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1 Le jeudi 22 avril 2004
2 [Audience publique]
3 [L'accusé est introduit dans le prétoire]
4 --- L'audience est ouverte à 14 heures 20.
5 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Bonjour, Madame Somers.
6 Mme SOMERS : [interprétation] Bonjour, Monsieur le Président. Nous avons le
7 plaisir d'informer les Juges de la Chambre du fait que le témoin se sent
8 mieux. Je voulais simplement dire qu'il risque toutefois de se sentir peut-
9 être un peu moins bien au cours de l'après-midi. En tel cas, je lui ai
10 demandé de le faire savoir aux Juges.
11 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Merci.
12 Mme SOMERS : [interprétation] Madame Mahindaratne mènera l'interrogatoire.
13 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Merci. Que l'on fasse entrer le
14 témoin.
15 [Le témoin est introduit dans le prétoire]
16 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Bonjour, Monsieur le Témoin.
17 LE TÉMOIN : [interprétation] Bonjour.
18 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Je vous demanderais de bien vouloir
19 lire la déclaration qui est inscrite sur le carton que l'on vous soumet. Je
20 vous prierai de vous lever pour se faire. Merci.
21 LE TÉMOIN : [interprétation] Je déclare solennellement que je dirai la
22 vérité, toute la vérité et rien que la vérité.
23 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Vous pouvez vous asseoir.
24 LE TÉMOIN : [interprétation] Merci.
25 LE TÉMOIN: IVAN NEGODIC [Assermenté]
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1 [Le témoin répond par l'interprète]
2 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Madame Mahindaratne, vous avez la
3 parole.
4 Mme MAHINDARATNE : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.
5 Interrogatoire principal par Mme Mahindaratne :
6 Q. [interprétation] Bonjour, Monsieur Negodic.
7 R. Bonjour.
8 Q. Pour le compte rendu d'audience, je vous demanderais de décliner vos
9 nom et prénom, et de dire quel est votre âge ?
10 R. Je m'appelle Ivan Negodic, je suis né le 8 septembre 1947 à Herceg
11 Novi.
12 Q. Est-ce que l'on vous appelle parfois par un surnom, et si oui, pouvez-
13 vous dire lequel ?
14 R. Braco.
15 Q. Merci. Où habitez-vous ?
16 R. A Dubrovnik en Croatie.
17 Q. Depuis quand résidez-vous à Dubrovnik ?
18 R. Depuis 1952.
19 Q. Quelle est votre profession actuelle ?
20 R. Retraité.
21 Q. Quelle était votre profession avant votre retraite ?
22 R. Chef des services techniques dans un grand hôtel.
23 Q. Quel est votre origine ethnique ?
24 R. Croate.
25 Q. Monsieur Negodic, je vous demanderais de décrire rapidement votre
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1 cursus scolaire et votre formation professionnelle.
2 R. Ecole électrotechnique.
3 Q. Est-ce que vous m'entendez ?
4 R. Je vous entends mais vous m'interroger sur ma vie privée en ce moment-
5 là, n'est-ce pas ?
6 Q. Non, non, pas du tout. Est-ce que vous avez subi une formation
7 militaire ou accompli votre service militaire ?
8 R. Oui. J'ai accompli mon service militaire au sein de l'école des
9 officiers de Zadar, après quoi, j'ai été transféré à Pozerevac en Serbie.
10 Q. Pourriez-vous, je vous prie, nous décrire en détail votre formation
11 militaire en parlant, notamment, de la formation au maniement d'armes que
12 vous avez subie ?
13 R. J'ai terminé ma formation à l'école militaire de Zadar, après quoi,
14 j'ai été formé à Pozerevac. J'ai suivi une formation de 19 mois au total.
15 Ensuite, j'ai fait plusieurs stages à Zadar, Slavonska Posega [phon],
16 Zagreb, et cela, pendant un millier de jours au total au sein des forces de
17 réserve de l'Yougoslavie. Je crois que cela suffira pour le moment.
18 Q. Durant votre formation militaire, avez-vous reçu une formation au
19 maniement de certaines armes telles que, par exemple, des mortiers ou des
20 pièces d'artillerie ?
21 R. Oui. J'ai suivi une formation qui était une partie théorique et une
22 partie pratique à l'école militaire. Une formation au maniement des
23 obusiers de 203, des obusiers de 122 et de 155 millimètres ainsi que des
24 obusiers de 120 millimètres.
25 Ensuite, j'ai suivi la deuxième partie de ma formation à Pozarevac où l'on
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1 m'a appris le maniement des mortiers de 120 millimètres, notamment.
2 Q. Pourriez-vous nous dire quels ont été vos grades au sein de la JNA et,
3 ensuite, également, au cas où vous auriez servi dans les rangs d'une
4 quelconque autre armée. Mais commençons, si vous le voulez bien par la JNA,
5 vos grades au sein de la JNA, je vous prie.
6 R. Jusqu'au démantèlement de l'Yougoslavie, j'avais le grade de capitaine
7 de première classe. J'ai, ensuite, conservé le même grade pendant six mois
8 dans les rangs de l'armée croate. Au début de l'année 1992, j'ai reçu le
9 grade de commandant.
10 Q. Lorsque vous avez quitté l'armée, vous aviez le grade de commandant,
11 n'est-ce pas, Monsieur ?
12 R. Oui, mais il n'avait aucune importance dans la vie civile.
13 Q. Bien sûr. Avant le conflit qui a eu lieu à Dubrovnik, quelle était
14 votre profession ? Vous avez dit, il y a quelques instants, que vous étiez
15 chef des services techniques dans un hôtel mais juste avant le conflit qui
16 a éclaté à Dubrovnik, occupiez-vous bien ce poste ?
17 R. Oui.
18 Q. Jusqu'à quelle date avez-vous exercé ces fonctions ?
19 R. Jusqu'au mois de juillet 1991.
20 Q. Pourriez-vous dire aux Juges de cette Chambre ce qui s'est passé au
21 mois de juillet 1991 ?
22 R. Nous avons appris, alors que nous étions à Dubrovnik, qu'une situation
23 très difficile avait cours à Vukovar et nous avons commencé à entendre
24 parler de la chute de Vukovar.
25 Mme SOMERS : [interprétation] Excusez-moi, Monsieur le Président. Mais je
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1 crois que le témoin a parlé d'une situation difficile à Vukovar, or, au
2 compte rendu d'audience en anglais, c'est le mot de Dubrovnik qui a été
3 consigné. Je vous prie de m'excuser pour cette interruption.
4 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Merci. Peut-être pourriez-vous, Madame
5 Mahindaratne, tirez cela au claire avec le témoin.
6 Mme MAHINDARATNE : [interprétation]
7 Q. Monsieur le Témoin, pourriez-vous revenir sur votre réponse antérieure
8 et je vous prie de m'en excuser.
9 R. Bien sûr. Par les médias, nous avons appris qu'une situation très
10 difficile avait cours sur le territoire de Vukovar, qui d'ailleurs, s'est
11 étendue mais d'une façon moins grave jusqu'à Dubrovnik où, en raison de
12 l'action de quelques Serbes de Dubrovnik, au nord du territoire de la
13 ville, une situation assez similaire a été créée à Dubrovnik. Nous nous
14 sommes rendus compte qu'il fallait nous préparer à une éventuelle attaque.
15 Q. Si je comprends bien votre réponse, avez-vous dit qu'à partir de
16 juillet 1991 ou en tout cas, aux environs du mois de juillet 1991, vous
17 avez commencé à vous préparer à l'éventualité d'une attaque ? Est-ce ainsi
18 que je dois comprendre votre réponse ?
19 R. Oui, mais les problèmes concernaient des questions administratives si
20 je puis m'exprimer ainsi.
21 Q. Si je parle de difficultés administratives, vous ai-je bien compris,
22 Monsieur ?
23 R. Oui, ce serait préférable, en fait, de parler de problèmes
24 administratifs.
25 Q. Que vous apprêtiez-vous à défendre ? Quel était votre objectif dans le
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1 cadre de cette préparation à une éventuelle défense ? Pourriez-vous être
2 plus clair sur ce point ? Développez un peu votre réponse. D'ailleurs, je
3 vous demanderais s'il existait une menace particulière et si oui, quelle
4 était sa nature ?
5 R. C'est un secret de polichinelle. Nous n'avions pas dix ennemis, nous
6 n'en avions qu'un seul qui avait des vues sur notre territoire.
7 Q. Qui perceviez-vous comme étant votre ennemi ? Pourriez-vous le nommer ?
8 R. Le commandement militaire et civil qui se trouvait sur le territoire de
9 la Serbie et du Monténégro.
10 Q. Lorsque vous dites "militaire," vous parlez de quelle instance
11 militaire ? Quelle était la dénomination de cette force militaire précise ?
12 R. La JNA.
13 Q. Merci.
14 R. L'armée populaire yougoslave.
15 Q. Pourriez-vous nous décrire les diverses mesures que vous avez prises
16 pour vous protéger contre cette armée, ou pour le moins, quel rôle avez-
17 vous joué dans l'organisation de cette défense ?
18 R. En tant que chef de l'artillerie, j'avais pour tâche de passer en revue
19 tous les aspects administratifs au sein de l'état-major chargé de la
20 Défense de façon à régler tous les problèmes de paperasse liés à mes
21 unités, même en l'absence d'armements adapté.
22 Q. Pourriez-vous, Monsieur, parler un peu plus fort peut-être.
23 R. Merci.
24 Q. Si l'on va un peu plus loin que l'aspect administratif de
25 l'organisation de la Défense de Dubrovnik, pourriez-vous nous donner
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1 quelques précisions complémentaires à ce sujet ? Je vous demande de ne pas
2 vous contenter de mentionner les aspects administratifs, mais de parler
3 également des actions qui ont été entreprises.
4 R. S'agissant des actions entreprises, celles-ci sont directement liées à
5 l'aspect administratif de la situation. En effet, tous les sous-officiers
6 qui avaient terminé leur formation au sein des écoles militaires de la JNA
7 devaient être mis en action et chargés de déployer le reste des effectifs.
8 Q. Ce que vous êtes en train de dire c'est que vous avez participé à
9 l'organisation du recrutement au profit de la division de l'artillerie.
10 Peut-être c'est bien ce que vous dites ?
11 R. Oui, de façon indirecte, car, en fait, cette tâche relève
12 fondamentalement de l'état-major chargé de la Défense.
13 Q. En dehors de cet aspect de recrutement, avez-vous également participé à
14 l'approvisionnement en armes - et lorsque je dis armes je parle d'armes
15 lourdes - des forces chargées de la Défense de Dubrovnik, ou peut-être
16 devrais-je dire au lieu d'approvisionnement avez-vous été chargé d'obtenir
17 des armes à cette fin ?
18 R. Oui.
19 Q. Que pourriez-vous dire de l'entraînement et de la formation des
20 hommes ? Avez-vous été impliqué de quelque façon que ce soit dans la
21 formation ou l'entraînement des hommes faisant partie du secteur de
22 l'artillerie, si je puis l'appeler ainsi ?
23 R. Oui, au départ.
24 Q. Quel était le territoire que l'armée dont vous faisiez partie
25 s'efforçait de défendre contre la JNA ? Pourriez-vous citer des
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1 dénominations ? Je ne vous demande pas de nous donner le nom de chacune des
2 municipalités ou de chacune des localités où celle-ci s'agissait, mais je
3 vous demande de nous décrire le territoire en question d'une façon
4 générale ?
5 R. Si on regarde ce territoire à partir du Monténégro, il s'agit du
6 territoire de Konavle. C'est le nom qu'on lui donne, mais si l'on regarde
7 du côté de la Bosnie-Herzégovine, on parle de la côte de la Rijeka
8 Dubrovacka et de Mokosica, et Brgat se trouve au milieu.
9 Q. En d'autre terme, il s'agit du territoire de Dubrovnik ?
10 R. Oui. Du secteur de Dubrovnik au sens large du terme.
11 Q. Vous dites que vous étiez le chef du secteur de l'artillerie, ou
12 plutôt, excusez-moi, vous avez utilisé l'expression chef du secteur de
13 l'artillerie au sein des forces chargées de la Défense de Dubrovnik. Avez-
14 vous à quelque moment que ce soit été nommé officiellement à ce poste ?
15 R. Oui, bien sûr. C'était obligatoire. C'est le système pratiqué au sein
16 de l'armée. Il fallait que j'obtienne de Zagreb ma nomination officielle.
17 Mme MAHINDARATNE : [interprétation] Je demanderais l'aide de Mme
18 l'Huissière pour qu'un document soit soumis au témoin. Je crois que c'est
19 un document auquel on peut accéder par le logiciel Sanction.
20 Q. Monsieur, reconnaissez-vous le document qui vient d'être placé sous vos
21 yeux ?
22 R. C'est le formulaire habituel utilisé pour proposer une nomination. Ici
23 il s'agit de la confirmation d'une proposition qui a déjà été approuvée.
24 Q. Ce document porte la date du 1er novembre 1991. On y voit clairement aux
25 lignes 6 et 9 que l'on vous confirme au poste de chef du secteur de
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1 l'artillerie et que vous avez entendu parler de cette proposition d'une
2 façon tout à fait claire avant la date du 1e novembre 1991 que vous
3 occupiez déjà cette position. Ceci est-il bien le cas, Monsieur ?
4 R. Oui.
5 Q. Depuis quand occupiez-vous ce poste ? Vous avez déjà dit que vous aviez
6 participé à l'organisation du secteur de l'artillerie au début de la
7 constitution des forces armées chargées de la défense de Dubrovnik. Etes-
8 vous en train de dire que vous occupiez ce poste précis depuis le début,
9 depuis la création de ces forces armées, depuis le 1er octobre 1991 ?
10 R. Oui. J'y ai été envoyé le 28 août 1991, bien sûr.
11 Q. Vous dites y avoir été envoyé le 28 août ? Pourriez-vous être plus
12 précis ? Y a-t-il eu création officielle des forces militaires chargées de
13 la défense de Dubrovnik à cette date, à savoir, le 28 août 1991 ?
14 R. Le 28 août, la défense de la ville n'a pas été instituée. Elle a
15 commencé à se créer.
16 Q. Quand diriez-vous que la défense de la ville a été instituée de façon
17 officielle ? Pourriez-vous citer une date précise ou au moins un mois
18 précis ?
19 R. Si vous pensez au moment où la défense de la ville a été instituée, je
20 vous répondrai qu'elle n'a pas été établie complètement même au nouvel an
21 de 1992. Ce qui a été créé c'est un certain nombre d'unités lorsqu'on a
22 reçu des armes, des pièces d'artilleries, des munitions. C'est dans ces
23 conditions que nous avons pu créer ces unités.
24 Q. Cela s'est passé dans quelle période ?
25 R. Cela s'est passé au mois d'octobre, dirais-je en ce qui concerne
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1 l'artilleries en tout cas.
2 Q. Est-il permis de dire que vous avez occupé le poste du chef du secteur
3 de l'artillerie de la défense de Dubrovnik depuis le mois d'octobre 1991 ?
4 R. En ce qui concerne les effectifs, non. S'agissant des effectifs, j'ai
5 travaillé à la création des unités sur le plan humain depuis le 28 août.
6 Des exercices de reconnaissance ont commencé à cette date en direction de
7 la frontière de Monténégro.
8 Mme MAHINDARATNE : [interprétation] Monsieur le Président, je demande le
9 versement au dossier de ce document.
10 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Ce document est versé au dossier.
11 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Il s'agira de la pièce à conviction de
12 l'Accusation P158.
13 Mme MAHINDARATNE : [interprétation]
14 Q. Pourriez-vous nous décrire brièvement la composition des forces de la
15 défense de Dubrovnik. Quand je parle de la composition, je voudrais savoir
16 de plus sur les effectifs. Je ne vous demande pas de me donner les chiffres
17 exacts, mais je voudrais savoir de qui était composé cet effectif ?
18 Etaient-ce des soldats, des militaires de carrière, des personnes tout à
19 fait ordinaires ?
20 R. Les commandants des unités de base étaient des personnes qui avaient
21 complété un cursus de l'école d'officiers de réserve. Il y avait des sous-
22 officiers, ou des officiers de petit grade. Il s'agissait pour la plupart
23 des personnes qui habitaient la région de Dubrovnik, la ville au sens
24 large, et les environs.
25 Q. Est-ce qu'il y avait aussi des militaires de carrière qui faisaient
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1 partie de ces forces ?
2 R. Non, pas parmi les unités d'artillerie.
3 Q. Ici, je ne pense pas uniquement à l'artillerie. Je pensais dans les
4 forces en générale ?
5 R. Oui. Il y avait quatre personnes qui travaillaient dans le commandement
6 de la défense de la ville.
7 Q. Comment pourriez-vous nous décrire le niveau de formation du personnel
8 qui était dans l'artillerie ? Je vous donnerais une date, le 6 décembre
9 1991. Quel était le degré de formation que possédaient les personnes qui
10 étaient affectées à l'unité d'artillerie ?
11 L'INTERPRÈTE : On ne comprend pas bien.
12 Mme MAHINDARATNE : [interprétation]
13 Q. Pourriez-vous répéter votre réponse ?
14 R. C'était moyen comme degré de formation. Les pièces d'artillerie étaient
15 utilisées par des personnes qui avaient un degré de formation satisfaisant.
16 C'étaient des gens qui avaient fait l'école de sous-officiers, ou c'étaient
17 des officiers de réserve, ou c'étaient des sous-officiers. Pour le reste,
18 c'étaient des personnes tout à fait ordinaires qui n'avaient aucune
19 connaissance spécifique en matière d'artillerie. En réalité, on n'en a pas
20 besoin. Un petit cours suffit largement.
21 Q. Ces personnes ordinaires, comme vous les décrivez, elles ont été
22 rattachées aux unités d'artillerie ou est-ce que dans l'artillerie il y
23 avait des réservistes ? S'il y avait les deux catégories, qui étaient dans
24 l'artillerie ? Voulez-vous nous dire dans quelle mesure ? Dans quelle
25 proportion ?
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1 R. Dans l'ex-Yougoslavie, toute personne ayant complété le service
2 militaire était par la force de la loi officier de réserve, ou soldat de
3 réserve de l'armée de l'ex-Yougoslavie. De ce fait, toute personne ayant
4 complété le service militaire faisait partie des réservistes de l'armée de
5 l'ex-Yougoslavie.
6 Q. Cela veut dire que toutes les personnes qui étaient rattachées à
7 l'artillerie étaient des personnes qui avaient une certaine connaissance en
8 la matière militaire ?
9 R. Oui.
10 Q. Les personnes qui étaient responsables des effectifs et de l'armement
11 avaient-elles des connaissances des armes dont elles étaient chargées ? Si
12 oui, quel degré de formation ?
13 R. Oui. Bien sûr qu'elles avaient des connaissances parce que si tel
14 n'avait été le cas, elles n'auraient pas pu effectuer les tâches qui
15 étaient les leurs, parce qu'il s'agit là des tâches assez exigeantes.
16 Q. Vous souvenez-vous qu'il y avait des membres de la ZNG parmi les
17 membres de la force de défense de Dubrovnik, la garde nationale croate. Je
18 ne pense pas ici uniquement à l'artillerie à laquelle vous apparteniez,
19 mais en général.
20 R. Tout à fait. Il n'y en avait parmi les artilleurs, mais il y en avait
21 parmi les forces de la défense de Dubrovnik.
22 Q. En ce qui concerne l'armement, comment avait-on obtenu les armes pour
23 la force ?
24 R. A ma connaissance, en venant de la direction Metkovic-Ploce, et par la
25 suite, cela passait par la presqu'île de Elafiti, et par la suite, cela
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1 passait par les îles Elafiti, qui se trouvent au large du Dubrovnik, telle
2 que Sipan, par exemple. Par la suite, cela venait à Lapad à Dubrovnik.
3 Q. Est-ce que vous avez pu obtenir les armes en provenance des îles
4 environnantes ?
5 R. Oui.
6 Q. Pourriez-vous nous dire les noms de ces îles ?
7 R. L'île de Korcula.
8 Q. Y avait-il d'autres îles mises à part Korcula ?
9 R. Oui, il y en avait d'autres. Nous avons reçu les cannons 85
10 millimètres, mais c'était plus tard. Si vous me demandez pour l'année 1991,
11 nous n'avions que deux Zis et de mortier.
12 Q. En 1991, quel était le pourcentage des forces de la JNA ? Est-ce que la
13 JNA était nombreuse ? Je demande ici à peu près la période autour du 1e
14 octobre 1991.
15 R. Au début du mois d'octobre, la frontière envers Konavle, les forces
16 étaient passées par là. Ils se sont retirés vers vous, Dubrovacka-Zupa par
17 lui suite, vers Brgat, par la suite dans le secteur de la ville propre et
18 au-dessus de la ville à Srdj. Le 24 octobre, il y a eu une attaque navale
19 sur la partie Dubrovacka-Zupa, et Kurpari, c'était une attaque qui venait
20 de la mer. En même temps, les forces paramilitaires ont donné un soutien du
21 côté nord, à savoir, vers Trebinje, Nevesinje, Bijelo Polje, ils venaient
22 de ces directions-là.
23 Q. Est-ce que cela veut dire que le 24 octobre, il y avait un blocus naval
24 et terrestre par les forces de la JNA ?
25 R. Oui. C'était la nuit du 24 au 25 octobre, à ce moment-là, Dubrovnik
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1 était dans l'étau puisque du côté de la mer personne ne peut y accéder.
2 Puisque les navires de la marine militaire de la JNA ne permettent pas
3 l'accès à la ville.
4 Q. Lors de ce blocus, excusez-moi, je reformule ma phrase.
5 Vous nous avez dit que vos armes venaient en provenance des îles, et
6 d'autres sources, de d'autres endroits. Votre munition d'où était-elle
7 arrivée ?
8 R. De la direction Metkovic-Ploce, par la suite, on la recevait sur la
9 presqu'île de Pelacac, et la seule façon d'aller jusqu'à Dubrovnik était
10 avec des hors-bords par la mer, les hors-bords allaient d'île en île
11 pendant la nuit, et ils apportaient ce qu'ils avaient à apporter sur la
12 grande plage dans une partie de Dubrovnik qui s'appelle Lapad.
13 Q. J'allais vous poser la question suivante. Dans cet -- pendant le
14 blocus, de quelle façon vos soldats avaient réussi à obtenir les armes et
15 les munitions sans être observés par la JNA.
16 R. On suivait, on observait les bâtiments de guerre et leurs mouvements.
17 Les hors-bords avaient des moteurs très forts, et entre Dubrovnik et les
18 îles que l'on surnomme l'archipel de lacite^ et ils y pouvaient très vite
19 aller d'une île à l'autre. Ils pouvaient observer le mouvement des
20 bâtiments de guerre, et attendre, se cacher sur les îles.
21 Q. L'approvisionnement aux munitions se faisaient la nuit.
22 R. Oui. Bien sûr.
23 Q. Est-ce que vous êtes au courant qu'il y ait eu des accidents -- des
24 incidents où vos bateaux qui vous approvisionnaient avaient été détectés
25 par la marine militaire et civique, que ce type il se passait.
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1 R. Il y a eu des petites escarmouches, c'était un peu la situation David
2 contre Goliath.
3 Q. Quand vous parlez de David et Goliath, pourriez-vous nous dire laquelle
4 des deux forces représentaient qui ? Qui était pour vous David ? Qui était
5 pour vous Goliath ?
6 R. David c'était le Croate dans un hors-bord, sauf qu'il n'avait pas de --
7 Q. Est-ce que vous savez si ces forces militaires pour vous, c'étaient des
8 groupes qui portaient des noms ou vous les appeliez la JNA ? Est-ce que
9 vous pouvez les identifier par leur nom ?
10 R. D'après moi, la plupart d'entre eux, c'était la JNA, mais il y avait
11 aussi des forces militaires qui allaient leur apporter de l'aide.
12 Q. Est-ce que vous savez si ces forces appartenaient à un groupe
13 particulier ou à une unité spécifique ? Est-ce que vous le saviez ? Est-ce
14 que cela faisait partie d'une formation militaire donnée.
15 R. En ce qui me concerne, il n'y avait pas de temps pour pouvoir obtenir
16 de tels renseignements. Ce qui suffisait pour moi, c'étaient les
17 obligations que j'avais dans le cadre de l'artillerie. Cependant ces unités
18 dépendaient du secteur militaire naval Boka, et tout ce qui devait être
19 signé, était signé par Sofronije Jeremic, ce que veut dire, en d'autre
20 terme, que la JNA est derrière tout ce qui s'est passé dans le secteur de
21 la ville de Dubrovnik.
22 Q. Monsieur, avez-vous entendu parler du 2e Groupe opération de la JNA ?
23 Si non, vous répondez par la négative.
24 R. Un tout petit peu, mais je ne peux pas vous en dire beaucoup. Je ne
25 sais pas réellement beaucoup de choses là-dessus.
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1 Q. Je vous remercie. On en restera là, pour cette question.
2 Pourriez-vous nous dire combien d'effectifs aviez-vous le 6 décembre 1991
3 dans l'artillerie et sur les mortiers ?
4 R. A peu près 80 à 90 personnes.
5 Q. Dans votre secteur, quelles étaient les armes dont vous disposiez le 6
6 décembre 1991 ?
7 R. Nous avions deux canons Zis, 76 millimètres, une Maljutka, sept
8 mortiers, trois mortiers 120 millimètres, un lanceur de missiles -- un
9 lance-roquette à canon unique 128 [comme interprété] millimètres.
10 Mme MAHINDARATNE : [interprétation] Je voudrais apporter une correction
11 dans le compte rendu d'audience, on parle de 82 mortiers mais il s'agit de
12 mortiers du calibre de 82 millimètres.
13 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Je vous remercie.
14 Mme MAHINDARATNE : [interprétation]
15 Q. Vous nous avez décrit des mortiers qui se trouvaient dans votre
16 secteur, et est-ce qu'en plus de cela les forces de défense de Dubrovnik
17 disposaient d'armes d'infanterie ?
18 R. Oui.
19 Q. Pourriez-vous décrire pour la Chambre quel type d'armement d'infanterie
20 était à la disposition de cette force ? Je ne vous demande pas tout cela en
21 détail.
22 R. Si nous pensons à l'infanterie, d'après mes connaissances, et je ne
23 dispose pas ici de tous les détails, puisque je ne travaillais pas dans ce
24 domaine-là. Ils disposaient de fusils, des fusils mitrailleurs, et ils
25 avaient aussi des lance-roquettes et cela à trois points où on pouvait
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1 entrer dans la ville et on s'en servait contre les chars.
2 Q. Est-ce que cette force disposait aussi des armes de défense
3 antiaérienne ?
4 R. Oui. Je ne m'y connais pas très bien mais ils avaient plusieurs choses
5 à leur disposition du type Strela et Igla.
6 M. PETROVIC : [interprétation] Monsieur le Président, dans le compte rendu
7 d'audience, ne reflète pas avec précision ce qui a dit le témoin. Je
8 souhaiterais que ma collègue repose la même question parce que le compte
9 rendu d'audience ne nous donne pas avec précision combien y avait-il, quel
10 type d'armements alors que le témoin l'a dit.
11 Mme MAHINDARATNE : [interprétation]
12 Q. Monsieur Negodic, pourriez-vous répondre à ma dernière question. Vous
13 nous avez parlé des différents types d'armements et au moment où vous
14 arriviez à nous parler de l'armement de type Strela, est-ce que vous
15 pourriez répéter de quoi il s'agissait.
16 R. A ma connaissance, et il ne s'agit pas là de quelque chose dont j'étais
17 chargé, je pense que pour la défense antiaérienne, il y avait un canon à
18 trois, une arme à trois canons, une à deux canons et une à un canon. Il y
19 avait aussi une arme qu'on appelait Igla, une seule.
20 Q. Pourriez-vous dire à la Chambre des précisions sur l'armement dont vous
21 disposiez ? Par exemple, est-ce que cet armement était à la hauteur de la
22 tâche que vous deviez effectuer ?
23 R. Nous n'avions ni suffisamment d'armes, ni suffisamment de munitions.
24 Q. Quand vous nous dites que vous n'aviez ni d'armes, ni de munitions dans
25 des quantités suffisantes, vous voulez dire que votre approvisionnement
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1 était limité ?
2 R. Oui, bien sûr.
3 Q. Etant donné que les munitions vous étaient comptées, comment procédiez-
4 vous pour ne pas la gaspiller inutilement ?
5 R. On pouvait le réglementer par un ordre, bien sûr. Ceci étant dit, le 6
6 décembre, cela a dû quelque peu échapper au contrôle puisque les attaques
7 n'étaient plus uniquement d'attaques d'artillerie. Mais il s'agissait d'une
8 attaque combinée, l'artillerie, l'infanterie et les chars. On devait
9 dépenser plus de munitions.
10 Q. Quand vous dites qu'il s'agissait désormais d'une attaque combinée,
11 vous voulez parler de la JNA ou vous vous référiez à vos forces de
12 défense ?
13 R. Je pensais ici à l'attaque de la JNA et des forces paramilitaires.
14 Q. Les détails que vous venez de nous apporter en ce qui concerne les
15 effectifs, l'armement et votre secteur d'artillerie et je vous ai donné la
16 date du 6 décembre, est-ce que vous pourriez nous dire qu'à cette date, la
17 force de défense de Dubrovnik s'était renforcée en ce qui concerne les
18 effectifs et l'armement quand on compare au moment où celle-ci avait été
19 formée au tout début du mois de septembre ou peut-être jusqu'au début du
20 mois d'octobre. Je vous demande de répondre par oui ou par non.
21 R. Oui, bien sûr.
22 Q. Qui se trouvait à la tête de la défense de Dubrovnik ?
23 R. Le général Marinovic.
24 Q. Qui a été son prédécesseur s'il y en avait un ?
25 R. Au début, c'était le commandant Zeljko Pavlovic qui se trouvait à la
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1 tête du QG de la Défense territoriale. Il était aussi le premier commandant
2 de la défense de Dubrovnik.
3 Q. Où se trouvait le quartier général des forces de défense de Dubrovnik ?
4 R. Au mois d'août, c'était dans le quartier général de la Défense
5 territoriale de Dubrovnik. Par la suite, cela se trouvait dans le quartier
6 Lapad à l'hôtel Zagreb.
7 Q. Pourriez-vous répéter le nom de l'hôtel dont vous venez de parler ?
8 R. Zagreb.
9 Q. Où se trouvait votre poste de commandement ?
10 R. Mon poste de commandement se trouvait également à l'hôtel Zagreb.
11 C'était au moment, il n'y avait pas d'opération militaire.
12 Q. Est-ce que vos hommes portaient un uniforme ou avaient des insignes
13 spécifiques ?
14 R. Non. Ceci n'était pas nécessaire. Notre territoire était trop petit.
15 Mais par ailleurs, il n'y avait pas de moyens pour se faire envoyer les
16 uniformes. Moi-même, je portais un uniforme vert olive de la JNA.
17 Q. A compter du 6 décembre, est-ce qu'il existait des uniformes ou des
18 insignes permettant d'identifier les membres de vos troupes ?
19 R. Non.
20 Q. Monsieur Negodic, comment évalueriez-vous le potentiel des forces de la
21 défense de Dubrovnik par rapport aux unités de la JNA déployées dans
22 Dubrovnik pour ce qui est des armes d'infanterie, des armes lourdes, et je
23 veux parler ici de l'ensemble de la période du conflit, disons entre le 1er
24 octobre 1991 et le 31 décembre 1991 ?
25 R. Si nous examinons l'équilibre général des forces en ce qui concerne
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1 l'artillerie, on pourrait dire qu'il y avait une arme de notre côté pour
2 cent de leur côté.
3 Q. En ce qui concerne l'infanterie ?
4 R. Nos unités d'infanterie se trouvaient uniquement dans la zone où se
5 déroulaient des opérations de défense. Toutefois, la JNA et les
6 paramilitaires ont été déployés dans la perspective d'une attaque. La
7 logique militaire veut que l'on ait trois fois plus de troupes participant
8 à l'attaque que de troupes participant à la défense.
9 Q. Pourriez-vous nous donner des chiffres plus précis, un pourcentage ? Si
10 vous êtes en mesure de le faire, si vous ne le pouvez pas, ce n'est pas
11 grave.
12 R. Je pense que c'était une personne pour 50 personnes. Si nous parlons
13 des forces militaires qui se trouvaient à Dubrovnik par rapport aux forces
14 de la JNA et aux forces paramilitaires, c'était un pour 50.
15 Q. Pouvez-vous nous décrire la situation générale en ce qui concerne
16 l'approvisionnement limité en munitions disponibles pour vos forces ainsi
17 que le nombre restreint d'armes d'infanterie, comment décririez-vous la
18 situation générale ?
19 R. Comme vous parlez de munitions, nous ne pouvons plus ici parler de
20 petites proportions. Selon mes estimations, c'était une arme pour 1 000.
21 Q. Monsieur Negodic, pourriez-vous me dire approximativement quand les
22 premières attaques, menées par la JNA, ont frappé Dubrovnik. Il est inutile
23 de nous donner une date précise mais simplement une idée de la période.
24 R. Si vous voulez parler de la date à laquelle les obus sont tombés dans
25 la ville, ces obus sont tombés dès le 23 et le 24 octobre.
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1 Q. Je ne vous parle pas d'objectifs spécifiques. Ma question portait sur
2 le fait de savoir quand les premières attaques et les premières opérations
3 de la JNA contre Dubrovnik se sont déroulées ? Quand la JNA a-t-elle
4 attaquée Dubrovnik pour la première fois ?
5 R. Les premières attaques, contre la ville de Dubrovnik, étaient des
6 attaques d'artillerie menées contre la zone plus large de la ville. Je vais
7 parler de la vieille ville, de Lapad, de Gruz et de Ploce. Ceci s'est fait
8 sans cible particulière, le 23 octobre.
9 Q. Lorsque je parle d'attaques, je ne veux pas nécessairement parler
10 d'attaques menées à l'aide d'armes lourdes. Y a-t-il eu une forme
11 quelconque d'attaques, y a-t-il eu des attaques isolées avant la date du 23
12 octobre 1991. Est-ce que vous déclarez qu'aucun tir n'a eu lieu avant cette
13 date ?
14 R. De notre côté ?
15 Q. Non, du côté de la JNA.
16 R. Du côté de la JNA ? Vous vous parlez d'armes individuelles. Il y a eu
17 quelques petits accrochages, quelques incidents, des tirs ont eu lieu à
18 partir de Zarkovica sur le fort de Srdj. L'armée populaire yougoslave, à
19 l'époque, a tiré des obus sur le secteur sans viser de cibles
20 particulières.
21 Q. Permettez-moi de formuler ma question ainsi : quand les hostilités ont-
22 elles véritablement commencé dans la région ? Approximativement.
23 R. Vous voulez parler d'hostilités se déroulant dans la ville ou dans le
24 canton, ou dans la municipalité ?
25 Q. Dans la zone plus large.
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1 R. Dans cette zone plus large, dès le mois de septembre 1991, des obus de
2 mortiers étaient tirés quotidiennement contre le village de Bani, lequel se
3 trouve à proximité immédiate de la frontière avec le Monténégro. Le village
4 de Dubravka, à partir duquel part une route menant à Trebinje et se
5 poursuivant jusqu'en Bosnie-Herzégovine, a, également, été visé. Mais cela
6 s'est déroulé au mois de septembre. Dès le mois de septembre, nous pouvons
7 voir que ce sont des problèmes concrets créés par la Serbie et le
8 Monténégro.
9 Mme MAHINDARATNE : [interprétation] Monsieur le Président, je souhaiterais
10 demander au témoin d'apposer des annotations sur une carte mais comme il
11 nous reste cinq minutes avant la pause. Je viens de m'apercevoir que j'ai
12 fait erreur.
13 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Moi aussi, je suis heureux de savoir
14 que je ne suis pas le seul. Est-ce que vous demandez le versement au
15 dossier du document que vous avez présenté au témoin, plus tôt ?
16 Mme MAHINDARATNE : [interprétation] J'ai déjà demandé son versement au
17 dossier.
18 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] J'ai fait deux erreurs. Je vous
19 remercie de m'avoir corrigé.
20 Mme MAHINDARATNE : [interprétation] Mme l'Huissière, pourrait-elle montrer
21 au témoin une carte. Cette carte porte le numéro ERN0334-0719.
22 Monsieur le Président, nous avons déjà distribué des exemplaires de cette
23 carte. Dans le cadre de cette déposition, le témoin fera quelques
24 annotations sur cette carte et nous demanderons plus tard son versement au
25 dossier. Nous communiquerons également un exemplaire de la carte ainsi
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1 annotée en temps voulu.
2 Q. Monsieur Negodic, reconnaissez-vous cette carte ?
3 R. Oui.
4 Q. S'agit-il d'une carte de travail provenant du QG de la défense de
5 Dubrovnik ?
6 R. Oui. Il s'agit d'une carte de travail sur laquelle sont annotées des
7 positions d'artillerie.
8 Q. S'agit-il d'une carte indiquant les positions croates ainsi que les
9 positions de la JNA?
10 R. Oui.
11 Q. Est-ce que vous la connaissez ?
12 R. Oui.
13 Q. Pourriez-vous nous formuler quelques commentaires au sujet de cette
14 carte, et dans un souci de cohérence, je suggère que nous procédions étape
15 par étape, position par position. Je demanderais à l'Huissière de bien
16 vouloir déplacer la carte de façon à ce que nous puissions examiner la
17 partie ouest de cette carte. Je vous remercie.
18 Monsieur Negodic, quelle est l'échelle de cette carte ? Pourriez-vous ne le
19 dire ?
20 R. 25 millième.
21 Q. Que représente cette carte ? De quelle région s'agit-il ? Il est
22 inutile de passer en revue toutes les municipalités. Mais en termes
23 généraux, s'agit-il d'une carte de Dubrovnik ?
24 R. Oui, bien entendu. Rijeka Dubrovacka est également indiquée sur cette
25 carte, avec Mokosica qui fait partie de la municipalité de Dubrovnik. Il
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1 s'agit de la partie nord.
2 Q. Pourriez-vous à l'aide du pointeur, indiquez où se trouve Mokosica ?
3 R. [Le témoin s'exécute]
4 Q. Pourriez-vous également nous indiquer Rijeka Dubrovacka ? Je m'excuse
5 pour ma prononciation.
6 R. [Le témoin s'exécute]
7 Q. Pourriez-vous, aux fins du compte rendu d'audience, indiquez les
8 secteurs que vous montrez à l'aide du pointeur ?
9 R. Je montre ici où se trouve Rijeka Dubrovacka.
10 Q. Il s'agit d'une région qui se trouve au-delà du canal, n'est-ce pas ?
11 C'est ce que vous indiquez ?
12 R. Oui. Ici, je vais vous montrer le vieux Mokosica, et le Mokosica
13 moderne. Il s'agit de deux parties distinctes.
14 Q. Est-ce qu'il s'agit ici du vieux Mokosica que vous nous indiquez ?
15 R. Non. Le vieux Mokosica et le Mokosica moderne sont limitrophes. Si nous
16 examinons les choses du point de vue des constructions, en fait, on dirait
17 qu'il s'agit d'une seule entité.
18 Q. Est-ce que vous pourriez nous indiquer, à présent, où se trouve la
19 vieille ville, Stari Grad, la vieille ville de Dubrovnik ?
20 R. [Le témoin s'exécute]
21 Q. Je vous remercie. A présent, nous allons examiner les positions
22 d'artillerie et l'endroit où se trouvaient les mortiers. Je vous invite à
23 déplacer la carte de façon à ce que ce secteur apparaisse sur le
24 rétroprojecteur.
25 Pourriez-vous indiquer à l'aide du pointeur où se trouve les positions
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1 situées le plus à l'ouest, les positions militaires situées le plus à
2 l'ouest, c'est-à-dire, sur la côte ?
3 R. [Le témoin s'exécute]
4 Q. Je veux parler de l'endroit qui se trouve au-dessus. Est-ce que vous
5 pourriez nous dire ce que cela représente ?
6 R. Il s'agit de l'endroit où était stationné Maljutka.
7 Q. Comment s'appelle cet endroit ?
8 R. Il s'agit de l'hôtel Président situé près de la mer.
9 Q. Comment s'appelle ce secteur ?
10 R. Lapad. Il s'agit de l'hôtel Président situé au bord de la mer. C'est là
11 que se trouvaient ces positions.
12 Q. Quel type d'armes était placé à cet endroit ? Quel type et combien
13 d'armes y avait-il ?
14 R. Il y avait une pièce de Maljutka.
15 Q. Ce symbole qui ressemble à un avion, est-ce qu'il s'agit du symbole qui
16 représente l'endroit où se trouvait cette pièce de Maljutka ?
17 R. Oui.
18 Q. Est-ce que le 6 décembre 1991, cette position existait déjà ?
19 R. Oui.
20 Q. Cette position était à l'active, en d'autres termes, est-ce qu'on a
21 tiré des missiles Maljutka depuis cet endroit, le 6 décembre ?
22 R. Non.
23 Q. Pourquoi pas ?
24 R. L'attaque de l'armée populaire yougoslave était tellement concentrée,
25 qu'ils ont dû se retirer de l'hôtel Président, car des abris y avaient été
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1 installés.
2 Mme MAHINDARATNE : [interprétation] Aux fins du compte rendu d'audience, le
3 témoin vient d'indiquer une position située sur la côte ouest.
4 M. PETROVIC : [interprétation] Monsieur le Président.
5 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Madame Mahindaratne, vous étiez en
6 train de parler. Est-ce que vous pourriez simplement terminer votre
7 phrase ?
8 Mme MAHINDARATNE : [interprétation] La position indiquée entre les monts
9 Baterija, excusez-moi, ma prononciation est mauvaise peut-être, Monsieur
10 Negodic, pourriez-vous nous aider.
11 R. Oui, bien sûr. Nous sommes au milieu entre les promontoires, c'est là
12 que se trouve la batterie.
13 Q. Pourriez-vous, s'il vous plaît, lire les deux mots qui se trouvent de
14 part et d'autre de cette position ?
15 R. Rt, Rt signifie un promontoire. Il s'agit de la pointe de la côte, et
16 le terme est R-t.
17 Q. Qu'en est-il de deuxième mot ?
18 R. Gnjiliste. Je ne sais pas comment vous expliquer ce mot. C'est un mot
19 ancien.
20 Q. Merci, Monsieur Negodic.
21 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Maître Petrovic, excusez-moi de vous
22 avoir fait attendre, mais je souhaitais que ceci soit clair pour le compte
23 rendu d'audience.
24 M. PETROVIC : [interprétation] Cela importe peu. Merci de me donner la
25 parole.
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1 La page 25, ligne 3, on peut lire : "L'attaque de l'armée yougoslave." En
2 fait, le témoin a dit : "L'attaque de la marine yougoslave." Est-ce que
3 cela pourrait être corrigé dans le compte rendu d'audience.
4 L'INTERPRÈTE : Les interprètes notent qu'il a bien été question de marine
5 yougoslave.
6 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Je vous remercie.
7 Mme MAHINDARATNE : [interprétation]
8 Q. Monsieur Negodic, vous avez déclaré que ces positions n'étaient pas
9 actives le 6 décembre, car elles essuyaient une attaque menée par la JNA,
10 et les effectifs ont dû trouver refuge dans les abris qui se trouvaient à
11 l'intérieur de l'hôtel situé non loin de là, n'est-ce pas ?
12 R. Oui, c'est ce que j'ai déclaré. J'ai, également, dit qu'ils s'étaient
13 retirés parce qu'on avait ouvert le feu depuis plusieurs bâtiments de la
14 marine yougoslave, parce que les forces terrestres, l'artillerie de l'armée
15 populaire yougoslave ne pouvait pas toucher leurs positions.
16 Q. Est-ce que vous pourriez indiquer à l'aide du pointeur l'endroit situé
17 juste en dessous de la position dont vous avez parlé ? Pourriez-vous nous
18 dire de quel endroit il s'agit ?
19 R. Cet endroit correspond au voisinage de l'hôtel Neptun. Je ne peux pas
20 vous donner davantage de détail à ce sujet. Il s'agit des positions de
21 réserve des canons sans recul.
22 Q. J'en déduis que l'arme située à cet endroit était un canon sans recul ?
23 Vous parlez de positions de réserve. Qu'entendez-vous par là ?
24 R. Si nous examinons cette carte, au nord-est de cette position, on peut
25 remarquer une autre annotation qui est similaire. Au-dessus, on peut lire
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1 "Rt Kantafig." C'est l'endroit où se trouvait le canon sans recul. Vous
2 m'avez posé une question au sujet de la position de réserve qui avait été
3 préparée pour ce même canon sans recul.
4 Q. Si je vous comprends bien, lorsque vous parlez de "réserve" et comme
5 nous sommes des néophytes et que nous connaissons mal le jargon militaire,
6 qu'entendez-vous par là, s'agit-il d'une position alternative ?
7 R. Oui, tout à fait.
8 Q. Puisque nous parlons de ce sujet, pourriez-vous indiquer où se trouvait
9 cette position alternative ?
10 R. C'est là que se trouvait cette position alternative et voici l'endroit
11 où se trouvait véritablement le canon sans recul.
12 Q. Est-ce que vous pourriez indiquer à l'aide du pointeur où se trouvait
13 cette position, la véritable position, l'endroit où se trouvait
14 véritablement ce canon ?
15 A présent, vous indiquez avec le pointeur l'endroit où se trouvait la
16 position de réserve. L'endroit que vous indiquez, à présent, à l'aide de
17 votre pointeur, aux fins du compte rendu d'audience, se trouve à l'est du
18 mot qui apparaît sur cette carte Solitudo, et c'est l'endroit où se
19 trouvait véritablement ce canon sans recul, n'est-ce pas ?
20 R. Oui.
21 Q. L'endroit que vous avez indiqué précédemment était une position de
22 réserve, une position alternative, n'est-ce pas ?
23 R. Oui.
24 Q. Pourriez-vous nous dire comment tout cela fonctionnait ? Lorsque vous
25 parlez de position de réserve, est-ce que cela signifie qu'un canon est
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1 déplacé d'un endroit vers un autre en fonction des besoins ? Est-ce que
2 c'est bien cela ?
3 R. Oui, tout à fait. Comme nous le verrons plus tard dans le cas du
4 Maljutka, en cas de besoin, cet endroit est déplacé vers sa position de
5 réserve à l'hôtel Neptun. Cela dépendait de la situation ou plutôt de
6 l'évaluation faite par le commandement quant à la manière dont il convenait
7 d'agir.
8 Q. Ces deux positions ne pouvaient pas être actives en même temps car il
9 n'y avait qu'une seule arme, n'est-ce pas, pour ces deux positions ? Est-ce
10 que je vous ai bien compris ?
11 R. Oui. Vous m'avez bien compris. Il y avait une pièce d'artillerie pour
12 deux positions de combat. L'une de ces positions est une véritable position
13 de combat, et l'autre, une position de réserve, comme on l'appelle.
14 Q. Cette position de réserve qui, comme vous l'avez indiqué, se trouvait à
15 proximité de l'hôtel Neptun, correspond-elle à l'endroit où se trouvait le
16 canon sans recul, le 6 décembre 1991 ?
17 R. Non.
18 Q. Ce canon se trouvait à la position de combat qui se trouve à l'ouest ou
19 à gauche du mot Solitudo, n'est-ce pas ?
20 R. Oui. Ce canon se trouvait à sa position de combat.
21 Q. Est-ce que vous pourriez indiquer l'endroit où se trouvait cette
22 position de combat où a été placé le canon sans recul ?
23 R. Cela se trouve dans le secteur situé entre Solitudo et Orsan. Il s'agit
24 d'une petite baie, d'une crique. Je ne sais pas comment le décrire. C'est
25 un endroit où les pécheurs mettaient leurs bateaux. Cette position
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1 permettait d'empêcher la marine yougoslave d'entrer dans le port de Gruz.
2 Q. Nous allons revenir sur cette position de réserve dont vous avez parlé.
3 Le symbole qui apparaît sur cette carte est-il celui qui était utilisé pour
4 représenter un canon sans recul ?
5 R. Oui. C'est ainsi que l'on symbolise un canon sans recul.
6 Q. S'agissant du symbole que l'on peut voir au niveau de la position de
7 combat, s'agit-il du même symbole ?
8 R. Si vous voulez parler de l'endroit situé à gauche de la position du
9 canon sans recul, il s'agit de la position de combat du mortier.
10 Q. Non, je vous parle de la position de combat dont nous parlions un peu
11 plus tôt.
12 R. [Le témoin s'exécute]
13 Q. Ce symbole représente-t-il le symbole couramment utilisé pour les
14 canons sans recul car ce symbole paraît un petit peu différent du symbole
15 que vous avez indiqué un peu plus tôt.
16 R. Peut-être s'agit-il d'une erreur dans la carte. Peut-être qu'on n'a pas
17 utilisé suffisamment de couleur rouge, plus bas, si bien que ces deux
18 symboles paraissent différents.
19 Q. Mais vous savez que cette position était utilisée pour un canon sans
20 recul ?
21 R. Oui, tout à fait.
22 Q. Vous avez déclaré que le canon sans recul se trouvait à cet endroit le
23 6 décembre 1991. A-t-il été utilisé ce 6 décembre 1991 ? A-t-il tiré ?
24 R. Non.
25 Q. Pourquoi pas ?
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1 R. Comme je l'ai déjà mentionné, je vous ai déjà expliqué à quelle fin on
2 utilisait ce canon sans recul. Ce canon sans recul avait pour but
3 d'empêcher les navires de l'armée de la marine yougoslave d'entrer dans le
4 port de Gruz mais comme ils ne l'ont pas fait, il était inutile d'ouvrir le
5 feu.
6 Q. Je vous remercie.
7 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Je pense que le moment est opportun
8 pour prendre une pause. Nous reprendrons nos travaux dans 20 minutes.
9 --- L'audience est suspendue à 15 heures 47.
10 --- L'audience est reprise à 16 heures 14.
11 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Vous pourrez continuer, Madame
12 Mahindaratne.
13 Mme MAHINDARATNE : [interprétation] Monsieur le Président, avant de
14 continuer je souhaite apporter une correction au compte rendu d'audience.
15 Au moment où j'ai parlé du canon sans recul, j'ai dit qu'il était
16 positionné à l'ouest du mot Solitudo, alors que j'aurais dû parler, de
17 l'est du mot Solitudo.
18 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Fort bien.
19 Mme MAHINDARATNE : [interprétation]
20 Q. Monsieur Negodic, à l'ouest de ce canon et ce, au-dessus du mot
21 Solitudo, pourriez-vous nous dire de quelle localisation parlons-nous ?
22 R. C'est l'endroit où se trouvait le mortier.
23 Q. Pourriez-vous nous dire d'abord comment on appelle cet endroit ?
24 R. Il s'agit de la position de combat Solitudo.
25 Q. Pourriez-vous nous dire de quel type d'armements, quel type d'unité, il
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1 y avait là ?
2 R. C'était un poste combiné. Il y avait trois mortiers de 120 millimètres
3 et trois mortiers de 82 millimètres.
4 Q. S'agissait-il d'une position qui était connue comme camping Solitudo à
5 la Lapad ?
6 R. Oui. Il y avait un camping là-bas. C'est toujours dans le quartier de
7 Lapad et cette unité y était basée.
8 Q. Le symbole que nous voyons ici, est-ce que c'est le symbole utilisé
9 pour décrire un mortier ?
10 R. Oui, tout à fait. Ce symbole s'applique aux deux types de mortier.
11 Q. Quand vous dites aux deux types de mortier, voulez-vous nous parler de
12 deux calibres 82 ainsi que 120 millimètres ?
13 R. Oui, bien sûr.
14 Q. Est-ce qu'il y avait l'armement sur cette position, le 6 décembre
15 1991 ?
16 R. Oui.
17 Q. Est-ce que cette position était active, est-ce qu'on a procédé au tir,
18 le 6 décembre 1991 ?
19 R. Oui.
20 Q. Quels étaient les objectifs que visaient les mortiers. Pourriez-vous
21 nous dire en quelle direction ces mortiers avaient tiré, et sur quels
22 objectifs ?
23 R. De cette position-là, on a tiré sur le fort de Srdj et les positions
24 environnantes.
25 Q. Est-ce que ces armes ont tiré sur Zarkovica ?
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1 R. Non. D'autres positions avaient eu cette tâche-là.
2 Q. La position, le poste dont vous nous parlez était une position dont on
3 ne tirait pas sur Zarkovica ?
4 R. Non. On a tiré sur Srdj, le fort de Srdj et au nord-est de Srdj à
5 Strincjera.
6 Q. Je vous demande de préciser maintenant avec le pointeur et de le
7 descendre un peu. Monsieur Negodic, vous pouvez peut-être le faire vous-
8 même sans l'aide de l'Huissier.
9 Pouvez-vous déplacer la carte un peu plus vers le bas.
10 Veuillez maintenant déplacer le pointeur sur la position qui se trouve au
11 sud, là où vous pouvez lire le chiffre 10. Pourriez-vous mettre votre
12 pointeur sur le chiffre 10, un tout petit peu à gauche du symbole
13 représentant le mortier. Je vous remercie, c'est bon.
14 R. [Le témoin s'exécute]
15 Mme MAHINDARATNE :[interprétation] Pour le compte rendu d'audience,
16 Monsieur le Président, le Témoin est actuellement en train d'indiquer la
17 position qui se trouve au sud-ouest du mot Gospino Polje.
18 Q. Monsieur Negodic, quelle est la position que vous nous montrez
19 maintenant. Je parle ici de l'endroit et non pas de l'armement.
20 R. Il s'agit de l'endroit appelé Gospino Polje, l'endroit vert qui donne
21 sur la mer. Il pourrait s'agir d'un endroit où il y a des maisons et qui
22 s'appelle Gorica.
23 Q. Quelle arme s'y trouvait ?
24 R. Il s'agit d'un lance-roquette avec un canon de 120 millimètres.
25 Q. Combien y avait-il de telles armes, une ou sept ?
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1 R. En 1991, jusqu'à la première partie du mois de décembre, il ne
2 s'agissait de la position où se trouvait cette arme. Il n'y avait pas de
3 lance-roquette simple à cet endroit-là, ce n'est que plus tard.
4 Q. On y reviendra plus tard. Est-ce que ce que nous voyons ici cela veut
5 dire un ou sept lance-roquettes ou plusieurs lance- roquettes ?
6 R. Nous avons un seul lance-roquette simple.
7 Q. Est-ce que ce symbole représente lance-roquette ?
8 R. Oui.
9 Q. Le 6 décembre 1991, est-ce qu'il y avait des armes à cet endroit-là ?
10 R. Non.
11 Q. Je vous prie de nous indiquer à l'aide du pointeur où se trouvait cette
12 arme, ce lance-roquette, le 6 décembre 1991 ?
13 R. [Le témoin s'exécute]
14 Q. Quel est le nom de cet endroit.
15 R. C'est l'endroit qui se trouve à 150 mètres au nord de l'hôtel Libertas.
16 Il s'agit d'une petite colline.
17 Q. Monsieur Negodic, pourriez-vous dessiner un carré autour du lance-
18 roquette pour lequel vous dites qu'il ne se trouvait pas à cet endroit le 6
19 décembre 1991 ? S'il vous plaît, dessinez un carré.
20 R. [Le témoin s'exécute]
21 Pourriez-vous aussi, à partir de ce carré, dessiner une flèche en direction
22 de la mer, et pourriez-vous y écrire la lettre "A." Est-ce que vous
23 pourriez aussi, avec le même symbole, nous indiquer à quel endroit se
24 trouvait cette arme le 6 décembre 1991 ?
25 R. [Le témoin s'exécute]
Page 5177
1 Q. On ne le voit plus.
2 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Je crois qu'il vaut mieux que le
3 témoin dessine d'abord ce symbole et on va s'occuper de la location plus
4 tard.
5 Mme MAHINDARATNE : [interprétation] Oui, Monsieur le Président. Q.
6 Pourriez maintenant dessiner un cercle autour de cette nouvelle position
7 que vous venez de nous indiquer.
8 R. [Le témoin s'exécute]
9 Q. Pourriez-vous aussi dessiner une flèche en direction de la mer et
10 écrire la lettre "A."
11 R. [Le témoin s'exécute]
12 Q. Cela veut dire que les positions qui se trouvent autour du carré où il
13 y a la lettre "A," que cela se trouvait à l'endroit où il y avait en
14 réalité, à l'endroit que vous avez encerclé. Nous parlons ici du 6 décembre
15 1991 ?
16 R. Oui.
17 Q. Le 6 décembre 1991, est-ce que ce lance-roquette est pointé vers la
18 direction tel que l'indique votre dessin, le lance-roquette pointe vers
19 l'est.
20 R. Oui. C'est exact.
21 Q. Pourriez-vous nous dire à quel moment se trouvait cette arme à
22 l'endroit que vous avez marqué avec un carré ?
23 R. Le 6 décembre.
24 Q. Non, je ne vous pose pas la question qui a entouré dans le cercle. Je
25 vous demande à quel moment cette arme se trouvait à l'endroit qui ici est
Page 5178
1 marqué avec un carré ?
2 R. Dans la deuxième moitié du mois de décembre.
3 Q. Je vous remercie. Est-ce que le lance-roquette qui se trouve maintenant
4 à la position que vous nous dites est à côté d'un hôtel. J'ai oublié le nom
5 de l'hôtel. Pourriez-vous nous le redire ?
6 R. L'hôtel Libertas.
7 Q. Est-ce que le 6 décembre 1991, de cette position-là, on a effectué des
8 tirs depuis ce lance-roquette ?
9 R. Oui. Au début de l'après-midi. Il s'agissait d'une seule roquette qui a
10 été tirée.
11 Q. Vous parlez ici du 6 décembre 1991 ?
12 R. Oui.
13 Q. Est-ce que vous avez vous-même été témoin de ce tir ?
14 R. Sur la ligne de combat où je me trouvais, on a donné l'ordre et on a pu
15 voir à l'il nu qu'un tir a été effectué en direction de Zarkovica.
16 Q. Quel était l'objectif sur lequel a été tiré cette roquette ?
17 R. Zarkovica, il s'agit d'un poste d'observation ainsi qu'une position de
18 combat où il y avait un canon sans recul, un Maljutka.
19 Q. Le tir a été en direction de Zarkovica ?
20 R. Oui.
21 Q. Est-ce que vous avez vu quel a été le résultat de cet impact ?
22 R. Oui. Un camion a été atteint.
23 Q. Sur Zarkovica ?
24 R. Oui.
25 Q. Pourriez-vous regarder sur la carte l'endroit marqué par les mots
Page 5179
1 Gospino Polje ? Veuillez placer votre pointeur sur ce mot ?
2 Quelle arme se trouvait à cet endroit ? Qu'est-ce que représente ce
3 symbole ?
4 R. Un canon de 72 millimètres de calibre de marque Zis.
5 Q. Combien y avaient-ils de canons à cet endroit-là ?
6 R. Un canon.
7 Q. Y avaient-ils des armes à cet endroit le 6 décembre 1991 ?
8 R. Oui.
9 Q. Est-ce qu'il s'agissait d'une position dont on a tiré le 6 décembre
10 1991 ?
11 R. Oui.
12 Q. Savez-vous quel a été l'objectif visé par cette arme le 6 décembre
13 1991 ?
14 R. Oui. Le fort Srdj et ces environs ainsi que le poste d'observation et
15 les lignes de combat à Zarkovica.
16 Q. Où vous trouviez-vous, Monsieur Negodic, le 6 décembre 1991 pendant
17 l'attaque ?
18 R. Je me trouvais à cette ligne de combat dont nous parlions maintenant.
19 Ce canon se trouvait sous le pont, moi, j'étais sur le pont. Il s'agissait
20 en même temps d'un poste d'un combat et de l'endroit d'observation où je me
21 trouvais.
22 Q. C'est l'endroit où vous avez été le 6 décembre 1991 ?
23 R. La plupart du temps, oui.
24 Q. Est-ce que cet endroit est aussi connu sous le nom de la rue Ivo
25 Vojinovic sur le pont ?
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1 R. Il s'agit d'un endroit qui est juste à côté de la rue Ivo Vojinovic qui
2 est dans la proximité du pont, à côté du pont.
3 Q. Pourriez-vous placer le pointeur sur la position où il y avait un
4 mortier jusqu'à côté ? Pourriez-vous nous dire de quel endroit s'agit-il ?
5 R. Il s'agit du secteur de Gorica, entre l'hôtel Libertas et Gorica, en
6 direction d'une station météorologique.
7 Q. Quelles armes s'y trouvaient ?
8 R. Il y avait deux mortiers de 120 millimètres, et deux mortiers de 82
9 millimètres de calibre. Il s'agissait d'un poste de combat aménagé de
10 nouvelles pièces d'artillerie qui étaient arrivées dans la deuxième moitié
11 du mois de décembre.
12 Q. Vous nous avez dit qu'il avait deux mortiers de 120 et deux mortiers de
13 82 millimètres. Est-ce que je dois vous comprendre comme si vous parliez de
14 quatre ou de trois mortiers ?
15 R. Il y avait deux mortiers de 120 millimètres et deux mortiers de 82
16 millimètres de calibre. Il s'agit d'un poste de combat qui a été établi
17 dans la deuxième moitié du mois de décembre.
18 Q. Combien y avaient-ils de mortiers ?
19 R. Quatre.
20 Q. Est-ce que ces armes se trouvaient à cet endroit-là le 6 décembre
21 1991 ?
22 R. Non.
23 Q. S'ils n'étaient pas là, est-ce que ces armes se trouvaient ailleurs le
24 6 décembre 1991 ?
25 R. Non. A ce moment-là, nous ne possédions pas les mortiers en question.
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1 Q. A quel moment vous avez reçu les mortiers en question ?
2 R. Dans la deuxième moitié du mois de décembre.
3 Q. Est-ce qu'on peut dire que cette position n'a existé qu'à partir de la
4 deuxième moitié du mois de décembre 1991 ?
5 R. Oui.
6 Q. Pourriez-vous maintenant dessiner un carré autour de ce symbole ? Nous
7 voyons qu'il y a déjà un cercle.
8 R. [Le témoin s'exécute]
9 Q. Pourriez-vous, s'il vous plaît, à partir de ce carré, dessiner une
10 flèche et pourriez-vous le marquer avec la lettre "B" ?
11 R. [Le témoin s'exécute]
12 Q. Regardons maintenant les positions nord-est de Gospino Polje. De quel
13 endroit parlons-nous ?
14 R. C'est l'endroit où se trouvait le canon Zis de 76 millimètres.
15 Q. Le symbole que nous voyons, ici, est-ce le symbole qui représente les
16 canons Zis de 76 millimètres ?
17 R. Oui. Sur la carte que nous avons ici, c'est la façon dont a été marquée
18 le canon Zis 76 millimètres.
19 Q. C'est le symbole identique à celui-ci utilisé à Gospino Polje ?
20 R. Oui.
21 Q. Quelles étaient les armes qui se trouvaient à cet endroit-là ?
22 R. Il y avait un canon de 76 millimètres Zis. Nous parlons ici de la
23 deuxième moitié du mois de décembre.
24 Q. J'ai voulu vous poser la question sur l'endroit. Est-ce que vous
25 pourriez nous donner le nom de l'endroit ? Vous venez de nous donner les
Page 5182
1 armes qui s'y trouvaient.
2 R. C'est la région Montovjerna.
3 Q. Cette position était-elle là le 6 décembre 1991 ?
4 R. Non. A cet endroit-là, il n'y avait pas de positions le 6 décembre
5 1991.
6 Q. Est-ce que cette arme se trouvait ailleurs à ce moment-là ?
7 R. Oui.
8 Q. A l'aide du pointeur, pourriez-vous nous dire à quel endroit se
9 trouvait cette arme, le 6 décembre 1991 ?
10 R. Oui, je vais le faire.
11 Q. Vous avez mis votre pointeur à l'endroit où est écrit
12 M. Petka. Qu'est-ce que cela veut dire ? Comment s'appelle cet endroit ?
13 R. Mala Petka.
14 L'INTERPRÈTE : Note de l'interprète, "petite Petka."
15 Mme MAHINDARATNE : [interprétation]
16 Q. Pourriez-vous maintenant dessiner un carré autour de l'endroit où vous
17 nous avez dit que cette arme ne se trouvait pas le 6 décembre 1991 ?
18 R. [Le témoin s'exécute]
19 Q. Dessinez aussi une flèche en direction de la mer et pourriez-vous y
20 écrire la lettre "C".
21 R. [Le témoin s'exécute]
22 Q. Pourriez-vous maintenant nous indiquer à quel endroit se trouvait cette
23 arme le 6 décembre 1991 ? Dessinez-le, s'il vous plaît.
24 R. [Le témoin s'exécute]
25 Q. Veuillez maintenant dessiner un cercle autour du symbole et dessinez
Page 5183
1 aussi une flèche et écrivez la lettre "C".
2 R. [Le témoin s'exécute]
3 Q. Cela veut dire que la flèche qui se trouve à l'endroit où il y a le
4 carré était en réalité le 6 décembre 1991 à l'endroit où il y a une flèche
5 où se trouve un cercle, et à chaque fois, il y a la lettre "C".
6 R. Oui.
7 Q. Le 6 décembre 1991, l'arme marquée par une flèche, un "C" est entourée
8 d'un cercle, est-ce qu'elle avait tiré ?
9 R. Oui.
10 Q. En visant quel objectif ?
11 R. Pobrezje et Knezovi. Pobrezje est marqué ici sur la carte, alors que
12 Knezovi ne figure pas sur cette carte.
13 Q. Pourriez-vous nous indiquer où se trouve Pobrezje sur la carte ?
14 R. [Le témoin s'exécute]
15 Q. Pourriez-vous nous indiquer tout simplement la direction dans laquelle
16 se trouve l'autre endroit qui ne figure pas sur cette carte ?
17 R. Il s'agit d'un endroit qui est au-dessous de Pobrezje.
18 Q. Il s'agit bien de la direction dans laquelle vous avez tiré le 6
19 décembre 1991 ?
20 R. Oui. Il s'agit là de quatre tirs, quatre obus.
21 Q. Il s'agit de quatre obus ?
22 R. Oui.
23 Q. Pour quelle raison cette arme avait tiré sur cet objectif ? Est-ce
24 qu'il y a eu des tirs en provenance de Pobrezje le 6 décembre 1991 ?
25 R. Oui. Il y avait un canon sans recul qui se trouvait au-dessous de
Page 5184
1 Knezovi.
2 Q. Qu'est-ce que visaient les tirs de la JNA qui se trouvait à ces
3 positions-là ?
4 R. C'était un train de tirs, et faire la partie de Solitudo tous près
5 d'eux et vers Gruz. Ils ne pouvaient pas tirer vers les positions dont nous
6 venons de parler.
7 Q. Vous nous avez dit que cette arme n'a tiré que quatre obus. Pourquoi
8 vous n'avez pas continué avec ces tirs ?
9 R. La priorité de la défense de Dubrovnik était une attaque combinée sur
10 Zarkovica et Strincjera, et cela venait de la mer. Il y avait des chars et
11 de l'artillerie aussi qui étaient là.
12 Q. Quelle était la raison pour laquelle vous avez tiré seulement quatre
13 obus avant de vous arrêter ? Est-ce que cette arme a été utilisée à une
14 autre position, peut-être ? Ou bien, est-ce que vous étiez à court de
15 munitions ?
16 R. Oui. Vous avez tout à fait raison. Vos suppositions sont exactes. La
17 priorité pour le deuxième canon Zis était Srdj et Zarkovica. Ce canon a
18 tiré sur ces positions de combat des obus de 70 millimètres.
19 Q. Ma question est la suivante : Est-ce que l'arme qui se trouvait à Mala
20 Petka a été déplacée vers une autre position ?
21 R. Les armes sont restées aux positions de combat. Seul les munitions ont
22 été transférées vers les autres positions de combat. L'une de ces positions
23 se trouvait près du pont qui se trouvait près de la rue Ivo Vojnovic.
24 Q. Vous déclarez qu'après que cette arme a tiré quatre obus, les munitions
25 ont été transférées vers Gospino Polje ?
Page 5185
1 R. Oui.
2 Q. Après cela, ce canon n'avait plus de munitions et ne pouvait plus
3 tirer ?
4 R. Quelques obus sont restés sur place.
5 Q. Pourriez-vous, je vous prie, indiquer à l'aide du pointeur, les
6 positions de mortier se trouvant à l'est de la position indiquée par les
7 mots, "Montovjerna".
8 R. [Le témoin s'exécute]
9 Q. Comment s'appelle cet endroit ? Quel est le nom couramment utilisé pour
10 désigner cet endroit ?
11 R. Dubrovkinja. Il s'agit de l'ancienne caserne. On appelle cet endroit,
12 l'endroit situé près du bâtiment SDK.
13 Q. Est-ce qu'il s'agit du secteur de Gruz ?
14 R. Oui, en effet.
15 Q. Quel type d'armes se trouvait à cet endroit ?
16 R. Un mortier de calibre 82 millimètres, ou plutôt deux mortiers de 82
17 millimètres.
18 Q. Il y avait deux mortiers de 82 millimètres ?
19 R. Oui.
20 Q. Ces mortiers ont-ils tiré le 6 décembre 1991 ?
21 R. Oui.
22 Q. En quelle direction ces mortiers ont-ils tiré ? Quelle cible était
23 visée ?
24 R. Le secteur du fort de Srdj et les environs, ainsi que la route qui mène
25 de Zarkovica à Bosanka en direction de Srdj.
Page 5186
1 Q. Pourriez-vous déplacer votre pointeur vers le bas, et indiquer
2 l'endroit où se trouvait le mortier à l'est de la vieille ville ?
3 R. [Le témoin s'exécute]
4 Q. Comment s'appelle cet endroit ?
5 R. Cet endroit s'appelle Lazareti.
6 Q. Quel type d'armes se trouvait à cet endroit ?
7 R. Deux mortiers de 82 millimètres.
8 Q. Ces mortiers ont-ils tiré le 6 décembre 1991 ?
9 R. Non.
10 Q. Pourquoi ces mortiers n'ont-ils pas tiré ?
11 R. La position que nous avons mentionnée un peu plus tôt, celle qui se
12 trouve près du bâtiment SDK, et la position dont nous parlons à présent, la
13 position appelait Lazareti, il s'agit en fait d'une unité divisée en deux.
14 Tous les effectifs se trouvaient au bâtiment SDK, et il ne restait plus que
15 deux mortiers à lazareti ainsi que quatre obus.
16 Q. L'unité qui se trouvait près du bâtiment SDK était la même unité que
17 celle qui devait opérer depuis Lazareti, n'est-ce pas ?
18 R. Oui.
19 Q. Quels étaient les effectifs ? Combien d'hommes y avait-il ?
20 R. Voulez-vous parler de l'ensemble des effectifs de cette unité ?
21 Q. Oui.
22 R. Je ne me souviens pas exactement, 17 ou 18 hommes.
23 Q. Est-ce qu'il n'aurait pas été possible qu'une partie des effectifs soit
24 déployée à Lazareti le 6 décembre, alors que le reste des effectifs demeure
25 près du bâtiment SDK ?
Page 5187
1 R. Cette position de combat telle qu'indiquée sur la carte, concerne la
2 vieille partie orientale de Dubrovnik, du côté de Dubac. Voilà quel était
3 son objectif. Par la suite, une partie de la route a été minée, et il était
4 inutile, on ne pouvait plus utiliser cette route, seuls quatre obus sont
5 restés à cet endroit.
6 Q. Vous déclarez qu'il était inutile, qu'il n'était pas nécessaire
7 d'utiliser ces mortiers le 6 décembre 1991 ?
8 R. C'est exact. Ce n'était pas nécessaire.
9 Q. Qui commandait l'unité qui était déployée à cet endroit ?
10 R. Est-ce que vous voulez parler de son nom, ou de son grade ?
11 Q. Pourriez-vous nous donner le nom de cette personne, ainsi que son
12 grade ?
13 R. C'était un sous-officier, son nom de famille était Primic. Le
14 commandant second s'appelait Pilas.
15 Q. Les mortiers déployés à cet endroit le 6 décembre ont-ils tiré ?
16 R. Non.
17 Q. Ces mortiers se trouvaient-ils à cet endroit le 6 décembre 1991 ?
18 R. Oui. Ils se trouvaient à cet endroit, mais ils n'ont pas tiré.
19 Q. Pourquoi ces mortiers n'ont-ils pas été transférés vers le bâtiment
20 SDK, ce qui aurait permis de disposer de quatre mortiers à cet endroit ?
21 R. C'est l'ordre qui a été reçu. On a reçu pour ordre de maintenir
22 l'intégralité des effectifs à la position de combat située auprès du
23 bâtiment SDK. Ils ont reçu d'autres ordres. Si d'autres ordres avaient été
24 donnés, et un certain nombre d'hommes seraient retournés vers cette autre
25 position de combat.
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1 Q. Vous déclarez que la position de combat n'était pas active le 6
2 décembre, mais les armes ont été maintenues à cet endroit ?
3 R. Oui, mais notre commandant a donné une explication à ce sujet, il a dit
4 qu'il ne fallait pas tirer depuis cette position de combat, car cet endroit
5 se trouve à 100 ou 120 mètres de la vieille ville. Nous avons reçu pour
6 ordre de ne pas tirer depuis cet endroit à moins que les circonstances ne
7 les exigent.
8 La raison principale qui justifie cela, et je pense que c'était l'avis de
9 notre commandant, était de ne pas essuyer de tirs d'artillerie à
10 l'intérieur de la vieille ville. C'est tout ce que je dirais à ce sujet
11 pour le moment.
12 Q. Quelle était la menace éventuelle qui se présenterait si on maintenait
13 cette position ?
14 R. Une percé de l'artillerie en provenance du secteur situé entre Bosanka
15 et Zarkovica.
16 Q. La position a été maintenue afin d'empêcher une éventuelle attaque sur
17 la ville et, notamment, la vieille ville.
18 R. Non seulement la vieille ville mais également le secteur situé à l'est
19 de la vieille ville.
20 Q. Monsieur Negodic, pourriez-vous indiquer à l'aide du pointeur l'endroit
21 se trouvant à l'est de la position de l'endroit où se trouvait le mortier
22 dont vous avez parlé précédemment ?
23 R. [Le témoin s'exécute]
24 Q. Comment cet endroit s'appelle-t-il ?
25 R. Ploce, Zlatni Potok.
Page 5189
1 Q. Quels types d'armes se trouvaient à cet endroit ?
2 R. Il s'agit d'une position de réserve pour le canon Maljutka.
3 Q. Lorsque vous parlez de position de réserve pour le canon Maljutka, est-
4 ce que vous pourriez nous dire quelle était la position de combat de ce
5 Maljutka ?
6 R. Lorsque je parle de position de réserve, je veux parler de l'endroit
7 situé près de l'hôtel Président à Lapad. Il s'agit d'un seul et même canon
8 Maljutka. Ce canon était transporté à bord d'un véhicule civil qui était
9 équipé d'une remorque.
10 Q. Cette position était une position de réserve par rapport à la position
11 dont nous avons parlé initialement et que vous avez indiquée sur la carte,
12 n'est-ce pas ?
13 R. [Le témoin s'exécute]
14 Q. Pourriez-vous indiquer à l'aide du pointeur la position de combat où se
15 trouvait ce canon Maljutka ? Il vaudrait mieux que vous fassiez glisser la
16 carte vers vous, afin que nous puissions voir le secteur en question ? Cet
17 endroit correspond à l'endroit situé près de Ploce, n'est-ce pas ?
18 R. Il s'agit de la position de combat du canon Maljutka et l'autre
19 position que j'ai indiquée, la position de réserve pour ce même canon
20 Maljutka.
21 Q. Vous avez déclaré que le 6 décembre 1991, ce canon Maljutka se trouvait
22 déployer au niveau de cette position de combat. Est-ce qu'il y avait un
23 canon Maljutka situé près de Ploce le 6 décembre 1991 ?
24 R. Non.
25 Q. Il y avait une position de combat et une position de réserve pour ce
Page 5190
1 canon Maljutka, n'est-ce pas ?
2 R. Oui.
3 Q. Il était impossible au même moment que l'arme se trouve à ces deux
4 endroits en même temps, n'est-ce pas ?
5 R. La même pièce ne peut pas être utilisée au même moment en deux endroits
6 différents. Nous n'avions qu'un seul canon Maljutka et deux endroits où ce
7 canon pouvait être placés soit au niveau de la position de combat, soit au
8 niveau de la position de réserve.
9 Q. Merci, Monsieur Negodic. Est-ce qu'au cours de la période s'étalant
10 entre le mois d'octobre et le mois de décembre 1991, à quelques moments que
11 ce soit, une batterie de mortiers se trouvait dans le parc de Bogisica à
12 Pile ? Afin d'aider les Juges de la Chambre de première instance, pourriez-
13 vous indiquer avec l'aide du pointeur où se trouve le parc de Bogisica ?
14 R. [Le témoin s'exécute]
15 Q. Au cours de la période s'étalant entre le mois d'octobre et le mois de
16 décembre 1991, à quelques moments que ce soit, une batterie de mortiers se
17 trouvaient-elles à l'endroit que vous indiquez à présent à l'aide du
18 pointeur, c'est-à-dire, dans le parc de Bogosica ?
19 R. Oui. Un matin --
20 Q. Est-ce que vous vous parlez d'un mortier ou d'un matin ?
21 R. A partir parc de Bogisica, deux mortiers ont tiré une matinée. Ces
22 mortiers ont, ensuite, été transférés vers l'endroit situé près du bâtiment
23 SDK.
24 Q. Le 6 décembre 1991, y avait-il des mortiers, y avait-il un ou plusieurs
25 mortiers dans le parc de Bogisica ?
Page 5191
1 R. Non.
2 Q. Quelle unité a été déployée dans le parc de Bogisica. Je ne veux pas
3 vous parlez uniquement du mois de décembre 1991 mais de n'importe quelle
4 période ? A un moment donné, une unité était-elle déployée dans ce parc, et
5 le cas échéant, quelle unité ?
6 R. Comme je vous l'ai déjà dit, le 6 décembre, aucun mortier ne se
7 trouvait à cet endroit. En novembre, je ne connais pas la date exacte, des
8 tirs ont été effectués un matin.
9 Deux mortiers effectuaient ont été emmenés de Dubrovnika du bâtiment du SDK
10 et la moitié des effectifs qui se trouvaient à cet endroit et qui étaient
11 commandés par Primic, sont venus à cet endroit. Ils ont tiré des obus et
12 dans le courant de cette même matinée, ils ont regagné leur position de
13 combat.
14 Q. S'agit-il des mêmes hommes, les hommes qui ont tiré depuis le parc de
15 Bogisica étaient-ils les mêmes que ceux qui servaient les mortiers près du
16 bâtiment SDK ?
17 R. Oui. Il s'agissait des mêmes hommes et des mêmes mortiers. Les mortiers
18 utilisés étaient ceux qui se trouvaient près du bâtiment SDK.
19 Q. Le 6 décembre 1991, ces hommes se trouvaient près du bâtiment SDK, et
20 je veux parler des hommes qui maniaient ces mortiers ?
21 R. Oui.
22 Q. Vous avez également déclaré que ces hommes disposaient de quatre
23 mortiers, deux de ces mortiers se trouvaient près du bâtiment SDK et deux
24 autres se trouvaient à Lazaretti, n'est-ce pas ?
25 R. Oui.
Page 5192
1 Q. Le 6 décembre 1991, deux mortiers se trouvaient près du bâtiment SDK et
2 les deux autres se trouvaient à Lazareti, n'est-ce pas ?
3 R. Oui.
4 Q. Pourriez-vous, je vous prie, indiquer à l'aide du pointeur l'endroit
5 qui se trouve en dessous du parc de Bogisica, près de la vieille ville au
6 niveau de la Pile.
7 R. [Le témoin s'exécute]
8 Q. Pourriez-vous d'abord nous dire comment cet endroit s'appelle ?
9 R. Gradac.
10 Q. Au cours de la période du mois d'octobre et décembre 1991, à quelque
11 moment que ce soit, y avait-il un mortier ou des pièces d'artillerie
12 situées à cet endroit que vous venez de nous indiquer et qui s'appelle
13 Gradac ?
14 R. Avant la deuxième moitié du mois de décembre, il n'y avait pas de pièce
15 d'artillerie à cet endroit.
16 Q. Vous nous parlez de la deuxième moitié du mois de décembre, cela
17 signifie que ces pièces d'artillerie, ces mortiers n'ont été installés à
18 cet endroit que bien après le 6 décembre, n'est-ce pas ?
19 R. A l'endroit que je viens de vous indiquez, il n'y a jamais eu de
20 mortiers à quelque moment que ce soit. Vers la fin du mois décembre 1991,
21 un canon de type Zis y a été installé.
22 Q. Le 6 décembre 1991, il n'y avait aucune arme dans cet endroit appelé
23 Gradac, n'est-ce pas ? Cet endroit, je vous rappelle est situé entre
24 Bosanka et Pile.
25 R. Si vous voulez parler de la partie nord, à mon avis, c'était sans doute
Page 5193
1 une arme de défense anti-aérienne, mais peut-être voulez-vous parler de
2 Srdj au nord de Dubrovnik.
3 Q. Y avait-il des pièces d'artillerie ou des mortiers positionnés à cet
4 endroit ? Nous allons parler un peu plus tard des armes de défense anti-
5 aérienne.
6 R. Non.
7 Q. Monsieur Negocic, y avait-il un dépôt de munitions à l'est de la
8 vieille ville, près de Lazareti non loin de l'endroit où se trouvait le
9 mortier dont vous avez parlé, le 6 décembre 1991 ? De quelle position,
10 pourriez-vous nous l'indiquer ?
11 R. Nous avions si peu de munitions que toutes munitions se trouvaient au
12 niveau des positions de combat. Nous n'avions pas de dépôt de munitions en
13 tant que tel.
14 Q. Pourriez-vous indiquer où se trouvait le mortier à Lazareti ?
15 R. [Le témoin s'exécute]
16 Q. Est-ce qu'à cet endroit ou dans les environs, il existait un endroit
17 destiné à entreposer les munitions ? Peut-être ne s'agissait-il pas
18 vraiment d'un dépôt de munitions ? Il ne s'agissait pas d'un grand
19 entrepôt, mais est-ce que vous entreposiez à quelque part les munitions
20 dans ce secteur ?
21 R. La position de combat de Lazareti est située dans un petit parc. Il y a
22 des marches qui mènent en contrebas des remparts. Ces marches ont été
23 construites il y a cent ans. Peut-être pourriez-vous appeler cet endroit un
24 dépôt de munitions, mais ce n'était pas conçu pour cela. Très peu de
25 munitions ont été entreposées à cet endroit.
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1 Q. Le 6 décembre 1991, est-ce que le peu de munitions dont vous disposiez,
2 comme vous l'avez dit, ou des armes étaient entreposés à cet endroit ?
3 R. Comme je l'ai déjà dit, il y avait à cet endroit deux mortiers et
4 quatre obus.
5 Q. Ma question est la suivante : Cette position dont vous avez parlé, cet
6 endroit que vous avez mentionné, l'endroit qui était situé sous les
7 marches, cet endroit était utilisé pour entreposer le peu de munitions dont
8 vous disposiez. Vous avez parlé de quatre ou cinq mortiers. Il ne
9 s'agissait pas d'une quantité considérable de munitions, mais d'une
10 quantité limitée, mais c'est à cet endroit précis que ces munitions étaient
11 entreposées, n'est-ce pas ?
12 R. Oui. On ne peut pas voir cet endroit ni depuis la terre ni depuis la
13 mer. On ne peut pas voir cet endroit, on ne peut pas le voir depuis les
14 positions de la marine yougoslave ni depuis les positions de l'armée
15 populaire yougoslave. L'île de Lokrum se trouve non loin de là. C'est la
16 seule île que l'on puisse voir sur la carte. Au nord, se trouve un lycée et
17 un mur, si bien que cet endroit est invisible depuis Zarkovica, et depuis
18 la mer, comme je vous l'ai déjà dit.
19 Q. Aviez-vous ou existait-il d'autres dépôts de munitions à Dubrovnik où
20 dans les environs de Dubrovnik afin d'approvisionner des différentes
21 positions que vous occupiez ? Où entreposiez-vous vos munitions ?
22 R. Au niveau des positions de combat. Un canon Zis, deux canons Zis et au
23 niveau de Lapad, où se trouve le camping pour les caravans Solitudo, il y
24 avait des petites maisons en béton. Les munitions étaient entreposées dans
25 certains de ces endroits et les effectifs se trouvaient à d'autres
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1 endroits. Les positions de combat, le bâtiment SDK ou à proximité, il
2 s'agit de bâtiments qui ont été construits, il y a fort longtemps. Des
3 maisons en pierre dont les murs font 60 à 70 centimètres d'épaisseur. Les
4 munitions ont été entreposées dans une pièce et les effectifs dans la cave
5 du bâtiment SDK.
6 Q. Vous déclarez que ces munitions ont été entreposées au niveau des
7 positions de combat ?
8 R. Oui.
9 Q. Vous avez parlé de l'île de Lokrum. Est-ce que les Croates disposaient
10 d'armes sur cette île ? Je veux parler d'armes lourdes.
11 R. Non.
12 Q. Vous avez également parlé de l'île de Korcula. Pourriez-vous nous
13 indiquer l'île de Korcula sur cette carte ? Est-ce que vous la voyez sur
14 cette carte ? On peut voir le Lokrum mais pouvez-vous voir Korcula ?
15 R. Non.
16 Q. Quelle est la distance qui sépare Korcula de la vieille ville ? Je vous
17 demande une distance en kilomètres.
18 R. C'est la même distance que celle qui sépare La Haye d'Amsterdam.
19 Q. Les armes lourdes, y avait-il des armes lourdes croates sur l'île de
20 Korcula ?
21 R. Non. C'étaient des positions de combat qui avaient été abandonnées par
22 l'armée yougoslave selon les renseignements que j'ai reçus. C'est de là que
23 sont venus des canons. Quant aux autres armes, elles provenaient du secteur
24 Metkovic-Ploce, d'un endroit non déterminé. En tout cas, moi, je ne le
25 connaissais pas.
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1 Q. Monsieur Negodic, vous avez montré où se trouvaient les positions
2 croates sur cette carte. Les petits carrés que l'on voit sur cette carte,
3 qu'est-ce qu'ils représentent ? Je ne vous demande pas de nous donner la
4 signification de chacun d'entre eux mais de l'ensemble. Que représentent-
5 ils ?
6 R. C'est le serveur d'artillerie qui a inscrit, grâce à ce symbole sur la
7 carte, les positions ennemies, les abris, les choses de ce genre.
8 Différentes couleurs sont utilisées sur la carte pour indiquer ce type de
9 choses. Cela peut concerner également notre territoire. Dans les rapports
10 de combat journaliers, moi, je n'avais pas suffisamment de temps pour
11 inscrire ces lieux sur la carte et c'était un autre soldat qui le faisait.
12 Q. Si je vous ai bien compris, ces carrés, que l'on voit sur la carte en
13 plusieurs couleurs ou des carrés multicolores même, indiquent les positions
14 ennemies ou les lignes ennemies ?
15 R. Non, pas sur cette carte particulière. Il y a une autre carte que nous
16 pourrons voir sur laquelle je vais pouvoir vous montrer l'utilisation des
17 symboles que je viens de décrire.
18 Q. Monsieur Negodic, excusez-moi de vous interrompre mais moi, je parle de
19 cette carte. Sur cette carte, vous voyez des carrés, n'est-ce pas ? En
20 dehors des signes qui indiquent les positions croates, vous voyez des
21 carrés sur cette carte. Vous la voyez ?
22 R. Je la vois. Elle est sur l'écran devant moi.
23 Q. Oui, excusez-moi. Je vous parle de ces carrés et je vous demande ce
24 qu'ils représentent ?
25 R. Ils représentent les positions des forces ennemies. Il faudrait encore
Page 5197
1 ajouter d'autres symboles sur la carte pour indiquer les positions de
2 l'infanterie.
3 Q. Pourquoi ces carrés sont-ils dessinés en plusieurs couleurs, qui ne
4 sont pas les mêmes pour tous ces carrés ? Pouvez-vous nous le dire ?
5 R. Je suis incapable de m'en souvenir. Dans certains cas, la présence d'un
6 abri est indiqué. Dans d'autres cas, c'est autre chose. Vous savez, je
7 n'arrive pas à m'en souvenir. Il s'est écoulé 13 ans depuis et ce n'est pas
8 le genre de choses qui me passionne le plus.
9 Q. Je comprends. En dehors de ces carrés et de l'emplacement des positions
10 croates, on voit également sur cette carte des lignes droites qui,
11 certaines sont en pointillées, d'autres terminées par une flèche et qui
12 partent des positions croates pour aller dans la direction des positions de
13 la JNA. Pouvez-vous nous dire ce que symbolisent ou représentent ces
14 lignes ?
15 R. Ces lignes, lorsqu'elles sont pleines et qu'elles partent d'une
16 position de combat, indiquent le secteur le plus important au niveau de
17 cette position de combat. Quant aux lignes en pointillées, ou en tout cas
18 qui ne sont pas complètes, elles indiquent les positions de réserve. C'est
19 tout ce que je pourrais dire.
20 Q. Monsieur Negodic, vous avez apporté trois modifications à cette carte.
21 Sous réserve de ces modifications inscrites par vous, cette carte rend-elle
22 fidèlement compte, désormais, des positions où se trouvaient les mortiers
23 et l'artillerie croate le jour du 6 décembre 1991, je répète, sous réserve
24 des modifications que vous avez apportées ?
25 R. Oui, avec les modifications, oui.
Page 5198
1 Mme MAHINDARATNE : [interprétation] Monsieur le Président, je demande le
2 versement au dossier de cette carte.
3 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Maître Petrovic.
4 M. PETROVIC : [interprétation] Monsieur le Président, nous soulevons une
5 objection au versement de cette carte au dossier pour trois raisons qui
6 sont tout à fait importantes et tout à fait claires.
7 Première raison, d'abord, on ne voit pas la moindre indication sur cette
8 carte de la date à laquelle elle a été créée. Nous avons constaté que cette
9 carte a été créée pas mal de temps après la période qui fait l'objet du
10 témoignage de ce témoin et pas mal de temps après la mise en accusation de
11 notre client. Elle représente la situation qui, elle, représente une
12 situation qui, manifestement, n'a rien à voir avec la période qui intéresse
13 ce procès. C'est ma première raison.
14 Deuxième raison, nous ne savons pas qui a établi cette carte, qui l'a
15 dessiné, d'où elle vient.
16 Troisième raison, Monsieur le Président, nous ne savons pas où cette carte
17 a été découverte par les représentants du bureau du Procureur qui a remis
18 cette carte à l'Accusation. Comment cette carte a fait son apparition et ce
19 qu'elle représente exactement. Nous sommes opposés à son versement au
20 dossier. Nous soulevons une objection à cet égard. Merci.
21 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Madame Mahindaratne.
22 Mme MAHINDARATNE : [interprétation] Monsieur le Président, je ne suis pas
23 du tout d'accord avec cette objection. D'abord, je ferai une observation à
24 mon collègue de la Défense. Il vient de déclarer que cette carte représente
25 des positions qui datent d'une époque très ultérieure aux faits qui nous
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1 intéressent. La seule différence intéressante qui a été apportée par le
2 témoin dans le cadre de ses corrections, réside dans le fait qu'il a
3 indiqué que les positions qui sont représentées sur la carte, qui sont les
4 positions originales, n'ont été atteintes, en fait, que vers la fin du mois
5 de décembre, c'est-à-dire, à un moment qui n'est pas très ultérieur au
6 moment de l'incident qui nous intéresse. Cela, c'est le premier point.
7 Deuxième point, Monsieur le Président, ce témoin a reconnu la carte au
8 départ. Il a reconnu cette carte comme étant une carte établie par un
9 groupe de cartographes, faisant partie des forces chargées de la défense de
10 Dubrovnik. Il dit qu'il la reconnaît et que c'est effectivement une carte
11 du déploiement des troupes au combat qui lui est très familière.
12 Ce témoin n'est peut-être pas l'auteur de la carte mais, en tout cas, le
13 fait qu'il l'a reconnaisse justifie amplement la recevabilité de cette
14 carte en tant que pièce à conviction.
15 Troisièmement, Monsieur le Président, Madame et Messieurs les Juges, la
16 carte indique les positions qui étaient celles qui existaient à la date du
17 6 décembre. Suite aux corrections apportées par le témoin, cette carte rend
18 fidèlement compte des positions tenues par les Croates, le 6 décembre 1991.
19 Je ne vois aucune raison, aucun motif pour que cette carte ne soit pas
20 versée au dossier ou que l'objection soit retenue.
21 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Cette carte est versée au dossier,
22 Maître Petrovic. La déposition du témoin suffit pour identifier exactement
23 cette carte puisque c'est une carte qu'il connaît bien et à entendre sa
24 déposition, nous pensons que le témoin a indiqué, grâce à cette carte, les
25 positions qui étaient tenues activement le 6 décembre 1991. Les thèmes que
Page 5200
1 vous venez d'exposer dans votre objection peuvent être repris par vous si
2 vous le souhaitez au cours du contre-interrogatoire de façon à en démontrer
3 la valeur probante. Mais en tant que document, les fondements juridiques
4 sont suffisants pour justifier la recevabilité de cette carte.
5 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Cette carte sera la pièce à conviction
6 de l'Accusation P159.
7 Mme MAHINDARATNE : [interprétation]
8 Q. Puis-je procéder, Monsieur le Président.
9 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] J'aimerais, d'abord, savoir si
10 d'autres témoins sont prévus pour demain ?
11 Mme MAHINDARATNE : [interprétation] Non, Monsieur le Président. L'audition
12 de ce témoin au principal est prévue pendant deux jours. Mais je ne crois
13 pas que j'aurais besoin d'aussi longtemps. Cette durée a été calculée comme
14 elle l'a été en raison d'un certain nombre de cartes qui doivent être
15 soumises au témoin et du grand nombre de questions qui sont à lui poser.
16 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Je pose cette question, car,
17 apparemment, il nous faudra, ce soir, lever l'audience à 18 heures 30 à peu
18 près. La dernière partie de l'audience sera légèrement raccourcie. Vous
19 venez de dire que vous aviez prévu deux journées pour l'interrogatoire
20 principal, mais moi, je pense qu'il s'agit plutôt de deux heures.
21 Mme MAHINDARATNE : [interprétation] Non, Monsieur le Président. Un
22 amendement a été soumis si je ne m'abuse. En effet, le général Marinovic
23 figurait au nombre des témoins et son audition était prévue pour deux
24 jours, mais ce témoin a été abandonné par l'Accusation. Nous avons décidé
25 de transférer la durée de son audition sur ce témoin. Je crois qu'un
Page 5201
1 amendement a été déposé en date du 14 avril 2004, et nous avons indiqué à
2 la Défense, excusez-moi, je vous demande un instant pour relire ce texte.
3 Il a été indiqué à la Défense que l'Accusation prévoyait d'entendre ce
4 témoin pendant deux séances de huit heures. A mes yeux, une séance, c'est
5 une journée d'audition.
6 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Nous voyons les choses peut-être un
7 peu différemment. A mes yeux, une journée se compose de trois sessions.
8 Nous sommes actuellement à la fin de la deuxième session.
9 Mme MAHINDARATNE : [interprétation] Bien sûr, mais en tout cas suite aux
10 mots, deux sessions, nous trouvons les mots, deux fois huit heures, qui
11 figurent dans le texte de l'amendement. En tout état de cause, je ne pense
12 pas que j'aurai besoin de deux jours, Monsieur le Président.
13 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Je constate que l'audition du témoin
14 Marinovic n'était prévue que pour une session au principal. L'allongement
15 de cette audition me paraît, tout à fait, important. Mais quoi qu'il en
16 soit, je vous indique qu'il vous faut prévoir une suspension d'audience ce
17 soir à 18 heures 30. Donc, nous allons faire la pause.
18 Mme MAHINDARATNE : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.
19 --- L'audience est suspendue à 17 heures 30.
20 --- L'audience est reprise à 18 heures 53.
21 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Madame Mahindaratne, c'est à vous.
22 Mme MAHINDARATNE : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.
23 Je demande l'aide de l'Huissier pour soumettre une nouvelle carte au
24 témoin. Numéro ERN 0334-07/22 et je demanderais que l'on remette également
25 au témoin la carte de tout à l'heure pour qu'il puisse comparer les deux.
Page 5202
1 Q. Monsieur Negodic, reconnaissez-vous cette nouvelle carte qui vient de
2 vous être remise ?
3 R. Oui.
4 Q. Est-ce une carte de travail établie par le quartier général chargé de
5 la défense de Dubrovnik ?
6 R. Oui.
7 Q. Est-ce une carte de déploiement de combat qui indique où sont les
8 positions croates et les positions de la JNA ?
9 R. Oui.
10 Q. La connaissez-vous ?
11 R. Oui.
12 Q. Avez-vous eu l'occasion de travailler à l'aide de cette carte durant le
13 conflit dans le cadre de l'accomplissement des tâches qui étaient les
14 vôtres ?
15 R. Vous pensez à quelle période exactement ?
16 Q. Je parle de la durée du conflit au moment où vous accomplissiez les
17 tâches qui étaient les vôtres. Avez-vous eu l'occasion de travailler à
18 l'aide de cette carte ?
19 R. Oui.
20 M. RODIC : [interprétation] Monsieur le Président, je demande que le moment
21 exact soit précisé. En effet, la durée du conflit s'étend sur 1991 et 1992
22 dans cette région. Il conviendrait que le témoin soit plus précis.
23 Mme MAHINDARATNE : [interprétation] Monsieur le Président, j'arriverai à
24 cette question lorsque j'interrogerai le témoin sur les annotations qui
25 figurent sur cette carte.
Page 5203
1 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Je pense qu'il pourrait être utile
2 pour moi, que vous tiriez ce point au clair avant de poser d'autres
3 questions sur cette carte je vous prie.
4 Mme MAHINDARATNE : [interprétation] Merci, Monsieur le Président. Très
5 bien.
6 Q. Monsieur Negodic, pendant la période allant du 1er octobre au 31
7 décembre 1991, avez-vous eu l'occasion de travailler à l'aide de cette
8 carte. Je ne veux pas parler de cet exemplaire de la carte, mais avec la
9 même carte ?
10 R. Nous avons travaillé à l'aide de cette carte dans une période qui a
11 suivi la période où nous travaillions avec la carte que nous avons vu tout
12 à l'heure. Sur cette carte-ci sont indiquées les positions correspondant au
13 carré. Sur l'autre carte, ne figue pas la position de combat où se trouvait
14 les Maljutkas.
15 Q. Je viendrai à cela, Monsieur Negodic, un peu plus tard. Pour l'instant,
16 nous ne parlons que de la période.
17 Mme MAHINDARATNE : [interprétation] Monsieur le Président, m'autorisez-
18 vous à poser cette question ? A tirer ce point au clair à un autre moment.
19 Cela sera plus aisé pour moi, au moment où j'interrogerai le témoin sur les
20 positions les unes après les autres ?
21 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Ce dont j'ai besoin en ce moment,
22 c'est d'une indication précisant, de manière claire, que cette carte est
23 pertinente par rapport à la période qui intéresse la Chambre.
24 Mme MAHINDARATNE : [interprétation]
25 Q. Monsieur Negodic, avez-vous travaillé avec cette carte pendant la
Page 5204
1 période qui va du 1e octobre 1991 au 31 décembre 1991 ?
2 R. Non.
3 Q. Quelle a été la période pendant laquelle vous avez utilisé cette
4 carte ?
5 R. A peu près à partir du nouvel an 1992.
6 Q. Est-il permis de dire dans ces conditions que vous avez travaillé à
7 l'aide de cette carte dans la période allant du 1e janvier 1992 à la fin
8 février 1992 ?
9 R. Je ne m'en souviens pas exactement. Je ne sais pas si nous l'avons
10 utilisée jusqu'en février, mars, ou avril. Ce que je peux dire, c'est que
11 la carte précédente a été utilisée au cours de la deuxième quinzaine du
12 mois de décembre, et celle-ci a été utilisée, ensuite.
13 M. PETROVIC : [interprétation] Monsieur le Président.
14 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Maître Petrovic, une objection a été
15 soulevée par Me Rodic, il y a quelques instants. Est-ce que vous avez
16 l'intention d'en soulever une autre ?
17 M. PETROVIC : [interprétation] Non, Monsieur le Président, pas du tout. Je
18 souhaitais simplement aider à l'éclaircissement de ce point si vous me le
19 permettez.
20 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Oui.
21 M. PETROVIC : [interprétation] Dans le coin en haut à gauche de cette
22 carte, on voit la date de réalisation, d'établissement de cette carte. Je
23 pense que cela peut être utile. Merci.
24 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Merci. La date est celle du 3 décembre
25 1991. Je vous remercie.
Page 5205
1 Mme MAHINDARATNE : [interprétation] Je remercie mon collègue de la Défense.
2 Q. Monsieur Negodic, pour le compte rendu d'audience, pouvez-vous indiquer
3 quelle est la date inscrite sur cette carte qui vient de vous être donnée
4 par mon collègue de la Défense et qui figure dans le point en haut à droite
5 de la carte ?
6 R. La date inscrite sur cette carte est celle du 3 décembre. C'est une
7 carte qui indique le déploiement des troupes à la date du 3 décembre, la
8 date étant tapée à la machine sur la carte.
9 Q. Excusez-moi, mais je vous interromps, car je vous demandais simplement
10 de nous donner la date qui figure sur cette carte ? Ce qui est écrit est
11 bien le 3 décembre 1991, oui ou non ?
12 R. Oui.
13 Q. Merci. Nous pouvons maintenant passer en revue les différentes
14 positions --
15 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Non, vous ne pouvez pas faire cela
16 maintenant. Ce que je souhaite savoir, c'est en quoi cette carte est
17 pertinente par rapport aux questions dont les Juges ont à traiter ? Nous ne
18 souhaitons pas perdre du temps à parler de l'emplacement, des positions en
19 1992, car une question est celle de savoir à quel moment cette carte a été
20 établie, et une autre question consiste, à savoir, à quel moment le témoin
21 a travaillé à l'aide de cette carte. Vous avez traité de ces deux points.
22 Ce qui préoccupe encore davantage les Juges, c'est de savoir si une partie
23 quelconque de ce qui figure sur cette carte, comme représentant les
24 positions à la date du 6 décembre 1991, ou avant cette date est présente
25 sur cette carte ? C'est la question que je vous demande de poser au
Page 5206
1 témoin ?
2 Mme MAHINDARATNE : [interprétation] Monsieur le Président, je vais
3 interroger le témoin dans ce sens.
4 Q. Monsieur Negodic, les positions que l'on voit sur cette carte, et je ne
5 parle pas de l'ensemble des positions, mais certaines positions figurant
6 sur cette carte rendent-elles compte de l'emplacement des positions croates
7 à la date du 6 décembre 1991 ?
8 R. Sur cette carte, nous voyons la position des mortiers, c'est-à-dire, le
9 lieu répondant au nom de Solitudo. Nous voyons la rue Ivo Vojnovic juste en
10 dessous du pont, ainsi que la position des mortiers dans le bâtiment du
11 SDK, et la position des mortiers au niveau de Lazaret.
12 Q. Ces positions existaient-elles à la date du 6 décembre 1991 ?
13 R. A la date du 6 décembre 1991, les quatre positions que je viens de
14 citer existaient.
15 Q. Pouvez-vous pour que tout aille au mieux indiquer quelles sont les
16 positions que l'on voit sur cette carte et qui s'y trouvaient à la date du
17 6 décembre 1991 ? Je demanderais à Mme l'Huissière de placer la carte de
18 telle façon que tout soit clair à cet égard.
19 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Cherchez-vous à obtenir le versement
20 au dossier de cette carte à partir de la déposition du témoin ?
21 Mme MAHINDARATNE : [interprétation] Oui, Monsieur le Président.
22 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Peut-être, aurez-vous l'amabilité
23 d'attendre que j'aie rendu ma décision au sujet de l'objection.
24 Mme MAHINDARATNE : [interprétation] Non, Monsieur le Président, je ne
25 demandai pas le versement au dossier, en cet instant même, de cette carte,
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1 mais je voulais, simplement, demander au témoin d'indiquer quelles étaient
2 les positions qui existaient à la date du 6 décembre, de façon à ce que
3 tout soit clair pour les Juges.
4 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Vous n'avez pas besoin de rentrer dans
5 des détails aussi minutieux avant la décision au sujet de l'objection.
6 Mme MAHINDARATNE : [interprétation] Très bien, Monsieur le Président, mais
7 vous m'autoriserez, peut-être, à poser une question supplémentaire.
8 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Je me permets de vous interrompre.
9 J'aimerais interroger le témoin.
10 La carte comme vous l'avez indiquée a été établie par rapport à la journée
11 du 3 décembre 1991. Y a-t-il une indication sur cette carte, notamment, au
12 niveau de la légende que l'on voit dans la partie supérieure droite de la
13 carte, qui indique quel était l'emplacement des différentes positions à
14 partir du 3 décembre 1991 ? Est-ce bien cela que l'on voit au niveau de la
15 légende ?
16 LE TÉMOIN : [interprétation] Non.
17 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Quelle est, dans ce cas, la
18 signification de la date du 3 décembre 1991 ?
19 LE TÉMOIN : [interprétation] Je ne saurais l'expliquer. Je ne sais pas.
20 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Qui y a-t-il, d'après vous, de
21 différent sur cette carte-ci par rapport à la carte que nous avons examinée
22 avant la pause eu égard aux positions qui existaient à la date du 6
23 décembre 1991 ?
24 Mme MAHINDARATNE : [interprétation] Monsieur le Président, il y a un
25 certain nombre de différences sur lesquelles j'aimerais obtenir la
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1 déposition du témoin dans l'intérêt des Juges de la Chambre. Nous avons,
2 également, besoin du versement au dossier de cette carte en rapport avec
3 cette partie de la déposition. Mais la raison pour laquelle je demande au
4 témoin d'indiquer la différence entre les deux cartes, c'est, Monsieur le
5 Président, que sur cette carte-ci, nous voyons les positions des armes
6 antiaériennes qui ne figuraient pas sur la carte précédente. Nous pensons
7 que si les Juges de la Chambre n'ont pas une idée globale de l'emplacement
8 de toutes les positions croates à la date du 6 décembre, leur vision des
9 choses ne serait pas complète.
10 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Peut-être, pouvons-nous nous approcher
11 de la solution. Si je comprends bien ce qui est dit, c'est que cette carte
12 permettra de voir où se trouvaient les positions des armes antiaériennes
13 croates.
14 Mme MAHINDARATNE : [interprétation] C'est exact, Monsieur le Président.
15 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] A la date du 6 décembre ?
16 Mme MAHINDARATNE : [interprétation] Oui, Monsieur le Président.
17 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Sur la carte précédente, on voyait les
18 positions des mortiers.
19 Mme MAHINDARATNE : [interprétation] Oui.
20 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] En rapport avec la date du 6 décembre,
21 si j'ai bien compris.
22 Mme MAHINDARATNE : [interprétation] C'est exact, Monsieur le Président.
23 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Par conséquent, Maître Rodic, je ne
24 retiens pas votre objection pour le moment. Il semble que cette carte-ci
25 soit susceptible de fournir des renseignements pertinents et nous
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1 apprécierons ces renseignements en temps utile au vu de la déposition qui
2 s'y rapporte.
3 Mme MAHINDARATNE : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.
4 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Vous pouvez interroger le témoin au
5 sujet de la carte.
6 Mme MAHINDARATNE : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.
7 Q. Monsieur Negodic, pour gagner du temps, je n'irai pas autant dans le
8 détail au sujet des positions de mortiers et des positions d'artilleries de
9 façon générale sur cette carte-ci. Mais il existe, n'est-ce pas, un certain
10 nombre de différences entre les deux cartes eu égard à ces emplacements des
11 mortiers et des pièces d'artillerie. Pour gagner du temps, je me permets de
12 vous guider dans vos réponses.
13 Conviendrez-vous que les positions où se trouvaient les Maljutkas, qui
14 figuraient sur la carte précédente, en ce qui concerne l'hôtel Président de
15 Lapad à côté de la mer, que ces positions ne sont pas présentes sur cette
16 carte-ci.
17 R. En effet. Ces positions ont été déplacées sur l'île de Kolocep qui se
18 trouve exactement à l'opposé. Sur cette carte, nous ne voyons qu'une toute
19 petite partie de l'île de Kolocep.
20 Q. Pourriez-vous, je vous prie, apposer une croix à l'emplacement des
21 Maljutkas, à la date du 6 décembre 1991, d'après votre déposition, sur la
22 nouvelle carte, Monsieur Negodic, je vous prie.
23 R. [Le témoin s'exécute]
24 Q. Je vous demanderais également d'inscrire la lettre B sur cette nouvelle
25 carte, à côté de la croix.
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1 R. [Le témoin s'exécute]
2 Q. On ne voit pas, non plus, sur cette carte, le lance-roquettes que vous
3 avez entouré d'un cercle sur la carte précédente et à côté duquel vous avez
4 apposé la lettre A, non loin de l'hôtel Libertas. Je vous demanderais
5 d'inscrire une croix à cet endroit et d'y apposer la lettre A.
6 Pouvez-vous déplacer la carte de façon à ce qu'on voit sur l'écran ce que
7 vous venez d'inscrire ? L'Huissier pourra vous aider. Déplacez la carte
8 vers vous. Je parle du lance-roquettes que vous aviez encerclé sur la carte
9 précédente et que vous avez associé à la lettre A. J'aimerais que nous
10 voyons sa nouvelle position.
11 R. [Le témoin s'exécute]
12 Q. Monsieur Negodic, je vous parle d'une position que vous avez indiquée
13 sur la carte précédente comme étant une position tenue à la date du 6
14 décembre 1991. Pouvez-vous inscrire une croix au niveau de ce même
15 emplacement ?
16 R. [Le témoin s'exécute]
17 Q. C'est bien. Merci. Maintenant, je vous demanderais d'inscrire une
18 flèche à cet endroit avec la lettre A. Rallongez un peu la flèche pour que
19 la voit bien.
20 R. [Le témoin s'exécute]
21 Q. Autre différence entre les deux cartes. Elle concerne la position que
22 vous avez inscrite sur la carte précédente comme étant Mala Petka.
23 Pourriez-vous inscrire une croix au niveau de Mala Petka, et dessiner une
24 flèche et inscrire la lettre C à cet endroit.
25 R. [Le témoin s'exécute]
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1 Q. Autre position, la position de Montovjerna. Je vous demanderais de
2 tracer un carré autour de cette position et d'inscrire la lettre C à cet
3 endroit, et de dessiner une flèche allant vers ce carré. Merci.
4 R. [Le témoin s'exécute]
5 Q. A présent, je vous demande de tracer un carré autour de la position de
6 mortier qui est indiquée par les lettres et le chiffre BVG-1 sur la carte
7 précédente. C'est une position dont vous avez dit qu'elle n'existait pas le
8 6 décembre 1991, à l'ouest de l'hôtel Libertas. Oui, merci. Tracez un carré
9 autour de cette position et ajoutez-y la lettre B.
10 R. [Le témoin s'exécute]
11 Q. Merci. Maintenant, la position des Maljutkas au niveau de l'hôtel
12 Belvédère, vous avez dit aux Juges de la Chambre que les Maljutkas n'y
13 étaient pas placés à la date du 6 décembre 1991. Je ne vous demande pas de
14 dessiner quoi que ce soit sur la carte eu égard à cette position. Merci.
15 Monsieur Negodic, sous réserve des corrections que vous venez d'apporter à
16 cette deuxième carte et qui s'ajoutent aux corrections que vous aviez,
17 précédemment, apportées à la carte précédente, les positions de mortier et
18 d'artillerie que l'on trouve sur ces deux cartes correspondent n'est-ce
19 pas ? Elles se trouvent à des emplacements identiques après corrections
20 apportées par vos soins ?
21 R. Oui. Mais vous avez oublié la nouvelle position du lance-roquettes tout
22 près de Gorica, sur la nouvelle carte.
23 Q. Je m'excuse mais je pensais que vous aviez déjà indiqué cette nouvelle
24 position. Vous avez indiqué les nouvelles positions, y inclus la position
25 du lance-roquettes qui se trouvait à l'hôtel Libertas, et la position à
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1 Mala Petka et vous nous avez dit que le 6 décembre 1991, le lance-roquettes
2 ne se trouvait pas à Gorica.
3 R. Le lance-roquettes se trouvait à l'hôtel Libertas, le 6 décembre mais
4 sur la nouvelle carte, cette position de combat du lance-roquettes ne
5 figure pas sur cette carte.
6 Q. Pourriez-vous indiquer à l'aide du pointeur la position dont vous nous
7 parlez ?
8 R. [Le témoin s'exécute]
9 Q. Vous n'avez pas dit, je crois, que vous avez dit qu'il y avait un
10 lance-roquette à cet endroit-là et que vous indiquez que le 6 décembre
11 1991, il n'y avait pas de lance-roquette à cette position là ?
12 R. Non pas le 6 décembre mais les dessins que nous sommes en train de
13 faire ce sont les nouvelles positions après le 6 décembre que nous écrivons
14 sur cette carte.
15 Q. Non, vous avez mal compris. Vous avez écrit les positions du 6 décembre
16 1991 sur la nouvelle carte. Je vous pose la question -- la question
17 suivante, est-ce que dans cette carte la nouvelle carte qui est plus
18 grande, est-ce qu'elle contient les positions de combat où il y avait des
19 unités d'artillerie, les mortiers à partir du 6 décembre ?
20 R. Oui.
21 Q. Y a-t-il certaines positions d'artillerie ou de mortier qui se trouvent
22 dans cette nouvelle carte, et autres que ce que vous avez marquées
23 précédemment. Est-ce qu'il y en a des nouvelles que vous n'avez pas
24 marquées sur cette nouvelle carte ?
25 R. Non.
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1 Q. Seriez-vous d'accord avec moi, quand j'affirme que les positions
2 d'artillerie et de mortier qui figurent sur cette nouvelle carte nous
3 donnent l'indication des positions de la date du 6 décembre 1991. Par
4 ailleurs je ne mentionne ici les positions de la DCA, on en viendra plus
5 tard. Tout ceci en prenant en compte les modifications que vous venez
6 d'apporter.
7 R. La situation sur la nouvelle carte y inclut toutes les modifications
8 démontre la situation à partir du 6 décembre, après le 6 décembre. La
9 position à l'hôtel Libertas que je viens d'indiquer avec la flèche est une
10 position qui était là le 6 décembre 1992.
11 Q. Vous venez d'indiquer cela avec une croix n'est-ce pas ?
12 R. Oui.
13 Q. C'est précisément là où je veux en venir. Les positions d'artillerie et
14 de mortier des forces croates figurent maintenant sur cette carte, sur
15 cette carte qui est plus grande et qui démontre la situation qui était en
16 place à partir du 6 décembre 1991.
17 R. Oui.
18 Q. Mis à part de ces positions d'artillerie et de mortier, il y a d'autres
19 positions qui figurent sur cette carte, est-ce exact ?
20 R. Oui.
21 Q. Pour gagner du temps je vous demande de passer en revue brièvement
22 toutes ces positions. Pourriez-vous nous indiquer en déplaçant la carte, la
23 position qui se trouvait à l'est du mot Solitudo, près d'un symbole qui est
24 un triangle. Il y a un symbole qui représente l'homme c'est à peu près ce
25 type de symbole.
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1 R. Je vois.
2 Q. Pourriez-vous déplacer la carte légèrement ? Pourriez-vous nous dire
3 comment on appelle cet endroit ?
4 R. Je dois souligner que la DCA n'était pas de mon ressort, mais je
5 donnerai une réponse à la Chambre dans la mesure de mes connaissances de la
6 DCA. Ici il y avait un canon triple.
7 Q. Dans le contexte de ce que vous venez de dire je présume que toutes ces
8 nouvelles positions représentent les positions de la DCA ?
9 R. Oui.
10 Q. Les armes antiaériennes étaient quelque chose qui n'était pas de votre
11 ressort, n'est-ce pas ?
12 R. Oui.
13 Q. Pourriez-vous nous parler de ces positions. Parce que je souhaiterais
14 les passer en revue une à une sans rentrer dans les détails ?
15 R. Dans la mesure du possible, j'essaierai d'apporter une réponse.
16 Q. Pourriez-vous brièvement nous indiquer le nom de la position dont nous
17 venions de parler, la position de la DCA.
18 R. C'était la position Lazareti Orsan.
19 Q. Savez-vous combien y avait-il d'armes antiaériennes qui s'y
20 trouvaient ?
21 R. Un canon triple.
22 Q. Est-ce que cette arme était à cette position là, le 6 décembre 1991 ?
23 R. Oui.
24 Q. Est-ce qu'on a tiré de cette arme le 6 décembre 1991 ?
25 R. Oui.
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1 Q. Si vous le savez, dites-nous en quelle direction et en visant quel
2 objectif ?
3 R. On a tiré de cette position et on l'a fait dans la direction du Fort
4 Srdj autour du Fort et sur les pentes de la colline. Je le sais parce qu'on
5 pouvait voir à l'il nu à cause des parties illuminées d'où on tire et quel
6 est l'objectif.
7 Q. S'agissait-il d'une arme fixe ou mobile. Quand je dis mobile j'entends
8 par là une arme placée sur un véhicule.
9 R. À ma connaissance ce canon triple a été placé sur un véhicule.
10 Q. Est-ce que lors des tirs cette arme a été déplacée ?
11 R. À ma connaissance, il n'y avait pas besoin de la déplacer de beaucoup.
12 Q. Pourriez-vous maintenant indiquer avec votre pointeur une autre arme
13 antiaérienne sur la même carte et en direction du sud-est ?
14 R. [Le témoin s'exécute]
15 Q. Comment appelle t-on cet endroit ?
16 R. La cote de Lapad.
17 Q. Combien y avait-il d'armes antiaériennes ?
18 R. Je pense qu'il y avait une seule arme à un canon, peut-être que c'était
19 une arme à double canons, je n'en suis pas sûr.
20 Q. Cette arme se trouve t-elle à cet endroit-là, le 6 décembre 1991 et si
21 oui est-ce qu'il y a eu des tirs ?
22 R. Oui, mais je ne peux pas vous donner des détails, je ne peux plus
23 suivre ce qui s'est passé.
24 Q. Pourriez-vous maintenant vous déplacer un peu plus
25 avec votre pointeur jusqu'à arriver à la prochaine position ?
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1 R. [Le témoin s'exécute]
2 Q. Est-ce que cette arme antiaérienne était fixée à cet endroit-là ? Ou
3 bien, est-ce que c'est une arme qui se trouvait sur un véhicule ?
4 R. A ma connaissance, il s'agissait de l'arme Strela de type 2M ou Igla.
5 Ces deux armes se trouvaient à deux positions différentes, mais je ne
6 saurais pas vous dire quelle arme antiaérienne se trouvait à l'une ou
7 l'autre de ces positions.
8 Au-dessus de la vieille ville, il y avait soit la Strela 2M, soit Igla, que
9 ce soit l'une des deux armes ou l'autre, il s'agissait d'une arme qui se
10 transportait dans un véhicule. Il s'agit d'une arme que l'on met sur son
11 épaule pour tirer.
12 Q. Savez-vous si le 6 décembre 1991, l'une de ces deux armes se trouvait à
13 la position dont nous parlons ? Ou bien, est-ce qu'on l'avait déplacée à un
14 moment donné ?
15 R. Je ne peux pas vous donner une réponse avec certitude. Tout simplement
16 parce que j'avais d'autres tâches le 6 décembre. Je sais qu'il y avait deux
17 positions au-dessus de Ploce et de la vieille ville. C'étaient deux
18 positions de tirs qu'on utilisait en alternance et qui étaient là, pour
19 couvrir la vieille ville.
20 Q. Quand vous nous parlez des positions qui étaient utilisées en
21 alternative. De quoi parlez-vous ?
22 R. [Le témoin s'exécute]
23 Q. Aussi pour le compte rendu d'audience, je note que le témoin est en
24 train de montrer le parc au-dessus des mots que je demanderais au témoin de
25 lire.
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1 R. Il s'agit de la position parc Gradac. Cela se trouve juste au-dessus de
2 promontoire.
3 Q. Je vais terminer très rapidement, je regarde l'heure. Quand on dessine
4 les cartes, et quand on utilise les différents symboles, quelle partie du
5 symbole indique la position exacte de l'armement, le haut ou le bas du
6 symbole ?
7 R. Je suppose que pour la DCA c'est la pointe de la flèche, et que
8 l'orientation de tir est celui de la direction de la flèche. Pour
9 l'artillerie en revanche, par exemple si l'on dit qu'il s'agit d'une
10 position de mortier, il s'agit de l'endroit qui se trouve au milieu d'un
11 demi-cercle.
12 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Malheureusement, je crois que le
13 moment est venu pour nous de lever la séance, et nous allons continuer
14 demain après-midi.
15 Mme MAHINDARATNE : [interprétation] Puis-je verser au dossier la carte ?
16 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Nous allons le faire demain. Je vous
17 demanderais d'être ici demain après-midi pour continuer votre déposition.
18 --- L'audience est levée à 18 heures 32 et reprendra le vendredi 23 avril
19 2004, à 14 heures 15.
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