Tribunal Criminal Tribunal for the Former Yugoslavia

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  1   Le lundi 16 février 2009

  2   [Audience publique]

  3   [Les accusés sont introduits dans le prétoire]

  4   [Le témoin est introduit dans le prétoire]

  5   --- L'audience est ouverte à 9 heures 04.

  6   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Bonjour. Je voudrais, Madame le

  7   Greffière d'audience, de citer le numéro de l'affaire.

  8   Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Bonjour, Monsieur le Président, Madame

  9   et Messieurs les Juges. Il s'agit de l'affaire IT-05-88-T, le Procureur

 10   contre Vujadin Popovic et consorts.

 11   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je vois que tous les accusés sont

 12   présents. L'Accusation, les représentants du bureau du Procureur sont ici,

 13   les équipes de la Défense également, à l'exception de Me Josse.

 14   Bonjour, Monsieur Pandurevic.

 15   LE TÉMOIN : [interprétation] Bonjour.

 16   LE TÉMOIN: VINKO PANDUREVIC [Reprise]

 17   [Le témoin répond par l'interprète]

 18   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Bonjour, Maître Bourgon, je suppose

 19   qu'il n'y a pas de questions préliminaires à soulever.

 20   Contre-interrogatoire par M. Bourgon [Suite]

 21   Q.  [interprétation] Bonjour, Monsieur.

 22   R.  Bonjour.

 23   Q.  J'aimerais qu'on revienne en arrière, à savoir continuer où on s'était

 24   arrêté vendredi dernier quand on a parlé de la réunion que vous avez eue

 25   avec le général Krstic, dans la matinée du 15 juillet. Vous avez témoigné

 26   que -- vous avez dit que Jevdjevic vous a appelé pour que vous vous

 27   présentiez à Krstic, au poste de commandement avancé, quelques minutes

 28   avant 9 heures; est-ce vrai ?

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  1   R.  Oui, Jevdjevic ou quelqu'un d'autre donc m'a transmis le message en me

  2   disant que je devais me présenter chez le général Krstic. Cela pouvait être

  3   Jevdjevic.

  4   Q.  A ce moment-là, on vous a montré des documents. Après les avoir

  5   parcouru, est-ce que c'était en fait avant l'arrivée de Krstic ou après ?

  6   R.  Krstic était là au moment où je suis arrivé, les documents aussi. Après

  7   lui avoir parlé, j'ai parcouru ces documents.

  8   Q.  L'un de ces documents était le rapport de combat intérimaire qui a été

  9   envoyé au commandement du corps par Obrenovic dans la nuit du 14; est-ce

 10   vrai ?

 11   R.  Oui, je pense qu'il était 1 heure du matin. C'est ce qui a été indiqué

 12   sur le rapport.

 13   Q.  C'est à ce moment-là que la décision a été prise de vous envoyer à

 14   Zvornik pour combattre la 28e Division ?

 15   R.  Oui, le général Krstic m'a ordonné de retourner à Zvornik.

 16   Q.  Ce matin, j'aimerais vous poser des questions, et je ne vais pas faire

 17   beaucoup de temps là-dessus. Ce sont des questions concernant les propos du

 18   général Krstic avant de vous avoir dit d'aller à Zvornik. Est-ce que --

 19   quelle était la taille du groupe ou de la 28e Division qui était déjà dans

 20   la région de Zvornik près à attaquer votre ligne de Défense ? Est-ce qu'il

 21   vous a dit cela ?

 22   R.  Il ne disposait pas d'informations précises pour ce qui est du nombre

 23   de soldats de la 28e Division, il ne connaissait pas non plus l'endroit

 24   précis où cette division se trouvait. Tout ce qu'il savait c'était les

 25   informations contenues dans le rapport, envoyées par Obrenovic.

 26   Q.  Quand à vous, vous avez été envoyé à Zvornik pour combattre cette

 27   colonne. Est-ce que vous avez -- vous montrez un intérêt pour ce qui est de

 28   la taille de cette colonne à Zvornik ?

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  1   R.  Oui, et c'est pour cela que j'ai mené des entretiens.

  2   Q.  Le général Krstic ne vous a dit quoi que ce soit pour ce qui est de la

  3   taille de cette colonne, du nombre de personnes à cette colonne ? Est-ce ce

  4   que vous dites ?

  5   R.  Il m'a transmis les informations d'Obrenovic et cela concernait donc

  6   les dangers auxquels la Brigade de Zvornik était exposée, à savoir certains

  7   éléments de la 28e Division, aller donc faire une percée dans la zone de

  8   responsabilité de la Brigade de Zvornik. Je suis certain qu'il n'a pas dit

  9   quel était le nombre de soldats de cette division.

 10   Q.  Sur la base de différents documents que nous avons vus, nous avons pu

 11   conclure que la mission qui a été confiée à Dragan Obrenovic a été

 12   d'arrêter, bloquer, désarmer, capturer ou détruire la colonne. Est-ce que

 13   le général Krstic a souligné l'importance de cette tâche, de cette mission

 14   avant votre départ ?

 15   R.  Il m'a confié la même mission.

 16   Q.  Est-ce qu'il a souligné l'importance de cette tâche, à savoir la tâche

 17   consistant à bloquer la colonne pour assurer ce que les colonnes ne

 18   joignent pas les forces, les Unités du 2e Corps ?

 19   R.  Oui, l'objectif était d'éviter que ces unités joignent le 2e Corps.

 20   Q.  Je suppose que vous avez compris quelle était l'importance de cette

 21   tâche parce que ces forces auraient pu retourner dans la direction de votre

 22   ligne de front, n'est-ce pas ?

 23   R.  C'est une explication trop simplifiée de la situation. A Krivace,

 24   j'avais des forces qui n'étaient pas suffisantes pour moi pour que je --

 25   pour prendre une décision définitive quant à l'utilisation des forces qui

 26   se trouvaient dans la zone de responsabilité de la Brigade de Zvornik et

 27   les forces qui devaient retourner. Mais il m'était clair qu'il fallait

 28   bloquer et détruire les unités de la 28e Division.

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  1   Q.  Merci. C'était ma question, et la dernière partie de votre réponse

  2   c'était la réponse à ma question. Est-ce que le général Krstic vous a dit à

  3   l'époque après avoir reçu la demande de Dragan Obrenovic quel renfort il

  4   allait envoyer à Zvornik mis à part le Groupe Tactique numéro 1 qui devait

  5   retourner ?

  6   R.  Il m'a dit Obrenovic panique sans raison valable, et le général Krstic

  7   n'était pas persuadé qu'il y avait vraiment des dangers dont Obrenovic

  8   Parlait. Je ne me souviens pas si Krstic m'avait dit qu'il allait envoyer

  9   d'autres unités en renfort. Je savais que d'autres unités se trouvaient là-

 10   bas au moment où je suis arrivé et je sais que d'autres unités arrivaient

 11   pour renforcer des unités qui se trouvaient déjà sur place.

 12   Q.  Vous dites qu élément général Krstic ne croyait pas Dragan Obrenovic

 13   quand il a dit que la situation était critique, pourtant il avait déjà

 14   envoyé des renforts à Zvornik, n'est-ce pas ?

 15   R.  Lorsque je dis qu'il ne le croyait pas en fait j'ai voulu dire qu'il

 16   croyait qu'il y avait des forces menaçantes mais il croyait qu'Obrenovic

 17   exagérait dans sa description de la situation critique et il croyait qu'il

 18   était, qu'il avait peur parce que le supérieur, l'officier supérieur doit

 19   toujours calmer ses subordonnés et montrer plus d'audace et de calme dans

 20   de telles situations.

 21   Q.  Est-ce qu'il y avait des discussions ou des propos concernant la

 22   coordination des activités avec le MUP ou avec la police spéciale ?

 23   R.  Non. Le général Krstic ne m'en a parlé. C'était à moi de prendre la

 24   décision concernant l'utilisation des forces de la brigade et d'autres

 25   unités qui allaient se trouver sous mon commandement.

 26   Q.  Si le général Krstic avait eu des informations à l'époque plutôt des

 27   renseignements du MUP, est-ce qu'on aurait pu s'attendre à ce qu'il partage

 28   ces informations avec vous comme il l'a fait avec des informations envoyées

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  1   par Obrenovic ?

  2   R.  Si je me souviens bien il disposait des informations de la section de

  3   reconnaissance et radio communication et qui lui était subordonné. Il

  4   disposait d'informations de Dragan Obrenovic ainsi que des informations du

  5   commandement du corps. D'après mes informations de l'époque, il ne

  6   disposait pas des informations du MUP ou au moins il ne m'en a pas parlé du

  7   tout.

  8   Q.  Vous étiez au courant de la taille de la 28e Division à l'époque. Avez-

  9   vous demandé au général Krstic si une partie de la 28e Division avait été

 10   arrêtée avant d'avoir atteint Zvornik ?

 11   R.  J'avais des informations concernant la 28e Division, pendant que cette

 12   division se trouvait sur le territoire de Srebrenica en défendant ses

 13   positions. Après le repli de la 28e Division de ce territoire, il ne

 14   s'agissait pas de la même division, à savoir de la même taille de cette

 15   division, parce que les éléments de la division se sont retirés en

 16   empruntant des axes différents. Le général Krstic savait quel était l'axe

 17   principal du mouvement de la 28e Division pour ce qui est de son repli. Je

 18   ne me souviens pas qu'il m'ait parlé de la taille et du nombre de soldats

 19   de la 28e Division, il ne m'a pas parlé non plus des activités qui ont été

 20   menées pour arrêter et désarmer cette division.

 21   Q.  Vous nous dites que, ce matin-là, le général Krstic vous a envoyé pour

 22   combattre les forces, certaines forces, mais il ne vous a pas parlé, par

 23   exemple, du nombre de pièces d'armes disposés par ses forces, ni exactement

 24   dans quelle direction ces forces se déplaçaient ?

 25   R.  J'ai dit qu'il savait dans quelle direction il se déplaçait et quelle

 26   étaient leurs intentions mais personne ne savait exactement quels étaient

 27   les type d'armes dont cette division disposait.

 28   Q.  A aucun moment, le général Krstic ne vous a dit qu'une partie de la

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  1   colonne avait été arrêtée avant d'avoir atteint Zvornik et que des

  2   prisonniers ont été capturés, des personnes se trouvant dans cette colonne

  3   ont été fait prisonniers ?

  4   R.  Non.

  5   Q.  Pour ce qui est de l'organisation du retour du Groupe tactique 1 à

  6   Zvornik, la seule chose qui a été faite avant -- la chose qui a été faite

  7   par vous avant votre départ, mis à part votre entretien avec le général

  8   Krstic, était de mener une enquête et de contacter la brigade pour demander

  9   quelle était la situation, n'est-ce pas ?

 10   R.  Oui. J'ai insisté à ce que le général Krstic rende la décision

 11   concernant mon retour à contrecoeur mais quand même il a pris sa décision.

 12   Q.  Quand vous avez appelé la brigade, vous avez posé des questions

 13   concernant la situation pour ce qui est du 4e et du 7e Bataillons parce que

 14   puisque vous connaissiez le terrain et vous saviez que la colonne donc

 15   s'est déplacée dans cette direction ?

 16   R.  Oui. Egalement sur la base des informations de la Section de

 17   Reconnaissance et de Communication radio, et sur la base des informations

 18   du colonel Josic concernant l'intention d'un groupe mené par Naser Oric qui

 19   se serait trouvé sur le territoire du village de Krizevici; et cela se

 20   trouvait dans la zone de responsabilité du 4e et du 7e Bataillons ainsi que

 21   sur l'axe de déplacement de ces forces.

 22   Q.  Maintenant je vais poser des questions concernant le moment où vous

 23   êtes arrivé au commandement de la Brigade de Zvornik et c'était le 15

 24   juillet. D'abord j'aimerais confirmer des choses dont vous avez parlé

 25   durant votre témoignage à savoir que vous êtes présenté au bureau du chef

 26   de l'état-major. C'est à la page 30 958, lignes 3 à 24; est-ce vrai ?

 27   R.  Oui.

 28   Q.  Et que dans le bureau, il y avait déjà Dragan Obrenovic, Borovcanin, et

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  1   Vasic et Milos Stupar; est-ce vrai ? C'est à la page 30 959.

  2   R.  C'est vrai. Je pense que Daniljo Zoljic [comme interprété] y était

  3   aussi.

  4   Q.  La seule chose dont vous aviez discuté à l'époque à cette occasion-là

  5   était la situation qui s'est établie après que la 28e Division était

  6   arrivée, c'est à la page 30 959.

  7   R.  C'est logique. C'est pour cela que j'y suis retourné parce que je me

  8   suis intéressé à ces informations.

  9   Q.  D'après votre témoignage, lors de cette réunion, on n'a pas parlé de

 10   prisonniers de guerre ?

 11   R.  Non seulement selon mon témoignage mais d'après des déclarations

 12   d'autres personnes.

 13   Q.  A la page 30 963, vous avez déclaré que, durant la réunion, Borovcanin

 14   a proposé que les lignes s'ouvrent ?

 15   R.  Oui.

 16   Q.  Vous pouvez confirmer qu'Obrenovic partageait son point de vue, n'est-

 17   ce pas ?

 18   R.  Obrenovic m'a parlé de la tâche qu'on lui a confiée et qui était

 19   contraire à la proposition de M. Borovcanin. Je ne me souviens pas que

 20   Obrenovic a présenté cette proposition parce que rarement il proposait des

 21   choses qui étaient contraires aux ordres.

 22   Q.  M. Vasic, est-ce qu'il vous a dit quoi que ce soit pour ce qui est de

 23   son point de vue concernant la colonne et l'ouverture des lignes pour que

 24   la colonne passe ?

 25   R.  Je ne me suis pas sûr s'il a proféré des commentaires pour ce qui est

 26   de la proposition de M. Obrenovic. Mais la première proposition a été

 27   présentée par M. Borovcanin que j'ai vu d'ailleurs la première fois à cette

 28   réunion.

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  1   Q.  Est-ce qu'il y avait d'autres personnes présentes à cette réunion qui

  2   pensaient que c'était la meilleure solution d'ouvrir les lignes pour passer

  3   la colonne ?

  4   R.  Les autres n'ont pas pris part à la discussion. Obrenovic a soumis un

  5   rapport. Il m'a montré la situation tactique sur la carte. Et, sur la base

  6   de tout cela, j'ai pris la décision concernant les activités à suivre.

  7   Q.  Est-ce que qui que ce soit a dit lors de cette réunion que quelques

  8   minutes avant votre arrivée, Obrenovic a contacté le commandement du corps

  9   pour demander l'autorisation à faire passer la colonne ?

 10   R.  Je ne me souviens pas de cela. Tout ce que je sais c'est qu'il m'a

 11   parlé de la tâche que le corps lui a confiée concernant l'arrêt de la

 12   colonne qui était composée des membres de la 28e Division.

 13   Q.  A l'occasion de cette réunion, est-ce que qui que ce soit a dit que le

 14   commandant Obrenovic avait même appelé l'état-major principal pour essayer

 15   d'obtenir l'autorisation à faire passer la colonne ?

 16   R.  Je ne me souviens pas de cela.

 17   Q.  Vu que le commandant Obrenovic est le chef de votre état-major et que

 18   vous étiez en train de retourner et qu'il a donc fait ces deux coups de

 19   fil; est-ce que vous êtes rendu à le voir, à disposer des informations à

 20   votre arrivée ?

 21   R.  Tout ce que je peux vous dire c'est qu'il m'a confié la tâche

 22   concernant l'arrêt et la destruction de la 28e Division. Il faut que vous

 23   vous mettiez à ma place, à l'époque, et surtout vu la situation qui

 24   prévalait à l'époque et en sachant quels étaient mes objectifs, je ne

 25   pensais pas à des points de vue de Dragan Obrenovic, à des mesures qui ont

 26   été prises auparavant, mais plutôt j'ai dû penser à la solution des

 27   problèmes qui ont surgi.

 28   Q.  Mais ce n'était pas ma question, Monsieur. Ma question était comme suit

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  1   : si Dragan Obrenovic avait passé ces deux coups de fil, est-ce que vous

  2   seriez attendu à ce que le chef de l'état-major vous en parle au moment de

  3   votre arrivée ?

  4   R.  Il aurait dû m'en parler parce que moi, je ne pouvais pas avoir toutes

  5   ces informations.

  6   Q.  Qui vous a dit, Monsieur, qu'il y avait une réunion au bureau du chef

  7   d'état-major ? Quand, comment et où avez-vous appris que cette réunion

  8   était en train de se dérouler dans le bureau ?

  9   R.  Personne ne m'a dit cela. Je sais que la réunion se tenait au bureau du

 10   chef de l'état-major. Ce n'était pas dans mon bureau, donc je me dirigeais

 11   directement au bureau du chef d'état-major et je ne savais pas quelle

 12   personne était présente à cette réunion. Lorsque je suis entré dans le

 13   bureau, je les ai vus.

 14   Q.  Aujourd'hui, vous déclarez que vous vous êtes rendu à la réunion dans

 15   ce bureau par hasard ou par pure coïncidence ?

 16   R.  Non, je me suis dirigé directement vers le bureau du chef de l'état-

 17   major. C'est ce que je viens de dire.

 18   Q.  Saviez-vous que la réunion était en train de se dérouler,  et est-ce

 19   que c'était votre intention de prendre part à cette réunion à cette réunion

 20   au moment où vous êtes arrivé dans la brigade ?

 21   R.  J'avais l'intention de voir le chef de l'état-major, en premier lieu,

 22   et savoir avec quelle personne il était à l'époque; ce n'était pas

 23   possible. Même si j'avais su que la réunion se déroulait, moi, je n'aurais

 24   pas attendu la fin de la réunion. Je serai entré dans le bureau au milieu

 25   de la réunion, c'est ce que j'ai fait d'ailleurs.

 26   Q.  Donc vous ne saviez pas que Borovcanin était là-bas en attendant que

 27   ses forces soient mises à votre disposition ?

 28   R.  Non, je ne le savais pas.

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  1   Q.  Vous avez dit -- il y a quelques instants, vous avez dit qu'Obrenovic

  2   vous a soumis un rapport et qu'il a utilisé une carte pour présenter ce

  3   rapport. Est-ce qu'il vous a montré, ou est-ce qu'il vous a parlé du nombre

  4   de positions tenues par les unités sur la ligne de front ? Ma question pour

  5   être plus précise : est-ce qu'il vous a dit quel était le nombre exact de

  6   soldats de la Brigade de Zvornik pour ce qui est de tous les bataillons ?

  7   R.  J'étais au courant de tout cela. Je savais exactement où se trouvaient

  8   des bataillons et quel était le nombre de soldats dans chacun des

  9   bataillons, parce que selon l'ordre qu'on a reçu, nos effectifs devaient se

 10   rendre sur les positions.

 11   Q.  Obrenovic ne vous a pas donc soumis le rapport mis à jour pour ce qui

 12   est du nombre de soldats se trouvant dans les tranchées, pour ce qui est de

 13   tous les bataillons. Parce que vous le connaissiez seul, tout cela ?

 14   R.  Ni le commandant des bataillons n'était pas au courant du nombre exact

 15   de soldats dans les bataillons. Mais, lui, il m'a dit que les positions des

 16   bataillons sont restées inchangées. Il n'y avait pas de percée dans les

 17   positions sur la ligne de front et que le 4e et le 7e Bataillon -- le 6e, le

 18   4e et le 7e Bataillons ont résisté à toutes les attaques sur la ligne des

 19   fronts. Il m'a parlé de Snagovo, de Crni Vrh, de Planinci, où se trouvaient

 20   les forces comme supplémentaire, et il m'a parlé du déploiement des forces

 21   de la 28e division.

 22   Q.  Si on regarde la situation exacte pour Snagovo et Crni Vrh, est-ce que

 23   Dragan Obrenovic vous a dit qu'il avait dû enlever une section à chacun des

 24   bataillons, voire une compagnie de façon à former une sorte de Peloton

 25   d'Intervention à envoyer à Snagovo, Crni Vrh, privant ainsi chacun des

 26   bataillons de ressources importantes ou d'effectifs importants ?

 27   R.  Il a fait ce qu'il avait à faire. Il a regroupé les forces de la

 28   brigade qui étaient indispensables et il a également engagé des forces

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  1   supplémentaires des bataillons qui n'étaient pas menacées soit à partir de

  2   ligne de front ou de l'arrière. Il m'a dit qu'il avait établi deux

  3   compagnies comme forces temporaires sous le commandement de M. Maric et M.

  4   Jovanovic, et il m'a dit où se trouvaient déployer ces compagnies. Il m'a

  5   également dit qu'il y avait une unité du ministère de l'Intérieur qui était

  6   arrivée de Doboj.

  7   Q.  Les forces venant de Bratunac qu'en est-il ? Est-ce que vous avez

  8   décidé où ces forces venant de Bratunac iraient, ou est-ce qu'il avait déjà

  9   pris ces propres décisions concernant ces forces ?

 10   R.  Pour autant que je puisse m'en souvenir, il m'a dit que les forces qui

 11   étaient arrivées de Bratunac avaient été envoyées au secteur du 4e

 12   Bataillon.

 13   Q.  Vous avez mentionné le fait qu'en plus de vous avoir parlé de ces deux

 14   compagnies qu'il avait créées, il avait parlé des renforts qu'il avait

 15   appelé - j'essaie de retrouver votre réponse exacte - et qu'il avait

 16   déployé. D'après vos souvenirs, pouvez-vous me dire ce que c'était ces

 17   forces dont il vous a parlé pendant cette réunion ?

 18   R.  Il m'a dit comment il avait effectué une manœuvre avec certain des

 19   éléments de la brigade. En plus de ceux que je viens de mentionner, il a

 20   également parlé de l'engagement d'éléments de la compagnie de char qui

 21   était restée à Zvornik, et qui avait également deux canons autopropulsés,

 22   un de 57 millimètres, et un transport de troupes blindées et un Praga. Tout

 23   ceci dans le secteur général de Crni Vrh.

 24   Q.  Ce qui m'intéresse c'est en ce qui concerne les unités venant de

 25   l'extérieur. Les informations que vous aviez d'Obrenovic concernant les

 26   unités qui n'étaient pas de la Brigade de Zvornik qui allaient arriver ?

 27   R.  J'ai mentionné une Unité du MUP de Doboj et également une Unité de la

 28   Brigade de Bratunac ainsi que le fait que M. Borovcanin était là et que les

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  1   unités qui se trouvaient sous son commandement étaient prêtes à être

  2   engagées conformément en application de ma décision.

  3   Q.  Une question que j'ai oubliée de vous poser concernant le général

  4   Krstic : est-ce qu'il vous a dit, avant que vous soyez parti le 15 dans la

  5   matinée, que vous vous trouveriez exercer le commandement de toutes les

  6   forces dans le secteur pour faire face à la menace causée par la 28e

  7   Division ?

  8   R.  Nous savions tous quel était le type de menace qu'ils représentaient.

  9   Je ne me rappelle pas qu'il y ait dit quoi que ce soit de spécial

 10   concernant cette menace. Sur la base des rapports nous étions au courant à

 11   l'époque, et nous étions tous en mesure de conclure qu'effectivement il y

 12   avait là une menace et qu'il fallait la prendre au sérieux et que nous

 13   devions prendre les positions qui convenaient vis-à-vis cette menace.

 14   Q.  Peut-être que ma question n'était pas suffisamment précise. Est-ce

 15   qu'il vous a dit que vous exerceriez le commandement de toutes les forces

 16   dans le secteur pour avoir à faire face à la 28e Division ?

 17   R.  Il n'avait pas besoin de me dire quoi que ce soit de ce genre, il ne

 18   l'a pas fait parce que pour moi il était, bien entendu, que, dans mon

 19   secteur de responsabilité, ce qui m'était rattaché et ce qui était sous mon

 20   commandement, si j'étais l'officier le plus ancien, le grade le plus élevé,

 21   c'était donc moi qui exerçais le commandement. C'est comme ça que les

 22   choses se présentaient à l'époque.

 23   Q.  Donc je peux considérer que sur la base de cette réunion plus tard le

 24   17, enfin le 16 et le 17 juillet, lorsque les forces supplémentaires sont

 25   venues de l'extérieur pour participer à l'opération de ratissage, elles se

 26   trouvaient également sous votre commandement, ceci va sans dire; c'est bien

 27   cela ?

 28   R.  Elles se trouvaient sous mon commandement.

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  1   Q.  Quand ces forces ont utilisé l'école d'Orahovac pour y dormir et pour

  2   s'y loger, est-ce qu'à ce moment-là, l'école d'Orahovac a été utilisée par

  3   le commandement de la Brigade de Zvornik ou par autre chose, par d'autre ?

  4   R.  Je ne sais pas exactement où s'est logée la compagnie qui était arrivée

  5   le 16 de la Brigade de Krajina où elle a passé la nuit à Orahovac.

  6   Q.  Est-ce que vous êtes en train de nous dire que vous n'étiez pas au

  7   courant du fait que les forces qui venaient de l'extérieur pour participer

  8   au ratissage du terrain utilisait l'école d'Orahovac comme lieu pour se

  9   loger en commençant le 16 ?

 10   R.  Je sais que la compagnie est bien arrivée dans le territoire d'Orahovac

 11   et le 16, Obrenovic se mettait en contact avec cette unité et donnait pour

 12   mission au commandant de s'occuper de ce terrain et lui montrait le

 13   terrain. Ils ont commencé à fouiller le terrain mais ils se sont arrêtés

 14   rapidement et ils ont passé la nuit dans le territoire d'Orahovac. C'était

 15   l'été. Je ne sais pas s'ils ont passé la nuit dans telle ou telle

 16   installation ou à la belle étoile. Je ne sais pas.

 17   Q.  Maintenant vous dites que ces renseignements qui étaient importants

 18   pour le commandant Obrenovic n'étaient pas importants pour vous il n'était

 19   pas important pour vous de savoir où ces forces allaient rester et être

 20   hébergées ?

 21   R.  Ce qui comptait pour lui à ce moment-là c'était de trouver où il

 22   pouvait les rencontrer. Il n'avait pas vraiment besoin de savoir où elles

 23   allaient être hébergées ou casernées. Je suis sûr qu'il les a rencontrées

 24   quelque part en route.

 25   Q.  Donc lorsque vous êtes passé en voiture à côté de l'école d'Orahovac et

 26   lorsque vous avez vu que le terrain avait été remué, la terre avait été

 27   remuée, comme vous l'avez dit dans votre déposition; est-ce que vous avez

 28   que l'école d'organisation était utilisée par ces forces ?

Page 31493

  1   R.  La première fois que j'ai passé près de ce lieu d'ensevelissement le 17

  2   dans la soirée, c'était un peu avant l'école. J'ai pris la route dure, la

  3   route asphaltée près de l'école. Je n'ai remarqué personne. C'était le 17

  4   dans la soirée et toutes les unités étaient engagées dans la fouille du

  5   terrain.

  6   Q.  Je reviens à cette réunion. Est-ce que vous avez demandé --est-ce que

  7   vous avez discuté d'autres sujets concernant les renforts avec le

  8   commandant Obrenovic ?

  9   R.  Vous voulez parler de la réunion du 15 ?

 10   Q.  Oui, la réunion du 15 lorsque vous êtes arrivé à la brigade et vous

 11   avez parlé à Obrenovic. Nous avons parlé des renforts de Doboj et de

 12   Bratunac. Je vous parle -- est-ce que vous-même vous avez parlé d'autre

 13   déploiement d'Unités de la Brigade de Zvornik ?

 14   R.  Non. Je ne savais pas qu'ils avaient d'autres unités sur place ou que

 15   d'autres unités arriveraient dans le courant de la journée.

 16   Q.  Je comprends que vous n'avez jamais demandé au commandant Obrenovic où

 17   cette compagnie de police militaire avait été déployée ?

 18   R.  Vous voulez parler de quelle Compagnie de Police militaire ?

 19   Q.  Il se peut qu'il y ait un problème soit c'est une erreur de ma part, ou

 20   une erreur de traduction. Moi, je parle de la Compagnie de Police militaire

 21   de la Brigade de Zvornik, et je vous demande si vous, vous avez demandé au

 22   commandant Obrenovic quelque chose parce que vous êtes -- vous avez dit que

 23   vous n'aviez pas discuté d'autres sujets. Où se trouvait votre Compagnie de

 24   Police militaire ? Où était-elle déployée ?

 25   R.  Il a dit qu'elle avait déjà été déployée dans le secteur du 4e

 26   Bataillon.

 27   Q.  Il ne vous a pas dit qu'il avait donné une partie de la Compagnie de la

 28   Police militaire à Drago Nikolic, comme vous l'avez dit dans votre

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  1   déposition ?

  2   R.  Ce jour-là, le 15, il ne l'a pas dit.

  3   Q.  Vous serez d'accord avec moi, qu'en tant que commandant de brigade, ou

  4   même la Compagnie de Police militaire est peut-être la seule ressource

  5   possible dont vous disposiez pour pouvoir la déployer sur le champ de

  6   bataille; c'est bien ça que vous appelez dans votre vocabulaire militaire,

  7   votre réserve, n'est-ce pas ?

  8   R.  En fait ce n'était pas du tout une réserve. Sa tâche essentielle,

  9   principale n'était pas d'être engagée au combat. Toutefois, pour dire vrai,

 10   elle était souvent utilisée à cette fin, pour ce but, bien que tel n'était

 11   pas son emploi normal, et très souvent, cette compagnie ou plutôt des

 12   parties de cette compagnie étaient souvent engagées à toute sorte de tâche.

 13   Q.  Chaque fois que la compagnie de police militaire était utilisée pour

 14   des tâches de combat, il n'était pas déployé par Drago Nikolic, n'est-ce

 15   pas ?

 16   R.  Dès qu'il s'agit de combat, et lorsque vous engagez une Compagnie de

 17   Police militaire, ce n'était pas Drago Nikolic qui pouvait décider cela.

 18   Q.  Comme nous le disons, celui qui se trouve sur le terrain est toujours

 19   mieux placé pour évaluer la situation et en tenir compte. Vous serez

 20   d'accord avec cela, avec cette affirmation ?

 21   R.  Ça dépend à savoir qui fait cette appréciation du point de vue

 22   tactique, s'il s'agit d'un officier ou d'un fantassin, un simple soldat.

 23   Q.  Je vous suggère que, si une personne connaissait les véritables

 24   effectifs de la 28e Division qui se préparait à l'affrontement avec la

 25   Brigade de Zvornik, c'était bien Dragan Obrenovic; seriez-vous d'accord

 26   avec cela ?

 27   R.  Il savait approximativement quelle était la force de la 28e Division,

 28   mais il ne savait pas avec exactitude.

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  1   Q.  Donc il était là depuis deux jours à organiser les compagnies, en

  2   voyant ou en retirant des soldats des lignes, en envoyant des rapports de

  3   combat provisoires aux corps, mais vous, vous étiez bien au courant que lui

  4   de ce qu'était la situation concernant la 28e Division, c'est ça que vous

  5   nous dites ?

  6   R.  Non, Maître -- Maître Bourgon. Je ne savais pas, combien je savais à ce

  7   moment-là concernant la 28e Division dans le territoire de Zvornik.

  8   Toutefois, en tout état de cause, la 28e Division n'était pas alignée, donc

  9   il n'y avait aucune façon dont nous puissions compter le nombre d'hommes,

 10   c'était traverser la forêt, passer par les montagnes aux plusieurs

 11   endroits, et certains éléments de la Brigade de Zvornik sont entrés en

 12   contact avec la 28e Division. Les premières informations parlaient de 200

 13   ou 300 hommes. L'information suivante parlait de 1 500 et puis 2 000

 14   hommes. Nous avions ces types de renseignements, et je savais que

 15   j'apprendrais la vérité lorsque je serai arrivé moi-même au poste de

 16   commandement avancé, et lorsque je pourrai comparer des informations que

 17   j'avais reçues, avec le commandement de Dragan Obrenovic et ma façon de

 18   voir moi-même sur le terrain les choses par rapport aux renseignements que

 19   j'avais reçu du commandant de bataillon qui se trouvait sur place. Je pense

 20   que je serai, à ce moment-là, seulement en mesure de compléter les

 21   renseignement de ce qui est, là encore, ce qui ne voulait pas dire que ce

 22   serait absolument complètement précis et exact.

 23   Q.  Je voudrais vous suggérer qu'il y avait une autre personne qui était

 24   très au courant de la situation tactique concernant la 28e Division,

 25   c'était Vasic qui avait également été sur le terrain depuis les deux ou

 26   trois derniers jours, combattant cette colonne ou prenant des mesures

 27   [imperceptible] cette colonne. Seriez-vous d'accord avec cela ?

 28   R.  Je ne sais pas où se trouvait M. Vasic au cours des deux ou trois jours

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  1   précédents et ce qu'il a fait. Je suppose qu'il n'est pas allé dans le

  2   secteur où se trouvait Dragan Obrenovic, donc je ne sais pas quelles

  3   informations M. Vasic pouvait avoir à l'époque.

  4   Q.  Donc ce que vous dites, c'est que pendant cette réunion, Vasic ne vous

  5   a jamais dit où il était au cours des trois dernières journées, et ce qu'il

  6   avait vu concernant la colonne ? Il ne vous a pas communiqué cela du tout ?

  7   R.  Vasic ne m'a pas du tout mis au courant. Il était là, il était présent

  8   et les troupes qu'il pouvait avoir à disposition, c'était une Compagnie de

  9   PJP subordonnée à M. Borovcanin. Pour ce qui est -- compte tenu des forces

 10   à disposition, M. Vasic ne pouvait pas m'offrir, et ne m'a d'ailleurs pas

 11   offert d'autres forces. Ses propres forces étaient déployées autour de Kula

 12   Grad et sur les bords de la ville de Zvornik.

 13   Q.  Mais pendant cette réunion, est-ce que vous lui avez demandé vous-même,

 14   Vasic, qu'est-ce que vous savez ? Qu'est-ce que vous pouvez me dire

 15   aujourd'hui ? Est-ce que vous lui avez posé des questions ?

 16   R.  J'ai demandé aux gens qui se trouvaient là ce qu'ils avaient, de

 17   quelles ils disposaient, quels étaient leurs effectifs. Et je vous ai dit

 18   ce qu'elles étaient. M. Borovcanin exerçait le commandement des forces

 19   combinées du MUP composées de la Brigade spéciale de Sekovici et de PJP de

 20   centre de Sécurité publique de Zvornik. Quant aux autres forces du MUP qui

 21   se trouvaient dans le secteur, ils se trouvaient sous le commandement de

 22   l'état-major du MUP qui se trouvait soit à Zvornik soit Bijeljina, enfin je

 23   ne suis pas absolument sûr de l'endroit où ils se trouvaient.

 24   Q.  Je vous suggère qu'au cours de cette réunion, il a été suggéré, il vous

 25   a été suggéré de laisser passer la 28e Division simplement parce que les

 26   personnes qui s'y trouvaient lors de cette réunion savaient très bien que

 27   la Brigade de Zvornik, même avec des renforts du Groupe tactique numéro 1,

 28   le groupe extérieur envoyé comme renfort, ne pourrait pas arrêter la 28e

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  1   Division; seriez-vous d'accord avec cela ?

  2   R.  Non.

  3   Q.  Est-ce que vous croyez que s'il avait été possible de détruire la 28e

  4   Division de la colonne, qu'Obrenovic l'aurait fait avant votre arrivée ?

  5   R.  Détruire ne veut pas dire tuer tout le monde jusqu'au dernier homme. On

  6   peut détruire une unité lorsqu'elle n'est plus capable de combattre.

  7   Obrenovic a pris des mesures, a pris les mesures qu'il a prises. Il a

  8   préparé des embuscades; les embuscades c'est un type de combat particulier

  9   par lequel on utilise des forces moins puissantes, qui sont capables

 10   d'infliger des dommages à des forces plus puissantes quand elles sont

 11   regroupées en convoi. Les données que nous avions concernant -- provenant

 12   du bureau de Dragan Obrenovic, le 15, c'est quelque chose que Dragan

 13   Obrenovic savait mieux que quiconque. Vasic n'en savait pas autant,

 14   Borovcanin en savait encore moins parce qu'il venait juste d'arriver. Quant

 15   à moi, le commandant, qui avait reçu mes ordres de bloquer et de détruire

 16   la 28e Division, à moins d'être allé sur le terrain et d'établir quelle

 17   était la situation, pour moi, prendre une telle décision dans mon bureau.

 18   Ça aurait été tout simplement terrible, ça aurait été immédiatement

 19   rapporté que je n'avais pas pris ma tâche au sérieux. Si j'avais fait cela,

 20   ça aurait été interprété comme voulant dire que je refusais d'exécuter un

 21   ordre ou que je ne l'avais pas exécuté de façon complète.

 22   Q.  Je suis pleinement d'accord avec vous qu'au cours de cette réunion,

 23   vous ne pouviez pas abandonner votre mission si rapidement que ça et qu'il

 24   vous était nécessaire d'aller voir de vos propres yeux la situation. Je

 25   comprends cela. Mais ce que je dis, moi, c'est qu'une fois que vous vous

 26   êtes trouvé sur le terrain et que vous avez vu ce que Vasic, Obrenovic et

 27   d'autres avaient vu au cours des trois ou quatre derniers jours, vous avez

 28   compris que la Brigade de Zvornik ne pourrait pas arrêter la colonne et

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  1   vous avez été d'accord avec eux et c'est la raison pour laquelle vous avez

  2   laissé passer la colonne, n'est-ce pas ?

  3   R.  La colonne s'était déjà arrêtée. Elle se trouvait dans un état

  4   solitaire dans le territoire de Planinci, et le 16 dans la matinée, en fait

  5   ils avaient essayé de bloquer avec leurs propres corps. C'est une mesure

  6   désespérée, mesure que prend une personne qui est en grande difficulté dans

  7   une situation désespérée. Nous avions eu certaines conversations

  8   interceptées qui montraient que les gens de la 28e Division n'étaient pas

  9   capables de faire quoi que ce soit étaient désemparés, c'est ça que j'ai

 10   entendu dire.

 11   Nous avons eu des déclarations de commandements dans cette division.

 12   Nous avons des renseignements qui avaient été rapportés à Dragan Obrenovic

 13   le 16 dans la matinée et au commandement au poste de commandement du 4e

 14   Bataillon par un officier de la 28e Division. Tout ceci montrait que la 28e

 15   Division était pratiquement détruite à ce moment-là.

 16   Q.  Une dernière question sur cet aspect, Monsieur le Témoin. Si la colonne

 17   avait été arrêtée comme vous le dites par le commandant Obrenovic, la

 18   mission donc était réussie et la colonne n'allait pas se rendre où que ce

 19   soit et ne parviendrait pas à faire sa mission avec le 2e Corps. Pourquoi

 20   tout simplement si vous étiez si fort, n'aviez-vous pas capturé la colonne

 21   et ceci aurait été la fin des combats ? Pourquoi est-ce que vous n'avez pas

 22   fait cela si vous disposiez d'une telle force ?

 23   R.  Le 15, j'ai entamé des négociations avec M. Semso Muminovic. La colonne

 24   de la 28e Division, à ce moment-là, se trouvait même encore plus loin de

 25   nous par rapport à notre front. Le 2e Corps n'avait pas réussi à réaliser

 26   un succès quelconque. Il n'y avait pas de combat en cours. La situation

 27   était calme à ce moment-là, et je réfléchissais à la mission qui m'avait

 28   été confiée et à la façon dont je pourrais m'en acquitter de façon élégante

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  1   en entrant en négociations et en laissant passer la colonne plus

  2   particulièrement pour ceux qui n'étaient pas armés.

  3   Ce jour-là, j'ai demandé à ceux qui portaient des armes de se rendre et de

  4   rendre leurs armes.

  5   Q.  Nous reviendrons sur ce point --

  6   M. BOURGON : [interprétation] Monsieur le Président, à la page 17, ligne 3,

  7   on porte à mon attention qu'il y a quelque chose, une erreur concernant 3

  8   000 hommes, et ceci n'apparaît pas au compte rendu.

  9   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Ce que j'ai, moi --

 10   M. BOURGON : [interprétation] La page 17, ligne 3.

 11   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] La seule phrase complète que j'ai c'est

 12   la phrase suivante : "Concerne 15 000 hommes et c'est là…" Ensuite il

 13   semblerait que ce soit "2 000 hommes."

 14   M. BOURGON : [interprétation] C'est la qu'on devrait pouvoir lire 3 000

 15   hommes.

 16   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] 3 000 hommes. Est-ce que vous êtes

 17   d'accord avec cela, Monsieur Pandurevic ? Ceci est la partie où vous avez

 18   dit : "Le renseignement reçu parlait de 200 ou 300 hommes. Les informations

 19   suivantes parlaient de 1 500 à 3 000 hommes;" c'est bien cela ?

 20   LE TÉMOIN : [interprétation] J'ai dit que précédemment, Monsieur le

 21   Président, mais dans ma toute dernière réponse, je n'ai pas mentionné de

 22   chiffres du tout.

 23   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui. C'était il y a quelques minutes en

 24   fait.

 25   L'INTERPRÈTE : Maître Bourgon, microphone. 

 26   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Bon. Je vous laisse ça; c'est entre vos

 27   mains, Maître Bourgon.

 28   M. BOURGON : [interprétation] Merci.

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  1   Q.  Je voudrais simplement vous poser quelques questions concernant l'heure

  2   enfin juste avant que vous ne quittiez le poste de commandement avancé ce

  3   jour-là. Est-ce qu'Obrenovic vous a donné des renseignements concernant le

  4   point de savoir qui se trouvait au poste de commandement avancé et qui

  5   était de service là avant que vous ne partiez ?

  6   R.  Vous parlez de quelle date ? Vous dites quand je suis parti du poste de

  7   commandement avancé.

  8   Q.  En quittant le commandement de la Brigade de Zvornik pour aller au

  9   poste de commandement avancé comme vous l'avez dit dans votre déposition,

 10   avant votre départ, est-ce qu'Obrenovic vous a dit si enfin vous a dit qui

 11   était de service au poste de commandement avancé et qui s'y trouvait ?

 12   R.  Je ne crois pas qu'il ait dit quoi que ce soit en ce sens.

 13   Q.  Il ne vous a pas dit que des mesures de sécurité spéciale avaient été

 14   prises pour que vous conduisiez l'attaque, la bataille à partir du poste de

 15   commandement avancé ?

 16   R.  Si le poste de commandement avancé avait fait l'objet d'une menace, je

 17   suis sûr qu'il me l'aurait dit. Mais comme ce n'était pas le cas, il

 18   n'était pas nécessaire qu'il me dise quoi que ce soit dans ce genre.

 19   Q.  Il ne vous a pas parlé d'un système spécial pour que les gens soient de

 20   service qu'il aurait organisé afin que vous puissiez conduire une attaque à

 21   partir du poste de commandement avancé ?

 22   R.  Maître Bourgon, ce poste de commandement avancé se trouvait là depuis

 23   longtemps. Tout ce n'est pas passé le 15 dans la journée du 15, et nous ne

 24   pensions pas à ce que vous évoquez -- et pensez n'allait pas dans ce sens-

 25   là par rapport aux demandes. Ce que ceci impliquait c'est qu'il lui avait

 26   toujours des transmetteurs au poste de commandement avancé, dans les

 27   situations de crise il y avait toujours quelqu'un de service, il y avait

 28   toujours un officier qui était présent là. Voilà ce que ça implique.

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  1   Q.  Nous savons cela, Témoin. Ce que je vous demande c'est s'il y avait

  2   quoi que ce soit de spécial qui a été fait si ce n'est pas le jour même où

  3   le commandant de la brigade va au poste de commandement avancé pour mener

  4   le combat dans ce secteur. Ce que je vous dis c'est : y a-t-il eu quoi que

  5   ce soit de spécial outre une situation normale mise en place par Dragan

  6   Obrenovic avant que vous n'arriviez ?

  7   R.  Le service était organisé au poste de commandement avancé bien avant

  8   mon arrivée.

  9   Q.  Bon, c'est tout ce dont j'avais besoin comme réponse.

 10   Maintenant, est-ce que vous avez parlé avant de quitter le poste de

 11   commandement de la Brigade de Zvornik le 15 vers enfin dans le début de

 12   l'après-midi, comme vous l'avez dit dans votre déposition ? Est-ce que vous

 13   avez parlé d'autres sujets avec quelqu'un d'autres alors que vous étiez à

 14   la brigade au commandement de la brigade ?

 15   R.  Non.

 16   Q.  Vous saviez suite à cette conversation téléphonique de la matinée que

 17   Dragan Jokic se trouvait au commandement de la brigade. N'était-il pas

 18   important pour vous de savoir où se trouvaient les moyens du génie à ce

 19   moment-là, et n'avez-vous pas essayé de lui parler ?

 20   R.  Le fait que Jokic était officier de permanence chargé des opérations

 21   n'a rien à voir avec la question du génie. S'il y avait quelqu'un de la

 22   logistique c'est à lui que j'aurais posé la question. Le chef d'état-major

 23   était mon plus proche collaborateur, la personne qui me donnait les

 24   informations les plus exactes et les meilleures. C'est exactement ce qu'il

 25   a fait lorsque je suis arrivé au commandement le 15, je n'avais plus besoin

 26   d'information de qui que ce soit. Je ne me souviens plus. Je ne me souviens

 27   pas, pardon, d'avoir vu Jokic le 15. Je ne me souviens pas l'avoir vu au

 28   bureau de l'officier de permanence chargé des opérations.

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  1   Q.  Pensiez-vous à ce moment-là avant de quitter le commandement devoir

  2   faire appel au génie pour combattre la colonne ?

  3   R.  Non. Non. Où est-ce qu'on n'en jamais vu ça; recourir au génie pour se

  4   battre contre une colonne telle que celle-là ?

  5   Q.  Si je regard la déposition du général Kosovac, il a expliqué que pour

  6   bloquer une colonne il est tout à fait envisageable de recourir au génie.

  7   C'est un fait bien connu, en ce qui me concerne. Je vous pose donc la

  8   question : envisagiez-vous à ce moment-là la nécessité de recourir au génie

  9   pour se battre contre la colonne ? Vous pouvez répondre par "oui" ou par

 10   "non."

 11   R.  S'il avait agi d'une colonne mécanisée ou blindée, suivant les axes

 12   routiers le long desquels on aurait pu mettre des obstacles ou même des

 13   mines, le génie aurait pu effectivement être utilisé. Toutefois, compte

 14   tenu du terrain qui était en train d'être parcouru par la 28e Division, on

 15   ne pouvait recourir qu'à des fantassins, et à aucun équipement quel qu'il

 16   soit. Comment aurait-on pu pour aider éventuellement à ériger, et à

 17   renforcer les positions au front ? Mais à ce moment-là, elles étaient déjà

 18   en place.

 19   Q.  Vous conviendrez avec moi que depuis trois ans la Brigade de Zvornik a

 20   été confrontée à un ennemi devant elle et qu'elle avait creusé des

 21   positions pour faire face à l'ennemi venant du nord. Vous conviendrez avec

 22   moi que puisque soudain l'ennemi venait de l'arrière, il fallait modifier

 23   la configuration de la défense, et qu'il fallait recourir au génie

 24   précisément pour se préparer à faire à une menace de l'arrière ? Vous êtes

 25   d'accord, n'est-ce pas, ou non ?

 26   R.  Non, je serais être d'accord, Monsieur Bourgon. Il faut que je vous

 27   explique beaucoup de choses de nature tactique et que je vous explique

 28   comment les unités devraient être utilisées dans une situation telle que

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  1   celle-ci. Malheureusement, je ne pense pas que nous disposions du temps

  2   suffisamment pour ce faire.

  3   Q.  J'ai parlé récemment à l'expert militaire qui a déposé ici même au nom

  4   de l'équipe de Drago Nikolic, et il a expliqué que lorsqu'un ennemi

  5   arrivait par l'arrière et il fallait évidemment changer totalement la

  6   configuration de vos positions de défense, la position de vos tranchées, et

  7   que cela allait bien au-delà d'un changement d'armement d'une orientation

  8   vers l'autre, d'une direction vers l'autre qu'il s'agissait notamment de

  9   creuser, de réorganiser les choses et que ceci demandait beaucoup de temps

 10   et de ressources.

 11   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Monsieur Haynes.

 12   M. HAYNES : [interprétation] Est-il en train de nous faire part d'une

 13   conversation qu'il a eue avec quelqu'un d'autre ?

 14   M. LE JUGE AGIUS : [aucune interprétation]

 15   M. BOURGON : [interprétation] J'essaie simplement d'établir le fondement de

 16   ma question. Je ne vois pas pourquoi il y a objection ici.

 17   M. LE JUGE AGIUS : [aucune interprétation]

 18   M. HAYNES : [interprétation] Vous êtes en train, je crois, de nous faire

 19   part d'une conversation que vous auriez eue avec quelqu'un hors prétoire.

 20   M. BOURGON : [interprétation] Je suis en train d'établir le fondement --

 21   M. LE JUGE AGIUS : [aucune interprétation]

 22   M. HAYNES : [interprétation] C'est une simple question.

 23   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui. Mais vous faisiez aussi une

 24   déclaration, Maître Bourgon, la question soulevée par M. Haynes c'est de

 25   savoir si vous êtes ici en train de nous livrer cette déclaration ou sous

 26   forme d'élément de preuve en réalité.

 27   M. BOURGON : [interprétation] Non, non, pas du tout. J'essaie simplement

 28   d'établir la base de la question que je pose au témoin, et le témoin pourra

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  1   ensuite essayer de la comprendre et d'y répondre ou pas.

  2   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui, Monsieur McCloskey.

  3   M. McCLOSKEY : [interprétation] Oui, Monsieur le Président, j'ai

  4   l'intention de poser de nombreuses questions de ce genre sur la base

  5   d'informations acquises auprès de différentes sources. Tant qu'il ne peut

  6   pas que ceci devienne élément de preuve proprement dit, je pense qu'il peut

  7   poser des questions telle que celle-ci toute la journée s'il le souhaite.

  8   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] C'est justement l'objection soulevée

  9   par Me Haynes. S'il suggère que c'est la réalité des choses qu'il veut que

 10   ceci figure au dossier parmi les autres éléments de preuve, et bien, ceci

 11   pose des difficultés, mais utilisez ceci en tant que simple fondement de sa

 12   question c'est tout autre chose.

 13   Poursuivons.

 14   Maître Bourgon, votre question était très longue. Il vaudrait peut-être

 15   mieux la relire.

 16   M. BOURGON : [interprétation] Oui. Alors, Monsieur le Président, en toute

 17   rapidité, je disais simplement que la réorganisation d'une ligne de défense

 18   pour faire face à un ennemi qui arrive de l'arrière exige de nombreux

 19   moyens.

 20   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Très bien.

 21   Voulez-vous qu'on vous répète la question, Monsieur Pandurevic, ou êtes-

 22   vous à même d'y répondre ?

 23   LE TÉMOIN : [interprétation] Non, ça ne sera pas nécessaire, Monsieur le

 24   Président. Je suis en mesure d'y répondre.

 25   Je crois que Me Bourgon évoque quelque chose de tout à fait connu en

 26   matière de tactiques. Une attaque, qui provient de l'arrière, a pour objet

 27   de déstabiliser une défense et de faciliter la tâche d'autres forces qui

 28   arriveront de l'avant dans le cadre d'une offensive. Il se peut aussi que

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  1   ce soit une attaque aérienne visant des infrastructures ou des

  2   installations particulières afin de distraire les forces chargées de la

  3   défense et de les éparpiller.

  4   Dans ce genre de situations, il y a toujours effectivement l'intervention

  5   de forces de réserve qui est prévue pour faire face à ce genre d'attaques

  6   menées par de nouvelles forces. Il se peut là que, dans ces situations,

  7   vous ayez à recourir au génie pour bloquer une zone, par exemple, où l'on

  8   s'attend à ce que les forces aériennes interviennent. Toutefois, la

  9   situation en l'espèce est tout à fait différente de tout ce dont je viens

 10   de parler. Nous avions la 28e Division, les forces de la 28e Division,

 11   chassées de la zone de Srebrenica et poussées vers le secteur de Tuzla.

 12   Elles n'avaient pas été infiltrées afin de vaincre la Brigade de Zvornik. A

 13   ce moment-là, elles se déplaçaient le plus possible hors de la vue de qui

 14   que ce soit pour parvenir au secteur du 2e Corps le plus rapidement

 15   possible. Ils n'y sont pas parvenus ils ont été vus détecter, leur présence

 16   a été détectée, et on les a arrêtés dans leur progression.

 17   Le 2e Corps était alors la force principale qui a tenté de leur donner un

 18   coup de main. Ils ont essayé d'ouvrir une nouvelle ligne de front afin de

 19   les rejoindre en menant une attaque de l'avant.

 20   La Brigade de Zvornik n'a rien modifié de ces lignes de défense qui étaient

 21   contiguës au 2e Corps, les lignes ont simplement été renforcées.

 22   Une partie des forces utilisées, à ce moment-là, a été par la Dragan

 23   Obrenovic, d'autres forces sont arrivées d'ailleurs; quant au Groupe

 24   tactique 1, il était complètement nouveau. Il n'avait aucun rapport avec

 25   les forces luttant contre le 2e Corps, mais ils combattaient la 28e

 26   Division.

 27   Q.  Très bien. J'en resterai là. Au QG ce matin-là, vous saviez que

 28   Mijatovic était au commandement. Savez-vous s'il lui a parlé avant de

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  1   quitter les lieux ?

  2   R.  Je ne savais pas qu'il était là. J'ai demandé s'il était présent et si

  3   je pourrais lui parler.

  4   Q.   Vous lui avez parlé, cette conversation interceptée vous a été

  5   montrée, et il vous a communiqué des informations assez précises sur le

  6   terrain. Ne souhaitiez-vous pas obtenir des informations plus à jour encore

  7   de sa part ?

  8   R.  A la vue de toutes ces conversations, vous avez sans doute constaté que

  9   je n'ai pas échangé le moindre mot avec Jokic sur la situation tactique ou

 10   la disposition des forces ou sur la situation tactique. Je savais que je ne

 11   pourrais pas obtenir l'information nécessaire, et ce, pour un tas de

 12   raisons que je ne vais pas rentrer dans les détails aujourd'hui. Je me

 13   souviens toutefois que M. Mijatovic, avant cela, quelque temps avant, était

 14   commandant du Bataillon de Baljkovica et je me suis rendu compte que cette

 15   personne connaissait extrêmement bien le terrain.

 16   Je lui ai demandé de me faire part de la disposition exacte de nos

 17   forces ainsi que de nous communiquer des informations fiables sur ces soi-

 18   disant incursions de groupe avec leur à tête Naser Oric, dans le secteur du

 19   village de Krizevici.

 20   Q.  Mais c'est exactement ce à quoi je veux en venir lorsque vous êtes

 21   arrivé au commandement de la Brigade de Zvornik, vous avez participé à

 22   cette réunion avec Obrenovic. Avant de quitter le poste de commandement

 23   avancé, n'avez-vous pas souhaité parler à Mijatovic de façon à ce qu'il

 24   puisse vous communiquer ce genre d'information sachant qu'il connaissait

 25   très bien le terrain ?

 26   R.  Ça n'aurait aucun intérêt, ça n'aurait été que de l'information de

 27   deuxième main. Toute information dont il disposait, lui, a été donnée par

 28   Obrenovic. Je voulais, moi, obtenir des informations de la source, c'est-à-

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  1   dire Dragan Obrenovic lui-même. Pourquoi aurais-je souhaité l'humilier en

  2   m'adressant à quelqu'un d'autre alors que c'est lui qui était la source ?

  3   Q.  Il aurait été humiliant de vérifier l'information obtenue de la bouche

  4   d'Obrenovic en parlant à Mijatovic; c'est bien ce que vous dites ?

  5   R.  Des informations communiquées par Mijatovic par leur radio étaient

  6   forcément de l'information obtenue de Dragan Obrenovic. Ce n'était pas de

  7   lui qu'elle provenait, alors comment aurais-je pu vérifier cette

  8   information auprès de lui ? Comment aurais-je pu apprendre quoi que ce soit

  9   d'autre sur l'information d'Obrenovic si l'information d'Obrenovic était

 10   précise, de toute façon ?

 11   Q.  Comment savez-vous que cette information n'émanait pas de lui alors

 12   qu'il vous l'avait communiquée au téléphone quelques heures auparavant ?

 13   R.  Si mon souvenir est exact, il m'a dit qu'il avait parlé au chef.

 14   Q.  Vous savez que Sreten Milosevic était au commandement de la Brigade de

 15   Zvornik, ce matin-là, parce qu'il a également participé à cette

 16   conversation que vous avez eue avant de partir, le secteur de Zepa. Je

 17   suppose donc que vous n'avez pas parlé à Sreten Milosevic avant votre

 18   départ du commandement, n'est-ce pas ?

 19   R.  C'est exact.

 20   Q.  Ne souhaitiez-vous pas savoir avant de s'engager dans une bataille avec

 21   la 28e Division, si la brigade disposait de suffisamment de munitions, de

 22   balles ?

 23   R.  Je savais qu'elle avait ce qu'il fallait. Il y avait toujours les

 24   tenues de combat et un équipement de combat au poste du bataillon rattaché

 25   au commandement du bataillon. Je savais que chacun des soldats disposait

 26   d'un kit de combat. Il y en avait un autre qui était conservé à la station

 27   arrière ou au cantonnement arrière de la brigade. Par la suite, au cours

 28   des combats, j'ai demandé des renforts, c'est-à-dire plus de munitions,

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  1   certains types de munitions.

  2   Q.  Oui, mais vous le savez aussi bien que moi, les munitions de la brigade

  3   permettaient de couvrir 72 heures maximum, et vous ne saviez pas quelle

  4   munition avait été utilisée au cours des 72 heures passées. Toutefois, vous

  5   dites que vous savez que la brigade disposait de munition suffisante et

  6   qu'il n'était pas nécessaire pour vous de parler à M. Milosevic là-dessus;

  7   c'est ce que vous nous dites, n'est-ce pas ?

  8   R.  Cette règle des 72 heures dont vous parlez, ce n'était pas quelque

  9   chose que je connais. Tout ceci ne fait pas partie des règles de la JNA. Je

 10   ne sais pas quelle est votre source ici. Mais elle est sans doute autre que

 11   la JNA. Vous parlez sans doute d'autres armées; au sein de la VRS, nous

 12   procédions au calcul sur la base de chaque mission. Nous déterminions le

 13   nombre de kits de combat qui serait utilisé. Compte tenu de la situation en

 14   l'espèce et compte tenu du fait que nous étions en position défensive, nous

 15   avions suffisamment de munitions particulièrement de balles destinées à des

 16   armes de petit calibre. Nous n'en avons jamais manqué.

 17   S'il y avait eu un problème, c'est sans doute la première chose

 18   qu'Obrenovic aurait évoquée lorsqu'il m'a parlé.

 19   Q.  Bien. N'étiez-vous désireux de savoir si la brigade serait en mesure

 20   d'alimenter les hommes qui se trouvaient dans les unités venant de

 21   l'extérieur qui étaient envoyés en renfort, n'est-ce pas, quelque chose

 22   dont vous auriez voulu parler avec Milosevic ?

 23   R.  Non. Ce n'est pas non plus comme s'il n'y avait eu qu'une seule niche

 24   de pain destiné à alimenter tous les hommes, et le commandement. Les

 25   rations étaient suffisantes pour au moins une semaine.

 26   Q.  Bien. S'agissant du transport qui permettrait d'emmener les soldats

 27   d'un point à un autre sur le champ de bataille, pour transporter également

 28   les rations, ce n'est pas là non plus quelque chose dont vous auriez voulu

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  1   parler avec Milosevic, ce matin-là ?

  2   R.  Si j'étais entré dans ce genre de détail, j'y serais resté une

  3   éternité. Ce sont là des choses qui vont de soi, et les choses se font

  4   comme elles doivent se faire.

  5   Q.  Vous saviez que l'officier de permanence, Monsieur, se trouvait donc au

  6   commandement de la Brigade de Zvornik. Je suppose que vous ne lui avez pas

  7   parlé ?

  8   R.  J'ai répondu à cette question, n'est-ce pas ?

  9   M. McCLOSKEY : [interprétation] Peut-on avoir une date ?

 10   M. LE JUGE AGIUS : [aucune interprétation]

 11   M. BOURGON : [interprétation] Oui, je parle du 15 d'avant donc le départ du

 12   commandant. Monsieur le Président, j'aimerais obtenir encore cinq minutes

 13   pour en finir sur ce point. 

 14   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui, mais nous avons un accord avec M.

 15   Pandurevic, à savoir que nous devons nous interrompre après une heure 30.

 16   M. BOURGON : [interprétation] Nous pouvons nous interrompre ici. Je voulais

 17   simplement préciser pour répondre à la question de mon confrère, je parlais

 18   donc du 15, avant le départ de M. Pandurevic du commandement.

 19   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Très bien. Nous allons faire une pause

 20   de 25 minutes. Je vous remercie.

 21   --- L'audience est suspendue à 10 heures 20.

 22   --- L'audience est reprise à 10 heures 49.

 23   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Monsieur Bourgon.

 24   M. BOURGON : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.

 25   Q.  Monsieur, reprenons là où nous nous sommes arrêtés avant la pause, je

 26   parle du 15 juillet alors que vous vous trouviez encore au commandement de

 27   la Brigade de Zvornik.

 28   Pour résumer vos propos, vous nous avez dit que, lorsque vous êtes

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  1   arrivé à la Brigade, vous avez eu une réunion avec Dragan Obrenovic, au

  2   cours de laquelle vous avez évoqué la situation créée par la présence de la

  3   28e Division. Vous n'avez pas jugé nécessaire de parler à Jokic, le chef du

  4   génie et officier de permanence ce matin-là. Vous n'avez pas parlé ni

  5   essayé de parler avec Mijatovic parce que son information était de deuxième

  6   main. Vous n'avez pas parlé à Milosevic, l'assistant du commandant chargé

  7   de la logistique, parce qu'il n'y avait aucune question à poser en matière

  8   de logistique, puisque vous nous l'avez dit, ces choses se font comme elles

  9   doivent se faire. Je suppose que vous n'avez pas non plus parlé au nouvel

 10   officier de permanence; n'est-ce pas ?

 11   R.  C'est exact, tout est exact. Tout ce que j'ai fait, c'est ce dont j'ai

 12   déjà parlé lors de l'interrogatoire principal.

 13   Q.  Bien. Le témoin expert qui a déposé ici, le lieutenant-colonel Landry,

 14   le 25 septembre, à la page 26 261, a dit que, si une personne connaissait

 15   bien la situation en cours, c'était lui -- pardon. c'était le général

 16   Kosovac. Il a dit donc que, si une personne connaissait bien la situation,

 17   c'était lui.

 18   Alors, voici quelle est ma question et je vais vous donner lecture de

 19   la partie de la déposition pertinente du général Kosovac :

 20   "Lorsqu'un officier s'en va et que l'officier le plus gradé qui le

 21   remplace est présent, il est de son devoir de créer les conditions telles

 22   que l'officier qui le remplace dispose de toutes les informations relatives

 23   à la situation au sein de l'unité, qui lui permettront de prendre une

 24   décision éclairée conforme aux souhaits et aux objectifs du commandant,

 25   sans quoi l'officier présent ne sera pas en mesure de prendre de décision

 26   en cas d'urgence."

 27   Sur la foi de cette décision, j'aimerais savoir si, avant votre

 28   départ du commandement ce jour-là, vous avez dit à l'officier de permanence

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  1   de la brigade que vous partiez, et si vous lui avez dit à quel endroit vous

  2   vous rendiez ?

  3   M. HAYNES : [interprétation] Nous parlons toujours du 15 juillet ou d'un

  4   autre jour ?

  5   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui, Maître Bourgon.

  6   M. BOURGON : [interprétation] Oui, oui, oui. Je parle de cette période qui

  7   a précédé son départ du commandement.

  8   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui, c'est ainsi que nous l'avions

  9   compris, poursuivons.

 10   Monsieur Pandurevic.

 11   LE TÉMOIN : [interprétation] Lorsque j'ai quitté le commandement et que

 12   j'ai pris le commandement du Groupe tactique, et que je suis parti vers le

 13   Grand Srebrenica, c'est Dragan Obrenovic qui m'a remplacé au commandement

 14   de la brigade. La réponse précédente, que vous avez citée, renvoie peut-

 15   être à une situation tout à fait différente. Quelqu'un remplace quelqu'un

 16   d'autre pour une heure ou deux ou une journée peut-être, et cette autre

 17   personne communique à son remplaçant toute information pertinente. Mais je

 18   n'était pas à même d'informer Obrenovic de ce qui pourrait se produire au

 19   cours des 20 jours à venir.

 20   Par ailleurs, dans la hiérarchie, c'était mon adjoint et il en savait

 21   autant que moi. Il disposait de toute l'information dont je disposais,

 22   toute l'information qui était mise à ma disposition était mise à la sienne

 23   également lorsque nous étions ensemble au commandement de la brigade.

 24   M. BOURGON : [interprétation]

 25   Q.  Excusez-moi, ce n'était pas ma question, peut-être n'a-t-elle pas été

 26   posée de manière suffisamment claire. Ce que je vous demande est la chose

 27   suivante : n'avez-vous pas jugé nécessaire, avant de partir du commandement

 28   de la brigade le 15 juillet, de dire à l'officier de permanence que vous

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  1   partiez et où vous alliez être.

  2   R.  Non. En l'occurrence, j'aurais dû appeler le nouvel officier de

  3   permanence le 16 pour lui dire donc où j'étais. Je suis parti et quelqu'un

  4   d'autre s'acquittait de mes fonctions à ma place.

  5   Q.  En tant normal, nous l'avons vu dans le registre de l'officier de

  6   permanence, que lorsque vous alliez voir votre compagne à Celopek, vous le

  7   disiez à l'officier de permanence, vous disiez où vous alliez et vous

  8   laissiez un numéro de téléphone. Alors, j'aimerais savoir pourquoi en

  9   l'occurrence, avant votre départ du commandement de la brigade, vous alliez

 10   [imperceptible] la guerre, vous quittiez le poste de commandement avancé,

 11   et vous n'avez pas jugé bon de prévenir l'officier de permanence avant de

 12   partir ?

 13   R.  Je n'avais pas remarqué que la date, dont vous parliez, fût le 15

 14   juillet, le jour de mon départ. C'est la raison pour laquelle j'ai répondu

 15   comme je l'ai fait. Comme vous l'avez dit vous-même, je suis de nature un

 16   homme responsable, et chaque fois que j'étais au sein de la brigade, et

 17   chaque fois que j'étais -- que j'assurais le commandement de la brigade, je

 18   laissais toujours mes coordonnées. J'étais disponible à toute heure, dès

 19   lors que l'officier de permanence [imperceptible] les opérations et voulait

 20   me contacter; j'ai été toujours joignable pour recevoir des informations,

 21   et si nécessaire réagir.

 22   Ce jour-là, lorsque je suis arrivé le 15, tout le monde savait

 23   exactement ce qui se passait et où j'allais. Ce ne faisait de doutes dans

 24   l'esprit de personnes. Je n'ai pas parlé directement à l'officier de

 25   permanence chargé des opérations le 15 pour lui dire que je partais au

 26   poste de commandement avancé même si j'avais vu la première entrée dans le

 27   registre à l'heure de 11 heures 45, et j'ai vu que l'écriture était celle

 28   de Drago Nikolic.

Page 31514

  1   Q.  Dites-vous ici qu'avant votre arrivée au commandement de la brigade de

  2   Zvornik le 15 juillet, tout le monde, même avant votre arrivée, tout le

  3   monde savait que vous n'assisteriez qu'à une réunion et que vous vous

  4   rendiez ensuite directement et immédiatement vers le poste de commandement

  5   avancé pour y mener bataille. C'est ce que vous nous dites, n'est-ce pas ?

  6   R.  Tous ne savaient pas exactement quand j'arriverai ou si j'allais

  7   assister à une réunion, je ne le savais pas moi-même.

  8   Q.  Mais vous partez du principe que l'officier de permanence chargé des

  9   opérations savait que vous alliez vous rendre au poste de commandement

 10   avancé sans qu'il vous soit nécessaire de lui en informer ?

 11   R.  Il aurait dû le savoir, il aurait dû été en mesure de déduire où

 12   j'allais.

 13   Q.  Bien. En tant que commandant de la Brigade de Zvornik, et après une

 14   absence de près de dix jours, vous n'avez pas jugé, bon, ne serait-ce que

 15   d'ouvrir la porte, de voir ce qui se passait dans la salle où se trouvait

 16   l'officier de permanence chargé des opérations et de lui demander si tout

 17   allait bien ? Vous avez pensé qu'il n'était pas nécessaire de le faire ?

 18   R.  Si je n'avais pas réussi à retrouver le chef d'état-major, je l'aurais

 19   sans doute fait. Si je n'avais pas vu Dragan Obrenovic avant cela, si je

 20   n'avais pas reçu d'informations de sa bouche, j'aurais, sans doute, ensuite

 21   été de parler à l'officier de permanence chargé des opérations.

 22   Q.  Je suppose que vous n'avez pas vérifié s'il y avait quelqu'un dans la

 23   salle des opérations ou la Section des Opérations ?

 24   R.  Cette porte était habituellement ouverte. Je ne sais pas si j'ai jeté

 25   un coup d'œil là-dedans ou pas, mais lors des entretiens avec les membres

 26   de postes de commandement avancés à Krevac, je savais que Dragan Obrenovic

 27   était officier de permanence, mais je ne sais pas si donc  il a commencé à

 28   être officier de permanence ce jour même ou la vielle.

Page 31515

  1   Q.  Lui avez-vous demandé, à Dragan Obrenovic, où se trouvaient les

  2   officiers chargés des opérations ? Où se trouvaient les officiers chargés

  3   des opérations ?

  4   R.  Les officiers chargés des opérations sont les officiers qui travaillent

  5   au sein de l'état-major, et l'un d'eux a été avec moi à Zepa. Je ne lui ai

  6   pas demandé où se trouvaient les autres parce qu'il s'agissait de ses

  7   subordonnés.

  8   Q.  Donc il ne vous était pas important de savoir où se trouvaient les

  9   autres officiers chargés des opérations ?

 10   R.  Maître Bourgon, vous savez, un commandant donc ne peut pas collecter

 11   toutes les informations, il ne peut pas donc les collecter toute, il doit

 12   savoir à qui s'adresser pour collecter les informations et son travail ne

 13   constitue pas à donc se rendre dans tous les bureaux pour s'adresser à tous

 14   les officiers là-bas, ce n'est pas son travail.

 15   Q.  Monsieur, avant d'avoir quitté le commandement de la Brigade de Zvornik

 16   ce jour-là, avez-vous vu les membres de la police militaire se dirigeant

 17   vers Rocevic ?

 18   R.  Comment est-ce que j'aurais pu remarquer cela ?

 19   Q.  D'après les témoignages de certains membres de la police militaire et

 20   je vais faire référence seulement à l'un de ces témoignages; c'est à la

 21   page 6 542 du compte rendu et la question a été je cite :

 22   "Question : Où étiez-vous physiquement au moment où vous avez reçu l'ordre

 23   de vous rendre à Rocevic ? Où vous vous trouviez à l'époque ?

 24   Réponse : Je sais que j'étais dans la caserne Standard.

 25   Question : Pouvez-vous nous dire à quelle heure à peu près c'était, à quel

 26   moment de la journée ?

 27   Réponse : C'était tôt dans la matinée, et encore une fois dans l'après-

 28   midi."

Page 31516

  1   Avez-vous vous vu les membres de la police militaire  à la caserne Standard

  2   ce jour-là et est-ce que vous les avez vu quitter cet endroit pour aller à

  3   Rocevic ?

  4   R.  D'après cette réponse, je peux dire que l'un s'est rendu là-bas dans la

  5   matinée et l'autre dans l'après-midi. Mais il n'y a pas d'heure précise. Je

  6   ne sais pas si c'était à midi ou à 14 heures. J'ai vu des soldats dans la

  7   caserne et je n'ai pas -- je ne sais pas si j'ai vu des policiers mais je

  8   ne m'arrêtais pas à chaque fois pour demander où -- s'ils se sont rendus et

  9   si quelqu'un s'est rendu à Rocevic.

 10   Q.  Mais le fait est que Dragan Obrenovic était dans le commandement ce

 11   matin-là et que la police militaire a été envoyé à Rocevic la même matinée,

 12   est-ce que vous êtes entendu à recevoir cette information de lui ?

 13   R.  Non.

 14   Q.  Donc vous confirmez que mis à part les informations que vous avez

 15   obtenues de Dragan Obrenovic avant votre départ, vous confirmez que vous

 16   n'aviez pas d'autres informations, n'est-ce pas ?

 17   R.  Oui.

 18   Q.  Le témoin expert qui a témoigné pour la Défense de Drago Nikolic a dit

 19   qu'un commandant, en retournant dans sa brigade, demande des rapports

 20   complets. Etes-vous d'accord avec cela ?

 21   R.  Oui, c'est ce que j'ai fait.

 22   Q.  Le 11 février, à la page 31 238, ligne 25 jusqu'à la page 31 239, ligne

 23   19, vous avez décrit que -- vous avez dit que, quand vous avez commencé à

 24   remplir vos fonctions en tant que commandant de la brigade le 26 septembre

 25   1995, vous avez donc décrit ce que vous avez fait. Vous souvenez-vous de

 26   cela ?

 27   R.  [aucune interprétation]

 28   Q.  Vous avez dit, je cite : "Après que j'ai rencontré Obrenovic brièvement

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  1   parce qu'il était prêt à partir dans la Krajina, je lui ai parlé brièvement

  2   de mon expérience pour ce qui est des opérations de combat et de mon séjour

  3   dans cette région, après quoi j'ai donc pris mes fonctions de commandant,

  4   cela veut dire que j'ai parlé aux officiers de l'état-major, aux officiers

  5   chargés des opérations en premier lieu pour m'informer de la situation

  6   prévalant dans la brigade."

  7   Vous avez également dit, je cite : "Après avoir parcouru le registre pour

  8   ce jour-là les commandants de bataillons ainsi que les commandants du

  9   bataillon d'artillerie avaient des réunions, des briefings."

 10   Sur la base de quoi vous allez être d'accord avec moi pour dire qu'après

 11   votre retour dans la Brigade de Zvornik au commandement de la brigade le 15

 12   juillet, vous n'avez pas -- on ne vous a pas soumis des rapports complets

 13   ce qui aurait dû être fait d'après votre témoignage ?

 14   R.  Je ne sais pas si votre question m'a été correctement traduite --

 15   interprétée mais il s'agit là de deux situations complètement différentes.

 16   Je suis arrivé le 15 juillet avec une tâche et un objectif clair à savoir

 17   de résoudre la situation sur le front, et la première personne qui m'a

 18   informé de tout est mon adjoint. C'est la personne qui était en mesure de

 19   le faire de façon adéquate et professionnelle et tous les deux nous sommes

 20   restés dans la zone de responsabilité de la brigade et tous les deux nous

 21   sommes trouvés au milieu des batailles.

 22   Le 26, cette personne devient le commandant d'une nouvelle brigade et il

 23   part, et tout cela se fait en mouvement, et je n'ai pas d'autres personnes

 24   qui pouvaient me communiquer des informations, mis à part la personne qui

 25   remplaçait le chef d'état-major, et c'était Milos Maksimovic.

 26   Plus tard, pour connaître la situation dans la brigade, il y avait un

 27   briefing avec les commandants des bataillons et le 15 au midi lorsque je

 28   suis arrivé, je ne pouvais pas convoquer la réunion des commandants des

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  1   bataillons pour avoir un briefing alors qu'il y avait des batailles dans le

  2   secteur de Crni Vrh.

  3   Q.  Donc est-ce qu'on peut être d'accord pour dire que, vu la situation

  4   urgente et certaines contraintes, vous ne pouviez pas bénéficier des

  5   rapports complets, vous ne pouviez pas les avoir ?

  6   R.  Vous faites référence à quel jour ?

  7   Q.  C'est toujours le même jour avant votre départ au commandement de la

  8   brigade, à savoir c'est le 15 juillet. Est-ce que c'était la raison pour

  9   laquelle donc toutes ces contraintes -- la nature urgente de la situation

 10   des problèmes, c'était la raison pour laquelle vous n'avez pas reçu des

 11   rapports complets avant votre départ ?

 12   R.  Ça aurait été une bêtise, de ma part en tant que commandant, parce que

 13   je ne peux pas demander au commandant du 1er Bataillon de me soumettre des

 14   rapports concernant Lokanj, où rien ne se passait. C'est mon adjoint, à

 15   savoir le commandant de l'état-major -- chef d'état-major, qui m'en

 16   informait, et le 23 juillet, j'ai organisé le briefing régulier.

 17   Q.  Le général Kosovac, qui a témoigné en tant que témoin expert, a dit, je

 18   cite -- donc il a dit, dans cette affaire, je cite : "Donc par rapport au

 19   scénario que vous avez -- vous venez de décrire et c'est parce qu'il n'y

 20   avait pas suffisamment de temps, le commandant n'était pas en mesure de

 21   recevoir des rapports complets. Est-ce qu'on aurait pu lui demander de

 22   convoquer la réunion avec son chef d'état-major pour avoir des rapports

 23   complets ?"

 24   La réponse du général était comme suit : "Oui, absolument, oui. Il aurait

 25   lui demandé des informations concernant les faits les plus importants,

 26   après quoi il lui aurait fourni des informations plus détaillées de

 27   certaines choses qui se sont passées à tel ou tel endroit."

 28   Etes-vous d'accord avec l'information du général Kosovac ?

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  1   R.  J'essaie de vous expliquer ce que le général Kosovac a dit et je

  2   ne vois pas la différence entre ce qu'il a dit lui et mon explication.

  3   Q.  Cela veut dire que vous êtes d'accord avec sa déclaration ?

  4   R.  Je ne sais pas à quel événement il a pensé exactement. Mais je

  5   vois quel est -- quels étaient les événements selon la séquence des

  6   événements dont il parlait, donc le 15 il avait une réunion avec le chef

  7   d'état-major.

  8   Le 15 à cette réunion, Dragan Obrenovic m'a informé des raisons pour

  9   lesquelles je suis retourné à savoir des problèmes urgents et nous sommes

 10   partis pour s'acquitter de la mission qu'on nous a confiée.

 11   Le 16 dans la soirée du 16, nous nous sommes réunis à nouveau et lui

 12   il m'a donnée de nouvelles informations, de nouveaux détails, le 18 encore

 13   plus et le 23 il y avait le briefing de commandants des bataillons et des

 14   divisions. C'est donc la chronologie des événements qui est la chronologie

 15   dont M. Kosovac a parlée.

 16   Q.  Cela est très important pour ce qui est des questions que je vais

 17   vous poser. J'aimerais qu'on se concentre sur l'entretien qui aurait eu

 18   lieu entre vous et Dragan Obrenovic le 16 juillet et je m'intéresse à

 19   savoir ce que Obrenovic vous a dit à cette occasion-là, mais plutôt

 20   j'aimerais voir ce que vous avez fait ou pas fait après cet entretien.

 21   Pouvez-vous confirmer qu'Obrenovic vous a dit qu'il y avait des

 22   personnes qui ont été exécutées et inhumées à Orahovac lors de cette

 23   conversation, de cet entretien; vous souvenez-vous de cela ?

 24   R.  Si j'ai bien compris, vous avez dit, dans l'introduction de votre

 25   question, que cela ne vous intéressait pas. Mais ma réponse est : oui, oui,

 26   il m'a dit cela.

 27   Q.  Je veux qu'on tire un point au clair. Ne saviez-vous pas quel était le

 28   nombre de personnes qui avait été exécuté à Orahovac, n'est-ce pas ?

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  1   R.  Oui, c'est vrai.

  2   Q.  Je veux également jeter un peu plus de lumière sur le fait suivant, les

  3   personnes qui ont été tuées à Orahovac, donc pour ce qui est de ces

  4   personnes, vous saviez qu'il s'agissait des prisonniers qui étaient venus

  5   de Srebrenica, n'est-ce pas ?

  6   R.  C'est ce qu'on m'a dit.

  7   Q.  Vous ne saviez pas s'il y avait d'autres prisonniers détenus à l'école

  8   à Orahovac au moment où vous avez eu cet entretien, n'est-ce pas ?

  9   R.  Il a dit ce qui s'était passé à Orahovac. Il n'a pas dit qu'il y avait

 10   d'autres personnes détenues à l'école à Orahovac.

 11   Q.  C'est ce que j'ai voulu savoir, donc vous ne saviez pas -- à ce moment-

 12   là, pendant votre entretien avec Obrenovic, vous ne saviez pas s'il y avait

 13   d'autres prisonniers à Orahovac ?

 14   R.  C'est vrai.

 15   Q.  Vous saviez, bien sûr, qu'un grand nombre de membres du 4e Bataillon

 16   vivaient à la proximité de l'école à Orahovac, n'est-ce pas ?

 17   R.  Je ne connais pas le nombre exact de membres du 4e Bataillon qui vivait

 18   mais il y en avait.

 19   Q.  Donc j'accepte cette qualification qu'il y en avait certains d'entre

 20   eux y vivaient. D'après votre témoignage, vous avez appris de Grujic que

 21   les prisonniers étaient détenus également à l'école à Petkovic et à l'école

 22   à Pilica, n'est-ce pas ?

 23   R.  Oui, c'est vrai. J'ai dit qu'il me souvenait qu'il avait mentionné ces

 24   deux écoles.

 25   Q.  D'après votre témoignage, Obrenovic vous a également parlé de la

 26   conversation qu'il avait eue avec Stanisic, et vous a parlé du fait que les

 27   prisonniers détenus à Petkovic avaient été exécutés à l'école et à la

 28   proximité du barrage, n'est-ce pas ?

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  1   R.  Oui. 

  2   Q.  Mais vous ne saviez s'il y avait d'autres prisonniers détenus à l'école

  3   Petkovic ?

  4   R.  Je ne savais pas.

  5   Q.  Obrenovic vous a dit que les membres du 6e Bataillon ont été impliqués

  6   à la collecte des cadavres des hommes tués se trouvant autour de l'école

  7   pour les transporter au barrage, n'est-ce pas ?

  8   R.  A la demande des habitants locaux, plusieurs membres de ce bataillon

  9   participaient à la collecte des cadavres qui se trouvaient autour de

 10   l'école.

 11   Q.  Mais vous saviez que beaucoup membres du 6e Bataillon vivaient à la

 12   proximité de l'école à Petkovic, vous le saviez ?

 13   R.  Je pense qu'il n'en avait pas beaucoup. Plusieurs membres d'une

 14   compagnie vivaient à la proximité de ce village.

 15   Q.  Est-ce qu'on peut dire que certains membres du 6e Bataillon vivaient à

 16   la proximité de l'école à Petkovici ?

 17   R.  Oui.

 18   Q.  Vous ne disposiez pas d'information concernant la situation à l'école à

 19   Pilica, et c'était exactement au moment où vous avez eu cet entretien avec

 20   Obrenovic ?

 21   R.  C'est vrai.

 22   Q.  Vous ne saviez pas s'il y avait des prisonniers, d'autres prisonniers

 23   qui étaient restés dans ce bâtiment, et vous ne saviez pas s'ils étaient

 24   toujours en vie ?

 25   R.  Non, je ne le savais pas.

 26   Q.  Vous n'avez pas appelé le commandement du corps pour donc éclaircir

 27   cette situation et pour obtenir plus d'information concernant ces

 28   événements ?

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  1   R.  Non.

  2   Q.  Dans votre témoignage, à la page 31 385, lignes 16 à 19, vous avez

  3   donné la réponse suivante, je cite :

  4   "Il a reçu des informations de Drago Nikolic, pour ce qui est de la forme

  5   et du contenu des informations, lorsque j'ai dit 'lui' Je pense à Dragan

  6   Obrenovic. A ce moment-là, il ne pouvait qu'appeler le commandant du corps

  7   pour tirer ce point au clair et pour prendre des mesures pour que de telle

  8   chose ne se passe plus."

  9   Ma question est comme suit : qu'est-ce qui s'est passé pour ce qui est de -

 10   - qu'est-ce qui s'est passé quant à vous, donc vous n'avez pas pensé qu'il

 11   était important d'appeler le commandement du corps et de faire exactement

 12   ce que Obrenovic a dit de faire ?

 13   R.  A ce moment-là, j'ai voulu avoir des informations complètes pour savoir

 14   ce qui s'était passé et pour être en mesure d'envoyer un rapport complet au

 15   commandement du corps.

 16   Q.  Donc d'après vous, il n'était pas approprié de faire cela parce que la

 17   situation n'était pas suffisamment urgente pour téléphoner au commandement

 18   sur-le-champ, même si on vous avait dit qu'il y avait des gens qui ont été

 19   exécutés et inhumés à Orahovac ?

 20   R.  D'après les informations que j'avais à l'époque, j'estimais qu'il

 21   fallait d'abord vérifier certains points pour pouvoir envoyer un rapport

 22   par la suite.

 23   Q.  Donc appeler le commandement du corps était quelque chose qui pourrait

 24   être reporté jusqu'au moment où les informations ne soient collectées.

 25   C'est pour cela que vous avez dit à Obrenovic de partir en congé pour une

 26   nuit. Il est revenu le lendemain matin avec d'autres informations, donc il

 27   n'y avait pas d'urgence selon vous ?

 28   R.  Oui.

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  1   Q.  Avez-vous donc considéré la possibilité d'envoyer Obrenovic au

  2   commandement du corps ou de le retenir au poste de commandement avancé,

  3   pour vous rendre vous-même au commandement du corps ou peut-être même cela

  4   n'était pas important, suffisamment important pour vous ?

  5   R.  C'est le commandement de la Brigade de Zvornik, et la brigade même n'a

  6   pas reçu du commandement du corps d'ordre selon lequel il fallait donc

  7   accueillir les prisonniers de guerre et pour s'occuper d'eux de quelle

  8   façon que cela soit. Le commandement de la brigade ne pouvait pas dans ce

  9   cas-là comme cela sans avoir  bénéficié de l'information complémentaire,

 10   donc il ne pouvait pas en informer le commandement du corps. Ce que Drago

 11   Nikolic a dit à Dragan Obrenovic, à savoir qu'il fallait qu'il reste pour

 12   accueillir la colonne de véhicules à bord desquels se trouvaient des

 13   prisonniers ne voulait aucunement dire que ces gens devaient être tués.

 14   Donc ces prisonniers de guerre se trouvaient sur le territoire de la

 15   municipalité de Zvornik. C'est tout, il n'y avait pas d'autres liens avec

 16   la Brigade de Zvornik. Dans l'entretien du 3, 4 et 5 juillet 2003, Dragan

 17   Obrenovic a dit que ces prisonniers, qu'il était chargé d'eux et que la

 18   Brigade de Zvornik donc était en charge de les exécuter. C'est seulement

 19   donc à la question de M. McCloskey et quand il a dit qu'il n'était pas en

 20   charge de cela, il a changé sa réponse en disant : "oui," qu'ils étaient en

 21   charge de cela. Je ne comprendrai jamais en quoi consistait -- pourquoi il

 22   a changé cette partie de sa déclaration et pourquoi il a décidé d'assumer

 23   cette responsabilité.

 24   Q.  Donc vous avez des informations selon lesquels les prisonniers avaient

 25   été exécutés et enterrés à Orahovac ainsi que d'autres prisonniers avaient

 26   été exécutés à l'école de Petkovci et au barrage, ainsi que les

 27   informations selon lesquelles les soldats du 6e Bataillon ont été impliqués

 28   au déplacement des cadavres qui se trouvaient éparpiller autour, mais vous

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  1   continuez avancer que la brigade n'était pas responsable de cela, et que

  2   vous n'étiez pas en charge de tout cela et que le rapport à être envoyé au

  3   corps pouvait attendre le lendemain matin ?

  4   R.  Oui, mais je ne savais pas -- je savais que c'était les organes chargés

  5   de la Sécurité qui s'occupaient de cela, et plus tard, j'ai appris que les

  6   organes chargés de la Sécurité de la Brigade de Zvornik qui s'occupaient de

  7   cela. Mon rapport a été envoyé à l'heure où il fallait l'envoyer donc c'est

  8   la raison pour laquelle je l'ai envoyé à cette heure-là.

  9   Q.  Nous ne parlons pas des informations que vous avez apprises plus tard,

 10   mais des informations que vous avez reçues de Dragan Obrenovic quelques

 11   minutes avant cela. A l'époque, il ne vous a pas dit que les organes de

 12   Sécurité auraient été responsables de cela, et il ne faut pas que je vous

 13   rappelle vos propos concernant donc cette conversation avec Obrenovic.

 14   Pourquoi n'avez-vous pas appelé l'état-major principal pour avoir la

 15   confirmation des informations concernant les prisonniers et pour savoir

 16   quelles étaient les intentions de l'état-major principal concernant les

 17   prisonniers ?

 18   R.  Bien, il y a donc confusion pour ce qui est de la chronologie des

 19   événements. Le 16, dans la soirée du 16, Obrenovic m'a dit que les organes

 20   de Sécurité de l'état-major principal étaient là-bas et qu'ils s'occupaient

 21   de la colonne et qu'ils étaient arrivés avec la colonne et ce qu'ils

 22   avaient demandé à la municipalité et à Jokic. Je n'ai pas appris cela ni

 23   plus tard ni après être arrivé ici, donc c'est à l'époque où j'ai appris

 24   cela.

 25   Q.  Monsieur, ce n'était pas ma question. Vous avez reçu les informations

 26   le 15 pour ce qui est de la présence des prisonniers. Le 16 juillet, vous

 27   avez été informé du fait que les prisonniers avaient été exécutés et

 28   enterrés à Orahovac ainsi qu'à Petkovci. Vous saviez que les soldats de

Page 31526

  1   votre brigade avaient été impliqués au déplacement des cadavres qui s'y

  2   trouvaient, et vous n'avez pas appelé l'état-major principal et vous n'avez

  3   pas envoyé le rapport de combat immédiatement pour dire ce qui s'était

  4   passé; est-ce que c'est votre témoignage ?

  5   R.  C'est ce que je vous ai déjà dit.

  6   Q.  Ça n'a pas été important de les avertir des événements qui se

  7   déroulaient ?

  8   R.  Cela m'a été important, très important, mais cela a été en même temps

  9   très dangereux.

 10   Q.  Vous aviez une ligne téléphonique sécurisée pour pouvoir communiquer à

 11   l'officier de permanence de la brigade, n'est-ce pas ?

 12   R.  Oui.

 13   Q.  Vous pouviez lui dicter par téléphone le rapport qui aurait été envoyé

 14   au commandement du corps en utilisant les moyens de transmission sécurisés,

 15   n'est-ce pas ?

 16   R.  Oui, mais c'était heureusement -- ou malheureusement, les officiers de

 17   permanence qui étaient plus au courant de la situation que moi et ils

 18   avaient des moyens de communication pour être en contact avec l'état-major

 19   principal, avec le commandant du Corps de la Drina, et avec d'autres

 20   personnes qui s'occupaient de cela, et donc ils pouvaient en informer

 21   n'importe qui.

 22   Q.  Mais vous n'aviez pas d'information pour être certain de c que

 23   l'officier de permanence de la brigade était au courant ?

 24   R.  Drago Nikolic était donc l'officier de permanence le 15 et le 16, et je

 25   ne savais pas à l'époque ce qu'il en savait pour ce qui est de la

 26   situation.

 27   Q.  Vous n'avez pas appelé l'officier de permanence de la brigade bien que

 28   vous ayez dit à Obrenovic cela  --

Page 31527

  1   R.  J'ai appelé Obrenovic et non pas quelqu'un d'autre. Parce que j'ai

  2   considéré que c'était la meilleure façon d'obtenir les informations

  3   complètes.

  4   Q.  Mais vous serez d'accord avec moi pour dire qu'il aurait été beaucoup

  5   plus rapide d'obtenir les informations en appelant l'officier de permanence

  6   de la brigade et non pas envoyer Obrenovic pour qu'il appelle la brigade --

  7   R.  Oui, je suis d'accord avec vous.

  8   Q.  D'après votre témoignage, à aucun moment durant cette nuit-là, vous

  9   n'avez pas posé de question à l'officier de permanence de la brigade

 10   concernant les prisonniers à d'autres écoles ou concernant d'autres

 11   exécutions ?

 12   R.  J'ai envoyé Obrenovic pour collecter toutes ces informations. C'est

 13   pour cela que je n'ai appelé personne d'autre.

 14   Q.  Ma question n'était pas de savoir pourquoi, et je vais m'occuper de

 15   cela plus tard. Ma question était de savoir : si vous témoignez que durant

 16   cette nuit-là, vous n'avez pas posé de question à l'officier chargé des

 17   opérations, l'officier de permanence de la brigade concernant la présence

 18   des prisonniers dans d'autres écoles ou concernant leurs exécutions ?

 19   R.  Dans la dernière partie de ma réponse précédente j'ai dit que je n'ai

 20   appelé personne d'autre.

 21   Q.  Etes-vous d'accord avec moi pour dire qu'il y avait un certain nombre

 22   d'entretiens entre vous au poste de commandement avancé et l'officier de

 23   permanence chargé des opérations de la brigade ce soir-là ?

 24   R.  Oui, l'échange des informations entre le poste de commandement avancé

 25   et l'officier de permanence se déroulait comme il fallait. Mais, moi,

 26   j'étais au poste d'observation, et j'étais dans une cabane à ce poste de

 27   commandement avancé, et je n'ai jamais entendu la voix de l'officier de

 28   permanence chargé des opérations.

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  1   Parce que vous avez vu que dans son registre il a noté et ce message

  2   a été transmis au commandant se trouvant au poste de commandement avancé.

  3   M. BOURGON : [interprétation] Regardons la pièce P377 dans le prétoire

  4   électronique. J'aimerais qu'on affiche la page 151 en anglais et la page

  5   151 en B/C/S. Je pense que nous disposons du document original, nous

  6   pouvons vous remettre une copie papier de ce document.

  7   Q.  S'il vous plaît, regardez l'entrée pour ce qui est -- qui porte -- à la

  8   page 5 769, où il est dit : "Message de Zlatar."

  9   La page 5 769 : "Message de Zlatar selon lequel un paquet parti de Badem a

 10   été signalé à 20 heures 15, et qui a été rendu compte au poste de

 11   commandement avancé."

 12   Est-ce que vous dites que ces renseignements ne vous ont pas été

 13   communiqués cette nuit-là par l'officier de permanence du poste de

 14   commandement avancé ?

 15   R.  Non, ce que je dis c'est exactement le contraire. J'ai reçu ce

 16   renseignement, mais pas directement en parlant à l'officier de permanence

 17   d'opérations.

 18   Q.  L'officier de permanence d'opérations, lequel ?

 19   R.  Nous sommes en train de regarder ceci et nous voyons que l'homme en

 20   question c'était Trbic.

 21   Q.  Donc vous avez bien parlé à Trbic ce soir-là 20 heures 15 ?

 22   R.  Je vous dis que je ne m'en souviens pas; très probablement je ne lui ai

 23   pas parlé personnellement à l'officier de service opération.

 24   Q.  Mais est-ce que ces renseignements vous ont été communiqués par

 25   quelqu'un alors ?

 26   R.  Bien sûr, il y avait un officier des transmissions qui était au

 27   Standard et qui recevait les messages et qui me les relayait et à ce

 28   moment-là je lui donnait des instruction pour savoir ce qu'il fallait

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  1   transmettre aux autres. J'étais officier de transmission moi-même et

  2   j'étais un commandant.

  3   Q.  Y avait-il un officier de service ou de permanence en plus de vous au

  4   poste de commandement avancé ce soir-là ?

  5   R.  Non, pas quand j'étais là. Je me rappelle le chef des transmissions,

  6   Milisav Petrovic; je me rappelle l'officier des renseignements, Mica

  7   Petkovic, qui était là pendant un moment; celui chargé de la sécurité, les

  8   soldats, les transmissions, il y avait toujours quelqu'un qui était là.

  9   Q.  Puisque vous nous aidez autant depuis le début de votre déposition en

 10   nous disant quelles étaient les mentions inscrites dans le cahier de ce

 11   quelles veulent dire le cahier d'officier de permanence, qu'est-ce que

 12   c'est que ce paquet qui a été envoyé depuis Badem cette nuit-là ?

 13   R.  Probablement un certain nombre de soldats de la Brigade de Bratunac

 14   d'après mes souvenirs ils sont arrivés dans la soirée, ce soir-là et ils

 15   ont rejoint la 16e Compagnie de la Krajina.

 16   M. BOURGON : [interprétation] Pourrais-je voir sur le prétoire électronique

 17   la page 5 770, s'il vous plaît. La page suivante.

 18   Q.  Je voudrais que vous regardiez la deuxième mention manuscrite --

 19   inscrite où il est dit : "30 soldats de Bratunac à 21 heures, poste de

 20   commandement avancé informé concernant leur engagement."

 21   Alors ces renseignements ont été communiqués au poste de commandement

 22   avancé, est-ce que vous les avez reçus vous-même ?

 23   R.  Mais c'est probable tout comme les autres renseignements qui étaient

 24   reliés vers le poste de commandement avancé.

 25   Q.  Ici il dit que 30 soldats de Bratunac, ceci veut dire que le paquet

 26   concernant la mention précédente ça doit être quelque chose d'autre. Est-ce

 27   que vous vous rappelez ce qu'était le paquet de Badem, le programme Badem ?

 28   R.  Bien, il est dit premièrement que le paquet a été expédié, et ensuite

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  1   il est dit que le paquet est arrivé donc les 30 hommes ou selon il s'agit.

  2   Donc en fait il s'agit de la même chose, ce sont les mêmes hommes.

  3   Q.  Si je regarde la mention suivante on dit : "Qu'à 21 heures 08, le poste

  4   de commandement avancé a été informé du fait que Milenko Marjanovic de la

  5   police militaire avait été fait prisonnier, et ils voulaient voir s'il y

  6   aurait une possibilité d'effectuer un échange."

  7   Avez-vous discuté de ces renseignements avec l'officier de service,

  8   l'officier d'opérations de la brigade ?

  9   R.  Le poste de commandement avancé a été informé. C'est cela que ça dit

 10   ici. J'étais au poste de commandement avancé. Quelqu'un m'a probablement

 11   rendu compte. Je ne me rappelle pas maintenant exactement cela et je ne

 12   peux pas vous dire ce que vous me demandez de vous dire parce qu'on m'a dit

 13   ceci ou cela précisément à tel ou tel moment.

 14   Q.  Ma question était : est-ce qu'on vous a donné ces renseignements

 15   concernant la ligne de sécuriser sur la ligne sécurisée entre le poste de

 16   commandement avancé et le commandement de la brigade ? Est-ce que ces

 17   renseignements vous ont été donnés par Trbic ?

 18   R.  Il existait une ligne de communication sécurisée qui avait été utilisée

 19   pour relayer ceci, mais je ne peux pas être plus précis que cela. 

 20   Q.  Avez-vous parlé, à 21 heures 08, à Milorad Trbic qui était l'officier

 21   de permanence opérations de la brigade ?

 22   R.  Bien, je vous ai donné une réponse générale à ces questions n'est-ce

 23   pas concernant les contacts entre moi-même et l'officier opérations de

 24   permanence.

 25   Q.  Je ne vous demande des renseignements généraux ou des informations

 26   générales. Je vous demande si, correspondant à la mention de 21 heures 08,

 27   il y a eu conversation entre vous-même et Milorad Trbic qui se trouvait au

 28   poste de commandement de la brigade.

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  1   R.  Moi, je vous dis que je n'ai pas parlé directement à l'officier

  2   opérations de permanence. Peut-être que ce n'était pas en fait

  3   occasionnellement le cas, mais ce qu'il a consigné le poste de commandement

  4   avancé en a été informé. Si c'était moi personnellement dont il parlait ou

  5   à qui il parlait, il est probable qu'il aurait écrit quelque chose dans ce

  6   sens, dans le genre de : j'ai transmis ces renseignements au commandant.

  7   Q.  Je vous remercie. J'appelle votre attention maintenant sur la dernière

  8   mention inscrite sur cette page où il est dit je cite :

  9   "A 21 heures 55, le commandant a demandé 100 rations quotidiennes sèches,

 10   des grenades à lancer et des grenades, fusils et des grenades à main à

 11   envoyer à Orahovac, et il voulait également savoir combien de munitions

 12   étaient arrivées aujourd'hui."

 13   Le commandant c'est bien vous ?

 14   R.  Oui.

 15   Q.  Avez-vous parlé à l'officier opérations de permanence de la brigade à

 16   cette occasion à ce moment-là ?

 17   R.  Il y a deux possibilités : la première serait que je lui ai parlé

 18   personnellement, et c'est vous qui insistez sur ce point que je lui ai

 19   parlé personnellement; et l'autre possibilité est qu'on dit que le

 20   commandant demande ceci ou demande cela parce que, si vous êtes en contact

 21   avec l'officier opérations de permanence, il peut -- il ne peut pas

 22   consigner par écrit une mention simplement comme cela : je demande ou je

 23   demande ceci ou je demande cela.

 24   Q.  Passons à la page 5 771, et là, il est question de deux autres

 25   communications entre le poste de commandement avancé et le commandant de la

 26   brigade cette nuit-là. Première mention en haut de la page c'est je cite :

 27   "Message du poste de commandement avancé, à savoir que l'Unité de Bratunac

 28   dormira à la caserne, et que la Praga doit y rester."

Page 31532

  1   Est-ce que vous vous rappelez avoir discuté de ces renseignements avec

  2   Milorad Trbic qui était l'officier opérations de service de la brigade ?

  3   R.  Je ne me rappelle pas avoir discuté de ces questions du tout pour

  4   commencer. A l'époque, ceci m'a frappé comme n'était pas tellement

  5   important. Ce qui est consigné ici, à savoir qu'on a appris cela depuis le

  6   poste de commandement avancé, ça veut dire que quelqu'un a transmis mon

  7   ordre pour les hommes de Bratunac qui étaient de dormir à la caserne.

  8   Q.  J'appelle votre attention sur la deuxième mention écrite au bas de la

  9   page où on dit : "Le centre de Sécurité a rendu compte vers 23 heures 17

 10   que des groupes ennemis ont été repérés en déplacement depuis Kusonja vers

 11   Crni Vrh, ceci a été transmis au commandant de la brigade au poste de

 12   commandement avancé de la brigade."

 13   Alors là le commandant c'est vous, n'est-ce pas ?

 14   R.  Oui.

 15   Q.  Vous continuez de nier que vous avez paré à Milorad Trbic cette nuit-là

 16   ?

 17   R.  Je ne le nie pas. Je vous ai dit à un moment qu'il y avait deux

 18   possibilités et que ce qu'aurait été ces deux possibilité. S'il s'était mis

 19   directement en rapport avec moi, s'il avait pu me parler directement

 20   c'était une possibilité, mais il se pouvait aussi qu'il ait fait

 21   transmettre ceci par transmetteur.

 22   Une chose est certaine, je ne me rappelle pas avoir parlé à M. Trbic. 

 23   Q.  Revoyant cette page dans le cahier encore. Un instant, s'il vous

 24   plaît.

 25   Pourrait-on revenir à la page 5 771, s'il vous plaît ? Là, c'est une

 26   mention consignée à 22 heures 10 provenant du 1er Bataillon qui demande

 27   qu'on lui envoie une excavatrice et un camion pour emporter un certain

 28   nombre de choses, une bâche devant se trouver à Pilica à 08 heures. Ces

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  1   renseignements ont été transmis à Jokic et Milosevic.

  2   Alors si vous aviez parlé à l'officier de permanence de la brigade cette

  3   nuit-là au lieu d'envoyer Obrenovic, vous auriez pu obtenir ce

  4   renseignement et vous auriez pu savoir ce qui se passait à Pilica; c'est

  5   exact ?

  6   R.  J'aurais pu obtenir ces renseignements mais ceci dit clairement à qui

  7   ces demandes ont été transmises. Dans l'interrogatoire principal, j'ai dit

  8   que le 18 à Baljkovica, Jokic m'a dit qu'il avait reçu cette demande pour

  9   cette machine qui devait être envoyée à Branjevo.

 10   Q.  Mais cette nuit-là, cette demande a été envoyée depuis le commandement

 11   de la brigade - ça a été au 1er Bataillon - comment se fait-il qu'Obrenovic,

 12   le lendemain matin, le 17, n'ait pas été informé de cela s'il a parlé à

 13   Trbic cette nuit-là ?

 14   R.  Il était informé de ce que Trbic lui avait dit. La conversation peut

 15   avoir eu lieu avant que cette mention ne soit écrite et peut-être même

 16   après qu'elle ait été inscrite. Dans un sens comme dans l'autre, je ne suis

 17   pas sûr.

 18   Q.  Vous saviez qu'un grand nombre de membres du 1er Bataillon, il est exact

 19   que vous saviez que certains membres du 1er Bataillon vivaient dans le

 20   voisinage de l'école à Pilica, n'est-ce pas ?

 21   R.  Oui.

 22   Q.  Vous n'avez pas appelé le 1er Bataillon, ne serait-ce, que pour obtenir

 23   un rapport concernant la situation de savoir s'il y avait encore des

 24   prisonniers à l'école, qui les gardait, et quel était leur sort ?

 25   R.  Non, parce que je n'ai jamais donné d'ordre à ce bataillon à cet égard.

 26   Je ne l'ai pas fait, et Obrenovic non plus.

 27   Q.  Mais vous aviez des renseignements à partir du 15 selon lesquels il y

 28   avait des prisonniers à Pilica, et vous avez des renseignements provenant

Page 31534

  1   d'Obrenovic selon lesquels il y avait eu des exécutions en deux lieux

  2   différents. N'avez-vous pas envie d'appeler pour voir ce qui se passe avec

  3   les prisonniers à Pilica ? Ces renseignements ne vous intéressent pas ?

  4   R.  J'étais au courant ce qui se passait pour les prisonniers à Pilica, le

  5   bâtiment de l'école le 15. Je n'avais pas entendu parler d'exécutions où

  6   que ce soit avant la soirée du 16 et c'est la raison pour laquelle j'ai

  7   envoyé Obrenovic à Zvornik pour recueillir des renseignements pour moi-même

  8   concernant tous les autres événements dans tous les autres endroits.

  9   Q.  Mais c'est exactement ce que je vous dire. Pendant qu'Obrenovic est

 10   parti au commandement de la Brigade de Zvornik, vous avez déjà envisagé le

 11   fait qu'il aurait été plus rapide d'appeler vous-même, tandis qu'Obrenovic

 12   était parti, et vous n'avez pas appelé le 1er Bataillon pour essayer de

 13   savoir ce qui se passait pour les prisonniers qui s'y trouvaient.

 14   R.  Je n'ai pas appelé. Son commandant se trouvait dans le village de

 15   Manojlovci, la distance est d'environ dix kilomètres de Pilica. Je ne pense

 16   pas que le commandant aurait relayé quoi que ce soit franchement, même s'il

 17   l'avait fait je n'en aurais rien su.

 18   Q.  Etant le bon commandant que vous étiez en 1995, vous n'étiez pas

 19   intéressé à appeler le 1er Bataillon, ne serait-ce que pour leur faire

 20   savoir qu'il y avait la présence de prisonniers à Pilica et qu'on s'en

 21   occupait, que c'était des unités qui n'étaient pas à Zvornik et ceci

 22   n'intéressait pas la brigade, tout au moins pour les rassurer, afin que

 23   vous puissiez les rassurer ?

 24   R.  Je ne les ai pas appelé et je ne leur ai pas parlé de cela.

 25   Q.  Sachant que des exécutions avaient eu lieu à la fois à Orahovac et à

 26   Petkovci, est-ce que vous avez envoyé -- est-ce que vous avez estimé que le

 27   fait d'envoyer un ordre au 1er Bataillon tout au moins pour dire : ne vous

 28   mêlez pas de cela en aucune manière pour ce qui est des prisonniers qui

Page 31535

  1   sont gardés à Pilica ? Est-ce que vous avez envisagé de faire quelque chose

  2   comme cela ?

  3   R.  Je ne savais même pas qu'ils étaient impliqués pour commencer ou que

  4   quiconque leur avait ordonné de s'en occuper. Par conséquent, je n'avais

  5   tout simplement aucune raison d'appeler de façon à leur dire de ne pas s'en

  6   mêler.

  7   Q.  Mais je suis en train -- justement en train de parler des

  8   renseignements que vous aviez effectivement, non pas des renseignements que

  9   vous aviez appris plus tard, sur la base des renseignements que vous aviez;

 10   n'avez-vous pas eu l'impression et n'avez-vous pas envisagé de les appeler

 11   pour vous assurer que votre brigade ne serait pas mêlée à la tuerie des

 12   prisonniers, à l'exécution des prisonniers ?

 13   R.  Mais pourquoi est-ce que j'aurais eu le moindre soupçon pour commencer

 14   que ma brigade serait mêlée à quoi que ce soit de ce genre ? Ces

 15   prisonniers avaient été emmenés là par sous une escorte d'autres personnes.

 16   Le premier renseignement c'était qu'il y aurait un tri et qu'ils seraient

 17   échangés par la suite. Pourquoi est-ce que j'aurais dû prévoir ou anticiper

 18   que des exécutions pouvaient avoir lieu ?

 19   Q.  Parce que vous aviez eu des renseignements selon lesquels certaines

 20   personnes avaient été tuées à Orahovac et à Petkovci, et donc vous auriez

 21   pu au moins avertir votre bataillon de ne pas s'en mêler, de ne pas

 22   participer, n'est-ce pas ?

 23   R.  J'aurais pu raisonner comme ça. J'aurais pu penser que ces gens avaient

 24   été tués, ceux qui, comme on l'a appris plus tard, avaient été tués à cet

 25   endroit-là, mais je pourrais également déduire que peut-être ces personnes

 26   étaient encore en vie.

 27   Q.  C'est exactement ce que je veux dire, Monsieur le Président. S'ils

 28   étaient encore en vie peut-être que vous auriez pu les sauver, mais je vais

Page 31536

  1   passer maintenant au commandement du 6e Bataillon.

  2   Pouvez-vous confirmer que vous aviez des moyens de communication sécurisés

  3   à partir du poste de commandement avancé jusqu'au commandement du 6e

  4   Bataillon ?

  5   R.  Sur le premier point -- la première chose que vous avez dite, à savoir

  6   que ces prisonniers étaient encore en vie et que j'avertisse le 1er

  7   Bataillon, et que j'avais averti le 1er Bataillon peut-être qu'ils étaient

  8   encore en vie. Vous savez qui a effectué les exécutions. Vous savez qui a

  9   amené ces gens-là. Ceci n'avait absolument rien à voir avec le 1er Bataillon

 10   ni même avec le commandement de la Brigade de Zvornik.

 11   Quant à la deuxième partie de votre question, nous étions en contact avec

 12   le 6e Bataillon. Il y avait une ligne par fil, une ligne sécurisée à partir

 13   du poste de commandement avancé, ou ceci passait par un standard

 14   téléphonique ça c'est quelque chose dont je ne suis pas absolument certain.

 15   Q.  Mais d'après votre déposition, même si vous avez appris de Dragan

 16   Obrenovic que le 6e Bataillon avait participé d'une certaine manière à

 17   déplacer les corps, les cadavres et qu'il y avait eu des exécutions dans

 18   l'école et au barrage, n'avez-vous pas appelé Ostoja Stanisic ne serait-ce

 19   que pour obtenir un rapport sur la situation, n'est-ce pas ?

 20   R.  Il avait parlé à Dragan Obrenovic et lui avait communiqué ce type

 21   d'information. Ostoja se trouvait tout simplement avoir appris cela et les

 22   villages avaient demandé que les cadavres soient enlevés, c'est la raison

 23   pour laquelle ils l'ont fait. Est-ce que c'était un crime ? Est-ce que le

 24   fait de déplacer des cadavres est un crime ? Ça, on peut en débattre, on en

 25   en discuter.

 26   Q.  Ce que je veux dire c'est que, sur la base de ce renseignement, n'avez-

 27   vous pas voulu essayer de savoir ou d'apprendre ou de vous assurer que le

 28   6e Bataillon n'avait pas participé ou n'avait pas été davantage mêlé à ces

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  1   exécutions ?

  2   R.  Qu'est-ce que vous voulez dire "davantage impliqué ou mêlé" ? L'homme a

  3   dit que tout était exterminé. Alors comment pouvait-on aller au-delà ?

  4   Q.  Je vais vous poser la question de façon plus claire. Vous avez des

  5   renseignements de Dragan Obrenovic qui avait obtenu ces renseignements du

  6   commandant du 6e Bataillon, selon lesquels du personnel de votre brigade

  7   avait été mêlé dans le déplacement des cadavres, des personnes qui auraient

  8   été exécutées à l'école. La question que je vous pose c'est : n'étiez-vous

  9   pas intéressé à vous assurer que l'implication des membres de votre brigade

 10   n'allait pas au-delà du fait de déplacer ces cadavres ?

 11   R.  L'homme qui en parlait s'exprimait au passé. C'était quelque chose qui

 12   était terminé. Il a dit que les corps avaient été déplacés, enlevés. Je ne

 13   vois pas ce que le 6e Bataillon aurait pu faire d'autre ou ce que le 6e

 14   Bataillon de Kameni, il aurait pu être autrement impliqué ou mêlé.

 15   Q.  Donc si ceci appartient au passé, cela n'a pas d'importance. Il n'est

 16   pas nécessaire d'en parler au commandant du bataillon pour essayer

 17   d'apprendre si ma brigade est impliquée là-dedans; c'est ça que vous dites

 18   dans votre déposition ?

 19   R.  Il y avait un autre aspect, j'avais d'autre chose à l'esprit, à savoir

 20   que je ne devais pas me lancer dans des conversations avec certaines

 21   personnes et ainsi élargir le cercle de personnes de qui j'aurais besoin

 22   d'obtenir des informations. Parce que ceci aurait probablement -- serait

 23   probablement parvenu aux oreilles des auteurs probables en très peu de

 24   temps. S'il y avait une vérité que j'aurais pu obtenir avant que le

 25   Tribunal ne le fasse, il y aurait eu toute sorte de ramification ou

 26   conséquence pour certaines personnes. Si vous pensez qu'un organe comme

 27   celui-là peut enquêter sur les actions d'un commandant, un enquêteur chargé

 28   de la sécurité, à ce moment-là, vous n'avez pas raison parce que la

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  1   sécurité, les personnes de la sécurité n'ont pas l'autorisation de le

  2   faire.

  3   Vous avez des instructions pour le travail ou les tâches des organes

  4   de sécurité, les instructions qui disent qu'ils doivent enquêter sur tous

  5   les crimes qui relèvent de la juridiction d'un tribunal militaire. Ils

  6   doivent être absolument sûrs, ils doivent s'assurer qu'aucun élément de

  7   preuve n'a été enlevé. Ils doivent fouiller des logements, des

  8   appartements, ils doivent saisir des objets, et ils doivent envoyer des

  9   convocations. Ils doivent interroger, ils doivent détenir et ainsi de

 10   suite. Alors qu'est-ce que vous attendiez à ce que je fasse dans une

 11   situation comme celle-là, tirer une sonnette d'alarme, lancer une enquête ?

 12   Q.  Je me réfère au moment exact, précis, après que Dragan Obrenovic

 13   ait quitté le commandement de la Brigade de Zvornik lorsque sur vos

 14   instructions il est parti. Ce que j'ai dit c'est qu'il n'y aurait aucun

 15   élargissement de vos renseignements, les renseignements venaient du

 16   commandant du 6e Bataillon, et vous serez d'accord avec moi que vous auriez

 17   pu ordonner à Ostoja Stanisic de vous rendre compte ou de rendre compte au

 18   poste de commandement avancé, expliquer -- vous expliquer ce qui s'était

 19   passé là ? Ne serait-ce que parce que vous ne saviez pas, comme vous avez

 20   dit, si les prisonniers étaient encore en vie à ce moment-là ?

 21   R.  Il aurait pu me rendre compte ou aurait pu rendre compte au chef

 22   d'état-major. Il aurait rendu compte au chef d'état-major, ce qui était

 23   équivalent à me rendre compte à moi, parce que j'ai reçu les mêmes

 24   renseignements.

 25   Q.  C'est précisément ce que je vais vous dire. Vous ne savez pas

 26   s'il y a encore des prisonniers qui sont gardés, retenus là,  s'ils sont

 27   vivants, et vous n'avez pas appelé Ostoja Stanisic; oui ou non ?

 28   R.  Pour la troisième fois, Maître Bourgon, je suis en train de vous

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  1   dire que c'était fini en utilisant le passé. C'était loin dans le passé,

  2   dit Ostoja. Donc c'était terminé, personne n'était vivant. Les cadavres se

  3   trouvaient autour du bâtiment de l'école -- qui se trouvaient autour du

  4   bâtiment de l'école avaient été enlevés.

  5   Q.  Je voudrais vous rappeler la réponse que vous avez faite à la

  6   page 41, lignes 20 à 22 ou 21 à 23, je cite :

  7   Ma question qui était : "Mais est-ce que vous ne saviez pas qu'il y

  8   avait encore des prisonniers gardés à l'école Petkovic ?"

  9   Réponse : Je ne le savais pas."

 10   Donc ne sachant pas s'il y avait encore des prisonniers vivants à

 11   l'école, nous ne sommes pas en train de parler au passé. Pouviez-vous

 12   appeler Ostoja Stanisic en lui disant de venir au poste de commandement

 13   avancé et nous expliquer ce qui se passait ?

 14   R.  Je pense qu'il y a peut-être un malentendu. Je ne savais pas s'il

 15   y avait qui que ce soit là encore vivant dans le bâtiment de l'école avant

 16   que Ostoja n'ait parlé à Dragan Obrenovic. Mais après sa conversation avec

 17   Dragan Obrenovic, je savais qu'il ne restait personne, que personne n'était

 18   en vie.

 19   Q.  Excusez-moi, Témoin, mais c'est la première fois que vous dites

 20   ceci, et lorsqu'on vous a questionné sur la teneur exacte de votre

 21   conversation avec Dragan Obrenovic, vous n'avez jamais dit que tout le

 22   monde avait été tué là-bas. Alors est-ce que vous êtes en train de modifier

 23   votre déposition maintenant ?

 24   R.  Je ne modifie pas ma déposition. Je dis qu'ils avaient été tués,

 25   tous ou pas, ça c'est un mot que j'ai peut-être utilisé. Mais si j'ai dit

 26   qu'ils étaient tués, bon, il est censé le même.

 27   Q.  Passons à autre chose, Monsieur le Témoin. Vous savez quelle est

 28   notre position en l'espèce, à savoir que le 13 juillet, Obrenovic n'a pas

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  1   reçu de renseignement de Drago Nikolic concernant les prisonniers.

  2   Néanmoins sur la base de ce que vous dites, Obrenovic vous a dit que le 16

  3   juillet, à ce que je comprends vous n'avez pas essayé de vous mettre en

  4   rapport avec Drago Nikolic; c'est bien cela ?

  5   R.  Je n'ai pas vu Drago Nikolic, ces jours-là. Obrenovic est parti

  6   dans la soirée du 16, et je m'attendais à ce que je pourrais  le retrouver,

  7   mais en fait il a trouvé Trbic et pas Drago Nikolic. Je n'ai pas parlé à

  8   Drago Nikolic. Je n'ai pas parlé à Drago Nikolic à ce sujet.

  9   Q.  La question que je vous posais : c'est que vous ne lui avez pas

 10   parlé, mais vous n'avez pas envisagé ou essayé de l'atteindre en appelant

 11   l'officier opération de service de la brigade, par exemple ?

 12   R.  Moi, je vous dis que non, je ne lui ai pas parlé. Je n'ai pas

 13   essayé de le -- je n'ai pas demandé, je n'ai pas essayé de le trouver.

 14   Q.  Mais vous seriez d'accord avec moi que, si Drago Nikolic était,

 15   comme l'a dit Obrenovic, la première personne qui a reçu les renseignements

 16   ou l'ordre concernant l'arrivée des prisonniers, alors c'était bien la

 17   personne à qui il aurait fallu parler pour éclaircir la situation; êtes-

 18   vous d'accord avec cela ?

 19   R.  Oui. Si effectivement Obrenovic l'avait trouvé là, le 16, il le

 20   lui aurait fait savoir, il aurait peut-être reçu des informations plus

 21   précises que celles qui ont été communiquées à Obrenovic par Trbic.

 22   Q.  Vous conviendrez avec moi que vous auriez pu par Trbic, par un

 23   autre intermédiaire ordonner à Drago Nikolic de venir immédiatement au

 24   poste de commandement avancé pour vous faire rapport, n'est-ce pas ?

 25   R.  Vous parlez du 16 au soir ?

 26   Q.  Oui, le 16 au soir.

 27   R.  Oui, oui.

 28   Q.  Encore une fois, notre position est la suivante : la conversation entre

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  1   Drago Nikolic et Obrenovic, le 13 juillet, n'a jamais eu lieu. Mais d'après

  2   votre déposition, Drago Nikolic aurait pu vous informer du nombre de

  3   prisonniers pris dans le secteur de Zvornik, n'est-ce pas ?

  4   R.  Il ne l'a pas dit à Obrenovic. Si Obrenovic ne lui avait parlé, Drago

  5   Nikolic a attendu volontaire la colonne et il fait certaines choses de sa

  6   propre volonté. Il a pris cinq ou six policiers qu'Obrenovic n'ait

  7   approuvés.

  8   Q.  Ce n'est pas ma question. Je ne suis pas sûr de comprendre votre

  9   réponse, mais ma question est très simple : si vous aviez ordonné à Drago

 10   Nikolic de venir au poste de commandement avancé ce soir-là, il aurait pu

 11   vous dire, d'après ce que vous dites, vous, d'après ce que dit Dragan

 12   Obrenovic, il aurait pu vous dire le nombre de prisonniers arrivés dans le

 13   secteur; vous en conviendrez ?

 14   R.  Oui, je suis d'accord. Il aurait pu et il aurait dû s'il avait su il

 15   n'était pas nécessaire qu'il attende que je lui en donne l'ordre ou lui en

 16   fasse la demande.

 17   Q.  Bien, vous connaissez notre position - je ne vais pas la réitérer à cet

 18   égard - mais il aurait pu vous dire également si vous et Dragan Obrenovic

 19   fait un récit exact de la situation, où les prisonniers avaient été emmenés

 20   ce soir-là ou en tout cas le 14 juillet, n'est-ce pas ?

 21   R.  Si c'est votre position, si vous dites qu'il n'a parlé à personne qu'il

 22   n'était pas là et bien il n'aurait pas pu me le dire. Si toutefois votre

 23   position est autre, et s'il était bien présent et s'il a parlé à certaines

 24   personnes, il aurait pu me le dire.

 25   Q.  Nous ne parlons pas de ma position ici nous parlons de la vôtre. Nous

 26   parlons des informations dont vous disposiez. D'après votre déposition,

 27   vous dites avoir reçu des informations d'Obrenovic. A la lumière des

 28   informations dont vous dites que vous en disposiez à l'époque, si vous

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  1   aviez donné l'ordre à Drago Nikolic de venir au poste de commandement

  2   avancé le 16, il aurait pu vous dire quels policiers militaires avait été

  3   utilisés, y compris Jasikovac, et ce qu'ils avaient fait vis-à-vis des

  4   prisonniers -- il aurait pu vous dire ce que les officiers militaires qui

  5   avaient été utilisés, y compris Jasikovac, avaient fait par rapport aux

  6   prisonniers ?

  7   R.  Oui, il aurait pu venir, il aurait pu parler de cela, il aurait pu nous

  8   dire où il avait trouvé la colonne, combien de personnes étaient avec lui,

  9   quels officies supérieurs il avait rencontrés qui avait procédé aux

 10   exécutions, où se trouvaient les uns et les autres et à quel moment il

 11   aurait pu nous dire tout ceci.

 12   Q.  Bien, d'après les informations que vous avez obtenues auprès

 13   d'Obrenovic, je ne pense pas qu'il aurait pu vous dire où les exécutions

 14   avaient eu lieu puisque Obrenovic ne vous en a jamais touché mot. Par

 15   contre, il aurait pu vous dire ce que la police militaire avait fait des

 16   prisonniers lorsque les prisonniers sont arrivés là où ils sont arrivés.

 17   C'est ce qu'il aurait pu vous dire, n'est-ce pas ?

 18   R.  Vous parlez de Drago Nikolic ?

 19   Q.  Oui, bien sûr.

 20   R.  Au moins -- oui, au moins à cela, au moins ce dont vous venez de

 21   parler.

 22   Q.  Pourquoi ne pas avoir appelé Drago Nikolic ? Pourquoi ne pas lui avoir

 23   demandé de venir au poste de commandement avancé ?

 24   R.  Je ne l'ai pas appelé parce que j'avais envoyé Obrenovic chercher des

 25   informations, et je ne faisais plus confiance en ce que trouverait

 26   Obrenovic -- qu'en ce qu'aurait pu dire Drago Nikolic.

 27   Q.  Cette information pouvait attendre le lendemain matin et la nuit de

 28   sommeil d'Obrenovic chez lui, n'est-ce pas ?

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  1   R.  Oui, il n'a pas beaucoup dormi. Il est parti tard. Il est arrivé tôt.

  2   L'information était là, oui, déjà.

  3   Q.  Je suppose qu'après votre conversation du 16 juillet avec Obrenovic,

  4   vous n'avez pas tenté d'entrer en contact avec votre  commandant, le

  5   commandant de la Compagnie de Police militaire, Jasikovac, si ce n'est pour

  6   savoir ce qu'il avait fait et l'entendre de sa bouche et Drago Nikolic ?

  7   R.  Exact, je ne l'ai pas appelé. L'information dont je disposais était

  8   telle que l'on pouvait soupçonner certains individus de la Brigade de

  9   Zvornik et leur implication, d'après, en tout cas, les informations

 10   d'Obrenovic et d'après ce qu'il m'a dit, informations selon lesquelles

 11   toute l'opération avait été menée au plus haut niveau. Je n'aurais pas pu

 12   mener une enquête au peigne fin pour établir ce que X, Y ou Z policiers

 13   avaient fait, ce que Trbic et d'autres avaient fait et aux ordres de qui

 14   ils l'avaient fait.

 15   Q.  Bien, vous n'avez pas donné d'ordre pour veiller à ce que les membres

 16   de votre Compagnie de Police militaire ne soient pas à garder les

 17   prisonniers ou faire quoi que ce soit d'autres avec eux ?

 18   R.  Non.

 19   Q.  Mais vous auriez pu entrer en contact avec l'officier de permanence de

 20   la brigade chargé des opérations et ordonner à Jasikovac de vous rendre

 21   compte de la situation immédiatement ?

 22   R.  Oui, tout comme avec la personne dont vous venez juste de parler.

 23   Toutefois, d'après les informations que j'ai obtenues le 16 au soir, les

 24   choses avaient déjà eu lieu dans ces lieux là, et je suis fermement

 25   convaincu que ces policiers, les policiers en question n'étaient plus

 26   engagés où que ce soit.

 27   Q.  Bien, ne s'agissait-il pas pour vous de confirmer que les membres de

 28   votre compagnie de police militaire de votre brigade n'étaient pas

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  1   impliqués dans quelque acte criminel que ce soit, ne vouliez-vous pas le

  2   confirmer après avoir entendu parler des exécutions à Orahovac et Petkovci

  3   ?

  4   R.  D'après les informations dont je disposais, aucun membre de la Brigade

  5   de Zvornik n'avait participé aux exécutions.

  6   Q.  Après votre conversation avec Obrenovic le 16 juillet, j'imagine que

  7   vous n'avez pas appelé ni tenté d'appeler Dragan Jokic, votre chef du

  8   génie, ne serait-ce que pour obtenir un rapport sur l'emploi faite des

  9   moyens du génie qui avaient été faits et pour vous assurer que les membres

 10   du génie et de la compagnie en question n'avaient pas participé à

 11   l'ensevelissement des prisonniers ou à tout autre chose de ce genre, n'est-

 12   ce pas ?

 13   R.  Le 18 au matin, j'ai vu Jokic et je lui en ai touché mot.

 14   Q.  Moi, je vous parle du 16; après votre conversation avec Obrenovic, vous

 15   n'avez pas essayé d'appeler Jokic pour savoir quels avaient été les moyens

 16   du génie qui avaient été utilisés et par qui ?

 17   R.  Il a dit que Dragan Obrenovic, le 14 au soir, lui avait dit comment le

 18   matériel avait été réquisitionné et par qui. Mais ce n'était pas Jokic qui

 19   en était à l'origine.

 20   Q.  Vous n'aviez pas la moindre idée des personnes qui avaient enseveli les

 21   corps qui avaient été exécutés à l'école de Petkovici ou au barrage, n'est-

 22   ce pas ?

 23   R.  Aujourd'hui encore, je ne sais pas qui a procédé à l'ensevelissement

 24   des corps au barrage. A l'époque, d'après Jokic, il y avait deux machines

 25   de Birac Holding et BGH700 de la société d'Ingénierie. L'équipement était

 26   pris en charge par un soldat de la Compagnie du Génie.

 27   M. BOURGON : [interprétation] Monsieur le Président, nous pouvons nous

 28   interrompre.

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  1   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Très bien.

  2   L'INTERPRÈTE : L'ajout de l'interprète, les deux sociétés, évoquées par le

  3   témoin dans sa dernière réponse, sont Birac Holding, d'une part, et

  4   Jasenica de l'autre.

  5   --- L'audience est suspendue à 12 heures 11.

  6   --- L'audience est reprise à 12 heures 42.

  7    M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Maître Bourgon.

  8   M. BOURGON : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.

  9   Q.  Monsieur, je n'avais plus de question à vous poser sur ce que vous avez

 10   fait ou ce que vous auriez pu faire ce soir, mais je vais m'interrompre

 11   ici. J'aimerais simplement que vous confirmiez et que vous disiez si vous

 12   êtes en désaccord avec les propositions que je vais vous faire.

 13   A savoir, suite à votre conversation avec Dragan Obrenovic le 16

 14   juillet au poste de commandement avancé, d'après ce que vous dites vous

 15   avez envoyé Dragan Obrenovic au commandement de la Brigade de Zvornik, afin

 16   qu'il obtienne plus d'informations et vous lui avez donné permission de

 17   nous revenir que le lendemain. Vous n'avez pas appelé l'officier de

 18   permanence de la brigade afin d'obtenir plus d'informations même si vous

 19   disposiez d'une ligne sécurisée vous permettant de le contacter. Vous

 20   n'avez pas appelé le commandement du corps pour obtenir plus

 21   d'informations. Vous n'avez pas appelé l'état-major principal ni tenté de

 22   le faire pour tenter donc d'obtenir des informations ou pour en

 23   communiquer. Vous n'avez pas envoyé de rapport immédiat même si vous aviez

 24   les moyens de transmission sécurisée. Vous n'avez pas appelé le 1er

 25   Bataillon. Vous n'avez pas appelé le 6e Bataillon, vous n'avez pas émis

 26   d'ordre visant à prévenir le contact entre la Brigade de Zvornik et les

 27   prisonniers. Vous n'avez pas essayé d'entrer en contact avec Drago Nikolic.

 28   Vous n'avez pas essayé d'entrer en contact avec Dragan Jovic s'agissant des

Page 31547

  1   moyens de génie éventuellement utilisés, et vous n'avez pas essayé d'entrer

  2   en contact avec Jasikovac, s'agissant des moyens de police militaire.

  3   Etes-vous en désaccord avec l'une ou l'autre de ces compositions ?

  4   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Pour que les choses soient tout à fait

  5   claires, vous nous parlez du 16 juillet uniquement.

  6   M. BOURGON : [interprétation] La nuit du 16 juillet juste après le soir du

  7   16 juillet, juste après, donc suite à la conversation avec Dragan

  8   Obrenovic.

  9   LE TÉMOIN : [interprétation] Maître Bourgon, voici ce que je vous dirais :

 10   cette question résume toutes les questions que vous m'avez posées au

 11   préalable et vous demandez de résumer toutes mes réponses et de vous en

 12   donner une simple.

 13   De manière générale, je suis d'accord avec vos propositions.

 14   Toutefois, si la soirée du 16 j'avais été là en tant qu'avocat et non pas

 15   en tant que commandant, si j'avais pu réfléchir à tête reposée sur ce que

 16   je pouvais faire. Il se peut que je n'aie pas tout fait de la même manière,

 17   mais le gros de ces choses-là je l'aurais fait pareil, je dirais.

 18   Quoi qu'il en soit, il faut se souvenir de la situation telle

 19   qu'elle était à l'époque de la réalité sur le terrain de la situation telle

 20   qu'elle se déroulait à ce moment-là. Je n'ai pas demandé non plus de

 21   quelconque permission de la part du corps ou de l'état-major principal pour

 22   faire ce que j'ai fait le 16. C'est une autre chose que je n'ai pas faite.

 23   Je n'ai appelé personne. Aucune des personnes que vous avez mentionnées

 24   pour vérifier certaines choses avec eux, parce que je pensais que

 25   l'information à ma disposition qui m'était parvenue par la bouche de Dragan

 26   Obrenovic était suffisante.

 27   Il fallait également que je tienne compte de toutes les répercussions

 28   possibles des mesures que je prenais s'agissant de l'ouverture du corridor

Page 31548

  1   éventuel, s'agissant des négociations avec la partie adverse. Quant au fait

  2   d'appeler des officiers chargés de la sécurité et de parler de tout ceci

  3   avec eux je ne pensais pas que ceci aurait été intéressant. Parce qu'il

  4   était peu probable que j'obtienne des informations de leur part, même pas

  5   celles que j'avais reçues de Dragan Obrenovic.

  6   Q.  Mais vous l'avez dit il me semble vous-même à un moment donné au cours

  7   de la soirée du 16 juillet, le passage de la colonne a été interrompue

  8   suite à l'accord auquel vous êtes parvenu avec Muminovic, n'est-ce pas ?

  9   R.  Oui.

 10   Q.  Dans ces circonstances, il y avait donc beaucoup de temps à votre

 11   disposition, vous en avez les moyens nécessaires, et il était faisable et

 12   possible pour vous de prendre les mesures dont nous venons de parler et

 13   dont vous venez de confirmer que vous ne les avez pas prises, n'est-ce pas

 14   ?

 15   R.  Il était faisable et possible de faire différents types de choses dont

 16   celles dont vous venez de parlez, mais le passage de la colonne de la 28e

 17   Division a été perturbé et ce n'était pas une circonstance atténuante parce

 18   que le risque était d'autant plus grand de nouvelles forces du 2e Corps

 19   risquait d'emprunter ce corridor derrière les lignes de la défense de la

 20   Brigade de Zvornik. 

 21   Que serait-il advenu de moi à ce moment-là si cela s'était produit ? J'ai

 22   fait ceci en pleine connaissance de cause et j'ai agi moi-même, et c'était

 23   là ma principale préoccupation.

 24   Q.  A la lumière de toute ceci, voici la question que je vous pose :

 25   qu'avez-vous fait au poste de commandement avancé le soir du 16 juillet ?

 26   R.  Je suis resté debout bien après minuit. J'étais au poste de

 27   commandement avancé et j'ai gardé le contact particulièrement avec les

 28   hommes qui se trouvaient à découvert dans le corridor parce qu'il y avait

Page 31549

  1   eu contact physique établi entre les soldats de l'ABiH et les soldats de

  2   l'ARSK. Je pense qu'à 3 heures ou 4 heures du matin j'étais encore debout

  3   et j'étais prêt à surveiller donc l'évolution des choses.

  4   Q.  Bien, je passe maintenant au 17 juillet au matin, c'est-à-dire le

  5   lendemain. D'après votre déposition, lorsque Obrenovic est revenu, il vous

  6   a informé des choses suivantes, ce que l'on trouvera à la page 31 084,

  7   ligne 9, à la page 31 085, ligne 7, c'est la date du 9 février. Vous dites

  8   que Milorad Trbic, l'officier de permanence chargé des opérations -- non,

  9   pardon, Dragan Obrenovic vous a dit que Milorad Trbic, qui était l'officier

 10   de permanence chargé des opérations, on lui avait dit ceci, à savoir que

 11   Drago Nikolic n'était pas présent parce que son frère avait été tué; est-ce

 12   exact ?

 13   R.  Oui.

 14   Q.  Alors j'ai examiné ceci ce week-end parce que vous avez dit "son

 15   frère." Ce n'est pas son frère de sang qui a été tué, mais je crois que

 16   c'est quand même un terme que vous utilisez même si, en réalité, il

 17   s'agissait de son cousin, n'est-ce pas ?

 18   R.  Non, nous disons cousin ou parent, cela dépend du lien de parenté.

 19   Q.  Pardon, je me suis penché là-dessus ce week-end. Mais enfin vous savez

 20   de toute façon que ce n'était pas le frère de Drago Nikolic qui était mort.

 21   Le saviez-vous à l'époque, ou vous a-t-on dit à l'époque que c'était son

 22   frère qui avait été tué ?  

 23   R.  Je ne sais pas bien si c'était son frère ou pas, mais pendant le

 24   procès, j'ai appris, en tout cas, cette personne qui avait été tuée n'était

 25   pas son frère.

 26   Q.  Trbic a également dit à Obrenovic qu'il avait confirmé que les

 27   prisonniers détenus dans les écoles de Pilica et Rocevic y avaient été

 28   exécutés; c'est bien exact ?

Page 31550

  1   R.  Oui.

  2   Q.  Trbic a confirmé à Obrenovic les exécutions à Orahovac et Petkovci.

  3   R.  Oui.

  4   Q.  Trbic a également, d'après votre déposition, dit à Obrenovic que, que

  5   du matériel de la Compagnie du Génie avait été utilisé pour ensevelir les

  6   corps de ceux qui avaient été exécutés, n'est-ce pas ?

  7   R.  Oui.

  8   Q.  D'après votre déposition, bien qu'informé de tout ceci par Dragan

  9   Obrenovic au cours de la matinée du 17 juillet, vous n'avez pas pris la

 10   moindre mesure suite à ce que vous avez appris de sa bouche, n'est-ce pas ?

 11   R.  Oui, pas de mesures particulières mais j'ai parlé à Dragan Obrenovic

 12   quant à la meilleure solution que je pourrais adopter.

 13   Q.  Je suis d'accord avec vous que la lutte contre la colonne -- enfin, il

 14   n'y avait plus de lutte à ce moment-là, mais, en tout cas, que prendre la

 15   tête des opérations liées à cette colonne qui traversait vos lignes,

 16   c'était une partie évidemment très importante de vos obligations, le 17

 17   juillet. Mais je vous dirais néanmoins que vous disposiez du temps

 18   suffisant, que vous disposiez des moyens de transmissions nécessaires et

 19   qu'il était possible en d'autres termes pour vous de prendre toutes les

 20   mesures dont nous avons parlé ensemble, et dont vous avez confirmé que vous

 21   ne les avez pas prises au cours de la nuit du 16 au 17 juillet; vous êtes

 22   d'accord avec moi, n'est-ce pas ?

 23   R.  Alors s'agissant de la dernière partie de votre question, s'agissant de

 24   la nuit du 16 au 17, oui, c'est vrai. Mais vous dites que je disposais du

 25   temps suffisant, de moyens de transmission suffisants, vous parlez du 17,

 26   n'est-ce pas ?

 27   Q.  Oui, c'est effectivement ce que je suggère.

 28   R.  Je vous dis, moi, que j'ai parlé à Dragan Obrenovic au cours de la

Page 31551

  1   matinée du 17. Nous avons étudié les informations. Nous savions ce qui

  2   s'était passé le 16, quelles avaient été les demandes faites par le corps

  3   et l'état-major principal s'agissant de ma décision d'ouvrir le corridor.

  4   Par la suite, j'ai appris qu'un rapport d'activité de combat intérimaire

  5   avait été demandé. J'ai attendu que la date passe quant à la fermeture du

  6   corridor. Ensuite le 18, j'ai écrit ce rapport d'activité intérimaire sur

  7   les combats. Il était destiné à un certain nombre de personnes et tous les

  8   destinataires l'ont jugé suffisamment explicite. Ils savaient exactement ce

  9   que la teneur de ce rapport voulait dire.

 10   Q.  Je ne vous demande pas ce que vous avez fait à propos de la colonne et

 11   de la 28e Division. Je vous parle de mesures que vous auriez pu prendre

 12   s'agissant en réaction des informations obtenues de la bouche de Dragan

 13   Obrenovic sur les exécutions. Je cite les pages 31 085 à 31 086 :

 14   La question qui vous a été posée : "Quelle mesure avez-vous décidé de

 15   prendre en réponse aux informations communiquées par Obrenovic à vous sur

 16   le sort des prisonniers ?"

 17   Vous avez répondu : "Je lui ai dit que nous reprendrions la conversation

 18   plus tard dès que nous aurions terminé notre travail, et notre travail en

 19   l'occurrence c'était de laisser passer la colonne de la 28e Division."

 20   Souvenez-vous avoir dit cela ?

 21   R.  Oui.

 22   Q.  Alors ce que je vous suggère, et j'en reviens donc à la précédente

 23   question que je vous ai posée, c'est qu'alors que vous laissiez passer la

 24   colonne de la 28e Division, je vous dis que vous disposiez des moyens de

 25   communication, du temps et de la possibilité de prendre toutes les mesures

 26   dont nous avons parlé que vous n'avez pas prises au cours de la nuit du 16

 27   au 17 juillet; en conviendrez-vous avec moi ?

 28   R.  Oui, ce sont là des mesures que j'aurais pu prendre mais avec le recul,

Page 31552

  1   après les faits je peux le dire mais ceci n'aurait atténué en rien les

  2   crimes commis.

  3   Je me suis dit que ce que je devais faire à l'époque était de donner

  4   suite -- de m'adresser au commandement du corps et de l'informer de toutes

  5   ces choses. Ce que je ne peux m'empêcher de me demander, c'est pourquoi

  6   personne d'autre n'a laissé la moindre trace de toute note quelle qu'elle

  7   soit sur ce qui s'est passé à part moi.

  8   Q.  Bien. J'aimerais confirmer avec vous ce qui suit, même à ce moment-là,

  9   après votre conversation avec Dragan Obrenovic au cours de la matinée du

 10   17, en dépit des terribles choses dont il vous a informé, vous ne saviez

 11   toujours pas s'il restait encore des prisonniers vivants qui auraient pu

 12   être sauvés, n'est-ce pas ?

 13   R.  Les seules informations que j'ai reçues, c'est qu'il y avait des gens

 14   là-bas et qu'ils avaient été tués par balle. Personne n'a parlé de qui que

 15   ce soit qui aurait pu rester ou qui aurait exécuté plus tard. Mon

 16   information ne suggère rien dans ce sens.

 17   Q.  C'est exactement ce que je vous dis parce que vous nous n'avez pas

 18   obtenu cette information. Avez-vous posé la question à Dragan Obrenovic ?

 19   Savez-vous cette information ? "Sais-tu s'il y a des prisonniers que l'on

 20   pourrait encore sauver ?" Avez-vous posé la question ?

 21   R.  Je vous le dis, d'après les informations, il n'y avait plus personne.

 22   Q.  Mais je crois que ceci est contradictoire avec ce que vous avez dit par

 23   le passé. Mais je vais poursuivre peut-être que d'autres que moi,

 24   creuseront cette réponse.

 25   Voici ce que je vous propose maintenant : au cours de la matinée du 17

 26   juillet, fort de l'information communiquée par Dragan Obrenovic, il était

 27   d'autant plus important pour vous d'intervenir, d'autant plus à ce stade

 28   qu'au soir du 16 juillet; vous serez d'accord avec moi, n'est-ce pas ?

Page 31553

  1   R.  Monsieur, j'ai reçu des informations relatives aux lieux de détention

  2   de ces personnes, et on m'a fait savoir qu'elles avaient toutes été

  3   exécutées par balle. Ceci exclut toute autre chose. Ceci exclut la

  4   possibilité que quelqu'un reste encore sur place vivant.

  5   Je n'avais aucune information me donnant à penser cela. Je n'avais

  6   aucune raison de croire qu'il y avait encore des survivants. Les

  7   informations que j'ai reçues étaient de caractère suffisamment terribles

  8   comme cela, lorsque vous entendez quelque chose comme cela que faire. Vous

  9   savez que vous n'y êtes pour rien, que faire. On ne peut pas juste franchir

 10   en courrant le pas de la porte et y intervenir dans la minute. Il faut

 11   réfléchir, prendre du temps et envisager les différentes possibilités qui

 12   s'offrent à vous.

 13   Q.  Bien. Pour vous se poser, réfléchir, c'était attendre jusqu'au 18

 14   juillet, date à laquelle vous avez envoyé ce rapport de combat intérimaire

 15   ?

 16   R.  Oui.

 17   Q.  Une partie de l'information que vous avez obtenue était que du matériel

 18   du génie de votre brigade avait été utilisé pour ensevelir les corps des

 19   prisonniers. Cette information montre bien que votre brigade avait pris

 20   part à ceci. Ne pensiez-vous qu'il était plus important d'agir le 17

 21   juillet ?

 22   R.  Je dois dire que cet équipement appartenait effectivement à la

 23   Compagnie du Génie de la Brigade de Zvornik et que le conducteur était

 24   aussi membre de celle-ci. Mais la machine n'était pas en possession de la

 25   Brigade de Zvornik, ce n'était pas à moi. C'était simplement quelque chose

 26   dont se servait la VRS. Ce n'était pas moi qui étais chargé de cela. Il ne

 27   m'appartenait donc pas d'enquêter sur les démarches entreprises par lui

 28   dans un contexte particulier et hors du contexte d'une enquête globale ou

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  1   d'enquêter sur toute mesure prise par toute autre personne concernée par

  2   cet événement particulier.

  3   Q.  Au cours de votre interrogatoire principal, on vous a montré une

  4   conversation interceptée, P1026 [comme interprété], une conversation entre

  5   vous-même, le général Krstic et Trbic, le 17 juillet à 6 heures 15. Vous

  6   souvenez-vous avoir vu cela au cours de l'interrogatoire principal ?

  7   R.  Oui.

  8   Q.  Cette conversation de 6 heures 15 s'est produite après votre

  9   conversation avec Dragan Obrenovic, n'est-ce pas ?

 10   R.  Oui.

 11   Q.  Vous avez donc eu la possibilité d'en parler au commandant du corps,

 12   vous ne l'avez pas fait; c'est bien exact ?

 13   R.  En effet. J'en ai parlé pendant l'interrogatoire principal et j'ai

 14   expliqué pourquoi et comment.

 15   Q.  Effectivement, vous avez dit que vous ne l'aviez pas fait parce que le

 16   général Krstic ne dit rien sur votre rapport, sur les activités de combat

 17   du 15 juillet. Vous souvenez-vous de cela -- avoir dit cela ?

 18   R.  Oui.

 19   Q.  Parce que le général n'en a pas parlé, vous avez jugé qu'il n'était pas

 20   de bon temps pour vous d'en parler, c'est cela ?

 21   R.  A ce moment-là, oui, je n'ai pas évoqué la question. Je savais que

 22   j'allais envoyer un rapport de combat intérimaire, et je savais que j'en

 23   parlerai personnellement avec lui, que j'évoquerai le sujet.

 24   Q.  Mais pas avant le 18 juillet au plutôt, n'est-ce pas ?

 25   R.  Oui. C'est le 18 que ce rapport sur les activités de combat a été

 26   envoyé.

 27   Q.  Bien. Le 17 juillet au matin, vous aviez beaucoup plus d'informations

 28   que lorsque vous avez envoyé votre rapport de combat du 15 juillet, n'est-

Page 31555

  1   ce pas ?

  2   R.  Je recevais des informations et envoyais des rapports intérimaires sur

  3   les activités de combat. Le montant, la quantité d'informations augmentait

  4   au fur et à mesure que j'envoyais les rapports, je n'ai rien dissimulé en

  5   tout cas.

  6   Q.  Mais, je vous rappelle ce que vous avez dit. Le moins qu'Obrenovic

  7   aurait pu faire lorsqu'il a été informé de l'exécution des prisonniers,

  8   c'était d'appeler le commandement du corps et d'élucider la question avec

  9   eux, et de prendre des mesures visant à prévenir ce genre de choses. C'est

 10   en page 31385. Nous dites-vous que s'il ne s'applique pas à vous le 17

 11   juillet, même si vous aviez le commandant du corps à l'autre bout de la

 12   ligne --

 13   R.  Le soir du 14, Obrenovic avait des informations indiquant que des

 14   personnes avaient été tuées par balles à Orahovac. Il n'a pas été en mesure

 15   de prévenir cela non plus vraisemblablement. Peut-être que les raisons qui

 16   l'ont poussé en n'informer personne étaient semblables compte tenu des

 17   informations qu'il avait reçu de Drago Nikolic.

 18   J'ai informé le commandement du corps toutefois à l'écrit et à l'oral. J'ai

 19   parlé au commandant du corps. Vous semblez insister sur ce que j'aurais dû

 20   faire le 17 ou le 18, et notamment d'appeler Drago Nikolic pour lui donner

 21   ordre d'enquêter sur les crimes, que nous avions constatés dans

 22   l'interrogatoire, qui avaient été commis dans le secteur de Zvornik. Vous

 23   pouvez poser la question à Drago Nikolic, vous pouvez lui demander ce qu'il

 24   aurait fait dans une situation telle que celle-ci.

 25   Q.  Moi, je vous dis les raisons pour lesquelles vous n'avez rien dit au

 26   général Krstic ce matin : c'est parce qu'en fait, toute l'information des

 27   exécutions, vous l'avez obtenue d'Obrenovic non pas le 16 juillet, mais

 28   plutôt le 15; ceci n'est-il pas exact ?

Page 31556

  1   R.  Non, ce n'est pas exact. Mais j'aurais fait rapport de la même manière

  2   même si cela avait été le cas. Toutefois, je n'ai l'ai appris que le soir

  3   du 16.

  4   Q.  Ce matin-là, je parle du 17 juillet. D'après votre déposition, c'est

  5   également à ce moment-là que les trois colonels de l'état-major principal

  6   sont arrivés, n'est-ce pas ?

  7   R.  Trois colonels de l'état-major principal, oui.

  8   Q.  Bien, et pendant votre déposition, en page 31 092, lignes 7 à 16, vous

  9   avez décrit quand et en quels termes vous avez parlé aux trois colonels.

 10   Vous avez dit que vous, vous étiez contenté de répondre à leurs questions

 11   sans communiquer l'information supplémentaire; c'est bien exact ?

 12   R.  Oui.

 13   Q.  Je suppose que vous n'avez rien dit aux trois colonels à propos des

 14   exécutions et de toutes les informations que vous avez obtenues de Dragan

 15   Obrenovic, n'est-ce pas ?

 16   R.  Pour autant que je m'en souvienne, j'ai dit que la logique militaire

 17   exigeait là de moi que je dise quelque chose. J'ai peut-être été poussé par

 18   le biais que mes rapports indiquaient déjà que ces prisonniers avaient été

 19   placés. Personne au sein du commandement supérieur n'a réagi, eux non plus.

 20   Autres raisons éventuellement, ils étaient dans notre commandement

 21   supérieur, ce n'était pas mes supérieurs directs, et la seule personne avec

 22   laquelle je voulais évoquer ces questions, c'était le général Krstic, à

 23   l'époque, et personne d'autre.

 24   Q.  Vous conviendrez avec moi que vous aviez la chance de parler

 25   directement à des représentants du général Mladic, de leur faire savoir ce

 26   qui se passait dans le secteur de la Brigade de Zvornik, et vous dites ici

 27   sous serment aujourd'hui que vous n'avez pas évoqué la question avec eux du

 28   tout; c'est bien exact ?

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  1   R.  C'est exact et je suis, oui, sous serment.

  2   Q.  Bien. Moi, je pense que la raison pour laquelle vous n'avez rien dit à

  3   ces trois colonels ce matin, c'est parce qu'en réalité, toutes

  4   l'information relative aux exécutions, vous l'avez apprise d'Obrenovic, le

  5   15 juillet, au poste de commandement avancé; c'est bien exact ?

  6   R.  Non, non, Monsieur. Ce n'est pas exact.

  7   Q.  Très bien.

  8   M. BOURGON : [interprétation] Passons en audience à huis clos, Monsieur le

  9   Président, s'il vous plait.

 10   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Passons à huis clos partiel.

 11   [Audience à huis clos partiel]

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 13  Page 31558 expurgée. Audience à huis clos partiel.

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 17   [Audience publique]

 18   M. BOURGON : [interprétation]

 19   Q.  Monsieur, vous que nous n'avons pas -- nous n'avons jamais su quel

 20   serait votre témoignage devant cette Chambre de première instance, à savoir

 21   que vous parleriez de la conversation entre vous et Obrenovic, le 16

 22   juillet; est-ce que c'est quelque chose que vous avez prévu comme une sorte

 23   de surprise pour votre témoignage en tant que commandant ?

 24   R.  Pour beaucoup d'entre vous, oui, à partir de la réception de l'acte

 25   d'accusation, j'ai été décidé à témoigner devant cette Chambre et de dire

 26   que -- je vais essayer de dire tout ce que je savais, y compris la

 27   conversation dont j'ai parlé.

 28   Q.  Monsieur, vous souvenez-vous que, quand nous sommes rencontrés au

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  1   quartier pénitentiaire des Nations Unies en décembre 2005, vous n'avez

  2   jamais mentionné des conversations avec Dragan Obrenovic, le 16 juillet;

  3   vous souvenez de cela ?

  4   R.  Je ne bénéficiais pas de statut privilégié quand j'ai eu ces rencontres

  5   avec vous.

  6   Q.  Quand vous avez rencontré Eileen Gilleece, vous n'avez jamais -- vous

  7   ne lui avez jamais dit que vous aviez eu cette conversation avec Dragan

  8   Obrenovic, le 16 juillet ?

  9   R.  J'ai dit que j'avais reçu des informations de Dragan Obrenovic, le 16

 10   juillet.

 11   Q.  Bien, d'après le rapport que nous avons vu dans ce prétoire, et j'ai

 12   posé des questions parce que je n'ai pas pensé qu'il serait nécessaire d'y

 13   revenir, mais ici il est dit : "J'ai été informé par le chef d'état-major,

 14   le 15 juillet," n'est-ce pas ?

 15   R.  J'ai expliqué ici toutes les erreurs qui se sont glissées dans ce

 16   rapport. A un endroit dans ce rapport, il est dit que le chef de sécurité

 17   m'en a informé - ce qui n'était pas vrai - c'était Dragan Obrenovic qui

 18   m'en avait informé.

 19   Q.  Maintenant je ne parle pas des erreurs -- ou de l'erreur; je parle du

 20   fait que vous avez rencontré Eileen Gilleece, enquêteur du bureau du

 21   Procureur, qui avait -- et vous avez donc voulu aider à résoudre cette

 22   affaire. Est-ce que vous lui avez dit à cette occasion-là que vous aviez eu

 23   une conversation avec Dragan Obrenovic, le 16 juillet 1995, quant aux

 24   prisonniers ?

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  4   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Continuez, mais il faut qu'on fasse des

  5   -- qu'on expurge certaines parties.

  6   Mais continuez, Maître Bourgon.

  7   M. BOURGON : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.

  8   M. BOURGON : [interprétation]

  9   Q.  Revenons aux événements du 15 après être parti du commandement de la

 10   Brigade de Zvornik, vous avez dit aujourd'hui que vous avez eu cette

 11   réunion avec Obrenovic, Vasic, Borovcanin, et d'autres; mis à part cette

 12   réunion, vous n'avez pas eu d'autres discussions portant sur d'autres

 13   sujets, sauf de la 28e Division ?

 14   R.  On a parlé que de la 28e Division et de la situation au niveau

 15   tactique.

 16   Q.  Monsieur, dans de telles circonstances, et par rapport au témoignage du

 17   général Kosovac et du général Landry et d'après votre comportement en

 18   septembre 1995, dont nous nous souvenons, je vous avance que, vu que vous

 19   étiez un très bon commandant comme cela a été établi vendredi 13 février,

 20   vous avez ordonné à Obrenovic de venir au poste de commandement avancé le

 21   jour même, le 15 juillet, pour qu'il vous donne les informations

 22   nécessaires pour que vous puissiez donc vous -- agir en tant que commandant

 23   et pour mener la lutte contre la 28e Division, n'est-ce pas ?

 24   R.  Maître Bourgon, au commandement, il m'a transmis toutes les

 25   informations dont il disposait. Après quoi je suis parti au poste de

 26   commandement avancé et lui, au commandement du 4e Bataillon, pratiquement

 27   au même endroit, et nous avons appris de nouvelles informations sur place,

 28   et je n'ai pas eu besoin de le convoquer à nouveau pour qu'il me dise ces

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  1   éléments nouveaux dont je disposais déjà, parce qu'il était risqué de se

  2   déplacer sur le front. Moi, j'étais un bon commandant mais je ne peux pas

  3   dire que j'étais un prophète.

  4   Q.  Monsieur, vous êtes d'accord avec moi pour dire que le 14 juillet, me

  5   j'excuse le 15 juillet, à l'époque où cette réunion a eu lieu au

  6   commandement de la brigade, Obrenovic était tout à fait au courant des

  7   événements qui avaient eu lieu à Orahovac la veille --

  8   R.  D'après ces déclarations qu'il avait faites dans la soirée du 16, on

  9   peut dire que c'était ainsi.

 10   Q.  Il disposait de ces informations, et je vous dis qu'il vous aurait dit

 11   ces informations même si vous ne l'avez pas demandé de venir ce jour-là

 12   pour vous rencontrer, il vous aurait dit, par exemple : j'ai besoin de vous

 13   voir pour discuter d'une chose.

 14   Est-ce que vous vous serez attendu à quelque chose comme cela de la part

 15   d'Obrenovic ?

 16   R.  Il ne m'a pas dit cela, mais j'aurais pu avoir des -- très diverses.

 17   Q.  Monsieur, qui était au poste de commandement avancé au moment où vous

 18   êtes arrivé là-bas, le 15 ?

 19   R.  J'ai dit cela à plusieurs reprises, j'ai énuméré les personnes dont je

 20   me souvenais. Le chef des transmissions Petkovic est arrivé en même temps

 21   que moi, Mico Petrovic y était, les officiers de transmission, et des

 22   coursiers. Je ne me souviens pas des autres personnes.

 23   Plus tard dans l'après-midi, Ljubo Bojanovic est arrivé, et avant lui,

 24   Brano Grujic.

 25   Q.  Est-ce que qui que ce soit d'autre est arrivé au poste de commandement

 26   avancé avant Branko Grujic ?

 27   R.  Je vous dis que, quand je suis arrivé là-bas, je vous ai dit quelles

 28   personnes y étaient déjà. Moi, je me trouvais au poste d'observation à

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  1   quelque 300 mètres par rapport à cet endroit, mais je ne sais pas s'il y

  2   avait d'autre personne qui était arrivé entre-temps.

  3   Q.  Monsieur, d'après le témoignage de Dragutinovic dans cette affaire,

  4   c'est aux pages 12 599, 12 600, ce jour-là, vous avez donné un ordre à

  5   Galic pour qu'il fournisse des informations et d'informer Dragutinovic de

  6   la situation tactique. Où et quand avez-vous vu Galic ce jour-là ?

  7   R.  Non, on a transmis le message à Galic selon lequel il devait

  8   transmettre mon ordre pour ce qui est du déploiement de la compagnie de

  9   char. Je pense que Galic était à la caserne à l'époque.

 10   Q.  Donc vous avez rencontré Galic à l'intérieur de la caserne, parce que

 11   vous nous avez dit que vous n'avez parlé à personne d'autre qu'Obrenovic,

 12   et donc c'est à la caserne que vous avez donné cet ordre ?

 13   R.  Non, il faut parcourir le cahier. Au poste de commandement avancé, il a

 14   été noté qu'il avait été dit à Galic de transmettre cela à Dragutinovic. Je

 15   ne me souviens pas d'avoir rencontré Galic.

 16   Cette information aurait pu être reçue par Nikolic qui était l'officier de

 17   service chargé des Opérations à l'époque.

 18   Q.  Comme vous avez témoigné, avant lorsque vous êtes arrivé au poste de

 19   commandement avancé, la situation n'était pas critique ou pas tellement

 20   critique, ou pas critique au point que cela vous a été décrit lors de la

 21   réunion avec Vasic, Obrenovic, Borovcanin, et autres --

 22   R.  Sur le territoire du 7e Bataillon au flanc gauche, il y avait des tirs

 23   sporadiques mais la situation était principalement clame.

 24   M. BOURGON : [interprétation] Monsieur le Président, la page 73 [comme

 25   interprété], ligne 15, on voit le nom "Milutinovic" et il faut qu'on lise

 26   "Dragutinovic."

 27   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Merci, Maître Bourgon. C'est à la ligne

 28   15, n'est-ce pas ? Merci.

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  1   M. BOURGON : [interprétation]

  2   Q.  Donc, Monsieur, vous serez d'accord avec moi pour dire que, sur la base

  3   de votre réponse précédente, il n'y avait pas de menace pour ce qui est de

  4   la municipalité de Zvornik, et qu'il était clair que la colonne avait

  5   l'intention de percer les lignes à l'intersection entre le 4e et le 6e

  6   Bataillon, n'est-ce pas ?

  7   R.  La colonne était passé à côté de Zvornik la veille et ne représentait

  8   aucun danger pour la ville de Zvornik.

  9   Q.  Le point d'intact éventuel de la colonne, si la colonne donc a voulu

 10   utiliser la force, en réalité, aurait été à quel endroit, selon votre vue

 11   de la situation ?

 12   R.  Cela aurait pu être au milieu de l'axe de déploiement du 4e Bataillon

 13   et non pas au croisement du 4e et du 6e Bataillon.

 14   Q.  Monsieur, quand vous êtes arrivé au poste de commandement avancé, vous

 15   disposiez des lignes téléphones sécurisées avec le commandement de la

 16   brigade ainsi qu'avec des bataillons.

 17   R.  Oui, je ne suis pas certain si on avait les communications par fil avec

 18   le 7e Bataillon, mais en tout cas, on devait passer par le 4e Bataillon pour

 19   avoir les communications avec le 7e Bataillon parce qu'on avait des

 20   communications radio avec le 4e Bataillon.

 21   Q.  Pour clarifier, vous saviez des communications par fil avec tous les

 22   bataillons et avec le 7e peut-être, mais vous deviez peut-être passer par

 23   le 4e Bataillon, et de plus, vous aviez des communications radio; c'est

 24   comme cela que j'ai compris votre réponse ?

 25   R.  Vous m'avez bien compris. Il y avait une ligne téléphonique à présent,

 26   fil directe avec tous les bataillons. Je pense qu'avec le 7e Bataillon,

 27   c'était interrompu et qu'on pouvait les communiquer à présent par les biais

 28   des Compagnies du 4e Bataillon jusqu'au 7e Bataillon. Nous avions des

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  1   communications radio directes en utilisant RUP-12.  Nous avions aussi des

  2   communications radio directes par notre RUP-12.

  3   Q.  Je considère que vous avez effectivement contacté vos bataillons pour

  4   vous renseigner sur la situation, sur la ligne; c'est bien cela ?

  5   R.  J'ai reçu des renseignements d'Obrenovic selon lesquels la situation

  6   était calme partout sauf à Baljkovica. C'est pour ça que je me suis centré

  7   sur ce secteur et j'ai eu des contacts avec les commandants du 4e, 7e et 6e

  8   Bataillon. Nous étions constamment en contact -- obligation constante.

  9   Q.  Voilà un cas, par exemple, sur lequel je souhaitais une confirmation

 10   parce que Lazar Ristic dit -- a dit, devant cette Chambre de première

 11   instance, le 17 avril, que vous l'avez appelé. Donc vous confirmez avoir

 12   parlé à Lazar Ristic dans l'après-midi du 15 juillet ?

 13   R.  Oui.

 14   Q.  Dans votre déposition, vous avez dit que Branko Grujic vous a dit, je

 15   cite : "Il est tout simplement arrivé et il m'a demandé comment se faisait-

 16   il qu'il y ait eu des prisonniers dans certaines écoles sur le territoire

 17   de la municipalité de Zvornik. Je crois qu'il a mentionné l'école de

 18   Petkovci et l'école de Pilica."

 19   Donc j'ai fait référence à cette citation avant ma question qui est la

 20   suivante : dans les circonstances qui existaient à l'époque lorsque vous

 21   avez été renvoyé à Zvornik dans le secteur de Zvornik pour défendre la

 22   ligne de défense avancée de la brigade contre la menace posée par la 28e

 23   Division arrivant par l'arrière, vous seriez d'accord avec moi que le

 24   transfert d'un grand nombre de prisonniers de guerre placés dans des écoles

 25   qui se trouvaient près de la zone des combats potentiels et à l'intérieur

 26   de villages où des membres de la brigade et leurs familles vivaient,

 27   c'était un facteur que vous deviez prendre en considération; vous êtes

 28   d'accord avec cela ?

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  1   R.  C'est la raison pour laquelle j'ai inclus les mots "charge

  2   supplémentaire" dans mon rapport provisoire. Ce n'était pas ma tâche. Je

  3   n'étais pas obligé de le faire et la manière dont j'y pensais était

  4   précisément dans le sens que vous venez d'expliquer.

  5   Q.  Donc une des raisons, par exemple, pour lesquelles vous avez dû prendre

  6   en considération le problème des prisonniers c'est que les prisonniers

  7   pouvaient s'échapper et, par conséquent, pouvaient ajouter une menace

  8   considérable, à savoir représentés par la 28e Division; est-ce que c'est

  9   bien un des motifs ?

 10   R.  Je ne dirais pas que mes pensées allaient dans ce sens. M. Grujic m'a

 11   dit qu'il lui avait un fort mécontentement et des craintes ou doutes de la

 12   part des gens qui se trouvaient dans le secteur où les prisonniers avaient

 13   été hébergés et il y avait une probabilité que certains des soldats qui

 14   appartenaient à la région aient pu penser que leurs domiciles étaient

 15   menacés.

 16   Q.  Ça c'était important pour vous en tant que commandant de brigade parce

 17   que vous ne vouliez pas que les soldats abandonnent les tranchées pour

 18   aller protéger leurs familles; c'est juste ?

 19   R.  Oui, c'est très important. Dès que Ljubo Bojanovic est arrivé, j'ai eu

 20   une conversation avec lui, et évidemment je lui ai posé des questions

 21   concernant les renseignements qu'il avait concernant les prisonniers de

 22   guerre dans le territoire de Zvornik.

 23   Q.  Dans votre déposition, vous mentionnez le fait que les personnes qui

 24   étaient là au moment où Grujic est arrivé ne pouvaient vous fournir aucuns

 25   renseignements concernant les prisonniers. Qui étaient ces personnes ?

 26   R.  Probablement le capitaine Petrovic, qui était revenu de Zepa avec moi

 27   et certains transmetteurs ou soldats, mais j'ai jamais envisagé leur poser

 28   une question quel quelle soit parce que ce qu'aurait pu me dire un simple

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  1   soldat, un simple fantassin sur une telle question ?

  2   Q.  Bojanovic n'était pas là au poste de commandement avancé lorsque Grujic

  3   vous a parlé des prisonniers, n'est-ce pas ?

  4   R.  Non, il est apparu un peu plus tard. Je crois qu'il avait amené un

  5   groupe de soldats qui prenaient le retour quelque part et puis étaient

  6   venus au poste de commandement avancé.

  7   Q.  N'étant pas en mesure d'obtenir des renseignements de qui que ce soit,

  8   ceci avant que Bojanovic n'arrive, vous dites aujourd'hui que vous n'avez

  9   appelé personne pour obtenir davantage de renseignements avant son arrivée;

 10   c'est cela ce que vous dites dans votre déposition d'aujourd'hui ?

 11   R.  Oui. Oui, c'est ma déposition.

 12   Q.  Moi, je vous suggère que la première personne que vous auriez appelée

 13   pour apprendre ou savoir si effectivement les prisonniers avaient été

 14   transférés dans le secteur de Zvornik aurait été Dragan Obrenovic qui

 15   faisait fonction de commandant en votre absence et qui savait ce qui se

 16   serait passer en votre absence; seriez-vous d'accord avec cela ?

 17   R.  Etant donné que j'avais reçu des informations qui ne contenaient ou

 18   n'évoquaient rien d'extraordinaire à la fois en ce qui concerne le nombre

 19   des personnes et la durée de leurs séjours, Bojanovic est apparu très

 20   rapidement, je lui ai parlé, et ce qu'il m'a dit m'a rassuré d'une certaine

 21   manière.

 22   Q.  Là, je ne sais pas, je vais passer à ce que Bojanovic vous a dit

 23   lorsqu'il est arrivé simplement pour voir à quel point vous étiez rassuré

 24   lorsqu'il est arrivé. Mais ce qu'il vous a dit, d'après votre déposition,

 25   c'est ceci. Il a dit qu'il était -- qu'il avait des renseignements qui --

 26   il avait des renseignements concernant une colonne qui progressait avec des

 27   prisonniers, et ceci, en avant du commandement de la brigade mais qu'il ne

 28   pouvait pas vous fournir d'autres renseignements.

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  1   Pourriez-vous nous expliquer comment ces renseignements pouvaient vous

  2   rassurer ?

  3   R.  Bien, il était suffisant qu'il me dise qu'aucun ordre n'était arrivé du

  4   commandement concernant les prisonniers, qu'il avait vu des cars circulés

  5   dans la direction de Bijeljina. Il m'a dit qu'il était probable que

  6   certains d'entre eux avaient été gardés pendant un certain temps mais

  7   qu'ils étaient tous envoyés à Bijeljina.

  8   Deuxièmement, lorsque Krstic m'a envoyé de Bijeljina à Zepa, il n'a jamais

  9   mentionné qu'il y avait des prisonniers qui devaient être transportés ou

 10   qui se trouvaient déjà dans le territoire de Zvornik. Alors revenons en

 11   temps réel, la situation réelle et la façon dont je pensais à l'époque.

 12   Q.  Bien, je vais vous poser une dernière question pour la journée

 13   d'aujourd'hui et il s'agit donc -- je me réfère à la page

 14   30 984, la question était : "Qu'est-ce que vous a dit Ljubo Bojanovic ?"

 15   Et votre réponse a été : "Ljubo Bojanovic m'a dit qu'il savait que des cars

 16   ou bus avec des prisonniers étaient passé à côté du commandement et qu'ils

 17   étaient partis en direction de Bijeljina. Mais quant à savoir s'ils

 18   s'étaient arrêtés dans certaines des écoles du secteur de Zvornik ou pas,

 19   il ne le savait pas de sorte qu'il a dit qu'il ne savait pas que le

 20   commandement de la Brigade de Zvornik avait reçu une quelconque mission

 21   concernant les prisonniers de guerre."

 22   Alors maintenant je vous dis, Monsieur le Témoin, que d'un côté, vous avez

 23   Grujic qui vous dit que vous avez des prisonniers présents dans les écoles

 24   de votre secteur; il vous donne deux noms précis qui comprennent Pilica et

 25   Petkovci.

 26   D'autre part, vous avez Bojanovic qui vous dit que tout ce qu'il sait

 27   c'est qu'il a vu des cars ou des bus qui passaient à côté du commandement,

 28   mais rien d'autre.

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  1   Dans ces conditions, je vous suggère que vous ne pouviez pas être rassuré

  2   et que vous aviez besoin d'en apprendre davantage de façon à pouvoir

  3   accomplir votre mission, n'est-ce pas ?

  4   R.  J'avais été rassuré en ce qui concerne ce point. Il se peut que je ne

  5   l'aie pas été au sujet de quelque chose d'autre. Mais ma tâche n'avait rien

  6   à voir avec les prisonniers. On m'avait confié une mission à Krivace et je

  7   m'en suis occupé.

  8   Ce que vous avez cité juste maintenant c'est exactement la même chose que

  9   ce que je vous dis. Le feu Bojanovic même a soutenu qu'il ne savait rien

 10   concernant les prisonniers, qu'il n'avait entendu parler d'eux que dix

 11   jours plus tard. Ce serait analogue à ce que, moi, je vous dise que je n'ai

 12   entendu parler de la chute de Srebrenica que lorsque j'ai vu moi-même

 13   quitter la ville sur la télévision. C'est le type de déclaration que les

 14   gens fournissaient.

 15   Q.  Monsieur le Témoin, vous n'avez pas pensé à l'époque à ceci à votre

 16   déposition, vous n'avez pas pensé à prendre le téléphone sur la ligne

 17   sécurisée avec l'officier de permanence d'opération de la brigade pour lui

 18   poser la question; est-ce que vous avez vu des prisonniers arrivés dans

 19   notre secteur ?

 20   Est-ce que vous avez fait cela, Monsieur le Témoin ? Est-ce que vous

 21   avez envisagé de le faire ?

 22   R.  Je ne l'ai pas fait, et je vous ai dit maintes et maintes fois; voyez-

 23   vous, je ne l'ai pas fait.

 24   M. BOURGON : [interprétation] Monsieur le Président, je pense que nous

 25   pouvons arrêter ici aujourd'hui.

 26   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Comme vous le savez, demain nous allons

 27   siéger dans l'après-midi à 14 heures 15. Je lève la séance.

 28   --- L'audience est levée à 13 heures 45 et reprendra le mardi 17 février

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  1   2009, à 14 heures 15.

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