ce pas ? On voit qu'il y a pas mal de
16 débris qui sont encore présents sur le sol.
17 R. Non, non, non. Ce n'était pas possible d'intégrer ces photographies là.
18 On voit que tout ce qui a été photographié l'a été à partir d'un
19 appartement, c'est-à-dire, à partir d'un certain angle, et que les
20 photographies n'ont pas été prises tout à fait correctement. La concordance
21 n'est pas parfaite. Le panoramique qu'on a vu hier montrait l'état réel de
22 la scène au moment où nous y sommes arrivés.
23 Q. J'attends un peu les interprètes.
24 Je vous pose maintenant la question suivante : Sur la partie gauche du
25 panoramique, est-ce que vous considérez que la scène a été nettoyée ?
26 R. Non, nous n'avions pas encore nettoyé la scène. Nous n'avons nettoyé
27 que le cratère, l'endroit où l'obus a explosé, le centre de l'explosion.
28 Nous n'avons pas nettoyé le reste des lieux. Cela ne relevait pas de notre
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1 responsabilité de tout nettoyer.
2 Q. D'accord.
3 L'ACCUSÉ : [interprétation] Bien. Je ne demande pas le versement de ce
4 panoramique, pour ne pas surcharger le dossier de l'espèce.
5 Je demande que l'on diffuse la pièce P1450.
6 [Diffusion de la cassette vidéo]
7 M. KARADZIC : [interprétation]
8 Q. Est-ce que vous êtes d'accord, Monsieur Besic, que le stabilisateur est
9 observé ici par des enquêteurs de la FORPRONU au moment où il est encore
10 sur la chaussée ?
11 R. Oui, c'est exact.
12 Q. Est-ce que vous pourriez apporter une quelconque explication permettant
13 de comprendre pourquoi sur des photographies ou dans des films différents
14 le stabilisateur se trouve à des endroits différents ?
15 R. Je vais vous dire ce qui suit : Lorsque nous sommes arrivés sur les
16 lieux, nous avons pris des photographies à partir de Bascarsija, d'une
17 part, et à partir de Marin Dvor, d'autre part. Sur ces deux photographies,
18 on voit le projectile dans le magasin Vlasic, dont on a déjà parlé. Alors,
19 qu'est-ce que les membres de la FORPRONU ont fait pour obtenir cette vue-
20 là, je ne sais pas. Moi, ça m'a un peu surpris. Mais quand on fait la
21 comparaison entre les photographies prises par moi et les photographies
22 mesurées autres faites par les membres des Nations Unies, on constate que
23 c'est juste en face de la porte d'entrée que le stabilisateur a été placé.
24 Mais qui l'a placé là, je ne sais pas.
25 Q. Merci.
26 L'ACCUSÉ : [interprétation] Je demande le versement au dossier de cette
27 séquence de la vidéo, ou alors est-ce que toute la vidéo a déjà été versée
28 au dossier ? Oui, apparemment, c'est le cas.
Page 9512
1 Je demande l'affichage du 1D2732. C'est un cliché tiré de la vidéo, et ce
2 cliché que je souhaiterais verser au dossier. 1D2732.
3 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Il est admis au dossier.
4 M. LE GREFFIER : [interprétation] Il devient la pièce D905, Monsieur le
5 Président, Madame, Messieurs les Juges.
6 L'ACCUSÉ : [interprétation] Est-ce que l'on peut, à présent, donner au
7 témoin -- remettre entre les mains du témoin le stabilisateur, en même
8 temps qu'on le voir sur la photographie ? Il s'agit de la pièce P1454.
9 M. LE JUGE KWON : [interprétation] D'accord.
10 M. KARADZIC : [interprétation]
11 Q. Pouvez-vous nous dire maintenant si l'on constate sur la photographie
12 que le corps même du stabilisateur a été très érodé ?
13 R. Oui, on voit des traces, mais je crois que ce n'est pas ce qui compte
14 le plus. Parce que quand on regarde les ailettes, on voit qu'elles sont
15 écrasées, aplaties, et je crois que c'est ce critère-là qui doit être pris
16 comme critère de référence pour évaluer l'état du stabilisateur. Il aurait
17 pu y avoir aussi de la terre sur le corps du stabilisateur qui aurait pu
18 l'endommager, mais je pense que ce sont les ailettes qui sont le critère de
19 référence valable.
20 Q. Si vous me donniez un stabilisateur et des tenailles, je crois que je
21 pourrais faire ce qu'il faut pour que le stabilisateur présente l'aspect
22 qu'on voit sur la photographie. Mais dites-moi, combien de temps a-t-il
23 fallut à l'obus pour couvrir sa trajectoire et atteindre sa cible ?
24 R. Ce serait très difficile de transformer un stabilisateur neuf pour lui
25 donner l'aspect qu'on voit sur la photographie à l'aide simplement de
26 tenailles, d'une paire de tenailles. Il faudrait beaucoup de temps. Je ne
27 sais pas si c'est de la terre ou du sables qu'on voit sur le corps du
28 stabilisateur, mais je crois que pour l'identifier il faudrait uniquement
Page 9513
1 se concentrer sur l'aspect des ailettes, la forme des ailettes et leur
2 schéma de répartition. Je ne m'aventurerai pas à identifier un projectile
3 sur la seule base de la terre résiduelle que l'on trouve sur le corps du
4 stabilisateur.
5 Q. Si le cratère était peu profond, comme l'on indiqué vos photographies,
6 est-ce que vous partiriez du principe que le stabilisateur ne s'est pas
7 enfoncé très profond sous la surface ?
8 R. Non. Après le contact et l'explosion --
9 M. GAYNOR : [interprétation] Objection. Il y a des questions qui relèvent
10 du domaine de la balistique. Le témoin a dit à de très nombreuses reprises
11 qu'il n'avait aucune connaissance spécifique en balistique. Ces questions
12 devraient être posées à un témoin expert.
13 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Oui, mais le témoin a accepté de
14 répondre. Mais je suis d'accord avec vous, Monsieur Gaynor.
15 Entre-temps, est-ce que l'on peut placer sur le rétroprojecteur le
16 stabilisateur pour que nous puissions y jeter un coup d'œil.
17 M. KARADZIC : [interprétation]
18 Q. Dans l'attente d'apparition de l'image, Monsieur le Témoin, vous avez
19 parlé de l'éventualité que ce qu'on voit soit de la terre. Nous pensons
20 qu'il y a là une érosion importante qui est visible sur le corps du
21 stabilisateur et qui ne peut pas avoir été provoquée sur un objet de ce
22 genre. Est-ce que vous pourriez nous expliquer quelle est la différence
23 entre ce qu'on voit à l'image et l'objet réel ?
24 R. Je ne vois aucune différence entre les deux.
25 M. GAYNOR : [interprétation] Encore une fois, objection, Monsieur le
26 Président.
27 Ces questions portent sur la cause de déformation de l'extrémité du
28 stabilisateur. Bien entendu, dans les nanosecondes qui ont précédé la
Page 9514
1 finalité du stabilisateur sur sa cible, ce dernier a subi une force très
2 importante. Maintenant l'origine exacte des traces que l'on voit sur le
3 corps du stabilisateur sont une question qui relève de l'expertise d'un
4 expert, et pas de celle de ce témoin, à notre avis.
5 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Monsieur Karadzic, je pense que vous
6 avez épuisé les questions que vous pouviez poser à ce témoin. Ce témoin a
7 répondu dans la limite extrême de ses capacités, à mon avis.
8 L'ACCUSÉ : [interprétation] Je vous remercie. Mais il y a encore la
9 question de savoir si ce qu'on voit sur la photo et l'objet réel qui est
10 présent ici sont un seul et même stabilisateur, c'est-à-dire celui que vous
11 tenez dans la main actuellement, et celui qui a été filmé par les
12 enquêteurs français.
13 M. KARADZIC : [interprétation]
14 Q. Alors à votre avis, est-ce que l'objet que vous avez dans la main, et
15 les photographies des enquêteurs français concernent le même stabilisateur
16 ?
17 R. Oui, c'est le même, il est identique.
18 L'ACCUSÉ : [interprétation] Je vous remercie.
19 Je demande à présent l'affichage du document 1D2864.
20 Vous pouvez garder le stabilisateur entre les mains, parce que quand on
21 compare celui de la photographie et celui que vous avez entre les mains, il
22 y a des différences importantes.
23 M. GAYNOR : [interprétation] Avant de poursuivre, j'aimerais préciser pour
24 le compte rendu d'audience que les lignes de couleur jaune que l'on voit
25 sur cette pièce à conviction ont été placées là par la Défense Karadzic.
26 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Je suppose que c'est bien le cas.
27 Veuillez poursuivre, Monsieur Karadzic.
28 M. KARADZIC : [interprétation] Merci.
Page 9515
1 Q. Est-ce que vous pouvez nous dire si vous reconnaissez l'emplacement du
2 détonateur initial et ces deux orifices qui en gros se situent sur la même
3 ligne que l'orifice de plus grande taille ?
4 R. Oui. Si on compare les photographies de gauche et de droite, on voit
5 qu'elles sont identiques, et le centre a probablement été photographié à un
6 angle un peu différent, un peu plus incliné.
7 Q. Vous avez décrit aux Juges de la Chambre ce qu'étaient ces trois
8 orifices que l'on voit sur le stabilisateur ?
9 R. Je sais ce qu'est l'orifice du milieu. C'est le couvercle initial. Mais
10 je ne sais pas ce que sont exactement les deux autres orifices. Je ne suis
11 pas un expert en balistique, mais disons que l'on peut partir de l'idée que
12 ce sont des ouvertures qui sont destinées à permettre le chargement
13 primaire du stabilisateur.
14 Q. Je vous remercie. Votre hypothèse est tout à fait exacte. Ce sont des
15 ouvertures qui servent à introduire la charge primaire dans le corps du
16 stabilisateur.
17 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Monsieur Besic, les interprètes n'ont
18 pas entendu la dernière partie de votre réponse. Pourriez-vous la répéter ?
19 LE TÉMOIN : [interprétation] Au sein de la JNA, j'ai fait mon service
20 militaire, et j'étais responsable des calculs pendant mon service
21 militaire, c'est-à-dire que je devais calculer les distances et les
22 critères d'ajustement des tirs d'artillerie pour des mortiers de 120 et de
23 155 millimètres. Donc ce que je vois ici, je le connais assez bien.
24 M. KARADZIC : [interprétation]
25 Q. Merci.
26 Est-ce que vous êtes d'accord que l'emplacement de ces orifices, par
27 rapport aux ailettes, est variable ? Les photographies que l'on voie à
28 l'écran ont toutes été tirées de la documentation photographique de
Page 9516
1 l'espèce. A droite c'est un cliché tiré d'une vidéo, et au milieu, c'est la
2 photographie de ce que vous tenez à la main.
3 R. A gauche, comme vous voyez, l'objet représenté ne tient pas tout seul.
4 Il est soutenu par quelque chose, il est appuyé sur quelque chose, une
5 espèce de baguette ou quelque chose de ce genre, et ce, pour que les
6 marquages puissent être faits. Donc cela signifie que l'angle sous lequel
7 ont été photographiées les ouvertures est différent. Mais pour le reste, je
8 suis d'accord avec vous.
9 Q. Mais si nous partons du principe que -- si l'on compare le cercle que
10 l'on voit à un cadran de montre, sur la première photographie, on voit que
11 la ligne qui coupe le cercle se situe immédiatement après midi, n'est-ce
12 pas, entre 6 et 7; c'est bien ça ?
13 R. Oui, mais on voit que le stabilisateur est soutenu par un objet sur la
14 photo de gauche, ce qui signifie que l'angle n'est pas le même sur toutes
15 les photographies.
16 Q. Mais le point de référence permanent de toutes les photographies ce
17 sont les ailettes. Elles ne changent pas. Personne ne peut modifier leur
18 répartition.
19 R. Oui, la première photo et la photo de droite sont identiques. La photo
20 de gauche et la photo de droite, sur ces deux photos la position est
21 identique par rapport aux ailettes.
22 Q. Mais pour celle du milieu, il n'y a pas identité ?
23 R. Celle du milieu.
24 Q. La photo du milieu c'est une photographie de l'objet que vous avez
25 entre les mains actuellement.
26 R. Oui, mais l'angle est plus prononcé. Je ne sais pas comment cela se
27 fait. Je parle des objets qui ont été découverts sur les lieux. La
28 photographie de gauche a été prise sur les lieux, la photographie de droite
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1 a été prise sur les lieux, et on le voit par la position des orifices,
2 position identique par rapport aux ailettes sur ces deux photographies de
3 gauche et de droite. Mais sur cette du milieu la photo a été prise ailleurs
4 parce que le rapport de position n'est pas le même.
5 Q. La photographie du milieu c'est la photo de l'objet que vous avez
6 actuellement entre les mains ?
7 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Monsieur Besic, est-ce que vous pourriez
8 répéter votre réponse.
9 LE TÉMOIN : [interprétation] La photographie de gauche et la photographie
10 de droite montrent un rapport identique entre les orifices et les ailettes,
11 et le trait de couleur jaune indique que la position relative est la même
12 sur ces deux photographies, qui ont toutes les deux été prises sur les
13 lieux de l'incident. La photographie du milieu, je ne sais pas vraiment
14 vous dire pourquoi, mais en tout cas l'objet a été légèrement incliné par
15 rapport aux deux autres photographies.
16 M. KARADZIC : [interprétation]
17 Q. La photographie du milieu, c'est une photographie de l'objet que nous
18 avons ici en ce moment dans la salle d'audience, n'est-ce pas ?
19 R. Oui.
20 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Le rétroprojecteur ne semble pas
21 fonctionner.
22 LE TÉMOIN : [interprétation] Mais je ne peux que supposer.
23 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Peut-on déplacer l'objet pour que nous
24 puissions voir les orifices ? Alors quel est votre avis, Monsieur Besic ?
25 LE TÉMOIN : [interprétation] Je suppose que, lorsque le stabilisateur est
26 arrivé au laboratoire de la police, il a été pris en main par les services
27 de contre-renseignement, et il est possible qu'ils aient dévissé certains
28 éléments ou qu'ils aient imprimé une rotation à certains éléments du
Page 9518
1 stabilisateur. Mais je garantie que c'est bien le stabilisateur de Markale
2 II.
3 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Je vous remercie.
4 L'ACCUSÉ : [interprétation] Je vous remercie.
5 Je demande le versement au dossier de ces trois photographies.
6 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Elles sont admises.
7 M. LE GREFFIER : [interprétation] Et devient la pièce P906, Monsieur le
8 Président, Madame, Messieurs les Juges.
9 L'ACCUSÉ : [interprétation] Nous aimerions maintenant que soit faite la
10 pause afin que nous puissions prendre connaissance des éléments nouveaux
11 qui nous ont été remis hier.
12 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Très bien.
13 Nous allons faire la pause et reprendrons nos débats à midi 50.
14 --- L'audience est suspendue à 12 heures 22.
15 --- L'audience est reprise à 12 heures 52.
16 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Monsieur Karadzic, à vous.
17 L'ACCUSÉ : [interprétation] Merci.
18 Je demande un peu de patience aux personnes présentes dans le prétoire, car
19 j'aimerais que nous examinions des éléments qui nous ont été fournis à
20 l'arrivée du témoin, ici.
21 Alors je demande que l'on reprenne la diffusion de la vidéo en partant du
22 curseur horaire 12:06.
23 En fait le système de vidéo utilisé dans ce prétoire ne concorde pas
24 totalement du point de vue time code avec le time code imprimé sur la
25 vidéo.
26 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Y a-t-il un numéro 65 ter pour ce
27 document ?
28 L'ACCUSÉ : [interprétation] 2867, c'est le numéro qu'on nous a donné, donc
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1 1D2867. C'est la vidéo que nous avons reçue hier.
2 M. LE GREFFIER : [interprétation] Monsieur le Président, Madame, Messieurs
3 les Juges, ce document est déjà versé au dossier. C'est la pièce à
4 conviction 896.
5 L'ACCUSÉ : [interprétation] Donc c'est toute la vidéo qui a été versée au
6 dossier, et pas seulement des extraits, n'est-ce pas, la vidéo intégrale ?
7 M. LE GREFFIER : [interprétation] Oui, c'est l'intégralité de la vidéo qui
8 est devenue une pièce à conviction. Merci.
9 L'ACCUSÉ : [interprétation] Merci.
10 M. KARADZIC : [interprétation]
11 Q. Monsieur Besic, j'aimerais vous demander de bien vouloir nous dire où
12 se trouve le centre de l'explosion sur l'image que l'on voie à l'écran, par
13 rapport au cameraman, qui figure sur cette image.
14 R. Sur la droite, quant au cameraman, c'est moi, avec un appareil photo
15 entre les mains.
16 Q. Donc en t-shirt blanc, c'est vous ?
17 R. Oui.
18 Q. L'homme qui tourne dans les images du film, lui, il est derrière le
19 marché, n'est-ce pas ?
20 R. Oui. Si on regarde à partir du nord, il est du côté droit du marché.
21 Parce qu'il y a une rue qui longe le marché, donc elle longe la partie
22 gauche et la partie droite de l'entrée du marché. C'est la rue qui mène à
23 Vase Miskina, si on regarde à partir de la gauche.
24 Q. Je vous remercie. Donc le centre de l'explosion est un peu en dessous
25 de la personne qui est cachée derrière le pilier, n'est-ce pas ?
26 R. Oui, on ne voit pas le centre de l'explosion, parce qu'il est caché par
27 ce lampadaire ou ce pilier.
28 L'ACCUSÉ : [interprétation] Je demande l'aide de l'huissière pour activer
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1 votre stylet électronique. Non, excusez-moi, c'est une vidéo.
2 M. KARADZIC : [interprétation]
3 Q. Monsieur Besic, pouvez-vous nous -- est-ce que vous voyez les dégâts
4 sur la façade que l'on voie à l'image ?
5 R. Oui, c'est une façade qui est endommagée jusqu'à environ trois mètres
6 de hauteur, et cela nous montre exactement la direction d'où le projectile
7 est arrivé. Il a provoqué des dommages importants.
8 Q. Est-ce que vous voyez les dégâts visibles sur le pilier ou le
9 lampadaire ?
10 R. On ne le voit pas de ce côté-ci, parce que le projectile a frappé de
11 l'autre côté. Mais il est possible qu'il y ait tout de même quelques traces
12 d'endommagement. Il est possible que les endommagements, et pour partie,
13 étaient prévenus par des corps humains qui se trouvaient entre le pilier et
14 l'éclat d'obus.
15 Q. Moi, je vous parle de la façade de couleur jaune qu'on voie ici. Est-ce
16 que vous voyez les dégâts sur cette façade de couleur jaune, et sur le côté
17 du pilier qui fait face au cameraman ?
18 R. Oui, on voit quelques dégâts sur le mur. Mais si on pense à la façade
19 jaune, il est possible que les éclats aient ricoché, et provoqué ces
20 dégâts, et puis aussi il s'agit d'endommagements plus anciens.
21 Q. Dus à une explosion antérieure ?
22 R. C'est possible.
23 Q. Est-ce qu'on a enquêté au sujet d'une explosion antérieure?
24 R. Je ne sais pas. Vraiment il y a eu de nombreuses explosions, il
25 est très difficile de tout se rappeler.
26 Q. Je vous remercie.
27 L'ACCUSÉ : [interprétation] Avançons dans la vidéo.
28 [Diffusion de la cassette vidéo]
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1 M. KARADZIC : [interprétation]
2 Q. S'agit-il des équipes de la FORPRONU qui effectuaient l'enquête sur
3 site en même temps que vous ?
4 R. Oui. Ce sont les membres de la FORPRONU, et puis il y a aussi des gens
5 qui viennent du MUP fédéral. On voit les agents. En ce qui me concerne, je
6 suis tout à fait à la droite de l'image. Donc c'est moi qui photographie
7 l'image, là se trouve le numéro 1.
8 Q. Mais qui nettoie ?
9 R. Mais c'est moi, c'est moi qui nettoie.
10 Q. Merci. Voit-on le lieutenant-colonel Konings, ici, sur ce cliché ?
11 R. Je n'en sais rien.
12 Q. Pouvez-vous nous dire si qui que ce soit aurait interféré, intervenu
13 pour vous gêner dans votre enquête ? Y avait-il, par exemple, de la foule
14 qui vous aurait gêné ?
15 R. Non, non, non, il n'y a pas de problème. La scène avait été sécurisée,
16 personne ne pouvait rentrer sur les lieux.
17 Q. Merci, j'ai compris.
18 M. GAYNOR : [interprétation] Je vous interromps une minute.
19 Je n'ai pas d'objection à soulever, en ce qui concerne l'admission de cette
20 séquence vidéo, mais jusqu'à présent, elle n'a pas encore été versée. Nous
21 n'avons pas d'objection à faire à ce propos, mais pour que les choses
22 soient claires, je pense que M. Karadzic devrait bien préciser quel est
23 l'horodatage sur les clichés que l'on voie sur les arrêts sur image que
24 l'on voie, afin que le compte rendu soit parfaitement clair.
25 [La Chambre de première instance et le Greffier se concertent]
26 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Je vous remercie. Je suis en train de me
27 demander si la pièce qui a été versée sous la cote D896 n'était pas un
28 arrêt sur image, pris à partir de cette vidéo. Donc la pièce, que nous
Page 9522
1 avons admise sous la cote D896, est en fait la séquence qui a été montrée à
2 l'époque, si j'ai bien compris. Donc vous ne soulevez pas d'objection, à
3 propos de l'admission de la vidéo dans sa totalité ?
4 M. GAYNOR : [interprétation] Non.
5 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Très bien. Donc nous allons l'admettre
6 en entier sous la cote D896. Le Greffier va s'en charger. La Chambre de
7 première instance aimerait que M. Karadzic ou son équipe par la suite, nous
8 donne les détails des codes horaires de toutes les séquences qui ont été
9 vues, jusqu'à.
10 Poursuivez, Monsieur Karadzic.
11 L'ACCUSÉ : [interprétation] Je vous remercie.
12 Mais, vous voyez, il est plus facile d'utiliser l'horodatage qui est sur
13 l'écran, parce que le logiciel que nous utilisons pour montrer cette vidéo
14 est complètement différente du logiciel que nous utilisons d'habitude.
15 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Bien, bien. Mais il faut au moins que
16 vous nous donniez les codes horaires qui sont sur la vidéo afin que nous
17 puissions nous y retrouver plus tard.
18 L'ACCUSÉ : [interprétation] Très bien.
19 M. KARADZIC : [interprétation]
20 Q. Monsieur le Témoin, est-ce que vous êtes d'accord avec moi pour dire
21 que cette équipe d'enquête de la FORPRONU a vu le stabilisateur alors qu'il
22 était sur la voie, sur la chaussée, près des rails ?
23 R. Bien oui, oui. Ça paraît évident, et c'est tout à fait fiable.
24 Q. S'agit-il du seul stabilisateur retrouvé dans le cadre de cet incident
25 ?
26 R. Oui.
27 L'ACCUSÉ : [interprétation] Passons à autre chose.
28 M. LE JUGE KWON : [interprétation] A 12 minutes, 45 secondes.
Page 9523
1 Poursuivez.
2 L'ACCUSÉ : [interprétation] Oui, mais là nous sommes maintenant au code
3 horaire 12:55 en ce qui concerne en tout cas ce qui est à l'écran. Je ne
4 sais pas ce qu'indique le logiciel.
5 M. KARADZIC : [interprétation]
6 Q. Mais s'agit-il du même stabilisateur, qui aurait été annoté ou
7 repéré sur la scène par le numéro "12," sur la scène ainsi que sur le
8 croquis ?
9 R. Oui.
10 L'ACCUSÉ : [interprétation] Pouvons-nous faire un retour arrière ?
11 (expurgé)
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28 (expurgé)
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1 (expurgé)
2 (expurgé)
3 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Il conviendrait peut-être de passer à
4 huis clos partiel rapidement.
5 [Audience à huis clos partiel]
6 (expurgé)
7 (expurgé)
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18 (expurgé)
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20 (expurgé)
21 [
22 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Cela ne sera pas diffusé à
23 l'écran.
24 Poursuivez, Monsieur Karadzic.
25 LE TÉMOIN : [interprétation] Je vous remercie.
26 L'ACCUSÉ : [interprétation] J'ai une question. Pourrions-nous avoir à
27 l'écran la pièce 09899, page 3. C'est le croquis, avec sa légende.
28 Page suivante de la version anglaise, s'il vous plaît. Encore une page,
Page 9525
1 s'il vous plaît.
2 M. KARADZIC : [interprétation]
3 Q. Donc on voit ceci : on voit le numéro 12, mais on ne voit pas de numéro
4 13 sur le croquis. Dans ces deux autres emplacements, au milieu des rails
5 ainsi que sur la chaussée, il y avait deux endroits où vous avez vu ce
6 stabilisateur. Pouvez-vous les marquer, les repérer sur ce croquis ?
7 R. [Le témoin s'exécute]
8 Q. S'agit-il du numéro 13 ?
9 R. Oui.
10 Q. Mettez un "13," dans ce cas-là.
11 R. [Le témoin s'exécute]
12 Q. Lorsque les Français filmaient, où étaient-ils, au milieu de la route ?
13 R. Exactement au même endroit.
14 Q. Je ne pense pas. Vous, lorsque vous photographiez, vous étiez plus près
15 des rails. On peut revoir la vidéo, si vous voulez.
16 R. Je suis presque sûr que c'est exactement le même endroit, peut-être un
17 ou deux mètres. Bon, je vais l'annoter si vous voulez. [Le témoin
18 s'exécute]
19 Q. Mettez un "12A" à côté, puisque le précédent était "12."
20 R. [Le témoin s'exécute]
21 Q. Dans différentes déclarations de témoins, on trouve des divergences de
22 15 à 40 mètres. Vous ne trouvez pas qu'il y a quand même beaucoup de "si,"
23 beaucoup de "peut-être," beaucoup de "mais" dans toute cette procédure ?
24 R. Vous savez qu'il peut y avoir une différence de 25 à 40 mètres, parce
25 qu'il y a d'abord la largeur du marché, la largeur de la chaussée. Enfin,
26 on voit bien quelle est la distance entre le numéro 1 et le numéro 12.
27 Q. Veuillez, s'il vous plaît, mettre votre parafe et la date.
28 R. [Le témoin s'exécute]
Page 9526
1 Q. Monsieur Besic, je vous remercie. J'espère que vous m'en voudrez pas.
2 Après tout, je recherche la vérité, rien d'autre.
3 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Donc ce croquis annoté va être versé au
4 dossier.
5 M. LE GREFFIER : [interprétation] Il recevra la cote D907.
6 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Avant que vous ne repreniez, Monsieur
7 Gaynor, le Juge Baird a une question à poser.
8 Questions de la Cour :
9 M. LE JUGE BAIRD : [interprétation] Monsieur le Témoin, nous avons besoin
10 de certaines clarifications à propos d'une de vos réponses, réponse que
11 vous avez donnée lorsque nous parlions de l'incident de Markale I.
12 M. Karadzic vous a demandé si l'obus aurait pu être activé lorsqu'il était
13 entré en contact avec la couverture d'un étale, et vous avez répondu :
14 "Oui. Vu que c'est en plastique, je suis sûr qu'il aurait -- je pense que
15 ça aurait déclenché, mais ça n'a pas touché le moindre toit. C'est tombé
16 comme ça. Ça aurait pu toucher une des couvertures d'étale, mais ça ne l'a
17 pas fait. C'est tombé là où c'est tombé."
18 Donc pourriez-vous nous aider en ce qui concerne le début de la
19 question ? Est-ce que cet obus aurait pu être déclenché lorsqu'il est entré
20 en contact avec la couverture des étales ou ces panneaux de plastique
21 ondulés ?
22 R. Non, si ce n'était tombé que sur le panneau en plastique ondulé, non.
23 Mais ça tombe sur de la tôle ondulée, en revanche, là, ça aurait pu être
24 activé. Mais il n'y a pas eu de contact de toute façon. Le point de
25 contact, c'est-à-dire le point d'impact c'est sur l'asphalte, sous le
26 goudron entre les étales.
27 M. LE JUGE BAIRD : [interprétation] Je vous remercie.
28 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Maintenant, Monsieur Gaynor, c'est à
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1 vous.
2 M. GAYNOR : [aucune interprétation]
3 Nouvel interrogatoire par M. Gaynor :
4 Q. [interprétation] J'ai quelques questions à vous poser à propos de
5 l'incident de tir embusqué sur Mme Sokolovic.
6 Donc M. Karadzic a attiré votre attention sur une divergence qui existe
7 dans le rapport officiel, fait par la Commission d'enquête. Comme l'a dit
8 M. Karadzic, donc il a déclaré que, dans le rapport, il est écrit que la
9 blessure d'entrée se trouve sur la partie droite du corps de Mme Sokolovic
10 et la blessure de sortie se trouve la partie de gauche de son corps, et
11 dans le dossier médical, c'est exactement le contraire.
12 Votre réponse :
13 "Oui, quelqu'un a mélangé les choses, et je pense que c'est mon collègue
14 qui n'a pas bien décrit les choses et les choses étaient difficiles à
15 l'époque."
16 Ensuite M. Karadzic vous a demande :
17 "Vous pensez donc que c'est votre collègue qui a confondu les deux côtés du
18 corps, ou est-ce que c'est plutôt les médecins qui se sont trompés ?"
19 Vous avez répondu de la façon suivante :
20 "Ecoutez, franchement, je pense que c'est mon collègue qui s'est trompé,
21 plutôt que le médecin, c'est plutôt mon collègue qui s'est trompé."
22 Vous vous souvenez de ce passage de votre déposition ?
23 R. Oui, oui, je m'en souviens de l'essentiel, en tout cas. Oui, il y a une
24 différence entre les conclusions du médecin légiste au dispensaire ou à
25 l'hôpital, le Dobraca, alors par rapport à ce qu'a dit le médecin légiste
26 qui s'est occupé du corps de l'enfant. Dobraca a remarqué que l'entrée de
27 la blessure était du côté de l'œil et la blessure en sortie était près de
28 l'oreille droite, alors que les infirmiers qui l'ont accueilli -- qui l'ont
Page 9528
1 récupérée à Kosovo ont dit --
2 Q. Je suis désolé, Monsieur Besic. Vous vous souvenez du nom du médecin
3 qui a examiné la personne s'agissait-il de M. Sefik Beslic ?
4 R. Je ne sais pas. Je n'ai pas vu.
5 Q. Mais dans les documents que vous avez montrés M. Karadzic, il est écrit
6 que le médecin qui a fait le premier examen était M. Sefik Beslic.
7 Donc j'aimerais que l'on ait à l'écran le document P472, page 2 en anglais,
8 et page 3 en B/C/S.
9 Il s'agit de la déclaration de témoin de Sefik Beslic, en date du 30
10 janvier 2007, document qui a été versé au dossier en à peu près de
11 l'article 92 bis du Règlement. Je vais peut-être donner lecture des
12 paragraphes qui sont utiles.
13 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Oui. Je ne sais pas pourquoi mais pour
14 une raison totalement inconnue, on ne peut plus rien afficher sur le
15 prétoire électronique, mais nous allons suivre sur nos propres ordinateurs.
16 M. GAYNOR : [interprétation]
17 Q. Je vais donc vous lire les conclusions du Dr Beslic le 30 janvier 2007,
18 deux paragraphes très courts, ils sont maintenant à l'écran --
19 M. LE JUGE KWON : [aucune interprétation]
20 M. GAYNOR : [interprétation]
21 Q. Donc les paragraphes qui m'intéressent sont les paragraphes 4 et 5.
22 Veuillez en prendre connaissance, s'il vous plaît.
23 R. Oui, j'ai lu le document.
24 Q. Pouvez-vous maintenant donner votre opinion, est-ce que vous -- d'après
25 vous qui avait raison est-ce votre collègue ou est-ce le médecin dont nous
26 avons la déclaration sous les yeux mais qui a fait l'erreur ?
27 R. Je pense que c'est mon collègue qui a fait l'erreur. La déclaration
28 d'Ilijas Dobraca, le médecin légiste, n'est pas non plus -- ne correspond
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1 pas non plus aux conclusions de ce médecin-ci.
2 Q. Peut-être faudrait-il maintenant voir le document P459, page 3 en
3 anglais.
4 Pourrais-je avoir juste la page 10 en B/C/S ?
5 Il s'agit du dossier médical de Mme Dzenana Sokolovic, et de son examen
6 médical, ici il est écrit que le point d'entrée de la blessure -- le point
7 d'entrée donc la blessure où se trouve le point d'entrée -- page 8 en
8 anglais, s'il vous plaît. Page précédente.
9 Nous avons donc les conclusions du médecin qui a procédé à l'examen selon
10 lui le point d'entrée du blessé -- 0,5 centimètres de large, dans le
11 secteur paramédian à gauche, et point des sorties 3,2 centimètres en
12 superficie, et emplacement secteur paramédian droit.
13 Donc dans la déclaration de M. Beslic, que nous venons de voir, il dit :
14 "Je peux dire, sans aucun doute, que la balle, qui a blessé Mme Sokolovic,
15 est entrée du côté droit de son abdomen et sortie de son abdomen du côté
16 gauche."
17 R. Oui, les deux documents correspondent. Après tout, ce sont quand même
18 des médecins spécialisés, des chirurgiens. Après avoir vu les documents, il
19 a, sans doute -- il a bel et bien confirmé que le point d'entrée est à
20 gauche et le point de sortie est à droite.
21 L'ACCUSÉ : [interprétation] Peut-on demander à M. Gaynor à quel moment
22 cette conclusion a été trouvée ? Parce que la blessure d'entrée dans cette
23 conclusion est plus petite que la blessure de sortie. Quand est-ce que
24 cette déclaration a été faite ? Qui l'a recueillie ?
25 M. LE JUGE KWON : [interprétation] C'est la déclaration 92 bis, qui a déjà
26 été versée au dossier, n'est-ce pas ?
27 M. GAYNOR : [interprétation] Oui, sous la cote P472 en l'espèce.
28 Puis-je passer à autre chose ?
Page 9530
1 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Oui, Mais dites-nous : A quel moment
2 cela a été -- la déclaration a été recueillie ?
3 M. GAYNOR : [interprétation] Elle a été recueillie le 30 janvier 2007.
4 L'examen de Mme Sokolovic, d'après cette déclaration, aurait eu lieu le 30
5 janvier 2007.
6 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Poursuivez, Monsieur Gaynor.
7 M. GAYNOR : [interprétation] Je vous remercie.
8 Q. Le --
9 L'ACCUSÉ : [interprétation] Je vais vous expliquer pourquoi la Défense
10 s'oppose au 92 bis. C'est un témoin essentiel, et nous sommes tout à fait
11 opposé à ce versement 92 bis.
12 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Certes, mais c'est versé au dossier. Il
13 y a d'autres façons d'en parler à la Chambre de première instance. Ce sera
14 à vous de le faire lors de la présentation de vos moyens.
15 Monsieur Gaynor, c'est à vous.
16 M. GAYNOR : [interprétation] Oui.
17 Q. Ensuite je voudrais vous poser une deuxième question à propos de
18 Markale I.
19 Nous avons les questions posées par M. Karadzic. Il vous a montré des
20 séquences, une séquence, par exemple, ou un arrêt sur image, on voit une
21 jambe artificielle, et il dit - ceci est à la page 28 :
22 "Ceci a été diffusé à la télévision musulmane. On voit cette jambe
23 artificielle qui a été laissée sur place."
24 Précédemment, je tiens à dire pour les Juges de la Chambre, à la page
25 2322, qu'il a donc affirmé que cette jambe artificielle avait été placée
26 sur la scène, mais après l'explosion.
27 J'aimerais donc que l'on visionne une vidéo, s'il vous plaît. Il
28 s'agit de la pièce 40109 de la liste 65 ter, et je vais en montrer quelques
Page 9531
1 séquences. Première séquence du code horaire, 03:45 à 03:49.
2 [Diffusion de la cassette vidéo]
3 M. GAYNOR : [interprétation]
4 Q. Vous voyez la jambe artificielle sur cet arrêt sur image ?
5 R. Oui.
6 M. GAYNOR : [interprétation] Deuxième séquence que j'aimerais visionner, du
7 code horaire 8 minutes au code horaire 8 minutes et 10 secondes.
8 [Diffusion de la cassette vidéo]
9 M. GAYNOR : [interprétation]
10 Q. On voit à nouveau -- voyez-vous à nouveau la jambe artificielle sur
11 cette séquence ?
12 R. Oui, oui, on voit cette prothèse.
13 M. GAYNOR : [interprétation] J'aimerais maintenant que l'on visionne le
14 code horaire 10 minutes, 20 secondes, à 10 minutes, 29 secondes.
15 [Diffusion de la cassette vidéo]
16 M. GAYNOR : [interprétation]
17 Q. On voit à nouveau, n'est-ce pas ?
18 R. Tout à fait.
19 M. GAYNOR : [interprétation] Maintenant, dernière séquence. Ecoutez les
20 voix. Entre autres, je voudrais que l'on voit la séquence qui va de 24
21 minutes, 40 secondes, à 25 minutes, 10 secondes.
22 [Diffusion de la cassette vidéo]
23 M. GAYNOR : [interprétation]
24 Q. Avez-vous entendu les voix ? Avez-vous pu comprendre?
25 R. Oui.
26 Q. Donc je ne vous demande pas une transcription exacte des propos, mais
27 quel était le sens de ce que vous avez entendu ?
28 R. Les gens étaient très amers à propos de ce qui était arrivé.
Page 9532
1 Q. On n'a pas entendu l'interprétation des propos tenus dans la vidéo,
2 donc pourriez-vous nous répéter ce qui a été dit ?
3 R. Ecoutez, c'est dit par les gens qui se trouvaient là, sous le choc,
4 alors qu'ils étaient furieux. Ils disent -- c'était des mots -- des
5 insultes. Vous voyez une des personnes qui a lancé la prothèse en l'air et
6 qui a dit "Emmène ça à Karadzic." Bon, j'ai pas vraiment envie de répéter
7 le reste de ce qui a été dit.
8 L'ACCUSÉ : [interprétation] La Défense demande à la Chambre d'obtenir la
9 transcription exacte de ce qui était dit, parce que l'on parle en fait
10 d'une mise en scène. Donc pouvez-vous dire, Monsieur le Témoin, aux Juges
11 de la Chambre, quel homme a dit : "Emporte ça à Karadzic pour voir comment
12 on met les choses en scène" ?
13 LE TÉMOIN : [interprétation] Non, non, ce n'est pas du tout ce qui est dit.
14 Ce n'est pas du tout ce qui est dit. Ce qui est dit c'est :
15 "Emporte donc ça à Karadzic, parce qu'eux, ils disent sans arrêt
16 qu'on est en train de mettre en scène des choses."
17 M. GAYNOR : [interprétation] Il faudrait demander aux interprètes de nous
18 traduite ça exactement.
19 M. LE JUGE KWON : [aucune interprétation]
20 M. GAYNOR : [aucune interprétation]
21 [Diffusion de la cassette vidéo]
22 L'INTERPRÈTE : [voix sur voix]
23 "12 heures 30 à la zone du marché Markale, un grand nombre de nos
24 citoyens ont été tués et un grand nombre également blessés. Le centre
25 hospitalier de Kosevo continu de recevoir les blessés et les morts. En ce
26 moment, les chiffres correspondants pour le nombre de morts et de blessés
27 ne sont pas disponibles à l'hôpital.
28 "Que l'on mette en scène, nous."
Page 9533
1 L'INTERPRÈTE : L'interprète de la cabine française signale qu'elle n'a pas
2 tout entendu toute la bande audio.
3 M. GAYNOR : [interprétation]
4 Q. Donc sur la base de ce que vous avez pu constater le jour de l'incident
5 et sur la base de cette vidéo, est-ce que vous pouvez dire si quoi que ce
6 soit vous aurait permis de penser qu'une prothèse, qu'un membre artificiel
7 a été placé sur les lieux après l'explosion ?
8 R. Toute une série de versions ont courues. Je pense que c'est une jambe
9 qui appartient à quelqu'un, et c'est dommage que le personnel de la morgue
10 n'ait pas pris de photographie d'un corps avec la jambe artificielle. Mais
11 compte tenu des circonstances, on ne pouvait pas s'attendre à ce que les
12 gens fassent tous les gestes auxquels on s'attendrait. Mais le fait est que
13 ce membre artificiel n'a pas été placé là par la suite. Il appartenait à
14 quelque chose qui a effectivement été blessé.
15 M. GAYNOR : [interprétation] J'ai épuisé mes questions supplémentaires.
16 Je demande le versement des quatre extraits qui ont été visionnés.
17 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Séparément ?
18 M. GAYNOR : [interprétation] Oui.
19 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Ce sera versé au dossier.
20 M. LE GREFFIER : [interprétation] Ultérieurement, nous attribuerons les
21 cotes appropriées.
22 M. LE JUGE KWON : [aucune interprétation]
23 M. GAYNOR : [interprétation] Je n'ai plus de questions, Monsieur le
24 Président.
25 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Monsieur Besic, votre témoignage
26 est terminé. Les Juges de la Chambre tiennent à vous remercier d'être venu
27 à La Haye pour déposer. Vous pouvez disposer.
28 LE TÉMOIN : [aucune interprétation]
Page 9534
1 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Attendez juste qu'on ait baissé les
2 stores pour que vous laisser partir.
3 LE TÉMOIN : [interprétation] Merci.
4 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Nous allons faire entrer le témoin
5 suivant.
6 Je pense que vous pouvez partir.
7 LE TÉMOIN : [interprétation] Merci. Au revoir.
8 [Le témoin se retire]
9 M. GAYNOR : [interprétation] Juste un point technique, quelque secondes. Ce
10 serait très bref.
11 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Oui. Attendez qu'on ait redressé les
12 stores.
13 M. GAYNOR : [aucune interprétation]
14 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Oui, Monsieur Tieger.
15 M. TIEGER : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.
16 Est-ce que nous pourrions juste demander cinq minutes d'interruption, juste
17 pour pouvoir échanger les ordinateurs avant que le témoin ne rentre. C'est
18 juste pour des questions d'intendance.
19 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Oui.
20 M. GAYNOR : [interprétation] Est-ce que je peux aborder le point que
21 j'allais aborder ?
22 M. LE JUGE KWON : [aucune interprétation]
23 M. GAYNOR : [interprétation] Le 5 novembre 2010, à la fin des questions
24 supplémentaires avec M. Turkusic, vous avez demandé que l'on fournisse une
25 information sur la vidéo qui avait été visionnée pendant ces questions
26 supplémentaires. En fait, c'est M. Karadzic qui l'avait demandé.
27 Il s'agit de la pièce P1933. L'endroit concerné, c'est le Cimetière
28 du Lion à Sarajevo. La date est celle du 11 juin 1992. Jeremy Bowen est le
Page 9535
1 nom du journaliste. Il travaillait pour la BBC
2 la déposition de M. Bowen qu'on trouve les détails relatifs à cet incident
3 -- de sa déclaration consolidée, qui, elle, sera présentée pour le
4 versement. Il s'agit de la pièce 65 ter 22660. Merci.
5 Merci.
6 M. LE JUGE KWON : [interprétation] En attendant que Mme Edgerton ait pu
7 installer son ordinateur, quelques points administratifs.
8 Nous avons reçu une requête demandant de modifier la liste 65 ter,
9 liste de témoins. La Défense ne s'y oppose pas, donc nous ferons droit à
10 cette requête. Je me souviens que la Défense avait demandé de se faire
11 communiquer la liste de l'ensemble des témoins prévus à comparaître dans
12 l'ordre de comparution. Il ne me semble pas que de par le passé, on ait
13 fourni l'ensemble des noms des témoins dans l'ordre de comparution. Notre
14 règle était, jusqu'à maintenant, de recevoir ces listes à titre bimensuel.
15 M. ROBINSON : [interprétation] Monsieur le Président, de temps à autres,
16 l'Accusation répondait en fait à nos requêtes demandant communication. Ils
17 disent que le témoin occupe la 240e place sur leur liste et c'est ainsi que
18 nous obtenons nos informations. Généralement, nous ne sommes pas très
19 rigoureux là-dessus, mais ce serait utile si on pouvait recevoir un petit
20 peu l'ordre de comparution par avance. Par exemple, avant d'aborder les
21 municipalités, nous n'avons aucune idée si ce sera Sanski Most en 2011 ou
22 en 2012, et ce serait quand même plus facile si on avait une idée générale
23 avant que les témoins ne viennent.
24 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Je pense que vous ne voulez pas
25 gaspiller trop de temps -- enfin, économiser le temps lorsque vous vous
26 préparez or les témoins.
27 M. ROBINSON : [interprétation] Nous savons maintenant quels sont les noms
28 des témoins mais nous n'avons pas de liste consolidée. De temps à autres,
Page 9536
1 il y a des témoins qui disparaissent de la liste, donc c'était simplement
2 parce que ce serait plus utile de recevoir une liste et à peu près l'ordre
3 de comparution.
4 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Mais vous n'avez pas déposé de requête
5 en tant que telle, et si je m'exprime en mon nom personnel, tous les deux
6 mois, il me semble qu'il y a serait suffisant de continuer de recevoir la
7 liste de témoins; sinon, vous pouvez prendre contact avec l'Accusation et
8 l'Accusation coopérera, j'en suis certain.
9 M. ROBINSON : [interprétation] Très bien. Merci.
10 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Est-ce que vous avez besoin d'encore un
11 petit peu de temps ?
12 M. ROBINSON : [interprétation] Oui.
13 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Cinq minutes de pause. Nous reprendrons
14 à 13 heures 45.
15 --- L'audience est suspendue à 13 heures 40.
16 --- L'audience est reprise à 13 heures 47.
17 [Le témoin est introduit dans le prétoire]
18 L'ACCUSÉ : [interprétation] Puis-je prendre la parole ? Puis-je présenter
19 M. Aleksandar Stevanovic, il remplace M. Sladojevic, qui ne se sent pas
20 bien. Je vous remercie.
21 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Je vous remercie. Monsieur Stevanovic,
22 bonjour.
23 Madame Edgerton -- mais avant cela, Monsieur Djozo, bonjour. Veuillez
24 prononcer votre déclaration solennelle, s'il vous plaît.
25 LE TÉMOIN : [interprétation] Je déclare solennellement que je dirai la
26 vérité, toute la vérité et rien que la vérité.
27 LE TÉMOIN : NEDZIB DJOZO [Assermenté]
28 [Le témoin répond par l'interprète]
Page 9537
1 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Je vous remercie. Veuillez vous asseoir.
2 Madame Edgerton, vous avez la parole.
3 Mme EDGERTON : [interprétation] Merci, Monsieur le Président. Je vous
4 remercie de m'avoir accordé ces cinq minutes de pause.
5 Interrogatoire principal par Mme Edgerton :
6 Q. [interprétation] Monsieur le Témoin, est-ce que vous pourriez, s'il
7 vous plaît, décliner notre identité pour le compte rendu d'audience ?
8 R. Je suis Nedzib Djozo.
9 Q. Je vous remercie, Monsieur Djozo.
10 Monsieur Djozo, vous souvenez-vous que vous avez donné deux déclarations au
11 représentant du bureau du Procureur de ce Tribunal, une fois en novembre
12 1995 et puis une deuxième fois en avril 2005 ?
13 R. Oui, je m'en souviens.
14 Q. Vous souvenez-vous également du fait qu'après cela vous êtes venu
15 déposer en tant que témoin par deux fois devant ce Tribunal donc une fois
16 dans l'affaire contre Dragomir Milosevic en 2007, et une deuxième fois dans
17 l'affaire contre Momcilo Perisic en 2009 ?
18 R. Oui, j'ai fait cela.
19 Q. Mardi dernier, le 7 décembre, vous vous êtes préparé à venir déposer
20 ici et à ce moment-là est-ce que vous avez signé une déclaration consolidée
21 qui précise tous les éléments que vous avez fournis dans le cadre de vos
22 déclarations de par le passé ?
23 R. Oui, j'ai signé cette déclaration.
24 Q. Cette déclaration comporte-t-elle aussi des références à des
25 photographies, à des documents dont vous avez parlé ?
26 R. Oui.
27 Q. Avant de signer la déclaration, est-ce que vous avez entendu une
28 traduction de son contenu dans la langue que vous comprenez ?
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1 R. Oui.
2 Q. Si l'on vous reposait les mêmes questions aujourd'hui donc qui
3 correspondent au contenu de la déclaration que vous avez signée le 7
4 décembre, est-ce que vous répondriez en fournissant les mêmes réponses
5 aujourd'hui ?
6 R. Oui, je répondrais de la même façon.
7 Q. Je vous remercie.
8 Mme EDGERTON : [interprétation] Je demande, par conséquent, que la
9 déclaration consolidée de M. Djozo du 7 décembre 2010, 90206 est son numéro
10 sur la liste 65 ter. Est-ce que cela peut devenir une pièce de l'Accusation
11 ?
12 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Oui.
13 M. LE GREFFIER : [interprétation] Ce sera la pièce P1976.
14 Mme EDGERTON : [interprétation] Merci.
15 Q. Je donnerai lecture du résume de la déposition écrite de M. Djozo.
16 Pendant la guerre, en Bosnie-Herzégovine, M. Nedzib Djozo a travaillé comme
17 policier au sein du département de la Police de Sarajevo dans le quartier
18 de la vieille ville Stari Grad. Le poste de police de Stari Grad, et il
19 était enquêteur de la police et en cette qualité il a enquêté sur nombreux
20 d'incidents de tirs embusqués et de pilonnage.
21 M. Djozo a mené à bien toute une série d'enquêtes portant sur les civils
22 blessés ou tués à Sedrenik, une zone résidentielle placée sous la
23 responsabilité de son poste de police dans le cadre de ces enquêtes, il a
24 pu constater que les tirs provenaient du territoire entre les mains des
25 Serbes de Bosnie, en particulier, qu'il s'agissait d'un endroit appelé
26 Spicasta Stijena, à savoir une colline qui surplombe le quartier de
27 Sedrenik.
28 Pendant les mois qui ont précédé le pilonnage du Markale, du 28 août 1995,
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1 M. Djozo a enquêté sur plusieurs incidents de pilonnage sur des obus qui
2 sont tombés à proximité du marché de Markale. Dans le cadre de l'ensemble
3 de ces incidents, ces enquêtes ont montré que les obus, tous les obus
4 étaient tirés des territoires entre les mains des Serbes. Le jour de
5 l'incident du marché de Markale, il s'est rendu sur place pour aider les
6 blessés et pour évacuer les morts.
7 M. Djozo faisait partie de l'équipe d'enquête concernant le pilonnage
8 du marché de Bascarsija, le 22 décembre 1994. Il était sur les lieux, il
9 était chargé d'aider le juge d'instruction qui était à la tête de
10 l'enquête, de lui apporter des précisions sur les traces de l'explosion.
11 Dans le cadre de ces enquêtes pendant la guerre, M. Djozo a repéré de
12 nombreux engins explosifs utilisés pour être tirés sur Sarajevo. Il a
13 enquêté sur une bombe aérienne modifiée qui est tombée dans la gorge de la
14 rivière de Moscenica, sans exploser. Il a pu constater que c'était une
15 bombe aérienne avec quatre fusées attachées et il se rappelle que 40 kilos
16 d'explosifs ont été enlevés de cette bombe. Sur la base de ses
17 connaissances, à savoir sur le fait qu'il savait que l'ABiH n'avait pas ce
18 type d'engin, il est arrivé à la conclusion que c'est depuis le territoire
19 serbe, que la bombe a été tirée. M. Djozo a vu des bombonnes de gaz tirées
20 et roulées vers la ville de Sarajevo, depuis les territoires serbes sur les
21 pentes de Trebevic, en contrebas par rapport à Osmice.
22 Ceci constitue le résumé de sa déposition écrite. Je souhaite lui poser
23 quelques questions, à présent.
24 Q. Donc, Monsieur Djozo, vous avez signé au début de cette semaine votre
25 déclaration consolidée, et vous avez dit que vous avez été blessé dans le
26 cadre d'un pilonnage, en été 1993, devant votre poste de police. Cela
27 figure au paragraphe 8 de votre déclaration; vous en souvenez-vous ?
28 R. Oui, je m'en souviens. Je ne me rappelle pas exactement la date. Je
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1 sais que c'était en été. J'étais en uniforme d'été avec un -- j'étais en
2 bras de chemise, mais une chemise à manches courtes. C'était entre 11 et 13
3 heures, au moment où j'étais devant le poste de police, devant le bâtiment
4 de la police de Stari Grad, la vieille ville. Le bâtiment d'à côté a été
5 touché par un obus de mortier, et mon collègue, qui était en train de
6 monter la garde sur le parking au-dessus du bâtiment, je lui ai dit qu'il
7 fallait qu'il se mette à l'abri immédiatement, parce que, sinon, l'on
8 risquait d'essuyer l'explosion d'un deuxième obus. Pendant que j'étais en
9 train de prononcer ces mots, un deuxième obus a touché la façade, côté rue
10 de l'immeuble d'à côté, et c'est le souffle en fait qui m'a propulsé à
11 l'intérieur du bâtiment de la police. Je suis descendu en empruntant les
12 escaliers, je suis descendu au sous-sol. Plusieurs collègues m'ont suivi,
13 et eux aussi, ils ont été blessés. J'ai été blessé aux bras et à la jambe.
14 Il y a eu un collègue qui a été plus gravement blessé, il était à 20 ou 30
15 mètres en contrebas par rapport au poste de police, lui, il était en train
16 d'arriver au travail, et les éclats d'obus l'ont touché aux jambes.
17 Après cela, nous avons été transportés à l'hôpital de Kosevo. Et nous avons
18 été soignés sur place. Mes blessures n'étaient pas graves, et l'on m'a
19 relâché immédiatement. J'ai pu rentrer chez moi.
20 Q. Monsieur Djozo, si l'on vous montrait une carte maintenant, pour
21 pouvoir se repérer; est-ce que vous seriez en mesure de nous montrer
22 l'emplacement du poste de police de Stari Grad, sur cette carte ?
23 R. Oui, je pouvais vous le montrer.
24 Mme EDGERTON : [interprétation] P00815, page 7, s'il vous plaît.
25 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Il faudra peut-être faire un zoom avant.
26 Mme EDGERTON : [interprétation] Page 7, s'il vous plaît.
27 Je vous demande votre indulgence pendant un instant. On me dit que ce
28 document compte une seule page. Alors nous allons voir ce que nous pouvons
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1 faire rapidement.
2 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Si l'image est de bonne qualité, c'est
3 possible; sinon, ce ne sera pas possible.
4 Mme EDGERTON : [interprétation] Je pense que je peux faire peut-être mieux,
5 Monsieur le Président, mais je vous demande un instant.
6 On m'indique que le numéro est 09390C. Et donc je demande la page 7 de ce
7 document 65 ter dont le numéro est 09390C.
8 La page qui s'affiche actuellement est la 5, je demande la page 7. Merci.
9 Q. Monsieur Djozo, est-ce que vous voyez une partie de plan sur l'écran
10 devant vous ?
11 R. Oui.
12 Q. Vous avez eu l'occasion de regarder ce document durant la préparation
13 de votre déposition ici, aujourd'hui, n'est-ce pas ?
14 R. Oui.
15 Q. Qu'est-ce que représente cette image, d'après vous ?
16 R. C'est une partie de la ville de Sarajevo, où on voit Stari Grad, donc
17 la vieille ville et une partie du centre.
18 Q. Merci.
19 Mme EDGERTON : [interprétation] Je demande un zoom avant, sur le bas de la
20 page, les deux carrés que l'on voie au bas de la page à droite.
21 Q. Monsieur Djozo, sur ce plan, est-ce que vous êtes capable de déterminer
22 l'emplacement du poste de police de Stari Grad, l'endroit où vous vous
23 trouviez à l'époque de l'incident dont vous venez de parler ?
24 R. Le poste de police de Stari Grad se trouve dans la rue Lugavina, au
25 numéro 10. C'est à peu près à l'endroit où on voit le "i" de "Stari Grad"
26 sur le plan, du côté droit de la rue.
27 Q. Pourriez-vous répéter le nom de la rue, Monsieur Djozo, je vous prie ?
28 R. Le poste de police de Stari Grad se trouve dans la rue Lugavina, numéro
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1 10.
2 Q. Veuillez apposer un point rouge ou un cercle rouge à l'endroit où se
3 trouve le poste de police de Stari Grad.
4 Maintenant, je vous pose une autre question. Est-ce que vous pourriez
5 déterminer approximativement la distance qui sépare ce lieu et l'endroit où
6 l'obus a explosé dans le cadre de l'incident Markale II ?
7 R. La rue Lugavina a cinq mètres de large, à peu près. Le premier obus qui
8 a touché le bâtiment a touché un bâtiment qui se trouve juste en face du
9 poste de police de Stari Grad, et cet obus venait de Lapiscnica. Le
10 deuxième obus a touché le bâtiment qui est en face du poste de police de
11 Stari Grad, à trois mètres à peu près de hauteur par rapport au niveau du
12 sol, donc à peu près au niveau du premier étage.
13 Q. Quelle est la distance qui sépare le poste de police de Stari Grad de
14 la scène où s'est produit l'incident Markale II ?
15 R. Je dirais un peu moins d'un kilomètre et plus de 500 mètres, à peu
16 près, dans la rue Mustafe Baseskije, donc entre 500 mètres et un kilomètre,
17 1 000 mètres.
18 Q. Pourriez-vous inscrire une croix rouge à cet endroit ? Est-ce que vous
19 l'avez apposée cette croix rouge ?
20 R. Oui.
21 Q. Parlons du jour où vous avez été blessé. Ce jour-là, est-ce qu'il y
22 avait eu des pilonnages, des tirs ou d'autres actions militaires dans le
23 secteur, si vous vous en souvenez ?
24 R. Je ne me souviens pas qu'il se soit produit une quelconque activité
25 militaire. Je ne me souviens pas qu'il y ait eu des tirs ce jour-là. Et
26 d'ailleurs, c'est ce qui représentait le plus grand danger pour nous qui
27 habitions la ville, parce qu'après un certain moment d'accalmie, les
28 pilonnages reprenaient et provoquaient un grand nombre de morts et de
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1 blessés parmi les habitants de la ville.
2 Q. Vous rappelez-vous avoir remarqué la présence de lieux de stockage
3 d'armes ou de lieux abritant des unités militaires ou d'un quelconque
4 quartier général, ou d'autres bâtiments abritant des militaires, d'autres
5 effectifs militaires présents dans le secteur où vous avez été blessé ?
6 R. A l'endroit où j'ai été blessé, il n'y avait pas un seul bâtiment
7 utilisé par l'armée. Le seul bâtiment remarquable se trouvant là, c'était
8 le poste de police. Dans cette rue-là, il y avait un jardin d'enfants qui
9 avait été détruit, donc il ne s'y trouvait pas un seul enfant. La plupart
10 des bâtiments dans cette zone sont des bâtiments d'habitation.
11 Q. Je vous remercie.
12 Mme EDGERTON : [interprétation] Je demande que ce document devienne la
13 pièce de l'Accusation suivante dans l'ordre des pièces, Monsieur le
14 Président.
15 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Je demanderais au témoin d'apposer la
16 date et sa signature sur le document.
17 Mme EDGERTON : [interprétation] Je vous en prie.
18 LE TÉMOIN : [interprétation] Est-ce que je peux apposer ma signature
19 n'importe où ?
20 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Oui. Je vous rappelle que la date du
21 jour est celle du 9 décembre 2010, donc la date, s'il vous plaît, et votre
22 paraphe.
23 LE TÉMOIN : [Le témoin s'exécute]
24 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Je vous remercie. Le document est admis
25 en tant que pièce à conviction.
26 M. LE GREFFIER : [interprétation] Et il devient la pièce P1979, Monsieur le
27 Président, Madame, Messieurs les Juges.
28 Mme EDGERTON : [interprétation] Je vous remercie.
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1 Q. Monsieur Djozo, dans votre déclaration, aux paragraphes 16 à 18, vous
2 décrivez le lieu que l'on appelle Spicasta Stijena, le rocher pointu, ainsi
3 que le secteur environnant, et vous dites, je cite :
4 "…c'est une colline qui surplombe le quartier de Sedrenik."
5 Un peu plus loin dans votre déclaration, vous dites, je cite :
6 "En contrebas de Spicasta Stijena, il y a un rocher et une prairie en
7 dessous."
8 Q. Mais de quel métal est-il question ?
9 M. LE JUGE KWON : [interprétation] En fait, ce n'est pas "métal" qu'il faut
10 lire à l'écran mais "prairie".
11 Mme EDGERTON : [interprétation] En effet, Monsieur le Président.
12 LE TÉMOIN : [interprétation] D'accord.
13 Spicasta Stijena, c'est un relief de terrain qui surplombe le quartier de
14 Sedrenik. Du point de vue construction, on n'y trouve que des maisons, des
15 maisons qui sont la propriété de particuliers. Spicasta Stijena surplombe
16 ces maisons et se trouve à 50 ou 100 mètres de hauteur. On l'appelle
17 Spicasta, pointu, parce que c'est un rocher assez vertical. Il est très
18 difficile de le gravir. Le seul itinéraire que l'on puisse emprunter pour
19 s'y rendre, c'est une route qui contourne Spicasta Stijena du côté droit et
20 qui conduit jusqu'au quartier de Barice, situé derrière Spicasta Stijena.
21 Depuis ce quartier de Barice, si l'on emprunte cette route et qu'on va un
22 peu plus loin, on arrive à Biosko.
23 Mme EDGERTON : [interprétation] J'aimerais maintenant vous montrer une
24 photographie.
25 C'est le document 65 ter numéro 09999, page 50 -- ou plutôt, excusez-
26 moi, page 15.
27 Q. Est-ce que vous voyez la photographie qui s'affiche à l'écran devant
28 vous, Monsieur Djozo ?
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1 R. Oui, je la vois.
2 Q. Avez-vous vu cette photographie pendant que vous vous prépariez à
3 témoigner ici même aujourd'hui ?
4 R. Oui, je l'ai vue.
5 Q. Reconnaissez-vous ce que l'on voit sur cette photographie ?
6 R. Cette photographie montre Spicasta Stijena ainsi que le quartier
7 résidentiel situé devant Spicasta Stijena.
8 Q. En faisant appel à vos souvenirs, est-ce que vous pouvez nous dire si
9 ce que l'on voit sur cette photographie représente de façon assez
10 concordante ce qu'on pouvait voir pendant la guerre à cet endroit ?
11 R. Oui, l'aspect de cet endroit pendant la guerre était tout à fait
12 identique à cela. Peut-être simplement qu'il y avait quelques toits qui
13 étaient endommagés ou emportés, mais le reste est identique.
14 Mme EDGERTON : [interprétation] J'aimerais maintenant que nous passions à
15 une autre photographie, qui est le document 65 ter numéro 09999, page 5.
16 Q. Je vais vous poser à peu près la même question, Monsieur Djozo. Est-ce
17 que vous avez déjà vu cette photographie quand vous vous prépariez à
18 témoigner ici aujourd'hui ?
19 R. Oui, je l'ai vu.
20 Q. Reconnaissez-vous ce que montre cette photographie ? Si oui, pouvez-
21 vous nous dire ce qu'on y voit ?
22 R. Oui. Ce qu'on voit sur cette photographie ce sont des maisons qui font
23 partie du quartier de Sedrenik, situées du côté droit par rapport à
24 Spicasta Stijena. Puis on voit deux reliefs de terrain ainsi que la route
25 qui contourne Spicasta Stijena tout en permettant de s'y rendre. On voit
26 qu'il n'y a pas d'arbre à un certain endroit. Ces arbres ont été coupés
27 pendant la guerre. C'était l'endroit que l'on connaissait sous le nom de
28 "les sept forêts," mais pendant la guerre, les habitants de la ville
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1 avaient besoin de bois de chauffage, et ils venaient à cet endroit pour
2 couper des arbres et emporter le bois pour se chauffer.
3 Quant au secteur que l'on voit sur la photo et qui est recouvert de forêt,
4 à l'intérieur de cette forêt à 50 ou 100 mètres de profondeur, se
5 trouvaient les lignes de l'armée de la Republika Srpska, et l'armée de la
6 Republika Srpska ne s'interposait pas en général lorsque les gens venaient
7 couper des arbres. Ils ne tiraient que très rarement sur les gens qui
8 coupaient des arbres, parce qu'ils étaient d'accord pour que ce secteur
9 soit dénudé ce qui leur facilitait la vue.
10 Nous avons essayé d'expliquer à la population qu'il était préférable de ne
11 pas couper les arbres à cet endroit, parce qu'ils s'exposaient à un danger,
12 mais pendant la guerre les habitants avaient déjà utilisé les livres, les
13 pièces de mobilier, ainsi que les lattes de parquet pour se chauffer, et la
14 seule chose qui restait c'était de couper des arbres.
15 Dans cette forêt, toutes les personnes qui venaient couper du bois et
16 rentraient ensuite à Sarajevo après les accords de Dayton, donc après la
17 réintégration, on était au courant de l'emplacement où se trouvaient les
18 lignes de l'armée de la Republika Srpska ainsi que de leur tracé.
19 Q. En vous fondant sur ce que vous savez, j'ai deux questions à vous
20 poser.
21 D'abord, comment saviez-vous que les gens se rendaient sur les flancs des
22 collines pour couper des arbres ? Deuxièmement, comment est-ce que vous
23 connaissiez cet endroit, et comment est-ce que vous saviez, selon de ce que
24 vous venez d'expliquer, que les lignes de la VRS se trouvaient là ?
25 R. Bien sûr que je le savais, puisque j'ai dû moi-même aller à cet
26 endroit. A Sedrenik pour couper du bois et j'emportait ce bois à Kosevo, le
27 quartier où j'habitais. Donc je savais jusqu'où allaient les lignes de
28 l'armée de la Republika Srpska.
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1 Q. Je vous remercie.
2 Mme EDGERTON : [interprétation] Je demande le versement de ces deux
3 photographies en tant que pièces de l'Accusation, je voudrais.
4 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Uniquement des deux photographies --
5 Mme EDGERTON : [interprétation] Exact.
6 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Mais vous allez télécharger la deuxième
7 photographie ?
8 Mme EDGERTON : [interprétation] En effet.
9 Ou plutôt, le commis au audience me dit que nous allons procéder dans le
10 sens inverse, c'est-à-dire que nous allons télécharger les deux
11 photographies avec un numéro de pièce 65 ter différent, et nous en
12 informerons la partie adverse dès que ce sera fait.
13 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Je vous remercie.
14 Les deux photographies sont admises au dossier. Et deviennent la pièce
15 P1980.
16 Mme EDGERTON : [interprétation] Je vous remercie.
17 Q. Maintenant, Monsieur Djozo, nous allons passer à la partie de votre
18 déposition écrite, intitulée : "Pilonnage du secteur situé au voisinage du
19 marché de Markale avant l'incident Markale II du 28 août 1995." Dans cette
20 partie de votre déposition écrite, vous évoquez deux incidents distincts.
21 Le premier c'est un pilonnage d'une rue qui se trouve en face du marché de
22 Markale, et à l'issue de cet incident, des enfants ont été blessés.
23 Paragraphe 25 de votre déclaration. Donc le pilonnage de la rue Dzenetica
24 Cikme.
25 Est-ce que vous avez le souvenir de cela ?
26 R. Oui.
27 Q. Je vous remercie. Pendant votre déposition dans l'affaire Perisic, vous
28 avez annoté un plan en marquant l'endroit où les obus ont touché leur cible
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1 dans le cadre de cet incident - c'est le document 65 ter numéro 1384 - donc
2 vous l'avez fait, mais pour ma part, j'aimerais profiter de l'occasion qui
3 m'est donnée pour vous demander d'identifier ces deux lieux de façon un peu
4 plus précise peut-être à l'attention des Juges de la présente Chambre de
5 première instance.
6 Je demande donc l'affichage du document 65 ter numéro 23001.
7 Quelques difficultés techniques, peut-on réessayer, je vous prie.
8 Vous voyez l'image qui se présente à l'écran devant vous, Monsieur Djozo ?
9 R. Oui.
10 Q. La reconnaissez-vous cette image ?
11 R. Je la reconnais. C'est un schéma que j'ai tracé de ma main en
12 m'appuyant sur me souvenirs en 2009.
13 Q. Donc la date et la signature que l'on voit en bas à droite, ce sont des
14 annotations faites de votre main, n'est-ce pas ?
15 R. Oui.
16 Q. Ce schéma dessiné par vous concerne-t-il le pilonnage de la rue
17 Dzenetica Cikme ?
18 R. La rue Dzenetica Cikme se trouve dans ce secteur-ci, c'est-à-dire en
19 contrebas de l'endroit où sont annotés les lieux d'impact des obus. Au-
20 dessus des immeubles que l'on voit dans la rue qui s'appelait par le passé
21 rue Nikola Tesla et qui s'appelle aujourd'hui la rue Petrarkina.
22 Q. Je me permets de vous interrompre un instant. Vous avez, d'un geste de
23 la main, indiqué où se trouvait la rue Dzenetica Cikme. Mais est-ce que
24 vous pourriez inscrire le nom de cette rue sur votre schéma ?
25 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Veuillez attendre un instant, Monsieur
26 Djozo, que Mme l'Huissière vienne vous prêter son concours.
27 LE TÉMOIN : [Le témoin s'exécute]
28 Mme EDGERTON : [interprétation] Vous venez donc d'inscrire en rouge le nom
Page 9549
1 de la rue Dzenetica Cikme ainsi que le nom de la rue Petrarkina, n'est-ce
2 pas ?
3 LE TÉMOIN : [interprétation] En effet, oui.
4 Mme EDGERTON : [interprétation]
5 Q. Monsieur Djozo, entre la rue Petrarkina et la rue Dzenetica Cikme, on
6 voit trois petites figures en étoile -- trois petits signes en étoile. Que
7 représentent-ils ?
8 R. Entre la rue Dzenetica Cikme et la rue Mula Mustafe Baseskije, se
9 trouve le marché de Markale, et ce qui est annoté sur ce schéma, c'est le
10 lieu d'impact de l'obus qui a fait de très nombreuses victimes parmi les
11 habitants de Sarajevo, lors de l'explosion survenue au marché.
12 Q. A l'aide d'un cercle de couleur rouge, au-dessus des astérisques, vous
13 avez indiqué cet endroit. Mais au-dessus, Monsieur Djozo, on voit trois
14 autres symboles en étoile; que représentent-ils ?
15 R. Les trois petits symboles en étoile représentent les lieux où ont
16 explosé les obus qui sont tombés dans la rue Dzenetica Cikme. Ce jour-là,
17 au moment de la chute des obus, on nous a informés du fait qu'un obus avait
18 eu lieu dans la rue Dzenetica Cikme et que l'explosion des obus avait fait
19 des victimes parmi des enfants en bas âge. Ce jour-là, je n'étais pas de
20 permanence au poste de police, c'est un collègue à moi qui était de
21 permanence.
22 Q. Puis en bas à gauche de ce schéma, on voit encore un symbole en étoile,
23 qui surplombe les mots, "Markale Trnzica." Que représente ce symbole en
24 étoile ?
25 R. Il représente le lieu de l'explosion d'un obus qui a explosé avant
26 l'incident de Markale II, et qui a fait également pas mal de victimes parmi
27 les habitants de Sarajevo, et la date, le moment de l'explosion sont
28 indiqués également.
Page 9550
1 Mme EDGERTON : [interprétation] Je vous remercie.
2 Je demande le versement au dossier de ce document en tant que pièce
3 suivante de l'Accusation, Monsieur le Président.
4 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Je ne crois pas que le témoin ait besoin
5 de signer encore une fois.
6 Mme EDGERTON : [interprétation] Je ne pense pas non plus.
7 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Bien. Le document est admis.
8 M. LE GREFFIER : [interprétation] Il devient la pièce P1981, Monsieur le
9 Président, Madame, Messieurs les Juges.
10 Mme EDGERTON : [interprétation] Merci.
11 Nous en arrivons au dernier document que nous examinerons aujourd'hui, et
12 je demande donc que s'affiche la pièce P1979, c'est-à-dire le plan annoté.
13 Q. Pendant que nous attendons l'apparition de l'image à l'écran, Monsieur
14 Djozo, j'aimerais Sarajevo poser une question préalable. En regardant ce
15 schéma, est-ce que vous pourriez aider chacun ici à s'orienter dans ce
16 schéma, c'est-à-dire pourriez-vous établir une concordance du point de vue
17 orientation entre votre schéma et le plan que vous avez annoté tout à
18 l'heure ?
19 Je pense qu'il conviendrait que vous utilisiez un stylet d'une couleur
20 différente de celui que vous avez utilisé tout à l'heure.
21 Vous pourriez peut-être tracer un cercle, représentant le secteur qui
22 figure sur votre dessin dont nous venons de parler.
23 R. Je souligne la rue Dzenetica Cikme, et à l'aide d'un trait, j'indique
24 l'emplacement de la rue Mula Mustafe Baseskije. [Le témoin s'exécute] Entre
25 les deux, on trouve le marché de Markale.
26 Q. C'est donc le secteur que vous avez dessiné sur votre schéma, celui qui
27 vient d'être versé au dossier, qui est devenu la pièce P1981, n'est-ce pas
28 ?
Page 9551
1 R. Oui.
2 Q. Ce secteur figure en vert sur le plan.
3 Je demande le versement au dossier de ce nouveau document, en tant que
4 pièce suivante de l'Accusation, Monsieur le Président.
5 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Il est admis.
6 M. LE GREFFIER : [interprétation] Et devient la pièce à conviction P1982,
7 Monsieur le Président, Madame, Messieurs les Juges.
8 Mme EDGERTON : [interprétation]
9 Q. Parlons de distance approximative maintenant. Pourriez-vous estimer -
10 je ne vous demande qu'une estimation reposant sur votre expérience
11 personnelle et votre connaissance personnelle des lieux - pourriez-vous
12 estimer approximativement la distance qui sépare le lieu de l'incident qui
13 a touché la rue Dzenetica Cikme et le lieu de l'incident qui a touché le
14 marché de Markale, dans le cadre de Markale II, en mètres, s'il vous plaît
15 ?
16 R. Cette distance est à peu près de 50 mètres.
17 Mme EDGERTON : [interprétation] Je vous remercie.
18 Monsieur le Président, Madame, Messieurs les Juges, je remarque l'heure, et
19 j'indique que l'interrogatoire principal va devoir durer encore une demi-
20 heure à peu près, à mon avis.
21 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Donc demain matin, à partir de 9 heures,
22 début de l'audience de demain.
23 Mais avant de suspendre l'audience, Monsieur Tieger, j'indique que lorsque
24 j'ai demandé à Me Robinson de coopérer avec vous, au sujet des témoins qui
25 n'ont pas encore été auditionnés, de leur ordre de passage, j'avais
26 également l'intention de vous inciter à nous dire - et d'inciter la Défense
27 à nous dire également - dans les plus brefs délais, s'il y a sur la liste
28 des témoins encore à entendre, un ou plusieurs témoins que vous n'auriez
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1 plus l'intention de citer à la barre. Mais ceci, bien sûr, ne serait que
2 temporaire, cela ne vous lierait pas.
3 M. TIEGER : [interprétation] Je vous remercie, Monsieur le Président. J'ai
4 bien compris.
5 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Nous suspendons pour aujourd'hui et
6 reprendrons demain, à 9 heures.
7 --- L'audience est levée à 14 heures 30 et reprendra le vendredi 10
8 décembre 2010, à 9 heures 00.
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