Tribunal Criminal Tribunal for the Former Yugoslavia

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1 Le mercredi 17 mai 2006

2 [Audience publique]

3 [Les accusés sont introduits dans le prétoire]

4 [Le témoin est introduit dans le prétoire]

5 --- L'audience est ouverte à 9 heures 31.

6 Mme LE JUGE VAN DEN WYNGAERT : [interprétation] Bonjour. Malheureusement,

7 le Juge Parker ne peut pas siéger aujourd'hui, mais nous sommes certains

8 qu'il pourra se joindre à nous demain. Donc aujourd'hui, ce sera le Juge

9 Thelin et moi-même qui mènerons les débats.

10 Bonjour, M. Vojnovic.

11 LE TÉMOIN : [interprétation] Bonjour.

12 Mme LE JUGE VAN DEN WYNGAERT : [interprétation] Je vous rappelle que la

13 déclaration solennelle que vous avez prononcée s'applique toujours. Nous

14 allons poursuivre le contre-interrogatoire.

15 Maître Borovic, allez-y.

16 M. BOROVIC : [interprétation] Merci, Madame le Juge.

17 LE TÉMOIN : MILORAD VOJNOVIC [Reprise]

18 [Le témoin répond par l'interprète]

19 Contre-interrogatoire par M. Borovic [Suite] :

20 Q. [interprétation] Pour en finir avec ce que nous disions hier, si je

21 vous dis que le capitaine Radic devait procéder à des actions coordonnées

22 avec son unité de détachement de la Défense territoriale et votre 3e

23 Bataillon, est-ce qu'il pouvait faire cela de son propre chef ou est-ce

24 qu'il fallait qu'une décision soit prise ?

25 R. Il ne pouvait pas le faire de son propre chef. Il ne pouvait pas

26 choisir avec qui il allait mener des actions coordonnées.

27 Q. Mais sur quelle base pouvait-il faire cela ?

28 R. Sur la base d'un ordre donné par le commandement supérieur.

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1 Q. Merci. Vous avez déjà déclaré que vous assistiez aux réunions

2 d'information quotidiennes au poste de commandant du Groupe opérationnel

3 sud à Negoslavci; est-ce exact ?

4 R. Oui.

5 Q. Vous avez dit que lors de ces réunions, Mrksic était également présent

6 avec son état-major. C'est ce que vous avez dit aux enquêteurs du Tribunal.

7 R. C'est exact.

8 Q. Savez-vous qui composait l'état-major ?

9 R. Je pense qu'il y avait le chef d'état-major, certains des organes

10 chargés des opérations, d'autres personnes de l'état-major, le chef de la

11 sécurité, l'adjoint et les officiers les plus hauts placés au commandement

12 du Groupe opérationnel sud.

13 Q. Merci. Est-ce le même endroit que celui où se trouvait le commandement

14 de l'opération Vukovar ?

15 R. Oui.

16 Q. Ce jour-là, le 20 novembre 1991, lorsque vous avez assisté à cette

17 réunion d'information, pouvez-vous nous dire qui étaient vos officiers qui

18 sont restés à Ovcara ?

19 R. A Ovcara, ce jour-là, le 20, à part moi-même, il y avait Vezmarovic --

20 je ne me mentionne pas le nom de la personne qui se trouvait dans le

21 secteur d'Ovcara.

22 Q. Vous voulez parler du commandant local d'Ovcara ?

23 R. Oui, lui. Puis, plus tard, le capitaine Vukic et le capitaine Dacic

24 sont venus également. A ma connaissance, il n'y en avait pas d'autres.

25 Q. Merci. Dragi Vukosavljevic était-il là avec plusieurs officiers ?

26 R. Je pense qu'il était là avec Dacic et Vukic.

27 Q. Merci. La compagnie de la police militaire placée sous le commandement

28 de Vezmarovic comptait une trentaine de soldats. C'est ce que vous avez dit

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1 aux représentants de l'Accusation.

2 R. Oui, c'était un peloton.

3 Q. A la page 8 807 du compte rendu d'audience, ligne 25, vous avez déclaré

4 qu'une compagnie de la police militaire compte un peloton de la police

5 militaire et un peloton chargé de la circulation.

6 R. Oui.

7 Q. Cela figure à la page 8 827, ligne 25.

8 Vous avez dit que le peloton de la police militaire comptait entre 25

9 et 30 hommes et que le peloton chargé de la circulation comptait deux

10 détachements comptant 15 à 16 soldats; est-ce exact ? Donc, si nous faisons

11 le total, cela correspond à 40 soldats ?

12 R. Oui, environ.

13 Q. Donc, si nous ajoutons à cela les 16 soldats qui sont venus avec Vukic,

14 est-ce que cela signifie qu'il y avait environ 50 soldats à un moment donné

15 avec la compagnie de Vezmaroric ?

16 R. Non. Le peloton chargé de la circulation n'était pas à Ovcara.

17 Q. Comment le savez-vous ?

18 R. Je sais que le peloton chargé de la circulation n'était pas à Ovcara.

19 Q. Comment le savez-vous ?

20 R. Je n'ai jamais entendu dire que le peloton chargé de la circulation

21 était à Ovcara. C'est la première fois que j'entends cela.

22 Q. Si je vous disais que Vezmarovic a déclaré que lorsqu'il est arrivé au

23 poste de commandement, il a entendu dire que la compagnie de la police

24 militaire était déployée à Ovcara. Cela signifie que la compagnie de la

25 police militaire était déployée en même temps que le peloton chargé de la

26 circulation.

27 R. Non. Il s'est sans doute trompé. Le peloton chargé de la circulation

28 n'était pas engagé à cet endroit.

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1 Q. Comment reconnaissiez-vous les membres du peloton chargé de la

2 circulation ?

3 R. Ils avaient des équipements légèrement différents. Ils portaient des

4 brassards blancs, ils avaient des menottes, ce genre d'équipement.

5 Q. Le fait d'avoir choisi le hangar d'Ovcara pour détenir les prisonniers,

6 était-ce votre décision ou l'avez-vous prise avec Vezmarovic ? Nous en

7 avons déjà un peu parlé.

8 R. Je me trouvais à cet endroit, à Ovcara. Je ne me souviens pas

9 exactement, mais je sais que ce bâtiment devait être utilisé au cas où il y

10 aurait des prisonniers de guerre. Il était censé être utilisé pour d'autres

11 fins également.

12 Q. Vous avez dit cela en tant que commandant de la 80e Brigade motorisée ?

13 R. Je ne sais pas si c'est moi qui ai décidé cela ou si quelqu'un d'autre

14 a choisi cet endroit à ces fins. Mais l'endroit était disponible, et

15 c'était le seul. Il n'y avait pas d'autres bâtiments disponibles.

16 Q. Donc, vous pensiez que c'était le bâtiment le mieux adapté ?

17 R. C'est exact.

18 Q. Est-ce que cela signifie que vous avez choisi cet endroit comme étant

19 la future prison ?

20 R. Je ne dirais pas vraiment les choses ainsi.

21 Q. Très bien. Sur la base de votre déclaration, nous pouvons dire que

22 lorsque vous êtes arrivé à Ovcara, vous avez trouvé Vezmarovic qui s'y

23 trouvait déjà, là, avec des membres de la compagnie de la police militaire

24 ?

25 R. Non. Je pense que Vezmarovic est arrivé plus tard.

26 Q. Nous allons procéder lentement. Vous avez déclaré qu'il y avait de

27 nombreuses personnes sur place qui portaient des ceinturons blancs. Est-ce

28 que cela signifie que c'étaient des membres de la compagnie de la police

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1 militaire ?

2 R. Non. Ces personnes auraient pu obtenir des ceinturons blancs d'une

3 autre manière et auraient pu les porter sans pour autant être membres de la

4 police militaire. En tout état de cause, le fait d'avoir un ceinturon blanc

5 indique l'appartenance à la police militaire. Je ne sais pas si l'un

6 quelconque des membres de la Défense territoriale avait des ceinturons

7 blancs.

8 Q. Le commandant de la compagnie de la police militaire a déclaré que

9 lorsqu'il est arrivé à Ovcara, il a pensé que tous les membres de l'armée -

10 - en fait, que seule la compagnie de la police militaire était restée en

11 arrière et que ces personnes portaient des ceinturons blancs. Donc, si vous

12 avez vu des personnes avec des ceinturons blancs dans le hangar, il est

13 logique de dire qu'il s'agissait de membres de la compagnie de la police

14 militaire qui appartenaient au 80e Bataillon ?

15 R. Je sais qu'ils étaient sur place.

16 Q. Très bien. Revenons au moment où vous étiez sur place. A plusieurs

17 reprises, vous avez dit que vous aviez passé entre 20 et 30 minutes sur les

18 lieux.

19 R. C'est exact.

20 Q. Vous avez dit que vous aviez été arrêté au niveau du hangar en chemin

21 pour Sotin, dans votre déclaration. Je pense que mon confrère Vasic vous a

22 présenté cette déclaration. Si vous le souhaitez, je peux vous remettre

23 cette déclaration pour que vous la parcouriez de nouveau.

24 R. Non. C'est exact. J'ai été arrêté au niveau du hangar alors que je me

25 rendais à Sotin.

26 Q. Dans la déclaration que vous avez faite aux organes de sécurité le 12

27 novembre --

28 L'INTERPRÈTE : Les interprètes n'ont pas entendu ni la date, ni l'endroit.

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1 M. BOROVIC : [interprétation]

2 Q. Vous avez dit qu'il y avait entre 20 et 30 personnes appartenant à des

3 groupes paramilitaires, et des membres de la Défense territoriale se

4 trouvaient là également vers midi lorsque vous vous êtes arrêté au hangar à

5 Sotin.

6 R. C'est sans doute ce que j'ai dit. Je pense que je l'ai confirmé plus

7 tard. Je pense qu'il y avait plus de personnes que ce que vous dites.

8 M. BOROVIC : [interprétation] L'Huissière pourrait-elle remettre aux Juges

9 de la Chambre et aux représentants de l'Accusation certains documents ? Je

10 pensais que Me Vasic avait laissé tous les documents au témoin, hier.

11 Q. Vous avez fait une déclaration devant le tribunal militaire le 28

12 décembre 1998. Page 3, paragraphe 2. Dans la version anglaise, il s'agit de

13 la page 3, paragraphe 1. Ici, il est également indiqué que vous êtes arrivé

14 à 17 heures et vous avez dit que vous aviez vu quelqu'un sur place qui

15 établissait des listes. Vous avez affirmé être resté une vingtaine de

16 minutes, et vous avez ajouté que vous n'aviez pas remarqué la présence de

17 membres des unités régulières.

18 R. Excusez-moi. Je ne vois pas très bien, mais je ne pense pas avoir dit

19 que Vezmarovic ---

20 Q. Mais c'est ce que vous avez dit.

21 R. Non, je reviens sur ce que vous avez dit au début. Vous avez dit que

22 Vezmarovic avait fait sortir tous les soldats du hangar. Il n'aurait pas pu

23 le faire, mais peut-être qu'il a fait sortir ces autres personnes. Je parle

24 des membres de la Défense territoriale.

25 Q. Finissons-en sur ce sujet. Vezmarovic a dit que non seulement il avait

26 fait sortir des membres des unités placées sous le commandement du

27 commandant local d'Ovcara, mais qu'il avait également fait sortir tous les

28 membres de la Défense territoriale. Il a également déclaré qu'à ce moment-

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1 là, il n'y avait pas d'officiers ni de soldats de la Brigade motorisée des

2 Gardes sur les lieux. Quel commentaire feriez-vous à ce sujet ?

3 R. Tout ce que je peux dire, c'est que le commandant Vukasinovic était au

4 hangar --

5 Q. Nous avons déjà entendu cela.

6 R. -- et autour de lui, il y avait un groupe de personnes qui portaient

7 des tenues réglementaires de l'armée. Je ne sais pas si c'étaient des

8 officiers supérieurs ou des soldats. En tout état de cause, ce n'était pas

9 nos soldats, mais ils étaient en tout temps à côté de lui.

10 Q. Que diriez-vous au sujet de la déclaration que vous avez faite selon

11 laquelle vous avez dit, le 12 novembre 1991 : "Je n'ai remarqué la présence

12 d'aucun membre d'unités régulières." Vous ne parlez pas de Vukasinovic ou

13 de ces autres soldats. Vezmarovic n'en parle pas non plus.

14 R. Vukasinovic ne constitue pas une unité.

15 Q. Mes collègues vous ont posé des questions plus détaillées à ce sujet,

16 donc je n'entrerai pas dans les détails. Etiez-vous à Ovcara ce jour-là à

17 14 heures, puis après cela à 17 heures ?

18 R. C'est exact.

19 Q. Vous avez dit que vous dit que vous vouliez inspecter vos unités à

20 Sotin et qu'après cela, vous vouliez rendre visite à votre unité à Ovcara;

21 est-ce exact ?

22 R. Oui.

23 Q. Donc, vous dites que vous vouliez voir votre commandant et votre unité.

24 Votre unité ne fait-elle pas partie de la 80e Brigade motorisée ? Est-ce

25 que vous avez dit autre chose, hier ?

26 R. Non. Elle ne fait pas partie de la 80e Brigade. Il s'agissait de mon

27 officier, et provisoirement, il ne faisait pas partie de la brigade, mais

28 je savais que quelques jours plus tard, il regagnerait la brigade, donc je

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1 ne pouvais pas ignorer ce qu'il faisait. Je ne pouvais pas passer par là

2 sans vérifier ce qu'il était en train de faire.

3 Q. Vous dites que vous êtes passé à 14 heures alors que vous étiez en

4 route pour Sotin; est-ce exact ?

5 R. Oui.

6 Q. Combien de temps êtes-vous resté à Sotin, grosso modo ?

7 R. Je pense que je suis resté quelque temps. Je ne sais pas exactement

8 combien de temps. J'ai déjeuné avec eux. Je me suis un peu lavé, également.

9 Q. Combien de temps êtes-vous resté sur place ?

10 R. Entre deux heures et deux heures et demie.

11 Q. Lorsque vous êtes arrivé à Ovcara, combien de temps avez-vous passé à

12 vous occuper des prisonniers ?

13 R. Il est difficile de replacer tout le temps les choses dans un ordre

14 chronologique. Je connais certains détails. Je sais ce qui c'est passé. Je

15 peux dire certaines choses au sujet d'Ovcara, de l'endroit, du groupe de

16 Mitnica, des prisonniers, mais je ne peux pas vraiment dire : Voilà, je

17 suis resté 20 minutes. Parce qu'après, vous allez me dire : Vous avez dit

18 que vous étiez resté 30 minutes. Je ne sais exactement combien de minutes

19 je suis resté sur place. Je suis resté sur place le temps qu'il m'ait fallu

20 pour m'assurer que tous les prisonniers arrivaient à Ovcara.

21 Q. De combien de temps avez-vous eu besoin pour faire cela, tant que les

22 deux rangées d'hommes étaient là et jusqu'au moment où tous les prisonniers

23 sont rentrés dans le hangar ?

24 R. [aucune interprétation]

25 Q. Combien de temps avez-vous eu besoin pour faire cela ?

26 R. Je ne peux pas vous dire exactement combien de temps cela a pris.

27 Q. Combien de temps êtes-vous resté dans le hangar ?

28 R. J'ai dit que j'avais passé entre 30 et 40 minutes. Je ne sais pas

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1 exactement combien de temps s'est écoulé. Tout au moins, je pense environ

2 30 minutes. Je l'ai déjà dit.

3 Q. De combien de temps Vukic avait-il besoin après que vous l'ayez appelé

4 pour venir à Ovcara ? Pouvez-vous donner une estimation ?

5 R. Vous pouvez estimer cela vous-même.

6 Q. Je veux dire pour organiser les troupes, et cetera.

7 R. Entre 30 et 40 minutes, une heure tout au plus.

8 Q. Est-ce que cela ne contredit pas ce que vous avez déjà dit et répété à

9 plusieurs reprises, à savoir que vous avez passé au total entre 20 et 30

10 minutes à l'intérieur du hangar à Ovcara ? Est-ce que cela ne signifie pas

11 que vous n'avez pas pu Vukic si 20 ou 30 minutes plus tard, vous êtes parti

12 pour Negoslavci ?

13 R. J'ai attendu l'arrivée de Vukic, et c'est pour cela que je vous affirme

14 cela. Ne me demandez pas de donner des heures précises. Je vous dis ce qui

15 s'est passé, comment cela s'est passé ?

16 Q. Nous avons pour obligation de vérifier si vous dites la vérité. S'il y

17 a un décalage de 20 minutes concernant le temps que vous avez passé au

18 hangar, il me faut vérifier un certain nombre de choses par rapport à

19 d'autres témoins car, en ce qui nous concerne, vous auriez très bien pu

20 arriver à Ovcara vers 14 heures. Cela semble parfaitement correspondre.

21 Etiez-vous à Ovcara à partir de 14 heures et y êtes-vous resté

22 jusqu'au moment où vous êtes parti pour le commandement de Negoslavci ?

23 R. Je ne peux pas vous le dire avec précision.

24 Q. Merci.

25 Au compte rendu d'une audience tenue devant le tribunal spécial

26 chargé des crimes à Belgrade, en date du 24 novembre, page 70 - page 101

27 dans la version anglaise - on vous a posé la question suivante. C'est le

28 président de la Chambre de première instance qui vous a posé la question

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1 suivante : "Y avait-il d'autres unités ?"

2 Vous avez répondu : "Non, aucune."

3 Ensuite, à la page 70, vous avez dit : "Aucune. Tout ce que je peux

4 dire c'est que je pense qu'il y avait une patrouille de la police chargée

5 de la circulation qui a été envoyée sur place afin d'aider à organiser la

6 circulation alors que ces personnes sortaient de l'hôpital. On a demandé à

7 la police de la circulation d'assurer la sécurité."

8 Ma question est la suivante : cette patrouille chargée de la circulation au

9 sein de la 80e Brigade motorisée a-t-elle participé de quelque manière que

10 ce soit aux opérations impliquant les prisonniers qui sortaient de

11 l'hôpital ?

12 R. Non.

13 Q. Pourtant, je viens de lire vos propres propos tenus devant le tribunal

14 spécial de Belgrade. Est-ce vrai ce que vous avez dit à cette occasion ?

15 R. Oui. Hier, j'ai dit que je pensais que cette unité était impliquée mais

16 en fait, non.

17 Q. Qui vous a convaincu que cette patrouille n'y avait pas participé ?

18 R. J'ai parlé à certaines personnes et je me suis rendu compte que ce

19 n'était pas le cas.

20 Q. Je suppose que l'une des personnes à qui vous avez parlé doit être

21 Vezmarovic. Vous vous êtes mis d'accord avec lui pour décider de la teneur

22 de votre déposition, n'est-ce pas ?

23 R. Non. Je n'ai jamais rencontré Vezmarovic avant l'un quelconque de ces

24 procès, ni lors de ces procès.

25 Q. Qu'en est-il de la réunion à Kragujevac ? Est-ce que vous l'avez vu à

26 cet endroit ?

27 R. J'ai vu Vezmarovic à Kragujevac lorsque ma fille --

28 M. MOORE : [interprétation] Excusez-moi, mon confrère a posé une question

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1 au témoin. Il ne lui donne pas la possibilité de traiter en détail du

2 sujet. Je pensais au début qu'il demandait au témoin ce qu'il avait vu à 14

3 heures lorsqu'il était sur place pour ce qui est des deux rangées d'hommes

4 qui frappaient les prisonniers. Mais mon confrère parle si rapidement qu'il

5 est difficile de saisir les documents mentionnés. Peut-être qu'il s'agit

6 d'un moment différent de la journée ou d'une autre question, peut-être que

7 je me trompe.

8 Mme LE JUGE VAN DEN WYNGAERT : [interprétation] Pourriez-vous tirer cela au

9 clair, Maître Borovic ?

10 M. BOROVIC : [interprétation] Tout est limpide. Dans mon contre-

11 interrogatoire, j'ai réussi à obtenir une réponse du témoin. Peut-être

12 était-il à Ovcara ce jour-là à partir de 14 heures. Il a dit qu'il y était.

13 Le Procureur souhaite que je reformule ma question afin d'obtenir une autre

14 réponse. Maintenant, le témoin a compris qu'on attend de lui qu'il change

15 sa réponse.

16 LE TÉMOIN : [interprétation] Non. Je ne vous ai jamais dit que j'étais à

17 Ovcara pendant toute cette période. C'est vous qui essayez de mon

18 convaincre que j'y étais tout le temps.

19 M. BOROVIC : [interprétation] Est-ce que je peux reprendre cela ?

20 Mme LE JUGE VAN DEN WYNGAERT : [interprétation] Excusez-moi, mais au compte

21 rendu d'audience, page 10, ligne 14, le témoin a répondu, je cite : "Je ne

22 peux pas dire si j'y étais ou si je n'y étais pas," il n'a pas répondu par

23 l'affirmative d'après le compte rendu d'audience. Pourriez-vous préciser

24 les choses, Maître Borovic.

25 M. BOROVIC : [interprétation] Merci, Madame le Juge.

26 Q. Lorsque je dis que vous étiez là pendant toute la période à partir de

27 14 heures, je veux dire jusqu'au moment où vous êtes parti pour le poste de

28 commandement à Negoslavci. Pendant toute cette période précédant votre

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1 départ, vous étiez à l'intérieur du hangar; est-ce possible ?

2 R. Je ne dis pas que j'étais sur place tout le temps.

3 Q. Est-il possible si je ravive un peu vos souvenirs que vous étiez là

4 pendant cette période jusqu'au moment où vous êtes parti pour le

5 commandement de Negoslavci ?

6 R. Je suis parti pour Negoslavci à 17 heures.

7 Q. Avant de partir de Negoslavci, là, je suis tout à fait clair. Inutile

8 de chercher à modifier ma question.

9 R. Je n'essaie pas de faire cela.

10 Q. Que répondriez-vous si je vous disais que vous étiez à Ovcara à partir

11 de 14 heures et que vous y êtes resté jusqu'au moment où vous êtes parti

12 pour le poste de commandement de Negoslavci pour assister à votre réunion

13 d'information régulière vers 17 heures ? A 17 heures, vous avez dit que

14 vous étiez parti pour le poste de commandement de Negoslavci ?

15 R. Oui, c'est exact.

16 Q. N'est-il pas évident qu'il ressort de votre déposition depuis deux

17 jours que vous êtes arrivé à Ovcara beaucoup plus tôt que ce que vous avez

18 dit au départ ?

19 R. Lorsque je suis arrivé, je ne sais pas si je suis resté sur place tout

20 le temps mais je sais que je suis parti vers 17 heures pour me rendre au

21 poste de commandement.

22 Q. Merci. Monsieur Vojnovic, je pense que nous avons finalement réussi à

23 élucider cette question.

24 Si je vous disais que Dragi Vukosalvjevic a affirmé qu'il s'était

25 rendu à Ovcara sur vos ordres à deux reprises; est-ce exact ?

26 R. Je sais que je l'ai envoyé là-bas une fois, peut-être qu'il s'y est

27 rendu une deuxième fois.

28 Q. La deuxième fois, vous l'avez envoyé à Ovcara pour transmettre les

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1 ordres selon lesquels la police devait se retirer ?

2 R. Oui.

3 Q. Je ne sais pas si on vous a déjà posé la question mais savez qui est

4 Novica Trifunovic de Kragujevac ?

5 R. Je ne sais pas. Je sais que c'était un soldat ou plutôt, vous voulez

6 sans doute parler d'un officier qui était là récemment, un certain

7 Trifunovic a témoigné ici. Est-ce que c'est un officier ?

8 Q. Non. Novica Trifunovic de Kragujevac. Votre commandant affirme que vous

9 l'avez vu avec des soldats et qu'il les a fait sortir du hangar.

10 R. Oui. Je ne sais toujours pas qui est Novica Trifunovic.

11 Q. Je parle de Jovan Novakovic. Excusez-moi.

12 R. Jovan Novakovic, oui, je le connais.

13 Q. Savez-vous qu'il a été expulsé du hangar par Vezmarovic ce jour-là ?

14 R. Non.

15 Q. Très bien. Hier, vous nous avez fait part de vos émotions lorsque vous

16 avez expliqué à Me Vasic que vous étiez arrivé à Ovcara et au hangar par

17 hasard et que les problèmes ont commencé à ce moment-là. Ma question est la

18 suivante : est-ce qu'il n'y avait pas des membres de votre 80e Brigade

19 motorisée au hangar avant votre arrivée ?

20 R. Non.

21 Q. N'avez-vous pas déclaré hier que le cordon avait déjà été installé à

22 Ovcara ?

23 R. Il y avait seulement des soldats.

24 Q. N'avez-vous pas dit hier que le cordon avait déjà été installé lorsque

25 vous êtes arrivé ?

26 R. Oui.

27 Q. Oui ou non ?

28 R. Le cordon avait déjà été installé lorsque je suis arrivé au hangar.

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1 Q. Est-ce que vous saviez que ce cordon avait été installé par Vezmarovic

2 ou que c'est du moins ce qu'il affirme devant cette Chambre ?

3 R. Je ne sais pas qui a installé ce cordon. Tout ce que je sais c'est

4 qu'il était là lorsque je suis arrivé sur place.

5 Q. Je vous dis que c'était Vezmarovic et sa compagnie de police militaire

6 qui ont fait cela. Est-ce que cela ne veut pas dire qu'ils étaient au

7 hangar avant vous à Ovcara ?

8 R. Je ne peux pas confirmer cela. Je pense que Vezmarovic était en chemin

9 de Mitrovica vers Negoslavci à ce moment-là. Je ne me suis pas rendu compte

10 qu'il avait été au hangar avant moi.

11 Q. Qu'en est-il des membres de la compagnie, peut-être ceux qui ont placé

12 cette corde, la corde que vous prétendez avoir vue lorsque vous êtes

13 arrivé ?

14 R. C'était peut-être le commandant local, je ne dois peut-être pas citer

15 son nom. Peut-être qu'il y avait deux ou trois membres de son groupe. Ils

16 portaient des ceinturons blancs, mais Vezmarovic n'était pas là à ce

17 moment-là.

18 Q. De surcroît, vous avez déclaré avoir trouvé des soldats de l'armée

19 régulière de la JNA qui préparaient une liste.

20 R. Non. Je n'ai pas dit qu'il s'agissait d'un soldat de l'armée régulière

21 de la JNA, il y avait un soldat qui était assis à cet endroit-là, il ne

22 portait pas de couvre-chef ni rien. Je ne sais pas s'il faisait partie de

23 la JNA.

24 Q. Qui a préparé cette liste ? Vous étiez le commandant et vous protégiez

25 les prisonniers, il y avait quelqu'un qui dressait la liste de ces

26 prisonniers. Est-ce que vous avez vérifié cela ?

27 R. Non. Je n'ai pas vérifié qui c'était. Je me suis rendu compte qu'il y

28 avait une personne en uniforme qui était assise autour de cette table,

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1 devant ce bureau, qui préparait une liste. A savoir qui c'était et à quelle

2 unité il appartenait, je ne sais pas.

3 L'INTERPRÈTE : L'interprète demande au témoin de ne pas parler avec la main

4 devant la bouche.

5 Mme LE JUGE VAN DEN WYNGAERT : [interprétation] Veuillez ne pas parler avec

6 la main devant la bouche car les interprètes ne peuvent pas vous entendre.

7 Merci.

8 M. BOROVIC : [interprétation] Puis-je poursuivre, Madame la Présidente ?

9 Merci.

10 Q. A propos de Vezmarovic, vous avez, à plusieurs reprises, dit qu'il se

11 rendait de Mitrovica à Ovcara; est-ce exact ?

12 R. [aucune interprétation]

13 Q. Si je vous disais qu'il a témoigné devant ce Tribunal et qu'il a dit

14 qu'il était à Nijemci ce jour-là et qu'il n'était absolument pas à

15 Mitrovica, mais plutôt que c'est de Nijemci qu'il est arrivé à Negoslavci,

16 et ensuite qu'il est arrivé à Ovcara sans pour autant changer quoi que ce

17 soit à propos de cet incident. Est-ce que ceci change quelque chose à

18 propos de cet incident et de la manière dont vous le ressentez ?

19 R. Non. Pas du tout. Pour autant que je sache, à savoir qu'il se soit

20 rendu de Mitrovica à Nijemci, je ne sais pas. Ce que je dis c'est qu'il

21 n'était pas là, car sinon, pourquoi est-ce que j'aurais eu besoin d'aide ?

22 Q. Laissons de côté un petit peu ce récit. Vous avez répété ceci à maintes

23 reprises pendant deux jours, et vous avez dit qu'il n'était pas là.

24 R. C'est exactement ce que vous dites à propos de ces deux jours.

25 Q. Je vous ai posé une question à propos de Nijemci.

26 R. Je ne sais pas.

27 Q. Est-ce que vous dites que Vezmarovic ne dit pas la vérité lorsqu'il a

28 dit qu'il n'était pas là ?

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1 R. Non, je ne dis pas cela. Il a peut-être quitté Mitrovica et a traversé

2 tous les villages pour y arriver.

3 Q. Bien. Disposiez-vous de votre propre unité militaire à Nijemci ?

4 R. Je crois que oui, mais je ne sais pas précisément laquelle.

5 Q. Pourriez-vous avoir l'obligeance de vous souvenir de quelque chose de

6 précis ?

7 R. Je peux me tromper, mais je crois que c'était une unité du génie.

8 Q. Merci. Vous avez dit que vous disposiez d'une Campagnola et d'un

9 équipement de transmissions ?

10 R. Oui.

11 Q. Ce véhicule est-il communément appelé un petit véhicule du commandement

12 de l'état-major ?

13 R. Oui.

14 Q. C'est le sigle MKSK qui est communément utilisé pour le désigner ?

15 R. Oui.

16 Q. Ce type de véhicule était seulement mis à la disposition des

17 commandants de bataillon; c'est exact ?

18 R. Mais pas toujours.

19 Q. Cela signifie que les officiers qui avaient des grades moins

20 importants, les officiers de compagnie ne pouvaient pas en disposer ?

21 R. Non. Les commandants de compagnie n'avaient pas ce type d'équipement.

22 Ils étaient censés disposer de tout cet équipement, mais ils ne l'avaient

23 pas.

24 Q. Qu'en était-il du commandant de la compagnie de la police militaire.

25 Dans ses attributions, il devait s'occuper des prisonniers et les protéger.

26 Qui lui aurait pu lui demander de revenir pour lui donner une nouvelle

27 mission ?

28 R. Je crois qu'il est venu de son plein gré, je crois que personne ne l'a

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1 convoqué. Il est venu à Negoslavci, il a entendu de la bouche du commandant

2 de la brigade que les choses étaient un peu compliquées. Sans attendre, il

3 est allé directement à Ovcara.

4 Q. Lorsqu'il est arrivé, il était accompagné de policiers militaires ?

5 R. Je ne sais pas par qui il était accompagné.

6 Q. Je vous pose la question.

7 R. Je crois qu'il est arrivé tout seul.

8 Q. La compagnie de la police militaire, étaient-ils déjà à Ovcara au

9 moment où il est arrivé ?

10 R. Non. Je ne les ai pas vus.

11 Q. Vous dites que vous ne savez pas. Tout d'abord, vous dites que personne

12 ne l'a convoqué ni ne lui a demandé de revenir. Comment savez-vous cela que

13 personne ne l'a convoqué ni ne lui a demandé de revenir ? Qui vous a dit

14 cela ?

15 R. C'était l'officier chargé des opérations qui était de permanence.

16 Q. Qu'est-ce qu'il vous a dit exactement ?

17 R. Il a dit que Vezmarovic était déjà reparti, qu'il y avait une situation

18 très confuse à Ovcara, que le commandant s'y trouvait. Il a dit autre

19 chose, qu'il ne voulait pas perdre du temps à repartir et il est reparti

20 directement.

21 Q. Merci beaucoup. Est-ce que cela signifie que lorsqu'il est arrivé à

22 Ovcara, il vous a trouvé, que l'officier chargé des opérations de

23 permanence lui avait dit que le commandement était déjà là ?

24 R. Oui.

25 Q. Est-ce que cela signifie que vous l'avez réellement vu arriver à

26 Ovcara ?

27 R. Ecoutez, je ne sais pas à quelle minute exactement il est arrivé.

28 Q. Quand précisément ?

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1 R. C'est difficile à dire, il y avait beaucoup de gens qui étaient là, qui

2 déambulaient dans les rues, il y avait beaucoup de choses qui se passaient.

3 Je ne sais pas exactement.

4 Q. Qui était chargé de la discipline, de faire respecter l'ordre à ce

5 moment-là ? C'était le commandant de la compagnie de la police militaire ou

6 c'était vous ?

7 R. C'était le commandant Vukasinovic.

8 Q. Il était responsable de quoi ?

9 R. Ecoutez, c'était lui qui a fait venir les prisonniers, c'est lui qui

10 les a fait entrer dans le hangar.

11 Q. Un instant, s'il vous plaît, Monsieur. Qui a tiré la corde ? C'était

12 Vukasinovic ?

13 R. Non.

14 Q. C'est Vukasinovic qui a dressé la liste ?

15 R. Non. C'était le commandant Vukasinovic qui, sur place, était chargé de

16 faire respecter l'ordre.

17 Q. En réalité, ceci n'a pas été fait par les membres de votre 80e Brigade

18 motorisée ?

19 R. Cela aurait dû être fait par eux.

20 Q. Je vous pose des questions à propos des faits.

21 R. Des faits à propos de cela ?

22 Q. Tout ce dont vous nous parlez.

23 R. Non.

24 Q. Toutes ces actions, toutes ces mesures, tout ce dont je vous parle,

25 tous ces faits sont des choses qui n'ont pas été faites par les membres de

26 la 80e Brigade motorisée ?

27 R. Oui, ils ont obéi aux ordres du commandant Vukasinovic.

28 L'INTERPRÈTE : Veuillez ne pas parler en même temps, s'il vous plaît.

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1 M. BOROVIC : [interprétation]

2 Q. Qui a donné l'ordre à la compagnie de la police militaire à Vukic et

3 aux soldats d'Ovcara, le commandant local de mener à bien ces tâches dont

4 nous venons de parler ? C'était vous ?

5 R. J'ai dit --

6 Q. Est-ce vous qui avez donné l'ordre à tous ces hommes ?

7 R. J'ai donné un ordre à Vukic pour lui demander de préparer un rapport

8 pour le commandant Lukic.

9 L'INTERPRÈTE : Il est impossible d'interpréter lorsque les deux orateurs se

10 chevauchent sans cesse.

11 M. BOROVIC : [interprétation]

12 Q. Avez-vous vu le commandant Vukasinovic donner un quelconque ordre en

13 votre présence ?

14 R. Il s'entretenait avec des gens sur place, je ne sais pas qui étaient

15 ces personnes.

16 Q. Je vais répéter ma question pour la troisième fois. Avez-vous vu le

17 commandant Vukasinovic donner un ordre destiné aux membres de la compagnie

18 de la police militaire, des soldats du commandement local d'Ovcara, à vous

19 ou à quelqu'un d'autre ?

20 R. Aucune tâche ou aucun ordre n'a été donné par le commandant

21 Vukasinovic. Je ne sais pas s'il a dit quelque chose aux membres de la

22 police militaire.

23 Q. Donc, vous ne l'avez pas entendu ?

24 R. Non.

25 Q. Merci.

26 M. BOROVIC : [interprétation] Est-ce que je peux vous demander de passer

27 brièvement à huis clos partiel, s'il vous plaît?

28 Mme LE JUGE VAN DEN WYNGAERT : [interprétation] Passons à huis clos

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1 partiel.

2 M. MOORE : [interprétation] Avant d'aller à huis clos partiel, je me

3 demande s'il n'y a pas une erreur, ici. On parle du commandant Lukic au

4 point 21.3. Je me demande s'il ne s'agit pas d'une erreur.

5 M. BOROVIC : [interprétation] Merci, Monsieur Moore. Effectivement, on

6 devrait y lire commandant Vukic, et non pas Lukic.

7 LE TÉMOIN : [interprétation] Lukic n'est pas commandant.

8 M. MOORE : [interprétation] Ceci ne peut pas être exact non plus. Peut-être

9 qu'on pourrait simplement reposer la question.

10 M. BOROVIC : [interprétation] Bien.

11 Q. Lorsque Vukic est arrivé après avoir été convoqué par vous, lui avez-

12 vous donné l'ordre de faire quelque chose ?

13 R. Oui.

14 Q. Merci.

15 M. BOROVIC : [interprétation] Je souhaite passer à huis clos partiel, s'il

16 vous plaît.

17 M. MOORE : [interprétation] Mais nous n'avons pas parlé du sujet.

18 M. LE GREFFIER : [interprétation] Nous sommes à huis clos partiel.

19 [Audience à huis clos partiel]

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12 [Audience publique]

13 M. BOROVIC : [interprétation]

14 Q. Est-ce que le témoin peut nous expliquer ceci ? En cas d'extrême

15 nécessité, comment peut-il contacter le commandant de la compagnie de la

16 police militaire lorsqu'il avait besoin de lui, lorsqu'il s'agissait d'une

17 mission urgente et qu'il ne se trouvait pas au poste de commandement ?

18 R. Je ne sais pas. Il communiquait sans cesse avec le chef de la sécurité,

19 mais pas avec nous, car il ne disposait pas d'un système radio dans son

20 véhicule. Il n'avait pas un véhicule adapté. C'était simplement des

21 véhicules assez mal équipés qu'on utilisait à l'époque.

22 Q. Et Vezmarovic, est-ce qu'il conduisait un Campagnola ?

23 R. Oui, mais tous les Campagnola ne sont pas équipés d'un système radio.

24 Q. Merci. Savez-vous si les membres de la compagnie de la police militaire

25 avec les prisonniers sont arrivés à Ovcara avant votre arrivée ?

26 R. Non.

27 Q. Savez-vous où ils étaient à ce moment-là ?

28 R. Les membres de la compagnie de la police militaire ? J'ai expliqué que

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1 je supposais qu'ils étaient sur la route quelque part, entre Mitrovica et

2 Negoslavci.

3 Q. Très bien, merci. Vous avez déclaré également devant les enquêteurs de

4 ce tribunal que les locaux de Negoslavci vous ont informé du crime à

5 Ovcara.

6 R. Oui. C'était le lendemain.

7 Q. Mon éminent collègue vous a posé une question hier, et je vais

8 faire suite à cela. Avez-vous eu un contact physique avec un quelconque

9 enquêteur après les événements ? Là, je parle de contacts physiques. Est-ce

10 que vous étiez avec eux ensemble quelque part ?

11 R. Vous voulez dire ici ?

12 Q. Non, à Vukovar.

13 R. Non.

14 Q. Pourriez-vous dire à la Chambre de première instance comment vous avez

15 quitté la Slovénie ?

16 R. La Slovénie, je l'ai quittée de manière organisée, tout comme les

17 autres unités qui se sont retirées du territoire de la Slovénie de manière

18 organisée.

19 Q. Merci. Avant ce retrait organisé, où étiez-vous en Slovénie, à quel

20 endroit ?

21 R. J'étais dans la garnison Slovenska Bistrica. J'étais le commandant de

22 la 11e Brigade des Partisans constituée pour la plupart ou pratiquement à

23 100 % de Slovènes.

24 Q. Dans quelles circonstances avez-vous quitté la garnison ?

25 R. Suite à l'ordre donné par le commandement supérieur.

26 Q. Est-ce que vous vous êtes retiré sans combat de cette garnison de la

27 Slovénie ?

28 R. Non.

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1 Q. Expliquez-nous comment ?

2 R. Nous protégions nos installations qui étaient attaquées, et entre-temps

3 un accord a été conclu pour arrêter les activités de combat, et c'est ainsi

4 que cela s'est déroulé.

5 Q. Merci. Etes-vous d'accord avec moi pour dire que vous n'avez pas tiré

6 une seule balle avant de vous retirer de la Slovénie ?

7 R. Je suis d'accord, et heureusement pour moi.

8 Q. Merci. Est-ce qu'à Ovcara, vous n'avez tiré aucune balle avant de vous

9 retirer et de laisser les prisonniers dans le hangar ?

10 R. Non, effectivement.

11 Q. Si nous nous souvenons du groupe de Mitnica, est-ce que votre compagnie

12 de la police militaire représentait la sécurité principale à Ovcara à ce

13 moment-là ?

14 R. Mes officiers assuraient la sécurité du groupe de Mitnica dans le

15 hangar avec les membres de la compagnie de la police militaire.

16 Q. Merci. Est-ce que le commandant local à Ovcara, dont nous n'allons pas

17 mentionner le nom maintenant, était le négociateur principal à l'époque

18 entre la Communauté européenne et le Groupe opérationnel sud ?

19 R. Pour le groupe de Mitnica ?

20 Q. Oui.

21 R. Je ne sais pas. Mais je sais qu'il a aidé dans le cadre du transport

22 des civils, des femmes et des enfants, puisqu'il parlait bien l'anglais, je

23 pense qu'il a aidé de manière substantielle à cela.

24 Q. Merci. Est-ce qu'il l'a fait avec votre accord ou de sa propre

25 initiative ?

26 R. Je pense que les gens ont trouvé un accord dans les discussions et lui,

27 il a été impliqué dès le départ. Il transmettait leurs positions, leurs

28 exigences, nos ordres, le tout fonctionnait bien.

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1 Q. La question était de savoir s'il l'a fait avec votre approbation ou de

2 sa propre initiative ?

3 R. Nous étions ensemble. Je ne lui disais pas : Interprète-moi cela.

4 Quelqu'un a posé la question et c'est à ce moment-là que j'ai vu que (expurgé)

5 parlait anglais. Simplement, on était là et je ne lui ai pas interdit de

6 participer à cela.

7 Q. Merci. Vous dites que cette tâche a été accomplie de manière efficace ?

8 R. Oui.

9 Q. Lors de cette mission, combien de membres de la 80e Brigade motorisée

10 ont participé avec les officiers ?

11 R. Je ne sais pas; mais pas un grand nombre.

12 Q. Approximativement, combien vous étiez sur place ?

13 R. Vraiment, je ne sais pas combien de personnes il y avait sur place. Je

14 sais qu'il y avait l'officier et peut-être une autre personne parmi ces

15 collaborateurs, un groupe de soldats, moi et certains autres officiers. Je

16 ne sais pas. Vous savez il était inutile pour moi de retenir cela, car

17 c'est une mission qui s'est déroulée de manière efficace, donc j'étais

18 satisfait.

19 Q. Qui a commandé lors de cette opération ? Vous ?

20 R. A ce moment-là, j'étais l'officier supérieur sur place.

21 Q. C'était vous qui commandiez ?

22 R. Je pense que oui.

23 Q. Pardon. Vous avez dit oui ?

24 R. Oui. Enfin, je ne sais pas si je commandais, mais j'étais l'officier

25 supérieur aux autres sur place à ce moment-là. Mais il n'y avait pas besoin

26 de commander militairement vraiment.

27 Q. Excusez-moi. Je dois terminer. J'ai demandé qui était à la tête de

28 l'ensemble de cette action ? Vous, vous dites que étiez l'officier

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1 supérieur sur place. Afin que les choses soient claires dans le compte

2 rendu d'audience, je vous demande si vous étiez la personne principale à ce

3 moment-là et si vous étiez à la tête de cette opération jusqu'à la fin ?

4 R. Je sais qu'il y avait neuf autobus sur place, sept à neuf autobus. Il y

5 avait des femmes et des enfants.

6 Q. Monsieur, nous savons qui était sur place. Mais est-ce que vous, avec

7 les membres de la 80e Brigade motorisée, est-ce que vous avez accompli de

8 manière efficace l'ensemble de cette action ?

9 R. Nous avons assuré la sécurité de ces personnes et après, elles ont été

10 conduites de manière efficace, je ne sais pas exactement où ?

11 Q. Peut-on être d'accord pour dire que les soldats de votre 80e Brigade

12 motorisée ont accompli l'ensemble de cette mission de la sécurité et

13 protection des prisonniers de Mitnica à Ovcara à l'aide de négociations et

14 tout cela, qu'ils ont accompli tout cela tous seuls à Ovcara ?

15 R. Oui.

16 Q. Ma question est la suivante : pourquoi n'avez-vous pas répété la même

17 opération le 20 novembre en utilisant les mêmes forces que celles qui ont

18 accompli la mission le 18 ?

19 R. L'opération n'était pas la même. La situation n'était pas la même. La

20 première fois, il n'y avait pas d'officiers supérieurs à moi. Il n'y avait

21 pas d'officiers du commandement supérieur alors que le 20, c'était le cas.

22 Q. Est-ce que le 20 novembre, vous vous êtes adressé à qui que ce soit

23 pour chercher de l'aide ? Vous bénéficiez de MKSK. Est-ce que vous avez

24 demandé que l'on envoie un bataillon de la police militaire ? Est-ce que

25 vous avez demandé qu'une quelconque autre unité soit envoyée, qui pourrait

26 être utile d'après vous ? Est-ce que vous avez demandé que d'autres membres

27 de la 80e Brigade motorisée viennent car vous pouviez donner des ordres à

28 eux et vous pourriez pu demander de l'aide ?

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1 R. Cela pouvait être fait seulement par l'homme qui avait organisé

2 l'opération et qui les a amenés dans le hangar.

3 Q. Je vais répéter ma question : est-ce que vous avez demandé

4 personnellement --

5 M. MOORE : [interprétation] Excusez-moi. Je ne vois pas pourquoi on

6 redemande au témoin les questions auxquelles il a clairement répondu. Il a

7 donné une réponse claire. Pourquoi est-ce qu'il devrait répondre à une

8 question à laquelle il a déjà répondu ?

9 Mme LE JUGE VAN DEN WYNGAERT : [interprétation] Maître Borovic ?

10 M. BOROVIC : [interprétation] Le témoin n'a pas répondu clairement. Il a

11 avancé une thèse. Je ne sais pas quelle est sa position. Nous allons le

12 vérifier. Ma question est évidente. Puisqu'il disposait du poste de radio

13 dans le véhicule, est-ce que lui, personnellement, lorsqu'il était sur

14 place a appelé qui que ce soit pour que l'aide lui soit envoyée ou pas.

15 Maintenant quant à la question de savoir qui avait le droit de le faire,

16 cela c'est autre chose.

17 Q. Est-ce que vous avez demandé de l'aide en appelant quelqu'un ?

18 R. Je vous ai répondu. Je n'ai appelé personne. Celui qui amené ces

19 personnes était responsable d'eux et il lui revenait à lui de chercher de

20 l'aide.

21 Q. Merci. Je souhaite vous demander maintenant de lire un paragraphe --

22 avant cela, je souhaite vous demander si entre-temps une procédure

23 judiciaire a été entamée contre vous devant le tribunal des crimes de

24 guerre à Belgrade en raison des crimes commis à Ovcara ?

25 R. Non. C'est la première fois que j'entends parler de cela.

26 Q. Avez-vous jamais été interrogé en tant que suspect ?

27 R. Non.

28 Q. Devant des organes de sécurité ou de la police militaire ?

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1 R. Non. Si la déclaration que j'ai fournie à l'organe de sécurité, si

2 faites référence à cela, j'ai fait une déclaration à l'organe de sécurité

3 au quartier général principal et au tribunal militaire.

4 Q. Dans la déclaration que vous avez fournie au bureau du Procureur de ce

5 Tribunal, au paragraphe 42 à la fois en anglais en B/C/S - en septembre et

6 octobre 2003 - vous avez déclaré la chose suivante. Je vais lire, je peux

7 vous donner le texte pour que vous puissiez le suivre.

8 M. BOROVIC : [interprétation] Je demanderais à l'huissière de vous remettre

9 la déclaration puisque je vois qu'il n'est de nouveau pas devant vous ou

10 plutôt puisque le Greffe en dispose, veuillez remettre cela au témoin.

11 Q. Ayez l'amabilité de trouver le paragraphe 42. Est-ce que dans le

12 paragraphe 42, il est écrit comme suit : "Compte tenu de mon expérience du

13 commandant de la JNA et de mon expérience concrète de Vukovar, je n'aurais

14 pas rendu les personnes évacuées à qui que ce soit si ce n'est les

15 autorités organisées de manière légitime" ?

16 Est-ce que c'est ce qui est écrit ici ?

17 R. Oui.

18 Q. Est-ce qu'il est écrit un peu plus loin comme suit, je vais lire : "Si

19 Mrksic m'avait donné l'ordre de rendre les personnes évacuées à la Défense

20 territoriale locale --"

21 M. MOORE : [interprétation] Excusez-moi. Si mon éminent collègue va lire le

22 paragraphe, il est nécessaire de lire l'ensemble du paragraphe pour que le

23 témoin puisse connaître le contexte.

24 M. BOROVIC : [interprétation] Madame la Présidente, je vais continuer, mon

25 éminent collègue va le faire dans les questions supplémentaires. Je ne sors

26 rien du contexte, il peut voir l'ensemble du paragraphe, ce qui m'intéresse

27 c'est ce que je lis. Donc je vais terminer.

28 "Si Mrksic m'avait donné l'ordre de rendre les personnes évacuées à la

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1 Défense territoriale locale, j'aurais obéi cet ordre à condition que les

2 personnes civiles n'aient aucun problème. Cependant, si j'étais seul sur

3 place en tant qu'officier supérieur, je me serais assuré à ce que les

4 personnes évacuées soient conduites à un endroit sûr, j'aurais éloigné la

5 Défense territoriale, j'aurais empêché leur présence."

6 Q. Est-ce que c'est ce qui est écrit dans la déclaration comme c'est écrit

7 ici ?

8 R. [aucune interprétation]

9 Q. Voici ma question. Tout d'abord, est-ce que Dragi Vukosavljevic vous

10 avertissait en vous disant qu'il fallait faire quelque chose de semblable ?

11 R. Je ne comprends pas. Comment cela de "faire quelque chose" ?

12 Q. D'agir comme vous le dites, que vous auriez agi si vous aviez été à

13 Ovcara et si vous étiez l'officier supérieur sur place.

14 R. Non, non.

15 Q. Mais, c'est ce qui est écrit.

16 R. Non. Je pense --

17 Q. La question est la suivante : est-ce que Dragi Vukosavljevic vous

18 avertissait en disant qu'il fallait éloigner les membres de la Défense

19 territoriale ? Est-ce qu'il vous disait qu'il fallait conduire ces

20 personnes à un autre endroit ?

21 R. Oui.

22 Q. Pourquoi ne l'avez-vous pas fait en tant qu'officier d'expérience,

23 puisque vous dites que vous l'auriez fait si vous étiez l'officier

24 supérieur sur place ?

25 R. Si c'était moi qui avais amené les officiers de guerre, si j'étais

26 l'officier supérieur et responsable pour eux, je l'aurais fait, je les

27 aurais éloignés. Mais je n'étais pas l'officier supérieur, c'était le

28 commandant Vukasinovic. C'est lui qui les avait amenés, c'est lui qui avait

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1 reçu pour tâche d'être responsable pour eux et non pas moi. Si j'avais été

2 en charge des prisonniers, je montrais comment je les traitais lorsque j'ai

3 assuré la sécurité du groupe de Mitnica, lorsque j'ai organisé leur

4 transfert. A ce moment-là, ni la Défense territoriale, ni qui que ce soit

5 d'autre ne pouvait menacer leur sécurité ni leurs vies.

6 Q. Merci. Est-ce que cela veut dire qu'avec la 80e Brigade, avec les

7 membres de la compagnie de la police militaire, avec les officiers -- est-

8 ce que le 20 novembre, avec vos officiers, la compagnie de la police

9 militaire et les autres membres de la 80e Brigade motorisée, est-ce que

10 vous aurez pu accomplir la tâche de manière appropriée si vous aviez une

11 telle autorité comme vous le dites ?

12 R. Je n'ai pas pu le faire, car je n'étais pas responsable par rapport à

13 la Défense territoriale.

14 Q. Je vous demande si vous aviez eu cette responsabilité, cette autorité,

15 je vous demande si avec les forces dont vous disposiez vous auriez pu

16 accomplir la mission de manière efficace ?

17 R. Je n'avais pas d'autorité sur la Défense territoriale.

18 Q. En supposant que vous aviez l'autorité sur la Défense territoriale, ma

19 question est simple. Est-ce qu'avec les mêmes forces que la première fois

20 vous auriez pu accomplir la tâche de manière efficace ?

21 R. Si j'avais reçu pour tâche d'assurer la sécurité des prisonniers, je

22 l'aurais fait.

23 Q. Merci. Est-ce que cela veut dire que vous disposiez des forces qui

24 auraient pu le faire suite à vos ordres ?

25 R. J'avais des forces. Si j'avais eu la mission, je l'aurais faite.

26 Q. Merci. J'ai terminé le contre-interrogatoire.

27 Mme LE JUGE VAN DEN WYNGAERT : [interprétation] Merci, Maître Borovic.

28 Maître Lukic, vous pouvez commencer, nous avons encore 15 minutes avant la

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1 pause.

2 M. BOROVIC : [interprétation] Puisqu'il y avait une erreur dans le compte

3 rendu d'audience, j'ai demandé : "est-ce que vous aviez des forces pour

4 accomplir cette tâche si vous aviez reçue une telle tâche ?" La réponse

5 était : "Si j'avais reçu cette tâche, j'avais suffisamment de forces pour

6 accomplir cette mission de manière efficace," n'est-ce pas ?

7 R. Oui. Tout comme c'était le cas avec le groupe de Mitnica.

8 Q. Merci.

9 Mme LE JUGE VAN DEN WYNGAERT : [interprétation] Merci, Maître Borovic.

10 Maître Lukic.

11 M. LUKIC : [interprétation] Je regarde la montre, je peux commencer

12 maintenant, mais dans ce cas-là l'autre session durerait seulement une

13 heure. Je pense qu'il vaut mieux faire une petite pause maintenant, et que

14 j'examine jusqu'à midi et demi. Je peux commencer maintenant, mais peut-

15 être il vaut mieux procéder à une petite pause, permettre au témoin de se

16 reposer un peu et ensuite commencer et garder la continuité.

17 Mme LE JUGE VAN DEN WYNGAERT : [interprétation] Très bien, Maître Lukic.

18 Nous allons procéder à une pause. Compte tenu des expurgations, nous allons

19 avoir une pause d'une demi-heure. Nous allons nous retrouver à 11 heures

20 20.

21 --- L'audience est suspendue à 10 heures 50.

22 --- L'audience est reprise à 11 heures 24.

23 Mme LE JUGE VAN DEN WYNGAERT : [interprétation] Maître Lukic.

24 M. LUKIC : [interprétation] Merci. Encore une fois, bonjour à toutes les

25 personnes présentes.

26 Contre-interrogatoire par M. Lukic :

27 Q. [interprétation] Monsieur Vojnovic, bonjour. Je m'appelle Novak Lukic

28 et je représente M. Veselin Sljivancanin. Je vais vous poser des questions

Page 9064

1 au nom de la Défense de M. Sljivancanin, puis nous allons nous pencher

2 également sur vos déclarations et sur certains documents au sujet desquels

3 je vous demanderais de répondre à mes questions. Je vais tout d'abord vous

4 poser quelques questions déjà abordées par M. Moore au sujet de vos

5 déclarations. Visiblement, vous avez fourni un grand nombre de déclarations

6 et vous avez témoigné plusieurs fois des événements dont il est question

7 ces derniers jours, et vous serez certainement d'accord avec moi pour dire

8 que certaines de ces dépositions étaient bien détaillées et longues, et je

9 parle surtout du procès lié à Ovcara qui a eu lieu à Belgrade et où vous

10 avez déposé pendant deux jours. Vous avez été confronté aux dépositions

11 d'autres témoins. On vous a posé beaucoup de questions; est-ce exact ?

12 R. Oui.

13 Q. Dans votre déclaration faite au bureau du Procureur, et d'ailleurs,

14 vous avez une série de déclarations devant vous, donc je souhaite que l'on

15 se penche sur celle que vous avez fournie au bureau du Procureur de La

16 Haye. Ce que je remarque, c'est que cet entretien a eu lieu pendant trois

17 jours; le 25 et le 26 septembre 2003, de même que le 2 octobre 2003.

18 R. La discussion, l'entretien a eu lieu deux jours et n'a pas été terminé.

19 Le troisième jour, je suis simplement venu lire cela et signer quelque

20 chose. Nous avons donc terminé, mais nous n'avons pas vraiment épuisé le

21 sujet.

22 Q. D'accord. D'ailleurs, en ce qui concerne cet entretien avec le bureau

23 du Procureur, nous pouvoir voir que le bureau du Procureur a été représenté

24 avec des acteurs importants, pour ainsi dire. Il y avait leur enquêteur, M.

25 Theunens, et il y avait Mme Kristina Carey, qui était à l'époque à la tête

26 de l'équipe du Procureur. Puis, je vois qu'un observateur du quartier

27 général des forces armées, Dragan Dusenovic, a assisté également, n'est-ce

28 pas ?

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1 R. Je ne sais pas s'il y était. Sans cesse, il y avait un colonel qui

2 représentait le quartier général pendant les deux premières journées, mais

3 pas le troisième jour.

4 Q. Je vois que vous avez fourni des réponses détaillées à un grand nombre

5 de questions posées par le bureau du Procureur au sujet de tout ce qui les

6 intéressait. Probablement que vous connaissiez les réponses, n'est-ce pas ?

7 R. Oui, au moins dans la mesure dans laquelle je me souviens.

8 Q. C'est tout pour le moment au sujet des déclarations. Je vais vous poser

9 la question que je pose ici habituellement, quelque chose au sujet de mon

10 client Veselin Sljivancanin. Vous avez dit à M. Moore que lorsque vous êtes

11 arrivé à Negoslavci, vous ne connaissiez pratiquement personne, aucun des

12 officiers de la Brigade des Gardes. Mais je crois que vous avez rencontré

13 mon client dans le commandement du groupe opérationnel de la Brigade des

14 Gardes. Est-ce que vous connaissiez Sljivancanin ?

15 R. Je ne connaissais aucun officier du Groupe opérationnel sud avant mon

16 arrivée à Negoslavci. C'est à Negoslavci que j'ai rencontré les officiers

17 du commandement de la brigade, entre lesquels le commandant Sljivancanin.

18 Q. Très bien. Sur la base de votre déposition, j'ai pu conclure que

19 pendant que vous étiez à Ovcara, et là je parle notamment du 20 novembre,

20 dans l'après-midi, vous, au cours de cette période, n'avez pas vu mon

21 client dans le hangar ni autour du hangar; est-ce exact ?

22 R. Oui. C'est exact, je ne l'ai pas vu.

23 Q. C'est ce que vous avez dit pratiquement dans chaque procédure dans

24 laquelle on vous a posé des questions à ce sujet. Veuillez examiner

25 maintenant la déclaration faite au bureau du Procureur, paragraphe 46,

26 lorsque l'on vous a montré la photographie de mon client. Je vais

27 maintenant vous la lire, et ensuite, vous dites : "Veselin Sljivancanin, je

28 ne l'ai pas vu à Ovcara ni à la réunion qui a eu lieu le 20 novembre 1991

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1 au poste de commandement de la Brigade des Gardes. Cependant, j'étais en

2 retard pour cette réunion et les autres officiers partaient déjà lorsque je

3 suis arrivé."

4 C'est ce que vous avez dit à l'époque. Maintenant, je vous

5 demanderais une clarification au sujet de ce fait, et je vais donc vous

6 demander d'examiner le compte rendu d'audience du procès de Belgrade en

7 date du 25 novembre que vous avez devant vous, la page 20. Pour mes

8 éminents collègues de l'Accusation et de la Chambre, j'indique que je lis

9 la page en anglais 23, ligne 8. Vous avez répondu de façon précise aux

10 questions posées, et je souhaite que l'on en parle pour que cela soit

11 consigné dans notre compte rendu d'audience également.

12 R. Cela se trouve où exactement ?

13 Q. Page 20. Il s'agit du document du 25 novembre 2004. Est-ce que vous

14 avez trouvé cela ? Il s'agit du procès Ovcara tenu devant le tribunal de

15 Belgrade. Page 20, vers le bas de la page, donc Procureur adjoint Dusan

16 Knezevic, vers le milieu de la page. Il pose une question : "Je

17 souhaiterais savoir si le commandant Sljivancanin était présent lorsque le

18 témoin, le lieutenant-colonel Vojnovic, informait le colonel Mrksic de la

19 situation concernant les prisonniers."

20 R. Je ne sais pas --

21 Q. Un instant, s'il vous plaît. Je vais d'abord finir ce que j'étais en

22 train de dire. Je vais donner lecture de l'ensemble du paragraphe. Ensuite,

23 est-ce que vous pourrez répondre ?

24 "Président de la Chambre : Vous avez répondu à cette question hier,

25 n'est-ce pas ?

26 "Témoin Vojnovic : Ce que j'ai dit, c'est que je ne pouvais pas

27 confirmer avec certitude s'il était présent ou non.

28 "Président de la Chambre : Mais vous avez répondu par la négative à

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1 cette question hier, n'est-ce pas ?

2 "Témoin Vojnovic : Bien, je maintiens mes propos, je ne l'ai pas vu.

3 "Président de la Chambre : Hier, en réponse à une question sur ce

4 sujet, vous avez répondu par la négative. Vous avez dit que Mrksic, vous-

5 même et Vukosavljevic étiez présents, alors que maintenant vous nous dites

6 que vous ne l'avez pas vu. Vous parlez d'une pièce où se trouvaient un

7 certain nombre de personnes, et c'est maintenant dans ce groupe.

8 "Témoin Vojnovic : Je ne l'ai pas vu à ce moment-là. J'entends par

9 là, Mrksic est une personne que l'on remarque, il se détache. Je pense que

10 je l'aurais remarqué, je le connaissais.

11 "Président de la Chambre : Peu importe, est-ce que vous lui avez

12 parlé ou non ?

13 "Témoin Vojnovic : Je ne l'ai pas contacté personnellement, mais je

14 ne l'ai pas vu. Je ne sais s'il était présent.

15 "Président de la Chambre : Sljivancanin, oui, probablement. Mais il

16 dit que Mrksic est grand et qu'il se détache du reste. Il parle de Mrksic.

17 Très bien.

18 "Dernière question du Procureur : Donc, est-ce qu'il était dans cette

19 pièce ou non ?

20 "Et vous répondez : Je ne l'ai pas vu."

21 Monsieur Vojnovic, il y a une petite divergence ici. Donc, Mrksic se

22 détache, mais manifestement, vous parlez de Sljivancanin. Est-ce que vous

23 maintenez tout ce que vous avez dit à Belgrade ?

24 R. Oui, je ne l'ai pas vu à ce moment-là.

25 Q. Merci beaucoup. Allons de l'avant. Je vais poser une autre question au

26 sujet de mon client, M. Sljivancanin. Parlons de la fin de la période,

27 c'est-à-dire de la réunion tenue à Velepromet. Mon client me dit, et

28 corrigez-moi si je me trompe, que la réunion a été tenue le jour où la

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1 Brigade des Gardes était sur le point de se retirer, le 24 vers 14 heures.

2 Ce jour-là, lorsque la Brigade des Gardes était sur le point de se retirer,

3 il y a eu une réunion à Velepromet, la réunion que vous nous avez décrite.

4 Est-il possible que les choses se soient passées ainsi ?

5 R. Je suis sûr que la réunion a eu lieu. Ce qu'il a dit est vrai. C'était

6 juste avant le départ de la Brigade des Gardes, mais je n'ai pas donné de

7 date. J'ai pensé que c'était un jour ou deux plus tôt, mais cela ne fait

8 aucune différence.

9 Q. Je vais raviver vos souvenirs au sujet de ce que dit mon client.

10 Monsieur Vojnovic, vous souvenez-vous que l'objet principal de la réunion à

11 laquelle mon client avait été convoqué par les commandants de la Défense

12 territoriale était le fait que les commandants de la Défense territoriale

13 lui avaient demandé que l'argent leur soit remis, l'argent qui avait été

14 trouvé dans la banque de Vukovar ? Sljivancanin a dit qu'il ne pouvait pas

15 avoir l'argent et que l'argent serait remis aux autorités civiles une fois

16 que celles-ci seraient mises en place, que cet argent serait rendu. Vous

17 souvenez-vous que c'était là l'objet de la réunion, essentiellement ?

18 R. Je ne me souviens pas que la réunion ait porté essentiellement là-

19 dessus. On en a parlé, mais je ne sais pas si c'était le sujet le plus

20 important dont on a parlé lors de la réunion. On a fait mention plus tard

21 d'autres demandes d'argent, je veux parler de l'argent de la poste. Je sais

22 que les gens disaient qu'on allait leur remettre l'argent par d'autres

23 filières ou par le truchement de quelqu'un, cela a pu être mentionné par le

24 commandant Sljivancanin, mais on en a certainement débattu.

25 Q. Donc, on a en débattu ?

26 R. Oui. On en a parlé aussi plus tard.

27 Q. Vujovic et Vujanovic ont insisté pour avoir l'argent, n'est-ce pas ?

28 Les gens de l'état-major de la Défense territoriale, mais Sljivancanin a

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1 été ferme et a refusé de leur remettre l'argent, n'est-ce pas ? Est-ce

2 possible ?

3 R. Oui, c'est possible. Les choses se sont peut-être passées ainsi.

4 Q. Très bien, nous allons passer à autre chose.

5 Vous avez beaucoup parlé de la zone de responsabilité, des rapports au sein

6 du Groupe opérationnel sud. Compte tenu des fonctions de mon client, je

7 m'intéresse particulièrement aux rapports entre la police militaire, la

8 sécurité et le commandant. Je vais vous poser plusieurs questions à ce

9 sujet. Je pense que l'Accusation en a déjà parlé. Personne ne le conteste,

10 je pense que votre compagnie de la police militaire, la compagnie de la

11 police militaire de la 80e Brigade motorisée, est restée sur place en tant

12 qu'unité d'état-major lorsque vous êtes arrivé à Negoslavci, n'est-ce pas ?

13 R. Oui, près du commandement.

14 Q. Donc, ils vaquaient à leurs occupations habituelles en assurant la

15 sécurité du poste de commandement et du commandant lui-même. Il y avait un

16 poste de contrôle, et tout cela s'est déroulé à Negoslavci, n'est-ce pas ?

17 R. Oui.

18 Q. De façon générale, je parle des unités d'état-major qui sont restées

19 placées sous votre commandement direct, est-ce que l'un quelconque des

20 officiers ne vous a jamais parlé du manque de discipline au sein de ces

21 unités, d'infractions à la discipline ? Ce qui m'intéresse en particulier,

22 c'est la compagnie de la police militaire. Est-ce que l'un des officiers a

23 parlé de tels manquements à la discipline ?

24 R. L'unité était composée exclusivement de réservistes, et il était

25 difficile de procéder à la mobilisation. Il y avait des problèmes, il y a

26 eu un certain nombre d'incidents, mais rien qui aurait pu nous inquiéter

27 vraiment.

28 Q. Je suppose que vous avez reçu des rapports à ce sujet, du chef de la

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1 sécurité et du commandant de la compagnie ?

2 R. Je n'étais pas vraiment en contact avec le commandant de la compagnie.

3 Il est venu me voir une fois et il en a un peu parlé. C'est tout.

4 Q. Monsieur Vojnovic, les interprètes sont sur le point de nous mettre en

5 garde. Je vous rappelle de ménager une pause avant de répondre de façon à

6 ce que l'intégralité de ma question et l'intégralité de votre réponse

7 soient interprétées et consignées au compte rendu.

8 En examinant votre curriculum vitae, je me rends compte qu'à un

9 moment donné, vous avez été commandant d'une compagnie de police militaire;

10 est-ce exact ?

11 R. Oui.

12 Q. Vous avez suivi une formation de six mois à Pancevo, une formation

13 destinée aux officiers de la police militaire; est-ce exact ?

14 R. Oui.

15 Q. Nous avons entendu un certain nombre de témoignages et nous avons

16 examiné les règlements en vigueur. Je ne veux pas insister sur ce sujet --

17 enfin, cela dépend de vos réponses mais ce qui m'intéresse maintenant,

18 c'est de savoir si les dispositions applicables à l'époque des événements à

19 Vukovar, vous seriez d'accord avec moi pour dire que le règlement régissant

20 la conduite des forces armées est essentiel, le règlement régissant la

21 conduite de la police militaire au sein des forces armées et le règlement

22 régissant le travail des officiers chargés de la sécurité au sein des

23 forces armées. Il s'agit de règlements fondamentaux, n'est-ce pas ?

24 R. Oui.

25 Q. Sur la base de ces règlements, qui commande une compagnie de police

26 militaire ?

27 R. Cela dépendait. Parfois, c'était une unité d'état-major. Parfois, cela

28 relevait du commandement d'une unité supérieure mais, pour l'essentiel,

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1 c'était le commandant de l'unité par le truchement de son organe technique,

2 c'est-à-dire le chef de la sécurité.

3 Q. Vous dites que selon le règlement en vigueur, c'est l'organe de

4 sécurité qui commande la police militaire directement ?

5 R. Oui. C'est cet organe qui donne les instructions techniques.

6 Q. C'est exact. Il nous faut examiner ces règlements. Vous les avez sous

7 les yeux. Je ne veux pas insister là-dessus, mais seriez-vous d'accord avec

8 moi pour dire qu'une compagnie de police militaire est commandée par le

9 commandant de la compagnie et son officier supérieur ? Pour ce qui est de

10 la filière hiérarchique, son officier supérieur est le commandant de

11 l'unité supérieure, une brigade. S'il s'agit d'une unité d'état-major, il

12 s'agit de l'organe de sécurité du commandement de la brigade qui est

13 responsable de cette unité, n'est-ce pas ?

14 R. Oui.

15 Q. L'organe chargé de la sécurité soumet des propositions à son supérieur

16 hiérarchique pour ce qui est de la chaîne de commandement, donc le

17 commandant de la brigade. On propose des mesures pour ce qui est de la

18 compagnie de la police militaire mais l'organe chargé de la sécurité ne

19 peut pas donner d'ordre si ce n'est qu'avec l'autorisation du commandant,

20 n'est-ce pas ?

21 R. Oui.

22 Q. J'espère qu'il ne nous faudra pas examiner de nouveau le règlement.

23 M. LUKIC : [interprétation] Je souhaiterais que l'on ait l'opinion du

24 témoin car il connaît très bien le sujet. C'est un expert. Voyons la pièce

25 à conviction 107. Il s'agit du règlement de service de l'organe de

26 sécurité.

27 Q. Monsieur Vojnovic, vous avez sous les yeux le règlement de service

28 applicable à la police militaire mais nous n'allons pas en parler. Je pense

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1 que nous en avons suffisamment traité. Je souhaiterais par contre que l'on

2 examine ensemble le règlement de service de l'organe de sécurité. Il s'agit

3 de la pièce à conviction numéro 107. Voyons l'article 16. Est-ce que vous

4 l'avez trouvé ? Je vais donner lecture de cet article-là.

5 R. La compétence de la police militaire, c'est cela ?

6 Q. Non, non, c'est le règlement de service applicable aux organes de

7 sécurité. Article 16, contrôle des organes de sécurité. Nous l'avons

8 indiqué.

9 L'INTERPRÈTE : Les interprètes notent qu'ils n'ont pas une copie de

10 l'original.

11 M. LUKIC : [interprétation] Je vais lire le passage suffisamment lentement,

12 j'espère.

13 "Article 16 : Contrôle des organes de sécurité.

14 "Les organes de sécurité --plutôt l'organe de sécurité est

15 directement subordonné à l'officier du commandement de l'unité ou de

16 l'institution ou de l'état-major des forces armées et fait partie de sa

17 structure. Les organes de sécurité de la JNA pour ce qui est de

18 l'organisation du MVO doivent rendre compte au secrétariat fédéral de

19 l'organe fédéral."

20 Q. Monsieur Vojnovic, nous ne souhaitons pas interpréter cet article

21 mais il est clair que l'organe de sécurité selon ce texte est directement

22 subordonnée à l'officier du commandement ou, dans votre cas particulier,

23 Dragi Vukosavljevic vous est immédiatement subordonné d'après la chaîne de

24 commandement en place.

25 Nous avons également l'article 18 qui nous intéresse. Nous en avons

26 parlé. Il s'agit des rapports au sein des organes de sécurité entre les

27 commandements de différents échelons.

28 Article 18, je lis:

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1 "Les organes de sécurité des unités du commandement supérieur, des

2 institutions et de l'état-major des forces armées contrôlent ou dirigent

3 les organes de sécurité au sein des commandements des unités, des

4 institutions et des états-majors subordonnés; ils fournissent une aide à

5 ces organes; ils organisent la coordination directe avec ces organes et

6 vérifient leur travail."

7 Vous conviendrez avec moi que les rapports entre les organes de

8 sécurité à différents échelons sont tels qu'il n'y a pas de volet de

9 commandement ou du subordination ?

10 R. Oui.

11 Q. Merci. Pour ce qui est du capitaine Vezmarovic, en vertu de la

12 chaîne de commandement qui existait, seul le commandant de la brigade

13 aurait pu le commander -- plutôt vous, donc Vukosavljevic aurait orienté

14 son travail et un autre officier, par exemple, le chef d'état-major dont

15 vous avez parlé aurait pu commander Vezmarovic mais n'aurait pu le faire

16 que si vous l'aviez autorisé à le faire; est-ce bien cela ?

17 R. Oui, ou un autre officier et en tant que de besoin.

18 Q. Mais seulement avec votre autorisation ?

19 R. Oui.

20 Q. Je suppose que votre chef de la sécurité, lors de réunions

21 d'information journalières ou lors des réunions régulières, vous informait

22 régulièrement de la situation dans sa zone de responsabilité, n'est-ce pas

23 ?

24 R. Oui. Il informait le commandant de toutes questions concernant son

25 travail qu'il estimait importantes.

26 Q. Dans le cadre de votre déposition, il y a deux jours, vous avez déclaré

27 à la page 8 826 du compte rendu d'audience en réponse à une question posée

28 par M. Moore au sujet de ces rapports -- vous n'avez pas ce document sous

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1 les yeux, je vais vous lire le passage qui m'intéresse. S'agissant des

2 rapport à entre Vukosavljevic et Sljivancanin, vous avez déclaré, après que

3 le Procureur vous ait demandé si Sljivancanin avait des fonctions

4 particulières en rapport avec votre brigade, vous avez répondu, je cite :

5 "Je ne suis pas au courant de cela, si ce n'est qu'il était le chef du

6 Groupe opérationnel sud et qu'il coopérait vraisemblablement avec mon

7 organe de sécurité."

8 Vous voulez sans doute parler du chef de la sécurité et non pas du chef

9 tout court. Mais c'est autre chose qui m'intéresse, vous avez dit qu'il

10 coopérait probablement ou vraisemblablement avec votre organe de sécurité.

11 Est-ce exact ?

12 R. Oui. C'est ainsi que les choses fonctionnent en pratique. Les organes

13 de sécurité des commandements supérieurs subordonnés coopèrent

14 généralement.

15 Q. Oui. Mais vous avez dit que Vukosavljevic vous avait informé

16 personnellement, vous avez dit : j'ai parlé avec Sljivancanin, nous avons

17 échangé des informations ou quelque chose de ce genre.

18 R. Il n'a jamais rien dit de tel, mais pour autant que je le sache, je

19 pense qu'il coopérait avec lui.

20 Q. Très bien. Savez-vous que votre organe de sécurité à partir du moment

21 où vous êtes arrivé à Negoslavci a eu des contacts ininterrompus avec

22 l'organe de sécurité de Kragujevac -- le 24, est-ce que vous aviez des

23 informations à ce sujet ?

24 R. Non. Je ne savais pas qu'il entretenait des contacts avec qui que ce

25 soit au sein du Corps de Kragujevac.

26 Q. Ma question n'est pas claire, je voulais parler du Corps de Kragujevac,

27 le 24e Corps. Cela figure à la page 52, ligne 2 du compte rendu. Le témoin

28 a répondu à cette question.

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1 Est-ce que Vukosavljvevic vous a informé du fait qu'il avait des contacts

2 et des informations provenant des organes de sécurité de la 1ère Région

3 militaire qui se trouvait à Sid à l'époque ?

4 R. Je ne connais pas les détails, mais je sais qu'il avait des contacts

5 avec eux.

6 Q. Est-ce que ces contacts étaient en place depuis le début du mois de

7 novembre alors que vous faisiez encore partie du Groupe opérationnel sud,

8 vous en souvenez-vous ?

9 R. Je ne m'en souviens pas, Dragi ne pouvait pas être en contact

10 immédiatement, il devait voir où il était, apprécier la situation, mais il

11 a sans doute établi des contacts assez rapidement. Il a probablement trouvé

12 les gens du commandement supérieur assez vite et il est rentré en rapport

13 avec eux.

14 Q. Merci. Nous allons passer à un autre sujet. Vous avez déclaré que vous

15 participiez régulièrement à des réunions du Groupe opérationnel sud au

16 commandement de Negoslavci. Ces réunions se tenaient généralement dans

17 l'après-midi, n'est-ce pas ?

18 R. Oui.

19 Q. Vous souvenez-vous si lors de l'une de ces réunions on a parlé de

20 l'évacuation de l'hôpital et de ceux qui seraient responsables de

21 l'évacuation de l'hôpital ?

22 R. Non. On n'en a pas parlé, je n'ai pas de souvenirs à ce sujet.

23 Q. Fort bien. Nous allons passer à un autre sujet. Dans le cadre de votre

24 déposition qui dure depuis deux jours, j'ai eu l'impression que vous

25 connaissiez le commandant Ljubisa Vukasinovic avant les faits, avant

26 l'avoir vu au hangar. D'où le connaissiez-vous ?

27 R. Je le connaissais du poste de commandement du Groupe opérationnel sud.

28 C'est là que je l'ai rencontré, je ne le connaissais pas auparavant.

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1 Q. Le poste de commandement du Groupe opérationnel sud ?

2 R. Oui, c'est là que je l'ai rencontré. Il faisait partie du groupe

3 d'officiers et d'officiers supérieurs.

4 Q. Savez-vous quel poste il occupait ? Vous avez dit que c'était l'adjoint

5 de Sljivancanin, mais je souhaiterais une précision. Est-ce que vous savez

6 exactement quelle était sa fonction ?

7 R. Je ne sais pas quel poste il occupait officiellement, mais si

8 Sljivancanin était le chef de la sécurité du Groupe opérationnel sud,

9 logiquement et vu l'organigramme, il devait être un employé au sein de

10 l'organe de sécurité. Est-ce que c'était vraiment le cas, je n'en suis pas

11 sûr.

12 Q. Je suis sûr que mon confrère de l'Accusation souhaiterait connaître ma

13 position à ce sujet.

14 L'INTERPRÈTE : Les interprètes n'ont pas saisi une partie de la question

15 posée par Me Lukic.

16 M. LUKIC : [interprétation] Je vais répéter ce qui a été dit.

17 Q. Le commandant Ljubisa Vukasinovic était l'adjoint au chef de la

18 sécurité de la Brigade motorisée des Gardes chargée de l'état-major et de

19 la police à l'époque.

20 Savez-vous qu'à l'époque le commandant Ljubisa Vukasinovic était

21 également le commandant local de Negoslavci ?

22 R. Je ne le savais pas, mais je viens de lire cela dans les rapports que

23 nous avons mentionnés.

24 Q. Je vais faire une petite digression. Monsieur Vojnovic, je constate que

25 dans votre déposition vous parlez souvent de quelque chose dont vous avez

26 eu connaissance par la suite. A chaque fois que c'est le cas, est-ce que

27 vous pourriez nous préciser quand vous avez entendu parler de cela, mais

28 nous allons poursuivre.

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1 Je vois que vous suivez le témoignage d'autres personnes, vous

2 disposez d'informations que vous avez obtenues après les faits ?

3 R. Oui. Je suis les témoignages qui se font. J'ai également quelques

4 notes. Je ne les ai pas avec moi, mais j'en dispose.

5 Q. A l'époque, avez-vous appris qu'à Negoslavci, à Vukovar et à Ovcara le

6 20 novembre, il y avait également des officiers des services de sécurité et

7 de l'organe de sécurité de la 1ère Région militaire. Je parle des 19 et 20

8 novembre. Est-ce que vous l'avez appris à l'époque ?

9 R. Je n'en suis pas sûr, je ne les ai pas vus.

10 Q. Je vois que vous avez suivi le procès, vous n'avez pas entendu cela

11 pendant le procès. Mais plus tard, lorsque vous avez entendu parler de ces

12 noms Kijanovic, Tomic, Bogdan Vujic,

13 Muncan --

14 R. Muncan, ce nom me dit quelque chose --

15 L'INTERPRÈTE : Le témoin mentionne un autre nom que l'interprète n'a pas

16 saisi.

17 LE TÉMOIN : [interprétation] Vujic, je connais ce nom également, j'en ai

18 entendu parler, cela me dit quelque chose. Vujic, son nom me dit quelque

19 chose en rapport avec un témoignage.

20 M. LUKIC : [interprétation]

21 Q. Veuillez me dire, s'il vous plaît, j'ai parlé à la ligne 55 de

22 Kijanovic, Slavko Tomic. J'ai également parlé de Muncan, et vous avez dit

23 que vous connaissiez ce nom. Est-ce que vous l'aviez entendu à ce moment-

24 là ?

25 R. J'ai entendu parler de Muncan, ce nom de famille, mais je ne me

26 souviens plus du contexte. Pour ce qui est de Bogdan Vujic, j'ai lu quelque

27 chose à son propos dans une déposition. Je ne sais pas exactement dans

28 quelle déposition. Je ne sais pas devant quel tribunal et de quelle

Page 9079

1 institution il s'agit, mais quoi qu'il en soit, je sais qu'il a témoigné

2 quelque part.

3 Q. A ce moment-là, pendant les réunions qui se tenaient au commandement de

4 Negoslavci, est-ce que vous avez vu le colonel Pavkovic à ce moment-là,

5 prénom Nebojsa ?

6 R. Je l'ai vu une fois au commandement du Groupe opérationnel sud.

7 Q. A l'époque, disposiez-vous d'éléments d'information en vertu de quoi il

8 faisait partie des négociations sur la reddition du groupe de Mitnica ainsi

9 que sur l'évacuation des civils de Vukovar ?

10 R. J'ai appris cela plus tard et je l'ai vu lorsqu'il était à Ovcara,

11 avant que le groupe de Mitnica ne s'en aille, parce qu'ils ont été emmenés

12 à Mitrovica.

13 Q. Donc ce jour-là - nous n'allons pas citer le jour exact - mais le jour

14 où le groupe de Mitnica est parti, ce jour-là, dans le hangar, et ce matin-

15 là, c'est à ce moment-là que vous avez vu Nebojsa Pavkovic à Ovcara; est-ce

16 exact ?

17 R. Oui.

18 Q. Une question encore sur le sujet : à quelle distance se trouvait votre

19 poste de commandement de Negoslavci du poste de commandement de la Brigade

20 des Gardes ou plutôt, du poste de commandement du Groupe opérationnel sud ?

21 R. Cela devait correspondre à un ou deux kilomètres environ.

22 Q. Merci. Nous allons maintenant passer au sujet suivant. Je vais vous

23 poser deux questions sur le groupe de Mitnica et son évacuation. Nous avons

24 présenté un nombre incalculable de pièces écrites et nous avons entendu un

25 certain nombre de témoignages en vertu de quoi le groupe de Mitnica a été

26 hébergé dans l'après-midi du 18 dans le hangar d'Ovcara et qu'ils ont

27 quitté le hangar le matin du 19. Vous avez déjà dit que vous ne pouvez pas

28 être précis au niveau des dates, donc nous allons poursuivre.

Page 9080

1 Vous nous avez dit que cette mission a pu vous être confiée soit par

2 Mrksic, soit de Panic; est-ce exact ?

3 R. Oui.

4 Q. Un instant, s'il vous plaît. Je vous demande de bien vouloir prendre le

5 journal qui consigne les opérations.

6 M. LUKIC : [interprétation] Il s'agit de la pièce 371.

7 Q. Très brièvement, j'aimerais regarder la première page de cette pièce à

8 conviction, s'il vous plaît.

9 M. LUKIC : [interprétation] Si le témoin ne dispose pas d'un exemplaire, ce

10 n'est pas grave. Nous pouvons le regarder sur l'écran. Est-ce que nous

11 pouvons regarder la première page, s'il vous plaît, de ce journal ? Je vous

12 demande de bien vouloir agrandir ce texte, s'il vous plaît. La partie

13 inférieure de la page, s'il vous plaît; voilà, à cet endroit-là.

14 Q. C'est donc le journal des opérations de votre brigade; c'est exact ?

15 R. Oui.

16 Q. Il y a une question qui m'intéresse - nous avons beaucoup entendu

17 parler de cela - dans la quatrième colonne, on peut lire ici : "Signature,

18 nous avons reçu --" D'après ce que je peux lire, nous voyons ici la

19 signature du destinataire et la signature de l'expéditeur; c'est exact ?

20 R. Oui.

21 Q. Donc, qu'est-ce qu'on peut voir comme éléments d'information dans cette

22 quatrième colonne, s'il vous plaît, ceci dans ce journal des opérations ?

23 R. Je crois que ceci est assez explicite. Toute personne qui consigne ces

24 éléments et ces données dans le journal des opérations, et quelle que soit

25 la personne de permanence, la personne de permanence était censée inscrire

26 ces éléments.

27 Q. Personnellement, dites-moi si je me trompe --

28 R. Très bien.

Page 9081

1 Q. Je pense que les éléments d'information consignés ici sont des éléments

2 qui sont fournis par la personne qui en tient informé l'officier de

3 permanence sur tout élément qui doit être consigné. Nous avons votre nom

4 ici à différents endroits. Je pense qu'il s'agit d'éléments d'information

5 qui viennent de vous ou ce n'est pas vous qui avez consigné ces éléments.

6 R. Oui. Bien sûr, il y a quelqu'un qui fournit les informations, puis il y

7 en a d'autres qui les consignent ou les enregistrent.

8 Q. Donc, nous constatons ici que nous pouvons lire le nom de la personne

9 qui a fourni les éléments d'information à la personne qui tient le journal

10 et qui est censée consigner ces éléments-là.

11 R. Oui.

12 Q. Très bien. Nous n'allons plus parler de ce jour-là. Je crois que nous

13 en avons suffisamment déjà parlé et nous serons contents de pouvoir passer

14 à autre chose, si vous le voulez bien.

15 Je souhaite vous poser autre chose. M. Moore et M. Vasic vous ont

16 posé des questions à propos du capitaine Karanfilov. Je vous pose une

17 question du 18, du groupe de Mitnica. Je parle de ce jour-là, lorsqu'ils

18 sont arrivés. Vous dites qu'à l'époque, vous ne saviez pas qu'ils se

19 trouvaient là. Ensuite M. Vasic vous a posé la question hier, vous a parlé

20 de l'enquête de Novi Sad et vous a confronté à votre propre déclaration. Il

21 s'agit peut-être de la personne que vous avez vue à ce moment-là, mais bon,

22 je vais passer à autre chose, c'est qu'il y a autre chose à propos duquel

23 je souhaiterais vous poser des questions.

24 Je souhaite connaître certains faits que vous avez déclarés lors du

25 procès de Belgrade. Auriez-vous donné l'ordre à Vezmarovic de recevoir des

26 ordres de Karanfilov ? C'est vraiment ce qui m'intéresse. Lors du procès de

27 Belgrade, vous avez répondu d'une façon très précise. Par conséquent, je

28 vous demande de bien vouloir vous reporter à votre déclaration ou votre

Page 9082

1 déposition du 25 novembre 2004.

2 M. LUKIC : [interprétation] Pour les personnes présentes dans ce

3 prétoire, la référence est donc le 25 novembre. La référence dans le texte

4 anglais se trouve à la page 2, ligne 32, troisième paragraphe à partir du

5 bas de la page.

6 Q. Pour vous, Monsieur le Témoin, puisqu'il s'agit de la version B/C/S, la

7 référence dans votre langue -- un instant, s'il vous plaît. A la page 2, je

8 vous prie. La Chambre de première instance m'a demandé de ne pas lire la

9 question.

10 On peut lire ici : "Président de la Chambre", dix lignes à partir du bas, à

11 titre d'exemple, le président de la Chambre vous confronte à votre

12 déclaration et à celle d'un autre témoin. La procédure qui s'applique ici

13 est différente de celles qui sont appliquées de la région dont nous venons.

14 Je veux simplement relire votre réponse : "Je ne connaissais pas le

15 capitaine Karanfilov non plus. Je ne connaissais que Vukasinovic. Je l'ai

16 peut-être vu à certaines réunions."

17 "Le président de la Chambre --" j'omets de lire la première phrase, "--

18 est-il vrai ou non que vous avez dit à Vezmarovic qu'il devait recevoir des

19 ordres de Karanfilov, oui ou non ?"

20 Réponse -- c'est votre réponse : "C'est toujours la question, je n'ai pas

21 dit cela à Vezmarovic."

22 "Le Président de la Chambre : Oui, effectivement, vous l'avez fait;

23 c'est la raison pour laquelle je vous pose cette question."

24 Votre réponse : "Pour autant que je sache, je n'ai pas dit cela à

25 Vezmarovic. J'ai entendu Vezmarovic dire qu'il ne recevait des ordres que

26 de Karanfilov."

27 "Président de Chambre : Qu'avez-vous entendu ?"

28 Votre réponse : "J'ai entendu Vezmarovic dire qu'il ne recevait des

Page 9083

1 ordres que de Karanfilov, étant donné que c'était un officier chargé de la

2 sécurité qui faisait partie d'une unité de la police militaire."

3 "Président de la Chambre : Quand avez-vous entendu Vezmarovic dire

4 cela ?"

5 Votre réponse : "Plus tard, j'ai entendu cela de la bouche de

6 quelqu'un qui était là, que Vezmarovic avait déclaré qu'il ne recevrait des

7 ordres que d'un officier chargé de la sécurité, de Karanfilov."

8 Passons maintenant à la page 7, à savoir, dans la version en B/C/S.

9 Cela se trouve à la page 7 de la version anglaise, à la page 23. Votre

10 réponse semble être très sûre, ici.

11 "Président de la Chambre : Vous avez l'air -- au cours de l'enquête, il est

12 possible que ce soit moi qui aie dit au capitaine Vezmarovic qu'il devait

13 recevoir des ordres de Karanfilov."

14 Votre réponse : "Je ne lui ai pas dit personnellement qu'il devait

15 recevoir des ordres. J'ai entendu dire par la suite -- je n'ai pas entendu

16 dire que je lui ai dit de faire cela. J'ai simplement entendu dire qu'il ne

17 prendrait ou qu'il ne recevrait des ordres que de Vezmarovic, ou plutôt, de

18 Karanfilov, lui étant un officier chargé de la sécurité, et qu'il obéirait

19 à ses ordres."

20 Ceci est-il exact ? J'ai bien cité cet échange qui a eu lieu entre

21 vous et le Président de la Chambre ?

22 R. Oui.

23 Q. Etes-vous d'accord pour dire, d'après votre propre déposition dans le

24 cadre du procès de Belgrade sur Ovcara, que vous n'avez pas donné des

25 ordres à Vezmarovic pour qu'il reçoive des ordres du capitaine Karanfilov -

26 - ou plutôt, vous dites que vous l'avez entendu dire plus tard, vous l'avez

27 entendu dire cela par la suite ?

28 R. Je l'ai entendu dire -- je ne l'ai pas entendu dire qu'il prendrait des

Page 9084

1 ordres de l'entité de Karanfilov. Je crois qu'il était commandant à

2 l'époque ou quelque chose de Karanfilov. Je ne me souviens pas d'avoir

3 évoqué cette question avec lui. Je vois que Karanfilov est impliqué ici.

4 Donc après tout ce qui s'est passé, peut-être qu'il y a eu une mission,

5 mais certainement pas de rajouts.

6 Q. Bien. Essayons d'être aussi précis que possible. Vous ne vous souvenez

7 pas avoir donné un ordre à Vezmarovic, un ordre de ce type ?

8 R. Non.

9 Q. Alors, je vais ajouter ceci pour votre gouverne et afin de confirmer ma

10 propre thèse. Karanfilov était un gardien chargé de la sécurité intégré à

11 un bataillon. Vous serez d'accord avec moi pour dire que compte tenu de sa

12 position, il n'avait aucune autorité pour donner un ordre à qui que ce

13 soit ?

14 R. Tout d'abord, c'est la première fois que j'entends dire que c'est

15 un officier chargé de la sécurité au niveau d'un bataillon, d'une unité

16 d'un bataillon. Je pensais que c'était un simple "clerk" ou quelqu'un

17 chargé de la sécurité dans le Groupe opérationnel sud. Je ne connaissais

18 pas sa mission exacte.

19 M. MOORE : [interprétation] Puis-je demander à mon éminent confrère -

20 - je ne sais pas la traduction du mot "clerk" ou "employé", j'ai vu ceci à

21 plusieurs reprises. Pour nous, ce terme ne doit pas signifier "clerk", cela

22 signifie en fait un officier d'état-major. En anglais, il y a une très

23 grande différence entre les deux termes, "clerk" étant un employé de

24 bureau.

25 M. LUKIC : [interprétation] Correction. Je crois que c'est à M. Moore de

26 faire en sorte que ceci soit précisé pendant les questions lorsqu'il posera

27 les questions supplémentaires. Lorsque je dis "employé de bureau", cela

28 correspond aux éléments d'information dont je dispose. Bien sûr, un

Page 9085

1 officier d'état-major, c'est autre chose, mais je crois que le terme

2 "referent" correspond exactement au terme utilisé par l'interprète. Un

3 officier d'état-major, c'est un -- c'est quelque chose d'assez large. Il

4 peut signifier une multitude de choses. Mais pour ce qui est de ce témoin,

5 il ne dispose pas d'éléments là-dessus, et je crois que nous allons pouvoir

6 établir ces faits par la suite.

7 Q. Monsieur Vojnovic, néanmoins, compte tenu de tous les règlements que

8 nous avons pu voir -- ce sont des éléments que vous connaissez. Vous avez

9 répondu conformément à cela. Un officier chargé de la sécurité ne peut pas

10 donner des ordres à quelqu'un qui est dans la police militaire.

11 R. Si, si. Sur autorisation de leur supérieur, s'il pourrait le faire.

12 Q. Bien. Donc si vous donnez l'autorisation pour le faire, un officier

13 chargé de la sécurité pourrait le faire, n'est-ce pas ?

14 Une autre simple question : un officier chargé de la sécurité ou d'un

15 commandement supérieur qui donne un ordre à un membre de la police

16 militaire ou à une unité subordonnée, qu'est-ce qu'un commandant d'une

17 compagnie de la police militaire serait censé faire lorsqu'il reçoit un

18 ordre de ce genre ? Quelle serait sa première réaction ?

19 R. Tout d'abord, il devrait en tenir informé l'officier chargé de la

20 sécurité, mais cela est très rare, surtout si des missions sont données à

21 la compagnie sans que l'officier chargé de la sécurité ne soit tenu au

22 courant ou sans que le commandement ne soit tenu au courant ou le chef

23 d'état-major.

24 Q. Je ne vais pas poser de questions sur le jour en question lorsqu'un

25 nombre très important d'autobus sont arrivés, mais je vais vous poser une

26 autre question. Ceci sort du champ de questions qui vous ont été posées

27 jusqu'à la question. Je crois que vous avez dit que M. Borovic ou, en tous

28 cas, que certaines unités avaient été rattachées à d'autres unités dans la

Page 9086

1 région de Sotin; est-ce exact ?

2 R. Oui.

3 Q. Vous, en tant que commandant du Groupe opérationnel sud, vous aviez le

4 devoir de tenir informé le commandant supérieur du décès ou du fait qu'un

5 certain nombre de membres vos unités soient blessées, n'est-ce pas ?

6 R. Oui. Exactement.

7 Q. Lorsqu'un soldat ou un officier de votre unité était tué, je suppose

8 que vous deviez en tenir informé le commandant supérieur, le Groupe

9 opérationnel sud, dans votre cas ?

10 R. Oui.

11 M. LUKIC : [interprétation] Est-ce qu'on peut montrer au témoin la pièce

12 421, s'il vous plaît ?

13 Q. Le document va bien être affiché et vous le verrez sur votre écran.

14 M. LUKIC : [interprétation] Je vous demande de bien vouloir nous montrer le

15 haut de la page, s'il vous plaît.

16 Q. Monsieur Vojnovic, il s'agit ici d'un rapport de combat régulier

17 émanant du Groupe opérationnel sud daté du 20 novembre 1991 à 18 heures.

18 Ceci a été envoyé au commandement du 1er Secteur militaire et au SSNO, le

19 cabinet du SSNO; est-ce exact ?

20 R. [aucune interprétation]

21 M. LUKIC : [interprétation] Est-ce que nous pouvons avoir la deuxième page,

22 s'il vous plaît ? Je vous demande de bien vouloir me montrer la partie

23 inférieure de la page, veuillez agrandir cette partie, s'il vous plaît, là

24 où on peut voir "paragraphe numéro 3."

25 Q. Monsieur, ce que nous voyons ici, ce sont des renseignements sur les

26 personnes tuées, les personnes blessées légèrement ou grièvement la veille.

27 Ceci a trait au rapport précédent, est-ce exact ?

28 R. [aucune interprétation]

Page 9087

1 Q. Pour ce qui est des personnes tuées, s'agit-il des membres de la 80e

2 Brigade, je parle de la nuit du 19 au 20, dans le Groupe opérationnel sud.

3 Veuillez répondre à ma question. Est-ce que vous voyez le nom de personnes

4 ici appartenant à votre brigade ?

5 R. Non, aucune.

6 Q. Est-ce que vous voyez -- un instant, s'il vous plaît, je n'ai plus de

7 question à propos de ce document.

8 Quoi qu'il en soit, ma question est celle-ci, je vais essayer de

9 l'aborder de cette façon : vous souvenez-vous si, oui ou non, au sein de

10 votre brigade des membres de votre brigade ont été tués ce jour-là ?

11 R. Non, personne. Je sais néanmoins combien de personnes ont été tuées

12 pendant la période où nous étions à Vukovar.

13 Q. Mais aucun de vos soldats n'a été tué au cours de ces journées-là et

14 dans la zone de responsabilité de votre brigade ?

15 R. Non, personne.

16 Q. Passons maintenant à la date du 20 novembre. Je vais essayer - cela ne

17 sera certes pas facile - de résumer ce que vous dites avoir vu dans le

18 hangar. Je suis obligé de remarquer qu'il y a quelques discordances au

19 cours de ce que vous avez dit ces derniers jours. Vous êtes arrivé dans le

20 hangar en milieu d'après-midi. Vous êtes dehors. Alors que tout le monde

21 est à l'intérieur, vous les rejoignez à l'intérieur. La personne la plus

22 haut gradé que vous rencontrez à cet endroit-là, c'est le commandant

23 Ljubisa Vukasinovic. Vous lui demandez quelles sont les personnes qui se

24 trouvent ici. Il vous répond en disant qu'il s'agit de gens de l'hôpital. A

25 ce moment-là vous demandez de l'aide. Vous dites avoir demandé de l'aide

26 avant même d'être entré dans le hangar.

27 R. Je ne sais pas si c'est avant ou après, mais j'ai demandé de l'aide.

28 Q. Deux de vos officiers arrivent, Vukic et Dacic, accompagnés d'un groupe

Page 9088

1 de soldats. Vous leur dites d'aller parler à Vukasinovic et ensuite vous

2 partez. Vous prétendez que tout ceci n'a duré qu'une trentaine de minutes,

3 bien que vous ayez dit à mon éminent confrère M. Borovic aujourd'hui que

4 cela a peut-être pris plus de temps. Quoi qu'il en soit, j'ai tenté par là

5 de résumer vos propos. Est-ce bien votre déposition et ce que vous avez dit

6 au cours des deux derniers jours ?

7 R. Oui.

8 Q. Vous n'étiez pas à l'extérieur du hangar lorsque les autobus sont

9 arrivés, mais plutôt -- ensuite, les gens sont descendus des bus et tout ce

10 que vous avez décrit par la suite. C'est à ce moment-là que vous êtes

11 arrivé et que vous étiez devant le hangar, n'est-ce pas ?

12 R. Oui.

13 Q. Dès que vous êtes entré dans le hangar, à l'intérieur vous avez vu

14 Vukasinovic.

15 R. Oui.

16 Q. C'était lorsque les dernières personnes du bus sont descendues ?

17 R. C'est exact.

18 Q. Ensuite, vous avez vu quelqu'un qui préparait quelque chose comme une

19 liste et vous avez vu que l'on préparait une corde ?

20 R. Oui.

21 Q. Lorsque l'on vous a dit que cette corde a été préparée vous n'avez pas

22 clairement expliqué de quoi il s'agissait. Est-ce qu'il s'agissait de

23 séparer les prisonniers des autres personnes qui se trouvaient là, c'est

24 pour cela qu'il y avait cette corde ?

25 R. Oui, c'était pour séparer les prisonniers des membres de la Défense

26 territoriale.

27 M. LUKIC : [interprétation] Madame, Monsieur les Juges, est-ce que nous

28 pourrions passer à huis clos partiel, pendant quelques instants, s'il vous

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1 plaît ?

2 Mme LE JUGE VAN DEN WYNGAERT : [interprétation] Nous sommes à huis clos

3 partiel.

4 M. LE GREFFIER : [interprétation] Nous sommes à huis clos partiel.

5 [Audience à huis clos partiel]

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18 [Audience publique]

19 M. LUKIC : [interprétation]

20 Q. Dans votre déposition, vous nous avez dit que vous ne vous souveniez

21 pas -- que vous n'avez pas vu le lieutenant-colonel Panic, à ce moment-là

22 lorsque vous étiez devant le hangar, mais que vous avez entendu parler de

23 lui par la suite - vous avez sans doute lu sa déposition - qu'il a

24 confirmé qu'il était à ce moment-là devant le hangar.

25 R. J'ai entendu cela de sa propre bouche. Je ne l'ai pas vu, j'ai

26 également entendu parler de cela par l'homme qui se trouvait là.

27 Q. Très bien. Je vais vous poser une autre question, maintenant. Vous

28 souvenez-vous - je crois que j'ai lu ceci dans l'une de vos dépositions, je

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1 sais qu'il y a de très nombreuses dépositions, je ne me souviens pas de

2 laquelle - mais vous souvenez-vous qu'à ce moment-là vous avez vu un

3 colonel, qui vous était inconnu, alors qu'il quittait le hangar à bord

4 d'une Renault 4 et qu'il quittait Ovcara ?

5 R. J'ai vu effectivement une Renault 4, mais ce véhicule n'a pas quitté le

6 hangar. J'ai vu qu'il y avait un Renault 4 garée devant. J'ai vu une

7 personne de l'armée en uniforme et ses plaques minéralogiques étaient de

8 Sremska Mitrovica, ensuite il est parti.

9 Q. Son grade était celui de colonel; c'est ce que vous aviez dit ?

10 R. Je ne sais pas si c'est un colonel, je n'en suis pas tout à fait

11 certain. Il est parti tout de suite. Il est monté à bord de la voiture et

12 il est parti.

13 Q. Merci.

14 M. LUKIC : [interprétation] Nous pouvons peut-être faire la pause et à ce

15 moment-là, nous passerons à un autre sujet.

16 Mme LE JUGE VAN DEN WYNGAERT : [interprétation] Nous sommes en audience

17 publique. Nous allons -- pardonnez-moi, Monsieur Weiner.

18 M. WEINER : [interprétation] Je m'appelle Phil Weiner, je suis un

19 représentant du Procureur. La Défense nous a informé du fait qu'ils vont

20 consacrer une séance entière encore à ce témoin. Si vous ajoutez le temps

21 des questions supplémentaires, à ce moment-là, je crois que le reste de la

22 journée sera pris. Etant donné que nous allons entendre ce témoin pendant

23 la journée d'aujourd'hui encore, est-ce que nous pouvons libérer le témoin

24 qui était prévu après ce témoin-ci ? Est-ce que vous pouvez confirmer

25 cela ?

26 Mme LE JUGE VAN DEN WYNGAERT : [interprétation] Merci, Monsieur Weiner.

27 Monsieur Lukic, pouvez-vous confirmer cela ?

28 M. LUKIC : [interprétation] Je veux confirmer cela. Nous aurons besoin

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1 d'une session entière pour le contre-interrogatoire. Nous allons peut-être

2 devoir consacrer le reste de la journée d'audience à ce témoin. J'ai

3 beaucoup de questions qui découlent des questions posées par mes confrères

4 de l'Accusation. Je pense qu'il ne sera pas possible d'entendre le nouveau

5 témoin aujourd'hui, surtout que M. Moore a encore besoin de temps pour ses

6 questions supplémentaires.

7 Mme LE JUGE VAN DEN WYNGAERT : [interprétation] Très bien.

8 Monsieur Weiner, vous pouvez libérer le prochain témoin.

9 M. WEINER : [interprétation] Merci beaucoup.

10 Mme LE JUGE VAN DEN WYNGAERT : [interprétation] Nous allons suspendre

11 l'audience et reprendre à 13 heures 30.

12 --- L'audience est suspendue pour le déjeuner à 12 heures 33.

13 --- L'audience est reprise à 13 heures 33.

14 Mme LE JUGE VAN DEN WYNGAERT : [interprétation] Bonjour.

15 Maître Lukic.

16 M. LUKIC : [interprétation] Merci, Madame le Juge. Avant de poursuivre, je

17 souhaiterais apporter quelques corrections au compte rendu d'audience, page

18 66, ligne 10. Ma question n'a pas été consignée correctement au compte

19 rendu. La référence concernait la page 66, ligne 3, alors qu'on peut lire

20 663.

21 Q. Je vous ai posé une question au sujet du colonel que vous avez vu

22 partir à bord d'une Renault 4. Est-ce que vous l'avez vu partir avant

23 d'entrer dans le hangar ?

24 R. Je souhaiterais préciser quelque chose. Je n'en ai pas parlé à M. Moore

25 non plus et je m'en excuse. Je n'en ai parlé à personne, d'ailleurs. Je

26 n'en ai parlé qu'au chef de la sécurité, lorsque j'ai fait ma première

27 déclaration. J'ai dit que lorsque les prisonniers pénétraient à l'intérieur

28 du hangar, j'ai regardé en l'air et à quelque 20 ou 30 mètres de là, j'ai

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1 vu un colonel en uniforme qui se tenait à côté d'une Renault 4. Il

2 observait les difficultés que j'avais à faire entrer les prisonniers à

3 l'intérieur du hangar. Je me suis approché de lui aussitôt et je me suis

4 adressé à lui. Je lui ai dit : Colonel, qu'est-ce qui se passe ? Veuillez

5 m'aider à faire entrer ces gens dans le hangar. Il n'a rien répondu. Il est

6 monté à bord de la Renault 4 et il est parti. Il était assez petit. Je ne

7 sais pas comment il s'appelle. Je ne me souviens pas l'avoir revu par la

8 suite. C'est ce que j'ai déclaré au chef de la sécurité lorsque j'ai fait

9 ma première déclaration, mais il n'a pas noté cela même si j'ai signé cette

10 déclaration. J'ai également dit que cette personne lui ressemblait. Il a

11 sauté en l'air et il m'a dit : "Non, je n'étais pas là."

12 Q. Vous avez déclaré que c'était une plaque d'immatriculation de Sremska

13 Mitrovica ?

14 R. Oui, Sremska Mitrovica.

15 Q. Lorsque vous dites que la personne ressemblait à la personne à laquelle

16 vous avez fait la déclaration, vous voulez parler de M. Gajic, au service

17 de la sécurité ?

18 R. Oui, je plaisantais. Il avait le même teint, mais il ne ressemblait pas

19 à M. Gajic.

20 Q. Vous en avez également parlé lors de votre déposition à Belgrade dans

21 le cadre de l'affaire Ovcara ?

22 R. Pas de la manière dont je viens de vous décrire les choses.

23 Q. C'est exact. C'est la première fois que j'entends certains de ces

24 détails, et je pense que c'est nouveau pour nous tous.

25 R. Oui. C'est la première fois que j'entends cela. Je ne connaissais pas

26 cet homme et le colonel Gajic n'a pas inclus cela dans la déclaration, et

27 je n'en ai pas parlé après même si je n'étais pas tenu de le faire.

28 Q. Parce qu'il n'a pas noté cela dans la déclaration, vous pensiez qu'il

Page 9095

1 était nécessaire de ne pas en parler après et vous avez fait des

2 déclarations supplémentaires après.

3 R. Oui, plus ou moins. Je vous ai décrit les choses plus ou moins comme

4 elles se sont passées.

5 Q. Vous alliez assister à des réunions au commandement du Groupe

6 opérationnel sud et de la Brigade des Gardes et vous ne vous souvenez pas

7 l'avoir vu là-bas ?

8 R. Non. Je me souviens que c'était un homme mince, qu'il n'était pas très

9 grand. C'est tout ce dont je me souviens à son sujet.

10 Q. Nous avons entendu des témoignages ici selon lesquels il y avait

11 d'autres colonels et lieutenants-colonels à l'époque dans l'après-midi sur

12 les lieux, et qu'il y avait des officiers supérieurs des services de

13 sécurité également. Vous souvenez-vous avoir vu d'autres personnes,

14 d'autres gradés ?

15 R. Non. Je n'ai pas vu de gradés. Je n'ai cessé de répéter. J'ai peut-être

16 exagéré, mais je n'ai cessé de répéter que j'avais vu Vukasinovic et un

17 autre groupe de personnes qui n'avaient pas de couvre-chefs, mais qui

18 avaient des uniformes réglementaires, mais je ne sais pas qui ces personnes

19 étaient.

20 Q. Une autre question avant de parler de ce qui s'est passé à l'intérieur

21 du hangar. Alors que vous quittiez le hangar et que vous quittiez Ovcara,

22 les autocars qui étaient là sont-ils partis, sont-ils partis au moment où

23 vous avez quitté les lieux pour vous rendre à Ovcara ?

24 R. Ils sont partis les uns après les autres. Ils étaient garés sur la

25 route près de la partie ouest du hangar, mais je ne les ai pas vus alors

26 que je quittais le hangar.

27 Q. Oui. Ce qui m'intéresse, c'est le moment où vous avez quitté Ovcara.

28 R. Je ne les ai pas revus.

Page 9096

1 Q. S'agissant de votre départ d'Ovcara, lorsque vous êtes sorti du hangar,

2 avez-vous vu une fosse avec des corps près du hangar ?

3 R. Non.

4 Q. Avez-vous vu un tracteur près du hangar ?

5 R. Non.

6 Q. Avez-vous vu une remorqueuse ?

7 R. Non.

8 Q. Parlons du hangar lui-même. Donc, il y a Vukasinovic, il y a cette

9 corde ou ce cordon, et il y a cette personne qui établit une liste. Vous

10 avez parlé de cela en détail. Puis, Vukic et Dacic sont arrivés, ils ont

11 fait rapport avec Vukasinovic, et vous êtes parti.

12 R. Ils sont allés voir Vukic; c'était le commandant du groupe.

13 Q. Je souhaiterais lire un extrait de votre déposition il y a deux jours.

14 Cela figure à la page 8 845 du compte rendu d'audience, il s'agit de

15 l'audience du 15 mai.

16 Vous avez dit : "Ils sont arrivés avec le capitaine de réserve Vukic.

17 Il est arrivé accompagné de 15 ou 20 hommes. Il n'y avait pas de policiers

18 militaires. Peut-être que certains d'entre eux portaient des ceinturons de

19 la police militaire, mais ils ne faisaient pas partie de la police

20 militaire, car Vezmarovic, à ce moment-là, était encore à Sremska

21 Mitrovica."

22 D'après votre témoignage ce premier jour, donc le 15 mai, dans le cadre de

23 l'interrogatoire principal, lorsque vous êtes arrivé au hangar, Vezmarovic

24 n'y était pas, vous ne l'avez pas vu. M. Dragi Vukosavljevic, votre chef de

25 la sécurité, n'était pas là non plus. Vous n'avez vu que Ljubisa

26 Vukasinovic; est-ce bien cela ?

27 R. Oui. J'ai d'abord vu seulement Vukasinovic.

28 Q. Lorsque vous avez fait votre déclaration aux enquêteurs du bureau du

Page 9097

1 Procureur, ces enquêteurs vous ont présenté la déclaration que vous avez

2 faite devant le tribunal militaire. Vous n'avez souhaité apporter aucune

3 correction, si ce n'est le fait que vous n'aviez pas mentionné Mrksic.

4 C'est ce qui ressort également de la déclaration que vous avez faite à

5 l'Accusation.

6 R. Oui.

7 Q. Lorsque vous avez témoigné devant le juge Alimpic à Novi Sad, on vous a

8 également présenté la déclaration que vous avez faite devant le tribunal

9 militaire et vous avez déclaré que vous mainteniez vos propos. Est-ce bien

10 le cas ?

11 R. Oui.

12 Q. Me Borovic a fait référence à cette déclaration à plusieurs reprises,

13 inutile de revenir là-dessus. Je souhaiterais que l'on examine la

14 déclaration que vous avez faite devant le tribunal militaire, page 3 de la

15 version anglaise, ligne 9. Voilà ce que vous avez déclaré devant le

16 tribunal militaire. Donc, je lis ce qui figure au bas la page.

17 Je cite : "Dans le hangar, il y avait ce que je pensais être des

18 paramilitaires. Ils étaient peut-être une vingtaine." Hier, vous avez dit

19 qu'ils étaient plus nombreux. "Ils gardaient les personnes qui se

20 trouvaient à l'intérieur du hangar et ils étaient tous armés. Je n'ai pas

21 remarqué que personne dans le hangar était maltraité, mais lorsque

22 quelqu'un reconnaissait quelqu'un d'autre, il s'approchait de lui, le

23 menaçait ou l'injuriait, mais rien de plus. Tout du moins, pas pendant que

24 j'étais là."

25 Voilà ce qui m'intéresse ce qui m'intéresse plus particulièrement. Je

26 cite : "J'ai prévenu les gens du hangar qu'ils devaient correctement

27 traiter les personnes qui se trouvaient là, qu'il s'agissait de prisonniers

28 de guerre et qu'il ne fallait pas les maltraiter. J'ai insisté pour qu'ils

Page 9098

1 fassent attention à la manière dont ils se comportaient à leur égard. Après

2 l'avertissement que j'ai donné dans le hangar, je n'ai plus remarqué aucun

3 mauvais traitement."

4 C'est ce que vous avez déclaré à l'époque. Est-ce que cela ravive vos

5 souvenirs ? En 1998, vous vous souveniez sans doute mieux des événements

6 qu'aujourd'hui. En fait, vous avez parlé à ces membres de la Défense

7 territoriale ?

8 R. Je ne sais pas à qui j'ai parlé, mais à chaque fois que je fais

9 un nouveau témoignage, je me souviens de détails supplémentaires, et j'ai

10 pensé qu'il était nécessaire de mentionner cela ici. Après avoir vu devant

11 le hangar ces personnes et après m'être rendu compte de ce qu'elles

12 faisaient, je ne voulais pas qu'il y ait de mauvais traitements

13 supplémentaires. Je les ai prévenus.

14 Q. Quelques lignes plus loin, il est indiqué, je cite : "A l'époque, dans

15 le hangar ou à l'extérieur, je n'ai vu aucune unité régulière de JNA ni

16 aucun membre de la JNA. J'ai seulement vu des hommes dont je pensais qu'il

17 s'agissait de paramilitaires, vu leur tenue. Aucun d'entre eux ne portait

18 des uniformes de la JNA ni de couvre-chefs, et cetera."

19 Dans les déclarations que vous avez faites ultérieurement, vous avez

20 confirmé qu'il y avait d'autres soldats de la JNA, mais en 1999, vous avez

21 déclaré que vous n'aviez vu personne de la JNA à l'intérieur du hangar;

22 est-ce bien cela ?

23 R. Oui, hormis Vukasinovic.

24 Q. Mais dans cette déclaration, vous ne mentionnez pas Vukasinovic, Dacic,

25 ni personne d'autre. Vous vous êtes souvenu de cela plus tard ?

26 R. Je n'ai jamais oublié de mentionner Vukasinovic, c'est le seul que j'ai

27 pu reconnaître. J'ai toujours affirmé qu'il était présent.

28 Q. Pour ne pas perdre davantage de temps, peut-être que pendant la pause,

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1 vous pourriez revoir votre déclaration faite devant le tribunal militaire;

2 or, il n'y aucune mention de Vukasinovic.

3 M. LUKIC : [interprétation] Peut-être que M. Moore peut confirmer cela ?

4 M. MOORE : [interprétation] Nous ne corroborons pas ce fait. Nous avons une

5 référence.

6 M. LUKIC : [interprétation] Je pense que cela sera tiré au clair au moment

7 des questions supplémentaires. Je ne pense pas avoir vu une quelconque

8 mention du nom de Vukasinovic, mais je peux me tromper. Peut-être que M.

9 Moore en parlera dans le cadre de ses questions supplémentaires.

10 Q. Dans la déposition que vous avez faite devant le tribunal militaire,

11 avez-vous jamais dit que vous aviez demandé de l'aide ?

12 R. Je ne m'en souviens pas. Il faudrait que je relise l'intégralité de la

13 déclaration faite en 1998. Je ne me souviens pas avoir déclaré cela, mais

14 j'ai effectivement demandé de l'aide, et il est certain que Vukasinovic se

15 trouvait à l'intérieur du hangar. J'en suis tout à fait sûr.

16 Q. Bien. Procédons par étapes. Monsieur Vojnovic, je vais vous exposer

17 notre point de vue. Sur la base des informations dont nous disposons, nous,

18 ainsi que l'Accusation, pour ce qui est de M. Vukasinovic, il a déclaré que

19 lorsque le dernier autocar est arrivé, il était présent. Il l'a dit lui-

20 même. Donc, je ne réfute pas le fait que Vukasinovic était là lorsque les

21 autocars étaient là eux aussi, j'essaie simplement de vous dire que vous

22 avez oublié d'en parler.

23 R. Oui, j'ai peut-être oublié cela.

24 Q. Il y a d'autres faits qui sont peut-être contestés en ce qui concerne

25 le commandant Vukasinovic. Nous allons en parler. Vous avez parlé des

26 personnes que vous avez vues en compagnie du commandant Vukasinovic et vous

27 avez dit qu'ils portaient des uniformes de type M-77, mais vous avez dit

28 que vous ne pouvez pas savoir s'il s'agissait de soldats ou d'officiers. Il

Page 9100

1 s'agissait de l'uniforme réglementaire pour les soldats du rang et pour les

2 gradés ?

3 R. Oui.

4 Q. Est-ce que Vukasinovic portait le même uniforme par autant que vous

5 vous en souveniez ?

6 R. Je pense qu'il avait le même uniforme.

7 Q. Vous dites qu'il n'avait pas de couvre-chef.

8 R. Non.

9 Q. Mais il portait un uniforme de type M-77.

10 R. Je pense. Je crois que c'était un uniforme de type M-77 ou peut-être

11 qu'il portait plusieurs pièces d'uniforme.

12 Q. Monsieur Vojnovic, certains faits sont particulièrement importants. Si

13 vous ne savez pas certaines choses, dites-le-nous. Ce qui est important,

14 c'est que vous avez vu Ljubisa Vukasinovic comme vous l'avez déjà dit, vous

15 avez échangé quelques mots. Ma question est la suivante : est-ce qu'il

16 portait le même type d'uniforme que les personnes qui étaient autour de

17 lui ? Est-ce vous vous souvenez de cette scène ?

18 R. Je n'en suis pas sûr. Je ne peux rien vous dire avec certitude.

19 Q. Pourtant, vous vous souvenez précisément de la tenue que portaient les

20 personnes autour de lui ?

21 R. Oui.

22 Q. Mais vous ne savez pas ce qu'il portait, lui ?

23 R. Je ne sais pas. Je ne m'en souviens pas. Vous insistez mais je ne sais

24 pas.

25 Q. Bien. Poursuivons. Hier, vous avez dit à Me Vasic que vous aviez

26 demandé deux officiers de votre commandement de Negoslavci et plusieurs

27 soldats, car vous saviez que Vezmarovic était absent à ce moment-là, n'est-

28 ce pas ?

Page 9101

1 R. Oui.

2 Q. Vous avez dit aujourd'hui à Me Borovic que vous pensiez que plus tard

3 Dragi Vukosavljevic était revenu avec Vukik et Dacic, n'est-ce pas ?

4 R. Oui.

5 Q. Vous vous en souvenez, n'est-ce pas ? C'est ce que vous avez dit à Me

6 Borovic. Vous souvenez-vous qu'il soit venu avec ces deux hommes ?

7 R. Je ne m'en souviens pas avec certitude, mais je pense qu'il est venu en

8 leur compagnie. C'est à cause du véhicule. En fait, je ne sais pas avec qui

9 il aurait pu venir.

10 [Le conseil de la Défense se concerte]

11 M. LUKIC : [interprétation]

12 Q. Voyons les faits. Voyons ce que vous avez trouvé comme situation au

13 hangar. Dans la cadre du procès tenu à Belgrade dans l'affaire Ovcara, page

14 67 du compte rendu de la première journée de votre déposition, le 24

15 novembre, page 67. Page 97, dans la version anglaise. On peut lire ce qui

16 suit. Je vais vous donner lecture d'un passage un peu long. Page 67, vous

17 l'avez trouvée ?

18 R. Non. Où cela ?

19 Q. A Belgrade. Dans la version anglaise, le passage commence ainsi : "J'ai

20 fait ce que j'ai pu." Je ne sais pas où cela se trouve exactement sur la

21 page.

22 R. Quelle est la référence ?

23 Q. Page 67, il s'agit du 24 novembre. Vous avez trouvé le passage ?

24 R. Un instant.

25 Q. C'est un passage assez long. Je vais vous poser les questions au

26 fur et à mesure, car il y a quelques divergences, selon moi, par rapport à

27 la déposition que vous avez faite il y a deux jours.

28 "J'ai fait ce que j'ai pu. Plus tard, autour du hangar, j'ai vu des

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1 gens qui allaient et venaient. Maintenant, je ne sais plus comment. Je ne

2 peux pas vous dire avec certitude comment Dragi Vukosavljevic s'est trouvé

3 là, mon capitaine. C'était le chef de la sécurité. Alors que la situation

4 était chaotique, il a demandé si nous devions faire quelque chose de plus,

5 il a demandé ce que l'on devrait faire ou ce que l'on pourrait faire pour

6 aider ces gens et éviter qu'ils ne soient maltraités. Nous nous sommes mis

7 d'accord sur le fait que la police militaire, le détachement de la police

8 militaire devait venir. L'un d'entre nous devait venir à bord d'un

9 Pinzgauer. Un Pinzgauer avec sept, huit ou neuf soldats, je ne sais pas

10 combien exactement. Mais dans l'intervalle, le capitaine Vezmarovic est

11 arrivé."

12 Je fais une pause. Vous conviendrez avec moi que ce vous avez déclaré à

13 Belgrade ne correspond pas à ce que vous nous avez dit ici il y a deux

14 jours. Dans le procès de Belgrade, vous lui avez posé une question. Vous

15 lui avez demandé s'il fallait appeler la police militaire ou pas ? C'est là

16 que le capitaine Vezmarovic est arrivé.

17 R. J'étais là avec Dragi. Nous en avons parlé. Nous avons demandé de

18 l'aide effectivement. Nous avons demandé des renforts. Je ne sais pas si

19 Vezmarovic est arrivé en premier. Je crois que Vukic est le premier à être

20 arrivé, mais je n'en suis pas sûr.

21 Q. Une chose à la fois.

22 R. Je ne peux ni confirmer ni réfuter ce que vous me dites.

23 Q. Poursuivons.

24 "Vezmarovic, je ne me souviens pas de son nom, mais peu importe. On

25 sait de qui on parle. Lorsqu'il est revenu de Sremka Mitrovica, il

26 conduisait un groupe de prisonniers, des membres de l'armée croate à la

27 tête de laquelle se trouvait Karaula. Il est retourné au commandement pour

28 signaler qu'il avait accompli sa mission et que ces prisonniers avaient été

Page 9103

1 remis à quelqu'un d'autre, que tout s'était passé convenablement. Quelqu'un

2 au commandement de la brigade lui a dit qu'il y avait des problèmes à

3 Ovcara. Il s'est aussitôt rendu sur place, de son propre chef et par

4 curiosité, pour voir ce qu'il en était, et aussi dans l'intérêt de sa

5 propre promotion. Il s'est rendu sur place pour voir les choses par lui-

6 même. Cela correspondait à ce que nous pensions, qu'il devait y avoir des

7 renforts, une unité de police militaire sur place."

8 Un peu plus loin, on peut lire, je cite : "Dans le hangar, j'ai vu

9 que Vezmarovic avait installé une corde pour séparer les personnes du

10 groupe qui avaient été amenées là. J'ai vu qu'un bureau avait été installé.

11 Quelqu'un établissait une liste. J'ai vu cela. Si elle était finie ou pas,

12 je ne sais pas, voilà ce que j'ai vu."

13 Je vais vous poser la question suivante : il y a un an et demi, à

14 Belgrade, vous avez décrit l'arrivée de Vezmarovic. Vous avez dit qu'il

15 avait installé cette corde et vous avez dit que vous aviez vu toute la

16 scène. A Belgrade, il y a un an et demi, vous vous souveniez de tout cela.

17 Je vois qu'il y a une autre divergence. Est-ce que vous avez dit la vérité

18 à Belgrade en tenant ces propos ? Avez-vous vraiment vu Vezmarovic arriver

19 et installer cette corde ?

20 R. J'ai vu Vezmarovic à Ovcara. Je ne sais pas si je l'ai vu au

21 moment de son arrivée. Je ne sais pas qui est arrivé en premier. Je vous le

22 répète. S'agissait-il de Vukic ou de lui ? En tout état de cause, ils

23 étaient, tous les deux, présents.

24 Q. Très bien. Vous êtes d'accord pour dire qu'il y a une légère

25 différence au niveau de votre déclaration actuelle ?

26 R. Bien --

27 Q. Bon. Poursuivons. Vous avez témoigné sous serment à Belgrade et

28 vous faites la même chose maintenant, et c'est ce dont vous vous souvenez

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1 des événements de l'époque. Poursuivons.

2 "Dans le hangar, j'ai vu pour la première fois le commandement Vukasinovic.

3 Il appartient à la Brigade des Gardes et c'est l'adjoint du commandant

4 Sljivancanin. Il était là, debout à une certaine distance de ce cordon ou

5 de cette corde, à une dizaine de mètres, et il observait ce qui se passait.

6 Je me suis rapproché de lui et je lui ai demandé de quoi il s'agissait, qui

7 sont tous ces gens et que se passe-t-il, il m'a répondu quelque chose, mais

8 maintenant je ne me souviens vraiment pas des détails de ce qu'il m'a

9 communiqué. J'ai surveillé tout ceci de plus près et je me suis rendu

10 compte que tout était redevenu normal. Ces personnes je ne sais pas comment

11 je devrais les appeler, des détenus, des civils, des gens étaient debout

12 devant le mur du hangar, certains étaient assis par terre. Il y avait du

13 foin et certains étaient assis par terre. Autrement dit, il y a eu un

14 semblant d'ordre lorsque Vezmarovic est arrivé, pardonnez-moi, dans le

15 hangar. J'ai estimé que je n'avais rien à faire, bien que je ne comprenais

16 pas du tout comment ceci avait pu arriver. En tant que commandant

17 subordonné et que je n'ai pas été tenu au courant de tout ceci, cela me

18 surprenait."

19 Nous savons tous qu'il y a un enregistrement audio du procès de

20 Belgrade. Ce sont des propos qui émanent de vous, c'est vous qui avez dit

21 ceci dans le procès de Belgrade ?

22 R. Oui. J'entends bien.

23 Q. La première divergence que je remarque c'est que vous dites vous

24 adresser au commandant Vukasinovic. Vous dites ne pas vous souvenir de ce

25 qu'il vous a dit il y a un an et demi, et il y a deux jours vous nous avez

26 dit qu'il vous a répondu en disant que c'était des gens de l'hôpital.

27 R. Oui, effectivement.

28 Q. Qu'est-ce qui vous a permis de vous rappeler de ceci ?

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1 R. Bien, les événements. J'ai lu les comptes rendus, le compte rendu du

2 procès. J'ai lu ce qu'a dit le commandant Vukasinovic qui était là et qui a

3 déclaré qu'il savait que les prisonniers se rendraient ou qu'ils seraient

4 remis ou qu'ils allaient se rendre, qu'ils ne seraient pas passés à tabac,

5 mais qu'ils étaient interrogés par les gens de la TO, je ne sais pas.

6 Q. Ceci vous a permis de vous rafraîchir la mémoire et de vous souvenir

7 qu'on vous a répondu que ces gens-là étaient des gens de l'hôpital ?

8 R. Oui, ceci a été confirmé par le lieutenant-colonel Panic en 1992, car

9 les gens de l'hôpital se sont rendus aux membres de la TO.

10 Q. Je dois vous interrompre, Monsieur Vojnovic. Vous ne devez pas faire de

11 conclusions simplement sur la base de ce que vous avez entendu, pas

12 simplement parce que quelqu'un d'autre l'a dit. C'est quelque chose dont

13 vous vous souvenez car vous nous rapportez ce qu'on dit d'autres personnes

14 et quelques-unes de vos propres conclusions, si vous vous souvenez de

15 quelque chose dont vous avez entendu parler après, dites-le-nous.

16 R. J'en ai entendu parler après --

17 Q. Bien.

18 R. -- de la bouche ou du lieutenant-colonel Panic, qu'une décision avait

19 été prise.

20 Q. Nous savons cela. Vous savez cela.

21 R. Nous savons cela. Tout le monde semblait être au courant sauf nous.

22 Q. Très bien, mais M. Moore veut dire quelque chose.

23 M. MOORE : [interprétation] Tout je souhaite dire, c'est que le témoin est

24 en droit de donner un récit de ce qu'on lui a dit par une autre personne

25 qui a peut-être participé à l'action en question. Ceci portera sur le poids

26 à accorder à la déposition, mais cela ne signifie pas pour autant que cela

27 n'est pas recevable.

28 Mme LE JUGE VAN DEN WYNGAERT : [interprétation] Merci, Monsieur Moore. Ceci

Page 9106

1 ne veut dire que cela n'est pas recevable, mais il est important pour Me

2 Lukic de faire la différence entre ce qui est rapporté par ouï-dire et ce

3 qui émane directement de ses souvenirs et de ses souvenirs de façon

4 indirecte.

5 Veuillez poursuivre, Maître Lukic.

6 M. LUKIC : [interprétation] Non, non. Je voulais simplement dire que le

7 témoin nous a fourni une explication beaucoup plus large que celle que je

8 lui avais demandée. La question que je lui ai posée, qu'est-ce qui a fait

9 qu'il s'est souvenu de cela ? Qu'est-ce que qui a provoqué le fait qu'il

10 s'en souvienne ? C'est la raison pour laquelle je lui ai demandé s'il

11 savait ce qui avait été rapporté par Ljubisa Vukasinovic, mais il y a un an

12 et demi et il a dit qu'il ne s'en souvenait pas.

13 LE TÉMOIN : [interprétation] C'est d'après sa déposition et sa déclaration.

14 Ceci est consigné dans mon carnet.

15 M. LUKIC : [interprétation]

16 Q. Vous dites que c'était d'après votre déclaration. Vous l'avez lu dans

17 les journaux et vous avez compris après que ces personnes venaient de

18 l'hôpital ?

19 R. Non, non, il m'a dit à l'endroit même que ces personnes venaient de

20 l'hôpital, et c'est quelque chose que j'ai lu après. J'ai lu ceci dans sa

21 déposition j'entends, lorsqu'il a témoigné.

22 Q. S'il vous plaît, Monsieur Vojnovic, lorsque vous avez lu différentes

23 dépositions de Ljubisa Vukasinovic, vous avez entendu dire qu'il a témoigné

24 et en vous disant qu'il vous avait répondu que ces gens-là venaient de

25 l'hôpital ? Est-ce que vous vous souvenez de quelque chose que vous avez lu

26 et à propos duquel il a témoigné ?

27 R. Oui, je me souviens de cela. Il m'a informé du fait que ces gens-là

28 venaient de l'hôpital effectivement. Ces gens qui étaient dans le hangar.

Page 9107

1 Au cours de ma déposition, je n'ai eu cesse de signaler cela.

2 Q. Très bien. A Belgrade, le 24 novembre 2004, vous avez témoigné pendant

3 deux jours, deux jours entiers. Vous n'avez absolument jamais mentionné le

4 fait que Vukic soit arrivé à Ovcara, pas un seul mot n'a été dit à ce

5 propos.

6 R. Oui, c'est exact. Je ne m'en souvenais pas, si vous ne m'aviez pas

7 rappelé l'existence du colonel aujourd'hui également.

8 Q. Donc vous vous en êtes rappelé lorsque vous avez entendu que la

9 déposition de Vukic l'évoquait ?

10 R. Oui.

11 Q. Avez-vous en réalité jamais rencontré Vukic et Dacic ? Vous dites avoir

12 rencontré Vukasinovic et Vezmarovic. Attendez un instant, s'il vous plaît.

13 Avez-vous en réalité rencontré avant ou après votre déposition Svetolik

14 [phon] Vukic ?

15 R. Je n'ai pas rencontré Svetolik Vukic, jamais. En tout cas, je ne l'ai

16 rencontré qu'après sa déposition, quelques temps après sa déposition.

17 Q. Mais c'était avant que vous ne veniez déposer ici ?

18 R. Bien, non -- oui, oui, avant cette déposition-ci.

19 Q. Il a parlé et ceci vous a permis de vous rafraîchir la mémoire sur les

20 échanges entre lui et Vukasinovic, et cetera ?

21 R. Oui.

22 Q. Mais vous ne vous êtes jamais souvenu de cela auparavant ?

23 R. Non.

24 Q. Un instant, s'il vous plaît. En réponse à une question posée par M.

25 Vasic hier, à la page 8 959, vous avez dit :

26 "Lorsque je suis arrivé au commandement de la brigade dirigée par

27 Vukic, lorsque je suis entré dans le hangar, lorsque je me suis rendu

28 compte que Vukasinovic était là, il m'a dit qui étaient ces gens. Ensuite,

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1 il y avait un groupe de soldats que l'on a fait venir, il y en avait une

2 quinzaine ou une dizaine environ. Je me suis dit, c'était un homme qui

3 faisait partie de mon commandement, d'une unité d'appui. Je suppose qu'on

4 lui avait donné cette mission. Je lui ai proposé mon aide et il a refusé."

5 Ceci se trouve à la page 8 959 d'hier. Vous souvenez-vous avoir dit

6 cela ?

7 R. Oui.

8 Q. Une autre correction. La page était 8 959. Vous avez dit hier à mon

9 confrère Vasic que vous lui avez proposé votre aide et qu'il a refusé.

10 R. Oui.

11 Q. Hier, quelques pages avant cela, j'ai découvert trois pages avant, à la

12 page 8 956 -- Vasic vous a posé cette question. Il vous a demandé s'il

13 avait besoin d'aide, à la page 8 956. Vous avez donné deux réponses

14 différentes à propos d'un seul et même fait.

15 R. Non. J'ai proposé mon aide et il a refusé. Je n'ai pas proposé mon aide

16 directement, je l'ai proposée par l'intermédiaire de Vukic.

17 Q. Lorsque vous avez répondu à M. Vasic, vous avez dit de façon très

18 ferme, à la page 8 956 -- c'est une réponse tout à fait ferme que vous avez

19 donnée.

20 "Demandez à Vukasinovic s'il a besoin d'aide."

21 Vous avez répondu --

22 R. Je n'ai pas posé la question au commandant directement. J'ai envoyé le

23 capitaine Vukic pour aller lui parler, pour lui demander s'il avait besoin

24 d'aide.

25 Q. Vous nous avez bien expliqué ceci maintenant, donc poursuivons.

26 Vous souvenez-vous de ce moment où vous vous êtes trouvé dans le hangar,

27 que certaines personnes ont été mises de côté, des personnes qui

28 prétendaient être des soldats de la JNA ne sont même pas entrées dans le

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1 hangar quand on les a séparées avant même d'entrer dans le hangar ? Vous

2 souvenez-vous de quelque chose de la sorte ?

3 R. Non, pas du tout. Il y avait des gens qui entraient et qui sortaient du

4 hangar, qui rentraient, qui parlaient avec quelqu'un. Je ne me souviens pas

5 de quelque chose comme cela.

6 Q. Ecoutez, je dois me reporter au compte rendu du jour précédent.

7 Pardonnez-moi si j'aborde tout ceci dans le détail, c'est parce que c'est

8 important, et pour vous et pour moi. Il est important d'établir les faits.

9 A la page 8 845 du compte rendu, pour moi votre réponse n'est pas claire en

10 réponse à une question qui vous a été posée par M. Moore, une question qui

11 était comme suit :

12 "Pourquoi avez-vous quitté le hangar ?"

13 Vous avez répondu : "J'ai quitté le hangar, car je souhaitais

14 demander de l'aide au commandant de la brigade. Je souhaitais qu'il assure

15 notre sécurité. Ils sont arrivés, et à leur tête, il y avait le capitaine

16 de réserve Vukic."

17 Maintenant, je vous pose la question : pourquoi êtes-vous parti ? Vous avez

18 répondu en disant que vous êtes allé demander de l'aide, mais je vois que

19 dans votre déposition, vous n'êtes pas parti avant qu'il ne soit arrivé;

20 c'est exact ?

21 L'INTERPRÈTE : L'interprète n'a pas entendu la réponse du témoin.

22 M. LUKIC : [interprétation]

23 Q. Veuillez dire aux Juges de la Chambre, s'il vous plaît, ceci :

24 pourriez-vous répéter votre réponse, car nous n'avons pas pu la consigner.

25 Veuillez marquer une pause, s'il vous plaît. Veuillez répéter votre

26 réponse, s'il vous plaît.

27 R. Je ne sais vraiment pas où j'ai essayé de mettre la main sur Vukic.

28 Tout ce que je sais, c'est que je lui ai dit lorsqu'il est arrivé.

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1 Q. Bien. Qui était le capitaine ou le capitaine de première classe de

2 Vukic placé sous votre commandement ?

3 R. Vukic était le chef du PNHBO. C'était un officier de réserve.

4 Q. Très bien. Qui était le capitaine Dacic ?

5 R. Dacic. Oui, Dacic. Je ne me souviens pas de son prénom. Je crois que

6 c'était un officier d'artillerie au sein de notre commandement.

7 Q. C'était également un capitaine de réserve; c'est exact ?

8 R. Oui, c'était un capitaine de réserve.

9 Q. Vous souvenez-vous des traits de son visage ? Vous souvenez-vous

10 l'avoir vu arriver ?

11 R. Oui. Dacic, je sais à quoi il ressemble physiquement, mais je ne me

12 souviens pas l'avoir vu.

13 Q. Vous nous avez dit aujourd'hui qu'il est fort possible que

14 Vukosavljevic, qui était le chef chargé de la sécurité et placé sous votre

15 commandement, est arrivé en même temps qu'eux; est-ce exact ?

16 R. Oui. Je sais que Dacic et Vukic étaient proches. Ils passaient beaucoup

17 de temps ensemble. Pas seulement à cet endroit-là, mais avant leur arrivée

18 là aussi; c'est la raison pour laquelle sans doute ils sont arrivés

19 ensemble.

20 Q. Vous serez d'accord avec moi pour dire que le capitaine Vukic est

21 arrivé et que ceci est quelque chose que vous n'avez mentionné dans aucune

22 des déclarations que vous avez sous les yeux. Vous n'en avez pas parlé au

23 bureau du Procureur, vous n'en avez pas parlé devant le tribunal militaire

24 ni devant le juge d'instruction de Novi Sad, ni dans votre déposition dans

25 l'affaire Ovcara à Belgrade. Donc, Vujovic, vous évoquez ceci pour la

26 première fois maintenant, après avoir entendu la déposition de Vukic; c'est

27 exact ?

28 R. Oui.

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1 Q. Depuis hier, hier et avant-hier - je ne suis pas en train de faire de

2 décompte - mais vous avez mentionné le nom de Vukic à 15 reprises environ.

3 Donc, je pense que vous estimez que c'est un fait important, qu'il est

4 important de citer son nom.

5 R. Oui. Cet homme est venu conformément à une convocation qu'il avait

6 reçue, un ordre.

7 Q. Donc, comment se fait-il que vous ne vous soyez jamais souvenu de cet

8 homme-là avant ?

9 R. Je ne me souvenais pas de lui comme il y a peut-être d'autres détails

10 qui m'échappent, qui m'ont échappés. Il y a des choses dont je ne me suis

11 pas souvenu.

12 Q. Mais vous saviez, vous connaissiez dans le détail sa déposition dans

13 l'affaire Ovcara à Belgrade, hormis ce dialogue avec Vukasinovic.

14 R. Non, pas vraiment. C'est un tout petit article dans lequel il explique

15 ce dont j'ai fait état.

16 Q. Ceci serait important pour moi de savoir dans quel journal vous avez lu

17 cela.

18 R. Ecoutez, je prends sur moi de vous envoyer cet article de presse.

19 Q. Merci beaucoup. Je vous en serais très reconnaissant.

20 Après, vous affirmez avoir envoyé Vukic à Vukasinovic et vous dites qu'il

21 est parti ce jour-là, comme vous avez dit dans votre déposition le premier

22 jour. Ensuite, ils ont passé deux jours au commandement, et Vukasinovic a

23 dit à Vukic qu'il était libre de partir et qu'il est quasiment parti à ce

24 moment-là.

25 R. C'est exact.

26 Q. Mais il n'avait pas de mission à lui confier et il est retourné au

27 commandement.

28 R. Oui.

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1 Q. Bien, maintenant, je vous pose cette question-ci. Vous avez donné

2 l'ordre qu'on vous envoie de l'aide. Vous avez donné l'ordre qu'on vous

3 envoie de l'aide et cette aide est arrivée. Vous avez donné ordre à Vukic

4 de se présenter à Vukasinovic. Dites-moi, s'il vous plaît : avez-vous donné

5 l'ordre à Vukic de retourner immédiatement dès que Vukasinovic lui aurait

6 dit, semble-t-il, qu'il n'avait rien à faire pour lui, qu'il n'avait pas de

7 mission à lui confier ou est-ce que Vukic est venu de sa propre

8 initiative ?

9 R. Non. Lorsque Vukasinovic lui a donné l'ordre, il était libre de

10 réintégrer son unité.

11 Q. Lui a donné l'ordre ?

12 R. Non, cet homme lui a demandé, lui a dit qu'il n'avait pas de mission à

13 lui confier. Encore une fois, il lui a dit : est-ce que je peux réintégrer

14 mon unité ? Il lui a dit que oui, donc il a réintégré son unité.

15 Q. Très bien. Quel était l'ordre que vous avez donné, alors ? Vous avez

16 donc demandé de l'aide et qu'il fallait des renforts pour assurer la

17 sécurité; donc est-ce que cette aide est arrivée suite à votre ordre ?

18 R. Oui. Cet ordre a été respecté et les prisonniers sont entrés dans le

19 hangar. On a pu rétablir l'ordre, donc sa présence n'était plus nécessaire.

20 Q. Mais est-ce que vous lui avez donné l'ordre de venir, donc qui lui a

21 donné l'ordre de repartir ? Hormis la personne qui a donné l'ordre à

22 l'origine, cela devait être la même personne ?

23 R. A ce stade, M. Vukasinovic était la personne le plus haut placé.

24 C'était Vukasinovic qui pouvait faire cela.

25 [Le conseil de la Défense se concerte]

26 M. LUKIC : [interprétation]

27 Q. Bien. Vous dites que Vukasinovic était la personne ayant le grade

28 le plus élevé qui se trouvait à cet endroit-là ?

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1 R. Oui.

2 Q. Il avait le grade de commandant et il venait du commandement supérieur,

3 d'après vous; est-ce exact ?

4 R. Oui.

5 Q. Dans le hangar, est-ce qu'il avait un rang plus élevé que le vôtre ?

6 R. Je ne suis pas resté dans le hangar pendant toute la durée du temps.

7 Q. Au moment où vous l'avez vu, lorsque vous Vukic est arrivé, est-ce que

8 Vukasinovic Ljubisa avait un grade plus élevé que vous ? Est-ce qu'il avait

9 un poste plus important que vous ?

10 R. Non, mais c'était la seule personne qui était responsable de tout cela,

11 et on lui avait demandé de faire entrer les prisonniers dans le hangar.

12 Q. Très bien. Donc, je vous pose la question suivante : étiez-vous là au

13 moment où les autocars sont arrivés en colonne à Ovcara ?

14 R. Je n'étais pas là au moment où ils sont arrivés en colonne à Ovcara;

15 ils étaient déjà garés à cet endroit-là.

16 Q. Très bien. Vous n'avez pas vu qui était à la tête de la colonne et qui

17 a conduit les autocars jusqu'à Ovcara ? Vous n'avez pas vu cela ?

18 R. Non.

19 Q. Nous avons compris, d'après votre déposition, que vous avez entendu

20 dire que le lieutenant-colonel Panic était sur les lieux. Aujourd'hui, on a

21 entendu qu'un autre colonel était présent et qu'il est parti.

22 R. Oui.

23 Q. Vous ne pouvez pas écarter le fait que ces gens-là étaient peut-être à

24 la tête de la colonne lorsque les autobus sont arrivés; c'est exact ?

25 R. Oui. Je ne peux pas complètement écarter cette idée-là. Je ne sais pas

26 exactement qui était à la tête de la colonne.

27 L'INTERPRÈTE : L'interprète précise qu'il était impossible d'entendre la

28 dernière partie de la réponse.

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1 M. LUKIC : [interprétation]

2 Q. Ljubisa Vukasinovic ne vous a pas vu. Qui était responsable de

3 l'évacuation à ce moment-là ? Vous n'en avez pas parlé et il ne vous a pas

4 parlé de cela ?

5 R. Non. J'ai lu ceci dans des rapports ultérieurs, que c'était lui qui

6 s'occupait de l'opération d'évacuation.

7 Q. Donc, vous ne savez pas qui était à la tête de la colonne et qui était

8 responsable des personnes responsables des prisonniers dans le hangar. Vous

9 ne le saviez pas à ce moment-là et vous ne le saviez pas lorsque vous vous

10 êtes entretenu avec Ljubisa Vukasinovic. C'est quelque chose dont vous avez

11 entendu parler lorsque vous avez lu les différentes déclarations; est-ce

12 exact ?

13 R. Oui. A la lecture de ces dernières, il me semblait normal, étant donné

14 que ce fût la personne ayant le plus haut grade au sein de ce groupe

15 opérationnel.

16 Q. Je vais maintenant repartir en arrière et aborder la dernière question.

17 Est-ce que Ljubisa Vukasinovic avait un grade plus élevé compte tenu du

18 poste qu'il occupait ou est-ce que son poste était un poste inférieur au

19 vôtre ? La question est toute simple.

20 R. Cet homme appartient au commandement supérieur.

21 Q. Je suis tout à fait d'accord avec vous.

22 R. Je vous ai dit ceci à maintes et maintes reprises.

23 Q. Bien. Je vais vous poser cette question. Quel est l'officier qui était

24 votre supérieur hiérarchique à Vukovar en 1991 lorsque vous avez rejoint le

25 Groupe opérationnel sud ? Qui était votre supérieur hiérarchique ?

26 R. Le colonel Mrksic.

27 Q. Le commandant du groupe opérationnel.

28 R. Groupe opérationnel sud.

Page 9116

1 Q. Nous savons tous ce que représente le principe de l'unité et le

2 caractère unique du commandement, n'est-ce pas ? Vous connaissez ce

3 principe.

4 R. Oui.

5 Q. De la subordination ?

6 R. Oui.

7 Q. Ljubisa Vukasinovic avait-il un grade plus élevé par rapport à vous, de

8 par ses fonctions, de par son grade ? Oui ou non.

9 M. MOORE : [interprétation] Je crois qu'on a posé au moins dix fois la

10 question à ce témoin. Il a répondu une dizaine de fois également. Donc, il

11 lui a dit comment il percevait les choses, et d'après moi, M. Lukic a

12 obtenu la réponse à maintes et maintes reprises. La question est de savoir

13 qui était le commandant supérieur. La question a été posée tellement

14 souvent.

15 Mme LE JUGE VAN DEN WYNGAERT : [interprétation] Cette question a également

16 été posée très souvent par Me Vasic. Je crois que nous ne pouvons pas aller

17 plus loin avec ce témoin par rapport à cette question-ci. Je ne pense pas

18 que vous puissiez insister davantage.

19 M. LUKIC : [interprétation] Madame le Juge, d'après la déposition de ce

20 témoin, je pense qu'il apparaît clairement combien de fois il évoque le nom

21 de Ljubisa Vukasinovic comme étant la personne ayant le plus haut grade se

22 trouvant sur les lieux. Je répète la question parce que je pense qu'il

23 évite de répondre à la question qui est très simple. Me Vasic a posé une

24 question à propos du commandant. Je lui pose la question maintenant et je

25 lui dis que si c'est quelqu'un qui appartient à un commandement supérieur,

26 est-ce qu'il aurait des fonctions plus importantes que lui ?

27 Q. Est-ce que Vukasinovic est un de ses supérieurs ou non ? Je ne

28 souhaitais pas insister sur le sujet, mais ma position est celle-ci : a-t-

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1 il un rang supérieur au colonel Vojnovic ?

2 R. A ce moment-là, je ne me trouvais pas dans le hangar. J'ai été là

3 pendant un très court laps de temps. Je n'aurais pas pu lui enlever ses

4 responsabilités simplement parce que j'étais lieutenant-colonel. Il avait

5 reçu une mission et il sait de qui il a reçu cette mission. Il était

6 simplement en train de remplir sa mission.

7 Q. Monsieur Vojnovic, si le hangar se trouve dans la zone de

8 responsabilité de votre brigade, à savoir, la zone d'Ovcara, auriez-vous pu

9 vous défaire de Ljubisa Vukasinovic ? Oui ou non.

10 R. Non.

11 Q. Si quelqu'un, sans qu'on lui demande de le faire, arrive dans votre

12 zone de responsabilité, quelque soit le commandement auquel il est

13 rattaché, n'est-ce pas votre devoir d'informer votre supérieur de l'arrivée

14 de cette personne; n'est-ce pas exact ?

15 R. Oui, c'est exact. Il était obligé de s'arrêter, de demander s'il

16 pouvait entrer dans la zone de responsabilité en question. Il devait avoir

17 une autorisation pour entrer dans la région.

18 Q. Cela ne relevait pas de votre autorité que de lui demander s'il

19 disposait de ce type d'autorisation, qu'il devait se présenter, et s'il

20 refusait, à ce moment-là, il fallait que vous en informiez le commandement;

21 est-ce exact ?

22 R. Il était entré dans la zone de responsabilité et il a usé de sa

23 position en tant que commandant supérieur sans avoir demandé la permission

24 à qui que ce soit. Je l'ai dit hier, toute personne qui rentre dans la zone

25 de responsabilité sans prendre connaissance de ceci court le risque de ce

26 qui peut arriver dans cette région.

27 Q. Qui doit protéger la zone de responsabilité, si on peut rentrer sans

28 que la personne qui est censée en assurer la sécurité n'en soit avertie ?

Page 9118

1 Posons cette question.

2 R. Ecoutez, vous savez comment cela se passe. Lorsqu'il y a des opérations

3 de combat dans une zone de responsabilité, cela se fait. Il n'aurait pas pu

4 entrer dans une zone de combat. Cela, c'est certain. On pouvait y circuler

5 librement. Les choses étaient calmes. Il pouvait simplement dire : nous

6 sommes venus pour faire ceci et cela.

7 Q. Hier, vous nous avez donné l'exemple de la cour devant la maison de

8 quelqu'un et d'une bombe jetée, d'une grenade à main jetée dans cette cour.

9 R. Oui.

10 Q. Est-ce que qui que ce soit peut passer à côté et vous ne savez qui ils

11 sont ?

12 R. Oui. Vous jetez une grenade sur le mur, et vous dites que ce n'est pas

13 la faute de la personne qui a jeté la grenade, mais de celle qui, de

14 l'autre côté du mur, il ne l'a pas renvoyé suffisamment à temps.

15 Q. Très bien. Nous allons poursuivre. Les Juges apprécieront vos questions

16 et réponses.

17 Vous êtes sorti du hangar, et de toute façon vous vous êtes adressé à

18 votre commandement en demandant que l'on envoie des renforts; est-ce

19 exact ?

20 R. Oui. Je l'ai dit d'ailleurs à je ne sais pas combien de reprises

21 jusqu'à maintenant.

22 Q. Oui et ceci s'est fait conformément à vos ingérences. Lorsque cet ordre

23 a été respecté, lorsque Vukic est venu avec les soldats, vous êtes rentré

24 dans le commandement et vous êtes allé au quartier général de Mrksic; est-

25 ce exact ?

26 R. Oui.

27 Q. Très bien. Puis vous dites que Vukic vous a dit au cours de sa

28 déposition, que ceci vous a rappelé lorsque Vukasinovic lui aurait dit

Page 9119

1 cela, qu'il est rentré dans le commandement. Est-ce exact ?

2 R. Oui.

3 Q. Devant ce Tribunal, nous avons entendu une déposition --

4 M. LUKIC : [interprétation] Mais je rappellerais à mes éminents collègues

5 de l'Accusation qu'il s'agit de la page du transcript 8 676 et 8 686 du 11

6 mai.

7 Q. -- que tous les deux ils sont rentrés ensemble ce soir-là avec Dragi

8 Vukosavljvevic et Vezmarovic. Lorsqu'ils étaient tous en train de se

9 retirer conformément à votre ordre que Vukosavljvevic a transmis ou l'ordre

10 de Karanfilov, nous en reparlerons. Mais nous avons entendu la déposition

11 selon laquelle Vukic n'est pas parti immédiatement comme vous le dites

12 après avoir parlé avec Vukosavljvevic. Est-ce possible ?

13 R. Je ne peux pas confirmer ni infirmer cela, peut-être il n'est pas resté

14 très longtemps, j'ai lu --

15 L'INTERPRÈTE : Les interprètes n'ont pas entendu la fin de la réponse du

16 témoin.

17 LE TÉMOIN : [interprétation] J'ai lu ce que j'ai vu et je l'ai entendu.

18 M. LUKIC : [interprétation] Oui. Page 95, ligne 6, ma

19 question : "Après la discussion avec Vukasinovic…" et il est écrit

20 "Vukosavljvevic." Je vais répéter puisque cette question n'a pas été

21 consignée au compte rendu d'audience.

22 Q. Veuillez attendre un peu, s'il vous plaît, Monsieur Vojnovic. Nous

23 avons tellement de problèmes avec tous ces noms de famille qui se

24 ressemblent tellement. Nous avons entendu devant ce Tribunal dire qu'ils

25 sont rentrés ensemble lorsque tout le monde se retirait avec l'ensemble de

26 l'unité de Vezmarovic, donc ils sont restés jusqu'à la fin. Est-ce que vous

27 vous souvenez que cette éventualité est possible, que c'est ainsi que les

28 choses se sont déroulées ? Est-ce que c'est ce que vous avez entendu par la

Page 9120

1 suite dans le commandement ?

2 R. Non. Je ne peux pas l'affirmer avec certitude. Je sais qu'après nous

3 allons parlé et que Vezmarovic, c'est ce que j'ai entendu, il m'a dit qu'il

4 avait reçu l'ordre qui lui a été transmis, selon lequel ses soldats

5 devaient se retirer et lui avec. Mais après Vukic et Vukosavljevic sont

6 restés avec lui.

7 Q. Oui.

8 R. Je ne sais pas, si ces deux personnes sont restées avec lui.

9 Q. Devant ce Tribunal, nous avons entendu la déposition d'un témoin de

10 première main qui dit qu'il est rentré d'Ovcara ensemble avec Vukic, Dacic,

11 Vezmarovic et les policiers militaires qui sont tous rentrés à un moment

12 donné lorsque le hangar a définitivement été abandonné.

13 R. Je ne vois pas pourquoi cela pose problème s'ils sont rentrés ensemble.

14 Q. Je pense que cela pose un grand problème, mais il reviendra aux Juges

15 d'apprécier cela. J'affirme que Vukic n'a pas échangé un mot avec

16 Vukasinovic. J'affirme que Vukasinovic est resté très peu de temps devant

17 le hangar et dans le hangar et qu'il est parti. Cela c'est ma position, la

18 position de la Défense. C'est la raison pour laquelle je vous confronte à

19 la déposition que nous avons entendue devant ce Tribunal que Vukic est

20 resté jusqu'à la fin. C'est ce que je vous présente et je vous demande ce

21 que vous dites à ce sujet ?

22 R. Je vous dis que Vukasinovic y était, que Vukic l'a contacté pour

23 recevoir une tâche de sa part, et je vous dis ce que Vukasinovic lui a

24 répondu. Mais quant à la question de savoir combien de temps Vukasinovic

25 est resté là-bas, cela je ne le sais pas.

26 Q. Le fait que Vukic l'aurait contacté et ce que Vukasinovic aurait dit à

27 Vukic, vous ne l'avez pas vu puisque vous êtes parti, mais vous en avez

28 entendu parler de la part de Vukic, n'est-ce pas ?

Page 9121

1 R. Oui.

2 Q. Vukic vous a dit qu'il est parti immédiatement du hangar. C'est ce que

3 vous dites ici depuis plusieurs jours.

4 R. Oui.

5 Q. Je vous confronte à la déposition d'un témoin dont je ne mentionnerai

6 pas le nom, mais la Chambre sait de qui il s'agit, témoin qui dit que ceci

7 n'est pas vrai et que Vukic est resté jusqu'à la fin, et il ne dit pas un

8 seul mot sur Ljubisa Vukasinovic. Je vous demande simplement est-ce qu'il

9 est possible que Vukic soit resté jusqu'à la fin ?

10 R. Je ne peux pas l'affirmer, j'ai simplement lu sa déclaration et j'ai

11 dit en raison de cela.

12 Q. Lorsque vous avez lu cette déclaration, vous l'avez crue intégralement.

13 Maintenant, vous dites ce que vous dites puisque vous l'avez lu dans la

14 presse ?

15 R. Si j'ai lu cela dans la presse, j'ai parlé avec Vukosavljevic et il m'a

16 confirmé que Vukic était avec lui, lui aussi. Mais quand ils sont rentrés,

17 je ne le sais pas.

18 Q. Puisque vous le dites maintenant, je pense que M. Moore ne va pas

19 soulever une objection, mais Vukosavljevic a dit devant ce Tribunal, qu'ils

20 sont rentrés ensemble tard dans la soirée.

21 R. Je vous dis que je ne sais pas quand ils sont rentrés.

22 Q. Nous avons une inscription dans le journal qui porte sur 22 heures 30

23 environ, mais nous apprécierons cela à un autre moment. Très bien.

24 Je vais aborder un autre sujet, c'est la raison pour laquelle je calcule le

25 temps qui nous reste avant la pause.

26 M. Moore vous a posé une question le premier jour, question de savoir si,

27 ce soir-là, le 20 au soir, vous avez parlé avec Vezmarovic ou

28 Vukosavljevic. A la page 8 853 du 15 mai de cette année, pendant cette

Page 9122

1 question, vous avez dit la chose suivante :

2 "Question : Ce soir-là, avez-vous parlé, que ce soit avec Vezmarovic ou

3 Vukosavljevic, au sujet de ce qui s'était passé à Ovcara après votre

4 départ ?"

5 Votre réponse --

6 R. Je ne sais pas que --

7 Q. Je vais vous lire votre réponse pour vous rafraîchir la mémoire.

8 "Réponse : Je pense que nous avons parlé brièvement. Vezmarovic m'a informé

9 du fait qu'il avait déjà eu ses unités prêtes pour partir, qu'ils étaient

10 tous prêts à partir et que le commandant Karanfilov est venu est leur a dit

11 que la Défense territoriale ou plutôt les prisonniers devraient être remis

12 à la juridiction ou placé sous la compétence de la Défense territoriale

13 compte tenu du fait qu'un gouvernement ou je suppose que c'était le

14 gouvernement de la Krajina avait été formé," et cetera, et cetera.

15 Je vous pose la question suivante -- c'est ce que vous venez de dire à M.

16 Moore. Est-ce que vous vous souvenez, n'essayez pas maintenant de nous dire

17 ce que d'autres personnes disaient, mais est-ce que vous vous souvenez si,

18 ce soir-là -- je vais d'abord poser une question concernant Vezmarovic.

19 Est-ce que vous avez vu le capitaine Vezmarovic, le commandant de la

20 compagnie de la police militaire ce soir-là ?

21 R. Je pense qu'il a dit qu'il avait reçu la mission de retourner à Ovcara,

22 que Karanfilov lui avait donné cet ordre.

23 Q. Attendez. Procédons graduellement, s'il vous plaît.

24 R. Très bien.

25 Q. Est-ce que vous vous souvenez que vous avez parlé avec lui

26 personnellement ?

27 R. Je le pense. Je pense qu'il m'en a informé.

28 Q. Très bien. Est-ce qu'à ce moment-là, il vous a dit qu'il avait fait

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1 régner l'ordre et qu'à ce moment-là, il n'y avait pas du tout de problèmes

2 à Ovcara, au moment où il repartait ?

3 R. Non. Je ne me souviens pas de cela.

4 Q. Est-ce que vous lui avez posé la question ? Puisque vous nous dites

5 qu'il vous a dit au sujet de Karanfilov, est-ce que vous lui avez demandé,

6 est-ce qu'il l'a vérifié suite à l'autorisation de qui Karanfilov serait

7 venu ? Est-ce que vous lui avez demandé cela ?

8 R. Non.

9 Q. Est-ce que le lendemain lors de la réunion avec les officiers, vous

10 avez informé votre commandement de cela, du fait que Vezmarovic était

11 rentré suite à l'ordre donné par le capitaine ? Vous avez dit ici

12 commandant Karanfilov ?

13 R. Je ne sais pas. Peut-être qu'il était capitaine de première classe.

14 Q. Est-ce que vous avez informé vos supérieurs, vos officiers de ce fait,

15 ce dont Vezmarovic vous a informé ?

16 R. Le lendemain, les officiers de la brigade ont certainement été

17 informés. Ils ont entendu parler des événements. Les gens en parlaient

18 déjà.

19 Q. Peut-être que vous ne me suivez pas. Peut-être, nous sommes tous

20 fatigués, peu concentrés. Je ne parle pas des événements. Est-ce que lors

21 de la réunion avec les officiers, vous avez dit que vous les avez informés

22 de ce dont les gens parlaient, est-ce qu'à ce moment-là, vous avez informé

23 vos officiers du fait que Vezmarovic a dit que le capitaine Karanfilov lui

24 avait dit de partir ? Est-ce que vous vous souvenez de cela ?

25 R. Non. Je ne me souviens pas avoir dit cela.

26 Q. Sur la base de cela, je conclus que cette information concernait juste

27 vous deux, vous -- enfin Vezmarovic et Vojnovic. Ceci ne figure pas dans le

28 journal. Aucun officier n'a noté ce fait, ni n'a dit qu'il était au courant

Page 9124

1 du fait que Karanfilov a dit à Vezmarovic de partir. Comme vous le dites,

2 il ne l'a dit qu'à vous; est-ce exact ?

3 M. MOORE : [interprétation] Comment est-ce que ce témoin pourrait répondre

4 à cette question avec tout le respect que je vous dois ?

5 M. LUKIC : [interprétation]

6 Q. Je vais reformuler la question. Est-ce qu'un quelconque autre officier

7 de votre unité vous a informé, ce jour-là, de la même chose que ce que

8 Vezmarovic vous aurait dit, à savoir que c'était Karanfilov qui lui avait

9 dit de se retirer ?

10 R. Je pense que c'était Dradi Vukosavljevic aussi.

11 Q. Vous voyez Dragi Vukosavljevic nous a dit ici, que la première fois

12 qu'il a entendu parler de cela était en 2003. Je vais vous reposer la

13 question : avez-vous entendu parler de cela d'un autre officier ou est-ce

14 que vous affirmez que vous avez entendu parler de cela de la part de Dragi

15 Vukosavljevic ?

16 R. Comme je l'ai dit, c'est le capitaine Vezmarovic qui m'a informé de

17 cela. En suivant une ligne de sécurité, compte tenu de la compagnie de la

18 police militaire avait de bons contacts avec les organes de sécurité, peut-

19 être qu'il devait être au courant de cela, mais peut-être un autre officier

20 m'en a informé aussi.

21 Q. Est-ce que ce soir-là ou au cours des jours qui ont suivi, Vezmarovic

22 vous a informé également du fait que Dragi Vukosavljevic lui avait transmis

23 votre ordre visant à ce qu'il se retire d'Ovcara ? Est-ce qu'il vous a

24 confirmé ce fait aussi, Vezmarovic ?

25 R. Je pense que oui.

26 Q. Vous avez dit plusieurs fois au cours de votre déposition ici que vous

27 aviez eu des contacts avec Vezmarovic, que vous avez suivi sa déposition.

28 Nous l'avons vu dans ce prétoire il y a quelques jours et nous l'avons

Page 9125

1 entendu. Il n'a pas confirmé devant ce Tribunal, il ne pouvait pas se

2 rappeler qu'il avait parlé avec vous ce soir-là, le soir du 20. Est-ce

3 qu'il est possible que vous n'ayez pas parlé du tout tous les deux ce soir-

4 là ?

5 R. Je ne peux pas l'affirmer, mais je pense non seulement qu'on a parlé,

6 mais qu'il m'a informé lorsqu'il est venu, qu'il était parti de la région

7 d'Ovcara et que les membres de la force territoriale ont repris la charge

8 des prisonniers.

9 M. LUKIC : [interprétation] Peut-on passer à huis clos partiel,

10 momentanément ?

11 Mme LE JUGE VAN DEN WYNGAERT : [interprétation] Séance à huis clos partiel.

12 M. LE GREFFIER : [interprétation] Nous sommes à huis clos partiel.

13 [Audience à huis clos partiel]

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27 [Audience publique]

28 M. LUKIC : [interprétation]

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1 Q. Je reviens encore une fois sur ce que j'ai lu tout à l'heure et ce que

2 vous avez déclaré à M. Moore, à la page 8 853, concernant Vezmarovic. Vous

3 avez dit :

4 "Vezmarovic m'a informé du fait que ses unités étaient déjà prêtes à

5 partir, qu'ils avaient déjà préparé leurs affaires et que Karanfilov est

6 venu."

7 Ai-je bien compris que vous avez déclaré que Vezmarovic s'était

8 préparé pour partir lorsque que Karanfilov est venu ? Est-ce que je lis

9 bien votre déclaration ?

10 R. Je ne sais pas comment Vezmarovic explique cela, mais nous avions deux

11 Pinzgauer. Il n'y avait pas d'autres équipements.

12 Q. C'est vous qui avez déclaré cela il y a deux jours.

13 R. Oui, mais bien sûr, il se préparait pour partir.

14 Q. Lorsque Karanfilov est venu ?

15 R. Lorsque Karanfilov l'a informé de cela.

16 Q. Mais pourquoi est-ce qu'il s'apprêtait à partir s'il devait sécuriser

17 cela ?

18 R. Il ne se préparait pas avant que Karanfilov ne lui dise cela.

19 Q. Vous avez dit cela différemment il y a deux jours.

20 R. C'est possible, mais je ne vois pas pourquoi.

21 Q. Vous savez pourquoi ? Je vais vous dire mon opinion.

22 R. Vous pouvez.

23 Q. J'affirme que Dragi Vukosavljevic lui a transmis l'ordre et qu'il s'est

24 retiré suite à l'ordre transmis par Vukosavljevic. C'est ce qu'il nous a

25 dit, Vukosavljevic.

26 R. Dragi Vukosavljevic était envoyé du poste de commandement du Groupe

27 opérationnel sud afin de transmettre l'ordre, et entre-temps, Karanfilov

28 est arrivé, donc ils sont arrivés pratiquement au même moment.

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1 Q. Très bien. Donc, vous n'écartez pas la possibilité selon laquelle

2 Vezmarovic a entendu de la part du chef de la sécurité de la 80e Brigade

3 motorisée, Dragi Vukosavljevic, de se retirer. Vous ne pouvez pas exclure

4 cela.

5 R. Non. Je ne peux pas l'exclure, mais publiquement, Karanfilov lui a dit

6 devant tout le monde pourquoi il fallait qu'il se retire.

7 M. MOORE : [interprétation] Encore une fois, je soulève une objection, car

8 elle a été formulée d'une manière peu précise par rapport à ce qui a été

9 dit au cours de la déposition. Attendez, je vais trouver cela.

10 Je cite : "J'affirme que Dragi Vukosavljevic lui a transmis l'ordre

11 de se retirer sur la base des ordres de Dragi Vukosavljevic." C'est une

12 question. "Dragi Vukosavljevic nous l'a dit."

13 Or, ce n'est pas ce qu'il nous a dit. L'ordre est erroné.

14 M. LUKIC : [interprétation] Je trouverai la référence pendant la pause ou

15 après le contre-interrogatoire. Je vais trouver la référence et l'endroit

16 où Dragi Vukosavljevic a dit qu'il était possible que ce soit lui qui avait

17 transmis l'information à Vezmarovic. Je suis sûr que Dragi Vukosavljevic a

18 répondu cela dans ce prétoire. Mais peu importe, continuons.

19 Q. Monsieur, vous affirmez que vous avez entendu Karanfilov dire cela

20 devant tout le monde.

21 R. Oui, publiquement.

22 Q. Qui vous l'a dit ?

23 R. Vezmarovic.

24 Q. Quand est-ce qu'il vous a déclaré cela ou est-ce que vous avez entendu

25 cela au cours de sa déposition ?

26 R. Non, non, non, pas au cours de la déposition.

27 Q. Est-ce qu'il vous a dit cela par la suite, lors de vos entretiens ou ce

28 soir-là ?

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1 R. Je ne le sais pas. Je pense que c'était lorsqu'il est venu là-bas ou le

2 lendemain, lorsque nous avons parlé de cela. Il a dit qu'il avait transmis

3 cela, il avait transmis ce que Karanfilov lui avait dit. Peut-être que

4 Dragi lui a dit la même chose; je ne sais pas si cela s'est fait de la même

5 manière.

6 Q. Je ne sais pas de quelle manière, mais il l'a dit aussi.

7 R. Je ne sais pas. Peut-être, je le pense.

8 Q. Très bien. Dites-moi une chose. Nous avons entendu dire ici au cours

9 d'une déposition, que dans votre brigade il y avait un chef de la sécurité,

10 et je pense qu'il y avait six "clerks" chargés de la sécurité. Est-ce que

11 vous savez si tel était le cas ?

12 R. Non, dans les bataillons, il y avait les "clerks" chargés de la

13 sécurité, et dans la brigade, il y avait une personne chargée de la

14 sécurité. Je ne sais pas si tous les effectifs étaient complétés, mais ces

15 "clerks" étaient dans des bataillons.

16 Q. Est-ce que le "clerk" chargé de la sécurité pouvait donner des ordres

17 dans le bataillon et dans la brigade ?

18 R. D'après la ligne professionnelle, il coopérait avec eux et coordonnait

19 les activités.

20 Q. C'est cela. Il coopérait et coordonnait leur travail, mais il ne

21 donnait pas d'ordres, il ne commandait pas; est-ce exact ?

22 R. Oui.

23 M. LUKIC : [interprétation] Peut-on procéder à une pause à présent, Madame

24 le Juge ? Je vais bientôt terminer mes questions.

25 Mme LE JUGE VAN DEN WYNGAERT : [interprétation] Oui, merci, Maître Lukic.

26 Nous allons reprendre notre travail à 15 heures 15.

27 --- L'audience est suspendue à 14 heures 56.

28 --- L'audience est reprise à 15 heures 18.

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1 Mme LE JUGE VAN DEN WYNGAERT : [interprétation] Maître Lukic, vous avez la

2 parole.

3 M. LUKIC : [interprétation] Regardez le compte rendu, je suis d'accord avec

4 M. Moore. Il est possible que le témoin Dragi Vukosavljevic ait dit qu'il

5 était probable qu'il ait peut-être transmis cette information.

6 Q. Bien. Monsieur Vojnovic, nous allons maintenant avancer. Je vous ai

7 posé une question concernant les renseignements de Vezmarovic. Moore vous a

8 posé une question à propos de Vezmarovic et Vukosavljevic. Je vais vous

9 poser quelques questions à propos des informations communiquées à Dragi

10 Vukosavljevic par rapport à vous et par rapport aux questions que vous lui

11 avez posées, le fait de l'avoir envoyé à Ovcara après la réunion au

12 commandement sud, au commandement du Groupe opérationnel sud. En somme,

13 vous avez demandé à Vukosavljevic de remplir une mission et d'informer

14 Vezmarovic que l'unité était censée revenir. Vous souvenez-vous qu'au

15 moment où Dragi Vukosavljevic vous a rapporté le fait que la mission avait

16 été accomplie, la compagnie de la police militaire s'était retirée dans

17 l'esprit de l'ordre ou en application de l'ordre que vous aviez donné ?

18 R. J'ai dit cela hier, donc peut-être que nous pourrions reprendre ce que

19 j'ai dit hier de façon à ce que je ne sois pas obligé de me répéter. Je ne

20 sais pas si cette Chambre est en mesure de faire cela. Je n'ai rien à dire

21 à propos des événements du Groupe opérationnel sud et de l'ensemble de

22 cette opération, hormis ce que j'ai dit hier.

23 Q. Je comprends bien, vous êtes fatigué, vous en avez presque terminé avec

24 votre déposition, mais je vous ai posé une simple question, si Dragi

25 Vukosavljevic, ce soir-là, le 20 - je parle du 20 novembre ou du lendemain

26 matin - si vous vous souvenez, oui ou non, qu'il vous a dit que la police

27 militaire du capitaine Vezmarovic est venue et qu'ils sont rentrés

28 conformément à l'ordre que vous avez donné ? C'est la question que je vous

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1 pose. Vous souvenez-vous de cela ? Oui ou non.

2 R. Je ne peux pas vraiment répondre ni dans un sens ni dans un autre.

3 Q. Vous souvenez-vous si, oui ou non, vous avez demandé à votre chef

4 chargé de la sécurité s'il en avait tenu informé Vezmarovic; autrement dit,

5 qu'il devait se retirer d'Ovcara ?

6 R. Je crois qu'on lui a confié une mission et qu'il a rempli cette

7 mission.

8 Q. Est-ce qu'il vous a tenu informé de cela par la suite ?

9 R. Je crois qu'il m'en a tenu informé, oui.

10 Q. Merci. Donc, ils ont dû faire respecter votre ordre et se retirer.

11 R. Oui.

12 Q. Merci. Poursuivons. Je vous ai, au début, posé des questions sur le

13 journal des opérations de votre brigade au point 4. Vous avez dit qu'il y

14 avait une personne qui donnait les renseignements, mais nous n'avons pas

15 besoin de consulter le journal une nouvelle fois. Il est dit dans le

16 journal que ces renseignements, à 22 heures 30, qu'ils s'étaient retirés.

17 Au chapitre 4, on déclare que c'est le commandant Jankovic. Je crois que

18 c'est -- juste un instant, s'il vous plaît.

19 Je vois que je me suis trompé. On parle de Premovic dans cette partie-là du

20 journal. Comme vous l'avez dit, cette personne était directeur d'une

21 entreprise et avait été formée, c'était un officier qui a reçu un court

22 entraînement. Comment ces informations ont-elles pu lui être communiquées

23 pour qu'il puisse les consigner dans le journal ?

24 R. Tout d'abord, Vezmarovic, lorsqu'il est venu au poste de commandement à

25 Negoslavci, il n'est pas parti immédiatement. Il est venu avant ce qu'il

26 dit ici, la date qu'il déclare ici.

27 Q. [aucune interprétation]

28 R. Il a déclaré que c'était avant de faire venir les armes et les

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1 munitions à quelques maisons du poste de commandement. Ensuite, il leur a

2 dit de se rendre au commandement. Je pense qu'il était venu pour donner des

3 renseignements. Je ne sais pas si c'est Premovic qui a consigné cela, mais

4 en tout cas, il a demandé à ce que ces types de renseignements soient

5 confirmés. En réalité, il est venu au poste de commandement avant cela.

6 Q. Donc, vous avez supposé que c'est Vezmarovic qui a fourni les éléments

7 d'information ?

8 R. Oui, je pense que c'est lui ou Vezmarovic. C'est l'un des deux.

9 Q. Ou Dragi Vukosavljevic.

10 R. Oui.

11 Q. Je vous ai posé une question à propos des officiers chargés de la

12 sécurité qui étaient dans les bureaux de votre brigade. C'était le chef qui

13 était là, et ces hommes faisaient partie de votre unité. C'est quelque

14 chose que Vukosavljevic aurait dit, et vous avez dit la même chose. Vous

15 avez dit qu'ils ont géré les unités, mais qu'ils ne pouvaient pas donner

16 d'ordres; est-ce exact ?

17 R. Oui.

18 Q. Est-ce que ceci s'appliquait à toutes les brigades de la JNA, les

19 Brigades des Gardes de façon générale ?

20 R. Oui. De façon générale, les organes de la sécurité fonctionnent

21 conformément aux règles de service qui s'appliquent au service de la

22 Sûreté, et c'est le même principe qui est appliqué partout.

23 Q. Merci. Je vais maintenant passer à un autre sujet. Nous vous avons

24 montré un document qui portait sur le nettoyage du terrain et sur

25 l'enlèvement des corps. Il s'agit de la pièce 400. Vous nous avez parlé de

26 la façon dont les cadavres ont été enlevés. Vous souvenez-vous de cela,

27 lorsque vous étiez commandant de la ville, s'il y avait d'autres cadavres

28 qui avaient été enterrés à cet endroit-là ? Ce temps de nettoyage du

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1 terrain a duré un certain temps pendant que vous étiez là-bas ?

2 R. Pour autant que je sache, tous les corps qui ont été trouvés dans les

3 rues de Vukovar ou dans les bâtiments ont été emmenés dans le quartier où

4 se trouvait l'usine qui fabriquait des briques. Ces corps ont été analysés

5 par le médecin légiste Stankovic. Pour ce qui est de l'organisation des

6 enterrements, il y avait une personne qui était responsable de cela.

7 C'était le colonel Basic au nom du 1er Secteur militaire. Je ne connais pas

8 son prénom.

9 Q. Vous souvenez-vous peut-être de la forêt de Dubrava qui a été

10 transformée en cimetière ? Vous souvenez-vous de cela ?

11 R. Non.

12 Q. Bien.

13 Mme LE JUGE VAN DEN WYNGAERT : [interprétation] Le numéro de la pièce ne

14 semble pas correspondre. Nous avons une carte ici, la pièce 400 est une

15 carte.

16 M. LUKIC : [interprétation] Oui, c'est exact. Il s'agit d'un document qui a

17 été versé au dossier par M. Moore. On y mentionne 400 corps, mais ici, il

18 ne s'agit pas du numéro de la pièce. Mais ceci n'a aucune importance pour

19 l'instant. C'est le document qui parle de l'opération qui visait à nettoyer

20 le terrain, et le témoin en a parlé.

21 Q. Vous dites que vous avez appris ce qui s'était passé à Ovcara les jours

22 qui ont suivi des gens qui se trouvaient à Negoslavci et de vos supérieurs

23 hiérarchiques à cette réunion qui a été organisée.

24 M. LUKIC : [interprétation] Est-ce que nous pourrions passer brièvement à

25 huis clos partiel -- ou plutôt, je vais essayer de reformuler ma question.

26 Q. Quelques-uns des officiers ou certains de vos officiers étaient à

27 Ovcara également, n'est-ce pas ? Vezmarovic était là, Vukosavljevic, Vukic,

28 Dacic, Novkovic, et d'autres également. Ces officiers dont nous avons cité

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1 le nom depuis deux jours maintenant étaient à Ovcara; ont-ils assisté à

2 cette réunion qui s'est tenue au commandement de la brigade ? Est-ce que

3 tout le monde a été tenu informé de ce qui s'était passé à Ovcara ?

4 R. Je ne sais pas s'ils y étaient tous. Je sais qu'en tout cas, Novkovic

5 n'y était pas parce qu'il n'était pas rattaché au commandement de la

6 brigade. Je ne sais pas à propos des autres, certaines personnes

7 disposaient d'informations, d'autres non. Ceci était une réunion officielle

8 pour permettre à différentes personnes d'être tenues informées de ce qui

9 s'était passé, et qu'il ne fallait pas insister là-dessus.

10 Q. A la conclusion de cette réunion, il a été dit qu'il ne fallait pas

11 trop répandre la nouvelle; c'est exact ?

12 R. Des gens tiraient parfois leurs propres conclusions, conclusions

13 parfois erronées ou arbitraires. Ceci était fait pour faire en sorte que

14 ceci ne soit pas trop évoqué, surtout pas avec les gens de Negoslavci.

15 Q. A cette réunion, est-ce que certains de ces officiers qui avaient une

16 connaissance sûre ou fiable des faits se rapportant à ces événements, est-

17 ce qu'ils ont parlé de ce qu'ils savaient ?

18 R. Ecoutez, je ne sais pas s'ils ont dit quoi que ce soit. Ils ont

19 certainement parlé entre eux de ce qui s'était passé.

20 M. LUKIC : [interprétation] Est-ce que nous pourrions très brièvement

21 passer à huis clos partiel, s'il vous plaît ?

22 Mme LE JUGE VAN DEN WYNGAERT : [interprétation] Huis clos partiel, s'il

23 vous plaît.

24 M. LE GREFFIER : [interprétation] Nous sommes à huis clos partiel.

25 [Audience à huis clos partiel]

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20 [Audience publique]

21 M. LUKIC : [interprétation]

22 Q. Je vais vous poser une question sur Vukasinovic avant d'en terminer sur

23 ce sujet. Vous souvenez-vous à quel moment vous avez rencontré Ljubisa

24 Vukasinovic ?

25 R. Je crois que je l'ai rencontré au poste de commandement du Groupe

26 opérationnel sud. On ne nous a pas présentés, mais je me souviens l'avoir

27 vu et je me souviens l'avoir rencontré pour la première fois à cet endroit-

28 là.

Page 9137

1 Q. Avant votre réunion à l'intérieur du hangar, combien de fois l'aviez-

2 vous vu avant ce moment-là ? Vous en souvenez-vous ?

3 R. Je ne pense pouvoir m'en souvenir. Nous nous y rendions tous les soirs,

4 et très honnêtement, je ne peux pas vous répondre.

5 Q. Mais vous vous souvenez de cet homme comme étant présent aux réunions

6 du Groupe opérationnel sud ?

7 R. Pas de façon précise. Il n'a jamais pris la parole. Il y avait des gens

8 qui prenaient la parole à ces réunions, mais je ne l'ai jamais remarqué. Je

9 n'ai jamais remarqué qu'il ait pris la parole, mais il assistait

10 régulièrement aux réunions du Groupe opérationnel sud. Je ne peux pas

11 vraiment dire s'il venait de façon régulière.

12 Q. Est-ce qu'il assistait à ces réunions du Groupe opérationnel du

13 commandement sud régulièrement ?

14 R. Ecoutez, je ne peux pas vous dire s'il y assistait de façon régulière

15 ou pas.

16 Q. Vous souvenez-vous de lui comme assistant à ces réunions organisées par

17 le commandement du Groupe opérationnel sud, et c'est la raison pour

18 laquelle en réalité, vous l'avez reconnu à Ovcara, n'est-ce pas ?

19 R. Oui.

20 Q. Je dois vous dire ceci, Monsieur Vojnovic, que Vukasinovic, pour ce qui

21 est de sa position, n'était pas membre du Groupe opérationnel sud. Il n'a

22 jamais assisté à une seule réunion du poste de commandement du Groupe

23 opérationnel sud, pas à une seule réunion. Qu'avez-vous à répondre à cela ?

24 R. Ecoutez, cela devait être quelqu'un d'autre alors. Il y a certains

25 membres de l'état-major qui venaient au poste de commandement du Groupe

26 opérationnel sud. Il y avait des officiers qui venaient, mais je ne savais

27 pas s'ils faisaient partie de l'état-major ou pas.

28 Q. Combien de fois l'avez-vous vu à ces réunions ?

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1 R. Je ne peux pas vraiment dire combien de fois et à quelles réunions.

2 Q. Vous dites qu'il avait le rang de commandant ?

3 R. Oui.

4 Q. Quel type d'uniformes portait-il ? Un M-77 ? Vous l'avez vu plusieurs

5 fois, n'est-ce pas ?

6 R. Ecoutez, je ne sais pas. Juste avant son départ pour Belgrade, on a

7 remis à la Brigade des Gardes des uniformes de camouflage et autres choses.

8 J'ai oublié ce que c'était. Peut-être qu'il portait ce genre de chose ou

9 pas. Je ne sais pas. Nous n'en disposions pas nous-mêmes.

10 Q. Je vais, en conclusion, vous dire ceci. Vous l'avez vu plusieurs fois,

11 mais vous ne vous souvenez de l'uniforme qu'il portait.

12 R. C'est exact.

13 [Le conseil de la Défense se concerte]

14 M. LUKIC : [interprétation]

15 Q. Simplement, j'ai quelques questions encore, pour en terminer. Le

16 commandement de la brigade sert-il seul le commandement de l'ensemble de sa

17 brigade, y compris la composition de ses unités ?

18 R. Oui. Pour autant que ces unités fassent partie de sa brigade, cela est

19 tout à fait le cas.

20 Q. Bien. Etes-vous d'accord avec moi pour dire que ce que ceci signifie -

21 et cela ne peut être le seul et unique sens de ce terme - que le commandant

22 a le pouvoir de donner des ordres à ses unités subordonnées ?

23 R. Ou quelqu'un d'autre qui a reçu une autorisation préalable de la part

24 du commandant.

25 Q. Le commandant peut donner ce type d'autorisation à d'autres officiers

26 de son commandement pour exercer son commandement sur tout autre unité

27 parmi les unités qui font partie de la brigade ?

28 R. C'est exact.

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1 Q. Merci beaucoup.

2 M. LUKIC : [interprétation] Merci, Madame, Monsieur le Juge, je n'ai plus

3 de questions. Je souhaite saisir cette opportunité pour vous remercier,

4 Monsieur Vojnovic, de nous avoir fourni toutes ces réponses.

5 Mme LE JUGE VAN DEN WYNGAERT : [interprétation] Monsieur Moore, vous avez

6 la parole.

7 M. MOORE : [interprétation] Je vais demander à Me Lukic de vouloir me

8 fournir le pupitre. C'est lui qui en dispose, et je dois lui dire que je

9 vais en faire bon usage.

10 Nouvel interrogatoire par M. Moore :

11 Q. [interprétation] Je vais poser des questions pendant une vingtaine

12 de minutes. Est-ce que vous pensez pouvoir tenir le coup, Monsieur le

13 Témoin, ou est-ce que vous souhaitez avoir une pause ?

14 R. Ecoutez, allons y. Allons-y.

15 Q. On vous a posé de très nombreuses questions sur votre position, si vous

16 étiez responsable du commandement de la 80e Brigade motorisée, et vous avez

17 dit qu'aucun commandant supérieur n'était entré dans votre zone de

18 responsabilité. Vous avez également dit que vous ne pouviez pas contrôler

19 cette zone, car il y avait des membres d'un commandement supérieur qui,

20 comme je vous l'ai dit, sont entrés dans cette zone de responsabilité. En

21 termes profanes, pourriez-vous expliquer ce que cela signifie, s'il vous

22 plaît ? Pourquoi vous ne pouviez pas vous en mêler ? Etes-vous en mesure de

23 faire cela, d'y répondre ?

24 R. Chaque commandant de brigade est responsable d'une certaine zone de

25 responsabilité. C'est en général le commandant supérieur qui affecte ces

26 zones de responsabilité de façon à ce que tout un chacun sache qui est

27 responsable d'une zone, surtout s'il y a des opérations de combat ou si des

28 unités sont engagées. Personne ne doit entrer dans cette zone de

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1 responsabilité sans que l'unité qui en soit responsable en soit tenue

2 informée. Un commandement supérieur est en droit de le faire, car c'est le

3 commandement supérieur qui a, de toute façon, départagé les zones de

4 responsabilité.

5 Q. Veuillez ralentir, je vous prie.

6 R. Toute personne qui entre dans une zone de responsabilité doit se faire

7 connaître ou sans se faire connaître au commandant qui est responsable de

8 cette région, doit assurer la responsabilité pour tout ce qui se passe dans

9 la zone en question et tout ce qui arrive. Nous n'étions pas en mesure de

10 contrôler ce secteur de notre zone de responsabilité étant donné que

11 certains éléments étaient entrés dans cette zone, et ces éléments avaient

12 été envoyés par un officier détaché par notre commandement supérieur. Donc,

13 nous ne pouvions être tenus pour responsables pour quelque chose qui se

14 serait produit dans cette zone en question, là où se trouvait l'unité.

15 Q. Autrement dit, lorsque vous parlez de Vukasinovic, vous dites qu'il est

16 entré, comme vous le pensiez, dans cette zone et qu'il était responsable

17 des prisonniers de l'hôpital. Qui, en réalité, était son supérieur

18 hiérarchique ?

19 R. Le commandant Sljivancanin. C'est comme cela que j'interprétais la

20 situation. Il faisait partie du Groupe opérationnel sud. Il faisait partie

21 de mon commandement supérieur.

22 Q. Quel était le poste occupé par Mrksic dans cette situation ?

23 R. Mrksic était le commandant du Groupe opérationnel sud.

24 Q. Donc, lorsque vous parliez de membres du commandement supérieur qui

25 étaient entrés dans votre zone de responsabilité, qui était le commandant

26 supérieur ?

27 R. S'il est entré dans ma zone de responsabilité, je veux parler de

28 Vukasinovic, c'est le commandement du Groupe opérationnel sud qui aurait

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1 été son supérieur.

2 Q. Merci. Je souhaiterais que l'on parle d'un sujet qui a été abordé lors

3 du contre-interrogatoire de Me Borovic. J'aimerais que vous jetiez un coup

4 d'œil sur la déclaration préalable que vous avez faite au bureau du

5 Procureur, paragraphe 42. Est-ce que vous avez un exemplaire papier sous

6 les yeux ? Peut-être que je pourrais en donner lecture, comme cela nous

7 irons plus vite. Cela figure au paragraphe 42.

8 Je vais vous donner lecture de ce passage, les interprètes ont un

9 exemplaire et vous pouvez suivre. On peut lire ce qui suit : "Vu mon

10 expérience en tant que commandant de la JNA et notamment mon expérience à

11 Vukovar, je n'aurais remis la garde des personnes évacuées ou des

12 prisonniers à personne d'autre qu'aux autorités légitimes. Je n'aurais

13 certainement pas remis la garde ces personnes dans une telle situation si

14 je n'avais pas vu les officiers de la 1ère Brigade motorisée des Gardes dans

15 le hangar, j'aurais pris la responsabilité de la situation. J'aurais posé

16 des questions pour savoir la raison pour laquelle les personnes détenues ou

17 évacuées avaient été emmenées à cet endroit, j'aurais demandé des autocars

18 et ordonné qu'ils soient conduits à Sremska Mitrovica car il aurait été

19 plus pratique pour nous s'ils s'étaient trouvés dans un endroit où nous

20 aurions pu leur fournir un hébergement et de la nourriture. Si Mrksic

21 m'avait donné l'ordre de remettre la garde des personnes évacuées à la

22 Défense territoriale serbe locale, j'aurais obéi à cet ordre à condition

23 que l'on ne fasse pas de problèmes aux personnes évacuées. Cependant, si

24 j'avais été l'officier le plus haut placé sur place, j'aurais fait en sorte

25 que les personnes évacuées soient conduites vers un endroit sûr et j'aurais

26 fait partir la Défense territoriale (j'aurais interdit leur présence)."

27 Je vous ai posé des questions au sujet du commandement supérieur en

28 théorie et en pratique. Maintenant, je souhaiterais que l'on examine

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1 ensemble avec précision la phrase qui se lit ainsi : "Je n'aurais pas remis

2 la garde de ces personnes dans une telle situation si je n'avais pas vu les

3 officiers de la 1ère Brigade motorisée des Gardes dans le hangar, j'aurais

4 assumé la responsabilité de la situation."

5 En quoi était-il important du point de vue de la structure du

6 commandement que les officiers de la 1ère Brigade motorisée des Gardes se

7 trouve au hangar ? En quoi cela a eu une incidence sur votre décision de ne

8 pas agir ?

9 R. J'ai décidé de ne rien faire à l'époque parce que j'ai vu un

10 commandant, un officier chargé de la sécurité sur place à l'intérieur du

11 hangar. J'ai supposé qu'on lui avait confié une tâche car ces prisonniers

12 n'étaient pas venus là de leur propre initiative.

13 Q. Pourrait-on être plus précis, s'il vous plaît ? Je vous renvoie au

14 passage où il est indiqué, je cite : "Si je n'avais pas vu les officiers de

15 la 1ère Brigade motorisée des Gardes," et cetera.

16 Quelle est l'importance de la présence des officiers de la 1ère Brigade

17 motorisée des Gardes ? Quelle est l'importance de leur présence par rapport

18 à votre décision ? A qui étaient-ils rattachés ? Qui était leur

19 commandant ?

20 M. BOROVIC : [interprétation] Objection.

21 Mme LE JUGE VAN DEN WYNGAERT : [interprétation] Oui, Maître Borovic.

22 M. BOROVIC : [interprétation] Nous parlons d'un seul officier ici. Mon

23 éminent confrère, M. Moore, ne cesse d'employer le pluriel, il parle

24 d'officiers au pluriel de la 1ère Brigade motorisée des Gardes. Le témoin

25 n’a pas formulé les choses de cette manière.

26 M. MOORE : [interprétation] Je lis un extrait de la déclaration du témoin.

27 Q. Est-ce que vous avez compris ma question ?

28 R. Oui. A mes yeux, l'absence du commandant Vukasinovic à l'intérieur du

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1 hangar était une garantie qu'il s'était vu confier une tâche et qu'il

2 devait la mener à bien. Rien n'aurait pu arriver aux prisonniers puisqu'il

3 était là ?

4 Q. Je pense que nous avons une erreur d'interprétation. On peut lire à la

5 page 118, ligne 18, le terme "absence", en fait, il faudrait lire

6 "présence." Est-ce exact ? Je pense que c'est assez important. Monsieur le

7 témoin, je vais reposer ma question, veuillez m'écouter.

8 M. VASIC : [interprétation] Madame le Juge.

9 Mme LE JUGE VAN DEN WYNGAERT : [interprétation] Oui, Maître Vasic.

10 M. VASIC : [interprétation] Je peux confirmer qu'il s'agit effectivement

11 d'une erreur. On peut lire "absence", mais il faudrait lire "présence".

12 Pour le reste, je pense que le témoin a déjà tout dit.

13 M. MOORE : [interprétation] Merci.

14 Q. Je souhaiterais que l'on parle d'un autre point concernant ce

15 paragraphe. Monsieur Vojnovic, veuillez écouter ma question, s'il vous

16 plaît.

17 Mme LE JUGE VAN DEN WYNGAERT : [interprétation] Monsieur Vojnovic --

18 LE TÉMOIN : [interprétation] Oui, j'écoute, j'écoute.

19 M. MOORE : [interprétation]

20 Q. Bien cela nous aiderait si vous nous disiez "oui" car je ne sais pas si

21 vous avez entendu l'interprétation.

22 Je vous demande d'examiner le paragraphe 42. Ce qui m'intéresse c'est la

23 phrase suivante : "Si Mrksic m'avait donné l'ordre de remettre la garde des

24 personnes évacuées à la Défense territoriale serbe locale, j'aurais obéi à

25 cet ordre à condition que l'on ne fasse rien aux personnes évacuées."

26 Est-ce que vous voyez cela ?

27 R. Oui.

28 Q. La question que je souhaiterais vous poser est la

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1 suivante : si Mrksic vous avait donné l'ordre de remettre la garde des

2 personnes évacuées à la Défense territoriale serbe locale, vous auriez obéi

3 à cet ordre si on ne faisait rien aux prisonniers. Qu'entendez-vous par

4 là ?

5 M. VASIC : [interprétation] Madame le Juge, je souhaiterais soulever une

6 objection. Lors de l'interrogatoire principal et du contre-interrogatoire,

7 le témoin n'a jamais déclaré que le colonel Mrksic avait donné un tel

8 ordre. Par conséquent, je pense que cette question peut semer la confusion

9 dans l'esprit du témoin. Il s'agit d'une situation hypothétique, le témoin

10 n'a jamais déclaré que le colonel Mrksic avait donné l'ordre à cette unité

11 de se retirer et de remettre la garde des personnes à une autre unité. Je

12 pense que mon confrère peut confirmer cela.

13 M. MOORE : [interprétation] Je ne suis pas d'accord ave mon éminent

14 confrère, sauf le respect que je lui dois, mais je vais passer à un autre

15 sujet.

16 Q. Monsieur Vojnovic, est-ce que vous pourriez mettre de côté cette

17 déclaration quelques instants, s'il vous plaît ? Mettez-là de côté, merci.

18 On vous a posé toutes sortes de questions sur la raison pour laquelle

19 vous n'avez pas mentionné le nom de Mrksic lors des enquêtes militaires

20 menées en 1998. Vous souvenez-vous des questions que l'on vous a posées à

21 ce sujet ?

22 R. Je m'en souviens. L'enquête était dirigée par un officier chargé de la

23 sécurité qui était colonel à l'époque. Je ne me souviens pas de son nom,

24 mais cela figure sans doute dans le document en question quelque part.

25 C'était le premier document, je lui ai dit à lui et à tous les autres que

26 j'avais informé le colonel Mrksic de ce que j'avais vu à Ovcara, mais cela

27 n'a pas été consigné. Je ne sais pas pourquoi ce fait a été omis. Je n'ai

28 pas lu le PV sur le moment, mais comme pour la plupart des entretiens, le

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1 témoin lit la déclaration et confirme son authenticité en la signant. Je

2 m'en suis rendu compte plus tard. Par la suite, à chaque fois que j'ai

3 témoigné, j'ai mentionné ce fait et j'ai demandé à ce que cela soit

4 consigné. Il en va de même pour le colonel Gojovic qui, à l'époque, était

5 le président du tribunal militaire. Encore une fois, nous avons failli de

6 nouveau oublier ce fait. De nouveau, nous avons failli oublier le fait que

7 j'avais informé mon supérieur hiérarchique, mais j'ai insisté pour que cela

8 soit mentionné. Le colonel Gojovic l'a noté, pas tout à fait de la manière

9 dont j'avais dit les choses mais ce problème s'est reposé de nouveau à

10 chaque fois que j'ai fait une déclaration, la même chose s'est produite.

11 Q. Si possible, je souhaite que l'on vous montre le compte rendu daté du

12 28 décembre d'une audience tenue devant le tribunal militaire de Belgrade.

13 Cela devrait correspondre à la référence 02188268 à 8272.

14 Ce que je souhaiterais faire, je ne sais pas si l'on peut présenter

15 la version anglaise aux parties présentes, mais de façon générale, je

16 souhaiterais que l'on parle de la structure de la déclaration, plutôt que

17 de sa teneur. Est-ce que vous avez cela sous les yeux, Monsieur Vojnovic ?

18 R. Oui.

19 Q. Le 28 décembre 1998.

20 R. Oui.

21 Q. Je vais essayer de procéder de la manière suivante : il y a une

22 introduction. On peut voir juge d'instruction lieutenant-colonel Radomir

23 Gojovic, il y a différents articles qui sont mentionnés concernant les

24 droits et ensuite, il y a une rubrique intitulée questions générales. Vous

25 relatez, de façon générale, ce qui s'est passé. Il n'y a pas de questions

26 ni de réponses, il s'agit plutôt d'un récit. Est-ce que vous voyez cela ?

27 Je souhaiterais que l'on voie la fin de cet entretien. Dans la version

28 anglaise, il s'agit de l'avant-dernière page. Je pense que c'est la page

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1 précédente. Il faut lire : "En réponse à une question posée par le juge

2 d'instruction, le témoin a déclaré la chose suivante…"

3 Cela figure en bas à droite de la version anglaise, à la page 506.

4 Est-ce que vous voyez cela ? "En réponse à une question posée par le juge

5 d'instruction le témoin a déclaré la chose suivante…" Est-ce que vous avez

6 retrouvé ce passage ?

7 R. Oui.

8 Q. Je souhaiterais que l'on voie ce qui est indiqué dans le paragraphe en

9 dessous, il est question d'une question. Ensuite, deux alinéas. On peut

10 lire : "Pour finir," et cetera.

11 C'est peut-être à la page suivante dans la version en B/C/S. "Pour finir,

12 je souhaiterais dire qu'aucune des unités," et cetera. Est-ce que vous avez

13 cela ?

14 R. Oui.

15 Q. Il s'agit du premier paragraphe dont je souhaiterais parler. Ensuite,

16 il est question d'une phrase qui commence ainsi : "Lorsque je suis rentré à

17 mon poste de commandement, j'ai rencontré le colonel Mrksic…" Est-ce que

18 vous voyez cela ?

19 R. Oui.

20 Q. En fait, il s'agit du dernier paragraphe. Pourrait-on tirer les choses

21 au clair, est-ce qu'il s'agit là de la référence faite à Mrksic pour

22 laquelle vous avez insisté qu'elle soit consignée au compte rendu ?

23 R. Oui, oui, c'est cela. Toutefois, cela n'a pas été consigné de la

24 manière dont j'avais décrit les choses.

25 Q. Merci beaucoup. Nous allons passer à un autre sujet. Je souhaiterais

26 maintenant que l'on parle des enquêtes concernant les événements d'Ovcara.

27 Pourriez-vous, s'il vous plaît, vous focaliser sur la période qui a suivi

28 les événements d'Ovcara. Nous savons qu'un nombre important de personnes

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1 ont été assassinées à Ovcara. Pendant que vous étiez à Vukovar, la police

2 militaire a-t-elle jamais eu un entretien officiel avec vous ? Est-ce

3 qu'une déclaration a jamais été faite concernant ce qui s'était passé ? Y

4 a-t-il eu une enquête ?

5 R. Non.

6 Q. Après avoir quitté Vukovar quand, pour la première fois, vous a-t-on

7 auditionné de façon officielle ? Vous a-t-on posé des questions concernant

8 les atrocités commises à Ovcara ?

9 R. Je pense que la première fois, c'était lorsque les services de Sécurité

10 m'ont convoqué. C'est là que j'ai fait ma déclaration.

11 Q. En quelle année était-ce ?

12 R. En 1998.

13 Q. Vous nous avez dit que vous aviez parlé au lieutenant-colonel Panic.

14 Vous lui avez parlé; est-ce exact ?

15 R. Oui, c'est exact.

16 Q. Quand avez-vous rencontré le lieutenant-colonel Panic ? Quand lui avez-

17 vous parlé ?

18 R. J'ai rencontré le lieutenant-colonel Panic pour la première fois au

19 tribunal militaire lorsque nous avons témoigné tous les deux. Je ne savais

20 pas qu'il serait présent et il ne savait pas que je serais présent. Panic a

21 sans doute témoigné avant moi. Je l'ai vu partir et je me suis rendu compte

22 qu'il venait de témoigner. A notre retour, il m'a conduit à bord de sa

23 voiture et il était toujours en service. Il m'a parlé de ces événements et

24 c'est la première fois que j'ai entendu de sa bouche qu'il était présent

25 sur les lieux lui aussi. C'est la première fois que j'ai entendu parler

26 d'une décision prise par certaines autorités. Décisions par lesquelles la

27 garde des prisonniers devrait être remise à la Défense territoriale, à ma

28 grande surprise.

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1 Q. Dans cette conversation, le lieutenant-colonel Panic vous a-t-il dit

2 s'il avait parlé au colonel Mrksic du transfert des prisonniers ?

3 M. VASIC : [interprétation] Madame le Juge.

4 Mme LE JUGE VAN DEN WYNGAERT : [interprétation] Oui, Maître Vasic.

5 M. VASIC : [interprétation] Objection. La question de savoir si le colonel

6 Mrksic a parlé au lieutenant-colonel Panic n'a jamais été mentionnée lors

7 du contre-interrogatoire mené par la Défense. Par conséquent, je ne pense

8 pas que mon confrère devrait être autorisé à poser des questions sur ce

9 sujet.

10 Mme LE JUGE VAN DEN WYNGAERT : [interprétation] Je pense que c'est un

11 commentaire tout à fait raisonnable, Monsieur Moore.

12 M. MOORE : [interprétation] Selon moi, ce n'est pas le cas. Il y a eu des

13 éléments de preuve présentés sur la question de savoir si on en avait parlé

14 à Panic. Il a été fait référence à la conversation avec Panic. A l'époque

15 j'ai soulevé une objection. Je pensais que la Défense devait garder cela à

16 l'esprit et que le témoin devait répondre au sujet de ce qu'il savait. Il a

17 fait référence à la conversation avec Panic. Selon moi, cela ne veut pas

18 dire que cet élément de preuve n'est pas admissible, mais il s'agit du

19 poids qu'il convient d'accorder à cet élément de preuve, et selon moi,

20 c'est la Défense qui a commencé à parler de ce sujet en rapport à avec une

21 conversation concernant Panic. Donc, le sujet a été abordé à deux reprises,

22 me semble-t-il. D'après mes souvenirs, le témoin lui-même a mentionné cela

23 une fois, et je l'ai mentionné dans une objection lors du contre-

24 interrogatoire.

25 Mme LE JUGE VAN DEN WYNGAERT : [interprétation] Poursuivez, Monsieur Moore.

26 M. MOORE : [interprétation] Merci beaucoup.

27 Q. Est-ce que vous pourriez nous aider sur le point suivant. Lorsque vous

28 avez parlé à Panic dans la voiture, vous a-t-il informé du fait qu'il avait

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1 eu une conversation avec Mrksic au sujet du transfert des prisonniers ?

2 R. Panic m'a dit qu'il avait assisté à une réunion gouvernementale et

3 qu'il avait appris à cette occasion que la garde des prisonniers devait

4 être remise à la Défense territoriale. Lorsqu'il est retourné à son poste

5 de commandement, il a informé le colonel Mrksic du fait qu'une décision

6 avait été prise selon laquelle les prisonniers devaient être remis à la

7 Défense territoriale et pas à la JNA. Le colonel Mrksic a répondu : Très

8 bien, si c'est ce qu'ils ont décidé, ils verront bien ce qui va se passer.

9 Panic m'a répondu cela sans aucune ambiguïté.

10 Q. Parlons du colonel Panic. Vous avez dit à Me Vasic que vous aviez parlé

11 à Me Vasic, qui était conseil de la Défense de M. Mrksic. Avez-vous parlé à

12 la Défense de M. Mrksic de quelque chose en rapport avec cette affaire ?

13 R. Oui.

14 Q. A combien de reprises ?

15 Mme LE JUGE VAN DEN WYNGAERT : [interprétation] Maître Vasic ?

16 M. VASIC : [interprétation] Merci, Madame le Juge. Je dois soulever une

17 objection. Je pense que ceci n'était sujet ni du contre-interrogatoire ni

18 de l'interrogatoire principal. Si le témoin parlait avec la Défense, mon

19 collègue n'a pas mentionné cela dans les références lorsqu'il a dit à qui

20 il parlait, et je n'ai pas soulevé cela non plus lors du contre-

21 interrogatoire. Donc, je pense que c'est un sujet concernant lequel mon

22 éminent collègue ne peut pas poser des questions.

23 Puis deuxièmement, je ne lui ai pas du tout demandé ce que le lieutenant-

24 colonel Panic lui avait dit. Je ne lui ai jamais demandé cela. Donc, je

25 pense que ce sujet dépasse le champ des questions supplémentaires.

26 [La Chambre de première instance se concerte]

27 M. MOORE : [interprétation] Je considère qu'il s'agit d'un élément

28 pertinent. Le témoin a dit que l'on a essayé d'éviter d'impliquer le nom de

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1 Mrksic dans quelque déclaration que ce soit, et j'allais demander au témoin

2 si en réalité, il avait eu une conversation et s'il comprenait qu'il y

3 avait effectivement eu une tentative d'éviter le nom de M. Mrksic lorsqu'il

4 a fait cette déclaration à la Défense.

5 M. VASIC : [interprétation] Madame le Juge, ce que mon éminent collègue

6 demande ne me pose pas de problème, mais je pense que vraiment, ceci n'a

7 pas fait l'objet ni de l'interrogatoire principal ni du contre-

8 interrogatoire. La partie à laquelle mon éminent collègue fait référence

9 concernant les déclarations de M. Vojnovic, déclarations qui ont été

10 fournies à ces organes, ceci faisait l'objet du contre-interrogatoire

11 allant dans un autre sens. Mais peu importe, le témoin vient de nous dire

12 que l'on a essayé d'éviter de mentionner le nom dans ces déclarations.

13 Cependant, les discussions entre ce témoin et la Défense n'ont pas du tout

14 fait l'objet ni de l'interrogatoire principal ni du contre-interrogatoire,

15 donc je pense que mon éminent collègue n'a pas le droit de poser de telles

16 questions.

17 M. MOORE : [interprétation] Puis-je poser une question ? Si la Chambre

18 considère que ceci n'est pas approprié, je vais passer à un autre sujet.

19 Mme LE JUGE VAN DEN WYNGAERT : [interprétation] J'allais permettre la

20 question, car elle n'a pas été posée, mais elle a été soulevée par le

21 témoin lors du contre-interrogatoire, lors d'une réponse qu'il a donnée.

22 Poursuivez, Monsieur Moore.

23 M. MOORE : [interprétation] Merci beaucoup.

24 Q. Lorsque vous avez vu la Défense, quelle personne vous a facilité le

25 moment où l'on vous a présenté la Défense ?

26 R. La personne qui était le médiateur dans ce contexte était le colonel à

27 la retraite, je pense, Mojsilovic, qui était dans la garde du quartier

28 général. Sur sa demande, je suis venu, et j'ai rencontré M. Vasic dans le

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1 bâtiment du quartier général à Banjica. Lorsque j'ai dit à Vasic ce que

2 j'allais dire au sujet des événements mentionnés ici aujourd'hui, il m'a

3 demandé de rédiger une déclaration, c'est-à-dire, plutôt, c'est lui qui

4 avait dactylographié une petite déclaration, c'était dans un couloir dans

5 lequel il n'a mentionné nulle part mon commandant de l'époque, le colonel

6 Mrksic. J'ai demandé d'inscrire cela, je lui ai dit qu'il fallait bien que

7 ceci y figure, et il m'a expliqué que ceci n'était pas nécessaire, que

8 c'était simplement pour que lui, il puisse mieux connaître le sujet.

9 Q. Puis-je vous poser une question avant de changer de sujet ? Est-ce que

10 le lieutenant-colonel Panic avait participé au moment où vous et M. Vasic,

11 vous vous êtes présentés mutuellement ?

12 R. Oui. C'était la première rencontre à Backa Palanka. Vasic est venu avec

13 Panic, ils ont demandé que je vienne. Je suis venu, nous nous sommes

14 rencontrés à l'hôtel, nous n'avons pas parlé pendant longtemps, mais ils

15 m'ont posé des questions à ce sujet. Le nom de l'hôtel est Fontana.

16 Q. Merci beaucoup. Je ne vais plus poser de questions à ce sujet.

17 M. MOORE : [interprétation] Peut-on maintenant passer à la pièce à

18 conviction 422 ? Cela devrait être un document en date du 21 novembre et

19 concernant la resubordination des unités de la TO. Je pense que c'est vers

20 6 heures du matin, mais je ne suis pas sûr.

21 Q. Auriez-vous l'amabilité de regarder l'écran ? J'espère que vous le

22 verrez.

23 R. Oui, je vois.

24 Q. On vous a posé des questions au sujet de ce document. Cela, c'est la

25 première page. Je souhaite que l'on examine la deuxième page et la personne

26 à laquelle ceci a été adressé. On vous a demandé si vous l'aviez reçu, vous

27 avez dit que vous ne vous souvenez pas, mais vous n'avez pas vu la deuxième

28 page. Donc, ceci émane du colonel Mrksic. Cela concerne la resubordination

Page 9153

1 des unités de la TO. Ici, nous avons les individus auxquels ceci a été

2 adressé.

3 M. MOORE : [interprétation] Je vois qu'il y a une objection.

4 Mme LE JUGE VAN DEN WYNGAERT : [interprétation] Maître Vasic.

5 M. VASIC : [interprétation] Objection, Madame le Juge. Je pense que mon

6 éminent collègue sait très bien que le colonel Mrksic n'a pas envoyé ce

7 document, de nombreux témoins l'ont dit et je pense que ceci n'est pas

8 contesté. Il ne l'a pas signé. Il ne l'a pas envoyé. Je pense qu'il est en

9 train d'induire le témoin en erreur.

10 M. MOORE : [interprétation] Je ne présente pas cela en raison de cela. Si

11 tel était le cas, je m'excuse, mais on lui a posé des questions au sujet de

12 la question de savoir s'il avait reçu ces documents. Je souhaite simplement

13 indiquer qu'il n'est pas l'un des destinataires. C'est tout ce que je

14 voulais montrer. Très bien.

15 Q. Peut-on alors -- est-ce que vous pouvez nous dire parmi ces

16 destinataires, si votre nom y figure ?

17 R. Non.

18 Q. Merci beaucoup.

19 M. MOORE : [interprétation] Excusez-moi un instant, s'il vous plaît. Je

20 vais faire quelques recherches.

21 Q. On vous a posé de nombreuses questions au sujet des déclarations

22 préalables, des comparutions devant les tribunaux et des récits proposés,

23 et la question qui se pose est la suivante : comment ce Tribunal peut se

24 fier à l'exactitude de votre déposition aujourd'hui, alors qu'au préalable,

25 vous avez omis certains faits. Evidemment, il existe des incohérences.

26 Pourquoi est-ce que vous dites que vous pouvez parler aujourd'hui avec plus

27 de précisions par rapport à avant ?

28 R. Car j'ai obtenu certaines connaissances, certaines informations. J'ai

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1 suivi tous les événements, les procès qui se sont déroulés à Belgrade, les

2 dépositions de témoins qui ont déposé à des moments différents et dans des

3 situations différentes. Car bien sûr, au bout de toutes ces années, au bout

4 de 15 ans, on ne peut pas toujours se rappeler certains détails.

5 Aujourd'hui, on parle de quelque chose; peut-être que demain, quelque chose

6 d'autre reviendra s'ajouter. Mais c'était sans cesse comme cela.

7 Q. Merci beaucoup. On vous a posé des questions au sujet de l'heure à

8 laquelle la réunion a eu lieu, celle qui prétendument, avait lieu entre 17

9 et 18 heures, ce qui semble être absolument au-delà de tout doute d'après

10 tous les récits. Est-ce que vous auriez l'amabilité d'examiner le document

11 573, en vertu de liste 65 ter ? Le numéro est 03271235 jusqu'à 03271236.

12 Ceci est un rapport de combat quotidien qui a été mentionné. Peut-on

13 examiner la page 2, s'il vous plaît, ou peut-être 3, à la fin ? Merci. Je

14 souhaite attirer l'attention de la Chambre à la référence en anglais, puis

15 on reviendra en B/C/S, car je ne peux pas faire les deux à la fois. Ceci

16 figure en bas, et cela concerne le cachet qui contient l'heure, 18 heures

17 55.

18 Peut-on maintenant passer à la version en B/C/S ? Il s'agit du même

19 document, un rapport de combat, et les rapports de combat sont transmis

20 comme tout le reste. Est-ce que vous savez comment ils sont transmis ? De

21 manière électronique ou de main en main ?

22 R. Je pense de main en main, car nous ne le faisions pas de manière

23 électronique, là-bas.

24 Q. Voyons ce qui est écrit. Quel est le premier mot que l'on voit ?

25 R. Je ne l'ai pas sur moi. J'ai la page 2 devant moi.

26 Q. Mais je vois le cachet à l'écran. Vous ne le voyez pas, c'est agrandi ?

27 R. Oui, je vois le cachet.

28 Q. Est-ce que vous voyez le casier en bas, avec des heures différentes, 18

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1 heures 55, 19 heures 20 ?

2 R. Oui.

3 Q. Cette première heure concerne quoi ? Quel est le mot à gauche qui

4 correspond ? Est-ce que vous le voyez ?

5 R. "Reçu." On ne voit pas très bien, mais je pense qu'il est écrit :

6 "Reçu."

7 Q. C'est à quelle heure ?

8 R. 18 heures 55.

9 Q. Donc, cela a dû être envoyé avant 18 heures 55. Peut-on alors examiner

10 le mot suivant ?

11 R. Oui. "Traité." Donc, ce document a été traité à 19 heures 20.

12 Q. Puis, je pense que le mot suivant est "remis." Est-ce exact ?

13 R. Oui, "remis," entre 19 heures 30 et 20 heures 05, si je vois bien.

14 Q. Merci. Peut-on examiner --

15 M. MOORE : [interprétation] Je n'ai plus besoin de ce document.

16 M. VASIC : [interprétation] Madame le Juge, je pense qu'il serait

17 équitable, si mon éminent collègue traite ce document de cette manière-là,

18 ce qui est lié autrement à un sujet du contre-interrogatoire, je pense

19 qu'il faudrait qu'il demande ce que cela veut dire, "reçu," à quoi

20 correspondent les chiffres, le mot "traité," qui a reçu, qui a traité, qui

21 a remis, pour que l'on sache de quoi il s'agit. Car sinon, je pense que

22 nous serons dans l'erreur quant à la signification de tout cela. Je pense

23 qu'il serait correct d'agir ainsi et de demander au témoin s'il est au

24 courant de cela.

25 M. MOORE : [interprétation] Je le ferais bien volontiers. Peut-on revenir

26 en arrière pour voir l'ensemble du document ? Merci beaucoup.

27 Q. Il s'agit d'un rapport de combat quotidien. Nous avons entendu parler

28 de cela. Il est envoyé à qui, par le colonel Mrksic ? Est-ce que vous le

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1 savez ?

2 R. A la 1ère Région militaire.

3 Q. Lorsque nous voyons la case avec tous ces mots, "reçu", "traité",

4 "remis", est-ce que vous savez quel était le système selon lequel on

5 recevait les rapports de combat ? Sinon, nous trouverons ces éléments de

6 preuve ailleurs.

7 R. Je pense que ce document a été traité dans le commandement du Groupe

8 opérationnel sud, c'était fait probablement par l'officier en charge du

9 codage ou de quelqu'un d'autre. C'est à ce moment-là qu'il le recevait,

10 ensuite il le traitait et ensuite il le transmettait ailleurs.

11 Q. Nous abandonnerons ce sujet, passons à autre chose, nous nous fonderons

12 sur une autre source peut-être pour traiter de cela.

13 J'ai une dernière question qui est la suivante : revenons à la nuit

14 du 20 novembre, pour autant que vous le sachiez, pourquoi est-ce que

15 Vezmarovic a retiré ses troupes d'Ovcara ?

16 R. Vezmarovic a retiré ses soldats d'Ovcara car il a reçu un ordre de ce

17 faire. L'ordre a été tout à fait clair. Il venait de Vezmarovic, de

18 Vukosavljevic et de Karanfilov. Car les soldats y étaient restés tous seuls

19 et lorsque j'ai parlé avec le colonel Mrksic, j'ai compris qu'il ne fallait

20 pas que je sois là-bas. J'ai compris que je n'avais rien à faire là-bas. Je

21 n'avais reçu aucune mission à ce sujet.

22 Q. Merci.

23 M. MOORE : [interprétation] Je n'ai plus de questions. Merci beaucoup.

24 Mme LE JUGE VAN DEN WYNGAERT : [interprétation] Merci, Monsieur Moore.

25 Monsieur Vojnovic vous serez satisfait d'entendre que ceci marque la fin de

26 votre déposition. Vous pouvez disposer.

27 Nous allons lever l'audience et reprendre notre travail demain matin à 9

28 heures 30.

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1 --- L'audience est levée à 16 heures 23 et reprendra le jeudi 18 mai 2006,

2 à 9 heures 30.

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