Tribunal Criminal Tribunal for the Former Yugoslavia

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  1   Le mardi 10 février 2009

  2   [Audience publique]

  3   [Les accusés sont introduits dans le prétoire]

  4   [Le témoin est introduit dans le prétoire]

  5   --- L'audience est ouverte à 9 heures 04.

  6   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Bonjour, Madame la Greffière. Veuillez

  7   faire l'appel de l'affaire.

  8   Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Affaire IT-05-88-T, l'Accusation contre

  9   Vujadin Popovic et consorts.

 10   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je vous remercie, Madame. Tous les

 11   accusés étant présents. Pour l'Accusation, M. McCloskey est seul. Pour la

 12   Défense, je ne note l'absence que de M. Nikolic et de l'équipe Beara.

 13   Je présume qu'il n'y pas de préliminaires ?

 14   Maître Haynes, vous pouvez reprendre. Merci.

 15   LE TÉMOIN: VINKO PANDUREVIC [Reprise]

 16   [Le témoin répond par l'interprète]

 17   M. HAYNES : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.

 18   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Bonjour à vous.

 19   Interrogatoire principal par M. Haynes : [Suite]

 20   Q.  [interprétation] Général Pandurevic, nous nous sommes arrêtés hier

 21   après-midi sur le sujet du 23 juillet, où vous, vous étiez entretenu avec

 22   Dragan Obrenovic suite à un briefing avec les commandants à la caserne de

 23   la Brigade de Zvornik. Alors j'aimerais conclure ces événements du 23

 24   juillet, avant de revenir en arrière et de discuter d'une question dont

 25   nous parlions précédemment.

 26   M. HAYNES : [interprétation] Donc si vous le permettez, nous pourrions

 27   commencer par jeter un coup d'œil au rapport de combat régulier du 23

 28   juillet qui est la pièce P341.

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  1   Q.  Alors paragraphe 1, la description habituelle de la situation de combat

  2   qui dit : "Qu'à 21 heures, la nuit dernière, les Turques ont lancé une

  3   attaque d'infanterie contre la défense du 3e Bataillon."

  4   A 00 heure 45 : "L'ennemi a lancé une forte attaque d'infanterie de

  5   derrière la 2e Compagnie d'Infanterie du 4e Bataillon."

  6   Alors, pour vous, ceci peut peut-être servir d'aide-mémoire pour nous

  7   parler de la situation de combat générale dans le 23 juillet dans la zone

  8   de la brigade ?

  9   R.  Il me semble que ce rapport donne une idée assez claire de la

 10   situation. Le premier point parle de l'activité ennemie et du fait que

 11   celle-ci était prononcée. La deuxième partie parle des activités de la

 12   Brigade de Zvornik en réaction à ces activités ennemies. Il y a eu des

 13   captures mais aussi des morts.

 14   Q.  Vous m'amenez au point suivant, à savoir que si l'on lit le paragraphe

 15   3 du rapport, et plus particulièrement sa dernière phrase, on constatera

 16   que : "28 [comme interprété] soldats ennemis ont été tués ce jour-là, et

 17   que sept ont été capturés."

 18   Consacrez-vous toujours vos journées au commandement dans les casernes, le

 19   23 juillet ?

 20   R.  Oui, pendant la journée il y avait eu un briefing et j'ai passé une

 21   bonne partie de la journée, la majeure partie de la journée au

 22   commandement. Je dois tout de même faire remarquer que les informations sur

 23   le nombre de morts ennemi pourraient être surestimées. En fait nous

 24   n'avions aucun moyen de connaître le chiffre exact. Donc habituellement

 25   nous donnions des approximations.

 26   Q.  Mais en ce qui concerne les personnes faites prisonniers, ce rapport de

 27   combat régulier, est-il le seul document dans lequel la capture de soldats

 28   ennemis était enregistrée par la brigade, ou avait-il un autre document

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  1   dans lequel vous en faisiez mention ?

  2   R.  Je crois que cette information était notée dans le cahier de l'officier

  3   de permanence de la caserne, et que l'officier de permanence en parlait --

  4   l'information était sans doute aussi notée dans le registre d'opération de

  5   permanence de la caserne et l'officier de permanence en parlait sans doute

  6   aussi dans son propre cahier. Peut-être était-ce également noté dans le

  7   cahier d'opération.

  8   Q.  Nous reviendrons sur ce point dans un instant.

  9   M. HAYNES : [interprétation] Maintenant, jetez un coup d'œil à la deuxième

 10   page de ce document. Il y a encore un aspect de ce document sur lequel

 11   j'aimerais avoir votre avis, c'est le paragraphe 8.

 12   Q.  Je lis : "Comme requis par les organes de commandement. Les besoins de

 13   carburant et de munition de tous calibres doivent être pris en compte avec

 14   sérieux. Le MUP devrait être prié d'envoyer une unité urgemment pour que

 15   nous puissions nous en servir dans la zone de responsabilité de notre

 16   brigade dès demain, le 24 juillet à 6 heures du matin ou plus tard."

 17   Pourquoi était-il nécessaire de transmettre cette requête au

 18   commandement du corps ?

 19   R.  Il me semble que, dans la journée du 18, les Unités MUP, qui étaient

 20   sous mon commandement, quittaient la zone de Baljkovica, et les Unités du

 21   centre de Sécurité publique de Zvornik étaient occupées sous le

 22   commandement de Vasic à mener une certaine tâche de fouille du terrain.

 23   Notre demande concernant probablement une coordination des activités nous

 24   désirions savoir qui faisait quoi.

 25   M. HAYNES : [interprétation] Merci. Maintenant j'aimerais conclure pour

 26   cette journée particulière en jetant un coup d'œil au cahier de l'officier

 27   de permanence, P377. Si Mlle Stewart pourrait avoir l'obligeance de vous en

 28   fournir la version papier, vous pourriez examiner les pages 795 et 796.

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  1   Pour ceux d'entre nous qui sommes sur le prétoire électronique, il s'agit

  2   de la page 177 pour commencer. Merci.

  3   Q.  Alors je serais très direct; regardez le bas de la page, Général

  4   Pandurevic. Vous y verrez des numéros de téléphone que nous connaissons

  5   bien, 589-991, juste avant une note de 20 heures 25. Est-ce que ceci vous

  6   rappelle ce qui s'est passé ou plus exactement à quelle heure le 23 juillet

  7   vous avez quitté la caserne ?

  8   R.  Mon habitude quand je me trouvais à la brigade, était de laisser

  9   toujours un numéro de téléphone où l'on pouvait me joindre quand je ne me

 10   trouvais pas à la brigade même, ce numéro c'est le numéro de Celopek où je

 11   passais mon temps libre. Si cet officier de permanence a noté le numéro à

 12   l'heure appropriée, il était probablement à peu près 20 heures.

 13   Q.  Donc c'est à cette heure-là que vous avez quitté les lieux ce soir-là ?

 14   R.  Oui, à cette heure-là. Oui.

 15   M. HAYNES : [interprétation] Veuillez, s'il vous plaît, parcourir cette

 16   page. Pour vous 796, pour nous 178.

 17   Q.  Je vous demande d'examiner la note qui est en dessous de la partie

 18   soulignée concernant : "Strbac, réveil à 4 heures 30, Vule chauffeur du

 19   chef à 430 heures."

 20   Qui était Vule, et de quoi s'agit-il apparemment ?

 21   R.  Il me semble qu'il s'agit là du chauffeur du chef d'état-major, Dragan

 22   Obrenovic. Je ne connais pas le nom de famille, ce Vule, mais ce qui est

 23   écrit ici c'est que l'officier d'opération était censé le réveiller à 4

 24   heures 30 du matin.

 25   Q.  Vous souvenez-vous aujourd'hui si Obrenovic est resté à la caserne

 26   après votre départ en ce 23 juillet 1995 ?

 27   R.  Je me souviens d'avoir donné mission à Obrenovic de prendre contact

 28   avec le commandement du corps pour conformément à notre demande commencer à

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  1   résoudre la question des prisonniers et de leur transfert à Batkovic le

  2   plus rapidement possible, prendre contact avec le colonel Cerovic, et dès

  3   qu'il aurait des instructions de celui-ci, il était censé commencer à

  4   organiser le transfert des prisonniers de guerre à Batkovic. Moi, en

  5   quittant la caserne, et j'ai quitté la caserne pour autant que je me

  6   souvienne, à ce moment-là, lui est resté là au commandement, ce qui ne

  7   signifie pas qu'il n'a pas pu de temps en temps se trouver ailleurs.

  8   Q.  Mais avant de partir le 23 juillet, saviez-vous si des prisonniers

  9   avaient été transférés ailleurs que dans la caserne -- étaient emmenés

 10   ailleurs ?

 11   R.  Pas pendant la journée, mais pendant la matinée, au briefing de la

 12   matinée, j'ai découvert qu'un premier groupe de prisonniers avait été

 13   emmené à Batkovic.

 14   Q.  Merci. Bien, alors revenons en arrière --

 15   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Excusez-moi, Monsieur Haynes, mais je me

 16   demandais si le témoin avait des commentaires à faire sur la note qui

 17   précède immédiatement celle-ci.

 18   M. HAYNES : [interprétation] La note 1031-854-389 ?

 19   M. LE JUGE KWON : [interprétation] En effet. Qui était "je" ?

 20   M. HAYNES : [interprétation]

 21   Q.  Qui était l'officier de permanence dans la soirée du 23 juillet ?

 22   R.  Comme je l'ai dit hier, Ljubo Bojanovic était l'officier de permanence

 23   et cette note dont parle le Juge Kwon a été écrite avec une autre écriture,

 24   ce qui peut signifier qu'il s'agissait là de l'adjoint à l'officier

 25   opérationnel de permanence, donc adjoint de Ljubo Bojanovic.

 26   Q.  Le plus important est sans doute de savoir si ceci est votre

 27   commentaire ?

 28   R.  Je ne peux pas commenter particulièrement sur ce point. J'ai écouté le

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  1   témoignage de Ljubo Bojanovic, et dans l'affaire Jokic et Blagojevic, je

  2   l'ai entendu faire ses commentaires sur cette note. Je ne fais que le

  3   répéter mais je ne sais rien directement à ce sujet.

  4   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Je me demande si vous avez lu ces notes

  5   plus tard, ou si on vous a fait un rapport , si l'officier d'opération vous

  6   a fait un rapport plus tard ?

  7   LE TÉMOIN : [interprétation] Monsieur le Juge, je n'ai jamais eu ce cahier

  8   entre les mains auparavant. Je ne l'ai jamais lu. L'officier opérationnel

  9   de permanence m'aurait fait rapport des détails les plus importants au vu

 10   de cette note qui avait avoir avec

 11   Skelani, ou quelque chose qui n'a rien à voir, en tout cas, avec la Brigade

 12   de Zvornik et sa responsabilité. Je n'étais pas au courant du contenu de

 13   cette note auparavant.

 14   M. LE JUGE KWON : [interprétation] je vous remercie.

 15   M. HAYNES : [interprétation]

 16   Q.  Où vous trouviez-vous au moment où cette note a été écrite au moment où

 17   cet appel a été reçu ?

 18   R.  La note aurait pu être prise pendant la nuit ou plus tard, peut-être

 19   tôt dans la matinée, si on regarde l'ordre des notes et les horaires de

 20   chacune. A ce moment-là, je n'étais pas là, je me trouvais à Celopek.

 21   Q.  Merci. Bien. Nous allons revenir à la question des prisonniers, et ce

 22   qu'il leur ait arrivé à la Brigade de Zvornik, et ainsi de suite.

 23   Nous nous souvenons de vous avoir entendu nous dire hier que vous aviez

 24   demandé à ce que l'on organise quelque chose au sujet des prisonniers,

 25   prisonniers que vous aviez commencés -- les prisonniers que vous aviez

 26   faits entre le 20 juillet, et qui se sont poursuivis jusqu'au 23 juillet.

 27   Est-ce que vous vous faisiez des prisonniers tous les jours pendant cette

 28   période ?

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  1   R.  Je pense qu'il y avait des prisonniers mais je ne suis pas sûr que nous

  2   en avons fait tous les jours. Cela peut être vérifié sur les rapports

  3   réguliers et sur les enregistrements dont nous disposons. De ce dont je me

  4   souviens, il me semble que le 21 juillet, il n'y a pas eu de prisonniers

  5   parce que les combats étaient en cours avec les forces du 2e Corps qui

  6   attaquaient frontalement, donc il n'y avait pas de fouille du terrain. Je

  7   pense que des prisonniers ont été capturés tous les autres jours.

  8   Q.  Quand les prisonniers ont-ils commencé à être convoyé hors de la zone

  9   de la brigade ?

 10   R.  A partir du 23 juillet.

 11   Q.  On les emmenait où ?

 12   R.  A Batkovic.

 13   Q.  Bien. Au sein de la brigade, quelles traces conservait-on de la

 14   présence des prisonniers de guerre ?

 15   R.  Nous avons les chiffres, le nombre de prisonniers fait tous les jours,

 16   mais pendant leurs transferts, la remise au centre de Batkovic nous devions

 17   nous rapporter à une liste, mais je ne sais pas où se trouve ces listes

 18   aujourd'hui; chaque prisonnier -- en effet, chaque prisonnier transféré à

 19   Batkovic est noté spécifiquement en tant que tel.

 20   Q.  C'est sans doute ma faute, Général Pandurevic, parce que ma question

 21   n'était pas bien formulée. Mais lorsque les prisonniers arrivaient à la

 22   brigade, dans quel document le numéro -- le nombre de prisonniers était-il

 23   noté ?

 24   R.  L'officier opérationnel de permanence de la caserne se trouvait à

 25   l'entrée de la caserne c'était donc lui qui devait noter la présence,

 26   l'entrée et la sortie de chaque personne, et notamment des personnes qui

 27   n'étaient pas membres de la brigade. Donc c'est lui qui aurait noté le

 28   nombre de prisonniers de guerre qui auraient été amenés à la caserne dans

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  1   le courant de la journée.

  2   Q.  Je vous remercie.

  3   M. HAYNES : [interprétation] Nous allons examiner quelques exemples de ces

  4   notes. Je propose de regarder le document P338 [comme interprété]. C'est un

  5   document qui n'a pas été traduit, il va falloir examiner la page 16 pour

  6   commencer.

  7   Q.  Général Pandurevic, vous allez -- nous allons avoir besoin de votre

  8   aide. Pourriez-vous -- je ne sais pas si nous avons le -- oui. Pourriez-

  9   vous commencer à lire la phrase qui commence au cinquième paragraphe de la

 10   page, et veuillez le lire avec suffisamment de lenteur et de clarté pour

 11   que les interprètes puissent vous suivre, s'il vous plaît, Général

 12   Pandurevic.

 13   R.  Je commencerais par préciser que c'est là une note d'un officier de

 14   permanence de la caserne datée du 22, pardon du 23 juillet 1995, et qui

 15   contient les informations habituelles, la phrase à laquelle vous vous

 16   référez dit : "Dans le courant de l'après-midi et de la nuit, une trentaine

 17   de soldats ennemis ont été amenés à la caserne."

 18   L'officier de permanence était Zoran Begovic, il était médecin, chef de la

 19   Section de Médecine médicale.

 20   Q.  Merci.

 21   M. HAYNES : [interprétation] Veuillez maintenant passer à la page 18, même

 22   document, donc toujours le registre de l'officier de permanence de la

 23   caserne.

 24   Q.  Note datant des 24 et 25 juillet, je pense que nous pouvons tous le

 25   voir en haut de la page. Je vais vous demander à nouveau de lire les

 26   phrases commençant à cinq lignes du bas de la page, et encore une fois, je

 27   vous demanderais de préciser qui était l'officier de permanence de la

 28   caserne qui a pris ces notes ?

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  1   R.  Goran Bogdanovic était l'officier de permanence et je lis : "Pendant ma

  2   permanence, 29 soldats musulmans ont été fait prisonniers et amenés à la

  3   caserne par la police militaire du Corps de l'Est; 20 soldats musulmans ont

  4   été amenés."

  5   Q.  Bien. Ces notes ont été prises pour usage interne naturellement. Nous

  6   avons déjà vu plusieurs rapports de combat quotidiens, mais la brigade

  7   avait-elle l'habitude de faire rapport au commandement du Corps de

  8   l'existence d'un certain nombre de prisonniers et ce de façon quotidienne ?

  9   R.  Tout à fait. Ces informations faisaient partie du rapport de combat

 10   régulier.

 11   M. HAYNES : [interprétation] Alors complétons maintenant le cliché. Je

 12   propose que nous examinions la pièce P432.

 13   Q.  Ceci est un rapport de combat régulier datant du 24 juillet, ce qui

 14   m'intéresse pour l'instant c'est exclusivement la dernière phrase, le

 15   paragraphe 3 où je lis : "Quatorze soldats ennemis ont été fait prisonniers

 16   aujourd'hui."

 17   Etait-ce là un élément d'information que l'on aurait toujours inclus dans

 18   ce genre de document, c'était pratique ordinaire ?

 19   R.  Tout à fait. On notait le nombre et l'officier opérationnel devait

 20   savoir au moment où il envoyait le rapport et puis après qu'il ait envoyé

 21   le rapport d'autres prisonniers sont arrivés.

 22   Q.  Y avait-il aucune raison en juillet 1995, en particulier après le 16

 23   juillet 1995, y avait-il une raison pour vous de ne pas faire parvenir ces

 24   informations au commandement du corps ?

 25   R.  Non, il n'y avait aucune raison particulière. Ma position était que

 26   tous les soldats, qui remettaient leurs armes ramenaient leurs armes et qui

 27   étaient capturés, doivent être allés au centre de Rassemblement de

 28   prisonniers de guerre et que le commandement du corps devait être informé

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  1   de tout cela.

  2   Q.  Vu votre réponse précédente donc ces une question évidente que je vais

  3   vous poser, avez-vous eu une raison pour laquelle vous avez pensé que vous

  4   ne deviez pas capturer les prisonniers de guerre pendant cette période de

  5   temps ?

  6   R.  Nous devions fouiller le terrain et tous ceux qui ont été capturés

  7   pendant ces fouilles ont été amenés dans la caserne. Il n'y avait pas de

  8   raison particulière pour donc traiter les prisonniers de guerre

  9   contrairement aux dispositions des conventions de Genève et aux

 10   dispositions du droit de la guerre.

 11   Q.  Merci.

 12   M. HAYNES : [interprétation] J'aimerais qu'on affiche la pièce à conviction

 13   portant la cote P344. Il s'agit du rapport de combat régulier ou quotidien

 14   pour le 25 juillet.

 15   Q.  Encore une fois, c'est la dernière phrase du paragraphe 3 dans ce

 16   rapport qui nous intéresse : "25 soldats ennemis ont été capturés. Ces 25

 17   soldats ont été transférés à Batkovici comme il fallait, près de Bijeljina

 18   au centre de Rassemblement."

 19   Pouvez-vous nous aider, et d'abord en regardant la deuxième page de ce

 20   rapport, pour nous aider à nous dire qui était l'officier de permanence à

 21   l'époque et qui a rédigé ce rapport ?

 22   R.  J'aimerais qu'on fasse défiler la page vers le bas pour que je puisse

 23   voir les initiales de la personne qui a signé ce rapport. Je pense que

 24   c'est MG, c'était Mihajlo Galic.

 25   Q.  Merci.

 26   M. HAYNES : [interprétation] A la fin, j'aimerais qu'on affiche le document

 27   portant la cote P346, comme rapport de combat régulier pour le 26 juillet.

 28   Q.  Il faut donc confirmer que les informations concernant les prisonniers,

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  1   elles ne sont pas au paragraphe 3 de ce rapport, mais plutôt au paragraphe

  2   2. Il s'agit du point 4, je cite : "Le Groupe de Reconnaissance de la 1ère

  3   Brigade de Birac a donc combattu, a fouillé le terrain dans la zone de

  4   Kosluk; 34 membres de l'armée BiH ont été capturés et envoyés à la prison à

  5   Batkovici."

  6   Encore une fois, pouvez-vous nous aider, s'il vous plaît, en regardant la

  7   page 2 de ce rapport et nous donner, si vous le pouvez le nom de l'officier

  8   de permanence qui a écrit ce rapport ?

  9   R.  Les initiales sont JP. Je devrais réfléchir un peu pour vous dire qui

 10   c'était.

 11   Q.  C'était probablement -- c'est probablement pas très important, Monsieur

 12   Pandurevic, mais --

 13   R.  Je devrais regarder la liste du commandement de la brigade pour vous

 14   répondre.

 15   Q.  Merci.

 16   Pendant cette période-là, l'arrivée des prisonniers a été enregistrée dans

 17   le cahier de l'officier de permanence de la caserne, et les chiffres pour

 18   ce qui est des rapports de combat réguliers étaient, semble-t-il, assez

 19   précis, assez exacts; est-ce que l'officier de permanence est allé pour

 20   compter les prisonniers avant de rédiger le rapport pour l'envoyer au

 21   commandement du corps ?

 22   R.  Je ne crois pas qu'il soit allé pour les compter. Il pouvait obtenir

 23   les données de l'officier de permanence de la caserne ou des personnes qui

 24   ont mené les prisonniers de guerre dans la caserne.

 25   Q.  Merci. En tout cas, dans le rapport de combat régulier, ont été

 26   enregistrées donc les informations concernant le nombre de prisonniers, et

 27   ces rapports ont été envoyés au commandement du corps quotidiennement ?

 28   R.  Oui, c'est vrai.

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  1   Q.  A partir du 20 juillet à peu près, vous avez commencé à demander au

  2   commandement du corps de s'occuper des échanges de ces prisonniers que vous

  3   avez capturés, n'est-ce pas ?

  4   R.  Oui.

  5   Q.  Comme vous avez déjà mentionné, la réception des prisonniers au centre

  6   de Rassemblement à Batkovici a été également enregistrée dans ces rapports.

  7   M. HAYNES : [interprétation] Maintenant, on va regarder le document qui

  8   n'est même pas de la Brigade de Zvornik, c'est 7D712. Je pense qu'il vaut

  9   mieux que ce document ne soit pas diffusé en public parce que ce document

 10   contient des noms.

 11   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Continuons. S'il y a des objections

 12   pour ce qui est de la diffusion du document, s'il vous plaît, dites-le-nous

 13   pour que le document ne soit pas diffusé. Merci. 

 14   M. HAYNES : [interprétation] Il s'agit du document qui a un grand nombre de

 15   pages et nous allons le parcourir dans le prétoire électronique. En fait,

 16   cela nous prendrait beaucoup de temps si on le parcourait dans le prétoire

 17   électronique, c'est pour cela que je prie Mme l'Huissière de remettre une

 18   copie papier au témoin. Merci.

 19   Q.  Vous nous avez dit que les prisonniers ont commencé à quitter la

 20   Brigade de Zvornik le 23 juillet. Je sais que vous avez déjà examiné ce

 21   document, quel était le nombre de prisonniers qui ont été transférés de la

 22   Brigade de Zvornik à Batkovici entre le 23 et le 26 juillet 1995 ?

 23   R.  Ici, il y a plusieurs rubriques pour ce qui est de la liste de

 24   prisonniers. Il y a des noms et des prénoms des prisonniers et d'autres

 25   informations concernant tous les individus. Il y a la date de leur arrivée

 26   au centre de Rassemblement à Batkovici. Si je me souviens bien, pendant la

 27   période entre le 23 et le 26 juillet, il y avait entre 140 et 150

 28   prisonniers de guerre qui ont été transférés, les prisonniers de guerre

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  1   capturés par la Brigade de Zvornik.

  2   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] On vient de m'informer, Maître Haynes

  3   et Monsieur McCloskey, je m'intéresse aux autres également, que ce document

  4   a été versé au dossier par l'Accusation et que ce n'est pas un document

  5   confidentiel.

  6   M. HAYNES : [interprétation] Dans ce cas-là, le document peut être montré

  7   en public pour ceux qui voudraient le voir, il vaut mieux qu'ils se

  8   rapportent à la page 2 pour qu'ils puissent voir de quoi le général

  9   Pandurevic parle. Je n'ai pas vérifié cela, c'est-à-dire s'il y a des noms

 10   dans ce document qui devraient être sous pli scellé, mais si j'ai tort,

 11   j'ai tort.

 12   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Merci, Maître Haynes.

 13   Monsieur McCloskey.

 14   M. McCLOSKEY : [interprétation] Je pense que M. Thayer a utilisé ce

 15   document lorsque Novica Simic a témoigné. C'est juste pour rappeler tout le

 16   monde de cela.

 17   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Merci. Nous pouvons poursuivre.

 18   M. HAYNES : [interprétation]

 19   Q.  Pour autant que vous sachiez, ces 140 ou 150 prisonniers de guerre,

 20   pouvez-vous nous dire quel était le traitement qui leur était réservé dans

 21   la Brigade de Zvornik ?

 22   R.  Mon ordre, il fallait les traiter d'une façon correcte. Nous avions des

 23   déclarations convergentes de témoins ici, il y en avait qui disait qu'on se

 24   comportait de façon correcte envers ces prisonniers. Il y en avait d'autres

 25   qui disaient que le traitement qu'on leur a réservé n'était pas correct à

 26   Batkovici.

 27   R.  Moi, je ne sais pas comment donc les soldats se sont comportés vers ces

 28   prisonniers de guerre dans les bois au moment de leur capture, mais à

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  1   l'arrivée à la caserne tout le monde se comportait de façon correcte envers

  2   ces prisonniers de guerre.

  3   Q.  Pendant combien de temps les prisonniers de guerre étaient restés à la

  4   Brigade de Zvornik avant d'avoir été transférés au centre de Rassemblement

  5   à Batkovici ?

  6   R.  Je pense que les premiers capturés étaient restés le plus longtemps

  7   avant que l'opération de leur transfert à Batkovici n'ait commencé, et

  8   lorsque -- donc il y avait assez de prisonniers de guerre pour les faire

  9   monter à bord d'un camion, le jour même ils ont été transférés à Batkovici.

 10   Q.  Vu le contexte, j'aimerais vous présenter plusieurs paragraphes de

 11   l'acte d'accusation.

 12   Il y aurait eu 11 prisonniers de guerre blessés qui étaient venus de

 13   l'hôpital à Milici au commandement de la Brigade de Zvornik à un moment

 14   donné. Qu'est-ce que vous en saviez pour ce qui est de ces personnes ?

 15   R.  J'ai appris qu'il y avait ces personnes après mon retour du poste de

 16   commandement avancé. Je ne peux pas vous dire quelle était la date exacte,

 17   le 18 ou le 19. Mais lorsque j'ai reçu cette information concernant ces

 18   personnes qui existaient là-bas, il ne m'était pas tout à fait clair

 19   pourquoi les prisonniers blessés devaient être hébergés par le centre

 20   médical de la Brigade de Zvornik avec les blessés de la Brigade de Zvornik,

 21   et j'ai ordonné à Dragan Obrenovic en personne qu'il aille là-bas pour les

 22   voir et pour assurer leur sécurité et qu'il dise aux personnels de la

 23   section médicale de les traiter de la même façon que les autres blessés.

 24   Q.  Pour autant que vous le sachiez, à quelle date les prisonniers de

 25   guerre ont-ils quitté l'infirmerie de la Brigade de Zvornik ?

 26   R.  J'ai insisté auprès du colonel Cerovic pour que les blessés soient

 27   transférés de la Brigade de Zvornik, et Dragan Obrenovic, lors de la

 28   réunion du matin le 24, a dit qu'on a transféré les prisonniers blessés

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  1   avec les autres prisonniers de guerre au centre de Rassemblement de

  2   Batkovici.

  3   Q.  Est-ce que c'est le sujet qu'à propos duquel vous avez parlé à M.

  4   Cerovic lors de la conversation interceptée que nous avons vu hier ?

  5   R.  Oui, entre autres choses.

  6   Q.  Général Pandurevic, avez-vous ordonné ou avez-vous autorisé les autres

  7   à exécuter les prisonniers blessés se trouvant dans l'infirmerie de la

  8   Brigade de Zvornik ?

  9   R.  Ni l'un ni l'autre.

 10   Q.  Avez-vous ordonné ou autorisé à ce que d'autres prisonniers soient

 11   exécutés qui étaient détenus dans la caserne de la Brigade de Zvornik

 12   pendant la deuxième partie du mois de juillet 1995 ?

 13   R.  Cela aurait été insensé de ma part de capturer les gens, de les emmener

 14   dans la caserne, de les garder dans la caserne pour les exécuter par la

 15   suite. Je n'ai jamais donné un tel ordre, et pour autant que je sache,

 16   personne ne s'est vu autoriser à exécuter un prisonnier de guerre.

 17   Q.  Merci. Après le 15 juillet, n'avez-vous jamais pris part aux opérations

 18   de combat dans la direction de Zepa ?

 19   R.  Pour ce qui est des opérations je n'ai pas participé, des opérations.

 20   Mais je me trouvais dans la zone de Zepa après le 15, à deux reprises.

 21   Q.  Procédons pas à pas.

 22   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Maître Haynes, puisque vous allez

 23   changer de sujet, j'aimerais parler de quelque chose dont j'ai voulu parler

 24   hier. J'aimerais attirer votre attention sur la page 31 154 dont on a parlé

 25   hier. Vous avez posé la question suivante au témoin, je cite : "Quel était

 26   votre humeur lorsque vous avez parlé de cela avec Obrenovic ?"

 27   En répondant à cette question, M. Pandurevic a dit, je cite : "On est

 28   arrivé à la conclusion selon laquelle donc on a vu pourquoi on est arrivé

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  1   là, quel était le cerveau qui aurait pu prendre une telle décision."

  2   Ensuite il a dit : "D'après les informations dont nos dispositions nous

  3   savions que l'ordre est arrivé du général Mladic."

  4   J'aimerais savoir quel était le type d'information dont il disposait et

  5   pourquoi et comment il est arrivé à la conclusion que cet ordre était

  6   arrivé du général Mladic. J'aimerais que le témoin nous explique cela.

  7   M. HAYNES : [interprétation] Je ne veux pas ajouter quoi que ce soit à

  8   cette question.

  9   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Je pense que M. Pandurevic est en mesure

 10   de répondre à cette question.

 11   LE TÉMOIN : [interprétation] Monsieur le Juge, d'après la première

 12   information que j'ai obtenue de Dragan Obrenovic et qu'il a obtenue dans la

 13   soirée du 14, lorsqu'il était au commandement de la Brigade de Zvornik et

 14   lorsqu'il a envoyé le rapport de combat intérimaire, on lui a transmis, et

 15   Nikolic même avant, il lui a dit qu'il s'agissait des prisonniers qui ont

 16   été emmenés d'après l'ordre du commandement de l'état-major principal. Je

 17   n'avais pas de connaissance directe là-dessus. Le chef de l'état-major

 18   principal ne m'a jamais donné un tel ordre.

 19   Mais j'ai pu supposer qu'on ne pouvait pas faire une telle chose, à savoir

 20   transporter les prisonniers de guerre d'une zone sur le territoire d'une

 21   autre zone avec l'engagement des organes d'Escorte armés et les organes de

 22   Sécurité. Je ne suis pas sûr que cet ordre ait été donné par le général

 23   Mladic. Mais selon l'évolution des événements et selon le fait qu'il

 24   n'avait pas de mesure prise par la suite pour s'occuper de tout cela, donc

 25   je suis toujours persuadé qu'il s'agissait de l'ordre donné par le général

 26   Mladic.

 27   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Je n'ai plus de questions. Merci.

 28   M. HAYNES : [interprétation]

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  1   Q.  Après le 15 juillet, quand, pour la première fois, êtes-vous retourné

  2   dans la zone de Zepa ?

  3   R.  Je pense que c'était vers le 27 juillet.

  4   Q.  Je vais essayer de vous rafraîchir la mémoire.

  5   M. HAYNES : [interprétation] Est-ce qu'on peut afficher la pièce 7D91 ?

  6   Q.  Il s'agit du formulaire du document que nous connaissons tous très

  7   bien. Il s'agit de la feuille de route concernant le véhicule que vous

  8   connaissiez bien, c'est la Nissan T-2175, le véhicule que vous utilisiez.

  9   M. HAYNES : [interprétation] Est-ce qu'on peut afficher la page 4 du

 10   document, s'il vous plaît ?

 11   Q.  Nous voyons qu'à la date du 27 juillet, il a été enregistré que le

 12   véhicule allait de Zvornik à Vlasenica. Est-ce que c'est à Vlasenica que ce

 13   trajet a pris fin le 27 juillet ?

 14   M. HAYNES : [interprétation] Dans la version en B/C/S, il s'agit de la page

 15   3 et non pas de la page 4. Je m'en excuse. C'est la page 4 dans la version

 16   en anglais.  

 17   LE TÉMOIN : [interprétation] Non, ce n'était pas la destination finale du

 18   trajet ce jour-là. De Vlasenica, j'ai continué à conduire au poste de

 19   commandement avancé à Godjenje où j'ai rencontré le général Krstic.

 20   M. HAYNES : [interprétation]

 21   Q.  Vous nous avez dit que vous avez voulu lui parler en personne. Pourquoi

 22   vous n'avez pas fait cela avant le 27 juillet ?

 23   R.  Le 23 juillet, il était certain qu'une partie des Unités de la Brigade

 24   de Zvornik qui avaient été déjà engagées dans la zone de Zepa que ces

 25   unités allaient être renvoyées et c'est pour cela que la note pour le 23

 26   juillet, il y est enregistré Zvornik-Han Pijesak- Zepa. C'est le chauffeur

 27   qui a inscrit cela parce que, moi, j'ai pensé que j'allais me diriger dans

 28   la direction de Zepa. Pourtant l'information est arrivée selon laquelle

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  1   nous devions être prêts à partir et nous étions pratiquement dans cet état

  2   pendant plusieurs jours. J'ai parlé à Cerovic, à Jevdjevic à plusieurs

  3   reprises et avec Krstic, me semble-t-il, et je suis parti finalement seul

  4   sans mon unité et c'était le 27 juillet.

  5   Q.  Merci. Nous allons regarder plusieurs documents qui ne viennent pas de

  6   votre unité pour à titre d'exemple pour ce qui est de ce que vous avez dit.

  7   M. HAYNES : [interprétation] C'est d'abord le document 7D602; la version A

  8   en anglais et la version B en B/C/S. Merci. On m'a dit qu'il s'agit de la

  9   pièce à conviction qui porte un autre numéro. C'est P1194.

 10   Q.  Il s'agit de la conversation -- de la transcription de la conversation

 11   interceptée du 23 juillet, qui a été menée entre le commandant du corps qui

 12   portait le nom de code Zlatar et la Brigade de Zvornik qui portait le nom

 13   de code Palma.

 14   "[aucune interprétation]

 15   [aucune interprétation]

 16   [aucune interprétation]

 17   [aucune interprétation]

 18   [aucune interprétation]

 19   [aucune interprétation]"

 20   Pouvez-vous me dire qui est 01 à Palma ?

 21   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Nous ne savons pas où vous avez lu cela,

 22   dans quelle partie du document.

 23   M. HAYNES : [interprétation] Nous avons besoin de la partie A et de la

 24   partie B, pour que ces deux parties soient affichées sur l'écran. Merci.

 25   Q.  Le chiffre 01, pouvez-vous nous dire à qui cela se réfère lorsqu'il

 26   s'agit de Zlatar et lorsqu'il s'agit de Palma ?

 27   R.  Zlatar 1 c'est le général Krstic, et Palma 1, c'est moi-même.

 28   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Maître Haynes, avez-vous dit que la date

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  1   de la conversation interceptée est le 23 juillet ?

  2   M. HAYNES : [interprétation] Oui.

  3   Q.  Qu'est-ce qu'on peut conclure pour ce qui est de l'interception de

  4   cette conversation interceptée, Général Pandurevic ?

  5   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui, Monsieur McCloskey.

  6   M. McCLOSKEY : [interprétation] D'après le document, cette conversation

  7   interceptée a eu lieu le 16.

  8   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Pouvez-vous vérifier ce point, Maître

  9   Haynes --

 10   M. HAYNES : [aucune interprétation]

 11   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] -- parce que c'est lié à la question

 12   précédente --

 13   M. HAYNES : [aucune interprétation]

 14   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] -- qui a fait référence à la même date.

 15   M. HAYNES : [interprétation] Nous allons poursuivre. Est-ce qu'on peut

 16   afficher le document 7D6046 ?

 17   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Merci.

 18   M. HAYNES : [interprétation]

 19   Q.  Cette conversation interceptée est je pense du 25 juillet. C'était la

 20   conversation entre Cerovic dont on a suffisamment parlé lors des jours

 21   précédents et un général. Vous étiez en contact avec Cerovic pendant cette

 22   période de temps; avez-vous reçu des informations, des instructions de sa

 23   part pour ce qui est de l'état d'aptitude au combat concernant une

 24   opération particulière ?

 25   R.  J'étais en contact avec Cerovic concernant mon retour dans la zone de

 26   Zepa, et l3, il m'a dit à partir du 23 -- tous les jours, il me disait que

 27   je devais être prêt à partir et que je devais attendre l'ordre de Krstic et

 28   c'est de quoi il s'agit dans cette conversation.

Page 31176

  1   Q.  Merci.

  2   M. HAYNES : [interprétation] Pourrions-nous afficher 1353, A en anglais, et

  3   B en B/C/S ?

  4   Q.  Général Pandurevic, je vais vous en donner une version papier car en

  5   version B/C/S. Cela commence en bas de la première page et se poursuit sur

  6   deux autres pages. Donc il sera plus facile pour vous de consulter une

  7   version papier. C'est une conversation interceptée, qui date du 26 juillet

  8   à 8 heures du matin. C'est une conversation interceptée relativement

  9   longue. Lorsque vous aurez vu le texte, pourriez-vous nous dire si vous

 10   avez le souvenir d'avoir parlé au commandant Jevdjevic, le matin du 26

 11   juillet, et ce dont vous avez parlé.

 12   R.  Oui, je me souviens de cette conversation, je l'interrogeais sur la

 13   question de savoir si on allait me demander de retourner à Zepa, je lui ai

 14   demandé quelle était la situation et il m'a dit que l'on ne me demanderait

 15   probablement pas de retourner à Zepa car il n'y avait pas eu de tirs depuis

 16   deux jours, ce qui signifiait que les combats avaient cessé, et que les

 17   préparations étaient en cours, ou l'évacuation était peut-être déjà en

 18   cours. Il m'a dit que l'on me demandait tout simplement de dire s'il y

 19   avait des tirs actifs, c'est-à-dire où des combats étaient en cours.

 20   M. HAYNES : [interprétation] Ajouter à cette vision précise, pourrions-

 21   nous, s'il vous plaît, afficher le document 7D609 ?

 22   Q.  Il s'agit encore une fois d'une conversation téléphonique interceptée

 23   du 26 juillet à 23 heures 20, conversation, semble-t-il, entre l'officier

 24   de permanence d'opération à Palma et Zlatar et vous-même. Le début est

 25   curieux, il indique :

 26   "Vinko n'est pas là pour le moment. Qui veut lui parler ?

 27   Zlatar.

 28   Allo. Oui, un moment, un moment.

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  1   Oui.

  2   Chef, comment allez-vous ?

  3   Pas mal, je me sens soulagé du simple fait de vous parler.

  4   Ecoutez.

  5   Oui, je vous écoute.

  6   [Imperceptible]

  7   Vous devriez être là.

  8   [Imperceptible]

  9   Vous vous êtes rendu précédemment.

 10   [Imperceptible]

 11   Répétez, s'il vous plaît.

 12   A 8 heures du matin, soyez [imperceptible] à l'ancienne emplacement IKM

 13   50."

 14   Vous souvenez-vous de cette conversation tard le soir du 26 juillet avec un

 15   membre du Corps de commandement ?

 16   R.  Je pense qu'il y a une autre partie de cette conversation, j'ai y jeter

 17   un coup d'œil, s'il vous plaît, afin d'avoir une vision d'ensemble.

 18   Q.  Je vous en prie.

 19   R.  Oui, je me souviens très bien de cette conversation. Et cela montre que

 20   j'étais censé rendre compte à l'IKM où Krstic était le lendemain.

 21   Q.  Merci.

 22   Quel était le principal objet de votre visite rendue au général Krstic le

 23   27 juillet ?

 24   R.  Le principal objet était de lui parler de mes rapports de combat

 25   intérimaires des 15, 16 et 18. La deuxième raison est que je pense qu'il

 26   pouvait déjà y avoir un ordre arrivé, ordre d'envoyer une unité du Corps de

 27   la Drina au 2e Corps de Krajina, et que la Brigade Zvornik était obligée

 28   d'attribuer des forces dans ce but, des forces équivalents à un bataillon.

Page 31178

  1   Donc c'est un autre sujet dont je voulais m'entretenir avec lui.

  2   Q.  Vous êtes-vous rendu là-bas seul ?

  3   R.  Oui, j'y suis allé avec un chauffeur. Il y avait probablement également

  4   quelqu'un pour m'escorter.

  5   Q.  Où vous êtes-vous rendu précisément ?

  6   R.  Je me souviens d'avoir rencontré Krstic au poste de commandement avancé

  7   du village de Godjenje, et que je me suis arrêté à Vlasenica pour voir

  8   Blagojevic. Je ne me souviens pas si c'était avant ou après avoir rencontré

  9   Krstic, je ne m'en souviens pas.

 10   Q.  Nous pouvons regarder un autre document. Vous avez le cahier de

 11   l'officier de permanence à la page 885, et nous regardons la page 187 dans

 12   le prétoire électronique.

 13   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui, Monsieur McCloskey.

 14   M. McCLOSKEY : [interprétation] Je suis désolé d'intervenir. Il est allé

 15   voir une personne qui ne s'appelle pas Blagojevic.

 16   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Est-ce correct, Monsieur Pandurevic ?

 17   LE TÉMOIN : [interprétation] Oui, Monsieur le Président.

 18   M. HAYNES : [interprétation]

 19   Q.  C'est la première page du cahier de l'officier de permanence du 27

 20   juillet. Nous voyons trois lignes en partant du bas. Le "commandant Bajagic

 21   à Vlasenica," c'est le même nom qui est enregistré dans le -- qui doit

 22   figurer au compte rendu d'audience, B-a-j-a-g-i-c ?

 23   R.  Oui.

 24   Q.  Vous souvenez-vous de l'heure à laquelle vous êtes allé à Godjenje ?

 25   R.  Je pense que j'ai quitté le commandement tôt le matin. A quelle heure

 26   exactement, je ne m'en souviens pas, mais j'avais sans doute terminé cette

 27   conversation avec le général Krstic avant midi.

 28   Q.  Y avait-il quelqu'un d'autre au poste de commandement avancé le 27

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  1   juillet ?

  2   R.  D'après mes souvenirs, il y avait une tente là-bas. Le commandant de

  3   l'administration des sièges du Corps de la Drina, je pense qu'il s'appelait

  4   Amovic était là-bas. Il y avait sans doute Jevdjevic, également des

  5   messagers, des opérateurs, le responsable des communications, peut-être le

  6   chauffeur du général Krstic, je ne connais pas leurs noms.

  7   Q.  Krstic et vous, vous êtes-vous entretenus seuls ?

  8   R.  Oui.

  9   Q.  Sous la tente ou ailleurs ?

 10   R.  C'était une belle journée d'après mes souvenirs, et il y avait une

 11   espèce de barrière le long de la tente, et peut-être nous sommes-nous parlé

 12   à proximité de cette barrière. Je pense que c'est là que le général Krstic

 13   m'a, pour la première fois, interrogé sur la situation de la Brigade de

 14   Zvornik, la situation dans la zone de défense. Ensuite je me suis adressé à

 15   lui.

 16   Q.  Que lui avez-vous dit ?

 17   R.  Je lui ai dit : vous avez sans doute reçu mes rapports intérimaires de

 18   combat que je vous ai envoyés et dans lesquels je fais état de ce dont j'ai

 19   fait état. Je lui ai demandé s'il disposait d'information plus précise ou

 20   plus large que celle que je rapportais dans mes rapports de combat

 21   concernant les prisonniers de guerre exécutés dans la zone de Zvornik.

 22   Q.  Que vous a-t-il dit ?

 23   R.  Il a dit une chose telle que : Vinko, je sais que quelque chose qui

 24   n'aurait pas dû se produire s'est produit. Je ne sais pas moi-même comment

 25   tout ceci a commencé, mais je sais que cela s'est produit, et je sais qui a

 26   participé, qui l'a fait, mais c'est quelque chose qui ne devrait pas vous

 27   concerner. Je vais m'en occuper de façon appropriée.

 28   Je paraphrase ce qu'il m'a dit à l'époque.

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  1   Q.  Pendant combien de temps avez-vous parlé de ceci ?

  2   R.  Ce ne fut pas une longue conversation, nous avons peut-être parlé

  3   pendant dix ou 15 minutes.

  4   Q.  Avez-vous parlé de vos ordres concernant Krajina ?

  5   R.  Dans la mesure où la situation était critique dans la zone occidentale

  6   de la Republika Srpska, dans la section du 2e Corps de Krajina, il a dit

  7   qu'il savait quelle était la situation de la Brigade de Zvornik en termes

  8   d'effort et de difficulté pour les hommes au combat, mais qu'il fallait que

  9   je trouve une solution et alloue les forces que l'on me demandait et que je

 10   les envoie dans les secteurs du Corps de Krajina.

 11   Q.  Cette partie de la conversation, s'est-elle déroulée près de la

 12   barrière ou ailleurs ?

 13   R.  Les deux conversations se sont tenues au même endroit.

 14   Q.  Pourriez-vous maintenant nous dire quel est le sujet qui a été évoqué

 15   en premier, les rapports intérimaires de combat ou vos ordres d'aller à

 16   Krajina ?

 17   R.  Dans la mesure où le général Krstic m'a tout d'abord interrogé sur la

 18   situation dans la zone de la brigade et au sein de la brigade, j'ai ensuite

 19   parlé de mes rapports intérimaires de combat, et ce sujet de Krajina était

 20   le dernier à avoir été évoqué.

 21   Q.  Que se passait-il dans la zone de Zepa, le 27 juillet ?

 22   R.  Je suis sûr qu'il n'y avait pas d'opérations de combat. Je pense que

 23   l'évacuation de la population civile était en cours, mais je n'avais pas

 24   d'information précise sur la façon dont ceci était entrepris.

 25   Q.  Une quelconque Unité de la Brigade de Zvornik est-elle retournée à Zepa

 26   après le 15 juillet ?

 27   R.  Le 27 juillet, après ma conversation avec le général Krstic, il est

 28   apparu qu'aucune unité de la Brigade de Zvornik ne serait requise. Mais

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  1   d'après mes souvenirs, plus tard, un certain nombre de personne du

  2   Détachement de Podrinje, membres des forces spéciales s'est rendu dans le

  3   secteur proche de la frontière de Zepa. Je pense que c'était le 31.

  4   Q.  Combien de temps y sont-ils restés ?

  5   R.  Je pense qu'un certain nombre d'entre eux sont rentrés le lendemain et

  6   que d'autres sont restés pour deux jours de plus. Car le 3 août, l'ordre de

  7   former une autre brigade de la Drina a été reçu. Brigade qui serait envoyée

  8   dans la zone du 2e Corps de Krajina afin que l'engagement de cette force,

  9   du Détachement de Podrinje, dans la zone de Zepa ne soit pas requis. Ils y

 10   sont allés et ils sont restés pour une courte période de temps, ensuite ils

 11   sont revenus.

 12   Q.  Très bien.

 13   M. HAYNES : [interprétation] Je voudrais regarder un certain nombre de

 14   documents avant la pause. Pourrions-nous afficher le document P379. Il

 15   s'agit du registre de l'officier d'opération de permanence. Un peu plus

 16   tard, c'est une note concernant le 2 août. Pour ce qui nous occupe, nous

 17   pouvons nous contenter de regarder les documents dans le prétoire

 18   électronique.

 19   Q.  Général, cela figure à la page 19 dans les deux langues. Nous sommes au

 20   2 août, et j'aimerais que vous nous aidiez pour nous dire à quoi correspond

 21   la note à 20 heures 46.

 22   R.  Legenda s'est présenté après son retour de Zepa. L'une de ses sections

 23   y est restée. Ce que signifie que le commandant du Détachement de Podrinje,

 24   Milan Jolovic est rentré de Zepa à ce moment-là et qu'il a informé

 25   l'officier de permanence que la section de son unité est restée dans la

 26   zone de Zepa.

 27   Q.  Combien de temps sont-ils restés après le retour de Legenda ?

 28   R.  Je pense que la section est rentrée le lendemain car tout le

Page 31182

  1   Détachement de Podrinje est devenu intégrer la 2e Brigade de la Drina que

  2   je menais et nous nous sommes rendus dans la zone du Corps de Krajina.

  3   L'ordre d'établissement a été émis le 3 août.

  4   Q.  Merci.

  5   M. HAYNES : [interprétation] Pour conclure sur cette période, regardons le

  6   document P349, rapport quotidien de combat du 27 juillet.

  7   Q.  C'est le troisième point sous l'intitulé paragraphe 2 qui m'intéresse.

  8   Il est indiqué :

  9   "Une unité est en cours de préparation conformément à l'ordre du

 10   KDK/commandement du Corps de la Drina/ordre strictement confidentiel,

 11   numéro 33/95 du 26 juillet 1995.

 12   "Les unités ont besoin de recevoir, se conformer à l'ordre. Ensuite figure

 13   une liste…"

 14   A quoi fait référence cette -- à quelle unité ?

 15   R.  C'est un ordre du commandement du Corps de la Drina pour l'envoi d'une

 16   brigade dans la zone du 2e Corps de Krajina. La Brigade de Zvornik était

 17   supposé de fournir un bataillon et j'en ai parlé avec le général Krstic

 18   lorsque nous nous sommes rencontrés le 27. D'après mes souvenirs, le

 19   commandant de ce bataillon était Ljubo Bojanovic que j'ai également

 20   rencontré plus tard à une occasion dans la zone du 2e Corps de la Krajina.

 21   M. HAYNES : [interprétation] Merci. Si le moment est bien choisi, nous

 22   pouvons faire une pause

 23   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Très bien. Pause de 25 minutes. Je vous

 24   remercie.

 25   --- L'audience est suspendue à 10 heures 21.

 26   --- L'audience est reprise à 10 heures 49.

 27   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui, Maître Haynes.

 28   M. HAYNES : [interprétation]

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  1   Q.  Général Pandurevic, pardonnez-moi, nous allons revenir un petit peu en

  2   arrière. Non pas parce que cela aide à la narration, mais parce que je

  3   pense qu'il y a eu une erreur.

  4   M. HAYNES : [interprétation] J'avais vraiment l'intention de demander la

  5   référence 7D106 [comme interprété] dans le prétoire électronique, et il y a

  6   effectivement un numéro P et c'est le numéro P qui a été mal indiqué. Le

  7   numéro P est A dans la version en anglais et B dans la version B/C/S.

  8   Pourrions-nous le voir dans le prétoire électronique, s'il vous plaît ?

  9   Q.  Il s'agit d'une conversation interceptée du 23 juillet à environ 11

 10   heures 32 le matin, semble-t-il, entre le général Krstic et le colonel

 11   Cerovic, et c'est le bas qui nous intéresse lorsque le général Krstic dit,

 12   semble-t-il, à Cerovic :

 13   "Allez-y, appelez Vinko.

 14   Oui.

 15   Si c'est possible, il devrait personnellement venir me voir ici.

 16   Oui, Monsieur.

 17   Si possible, si la situation le permet.

 18   O.K.

 19   Pas demain, mais aujourd'hui.

 20   O.K. Très bien.

 21   Au revoir."

 22   Avez-vous reçu un message du général Krstic indiquant qu'il voulait vous

 23   voir le 23 juillet ?

 24   R.  Très probablement, et là, il y a un conditionnel si possible je devrais

 25   aller le voir ce jour-là. Je n'ai pas en tête des conversations entre moi-

 26   même et Cerovic parlant de ce sujet, mais il y a probablement eu une telle

 27   conversation et je n'y suis pas allé ce jour-là. Le briefing s'est tenu au

 28   commandement de la brigade ce jour-là et ce jour-là j'ai signé un rapport

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  1   de combat régulier, ce qui signifie que j'y étais ce jour-là.

  2   M. HAYNES : [interprétation] Regardons P341 à nouveau, s'il vous plaît. Il

  3   faut que nous regardions le bas de la page en serbe. La page suivante.

  4   Q.  C'est un document sur lequel apparaît une signature manuscrite. De

  5   quelle signature s'agit-il ?

  6   R.  Il s'agit de ma signature, de mes initiales.

  7   Q.  Merci.

  8   M. HAYNES : [interprétation] Pour compléter l'histoire, pourrions-nous,

  9   s'il vous plaît, afficher le document 7D607 ?

 10   Q.  Encore une fois, le colonel Cerovic et le général Krstic, à 5 heures

 11   25, l'après-midi du 26 juillet :

 12   "Avez-vous appelé Vinko ?

 13   Excusez-moi ?

 14   Avez-vous appelé… ?

 15   Oui.

 16   Oui, vous l'avez appelé.

 17   Milenko dit qu'il y sera à 8 heures du matin."

 18   Cela semble suivre l'autre conversation interceptée à laquelle nous avons

 19   regardée entre vous-même et Jevdjevic. Avez-vous dit à Jevdjevic que vous

 20   rencontreriez le général Krstic à 8 heures ce matin du 27 juillet ?

 21   R.  Oui.

 22   Q.  Très bien. Nous allons passer à autre chose.

 23   M. HAYNES : [interprétation] Pourrions-nous maintenant voir dans le

 24   prétoire électronique le document 7D729 ?

 25   Q.  C'est à nouveau un ordre de marche, et vous nous avez expliqué quel

 26   était l'effet d'un tel document. A quelle unité avez-vous adressé un ordre

 27   de marche le 28 juillet ?

 28   R.  Comme vous le voyez dans le document, en application d'un ordre du

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  1   Corps de la Drina du 26 juillet, la Brigade de Zvornik a formé dans ses

  2   rangs un Bataillon léger d'Infanterie qui est devenu

  3   -- qui a été intégré à la force de la Brigade de Drina, et il s'agit d'un

  4   ordre afin que le bataillon marche, le bataillon qui devait intégrer la

  5   Brigade de Drina du Corps de la Drina. Il a été rédigé le 26 juillet et

  6   devait être envoyé dans la zone d'opération du Corps de la Drina.

  7   Q.  S'agit-il de l'ordre de marche qui porte sur l'unité dont vous nous

  8   avez parlé avant la pause, l'unité commandée par Ljubo Bojanovic ?

  9   R.  Je vois au début du document que le commandant du premier échelon était

 10   le capitaine Maric. D'après mes souvenirs, Ljubo Bojanovic était le

 11   commandant du bataillon car je l'ai rencontré sur un site de Crni Vrh dans

 12   le secteur de Glamoc. Ce nom y figure peut-être mais je ne vois pas

 13   l'intégralité du document.

 14   M. HAYNES : [interprétation] Passons maintenant, s'il vous plaît, au

 15   document P351.

 16   Q.  Le 28 juillet, vous avez ressenti le besoin d'envoyer un rapport

 17   intérimaire de combat; pourquoi ?

 18   R.  Nous informions le commandement du corps que nous avions réagi

 19   conformément à leur ordre et que nous avions exécuté l'ordre et nous

 20   citions le MTS et le nombre de personnes impliquées.

 21   Q.  Nous voyons que ce nombre était de 220 et que c'est le nombre de

 22   soldats que vous avez envoyés ?

 23   R.  Oui, c'est ce qui est indiqué et c'est probablement le chiffre.

 24   M. HAYNES : [interprétation] Encore un morceau du puzzle avant que nous ne

 25   l'ayons terminé. Pourrions-nous, s'il vous plaît, afficher P124 ?

 26   Q.  Ceci est un ordre du Corps de la Drina qui prépare les unités du corps

 27   au combat. L'ordre est considéré comme très urgent. De quoi s'agit-il dans

 28   ce document et quelle est la situation militaire dont il est le reflet ?

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  1   R.  Le commandant du Corps de la Drina émet un ordre basé sur l'ordre qui

  2   vient de l'état-major principal. Il s'agit de morale de combat. Il s'agit

  3   plus littéralement de préparer les Unités du Corps au Combat. Cela signifie

  4   que les unités doivent être immédiatement disposées au combat. Dans le

  5   dernier paragraphe, ceci est confirmé par le fait que le président de la

  6   république proclame la guerre en Republika Srpska. Ce simple fait précise

  7   le degré de gravité de la situation.

  8   Q.  Mais que se passait-il à ce moment-là au juste ? Qu'est-ce qui avait

  9   créé une situation aussi grave ?

 10   R.  La situation était critique dans la partie occidentale de la Republika

 11   Srpska à ce moment-là. La situation était liée aux attaques de l'armée

 12   croate contre la Republika Srpska Krajina pendant l'opération "Storm" ou

 13   "Tempête." Ces attaques et les effets négatifs, qu'elles ont eus sur

 14   l'armée de Republika Srpska Krajina, ont eu des effets sur la Republika

 15   Srpska.

 16   Q.  Que faisiez-vous vous-même à partir du 29 juillet ?

 17   R.  Je me suis soumis aux ordres que nous avons sur l'écran à ce moment.

 18   Q.  Cela signifiait quoi au juste dans vos activités quotidiennes ?

 19   R.  J'étais censé faire une tournée des bataillons une tournée

 20   d'inspection. J'étais censé préciser les tâches qui étaient confiées aux

 21   différents commandants des bataillons; ce qui signifiait que de nouvelles

 22   forces devaient être obtenues du Corps de la Drina et que nous devions les

 23   envoyer dans la zone du 2e Corps de la Krajina.

 24   Q.  Merci.

 25   M. HAYNES : [interprétation] Nous pourrions maintenant regarder le document

 26   7D615, s'il vous plaît. Merci.

 27   Q.  Nous avons donc sous les yeux un ordre du Corps de la Drina, daté du 3

 28   août, et qui donne suite à un ordre de l'état-major principal concernant la

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  1   formation d'une brigade dont vous étiez le commandant. Quand avez-vous pour

  2   la première fois entendu dire qu'on allait vous confier le commandement

  3   d'une brigade qu'on enverrait en Krajina ?

  4   R.  Je ne peux pas vous dire exactement si la réunion s'est tenue le 3 août

  5   au commandement du corps ou si c'était peut-être plutôt le 2 août. En tout

  6   cas, il s'est agi là des obligations des brigades du Corps de la Drina;

  7   nous étions chargés de mettre des hommes à la disposition de la 2e Brigade

  8   de la Drina elle qui allait être envoyée dans la zone de responsabilité du

  9   2e Corps de la Krajina. Je me souviens qu'au départ, le lieutenant-colonel

 10   Radomir Furtula avait été nommé commandant, c'était lui qui était

 11   commandant de la 5e Brigade de Podrinje.

 12   Mais quand je suis arrivé moi-même au commandement, j'ai reçu un coup de

 13   fil de Krstic qui m'a annoncé que Furtula était tombé malade et que c'était

 14   moi qui allais devoir prendre le commandement de cette brigade.

 15   Naturellement j'ai accepté et voilà c'est donc ce qui a amené cet ordre par

 16   lequel j'ai été nommé commandant de la brigade en question.

 17   Q.  Quand cet ordre est-il entré en application ?

 18   R.  Le jour même de son émission, ce qui signifiait que toutes les

 19   activités commençaient, toutes les activités ayant pour fin la mise sur

 20   pied d'une telle brigade. Comme vous le voyez, pour créer cette brigade, il

 21   a fallu des éléments venant de toutes les brigades du Corps de la Drina et

 22   ce sont des unités difficiles à commander parce qu'elles sont composées

 23   d'hommes très différents ayant des origines très différentes, des points de

 24   vue très différents, des opinions différentes, mais aussi des équipements

 25   ou des armes différentes. Donc ce sont des unités qu'il n'est pas facile de

 26   commander au combat, très difficile d'en assurer le contrôle et de s'en

 27   servir.

 28   Q.  Je voudrais attirer votre attention à présent sur quelques paragraphes

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  1   de cet ordre. Veuillez avoir l'obligeance de regarder le paragraphe 1 sous-

  2   paragraphe (b). Que signifie "le personnel de l'administration du quartier

  3   général doit être fourni par la 1ère Brigade d'Infanterie de Zvornik" ?

  4   R.  Chaque brigade a un quartier général avec une administration. C'est une

  5   petite unité qui est chargée d'assurer le soutien logistique du

  6   commandement, et le commandement de la Brigade de Zvornik, par exemple,

  7   était censé mettre en place l'administration des quartiers généraux de la

  8   nouvelle brigade, c'était la Brigade de Zvornik également qui était censée

  9   fournir un bataillon de 250 hommes pour cette même brigade.

 10   Q.  Q'avez-vous fait entre les 3 et 7 août 1995 ?

 11   R.  Aussitôt après avoir reçu cet ordre, j'étais censé agir pour en

 12   réaliser les objectifs. J'étais en communication constante avec tous les

 13   autres commandants de brigade du Corps de la Drina le but étant d'organiser

 14   tous les hommes, de me procurer les équipements, le matériel, et de mettre

 15   en place d'abord le commandement et puis la brigade dans son ensemble.

 16   C'est pourquoi j'ai commencé à émettre mes premiers ordres à cette brigade.

 17   Q.  Vous vous trouviez où ?

 18   R.  Je me trouvais dans mon bureau c'est de là que j'avais commandé la

 19   Brigade de Zvornik auparavant, donc je ne suis allé nulle part. Mon bureau

 20   n'a pas changé de place. J'ai pris mon nouveau poste, mais je suis resté

 21   dans mon vieux bureau et Dragan Obrenovic a pris mes anciennes fonctions,

 22   et c'est lui qui a pris le commandement de la Brigade de Zvornik. Il a

 23   rempli ses nouvelles fonctions dans son propre bureau.

 24   Q.  A partir du moment où vous avez reçu cet ordre, quelles étaient vos

 25   fonctions par rapport à la Brigade de Zvornik ?

 26   R.  Je n'en étais plus le commandant. Cela n'a jamais été confirmé par voix

 27   officielle. Je n'ai jamais reçu d'ordre confirmant cela par écrit, mais le

 28   fait est que je n'étais plus le commandant de la Brigade de Zvornik.

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  1   M. HAYNES : [interprétation] Avant de terminer sur ce document, je propose

  2   que nous examinions le dernier paragraphe, qui se trouve en page 2 si je ne

  3   me trompe dans les deux versions du document ?

  4   LE TÉMOIN : [interprétation] Je vois.

  5   M. HAYNES : [interprétation]

  6   Q.  Ce qui m'intéresse c'est le paragraphe 10 : "Toutes les questions non

  7   réglementées par c'était ordre, dépendront du commandant de la brigade

  8   nouvellement formée."

  9   Cela signifie quoi ?

 10   R.  Cela signifie qu'il me revient de faire en sorte que toutes les autres

 11   questions relatives à la mise sur pied de la brigade et à sa préparation,

 12   c'est mon ressort, que c'est à moi de m'en occuper.

 13   M. HAYNES : [interprétation] Merci. Nous allons passer maintenant à la

 14   pièce 7D611, s'il vous plaît.

 15   Q.  C'est un ordre signé par vous, daté du 3 août. Pouvez-vous nous dire

 16   quelles ont été les conséquences de cet ordre et quelle était sa finalité ?

 17   R.  J'ai émis cet ordre conformément au dernier paragraphe de l'ordre

 18   précédent émanant du commandement du Corps. Je l'ai envoyé à tous les

 19   commandant des brigades du Corps, ce n'était pas à moi de donner des ordres

 20   aux commandants des autres brigades, mais je me contentais d'insister pour

 21   obtenir la mise en œuvre de toutes les choses que le commandant du Corps du

 22   avait demandé de faire. Il s'agissait de mettre en place tous les autres

 23   éléments qui permettraient à la brigade de se conformer aux ordres qui

 24   émanaient du commandement du Corps.

 25   Q.  En bas de page de ce document, ce n'est sans doute pas très facile à

 26   lire pour vous dans la version originale, on voit trois cachets qui donnent

 27   des heures : il y a la 12 heures 15, 13 heures 30, et 17 heures 50. Vous

 28   souvenez-vous de l'heure qu'il était lorsque vous avez émis cet ordre ?

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  1   R.  Le cachet n'est pas lisible. Je ne pourrais pas vraiment déduire

  2   l'heure qu'il était au départ. Mais il n'est pas impossible qu'il était 17

  3   heures 50 quand le document a été rédigé et envoyé pour encodage. L'heure

  4   suivante a probablement été l'heure où il a été traité par l'encodeur, et

  5   le troisième horaire doit être l'heure où le document est arrivé à la

  6   deuxième brigade Romanija.

  7   Q.  Je vous remercie. Au moment où vous avez été chargé du commandement de

  8   cette brigade, prévoyait-on que pendant une certaine -- que vous alliez

  9   être au commandement pendant une certaine durée prévisible ?

 10   R.  C'est le 3 août 1995 que j'ai été chargé du commandement. Comme vous

 11   pouvez le voir, dans l'ordre du général Krstic; et comme vous pouvez le

 12   voir, à partir de ce jour-là, j'étais le commandant de la brigade, l'Arkan

 13   n'était pas encore sur pied.

 14   Q.  Oui, mais pendant combien de temps pensiez-vous que vous alliez détenir

 15   ce commandement ?

 16   R.  L'expérience permettait de penser qu'on n'aurait probablement pas ce

 17   poste très longtemps, peut-être 15 jours au maximum, mais, finalement, il

 18   s'est avéré que la brigade a passé plus d'un mois dans la zone de

 19   responsabilité du 2e Corps de la Krajina.

 20   Q.  Nous avons examiné plusieurs documents militaires au début de votre

 21   témoignage, mais si Dragan Obrenovic est devenu commandant de fait de la

 22   brigade à partir du 3 août, alors, y avait-il une réorganisation du rôle

 23   des chefs d'état-major pour ce qui est des grades des autres officiers ?

 24   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui.

 25   M. McCLOSKEY : [interprétation] Une objection. Je pense qu'il serait

 26   préférable de savoir qui est devenu -- si quelqu'un est devenu commandant

 27   par intérim de la brigade avant de poser des questions à ce sujet.

 28   M. HAYNES : [interprétation] Mais il me semble que c'est déjà arrivé,

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  1   n'est-ce pas ? Il nous en a amplement parlé.

  2   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Poursuivons, je pense que nous pouvons

  3   poursuivre.

  4   M. HAYNES : [interprétation] Je vais reformuler ma question.

  5   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] D'accord, mais je pense que nous

  6   pouvons poursuivre dans tous les cas; mais si vous pouvez reformuler la

  7   question et l'améliorer, c'est certainement mieux.

  8   M. HAYNES : [interprétation] D'accord.

  9   Q.  La formation de la brigade a-t-elle -- impliquait-elle automatiquement

 10   que quelqu'un devait devenir chef d'état-major si le chef d'état-major

 11   cessait d'assumer ses fonctions ?

 12   R.  Revenons au principe d'unicité de commandement et d'unité de

 13   commandement. Au moment où je devenais commandant de la 2e Brigade de

 14   Drina, du Corps de la Drina, quelqu'un devait automatiquement reprendre le

 15   commandement de la Brigade de Zvornik. Ceci était déjà réglementé par le

 16   système et l'établissement. Le chef d'état-major était l'adjoint du

 17   commandant, et c'était lui qui devait prendre cette position, et cette

 18   personne était Obrenovic.

 19   Il aurait pu être possible de choisir quelqu'un d'autre pour prendre

 20   les fonctions d'état-major, mais ça n'était pas obligatoire, et dans cette

 21   situation particulière, et pour autant que je me souvienne, je pense que le

 22   général Krstic avait plus d'informations sur la situation dans la zone de

 23   responsabilité du 2e Corps de Krajina, et donc savait mieux de temps

 24   j'allais sans doute devoir assumer ces fonctions. C'est lui qui a décidé

 25   d'émettre un nouvel ordre après quelques jours, et c'est par ce nouvel

 26   ordre qu'il nommait Dragan Obrenovic commandant par intérim de la Brigade

 27   de Zvornik.

 28   Je pense qu'il a même intégré dans cet ordre que Milos Maksimovic

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  1   devenait chef d'état-major par intérim de la Brigade de Zvornik, ce qui

  2   signifiait que le général Krstic, à ce moment-là, contrairement au général

  3   Zivanovic, avait suivi la procédure en la matière, qu'il avait suivi le

  4   règlement, qu'il a fourni à Obrenovic tous les documents nécessaires qui

  5   lui permettaient de remplir ces fonctions avec tous les attributs y

  6   afférents.

  7   Q.  Je vous remercie, mais je crois que nous devrions faire preuve

  8   d'un peu de prudence dans l'examen de ce document.

  9   M. HAYNES : [interprétation] Mettons, s'il vous plaît, sur le prétoire

 10   électronique, 5D452.

 11   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Monsieur Haynes, ce document est sous

 12   pli confidentiel, on vient de me le dire.

 13   M. HAYNES : [interprétation] Si c'est le cas, alors je suis désolé de ne

 14   pas m'en être aperçu, je ne vois vraiment pas pourquoi il l'est d'ailleurs,

 15   mais --

 16   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Ah, je ne sais pas, aucune idée, mais

 17   c'est le cas.

 18   M. HAYNES : [aucune interprétation]

 19   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Mais donc ne le rendons-nous pas

 20   public, il faut faire preuve de prudence.

 21   M. HAYNES : [interprétation] D'accord.

 22   Q.  Voici donc l'ordre dont il est question, et tout d'abord, prenons note

 23   de sa date. Il est daté du 8 août, donc cinq jours après que vous soyez

 24   devenu commandant de la Brigade de la Drina. C'est donc un ordre :

 25   "En tant que -- concernant l'établissement d'un chef d'état-major

 26   intérimaire pour la durée de la guerre, dans un même temps, commandant

 27   adjoint de la 11e Brigade d'Infanterie de Zvornik. Milos Maksimovic, fils

 28   de Cedo, capitaine d'artillerie de première classe, né le 1er [comme

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  1  interprété] janvier 1963, et actuellement chef de l'artillerie, 1ere Brigade

  2   d'Infanterie de Zvornik au Corps de la Drina, les fonctions devant être

  3   assumées en conformité à cet ordre doivent l'être le 8 août 1995 jusqu'au

  4   retour en fonction de la formation même si le chef d'état-major de la

  5   brigade de -- jusqu'au retour du chef de la brigade, le chef d'état-major

  6   de la brigade. Cela ne peut durer plus de six mois. Dans cette fonction, il

  7   ne -- pendant ses fonctions, il ne remplira pas ses obligations en matière

  8   de formation et le commandement de la brigade émettra un ordre qui

  9   déterminera qui devra prendre les fonctions de la personne qui est dessus."

 10   Il est indiqué en dessous : "Raisons."

 11   Quel est l'effet de cet ordre ?

 12   R.  Le général Krstic a émis cet ordre conformément aux règles

 13   militaires. Dragan Obrenovic ne pouvait pas prendre les fonctions de chef

 14   d'état-major puisqu'il venait d'être nommé commandant par intérim; c'est

 15   pourquoi le général Krstic donnait à Milos Maksimovic la position de chef

 16   d'état-major par intérim.

 17   Nous parlons ici d'une position au sein de l'établissement, c'est-à-

 18   dire une position qui doit normalement être assumée par un lieutenant-

 19   colonel ou par un colonel. Obrenovic ne pouvait pas décider qui allait

 20   prendre la position de chef d'état-major. C'est au commandement du corps de

 21   le faire. Le commandant de la brigade par intérim ou pas peut réglementer

 22   par un ordre la nomination d'officiers qui prennent les positions de

 23   personnes qui ont le grade de major ou de colonel.

 24   M. HAYNES : [interprétation] Nous allons passer à un autre document, 7D462.

 25   Q.  Nous avons déjà examiné cet ordre ensemble. Rappelez-nous, s'il vous

 26   plaît, de quoi il s'agit et quelles en ont été les conséquences ?

 27   R.  Comme vous pouvez le constater, le commandant du corps, le général

 28   Zivanovic, il fait référence au paragraphe 4(c) de l'ordre émanant du

Page 31195

  1   ministère de la Défense de la Republika Srpska et concernant les autorités,

  2   l'autorité des officiers. Donc l'ordre précise que le commandant du corps a

  3   le droit et l'autorisation de nommer des officiers pour les postes

  4   d'établissement occupés par des colonels ou des lieutenants-colonels. Il

  5   nomme donc Dragan Obrenovic chef d'état-major, et dans un même temps,

  6   commandant adjoint.

  7   Q.  Je vous remercie. Nous allons maintenant examiner ensemble la situation

  8   telle qu'elle était entre les 3 et 7 août, date à laquelle vous venez de

  9   nous le dire, vous étiez resté dans votre bureau qui avait été le vôtre en

 10   tant que commandant de la Brigade de Zvornik, mais étant devenu commandant

 11   de la Brigade de la Drina.

 12   M. HAYNES : [interprétation] Nous allons commencer, si vous le voulez bien,

 13   par examiner la pièce P360, rapport de combat régulier daté du 4 août.

 14   Q.  Je suggère que vous parcouriez la première page rapidement avant de

 15   passer à la deuxième page de ce document.

 16   R.  Je l'ai lu.

 17   Q.  Je vous en remercie. Alors veuillez rapidement lire ces quelques lignes

 18   et dites-moi : qui a signé ce document ? Quelle est la signature ?

 19   R.  Celle de Dragan Obrenovic.

 20   Q.  Etiez-vous dans votre bureau à la Brigade de Zvornik vers 5 heures dans

 21   l'après-midi du 4 août ?

 22   R.  Oui, j'y suis resté toute la journée. J'étais commandant de la 2e

 23   Brigade.

 24   Q.  N'avez-vous contribué en aucune façon à la rédaction de ce rapport ?

 25   R.  Non.

 26   M. HAYNES : [interprétation] Passons maintenant à la pièce P361, s'il vous

 27   plaît.

 28   Q.  Il s'agit du rapport de combat régulier du jour suivant, à savoir du 5

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  1   août, et je vous demande encore une fois de lire la première page. Dites-

  2   nous quand vous en aurez fini pour que nous puissions regarder la page

  3   suivante.

  4   R.  Vous pouvez y aller, je vous en prie.

  5   Q.  Donc encore une fois, je vous demanderais même si nous pouvons le voir

  6   nous-mêmes, mais reconnaissez-vous la signature ?

  7   R.  C'est celle de Dragan Obrenovic.

  8   Q.  Etiez-vous présent pour signer ce document, disponible ?

  9   R.  J'étais certainement dans mon bureau. Je n'étais pas loin. J'étais en

 10   train de m'occuper de mes affaires. Si j'avais été censé signer ce

 11   document, c'est moi qui l'aurais signé.

 12   Q.  Nous aurons certainement tous noté que dans le document précédent, le

 13   P360, les deux lettres "ZA" apparaissent devant le mot commandant, ce que

 14   signifie pour ordre. Or, sur ce document-ci, il n'y a pas pour ordre; est-

 15   ce que cela signifie quelque chose ou rien ?

 16   R.  Non, à mon avis, non.

 17   M. HAYNES : [interprétation] Est-ce qu'on peut afficher maintenant la pièce

 18   P3829 ? Il s'agit d'un document qui a seulement une page et nous allons

 19   pouvoir le parcourir assez vite. Je m'excuse, il s'agit de la pièce qui

 20   porte la cote P2839. Cela a été consigné au compte rendu de façon erronée.

 21   Q.  Pouvez-vous nous confirmer si vous reconnaissez la signature ?

 22   R.  Oui, j'ai vu la signature de Dragan Obrenovic au début du document.

 23   Q.  Qu'est-ce que vous avez fait ce jour-là ?

 24   R.  Ce jour-là j'étais en marche avec ma brigade entre Zvornik et

 25   Bijeljina, Banja Luka et plus loin.

 26   Q.  Le fait que nous avons la troisième version de la signature, est-ce que

 27   c'est important, parce qu'on voit que "c'est pour commandant, commandant

 28   Dragan Obrenovic ?"

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  1   R.  Pour ce qui est des responsabilités et des devoirs et de l'autorité,

  2   non. Pour ce qui est du statut de Dragan Obrenovic, oui.

  3   Mme LE JUGE PROST : [interprétation] Maître Haynes, il faut que je vous

  4   interrompe pour l'instant. A la ligne 22 de la page 39, il devrait y

  5   figurer la date du 6 août parce que sinon ça n'a pas de sens.

  6   M. HAYNES : [interprétation] Oui. Merci beaucoup, Madame le Juge Prost.

  7   Q.  Dites-moi : quand êtes-vous parti pour la Krajina avec la Brigade de la

  8   Drina ?

  9   R.  Je pense que c'était le 7 août.

 10   Q.  Quel était l'endroit où vous êtes parti ?

 11   R.  La colonne a été formée à Kozluk au nord de Zvornik à quelques 12 ou 15

 12   kilomètres au nord de Zvornik. C'est donc dès notre point de départ.

 13   Q.  Cela m'intéresse parce qu'en répondant à une de mes questions avant où

 14   j'ai voulu savoir ce que vous faisiez le 6 août, vous avez dit que vous

 15   étiez en marche et dans quelle direction, si c'est vrai ?

 16   R.  C'était pour la date du 8 août. Le 8 août j'étais en marche.

 17   Q.  Bien. Où étiez-vous le 6 ?

 18   R.  Le 6, j'étais à Zvornik.

 19   Q.  Merci.

 20   M. HAYNES : [interprétation] Merci, Juge Prost.

 21   Q.  Dites-nous ce que vous avez vu ou quelle a été votre expérience pendant

 22   votre marche de Kozluk ?

 23   R.  C'était la marche la plus dure de l'unité que je commandais durant

 24   toute ma carrière militaire. D'un côté la colonne était assez longue, la

 25   colonne à marche avec des véhicules de combat et d'autres véhicules très

 26   différents qui ne se trouvaient pas en même état de fonctionnement. Les

 27   côtes étaient pleines de réfugiés de la Krajina serbe, et je les ai

 28   rencontrés déjà à Bijeljina la tête de la colonne et durant toute notre

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  1   marche la colonne de réfugiés était sur la route que nous empruntions.

  2   Q.  Combien de temps -- est-ce que vous auriez besoin -- de combien de

  3   temps est-ce que vous auriez besoin pour arriver dans la Krajina ?

  4   R.  Je pense que c'était le 7 et le 8 que nous marchions sans cesse et le

  5   9. Dans la matinée du 9, je suis arrivé au poste de commandement avancé du

  6   2e Corps de Krajina, au col Ostrezj qui se trouve à mi-chemin enter

  7   Petrovac et Drvar.

  8   Q.  Quels étaient les ordres que vous avez reçus une fois arrivée là-bas ?

  9   R.  J'ai rencontré le général Mladic et le général Milovanovic en personne.

 10   Je leur ai donc -- leur ai présenté la situation de mon unité, l'unité que

 11   je commandais et peu après j'ai reçu l'ordre écrit remis par le général

 12   Zivanovic où certains -- Milovanovic où certains axes de l'emploi de la

 13   brigade étaient indiqués en allant de Drvar via le champ de Grahovo jusqu'à

 14   Grahovo même.

 15   Q.  Quand avez-vous reçu cette tâche ou ces ordres ?

 16   R.  Je pense que c'était à l'aube.

 17   Q.  Quel jour c'était ?

 18   R.  Je pense que c'était le 9.

 19   Q.  Quand avez-vous exécuté cet ordre ?

 20   R.  Je suis retourné en arrière, et pour organiser donc cette partie de la

 21   colonne pour organiser la brigade pour quelle puisse entrer ou s'introduire

 22   dans la zone des activités de combat, je suis passé à côté de Drvar et je

 23   suis arrivé aux abords de Grahovsko Polje, et ce jour même, nous avons

 24   commencé à combattre.

 25   Q.  Pendant combien de temps ce combat a-t-il duré ?

 26   R.  Les combats violents ont duré pendant deux jours et une nuit, et

 27   ensemble avec d'autres forces du 2e Corps de Krajina, nous avons réussi à

 28   arrêter la percée de l'armée croate et de les rejeter jusqu'à Grahovo.

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  1   Après la ligne de front, elle a resté presque inchangée. Il y avait des

  2   combats isolés pendant une vingtaine de jours qui ont suivi mais, vers la

  3   fin du mois d'août, les combats ont devenu encore -- ont devenu plus

  4   violents.

  5   Q.  Quel était l'état de l'unité que vous commandiez ?

  6   R.  Il est difficile de vous donner l'évaluation de l'état de l'unité parce

  7   que tous les bataillons avaient des problèmes particuliers. L'unité la plus

  8   stable était le Détachement de Podrinje des forces spéciales ainsi que des

  9   éléments de la 2e Brigade de Romanija. Les autres unités avaient pas mal de

 10   problèmes et une Compagnie de la Brigade de Birac de Sekovici a déserté

 11   après une dizaine de jours de combat pour retourner à Sekovici. 

 12   Q.  Quelles étaient les forces -- la taille des forces auxquelles vous avez

 13   fait face ?

 14   R.  Il s'agissait de la Brigade de la Garde de l'armée croate appuyée par

 15   les forces d'artillerie et de l'aviation. L'artillerie et donc les pièces

 16   d'artillerie lançaient des projectiles presque sans cesse, presque tout ce

 17   temps-là.

 18   Q.  Qu'est-ce qui s'est passé vers la fin du mois d'août, donc où les

 19   combats se sont intensifiés ?

 20   R.  A partir de la fin du mois d'août jusqu'à la mi-septembre, les forces

 21   du 2e Corps de Krajina ont commencé à se replier ainsi que la brigade que

 22   je commandais. Plus tard, de façon non organisée, on a vu le 2e Corps de

 23   Krajina qui s'est retiré; Drvar et Petrovac ont été occupés par l'armée

 24   croate et le 2e Corps de Krajina s'est replié jusqu'à la ville de Kljuc.

 25   Q.  Votre unité a-t-elle eu des pertes ?

 26   R.  Oui, il y avait des pertes et on a enregistré les pertes de tous les

 27   bataillons en particulier parce que ces bataillons provenaient de brigades

 28   -- de différentes brigades. C'était durant cette année-là, la décision a

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  1   été prise pour freiner la guerre et toutes les parties belligérantes donc

  2   cherchaient d'occuper le plus possible le territoire.

  3   Q.  J'aimerais qu'on regarde brièvement deux documents, deux entrées pour

  4   ce qui est de cette période de temps et de votre présence dans la Krajina.

  5   M. HAYNES : [interprétation] Le premier document porte la cote 7D439.

  6   Q.  D'abord, dites-nous, Général Pandurevic, de quel document il s'agit ?

  7   R.  C'est le document que j'ai rédigé ensemble avec Mijo Dragutinovic. Mijo

  8   Dragutinovic était l'officier chargé des opérations au sein de cette

  9   brigade. Ce document, qui a 15 ou 16 pages, donc nous l'avons -- dans ce

 10   document, nous avons présenté de façon détaillée l'engagement de la 2e

 11   Brigade de la Drina. Nous avons donc parlé des côtés négatifs et positifs,

 12   des expériences différentes qu'on a eues, on a également proposé des

 13   solutions pour surmonter des problèmes. En 1995, nous avions des problèmes

 14   similaires pour ce qui est du contrôle et du commandement des unités

 15   jusqu'en 1993.

 16   Q.  Il s'agit du document qui présente les événements de façon

 17   chronologique et je pense qu'on peut le parcourir vite.

 18   M. HAYNES : [interprétation] Il faut afficher d'abord la page 8 dans la

 19   version en anglais, ce qui correspond à la page 6 dans le document en

 20   B/C/S.

 21   Q.  Ça fait partie ou vous avez fait référence et ça fait deux tiers de la

 22   page en anglais mais c'est le premier quart de la page en B/C/S. Vous

 23   parlez du repli de Grahovsko Polje, le 6 août. Quelle était l'importance de

 24   cet événement ?

 25   R.  Il s'agissait d'un événement important. Il y avait -- donc les forces

 26   se sont retirées de façon désorganisée. Certains éléments de la brigade se

 27   sont retirés au moment où je me trouvais un col dans les montagnes dans

 28   l'altitude plus de 1500 mètres avec un bataillon, et au flanc gauche, les

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  1   forces croates ont commencé à attaquer et un bataillon a commencé à se

  2   retirer de façon désorganisée. "Nous étions presque coupés du reste de nos

  3   forces et nous nous sommes retirés finalement. L'une de nos compagnies est

  4   restée dans la zone des forces ennemies mais, pendant la nuit, cette

  5   compagnie a réussi à se retirer de cette zone.

  6   Au sein de cette compagnie se trouvait le commandant Dragutinovic.

  7   M. HAYNES : [interprétation] J'aimerais qu'on affiche la page suivante en

  8   anglais, c'est la page 9, mais j'aimerais que la page en B/C/S reste

  9   affichée la même page.

 10   Q.  Dans cette partie du document vous parlez dans le premier paragraphe

 11   qui est aussi grand, et c'est à la page 9 en anglais, ce qui correspond à

 12   la deuxième moitié de la page en B/C/S, vous parlez des événements qui se

 13   sont produits entre le 16 et le 19 août et les événements qui se sont

 14   produits entre le 19 et 22 août. Expliquez-nous brièvement : comment était

 15   l'évolution des événements pendant cette période de temps ?

 16   R.  Il s'agit des événements qui concernent le repli de la brigade à de

 17   nouvelles positions de défense. A l'époque, nous avons occupé des points de

 18   fortification au-dessus de la ville de Drvar. Là, le moral des combattants

 19   n'était pas bon, et à l'époque, j'ai dû donner l'ordre pour une défense

 20   décisive, et les chefs de toutes les compagnies de sections et de

 21   bataillons ont signé cet ordre pour confirmer qu'ils allaient tout faire

 22   pour exécuter cet ordre.

 23   Ce qui nous a permis de rejeter l'attaque de l'armée croate qui dans

 24   cette zone-là était très importante pour nous.

 25   Q.  Merci.

 26   M. HAYNES : [interprétation] Regardons la page 10 en anglais, maintenant,

 27   ce qui correspond à la page 7 du document en B/C/S.

 28   Q.  Pour vous rafraîchir la mémoire, je vais utiliser votre rapport.

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  1   Pouvez-vous nous dire brièvement quels étaient les événements du 9

  2   septembre qui sont enregistrés en bas du paragraphe en anglais, et cela se

  3   trouve à peu près au milieu de la page en B/C/S ?

  4   R.  Je me souviens des combats qui se sont déroulés dans la matinée à

  5   Ploce. C'est un col entre Grahovsko Polje et Drvar. Avec plusieurs

  6   officiers du commandement de la brigade et des escortes, j'ai participé

  7   activement au combat pour arrêter les forces croates sur la section de la

  8   route entre Grahovo et Drvar.

  9   M. HAYNES : [interprétation] Est-ce qu'on peut regarder la page 11 en

 10   anglais et c'est la page 8 en B/C/S ?

 11   Q.  Pour rafraîchir votre mémoire encore une fois vous pouvez regarder

 12   votre rapport de 1995, pour nous dire quelque chose sur les événements se

 13   produisant entre le 10 et le 16 septembre, ces événements sont décrits dans

 14   cette partie de ce document.

 15   R.  Entre le 13 et 15, nous nous sommes retirés vers la ville de Kljuc et

 16   la ville de Sanski Most au village de Ramici le 15 septembre. La 2e Brigade

 17   du Corps de la Drina est arrivée pour remplacer ma brigade, et durant la

 18   journée -- cela s'est fait durant la journée. Dans la soirée du 15 assez

 19   tard nous sommes partis de Sanski Most dans la direction de Zvornik.

 20   C'était donc la marche entre Sanski Most et Zvornik.

 21   Q.  Le 16 ?

 22   R.  Le 16, la tête de la brigade ainsi que la plupart des unités étaient

 23   arrivés de la région de Zvornik, et au cours de la journée du 16 d'autres

 24   éléments de la colonne, sont arrivés également dans cette zone.

 25   Q.  Où vous étiez par rapport à la colonne ?

 26   R.  J'étais à la tête de la colonne.

 27   Q.  Quand êtes-vous retourné à Zvornik le 16 ?

 28   R.  Vers midi.

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  1   Q.  Nous allons en parler un peu plus tard. A part d'Orahovac, vous nous

  2   avez dit que vous êtes passé à côté de Orahovac le 17 et le 18 juillet;

  3   saviez-vous où étaient enterrés d'autres corps dans la région de Zvornik ?

  4   R. Je le savais à peu près les localités où cela a été fait mais je ne m'y

  5   suis jamais rendu sur les sites où ces corps ont été enterrés. Je n'en sais

  6   rien.

  7   Q.  Saviez-vous quel était le nombre de personnes qui ont été tuées, avez-

  8   vous un chiffre approximatif ?

  9   R.  Je savais qu'il s'agissait d'un nombre assez grand, mais je ne savais

 10   pas le nombre exact de personnes tuées.

 11   Q.  Pendant que vous étiez dans la Krajina en combattant, quel était votre

 12   commandant supérieur hiérarchique ?

 13   R.  J'étais au sein du 2e Corps de Krajina, plus exactement dans le Groupe

 14   opérationnel numéro 1, commandé par le chef d'état-major du 2e Corps de

 15   Krajina, Kukobat Dusan -- colonel Kukobat Dusan, et il était mon supérieur

 16   hiérarchique direct.

 17   L'INTERPRÈTE : [aucune interprétation] 

 18   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Maître Haynes, pouvez-vous régler cela

 19   ?

 20   M. HAYNES : [interprétation]

 21   Q.  L'interprète a omis de traduire le nom de l'unité que vous commandiez;

 22   pouvez-vous répéter son nom, Général Pandurevic ?

 23   R.  J'étais au sein du Groupe opérationnel numéro 1, du 1er Groupe

 24   opérationnel du 2e Corps de Krajina, qui était commandé par le colonel

 25   Kukobat Dusan. Il était donc chef de ma section, la section que je

 26   commandais à l'Académie militaire.

 27   Q.  Entre le 7 août et le 16 septembre, avez-vous donc été en contact avec

 28   le commandement de la Brigade de Zvornik ?

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  1   R.  Je me souviens que, pendant une période de temps, les lignes

  2   téléphoniques fonctionnaient à Drvar, et à plusieurs reprises, j'ai appelé

  3   pour parler des pertes de l'état du moral des combattants pour qu'on

  4   transmette des messages aux familles des combattants parce que leurs

  5   familles étaient très inquiètes puisqu'il y avait des rumeurs portant sur

  6   des combats atroces se produisant dans la Krajina.

  7   Q.  Nous allons donc présenter un exemple de ce document.

  8   M. HAYNES : [interprétation] Est-ce qu'on peut afficher P379 dans le

  9   prétoire électronique ? Dans les deux versions, il faut afficher la page

 10   31.

 11   Q.  Est-ce qu'on peut afficher le bas de la page, il s'agit de la date du 8

 12   août, c'est donc le jour de votre arrivée. Est-ce que c'était le message

 13   auquel vous avez pensé et que vous avez pensé lors de la conversation

 14   téléphonique ?

 15   R.  Oui, il s'agissait de ce type de message.

 16   Q.  Combien de fois à peu près donc avez-vous communiqué ce type de message

 17   ?

 18   R.  Je ne sais pas combien de fois exactement, peut-être une fois ou deux

 19   fois.

 20   Q.  Quant au contact avec le général Krstic, pendant la même période de

 21   temps, qu'est-ce que vous pouvez nous en dire ?

 22   R.  Puisqu'il y avait des combattants de la Compagnie de Sekovici qui ont

 23   déserté ainsi que d'autres individus, je me suis adressé au commandement du

 24   Corps de la Drina pour essayer de les retrouver, de les ramener à l'unité

 25   pour que la morale du reste de la brigade ne se détériore. Par le biais du

 26   2e Corps, j'ai contacté donc le Corps de la Drina pour qu'il envoie les

 27   personnes qui s'occuperaient des chars, parce qu'il y avait des chars, il y

 28   avait des munitions mais il n'y avait pas des hommes pour donc manipuler

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  1   tout ça.

  2   Q.  N'avez-vous jamais reçu les informations concernant le plan relatif à

  3   l'exhumation et au ré-enterrement des cadavres à Zvornik ?

  4   R.  Je n'ai jamais reçu de telles informations. Pendant cette période de

  5   temps, toutes mes communications avec le Corps de la Drina concernaient les

  6   problèmes et les obligations de la brigade que je commandais à l'époque.

  7   Q.  Vous avez déjà témoigné de tout cela. Nous avons votre rapport portant

  8   la cote 7D439, mais j'aimerais savoir quelle était la situation de combat

  9   dans la Krajina entre le 7 août et le 16 septembre ?

 10   R.  Il s'agissait peut-être des journées les plus difficiles dans ma vie

 11   militaire.

 12   M. HAYNES : [interprétation] Est-ce qu'on peut afficher également le

 13   document 7D455.

 14   Q.  De quel document s'agit-il ?

 15   R.  C'est un document rédigé conformément à un ordre du Corps de la Drina

 16   du 21 septembre 1995. Il y est fait référence à des pertes en Krajina,

 17   pertes subies par la 2e Brigade de la Drina dont j'avais le commandement.

 18   Je pense ne pas avoir signé ce document mais je n'en suis pas sûr. Il

 19   faudrait voir la dernière page.

 20   Q.  Nous pouvons, bien sûr, le faire mais ces pertes affectaient-elles

 21   l'ensemble de la Brigade de Drinski, ou étaient-elles limitées aux soldats

 22   qui venaient de la Brigade de Zvornik ?

 23   R.  Je pense que ce sont des pertes uniquement au sein de la Brigade de

 24   Zvornik, en tout cas, c'est ce qui ressort de l'intitulé.

 25   Q.  Très bien.

 26   M. HAYNES : [interprétation] Nous allons maintenant revenir à un narratif

 27   historique plus précis. Je me demande si l'on pourrait montrer au général

 28   Pandurevic une copie papier du document P379, c'est le dernier registre de

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  1   l'officier de permanence. Merci beaucoup, Mlle Stewart.

  2   Q.  J'aimerais, pour commencer, Général, que vous regardiez la page 523.

  3   M. HAYNES : [interprétation] Qui correspond pour nous à la page 115.

  4   Q.  J'espère qu'en haut de la page nous pourrons voir que ceci se rapporte

  5   au 14 septembre, et j'aimerais attirer votre attention, s'il vous plaît,

  6   sur cinq -- et sur le passage à cinq lignes en partant du bas,

  7   "télégramme," quelque chose "classe numéro 03/4-2341 du 14 septembre 1995,"

  8   et "télégramme 10/34/2-3-701 du 14 septembre 1995, communiqué à Pantic."

  9   Alors nous savons tous de quoi il s'agit. Il s'agit de la confirmation de

 10   l'arrivée de carburant. Avez-vous reçu des informations par avance

 11   concernant l'arrivée de carburant à la Brigade de Zvornik le 14 septembre ?

 12   R.  Non.

 13   Q.  Commandiez-vous la Brigade de Zvornik le 14 septembre ?

 14   R.  Non.

 15   Q.  Où étiez-vous le 14 septembre ?

 16   R.  Dans le village de Ramici près de Kljuc en Krajina.

 17   Q.  Vous avez déjà couvert cela brièvement avec nous, mais que s'est-il

 18   passé pour vous durant la semaine qui a précédé le 14 septembre ?

 19   R.  Cette semaine qui a précédé le 14 septembre, j'ai de fait travaillé

 20   pour sauver la vie de mes soldats et sauver ma propre vie dans des combats

 21   très difficiles qui se déroulaient à l'époque.

 22   Q.  Avez-vous à un moment quelconque durant cette semaine anticipé votre

 23   retour à Zvornik le 14 septembre ou à une date proche du 14 septembre --

 24   peu de temps après le 14 septembre ?

 25   R.  Non, la pratique était tel que lorsqu'une unité était envoyée en dehors

 26   de sa section pour défendre le secteur d'une autre unité, les soldats en

 27   général restaient 15 à 20 jours au plus et devaient ensuite être libérés.

 28   En l'espèce, l'unité est restée beaucoup plus longtemps et c'était un point

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  1   majeur pour moi que de garder l'unité dans cette zone et de l'empêcher de

  2   quitter la zone arbitrairement pour retourner dans leur propre secteur.

  3   Néanmoins, j'ai insisté afin de respecter le commandement et le contrôle et

  4   j'ai insisté afin qu'une autre brigade ne soit envoyée vers nous pour que

  5   nous puissions faire de cette façon organisée et que nous ne donnions

  6   l'impression de faire ce que les soldats souhaitaient que nous fassions.

  7   Q.  Merci.

  8   M. HAYNES : [interprétation] Je voudrais maintenant passer à  un autre

  9   document, revenir à quelque chose que vous nous avez dit il y a quelques

 10   minutes. Il s'agit du document P378, le journal de l'officier de service,

 11   aux pages 121 à 122 en B/C/S; la traduction anglaise porte la référence

 12   7D486.

 13   Merci, c'est très gentil à vous.

 14   Q.  Tout d'abord, dans la traduction en anglais la date dans la colonne de

 15   gauche est indiquée tout d'abord comme étant le 15 mai, puis au milieu de

 16   la page, il est indiqué 16 mai. Pourriez-vous nous éclairer quant à ces

 17   dates et à la façon dont nous devrions les lire ?

 18   R.  Les dates font référence à des jours différents.

 19   Q.  Mais ces dates correspondent-elles à des événements en mai ?

 20   R.  Excusez-moi, mais je n'ai jamais prêté attention au fait que le mois

 21   était celui de mai. Toutes les autres dates font référence à septembre,

 22   donc c'est manifestement une erreur.

 23   Q.  A la date enregistrée comme étant le 16 mai, si nous poursuivons et

 24   regardons dans le prétoire électronique la page 122, et si vous tournez

 25   vous-même une page, quel est l'événement enregistré ?

 26   R.  Le 16 septembre, c'est la date à laquelle l'événement s'est produit et

 27   il est indiqué à la deuxième ligne : "Aujourd'hui, à 11 heures 30, la 2e

 28   Brigade de la Drina est retournée à Zvornik, menée par le lieutenant-

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  1   colonel Vinko Pandurevic. Ils sont retournés dans la zone du 2e Corps de la

  2   Krajina."

  3   Q.  Merci.

  4   M. HAYNES : [interprétation] Je pense que le moment est venu de faire une

  5   pause.

  6   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Très bien. Pause de 25 minutes. Je vous

  7   remercie.

  8   --- L'audience est suspendue à 12 heures 09.

  9   --- L'audience est reprise à 12 heures 38.

 10   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Maître Haynes, vous avez la parole.

 11   M. HAYNES : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.

 12   Q.  Général Pandurevic, lorsque vous êtes retourné au commandement de la

 13   Brigade de Zvornik le 16 septembre 1995, qu'avez-vous fait ?

 14   R.  Avant d'arriver au commandement de la Brigade de Zvornik à la caserne

 15   un peu avant Kozluk, je me suis arrêté et j'ai attendu que la colonne se

 16   rassemble. Ensuite je suis reparti vers Zvornik, et je suis arrivé au

 17   commandement de la Brigade de Zvornik. Durant la marche, nous avons

 18   communiqué par radio et nous savions exactement où se trouvait chacun des

 19   échelons de la colonne. Il y a des véhicules qui sont tombés en panne, des

 20   bus qui sont tombés en panne; nous avons dû envoyer quelqu'un de l'atelier

 21   pour réparer ou tirer ces véhicules dans toute la brigade et cela a pris

 22   toute l'après-midi. J'ai inspecté chaque unité de chaque brigade. J'ai tenu

 23   des réunions avec chacun des brigades, j'ai remercié tous les hommes et je

 24   les ai ensemble renvoyés vers leur garnison. Finalement, je suis resté avec

 25   le commandement de la brigade et j'ai également organisé une réunion

 26   spéciale avec eux, et nous avons analysé les événements passés.

 27   Q.  Quel commandant de brigade ?

 28   R.  La 2e Brigade d'Infanterie légère de la Drina qui avait été envoyée en

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  1   Krajina.

  2   Q.  Après l'avoir fait qu'avez-vous fait ?

  3   R.  Avant de faire tout cela j'avais rendu compte au général Krstic et

  4   j'avais annoncé l'arrivée de la brigade à Zvornik, je lui ai dit ce que

  5   nous allions faire ensuite, et je lui ai suggéré que je devrais me rendre à

  6   Vlasenica le lendemain et lui rendre compte verbalement. Ensuite pour

  7   assurer le suivi, j'ai rédigé un rapport écrit que nous avons vu

  8   aujourd'hui dans cette salle d'audience.

  9   Q.  Combien de temps avez-vous passé à la caserne de la Brigade de Zvornik

 10   le 16 septembre ?

 11   R.  Jusqu'à un certain moment de la soirée, je ne sais pas exactement

 12   combien de temps. Mais quoi qu'il en soit, je suis resté jusqu'à la fin de

 13   l'après-midi ou le début de la soirée.

 14   Q.  Qu'avez-vous ensuite fait ?

 15   R.  Je me suis rendu à Celopek sur le lieu où figure ce nombre bien connu.

 16   Q.  Après vous êtes retrouvé à la Brigade de Zvornik durant l'après-midi du

 17   16 septembre; avez-vous participé aux affaires de la brigade, de quelque

 18   façon que ce soit ?

 19   R.  Non, pas du tout.

 20   Q.  Une personne vous a-t-elle indiqué quelle quantité de carburant avait

 21   été livré les deux jours précédents ?

 22   R.  Non, personne ne me l'a indiqué.

 23   Q.  Simplement par curiosité, une livraison de carburant de ce type où

 24   serait-elle stockée physiquement ?

 25   R.  Maintenant que nous connaissons la quantité, on aurait pu le stocker

 26   dans cinq -- dans un conteneur de cinq tonnes ou dans une station de

 27   service, celle que l'on utilisait habituellement pour la Brigade de

 28   Zvornik.

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  1   Q.  Où cela se trouvait-il ?

  2   R.  A Karakaj.

  3   Q.  A quelle distance du commandement de la brigade ?

  4   R.  A quelque centaines de mètres, disons 500 mètres.

  5   Q.  Merci. Lorsque vous êtes arrivé au commandement de la Brigade de

  6   Zvornik avez-vous vu Dragan Obrenovic ?

  7   R.  Je ne l'ai pas vu ce jour-là. Je ne l'ai pas vu avant le soir. Ensuite

  8   je pense l'avoir vu le soir avant de quitter la caserne.

  9   Q.  Combien de temps ?

 10   R.  Brièvement, je lui ai simplement dit que toutes les unités étaient

 11   rentrées, je lui ai demandé de continuer à s'en occuper, comme je l'ai dit

 12   à tous les autres commandants de brigades qui ont composé ma brigade

 13   lorsque je les ai emmenés en Krajina.

 14   Q.  A-t-il fait référence au carburant ?

 15   R.  Non, il ne l'a pas fait.

 16   Q.  Pourrions-nous passer au 17 septembre donc le lendemain ? Qu'avez-vous

 17   fait le matin du 17 septembre ?

 18   R.  J'avais prévu d'aller au commandement du corps pour rendre compte au

 19   général Krstic. Je suis tout d'abord aller au commandement de la brigade à

 20   Zvornik où l'officier de service m'a informé qu'avant de me rendre à

 21   Vlasenica je devrais téléphoner au général Krstic.

 22   Q.  L'avez-vous fait ?

 23   R.  Oui, je l'ai fait. J'ai appelé le général Krstic, nous avons parlé, je

 24   lui ai rendu compte je lui ai dit que la brigade avait accompli sa mission,

 25   que les troupes avaient été redistribuées vers leur garnison d'origine. Je

 26   lui ai demandé de m'accorder dix jours de permission s'il n'y avait pas un

 27   besoin urgent que je me rende à Vlasenica, je lui ai dit que je préférais

 28   ne pas m'y rendre. Il a accepté toutes mes propositions et m'a accordé

Page 31212

  1   cette permission que j'avais demandée.

  2   Q.  A quelle heure cette conversation a-t-elle eu lieu ?

  3   R.  Le matin mais pas très tôt, je ne suis pas sûr, peut-être vers 9

  4   heures.

  5   Q.  Qu'avez-vous fait avant avoir parlé au général Krstic ?

  6   R.  Je suis retourné à Celopek. J'ai organisé mon voyage et j'ai réservé

  7   une chambre à Botovo [phon] au Monténégro, et ensuite le lendemain tôt le

  8   matin, je suis parti.

  9   Q.  Etes-vous parti seul ?

 10   R.  Non, je ne suis pas parti seul, je suis parti avec ma petite amie.

 11   Q.  Restons-en là pour un moment, et voyons si vous pouvez nous aider en ce

 12   qui concerne les rapports concernant les dates dont nous avons parlé.

 13   M. HAYNES : [interprétation] Pourrions-nous tout d'abord, s'il vous plaît,

 14   voir le document P378 ? Le journal de l'officier de permanence. C'est la

 15   même page que nous avons à l'écran. La page 121 à la fois dans la version

 16   en anglais et celle en B/C/S.

 17   Q.  Le nombre ERN auquel que vous regardez, Général, est le numéro 723. La

 18   note qui concerne le 16 septembre, elle figure au-dessus de la note que

 19   vous nous avez lue précédemment : "Le commandant de brigade a inspecté les

 20   positions du 7e Bataillon dans le village de Memici."

 21   Est-ce vous qui l'avez fait le 16 septembre ?

 22   R.  Non, ce n'est pas moi.

 23   Q.  Quelle est la distance entre Memici et le commandement de la Brigade de

 24   Zvornik ?

 25   R.  Environ 25 kilomètres.

 26   M. HAYNES : [interprétation] Je crois que nous avons déjà regardé ce

 27   document, qui porte le numéro 7D261 dans le prétoire électronique, s'il

 28   vous plaît. Nous allons avoir besoin de la quatrième page de ce document en

Page 31213

  1   anglais, et je vais attendre que l'on me confirme la page en B/C/S, il

  2   s'agit de la page 5.

  3   Q.  Nous avons vu la première page de ce document. Il s'agit de la feuille

  4   de route d'un véhicule. Il s'agit d'une Mercedes conduite par un homme qui

  5   s'appelle Ljubisa Danojlovic.

  6   R.  Ljubisa Danojlovic était le chauffeur de Dragan Obrenovic -- son

  7   chauffeur habituel.

  8   Q.  Que nous -- publique cette note quant aux activités de Ljubisa -- quant

  9   aux activités de Dragan Obrenovic [comme interprété], le 16 septembre ?

 10   R.  Sur la base de ce document, vous voyez que Dragan Obrenovic était

 11   probablement dans la voiture, le 15, le chauffeur s'est rendu à Vlasenica,

 12   et le 16, de Zvornik à Memici; ensuite il est rentré à Zvornik; le 17 de

 13   Zvornik puis -- le 17, c'était Zvornik-Pecina puis retour à Zvornik. Pecina

 14   c'est le poste de commandement avancé du 10e Bataillon d'Infanterie près du

 15   village de Malesici.

 16   Q.  Merci.

 17   Pour renforcer ce point, pourrions-nous regarder le document P379, le

 18   registre de l'officier de permanence d'opération. Il s'agit du document ERN

 19   528, Général --

 20   M. HAYNES : [interprétation] Le reste d'entre nous devrait regarder

 21   la page 120. Merci.

 22   Q.  Je pense que six lignes en partant du bas où se trouve la troisième

 23   astérisque : "Obren, dans le 7e Bataillon et les équipes du 2e Bataillon."

 24   Q.  Où se trouverait le 7e ?

 25   R.  Le 7e Bataillon était à Memici, et Obrenovic était souvent cité comme

 26   Obren.

 27   Q.  Oui, merci.

 28   M. HAYNES : [interprétation] Enfin, sur ce point le document 7D678, le

Page 31214

  1   rapport régulier de combat pour le 16 septembre.

  2   Q.  Au deuxième paragraphe : "Une équipe d'officiers du commandement de la

  3   brigade devrait inspecter le 2e Bataillon afin d'établir les conditions

  4   d'ensemble de l'unité -- l'état d'ensemble de l'unité, et particulièrement

  5   le fonctionnement de RiK, commande et contrôle. Le commandement de brigade

  6   a inspecté les positions du 7e Bataillon de Défense dans la zone de Staro

  7   Selo."

  8   A qui fait-on référence ici quand on parle de commandement de brigade ?

  9   R.  Dragan Obrenovic.

 10   M. HAYNES : [interprétation] Pourrions-nous voir la deuxième page du

 11   document ? C'est l'un des documents dans lequel il y a une page blanche

 12   entre les pages 1 et 2 dans la version serbe.

 13   Q.  Ça c'est encore une autre façon de signer un document. Il est indiqué :

 14   "Représentant le commandant adjoint, le commandant Dragan Obrenovic."

 15   Voulez-vous commentez ?

 16   R.  Non. Cela signifie qu'il représentait le commandant de la brigade.

 17   Q.  Pourrions-nous maintenant, s'il vous plaît, avancer de quelques pages

 18   dans le registre de l'officier de permanence chargé des opérations.

 19   Général, il s'agit de la page 530 dans la version papier que vous avez.

 20   M. HAYNES : [interprétation] Pour nous, il s'agit de la page 122.

 21   Q.  Il s'agit de la note qui figure tout en haut de la page : "Lieutenant-

 22   colonel Pandurevic, ne vous rendez pas à Vlasenica. Informez le général de

 23   ne pas aller à Vlasenica dans l'après-midi. Le commandant est à Malesici au

 24   briefing," et ensuite "Stevic 583-609."

 25   Regardons les deux premières lignes-là : "Lieutenant-colonel Pandurevic ne

 26   pas aller à Vlasenica, informer le général de ne pas aller à Vlasenica dans

 27   l'après-midi."

 28   S'il vous plaît, pourriez-vous nous éclairer quant à ce passage illisible

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  1   ou incompréhensible ?

  2   R.  Je pense que vous l'avez très bien lu. J'étais supposé me rendre à

  3   Vlasenica le 17 pour rencontrer le général Krstic; néanmoins, le général ou

  4   quelqu'un le représentant, mais comme il est indiqué, il m'a été demandé

  5   d'appeler le général avant de partir et de ne pas y aller cet après-midi.

  6   Ce qui signifie que bien que j'aie effectivement parlé au général, je n'ai

  7   pas rencontré de visu et je ne suis pas allé à Vlasenica ce jour-là.

  8   Q.  Merci.

  9   Pourrions-nous voir le 589-991, lieutenant- colonel -- ?

 10   R.  Celopek.

 11   Q.  Très bien. Je ne pense pas que vous ayez besoin de nous rappeler ceci.

 12   "Le commandant à Malesici au briefing;" où est Malesici, et de quel

 13   briefing s'agit-il ?

 14   R.  Malesici est le 2e Bataillon d'Infanterie, et il s'agissait du briefing

 15   des commandants -- des bataillons de divisions menés par Dragan Obrenovic.

 16   Comme nous le voyons dans le carnet de route de son chauffeur ce jour-là,

 17   il s'agit du poste de commandement avancé du 2e Bataillon d'Infanterie à

 18   Malesici.

 19   Q.  Nous arrivons donc au 18 septembre. Veuillez examiner à nouveau le

 20   cahier de l'officier de permanence chargé des opérations. Veuillez regarder

 21   la page 632.

 22   M. HAYNES : [interprétation] Qui pour nous sera la page 124.

 23   C'est la pièce P379.

 24   LE TÉMOIN : [interprétation] Il me semble qu'il y a une erreur. Ça devrait

 25   être 623 qui est la dernière page.

 26   M. HAYNES : [interprétation] 

 27   Q.  Pour cet exemple, vous pouvez regarder l'écran et puis nous mettrons --

 28   si nous mettions la page 432 -- 532. Bien.

Page 31217

  1   Sur cette page : "Obrenovic est censé être à Vlasenica avec le général

  2   Krstic à 18 heures." Quel objectif est-il censé atteindre par cette

  3   rencontre le 18 septembre ?

  4   R.  Il est possible que le général Krstic ait eu besoin de s'entretenir

  5   avec Obrenovic, qu'il ait eu une mission particulière à lui confier, ou

  6   bien qu'il s'agit d'une rencontre de tous les commandants des brigades du

  7   Corps de la Drina, pour une mission quelconque qui allait leur être

  8   confiée.

  9   Q.  Merci.

 10   M. HAYNES : [interprétation] Alors, passons à la pièce 7D261, la page 4 de

 11   la version anglais, qui est la page 5 de la version B/C/S.

 12   Q.  Veuillez nous aider à comprendre cette note du 18 septembre, concernant

 13   Obrenovic, chauffeur, concernant Ljubisa Danojlovic, chauffeur d'Obrenovic.

 14   R.  Le 18 septembre, je lis : "Zvornik-Vlasenica, Zvornik-Pandurica."

 15   Zvornik-Pandurica c'est une colline dans la zone de défense du 7e

 16   Bataillon. Il est possible que, dans la matinée, Obrenovic fût en train de

 17   visiter ce bataillon et que, dans l'après-midi, il était censé se rendre à

 18   Vlasenica.

 19   Q.  Veuillez consulter la page -- pour terminer cette journée, veuillez

 20   consulter le rapport du 18 septembre, c'est un autre document sous pli

 21   confidentiel. 

 22   M. HAYNES : [interprétation]  Donc il va falloir -- il va falloir ne pas le

 23   diffuser. Excusez-moi, la cote d'apparaît pas dans le compte rendu, il

 24   s'agit du 7D762.

 25   Q.  Nous allons regarder la fin de ce document qui porte une signature. Qui

 26   l'a signé et de quelle autorité ?

 27   La signature est celle de Dragan Obrenovic en tant que

 28   représentant du commandant --- donc en tant que commandant par intérim.

Page 31218

  1   Q.  Quand vous vous êtes entretenu avec le général Krstic --

  2   M. McCLOSKEY : [interprétation] Excusez-moi d'interrompre, mais

  3   l'interprète vient de dire "remplaçant le commandant," puis s'est repris et

  4   a dit "commandant par intérim." Mais ça n'est pas la même chose. Un

  5   commandant par intérim n'est pas la même chose que quelqu'un qui agit pour

  6   ordre du commandant. Le terme n'est pas le même en B/C/S. Excusez-moi si

  7   j'écorche le B/C/S, mais il me semble que c'est une différence importante,

  8   et que nous devons le clarifier.

  9   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Maître Haynes.

 10   M. HAYNES : [interprétation] Alors, je ne sais pas comment nous allons nous

 11   y prendre pour clarifier la chose, c'est une question de traduction.

 12   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Il me semble que c'est faisable. En

 13   gros, votre client a entendu ce que vient de dire M. McCloskey et qu'il

 14   pourra sans doute éclaircir la question en examinant le document lui-même

 15   puisque nous l'avons sur l'écran, il pourra nous dire.

 16   M. McCLOSKEY : [interprétation] En fait, la raison pour laquelle je soulève

 17   la question, c'est que le document signé -- que le document considéré

 18   comme, prouvant que le major Obrenovic est par intérim, se trouve avoir été

 19   traduit, interprété par -- pour ordre. Donc je n'ai pas corrigé la chose au

 20   départ parce que je n'en étais pas sûr -- il y avait une première pièce. Au

 21   départ, le document qui donnait au major Obrenovic la position de pour

 22   ordre a été traduit par les interprètes comme par intérim, je n'ai pas

 23   corrigé la chose à ce moment-là parce que je n'étais pas sûr, il s'agissait

 24   de la pièce 5D452.

 25   M. LE JUGE KWON : [aucune interprétation]

 26   M. LE JUGE AGIUS : [aucune interprétation]

 27   M. McCLOSKEY : [aucune interprétation]

 28   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Il me semble que la question est de

Page 31219

  1   savoir si le compte rendu d'audience ou l'interprétation qu'on nous donne

  2   reflète ce que dit le document ou a ajouté quelque chose. Peut-être

  3   pourrions-nous traiter la chose directement avec le client. Le client qui

  4   vient de nous en entendre en discuter peut sans doute nous expliquer.

  5   M. HAYNES : [interprétation] Bien.

  6   Q.  Général Pandurevic, avez-vous toujours ce document devant vous sur

  7   l'écran ? Je vais tout simplement vous poser la question : avez-vous

  8   quelque chose à dire concernant les fonctions qui sont attribuées à Dragan

  9   Obrenovic dans ce document ?

 10   R.  Je vais essayer de vous expliquer, de faire en sorte que ce soit aussi

 11   clair pour tout le monde que pour moi.

 12   Dans l'original je lis "za stupa," ce qui signifie pour ordre du

 13   commandant. Dans l'interprétation, c'est bien "pour ordre," remplaçant donc

 14   que l'ont a dit. Le terme utilisé par M. McCloskey, "par intérim," n'est

 15   pas un terme juridiquement applicable. Dans le droit, dans la

 16   réglementation, on dit exactement ce qu'est le statut d'une personne dans

 17   l'armée. La personne peut être active, peut être en congé, peut être en

 18   formation ou peut avoir été -- peut avoir été révoquée, mais ne pas être en

 19   position de remplir leur fonctions par exemple, s'ils sont en congé, et

 20   dans ce cas-là, il y a une personne qui prend leur place. On peut aussi

 21   utiliser -- telle est donc la définition de "par intérim."

 22   Il y a aussi un autre mot qui est "commandant adjoint." Là, c'est la

 23   situation où l'adjoint est celui qui prend la position de commandant si

 24   celui-ci n'est pas là. Donc un commandant par intérim c'est quelqu'un qui

 25   se -- qui, en tant que quelqu'un qui prend les prérogatives du commandant

 26   lorsque celui-ci n'est pas là, c'est une chose qui en fait n'existait pas

 27   en terme juridique, ni dans la réglementation.

 28   Q.  Je vous remercie. Lorsque vous êtes parti en vacance au Monténégro,

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  1   combien de temps êtes-vous parti en gros ?

  2   R.  Dix jours.

  3   Q.  Avez-vous prévenu le général Krstic que vous prévoyiez d'être absent

  4   pendant dix jours ?

  5   R.  Je lui ai demandé un congé, qu'il m'a accordé.

  6   Q.  Avez-vous personnellement laissé à la brigade des informations pour

  7   qu'ils sachent que vous alliez être parti pendant dix jours, ou était-ce au

  8   général Krstic de leur faire passer ce message ?

  9   R.  Je les ai prévu que je ne serai pas là, que j'allais prendre un congé.

 10   Je leur ai laissé des coordonnées permettant en général de me contact le

 11   plus simplement possible, à savoir en passant par le commandement de la

 12   brigade.

 13   Q.  Merci.

 14   Alors, examinons ensemble une nouvelle fois, si vous le voulez bien, une

 15   série de rapports réalisés pendant votre absence. Commençons par le 21

 16   septembre. Il s'agit du rapport de combat régulier, pièce 7D675. Encore une

 17   fois, c'est le bas de la page qui nous intéresse, la signature et la façon

 18   dont le document se termine.

 19   R.  Je lis : "En remplacement du commandant Dragan Obrenovic," et avec sa

 20   signature.

 21   Q.  Pouvons-nous revenir au paragraphe 2, s'il vous plaît, deuxième point.

 22   Q.  Le deuxième point dit : "Le commandant de brigade et le chef d'état-

 23   major ont visité la Division d'Artillerie mixte."

 24   Cela fait référence à qui ?

 25   R.  Cela fait référence à Dragan Obrenovic et Milos Maksimovic.

 26   M. HAYNES : [interprétation] Pourrions-nous, s'il vous plaît, regarder le

 27   rapport régulier du 22 septembre ? Il s'agit de la pièce 7D676.

 28   Q.  Deuxième paragraphe à nouveau : "Le commandant de brigade a visité la

Page 31221

  1   5e Compagnie d'Infanterie."

  2   De qui s'agit-il ?

  3   R.  Il s'agit de Dragan Obrenovic.

  4   Q.  Passons maintenant à la deuxième page de ce rapport. Qui l'a signé et

  5   avec quelle mention ?

  6   R.  C'est un simple cachet. Il n'y a pas de signature manuscrite de Dragan

  7   Obrenovic.

  8    M. HAYNES : [interprétation] Enfin, 7D677, rapport de combat régulier du

  9   23 septembre.

 10   Q.  Au paragraphe 2 : "Le commandant de la brigade a visité le Bataillon

 11   d'Artillerie mixte."

 12   De qui s'agit-il ?

 13   R.  Il s'agit de Dragan Obrenovic.

 14   M. HAYNES : [interprétation] J'aimerais que nous revenions maintenant à la

 15   pièce P379, cahier de l'officier de permanence chargé des opérations.

 16   Q.  Je vous demanderais de regarder la page 592 [comme interprété].

 17   M. HAYNES : [interprétation] Pour nous, c'est la page 134, note du 23

 18   septembre. Merci.

 19   Q.  A 10 heures 28 pour le jour de 23 il est écrit : "Le commandant est

 20   parti à la ferme Ekonomija, et ensuite à Vjenacac."

 21   Qui était ce commandant dont il est question ici ?

 22   R.  C'est Dragan Obrenovic.

 23   Q.  Où se trouve la ferme Ekonomija ?

 24   R.  La ferme se trouvait près de Karakaj où on élevait des cochons.

 25   Q.  A Vjenacac ?

 26   R.  Vjenacac c'est une élévation au-dessus de Kozluk, une colline où se

 27   trouvait un point d'observation d'artillerie et également des positions

 28   d'artillerie.

Page 31222

  1   Q.  Six lignes un peu plus vers le bas, il est dit, je cite : "Le

  2   commandant sera au commandement du corps lundi à 7 heures du matin."

  3   Ici cela se rapporte à qui ?

  4   R.  Il s'agit de Dragan Obrenovic et d'une réunion qui a été convoquée au

  5   commandement du corps.

  6   Q.  S'il n'y a pas d'objection pour ce qui est de ce sujet, nous savons que

  7   le 23 septembre est un samedi, donc lundi à 7 heures du matin serait quelle

  8   date ?

  9   R.  Le 25.

 10   M. HAYNES : [interprétation] Est-ce qu'on peut regarder maintenant la 

 11   pièce à conviction 7D261 ? Il s'agit de la page 4 en anglais et de la page

 12   5 en B/C/S. Non, ce n'est pas cela. La page 2 en anglais et la page 3 en

 13   B/C/S.

 14   Q.  Pouvez-vous nous aider et nous dire où Ljubisa Danojlovic conduisait,

 15   ou dans quelle direction il conduisait le 25 et le 26 septembre ?

 16   R.  Le 25 à partir de 5 heures du matin, il était sur la route Zvornik à

 17   Vlasenica et à Zvornik. Le 26, Zvornik-Mrkonjic Grad, le village de Radic,

 18   il est parti dans la direction de la Krajina.

 19   M. HAYNES : [interprétation] Merci. Pour qu'on est donc l'image complète

 20   des événements qui se sont produits en votre absence, est-ce qu'on peut

 21   afficher le document P2391 ? La version D en B/C/S est sous pli scellé, et

 22   la version en anglais je ne pense pas que cette version soit sous pli

 23   scellé.

 24   Q.  Il s'agit d'une communication interceptée, un communication radio du 22

 25   septembre. X est apparemment une femme, lieutenant-colonel Popovic, et une

 26   personne qui s'appelle Mihalic.

 27   La femme dit : "Oui, passez-moi le commandant Popovic -- lieutenant-colonel

 28   Popovic."

Page 31223

  1   Elle dit : "Juste un instant."

  2   Il lui dit : "Salut. C'est Popovic, est-ce que je peux vous aider ?"

  3   "Mihalic ici.

  4   Salut Nido.

  5   Qu'est-ce qu'il y a de nouveau ?

  6   Pas grand-chose. Nido, est-ce que le carburant ? Est-ce que les armes sont

  7   arrivées ?

  8   Non.

  9   Il est parti.

 10   Je ne sais pas ce qu'on va faire aujourd'hui.

 11   Répète, s'il te plaît, pouvez-vous voir si cela est arrivé ? Appelle la

 12   station de service.

 13   Très bien."

 14   Saviez-vous quoi que ce soit par rapport à cette conversation ?

 15   R.  Je n'en sais rien. J'ai déjà vu la transcription de cette conversation

 16   interceptée dans cette affaire, mis à part les explications fournies à

 17   cette occasion-là, je ne peux dire rien de plus par rapport à cette

 18   conversation interceptée.

 19   Q.  Est-ce qu'on va a appelé à Budva pour dire que la Brigade de Zvornik

 20   est restée à court de carburant et que dans cette zone il fallait faire

 21   quelque chose ?

 22   R.  Non, parce que de Budva où j'étais je n'étais pas en mesure de résoudre

 23   ce problème.

 24   M. HAYNES : [interprétation] Merci. Nous allons passer maintenant à vos

 25   activités. Revenons au registre ou au cahier de l'officier de permanence

 26   chargé des opérations, c'est le document P379.

 27   Q.  Pour vous c'est la page 536.

 28   M. HAYNES : [interprétation] Pour les autres c'est la page 128.

Page 31224

  1   Q.  Pouvez-vous nous dire de quelle date il s'agit ici, Général Pandurevic?

  2   R.  Il s'agit de la date du 19 septembre 1995.

  3   Q.  Nous voyons un numéro de téléphone, ensuite le numéro de la chambre, et

  4   ensuite votre nom. De quoi il s'agit ?

  5   R.  Le 18, je suis arrivé à Budva. Je suis descendu dans un hôtel à Budva,

  6   pourtant le lendemain matin. Le directeur de l'hôtel et les réceptionnistes

  7   m'ont dit que le directeur m'a offert une nouvelle chambre. Je suis allé à

  8   la chambre numéro 100, après quoi j'ai donc passé le numéro de l'hôtel, à

  9   savoir la réception à laquelle le général Krstic pouvait me contacter, si

 10   besoin était.

 11   Q.  Pour que tout soit clair concernant ce point, à quelle date avez-vous

 12   prévu de partir de cet hôtel ?

 13   R.  Je ne me souviens pas de la date exacte, ça pouvait être le 27, il

 14   s'agissait d'une période de dix jours.

 15   Q.  Etes-vous resté là-bas pendant cette période de dix jours ?

 16   R.  Non.

 17   Q.  Pourquoi pas ?

 18   R.  Je pense que c'était le 25 -- dans la matinée du 25, on m'a donc dit à

 19   la réception d'appeler un numéro; il s'agissait du numéro de commandement

 20   de la brigade. Donc j'ai appelé et on m'a passé le message selon lequel le

 21   général Krstic m'a ordonné de revenir de mon congé.

 22   Q.  Qu'avez-vous fait après avoir reçu ce message ?

 23   R.  J'ai fait ma valise. J'ai donc payé la chambre à l'hôtel et je suis

 24   revenu.

 25   Q.  Avez-vous compris à l'époque, ou avez-vous appris on vous a ordonné

 26   d'interrompre votre congé ?

 27   R.  Je ne le savais pas. J'ai supposé qu'il s'agissait d'une urgence pour

 28   ce qui est des circonstances militaires.

Page 31225

  1   Q.  Vous avez appris de quoi il s'agissait ultérieurement, ça c'est

  2   évident. Donc voyons comment les événements se sont déroulés par la suite à

  3   Republika Srpska.

  4   M. HAYNES : [interprétation] Est-ce qu'on peut afficher 7D701 ?

  5   Q.  Saviez-vous quoi que ce soit pour ce qui est de cet ordre du 25

  6   septembre, avant de partir à Monténégro ? Cela peut paraître comme question

  7   stupide. Saviez-vous que le général Krstic a les intentions de donner cet

  8   ordre avant de votre départ pour le Monténégro ? C'est peut-être une

  9   meilleure question.

 10   R.  Non, je ne le savais pas parce que déjà trois brigades du Corps de la

 11   Drina se trouvaient dans la zone du 2e Corps de Krajina brièvement. Il

 12   n'était pas probable du tout de voir une autre brigade envoyée là-bas. La

 13   situation sur le front demandait l'envoi d'une autre brigade, d'une

 14   nouvelle brigade. Cet ordre, pour ce qui est de l'envoi de cette nouvelle

 15   brigade du Corps de la Drina dans la zone de défense du 1er Corps de

 16   Krajina.

 17   Q.  Le lieutenant-colonel Radomir Furtula, quelle fonction exerçait-il ?

 18   R.  Il était le commandant de la 5e Brigade de Podrinje mais il était nommé

 19   commandant de la brigade nouvellement formée qui était envoyée dans la zone

 20   de responsabilité du 1er Corps de Krajina.

 21   Q.  Quand avez-vous appris pour la première fois qu'il a été nommé

 22   commandant de cette unité ?

 23   R.  J'ai appris cela au moment où Obrenovic a pris sa place, l'a remplacé à

 24   ce poste, parce que l'autre a eu des problèmes intestinaux c'était juste

 25   comme la première fois où il devait donc aller dans cette zone, et je l'ai

 26   remplacé.

 27   M. HAYNES : [interprétation] Est-ce qu'on peut afficher le document P158.

 28   Q.  Il s'agit de l'ordre du Corps de la Drina du 26 septembre 1995, dans

Page 31226

  1   lequel Dragan Obrenovic était nommé commandant de la brigade pour remplacer

  2   le lieutenant-colonel Radomir Furtula. Nous allons laisser ça de côté pour

  3   le moment.

  4   Avez-vous parlé au général Krstic le jour où vous aviez reçu le

  5   message à l'hôtel ?

  6   R.  Je lui ai parlé durant l'après-midi, dans l'après-midi.

  7   Q.  Comment lui avez-vous parlé dans l'après-midi ?

  8   R.  Je l'ai appelé en utilisant un téléphone se trouvant dans l'appartement

  9   de mes amis, c'était une ligne téléphonique civile.

 10   M. HAYNES : [interprétation] Est-ce qu'on peut revenir en arrière et

 11   afficher le cahier de l'officier de permanence chargé des opérations ?

 12   Q.  C'est à la page 545 pour vous, Général Pandurevic.

 13   M. HAYNES : [interprétation] Pour les autres, c'est la page 137.

 14   Q.  Il s'agit vraiment de la toute dernière page de cette page, où nous

 15   voyons : "584-726 commandant." Tout d'abord, quelle est la date de cette

 16   note ?

 17   R.  C'est une note du 25 septembre.

 18   Q.  Deuxièmement, quel est ce numéro et comment s'est-il trouvé enregistré

 19   dans le cahier de l'officier de permanence chargé des opérations de la

 20   Brigade de Zvornik ?

 21   R.  Il s'agit du numéro d'un de mes amis de chez qui j'ai téléphoné au

 22   commandant de la Brigade de Zvornik, puis au général Krstic.

 23   Q.  Pourriez-vous également nous éclairer quant à la date -- quant à

 24   l'heure à laquelle cette note a été inscrite dans le cahier ?

 25   R.  On ne peut pas conclure sur la base des notes précédentes. Il n'y a pas

 26   d'indication claire quant à l'heure ici, et d'après ce dont je me souviens,

 27   c'était l'après-midi peut-être vers 15 heures.

 28   Q.  Où étaient vos amis ? Où habitaient-ils ?

Page 31227

  1   R.  Ils habitent à Zvornik.

  2   M. HAYNES : [interprétation] J'aimerais maintenant, s'il vous plaît,

  3   regarder avec vous une conversation interceptée. Il s'agit du document

  4   P2929.

  5   Q.  C'est une communication interceptée en date du 15 septembre. L'heure 15

  6   heures 40. Regardons-là.

  7   "V : Bonjour. Passez-moi 01 en ligne.

  8   C : Un moment.

  9   Oui, je me reposais un moment.

 10   Je suis désolé.

 11   Pas de problème. Dites-moi.

 12   Legenda est là avec moi.

 13   Oui.

 14   Nous avons maintenant défini ces tâches et obligations.

 15   Oui.

 16   Maintenant, il demande expressément d'agir de façon comme une unité unique,

 17   personne ne devrait se joindre à lui, et il ne veut pas rejoindre une

 18   formation plus large.

 19   Très bien. D'accord, opérons comme une unité unique.

 20   Et il voudrait utiliser la section armée.

 21   Oui.

 22   Alors nous serions en mesure de le faire pour d'autres raisons ?

 23   Avons-nous fait ce qu'il veut pour utiliser ces chars ?

 24   Oui.

 25   Comment va-t-il le faire ? Nous n'affrétons pas de train, Vinko…"

 26   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Un instant, s'il vous plaît. Nous

 27   n'avons pas la version correcte en B/C/S.

 28   LE TÉMOIN : [interprétation] Ceci devrait figurer sur la page suivante,

Page 31228

  1   Monsieur le Juge.

  2   M. HAYNES : [interprétation] Merci.

  3   Q.  Reconnaissez-vous cette conversation ?

  4   R.  Oui, tout à fait.

  5   Q.  Y avez-vous participé ?

  6   R.  Oui, j'y ai participé.

  7   Q.  A qui parliez-vous ?

  8   R.  Je parlais au général Krstic par l'intermédiaire du standard.

  9   Q.  Quel standard ?

 10   R.  Je pense que le standard était à la Brigade de Zvornik.

 11   Q.  Où étiez-vous physiquement lorsque vous avez passé cet appel ?

 12   R.  A Zvornik dans l'appartement de mes amis.

 13   Q.  Comment a-t-il été possible de vous connecter au général Krstic à

 14   partir de ce numéro ?

 15   R.  J'avais d'abord appelé le commandement de la Brigade de Zvornik. J'ai

 16   posé des questions sur les tâches données à la brigade. J'ai également

 17   parlé à Legenda qui était en tête des forces, et ensuite j'ai appelé le

 18   général Krstic afin de lui dire que j'étais arrivé et que j'étais déjà au

 19   commandement bien que ce jour-là je ne me sois pas rendu au commandement de

 20   la brigade, et je l'ai appelé par l'intermédiaire du standard.

 21   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je ne sais pas si ceci répond à la

 22   question qui a été posée, Maître Haynes, parce qu'en tout cas, en ce qui me

 23   concerne,j'avais compris la question différemment. Il me semble que vous

 24   aviez demandé : "Comment on avait pu vous mettre en rapport avec le général

 25   Krstic à partir de ce numéro ?"

 26   M. HAYNES : [interprétation]

 27   Q.  Oui, pourriez-vous nous expliquer la mécanique ? Comment la Brigade de

 28   Zvornik pouvait vous mettre en contact avec le général Krstic à partir d'un

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  1   numéro de téléphone privé ?

  2   R.  Il y a un numéro de la poste privée que j'ai appelé, et ensuite en

  3   utilisant ce numéro, le standard m'a connecté au commandement du corps.

  4   Q.  Y avait-il un autre moyen pour vous de parler au général Krstic

  5   directement ?

  6   R.  J'aurais pu appeler le standard au sein du corps et ensuite le standard

  7   du corps m'aurait passé le général.

  8   Q.  Y a-t-il des raisons pour lesquelles vous n'avez pas procédé ainsi ?

  9   R.  D'après ce dont je me souviens, j'ai téléphoné au standard à Zvornik.

 10   Je pense qu'à l'époque je n'avais pas le numéro du standard de Vlasenica

 11   sur moi.

 12   Q.  Alors pour vraiment clarifier, avez-vous placé un seul appel ou plus

 13   d'un appel à partir de ce numéro de téléphone privé ? Avez-vous tout

 14   d'abord passé un appel et parlé à quelqu'un à Zvornik quant aux tâches, et

 15   ensuite leur avez-vous demandé de vous de transférer votre appel, ou les

 16   avez-vous appelés pour avoir des informations concernant les tâches --

 17   posez le téléphone, puis rappelez ?

 18   R.  J'ai d'abord téléphoné au commandant de la Brigade de Zvornik et je

 19   pense que j'ai parlé à l'officier de permanence, chargé des opérations. Il

 20   m'a transmis des informations concernant les tâches qui m'avaient été

 21   assignées par la Brigade de Zvornik. Il a fait référence à Legenda à sa

 22   participation, et je ne sais pas si j'ai appelé Legenda directement ou s'il

 23   était déjà là, mais je me souviens lui avoir parlé et il m'a parlé d'un

 24   problème lié à la participation des moyens techniques. En d'autres termes,

 25   il voulait utiliser ces chars de Zvornik.

 26   J'ai ensuite téléphoné au général Krstic et j'ai prétendu que Legenda était

 27   avec moi, qu'il avait défini toutes ces tâches, et j'ai fait état de la

 28   demande de Legenda; néanmoins, vous pouvez voir, d'après cette conversation

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  1   interceptée, que je ne savais pas de quel type de participation,

  2   d'engagement il s'agissait. Donc je demande s'il y a une solution plus

  3   proche, je ne savais pas si Legenda enverrait au 2e Corps de Krajina ou au

  4   1er Corps de Krajina, si le général Krstic avait donné -- avait réfléchi un

  5   peu plus, il aurait pu conclure que je n'étais pas au commandement à ce

  6   moment-là quand je lui parlais.

  7   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Maître Haynes, la première ligne de sa

  8   réponse à la ligne 8 "commandant" ou "commandement ?"

  9   M. HAYNES : [interprétation]

 10   Q.  Général Pandurevic, lorsque vous avez placé votre premier appel

 11   téléphonique, avez-vous téléphoné au commandant ou au commandement de la

 12   Brigade de Zvornik ?

 13   R.  Quand je dis "commandement" je fais référence à l'officier de

 14   permanence chargé des opérations. C'est toujours le premier à répondre. Il

 15   est toujours là et c'est lui qui répond.

 16    Q.  Le jour où vous avez téléphoné au général Krstic et vous avez eu cette

 17   conversation à laquelle nous nous sommes intéressés; vous êtes-vous rendu

 18   au commandement de la Brigade de Zvornik ?

 19   R.  Non, pas ce jour-là.

 20   Q.  A quelle date après vos vacances êtes-vous allé pour la première fois

 21   au commandement de la Brigade de Zvornik ?

 22   R.  Le lendemain, le 26 septembre.

 23   Q.  A quelle heure dans la journée vous êtes-vous rendu au commandement de

 24   la Brigade de Zvornik ?

 25   R.  D'après ce dont je me souviens, ce n'était pas tôt, ce n'était pas à

 26   l'heure habituelle du début d'une journée de travail. C'était vers 9

 27   heures.

 28   Q.  Lorsque vous y êtes arrivé, est-ce que Dragan Obrenovic se trouvait

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  1   encore au commandement de la Brigade de Zvornik ou était-il parti ?

  2   R.  Il s'y trouvait. Il préparait les mouvements de la brigade dont il

  3   allait assurer le commandement. Il était pressé et je ne l'ai pas

  4   rencontré.

  5   Q.  A quelle heure est-il parti d'après vos souvenirs ?

  6   R.  Je pense que la brigade est partie vers midi, le 28 septembre.

  7   M. HAYNES : [interprétation] Pourrions-nous rapidement regarder le journal

  8   de guerre de l'officier de permanence des fédérations, à la page 127 --

  9   Q.  Pour vous, regardez, s'il vous plaît, le document en papier, Général.

 10   Pourriez-vous lire le passage correspondant à 12 heures 30, c'est la

 11   deuxième note dans le cahier ?

 12   R.  "A 12 heures 30, 434 soldats ont rejoint la Brigade de Drina et sont

 13   partis en direction de la zone de responsabilité du 1er Corps de Krajina."

 14   M. HAYNES : [interprétation] Merci. Je pense que c'est la fin.

 15   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Nous en avons terminé. Nous reprendrons

 16   demain à 9 heures.

 17   L'audience est levée.

 18   --- L'audience est levée à 13 heures 45 et reprendra le mercredi 11 février

 19   2009, à 9 heures 00.

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