Tribunal Criminal Tribunal for the Former Yugoslavia

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1 Le mardi 22 mars 2005

2 [Audience publique]

3 [Les accusés sont introduits dans le prétoire]

4 [Le témoin est introduit dans le prétoire]

5 --- L'audience est ouverte à 14 heures 19.

6 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Bonjour.

7 Je vous rappelle, Monsieur, du serment que vous avez pris au début de votre

8 déposition qui s'applique toujours.

9 Maître Mansfield.

10 LE TÉMOIN: TÉMOIN L-64 [Reprise]

11 [Le témoin répond par l'interprète]

12 Contre-interrogatoire par M. Mansfield :

13 Q. [interprétation] Monsieur le Témoin, je m'appelle Michael Mansfield. Je

14 représente avec Me Khan, Monsieur Fatmi Limaj qui est derrière moi.

15 Je souhaite commencer en vous rappelant l'année 2003 au cours de laquelle

16 vous avez eu l'occasion de faire des déclarations. Vous avez été interviewé

17 par le bureau du Procureur aux fins de cette procédure. Je vous rappelle

18 les dates, pour commencer. La première fois, c'était le 27 mai, nous avons

19 d'ailleurs un compte rendu, et apparemment, vous avez passé quelque deux

20 heures à être interviewé. La deuxième fois s'étend sur deux journées du

21 mois de juin, le 17 et le 18 juin, toute la journée pratiquement du 17, et

22 une heure et quelque, le 18. Enfin, vers la fin de 2003, en décembre, mais

23 débordant même sur 2004, vous avez également été interrogé. Je ne vais vous

24 donner toutes les dates sauf si vous le souhaitez, mais pendant une

25 douzaine de jours avec un compte rendu de quelque 45 pages.

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1 Vous me suivez jusque-là ?

2 R. Oui.

3 Q. D'après les comptes rendus dont nous disposons de ces divers contacts

4 et entrevues, à aucun moment au cours de ces dépositions, vous n'avez dit

5 de votre propre volonté concernant votre histoire personnelle que vous

6 aviez été héroïnomane ni même que vous aviez participé au trafic de drogue.

7 Première remarque : est-ce que vous vous rendez bien compte du fait que

8 lors de ces diverses occasions vous n'avez jamais fait été de cela. Est-ce

9 que vous en êtes bien conscient ?

10 R. Oui.

11 Q. La question suivante que je vous souhaite vous poser

12 c'est : étant donné ce que vous avez dit, comment se fait-il que vous n'en

13 ayez pas du tout parlé ?

14 R. Parce que ce n'était plus le cas à l'époque. Je ne pensais pas qu'il

15 était important de parler de quelque chose qui appartenait au passé.

16 Q. Vous avez aussi parlé de choses qui appartenaient au passé lors des ces

17 entrevues, n'est-ce pas ?

18 R. Oui, effectivement.

19 Q. Alors pourquoi ne pas parler de votre problème d'addiction à l'héroïne

20 et de trafic de drogue ?

21 R. Je vous ai déjà expliqué que je n'estimais pas important de parler d'un

22 problème personnel de cette nature.

23 Q. Où alors, Monsieur le Témoin, vous avez menti à votre propos à bien de

24 reprises, et également à propos d'autres personnes y compris la personne

25 dont je représente les intérêts M. Fatmir Limaj. Est-ce que vous

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1 reconnaissez d'abord que vous avez menti à propos de vous-même et à propos

2 de votre problème d'héroïne ?

3 R. Je n'ai pas menti à propos de qui que ce soit ni à propos de moi-même.

4 Quand on me posait des questions, j'ai répondu, j'ai dit tout ce que je

5 savais à propos de ma propre personne.

6 Q. Ce que je voudrais vous dire d'emblée, c'est qu'au cours de cette

7 période pour laquelle nous avons des comptes rendus, du 27 mai jusqu'au

8 mois de juin 2003, au cours de cette période vous preniez toujours des

9 stupéfiants, n'est ce pas ?

10 R. Non.

11 Q. Vous êtes bien sûr.

12 R. Oui, j'en suis tout à fait sûr.

13 Q. Au cours de cette période, j'estime également que vous procédiez à du

14 trafic de stupéfiants, n'est ce pas ?

15 R. Non.

16 Q. Encore une fois, je vous le demande, en êtes-vous sûr ?

17 R. J'en suis tout à fait sûr.

18 Je l'ai déjà dit, j'ai dit qu'il y a eu quelques épisodes après la nouvelle

19 année de 2003. Je ne sais plus exactement quand, cela s'est passé peut être

20 une fois, mais certainement pas en mai ni en juin.

21 Q. Je vais revenir là-dessus parce que je pense que vous mentez à ce

22 Tribunal concernant ces questions et que vous êtes en train de nous mentir

23 aujourd'hui. Vous me suivez bien ?

24 R. Oui, je vous suis parfaitement bien, Maître.

25 Q. Je vais dire tout à fait clairement que vous avez procédé à un trafic

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1 de stupéfiants jusqu'à une époque avant la guerre dans les années 1990.

2 R. Non, je ne faisais pas de trafic de drogue au cours de cette période,

3 j'étais au courant de cela, mais je n'y participais pas.

4 Q. Je veux également vous dire clairement qu'il ne s'agit pas que de vous,

5 mais il s'agit également de votre famille qui est impliquée.

6 R. Non, ce n'est pas vrai.

7 Q. Je vais vous demander de manière très précise toute une série de

8 questions dont certaines traitent de ce sujet concernant l'année 2003.

9 En février 2003, est-ce que vous vous souvenez de ce mois

10 particulièrement ? Vous en souvenez vous du tout ?

11 R. Je ne sais pas de quoi vous voulez parler.

12 Q. Est-ce que vous connaissez quelqu'un du nom de Bond Steel ou

13 connaissez vous un endroit qui s'appelle Bond Steel ?

14 R. Oui.

15 Q. Y avez-vous été ?

16 R. Non.

17 Q. Vous n'avez jamais été à cet endroit ?

18 R. Je suis allé à un endroit proche de ce lieu-là.

19 Q. Que ce que vous voulez dire "un endroit proche ou avoisinant" ?

20 R. Vous m'avez demandé si j'y avais été et j'ai répondu que j'été passé

21 près de cet endroit.

22 Q. Y avez-vous été détenu à un moment donné ?

23 R. Non, jamais.

24 Q. Avez-vous jamais dit à qui que ce soit que vous aviez été détenu à cet

25 endroit-là incommunicado ?

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1 R. Non. Un jour lorsque je suis passé près de cet endroit, ils nous ont

2 arrêté pendant quelques heures mais je n'y ai jamais été détenu.

3 Q. Qui vous a arrêté ?

4 R. La police et l'armée de la KFOR.

5 Q. Vous ont-ils interrogé ?

6 R. Tout s'est passé dehors, à la rue. La conversation que nous avons eue

7 était dans la rue.

8 Q. Ils vous ont interrogé ?

9 R. Oui, je crois.

10 Q. Sur quoi vous ont-ils questionné ?

11 R. A propos d'armes, c'était essentiellement à propos d'armes.

12 Q. Pourquoi vous ont-ils dit devoir vous poser des questions à propos

13 d'armes.

14 R. Parce qu'il s'agissait d'une fouille qu'ils avaient organisée. Ils

15 fouillaient toutes les voitures. Ils cherchaient quelque chose.

16 Q. Etiez-vous accompagné de quelqu'un ?

17 R. Oui, j'étais accompagné de quelqu'un.

18 Q. De qui s'agissait-il ? Si c'est un membre de votre famille vous ne

19 devez pas donner son nom, ou quelqu'un qui pourrait vous identifier ne

20 dites pas son nom, sans quoi, dites-nous qui c'était.

21 R. Je ne me souviens plus de qui, nous revenions d'avoir pris un café, je

22 ne me souviens plus très bien où nous étions.

23 Q. Quand était-ce ce moment où ont vous a posé des questions à propos

24 d'armes ?

25 R. Cela s'est produit en 2003, mais je ne me souviens pas de la date.

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1 Q. Est-ce que c'est peut-être en février ?

2 R. Oui, sans doute en février. Je pense, février ou mars.

3 Q. Est-ce que vous avez eu recours aux services d'un avocat à ce moment-

4 là ?

5 R. Non.

6 Q. Est-ce que vous avez pris contact avec un avocat à l'époque?

7 R. Non, pas sur cette question.

8 Q. A propos de quelle question ?

9 R. Je ne me souviens pas avoir contacté un avocat sur cette question à ce

10 moment-là.

11 Q. Avez-vous contacté un avocat en février 2003 ?

12 R. Non.

13 Q. Je vais procéder avec minutie. Est-ce qu'en 2003, à l'exception de

14 votre propre personne, aviez vous un problème grave avec un membre de votre

15 famille que je n'identifierai pas ? Est-ce qu'il y a eu un problème en

16 2003, au cours de ce même mois, avec un membre de votre famille ?

17 R. Oui.

18 Q. Il s'agissait d'un problème grave ?

19 R. Je ne peux pas dire que c'était grave ou même à quel point c'était

20 grave.

21 Q. A quoi cela avait-il trait ?

22 R. Il s'agissait d'une arrestation dans un lieu public le soir, et il

23 s'agissait également de la détention de cette personne sous prétexte de

24 possession d'héroïne. Mais, en fait, on ne l'a pas trouvé en possession

25 d'héroïne. Mais, dû au fait que j'étais sous surveillance et que la police

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1 m'avait donné un avertissement à ce sujet, cet événement s'est produit peu

2 de temps après.

3 Q. Cette personne procédait au trafic d'héroïne, n'est-ce

4 pas ?

5 R. Non.

6 Q. Est-ce que vous nous dites la vérité ?

7 R. Oui.

8 (expurgée)

9 R. Je ne me souviens pas de la date.

10 Q. Cette personne a avoué à la police qu'il se livrait au trafic

11 d'héroïne, dix grammes d'héroïne, et il a précisé d'où il avait obtenu

12 cette héroïne, n'est-ce pas ?

13 R. Non, ce n'est pas vrai. Je vous ai dit qu'on a rien trouvé sur cette

14 personne, ni même autour de cette personne, et que sept ou huit personnes

15 faisaient l'objet de détention.

16 Q. Est-ce que vous savez ce qu'on a trouvé sur lui ?

17 R. J'ai dit rien. Ils n'ont rien trouvé. Peut-être, ont-ils trouvé quelque

18 chose sur d'autres personnes. Ils ont tous fait l'objet d'arrestation.

19 Etant donné du fait que j'étais considéré suspect, cette personne là aussi

20 a été détenue, mais on a rien trouvé sur lui. Ils ont fait l'objet de

21 mauvais traitements de par la police mais on a rien pu retenir contre eux.

22 Q. Cette personne a dû, tout de même, se présenter au tribunal, n'est-ce

23 pas ?

24 R. Oui, effectivement.

25 Q. Est-ce qu'il a ensuite été condamné à une peine d'emprisonnement ?

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1 R. Oui. Deux autres ont été relâchés parce qu'ils étaient mineurs, alors

2 que cette personne-là, était majeure. Elle était âgée de plus de 18 ans.

3 Cette personne a été emprisonnée. Les autres ont été remis en liberté

4 provisoire.

5 Q. A quoi était due cette condamnation d'emprisonnement de deux ans ?

6 R. Il n'a pas été condamné à deux ans d'emprisonnement.

7 Q. Alors, il a été condamné à quoi, à quelle peine ?

8 R. Je crois qu'il a été condamné à 16 mois, je pense ou quelque chose

9 comme cela.

10 Q. Fort bien. Pour quel motif, a-t-il été condamné à 16 mois

11 d'emprisonnement ?

12 R. Je vous ai dit qu'il se trouvait au mauvais moment, à la mauvaise place

13 et les soupçons pesaient sur moi. En fait, c'était quelqu'un qui était

14 proche de moi. Je vous ai dit que quelques jours avant, j'avais été

15 contacté par deux policiers, et toutes les questions qu'ils m'ont posées me

16 concernaient, mais pas cette personne-là. Etant donné qu'il se trouvait là

17 avec ses amis qui lui ont dit de venir à un certain endroit et quand il est

18 arrivé à cet endroit, la police l'a arrêté, ils n'ont rien trouvé sur lui,

19 mais étant donné la condamnation, ils ont cru sur parole les deux mineurs

20 qui ont dit que ce qu'on avait trouvé m'appartenait.

21 M. WHITING : [interprétation] Excusez-moi d'interrompre. Est-ce qu'on

22 pourrait supprimer la troisième ligne de la page 7, par souci de

23 précaution.

24 M. MANSFIELD : [interprétation]

25 Q. Je vais vous dire ce qu'on a trouvé sur cette personne --

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1 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Oui. On expurgera la phrase en

2 question.

3 M. MANSFIELD : [interprétation] Oui, désolé.

4 Q. Je suis en train de vous dire que vous êtes occupé à nous mentir à ce

5 propos ?

6 R. Je vous dis la vérité.

7 Q. On a trouvé sur cette personne et il a été établi qu'elle possédait un

8 sac qui contenait des cubes de haschisch et neuf doses d'héroïne qui

9 faisaient partie d'un lot de dix grammes qu'il s'était procuré. Est-ce que

10 vous êtes en train de nous dire que vous n'êtes absolument pas au courant

11 de cela et que toutes ces questions ne faisaient que vous concerner, vous ?

12 R. Je vous ai déjà dit que ce qui est vrai. Je vous ai dit qu'on a rien

13 trouvé sur cette personne. Ce qu'on a pu trouver, cela a été trouvé sur les

14 deux mineurs et les autres ont été arrêtés. Tous les autres ont été arrêtés

15 également.

16 Il n'est pas vrai qu'on a trouvé du haschisch. C'est la première fois que

17 j'entends parler de cela, Maître.

18 Q. Est-ce que vous connaissez quelqu'un et je vais utiliser le prénom,

19 quelqu'un qui s'appelle Alban, A-l-b-a-n ?

20 R. Oui.

21 Q. Est-ce que l'un des deux mineurs se prénommait Alban ?

22 R. Je ne pense pas qu'Alban était un des mineurs. Je sais plus comment il

23 s'appelait.

24 Q. Est-ce que vous connaissez quelqu'un qui s'appelle Ramiz ?

25 R. Non, je ne me souviens pas. Parmi les personnes qui ont fait l'objet

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1 d'arrestation, je ne me souviens de personne s'appelant Ramiz.

2 Q. Oui. Vous avez raison et est-ce que vous êtes allé au tribunal suite à

3 cela ?

4 R. Non.

5 Q. La personne qui a fourni les stupéfiants pour les personnes qui ont été

6 arrêtées avec la personne en question, s'appelait Ramiz, mais lui, il n'a

7 pas été arrêté. Vous me suivez ?

8 R. Oui.

9 Q. Je souhaiterais revenir sur ces deux personnes pendant quelques

10 instants. Cet Alban, dont vous nous dites que vous le connaissiez, quel est

11 son surnom ? Est-ce qu'il a un surnom ?

12 R. Je ne sais pas.

13 Q. Est-ce que vous nous dites que vous ne savez pas quel est son autre

14 nom ?

15 M. WHITING : [interprétation] Excusez-moi.

16 LE TÉMOIN : [interprétation] Je vous dis que je ne sais pas de qui vous

17 parlez.

18 M. WHITING : [interprétation] Est-ce qu'il est possible dès lors qu'on va

19 parler de nom qui pourrait permettre d'identifier l'événement ou d'autres

20 personnes que ces questions soient posées à huis clos partiel.

21 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Oui, je commençais à m'inquiéter de la

22 chose, Maître Mansfield. Si vous allez poursuivre avec un certain nombre de

23 noms, il serait peut-être souhaitable à ce moment-là de passer à huis clos

24 partiel.

25 M. MANSFIELD : [interprétation] Oui.

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1 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Nous passons à huis clos partiel.

2 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Nous sommes à huis clos partiel.

3 [Audience à huis clos partiel]

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5 [Audience publique]

6 M. MANSFIELD : [interprétation]

7 Q. Monsieur, je souhaiterais résumer sans pour autant mentionner de noms,

8 et je vais résumer ce que nous venons d'étudier. Il s'agit de deux

9 personnes, et j'avance que vous aviez un contact avec ces deux personnes du

10 fait de l'héroïne. C'est un contact que vous avez pris en 2002, ainsi que

11 lors des mois qui ont abouti à votre arrestation en juillet 2003.

12 Je voudrais marquer un temps d'arrêt et vous poser la question suivante :

13 Vous avez dit à ce sujet et cela à maintes reprises que vous n'étiez plus

14 toxicomane. Vous avez dit qu'en janvier, février 2003, vous aviez arrêté de

15 prendre de la drogue. Vous souvenez-vous avoir dit cela à maintes

16 reprises ?

17 R. Oui.

18 Q. Je vais vous poser une question. Je vous demanderais d'être circonspect

19 : avant de venir déposer, est-ce que quelqu'un au nom du bureau du

20 Procureur, représentant le bureau du Procureur, vous a jamais posé des

21 questions à propos de votre toxicomanie, de votre dépendance et de votre

22 consommation d'héroïne ?

23 R. Oui.

24 Q. Quand est-ce que cela s'est passé ?

25 R. La première fois, c'est lorsque quelqu'un m'a posé une question. Le

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1 jour de mon arrestation, je n'ai pas eu de réunion avec un représentant du

2 bureau du Procureur. Mais, quatre jours après mon arrestation, après 72

3 heures, lorsque je me suis rendu au commissariat de police pour faire une

4 déclaration, et c'était la procédure retenue à l'époque, dans un des

5 couloirs j'ai rencontré un représentant du bureau du Procureur du Tribunal.

6 Nous avons eu une discussion à ce sujet, mais ce fut une discussion brève.

7 Je dirais que c'est une discussion dans le bureau d'un inspecteur qui,

8 d'après moi, était allemand et il y avait également un autre inspecteur

9 albanais.

10 Q. Dans la mesure où vous vous en souvenez, sur quoi portaient les

11 questions à cette époque, parce que je vous demande s'ils vous ont posé des

12 questions sur votre toxicomanie, sur le fait que vous preniez des

13 stupéfiants. Quelles questions vous ont-ils posé ?

14 R. Justement ce genre de questions : est-ce que vous consommez de la

15 drogue, quand est-ce que vous l'appreniez, et dites-nous tout ce que vous

16 savez à ce sujet. Ils m'ont dit : il serait opportun que vous déclariez la

17 vérité à l'inspecteur. Voilà comment la discussion s'est terminée.

18 Q. Est-ce qu'ils vous ont demandé de consulter votre dossier médical à ce

19 sujet ?

20 R. Je leur en ai parlé mais ils n'ont procédé à aucune analyse. J'avais

21 mes médicaments avec moi. C'était les médicaments que j'utilisais. Je les

22 avais dans ma poche.

23 Q. Je voudrais vous poser une question à propos de quelque chose que vous

24 avez déclaré à ce Tribunal il y a quelques jours maintenant. Cela porte

25 justement sur cette question de dépendance, de toxicomanie. Je vous

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1 demanderais de faire preuve de patience, mais cela correspond à votre

2 déposition. Vous savez d'où cela vient. C'était la cinquante et unième

3 journée et il s'agit de la page 4325, ligne 6. Je vais vous donner lecture

4 de ce que vous avez dit : "Depuis cette période avant la fin de l'année, je

5 ne m'en souviens pas très bien, mais il se peut que j'ai consommé une ou

6 deux fois de petites quantités. J'ai consulté mon médecin à nouveau. Cela

7 s'est passé juste avant la fin de l'année jusqu'au mois de février."

8 Vous souvenez-vous avoir dit cela ?

9 R. Oui. C'est exact.

10 Q. Et qui plus est, il vous a été demandé une question à ce sujet une fois

11 de plus. Il s'agissait de la cinquante deuxième journée, et à ce moment-là,

12 vous avez fait référence à un psychologue et à son assistant qui avait des

13 cheveux longs et qui travaillait à Pristina. Vous avez donné le nom de la

14 clinique. Vous souvenez-vous avoir dit cela il y a quelques jours ?

15 R. Oui.

16 Q. On vous a demandé si vous étiez en mesure de vous souvenir du nom de ce

17 médecin, de ce psychologue qui vous a fourni des conseils et qui aura

18 établi un dossier à propos de votre toxicomanie. Est-ce que vous vous

19 souvenez que l'on vous a demandé si vous étiez en mesure de donner son

20 nom ?

21 R. Oui.

22 Q. Vous souvenez-vous de son nom maintenant ?

23 R. Je sais que j'ai consulté plusieurs médecins. Je sais que la personne

24 que je recherchais et que j'ai consultée exerce à l'hôpital de Pristina, et

25 le nom du médecin est (expurgée). Il y a un autre médecin qui est plus jeune

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1 (expurgée), que j'ai consulté également. Je ne lui avais pas donné mon nom.

2 D'ailleurs, il n'a pas voulu que nous ayons cette consultation. Voilà

3 comment les choses se sont passées. Pour ce qui est du traitement, ils

4 m'ont dit qu'il s'agissait d'une clinique privée, qu'ils étaient

5 extrêmement discrets, qu'ils ne voulaient pas voir de noms de famille.

6 C'est d'ailleurs la raison j'ai choisi cette clinique.

7 Je voudrais demander aux Juges de faire en sorte que soit expurgé le

8 paragraphe relatif à ce que j'ai dit à propos de mon travail.

9 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Nous allons procéder à l'expurgation

10 du nom du médecin.

11 LE TÉMOIN : [interprétation] Puis, je vous ai parlé de cet uniforme blanc.

12 Je voudrais juste que soient expurgé les mots "uniforme blanc".

13 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Oui, ce sera fait.

14 M. MANSFIELD : [interprétation]

15 Q. Pensez-vous qu'il serait possible de prendre contact avec le dit

16 médecin afin d'obtenir votre dossier médical ? Pensez-vous que cela sera

17 possible ?

18 R. Si je n'avais pas fait cela, je continuerais à être toxicomane même

19 aujourd'hui.

20 Q. Quelle était la question ?

21 R. J'ai répondu à votre question. Je vous dis que si je n'avais pas

22 consulté ce médecin ainsi que d'autres médecins, il est fort probable que

23 je sois encore toxicomane de nos jours. Il n'est pas facile pour quelqu'un

24 qui a été toxicomane pendant une courte durée ou une longue durée de mettre

25 un terme à cela et d'oublier. Seul quelqu'un qui est passé par là peut le

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1 savoir.

2 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] J'aimerais indiquer aux fins du compte

3 rendu d'audience qu'il n'a pas été question dans le compte rendu d'audience

4 d'uniforme blanc. Mais le nom du médecin a été expurgé.

5 LE TÉMOIN : [interprétation] Je vous remercie.

6 M. MANSFIELD : [interprétation]

7 Q. Monsieur, pour que vous compreniez bien, je ne vous pose pas des

8 questions à propos de votre situation actuelle, mais à propos de votre

9 situation depuis le mois de janvier 2003 jusqu'au mois de juillet 2003, et

10 ce afin de voir si vous avez consommé de la drogue pendant cette période de

11 temps, si vous n'étiez plus toxicomane, et j'aimerais savoir ce que les

12 dossiers indiquent à ce sujet. Parce que l'Accusation ne vous a pas posé

13 cette question. Je vous la pose maintenant : j'aimerais savoir si vous

14 auriez des objections à ce que nous essayons d'obtenir les dossiers qui

15 correspondent à votre cas médical en 2003 ?

16 R. Je ne pense pas qu'il y ait d'objection à ce que vous obteniez toute

17 sorte de documents. Vous avez toute l'attitude pour le faire. Ce que je

18 sais c'est la vérité. Je l'ai dit au début, je le réitère maintenant. J'ai

19 toujours dit la vérité, et bien qu'il ne s'agisse pas d'un thème dont

20 j'aime discuter, je continuerais à dire la vérité. Je dirais qu'avant la

21 fin de l'année, ou avant la nouvelle année en 2003, plutôt, j'ai consulté

22 ces médecins en octobre, en novembre.

23 M. MANSFIELD : [interprétation] Monsieur le Président, est-ce que nous

24 pourrions passer à huis clos partiel pour que je puisse corroborer certains

25 détails.

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1 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Oui. Huis clos partiel.

2 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Nous sommes à huis clos partiel.

3 [Audience à huis clos partiel]

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20 [Audience publique]

21 M. MANSFIELD : [interprétation]

22 Q. Est-ce que vous avez dû payer quoi que ce soit pour ce traitement

23 privé ?

24 R. Oui. Je n'ai rien payé à l'hôpital, mais j'ai laissé de l'argent sans

25 qu'il me demande quoi que ce soit. J'ai laissé de l'argent pour la visite

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1 ou les visites.

2 Q. Vous avez indiqué au Tribunal qu'il s'agissait d'un traitement onéreux.

3 R. C'est vrai.

4 Q. Combien avez-vous payé pour ce traitement ?

5 R. J'ai obtenu plusieurs fois des médicaments. Aucun de ces médicaments ne

6 pouvait être obtenu au Kosovo. Certains de ces médicaments venaient de

7 Croatie et la plupart venaient d'Allemagne, d'autres de Turquie. C'était

8 très onéreux.

9 Q. Je m'excuse que nous allons peut-être, être un peu long en besogne.

10 J'aimerais savoir si vous avez quelques problèmes à comprendre mes

11 questions ?

12 R. Vous m'avez demandé combien est-ce que cela coûtait. Je n'en sais rien.

13 C'était cher, tout était onéreux. Je ne pouvais pas juste aller les acheter

14 moi-même. Je devais faire appel à d'autres personnes. Je devais utiliser

15 d'autres filières et faire appel à des gens qui pouvaient me ramener ces

16 médicaments.

17 Q. Pensez-vous avoir une bonne mémoire ?

18 R. Oui, je le pense. Je sais que l'héroïne diminue le nombre de cellules

19 dans le cerveau. Je pense que j'ai encore une bonne mémoire.

20 Q. Alors, donnez-nous une indication de l'argent que vous avez dépensé

21 pour avoir ce traitement. Ensuite, nous allons vous demander où vous avez

22 obtenu cet argent ? Est-ce que vous me suivez ? Alors, j'aimerais avoir un

23 chiffre qui indiquerait combien a coûté ce traitement ?

24 R. Je vous suis très bien. La première fois, la dépense s'est élevée à

25 700, 800 euros.

Page 4598

1 [La Chambre de première instance se concerte]

2 M. MANSFIELD : [interprétation]

3 Q. Et la deuxième fois ?

4 R. Certains ont coûté 50 euros, d'autres 200, 300. Ces pilules que j'ai dû

5 prendre encore une fois ont coûté 700 euros. Puis, les frais de voyage pour

6 ceux qui sont allés chercher ces médicaments pour moi. Enfin, ces

7 médicaments ne sont pas bon marché et surtout pas au Kosovo.

8 Q. Serait-il juste de dire que vous avez dépensé à tout le moins 1 000

9 euros pour ce traitement privé, au moins cette somme-là ?

10 R. Oui, c'est exact.

11 Q. J'aimerais maintenant aborder ce qui est, à mon avis, une autre de vos

12 grosses difficultés en l'an 2003. Vous étiez au chômage, n'est-ce pas ?

13 Vous n'aviez pas de travail.

14 R. En l'an 2003 ? En l'an 2003, oui, j'ai quitté mon travail

15 volontairement. Je ne pouvais pas me rendre au travail et permettre aux

16 gens de voir l'état dans lequel je me trouvais. Je ne sais pas de quel mois

17 il s'agissait, mais c'était bien en l'an 2003 que j'ai cessé d'aller au

18 travail. Je crois que c'était au mois de mars, ou janvier, ou février 2003.

19 Cela peut être vérifié.

20 Q. Oui, je n'en doute pas. J'aimerais que vous soyez très prudent, très

21 attentif. Quand avez-vous travaillé pour la dernière fois avant 2003 ? Par

22 travail, j'entends un emploi rémunéré ?

23 R. J'ai dit que j'ai été payé jusqu'en 2003. Je ne me souviens pas pendant

24 combien de mois en 2003. Je sais que j'ai demandé un congé non payé qui

25 allait durer quelques temps.

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1 Q. Où dites-vous que vous avez obtenu au moins 1 000 euros ?

2 R. J'ai toujours eu de l'argent, Monsieur. J'ai autour de moi des gens qui

3 peuvent me fournir de l'argent même aujourd'hui et pas seulement pour une

4 somme de 1 000 euros.

5 Q. Est-ce que la source de l'argent dont vous disposez toujours, cette

6 source est-elle le trafic d'héroïne ?

7 R. Jamais. Je vous ai dit que j'ai des biens immobiliers et j'ai des

8 connaissances qui ont de l'argent.

9 Q. Est-ce que vous nous dites que ces personnes vous ont prêté cet

10 argent ?

11 R. Même aujourd'hui, je peux emprunter autant d'argent que je veux auprès

12 de ces personnes.

13 Q. Est-ce que les personnes qui vous ont prêté l'argent se rapportant au

14 traitement qui a coûté, à tout le moins, 1 000 euros ? Est-ce que ces

15 personnes ont été remboursées par vous-mêmes ?

16 R. Non. Enfin, certains oui, et d'autres non.

17 Q. Quelle est la somme dont vous êtes encore débiteur aujourd'hui ?

18 R. Une petite somme, 200, 300 euros, sans doute.

19 Q. Combien d'argent deviez-vous au début de l'année 2003, avant que le

20 bureau du Procureur ne commence à avoir des entretiens avec vous ?

21 R. Je ne crois que la somme dépassait 1 000 euros. Quand je suis parti,

22 j'ai laissé derrière moi deux véhicules qui étaient en bon état. Cela

23 servait de couverture.

24 Q. J'aimerais vous poser quelques questions personnelles. Je vous

25 demanderais de passer de nouveau à huis clos partiel. J'en suis désolé.

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1 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Que ce soit fait.

2 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Nous sommes à huit clos partiel.

3 [Audience à huis clos partiel]

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24 [Audience publique]

25 M. MANSFIELD : [interprétation]

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1 Q. Encore une fois, pour que ce soit bien clair, je vous pose des

2 questions concernant un autre individu dont vous dites qu'en effet vous

3 avez -- avec qui vous avez été impliqué en ce qui concerne l'héroïne en

4 2002. Je vais aussi aborder le sujet de l'endroit où vous habitiez et qui

5 était propriétaire de l'appartement où vous habitiez ou plutôt habitait

6 votre famille pendant une partie de l'année 2003.

7 Juste avant la pause, toujours en ce qui concerne l'an 2003, est-ce que,

8 dans cette même période du mois de janvier jusqu'à la fin du printemps

9 2003, est-ce que vous vous êtes rendu compte que, vous-même, vous étiez

10 suspect dans le contexte de crimes de guerre ?

11 R. Au mois de janvier ? Vous posez la question concernant 2003 ? Je n'ai

12 pas bien saisi la question ? Est-ce que vous parlez du mois de janvier ou

13 de façon générale pendant toute l'année 2003 ?

14 Q. Désolé. Je croyais avoir été clair, mais je vais vous reposer la

15 question.

16 Je parle de la période allant du mois de janvier, à la fin du printemps

17 2003; donc mars, avril, mai. Est-ce que vous vous êtes rendu compte pendant

18 cette période que vous-même étiez suspect en ce qui concerne des crimes de

19 guerre ?

20 R. Non. Seulement quand j'ai reçu la citation à comparaître.

21 Q. Oui, je voulais vous poser une question à ce sujet. Quand avez-vous

22 reçu la citation à comparaître ?

23 R. Je l'ai reçue deux ou trois semaines avant de m'y rendre, c'est-à-dire,

24 le 27. Deux semaines avant que l'entretien n'ait eu lieu.

25 Q. Avez-vous reçu la citation à l'adresse à Pristina, l'appartement qui

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1 appartenait au Serbe ? Est-ce là que vous avez reçu la citation à

2 comparaître ?

3 R. La citation est arrivée à cette adresse. Il ne s'agissait pas d'un

4 appartement appartenant à un Serbe, mais à un Albanais, comme je l'ai dit

5 plus tôt. Le lendemain, la citation à comparaître m'a été amenée dans le

6 village.

7 Q. Qui vous l'a amenée ?

8 R. Un membre de ma famille.

9 Q. Que disait la citation à comparaître ?

10 R. Elle disait que je devais m'y rendre dans quelques jours. Je ne me

11 souviens plus de la date exacte, mais que je devais comparaître à un

12 endroit à Lipjan.

13 Q. Oui. Quelle était la raison invoquée pour cette nécessité de

14 comparaître ?

15 R. La citation à comparaître indiquait mon nom et mon prénom, et les

16 termes "suspect de crimes de guerre."

17 Q. Est-ce que la citation indiquait quoi que ce soit d'autre concernant

18 les crimes de guerre ?

19 R. Oui. Je me souviens des années 1998 et 1999. Je ne me souviens plus de

20 la teneur complète. Il y avait aussi d'autres points, et puis c'était signé

21 et scellé.

22 Q. Avez-vous encore un exemplaire de la citation à comparaître ?

23 R. Non, je l'ai laissé à Pristina.

24 M. MANSFIELD : [interprétation] Monsieur le Président, je me demande s'il

25 conviendrait de faire une pause.

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1 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Oui, je crois bien. On nous a demandé

2 de faire une pause d'une demi-heure pour des raisons techniques. Nous

3 allons nous retrouver à 16 heures 10.

4 --- L'audience est suspendue à 15 heures 41.

5 --- L'audience est reprise à 16 heures 14.

6 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Je vous donne la parole Monsieur

7 Mansfield.

8 M. MANSFIELD : [interprétation] Je voudrais faire un petit essai, parce que

9 j'ai quelques problèmes par ailleurs concernant le fait qu'on entend des

10 voix. Je vais voir qu'est-ce qui se passe quand j'éteins --

11 Bien.

12 Monsieur le Témoin, je voudrais juste que vous nous aidiez au niveau de la

13 sécurité de la protection de votre voix. Je vais vous demander si vous

14 voulez dire, nous venons de prendre une pause, par exemple, comme si

15 c'était une réponse à une question, juste pour tester.

16 LE TÉMOIN : [interprétation] Oui.

17 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Voulez-vous dire la totalité de la

18 phrase : "Nous venons de prendre une pause."

19 LE TÉMOIN : [interprétation] Nous venons de prendre une pause.

20 [La Chambre de première instance et la Greffière se concertent]

21 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Je crois qu'il faut que vous n'allumez

22 pas votre micro trop vite. Ne l'allumez qu'une fois que le témoin a terminé

23 de répondre à la question précédente.

24 M. MANSFIELD : [interprétation] [Hors micro]

25 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Oui. Maintenant on a appris à utiliser

Page 4609

1 le bouton qui permet de commander le micro.

2 M. MANSFIELD : [interprétation]

3 Q. Monsieur le Témoin, --

4 M. MANSFIELD : [interprétation] Je voudrais juste vérifier si nous sommes

5 en audience publique. Effectivement, nous le sommes.

6 Q. Juste avant de prendre la pause je vous ai posé des questions

7 concernant une citation que vous avez reçue, ou du moins que votre famille

8 a reçue deux ou trois semaines avant le 27 mai et qui vous a ensuite été

9 remise. Il s'agit d'une citation précisant que vous deviez être interrogé

10 en tant que suspect. On vient de m'en remettre une copie, et effectivement,

11 cette citation précise que vous êtes censé vous présenter vendredi 23 mai

12 2003, à 9 heures, afin d'être interrogé en tant que suspect. Cette citation

13 précise que le sujet concerne des informations personnelles en général,

14 votre passé militaire, et les activités de l'UCK en 1998 et 1999.

15 Vous souvenez-vous de cela ?

16 R. Oui.

17 Q. Lorsque vous avez pris connaissance de ce document, est-ce que vous

18 aviez pensé que vous aviez un problème, parce que vous auriez commis un

19 crime de guerre ?

20 R. Non, ce n'était pas clair pour moi. Je pensais que peut-être

21 effectivement on me soupçonnait, mais je pensais pouvoir éclaircir tout

22 cela. Effectivement, je pouvais être soupçonné puisque c'était cela qui

23 était indiqué. Je ne me sentais pas fort à l'aise.

24 Q. De quoi pensiez-vous être éventuellement soupçonné ?

25 R. J'ai pensé que quelqu'un aurait pu fournir des renseignements erronés à

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1 mon propos et que je devais rectifier cela. Je ne sais pas si j'allais être

2 en mesure de le faire ou pas. Je ne savais pas quoi faire. Je ne savais pas

3 de quoi il s'agissait.

4 Q. Bien, toujours concernant cette période. Vous pensez à cette période de

5 temps. Vous regardez cette citation. Sans tenir compte de ce que quelqu'un

6 aurait pu dire sur vous. Est-ce que vous auriez fait des choses à

7 quelqu'un que vous auriez à vous reprocher au cours de la guerre ?

8 R. Non.

9 Q. Veuillez réfléchir. Même aujourd'hui, d'après vos souvenirs, est-ce que

10 vous auriez attaqué quelqu'un de manière inappropriée pendant la guerre ?

11 R. Non, je ne pense pas. Je ne pense pas avoir jamais fait cela, même si

12 c'était la guerre. J'ai essayé d'être le plus présent sur le front

13 possible, et de faire au mieux dans ces activités.

14 Q. Je vais vous tenir certains propos pour voir si cela vous rappelle

15 quelque chose.

16 Est-ce qu'à un moment donné pendant la guerre, avec d'autres, vous avez

17 vraiment battu à plate couture deux prisonniers ?

18 R. Non. Je ne m'en souviens pas.

19 Q. Est-ce qu'avec d'autres, vous avez jamais roué de coups la plante des

20 pieds d'une femme pendant la guerre ?

21 R. Je sais avoir menacé cette femme. J'ai entendu que quelqu'un l'avait

22 frappé à la plante des pieds, mais ce n'était pas moi. Peut-être y aurais-

23 je infligé quelques gifles. Peut-être une fois. Mais pas pour lui faire

24 mal, ni pour lui infliger des sévices. Je sais que cette femme a reçu des

25 coups à la plante des pieds.

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1 Q. Est-ce que vous avez utilisé votre crosse de fusil sur quelqu'un qui

2 était détenu ?

3 R. Oui.

4 Q. Est-ce que l'on peut dire que quoi qu'en disent les autres à votre

5 propos, il y a tout de même un certain nombre de choses que vous avez fait

6 dont vous vous souvenez pendant cette période de la guerre, chose que vous

7 n'auriez pas dû faire ?

8 R. A l'époque c'était considéré comme étant normal. C'étaient des choses

9 normales, oui, que j'ai faites.

10 Q. Pensez-vous que c'étaient des choses que vous auriez dû faire ?

11 R. Je ne sais pas.

12 Q. J'aimerais que vous répondiez à cette question. Est-ce que vous estimez

13 que vous auriez dû faire ces différentes choses ?

14 R. Non, je ne pense pas que j'aurais dû faire cela.

15 Q. Vous saviez déjà cela en mai 2003. Vous saviez qu'il y avait un certain

16 nombre de choses que vous n'auriez pas dû faire, et que dès lors on

17 pourrait vous interroger à ce sujet, n'est-ce pas ?

18 R. Je n'ai même pas pensé à cela en 2003, voire même plus tard, parce que

19 c'était des choses sans importance. Il y avait d'autres choses plus

20 importantes à garder en mémoire, je n'ai pas fait attention à cela. Je m'en

21 suis souvenu seulement plus tard.

22 Si vous me le permettez, j'ai simplement pensé qu'il s'agissait de question

23 concernant un certain assassinat, parce que le fait d'avoir utiliser la

24 crosse de mon fusil, et cetera. Je ne le pense pas que cela avait beaucoup

25 d'importance.

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1 Q. Lorsque vous êtes arrivé pour l'entrevue, la première chose qui s'est

2 produite, fut qu'il y a eu une série de questions ou une discussion

3 concernant le fait que vous étiez suspect, soupçonné.

4 R. Il y a eu une discussion sur les motifs de ma citation, et non pas les

5 motifs pour lesquels j'étais soupçonné.

6 Q. Tout d'abord, qui a conduit cet interrogatoire pour commencer ?

7 R. Les questions ont été posées dans une petite salle en présence d'un

8 interprète et de deux représentants du bureau du Procureur. Avant de

9 commencer à enregistrer l'entrevue, nous avons eu cette petite

10 conversation. Je ne sais pas combien de temps cela nous a pris, mais nous

11 voulions d'abord préciser ces questions-là.

12 Q. Vous nous avez déjà parlé de cela lors d'un jour précédent, et vous

13 avez dit que vous pensiez - pour être tout a fait clair, qu'il s'agit du

14 jour numéro 51, page 4 320, ligne 22 - vous avez dit que vous pensiez qu'il

15 y avait eu une ou deux heures de discussion avant que l'on ne commence à

16 enregistrer cette entrevue; est-ce bien cela ?

17 R. Oui. Oui, plus ou moins. Oui, c'est cela.

18 Q. Au cours de cette heure où les deux heures, est-ce que quelqu'un

19 rédigeait un compte rendu de cette discussion ?

20 R. Ils ont pris des notes, mais je ne pense pas qu'il y a eu un

21 enregistrement. En tout cas, personne ne m'a averti de cela.

22 Q. Est-ce que quelqu'un vous a dit que lors d'un interrogatoire d'un

23 suspect il convient de procéder un enregistrement audio ou vidéo ?

24 R. Plus tard, oui. Je ne me souviens plus très bien quand, mais

25 effectivement ils m'ont dit qu'il fallait enregistrer.

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1 Q. Est-ce qu'ils vous ont dit pourquoi ils n'avaient pas enregistrer cette

2 première heure ou voire les deux premières heures ?

3 R. Non. Parce que j'avais moi-même posé la question concernant la

4 citation. Je leur ai dit pourquoi je suis là et c'est de cela que nous

5 avons discuté.

6 Q. Ils ne vous ont pas expliqué pourquoi ils estimaient que vous étiez

7 suspect au moment où ils vous ont envoyé cette citation, citation datée du

8 15 mai ? Une semaine avant en fait, une semaine auparavant ils estimaient

9 que vous étiez un suspect. Est-ce qu'ils vous ont expliqué pourquoi ils

10 estimaient que vous étiez un suspect ?

11 R. Non, ils n'ont rien dit, mais ils ont dit qu'il s'agissait d'une

12 erreur, et qu'apparemment ils ont lu cela parce que c'était en albanais.

13 Ils ont demandé à l'interprète si cela avait été traduit ainsi, et comme

14 cela ils ont pu avoir leur assurance.

15 Q. En d'autres termes, il n'y a pas eu d'erreur de traduction, n'est-ce

16 pas ?

17 R. Non, effectivement.

18 Q. Encore une fois, au cours de cette heure, voire deux heures, est-ce que

19 quelqu'un vous a expliqué pourquoi ils estimaient que vous étiez suspect ?

20 R. Non, ils m'ont simplement dit qu'ils avaient fait une erreur, et qu'il

21 y avait une erreur dans la citation. C'est voilà ce que l'on m'a dit.

22 Q. De quel genre d'erreur s'agissait-il d'après eux ?

23 R. Concernant le mot "suspect" de crimes de guerre au cours des années

24 1998 et 1999.

25 Q. Pour préciser cela, cela aurait pris exactement le même temps qu'il m'a

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1 fallu, c'est-à-dire, trois minutes. Alors, qu'est-ce que vous avez fait

2 pendant deux heures ?

3 R. Je n'ai pas regardé l'heure. Je ne le sais pas. Je vous ai dit, bon,

4 une heure ou deux. Je sais qu'il a fallu plus que deux ou trois minutes;

5 peut être une heure, voire plus. Mais nous avons discuté également -- enfin

6 on a discuté du fait qu'ils devaient enregistrer la déposition, et cetera.

7 Je ne me souviens de rien de précis qui aurait été dit au cours de cette

8 discussion.

9 Q. Est-ce qu'ils vous ont dit que quelqu'un en particulier aurait porté

10 des accusations contre vous ?

11 R. Non.

12 Q. Je voudrais maintenant vous poser des questions d'ordre plus général.

13 Depuis cette époque, est-ce qu'on vous a proposé une immunité quelconque de

14 la part de l'accusation ?

15 R. A l'exception de ce qu'ils ont fait au moment où j'étais en prison,

16 d'ailleurs quelque chose que je n'avais pas demandé qu'il fasse pour moi,

17 je ne pense pas avoir joui d'une quelconque immunité qu'ils m'ai proposée.

18 Puis après, il y a eu mon départ du Kosovo, si c'est cela que vous

19 entendez.

20 Q. Non. Je vais être plus précis. Nous reviendrons d'ailleurs à cela plus

21 tard. Je vous demande si, à un moment donné, après le mois de mai, date de

22 cette entrevue, est-ce que quelqu'un vous a jamais dit que tout les propos

23 que vous tiendrez ne pourront être retenus contre vous à des fins

24 d'accusation ? Je précise, actes que vous auriez commis pendant la guerre.

25 R. Non. Non, absolument pas. Non, ils n'ont pas dit cela, jamais.

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1 M. MANSFIELD : [interprétation] Je voudrais vous demander que les notes

2 dont vous avez parlé concernant cette session, je vais demander que ces

3 notes soient communiquées, et puis je poursuivrai.

4 Q. Je veux maintenant vous interroger sur le début de cette entrevue qui

5 a eu lieu le 27 mai. Peut-être conviendrait-il que je le fasse à huis clos

6 partiel.

7 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] A huis clos partiel.

8 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Nous sommes à huis clos partiel.

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10 [Audience publique]

11 M. MANSFIELD : [interprétation]

12 Q. Pour résumer, je dirais que je vous ai posé des questions à propos d'un

13 entretien du 27 mai. Je vous ai posé des questions sur le contexte de cet

14 entretien et sur les endroits où vous vous étiez rendu la semaine précédant

15 le 27 mai.

16 Maintenant, j'aimerais procéder par ordre chronologique et vous posez la

17 question suivante : êtes-vous d'accord avec moi pour dire que l'un de vos

18 autres centres d'intérêt par le passé a été les armes ?

19 R. De temps à autre, certes. Pas de façon régulière, mais de temps à

20 autre, lorsqu'une occasion se présentait, oui.

21 Q. Est-il exact de dire également que cet intérêt que vous aviez pour les

22 armes a été suscité en vous pendant les années 1980 et 1990 ?

23 R. Non, ce n'est pas vrai. Depuis l'âge de 14 ans, j'avais mon arme

24 personnelle. J'en connaissais la marque. Je l'avais achetée. En fait, je

25 l'avais achetée en vendant même mes propres vêtements.

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1 Q. Est-ce que vous faisiez du trafic d'armes avant la guerre ? Est-ce que

2 vous aviez participé au négoce d'armes avant la guerre ?

3 R. On vient de me traduire cela comme suit : "On m'a demandé quand est-ce

4 que je faisais du trafic"; est-ce que c'est exact ?

5 Q. Oui. Je vais être même plus précis. J'aimerais savoir quand est-ce que

6 vous avez participé à l'importation, ou est-ce que vous n'avez jamais

7 participé à l'importation illicite d'armes au Kosovo pendant les années

8 1980 ainsi que pendant les années 1990 ?

9 R. En 1989, je me suis procuré un certain nombre d'armes pour moi-même et,

10 en 1990, j'ai vendu certaines armes.

11 Q. Je vais être précis à nouveau, je vais être encore plus précis. A

12 partir de l'année 1990, avez-vous participé ou avez-vous importé, de façon

13 illicite, des armes au Kosovo ?

14 R. Non.

15 Q. Je vais vous donner lecture pour que vous n'ayez pas à consulter un

16 autre document. Cela émane de la déclaration que vous avez faite en

17 décembre 2003 et janvier 2004, et il s'agit justement de ce thème.

18 M. MANSFIELD : [interprétation] Pour toute personne qui souhaite suivre

19 cela, il s'agit du paragraphe 11.

20 Q. Voilà ce qui est écrit : "A partir de 1990, j'ai participé à

21 l'importation illicite d'armes au Kosovo, avec mon bon ami." Ensuite, vous

22 faites référence à Alushani. Vous indiquez d'où viennent ces armes : de la

23 Croatie, de la Serbie, de l'Albanie. Vous dites que vous ne vendiez des

24 armes qu'à des personnes de confiance ou des personnes auxquelles vous

25 aviez confiance.

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1 Est-ce que cela est vrai ?

2 R. Tout à fait. Mais même là, il est indiqué que cela s'est passé en 1989.

3 Auparavant, je ne connaissais pas la personne que vous avez mentionnée.

4 Voilà l'année que j'entendais, ainsi que les années 1990.

5 Q. Cela se trouve encore sur l'écran. Les mots précis qui ont été

6 prononcés étaient : "Est-ce que vous avez participé à l'importation

7 illicite d'armes au Kosovo ?" Ce à quoi vous avez répondu par la négative,

8 n'est-ce pas ?

9 R. Maître, importer cela signifie importer ou faire rentrer dans le pays

10 de grande quantité. Je n'ai jamais eu rien à voir avec de grandes

11 quantités. Je n'ai jamais importé de grandes quantités. Les gens achetaient

12 des armes. Il y avait des gens en qui j'avais confiance, et je leur vendais

13 les armes.

14 Q. Monsieur, ce que j'ai suggéré, c'est que vous pensiez que vous pouviez

15 mentir, n'est-ce pas ?

16 R. Non. C'est exactement ce que j'ai dit auparavant. Le mot "importation"

17 a été utilisé à plusieurs reprises. En fait, moi, ce que j'ai fait, c'est

18 que je suis allé me procurer ces armes. Je les ai ramenées chez moi, et

19 moi-même, je les ai vendues.

20 Q. Avant la guerre, vous avez été arrêté à maintes reprises, n'est-ce pas

21 ?

22 R. J'ai été détenu une fois, ils m'ont gardé deux jours, j'ai été arrêté

23 une fois. Ce n'est pas vraiment ce que j'appelle maintes reprises ou de

24 nombreuses fois.

25 Q. Je ne vais pas mentionner son nom en audience publique, mais il y avait

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1 un officier de police que vous connaissiez à l'époque, que vous connaissiez

2 assez bien. Je vais vous dresser le contexte. Je vous dirais que c'était un

3 chasseur et qu'il chassait sur un terrain que vous connaissiez. Savez-vous

4 de qui je parle ?

5 R. Je connaissais beaucoup de personnes. Je ne sais pas à qui vous faites

6 référence. Peut-être que vous pourriez être concret.

7 M. MANSFIELD : [interprétation] Monsieur le Président, j'aimerais que nous

8 passions à huis clos partiel.

9 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Huis clos partiel.

10 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Nous sommes à huis clos partiel.

11 [Audience à huis clos partiel]

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4 [Audience publique]

5 M. MANSFIELD : [interprétation]

6 Q. Vous avez déjà indiqué à la Chambre que vous avez fait l'objet d'une

7 arrestation. Vous pensiez que cela s'est passé en 1994, et vous avez été

8 condamné à trois mois de prison en 1995 parce qu'une arme avait été trouvée

9 dans votre voiture. Est-ce que cela est exact ?

10 R. C'est exact. Je ne sais pas si cela s'est passé en 1994, mais pour ce

11 qui est de 1995, c'est exact.

12 Q. On vous a posé des questions à ce sujet, le contexte et l'entretien du

13 mois de mai 2003. C'est à ce moment-là que l'on vous a posé des questions à

14 ce sujet, n'est-ce pas ?

15 R. Je ne m'en souviens pas. Je ne m'en souviens pas, mais il y a beaucoup

16 de questions qui m'ont été posées : Est-ce que vous avez jamais été

17 condamné, quand est-ce que vous avez été condamné ?

18 Q. Alors il y a des questions et des réponses qui portent sur cette

19 condamnation, n'est-ce pas ?

20 R. Si ces questions m'ont été posées, je pense qu'elles ont été

21 enregistrées ou consignées.

22 Q. Je suis en train de vérifier --

23 M. MANSFIELD : [interprétation] Parce qu'il faut être prudent. Je pense que

24 tout peut être fait en audience publique. Je pense que cela se trouve à la

25 quatrième page de la traduction anglaise.

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1 Q. J'aimerais savoir si vous avez toujours la version albanaise ?

2 R. [aucune interprétation]

3 Q. Sur votre quatrième page, une question vous ait posée à ce sujet. Je

4 commence par la question : "Avez-vous jamais été arrêté par la police

5 serbe ?" Cela d'ailleurs se trouve juste au-dessus du milieu de la page

6 dans votre version et dans la nôtre également.

7 Est-ce que vous le voyez cela ? "Q. Avez-vous jamais été arrêté par la

8 police serbe ?" Vous avez répondu : "Oui." Est-ce que vous l'avez trouvé

9 cet extrait sur la page ?

10 R. Je ne l'ai pas trouvé, mais je sais que j'avais été arrêté.

11 Q. Oui. Il s'agit de savoir ce que vous avez dit à ce sujet, à maintes

12 reprises.

13 Je disais que cela se trouve juste au-dessus du milieu de la page.

14 J'aimerais que vous trouviez cette question pour que vous puissiez suivre

15 cela dans la version albanaise et que nous puissions la suivre ou suivre

16 cela dans la version anglaise. Je le répète, il s'agit de la cinquième

17 réponse que vous faites à la page numéro 4. Je pense que vous allez pouvoir

18 trouver tout cela.

19 R. Oui.

20 Q. Je vais vous en donner lecture -- il s'agit d'adresser le contexte.

21 Vous répondez "Oui."

22 "Q. Est-ce que vous avez jamais été arrêté pendant des périodes de temps

23 très longues ?"

24 "R. Nous faisions l'objet de perquisitions constantes et de harcèlement

25 depuis 1981. Tout le monde à l'exception de ma mère avait eu ce traitement,

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1 et nous avons tous été arrêtés à un moment.

2 "Q. Est-ce que vous avez jamais été arrêté dans votre domicile ? Est-ce que

3 vous avez été emmené en prison ?

4 "R. Oui. Ils venaient. Ils fouillaient la maison, ils faisaient une

5 perquisition, et ensuite ils prenaient quelqu'un et l'emmenait en prison,

6 une sœur une fois, puis ensuite mes frères.

7 "Q. Quelle est la période de temps la plus longue pendant laquelle vous

8 avez été arrêté ?

9 "R. La période de temps la plus longue, cela s'est passé en 1996. Cela a

10 duré deux mois et 22 jours. J'avais reçu une peine beaucoup plus longue,

11 mais j'ai racheté ma peine."

12 J'aimerais vous poser une question. Qu'entendez-vous par cette phrase "j'ai

13 racheté ma peine" ?

14 R. Je parlais de l'avocat. Ma condamnation a été de trois mois. J'ai payé

15 mon avocat. Il a présenté un recours auprès de la cour suprême et ensuite

16 ma condamnation a été réduite.

17 Q. Quelle a été la durée de votre condamnation alors ? Pendant combien de

18 temps avez-vous été en prison ?

19 R. Pendant deux mois.

20 Q. Poursuivons. Je reviens à la question. Vous avez été condamné. Vous

21 dites : "Mm-hm. On m'a donné une peine de trois mois parce que j'avais

22 racheté ma peine, parce que j'étais censé obtenir une peine ou une

23 condamnation beaucoup plus longue."

24 Ensuite il y a une question qui ait posée. Pourquoi est-ce que vous avez

25 été condamné ? Vous voyez cette question ? Et vous

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1 répondez :

2 "R. Mm-hm. Ils menaient à bien des perquisitions surtout pour eux, des

3 possessions illicites d'armes ou pour des documents de propagandes

4 illicites.

5 "Q. Est-ce qu'ils ont trouvé une arme ou quelque chose, et est-ce que cela

6 est la raison qui explique ?

7 Ce que vous avez répondu par :

8 "R. Non, jamais."

9 Vous voyez cela ?

10 R. Oui, oui.

11 Q. Cela n'était pas vrai, n'est-ce pas ?

12 R. Il faudrait que je lise le paragraphe qui précède cette phrase.

13 Oui, c'est ainsi que les choses se sont passées.

14 Q. C'est ainsi que les choses se sont passées. Mais ce n'est pas vrai

15 parce que vous aviez dit ce n'est pas vrai, ce que vous avez dit lors de

16 cet entretien de mai 2003, n'est-ce pas ?

17 R. Moi, je ne sais pas quelle était la question et je ne sais pas quelle

18 était la période de temps en question. Là, il est dit : Non. C'est vrai

19 qu'ils ont trouvé une fois un fusil de chasse. C'était la période qui

20 commençait en 1981. Puis, il y avait un revolver. Je pense que cela doit se

21 trouver dans cette déclaration, bien que là nous voyons la réponse : Non,

22 jamais.

23 Q. Dans cet entretien, il n'y a aucune indication suivant laquelle une

24 arme a été trouvée. En d'autres termes, vous vous êtes en train de dire à

25 la personne qui vous pose des questions qu'ils n'ont pas trouvé d'arme et

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1 vous poursuivez en parlant d'un fusil de chasse. Vous n'avez pas été arrêté

2 à cause d'un fusil de chasse, n'est-ce pas ?

3 R. Non. Mon frère l'a été, lui.

4 Q. J'aimerais vous poser une question : au moment où vous avez apporté ces

5 réponses en mai 2003, à ce moment-là, ce moment précis, vous aviez encore

6 en votre possession, et ce de façon tout à fait illégale, des armes, n'est-

7 ce pas ?

8 R. Pendant quelle période ?

9 Q. La période qui correspond à cet entretien, qui est le 27 mai. Même à

10 cette époque-là, à ce moment-là, vous aviez encore en votre possession des

11 armes illicites, n'est-ce pas ?

12 R. Je ne le pense pas. Je ne pense pas avoir dit cela. Comme je l'ai dit

13 au début, j'ai toujours adoré les armes. Je ne sais pas pourquoi. Je ne

14 sais d'ailleurs pourquoi j'ai dit cela. Je continue à avoir cette passion

15 pour les armes aujourd'hui.

16 Q. Oui. Tout ce que je vous dis, moi, c'est qu'en mai 2003 vous aimiez

17 tellement les armes qu'en mai 2003 vous possédiez de façon tout à fait

18 illégale des armes, n'est-ce pas ?

19 R. Maître, il se peut même qu'aujourd'hui de nos jours, j'ai en ma

20 possession et ce de façon illicite des armes. J'adore les armes, que j'ai

21 un porte-d'arme ou non. Cela est un fait.

22 Q. Je ne vais pas vous poser de question à propos d'où vous trouvez de nos

23 jours, hormis le fait que vous êtes à La Haye en ce moment. J'aimerais, où

24 que vous trouviez dans le monde d'ailleurs, j'aimerais vous poser une

25 question, est-ce que vous possédez de façon illégale encore de nos jours

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1 des armes ?

2 R. Non. Nous ne parlons pas de la situation qui prévaut aujourd'hui ou

3 ici, parce qu'en fait j'ai passé le test. Je parlais de la période après la

4 guerre. Le fait est que j'adore les armes. Cela n'est qu'une suggestion.

5 Peut-être que quelqu'un ou peut-être d'aucun a avancé que j'avais des

6 armes.

7 Q. Si je reprends ce que vous avez dit il y a quelques minutes de cela.

8 Vous avez dit: "Maître" -- vous pouvez lire sur l'écran. Non, vous, vous ne

9 pouvez pas lire sur l'écran. Vous avez dit : "Maître, même aujourd'hui j'ai

10 en ma possession des armes que je possède de façon illicite." C'est ce que

11 vous avez dit.

12 R. Oui, mais cela n'a pas été bien interprété. D'ailleurs, vous pouvez le

13 vérifier. Lorsque je dis de nos jours, aujourd'hui, je n'entends pas ce

14 moment précis, mais la période qui a suivi la guerre, toutes ces années. Je

15 n'ai pas dit que j'ai une arme de nos jours. J'ai dit que je pourrais avoir

16 une arme de nos jours. Et ce que d'aucun suggère n'a aucune importance. De

17 toute façon, cela ne corrobore absolument pas le fait que j'ai une arme ou

18 non, mais j'adore les armes.

19 Q. C'est une question très simple que je vous pose : est-ce que vous

20 possédez de nos jours, aujourd'hui, une arme ?

21 R. Non, et vous pouvez le vérifiez. Je ne me suis pas référé à

22 aujourd'hui.

23 Q. Encore une fois, en ce qui concerne cet incident qui a eu lieu avant la

24 guerre, je vais vous demander - je vais le faire tout d'abord en audience

25 publique, mais il se peut que nous soyons obligés de passer au huis clos

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1 partiel.

2 Avez-vous, à quelque moment que ce soit, discuté avec un journaliste au

3 sujet de cette arrestation avant la guerre ?

4 R. Est-ce que vous pourriez poser une question un petit peu plus

5 concrète ? Je n'ai jamais parlé à un journaliste. Mais vous dites avant la

6 guerre, n'est-ce pas ?

7 Q. Oui. Cela a été publié depuis la guerre, mais c'est un entretien qui a

8 eu lieu - bon, je vais être plus précis - avec un auteur qui est une femme.

9 Est-ce que cela vous aide à répondre ?

10 R. Non, pas du tout.

11 M. MANSFIELD : [interprétation] Alors, il serait peut-être raisonnable de

12 passer à huis clos partiel afin que je puisse être plus explicite.

13 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Huis clos partiel.

14 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Nous voilà à huis clos partiel.

15 [Audience à huis clos partiel]

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13 [Audience publique]

14 M. MANSFIELD : [interprétation] Je vous indique encore une fois qu'à

15 huis clos partiel je vous ai posé des questions concernant un livre sous la

16 forme d'un rapport publié en l'an 2003 qui semble vous mentionner ainsi

17 qu'une conversation avec vous-même, et vous avez nié qu'une telle

18 conversation ait eu lieu.

19 R. C'est exact. Il est vrai qu'une telle conversation n'a jamais eu

20 lieu.

21 Q. J'aimerais maintenant passer à un autre sujet. Nous parlions de

22 vous et des armes avant la guerre.

23 Depuis la guerre, c'est-à-dire, depuis 1999/2000, est-ce que vous

24 étiez toujours en possession d'armes ?

25 R. Je ne connais qu'un poignet de personnes au Kosovo qui ne

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1 possédait pas d'arme après la guerre.

2 Q. Oui, mais ce n'était pas la question. La question, c'est est-ce

3 que vous-même, vous en possédiez ?

4 R. Oui.

5 Q. A --

6 R. Des trophées.

7 Q. De quel type d'armes trophées possédiez-vous après la guerre ?

8 R. Une arme que l'on n'utilise plus.

9 Q. Oui, est-ce que vous auriez l'obligeance de décrire cette arme ?

10 R. Oui. Un fusil de chasse fabriqué en 1910, que l'on n'utilise

11 plus, fabriqué à la main, donc tout à fait exceptionnel, puis un pistolet

12 qu'on ne pouvait pas non plus utiliser, qui était endommagé, mais en raison

13 de la personne qui avait possédé cette arme avant moi, c'est la raison pour

14 laquelle je la possédais.

15 Q. Quelle arme était possédée par une autre personne avant vous, ce

16 qui explique que cela se retrouvait en votre possession.

17 R. Mon père.

18 Q. Oui, mais de quelle arme s'agit-il ?

19 R. La deuxième arme que j'ai mentionnée; le pistolet.

20 Q. Le fusil de chasse, est-ce que ce fusil vous a toujours

21 appartenu ?

22 R. Non. Il était en ma possession mais il ne l'a pas toujours été.

23 Q. A qui appartenait-il ?

24 R. A mon oncle.

25 Q. Je vous repose la question : êtes-vous bien certain que ce fusil

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1 de chasse appartenait à votre oncle ?

2 R. Oui.

3 Q. Est-ce que vous possédiez encore ces armes en l'an 2003 ?

4 R. Je parle bien de l'an 2003. Oui, j'avais encore ces armes.

5 Q. Où les conserviez-vous ?

6 R. Elles étaient hors d'usage. J'ai conservé le pistolet dans un endroit

7 où personne ne pouvait y avoir accès. Puis, le fusil de chasse était à

8 l'intérieur, suspendu au mur.

9 Q. Les locaux dans lesquels ces armes se trouvaient étaient-ils à Pristina

10 ou dans le village ?

11 R. Dans le village et à Pristina. Le fusil de chasse à Pristina également.

12 Q. Pour être tout à fait explicite : les deux armes ont été conservées,

13 non seulement à Pristina, mais également dans le village quand vous y avez

14 emménagé.

15 R. Je ne portais pas ces armes sur moi. Ce n'étaient pas des armes que

16 l'on pouvait utiliser. J'ai dit que je gardais l'une de ces armes à

17 Pristina aussi, et au bout d'un certain temps, j'ai gardé les deux armes

18 dans le village.

19 Q. Juste avant la pause, si vous me le permettez, il ne s'agissait pas

20 d'armes trophées, mais bien des armes qui étaient utilisées, n'est-ce pas ?

21 R. J'ai dit qu'il s'agissait d'armes qui étaient hors d'usage. Si on les

22 avait réparées, si on avait ajouté quelques pièces, on aurait pu les

23 utiliser. Mais à ce moment-là, ces armes ne pouvaient pas être utilisées,

24 mais n'importe quel artisan pourrait réparer une arme.

25 Q. Alors, ce que j'avance, c'est que vous mentez aussi à ce propos, n'est-

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1 ce pas ?

2 R. Encore une fois, c'est votre opinion.

3 Q. Dans ce cas particulier - et je ne veux pas dire par là que dans les

4 autres cas c'était simplement mon opinion - mais dans ce cas particulier,

5 ce n'est certainement pas mon opinion. Ces armes ont été analysées et

6 examinées, n'est-ce pas ?

7 R. Oui. Vous pouvez même lire le rapport d'expert concernant ces armes. Ce

8 rapport démontre bien que ces armes ont été réparées, qu'on y a rajouté une

9 pièce, et que l'une de ces armes, après plusieurs essais, on a pu tirer

10 avec elle. L'autre arme, après avoir ajouté quelques pièces, on pouvait

11 aussi tirer avec elle. Mais à l'époque, ces armes étaient hors d'usage et

12 on ne pouvait pas simplement les utiliser en insérant une balle.

13 Q. Est-ce que vous aviez des munitions pour accompagner ces armes ?

14 R. Non, je n'avais pas de munitions pour le fusil de chasse, autant que je

15 m'en souvienne. Quant à l'autre arme, on a trouvé chez moi différentes

16 sortes de munitions. J'avais des munitions de 7 à 11 millimètres dans une

17 armoire.

18 Q. Est-ce que vous aviez des munitions réelles que l'on pouvait utiliser

19 dans le pistolet ?

20 R. Toutes les munitions qui ont été emmenées de chez moi pouvaient être

21 utilisées. De 645, 662, 9 millimètres, et 12,7.

22 Q. La réponse, est-elle que vous aviez des munitions que l'on pouvait

23 utiliser et qui pouvaient être insérées dans le pistolet ?

24 R. Parmi toutes ces munitions, il y avait aussi des munitions pour le

25 pistolet que je possédais. Toutes ces munitions étaient réelles, en état

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1 d'être utilisées.

2 M. MANSFIELD : [interprétation] Je crois que ce serait un bon moment pour

3 faire la pause.

4 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Nous allons reprendre à 18 heures.

5 --- L'audience est suspendue à 17 heures 39.

6 --- L'audience est reprise à 18 heures 02.

7 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Je vous donne la parole, Maître

8 Mansfield.

9 M. MANSFIELD : [interprétation] Je vous remercie, Monsieur le Président.

10 Q. Juste avant la pause nous parlions d'armes dont vous avez convenu

11 quelles étaient en votre possession. Je voudrais justement repréciser ce

12 que vous avez dit concernant leur utilisation, et plus particulièrement en

13 ce qui concerne le pistolet. Le pistolet, je crois que vous m'avez raconté

14 des mensonges à ce sujet, parce que ce pistolet était en état de

15 fonctionnement avec des armes réelles qui pouvaient être utilisées avec ce

16 pistolet, n'est-ce pas ?

17 R. Non, ce n'est pas vrai. Cela aurait été mieux que si vous aviez sous

18 les yeux le document que vous avez reçu de l'expert.

19 Q. Justement j'ai ce document. Je suppose qu'il s'agit bien du même. Il

20 s'agit bien d'un rapport d'expertise concernant le pistolet et également le

21 fusil.

22 M. MANSFIELD : [interprétation] Il apparaît pour ceux qui disposent de ce

23 document, et je vais vous donner la référence 00079781.

24 Q. Le rapport que vous disposez reprend-t-il également des photographies,

25 des armes et des munitions en cause ? S'agit-il bien du même document ?

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1 R. Non.

2 Q. Un petit peu de patience. Je crois qu'il y a deux rapports. Il y en a

3 un concernant les armes, et l'autre concernant les stupéfiants. Pour le

4 moment ce qui m'intéresse c'est celui concernant les armes, armes qui ont

5 été trouvées en juillet au moment de votre arrestation, vous saisissez

6 bien ?

7 Peut-être qu'il y a eu un malentendu. J'espère pouvoir m'assurer d'être sur

8 la même longueur d'onde avec vous. Il s'agit bien d'un rapport concernant

9 les armes qui ont été trouvées en votre possession, n'est-ce pas ?

10 R. Oui.

11 Q. Je vous demande un tout petit peu de patience parce que je ne sais pas

12 si j'ai une version en albanais, ou s'il y en a une. Je vais vous donner

13 lecture. C'est très bref. Les conclusions de l'expert concernant le

14 pistolet, c'est l'article numéro 2 dans son rapport. Il s'agit d'un

15 pistolet tchécoslovaque. Ceci est daté du 28 juillet 2003, peu de temps

16 après votre arrestation. Je cite : "J'ai effectué des essais de tirs avec

17 ce pistolet, et quatre cartouches de 7,65 sur 7 millimètres, et il a tiré

18 en semi-automatique. D'après les résultats de ces essais de tirs, toutes

19 les pièces de l'arme en cause reprise en article numéro 2" - c'est-à-dire

20 le pistolet - "fonctionnent convenablement, aucun obstacle n'existe en ce

21 qui concerne le fonctionnement de cette arme au cours de l'essai."

22 J'en reste là. L'expert ne dit pas du tout qu'il a dû y faire quoi que ce

23 soit pour le faire fonctionner. Vous me suivez ?

24 R. Oui, je vous suis. Mais, je n'ai jamais reçu ce rapport. J'ai reçu un

25 autre rapport qui contenait autre chose.

Page 4645

1 Q. Est-ce que vous nous dites que cet autre rapport disait autre chose ?

2 R. Je ne sais pas. Je n'ai jamais eu connaissance de votre rapport. Mais

3 celui que j'ai reçu dit que le fusil de chasse, après qu'ils y aient mis la

4 balle, ils ont réussi à tirer seulement après quatre essais. Pour ce qui

5 est du pistolet, ils y ont placé des munitions, mais il a fallu apporter

6 quelques modifications pour que cela fonctionne.

7 Q. Ecoutez, s'il y a un autre rapport en ce qui concerne ce pistolet,

8 toujours en ce qui concerne juillet 2003, alors là, j'aimerais bien le

9 voir. Mais à notre connaissance, il n'y a pas d'autre rapport concernant ce

10 pistolet.

11 M. WHITING : [interprétation] L'Accusation ne possède aucun autre rapport,

12 c'est le seul qui existe.

13 LE TÉMOIN : [interprétation] Ce que j'ai reçu à la prison de la part de la

14 cour, et ce dont je suis au courant, c'est que le fusil de chasse n'a pas

15 tiré après le premier essai, mais après plusieurs essais, il y a eu

16 allumage de la cartouche.

17 En ce qui concerne le pistolet, il a fallu qu'ils y fixent un chargeur, et

18 ensuite, l'ensemble du chargeur a pu être tiré.

19 M. MANSFIELD : [interprétation]

20 Q. Oui, je vais revenir au fusil de chasse dans quelques instants.

21 Je reviens au pistolet. Alors, le pistolet, d'après le rapport, n'a dû

22 subir aucune intervention ou aucun ajout. Est-ce que vous me suivez bien ?

23 R. Oui, je vous suis parfaitement. Je sais dans quel état étaient ces

24 armes. Je parle plus particulièrement du pistolet. Ce pistolet ne disposait

25 pas d'un chargeur, et dès lors qu'il n'y avait pas de chargeur, ce n'est

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1 pas une arme, on ne plus appeler cela une arme.

2 Q. Bien, même en ce qui concerne cette question de détail, vous êtes en

3 train de nous mentir à propos de ce pistolet, n'est-ce pas ?

4 R. Non, je vous dis la vérité, et je pense que ces documents sont tout à

5 fait valables. S'ils ne l'étaient plus -- je ne sais pas. Vous pouvez, en

6 tout cas, trouver une copie de celui dont je dispose.

7 Q. Est-ce que vous disposiez d'une licence de port d'armes pour ce

8 pistolet ?

9 R. Non. Non, cela je ne le nie pas.

10 Q. Pourquoi pas ?

11 R. Je n'avais pas de permis. Les troupes de la KFOR ont fait une fouille

12 et ils ont trouvé les deux armes, mais ils ne les ont pas emportées. Je

13 leur ai dit qu'il s'agissait d'armes déjà assez anciennes et que l'une

14 n'avait plus de munitions depuis 30 ans. On ne trouvait plus la marque de

15 munition pour cette arme, et donc, ils ne les ont pas emportées.

16 Q. En ce qui concerne le fusil de chasse, je vais vous lire encore une

17 fois une partie du rapport du 28 juillet 2003. Il s'agit là de l'article 1.

18 "D'un fusil de chasse à âme fabriquée à la main, de 16 millimètres. J'ai

19 testé cette arme avec deux cartouches et j'ai pu observer que toutes les

20 pièces fonctionnaient bien, mais que l'allumage de l'amorce ne s'est

21 produit qu'au deuxième coup du culot. Cela signifie qu'il faudrait, peut-

22 être, tirer un petit peu la gâchette, mais que cela ne constitue pas un

23 obstacle pour déclarer que ce fusil de chasse n'est pas en état de

24 marcher."

25 Est-ce que vous êtes d'accord avec cela ?

Page 4647

1 R. Non, non. Je vous ai déjà dit que je ne crois pas à cela. Peut-être

2 ont-ils utilisé une poudre que l'on peut utiliser. Vous savez, il y a une

3 différence entre la poudre blanche ou noire au moment de l'amorce. La

4 puissance est différente. Sur le marché, on ne trouve pas de poudre noire,

5 et ceci depuis 30 ans. Si vous mettez cette autre poudre, l'arme peut

6 exploser. Le canon ne résiste pas à cette puissance de ce type de poudre-

7 là.

8 Q. Je vais vous demander également un certain nombre de questions sur ce

9 qu'on a trouvé en surplus le 13 juillet 2003. On a trouvé une grenade. Vous

10 avez toujours nié savoir quoi que ce soit à son sujet.

11 R. Effectivement, je le nie toujours.

12 Q. Est-ce que vous savez où on l'a trouvée ?

13 R. Oui, dans le plafond de ma maison.

14 Q. Comment est-ce que cela a pu se trouver dans le plafond de votre

15 maison ?

16 R. Je n'en sais rien. Si je le savais -- c'était un M52. Le fait qu'il

17 avait 40 ans, et je sais qu'il est dangereux de posséder de telles armes.

18 Si j'avais connu l'existence de ce type d'arme chez moi, je n'aurais pas

19 dormi chez moi avec ma famille.

20 Q. Je voudrais vous poser plus précisément une question sur les

21 stupéfiants.

22 Vous reconnaissez que des stupéfiants ont été trouvés en juillet, n'est-ce

23 pas ?

24 R. Oui, c'est ce qu'on m'a dit.

25 Q. Ce n'est pas ce qu'on vous a dit qui compte. Est-ce que vous

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1 reconnaissez que vous aviez de la drogue chez vous en juillet ?

2 R. Oui, j'accepte qu'ils ont trouvé de la drogue. Je ne possédais pas de

3 drogues, mais ils l'ont trouvée.

4 Q. Vous ne possédiez pas ces stupéfiants ? Alors qui les possédait ?

5 R. Lorsque les experts sont venus, ils ont emmené une grande quantité pour

6 expertise. Lorsqu'ils sont arrivés, j'ai dit que je n'avais rien à voir

7 avec de la drogue. Lorsqu'ils m'ont montré la quantité, j'étais vraiment

8 étonné, et je leur ai dit, que je n'étais pas au courant de l'existence de

9 cette drogue. Si je l'avais su, je n'aurais pas été à l'aise sachant que

10 cela se trouvait chez moi.

11 Cela aurait été absurde de dire à la police que je n'étais pas au courant.

12 Peut-être que quelqu'un l'aurait oublié, enfin je ne sais pas, mais ce

13 n'était pas à moi. Cela, je le sais.

14 Peut-être que c'était chez moi depuis un certain nombre de temps et que je

15 ne savais plus que c'était là.

16 Q. Ecoutez, Monsieur le Témoin. Je crois que vous pouvez faire un petit

17 peu mieux que cela. D'abord, cela appartient à quelqu'un d'autre; puis,

18 vous ne savez plus depuis combien de temps cela se trouvait là. Je vais

19 vous poser des questions de manière très soigneuse parce que je crois que

20 vous êtes prêt à mentir pas mal pour sauver votre peau. Je vais reprendre

21 tout cela depuis le début. D'abord, est-ce que vous avez vu le rapport de

22 l'expert à ce sujet ?

23 R. Oui.

24 Q. La pièce numéro 1, vous ne devez pas le voir parce que je vais faire

25 cela très vite -- c'est un sac en polyéthylène qui contient un oeuf Kinder

Page 4649

1 ou une petite boite avec un œuf en chocolat.

2 M. MANSFIELD : [interprétation] De sorte que ce soit tout à fait clair, si

3 vous voulez une référence c'est 0079783. C'est un autre expert, évidemment

4 que le précédent, et d'après la copie que j'ai, la date est le 22 août.

5 Q. Est-ce qu'il y avait bien une boite où un emballage quelconque qui

6 contient un œuf Kinder ? Vous savez ce que c'est qu'un œuf Kinder pour

7 commencer ?

8 R. Oui, je sais parfaitement ce que c'est.

9 Q. Est-ce qu'il y avait un œuf Kinder chez vous le 13 juillet ?

10 R. Je vous ai dit que je ne savais pas. Non, je n'étais pas au courant. Je

11 ne l'ai pas vu. J'ai dit que peut-être, oui, puisqu'on me l'a dit. Je ne le

12 nie pas.

13 Q. Où se trouvait-il dans la maison ?

14 R. Ils ne m'ont pas dit où ils l'ont trouvé. Quand ils ont emmené les

15 armes, ils ont pris des photos des armes. Cette fois-ci, ils ne m'ont pas

16 montré de photos. Je leur ai demandé, mais ils ne m'ont pas dit. Ils ont

17 emmené une grande quantité de choses. Dans le rapport, on m'a dit qu'il y

18 avait un tiers de gramme.

19 Q. Monsieur le Témoin, écoutez-moi bien. Ce que je vais vous dire, c'est

20 ce qu'on a trouvé chez vous le 13 juillet, c'était tous les équipements

21 nécessaires pour procéder au trafic d'héroïne en petits paquets mélangés

22 avec d'autre poudre de sorte que la quantité soit déguisée. Un paquet

23 contenait de l'héroïne, et les autres pas. Vous me comprenez jusque-là ?

24 R. Je vous comprends, mais ce n'est pas vrai. Ce qui s'y trouvait, s'y

25 trouvait. Mais pour le reste, je dois vous dire que je n'étais pas au

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1 courant, parce que ce n'est pas moi qui ai amené cela là-bas.

2 Q. Qui alors ?

3 R. Peut-être une autre personne de ma famille qui n'habite pas là. On m'a

4 dit qu'il s'agissait d'engrais pour les fleurs. Qu'il y avait un sac de 20

5 grammes.

6 Q. Je crois qu'on est vraiment dans le royaume de l'imagination. Quelqu'un

7 de votre famille vous a apporté cela et vous a dit que c'était de

8 l'engrais. C'est bien vrai ?

9 R. Je ne sais pas moi ce que ce nom représente. Peut-être que vous ne me

10 comprenez pas. Il y a quelqu'un de ma famille qui n'habite pas avec moi me

11 l'a amené parce que ma femme en avait demandé. Le rapport d'expert indique

12 ce dont il s'agit en anglais, il ne s'agit pas de stupéfiants.

13 Q. Nous allons aborder la teneur du rapport dans un petit moment.

14 M. MANSFIELD : [interprétation] Monsieur le Président, je souhaiterais

15 passer à huis clos partiel juste pour dévoiler l'identité de la personne.

16 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Huis clos partiel.

17 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Nous sommes à huis clos partiel.

18 [Audience à huis clos partiel]

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7 [Audience publique]

8 M. MANSFIELD : [interprétation] Pour récapituler, je vous ai demandé qui

9 vous avait amené l'engrais, comme vous nous l'avez dit, vous nous avez

10 parlé d'un membre de votre famille.

11 Si cela était de l'engrais ce que vous sembliez comprendre. Comment se

12 fait-il que l'engrais s'est retrouvé dans un œuf en chocolat ?

13 R. Monsieur, on n'a pas trouvé là où vous le dites. Cela a été enlevé à

14 mon domicile et cela a été, en quelque sorte, emballé dans un autre papier.

15 C'est dans une armoire que cela a été trouvé.

16 Q. Qu'est-ce qui a été trouvé dans un placard ?

17 R. Cet engrais dont je parle a été, soit trouvé dans un placard, soit

18 quelque part ailleurs dans ma maison. Non pas comme vous l'avancez dans un

19 œuf Kinder.

20 Q. Où a été trouvé l'œuf en chocolat Kinder ?

21 R. Je n'en sais rien. Je vous l'ai dit déjà que je ne savais pas où cela

22 avait été trouvé.

23 Q. Lorsque l'œuf Kinder a fait l'objet d'analyse, il s'est avéré qu'il

24 contenait de l'héroïne; est-ce que vous le savez ?

25 R. Oui, on me l'a dit. C'est ce qu'on m'a dit. L'analyse a corroboré cela.

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1 Q. Comment se fait-il qu'un œuf contenant de l'héroïne se soit retrouvé

2 chez vous ?

3 R. Je me répète, mais je ne le sais pas. Je n'en savais rien.

4 Q. Vous êtes en train de nous dire qu'au mois de juillet, la coïncidence

5 se veut qu'une personne qui a été héroïnomane et qui a pris de l'héroïne en

6 2003, a de l'héroïne chez lui, et cela c'est une coïncidence, n'est-ce pas

7 ?

8 R. Non. Je ne vous dis pas que cela est une coïncidence. Je vous dis qu'à

9 l'époque, je ne connaissais pas l'existence de cette héroïne. Je vous ai

10 expliqué comment cela s'est retrouvé chez moi. Cela se trouvait dans ma

11 propriété, et cela était censé m'appartenir. J'admets cela, mais je n'en

12 connaissais pas l'existence.

13 Q. A l'intérieur de l'œuf Kinder, il n'y avait pas seulement de l'héroïne,

14 n'est-ce pas ?

15 R. Je ne connais pas les détails. Il m'a juste été dit que l'œuf contenait

16 de l'héroïne.

17 Q. Le rapport d'expert indique, et j'aimerais que vous prêtiez attention à

18 ce que je vais dire, compte tenu de tout ce qu'on y a trouvé, que la teneur

19 en héroïne était mélangée avec du paracétamol et de la caféine. Vous en

20 souvenez-vous maintenant ?

21 R. Non. Je vous ai déjà dit qu'ils ne m'ont pas autorisé à le voir. J'ai

22 essayé d'expliquer ce que j'avais vu. Je leur ai dit, ce n'est pas la peine

23 de mener à bien une analyse. Mais ils l'ont quand même fait. Je n'ai pas vu

24 ce que vous venez de dire, et ils ne m'ont pas autorisé à le voir.

25 Q. Je voulais passer à la deuxième pièce à conviction. Il s'agissait d'un

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1 sac en plastique. C'est ce qu'on trouvé dans un placard, comme vous nous

2 l'avez dit, amené par un membre de votre famille, un sac en plastique avec

3 une fente emballé dans du papier marron, probablement une revue, avec une

4 substance, une poudre de couleur marron. Est-ce que c'est le sac qui venait

5 de l'étranger ?

6 R. Cela a été pris dans ma maison. Ce n'était pas une poudre blanche,

7 c'était une poudre marron foncé. Je l'ai vu également au poste de police,

8 et je leur ai dit que cela m'appartenait.

9 Q. Merci beaucoup. Il s'agissait d'une substance marron, d'une poudre

10 marron. Savez-vous ce qu'était cette poudre marron, cette substance

11 marron ?

12 R. Je vous ai dit ce que je savais, ce dont il s'agissait. Je vous l'ai

13 dit, je pense, il y a trois ou cinq minutes de cela.

14 Q. Est-ce que vous êtes en train de nous dire que vous pensiez qu'il

15 s'agissait d'engrais ?

16 R. Oui, c'est ce que je pense.

17 Q. Cela ne correspond à rien. En fait, c'est une ineptie, parce qu'il ne

18 s'agissait pas d'engrais. Ce qui a été trouvé dans ce sac était de la

19 caféine et du paracétamol, à savoir le même mélange qu'il y avait à

20 l'intérieur de l'œuf Kinder, mais seulement sans l'héroïne. Est-ce que vous

21 le saviez ?

22 R. Non, vous me le dites maintenant. Au poste de police, et même dans le

23 rapport du tribunal, il est indiqué que la teneur de l'autre sac ne

24 méritait même pas que l'on en parle. Je ne sais pas pourquoi ils ne m'ont

25 pas parlé de la composition -- je ne sais pas, en fait, quelle doit être la

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1 composition d'un engrais pour les fleurs. Ils ne me l'ont pas expliqué en

2 tout cas. C'est ce qu'ils m'ont dit.

3 Q. Je ne pense pas que vous trouvez dans de l'engrais, de la caféine et du

4 paracétamol. Vous savez cela quand même ?

5 R. Vous me dites quelque chose, ce qui ne correspond pas à ce qu'a dit

6 l'expert.

7 Q. Est-ce que vous continuez à maintenir, sans mentionner de qui il

8 s'agit, qu'un membre de votre famille a amené cela de l'étranger, et qu'il

9 s'agissait, en fait, de paracétamol et de caféine ?

10 R. Je n'ai pas dit qu'ils avaient amené ce paracétamol et cette caféine.

11 Q. Non, mais vous venez d'admettre que cela vous appartenait. Quand je

12 vous ai posé la question il y a un moment, vous m'avez dit, je vous ai déjà

13 dit ce dont il s'agissait. Je pensais que c'était de l'engrais. Nous savons

14 que ce n'est pas de l'engrais. Est-ce que vous auriez peut-être l'amabilité

15 de nous dire si vous continuez à maintenir ce qui est un autre mensonge,

16 d'après moi, à maintenir, en d'autres termes, que cela avait été amené de

17 l'étranger par un membre de votre famille ?

18 R. Je vous le dis à nouveau : voilà, ce que je pensais à l'époque; voilà,

19 ce que je continue à penser. Je ne connais pas la teneur de ce sac, même si

20 vous me dites qu'il s'agissait de paracétamol ou de caféine d'ailleurs. Ce

21 n'est pas, d'ailleurs, particulièrement surprenant.

22 Q. Une toute dernière question : si vous pensiez qu'il s'agissait

23 d'engrais, pourquoi est-ce que vous le gardiez dans un placard ?

24 R. Je ne le gardais pas dans un placard. Je n'étais pas intéressé par

25 cela.

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1 Q. Où est-ce que vous le conserviez alors ?

2 R. J'ai dit que je ne le gardais pas. Ma femme a demandé cela, et elle

3 l'utilisait pour les fleurs.

4 Q. Est-ce que c'est votre femme qui gardait cela dans un placard ?

5 R. Je ne sais pas où ils l'ont trouvé. Ils l'ont trouvé dans la maison.

6 Cela se trouvait dans un sac, et c'était emballé. La police, d'ailleurs, me

7 l'a montré. Pour ce qui est du contenu, je l'ai appris par la suite. On m'a

8 dit que ce n'était rien d'important.

9 Q. Lors de la perquisition, deux autres pièces à conviction ont été

10 trouvées, une boîte en plastique avec deux CD et une autre boîte en

11 plastique avec un CD.

12 M. MANSFIELD : [interprétation] La référence étant 00079784 [comme

13 interprété]. Est-ce que vous savez ce dont il s'agit ?

14 M. WHITING : [interprétation] Je m'excuse.

15 LE TÉMOIN : [interprétation] Non, c'est la première fois que j'en entends

16 parler.

17 M. WHITING : [interprétation] Je pense que les éléments de preuve n'ont pas

18 bien été avancés. Le conseil nous parle de produits qui ont été trouvés

19 pendant la perquisition. Mais il y a également des articles qui ont fait

20 l'objet d'examens ou d'analyses, et maintenant, pour ce qui est de ces deux

21 choses, nous ne sommes pas clairs à propos de ce dont il s'agit. Peut-être

22 que ce n'est pas très, très important, mais il se peut que cela ait une

23 importance, il faudrait peut-être préciser davantage.

24 M. MANSFIELD : [interprétation] Je vais préciser. Est-ce que M. Whiting

25 parle du CD ou est-ce que vous parlez d'autre chose ?

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1 M. WHITING : [interprétation] Non, il se peut que cela prête à confusion.

2 C'est la question que vous avez posée : "Finalement, lors de la

3 perquisition, deux autres pièces à conviction ont été trouvées." C'est à ce

4 sujet que j'essaie d'obtenir une précision, car le document dont vous

5 parlez n'est pas un document qui énumère la liste de toutes les pièces à

6 conviction, de tous les articles trouvés pendant la perquisition. Enfin, ce

7 n'est pas le but. Il s'agit d'une liste d'articles qui ont été examinés et

8 qui ont été trouvés pendant la perquisition, mais qui ont été examinés. Il

9 se peut que ce soit deux choses bien différentes, je pense qu'il faut être

10 un petit peu plus précis à ce sujet.

11 M. MANSFIELD : [interprétation] Je souhaite tout à fait être plus précis.

12 Nous croyons comprendre qu'un dossier allait arriver du Kosovo. Parce qu'il

13 y a beaucoup de choses dont nous ne disposons pas. Par exemple, l'officier

14 qui a procédé à la perquisition aurait été extrêmement utile. Le rapport de

15 cet officier, nous ne l'avons pas, mais cela aurait été extrêmement utile.

16 J'ai une liste à laquelle correspond un titre, arrestation, vous avez le

17 lieu de l'arrestation, la substance que l'on soupçonne être de l'héroïne a

18 été trouvée. Il y a "une pièce à conviction" dont j'ai déjà parlé et une

19 deuxième. Puis, il y a les pièces à conviction 3 et 4. Il n'est pas suggéré

20 que cela n'a pas été trouvé là, mais je vais procéder avec circonspection.

21 Q. Je vous pose cette question à propos de ces deux pièces à conviction.

22 D'après ce qui est indiqué, il semblerait que cela ait été trouvé à votre

23 domicile. Ces pièces à conviction 3 et 4 correspondent à des boîtes, et sur

24 les boîtes dans lesquelles il y avait des CD, des traces d'héroïne ont été

25 retrouvées. Est-ce que vous pouvez nous expliquer cela ?

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1 R. C'est la première fois que j'en entends parler. Personne ne m'en a

2 jamais parlé.

3 Q. Très bien. Alors, je vous demande de faire preuve de patience à mon

4 égard. A l'adresse que vous avez indiquée dans le village où vous habitiez,

5 en juillet, est-ce que vous aviez un lecteur de CD ?

6 R. Non.

7 Q. Alors, si vous n'aviez pas un lecteur de CD, est-ce que vous aviez un

8 autre appareil qui vous permettait d'écouter des CD ?

9 R. Non. Je n'avais pas ce genre d'appareil. Il y avait des CD, il y avait

10 des cassettes, il y avait des jeux pour les enfants.

11 Q. Partons de la base qu'il y avait des CD et que ces CD ont été trouvés à

12 votre domicile, comment pouvez-vous expliquer que des traces d'héroïne se

13 soient retrouvées sur les boîtes, à l'intérieur desquelles il y avait des

14 CD, si vous ne faisiez pas de trafic d'héroïne, que vous ne consommiez pas

15 d'héroïne, et que tout ce que vous savez, c'est qu'il y avait de l'engrais

16 dans votre foyer ?

17 R. Je ne sais pas à quelle question je dois répondre. Il serait peut-être

18 plus judicieux de diviser vos questions, parce que vous m'avez d'abord posé

19 une question à propos des CD.

20 Q. Oui, je peux tout à fait le faire. Pouvez-vous nous expliquer comment

21 des traces d'héroïne se sont retrouvées sur des CD qui - et je le suppose -

22 ont été retrouvés à votre domicile ?

23 R. Je n'ai pas eu connaissance de CD ayant été analysés par un expert.

24 C'est la première fois que j'en entends parler. Pour ce qui est des CD,

25 cassettes et autres choses de ce style, il y en avait, tout comme il y en

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1 avait dans beaucoup d'autres maisons. Mais c'est la première fois que

2 quelque chose d'autre a été pris de ma maison.

3 Q. Je vais maintenant vous parler d'un entretien que vous avez eu avec la

4 police, la police régionale, la police criminelle, et cela s'est passée le

5 13 juillet 2004 [comme interprété] ou peut-être le 14 également. Vous vous

6 souviendrez que M. Whiting, lorsqu'il vous posait des questions il y a

7 quelques jours, a abordé ce sujet. Vous savez ce dont je parle maintenant ?

8 R. Oui, je pense le savoir.

9 Q. Avant d'entrer en la matière, j'aimerais vous poser une question :

10 pourquoi pensez-vous que la police est venue chez vous en juillet ?

11 R. Je sais pourquoi elle l'a fait.

12 Q. Je vais être très prudent. Est-ce que cela avait quelque chose à voir

13 avec un membre de votre famille ?

14 R. J'ai déjà dit que je savais pourquoi.

15 M. MANSFIELD : [interprétation] Monsieur le Président, est-ce que nous

16 pourrions passer à huis clos partiel.

17 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Huis clos partiel.

18 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Nous sommes à huis clos partiel.

19 [Audience à huis clos partiel]

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14 [Audience publique]

15 M. MANSFIELD : [interprétation]

16 Q. Je vais vous poser la question --

17 M. MANSFIELD : [interprétation] Je vais d'abord résumer. J'étais en train

18 de vous poser des questions concernant les raisons pour lesquelles la

19 police a perquisitionné votre maison le 13, je vous ai posé les questions

20 concernant un autre membre de la famille, et ainsi de suite.

21 Mais je voudrais revenir à ce que vous avez dit aux officiers de police de

22 la brigade criminelle régionale dans un entretien qui a eu lieu aux

23 alentours du 1er juillet.

24 Je voudrais juste vérifier que la Chambre a bien un exemplaire de cette

25 déclaration en anglais, déjà depuis hier. Est-ce qu'on peut soumettre cette

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1 déclaration au témoin en albanais ?

2 Q. Est-ce que vous avez un exemplaire dactylographié de cet entretien en

3 albanais ?

4 R. Oui.

5 Q. Bon cela ne figure pas dans la version anglaise, mais dans la version

6 albanaise, on voit une signature à chaque page, deux à la troisième page,

7 et une signature à la quatrième; en d'autres termes, chaque page porte une

8 signature, n'est-ce pas ?

9 R. Oui.

10 Q. Est-ce que cette signature est bien la vôtre ?

11 R. Oui.

12 Q. Alors, je vous demanderais de suivre ce que je vous vais vous lire, en

13 albanais. J'aimerais bien parcourir ce texte avec vous.

14 R. Oui.

15 Q. Si on commence au début, il est dit que : "Le 13 juillet"

16 -- et soyez assuré que je vais omettre tous détails qui pourraient vous

17 identifier.

18 "Le 13 juillet 2003, la police" d'un certain endroit "a trouvé un pistolet,

19 un fusil de chasse, des munitions et une grenade à mains dans votre

20 maison," et il est fait mention du village concernée. "Ils ont également

21 trouvé une petite quantité d'héroïne." On peut lire plus loin :

22 "Aujourd'hui," on n'est pas sûr si c'est le 13 ou non, "la police a trouvé

23 des éléments de preuve" dans votre maison "à deux endroits différents. En

24 tout, il y a dix grammes d'une substance dont on croit qu'il s'agit de

25 stupéfiants. Selon le test kit, on soupçonne que cette substance est de

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1 l'héroïne."

2 Que pouvez-vous nous dire à ce sujet ?

3 R. Oui, c'est exact.

4 Q. Vous avez répondu : "Si j'avais des stupéfiants en ma possession, à mon

5 domicile, je les aurais certainement utilisé moi-même et vous n'auriez pas

6 pu les trouver puisque je les utilise." C'est bien ce que vous avez

7 répondu ?

8 R. Non. Ce qui est vrai, c'est que si j'avais su qu'il y avait même une

9 petite quantité, je n'aurais eu aucun repos, je n'aurais pas été

10 tranquille. C'est ce que j'avais dit.

11 Q. Est-ce que le compte rendu en albanais suggère que ce que vous avez

12 dit, et peu importe ce que vous entendiez par là, mais ce que vous avez dit

13 en albanais c'est : "Si j'avais de la drogue en ma possession à mon

14 domicile, il est certain que je l'aurais utilisé moi-même et vous n'auriez

15 pas pu la trouver, parce que je l'utilise."

16 Est-ce que c'est bien ce qu'on peut lire en albanais ?

17 R. Là, ce que je lis ne correspond pas à ce que vous dites. Je crois que

18 vous avez tort. Il ne s'agit pas de drogues. Je suis convaincu qu'il ne

19 s'agit pas de drogues. Si vous voulez, vous pourriez manger cette quantité

20 toute entière. C'est ce que j'ai dit et c'est ce que je lis ici.

21 Q. Je vous prie de me suivre. Je vais avancer lentement et je suis désolé

22 de devoir procéder ainsi. Je vous ai posé une question -- et je le vois ici

23 moi-même en albanais, on voit le terme "kit" apparaître en caractère gras.

24 Dans l'exemplaire que vous avez sous les yeux, c'est entre crochets. Est-ce

25 que vous pouvez retrouver cette question ?

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1 R. Je ne vois pas où se trouve ce passage.

2 Q. C'est à la première page. Un peu avant le milieu de la page.

3 "Q. [en albanais]."

4 "Aujourd'hui, la police a trouvé," et ainsi de suite. Puis, vous voyez la

5 mention du terme "kit." Est-ce que vous me suivez ?

6 R. Je ne retrouve pas la question. Je lis ce qu'il y a au milieu de la

7 page, mais je ne vois pas le terme kit.

8 Q. Alors, revenons au début. Au haut de la page, vous voyez la date: "Le

9 13 mai 2003. La police" d'une certaine région, et cetera.

10 Dans la première question, [en albanais], elle commence par le terme

11 "police." Puis, on y lit ce qu'ils ont trouvé. Puis dans cette question,

12 est-ce que vous voyez le terme "kit" entre crochets. Est-ce que vous voyez

13 cela ? C'est la première question ?

14 R. Oui. Oui.

15 Q. Est-ce que vous avez du mal à lire ?

16 R. Non. Ce que j'ai dit, c'est que je ne retrouvais pas la question parce

17 qu'ici on lit "rapage" [phon] ou un autre terme.

18 Q. Ce que j'avance, c'est qu'en fait, c'est encore une stratégie de votre

19 part pour éviter d'avoir à affronter la vérité, n'est-ce pas ?

20 R. J'ai dit que le terme de paquet ou de colis n'est pas mentionné ici.

21 Nous utilisons ce terme en albanais également "paket." Mais en fait, ici ce

22 qui est écrit, c'est "emballé" dans du papier. C'est comme cela que c'est

23 écrit en albanais.

24 Q. Est-ce que vous voudriez bien juste lire la réponse, peu importe la

25 question. Est-ce que vous voyez la question du policier : "Qu'est-ce que

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1 vous pouvez nous dire à ce sujet ?"

2 R. Oui. Je vois très bien la question.

3 Q. Est-ce que vous voyez aussi la réponse ?

4 R. Oui.

5 Q. Bon alors, je vais relire votre réponse. "Si j'avais de la drogue en ma

6 possession chez moi, je l'utiliserais certainement pour moi-même, et vous

7 ne pourriez pas en trouver parce que je l'aurais utilisée."

8 Est-ce bien ce qui est dit en albanais, pour cette réponse ?

9 R. Encore une fois, à la phrase suivante, la réponse est différente.

10 Q. Vous êtes en train d'éluder la question. Vous êtes parfaitement capable

11 de la comprendre. Est-ce que la réponse que je viens de vous lire en

12 anglais figure de la même manière en albanais, où il est dit : "Que vous

13 l'utilisiez."

14 R. La réponse à la question que vous m'avez posée est différente. J'essaie

15 de retrouver cela mais ici c'est écrit de façon différente. Je peux vous le

16 lire.

17 Q. Est-ce que vous pourriez le lire en albanais et cela sera interprété.

18 La première réponse à la question, que pouvez-vous nous dire à ce sujet ?

19 R. Si je veux lire en albanais, je n'ai pas besoin d'interprétation. Je

20 crois que vous vous trompez. Voilà ma réponse. Je crois que vous vous

21 trompez. Il ne s'agit pas de drogues ou de stupéfiants. J'en suis certain.

22 Si vous le souhaitez je peux manger toute cette quantité. C'est ce que je

23 leur ai dit.

24 Q. Est-ce que vous auriez la gentillesse de lire en albanais la première

25 réponse qui commence par [en albanais], le terme pour -- réponse commençant

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1 par [en albanais] substances. Est-ce que vous voudriez bien donner lecture

2 de cette réponse en albanais, et nous allons écouter l'interprétation.

3 R. Je ne comprends pas quelle réponse vous souhaitez que je lise en

4 albanais. Si vous voulez dire la réponse au milieu de la page. Parce que la

5 première question c'est ce paquet ou ce qui est emballé dans du papier,

6 cette poudre. Vous pensiez -- qu'est-ce que c'est selon vous ? Après il y a

7 une réponse dont je vous ai donné lecture. Est-ce que vous voulez que je

8 lise autre chose ? Aidez-moi à m'y retrouver ?

9 Q. Oui, Monsieur le Témoin, je vais poursuivre parce que je suggère que

10 c'est vraiment typique de votre comportement.

11 Maintenant la première réponse de cet entretien --

12 R. Oui, je l'ai trouvé.

13 Q. Vous l'avez retrouvé. Cela n'a pas vraiment pu nécessité six minutes

14 pour retrouver la réponse.

15 R. Vous m'avez d'abord demandé de chercher au milieu de la page. Si vous

16 voulez que je m'énerve, bon, très bien. Si c'est ce que vous souhaitez.

17 Vous m'avez demandé de lire ce qu'il y avait au milieu de la page; il faut

18 me dire ce que vous voulez que je lise. Il n'y a pas de chiffre, de numéro

19 ici.

20 Q. Je vous ai donné les premiers termes. Maintenant que vos avez trouvé la

21 réponse, je vous prie d'en donner lecture en albanais, et nous allons

22 écouter l'interprétation.

23 R. Ici le terme "kasa" c'est faux. C'est une erreur d'orthographe. Alors :

24 "Si j'avais de la drogue en ma possession chez moi, je l'aurais

25 certainement" -- bon, encore une fois il y a ce terme "kasa" qui est une

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1 erreur d'orthographe, "je l'aurais utilisée pour moi-même, et vous n'auriez

2 pas pu trouver cette substance parce que je l'aurais utilisée."

3 Quand j'ai signé cette déclaration, je n'ai pas lu cela. J'avais dit que je

4 l'avais utilisée auparavant. Mais si je l'avais lue avec plus d'attention,

5 je n'aurais pas laissé cela figurer dans ce texte. Parce que je n'en ai pas

6 utilisé après le nouvel an.

7 Q. Ce que j'avance, c'est que vous avez dit aux officiers de police non

8 pas que vous en aviez utilisé mais que vous étiez en train de l'utiliser,

9 sauf pour le passé très récent. Est-ce que vous en êtes conscient ?

10 R. Oui, mais je vous ai dit qu'il y a deux erreurs qui n'ont rien à voir

11 avec l'albanais exact. C'est ce que vous dit. On devrait lire ici "J'en ai

12 utilisé," et non pas "Je l'utilise." Quand j'ai signé cette déclaration, je

13 n'ai pas vu cette erreur. Il n'est pas dit ici quel jour je l'utilisais.

14 M. MANSFIELD : [interprétation] Je vois qu'il est l'heure. C'est peut-être

15 le moment de suspendre.

16 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Très bien. Nous allons reprendre

17 demain à 14 heures 15.

18 --- L'audience est levée à 19 heures 00 et reprendra le mercredi 23 mars

19 2005, à 14 heures 15.

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