Tribunal Criminal Tribunal for the Former Yugoslavia

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  1   Le lundi 20 octobre 2008

  2   [Audience publique]

  3   [Les accusés sont introduits dans le prétoire]

  4   [L'accusé Miletic est absent]

  5   --- L'audience est ouverte à 9 heures 04.

  6   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Bonjour à toutes et à tous. Bonjour,

  7   Madame la Greffière. Veuillez citer l'affaire.

  8   Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Bonjour, Monsieur le Président,

  9   Messieurs les Juges. Il s'agit de l'affaire IT-05-88-T, le Procureur contre

 10   Vujadin Popovic et consorts.

 11   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je vous remercie. Vous aurez

 12   remarqué jeudi aux fins du compte rendu d'audience que Mme le Juge Prost

 13   n'est pas avec nous ce matin, mais elle se joindra à nous pour la toute

 14   dernière partie de l'audience, si je ne m'abuse. Donc nous siégeons en

 15   vertu de l'article 15 bis pour le moment. Je remarque également l'absence

 16   du général Miletic. Maître Fauveau, avez-vous une explication à nous

 17   fournir à ce sujet, et pouvons-nous poursuivre l'audience ?

 18   Mme FAUVEAU : Monsieur le Président, mon client a demandé à l'unité

 19   de détention de transmettre à la Chambre sa demande et son accord de

 20   procéder sans lui parce que sa famille est ici. Je ne sais pas pourquoi ça

 21   n'a pas été fait vendredi dernier, mais en tout cas je suis sûre

 22   qu'aujourd'hui vous aurez l'accord de mon client de procéder sans sa

 23   présence.

 24   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] En d'autres termes, il vous a confirmé

 25   qu'il va signer --

 26   Mme FAUVEAU : [hors micro]

 27   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je vous remercie. Nous avons pour

 28   l'Accusation aujourd'hui M. McCloskey et M. Thayer. Je vois que parmi les

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  1   équipes de la Défense, nous devons remarquer seulement l'absence de Me

  2   Haynes.

  3   Bien. Je crois comprendre que vous avez quelques questions préliminaires à

  4   aborder, Maître Lazarevic. Je vous en prie.

  5   M. LAZAREVIC : [interprétation] Bonjour, Monsieur le Président. Bonjour à

  6   tout le monde. Oui, c'est tout à fait exact. Nous avons quelques questions

  7   préliminaires à soulever. Cela porte sur la liste 65 ter. Nous

  8   souhaiterions demander à la Chambre de première instance de nous octroyer

  9   l'autorisation d'ajouter un certain nombre de documents à notre liste 65

 10   ter. J'en ai déjà parlé à M. Thayer hier, il n'a fondamentalement aucune

 11   objection à ce que ces documents soient retenus. J'aimerais tout

 12   simplement, pour le compte rendu d'audience, vous donner les cotes de ces

 13   documents.

 14   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Vous voulez l'inclusion de ces

 15   documents ou vous voulez qu'ils soient retenus comme élément de preuve ?

 16   M. LAZAREVIC : [interprétation] Non, qu'ils soient inclus sur la liste 65

 17   ter. 

 18   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Ce n'est pas la peine de nous fournir

 19   les détails de ces documents. Monsieur Thayer, vous confirmez ce que vient

 20   d'indiquer Me Lazarevic ?

 21   M. THAYER : [interprétation] Oui. Bonjour, Monsieur le Président, je le

 22   confirme tout à fait.

 23   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Bien. Vous avez la possibilité

 24   d'inclure ces documents sur la liste 65 ter. Que vous les utilisiez ou non

 25   maintenant c'est à vous d'en décider, c'est votre affaire. Bien. Vous avez

 26   un témoin ce matin ? Est-ce que vous avez d'autres questions préliminaires

 27   à soulever, je m'adresse aux autres ou à vous ?

 28   M. LAZAREVIC : [interprétation] Non, j'avais juste cela.

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  1   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Bien. Nous allons commencer. Est-ce que

  2   vous pourriez faire entrer le témoin dans le prétoire, je vous prie.

  3   [Le témoin est introduit dans le prétoire]

  4   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Par la suite, après la première pause,

  5   il y a deux décisions d'ordre secondaire que nous aimerions rendre

  6   oralement. Il s'agit de certaines questions soulevées par l'équipe de la

  7   Défense Borovcanin.

  8   Bonjour, Monsieur Trisic.

  9   LE TÉMOIN : [interprétation] Bonjour.

 10   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Bienvenue à ce Tribunal. Vous avez été

 11   convoqué comme témoin à décharge par l'accusé Borovcanin. Je ne pense pas

 12   que votre déposition se termine aujourd'hui, mais nous ferons de notre

 13   mieux. Avant que vous ne commenciez votre déposition, le Règlement du

 14   Tribunal stipule que vous devez prononcer une déclaration solennelle en

 15   vertu de laquelle vous allez dire la vérité. Le texte de cette déclaration

 16   solennelle va vous être donné maintenant. J'aimerais que vous nous en

 17   donniez lecture, et cela sera votre déclaration solennelle.

 18   LE TÉMOIN : [interprétation] Je déclare solennellement que je dirai la

 19   vérité, toute la vérité et rien que la vérité.

 20   LE TÉMOIN: DRAGOSLAV TRISIC [Assermenté]

 21   [Le témoin répond par l'interprète]

 22   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je vous remercie. Veuillez prendre

 23   place.

 24   LE TÉMOIN : [interprétation] Merci.

 25   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] C'est vous qui allez poser des

 26   questions au témoin, Maître Lazarevic ? Présentez-vous au témoin, et vous

 27   pouvez poursuivre.

 28   M. LAZAREVIC : [interprétation] Oui, tout à fait, Monsieur le Président.

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  1   Interrogatoire principal par M. Lazarevic : 

  2   Q.  [interprétation] Bonjour, Monsieur Trisic. Bien sûr, nous avons déjà eu

  3   la possibilité de nous rencontrer, mais j'aimerais me présenter aux fins du

  4   compte rendu d'audience. Je suis Me Aleksandar Lazarevic, et je représente

  5   M. Borovcanin ici devant cette Chambre. Etant donné que nous parlons la

  6   même langue, j'aimerais juste vous demander de bien vouloir attendre que

  7   j'aie fini de poser ma question avant que vous ne commenciez à y répondre

  8   pour que les interprètes puissent faire leur travail convenablement et pour

  9   nous ne parlions pas en même temps.

 10   J'aimerais dans un premier temps que vous m'indiquiez votre nom et prénom.

 11   R.  Dragoslav Trisic.

 12   Q.  Pourriez-vous me dire quels sont votre lieu et date de naissance ?

 13   R.  Je suis né le 5 janvier 1947, à Bratunac.

 14   Q.  Où résidez-vous à l'heure actuelle ?

 15   R.  J'habite toujours à Bratunac.

 16   Q.  Pourriez-vous me parler un peu de votre éducation ?

 17   R.  Je suis né à Bratunac. J'y ai passé toute ma carrière. J'ai terminé

 18   l'école élémentaire à Bratunac, puis ensuite j'ai suivi les cours de

 19   l'école secondaire et technique à Tuzla. Puis après cela, j'ai terminé

 20   l'école normale, l'école destinée aux enseignants, et cela se passait à

 21   Tuzla également.

 22   Q.  Très bien. J'aimerais encore vous demander de répondre à une question,

 23   puis ensuite nous parlerons de votre parcours professionnel.

 24   Est-ce que vous avez fait votre service militaire au sein de l'armée

 25   populaire de la Yougoslavie, et si tel est le cas, quand ?

 26   R.  Oui. J'ai fait mon service militaire dans l'ex-JNA de 1971 à 1972, et

 27   j'étais basé à Zadar, j'étais à l'école des sous-officiers.

 28   Q.  Très bien. Est-ce que vous pourriez, je vous prie, me donner quelques

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  1   détails à propos de cette école des sous-officiers ? A quoi est-ce que cela

  2   correspond en terme militaire ?

  3   R.  Il s'agit d'une école où les conscrits sont formés pour devenir des

  4   officiers de réserve, des sous-officiers.

  5   Q.  Très bien. Après que vous avez terminé votre service militaire et après

  6   que vous avez terminé cette école de sous- officiers, qu'avez-vous fait

  7   alors ? Où avez-vous obtenu votre premier emploi et comment est-ce que

  8   votre carrière a évolué après cela ?

  9   R.  Après mon service militaire au sein de la JNA, j'ai travaillé comme

 10   enseignant dans une école. D'ailleurs, avant d'avoir fait mon service

 11   militaire au sein de la JNA, j'avais déjà travaillé comme enseignant dans

 12   une école. Après avoir terminé mon service militaire, j'ai travaillé à

 13   nouveau dans une école. J'y ai travaillé depuis la fin de l'année 1972

 14   jusqu'à l'été 1973.

 15   Q.  Bien. Après l'été 1973, qu'est-il advenu de votre carrière ?

 16   R.  J'ai été nommé chef de l'état-major de la Défense territoriale de

 17   Bratunac, et j'y ai travaillé à partir du mois de juillet 1973.

 18   Q.  Bien. Entre-temps, est-ce que vous avez eu d'autres emplois ?

 19   R.  Oui. Pendant une certaine période entre l'année 1981 et 1984, j'étais

 20   vice-président du conseil exécutif de la municipalité de Bratunac, poste

 21   que j'ai occupé pendant trois ans. Ensuite, je suis revenu à l'état-major

 22   de la Défense territoriale.

 23   Q.  Pourriez-vous nous dire quel était votre poste à l'état-major de la

 24   Défense territoriale lorsque vous êtes revenu ?

 25   R.  C'était un peu différent. Car au lieu d'être chef d'état-major, j'ai

 26   été nommé commandant de l'état-major de la Défense territoriale.

 27   Q.  Bien. Est-ce que vous avez pris votre retraite à un moment donné, et le

 28   cas échéant, quand est-ce que cela s'est passé ?

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  1   R.  Oui. J'ai pris ma retraite à compter du 1er mai 1991. C'était une

  2   période où les partis nationalistes ont eu le pouvoir; et il faut savoir

  3   qu'il y avait la division des départements au sein des municipalités, et je

  4   n'étais affilié à aucun parti, donc je n'étais pas considéré comme pouvant

  5   être utilisé en quelque sorte pour toutes les fonctions, donc il m'a été

  6   suggéré de prendre ma retraite conformément à la loi régissant

  7   l'administration publique, en fonction de cette loi, c'est une option qui

  8   est offerte, vous pouvez votre retraite après 25 ans de travail. J'avais 25

  9   ans et trois mois de travail, et j'ai pris ma retraite le 1er mai 1991.

 10   Q.  Bien. J'aimerais vous poser quelques questions à propos de la période

 11   pendant laquelle vous avez été commandant de la Défense territoriale à

 12   Bratunac. J'aimerais savoir si vous aviez un ou assistants, et le cas

 13   échéant, j'aimerais que vous nous indiquiez de qui il s'agissait ?

 14   R.  Le système stipulait que je devais avoir quatre assistants : j'avais

 15   l'assistant responsable des opérations et de la formation, il y avait

 16   ensuite l'assistant responsable de l'organisation et de la mobilisation,

 17   c'était l'assistant du commandant, puis il y avait l'assistant du

 18   commandant pour la sécurité, la sûreté et le renseignement; puis il y avait

 19   un assistant également qui s'occupait de la logistique.

 20   Q.  Pour que le compte rendu d'audience soit bien clair, il est exact que

 21   nous parlons de la période qui a précédé la guerre, donc il s'agit de la

 22   période où la République socialiste fédérative de Yougoslavie existait tout

 23   comme la République socialiste de Bosnie-Herzégovine, n'est-ce pas ?

 24   R.  Oui, tout à fait. C'est exact.

 25   Q.  Est-ce que vous pourriez nous dire si à un moment donné vous avez été

 26   mobilisé en 1992 ?

 27   R.  Oui. J'ai été mobilisé en avril 1992.

 28   Q.  Pourriez-vous me dire qui vous a mobilisé ?

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  1   R.  J'ai été mobilisé par le ministère de la Défense de la municipalité

  2   serbe de Bratunac. J'ai reçu une convocation de la part du ministère qui

  3   m'a demandé de me présenter à l'unité de guerre.

  4   Q.  Très bien. Est-ce que vous pourriez me dire ce qui suit, lorsque vous

  5   avez reçu cette convocation, où avez-vous été affecté ?

  6   R.  J'ai été affecté chef de l'état-major de la Défense territoriale de la

  7   municipalité de Bratunac.

  8   Q.  Très bien. Pourriez-vous me dire qui était le commandant de la Défense

  9   territoriale au sein de la municipalité de Bratunac, puisqu'il s'agissait

 10   de la municipalité serbe de Bratunac à ce moment-là ?

 11   R.  Oui. Le commandant était le capitaine Momir Nikolic.

 12   Q.  Très bien. J'aimerais maintenant que nous examinions quelques documents

 13   qui ont leur importance pour que nous comprenions la question que je vais

 14   vous poser. Avant que je ne vous pose la question et avant que vous

 15   n'examiniez ledit document, j'aimerais vous remettre ce classeur. Dans ce

 16   classeur, les documents sont présentés de façon chronologique, à savoir en

 17   suivant l'ordre des questions que je vais poser. C'est un classeur qui a

 18   déjà été montré à la Défense et à l'Accusation, et je souhaiterais

 19   maintenant que nous consultions ces documents.

 20   R.  Bien.

 21   Q.  Le premier document que je souhaiterais que nous examinions est le

 22   document relatif aux amendements portés à la législation de la Défense

 23   nationale, la Gazette officielle 6/92, il s'agit du document 4D177, qui

 24   porte le chiffre numéro 1 qui est à l'intercalaire numéro 1 de votre

 25   classeur.

 26   R.  Oui.

 27   Q.  Est-ce que vous pourriez attendre que cela soit présenté dans le

 28   prétoire électronique pour que tout le monde puisse consulter le document

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  1   dont nous parlons.

  2   Est-ce que vous pouvez maintenant consulter la droite de votre écran. Il

  3   s'agit de la Loi relative aux amendements et modifications. Est-ce que vous

  4   pouvez, je vous prie, consulter l'article premier.

  5   R.  Oui.

  6   Q.  Il y est indiqué que les mots "Défense territoriale et forces armées"

  7   vont être remplacés par le mot "armée". Est-ce que c'est un document,

  8   d'après ce que vous comprenez, qui représente en quelque sorte un pas qui a

  9   été accompli vers la création de l'armée de la Republika Srpska ainsi que

 10   l'abolition des unités de la Défense territoriale qui existaient jusqu'à ce

 11   moment-là ?

 12   R.  Oui. La structure, bien entendu, ainsi que l'organisation ont commencé

 13   à être modifiées; comme cela a été indiqué, la Défense territoriale et les

 14   forces armées ont été remplacées par l'armée de la Republika Srpska, ce qui

 15   est d'ailleurs indiqué ici.

 16   Q.  Bien. Le document suivant se trouve à l'intercalaire 2 de votre

 17   classeur. Il s'agit du document 4D526, il s'agit d'une décision relative à

 18   la création de l'armée de la Republika Srpska de Bosnie-Herzégovine, et

 19   vous verrez que la date est la même, il s'agit du 12 mai 1992. Vous voyez

 20   ce document ?

 21   R.  Oui.

 22   Q.  Très bien. Est-ce que nous pourrions, je vous prie, étudier l'article 2

 23   de cette décision où il est indiqué que les unités et les états-majors de

 24   la Défense territoriale se verront donner un nouveau nom et seront les

 25   commandements et unités de l'armée dont l'organisation et la structure

 26   seront déterminées par le président de la république. Etant donné qu'il

 27   s'agit d'une décision qui porte la même date que le document précédent, je

 28   suppose que cela représente la concrétisation, en quelque sorte, de

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  1   l'établissement de l'armée de la Republika Srpska ainsi que la disparition

  2   des unités qui jusqu'à ce moment-là composaient la Défense territoriale ?

  3   R.  Oui. Les états-majors de la Défense territoriale ont été abolis et ils

  4   étaient ainsi nommés commandement des unités de l'armée, et le président de

  5   la république était la personne qui devait déterminer la façon dont ces

  6   unités seraient mises sur pied, créées et organisées. Ce qui fait l'objet

  7   de l'article 2.

  8   Q.  Très bien. Pourriez-vous me dire si la Brigade de Bratunac a été créée

  9   immédiatement après que les unités de la Défense territoriale ont été

 10   intégrées à l'armée de la République de Bosnie-Herzégovine ou est-ce qu'il

 11   y avait une autre unité à laquelle ont été intégrées les unités

 12   territoriales du territoire de Bratunac ?

 13   R.  Non. A partir du début de la mobilisation, la Défense territoriale à

 14   Bratunac a été organisée conformément aux lignes directrices de l'ancienne

 15   formation de la Défense territoriale de la municipalité de Bratunac.

 16   Lorsque cette loi est devenue loi relative à la défense nationale et

 17   lorsqu'il y a eu cette décision relative à l'établissement de l'armée de la

 18   Republika Srpska, et lorsque la structure et l'organisation des unités ont

 19   été annoncées, nous avons fait partie du 5e Bataillon qui composait la

 20   Brigade de Birac, qui se trouvait cantonnée à Sekovici.

 21   Q.  Très bien. Lorsque la Brigade de Birac a été mise sur pied ou le 5e

 22   Bataillon, comme vous l'avez dit, avez-vous été nommé à un poste au sein de

 23   cette brigade ou de ce bataillon ?

 24   R.  Le 5e Bataillon de la Brigade de Birac a été formée à la fin du mois de

 25   mai 1992. Je n'y avais pas de fonction particulièrement importante puisque

 26   le bataillon, à proprement parler, était une unité plus petite que la

 27   Défense territoriale qui existait jusqu'alors. En tant que commandant

 28   adjoint du bataillon, il ne faut pas oublier que le commandant était Momir

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  1   Nikolic, et j'ai exécuté les tâches d'un commandant adjoint.

  2   Q.  Très bien. Est-ce que vous pourriez me dire si à un moment donné vous

  3   avez effectué des missions qui avaient des liens avec la sécurité ou le

  4   renseignement ?

  5   R.  Oui. J'ai exécuté ce genre de missions, mais cela s'est fait en

  6   septembre 1992 lorsque le colonel Sibinic a pris les fonctions du poste de

  7   commandant de bataillon, et pendant deux mois, en septembre et en octobre

  8   1992, je me suis acquitté de ces missions.

  9   Q.  Très bien. J'aimerais maintenant que nous examinions le document

 10   suivant. Il s'agit du document qui correspond à l'intercalaire 3 de votre

 11   jeu de document, il s'agit du document 3DP274. Le nom du document est

 12   "Itinéraire de temps de guerre de la Brigade de Bratunac." C'est la

 13   première page du document qui m'intéresse dans un premier temps.

 14   R.  Oui.

 15   Q.  Vous avez la première page et la première phrase qui se trouve juste en

 16   dessous du titre "Formation de la Brigade de Bratunac", et là il est dit

 17   que la Brigade d'infanterie légère de Bratunac a été formée ou créée le 14

 18   novembre 1992.

 19   D'après ce dont vous vous souvenez, est-ce que vous pouvez me dire si ce

 20   fait est exact ?

 21   R.  Oui, c'est tout à fait exact. La brigade a effectivement été créée le

 22   14 novembre 1992.

 23   Q.  Bien. Est-ce que je pourrais maintenant demander l'affichage de la page

 24   suivante. Il s'agit de la page numéro 2 pour la version anglaise, et

 25   j'aimerais vous demander de bien vouloir regarder le haut de la page où il

 26   y est dit au point B, que le corps de la Drina a été la seule unité de

 27   l'armée de la Republika Srpska; et en sus, il est dit qu'il y a les forces

 28   de la Défense territoriale qui sont organisées en cinq détachements, ce

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  1   n'est pas la peine de consulter l'intégralité du document.

  2   R.  Oui.

  3   Q.  Dites-moi, je vous prie, ces détachements de la Défense territoriale

  4   qui sont mentionnés à la fin du document, sous quel commandement étaient-

  5   ils placés ?

  6   R.  Ils étaient placés sous le commandement du 5e Bataillon.

  7   Q.  Fort bien. Pourrait-on passer maintenant à la page 6, s'il vous plaît,

  8   de ce même document, en anglais ce passage se trouve à la page 8.

  9   R.  Oui.

 10   Q.  D'accord. Vous verrez dans la partie supérieure -- oui, voilà. Vous

 11   voyez qu'il est indiqué ici -- je ne sais pas si vous pouvez retrouver ce

 12   passage. On peut voir la phrase qui commence : "A la base d'un ordre reçu

 13   par la VRS en date du 18 avril 1993. Voyez-vous cela ?

 14   R.  Oui, tout à fait.

 15   Q.  Ici, nous pouvons voir qu'on a procédé à la création temporaire du

 16   Groupe tactique 1 duquel le Bataillon de Skelani fait partie, et on énumère

 17   d'autres unités. Dites-moi, s'il vous plaît, si vous vous souvenez si au

 18   mois d'avril 1993 il existait effectivement ce Groupe tactique 1 qui avait

 19   été formé sur ce territoire ?

 20   R.  Oui, tout à fait, je me souviens bien de cela.

 21   Q.  Dites-moi, s'il vous plaît, qui était le commandant de ce groupe

 22   tactique ?

 23   R.  Le commandant de ce groupe tactique s'appelait Vukota, c'était le

 24   colonel Vukota Vukovic.

 25   Q.  D'accord. Dites-moi, s'il vous plaît, ce premier groupe tactique était

 26   subordonné à quelle unité ?

 27   R.  Le Groupe tactique 1 était subordonné au commandement du Corps de la

 28   Drina.

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  1   Q.  A la suite de ces unités qui composaient le Groupe temporaire tactique

  2   1, quelles étaient les autres unités qui étaient restées sur ce territoire

  3   ?

  4   R.  C'étaient les unités de la Brigade de Bratunac; le 3e Bataillon de la

  5   Brigade de Bratunac est resté sur ce territoire.

  6   Q.  D'accord, merci. Ce document ne sera plus nécessaire. Nous pouvons en

  7   disposer. Je souhaiterais maintenant que l'on passe au mois de juillet

  8   1995, et relativement à cette date j'aimerais vous demander de nous dire

  9   quelle était la structure de la Brigade légère de Bratunac au mois de

 10   juillet 1995 ?

 11   R.  La structure de la brigade était comme suit: nous avions le

 12   commandement de la brigade avec des unités rattachées à l'état-major,

 13   ensuite il y avait quatre bataillons d'infanterie, c'est cela.

 14   Q.  D'accord, merci. Examinons ensemble le document 4D615, dans votre

 15   classeur c'est le document qui se trouve à l'intercalaire numéro 4. Nous

 16   n'avons pas ce document sur le système du prétoire électronique, ce

 17   document n'a pas encore été téléchargé, mais nous avons des exemplaires

 18   ainsi que des traductions -- voilà, on m'apprend à l'instant que le

 19   document est téléchargé. Donc je me corrige, ce document est maintenant

 20   affiché à l'écran.

 21   R.  D'accord.

 22   Q.  D'accord, merci. Est-ce que vous avez déjà eu l'occasion de voir ce

 23   document avant ?

 24   R.  Oui, tout à fait. J'ai déjà vu ce document lors du récolement pour ce

 25   procès.

 26   Q.  Est-ce que vous pouvez me dire ce que représente ce document exactement

 27   ?

 28   R.  Ce document représente une liste des bridages, on énumère les noms de

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  1   la composition de la brigade.

  2   Q.  Vous pensez au commandement de la brigade ou autre chose ?

  3   R.  Oui, ce sont les commandements de la Brigade, et nous avons également -

  4   -

  5   Q.  Oui, mais c'est le document qui suit. Nous allons l'analyser.

  6   R.  Non, non, c'est le commandement de la Brigade.

  7   Q.  Fort bien. Concentrons-nous pour l'instant sur les structures du

  8   commandement de la Brigade de Bratunac. Nous avons d'abord le commandant et

  9   le chef de l'état-major. Nous avons leurs noms.

 10   R.  Oui.

 11   Q.  Pourriez-vous nous dire à quoi ressemble, nous expliquer cette

 12   structure du commandement que l'on voie ici ?

 13   R.  Oui, bien sûr. Pourquoi pas ? Outre le commandant et le chef de l'état-

 14   major, nous avons la personne qui est chargée de l'enseignement

 15   opérationnel, c'est le deuxième lieutenant Milorad  Nedeljko [phon] Micic.

 16   Ensuite, il y a Dragomir Riskic.

 17   Q.  Il n'est pas peut-être nécessaire d'énumérer leurs noms. On pourrait

 18   peut-être simplement parler des structures.

 19   R.  Oui. Nous avons la personne chargée des questions de moral des troupes

 20   et des questions relatives à la religion; ensuite il y a également le chef

 21   chargé du renseignement. Il y a l'adjoint du commandant chargé des

 22   arrières, le chef du bureau. Vous avez également le chef du club, le chef

 23   du service financier ainsi qu'un trésorier.

 24   Q.  Fort bien. Vers le milieu du document, nous avons l'adjoint chargé des

 25   arrières; c'est bien vous ?

 26   R.  Oui. Voilà me voici, c'est Trisic Dragoslav.

 27   Q.  Maintenant, après avoir examiné ce document, pourriez-vous nous dire si

 28   ce document correspond exactement à la façon dont la 1ère Brigade

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  1   d'infanterie de Bratunac était composée ?

  2   R.  Oui, tout à fait. Ce document reflète tout à fait précisément la

  3   composition du commandement de la Brigade de Bratunac pour ce qui est du

  4   mois de juillet 1995.

  5   Q.  Fort bien, merci. Le document suivant qui m'intéresse, c'est le

  6   document 4D569 qui se trouve à l'intercalaire 5 de votre classeur.

  7   R.  Oui.

  8   Q.  Un instant, s'il vous plaît. Je vais voir si entre-temps le document

  9   est entré dans le système du prétoire électronique. Oui, je vois qu'il y

 10   est effectivement. Très bien, alors dites-moi d'abord de quel type de

 11   document s'agit-il ?

 12   R.  Il s'agit d'un document qui est une liste des membres de trois

 13   bataillons d'infanterie de la Brigade de Bratunac.

 14   Q.  Très bien. Sans énumérer de noms, pourriez-vous nous dire à quoi

 15   ressemblait la structure ?

 16   R.  Il y avait des compagnies d'infanterie.

 17   Q.  Est-ce que ce document reflète la situation du bataillon telle qu'elle

 18   était au mois de juillet 1995 ou est-ce que vous aimeriez ajouter quelque

 19   chose d'autre concernant cette liste ?

 20   R.  Non, ce document ne reflète pas la composition du bataillon telle

 21   qu'elle se trouvait, ce qu'elle était au mois de juillet 1995. S'agissant

 22   de cette période, nous avions dans la composition de la Brigade le 4e

 23   Bataillon également. Donc le 4e Bataillon faisait partie de notre

 24   composition qui se trouvait dans la région du village de Karici et Kravica.

 25   Ce bataillon était ajouté de la composition de la Brigade de Zvornik.

 26   C'est-à-dire qu'au mois de juillet 1995, il faisait partie de la Brigade de

 27   Bratunac.

 28   Q.  Selon votre souvenir, pourriez-vous nous dire quand est-ce que ce 4e

Page 27036

  1   Bataillon est venu renforcer la Brigade de Bratunac ?

  2   R.  Je ne me souviens pas tout à fait exactement de la date en question. Je

  3   sais que ceci avait été fait au cours de cette période, mais je ne sais pas

  4   exactement quand.

  5   Q.  D'accord. Nous n'aurons plus besoin de ce document, mais parlez-moi

  6   maintenant des unités avoisinantes.

  7    Vous nous avez dit que la Brigade de Bratunac était composée de quatre

  8   bataillons. Pourriez-vous nous dire quelle était l'unité qui couvrait le

  9   flanc droit de la Brigade de Bratunac ? Qui était le voisin de droite ?

 10   R.  Le voisin de droite c'étaient les unités de la brigade d'infanterie de

 11   Milici.

 12   Q.  D'accord. Dites-nous si les lignes de défense de la Brigade de Bratunac

 13   et les lignes de défense de la Brigade de Milici étaient physiquement

 14   attenantes ou existait-il un espace entre ces deux brigades à l'endroit où

 15   elles étaient censées se toucher ? 

 16   R.  Les effectifs des deux brigades, de la Brigade de Milici et de la

 17   Brigade de Bratunac, n'étaient pas attenants. Elles n'avaient pas un

 18   contact physique, il existait un espace entre ces deux brigades qui n'était

 19   pas couvert par une présence en effectifs. Cet espace se trouvait à un

 20   endroit qu'on appelle Bokcin Potok.

 21   Q.  S'agissant de cet espace qui existait entre la Brigade de Milici et la

 22   Brigade de Bratunac, de quelle façon est-ce qu'on assurait la couverture de

 23   cet espace pour ne pas permettre aux unités de l'enclave de la 28e Division

 24   de passer par là ? De quelle façon est-ce qu'on assurait la couverture,

 25   pour m'exprimer ainsi, de cet espace ?

 26   R.  Je peux certainement vous expliquer. Voilà. Cet espace était

 27   principalement miné. Il y avait des champs de mines sur cet espace. D'autre

 28   part, on pouvait également le défendre à l'aide de tirs de mortier

Page 27037

  1   provenant de la Brigade de Milici et de la Brigade de Bratunac; il faut

  2   également ajouter que dans le voisinage, nous avions l'artillerie du corps

  3   d'armée. Il était déployé dans la zone de Rogac.

  4   Q.  Lorsqu'on parle d'artillerie du corps de l'armée, pourriez-vous nous

  5   dire de quel corps d'armée parlez-vous ?

  6   R.  Je parle du Corps de la Drina.

  7   Q.  S'agissant de cette unité de l'artillerie du Corps de la Drina, quel

  8   était son nom ? Quel était le nom de cette unité d'après votre souvenir ?

  9   R.  C'était le 5e MAP.

 10   Q.  Passons maintenant à un autre sujet. Maintenant s'agissant du mois de

 11   juillet 1995, dites-nous si, à cette époque, vous aviez encore la fonction

 12   du commandant adjoint chargé des arrières ?

 13   R.  Oui, tout à fait. J'effectuais encore à cette date-là ces fonctions-là.

 14   Q.  Très bien. Pourriez-vous nous dire de façon générale, un adjoint du

 15   commandant chargé des arrières au sein d'une brigade a quels types de

 16   responsabilités ? Quelles étaient vos tâches et missions ?

 17   R.  Principalement, mes responsabilités étaient de m'assurer de l'état de

 18   la situation, à savoir si toutes les unités de la Brigade de Bratunac

 19   étaient remplies et disposaient suffisamment de moyens matériaux et

 20   techniques, comme on les appelle, matériel et technique.

 21   Q.  Je ne voulais pas vous interrompre, excusez-moi.

 22   Veuillez poursuivre, je vous prie.

 23   R.  Il faut d'abord faire un survol des effectifs et des moyens, puis

 24   ensuite voir quels sont les moyens qui manquent, ensuite par le biais du

 25   commandement supérieur nous pouvons demander pour que ces unités soient

 26   approvisionnées de moyens techniques et matériels manquants.

 27   Q.  S'agissant des moyens techniques et matériels, nous, purs profanes,

 28   cela évoque toutes sortes de signification, mais pourriez-vous nous

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  1   expliquer d'un point de vue militaire ce que ça représente exactement ces

  2   moyens techniques et matériels ?

  3   R.  Ceci a trait à l'ensemble de l'équipement; on parle d'armements, de

  4   munitions, de vêtements; on parle de chaussures, de nourriture et du

  5   diesel, du carburant pour les véhicules.

  6   Q.  La Brigade de Bratunac s'approvisionnait où exactement en moyens

  7   techniques tels que ceux dont vous nous avez expliqués, et qui effectuait

  8   cet approvisionnement aussi de la brigade ?

  9   R.  La brigade était munie, approvisionnée de moyens techniques et

 10   matériels par le biais de la base de l'appui de l'arrière du Corps de la

 11   Drina avec tous les articles nécessaires. C'était la base logistique du

 12   Corps de la Drina, et c'est par eux que provenaient les approvisionnements.

 13   Q.  D'accord. Est-ce qu'il y avait d'autres sources qui permettaient à la

 14   Brigade de Bratunac d'obtenir des moyens techniques et matériels ?

 15   R.  Oui, tout à fait. Dans le cas où la base de logistique ne disposait pas

 16   de tous les moyens matériels et techniques dont elle avait besoin, nous

 17   avions pour obligation de nous adresser aux autorités exécutives de la

 18   municipalité de Bratunac, pour leur demander de nous fournir ces moyens

 19   techniques et matériels qui nous manquent. De façon générale, il s'agissait

 20   principalement de denrées alimentaires, de vêtements, de chaussures et de

 21   carburant pour véhicules à moteur.

 22   Q.  Une petite précision : dans votre réponse vous parlez de la base de

 23   logistique, à quelle base de logistique faites-vous allusion ? De quelle

 24   unité ?

 25   R.  C'est la base de logistique du Corps de la Drina.

 26   Q.  D'accord. J'ai encore quelques questions à vous poser sur ce sujet. En

 27   tant que commandant adjoint chargé de l'appui de l'arrière, de la

 28   logistique, s'agissant du Corps de la Drina, de quelle façon est-ce que

Page 27039

  1   vous envoyiez les demandes ou, vous avez parlé du Corps de la Drina et vous

  2   avez parlé également des autorités municipales de Bratunac ? Techniquement,

  3   comment est-ce que ceci se faisait ? 

  4   R.  D'abord j'évaluais si la brigade avait suffisamment de denrées

  5   matérielles et techniques, ensuite je pouvais voir quels étaient les moyens

  6   techniques qui manquaient; ensuite je procédais à l'évaluation des moyens

  7   techniques et matériels qui manquaient, et j'évaluais le besoin pour le

  8   mois qui suit; et sur la base de cette évaluation, je faisais une demande

  9   au conseil exécutif de la municipalité de Bratunac et eux, entre-temps, ils

 10   avaient procédé à la création d'un état-major chargé de l'approvisionnement

 11   de l'armée. Cette demande, je la faisais parvenir à l'état-major pour que

 12   l'armée soit approvisionnée en moyens manquants, et j'établissais de façon

 13   très précise, très claire, quelles étaient les entreprises de Bratunac qui

 14   pouvaient fournir les moyens techniques et matériels manquants selon les

 15   besoins.

 16   Par exemple, si nous n'avions pas suffisamment de carburant, il était tout

 17   à fait logique que ce carburant soit assuré par le biais de l'entreprise de

 18   transport Vihor car ils avaient du carburant, ensuite il y avait également

 19   les articles tels les denrées alimentaires. Je précisais quelle était

 20   l'entreprise qui pouvait nous faire parvenir ces denrées alimentaires.

 21   Q.  Simplement pour corriger le compte rendu d'audience à la page 18, ligne

 22   5. En fait, ce sont les lignes 4, 5, et 6 dans votre réponse. Sur cette

 23   même page, ici on voit que vous envoyez les demandes au conseil exécutif de

 24   la Brigade de Bratunac qui entre-temps avait été créée par l'état-major

 25   chargé de l'approvisionnement de l'armée. Alors qui a créé quoi ? C'est le

 26   conseil exécutif qui a créé l'état-major ou l'inverse ?

 27   R.  Non, c'est le conseil exécutif qui a procédé à la création de l'état-

 28   major qui était chargé d'approvisionner l'armée.

Page 27040

  1   Q.  Fort bien. Je crois que c'est clair maintenant.

  2   Dites-moi, s'il vous plaît, est-ce que vous faisiez un inventaire des

  3   moyens matériels et techniques que la Brigade de Bratunac recevait ?

  4   R.  Tout à fait. Nous avions un inventaire qui était établi pour tous les

  5   moyens techniques et autres qui étaient reçus par la municipalité de

  6   Bratunac.

  7   Q.  De quelle façon est-ce que vous établissiez cet inventaire ?

  8   R.  Nous recevions des entreprises ces moyens techniques, et nous

  9   établissions des inventaires matériels où on voyait quelles étaient les

 10   quantités reçues. Et ces listes matérielles, comme on les appelait, étaient

 11   faites en plusieurs exemplaires donc il y avait toujours un exemplaire de

 12   cet inventaire de biens matériels et cet exemplaire était toujours renvoyé

 13   à l'entreprise qui fournissait ces biens matériels.

 14   Q.  Fort bien. En tant que commandant adjoint chargé de la logistique et de

 15   l'appui de l'arrière de la Brigade de Bratunac, dites-moi si vous aviez des

 16   collaborateurs, si vous aviez des adjoints, et qui étaient ces personnes et

 17   quelles étaient leurs tâches ?

 18   R.  Oui, tout à fait. J'avais des aides, des personnes, des assistants, si

 19   vous voulez et leurs noms étaient les suivants : il y avait un assistant

 20   chargé du service technique et au mois de juillet 1995, il s'agissait de

 21   Momcilovic Boza. Il avait un autre assistant du service technique --

 22   excusez-moi, je suis un peu perdu.

 23   C'était Novak Stojanovic. C'était l'assistant chargé des services

 24   techniques. Ensuite il y avait Boza Momcilovic qui était l'assistant chargé

 25   de l'intendance. Ensuite il y avait l'assistant chargé du transport et de

 26   la circulation, c'était le feu Pavle Loncarevic. Ensuite il y avait Ljubo

 27   Bajatovic, qui était l'assistant chargé des questions médicales.

 28   Q.  [aucune interprétation]

Page 27041

  1   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Monsieur Lazarevic, un instant, s'il

  2   vous plaît. Qu'est-ce que c'est MTS ? Je vois ici une abréviation en

  3   anglais au compte rendu d'audience, MTS ? Qu'est-ce que cela veut dire ?

  4   M. LAZAREVIC : [interprétation] Matériel et équipement, "Materiel and

  5   equipment" en anglais. Dans les documents, vous reverrez cette abréviation

  6   et c'est ce qu'elle veut dire.

  7   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Très bien.

  8   M. LAZAREVIC : [interprétation]

  9   Q.  Monsieur Trisic, j'aimerais savoir où étaient les entrepôts et où

 10   entreposiez-vous tous ces moyens techniques et matériels que vous receviez

 11   à la Brigade de Bratunac ?

 12   R.  Les moyens techniques et matériels étaient placés dans deux entrepôts.

 13   Il y avait les questions d'intendance, la nourriture et les vêtements; Ils

 14   étaient entreposés dans l'ancien entrepôt de la Défense territoriale que

 15   nous avions hérité de l'armée de la Republika Srpska. Ensuite, les

 16   munitions et l'armement, ces moyens techniques étaient entreposés à

 17   l'entrepôt du tabac, un entrepôt d'une usine de tabac non loin de là.

 18   Q.  Quant au carburant, où était-il entreposé, le carburant que vous

 19   receviez ?

 20   R.  Le carburant que nous recevions en petite quantité, jusqu'à 200 litres,

 21   ce carburant était entreposé à l'entrepôt de la brigade dans des barils, et

 22   s'il s'agissait de quantités plus importantes telles qu'une tonne ou deux

 23   tonnes de carburant, à ce moment-là ce carburant était gardé dans une

 24   citerne de la station d'essence de l'entreprise de transport Vihor.

 25   Q.  D'accord. Alors, dites-nous de quelle façon est-ce qu'on procédait à la

 26   distribution de ces moyens techniques et matériels lorsqu'ils étaient

 27   entreposés à l'entrepôt ? Après cet entreposage, qu'est-ce que vous en

 28   faisiez ?

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  1   R.  Selon les demandes des unités subordonnées, c'est-à-dire des

  2   bataillons, les bataillons nous donnaient leur liste de besoins. Sur la

  3   base de leur besoin, sur la base de ce que nous avions, nous pouvions

  4   accorder aux bataillons les moyens matériels et techniques.

  5   Q.  J'aimerais savoir si la Brigade de Bratunac disposait de véhicules de

  6   transport et d'automobiles et quels étaient ces derniers ?

  7   R.  Oui, tout à fait. Nous avions d'abord des camions de transport, deux

  8   TAM, comme on les appelle, nous, deux véhicules allant jusqu'à 2 tonnes

  9   chacun, c'étaient des véhicules qui étaient des véhicules

 10   d'approvisionnement. Ensuite, il y avait un TAM qui pouvait transporter

 11   jusqu'à 5 tonnes, et c'est un camion qui transportait l'équipement. Ce TAM

 12   avait été mobilisé ou confisqué de l'entreprise de transport Vihor. Nous

 13   avions également deux camions militaires qui appartenaient à la brigade;

 14   c'est le TAM-110 et un TAM-150, et nous avions également deux autocars

 15   mobilisés de l'entreprise de transport Vihor et qui nous servaient de

 16   transporteurs de conscrits militaires.

 17   Q.  Très bien. Je voudrais maintenant passer à un autre sujet. Je voudrais

 18   que vous regardiez le document qui se trouve à l'intercalaire 6. Ce

 19   document porte la cote 4D290 dans le prétoire électronique e-court. Avez-

 20   vous le document devant vous ?

 21   R.  Oui.

 22   Q.  Il s'agit là d'un rapport du commandant de la Brigade de Bratunac

 23   adressé au commandant du Corps de la Drina le 16 juin 1995. Est-ce que vous

 24   avez déjà eu l'occasion de voir ce document ?

 25   R.  Oui.

 26   Q.  Je ne veux pas vraiment que nous parlions du fond de ce document. Ce

 27   que je voudrais, c'est qu'on voit le paragraphe 3 qui m'intéresse, plus

 28   particulièrement où il est dit que : Conformément à un ordre strictement

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  1   confidentiel du commandant du Corps de la Drina en date du 8 juin 1995, la

  2   1ère Brigade de Bratunac a reçu pour ordre de former une compagnie. Ce qui

  3   m'intéresse dans ce document, c'est l'endroit où cette compagnie est censée

  4   être située, c'est-à-dire à l'école de Bjelovac. C'est ça qui est dit dans

  5   ce document. Est-ce que vous voyez cette partie du paragraphe 3 du document

  6   ?

  7   R.  Oui.

  8   Q.  Pourriez-vous, s'il vous plaît, nous dire si cette école a été utilisée

  9   pour héberger des appelés, des militaires, comme il est dit dans ce

 10   document ?

 11   R.  Oui. Elle a été utilisée pour l'hébergement des appelés à l'armée.

 12   Q.  Très bien. Regardons maintenant le document suivant. Il se trouve à

 13   l'intercalaire 7, et il porte comme cote 4D292. Là encore, il s'agit d'un

 14   rapport adressé au commandant de la Brigade de Bratunac au commandement du

 15   Corps de la Drina. Il est daté du 17 juin, je crois.

 16   R.  Oui.

 17   Q.  Là encore, dans ce document, au premier paragraphe, on lit -- il est

 18   question d'une unité qui était gardée en réserve dans le secteur de

 19   Bjelovac. Pourriez-vous me dire précisément où cette unité se trouvait

 20   située matériellement à Bjelovac, au centre de Bjelovac ?

 21   R.  C'était également à l'école élémentaire de Bjelovac, qui était utilisée

 22   pour les nécessités de la Brigade de Bratunac.

 23   Q.  Bien. Regardons le document suivant. Il est à l'intercalaire 8 de votre

 24   classeur, et c'est le document 4D311. L'avez-vous ?

 25   R.  Oui.

 26   Q.  Ce document est daté du 4 juillet 1995. Il est adressé au commandement

 27   du Corps de la Drina. Ce document consiste à une analyse de la préparation

 28   au combat pour la première partie de l'année 1995, et regardons maintenant

Page 27045

  1   la page 7 de ce document. Si vous pouvez-vous la retrouver, page 7 de ce

  2   document ?

  3   R.  Je l'ai trouvée.

  4   Q.  Pour le texte anglais, il s'agit de la page 8. Dans le coin droit en

  5   haut, on voit qu'il y a une annexe numéro 1.

  6   R.  Oui.

  7   Q.  Comme le dit ce document, ceci est notre examen de la mise en œuvre de

  8   la réalisation de la formation et de la participation aux cours pendant la

  9   première moitié de 1995.

 10   R.  Oui.

 11   Q.  Je voudrais maintenant que nous regardions les mentions que l'on trouve

 12   sur le tableau, par exemple, la mention qu'on trouve aux numéros 1, ainsi

 13   que 3, 4 et 5, où on lit que le lieu où la formation et l'entraînement ont

 14   été effectués était le centre de formation de Drinjaca. Pouvez-vous nous

 15   dire ce qu'était ce centre de formation ou d'entraînement de Drinjaca ?

 16   R.  C'était un centre d'entraînement, Dranjica, que nous avions hérité de

 17   l'ancienne Défense territoriale, et faisait partie des installations du

 18   Corps de la Drina. Le Corps de la Drina organisait une formation et

 19   l'entraînement dans ce centre.

 20   Q.  Très bien. Regardons la mention numéro 7, où on voit que Bratunac

 21   Bjelovar était le lieu où la formation et l'entraînement étaient effectués.

 22   Pourriez-vous nous dire où ça se trouvait en fait ? Où étaient les

 23   participants au cours de cette formation, du point de vue matériel ?

 24   R.  Ça continuait de se faire dans ce centre déjà mentionné de Bjelovac.

 25   Q.  Bien. Regardons la page 10 du document. Est-ce que vous pouvez

 26   retrouver la page 10 ? Pour l'anglais, il s'agit de la page 12. Excusez-

 27   moi. Pendant que nous regardons ce document, je voudrais juste ajouter

 28   quelque chose pour le compte rendu. Vous avez dit que ceci se trouvait

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  1   matériellement dans l'école de Bjelovac; c'est bien cela ?

  2   R.  Oui.

  3   Q.  Est-ce que vous avez pu retrouver la page 10 qui commence par le

  4   paragraphe 5 sur les questions "logistiques". Vous avez cela devant vous ?

  5   R.  Oui, je l'aie.

  6   Q.  Pourriez-vous, s'il vous plaît, regarder -- en fait, je vais d'abord

  7   vous poser la question. Est-ce que vous avez participé ou pris part à la

  8   rédaction de cette analyse de la préparation au combat, et si vous l'avez

  9   fait, sur quelle partie du document avez-vous travaillé ?

 10   R.  Oui, bien sûr. J'ai pris part à la rédaction de la partie relative à

 11   l'appui logistique dans ce rapport au paragraphe 5.

 12   Q.  Bien. Alors, regardons ceci, la dernière phrase du paragraphe 5 où on

 13   lit que : "l'état-major où les fournitures militaires dans lesquelles la

 14   brigade s'assure d'avoir tout le matériel qui lui manque fonctionne au

 15   niveau municipal." Est-ce que c'est ça que vous décriviez dans vos

 16   dépositions, à savoir que l'organe municipal effectuait ces tâches et

 17   remplissait ces missions ?

 18   R.  Oui, précisément. C'est-à-dire que cet organe, qui est l'état-major

 19   chargé des fournitures pour l'armée, faisait que nous nous assurions

 20   d'avoir tous les MTS dont nous avions besoin par ce personnel, par cet

 21   état-major.

 22   Q.  D'après vos souvenirs, pourriez-vous simplement me dire qui faisait

 23   partie de ce personnel ou de cet état-major ?

 24   R.  Cet état-major comprenait le président du conseil exécutif et les

 25   directeurs des sociétés ou compagnies du secteur de la municipalité de

 26   Bratunac.

 27   Q.  Très bien. Regardons le document suivant, intercalaire 9 de votre

 28   classeur. C'est le 4D572. C'est une liste d'appelés à l'armée dans la

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  1   Brigade de Bratunac au mois de juin 1995. Vous avez cela devant vous ?

  2   R.  Oui.

  3   Q.  Alors, à la page 1 -- attendons que la version en B/C/S apparaisse à

  4   l'écran avec le prétoire électronique e-court.

  5   Quelque part au milieu de la page 1, pouvez-vous retrouver le nom de

  6   Milan Zivanovic, et dans la dernière colonne, sous la rubrique "Unité," on

  7   lit les mots économie militaire. Est-ce que vous pouvez nous expliquer ce

  8   terme d'"économie militaire" ?

  9   R.  Oui. C'était une unité indépendante qui avait été créée par le Corps

 10   d'armée de la Drina. Cela faisait, en fait, partie du Corps de la Drina, et

 11   en tant que tel, elle avait pour objet de fournir des vivres au Corps de la

 12   Drina.

 13   Q.  Très bien. Sur la même page, pourriez-vous retrouver le nom Janko

 14   Zivanovic, dont le nom de son père était Vasilije, et dans la dernière

 15   partie on voit qu'il est question de l'école dont vous nous avez déjà parlé

 16   ?

 17   R.  Oui, c'était bien ça l'école. Janko Zivanovic était directement

 18   responsable de l'entretien de cette installation.

 19   Q.  Très bien. Est-ce qu'on pourrait maintenant voir la page 4 du document.

 20   Est-ce que vous voyez le nom de --

 21   L'INTERPRÈTE : nom inaudible.

 22   M. LAZAREVIC : [interprétation]

 23   Q.  -- nom du père de --

 24   L'INTERPRÈTE : inaudible.

 25   M. LAZAREVIC : [interprétation]

 26   Q.  -- et si vous pourriez, s'il vous plaît, nous donner le nom de l'unité

 27   dans la colonne suivante à côté de son nom ?

 28   R.  Il s'agit encore une fois de la caserne de Bjelovac, qui est le même

Page 27048

  1   local que précédemment.

  2   Q.  Merci. Passons maintenant à la pièce suivante, à l'intercalaire 100, et

  3   sur le prétoire électronique c'est le document 4D571. Il s'agit d'un

  4   document qui est très semblable à celui que nous venons de voir, mais qui a

  5   trait au mois de juin 1995. A la première page, vous verrez à nouveau --

  6   pourriez-vous retrouver le nom Janko Zivanovic, avec le nom de son père

  7   était --

  8   R.  Oui, je peux voir.

  9   Q.  Dans la dernière colonne, on voit Bjelovac à côté de son nom.

 10   R.  Oui, c'est la même école, c'est le même bâtiment.

 11   Q.  Le premier document que nous avons vu parlait du mois de juin; celui-ci

 12   concerne le 1er juillet. La question que je vous pose est de savoir si au

 13   cours du mois de juillet cette école était encore utilisée par la Brigade

 14   de Bratunac ?

 15   R.  Oui. Elle était encore utilisée au mois de juillet par la Brigade de

 16   Bratunac.

 17   Q.  Maintenant, regardons un autre document très analogue, qui est le

 18   document 4D570, et dans votre classeur il s'agit de l'intercalaire 11.

 19   C'est une liste d'appelés, de conscrits pour le mois d'août 1995; et tout

 20   comme le document précédent, si vous pourriez retrouver sur la première

 21   page le nom de Janko Zivanovic, et retrouver son unité dans la dernière

 22   colonne. La question que je vous pose, c'est de savoir si en août 1995

 23   l'école de Bjelovac était également utilisée par la Brigade de Bratunac ?

 24   R.  Oui, elle était également utilisée par la Brigade de Bratunac au cours

 25   du mois d'août 1995.

 26   Q.  Très bien. Je souhaiterais maintenant passer à un autre sujet. Je vais

 27   demander que l'on trouve le document qui est à l'intercalaire 12, qui est

 28   le 4D313.

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  1   R.  Oui, je l'ai trouvé.

  2   Q.  Attendons un instant. Voyons cette pièce dès qu'elle apparaîtra à

  3   l'écran.

  4   Il s'agit d'un ordre de préparation établi par le Corps d'armée de la

  5   Drina, donc ordre de préparation numéro 1 qui est daté du 2 juillet 1995;

  6   et pour commencer, je voudrais vous demander si vous avez déjà vu ce

  7   document ?

  8   R.  Oui, je l'ai déjà vu dans le passé. J'ai eu l'occasion de le voir

  9   précédemment, et également lors de ma préparation pour cette déposition, je

 10   l'ai vu.

 11   Q.  Voyons la première page. Voyons à qui était adressé ce document.

 12   R.  Il était envoyé aux unités subordonnées du corps, à toutes les

 13   brigades.

 14   Q.  En juillet 1995, est-ce que ce document a été reçu par la Brigade de

 15   Bratunac ?

 16   R.  Oui, il a été reçu en juillet.

 17   Q.  Dès réception de ce document, est-ce que le commandement de la Brigade

 18   a discuté de ce document ?

 19   R.  Oui, le commandement a effectivement discuté de ce document.

 20   Q.  Regardons la page 2 du document au point (e).

 21   R.  Oui.

 22   Q.  On lit ici que la brigade militaire a été -- non, excusez-moi -- fera

 23   en sorte que les troupes et unités militaires à --L'INTERPRÈTE : inaudible.

 24   M. LAZAREVIC : [interprétation]

 25   Q.  -- effectuent les opérations de combat dans leur secteur respectif de

 26   responsabilités. Pouvez-vous voir cela ?

 27   R.  Oui.

 28   Q.  Est-ce que ceci parle des tâches qui étaient confiées à la Brigade

Page 27050

  1   militaire de Bratunac par cet ordre ?

  2   R.  Oui. Il s'agit là de tâches très concrètes concernant les soldats

  3   chargés des opérations de combat actif, comme il est dit ici.

  4   Q.  Juste une petite correction. Il ne faut pas dire "brigade militaire",

  5   mais "Brigade de Milici". Ceci est à la page 27, ligne 13 du compte rendu.

  6   On doit lire Brigade de Bratunac et de Milici.

  7   Continuons de regarder la deuxième page de ce document, regardons l'alinéa

  8   5.

  9   R.  Oui.

 10   Q.  Il est dit ici que le commandant du corps effectuera toutes les

 11   opérations de préparations pour ce qui est du commandement et de la

 12   direction des opérations de combat actif d'IKM-1, qui deviendra

 13   opérationnel à 14 heures le 4 juillet 1995.

 14   D'après vos souvenirs, est-ce que le poste de commandement avancé du Corps

 15   de la Drina a été créé au moment qui est précisé ici ?

 16   R.  Oui, il a été créé. Le poste de commandement avancé a été crée en vertu

 17   de cet ordre à la section de Pribicevac.

 18   Q.  Lorsque vous avez reçu cet ordre de préparation - je ne dis pas vous

 19   personnellement, mais le commandement de la brigade - est-ce que quelque

 20   chose a été fait pour appliquer et exécuter cet ordre ?

 21   R.  Oui. Nous avons pris les mesures voulues pour créer l'unité en question

 22   qui devait effectuer les opérations de combat, et nous nous sommes occupés

 23   d'équiper cette unité de tout le matériel de combat nécessaire.

 24   Q.  Vous-même, en tant que commandant adjoint chargé de la logistique de la

 25   brigade, quelle était votre tâche en ce qui concerne l'exécution de cet

 26   ordre préparatoire ?

 27   R.  Notre tâche était de fournir à l'unité des MTS ce qui serait nécessaire

 28   pour qu'elle puisse faire des opérations de combat actif.

Page 27051

  1   Q.  Très bien. Regardons le document suivant qui se trouve à l'intercalaire

  2   13. Il s'agit du document P224 sur le prétoire électronique. Pourrait-on le

  3   montrer, s'il vous plaît.

  4   R.  Je l'ai en manuscrit.

  5   Q.  Attendons que ce document apparaisse à l'écran sur le prétoire

  6   électronique e-court. Maintenant que nous avons le document devant nous,

  7   pourriez-vous, s'il vous plaît, me dire si vous-même, personnellement, vous

  8   avez rédigé ce document ?

  9   R.  Oui, je l'ai fait. C'est mon écriture manuscrite. Je peux la

 10   reconnaître.

 11   Q.  Pour commencer, regardons la date. La date, c'est le 3 juillet 1995, ce

 12   texte a été envoyé au commandement du Corps de la Drina, et l'objet est une

 13   "demande d'équipement et de matériel". Il est dit ici : "Conformément à

 14   votre ordre préparatoire numéro 1" - et je ne vais pas lire l'ensemble de

 15   ce numéro - "daté du 2 juillet 1995, nous demandons par le présent message

 16   que vous nous fournissiez d'urgence le matériel et l'équipement suivant."

 17   La question que je vous pose, Monsieur le Témoin, premièrement en ce qui

 18   concerne ce document : votre document, est-ce qu'il était à propos de celui

 19   que nous venons de voir sous le titre "d'ordre de préparation" ?

 20   R.  Oui. Il est bien dit au paragraphe 1 que je me réfère à l'ordre

 21   préparatoire numéro 1, et nous demandons que le commandement nous fournisse

 22   du matériel et des équipements.

 23   Q.  Dites-moi, sur la base de votre demande, est-ce que le Corps de la

 24   Drina vous a effectivement fourni tout ce que vous demandiez ?

 25   R.  Oui, ils l'ont fait, mais pas dans les quantités demandées, mais dans

 26   des quantités beaucoup plus faibles.

 27   M. LAZAREVIC : [interprétation] Très bien. Peut-être que ce serait le bon

 28   moment pour suspendre la séance parce que je vais maintenant aborder un

Page 27052

  1   autre domaine.

  2   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Certainement. Combien de temps pensez-

  3   vous qu'il vous faut encore pour terminer votre interrogatoire principal ?

  4   M. LAZAREVIC : [interprétation] Monsieur le Président, j'ai vraiment

  5   l'impression que ça va nécessiter le reste de toute l'audience de ce jour.

  6   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Le reste de la journée. Bien. Nous

  7   allons maintenant suspendre la séance pour 25 minutes. Je vous remercie.

  8   --- L'audience est suspendue à 10 heures 22.

  9   --- L'audience est reprise à 10 heures 52.

 10   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Maître Lazarevic, nous nous

 11   prononcerons plus tard sur les autres questions dont je vous ai parlé un

 12   peu plus tôt aujourd'hui, alors nous n'allons pas interrompre maintenant la

 13   déposition. Allez-y.

 14   M. LAZAREVIC : [interprétation]

 15   Q.  Très bien. Monsieur Trisic, je voudrais maintenant passer à un autre

 16   document, vous allez le trouver à l'intercalaire 14. Le numéro de la pièce

 17   est le 4D378 pour le prétoire électronique e-court. Attendons qu'il

 18   apparaisse à l'écran.

 19   R.  Très bien.

 20   Q.  C'est un ordre pour des opérations de combat actif daté du 2 juillet

 21   1995. Pour commencer, dites-moi si vous avez déjà eu l'occasion de voir ce

 22   document dans le passé.

 23   R.  Oui, j'ai pu le voir précédemment.

 24   Q.  Regardons pour commencer la dernière page.

 25   R.  Très bien.

 26   Q.  Est-ce qu'on pourrait voir le bas du document. Est-ce que vous voyez ce

 27   tampon, celui qui est tout à fait en bas de la page ?

 28   R.  Oui.

Page 27053

  1   Q.  Pourriez-vous nous dire, s'il vous plaît, quand ce document a été reçu

  2   par la Brigade de Bratunac ?

  3   R.  Comme on voit ici, il a été reçu le 5 juillet 1995.

  4   Q.  Quand la Brigade de Bratunac a reçu ce document, est-ce que le

  5   commandant en a discuté ?

  6   R.  Oui, le commandement en a discuté.

  7   Q.  Quelles étaient les obligations ou les devoirs du commandement de la

  8   brigade à partir du moment où ils ont reçu le document ?

  9   R.  Les obligations ou missions de la brigade, c'était de se préparer à

 10   exécuter cet ordre d'opérations de combat actif; et sur la base de cet

 11   ordre -- ou en exécution de celui-ci, nous étions censés rédiger les

 12   documents voulus pour nos propres unités subordonnées.

 13   Q.  Très bien. Avez-vous vous-même travaillé sur l'exemplaire du document

 14   que nous avons devant nous ?

 15   R.  Oui. Comme vous pouvez le voir, c'était le document qui nous servait

 16   d'appui lorsqu'on rédigeait nos propres documents destinés à nos unités

 17   subordonnées.

 18   Q.  Très bien. Regardons maintenant la page 3. Peut-on montrer la page 3,

 19   s'il vous plaît. Quelque part au milieu de la page, vous pouvez voir qu'il

 20   y a une partie où il y a un petit rond, et on dit là que la Brigade

 21   d'infanterie légère de Bratunac avec une partie de ses effectifs commence à

 22   lancée un assaut. Je ne vais pas lire l'ensemble du document, mais je

 23   voudrais vous demander s'il s'agit bien là de tâches de combat concrètes

 24   qui ont été envoyées à la Brigade de Bratunac en ce qui concerne cet ordre

 25   ?

 26   R.  Oui. Ce sont les tâches très concrètes de combat adressées à la brigade

 27   elle-même.

 28   Q.  Regardons à nouveau la dernière page du document.

Page 27054

  1   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Monsieur Thayer.

  2   M. THAYER : [interprétation] Merci, Monsieur le Président. Je note que la

  3   version dans le prétoire électronique e-court du document, il y a une ligne

  4   en particulier qui a été caviardée peut-être à cause des surligneurs. En

  5   tous les cas, c'est illisible. J'ai l'original du document dans lequel on

  6   peut lire la première ligne qui est illisible telle que nous la voyons à

  7   l'écran. Je ne sais pas si mon confrère souhaite qu'on la présente. J'ai

  8   ici l'original qui est certainement beaucoup plus lisible que celle que

  9   nous avons placée sur e-court.

 10   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] La première ligne --

 11   M. LAZAREVIC : [interprétation] C'est très utile, et je ne vois pas si

 12   c'est très utile de savoir que nous avons l'original du document.

 13   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Faisons cela. Plaçons cet exemplaire

 14   sur le rétroprojecteur. Merci, Monsieur Thayer. Le numéro ERN a comme trois

 15   derniers chiffres 381.

 16   M. THAYER : [interprétation] C'est exact, Monsieur le Président.

 17   M. LAZAREVIC : [interprétation]

 18   Q.  Toujours à la même page au numéro 6, vous voyez au numéro 9, plutôt,

 19   vous voyez qu'il est question "d'appui logistique," ensuite, nous pouvons

 20   maintenant aller lire jusqu'au paragraphe 11. J'aimerais savoir si cette

 21   partie de cet ordre faisait référence à l'appui logistique, à savoir à

 22   vous-même en tant que commandant adjoint chargé de l'appui logistique au

 23   sein de la Brigade de Bratunac ?

 24   R.  Oui. Une partie de la mission devait être effectuée par l'appui

 25   logistique qui était apporté à la brigade.

 26   Q.  Très bien. Est-ce que vous, vous avez inséré quelque chose sur ce

 27   document, avez-vous écrit quelque chose ?

 28   R.  Oui. Vous pouvez voir là où il est question de munitions et d'armes

Page 27055

  1   d'infanterie, vous voyez qu'il est dit entre parenthèses "quatre unités."

  2   C'est mon écriture. C'est moi qui ai apporté ces corrections pour mon

  3   ordre.

  4   Q.  Est-ce que les autres membres du commandement ont fait la même chose

  5   que vous, en d'autres termes, est-ce qu'ils ont ajouté certaines

  6   informations précises sur cet ordre ?

  7   R.  Oui. Comme vous pouvez le voir, les autres officiers supérieurs ont

  8   également apporté leurs corrections sur le document.

  9   Q.  Est-ce que vous pourriez nous dire exactement ce que vous avez pu

 10   remarquer dans ce document ?

 11   R.  D'après ce que je peux voir à la page numéro 5, vous avez le capitaine

 12   Nikolic qui, pour la sécurité, a ajouté le secteur pour le rassemblement

 13   des prisonniers de guerre et il indique que cela doit se faire dans le

 14   secteur de Pribicevac, tout comme le butin de guerre.

 15   Q.  Est-ce que vous reconnaissez l'écriture du capitaine Nikolic ?

 16   R.  Oui, je reconnais son écriture. Je peux dire qu'elle est assez

 17   caractéristique. Pour ce qui est de certaines lettres, je la reconnais.

 18   Puis, il faut savoir qu'avant la guerre nous avons travaillé ensemble.

 19   Q.  Bien. Pour pouvoir préciser davantage la question, je n'ai plus besoin

 20   de ce document maintenant. Je souhaiterais que vous preniez le document qui

 21   correspond à l'intercalaire 15 de votre classeur, ce qui correspond au

 22   document 4D605, pages 6 et 7 du document.

 23   R.  Bien.

 24   Q.  Est-ce que vous l'avez ce document devant vous ?

 25   R.  Oui.

 26   Q.  Nous allons attendre qu'il soit affiché à l'écran.

 27   M. LAZAREVIC : [interprétation] Le document dont nous avons besoin a le

 28   numéro ERN, oui, c'est ça, c'est exact.

Page 27056

  1   Q.  Est-ce que vous reconnaissez l'écriture de ce document ?

  2   R.  Oui, oui. Manifestement il s'agit d'un document qui a été rédigé par le

  3   capitaine Nikolic.

  4   Q.  Bien. J'aimerais maintenant que vous examiniez un autre document. Il

  5   s'agit du document qui correspond à l'intercalaire 16 de votre classeur.

  6   L'INTERPRÈTE : Les interprètes demandent au conseil de répéter la cote du

  7   document.

  8   M. LAZAREVIC : [interprétation] Nous allons attendre que le document soit

  9   affiché à l'écran. Je vais répéter la cote de ce document. Il s'agit du

 10   document P3025.

 11   Q.  Très bien. Il s'agit d'un document qui émane de la 1ère Brigade

 12   d'infanterie légère de Bratunac en date du 5 juillet 1995. Il s'agit d'un

 13   ordre visant des opérations de combat actif. Il s'agit, vous voyez ici

 14   c'est du numéro 3. J'aimerais savoir qui a reçu ce document.

 15   R.  Il a été envoyé aux commandants du 1er, du 2e, du 3e et du 4e Bataillon

 16   d'infanterie, cela, bien entendu, également a été envoyé pour les dossiers.

 17   Q.  Très bien. Regardez le paragraphe 11 qui se trouve à la dernière page

 18   de la version en B/C/S, et à la page 6 de la version anglaise, est-ce qu'il

 19   est question d'appui logistique ?

 20   R.  Oui.

 21   Q.  Maintenant vous avez la possibilité d'étudier le document précédent,

 22   l'ordre visant les actions de combat du Corps de la Drina. Maintenant que

 23   vous avez vu ce document-ci, êtes-vous en mesure de nous dire à propos de

 24   ce document dans quelle mesure est-ce qu'il y a un lien qui peut être

 25   établi avec le document précédent ?

 26   R.  D'après le document précédent, pour pouvoir donner un appui aux

 27   opérations de combat, nous avons approuvé les quantités qui sont fournies

 28   pour les munitions, le carburant, et ce, afin justement que cette mission

Page 27057

  1   puisse être effectuée.

  2   Q.  Est-ce qu'il s'agit des directives un peu plus précises dont vous avez

  3   parlé et qui ont été consignées, et ce, sur ordre du Corps de la Drina ?

  4   R.  Oui. Il s'agissait de préciser davantage l'ordre et de le rendre plus

  5   concret.

  6   Q.  J'aimerais maintenant que nous parlions de la période qui a suivi le 6

  7   juillet, nous savons que la VRS était entrée dans Srebrenica. Est-ce que

  8   vous pourriez nous dire où vous vous trouviez pendant cette période

  9   comprise entre le 6 et le 11 juillet ?

 10   R.  Essentiellement je me trouvais au commandement de la brigade au sein de

 11   la compagnie chargée de la logistique, là où j'ai passé la plupart de mon

 12   temps.

 13   Q.  J'aimerais maintenant vous poser une question à propos d'une personne

 14   répondant au nom de Bozo Momcilovic. Vous y avez déjà fait référence à

 15   cette personne. J'aimerais savoir quelle était sa fonction au sein de la

 16   Brigade de Bratunac avant le début des opérations de combat ?

 17   R.  Bozo Momcilovic était mon assistant pour le service d'intendance.

 18   Q.  J'aimerais maintenant que nous examinions le document suivant, il

 19   s'agit de l'intercalaire 17 de votre classeur et pour le prétoire

 20   électronique, il s'agit du document 4D597.

 21   R.  Oui.

 22   Q.  Est-ce que nous pourrions attendre que le document soit affiché. Je

 23   sais que vous l'avez déjà trouvé.

 24   Bien. Il s'agit d'un ordre d'engagement pour le caporal Bozo Momcilovic qui

 25   a été affecté à la Brigade de Bratunac, la date étant la date du 4 juillet

 26   1995.

 27   R.  [aucune interprétation]

 28   Q.  Avez-vous eu la possibilité de voir ce document auparavant ?

Page 27058

  1   R.  Oui, j'ai eu la possibilité de le voir.

  2   Q.  Est-ce que vous pourriez me dire, je vous prie, qui a signé le document

  3   et en quelle capacité ?

  4   R.  Le document a été signé par le commandant adjoint responsable de la

  5   logistique, il s'agit du colonel Lazar Acamovic.

  6   Q.  Est-ce que vous pourriez me dire si le colonel Acamovic était votre

  7   supérieur ?

  8   R.  Oui. Pour ce qui était du ravitaillement de l'arrière- garde, c'était

  9   mon supérieur.

 10   Q.  Pourriez-vous me dire si cet ordre du commandement du Corps de la Drina

 11   a été suivi, respecté, et si M. Momcilovic a été engagé à compter du 5

 12   juillet, comme cela est indiqué dans l'ordre, et est-ce qu'il a bien été

 13   engagé pour le poste de commandement ?

 14   R.  Oui. Momcilovic Bozo a été engagé le 7 juillet au poste de commandement

 15   avancé du Corps de la Drina dans le secteur de Pribicevac.

 16   Q.  Une correction pour le compte rendu d'audience. Page 36, ligne 6,

 17   j'aimerais savoir quelle est la date que vous avez mentionnée ?

 18   R.  J'avais dit à partir du 5 juillet.

 19   Q.  Parce qu'ici dans le compte rendu d'audience, il est question du 7.

 20   Donc M. Bozo Momcilovic a eu son affectation, est-ce que cela signifie que

 21   d'autres missions avaient été exécutées ou qu'en était-il des autres

 22   missions par opposition à celles qu'il exécutait déjà au sein de la Brigade

 23   de Bratunac ?

 24   R.  Oui. Ce qui était entendu par l'ordre c'est qu'il était nommé

 25   coordinateur chargé de l'appui logistique au poste de commandement avancé,

 26   mais il a également exécuté d'autres missions, il n'a pas seulement œuvré

 27   pour l'intendance.

 28   Q.  Dites-moi, à partir du moment où il a été engagé au poste de

Page 27059

  1   commandement avancé du Corps de la Drina, qui était le supérieur de M.

  2   Momcilovic ?

  3   R.  Momcilovic avait comme supérieur à qui il était immédiatement

  4   redevable, le commandant adjoint chargé de la logistique, le colonel Lazar

  5   Acamovic.

  6   Q.  J'aimerais maintenant vous poser un certain nombre de questions, et je

  7   souhaiterais que nous étudions un certain nombre de documents qui font

  8   référence au fonctionnement des lignes téléphoniques à l'époque. D'après ce

  9   dont vous vous souvenez, est-ce que les lignes téléphoniques fonctionnaient

 10   normalement lors de l'opération Krivaja-95 ?

 11   R.  Non. Au moment de l'opération, lorsque cette opération était en cours,

 12   les lignes téléphoniques ne fonctionnaient pas régulièrement.

 13   Q.  J'aimerais que nous examinions le document suivant. Il s'agit d'un

 14   document qui se trouve dans votre classeur à l'intercalaire 18. Il s'agit

 15   du document 4D541.

 16   R.  Oui.

 17   Q.  Nous allons juste attendre qu'il soit affiché à l'écran.

 18   Il s'agit d'un document du 5 juillet 1995. Il s'agit du Grand quartier de

 19   l'armée de la Republika Srpska, commandant de l'état-major principal; vous

 20   voyez que l'objet de l'ordre est rupture des communications téléphoniques

 21   dans la zone des opérations de combat. Est-ce que vous pouvez dans un

 22   premier temps regarder qui ont été les destinataires de ce document.

 23   R.  Ce document a été envoyé aux commandements du corps et aux autres

 24   unités subordonnées.

 25   Q.  Veuillez vous pencher sur le paragraphe 3 de cet ordre. J'aimerais

 26   savoir si vous êtes en mesure de voir ce qui est indiqué, vous voyez : "A

 27   titre exceptionnel, et cetera, et cetera." Est-ce que vous pouvez me dire

 28   quelle était la référence parce qu'il est indiqué que cela a été émis par

Page 27060

  1   l'état-major principal ?

  2   R.  Dans la zone de responsabilité ce qui est indiqué c'est que le

  3   commandant de la zone peut décider de la façon dont les communications

  4   seront interrompues ou de la façon dont elles seront utilisées.

  5   Q.  Bien. Nous allons prendre le document qui correspond à l'intercalaire

  6   19 de votre classeur, document 4D543 pour le système électronique.

  7   R.  Bien.

  8   Q.  Vous voyez qu'il s'agit d'un ordre du commandement du Corps de la

  9   Drina, ordre qui date du 5 juillet 1995. Nous pouvons voir qu'il a été

 10   envoyé à toutes les unités subordonnées du Corps de la Drina. J'aimerais

 11   dans un premier temps que vous vous penchiez sur le cachet qui se trouve au

 12   bas de la page.

 13   R.  Oui.

 14   Q.  Pourriez-vous me dire à quelle date cela a été reçu par la 1ère Brigade

 15   de Bratunac ?

 16   R.  Le 6 juillet 1995, c'est la date de réception du document.

 17   Q.  Est-ce que vous en avez été informé de ce document lorsqu'il a été reçu

 18   par la brigade ?

 19   R.  Oui, probablement.

 20   Q.  Bien. Nous allons maintenant examiner un autre document. Le document de

 21   l'intercalaire 20 de votre classeur, il s'agit du document 4D544 pour le

 22   prétoire électronique.

 23   R.  Bien.

 24   Q.  Regardez ce document, je vous prie. Je vais attendre que la traduction

 25   anglaise du document soit également affichée à l'écran. Bien. C'est le cas

 26   maintenant. Il s'agit d'un document qui émane du commandant de la 1ère

 27   Brigade d'infanterie légère de Bratunac du commandement du Corps de la

 28   Drina, et là vous voyez qu'il est fait référence au document du 7 juillet

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  1   1995.

  2   Est-ce que vous pourriez nous dire comment on peut établir le lien entre ce

  3   document-ci et le document précédent que nous avons examiné ?

  4   R.  Vous pouvez voir que le commandant de la Brigade de Bratunac informe le

  5   commandant du corps que nous avons interrompu les lignes téléphoniques dans

  6   la zone de responsabilité de la brigade pour pouvoir exécuter des

  7   opérations de combat dans la zone de responsabilité de la brigade. Il est

  8   également indiqué que les numéros de téléphone officiels des membres du

  9   commandement de la brigade et des directeurs d'entreprise n'ont pas été

 10   interrompus, mais ils ne peuvent être utilisés que localement.

 11   Q.  Je vous remercie. Nous en avons terminé avec ce document, et nous n'en

 12   avons plus besoin.

 13   J'aimerais maintenant que l'on se penche un peu sur la date du 11

 14   juillet 1995. Nous avons déjà établi que c'était le jour où les forces de

 15   la VRS sont entrées dans Srebrenica; et avant que je ne pose d'autres

 16   questions à propos de ce jour-là, j'aimerais savoir si vous connaissez M.

 17   Ljubomir Borovcanin.

 18   R.  Oui, je le connais.

 19   Q.  Est-ce que vous pourriez, je vous prie, nous dire quand et dans quelles

 20   circonstances vous avez fait sa connaissance ?

 21   R.  Oui. M. Borovcanin est venu à Bratunac au début de l'année 1993. Je ne

 22   pourrais plus vous dire maintenant quel mois cela s'est passé. Il a été

 23   nommé commandant du poste de police de Bratunac.

 24   Q.  Bien. Vous le connaissez depuis cette époque-là, n'est-ce pas ?

 25   R.  Oui.

 26   Q.  Est-ce que vous pourriez me dire quels étaient vos liens avec M.

 27   Borovcanin à l'époque ?

 28   R.  Nous nous entendions bien. Nous avions une relation amicale. Parfois

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  1   nous nous retrouvions avec des amis que nous avions en commun; nous

  2   prenions un café, et cetera.

  3   Q.  Est-ce que vous vous souvenez si à un moment donné M. Borovcanin est

  4   parti de Bratunac ?

  5   R.  Oui. M. Borovcanin est parti de Bratunac en 1994 pour s'acquitter

  6   d'autres fonctions.

  7   Q.  J'aimerais vous poser une question : à partir du moment où M.

  8   Borovcanin est parti de Bratunac en 1994 et jusqu'aux événements de l'année

  9   1995, avez-vous eu l'occasion de le rencontrer ?

 10   R.  Oui, de temps à autre lorsqu'il venait à Bratunac, parce que ses

 11   parents étaient toujours à Bratunac, il venait leur rendre visite, donc

 12   j'ai eu l'occasion à une ou deux reprises de rencontrer M. Borovcanin.

 13   Q.  Bien. Dites-moi, je vous prie, le 11 juillet, le jour de l'arrivée de

 14   l'armée à Srebrenica, est-ce que vous avez vu M. Borovcanin ?

 15   R.  Non, je ne l'ai pas vu.

 16   Q.  Sans pour autant le voir en personne, est-ce que vous avez eu des

 17   contacts avec M. Borovcanin ?

 18   R.  Oui. J'ai eu des contacts avec lui, et ce, depuis le commandement de la

 19   brigade.

 20   Q.  Est-ce que vous pourriez décrire le type de contact que vous avez eu

 21   avec M. Borovcanin le 11 juillet ?

 22   R.  Le 11 juillet pendant l'après-midi, je me trouvais au commandement de

 23   la brigade au centre opérationnel - et il s'agit d'un vaste bureau - il

 24   parlait à quelqu'un. Je ne sais pas à ce moment-là qui était son

 25   interlocuteur à l'autre bout de la ligne, mais à ce moment-là l'officer de

 26   permanence a dit : Voilà Trisic, et vous pouvez lui parler. Donc j'ai pris

 27   le combiné, j'ai parlé à M. Borovcanin, nous nous sommes salués. Je lui ai

 28   demandé comment il se portait, il m'a demandé comment j'allais. Puis M.

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 13  pagination anglaise et la pagination française.

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  1   Borovcanin m'a dit qu'il allait se rendre au poste de commandement avancé

  2   du corps et qu'il allait recevoir un ordre du général Krstic et que son

  3   unité était en cours de route et qu'il attendait son unité qui allait

  4   arriver.

  5   Je lui ai dit, parce que j'avais déjà passé un accord avec le colonel

  6   Acamovic, qu'en fait l'unité de la police qui était déjà en route pouvait

  7   être logée dans l'école à Bjelovac. Donc il y avait eu accord. Il avait été

  8   prévu que son unité soit cantonnée dans l'école à Bjelovac.

  9   Voilà la teneur de notre conversation, et voilà comment cela s'est terminé.

 10   Q.  Bien. Nous allons maintenant parler du 12 juillet 1995. Pourriez-vous

 11   me dire où vous vous trouviez tôt le matin le 12 juillet 1995 ?

 12   R.  J'étais au commandement de la brigade.

 13   Q.  Ce matin-là, le 12, est-ce que vous avez vu des officiers supérieurs au

 14   commandement de la brigade, est-ce que vous avez vu des officiers

 15   supérieurs de l'armée de la Republika Srpska ? Si tel est le cas, pouvez-

 16   vous nous dire qui vous avez vu ?

 17   R.  Oui, j'en ai vu. Il y avait un certain nombre d'officiers du

 18   commandement supérieur, du commandement du corps. Il y avait également des

 19   officiers supérieurs du commandement du corps de l'état-major principal. Il

 20   y avait un certain nombre d'officiers.

 21   Q.  Dites-nous, dans la mesure où vous vous en souvenez, qui vous avez vu ?

 22   R.  Le général Mladic était présent, le commandant, ainsi que le général

 23   Krstic, qui à l'époque appartenait au Corps de la Drina. Voilà qui j'ai vu

 24   essentiellement. Il y en avait d'autres, mais je ne suis pas en mesure

 25   maintenant de vous dire de qui il s'agissait. Je ne veux surtout pas me

 26   livrer à des conjectures.

 27   Q.  Bien entendu, je ne vais pas insister, puisque vous ne pouvez nous dire

 28   que ce dont vous vous souvenez.

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  1   Le 12 juillet, est-ce que vous, personnellement, vous avez assisté à une

  2   réunion avec le général Mladic et le général Krstic ?

  3   R.  Non, ce n'était pas en quelque sorte mon niveau puisque j'étais

  4   commandant adjoint responsable de la logistique, j'étais commandant de

  5   brigade, donc il ne me revenait pas de participer à une réunion avec des

  6   officiers supérieurs.

  7   Q.  Bien. Justement à propos du 12, je souhaiterais que vous preniez le

  8   document à l'intercalaire 21. Il s'agit de la pièce 3D505. Attendons que le

  9   document soit également affiché en anglais.

 10   Dans un premier temps, j'aimerais vous poser cette question. Vous voyez la

 11   date, c'était la Saint-Pierre. Est-ce que c'est vous qui avez rédigé ce

 12   document ?

 13   R.  Oui, c'est mon écriture.

 14   Q.  Ce document est intitulé "Utilisation ou consommation de matériel et

 15   d'équipement", et vous voyez qu'il est indiqué : "Par la présente, nous

 16   présentons l'utilisation qui a été faite de matériel et d'équipement pour

 17   la période allant du 10 au 12 juillet 1995." Dites-moi, qu'est-ce que cela

 18   signifie, la consommation et l'utilisation de matériel et équipement pour

 19   cette période du 10 au 12 juillet 1995 ?

 20   R.  Cela indique que nous informons le corps du fait que les quantités de

 21   matériel indiquées dans le document ont été transmises aux unités

 22   subordonnées. En d'autres termes, pendant cette période, les unités

 23   subordonnées ont reçu ce matériel, ce qui ne signifie pas pour autant

 24   qu'ils ont utilisé tout le matériel en question.

 25   Q.  Bien. Est-ce que vous pouvez prendre le document qui correspond à votre

 26   intercalaire 22, pièce P110 pour le prétoire électronique.

 27   Nous allons dans un premier temps décrire le document. Il est intitulé

 28   "Mise à disposition des bus pour l'évacuation de l'enclave de Srebrenica",

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  1   vous voyez que c'est un ordre qui destiné au commandement du Corps de Drina

  2   le 12 juillet 1995. Voyons dans un premier temps qui sont les destinataires

  3   de ce document.

  4   R.  Il a été envoyé à toutes les unités et à toutes les brigades du Corps

  5   de la Drina.

  6   Q.  Bien. Voyons je vous prie le bas du document. Vous pouvez voir un

  7   cachet. Est-ce que vous pourriez nous dire quelle est la date de réception

  8   de cet ordre par la Brigade de Bratunac ?

  9   R.  Nous pouvons voir qu'il a été reçu le 12 juillet à 8 heures 35.

 10   Q.  Est-ce que vous pouvez me dire qui a reçu ce document, si vous pouvez

 11   vous en faire une idée d'après la signature ?

 12   R.  C'est le commandant Eskic qui l'a reçu.

 13   Q.  Est-ce que vous pourriez, je vous prie, nous rappeler quelles étaient

 14   les fonctions du commandant Eskic au sein de la Brigade de Bratunac ?

 15   R.  Le commandant Eskic s'occupait de l'effectif, de toutes les questions

 16   relatives à l'effectif de la Brigade de Bratunac.

 17   Q.  Bien. Dites-nous si cela inclut la mobilisation, les questions du

 18   personnel ?

 19   R.  Oui. Pour être plus précis, il s'occupait du personnel et de

 20   l'organisation et de la mobilisation au sein de la brigade, c'est cela.

 21   Q.  Est-ce que la mobilisation incluait seulement le personnel ou également

 22   le matériel ?

 23   R.  A la fois le personnel et le matériel.

 24   Q.  Ce jour-là, le 12 juillet 1995, quels étaient les devoirs exécutés par

 25   le commandant Eskic ?

 26   R.  Vous voyez qu'il était l'officier de permanence parce que c'est lui qui

 27   a reçu ce document.

 28   Q.  Bien. Vous nous avez déjà parlé de deux autobus qui avaient été

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  1   mobilisés à la société Vihor et qui ont été utilisés pour le transport des

  2   soldats de la Brigade de Bratunac. Dites-nous, le 12 juillet 1995, est-ce

  3   que ces deux autobus ont été utilisés pour le transport de civils à partir

  4   de Potocari ?

  5   R.  Oui. Ils ont été utilisés à cette fin, et vous pouvez voir dans cet

  6   ordre que c'est l'ordre qui a été donné, et d'ailleurs j'avais des contacts

  7   fréquents avec le colonel --

  8   L'INTERPRÈTE : L'interprète n'a pas saisi le nom.

  9   LE TÉMOIN : [interprétation] -- c'est une information qui m'a été relayée

 10   et le bus a été utilisé pour le transport des civils.

 11   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui, je viens d'entendre. Le témoin

 12   doit répéter le nom du général.

 13   M. LAZAREVIC : [interprétation] J'avais remarqué également.

 14   Q.  Est-ce que vous pourriez, Monsieur, répéter le nom du colonel que vous

 15   venez de mentionner, le colonel avec qui vous aviez pris contact et qui

 16   vous a donné l'ordre que les autobus devaient être utilisés pour le

 17   transport des civils à partir de Potocari ?

 18   R.  Oui, j'ai dit que j'avais des communications fréquentes avec le colonel

 19   Acamovic, qui était l'adjoint du commandant chargé de la logistique et des

 20   arrières au corps d'armée; c'est lui qui m'avait expliqué que cet ordre

 21   avait existé, donc il était tout à fait normal que l'on cède ces autocars

 22   aux fins du transport des Musulmans de Srebrenica.

 23   Q.  Très bien. J'aimerais vous demander si s'agissant du colonel Acamovic,

 24   outre cet ordre-ci, vous aviez reçu d'autres ordres en cette date du 17

 25   juillet 1995 ?

 26   R.  Oui. Il m'avait donné aussi un ordre d'assurer une grande quantité de

 27   pain et de faire parvenir ce pain à Potocari afin de pouvoir distribuer ces

 28   denrées alimentaires à la population musulmane.

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  1   Q.  Fort bien. J'aimerais vous demander d'attendre quelques instants. Je

  2   voudrais apporter une petite correction au compte rendu d'audience. On

  3   remarque à la page 44, ligne 24, on voit la date du 14 juillet alors que

  4   j'ai parlé du 12 juillet. Ici on parle de la date du 12 juillet, n'est-ce

  5   pas ?

  6   R.  Oui, tout à fait.

  7   Q.  Est-ce que vous avez exécuté l'ordre reçu par le colonel Acamovic

  8   concernant ces préparatifs en vue de vous approvisionner en pain et de le

  9   distribuer ?

 10   R.  Oui, tout à fait. J'ai donné l'ordre au secteur chargé de l'arrière --

 11   c'est la compagnie chargée de l'arrière de la brigade de faire distribuer

 12   tout le pain disponible qui se trouvait à la boulangerie dans laquelle

 13   notre unité se trouvait, de distribuer ce pain à Potocari et de faire en

 14   sorte que cela puisse se faire.

 15   Q.  Excusez-moi de nouveau. Je vois qu'une partie de votre réponse n'a pas

 16   été consignée au compte rendu d'audience. Pourriez-vous de nouveau répéter

 17   la réponse et répéter plus particulièrement la partie concernant la

 18   boulangerie et les ordres que vous avez donnés. Veuillez répéter votre

 19   réponse.

 20   R.  Tout à fait. J'ai reçu un ordre du colonel Acamovic, selon cet ordre,

 21   il nous fallait assurer une très grande quantité de pain qu'il fallait

 22   distribuer dans la région de Potocari afin de pouvoir nourrir la population

 23   musulmane. En passant par l'arrière de la brigade, par la compagnie chargée

 24   de la logistique, j'ai fait donner l'ordre que l'on puisse faire une très

 25   grande quantité de pain à la boulangerie, car la boulangerie était la

 26   boulangerie de la brigade. Donc tout le pain qui était fait à l'intérieur

 27   de cette boulangerie devait être distribué pour Potocari, et il fallait

 28   également assurer une production en grande quantité de pain.

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  1   Q.  Merci. Votre réponse a été consignée au compte rendu d'audience.

  2   Maintenant, dites-nous, s'agissant de ce 12 juillet 1995, étiez-vous allé à

  3   Potocari ?

  4   R.  Oui, tout à fait.

  5   Q.  Pourriez-vous me dire, s'il vous plaît, comment vous êtes-vous déplacé

  6   ?

  7   R.  J'ai pris mon propre véhicule.

  8   Q.  Est-ce que vous étiez seul ou étiez-vous accompagné ?

  9   R.  Non. J'étais seul.

 10   Q.  Pourriez-vous me dire, et je ne m'attends pas à ce que vous me donniez

 11   l'heure précise, bien sûr, mais vers quelle heure êtes-vous arrivé à

 12   Potocari ?

 13   R.  Vers midi, vers le milieu de la journée.

 14   Q.  Pourriez-vous me dire combien de temps vous êtes resté à Potocari en ce

 15   12 juillet ?

 16   R.  Si je me souviens biens, je suis peut-être resté une heure, une heure

 17   trente en tout.

 18   Q.  Alors que vous vous rendiez à Potocari de Bratunac, vous avez pris le

 19   pont jaune. Est-ce que vous pourriez nous dire si vous aviez remarqué le

 20   point de contrôle du Bataillon néerlandais ?

 21   R.  Oui, tout à fait. Il y avait un point de contrôle du Bataillon

 22   néerlandais sur le pont jaune.

 23   Q.  Dites-nous, s'il vous plaît, alors que vous vous rendiez à Potocari et

 24   que vous passiez par Potocari, aviez-vous remarqué si les soldats

 25   néerlandais se trouvaient encore au point de contrôle ?

 26   R.  Oui, tout à fait, ils étaient là, mais ils ne nous ont pas arrêtés ou

 27   immobilisés. Ils n'ont rien vérifié. Je suis passé sans problème.

 28   Q.  Lorsque vous êtes retourné de Potocari, après avoir passé la journée à

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  1   Potocari, est-ce que vous êtes passé par ce même point de contrôle et est-

  2   ce que les membres du Bataillon néerlandais étaient présents de nouveau ?

  3   R.  Oui. Ils étaient présents au retour aussi, ils étaient là.

  4   Q.  Quelle était la raison de votre départ pour Potocari le 12 juillet 1995

  5   ?

  6   R.  La raison principale de mon départ était de voir de quelle façon on

  7   allait exécuter l'ordre, de quelle façon on allait mettre en œuvre la

  8   distribution de pain à la population musulmane.

  9   Q.  Lorsque vous êtes arrivé à Potocari, qu'est-ce que vous avez aperçu ?

 10   R.  Dans le secteur de Potocari, dans la zone de l'entreprise de transport

 11   de Srebrenica, il y avait une foule composée de Musulmans. C'était

 12   principalement des femmes et des enfants, d'après ce que j'ai pu voir, il y

 13   avait également des personnes âgées, des hommes, mais ils étaient âgés.

 14   Il y avait également des soldats du Bataillon néerlandais, ils procédaient

 15   à la séparation de la population musulmane, ils séparaient la population

 16   des soldats serbes. Il y avait un ruban jaune qu'ils avaient placé à cet

 17   endroit pour empêcher la population musulmane de se mêler aux soldats.

 18   Q.  Fort bien. Est-ce que vous avez eu l'occasion de voir des membres des

 19   unités serbes; et si oui, quelles étaient ces unités, qu'est-ce que vous

 20   avez vu ?

 21   R.  Oui, tout à fait. Il y avait des soldats appartenant à diverses unités

 22   du Corps de la Drina. Principalement, il y avait des soldats de la Brigade

 23   de Bratunac. Il y avait des membres de la police militaire, mais il y avait

 24   également des soldats réguliers. Il y avait également des soldats de la

 25   police du corps d'armée; il y avait également des soldats de la Brigade de

 26   Zvornik; ainsi que des policiers, il y avait des policiers de Bratunac qui

 27   circulaient seuls. Voilà.

 28   Q.  Bien. En ce 12 juillet, alors que vous vous trouviez à Potocari, y

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  1   avez-vous aperçu M. Borovcanin ?

  2   R.  Non. Je n'ai pas vu M. Borovcanin dans le secteur de Potocari ce jour-

  3   là.

  4   Q.  Vous nous avez déjà dit y avoir vu des membres de la Brigade de

  5   Bratunac ainsi que des membres de la police militaire de la Brigade de

  6   Bratunac. Dites-moi, qu'est-ce que vous avez pu remarquer ? En d'autres

  7   mots, que faisait la police militaire de la Brigade de Bratunac ?

  8   R.  Ils assuraient l'ordre public à cet endroit. Ils procédaient également

  9   à la séparation de la population musulmane des soldats.

 10   Q.  Vous pensez aux membres des forces serbes ?

 11   R.  Oui.

 12   Q.  S'agissant des membres de la police militaire, d'après ce que vous

 13   aviez pu remarquer, est-ce qu'il y avait une activité en rapport avec les

 14   camions, les autocars qui étaient arrivés à Potocari ce jour-là afin de

 15   transporter la population musulmane ?

 16   R.  Oui. Leurs tâches étaient de procéder à la création de la colonne et

 17   d'assurer que la population soit transportée.

 18   Q.  Consultons maintenant un document qui est composé de plusieurs pages,

 19   je vais vous poser un certain nombre de questions à la fin. Mais d'abord,

 20   examinons les pages de ce document. Il s'agit du journal de l'officier de

 21   permanence de la Brigade de Bratunac. C'est un document qui porte la cote

 22   P220 pour ce qui est du prétoire électronique. J'aimerais que l'on examine

 23   la page 16 en B/C/S et la page 13 en anglais. Et pour ce qui vous concerne,

 24   Monsieur, ce document se trouve à l'intercalaire numéro 5.

 25   Monsieur, je vais vous poser des questions mais seulement à la fin, je

 26   voulais d'abord que l'on examine les pages que nous avons ici pour ce qui

 27   est de certaines dates, et je vais vous poser des questions à la fin. Nous

 28   constatons d'abord que sur la base de ce rapport, la police militaire était

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  1   engagée pour assurer le HCR des Nations Unies et pour remettre la

  2   population musulmane sur le pont jaune. Ensuite, on peut voir que la police

  3   militaire établit également le transport et il y a également des réfugiés

  4   de l'enclave de Srebrenica, ainsi de suite. Ce n'est plus important pour ce

  5   qui est du reste. J'aimerais maintenant que l'on se penche à la page

  6   suivante, il s'agit de l'entrée pour les 14 et 15 juillet.

  7   R.  Oui.

  8   Q.  Ici on peut voir la que police a été engagée dans le but d'escorter les

  9   réfugiés musulmans; ensuite, page suivante, encore une fois, on fait

 10   allusion à la date du 15, on voit que la police effectuait le contrôle et

 11   le ratissage du terrain et on procédait à l'arrestation des Musulmans qui

 12   se cachaient sur le territoire.

 13   J'aimerais également que l'on examine une autre entrée, une entrée qui a

 14   trait au 19 juillet, page 21 pour ce qui est du B/C/S. Et vous verrez que

 15   c'est une page qui porte le numéro ERN 00663930.

 16   Deux pages plus loin. C'est le numéro 3928, je demanderais que l'on affiche

 17   la page qui suit le numéro 3929.

 18   Est-ce que vous avez ce numéro ?

 19   R.  Oui.

 20   Q.  Est-ce que vous voyez, comme vous pouvez le voir ici, qu'il est écrit :

 21   "Pendant le relais on a procédé à l'information des conscrits sur le

 22   terrain. Il n'y avait pas d'autre problèmes. Les patrouilles sont allées

 23   assurer la sécurité de la population de Glogova."

 24   J'aimerais maintenant vous demander : qu'est-ce que vous pouvez nous dire

 25   pour ce qui est de ces entrées qui ont été faites dans le registre de la

 26   police militaire ? Est-ce que vous aviez eu l'occasion vous-même de voir ce

 27   type de registre ? Est-ce que vous pouvez nous en parler ? Qu'est-ce que

 28   vous pouvez nous dire sur ces informations ?

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  1   R.  Dans ces rapports, principalement on parle du déploiement de la police,

  2   la population musulmane devait être transportée, il fallait assurer le

  3   transport des Musulmans à bord des autocars, et il fallait assurer le

  4   transport vers Tuzla et Kladanj. Ce n'est pas ce qui figure ici, mais

  5   c'était effectivement ce qui était arrivé. Ce document fait état des

  6   événements de deux jours plus tard. Il fallait également procéder au

  7   contrôle et au ratissage du terrain, on procédait également au transport de

  8   ces personnes.

  9   Q.  Oui, d'accord, je comprends, mais est-ce que vous avez des détails ?

 10   Est-ce que vous pouvez nous donner des détails concernant ces actions ?

 11   R.  Non, pas du tout. Rien de plus précis pour ce qui est d'assurer la

 12   sécurité des employés de la commune de Glogova. Ce n'est pas quelque chose

 13   dont j'avais particulièrement connaissance à l'époque. Je n'ai rencontré

 14   ces détails que dans ces documents.

 15   Q.  Fort bien. Si vous n'aviez pas connaissance de ceci avant, je ne vais

 16   pas vous poser des questions maintenant.

 17   Le 12 juillet, vous êtes à Potocari. Dites-moi si à cette date-là vous avez

 18   eu l'occasion de voir le général Mladic ?

 19   R.  Oui, le général Mladic était là. C'est incontestable, il s'est adressé

 20   à la population musulmane, et il leur a offert d'être transportés en

 21   direction de Tuzla, ils ont accepté volontiers, je pourrais dire cela.

 22   Q.  Toujours en rapport au 12 juillet, dites-moi si à quelque moment que ce

 23   soit vous vous êtes mêlé à cette masse de réfugiés rassemblés qui se

 24   trouvaient à Potocari ce jour-là ?

 25   R.  Non, je ne suis pas allé parmi eux.

 26   Q.  Vous étiez de l'autre côté, en d'autres mots, de l'autre côté du ruban

 27   ?

 28   R.  Oui, j'étais de l'autre côté du ruban jaune.

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  1   Q.  Vous nous avez dit que vous y avez passé une heure, une heure 30, est-

  2   ce que vous avez eu l'occasion de voir de quelle façon on a procédé à la

  3   séparation des hommes musulmans de leurs familles de Potocari ?

  4   R.  Non. Je n'ai pas eu l'occasion de voir cela.

  5   Q.  Dites-moi maintenant, est-ce que vous avez également vu quand les

  6   autobus sont arrivés avec des denrées, et est-ce que vous avez vu si les

  7   civils sont montés à bord de ces autocars ?

  8   R.  Oui, tout à fait. J'ai vu l'arrivée de ces autocars, j'ai également vu

  9   l'entrée des Musulmans, donc des femmes et des enfants, dans ces autobus.

 10   Q.  Alors que vous étiez sur place vous avez pu voir la population

 11   musulmane monter à bord des autocars, est-ce que vous aviez remarqué s'il y

 12   avait des soldats serbes qui faisaient subir des exactions à ces civils ?

 13   Est-ce qu'on les rouait de coups, est-ce qu'on les battait, est-ce qu'on

 14   leur faisait subir de mauvais traitements ?

 15   R.  Non, pas du tout. Je n'ai rien remarqué de la sorte, étant donné qu'il

 16   y avait également des femmes avec de tout petits enfants et il y avait des

 17   vieillards. Il n'y avait absolument pas un tel comportement de la part des

 18   soldats serbes.

 19   Q.  Ce jour, ce 12 juillet 1995, est-ce que vous avez eu l'occasion alors

 20   que vous étiez à Potocari de voir le capitaine Momir Nikolic ?

 21   R.  Oui, tout à fait, je l'ai vu à ce moment-là à Potocari.

 22   Q.  Est-ce que vous vous étiez entretenu avec lui ce jour-là ?

 23   R.  Non, pas vraiment, je n'ai pas eu l'occasion de lui parler. Puisqu'il y

 24   avait toutes sortes d'activités qui avaient lieu, je n'ai pas eu l'occasion

 25   de lui parler.

 26   Q.  Qu'est-ce que vous avez vu précisément s'agissant de Momir Nikolic, que

 27   faisait-il à Potocari en cette journée du 12 juillet ?

 28   R.  Il était parmi ce groupe de soldats; il disait aux policiers quoi

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  1   faire, il leur confiait des tâches et il leur disait quoi faire, il leur

  2   disait qu'il y avait toutes sortes de choses à faire, toutes sortes de

  3   missions à accomplir.

  4   Q.  Est-ce que vous pouviez voir si Momir Nikolic avait des contacts

  5   également avec d'autres membres de la police militaire et non pas seulement

  6   des membres de la Brigade de Bratunac ?

  7   R.  Oui. Il y avait la police du corps d'armée qui était sur place, pour

  8   moi c'était une sorte de coordination entre ces unités diverses. C'est

  9   comme ça que j'avais compris leur présence.

 10   Q.  D'accord. Maintenant dites-nous la chose suivante, après votre retour

 11   de Potocari, où êtes-vous allé ensuite ?

 12   R.  Je me suis rendu au commandement de la brigade par la suite.

 13   Q.  D'accord. Dites-moi, où avez-vous passé le reste de la journée le 12

 14   juillet ?

 15   R.  J'étais au commandement de la brigade. Je suis peut-être sorti

 16   brièvement, mais pour la plupart du temps j'étais au commandement de la

 17   brigade.

 18   Q.  D'accord. Dites-moi maintenant, s'agissant de ce même 12 juillet 1995,

 19   est-ce que vous avez eu l'occasion de voir M. Borovcanin ?

 20   R.  Oui, j'ai eu l'occasion de le voir.

 21   Q.  Pourriez-vous nous décrire quand, comment, où ?

 22   R.  Etant donné qu'au centre-ville, la compagnie chargée des arrières était

 23   là. Je résidais tout près, et dans l'après-midi - je ne me souviens plus de

 24   l'heure exacte, j'étais probablement au sein de la compagnie chargée des

 25   arrières alors que nous étions au centre, M. Borovcanin avait également un

 26   appartement là au centre-ville - nous nous étions rencontrés dans l'après-

 27   midi peu de temps avant la tombée de la nuit. Nous nous sommes rencontrés,

 28   nous nous sommes salués. Nous avons échangé quelques paroles. Nous avons eu

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  1   une conversation. Et j'ai appris de M. Borovcanin que son unité devait

  2   urgemment partir pour Zvornik pour effectuer d'autres missions.

  3   Q.  Vous nous avez dit où M. Borovcanin habitait, est-ce que vous habitiez

  4   non loin de là ?

  5   R.  Je crois que je l'ai déjà dit. J'ai dit que M. Borovcanin et moi-même

  6   étions presque voisins. Nous habitions dans des immeubles voisins. Et c'est

  7   ainsi que nous nous sommes rencontrés dans l'après-midi et que nous avons

  8   eu cet entretien.

  9   Q.  Simplement pour que le tout soit consigné au compte rendu d'audience.

 10   C'était avant la tombée de la nuit, n'est-ce pas ?

 11   R.  Oui, tout à fait.

 12   Q.  Dites-moi, s'il vous plaît, cette rencontre avec M. Borovcanin, combien

 13   de temps a-t-elle duré?

 14   R.  Cette rencontre a duré de deux à trois minutes au maximum, peut-être

 15   cinq. Nous ne nous étions pas vus depuis longtemps. Nous avons parlé de

 16   choses communes, de sujets qui nous concernaient, qui nous étaient communs

 17   à tous les deux.

 18   Q.  Fort bien. J'aimerais que l'on passe à un autre sujet, et il s'agit du

 19   carburant, le carburant dont on s'est servi pour procéder à l'évacuation

 20   des civils de Potocari. J'aimerais vous demander de consulter votre

 21   document 24, il s'agit du document 4D613 dans le système du prétoire

 22   électronique.

 23   R.  Oui, je l'ai trouvé.

 24   Q.  Nous devrions attendre que la version en B/C/S soit affichée à l'écran.

 25   Pourrait-on maintenant prendre la deuxième page parce que celle-ci est

 26   illisible. Très bien. Maintenant prenons ce document pour l'analyser et

 27   dites-nous si vous avez déjà eu l'occasion de le voir auparavant.

 28   R.  Oui, j'ai déjà vu ce document auparavant.

Page 27077

  1   Q.  En haut, nous pouvons voir que c'est un document que le commandement de

  2   la 1ère Brigade légère de Bratunac a fait parvenir au Corps de la Drina, la

  3   date est du 31 juillet 1995 mais s'agissant du texte manuscrit, nous voyons

  4   la date du 2 juillet 1995. Alors que dans l'autre document, nous pouvons

  5   voir qu'il s'agit d'une autre date, du 1er juillet, pour la période allant

  6  du 1er juillet allant au 30 juillet 1994. Pourriez-vous nous expliquer cette

  7   différence ?

  8   R.  Il faudrait dire 2-8-1995 étant donné qu'il s'agit de carburant qui

  9   était employé pour ce qui est de la période entre le 1er juillet et le 31

 10   juillet, donc on ne pourrait parler que de la période du 2 août 1995, il ne

 11   pourrait s'agir que de cette date-là.

 12   Q.  Fort bien, justement c'est ce que l'on peut voir sur la première page

 13   du système du prétoire électronique. Mais étant donné que cet exemplaire

 14   est illisible, j'ai opté pour montrer le document qui est manuscrit.

 15   Dites-moi d'abord est-ce que, si vous le savez, qui a rédigé ce document ?

 16   R.  Ce n'est pas moi.

 17   Q.  Savez-vous qui a rédigé ce document ?

 18   R.  Oui. Le document a été rédigé par mon adjoint chargé de la circulation

 19   et des transports, Pavle Loncarevic. Il est décédé. C'était probablement le

 20   2 août. Je n'étais pas présent à ce moment-là lorsque ce rapport était

 21   censé être compilé, donc il l'a fait pour mon compte.

 22   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Monsieur Thayer.

 23   M. THAYER : [interprétation] Excusez-moi, Monsieur le Président. J'ai été

 24   un peu lent. J'ai un original qui est beaucoup plus lisible, un document

 25   dactylographié, si mon confrère souhaite le montrer, j'ai une copie de

 26   l'original.

 27   M. LAZAREVIC : [interprétation] Je suis très reconnaissant à mon confrère

 28   mais j'ai également un exemplaire qui est difficile à lire, mais on peut

Page 27078

  1   voir qu'il est bien daté du 2 août 1995. Je ne pense pas qu'il y ait

  2   contestation entre l'Accusation et la Défense sur ce point.

  3   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Bien, alors vous pouvez poursuivre sur

  4   la base de ce que vous avez.  

  5   M. LAZAREVIC : [interprétation] Je pense que oui.

  6   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Alors poursuivons.

  7   M. LAZAREVIC : [interprétation]

  8   Q.  Monsieur Trisic, regardons ce document que vous avez devant vous

  9   maintenant. Au paragraphe 2, on voit "quantités de carburant reçues au

 10   cours du mois." Ce qui m'intéresse c'est cette mention qui, évidemment,

 11   représente la plus grande quantité parmi toutes celles qui ont été reçues

 12   au cours de ce mois. Il est question du HCR D-2,

 13   32 000 litres. Pourriez-vous nous dire de quoi il s'agit ?

 14   R.  C'est une quantité de 32 000 litres de carburant diesel que nous avons

 15   reçus du commandement du Bataillon néerlandais. Ce carburant a été reçu du

 16   commandement du DutchBat et il nous a été  donné aux fins de transporter la

 17   population musulmane de Bratunac à Tuzla.

 18   Q.  Très bien. Juste pour que nous puissions avoir ces renseignements au

 19   compte rendu, nous parlons des 30 000 litres de carburant qui figurent au

 20   paragraphe marqué 2 dans le présent rapport ?

 21   R.  Oui.

 22   Q.  Pourriez-vous maintenant me dire si ces 30 000 litres de carburant, où

 23   est-ce qu'ils étaient entreposés ?

 24   R.  Le carburant était entreposé dans la citerne de la compagnie de

 25   transport Vihor à Bratunac, pour ce qui est de ces

 26   30 000 litres.

 27   Q.  Pourriez-vous, s'il vous plaît, me dire comment le carburant était

 28   finalement mis dans les véhicules qui, en fait, ont effectué le transport

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  1   des civils de Potocari ?

  2   R.  Le carburant a été pris directement de la citerne et utilisé pour

  3   remplir les réservoirs des cars qui allaient transporter la population

  4   musulmane.

  5   Q.  Pourriez-vous me dire, d'après vos souvenirs, qui a précisément pris

  6   part à ces activités qui étaient de remplir les réservoirs de carburant des

  7   cars qui se sont occupés de ce transport ?

  8   R.  Les personnes qui ont immédiatement pris part à cette opération tels

  9   les effectifs du corps. Le colonel Krsmanovic était celui qui s'occupait du

 10   service circulation et transport du corps, et à l'époque il se trouvait à

 11   Bratunac.

 12   Q.  Est-ce que vous pourriez nous dire de qui vous obteniez ces

 13   informations ?

 14   R.  J'ai eu ces renseignements de mon subordonné, Pavle Loncarevic, qui est

 15   décédé, pour ce qui est des transports et de la circulation, c'est lui qui,

 16   en fait, a rédigé ce rapport.

 17   Q.  Est-ce qu'il y a eu d'autres endroits où les véhicules ont pu faire un

 18   plein de carburant autrement qu'à ce dépôt de Vihor dont vous avez parlé ?

 19   R.  Oui. Puisqu'il y avait un grand nombre de cars et qu'une station-

 20   service n'était pas suffisante pour pouvoir servir tous ces cars, un

 21   camion-citerne venant du corps apportait du carburant et a été garé sur

 22   l'aire de stationnement de Vihor, qui se trouve à l'entrée de Bratunac

 23   lorsqu'on vient de Milici et de Vlasenica, et c'est à cet endroit-là que le

 24   carburant destiné aux autres cars a été utilisé. Ces cars ont donc pu

 25   remplir leurs réservoirs de carburant à partir de ce camion-citerne et il

 26   s'agit des cars qui ont été utilisés pour le transport des civils

 27   musulmans.

 28   Q.  Passons maintenant au lendemain, 13 juillet.

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  1   R.  Le 13 juillet, bien sûr, je me trouvais au commandement de la brigade.

  2   Q.  Pourriez-vous me dire, ce jour-là d'une façon générale, le 13 juillet,

  3   est-ce que vous avez eu la possibilité de voir M. Borovcanin ce jour-là ?

  4   R.  Non. Non, je n'ai pas eu la possibilité de voir M. Borovcanin ce jour-

  5   là.

  6   Q.  Pourriez-vous me dire approximativement combien de temps vous êtes

  7   resté au commandant de la brigade ? Je vous parle de la journée du 13.

  8   R.  Je ne suis pas resté là pendant la durée habituelle. Disons que dans

  9   les premières heures de l'après-midi, j'étais fatigué à cause des

 10   précédentes journées. J'avais été très occupé pendant ces journées, donc

 11   j'étais fatigué, j'ai décidé de partir tôt et d'aller à mon appartement

 12   pour me reposer.

 13   Q.  Est-ce que ceci était du côté de 7 heures du soir, ou bien… ?

 14   R.  A peu près à cette heure-là, peut-être un peu plus tôt même.

 15   Q.  Très bien. Pouvez-vous nous dire où vous avez passé la nuit ?

 16   R.  Comme d'habitude, j'étais dans mon appartement au centre et je me

 17   reposais.

 18   Q.  Alors que vous vous trouviez encore à Bratunac au commandement de la

 19   bridage, avez-vous remarqué s'il y avait quoi que ce soit de vraiment

 20   différent qui était en train de se passer à Bratunac par rapport à la

 21   veille ?

 22   R.  Non, non, rien de particulièrement important en comparaison de la

 23   veille.

 24   Q.  Est-ce que les transports se sont poursuivis ce jour-là aussi ?

 25   R.  Oui, oui.

 26   Q.  Vous nous avez déjà dit que vous étiez fatigué, que vous étiez allé

 27   vous étendre pour dormir. Est-ce qu'à un moment donné, vous avez appris que

 28   le 13 juillet dans la soirée un grand nombre de prisonniers musulmans

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  1   avaient été amenés à Bratunac et qu'ils avaient passé la nuit dans l'école

  2   et dans des cars et dans d'autres endroits à Bratunac ?

  3   R.  Oui, je l'ai appris le lendemain. J'ai même appris cela par mes fils

  4   qui m'ont dit cela dans la soirée, ou plutôt, dans la matinée. Et bien sûr,

  5   je l'ai appris du commandement de la brigade.

  6   Q.  Quand vous avez appris cela, y avait-il encore des prisonniers de

  7   guerre musulmans à Bratunac ou est-ce qu'ils étaient déjà partis le 14 ?

  8   R.  Oui, ils étaient déjà partis. Le transport avait eu lieu et avait pris

  9   fin.

 10   Q.  Dans la nuit du 13, alors que vous étiez dans votre appartement, est-ce

 11   que vous avez entendu des coups de feu ?

 12   R.  Je peux dire ne rien avoir remarqué de particulier. Rien de ce que

 13   j'aurais pu entendre, c'étaient peut-être des bruits habituels. Parfois il

 14   arrive que des soldats tirent sans qu'il y ait de contrôle particulier. Je

 15   ne crois pas qu'est-ce que j'ai entendu me paraissait inhabituel.

 16   Q.  Bien. Est-ce que vous avez des renseignements concernant un incident

 17   qui se serait produit à la coopérative agricole de Kravica le 13 juillet

 18   1995, lorsqu'un grand nombre de prisonniers musulmans ont trouvé la mort ?

 19   R.  Oui, j'ai des renseignements à ce sujet. J'ai entendu cela évidemment

 20   après que ça ait eu lieu.

 21   Q.  Approximativement, au bout de combien de temps plus tard ?

 22   R.  A vrai dire, je ne peux pas vous dire exactement si c'était ce jour-là

 23   ou le lendemain.

 24   Q.  Pourriez-vous me dire ce que vous avez entendu au sujet de ce qui

 25   s'était passé là ?

 26   R.  J'ai entendu dire qu'un policier militaire ou plus exactement qu'un

 27   Musulman avait attaqué un policier militaire, il s'était emparé de son

 28   fusil et l'avait tué. Et l'autre policier a réagi, il a essayé d'empêcher

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  1   les Musulmans de s'échapper, qui avaient essayé de s'échapper, après cet

  2   incident, puis ensuite, il y a eu des coups de feu et, bien sûr, il y a eu

  3   des morts, il y a quelques morts à la suite de cela.

  4   Q.  Dites-moi encore à ce sujet : est-ce que c'est tout ce que vous avez

  5   entendu concernant cet incident ? Est-ce que vous avez eu d'autres

  6   renseignements autres de ce qu'on vous a dit ou est-ce que vous avez

  7   entendu de quelqu'un d'autre quelque chose ?

  8   R.  Non, je n'ai pas d'autres renseignements. C'est tout.

  9   Q.  Pourriez-vous me dire, vous avez parlé ici d'un policier militaire.

 10   Est-ce que vous êtes sûr que c'était un policier militaire, ou bien…

 11   R.  Je ne suis pas sûr. Quand on dit policier ou agent de police, je ne

 12   suis pas sûr. Je ne suis pas sûr.

 13   Q.  Très bien. Passons maintenant au lendemain, à savoir le 14 juillet.

 14   Pouvez-vous me dire ce que vous avez fait le 14 juillet ? Pouvez-vous me

 15   dire quelque chose concernant vos activités ce jour-là ?

 16   R.  Je décris juste les activités habituelles, régulières, ce que je

 17   faisais tous les jours, des activités régulières, quotidiennes.

 18   Q.  Le 14 juillet, en tant que commandant adjoint pour l'appui logistique,

 19   est-ce que vous avez été contacté par quelqu'un concernant l'utilisation de

 20   moyens ou ressources de la Brigade de Bratunac de façon à, par exemple,

 21   creuser des fosses, des tombes ?

 22   R.  Non, personne ne m'a engagé pour quoi que ce soit de ce genre.

 23   Q.  Dites-moi si à un moment quelconque vous avez appris que les corps des

 24   personnes qui avaient été tuées à la coopérative agricole de Kravica ont

 25   été enterrés dans la fosse du village de Glogova ?

 26   R.  Oui. J'ai eu des renseignements un jour ou deux après cela. J'ai appris

 27   cela de mon ami qui avait été occupé à cette tâche d'enterrement,

 28   d'ensevelissement lorsque ça a été terminé, de ceux qui avaient été tués au

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  1   village de Glogova.

  2   Q.  Vous-même, en tant qu'assistant pour la logistique, est-ce qu'on vous a

  3   demandé de fournir des véhicules de façon à pouvoir transporter les corps,

  4   les personnes qui étaient mortes dans la coopérative agricole jusqu'au site

  5   de la fosse à Glogova ?

  6   R.  Non. On ne m'a pas demandé de faire cela étant donné que nous n'avions

  7   pas de véhicules à la brigade qui seraient appropriés pour une telle tâche,

  8   une telle mission.

  9   M. LAZAREVIC : [interprétation] Très bien. Je voudrais demander s'il serait

 10   possible de suspendre la séance maintenant parce que nous allons passer à

 11   un autre sujet et qu'il y a des documents qui ont trait les uns aux autres.

 12   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Non. Il faut que nous continuions pour

 13   les 15 minutes qui suivent et nous suspendrons à midi et demi. Merci.

 14   M. LAZAREVIC : [interprétation] Bien. Alors je vais poursuivre.

 15   Q.  Monsieur Trisic, je voudrais maintenant passer au lot suivant des

 16   documents que nous allons analyser. Pour commencer, je voudrais voir le

 17   document qui est à l'intercalaire 25 de votre classeur, il s'agit du

 18   document P239.

 19   R.  Oui.

 20   Q.  Dites-moi, tout d'abord, si vous avez déjà eu l'occasion de voir ce

 21   document ?

 22   R.  Oui, je l'ai déjà vu.

 23   Q.  Pourriez-vous me dire de qui on voit ici l'écriture manuscrite ?

 24   R.  C'est la mienne. C'est mon écriture manuscrite.

 25   Q.  Alors, nous allons nous mettre d'accord il s'agit bien là d'un rapport

 26   de combat quotidien pour la journée du 12 juillet 1995. Pouvez-vous me dire

 27   comment ce document a été établi ?

 28   R.  Oui. Ce jour-là je suis venu au commandement de la brigade, à la salle

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  1   des opérations pour rédiger un rapport en matières logistiques pour le

  2   corps. L'officier de service au point de vue opération était le commandant

  3   Eskic, et il y avait pas mal d'activités, et à cause de cela il m'a demandé

  4   de prendre du papier et d'écrire ce rapport moi-même. Il a dicté, j'ai

  5   écrit, puis le rapport a été remis pour être porté au commandement au

  6   corps. Vous pouvez voir sur la page qu'il a été signé par Dragomir Eskic,

  7   qui était chef de bataillon.

  8   Q.  Bien. Maintenant, jetons un coup d'œil aux deux premiers paragraphes.

  9   Le premier paragraphe dit : "Au cours de la journée, l'ennemi a tenté de

 10   faire une percée à travers l'enclave ou de se retirer de l'enclave. Il est

 11   question de Sekovici, en direction de Tuzla et de Kladanj." Plus loin, on

 12   voit : "Nos forces sont en train de nettoyer l'enclave." On voit ici que :

 13   "Nos forces sont en train d'effectuer une attaque sur la colonne…" Puis

 14   ensuite, on voit : "…nettoyage de l'enclave et empêcher l'ennemi de faire

 15   une percée dans la direction précitée."

 16   Est-ce que vous pourriez maintenant nous dire, sur ce que je viens de lire,

 17   est-ce que ceci reflète précisément les activités de la Brigade de Bratunac

 18   le 12 juillet 1995 ?

 19   R.  Oui. Ça décrit les activités de la Brigade de Bratunac à partir du 12

 20   juillet et au cours des journées qui ont suivi. C'était essentiellement

 21   pour empêcher la percée à travers les forces de Srebrenica vers Kladanj et

 22   Tuzla.

 23   Q.  Très bien, donc. Passons maintenant au document suivant, qui est à

 24   l'intercalaire 26 de votre classeur et qui porte la cote 4DP245. Vous

 25   l'avez devant vous ? Si oui, nous allons le conserver un moment et

 26   attendons qu'elle apparaisse à l'écran. Il s'agit -- non, ce n'est pas le

 27   bon document. Le document que je voudrais présenter c'est le 4DP245.

 28   L'INTERPRÈTE : L'interprète demande si le conseil pourrait donner le numéro

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  1   du document en anglais.

  2   M. LAZAREVIC : [interprétation] La version anglaise est correcte. Excusez-

  3   moi. 245. Pourrions-nous, s'il vous plaît, voir -- merci.

  4   Q.  Là encore, nous avons un rapport de combat quotidien établi par le

  5   commandant de la 1ère Brigade d'infanterie légère de Bratunac, et qui est

  6   daté du 13 juillet 1995. Jetons un coup d'œil aux différents paragraphes,

  7   là 1 et 2 de ce document pour commencer. Au point 1, il est dit que

  8   l'ennemi a été complètement écrasé et s'efforce de s'échapper en groupe

  9   dans la direction du village de Milacevic et Konjevic Polje. Au cours d'une

 10   recherche des zones plus vastes des villages de --

 11   L'INTERPRÈTE : [inaudible]

 12   M. LAZAREVIC : [interprétation]

 13   Q.  -- nos forces n'ont pas rencontré de résistance. Un grand groupe ennemi

 14   a été encerclé avec succès dans le secteur de Konjevic-Polje-Kasaba-

 15   Pobulce. Au point 2, on lit que : "Les principales forces de la Brigade de

 16   Bratunac continuent de chercher et de fouiller le terrain de façon ordonnée

 17   pour voir cette direction prise." Aussi il est dit que certaines forces

 18   sont engagées à écraser les forces ennemies qui ont fait retraite dans le

 19   secteur précité.

 20   Pouvez-vous me dire, s'il vous plaît, maintenant que nous avons ce rapport

 21   de combat quotidien, s'il traduit bien ce qui étaient les activités

 22   principales de la journée du 13 juillet pour la Brigade de Bratunac ?

 23   R.  Oui, ce rapport traduit bien la situation et les activités de la

 24   Brigade de Bratunac le 13 juillet.

 25   Q.  Très bien. Regardons le document suivant, qui est le P246, que vous

 26   trouverez dans votre classeur à l'intercalaire 27. Attendons là encore

 27   d'avoir la version en anglais dès qu'elle apparaîtra à l'écran.

 28   R.  Oui.

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  1   Q.  Nous voyons ce document est un rapport de combat intérimaire ou

  2   provisoire qui a été envoyé par le commandement du 1er Bataillon de la

  3   Brigade d'infanterie légère au commandement du Corps de la Drina le 13

  4   juillet 1995. Nous pouvons voir qu'une unité comportant 92 soldats, et

  5   menée par le chef d'état-major, a été dépêchée dans ce secteur; est-ce

  6   exact ?

  7   R.  Oui.

  8   Q.  Comment est-ce que les 92 soldats ont-ils été transportés jusqu'au

  9   secteur de Bracan ?

 10   R.  Cette unité a été transportée dans nos cars, les cars que nous avions à

 11   la brigade.

 12   Q.  Est-ce que c'étaient les mêmes que les cars dont nous avons déjà parlé

 13   ?

 14   R.  Oui, précisément. C'étaient les deux cars, les seuls cars que nous

 15   avions à notre disposition à la brigade.

 16   Q.  Un point de plus je voudrais vous demander : ce jour-là, est-ce que les

 17   cars ont été utilisés pour le transport de civils de Potocari ?

 18   R.  Non, ils ne pouvaient pas être utilisés pour cela, parce qu'il fallait

 19   que nous les gardions prêts pour effecteur le transport de cette unité pour

 20   accomplir la tâche suivante.

 21   Q.  Très bien. Je voudrais maintenant qu'on jette un coup d'œil à cet autre

 22   document. Dans votre classeur, il s'agit du numéro 28, qui porte la cote

 23   4D88. Je pense que nous avons le temps juste avant la suspension d'audience

 24   d'analyser ce document.

 25   Là encore, il s'agit d'un rapport de combat régulier envoyé par le

 26   commandement de la 1ère Brigade de Bratunac au commandement du Corps de la

 27   Drina. Jetons un coup d'œil au point 1 où il est dit que "une petite partie

 28   des forces ennemies sont encore encerclées dans le secteur de --"

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  1   L'INTERPRÈTE : [inaudible].

  2   M. LAZAREVIC : [interprétation]

  3   Q.  Puis au point 2, il est dit que : "Nos forces sont occupées à ratisser

  4   le terrain et nettoyer le terrain conformément à l'ordre strictement

  5   confidentiel numéro…" et je ne veux pas mentionner l'ensemble du numéro, et

  6   "…une partie des forces participent à notre côté à l'encerclement des

  7   forces au point 1."

  8   Je voudrais appeler l'attention sur une autre partie de cet ordre, à

  9   savoir lorsqu'il est dit que : "les sections des Bérets verts ont été

 10   envoyées à environ 10 heures dans le secteur de Milici pour se joindre à la

 11   tâche à la direction de Zepa."

 12   Pour commencer, est-ce que ce document traduit bien les activités de

 13   la Brigade de Bratunac le 14 juillet 1995 ?

 14   R.  Oui. Ça traduit bien quelles étaient les tâches de la brigade le

 15   14 juillet.

 16   Q.  Maintenant, je voudrais vous demander un éclaircissement. Les Bérets

 17   rouges, la section des Bérets rouges est mentionnée ici. Qu'est-ce que

 18   c'était ? Qu'est-ce que c'était cette section de la Brigade de Bratunac ?

 19   R.  C'était une section, une unité d'interventions. Nous en parlons

 20   aujourd'hui comme étant un peloton d'interventions et nous les appelons

 21   également les Bérets rouges.

 22   Q.  Quelle est la part de la Brigade de Bratunac ?

 23   R.  Oui, ils étaient là sur la foi même et grâce à la Brigade de Bratunac.

 24   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Bien. Je crois que nous allons

 25   suspendre la séance maintenant, comme d'habitude, pour 25 minutes.

 26   [La Chambre de première instance et la Greffière se concertent]

 27   --- L'audience est suspendue à 12 heures 31.

 28   --- L'audience est reprise à 12 heures 59.

Page 27089

  1   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Vous voyez que tous les Juges sont

  2   maintenant présents. Maître Lazarevic, vous pouvez reprendre.

  3   M. LAZAREVIC : [interprétation] Je vous remercie, Monsieur le Président.

  4   Q.  Monsieur Trisic, j'aimerais dans un premier temps que nous revenions

  5   sur certains détails de votre déposition faite jusqu'ici. Nous avons étudié

  6   le compte rendu d'audience, il y a certaines de vos réponses qui doivent

  7   être précisées. Lorsque vous parliez de la présence des membres du corps de

  8   la police militaire à Potocari le 12 juillet, vous entendiez l'escorte du

  9   général Krstic, n'est-ce pas ?

 10   R.  Oui, c'est ce à quoi je pensais. Je ne sais pas combien il y avait de

 11   policiers il y avait, mais c'est ceux qui étaient là.

 12   Q.  J'aimerais vous demander une autre précision à propos de Kravica et de

 13   ce que vous avez entendu. D'aucuns ne savent pas qu'il s'agissait de police

 14   militaire ou non. Parmi les personnes qui sont mortes dans la maison à

 15   Kravica, est-ce que l'un d'entre eux faisait partie de la police spéciale ?

 16   R.  Peut-être, je ne l'ai pas exprimé de cette façon, et vous avez tout à

 17   fait raison.

 18   Q.  J'aimerais maintenant que nous reprenions le fil de votre

 19   interrogatoire principal. Nous allons prendre le document 4D595, qui

 20   correspond au document à l'intercalaire 29 de votre classeur. Il s'agit

 21   d'un document qui a été envoyé de Bratunac par le colonel Milanovic le 15

 22   juillet 1995. Est-ce que vous avez ce document maintenant devant vous ?

 23   R.  Oui.

 24   Q.  Vous voyez qu'il y a une partie du document où il est indiqué : "J'ai

 25   donné l'ordre…" Au numéro 4, il est indiqué que la Brigade d'infanterie

 26   légère de Bratunac continuera à nettoyer et assainir le terrain ainsi que

 27   le champ de bataille, et ce, sur l'axe Bratunac-Kasaba, et cetera. Et vous

 28   voyez, il y a un paragraphe intitulé "Proposition", et là il est dit que le

Page 27090

  1   commandant de la 1ère Brigade légère de Bratunac devrait nommer le

  2   commandant de toutes les forces sur le terrain, et entre parenthèses il est

  3   indiqué "et dans les alentours ou sur la route de Kasaba" parce qu'il n'y

  4   pas personne qui avait été envoyé du commandement du Corps de la Drina. Et

  5   vous voyez qu'au numéro 1, il est indiqué : "Confirmez cela par télégramme,

  6   à envoyer au commandant de la 1ère Brigade légère de Bratunac, à la 1ère

  7   Brigade de Milici et au centre de sécurité à Zvornik. " L'abréviation est

  8   CSB.

  9   D'après ce document que nous venons de voir, dites-moi quelle était cette

 10   proposition de nomination de commandant de toutes les forces qui

 11   participaient au nettoyage du terrain ?

 12   R.  Au vu de la proposition numéro 1, il est indiqué que le commandant des

 13   forces doit être le colonel Blagojevic. Voilà la proposition.

 14   Q.  Je vous remercie. Nous allons prendre le document suivant, pour vous il

 15   s'agit de l'intercalaire 30, et pour le prétoire électronique il s'agit de

 16   la pièce P254. Est-ce que vous avez ce document ?

 17   R.  Oui.

 18   Q.  Il s'agit à nouveau d'un rapport de combat régulier envoyé par le

 19   commandant de la 1ère Brigade de Bratunac au commandant du Corps de la

 20   Drina, et nous voyons que cela a également été envoyé au poste de

 21   commandement avancé du Corps de la Drina, et ce, le 15 juillet 1995. C'est

 22   le premier et le deuxième paragraphe qui m'intéressent. Il est dit

 23   "présence importante des forces de l'ennemi face à P/K". Est-ce que vous

 24   pouvez expliquer cette abréviation P/K ?

 25   R.  Non, je ne suis pas véritablement en mesure de vous dire ce que

 26   signifie P/K.

 27   Q.  Il est dit : "Le 4e Bataillon d'infanterie sur le flanc droit de

 28   la brigade va effectuer des activités de combat et se regroupera dans la

Page 27091

  1   direction de Konjevic Polje, et cetera." Au numéro 2, il est indiqué : "Nos

  2   forces continuent à nettoyer le terrain conformément à votre ordre

  3   strictement confidentiel qui porte la date du 13 juillet 1995, et elles

  4   sont à l'heure actuelle sur l'axe Lupoglav-Susnjari-Prijanska-Kosa, village

  5   d'Osedak [phon], village de Viogor, sur la ligne de Bojna" et il est

  6   indiqué qu'une "partie de nos forces ont été envoyées vers la zone de la

  7   Brigade d'infanterie légère de Zvornik (80 soldats)." Et une autre

  8   référence est indiquée au fait qu'une section a été envoyée dans la zone de

  9   responsabilité de la 2e Brigade motorisée de Romanija.

 10   Je voudrais --

 11   M. LAZAREVIC : [interprétation] Vous voyez page 67, ligne 20, est-ce que

 12   vous pourriez peut-être faire commencer ma question de telle façon que cela

 13   soit lisible, de telle façon que l'on comprenne que c'est une question que

 14   je pose. C'est là où cela commence par "Le 4e Bataillon d'infanterie…"

 15   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui. Très bien. Je pense que nous nous

 16   pencherons sur cette question un peu plus tard avec, bien entendu, les

 17   personnes responsables du compte rendu d'audience.

 18   M. LAZAREVIC : [interprétation]

 19   Q.   D'après ce document, quelle était la tâche de la Brigade de Bratunac

 20   ce jour-là, le 15 juillet ?

 21   R.  Il faut savoir que les forces de la Brigade de Bratunac étaient encore

 22   engagées dans cette opération de nettoyage et d'assainissement du terrain

 23   pour répondre aux ordres du corps. Ils se trouvaient sur la ligne; cela est

 24   précisé dans le document, donc leur mission n'a pas été modifiée. Il

 25   s'agissait de procéder à la reconnaissance et au nettoyage du terrain et de

 26   découvrir les forces ennemies.

 27   Q.  Bien. Nous allons passer au document suivant, il s'agit du document qui

 28   se trouve à l'intercalaire 31, document 4DP255.

Page 27092

  1   Q.  Avez-vous le document ?

  2   R.  Oui.

  3   Q.  Dans la première partie du document, je précise qu'il s'agit d'un autre

  4   rapport de combat quotidien du commandement de la 1ère Brigade d'infanterie

  5   légère de Bratunac qui porte la date du 16 juillet 1995, et vous voyez

  6   qu'au paragraphe 2, dans la partie supérieure du document -- ou plutôt au

  7   paragraphe premier, il est fait référence au secteur où se trouvait la

  8   Brigade de Bratunac qui effectuait ce nettoyage du terrain. Ce qui

  9   m'intéresse, c'est le bas du document. Il est indiqué : "Le commandant de

 10   la Brigade a visité toutes les unités qui bloquaient la retraite de

 11   l'ennemi." Il est indiqué entre parenthèses "1ère Brigade d'infanterie

 12   légère de Milici, unités du 65e Régiment motorisé de protection".Il est

 13   également question du Bataillon du génie et vous voyez que leurs missions

 14   sont définies et qu'il s'agit également d'organiser leurs actions et

 15   communications conjointes.

 16   Une correction pour le compte rendu d'audience. Il ne s'agit pas du 6e

 17   Bataillon du Génie, comme cela est indiqué dans le compte rendu d'audience,

 18   mais du 5e.

 19   Monsieur, je vous prie, lorsque vous voyez ce document qui porte la

 20   date du 16 juillet, quelle était la mission essentielle ou sur quoi se

 21   fondait la mission essentielle du commandant de la Brigade de Bratunac au

 22   vu de ce document ?

 23   R.  Il coordonnait les activités de ces unités et exécutait les autres

 24   missions d'un commandant de corps.

 25   Q.  Dites-moi, vous vous souvenez peut-être du document du colonel

 26   Ignatovic. Vous vous souvenez, il avait proposé que le commandant de la

 27   Brigade de Bratunac soit nommé commandant général des unités engagées dans

 28   le nettoyage du terrain, est-ce que vous pouvez établir un lien entre le

Page 27093

  1   document dont je vous parle maintenant et ce document-ci ?

  2   R.  D'après le document, je vois qu'ils ont exécuté les ordres du colonel

  3   Ignatovic et que le colonel Blagojevic s'est vu confier cette mission.

  4   Q.  Bien. Nous allons voir votre document de l'intercalaire 32. Il s'agit

  5   du document 4D595 du 16 juillet 1995. C'est un document qui est également

  6   envoyé par le commandement de la 1ère Brigade légère de Bratunac, intitulé

  7   "Renfort des unités de police militaire". Ce document a été envoyé au

  8   commandement du Corps de la Drina. Voilà ce qui m'intéresse. Le colonel

  9   Blagojevic demande l'appui du corps pour l'envoi de membres de la police

 10   militaire, et ce, afin d'assurer la sécurité de Srebrenica, et cetera, mais

 11   à la deuxième page du document, il est indiqué : "Les unités de la brigade

 12   sont engagées dans cette opération de nettoyage du terrain, de découverte

 13   et de destruction des groupes ennemis dans la zone de responsabilité de la

 14   Brigade et au-delà." Il y est également dit : "Une partie des unités de la

 15   Brigade sont engagées…" Entre parenthèses, vous avez le chiffre de "400

 16   personnes". Donc : "Une partie des unités de la Brigade (400 personnes)

 17   sont engagées dans quatre sites différents : Zepa, Trnovo, Pjenovac et

 18   Zvornik," et il s'agit du "personnel le mieux qualifié".

 19   Au vu de ce document, est-ce que nous pouvons voir où se trouvaient engagés

 20   dans cette zone de responsabilité les membres de la Brigade de Bratunac ?

 21   R.  Vous pouvez voir que les hommes les plus qualifiés étaient engagés à

 22   Zepac, Trnovo, Pjenovac et Zvornik, dans ces endroits.

 23   Q.  Outre ces 400 hommes, tel que cela est indiqué sur le document, où se

 24   trouvaient les autres hommes de la Brigade de Bratunac le 16 ?

 25   R.  Ils se trouvaient dans la municipalité de Bratunac.

 26   Q.  Bien. Nous allons maintenant analyser le document qui se trouve à

 27   l'intercalaire 33. C'est le document 4D5262 dans le système du prétoire

 28   électronique. Il s'agit d'un rapport de combat régulier émanant du

Page 27094

  1   commandement de la Brigade de Bratunac pour le 18 juillet 1995. Nous allons

  2   attendre que le document soit affiché sur nos écrans.

  3   Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Est-ce que le conseil pourrait répéter

  4   la cote du document.

  5   M. LAZAREVIC : [interprétation] Oui. 4DP262.

  6   Q.  J'aimerais attirer votre attention au point 2 de ce document. On parle

  7   du 3e et du 4e Bataillon d'infanterie. Pourriez-vous nous dire quelles sont

  8   ces missions qui avaient été confiées en date du 18 juillet au 4e Bataillon

  9   de la Brigade de Bratunac ?

 10   R.  On continue de procéder au ratissage du terrain pour le secteur de

 11   Pobuda, Glogova et Konjevic Polje.

 12   Q.  Fort bien. Passons immédiatement au document suivant. Il s'agit ici

 13   d'un document qui se trouve dans votre intercalaire au numéro 34. C'est le

 14   document 4DP263. Est-ce que vous l'avez trouvé ?

 15   R.  Oui.

 16   Q.  D'accord. Il s'agit d'un rapport de combat régulier du commandement de

 17   la 1ère Brigade légère de Bratunac pour le 19 juillet 1995. J'aimerais

 18   attirer votre attention sur le point 2 qui commence par les mots "nos

 19   unités anéantissent et chassent sans relâche les forces

 20   ennemies".Maintenant, pour ce qui est de ce 19 juillet, voyons un peu où

 21   étaient déployées les unités de la Brigade légère d'infanterie de Bratunac

 22   ?

 23   R.  D'après ce rapport du 19, nous pouvons conclure que le 1er Bataillon

 24   d'infanterie a été envoyé dans la région élargie de Zepa et que leur

 25   commandant était également là. Ensuite elle établissait les communications

 26   de Glogova à Konjevic Polje. Le 4e Bataillon d'infanterie a été rattaché à

 27   la 1ère Brigade d'infanterie légère de Zvornik, et nous ne savons pas il

 28   s'agissait sous les ordres de qui.

Page 27095

  1   Q.  Très bien. Donc de ce document, nous pouvons voir quelle était la

  2   situation sur le terrain pour ce qui est de la zone de responsabilité de la

  3   Brigade de Bratunac en date du 19 juillet 1995 ?

  4   R.  Oui.

  5   Q.  Examinons maintenant le document qui suit. Il s'agit de l'intercalaire

  6   35, et il est en rapport avec le document précédent. Il s'agit de la pièce

  7   4DP. Le document est le 4D592.

  8   En attendant que le document soit affiché sur le système du prétoire

  9   électronique, j'aimerais savoir de quoi il s'agit. Il s'agit, en fait, de

 10   l'état d'aptitude au combat au sein de la 1ère Brigade de Bratunac. La date

 11   est le 19 juillet 1995. Ce document est destiné au commandant de la

 12   brigade, et à la deuxième page, je vous demanderais de nous dire qui est

 13   l'auteur de ce document, s'il vous plaît ?

 14   R.  Oui, c'est l'adjoint du chef d'état-major chargé des questions du

 15   personnel, le commandant Eskic, Dragomir Eskic [phon].

 16   Q.  Très bien. Nous avons le 1er Bataillon d'infanterie légère, le 2e

 17   Bataillon d'infanterie légère. Maintenant s'agissant de ces informations

 18   que vous pouvez voir sur ce document, est-ce que ceci décrit de façon

 19   adéquate la situation sur le terrain le 19 juillet 1995, quant au

 20   déploiement des bataillons d'infanterie de la Brigade de Bratunac ?

 21   R.  Oui. Ceci reflète la situation et la façon dont les bataillons étaient

 22   engagés dans la Brigade de Bratunac, à l'exception du 4e Bataillon qui, tel

 23   que l'on peut le constater déjà ici, ne faisait plus partie de la brigade.

 24   Il avait déjà quitté la brigade.

 25   Q.  Prenons maintenant la pièce 36. C'est le document qui se trouve au

 26   numéro 36 dans votre classeur. Pour le compte rendu d'audience, c'est en

 27   l'occurrence la pièce P265. Il s'agit d'un rapport de combat régulier du

 28   commandement de la 1ère Brigade de Bratunac pour le 2 juillet 1995, et

Page 27096

  1   j'aimerais vous demander de nous parler du point 2 de ce document.

  2   Est-ce que vous pouvez lire ici que nos unités anéantissent les

  3   groupes ennemis dans le secteur de Konjevic Polje et Pobuda ? Dites-nous si

  4   ce document reflète les activités de la Brigade de Bratunac en date du 20

  5   juillet 1995 ?

  6   R.  Oui, tout à fait. Ceci reflète la situation sur le terrain.

  7   Q.  Merci. Je vais maintenant mettre fin à cette ligne de questions, et

  8   j'aimerais que l'on passe au dernier sujet de votre interrogatoire

  9   principal. Il s'agit du butin de guerre. Examinons d'abord le document qui

 10   se trouve dans votre classeur à l'intercalaire 37, et sur le prétoire

 11   électronique le numéro porte la cote 4D598.

 12   Vous avez trouvé le document ?

 13   R.  Oui.

 14   Q.  C'est un ordre. On peut voir : "Etat-major de l'armée de la Republika

 15   Srpska," et si l'on prend la dernière page du document, on peut voir qu'il

 16   est signé par le commandant de l'état-major principal. C'est lui qui a

 17   donné cet ordre. La date de ce document est le 21 juillet 1995.

 18   R.  Oui.

 19   Q.  Ce document parle de la formation d'une commission pour établir

 20   l'assainissement du terrain et réunir les conditions nécessaires pour que

 21   la population puisse vivre convenablement.

 22   Au point 2, quatrième ligne, vous pouvez voir l'adjoint du commandant

 23   chargé des arrières de la Brigade de Bratunac. Est-ce que c'est vous ?

 24   R.  Oui.

 25   Q.  Dites-moi, s'il vous plaît, est-ce que vous avez jamais participé aux

 26   travaux de la commission dans cette composition-ci ?

 27   R.  Non, je n'ai pas participé aux travaux de la commission, puisque je ne

 28   me suis jamais trouvé en présence de ces membres de la commission, c'est-à-

Page 27097

  1   dire qu'on ne m'a jamais demandé de faire partie de cette commission.

  2   Q.  Bien. A la page 2, donc c'est la page suivante du document. J'aimerais

  3   attirer votre attention au point qui porte la cote 3.7. Est-ce que vous

  4   pouvez voir qui doit rendre compte au commandant Mladic pour l'exécution

  5   des tâches qui sont énumérées sur ce document ?

  6   R.  Au point 3.7, nous pouvons voir que c'est le commandant du Corps de la

  7   Drina qui est responsable, le commandant de la Brigade de Bratunac, le

  8   commandant du Bataillon indépendant de Skelani, les présidents de

  9   l'assemblée municipale de Bratunac, Skelani et Milici, donc les présidents

 10   de ces municipalités-là.

 11   Q.  Fort bien. Tout ce que vous avez dit vient d'être consigné au compte

 12   rendu d'audience. Alors c'est bien. Maintenant, le point suivant c'est le

 13   point 3.8. J'aimerais que l'on fasse quelques commentaires relatifs à ce

 14   point. Pourriez-vous nous dire, s'il vous plaît, qui était responsable pour

 15   des rapports au commandant de l'état-major principal pour ce qui est de

 16   réunir les conditions nécessaires pour une vie normale ?

 17   R.  Nous pouvons voir que c'est le colonel Lazar Acamovic qui était

 18   l'adjoint chargé des arrières du Corps de la Drina. C'est lui qui avait la

 19   responsabilité et qui devait rendre compte une fois par semaine des

 20   résultats des travaux et qui devait faire en sorte que les conditions

 21   soient réunies pour réunir une vie normale à Srebrenica. Donc c'est le

 22   colonel Acamovic Lazar.

 23   Q.  On attire mon attention sur le compte rendu d'audience. Nous avons

 24   quelques petits problèmes concernant le point 3.7. Pourriez-vous répéter

 25   lentement votre réponse. J'aimerais vous demander de nous dire qui était

 26   responsable pour ce qui est des exécutions des tâches. Redites-le-nous un

 27   peu plus lentement, s'il vous plaît.

 28   R.  D'accord. Au point 3.8, nous pouvons voir que s'agissant de l'exécution

Page 27098

  1   de ces tâches, les personnes suivantes ont la responsabilité : le

  2   commandant du Corps de la Drina, le commandant de la Brigade de Bratunac,

  3   le commandant du bataillon indépendant de Skelani, et les présidents des

  4   conseils exécutifs de Srebrenica, Bratunac, Skelani et Milici.

  5   Q.  Fort bien. Prenons maintenant le point 9 de l'ordre, s'il vous plaît.

  6   Pourriez-vous me dire quelles étaient les compétences données au président

  7   de la commission, le colonel Acamovic, et à qui devait-il rendre compte

  8   directement si jamais il y avait des questions à poser ?

  9   R.  Nous pouvons voir à la lecture du point 9 que le colonel Acamovic, le

 10   président de cette commission, avait tous les pouvoirs et compétences pour

 11   l'exécution des tâches énumérées. Il est dit ici que le commandement du

 12   Corps de la Drina doit lui assurer une compagnie de la police militaire

 13   afin d'exécuter sa tâche, et on demande au colonel Acamovic de s'adresser

 14   directement à ce dernier pour toute question.

 15   Q.  Fort bien. Prenons maintenant le dernier document de ma liste que je

 16   voulais aborder dans le cadre de l'interrogatoire principal. C'est

 17   l'intercalaire 48 dans votre classeur et sur le prétoire électronique, la

 18   pièce porte la cote 4D614. J'attends que le document soit affiché à

 19   l'écran. Maintenant attendons la version en langue anglaise.

 20   Monsieur Trisic, avez-vous eu déjà eu l'occasion de voir ce document

 21   auparavant ?

 22   R.  Oui, tout à fait.

 23   Q.  Pourriez-vous me dire, s'il vous plaît, si vous l'avez rédigé vous-même

 24   ?

 25   R.  Oui, c'est moi qui ai rédigé ce document.

 26   Q.  Pourriez-vous me dire de quoi il s'agit ? Quelle est la teneur qui

 27   figure dans ce rapport ?

 28   R.  Nous pouvons voir à la lecture de ce document que nous avions informé

Page 27099

  1   le commandement du corps d'armée des moyens matériels qui avaient été

  2   recueillis dans l'ancienne enclave de Srebrenica; et si on parle de 1 à 9,

  3   quels sont les moyens matériels que nous avons pu nous approprier. J'ai

  4   insisté pour dire que nous n'avions pas de données concernant le bétail

  5   mais que ces informations sont disponibles à la ferme militaire qui était

  6   chargée de rassembler tout ce bétail.

  7   Q.  Fort bien. Maintenant une ou peut-être deux questions relatives à ce

  8   document. Dites-nous, s'il vous plaît, est-ce que vous aviez un ordre vous

  9   demandant de faire ce type de document ou est-ce que vous l'avez fait de

 10   votre propre chef ?

 11   R.  Il est dit ici que c'était demandé au Corps, et à 18 heures 40, il nous

 12   était demandé le 17 juillet que le corps leur fournisse ces renseignements,

 13   et le lendemain nous avons envoyé les renseignements en question concernant

 14   le matériel et l'équipement réunis à Srebrenica.

 15   Q.  Je vous remercie. Je voudrais simplement vous demander : le matériel et

 16   l'équipement dont il est question ici, de quoi s'agit-il en fait - à savoir

 17   un générateur, une citerne, une tente, et cetera ?

 18   R.  Le matériel en question appartenait au Bataillon néerlandais. Nous

 19   avons eu ce matériel en passant le long des lignes de séparation où ce

 20   matériel avait été abandonné par les soldats du Bataillon néerlandais, sauf

 21   ce qui est mentionné à l'article 1, le transport de personnel qui en fait a

 22   été directement conduit au commandant de la brigade par les soldats du

 23   Bataillon néerlandais qui partaient du territoire de Srebrenica, et ils se

 24   sont rendus directement à la Brigade de Bratunac.

 25   Q.  Très bien. Je vous remercie, Monsieur Trisic. Je n'ai pas d'autres

 26   questions à vous poser dans mon interrogatoire principal.

 27   R.  Merci.

 28   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Maître Zivanovic.

Page 27100

  1   M. ZIVANOVIC : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.

  2   Contre-interrogatoire par M. Zivanovic : 

  3   Q.  [interprétation] Bonjour, Monsieur Trisic.

  4   R.  Bonjour.

  5   Q.  Mon nom est Zoran Zivanovic. Dans cette affaire, je défends Vujadin

  6   Popovic.

  7   Monsieur Trisic, vous avez parlé ici d'un document concernant un ordre de

  8   combat actif du 2 juillet 1995, qui porte la cote 4D378. Je vais vous

  9   demander maintenant de nous donner quelques éclaircissements concernant ce

 10   document. Pourrions-nous le voir, s'il vous plaît.Vous avez dit que vous

 11   aviez reçu ce document à la brigade le 5 juillet 1995, alors pourriez-vous

 12   nous préciser ceci. A l'époque où vous avez reçu ce document, est-ce que

 13   c'était simplement ce texte dactylographié sans aucune correction

 14   manuscrite que vous avez plus tard vu aux pages 5 et 6 de ce document ?

 15   R.  Oui. C'était uniquement le document dactylographié.

 16   Q.  Vous avez vu -- parce que mon confrère, M. Lazarevic, vous a montré les

 17   pages 5 et 6 de ce document, vous avez vu qu'il y avait des corrections qui

 18   avaient été apportées à la main. Il s'agit de la page 5 que l'on peut voir

 19   également avec le prétoire électronique e-court, c'est également les pages

 20   5 et 6.

 21   On peut garder la page 5 à l'écran. Je ne sais pas si vous pouvez le

 22   retrouver aux intercalaires de votre classeur; mais sinon, regardez

 23   l'écran.

 24   R.  Ça va bien.

 25   Q.  Dites-moi, vous avez identifié l'écriture manuscrite qui se trouve dans

 26   la marge en haut du document, et vous avez dit que c'était l'écriture du

 27   capitaine Momir Nikolic; c'est bien cela ?

 28   R.  Oui, c'est exact.

Page 27101

  1   Q.  Vous vous trouviez personnellement là lorsqu'il a écrit cela ?

  2   R.  Je reconnais l'écriture.

  3   Q.  Savez-vous quand il a écrit ceci ?

  4   R.  Probablement le jour où nous avons reçu le document en question.

  5   Q.  Est-ce que je vous ai bien compris, vous avez tous discuté de ce

  6   document ensemble, je veux dire l'ensemble du commandement de la Brigade de

  7   Bratunac, n'est-ce pas ?

  8   R.  Oui. Le commandant nous a informés de ce document.

  9   Q.  Et à ce moment-là, est-ce que c'est à ce moment-là que ces corrections

 10   ont été apportées ?

 11   R.  Ça, il fallait qu'on le fasse individuellement.

 12   Q.  Pourriez-vous me dire, s'il vous plaît, comment les choses se

 13   présentent lorsque vous faites ça chacun d'entre vous ? Est-ce que chacun a

 14   son propre exemplaire du document ou est-ce que vous faisiez tous cela ?

 15   R.  Non. D'habitude, on se partageait le document de sorte que chacun avait

 16   la partie qui le concernait.

 17   Q.  Est-ce que ça veut dire qu'à la page 6 du même document les corrections

 18   qu'on voit portées à la main ont été faites par quelqu'un d'autre et non

 19   pas par Momir Nikolic ?

 20   R.  Sur la page 6 ?

 21   Q.  La page suivante. Peut-on regarder, s'il vous plaît.

 22   R.  Oui.

 23   Q.  Savez-vous qui a apporté ces corrections ?

 24   R.  C'est moi.

 25   Q.  Est-ce que vous avez vous-même fait toutes ces corrections-là ?

 26   R.  Non.

 27   Q.  Est-ce que vous pouvez préciser quelles sont les corrections qui n'ont

 28   pas été effectuées par vous-même ?

Page 27102

  1   R.  Je peux le faire, oui. A la page 5, tout en haut de la page, je crois

  2   que ça a été fait par Momir Nikolic. Puis au point (e), appui du génie, ça

  3   je ne peux pas vous dire de qui c'est l'écriture, et ainsi de suite.

  4   Q.  Savez-vous peut-être -- pendant qu'on regarde encore la page 2, savez-

  5   vous qui a biffé une partie de ce paragraphe de la page 5 ? C'est aux

  6   paragraphes 2 et 3.

  7   R.  Logiquement ça aurait dû être fait par le capitaine Nikolic.

  8   Q.  Pour les marges à gauche et à droite du document, est-ce que vous

  9   reconnaissez son écriture manuscrite, là où on lit "non" ?

 10   R.  Vous pouvez voir que c'est ceci a été écrit avec le même type de plume

 11   ou de feutre ou de marqueur.

 12   Q.  Je voulais vous poser une autre question maintenant. Pourriez-vous me

 13   dire quelle est la signification du fait que l'on biffe le texte et que

 14   l'on écrit les mentions manuscrites dans la partie supérieure de la marge

 15   de ce document ?

 16   R.  En fait, on adaptait l'ordre donné par le corps d'armée aux

 17   circonstances qui étaient les nôtres et on le faisait également pour les

 18   unités qui nous étaient subordonnées.

 19   Q.  Est-ce que ceci se présentait sous forme de proposition ou est-ce que

 20   ça avait déjà le caractère d'un ordre, ce qui était écrit à la main dans ce

 21   document ?

 22   R.  Une fois que c'était dactylographié et signé par le commandant, à ce

 23   moment-là c'est un ordre.

 24   Q.  Comme vous pouvez le voir, ici c'est donc biffé. Est-ce que vous pouvez

 25   lire le texte qui a été biffé ? Je crois qu'il s'agit de deux phrases.

 26   R.  "Les organes de sécurité et la police militaire détermineront quels

 27   sont les secteurs de rassemblement et la garde des prisonniers de guerre

 28   ainsi que le butin de guerre." Il y a une phrase qui est un peu plus bas.

Page 27103

  1   Q.  Oui. Pouvez-vous lire cela ?

  2   R.  "Les organes de sécurité transmettront aux commandements subordonnés

  3   l'information concernant l'application des mesures de sécurité dans la zone

  4   des combats."

  5   Q.  Merci beaucoup. Pourriez-vous me dire si ce texte a été inclus peut-

  6   être dans l'ordre en question par le commandant de la Brigade de Bratunac ?

  7   Je dois vous rappeler que ce document est le document 3025. Vous pouvez

  8   voir là la page 5, au paragraphe 3 --

  9   R.  Excusez-moi, un instant, mais il faut que je m'y retrouve. Il faut que

 10   je retrouve le passage.

 11   Q.  Peut-être qu'on peut le voir également ici. Regardons à l'écran. Ce

 12   paragraphe 3 du texte anglais se trouve également à la page 5, puis il y a

 13   le point 10, l'avant-dernier paragraphe.

 14   R.  "La zone dans laquelle on doit réunir les prisonniers de guerre et le

 15   butin de guerre c'est la zone de Pribicevac, et le traitement des

 16   prisonniers de guerre doit être conforme en tout aux dispositions des

 17   conventions de Genève."

 18   Q.  Oui, c'est ça que je voulais dire. Est-ce que nous pourrions maintenant

 19   voir la dernière page de ce document, bien que je pense que vous l'avez

 20   déjà vu parce qu'il a été signé par le commandant Blagojevic, qui était le

 21   commandant de la brigade à ce moment-là.

 22   Ce que je voulais vous demander, c'était si on peut remarquer que les

 23   organes de sécurité et la police militaire ont été omis dans ce paragraphe

 24   que vous venez juste de lire ?

 25   R.  Oui.

 26   Q.  Merci. Maintenant je souhaiterais qu'on revienne à un autre point. Vous

 27   avez dit que le 12 juillet, vous avez vu Momir Nikolic communiquer avec les

 28   officiers de police militaire à Potocari. Vous vous rappelez cela ?

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  1   R.  Oui. J'ai dit cela.

  2   Q.  Est-ce que vous vous trouviez ensemble avec eux ou est-ce que vous les

  3   avez vus à distance ?

  4   R.  Comme vous dites, à une certaine distance. J'étais tout près. Je

  5   n'étais pas avec eux, mais j'étais assez proche sur le côté.

  6   Q.  Ce que je voulais dire c'était : quelle était la distance

  7   approximativement ? Pouvez-vous donner une réponse ?

  8   R.  Je ne sais pas, 7, 8, 10 mètres.

  9   Q.  Et de cette distance, de 7, 8 ou 10 mètres, est-ce que vous avez été en

 10   mesure d'entendre ce dont ils parlaient entre eux ?

 11   R.  Non.

 12   M. ZIVANOVIC : [interprétation] Je n'ai plus d'autres questions.

 13   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Merci. Maître Nikolic, est-ce que vous

 14   allez procéder à un contre-interrogatoire de ce témoin ?

 15   Mme NIKOLIC : [interprétation] Oui, Monsieur le Président. J'aurais besoin

 16   de 15 minutes à une demi-heure. Merci.

 17   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Nous en sommes là. Madame Fauveau ?

 18   Mme FAUVEAU : Environ 15 minutes, Monsieur le Président.

 19   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Et Maître Ostojic ?

 20   M. OSTOJIC : [interprétation] La même chose, Monsieur le Président, 20

 21   minutes environ.

 22   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Et Maître Krgovic ?

 23   M. KRGOVIC : [interprétation] Vingt minutes environ, Monsieur le

 24   Président.

 25   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Bien. Maître Sarapa ?

 26   M. SARAPA : [interprétation] Quinze minutes.

 27   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Bien. Donc ceci nous donne en gros une

 28   idée d'où nous en sommes. Monsieur Thayer, je pense que ça représente plus

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  1   ou moins la majeure partie des premiers volets d'audience de demain qui

  2   fera l'objet des interrogatoires des équipes de la Défense, puis à ce

  3   moment-là vous pourriez procéder à votre contre-interrogatoire. Est-ce que

  4   vous avez toujours besoin de deux heures ?

  5   M. THAYER : [interprétation] Je pense que oui, Monsieur le Président. Il

  6   faudra que je vérifie en repassant en revue mes documents ce soir.

  7   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Bien. Je vous remercie.

  8   --- L'audience est levée à 13 heures 45 et reprendra le mardi, le 21

  9   octobre 2008, à 9 heures 00.

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