Tribunal Criminal Tribunal for the Former Yugoslavia

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  1   TRIBUNAL PENAL INTERNATIONAL                      Affaire IT-95-14/2-T

  2   POUR L'EX-YOUGOSLAVIE

  3

  4                                 LE PROCUREUR

  5                                       C/

  6                                 Dario Kordic

  7                                 Mario Cerkez

  8                           Lundi 19 avril 1999

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 10                     L'audience est ouverte à 9 heures 45.

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 16                   Pages 632 à 781 – audience à huis clos.

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 20               (Le témoin est introduit dans le prétoire.)

 21   M. le Président (interprétation). - Prenez place, s'il vous

 22   plaît. Je vous en prie, Monsieur Lopez ?

 23   M. Lopez-Terres. – Je vous remercie, Monsieur le Président,

 24   peut-être serait-il nécessaire, pour faciliter la reprise de son

 25   témoignage au témoin C, de rappeler en quelques


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  1   mots la séquence du récit où nous nous sommes arrêtés vendredi

  2   dernier.

  3   Lorsque nous nous sommes quittés, vendredi dernier, le témoin C

  4   nous indiquait qu'il se trouvait au foyer des travailleurs de la ville de

  5   Novi Travnik, en compagnie de neuf autres personnes : quatre personnes

  6   représentant la communauté bosniaque, cinq personnes représentant les

  7   Croates de Novi Travnik.

  8   Lorsque, réunis dans ce foyer de travailleurs, il a été surpris

  9   en fin d'après-midi, par des bruits de tir et a pu constater, depuis

 10   l'endroit où il se trouvait, que des mouvements de

 11   troupes étaient réalisés dans la ville.

 12   Je posais la dernière question au témoin, avant que nous nous

 13   séparions. Cette question était la suivante. Il s'agissait de savoir à

 14   quel moment le témoin avait pu sortir du foyer des travailleurs.

 15   Je souhaiterais, en préambule et avant de passer la parole au

 16   témoin, simplement rappeler au témoin C que dans un souci d'efficacité et

 17   de célérité, il serait souhaitable qu'il réponde aux questions qui lui

 18   sont posées de la façon la plus concise possible, sans abonder dans un

 19   excès de détails, à charge pour moi bien entendu, si cela paraît

 20   nécessaire, de lui demander les clarifications qui s'imposent.

 21   Monsieur le Témoin C, vous étiez donc dans le foyer des

 22   travailleurs. Pouvez-vous nous indiquer quand vous avez quitté ce foyer ?

 23   Témoin C (interprétation). – Nous sommes partis du foyer des

 24   travailleurs à 23 heures, après avoir appelé. On m'avait donc dit que moi,

 25   je pourrais rentrer dans mon


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  1   immeuble qui était à 60, 70 mètres du foyer des travailleurs.

  2   Les représentants croates devaient aller donc de l'autre côté.

  3   Nous sommes sortis donc à 23 heures 10. Nous avons donc

  4   contraint M. Ragib Zukic qui avait perdu conscience…

  5   M. Bennouna. – Monsieur Lopez-Terres, si je peux intervenir,

  6   vous nous avez dit avoir

  7   dit au témoin que vous alliez poser des questions et que le

  8   témoin se contenterait d'y répondre. Alors si vous voulez bien l'appliquer

  9   dès la première question, comme cela ...

 10   Vous avez dit : à quelle heure vous avez quitté ? Il a quitté à

 11   telle heure. Si vous avez une autre question, vous pouvez reposer une

 12   question, de manière à contrôler quand même le témoignage. Autrement, on

 13   va se trouver de nouveau dans un style narratif. C'est une question là

 14   aussi de temps. Merci.

 15   M. Lopez-Terres. - Je vous remercie, Monsieur le Juge.

 16   Monsieur le Témoin C, vous dites avoir quitté le foyer des

 17   travailleurs vers 23 heures 10. Les autres personnes de la Délégation

 18   bosniaque ont-elles quitté le foyer en même temps que vous ?

 19   Témoin C (interprétation). – Oui. Nous sommes partis tous, nous

 20   avons tous quitté au même moment le foyer des travailleurs.

 21   M. Lopez-Terres. – Parmi les personnes qui vous accompagnaient

 22   ce jour-là, il y avait M. Ragib Zukic et M. Salih Krnjic, le dernier étant

 23   le président du Conseil exécutif municipal de Novi Travnik. Pouvez-vous

 24   nous indiquer ce qu'il est advenu de M. Ragib Zukic.

 25   Témoin C (interprétation). – J'ai déjà précisé l'autre jour que


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  1   j'ai entendu quelques bruits et nous étions dans une autre pièce. On ne

  2   savait pas trop bien ce qui se passait. Ce n'est qu'une fois que nous

  3   sommes partis que nous avons vu Ragib Zukic qui était dans le couloir, par

  4   terre, parce qu'il avait perdu conscience.

  5   M. Lopez-Terres. – Monsieur Ragib avait-il été l'objet de

  6   violences ?

  7   Témoin C (interprétation). – Oui. Il s'agissait probablement de

  8   l'attaque de 21 heures 30. On avait dit que les gens qui étaient de

  9   l'autre côté, dans l'autre pièce, il les rentrait, enfin Civcija Zlatan

 10   rentrait dans cette pièce quelques autres.

 11   M. Stein (interprétation). – Objection quant à la nature de

 12   l'ouï-dire dans cette déclaration.

 13   M. le Président (interprétation). - Je crois que l'ouï-dire est

 14   tout à fait recevable. Mais soyez bref, Monsieur Lopez-Terres, si vous le

 15   voulez-bien.

 16   M. Lopez-Terres. – Monsieur Témoin C, vous avez pu constater

 17   personnellement que M. Ragib Zukic avait été blessé ce soir-là ?...

 18   Témoin C (interprétation). – Oui. Je peux dire qu'entre le foyer

 19   des travailleurs jusqu'à l'immeuble où j'habitais et les huit étages qu'il

 20   fallait monter, Ibrahim Mujic, ainsi qu'un

 21   autre collègue, nous avons été obligés de le porter. C'est dans mon

 22   appartement que je l'ai mis sur le lit. Ce n'est qu'à midi que nous avons

 23   pu le laver la salle de bain et c'est là où il a repris conscience.

 24   M. Lopez-Terres. – (Hors micro)

 25   Témoin C (interprétation). – Je ne sais pas. Je n'ai pas vu qui


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  1   était dans le couloir, mais je sais que M. Grabovac Zvonko, M. Blagun

  2   Lovrinovic, Stipo Slipac et Halid Krnjic nous ont dit qu'ils sont rentrés

  3   dans la pièce où il était assis alors que nous, nous étions en face, de

  4   l'autre côté du couloir.

  5   Il y avait les deux soldats qui sont arrivés, qui ont pris

  6   Zukic, Ragib Zukic, et Krnic. Nous n'avons pas vu Krnic mais nous avons vu

  7   Zukic qui était couché par terre et je vous ai dit que c'était dans les

  8   deux pièces du couloir.

  9   M. Lopez-Terres. - (inaudible)

 10   Témoin C (interprétation). -  Oui, d'après la déclaration de ces

 11   messieurs, ils ont

 12   effectivement vu les deux personnes à cet endroit-là.

 13   M. Lopez-Terres. - Vous venez de dire que vous avez ramené à

 14   votre domicile, M. Ragib Zukic mais savez-vous ce qu'il est advenu de

 15   M. Salih Krnic, la deuxième personne qui faisait partie de la délégation ?

 16   Témoin C (interprétation). – Ce n'est que le lendemain matin, à

 17   10 heures, que j'ai pu rencontrer Salih Krnjic, dans le village de

 18   Kasapovici et il m'a dit qu'il avait été emmené par

 19   Zlatan Civcija et d'autres, deux personnes ; qu'il avait été

 20   enfermé dans les soubassements d'un café ; que le lendemain matin, à

 21   10 heures, il a été relâché. C'est ce qu'il m'a dit.

 22   M. Lopez-Terres. - Savez-vous à qui appartenait le café dont

 23   vous parlez ?

 24   Témoin C (interprétation). - J'ai déjà parlé de ce qu'a fait le

 25   propriétaire, Marinko Marelja.


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  1   M. Lopez-Terres. - Ce monsieur, Marinko Marelja, dont vous avez

  2   parlé effectivement, est la personne qui a financé, comme vous l'aviez

  3   admis, la publication du livre sur la partition de la Bosnie de M. Anto

  4   Valenta ?

  5   Témoin C (interprétation). - Il me l'a dit personnellement et

  6   c'est marqué.

  7   M. Lopez-Terres. – Vous nous l'avez dit lors de votre

  8   déposition. Le témoin pourrait-il examiner la première page de ce livre ?

  9   Le numéro de cette pièce à conviction est le n° Z91. Cette première page

 10   correspond-elle au livre dont vous avez parlé et voyez-vous figurer le nom

 11   de M. Marinko Marelja sur ce document ?

 12   Témoin C (interprétation). - Oui. Je vois. Il y a donc Marinko

 13   Marelja et Mirko Topac, entre autres.

 14   M. Lopez-Terres. - Je vous remercie, Monsieur le Témoin.

 15   Je souhaiterais que vous nous indiquiez maintenant quelles ont

 16   été les conséquences pour la ville de Novi Travnik de ce conflit qui

 17   s'était donc déroulé pendant le

 18   mois de juin 1992. Pouvez-vous nous indiquer si des bâtiments,

 19   appartenant au service de la Défense territoriale, ont été pris par les

 20   forces du HVO au cours de ce conflit ?

 21   Témoin C (interprétation). - En ce qui concerne cette attaque

 22   qui s'est produite le 19 juin, elle a porté sur les trois installations,

 23   les trois bâtiments. Il y avait trois unités de la Défense territoriale et

 24   l'état-major également qui se trouvaient dans ces bâtiments. Il s'agissait

 25   d'abord de bâtiments où il y avait le siège de l'état-major municipal,


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  1   ensemble avec le poste de police. Ensuite, l'école élémentaire, Mosa

  2   Pijade, dans la ville, où il y avait l'unité de la

  3   Défense territoriale qui était et le troisième bâtiments, une

  4   partie des PTT où se trouvait la police militaire de la police.

  5   Ce sont donc les trois installations, les trois bâtiments qui

  6   ont été attaqués le 19 juin. C'est lors de cette attaque que l'immeuble de

  7   l'état-major de la Défense territoriale a été pratiquement..., a subi de

  8   plus grands dégâts étant donné que l'état-major s'y trouvait. La partie

  9   a été démolie.

 10   Pour ce qui est de l'école élémentaire, cet édifice, il y a eu

 11   un certain nombre de dommages, des vitres également ont été brisées. Et

 12   enfin, à ma connaissance, quelques dégâts pas très importants ont été

 13   subis par l'immeuble des PTT, étant donné que ce n'était pas très facile

 14   non plus d'agir à l'encontre de ce bâtiment. C'est surtout la façade qui a

 15   été abîmée, quelques vitres également ont été brisées.

 16   M. Lopez-Terres. - Monsieur le Témoin C, vous avez fourni, lors

 17   de votre audition devant nos services, un document qui représente la ville

 18   de Novi Travnik, le centre de cette ville. Pourriez-vous commenter ce

 19   document, si monsieur l'huissier veut bien le faire passer aux parties et

 20   au Tribunal ainsi qu'au témoin ?

 21         (Le document est distribué.)

 22   Est-il possible d'utiliser le rétroprojecteur, s'il vous plaît ?

 23   Je vous remercie. Monsieur le Témoin C, vous pouvez indiquer les bâtiments

 24   dont vous venez de nous parler sur

 25   ce document ?


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  1   Témoin C (interprétation). - Il s'agit là de l'état-major de la

  2   Défense territoriale, l'aile droite, le siège de l'état-major et, à

  3   gauche, c'est le secrétariat des Affaires intérieures. A 120 mètres, se

  4   trouvait l'école élémentaire dénommée Mosa Pijade. C'est là où il y avait

  5   une unité de la Défense territoriale et, de ce côté-là, se trouve l'entrée

  6   des PTT où se trouvait la police militaire de la Défense territoriale. A

  7   gauche, le foyer des travailleurs, dont nous avons parlé et que je pointe

  8   avec le pointeur.

  9   Les trois bâtiments, ces trois localités, faisaient l'objet de

 10   l'attaque cette nuit. On n'a pas réussi à maintenir la ligne, si on peut

 11   l'appeler comme cela, de front. L'attaque a été donc dirigée contre les

 12   trois bâtiments. Après le retrait des unités, l'état-major s'est retiré de

 13   ce bâtiment. A 22 heures, les opérations militaires se sont arrêtées. Les

 14   tirs se sont arrêtés. Nous n'avons plus entendu d'ailleurs de coups de feu

 15   au foyer des travailleurs. Ceux qui étaient en

 16   ville également, cette nuit-là, ont confirmé que vers les 22 heures, ils

 17   avaient entendu les derniers tirs.

 18   M. Lopez-Terres. - Je vous remercie. Ce document fait l'objet du

 19   numéro de pièce à conviction Z1962A.

 20   M. Bennouna. - Maître, le témoin peut-il nous indiquer sur la

 21   carte où est le foyer des travailleurs ?

 22   M. Lopez-Terres. - Monsieur le Témoin C ?

 23   Témoin C (interprétation). - Le foyer des travailleurs est donc

 24   un bâtiment sous forme de la lettre L, à côté de la mairie et, tout de

 25   suite à côté, nous avons les PTT également, l'immeuble des PTT.


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  1   Voilà, ce que je pointe maintenant, ce sont les PTT, la mairie

  2   et, à 20 mètres à peu près de distance, c'est le foyer des travailleurs en

  3   forme de L. Il donnait sur la rue Maréchal Tito et, également sur Petar

  4   Pecevija qui mène jusqu'à l'école élémentaire dont j'ai parlé tout à

  5   l'heure.

  6   M. Lopez-Terres. - Monsieur le Témoin C, à la suite de ce

  7   conflit du 19 juin 1992, la ville de Novi Travnik s'est-elle trouvée

  8   coupée en deux secteurs : un secteur occupé par les forces du HVO et un

  9   secteur occupé par les forces de l'armée bosniaque ?

 10   Témoin C (interprétation). - Il n'y avait pas véritablement de

 11   séparation de la ville après ce conflit. Ceci tout simplement parce qu'il

 12   n'y avait pas cette ligne qui a été établie la nuit où il y a eu le

 13   conflit.

 14   Après les négociations qui ont eu lieu à minuit, pratiquement,

 15   il n'y avait rien. Il n'y

 16   avait pas d'obstacle physique. Les civils pouvaient se déplacer

 17   tranquillement. En ce qui concerne d'autres activités, elles pouvaient se

 18   dérouler normalement à travers la ville et aussi bien en provenance de

 19   Novi Travnik que d'autres directions également. Après cette date, il n'y

 20   avait pas de séparation de la ville en deux parties, comme vous l'avez

 21   demandé.

 22   M. Lopez-Terres. -  Que savez-vous des forces du HVO qui ont

 23   participé à l'attaque de ces bâtiments le 19 juin 1992 ?

 24   Témoin C (interprétation). - Nos représentants qui se trouvaient

 25   dans ces bâtiments, par conséquent les membres de l'état-major de la


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  1   Défense territoriale et de cette compagnie qui se chargeait de protéger le

  2   bâtiment, l'unité qui se trouvait également à l'école et puis la police

  3   militaire ; d'après ce qu'ils ont pu nous dire, d'après les informations,

  4   ce sont les unités qui portaient les uniformes du HVO et du HOS qui

  5   avaient effectué cette attaque.

  6   M. Lopez-Terres. - A votre connaissance, s'agissait-il des

  7   unités du HVO et du HOS de Novi Travnik ou y avait-il d'autres forces qui

  8   ont participé à ces attaques ?

  9   Témoin C (interprétation). - A partir de 17 heures, 17 heures et

 10   quelques minutes, au moment où la réunion a commencé, à 17 heures 30, je

 11   me suis trouvé au foyer des travailleurs. Par conséquent, c'était le

 12   19 juin et je ne pouvais pas donc avoir d'autres informations parce que

 13   j'ai quitté, comme je l'ai dit, très tard dans la soirée.

 14   Mais le lendemain matin, il y avait un certain nombre de

 15   rapports également que j'ai pu entendre parce que j'ai assisté à une

 16   réunion. Le commandant de l'état-major de la Défense territoriale m'avait

 17   dit qu'il avait obtenu un certain nombre d'informations qui étaient des

 18   informations directes, qui sont arrivées.... Ces unités sont arrivées en

 19   provenance de Busovaca et de Vitez. Il s'agit des unités du HVO.

 20   M. Stein (interprétation). - Nous en sommes maintenant à l'ouï-

 21   dire de troisième ou quatrième main. Je demanderai que les Juges tranchent

 22   ici pour dire que la question est irrecevable.

 23   M. Lopez-Terres. - Le témoin vient d'indiquer qu'il a entendu

 24   cela de son responsable. Je n'ai pas le sentiment que le fait qu'une

 25   personne lui indique ce qui s'est passé constitue un troisième, un


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  1   quatrième ou un cinquième ouï-dire.

  2   M. Stein (interprétation). - Manifestement, il suffit de

  3   regarder pour le voir. C'est

  4   le commandant qui le tenait d'une autre personne ou d'autres personnes.

  5   C'est manifeste.

  6               (Les Juges délibèrent sur le Siège.)

  7   M. le Président (interprétation). - Nous déclarons ceci

  8   recevable mais je rappelle que les critères ne sont pas la question de

  9   savoir s'il s'agit de ouï-dire simple ou double. Le critère est de savoir

 10   si l'élément est susceptible d'être digne de foi ou pas. En l'occurrence,

 11   nous sommes prêts à déclarer cet élément recevable. Quant au poids à lui

 12   accorder, c'est quelque chose qui reste l'apanage des Juges.

 13   M. Lopez-Terres. - Merci. Monsieur le Témoin, la personne à

 14   laquelle vous faisiez référence, qui vous a donné cette indication,

 15   pouvez-vous indiquer son nom ?

 16   Témoin C (interprétation). - J'ai appris cette information du

 17   commandant de l'état-major, c'était M. Refik Lendo. La réunion avait lieu

 18   dans une maison privée car on a été obligé de chercher une autre localité

 19   dans le village, à Kasapovici. C'est le 4G, la rue. Ensuite, la localité

 20   dont j'ai parlé, c'est là où j'ai appris cette information.

 21   M. Lopez-Terres. - Je vous remercie, Monsieur le Témoin. Est-ce

 22   que postérieurement à ce conflit du 19 juin 1992, d'autres bâtiments du

 23   centre-ville de Novi Travnik ont été occupés par les forces du HVO ?

 24   Témoin C (interprétation). - Avant le conflit, l'état-major du

 25   HVO avait son siège à l'hôtel Bratstvo -c'est un ancien hôtel et c'est


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  1   comme cela qu'on l'appelait à Novi Travnik- et avant également dans

  2   l'hôtel de Novi Travnik qui abritait une unité du HOS. A un moment donné,

  3   on avait préparé ensemble la nourriture et, jusqu'en juin, cette

  4   nourriture allait également...

  5   M. Lopez-Terres. - Monsieur le Témoin C, allez directement à la

  6   désignation des bâtiments qui ont été occupés par les forces du HVO

  7   auxquelles vous faites référence.

  8   Témoin C (interprétation). - Nous savons qu'en juin, dans cet

  9   hôtel, à

 10   Novi Travnik, le nouvel hôtel comme nous l'appelions, il y avait une unité

 11   du HOS. C'était une cuisine qui était une cuisine commune et puis il y

 12   avait également le siège de l'état-major qui se trouvait dans l'immeuble

 13   de l'ancien hôtel ou du motel qu'on appelait Bratstvo ?

 14   M. Lopez-Terres. - Je vous remercie. Monsieur l'huissier, vous

 15   pouvez retourner à votre place.

 16   Monsieur le Témoin, après ce conflit du 19 juin 1992 dont vous

 17   venez de parler, est survenu un deuxième conflit au mois d'octobre 1992,

 18   toujours à Novi Travnik. Pouvez-vous nous indiquer combien de jours ce

 19   deuxième conflit a duré ?

 20   Témoin C (interprétation). - Le deuxième conflit, à

 21   Novi Travnik, avaient des opérations très intenses. Les opérations de

 22   combat ont eu lieu le 19 octobre, à partir de 15 heures ou peut-être

 23   quelques minutes plus tôt, jusqu'au 26 octobre. Quand il n'y avait plus

 24   d'opération de combat, quelques incidents se sont produits sur les lignes

 25   et qui ont perduré une journée ou deux, mais le conflit s'est arrêté le


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  1   26 octobre 1992.

  2   M. Lopez-Terres. - Ce conflit qui a donc duré une semaine, qui

  3   l'avait déclenché ?

  4   Témoin C (interprétation). - Le conflit a commencé le

  5   19 octobre, vers 15 heures, et ce sont les unités du HVO qui ont déclenché

  6   le conflit en commençant une opération sur les positions de l'armée qui, à

  7   cette époque-là, se trouvaient dans la caserne des pompiers. Il y avait

  8   une unité qui s'y trouvait et vu l'incident également qui s'est produit la

  9   veille, cette unité se trouvait pratiquement sur toute la ligne. C'est là

 10   où l'attaque a commencé, l'attaque qui a été lancée par le HVO, et ceci

 11   dans la direction de la rue Ceteri Juli, le 4 juillet, ou Kalinka. Par

 12   conséquent, cette opération a commencé au centre-ville même et dans cette

 13   direction.

 14   M. Lopez-Terres. – Est-ce que pendant ce conflit d'une semaine,

 15   le HVO a-t-il réussi à

 16   s'emparer de nouveaux territoires de la ville ?

 17   Témoin C (interprétation). – Pendant la durée du conflit, les

 18   lignes n'ont pas été

 19   déplacées, mais c'étaient les lignes pratiquement qui existaient déjà le

 20   19. Il n'y avait pratiquement pas de déplacement de lignes, même pas pour

 21   un mètre. Mais on peut dire que les unités du HVO avaient maintenu

 22   également la ligne du côté de Streliste, c'est un terrain de tir, parce

 23   que cette unité utilisait également ce bâtiment comme le sien. C'était en

 24   quelque sorte la limite, la frontière de leurs lignes qui a été déjà

 25   formée au mois d'octobre.


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  1   M. Lopez-Terres. - Est-ce que vous pouvez commenter ce que vous

  2   nous indiquez sur le document que vous avez remis à nos enquêteurs, lors

  3   de votre déposition, en précisant les positions des forces du HVO et les

  4   positions de l'armée de Bosnie-Herzégovine, ce document fait l'objet de la

  5   référence de pièce à conviction Z1962.B que je demande à M. l'huissier de

  6   bien vouloir distribuer.

  7   M. le Président (interprétation). - Nous l'avons déjà.

  8               (L'huissier présente le document au témoin.)

  9   M. Lopez-Terres. - Puisque tout le monde possède ce document,

 10   Monsieur le Témoin C, pouvez-vous indiquer les différentes positions des

 11   parties au moment de ce

 12   deuxième conflit, du mois d'octobre 1992 ?

 13   Témoin C (interprétation). – Dans la ville elle-même, les

 14   combats se déroulaient en provenance du village Pribilovici par la

 15   colline, que l'on voit ici, où se trouve le terrain de tir. Il y a

 16   quelques maisons en bas. Puis la ligne traversait la rue de Borisa

 17   Kidrica. Ici, il y a

 18   quelques bâtiments, une école primaire. Plus loin, la ligne va

 19   vers le foyer des travailleurs. Le foyer des travailleurs était une des

 20   positions tenues par les combattants.

 21   Ici, j'ai marqué le n° 1. Puis, nous avons l'hôtel où était

 22   situé le quartier général du HVO, où est l'ancien hôtel Bratstvo, puis la

 23   ligne suit vers la colline Osoje jusqu'au relais de télévision qui est à

 24   proximité immédiate de la caserne des pompiers. C'est à 300 ou 400 mètres

 25   à vol d'oiseau. Donc il s'agit de la ligne de confrontation, la


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  1   ligne de séparation qui était valable pendant ce deuxième conflit jusqu'au

  2   26 octobre 1992.

  3   Sinon, il y a eu d'autres points où des conflits ont éclaté sur la

  4   municipalité.

  5   M. Lopez-Terres. – Je vous remercie, Monsieur.

  6   M. Bennouna. – Pourrais-je savoir ce qu'on appelle une ligne de

  7   séparation de la part du témoin C ? Une ligne de séparation de quoi ? Est-

  8   ce à dire que de chaque côté, il y a des forces opposées ? Et où sont-

  9   elles sur ce schéma ? Pourrait-on le savoir ? On nous parle de ligne de

 10   séparation, mais on ne sait pas de quoi exactement.

 11   M. Lopez-Terres. – Pouvez-vous préciser ?

 12   Témoin C (interprétation). – Oui. Quand je parle d'une ligne de

 13   séparation, je dis que dans cette direction-là se trouvaient déployées les

 14   forces du HVO. Cela est tracé comme la ligne représentant le déploiement

 15   des unités du HVO. Un peu plus haut, en amont, très près, se trouve la

 16   ligne tenue déjà par les forces de l'armée de Bosnie-Herzégovine, parce

 17   que dès le mois de juillet, ces unités s'appellent unités de l'armée de

 18   Bosnie-Herzégovine.

 19   Pour comparer, je peux dire que la ligne des unités de l'armée

 20   de Bosnie-Herzégovine suivait cette orientation-là : caserne des pompiers,

 21   en passant devant cette tour qui

 22   porte le n° 2. Nous appelions cela la Tour Koricev, puis la

 23   ligne va vers un jardin d'enfants. Ici, vous avez un alignement de maisons

 24   jusqu'au foyer du 3ème âge ou des retraités. Puis elle continue plus loin,

 25   vers le mont de Isakovic.


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  1   La distance entre ces deux lignes, la distance minimale, était

  2   peut-être de 50 ou 60 mètres. A d'autres endroits, la distance pouvait

  3   être plus importante entre les unités de part et d'autre.

  4   M. Lopez-Terres. - Est-ce que pendant la semaine dont nous

  5   parlons, celle du 19 au 26 octobre, les forces du HVO ont entrepris de se

  6   livrer à la destruction de biens appartenant à des membres de la

  7   communauté bosniaque de Novi Travnik ?

  8   Témoin C (interprétation). – En outre, ces bâtiments qui ont été

  9   détruits pendant les opérations de combat, le long des lignes où étaient

 10   déployées les unités, comme je viens de

 11   le montrer, il y a eu aussi toute une série de bâtiments détruits

 12   appartenant aux Musulmans de Bosnie qui se trouvaient dans Bare, c'est un

 13   quartier de la ville. C'est la partie que je suis en train de montrer.

 14   Toutes les maisons ne sont pas indiquées ici. Là où il y avait des maisons

 15   détruites, c'est Ratanjska, c'est devant cette station d'essence de Ina,

 16   donc c'est la banlieue de Novi Travnik. Ici, il y a eu quatre ou cinq

 17   maisons qui ont été incendiées.

 18   Puis, ici, vous aviez un restaurant Dallas, un grand restaurant

 19   qui était la propriété de M. Delic. Puis, il y avait une pizzeria, Duga.

 20   M. Lopez-Terres. – Pourriez-vous montrer sur la carte placée sur

 21   l'appareil ?

 22   Témoin C (interprétation). – C'est à Ratanjska, à l'entrée de

 23   Novi Travnik, en provenance de Travnik, on trouve des maisons détruites.

 24   Puis des maisons privées détruites se situent autour de la station

 25   d'essence Ina, ainsi qu'à proximité du restaurant Dallas. Le restaurant


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  1   Dallas, la propriété de M. Delic a été détruit et incendié. Ici, vous

  2   aviez une pizzeria "Duga", qui a été également incendiée. A proximité de

  3   cette pizzeria, son propriétaire, lui aussi, a été tué.

  4   Puis, ici, il y avait une vidéothèque, des boutiques qui ont été

  5   démolies, mais qui n'ont pas été incendiées. Elles sont situées au sein de

  6   grands complexes de logements. Il y avait la vidéothèque "Lejla". Puis,

  7   dans la rue du Maréchal Tito, près de La Poste, à peu près ici, il y avait

  8   un marchand de boulettes de viande. Une maison a été incendiée, celle de

  9   M. Kopcic.

 10   Voilà pour ce qui concerne la banlieue. Autrement dit, cette

 11   partie de la ville, qui était la plus exposée et la plus démolie, où les

 12   maisons appartenant aux Musulmans ont été détruites.

 13   M. Lopez-Terres. – Cest propriétés dont vous parlez

 14   présentaient-elles un intérêt militaire ou un intérêt stratégique

 15   quelconque ?

 16   Témoin C (interprétation). – Le bâtiment le plus proche qui a

 17   été détruit se trouve

 18   derrière cette ligne où se trouvaient les unités du HVO, à une

 19   distance de 200 à

 20   300 mètres. Tous les autres bâtiments étaient bien en profondeur, à peut-

 21   être 700 mètres de la ligne, alors qu'ici, à l'entrée de Novi Travnik, la

 22   distance est de l'ordre d'un kilomètre par rapport aux unités du HVO. Il

 23   s'agissait de bâtiments de logements ou de restaurants, d'établissements

 24   hôteliers.

 25   M. Lopez-Terres. – Donc de propriétés purement civiles ?


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  1               (Le témoin acquiesce.)

  2   M. Lopez-Terres. – Pouvez-vous nous donner quelques

  3   informations, comme vous l'aviez fait tout à l'heure à propos de la

  4   première attaque, sur les forces du HVO qui ont participé à ces attaques

  5   durant la semaine du mois d'octobre 1992 ?

  6   Témoin C (interprétation). – A la différence de la première

  7   attaque, du moins pour nous, du quartier général de la TO de Novi Travnik

  8   était surprenante, nous n'avions pas pu la prévoir. Cette attaque menée au

  9   mois d'octobre, par les unités du HVO, par son mouvement, son déploiement,

 10   par tous ces éléments, était prévisible. Puis, le 18 octobre, la veille,

 11   un incident s'est produit. Donc cela a commencé avec des incidents. Nous

 12   pouvions prévoir qu'une

 13   attaque allait être menée par le HVO contre les unités de

 14   l'armée.

 15   Nous étions donc un peu plus prudents et nous rassemblions des

 16   informations. Nous savions qu'ici, des unités du HVO ont été engagées dès

 17   le premier jour, le 19, ainsi que de Vitez, dès le 19. Puis nous savions

 18   également, grâce aux information que nous avions recueillies de l'état-

 19   major régional de la TO de Zenica, que le 20 octobre, en direction de

 20   Novi Travnik, il y a eu un mouvement des unités de Busovaca.

 21   Puis, un jour ou deux plus tard, nous avons appris, en fait nous

 22   avons été informés par le centre régional de la TO de Zenica, que des

 23   unités de Kiseljak avaient, elles aussi, pris part à cette attaque, des

 24   unités du HVO j'entends. Je parle ici des informations que nous avons

 25   reçues, informations officielles qui nous ont été transmises par notre


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  1   commandement supérieur de l'époque.

  2   M. Lopez-Terres. - Je vous remercie. Peut-être un point par

  3   rapport à l'une des précédentes questions que j'avais posées au témoin.

  4   J'ai demandé au témoin, si les différentes propriétés qui avaient été

  5   détruites étaient des propriétés uniquement civiles. J'ai cru comprendre

  6   qu'il avait répondu par l'affirmatif et cela ne figure pas dans le

  7   transcript anglais.

  8   M. le Président (interprétation). - Dont acte.

  9   M. Lopez-Terres. - Monsieur le Témoin C, comment s'est terminé

 10   ce deuxième conflit du mois d'octobre ?

 11   Témoin C (interprétation). - Par voie officielle, autrement dit,

 12   de la part du commandement supérieur, nous avons reçu un ordre, vers le

 13   25, dans la soirée, nous disant qu'il fallait mettre fin au conflit

 14   opposant les unités de l'armée de Bosnie-Herzégovine et les unités du HVO.

 15   Le commandant du quartier général municipal, M. Lendo Refik, de la TO, a

 16   donné une instruction, le 25 au soir, de mettre fin aux opérations de

 17   combat.

 18   Puisque durant la nuit, il y a eu néanmoins des opérations

 19   importantes de combat, cet ordre a été réitéré dans la matinée du 26, vers

 20   9 heures du matin. Ce jour-là, jusqu'à peu

 21   près vers midi, mis à part quelques incidents qui se sont

 22   produits à d'autres endroits, les opérations de combat ont été arrêtées

 23   entre les unités du HVO et nous.

 24   M. Lopez-Terres. - Des négociations se sont-elles déroulées

 25   entre les représentants croates et les représentants bosniaques ?


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  1   Témoin C (interprétation). - Je ne sais pas s'il y a eu des

  2   négociations auparavant ou bien s'il y a eu des ordres selon la filière de

  3   commandement et de contrôle. J'ai mentionné...

  4   M. Lopez-Terres. - Après la cessation des combats.

  5   Pouvez-vous nous parler de ces négociations ?

  6   Témoin C (interprétation). - Les négociations, en fait des

  7   pourparlers portant analyse des causes de ce conflit opposant les unités

  8   du HVO et l'armée de Bosnie-Herzégovine de Novi Travnik, se sont tenus

  9   quelques jours après la fin totale des opérations de combat et,

 10   une fois que les commissions conjointes avaient fait le tour du terrain,

 11   que ce soit en ville ou à l'extérieur - donc le long des lignes de

 12   séparation - ils ont pu voir que les tranchées avaient été comblées, que

 13   les unités avaient été retirées, que le déminage avait été fait dans

 14   certains cas. Donc lorsque ces commissions avaient terminé leur travail,

 15   il y a eu des pourparlers au sujet des causes de ce conflit de

 16   Novi Travnik. Et ces négociations, d'après mes notes, se sont tenues le

 17   5 novembre 1992, à l'hôtel Novi Travnik.

 18   Témoin C (interprétation). - Avez-vous participé personnellement

 19   à ces négociations ?

 20   Témoin C (interprétation). - Oui. A la réunion du quartier

 21   général de l'état-major de la T.O., la veille au soir, j'ai été nommé,

 22   avec M. le commandant, Iber Berovic Mevludin, j'ai été chargé de

 23   représenter devant le quartier général l'état-major de la T.O., de

 24   participer à ces négociations portant sur les causes du conflit, donc les

 25   négociations devant se tenir à l'hôtel Novi Travnik.


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  1   Je m'y suis rendu avec M. Berberovic, à pied, du centre

  2   d'enseignement secondaire

  3   qui se trouve ici. Nous avons traversé toute la ville pour

  4   atteindre l'hôtel Novi Travnik et M. le commandant a pris un véhicule, le

  5   véhicule d'Arif Pasalic qui est venu le chercher et qui l'a emmené à

  6   l'hôtel Novi Travnik où se déroulaient les pourparlers.

  7   M. Lopez-Terres. - Est-ce que l'un des accusés ou les deux

  8   accusés, ici présents, participaient à ces négociations ?

  9   Témoin C (interprétation). - Lors de ces négociations, pour

 10   autant que je m'en souvienne, du moins c'est ce qui figure dans mes notes,

 11   seul à participer était M. Kordic, et je n'ai pas noté si M. Cerkez y a

 12   pris part ou non.

 13   M. Lopez-Terres. - Vous rappelez-vous en quelle qualité M. Dario

 14   Kordic a participé à ces négociations ?

 15   Témoin C (interprétation). - Je ne me souviens pas que les

 16   fonctions aient été

 17   expressément données ou les tâches des différents participants à cette

 18   réunion. Il faut savoir

 19   qu'il s'agissait d'un certain nombre de représentants qui

 20   n'étaient pas de la municipalité de Novi Travnik. Ils venaient d'une zone

 21   plus large de Bosnie-Herzégovine. J'en ai mentionné un, Arif Pasalic. Je

 22   sais que M. Srecko Vucina y était aussi, M. Bozo Rajic, a participé à

 23   cette réunion. Il a présidé d'ailleurs cette réunion à l'hôtel

 24   Novi Travnik.

 25   M. Lopez-Terres. - Etait-ce la première fois que vous


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  1   rencontriez M. Dario Kordic ?

  2   Témoin C (interprétation). - Oui. Avant je n'avais pas eu

  3   l'occasion de rencontrer M. Kordic. Je ne l'ai jamais vu personnellement

  4   directement. Même après, cela ne s'est pas reproduit.

  5   M. Lopez-Terres. - C'est donc la seule fois que vous l'avez

  6   rencontré.

  7   A quoi on aboutit ces négociations ?

  8   Témoin C (interprétation). - Franchement, ces négociations n'ont

  9   apporté aucune conclusion concrète, rien de spécial n'a pu être conclu

 10   lors de cette réunion. Aucune tâche n'a

 11   pu être définie. En fait, il s'agissait de négociations qui

 12   étaient consacrées aux causes de ces conflits. Chacun des participants a

 13   pu exprimer son point de vue et suite à toute une série de propos

 14   injurieux proférés par M. Marinko Marekja qui a, lui aussi, participé à

 15   cette réunion, notamment des choses qu'il a adressées à moi-même et au

 16   commandant Refik Lendo, en fait cette réunion s'est terminée sans

 17   résultat. Pendant une heure, nous sommes restés à déjeuner dans l'hôtel,

 18   puis nous nous sommes séparés, chacun étant parti de son côté.

 19   M. le Président (interprétation). - Monsieur Lopez-Terres,

 20   lorsque le moment se prêtera à la pause, nous allons suspendre l'audience.

 21   Est-ce que ceci vous convient maintenant ?

 22   M. Lopez-Terres. - Oui.

 23   M. le Président (interprétation). - Parfait. Eh bien, nous

 24   allons suspendre nos

 25   travaux jusqu'à demain matin.


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  1   Témoin C, veuillez être de retour en salle d'audience demain à

  2   9 heures 45, j'espère que

  3   nous pourrons alors terminer votre déposition.

  4   Témoin C (interprétation). - Oui, tout à fait. Messieurs les

  5   Juges... Pardon, Monsieur le Président, Messieurs les Juges, je me

  6   conformerai à votre décision.

  7   M. le Président (interprétation). - Je vous remercie. Vous

  8   pouvez vous retirer.

  9               (Le Témoin  C quitte le prétoire.)

 10   Monsieur Nice, y a-t-il quelque chose dont vous voulez parler ?

 11   M. Nice (interprétation). - Oui, mais auparavant, j'aimerais

 12   vous donner quelques informations pour la citation du prochain témoin.

 13   Nous aimerions savoir s'il y aura demande de la part de la défense pour

 14   report du contre-interrogatoire et, si ce n'est pas le cas, quelle devrait

 15   être la durée du contre-interrogatoire.

 16   M. le Président (interprétation). - Mais je n'avais pas entendu

 17   la demande

 18   précédente. Combien de temps ?

 19   M. Stein (interprétation). - Nous sommes prêts à avancer mais

 20   impossible de vous dire combien de temps cela durera, Monsieur le

 21   Président, nous ne le savons pas.

 22   M. Nice (interprétation). - Le témoin suivant devrait être prêt

 23   demain après-midi, on peut supprimer ce témoignage s'il n'est pas

 24   nécessaire qu'il vienne demain.

 25   M. le Président (interprétation). - Dans une version plus


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  1   optimiste, il pourrait être disponible, si on lui passe un coup de fil.

  2   M. Nice (interprétation). - Je demanderai une ordonnance portant

  3   approbation, eu égard à l'article 90.E, en vertu duquel il est permis à

  4   des enquêteurs d'être présents sans qu'il soit porté préjudice à la règle

  5   selon laquelle des personnes qui peuvent devenir des témoins n'ont pas le

  6   droit d'assister à des audiences.

  7   C'est ici en fait une combinaison du 90.D et du 90.E.

  8   Je demanderai la présence non pas d'un enquêteur en tant

  9   qu'enquêteur principal, mais de deux enquêteurs. Puisque c'est un procès

 10   important, il y a donc deux inspecteurs

 11   responsables de la chose. Il serait utile qu'ils soient présents

 12   à l'audience. Quand je parle d'audience, je ne parle pas seulement dans la

 13   galerie du public, mais ici aussi, dans le prétoire, si par exemple il y a

 14   des huis clos, nonobstant la possibilité qu'ils soient cités plus tard en

 15   tant que témoins. On ne s'attend pas nécessairement que ce soit le cas,

 16   mais tout enquêteur dans un procès de ce genre est un candidat potentiel

 17   au rang de témoin.

 18   Voilà où nous en sommes. Il serait vraiment très précieux

 19   d'avoir la présence d'un enquêteur de temps à autre dans le prétoire. Ce

 20   serait surtout utile pour moi, car je sais que j'ai beaucoup de membres de

 21   l'équipe à ma disposition, mais ils ne sont pas toujours là parce qu'il y

 22   a beaucoup de choses à faire, et ceci sans arrêt. Ils ne sont donc pas

 23   toujours présents en salle.

 24   Je demanderai l'approbation générale des Juges afin que ces deux

 25   enquêteurs, qui seront nommés, soient présents ici si j'ai besoin d'eux,


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  1   même si plus tard je dois les appeler au

  2   rang de témoins.

  3   M. Stein (interprétation). – Objection uniquement s'ils

  4   deviennent des témoins par la suite parce que ceci va peut-être

  5   conditionner leurs témoignages.

  6   M. le Président (interprétation). – Maître Kovacic, avez-vous

  7   quoi que ce soit à ajouter ?

  8   M. Kovacic (interprétation). – Non, pas vraiment. J'aimerais

  9   étudier la question un peu plus dans le détail, voir ce que dit le

 10   Règlement, et aussi la pratique.

 11   M. le Président (interprétation). – Je peux vous dire ce que dit

 12   le Règlement. Le Règlement permet une telle éventualité dans la mesure où

 13   le 90 (E) autorise la présence d'un enquêteur. Même s'il peut être cité

 14   par la suite en tant que témoin, il peut quand même avoir été présent à

 15   l'audience. La pratique que je connais, moi, c'est de permettre la

 16   présence d'un

 17   enquêteur, mais ceci s'applique aux deux parties, cela va de soi. Ce n'est

 18   pas réservé à une seule partie. Ceci est vrai pour vos enquêteurs à vous

 19   aussi.

 20   A ma connaissance, je crois que c'est la pratique qui a été

 21   appliquée dans tout procès dont j'ai fait partie. On a permis la présence

 22   d'enquêteurs afin de prêter assistance aux parties. Il n'y a pas eu

 23   d'interdiction, même par la suite, pour ces enquêteurs.

 24   M. Stein (interprétation). - Qui sont-ils ?

 25   M. Nice (interprétation). – Il s'agit de Terry Cameron et de


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  1   SueEllen Taylor.

  2   M. le Président (interprétation). – C’est autorisé.

  3   Nous nous retrouverons demain à 9 heures 45.

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  5               L'audience est levée à 16 heures 40.

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