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1 Le mercredi 20 mai 2015
2 [Audience publique]
3 [L'accusé est introduit dans le prétoire]
4 --- L'audience est ouverte à 9 heures 33.
5 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Bonjour à toutes et à tous.
6 Madame la Greffière, veuillez citer l'affaire, s'il vous plaît.
7 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Bonjour, Messieurs les Juges. Il s'agit
8 de l'affaire IT-09-92-T, le Procureur contre Ratko Mladic.
9 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Je vous remercie, Madame la Greffière.
10 La Chambre de première instance a compris que les parties allaient se
11 mettre d'accord pour résoudre le problème du calendrier de cette semaine en
12 omettant le Témoin Misic après M. Pajic pour entendre ensuite la déposition
13 de M. Simic seulement, et j'enjoins les parties de faire en sorte de
14 pouvoir terminer vendredi à 14 heures 15 précises. Nous ne pouvons
15 absolument pas prolonger l'audience au-delà de cette heure-là. Essayez donc
16 de vous mettre d'accord entre vous pour vous assurer que non seulement
17 l'interrogatoire principal et le contre-interrogatoire mais que les
18 questions supplémentaires puissent entrer dans ce cadre-là.
19 Et les Juges de la Chambre auront besoin d'un petit peu de temps, pas
20 énormément de temps vu l'état actuel de la situation, mais nous aurons
21 besoin de temps pour rendre des décisions orales. Ce qui, d'après nos
22 prévisions, ne prendra pas plus de 15 minutes.
23 Nous avons été informés du fait que l'Accusation souhaite soulever une
24 question préliminaire.
25 Madame Hasan.
26 Mme HASAN : [interprétation] Bonjour, Monsieur le Président, Messieurs les
27 Juges. Quelques instants seulement, je souhaite demander le huis clos
28 partiel, s'il vous plaît.
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1 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Huis clos partiel.
2 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Messieurs les Juges, nous sommes à
3 huis clos partiel.
4 [Audience à huis clos partiel]
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14 [Audience publique]
15 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Merci, Madame la Greffière.
16 Faites entrer le témoin dans le prétoire, s'il vous plaît.
17 [Le témoin vient à la barre]
18 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Bonjour, Monsieur Pajic.
19 LE TÉMOIN : [interprétation] Bonjour à vous.
20 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Avant de poursuivre, je souhaite vous
21 rappeler que vous êtes toujours tenu par la déclaration solennelle que vous
22 avez prononcée au début de votre déposition. Me Ivetic va maintenant
23 poursuivre son interrogatoire.
24 Maître Ivetic, c'est à vous.
25 LE TÉMOIN : VELO PAJIC [Reprise]
26 [Le témoin répond par l'interprète]
27 Interrogatoire principal par M. Ivetic : [Suite]
28 Q. [interprétation] Bonjour, Monsieur.
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1 R. Bonjour à vous.
2 Q. Hier, nous nous sommes arrêtés au moment où nous parlions des deux
3 relais radio et des modes d'acheminement depuis l'état-major principal au
4 Corps de la Drina.
5 S'agissant de l'acheminement protégé et chiffré sur la bande FM-200,
6 veuillez nous dire comment vous procédiez au chiffrement et à la
7 transmission de communications orales ? Comment cela fonctionnait-il ?
8 R. Nous avions donc ce relais radio, le 074, que nous utilisions à
9 Vlasenica -- ce que je veux dire, c'est que pour avoir ce type de
10 communication, il fallait deux FM-200. Il nous fallait des systèmes de
11 chiffrement à chaque extrémité, les KZU-71, et un dispositif téléphonique
12 avec des multiples canaux, avec un système de redistribution des canaux qui
13 s'appelait le IMD-310. L'information vocale ou le texte écrit, pour que
14 cela puisse être relayé à l'autre extrémité, eh bien, ce discours était
15 converti en système binaire avec un système à impulsion et un code de
16 modulation.
17 Pour que ce signal puisse être transmis, il fallait un AMD-310. Le signal
18 vocal était converti en code à impulsion ou modulation delta avec une
19 répartition dans le temps des canaux. De façon à pouvoir transmettre ce
20 type de signal, il nous fallait un système de code à impulsion et de
21 modulation à une fréquence de 256 kilo-octets/seconde et 500 --
22 L'INTERPRÈTE : Inaudible.
23 LE TÉMOIN : [interprétation] -- kilo-octets/seconde. Tout dépendait des
24 canaux utilisés sur cette voie d'acheminement protégée.
25 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Veuillez ralentir, s'il vous plaît,
26 sinon nous n'allons pas pouvoir entendre l'intégralité de votre déposition.
27 LE TÉMOIN : [interprétation] Donc cette vitesse était utilisée, et tout
28 dépendait des canaux disponibles. Est-ce qu'il y en avait huit ou davantage
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1 ? Trente-deux, c'était le maximum. Un tel signal binaire et à modulation,
2 nous avions un système à impulsion avec des codes, avec un système de
3 protection qui était le KZU-71. Ensuite, c'est envoyé à 680 à 960
4 mégahertz, et ensuite cela est transmis à une antenne et est transmis à
5 l'autre extrémité. C'est modulé et démodulé, tout dépendait de savoir si on
6 utilisait dans ce cas huit ou 32 canaux. Un tel signal ne peut pas être
7 écouté. C'est entièrement protégé.
8 Alors, si nous parlons d'une distance de 10 kilomètres, comme c'était
9 le cas avec le Corps de la Drina, donc c'est 10 kilomètres à vol d'oiseau,
10 d'habitude nous n'avions pas une très grande puissance de sortie. 09074 à
11 09093, cela veut dire que cette voie d'acheminement du relais radio, le
12 09074, et 9658, était une voie d'acheminement numérique, ou, plutôt, on
13 pouvait garantir l'intégralité des propos transmis.
14 Q. Alors, que vous transmettiez un signal par l'intermédiaire d'un relais
15 radio sur un canal particulier à une fréquence donnée, comment l'impulsion
16 pouvait-elle être entendue par l'oreille humaine sur le même canal sans
17 tout l'équipement que vous venez de nous décrire ?
18 R. Ces signaux qui intégraient ce dispositif permettant de transmettre les
19 fréquences avait un ton uniforme. Donc on ne pouvait pas entendre le
20 discours. Alors qu'un signal télégraphique, lorsqu'il est transmis par un
21 système à impulsion, nous entendons la tonalité, mais cela est interrompu.
22 C'est comme ça que fonctionnent les impulsions.
23 Q. Veuillez nous dire comment ce ton peut être compréhensible et converti
24 en propos normaux à l'autre extrémité de la personne qui se trouve à
25 l'autre relais radio ?
26 R. Ce signal est envoyé à l'autre relais radio qui dispose du même FM-200.
27 Donc ce relais radio va utiliser certains mégahertz et un KZU-71 et un
28 dispositif multicanaux pour la répartition dans le temps des canaux, un
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1 code à impulsion et à modulation; c'est-à-dire que KZU-71 permet de
2 démoduler le message, et ensuite, par l'intermédiaire de ces dispositifs à
3 multicanaux, on peut redistribuer les canaux. C'est le receveur qui reçoit
4 ces signaux-là, ou, plutôt, c'est ce qu'on appelle le canal. Chaque
5 dispositif comporte huit canaux qui sont convertis en information verbale.
6 Donc cette conversion permet d'acheminer les informations par
7 l'intermédiaire du câble. Et ce qui ressort, c'est un discours.
8 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Madame Hasan.
9 Mme HASAN : [interprétation] Ecoutez, je ne sais pas dans quelle mesure Me
10 Ivetic souhaite aborder dans le détail ce type de sujet. Je souhaite être
11 tout à fait claire : la position de l'Accusation consiste à dire que les
12 éléments présentés par l'Accusation en l'espèce portent sur les opérateurs
13 des écoutes téléphoniques qui n'ont pas la capacité d'intercepter des FM-
14 200.
15 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Ceci vous est-il utile, Maître Ivetic ?
16 M. IVETIC : [interprétation] Ecoutez, ça ne change rien pour ce qui est de
17 comprendre la technologie utilisée au niveau des RRU-800 et des différences
18 entre les différents dispositifs.
19 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Mais pour comprendre la technologie,
20 c'est important, bien sûr; mais cela n'est pas contesté à savoir qui peut
21 faire quoi avec quel type de technologie. Je crois qu'il n'y a pas de
22 désaccord là-dessus, qu'il ne peut pas y avoir des interceptions que l'on
23 ne pouvait pas comprendre. Nous n'avons pas besoin de comprendre la
24 technologie du système des écoutes ou des conversations qui ne pouvaient
25 pas être écoutées.
26 M. IVETIC : [interprétation] Alors, d'après mon souvenir, il y avait deux
27 témoins qui ont parlé des FM-200, un qui a dit qu'on pouvait les utiliser
28 et l'autre qui parlait d'une entité différente et qui a dit que c'était
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1 possible d'entendre les messages. En tout cas, c'est ce dont je me
2 souviens.
3 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Nous l'avons entendu. Passons à autre
4 chose.
5 M. IVETIC : [interprétation] Nous passons à autre chose.
6 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Le RRU-800, de toute façon, nous avons
7 eu suffisamment de temps pour découvrir comment cela fonctionne.
8 M. IVETIC : [interprétation]
9 Q. Alors, pour ce qui est des transmissions de la voix, les RRU-800, dont
10 la transmission de l'état-major principal au Corps de la Drina, il y avait
11 donc un système de communication vocal. Comment ceci fonctionnait-il par
12 l'intermédiaire de relais radio ?
13 R. Je me souviens qu'il y avait un FM-200 et un mode opératoire protégé et
14 non protégé, permettez-moi d'ajouter. Il y avait le 0607. La transmission
15 de la voix se faisait par opposition aux informations protégées. Et à ce
16 moment-là, différents dispositifs étaient utilisés.
17 L'INTERPRÈTE : Le témoin doit clairement donner le nom de tous les
18 dispositifs utilisés.
19 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Monsieur le Témoin, c'eut été une de mes
20 questions : ce que vous avez dit au sujet des deux modes utilisés, mode
21 protégé ou mode non protégé, est-ce que cela signifie que vous pouviez
22 activer le mode protection et le désactiver ?
23 LE TÉMOIN : [interprétation] Eh bien, je vais vous dire une chose. Ce
24 dispositif permet de faire cela. Vous pouvez travailler en mode numérique
25 ou en mode analogue, mais les téléphones en tant que tels sont différents.
26 Lorsque vous utilisez un système protégé, il faut un dispositif avec de
27 multiples canaux, 310, et je parle de téléphones maintenant. Et lorsqu'on
28 utilise une communication non protégée, dans ce cas on utilise 12K --
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1 L'INTERPRÈTE : L'interprète n'a pas entendu la fin.
2 LE TÉMOIN : [interprétation] Pour ce qui est des FM-200 --
3 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] 12K quoi ?
4 LE TÉMOIN : [interprétation] La transmission 12K. C'est comme ça que cela
5 s'appelait. Cela n'était pas utilisé dans le système non protégé, en mode
6 analogique.
7 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Monsieur le Témoin, nous n'avons pas
8 besoin de connaître tous les détails techniques. Si nous souhaitons avoir
9 d'autres détails, nous poserons les questions aux parties le cas échéant.
10 Mais je comprends maintenant, à savoir si vous étiez en mode protégé ou
11 non, si cela a été utilisé, il fallait dans ce cas utiliser d'autres
12 dispositifs de façon à ce que la protection puisse être activée, mais que
13 les anciens modèles ne permettaient pas d'assurer un système de protection.
14 Par ailleurs, si vous utilisez les dispositifs qui étaient destinés à
15 protéger les informations, cela pouvait-il être activé et désactivé, ou
16 est-ce que c'était automatiquement activé si le matériel idoine était
17 utilisé ?
18 LE TÉMOIN : [interprétation] Alors, pour ce qui est des systèmes protégés,
19 l'équipement que j'ai énuméré était automatiquement utilisé s'agissant de
20 transmission protégée. Alors, si on veut utiliser un autre système en
21 utilisant toujours un FM-200, sur le dispositif en tant que tel il y a un
22 système. On peut choisir, à savoir si on souhaite travailler en mode
23 protégé ou non protégé. Je vais insister et dire que lorsqu'on est en mode
24 analogique, non protégé, certains canaux peuvent être protégés
25 individuellement, pas l'ensemble du système forcément, pas forcément les 12
26 ou 24 canaux. Donc, même avec un système qui n'est pas protégé en 12K, des
27 canaux pouvaient individuellement être utilisés avec différents KZU. En
28 général, c'était le KZU-71 qui était utilisé dans ce cas.
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1 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Et dans ce cas, l'opérateur décidait si
2 ces canaux individuels devaient être protégés ou non; c'est cela ?
3 LE TÉMOIN : [interprétation] Oui. Oui, tout dépendait de l'importance du
4 message. Tout dépendait de l'importance de la communication, à savoir si
5 celle-ci devait être protégée ou non.
6 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Je vous remercie.
7 C'est à vous, Maître Ivetic.
8 M. IVETIC : [interprétation]
9 Q. Alors vous avez commencé par répondre à ma question et me dire comment
10 une transmission vocale est traitée et transmise par un RRU-800. J'essaie
11 de le retrouver. Une communication vocale -- je vais vous demander de bien
12 vouloir terminer votre réponse. Je crois que c'est ce que vous avez dit,
13 vous avez parlé du 12K, et vous avez ensuite répondu aux questions du Juge.
14 Veuillez nous expliquer comment une communication vocale est traitée et
15 transmise par l'intermédiaire d'un RRU-800.
16 R. L'autre voie de cheminement était le 0607 du Corps de la Drina par
17 l'intermédiaire du RRU-800, et le système à canaux multiples, qui était un
18 téléphone, était un RM4A. Ce sont des informations écrites qui sont
19 transmises par ce canal. Il y a modulation de fréquence sur une distance de
20 03 à 108 kilohertz, et ensuite ce signal est modulé et transmis au relais
21 radio 610 à 960 mégahertz. Par l'intermédiaire d'une antenne, c'est ainsi
22 que le signal est envoyé. Ensuite, de l'autre côté, à savoir au niveau du
23 récepteur, ce signal est reçu par l'intermédiaire des ondes
24 électromagnétiques. Il y a démodulation du signal par l'intermédiaire du
25 système MF, et le système téléphonique à l'autre extrémité utilise 12K ou
26 un autre dispositif --
27 L'INTERPRÈTE : L'interprète n'a pas entendu.
28 LE TÉMOIN : [interprétation] Et d'un côté, il y a un RM4, mais pas
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1 forcément, pas forcément le même téléphone à chaque extrémité. Je ne sais
2 pas si je suis clair.
3 M. IVETIC : [interprétation]
4 Q. Outre le 12K, vous avez parlé d'un autre dispositif que les interprètes
5 n'ont pas entendu. Veuillez nous dire quel est l'autre dispositif utilisé,
6 outre le 12K ?
7 R. Le téléphone à canaux multiples, le RM4A. Comme le 12K, cela peut avoir
8 12 ou 24 canaux selon les besoins. Ces deux dispositifs peuvent être
9 utilisés en même temps parce qu'ils utilisent la même bande de fréquence.
10 Q. Alors, au moment où le système est transmis entre les deux dispositifs,
11 comment ce signal peut-il être entendu par l'oreille humaine, par quelqu'un
12 qui se trouve sur la même bande de fréquences mais qui ne dispose pas de ce
13 type de matériel ?
14 R. Ces signaux vocaux sont modulés à l'intérieur d'une bande de
15 fréquences, donc il n'y a pas d'information écrite. Ce que l'on entend, ce
16 sont des tonalités au niveau de ces dispositifs de transmission du message
17 sur une bande de fréquences, et donc ce sont des ondes électromagnétiques
18 qui sont transmises. C'est juste le signal, et le signal est interrompu.
19 C'est quelque chose comme ça.
20 Ce que je veux dire, c'est qu'il faut un équipement particulier pour
21 qu'il y ait démodulation du signal, pour que ce signal soit un signal à
22 base fréquence de façon à ce qu'il puisse être converti en paroles et à une
23 distance de certains kilohertz. Donc on n'entend pas le discours en tant
24 que tel. On entend une tonalité ou quelque chose qui a été interrompu. Mais
25 pour qu'il y ait qualité du son, le signal doit être fort en termes de
26 décibels. On doit pouvoir l'entendre.
27 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Ecoutez, si j'ai bien compris, vous
28 dites que cela n'est pas reconnaissable en tant que parole, en tant que
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1 discours. La question porte là-dessus. Je crois que je vous ai entendu dire
2 "oui". Est-ce que vous êtes d'accord ?
3 LE TÉMOIN : [interprétation] Eh bien, pour l'essentiel, aucun discours
4 n'est transmis le long de la voie d'acheminement lorsque le signal est reçu
5 par le relais radio de l'autre côté.
6 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Donc l'oreille humaine n'est pas capable
7 d'entendre les paroles.
8 Veuillez poursuivre.
9 M. IVETIC : [interprétation]
10 Q. Donc nous allons revenir à ces questions de voies d'acheminement, le
11 RRU-800 et le FM-200, transmission entre l'état-major principal et le Corps
12 de la Drina. Alors, quelle est la voie d'acheminement la plus communément
13 utilisée ? Pour quel type de communication ?
14 R. Veuillez répéter la question, s'il vous plaît. Je n'ai pas compris.
15 Q. Par rapport au FM-200 et RRU-800, ces voies de transmission qui passent
16 de l'état-major principal au Corps de la Drina, pourriez-vous nous dire
17 quels types de communications étaient utilisés le plus souvent pour chacun
18 de ces axes de communication ?
19 R. Numérique. Les axes numériques, protégés. Celui-ci était utilisé le
20 plus souvent pour la communication entre le commandant de l'état-major
21 principal et commandant du Corps de la Drina, les centres opérationnels de
22 l'état-major, les centrales téléphoniques de l'état-major principal et du
23 Corps de la Drina. Et puis, on a utilisé aussi un numéro de téléphone
24 automatique, 332. En ce qui concerne l'axe de communication analogue, par
25 radio relais, qui n'était pas protégé, 0607, cette route de communication
26 était utilisée pour transmettre des informations écrites qui passaient par
27 le poste de chiffrage. De sorte que l'on ne pouvait pas utiliser ces
28 informations en les écoutant, on ne pouvait pas les comprendre et on ne
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1 pouvait pas les déchiffrer sans avoir un appareil KZU. Et puis, aussi, ce
2 numéro à trois chiffres, numéro automatique, a été utilisé le long de cette
3 route protégée. Et cela dépendait, effectivement, de l'importance de
4 protéger ces communications.
5 Q. Et quelles étaient les communications utilisées par l'état-major
6 principal à Crna Rijeka et au niveau du G-1, de Goljak ?
7 R. On a utilisé le nœud de communication de Veliki Zep, le nœud qui
8 utilisait le radio relais. Ces appareils de radio relais se trouvant à
9 Veliki Zep étaient connectés avec les appareils de fréquence portable
10 transmise par un câble de type VF, et ceci, en direction d'une
11 communication V-1, sur une distance de 1 kilomètre ou 1 kilomètre et demi.
12 Et il y avait aussi des téléphones à Veliki Zep.
13 Q. Mais quel était ce câble particulier qui faisait la liaison entre
14 Veliki Zep et le G-1 ?
15 R. Eh bien, c'était un câble normal utilisé pour les communications par
16 fil, que l'on pouvait enterrer aussi. Bon, il y avait un autre MF qui était
17 moins épais, donc de diamètre 0,8; alors que le précédent avait un diamètre
18 de 1,2. Donc ce sont les câbles utilisés habituellement dans ce type de
19 communication par fil enterré.
20 Q. Et l'on parle donc d'un fil qui court sur 1 kilomètre et demi. Quelle
21 était la longueur qui était enterrée ?
22 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Attendez, Maître Ivetic. Vous avez dit
23 que :
24 "Il s'agissait donc d'un câble destiné à la communication
25 souterraine, un câble utilisant des hautes fréquences…"
26 Et pourriez-vous nous dire quel était le type de câble utilisé, parce que
27 vous avez mentionné le chiffre de 24. Vingt-quatre quoi ?
28 LE TÉMOIN : [interprétation] Vingt-quatre paires de fils.
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1 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Veuillez poursuivre.
2 M. IVETIC : [interprétation]
3 Q. Et pourriez-vous nous dire quelle était la portion ou la longueur de ce
4 câble qui se trouvait sous la terre ?
5 R. L'intégralité du câble qui reliait Veliki Zep et Bijeljina était
6 enterrée. Sur toute sa longueur.
7 Q. Vous avez dit que c'était donc le câble tout entier entre Veliki Zep et
8 Bijeljina. C'est ce que vous vouliez dire ?
9 R. Mais non. Non. J'ai dit entre Veliki Zep et G-1.
10 Q. Que pouvez-vous nous dire au sujet des fréquences utilisées par la VRS
11 pour transmettre les communications par radio relais ? Est-ce que ces
12 fréquences ont été modifiées pendant la guerre ?
13 R. Le chef des communications de l'état-major principal de l'armée de la
14 Republika Srpska disposait d'un plan de fréquences qui concernait tous les
15 noyaux de communication par radio relais de l'armée de la Republika Srpska.
16 Personne n'avait le droit de changer ces fréquences sans recevoir un ordre
17 de sa part. Si on voulait le changer, il fallait demander son approbation
18 au préalable. Ce plan de fréquences prévoyait que l'on change une fois par
19 an et de façon régulière cette fréquence. Cependant, vu que nous avions
20 deux centres relais très importants sur le territoire yougoslave, celui se
21 trouvant à Cer et celui se trouvant à Strazbenica, nous n'avons pas
22 respecté cette procédure. Pour changer les fréquences sur ces deux postes
23 relais, il suffisait que le chef des transmissions de l'armée yougoslave
24 donne son approbation, alors que pour les autres postes radio relais
25 c'était le chef de l'armée de la Republika Srpska qui donnait son
26 approbation.
27 Donc, en ce qui concerne la période allant entre 1992 et 1995, il n'y a pas
28 eu de changements de fréquences. Je ne sais pas pour quelle raison. En tout
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1 cas, c'est le chef des transmissions qui était responsable de ça. Moi,
2 j'étais un servant qui respectait les ordres. En ce qui concerne les
3 fréquences, elles étaient changées à certains moments quand il y a eu du
4 brouillage, mais on modifiait la fréquence de quelques mégahertz, pas plus
5 que cela. Et c'est uniquement un cas où il y avait du brouillage de l'autre
6 côté.
7 Donc ce plan de fréquences n'a pas été modifié. Elles sont restées
8 les mêmes entre 1992 et 1995, sauf quelques exceptions que je viens de
9 présenter.
10 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Vous avez dit que personne ne pouvait
11 les changer, qu'il fallait recevoir une ordonnance du chef des
12 communications de l'état-major principal.
13 Donc vous ne pouviez pas les changer sans recevoir son autorisation
14 ou bien, techniquement, il n'était pas possible des les changer ?
15 LE TÉMOIN : [interprétation] Non, techniquement, on pouvait le faire, mais
16 on n'avait pas le droit de le faire sans recevoir son ordre préalable.
17 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Merci.
18 M. IVETIC : [interprétation]
19 Q. Bien, je vais faire suite à la réponse que vous m'avez donnée. Donc, en
20 cas de brouillage, vous dites que vous pouviez modifier un peu les
21 fréquences de quelques degrés. Est-ce que vous les modifiiez en ce qui
22 concerne les transmissions ou bien la réception des informations ?
23 R. Cela dépend si -- peu importe, on le faisait si la fréquence était trop
24 proche de la fréquence d'un autre appareil. Il fallait qu'il y ait
25 suffisamment de différence entre les différents appareils. Donc il ne
26 fallait pas que cette différence soit inférieure à 20 mégahertz. Il fallait
27 qu'il y ait une différence précise, d'ailleurs, de 27 mégahertz.
28 Q. Je comprends cela. Mais bon, comme vous ajustiez vos fréquences pour
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1 mieux entendre le signal, vous le faisiez en amont ou en aval ? En
2 transmettant ou en recevant une information ?
3 R. Eh bien, des deux côtés. Mais je vous dis, il s'agit là d'une
4 modification de 2 à 5 mégahertz. Celui qui transmettait devait modifier sa
5 fréquence, mais celui qui recevait l'information, il fallait aussi qu'il
6 modifie sa fréquence. Et de la même façon, il fallait qu'il y ait une
7 concordance entre les deux fréquences, celle de l'émission et celle de la
8 réception.
9 Q. Et maintenant, je vais faire suite à la question posée par le Juge.
10 Est-ce qu'un opérateur pouvait, de son plein gré, changer les fréquences et
11 garder quand même les communications avec le reste du réseau; donc, changer
12 la fréquence utilisée par rapport à ce qui figurait dans le plan de
13 communications pour le réseau de communications par radio relais ?
14 R. Oui, ceci aurait pu être fait, mais ce n'était pas le cas. Je sais que
15 personne n'a fait cela. Mais bon, techniquement, oui, on pouvait le faire.
16 Q. Si quelqu'un voulait intercepter une conversation et écouter les
17 transmissions envoyées par les RRU-800 ou FM-200, où fallait-il qu'il se
18 trouve physiquement ?
19 R. Pour exposer les communications par radio relais, nous avons été formés
20 à faire cela. Celui qui intercepte la conversation doit entrer dans le
21 faisceau des ondes électromagnétiques entre les deux appareils radios
22 relais. Il devait se trouver à une distance qui ne dépasse pas 50
23 kilomètres et il fallait qu'il y ait une visibilité optique parfaite. Et si
24 vous étiez bien équipé. Il fallait que celui qui intercepte possède aussi
25 deux appareils de transmission par radio relais pour intercepter un
26 faisceau de communication pour pouvoir intercepter les conversations
27 entrantes et sortantes, et donc il fallait qu'il se situe à peu près à 25
28 kilomètres, et dans ce cas il ne pouvait écouter que les communications
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1 analogiques non protégées. Ou bien, à proximité des deux côtés et à
2 proximité, il fallait poser deux appareils, mais pas d'un seul côté.
3 Parce que si vous placiez cet engin destiné à écouter une
4 conversation, il fallait le poser vraiment de deux côtés, parce que sinon
5 vous ne pouviez entendre que la communication sortante ou bien que la
6 communication entrante. Donc il fallait qu'il y en ait deux, deux appareils
7 radio relais, à proximité et ajustés sur une fréquence précise et correcte.
8 Et donc, comme les postes relais étaient vraiment en profondeur dans le
9 territoire, l'ennemi devait vraiment pénétrer en profondeur dans le
10 territoire pour être en mesure d'écouter de telles conversations, soit
11 derrière chacun des postes, soit à peu près au milieu de la route de
12 communication.
13 Q. La Chambre a entendu des éléments de preuve disant qu'il est possible
14 pour les deux côtés participant à la conversation de transmettre la
15 communication en utilisant un seul canal du relais radio en faisant fuir le
16 son de celui qui parle dans le microphone qui va être entendu par l'autre
17 participant dans les écouteurs. Qu'est-ce que vous pouvez dire à ce sujet ?
18 R. Eh bien, vous savez ce qu'on entend, la langue parlée que l'on entend
19 dans les écouteurs, le signal est très faible, de sorte qu'il n'est pas
20 possible de retransmettre cela par un appareil de radio relais. Donc il
21 faut qu'il y ait une certaine puissance dans les écouteurs, un certain
22 nombre de décibels, pour pouvoir ensuite transmettre cela vers un autre
23 signal, une autre fréquence.
24 Quand le signal n'est pas audible par l'oreille humaine, quand il est
25 beaucoup trop faible, on ne peut pas le transmettre. Je n'ai jamais entendu
26 parler d'un tel cas, ni à l'école ni ailleurs. Donc il faut avoir une
27 puissance allant entre 160 à 183 décibels. Si on n'arrive pas à cette
28 puissance, à cette force, on ne peut pas écouter les communications. Elles
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1 ne sont pas suffisamment audibles. Il va y avoir beaucoup trop de portions
2 inaudibles. Donc il faut vraiment être situé à moins de 50 kilomètres.
3 Autrement dit, au-delà de cela, les conversations ne peuvent pas être
4 audibles.
5 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Moi, je vais poser tout de même une
6 question.
7 J'ai du mal à comprendre la réponse parce que vous parlez de valeurs, que
8 je n'arrive pas à comprendre à la lumière des questions posées et des
9 réponses que vous avez données. On vous a posé une question au sujet des
10 signaux entrants que l'on rend audibles. Donc, que ce son que l'on pouvait
11 entendre fuyait en direction du micro et qu'on pouvait donc entendre cela,
12 intercepter ce que l'on l'entendait dans le micro par mégarde.
13 Donc, si c'est quelque chose qui est audible, moi j'ai l'impression qu'on
14 peut le détecter. Si le micro peut le détecter -- et même si le son n'est
15 pas suffisamment fort, vous pouvez l'augmenter parce que vous avez besoin
16 de l'entendre. Parce que l'oreille humaine doit être en mesure de
17 l'entendre. Donc, pourquoi un micro qui est tout près de l'oreille humaine
18 ne pourrait pas recevoir cette même information, ce même son, et ensuite on
19 pourrait le détourner et l'envoyer dans une autre direction ?
20 Donc j'ai du mal à comprendre. Tout d'abord, est-ce que vous avez compris
21 ce que je viens de dire, comment j'ai compris, moi, ce principe de fuite
22 d'information ?
23 LE TÉMOIN : [interprétation] Oui, ça sort de l'écouteur. C'est le son qui
24 sorte de l'écouteur et qui est capté par le micro.
25 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Donc vous parlez des écouteurs. Il
26 s'agit donc du son qui vient dans les écouteurs, quelle que ce soit leur
27 forme.
28 Mais là, je ne comprends pas pourquoi vous avez parlé de cette force de 160
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1 à 183 décibels. C'est un bruit très fort ? Parce que si vous écoutez le son
2 correspondant à 160 décibels, vous allez vous faire du mal. Enfin, vous
3 allez bousiller vos oreilles.
4 Donc je ne comprends pas, je n'arrive pas à faire le lien entre la question
5 posée et la réponse que vous avez donnée.
6 LE TÉMOIN : [interprétation] Le micro et les écouteurs sont reliés
7 électroniquement. Et cette perte de son qui sort des écouteurs n'a pas la
8 force adéquate. Il faut que cette fuite d'information ou ce son qui fuit
9 des écouteurs soit suffisamment fort pour qu'il puisse être entendu et
10 récupéré par le micro.
11 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Je vous interromps un instant. Parce que
12 vous parlez de la fuite de signal électronique, alors qu'on vous a posé une
13 question au sujet de la fuite du son, c'est-à-dire le son qu'on entend par
14 mégarde parce qu'il sort des écouteurs. Parce que j'ai l'impression qu'on
15 ne parle pas de la même chose. Vous parlez probablement des ondes
16 électromagnétiques, alors que ce que nous avons entendu dire, c'est qu'il
17 est arrivé de pouvoir entendre ce qui sort des écouteurs, de l'entendre
18 dans le micro, et que ceci puisse être repris par le micro. Mais peut-être
19 que je n'ai pas très bien compris les choses. Et si je n'ai pas bien
20 compris ce qui a été dit, je vais demander aux parties de me corriger.
21 Pouvez-vous répondre à la question : de quoi parlez-vous exactement ? Vous
22 parlez de la fuite des ondes électromagnétiques ou bien du son, du son
23 audible, qui peut être entendu parce qu'il sort des écouteurs ?
24 LE TÉMOIN : [interprétation] J'ai voulu dire qu'il y a un lien électronique
25 entre le micro et les écouteurs. Mais je vous ai bien compris. Mais vous
26 savez, les écouteurs servent à rendre compréhensible le signal. Ce qui sort
27 des écouteurs, effectivement, c'est le discours. Mais ce qui sort des
28 écouteurs, ça n'a vraiment pas la puissance suffisante pour que le micro
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1 puisse le reprendre et ensuite pour que celui qui écoute la conversation
2 puisse l'entendre.
3 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Vous voulez dire que le volume ne serait
4 pas suffisant pour pouvoir récupérer ces informations juste à cause de la
5 fuite de son des écouteurs jusqu'au micro ?
6 LE TÉMOIN : [interprétation] Oui, c'est de cela que je parle.
7 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Et quand vous avez parlé de cette
8 puissance de 160 à 180 décibels, vous parliez de quoi exactement ?
9 LE TÉMOIN : [interprétation] Je parlais de la puissance de signal qu'il
10 s'agit de moduler et ensuite renvoyer sur la route de la communication.
11 Donc il faut que ce signal soit suffisamment puissant pour qu'on puisse le
12 reprendre, ensuite moduler et le renvoyer sur l'autre route de la
13 communication.
14 Evidemment, quand il s'agit d'entendre ce qui sort des écouteurs, tout va
15 dépendre de l'endroit où se trouve l'appareil censé retransmettre ce qui
16 sort des écouteurs. Il faudrait que ceci soit suffisamment puissant.
17 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Mais si je vous ai bien compris, quand
18 on parle de décibels, on parle donc de l'audibilité, de la puissance de ce
19 qu'on entend ?
20 LE TÉMOIN : [interprétation] Oui.
21 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Mais quand on parle d'un volume de 160
22 décibels, on parle de quoi exactement ? Est-ce qu'il s'agit là de propos
23 parlés à voix haute, à voix basse ?
24 LE TÉMOIN : [interprétation] Eh bien, c'est la puissance habituelle quand
25 vous parlez dans le micro que vous obtenez, donc.
26 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Autrement dit, vous dites qu'en parlant
27 normalement, votre son se situe à peu près à une puissance de 160 décibels.
28 Est-ce que je vous ai bien compris ?
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1 LE TÉMOIN : [interprétation] Mais non, pas le parler, mais le signal qui
2 entre dans l'appareil par radio relais. C'est la valeur nécessaire pour que
3 le signal soit enregistré. En ce qui concerne la parole, non, ce n'est pas
4 les mêmes puissances. Donc c'est l'appareil qui va définir la puissance de
5 signal capté. Et si on n'arrive pas à 160 décibels minimum, on ne peut
6 recevoir et transmettre le signal de façon audible ou intelligible pour les
7 autres.
8 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Donc on a vraiment besoin de 160
9 décibels pour recevoir ce signal ?
10 LE TÉMOIN : [interprétation] Oui, mais je parle de la valeur du signal
11 modulé que l'on reçoit et ensuite renvoie sur la route. On ne parle pas du
12 parler, de la parole, d'un discours. On parle du signal qui entre dans cet
13 appareil qui a besoin d'atteindre cette valeur de 160 décibels pour pouvoir
14 le retransmettre. Donc je vous parle du signal modulé. Et en ce qui
15 concerne la parole, c'est l'appareil qui va déterminer s'il est capable de
16 le retransmettre ou non. Et si vous ne parlez pas suffisamment fort, vous
17 n'allez pas pouvoir transmettre, tout simplement, ce discours et le
18 traduire en signal transmissible.
19 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Bon, apparemment, je ne comprends pas
20 suffisamment la matière pour comprendre tout ce que vous dites.
21 Mais on n'est pas loin de la pause. Est-ce que vous souhaitez
22 utiliser la dernière minute pour que les choses soient vraiment
23 cristalement claires ou est-ce que vous voulez plutôt prendre la pause à
24 présent ?
25 M. IVETIC : [interprétation] Il vaudrait mieux prendre la pause à présent.
26 Ça va nous reposer un peu l'esprit.
27 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Très bien.
28 Monsieur le Témoin, je vais vous demander de revenir dans 20 minutes.
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1 LE TÉMOIN : [interprétation] Très bien.
2 [Le témoin quitte la barre]
3 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Monsieur Mladic, ne parlez pas à voix
4 haute.
5 [La Chambre de première instance se concerte]
6 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Monsieur Mladic, je vous ai suffisamment
7 averti. Après la pause, vous n'avez pas le droit de revenir dans le
8 prétoire.
9 Donc nous allons reprendre nos travaux à 11 heures moins dix et prendre une
10 pause à présent de 20 minutes.
11 --- L'audience est suspendue à 10 heures 30.
12 [L'accusé est absent]
13 --- L'audience est reprise à 10 heures 55.
14 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] J'aimerais brièvement parler de la
15 situation actuelle.
16 M. Mladic n'est plus dans le prétoire pour toute la durée du témoignage de
17 ce témoin. Nous ne savons pas si le témoin suivant va commencer sa
18 déposition aujourd'hui ou demain. M. Mladic a la possibilité de suivre la
19 procédure de l'endroit où il se trouve maintenant par le biais de
20 visioconférence. Si M. Mladic décide d'être retenu au quartier
21 pénitentiaire, la Chambre va comprendre cela comme s'il avait renoncé à son
22 droit à être présent pendant le témoignage du témoin suivant, si le témoin
23 suivant commence sa déposition aujourd'hui.
24 Vous pouvez expliquer ceci à M. Mladic si vous voulez, mais c'est comme
25 cela que la Chambre a compris la situation présente.
26 M. STOJANOVIC : [interprétation] Nous venons de parler avec M. Mladic. Nous
27 lui avons transmis tout cela, et il nous a dit qu'il resterait dans la
28 pièce près du prétoire d'où il peut suivre le témoignage du témoin suivant,
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1 M. Simic, par le biais de visioconférence.
2 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Bien sûr, vous allez comprendre qu'il
3 n'est pas certain que M. Simic commencera son témoignage aujourd'hui. Nous
4 ne le savons pas. Mais vous avez compris quelle est la situation; M. Mladic
5 également.
6 Est-ce qu'on peut maintenant faire entrer le témoin dans le prétoire, s'il
7 vous plaît.
8 J'étais un peu confus pour ce qui est de l'explication concernant les
9 décibels, comme vous avez pu remarquer. Les décibels ne sont pas utilisés
10 uniquement dans l'acoustique mais également dans la science électronique.
11 Si les parties sont d'accord là-dessus, cela va éclaircir cette confusion.
12 Puisque pour ce qui est de la fuite des sons, il s'agit d'une notion tout à
13 fait différente.
14 [Le témoin vient à la barre]
15 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Maître Ivetic, vous avez la parole.
16 M. IVETIC : [interprétation]
17 Q. Monsieur le Témoin, pour ce qui est du personnel qui opérait dans le
18 système des transmissions à l'état-major principal de la VRS en 1995, qui
19 était en charge de ces dispositifs de relais radio ? Qu'est-ce que vous
20 pouvez nous dire pour ce qui est de leur compétence et de leur formation
21 pour ce qui est de ce travail ?
22 R. Le personnel qui s'occupait de tous les dispositifs qui étaient
23 utilisés dans le système des transmissions de la VRS, il s'agissait la
24 plupart du temps de personnes compétentes, des officiers qui avaient fini
25 des écoles militaires, ainsi que des personnes civiles qui étaient au
26 service dans l'armée et qui également avaient fini des écoles dans le
27 domaine de l'électronique pour pouvoir utiliser ces appareils. Donc le
28 personnel était compétent, était formé pour pouvoir travailler dans le
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1 système des transmissions en utilisant cet équipement de transmission.
2 Q. Maintenant, j'aimerais que vous regardiez le document 65 ter qui porte
3 le numéro 24516 dans le prétoire électronique. Monsieur le Témoin, d'abord,
4 est-ce que vous reconnaissez ce croquis qui est affiché à l'écran ?
5 R. Oui.
6 Q. Pouvez-vous nous dire ce que représente ce croquis ou ce diagramme ?
7 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Avant de le faire, est-ce qu'il est
8 possible qu'on affiche la version en anglais.
9 M. IVETIC : [interprétation] Si j'ai bien compris, on n'a que la version en
10 B/C/S, et c'est le document 65 ter de l'Accusation.
11 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Merci.
12 M. IVETIC : [interprétation]
13 Q. Monsieur, pouvez-vous nous décrire ce que représente ce croquis ou ce
14 diagramme ?
15 R. Il s'agit d'un diagramme que j'ai fait moi-même pour ce qui est de la
16 partie souterraine des installations; la disposition des locaux dans la
17 partie souterraine des installations G-1.
18 Q. Est-ce que ce diagramme reflète de façon exacte la disposition des
19 locaux dans les installations souterraines G-1, ou est-ce qu'il faut
20 apporter des corrections ?
21 R. Ce schéma est dans la plupart des aspects exact. Mais il manque une
22 pièce qui est à côté de la pièce où on voit OC GS VRS. Il s'agit de la
23 pièce qui était réservée au chef de l'administration chargée de la
24 sécurité. Donc il s'agit d'une pièce qui est entre, en fait, deux pièces où
25 il est indiqué OC GS VRS. Et le reste est exact.
26 Q. Avec l'aide de M. l'Huissier, j'aimerais que vous apposiez la lettre X
27 sur l'emplacement approximatif de la pièce que vous venez de nous décrire
28 et qui manque dans ce diagramme.
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1 R. La pièce a la même taille que d'autres pièces. Et je l'ai indiqué en
2 couleur bleue. Je ne peux pas indiquer cela en plus grand.
3 Q. Il faut que cela soit consigné au compte rendu, que le témoin a tracé
4 une ligne et deux lettres X au-dessus de la ligne qui s'entrecroise --
5 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Maître Ivetic, vous voulez que cela soit
6 versé au dossier ?
7 M. IVETIC : [interprétation] Pas maintenant. Peut-être plus tard.
8 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Si c'est comme cela, il faut qu'il soit
9 tout à fait clair ce que représentent ces indications en couleur bleue.
10 M. IVETIC : [interprétation] Il y aura d'autres annotations.
11 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Continuez alors.
12 M. IVETIC : [interprétation] Merci.
13 Q. Pouvez-vous nous indiquer la pièce ou le bureau où vous vous acquittiez
14 de vos tâches en apposant un cercle autour de cet emplacement sur le
15 croquis. Et, encore une fois, M. l'Huissier va vous aider. Vous avez donc
16 le stylo que vous devriez utiliser qui est attaché à l'écran.
17 R. [Le témoin s'exécute]
18 Q. [aucune interprétation]
19 R. C'était le numéro 3 de G-1.
20 Q. Apposez le chiffre 3 dans le cercle, s'il vous plaît.
21 R. [Le témoin s'exécute]
22 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Est-ce que M. l'Huissier peut aider
23 le témoin. Cela ne fonctionne pas maintenant.
24 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Monsieur le Témoin, vous êtes invité à -
25 - oui, maintenant, le chiffre 3 est dans le cercle.
26 M. IVETIC : [interprétation]
27 Q. Pouvez-vous nous décrire quel était le type d'équipement qui se
28 trouvait dans cette pièce où vous avez dessiné un cercle et vous avez
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1 apposé le chiffre 3, où vous exécutiez vos tâches ?
2 R. Dans cette pièce, il y avait des appareils téléphoniques avec plusieurs
3 canaux qui avaient la fréquence porteuse, RM4AV-120, VZ-4/12, et quelques
4 appareils téléphoniques automatiques. Et plusieurs appareils téléphoniques
5 par induction du type M63.
6 Q. En dessous de la pièce que vous avez indiquée en dessinant un cercle et
7 en apposant la lettre 3, nous avons une pièce avec la désignation ATC OM-
8 60, et ensuite nous avons deux pièces en dessous, PS et "Razdelnik" en
9 B/C/S. C'est indiqué dans la deuxième pièce. Pouvez-vous nous dire à quoi
10 servaient ces pièces ?
11 R. Est-ce qu'il faut que j'appose des chiffres là-dessus ou pas ?
12 Q. Oui, vous pouvez le faire pour qu'on soit tout à fait sûr.
13 R. [Le témoin s'exécute]
14 Q. Pourriez-vous nous dire d'abord, pour ce qui est des pièces que vous
15 avez indiquées comme étant 1, 1A, 1B et 1C, ces pièces étaient utilisées à
16 quelles fins ?
17 R. Dans la pièce numéro 1, il y avait trois pièces plus petites. Dans la
18 pièce 1A, où on voit PS, il s'agit d'une centrale téléphonique mobile où on
19 établissait des lignes téléphoniques directes en utilisant des appareils
20 téléphoniques automatiques. Il y avait donc un opérateur qui s'occupait de
21 ces lignes téléphoniques automatiques. Ou entre les lignes téléphoniques
22 automatiques et directes. Donc il s'occupait de l'établissement des lignes
23 téléphoniques entre différents appareils téléphoniques.
24 Q. Et la pièce que vous avez indiquée par le chiffre 2, dites-nous quelle
25 était la fonction de cette pièce dans l'installation G-1 ?
26 R. Razdelnik 1B voulait dire qu'il s'agissait des câbles qui provenaient
27 de Veliki Zep, de la centrale téléphonique numéro 2. Et c'est à cet endroit
28 qu'on transmettait des signaux entre les différents canaux. Dans la pièce
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1 numéro 2, il y avait la centrale téléphonique automatique, OM-60, qui avait
2 250 numéros automatiques. Il s'agissait de l'appareil de commutation des
3 lignes téléphoniques pour les établir directement en utilisant les
4 appareils téléphoniques automatiques entre deux ou plusieurs participants
5 aux conversations.
6 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Puis-je vous poser une question
7 maintenant.
8 Nous parlons d'une centrale téléphonique automatique. Selon vous, que
9 représente un téléphone automatique ?
10 LE TÉMOIN : [interprétation] Un appareil téléphonique automatique a un
11 cadran avec les chiffres 1 à 9. Et vous pouvez, puisqu'il s'agissait d'une
12 centrale, avec un numéro à trois chiffres - vous composez, par exemple, le
13 111 - et dans ce cas-là, vous n'avez pas besoin d'intermédiaire. Vous
14 pouvez composer le numéro directement par rapport à 250 numéros pour ce qui
15 est de cette centrale automatique. Et cela ressemblait aux liens
16 téléphoniques dans les PTT dans la vie civile. Donc le téléphone
17 automatique a un cadran avec les chiffres de 1 à 9, 0 aussi. Donc vous
18 pouvez composer votre numéro directement.
19 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Merci.
20 M. IVETIC : [interprétation] Permettez-moi de vérifier où on s'est arrêté.
21 Q. Et la pièce qui se trouve au-dessus de la pièce où vous avez apposé un
22 cercle et le chiffre 3, à gauche on voit "teleprint ST", et à droite on
23 voit "pièce réservée à la réparation" et on voit des lettres.
24 Pouvez-vous nous décrire à quelle fin étaient utilisées ces deux pièces que
25 vous avez indiquées par le chiffre 4 ?
26 R. La pièce avec le chiffre 4 où on voit indiquée la station de
27 téléscripteur, il y avait des téléscripteurs LT-1 et T100 pour ce qui est
28 de la transmission des informations écrites en utilisant des appareils
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1 téléphoniques et des appareils de relais radio de l'autre côté après que
2 des dépêches et des télégrammes aient été traités à la station de
3 chiffrage. Donc cette station servait à renvoyer des informations écrites
4 aux destinataires.
5 Et la pièce où est indiqué "pièce pour réparer des téléscripteurs,"
6 dans cette pièce se trouvait la personne qui était compétente pour réparer
7 tout l'équipement qui s'y trouvait --
8 Q. Les interprètes n'ont pas entendu quel type d'équipement était réparé
9 dans cette pièce. Pouvez-vous répéter cette partie de votre réponse.
10 R. On réparait des téléscripteurs, les téléscripteurs qui étaient utilisés
11 dans la pièce numéro 4, RTL-1 et T100.
12 Q. Et au-dessus de la pièce que vous avec indiquée par le chiffre 4, on
13 voit deux pièces. L'une des deux pièces a la forme de la lettre L et
14 l'autre est rectangulaire et on voit les lettres STP [comme interprété]. Et
15 vous avez indiqué ces deux pièces en apposant le chiffre 5. Pouvez-vous
16 nous dire quelle était la fonction de ces deux pièces ?
17 R. Il s'agit de la pièce où se trouvait la station de chiffrage et de
18 téléscripteur ou de protection cryptogramme. Il y avait un couloir et il y
19 avait des interrupteurs vers la pièce indiquée par le chiffre 4. Donc, dans
20 cette pièce, on procédait au cryptage et décryptage des informations qui
21 partaient du poste de commandement de l'état-major principal de la VRS, et
22 là je fais référence aux informations écrites qui étaient cryptées pour
23 pouvoir être transmises de l'autre côté. Ces dépêches traitées de cette
24 façon-là ont été transmises dans la pièce 4, d'où ces dépêches étaient
25 envoyées en utilisant un téléscripteur à des personnes qui participaient à
26 la conversation.
27 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Maître Ivetic, la Chambre se pose la
28 question -- bien que la Chambre apprécie tous ces détails, la Chambre se
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1 demande où gît la pertinence de tout cela pour savoir quel téléscripteur
2 était réparé, par qui et dans quelle pièce. Donc, s'il vous plaît, posez
3 des questions au témoin qui sont pertinentes, et ensuite nous pouvons peut-
4 être écouter tous les détails qui sont importants pour nous de les
5 connaître.
6 M. IVETIC : [interprétation] J'ai répondu à la requête des interprètes à ce
7 moment-là et je n'ai pas formulé la question moi-même à ce moment-là.
8 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Vous auriez pu vous abstenir de cela.
9 M. IVETIC : [interprétation]
10 Q. Les pièces que vous avez indiquées par les chiffres 1, 2, 3, 4 et 5,
11 est-ce que ces pièces étaient utilisées pendant tout le temps pendant
12 lequel vous étiez dans les installations G-1 pendant la guerre, de 1992 à
13 1995 ?
14 R. Ces pièces que je vais maintenant montrer. Je vais --
15 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] D'abord, répondez à la question posée
16 par Me Ivetic -- mais je vois que vous avez déjà indiqué les pièces qui se
17 trouvent au-dessus en apposant les chiffres 6, 7 et 8. Mais d'abord,
18 répondez à la question de M. Ivetic.
19 LE TÉMOIN : [interprétation] Je les ai indiquées puisque ces pièces étaient
20 utilisées pendant la période entre 1992 et 1995 et d'autres n'étaient pas
21 utilisées. Ces pièces 6, 7 et 8 étaient utilisées tout le temps. Dans ces
22 pièces se trouvait le personnel qui travaillait dans le centre de
23 transmission. Et les pièces à gauche où on voit le commandant, les
24 officiers de différentes unités y travaillaient de temps en temps pendant
25 la guerre, dans le cas où il y avait une alerte aérienne ou dans le cas où
26 on annonçait que l'ennemi était tout près. Donc ces pièces n'étaient pas
27 utilisées tout le temps. C'est pour cela que je les ai indiquées d'abord,
28 avant d'avoir répondu à la question.
Page 35863
1 M. IVETIC : [interprétation]
2 Q. Est-ce qu'on peut tirer un point au clair. C'est par rapport aux pièces
3 que vous avez indiquées par les chiffres 1, 2, 3, 4 et 5. Est-ce que ces
4 pièces étaient utilisées pendant que vous étiez aux installations G-1 entre
5 1992 et 1995 ?
6 R. Oui.
7 Q. Merci.
8 M. IVETIC : [interprétation] Monsieur le Président, je demanderais que cela
9 soit versé au dossier avec une cote aux fins d'identification, et ensuite
10 nous allons voir avec l'Accusation s'il est possible d'obtenir la
11 traduction de ce croquis en anglais en s'adressant aux services de
12 traduction. Mais d'abord, il faut qu'une cote D soit octroyée à cette
13 pièce.
14 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Madame la Greffière.
15 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] La cote sera D1061.
16 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Cette pièce est versée au dossier avec
17 une cote aux fins d'identification.
18 Maître Ivetic, savez-vous quand ce croquis a été fait ?
19 M. IVETIC : [interprétation] Oui.
20 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Pouvez-vous nous le dire ?
21 M. IVETIC : [interprétation] On voit en haut à gauche que c'est le 14 ou le
22 19 novembre 2008. C'était la pièce à conviction qui a été produite dans
23 l'affaire Popovic.
24 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Est-ce que cela veut dire que dans
25 l'affaire Popovic il n'y avait pas de traduction de ce croquis ?
26 M. IVETIC : [interprétation] Non, pas à ce moment-là.
27 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Dans l'affaire Popovic, ils étaient
28 indulgents.
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1 M. IVETIC : [interprétation] J'ai été surpris moi aussi par cela.
2 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Maintenant, c'est clair. Continuez.
3 M. IVETIC : [interprétation] Merci.
4 Q. Monsieur Pajic, en mon nom et au nom des membres de mon équipe,
5 j'aimerais vous remercier d'avoir répondu à mes questions.
6 M. IVETIC : [interprétation] J'en ai fini avec mon interrogatoire
7 principal.
8 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Merci, Maître Ivetic.
9 Monsieur Pajic, Mme Hasan, qui est conseil du bureau du Procureur, va
10 maintenant procéder au contre-interrogatoire.
11 Contre-interrogatoire par Mme Hasan :
12 Q. [interprétation] Bonjour, Monsieur Pajic.
13 R. Bonjour.
14 Q. J'aimerais qu'on clarifie un point. Dans le compte rendu, à la page 28,
15 il a été consigné que dans la pièce numéro 4 il y avait un appareil RTL-1.
16 C'est ce qui a été consigné au compte rendu. Est-ce que c'est vrai ?
17 R. Non. C'est RTL-1. C'est un type de téléscripteur.
18 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Est-ce qu'on peut ajuster le microphone
19 du témoin, puisque le témoin tourne maintenant sa tête davantage vers le
20 côté droit.
21 Et, s'il vous plaît, parlez distinctement pour que les interprètes
22 puissent bien vous entendre et ralentissez votre débit, s'il vous plaît. Et
23 je vous prie également de répéter votre réponse. Nous avons vu la page 28
24 du compte rendu, où il a été consigné que dans la pièce numéro 4 il y avait
25 un appareil où il a été consigné qu'il s'agissait de l'appareil RTL, et on
26 vous a posé la question pour savoir si c'est exact.
27 Pouvez-vous répéter votre réponse.
28 LE TÉMOIN : [interprétation] Ce n'est pas vrai. J'ai dit qu'il s'agissait
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1 d'un type de téléscripteur ETL.
2 Mme HASAN : [interprétation] Merci.
3 Q. Hier, vous avez parlé de compagnie des transmissions de la garnison du
4 67e Régiment des Communications de l'état-major principal, et vous avez
5 mentionné la 2e Section. Est-ce que cette garnison était composée d'autres
6 sections; et quelles étaient les responsabilités de ces autres sections ?
7 R. Oui. Cette compagnie chargée des communications de la garnison avait
8 une section pour ce qui est des lignes téléphoniques et téléscripteurs qui
9 envoyait des informations écrites cryptées en utilisant des téléscripteurs
10 ETL-1 et T100. La deuxième section était en charge d'organiser et de
11 maintenir des lignes téléphoniques automatiques OM-60 en utilisant des
12 tables et des standards téléphoniques dans la pièce numéro 1. Ensuite, la
13 section de relais radio à Veliki Zep était en charge d'établir des liens
14 par relais radio.
15 Q. Et qui était le commandant de la section qui se trouvait à Veliki Zep,
16 la section qui était en charge d'établir des liens par relais radio ?
17 R. Excusez-moi, c'était moi qui en étais responsable. Il y avait trois
18 autres sous-officiers, sergents, qui faisaient partie de cette section, la
19 deuxième section, qui était une section mixte, dont j'étais commandant. Et
20 pour ce qui est de cette section, il s'agissait de la section qui était en
21 charge d'établir des lignes téléphoniques par relais radio qui se trouvait
22 à Veliki Zep. Donc cette section se trouvait à Veliki Zep.
23 Q. Cette section, ces trois personnes que vous avez mentionnées, il s'agit
24 de trois personnes, n'est-ce pas ? Ai-je raison de dire cela ?
25 R. Oui, il y avait trois officiers.
26 Q. Pourriez-vous nous dire les noms de ces trois personnes ?
27 R. Serbula Zeljko, Gagovic Dragoljub et Lepir -- j'ai oublié son prénom.
28 Je ne connais que son nom de famille, et c'était Lepir.
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1 Q. Bien. Et qui se trouvait dans la pièce où se trouvait le standard
2 téléphonique dans les installations G-1 en 1995 ?
3 R. Il s'agissait des opérateurs, des soldats qui faisaient leur service
4 militaire obligatoire et qui partaient à la fin de leur service militaire
5 obligatoire. Et je n'ai pas retenu leurs noms. Donc il s'agissait des
6 soldats qui faisaient leur service militaire obligatoire au sein de la
7 section chargée des transmissions.
8 Q. Le 67e Régiment des Transmissions était composé également de deux
9 bataillons, n'est-ce pas ?
10 R. Le 67e Régiment des Transmissions était composé de deux bataillons, du
11 1er et du 2e Bataillons, de la compagnie des transmissions pour le soutien
12 technique et une compagnie des transmissions pour la garnison des
13 communications. Donc c'était la composition du 67e Régiment.
14 Q. Brièvement, pourriez-vous nous dire quelles étaient les responsabilités
15 du 1er et du 2e Bataillons ?
16 R. Le 1er Bataillon se trouvait à l'endroit où il y avait les casernes de
17 Han Pijesak, et ce bataillon avait pour tâche de gérer les communications
18 mobiles. Dans le cas où il fallait créer un poste de commandement avancé, à
19 ce moment-là le matériel de transmission était fixé sur des véhicules et,
20 avec ces véhicules, ils se rendaient à ce poste de commandement avancé et
21 mettaient en place un système de communications.
22 Donc la compagnie dédiée aux communications de la garnison était
23 stationnaire, et la compagnie mobile, justement, mettait en place des
24 communications mobiles pour les postes de commandement avancé.
25 Q. Et qu'en est-il du 2e Bataillon ?
26 R. Le 2e Bataillon était exclusivement dédié à la logistique, l'appui aux
27 compagnies, pour établir les communications avec la garnison. Si le chef
28 des transmissions était malade ou en permission, si quelqu'un devait être
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1 envoyé pour fournir, entre autres, des hommes pour assurer la sécurité du
2 poste de commandement.
3 Q. Hier, vous avez dit qu'au sein de votre section, la 2e Section de la
4 compagnie de la garnison, vous travailliez au côté d'un autre soldat.
5 Pouvez-vous nous donner son nom ?
6 R. Il s'agissait de conscrits qui faisaient leur service militaire
7 obligatoire. Ils changeaient souvent. Je ne me souviens pas maintenant. Je
8 me souviens pas des noms maintenant. Des conscrits normaux qui faisaient
9 leur service militaire, ils étaient au nombre de cinq ou dix et ils se
10 relayaient.
11 Q. Vous avez parlé de Vila Javor hier et du fait que l'on pouvait accéder
12 aux installations souterraines G-1. Est-il exact de dire que cette
13 installation souterraine était intégrée à la base qui se trouvait dans le
14 mont Javor ?
15 R. Alors, sur la carte, on inscrivait Javor; mais nous, nous l'appelions
16 Veliki Zep. Sur les cartes topographiques, on voyait Javor; et en haut, le
17 sommet de cette montagne s'appelait Veliki Zep. C'est là que nous avions
18 notre relais radio ou le nœud de communication.
19 Q. Et c'est à Vila Javor que séjournait le général Mladic, n'est-ce pas ?
20 R. Oui. C'est là qu'il séjournait. Pas toujours. Il avait un bureau
21 également dans une zone très habitée qui était plus loin de Javor. Il
22 passait du temps au poste de commandement avancé aussi. Et il passait une
23 partie de son temps à la Vila Javor.
24 Q. A la Vila Javor, il avait accès à un téléphone, n'est-ce pas ?
25 R. Oui, il avait un téléphone.
26 Q. Nous avons parlé des voies empruntées par les relais radio entre Veliki
27 Zep et Vlasenica, et vous avez parlé de lignes protégées et de lignes non
28 protégées.
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1 Veuillez nous dire à quel endroit se trouvait le poste de
2 communication à Vlasenica ?
3 R. Le centre de transmission à Vlasenica - c'est-à-dire, le poste de
4 relais radio - se trouvait au niveau du commandement du Corps de la Drina,
5 dans un bâtiment qui appartenait à la mine de bauxite. En tout cas, c'était
6 le cas avant la guerre. Je n'en suis pas tout à fait sûr, mais je crois que
7 oui. C'est là que se trouvait le centre de transmission, le poste de relais
8 radio.
9 Q. Donc, d'après vos souvenirs, l'antenne avait-elle été fixée sur le toit
10 du bâtiment du commandement du Corps de la Drina ?
11 R. Je ne sais vraiment pas. Je ne sais pas exactement où cette antenne a
12 été fixée. Quelque part par là, si c'était en haut du bâtiment ou à bord
13 d'un véhicule, je ne sais pas. On pouvait la fixer sur un véhicule aussi
14 qui était conçu à cet effet, pour recevoir un relais radio, ou voire peut-
15 être en haut du bâtiment. Je ne sais pas. Cela ne m'intéressait pas
16 suffisamment.
17 Q. Et qu'en est-il à Zvornik ? Savez-vous où se trouvait le relais radio,
18 poste de transmission ?
19 R. Non.
20 Q. Alors il existait une voie d'acheminement du relais radio depuis le
21 centre de transmission de Veliki Zep et ce, en direction de Pale; c'est
22 exact ?
23 R. Oui.
24 Q. Et ceci était relié à Pale par l'intermédiaire de Kalovita Stena [phon]
25 et Ravno Romanija; c'est exact ?
26 R. Oui, c'était une voie d'acheminement protégée du relais radio entre
27 l'état-major principal et le président de la Republika Srpska, les membres
28 du gouvernement, les membres de l'assemblée, au sein du Corps. 0601,
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1 c'était la voie d'acheminement. Du Corps de Sarajevo-Romanija, Ravno
2 Romanija et Kalovita Brda. Et à partir de là, c'était envoyé par un système
3 filaire au commandement du Corps de Sarajevo-Romanija à Tilav et à Pale, et
4 après, ensuite, à la présidence, aux autorités et au gouvernement de la
5 Republika Srpska. Il y avait également une voie d'acheminement par voie
6 analogique dans l'autre sens. Voies non protégées.
7 Q. Alors la voie d'acheminement analogique depuis Veliki Zep jusqu'à Ravno
8 Romanija, cela existait-il ?
9 R. Non. Il n'y avait que le 0601, il n'y avait que cette voie protégée qui
10 existait. Lorsque je vous cite ce chiffre, cela correspond au numéro
11 attribué à cette voie d'acheminement. Et l'autre allait en direction de
12 Jahorina et Pale. Cela, c'était la voie de transmission analogique.
13 Q. Que je comprenne bien : la voie d'acheminement - il s'agit donc de la
14 voie analogique - entre Veliki Zep-Strazbenica, Strazbenica-Pale ? Y avait-
15 il d'autres nœuds de communication le long de cette voie-là, des nœuds
16 intermédiaires ?
17 R. Strazbenica-Jahorina et ensuite Pale.
18 Q. Vous souvenez-vous de quels dispositifs étaient utilisés le long de
19 cette voie non protégée ? Alors, procédez pas à pas et par sections.
20 R. Entre Veliki Zep et Strazbenica, c'est le FM-200 qui était utilisé.
21 Mais cela était utilisé en mode analogique, non protégé. Comme je vous l'ai
22 dit précédemment, cet appareil pouvait être utilisé en mode protégé ou non
23 protégé, les deux à la fois. Cela était utilisé en mode analogique.
24 Q. Entre Strazbenica et Jahorina, quel dispositif était utilisé le long de
25 ce tronçon-là ?
26 R. Un dispositif qui utilisait des plus hautes fréquences par rapport au
27 FM-200. C'est un dispositif SMC-1306B. Ce dispositif-là utilise des
28 fréquences allant de 440.000 à 460.000 mégahertz --
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1 L'INTERPRÈTE : Le témoin peut-il répéter le chiffre, s'il vous plaît ?
2 LE TÉMOIN : [interprétation] C'est un dispositif différent qui était
3 utilisé avec une plus haute fréquence. Le V120, le système à canaux
4 multiples. On ne pouvait pas utiliser le RM4 dans ce cas-là. Cela signifie
5 12K. Sa capacité était de 120 canaux qui pouvaient être utilisés
6 simultanément, que ce soit part voie télégraphique ou téléphonique. Donc
7 cet appareil avait une capacité plus grande par rapport au RRU-800, et il
8 était difficile d'intercepter le signal car c'était un équipement très
9 important qui n'était installé que par la JNA sur des nœuds de relais
10 radio. On ne pouvait l'équiper sur des véhicules parce que l'antenne
11 parabolique était trop importante, trop grande. Et donc, on ne l'utilisait
12 que dans des installations stationnaires.
13 Mme HASAN : [interprétation]
14 Q. Est-ce que vous dites que le SMC-1306B était utilisé en mode analogique
15 et le long d'une ligne non protégée ?
16 R. Oui. Cela était utilisé en mode analogique et certains canaux pouvaient
17 effectivement être protégés individuellement, ainsi que c'était le cas avec
18 d'autres appareils. Il n'y avait pas de système téléphonique avec un
19 système de chiffrement qui permettait de protéger l'ensemble du système.
20 Q. Alors, entre Jahorina et Pale ?
21 R. Entre Jahorina et Pale, le FM-200 utilisait les 24 canaux.
22 Q. Et c'était en mode non protégé également ?
23 R. Oui. Parce que ça n'a aucun sens d'avoir un tronçon protégé et l'autre
24 tronçon non protégé. Cela n'a aucun sens de ne pas protéger tout le canal.
25 Il y avait des tronçons analogiques qui étaient à 100 % analogiques, c'est-
26 à-dire non protégés, le long de la voie de transmission. Sur toute la
27 longueur.
28 Q. Alors, sur cette voie-là, y avait-il également des RRU-800 ?
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1 R. S'agissant de cette voie d'acheminement-là entre Jahorina et Pale qui
2 était utilisée à ces fins-là, à mon sens, aucun autre dispositif n'a été
3 utilisé.
4 Q. Et entre Veliki Zep et jusqu'à Jahorina ?
5 R. Il n'y avait pas de relais radio pouvant utiliser une voie
6 d'acheminement entre Veliki Zep et Jahorina.
7 Q. Entre Veliki Zep et Strazbenica et Jahorina, c'est cela dont je voulais
8 parler.
9 R. A savoir si un RRU-800 était utilisé ? C'est ça la question que vous me
10 posez ?
11 Q. Oui.
12 R. Non. Je vous ai dit qu'entre Veliki Zep à Strazbenica, nous utilisions
13 des FM-200. Et entre Jahorina et Pale, également FM-200. Et le dernier
14 tronçon, ce sont des SMC-1306B qui étaient utilisés.
15 Q. Il y avait un centre de communication centralisé pour les lignes des
16 PTT, postes de télécommunications, pour les civils à Sokolac, n'est-ce
17 pas ?
18 R. Oui, c'est exact. Il y avait un poste civil et des numéros civils.
19 Q. Et certaines de ces lignes civiles étaient utilisées par la VRS, n'est-
20 ce pas, pour leurs communications ?
21 R. Oui.
22 Q. Donc un numéro de téléphone vous permettait d'atteindre le standard de
23 Sokolac, n'est-ce pas ?
24 R. Oui.
25 Q. Bon, dans le cas où moi j'étais un civil et que j'appelais ce numéro-là
26 et que mon appel est transmis à Sokolac par l'intermédiaire de cette ligne
27 des PTT et que je souhaitais parler à quelqu'un à l'état-major principal,
28 veuillez me dire comment mon appel serait acheminé pour atteindre l'état-
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1 major principal à Crna Rijeka ?
2 R. Pas seulement de Sokolac au bâtiment des PTT. On peut faire cela avec
3 Pale, Han Pijesak. Nous avions ces numéros des PTT. Et puisque vous posez
4 la question au sujet de Sokolac, il y avait un relais radio entre
5 Strazbenica et Sokolac, et donc une voie d'acheminement en mode analogique.
6 Et si on utilise des systèmes de relais radio et téléphoniques, on
7 peut à ce moment-là capter le numéro de Sokolac, peu importe le numéro, et
8 c'était à Crna Rijeka à ce moment-là. Je le transmets, et de là on peut
9 composer n'importe quel numéro à Sokolac ou Pale. Donc la voie de relais
10 radio avait été mise en place entre Strazbenica et Sokolac. Et deux FM-200
11 étaient utilisés, un à Sokolac et l'autre à Strazbenica.
12 Q. Entre Strazbenica, la voie d'acheminement va-t-elle directement à
13 Veliki Zep ou y a-t-il un nœud de communication intermédiaire entre les
14 deux ?
15 R. Non, c'était une transmission directe. A l'instar du cas
16 précédent. Nous utilisions la voie du relais radio entre Sokolac et
17 Strazbenica, et c'était ensuite branché sur les canaux déjà existants entre
18 Strazbenica et Sokolac qui transmettaient le signal de Crna Rijeka et le
19 numéro de Sokolac.
20 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Madame Hasan, une précision, s'il
21 vous plaît.
22 Vous avez dit :
23 "Deux FM-200 étaient utilisés, un à Sokolac et un à Strazbenica."
24 C'était en mode protégé ou non protégé ?
25 LE TÉMOIN : [interprétation] Non protégé, signal analogique.
26 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Veuillez poursuivre.
27 Mme HASAN : [interprétation]
28 Q. Alors les membres des Nations Unies qui se trouvaient, par exemple, à
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1 Sarajevo n'étaient pas directement en contact avec le système relais radio
2 de la VRS, n'est-ce pas ?
3 R. Je n'ai aucune connaissance, je ne sais pas s'ils étaient connectés ou
4 pas.
5 Q. Alors, s'ils souhaitaient atteindre l'état-major principal à Crna
6 Rijeka, ils devaient utiliser la ligne des PTT, en tout cas pour
7 commencer ?
8 R. Oui, c'est sans doute ce qu'ils faisaient. Je ne sais pas. Ils
9 pouvaient faire cela. Bon, s'ils utilisaient des lignes militaires, je ne
10 sais pas. Je ne surveillais pas ces communications. Je ne faisais que les
11 entretenir. Et je ne sais pas s'il y avait un canal dédié à la FORPRONU.
12 Q. Connaissez-vous la fréquence utilisée par le FM-200, signal analogique,
13 entre Veliki Zep et Strazbenica ?
14 R. Je ne sais pas d'emblée. Cela va sans doute de 610 à 960 mégahertz.
15 C'est au sein de cette plage que l'on peut choisir n'importe quelle
16 fréquence pour transmettre le signal. Je n'ai jamais mémorisé ces
17 fréquences parce qu'elles étaient toutes couchées par écrit.
18 Q. Je suppose que vous ne vous souvenez pas non plus des fréquences
19 utilisées entre Strazbenica et Sokolac, n'est-ce pas ?
20 R. Non, je ne m'en souviens vraiment pas. Eh bien, je ne me souviens
21 d'aucune fréquence, pas seulement cette fréquence-là. Je n'avais jamais
22 besoin de les mémoriser. C'était inscrit sur l'appareil ou inscrit sur une
23 feuille à part, donc je n'avais jamais besoin de m'en souvenir. Tout ce je
24 sais, c'était dans cette plage-là.
25 Q. Donc, quelqu'un des Nations Unies qui appelait de Sarajevo utilisant
26 une ligne des PTT allait composer un numéro particulier qui serait reçu au
27 centre des PTT de Sokolac, et à ce moment-là, si la personne souhaitait
28 entrer en contact avec l'état-major principal, le signal empruntait à ce
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1 moment-là le réseau du relais radio pour qu'il puisse être transmis; c'est
2 exact ?
3 R. Oui, c'est exact. Mais je dois vous expliquer cela.
4 Outre ces numéros PTT de Sokolac que j'avais moi-même au centre des
5 transmissions à mon QG, il y avait des numéros des PTT également au bureau
6 de poste à Han Pijesak. Ces numéros-là du poste des PTT de Han Pijesak
7 utilisaient un câble spécial lorsqu'ils étaient transmis à Crna Rijeka. Ils
8 n'empruntaient pas la voie de transmission des relais radio. Ils
9 utilisaient des câbles FM réguliers et pouvaient composer le numéro du
10 personnel de l'état-major principal et pouvaient composer le numéro du
11 personnel des Nations Unies. Cela, je le sais car de tels numéros
12 existaient au bureau de poste de Han Pijesak et au bureau de poste de
13 Sokolac et des PTT.
14 Q. Donc, quelqu'un qui utilisait une ligne des PTT et qui composait le
15 numéro du centre des PTT de Han Pijesak, à ce moment-là sa communication
16 serait transmise par un câble jusqu'à Crna Rijeka et n'utiliserait pas dans
17 ce cas le réseau des relais radio ?
18 R. C'est exact.
19 Q. Donc, s'il y a un appel entrant qui arrive aux PTT de Sokolac --
20 lorsque c'est un appel entrant, arrivant de Sokolac, à ce moment-là il
21 emprunterait le réseau relais radio pour finalement atteindre Crna Rijeka.
22 Est-ce que j'ai bien compris ?
23 R. Oui, tout à fait.
24 Q. La Défense vous a-t-elle montré des écoutes téléphoniques avant de
25 venir témoigner ici aujourd'hui [comme interprété] ? Des écoutes
26 téléphoniques recueillies par l'armée de Bosnie ou le service de Sûreté de
27 l'Etat de Bosnie ?
28 R. Ils m'ont montré des documents, mais je ne savais rien à leur sujet. Je
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1 ne les avais jamais vus auparavant. Si de telles choses existaient, elles
2 ont sans doute été transmises au chef des transmissions de l'état-major
3 principal. Pendant la guerre, je n'ai vu de tels documents, et je n'avais
4 aucune connaissance non plus d'écoutes téléphoniques.
5 Mme HASAN : [interprétation] Messieurs les Juges, on m'a précisé que c'est
6 l'heure de faire la pause. Je ne sais pas si vous souhaitez faire une pause
7 maintenant. Compte tenu du fait que le général Mladic n'est pas dans le
8 prétoire, est-ce que nous pouvons siéger plus longtemps ? Je m'en remets à
9 vous.
10 [La Chambre de première instance se concerte]
11 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Etant donné qu'il se peut que le général
12 Mladic revienne dans le prétoire un peu plus tard, je pense qu'il est
13 préférable à ce moment-là de suivre notre calendrier habituel. Et donc, il
14 est l'heure de faire la pause.
15 Monsieur le Témoin, nous allons avoir une pause. Vous pouvez suivre
16 l'huissier, et nous souhaitons vous revoir dans 20 minutes.
17 [Le témoin quitte la barre]
18 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Nous reprenons à midi 10.
19 --- L'audience est suspendue à 11 heures 52.
20 --- L'audience est reprise à 12 heures 14.
21 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Je dois personnellement vous
22 présenter mes excuses car nous avons repris avec du retard après la pause.
23 [La Chambre de première instance se concerte]
24 [Le témoin vient à la barre]
25 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Madame Hasan, c'est à vous.
26 Mme HASAN : [interprétation]
27 Q. Monsieur Pajic, je vais vous montrer une transcription d'une
28 conversation téléphonique interceptée.
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1 Mme HASAN : [interprétation] P1207. Ceci ne doit pas être communiqué à
2 l'extérieur.
3 Q. Cela a été intercepté par les services de Sûreté de l'Etat de Bosnie.
4 Et dès que nous pourrons afficher l'anglais, vous verrez qu'il s'agit d'une
5 écoute téléphonique datée du 11 juillet 1995, une conversation qui s'est
6 déroulée à 18 heures. Et au niveau du titre, il est précisé qu'ils
7 surveillaient les relais radio dans la direction de Pale sur la fréquence
8 836.000 mégahertz, et ils ont consigné une conversation entre le général
9 Gvero et le général Gobillard.
10 Dans cette conversation qui nous intéresse, le général Gobillard, qui parle
11 de Sarajevo - nous avons des preuves à cet effet - ne peut pas être
12 entendu. On ne peut entendre que la voix d'un des participants. Lisons
13 simplement le début de cette communication. Donc, n'ont été consignés que
14 les propos du général Gvero. Et cela commence comme ceci :
15 "Le général Mladic est sur le terrain --"
16 Je dois, en guise de préface, dire qu'il s'agit d'un opérateur qui parle et
17 qui fait en sorte que l'on puisse appeler le général Gvero.
18 "Le général Mladic est sur le terrain et il est absent.
19 "Je ne peux lui passer que le général Gvero s'il le souhaite.
20 "S'il vous plaît.
21 "Un instant.
22 "Bonjour, c'est Gvero au téléphone.
23 "Qui ?
24 "Svetlana.
25 "Je vous salue ainsi que le général Gobillard."
26 Le général Gobillard parle par l'intermédiaire d'un interprète qui est la
27 personne qui correspond au nom de Svetlana ici. Donc la transmission de cet
28 appel, et je ne vais parler du reste de la conversation, est un appel qui
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1 est transmis au général Gobillard depuis Sarajevo et appel transmis au
2 général Gvero.
3 Veuillez nous dire ceci : cette communication serait passée par un centre
4 des PTT, à savoir si Gobillard a composé un numéro des PTT soit à Sokolac,
5 soit à Pale; c'est exact ?
6 R. Tout d'abord, je ne sais pas quel appareil le général Gobillard a
7 utilisé pour téléphoner. Et alors, ceci n'est pas une conversation complète
8 parce qu'il n'y a qu'un des participants qui parle. On voit ici qu'il y a
9 une fréquence qui est utilisée, qui est celle de 836 mégahertz, et c'est
10 sur cette plage, en fait, RRU. Et donc, l'ensemble de la conversation n'est
11 pas consigné. Je ne sais pas si cet homme avait l'habitude d'appeler depuis
12 une ligne PTT ou une ligne directe. Cela, je ne le sais pas. Les numéros
13 des PTT étaient également transmis lorsque ces appels étaient envoyés
14 depuis un standard téléphonique des PTT.
15 Q. Lorsque vous parlez, en fait, du centre de communication civil des PTT,
16 où cela se trouvait-il ?
17 R. Alors, si c'est Sokolac, à ce moment-là le poste de télécommunication,
18 si c'est un numéro civil. Je ne sais pas où se trouvait le général
19 Gobillard, je ne sais pas à quel endroit il était. Donc un numéro des PTT,
20 un numéro civil, à Sokolac, cela se trouvait au bureau de poste de Sokolac,
21 et ensuite Strazbenica-Sokolac, l'équipement relais radio se trouvait
22 également au bureau de poste de Sokolac.
23 Q. Très bien. Et il se peut que -- alors, comme je vous l'ai dit, nous
24 disposons d'éléments en l'espèce que le général Gobillard appelle depuis
25 Sarajevo. Donc, est-ce qu'il aurait été possible qu'il compose le numéro du
26 centre des PTT à Pale pour joindre l'état-major principal ?
27 R. Eh bien, peut-être qu'à partir d'un numéro des PTT de Pale on peut
28 appeler les PTT à Sokolac --
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1 L'INTERPRÈTE : Note de l'interprète : Nous n'avons pas compris le reste de
2 la phrase. Nous demandons au témoin de bien vouloir s'exprimer de façon
3 claire, s'il vous plaît.
4 Mme HASAN : [interprétation]
5 Q. Vous avez commencé par dire que c'était possible, en fait, qu'avec un
6 numéro des PTT de Pale on peut appeler un numéro des PTT à Sokolac. Donc,
7 si un appel parvient au centre des PTT de Pale, une ligne des PTT civile,
8 cela, à ce moment-là, n'utilise pas le réseau des relais radio et
9 n'emprunte pas cette voie-là, comme vous nous l'avez dit juste avant la
10 pause.
11 R. Eh bien, oui, s'il appelle depuis un bureau de poste civil à Pale, il
12 peut appeler, en fait, un numéro aux PTT de Sokolac, et il y a à cet
13 endroit Crna Rijeka et Han Pijesak.
14 Q. Alors je vais m'assurer de bien avoir compris votre déposition.
15 Est-ce que vous dites que vous savez qu'un appel des Nations Unies arrivant
16 de Sarajevo aurait été un appel qui arriverait au centre de communication
17 des PTT de Sokolac automatiquement ?
18 R. Tout d'abord, je ne sais rien au sujet de cet appel. C'est la première
19 fois que je vois ceci.
20 Deuxièmement, moi, je vous répète que : si avec un numéro des PTT de
21 Pale, si vous faites un appel, cela ne fait pas partie de l'équipement
22 relais et l'équipement de Sokolac, et si vous avez à ce moment-là un numéro
23 de Sokolac, il devait à ce moment-là être inscrit ou intégré au réseau du
24 relais radio et devait à ce moment-là se trouver à Crna Rijeka et inclure
25 cette plage de fréquences.
26 Q. Donc le centre des PTT à Pale, ce centre-là permettait-il d'entrer en
27 contact avec Crna Rijeka ? D'après ce que vous avez dit, vous dites
28 lorsqu'il y a un appel qui arrive à Pale, cet appel utilise le réseau
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1 relais et, donc, est transmis le long de cette voie d'acheminement via
2 Veliki Zep et arrive ensuite à Crna Rijeka.
3 R. Oui ---
4 L'INTERPRÈTE : Est-ce que le témoin peut répondre plus lentement et plus
5 distinctement.
6 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Veuillez reprendre votre réponse et
7 parler clairement et distinctement, s'il vous plaît.
8 LE TÉMOIN : [interprétation] Alors je vous dis que le numéro des PTT qui a
9 existé à Crna Rijeka de Sokolac, ce numéro était transmis en utilisant le
10 RRU FM-200, en passant par Sokolac-Strazbenica-Crna Rijeka, donc cela
11 existait le long de cette voie-là. Et un homme qui appelle de Pale à partir
12 d'un standard civil, à ce moment-là c'est Sokolac-Strazbenica-Veliki Zep.
13 Sur cette voie d'acheminement, on peut entendre la conversation, l'écouter.
14 J'ai déjà expliqué ce qu'il fallait pour intercepter cette conversation.
15 Alors je vais vous l'expliquer maintenant : le matériel militaire,
16 l'équipement relais radio, aurait pu capter cet appel mais seulement le
17 long de la voie d'acheminement Sokolac-Veliki Zep-Strazbenica parce que le
18 signal emprunte cette voie-là. Je vous l'ai déjà expliqué. Je ne sais pas
19 comment vous l'expliquer autrement.
20 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Je suppose qu'il s'agit d'une réponse à
21 votre question, Madame Hasan ?
22 Mme HASAN : [interprétation] Oui, tout à fait.
23 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Veuillez poursuivre.
24 Mme HASAN : [interprétation]
25 Q. Donc cette communication était transmise sur une ligne ouverte, non
26 protégée, pour arriver jusqu'à Crna Rijeka ?
27 R. A Veliki Zep, il y avait un système de relais radio et ensuite par
28 câble jusqu'à Crna Rijeka; c'est-à-dire qu'il s'agit d'une voie relais
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1 radio analogique et non protégée. Comme je l'ai déjà dit, il y avait les
2 canaux individuels et les canaux individuels pouvaient être protégés. Pas
3 tous, individuellement. Donc, entre 12 et 24. Dans ce cas, je crois qu'il y
4 avait 24 canaux qui étaient utilisés et les canaux ne pouvaient pas tous
5 être protégés individuellement.
6 Et pour pouvoir écouter un signal ou une conversation en mode
7 analogique, non protégé, j'ai déjà expliqué ce qu'il fallait dans ma
8 réponse précédente, et je n'ai aucune connaissance des interceptions.
9 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Ecoutez, vous avez tendance à répéter ce
10 que vous avez déjà dit auparavant. Cela est inutile. Je crois que le début
11 de votre réponse était tout à fait clair, que le signal empruntait un
12 système relais radio en mode non protégé, et donc qu'il n'y avait que les
13 canaux qui pouvaient être protégés de façon individuelle.
14 Veuillez poursuivre.
15 Mme HASAN : [interprétation]
16 Q. Alors, si c'est un utilisateur civil qui appelle de l'étranger, l'appel
17 ou le signal serait acheminé le long de quelle voie pour être entendu et
18 intercepté avant d'atteindre Crna Rijeka ? Moi, ce qui m'intéresse, dans ce
19 cas-ci, c'est la voie de communication ou la voie de transmission lorsque
20 quelqu'un appelle depuis l'étranger, un civil. Donc, commençons par cet
21 exemple-là. La personne qui appelle utilise une ligne civile qui arriverait
22 aux PTT de Sokolac ou aux PTT de Pale, et ce signal voyagerait donc le long
23 de cette voie que vous avez décrite.
24 R. Alors cela dépend, parce que si on appelait un numéro de Sokolac depuis
25 le poste de Sokolac ou à Crna Rijeka ou de Pale, à ce moment-là -- si c'est
26 Pale, c'est la voie d'acheminement de Pale, et à ce moment-là c'est un
27 numéro des PTT de Pale.
28 Q. De toute façon, ça passe par Strazbenica et Veliki Zep, n'est-ce pas ?
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1 R. Oui.
2 Q. Donc je souhaite que nous regardions une autre écoute téléphonique.
3 C'est le numéro 65 ter 21062b. Il s'agit d'un document qui est sous pli
4 scellé. Il s'agit d'un exemple sur lequel je souhaite que vous vous
5 penchiez.
6 Il s'agit d'une communication interceptée par les services de Sûreté de
7 Bosnie à partir du 17 juillet 1995. Et vous verrez au niveau de l'intitulé
8 que :
9 "Ce jour-là, tout en surveillant l'axe Pale en utilisant la fréquence
10 836.000 mégahertz, le canal numéro 13, à 23 heures 40, nous avons
11 enregistré une conversation entre le général Ratko Mladic et Milos Kostic,
12 que nous n'avons pas pu entendre."
13 Savez-vous quels utilisateurs se servaient de ce canal-là et
14 utilisaient cette fréquence-là ?
15 R. Je ne suis au courant de rien. Je ne connais pas M. Kostic. Je ne
16 connais pas ce canal 13. Et je ne sais absolument pas de quelle voie radio
17 il s'agit.
18 Q. Bien. Maintenant, on n'entend qu'un participant à la
19 conversation; Milos Kostic, on ne l'entend pas du tout. Est-ce que vous
20 connaissez quelqu'un portant ce nom ?
21 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Je pense que vous avez déjà posé
22 la question. Il a déjà dit qu'il ne connaissait pas M. Kostic.
23 Mme HASAN : [interprétation] Merci, Monsieur le Président. Je suis
24 désolée.
25 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Vous pouvez poursuivre.
26 Mme HASAN : [interprétation]
27 Q. Nous affirmons, Monsieur le Témoin, que le 17 juillet, le général
28 Mladic se trouve à Crna Rijeka, et nous avons reçu des éléments de preuve
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1 dans ce sens. Et nous affirmons que c'est lui qui parle avec Milos Kostic,
2 qui se trouvait, nous pensons, à l'époque aux Etats-Unis d'Amérique.
3 Est-ce bien cet exemple que nous avons cité, à savoir : Milos Kostic
4 appelle des Etats-Unis en utilisant une ligne civile, on reçoit son appel
5 en passant par le centre des PTT de Sokolac ou de Pale, et ensuite on passe
6 la communication à Crna Rijeka en suivant la voie que vous avez décrite ?
7 R. Oui, sauf que je ne connais pas ce Kostic, je ne sais pas quelle est la
8 voie de cheminement utilisée, je ne sais pas quel est le numéro qu'il a
9 appelé. Il y avait différents numéros des différents centres, et donc je ne
10 peux pas vous affirmer à 100 % qu'il ait suivi une telle trajectoire et pas
11 une autre.
12 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Madame Hasan, le témoin, apparemment,
13 n'est pas en mesure de dire quoi que ce soit à ce sujet, parce que vous
14 présentez les faits alors que nous aurions préféré voir le témoin présenter
15 les faits.
16 Mme HASAN : [interprétation] Moi, j'essaie de lui présenter la position de
17 l'Accusation. Le fait qu'il n'est pas au courant de cette voie de
18 communication n'est pas vraiment ce qui m'intéresse. J'essaie tout
19 simplement de vérifier quelles sont les voies d'acheminement utilisées.
20 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Il a décrit ces voies. Il dit qu'il a
21 appelé de l'étranger. Mais le témoin ne peut pas vous en dire davantage.
22 Bon, vous pouvez plus tard, éventuellement, prouver que le témoin a appelé
23 de l'étranger, mais c'est plutôt un argument que la déposition d'un témoin
24 au sujet d'un fait précis.
25 Mme HASAN : [interprétation] Mais moi, ce que j'essaie de faire, c'est de
26 poser une question hypothétique au témoin pour lui demander s'il peut
27 accepter le fait que quelqu'un appelle des Etats-Unis, et c'est ce que je
28 lui demande. J'ai essayé de lui demander s'il accepte la possibilité qu'on
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1 ait appelé des Etats-Unis.
2 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Vous pouvez poursuivre.
3 Mme HASAN : [interprétation]
4 Q. Monsieur Pajic, pour que cette conversation puisse être interceptée, et
5 on voit qu'ici on parle de cette voie d'acheminement par Pale, et vous avez
6 décrit d'ailleurs cette voie, donc dans cette configuration, cette
7 communication serait passée par la voie que vous nous avez déjà décrite
8 pour arriver jusqu'à Crna Rijeka ?
9 R. Voilà ce que je peux vous dire : pour confirmer quelque chose il
10 faudrait que j'aie des informations de base. Tout d'abord, quel est le
11 numéro que l'on a appelé pour joindre le général Mladic ? Parce que le
12 général Mladic avait un numéro PTT de Belgrade. Il y avait aussi un numéro
13 civil de Han Pijesak. Il y avait aussi un numéro au niveau de la centrale
14 de Sokolac. Donc il a pu suivre différentes voies d'acheminement.
15 Il avait un numéro civil des PTT qui est passé par des voies
16 complètement différentes, parce que vous aviez aussi un numéro civil qui
17 était relié par fil jusqu'à l'état-major principal de l'armée de la
18 Republika Srpska, puis vous aviez aussi un numéro PTT de Sokolac qui
19 passait par le relais.
20 Q. Je sais que les interprètes suivent, mais moi je ne suis pas.
21 Donc, est-ce que vous pouvez ralentir.
22 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Je vais vous poser une question simple.
23 Tout à l'heure, on vous a posé une question au sujet des utilisateurs
24 civils appelant de l'étranger et vous avez dit que :
25 "Cela dépendait du numéro appelé, est-ce qu'on appelait de Sokolac,
26 Pale, et cetera."
27 Et vous avez confirmé que pour appeler Pale il fallait que ceci passe
28 par Strazbenica, Veliki Zep, et cetera. Mais est-ce que le fait d'avoir
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1 appelé des Etats-Unis change quoi que ce soit la donne ?
2 LE TÉMOIN : [aucune interprétation] Bien sûr. Je répète : le général Mladic
3 avait plusieurs numéros civils accessibles par différentes routes. Le
4 numéro civil de Belgrade que l'on a utilisé le plus souvent passait par Cer
5 et Veliki Zep. Le numéro civil de Han Pijesak passait par la communication
6 par fil. Je ne sais pas quel est le numéro civil utilisé, mais tous ces
7 numéros étaient accessibles par différentes voies, parce qu'elles utilisent
8 différentes centrales téléphoniques qui se trouvent à Sokolac, à Pale, à
9 Belgrade. Bon, il n'y avait pas vraiment de numéros civils à Crna Rijeka
10 venus de Pale. Les seuls numéros civils qu'il y avait venaient de Han
11 Pijesak, de Sokolac et de Belgrade.
12 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Très bien. Continuez.
13 Mme HASAN : [interprétation]
14 Q. Le Procureur a parlé au général Milovanovic. Nous pouvons demander le
15 document 65 ter 32034, et je vais demander donc de montrer cela sur
16 l'écran. Il a dit que si quelqu'un appelait de l'étranger, et là c'est le
17 cas que je viens de vous montrer, où on appelle des Etats-Unis, et donc si
18 cette personne voulait parler avec le général Mladic à Belgrade --
19 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Vous pouvez terminer la question,
20 parce que M. Ivetic va peut-être réagir.
21 Mme HASAN : [interprétation]
22 Q. Dans ce cas, son appel, l'appel qui vient des Etats-Unis, aurait été
23 passé au général Mladic dans son appartement à Belgrade en passant par le
24 QG de la RFY à Belgrade. Etes-vous d'accord avec cela ?
25 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Monsieur Ivetic.
26 M. IVETIC : [interprétation] Le numéro qui a été donné par ma consœur n'a
27 rien à voir avec M. Milovanovic, donc je vais demander que ceci soit
28 corrigé parce que le numéro qu'elle a cité n'a rien à voir.
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1 Mme HASAN : [interprétation] Le numéro est le numéro 65 ter 32644.
2 M. IVETIC : [interprétation] Eh bien, je voudrais dire pour le compte rendu
3 que nous n'avons pas reçu cette déclaration de témoin.
4 Mme HASAN : [interprétation] Je vais attendre que Mme Stewart nous donne
5 l'info concernant la communication de cette déclaration.
6 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Est-ce que vous avez besoin de répondre
7 --
8 Mme HASAN : [interprétation]
9 Q. Est-ce que vous voulez que je vous répète la question ?
10 R. Vous pouvez la répéter.
11 Q. Est-ce que vous êtes d'accord avec ce que le général Milovanovic a dit;
12 ça veut dire que si quelqu'un appelle pour essayer de joindre le général
13 Mladic dans son appartement à Belgrade, cet appel devait passer par le QG
14 de la RFY à Belgrade ? Donc c'est la voie d'acheminement qu'il aurait fallu
15 emprunter.
16 M. LE JUGE FLUEGGE : [aucune interprétation]
17 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] M. Ivetic est debout.
18 M. IVETIC : [interprétation] Là, j'ai l'impression que la question n'est
19 pas posée correctement.
20 Mme HASAN : [interprétation]
21 Q. On appelle des Etats-Unis et on essaie d'appeler le général dans son
22 appartement à Belgrade.
23 Le général Milovanovic nous a dit que pour lui passer l'appel, il fallait
24 passer par le QG de la RFY à Belgrade.
25 R. Ecoutez, s'il essaie d'appeler le général Mladic à Belgrade, il y avait
26 un numéro qu'il pouvait utiliser. Je ne vois pas pourquoi il aurait eu
27 besoin de passer par Crna Rijeka. Donc ce numéro des PTT ici --
28 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Monsieur, je vais vous arrêter. Peut-
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1 être que vous n'avez pas compris la question.
2 Mme Hasan ne parle plus de cette conversation précise. Elle vous présente
3 ce que le général Milovanovic a dit dans son entretien.
4 Madame Hasan.
5 Mme HASAN : [interprétation]
6 Q. Donc vous avez répondu pour dire ce que le général Milovanovic nous a
7 déjà dit, à savoir que cet appel n'était pas passé par le territoire de la
8 RS, par le réseau relais. Si un civil essaye de parler au général Mladic à
9 Belgrade, il va passer directement par Belgrade et ne va pas passer par le
10 réseau de communication de la Republika Srpska.
11 R. Oui.
12 Q. Et ce que le général Milovanovic a dit est qu'un civil appelant de
13 l'étranger qui essaye de joindre Mladic à Crna Rijeka alors que Mladic est
14 à Belgrade, eh bien, que l'opératrice n'aurait pas passé la conversation en
15 passant par Belgrade. Autrement dit, une opératrice de Crna Rijeka n'aurait
16 pas passé la conversation d'un civil au général Mladic qui se trouve à
17 Belgrade.
18 R. Oui, vous avez raison de le dire.
19 Q. Et ceci parce qu'il y avait des problèmes de sécurité quant à la
20 possibilité de divulguer l'endroit où se trouvait le général Mladic ?
21 R. Oui. Quand il était à Belgrade, il avait un numéro de téléphone PTT où
22 il pouvait être joint, et en général on l'appelait à ce numéro.
23 Q. Donc le civil essayant d'appeler le général Mladic devait appeler
24 directement Belgrade pour l'appeler là-bas, pour lui parler ?
25 R. Non. C'est l'adjudant du général Mladic à Crna Rijeka qui lui dit où il
26 se trouve à Belgrade, et ensuite il appelle directement ce numéro-là.
27 Q. Et qui est l'ADC ?
28 R. Le capitaine Rajko Banduka.
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1 Q. Le capitaine Rajko Banduka est donc la personne qui devait décider s'il
2 fallait dire à celui qui appelle que Mladic se trouvait à Belgrade ? Donc
3 il lui disait tout simplement d'appeler le numéro à Belgrade, s'il le
4 voulait ?
5 R. Oui, sans doute que le général Mladic lui disait quels sont les appels
6 qu'il fallait lui passer et quels sont les appels qu'il ne fallait pas lui
7 passer. Je pense que telle était la procédure.
8 Q. Si Mladic est à Belgrade et s'il appelle en utilisant une ligne
9 téléphonique PTT à Belgrade et s'il essaye de se mettre en liaison avec
10 l'officier de garde à Crna Rijeka - et là, je ne parle pas du capitaine
11 Rajko Banduka mais de l'officier de garde - pourriez-vous me dire comment
12 passait-on cet appel ?
13 R. Il y avait une transmission par radio relais entre l'état-major
14 principal de l'armée yougoslave et l'état-major principal de la Republika
15 Srpska. Il y avait une voie protégée et une autre qui n'était pas protégée.
16 Et donc, il pouvait appeler qui il voulait à l'état-major principal à
17 Belgrade en passant par la centrale militaire à Belgrade.
18 Mme HASAN : [interprétation] Est-il possible de voir la pièce P1655. C'est
19 un numéro qui est sous pli scellé.
20 Mme Stewart me dit que le rapport contenant les informations dont nous
21 avons parlé tout à l'heure a été communiqué par le DVD 119, qui a été placé
22 dans le casier de la Défense le 15 mai 2015.
23 Q. Donc, ici, nous avons une conversation interceptée. Cette conversation
24 ne devrait pas être communiquée au public. Il s'agit d'une conversation
25 interceptée par la Sûreté d'Etat et cette communication est datée du 16
26 juillet 1995. Et voici ce qu'on peut lire :
27 "A cette date-là, en écoutant le relais radio de Pale sur la fréquence
28 836.000 mégahertz, canal 13, à 16 heures 15, nous avons enregistré une
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1 conversation entre l'officier de garde dans l'état-major principal et le
2 général Mladic, qui n'était pas audible."
3 Donc, là, à nouveau, nous avons un exemple où on n'a qu'un participant à la
4 conversation.
5 La Défense et le Procureur sont d'accord pour dire qu'à l'époque,
6 donc, à 16 heures 15, le général Mladic était à Belgrade. Ici, nous avons
7 le général Mladic à Belgrade qui s'entretient avec l'officier de garde de
8 l'état-major principal, qui se trouve à Crna Rijeka; est-ce exact ?
9 R. Oui, si le général était à Belgrade et parlait avec l'officier de garde
10 à Crna Rijeka, et si quelque chose a écouté quelque part à Pale, ce n'est
11 pas possible. Parce que vous avez une voie qui passe de Veliki Zep par Cer
12 jusqu'à Belgrade. Pale n'a rien à voir avec cette conversation. Donc la
13 voie radio relais de Pale n'a rien à voir avec la conversation entre
14 Belgrade et l'état-major principal.
15 Il s'agit de Veliki Zep-Cer, qui se trouve du côté serbe, et Belgrade.
16 Donc, si on a écouté cela en disant qu'il s'agit d'une route de Pale, ce
17 n'est tout simplement pas possible. Ce n'est pas possible.
18 Et où est la conversation complète ? Parce que là vous n'avez qu'un côté,
19 donc on ne peut pas confirmer cela.
20 Q. Ce qui nous intéresse ici, ce sont les voies d'acheminement. Ce n'est
21 pas la conversation toute entière.
22 Si le général Mladic appelle de son appartement en utilisant une ligne PTT
23 ou bien s'il appelle de l'académie militaire, il va utiliser la ligne
24 civile des PTT. Pouvez-vous nous dire par où va passer cette communication
25 ? Et décrivez-vous nous cela depuis le début. Donc cette communication qui
26 utilise les lignes des PTT commence où ?
27 R. Si le général Mladic devait appeler d'un numéro civil PTT pour appeler
28 Crna Rijeka sur un autre numéro PTT civil, eh bien, dans son bureau chez
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1 son adjudant Banduka, il avait un numéro PTT. De Belgrade, il pouvait
2 appeler ce numéro PTT civil de Belgrade d'un autre numéro PTT. Et donc, il
3 n'avait pas besoin de passer par une autre voie car dans son bureau il
4 avait ce numéro PTT civil. Il avait ce numéro civil à Crna Rijeka et il
5 pouvait l'appeler d'un autre numéro, tout simplement. Donc, pourquoi passer
6 par d'autres voies de communication ?
7 Q. Donc, s'il appelle son propre numéro civil, cette conversation ne
8 pouvait pas être interceptée, n'est-ce pas ? En théorie, on pouvait
9 intercepter les lignes téléphoniques, mais là on parle de relais radio.
10 R. Eh bien, je vais vous répéter cela. Le numéro civil du général Mladic
11 qui se trouvait dans son bureau à Han Pijesak, à Crna Rijeka, le numéro
12 qu'il avait l'habitude d'appeler de Belgrade, cette voie passe par Veliki
13 Zep-Cer-Avala. C'est un système épais SMC-1306B. Il est pratiquement
14 impossible de le placer sur écoute même s'il s'agit d'un système
15 analogique. Il faut toute une batterie d'appareils pour pouvoir placer une
16 telle conversation sur écoute. Et puis, il faut vraiment être tout près
17 pour écouter cela. Ce n'était pas possible dans cette situation.
18 Q. Et la centrale manuelle normale que vous évoquez ici, elle se trouve où
19 exactement ?
20 R. Cette centrale, je vous ai montré où elle était quand nous avons
21 regardé le plan, elle se trouvait dans la pièce numéro 1 dans l'espace
22 souterrain. C'était la pièce 1A.
23 Q. Donc, s'il appelle et s'il essaye de passer par la centrale pour
24 ensuite être connecté avec l'officier de garde à Crna Rijeka, cette
25 communication va passer par une communication par relais radio ?
26 R. Oui, oui. S'il est à Belgrade, il faut que ça passe par une
27 communication par radio relais, et il a plusieurs possibilités. Il peut
28 appeler d'un numéro civil à Belgrade de l'appartement où il se trouve à
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1 Belgrade. Il peut appeler le numéro civil qui se trouve dans la centrale de
2 l'état-major principal de l'armée yougoslave, qui ensuite passe la
3 conversation directement à l'état-major principal en Republika Srpska.
4 C'est l'état-major principal qui choisissait comment ils allaient
5 procéder, parce que nous étions en communication directe entre l'état-major
6 principal de l'armée de la Republika Srpska et l'état-major principal de
7 l'armée yougoslave. Nous avions donc une liaison directe et protégée. Et
8 c'est comme cela qu'il procédait en général. Mais il a utilisé surtout les
9 conversations protégées quand il appelait l'état-major principal de
10 Belgrade. Bon, cela n'exclut pas la possibilité qu'il utilise d'autres
11 voies de communication.
12 Q. Et par rapport à d'autres possibilités qu'il avait, est-ce qu'il y
13 avait plusieurs possibilités pour appeler Crna Rijeka ?
14 R. Ecoutez, le système des transmissions est un système complexe. Vous
15 avez toujours plusieurs possibilités. Il a toujours utilisé, que je sache,
16 ces deux possibilités-là. Pour la plupart du temps, il a utilisé les
17 communications protégées. Evidemment que tout cela était -- enfin, il y
18 avait des transmissions entre tous les corps d'armée. Les centrales de tous
19 les corps d'armée avaient une liaison avec l'état-major principal. Ils
20 avaient des liaisons numériques, analogiques. Toutes les centrales avaient
21 ces types de liaisons avec l'état-major principal.
22 Q. La liaison qui existait entre Cer et Veliki Zep, il y avait un SMC-
23 1306B qui fonctionnait sur cette voie d'acheminement, n'est-ce pas ?
24 R. Oui. Nous avions deux voies avec Cer et avec Belgrade. Il y en avait
25 une qui était protégée et l'autre qui n'était pas protégée. 0719, c'était
26 la voie protégée en direction de Veliki-Cer qui ensuite continuait en
27 direction de l'armée yougoslave. L'autre était une voie analogique, non
28 protégée --
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1 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Les interprètes demandent que vous
2 ralentissiez.
3 [La Chambre de première instance et la Greffière se concertent]
4 LE TÉMOIN : [interprétation] Je suis désolé. J'oublie à chaque fois.
5 Mme HASAN : [interprétation]
6 Q. Pouvez-vous répéter la réponse. Donc vous avez dit que vous aviez deux
7 voies par radio relais en direction de Belgrade.
8 R. Il y en avait une qui était numérique ou protégée. Le numéro de cette
9 voie était 0719. L'autre était analogique, 1058.
10 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Nous ne recevons pas d'interprétation
11 sur le canal anglais.
12 Pourriez-vous répéter à nouveau la réponse depuis le départ.
13 LE TÉMOIN : [interprétation] En direction de Cer, en direction de Belgrade,
14 il y avait deux voies à radio relais. Il y en avait un qui était numérique
15 ou protégé, et le numéro de cette voie par relais était 0719. L'autre voie
16 relais en direction de Cer et ensuite par Belgrade était 1058. C'était son
17 numéro. Et l'appareil utilisé était le SMC-1306B. Et cet axe était protégé
18 en direction de Belgrade, de 0719; mais de Cer en direction d'Avala,
19 c'était 7001. Donc le numéro de la voie a changé sur une portion.
20 Mme HASAN : [interprétation]
21 Q. De Cer à Veliki Zep, il y avait un dispositif de réserve RRU-800,
22 n'est-ce pas ?
23 R. Ce dispositif était prêt à fonctionner, mais cela n'est jamais arrivé.
24 Mais c'était seulement au cas où il y aurait eu une panne pour ce qui est
25 de l'autre appareil SMC ou dans le cas où il y aurait eu des raids aériens.
26 Donc cet autre dispositif devait être prêt à être opérationnel.
27 Q. Bien.
28 [Le conseil de l'Accusation se concerte]
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1 Mme HASAN : [interprétation] Monsieur le Président, je vais parcourir mes
2 notes pour voir quels sont les sujets que j'ai besoin de parcourir.
3 Q. Donc la communication entre l'appareil RRU-800 de Cer à Veliki Zep
4 était une ligne ouverte qui pouvait être interceptée ?
5 M. IVETIC : [interprétation] Objection, puisque ce que le témoin a dit dans
6 la ligne 7 ne correspond pas à ce que Mme Hasan a dit. Il a dit que cela
7 n'a jamais fonctionné…
8 Mme HASAN : [interprétation] Je peux reformuler ma question.
9 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Allez-y.
10 Mme HASAN : [interprétation]
11 Q. Donc cette ligne de communication -- sur cette ligne, si l'appareil
12 RRU-800 avait fonctionné de Cer à Veliki Zep, cela aurait été une ligne
13 ouverte qui aurait pu être interceptée, n'est-ce pas ?
14 R. Oui, dans ce cas-là, cela aurait été une ligne analogique non protégée.
15 Mais il faut que je répète. Il s'agissait d'un dispositif de l'appareil de
16 réserve qui était prêt au cas où l'autre appareil serait tombé en panne.
17 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Il n'est pas nécessaire de répéter cela.
18 Mme Hasan a voulu juste savoir de quel type de ligne il se serait agi si ce
19 dispositif avait fonctionné.
20 LE TÉMOIN : [interprétation] Bien.
21 [Le conseil de l'Accusation se concerte]
22 Mme HASAN : [interprétation] Peut-on maintenant afficher la pièce P1655 --
23 non, excusez-moi, P1658, et il s'agit d'une autre pièce à conviction qui
24 est une pièce sous pli scellé.
25 Q. Monsieur Pajic, il s'agit d'une communication interceptée de la même
26 date, du 16 juillet. Il s'agit de la conversation entre le général Mladic
27 et Kostic qui a eu lieu à 22 heures 50. Et cette conversation interceptée a
28 eu lieu sur la même fréquence, 836 000 mégahertz, sur l'axe de Pale.
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1 Et maintenant, j'aimerais qu'on affiche la page 2 en anglais pour voir
2 cette conversation interceptée pertinente. Donc c'est ce qui nous
3 intéresse, et vous pouvez voir le numéro 672 dans la moitié inférieure de
4 la page affichée.
5 Vous nous avez dit auparavant que si un civil avait essayé d'entrer en
6 contact avec le général Mladic à Crna Rijeka et si le général Mladic
7 n'était pas présent à Crna Rijeka mais à Belgrade, que cet appel n'aurait
8 pas été acheminé par le réseau radio relais de la RS ou bien que cette
9 personne n'aurait pas eu le contact avec le général Mladic ou qu'on lui
10 aurait donné le numéro auquel le général Mladic pourrait être atteint
11 directement à Belgrade.
12 Donc ma question est la suivante : est-ce que cette communication qui se
13 passe par une ligne téléphonique civile et qui est interceptée dans le
14 réseau par relais radio veut nécessairement dire que le général Mladic se
15 trouvait sur le territoire de la RS et non pas à Belgrade ?
16 R. Je ne sais pas où se trouvait le général Mladic dans ce cas-là, à quel
17 endroit. Il y a eu une conversation interceptée à Pale. C'est tout ce que
18 je vois. Donc je ne sais pas quel numéro a été demandé. Puisque cela, c'est
19 tout à fait différent par rapport au numéro qui a été appelé. On l'a appelé
20 au numéro PTT à Belgrade, qui se trouvait à Crna Rijeka, au bureau de son
21 adjudant, et presque 90 % de ces communications se passaient par le biais
22 de son adjudant. Puisque lui, il utilisait rarement, presque jamais, la
23 centrale téléphonique mobile qu'on avait à G-1. Banduka peut confirmer
24 cela. Toutes les conversations de Mladic avec l'étranger, avec la FORPRONU,
25 passaient par un numéro téléphonique civil qui se trouvait dans son bureau.
26 Et la voie d'acheminement de ce numéro de Belgrade jusqu'à lui, je vous ai
27 déjà dit, passait par le réseau de dispositif par relais radio d'Avala, Cer
28 et jusqu'à Veliki Zep.
Page 35897
1 Q. Je comprends votre réponse et je comprends ce que vous venez de dire.
2 Mais ma question portait sur la situation quelque peu inverse par rapport à
3 ce que vous avez dit. Par exemple, Kostic qui appelle des Etats-Unis, c'est
4 un fait, et je vous dis que je vous invite à accepter que Kostic appelle de
5 l'étranger et son appel a été intercepté dans le cadre du réseau relais
6 radio de la RS. Et vous nous avez déjà dit qu'un civil qui essaye d'entrer
7 en contact avec le général Mladic -- excusez-moi, que cette personne civile
8 n'aurait pas été mise en contact avec le général Mladic par le réseau par
9 radio relais, mais on lui aurait dit où se trouvait le général Mladic, si
10 la décision était telle, ou bien il aurait été mis en contact directement
11 avec le général Mladic à Belgrade. Donc, comme cela, on contourne le réseau
12 par relais radio de la Republika Srpska, et cela veut dire qu'il aurait été
13 impossible d'intercepter cet appel. Est-ce que vous êtes d'accord avec
14 moi ?
15 R. Oui, je suis d'accord avec vous, si le général Mladic est contacté sur
16 son numéro à Belgrade, numéro civil, et non pas sur son numéro qui se
17 trouve dans son bureau à Belgrade.
18 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Monsieur le Témoin, est-ce que je
19 pourrais vous poser une question. Est-ce que je vous ai bien compris pour
20 ce qui est de la voie d'acheminement. Par quelle voie d'acheminement le
21 contact aurait pu être établi avec le général Mladic, puisque sur la base
22 de ce que vous avez dit, je pourrais conclure que cela dépendait du numéro
23 qui a été utilisé à Belgrade ou à Crna Rijeka ?
24 LE TÉMOIN : [interprétation] Oui.
25 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Cela n'a pas été consigné au compte
26 rendu. Je vous ai entendu dire "O.K." Est-ce que je vous ai bien entendu ?
27 LE TÉMOIN : [interprétation] Oui, vous avez bien compris.
28 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Si une personne veut le contacter alors
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1 qu'il est à Crna Rijeka, cette personne appellerait le numéro qui passait -
2 - et dans ce cas-là, la communication passait par le système de relais
3 radio. Et si vous l'appelez à Belgrade, dans ce cas-là sur cet autre numéro
4 de téléphone, cela ne passait pas par le système de relais radio de la
5 Republika Srpska, n'est-ce pas ?
6 LE TÉMOIN : [interprétation] Oui.
7 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Continuez, Madame Hasan.
8 [Le conseil de l'Accusation se concerte]
9 Mme HASAN : [interprétation] Monsieur le Président, je vois qu'on a cinq
10 heures [comme interprété] avant la pause. Si vous nous permettez de faire
11 la pause un peu plus tôt, je pourrais voir ce qu'il me reste comme
12 questions à poser au témoin. Je pense que j'aurais quelques questions à lui
13 poser.
14 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Maître Ivetic, supposant que Mme Hasan
15 aurait besoin de cinq à dix minutes pour ses quelques questions, je me
16 demande de combien de temps vous avez besoin pour vos questions, pour que
17 M. Stojanovic puisse consulter M. Mladic pour savoir ce qu'il préfère faire
18 à présent.
19 M. IVETIC : [interprétation] Je pense que j'aurai besoin de dix à 15 [comme
20 interprété] minutes.
21 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Cela veut dire que l'on peut donc
22 probablement commencer avec le témoignage du témoin suivant aujourd'hui.
23 Nous allons faire la pause.
24 Monsieur Pajic, vous avez donc entendu que vous allez finir votre
25 témoignage un peu plus tard aujourd'hui. Et nous allons faire maintenant la
26 pause de 20 minutes.
27 Nous reprenons à 13 heures 35.
28 [Le témoin quitte la barre]
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1 --- L'audience est suspendue à 13 heures 13.
2 --- L'audience est reprise à 13 heures 35.
3 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Madame Hasan, c'est à vous.
4 [Le conseil de l'Accusation se concerte]
5 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Vous êtes-vous décidée ? Me Ivetic
6 doit-il se préparer ou attendre encore une seconde ?
7 Mme HASAN : [interprétation] J'ai quelques questions encore.
8 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Oui.
9 Mme HASAN : [interprétation] Merci.
10 [La Chambre de première instance se concerte]
11 [Le témoin vient à la barre]
12 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] C'est à vous, Madame Hasan.
13 Mme HASAN : [interprétation] Je souhaite que nous regardions le numéro 65
14 ter 05923B, s'il vous plaît.
15 Q. Vous verrez, Monsieur Pajic, qu'il s'agit là de l'état-major principal
16 de l'armée de la Republika Srpska et de son annuaire daté de l'année 1995.
17 Mme HASAN : [interprétation] Alors, si nous passons à la page 2 dans les
18 deux langues, en anglais et en B/C/S, Messieurs les Juges, il s'agit d'un
19 extrait de l'annuaire dans son intégralité.
20 Q. Nous voyons la page ici qui énumère un certain nombre de numéros de
21 téléphone correspondant à l'état-major principal, à commencer par d'autres
22 -- la centrale téléphonique connectée à G-1, une centrale téléphonique
23 automatique. Ici sont énumérés des numéros de téléphone correspondant à
24 différents centres des PTT avec lesquels sont utilisés des téléphones
25 automatiques. Ai-je bien compris que le 011 correspondait au numéro que
26 vous deviez appeler avant d'appeler un numéro à Belgrade, le code
27 régional ?
28 R. Ce numéro, 011 199 208, si vous appelez un numéro à Belgrade, vous
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1 composez directement les six ou sept numéros. Vous n'avez pas besoin
2 d'avoir le code de la ville, 011.
3 Q. Donc, si vous appelez la centrale téléphonique des PTT de Belgrade,
4 depuis la Republika Srpska, à ce moment-là il faut composer le numéro dans
5 sa totalité, y compris le 011, n'est-ce pas ?
6 R. Non. Je viens de vous le dire : si vous appelez un numéro des PTT
7 civil, vous n'avez pas besoin de composer le 011 depuis Crna Rijeka, si
8 vous appelez ce premier numéro, celui qui figure en tête de liste ici. Avec
9 ce numéro, vous pouvez composer n'importe quel numéro à Belgrade. Vous
10 n'avez pas besoin du code de la ville. Je ne sais pas si vous me comprenez.
11 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] J'ai une question de suivi. Cela ne
12 dépendrait-il pas de l'endroit d'où est passé le coup de fil ?
13 LE TÉMOIN : [interprétation] Cela n'a pas d'importance. Vous pouvez appeler
14 de n'importe où si c'est ce numéro-ci; Han Pijesak, Banja Luka, quel que ce
15 soit l'endroit. Si c'est ce numéro-là, vous n'avez pas besoin de composer
16 le 011. Ceci est un numéro belgradois qui est installé là par
17 l'intermédiaire de canaux relais. Vous n'entrez pas dans un différent
18 réseau. Vous composez le numéro et vous êtes toujours sur le même réseau.
19 Vous n'êtes pas obligé de composer le 011, qui correspond à Belgrade.
20 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Alors, si vous composez le numéro
21 sur ce réseau-là, 011, à ce moment-là vous n'êtes pas obligé. En revanche,
22 si vous composez un numéro qui n'est pas sur le réseau 011, vous êtes
23 obligé de composer le 011 ?
24 LE TÉMOIN : [interprétation] Par exemple, si vous composez ce numéro
25 de téléphone -- si vous appelez cet autre numéro, à ce moment-là, il faut
26 utiliser le code régional, 071. Mais si vous appelez depuis ce numéro sur
27 le réseau belgradois et vous appelez un autre numéro à Belgrade, vous
28 n'êtes pas obligé à ce moment-là de composer le code régional.
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1 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Mais ceci s'applique à tous les
2 réseaux téléphoniques.
3 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Crna Rijeka se trouvait-il sur
4 le même réseau que 011 ?
5 LE TÉMOIN : [interprétation] Non. Crna Rijeka ne se trouvait pas sur
6 ce réseau-là. Ce n'était que ce numéro belgradois qui -- le système Crna
7 Rijeka qui en faisait partie. Le 011 199 208, ce numéro-là était un numéro
8 du réseau belgradois.
9 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Je comprends maintenant.
10 Mme HASAN : [interprétation]
11 Q. Maintenant, nous voyons quels sont numéros qu'il fallait composer pour
12 atteindre le centre des PTT à Sokolac ?
13 R. Non, vous n'avez pas besoin de composer quoi que ce soit. Vous soulevez
14 le combiné et vous appelez 868-042 et vous entendez la tonalité des PTT de
15 Sokolac. Vous pouvez composer n'importe quel numéro à Sokolac. Et cela,
16 vous pouvez le faire pour Han Pijesak et Pale aussi. Tous ces numéros pour
17 lesquels le code régional correspond à 071, vous ne faites rien du tout.
18 Vous soulevez simplement le combiné. Donc ce numéro était enregistré à la
19 centrale téléphonique de Crna Rijeka, au standard.
20 Q. Je crois que nous sommes d'accord là-dessus. Alors, voyez-vous, juste
21 en dessous, on peut lire : Autre centrale téléphonique automatique
22 connectée au centre des opérations. Ici, nous pouvons lire : Centrale
23 téléphonique automatique militaire avec G-1. Et il y a un numéro de poste
24 ici, qui est le 153. Vous souvenez-vous de ce numéro ?
25 R. Voyez-vous, là où on peut lire ATC militaire de G-1, 153, vous soulevez
26 le combiné et vous composez un autre numéro à trois chiffres. Cela dépend
27 où parce que cela figurait au niveau des centrales téléphoniques de tous
28 les corps, donc vous pouvez choisir n'importe quel numéro qui se trouve à
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1 la centrale manuelle de G-1. A l'extérieur de Crna Rijeka, vous pouvez
2 composer n'importe quel numéro qui était connecté aux autres corps.
3 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] La question qui vous a été posée était
4 de savoir si vous vous souvenez du numéro, le 153.
5 LE TÉMOIN : [interprétation] Oui, c'était le numéro du centre opérationnel.
6 Bon, maintenant, j'ai oublié un peu tous ces numéros. Mais là, c'était
7 l'extension du centre opérationnel --
8 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Veuillez vous concentrer sur les
9 questions. Il faut vraiment être précis dans vos réponses.
10 Vous pouvez poursuivre, Madame Hasan.
11 Mme HASAN : [interprétation]
12 Q. Si j'appelle de la centrale du Corps de la Drina en essayant de
13 rejoindre l'échange téléphonique automatique militaire au niveau du poste
14 G-1, quel est le numéro de poste que je devrais faire ?
15 R. Eh bien, ATC à trois chiffres qui existait au niveau de la centrale du
16 Corps de la Drina, c'était le numéro 332, et c'était un canal protégé. Je
17 l'ai expliqué hier. 332, c'est le numéro qui partait de la même centrale --
18 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Mais quel est le numéro qu'il fallait
19 composer ? Peu importe le type de connexion établie. Quel est le numéro
20 qu'il fallait composer pour appeler le point de contrôle du Corps de la
21 Drina ?
22 LE TÉMOIN : [interprétation] 153, si vous vouliez la centrale téléphonique
23 3, 209, ou quelque chose comme cela. Donc le centre des opérations, 153; la
24 centrale téléphonique, 222 ou bien 229.
25 M. LE JUGE ORIE : [aucune interprétation]
26 Mme HASAN : [interprétation] Est-il possible de tourner la page en anglais
27 d'abord.
28 Q. Et on peut voir sous l'intitulé "Commandant", le numéro d'échange
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1 militaire automatique avec le G-1, 161.
2 Et pour que je vous comprenne -- ici, nous avons un numéro de téléphone. Si
3 je veux appeler le commandant de l'état-major principal, dois-je appeler un
4 de ces numéros qui sont énumérés ici ?
5 R. Cela dépend du numéro de téléphone d'où vous appelez. C'est un numéro
6 de centrale, un numéro à trois chiffres, que vous devez appeler si vous
7 appelez de la centrale G-1.
8 Q. Et on voit que pour rejoindre le général Mladic, il y a une ligne
9 protégée militaire, donc c'est une connexion de l'échange téléphonique
10 militaire automatique de Belgrade, et aussi une ligne protégée PTT civile.
11 Les numéros sont là. Est-ce que cela correspond à votre meilleur souvenir ?
12 R. La ligne PTT civile n'était pas protégée. En ce qui concerne la ligne -
13 -
14 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Pourriez-vous ralentir et recommencer.
15 LE TÉMOIN : [interprétation] Ici, c'est écrit ATC Belgrade, 22-984. C'était
16 un numéro militaire à cinq chiffres de Belgrade qui se trouve dans le
17 cabinet du général Mladic à Crna Rijeka.
18 Mme HASAN : [interprétation]
19 Q. On voit que c'est protégé -- c'est aussi une ligne protégée, n'est-ce
20 pas ? Vous vous souvenez de cela ?
21 R. Je ne vois pas de traduction ici sur le côté gauche.
22 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Il faudrait peut-être passer sur la page
23 suivante.
24 Pouvez-vous examiner l'endroit où il est écrit "commandant" et ensuite il y
25 a quatre lignes. Est-ce que vous le voyez ?
26 LE TÉMOIN : [interprétation] Oui.
27 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Est-ce que vous voyez aussi PTT de
28 Belgrade - protégé ?
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1 LE TÉMOIN : [interprétation] Oui.
2 M. LE JUGE ORIE : [aucune interprétation]
3 Mme HASAN : [interprétation]
4 Q. Donc, ici, on voit que ces trois lignes-là sont protégées. Ensuite, on
5 voit le numéro de téléphone d'échange automatique téléphonique militaire
6 avec le G-1. Donc, ici, on ne parle pas d'une ligne protégée, n'est-ce
7 pas ?
8 R. Non, cette ligne ne peut pas être protégée parce qu'entre le général
9 Mladic et cet endroit-là, il y avait à peu près 20 kilomètres [comme
10 interprété]. Donc il y avait 20 ou 30 mètres de câble.
11 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Donc c'est une ligne interne et elle
12 n'avait pas besoin d'être protégée pour cela ?
13 LE TÉMOIN : [interprétation] Monsieur le Président, je voudrais être plus
14 précis. Ici, il est écrit que les deux numéros sont des numéros protégés
15 parce qu'ils arrivent par une voie de Belgrade --
16 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Monsieur le Témoin, moi, ce qui
17 m'intéresse, c'est l'ATC militaire avec le G-1, 161. C'est une ligne
18 interne. Donc on n'a pas besoin de protéger cela. Est-ce que je vous ai
19 bien compris ?
20 LE TÉMOIN : [interprétation] Oui, c'est une ligne interne, à moins qu'elle
21 ne soit utilisée par le général Mladic. S'il appelle à partir de ce numéro
22 un autre numéro dans le Corps de la Drina, il doit utiliser une ligne
23 protégée.
24 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Je comprends.
25 La question suivante, Madame Hasan.
26 Mme HASAN : [interprétation]
27 Q. Pourriez-vous nous expliquer le quatrième numéro, Pale PTT, échange
28 automatique téléphonique, Pale, 071 783-375. Pourriez-vous nous expliquer
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1 de quelle façon cela avait un rapport avec le général Mladic ?
2 R. C'est passé par une liaison protégée. 783-375, donc, il s'agissait
3 d'une ligne protégée.
4 Q. Tout à l'heure, vous nous avez dit que cette voie n'était pas protégée
5 elle aussi ?
6 R. Non, pas cette route-là. Moi, j'ai dit pour cette trace-là qu'elle
7 était protégée, 0601 -- 0661, excusez-moi. Elle était protégée. Et l'autre
8 passait par Jahorina jusqu'à Pale. Et ce numéro, 783-375, passait par la
9 route 761, une voie protégée, Veliki Zep-Ravno Romanija-Pale.
10 Q. Et vous n'avez pas d'explication pour le fait que ce n'est pas désigné
11 comme voie protégée ?
12 R. Ecoutez, je ne sais pas. Ce n'est pas moi qui ai écrit cet annuaire. Ce
13 n'est pas moi qui ai fait cela.
14 Mme HASAN : [interprétation] Monsieur le Président, je vais demander que le
15 document 65 ter 5923b soit versé au dossier.
16 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Ce document va recevoir la cote P7396.
17 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Qui est versé au dossier.
18 Mme HASAN : [interprétation] Merci. Je n'ai rien d'autre.
19 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Très bien, Madame Hasan.
20 Mme HASAN : [interprétation] Excusez-moi, Monsieur le Président, j'ai
21 oublié de demander le versement du document 65 ter 21062b. Il s'agissait
22 d'une conversation interceptée datée du 17 juillet à 23 heures 40.
23 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Madame la Greffière.
24 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] P7397.
25 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Versé au dossier.
26 Mme HASAN : [interprétation] Sous pli scellé, s'il vous plaît.
27 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Oui, c'est versé sous pli scellé.
28 Monsieur le Témoin, vous voulez dire quelque chose ?
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1 LE TÉMOIN : [interprétation] Je me suis rappelé des numéros des soldats et
2 des officiers, parce qu'à l'époque je ne m'en souvenais pas. Donc, si cela
3 les intéresse, je peux les donner.
4 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Nous le savons. Donc, si Mme Hasan
5 souhaite les entendre, vous pouvez les donner.
6 Mme HASAN : [interprétation] Oui, s'il vous plaît.
7 Q. Donc, est-ce que vous vous souvenez des noms --
8 R. L'officier Dragan Lepir à Veliki Zep. Les soldats chez moi, Sucur
9 Ljubisa et Cinco Predrag. Je me suis rappelé de deux soldats. Bon, il y en
10 avait d'autres, mais je me suis rappelé des noms de ces deux-là.
11 Q. Merci.
12 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Donc c'est sur le compte rendu
13 d'audience.
14 Maître Ivetic, est-ce que vous avez des questions supplémentaires ?
15 M. IVETIC : [interprétation] Oui.
16 Je vais demander que l'on remette sur l'écran le document P7396, page 2 en
17 anglais et 3 en B/C/S.
18 Nouvel interrogatoire par M. Ivetic :
19 Q. [interprétation] Je voudrais que les choses soient bien claires, est-ce
20 que nous avons bien compris votre déposition.
21 M. IVETIC : [interprétation] La page 3 en anglais.
22 Q. Où il est écrit "pour le commandant", vous avez deux numéros qui sont
23 énumérés comme des lignes protégées à Belgrade. Où se trouvaient ces postes
24 ? Quand on appelait le général Mladic à ces postes-là, où sonnait le
25 téléphone ?
26 R. Dans Vila Javor. Dans le bureau de l'adjudant du général Mladic, le
27 capitaine Banduka, dans la Vila Javor.
28 Q. Plus tôt aujourd'hui, au niveau du compte rendu temporaire page 35, on
Page 35908
1 vous a posé une question au sujet du téléphone disponible au général Mladic
2 dans la Vila Javor. Les appels dirigés au téléphone à Vila Javor, comment
3 transférait-on ces conversations téléphoniques si le général Mladic voulait
4 parler au commandant du Corps de la Drina ou bien au commandant d'un autre
5 corps de la VRS ?
6 R. Pour le Corps de la Drina, s'il voulait parler avec le Corps de la
7 Drina, le général Mladic prend le combiné, 064, qui passait par un axe
8 protégé jusqu'à Vlasenica. Et là-bas, il y avait un numéro utilisant la
9 même centrale 332, donc il appelle le numéro 332 et il rentre en
10 communication avec le Corps de la Drina et il demande la personne en
11 question.
12 Q. Est-ce que cette ligne était protégée ou cryptée ?
13 R. C'était une ligne protégée, bien sûr. Il y avait KZU-71 pour ce qui est
14 de cette ligne. Il y avait FM-200 pour ce qui est du système de ligne
15 protégée.
16 Q. Sur la base de votre expérience, est-ce que les numéros PTT de lignes
17 civiles étaient les numéros utilisés par le général Mladic pour faire
18 passer des ordres au commandant du Corps de la Drina ou est-ce qu'il
19 passait des ordres en utilisant ces lignes à des commandants d'autres corps
20 subordonnés ?
21 R. Le général Mladic utilisait exclusivement pour ce qui est des unités
22 subordonnées et des commandants de corps, et plus précisément le commandant
23 du Corps de la Drina et avec la présidence, en utilisant tout le temps les
24 lignes protégées. Il disposait des canaux directs pour établir la connexion
25 avec le président et avec le chef de l'état-major principal de l'armée de
26 Yougoslavie.
27 M. IVETIC : [interprétation] Maintenant, peut-on afficher P1655. Il ne faut
28 pas que cela soit diffusé en public.
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1 Q. A la page du compte rendu provisoire 57, lignes 8 à 11, vous avez
2 entendu que l'Accusation et la Défense se sont mises d'accord pour dire que
3 le général Mladic se trouvait à Belgrade à cette date-là et à cette heure-
4 là. Donc, si le général se trouve à Belgrade et si ce qu'il a dit a été
5 prononcé à Belgrade et que cela a été transmis de Belgrade à Crna Rijeka
6 par l'appareil de relais radio, quelle voie d'acheminement aurait été
7 utilisée pour transmettre ses propos ?
8 R. Cela aurait été le FM-200 à Veliki Zep-Cer-Avala. Cela serait également
9 le dispositif RRU. Puisqu'il s'agissait d'une voie d'acheminement protégée
10 et numérique.
11 Q. Nous voyons dans ce document que les autorités de Bosnie qui affirment
12 avoir intercepté cette conversation disent que le général Mladic était
13 inaudible. Ils ne pouvaient pas l'entendre puisqu'il y avait une autre
14 personne qui parlait à Crna Rijeka, et cette personne a pu être entendue
15 par les autorités de Bosnie.
16 Si le général Mladic est à Belgrade et si ce qu'il dit est transmis à Crna
17 Rijeka par le dispositif de relais radio, qu'est-ce que cela vous dit pour
18 ce qui est de l'interception de cette conversation ? Où cela aurait pu se
19 passer pour pouvoir entendre ce qui est dit à Crna Rijeka et non pas ce que
20 le général Mladic a dit ?
21 R. Si le général Mladic a parlé avec Crna Rijeka, il s'agissait d'une
22 ligne protégée qui ne pouvait pas être interceptée. Mais ici, on voit Pale
23 mentionné dans le document. Et par rapport à cela, je n'en sais rien.
24 Q. Mais supposons que quelqu'un peu intercepter la conversation mais ne
25 peut pas entendre le canal par lequel les propos du général Mladic sont
26 transmis. Sur la base de votre connaissance concernant le fonctionnement
27 des appareils de relais radio, dites-nous où se serait trouvée la personne
28 qui interceptait la conversation par rapport à l'appareil de relais radio,
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1 son emplacement physique, pour pouvoir écouter les propos du général Mladic
2 transmis ?
3 R. Pour pouvoir intercepter cette conversation, cela aurait dû être entre
4 ces deux stations de relais radio, tout près de l'émetteur des deux côtés.
5 Derrière les stations de relais radio. Mais cela doit se trouver à la
6 proximité de ces stations de relais radio pour pouvoir intercepter la
7 conversation.
8 Q. Ici, la personne qui a intercepté la conversation dit qu'il n'est
9 possible que d'entendre Crna Rijeka, et non pas le général Mladic. Donc,
10 sur quel territoire se trouve la personne qui intercepte la conversation ?
11 R. Cette personne aurait dû se trouver du côté de la Serbie, si cette
12 personne pouvait entendre Crna Rijeka. Et si cette personne entendait le
13 général Mladic, cette personne aurait dû se trouver de notre côté. Dans ce
14 cas-là, si le général Mladic est à Belgrade, la personne qui écoute Crna
15 Rijeka aurait dû se trouver à Cer, sur le territoire de la Serbie, derrière
16 l'appareil de relais radio à Cer.
17 Q. Merci. On vous a posé la question concernant l'appareil RRU-800 entre
18 Cer et Veliki Zep. Est-ce que ce dispositif a jamais été utilisé en 1995 ?
19 Est-ce que cet appareil a jamais été opérationnel ?
20 R. Cet appareil, si je me souviens bien, a été préparé et a été utilisé à
21 un moment donné en septembre au moment où le nœud de communication à Veliki
22 Zep a été bombardé. Cela n'a duré que quelques heures, jusqu'à ce que
23 l'antenne ait été remplacée à Veliki Zep, l'antenne qui se trouvait dans
24 l'appareil SMC-1306B. Cela n'a duré que quelques heures nécessaires pour
25 remplacer l'antenne. C'était en septembre, mais je ne me souviens pas de la
26 date exacte.
27 Q. Et mis à part cela, cet incident, est-ce que cet appareil a été utilisé
28 pendant l'année 1995, en particulier pendant la période précédant le mois
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1 de septembre ?
2 R. Non. Cela n'a pas été nécessaire puisque le SMC fonctionnait sans aucun
3 problème.
4 Q. Maintenant, pour ce qui est de l'appareil SMC, vous avez dit que bien
5 qu'il se soit agi d'un appareil analogique, que cette ligne était protégée,
6 vous avez parlé de l'antenne utilisée pour cet appareil. Pouvez-vous
7 décrire l'antenne qui a été utilisée pour émettre et recevoir des signaux
8 de relais radio par le dispositif SMC-1306B ?
9 R. Oui, cet appareil a été utilisé, une antenne de diamètre entre 1,8
10 mètres à 2 mètres. Cela dépendait de la distance entre l'antenne et
11 l'appareil. Un câble était utilisé entre l'antenne et l'appareil pour
12 conduire les ondes. Donc il s'agissait d'une antenne parabolique installée
13 dans du béton. Donc tout cela était stationnaire, fixe. Cette antenne ne
14 pouvait pas être déplacée. Et elle était connectée avec l'appareil grâce à
15 un câble qui n'était pas un câble ordinaire mais un câble qui conduisait
16 des ondes.
17 Q. Monsieur Pajic, je vous remercie d'avoir répondu à mes questions.
18 M. IVETIC : [interprétation] Monsieur le Président, ce sont toutes les
19 questions que j'ai voulu poser comme questions supplémentaires.
20 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Merci.
21 [La Chambre de première instance se concerte]
22 [Le conseil de l'Accusation se concerte]
23 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Madame Hasan, avez-vous des questions à
24 poser à ce témoin ?
25 Mme HASAN : [interprétation] Juste un instant, s'il vous plaît.
26 [Le conseil de l'Accusation se concerte]
27 Mme HASAN : [interprétation] Non, Monsieur le Président, je n'ai plus de
28 questions à poser au témoin.
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1 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] J'ai une courte question à poser au
2 témoin.
3 Me Ivetic vous a posé plusieurs questions concernant des communications
4 entre Belgrade et Crna Rijeka; si le système de communication le plus
5 simple avait été utilisé. Oui, cela a été utilisé. Mais il y avait
6 également d'autres possibilités de communication, n'est-ce pas ?
7 LE TÉMOIN : [interprétation] Oui.
8 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Merci.
9 Les parties n'ont pas de questions à poser après la question posée par la
10 Chambre ?
11 M. IVETIC : [interprétation] Oui, j'ai une question à poser.
12 Q. Indépendamment d'autres possibilités de communication entre Belgrade et
13 Crna Rijeka, si les transmissions se faisaient par le système de
14 dispositifs par relais radio, est-ce que cela ferait changer votre réponse
15 par rapport à la personne qui se serait trouvée physiquement à Crna Rijeka
16 pour pouvoir écouter Crna Rijeka et non pas le général Mladic ?
17 R. Pouvez-vous répéter votre question ?
18 Q. Mis à part d'autres possibilités de communication qui auraient pu être
19 utilisées par le général Mladic pour communiquer entre Belgrade et Crna
20 Rijeka, en tout cas si les communications passaient par un appareil de
21 relais radio, est-ce que l'une de ces autres possibilités de communication
22 vous ferait changer votre réponse concernant le lieu physique où se
23 trouvait la partie qui interceptait la communication pour pouvoir entendre
24 seulement Crna Rijeka et non pas le canal utilisé par le général Mladic ?
25 R. Non.
26 [La Chambre de première instance se concerte]
27 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Monsieur Pajic, cela met un terme à
28 votre déposition devant ce Tribunal. A moins que Mme Hasan n'ait d'autres
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1 questions à poser ? J'aimerais vous remercier, Monsieur le Témoin, d'être
2 venu à La Haye et d'avoir répondu à beaucoup de questions concernant des
3 détails techniques, et je vous remercie d'avoir répondu à toutes ces
4 questions posées par les parties et par les Juges de la Chambre. Je vous
5 souhaite un bon retour chez vous.
6 Vous pouvez maintenant suivre M. l'Huissier pour quitter le prétoire.
7 LE TÉMOIN : [interprétation] Je vous remercie de votre compréhension et
8 coopération.
9 [Le témoin se retire]
10 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] L'audience est levée -- oui, Madame
11 Hasan.
12 Mme HASAN : [interprétation] J'ai besoin de tirer un point au clair. Cela
13 concerne l'objection que j'ai soulevée pendant l'interrogatoire principal
14 de Me Ivetic. Est-ce qu'on peut passer à huis clos partiel pour quelques
15 instants.
16 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Si cela ne durera qu'une minute.
17 M. IVETIC : [interprétation] Je suis d'accord avec cela.
18 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Nous allons passer à huis clos partiel.
19 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Nous sommes à huis clos partiel.
20 [Audience à huis clos partiel]
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13 Page 35914 expurgée. Audience à huis clos partiel.
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5 [Audience publique]
6 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Merci, Madame la Greffière.
7 Nous allons lever l'audience et nous allons reprendre demain, jeudi, 21
8 mai, dans le même prétoire, numéro I, à 9 heures 30.
9 --- L'audience est levée à 14 heures 18 et reprendra le jeudi 21 mai 2015,
10 à 9 heures 30.
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