Tribunal Criminal Tribunal for the Former Yugoslavia

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  1   TRIBUNAL PENAL INTERNATIONAL                     AFFAIRE N° IT-95-14/2-T

  2   POUR L'EX-YOUGOSLAVIE  

  3   Vendredi 24 septembre 1999

  4   L'audience est ouverte à 09 heures 30.

  5   Mme Lauer. - Affaire IT-95-14/2-T, le Procureur contre Dario Kordic et

  6   Mario Cerkez.

  7   M. le Président (interprétation). - Maître Sayers, vous avez la parole. Je

  8   veux dire, oui, Maître Scott.

  9   Maître Scott, nous en étions au paragraphe… ?

 10   M. Scott (interprétation). - 219, Monsieur le Président. Commandant, j'en

 11   ai discuté avec les conseils de la défense : sur les instructions de la

 12   Chambre, nous allons parcourir ces différents paragraphes beaucoup plus

 13   rapidement. Je voulais simplement vous en informer.

 14   Est-il exact de dire que, le 30 avril 1993, vous et une équipe de l'ECMM

 15   avez également inspecté une prison à Kiseljak, plus précisément à la

 16   caserne de Kiseljak ? Vous avez constaté que 48 civils musulmans étaient

 17   détenus dans une pièce d'environ 48 m3 ?

 18   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

 19   M. Scott (interprétation). - A parler avec le commandant du HVO et à

 20   partir des observations que vous avez faites sur place, avez-vous compris

 21   la raison de la détention de ces hommes  ?

 22   M. Baggesen (interprétation). - Ils étaient détenus parce c'étaient des

 23   Musulmans.

 24   M. Scott (interprétation). - Avez-vous pu déterminer s'il y avait d'autres

 25   raisons à leur détention ?


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  1   M. Baggesen (interprétation). - Non.

  2   M. Scott (interprétation). - Est-il exact de dire que, le 8 mai 1993, vous

  3   vous êtes rendu à Vojnica, au sud-ouest de Kiseljak ? La situation était

  4   calme ; les Musulmans et les Croates y vivaient toujours en bonne

  5   coexistence, sans problèmes ?

  6   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

  7   M. Scott (interprétation). - Le 11 mai 1993, est-ce que le CR de Zenica,

  8   une équipe dont vous faisiez partie, a fait état de l'expulsion forcée de

  9   deux familles musulmanes de Nova Bila par une unité spéciale du HVO, ces

 10   familles ayant été remplacées par deux familles croates ?

 11   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

 12   M. Scott (interprétation). - Et vous avez pu voir l'éviction au moment

 13   même où elle se produisait ?

 14   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

 15   M. Scott (interprétation). - Et, d'après ce que vous avez compris, est-ce

 16   que le commandant de cette unité du HVO portait le surnom de Zuti ?

 17   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

 18   M. Scott (interprétation). - Et Zuti, en serbo-croate, cela veut bien dire

 19   "jaune" ?

 20   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

 21   M. Scott (interprétation). - Zuti était celui qui surveillait le

 22   déroulement de l'opération ?

 23   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

 24   M. Scott (interprétation). - Est-il exact de dire que, le 19 juin 1993,

 25   vous avez été nommé au poste de président d'une commission, d'une


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  1   commission mixte humanitaire, destinée à veiller à la libération de

  2   prisonniers à la suite d'un accord de cessez-le-feu, accord signé par le

  3   général Petkovic pour le HVO et un haut commandant de l'armée de Bosnie-

  4   Herzégovine ?

  5   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

  6   M. Scott (interprétation). - Je suppose qu'une des caractéristiques

  7   importantes de cet accord, c'était l'accord pris par les deux parties aux

  8   fins de libération de prisonniers ?

  9   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

 10   M. Scott (interprétation). - Dans l'exercice de ces nouvelles fonctions en

 11   tant que président de cette commission, vers le 15 juin 1993, avez-vous

 12   entendu dire ou avez-vous obtenu des informations selon lesquelles il y

 13   avait des Musulmans retenus prisonniers au cinéma de Vitez ?

 14   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

 15   M. Scott (interprétation). - C'est bien le cinéma de Vitez qui ne se

 16   trouvait qu'à quelques centaines de mètres de l'état-major du colonel

 17   Blaskic, n'est-ce pas ?

 18   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

 19   M. Scott (interprétation). - C'est bien dans ce même bâtiment que se

 20   trouvait le quartier général de Mario Cerkez ?

 21   M. Baggesen (interprétation). - C'est exact.

 22   M. Scott (interprétation). - Le 15 juin, à partir des informations que

 23   vous avez recueillies, est-ce que vous êtes allé au poste de police du HVO

 24   à Vitez, au cinéma ?

 25   M. Baggesen (interprétation). - Oui.


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  1   M. Scott (interprétation). - Vous avez parlé au chef de la police ?

  2   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

  3   M. Scott (interprétation). - Est-il exact de dire que ce chef de police

  4   vous a dit qu'il n'y avait pas de prisonniers au poste de police ? Ce à

  5   quoi vous lui avez répondu en lui montrant un document permettant la

  6   perquisition ? Est-ce à ce moment-là, devant cette autorisation, que le

  7   chef de la police a reconnu qu'il y avait cinq civils musulmans dans une

  8   petite pièce au sous-sol ?

  9   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

 10   M. Scott (interprétation). - Ils étaient en mauvais état ?

 11   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

 12   M. Scott (interprétation). - Etaient-ce des soldats, d'après vous ?

 13   M. Baggesen (interprétation). - Non. C'étaient des civils ; il y en avait

 14   un qui était bien trop jeune pour être soldat et un autre Musulman qui

 15   était bien trop vieux pour être soldat.

 16   M. le Président (interprétation). - Excusez-moi. Vous avez vu ces civils

 17   au sous-sol ?

 18   M. Baggesen (interprétation). - Tout à fait, Monsieur le Président.

 19   M. Scott (interprétation). - Le 21 juin 1993, est-ce que vous êtes allé

 20   avec la commission des prisonniers à la prison du HVO à Kiseljak, à la

 21   caserne ?

 22   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

 23   M. Scott (interprétation). - A votre arrivée, le commandant du HVO vous a

 24   dit que tous les prisonniers avaient déjà été libérés ?

 25   M. Baggesen (interprétation). - Oui.


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  1   M. Scott (interprétation). - Et vous lui avez demandé une confirmation

  2   écrite de la libération effective de tous les prisonniers ? Lorsque vous

  3   avez exigé cela, le commandant a changé de position : il a dit que ces

  4   hommes n'avaient pas été libérés, qu'ils travaillaient à l'extérieur, sur

  5   le terrain ?

  6   M. Baggesen (interprétation). - C'est exact.

  7   M. Scott (interprétation). - De l'endroit où vous vous trouviez au moment

  8   de cet entretien, autour de la caserne de Kiseljak, est-ce que vous

  9   pouviez voir une ferme, des champs ?

 10   M. Baggesen (interprétation). - Non.

 11   M. Scott (interprétation). - Avez-vous posé des questions supplémentaires

 12   au commandant à la suite des explications qu'il vous avait données ?

 13   M. Baggesen (interprétation). - En fait, il m'a dit que c'était sa façon

 14   de dire qu'ils se trouvaient sur-le-champ de bataille, à creuser des

 15   tranchées et à débarrasser les champs de mines.

 16   M. Scott (interprétation). - Qu'est-ce qui s'est passé après que vous lui

 17   avez dit ?

 18   M. Baggesen (interprétation). - Nous avons élevé des protestations et nous

 19   lui avons demandé de ramener ces hommes à la prison. Je lui ai parlé des

 20   conventions de Genève. Il m'a rétorqué que, pour eux, les conventions de

 21   Genève n'avaient aucune signification, aucun poids.

 22   M. Scott (interprétation). - Reprenons ceci étape par étape : lorsque vous

 23   avez insisté, le commandant a reconnu que ces hommes étaient en train de

 24   reprendre des mines des champs où elles avaient été posées et étaient en

 25   train de creuser des tranchées ?


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  1   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

  2   M. Scott (interprétation). - Lorsque vous avez parlé des conventions de

  3   Genève, qu'a-t-il dit ?

  4   M. Baggesen (interprétation). - Il a dit que, eh bien, ces conventions

  5   n'étaient pas utilisées, n'étaient pas appliquées dans ce conflit.

  6   M. Scott (interprétation). - Vous avez attendu. Est-il exact de dire que

  7   dix heures plus tard les prisonniers sont rentrés au camp et que vous avez

  8   constaté que c'étaient des prisonniers musulmans ?

  9   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

 10   M. Sayers (interprétation). - Monsieur le Président, une petite précision.

 11   Est-ce que nous pourrions avoir le nom et le grade de cette personne qui a

 12   fait cette déclaration ? Je ne pense pas que cela ait été établi par

 13   Me Scott.

 14   M. Scott (interprétation). - Disposez-vous de ce renseignement ?

 15   M. Baggesen (interprétation). - Je ne me souviens pas du nom du

 16   commandant, mais je sais que c'était un commandant de la caserne de

 17   Kiseljak. C'était lui qui était responsable de la détention des

 18   prisonniers.

 19   M. Scott (interprétation). - Lorsque vous vous êtes rendu à Kiseljak pour

 20   exécuter cette mission en tant que président de la commission, comment

 21   avez-vous pu établir un contact avec cette personne, comment avez-vous su

 22   que c'était un responsable ?

 23   M. Baggesen (interprétation). - Un des membres de cette commission

 24   humanitaire mixte s'appelait M. Skopljak, il était du HVO.

 25   M. Scott (interprétation). - Vous parlez de Pero Skopljak ?


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  1   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

  2   M. Scott (interprétation). - Monsieur Skopljak vous a dit de contacter cet

  3   officier du HVO puisque c'était lui le responsable ?

  4   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

  5   M. Scott (interprétation). - Est-il exact de dire que les prisonniers, une

  6   fois de retour au camp, grâce à votre intervention, ont été libérés et

  7   transportés à Zenica ?

  8   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

  9   M. Scott (interprétation). - Je vais attirer votre attention une dernière

 10   fois sur cette photographie aérienne, je pense que c'était la dernière

 11   pièce se trouvant dans le jeu de photographies ou de cartes. Il s'agit de

 12   la pièce 1894.1. Il s'agit d'une photographie aérienne montrant une partie

 13   de Kiseljak, n'est-ce pas ?

 14   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

 15   M. Scott (interprétation). - Est-ce que vous avez déjà apporté des

 16   annotations à cette photographie aérienne, entourant d'un cercle, par

 17   exemple, la partie de la caserne de Kiseljak utilisée comme prison par le

 18   HVO ?

 19   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

 20   M. Scott (interprétation). - Ceci se situe à gauche par rapport au milieu

 21   de la page, n'est-ce pas ?

 22   (Le témoin s'exécute.)

 23   Qu'il soit pris acte du fait que le témoin a indiqué du pointeur une

 24   surface entourée d'un cercle en bleu.

 25   Ces prisonniers ont été libérés, et lorsqu'ils sont revenus d'abord au


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  1   camp, vous pouvez confirmer le fait qu'ils portaient des vêtements

  2   civils ? Et lorsque des questions leur ont été posées par le biais de

  3   votre interprète, ils se sont présentés comme étant des civils ?

  4   M. Baggesen (interprétation). - Le CICR les a interrogés également.

  5   M. Scott (interprétation). - Il s'agit du Comité international de la

  6   Croix-Rouge, n'est-ce pas ?

  7   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

  8   M. Scott (interprétation). - Le 23 juin 1993, vous êtes-vous rendu à

  9   Skradno, à l'est de Vitez, où vous avez appris que le HVO détenait

 10   88 prisonniers musulmans à cet endroit ?

 11   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

 12   M. Scott (interprétation). - Avez-vous pu déterminer si ces Musulmans

 13   étaient de Skradno ou s'ils avaient été amenés à cet endroit par des

 14   Croates de Bosnie en provenance d'un autre village appelé Bukovici ?

 15   M. Baggesen (interprétation). - Effectivement, ils n'étaient pas de

 16   Skradno, le HVO les avait transportés de Bukovici à Skradno.

 17   M. Scott (interprétation). - Avez-vous eu l'occasion de vous entretenir

 18   avec certains de ces prisonniers ?

 19   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

 20   M. Scott (interprétation). - Ont-ils manifesté une inquiétude particulière

 21   par rapport à leur détention à Skradno ?

 22   M. Baggesen (interprétation). - Oui, ils étaient très effrayés, ils

 23   craignaient que Skradno devienne un nouvel Ahmici.

 24   M. Scott (interprétation). - Mais est-ce qu'ils vous ont fourni des

 25   explications supplémentaires ?


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  1   M. Baggesen (interprétation). - Ils craignaient que le HVO ne commette un

  2   nouveau massacre à leurs dépens.

  3   M. Scott (interprétation). - Est-il exact de dire -et nous parlons ici

  4   d'un autre sujet-, est-il exact de dire qu'un commandant dans des forces

  5   militaires est censé non seulement émettre des ordres, donc passer ces

  6   ordres à ses subordonnés, mais doit aussi veiller à l'exécution de ses

  7   ordres ?

  8   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

  9   M. Scott (interprétation). - Vous avez déjà passé plus de vingt ans dans

 10   l'armée danoise. Est-il exact de dire que la responsabilité d'un

 11   commandant est de veiller à ce que ses subordonnés respectent et

 12   appliquent les droits et coutumes de guerre, y compris les conventions de

 13   Genève, et que l'armée danoise n'impose pas ceci comme formation

 14   obligatoire ?

 15   M. Baggesen (interprétation). - C'est exact. Ceci vaut pour tous les

 16   officiers.

 17   M. Scott (interprétation). - Il incombe au commandant de veiller à ce que

 18   toutes ces responsabilités, toutes ces tâches soient accomplies, n'est-ce

 19   pas ?

 20   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

 21   M. Scott (interprétation). - Je vais vous demander d'examiner la

 22   pièce 550. Monsieur le Président, dans ce dernier jeu, il y a plusieurs

 23   pièces ; je ne peux pas vous en faire le décompte, je dirais une dizaine

 24   ou une douzaine qui sont classées dans l'ordre dans lequel je veux les

 25   parcourir. Ce sera rapide.


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  1   Je vais vous expliquer ce que c'est parce que ce n'est pas un secret.

  2   C'est toute une série d'ordres, à commencer par le 17 mars, et ceci se

  3   poursuit jusqu'au 24 avril 1993. Ce sont des ordres émis, notamment, par

  4   le colonel Blaskic donnant des ordres aux éléments du HVO de, disons,

  5   respecter le droit humanitaire international, de mener des enquêtes s'il y

  6   a comportement criminel parmi les éléments pour veiller à ce qu'il n'y ait

  7   pas de sévices imposés, infligés aux civils, qu'il n'y ait pas de

  8   pillages, pour veiller à ce que toute allégation concernant des atrocités

  9   fasse l'objet d'enquête. Et vous verrez tout ceci au cours de l'examen.

 10   M. le Président (interprétation). - Puisque vous avez fait le résumé, est-

 11   il nécessaire de les parcourir ?

 12   M. Scott (interprétation). - Rapidement, quelques points seulement seront

 13   évoqués ordre par ordre. Nous allons peut-être nous attarder un peu plus

 14   sur le premier ordre, le 550, pour avoir une idée de ce que l'on trouve

 15   dans ces ordres.

 16   Dans la pièce 550, vous avez un ordre émis par le colonel Blaskic le

 17   17 mars 1993, intitulé "Traitement des personnes présentant des tendances

 18   à des comportements criminels". Nous avons le coin supérieur droit de la

 19   page, ce sont les destinataires.

 20   Vous êtes commandant, vous êtes officier militaire. Est-il exact de dire

 21   que Blaskic destinait cet ordre à toutes les personnes ici énumérées ?

 22   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

 23   M. Scott (interprétation). - On commence par les commandants des brigade

 24   du HVO relevant de son ressort ?

 25   M. Baggesen (interprétation). - Oui.


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  1   M. Scott (interprétation). - Ceci inclut la brigade de Vitez commandée par

  2   Mario Cerkez ?

  3   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

  4   M. Scott (interprétation). - Il a aussi destiné cet ordre à l'unité

  5   spéciale des Vitezovi ?

  6   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

  7   M. Scott (interprétation). - A la police militaire, plus exactement à son

  8   4ème Bataillon ?

  9   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

 10   M. Scott (interprétation). - Au chef de la police militaire de Travnik ?

 11   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

 12   M. Scott (interprétation). - Ainsi qu'au président du HVO ("à informer") ?

 13   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

 14   M. Scott (interprétation). - Pour mettre en exergue le premier paragraphe,

 15   on dit que : "Le colonel Blaskic donne pour ordre d'ordonner immédiatement

 16   aux commandants de sections, de compagnies, de bataillons à tous les

 17   niveaux, d'évaluer la conduite et le comportement de recrues et de

 18   désigner les personnes qui auraient tendance à présenter de tels

 19   comportements", criminels en l'occurrence ?

 20   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

 21   M. Scott (interprétation). - Dans la filière de commandement, est-il

 22   typique qu'un officier supérieur émette un ordre et qu'on puisse attendre

 23   de ses subordonnés qu'ils relaient par leurs propres ordres l'ordre du

 24   supérieur ?

 25   M. Baggesen (interprétation). - Oui.


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  1   M. Scott (interprétation). - Examinons la pièce 553, pièce suivante,

  2   Monsieur le Président.

  3   Après bien sûr la traduction en français et en BCS du document 550, vous

  4   avez le document 553 ; c'est un ordre qui a été donné le lendemain, le

  5   18 mars 1993. Veuillez examiner la deuxième page de cette pièce, ordre

  6   donné par Mario Cerkez, n'est-ce pas ?

  7   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

  8   M. Scott (interprétation). - Voyons le corps de l'ordre donné par

  9   M. Cerkez. Vous constaterez, n'est-ce pas, que ceci répète, relaye,

 10   l'ordre donné la veille par le colonel Blaskic, n'est-ce pas, tout du

 11   moins pour la partie supérieure ?

 12   M. Baggesen (interprétation). - Tout à fait.

 13   M. Scott (interprétation). - Monsieur Cerkez relaye cet ordre à ses

 14   subordonnés, notamment aux personnes reprises dans le coin supérieur droit

 15   où l'on parle des destinataires : "Direction du HVO, commandants du

 16   1er Bataillon" ; et l'on descend la filière jusqu'à la police militaire de

 17   brigrade ?

 18   M. Baggesen (interprétation). - Le commandant d'artillerie de Vitez figure

 19   aussi parmi les destinataires.

 20   M. Scott (interprétation). - On retrouve ici au paragraphe 1, ce qu'on

 21   retrouvait dans l'ordre de Blaskic, à savoir d'identifier tout

 22   comportement criminel ?

 23   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

 24   M. Scott (interprétation). - Examinons la pièce 554.

 25   M. Kovacic (interprétation). - Désolé, Monsieur le Président, je dois


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  1   émettre une objection. La pièce que nous venons d'examiner allègue qu'il y

  2   a un ordre de Cerkez, au titre de la pièce 553, nous n'avons que la

  3   traduction, et un ordre -la pièce 554- signé par un commandant de

  4   bataillon, donc à un niveau inférieur à celui de Cerkez, et là nous avons

  5   à la fois l'original et la traduction. S'agissant cependant de l'ordre de

  6   Cerkez, nous n'avons pas l'original.

  7   M. le Président (interprétation). - Vous avez tout à fait raison.

  8   M. Scott (interprétation). - Je ne sais pas pourquoi ceci n'a pas été

  9   remis dans le paquet. Je peux vous le fournir.

 10   M. le Président (interprétation). - Faites le plus rapidement possible,

 11   s'il vous plaît.

 12   M. Scott (interprétation). - Je vais y veiller, merci ; je m'en excuse

 13   d'ailleurs, je l'avais vérifié à plusieurs reprises, je ne sais pas

 14   pourquoi l'original ne s'y trouve pas. Excusez moi, Maître Kovacic, vous

 15   allez recevoir la pièce dans un instant.

 16   Passons à la pièce 554. Comme Me Kovacic vient de l'indiquer, c'est un

 17   ordre émis le surlendemain, donc en fait le 19 mars, par un des

 18   commandants subordonnés à Cerkez, n'est-ce pas ?

 19   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

 20   M. Scott (interprétation). - Il s'agit du 1er Bataillon de la Brigade de

 21   Viteska, n'est-ce pas ?

 22   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

 23   M. Scott (interprétation). - Par conséquent, dans cette série d'ordres,

 24   nous avons un ordre du colonel Blaskic, du 17 mars, adressé notamment à

 25   Mario Cerkez, puis l'ordre de Mario Cerkez, du 18 mars, adressé à ses


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  1   subordonnés, et un ordre émis le 19 mars par un de ses subordonnés, je

  2   parle ici d'un subordonné de Mario Cerkez, n'est-ce pas ?

  3   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

  4   M. Scott (interprétation). - Examinons la pièce 572. Normalement, c'est la

  5   suivante dans le jeu de documents. Ordre émis par le colonel Blaskic le

  6   26 mars 1993 qui pratiquement revient à énoncer plusieurs ordres destinés

  7   à tous les commandants de la ZOBC. On parle de précisions relatives à des

  8   personnes autorisées à nommer ou à démettre de leurs fonctions des

  9   officiers et des sous-officiers.

 10   Nous avons ici une publication officielle de la communauté croate

 11   d'Herceg-Bosna ; y sont énoncées les différentes personnes qui sont

 12   autorisées à nommer ou à destituer des officiers et sous-officiers, n'est-

 13   ce pas ?

 14   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

 15   M. Scott (interprétation). - Examinons, si vous le voulez bien, le

 16   troisième paragraphe. Est-ce qu'on y dit clairement que le commandant de

 17   brigade, comme Mario Cerkez, est autorisé à nommer et à destituer des

 18   officiers subordonnés, n'est-ce pas ?

 19   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

 20   M. Scott (interprétation). - Passons à la pièce suivante, la 715. Ordre

 21   émis par le colonel Blaskic le 18 avril ; je voulais simplement mettre en

 22   exergue le quatrième paragraphe : "Recueillir les données pertinentes

 23   portant sur les acteurs du conflit, les causes de l'expulsion de

 24   personnes, d'assassinats de civils et de soldats, d'incendies de maisons

 25   et d'autres bâtiment", fin de citation. Et le colonel Blaskic demande à


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  1   ses hommes de mener de telles enquêtes ?

  2   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

  3   M. Scott (interprétation). - Et vous voyez que ceci est également adressé

  4   au colonel Stewart, commandant de la Forpronu, ainsi qu'à l'ECMM, n'est-ce

  5   pas ?

  6   M. Baggesen (interprétation). - C'est exact.

  7   M. Scott (interprétation). - Est-ce qu'à ce moment-là, déjà, il y avait eu

  8   des protestations à la suite des incidents d'Ahmici et de Vitez ?

  9   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

 10   M. Scott (interprétation). - Vous souvenez-vous du fait qu'à la fois le

 11   colonel Stewart et l'ECMM avaient exigé de la part de M. Blaskic qu'il

 12   mène des enquêtes sur ces atrocités ?

 13   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

 14   M. Scott (interprétation). - Je vois que Me Kovacic s'est levé pour

 15   intervenir, Monsieur le Président.

 16   M. le Président (interprétation). - Maître Kovacic ?

 17   M. Kovacic (interprétation). - Sans entrer de nouveau dans les détails,

 18   ici, pour certains de ces documents, nous n'avons que des traductions et

 19   pas les originaux ?

 20   M. le Président (interprétation). - Quels sont-ils ?

 21   M. Kovacic (interprétation). - Le 572 tout du moins, parce que l'autre

 22   document émis par Blaskic, le 715, semble avoir été émis à l'époque à la

 23   fois en anglais et en croate, n'est-ce pas ?

 24   M. Scott (interprétation). - Même commentaire que précédemment. Nous

 25   allons nous enquérir, nous avons fait une demande électronique déjà pour


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  1   savoir où sont ces documents dans leur forme originale.

  2   M. Kovacic (interprétation). - Merci.

  3   M. le Président (interprétation). - S'il y a d'autres documents qui

  4   manquent, si l'original n'y figure pas, dites-le nous au fur et mesure que

  5   nous parcourons ces documents.

  6   M. Scott (interprétation). - Excusez-moi, Monsieur le Président, nous

  7   pouvons passer à la pièce 767. C'est de nouveau un ordre émis par le

  8   colonel Blaskic de même teneur, émis le 21 avril 1993.

  9   La pièce 781, document émis le 22 avril 1993 par le colonel Blaskic. On

 10   constate notamment au premier paragraphe : "J'interdis formellement

 11   l'incendie de maisons et d'autres installations commerciales dans la zone

 12   de responsabilité du commandant de la zone opérationnelle de Bosnie

 13   centrale.

 14   Deuxièmement, les commandants d'unités indépendantes et de brigades

 15   doivent donner des ordres à leurs subordonnés afin que de tels crimes

 16   soient empêchés.

 17   Troisièmement, les mesures les plus urgentes seront prises contre les

 18   contrevenants à cet ordre en application du règlement des unités du HVO

 19   relatif à la discipline militaire".

 20   Examinons la pièce 791, émanant du colonel Blaskic, émise le

 21   23 avril 1993, 6 ou 7 jours après Ahmici, adressée à tous les commandants

 22   subordonnés du HVO, s'agissant du comportement affiché par des membres du

 23   HVO et du niveau de discipline militaire.

 24   Le colonel Blaskic dit que, "parce que la communauté internationale a

 25   vivement condamné ce qui s'est passé, une campagne médiatique était menée


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  1   contre le HVO et les Croates, ce qui peut avoir des répercussions très

  2   négatives pour la bonne réputation générale du HVO et les accomplissements

  3   du peuple croate en général, et afin d'empêcher d'autres activités

  4   destructrices et d'appliquer pleinement les ordres donnés par le chef de

  5   l'état-major principal du HVO, à savoir le colonel Blaskic, j'ordonne

  6   ceci.", fin de citation.

  7   C'est donc le colonel Blaskic qui donne d'autres ordres ?

  8   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

  9   M. Scott (interprétation). - Pièces 804 et 805 : nous avons des faits

 10   similaires, notamment au 805, pour le traitement des blessés.

 11   M. Bennouna. – Maître Scott, nous sommes en train de passer ces

 12   documents ; nous les avons. Où voulez-vous en venir exactement avec ces

 13   documents par rapport au témoin ? Qu'est-ce que vous cherchez à nous

 14   prouver à travers le fait de passer et relire ces documents ? Nous avons

 15   ces documents effectivement ; nous savons de quoi il s'agit. Vous pouvez

 16   nous les mentionner. Mais voulez-vous obtenir des renseignements

 17   particuliers du témoin sur ces documents. Nous sommes ici en procès, au

 18   sein de l'audience : il faut utiliser le temps d'audience de façon

 19   convenable.

 20   M. Scott (interprétation). - Tout à fait, Monsieur le Juge. Vous avez

 21   raison de soulever cette question. Je ne vais pas parcourir les autres à

 22   l'exception des deux derniers. Je le ferai dans quelques instants. Je

 23   voulais, par cette présentation, vous familiariser avec ces ordres. Ceci

 24   devrait servir de base à plusieurs questions que je vais poser au

 25   commandant Baggesen.


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  1   Commandant, vous l'avez dit il y a quelques instants, est-il exact de dire

  2   qu'un commandant militaire est censé et doit d'ailleurs non seulement

  3   émettre des ordres mais veiller à leur bonne exécution ?

  4   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

  5   M. Scott (interprétation). - Quelle est la responsabilité d'un commandant

  6   militaire s'il constate qu'il y a eu inexécution de ces ordres ?

  7   M. Baggesen (interprétation). - Il devra peut-être, à la suite de cela,

  8   remplacer l'un de ces commandants qui lui sont subordonnés. Si, par

  9   exemple, un commandant d'une de ces unités subordonnées n'applique pas ses

 10   ordres, ce commandant doit être démis de ses fonctions par son supérieur.

 11   M. Scott (interprétation). - Quelques questions qui se prêtent bien au

 12   contexte ici, qui seront reprises plus tard. Connaissez-vous la notion de

 13   poste de commandement avancé ?

 14   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

 15   M. Scott (interprétation). - Qu'est-ce que c'est ?

 16   M. Baggesen (interprétation). - C'est un poste de commandement où le

 17   commandant et un certain nombre de ses effectifs dans son état-major sont

 18   pour savoir ce qui se passe sur le terrain. Si vous êtes en situation sur

 19   le terrain, si vous avez des troupes sur le terrain, le commandant d'unité

 20   se trouvera à son poste de commandement avancé, sur le terrain, sur le

 21   théâtre des opérations, à proximité du front.

 22   M. Scott (interprétation). - Au cours de votre mission en Bosnie centrale,

 23   avez-vous appris que le général Bobetko de l'armée croate de la HV, avait

 24   établi un poste de commandement avancé à Gornji Vakuf, en Bosnie

 25   centrale ?


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  1   M. Baggesen (interprétation). - Oui. Mais je ne suis pas vraiment allé à

  2   Gornji Vakuf en tant qu'observateur.

  3   M. Scott (interprétation). - Cette information avait-elle été relayée à

  4   l'ECMM ?

  5   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

  6   M. Scott (interprétation). - S'agissant du poste de commandement de la

  7   police militaire, peut-on présenter une feuille de papier au témoin et la

  8   placer sur le rétroprojecteur ? Il pourra peut-être tracer un croquis pour

  9   répondre à ma question, comme il l'avait fait précédemment pour moi, et ce

 10   sera sans doute très utile.

 11   Commandant, je vais vous demander de nous montrer sur cette feuille de

 12   papier quelle est la structure de commandement au niveau des brigades :

 13   au-dessous du niveau de la brigade, est-ce qu'il y a des unités ou la

 14   police militaire ?

 15   M. Baggesen (interprétation). - Dans une armée de l'OTAN, normalement, la

 16   police militaire se trouve au niveau des corps d'armée ; et au niveau des

 17   corps d'armée, il y a généralement la police militaire, un bataillon de la

 18   police militaire ; au niveau des brigades, généralement, vous trouvez une

 19   compagnie de police militaire et cette unité de police militaire reçoit

 20   ses commandements de cette unité-là, de l'unité qui se trouve au niveau du

 21   corps d'armée. Mais le commandant de cette brigade-là dispose d'une

 22   compagnie de police militaire pour contrôler les opérations. A partir de

 23   cette brigade, le commandant de la brigade peut obtenir une section

 24   constituée d'hommes de la compagnie de la police militaire que je viens de

 25   vous indiquer et, à ce moment-là, on se retrouve au niveau du bataillon,


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  1   du régiment.

  2   M. Scott (interprétation). - Nous allons donner une cote à ce document que

  3   le témoin vient de rédiger. Vous nous avez donc montré un peu la structure

  4   de la police militaire au niveau des bataillons, des unités, etc.

  5   Si l'on regarde le milieu de la page, une unité de police militaire peut

  6   être nommé au niveau de la brigade. Et qui est responsable des opérations

  7   au jour le jour ? Qui contrôle l'unité de police militaire ?

  8   M. Baggesen (interprétation). - C'est le commandant de la brigade.

  9   M. Scott (interprétation). - Pouvez-vous, s'il vous plaît, nous montrer où

 10   se trouve le commandant de la brigade par rapport aux unités de la police

 11   militaire ?

 12   M. le Président (interprétation). - Où en sommes-nous, s'il vous plaît,

 13   dans le résumé ?

 14   M. Scott (interprétation). - Nous nous trouvons entre les paragraphes 237

 15   et 238. Je m'excuse, car je n'avais pas mis à jour le résumé. Nous allons

 16   maintenant passer au paragraphe 238.

 17   M. Robinson (interprétation). - Est-ce que l'organigramme qui vient d'être

 18   dessiné est une structure que l'on retrouve dans toutes les armées du

 19   monde ?

 20   M. Scott (interprétation). - Oui, en effet, c'est la question que j'allais

 21   poser. Monsieur le Témoin, vous avez dit que c'était là la structure qu'on

 22   retrouve dans une armée de l'OTAN. Sur la base de votre expérience, sur la

 23   base de l'analyse que vous avez menée des forces du Pacte de Varsovie, sur

 24   la base de ce que vous avez observé en Bosnie centrale, est-ce que vous

 25   savez si on retrouvait la même structure ou une structure semblable au


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  1   sein des forces du HVO ?

  2   M. Baggesen (interprétation). - La structure était semblable dans les

  3   armées du bloc soviétique et dans les armées du pacte de Varsovie. C'était

  4   la même chose d'ailleurs également au sein de la JNA.

  5   M. Scott (interprétation). - Donc, dans le cadre de la doctrine officielle

  6   de la JNA, c'est ce genre de structure que l'on aurait pu constater ?

  7   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

  8   M. Scott (interprétation). - Nous allons maintenant passer à un autre

  9   point.

 10   M. le Président (interprétation). - Si nous passons à un autre sujet, il

 11   faut donner une cote à ce document. Et je vais vous demander, monsieur le

 12   Témoin, de donner un titre à ce document, comme par exemple "Structure de

 13   la police militaire au sein des armées de l'OTAN" ; de cette façon nous

 14   pourrons nous souvenir de la nature de ce document.

 15   M. Scott (interprétation). - Mon assistante juridique m'informe que nous

 16   ne pouvons pas à l'heure actuelle donner de cote à ce document, mais nous

 17   le ferons en temps utile et nous l'intégrerons dans notre liste de pièces

 18   à conviction.

 19   M. Bennouna. - Vous nous avez montré un certain nombre de documents, si je

 20   comprends bien, sur des ordres donnés par le colonel Blaskic concernant

 21   des infractions éventuelles, des comportements en violation du droit

 22   international commis à des échelons inférieurs. Nous avons vu ce schéma

 23   qui vient d'être tracé concernant la place de la police militaire dans la

 24   hiérarchie. Alors, est-ce que cela veut dire que ces ordres ne sont pas

 25   descendus jusqu'en bas ? C'est la question qu'on peut poser au témoin.


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  1   Est-ce que le témoin sait ce qu'il en a été de ces ordres que vous venez

  2   de citer abondamment et qu'il a confirmé donnés par le colonel Blaskic ?

  3   Qu'en est-il donc des ordres qui ont été donnés ? Où s'est trouvé... Y a-

  4   t-il eu une mise en œuvre, à la connaissance du témoin, ou une

  5   méconnaissance volontaire à la connaissance du témoin ? Il faut que l'on

  6   sache, quand même, ce que sont devenus ces ordres, si le témoin a une

  7   idée ?

  8   M. Baggesen (interprétation). - Lorsque nous nous sommes rendus auprès des

  9   unités de niveau hiérarchique inférieur, nous nous sommes rendus compte

 10   qu'ils n'avaient jamais entendu parler de ces ordres. Nous leur avons posé

 11   la question parce que nous savions que le colonel Blaskic avait émis un

 12   certain nombre d'ordres. D'ordinaire, lorsque nous nous rendions aux

 13   différents quartiers généraux, nous leur demandions s'ils avaient reçu des

 14   ordres relatifs à telle ou telle question.

 15   Mais nous n'avons eu aucune preuve du fait que les soldats responsables

 16   des pillages, des incendies, etc., avaient été sanctionnés. Donc il a bien

 17   délivré ces ordres comme il devait le faire en tant que commandant une

 18   force armée, mais quant à savoir s'il les a véritablement envoyés à ses

 19   unités ou s'il les a simplement rangés dans un placard, nous ne pouvons le

 20   définir, le déterminer puisque nous n'avons pas constaté que ces ordres

 21   avaient été reçus aux niveaux hiérarchiques inférieurs.

 22   Donc, pour répondre à votre question, je ne sais pas.

 23   M. le Président (interprétation). - Je constate qu'il y a une erreur dans

 24   le compte rendu, au début de la réponse donnée par le commandant. On peut

 25   y lire : "Lorsque nous avons rendu visite à ces unités de niveau


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  1   hiérarchique inférieur, nous ne savions rien de ces ordres". Est-ce bien

  2   ce que vous avez dit, mon commandant ?

  3   M. Baggesen (interprétation). - Non, ce que je voulais dire, c'est que eux

  4   n'y connaissaient rien, ne savaient rien de ces ordres. Nous nous sommes

  5   rendus compte, Monsieur le Président, que le commandant de la brigade de

  6   Vitez, M. Cerkez, disposait de ces ordres. Il a donné un ordre au niveau

  7   du régiment ou du bataillon, mais nous n'avons pas vu trace de ces ordres

  8   au niveau des unités. Et lorsque nous sommes allés voir le commandant de

  9   Kiseljak, il n'avait jamais entendu parler de ces ordres.

 10   M. Bennouna. - Vous nous donnez un complément d'information par rapport à

 11   votre déclaration précédente. Vous dites que le commandant Cerkez, lui,

 12   avait reçu les ordres du colonel Blaskic...

 13   M. Baggesen (interprétation). - ...

 14   M. Bennouna. - Pardon, vous avez pu vérifier que M. Cerkez, en tant que

 15   commandant de brigade, avait bien pris connaissance des ordres du colonel

 16   Blaskic ? Donc les ordres du colonel Blaskic lui ont été transmis, mais

 17   vous ne les avez pas vus au niveau des unités inférieures, par la suite ?

 18   M. Baggesen (interprétation). - Je n'ai vu ces ordres qu'ici même dans le

 19   prétoire. C'est ce que j'essayais de vous dire. Je n'ai vu que cet ordre.

 20   M. le Président (interprétation). - Vous voulez parler de la pièce à

 21   conviction 553 en date du 18 mars ?

 22   M. Baggesen (interprétation). - Oui, c'est le seul ordre que j'ai vu,

 23   effectivement, sur le terrain.

 24   M. Bennouna. - Donc , si je comprends bien, en dehors de ce document que

 25   vous avez vu, la pièce à conviction 553, vous-même, lorsque vous vous êtes


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  1   rendu sur le terrain, vous n'avez jamais eu trace des ordres du colonel

  2   Blaskic au niveau des différentes unités sur le terrain ? Vous ne les avez

  3   jamais vus, ces ordres ? Lorsque vous vous êtes informé sur place, on ne

  4   vous a pas parlé des ordres du colonel Blaskic pour mettre fin à certains

  5   comportements délictueux ou criminels constatés ici ou là ?

  6   Est-ce que c'est bien cela qu'il faut comprendre de votre part ?

  7   M. Baggesen (interprétation). - C'est tout à fait exact, Monsieur le Juge.

  8   M. Bennouna. - Je vous remercie.

  9   M. Scott (interprétation). - Pour en finir à ce sujet avant de passer à

 10   autre chose, mon commandant, dans les jours qui ont suivi les événements

 11   d'Ahmici le 16 avril 1993...

 12   M. Baggesen (interprétation). - Pouvez-vous répéter la question ?

 13   M. Scott (interprétation). - J'attendais que MM. les Juges aient fini de

 14   délibérer. Dans les jours qui ont suivi les événements d'Ahmici qui ont eu

 15   lieu le 16 avril 1993, est-ce que, à votre connaissance, à ce moment-là

 16   l'opinion publique s'était émue des événements qui avaient eu lieu à

 17   Ahmici ?

 18   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

 19   M. Scott (interprétation). - Et est-ce que donc le colonel Blaskic a fait

 20   part à l'ECMM des ordres qu'il avait émis ?

 21   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

 22   M. Scott (interprétation). - Et donc il a émis un certain nombre

 23   d'ordres ?

 24   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

 25   M. Scott (interprétation). - Donc, auparavant, vous ne saviez pas que ces


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  1   ordres existaient ?

  2   M. Baggesen (interprétation). - Non.

  3   M. Scott (interprétation). - Vous savez donc qu'il a émis ces ordres après

  4   Ahmici ?

  5   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

  6   M. Scott (interprétation). - Vous étiez membre de la commission mixte de

  7   Busovaca lors de votre arrivée sur le terrain, en avril 93 ?

  8   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

  9   M. Scott (interprétation). - A votre connaissance, est-ce que la

 10   commission mixte de Busovaca, qui a été créée en janvier 1993, a poursuivi

 11   ses travaux pendant cinq mois, jusqu'à la fin avril 1993 ?

 12   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

 13   M. Scott (interprétation). - Pendant le temps où vous avez travaillé pour

 14   la commission mixte de Busovaca, est-il exact que vous-même et d'autres

 15   membres de l'ECMM avez émis un certain nombre de protestations, de façon

 16   régulière, au sujet du comportement des unités et des soldats du HVO ?

 17   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

 18   M. Scott (interprétation). - Généralement, c'était l'adjoint de

 19   M. Blaskic, Franjo Nakic, qui représentait le HVO aux réunions de cette

 20   commission ?

 21   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

 22   M. Scott (interprétation). - Une fois que vous avez cessé de travailler

 23   personnellement au sein de la commission mixte de Busovaca, est-il exact,

 24   d'après ce que vous ont dit vos collègues, que l'ECMM a continué à émettre

 25   de telles protestations envers le HVO lors de réunion de la commission


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  1   mixte ?

  2   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

  3   M. Scott (interprétation). - Pendant votre séjour en Bosnie centrale,

  4   après ces protestations, avez-vous eu connaissance que des unités du HVO,

  5   des soldats ou d'autres membres du HVO, aient été sanctionnés du fait de

  6   leur conduite ?

  7   M. Baggesen (interprétation). - Non, pas à ma connaissance.

  8   M. Scott (interprétation). - Pendant le séjour que vous avez passé en

  9   Bosnie, y a-t-il eu une occasion au cours de laquelle un commandant d'une

 10   unité du HVO a été démis de ses fonctions, un commandant de brigade ?

 11   M. Baggesen (interprétation). - Oui, un commandant de brigade ou de

 12   bataillon a été démis de ses fonctions et remplacé par le colonel Blaskic

 13   parce que le commandant en question a refusé d'attaquer des villages

 14   habités par des civils, des villages musulmans.

 15   M. Scott (interprétation). - A votre souvenir, est-il exact qu'il

 16   s'agissait de Stjepan Tuka ?

 17   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

 18   M. Scott (interprétation). - Je vais maintenant vous demander de vous

 19   référer aux deux dernières pièces à conviction : tout d'abord, la pièce à

 20   conviction n° 731. Il s'agit d'un ordre en date du 19 avril 93, ordre du

 21   colonel Blaskic, ordre qui est adressé au commandant du bataillon de

 22   Fojnica. Le commandant Blaskic dit la chose suivante -je cite- : "J'attire

 23   votre attention sur votre devoir de respecter et de donner effet aux

 24   ordres reçus du commandant de la brigade Ban Jelisic de Kiseljak". Avez-

 25   vous vu cette phrase ?


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  1   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

  2   M. Scott (interprétation). - Je continue à lire : "Faute de quoi vous

  3   serez remplacé et tenu responsable, conformément au règlement du HZ-HB,

  4   communauté croate d'Herceg-Bosna et en vertu de la discipline militaire" ?

  5   Fin de citation.

  6   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

  7   M. Scott (interprétation). - Nous allons maintenant passer à la pièce 743.

  8   Il s'agit d'un autre ordre, en date du 20 avril 93, ordre de M. Blaskic,

  9   ordre adressé au commandant de la brigade de Busovaca, au commandant du

 10   bataillon de Fojnica. On peut y lire la chose suivante -je cite- : "Par le

 11   présent ordre, je relève M. Stepjan Tuka de son poste de commandant du

 12   3ème Bataillon de la brigade de Busovaca". Est-ce que vous voyez, monsieur

 13   le Témoin ?

 14   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

 15   M. Scott (interprétation). - Est-ce que vous avez eu connaissance de cela

 16   au printemps 93 ?

 17   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

 18   M. Scott (interprétation). - D'après ce que vous avez compris, la raison

 19   pour laquelle M. Tuka a été relevé, c'est parce qu'il avait refusé

 20   d'attaquer des civils musulmans ?

 21   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

 22   M. Scott (interprétation). - Avez-vous connaissance d'autres cas

 23   d'officiers relevés dans la zone opérationnelle de Bosnie centrale, à part

 24   Stjepan Tuka ?

 25   M. Baggesen (interprétation). - Non.


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  1   M. Bennouna. – Si je comprends bien la question que vous avez posée au

  2   témoin, le commandant Tuka a été relevé parce qu'il a refusé d'attaquer

  3   des civils musulmans ? C'est bien la question que vous avez posée ?

  4   Comment le témoin le sait-il ? Le témoin a-t-il vu un document ? Comment

  5   sait-il la raison pour laquelle M. Tuka a été relevé ?

  6   M. Scott (interprétation). - Pouvez-vous répondre, s'il vous plaît,

  7   monsieur le Témoin ?

  8   M. Baggesen (interprétation). - Ce n'est pas M. Tuka qui nous l'a dit,

  9   mais il y a une autre équipe qui devait avoir une réunion dans la région

 10   de Kiseljak. Cette équipe de l'ECMM devait rencontrer M. Tuka ; on leur a

 11   dit qu'il n'était pas présent parce qu'il avait été démis de ses fonctions

 12   et qu'il avait été démis de ses fonctions parce qu'il avait refusé

 13   d'attaquer un village musulman. Cette information a donc été communiquée

 14   par un membre du HVO à une de nos équipes.

 15   M. Bennouna. – Si je comprends bien, c'est quelqu'un de votre équipe qui

 16   vous l'aurait dit et qui l'aurait eu d'une personne du HVO ? Mais vous ne

 17   pouvez pas dire les noms des personnes concernées ?

 18   M. Baggesen (interprétation). - Je ne peux pas vous donner le nom précis

 19   de la personne, du membre du HVO qui a dit cela aux membres de notre

 20   équipe. Mais l'équipe de l'ECMM devait rencontrer M. Tuka : lorsqu'ils

 21   sont arrivés au quartier général de M. Tuka, on leur a dit qu'il avait été

 22   remplacé parce qu'il avait refusé d'exécuter un ordre.

 23   M. Bennouna. – Qui, dans votre équipe de l'ECMM, quelle est la personne

 24   qui vous en a parlé ? Est-ce que vous pouvez nous dire qui vous en a

 25   parlé ?


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  1   M. Baggesen (interprétation). - Monsieur le Juge, je ne me souviens pas

  2   exactement laquelle des équipes que nous avions se trouvait à Kiseljak, à

  3   ce moment-là, ni qui était membre de cette équipe particulière ?

  4   M. Bennouna. – En dehors de cette information que vous avez reçue par

  5   personne interposée, vous n'avez pas d'autres éléments qui vous ont permis

  6   de corroborer cette information concernant le motif qui a amené à relever

  7   M. Tuka ? Vous n'avez pas d'autres éléments en dehors de celui-ci ?

  8   M. Baggesen (interprétation). - Non, mais il y a peut-être d'autres

  9   preuves. Parce que je me souviens qu'on en a parlé avec l'unité de la

 10   Forpronu à Kiseljak. Eux, les membres de la Forpronu à Kiseljak, ont peut-

 11   être d'autres éléments de preuve à ce sujet.

 12   M. le Président (interprétation). - Maître Scott, est-ce que vous allez

 13   citer des témoins à ce sujet ?

 14   M. Scott (interprétation). - Je crois que nous avons tiré tout ce que nous

 15   pouvons tirer de ce témoin à ce sujet particulier. Mais il existe d'autres

 16   éléments de preuve, documentaires notamment, au sujet de cette question.

 17   Pour finir, au sujet de la structure de commandement militaire,

 18   monsieur le Témoin, sur la base de votre expérience, lorsque la zone de

 19   commandement qui est placée sous l'autorité d'un officier est coupée des

 20   autres zones de combats, est-ce que cela l'exonère de mener à bien ses

 21   responsabilités en tant que commandant ?

 22   M. Baggesen (interprétation). - Non.

 23   M. Scott (interprétation). - Sur la base de votre expérience, non

 24   seulement au sein de l'armée danoise mais aussi de votre connaissance des

 25   armées de l'OTAN et du Pacte de Varsovie, est-ce qu'au niveau supérieur


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  1   les commandants militaires relèvent de leurs supérieurs politiques ?

  2   M. Baggesen (interprétation). - Oui, c'est généralement le cas aux niveaux

  3   hiérarchiques les plus élevés.

  4   M. Scott (interprétation). - Sur la base de votre expérience, pouvez-vous

  5   nous dire si un colonel peut être promu au rang de général s'il n'a pas

  6   exécuté les ordres de ses maîtres politiques ?

  7   M. le Président (interprétation). - Je ne pense pas que le témoin ait

  8   besoin de répondre à cette question. Nous aurons nous-mêmes à tirer les

  9   conclusions qui s'imposent suite à la déclaration de ce témoin.

 10   M. Scott (interprétation). - A votre connaissance, à un officier militaire

 11   dont on sait qu'il n'est pas capable de contrôler ses subordonnés, que lui

 12   arrive-t-il généralement ?

 13   M. Baggesen (interprétation). - Généralement, il n'est pas promu à un

 14   grade supérieur.

 15   M. Scott (interprétation). - On considérerait donc qu'un officier qui se

 16   conduirait de la sorte serait notoirement incompétent, n'est-ce pas ?

 17   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

 18   M. Scott (interprétation). - Sur la base de votre expérience, ayant

 19   accompli un travail remarquable au sein de l'ECMM, en Bosnie, est-il exact

 20   que vous avez vous-même formé des observateurs appelés à travailler en ex-

 21   Yougoslavie dans le cadre de la mission de l'ECMM ?

 22   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

 23   M. Scott (interprétation). - Est-ce qu'en 1993 le Centre danois pour les

 24   droits de l'homme vous a demandé de former des observateurs russes chargés

 25   de surveiller l'application des droits humanitaires en Tchétchénie ?


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  1   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

  2   M. Scott (interprétation). - Je voudrais maintenant que l'organigramme qui

  3   a été dessiné par le témoin reçoive la cote 2768. Je dispose des originaux

  4   serbo-croates des pièces à conviction 572 et 553.

  5   M. le Président (interprétation). - Je vais demander à l'huissier de

  6   communiquer la pièce au greffier d'audience, ainsi que les autres

  7   documents qui ont été produits par Me Scott.

  8   M. Scott (interprétation). - Merci, Monsieur le Président, je n'ai plus de

  9   questions à poser au témoin.

 10   M. Kovacic (interprétation). - Je m'excuse, Monsieur le Président, mais

 11   nous n'avons pas demandé une traduction en serbo-croate du document, nous

 12   avons demandé les documents originaux, puisque manifestement ces ordres

 13   ont été émis en serbo-croate !

 14   M. Scott (interprétation). - Je suis désolé mais, Monsieur le Président,

 15   il faudra que je m'informe à ce sujet. Non, en fait, je me suis trompé

 16   lorsque j'ai parlé de traduction en serbo-croate. En fait, nous vous avons

 17   fourni les originaux de ces ordres.

 18   M. le Président (interprétation). - Est-ce que vous pourriez régler cette

 19   question pendant la pause ?

 20   M. Scott (interprétation). - Oui, c'est moi qui me suis mal exprimé. En

 21   fait, je voulais vous dire que nous avons trouvé les originaux de ces

 22   ordres en langue serbo-croate.

 23   M. Kovacic (interprétation). - Il y a deux autres documents, les

 24   documents Z 767 et Z 805 ; les copies des originaux en langue croate ne

 25   sont absolument pas lisibles. On ne peut absolument rien lire du tout.


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  1   M. Scott (interprétation). - Je vais essayer d'arranger cela.

  2   M. le Président (interprétation). - Maître Sayers, vous pouvez peut-être

  3   commencer le contre-interrogatoire. Dès que vous serez arrivé à un moment

  4   opportun dans votre contre-interrogatoire, nous ferons une pause vers

  5   11 heures.

  6   M. Sayers (interprétation). - Merci, Monsieur le Président. Je vais

  7   essayer de suivre l'exemple de l'accusation et de parcourir un certain

  8   nombre de documents et de points avec le témoin de la façon la plus rapide

  9   possible. J'ai placé les documents dans l'ordre auquel je souhaite m'y

 10   référer, ceci afin d'accélérer la procédure. Je vais donc demander à

 11   l'huissier de vous remettre ces mêmes documents.

 12   Bonjour, Commandant. Je m'appelle Steven Sayers et je défends Dario

 13   Kordic. Commandant, vous avez fait preuve d'une parfaite compétence à

 14   répondre d'une façon très laconiquement militaire aux questions, ce qui a

 15   permis d'avoir un interrogatoire principal très rapide. Je vais essayer

 16   d'utiliser la même technique dans l'espoir assez réaliste, j'espère, d'en

 17   terminer avant la fin de la journée. Est-ce que ceci vous convient ?

 18   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

 19   M. Sayers (interprétation). - Si vous avez besoin de dire davantage que

 20   oui ou non en réponse à une question, faites-le savoir et l'explication

 21   sera fournie à la Chambre de première instance.

 22   Des questions vous ont été posées à propos du croquis que vous avez fait ;

 23   il s'agit de la pièce Z 2268. Il s'agit de la chaîne de commandement de la

 24   police militaire. Si j'ai bien compris, vous êtes d'avis que la police

 25   militaire exerçait son pouvoir au niveau des corps d'armée, ceci pour les


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  1   commandants, que les détachements de la police militaire se trouvent

  2   uniquement au niveau du bataillon ?

  3   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

  4   M. Scott (interprétation). - Quand on descend la filière du bataillon à la

  5   brigade ?

  6   M. Baggesen (interprétation). - Et aussi à la compagnie.

  7   M. Sayers (interprétation). - D'accord. Donc ceci n'est pas inhabituel

  8   dans une organisation militaire. La structure de la police militaire que

  9   vous avez observée au cours de votre mission en Bosnie centrale était

 10   comme cela ?

 11   M. Baggesen (interprétation). - Nous n'étions pas trop sûrs, nous n'étions

 12   pas sûrs qu'ils utilisaient la même structure que ce qu'on connaissait

 13   dans la JNA ou dans d'autres armées.

 14   M. Sayers (interprétation). - Mais étiez-vous sûr de ce que faisaient les

 15   commandants de la police militaire parmi les forces musulmanes ?

 16   M. Baggesen (interprétation). - Non.

 17   M. Sayers (interprétation). - Vous avez dit qu'il y avait des plaintes

 18   assez régulières s'agissant du comportement du HVO, ceci à la commission

 19   mixte de Busovaca et aussi pour le commandement conjoint. Ceci valait

 20   également pour les forces musulmanes ?

 21   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

 22   M. Sayers (interprétation). - Vous ne parlez pas croate, vous vous fiez à

 23   des interprètes ?

 24   M. Baggesen (interprétation). - C'est exact.

 25   M. Sayers (interprétation). - Dans le procès Blaskic, vous avez informé la


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  1   Chambre du fait qu'on vous avait donné des instructions selon lesquelles

  2   vous n'aviez pas le droit de parler avec des conseils de la défense ?

  3   M. Baggesen (interprétation). - C'est exact.

  4   M. Sayers (interprétation). - ...Instruit ou donné des instructions ?

  5   M. Baggesen (interprétation). - Non.

  6   M. Sayers (interprétation). - Vous n'avez pas discuté avec les conseils de

  7   la défense de l'affaire Blaskic ?

  8   M. Baggesen (interprétation). - Non, parce que le conseil de la défense

  9   avait déjà ma déclaration préalable.

 10   M. Sayers (interprétation). - Ceci vaut aussi pour ce procès ?

 11   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

 12   M. Sayers (interprétation). - Vous avez tenu un journal de guerre, n'est-

 13   ce pas, à l'époque ?

 14   M. Baggesen (interprétation). - Oui, c'était un journal intime que je

 15   gardais pour moi-même. Cela ne devrait pas être un document officiel. Si

 16   j'avais su que cela allait devenir un document officiel, j'aurais peut-

 17   être utilisé des termes différents. C'était uniquement un document à titre

 18   purement privé.

 19   M. Sayers (interprétation). - J'aimerais qu'une cote soit donnée à cette

 20   copie, c'est une copie de ce journal de guerre du commandant. Je ne pense

 21   pas qu'il y ait des détails d'ordre personnel qui seraient peut-être

 22   embarrassants pour le commandant si ceux-ci étaient rendus publics. Je

 23   pense que la plupart des annotations concernent sa mission en Bosnie

 24   centrale. C'est bien ce que vous avez comme souvenirs, n'est-ce pas ?

 25   M. Baggesen (interprétation). - Oui, il y a quelques observations,


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  1   quelques émotions personnelles, des sentiments qui avaient été provoqués

  2   en moi à la suite d'événements.

  3   M. Sayers (interprétation). - Fort bien.

  4   Mme Lauer. - Le document sera coté D 75/1.

  5   M. Sayers (interprétation). - Vous avez fourni une version abrégée de ce

  6   journal à l'accusation, n'est-ce pas ?

  7   M. Baggesen (interprétation). - Non, je ne sais pas comment le Bureau du

  8   Procureur s'est procuré une copie de mon journal, peut-être que c'est un

  9   autre témoin qui avait remis cette copie à l'accusation.

 10   M. Sayers (interprétation). - Est-ce que vous l'avez écrit à la main, ce

 11   journal, ou est-ce que vous l'avez dactylographié ?

 12   M. Baggesen (interprétation). - Au début, en Bosnie, c'était à la main, et

 13   puis à mon retour, au moment où j'ai dû repenser à tout ce qui s'était

 14   passé, j'ai saisi tout cela sur ordinateur en danois. Ceci a été traduit à

 15   partir de la traduction la version en croate.

 16   M. Sayers (interprétation). - Ces annotations concernent le 30 mars

 17   jusqu'au 1er juillet ?

 18   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

 19   M. Sayers (interprétation). - Il y a toute une partie, à dater du 6 avril,

 20   où là vous n'avez pas des notes rédigées à l'époque ?

 21   M. Baggesen (interprétation). - C'est exact.

 22   M. Sayers (interprétation). - C'est simplement un résumé des observations

 23   faites au cours de cette période-là ?

 24   M. Baggesen (interprétation). - Parce que je n'ai pas eu le temps, à

 25   l'époque, de rédiger mon journal.


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  1   M. Sayers (interprétation). - Serait-il exact de dire que, dans ce

  2   document, vous avez consigné des événements significatifs, des réunions

  3   importantes et des personnes importantes que vous avez eu l'occasion de

  4   rencontrer au cours de vos dix semaines en Bosnie centrale, n'est-ce pas ?

  5   M. Baggesen (interprétation). - Pour certains d'entre eux, pour certains

  6   de ces événements, oui.

  7   M. Sayers (interprétation). - Vous conviendrez avec moi du fait qu'on ne

  8   parle pas une seule fois de Dario Kordic dans cette chronique des

  9   événements importants, des rencontres importantes et des personnes

 10   importantes au cours de votre mission ?

 11   M. Baggesen (interprétation). - Il est peut-être mentionné une fois ou

 12   deux.

 13   M. Sayers (interprétation). - Je suis sûr que, si c'est le cas, ce serait

 14   indiqué. Vous avez déposé pendant trois jours dans l'affaire Blaskic

 15   en 1997, n'est-ce pas ?

 16   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

 17   M. Sayers (interprétation). - Vous avez fourni une déclaration préalable

 18   sur deux jours au mois d'août 1996 aux enquêteurs du Bureau du Procureur,

 19   n'est-ce pas ?

 20   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

 21   M. Sayers (interprétation). - Combien de temps avez-vous passé à parcourir

 22   votre déposition avec le Bureau du Procureur ces deux derniers jours ?

 23   M. Baggesen (interprétation). - Eh bien, je suis arrivé lundi, j'ai

 24   rencontré le Bureau du Procureur mardi, et depuis j'attends simplement de

 25   comparaître.


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  1   M. Sayers (interprétation). - Si j'ai bien compris, vous étiez en Bosnie

  2   centrale du 2 avril au 28 juin 1993 ?

  3   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

  4   M. Sayers (interprétation). - Avec des vacances au Danemark du 19 mai au

  5   1er juin 1993 ?

  6   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

  7   M. Sayers (interprétation). - Vous avez donc passé dix semaines en Bosnie

  8   centrale ?

  9   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

 10   M. Sayers (interprétation). - N'est-il pas exact de dire qu'il était tout

 11   à fait normal de voir des maisons incendiées dans chaque village de Bosnie

 12   centrale au moment de votre séjour ?

 13   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

 14   M. Sayers (interprétation). - N'est-il pas aussi vrai de dire que, à votre

 15   avis, les institutions judiciaires étaient tout à fait paralysées, que le

 16   gouvernement central ne fonctionnait plus véritablement ?

 17   M. Baggesen (interprétation). - Oui, c'était une présence militaire.

 18   M. Sayers (interprétation). - Et la police civile n'avait plus

 19   d'efficacité ?

 20   M. Baggesen (interprétation). - Non.

 21   M. Sayers (interprétation). - Tous les jours il y avait des vols, des

 22   cambriolages, des pillages ?

 23   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

 24   M. Sayers (interprétation). - Des deux côtés ?

 25   M. Baggesen (interprétation). - Oui.


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  1   M. Sayers (interprétation). - Et vous avez senti que cette région toute

  2   entière était en proie à l'anarchie, au chaos social ethnique et

  3   politique, n'est-ce pas ?

  4   M. Baggesen (interprétation). - Quelque chose de ce goût-là, oui.

  5   M. Sayers (interprétation). - Vous savez qu'il était tout à fait

  6   routinier, ordinaire que chacune des parties essaie de blâmer l'autre pour

  7   des incidents qui s'étaient produits ?

  8   M. Baggesen (interprétation). - Oui, nous avons pour mission d'établir les

  9   faits, de déterminer la vérité.

 10   M. Sayers (interprétation). - Mais c'était une explication qu'on vous

 11   fournissait généralement lorsqu'il s'était produit un incident

 12   désagréable, on vous répondait qu'il y avait des éléments incontrôlés

 13   parmi les forces armées qui en étaient coupables ?

 14   M. Baggesen (interprétation). - En général, c'était l'excuse qu'on

 15   fournissait.

 16   M. Sayers (interprétation). - Vous avez reçu des instructions, un briefing

 17   dans le cadre de votre mission d'observateur de la communauté européenne,

 18   n'est-ce pas ?

 19   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

 20   M. Sayers (interprétation). - Ceci s'est passé alors que le commandant du

 21   3ème Corps à Zenica était Hadzihasanovic, le général Enver Hadzihasanovic ?

 22   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

 23   M. Sayers (interprétation). - Vous l'avez rencontré plusieurs fois.

 24   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

 25   M. Sayers (interprétation). - A Zenica ?


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  1   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

  2   M. Sayers (interprétation). - La personne du côté du HVO qui vous

  3   informait était Blaskic ?

  4   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

  5   M. Sayers (interprétation). - Je pense que vous avez rencontré Blaskic dix

  6   ou quinze fois au cours de votre mission en Bosnie centrale ?

  7   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

  8   M. Sayers (interprétation). - Je crois que vous avez dit que le dirigeant

  9   politique n° 1 en Bosnie centrale, croate bien sûr, c'était M. Kordic. Qui

 10   était le dirigeant politique n° 1 du côté musulman en Bosnie centrale ?

 11   Pourriez-vous le dire aux Juges ?

 12   M. Baggesen (interprétation). - Je sais que nous discutions de questions

 13   concernant les Musulmans en Bosnie centrale avec le vice-président. Je

 14   connais son nom, mais je ne m'en souviens pas tout de suite. Peut-être

 15   pourriez-vous m'aider ?

 16   M. Sayers (interprétation). - Si vous vous en souvenez, fort bien. Si ce

 17   n'est pas le cas, tant pis. Vous a-t-on dit qui était le dirigeant

 18   politique musulman en Bosnie centrale ?

 19   M. le Président (interprétation). - Est-ce qu'on vous a dit qu'il existait

 20   un tel chef politique musulman ?

 21   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

 22   M. le Président (interprétation). - Mais vous ne vous souvenez pas de son

 23   nom ?

 24   M. Baggesen (interprétation). - Non.

 25   M. le Président (interprétation). - Fort bien.


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  1   M. Sayers (interprétation). - Si vous examinez le document du briefing de

  2   l'ECMM qui a reçu la cote Z 495 et qui date du 25 février dans le paquet

  3   de documents que je vous ai remis, voyez le document en date du

  4   25 février 1993. Veuillez examiner la page 6.

  5   M. le Président (interprétation). - Où en est-on dans le jeu de

  6   documents ?

  7   M. Sayers (interprétation). - Toute une série de documents sont classés

  8   dans l'ordre chronologique, ils ont été agrafés et renvoient au résumé du

  9   briefing de l'ECMM. Vous verrez qu'il y a celui en date du

 10   25 février 1993.

 11   M. le Président (interprétation). - On voit trois lettres d'introduction

 12   pour les observateurs de l'ECMM ?

 13   M. Sayers (interprétation). - Tout à fait. Commandant, examinons la page 6

 14   de ce document. Est-il exact de dire qu'on vous a informé du fait que

 15   l'armée commandée par le général Sefer Halilovic  comptait de 50 000 à

 16   60 000 hommes ?

 17   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

 18   M. Sayers (interprétation). - Vous a-t-on dit au cours de ce briefing que

 19   l'Armiya s'était bien mieux organisée au cours des six derniers mois ?

 20   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

 21   M. Sayers (interprétation). - Et quand je parle de l'armée, je parle bien

 22   sûr des forces se trouvant sous le commandement du général

 23   Sefer Halilovic, l'armée de Bosnie-Herzégovine ?

 24   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

 25   M. Sayers (interprétation). - Vous a-t-on informé du fait que


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  1   l'organisation militaire de l'Armiya était une division en six corps

  2   séparés, le 3ème Corps d'armée se trouvant à Zenica ?

  3   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

  4   M. Sayers (interprétation). - Vous a-t-on dit également qu'il y avait une

  5   nouvelle formation des forces musulmanes armées qui n'acceptait que des

  6   Musulmans de Bosnie et de l'étranger, ce qui faisait à peu près

  7   2 000 hommes, n'est-ce pas ?

  8   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

  9   M. Sayers (interprétation). - Est-ce que vous avez compris ceci comme

 10   signifiant qu'il y avait pratiquement une majorité croate qui représentait

 11   quelque chose comme une.. que les Croates ne constituaient que 17 % ou

 12   18 % de la population totale de Bosnie-Herzégovine ? Je ne pose pas une

 13   question à propos du document, mais de façon générale.

 14   M. Baggesen (interprétation). - Excusez-moi, vous m'avez un peu confus,

 15   là. Je ne me souviens plus.

 16   M. Sayers (interprétation). - Fort bien. Est-ce que vous avez cru

 17   comprendre que les Croates de Bosnie représentaient une minorité

 18   importante par rapport aux autres groupes dans le pays ?

 19   M. Baggesen (interprétation). - Non.

 20   M. Sayers (interprétation). - Ne l'étaient pas ?

 21   M. Baggesen (interprétation). - N'étaient pas une minorité dans la région

 22   où j'opérais, moi. Est-ce que vous parlez de toute la Bosnie ?

 23   M. Sayers (interprétation). - Oui.

 24   M. Baggesen (interprétation). - A ce moment-là, vous avez raison.

 25   M. Sayers (interprétation). - Serait-il exact de dire que souvent vous


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  1   avez été la cible des coups de feu tirés de deux côtés ?

  2   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

  3   M. Sayers (interprétation). - Et qu'en fait il était très dangereux

  4   d'essayer de se déplacer d'une localité à une autre, n'est-ce pas ?

  5   M. Baggesen (interprétation). - Tout à fait.

  6   M. Sayers (interprétation). - Au cours de votre activité en tant que

  7   membre de la commission conjointe ou mixte humanitaire, n'est-il pas exact

  8   de dire Zacko Malonice, un de vos collègues, a été tué par un tireur isolé

  9   alors qu'il allait de Busovaca à Vitez ?

 10   M. Baggesen (interprétation). - Oui, effectivement, ils sont tombés, lui

 11   et un collègue, dans une embuscade.

 12   M. Sayers (interprétation). - Embuscade de l'armée de Bosnie-Herzégovine ?

 13   M. Baggesen (interprétation). - Je ne sais pas, c'était une embuscade.

 14   M. Sayers (interprétation). - Mais c'étaient des Croates, n'est-ce pas,

 15   M. Malonice et son collègue, M. Mravak ?

 16   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

 17   M. Sayers (interprétation). - Lorsque des personnes sont tuées par balles,

 18   par des tireurs, c'était une réalité malheureusement vraie des deux côtés

 19   du conflit, n'est-ce pas, en Bosnie centrale ?

 20   M. Baggesen (interprétation). - Oui. Tout à fait.

 21   M. Sayers (interprétation). - S'agissant de votre séjour à Vitez, est-il

 22   exact de dire que vous aviez votre base à Zenica ?

 23   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

 24   M. Sayers (interprétation). - Pendant toute votre mission, c'était une

 25   ville contrôlée par les Musulmans ?


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  1   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

  2   M. Sayers (interprétation). - N'est-il pas exact de dire que les forces

  3   militaires du HVO à Zenica avaient été expulsées le 18 avril et que le

  4   quartier général de la brigade Jure Frantic avait été capturé par l'armée

  5   de Bosnie-Herzégovine ?

  6   M. Baggesen (interprétation). - C'est exact.

  7   M. Sayers (interprétation). - Si j'ai bien compris, vous avez passé cinq à

  8   six nuits à Vitez au cours des dix semaines que vous avez passées en

  9   Bosnie centrale ?

 10   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

 11   M. Sayers (interprétation). - Il se fait qu'une de ces nuits a été une

 12   nuit qui est très intéressante pour la Chambre de première instance

 13   puisque c'est la nuit du 15 au 16 avril ?

 14   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

 15   M. Sayers (interprétation). - Quelques questions s'agissant de ce que vous

 16   savez des institutions politiques croates de Bosnie. Si vous ne savez pas,

 17   dites-le moi, je pourrai passer rapidement à autre chose. Est-ce que vous

 18   savez ce qu'est la communauté croate d'Herceg-Bosna ?

 19   M. Baggesen (interprétation). - Difficile de me souvenir, car il y a eu de

 20   nombreux changements au fil des années au niveau du gouvernement. Je ne me

 21   souviens plus du tout.

 22   M. Sayers (interprétation). - Fort bien. A l'époque de votre présence en

 23   Bosnie centrale, nous avons vu plusieurs documents qui font référence au

 24   président du HVO, le docteur Jadranko Prlic. Il y a notamment la pièce 757

 25   qui en parle. J'aimerais que nous l'étudions, vous et moi.


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  1   M. le Président (interprétation). - C'est bien une des pièces présentées

  2   par l'accusation ?

  3   M. Sayers (interprétation). - Tout à fait.

  4   M. le Président (interprétation). - 757 ?

  5   M. Sayers (interprétation). - Oui, et je m'intéresse tout particulièrement

  6   à la page 3. Je vais en parler pendant trente secondes.

  7   M. Baggesen (interprétation). - Je n'ai pas le document.

  8   M. le Président (interprétation). - Veuillez fournir cette pièce au

  9   témoin. Il s'agit de la pièce Z 757.

 10   M. Sayers (interprétation). - Fort bien. Commandant. Voyez la troisième

 11   page de cette pièce. Un M. Andersen, chef d'une station, parle d'une

 12   réunion entre l'ECMM et M. Ganic, vice-président de la Bosnie-Herzégovine

 13   et M. Prlic, président du HVO. Ceci aurait débouché sur un accord au

 14   niveau politique ?

 15   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

 16   M. Sayers (interprétation). - Avez-vous rencontré le docteur Prlic ?

 17   M. Baggesen (interprétation). - Non.

 18   M. Sayers (interprétation). - Vous lui avez parlé au téléphone ?

 19   M. Baggesen (interprétation). - Non.

 20   M. Sayers (interprétation). - Savez-vous quoi que ce soit à son propos ?

 21   M. Baggesen (interprétation). - Non, je ne m'en souviens pas.

 22   M. Sayers (interprétation). - Fort bien. Examinez le bas de la page 2, le

 23   haut de la page 3 : on fait référence à une réunion interrompue par le

 24   ministre de la Défense du HVO qui affirme qu'une grande offensive de

 25   l'Armiya était en cours en Bosnie centrale. Savez-vous qui était le


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  1   ministre de la Défense du HVO ?

  2   M. Baggesen (interprétation). - Non, je n'étais pas présent à cette

  3   réunion, je ne me souviens pas de tous les noms.

  4   M. Sayers (interprétation). - Pourriez-vous dire à la Chambre si M. Kordic

  5   a jamais occupé un poste quelconque au sein du HVO ?

  6   M. le Président (interprétation). - Commandant, ce n'est pas ici un test,

  7   un examen de mémoire. Si vous ne vous souvenez pas, dites simplement que

  8   vous ne vous souvenez pas.

  9   M. Baggesen (interprétation). - Je me souviens qu'au cours de la

 10   présentation on m'a dit qu'il était vice-président du HDZ, et je me

 11   souviens qu'il a dit lui-même, lorsqu'il s'est présenté, qu'il avait aussi

 12   d'autres emplois, comment dire, ou d'autres activités. Nous savions qu'il

 13   était un dirigeant politique en Bosnie centrale. Et je pense son supérieur

 14   était M. Boban.

 15   M. Sayers (interprétation). - Fort bien. Avez-vous jamais appris qu'il

 16   existait un certain M. Bozo Rajic, ministre de la Défense de la république

 17   de Bosnie-Herzégovine ?

 18   M. Baggesen (interprétation). - Je ne me souviens pas de ce nom.

 19   M. Sayers (interprétation). - La Chambre a entendu des dépositions

 20   relatives à un ordre qu'aurait donné cet homme, ordre qui obligeait les

 21   forces de l'armée de Bosnie-Herzégovine se trouvant dans les cantons

 22   prévus par le plan Vance-Owen à se soumettre au HVO. Je me demande si l'on

 23   peut montrer au témoin la pièce de l'accusation 390.2 ?

 24   C'était un document émis par le général de brigade Cordy-Simpson. Ce qui

 25   m'intéresse, Commandant, ce sont en fait les deux annexes à ce document.


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  1   M. le Président (interprétation). - Est-ce que vous avez cette pièce,

  2   Commandant : la pièce de l'accusation portant la cote 390. 2 ?

  3   M. Sayers (interprétation). - Je crains que ce ne soit pas dans ce jeu de

  4   documents ou bien si... Excusez-moi. Date : 24 janvier 1993.

  5   M. le Président (interprétation). - Quels sont les documents qu'a le

  6   témoin ? Parce qu'ici, c'est un document de l'accusation. Je suppose que

  7   le greffe en dispose ?

  8   M. Sayers (interprétation). - Merci, Commandant. J'examine les documents

  9   en annexe. Je crois que le document est intitulé "Evaluation spéciale ou

 10   particulière des intentions croates s'agissant des cantons 3, 8 et 10". La

 11   première annexe est un ordre émis à Mostar, le 15 janvier 1993. Est-ce que

 12   vous voyez ce document ?

 13   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

 14   M. Sayers (interprétation). - C'est un document délivré par le quartier

 15   général du HVO. Le document suivant vient du ministère de la Défense, à

 16   Sarajevo. Il est émis trois jours plus tard ; il nous parle aussi du

 17   ministère de la Défense de la Bosnie-Herzégovine ? Vous le voyez ?

 18   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

 19   M. Sayers (interprétation). - Si je comprends bien cet ordre, il revient à

 20   dire : premièrement, que toutes les unités du conseil croate de la

 21   défense, qui sont pour le moment dans les provinces 1, 5 et 9, maintenant

 22   déclarées provinces musulmanes, conformément aux accords de Genève,

 23   doivent être placées sous le commandement supérieur de l'état major de

 24   l'armée de Bosnie-Herzégovine. Est-ce que ceci correspond bien à ce que

 25   vous aviez compris de la situation ?


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  1   M. Baggesen (interprétation). - Vous pourriez répéter la question ?

  2   M. Sayers (interprétation). - Est-ce que vous avez cru comprendre que,

  3   dans les provinces 1, 5 et 9, le HVO devait être placé sous le

  4   commandement de l'armée de Bosnie-Herzégovine. Et que le pendant, si vous

  5   voulez, de cette décision se retrouvait au paragraphe 2 de l'ordre

  6   concernant les provinces 3, 8 et 10 ?

  7   M. Baggesen (interprétation). - Oui, mais je n'avais pas vu ce document

  8   auparavant.

  9   M. Sayers (interprétation). - Vous dites que, la première fois que vous

 10   avez vu ce document de l'accusation, c'était à l'audience, hier ?

 11   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

 12   M. Sayers (interprétation). - Je poursuis.

 13   M. Baggesen (interprétation). - Je l'ai peut-être vu en Bosnie, mais je ne

 14   m'en souviens plus. Vous savez, c'était il y a de cela six ans.

 15   M. Sayers (interprétation). - Parlons de la hiérarchie politique et

 16   militaire dans deux villes de Bosnie centrale, villes que vous connaissez

 17   assez bien : à Vitez tout d'abord.

 18   Vous ai-je bien compris ? Est-ce là le quartier général du commandement de

 19   la zone opérationnelle de Bosnie centrale du colonel Blaskic ?

 20   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

 21   M. Sayers (interprétation). - C'était aussi le quartier général d'une

 22   personne dont vous avez dit que c'était le commandant de la brigade

 23   Viteska, Mario Cerkez, défendu ici par ses avocats ?

 24   M. Baggesen (interprétation). - Oui. Il avait son quartier général à

 25   Vitez, pas à l'hôtel Vitez mais au cinéma de Vitez.


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  1   M. Sayers (interprétation). - Qui était le président du gouvernement du

  2   HVO à Vitez ? Si vous ne le savez pas, nous passerons à autre chose.

  3   M. Baggesen (interprétation). - Je ne sais pas.

  4   M. Sayers (interprétation). - Très bien. Parlons de Busovaca. Le

  5   commandant de la brigade Nikola Subic Sdrinski, c'était Dusko Grubesic ?

  6   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

  7   M. Sayers (interprétation). - Il faisait rapport à Blaskic ?

  8   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

  9   M. Sayers (interprétation). - Blaskic faisait rapport au général Petkovic

 10   à Mostar ?

 11   M. Baggesen (interprétation). - Exact.

 12   M. Sayers (interprétation). - Désolé de parler aussi rapidement, mais

 13   j'essaie de garder le rythme et d'en terminer le plus rapidement possible.

 14   Dans votre journal du 5 avril, vous faites état d'une réunion avec le

 15   président du gouvernement civil du HVO, M. Zoran Maric. Vous vous en

 16   souvenez ?

 17   M. Baggesen (interprétation). - A quelle date ?

 18   M. Sayers (interprétation). - Je crois que c'est le 5 avril, page 4 de

 19   votre journal ?

 20   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

 21   M. Sayers (interprétation). - D'après vous, cela a été une réunion

 22   fructueuse, n'est-ce pas ?

 23   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

 24   M. Sayers (interprétation). - La réunion a dépassé toute attente, dites-

 25   vous ?


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  1   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

  2   M. Sayers (interprétation). - Vous avez pensé que des progrès importants

  3   avaient été réalisés dans le sens suivant : que Croates et Musulmans

  4   avaient été convaincus qu'ils devaient essayer de coexister dans cette

  5   ville ?

  6   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

  7   M. Sayers (interprétation). - Vous avez déposé et vous nous avez parlé de

  8   l'organisation des troupes du Pacte de Varsovie. Je n'en parlerai pas

  9   longtemps mais, si j'ai bien compris, vous avez une organisation de

 10   l'armée au niveau du corps d'armée, puis au niveau de la brigade, puis au

 11   niveau du bataillon, enfin, au niveau de la compagnie, n'est-ce pas ?

 12   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

 13   M. Sayers (interprétation). - Au niveau du corps d'armée, vous avez à peu

 14   près 10 000 hommes ?

 15   M. Baggesen (interprétation). - Cela dépend du type de corps évidemment.

 16   M. Sayers (interprétation). - Combien d'hommes se trouvaient-ils sous le

 17   commandement du 3ème Corps d'armée à Zenica ?

 18   M. Baggesen (interprétation). - Peut-être 10 à 12 000.

 19   M. Sayers (interprétation). - 10 à 12 000 ?

 20   M. Baggesen (interprétation). - Je ne me souviens plus exactement, je

 21   pense que c'est dans cet ordre-là.

 22   M. Sayers (interprétation). - Savez-vous combien de soldats du HVO il y

 23   avait dans la zone opérationnelle de Bosnie centrale ?

 24   M. Baggesen (interprétation). - Je ne m'en souviens pas.

 25   M. Sayers (interprétation). - N'est-il pas exact de dire, Commandant, que


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  1   l'organisation militaire de ZOBC était d'avoir un QG administratif avec le

  2   colonel Blaskic à la tête et que chacune des formations militaires était

  3   organisée en fonction d’une base de municipalité, donc comme une brigade

  4   de municipalité ?

  5   M. Baggesen (interprétation). - Je pense que oui.

  6   M. Sayers (interprétation). - Par exemple, il y avait la brigade Frankopan

  7   à Travnik ?

  8   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

  9   M. Sayers (interprétation). - Cette brigade Frankopan a cessé d'exister

 10   vers le 9 juin 1993 du fait qu'il y avait eu une défaite des Croates par

 11   les Musulmans dans cette région ?

 12   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

 13   M. Sayers (interprétation). - Nous avons vu aussi la brigade Bobovac

 14   mentionnée à la pièce 759. Elle était basée à Vares. Je sais que ceci

 15   n'est plus au moment de votre séjour en Bosnie, mais savez-vous que la

 16   brigade de Vares a cessé d'exister parce qu'il y a une défaite militaire à

 17   Vares, le 2 novembre 1993 ?

 18   M. Baggesen (interprétation). - ...

 19   M. Sayers (interprétation). - A la dernière page de la pièce que je vous

 20   ai soumise, ainsi qu'aux Juges, un document qui porte la cote Z 863, ce

 21   document vous a été remis par quelqu'un du HVO ?

 22   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

 23   M. Sayers (interprétation). - Il vous montrait l'organisation du HVO ?

 24   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

 25   M. Sayers (interprétation). - Vous n'avez pas reçu de documents analogues


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  1   des forces de l’armée de Bosnie-Herzégovine ?

  2   M. Baggesen (interprétation). - C'était un collègue qui a reçu cela.

  3   M. Sayers (interprétation). - Mais vous n'avez pas reçu d’organigramme de

  4   l’armée de Bosnie-Herzégovine ?

  5   M. Baggesen (interprétation). - Je pense que l'ECMM a reçu ce genre de

  6   choses.

  7   M. Sayers (interprétation). - On fait référence à la brigade de Frankopan

  8   et à celle de Travnik dans ce document, qui ont commencé à fonctionner à

  9   partir de quelle date ? Le 14 mai 1993 ?

 10   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

 11   M. Sayers (interprétation). - Ces deux brigades ont cessé d'exister,

 12   n’est-ce pas, vers le milieu du mois de juin ?

 13   M. Baggesen (interprétation). - Je ne me souviens plus du moment où elles

 14   ont été dissoutes ?

 15   M. Sayers (interprétation). - Fort bien. Je poursuis la lecture : "On voit

 16   la brigade Kotromanic sous le commandement de M. Maric. Cette brigade a

 17   cessé d'exister à Kakanj à la suite de la défaite militaire du HVO

 18   infligée par l'armée de Bosnie-Herzégovine le 13 juin 1993" ?

 19   M. Baggesen (interprétation). - Je me souviens qu'il y a eu des combats

 20   dans la zone de Kakanj.

 21   M. Sayers (interprétation). - A la suite de cela, cette brigade a cessé

 22   d'exister ?

 23   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

 24   M. Sayers (interprétation). - Vous avez dit que la brigade de Jure

 25   Francetic de Zenica n'est plus présente et que la 2ème Brigade de Zenica


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  1   n'est plus présente aussi. Cela veut dire qu'elles ont été éliminées à la

  2   suite de défaites militaires ?

  3   M. Baggesen (interprétation). - Non, à la suite d'un accord que vous avez

  4   montré précédemment, a la suite de cet accord dont vous avez parlé plus

  5   avant.

  6   M. Sayers (interprétation). - Vous êtes d'accord pour dire que la

  7   formation, l’entraînement militaire est quelque chose de crucial pour

  8   assurer la discipline militaire ?

  9   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

 10   M. Sayers (interprétation). - Sans entraînement, sans formation, on n’a

 11   pas vraiment de soldats, on n'a que des milices désorganisées ?

 12   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

 13   M. Sayers (interprétation). - Si vous prenez un treillis, un soldat en

 14   treillis, si vous lui posez quelques écussons sur la manche, sans lui

 15   donner de formation, vous n’avez pas pour autant un soldat, n’est-ce pas ?

 16   M. Baggesen (interprétation). - Non.

 17   M. Sayers (interprétation). - Etes-vous au courant d'une quelconque

 18   formation donnée en matière de droit international, en matière de

 19   conventions de Genève, formation donnée aux conscrits en 1992 ou en 1993

 20   ou encore en 1994 ?

 21   M. Baggesen (interprétation). - ...

 22   M. Sayers (interprétation). - Le moment se prête peut-être bien à la

 23   pause.

 24   M. le Président (interprétation). - Fort bien, pause de 20 minutes.

 25   (L'audience, suspendue à 11 heures, est reprise à 11 heures 25.)


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  1   M. le Président (interprétation). - Maître Sayers, nous avons reporté

  2   quelque peu de continuer cette audience, car nous avons essayé de procéder

  3   à un calendrier pour voir comment on allait s'organiser. Il y a d'autres

  4   affaires. Par conséquent, nous allons être obligés d'en discuter avant

  5   qu'on termine aujourd'hui notre travail. Je pense que Me Nice voudrait

  6   également poser un certain nombre de questions au sujet du calendrier.

  7   Je pense qu'il est inévitable de poursuivre le contre-interrogatoire. Je

  8   ne crois pas que vous allez réussir à terminer pour 1 heure moins 10. Il y

  9   a également les avocats de M. Cerkez qui doivent contre-interroger le

 10   témoin. C'est la raison pour laquelle il me paraît évident que le

 11   commandant ne va pas pouvoir répondre à toutes les questions que vous

 12   auriez à lui poser. Il sera donc obligé de retourner à un moment qui lui

 13   conviendra. L'accusation pourrait réfléchir quelque peu à ce sujet-là. Si

 14   nous arrivons à terminer le contre-interrogatoire à 1 heure moins 5 ou

 15   bien même moins le quart, que vous terminiez votre contre-interrogatoire…

 16   Et surtout ne pensez pas qu'il est indispensable de parler trop

 17   rapidement : vous pouvez profiter de votre temps, nous allons en profiter

 18   tous. Je suis véritablement très satisfait de voir que vous avez fait des

 19   efforts dans ce sens, Maître.

 20   M. Sayers (interprétation). - Je voudrais m'excuser auprès de vous,

 21   Monsieur le Président, Messieurs les Juges, et surtout auprès des

 22   interprètes et des sténotypistes parce que je parle trop rapidement.

 23   Monsieur le Témoin, j'ai remarqué que la réponse à la dernière question

 24   que je vous ai posée avant la pause n'est pas rentrée dans le compte rendu

 25   parce que vous n'avez pas parlé à haute voix. Par conséquent, je vais une


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  1   fois de plus reformuler la question : est-ce que vous êtes au courant s'il

  2   y avait des formations, un entraînement sur le droit international et les

  3   conventions de Genève 1992, 93 et 94, à l'intention des soldats du HVO ?

  4   M. Baggesen (interprétation). - Non. Ma réponse était non, car de toute

  5   façon, je ne peux parler que de l'année 1992.

  6   M. Sayers (interprétation). - Juste pour le compte rendu, je voudrais me

  7   référer au document du 25 février 1993. Ce document est la pièce à

  8   conviction de l'accusation Z 445. J'ai appris par le greffe qu'il n'est

  9   pas indispensable d'enregistrer le document sous le document de la

 10   défense, étant donné qu'il a déjà été versé par l'accusation.

 11   Mme Lauer. - Ce document pourra néanmoins être coté D 76/1.

 12   M. Sayers (interprétation). - Nous allons poursuivre. A votre avis,

 13   Commandant, le HVO était-il une formation bien organisée, avec la chaîne

 14   de commandement bien organisée, bien identifiée, les zones opérationnelles

 15   également, avec le commandant, le général Milivoj Patkovic ?

 16   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

 17   M. Sayers (interprétation). - Et c'est le général Petkovic qui était

 18   chargé de la zone opérationnelle ?

 19   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

 20   M. Sayers (interprétation). - En d'autre termes, la zone opérationnelle

 21   était responsable devant lui ?

 22   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

 23   M. Sayers (interprétation). - Par conséquent, il y avait une chaîne de

 24   commandement bien définie ?

 25   M. Baggesen (interprétation). - Oui, nous avons considéré que la chaîne de


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  1   commandement était bien définie depuis Petkovic, Blaskic, et depuis

  2   Blaskic jusqu'aux commandants des brigades.

  3   M. Sayers (interprétation). - Est-il vrai, Commandant, que le général de

  4   brigade Petkovic a assisté à des réunions à très haut niveau de la

  5   commission mixte à Busovaca et à Vitez également, ultérieurement ?

  6   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

  7   M. Sayers (interprétation). - Il est vrai également que le colonel Blaskic

  8   a assisté de temps à autre à ces réunions ?

  9   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

 10   M. Sayers (interprétation). - Vous avez dit également que le colonel

 11   Blaskic et son adjoint, Franjo Nakic, assistaient régulièrement à ce type

 12   de réunion. C'est exact, n'est-ce pas ?

 13   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

 14   M. Sayers (interprétation). - Et M. Kordic n'a jamais assisté à de telles

 15   réunions ?

 16   M. Baggesen (interprétation). - Vous avez raison.

 17   M. Sayers (interprétation). - Seriez-vous d'accord pour dire que, dans le

 18   cadre de la zone opérationnelle en Bosnie centrale, le colonel Blaskic

 19   n'avait pas quelqu'un de supérieur ?

 20   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

 21   M. Sayers (interprétation). - C'était le sentiment que vous aviez vous-

 22   même et c'était également une évaluation professionnelle, non seulement la

 23   vôtre mais aussi de vos collègues, comme Erik Pedersen ? Est-ce vrai ?

 24   M. Baggesen (interprétation). - Oui. Nous avons discuté des questions

 25   militaires.


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  1   M. Sayers (interprétation). - Est-ce que vous serez d'accord avec moi : le

  2   colonel Blaskic n'avait pas des personnes qui lui ont été supérieures en

  3   Bosnie centrale ?

  4   M. Baggesen (interprétation). - C'est exact.

  5   M. Sayers (interprétation). - Par conséquent, c'est lui qui a délivré des

  6   ordres, qui prenait des décisions, qui était responsable dans le sens

  7   militaire en Bosnie centrale ?

  8    M. Baggesen (interprétation). - Oui.

  9   M. Sayers (interprétation). - Dans votre déclaration, vous avez dit que le

 10   colonel Blaskic contrôlait les formations du HVO et également le pouvoir

 11   des Croates de Bosnie, n'est-ce pas ?

 12   M. Baggesen (interprétation). - Si je peux tout simplement voir ces

 13   déclarations préalables ?

 14   M. Sayers (interprétation). - Je vais vous en donner lecture : "De mon

 15   point de vue, lui en tant que militaire, officier, professionnel a

 16   contrôlé, en principe, toutes les formations du HVO et toutes les

 17   autorités des Croates bosniens, dans tous les secteurs en Bosnie

 18   centrale". J'aimerais savoir si vous en êtes d'accord aujourd'hui ?

 19   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

 20   M. Sayers (interprétation). - Vous avez témoigné concernant le HOS. Je

 21   voudrais juste vous poser une autre question à ce sujet-là : il n'y a

 22   aucun doute que ces forces étaient sous le commandement du colonel

 23   Blaskic, n'est-ce pas ?

 24   M. Baggesen (interprétation). - De notre point de vue, c'était comme ça.

 25   Il s'agissait de formations militaires et le colonel Blaskic les a


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  1   contrôlées.

  2   M. Sayers (interprétation). - Ceci intègre également le HOS ?

  3   M. Baggesen (interprétation). - Oui. L'ECMM le pensait.

  4   M. Sayers (interprétation). - Mais votre point de vue était également

  5   celui-là ?

  6   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

  7   M. Sayers (interprétation). - Je voulais vous poser d'autres questions

  8   concernant les témoignages que vous avez déjà donnés et qui portent sur la

  9   révocation de Stjepan Tuka, mais vous ne vous en souvenez pas, n'est-ce

 10   pas ?

 11   M. Baggesen (interprétation). - Effectivement, c'était une autre équipe de

 12   l'ECMM. J'avoue que je ne m'en souviens pas. Je ne sais pas qui me l’avait

 13   dit.

 14   M. Sayers (interprétation). - Vous avez témoigné, concernant votre point

 15   de vue, au sujet de l'armée de Bosnie-Herzégovine qui a subi une défaite

 16   en avril ?

 17   M. Baggesen (interprétation). - Oui. Il semblait au moment où j'ai

 18   travaillé en Bosnie centrale que l'armée de Bosnie-Herzégovine était

 19   faible dans ce conflit.

 20   M. Baggesen (interprétation). - Je vais vous donner lecture du lieutenant-

 21   colonel Watters qui avait témoigné dans cette affaire, en juillet 1999 :

 22   "Et je vais vous poser la question si vous en êtes d'accord Je vais tout

 23   simplement résumer : le 19 avril, je pense que les Croates ont organisé,

 24   ont fait face à une offensive des Musulmans qui a été très bien organisée.

 25   La question : les Croates étaient dans une situation où ils se trouvaient


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  1   dans une situation très délicate car ils ont subi une défaite".

  2   Est-ce que vous êtes d'accord avec ce que le lieutenant-colonel Watters a

  3   dit à cette époque-là ?

  4   M. Baggesen (interprétation). - Je pense que ce monsieur -je ne me

  5   souviens plus, c'était le lieutenant-colonel Watters- effectivement,

  6   c'était son point de vue. Moi, je ne suis pas tout à fait sûr que je le

  7   partage complètement.

  8   M. Sayers (interprétation). - Entendu. J'aimerais vous demander

  9   maintenant... Je vais demander à l'huissier de m'aider à soumettre la

 10   pièce à conviction du 18 avril, Z720. Il s'agit donc de la pièce à

 11   conviction Z720 du 18 avril 1993.

 12   Est-ce que je peux demander au greffe de confirmer qu’il s'agit de la

 13   pièce à conviction Z720 ? Je pense qu'il y a juste une seule page mais,

 14   normalement, on devrait avoir deux pages. Si vous tournez la page juste

 15   après le "F" où c’est marqué : "Il faut attirer l’attention sur la région

 16   Zenica et Vitez". Ensuite, c’est marqué "les combats ont été arrêtés grâce

 17   à l'armée de Bosnie-Herzégovine qui a été supérieure". Ensuite, on dit que

 18   le HVO/HOS, je suppose, commandement à Zenica, ont été arrêtés par les

 19   forces de l'armée de Bosnie-Herzégovine. C’est un siège, le quartier

 20   général dont ils se sont emparés. Est-ce également le point de vue de la

 21   mission militaire, mission d'observateurs ?

 22   M. Baggesen (interprétation). - Oui, je me souviens que le quartier

 23   général du HVO a restitué des armes à l'armée de Bosnie-Herzégovine. Il

 24   n'y avait absolument pas de combats entre le HVO et l'armée.

 25   M. Sayers (interprétation). - Par conséquent, ils se sont rendus ?


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  1   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

  2   M. Sayers (interprétation). - Vous savez probablement que l'armée de

  3   Bosnie-Herzégovine avait un commandement régional qui a été aussi bien au

  4   nord et au sud de la ville de Vitez ?

  5   M. Baggesen (interprétation). - Oui. Je me souviens qu'il avait quelques

  6   quartiers-généraux mais je ne me souviens pas exactement où.

  7   M. Sayers (interprétation). - Je vais essayer de rafraîchir votre mémoire.

  8   Est-il exact que le quartier général de la 325ème Brigade de montagne se

  9   trouvait dans la ville de Kruscica, sud-est ?

 10   M. Baggesen (interprétation). - Je ne m'en souviens pas mais si j'en ai

 11   parlé dans une de mes déclarations, alors cela doit être vrai.

 12   M. Sayers (interprétation). - Vous souvenez-vous du fait que des forces de

 13   l'armée de Bosnie-Herzégovine avaient également le commandement du

 14   bataillon à Poculica, à Preocica, au nord-est par rapport à vitez et

 15   également à Stari Vitez ; donc dans la partie ancienne de la ville de

 16   Vitez ?

 17   M. Baggesen (interprétation). - Oui, je m'en souviens, je me souviens de

 18   Stari Vitez ; pour les autres je ne me souviens pas.

 19   M. Sayers (interprétation). - Pourrions-nous dire que le HVO n'a jamais pu

 20   s'emparer véritablement de ces quartiers-généraux pendant que vous étiez

 21   vous-même en Bosnie centrale ou même plus tard ?

 22   M. Baggesen (interprétation). - Je pense qu'ils ont été capables de le

 23   faire.

 24   M. Sayers (interprétation). - Mais ils l'ont fait ou pas ?

 25   M. Baggesen (interprétation). - Je pense que oui.


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  1   M. Sayers (interprétation). - Vous avez déposé sur le fait que l'armée de

  2   Bosnie-Herzégovine n'avait pas d'artillerie, est-ce vrai ?

  3   M. Baggesen (interprétation). - Ils disposaient des pièces d'artillerie

  4   mais nous n'étions pas au courant véritablement concernant les positions

  5   d'artillerie.

  6   M. Sayers (interprétation). - Je vais vous demander de regarder un des

  7   documents dans le jeu des documents que je vous ai donné en date du

  8   13 mai 1993. Qui a délivré, a émis ces documents ?

  9   M. Baggesen (interprétation). - C’est l’ECMM.

 10   M. le Président (interprétation). - Où est-ce que nous allons trouver ce

 11   document ?

 12   M. Sayers (interprétation). - Je pense que c’est chronologique. Ce

 13   document date du 13 mai 1993. C'est à peu près à la fin de ce jeu de

 14   documents qui vous a été remis.

 15   Dans ce document, en date du 13 mai 1993... Il s'agit d'un document que

 16   vous avez préparé vous-même, n'est-ce pas, Commandant, ensemble avec

 17   Kinegopoulos ? Est-ce que vous savez s'il est expert ou non pour

 18   l'artillerie ?

 19   M. Baggesen (interprétation). - Je me souviens effectivement qu'il a été

 20   pilote d'un hélicoptère. Il a peut-être été observateur concernant les

 21   pièces d'artillerie ou l'artillerie en gros.

 22   M. Sayers (interprétation). - En ce qui concerne le point A8C, on parle

 23   d'une pièce d'artillerie de 122 millimètres dont disposait l'armée de

 24   Bosnie-Herzégovine ?

 25   M. Baggesen (interprétation). - Oui, effectivement l'armée en disposait,


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  1   mais il est vrai également que, quand on parle du mois d'avril, ils

  2   n'avaient absolument pas de positions d'artillerie que nous connaissions.

  3   M. Sayers (interprétation). - Mais c'est vous qui ne connaissiez pas ?

  4   M. Baggesen (interprétation). - Oui, effectivement, c'est nous qui ne

  5   connaissions pas.

  6   M. Sayers (interprétation). - Est-ce que vous connaissez quelle est la

  7   portée de l'obusier ?

  8   M. Baggesen (interprétation). - Entre 10 et 15 kilomètres, cela dépend

  9   également des munitions.

 10   M. Sayers (interprétation). - Pourriez-vous me permettre de vous dire que

 11   la portée est de 17 300 ou 17 1300 mètres ?

 12   M. Baggesen (interprétation). - Je ne sais pas.

 13   M. Sayers (interprétation). - Maintenant, si nous parlions des

 14   moudjahidin. Quand vous parlez de moudjahidin, vous parlez d'extrémistes

 15   fondamentalistes musulmans, j'imagine ?

 16   M. Baggesen (interprétation). - Oui, qui viennent du Moyen-Orient.

 17   M. Sayers (interprétation). - Bien. En ce qui concerne l'enlèvement du

 18   commandant Zivko Totic, vous avez vous-même été à l'endroit où s'était

 19   déroulé cet incident ?

 20   M. Baggesen (interprétation). - Je ne m'y suis pas rendu immédiatement

 21   après cet incident, mais je m'y suis rendu un peu plus tard, dans la même

 22   journée.

 23   M. Sayers (interprétation). - Avez-vous vu la vidéo qui a été tournée sur

 24   place et qui montre le carnage qui régnait sur place ?

 25   M. Baggesen (interprétation). - Oui, M. Hayman m'a montré en effet cette


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  1   vidéo.

  2   M. Sayers (interprétation). - Mon confrère me signale que nous avons

  3   besoin d'une cote pour le document qui date du 13 mai 1993.

  4   Mme Lauer. - Ce document sera coté D 77/1.

  5   M. Sayers (interprétation). - Le général Hadzihasanovic vous a dit qu'il

  6   ne pouvait pas contrôler les moudjahidin, n'est-ce pas ?

  7   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

  8   M. Sayers (interprétation). - Il est vrai également que, vous-même, vous

  9   avez procédé à une enquête avec vos collègues de l'ECMM pour savoir qui

 10   est responsable pour le meurtre des officiers et des civils à la fois, qui

 11   a eu lieu le 15 avril ? Avez-vous appris qui a été l'auteur de ce crime ?

 12   M. Baggesen (interprétation). - Non, pendant notre enquête, on n'a pas été

 13   au courant. Ensuite, nous avons reçu cette lettre qui provenait des

 14   moudjahidin où c'était marqué que c'étaient eux qui étaient responsables

 15   pour le kidnapping et qu'il y avait encore cinq autres officiers, peut-

 16   être deux, je ne m'en souviens pas.

 17   M. Sayers (interprétation). - Entendu. Au moment où vous parlez de la

 18   lettre, la lettre que vous avez reçue...

 19   M. Baggesen (interprétation). - Mais je l'ai sous mes yeux !

 20   M. Sayers (interprétation). - Par conséquent il s'agit de la lettre. Pour

 21   le compte rendu, il faut dire qu'il est marqué D 17/1.21. C'est dans un

 22   document qu'on y parle, j'aimerais remettre au témoin, je voudrais qu'il

 23   soit enregistré sous une autre cote étant donné que l'accusation avait

 24   retiré ce document, si je m'en souviens.

 25   Pendant que vous regardez ce document, j'aimerais apporter une correction


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  1   au compte rendu parce que j'ai probablement commis une erreur. Le document

  2   dont j'ai parlé est D 17/1.21. J'aimerais attirer votre attention sur ce

  3   document. Si vous voulez bien le voir, c'est un document que j'ai donc

  4   signalé comme pièce à conviction de la défense.

  5   Deuxième page, on parle de l'incident dont vous venez de donner la

  6   description : à 6 heures 15, le 18 avril, deux personnes en uniforme qui

  7   portaient les couvre-chefs de type palestinien, képis, et qui sont

  8   arrivés. Ils se sont référés à la lettre en question. Vous en souvenez-

  9   vous ?

 10   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

 11   M. le Président (interprétation). - Est-ce que vous pouvez me dire, s'il

 12   vous plaît, quelle est la cote de ce document ? Est-ce que vous disposez

 13   de la cote ?

 14   Mme Lauer. - Le document sera coté D 78/1.

 15   M. Sayers (interprétation). - C'est vrai, n'est-ce pas, que la voiture qui

 16   a été utilisée par les deux moudjahidin a été repérée sur le parking de la

 17   7ème Brigade musulmane, et ceci en même temps que cette brigade vous a

 18   affirmé qu'elle n'avait absolument aucune possibilité de contrôler des

 19   moudjahidin ?

 20   M. Baggesen (interprétation). - Oui, cela c'est vrai, si mes souvenirs

 21   sont bons.

 22   M. Sayers (interprétation). - Je pense que tout cet épisode a été décrit

 23   dans le document qui figure dans le jeu de documents que je vous ai soumis

 24   du 19 mai 1993 intitulé "Rapport définitif portant échange entre les

 25   otages du HVO et les moudjahidin étrangers". C'est le troisième document à


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  1   partir de la fin.

  2   Vous avez également donné la description des conditions dans lesquelles

  3   les détenus ont été relâchés. Vous en avez parlé dans votre journal.

  4   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

  5   M. Sayers (interprétation). - Dans votre journal, vous avez décrit les

  6   circonstances dans lesquelles ils ont été relâchés : vous avez dit que les

  7   conditions étaient explosives, qu'il y avait un centaine de soldats en

  8   tenue de camouflage de la 7ème Musulmane qui avaient à leur disposition

  9   également une mitrailleuse, trois canons antiaériens et qu'ils ont

 10   commencé à tirer en l'air, une fois que la police était partie ?

 11   M. Baggesen (interprétation). - Oui, c'est tout à fait cela.

 12   M. Sayers (interprétation). - Vous vous êtes trouvé sur place, vous avez

 13   vu tout ceci sur place, n’est-ce pas ?

 14   M. Baggesen (interprétation). - Oui, effectivement, c'est à cette époque-

 15   là que je suis retourné de Vitez. J'ai remis mes fonctions aux quatre

 16   autres officiers.

 17   M. Sayers (interprétation). - Entendu.

 18   M. Baggesen (interprétation). - Oui, il y avait la Forpronu qui était sur

 19   place.

 20   M. Sayers (interprétation). - Merci.

 21   M. Baggesen (interprétation). - Je sais qu'il y avait également quelqu'un

 22   qui avait utilisé un fusil automatique et, justement, ils ont repoussé ce

 23   canon antiaérien.

 24   M. Sayers (interprétation). - Par conséquent, c'était une ambiance un peu

 25   explosive ?


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  1   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

  2   M. Sayers (interprétation). - Mais si, par exemple, quelqu’un vous disait

  3   qu’il n’y avait que deux autres personnes qui se trouvent sur place et

  4   qu'il y avait donc un échange pacifique, vous ne seriez pas d'accord avec

  5   moi pour le confirmer ?

  6   M. Baggesen (interprétation). - L'échange en tant que tel s'est passé dans

  7   des conditions pacifiques, mais les gens sur place, sur les lieux étaient

  8   des gens qui étaient très heureux de voir que des Musulmans allaient être

  9   relâchés. Et, à chaque fois, comme cela se produit au Proche Orient, ils

 10   tiraient en l'air et c’est ce que nous avons considéré comme quelque peu

 11   risqué, dangereux.

 12   M. Sayers (interprétation). - En d’autres termes, vous avez quand même

 13   considéré que la situation était explosive, dangereuse. C’est ce que vous

 14   avez dit et soutenu dans votre journal ?

 15   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

 16   Mme Lauer. - Ce document sera coté D 79/1.

 17   M. Sayers (interprétation). - En ce qui concerne la liste des personnes

 18   qui accompagnent ce rapport de la mission d'observateurs et qui fait

 19   partie intégrante du document, c'est la dernière page. Est-ce que vous le

 20   voyez ?

 21   M. Baggesen (interprétation). - Je n'ai plus le document.

 22   M. Sayers (interprétation). - C'est cette liste que vous avez reçue, il y

 23   a quelques jours, de la part du colonel Blaskic le 23 avril 1993, c'est

 24   bien cela ?

 25   M. Baggesen (interprétation). - Oui.


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  1   M. Sayers (interprétation). - Pour la Chambre, le 23 avril ; ou plutôt la

  2   lettre du 23 avril accompagne également ce document, cette pièce à

  3   conviction.

  4   M. Baggesen (interprétation). - ...

  5   M. Sayers (interprétation). -  Entendu. Par conséquent, il est vrai que,

  6   pendant vos fonctions exercées en Bosnie centrale, vous n'avez jamais vu

  7   les formations des unités régulières de Croatie, n'est-ce pas ?

  8   M. Baggesen (interprétation). - De temps à autres, notamment dans la

  9   région de Travnik, on a pu voir un certain nombre d’individus qui

 10   portaient les insignes HV et non pas HVO ; ce qui aurait pu nous faire

 11   comprendre qu’il y avait un certain nombre de soldats croates. Mais ce

 12   n'étaient que des individus, il n'y avait pas de troupes, d'unités.

 13   M. Sayers (interprétation). - Dans votre journal, dans vos déclarations

 14   préalables et dans les 300 pages de la transcription dans l'affaire

 15   Blaskic, vous n'en parlez pas du tout ?

 16   M. Baggesen (interprétation). - Non, mais je dis que nous n'avons pas vu

 17   d'unités de l'armée croate.

 18   M. Sayers (interprétation). - Mais des individus ?

 19   M. Baggesen (interprétation). - Je ne sais pas.

 20   M. Sayers (interprétation). - Mais est-il vrai que vous avez eu une

 21   opinion pas bonne en ce qui concerne les forces de police de Bosnie

 22   centrale ? Ceci est vrai aussi bien pour le côté croate que pour le côté

 23   musulman ?

 24   M. Baggesen (interprétation). - La plupart des policiers que nous avons

 25   vus n'étaient pas véritablement des policiers avant que le conflit


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  1   n'éclate. Ainsi, ils n’ont jamais eu de formation dans ce sens-là.

  2   M. Sayers (interprétation). - Pour vous, c'étaient des gens qui n'étaient

  3   pas qualifiés et qui étaient totalement incompétents ?

  4   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

  5   M. Sayers (interprétation). - Pour vous, c’étaient des gens incapables de

  6   mener à bien une enquête parce qu’ils n'avaient pas reçu la formation pour

  7   ce faire ?

  8   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

  9   M. Sayers (interprétation). - Et ceci est symptomatique de la

 10   désintégration de l'Etat de droit et de l'ordre dans cette région ?

 11   M. Baggesen (interprétation). - Peut-être mais nous, nous avions

 12   l'impression que tous les membres de la police précédemment étaient

 13   maintenant dans l'armée parce qu’il y avait sans doute, avant le conflit,

 14   des officiers de police formés correctement, mais il était évident qu'ils

 15   n'étaient plus là.

 16   M. Sayers (interprétation). - Comme nous l’avons vu dans les ordres qu'on

 17   vous a communiqués, les unités de police militaire relevaient directement

 18   du colonel Blaskic ?

 19   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

 20   M. Sayers (interprétation). - Je vais maintenant traiter pendant quelques

 21   minutes du plan Vance-Owen dont nous avons parlé auparavant. Le canton 10

 22   était le canton Travniska, n’est-ce pas ?

 23   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

 24   M. Sayers (interprétation). - Et vous avez déclaré que le canton 10 est

 25   limitrophe de la Croatie, mais c’est également le cas des cantons 1 et 2


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  1   qui devaient respectivement devenir un canton musulman et, pour le

  2   deuxième, un canton serbe, n’est-ce pas. ?

  3   M. Baggesen (interprétation). - Il faut que je vois le document pour vous

  4   répondre. Je ne m'en souviens pas comme cela. Moi, je me trouvais

  5   uniquement dans les cantons 9 et 10. Je ne me souviens donc pas de ce qui

  6   se passait dans les autres cantons.

  7   M. Sayers (interprétation). - Je vais donc demander que l’on vous présente

  8   la pièce Z 2574 qui vous a déjà été présentée par l’accusation. Ce que je

  9   viens de dire correspond donc à la vérité ?

 10   M. Baggesen (interprétation). - Pouvez-vous répéter la question ?

 11   M. Sayers (interprétation). - Le canton 1 devait être un canton gouverné

 12   par les Musulmans. Il est limitrophe de la Croatie ?

 13   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

 14   M. Sayers (interprétation). - Et le canton 2, lui aussi, est limitrophe de

 15   la Croatie et devait être gouverné par les Serbes. Est-ce bien exact ?

 16   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

 17   M. Sayers (interprétation). - Précédemment, vous nous avez parlé des

 18   municipalités qui font partie du canton 10. Ces municipalités ne

 19   comportaient pas la municipalité de Kiseljak, n’est-ce pas ? Elle ne s’y

 20   trouvait pas ?

 21   M. Baggesen (interprétation). - La municipalité de Kiseljak devait

 22   appartenir à la province 7 , de même pour Kresevo.

 23   M. Sayers (interprétation). - Il est exact que l'une de vos missions -et

 24   là je me réfère au premier document dans la liasse que je vous ai

 25   communiquée, document Z2357- : "Encourager tous les partis à collaborer en


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  1   aidant à l'interprétation du plan".

  2   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

  3   M. Sayers (interprétation). - Est-ce que vous l'avez fait avec les

  4   autorités municipales du HVO dans les municipalités où vous vous êtes

  5   rendu en avril, mai ou juin 1993 ?

  6   M. Baggesen (interprétation). - Généralement, quand nous nous rendions

  7   dans un municipalité, si nous rencontrions le maire sur place, nous

  8   parlions de cette question avec lui.

  9   M. Sayers (interprétation). - Mais vous-même n'aviez pas beaucoup

 10   confiance dans le plan Vance-Owen ?

 11   M. Baggesen (interprétation). - Non.

 12   M. Sayers (interprétation). - Pour vous, c'était le énième plan dans une

 13   série de plans qui n'avaient pas été appliqués et qu’il serait

 14   certainement remplacé par un autre plan ?

 15   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

 16   M. Sayers (interprétation). - Et, à votre avis, le plan Vance-Owen a été

 17   responsable de l'accroissement des tensions entre les Musulmans et les

 18   Croates ?

 19   M. Baggesen (interprétation). - Oui, enfin, c'est mon opinion personnelle.

 20   Ce n'est pas celle de l’ECMM, bien entendu.

 21   M. Sayers (interprétation). - Vous n'avez jamais rencontré M. Kordic pour

 22   parler du plan Vance-Owen, n’est-ce pas ?

 23   M. Baggesen (interprétation). - Non. Mais je pense que M. Thébault,

 24   l'ambassadeur, lui, l'a peut-être fait parce qu’il était à un niveau tel

 25   qu'il aurait été en mesure de discuter du plan avec les hommes politiques


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  1   locaux. Il faut savoir que, normalement, notre équipe -l'équipe à laquelle

  2   j'appartenais-, et les autres équipes, nous n'allions pas discuter avec

  3   M. Kordic de ce genre de questions ; c'était à l'ambassadeur Thébault de

  4   le faire.

  5   M. Sayers (interprétation). - Donc ces discussions auraient eu lieu, si

  6   elles ont eu lieu, au niveau hiérarchique le plus élevé ?

  7   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

  8   M. Sayers (interprétation). - Pendant quelques instants maintenant, je

  9   vais m'intéresser à la commission mixte de Busovaca dont vous nous avez

 10   précédemment parlé. D'après ce que vous compreniez, cette commission a été

 11   mise sur pied après le début des combats à Busovaca, en janvier 93 ?

 12   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

 13   M. Sayers (interprétation). - Et vous avez vu tous les ordres qui ont été

 14   signés, les ordres destinés à mettre en place la commission, les ordres

 15   ensuite qui définissaient les objectifs de la commission ?

 16   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

 17   M. Sayers (interprétation). - Et aucun de ces ordres n'a été signé par

 18   M. Kordic, n'est-ce pas ?

 19   M. Baggesen (interprétation). - Je ne me souviens pas qui a signé ces

 20   ordres, mais je ne pense pas que M. Kordic ait signé ces ordres.

 21   M. Sayers (interprétation). - Je vais vous demander de regarder le

 22   document marqué D 54/1, un document relatif à un accord de cessez-le-feu

 23   du 30 janvier. Il porte un certain nombre de signatures ; on voit qu'il

 24   l’a été par des représentants militaires du HVO et de l'armée de Bosnie-

 25   Herzégovine, des représentants de la MCCE. C'est le deuxième document,


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  1   daté du 30 janvier.

  2   Jeremy Flemming représentait la MCCE et, à ce titre, représentait la MCCE

  3   pour la mise en place de la commission mixte de Busovaca ?

  4   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

  5   M. Sayers (interprétation). - Ainsi d'ailleurs que le colonel Stewart du

  6   régiment des Cheshire ?

  7   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

  8   M. Sayers (interprétation). - Ainsi que les représentants du HVO, de

  9   l'armée de la Bosnie-Herzégovine, du Haut-commissariat aux réfugiés et de

 10   la Croix-Rouge ?

 11   M. Baggesen (interprétation). - Oui, c'est exact.

 12   M. Sayers (interprétation). - Afin de bien faire comprendre à Messieurs

 13   les Juges la façon dont a évolué cette commission, quand vous êtes arrivé,

 14   le 4 avril, à Busovaca ; en fait, cette commission mixte se situait dans

 15   le périmètre du bataillon britannique ?

 16   M. Baggesen (interprétation). - Non, ça ne se trouvait pas à l'intérieur

 17   du périmètre du Bataillon britannique, mais à l'extérieur, à côté.

 18   M. Sayers (interprétation). - Et, à partir du 22 avril 1993, la commission

 19   mixte de Busovaca a été rebaptisée sous le nom de "commandement mixte des

 20   opérations" ?

 21   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

 22   M. Sayers (interprétation). - Donc on a mis en place quatre commandements

 23   différents : l'un à Travnik ?

 24   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

 25   M. Sayers (interprétation). - L'autre à Vitez ?


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  1   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

  2   M. Sayers (interprétation). - A Kiseljak et à Vitez ?

  3   M. Baggesen (interprétation). - En fait, vous avez déjà dit Vitez.

  4   M. Sayers (interprétation). - Travnik, Kiseljak, Vitez et Busovaca, n'est-

  5   ce pas ?

  6   M. Baggesen (interprétation). - Moi, je me souviens du commandement de

  7   Travnik.

  8   M. Sayers (interprétation). - Le quartier général de la commission de

  9   commandement était à Travnik, n'est-ce pas ?

 10   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

 11   M. Sayers (interprétation). - Et ceci a duré jusqu'au 13 juin 1993,

 12   lorsque Travnik a été pris par les forces de l'armée de Bosnie-

 13   Herzégovine ?

 14   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

 15   M. Sayers (interprétation). - Vous conviendrez avec moi que la commission

 16   de Busovaca a été la commission qui a le mieux fonctionné parmi toutes les

 17   autres commissions, n'est-ce pas ?

 18   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

 19   M. Sayers (interprétation). - Vous conviendrez également avec moi qu'aussi

 20   bien le colonel Blaskic que son adjoint, M. Nakic, ont fait tout ce qui

 21   été en leur pouvoir pour que la commission mixte de Busovaca fonctionne au

 22   mieux, n'est-ce pas ?

 23   M. Baggesen (interprétation). - Je pense que M. Nakic, en effet, l'a fait,

 24   mais je ne sais pas si l'on peut dire la même chose du colonel Blaskic.

 25   M. Sayers (interprétation). - Pour ce qui est des événements avant le


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  1   16 avril, vous nous avez parlé du conflit : tout d'abord, il y a eu un

  2   incident au cours duquel un drapeau a été hissé à Travnik, le 8 avril, je

  3   crois, du moins dans la période entre le 8 et le 12 avril ?

  4   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

  5   M. Sayers (interprétation). - Et ce drapeau a été hissé tout à côté du

  6   quartier général de la 7ème Brigade musulmane, n'est-ce pas ?

  7   M. Baggesen (interprétation). - Je ne me souviens pas au jour

  8   d'aujourd'hui exactement où ce drapeau a été hissé, mais je crois qu'en

  9   effet, il a été hissé très près du quartier général de l'armée de Bosnie-

 10   Herzégovine.

 11   M. Sayers (interprétation). - L'enlèvement des quatre officiers du HVO

 12   maintenant. Vous avez participé à une commission d'enquête qui comprenait

 13   des représentants de la MCCE, des représentants du HVO et de l'armée de

 14   Bosnie-Herzégovine, commission mise sur pied pour trouver les

 15   responsables ?

 16   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

 17   M. Sayers (interprétation). - Et vous n'avez jamais découvert les

 18   responsables ?

 19   M. Baggesen (interprétation). - Non. Non, pas avant d'avoir reçu la lettre

 20   dont nous avons parlé précédemment.

 21   M. Sayers (interprétation). - Et vous nous avez parlé du fait que le

 22   colonel Merdan a été placé en état d'arrestation pendant quelque temps, et

 23   vous avez demandé à ce moment-là à entrer en contact avec le colonel

 24   Blaskic parce qu'il commandait la police militaire et donc, pour vous,

 25   c'était lui qui était responsable de l'arrestation du colonel Merdan,


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  1   n'est-ce pas ?

  2   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

  3   M. Sayers (interprétation). - Et au bout d'un certain temps, vous êtes

  4   entré en contact avec le colonel Blaskic. N'est-il pas exact que le

  5   colonel Blaskic a passé un savon -si vous me permettez l'expression- au

  6   commandant de la police militaire ?

  7   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

  8   M. Sayers (interprétation). - Suite à quoi ce commandant vous a

  9   immédiatement libéré ?

 10   M. Baggesen (interprétation). - C'est exact. Je ne vois pas comment cela

 11   aurait pu se passer autrement.

 12   M. Sayers (interprétation). - "Le 15 avril 1993, situation au sud de

 13   Busovaca". Vous saviez que l'armée de Bosnie-Herzégovine contrôlait

 14   totalement les routes de ravitaillement principales qui allaient du

 15   village de Kacuni à à peu près un kilomètres ou deux au sud de Busovaca

 16   jusqu'à Bilalovac, n'est-ce pas ?

 17   M. Baggesen (interprétation). - Il faut que j'essaie de me remettre à

 18   l'esprit la carte des lieux.

 19   M. Sayers (interprétation). - Mais oui, en effet. Et la situation est

 20   restée identique pendant toute votre mission sur place, n'est-ce pas ?

 21   M. Baggesen (interprétation). - Oui, en effet, je crois.

 22   M. Sayers (interprétation). - Et du fait que les routes de ravitaillement

 23   principales étaient coupées entre Busovaca et Kiseljak, il y avait très

 24   peu de communications en ce qui concerne le HVO entre Busovaca et

 25   Kiseljak. Il aurait été très difficile également de communiquer entre


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  1   Vitez et Kiseljak, n'est-ce pas ?

  2   M. Baggesen (interprétation). - Non, je ne suis pas d'accord.

  3   M. Sayers (interprétation). - Pourquoi pas ?

  4   M. Baggesen (interprétation). - Le HVO de Kiseljak nous a dit qu'il était

  5   possible d'aller de Kiseljak à Vitez en empruntant des routes de montagne.

  6   M. Sayers (interprétation). - Des routes, des chemins détournés ?

  7   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

  8   M. Sayers (interprétation). - Vous souvenez-vous que le quartier général

  9   de la 333ème Brigade de montagne se trouvait à Kacuni ?

 10   M. Baggesen (interprétation). - Je ne me souviens pas de l'unité en

 11   particulier, mais je sais qu'il y avait des unités qui étaient stationnées

 12   à Kacuni.

 13   M. Sayers (interprétation). - Maintenant, passons aux événements suivants,

 14   le début des hostilités. Je voudrais attirer votre attention sur deux

 15   ordres de combat, ou deux rapports sur les combats délivrés par le

 16   3ème Corps de Zenica : l'un a été délivré le 15 et l'autre le

 17   16 avril 1993. Ces ordres se trouvent dans la liasse de documents qui vous

 18   a été communiquée.

 19   Le premier document est un rapport militaire régulier qui vient du

 20   commandement du 3ème Corps d'armée ; il est en date du 15 avril 1993, et je

 21   voudrais vous renvoyer plus particulièrement à la page 3 de ce document.

 22   Mme Lauer. - Document coté D 80/1.

 23   M. Sayers (interprétation). - Merci. Est-ce que, d'après ce que vous

 24   savez, il est bien exact que vers 17 heures 30, le soir du 15 avril, les

 25   combats ont débuté dans la zone de Putic ? Que les combattants utilisaient


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  1   à la fois de l'artillerie et des armes légères ? Et qu'il y a eu des

  2   victimes, tout du moins dans l'armée de Bosnie-Herzégovine ? Et que cela

  3   s'est passé à 5 heures 30, à 17 heures 30 le 16 avril 1993, n'est-ce pas ?

  4   M. Baggesen (interprétation). - Oui. On peut lire que le HVO utilisait des

  5   armes légères et de l'artillerie.

  6   M. Sayers (interprétation). - Maintenant, je vais vous demander de passer

  7   au deuxième rapport de combat du 16 avril 1993. Je vous demande de vous

  8   référer au point 3, page 3 dans la version en français.

  9   Mme Lauer. - Ce second document est coté D 81/1.

 10   M. Sayers (interprétation). - On y parle du groupe opérationnel dans la

 11   Lasva et, d'après le commandement du 3ème Corps, il y avait deux zones

 12   d'opération. La première se situait dans la zone de Vitez et Kruscica

 13   d'après un rapport de la 325ème Brigade de montagne, ou du moins son chef

 14   d'état-major. Est-ce que vous savez qui était le chef d'état-major de la

 15   325ème Brigade de montage, monsieur le Témoin ?

 16   M. Baggesen (interprétation). - C'était l'adjoint du commandant de la

 17   brigade.

 18   M. Sayers (interprétation). - Deuxième chose que je souhaite souligner,

 19   c'est l'observation faite par le commandement du 3ème Corps au sujet de

 20   l'intensité des opérations et des forces du HVO envers les forces de la

 21   333ème Brigade de montagne "qui sont extrêmement faibles". Ceci se passait

 22   au sud de Busovaca, n'est-ce pas ?

 23   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

 24   M. Sayers (interprétation). - D'après votre journal de guerre, vous êtes

 25   allé aussi rapidement que possible -et là je parle de la page 6 de votre


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  1   journal de guerre-, à 21 heures 30 vous avez pris votre voiture et vous

  2   êtes allé aussi rapidement que possible à Zenica, à 21 heures 30 ?

  3   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

  4   M. Sayers (interprétation). - Il faisait nuit ?

  5   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

  6   M. Sayers (interprétation). - Vous avez vu des balles traçantes partout,

  7   n'est-ce pas ? 

  8   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

  9   M. Sayers (interprétation). - Dans une seule direction ? Une balle

 10   traçante comprend du phosphore ?

 11   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

 12   M. Sayers (interprétation). - Le phosphore brûle, c'est ce qui fait que

 13   l'on peut voir le trajet de la balle quand elle traverse l'air ?

 14   M. Baggesen (interprétation). - Oui, de cette façon il est très facile de

 15   voir le trajet des balles.

 16   M. Sayers (interprétation). - La raison pour laquelle on peut observer le

 17   trajet de ces balles, c'est qu'elles contiennent du phosphore ?

 18   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

 19   M. Sayers (interprétation). - Lorsque ces balles arrivent à destination,

 20   elles provoquent des incendies du fait qu'elles contiennent du phosphore ?

 21   M. Baggesen (interprétation). - Non, parce que cela ne brûle qu'au départ,

 22   du coup pas à la fin. Si l'air est très sec, à ce moment-là oui,

 23   absolument, cela peut brûler jusqu'au bout.

 24   M. Sayers (interprétation). - Lorsque vous êtes allé à Kiseljak le

 25   23 avril, avez-vous estimé que les incendies de maisons que vous avez pu


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  1   observer étaient le fait de munitions incendiaires, n'est-ce pas ?

  2   M. Baggesen (interprétation). - J'ai pensé que quelqu'un avait mis le feu

  3   à ces maisons parce que, si ces incendies avaient été provoqués par les

  4   balles incendiaires, les balles traçantes, il aurait dû y avoir des signes

  5   d'incendie partout ailleurs, aux alentours.

  6   M. Sayers (interprétation). - Lorsque vous êtes passé près d'Ahmici à

  7   21 heures 30, êtes-vous sorti de votre véhicule ?

  8   M. Baggesen (interprétation). - Non, mais là je ne parle pas d'Ahmici !

  9   Vous me parlez de Kiseljak !

 10   M. Sayers (interprétation). - Si vous me le permettez, concentrons-nous

 11   sur Ahmici. Etes-vous descendu du véhicule blindé dans lequel vous étiez à

 12   21 heures 30 ?

 13   M. Baggesen (interprétation). - Non.

 14   M. Sayers (interprétation). - Est-ce que vous vous êtes rendu à Ahmici

 15   après le 16 avril ?

 16   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

 17   M. Sayers (interprétation). - Ce qui vous le permettez, je vais vous lire

 18   un passage du rapport du centre d'opération de Vitez, rapport quotidien du

 19   23 avril 1993. On peut y lire la chose suivante -je cite- : "Il apparaît

 20   que ces villages en feu ont été incendiés du fait de tirs d'artillerie

 21   utilisant des munitions incendiaires qui venaient de Kiseljak", fin de

 22   citation.

 23   Donc, pour vous, les incendies que vous avez constatés à Kiseljak étaient

 24   le fait de ces tirs d'artillerie qui utilisaient des munitions

 25   incendiaires, n'est-ce pas ?


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  1   M. Baggesen (interprétation). - Pour une petite partie des incendies, en

  2   effet, c'était le cas, mais seulement une partie.

  3   M. Sayers (interprétation). - Pourtant, il n'est pas spécifié que seule

  4   une partie des incendies constatés à Kiseljak sont dus à des munitions

  5   incendiaires ?

  6   M. Baggesen (interprétation). - Mais je n'ai pas vu ce rapport.

  7   M. Sayers (interprétation). - C'est un rapport du 23 avril ; je vais vous

  8   le communiquer. Rapport du 23 avril 1993.

  9   M. le Président (interprétation). - Cela se trouve dans la liasse de

 10   documents que vous nous avez communiqués, Maître Sayers ?

 11   M. Sayers (interprétation). - Oui. En fait, il s'agit non pas du 23 avril

 12   1993, mais du 24 avril 1993. Veuillez m'excuser, s'il vous plaît.

 13   Non, en fait, c'est bien le 23 avril. Toutes mes excuses.

 14   Mme Lauer. - Donc ce document daté du 23 avril 1993 prendra la

 15   cote D 82/1.

 16   M. Sayers (interprétation). - Vous conviendrez avec moi que le rapport de

 17   la commission mixte de la MCCE stipule que les incendies sont dus à des

 18   tirs d'artillerie utilisant des munitions incendiaires qui venaient de

 19   Kiseljak ?

 20   M. Baggesen (interprétation). - Vous faites référence à quel paragraphe ?

 21   M. Sayers (interprétation). - Paragraphe 7, à la page 2 du rapport.

 22   M. Baggesen (interprétation). - Oui. Mais ici on parle de certains des

 23   villages, on fait référence à certains des villages, pas à tous les

 24   villages.

 25   M. Sayers (interprétation). - L'un des villages mentionnés ici est


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  1   Svinjarevo. N'est-il pas exact qu'à Svinjarevo un grand nombre de maisons

  2   croates ont également été incendiées ? Ceci figure d'ailleurs dans un

  3   rapport quotidien de l'équipe Z1, en date du 30 avril 1993.

  4   M. Baggesen (interprétation). - Je ne me souviens pas si j'en ai parlé

  5   dans mon rapport ; je ne me souviens pas vraiment. Il faudrait que je le

  6   voie pour être capable de vous répondre.

  7   M. Sayers (interprétation). - Bien entendu.

  8   M. Baggesen (interprétation). - Je me souviens m'être rendu sur place,

  9   mais… Est-ce que j'ai tous ces documents normalement sur ma table ici,

 10   Maître Sayers ?

 11   M. Sayers (interprétation). - Normalement oui, mais, apparemment, ils se

 12   sont un peu mélangés. Il s'agit donc d'un rapport quotidien du 30 avril

 13   1993, rédigé par vous-même et Erik Friis-Pedersen.

 14   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

 15   M. Sayers (interprétation). - On peut y lire au point B : "A Svinjarevo,

 16   toutes les maisons musulmanes et beaucoup de maisons croates ont été

 17   incendiées." ?

 18   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

 19   M. Sayers (interprétation). - Et dans votre journal de guerre, mon

 20   Commandant, vous nous dites "qu'après avoir passé Ahmici -et je vous

 21   cite-, les Croates ont mis le feu à des maisons musulmanes et aux villages

 22   musulmans et ont démarré des opérations de nettoyage ethnique qui ont

 23   ensuite donné lieu à des opérations de vengeance des Musulmans". Fin de

 24   citation.

 25   M. Baggesen (interprétation). - Où est-ce que ça se trouve ? Moi, j'ai la


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  1   version en danois ?

  2   M. Sayers (interprétation). - C'est à la page 7 de la version anglaise. Il

  3   s'agit de l'entrée pour la période allant du 6 avril au 18 avril.

  4   M. Baggesen (interprétation). - Pour moi, c'est la page 5.

  5   M. Sayers (interprétation). - Bien. Au lieu que je lise une traduction qui

  6   n'est peut-être pas tout à fait exacte, est-ce que vous pouvez nous lire

  7   ce que vous-même avez écrit ?

  8   M. Baggesen (interprétation). - Il faudrait que je le fasse en danois ; je

  9   ne sais pas si c'est vraiment possible.

 10   M. Sayers (interprétation). - D'accord. Etes-vous d'accord pour dire avec

 11   moi que vous avez déclaré dans ce journal -je cite- : "Les Croates ont

 12   incendié des maisons et des villages musulmans et ont démarré une campagne

 13   de nettoyage ethnique qui, ensuite, a mené à des opérations de

 14   représailles des Musulmans qui ont fait la même chose envers les Croates.

 15   Ni l'un ni l'autre, ni les Croates ni les Musulmans n'ont montré aucun

 16   respect pour la vie humaine. Ils ont tué et massacré leurs victimes. Nous

 17   avons vu des choses que beaucoup de gens ne seraient pas prêts à croire".

 18   Fin de citation.

 19   M. Baggesen (interprétation). - Oui, c'est bien ce que j'ai dit.

 20   M. Sayers (interprétation). - Est-ce que vous conviendrez avec moi que,

 21   dans la période allant du 15 avril jusqu'à la fin du mois, il n'y avait

 22   pas de combat à Gornji Vakuf ? Ou, du moins, vous n'en avez pas entendu

 23   parler ?

 24   M. Baggesen (interprétation). - Je n'étais pas à Gornji Vakuf, donc je ne

 25   peux rien vous dire à ce sujet.


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  1   M. Sayers (interprétation). - Avez-vous entendu dire, avez-vous eu des

  2   rapports sur des combats qui auraient eu lieu à Bugojno ?

  3   M. Baggesen (interprétation). - Non.

  4   M. Sayers (interprétation). - Si je vous donne les noms de Donji Vakuf,

  5   Kresevo, Fojnica, Novi Travnik, y a-t-il eu des combats là-bas ?

  6   M. Baggesen (interprétation). - Pas autant que je m'en souvienne.

  7   M. Sayers (interprétation). - Est-ce que vous avez entendu dire qu'il y

  8   ait eu des combats dans les municipalités qui devaient former le canton

  9   n° 3 aux termes du plan Vance-Owen ? Cela se trouve au nord du pays.

 10   M. Baggesen (interprétation). - Au nord ?

 11   M. Sayers (interprétation). - Oui, dans la région de la Posavina ?

 12   M. Baggesen (interprétation). - Ce n'était pas ma zone de responsabilité ;

 13   je ne peux pas vous répondre.

 14   M. Sayers (interprétation). - Et vous ne vous souvenez d'aucun rapport

 15   stipulant qu'il y aurait eu des combats dans le canton n° 8 et dans le

 16   canton n° 10 ?

 17   M. Baggesen (interprétation). - Ce n'est pas très juste de me poser des

 18   questions auxquelles je ne suis pas en mesure de répondre.

 19   M. Sayers (interprétation). - Si vous ne le savez pas, dites-nous

 20   simplement que vous ne le savez pas.

 21   Avez-vous déclaré, dans votre déposition, que l'opération militaire lancée

 22   à Ahmici faisait partie d'une opération militaire très bien planifiée ?

 23   Toutefois, vous n'avez jamais vu aucune preuve d'une présence accrue

 24   militaire dans les jours qui ont précédé le 16 avril ?

 25   M. Baggesen (interprétation). - Non, parce qu'à l'époque, je n'étais pas à


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  1   Vitez. En effet, nous menions une enquête sur l'enlèvement des quatre

  2   officiers, ce qui veut dire que nous passions le plus clair de notre temps

  3   à Travnik, Novi Travnik notamment.

  4   M. Sayers (interprétation). - Ahmici n'est pratiquement qu'à un kilomètre,

  5   un kilomètre et demi de la base de Britbat à Nova Bila, n'est-ce pas ?

  6   Non ? A quelle distance se trouve-t-il ?

  7   M. Baggesen (interprétation). - Plus qu'un kilomètre.

  8   M. Sayers (interprétation). - Peut-être deux ?

  9   M. Baggesen (interprétation). - Si nous avons une carte, je pourrai peut-

 10   être vous montrer.

 11   M. Sayers (interprétation). - Je ne pense pas qu'il y ait de contestation,

 12   mais vous direz que c'était à proximité, n'est-ce pas ? Que la distance

 13   était minime entre la base du Britbat et le village d'Ahmici ?

 14   M. Baggesen (interprétation). - Pas tant que cela.

 15   M. le Président (interprétation). - Nous pourrons régler cette question à

 16   l'aide d'une carte.

 17   M. Sayers (interprétation). - Effectivement. Est-ce que vous avez discuté

 18   avec des personnes qui ont participé aux hostilités, aux combats ayant eu

 19   lieu dans le village d'Ahmici ?

 20   M. Baggesen (interprétation). - Non pas, à l’exception bien sûr des

 21   soldats du HVO qui nous ont arrêtés au point de contrôle, nous interdisant

 22   d'entrer dans Ahmici. Par la suite, après ces événements, d'autres

 23   officiels de l’ECMM ont eu des entretiens avec les habitants d'Ahmici qui

 24   restaient. Nous avons eu beaucoup de témoins oculaires qui nous ont parlé

 25   de ce qui s'était passé.


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  1   M. Sayers (interprétation). - Est-ce que vous saviez qu'à la suite de ces

  2   entretiens, l’ECMM avait dressé une liste assez courte de personnes qui,

  3   apparemment, auraient participé aux atrocités qui ont été commises à

  4   Ahmici ?

  5   M. Baggesen (interprétation). - C’est exact.

  6   M. Sayers (interprétation). - D'après votre jugement militaire, est-ce que

  7   militairement parlant, Ahmici était tout à fait sans défense ?

  8   M. Baggesen (interprétation). - Il n'y avait pas d'activité de l'armée de

  9   Bosnie-Herzégovine dans cette région, je l’ai dit hier. Je m'étais rendu

 10   dans ce village quelques jours avant sa destruction et, à ce moment-là, je

 11   n'ai vu aucun signe d'activité militaire.

 12   M. Sayers (interprétation). - Fort bien. Je vais vous donner lecture d'un

 13   extrait d'une déclaration faite par M. Fuad Berbic à la commission d’Etat

 14   d’enquêtes sur les crimes de guerre.

 15   M. le Président (interprétation). - Je ne pense pas que ceci va nous

 16   aider, car c'est le récit fait par un autre témoin , alors que ce témoin-

 17   ci a dit ce qu’il avait à dire dans le cadre de sa déposition à lui.

 18   M. Sayers (interprétation). - Fort bien, je vais avancer, toujours à

 19   cadence forcée. Serait-il exact de dire que les combats dont vous avez été

 20   témoin vers la mi-avril 1993, même si ces combats étaient vraiment très

 21   durs, étaient circonscrits à quelques localités se trouvant à proximité de

 22   Vitez ?

 23   M. Baggesen (interprétation). - Oui, je dirai oui : Vitez et la région de

 24   Travnik.

 25   M. Sayers (interprétation). - Je vais vous poser quelques questions sur la


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  1   façon dont les accords de cessez-le-feu avaient été établis et sur les

  2   participants aux négociations qui ont fini par déboucher sur ces cessez-

  3   le-feu. Ceci vaut pour les aspects militaires, mais aussi sur les aspects

  4   civils de ces négociations.

  5   Tout d'abord, saviez-vous que M. Izetbegovic et M. Boban étaient parvenus

  6   à un accord le 18 avril 1993 ? Une des dispositions de cet accord était

  7   qu'il fallait cesser immédiatement les combats, cet ordre s'appliquait à

  8   toutes les unités et avait été émis le 18 avril 1993 ? Apparemment, cet

  9   accord avait été conclu à Zagreb ?

 10   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

 11   M. Sayers (interprétation). - Bien. Et vous avez compris que le président

 12   Izetbegovic était le président de la République de Bosnie-Herzégovine ?

 13   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

 14   M. Sayers (interprétation). - Et que Mate Boban était le président de la

 15   communauté croate d'Herceg-Bosna ; c'est bien ce que vous avez compris ?

 16   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

 17   M. Sayers (interprétation). - Est-ce que nous pourrions avoir une cote

 18   pour ce document ?

 19   Mme Lauer. - Il s’agira de la cote D 83/1.

 20   M. Sayers (interprétation). - Bien. L'autre ordre, dans l'ordre

 21   chronologique, est émis par le chef du quartier général principal, le

 22   général Petkovic, le général de brigade Milivoj Petkovic. Il destiné

 23   notamment à la zone opérationnelle de Bosnie centrale ?

 24   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

 25   Mme Lauer. - Ce document sera coté D 84/1.


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  1   M. Sayers (interprétation). - Cet ordre a été émis à la suite de l'accord

  2   conclu entre M. Boban et M. Izetbegovic, le 18 avril, accord dont nous

  3   venons de parler, n'est-ce pas ?

  4   M. Baggesen (interprétation). - Oui, et il porte la même date.

  5   M. Sayers (interprétation). - Oui. Au niveau suivant, supérieur, on a le

  6   commandement de la ZOBC. Et l'ordre aux fins de l’établissement d'un

  7   cessez-le-feu a été délivré par le colonel Blaskic, le 20 avril 1993,

  8   n'est-ce pas ?

  9   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

 10   M. Sayers (interprétation). - Ceci en application d'ordres reçus par le

 11   général de brigade Petkovic, supérieur hiérarchique de Blaskic ?

 12   M. Baggesen (interprétation). - Oui. Il a été délivré deux jours plus

 13   tard.

 14   M. Sayers (interprétation). - Pourrait-on avoir une cote ?

 15   Mme Lauer. - Ce document sera coté D 85/1.

 16   M. Sayers (interprétation). - A compter du 20 avril 1993, par conséquent,

 17   les forces en combat avaient reçu l'ordre d'arrêter leurs hostilités ?

 18   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

 19   M. Sayers (interprétation). - Et un accord formel devait être mis au point

 20   aux fins du cessez-le-feu. J'aimerais attirer votre attention sur le

 21   document suivant, en date du 20 avril 1993, qui a déjà reçu une cote : la

 22   cote D 24/1. Cet accord a été signé par les deux commandants en chef, d'un

 23   côté le général Petkovic pour le HVO et par le général Halilovic pour

 24   l'armée de Bosnie-Herzégovine ?

 25   M. Baggesen (interprétation). - Oui.


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  1   M. Sayers (interprétation). - Et cela a été contresigné par le commandant

  2   des forces des Nations Unies, le général Philippe Morillon et par votre

  3   supérieur, Jean-Pierre Thébault ?

  4   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

  5   M. Sayers (interprétation). - Et si je ne me trompe pas, dans l'ordre

  6   chronologique, le document suivant est un accord officiel en date du

  7   25 avril 1993, signé de M. Boban et de M. Izetbegovic, qui a déjà reçu la

  8   cote D 27/1. Je crois qu'il faudra montrer ce document au témoin, la

  9   pièce D 27/1.

 10   M. Baggesen (interprétation). - Oui, je ne l'ai pas ici, dans ce jeu.

 11   M. Sayers (interprétation). - J’en suis responsable. Excusez-moi, mais

 12   nous avons un exemplaire supplémentaire à votre intention si vous en avez

 13   besoin. Vous conviendrez du fait qu'un accord a été conclu entre

 14   M. Izetbegovic et Mate Boban, le 25 avril 1993. Dans le cadre de cet

 15   accord, à la dernière page on trouve un document donc qui établit

 16   effectivement cet accord passé entre le HVO et l'armée de Bosnie-

 17   Herzégovine ?

 18   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

 19   M. Sayers (interprétation). - Et au premier paragraphe, on dit que l'armée

 20   de Bosnie-Herzégovine et le HVO maintiendront leurs identités distinctes,

 21   ainsi que leurs structures de commandement respectives ?

 22   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

 23   M. Sayers (interprétation). - Et que ces deux forces armées ont pour

 24   instruction de constituer un commandement conjoint qui aura à sa tête les

 25   généraux Halilovic et Petkovic ?


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  1   M. Baggesen (interprétation). - Oui.

  2   M. Sayers (interprétation). - Il serait donc exact de dire que vous aviez

  3   d'un côté les autorités politiques de l'armée de Bosnie-Herzégovine, de la

  4   République de Bosnie-Herzégovine, ainsi que les négociateurs du HVO côté

  5   politique d'un côté, mais de l'autre côté les protagonistes militaires qui

  6   parviennent eux aussi à cet accord ?

  7   M. Baggesen (interprétation). - C'est exact. Et le commandement

  8   opérationnel conjoint en vertu de cet accord devait se trouver à Novi

  9   Travnik.

 10   M. Sayers (interprétation). - Novi Travnik ou Travnik ?

 11   M. Baggesen (interprétation). - Travnik.

 12   M. Sayers (interprétation). - Travnik, d'accord.

 13   M. le Président (interprétation). - Maître Sayers, si vous passez à un

 14   autre sujet, peut-être le moment se prêtera-t-il bien à une suspension des

 15   débats ?

 16   M. Sayers (interprétation). - Tout à fait. Et pour vous informer de mes

 17   intentions, je crois que nous avons assez bien progressé et je pense que

 18   je n'aurais pas besoin de plus de 45 minutes la prochaine fois.

 19   M. le Président (interprétation). - Fort bien.

 20   Maître Kovacic ?

 21   M. Kovacic (interprétation). - Messieurs les Juges, difficile de vous

 22   donner des prévisions, vous comprenez qu'effectivement mon confrère a déjà

 23   posé des questions que je voulais poser. Mais je pourrais en terminer, je

 24   pense, en une heure ou un peu plus, peut-être.

 25   M. le Président (interprétation). - Donc deux heures de déposition qui


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  1   restent.

  2   Commandant, désolé de ne pas avoir été en mesure de terminer votre

  3   comparution aujourd'hui, vous devrez revenir pour terminer votre

  4   déposition. Je vous l'ai dit, ne vous entretenez avec personne de votre

  5   déposition, mais il est clair que vous pouvez discuter avec le Bureau du

  6   Procureur du moment opportun vous permettant de terminer cette déposition

  7   dans les deux prochains mois.

  8   M. Baggesen (interprétation). - Peut-être la semaine prochaine si cela

  9   vous convient ?

 10   M. le Président (interprétation). - Vous pourriez revenir la semaine

 11   prochaine ? J'allais justement parler des dispositions à prendre pour la

 12   semaine prochaine ; les voici. La difficulté qui se présente la semaine

 13   prochaine c'est que nous n'allons pas avoir d'audience lundi, nous devons

 14   siéger dans une autre affaire. Toutefois nous siégerons mardi après-midi,

 15   sous réserve bien sûr d'en avoir terminé dans l'autre affaire puisqu'il y

 16   a une autre question en suspens. Dans cette autre affaire, j'espère

 17   toutefois que nous pourrons caser deux heures mardi après-midi, je ne peux

 18   pas vous donner de garanties, à titre subsidiaire, de toute façon nous

 19   aurons des audiences mercredi et jeudi après-midi. Peut-être pourrez-vous

 20   vous entretenir avec le Bureau du Procueur pour savoir quel est le moment

 21   le plus opportun pour votre fin de déposition ? Si ceci ne vous convient

 22   pas, la semaine prochaine nous trouverons un jour différent.

 23   Mais en ce qui me concerne, je pense qu'il n'est pas utile de vous

 24   maintenir ici dans le prétoire.

 25   M. Scott (interprétation). - Non, Monsieur le Président.


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  1   M. le Président (interprétation). - Je vais vous demander de revenir. Si

  2   vous voulez en discuter avec le Procureur, faites-le et nous pourrons

  3   peut-être effectivement terminer votre déposition mardi ou mercredi si

  4   ceci vous convient bien.

  5   Je vous remercie, merci de vous retirer.

  6   M. Baggesen (interprétation). - Merci, Monsieur le Président.

  7   (Le témoin est reconduit hors du prétoire.)

  8   M. le Président (interprétation). - Maître Nice, nous parlons des

  9   dispositions à prendre pour les deux prochaines semaines, c'est assez

 10   frustrant car nous devons vaquer à d'autres tâches, et moi je vais siéger

 11   le matin, dans une autre affaire, avec une autre Chambre de première

 12   instance. Lundi nous devons donc aussi traiter d'autres choses dans

 13   l'après-midi, ceci va occuper cette Chambre de première instance-ci, peut-

 14   être aussi le mardi, en tout cas nous pourrons faire quelque chose le

 15   mardi après-midi, mais ceci est sans garantie. Il est certain que nous

 16   allons siéger le mercredi et le jeudi après-midi.

 17   Pour la semaine d'après, du 4 au 8 octobre, nos audiences se dérouleront

 18   pendant deux jours uniquement, nous avons dû enlever une journée

 19   d'audience, car les autres membres de la Chambre participent à une autre

 20   affaire ce jour-là. Ce qui veut dire que notre Chambre siégera lundi

 21   après-midi et mercredi après-midi, mais nous ne pouvons pas siéger mardi

 22   après-midi. J'espère que ceci peut vous être utile.

 23   Mais avant que j'en termine, j'aimerais dire ceci, peut-être au greffe,

 24   est-ce que le greffe pourrait nous fournir des photocopies des documents

 25   produits au contre-interrogatoire pour ce témoin ? Ce à quoi je pensais,


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  1   c'est ceci, Maître Sayers. Si nous avons notre liasse de documents, c'est

  2   clair, mais on les produit au fur et à mesure les documents et ils

  3   deviennent des pièces à conviction à ce moment-là, ce qui veut dire que la

  4   liasse de documents n'est pas une liasse de pièces à conviction, il est

  5   préférable de les produire au fur et à mesure, on sait mieux ce qui se

  6   passe. Mais je saurais gré au greffe de nous fournir des copies dans les

  7   meilleurs délais. Inutile de reprendre le journal de guerre ou des

  8   documents trop volumineux, nous nous intéressons à ces documents qui ne

  9   font qu'une page en général.

 10   Vous avez cinq minutes, Maître Nice.

 11   M. Nice (interprétation). - Uniquement certaines choses. Il reste quelques

 12   questions dont nous repoussons l'examen en général. Au cas où nous aurions

 13   un peu de temps mort, si j'ose dire, par exemple si nous avons une semaine

 14   avec deux demi-journées non consécutives nous pourrions utiliser ces

 15   moments de battement pour parler de ces questions.

 16   A ce propos je voulais m'assurer d'une chose, nous nous souvenons tous

 17   qu'au début du procès la Chambre nous a dit clairement qu'à l'exception de

 18   circonstances exceptionnelles et sur requête en général les décisions se

 19   prenaient de façon orale à l'audience et non pas par écrit.

 20   Rappelez-vous que, s'agissant de la question des personnes mortes ou en

 21   train de mourir, nous avons commencé à plaider sur ce sujet des personnes

 22   mortes ou en train de décéder, nous avions fourni une ossature d'arguments

 23   et cela a été fait aussi par la défense. Il n'y a pas de doute mais je

 24   voulais m'assurer de ceci. Tout ceci doit encore être plaidé à une date

 25   ultérieure puisque nous parlons de plaidoirie à l'audience et non pas de


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  1   soumission d'écriture ?

  2   M. le Président (interprétation). - C'est exact.

  3   M. Nice (interprétation). - Merci de m'avoir apporter cette confirmation.

  4   Je parle toujours du sujet des personnes mortes ou en train de mourir (si

  5   l'interprète ne se trompe pas), il n'y a pas d'urgence particulière à

  6   régler cette question, j'espère que nous pourrons prévoir une liste des

  7   témoins, de nous entendre avec la défense pour le moment utile ou la date

  8   cible, si vous voulez, et la date cible pourrait devenir la date à

  9   laquelle nous discutons de ces questions.

 10   Une autre question a été soulevée s'agissant de Rebici, c'est un expert en

 11   droit constitutionnel, et je pense qu'il va remplacer un autre témoin qui

 12   avait déjà comparu dans Blaskic, cela fait longtemps qu'on essaie de

 13   trouver un suppléant.

 14   Nous avons déjà fourni une ossature d'argumentaires, qui a été signifié,

 15   et je me dis que ceci va être résolu par des plaidoiries à l'audience et

 16   je pense qu'il n'est pas nécessaire de signifier ce qui a déjà été couché

 17   par écrit, je pourrais le faire si vous le demandez.

 18   Si nous commençons à communiquer de façon routinière ce qui n'est qu'un

 19   premier jet, on en revient à des écritures, ce que vous ne vouliez pas au

 20   départ, Messieurs les Juges. J'avais le sentiment que, par le passé, il y

 21   a eu des plaidoiries qui étaient bien étayées par des écritures,

 22   signifiées la veille ou au moment de l'audience, pour bien traduire le

 23   type d'arguments qu'on allait évoquer au cours des plaidoiries, mais ce

 24   n'est peut-être pas toujours nécessaire et quelquefois cela ne fait

 25   qu'encombre les chambres qui sont déjà, j'en suis sûr, remplies de


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  1   documents.

  2   Il y a, s'agissant de Rebici, une ossature d'arguments qui a été soumise

  3   et signifiée, je suppose qu'il faudra en discuter plutôt tôt que tard,

  4   même si je répugne à perdre du temps de témoignage la semaine prochaine,

  5   parce que nous avons un témoin qui va attendre ce week-end, il ne prendra

  6   pas longtemps, mais il va attendre ici à La Haye. Plutôt que de le

  7   renvoyer, nous avons décidé de le garder ici à La Haye. Nous avons dû

  8   renvoyer un autre témoin cette semaine, et nous avons les autres témoins

  9   qui pourront peut-être être entendus la semaine prochaine.

 10   Je préférerais ne pas évoquer ces plaidoiries la semaine prochaine, à

 11   moins qu'il n'y ait, tout d'un coup, un moment de battement où nous

 12   n'avons rien à faire.

 13   Voilà si vous voulez que nous signifions, que nous communiquions à la

 14   défense cette ossature d'arguments, nous le ferons, sinon nous pourrons

 15   passer directement aux plaidoiries, sinon la question ne devrait pas poser

 16   trop de problèmes, ceci en temps utile.

 17   M. le Président (interprétation). - Oui, je ne pense pas qu'on ait besoin

 18   de cette ossature d'arguments. Mais avons-nous des photocopies des

 19   différentes déclarations préalables contestées. Savons-nous ce que va dire

 20   Rebici ?

 21   M. Nice (interprétation). - On y veillera, Monsieur le Président, bien

 22   sûr.

 23   Les accusés s'inquiètent de la date à laquelle ils sont informés de la

 24   comparution de tel ou tel témoin. Nous avons fait davantage que simplement

 25   leur fournir la liste des témoins sur une base de deux semaines. En


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  1   général, nous leur donnons la liste des témoins que nous prévoyons pour au

  2   moins un mois ou deux, si pas plus. Nous essayons de respecter cette liste

  3   et ceci donne à la partie adverse la possibilité de se préparer.

  4   Mais vous savez qu'il est régulier, il est courant que les témoins

  5   changent leurs engagements, comme c'est le cas pour la Chambre qui, elle

  6   aussi, doit changer ses engagements. Il est pratiquement impossible de

  7   respecter l'ordre initialement prévu, nous faisons de notre mieux, nous

  8   essayons d'aviser la défense de toute modification apportée à notre liste.

  9   M. le Président (interprétation). - Je vous remercie. En l'absence d'autre

 10   question, nous nous reverrons mardi à une heure à préciser. Pour le moment

 11   l'audience est prévu à 14 heure 30, mais il est possible que nous ne

 12   pourrons pas siéger ce jour-là. Nous vous en aviserons le plus tôt

 13   possible. L'audience est levée.

 14   L'audience est levée à 12 heures 55.

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