Page 5136
1 (Jeudi 26 avril 2001.)
2 (Audience publique.)
3 (L'accusé est dans le prétoire.)
4 (Conférence préalable de la présentation des moyens à décharge.)
5 M. le Président (interprétation): Veuillez annoncer le numéro de
6 l'affaire, s'il vous plaît?
7 Mme Ameerali (interprétation): Bonjour, Monsieur le Président, Madame et
8 Monsieur les Juges. Affaire IT-97-25-T, le Procureur contre Milorad
9 Krnojelac.
10 M. le Président (interprétation): Je crois que nous sommes coincés dans ce
11 prétoire jusqu'à la fin de ce procès mais, enfin, espérons que l'on puisse
12 arriver à siéger ailleurs à un moment donné. Il y a un certain nombre de
13 requêtes en souffrance. Nous avons rendu six ordonnances de sauf-conduit
14 pour des témoins de la défense et il y a une requête en souffrance pour
15 laquelle il n'a pas été pris de décision. Objection?
16 Mme Uertz-Retzlaff (interprétation): Non.
17 M. le Président (interprétation): Cette ordonnance va être rendue sur
18 papier.
19 Requête suivante: requête aux fins de témoignage par vidéo-conférence en
20 ce qui concerne trois témoins. Y a-t-il des objections?
21 Mme Uertz-Retzlaff (interprétation): Non.
22 M. le Président (interprétation): Bien. Nous allons rendre ces ordonnances
23 ou plutôt elles ont déjà été rendues.
24 En ce qui concerne les dates, Maître Bakrac, il va falloir que vous nous
25 donniez deux semaines de préavis parce que c'est la période de temps
Page 5137
1 nécessaire pour que les responsables de la section audiovisuelle
2 installent tout l'équipement nécessaire.
3 De plus, il y a aussi un problème à savoir que le Monténégro présente des
4 risques qui sont variables et un niveau de risque qui change
5 régulièrement; il va donc falloir évaluer les risques impliqués par cette
6 opération même dans la capitale du Monténégro. Il convient donc que vous
7 restiez en contact avec les juristes de la Chambre pour que vous nous
8 fassiez savoir quand vous avez l'intention d'organiser la chose pour que
9 nous puissions avoir une évaluation en matière de sécurité. Mais il nous
10 faut au moins deux semaines de préavis pour l'équipe audiovisuelle.
11 Maintenant, en ce qui concerne les mesures de protection, il y a deux
12 témoins qui sont concernés par cela: pour l'un d'eux, on demande la
13 distorsion de la voix. Est-ce que l'accusation a quelque chose à dire à ce
14 sujet?
15 Mme Uertz-Retzlaff (interprétation): Monsieur le Président, nous
16 souhaiterions simplement savoir de la part des conseils de la défense
17 pourquoi on demande une déformation de la voix parce que le témoin en
18 question a déjà témoigné dans l'affaire Kunarac et, quand il a témoigné
19 dans cette affaire, il bénéficiait simplement de la distorsion des traits
20 de son visage. Donc nous aimerions savoir pourquoi maintenant on demande
21 la déformation de la voix?
22 M. le Président (interprétation): Maître Bakrac?
23 M. Bakrac (interprétation): Monsieur le Président, Madame et Monsieur les
24 Juges, tout d'abord bonjour à tout le monde, à toutes les personnes
25 présentes dans ce prétoire.
Page 5138
1 S'agissant du témoin dont nous demandons la distorsion de la voix, je peux
2 dire qu'il est vrai qu'il a déjà déposé dans l'autre affaire, Kunarac,
3 sans avoir eu la distorsion de la voix mais d'après ce que nous avons
4 entendu dire par la suite, il a appris qu'il peut également demander cette
5 mesure de protection. La raison qu'il a évoquée est qu'il voyage souvent,
6 pratiquement tous les jours, à Sarajevo, qu'il est souvent en contact avec
7 les Musulmans de Foca; et il fait des réparations des maisons de
8 Musulmans, des Musulmans dont les maisons sont restées à Foca. Il dit que
9 sa voix est caractéristique.
10 Je ne me suis pas lancé dans les détails pour savoir pourquoi elle est
11 caractéristique, mais il dit qu'un grand nombre de Musulmans de Foca
12 pourraient reconnaître sa voix à cause de cela, justement à cause cela,
13 puisque tous les jours pratiquement il est en contact avec ces personnes-
14 là; et ceci pourrait influencer ses affaires et aussi sa sécurité à
15 Sarajevo.
16 M. le Président (interprétation): Est-ce que vous savez si certains de ses
17 associés ou clients musulmans lui ont jamais dit avoir entendu sa voix à
18 la télévision, suite à sa déposition dans l'affaire Kunarac? Cela, ce
19 serait une meilleure façon d'examiner la question, plutôt que d'écouter ce
20 qu'il pense lui même.
21 M. Bakrac (interprétation): Je suis d'accord avec vous, Monsieur le
22 Président. Bien sûr, personne ne le lui a dit, mais il a peur de cette
23 éventualité-là puisque, comme je dis, pratiquement tous les jours il est
24 en contact avec ces personnes. Il a peur qu'un certain nombre de personnes
25 puisse reconnaître sa voix et il ne sait pas à quel point la radio ou la
Page 5139
1 télévision ou les moyens techniques peuvent altérer cette voix; et il a
2 peur que ce changement ne devienne pas suffisamment grand et que les
3 personnes puissent reconnaître sa voix si sa déposition venait à être
4 diffusée par le biais des médias électroniques.
5 M. le Président (interprétation): Il est intéressant de voir un avocat
6 présenter une argumentation contraire à celle qu'il a présentée lorsque
7 l'accusation a présenté ses propres témoins. En tout cas, puisque nous
8 avons accordé cette mesure de protection à l'accusation, nous allons
9 l'accorder à votre témoin. Nous allons rendre les ordonnances en
10 conséquence.
11 Bien. Maintenant, nous avons reçu tous les classeurs de la défense, je les
12 vois ici. En ce qui concerne les listes, elles auraient dû être déposées;
13 je pense que vous les avez données à l'accusation. Elles sont extrêmement
14 importantes ici. Maintenant, nous les avons donc, nous voyons les
15 classeurs en question.
16 Il y a une chose que je souhaite évoquer avec vous, Maître Bakrac: il y a
17 un certain nombre de témoins que vous entendez appeler à la barre dont
18 vous nous dites qu'ils vont témoigner sur les événements de la guerre à
19 Foca en 1992. Quel type d'éléments de preuve allons-nous entendre? Est-ce
20 qu'il s'agit de nier le fait qu'il y a eu une attaque de la part des
21 Serbes à l'encontre des Musulmans ou bien est-ce qu'il s'agit pour vous de
22 mettre en évidence le fait que les Musulmans, eux aussi, ont attaqué les
23 Serbes? Pouvez-vous répondre, s'il vous plaît?
24 M. Bakrac (interprétation): Je souhaite m'excuser tout d'abord, Monsieur
25 le Président, du fait de ce retard éventuel à l'égard de la remise des
Page 5140
1 documents. Conformément à l'Article 65(g), nous les avons envoyés lundi;
2 cependant, nous avons eu des problèmes techniques liés au télécopieur et à
3 l'ordinateur. Et je me suis engagé, la dernière fois que nous nous sommes
4 réunis, à remettre ces documents à l'accusation avant le délai nécessaire.
5 Mais, compte tenu de la grande quantité des documents, nous n'avons pas pu
6 envoyer le lot à la Chambre de première instance au même moment. Nous
7 avons considéré qu'il serait plus opportun de le faire une fois venus ici
8 à La Haye.
9 Et je m'excuse de nouveau si jamais ceci a provoqué des problèmes pour qui
10 que ce soit.
11 Concernant votre question liée au témoin, la défense n'a pas de témoin qui
12 déposerait exclusivement concernant la situation de guerre et les
13 circonstances environnantes. Pour la plupart, il s'agit des témoins qui
14 vont déposer concernant un certain nombre de détails liés à l'accusé, à sa
15 personnalité. Bien sûr, ces témoins-là ne vont pas nier l'existence d'un
16 conflit armé. Cependant, ils vont parler d'un autre point de vue et ils
17 vont essayer de montrer aux Juges quel était le caractère de ce conflit.
18 Ils vont essayer donc de montrer de quelle manière l'autre camp s'est armé
19 lui aussi et comment, quelques jours avant le conflit, des unités
20 musulmanes se sont créées. Et là, il s'agit de la création des formations
21 musulmanes qui ont eu lieu même avant le 8 avril.
22 De toutes façons, ces témoins-là ne vont pas déposer longuement concernant
23 ces circonstances. Et comme je l'ai déjà dit, ces témoins-là ne vont pas
24 être cités à la barre pour ne déposer que de cela, mais ils vont parler
25 d'un certain nombre d'autres faits également et surtout.
Page 5141
1 M. le Président (interprétation): Je vous comprends bien et je suis
2 satisfait d'entendre que vous n'allez appeler personne à la barre pour
3 parler uniquement de ça. Mais je m'interroge quand même sur la pertinence
4 de ces choses; si ça ne prend pas beaucoup de temps, je vous laisserai
5 faire mais, à un moment donné, il faudra nous expliquer la pertinence de
6 tout cela.
7 Le fait que les Musulmans se soient peut-être armés pour attaquer les
8 Serbes n'empêche pas le fait qu'il y ait eu une attaque contre la
9 population civile musulmane. C'est peut-être moins clair que la situation
10 qui prévalait à Foca, mais il est très difficile de voir comment c'est
11 pertinent, puisqu'on ne peut pas dire qu'il n'y a pas eu d'attaque contre
12 les populations musulmanes du fait que certains Musulmans se soient armés.
13 M. Bakrac (interprétation): Monsieur le Président, je suis entièrement
14 d'accord avec vous. Jusqu'à maintenant, nous avons entendu pratiquement
15 tous les témoins de l'accusation, sauf un petit nombre de témoins qui ont
16 accepté le fait que les Musulmans sont armés. La plupart des témoins de
17 l'accusation disaient que les Musulmans de Foca étaient non armés, surpris
18 et pris de court au moment de l'attaque. Ces témoins, par le biais aussi
19 des moyens de preuve, vont montrer que le camp musulman se préparait lui
20 aussi pour le conflit, même un an avant.
21 Deuxièmement, ces témoins, en ce qui concerne l'affaire en question, vont
22 démontrer qu'un grand nombre des personnes qui ont été détenues avaient
23 pris part aux combats et avaient été armées. Et que la partie de la
24 population civile qui n'était pas armée avait quitté Foca volontairement.
25 M. le Président (interprétation): Vous voulez dire que votre thèse, c'est
Page 5142
1 que les personnes qui ont été enfermées au KP Dom étaient des prisonniers
2 de guerre et non de simples civils? C'est cela?
3 M. Bakrac (interprétation): Oui, Monsieur le Président. Ici, j'évoque les
4 affirmations des personnes qui vont être citées à la barre en tant que
5 témoins; elles vont déposer sur le fait qu'un grand nombre de personnes
6 qui ont été détenues étaient effectivement en vêtements civils mais
7 avaient des armes et avaient pris part aux combats.
8 M. le Président (interprétation): Bien. C'est un point de vue intéressant.
9 Vous avez obtenu la reconnaissance de la part de certains témoins de
10 l'accusation qu'ils possédaient des armes dans la maison ou le bâtiment
11 qu'ils habitaient, mais des armes qu'ils utilisaient pour la chasse. Je ne
12 vois pas en quoi ce fait, fait de ces personnes des non-civils pour cette
13 affaire.
14 Mais c'est quelque chose sur quoi nous reviendrons ultérieurement et qui
15 fera l'objet d'argumentations.
16 Question suivante; il s'agit des documents. Comment cela se passe-t-il en
17 ce qui concerne l'accord de l'accusation au sujet des documents que vous
18 souhaitez présenter et de l'authenticité de ces documents?
19 M. Bakrac (interprétation): Monsieur le Président, nous avons eu des
20 contacts avec l'accusation et nous avons traité de la question des
21 documents. Je pense qu'en ce qui concerne les deux tiers des documents,
22 nous les avons passés en revue. L'accusation, compte tenu du fait qu'il
23 s'agit là d'une grande quantité de documents, n'a pas encore eu le temps
24 de passer en revue tous les documents. Nous avons essayé de trouver un
25 moyen pour nous mettre d'accord sur l'authenticité; nous avons expliqué la
Page 5143
1 manière dont nous les avons obtenus et, de ce point de vue-là, nous
2 n'avons pas adopté des attitudes définitives.
3 Nous allons proposer le versement au dossier de tous les documents que
4 nous avons présentés. Je suppose que l'accusation, s'agissant d'un certain
5 nombre de documents, fera objection par rapport à l'authenticité mais nous
6 allons avancer nos propres arguments à ce sujet. Donc nous n'avons pas
7 encore adopté une position définitive pour éventuellement rejeter un
8 certain nombre de documents proposés par la défense.
9 M. le Président (interprétation): Est-ce que vous avez encore des
10 discussions à ce sujet? J'essaie de voir si nous pouvons gagner du temps,
11 du temps qui ne sera pas utilisé à l'audience: c'est pourquoi je vous
12 posais cette question.
13 M. Bakrac (interprétation): Monsieur le Président, hier, nous avons
14 terminé notre discussion. La défense ne s'oppose pas à la possibilité de
15 se réunir de nouveau avec l'accusation après cette conférence préalable à
16 la présentation des moyens de preuve de la défense, afin de trouver une
17 solution aux problèmes déjà existants.
18 La défense, de toute façon, considère que tous les moyens de preuve que
19 nous avons proposés sont pertinents pour la défense, sont authentiques
20 selon la défense. Et je dois affirmer, Monsieur le Président, qu'en ce qui
21 concerne tous les documents que nous avions recueillis ici, nous les
22 avions présentés devant ce Tribunal, nous aurions eu aujourd'hui la
23 quantité trois fois plus grande que celle que nous proposons. Nous nous
24 sommes vraiment limités aux documents dont l'auteur est connu, par
25 exemple, et dont l'authenticité peut être établie.
Page 5144
1 Donc, nous nous sommes vraiment limités aux documents que nous considérons
2 comme importants et pertinents. Parce que j'ai au moins deux, trois autres
3 classeurs contenant d'autres documents que nous aurions pu proposer mais
4 nous considérions que nous avions suffisamment de moyens de preuve sur les
5 faits mentionnés dans ces documents-là et qu'il n'était pas nécessaire
6 d'encombrer la Chambre d'un nombre excessif de documents.
7 M. le Président (interprétation): Je reviendrai à la position de
8 l'accusation ultérieurement.
9 Mais, maintenant, penchons-nous sur vos listes de témoins. Je n'y ai vu
10 aucune référence à l'un des témoins dont nous avons parlé à la fin de la
11 présentation des moyens à charge. Il s'agit de la personne qui est
12 maintenant votre conseiller juridique mais qui a été précédemment votre
13 enquêteur. Qu'en est-il de lui? Que lui est-il arrivé?
14 M. Bakrac (interprétation): Jusqu'à maintenant, je répondais à vos
15 questions et j'attendais poliment la fin de vos questions pour me mettre à
16 expliquer ce sujet-là. Mais puisque vous me posez la question, je vais
17 vous dire maintenant que la défense a fait une omission à cause de la
18 rapidité dans laquelle elle a fait un certain nombre de choses, donc elle
19 n'a pas intégré le nom de Milenko Dundjer dans la liste.
20 Il s'agit de la personne qui était enquêteur dans l'équipe de la défense
21 avant, qui a recueilli les documents et nous souhaitons que cette personne
22 comparaisse en tant que témoin. Dès la fin de la déclaration liminaire,
23 par le biais de M. Milenko Dundjer, nous avons l'intention de verser au
24 dossier la plus grande partie de ces documents que nous proposons en tant
25 que pièces à conviction de la défense. Donc je m'excuse et je demanderai
Page 5145
1 que l'on ajoute le nom de Milenko Dundjer à la liste des témoins que nous
2 avons déjà soumise.
3 M. le Président (interprétation): Avez-vous une déclaration d'une forme ou
4 d'une autre que l'accusation pourrait examiner pour voir s'ils ont besoin
5 de plus de temps? J'imagine que vous allez l'appeler en premier à la
6 barre.
7 M. Bakrac (interprétation): Oui, Monsieur le Président. Nous n'avons pas
8 de déclaration puisque nous avons considéré qu'il était suffisant de faire
9 ce que l'accusation avait fait auparavant. Dans la liste des témoins de
10 l'accusation, j'ai oublié Mme Thapa dont le nom figurait effectivement sur
11 la liste des témoins et peut-être c'est pour cela qu'en ce qui concerne
12 Milenko Dundjer nous avons oublié de faire la même chose.
13 En ce qui concerne Mme Thapa, nous n'avons pas reçu de résumé de
14 déclaration et peut-être à cause de cela, nous n'avons pas remis la
15 déclaration concernant M. Dundjer. Peut-être que j'ai mal compris quelque
16 chose mais j'ai l'impression que l'accusation ne s'attendait pas à
17 recevoir un résumé de la déclaration de M. Milenko Dundjer? Tout
18 simplement, il va déposer tout comme Mme Thapa a déposé, et tout de suite
19 après la déclaration liminaire.
20 M. le Président (interprétation): Je n'ai même pas eu la possibilité de
21 poser la question à l'accusation, j'y reviendrai plus tard également.
22 Question suivante: à votre avis, combien de temps durera la présentation
23 de vos moyens à décharge? Je n'essaie pas de vous faire prendre un
24 engagement en ce qui concerne la durée de la présentation de ces moyens,
25 mais c'est pour avoir un idée.
Page 5146
1 M. Bakrac (interprétation): Monsieur le Président, dès le début je
2 souhaite demander votre compréhension concernant mon évaluation du temps
3 nécessaire pour présenter les moyens à décharge.
4 Nous avons un problème. En réalité, la défense a l'intention, et je pense
5 que nous avons réussi, en ce qui concerne la moitié des témoins que nous
6 proposons, nous avons réussi à organiser les choses afin de les amener en
7 continuité.
8 L'autre moitié, pour des raisons différentes, pourrait venir vers la fin
9 du mois de mai. Donc nous considérons que deux voire trois semaines de
10 procès, nous les remplirons avec la première moitié des témoins et nous
11 proposons que l'on procède à une pause ensuite et que, par la suite, on
12 reprenne avec l'autre moitié des témoins.
13 En ce qui concerne nos témoins, d'après nos estimations, ils vont déposer
14 au maximum pendant une heure et demie, peut-être une heure peut-être deux
15 heures; je ne sais pas combien de temps durera le contre-interrogatoire.
16 Mais nous avons prévu d'examiner en continuité les témoins qui peuvent
17 déposer dès maintenant, de procéder ensuite à une semaine de pause pour
18 ensuite poursuivre avec l'autre partie des témoins. Et ensuite, nous
19 allons proposer une autre pause pour permettre à notre client de se
20 reposer, de réfléchir et prendre la décision de savoir décision de savoir
21 s'il va déposer lui aussi ou pas.
22 Je pense que, de toute façon, avant cette deuxième pause il va prendre sa
23 décision et c'est avec la déposition de notre client que la défense a
24 l'intention de terminer sa présentation des moyens à décharge.
25 M. le Président (interprétation): Donc vous n'êtes pas sûr de faire
Page 5147
1 déposer votre client? Au début, vous nous avez dit que vous le vouliez et,
2 maintenant, vous ne le savez pas?
3 M. Bakrac (interprétation): Monsieur le Président, je pense que c'est
4 presque certain, mais permettez-nous de profiter du temps avant la
5 première pause pour prendre la décision définitive.
6 La défense a souhaité consulter l'accusé encore une fois. Peut-être dès la
7 fin de la semaine prochaine ou dès la fin de la première semaine de la
8 présentation des moyens à décharge, nous pourrons vous informer de la
9 décision. Mais, de toute façon, je pense que le mieux ce serait que l'on
10 obtienne une semaine afin de se reposer après la présentation de tous les
11 autres témoins et avant la déposition de l'accusé. C'est ainsi que nous
12 terminons la présentation des moyens à décharge.
13 M. le Président (interprétation): Je dois vous mettre en garde, Maître
14 Bakrac. Certes, il n'y a aucune obligation pour vous en ce qui concerne
15 l'ordre dans lequel vous citez vos témoins à la barre; cependant, si vous
16 souhaitez faire déposer votre client -l'accusé- en dernier, à ce moment-là
17 l'accusation pourra très justement avancer qu'il est resté là à écouter
18 tout ce que les autres ont eu à dire et que sa déposition elle a pour
19 objectif de remplir les lacunes, les trous si l'on peut dire. C'est ce qui
20 se passe dans la plupart des systèmes... Parce que dans la plupart des
21 systèmes juridiques que je connais, on appelle l'accusé à la barre en
22 premier pour qu'on ne puisse pas tirer ce genre de conclusions. Du moment
23 que vous comprenez qu'on pourrait avoir ce genre de déduction, c'est à
24 vous de choisir quand vous souhaitez faire déposer votre client.
25 M. Bakrac (interprétation): J'émane d'un système juridique où il est
Page 5148
1 nécessaire de commencer la présentation des moyens de preuve avec la
2 déposition de l'accusé, mais la raison pour laquelle la défense considère
3 avoir un argument qu'elle peut opposer aux arguments éventuels de
4 l'accusation c'est que l'on a l'interrogatoire de l'accusé,
5 l’interrogatoire que l’accusé a accordé, avant le début de la présentation
6 des moyens de preuve de l'accusation. La défense va donc se référer à ce
7 qu'avait affirmé l'accusé, même avant les dépositions des témoins de
8 l'accusation. C'est l'accusation qui a demandé que le compte rendu de cet
9 interrogatoire soit versé au dossier et nous n'avons pas fait objection.
10 Donc nous considérons que sa déposition ne va qu'éclairer un certain
11 nombre de points mais n'ira pas à l'encontre du reste puisque, dès la
12 période avant le début de ce procès, l'accusé a parlé avec l'accusation.
13 M. le Président (interprétation): J'évoque uniquement la question pour
14 vous prévenir de ce qui peut se passer. Il ne s'agit pas pour moi
15 d'influencer votre position, parce qu'il est arrivé parfois qu'un accusé
16 revienne sur ce qu'il a dit à la police ou à l'accusation, et dise que ce
17 n'était pas véridique ce qu'il a déclaré dans des interrogatoires avant le
18 procès. C'est le genre de problème qui peut surgir.
19 La dernière chose que je souhaite dire -et cela intéresse d'ailleurs aussi
20 bien l'accusation que la défense- c'est que, si la présentation des moyens
21 à décharge continue pendant la deuxième semaine de juillet, la semaine qui
22 commence le 9 juillet, il faut savoir que c'est la semaine pendant
23 laquelle La Haye accueille un grand nombre de personnes qui viennent au
24 Festival de Jazz de la ville. Le service chargé des témoins et des
25 victimes a énormément de difficultés à trouver des hôtels pour les témoins
Page 5149
1 pendant cette période.
2 Les Juges ont déjà prévu pour cette période une réunion des Juges pour
3 mercredi, jeudi et vendredi, parce que nous comprenons bien que, pendant
4 cette semaine-là, on ne peut pas décemment organiser d'audience.
5 Donc, quand vous évaluerez le moment où peuvent avoir lieu les pauses dans
6 la présentation des moyens, il faut prendre en compte cette semaine où il
7 n'y aura pas d'audience.
8 Avez-vous d'autres questions que vous souhaitez évoquer?
9 M. Bakrac (interprétation): Monsieur le Président, justement, en ce qui
10 concerne la présentation des moyens à décharge, je souhaitais vous faire
11 savoir le fait que nous avons soumis le programme des témoins en ce qui
12 concerne les deux premières semaines.
13 Je ne sais pas si notre estimation est complètement exacte, et je m'excuse
14 si ce n'est pas le cas, mais de toute façon nous avons prévu d'entendre
15 les témoins l'un après l'autre. Je ne sais pas très exactement combien de
16 temps cela va durer.
17 Nous avons 12 témoins et avec Milenko Dundjer 13 témoins et peut-être 2
18 autres témoins, les Drs Dobrilovic et Vladicic vont réussir à venir avec
19 le premier groupe. Nous avons donc 13 témoins qui peuvent venir et qui
20 viendront en continuité. En ce qui concerne Milenko Dundjer et 4 autres
21 témoins, ils viendront dès samedi.
22 Compte tenu du fait que la première semaine est plus courte puisque nous
23 ne travaillons pas lundi, ceci suffira. Pour la deuxième semaine, nous
24 avons prévu 8 témoins qui vont venir ici le samedi d'après. Nous allons
25 essayer de faire venir encore 2 témoins pour avoir 10 autres témoins qui
Page 5150
1 seront à La Haye samedi, après le week-end prochain.
2 Ensuite, nous proposons, comme je l'ai dit, une semaine de pause pour
3 permettre aux autres témoins qui ne peuvent pas se libérer avant à cause
4 des problèmes professionnels et familiaux, de venir en continuité, eux
5 aussi.
6 M. le Président (interprétation): Maître Bakrac, le rythme que nous allons
7 adopter nous n'allons pouvoir le constater qu'au bout de quelques jours.
8 Je ne peux donc rien vous dire quant à votre façon de vous organiser, je
9 ne peux pas intervenir à ce sujet. Il se peut que l'accusation prenne
10 beaucoup de temps dans son contre-interrogatoire, ce n'est pas souvent le
11 cas ou bien ils peuvent être très brefs. Vous pouvez vous adapter à
12 l'évolution. Si vous avez des problèmes avec des témoins faites le nous
13 savoir.
14 Il est nécessaire de prévenir les témoins à l'avance pour qu'ils puissent
15 s'organiser et puis de prévenir également le Service des victimes et des
16 témoins. Mais, nous serons tout à fait compréhensifs si le rythme
17 s'accélère ou ralentit soudain. Si vous avez 13 témoins, et peut-être plus
18 4 encore, cela nous fait 17, il sera peut-être difficile de les entendre
19 en trois semaines. Mais on verra comment les choses évoluent.
20 M. Bakrac (interprétation): Monsieur le Président, excusez-moi, peut-être
21 nous ne nous sommes pas bien compris.
22 Maintenant nous avons 13 témoins, peut-être encore 2 pour le premier
23 groupe, donc 15, soit 5 témoins ou 4 témoins, plus Milenko Dundjer,
24 pendant la première semaine, et, en ce qui concerne la deuxième, nous
25 avons déjà prévu la présence 8 témoins ici. Peut-être nous allons réussir
Page 5151
1 à faire en sorte que 2 autres témoins, deux médecins viennent avec ce
2 premier groupe. Donc c'est cela le premier groupe: 13, plus 2
3 éventuellement.
4 M. le Président (interprétation): Vous nous avez dit que vous avez
5 présenté une liste de témoins; je ne l'ai pas vue. Est-ce qu'elle
6 accompagne les classeurs?
7 Nous avons reçu la liste générale qui présente une idée de ce que va dire
8 chacun des témoins mais nous n'avons aucune liste quant à l'ordre dans
9 lequel vous entendez appeler les témoins. Est-ce que cela a déjà été versé
10 ou communiqué?
11 M. Bakrac (interprétation): Nous avons remis à l'unité des victimes et des
12 témoins cette liste.
13 Hier, lors de la discussion avec l'accusation, nous nous sommes mis
14 d'accord qu'au plus tard demain et nous avons promis à l’accusation,
15 lorsque nous saurons que tout est réglé en ce qui concerne les visas et
16 les arrangements de voyage, de lui remettre tout de suite la liste, donc
17 demain, et l'accusation ne s'y est pas opposée.
18 M. le Président (interprétation): Oui.
19 De la même façon que l'accusation nous a remis et vous a remis une liste
20 des témoins pour chaque semaine, nous vous serions reconnaissants de faire
21 de même, c’est-à-dire d'ici, la fin de la semaine, de communiquer à la
22 Chambre, au Greffe, ainsi qu'à l'accusation, la liste des témoins que vous
23 avez l'intention d'entendre la semaine suivante, et également l'ordre dans
24 lequel vous allez appeler ces gens. Cela serait très utile.
25 M. Bakrac (interprétation): Monsieur le Président, la défense s'engage à
Page 5152
1 essayer d’être au moins aussi correcte que l'accusation l'a été concernant
2 la remise du plan prévu pour la semaine d'après. Donc nous allons essayer
3 de faire cela aussi efficacement qu'eux.
4 Je profite de l'occasion pour remercier encore une fois l'accusation. Dès
5 que nous serons sûrs que les témoins partent, nous allons établir un
6 programme et le remettre à l'accusation.
7 D'après ce que l'accusation nous a dit lors de notre discussion, ils nous
8 ont dit que peu leur importait l'ordre dans lequel les témoins vont être
9 entendus la première semaine. Pour nous, c'est pareil.
10 Et si l'accusation, ou bien la Chambre de première instance, a des
11 propositions concernant l'ordre, nous pouvons suivre aussi les conseils de
12 l'accusation si jamais ils trouvent qu'il leur convient mieux qu'un autre
13 témoin dépose d'abord.
14 M. le Président (interprétation): Merci bien, Maître Bakrac.
15 Madame Uertz-Retzlaff, ce sera à vous d’étudier cette proposition et d’en
16 discuter avec Me Bakrac ultérieurement.
17 Cet enquêteur, cet assistant juridique, est-ce que cela vous importune
18 qu'il soit sur la liste?
19 Mme Uertz-Retzlaff (interprétation): Non, Monsieur le Président.
20 D'après ce que nous comprenons, M. Dundjer va nous parler des pièces à
21 conviction. Et si c'est juste de cela dont il va parlé, nous n'avons pas
22 besoin de résumés de ce qu'il va dire.
23 M. le Président (interprétation): Oui, mais formellement, officiellement,
24 nous devons accorder la permission de l'entendre, puisque cela est exigé
25 par le Règlement.
Page 5153
1 Donc nous allons vous autoriser à ajouter le nom de M. Milenko Dundjer à
2 la liste des témoins.
3 Nous avons reçu le rapport établi par le médecin de l'accusé, nous n’avons
4 pas encore reçu le rapport établi par le médecin de l’accusation.
5 Mme Uertz-Retzlaff (interprétation): Je pensais que nous l'avions déposé,
6 il faudrait que je vérifie.
7 M. le Président (interprétation): Je vous demande, en effet, de vous
8 assurer que vous l’avez bien fait.
9 Au départ, nous vous avions demandé si vous aviez besoin de le déposer
10 dans le cadre de la présentation de vos moyens, nous avions que dit non
11 parce qu'il fallait que la défense présente elle-même ses éléments de
12 preuve à ce sujet.
13 Donc ce n'est pas encore une pièce à conviction, il faudra vérifier la
14 chose.
15 Puisque je parle des pièces à conviction, vous aviez présenté une lettre
16 venant d'un témoin qui travaillait pour la commission chargée des
17 personnes disparues. Vous vous souvenez que vous souhaitiez avoir la
18 possibilité de présenter cette lettre après la fin de la présentation de
19 vos moyens. Nous vous avons autorisés à le faire.
20 Mme Uertz-Retzlaff (interprétation): Oui, je crois que nous l'avons déjà
21 déposée. Je crois que vous parlez de la liste du témoin Masovic. Nous
22 avons déposé cette liste le 5 avril. Nous avons pensé que les conseils de
23 la défense souhaiteraient dire quelque chose au sujet de cette pièce à
24 conviction supplémentaire.
25 M. le Président (interprétation): Mais ce n'est pas une pièce à conviction
Page 5154
1 encore, c'est ce dont je voulais m'occuper. Malheureusement, je n'ai pas
2 la liste. A quel numéro en sommes-nous, s'il vous plaît? Oui,
3 effectivement, ce document a été déposé le 5 avril, mais je ne l'ai jamais
4 reçu personnellement.
5 Maître Bakrac, est-ce que vous avez vu ce document? Autant traiter de la
6 question maintenant.
7 M. Bakrac (interprétation): Oui, Monsieur le Président, la défense a vu ce
8 document.
9 M. le Président (interprétation): Avez-vous des objections à ce que cela
10 devienne une pièce à conviction?
11 M. Bakrac (interprétation): Oui, la défense a des objections. Nous
12 souhaitons essayer, je pense que nous avons le temps de le faire.
13 Monsieur Masovic nous a remis une liste, et dans cette liste nous voyons
14 la source qui est mentionnée d'une manière générale, et à la fin du
15 document, nous pouvons voir qu'en ce qui concerne un certain nombre de
16 personnes nous voyons la source et à côté nous voyons le nom et le prénom.
17 Je ne sais pas, peut-être que ceci a été traité par ordinateur, mais je ne
18 vois pas pourquoi en ce qui concerne les autres personnes, nous ne pouvons
19 pas avoir la source concrète pour savoir de quelle personne il s'agit.
20 Je ne sais pas si vous avez la liste devant vous, mais aux pages 25 à 26,
21 nous avons un exemple où, à côté de la dénomination abréviation
22 représentant la source, nous voyons le nom et le prénom de la personne. Et
23 je ne vois pas pourquoi nous n'avons pas cette information concernant
24 toutes les personnes et toutes les sources. Je ne vois donc pas pourquoi
25 nous ne pouvons pas savoir qui est la personne qui dit avoir été la
Page 5155
1 dernière à avoir vu l'accusé dans le camp.
2 Monsieur Masovic, selon notre accord avec lui, devait justement le faire
3 lorsqu'il était capable de le faire, et lorsqu'il ne l'était pas, de
4 l'indiquer concrètement.
5 M. le Président (interprétation): Moi, je vous engagerais à parler de la
6 question avec l'accusation. Je me rappelle que l'on a évoqué la question,
7 et je pensais que M. Masovic avait dit que cela était possible. Le fait
8 qu'il était en mesure de le faire pour cela, il est curieux qu'il n'ait
9 pas pu le faire pour la totalité des documents. Mais je pense qu'il serait
10 utile que vous en parliez avec l'accusation. Si on peut résoudre la
11 question de cette façon, tant mieux; sinon nous reviendrons dessus.
12 Mais moi, je n'ai pas encore vu cette liste jusqu'à maintenant. Je vais
13 sans doute en recevoir un autre exemplaire.
14 Mme Uertz-Retzlaff (interprétation): Pour nous, et d'ailleurs c'est ce que
15 M. Masovic avait dit au moins autant que je m'en souvienne, ce qu'on lui a
16 demandé, c'était de présenter cette liste générale. Mais c'est uniquement
17 après des questions de la défense qu'il se procurerait les détails
18 relatifs à certains points précis parce que tout cela représente quand
19 même beaucoup de travail; et que M. Masovic ne dispose pas de ces
20 informations dans son ordinateur, mais qu'il faut qu'il consulte les
21 dossiers eux-mêmes, qu'il recherche ces dossiers pour trouver les
22 informations dans les documents écrits; et cela ça représente énormément
23 de travail.
24 M. le Président (interprétation): Oui, en effet. Cela semble une
25 explication tout à fait raisonnable. Mais quand vous discuterez de la
Page 5156
1 chose avec la défense, peut-être aujourd'hui même, peut-être pourriez-vous
2 leur demander de vous indiquer les noms pour lesquels il subsiste un
3 certain nombre de doutes; et ensuite nous nous en occuperons.
4 Maintenant, en ce qui concerne l'authenticité des documents: où en êtes-
5 vous, Madame Uertz-Retzlaff?
6 Mme Uertz-Retzlaff (interprétation): Nous avons identifié un tiers des
7 documents pour lesquels nous avons un certain nombre de doutes concernant
8 leur authenticité. Nous aurions besoin d'explications supplémentaires
9 quant à la source de ces documents, quant à la manière dont ces découverts
10 ont été découverts, qui a pu éventuellement établir ces documents.
11 Nous pensons que nous pourrons obtenir de ces informations directement de
12 la pat de M. Dundjer. A ce moment-là, il est possible que nos doutes
13 disparaissent, que nos objections s'évanouissent.
14 Nous avons également fourni aux conseils de la défense une liste d'erreurs
15 que nous avons constatées dans la traduction des documents.
16 D'autre part, nous avions parlé d’un certain nombre de documents relatifs
17 à la mine de Miljevina où l’accusation est en accord avec les arguments de
18 la défense, et l’accusation ne demande pas à ce que ces pièces à
19 conviction soient versées au dossier. Nous pensons qu'il est plus facile
20 de faire cela en présence de M. Dundjer lorsqu’on parle de documents
21 précis. Je pense que cela est plus facile que de faire une évaluation
22 avant, en disant nous nous opposons à ceci et à cela.
23 M. le Président (interprétation): Mais vous avez essayé de travailler sur
24 la question avec la défense en dehors du prétoire autant que possible,
25 n'est-ce pas?
Page 5157
1 Mme Uertz-Retzlaff (interprétation): Oui, Monsieur le Président.
2 M. le Président (interprétation): Bien. Cela me semble en effet une
3 proposition raisonnable, mais nous allons avoir énormément de documents,
4 parce que si vous contestez l’authenticité de certains documents nous ne
5 pouvons pas en faire des pièces à conviction, à moins que leur
6 authenticité ne soit prouvée et que vous l’acceptiez.
7 Donc peut-être il y aura une série de questions dans le cadre du contre-
8 interrogatoire chaque fois que l’on parlera de certains documents; c’est
9 peut-être la meilleure façon de procéder pour que nous puissions dire, à
10 ce moment-là, tel ou tel document sera une pièce à conviction ou bien non.
11 Mme Uertz-Retzlaff (interprétation): Oui, en effet, Monsieur le Président,
12 je pense que c'est une proposition tout à fait raisonnable.
13 J’avais également réfléchi à la façon de procéder, parce qu’il va falloir
14 que nous posions directement des questions à M. Dundjer en ce qui concerne
15 la source de certains documents, la façon dont il se les ait procurés, et
16 à ce moment-là la question sera réglée.
17 M. le Président (interprétation): C'est un petit peu le système du voir
18 dire dans la procédure de common law, c’est une phrase française qui ne
19 veut absolument rien dire vraiment, mais qui est comprise par tous les
20 spécialises du droit de common law.
21 Est-ce que l’accusation souhaite évoquer des questions supplémentaires?
22 Mme Uertz-Retzlaff (interprétation): Un instant.
23 (Consultation sur le banc.)
24 Madame Kuo m’informe qu’en ce qui concerne notre expert nous attendons la
25 présentation des moyens en réplique avant de présenter ce rapport.
Page 5158
1 Est-ce que vous souhaitiez que nous présentions ce rapport maintenant, que
2 nous le déposions, nous pouvons le faire parce qu’il a été traduit?
3 M. le Président (interprétation): L'avez vous déjà remis à la défense?
4 Mme Uertz-Retzlaff (interprétation): Oui.
5 M. le Président (interprétation): A ce moment-là, eh bien, non, nous ne
6 souhaitons pas le lire avant qu'il soit versé au dossier.
7 Mme Uertz-Retzlaff (interprétation): Oui.
8 M. le Président (interprétation): Oui, c’est tout ce qui nous intéresse.
9 Est-ce qu'il y a autre chose?
10 Mme Uertz-Retzlaff (interprétation): Non.
11 M. le Président (interprétation): Bien.
12 Nous allons commencer la présentation des moyens à décharge mardi
13 prochain.
14 Nous allons attendre de voir l’évolution de la situation, la fréquence que
15 nous allons adopter pour déterminer quand nous interromprons la procédure;
16 mais bien entendu les parties sont tout à fait libres de s'entretenir avec
17 le Juriste hors classe ou le Juriste de la Chambre pour déterminer quand
18 l'on procédera à la première pause dans la présentation des moyens à
19 décharge, et pour permettre également à la défense d'ajuster ces
20 préparatifs.
21 Nous allons très bientôt lever l'audience. Un instant, je vous prie.
22 (Consultation de M. le Président et de Mme la Greffière.)
23 Merci.
24 (L'audience est levée à 10 heures 15.)
25