Tribunal Criminal Tribunal for the Former Yugoslavia

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1 Le vendredi 8 septembre 2006

2 [Audience publique]

3 [Les accusés sont introduits dans le prétoire]

4 [Le témoin est introduit dans le prétoire]

5 --- L'audience est ouverte à 9 heures 03.

6 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui, Monsieur le Greffier, est-ce que

7 vous pourriez citer le numéro de l'affaire.

8 M. LE GREFFIER : [interprétation] Affaire IT-05-88-T, le Procureur contre

9 Popovic et consorts.

10 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Comme d'habitude, je pose la question

11 aux accusés -- ou plutôt, je leur dis que, s'il y a un problème en matière

12 d'interprétation, il faut qu'ils nous le disent tout de suite.

13 Je pense que nous sommes au complet. Oui, c'est bien le cas, aussi bien du

14 côté de la Défense que de l'Accusation.

15 Y a-t-il des questions préliminaires avant que ne se poursuivre la

16 déposition du témoin ? Ce n'est pas le cas.

17 Bonjour, Monsieur Ruez.

18 LE TÉMOIN: JEAN-RENE RUEZ [Reprise]

19 [Le témoin répond par l'interprète]

20 LE TÉMOIN : [interprétation] Bonjour.

21 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Nous sommes ravis de vous accueillir à

22 nouveau. Vous allez poursuivre votre déposition, inutile de répéter la

23 déclaration solennelle que vous avez déjà faite.

24 Monsieur McCloskey, ce sera un jour habituel, ordinaire avec les pauses de

25 25 minutes chacune au moment habituel.

26 M. McCLOSKEY : [interprétation] Merci, Monsieur le Président. Je suppose

27 que nous allons poursuivre au moment où le général Mladic essaie de retirer

28 le blindé transporteur de troupes de l'arbre et je pense qu'il reste une

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1 heure et 20 minutes de ce genre d'extrait vidéo, et puis nous reprendrons

2 les questions et réponses.

3 Interrogatoire principal par M. McCloskey : [Suite]

4 [Diffusion de cassette vidéo]

5 L'INTERPRÈTE : [voix sur voix]

6 "Reculez un peu, juste un mètre de plus, dit Mladic."

7 L'INTERPRÈTE : Il s'agit - précise l'interprète - d'un véhicule

8 transporteur de troupes des Nations Unies. Compteur 00.22.06.

9 [Diffusion de cassette vidéo]

10 L'INTERPRÈTE : [voix sur voix]

11 "Attends une seconde. Laisse-les accrocher le câble, attends mon

12 ordre. Recule. Va-t-en. Le câble ne va pas tenir. Attends. Un peu à gauche

13 de là. Oui, c'est comme cela qu'il faut le faire. Allez, allez. Commencer à

14 donner des ordres, imbécile, connard. Juste au cas où cela se … Où est-ce

15 qu'il était… Allez, débile, la circulation. Vous descendez, vous me filmez

16 là."

17 [Fin de la diffusion de la cassette vidéo]

18 M. McCLOSKEY : [interprétation]

19 Q. Monsieur Ruez, pourriez-vous nous dire où on arrive là ? Où ces

20 véhicules arrivent ?

21 R. C'est le bord sud de la ville de Srebrenica.

22 Q. Excusez-moi, je viens de perdre l'image de l'écran. Le compteur indique

23 23.59.9.

24 [Diffusion de cassette vidéo]

25 L'INTERPRÈTE : [voix sur voix]

26 "C'est leur mosquée là-bas. Regarde ce qu'ils ont construit pendant la

27 guerre."

28 L'INTERPRÈTE : L'interprète précise que c'est Mladic qui parle.

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1 "Hein ? Qu'est-ce que j'en fais de cette foutaise ?

2 Félicitations, félicitations les gars, bien fait, bon travail. Nos

3 hommes sont toujours là ?

4 Oui, ils sont en train de nettoyer la [imperceptible].

5 Oui, je sais que c'est possible mais qu'on me suive tout doucement.

6 Allez, Zile [phon], allez Zile, Krstic, allez Krsle [phon] filmer

7 leur drapeau là-bas.

8 Ici, afin que ce soit filmé par la caméra."

9 [Fin de la diffusion de la cassette vidéo]

10 M. McCLOSKEY : [interprétation] Où sommes-nous maintenant ? En fait, le

11 compteur indique 2.50.26.

12 Q. Est-ce que vous pourriez nous dire qui sont les personnes d'après la

13 photo, les hommes qui sont à gauche de la Jeep ?

14 R. Oui, ici, vous avez le général Krstic. A l'époque, il était l'adjoint

15 du commandant du corps de la Drina, le chef étant Zivanovic.

16 Q. Est-ce que vous savez si vous avez découvert au cours de votre enquête

17 l'unité de l'homme en noir qui tient le drapeau ?

18 R. Oui. Ce sont des membres du 10e Détachement de Sabotage.

19 Q. Qui vous l'a dit ?

20 R. Drazen Erdemovic.

21 [Diffusion de cassette vidéo]

22 L'INTERPRÈTE : [voix sur voix]

23 "Oui, oui, allez.

24 La famille Erdemovic, ma tension artérielle est fait 6/3 là. Il est

25 en train de filmer cela."

26 [Fin de la diffusion de la cassette vidéo]

27 M. McCLOSKEY : [interprétation] 25.27.09, c'est ce que le compteur indique.

28 Maintenant, on fait référence à Zile et à Zivanovic.

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1 Q. Est-ce que vous l'avez vu le colonel Zivanovic, sur cette image ?

2 R. Oui, tout à fait. Il était à droite sur l'image.

3 [Diffusion de cassette vidéo]

4 L'INTERPRÈTE : [voix sur voix]

5 "Oui, veuillez, commandant Monsieur, vérifier quelques bâtiments,

6 allez fouiller, fouiller.

7 Faites attention à votre rang.

8 Ici, il n'y en a pas une qui appartient aux Serbes. Pas une. A

9 Srebrenica, pas même une. [imperceptible] a Srebrenica, oui. Comme j'ai dit

10 au chef.

11 Oui, bravo, bravo. Allez directement à Potocari. Tout droit à

12 Potocari à [imperceptible]. Allez, n'arrêtez pas. Avancez et dégagez en

13 face de moi. Allez directement à Potocari. Allez. A Bercojeva [phon].

14 Avançons, avançons. Bougez-vous. Allez."

15 L'INTERPRÈTE : L'interprète précise que c'est Daviscupa [phon].

16 "Avancez. Avancez, allez-y.

17 Qui ? Oui, oui, oui.

18 Des souvenirs.

19 Prends Sinsa [phon], regarde ici, c'est le manadic [imperceptible],

20 rue Rouge.

21 Allez, allez monte. Il ne faut pas je te le dise dix fois quand même.

22 Allez, il faut aussi prendre le panneau indicateur [imperceptible].

23 Non, non ne le touche pas, fait attention c'est une grenade à fusil.

24 Allez, attention, débarrassez. Dès que j'ai le terrain, il ne faut

25 pas. Il est jeune. Allez.

26 Attention en le mettant derrière le bois. Cela c'est la place du

27 marché. C'est là où je vivais avant et là-bas c'est la Drina.

28 Où est-ce que tu habitais ?

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1 Juste ici, la troisième rue sur la gauche.

2 Nadic : Ce bâtiment, qu'est-ce que c'est ?

3 C'est l'hôtel de Movia.

4 Nadic : L'hôtel de Movia, oui.

5 Abritez-vous là. Il y a une [imperceptible] et une [imperceptible].

6 Allez.

7 Allez, Carde [phon], viens ici. Caméraman, viens ici on va faire une

8 photo de Carde.

9 On a déjà fait une photo, allez-y.

10 On oublie les photos. Les hommes, les gars, directement à Bratunac.

11 Oublie les saluts, allez avance. Tu peux me saluer plus tard.

12 Regarde dans cet abri là-bas. Fouillez tout de suite. Trevic [phon], c'est

13 toi ?

14 Je pensais que c'était un foutu, allez on va se saluer. Il y a deux

15 ans nous avons pris le drapeau de Dranovo [phon] et, maintenant, il y a

16 deux ans le 11 juillet, je te félicite.

17 Félicitations, générale. Allez, on se rencontre enfin.

18 Bonjour commandant.

19 Commandant Ubo [phon] : Bonjour, Monsieur le président.

20 Vous devez être Ubo. Ubo Markan [phon].

21 Quatre fois, jusqu'à présent, oui.

22 Allez les hommes plus vite. Trevic, Trevic, allez, allez. Oublie

23 l'histoire, allez avancer.

24 Avançons, enfin comme ailleurs à Bratunac. Allez, avançons.

25 On m'a donné l'ordre d'occuper cette position, général.

26 Allez, continue jusqu'à Bratunac. Le centre doit avancer.

27 Laisse le centre aller. Je veux que vous marchiez sur Bratunac. Allez,

28 allons-y.

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1 Allons, avancez chef pour que je vous embète. Allez, allez.

2 Celle-ci c'est pour le commandement.

3 Les munitions sur le camion, Nadic [imperceptible], il est où le

4 camion ? Il faut le réquisitionner. Allez, allez chercher le camion. On

5 avance, allez.

6 Ici, qu'est-ce que c'est ?

7 Nadic : Oui, tout droit.

8 Qu'est-ce que c'est cela ? Filme, filme.

9 Paiement en marks allemands, uniquement. Il y a un homme là-bas qui

10 regarde là-haut.

11 L'affiche de la vitrine indique les prix pour des services de

12 Coiffeur. Qu'est-ce que ces hommes font là-bas ?

13 Mais qu'est-ce que vous foutez là ?

14 J'espère au nom de Dieu qu'on pourra avancer, allez, si Dieu le veut.

15 Là-haut, regardez là-haut.

16 Plus vite.

17 Mais qu'est-ce qu'ils attendent ? Allez, bougez-vous.

18 Tout de suite à Bratunac, allez.

19 On tire là-haut.

20 Nadic : Nous sommes ici le 11 juillet 1995 dans une Srebrenica serbe.

21 A la veille d'une grande fête religieuse serbe. C'est ce que je peux

22 appeler cela comme Kado [phon].

23 Finalement, après la rébellion contre les [imperceptible], le temps

24 est venu de se venger des Turcs dans la région.

25 Nous allons directement à Bratunac.

26 Allez, bougez-vous."

27 [Fin de la diffusion de la cassette vidéo]

28 M. McCLOSKEY : [interprétation]

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1 Q. Monsieur Ruez, le compteur indique 31.13.3, pourriez-vous nous dire qui

2 sont les personnes que nous voyons à l'image. Nous avons le général Mladic

3 qui nous tourne le dos. Qui a-t-il d'autres que vous reconnaissez ?

4 R. Juste derrière lui, il y a le colonel Pandurevic. A gauche du colonel

5 Pandurevic, on a le lieutenant-colonel Vujadin Popovic qu'on a vu quelques

6 plans avant 30.50 et tout à fait à gauche de la photo, c'est le général

7 Krstic.

8 Q. Merci.

9 [Diffusion de cassette vidéo]

10 L'INTERPRÈTE : [voix sur voix]

11 "On va directement, dit Nadic. Mais il faut d'abord prendre les

12 collines là-bas.

13 Vous faites ce que vous voulez, allez où est-ce qu'elle se termine

14 cette ville. C'est tout.

15 Les plus grands bâtiments où est-ce qu'ils sont ?

16 Nadic embrasse quelqu'un, donne l'accolade à quelqu'un.

17 Nadic : Allez, les hommes directement, vous avez entendu ce que je

18 vous ai dit. Bougez-vous.

19 Directement à Potocari. Allez tout le monde debout, allez on s'en va.

20 On va à Bratunac. Allez, allez on va à Bratunac. Bougez-vous.

21 Les Turcs se sont enfuis. Vous êtes de Gorazde ?

22 C'est un de nos soldats, général.

23 Vous êtes d'ici, vous êtes né ici. Bien que cette ville soit une

24 ville heureuse pour vous.

25 Merci.

26 Vous êtes d'où.

27 [imperceptible], pas ici.

28 Où est-ce qu'elle est votre maison ?

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1 Bien, on y va, on va prendre un café.

2 Les Turcs ce seront toujours des Turcs.

3 Allez, avec tout ceci, fouillez. C'est sans doute ici que se cachait

4 Naser.

5 D'où est-ce qu'ils tirent ?"

6 Vous pouvez faire attention. Qui est-ce qui est le commandant ici ? De ce

7 côté-ci. Là-bas. Ils sont toujours sur la colline. Bien. Quand ils tirent

8 Inadic [phon] [imperceptible], écarte-toi. Bouges-toi. Venez ici. Cours.

9 Regarde derrière la maison là-bas. Il faut -- filme cette scène ici, mais

10 reste en bas des escaliers. Ici. Filme en bas des marches. Ils se sont

11 enfuis ici aussi. Enlève la porte."

12 [Fin de la diffusion de la cassette vidéo]

13 M. McCLOSKEY : [interprétation] Intitulé de cette séquence : "La colonne

14 dans les bois."

15 [Diffusion de cassette vidéo]

16 L'INTERPRÈTE : [voix sur voix]

17 "Comment cela s'est passé. Mal. Qu'est-ce qu'il y a ? Il faut leur dire

18 qu'ils le méritent. Arrête, arrête."

19 [Fin de la diffusion de la cassette vidéo]

20 L'INTERPRÈTE : On voit l'inscription à l'image DeutschBat.

21 [Diffusion de cassette vidéo]

22 L'INTERPRÈTE : [voix sur voix]

23 "Quoi ? Là, filme cela, une tranchée là-bas, là-haut. Où ? Cette colline

24 là-bas. Aie, Goran, si tu arrives pas alors envoie-les plus loin. Tranchez.

25 Où est-ce que vous avez obtenu le gilet balle ? Et, vieux, allez, allez,

26 continue. Est-ce que je les emmène là-bas ? Non, continue. Personne ne vous

27 fera de mal. Allez, viens avec moi, n'est pas peur, personne ne devrait te

28 faire de mal. Allez, on peut partir. Oui, oui, venez avec moi sans

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1 problème. Personne ne va vous faire de mal. Ne pleure pas. On a été séparé.

2 Une femme : Laissez nous nous réunir.

3 Le soldat : N'est pas peur, n'est pas peur.

4 23 oméga.

5 Le soldat : Elle n'entendait pas. Ne pleurez pas. Ne gémissez pas, personne

6 ne va vous faire de mal.

7 Zoka [phon] là, Zoka, je crois qu'il est quelque part dans la région. Là,

8 oui, là, du côté de Kucani. Maintenant, j'ai oublié.

9 Un homme à un petit enfant : Non, non. Fais signe fait signe à la caméra.

10 Zida [phon] n'est pas ici. Allez, allez. Ayez la bonté, la gentillesse.

11 Allez, je vous en prie. Gamin, ici, regardez ici.

12 Donne-m'en, donne-m'en, donne-m'en, donnes-en à mon frère et à ma sœur."

13 [Fin de la diffusion de la cassette vidéo]

14 L'INTERPRÈTE : L'interprète précise que c'est un soldat qui lance quelque

15 chose à des enfants rassemblés.

16 M. McCLOSKEY : [interprétation]

17 Q. Monsieur Ruez, on va essayer de revenir à ces images où l'on voit un

18 homme --

19 M. McCLOSKEY : [interprétation] Le compteur indique 11.72.86.

20 Q. Est-ce que vous reconnaissez la personne qui est en uniforme de

21 camouflage à gauche ?

22 R. Il a été identifié comme étant le colonel Borovcanin.

23 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Maître Lazarevic.

24 M. LAZAREVIC : [interprétation] Je n'essaie pas de dire que ce n'est pas M.

25 Borovcanin, mais la façon dont la question a été posée me pose problème. On

26 demande s'il reconnaît cet homme. Je pense qu'il n'y a pas de fondement qui

27 a été posé. On n'a pas de preuve que le témoin n'aurait jamais rencontré M.

28 Borovcanin. Je ne pense pas qu'il faut poser la question de cette façon. On

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1 ne doit pas demander au témoin s'il reconnaît cet homme.

2 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Est-ce que vous reconnaissez la

3 personne qui porte un uniforme de camouflage sur la gauche de l'écran ?

4 C'est tout à fait correct comme façon de poser la question. Je ne vois pas

5 comment on pourrait retenir l'objection que vous venez de formuler. Je vous

6 remercie.

7 Monsieur McCLOSKEY, veuillez poursuivre.

8 [Diffusion de cassette vidéo]

9 L'INTERPRÈTE : [voix sur voix]

10 "Un petit gamin : Donnez-m'en, donnez-m'en pour mon frère. Je vais t'en

11 donner. Un petit peu pour mon frère et ma sœur. Allez, partager. Regardez

12 celui-ci il ressemble à Kojak et qu'est-ce que tu fumes comme cigarette ?

13 Quelle marque ? Donne-moi.

14 "Le soldat : Il n'y en a plus, il n'y en a plus. Donnez-en un petit peu à

15 cette petite fille. Oui, oui, elle va en avoir. Donne-moi, donne-moi,

16 donne-moi. A ce petit enfant là-bas, ce gamin. Allez, tiens. Allez, je vais

17 bien te donner. Tout à fait comme Kojak, c'est [imperceptible] à lui tout

18 cracher.

19 Mladic : Déplacez-les là-bas, dégagez-les de là-bas.

20 Le soldat portant un casque bleu : Oui. D'accord, je vais en informer

21 mon commandant. Notre commandant n'a pas d'information.

22 Mladic : C'est à propos de mon ordre. Je m'en fou de votre

23 commandant. Nous allons embarquer tout ceux que vous voulez. Tous les gens

24 vont monter dans les cars, tous ceux qui veulent partir, qu'il soit petit,

25 grand, vieux ou jeune. Oui, voilà. Merci, merci. Non, non, n'ayez pas peur.

26 Tout doucement. D'abord, ce seront les femmes et les enfants qui vont

27 partir. Trente cars vont arriver et nous allons vous transporter à Kladanj.

28 De là, vous pourrez passer en territoire tenu par les forces d'Alija. Ne

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1 paniquez pas. Laissez d'abord partir les femmes et les enfants. Faites

2 attention à ne pas perdre vos enfants, à ne pas les égarer. N'ayez pas

3 peur. Tout va bien se passer.

4 Les personnes rassemblées : Merci, merci."

5 [Fin de la diffusion de la cassette vidéo]

6 M. McCLOSKEY : [interprétation]

7 Q. Monsieur Ruez, je sais que ce n'est pas facile de le dire, mais la

8 personne en veste au gilet bleu, on va la voir, vous le savez, à plusieurs

9 reprises dans cette séquence. Vous pourriez nous dire qui elle est ?

10 R. Oui. C'est un observateur militaire des Nations Unies. C'est le

11 commandant Kingori du Kenya.

12 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je précise que l'indicateur indique le

13 chiffre suivant : 1 heure, 59 minutes et 39.5 secondes.

14 [Diffusion de cassette vidéo]

15 L'INTERPRÈTE : [voix sur voix]

16 "Qu'est-ce qui va leur arriver ?

17 Mladic : Et bien, j'ai reçu les représentants de cette population ici et

18 ils m'ont demandé de permettre aux civils qui veulent quitter ce territoire

19 de le faire pour passer en territoire contrôlé par les Musulmans et les

20 Croates. Notre armée n'a pas pour objectif de combattre les civils ou les

21 forces de la FORPRONU. Nous avons organisé le transport de ces personnes,

22 ils ont à manger, à boire et des médicaments. Dans le premier lot, nous

23 allons évacuer les femmes, les enfants et les personnes âgées ainsi que

24 tous ceux qui veulent quitter de leur plein gré cette zone de combat sans

25 utiliser la force.

26 Question : La libération de Srebrenica a suivi plusieurs actions

27 terroristes menées pas les unités musulmanes contre nos hommes, maintenant

28 Srebrenica est libre ?

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1 Réponse : Srebrenica est libre, mais comme je l'ai dit à leurs

2 représentants, ils devraient tous -- il y a encore des petits groupes qui

3 poursuivent les combats de façon sporadique. Il y a encore de la résistance

4 et j'ai aussi ordonné que leurs soldats qu'ils nous rejoignent de leur

5 plein gré et se rendent, et livrent leurs armes. Ils ont accepté. J'espère

6 tout du moins que cette partie du problème nous pourrons la résoudre sans

7 faire de mal aux civils de façon à ce que ces femmes, ces enfants et ces

8 personnes âgées, parce qu'ils ne sont pas responsables. Le responsable

9 c'est la politique d'Alija.

10 Mladic : Mais dites-moi, je suis vraiment ébranlé en tant qu'être humain

11 parce que j'ai entendu dire par les civils, et aussi par les officiers et

12 des soldats, hier, à Srebrenica. Il y en a quelques-uns qui ont dit : 'Si

13 seulement, parce que nous avons toujours été dupés, si seulement nous

14 avions accepté avant ce que vous aviez proposé dès 1993, de mettre fin aux

15 combats et de trouver une solution pacifique à ces problèmes sur ce

16 territoire. Il n'y aurait plus de problème'.

17 Dans une autre situation, il y a des gens… Personne ne va vous faire de

18 mal. On ne vous fera rien. Bonjour, cela va, cela va. Allo, qu'est-ce que

19 vous faites ? Comment allez-vous ? Quel est ton âge ? Quel est ton nom, mon

20 petit garçon ?

21 Réponse : Isodin [phon].

22 Mladic : S'il vous plaît, attendez. Soyez patients. Juste une seconde. Ceux

23 qui veulent rester, peuvent rester. Tous ceux qui souhaitent partir de ce

24 territoire peuvent quitter ce territoire. Nous avons prévu suffisamment de

25 cars. Vous allez être transportés à Kladanj. Allez-y doucement, simplement.

26 Prenez le temps. La majorité des tâches militaires ont trait à la

27 libération de --"

28 [Fin de la diffusion de la cassette vidéo]

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1 M. McCLOSKEY : [interprétation]

2 Q. Pourriez-vous rappeler qui c'est, s'il vous plaît ?

3 R. C'est le général Krstic.

4 Q. Est-ce que vous avez vu cette vidéo plusieurs fois ?

5 R. Oui, je l'ai vue.

6 Q. Est-ce qu'il y a quelqu'un qui s'avance derrière le général Krstic au

7 cours de cette interview, cette séquence ?

8 R. Il faudrait qu'on s'arrête juste sur la bonne image, mais,

9 effectivement, oui, c'est le lieutenant-colonel Popovic qui marche derrière

10 à un moment.

11 Q. Bien. Est-ce que vous pourriez nous dire -- bon, je sais que l'image

12 dit qu'il s'agit de Potocari le 12 juillet; mais pourriez-vous nous dire

13 juste à quel endroit cela se trouve ? Nous pourrons mettre des indications

14 plus précises avec une carte et une photo plus tard lors du procès; mais

15 vous pourriez nous dire de façon générale où cela se trouve ?

16 R. Il y a un car qui est caché derrière le bâtiment, mais, comme cela

17 savoir s'il va passer, on va voir la structure bleue. C'est un endroit que

18 nous appelons le bâtiment bleu, je vous le désignerai précisément sur la

19 carte plus tard, si vous le souhaitez.

20 Q. Bien. Alors nous sommes au compteur, nous avons 2.03.08.4, et nous

21 allons essayer de l'arrêter lorsque vous nous direz de l'arrêter, si vous

22 voyez le lieutenant-colonel Popovic.

23 [Diffusion de cassette vidéo]

24 L'INTERPRÈTE : [voix sur voix]

25 "Question : Comment est-ce que vous évalué cette opération ?

26 Réponse : Le Corps de la Drina effectue cette opération avec beaucoup de

27 succès. Nous n'avons pas arrêté l'opération, nous sommes en train de la

28 mener à bien jusqu'à la fin. La libération du territoire de Srebrenica, la

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1 municipalité de Srebrenica. Nous garantissons la sécurité de la population

2 civile. Ils seront en toute sécurité transportés où ils veulent aller.

3 Question : Quel est votre commentaire à l'OTAN ? Y a-t-il des raids serbes

4 à propos de l'armée ?

5 Réponse : Bien qu'on sache que les Musulmans se trouvent encore dans ces

6 enclaves, ils attaquent constamment. Quant à l'action de l'OTAN, l'aviation

7 de l'OTAN, l'unique raison parce que le Bataillon néerlandais a des

8 troupes."

9 [Fin de la diffusion de la cassette vidéo]

10 LE TÉMOIN : [aucune interprétation]

11 M. McCLOSKEY : [interprétation]

12 Q. Bien. Pourriez-vous, s'il vous plaît, repérer l'endroit où vous avez

13 demandé qu'on arrête ? Qui voyez-vous à cet endroit-là ?

14 R. A la droite de l'oreille gauche du général Krstic, le lieutenant-

15 colonel Vujadin Popovic arrive de la direction du nord vers le sud.

16 Q. Donc, le compteur indique 2.04.05.9. Je vous remercie.

17 [Diffusion de cassette vidéo]

18 L'INTERPRÈTE : [voix sur voix]

19 "L'unique raison pour laquelle ils savent qu'ils sont passé par notre

20 territoire, ont demandé à ce qu'on leur garantisse leur sécurité. Nous

21 n'avons pas été effrayés par cela. Nous allons jusqu'au bout. A Srebrenica

22 et autour, il y a de l'armée. La mission, et bien, c'est excellent, un peu

23 fatiguant, mais sans cela, sans problème.

24 Est-ce que les soldats sont satisfaits après trois ans ? Si l'armée peut,

25 nous avons bougé, mais les choses vont de mieux en mieux. Est-ce que vous

26 avez eu des pertes ?

27 Réponse : Pas du tout. Au cours des derniers jours en particulier,

28 aujourd'hui, si ce n'est accidentellement. Comment est le moral des

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1 soldats ? Maintenant, au bout de deux ans, le moral est tel que -- allez

2 jusqu'au bout. Donc, les garanties données par [imperceptible] garantissent

3 toute sécurité pour ce qui du camp de réception de Potocari. Les formations

4 armées musulmanes se sont rendues avec [imperceptible].

5 Président : Comment se présente la situation récemment à Srebrenica ? Vous

6 avez raison de dire que Srebrenica fait la une des journaux. En tant que

7 tel -- nous avons -- parfait de la supériorité aussi bien de l'armement

8 serbe que de l'armée serbe et même temps c'est un exemple de la générosité

9 serbe. Effectivement, tout le temps l'OTAN nous a attaqué et nous avons

10 donné toutes les protections nécessaires à la population. Il n'y a pas de

11 civils qui sont tombés depuis que les activités de combat ont cessé. C'est

12 la paix absolue. Notre armée a permis l'installation d'autorités civiles."

13 [Fin de la diffusion de la cassette vidéo]

14 M. McCLOSKEY : [interprétation]

15 Q. Monsieur Ruez, ceci dit SRT Télévision, est-ce que vous savez que cela

16 veut dire ?

17 R. Non, je ne le sais pas.

18 Q. Pouvez-vous -- je ne veux pas vous demander de faire d'hypothèse à ce

19 sujet, mais je pense que nous savons tout ce que pourriez-vous nous le dire

20 pour le compte rendu. Le compteur est 2.05.57.1.

21 R. Je pense qu'il peut être reconnu comme étant le président Radovan

22 Karadzic.

23 [Diffusion de cassette vidéo]

24 L'INTERPRÈTE : [voix sur voix]

25 "Les Serbes ont été exilés. Les Serbes sont revenus maintenant. Ils sont

26 revenus du village de Branizan [phon]. Il y a encore des organes existants

27 là-bas, des organes constitués, l'assemblée municipale, les organes serbes,

28 et là, il y a maintenant, une fois que les choses se sont calmées, une

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1 activité des réfugiés qui veulent partir. En fait, la majorité, la grande

2 majorité des réfugiés a déclaré qu'elle voulait aller à Tuzla. Il est

3 probable que quelques-uns de ces gens disent ce qu'ils veulent. Allez

4 rejoindre Abdic, nous allons répondre à leurs souhaits. Puis nous avons

5 signé un accord disant que chaque citoyen a le droit de choisir librement

6 ce qu'il veut, même si nous pensons qu'ils ne veulent pas. Mais il y a une

7 chose qui est certaine c'est que cet endroit ne sera plus jamais bastion

8 terroriste comme vous l'avez dit vous-même. Il n'y aura plus de personnes

9 armées à l'exception de la police. S'ils acceptent les autorités de la

10 Republika Srpska s'ils en deviennent les citoyens à ce moment-là ils n'ont

11 pas besoin de partir. Il s'avère que la grande majorité d'entre eux veut

12 aller à Tuzla et va sans doute le faire.

13 Question : Je propose que nous regardions les images que vous avez

14 ramenées, filmées par la télévision serbe.

15 Après beaucoup de provocations et de fortes attaques menées par les

16 Musulmans à Srebrenica les membres de l'armée serbe de Bosnie étaient

17 forcés d'attaquer. Ici une foule de civils qui se rendent à l'armée des

18 Serbes de Bosnie. Les soldats musulmans mènent un combat désespéré dans les

19 collines. Cette opération de libération de Srebrenica se poursuit.

20 Le journaliste : Par ailleurs, les [imperceptible] manipule cette situation

21 difficile sur le plan humanitaire. Quelles sont vos informations pour ce

22 qui est de la situation humanitaire ?

23 M. Karadzic : Tout d'abord, cela n'a jamais été difficile parce qu'on a

24 gonflé les chiffres on a dit qu'en fait on a gonflé les chiffres. On a dit

25 qu'ils n'avaient pas à manger, mais il y a suffisamment -- il l'a donné à

26 l'armée alors qu'il luttait contre nous. Cela a été une source de

27 [imperceptible] fréquente entre nous. La FORPRONU, le Haut commissariat ont

28 abusé des chiffres. Par ailleurs, notre Commissariat aux réfugiés s'est

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1 précipité pour aider les gens. Tout le monde a pu voir que ces gens ont

2 l'air bien, en bonne santé, bien nourris, il n'y a pas de problème. Si vous

3 comparez ce qui s'est passé là en Slavonie occidentale où les Croates ont

4 supposément libéré le territoire, quand vous comparez cela avec ce qui

5 s'est passé à Srebrenica, on peut dire qu'il n'y a pas une telle

6 différence, qu'on pourrait parler de guerre parce que ces gens vous le

7 voyez on s'en occupe bien. Bien entendu, s'ils veulent rester libre à eux

8 de le faire. La situation humanitaire est tout à fait maîtrisée par nos

9 autorités et nous n'allons sûrement pas permettre aux civils qu'ils

10 souffrent ou qu'ils aient à souffrir quoi que ce soit là-bas. Nous devons

11 partager ce que nous avons avec eux parce que ce sont -- c'est le peuple.

12 Bien sûr, le peuple peut décider de devenir nos citoyens mais les civils ne

13 seront jamais nos ennemis ou nos adversaires. Nous ne combattons pas les

14 civils. C'est ce qui va se passer.

15 Question : Les officiels musulmans, Izetbegovic et Sinajic [phon], semblent

16 un peu perdus. Ils accusent de nouveau les Nations Unies. Ils accusent les

17 Nations Unies de manquer de décision alors qu'on avait de cette zone une

18 zone libre.

19 Réponse : Nous pourrons retourner à Srebrenica c'est maintenant un lieu

20 sûr, œuvre de paix à Srebrenica et ceux qui veulent revenir peuvent le

21 faire en toute sécurité jusqu'à présent. Personne n'est en sécurité. Un

22 lieu sûr. Une zone de sécurité c'est une zone où il y a une délimitation.

23 Nadic : Bien. D'accord. On dit qu'il n'y aura plus de personne armée ni de

24 soldat. Ce sont des civils qui peuvent venir là et qui auraient leur

25 protection des deux parties. Ces zones ont été démilitarisées. Vous savez

26 qu'avant c'étaient des bastions militaires qui luttaient contre les

27 territoires serbes contre le peuple. Cela il faut que cela s'arrête. Il

28 faut que cela s'arrête. Cela doit s'arrêter à Bihac et à Tuzla, à

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1 Srebrenica, à Zepa et aussi à -- ces six zones de sécurité il faut qu'elles

2 cessent d'être des zones tampons permettant des attaques sur le territoire

3 serbe qui -- il ne faut pas que les villages serbes soient brûlés et que

4 les civils serbes soient tués. Personne ne peut nous forcer à rentrer à

5 Srebrenica ou avoir à Srebrenica le statut qu'elle avait avant c'est-à-dire

6 de bastion de l'armée musulmane. C'est cela qu'est la question qu'il faut

7 poser. C'était une guerre et nous sommes une des parties à cette guerre.

8 Les Nations Unies ne doivent en aucune circonstance être une partie à ce

9 conflit. Si les Nations Unies deviennent une partie à conflit ce serait un

10 acte d'éclat de guerre ouverte déclaré contre nous -- pour nous défendre.

11 Je veux rappeler à toute la communauté internationale qu'il y a une

12 hypocrisie toute particulière, parce que lorsque les forces musulmanes

13 partent de ces zones de sécurité pour attaquer les Serbes tout le monde

14 applaudit alors que si les Serbes lancent des contre-offensives pour

15 neutraliser l'adversaire. A ce moment-là, le monde commence à gémir et à

16 déplorer les pertes. Les Musulmans serbes ils n'ont rien perdu mais c'est

17 l'armée musulmane qui a perdu. Le message que je voudrais transmettre à la

18 communauté internationale c'est qu'elle se doit se dépêcher, qu'il faut que

19 cette conférence avance car plus la guerre continue plus nous allons nous

20 déclarer déterminés et à ne pas faire preuve de souplesse. Nous ne voulons

21 pas ici qu'on revienne à un état de chose. Auparavant ce qui était

22 important c'est qu'il est important de se dépêcher à faire des progrès dans

23 cette conférence pour qu'on soit autour d'une table de négociations et

24 qu'on retrouve des conditions identiques plutôt que de s'engager activement

25 contre l'armée serbe, le peuple serbe et la Republika Srpska dans des jeux

26 politiques.

27 -- les Musulmans sans la FORPRONU ils auraient subi une défaite depuis

28 longtemps. Cela a l'air paradoxale mais la présence de la FORPRONU ici a

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1 prolongé la guerre, sans la FORPRONU ici les Serbes auraient terminé la

2 guerre. Je pense que la guerre se terminera seulement avec une victoire

3 serbe complète même si nous souhaitions nous séparer non pas les battre et

4 leur infliger une défaite, et peut-être l'ensemble de la Republika Srpska

5 fera partie de la Yougoslavie de nouveau.

6 Potocari, le 12, 13 juillet 1995. Ne me tiens pas. Viens ici. Mirala

7 [phon], Mladen, allons-y. Lentement, lentement. Ecoute, femme, vient, si ce

8 sont tes enfants.

9 L'intitulé : 'Luke, 12 ou le 13 juillet 1995'.

10 Encore un peu, on avance, c'est bien, qu'ils sortent."

11 [Fin de la diffusion de la cassette vidéo]

12 M. McCLOSKEY : [interprétation]

13 Q. Monsieur Ruez, est-ce que vous pouvez nous dire quelle la

14 "significance" de cette région de Luke ?

15 R. Il s'agit de la voie de sortie du territoire serbe vers le territoire

16 musulman à Kladanj.

17 Q. D'après ce que vous avez appris dans le cadre de vos enquêtes qui était

18 emmené là-bas ?

19 R. Les gens qui ont été placés dans les cars à Srebrenica ont été emmenés

20 dans cette région, et de là, ils ont marché jusqu'à la zone de

21 confrontation.

22 Q. Quelle était approximativement la distance jusqu'à la zone de

23 confrontation, la zone musulmane -- entre la zone de confrontation et la

24 zone musulmane de Kladanj ?

25 R. Je pense que c'était approximativement quatre kilomètres.

26 Q. Merci.

27 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Pour le compte rendu d'audience, page

28 6, ligne 10, il ne s'agit pas en anglais des gens "burst out of

Page 1347

1 Srebrenica," mais les gens, "bused out of Srebrenica", qui ont été amenés à

2 l'extérieur de Srebrenica à bord de cars.

3 M. McCLOSKEY : [interprétation] Je souhaite indiquer que nous nous sommes

4 arrêtés à 02.13.30.3.

5 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Merci.

6 Monsieur McCloskey, poursuivez.

7 M. McCLOSKEY : [interprétation] Allez lentement, allez-y.

8 [Diffusion de cassette vidéo]

9 L'INTERPRÈTE : [voix sur voix]

10 "Dites-lui de fermer la porte.

11 Allez jusqu'à la route, sinon, cela va être difficile de marcher sur

12 les pierres, allez-y.

13 Venez, venez.

14 Facteur, facteur.

15 Maman.

16 Allez, Admir [phon].

17 Lukic, la route entre Lukic Laden [phon], territoire de la Bosnie-

18 Herzégovine le 12 ou le 13 juillet 1995."

19 [Fin de la diffusion de la cassette vidéo]

20 M. McCLOSKEY : [interprétation]

21 Q. Nous avons vu le titre de cette séquence mais est-ce que vous pouvez

22 nous donner quelques informations supplémentaires sur cette partie de la

23 séquence. Si vous vous en souvenez ?

24 R. Ceci montre l'arrivée à Kladanj.

25 Q. Les deux hommes en uniforme de camouflage, est-ce que vous savez à

26 quelle unité ils appartenaient ?

27 R. Par la suite, j'ai appris que c'était des soldats de l'ONU et que

28 l'homme à gauche est le commandant Boering.

Page 1348

1 Q. Merci.

2 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Il s'agit de 2 heures 15 minutes 44.5

3 secondes.

4 [Diffusion de cassette vidéo]

5 M. McCLOSKEY : [interprétation] Inutile de nous arrêter, mais pour le

6 compte rendu d'audience dites-nous, Monsieur Ruez, s'il vous plaît, de quel

7 camp ou de quelle partie émane cette séquence vidéo. Car souvent c'était le

8 constable qui l'a filmée ?

9 R. Ici, il ne s'agit certainement pas d'une séquence filmée par les Serbes

10 car il s'agit du territoire tenu par les Musulmans près de Kladanj donc

11 certainement c'était filmé par des Musulmans de Bosnie.

12 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Avant que cette partie de la vidéo

13 commence nous avons vu une mention RTL Esperanza, est-ce que cela veut dire

14 quelque chose pour vous ?

15 LE TÉMOIN : [interprétation] Non.

16 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Merci.

17 [Diffusion de cassette vidéo]

18 L'INTERPRÈTE : [voix sur voix]

19 "C'est l'aéroport de Tuzla, le 12 et le 13 juillet 1995."

20 [Fin de la diffusion de la cassette vidéo]

21 M. McCLOSKEY : [interprétation]

22 Q. Monsieur Ruez, à 02.17.58.2, cette séquence a commencé avec la

23 télévision de la Bosnie-Herzégovine et l'aéroport a été mentionné. Est-ce

24 que vous pouvez nous dire qu'elle est la signification de l'aéroport ?

25 R. Lorsque les premiers réfugiés sont arrivés à Tuzla, le premier endroit

26 où ils ont été amenés était la base aérienne. Environ 6 000 à 8 000

27 réfugiés y sont allés, se sont installés dans cette base aérienne.

28 Q. Merci.

Page 1349

1 [Diffusion de cassette vidéo]

2 L'INTERPRÈTE : [voix sur voix]

3 "Potocari, le 13 juillet 1995"

4 [Fin de la diffusion de la cassette vidéo]

5 M. McCLOSKEY : [interprétation]

6 Q. Le titre de cette séquence à 02.21.24.5 était séquence filmée par

7 Petrovic. Vous avez mentionné cela brièvement hier. Est-ce que vous

8 pourriez répéter qui est Petrovic et de quoi il s'agit, très brièvement,

9 s'il vous plaît ?

10 R. Il est journaliste de la radio B92 et il était sur place au moment des

11 événements.

12 Q. Est-ce que l'enquête a révélé un certain lien entre lui et M.

13 Borovcanin, s'agissant de ce film ?

14 R. Oui. C'était à bord du même véhicule, dont ils sont allés aux mêmes

15 endroits.

16 M. McCLOSKEY : [interprétation] La vidéo parle d'elle-même sur ce point, et

17 nous parlerons de cela avec beaucoup plus de détails par la suite avec un

18 autre témoin que celui-ci. Merci.

19 [Diffusion de cassette vidéo]

20 L'INTERPRÈTE : [voix sur voix]

21 "C'est là la base que nous avons éliminée. Tout cela. Cela aussi, c'était

22 tenu par la FORPRONU. Ils sont toujours à l'intérieur mais… Attends. Reste

23 ici, mon gars. Cela va, cela va. Vas-y, suis-les. Non, vous, vous allez à

24 gauche, à gauche. Allez. Tout le monde dans la colonne, un par un. Vous

25 filmez cela pour qui ?

26 Réponse : Pour la police.

27 Viens, film ici un peu. Viens, mets-toi de l'autre côté. Allons-y. Allez,

28 allez. Allez, plus vite. Allez.

Page 1350

1 Pourquoi ne vous êtes-vous pas rendus ?"

2 [Fin de la diffusion de la cassette vidéo]

3 M. McCLOSKEY : [interprétation]

4 Q. Pour le compte rendu d'audience, rappelez-nous quelle est la date, si

5 vous vous souvenez ?

6 R. Je pense que c'est le 13 juillet.

7 [Diffusion de cassette vidéo]

8 L'INTERPRÈTE : [voix sur voix]

9 "Vous êtes tous de Srebrenica ?

10 Oui.

11 Non, il y a des gens de partout.

12 Dites-nous : comment est-ce que vous avez été reçus ici ?

13 Bien.

14 Je ne suis pas d'ici, je suis de Belgrade. Donc, vraiment, je ne veux pas

15 truquer les choses. Ils nous ont donné de la nourriture, du pain et de

16 l'eau."

17 [Fin de la diffusion de la cassette vidéo]

18 M. McCLOSKEY : [interprétation] Inutile de nous arrêter, mais cette

19 séquence que nous avons vue au début représentait quelle ville, et ce qu'on

20 voit encore maintenant ?

21 R. En ce moment, c'est Potocari.

22 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Pour le compte rendu d'audience, la

23 séquence à laquelle M. McCloskey est, c'est celle qui précède immédiatement

24 à 02.24 -- ou plutôt, 2 heures, 24 minutes et jusqu'au début de cette

25 partie de la vidéo.

26 [Diffusion de cassette vidéo]

27 L'INTERPRÈTE : [voix sur voix]

28 "Question : Quel âge a-t-il ?

Page 1351

1 Réponse : Cinq mois.

2 Question : Combien d'enfants avez-vous ?

3 Réponse : Quatre. L'un deux est à Krublo [phon].

4 Question : Cela c'est un enfant de guerre. Oui, les femmes et les enfants

5 vont être évacués maintenant.

6 Question : C'est apparemment le dernier groupe ?

7 Réponse : Oui, c'est le dernier groupe.

8 Question : Tous les gens de Potocari n'ont pas été évacués encore ?

9 Réponse : Si, cela va être le cas maintenant. Mais tout le monde ne

10 peut pas partir en même temps. Que voulez-vous que je vous dise. Cela va se

11 terminer vite. Les gens de ce côté-là, les femmes de l'autre. Rolfer

12 [phon], Rolfer restera aussi. Je pense que nous avons suffisamment de

13 temps. Les autres peuvent rentrer dans la base."

14 [Fin de la diffusion de la cassette vidéo]

15 M. McCLOSKEY : [interprétation]

16 Q. A 2.25.49.1, est-ce que vous vous souvenez qui est l'homme avec

17 le béret bleu ?

18 R. Non. Je vois que c'est un soldat de l'ONU, mais je ne connais pas

19 le nom.

20 [Diffusion de cassette vidéo]

21 L'INTERPRÈTE : [voix sur voix]

22 "Nous allons rester avec les Médecins sans frontières, ensuite nous

23 allons contacter la personne responsable. Disons-leur qu'il faut qu'ils

24 aient le chercher là-bas, Miki [phon]. Il faut qu'ils aillent pour voir si

25 quelqu'un d'autre souhaite partir, c'est leur travail."

26 [Fin de la diffusion de la cassette vidéo]

27 M. McCLOSKEY : [interprétation]

28 Q. Monsieur Ruez, la personne dans le centre qui porte le gilet

Page 1352

1 bleu, est-ce que vous avez reçu des informations au cours de l'enquête au

2 sujet de la question de savoir d'où venait ce gilet ?

3 M. HAYNES : [interprétation] Je pense que nous allons un peu trop

4 loin.

5 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] J'anticipe votre objection et je

6 l'admets. Je pense que la question ici était trop directe.

7 Monsieur McCloskey, veuillez la reformuler.

8 M. McCLOSKEY : [interprétation]

9 Q. Est-ce que vous avez parlé avec --

10 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Est-ce qu'il peut nous donner quelques

11 informations que ce soit au sujet de l'homme dans le centre qui porte un

12 gilet pare-balles ? Si oui, qu'il nous dise ce qu'il fait au sujet de ce

13 gilet pare-balles, je pense que nous pouvons nous en arrêter là, à mois que

14 vous souhaitiez poser d'autres questions.

15 M. McCLOSKEY : [interprétation] Non, c'était ma question.

16 LE TÉMOIN : [interprétation] Oui, l'homme au milieu joue le rôle de

17 l'interprète avec les forces de l'ONU, et même s'il porte un gilet pare-

18 balles bleu, il ne s'agit pas là du matériel volé de l'ONU. Mais ce gilet

19 pare-balles avait été fourni aux membres de la police spéciale pendant leur

20 entraînement dans le centre d'entraînement à Jahorina. A l'intérieur de ce

21 gilet pare-balles, il y avait des inscriptions en cyrillique. Donc, il ne

22 s'agit pas de matériel volé de l'ONU comme c'était le cas dans d'autres

23 situations.

24 M. McCLOSKEY : [interprétation]

25 Q. Est-ce un soldat serbe qui vous a fourni cette information ?

26 R. Oui

27 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Apparemment, vous connaissez beaucoup

28 de choses à ce sujet. Je vais vous poser une autre question : imaginant,

Page 1353

1 momentanément que le soldat à côté de lui portait un gilet pare-balles de

2 l'ONU, est-ce que vous auriez été en mesure de faire la distinction en

3 examinant les deux ou bien est-ce que c'est seulement en examinant

4 l'intérieur, les inscriptions à l'intérieur que vous auriez pu faire la

5 distinction ?

6 LE TÉMOIN : [interprétation] Il n'y aurait pas eu de distinction. Il aurait

7 été nécessaire de voir l'intérieur du gilet.

8 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Merci. Je pense que maintenant c'est

9 clair. Je m'excuse de vous avoir interrompu. Vous pouvez poursuivre,

10 Monsieur McCloskey.

11 [Diffusion de cassette vidéo]

12 L'INTERPRÈTE : [voix sur voix]

13 "-- pour rejoindre le commandant qui est sur le camion et un traducteur

14 partira avec vous, un traducteur. C'est moi, à partir d'ici.

15 Question : Est-ce que je peux vous demander quelque chose pour la

16 télévision indépendante de Belgrade ? Que s'est-il passé ?

17 Réponse : Là, c'est l'une des stations de la FORPRONU placée sous le

18 contrôle de l'armée serbe, et les Néerlandais ont pour tâche de permettre

19 une meilleure transportation et d'aider à l'évacuation des civils

20 musulmans.

21 Question : Pour la télévision indépendante de Belgrade, que se passe-

22 t-il aujourd'hui ?

23 Réponse : Vous savez ce qui se passe. Je viens d'arriver. Vous savez.

24 Cela, c'est pour les personnes malades et non pas pour la FORPRONU, pour

25 les personnes malades."

26 [Fin de la diffusion de la cassette vidéo]

27 M. McCLOSKEY : [interprétation]

28 Q. A 2.27.49.5, la personne dont le dos nous est tourné, je pense que nous

Page 1354

1 voyons une partie de son profil, est-ce que vous pouvez nous dire si vous

2 pouvez identifier cette personne de par ce que vous avez vu ou ce que vous

3 savez au sujet de ce film ?

4 R. Peut-être il y a de meilleurs clichés mais pour autant que nous le

5 sachions c'est le colonel Borovcanin.

6 Q. Merci.

7 [Diffusion de cassette vidéo]

8 L'INTERPRÈTE : [voix sur voix]

9 "Ceci va être fourni aux malades, aux personnes impuissantes, de

10 l'eau, ici."

11 [Fin de la diffusion de la cassette vidéo]

12 M. McCLOSKEY : [interprétation]

13 Q. Encore une fois je suis un peu en retard mais c'est 2.28.25.9, la

14 personne encore une fois dont le dos est à gauche sur l'écran, c'est qui ?

15 R. Encore une fois, entre les deux références, nous l'avons vu d'ailleurs

16 à plusieurs reprises c'est le colonel Borovcanin.

17 Q. L'homme noir en bleu qui est-il, encore une fois ?

18 R. C'est le commandant dont j'ai déjà parlé plusieurs fois de l'UNMO, le

19 commandant Kingori.

20 [Diffusion de cassette vidéo]

21 L'INTERPRÈTE : [voix sur voix]

22 "Ce n'est pas bien.

23 Je parle du fait qu'il y a trop de monde à cet endroit et on emmène

24 tous les hommes, il y a trop de monde. Ils sont entassés les uns sur les

25 autres.

26 Pourquoi vous les avez laissés, putain ?"

27 [Fin de la diffusion de la cassette vidéo]

28 M. McCLOSKEY : [interprétation]

Page 1355

1 Q. Nous sommes au arrêt 02.29.56.1 qui reconnaissez-vous sur cette

2 photographie ? Est-ce que vous pouvez décrire où ils sont ?

3 R. Cette photo a été prise justement à l'angle de la maison blanche. A

4 gauche nous voyons le commandant Kingori et, au milieu, le colonel

5 Borovcanin.

6 Q. Hier, vous avez parlé du film de Petrovic et de certaines parties qui

7 avaient été coupées de ce film. Puis vous avez mentionné également, les

8 parties fournies par la suite par la B92. Nous verrons certaines séquences

9 via cela, tout à l'heure. Nous y allons nous y arrêter mais il s'agit ici

10 d'une compilation faite par l'Accusation et vous allez voir les parties qui

11 nous intéressent pour des raisons spéciales. La Défense dispose de toutes

12 les séquences de cela. Merci.

13 [Diffusion de cassette vidéo]

14 M. McCLOSKEY : [interprétation]

15 Q. Je veux m'arrêter là si je peux. Donc, nous avons vu une douille

16 d'obus, une grande douille. Je souhaite indiquer simplement que maintenant

17 nous allons recommencer le segment de la Studio B. Est-ce que vous pouvez

18 nous dire pourquoi est-ce que cette séquence est introduite ici de cette

19 manière-là ?

20 R. Parce que cette partie-là va montrer les parties du film qui avaient

21 été coupées.

22 Q. Dans le segment précédent, il y avait une partie d'une maison. C'était

23 quelle maison ?

24 R. Je pense que --

25 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Nous devrions revenir en arrière, c'est

26 facile.

27 Je vois Me Haynes.

28 M. HAYNES : [interprétation] Je pense que la réponse lorsqu'elle commence

Page 1356

1 par "je suppose", ceci ne me met pas en confiance. Je pense que le témoin

2 n'est pas en mesure de déposer à ce sujet.

3 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je ne suis pas aussi sûr que vous de

4 cela.

5 Attendons, attendons de voir. Oui. voyons cette partie, encore une fois et

6 ensuite nous verrons la partie suivante. C'est encore une fois la partie de

7 la séquence Petrovic ?

8 M. McCLOSKEY : [interprétation] Oui.

9 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Puis, la partie suivante émane de la

10 B92, était-ce encore une fois une partie qui fait partie de la séquence

11 Petrovic ?

12 M. McCLOSKEY : [interprétation] Oui.

13 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Voyons cette partie ensuite vous pouvez

14 poser votre question.

15 M. McCLOSKEY : [interprétation]

16 Q. Nous voyons qu'ici il y a une chèvre blanche devant une maison. De

17 quelle maison s'agit-il ?

18 R. Nous devrons aller un peu en avant, ceci sera facilement

19 reconnaissable. La seule chose est que le film est encadré et il faut

20 s'arrêter juste sous le balcon.

21 Q. Très bien.

22 [Diffusion de cassette vidéo]

23 LE TÉMOIN : [aucune interprétation]

24 M. McCLOSKEY : [interprétation]

25 Q. Arrêtez-vous ici nous ne voyons pas vraiment le balcon dans ce cliché,

26 n'est-ce pas ?

27 R. Non. Effectivement, car le balcon est juste en haut de l'image.

28 Q. Dans le film Petrovic est-ce que nous avons vu le balcon, mieux ?

Page 1357

1 R. Non.

2 Q. Est-ce que nous allons voir le balcon mieux dans la version de B92 ?

3 R. Oui.

4 Q. Nous nous sommes arrêtés à 2.30.11.15 où nous voyons certains objets

5 entassés devant ce que M. Ruez a identifié en tant que maison blanche.

6 [Diffusion de cassette vidéo]

7 L'INTERPRÈTE : [voix sur voix]

8 "Il y a eu des gens ici qui ont essayé de se glisser dans un

9 [imperceptible]."

10 [Fin de la diffusion de la cassette vidéo]

11 M. McCLOSKEY : [interprétation]

12 Q. Bien, Monsieur Ruez, nous sommes à 02.30.40.8 au compteur. C'est une

13 image qui montre quoi ?

14 R. C'est là encore une prise de vue de ce qu'on appelle la maison blanche

15 et des hommes sont assis sur le balcon.

16 Q. Bien. Pouvons-nous maintenant poursuivre ?

17 [Diffusion de cassette vidéo]

18 L'INTERPRÈTE : [voix sur voix]

19 "Il y a des gens qui essayaient de s'échapper à [imperceptible] et

20 qui sont des criminels notoires."

21 [Fin de la diffusion de la cassette vidéo]

22 M. McCLOSKEY : [interprétation]

23 Q. Bon, maintenant nous reprenons la vidéo Petrovic d'origine.

24 R. Je ne suis pas sûr de cela. Je crois que c'est une prise de vue des

25 Néerlandais, je ne suis pas sûr.

26 Q. Bien.

27 [Diffusion de cassette vidéo]

28 LE TÉMOIN : [interprétation] Non, non c'est effectivement le film Petrovic.

Page 1358

1 [Diffusion de cassette vidéo]

2 LE TÉMOIN : [interprétation] -- prise de vue par un Néerlandais.

3 M. McCLOSKEY : [interprétation] Ici, on parle de 02.31.26 au pointeur.

4 [Diffusion de cassette vidéo]

5 L'INTERPRÈTE : L'interprète précise que ces images ont été filmées par un

6 soldat néerlandais.

7 L'INTERPRÈTE : [voix sur voix]

8 "Ne poussez pas, il ne faut pas pousser."

9 [Fin de la diffusion de la cassette vidéo]

10 M. McCLOSKEY : [interprétation] Monsieur le Président, c'est la fin

11 du film pris par ce néerlandais. Nous allons maintenant revenir de voir

12 d'autres prises de vue, mais je pense que le moment serait venu de

13 suspendre la séance.

14 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui. Nous allons avoir une suspension

15 de séance de 25 minutes et, pour le compte rendu l'enregistrement, c'est

16 arrêté au compteur -- nous avions deux heures 36 minutes -- 36 et 6

17 dixième.

18 --- L'audience est suspendue à 10 heures 24.

19 --- L'audience est reprise à 10 heures 54.

20 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui, nous pouvons donc reprendre. Pour

21 le compte rendu, la vidéo reprend au même endroit prévu par le compteur où

22 s'était arrêté avant la suspension, à savoir 2 heures 36 minutes et 36

23 dixièmes.

24 M. McCLOSKEY : [interprétation] Je vous remercie, Monsieur le Président.

25 Apparemment, il faut que nous ayons encore un petit peu de séquences de

26 cette partie, puis, je pense qu'ensuite, nous pourrons avoir davantage la

27 vidéo Petrovic et il se peut que je ne m'arrête pas pour que l'on identifie

28 M. Borovcanin, à ce moment-là, à moins que la Chambre n'estime qu'elle

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1 souhaite des éclaircissements sur ce point. Mais je pense que nous avons

2 suffisamment vu son visage qu'on peut espérer qu'on pourra avec le temps

3 dont on dispose -- enfin, je vous laisse la décision.

4 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Il s'agit des prises de vue par le

5 néerlandais; c'est bien cela ? C'est toujours les prises de vue

6 néerlandaises ?

7 M. McCLOSKEY : [interprétation] Oui, pendant quelques secondes encore.

8 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Bon. Je l'ai dit. Je le savais. Je le

9 dis simplement pour le compte rendu essentiellement.

10 M. McCLOSKEY : [interprétation] Bien.

11 [Diffusion de cassette vidéo]

12 L'INTERPRÈTE : [voix sur voix]

13 "Intitulé de cette séquence : 'Sur la route, 13 juillet 1995'.

14 Descendez, descendez. Je suis ici en bas."

15 [Fin de la diffusion de la cassette vidéo]

16 M. McCLOSKEY : [interprétation]

17 Q. Monsieur Ruez, cette partie est intitulée : "Sur la route," pouvez-vous

18 nous dire de quelle route nous parlons ?

19 R. Oui, c'est la route qui va de Bratunac à l'intersection de Konjevic

20 Polje, au carrefour.

21 Q. Bien. Cette scène précise, pouvez-vous nous donner vaguement une

22 description d'où cela se passe ?

23 R. Oui. C'est sur un pré que nous appelons Sandici près de Sandici.

24 M. McCLOSKEY : [interprétation] Bon, nous allons voir cela pendant un

25 moment maintenant.

26 [Diffusion de cassette vidéo]

27 L'INTERPRÈTE : [voix sur voix]

28 "Descendez, je suis ici. Je sais avec qui tu es ? Avec Rame [phon]. Mais

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1 foutu Rame dit qu'avec les Serbes. (Ramodi [phon]) avec les Serbes.

2 Le soldat : Allez-y. Dites-lui que tu es avec les Serbes. Dis-lui

3 avec les Serbes. Appelle encore.

4 L'homme : On est aussi en sécurité ici avec les Serbes.

5 Nermine [phon] : Descend je suis ici. On est en sécurité. Il n'y a

6 pas de problème de venir avec les Serbes. Allez, viens, dis-leur. Venez

7 tous. Venez tous.

8 Quelqu'un dit : Répète-le. Dis-leur de descendre.

9 L'homme crit : Nermine, il faut apporter du pain.

10 Nermine dit --

11 L'homme dit : Descend ici, on est en sécurité avec les Serbes.

12 Descendez tous autant que vous êtes.

13 Quelqu'un dit: Merci.

14 C'est tante Mira [phon] : Tu vois, je ne peux pas me cacher, tu sais.

15 Quand je travaille avec eux, ils voyaient que j'étais une star. Partout où

16 j'allais avec le général, c'était l'enthousiasme. Boro [phon], échangeons

17 nos pistolets. Montre-moi. Tu as une recharge de rab [phon]

18 Réponse : Oui.

19 Question : Bien. On échange ?"

20 L'INTERPRÈTE : Séquence filmée au ralenti, intitulé de la séquence :

21 "Séquence, Studio B.

22 L'INTERPRÈTE : [voix sur voix]

23 "On est aussi ici le long de la route. Il y a des chiens spécialisés

24 dans la recherche qui sont là. Il y a des soldats qui se reposent.

25 Question : Boro, on échange nos armes ? Montre-moi. Qui ? Là, ils

26 nous filment. Qu'est-ce qu'il veut ? Des balles ? Tiens, des hommes de

27 l'autre équipe de notre peloton."

28 L'INTERPRÈTE : Séquence Studio B, image filmé par Petrovic. En route vers

Page 1361

1 Bratunac, Koritac [phon], Konjevic Polje avec le reste des forces

2 musulmanes qui refusent encore de se rendre. Séquence au ralenti. Image

3 filmée par Petrovic.

4 L'INTERPRÈTE : [voix sur voix]

5 "Cette mission réalisée par les forces spéciales du MUP. On estime

6 qu'il y a de 5 000 à 6 000 Musulmans qui errent encore dans les forêts et

7 dans les montagnes.

8 La colonne sur la route, la colonne, elle va…

9 Oui, c'est la même, mais pour éviter toute surprise --

10 Il n'y en aura pas. La citerne, oui, reste-là, laisse-la là. La citerne est

11 ici.

12 Officier : J'écoute.

13 Arrêtez la circulation derrière vous. Oui, c'est la zone où j'ai

14 surtout… Et c'est de cette colonne ?

15 Réponse : Oui. C'est le passage principal. Oui, s'ils vont là, ils

16 vont traverser.

17 Question : C'est quel endroit ? C'est plus loin de Kravica ?

18 Réponse : C'est vers Kravica. De Kravica à Konjevic Polje. Viens ici,

19 il y a quelque chose. Il y en a plus ici en haut. Allez, sortez. Les gars,

20 sortez, sortez. Levez les mains en l'air. Dépêche-toi, plus vite. Là, de

21 cette pente ici. Oui, de cette pente ici. Il y en a à peu près 50 qui vont

22 descendre de là-haut, de cette colline. Allez, sortez. Sortez les gars.

23 Putain de merde. Fils de putes.

24 Question : Il y en a combien là-bas ?

25 Soldat : Il y en a à peu près 3 000 ou 4 000 qui sont sortis.

26 Question : Ils se sont tous rendus ?

27 Réponse : Oui.

28 Question : Mais quand on parle de tant de gens, les gens à Belgrade

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1 disent en général que c'est des chiffres exagérés.

2 Réponse : Oui. C'est exagéré.

3 Question : Mais il y en a combien ? Il y en a autant ?

4 Réponse : Oui. Oui, il y en a autant.

5 Un autre soldat dit : Le voici, voici. Voilà, ils viennent de

6 descendre de derrière là-bas. Tu les vois ? Je pense que nous les prenons,

7 voyez, cinq ou six viennent de passer par là.

8 Sortez. Là-bas, tu les vois ? Tu les vois ? Ils sortent. Ils sont en

9 train de sortir. Toute la colonne est en train de sortir. Oui, ils sortent

10 tous maintenant, oui. Trois, il y en a environ 15 qui sont passés.

11 Question : Ils sont descendus comme cela, par là, toute la journée ?

12 Réponse du soldat : Oui, depuis ce matin. Depuis ce matin, ils

13 descendent comme cela. Il y en a environ 400 qui sont sortis de là.

14 Question : Descendez. Ils disent -- ils laissent les uniformes là-bas puis

15 ils mettent des vêtements civils. Il y en a plus.

16 Soldat : Ils sont tous jeunes.

17 Allez. Descendez. Sortez. Il y en a. Allez. Dépêchez-vous. Ils

18 viennent de sortir fils de pute. Allez. Un petit peu plus vite.

19 Je suis du studio B. Je sais qui tu es. Cela va. Cela ne fait

20 pas de différence de toute façon.

21 Qui sont ces gens qui descendent ? Ils dorment. Qu'est-ce que tu as dit ?

22 Homme : Je ne sais pas.

23 Question : Vous avez passé combien de temps là ?

24 Réponse : Deux jours et deux nuits.

25 [imperceptible] rendu.

26 Réponse : Je n'ai pas d'arme. Je n'en ai pas eu. Je suis civil.

27 Question : Civil ? Sûr.

28 Réponse : Je ne comprends pas.

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1 Question : Tu as très peur.

2 Réponse : Comment voulez-vous que je n'aie pas peur ?

3 Allez, vient. N'aie pas peur. De quoi tu as peur ?

4 Soldat : [imperceptible] Allez, allez. N'aie pas peur.

5 Tu entends le bruit, là, toi, journaliste.

6 Comment est-il déjà arrivé ?

7 Enlève ce t-shirt.

8 L'homme : Celui-ci ?

9 Réponse : Oui.

10 Question : Putain de merde, est-ce que tu as eu ce t-shirt ? Enlève-le.

11 Merde.

12 Karadzic à la télévision.

13 M. le Président : Je reviens sur la route.

14 Séquence.

15 Là-bas. Donne-moi un peu d'eau. Ils vont arriver de là-bas. Foutu

16 FORPRONU.

17 L'image qui montre une boite indiquant armée française autorisée par

18 l'OTAN -- approuvée OTAN.

19 Ration de combat individuel réchauffable [phon]."

20 [Fin de la diffusion de la cassette vidéo]

21 L'INTERPRÈTE : L'interprète précise que c'est écrit en français sur

22 la boite.

23 M. McCLOSKEY : [interprétation] Nous arrêtons un instant s'il vous plaît au

24 compteur 02.54.075. Nous avons changé de secteur.

25 Q. Est-ce que vous savez approximativement où se trouve ce secteur

26 jusqu'au moment où nous voyons passé les sacs de sable ?

27 R. C'est à la limite de l'enclave de Srebrenica que l'on vienne de la

28 route qui va de Bratunac vers Potocari. C'est plus ou moins à mi-distance

Page 1364

1 entre Bratunac et Potocari.

2 Q. Dans quelle direction vient ce véhicule que la caméra -- sur laquelle

3 se trouve la caméra ?

4 R. En ce moment, elle est en train de se diriger vers Potocari. C'était un

5 point de contrôle de l'ONU à la limite de l'enclave.

6 Q. Est-ce que vous vous rappelez le nom de cet endroit ?

7 R. Non.

8 Q. Bien.

9 [Diffusion de cassette vidéo]

10 L'INTERPRÈTE : [voix sur voix]

11 "Qui sont ces gens ?

12 Réponse : C'est des Serbes de la région.

13 D'abord il y a des coups de feu et -- sont bien. Regarde ceux-là à cheval.

14 Réponse : Oui."

15 [Fin de la diffusion de la cassette vidéo]

16 M. McCLOSKEY : [interprétation] On arrête à 2 heures 54 minutes 54 secondes

17 6 dixième.

18 Q. Savez-vous dans quelle direction ils se dirigent ?

19 R. Cela c'est en direction de Srebrenica, de la ville de Srebrenica.

20 Q. Merci.

21 [Diffusion de cassette vidéo]

22 L'INTERPRÈTE : [voix sur voix]

23 "Cela va ? Qu'est-ce qui se passe ?"

24 [Fin de la diffusion de la cassette vidéo]

25 L'INTERPRÈTE : L'interprète précise que ceux qui parlent se trouvent dans

26 une voiture en mouvement.

27 [Diffusion de cassette vidéo]

28 L'INTERPRÈTE : [voix sur voix]

Page 1365

1 "Question : Est-ce que tu sais qu'ils ont fait une mosquée préfabriquée sur

2 le mont Igman ?

3 Réponse : Non.

4 Question : Ils ont commencé là.

5 Réponse : Je ne savais pas.

6 -- mosquée --

7 Je pense que deux jours de plus et ceci démolit.

8 Réponse : Oui.

9 Question : Est-ce qu'il y a quelque chose d'arabe qui commence déjà

10 ici ?

11 Réponse : Oui, oui.

12 Question : C'est vrai. Comme si ce n'était pas une partie de

13 l'Europe. Putain.

14 Est-ce qu'ils nous ont apporté une espèce de peste ? Ces scènes

15 semblent vraiment irréelles, hein, il faut bien le reconnaître.

16 Question : Cela va ?

17 Il y a des soldats musulmans morts."

18 [Fin de la diffusion de la cassette vidéo]

19 L'INTERPRÈTE : L'interprète dit séquence au ralenti.

20 M. McCLOSKEY : [interprétation] Excusez-moi, est-ce qu'on pourrait

21 rembobiner sur ce segment du studio B ? Avant cela je voudrais simplement

22 poser une ou deux questions à M. Ruez.

23 Q. Monsieur Ruez, nous avons vu sur le studio B ce segment qui a été

24 présenté en temps réel et, ensuite, au ralenti. Pouvez-vous nous dire ce

25 qui est présenté là ? Est-ce que vous avez reconnu quelque chose ?

26 R. Oui. C'est en fait inséré à un drôle d'endroit du point de vue

27 chronologique dans cette vidéo parce qu'en fait il ne s'agit plus ici du

28 secteur de Potocari en allant vers Srebrenica. La partie que l'on vous

Page 1366

1 montre en ce moment-là montre le hangar ce qu'on a appelé l'entrepôt très

2 près de Kravica.

3 Q. Dans quelle direction est-ce que ce véhicule ou est-ce que la caméra se

4 déplace ?

5 R. A ce moment-là, elle présente l'entrepôt de Kravica, le véhicule vient

6 de la direction de Konjevic Polje, de sorte que l'entrepôt se trouve à main

7 droite du véhicule. Mais là encore, c'est un secteur très différent ce

8 celui que l'on voyait sur la séquence vidéo précédente et celle qui va

9 suivre maintenant.

10 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Si on pouvait faire repasser les deux

11 séquences, s'il vous plaît.

12 M. McCLOSKEY : [interprétation] Donc, il faudrait qu'on reprenne en temps

13 réel et qu'ensuite on repasse également au ralenti, s'il vous plaît.

14 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui.

15 [Diffusion de cassette vidéo]

16 LE TÉMOIN : [interprétation] Ceci, c'est Potocari.

17 L'INTERPRÈTE : L'interprète reprend l'interprétation de la séquence.

18 L'INTERPRÈTE : [Voix sur voix]

19 "Ça va, dit-on à un homme qui passe. Maintenant, on approche de l'entrepôt

20 de [imperceptible]."

21 [Fin de la diffusion de la cassette vidéo]

22 L'INTERPRÈTE : L'interprète précise, on saute et non pas on approche.

23 LE TÉMOIN : [interprétation] La dernière image était encore à Potocari.

24 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Potocari. Donc, qui est-ce qui a en

25 quelque sorte inséré, la partie concernant Kravica entre les images de

26 Potocari ?

27 LE TÉMOIN : [interprétation] Je ne sais pas qui a édité le film. Je ne peux

28 pas le dire.

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1 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Exactement. Je voudrais simplement

2 m'assurer que ce n'était pas vous en premier. Donc, ce n'est pas vous qui

3 avez fait ces choix.

4 LE TÉMOIN : [interprétation] Non.

5 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Vous n'avez pas été je pense en mesure

6 de trouver qui a fait cette édition ?

7 LE TÉMOIN : [interprétation] Je n'ai pas demandé.

8 M. McCLOSKEY : [interprétation] Monsieur le Président, la séquence B92,

9 juste pour votre information, venait à l'origine de

10 M. Borovcanin et, environ en même temps, les journalistes ont pu l'avoir

11 également. Nous avons été en mesure -- nous serons en mesure de vous

12 fournir certaines réponses à ces questions.

13 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Bien, je ne poserai pas d'autres

14 questions. Alors, je vous remercie.

15 M. McCLOSKEY : [interprétation] Juste après -- c'était juste après le

16 moment où M. Ruez se trouvait là-bas.

17 [Diffusion de cassette vidéo]

18 L'INTERPRÈTE : Intitulé de cette fréquence : Survivants de la colonne

19 arrivent en territoire de l'ABiH ou de la Bosnie-Herzégovine, grâce à Dieu,

20 Dieu soit loué.

21 [Diffusion de cassette vidéo]

22 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Monsieur McCloskey, je remarque que on

23 peut aller de l'avant mais nous avons toute une partie des prises de vue

24 maintenant, et ceux qui peuvent suivre en langue serbe, évidemment il y a

25 des paroles qui sont dites mais nous n'avons aucune traduction de serbe

26 vers l'anglais ou nous ne recevons pas d'interprétation. Ce qui est dit,

27 est-ce que c'est important ou pas ?

28 M. McCLOSKEY : [interprétation] Nous avons une transcription de ce segment

Page 1368

1 pour vous. C'est une longue histoire c'est compliqué à raconter mais les

2 difficultés de faire des sous titres, cela n'a pas considéré comme

3 essentiel de faire des sous titres pour le moment.

4 Nous avons maintenant un nouveau système qui nous permettrait de présenter

5 une vidéo. Mais nous avons le texte que vous pouvez donc voir. Ceci vous

6 permettrait de reconnaître certains des villages et je suis sûr que vous

7 seriez intéressant dans ce qu'ils disent. Donc, je présente mes excuses de

8 ne pas avoir fait cela précédemment, mais nous avons, effectivement, la

9 transcription.

10 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Bien. Je vous remercie.

11 Oui, Maître Ostojic, excusez-moi.

12 M. OSTOJIC : [interprétation] Oui, j'ai pris les mêmes notes sur 3430 où

13 les Musulmans se trouvaient dans les bois. Je pense qu'il y avait là une

14 légende, il n'y avait pas de traduction de cette colonne. Je me demande si

15 on pouvait demander au bureau du Procureur la même explication pour cela

16 aussi, pour ce passage là aussi.

17 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je crois que vous avez entendu la

18 question de Me Ostojic, vous avez entendu. Quelle est votre position à ce

19 sujet, Monsieur McCloskey ?

20 M. McCLOSKEY : [interprétation] C'est la même réponse. En l'occurrence, eux

21 ont la transcription depuis longtemps.

22 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Bien.

23 M. McCLOSKEY : [interprétation] S'il y a une question nous serions possible

24 de la donner à tout le monde.

25 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je vous remercie. Merci bien.

26 [Diffusion de cassette vidéo]

27 M. McCLOSKEY : [interprétation] Monsieur le Président, nous allons

28 poursuivre. Je vais m'efforcer d'avoir une nouvelle version des sous-titres

Page 1369

1 pour ces dernières séquences et pour la dernière pièce à conviction. Je

2 pense que cela vaudra mieux.

3 Monsieur Ruez, si vous vous en souvenez bien, nous allons reprendre notre

4 chronologie et je crois qu'il faut que nous reprenions à la partie que vous

5 avez, je crois, intitulée : "Bratunac". Si on pouvait revenir à ce point

6 c'était au numéro 10.

7 Q. Monsieur Ruez, où est-ce que ceci trouve sa place dans la chronologie ?

8 Quelle est l'importance qu'il faut accorder à ces photos suivantes ?

9 R. La flèche noire indique le déplacement des hommes qui étaient détenus à

10 la maison blanche vers la ville de Bratunac.

11 Q. Fort bien, c'est le numéro 10. Prenons le numéro 11. Là nous voyons une

12 nouvelle photo aérienne prise par les Etats-Unis. La date est celle du 12

13 juillet, cette photo nous montre la ville de Bratunac, n'est-ce pas ?

14 R. Oui.

15 Q. Est-ce que c'est vous qui avez annoté cette photo ? Est-ce que vous y

16 avez placé les cercles ?

17 R. En haut à gauche de l'image vous avez la direction venant de Potocari

18 et vous avez une flèche bleue qui indique un cercle au milieu duquel se

19 trouve le hangar ou l'entrepôt.

20 Q. La flèche bleue -- le bleu va vers Potocari. Pourriez-vous nous aider à

21 l'aide du pointeur. Où se trouve la route qui va vers Konjevic Polje, pour

22 autant que l'on puisse la voir ?

23 R. Oui. Essayez de déplacer le pointeur vers la gauche. Vers le haut. Plus

24 ou moins à l'endroit où vous avez Bosnia and Herzegovina sur la mention, la

25 légende au niveau où se trouve le D du "and", oui, c'est là. Là c'est vers

26 Konjevic Polje.

27 Q. Si l'on descend de cet endroit, est-ce que c'est la route là ?

28 R. Non, c'est un peut plus à droite.

Page 1370

1 Q. Bien. Essayons de faire un plan rapproché sur ce cercle que vous avez

2 tracé en bleu. Nous avons ce plan rapproché, pouvez-vous nous dire, nous

3 voyons tous un bâtiment à l'intérieur de ce cercle, qu'est-ce que c'est ce

4 bâtiment ?

5 R. C'est ce qu'on a appelé le hangar de Bratunac, c'est là qu'on a emmené

6 les premiers détenus.

7 Q. Grâce à votre enquête, que sont les bâtiments autour de celui-là ?

8 R. Ils seront utilisés plus tard, c'est ce qu'on a appelé l'ensemble

9 scolaire Vuk Karadzic.

10 Q. Est-ce que vous pouvez nous indiquer quelle est l'école Vuk Karadzic ?

11 R. Là où vous avez la pointe de la flèche bleue, c'est là que se trouve

12 l'école Vuk Karadzic.

13 Q. Est-ce qu'il y a une salle de sport qui fait partie de cet ensemble ?

14 R. Oui, c'est un peu dissimulé par la ligne que j'ai tracée de ce cercle

15 en bleu mais c'est cette structure qu'on voit juste derrière l'école Vuk

16 Karadzic.

17 Q. Est-ce qu'il y a un troisième bâtiment dans ce secteur qui était

18 important d'après votre enquête, comme vous l'avez appris ?

19 R. Mais, pas ce jour-là. Il y a un bâtiment qui est en bas en gauche par

20 rapport au hangar. C'est ce qu'on a appelé la vieille école, l'école

21 technique.

22 Q. C'est là que l'on trouve maintenant la petite main qui indique cet

23 endroit ?

24 R. Oui.

25 Q. Bien, maintenant, nous allons prendre un peu de distance. A gauche

26 qu'est-ce que l'on voit ? On voit des espèces de structures blanches assez

27 longues ?

28 R. C'est une rangée de cars qui attendent de partir vers Potocari.

Page 1371

1 Q. Fort bien. Reprenons du recule pour avoir une idée d'ensemble de la

2 ville. D'après cette image américaine, la date concernée était celle du 12

3 juillet 1995. C'est l'image ou photo numéro 11.

4 Prenons la suivante.

5 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Un instant. Comment conclut-il que ces

6 cars attendaient d'aller vers Potocari ou pas, par exemple, à Konjevic

7 Polje ?

8 LE TÉMOIN : [interprétation] Je peux répondre, si nous reprenons la photo

9 aérienne.

10 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui.

11 LE TÉMOIN : [interprétation] C'est parce que les véhicules se trouvent sur

12 une aire de stationnement. S'ils allaient vers Konjevic Polje et plus tard

13 vers Kladanj, ils se trouveraient sur la route qui vas vers Konjevic Polje.

14 Pour le moment, beaucoup de ces cars sont garés sur cette aire de

15 stationnement, ce parking.

16 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Merci.

17 M. McCLOSKEY : [interprétation]

18 Q. Prenons la photo suivante. Numéro 12 elle est un peu floue, pourriez-

19 vous nous dire ce qu'elle représente ?

20 R. Ici c'est un plan fixe tiré d'une séquence vidéo filmée d'un

21 hélicoptère qui vous montre la ville de Bratunac. Ce carré jaune vous

22 montre l'endroit approximatif où se trouve le hangar. On voit ainsi que ce

23 hangar se trouve très près du centre de la ville.

24 Q. Fort bien. Prenons la photo numéro 13. Qu'est-ce qu'elle nous montre ?

25 R. C'est une photo prise au sol. Elle nous montre le hangar. Je dirais

26 qu'elle a été prise au cours de l'été 1997. Photo qui a été montrée à une

27 personne qui a affirmé qu'elle avait été détenue à cet endroit et qui a

28 reconnu ses structures.

Page 1372

1 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Monsieur Meek.

2 M. MEEK : [interprétation] Excusez-moi, j'ai laissé continuer. Mais c'est

3 précisément ce témoignage et précisément l'objet de la requête que nous

4 avons déposée pour répondre à cette situation. Ce ne sont que des

5 hypothèses, on spécule, oui voilà ces cars étaient là, ils allaient vers

6 cet endroit. Le témoin n'était pas là en 199 --

7 LE TÉMOIN : [interprétation] Bien, je suppose, j'estimerais que cette photo

8 a été prise en 1997.

9 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Peut-être que le témoin pourra-t-il

10 nous expliquer pourquoi il fait cette estimation.

11 Monsieur Ruez pourquoi estimez-vous ou déclarez-vous que d'après vos

12 estimations cette photo, elle a été effectuée au cours de l'été 1997.

13 LE TÉMOIN : [interprétation] Je d'abord dire que c'est moi qui ai pris

14 cette photo. Je ne suis pas aller dans la ville de Bratunac en 1996. Nous y

15 avons eu une mission mais je ne pourrais pas vous dire si c'était en avril

16 ou en juin 1997 que cette photo a été prise.

17 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je pense que la question est ainsi

18 réglée, je parle de la question que vous avez soulevée Maître Meek lorsque

19 vous avez dit que c'était des hypothèses qu'on spéculait. Je pense qu'ici

20 on ne pourrait pas qualifier cette partie de la déposition du témoin de

21 cette façon.

22 M. MEEK : [interprétation] Oui, je suis d'accord, effectivement. Là, je

23 suis d'accord pour ce qui est de la dernière question qui lui a été posée,

24 mais, si on remonte à la photo 12, à la 13 et à la 11, je pourrais rester

25 debout tout le temps pour soulever des objections. C'est précisément pour

26 cela qu'on ne voulait pas que ceci se passe. J'avais supposé que la Chambre

27 n'allait pas permettre ce genre de chose.

28 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Ce n'est pas là une affaire

Page 1373

1 d'hypothèses ou de conjectures.

2 Poursuivez, Monsieur McCloskey.

3 Je peux vous le garantir que, si le témoin se lance dans des conjectures

4 pures et simples, nous l'arrêterons.

5 M. McCLOSKEY : [interprétation]

6 Q. Prenons la photo suivante, la photo 14. Ce n'est pas une photo, c'est

7 plutôt une carte. Vous avez parlé ici d'une exfiltration, c'est le titre

8 que vous avez donné. Alors, ceci fait référence à quoi ? Pour anticiper sur

9 les photos que vous allez montrer.

10 R. C'est une carte de la zone et vous avez la flèche noire qui indique la

11 direction prise par la colonne pour aller au carrefour de Konjevic Polje.

12 C'est la route bitumée et là, il y a eu une tentative pour s'exfiltrer de

13 la région.

14 Q. Fort bien. Prenons la photo suivante, la photo 15. Qu'est-ce qu'elle

15 montre ? Il y a une ligne en jaune, qu'est-ce qu'elle montre ?

16 R. La route en bas montre, à gauche, la direction de Bratunac, à droite,

17 la direction de Konjevic Polje. Vous avez une flèche jaune qui indique

18 l'endroit approximatif de la direction prise par la colonne. Cette photo

19 veut vous montrer l'aspect du terrain, la configuration du terrain dans la

20 zone.

21 Q. Fort bien. Prenons la photo 16. Pourriez-vous nous expliquer ce qu'elle

22 montre ?

23 R. Au carrefour de Konjevic Polje, il y a une colline très élevée et c'est

24 de là que la colonne a dû traverser la route bitumée qui est indiquée par

25 une ligne en pointillée, en bas à gauche, elle va vers le carrefour de

26 Konjevic Polje, et en haut à droite, elle va vers Nova Kasaba.

27 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui, Maître Bourgon. Puis, Mme Fauveau.

28 M. BOURGON : [interprétation] Merci, Monsieur le Président. J'aimerais

Page 1374

1 savoir si mon collègue peut nous indiquer ceci. Nous avons une photo qui

2 semble être la seizième sur 271. J'aimerais savoir quel est le numéro

3 précis de cette photo dans la liste visée par le 65 ter ?

4 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Vous pouvez répondre, Monsieur

5 McCloskey ?

6 M. McCLOSKEY : [interprétation] Il n'y a pas de numéro 65 ter particulier.

7 Il y a d'autres photos qui ont, elles, un numéro 65 ter et qui montrent une

8 partie de ce terrain, mais je crois l'avoir dit hier. Il y a une partie où

9 il n'y avait pas une concordance aussi nette avec les numéros 65 ter,

10 c'était les collines par lesquelles la colonne est passée. Cette question,

11 elle a été évoquée au début du témoignage et je pense que c'est pertinent.

12 Bien entendu, ces collines ne sont des collines qui ressemblent à celles

13 qu'on vient de voir dans la séquence vidéo. Mais je l'ai déjà dit, et je

14 croyais que ceci avait été réglé hier. On n'a pas toujours des photos

15 parfaitement identiques à ce qui se trouvait dans la liste 65 ter. Mais

16 c'est la même région, les mêmes endroits, c'est simplement souvent un angle

17 différent, un degré de précision différent. Si quelqu'un se sent surpris

18 par les photos, j'avais demandé de le dire dans les deux semaines qui

19 avaient été données. Personne n'a réagi. Donc, il n'y a pas eu d'effet de

20 surprise. Ici, on fait simplement une obstruction.

21 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Maître Bourgon.

22 M. BOURGON : [interprétation] Merci, Monsieur le Président. Je n'apprécie

23 vraiment pas le commentaire fait par mon collègue qui dit qu'on fait de

24 l'obstruction. Mais je vais quand même répondre : ce n'est pas un effet de

25 surprise ici ou de non surprise. Ce qui compte, c'est qu'il y a des règles

26 à suivre devant ce Tribunal international et la Chambre de première

27 instance a le devoir de les faire respecter en l'espèce. Tout d'un coup,

28 mon collègue ajoute une pièce P2103. Monsieur le Président, c'est une pièce

Page 1375

1 qui contient 271 photos. Cette pièce, elle n'a jamais été ajoutée à la

2 liste des pièces que l'Accusation entend faire verser au dossier

3 d'instance. Si l'Accusation va au-delà de sa liste initiale de 2 100

4 pièces, elle doit demander l'autorisation de la Chambre. Elle ne l'a jamais

5 demandée. Notre objection, c'est simplement que nous nous sommes préparés à

6 ce procès à partir de 2 100 pièces. Maintenant, nous en avons de nouvelles.

7 Si mon collègue est dans l'impossibilité de me dire exactement quel est le

8 numéro de cette pièce dans la liste qui est là, je fais objection et je

9 m'oppose même à ce qu'on utilise cette pièce par le truchement de ce

10 témoin. Il y a des raisons qui expliquent qu'on a un Règlement dans ce

11 Tribunal. On ne peut pas dire certainement : "Ils l'ont depuis deux

12 semaines, cela fait longtemps qu'ils ont cela." Ceci ne nous aide pas. Il y

13 a des règles à suivre et à respecter. Nous vous demandons respectueusement

14 à vous, la Chambre de première instance, de veiller au maintien du

15 Règlement dans ce Tribunal.

16 S'il y a une nouvelle pièce, il faut que l'Accusation demande

17 l'autorisation de la faire verser. D'abord, ils doivent demander

18 l'autorisation de la présenter pour que nous sachions exactement où nous

19 allons.

20 Je vous remercie, Monsieur le Président.

21 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Merci.

22 Vous voulez répondre, Monsieur McCloskey.

23 M. McCLOSKEY : [interprétation] J'ai répondu. On continue. Je pense qu'une

24 ordonnance a été rendue à ce sujet.

25 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Madame Fauveau.

26 Mme FAUVEAU : Monsieur le Président, je dois faire une objection à cette

27 ligne de questions au nom de M. McCloskey, en fait, plus des réponses du

28 témoin. On a déjà entendu que le témoin n'était pas là-bas en 1995. Il ne

Page 1376

1 peut pas savoir la direction dont la colonne s'est dirigée. Il ne peut pas

2 savoir quelle est la colline que l'on est parti. S'il veut témoigner sur

3 ces faits, il doit préciser d'où il a su cela.

4 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je pense qu'il peut nous le dire sans

5 aucune difficulté, mais entre-temps nous allons nous consulter.

6 [La Chambre de première instance se concerte]

7 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Nous allons commencer avec Mme Fauveau

8 -- avec l'objection plutôt de Mme Fauveau. Nous considérons que nous

9 pouvons résoudre cela facilement.

10 Monsieur Ruez, vous avez indiqué les routes et les rues ici, et vous avez

11 indiqué quelle était la route qui était prise par le premier groupe de

12 personnes mentionnées par vous; sur quoi fondez-vous cela ?

13 LE TÉMOIN : [interprétation] Je fonde ces connaissances sur de nombreux

14 entretiens que nous avons eus avec des personnes qui se sont déplacées le

15 long de cette route. Je pense que, même sur la vidéo que nous avons vue,

16 même si je ne comprends pas la langue serbo-croate, j'ai vu qu'il y avait

17 un homme qui donnait des directions et on entend leur explication, et puis,

18 nous avons aussi les archives de l'armée bosniaque où cette région est

19 mentionnée. Plus ou moins, toutes les personnes qui ont réussi à s'échapper

20 de cette zone, entre Konjevic Polje et l'enclave, ils affirment tous qu'ils

21 avaient traversé cette zone et surtout en traversant cette colline. Puis,

22 nous avons plusieurs témoins, puis, ils nous ont dit -- qu'ils nous ont

23 donnés des indices depuis cette colline, et après, grâce à cela, nous avons

24 pu découvrir les lieux de crime.

25 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Très bien. Merci. Je vais maintenant

26 revenir à la question soulevée par Me Bourgon. Comme je l'ai déjà dit hier

27 avant le début de la déposition de M. Ruez, P02103, dans sa forme actuelle

28 risque de poser problème, car ceci contient 271 images des lieux de crime

Page 1377

1 et des cartes. Je pense que vous serez d'accord avec moi pour dire que pour

2 la plupart ils n'ont pas de numéros 65 ter. Sur le plan juridique et de la

3 procédure

4 Me Bourgon a raison s'agissant des documents qui n'ont pas été communiqués

5 en vertu de l'article 65 ter. Ce que nous ferons, par conséquent, pour le

6 moment c'est qu'au fur et à mesure lorsque nous identifierons cela ils

7 seront simplement marqués aux fins d'identification. Ensuite, nous allons

8 décider ce qui arrivera aux pièces P02103 car comme M. McCloskey avait déjà

9 expliqué la plus grande partie -- la plupart des photos ont un numéro 65

10 ter, donc, peut-être il serait possible de les présenter sous forme d'un

11 seul CD avec un nouveau numéro. Ceci ne nous posera pas grand problème. Je

12 suis sûr que ceci ne violera pas les Règlement de procédure et de preuve.

13 Nous apprécions les commentaires de la part de la Défense et nous

14 vous remercions d'avoir mentionné cela Maître Bourgon. Toutes les autres

15 images que nous verrons à l'écran au fur à mesure que nous allons avancer

16 dans ce travail et qui vous posent problème en raison du fait qu'elles

17 n'ont pas de référence en vertu de l'Article 65 ter, veuillez bien nous les

18 identifier et par la suite ceci nous sera utile afin de déterminer si

19 P02103 devrait faire partie des pièces à conviction en tant qu'un ensemble

20 de documents ou bien s'il faudrait l'éliminer du compte rendu d'audience en

21 tant que pièces à conviction. Puis les problèmes portant seulement sur des

22 images différentes que nous aurons vu entre-temps et qui ont un numéro 65

23 ter qui vous avait déjà été communiqué; est-ce clair ?

24 M. McCLOSKEY : [interprétation] Oui, Monsieur le Président. Je

25 souhaite simplement expliquer que j'ai fait une distinction sur la base des

26 documents et des conversations interceptées et les photographies. Le

27 terrain que nous voyons est couvert à 99,9 % je dirais par des images

28 fournies au conseil. Peut-être les angles sont différents et les dates sont

Page 1378

1 différentes mais il s'agit au fond du même endroit. Bien sûr, nous sommes

2 en train de parler d'un document militaire -- lorsque nous parlons d'un

3 document militaire ou d'une conversation interceptée il est essentiellement

4 d'avoir le numéro 65 ter.

5 Je me souviens que vous avez dit, Monsieur le Président, que

6 parfois les témoins viennent avec leurs propres documents. M. Ruez ne

7 travaille plus ici et c'est ce qu'il a fait. Ils nous a apporté ces

8 documents avec lui et effectivement leur format est ancien donc je vais

9 essayer de clarifier cela -- mais je dois vous dire, Monsieur le Président,

10 que je ne savais pas que l'endroit auquel la colonne se déplace était une

11 question contestée. S'ils avaient mentionné cela dans leurs mémoires

12 préalables au procès dans ce cas-là j'aurais eu besoin de 200 témoins

13 supplémentaires, mais je ne pense pas que ceci a été contesté par la

14 Défense donc dans ce système contradictoire. Je pense que le Tribunal

15 devrait tenir compte de cela.

16 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Merci, Monsieur McCloskey. Justement,

17 ces arguments que vous venez d'avancer sont pertinents pour la prise de

18 décision que nous allons faire ultérieurement lorsque nous déciderons sur

19 la question de savoir s'il y a des préjudices matériels portés contre les

20 droits de la Défense.

21 Notamment, lorsque vous présentez les images d'un angle différent ou

22 sous un format différent mais ce que vous devez comprendre des deux côtés

23 dans la réalité de ce Tribunal c'est que nous trouverons parfois de

24 nombreux documents qui sont parfois apportés par des témoins qui les ont

25 trouvés quelque part ou qui sont tombés dessus, peut-être qu'ils n'étaient

26 pas disponibles à l'Accusation avant et qui vont être mis à votre

27 disposition pendant le procès. Bien sûr, si la permission leur ait donnée

28 pour qu'ils soient versés au dossier en tant que pièces à conviction, mais

Page 1379

1 il s'agit là des situations qui surviendront, qui surviennent dans chaque

2 procès, et d'une certaine manière, ceci se rapproche d'un commentaire fait

3 par M. McCloskey, à savoir qu'il s'agit de quelque chose que le témoin

4 avait préparé pour nous, ce qui ne correspond pas nécessairement à la

5 catégorie des documents qui doivent tout vous être communiqués conformément

6 à la Règle 65 ter. Cependant, je propose de ne pas avoir des débats

7 particulièrement chargés à ce sujet et je propose que ce document soit

8 marqué aux fins d'identification pour le moment.

9 Oui, Maître Bourgon.

10 M. BOURGON : [interprétation] Merci, Monsieur le Président. Je prends notre

11 de la décision de la Chambre de première instance. Cependant je souhaite

12 vous dire que la difficulté que j'ai mentionnée est une difficulté

13 pratique. Nous nous sommes préparés dans cette affaire sur la base de 2 100

14 pièces à conviction. Tout simplement nous essayons de suivre lorsque nous

15 voyons une image nous essayons de la trouver pour retrouver nos propres

16 commentaires. Il s'agit tout simplement d'une difficulté pratique de la

17 Défense n'essaie nullement de faire obstruction à la procédure. Tout

18 simplement, nous souhaitons avoir la possibilité de faire notre travail.

19 S'agissant de toutes ces photos, peut-être pas toutes les photos,

20 s'agissant de quelques photos on a pu dire, Oui, cela c'est la pièce à

21 conviction tel numéro, mais pour un grand nombre d'autres photos ce n'était

22 pas possible. C'est cela la difficulté que nous avons à suivre à cette

23 procédure. Merci, Monsieur le Président.

24 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Merci, Maître Bourgon, mais je souhaite

25 vous assurer que la Chambre de première instance est convaincue que si vous

26 faisiez obstruction à la procédure, notre intervention aurait été tout à

27 fait différente. Nous comprenons tout à fait votre problème et il ne s'agit

28 pas seulement de votre problème à vous, mais du problème que les membres de

Page 1380

1 notre personnel rencontre également. Ils ont attiré notre attention là-

2 dessus même avant le début de la déposition de ce témoin. Pour le moment,

3 nous sommes en train d'essayer de voir comment les choses se déroulent. Si

4 les choses se compliquent de manière excessive, nous allons prendre

5 certaines mesures pour les clarifier. La dernière chose que nous souhaitons

6 c'est de vous placer, vous, ou de nous placer, nous, en position où nous

7 aurons trop de situations confuses qui nous empêcheront d'avancer et de

8 fonder notre jugement ultérieurement sur des éléments facilement

9 identifiables.

10 Oui, Maître Meek.

11 M. MEEK : [interprétation] Monsieur le Président, j'ai remarqué ici

12 que le témoin utilise ses notes au cours de sa déposition et nous demandons

13 à la Chambre de lui demander de nous fournir -- de nous remettre un

14 exemplaire de ces notes pour que nous sachions ce qu'il est en train de

15 lire pendant sa déposition.

16 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Est-ce que vous êtes en train de

17 lire les notes ?

18 LE TÉMOIN : [interprétation] Non, Monsieur le Président. Je n'ai pas

19 une seule note sur moi.

20 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] D'accord.

21 M. MEEK : [interprétation] Je sais que je suis un peu aveugle, mais

22 je l'ai vu sortir un papier de sa poche. Je ne sais pas ce que c'est.

23 LE TÉMOIN : [interprétation] Il s'agit ici d'une liste des témoins de

24 l'Accusation, comportant un certain nombre de numéros. Il ne s'agit pas de

25 note.

26 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Est-ce que ceci vous satisfait,

27 Maître Meek ?

28 M. MEEK : [interprétation] Pardon ?

Page 1381

1 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Est-ce que son explication vous

2 satisfait ?

3 M. MEEK : [interprétation] Oui. Maintenant, que je vois ce que c'est, je

4 dois dire en même temps qu'il y a une note de l'autre côté. Je ne sais pas

5 s'il faisait référence à cela ou pas.

6 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui. Nous allons poursuivre, Monsieur

7 McCloskey.

8 Monsieur Ruez, inutile de fournir d'autres explications. Nous sommes

9 satisfaits de ce que vous nous avez déjà dit.

10 Monsieur McCloskey.

11 M. McCLOSKEY : [interprétation] D'accord.

12 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Vous avez oublié où vous en étiez, je

13 pense. Nous aussi, nous avons oublié.

14 M. McCLOSKEY : [interprétation] Peut-être qu'il faudrait aller directement

15 au contre-interrogatoire, Monsieur le Président. Je pense que nous en avons

16 terminé pour ce qui est de cela.

17 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Maître Bourgon, si vous n'avez pas

18 quelque chose de nouveau à dire, asseyez-vous.

19 M. BOURGON : [interprétation] Si, c'est nouveau. Mon éminent collègue

20 n'arrête pas de faire ce genre de commentaire inutile, absurde, et avec

21 tout le respect que je lui dois, stupide. Je souhaite qu'il s'abstienne de

22 ce genre de commentaires.

23 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Maître Bourgon, Monsieur McCloskey, je

24 fais objection moi-même à ce genre de langage non approprié. Je m'adresse à

25 la fois aux conseils et à l'Accusation. Ce procès vous réunira pendant deux

26 ans, trois ans peut-être et il est dans l'intérêt de tout le monde et, en

27 particulier, il est dans votre intérêt de créer et de continuer à avoir un

28 environnement qui est amical, qui est correct et qui nous permettra de

Page 1382

1 faire la justice, de manière appropriée, dans le cadre de ce procès, comme

2 c'était le cas dans d'autres procès. Parfois, l'ambiance devient amère et

3 empoisonnée, et si ceci nous arrive, vous n'allez gagner rien du tout, sauf

4 que nous devrons intervenir fermement de temps en temps afin de nous

5 assurer que le code de conduite et le Règlement de procédure et de preuve

6 est complètement respecté. Il n'y aura plus de souplesse, à ce moment-là,

7 il n'y aura plus de gentillesse dans mes interventions adressées à vous.

8 Donc, je vous encourage à ne pas utiliser des paroles trop dures les uns

9 envers les autres, et veuillez essayer de coopérer mutuellement dans la

10 mesure du possible, essayez d'avoir autant de compréhension l'un pour

11 l'autre que possible.

12 Je propose, Monsieur McCloskey, que nous en arrêtions là et que vous posiez

13 votre question suivante.

14 M. McCLOSKEY : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.

15 Q. Nous allons maintenant voir la photo numéro 17. Il s'agit d'une photo

16 constituée de deux photos différentes. Est-ce que vous pourriez nous dire,

17 s'il vous plaît, ce qui est représenté sur la photo qui figure à gauche et

18 celle à droite ?

19 R. Il s'agit là d'une photographie que j'ai prise en avril 1997 et la date

20 figure en bas à droite de la photographie. C'est la raison pour laquelle je

21 m'en souviens si précisément. On voit ici le croisement, l'intersection de

22 Konjevic Polje à cette date-là. On la voit à droite de la photo et, encore

23 une fois, nous avons une flèche jaune. Cette photo a été prise du bas de la

24 colline que nous avons vue sur la photo précédente. Ceci indique

25 approximativement la direction que la plupart des personnes prenaient afin

26 d'essayer de sortir de cette zone.

27 Q. Est-ce que vous pouvez nous orienter quelque peu ? Est-ce que vous

28 pouvez nous dire quelle est la direction montrée par la petite main ?

Page 1383

1 R. En haut, nous voyons la direction nord vers Zvornik.

2 Q. Très bien. Ici, nous voyons une autre rue; ceci représente quoi ?

3 R. Au milieu de la photographie, nous voyons l'intersection de Konjevic

4 Polje vers Kravica et Bratunac.

5 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] S'agit-il, encore une fois, d'une de

6 ces images dont vous n'avez pas le numéro 65 ter ? Est-ce que vous pouvez

7 nous dire, Maître Bourgon, sans faire obstruction ?

8 M. BOURGON : [interprétation] Malheureusement, Monsieur le Président, nous

9 ne le savons pas.

10 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Encore une fois, nous allons le marquer

11 pour identification.

12 M. McCLOSKEY : [interprétation] Monsieur le Président, si mes souvenirs

13 sont bons, il existe plusieurs photographies de l'intersection de Konjevic

14 Polje prises de l'air et du sol qui sont identiques et j'ai compris que ces

15 photos comportaient un numéro 65 ter, mais, justement, peut-être que j'aie

16 interprété les choses différemment par rapport à mes collègues ici.

17 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui.

18 Madame Fauveau.

19 Mme FAUVEAU : Monsieur le Président, je crois que vous avez fait une

20 suggestion qui était très censée, de mettre ces photos sur un CD-ROM qui

21 pourrait nous être communiqué. Je ne conteste absolument pas que le

22 Procureur nous a donné cette photo, le problème est que je ne peux pas la

23 retrouver si, demain ou après-demain, quand nous allons contre-interroger

24 le témoin, on ne pourra pas s'y référer.

25 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Comme je l'ai déjà dit, ce n'est pas

26 seulement le problème que vous rencontrez, vous, mais notre personnel

27 aussi.

28 M. McCLOSKEY : [interprétation] Elle se trompe, ceci fait partie d'un CD.

Page 1384

1 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui. Celle-ci, oui. Mais la seule

2 manière dont vous pouvez y faire référence est le numéro 17D271 (comme

3 interprété).

4 M. McCLOSKEY : [interprétation] C'est cela le problème. Elle a reçu cela

5 sur un CD-ROM de manière très clairement énoncée, bien mieux que les pièces

6 à conviction dans l'affaire Krstic et Blagojevic. Ici, il est indiqué où

7 les photos ont été prises, quelles sont leurs dates et tout cela. Donc ceci

8 est meilleur. Je m'excuse si je n'ai pas toujours pu leur donner le numéro

9 65 ter. A chaque fois que je pourrai le faire, je le ferai. Mais je ne

10 savais pas que la Défense contestait quelque chose au sujet de

11 l'intersection de Konjevic Polje.

12 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Monsieur McCloskey, tout peut faire

13 l'objet de contestation dans un procès, même sans préavis.

14 Oui.

15 M. BOURGON : [interprétation] Merci, Monsieur le Président. La question

16 n'est pas de savoir si l'intersection Konjevic Polje est contestée ou pas,

17 mais la question est la suivante : mon collègue dit : Si nous avons un

18 numéro, c'est le numéro 1616 ou je ne sais pas quoi. J'ai attiré

19 l'attention de mon éminent à cela, il y a plusieurs jours. Pourquoi est-ce

20 qu'il ne peut pas sélectionner un certain nombre de photographies et nous

21 dire de quelles photographies il s'agit. Ceci serait facile, ainsi nous

22 saurions quelles sont les photos nouvelles et nous nous limiterions sur ces

23 nouvelles photos. Ce serait beaucoup plus facile pour nous.

24 Je vous remercie, Monsieur le Président

25 M. McCLOSKEY : [interprétation] Est-ce que je peux vous rappeler quelle

26 était ma réponse à cela préalablement ? Je l'ai déjà fait avec l'aide de

27 certaines personnes de mon équipe. Nous avons passé en revue toutes les 70

28 photos utilisées dans l'affaire Krstic et Blagojevic, et nous les avons

Page 1385

1 comparées aux photos utilisées dans ces affaires. Parfois, c'était la même

2 chose, parfois c'était la même chose mais la qualité était différente et je

3 me souviens qu'une fois, il y avait une vraie différence car il y avait des

4 photos montrant les montagnes. Mais nous venons de voir les mêmes

5 montagnes, par exemple dans le film Petrovic. Tout le monde a vu cela. Si

6 nous essayons de relier cela et d'établir une équivalence absolue entre les

7 photos, ceci nous prendra beaucoup de temps. Bien sûr, nous allons le faire

8 si ceci va nous aider à résoudre les problèmes.

9 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Nous allons clarifier cela de manière

10 supplémentaire, car ce que vous dites tous les deux est bien valide. Mais,

11 en même temps, nous avons la responsabilité de nous assurer que les règles

12 sont appliquées dans la mesure du possible. Donc, nous allons prendre la

13 décision suivante : nous supposons qu'après avoir passé en revue ces 271

14 images, vous devriez être en mesure d'identifier les photos qui ont un

15 numéro en vertu de l'article 65 ter. Ce que l'on vous demande de faire et

16 vous n'êtes pas obligés de le faire immédiatement, d'ici demain, mais

17 veuillez le faire dès que possible. Veuillez remettre une liste de ces

18 images avec les références au numéro 65 ter pour que nous puissions savoir

19 par exemple que l'image numéro 17 a un numéro 65 ter et équivalent comme

20 document 1 619 en vertu de l'article 65 ter ou le numéro que vous avez

21 mentionné.

22 S'agissant des autres images que vous ne pouvez pas identifiées. Dans ce

23 cas-là pendant toute la déposition de ce témoin ceci continuera à faire

24 partie de la pièce P02103 marquée aux fins d'indentification seulement. A

25 la fin, nous allons prendre décision sur la question de savoir si

26 l'ensemble de la pièce P02103 doit être versée au dossier en tant que pièce

27 à conviction séparée et, dans ce cas-là, je donnerai des instructions sur

28 la manière dont ceci doit être fait ou au moins que ceci devrait être

Page 1386

1 accompagné d'une liste plus détaillée et plus descriptive des images

2 contenues.

3 Est-ce que ceci est acceptable de la part des parties ? Est-ce que ceci

4 n'approfondit pas vos préoccupations qui sont les nôtres aussi, Maître

5 Bourgon ?

6 M. McCLOSKEY : [interprétation] Oui, nous allons le faire pendant ce week-

7 end.

8 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Merci, je vous remercie de votre

9 coopération. Nous allons continuer, nous allons prendre une pause à 12

10 heures 30, à peu près ou autour de cette heure-ci.

11 M. McCLOSKEY : [interprétation] Je pense que nous avons dit tout ce qui

12 devait être dit au sujet de l'intersection à Konjevic Polje.

13 Q. Est-ce que vous souhaitez ajouter quelque chose ?

14 R. Nous avons donné la direction de Zvornik et de Bratunac mais pas de

15 Nova Kosova qui est à gauche de la photographie.

16 Q. Là où se trouve le curseur. Merci beaucoup d'avoir montré cette

17 direction, très bien. Nous allons passer à la photo 18.

18 Vous avez donné le titre à cette carte "prisonniers de guerre, site de

19 regroupement le 13 juillet 1995". Que voulez-vous dire par là ?

20 R. Cette photo montre toutes les régions concernant lesquelles ont dit

21 qu'ils y avaient été détenus. Il s'agit là d'une introduction nous

22 permettant de vous montrer ensuite chaque zone, une à une.

23 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui, Maître Bourgon.

24 M. BOURGON : [interprétation] Merci, Monsieur le Président. Je viens de

25 remarquer que nous avons un témoin qui parle du terme "prisonniers de

26 guerre". Monsieur le Président nous avons mentionné dans le mémoire

27 préalable au procès que le terme de "prisonniers de guerre" existe

28 seulement dans le contexte de conflit armé international et non pas dans le

Page 1387

1 conflit armé non international. Dans cette affaire, l'Accusation n'a pas

2 spécifié de quel type de conflit il s'agit et nous apprécierions s'il

3 s'abstenait de l'emploi des termes qui s'appliquent seulement aux conflits

4 armés internationaux. Merci, Monsieur le Président.

5 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Est-ce que vous souhaitez répondre à

6 cela, Monsieur McCloskey.

7 M. McCLOSKEY : [interprétation] Non.

8 [La Chambre de première instance se concerte]

9 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui. Merci, Maître Bourgon, d'avoir

10 soulevé ce point qui aurait eu beaucoup de poids et qui aurait été un

11 argument très important si vous vous trouviez devant un jury ici;

12 cependant, nous connaissons le droit international ou au moins autant que

13 vous tous. Poursuivons. A mon avis, ceci ne changera rien. Nous savons

14 exactement ce à quoi le témoin fait référence lorsqu'il parle des

15 prisonniers de guerre, ce qui ne veut pas dire que nous considérons qu'ils

16 sont des prisonniers de guerre ou que nous sommes d'accord pour dire qu'ils

17 sont des prisonniers de guerre ou qu'ils devraient être traités comme des

18 prisonniers de guerre. Ceci peut faire partie des arguments avancés plus

19 tard si les parties le souhaitent mais pour le moment nous comprenons que

20 ceci se réfère aux détenus musulmans.

21 Oui, M. McCloskey -- d'abord, M. McCloskey et, ensuite,

22 M. Ostojic. Il ne s'agit pas de la question de la taille, mais je pense que

23 nous devons tout d'abord entendre votre réponse.

24 M. McCLOSKEY : [interprétation] Oui. Nous sommes d'accord. Ceci n'est pas

25 censé avoir une importance juridique.

26 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Bon, je vous présente mes excuses pour

27 avoir décidé ceci sans vous avoir demandé et voir de que vous désiriez.

28 M. OSTOJIC : [interprétation] Monsieur le Président, à la page 38, ligne

Page 1388

1 16. Le témoin à plusieurs reprises tout au long de sa déposition fait des

2 références en utilisant les mots "nous", "lui". Comme en tant que témoin

3 précis, je souhaiterais savoir si possible, de façon à ce que nous n'ayons

4 pas besoin ad nauseam, de nous reposer la question si c'est lui qui l'a

5 fait, lui qui l'a vu ou en coopération avec quelqu'un d'autres. Cela

6 pourrait raccourcir en quelque chose les questions du contre-interrogatoire

7 et même pour les images lorsque nous avons présenté ceci en ce qui concerne

8 le témoin quand il nous a parlé de telle question, qui est-ce donc que l'on

9 appelle "nous". Le bureau du Procureur pourrait, à ce moment-là --n'aurait

10 peut-être pas besoin --

11 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Vous avez parfaitement raison. Je ne

12 pense pas qu'il soit nécessaire que je vous explique, M. Ruez si vous

13 souhaitez ou préférez continuer à dire "nous" peut-être que vous pourriez

14 être plus précis et nous dire de qui vous voulez parler en plus de vous-

15 mêmes.

16 LE TÉMOIN : [interprétation] Oui.

17 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui.

18 M. McCLOSKEY : [interprétation]

19 Q. Pourriez-vous nous dire de qui vous parlez lorsque vous dites nous ?

20 R. Pour commencer en ce qui concerne la question des prisonniers de

21 guerre, lorsque j'ai indiqué "prisonniers de guerre", je prends la pleine

22 responsabilité à ce sujet.

23 Je n'ai pas fait de nouvelles vérifications à ce sujet auprès de

24 l'Accusation. En ce qui concerne le fait que je dise souvent presque

25 toujours le "nous", c'est une habitude de la police judiciaire française,

26 même si l'on fait quelque chose tout seul, on se refaire aux résultats ou

27 aux actions d'un groupe ou d'une collectivité. Autant que possible, je dis

28 "je" ou "moi" lorsque je suis la personne qui a fait telle chose, mais,

Page 1389

1 lorsque je parle des renseignements qui nous ont été fournis. Je veux dire

2 par exemple, résultats d'une équipe d'enquête qui existait à l'époque, à ce

3 moment-là il est probable que je dirais "nous", mais, si vous le souhaitez

4 -- enfin, puisque les enquêteurs de l'équipe faisaient rapport de leurs

5 résultats sur ce qu'ils avaient appris -- me faisaient rapport --

6 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je voudrais considérer en plus,

7 Monsieur Ruez, que les équipes d'enquêteurs variaient parce que nous

8 parlons d'une période longue, assez longue. Vous enquêtiez d'après ce que

9 je comprends, l'équipe d'enquête n'était pas toujours la même, n'est-ce

10 pas ?

11 LE TÉMOIN : [interprétation] Non malheureusement pas.

12 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Bien, je comprends également Maître

13 Ostojic que vous n'êtes pas particulièrement intéressé à savoir si vous

14 voulez des noms mais si c'était le cas, à ce moment-là, il faudrait que

15 vous nous ne disiez.

16 M. OSTOJIC : [interprétation] Pour le moment, le moment pourrait peut-être

17 venir, je ne sais pas.

18 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui, Monsieur McCloskey. Je vous

19 remercie, Maître Ostojic, et vous-mêmes, Monsieur Ruez, nous sommes aises

20 de votre explication.

21 Monsieur McCloskey.

22 M. McCLOSKEY : [interprétation] Merci, Monsieur le Président. Il semble

23 qu'il y ait quelque chose de très précis qui pourrait être contestée. A ce

24 moment-là, j'aurais tendance à demander au témoin de nous fournir sa

25 source. Il se peut que je me trompe sur ce qui est contesté mais nous

26 allons de l'avant et de faire de notre mieux.

27 Q. Bien, Monsieur Ruez mais ensuite nous avons dit que vous aviez marqué

28 ces petits cercles bleus, verts à différents endroits. Nous voyons des noms

Page 1390

1 et je suppose que nous pourrons les passer en revue l'un après l'autre. A

2 part les photographies, reprenons maintenant la photographie suivante, le

3 19.

4 Peut-être pourriez-vous expliquer -- nous voyons sur le cliché 19, Luke sur

5 la carte; pouvez-vous expliquer ceci ?

6 R. Oui, ce point, qui indique Luke, ne se trouve pas sur la carte parce

7 que la carte n'était suffisamment grande pour montrer ce secteur. Mon

8 évaluation est que c»'est une carte plus ou moins précise et c'est juste

9 avant que la Kladanj que se trouvait la ligne de confrontation. Luke est le

10 nom d'une école élémentaire qui était située à son endroit-là juste avant

11 que cette partie de la population ne soit transportée là par car.

12 Q. Bien. Passons au cliché numéro 20. Qu'est-ce que représente le cliché

13 20 ?

14 R. La pièce à conviction numéro 20 montre l'école que l'on connaît sous le

15 nom de école élémentaire de Luke.

16 Q. Quelle est l'importance de cette école brièvement ?

17 R. L'importance de cette école c'est qu'une personne qui a réussi à monter

18 sur un des cars à Potocari, une fois arrivée à l'endroit, il faisait

19 descendre a été séparé des femmes et les enfants et emmenés avec d'autres

20 prisonniers à cette école où il a été détenu ensuite.

21 Q. Pourriez-vous nous donner le numéro de ce témoin sur la liste 65 ter ?

22 R. Il ne figure pas sur la liste.

23 Q. Bien. Certains jours -- bon -- bien --

24 R. Non, je vous prie, de m'excuser. Si, si. C'est le numéro 54.

25 Q. Merci. Comment avez-vous trouvé cette école ?

26 R. Bien, nous l'avons retrouvée selon les indications qui nous avaient été

27 données puisqu'il nous a dit qu'il avait dû marcher sur une quelque

28 centaine de mètres dans la direction opposée à Kladanj une fois qu'il avait

Page 1391

1 été retiré du groupe à la sortie du car.

2 Q. Bien. D'après cette image dans quelle direction se trouverait l'endroit

3 où on les faisait descendre par rapport à ce que nous avons vu dans les

4 vidéos précédentes ?

5 R. A quelque centaine de mètres si on continuait de marcher sur la route

6 dans la direction indiquée par cette route.

7 Q. Bien. Alors, passons maintenant au cliché suivant. Ceci c'est le même

8 bâtiment ?

9 R. Oui.

10 Q. C'est une vue d'où ?

11 R. C'est un cliché de l'arrière du bâtiment et j'ai pris cette photo en

12 raison du fait que le témoin avait dit qu'il s'était trouvé assis avec un

13 groupe au début sous un arbre -- sous cet arbre. Cette photo a été prise en

14 présence du Témoin 54.

15 Q. Bien. Passons au cliché suivant. Que représente-t-il ?

16 R. Le Témoin 54 lorsque nous nous trouvions à cette école a indiqué qu'il

17 a ensuite été détenu à l'intérieur de cette salle de classe où il a été

18 passé à tabac.

19 Q. Bien. Passons maintenant à la photo 23. Bien. Alors, maintenant, nous

20 changeons de lieu. D'après 65 ter, à quoi passons-nous maintenant ?

21 R. Bien, ceci est un autre secteur où nous avons su que des gens avaient

22 été détenus. La première -- dont nous allons parler est le premier secteur

23 -- est Nova Kasaba.

24 Q. Bien. On verra cela ensuite. Nous sommes à la page 24, maintenant nous

25 avons une photo aérienne. C'est de l'imagerie aérienne fournie par les

26 Etats-Unis datée du 13 juillet avec le titre que nous pouvons lire c'est

27 aussi une -- il y a une sorte de marque

28 -- une indication de 14 heures. Je pense que nous l'avons déjà vue. Qu'est-

Page 1392

1 ce que ceci veut dire si les Etats-Unis vous autorisent à nous

2 l'expliquer ?

3 R. Ceci veut dire que c'est une heure approximative. Ce n'est pas une

4 heure précise.

5 Q. Bien. Pourriez-vous enfin identifier certains bâtiments ? Quelle est

6 l'importance de ceci ?

7 R. Cela c'est une installation du 65e Régiment de Protection. Nous savons

8 -- enfin, je sais d'après ce que j'ai entendu le témoin néerlandais que les

9 détenus ont été emmenés dans cette enceinte - dans ce bâtiment.

10 Q. Bien. Attendez. Je voudrais - poursuivons. Nous allons entendre parler

11 de ces témoins néerlandais. J'ai remarqué que vous avez marqué quelque

12 chose comme étant des cars; c'est bien cela ? Pourquoi est-ce que vous avez

13 mis ces marques ?

14 R. Parce qu'il y a trois cars qui se trouvaient sur l'air de stationnement

15 de cette enceinte de cet ensemble.

16 Q. Bien. Je vous remercie. Alors, maintenant passons à l'image suivante,

17 numéro 25. C'est une image prise au sol représentant quoi ?

18 R. C'est une photo que j'ai prise dans la vieille maison en 1996, là,

19 encore la date figure au coin droit de la photographie et ceci représente

20 le bâtiment principal des installations de

21 65e Régiment de Protection, vues de la route à Nova Kasaba.

22 Q. Bien. Maintenant, passons au numéro 26. Voilà, encore une photo de

23 l'imagerie fournit par les Etats-Unis; qu'est-ce que cela ?

24 R. Là, il s'agit d'une photo aérienne qui montre le secteur de Nova

25 Kasaba, le 13 juillet 1995, approximativement à 14 heures.

26 Q. Alors, vous avez vu Nova Kasaba de l'air, n'est-ce pas ?

27 R. Oui.

28 Q. Est-ce que ceci représente bien une représentation exacte de Nova

Page 1393

1 Kasaba, vu en plein air d'au-dessus ?

2 R. Oui, c'est un cliché très précis de ce que nous pouvons voir également

3 les cars sur la route et le but essentiel de cette photographie -- ce qui

4 est l'objectif essentiel c'est le secteur qui est encadré par des arbres

5 que l'on voit en haut de l'image et ceci est le deuxième lieu de détention

6 à Nova Kasaba, à savoir le terrain de football.

7 Q. Est-ce que vous avez reçu des renseignements lors de l'enquête que des

8 personnes avaient été placées sur ce terrain de football à cette date ?

9 R. Oui, je me souviens d'avoir interviewé une personne -- interrogé une

10 personne au cours de l'été 1995 et sur cette photographie nous verrons avec

11 une vue plus proche -- on nous a dit que tous les petits points que l'on

12 voit représentent -- sur un terrain de football c'est la masse des

13 prisonniers qui s'y trouvait. Je veux dire les personnes qui se trouvaient

14 -- ceux-ci se tenaient sur le terrain de football ou qui étaient assises --

15 debout ou assises sur un terrain de football.

16 Q. Bien. Alors, passons maintenant à l'image suivante pour expliquer cette

17 réponse. Où est-ce que vous avez obtenu ces renseignements ? De qui ? Du

18 fait que ces petits points représentaient les personnes qui se trouvaient

19 là.

20 R. Nous n'avons pas obtenu cela, je crois, de ceux qui nous ont fourni

21 parce qu'ils n'avaient pas apporté ces marques sur l'image. Indépendamment

22 de la source que j'ai mentionnée comme étant un témoin interrogé à l'été

23 1995, il y a également une autre source qui a confirmé cela par la suite et

24 qui avait fait partie de l'armée serbe de Bosnie au moment des événements.

25 Q. Passons à l'image suivante. Ceci c'est le 28. Qu'est-ce que cela

26 représente ?

27 R. Le carré au milieu c'est un groupe de personnes alignées sur le terrain

28 de football. On peut voir un certain nombre de points un peu au sud de ce

Page 1394

1 premier groupe et puis à gauche un long rectangle il est également censé

2 représenter un groupe de personnes.

3 Q. Alors, là, nous avons une photo aérienne fournie par les Etats-Unis qui

4 dit qu'il y a des gens qui se trouvent sur un terrain de football, donc,

5 ces renseignements-là vous ont été fournis par les Etats-Unis ?

6 R. Oui. En fait, je ne voulais pas le dire parce qu'on n'était pas sûr à

7 100 % de cela, mais Mme Albright, qui est ambassadeur des Etats-Unis auprès

8 des Nations Unies, a montré certaines images aériennes de cette zone et

9 donc la conclusion était que ces personnes qui se trouvaient sur le terrain

10 de football étaient bien les mêmes que celles qui se retrouvaient sur

11 d'autres photographies montrées -- qui montraient la zone de Nova Kasaba et

12 qui montraient d'ailleurs que le terrain avait été abîmé.

13 Q. Bien. Ne parlons pas maintenant de Mme Albright et de l'ONU si

14 possible. Peut-être le moment serait-il bon pour suspendre l'audience ?

15 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui, mais pas avant avoir entendu ce

16 que Me Bourgon veut dire.

17 M. BOURGON : [interprétation] Je vous remercie, Monsieur le Président. Au

18 compte rendu, page 45, lignes 13 et 14, le témoin a mentionné une source

19 qui est une personne qui faisait partie de l'armée serbe de Bosnie au

20 moment des événements.

21 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui.

22 M. BOURGON : [interprétation] Je souhaiterais obtenir confirmation du point

23 de savoir si ce sont des témoins qui comparaîtront lors de ce procès et si

24 on peut avoir davantage de renseignements quant à savoir qui sont ces

25 personnes ?

26 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui, c'est une question tout à fait

27 valable. Le témoin ne nous a pas dit qui était cette personne, je ne sais

28 pas si vous êtes au courant de qui est cette personne. Pour l'avenir, peut-

Page 1395

1 être pourriez-vous répondre directement à la question et, si ce n'est pas

2 possible, à ce moment-là, nous irons peut-être à huis clos partiel pendant

3 un moment pour entendre le nom et voir si vous êtes en mesure de nous dire

4 si c'est un témoin potentiel ou non.

5 M. McCLOSKEY : [interprétation] Je ne me souviens pas, Monsieur le

6 Président.

7 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Mais vous comprenez bien que ceci est

8 une question pertinente et importante.

9 M. McCLOSKEY : [interprétation] Oui, peut-être que ce serait mieux que l'on

10 retire ceci et que l'on présente seulement les éléments de preuve que nous

11 avons.

12 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Maître Ostojic ? Pas nécessairement

13 parce que cette personne éventuellement finira par être témoin ici, à qui

14 on pourrait poser des questions qui auraient précisément trait aux

15 renseignements qu'il aurait pu donner à

16 M. Ruez.

17 Oui, Maître Ostojic.

18 M. OSTOJIC : [interprétation] Monsieur le Président, avec tout le respect

19 que je vous dois, on a deux sources qui ont été mentionnées, il dit que la

20 première source et ensuite il parle spécifiquement d'une autre source qui

21 c'est un membre de l'armée. Donc, cela fait deux sources. Je ne voudrais

22 pas qu'on se limite à une seule. C'est le type de témoignage sur lequel on

23 voudrait demander à la Chambre s'il est possible d'obtenir des

24 éclaircissements de la question, de façon à ce que nous n'ayons pas besoin

25 de revenir sur cette séquence de cette déposition au cours de notre contre-

26 interrogatoire. Il a mentionné deux sources, il a une liste, il peut s'y

27 référer et il pourrait tout simplement nous dire qui sont ses sources. Je

28 pense que ceci voudrait la peine. Je voudrais demander à la Chambre de bien

Page 1396

1 vouloir donner pour instruction à l'Accusation de garder à l'esprit ces

2 questions précises.

3 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui. Bien. Alors, maintenant, nous

4 reprendrons tout cela immédiatement après la suspension. Effectivement,

5 vous avez raison, Maître Ostojic. Il s'est, effectivement, référé à une

6 personne comme étant un témoin qui avait été interrogé à l'été 1995, donc,

7 un témoin -- je comprends témoin qu'en voulant dire témoin dans un procès,

8 pour répondre dans une procédure, et une autre personne, une autre source

9 qui a confirmé ceci par la suite et qui était dans l'armée serbe de Bosnie

10 à l'époque des événements. Donc, prenons cela directement après la

11 suspension.

12 Monsieur Ruez, dans l'intervalle, je voudrais que vous pensiez à la

13 question de voir si on peut mentionner ces noms en audience publique ou en

14 audience à huis clos partiel. Si vous pensez que vous pouvez mieux juger de

15 la question que nous, vous savez de qui vous parlez.

16 LE TÉMOIN : [interprétation] Oui. Je ne pense pas que ce sera utile d'aller

17 en séance privée parce que la personne interrogée en juillet 1995 et dont

18 je parle comme étant d'un témoin, pour moi, est un témoin des événements.

19 Je ne prenais pas cela dans le sens de témoin devant la Chambre.

20 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Bien.

21 LE TÉMOIN : [interprétation] Je sais qu'il n'y a pas de base pour que cette

22 personne puisse être appelée à ce procès, donc, je pense qu'il ne s'agit

23 d'une personne qui pourrait être témoin sur la liste des témoins.

24 Egalement, la seule liste de témoins que j'aie sur moi, c'est les quelques

25 noms de ceux que nous appelons les survivants des exécutions massives, non,

26 pas des survivants des événements.

27 Donc, je pourrais très certainement retrouver le nom du témoin dont je

28 parle et nous avons fait une déclaration à son sujet dans les archives,

Page 1397

1 mais je n'ai pas son nom en mémoire.

2 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Bien.

3 LE TÉMOIN : [interprétation] L'autre personne que j'appelle une source

4 n'est pas un témoin, c'est parce qu'aucune déclaration n'a été recueillie

5 de cette personne. Je dois ajouter que, si je m'étais rappelé qu'on avait

6 indiqué des personnes sur l'imagerie aérienne, je n'aurais même pas fait

7 référence à ces deux personnes, ces sources humaines.

8 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui, Maître Ostojic, pouvez-vous nous

9 en rester à cela ?

10 M. OSTOJIC : [interprétation] Pour le moment, certainement, Monsieur le

11 Président. Mais je ne suis pas du tout satisfait de sa réponse.

12 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Bien nous allons reprendre les choses

13 après la suspension dans 25 minutes.

14 Je vous remercie.

15 --- L'audience est suspendue à 12 heures 33.

16 --- L'audience est reprise à 13 heures 02.

17 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Reprenons là où nous nous étions

18 arrêtés. Il y avait deux personnes dont une femme vous avez dit qu'il vous

19 était possible de retrouver son nom et de nous le fournir. Essayez de le

20 faire, Monsieur le Témoin. Vous nous direz quand vous aurez retrouvé son

21 nom. Dans l'intervalle, si vous avez terminé votre déposition veuillez

22 veillez à donner ce nom à

23 M. McCloskey. Il y avait une autre personne, un membre de l'armée serbe de

24 Bosnie. On ne connaît pas son grade éventuel. Est-ce que vous avez le nom

25 de cette deuxième personne ?

26 LE TÉMOIN : [interprétation] Malheureusement, je ne pense pas l'avoir.

27 Cette personne travaillait en tant qu'interprète pour l'ONU et se trouvait

28 en tant que simple soldat dans l'armée, à l'époque. J'ai rencontré quelques

Page 1398

1 personnes, mais, officieusement, j'en avais rencontrées trois en tout et

2 ils m'ont dit qu'on les avait menacé au cas où ils viendraient déposer au

3 TPY. Franchement, je ne me souviens pas de nom, je me souviens d'un nom,

4 apparemment, il n'avait pas été menacé. Mais, pour ce qui est des deux

5 autres, je ne sais pas si j'ai des traces de cet entretien. Aussi, en ce

6 qui concerne le nom de ce témoin qui avait été interrogé et qui avait été

7 détenu au terrain de football, je devrais pouvoir consulter des archives de

8 notre équipe d'enquêtes ou être autorisé à contacter une personne qui

9 s'occupe aujourd'hui de ces archives pour donner le nom qui se trouve dans

10 ces archives.

11 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Vous insistez davantage.

12 M. OSTOJIC : [interprétation] Pas maintenant, Monsieur le Président.

13 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je vous remercie.

14 Monsieur McCloskey, veuillez poursuivre.

15 M. McCLOSKEY : [interprétation] Oui, Monsieur le Président. Nous allons

16 essayer de ne pas donner des sources s'il s'agit de nous mais il y a un

17 problème de logistique. Bien sûr, nous n'avons pas le droit de parler à M.

18 Ruez, s'il veut que nous obtenions cette information nous chercherons mais

19 il faudrait peut-être un minimum de contacts avec lui.

20 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] C'est pour cela que j'avais demandé à

21 Me Ostojic s'il insistait. Mais je ne pense pas que ce soit le cas. Vous

22 pouvez continuer vos questions et, si ce témoin constitue un problème, nous

23 nous en occuperons en temps utile s'il se pose.

24 M. McCLOSKEY : [interprétation]

25 Q. Prenons le cliché 29. Nous voyons, maintenant, une autre photo

26 aérienne. Qu'est-ce qu'elle nous montre, Monsieur Ruez ?

27 R. Elle cherche à vous montrer un aperçu plus clair de l'environ, en

28 passant du noir et blanc de la vue aérienne à une image en couleur prise en

Page 1399

1 hélicoptère c'est un plan fixe que nous avons tiré d'une séquence vidéo en

2 hélicoptère, vous en verrez davantage. A droite, vous avez le terrain de

3 football.

4 Q. Rappelez-vous nous essayons de nous limiter les questions et réponses.

5 Le pointeur indique quelque chose, qu'est-ce qu'il indique ?

6 R. Le terrain de football de Nova Kasaba.

7 Q. Bien. Essayez de nous donner les directions. Là, on a une route qui va

8 du milieu en bas vers le haut.

9 R. C'est une route qui va au nord pour rentrer dans Nova Kasaba et au sud,

10 elle va vers le carrefour de Konjevic Polje, ce croisement. En fait -

11 excusez-moi - je pense que c'est à l'envers. Le sud est en haut et le nord

12 est en bas vers Konjevic Polje.

13 Q. Fort bien. Cliché suivant. Qu'est-ce que ceci nous montre ?

14 R. C'est une photo que j'ai prise en avril 1996, elle montre le terrain de

15 football de Nova Kasaba, photo prise au sol.

16 Q. Prenons le cliché 31. Là, nous nous rendons sur quel site ?

17 R. C'est un lieu de détention à Konjevic Polje.

18 Q. Numéro 32. C'est une autre photo aérienne prise par les Américains.

19 Qu'est-ce qu'elle nous montre ?

20 R. Elle montre des installations d'une ancienne école et c'était la base

21 du 5e Bataillon du Génie du Corps de la Drina, là, où se trouve le cercle,

22 c'est une petite cahut [phon] ou hut [phon] de garde et le Témoin 35 a dit

23 que c'est là qu'on l'a d'abord emmené lorsqu'il s'est livré -- lorsqu'il

24 s'est rendu dans ce secteur.

25 Q. Prenons la 33. Qu'est-ce qu'elle nous montre ?

26 R. Une fois de plus c'est la base du 5e Bataillon du Génie, sur la gauche

27 vous voyez ce que j'appelle cette petite maison du garde.

28 Q. Ici qu'est-ce qu'on voit au 34 ?

Page 1400

1 R. On voit l'intersection à Konjevic Polje, vous avez une route qui va

2 vers le nord, vers le haut de l'image vers Zvornik. A gauche, vers Bratunac

3 et vers le sud -- gauche vers Nova Kasaba.

4 Q. Vous avez entouré d'un cercle un bâtiment. En quoi était-il important

5 dans le cadre de votre enquête ?

6 R. Le Témoin 35 a déclaré qu'après avoir été emmené dans cette maison du

7 garde, il avait été placé à l'intérieur d'un hangar qui se trouvait à cette

8 intersection. Nous avons vu une photo de ce hangar, photo prise par moi-

9 même en avril 1997. Plus tard, ce bâtiment était démoli et une station de

10 service a été bâtie à cet endroit. Donc c'est la seule photo qu'on a de ce

11 hangar.

12 Q. Prenons le cliché 35. Prise au sol.

13 R. Oui. C'est une photo prise celle qui ne voulait pas au départ montrer

14 ce hangar mais c'est la deuxième photo sur deux que nous avons de ce lieu.

15 Je l'ai prise en avril 1996.

16 Q. Quel -- le hangar, où est-il ?

17 R. Le hangar, il se trouve à gauche sur la photo.

18 Q. Bien. Maintenant, nous allons voir une brève séquence vidéo qui

19 s'appelle : "Kamenica et une embuscade du côté de Sandici." Nous allons

20 diffuser cette séquence, mais pourriez-vous dire en quelques mots ce dont

21 il s'agit ?

22 R. Oui. Cette séquence va commencer par la mission en hélicoptère

23 effectuée par l'armée américaine à ma demande pour indiquer un lieu sur ma

24 carte qui s'appelle Kamenica. Plusieurs de ceux qui ont parcouru les bois à

25 pied, l'on désigné comme étant un lieu où il y avait eu une grosse

26 embuscade qui avait semé la panique parmi les gens.

27 Q. D'accord ?

28 R. Et [imperceptible] eux --

Page 1401

1 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Ici, il devrait s'abstenir de dire ce

2 genre de chose. Vous devriez l'arrêter, Monsieur McCloskey.

3 LE TÉMOIN : [interprétation] Mais, néanmoins --

4 M. McCLOSKEY : [interprétation]

5 Q. Monsieur Ruez, maintenant, nous sommes dans un monde différent de celui

6 que nous avons connu. Je vous demande de vous contenter de répondre à mes

7 questions. Nous allons procéder méthodiquement. Je sais que vous vous

8 efforcez de le faire.

9 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Rassurez-vous - je parle des conseils

10 de la Défense - tout ceci, c'est comme si cela n'avait jamais été dit en ce

11 qui nous concerne. Vous le savez désormais.

12 M. McCLOSKEY : [interprétation]

13 Q. Qu'est-ce que cette séquence vidéo nous montre ?

14 R. Elle va vous montrer une route qui va du sommet d'une colline vers la

15 route bitumée. Le long de cette route, à un moment donné - on pourrait

16 arrêter l'image - vous verrez une maison de deux étages qui sera un point

17 de référence pour deux témoins importants qui viendront témoigner.

18 Q. Bien.

19 R. Puis vous verrez quelques images qui montrent la première fois que nous

20 sommes arrivés auprès de Sandici.

21 Q. Fort bien. Numéro 65 ter 1590.

22 L'INTERPRÈTE : L'interprète précise que la séquence commence.

23 [Diffusion de cassette vidéo]

24 M. McCLOSKEY : [interprétation]

25 Q. Quelle importance faut-il accorder à ces endroits qu'on a vus de près

26 et de loin ?

27 R. Ceci vous montre la région de Kamenica. C'est cette colline qui se

28 trouve de l'autre côté de la route bitumée.

Page 1402

1 Q. Bien.

2 R. Le pilote film des restes.

3 Q. Fort bien. Un peu plus loin, nous avons vu, oui, quelque chose de blanc

4 au milieu de l'image. Le compteur indique 00.00.53.0.

5 M. McCLOSKEY : [interprétation] Poursuivons la diffusion.

6 [Diffusion de cassette vidéo]

7 L'INTERPRÈTE : L'interprète précise qu'auparavant, c'était des restes

8 humains.

9 LE TÉMOIN : [interprétation] C'est la route qui descend jusqu'à cette route

10 en asphalte, la route bitumée, Bratunac-Konjevic Polje.

11 M. McCLOSKEY : [interprétation] Nous avons perdu quelques images, je ne

12 sais pas pourquoi. Quelques fois, notre logiciel Sanction ne souhaiterait

13 pas des images, soit en coupe certaines.

14 [Diffusion de cassette vidéo]

15 M. McCLOSKEY : [interprétation]

16 Q. Nous venons de passer d'une vue aérienne à une vue au sol; pourquoi ?

17 R. C'est pour vous montrer dans quelle direction ceux qui s'étaient rendus

18 dans la région sont partis pour descendre de cette colline vers la route

19 bitumée.

20 Q. Fort bien.

21 M. McCLOSKEY : [interprétation] Poursuivons. Le compteur était à 00.01.32.

22 [Diffusion de cassette vidéo]

23 LE TÉMOIN : [interprétation] Vous entendez la voix du collègue Peter

24 Nicholson.

25 L'INTERPRÈTE : [voix sur voix]

26 "Nous sommes sortis du sentier, dit la voix."

27 [Fin de la diffusion de la cassette vidéo]

28 LE TÉMOIN : [interprétation] Oui, je crois que maintenant, on peut voir la

Page 1403

1 route. Est-ce qu'il est possible de faire un plan rapproché ? La voilà.

2 M. McCLOSKEY : [interprétation]

3 Q. On voit une maison blanche au milieu. Quelle est l'importance de ceci

4 pour votre enquête ?

5 R. C'est une maison qu'on appelle à deux étages pour ne pas confondre avec

6 la maison de Potocari. Les gens qui sont descendus de la colline sont

7 partis dans cette direction, ils ont longé cette maison. On voit cette

8 maison dans la séquence filmée par Zoran Petrovic, on la voit à plusieurs

9 reprises.

10 Q. Fort bien. Donc cette voix qu'on entend, que dit cet homme qui parle,

11 de quoi parle-t-il ?

12 R. On pourrait simplement l'écouter. Il est en train de dire qu'on descend

13 et dit : "Voici, c'est la maison."

14 Q. Donc, il décrit simplement ce qu'il voit.

15 R. Il décrit ce qu'il film. De cette façon, nous pouvions consigner nos

16 informations lorsqu'il n'était pas possible de le faire par écrit. On le

17 faisait à l'aide de vidéo.

18 Q. Peter Nicholson, qui est-ce ?

19 R. Il travaillait à l'époque pour le bureau du Procureur, c'était une des

20 rares personnes qui en fait ont pris un congé ou qui se sont -- pour en

21 1996, pour m'accompagner dans cette mission.

22 M. McCLOSKEY : [interprétation] Poursuivons.

23 [Diffusion de cassette vidéo]

24 LE TÉMOIN : [interprétation] Ici, à gauche, il y a ce chemin qui mène vers

25 la maison qui se trouve en haut. C'est ce qu'on a appelé le pré de Sandici.

26 M. McCLOSKEY : [interprétation] Le compteur indique 00.02.39.5.

27 Q. C'était juste un peu avant, n'est-ce pas, qu'on voyait [imperceptible]

28 ?

Page 1404

1 [Diffusion de cassette vidéo]

2 LE TÉMOIN : [interprétation] Oui. C'est le pré que vous voyez.

3 [Diffusion de cassette vidéo]

4 L'INTERPRÈTE : [voix sur voix]

5 "Vous voyez cet endroit. On a délimité, dit la voix. Voilà la maison. Vous

6 avez le pré puis vous avez ces chemins qui mènent un peu plus haut vers la

7 maison. Nous allons prendre ce chemin pour filmer le site."

8 [Fin de la diffusion de la cassette vidéo]

9 M. McCLOSKEY : [interprétation]

10 Q. Ces images ont été filmées quand ?

11 R. Je ne suis pas sûr. Je sais que c'était en 1996, oui, c'était en juin

12 1996.

13 [Diffusion de cassette vidéo]

14 L'INTERPRÈTE : [voix sur voix]

15 " Apparemment, ici on voit des vêtements. On voit des cartes

16 d'identité, des vêtements, des effets personnels."

17 L'INTERPRÈTE : L'interprète précise que le son est très mauvais et que l'on

18 entend à peine.

19 L'INTERPRÈTE : [voix sur voix]

20 "Nous sommes toujours ici. Sandici c'est la maison principale. Je

21 vais traverser la route pour aller dans la maison et filmer un peu. Je

22 traverse maintenant la route et je voie de l'autre côté de la route, cette

23 maison. Je me dirige vers elle, je vais regarder à l'intérieur. Puis je

24 vais aller à l'étage. Je gravis ces escaliers, je suis maintenant sur le

25 premier palier au premier étage. Là, je regarde à l'extérieur et je vois

26 cette traînée d'effets personnels."

27 [Fin de la diffusion de la cassette vidéo]

28 LE TÉMOIN : [interprétation] Ces prisonniers qu'on a vus dans la séquence

Page 1405

1 filmée par Zoran Petrovic, bien, ce sont dans ces conditions qu'ils ont

2 abandonné leurs effets personnels.

3 M. McCLOSKEY : [interprétation]

4 Q. A 05.53.

5 R. Puis on redescend.

6 [Diffusion de cassette vidéo]

7 L'INTERPRÈTE : [voix sur voix]

8 "Voilà, maintenant nous sommes à l'arrière de ce terrain. Tout est

9 dégagé. On voit cette traînée formée par des objets à l'arrière de la

10 maison. Il se peut que les gens soient passés par là dans cette colline en

11 abandonnant leurs effets près de la maison.

12 Nous sommes toujours à Sandici près de l'endroit où nous nous sommes

13 trouvés, je suis près de la maison principale, le long de la route. Je vais

14 aller maintenant sur le côté droit de la maison.

15 Vous voyez ici, la carte d'identité de Harsin Medovic [phon].

16 D'autres pièces d'identité. Je vois une douille de 20 mm. Tout est

17 éparpillé ici, il y en a quelques unes éparpillées ici.

18 Nous sommes toujours à Sandici dans ce véhicule.

19 Maintenant, je suis dans une petite déclivité de l'autre côté de la

20 maison. Là vous voyez une grande maison principale. Quand on descend la

21 route, il y avait tous ces effets personnels abandonnés et, maintenant, je

22 suis en contrebas. Vous avez ici ce qui reste d'un corps humain."

23 M. McCLOSKEY : [interprétation] D'accord --

24 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Un instant, Me McCloskey.

25 Maître Bourgon.

26 M. BOURGON : [interprétation] Merci, Monsieur le Président. Je voulais

27 simplement savoir si nous avions la transcription de cette séquence vidéo.

28 Parce qu'ici j'ai compris mais il y en a beaucoup qui n'ont pas compris ce

Page 1406

1 que disait cet homme dans cette séquence.

2 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Bien.

3 M. BOURGON : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.

4 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui. Monsieur McCloskey.

5 M. McCLOSKEY : [interprétation] Non. Il n'y a pas de transcription. La

6 Défense a cette séquence vidéo depuis très longtemps. Ce qui se dit dans

7 cette séquence est très clair.

8 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui, mais le problème invoqué c'est

9 qu'il n'y a pas de transcription en B/C/S. En d'autres termes, ceux qui

10 parlent anglais comprennent, mais les autres ne peuvent pas.

11 M. McCLOSKEY : [interprétation] Monsieur le Président, sauf le respect que

12 je dois à tous, c'est pour cela qu'ils ont des assistants en matière de

13 traduction. S'il y avait vraiment quelque chose de très important, nous

14 aurions fourni ce document, mais, à notre avis, ce n'était pas le cas. On

15 pourra faire traduire ceci, si cela est nécessaire. Mais au fond ce que

16 vous voyez c'est ce que cet homme décrit. La Défense a eu ceci depuis

17 longtemps et je n'ai pas reçu de demande expresse. Bien sûr, nous pourrons

18 fournir la transcription ou la traduction si cela est intéressant

19 maintenant pour eux.

20 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Madame Fauvreau.

21 M. BOURGON : [interprétation] Monsieur le Président --

22 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Vous n'êtes pas

23 Me Fauvreau, Maître Bourgon.

24 M. BOURGON : [interprétation] Excusez-moi.

25 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui, Madame Fauveau.

26 Mme FAUVEAU : Monsieur le Président, ce qui pourrait être digne d'écouter

27 la traduction en français. Alors, je ne sais pas ce qui est dit en anglais.

28 En tout cas, en français, à un moment donné, on voyait un document sur

Page 1407

1 l'écran et ce n'était traduit pas la pièce d'identité. En effet, il s'agit

2 d'une preuve de possession d'arme. Je ne sais pas du tout ce qui a été dit

3 en anglais, mais cela peut-être d'une signification assez importante.

4 L'INTERPRÈTE : Les interprètes s'excusent.

5 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Parfait, vous savez lorsque ce genre de

6 problème se pose, j'ai rencontré ces problèmes dans un autre procès, voici

7 comment nous avons trouvé une solution. C'était peut-être une démarche plus

8 pragmatique que le demandait une traduction sous forme de transcription.

9 Nous avons dit ceci, sous forme d'instruction, pendant qu'on voit la

10 séquence et pendant que ces mots sont prononcés par qui que ce soit qui se

11 trouve de l'autre côté, les interprètes traduisent ou interprètent dans

12 toutes les langues nécessaires ce qui se dit. Ici, en l'occurrence, c'était

13 le français et c'est aussi le serbo-croate.

14 Voici ce que je vous propose. Vous avez le choix. On peut avoir une

15 traduction de cette partie là en B/C/S. Je pense que ceci répondrait aux

16 préoccupations de tous ceux qui ne parlent pas la langue, aussi aux

17 préoccupations de Me Fauvreau au cas où elle aurait des problèmes. L'autre

18 possibilité c'est de revenir à la séquence, de la revoir, et d'écouter ce

19 qui se dit. On pourra peut-être augmenter le son et on peut demander

20 l'interprétation ici, en temps réel pendant que nous regardons ces images.

21 C'est une autre possibilité. Je vous laisse ce choix.

22 Monsieur McCloskey qu'est-ce que vous voulez faire ? Donc, l'autre

23 possibilité que je vous ai évoquée, vous permettrait de faire des

24 économies, l'économie de la traduction et de temps aussi.

25 Cela fait combien de temps là que la séquence défile ?

26 M. OSTOJIC : [interprétation] Sept minutes.

27 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Cette vidéo elle fait combien ?

28 M. McCLOSKEY : [interprétation] Huit minutes encore ou est-ce que

Page 1408

1 c'est huit minutes en tout ? Oui, c'est peut-être beaucoup de demander ceci

2 aux interprètes. Je sais que, normalement, on leur donne la transcription.

3 Bien sûr, je suis prêt à essayer s'ils sont prêts à le faire, mais je suis

4 tout à fait prêt à couper le son parce que ce qui nous intéresse, ce n'est

5 pas le son. On veut qu'on vous montre les endroits que vous avez déjà vus

6 dans la séquence Petrovic.

7 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Si les mots prononcés par M. Nicholson

8 ne sont pas importants pour vous, fort bien, on peut s'en passer, mais je

9 pense que le témoin voulait dire, vous venez d'écouter ce que Nicholson

10 vient de dire. Il faut vraiment l'écouter. Alors, à vous de décider,

11 Monsieur McCloskey. Si ce ne sont pas des paroles importantes pour vous,

12 elles ne seront pas peut-être pour nous non plus. Je ne sais pas. Je ne

13 m'engage pas.

14 M. McCLOSKEY : [interprétation] Si on coupe le son, cela ne me dérange pas.

15 M. HAYNES : [interprétation] Je pense que l'idée est très bonne.

16 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui. Nous pouvons nous en accommoder.

17 Bien, nous allons le faire. On va couper la bande son. On va se contenter

18 de voir les images, et je vous demande, Monsieur le Témoin, de nous

19 expliquer ce que nous sommes en train de voir. Imaginez que vous êtes M.

20 Nicholson.

21 LE TÉMOIN : [interprétation] Bien. Le seul problème est si on coupe la

22 bande son au début de la vidéo Nicholson en général donne la date précise

23 de l'enregistrement. J'aurais peut-être du mal à me souvenir de façon

24 certaine de la date à laquelle ceci a été filmé.

25 M. McCLOSKEY : [interprétation] Cette information peut être fournie plus

26 tard. Franchement, je répète, cette information peut être fournie sans

27 problème.

28 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Fort bien. Allons-y. Sans bande son.

Page 1409

1 M. McCLOSKEY : [interprétation] J'espère que la régie peut l faire. Ce

2 n'est pas nous qui contrôlons cet aspect-là de la diffusion.

3 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Nous pouvons enlever nos écouteurs et

4 il n'y aura pas de son à ce moment-là.

5 M. McCLOSKEY : [interprétation] Apparemment, oui, cela marche pour la

6 diffusion sans son et je pense qu'on va recommencer à partir du début.

7 [Diffusion de cassette vidéo]

8 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Mais cela on l'a déjà vu, non ?

9 LE TÉMOIN : [interprétation] Oui.

10 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je vous demande d'aller juste à

11 l'endroit où on s'est arrêté. Je ne pense pas qu'il est nécessaire de tout

12 revoir.

13 M. McCLOSKEY : [interprétation] Je suis d'accord, Monsieur le Président.

14 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui.

15 M. McCLOSKEY : [interprétation] Cela s'est terminé à l'endroit où nous nous

16 étions arrêtés, donc normalement cela ne nous posera pas de problème. Nous

17 pouvons simplement supprimer le son pour cette partie de la pièce à

18 conviction.

19 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Très bien.

20 M. McCLOSKEY : [interprétation] Très bien.

21 Q. Monsieur Ruez, retrouvons nos repères et nous étions en train de

22 visionner une vidéo de la région de Sandici. Nous avons vu ce cliché déjà.

23 Puis, maintenant, nous allons montré le cliché suivant, 36.

24 R. Nous avons dit que nous pouvions sauter cela car quelqu'un d'autre en

25 parlera, nous allons simplement faire référence à la région.

26 Q. Très bien. Inutile d'en parler alors. Maintenant, nous sommes à la

27 photo 38. Que représente-t-elle ?

28 R. Encore une fois, il s'agit de la vue des collines dans lequel les gens

Page 1410

1 essayaient de trouver leur chemin de sortie et la route qui mène dans la

2 direction de deux entrepôts. Encore une fois, ceci montre ce à quoi

3 ressemblait l'environ, autour de la date des événements.

4 Q. Très bien, et 39.

5 R. La même situation, encore une fois sur le film. Il s'agit du chemin

6 d'approche à cette maison ce qui correspond à certaines scènes de ce qu'on

7 appelle la vidéo Zoran Petrovic.

8 Q. Très bien. Photo suivante. Nous avons une autre photo aérienne. Ici

9 c'est décrit en tant que groupe de personnes, à Sandici, le 13 juillet

10 1995, à 14 heures. Quel est le lien entre cela et les autres photos

11 différentes que nous avons vues ? Excusez-moi.

12 R. La photo suivante ce sera encore mieux. Voilà, ici il s'agit exactement

13 de la même photo que vous venez de décrire avec quelques annotations

14 supplémentaires.

15 Q. Nous sommes maintenant à la photo 41. Qui a fait ces annotations ? Qui

16 les a apportées ?

17 R. Je ne sais pas qui mais ceci avait été préparé dans le cadre du procès

18 du général Krstic.

19 Q. Très bien. L'annotation "maison détruite," que représente-t-elle ?

20 R. Nous avons la ligne jaune interrompue et à cet endroit-là nous avons la

21 reconstruction du chemin que les gens prenaient pour arriver jusqu'au

22 champ. L'inscription "maison détruite" porte sur la maison à deux étages

23 que nous voyons sur le film et l'image que nous venons de voir. A droite,

24 les maisons détruites sont également un point de référence lorsque l'on

25 voit le champ, sur le film et sur la vidéo de Zoran Petrovic. D'après les

26 deux témoins dont les noms sont numéro 37, et 36, les personnes blessées

27 étaient installées dans cette maison-là. Je ne sais pas autre chose à ce

28 sujet.

Page 1411

1 Q. Très bien. Nous allons nous arrêter là. Nous allons passer à la photo

2 suivante.

3 R. Excusez-moi.

4 Q. Monsieur Ruez, excusez-moi, je vais devoir vous interrompre. Nous

5 devons nous en tenir à la forme des questions et réponses. M. Ruez souhaite

6 expliquer quelque chose. Est-ce que l'on peut lui accorder cela ?

7 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Très bien. Veuillez expliquer ce que

8 vous voulez.

9 LE TÉMOIN : [interprétation] Il y a une autre annotation que je n'ai pas

10 expliquée. Il s'agit d'une flèche qui montre un cercle où il est marqué

11 groupe de prisonniers.

12 M. McCLOSKEY : [interprétation] Très bien.

13 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Merci.

14 M. McCLOSKEY : [interprétation] Très bien.

15 Q. Merci, Monsieur Ruez. Nous allons passer maintenant au numéro 42. Est-

16 ce que ceci est lié à la photo précédente -- à la photo 41 ?

17 R. Oui, il s'agit d'un gros plan de la même région encore une fois il est

18 possible de reconnaître la maison à deux étages. La route avec quelques

19 cars sur la route. Ensuite, la pente qui mène vers le champ de Sandici,

20 puis une foule qui représente des groupes de personnes, nous avons vu

21 également la même chose sur le terrain de football de Nova Kasaba.

22 Q. Ceci fait partie des informations que vous avez reçues de la part des

23 Etats-Unis ?

24 R. Oui.

25 Q. C'est indiqué d'ailleurs. Passons à la photo suivante. C'est quoi ?

26 R. C'est la photographie que j'ai prise en 1997, en été. Je ne me souviens

27 pas du mois. Le champ de Sandici est maintenant un champ de blé. Vous

28 pouvez voir derrière les véhicules à gauche le chemin d'approche où nous

Page 1412

1 pouvons voir les prisonniers montrés sur la vidéo de Zoran Petrovic, dans

2 la zone jaune c'est la zone que j'avais marquée. Approximativement, il

3 s'agit de la zone dans laquelle les prisonniers et je veux dire le groupe

4 de personnes est assis ou il se tient debout et j'ai annoté cela

5 conformément à la photo aérienne que nous avons vue.

6 Q. Merci. Passons au numéro 44. Nous voyons que c'est une photo constituée

7 de deux photos. Est-ce que vous pouvez l'expliquer ?

8 R. Oui. La photo au fond est celle au sujet de laquelle j'ai fait des

9 commentaires tout à l'heure, et la photo en haut à gauche est un extrait de

10 la vidéo de Zoran Petrovic, et le petit carré jaune, au milieu de la maison

11 à gauche, montre l'emplacement précis où se trouvaient ces gens là au

12 moment du film.

13 Q. Est-ce que ceci se fonde sur votre opinion suite à l'analyse des

14 photos ?

15 R. Sur la base du fait que je suis allé à plusieurs reprises dans ce champ

16 et sur la base du fait que j'ai, effectivement, vu le film de Zoran

17 Petrovic en passant en revue plus ou moins chaque cliché.

18 Q. Très bien. Continuons. La zone suivante, Monsieur Ruez, quelle est

19 l'importance du numéro 45 ?

20 R. Nous avons maintenant passé en revue la carte où les points marquent

21 les lieux de détention et je n'ai pas encore parlé de Bratunac ou de

22 Potocari parce que nous avions déjà parlé de ces deux emplacements. Cette

23 carte, les cartes suivantes indiquent les zones ou les endroits où les

24 exécutions alléguées ou prouvées ont eu lieu.

25 Q. Très bien. Nous pouvons voir l'annotation rouge au-dessus de Vlasenica;

26 qu'est-ce que ceci signifie ?

27 R. Dans cette région, je dois trouver le numéro du témoin, le témoin 54

28 dit que dans la soirée du 13, on l'a sorti d'un petit camion et on l'a

Page 1413

1 conduit de l'école Luke dans la direction de Vlasenica, et ensuite, ils ont

2 tourné à gauche dans la direction du nord, après quelques temps, il est

3 arrivé à un endroit dont il a réussi à fuir avant d'être exécuté, d'après

4 ce qu'il a dit. On l'a ramené dans la région et il a essayé de trouver

5 l'endroit présumé de l'exécution, mais il n'a rien trouvé. Puis, nous

6 n'avons pas trouvé de fosse commune dans cette région-là, même si ceci peut

7 s'expliquer.

8 Q. Ce point rouge, qu'est-ce qu'il signifie alors ?

9 R. Simplement que c'est la zone approximative dans laquelle, d'après les

10 dires de ce témoin, l'événement final a eu lieu.

11 Q. Très bien. Nous allons passer à la photo suivante, 46. Nous allons

12 marquer la zone de Konjevic Polje et de Cerska vallée ?

13 R. Cerska.

14 Q. C'est entre les deux. Passons à la photo suivante, 47. Est-ce que vous

15 pouvez nous dire de quoi il s'agit là ?

16 R. Oui. Il s'agit d'une photo prise d'un hélicoptère en 1998, ce qui

17 montre à droite de la route, à droite, la route qui si on se retourne, et

18 on peut voir cela en haut de la photographie, va vers l'intersection de

19 Konjevic Polje, et au fond, vers le sud, à Nova Kasaba.

20 Q. La flèche noire, qu'est-ce qu'elle représente ?

21 R. La flèche noire représente la route en gravier qui mène vers la vallée

22 de Cerska.

23 Q. Très bien. Quelle est sont importance dans l'occasion de l'enquête ?

24 R. En fait, il y a eu plusieurs témoins qui ont tous une approche

25 différente de cette situation.

26 Q. Nous n'allons pas traiter de cela pour le moment. Ce n'est pas

27 nécessaire, je pense.

28 Monsieur le Témoin, est-ce que vous pouvez nous dire ce que vous avez

Page 1414

1 trouvé dans cette zone sur la base de ce que les témoins vous avaient dit ?

2 R. Sur la base des récits de témoins qui étaient sur la colline que j'aie

3 montrée précédemment, qui est maintenant à droite, en dehors du cadre de la

4 photo, cette personne avait vu trois cars en train d'entrer dans la vallée,

5 escortés par un véhicule blindé transport de troupes. Ensuite, il les a

6 perdus de vue, et ceci n'a pas vraiment de sens.

7 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Il n'est pas nécessaire que vous

8 fassiez ce genre de commentaire pour dire si cela a du sens ou pas.

9 LE TÉMOIN : [interprétation] Très bien.

10 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Vous n'êtes pas ici à cause de cela, et

11 je suppose que c'était la base de votre objection, n'est-ce pas, Maître

12 Bourgon ?

13 M. BOURGON : [interprétation] Tout à fait, Monsieur le Président. Je pense

14 que la question de mon collègue est tout à fait appropriée lorsqu'il a

15 demandé ce qu'il avait trouvé à Cerska.

16 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Très bien. Merci.

17 M. McCLOSKEY : [interprétation] Très bien.

18 Q. J'apprécie que vous vouliez nous fournir des informations. Sur la base

19 des informations que vous nous avez décrites émanant de ce témoin et sur la

20 base d'autre information -- bon, voyez d'abord la photo suivante, bien sûr,

21 vous êtes allé dans la région. Vous avez mené vos enquêtes.

22 R. Cette photographie montre en fait l'accès dans la vallée depuis la

23 route en gravier en tournant à droite dans la vallée de Cerska.

24 Q. Oui.

25 R. Ceci montre encore une fois cette approche.

26 Q. Quarante-neuf, excusez-moi pour vous interrompre ?

27 R. Encore une fois, l'approche de la vallée et la route qui devient plus

28 étroite.

Page 1415

1 Q. Avant de parler de la vallée, je pense qu'il ne faut pas oublier que le

2 moment est venu pour suspendre l'audience, Monsieur le Président ?

3 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui. Je pense que nous allons nous en

4 arrêter là.

5 Monsieur Ruez, nous allons reprendre notre travail lundi, lundi matin.

6 Puis, ensuite, nous verrons pour la suite. Je ne sais pas quels sont les

7 arrangements prévus pour M. Ruez.

8 M. McCLOSKEY : [interprétation] Monsieur le Président, oui,

9 M. Ruez a dit brièvement qu'il ne savait pas s'il pouvait me parler, mais

10 en fait, il souhaite traiter d'une question administrative avec son

11 employeur, compte tenu du fait qu'il avait un problème et nous avons averti

12 la section chargé des Témoins et des Victimes du fait que peut-être il

13 aurait besoin d'aide afin de contacter son employeur, si ceci est

14 acceptable. Bien sûr, je ne dirai pas autre chose.

15 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Il est important, effectivement, si

16 vous avez un problème qu'il faut résoudre, il faut en informer le Greffe,

17 et cetera. Mais s'il a besoin de votre aide, je pense que ceci ne pose pas

18 de problème. Mais essayons au moins d'éviter le contact direct si ce n'est

19 pas nécessaire. Cela c'est la première chose.

20 La deuxième chose, c'est que, Monsieur Ruez, vous avez travaillé ici

21 pendant longtemps, vous connaissez vos devoirs, vous ne devez pas discuter

22 du compte tenu de votre déposition ou de ces événements avec qui que ce

23 soit entre aujourd'hui et lundi, au moment où nous allons reprendre votre

24 déposition. Je vous remercie.

25 Je souhaite à tout le monde un très beau week-end, et nous nous réunirons

26 ici de nouveau lundi matin.

27 Merci.

28 --- L'audience est levée à 13 heures 47 et reprendra le lundi 11 septembre

Page 1416

1 2006, à 9 heures 00.

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