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1 Le lundi 6 juillet 2009
2 [Audience publique]
3 [Les accusés sont introduits dans le prétoire]
4 [L'accusé Popovic est absent]
5 [Le témoin vient à la barre]
6 --- L'audience est ouverte à 9 heures 06.
7 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Bonjour, Monsieur le Greffier
8 d'audience, veuillez citer l'affaire.
9 M. LE GREFFIER : [interprétation] Bonjour, Monsieur le Président, Madame,
10 Messieurs les Juges. Il s'agit de l'affaire IT-05-88-T, le Procureur contre
11 Vujadin Popovic et consorts.
12 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Merci.
13 Aux fins de compte rendu, je constate que Popovic n'est pas présent ici
14 dans le prétoire. Les Juges de la Chambre en ont été informés en bonne et
15 due forme la semaine passée, et une dérogation a été déposée auprès du
16 greffe. Les autres accusés sont présents.
17 M. McCloskey est présent pour l'Accusation. Sont absents du côté des
18 équipes de la Défense, M. Nikolic, M. Bourgon, M. Gosnell, il me semble
19 avoir vu M. Davis, oui. Voilà pour les absents.
20 J'imagine que vous n'avez pas de questions préalables à aborder, je propose
21 que nous commencions votre contre-interrogatoire, Monsieur McCloskey.
22 Bonjour à vous, Monsieur.
23 LE TÉMOIN : [aucune interprétation]
24 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] J'espère que vous avez passé un bon
25 week-end. Nous allons poursuivre et conclure votre contre-interrogatoire,
26 Monsieur, ce matin, et ensuite il vous sera loisible de rentrer chez vous.
27 Monsieur McCloskey.
28 M. McCLOSKEY : [interprétation] Merci, Monsieur le Président, bonjour à
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1 tous.
2 LE TÉMOIN: SASA JOVANOVIC [Reprise]
3 [Le témoin répond par l'interprète]
4 Contre-interrogatoire par M. McCloskey :
5 Q. [interprétation] Bonjour, Monsieur Jovanovic.
6 R. Bonjour.
7 Q. Je me présente, Peter McCloskey. Je représente le bureau du Procureur.
8 Tout d'abord, vous avez peut-être eu l'occasion de réfléchir à ce que vous
9 nous avez dit la semaine dernière au cours du week-end, est-ce qu'il y a
10 quoi que ce soit vous souhaitez modifier suite à votre déposition ou est-ce
11 qu'il y a des erreurs éventuellement que vous souhaiteriez corriger ?
12 R. La seule erreur éventuellement aurait trait à la phrase prononcée par
13 le général Gvero dans une conversation qu'il a eue avec le général Mladic,
14 dans la mesure où les deux bourgades étaient tombées, mais en fait elles
15 étaient en train de tomber, elles sont tombées le 28, or cette phrase a été
16 prononcées avant cela; mais en fait, la chute des bourgades était en cours
17 depuis six mois. Donc c'est la seule correction que je souhaiterais
18 apporter à ma déposition afin d'éviter tout malentendu.
19 Q. Vous vous souvenez nous avoir dit à deux reprises ou d'avoir dit à M.
20 Krgovic que ces deux bourgades, ces deux villes, "étaient tombées", et vous
21 avez utilisé le passé, et M. Krgovic a essayé de vous rappeler du fait
22 qu'elles étaient en train de tomber. Et vous avez eu l'occasion d'y
23 réfléchir et maintenant vous êtes plutôt d'accord avec M. Krgovic pour dire
24 qu'elles étaient "en train de tomber" et non pas qu'elles "étaient
25 tombées".
26 R. Oui, c'est exact.
27 Q. Parce que vous n'êtes pas sans savoir que si le général Gvero avait dit
28 au général Mladic le 26 juillet qu'elles étaient tombées, il aurait
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1 difficilement pu le dire le 26, il l'aurait dit depuis la zone de Zepa et
2 de Han Pijesak après leur chute, donc il aurait fallu que ce soit après le
3 28. Donc vous venez d'apporter la correction nécessaire, n'est-ce pas ?
4 R. C'est exact.
5 Q. Très bien. Pourriez-vous me dire si vous avez eu l'occasion d'examiner
6 votre carnet de bord de vol ? Je sais que les pilotes et les ingénieurs
7 d'aéronautiques tiennent un journal de bord qui permet d'opérer les
8 jugements sur base de durée de vol, il est essentiel que ce fichier soit
9 tenu à jour, et vous avez eu l'occasion, puisque vous êtes un officier
10 d'active, vous avez eu l'occasion d'examiner ces carnets de bord, ces
11 journaux de vol, avant de venir déposer sur ces vols importants qui ont eu
12 lieu en juillet 1995.
13 R. Non, je ne les ai pas examinés et il y a à cela une raison précise, à
14 savoir que ces journaux de bord, ces enregistrements de vol, pour chacun
15 des membres, ces registres sont maintenus de façon très précise en période
16 de paix. Un grand nombre de mes collègues étaient assez négligents dans la
17 façon dont ils consignaient par écrit dans les registres les données
18 nécessaires, tout simplement parce qu'il était impossible de consigner cela
19 par écrit après chaque vol tous les jours parce que ces registres étaient
20 maintenus à Banja Luka, et moi j'avais été détaché ailleurs dans une autre
21 région du pays. Donc nous inscrivions cela sur des bouts de papier dans des
22 cahiers et ce n'est qu'ensuite qu'ils étaient inscrits dans les registres à
23 proprement parler. 70 % de mes vols pratiquement n'ont pas fait l'objet de
24 registres parce que j'avais perdu ces notes et je n'ai pas pu me baser sur
25 ma mémoire pour reconstruire les événements. Avant de venir déposer ici, je
26 n'ai pas eu l'occasion d'examiner ces registres.
27 Je me souviens que c'était une période qui avait ceci de particulier, que
28 nous volions tous les jours. Il n'y avait aucune interruption dans nos
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1 tâches en vol. Nous avions dix à 15 jours sans interruption de vol, sans
2 aucun répit.
3 Q. Monsieur, vous n'êtes pas sans savoir que le gouvernement serbe coopère
4 avec ce Tribunal et qu'il fournit des documents militaires, et ce, à
5 intervalle régulier au Tribunal. Par conséquent, nous demanderons à voir
6 ces carnets de bord, ces registres de vol. Donc je vous invite à y
7 réfléchir sérieusement. Nous avons eu l'occasion de voir des registres dans
8 cette affaire pour les plus simples camions TAM
9 registres. Donc vous avez certainement eu l'occasion d'examiner les
10 registres avant de venir déposer, ces carnets de vol. C'est une question
11 importante et votre déposition l'est tout autant.
12 R. Je suis prêt, s'agissant de tous les documents dont dispose mon Etat,
13 je suis prêt à vous les remettre et je suis sûr que je peux prouver que ce
14 jour-là j'étais à Boksanica.
15 Q. Combien d'hélicoptères en état de fonctionner la VRS avait-elle en
16 juillet 1995 -- l'état-major principal donc ?
17 R. L'état-major principal ne disposait que d'un seul hélicoptère à Crna
18 Rijeka et pendant pratiquement toute la guerre, il n'y avait qu'un seul
19 hélicoptère. Si vous souhaitez savoir la marque ou si vous souhaitez
20 connaître des détails techniques sur cet hélicoptère, je peux vous les
21 donner.
22 Q. Je crois que vous nous aviez déjà dit qu'il s'agissait d'une Gazelle,
23 n'est-ce pas; c'est la marque ? Quelle était son année de fabrication ?
24 R. L'hélicoptère que j'ai piloté au cours de cette période portait
25 l'identification militaire 12882, ce qui signifie 800e série, et
26 l'hélicoptère que je pilotais avait été fabriqué immédiatement après la
27 guerre. J'ai vu les documents qui en témoignent, mais j'ai oublié. Donc 800
28 à 900 séries ont été produites à la fin des années '80 à l'usine Sokar
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1 [phon] de Mostar.
2 Q. Et combien d'autres pilotes étaient à même de piloter cet hélicoptère à
3 l'époque ? Je ne vous parle pas d'ingénieurs aéronautiques ou de
4 techniciens, je vous parle de pilotes véritablement.
5 R. A Crna Rijeka ?
6 Q. Oui.
7 R. A Crna Rijeka, à l'époque, il y avait deux pilotes.
8 Q. Quels étaient leurs noms ?
9 R. Il y avait le commandant Dusan Maran, qui pilotait avec moi pendant
10 pratiquement toute la durée de la guerre, et puis son suppléant commandant
11 et ensuite le lieutenant-colonel Trivo Jokanovic.
12 Q. Et qui était avec vous en date du 26 juillet au cours de ce vol ?
13 R. Le commandant Dusan Maran.
14 Q. Et vous mis à part, combien d'ingénieurs aéronautiques étaient présents
15 ?
16 R. A Crna Rijeka, l'état-major principal, aucun.
17 Q. Et est-ce que vous avez bénéficié d'une formation qui vous aurait
18 permis de piloter cet hélicoptère si cela avait été nécessaire ?
19 R. Il n'y a pas vraiment de formation dans l'armée de l'air qui me permet
20 de voler seul, mais le commandant Maran avait insisté pour me former afin
21 que je puisse voler seul au cas où il serait blessé; par conséquent,
22 j'avais bénéficié d'une formation non officielle afin de piloter seul
23 l'appareil en question.
24 Q. Cet appareil peut être piloté depuis le côté gauche de l'appareil en
25 question, n'est-ce pas, le cas échéant; est-ce exact ?
26 R. Oui, il a une commande double, à droite et à gauche.
27 A droite, en général, c'est la place du pilote et à gauche, l'autre siège,
28 celui de l'ingénieur de vol, mais les commandes sont identiques.
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1 Q. Et combien de personnes peuvent prendre place à l'arrière de
2 l'appareil, une fois les deux places à l'avant occupées ?
3 R. Trois passagers peuvent prendre place à l'arrière, maximum trois
4 passagers, et puis il y a également un peu de place pour des bagages; mais
5 pour les passagers, seul trois personnes peuvent prendre place à l'arrière.
6 Q. Et vous devez connaître la Résolution des Nations Unies 781 promulguée
7 en 1992 ?
8 R. Oui, je sais plus ou moins de quoi il s'agit. Je ne dis pas que je
9 connais les moindres détails du texte mais je connais plus ou moins dans
10 les grandes lignes cette résolution.
11 Q. Dans les grandes lignes, que connaissaient les gens qui survolaient
12 l'espace aérien de la Republika Srpska au cours de la guerre ? Qu'en
13 connaissaient les gens dans les grandes lignes ?
14 R. Pour autant que je m'en souvienne, cette résolution indiquait qu'il
15 était interdit de voler au-dessus du territoire de la Bosnie-Herzégovine et
16 cette interdiction concernait l'armée de l'air de la Republika Srpska. Je
17 ne sais pas si d'autres armées de l'air étaient interdites, mais pour nous
18 c'était interdit et il s'agissait d'avions de combat. Il y avait une zone
19 d'exclusion aérienne pour les avions de combat. Les bombardiers, les
20 chasseurs ne pouvaient pas survoler la zone. Les hélicoptères, oui, ils
21 transportaient essentiellement des blessés, les commandants militaires
22 ainsi que les responsables politiques.
23 Q. Cette résolution ayant trait à la zone d'exclusion aérienne a-t-elle eu
24 quelque impact que ce soit sur la façon dont on utilisait l'hélicoptère ?
25 R. Elle a eu un impact dans la mesure où il fallait que nous soyons
26 attentifs puisqu'il fallait éviter d'être abattus par des avions de
27 chasseurs. Nous ne savions pas qui était en charge ou responsable de
28 l'espace aérien de la Bosnie-Herzégovine, mais il fallait que nous soyons
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1 attentifs afin de ne pas être abattus, ce qui signifiait que parfois il
2 fallait que nous montions plus en altitude, que nous changions
3 d'itinéraire. Parfois il fallait que nous atterrissions. Si nous examinions
4 qu'il y avait un chasseur, il fallait attendre qu'il disparaisse et parfois
5 cela avait pour conséquence que les blessés que nous transportions
6 décédaient parce qu'il fallait que nous attendions que le chasseur
7 disparaisse et nous transportions les blessés vers l'hôpital pour qu'ils
8 puissent bénéficier de soins chirurgicaux.
9 Q. Nous voyons que vous volez au niveau de la cime des arbres lorsque vous
10 aviez à bord le général Mladic, parce que vous étiez inquiet de cette zone
11 d'exclusion aérienne et vous aviez peur d'être abattu par un appareil de
12 l'OTAN, n'est-ce pas ?
13 R. Ce que vous avez vu c'était une altitude qui n'était pas sûre en fait.
14 Nous, nous volions encore plus bas. Mais au cours de ce vol, nous n'avions
15 pas peur d'être abattus par l'OTAN, mais d'être abattus par notre propre
16 DCA qui était basé autour de la zone de Zepa.
17 Q. Vous viviez dans les casernes à Crna Rijeka, n'est-ce pas ?
18 R. Oui, c'est exact.
19 Q. Et vous saviez que des groupes de sabotage musulmans s'étaient rendus à
20 proximité assez immédiate de ces casernes le 11 juin 1995, n'est-ce pas ?
21 R. Oui, une proximité relative.
22 Q. Donc vous saviez que ces hauteurs autour de Han Pijesak, Crna Rijeka,
23 Zepa, qui étaient des collines plantées de nombreux arbres comptaient de
24 nombreux saboteurs potentiels, des saboteurs musulmans qui portaient des
25 lance-roquettes portatifs Zolja, des armes automatiques; c'est exact ?
26 R. Vous parlez de la zone de Zepa, mais nous n'avons jamais survolé la
27 zone de Zepa. Nous, nous survolions Han Pijesak, Crna Rijeka, Borik,
28 jusqu'à Boksanica. Mais nous n'avons jamais survolé Zepa. Il est vrai
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1 qu'éventuellement il était possible qu'il y ait eu des saboteurs qui
2 ouvrent le feu à partir des zones boisées ou d'autres positions, mais nous,
3 nous avions un avantage, à savoir que nous avions des silencieux qui
4 étaient placés sur les pots d'échappement des moteurs, par conséquent, on
5 ne pouvait pas entendre approcher l'hélicoptère, on ne l'entendait qu'une
6 fois qu'il quittait une zone. Par conséquent, il aurait fallu qu'ils soient
7 très bien entraînés pour reconnaître le bruit de nos hélicoptères. Nous
8 changions d'itinéraire quotidiennement pour des raisons de sécurité. Nous
9 connaissions des itinéraires sûrs qui nous permettaient d'approcher
10 Boksanica, et nous les utilisions ces itinéraires.
11 Q. Oui, mais ce que j'essaye de vous dire c'est que le travail que vous
12 faisiez était très difficile. Lorsque vous pilotiez cet hélicoptère et
13 lorsque vous étiez en l'air dans l'hélicoptère, vous aviez une menace
14 sérieuse qui pesait sur vous, sur un équipement - l'hélicoptère - très
15 précieux, et éventuellement sur ce que vous transportiez ou qui vous
16 transportiez ?
17 R. C'est exact.
18 Q. En juillet, vous nous avez déjà dit que vous vous souveniez de ces vols
19 et que vous vous souvenez particulièrement de la date du 26 juillet, en
20 juillet 1995, est-ce que vous et le pilote que vous avez évoqué, j'ai
21 oublié son nom, quel était le nom de famille du pilote, rappelez-nous ?
22 R. Commandant Dusan Maran.
23 Q. Donc le commandant Maran et vous-même étiez-vous les seuls à
24 transporter le général Mladic à bord de votre appareil en juillet 1995 ?
25 R. Oui. Nous étions les seuls à le transporter à l'époque.
26 Q. Mis à part le général Mladic, qui d'autre transportiez-vous en juillet
27 1995 ?
28 R. Vous savez, le mois de juillet c'est un long mois. Est-ce que vous
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1 pourriez peut-être préciser votre question ? Vous voulez dire autour des
2 événements du 26 juillet ?
3 Q. Non, vous nous avez dit que vous vous souveniez des vols, j'imagine que
4 vous avez eu l'occasion d'y réfléchir à ce mois de juillet. Quels sont les
5 autres généraux de l'état-major principal que vous avez transportés à bord
6 de votre appareil au cours du mois de juillet; Tolimir, Gvero, Miletic,
7 Milovanovic ?
8 R. Au mois de juillet, au cours de cette période-là, nous transportions le
9 général Tolimir, le général Krstic, certains responsables du centre de
10 presse, des opérateurs caméra, des interprètes. Puis nous transportions
11 même des journalistes qui écrivaient pour des journaux serbes et qui
12 venaient pour faire un reportage, et c'est ainsi que nous les
13 transportions. Les généraux Gvero et Milovanovic je ne les ai pas
14 transportés. Ils n'apparaissaient pas là-haut.
15 Q. Mais vous devez vous souvenir du moment où le général Mladic et
16 d'autres sont entrés dans Srebrenica le 11 juillet 1995. On ne parlait que
17 de ça à la télévision serbe à l'époque, n'est-ce pas ?
18 R. Je me souviens bien de cette époque-là. Nous n'avons pas participé à
19 cette action avec nos hélicoptères.
20 Q. Nous avons un document de la Brigade de Bratunac, c'est une pièce de la
21 liste 65 ter portant la cote 237 - nous n'avons pas le temps de l'examiner
22 - mais il indique ce document que le général Mladic était dans la zone de
23 responsabilité de la Brigade de Bratunac le 10 juillet. Est-ce que vous
24 l'avez transporté sur un petit aérodrome à proximité de Bratunac en date du
25 10 juillet à bord de votre appareil ?
26 R. Non, nous ne l'avons pas transporté le 10 juillet parce que les
27 conditions météorologiques dans la zone de Crna Rijeka et Han Pijesak ne
28 nous permettaient pas d'effectuer un vol à bord d'hélicoptère. Si les
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1 conditions météorologiques avaient été favorables, peut-être qu'on l'aurait
2 fait, mais on ne pouvait pas le faire parce que la situation n'était pas
3 sûre pour effectuer un vol quelconque, même pas un vol court, sans parler
4 d'un vol jusqu'à Bratunac.
5 Q. Néanmoins, le 11 juillet le général Mladic est de nouveau dans la zone
6 de Bratunac, n'est-ce pas ? Nous savons que les avions pouvaient voler le
7 11 parce que l'OTAN a bombardé Srebrenica à ce moment-là. Est-ce que vous
8 avez voyagé à bord d'hélicoptère le 11, est-ce que vous l'avez transporté ?
9 R. Monsieur le Procureur, je ne pourrais pas vous expliquer maintenant
10 tout ce qu'il faut savoir au sujet des conditions météorologiques, mais
11 vous savez, dans une ville les conditions peuvent être idéales, tandis que
12 dans une autre ville à proximité, les conditions peuvent être telles qu'on
13 ne peut pas voler. L'hélicoptère Gazelle qui est fabriqué également en
14 Grande-Bretagne et en France, donc vous pouvez vérifier ses
15 caractéristiques, est un tel type d'hélicoptère qui ne dispose pas
16 d'équipement lui permettant de voyager lors des conditions météorologiques
17 non favorables.
18 Par exemple, nous n'avons pas de système antigel, et chaque fois qu'il
19 fallait traverser un nuage on risquait d'avoir ce genre de problème. Donc
20 l'hélicoptère est très limité dans ses capacités, puis l'équipage n'avait
21 pas suivi de formation pour effectuer un vol lors des conditions non
22 favorables. Lors de ces journées-là, les conditions étaient difficiles.
23 C'est pourquoi nous ne pouvions pas effectuer de vol à Crna Rijeka. Un
24 hélicoptère qui, par exemple, partait depuis l'Italie disposait de tous ces
25 systèmes nécessaires et --
26 Q. Monsieur, Monsieur, écoutez. Je vous ai posé une question simple :
27 l'avez-vous transporté dans la zone de Bratunac le 11 ?
28 R. Non.
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1 Q. Nous savons également que le général Mladic était à Belgrade le 14 et
2 le 15 et qu'il a rencontré le président Milosevic, je suis sûr qu'il n'a
3 pas voyagé à bord d'une voiture jusqu'à Belgrade. Est-ce que vous l'avez
4 transporté à Belgrade à cette occasion-là ?
5 R. Si vous me permettez de répondre sans m'interrompre, Monsieur le
6 Procureur, je me souviens de ce vol pour Belgrade. Le général nous a
7 ordonné d'effectuer ce vol d'urgence parce qu'il devait avoir une réunion
8 d'urgence. Il ne nous a pas dit avec qui il devait s'entretenir. Le pilote,
9 Maran, lui a dit que les conditions météorologiques n'étaient pas
10 favorables pour effectuer ce vol à partir de Crna Rijeka, néanmoins il nous
11 a ordonné de partir. Nous avons préparé l'hélicoptère et nous sommes
12 partis.
13 En une minute cet hélicoptère traverse une distance de 3 kilomètres, mais
14 néanmoins il nous a fallu 45 minutes, voire 50 minutes pour traverser 3
15 kilomètres. Donc nous étions à une hauteur de 5, voire 10 mètres. On devait
16 traverser la brume qui était très dense. Nous avons volé vers Vlasenica.
17 Les conditions n'étaient pas favorables; et c'est pourquoi nous avons dû
18 atterrir dans une vallée, littéralement dans un ruisseau. Le général était
19 très fâché. Il s'en est pris contre nous parce qu'il allait être en retard
20 pour cette réunion. A ce moment-là, nous nous sommes rendu compte que nous
21 ne disposions que d'armes à petit calibre. Donc mon propre revolver, le
22 commandant avait également un revolver, et le général a essayé de traverser
23 la forêt avec le commandant Maran, il a emprunté les routes principales
24 entre Vlasenica et Han Pijesak, et là ils ont arrêté un véhicule pour
25 revenir à Han Pijesak, et à partir de là, il a pris une voiture à bord de
26 laquelle il est allé à Belgrade.
27 Moi je suis resté à proximité de l'hélicoptère pendant presque une
28 journée en attendant que les conditions météorologiques me permettent de
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1 partir. Entre-temps, la police militaire était venue sécuriser ma position,
2 parce qu'à l'époque, les forces musulmanes faisaient des percées dans cette
3 zone-là. Le commandant Maran est revenu et il est parti. Je pense que cela
4 s'est passé le 13 ou le 14.
5 Q. Vous aurez toujours la possibilité d'expliquer toute réponse que
6 vous souhaitez, mais les avocats - et notamment les Procureurs - peuvent
7 parfois vous interrompre s'ils estiment --
8 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Passez à une autre question,
9 Monsieur McCloskey.
10 M. McCLOSKEY : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.
11 Q. Quel était le jour lorsque vous avez décollé pour transporter Mladic à
12 Belgrade ?
13 R. Je pense que c'était soit le 13 soit le 14 juillet.
14 Q. C'était à quel moment de la journée ?
15 R. Je pense que c'était le matin, peut-être vers 9 heures ou 10 heures.
16 Q. D'accord. Passons maintenant au 26 juillet. Nous avons vu une partie de
17 ce vol, et vous avez dit que c'était vous qui étiez à bord de cet
18 hélicoptère en tant qu'ingénieur de vol et vous vous dirigiez vers le site
19 de Boksanica.
20 Est-ce que vous avez eu l'occasion de voir l'enregistrement vidéo dans son
21 intégralité ?
22 R. Je ne sais pas si j'ai pu voir l'"intégralité" de cet enregistrement
23 vidéo. Je sais qu'il y a une partie avant et après cette partie-là que j'ai
24 pu visionner. Mais effectivement j'ai eu l'occasion de voir plus qu'il n'a
25 été montré ici.
26 Q. D'accord. Vous dites que l'on ne vous voit pas sur cet enregistrement
27 vidéo lors de l'enregistrement à Boksanica, et ensuite vous avez fait une
28 explication bien longue pour dire que vous avez fait tout votre possible
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1 pour que vous ne soyez pas filmé, n'est-ce pas ?
2 R. C'est exact.
3 Q. En voyant cet enregistrement vidéo, vous avez certainement pu vous
4 rappeler qu'une fois que Mladic a été emmené à Boksanica, il s'est retourné
5 et il a fait un signe pour dire au revoir et ensuite l'hélicoptère est
6 parti. Est-ce que vous êtes en train de nous dire que vous êtes resté là-
7 bas, que l'hélicoptère est parti dans une zone très dangereuse alors qu'il
8 n'y avait pas d'ingénieur de vol à bord de cet hélicoptère ? Ou bien, est-
9 ce que vous avez essayé d'obtenir un peu plus de carburant et d'effectuer
10 un vol vers une zone plus sûre ?
11 R. Je ne dirais pas que la zone de Boksanica était une zone dangereuse et
12 que le commandant Maran ne pouvait pas partir tout seul à cause de cela. Je
13 suis resté derrière probablement parce qu'il devait y avoir plusieurs
14 autres passagers, et si on était quatre, par exemple, il valait mieux que
15 je reste. Vous savez, s'agissant du carburant, on ne fait le plein qu'à la
16 fin de la journée. Donc probablement le commandant était allé chercher
17 d'autres passagers et pour ne pas effectuer deux vols il est allé tout seul
18 et rien de mal ne pouvait lui arriver.
19 Q. Vous dites que vous "supposez" que c'était le cas, donc cela veut dire
20 que vous n'en êtes pas sûr.
21 R. Je n'en suis pas sûr, mais je vous dis pourquoi le pilote avait
22 effectué ce vol tout seul, ce n'était pas la première fois qu'une telle
23 chose s'était produite. S'il devait transporter quatre passagers, il était
24 beaucoup plus simple de faire un seul vol plutôt que de faire deux vols,
25 vous savez, de transporter d'abord trois passagers et ensuite de revenir
26 pour transporter encore un passager. Comme vous l'avez dit, c'était une
27 zone dangereuse.
28 Q. Qui étaient ces passagers qu'il avait transportés ? Parce qu'il devait
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1 y avoir une bonne raison s'il vous avait laissé là-bas, il avait effectué
2 ce vol tout seul à bord de cet appareil très coûteux. Qui était cette
3 personne qu'il avait ramenée ?
4 R. J'imagine que c'était quelqu'un de l'état-major principal, ou peut-être
5 quelques interprètes. Comme je vous l'ai déjà dit, le général était venu
6 avec un caméraman, j'imagine qu'il y avait également des interprètes qu'il
7 fallait transporter depuis le centre de presse, donc probablement quelqu'un
8 d'autre, le général Tolimir ou quelqu'un d'autre, ça devait être quelqu'un
9 d'important.
10 Q. Donc vous ne le savez pas ?
11 R. Non, je l'ignore. Peut-être que c'était quelqu'un qui faisait partie de
12 l'entourage du général.
13 Q. Est-ce que vous avez peut-être fait ce vol avec lui ? Il est possible
14 qu'étant donné que vous ne vous souvenez pas très bien de cet événement-là
15 que vous étiez parti avec lui et que vous êtes rentré et revenu ensuite.
16 R. Non, je suis resté dans la région de Boksanica.
17 Q. Donc vous vous souvenez précisément de cela, et néanmoins vous ne vous
18 souvenez pas de la personne qu'il avait transportée. Comment se fait-il ?
19 R. Vous savez, tous les jours on transportait à plusieurs reprises des
20 passagers entre Boksanica et Crna Rijeka et Boksanica et Han Pijesak. Il
21 est possible que j'étais resté parce qu'au cours de ces journées-là il
22 m'arrivait de rester. Ce n'était pas la première fois qu'une telle chose se
23 produisait.
24 Q. Il était normal donc d'effectuer ce vol à Boksanica et de laisser
25 derrière l'ingénieur de vol, c'était une zone aérienne que contrôlaient les
26 Musulmans, vous n'aviez pas vos propres troupes sur place, et il y avait
27 également une présence de l'OTAN, donc il était possible qu'un tel vol
28 allait être effectué sans l'ingénieur de vol, et néanmoins qu'on transporte
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1 des gens aussi importants que le général Tolimir ? Je trouve ça
2 difficilement croyable.
3 R. Comme je vous l'ai déjà dit, l'hélicoptère Gazelle est un hélicoptère
4 léger qui n'a pas de moyen de défense. Donc si quelqu'un nous tirait
5 dessus, on ne pouvait rien faire, c'est pourquoi on n'avait pas besoin
6 d'avoir forcément à bord un ingénieur de vol. Le pilote pouvait manœuvrer
7 l'appareil tout seul, et vous avez raison lorsque vous dites que c'était
8 une zone dangereuse et que nous avons essayé effectivement de diminuer le
9 nombre de vols effectués.
10 Q. D'accord. Vendredi dernier, vous avez parlé brièvement de la réunion
11 entre le général Smith et le général Mladic qui a eu lieu au restaurant
12 Jela et nous avons appris qu'il y avait effectivement une réunion - et cela
13 est consigné au rapport de l'ONU qui porte la référence 2943 de la liste 65
14 ter - donc qu'il y avait une réunion entre le général Mladic, Tolimir et
15 Smith. J'aimerais maintenant vous montrer quelques images à ce sujet.
16 M. McCLOSKEY : [interprétation] Examinons maintenant 4490 [comme
17 interprété] de la liste 65 ter et je vous donnerai lecture de ce que vous
18 avez dit.
19 Q. "Oui, c'était mon opinion personnelle s'agissant des photographies et
20 des enregistrements vidéo -- vous savez, je n'aime pas ça. Je n'ai pas à
21 être filmé ni photographié, donc j'essayais toujours de ne pas être filmé.
22 Je ne voulais pas que mon visage soit enregistré. A partir du moment où
23 nous sommes partis à bord de l'hélicoptère, j'étais toujours derrière le
24 caméraman, mais également à proximité du général Mladic qui se promenait
25 là-bas."
26 Donc nous allons voir quelques scènes filmées à ce propos.
27 [Diffusion de la cassette vidéo]
28 M. McCLOSKEY : [interprétation]
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1 Q. Nous avons commencé avec une rencontre brève où on peut voir le général
2 Mladic et le général Smith. Est-ce que vous avez été à l'intérieur de ce
3 bâtiment ? Je sais que vous n'avez pas pu voir beaucoup…
4 R. Non, je n'ai pas pu assister à la réunion. Nous, qui faisions partie de
5 l'escorte, n'avons pas pu entrer à l'intérieur. Nous, qui escortions le
6 général Mladic et les autres qui escortaient le général Smith, nous n'avons
7 pas pu entrer à l'intérieur. Une fois que la réunion était terminée, on
8 nous a dit que nous allions dans la zone de Boksanica. Vous savez, cet
9 hélicoptère se trouve de l'autre côté dans la clairière à l'opposé du motel
10 Jela, peut-être à une distance de 50 mètres par rapport à la route.
11 Q. Donc nous avons un arrêt sur image, 00.00.13. Est-ce que c'est ça la
12 clairière de l'autre côté de Jela ?
13 R. Ce que nous pouvons voir maintenant à l'écran ?
14 Q. Oui.
15 R. Oui, c'est de l'autre côté du motel Jela. Il y a également un petit
16 parking, puis la route et il y a cette clairière, ce champ où nous avons
17 atterri.
18 Q. Poursuivons.
19 [Diffusion de la cassette vidéo]
20 Q. Je sais que le -- est-ce que c'est vous qu'on peut voir maintenant à
21 gauche -- non, revenons un petit peu en arrière. Excusez-moi. Là, donc
22 c'est 00.00.34.
23 R. Oui, c'est moi. Mon siège était à gauche. J'étais debout à côté de
24 l'hélicoptère, on se préparait pour partir. J'imagine que j'étais en train
25 de préparer le siège pour le général.
26 Q. Quelle était votre destination suivante ? Est-ce que vous saviez où
27 vous deviez partir ? Est-ce qu'on vous l'avait dit ?
28 R. Le pilote le savait. Devant le motel, il a dit au pilote où nous
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1 devions partir. Ensuite il s'est retourné et il a dit au général Smith
2 qu'il pourrait partir avec lui à bord de cet hélicoptère, que le voyage
3 allait être plus simple, mais le général Smith ne voulait pas le faire.
4 Donc il a invité le général Smith pour se rendre à Boksanica.
5 Q. D'accord. Vous dites qu'entre autres vous aviez comme mission
6 d'effectuer les navigations. Est-ce que vous avez navigué pour aller à
7 Boksanica ?
8 R. Oui, mais vous savez, il s'agit d'une petite distance, donc nous
9 connaissions très bien la route que nous devions emprunter sans même
10 examiner une carte.
11 Q. D'accord. Poursuivons. Il n'en reste pas beaucoup encore.
12 [Diffusion de la cassette vidéo]
13 M. McCLOSKEY : [interprétation]
14 Q. Nous avons accéléré un petit peu. Est-ce que vous reconnaissez
15 l'endroit que vous approchez maintenant ?
16 R. Oui. Tout à l'heure vous avez accéléré, mais on a pu voir que nous
17 étions dans la zone de Boksanica, nous avons atterri au pied de la colline,
18 ensuite le général nous a dit qu'il fallait marcher pas mal de temps pour
19 aller vers le haut de la colline et que l'hélicoptère ne pouvait pas être
20 laissé là sans que quelqu'un reste. C'est pourquoi il a dit au pilote de
21 décoller de nouveau et d'essayer d'atterrir à Boksanica. Il a supposé qu'il
22 y aurait suffisamment de place là-bas. Ensuite nous arrivons à cette
23 clairière. Vous pouvez voir, dans le fond de l'image, le toit du point de
24 contrôle des Nations Unies, donc nous avons atterri là-bas. A droite se
25 trouvait une route; et à gauche se trouvait un chemin de terre et des pins,
26 il y a également un monument érigé, parce qu'un soldat de l'ONU avait été
27 tué en marchant sur une mine à cet endroit-là. Je pense que c'était un
28 soldat ukrainien. Je pense que c'était la première fois que nous étions
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1 arrivés à Boksanica pendant les négociations.
2 Q. C'était justement ma question que je voulais vous poser. Donc vous
3 pensiez que c'était le meilleur endroit pour atterrir et vous dites que
4 c'était la première fois que vous avez atterri là-bas, n'est-ce pas ?
5 R. Oui, c'était la première fois que nous y étions arrivés.
6 Q. D'accord. Poursuivons.
7 [Diffusion de la cassette vidéo]
8 M. McCLOSKEY : [interprétation]
9 Q. Est-ce que vous étiez dans l'entourage du général Mladic lorsqu'il est
10 allé dans ce centre de communications et lorsqu'il a essayé d'entrer en
11 contact avec Avdo Palic ?
12 R. Oui, j'étais présent, mais il n'est pas entré dans une tente. C'était
13 en fait une sorte de baraque et il est entré en contact par radio avec le
14 commandement des Musulmans à Zepa. C'est pourquoi il est entré à
15 l'intérieur et le reste des négociations a eu lieu devant à l'extérieur où
16 se trouvaient les tables. Et j'étais avec lui tout ce temps-là, de même que
17 le commandant Maran.
18 Q. D'accord. Merci de l'avoir précisé. Poursuivons encore un peu.
19 [Diffusion de la cassette vidéo]
20 M. McCLOSKEY : [interprétation]
21 Q. Pourriez-vous nous expliquer ce qui venait de se passer si vous vous en
22 souvenez ? Si vous ne vous en rappelez pas, ce n'est pas un problème.
23 R. On est allé chercher le général Tolimir. J'imagine que les négociations
24 devaient commencer et le général souhaitait que l'autre général soit
25 présent également.
26 Q. Donc vous et le pilote vous êtes entré et vous êtes allé chercher le
27 général Tolimir, n'est-ce pas ?
28 R. Je ne sais pas si j'étais allé le chercher moi-même, peut-être. Je ne
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1 peux pas répondre ni oui ni non.
2 Q. Et le lieutenant-colonel Kosoric, lui qui a cette moustache, est-ce que
3 vous vous souvenez de lui ?
4 R. Oui, c'était la première fois que je le voyais en fait. Ces jours-là je
5 le voyais, par la suite je ne l'ai pas revu dans le reste de l'opération.
6 Q. D'accord poursuivons.
7 [Diffusion de la cassette vidéo]
8 M. McCLOSKEY : [interprétation]
9 Q. Qui est ce monsieur qui est derrière le général Mladic ? Pourriez-vous
10 nous le dire ?
11 R. C'est le commandant Dusan Maran.
12 Q. D'accord. Poursuivons.
13 [Diffusion de la cassette vidéo]
14 M. McCLOSKEY : [interprétation]
15 Q. Et qui est à gauche à côté du commandant Maran derrière le général
16 Mladic ?
17 R. C'est l'une des personnes qui ont accompagné le général Mladic. Je
18 pense qu'il s'appelait Zrnic. Il est originaire de Sarajevo. C'est tout ce
19 que je sais. Je n'ai pas eu l'occasion de parler davantage avec lui.
20 Q. La personne tout à fait à gauche à l'écran avec des cheveux foncés;
21 est-ce bien vous ?
22 R. C'est bien moi, effectivement. C'est à l'époque où j'avais encore des
23 cheveux foncés.
24 Q. Et c'est à 00.02.24, n'est-ce pas. Bien. Faites défiler, je vous prie,
25 la vidéo.
26 [Diffusion de la cassette vidéo]
27 M. McCLOSKEY : [interprétation]
28 Q. Nous voici de nouveau à 00.03.02 et c'est encore vous à gauche de
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1 l'écran et on est en train de vous prendre, n'est-ce pas, avec la caméra ?
2 R. Oui, c'était au début. Je lui avais dit au début au général que s'il y
3 avait un champ de mines, mais nous ne savions pas exactement où le champ de
4 mines se trouvait, donc je ne pouvais pas trop m'éloigner. Disons que le
5 caméraman forcément me filmait, surtout parce que le général pouvait en
6 tout temps nous donner un ordre. Pour assurer la sécurité du général, nous
7 étions trois à ce moment-là. Nous nous attendions à ce que quelqu'un
8 pouvait tirer depuis la forêt.
9 Puisque c'était la première fois que nous nous sommes trouvés à cet
10 endroit-là, nous ne savions même pas où les positions musulmanes se
11 trouvaient.
12 Q. Très bien, merci.
13 [Diffusion de la cassette vidéo]
14 M. McCLOSKEY : [interprétation]
15 Q. Très bien. Nous allons pouvoir terminer assez rapidement, Monsieur. Il
16 y a un autre sujet que je voulais aborder avec vous. Il s'agit, en
17 l'occurrence, de quelque chose que vous avez déclaré à la page 33 919. Vous
18 avez dit, je cite :
19 "Le général Gvero est venu là-bas, parce qu'il voulait s'entretenir avec le
20 général Mladic concernant quelques questions. Pendant plusieurs jours, il
21 n'avait pas été en mesure d'entrer en contact avec lui, puisque le général
22 évitait tout contact avec les officiers qui ne travaillaient pas sur Zepa,
23 pour être plus précis, s'agissant de l'affaire Boksanica."
24 Alors je voulais aborder avec vous cette question, à savoir si le général
25 Gvero travaillait effectivement sur Zepa avant cette période. Et la
26 première chose que je voudrais faire, c'est d'aborder avec vous la pièce 65
27 ter 2747. Il s'agit d'un rapport des Nations Unies. Je souhaiterais vous
28 rappeler -- est-ce que vous vous souvenez s'il y a eu une réunion qui s'est
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1 déroulée entre le général Mladic, le général Gvero et le général Smith au
2 restaurant Jela le 25 juillet, la veille de votre arrivée à Boksanica ?
3 Et passons pour ceci -- non, excusez-moi. Examinons ensemble le premier
4 paragraphe de ce rapport qui porte la date du 26 juillet. On peut y lire,
5 je cite :
6 "Le général Smith a rencontré le général Mladic au restaurant Jela à Hans-
7 Kram à 12 heures 30 le 25 juillet 1995. La réunion a eu lieu à notre
8 demande et le but était de nous entretenir de la situation dans Zepa,
9 également de parler de l'accord qui avait été signé par le général Mladic
10 et le général Smith le 19 juillet. Le général Mladic était accompagné du
11 général Gvero."
12 Dans le document, on peut lire que le général Mladic est arrivé par
13 hélicoptère. Donc c'était sans doute vous qui aviez accompagné le général
14 Mladic à cette réunion. Donc j'imagine que vous vous souvenez sans doute
15 que le général Mladic, le général Gvero, et le général Smith s'étaient
16 rencontrés au restaurant Jela la veille ?
17 R. J'imagine que s'il était arrivé par hélicoptère dans la zone du
18 restaurant Jela, c'est nous qui l'avons sans doute accompagné. Je ne sais
19 pas si le général Gvero était présent, je ne peux pas le dire avec
20 certitude, je ne sais pas de quoi ils ont parlé non plus. Je sais que le
21 général Smith était là, puisque je me suis entretenu avec son escorte car
22 j'attendais devant.
23 Pour ce qui est maintenant des négociations, nous ne pouvions pas les
24 entendre, nous ne savions pas de quoi il en était question. Ils pouvaient
25 très bien être là à l'intérieur en train de prendre un café, de boire du
26 café et de s'entretenir de choses et d'autres et de nous dire qu'ils
27 étaient en train de discuter. D'accord. Je ne sais pas du tout de quoi ils
28 ont parlé.
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1 Q. Très bien.
2 M. McCLOSKEY : [interprétation] Passons maintenant à une autre pièce,
3 P00191.
4 Q. Il s'agit encore du 25 juillet. C'est donc le même jour que ce document
5 a été envoyé, comme vous pouvez le voir, à l'état-major principal de la VRS
6 le 25 juillet au général Gvero ou au général Miletic, et ça été envoyé au
7 général Miletic et ça vient du général Tolimir, et il est intitulé :
8 "Accord sur le désarmement de Zepa."
9 Je ne vais pas entrer dans les détails car vous ne savez pas les détails,
10 mais clairement vous pouvez voir de par ce document que ce document porte
11 sur le même sujet, à savoir la réunion qui s'est déroulée au restaurant
12 Jela, et on peut voir que le général Gvero était une personne qui était
13 assez prise par la question de Zepa, n'est-ce pas ?
14 R. Je vois ce texte pour la première fois maintenant, il faudrait d'abord
15 lire tout le texte pour savoir de quoi il s'agit. Je ne peux pas confirmer
16 quelque chose que je vois pour la première fois et dont je n'ai pas
17 connaissance. Je n'ai jamais lu ce texte auparavant. Si on envoyait ce
18 texte au général Gvero et au général Miletic, il se peut que ce texte porte
19 sur cela, puisque c'étaient les seuls qui étaient dans la salle des
20 opérations à l'état-major à ce moment-là, les autres généraux se trouvaient
21 sur le terrain. Dans la première phrase de ce texte, nous pouvons voir que,
22 Nous proposons que vous envoyiez ce document au corps du Sarajevo Romanija.
23 Donc ils leur donnent un document et leur demandent de transmettre ce
24 document, c'est presque un travail d'estafette.
25 Mais je n'ai pas lu le reste du document, et il ne serait pas très
26 sérieux de vous faire des commentaires sur un document que je n'ai pas
27 préalablement lu et étudié.
28 Q. Fort bien.
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1 M. McCLOSKEY : [interprétation] Examinons la pièce P01333. Ce document est
2 en anglais, mais il ne faudrait pas le diffuser. Il s'agit d'une
3 conversation interceptée, conversation qui a été interceptée le 25 juillet;
4 le A est l'anglais, et le C représente la version en B/C/S.
5 Q. Et l'heure de la conversation est 9 heures 45. Le document précédent
6 comporte un reçu qui porte l'heure 5 heures 30, donc c'est quelques heures
7 plus tard, et nous avons la fin de la conversation ici.
8 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Pourriez-vous nous donner, je vous prie,
9 la cote de la pièce de nouveau.
10 M. McCLOSKEY : [interprétation] 133 A -- non, excusez-moi, alors 1333 A; et
11 1333 C.
12 Q. Nous pouvons voir qu'à la fin de cette conversation interceptée,
13 l'opérateur qui a intercepté cette conversation est arrivé à la conclusion
14 que le X représente Milan Gvero. Donc maintenant, si nous examinons cette
15 conversation interceptée vers le milieu de la page dans les deux langues,
16 nous pouvons voir que le général Gvero, lorsqu'on lui demande, je cite,
17 dans quel état sont-ils là-bas ?
18 Il dit :
19 "Très bien. Très bien. Ils ont signé l'accord hier soir concernant la
20 reddition de Zepa."
21 Ensuite, ils poursuivent leur conversation. Et si vous prenez la page 2, en
22 anglais on voit qu'on parle de Glamoc, mais ce document nous permet de voir
23 que le général Gvero a certainement informé de l'accord sur Zepa, c'est un
24 accord très important, donc il informe son interlocuteur.
25 J'aimerais maintenant vous montrer une autre conversation interceptée.
26 M. McCLOSKEY : [interprétation] Qui porte la cote P1334.
27 Q. De nouveau il ne faut pas diffuser ce document. Nous avons les versions
28 A et B.
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1 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Très bien. Alors aucune diffusion.
2 M. McCLOSKEY : [interprétation]
3 Q. La conversation s'est déroulée entre le général Gvero et une personne
4 appelée Subara. C'était en date du 25 juillet, un peu plus tard, à 9 heures
5 50. Et de nouveau, je voudrais attirer votre attention sur les
6 préoccupations de Subara, il est préoccupé par ce qui se passe dans les
7 médias ou de la façon dont les médias transmettent la situation de Zepa et
8 de Srebrenica.
9 Et de nouveau, le général Gvero parle du fait qu'un accord a été signé la
10 veille. S'ils sont intelligents, l'ICRC va le contrôler et un représentant
11 de la FORPRONU sera également présent. Voilà donc, je crois qu'on en parle
12 un peu plus en détail plus loin, je ne vais pas les aborder, mais c'est une
13 conversation interceptée, n'est-ce pas, qui est précise et qui nous parle
14 de la connaissance du général Gvero, à savoir de ce qui se passait à Zepa ?
15 R. Monsieur le Procureur, je vois ces documents pour la première fois,
16 vous les avez lus très rapidement et je ne peux pas vous dire que je suis
17 d'accord avec ceci. La personne X peut être d'autres personnes, il n'est
18 pas nécessaire qu'il s'agisse du général Gvero. Cela pourrait être aussi
19 moi, le X pourrait me représenter. Vous savez, nous nous sommes tous
20 entretenus au téléphone. Je ne sais pas de quelle conversation interceptée
21 il s'agit, je n'ai pas eu l'occasion de prendre connaissance de l'ensemble
22 du document.
23 J'ai commencé à lire l'en-tête du deuxième document et vous m'aviez déjà
24 posé une question, il me faudrait lire rapidement et être d'accord avec
25 vous, c'est ce que vous attendez de moi.
26 M. McCLOSKEY : [interprétation] Je n'ai plus d'autres questions, Monsieur
27 le Président.
28 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Merci, Monsieur McCloskey.
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1 Monsieur Krgovic, est-ce que vous avez des questions supplémentaires ?
2 M. KRGOVIC : [interprétation] Non, Monsieur le Président.
3 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Très bien. Alors merci beaucoup,
4 Monsieur. Au nom de la Chambre de première instance, nous vous remercions
5 de vous être déplacé pour venir ici avec un préavis si cours, et je vous
6 remercie d'être venu. Donc bon voyage et bon retour à la maison.
7 LE TÉMOIN : [interprétation] Merci.
8 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Le document ?
9 [Le témoin se retire]
10 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Maître Krgovic, est-ce que vous avez
11 des documents à présenter ?
12 M. JOSSE : [interprétation] Aucun.
13 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Merci. Monsieur McCloskey ?
14 M. McCLOSKEY : [interprétation] La conversation interceptée 1333 A, et
15 l'extrait vidéo qui porte la cote 4950 [comme interprété].M. LE JUGE AGIUS
16 : [interprétation] Y a-t-il des objections ? Non, pas d'objection. Bien. Le
17 premier document, ou la première pièce n'a-t-elle pas déjà été versée au
18 dossier…
19 Monsieur McCloskey.
20 M. McCLOSKEY : [interprétation] On m'apprend que non. Moi aussi je pensais
21 que oui peut-être, mais on m'informe que non.
22 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Effectivement, je me suis posé cette
23 question. Très bien. Alors ces deux documents sont versés au dossier.
24 Cela met fin à la liste des témoins que vous vouliez faire venir, Monsieur
25 Krgovic ?
26 M. McCLOSKEY : [interprétation] Excusez-moi, Monsieur le Président,
27 simplement pour ne pas perdre le fil des choses. Il faudrait que les
28 versions A, B et C soient versées au dossier pour avoir toutes les langues.
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1 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je m'adresse maintenant à l'équipe du
2 général Gvero, à l'équipe de Défense du général Gvero. Est-ce que vous avez
3 d'autres témoins sur votre liste ?
4 M. JOSSE : [interprétation] Non, Monsieur le Président, absolument pas.
5 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Très bien. Donc la séance est levée et
6 une audience est prévue pour jeudi, jeudi qui vient, pour ce qui est
7 maintenant de l'audience du témoin Nikolic, si jamais le témoin se
8 présente. Sinon, nous aurons d'autres questions, ou plutôt, une autre
9 audience sera prévue à une date ultérieure. Merci.
10 --- L'audience est levée à 10 heures 17 et reprendra le jeudi 9 juillet
11 2009, à 14 heures 15.
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