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1 Le mardi 6 juillet 2004
2 [Audience publique]
3 [L'accusé est introduit dans le prétoire]
4 [Le témoin est introduit dans le prétoire]
5 --- L'audience est ouverte à 10 heures 05.
6 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Bonjour, Monsieur le Témoin. Dois-je
7 vous rappeler qu'hier vous avez prononcé une déclaration solennelle qui est
8 toujours de vigueur ?
9 LE TÉMOIN: VLADO SIKIMIC [Reprise]
10 [Le témoin répond par l'interprète]
11 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Madame Somers.
12 Mme SOMERS : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.
13 Contre-interrogatoire par Mme Somers : [Suite]
14 Q. [interprétation] Bonjour, Monsieur Sikimic.
15 R. Bonjour.
16 Q. Monsieur Sikimic, avez-vous sous vos yeux le journal de guerre qui
17 comporte la cote d'identification ?
18 Mme SOMERS : [interprétation] Peut-être pourriez-vous m'aider, Madame la
19 Greffière ? Est-ce la cote D96 ?
20 LE TÉMOIN : [interprétation] Je ne l'ai pas sous mes yeux.
21 Mme SOMERS : [interprétation]
22 Q. Je vais demander que l'on vous l'apporte. Excusez-moi, je me suis
23 trompée. Il s'agit de la pièce 92.
24 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Pour moi, c'est la cote 96.
25 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Oui.
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1 Mme SOMERS : [interprétation] Mon assistante m'a mal informée. Excusez-moi,
2 je vous présente mes excuses. Effectivement, c'est la pièce 96.
3 Q. S'il vous plaît, je voudrais vous demander d'examiner la page 68 en
4 langue serbo-croate. C'est la version que vous avez. A 9 heures 50, quelque
5 chose est inscrit et on peut lire : "Jovanovic : Kovacevic demande qu'ils
6 tirent sur le 3e Bataillon de la 472e Brigade. Kovacevic demande qu'une
7 action soit entreprise. Il demande que l'on agisse avec des armes de
8 calibre 130 millimètres."
9 Savez-vous à qui Jovanovic fait référence ici ? Est-ce que vous savez qui
10 est-ce ?
11 R. Au niveau du 3e Bataillon de la 472e Brigade, il y avait bien un
12 Jovanovic. Je pense que c'était l'adjoint au commandant du 3e Bataillon. Je
13 le pense puisqu'il y avait plusieurs Jovanovic. Vu le contexte, je pense
14 que c'était bien cela.
15 Mme SOMERS : [interprétation] Excusez-moi, quels étaient les commentaires
16 de l'interprète ?
17 L'INTERPRÈTE : Pourrait-on avoir le document sur le rétroprojecteur, s'il
18 vous plaît ?
19 Mme SOMERS : [interprétation] Je vais attendre que le document soit placé
20 sur le rétroprojecteur conformément à la demande de l'interprète.
21 Monsieur l'Huissier, nous sommes à la page 68 du document.
22 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Je pense qu'il serait difficile de
23 suivre car nous ne trouverons pas, en détail précisément, ce qui a été lu.
24 Ce qui a été lu est comme suit, je
25 cite : "Jovanovic : Kovacevic demande qu'ils tirent sur le 3e Bataillon de
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1 la 472e Brigade motorisée depuis la région de Libertas avec des mortiers.
2 Kovacevic demande une action. Il demande que l'on agisse avec des armes
3 d'un calibre de 130 millimètres."
4 Vous pouvez continuez, Madame Somers.
5 Mme SOMERS : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.
6 Q. Savez-vous si c'est bien la personne à laquelle vous avez pensez qui
7 figure à la date de ce jour-là ? Est-ce que vous sauriez quel est son
8 prénom ?
9 R. Comme je vous l'ai déjà dit, un des officiers du commandement du 3e
10 Bataillon s'appelait Jovanovic. Peut-être était-ce un des assistants au
11 remplaçant de Kovacevic. Je ne suis pas sûr de cela puisque, ce jour-là, je
12 n'étais pas présent là-bas. Je ne saurais l'affirmer avec certitude, mais
13 je pense qu'il s'agit bien du remplaçant du capitaine Kovacevic.
14 Q. Nous allons passer à une autre inscription. Est-ce que vous savez que
15 l'adjoint du capitaine Kovacevic s'appelait Zeljko Soldo ?
16 R. Je ne sais pas s'il était vraiment son adjoint, toujours est-il que
17 c'était un de ses plus proches collaborateurs.
18 Q. Regardons --
19 R. Excusez-moi, je voudrais ajouter quelque chose. Quand je dis que je ne
20 suis pas sûr de cela, c'est pour la raison que je vous ai, déjà, énoncée
21 hier. J'avais d'autres missions. Je m'occupais de la logistique, des
22 arrières. Il y a des noms que j'ai oubliés. Peut-être que je pourrais m'en
23 rappeler. Vous savez, ces hommes, qui faisaient partie de la logistique, se
24 trouvaient à une distance de cinq à huit kilomètres derrière les lignes
25 déployées sur le front. Le déploiement précis de ces unités -- de nos
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1 unités sur cette ligne de front, je ne la connaissais pas parfaitement
2 bien.
3 Q. A 10 heures 07 : "Zec appelle, nos hommes sont sur Srdj, mais on leur
4 tire dessus depuis la ville. Nous allons résoudre cela et arrêter le feu."
5 Savez-vous à qui on fait référence quand on dit "nous", quand on dit :
6 "Nous allons résoudre cela et arrêter le feu" ?
7 R. Non.
8 Q. Nous allons passer à 11 heures : "Transmis aux bateaux pour le
9 lieutenant Vukmanovic, que le ministre Rudolf va démarrer avec un bateau de
10 Gruz pour arriver aux négociations. Transmis pour le 3e sur le 5e de la
11 Brigade motorisée navale," et, ensuite, on parle : "D'une unité de
12 signalisation Bokovic."
13 Qui était le lieutenant Vukmanovic ?
14 R. C'était un commandant, mais je ne sais pas quelle était vraiment son
15 unité. C'était une unité de frontières qui relevait du 16e Détachement
16 naval. C'était une Unité navale de la marine, mais je ne connais pas
17 vraiment avec précision de quelle unité il s'agissait.
18 Q. Est-ce que le ministre Rudolf représentait le côté yougoslave, ou le
19 côté croate ?
20 R. En ce qui concerne les négociations, je n'en sais rien. Je n'ai pas
21 participé à cela.
22 Q. Mais est-ce que vous savez, pour le compte de qui négociait le ministre
23 Rudolf ? Est-ce qu'il a participé aux négociations ?
24 R. Les négociations ont été conduites et menées par une équipe qui
25 dépendait, directement, de l'amiral Jokic. Je ne serais vous dire qui
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1 faisait quoi dans le cadre de ces négociations. A l'époque, j'étais un
2 capitaine ordinaire et je n'avais absolument rien à faire avec tout cela.
3 Je n'ai rien à vous dire à ce sujet.
4 Q. Hier, je vous ai posé un certain nombre de questions au sujet des
5 abréviations, et je me suis demandé si vous avez eu le temps d'y penser au
6 cours de la nuit. Par exemple, à 11 heures 07, il est écrit : "Arrêtez les
7 activités des POC; à 11 heures 15, arrêtez toute action contre la ville.
8 Transmis directement à Kovacevic." Est-ce que vous avez pu réfléchir à
9 cette abréviation, "POC" ? Est-ce que vous savez ce que cela peut vouloir
10 dire ?
11 R. Je n'ai pas pensé à cela. C'est écrit ici, ce qui est peut-être écrit,
12 c'est Protivoklopna Ceta, ce qui veut dire peut-être une Compagnie des
13 arrières, mais, vous savez, je n'ai pas vraiment eu le temps pour réfléchir
14 à tout cela, et je n'en suis pas sûr.
15 Q. A la page 69, pourriez-vous examiner cette page, s'il vous plaît ? Au
16 niveau de 12 heures 25, il est écrit : "Au commandant du Secteur naval de
17 Boka de la Mission européenne. A 5 heures 50, les canons ont commencé à
18 tirer sur les positions de Strincjera, Bosanska, Zarkovica. Une
19 mitrailleuse a attaqué la Compagnie d'Infanterie blindée et a commencé agir
20 sur les positions des forces de la Défense de la République de Croatie sur
21 Srdj. En même temps, de façon simultanée, on a agit avec des mortiers et
22 des mitrailleuses sur toute la ville. Les forces de Défense de la
23 République de Croatie ont riposté, uniquement, à partir du moment où
24 l'infanterie et les canons se sont trouvés à 200 mètres de Srdj. En même
25 temps, nous dénonçons toute attaque de provocation venant de Srdj et Lapad
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1 qui pourrait mettre en danger le cessez-le-feu permanent.
2 "En toute responsabilité, nous déclarons que les allégations des actions
3 entreprises par nos forces sont de pures fabrications qui servent d'excuse
4 pour essayer de conquérir Srdj. Nous avons arrêté toute action en envoyant
5 un radiogramme. Nous espérons le respect absolu du cessez-le-feu et que vos
6 forces vont se retirer sur leurs positions initiales. Vos forces agissent
7 toujours contre la cellule de Crise de Dubrovnik, contre Srdj et la ville
8 de Dubrovnik." Ensuite, on parle de la : "Cellule de Crise de Dubrovnik."
9 Est-ce que vous savez ce que c'est ?
10 R. C'est peut-être la cellule de Crise.
11 Q. Est-ce que vous savez -- est-ce que vous pouvez déterminer qui a
12 inscrit cela ? Est-ce qu'il y a quoi que ce soit qui vous l'indique ?
13 R. Non.
14 Q. Très bien. A la page 70, tout en haut, il y a un commentaire, à 13
15 heures 05 : "A 14 heures, le vice-amiral Jokic sera à Cilipi." Savez-vous à
16 quelle distance se trouve Cilipi par rapport à votre poste de commandement
17 ?
18 R. A peu près à 15, 16 ou 17 kilomètres de là. Je ne suis pas sûr.
19 Q. Par rapport à Cavtat ?
20 R. C'est à peu près à la même distance, mais il faut passer de l'autre
21 côté.
22 Q. De Kumbor ?
23 R. A une quarantaine de kilomètres, je dirais, mais je n'en suis pas sûr.
24 Q. Vous avez parlé de ce qui est inscrit à 13 heures 05 et, si je ne
25 m'abuse, vous avez dit que vous ne pouviez pas –-
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1 R. Oui.
2 Q. Nous allons passer ce qui est inscrit à cette heure-ci, et nous allons
3 passer à 14 heures 15, à la page 70.
4 R. Oui.
5 Q. A 14 heures 15, il est écrit : "L'hélicoptère avec le commandant a
6 décollé de l'aéroport de Cilipi en direction de Belgrade." Est-ce que vous
7 ne pensez pas que ceci fait une suite, tout à fait, naturelle à ce qui a
8 été dit à 13 heures 05 ? Est-ce bien le vice-amiral Jokic ?
9 R. Oui, oui.
10 Q. Pourriez-vous, s'il vous plaît, examiner la page 71. Avant de vous
11 poser cette question, pensez-vous peut-être que "POC" signifie une
12 Compagnie antiblindée ?
13 R. Oui, c'est possible.
14 Q. Merci. En examinant la page 71, à 15 heures 38, on lit : "La cellule de
15 Crise de Dubrovnik : à 6 heures 12, à 15 heures 15, la vieille ville de
16 Dubrovnik est en flammes. Nous demandons un cessez-le-feu immédiat pour
17 circonscrire le feu." Ensuite, on y voit un nom, Zeljko Sikic. Est-ce que
18 vous connaissez cette personne ? Est-ce que vous avez eu aucune affaire à
19 Zeljko Sikic ?
20 R. Non.
21 Q. A 15 heures 40, page 71 : "Pour la cellule de Crise, nos forces ont
22 arrêté de tirer sur toutes les parties de Dubrovnik à 12 heures 45. Nous
23 rejetons toute possibilité que nos forces agissent pendant cette période-là
24 et surtout sur la vieille ville. D'après les informations dont nous
25 disposons, on tire sur les positions de Petka depuis Kolocep," ensuite, on
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1 peut y lire : "VPS Boka." D'après vous, est-ce que ce message a été envoyé
2 depuis le Secteur naval de Boka ?
3 R. Non. Je l'interprète comme suit : cette information a été envoyée par
4 ceux qui étaient en mesure de le faire. On sait, en principe, qui était en
5 mesure de rentrer en contact avec la partie adverse.
6 Q. En principe, c'était qui, d'après vous ?
7 R. Il n'y avait que trois hommes qui pouvaient le faire, trois officiers.
8 L'amiral Jokic, son adjoint et le chef du centre Opérationnel, Kozaric.
9 Q. Merci.
10 Pourriez-vous à présent lire ce qui est écrit à 16 heures, page 71. On y
11 lit : "La cellule de Crise de Dubrovnik : VPS Boka, le lieutenant-général
12 Strugar du ministre Rudolf.
13 "5 heures 45 au matin jusqu'à présent, on tire en continu sur la ville de
14 Dubrovnik pendant que je l'écris. La ville a fait l'objet des attaques
15 incessantes de différentes directions, et a subi des dégâts considérables
16 surtout sur les objets de cultes. L'église orthodoxe est en feu à présent,
17 ainsi que des maisons à cinq endroits différents. Dubrovnik est en danger
18 d'un grand incendie en ayant à l'esprit le fait qu'il n'y a pas d'eau, il
19 est impossible d'éteindre le feu. Il y a deux personnes de tuées, 17
20 blessés. Nous demandons un cessez-le-feu immédiat sur Dubrovnik à cause des
21 conséquences énormes parce que nous ne pouvons intervenir qu'au minimum.
22 Nous attirons votre attention qu'on a touché les monastères franciscains,
23 et c'est un lieu identifié par la Croix rouge. Nous attendons votre
24 intervention et votre réponse avant tout."
25 Est-ce que vous savez qui a reçu ce message puisque ceci ne se voit pas ici
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1 ? Est-ce qu'il y a quoi que ce soit qui peut vous le dire ? On ne peut pas
2 le voir, n'est-ce pas ?
3 R. Oui.
4 Q. Ce message est un message qui émane de M. Rudolf et qui est envoyé au
5 général Strugar ?
6 M. PETROVIC : [interprétation] Objection, Monsieur le Président. Ce n'est
7 pas ce qui est écrit ici. A partir du moment où on nous montre le document,
8 il faut le lire. Il y est écrit : "La cellule de Crise de Dubrovnik pour
9 VPS Boka." Ensuite, il est écrit : "Du lieutenant-colonel Strugar." C'est
10 ce qui est ici, et c'est ce qu'il faut dire au témoin. VPS Boka, le général
11 Strugar. C'est ce qui est écrit ici, et c'est comme cela qu'il convient de
12 poser la question.
13 Mme SOMERS : [interprétation]
14 Q. VPS Boka, n'est-ce pas le centre de Réception de messages pour le
15 général Strugar ?
16 R. Oui, tous les messages passaient par le centre Opérationnel du VPS
17 Boka. Chaque personne, qui voulait entrer en contact avec le général
18 Strugar, devait passer par le centre des Opérations de Boka. Il n'y avait
19 pas de communication directe avec le général Strugar pour autant que je le
20 sache.
21 Q. Un message envoyé au général Strugar sera envoyé sous cette forme-là,
22 n'est-ce pas ? C'était la façon habituelle de lui envoyer des messages ?
23 R. Ce message est arrivé dans ce document, du moins c'est ce que je
24 suppose pour la raison suivante : le commandant ou son adjoint, en d'autres
25 termes, l'amiral Jokic ou le capitaine du bâtiment Zec se trouvait
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1 probablement dans cette zone. C'est la raison pour laquelle ce message est
2 arrivé à Kupari car, d'habitude, le message arrivait là où se trouvait le
3 commandant ou son adjoint, car là c'est un message qui vient de la cellule
4 de Crise. Ce message a été transmis à l'un de nos commandants. Quant à
5 savoir si on a répondu, comment on a répondu, cela c'est quelque chose que
6 je ne pourrais pas vous dire.
7 Q. L'observation que l'on voit ici est que ceci est adressée au général
8 Strugar. C'est bien ce que vous voyez ici, n'est-ce pas ?
9 R. Oui. On voit ici que le message doit être transmis au général Strugar.
10 Q. Merci.
11 Je vous en prie, page 72, s'il vous plaît, pouvez-vous l'examiner
12 maintenant. La rubrique à 16 heures 27, on voit deux rubriques en fait pour
13 la même heure. La deuxième partie commence par "cellule de Crise de
14 Dubrovnik pour KVPS Boka." C'est au sujet de ces portions que je souhaite
15 vous poser des questions. "Dans votre radiogramme de 14 heures 40, dans
16 lequel par erreur vous prétendez que vous avez arrêté de tirer sur toutes
17 les parties de Dubrovnik depuis 11 heures 15, non seulement nous nous
18 sommes assurés que ceci n'était pas vrai, mais aussi des représentants de
19 l'UNICEF, de l'UNESCO, et les observateurs européens. Encore une fois, nous
20 vous demandons de garantir que vous arrêterez d'ouvrir le feu des canons et
21 des mortiers pour que nous puissions commencer à éteindre le feu dans le
22 cœur de la vieille ville. Nous nous attendons également que vous arrêtez de
23 mener des actions à l'encontre de Srdj." On voit en bas : "OP Dubrovnik,
24 cellule de Crise." Qu'est-ce que cela signifie cette abréviation OP
25 Dubrovnik ? Le savez-vous ?
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1 R. Non. La seule chose que je sais, c'est KS Dubrovnik. Cela est la
2 cellule de Crise. Le reste non, je ne le connais pas, et ce, pour la raison
3 que je viens de vous donner. Je n'ai pas pris part à l'ensemble de cette
4 situation. Lorsque je vois "KS", je sais que c'est la cellule de Crise.
5 C'est ce que je reconnais normalement.
6 Q. A 18 heures 35, pourriez-vous, s'il vous plaît, vous reporter à cette
7 rubrique-là. C'est en bas, tout en bas. Il y est
8 dit : "L'équipe du 2e Groupe opérationnel, le capitaine de bateau de navire
9 Milanovic, le colonel Andzic, et le Dr Antic. L'équipe du 9e Secteur naval,
10 le capitaine Kozaric, Zarkovic, et Jeremic, pour l'inspection de la
11 situation dans le 3e/472e." Qui sont ces personnes dont on voit les noms
12 cités ici pour le 2e Groupe opérationnel ? Vous les connaissez, Milanovic,
13 Andzic, le Docteur Antic ?
14 R. Non.
15 Q. Vous avez déjà mentionné le capitaine Kozaric. Vous le connaissez ?
16 R. Oui.
17 Q. Zarkovic, le connaissez-vous ?
18 R. Zarkovic était l'un des assistants du commandant de secteur naval. Je
19 ne sais pas, il me semble qu'il était chargé du moral des troupes, mais je
20 n'en suis pas tout à fait sûr. Pour ce qui est de Jeremic, je n'en suis pas
21 certain. Il y avait plusieurs hommes qui portaient ce nom de famille. Il me
22 semble que l'un des Jeremic a pris part à des négociations, mais je ne
23 pourrais pas vous donner de précisions là-dessus. Pour ce qui est du
24 capitaine de frégate, Kozaric, et le capitaine de navire, Zarkovic, ce sont
25 deux hommes que je connais personnellement.
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1 Q. Pouvez-vous, s'il vous plaît, examiner la page 73 à présent. C'est la
2 page suivante. La rubrique que l'on voit ici à 18 heures 40 : "A en juger
3 d'après le rapport du capitaine de navire Celebic, il y a cinq morts et
4 huit blessés." Est-ce que vous savez à qui il se réfère ? Est-ce que vous
5 étiez au courant de cela ?
6 R. Si vous me le permettez, je voulais préciser un petit peu. A 06 heures
7 30, j'ai été relevé, et j'ai été envoyé à d'autres missions, ce qui
8 signifie que je n'étais plus au centre Opérationnel pendant toute la
9 journée. Ce que je sais, c'est qu'on a fait des reconnaissances et comme on
10 a l'habitude de le dire chez nous, ce n'était pas le calme plat. Ce que je
11 peux vous dire, c'est que j'ai entendu dire de la part de mes collègues
12 que, de notre côté, il y a eu cinq ou six morts, et quelques blessés, et
13 qu'ils étaient en train d'essayer d'établir les faits, et qu'ils
14 procédaient de la manière prévue. Je ne sais pas exactement combien il en
15 avait. Je ne sais pas exactement ce que c'était. J'en ai entendu parler
16 comme j'étais dans les parages, parce que j'étais assigné à d'autres
17 tâches. Ce que je sais, c'est qu'il y a eu cinq ou six morts et quelques
18 blessés.
19 Q. Lorsque vous dites "le jour en question," c'est quel jour ? Pourriez-
20 vous nous donner la date, s'il vous plaît ?
21 R. La date est celle du 6 décembre 1991.
22 Q. A un moment quelconque vous a-t-on demandé de parler de ces évènements
23 qui se sont passés entre le 5 et le 6 décembre ? De manière formelle l'un
24 des officiers commandant vous a-t-il demandé d'en parler ?
25 R. Non.
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1 Q. Page 73, s'il vous plaît, à 19 heures 22, un message pour lieutenant-
2 général Strugar de Dubrovnik. "Rudolf : puisqu'il y a l'incendie dans le
3 vieux centre de Dubrovnik, et parce qu'il y a un risque de conséquence
4 terrible parce qu'il n'y a pas suffisamment d'eau, nous vous demandons de
5 faciliter l'entrée des navires avec des canons à eau dont l'objectif serait
6 d'éteindre l'incendie de Korcula, Ploca, qu'ils entrent dans le vieux port
7 de Dubrovnik. Il s'agit d'une intervention urgente et nécessaire. Nous nous
8 attendons à un accord initial après lequel nous vous informerons du type de
9 navires et l'heure d'arrivée. Le ministre Davorin Rudolf."
10 Est-ce qu'en page 73 vous trouvez des éléments qui vous permettraient de
11 savoir qui a consigné cette observation ?
12 R. En bas de la page 73, l'on voit 20 heures 10, et à droite il y a des
13 initiales. Cela était paraphé, et je suppose que c'était le capitaine de
14 frégate, Kozaric qui a paraphé. Il n'y a pas d'observation pour ce qui est
15 des rubriques précédentes.
16 Q. A 19 heures 30, pour la cellule de Crise de Dubrovnik : "le général
17 Pavle Strugar donne son approbation pour l'arrivée des navires qui portent
18 à leur bord des canons à eau, pour qu'ils puissent se mouiller dans le
19 vieux port de Dubrovnik, afin de pouvoir éteindre le feu dans la vieille
20 ville de Dubrovnik. Je vous prie de nous informer le plus vite possible du
21 nombre de navires afin que l'on puisse garantir leur passage." Par la suite
22 en bas, il est dit : "général Pavle Strugar."
23 R. Oui, je ne comprends pas la question.
24 Q. Je n'ai pas encore terminé. Dans ce message il est dit qu'il a été
25 envoyé par le général Pavle Strugar, n'est-ce pas ?
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1 R. Je ne peux le certifier. Je sais que quelqu'un du poste de commandement
2 avancé, ou plutôt le poste de commandement principal a renvoyé ce message à
3 l'attention de la cellule de Crise de Dubrovnik. Quant à savoir si on avait
4 reçu précédemment une approbation par écrit, un ordre de la part du général
5 Strugar, cela je ne peux pas l'affirmer, mais on peut voir ici que ce
6 message a été envoyé. C'est ce qui est constaté ici.
7 Q. D'après vous, n'est-ce pas, ce message de 19 heures 30 est bien une
8 réponse au message du 19 heures 22, qui a été envoyé par le ministre Rudolf
9 au général Strugar ?
10 R. Oui.
11 Q. Je vous remercie.
12 Pouvez-vous examiner la page 74 à présent, s'il vous plaît, à 22 heures 10
13 : "La cellule de Crise de Dubrovnik. En conséquence des pilonnages
14 d'aujourd'hui, il y a des incendies dans toute la ville et sur l'île de
15 Lokrum. Afin de pouvoir identifier les endroits où l'incendie s'est déclaré
16 sur l'île de Lokrum nous vous demandons de nous faciliter le passage libre
17 vers Lokrum et de Lokrum qui sera organisé pendant cette nuit, du 6 au 7
18 décembre. Nous vous demandons de l'accepter et de répondre de toute
19 urgence. J'ai demandé à Celebic et il m'a dit de prendre la décision
20 moi-même."
21 Pourriez-vous, s'il vous plaît, me dire d'après les rubriques que l'on
22 voit ici, qui s'est adressé à Celebic et qui a dû finalement prendre la
23 décision lui même ?
24 R. Il ne fait absolument aucun doute que celui qui a écrit cela ou qui a
25 reçu ce message, émanant de la cellule de Crise, ne pouvait pas ou, plus
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1 précisément, c'est lui qui a couché sur papier cette observation disant
2 qu'il s'était adressé à Celebic, en lui posant la question. Je ne peux pas
3 savoir qui a demandé à Celebic ni où se trouve cette personne. Cela je ne
4 le sais pas vraiment. Je ne connais pas ce nom Celebic, d'ailleurs.
5 Q. Merci. Page 75, s'il vous plaît, à 10 heures 02 : "Un télégramme urgent
6 pour l'amiral Jokic (personnellement). A en juger d'après les informations
7 confidentielles, ceux qui ne souhaitent pas la paix dans cette région
8 planifient d'entraver les négociations et ainsi par là mettre en danger les
9 vies des négociateurs. Par conséquent, nous suggérons que les négociations
10 se placent au bord de la mer près de Cavtat à bord d'un navire qu'il soit à
11 vous ou à nous. Nous arriverons à bord du bateau Arka qui appartient à
12 l'entreprise de Dubrovnik, Atlas. Nous arriverons du port de Gruz du côté
13 sud de l'île de Lokrum, et nous arriverons à Cavtat ou plutôt à votre
14 navire. Nous vous demandons de garantir la sécurité du bateau Arka pendant
15 son déplacement vers le lieu du rendez-vous. Le bateau sera marqué du
16 drapeau de la Communauté européenne. Signé, Davorin Rudolf."
17 Est-ce que vous savez qui a couché cela sur papier ?
18 R. Non, pas vraiment. Non.
19 Q. Plus bas, à 10 heures 35, à la même page : "au sujet de notre
20 radiogramme qui a été envoyé ce matin, à cause des dommages qui ont été
21 infligés au navire Arka, et ceci vient d'être constaté à l'instant, nous
22 sommes forcés de remplacer ce navire par un autre. Nous vous demandons de
23 garantir son déplacement en toute sécurité sous le drapeau de l'UNICEF. Il
24 apparaîtra au port de Gruz et passera au côté sud de l'île de Lokrum
25 jusqu'à Cavtat. Nous vous demandons de garantir notre sécurité jusqu'à
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1 l'arrivée à votre navire et notre retour. Vous êtes prié de répondre de
2 toute urgence. Davorin Rudolf."
3 Est-ce que ceci vous permet de savoir qui était en charge de ce message en
4 particulier ?
5 R. Non.
6 Q. Page 76, s'il vous plaît, à 10 heures 52 : "Pour la cellule de Crise de
7 Dubrovnik, Davorin Rudolf. Nous acceptons votre suggestion d'arriver à bord
8 du navire Krila Dubrovnika. Puisqu'il y a une tempête dans la région de
9 Cavtat, il sera difficile de mener des entretiens à bord du navire. Nous
10 vous recommandons de mouiller dans le port de Cavtat, c'est-à-dire, à
11 Srebrno, où nous allons vous accueillir et où les entretiens peuvent se
12 passer. Nous garantirons la sécurité du navire entre Srebrno et pour son
13 retour ainsi que votre sécurité personnelle. La signature : commandement du
14 Secteur naval Boka."
15 Est-ce que vous savez qui a pris ce message ?
16 R. Non pas vraiment.
17 Q. Lorsqu'on voit ici, le commandement du Secteur naval Boka, à votre
18 avis, à qui est-ce que cela se réfère ?
19 R. Personnellement, au commandant en question.
20 Q. Qui serait-ce ?
21 R. L'amiral Jokic. Car je ne vois pas qui d'autre pourrait être concerné
22 si ce n'est pas le commandant. C'est la seule possibilité.
23 Q. A 11 heures 35 : "C'est la cellule de Crise de Dubrovnik, au sujet de
24 votre radiogramme reçu à 11 heures 10, nous confirmons l'arrivée à
25 Srebrno." Le nom qui apparaît en bas est Davorin Rudolf. A votre avis, qui
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1 aurait pu écrire cela ? Est-ce que les choses que vous voyez ici sur cette
2 page vous permettent d'en conclure ?
3 R. Non. Je ne voudrais pas me lancer dans des spéculations.
4 Q. A 15 heures 35 : "Le colonel Panic a été informé que sur la base de la
5 déclaration du capitaine Kovacevic, il n'y a pas de feu à Dubrovnik." Qui
6 était le colonel Panic ?
7 R. Il n'était pas au poste de commandement avancé de Kupari, je ne peux
8 vous le dire.
9 Mme SOMERS : [interprétation] Mes excuses, un instant, s'il vous plaît.
10 Q. Une page précédente m'intéresse à présent. Je veux vous poser une
11 question très brève. C'est à la page 63, s'il vous plaît. L'avez-vous sous
12 les yeux ? Page 63.
13 R. Oui.
14 Q. S'il vous plaît, la rubrique à 12 heures 20. En anglais, ce que l'on
15 voit, c'est : "K1 K1 Knezevic, un message de la cellule de Crise de
16 Dubrovnik : nous protestons au sujet de l'action menée par vos unités
17 depuis la région de vieille Bosanka, qui tire avec des tireurs isolés sur
18 la vieille ville où deux civils ont été blessés à 11 heures. Nous nous
19 attendons à ce que vous empêcheriez des actes arbitraires commis par
20 quelques-unes de vos unités par quoi vous remédierez à cette violation du
21 cessez-le-feu qui a été signé sans condition, et par là, vous permettrez de
22 sauver des vies de civils de Dubrovnik. Cellule de Crise de Dubrovnik."
23 Est-ce que vous pouvez remonter un petit peu ? Pourriez-vous, s'il vous
24 plaît, retrouver la date ?
25 R. Le 5 décembre 1991.
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1 Q. Pouvez-vous nous aider, s'il vous plaît. Nous aimerions comprendre ce
2 que cela signifie "K1 K1 Knezevic" ? Qu'est-ce que cela signifie ? C'est un
3 nom ?
4 R. Capitaine de première classe Knezevic, c'est une abréviation consacrée
5 et généralement utilisée.
6 Q. Est-ce quelqu'un que vous connaissiez ce capitaine de première classe
7 Knezevic, qui travaillait au sein du QG ou du centre Opérationnel ?
8 R. Au centre Opérationnel de Kupari du poste de commandement avancé, il
9 n'y avait pas d'homme qui portait ce nom et ce prénom. D'après moi, c'est
10 un message qui a été reçu à Kumbor. Il y a un instant, je vous ai fait
11 remarquer que l'ensemble des transmissions fonctionnait par le centre de
12 Kumbor. Comme on ne voit pas ici de signature à droite, il n'y a pas de
13 paraphe. Je suppose qu'à cette heure-là, à 12 heures 20, quelqu'un a pris
14 note d'un message émanant du capitaine de première classe Knezevic et que
15 la teneur de ce message était ce que l'on voit ici, le capitaine de
16 première classe Knezevic a transmis ce message. C'est la raison pour
17 laquelle l'on voit le contenu de ce message ici.
18 Q. Page 66, s'il vous plaît. A 23 heures 55, le 5 décembre, votre relève a
19 commencé ?
20 R. Oui, oui.
21 Q. Votre relève a commencé à minuit, n'est-ce pas ?
22 R. Oui.
23 Q. A quelle heure êtes-vous arrivé, réellement, au centre d'Opérations ?
24 Etait-ce avant minuit ?
25 R. Oui.
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1 Q. À peu près à quelle heure ?
2 R. Si vous me permettez, je tiens à préciser, j'ai dit hier que la plupart
3 de nos activités se sont déroulées dans ce centre Opérationnel. On passait
4 beaucoup de temps là-bas. On savait qui était de garde ou de permanence et
5 à quel moment. C'est à ce moment-là qu'ils, comment dire, prenaient le
6 poste. Mais nous, nous étions là souvent. Beaucoup d'entre nous passions
7 notre temps là-bas. Je ne peux pas vous affirmer, précisément, à quel
8 moment j'étais là, était-ce bien avant cette heure précise.
9 Q. A 23 heures 55, il est dit : "Le capitaine Kovacevic, nous avons envoyé
10 des lumières vers Srdj, et ils ouvrent le feu sur nous. Que dois-je dire ?
11 Nous lui avons répondu que nous devrions nous retenir d'ouvrir le feu à
12 moins que leur action ne mette en danger la vie des soldats. Il a
13 recommandé qu'une protestation devrait être formulée et d'attirer leur
14 attention sur le fait qu'il ne faut qu'ils agissent depuis Srdj."
15 Est-ce que vous étiez là lorsque ce message est arrivé ?
16 R. Je suppose que oui parce que je devais prendre ma relève à minuit.
17 Q. Est-ce que cela faisait partie du rôle que vous avez joué en tant
18 qu'officier de permanence d'être briefé par l'officier de permanence
19 sortant sur ce qui s'était produit avant, pendant la relève précédente ?
20 R. Oui.
21 Q. Est-ce que vous avez été informé de quelque chose qui vous aurait,
22 particulièrement, inquiété ou suscité des préoccupations de votre part
23 lorsque vous avez pris la relève ?
24 R. Non, absolument rien.
25 Q. Il est dit ici : "Nous lui avons répondu qu'il ne doit pas ouvrir le
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1 feu." Est-ce que vous savez qui sommes le "nous" dans ce message ?
2 R. Le centre Opérationnel du poste de commandement avancé de Kupari.
3 Q. Ils sont capables de prendre des décisions sur le champ en fonction de
4 l'évolution de la situation ?
5 R. Oui.
6 Q. Excusez-moi, je vous en prie.
7 R. Oui, absolument, tout à fait. Car c'était une mesure habituelle qui
8 était en place pendant longtemps, il n'y avait pas lieu de donner une
9 autorisation particulière pour qu'on n'ouvre pas le feu, pour qu'on ne
10 mette pas en danger la vieille ville de Dubrovnik. Il y avait des
11 instructions qui étaient en vigueur, qui étaient habituelles pour protéger
12 les civils ou autres, pour ne pas ouvrir le feu.
13 Q. S'il vous plaît, maintenant, nous avons une traduction anglaise de
14 quelque chose qui semble être un aperçu des évènements. Il n'y a pas de
15 pagination, mais cela suit après la page 66. Qui fait ces analyses des
16 évènements ?
17 R. Cet aperçu des évènements est fait par le chef du centre Opérationnel,
18 Kozaric ou son adjoint ?
19 Q. Dans cet aperçu, dans ce résumé des évènements que nous avons ici, il y
20 a un commentaire où il est dit : "De 7 heures 45 à 8 heures 30, Kovacevic a
21 demandé un appui du 3e/5e, et cetera. Ils ne nous informent pas, ou le
22 commandant du 3e/5e ne nous informe pas,
23 conformément aux décisions prises précédemment, il ouvre le feu sur," et il
24 y a toute une série de localités, Lazeret, Neptune, et cetera. Est-ce que
25 vous pouvez nous dire, d'après ce que vous saviez au moment où votre relève
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1 s'est terminée, y a-t-il la moindre chose qui aurait entraîné ce genre
2 d'activité ? Y a-t-il eu quoi que ce soit pendant votre relève qui aurait
3 eu pour conséquence qu'on ouvre le feu sur ces différents endroits ?
4 R. Non, c'était une relève normale, habituelle.
5 Q. Il y a deux pièces à conviction qui vous ont été présentées hier, et
6 des questions vous ont été posées par mes éminents collègues de la Défense
7 à ce sujet, la pièce D97 et, par la suite, D98. Je l'annonce tout de suite
8 pour économiser de temps.
9 Examinons tout d'abord la pièce D97 qui porte la date du 4 décembre 1991.
10 C'est un ordre eu égard à la logistique, c'est quelque chose d'habituel. Il
11 y est dit : "Au commandement du 2e Groupe opérationnel, le commandement du
12 VPO IKM." Ceci signifie, n'est-ce pas, que cela s'adresse au deux
13 formations, le 2e Groupe opérationnel, à son commandement, et au
14 commandement du 9e Secteur naval; est-ce exact ?
15 R. Oui.
16 Q. Pouvez-vous examiner la pièce D98 à présent, s'il vous plaît. C'est un
17 document qui porte la date du 5 décembre. L'avez-vous devant vous ?
18 R. Oui.
19 Q. Ici aussi, n'est-ce pas, l'on voit que cela s'adresse au commandement
20 du Secteur militaire naval et le commandement du 2e Groupe opérationnel;
21 est-ce exact ?
22 R. Oui.
23 Q. Une toute dernière question que je souhaite vous poser au sujet de
24 quelque chose que vous avez déjà abordé dans votre déposition.
25 Excusez-moi, je ne voudrais pas me répéter. Mais Petar Dragicevic a signé
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1 ces deux ordres. Vous avez dit que c'était un commandant adjoint chargé de
2 la logistique; c'est bien cela ?
3 R. Oui, Petar Dragicevic, c'était un colonel.
4 Q. Je vous remercie. En page 68 du document intitulé, "journal de guerre",
5 page 68 à 9 heures, hier, vous en avez parlé; pouvez-vous l'examiner
6 brièvement, s'il vous plaît ?
7 R. Oui.
8 Q. Il est dit : "Déterminez ou identifiez précisément qui a ouvert le feu
9 et à quel moment. Le capitaine Kovacevic doit rédiger un rapport au
10 commandant ou une déclaration au commandant." Avez-vous jamais vu cette
11 déclaration faite par le capitaine Kovacevic adressée au commandant ?
12 R. Non, je ne l'ai pas vue.
13 Q. Sur la base de ce message, est-ce que vous savez de quel commandant il
14 s'agit ?
15 R. Oui, absolument, puisque le capitaine Kovacevic était subordonné de
16 l'amiral Jokic. Cela ne peut être que l'amiral Jokic, c'est évident.
17 Q. Je vous remercie.
18 Mme SOMERS : [interprétation] Monsieur le Président, je n'ai plus de
19 questions dans le cadre de mon contre-interrogatoire. J'en ai terminé.
20 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Merci, Madame Somers.
21 Maître Petrovic.
22 M. PETROVIC : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.
23 Nouvel interrogatoire par M. Petrovic :
24 Q. [interprétation] J'aurais quelques questions pour vous, Monsieur. Je
25 vous prierais d'examiner le document qui se trouve sous vos yeux que l'on
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1 appelle : "Journal de guerre." Pourriez-vous, je vous prie, jeter un coup
2 d'œil sur l'entrée de 14 heures ?
3 R. De quelle page s'agit-il et de quelle date ?
4 Q. Il s'agit de la page 70 et de la date du 6.
5 R. Pour quelle heure ?
6 Q. Pour 14 heures.
7 R. Oui.
8 Q. C'est inscrit : "Le capitaine Kovacevic dit, il est en train de songer
9 au fait de retirer les hommes. Ils sont déjà épuisés. Il fait froid. On lui
10 a donné l'ordre d'en décider lui-même, de décider lui-même de ce qu'il doit
11 faire." Je vous prie, maintenant, de nous dire si vous reconnaissez la
12 signature qui se trouve à droite.
13 R. Je présume que c'est la signature de capitaine de frégate Kozaric.
14 Q. Est-ce que c'est le message que le capitaine Kozaric --
15 Mme SOMERS : [interprétation] Monsieur le Président, je ne sais pas
16 puisqu'il s'agit d'entrées qui n'ont pas été abordées lors du contre-
17 interrogatoire. Je ne sais pas si mon éminent confrère désire poser des
18 questions différentes car ces questions ne découlent pas du contre-
19 interrogatoire.
20 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Effectivement, on a déjà posé cette
21 question. On a déjà donné une réponse à cette question. Je vous demanderais
22 de vous en tenir aux questions qui découlent du contre-interrogatoire,
23 Maître Petrovic.
24 M. PETROVIC : [interprétation] Monsieur le Président, avec tout le respect
25 que je vous dois, j'avais l'impression que ma collègue a posé une question
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1 concernant une entrée du 6 décembre. Elle a posé également une question
2 concernant le paraphe d'une personne qui s'appelle Kozaric. Elle a posé
3 plusieurs questions concernant les entrées pour lesquelles le témoin croit
4 qu'il s'agit de signatures de Kozaric. C'est la raison pour laquelle je
5 pose cette même question. Je vois une entrée, une signature et je voulais
6 savoir si le témoin peut nous dire s'il s'agit bien de la signature du
7 capitaine Kozaric. Je vous demanderais de me permettre de poursuivre cette
8 ligne de question.
9 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Non, Maître Petrovic. Vous vous
10 référez à d'autres entrées. Il n'y a absolument aucun lien avec le contre-
11 interrogatoire. Vous sortez du champ couvert par le contre-interrogatoire,
12 des questions couvertes dans le cadre du contre-interrogatoire. Cette
13 question n'est pas permise.
14 M. PETROVIC : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.
15 Q. Monsieur Sikimic, je vous prierais de jeter un coup d'œil à la page 68.
16 Il y a une entrée pour 9 heures 50.
17 R. Oui.
18 Q. Hier, vous avez donné une réponse à une question que je vous ai posée
19 concernant l'Unité de Zdrakovic, du 3e Bataillon de la 5e Brigade. Dites-
20 nous si, ici, qu'il s'agirait peut-être de Jovanovic qui était membre du 3e
21 Bataillon de la 5e Brigade qui informe le poste de commandement avancé,
22 c'est lui qui leur fourni l'information qui figure ici ?
23 R. Oui, je sais qu'il y avait un certain Jovanovic dans la 3e unité, mais
24 il y en avait également dans la 2e. Je ne sais pas de quel Jovanovic il
25 s'agit ici précisément. J'ai déjà dit hier que je ne pouvais pas être tout
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1 à fait certain.
2 Q. Je vous demanderais, je vous prie, de vous en tenir aux entrées du 6
3 décembre, c'est-à-dire, aux entrées qui figurent entre les pages 67 et 75.
4 Je veux vous poser quelques questions là-dessus. Prenez d'abord la page 69.
5 Il y a une entrée à 12 heures 25.
6 R. Oui.
7 Q. Commandement du VPS Boka de la part de la Mission européenne, tout
8 juste après l'entrée de 12 heures 25. Dites-nous s'il figure une autre
9 entrée disant que ce message provenant de la Mission européenne a été
10 envoyé au commandement du 2e Groupe opérationnel. Après l'entrée de 12
11 heures 25, y a-t-il une inscription, disant que le centre des Opérations du
12 district militaire naval, a envoyé ce message à d'autres Groupes
13 opérationnels ?
14 R. Je ne peux pas trouver cette entrée.
15 Q. Très bien, merci. Je vous prie de prendre la page 71. Il y a une entrée
16 inscrite pour 16 heures.
17 R. Oui.
18 Q. C'est le message de la cellule de Crise de Dubrovnik destiné au VPS
19 Boka au général Strugar. Maintenant, après cette entrée de 16 heures, y a-
20 t-il une inscription disant que ce message qui a été reçu par le VPS Boka,
21 ce message a-t-il été envoyé au commandement du 2e Groupe opérationnel ?
22 R. Non, je ne le vois pas.
23 Q. Est-ce que vous ne voyez pas ou il n'y a pas d'inscription? Vous avez
24 suffisamment de temps. Je vous demanderais de vous concentrer et de nous
25 dire si une telle entrée y figure.
Page 7322
1 R. Non.
2 Q. Prenez la page 72, je vous prie. A côté de l'inscription 16 heures 27
3 ou, en fait, sous l'inscription 16 heures 27, cellule de Crise pour le
4 Secteur militaire naval Boka, au commandement du VPS Boka.
5 R. Oui.
6 Q. Après cette entrée, dites-moi : ce message a-t-il été envoyé au
7 commandement du 2e Groupe opérationnel, effectivement ? Je vous prie
8 d'examiner cette inscription attentivement.
9 R. Non. Je ne vois pas ce détail.
10 Q. Prenez la page 73, je vous prie. Il y a une inscription faite à 19
11 heures 22 pour le général Strugar de M. Rudolf. Je présume qu'il s'agit de
12 M. Rudolf. Maintenant, tout juste après cette entrée de 19 heures 22, est-
13 ce que l'on peut voir, y a-t-il une indication nous disant que ce message
14 a, effectivement, été envoyé au commandement du 2e Groupe opérationnel ?
15 Mme SOMERS : [interprétation] Objection, Monsieur le Président. Il n'y a
16 aucune indication qu'il faut prouver que le message a été envoyé ou
17 retransmit. Le message est adressé au 2e Groupe opérationnel.
18 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Je crois que votre intervention n'est
19 pas appropriée à cet étape-ci, à ce moment-ci.
20 Je vous prie de poursuivre, Maître Petrovic, mais vous pouvez néanmoins
21 poser la question, à savoir, s'il y a d'autres éléments nous permettant de
22 voir ou d'autres entrées qui démontrent que le message a été envoyé ou le
23 message a-t-il simplement été reçu.
24 M. PETROVIC : [interprétation] Je vais poser la question.
25 Q. Monsieur, dites-moi : pour cette entrée de 19 heures 22, est-ce qu'il y
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1 a une indication quelconque ou une inscription quelconque nous permettant
2 de voir si le message a été envoyé au 2e Groupe opérationnel ?
3 R. Non, il y a absolument qu'une entrée. Mais étant donné que devant on
4 voit --
5 Q. Un instant, je vous prie. S'agit-il d'un message important puisqu'il
6 s'agit d'un message qui est envoyé par le ministre du gouvernement croate ?
7 Un tel message, devrait-il être envoyé à la personne à laquelle il est
8 destiné ?
9 R. Oui.
10 Q. Mais ici, il n'y a absolument aucune trace nous permettant de voir que
11 ceci a été fait.
12 R. Je ne sais pas pourquoi, mais il est normal que ce message soit
13 retransmit.
14 Q. Est-ce que toutes les communications sont inscrites dans un journal de
15 guerre ? Si une telle formation existait, c'est-à-dire que l'on a envoyé ce
16 message au 2e Groupe opérationnel, ce message aurait-il figuré dans le
17 journal de guerre ?
18 R. Oui.
19 Q. Je vous prie maintenant d'examiner l'entrée de 19 heures 30. Si un
20 message ou un commentaire du général Strugar était parvenu au poste de
21 commandement avancé du 9e VPS, est-ce qu'à ce moment-là, ce message du
22 général Strugar aurait-il été inscrit ?
23 R. Maître Petrovic, je ne peux que vous faire des commentaires pour ce qui
24 est inscrit ici. A 19 heures 30, la personne qui a procédé à cette
25 inscription, qui l'a faite, qui a écrit ces mots, a indiqué que c'est un
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1 message qui a été envoyé à la cellule de Crise. Maintenant, à savoir si le
2 message a été effectivement livré de façon orale ou par message, je ne le
3 sais pas.
4 Q. Le général Strugar, en tant que commandant du 2e Groupe opérationnel,
5 s'il avait transmis un message ou une communication au centre Opérationnel,
6 c'est-à-dire, au poste de commandement avancé du 9e VPS, un tel message
7 aurait-il nécessairement été consigné dans ce journal de guerre ?
8 R. Oui.
9 Q. Avant cette entrée qui a été faite à 19 heures 30, y a-t-il une autre
10 inscription attestant qu'il y avait une communication entre le VPS et le
11 commandement du 2e Groupe opérationnel concernant cette entrée de 19 heures
12 22 ?
13 R. Non, il n'y a absolument pas de telle inscription.
14 Q. Avant l'inscription de 19 heures 30, y a-t-il une trace quelconque
15 attestant que le général Strugar ou le 2e Groupe opérationnel a établi une
16 communication avec le poste de commandement avancé du 9e VPS, et qu'un
17 ordre a été reçu pour que ce message soit transmit à la cellule de Crise de
18 Dubrovnik ?
19 R. Je n'ai absolument aucun document attestant à ce fait.
20 Q. Est-ce que le général Strugar a envoyé quelque message que ce soit ?
21 Mme SOMERS : [interprétation] Monsieur le Président, on est en train de
22 procéder à un nouvel interrogatoire. Je crois que cette question sort des
23 questions qui ont été couvertes par moi-même dans le cadre du contre-
24 interrogatoire.
25 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Effectivement, Maître Petrovic, si
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1 j'examine ce document, il semblerait qu'il ne s'agit d'un document
2 attestant des allées et venues de tous les messages, qui ont été envoyés et
3 transmis. Tout ce qui est enregistré et c'est la demande originale et la
4 réponse finale. Je ne crois pas que vous allez voir toutes les entrées
5 concernant tous les messages.
6 M. PETROVIC : [interprétation] Monsieur le Président, la thèse de la
7 Défense, avec tout le respect que je vous dois, c'est qu'il n'y avait
8 absolument aucune communication. C'est que nous tenterons de prouver, c'est
9 ce que tout se terminait au 9e, c'est-à-dire, au poste de commandement
10 avancé du 9e VPS, que les choses s'arrêtaient là.
11 Mme SOMERS : [interprétation] Objection. Il s'agit d'un argument qui est
12 fait en la présence du témoin. Cela peut influer la réponse du témoin.
13 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] En fait, c'est de ma faute, Madame
14 Somers. C'est moi qui ai évoqué cette question, mais je voulais simplement
15 que Me Petrovic sache quelle est ma réaction concernant ce document. En
16 fait, il s'agit d'une réaction personnelle. Je voulais qu'il sache de quoi
17 -- comment mener les questions supplémentaires qu'il posera. Il semblerait
18 que cette question a une importance pour la Défense. Vous pouvez, bien sûr,
19 poursuivre votre interrogatoire supplémentaire, Maître Petrovic, mais vous
20 vous plieriez, je vous prie, aux règles du contre-interrogatoire
21 supplémentaire -- ou plutôt de l'interrogatoire supplémentaire. Vous pouvez
22 peut-être poser des questions découlant des questions que j'ai soulevées.
23 M. PETROVIC : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.
24 Q. Monsieur Sikimic, ma question -- une question générale, que je voulais
25 vous poser concernant ces entrées -- ces inscriptions, était la chose
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1 suivante. S'il y avait eu une communication entre le poste commandement
2 avancé du 9e VPS, et entre le commandement du 9e Groupe opérationnel, est-
3 ce qu'étant donné l'importance d'une telle communication -- est-ce que
4 chqaue message allant dans les deux sens aurait dû être consigné dans le
5 journal de guerre du 9e VPS ?
6 R. Oui.
7 M. PETROVIC : [interprétation] Merci, Monsieur le Président, je n'ai plus
8 d'autre question.
9 Questions de la Cour :
10 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Avez-vous encore sous les yeux,
11 Monsieur le Témoin, le document MFI D96, le document original ?
12 Il l'a sans doute entre les mains, Monsieur l'Huissier.
13 R. S'il s'agit du journal de guerre, oui.
14 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Oui. Pourriez-vous je vous prie,
15 prendre la page 67 ?
16 Ne placez pas ce document sur le rétroprojecteur, Monsieur l'Huissier,
17 merci.
18 R. Oui.
19 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Pourriez-vous, je vous prie, élucider
20 un point en lisant l'entrée de 07-15, 7 heures 15.
21 R. Oui. A 7 heures 05 -- excusez-moi, vous avez dit 7 heures
22 5 ?
23 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Non, 7 heures 15.
24 R. C'était 7 heures 15. L'instruction est la suivante : "Les lance-mortiers
25 –- pardon, obus de 82 millimètres, ainsi que les Zolja, aux alentours de 6
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1 heures en direction de Srdj, les positions sur Strincjera ont été
2 pilonnées."
3 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Merci. Que sont les
4 Zolja ?
5 R. Les Zolja sont des armes servant à détruire les véhicules blindés et
6 d'autres cibles, telles les personnes, mais ce sont normalement des obus
7 antiblindés.
8 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] C'est, normalement, des obus qui
9 peuvent transpercer un blindé de transport de troupes -- ou plutôt un
10 blindé; est-ce exact ?
11 R. Oui.
12 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Maintenant à 7 heures 45, pourriez-
13 vous, je vous prie, lire l'inscription à côté de cette heure là ?
14 R. L'ordre a été donné, je vois un "C" à la Compagnie de se préparer à
15 l'intervention. C'est la Compagnie de SN, je présume.
16 L'INTERPRÈTE : La Compagnie médicale.
17 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Merci.
18 R. L'abréviation militaire consacrée serait SNC signe, mais étant donné
19 qu'ici l'on ne voit que SN signe, cela devrait être cela.
20 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Justement la traduction en langue
21 anglaise n'était pas tout à fait claire, mais, selon vous, il s'agirait de
22 la Compagnie médicale.
23 R. Je présume.
24 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Merci. Je n'ai qu'une question très
25 courte, Monsieur, pour ce qui est de l'entrée à 050, de la même page, on
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1 peut y lire que le 3e Bataillon de la 4e Compagnie ne répond pas. J'aimerais
2 savoir si une action a été entreprise pour essayer d'établir la
3 communication, ou est-ce que cela voulait simplement dire que les moyens de
4 communication ne fonctionnaient
5 pas ?
6 R. Non. Aucune action n'a été prise concernant ce fait. Seulement à cette
7 heure-là, ils n'ont pas appelé et ils n'ont pas donné de rapport. La
8 communication je présume était établie plus tard, et cela veut dire qu'il
9 n'y pas eu de problème particulier concernant les communications avec eux.
10 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Merci.
11 Maître Petrovic, je vous écoute.
12 M. PETROVIC : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.
13 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Est-ce que votre micro est allumé ?
14 Nous ne voyons pas de lumière rouge.
15 M. PETROVIC : [interprétation] Il nous semblerait que le micro est allumé,
16 mais que la petite lumière rouge ne -- le micro fonctionne et que la
17 lumière rouge n'est pas allumée.
18 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] C'est toujours un bon signe de ne pas
19 -- signe qu'une alerte rouge sous vos yeux.
20 M. PETROVIC : [interprétation] Monsieur le Président, j'aimerais vous
21 demander la chose suivante. Eu égard au contre-interrogatoire fait par mon
22 éminente consoeur, concernant ce document qui a reçu la cote D87, je
23 demanderais que ce document soit versé au dossier, en tant que pièce de la
24 Défense. Mais, si Monsieur le Président, vous estimez qu'il faudrait encore
25 élucider quelques points concernant ce document, je vous demanderais que
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1 vous nous donniez des directives pratiques, à savoir ce que vous vous
2 attendez de nous afin que l'on puisse demander que ce document soit versé
3 au dossier, conformément à l'Article 79(C).
4 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Madame Somers.
5 Mme SOMERS : [interprétation] Je demanderais la Chambre de prendre la page
6 72 du document, je vous prie.
7 Il y a une entrée à 16 heures 5, et on peut voir "KK Stojadinovic a dit que
8 Rodos II ne peut pas entrer," et cetera.
9 Maintenant, si la Chambre a examiné -- ou pourrait examiner le compte rendu
10 d'audience du 19 avril 2004 à la page 4 925, ligne 14, le contre-
11 interrogatoire fait par Me Rodic, la question qu'il a posée est la suivante
12 : "Est-ce que vous saviez qu'à 16 heures 05, le capitaine Stojadinovic a
13 informé le poste de commandement avancé qui, étant donné -- je vais répéter
14 pour les interprètes. Est-ce que vous savez qu'à 16 heures 05, le capitaine
15 Stojadinovic a informé le poste de commandement avancé qu'à cause de tirs
16 croisés des forces croates Petka, Lapad, Kolocep, et le bateau Rodos II n'a
17 pas pu entrer dans Dubrovnik. Il y a un officier du 9e VPS, qui a reporté
18 ceci, et c'est ce qu'on a appelé : "Conflit interne entre les forces
19 croates." Il s'agit d'une référence spécifique et c'est quelque chose qui
20 apparaît dans le document que l'on a appelé : "Journal de guerre MFI 96.
21 Je demanderais à la Chambre de prendre la page 66 du document MFI 96. Vous
22 pouvez voir à côté de l'inscription 2355, et la référence est la suivante :
23 "Nous lui avons répondu, nous lui avons dit qu'il devrait s'abstenir de
24 tirer jusqu'à," et cetera, et cetera.
25 Lors du contre-interrogatoire de l'amiral Jokic fait par M. -- excusez-moi,
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1 en fait, je n'ai pas la citation exacte pour ceci, mais c'est quelque chose
2 qui figurait au compte rendu d'audience. Maintenant, excusez-moi, j'avais
3 la mauvaise citation. Je retire ce commentaire, Monsieur le Président. Mais
4 ce que je voulais dire, c'est que, lors du contre-interrogatoire de
5 l'amiral Jokic, on a entendu une certaine réponse et, eu égard à la
6 spécificité de la question, il semblerait que le document qui était en
7 possession de la Défense ou tout du moins l'information était suffisamment
8 détaillée afin de permettre de poser des questions appropriées à l'amiral
9 Jokic au commandement du 9e VPS et, effectivement, il s'agissait de la
10 personne qui connaissait les incidents qui ont eu lieu. Maintenant, si
11 j'avais plus de temps, je suis tout à fait persuadée que je pourrais relire
12 le compte rendu d'audience, mais je maintiens l'objection d'hier concernant
13 la violation de l'Article 90(H).
14 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] La Chambre statuera pendant la pause
15 sur la question de la recevabilité du document MIF D96.
16 Pour l'instant, je souhaiterais remercier M. Sikimic de son aide. Je vous
17 remercie de vous être déplacé, Monsieur, jusqu'à La Haye et d'être venu
18 déposer. Je vous souhaite bon retour à la maison et au revoir.
19 LE TÉMOIN : [interprétation] Merci. Au revoir.
20 [Le témoin se retire]
21 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Nous allons prendre notre première
22 pause matinale à ce moment-ci.
23 --- L'audience est suspendue à 11 heures 29.
24 --- L'audience est reprise à 11 heures 55.
25 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Le prochain témoin peut être introduit
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1 pendant que nous vous communiquons notre décision par rapport à la pièce
2 MFI D96.
3 Nous avons pris note des objections soulevées et les explications données à
4 ce sujet. En nous indiquant qu'au cours du contre-interrogatoire de
5 l'amiral Jokic, le conseil de la Défense ne disposait que des notes de ce
6 journal de guerre et qu'il a utilisé aux fins du contre-interrogatoire. A
7 l'époque, le conseil de la Défense affirme avoir demandé le document en
8 entier, mais n'a pas pu l'obtenir.
9 En regardant assez rapidement le contre-interrogatoire, il apparaît,
10 clairement, qu'un effort a été fait pour évoquer les différences qui
11 existent entre les arguments de la Défense et la déposition de l'amiral
12 dans la mesure où il s'agit de citations et des informations venant du
13 journal de guerre. C'est pour cela que les Juges de la Chambre considèrent
14 que la pièce MFI D96 devrait être versée au dossier. Nous devons, à peine,
15 évoquer le poids accordé à cette pièce. Evidemment, il s'agira d'identifier
16 les parties pertinentes à la lumière des dépositions qui seront confrontées
17 à ce journal, et ceux qui figure. Les Juges se réservent, encore, le droit
18 d'évaluer le poids à accorder à cette pièce.
19 A présent, je demande qu'une cote soit attribuée à ce document.
20 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Cela sera la pièce à conviction D96.
21 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Merci.
22 M. PETROVIC : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.
23 [Le témoin est introduit dans le prétoire]
24 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Bonjour, je vous prie de bien vouloir
25 prendre le papier que l'Huissier va vous donner, et de lire ce qui est
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1 écrit.
2 LE TÉMOIN : [interprétation] Je déclare solennellement que je dirai la
3 vérité, toute la vérité et rien que la vérité.
4 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Vous pouvez vous asseoir.
5 LE TÉMOIN: ZORAN LEMAL [Assermenté]
6 [Le témoin répond par l'interprète]
7 LE TÉMOIN : [interprétation] Merci.
8 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Maître Rodic.
9 M. RODIC : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.
10 Interrogatoire principal par M. Rodic :
11 M. RODIC : [interprétation] Voilà, je vois que la lumière du témoin
12 s'affiche sur le micro. Elle fonctionne à nouveau.
13 Q. Monsieur le Témoin, je vous prie de bien vouloir vous présenter, nous
14 donner votre nom et votre prénom ?
15 R. Je m'appelle Zoran Lemal. Je suis né le 5 août 1966 à Sremska
16 Mitrovica. Mon père s'appelle Janika et ma mère s'appelle Nevenka.
17 Q. Merci, avant de commencer mon interrogatoire principal, je vous prie de
18 faire attention à la chose suivante. Nous parlons la même langue, je vous
19 prie de bien vouloir faire une pause après chaque question que je vais vous
20 poser pour éviter tout chevauchement puisque nos propos sont interprétés.
21 Pourriez-vous me dire quel est votre lieu de résidence à présent et quelle
22 est votre profession ?
23 R. J'habite à Sremska Mitrovica, et je suis militaire de carrière dans la
24 garnison de Sremska Mitrovica.
25 Q. Pourriez-vous me dire quelle est votre appartenance ethnique, votre
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1 nationalité ?
2 R. Je suis de nationalité hongroise.
3 Q. En 1991, est-ce que vous étiez dans l'armée à l'époque ?
4 R. En 1991, j'ai été militaire de carrière dans le centre de Formation de
5 l'infanterie à Bileca.
6 Q. Quelle était votre fonction là-bas ?
7 R. J'y ai été en tant que commandant de peloton dans le cadre du Bataillon
8 de Formation des recrues de l'école des Officiers de réserve.
9 Q. Pourriez-vous nous dire quelles sont les études que vous avez faites ?
10 R. Je suis allé au lycée militaire la Fraternité et l'Unité de Belgrade,
11 ensuite, j'ai fait l'Académie militaire dans les forces Terrestres et
12 l'Infanterie.
13 Q. Au cours de toute l'année 1991, avez-vous servi à Bileca ou avez-vous
14 été transféré ailleurs ?
15 R. Non, je ne suis pas resté pendant toute cette période à Bileca. A peu
16 près à la mi-septembre, par un ordre émanant de la direction de
17 l'infanterie, j'ai été muté, de façon temporaire, à la 472e Brigade de
18 l'Infanterie navale de Trebinje.
19 Q. Est-ce que vous vous êtes présenté pour reprendre votre mission au sein
20 de la 472e Brigade ?
21 R. Oui, je l'ai fait, entre le 23 et le 25 septembre. Je me suis présenté
22 au commandant de la brigade, le colonel Obrad Vicic, et il m'a affecté au
23 3e Bataillon auprès du capitaine de première classe Ekrem Devlic, où j'ai
24 été nommé au poste de commandant de la 2e Compagnie de ce bataillon.
25 Q. Savez-vous qui était le commandant de cette brigade avant Obrad Vicic ?
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1 R. Oui, je le sais. C'était le colonel Nojko Marinovic qui a quitté cette
2 unité pour rejoindre Dubrovnik. C'est après cela que le colonel Vicic a
3 pris le commandement de cette brigade.
4 Q. Est-ce qu'on parlait du fait que le commandant Nojko Marinovic ait
5 quitté la brigade ?
6 R. En arrivant dans cette unité, en prenant mes fonctions, la plupart des
7 réservistes qui faisaient partie de cette brigade n'ont pas répondu à
8 l'appel, à la convocation, puisqu'ils venaient du territoire de Dubrovnik.
9 On a recruté des réservistes de Trebinje, Bileca, et Gacko. On pouvait voir
10 qu'il y avait un certain degré de mécontentement à cause du fait que le
11 colonel Nojko Marinovic ait quitté l'unité.
12 Q. Pouvez-vous nous dire comment ces gens se sont-ils comportés avec vous,
13 à l'époque ?
14 R. Puisque le colonel Nojko Marinovic avait quitté cette unité, puisqu'il
15 était croate, et je suis venu au sein de ces batailles en tant que
16 commandant, tout en étant hongrois, au début, je dois dire qu'on me
17 regardait d'un œil suspicieux. Ils étaient sur leurs gardes. Ceci était le
18 cas pour tous les membres de la dite unité.
19 Q. Vous avez, déjà, parlé de ce problème qui consistait à trouver des
20 éléments pour former cette brigade, puisque les réservistes de Dubrovnik
21 n'ont pas répondu à l'appel. Est-ce que des problèmes se posaient au niveau
22 de spécialité de tout un chacun, c'est-à-dire de la façon dont il convenait
23 de former leur brigade en respectant la spécialisation de ses éléments et
24 leur formation ?
25 R. Oui, ceci posait encore plus de problèmes, parce que ces gens n'étaient
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1 pas formés. Leur spécialisation ne correspondait pas aux besoins. Nous
2 avons formé l'unité juste aux fins d'en arriver à un nombre correct. Nous
3 n'avons pas, vraiment, fait attention à la spécialisation et à la formation
4 des éléments, puisque les gens formés n'ont pas répondu à l'appel à la
5 mobilisation. Ils ne sont pas venus, ils ne sont pas présentés pour faire
6 partie de la brigade, puisqu'ils venaient de Dubrovnik. Nous avons essayé,
7 tant bien que mal, de les former, pour essayer de leur apprendre à manier
8 les armes, et cetera.
9 Q. Dites-moi, s'il vous plaît : au moment où vous vous êtes présenté à la
10 Brigade de Trebinje, et quand on vous a dit que vous alliez appartenir à la
11 2e Compagnie du 3e Bataillon, est-ce qu'on vous a envoyé à un endroit
12 particulier, à une localité particulière ?
13 R. Je me suis présenté au commandement de la brigade de Trebinje. J'ai été
14 accueilli par le colonel Vicic, ainsi que par le chef d'état-major, le
15 commandant Radovan Komar. Ils m'ont dit de me rendre au poste de
16 commandement du bataillon, au niveau du village d'Hum. C'est là-bas que
17 j'ai contacté le capitaine de première classe, Ekrem Devlic, qui était le
18 capitaine du bataillon. Il m'a dit où se trouvait mon unité. Il m'a
19 accompagné pour rejoindre l'endroit où était déployée la 2e Compagnie.
20 C'est là que je me suis entretenu avec le capitaine de réserve Gasic, qui
21 était le commandant de cette compagnie jusqu'alors, et j'ai pris la relève
22 au poste de commandant de cette unité.
23 Q. Savez-vous à quel moment, au cours de l'année 1991, les activités de
24 combat ont commencé ? Là, je parle des activités auxquelles votre unité a
25 pris part.
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1 R. Je ne parlerais pas vraiment des activités de combat. Je ne savais pas
2 que nous y avons vraiment pris part, puisque notre mission consistait à
3 déplacer les positions jusqu'à Ivanica, c'est un lieu de villégiature.
4 Suite à cela, nous avons été bombardé de Kupari par les forces croates.
5 C'était à Gornji Ivanica. Ceci s'est produit le 1er octobre. Au cours de
6 cette attaque, huit soldats ont été tués, huit soldats de cette unité
7 antiblindée du capitaine Nesic. Au niveau de mon unité, je n'ai pas essuyé
8 de pertes.
9 Q. Pourriez-vous nous dire comment se fait-il que ces soldats se sont
10 faits tués ? Qu'est-ce qui a provoqué cela ?
11 R. Ils ont été tués puisqu'en arrivant à Ivanica, nous avons déployé nos
12 unités pour qu'elles s'y reposent, et la Compagnie antiblindée était
13 vraiment aux confins de ce village de vacances, alors que nous, nous étions
14 à l'intérieur ainsi que d'autres unités. Cette unité était,
15 malheureusement, visible depuis Konavle, depuis la région de Dubrovnik et
16 de Kupari. C'est pour cela, sans doute, qu'ils se sont mis à tirer sur ces
17 positions.
18 Q. Savez-vous quel était le feu qu'on a utilisé ?
19 R. C'était le feu de lance-roquettes. On a tiré sur nos positions avec des
20 lance-roquettes.
21 Q. Après cet évènement, ces unités sont-elles restées à ce même endroit ?
22 Ont-elles gardé les mêmes positions, ou est-ce qu'on les a redéployées
23 ailleurs, là je parle, concrètement, de votre bataillon à vous ?
24 R. Après ces incidents, on a dispersé nos unités de ces positions. Elles
25 se sont, de fait, retirées. Par exemple, en ce qui concerne mon unité, je
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1 peux dire que je me suis retiré au niveau de Golubov Kamen, au niveau du
2 rocher de Rijeka Dubrovacka. Les autres unités ont été redéployées ailleurs
3 parce que le bataillon tout entier se trouvait à Ivanica au niveau du
4 village de vacances.
5 M. RODIC : [interprétation] Je voudrais demander à l'Huissier de présenter
6 au témoin la pièce P132. Il s'agit d'une carte en date du 2 décembre 1991.
7 Q. Monsieur le Témoin, sur cette carte, voyez-vous Trebinje ?
8 R. Oui.
9 M. RODIC : [interprétation] Je vais vous demander de déplacer la carte vers
10 la droite. Voilà là, c'est très bien.
11 Q. Pourriez-vous nous montrer Trebinje, s'il vous plaît ?
12 R. [Le témoin s'exécute]
13 Q. Pourriez-vous nous montrer où vous étiez le 1er octobre au moment où ces
14 soldats se sont faits tuer.
15 R. [Le témoin s'exécute]
16 Q. Quelle est cette région ?
17 R. C'est la région du village des vacances, Ivanica, sur l'axe routier qui
18 relie Trebinje et Dubrovnik.
19 Q. Pourriez-vous nous montrer la position qui était la vôtre après le 1er
20 octobre, après que ces soldats se sont faits tuer.
21 R. Depuis Ivanica, j'ai suivi l'ordre que j'ai reçu et j'ai pris des
22 positions à Golubov Kamen, au dessus de la source Rijeka Dubrovacka, et sur
23 cette falaise qui surmonte Rijeka Dubrovacka, j'ai été là avec mon unité.
24 Q. Au cours du mois d'octobre, pourriez-vous nous dire si votre unité a
25 participé à des activités de combat ?
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1 R. Pendant le mois d'octobre notre unité n'a pas participé aux activités
2 de combat.
3 Q. Vous, au cours du mois d'octobre 1991, avez-vous pris part à une
4 opération militaire ?
5 R. Oui. C'était le 23 octobre au niveau de cet endroit que l'on peut voir
6 sur la carte, entre Ivanica et le rocher de Gornji Brgat.
7 Q. Qu'est-il arrivé là-bas ?
8 R. Le commandant du bataillon avec son détachement des reconnaissances est
9 parti en reconnaissance. On lui a tendu une embuscade à lui et à son
10 commandement. Lors de cet incident cinq soldats sont morts, et le
11 commandant du bataillon a été blessé. Ils y sont restés bloqués derrière un
12 mur plus près du village de Gornji Brgat que d'Ivanica.
13 Q. Pourriez-vous nous dire qui leur a tiré dessus et de quel endroit ?
14 R. Depuis le village de Gornji Brgat on leur a tiré dessus, et depuis
15 Donji Brgat aussi, ainsi que du village de Martinovic.
16 Q. Comment se fait-il vous avez pu voir tout cela ?
17 R. A ce moment-là, l'assistant du commandant du bataillon, Vladimir
18 Kovacevic, m'a ordonné de suivre la direction qu'a pris le commandant du
19 bataillon avec un peloton pour essayer de tirer lui et les hommes qui
20 étaient avec lui sur cette position.
21 Q. Est-ce que vous avez réussi à trouver les morts et les blessés ?
22 R. Au moment où nous avons commencé l'action, j'ai subi aussi le feu de
23 ces mêmes positions que je viens de vous énumérer. Il y avait pas mal de
24 mines de l'infanterie anti-personnelle. Sur la gauche et sur la droite du
25 chemin de fer qui mène vers Dubrovnik, l'ancien chemin de fer désaffecté,
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1 il y en avait aussi. Donc nous avancions assez lentement, car il fallait
2 auparavant enlever les mines. Je les ai trouvés et j'ai pu rentrer en
3 contact avec le capitaine Devlic, qui était de l'autre côté du mur. Je lui
4 ai demandé s'il pouvait voir vraiment d'où venait le feu, puisqu'à cause du
5 mur nous n'avions pas suffisamment de visibilité pour le déterminer. Il m'a
6 dit que l'on est en train de tirer depuis le clocher du village de Brgat,
7 puisque c'était le seul endroit suffisamment élevé pour être au même niveau
8 que le rocher sur lequel nous nous trouvions.
9 A ce moment-là, j'ai fait descendre les soldats plutôt en contre bas, vers
10 la gauche et vers la droite, et nous avons réussi à passer de l'autre côté
11 du mur à travers une ouverture.
12 M. PETROVIC : [interprétation] Monsieur le Président, au niveau de la page
13 42, ligne 3, du compte rendu d'audience, il est écrit: "depuis le tour du
14 village de Brgat." Il s'agissait en réalité du clocher de l'église de
15 Brgat. C'est ce qu'a dit exactement le témoin. Il convient de le corriger.
16 M. RODIC : [interprétation]
17 Q. A partir du moment où le commandant du bataillon, celui qui était
18 blessé, vous a dit depuis de quel endroit venait le feu, est-ce que vous
19 étiez en mesure de voir cette position ?
20 Mme MAHINDARATNE : [interprétation] Permettez-moi d'interrompre.
21 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Madame Mahindaratne, allez-y.
22 Mme MAHINDARATNE : [interprétation] Est-ce que le témoin peut préciser s'il
23 a vraiment parlé d'une "église".
24 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Est-ce qu'il y a vraiment plusieurs
25 tours dans le village de Brgat? Allez-y, Maître Rodic. Vous pouvez préciser
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1 cela.
2 M. RODIC : [interprétation] Monsieur le Témoin, vous avez dit qu'on vous a
3 tiré dessus, vous ne pouviez pas passer de l'autre côté du mur. Pourriez-
4 vous nous répéter ce que vous avez exactement demandé au commandant du
5 bataillon et qu'est-ce qu'il vous a
6 répondu ?
7 R. Puisque j'étais du côté du mur qui est plus près d'Ivanica, alors que
8 le commandant et les soldats qui se sont faits tuer étaient du côté plus
9 près du village de Brgat, je lui ai demandé s'il pouvait voir les positions
10 depuis lesquelles l'ennemi attaque, puisqu'il était extrêmement risqué de
11 traverser ce mur pour établir ces positions, et agir qu'après coup. Il m'a
12 répondu qu'ils tiraient depuis les maisons dans le village de Donji Brgat,
13 et ceci sur les côtés du rocher. En revanche, il m'a dit qu'on tirait aussi
14 depuis le clocher de l'église, car c'est de là qu'il a pu déterminer qu'on
15 leur tirait dessus directement.
16 Q. Après avoir appris cela de la bouche du commandant du bataillon, est-ce
17 que vous avez pu regarder vous-même en direction de cette église ?
18 R. Dois-je ajouter que nous sommes descendus un petit en contre bas vers
19 la gauche justement pour ne pas être aperçus depuis le clocher ? C'est là
20 que nous avons traversé la barrière sans aucun problème, et nous nous
21 sommes dirigés vers le commandant et les soldats. Nous faisions attention
22 au clocher de l'église.
23 En sortant sur le rocher là où ils étaient, j'ai demandé à un tireur
24 embusqué qui avait une mitrailleuse, qu'ils nous couvrent par rapport à ce
25 clocher pour nous permettre de tirer les commandants et les soldats tués et
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1 blessés de l'autre côté du mur.
2 Q. S'il vous plaît, pendant cette action d'opération d'évacuation, est-ce
3 qu'il y a eu des blessés ou des morts de votre côté ?
4 R. Oui. Lorsque nous sommes passés de l'autre côté du mur, ils ont
5 commencé à nous pilonner avec des mortiers portables. Ils ont intensifié le
6 feu de leurs mitrailleuses depuis la zone de Donji Brgat. La conséquence en
7 a été que nous avons perdu un soldat. Il est tombé. Il est mort, Miroslav
8 Anusic, qui était originaire de Backa Palanka. Moi aussi, j'ai été touché
9 par un lance-roquettes portable et j'ai essuyé quelques blessures mineures
10 au niveau de la colonne vertébrale et à la tête.
11 Q. Est-ce que vous avez pu finalement mener à bien votre action d'évacuer
12 les blessés ?
13 R. Oui. L'action a été menée à terme. Nous avons évacué tous les morts
14 ainsi que tous les blessés de ce secteur. Nous sommes sortis jusqu'au
15 village de vacances d'Ivanica.
16 Q. Dites-moi: eu égard à cette action parmi les hommes qui ont pris part à
17 l'action, est-ce qu'il y a eu des soldats qui ont été félicités ?
18 R. Oui, à titre posthume, le soldat Miroslav Anusic a été décoré d'une
19 médaille pour le courage. Moi aussi, j'ai reçu la même médaille, et le
20 soldat Pantic, Saka, un soldat de génie qui a sorti une mine en déminant.
21 Q. Très bien. Je vous remercie.
22 M. RODIC : [interprétation] Je voudrais que vous examiniez un document.
23 Q. Monsieur Lemal, est-ce que vous connaissez ce document ?
24 R. Oui, je le connais.
25 Q. Pouvez-vous nous dire ce que constitue ce document ?
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1 R. C'est un décret de la présidence de la République fédérale socialiste
2 d'Yougoslavie, numéro 53 du 25 novembre 1991 du fait d'avoir fait preuve de
3 courage personnel et de dédication [sic] afin de sauver des vies humaines
4 et des biens. J'ai été par ce document décoré.
5 Q. Cette décoration, vous l'avez reçue suite à l'action à laquelle vous
6 avez participé ?
7 R. Oui.
8 M. RODIC : [interprétation] Monsieur le Président, peut-on attribué une
9 cote à ce document pour qu'il devient une pièce à conviction.
10 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Le document est versé au dossier.
11 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Il sera le document D99.
12 M. RODIC : [interprétation]
13 Q. Monsieur Lemal, dites-moi : après avoir été blessé dans cette action,
14 est-ce que vous avez été soigné ?
15 R. Oui. J'ai été hospitalisé à l'hôpital de Trebinje pendant
16 7 jours. J'ai été hospitalisé. Par la suite, pendant 15 jours, j'ai été
17 soigné chez moi à Bileca, dans mon appartement comme patient extérieur.
18 Q. Pendant ces 20 ou 21 jours vous vous êtes absenté de votre unité. C'est
19 bien cela ?
20 R. Oui.
21 Q. Pendant que vous étiez en train de récupérer, est-ce que vous saviez où
22 était déployée votre unité, et ce qu'elle faisait ?
23 R. Oui, je le savais.
24 Q. Comment le saviez-vous ?
25 R. J'avais pas mal de personnel de réserve de Bileca et de Gacko dans
Page 7343
1 cette unité. L'un d'entre eux était le lieutenant Nikolic Sreten, qui était
2 de Gacko. A chaque fois qu'il se rendait chez lui, il s'arrêtait pour venir
3 me voir. Il m'a informé du déploiement de notre compagnie et de notre
4 bataillon. A tout moment, je savais où était stationnée mon unité pendant
5 cette période de mon hospitalisation.
6 Q. Vous avez dit que c'est à la mi-novembre que vous étiez de retour dans
7 votre unité ?
8 R. Oui, c'est cela.
9 Q. Dites-moi si Sreten Nikolic ou un autre soldat de votre unité vous ait
10 dit que votre unité ait pris part à des combats au cours du mois de
11 novembre ?
12 R. Après ces événements du 23 octobre, l'unité s'est repliée pour se
13 reposer à Hum. D'après ce que j'ai entendu, après ce repos, elle devait
14 participer à des opérations de combats pour s'emparer du village de Donji
15 Brgat, de Zarkovica, du village de Bosanka, et de l'ensemble de ce plateau
16 en surplomb de la ville de Dubrovnik. Dans ces combats, apparemment,
17 l'unité s'est bien comportée et elle a été félicitée encore une fois par le
18 commandement supérieure pour avoir fait preuve de courage et d'initiative
19 pendant ces opérations de combats qui avaient pour objectif de s'emparer de
20 ce territoire.
21 Q. Je ne vous ai pas encore posé cette question qui était le commandement
22 supérieur ?
23 R. C'était le Secteur naval qui était le commandement supérieur vis-à-vis
24 de mon unité.
25 Q. Auriez-vous appris quelles sont les positions qui ont été prises par
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1 votre bataillon pendant ces combats qui ont eu lieu en novembre 1991 ?
2 R. Oui, je l'ai appris. Tout ce que je viens de vous énumérer, ces
3 localités on s'en est emparé. Tout d'abord, on s'est emparé du village de
4 Donji Brgat, et on a poursuivi l'attaque vers le village de Bosanka, vers
5 Zarkovica en direction de Kula Grace et de Kula Strincjera. Ces deux
6 forteresses ainsi que les localités que je viens d'énumérer ont été
7 capturées. Le relais de Srdj est la seule cible qui n'a pas été tué lors de
8 cette attaque.
9 Q. Est-ce qu'il y a eu des pertes d'après ce que vous avez appris. Est-ce
10 que votre unité a essuyé des pertes pendant ces opérations ?
11 R. Pour autant que je le sache, il n'y a pas eu de pertes dans ma
12 compagnie. Quant aux autres compagnies, je n'en suis pas sûr. Il me semble
13 qu'eux, non plus, n'ont pas vraiment essuyé de pertes.
14 Q. Le 23 octobre, vous avez évacué Devlic, le commandant du bataillon
15 blessé. Par la suite, est-ce qu'il a continué à occuper ce poste de
16 commandant de votre 3e Bataillon de la 472e Brigade motorisée, ou il y a eu
17 un changement à ce poste ?
18 R. Je suis revenu vers la mi-novembre. Je suis revenu au bataillon, au
19 poste de commandement du village de Brgat, qui avait déjà été capturé et le
20 commandant de bataillon qui m'a accueilli, c'était Kovacevic Vladimir, le
21 capitaine Kovacevic qui était déjà entré en fonction, qui avait déjà pris
22 ce poste. A ce moment-là, c'est ce qui m'a été communiqué. Après que Devlic
23 ait été blessé, je suppose que, sur le champ, le poste est allé à
24 Kovacevic.
25 Q. Merci. Avant que le capitaine Devlic ne soit blessé, le capitaine
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1 Kovacevic, est-ce qu'il avait déjà des fonctions au sein du bataillon ?
2 R. Oui. Il était le commandant adjoint. D'un point de vue organique, il
3 était le commandant adjoint du bataillon.
4 Q. Dites-moi, s'il vous plaît : à votre retour à la mi-novembre, lorsque
5 vous avez fait rapport au capitaine Kovacevic, au nouveau commandant du
6 bataillon, est-ce qu'il vous a confié une mission, est-ce qu'il vous a
7 assigné à une tâche ?
8 R. Il m'a proposé de choisir. Je pouvais choisir le poste que je
9 souhaitais occuper au sein du bataillon mis à part le sien. Je lui ai
10 répondu, en disant que la seule chose que je souhaitais, c'était de
11 réintégrer ma compagnie et de la retrouver là où elle occupait des
12 positions au niveau du village de Cajkovici, Gradci et Strincjera.
13 M. RODIC : [interprétation] Monsieur l'Huissier, pouvez-vous remettre au
14 témoin la pièce P10, la pièce de l'Accusation P10 ?
15 Q. Monsieur Lemal, s'il vous plaît, en vous servant de cette carte qui me
16 semble être, suffisamment, lisible, pourriez-vous nous montrer où était
17 déployée votre unité lorsque vous êtes revenu dans les rangs de celle-ci en
18 novembre ?
19 R. C'était jusqu'à Rijeka Dubrovacka et en couvrant le village de
20 Cajkovici qu'on était déployé. A Gradci et Strincjera, les deux
21 forteresses, c'est là aussi que nous étions déployés.
22 Q. Saviez-vous où étaient déployées les autres unités qui faisaient partie
23 de votre bataillon ?
24 R. Oui, je le savais.
25 Q. Pouvez-vous nous le montrer ?
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1 R. A mon retour dans l'unité, j'ai passé en revue avec le commandant
2 toutes les positions occupées par les unités qui composaient notre
3 bataillon. Le village de Bosanka --
4 Q. Est-ce qu'on peut déplacer légèrement la carte, s'il vous plaît ?
5 R. Dans le village de Bosanka, le capitaine Stojanovic avec la 1ère
6 Compagnie; Zarkovica, l'unité antiblindée avec le capitaine Nesic. On
7 n'arrive pas à voir au-delà. Au village de Gornji Brgat, on a installé le
8 commandement et à la gare ferroviaire, il y avait l'unité de mortier de
9 Staro Uskoplje. A Vlastica, dans le secteur de Vlastica, cela, on pouvait
10 le voir sur l'ancienne carte. Celle-ci. On pourrait le montrer.
11 Q. Un instant Monsieur Lemal, cela n'a pas été consigné au compte rendu
12 d'audience. Pourriez-vous répéter, s'il vous plaît, où était situé le
13 commandement du 3e Bataillon et je vous prie d'énumérer les unités, les
14 unes après les autres pour qu'on puisse savoir où elles se trouvaient.
15 R. Est-ce qu'on peut échanger la carte, s'il vous plaît ? Prendre l'autre
16 carte ?
17 M. RODIC : [interprétation] Je voudrais demander que la carte P132 soit
18 placée sur le rétroprojecteur.
19 Q. Pour commencer, dites-moi où était le commandement du 3e Bataillon de
20 la 472e Brigade ?
21 R. C'est ici, au village de Gornji Brgat. C'est en surplomb par rapport à
22 la route qui mène au village de Bosanka. Ce sont les dernières maisons de
23 Gornji Brgat en direction du village de Bosanka.
24 Q. Vous nous avez déjà montré où était située votre compagnie de
25 Strincjera et Stojanovic.
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1 R. Là, on voit Cajkovici, Gradci, Strincjera, c'est là que se trouve mon
2 unité. Le village de Bosanka, c'est la 1ère Compagnie du capitaine
3 Stojanovic. Zarkovica, le capitaine Nesic Jovica, la Compagnie antichar.
4 Uskoplje, la gare ferroviaire, l'unité de mortiers, capitaine Jeremic
5 Zlatan.
6 Q. Pouvez-vous montrer un peu mieux cet endroit sur la carte ?
7 R. Voilà, c'est cela.
8 Q. C'est Uskoplje ?
9 R. Oui.
10 Q. A Ivanica, dans le village de vacances, il y avait un peloton de
11 logistique qui constituait une partie de notre bataillon et, dans le
12 secteur de Vlastica, il y avait des canons ZIZ.
13 Q. Merci. C'était cela le déploiement des unités de votre bataillon
14 lorsque vous êtes revenu de votre congé de maladie et d'hospitalisation à
15 la mi-novembre 1991 ?
16 R. Oui.
17 Q. Pouvez-vous me dire, s'il vous plaît, si vous le savez, jusqu'à quel
18 moment votre unité a continué d'occuper ces positions ?
19 R. Ces positions, on y est resté en gardant les mêmes positions, je ne
20 pourrais pas vous dire exactement mais jusqu'au delà du 6 décembre, jusqu'à
21 ce qu'on reçoive l'ordre de nous replier vers le village de vacances. Je ne
22 me rappelle pas exactement la date. C'était déjà en 1992.
23 Q. Peut-on affirmer avec certitude que vous occupiez toujours les mêmes
24 positions au début de l'année 1992, qu'il n'y avait pas eu de modification
25 ?
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1 R. Oui.
2 Q. S'il vous plaît, compte tenu du fait que vous étiez au courant des
3 activités de combat menés par votre unité en novembre, pourriez-vous me
4 dire, eu égard à ces combats, s'il y a eu des mesures d'incitation,
5 d'encouragement, à l'égard des membres de l'unité ?
6 R. Oui. Il y a eu des mesures d'encouragement et de motivation, pour ce
7 qui est de ces activités de combat. A mon retour dans l'unité, et ce après
8 avoir recueilli l'avis de Momcilo Bodiroga, et de Stojanovic Milan, et de
9 Sreten Nikolic, puisqu'ils étaient tous sur place. Pour ce qui est d'une
10 partie des soldats de des officiers de mon unité, j'ai proposé au
11 commandant du bataillon de prononcer des mesures de motivation ou
12 d'encouragement à leur égard, suite à ces opérations de combat.
13 M. RODIC: [interprétation] C'est bien. Je demanderais à Monsieur l'Huissier
14 de bien vouloir m'aider pour le document suivant.
15 Q. Monsieur le Témoin, ces propositions aux fins de mesures
16 d'encouragement, les avez-vous adressées au commandant du bataillon ?
17 R. Oui, par écrit. J'ai précisé, pour chacun de ces hommes, pour quelle
18 raison je proposais cela parce que c'était cela, la pratique, la manière
19 habituelle de procéder.
20 M. RODIC : [interprétation] Monsieur le Président, compte tenu de la nature
21 volumineuse du document et compte tenu du moment où nous l'avons reçu, la
22 Défense n'a pu traduire que le page de garde et la deuxième partie du
23 document, qui est manuscrite. Je préciserai. Q. Monsieur Lemal, pourriez-
24 vous, s'il vous plaît, examiner la première page de ce document. Pouvez-
25 vous nous dire à qui appartient ce document ?
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1 R. C'est le document du commandement du 9e Secteur naval, adressé aux
2 unités le 26 novembre 1993, à 18 heures, depuis le poste de commandement
3 avancé de Kupari.
4 Q. Qui a écrit ce document ?
5 R. C'est le chef d'état-major, le capitaine de vaisseau, Milan Zec. Il
6 était le chef du Secteur naval.
7 Q. Savez-vous à qui s'adresse ce document ?
8 R. A la 3e Brigade d'Infanterie et au 3e Bataillon de la 472e Brigade
9 motorisée.
10 Q. Monsieur Lemal, il est écrit ici : "Nous vous faisons parvenir à
11 l'annexe des propositions, aux fins de prononcer des mesures
12 d'encouragement pour la 3e Brigade d'Infanterie et le 3e Bataillon." A qui
13 est-ce qu'on a adressé cela ?
14 R. Au commandement du secteur naval.
15 Q. Vous reconnaissez le nom ?
16 R. Oui, je le reconnais. C'est le commandant adjoint chargé du moral des
17 trouves; c'est Mihajlo Zarkovic.
18 Q. S'il vous plaît, est-ce qu'on peut examiner maintenant ce qui suit. On
19 voit dans la suite, la proposition aux fins de prononcer des mesures
20 d'encouragement pour ce qui est de cette unité. Je vous prie d'examiner le
21 document manuscrit. Pouvez-vous nous dire à qui appartient ce document ?
22 R. Ce document provient de notre bataillon, du 3e Bataillon. L'écriture
23 est bien celle du commandant Kovacevic.
24 Q. Vous reconnaissez son écriture ?
25 R. Oui, je la reconnais.
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1 Q. Qui a signé le document ?
2 R. C'est lui qui l'a signé, Vladimir Kovacevic. On le voit. Parmi les noms
3 sur la liste, il y en a qui –
4 Q. Parmi ces noms, il y a des membres de votre unité que vous avez proposé
5 pour être félicités ?
6 R. Il y en a, oui.
7 Q. Pouvez-vous nous dire si vous retrouvez l'un de ces noms en première
8 page ? Donnez-nous le numéro d'ordre, si vous le voyez.
9 R. Au numéro 4, Sabo Arpad, soldat.
10 Q. C'est sous le chiffre romain II ?
11 R. Oui. Le romain II, pour des permissions en guise de récompense.
12 Q. Sabo Arpad, il était membre de votre compagnie ?
13 R. Oui.
14 Q. En deuxième page, est-ce que l'on voit des noms de soldats qui
15 faisaient partie de votre unité ?
16 R. Oui, c'est probable. Pour la plupart, il y a aussi des soldats que j'ai
17 oubliés, peut-être.
18 Q. En troisième page, est-ce qu'il y a quelqu'un dont vous vous rappelez ?
19 Non ?
20 R. Oui. Au point huit, le chiffre romain I. Le capitaine de première
21 classe, Gasic Milan, c'était mon adjoint.
22 Q. C'est le chiffre romain VIII, Gasic Milan, C'est lui qui a été proposé
23 par vous ?
24 R. Il était capitaine. Il avait le grade de capitaine, et j'ai proposé
25 qu'il soit promu au grade de capitaine de première classe.
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1 Q. Un autre nom ?
2 R. Ici, je n'en reconnais pas. Oui, ici il y en a au point VII au numéro
3 5, c'est un sous-lieutenant, Nikolic.
4 Q. A la page 3 ?
5 R. Oui, à la page 3. C'est Nikolic qui était sous-lieutenant, et qui a été
6 promu au rang de lieutenant.
7 Q. A la page quatre, est-ce que vous en reconnaissez ?
8 R. Oui. Au point X en chiffre romain, numéro 4, Komarica Marko, et au
9 point X en chiffre romain, 9 en chiffre arabe, Stojanovic Milan.
10 Q. Ils étaient membres de votre unité ?
11 R. Oui, et au point XI, à titre posthume, Todor Kecovic.
12 Q. Très bien, merci.
13 M. RODIC : [interprétation] Monsieur le Président, je demanderais que l'on
14 attribue une côte à ce document, et qu'il devienne pièce à conviction de la
15 Défense.
16 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Oui.
17 Mme MAHINDARATNE : [interprétation] Nous avons une objection, et ce, pour
18 les mêmes raisons. Encore une fois, nous avons ici un document qui a à voir
19 avec le 9e Secteur naval et qui n'a pas été présenté à l'amiral Jokic au
20 moment de son contre-interrogatoire. C'est la raison pour laquelle nous
21 soulevons notre objection.
22 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Le document sera versé au dossier.
23 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Le document portera la cote D100.
24 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Le document est intitulé "Le
25 Commandement de la 3e Brigade motorisée." Cela ne devrait pas être le
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1 bataillon, Monsieur Rodic, dans la traduction ?
2 M. RODIC : [interprétation] Oui, Monsieur le Président. En B/C/S on lit :
3 "Le commandement du 3e MTB," c'est le 3e Bataillon motorisé; or, en
4 traduction, en anglais, il est question du commandement de la 3e Brigade
5 motorisée. Il y a là, une erreur de traduction. C'est bien le 3e Bataillon
6 dont il s'agit. Je vous présente mes excuses à cause de cette erreur.
7 Q. Monsieur Lemal, est-ce que -- je retire ma question, excusez-moi. Ces
8 mesures aux fins d'encouragement qui ont été proposées, les personnes qui
9 ont été désignées, est-ce que tout cela a à voir avec les opérations de
10 combat qui viennent de se passer à la période passée, pendant laquelle ces
11 personnes se sont distinguées par leur comportement ?
12 R. Oui, cela concernait la période du 23 octobre jusqu'à la mi-novembre.
13 Pendant la prise de Gornji Brgat, Zarkovica, le village de Bosanka et ces
14 différentes parties du plateau qui ont été capturées pendant mon absence de
15 l'unité. C'est pendant ces actions-là, ces actions de combat que ces hommes
16 se sont distingués.
17 Q. Parmi les commandants de compagnie ou parmi les autres officiers du 3e
18 Bataillon, est-ce qu'il y a eu des hommes qui ont été proposés à être
19 décorés ?
20 R. Non, pas dans la 1ère Compagnie. Mais le commandant du bataillon, le
21 capitaine Kovacevic, s'est vu proposer par le commandement de la 472e
22 Brigade de Trebinje. Il a été proposé et il a été promu au grade de
23 capitaine de première classe.
24 Q. Sait-on quelle a été la raison de cette promotion anticipée ou plutôt
25 de cette proposition aux fins de promotion anticipée ?
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1 R. Oui, certainement. Il y a eu une explication qui a été écrite et
2 c'était parce qu'il a commandé l'unité de façon remarquable au cours des
3 combats et, plus particulièrement lors de la prise des territoires Gornji
4 Brgat, Zarkovica, Bosanka, et le fait qu'il n'y pas eu de pertes, il est
5 considéré qu'une telle opération est une opération particulièrement bien
6 menée. C'est la raison pour laquelle on a proposé à ce qu'il soit promu de
7 façon anticipée.
8 Q. Eu égard à la position de votre compagnie sur Strincjera, est-ce que
9 vous aviez un survol de la situation, c'est-à-dire que visuellement, est-ce
10 que vous pouviez voir ce qui se trouvait du côté de la partie adverse ?
11 Pouviez-vous observer les positions
12 militaires ? Est-ce que vous pouviez voir leurs armes ?
13 R. Il s'agit de la cote 412, de la cote trigonométrique pour ce qui est de
14 la forteresse de Strincjera, et j'avais une très bonne vue sur Dubrovnik.
15 Depuis le centre médical Medarevo, je pouvais voir jusqu'au port de Gruz et
16 jusqu'à Babin Kuk. Le répéteur de Srdj ne me permettait pas de voir la
17 ville entière puisque le répéteur sur Srdj se trouvait dans mon champ de
18 vision, entre ces deux parties que je viens d'énumérer.
19 M. RODIC : [interprétation] Pourriez-vous, je vous prie, placer la carte
20 sur le rétroprojecteur. Il s'agit de la carte P10.Monsieur l'Huissier, je
21 vous prie.
22 Je demanderais à M. l'Huissier -- ou plutôt je demanderais que l'on zoome
23 la carte afin de pouvoir voir la partie gauche, la partie appelée Babin
24 Kuk.
25 Q. Pourriez-vous nous montrer, je vous prie, depuis la position de
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1 Strincjera, où s'étalait votre vision ?
2 R. Depuis la forteresse de Strincjera, je pouvais voir en face le répéteur
3 de Srdj, puisqu'il était plus élevé. Mais, à droite, je pouvais voir toute
4 cette section-ci. Je pouvais très bien voir ou j'avais une très bonne vue
5 sur Boninovo -- la baie de Boninovo.
6 M. RODIC : [interprétation] Pourriez-vous, je vous prie, déplacer la carte
7 légèrement ?
8 LE TÉMOIN : [interprétation] Je pouvais voir toute cette partie-ci en
9 direction de Babin Kuk, le port de Gruz et toute cette section était bien
10 lisible.
11 M. RODIC : [interprétation] Monsieur le Président, le témoin est en train
12 de nous montrer sur la carte P10, la vue qu'il avait depuis Strincjera, et
13 quelles étaient les sections de la ville de Dubrovnik qu'il pouvait
14 apercevoir depuis l'endroit où sa compagnie était cantonnée. Il s'agit de
15 Lapad, de Babin Kuk, et il pouvait également voir --
16 Q. Quelle était la frontière occidentale que vous pouviez voir de la ville
17 ?
18 R. C'était Boninovo. Je pouvais voir ce qui s'appelle Boninovo, mais je ne
19 pouvais pas voir plus à droite.
20 Q. Pourriez-vous me dire, je vous prie, s'agissant de cette zone que vous
21 venez de nous montrer, avez-vous aperçu des positions de tir de l'ennemi ?
22 En avait-il premièrement et où étaient-elles placées ?
23 R. Il y en avait, bien sûr. Il y avait des positions de tirs mobiles et
24 stationnaires. Lorsque je parle de positions mobiles, je parle de ce qu'on
25 appelait Charlie. Je pense aussi aux véhicules improvisés sur lesquels on
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1 avait improvisé, justement, des armes, on avait placé des armes. Il y avait
2 un transport blindé de troupes croates, c'est ainsi qu'on l'appelait. Mais,
3 en fait, c'est quelque chose que l'on avait monté sur un camion, il y avait
4 Charlie avec les lance-mortiers, et on pouvait les voir, la plupart du
5 temps, sur cet axe de communication dans ce coin-ci. Ici, il y avait
6 l'hôtel Libertas. Là, ce qui s'étend de l'hôtel et qui mène jusqu'à Babin
7 Kuk, c'est là que l'on pouvait voir la plupart du temps ce Charlie.
8 Ensuite, dans le secteur de Lapad, on le voyait également. Si vous voulez,
9 je peux vous montrer la route. C'est la route Iva Vojnovica.
10 M. RODIC : [interprétation] Pour le compte rendu d'audience, je
11 souhaiterais que l'on indique que le témoin est en train de nous montrer le
12 chemin emprunté depuis l'hôtel Libertas. Il montre la rue qui s'appelle Put
13 Vojnovica Iva et qui mène jusqu'à --
14 LE TÉMOIN : [interprétation] jusqu'au Bulevar de Lenin.
15 M. RODIC : [interprétation]
16 Q. Pouvez-vous nous dire ce que vous voyez là la plupart du temps ?
17 R. C'était Charlie.
18 Q. Décrivez-nous ce véhicule "Charlie."
19 R. C'était un TAM. Sur le dessus du toit de cette camionnette TAM, on
20 avait monté un lance-mortiers de divers calibres. Il est très facile de
21 tirer depuis ce lance-mortiers. On sort d'abord sur la route avec des
22 lunettes de tir de vision. On a établi le point que l'on veut viser, on y
23 inscrit un X et, lorsque le véhicule arrive, il se positionne précisément
24 sur le point en question. Il peut tirer vers la cible projetée et, ensuite,
25 le camion se déplace. C'est ainsi que l'on peut procéder très rapidement
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1 aux tirs depuis ce genre de véhicule.
2 Q. Vous est-il arrivé de voir ce genre de tirs depuis ce genre de
3 camionnette ?
4 R. Oui. Une fois, j'étais dans le secteur du stade, et j'ai vu qu'on avait
5 tiré, non pas sur mon unité, mais sur l'unité voisine, Osojnik.
6 Q. Qui avait tiré ?
7 R. C'était ce véhicule Charlie. On a tiré depuis ce Charlie en direction
8 du stade. C'est un véhicule qui appartenait aux parties croates.
9 Q. C'était encore ce véhicule Charlie ?
10 R. Oui, c'était le véhicule, appelé "Charlie".
11 Q. Dites-moi : vous avez parlé des positions de tir. Où est-ce que vous
12 les avez remarquées ?
13 R. Je les ai remarquées dans la région de Lapad. On ne peut pas très bien
14 voir ici, mais il s'agit d'un terrain de tennis. En fait, il y a un parc
15 qui se trouve ici, un petit bosquet.
16 Q. Vous êtes en train de nous montrer là Velika Petka; est-ce que c'est
17 cela ?
18 R. Oui, c'est justement cela. C'est le point de trigonométrie 197. La
19 route elle-même est appelée Ispod Petka.
20 Q. La position précédente que vous avez mentionnée était Lapad ?
21 R. Oui. J'avais dit que le chemin s'appelait Ispod Petka Lapad. C'est de
22 là qu'on a vu de lance-mortiers.
23 Q. Est-ce que vous en avez vu ailleurs ?
24 R. Oui. Dans la zone de l'hôtel Libertas également.
25 Q. Outre l'endroit que vous êtes en train de nous montrer, je voudrais que
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1 vous me disiez s'il y a une indication pour le compte rendu d'audience qui
2 nous servirait à nous orienter.
3 R. Autour de Kotorska Ulica à côté de la lettre "K", on peut voir le
4 numéro 20.
5 Q. Qu'est-ce que vous avez vu ?
6 R. Je ne sais pas s'il s'agissait de lance-mortiers ou s'agissait-il d'un
7 canon. Toujours est-il qu'il s'agissait d'une arme d'infanterie, il est
8 certain. C'est de là qu'ils tiraient.
9 Q. Est-ce que vous aviez une bonne vision du port de Gruz et de Babin Kuk
10 ?
11 R. Oui, tout à fait. J'avais une très bonne vue sur Babin Kuk et j'avais
12 également une très bonne vue sur le pont de Gruz. Nous contrôlions ce point
13 depuis cette position-ci, car si on était ici, on ne pouvait pas très bien
14 voir le port de Gruz. Pour ce qui est de Gruz, nous ne voyons pas très bien
15 ici, ce que je veux dire puisque c'est une carte en noir et blanc. Sur
16 l'autre carte, on pouvait bien l'apercevoir. Pour ce qui est de la première
17 maison à côté de l'église dans la cour, il y a un garage en béton, et sous
18 un ombrage, sous les vignes, il y avait un endroit où les gens mangeaient.
19 C'était à deux heures, et ils se rassemblaient là pour prendre leur
20 déjeuner. C'est ce que nous pouvions voir, mais nous ne faisions rien.
21 C'est là qu'ils se rassemblaient et ils venaient probablement de Srdj.
22 Q. Est-ce que vous pouviez voir les positions de Rijeka Dubrovacka ?
23 R. En principe, Rijeka Dubrovacka ne pouvait pas être vu depuis Strincjera
24 ou depuis Gradci, mais je pouvais voir une vue sur Rijeka Dubrovacka et
25 Sustjepan et Cajkovici Stara Pruga.
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1 Q. Qui tenait Sustjepan ?
2 R. C'était le côté croate. C'est eux qui tenaient Sustjepan, les forces
3 croates.
4 Q. Aviez-vous un contact direct avec les unités croates de Sustjepan eu
5 égard à la proximité ?
6 R. Il y avait des provocations du côté des forces croates et plus
7 particulièrement depuis Sustjepan. Il m'était bien difficile de contrôler
8 cette zone-là puisque le territoire descend contrebas vers la rive, et on
9 peut voir ici depuis la configuration du terrain que c'est assez
10 inaccessible. J'avais des tirs de provocation qui provenaient très souvent
11 depuis la direction de Sustjepan puisqu'ils étaient pratiquement jusqu'ici.
12 Il y avait des tankers souterrains pour le carburant et ils contrôlaient
13 cette zone-ci. Ils allaient jusqu'au chemin de fer. Il m'est arrivé d'avoir
14 des tirs de provocation. Deux soldats ont été blessés sur la forteresse de
15 Gradci. Ils ont eu des blessures aux jambes. Ces attaques provenaient de
16 Sustjepan. Ils pouvaient tirer sur Gradci plus facilement puisque pour ce
17 qui est de Strincjera, ils n'avaient pas une bonne vision, non plus, de cet
18 endroit.
19 Q. Vous êtes revenu à l'unité vers la mi-novembre et j'aimerais savoir
20 qu'en est-il des tirs de provocation entre le moment où vous êtes rentré
21 dans l'unité et jusqu'au 6 décembre. Ma question est liée à l'intensité des
22 tirs de provocation. Pourriez-vous nous les décrire ?
23 R. Depuis la configuration du terrain, il ne m'était pas possible de
24 déployer les unités pour prendre les positions tactiques pour ce qui est du
25 déploiement de guerre. Il y avait une unité à Cajkovici, et je pouvais les
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1 approvisionner en passant par Brgat.
2 M. RODIC : [interprétation] Je demanderais à l'Huissier de déplacer la
3 carte ou d'essayer de faire un zoom avec l'objectif.
4 LE TÉMOIN : [interprétation] Il faudrait changer la carte puisqu'on ne voit
5 pas l'axe de communication dans son ensemble.
6 M. RODIC : [interprétation] Je vous prierais, Monsieur l'Huissier, de
7 placer sur le rétroprojecteur la carte qui porte la cote P132.
8 Je demanderais à la régie technique de faire un zoom de cette position.
9 Q. Monsieur Lemal, de cette partie de la carte plutôt –- merci -- Monsieur
10 Lemal, veuillez nous montrer, je vous prie, l'endroit.
11 R. Depuis Cajkovici, il me fallait procéder à l'approvisionnement des
12 unités tout autour de la Rijeka Dubrovacka en passant par le chemin de
13 Gornji Brgat jusqu'au village de Bosanka pour me rendre à Strincjera et à
14 Gradci. Ici, il y a une partie de la route, à côté de Gradci jusqu'à
15 Strincjera, et cette route était ouverte. Il n'y avait pas d'arbres, aucune
16 végétation. Il m'arrivait très souvent d'être attaqué depuis cet endroit-là
17 par les forces croates sur Srdj.
18 Q. Montrez-nous Srdj, et montrez-nous cette partie découverte ?
19 R. La partie découverte se trouve ici, alors que Srdj était là. Ici, entre
20 Strincjera et Gradci, il y a un chemin qui s'appelle le chemin de Kula, il
21 menait jusqu'à la forteresse Strincjera, et ensuite il s'étendait de
22 Strincjera jusqu'à Srdj.
23 Q. C'est sur cet axe de communication-là ?
24 R. Pour ce qui est de Strincjera et Gradci, il n'y avait absolument aucune
25 possibilité de préparer la nourriture. On ne pouvait pas, non plus, garder
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1 l'eau. Il me fallait procéder à l'approvisionnement des unités, de façon
2 quotidienne, depuis le village de Bosanka. Les camions qui emmenaient et
3 qui acheminaient l'eau et la nourriture, la plupart de temps, se faisaient
4 tirer dessus depuis Strincjera, du côté de Strincjera ou plutôt depuis
5 Srdj.
6 Q. Pourriez-vous répéter ? Ces camions d'approvisionnement, on leur tirait
7 dessus depuis où ?
8 R. Depuis le répéteur de Srdj.
9 Q. Ce sont les camions par lesquels vous procédiez à l'approvisionnement
10 de votre troupe, de votre compagnie ?
11 R. Oui, le petit déjeuner, déjeuner et dîner. La plupart de temps, ils
12 arrivaient une fois par jour et c'était sur l'heure de déjeuner. Ils
13 apportaient le dîner, et le lendemain ils revenaient.
14 Q. Ce sont les provocations depuis Srdj ?
15 R. Oui.
16 Q. Vous avez parlé de Sustjepan également. Vous avez dit qu'il y avait des
17 tirs de provocations qui provenaient de cet endroit-là ?
18 R. Il y avait également des tirs de provocations qui provenaient depuis
19 Srdj sur la forteresse de Strincjera, mais j'ai riposté avec des tirs de
20 riposte. C'est ainsi que ces tirs de provocations se sont arrêtés à ce
21 moment-là.
22 Q. Dites-moi maintenant si vous avez formulé des plaintes concernant ces
23 tirs de provocations et concernant le fait que l'on tirait sur vos unités.
24 R. S'agissant de mes positions sur Strincjera, la forteresse de
25 Strincjera, Sofronije est venu. Je ne sais pas quel était son grade puisque
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1 je suis officier de terre, alors qu'il s'agissait d'officier de la marine
2 et il y avait également un représentant. Je crois que c'est un représentant
3 de la Communauté européenne. C'était un Espagnol. Il était vêtu de blanc et
4 il s'appelait Ramirez. Ils sont venus tous les deux, mais ils sont
5 justement venus, alors que les deux soldats étaient blessés sur Gradci. Je
6 leur ai dit de quelle façon les tirs de provocations se faisaient, je les
7 ai informés de la situation et ils ont transmis le message à leur
8 commandant.
9 Q. Dites-moi, maintenant : cet homme qui s'appelait Sofronije, qui portait
10 l'uniforme de la marine, d'où provenait-il, de quel commandement ?
11 R. Il provenait du commandement de Kupari, du poste avancé de Kupari du 9e
12 VPS.
13 Q. Vous parlez bien du 9e VPS, n'est-ce pas ?
14 R. Oui.
15 Q. Il était chez vous une seule fois ? Il est venu vous voir qu'une seule
16 fois ?
17 R. Non, il est venu me voir plusieurs fois. Non pas seulement lui.
18 D'autres personnes sont venues aussi.
19 Q. Qu'en est-il de cet Espagnol, de ce M. Ramirez de la Mission
20 d'observation ? Est-il venu une fois ou plusieurs fois ?
21 R. Non, il est venu plusieurs fois. Il est venu sur Gradci, sur
22 Strincjera, sur Cajkovici. Il était présent à Cajkovici lors de pourparlers
23 que nous avons menés avec le côté croate. Nous avons procédé à l'évacuation
24 de leurs soldats morts pour ce qui est de la tour de Strincjera.
25 Q. Est-ce que vous avez quelque chose qui peut prouver leur présence ?
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1 R. Oui, à la maison j'ai des photos de Ramirez, de l'Espagnol Ramirez.
2 J'ai d'autres photos également avec Sofronije.
3 Q. S'agissant de ces photos sur lesquelles on peut voir l'Espagnol Ramirez
4 et Sofronije, est-ce que vous seriez prêt à remettre ces photographies à
5 cette Chambre de première instance, au Tribunal ?
6 R. Oui.
7 Q. Dites-moi : alors que vous vous trouviez sur ces positions, et que
8 votre compagnie s'y trouvait – et, encore une fois, je parle de la période
9 entre la mi-novembre et le 6 décembre 1991 -- quelqu'un d'autre est-il venu
10 vous rendre visite, d'autres officiers supérieurs du Secteur naval ?
11 R. Oui. Comme je l'ai dit tout à l'heure, d'autres personnes sont venues.
12 Il y avait également le capitaine de frégate Zec.
13 Q. Qui était-il ?
14 R. C'était le chef de l'état-major du VPS. Il y avait également Zarkovic
15 qui est venu. C'était la personne chargée du moral des troupes, c'était
16 l'adjoint du commandant chargé du moral des troupes. Il y avait également
17 Kozaric, c'était le chef du centre Opérationnel du VPS. Il y avait
18 également le colonel Gavro Kovacevic, il était chargé de l'infanterie.
19 C'était l'adjoint du commandant pour l'infanterie. Il y avait également
20 Sofronije. Je ne sais pas également quelle position il occupait, mais il
21 était toujours accompagné de représentants de la Communauté européenne. Il
22 était toujours accompagné d'une délégation.
23 Q. Très bien. Maintenant, dites-moi : ces officiers supérieurs du VPS, du
24 commandement, lorsqu'ils venaient pour rendre et vous voir, est-ce que vous
25 avez eu des conversations avec eux ? Vous ont-il demandé ce qui c'était
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1 passé ?
2 R. Oui, bien sûr. Nous nous entretenions sur ce qui se passait, et ils
3 m'ont posé des questions concernant les hommes qui se trouvaient sur les
4 positions dans lesquelles les conditions de vie étaient assez mauvaises. Je
5 leur ai dit que lorsque j'essayais d'approvisionner mon unité, et pendant
6 le début des opérations, il y avait des tirs, et nous nous plaignions de la
7 façon dont ces tirs de provocations provenaient de Srdj.
8 Q. Puisque vous nous avez déjà expliqué les positions sur lesquelles se
9 trouvaient vos unités du 3e Bataillon, j'aimerais savoir s'il y avait
10 également une section chargée des arrières au sein du bataillon ?
11 R. Oui, je l'ai déjà dit. Elle faisait partie du 3e Bataillon et elle
12 était cantonnée à Ivanica.
13 M. RODIC : [interprétation] Monsieur le Président, je vois l'heure. Je ne
14 sais pas si vous souhaiteriez prendre une pause. Je sais que nous avons
15 commencé une heure plus tard.
16 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Oui, effectivement. Le moment est
17 opportun pour prendre la pause. Mais je souhaiterais ajouter que vous avez
18 passé pas mal de temps avec ce témoin, et je crois qu'il serait bien
19 difficile de terminer l'audition de ce témoin aujourd'hui. Je crois qu'il
20 faudrait terminer l'audition de ce témoin aujourd'hui. Je proposerais que
21 l'on termine l'audition de ce témoin aujourd'hui.
22 Je propose de prendre une pause jusqu'à 14 heures. Nous reprendrons nos
23 travaux à 14 heures.
24 --- L'audience est suspendue à 13 heures 26.
25 --- L'audience est reprise à 14 heures 05.
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1 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Oui, Maître Rodic.
2 M. RODIC : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.
3 Q. Avant de passer à un autre sujet, Monsieur Lemal, je vais vous demander
4 de consulter la carte qui est devant vous, et de voir quelles ont été les
5 positions du 3e Bataillon de la 472e Brigade. Je vous prie d'examiner la
6 mention qui est portée à la forteresse de "Strincjera", la mention rouge,
7 quel est le numéro qu'on y lit ?
8 R. Il désigne la 3e Compagnie.
9 Q. Vous, vous étiez dans quelle compagnie ?
10 R. La 2e.
11 Q. C'est une mention erronée.
12 R. Oui, elle est erronée.
13 Q. Très bien. Avançons. Est-ce qu'il y avait des rapports réguliers au
14 sein de votre bataillon ?
15 R. Oui. On avait des rapports réguliers auprès du commandant.
16 Q. S'il vous plaît, il faudrait essayer d'être le plus concis possible, vu
17 le temps qui avance. Où est-ce que cela se déroulait ?
18 R. Le plus souvent, à son poste de commandement. Parfois, lui aussi se
19 rendait auprès des hommes pour transmettre les missions ou les tâches,
20 suite à une réunion de rapports. Pour ce qui est d'Ivanica, l'unité de
21 mortiers, là, c'était le seul endroit où il y avait de l'électricité et si
22 les réunions se tenaient le soir, on se rendait là-bas parce qu'on pouvait
23 voir.
24 Q. Très bien. Dites-moi, s'il vous plaît, si vous savez si votre
25 commandant Kovacevic se rendait à ces réunions où il en faisait rapports ?
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1 Si oui, où ?
2 R. Oui, il se rendait à ces réunions. Il se rendait à Kupari, au poste de
3 commandement avancé du Secteur naval.
4 Q. Vous, vous est-il arrivé de vous rendre au poste de commandement avancé
5 de Kupari ?
6 R. Oui, j'y suis allé puisque mon camarade de classe se trouvait là,
7 chargé de la sécurité du poste de commandement avancé. Il était dans
8 l'unité de la police militaire. J'y allais pour le voir et je profitais du
9 fait que je pouvais me faire amener par Kovacevic, dans son véhicule.
10 Q. Très bien. Le 6 décembre 1991, avez-vous participé à l'attaque sur Srdj
11 ?
12 R. Oui, je l'ai fait.
13 Q. Pouvez-vous nous dire, s'il vous plaît, comment cela ce fait que vous
14 preniez part à cette attaque ?
15 R. Le 5 décembre, dans la soirée, j'ai reçu une convocation qui est
16 arrivée du poste de commandement.
17 Q. Excusez-moi, je vous interromps. Vous dites qu'une convocation vous est
18 parvenue du poste de commandement, lequel ?
19 R. Du poste de commandement du commandement du bataillon du capitaine
20 Kovacevic, de Gornji Brgat.
21 Q. Fort bien.
22 R. J'ai reçu l'ordre de me présenter au poste de commandement du capitaine
23 Jeremic à Ivanica. Il fallait qu'on attende l'arrivée du commandant qui
24 allait revenir de cette réunion de briefing, afin que les commandants des
25 compagnies se réunissent. Cette tâche a été transmise par téléphone. Il
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1 fallait qu'on l'attende, qu'il arrive à l'issue de la réunion, qu'il allait
2 arriver le plus vite possible.
3 Q. A ce moment-là, où se trouvait le commandant du bataillon ?
4 R. Il était à Kupari. C'était là qu'il devait faire rapport.
5 Q. L'avez-vous vu avant le début de votre réunion ?
6 R. Non. Je ne l'ai pas vu avant le début de notre réunion. Il est arrivé
7 après nous.
8 Q. Quel est le trajet qu'il a emprunté ?
9 R. Compte tenu du fait que j'étais à Cajkovici, à ce moment-là, j'ai pris
10 mon véhicule et je suis parti de Cajkovici, à l'intersection de Gornji
11 Brgat, j'ai pris sur la gauche, vers Ivanica. J'ai vu un véhicule qui
12 arrivait de Dubac, derrière moi. Lorsque j'ai garé le véhicule chez
13 Jeremic, à bord de ce véhicule qui est arrivé, il y avait Kovacevic.
14 Q. En provenance d'où ?
15 R. En provenance de Kupari, Dubac, Gornji Brgat et on poursuit vers
16 Ivanica.
17 Q. Très bien. Brièvement, dites-nous, s'il vous plaît, ce qui a été dit
18 lors de cette réunion de briefing, lorsque le commandant est arrivé.
19 R. Le commandant nous a informé du fait que l'attaque sur le relais de
20 Srdj venait d'être approuvée par le commandement supérieur, et qu'avec lui,
21 on allait se concerter sur la manière de procéder, comment il fallait
22 exécuter cette action ? Comment on allait emmener toutes les unités dans
23 l'attaque.
24 Q. Ce commandement supérieur, c'était quel commandement ?
25 R. Je suppose puisqu'il était arrivé de Kupari que c'était le Secteur
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1 naval.
2 Mme MAHINDARATNE : [interprétation] Objection, on invite le témoin à
3 spéculer. Dans sa réponse, il commence par "je suppose", ce qui nous permet
4 de savoir qu'il est en train de spéculer.
5 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Il me semble que dans sa déposition,
6 il ne peut aller au-delà du fait qu'il est arrivé de Kupari. Le reste n'est
7 que spéculation.
8 M. RODIC : [interprétation] Je vois, Monsieur le Président, même si pendant
9 la première série de mes questions j'ai déjà posé des questions en sujet de
10 ce commandement. Je poserai une autre question au témoin, à savoir :
11 Q. Quel était le commandement supérieur du 3e Bataillon dont vous étiez
12 membre ?
13 R. C'était le Secteur naval.
14 Q. Je vous remercie. Pendant cette réunion de briefing où on a fait un
15 rapport, est-ce qu'on a confié des missions aux différentes unités, eu
16 égard à l'attaque sur Srdj.
17 R. Oui, chacune des unités s'est vu confier une mission précise, chacun
18 des commandants également, ces missions consistant à leur dire ce qu'ils
19 devaient faire.
20 Q. Est-ce qu'on a prévu un appui pendant cette attaque sur Srdj ?
21 R. Lorsqu'on a confié les tâches et les missions, lorsque le commandant
22 l'a fait, on a été informé du fait que, pendant l'attaque, on allait
23 recevoir le soutien des unités du commandement supérieur, des unités qui
24 étaient déployées dans le secteur de Cilipi, et qu'on allait, également,
25 recevoir le soutien de l'unité du lieutenant-colonel Jovanovic de mont
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1 Ostojnik [phon], en plus de nos forces propres qui étaient les forces du
2 bataillon.
3 Q. Quelles sont ces forces du bataillon qui devaient vous fournir le
4 soutien ?
5 R. C'est l'unité de mortiers 120 millimètres, ainsi que les canons ZIZ qui
6 étaient déployés sur le mont de Vlastica.
7 Q. Vous avez mentionné l'artillerie de Cilipi, en disant qu'elle devait
8 fournir le soutien.
9 R. Oui.
10 Q. De quelle pièce d'artillerie il s'agit ? Le savez vous ?
11 R. Ceux sont des canons de 130 millimètres. Ce sont des pièces
12 d'artillerie de grande portée.
13 Q. Dites-moi : qu'avez-vous fait à la fin de cette réunion ?
14 R. A la fin de la réunion, je me suis rendu à la forteresse Strincjera, et
15 c'est là que j'ai réuni mes commandants de pelotons, de sections. Je leur
16 ai transmis la tâche qui nous avait été confiée par le commandant. En même
17 temps, j'allais choisir des volontaires -- des volontaires au sein de
18 l'unité, pour constituer une unité d'assaut, qui allait mener l'attaque de
19 Strincjera vers Srdj, vers le relais y étaient installés.
20 Q. Quel est le nombre de membres de votre unité qui devait faire partie de
21 ce groupe d'assaut ?
22 R. Pendant cette réunion chez le commandant, compte tenu de la
23 configuration du terrain, ce que j'ai proposé au commandant, c'était de ne
24 pas avoir un grand groupe, un groupe de 20 à 25 hommes. Le commandant a
25 accepté ma suggestion, et j'ai choisi 20 hommes dans mon unité. Il y avait
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1 moi, la personne qui m'escortait, l'équipage du char. En tout, on était 26
2 personnes, y compris l'équipage du char, le long de cet axe d'attaque.
3 Q. Lorsque vous êtes entré à l'issu de cette réunion, est-ce qu'il y a eu
4 d'autres personnes qui se sont rendues à vos positions, les positions
5 occupées par votre unité à Strincjera ?
6 R. Oui.
7 Q. Pouvez-vous nous dire de qui il s'agit ?
8 R. C'était le capitaine de vaisseau, Milan Zec.
9 Q. Quelles sont les fonctions qu'il avait ?
10 R. Il était chef d'état-major du secteur naval auprès de l'amiral Jokic.
11 Q. Dites-nous, qu'a-t-il fait lorsqu'il s'est rendu à vos positions, pour
12 quelle raison est-il arrivé ?
13 R. Afin de pouvoir mener à bien cette mission, j'ai demandé un appui, sous
14 forme d'appui technique ou matériel, me permettant de garantir la sécurité
15 à mes hommes. J'ai demandé des gilets pare-balles. J'ai demandé des
16 explosifs plastiques, et aussi, j'ai demandé un certain nombre de grenades
17 à main pour des neutralisations momentanées, instantanées, qui permettent
18 de mettre hors combat l'adversaire.
19 Q. A qui avez-vous demandé cela ?
20 R. Je l'ai demandé à mon compagnon de bataillon pendant cette réunion, ce
21 briefing.
22 Q. Avez-vous reçu l'équipement que vous avez demandé, l'équipement et le
23 matériel ?
24 R. Je l'ai reçu entre 22 heures 30 et minuit, pendant ce laps de temps, du
25 capitaine de vaisseau Zec. C'est lui qui a apporté cela à la forteresse de
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1 Strincjera.
2 Q. Vous rappelez-vous ce que le capitaine de vaisseau Zec vous a apporté,
3 à ce moment-là, à la forteresse Strincjera ?
4 R. Il a apporté 10 gilets pare-balles. Je ne sais pas exactement quelle
5 était la quantité d'explosifs, si on mesure par kilogramme. Il a apporté un
6 petit nombre de grenades AG et AGF, des grenades qui sont utilisées pour
7 mettre hors combat des effectifs. Il en a apporté quatre ou cinq pièces,
8 mais pas autant que l'on avait demandé.
9 Q. Vous a-t-il parlé le capitaine de vaisseau Zec ? S'est-il adressé à
10 vous ?
11 R. Comme d'habitude, il m'appelait toujours "le petit" et il m'a dit :
12 "Mon petit, es-tu prêt, peux-tu mener à bien cette tâche ? Est-ce que tu as
13 des problèmes ?" Je lui ai dit qu'il n'y avait pas de problème. Il est allé
14 parler un petit peu à ces volontaires, les volontaires qu'on avait choisis
15 dans mon unité. Il a échangé quelques mots avec eux. Il leur a précisé
16 l'importance de cette cible. Il a dit que c'était une bonne chose d'en
17 terminer avec cette mission consistant à conquérir ou à s'emparer de tout
18 ce secteur.
19 Q. Est-ce que vous avez distribué ces moyens techniques aux volontaires ?
20 R. Oui.
21 Q. Est-ce qu'il y a eu des commentaires au sujet de l'équipement reçu et
22 distribué ?
23 R. Oui, en effet. Puisque le capitaine de vaisseau Zec n'est pas très
24 grand, et il y avait aussi un volontaire qui n'était pas très grand non
25 plus, d'assez de petite taille, au moment où il a mis ces gilets pare-
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1 balles, ces gilets pare-balles lui arrivaient au genou, de sorte qu'il
2 était parfaitement protégé. Là, le capitaine de vaisseau Zec a ri, et nous
3 avons parlé de cela.
4 Q. Le 6 décembre 1991, à quel moment commence l'attaque ? Qu'est-ce qui
5 était convenu ? De quelle façon fallait-il commencer l'attaque ? Est-ce que
6 tout ceci était synchronisé ?
7 R. Oui, tout ceci était synchronisé. Il était convenu que moi et
8 lieutenant Pesic – moi, de Strincjera, et Pesic, de Bosanka, à 5 heures de
9 matin, alors qu'il fait encore nuit, que nous avancions avec nos unités, le
10 plus près possible du relais de Srdj, et ceci, sous la couverture de
11 l'obscurité. Je l'ai fait et sans doute qu'il l'ait fait, lui aussi.
12 Q. Pourriez-vous nous dire à quelle unité appartenait cet officier
13 supérieur, Pesic ?
14 R. La 1ère Compagnie qui relevait du capitaine Stojanovic.
15 Q. Est-ce que vous avez fait une attaque préparatoire ?
16 R. Oui. Nous nous sommes préparés à 6 heures du matin ou à peu près à 6
17 heures du matin. Nos canons, les ZIZ, ont commencé à agir sur la partie
18 basse du relais de Srdj. Il y avait des renforcements là-bas et des points
19 de feu. Ils étaient enfoncés. C'était difficile de les maîtriser. Ensuite,
20 on a commencé à tirer sur le relais même de Srdj. C'était un signe pour moi
21 et, à ce moment-là, je devais normalement rentrer sur scène, entrer sur
22 scène avec ma troupe d'infanterie.
23 Q. Ces préparatifs, cette phase préparatoire de l'attaque a-t-elle duré
24 pendant toute la durée de l'attaque ou avec des interruptions ?
25 R. Non, il y a eu des intermittences, enfin des interruptions puisque ces
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1 armes ont leur limite. Vous avez un angle large, un grand angle et un angle
2 plutôt étroit. Quand je suis arrivé à peu près à 460 mètres du relais, j'ai
3 tiré une roquette qui était un signal en réalité, indiquant l'interruption
4 du feu d'artillerie pour nos propres forces, évidemment.
5 Q. Je retire la question.
6 Vous avez arrêté cette préparation en feu au moment vous vous approchez du
7 relais de Srdj.
8 R. Oui.
9 Q. Où allez-vous ensuite avec vos troupes ?
10 R. A ce moment-là, sur cet axe principal qui relie Strincjera et Srdj, ce
11 groupe d'assaut était divisé en deux groupes, en deux sous groupes. Vers la
12 droite est partie un groupe d'une dizaine de personnes, avec à leur tête,
13 le lieutenant Nikolic. Sur la gauche, est parti un autre groupe de dix
14 soldats également, et à leur tête était Momcilo Bodiroga. Avec mon escorte,
15 j'ai suivi la route, j'ai continué le long de la route, et nous avions ce
16 char qui nous servait d'appui.
17 Q. Est-ce que quoi que ce soit est arrivé à ce char au fur et à mesure que
18 vous avanciez ?
19 R. Puisque l'artillerie a arrêté de tirer sur le relais, sans doute qu'ils
20 auraient pris leur position et c'est à ce moment-là que le char, qui nous
21 servait d'appui, a été touché. Il a été touché au niveau du réservoir
22 d'essence, de carburant.
23 Q. Est-ce qu'est-ce que vous avez fait ? Est-ce que vous avez demandé que
24 le char fasse demi-tour ?
25 R. Oui. Puisque l'équipement, les hommes qui maniaient le char n'étaient
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1 pas blessés, j'ai demandé que les fasse revenir en arrière, à peu près 500
2 ou 600 mètres de l'autre côté de la colline pour que l'on ne puisse pas lui
3 tirer dessus et pour qu'ils puissent continuer à nous appuyer.
4 Q. Est-ce que vous connaissez Marko Komarica ?
5 R. Oui, c'était un de mes soldats.
6 Q. Dakovic Svetislav ?
7 R. Oui.
8 Q. Mesaros ?
9 R. Oui.
10 Q. Ce sont les hommes qui ont pris part à l'action ?
11 R. Oui.
12 Q. Votre groupe, celui que vous avez mentionné et le groupe de Pesic, est-
13 ce qu'à un moment donné, vous vous êtes rencontrés à Srdj ?
14 R. Oui. Ceci est arrivé au moment où nous avons dépassé le porche quand
15 nous sommes entrés dans la forteresse ou plutôt dans ces installations qui
16 s'y trouvent. A ce moment-là, le groupe de gauche, mené par Bodiroga, là où
17 se trouvait Dakovic et Komarica, a rejoint le côté gauche, et a rejoint le
18 groupe qui venait de la droite mené par le lieutenant Pesic.
19 Q. Est-ce qu'ils sont arrivés sur le plateau de Srdj ?
20 R. Oui.
21 Q. Est-ce qu'il y avait des soldats aux positions du fort de Srdj ?
22 R. Ils se sont retirés de ces positions qui étaient visibles, les
23 positions autour du relais. Ils se sont retirés au sous-sol et sous le
24 relais. Il y avait quelques niveaux sous le sol au niveau du relais, et
25 c'est là qu'ils étaient.
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1 Q. Est-ce qu'on a ouvert le feu sur le groupe d'assaut de la JNA et qui
2 avançait vers le plateau de Srdj ?
3 R. Au moment où nous avons pratiquement pris le relais, sur le sol, il n'y
4 avait pas de soldats croates. A ce moment-là, on a commencé à ouvrir le feu
5 de mortier, le feu d'artillerie sur le plateau de Srdj. C'étaient les
6 Croates qui étaient à l'origine de ces tirs. C'était un terrain rocheux et
7 nous avons essuyé des tirs intenses venant des forces croates, alors que
8 nous étions sur le plateau.
9 Q. Est-ce qu'il y a eu des conséquences ?
10 R. Oui.
11 Q. Quelles étaient ces conséquences ?
12 R. Dans mon groupe d'assaut, Miroslav Tasovac s'est fait tué, ainsi que
13 Bozo Divljan, et Selajdin. Ils étaient trois. Selajdin était un soldat
14 d'active professionnel. Le soldat Mesaros s'est fait tué, mais nous avions
15 aussi des blessés.
16 Q. Le feu qui venait de Dubrovnik, alors que vous étiez sur le plateau de
17 Srdj, pouvez-vous nous dire pendant combien de temps a duré ce feu ?
18 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Dans la langue anglaise, on ne nous a
19 pas indiqué la source des tirs, la provenance des tirs.
20 M. RODIC : [interprétation] Monsieur le Président, je vais essayer de
21 reformuler ma question pour résoudre ce problème.
22 Q. Monsieur le Témoin, vous avez dit que vous étiez sur le plateau de
23 Srdj, et vous nous avez dit qu'on vous tirait dessus avec des lance-
24 roquettes. Je vous ai demandé si vous avez essuyé des tirs. Mais avant
25 tout, pourriez-vous me dire de quelle direction on vous tirait dessus ? Qui
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1 vous tirait dessus ?
2 R. Les tirs venaient du côté croate, de Lapad, de la région de Lapad. Avec
3 des lance-roquettes, on tirait sur le relais de Srdj, là où nous étions.
4 Q. Pourriez-vous nous décrire le feu, les tirs que vous essuyez ? Pendant
5 combien de temps tout cela a duré ?
6 R. Au début, c'était moins intense, sans doute jusqu'au moment où ils
7 aiguisent tous les instruments de visée pour viser, justement, le relais.
8 Ensuite, c'était un feu incessant, on tirait sans cesse sur le relais.
9 Q. Pourriez-vous me dire si pendant l'attaque, si vous bénéficiez d'une
10 communication au radio avec les commandants ?
11 R. Oui, en effet. Pendant tout ce temps-là, nous avons coordonné nos
12 actions. Il n'avait pas tellement besoin de parler avec moi, d'ailleurs,
13 mais j'ai pu l'entendre communiquer avec les autres unités participant à
14 l'attaque.
15 Q. A un moment donné, avez-vous reçu l'ordre de vous retirer ?
16 R. Oui.
17 Q. Qui vous a donné cet ordre ?
18 R. Le commandant du bataillon, le capitaine Kovacevic, nous a ordonné de
19 nous retirer sur nos positions de départ.
20 Q. Etait-ce la première fois que vous avez entendu cet ordre-là, l'ordre
21 de retrait ?
22 R. A partir du moment où nous avons vu d'où on nous tire dessus, et
23 puisque c'était au-delà de la portée de nos armes, je lui ai demandé
24 d'intervenir et de neutraliser cette source de feu de Lapad puisque nous
25 commencions à avoir des pertes en hommes. Après un certain moment, il m'a
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1 ordonné de retirer mes hommes sur la ligne de départ en faisant attention,
2 justement, à ce feu de mortier en regagnant nos positions de départ. Je
3 n'avais reçu qu'une seule fois cet ordre de retrait.
4 Q. Ceci s'est passé il y a longtemps. Mais êtes-vous en mesure de nous
5 donner à peu près l'heure de cette attaque ?
6 R. C'était dans l'après-midi. En tout cas, après midi, car en arrivant à
7 Strincjera, peu de temps après, il faisait nuit. C'était dans l'après-midi,
8 c'est sûr.
9 Q. Votre unité est arrivée à sa position de départ, Strincjera ?
10 R. Oui.
11 Q. En arrivant là-bas, a-t-on prodigué des soins aux blessés, à qui que ce
12 soit ? Qu'est-ce que vous avez fait avec les blessés et les morts ?
13 R. A ce moment-là, en ce qui concerne les morts, on les a évacué et nous
14 avons aussi évacué les blessés. Ceux qui étaient blessés légers, ils se
15 rentraient tous seuls.
16 Cette évacuation a duré assez longtemps. Nous nous procédions à cette
17 évacuation par groupe. Ensuite, le Dr Vukas est arrivé là-bas avec des
18 véhicules; des ambulances, des véhicules sanitaires. Il a pris les morts et
19 les blessés, et il les a amené en direction de Kupari pour soigner les
20 blessés. En ce qui concerne les morts, on les a immédiatement transféré à
21 l'hôpital de Trebinje.
22 Q. Dites-moi : le 6 décembre 1991, au moment où vous revenez à Strincjera,
23 sous les positions de départ, vous étiez où à ce moment-là jusqu'à la fin
24 de la journée ?
25 R. J'ai été sur la forteresse de Strincjera. J'ai passé en revue tous mes
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1 hommes. Je leur ai dit qu'il fallait rester attentifs au cours de la soirée
2 et la nuit. J'y suis resté pendant tout ce temps-là.
3 Q. Pourriez-vous me dire si qui que ce soit est venu vous visiter ?
4 R. Oui.
5 Q. Qui cela ?
6 R. Les commandants du bataillon, et encore une autre personne. Je ne sais
7 pas si c'était Sofronije ou Zarkovic.
8 Q. Sofronije, c'est l'officier que vous avez mentionné déjà.
9 R. Oui, oui. C'est lui qui venait avec des étrangers. Zarkovic, c'est lui
10 qui est chargé du moral des troupes.
11 Q. Qu'est-ce qu'ils vous ont demandé ?
12 R. Ils m'ont demandé comment se portaient les gens, voir s'ils étaient
13 mécontents, et comment ils ont accepté ce qui s'est passé. C'est à peu près
14 cela.
15 Q. Y a-t-il eu des protestations de la part des combattants ?
16 R. Oui, tout d'abord, parce qu'on ne nous a pas fourni d'appui en
17 artillerie, et ceci était la cause directe de la mort de nos trois soldats
18 appartenant à la 1ère Compagnie. Ceci a été dit directement quand ils sont
19 arrivés, mais personne ne savait dire pourquoi les choses se sont passées
20 ainsi. Avant tout, le commandant a dit qu'il ne savait absolument pas pour
21 quelle raison il n'y a pas eu d'appui d'artillerie.
22 Q. La veille, lors du reporting chez le commandant, on vous a, n'est ce
23 pas, promis cet appui ?
24 R. Oui, puisque nous savions qu'il y avait des points à Lokrum et à Babin
25 Kuk, qui étaient en dehors de notre portée.
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1 Q. Le 7 décembre, le lendemain, pourriez-vous nous dire où vous vous
2 trouvez ?
3 R. La journée du 7 décembre, je l'ai passé dans mon unité. J'y suis resté
4 pratiquement tout le temps à Strincjera, à peu près jusqu'à midi.
5 Q. Avez-vous quitté Strincjera ?
6 R. Oui. J'y suis parti justement visiter mon unité qui se trouvait à
7 Cajkovici. Je suis descendu jusqu'au poste de commandement à Gornji Brgat.
8 Là, j'ai arrêté mon véhicule, et j'ai demandé si le commandant y était. On
9 m'a répondu que le commandant n'y était pas occupé à son poste de
10 commandement. Moi, j'ai tout simplement répondu qu'il fallait lui dire que
11 je serais à Cajkovici. Ensuite, j'ai continué ma route jusqu'à Cajkovici.
12 Q. Le 8 décembre, vous y vous trouvez dans l'unité ?
13 R. Le 8 décembre, vers 10 heures, j'ai quitté l'unité, accompagné d'un
14 groupe de soldats. Je me suis rendu au village de Kravarevo [phon], au-
15 dessus de Baba Gacko, assister aux funérailles de Divljan Bozo, qui a été
16 tué. Un groupe est également allé à Trebinje, à l'enterrement de Tasovac.
17 Q. Quelqu'un vous a–t-il posé des questions concernant l'attaque sur Srdj,
18 le 6 décembre 1995 ?
19 R. Non.
20 Q. Avez-vous écrit ou plutôt, avez-vous rédigé un rapport, avez-vous
21 renvoyé un rapport à quelqu'un concernant l'attaque ?
22 R. Non.
23 Q. Dites-moi : au cours des séances de briefing qui se tenaient au
24 commandement de votre bataillon, est-ce que l'on vous informait des
25 positions, sur l'armement et l'équipement appartenant au côté ennemi ?
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1 R. Oui. Lors de ces séances, le commandant nous parlait de ce qui se
2 passait dans les unités avoisinantes, et nous informait de l'attaque de
3 l'ennemi. C'était Stojanovic et Nesic qui étaient déployés à Zarkovica et à
4 Bosanka. On fait valoir leur point de vue concernant les tirs qui
5 provenaient de la vieille ville sur les unités qui étaient situées à cet
6 endroit-là. Ils ont formulé cette plainte à l'encontre du commandant.
7 Q. Ces provocations contre leurs unités, étaient-elles très fréquents ces
8 tirs qui provenaient de la vieille ville ?
9 R. C'était, pour la plupart, le capitaine Nesic qui a formulé ces griefs,
10 et il a dit que c'était très fréquent.
11 Q. A-t-on dit quelles étaient les armes avec lesquelles on attaquait
12 depuis la vieille ville, les positions sur Bosanka et Zarkovica ?
13 R. Au cours de cette période, lors des séances de briefing, il parlait
14 d'un canon anti-char de 20 millimètres. Il également parlait de
15 mitrailleuses lourdes, et il a évoqué l'existence d'un lance-mortiers qui
16 se trouvait à l'entrée de la vieille ville. Il a également parlé des
17 tireurs embusqués qui étaient situés sur les toits des maisons avoisinantes
18 autour de l'hôtel, en fait.
19 Q. Dites-moi : étant donné que vous étiez enseignant à l'école des
20 officiers de réserve à Bileca, est-ce qu'un lance-mortiers est considéré
21 comme être une arme d'infanterie ?
22 R. Oui. Pour ce qui est de lance-mortiers de 60 millimètres, 42
23 millimètres, et 120 millimètres.
24 Q. Peut-on tirer avec un lance-mortiers depuis un sol dur ?
25 R. Oui, si l'on prépare le terrain adéquatement. On peut tirer également
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1 depuis une surface dure. C'est très clairement établi dans le règlement
2 quant à l'usage de lance-mortiers. On peut tirer depuis une surface qui
3 soit faite de poches de sable ou bois mou, ou quelques autres surfaces qui
4 a été préalablement préparées afin de poser un lance-mortiers.
5 Q. Est-ce que vous enseignez ce jour des méthodes à vos étudiants à
6 Bileca, concernant les mortiers et le feu que l'on peut ouvrir à partir
7 d'un mortier.
8 R. Oui.
9 Q. Dites-moi, maintenant : s'agissant du 6 décembre et pendant une période
10 de sept à dix jours, après cette date est-ce que vous savez s'il y a des
11 supérieurs, des généraux, des amiraux, qui venaient rendre visite à vos
12 unités ?
13 R. Je n'ai jamais vu d'amiral ni de général, sur les positions de mes
14 unités.
15 Q. Est-ce que vous saviez s'il y avait un commandement supérieur sur le
16 théâtre des opérations de Dubrovnik et d'Herzégovine, outre le Secteur
17 naval ?
18 R. La première fois que j'ai eu connaissance de l'existence du 2e Groupe
19 opérationnel à Trebinje, c'était lorsque je me suis présenté au
20 commandement de Bileca. J'ai demandé de me permettre d'utiliser un véhicule
21 pour déménager certains objets et c'est à ce moment-là qu'ils m'ont dit de
22 me présenter au commandement du 2e Groupe opérationnel à Trebinje. C'était
23 en février en 1992, puisque j'ai déménagé de Bileca en mai 1992, et que
24 j'ai transféré ma famille de Bileca plutôt en mai 1992.
25 Q. Dites-nous, brièvement : est-ce que les officiers du 9e VPS sont venus
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1 dans vos unités après le 6 décembre. Est-ce qu'ils sont venus sur les
2 positions du 3e Bataillon et de votre compagnie ?
3 R. Oui, ce sont des officiers dont j'ai déjà donné les noms.
4 Q. Est-ce qu'ils se renseignaient sur l'état qui prévalait dans les
5 unités, sur ce qui se passait dans l'unité après les combats sur Srdj le 6
6 décembre ?
7 R. Oui, ils se sont renseignés. C'était immédiatement après le 6 décembre.
8 Ils voulaient savoir s'il y avait des griefs. Ils voulaient savoir quel
9 était l'état, la situation, et on a parlé très longtemps du 6 décembre.
10 C'est surtout un sujet fréquemment abordé dans notre unité, et ce, pendant
11 très longtemps.
12 Q. Dites-moi si vous avez été décoré pour vos activités lors des
13 évènements du 6 décembre.
14 R. Non.
15 M. RODIC : [interprétation] Monsieur le Président, en fait, je voulais
16 simplement montrer deux documents au témoin, et j'en terminerais là, avec
17 votre permission.
18 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Je vous remercie. Veuillez procéder.
19 M. RODIC : [interprétation] Je demanderais à l'Huissier de présenter au
20 témoin la pièce de la Défense D98.
21 Q. Monsieur Lemal, je vous demanderais d'examiner ce document et de vous
22 concentrer sur la phrase qui parle des bombes AGF de Zolja, et des obus AG
23 et AF, et de cartouches pour les armes de sniper, 7 et 9 millimètres.
24 R. Ce sont des projectiles servant à neutraliser temporairement la
25 population sans en avoir des effets néfastes, permanents. C'est une arme
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1 chimique dont se servent les policiers lors de manifestation, lorsqu'ils
2 veulent dissiper les manifestants.
3 M. RODIC : [interprétation] Très bien. Je demanderais que l'on montre au
4 témoin la pièce P24.
5 Q. Monsieur Lemal, voyez-vous sur cette photographie quelque chose que vous
6 reconnaissez ?
7 R. Pour ce qui est de cette photographie du bas, c'est l'HOD [phon], un
8 transporteur croate. En fait, on a refait un camion. J'ai essayé de tirer
9 dessus, mais je ne l'ai pas atteint. C'était sur la Rijeka Dubrovacka, tout
10 près de la station service. C'est là que je l'avais vu pour la première
11 fois avant la prise de ces positions. Il m'est arrivé plus tard de le voir
12 sur la partie du port de Gruz et de Lapad.
13 Q. Monsieur Lemal, je vous remercie.
14 M. RODIC : [interprétation] Monsieur le Président, j'en ai terminé avec
15 l'interrogatoire principal de ce témoin.
16 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Je vous remercie, Maître Rodic.
17 Madame Mahindaratne, je vous écoute.
18 Mme MAHINDARATNE : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.
19 Contre-interrogatoire par Mme Mahindaratne :
20 Q. [interprétation] Bonjour, Monsieur Lemal. Je m'appelle Prashanthi
21 Mahindaratne, et je vais vous poser quelques questions au nom de
22 l'Accusation.
23 Monsieur Lemal, vous avez dit lors de l'interrogatoire principal, d'avoir
24 fait vos études au centre scolaire d'Infanterie à Bileca, et à l'école de
25 l'Unité fraternité. Pourriez-vous nous dire
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1 --
2 M. PETROVIC : [interprétation] Monsieur le Président, le témoin n'a pas dit
3 qu'il est allé dans cette école à Bileca. Il a dit qu'il était plus tard
4 enseignant dans cette école. Je demanderais à mon éminente consoeur de lire
5 correctement le compte rendu d'audience.
6 Mme MAHINDARATNE : [interprétation] Je m'excuse. Je vais reformuler ma
7 question.
8 Q. Monsieur Lemal, permettez-moi de reformuler ma question. Vous avez dit
9 avoir été allé à l'école de Fraternité et Egalité à Belgrade, et ensuite
10 vous avez fait des études à l'Académie militaire pour les forces
11 terrestres, plus particulièrement vous étiez au département d'infanterie.
12 Pourriez-vous nous dire quelle est la formation que vous avez reçue dans
13 ces deux institutions ?
14 R. Au lycée militaire, il s'agit d'une école secondaire qui dure quatre
15 ans. Nous avons pu obtenir un enseignement général pour ce qui est des
16 sujets généraux et de la culture. Chaque année nous devions faire des
17 exercices de natation. Nous allions aux exercices de tir. C'est ce que l'on
18 faisait dans un centre tactique à Manjaca, pour ce qui est de l'école
19 militaire secondaire.
20 Plus tard, à l'Académie militaire puisqu'il s'agissait d'une école qui
21 donnait une éducation supérieure, nous étudiions toutes les armes
22 existantes avec une attention particulière donnée aux armes qui
23 appartenaient à la branche militaire à laquelle nous allions appartenir.
24 Après deux ans passés à Belgrade, j'ai été transféré à Sarajevo, c'est là
25 que j'ai fait ma spécialisation. C'était, également, une Académie
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1 militaire, j'ai terminé mes études là. J'ai été en mesure d'obtenir une
2 éducation pratique dans la nature. Nous étions exposés aux situations qui
3 étaient semblables aux situations de guerre. Nous pouvions bien simuler les
4 situations de guerre à cet endroit-là.
5 Q. Je vous remercie. Maintenant, vous avez dit que vers la mi-septembre,
6 vous avez, temporairement, été transféré à la 472e Brigade motorisée, et
7 vous vous êtes présenté au poste de commandement qui était situé à
8 Trebinje. Est-ce que vous saviez que le poste de commandement du 2e Groupe
9 opérationnel se trouvait, également, à Trebinje ?
10 R. Non, j'ai appris l'existence du 2e Groupe opérationnel, pour la
11 première fois, au mois de février 1992.
12 Q. De la mi-septembre 1992 jusqu'à la fin de 1992, vous vous reportiez au
13 commandement de la brigade de Trebinje, mais vous ne saviez pas qu'il y
14 avait un poste de commandement du 2e Groupe opérationnel à Trebinje
15 également ?
16 R. Je n'ai jamais dit que je me présentais à Trebinje. J'ai simplement dit
17 que j'allais voir le capitaine Kovacevic à Gornji Brgat. Je n'ai jamais dit
18 que je devais me présenter au commandement de la 472e Brigade à Trebinje à
19 l'exception de la fois où j'ai pris mes tâches de responsabilité. C'est, à
20 ce moment-là, que je me suis présenté à Trebinje.
21 Q. Est-ce que vous avez rendu visite à Trebinje ? Je ne parle de votre
22 présentation formelle à cet endroit-là, mais est-ce que vous vous y êtes
23 rendu ?
24 R. J'y ai séjourné à l'hôpital, j'ai passé un séjour de sept jours à
25 l'hôpital, et lorsque j'allais chez moi, je rentrais à la maison, lorsque
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1 je me rendais à Bileca, je passais par là.
2 Q. Monsieur Lemal, vous avez dit que lorsque vous vous êtes présenté, eu
3 égard à votre nationalité, les gens vous traitaient avec un peu de réserve.
4 Est-ce qu'ils ne vous avaient pas informé de ce qui allait se passer ?
5 R. Non, mais ils ne me croyaient pas dans la mesure où il aurait fallu
6 faire confiance à son commandant, et ce jusqu'à ce que les premières
7 opérations de combat n'avaient été faites. C'est à moment-là qu'ils ont vu
8 comment je me suis comporté et, à partir de ce moment-là, je n'ai plus eu
9 aucun problème avec mes hommes concernant le manque de confiance.
10 Q. Ils ne vous faisaient pas confiance à cause de votre origine ethnique
11 ou parce que vous aviez été détaché de façon temporaire à la 472e Brigade.
12 Pouvez-vous nous dire pourquoi on ne vous faisait pas confiance dans votre
13 unité ?
14 R. Je vous ai dit que Nojko Marinovic qui était, avant, le commandant de
15 cette unité, est passé du côté croate de fait. Ce n'était pas le seul cas
16 où un officier croate ou même hongrois ou une autre nationalité que serbe
17 ou monténégrine ait fait cela. C'est pour cela que les gens faisaient
18 attention. Je n'ai pas voulu dire quoi que ce soit d'autre, d'ailleurs, je
19 ne voyais pas cela comme une circonstance tragique. Je me suis dit qu'avec
20 le temps les choses vont s'arranger, et c'est ce qui s'est passé
21 exactement.
22 Q. Monsieur le Témoin, j'aurais dû vous poser une question auparavant,
23 mais je vous la pose maintenant. Pouvez-vous me dire où se trouve Sremska
24 Mitrovica ? Où exactement ? Votre lieu de
25 résidence ?
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1 R. Sremska Mitrovica se trouve à Vojvodina en République de Serbie à 70
2 kilomètres de Belgrade en direction de Zagreb.
3 Mme MAHINDARATNE : [interprétation] Peut-on montrer au témoin la carte
4 P132.
5 Q. Monsieur le Témoin, sur cette carte vous avez montré un certain nombre
6 de positions qui étaient tenues par les unités du 3e Bataillon à partir du
7 mois de novembre jusqu'en décembre. Pourriez-vous, s'il vous plaît, à
8 l'aide du pointeur, nous montrer Strincjera, l'endroit où était positionnée
9 votre unité ?
10 R. [Le témoin s'exécute]
11 Q. Ainsi que les positions au nord de Strincjera que vos unités ont tenues
12 ou ont prises ?
13 R. Oui.
14 Q. Ensuite, vous avez dit que la 1ère Compagnie avait ses positions à
15 Bosanka. Vous ai-je bien compris ?
16 R. Oui, c'est vrai.
17 Q. Quel était le nom du commandant de la 1e Compagnie du 3e Bataillon ?
18 R. Le capitaine Slavoljub Stojanovic.
19 Q. Cette Compagnie de blindés antichars était commandée par le capitaine
20 Nesic, elle se trouvait à Zarkovica, n'est-ce pas ?
21 R. Oui, c'était une Compagnie antiblindée, c'était le capitaine Nesic.
22 Vous avez raison.
23 Q. Pourriez-vous, s'il vous plaît, montrer cela à l'aide du pointeur, la
24 position de Zarkovica. Vous avez besoin de déplacer la carte un petit peu
25 pour qu'elle puisse être vue sur nos écrans. Merci. Quelle était cette
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1 compagnie ? Quel était le numéro de cette compagnie ? La 1ère, la 2e, la 3e ?
2 R. Non, il y a que les Compagnies d'Infanterie qui ont des numéros dans un
3 bataillon et, ensuite, vous avez les compagnies, comme celle de lance-
4 roquettes. Comme il n'y en a qu'une, elle n'a pas de numéro. Là, par
5 exemple, c'était la Compagnie de lance-roquettes de 120 millimètres.
6 Ensuite, il y avait aussi d'autres compagnies spécifiques, comme
7 antiblindés. Comme il n'y en a qu'une, cette compagnie n'a pas de numéro.
8 Il en va de même pour le peloton des arrières. Comme il y en a qu'un, il
9 n'a pas de numéro.
10 Q. En ce qui concerne les Compagnies d'Infanterie, il y en avait trois ?
11 R. Oui.
12 Q. Vous nous avez montré les positions tenues par votre compagnie, la 2e
13 Compagnie.
14 R. Oui.
15 Q. Vous nous avez montré aussi les positions tenues où était déployée la
16 1ère Compagnie.
17 R. Oui.
18 Q. La 3e n'était-elle pas déployée entre les positions tenues par la vôtre
19 et la 1ère Compagnie, à savoir, entre Bosanka et Strincjera ?
20 R. Non. Ce n'est pas là qu'elle a été déployée.
21 Q. Monsieur le Témoin, pourriez-vous, s'il vous plaît, à l'aide du
22 pointeur, nous montrer la position qui se trouve entre Strincjera et
23 Bosanka, juste derrière Srdj.
24 R. [Le témoin s'exécute]
25 Q. Quelle unité était déployée à cet endroit ?
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1 R. Aucune unité n'y était déployée. C'est une façon tactique de montrer le
2 déploiement des unités sur les lignes, sur les positions. Vous utilisez ces
3 traits interrompus, en pointillé rouge. Cela ne veut pas dire que les
4 unités étaient déployées partout là. Moi, je vous ai bien montré où étaient
5 déployées ces unités. En ce qui concerne les terrains entre les positions
6 des différentes unités, ce terrain était sécurisé des différentes façons,
7 par les patrouilles, les embuscades, et cetera. Sur ce terrain que vous
8 venez de nous montrer, il n'y a jamais eu d'unités de positionnées.
9 Q. Pourriez-vous, s'il vous plaît, nous montrer l'endroit où était
10 déployée la 3e Compagnie, la 3e Compagnie du 3e Bataillon ?
11 R. Sur cette carte, je vous ai dit que là, on part à partir du moment où
12 nous commençons à agir sur Ivanica. La 3e Compagnie est resté en réserve,
13 puisque ce territoire, du point de vue géographique, ne permettait pas de
14 déployer toutes les unités et de les utiliser dans le cadre des activités
15 de combat.
16 Q. Pourriez-vous, s'il vous plaît, à l'aide du pointeur, nous montrer les
17 positions de cette compagnie pour que nous puissions le voir ?
18 R. Ils étaient derrière le village de Bosanka. Ils étaient déployés sans
19 affectation de combat.
20 Q. Pourriez-vous, de façon précise, placer votre pointeur là-bas, pour que
21 nous puissions le voir. Ne le bougez pas. Est-ce l'endroit qui correspond à
22 cette position ? Pourriez-vous identifier cet endroit, nous donner le nom
23 de cette localité ?
24 R. Non, je ne saurais faire. Là, il y avait un hameau du village de
25 Bosanka. Ce hameau ne figure même pas sur la carte. Je ne connais pas son
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1 nom.
2 Q. Comment avez-vous pu identifier la localité où était déployée la 3e
3 Compagnie, si vous ne pouviez pas l'identifier sur la carte ?
4 R. Par rapport à la position du village de Bosanka. L'axe routier qui mène
5 vers la forteresse Gradci et Strincjera. Le groupe de maisons était là, la
6 3e Compagnie d'infanterie était là-bas.
7 Q. Vous dites que la 3e Compagnie du 3e Bataillon était déployée derrière
8 Bosanka, c'est ce que vous êtes en train de nous dire. Est-ce que je vous
9 ai bien compris ?
10 R. Oui, derrière le village de Bosanka, en direction du village de Brgat.
11 Il y a un peu de maisons là, un hameau, si j'ose dire.
12 Q. Cette compagnie s'y reposait, c'est cela, puisqu'elle ne participait
13 pas aux activités de combat ? Quelle était la mission de cette compagnie ?
14 R. Cette compagnie, après avoir pris ces endroits, n'existait que pour la
15 forme, puisque son capitaine, Sikimic, a été muté ailleurs. Une partie des
16 soldats de cette compagnie, à peu près de la force d'un peloton, est passée
17 chez moi et l'autre partie est passée chez le capitaine Stojanovic, de
18 sorte qu'il ne restait qu'une trentaine de personnes dans cette compagnie
19 qui servaient en tant que troupe de réserve du bataillon, et n'a pas
20 participé aux activités de combat. Cette compagnie a été dissoute, pour
21 ainsi dire.
22 Q. Vous avez parlé d'un certain commandant Sikimic. Quel était son prénom
23 ?
24 R. Slavisa.
25 Q. D'après ce que vous nous dites là, la 3e Compagnie s'est jointe, à la
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1 fois, à votre compagnie qu'à la 1ère Compagnie ? Sur cette localité ne sont
2 restés qu'une trentaine d'hommes.
3 R. Oui.
4 Q. Pourrait-on dire que les hommes, les éléments de cette compagnie ont
5 été déployés sur cette hauteur qui figure sur cette carte entre Bosanka et
6 Strincjera. Les hommes faisant partie de cette compagnie maintenant se
7 trouvaient déployés le long de la ligne rouge sur les positions qui
8 comprennent aussi bien Strinjcera que Bosanka. Est-ce exact ?
9 R. Non. Ce n'est pas exact, puisqu'au dessus du village de Bosanka, en
10 dehors de la forteresse de Strincjera et de Gradci, et le village de Brgat,
11 est ce hameau, qui se trouve bien plus loin. Vraiment, derrière cette zone
12 verte, au niveau du numéro 3.
13 Q. Je ne vous parle pas de cette trentaine d'hommes qui sont restés
14 derrière, mais des autres, ceux qu'on a fait sortir de la 3e Compagnie,
15 pour les inclure dans la vôtre et dans la 1ère Compagnie, avec vos autres
16 unités, aussi bien à Strincjera qu'à Bosanka ?
17 R. Oui, à Strincjera et à Bosanka, puisque là, ce sont des surfaces bien
18 plus petites que ce que vous voyez là, ce qui est marqué par les lignes
19 rouges. C'est un territoire qui était contrôlé par les unités, mais il n'y
20 avait pas de soldats là-bas, parce qu'à cause de la configuration du
21 terrain, c'était un terrain inaccessible. Effectivement, oui, nous nous
22 étions sur la forteresse de Gradci, Strincjera, dans le village de Bosanka,
23 et cetera.
24 Q. Que s'est-il passé avec les armes de la 3e Compagnie ? Quelle compagnie
25 les a prises ?
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1 R. Chaque homme a apporté son fusil avec lui. En ce sens-là, les armes de
2 cette compagnie. A partir du moment où vous étiez transféré dans une autre
3 compagnie, vous preniez vos armes avec vous.
4 Q. Qu'en est-il des mortiers et de l'équipement d'artillerie qui
5 appartenaient à cette compagnie. Qu'est-ce qui se passait avec cela ?
6 R. Aucune compagnie d'infanterie du point de vue organique ne dispose
7 d'armes d'artillerie ou de lance-roquettes.
8 Q. Est-ce que vous dites qu'il n'y a pas de mortiers au niveau des
9 compagnies d'infanterie ?
10 R. Oui, les Compagnies d'Infanterie, du point de vue organique, ne
11 disposent pas de lance-roquettes du point de vue organique. On peut leur
12 fournir de telles armes, mais du point de vue organique, ils ne les ont
13 pas.
14 Q. Mais pourquoi ? Parce que ce ne sont pas des armes d'infanterie ?
15 R. Si, au niveau du bataillon d'infanterie vous avez une compagnie de
16 lance-roquettes de 120 millimètres qui sert d'appui à toutes les Compagnies
17 d'Infanterie.
18 Q. Qu'en est-il des mortiers de 82 millimètres ? Toutes ces compagnies,
19 toutes les quatre Compagnies du 3e Bataillon disposaient de lance-roquettes
20 de 82 millimètres, n'est-ce pas ?
21 R. Non, toutes les compagnies ne les avaient pas. Je ne sais pas d'où vous
22 sortez cette 4e Compagnie, d'ailleurs.
23 Q. Vous avez dit qu'une compagnie a été dissoute, il en restait trois, les
24 trois compagnies disposaient de lance-roquettes de 82 millimètres ?
25 R. Non, pas toutes les trois, les trois compagnies ne disposaient pas de
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1 lance-roquettes de 82 millimètres.
2 Q. Vous, au sein de votre compagnie, aviez-vous une batterie qui disposait
3 de lance-roquettes de 82 millimètres ?
4 R. Oui, j'avais quatre lance-roquettes de 82 millimètres, mais c'était de
5 l'équipement d'appui, puisque j'agissais, de façon autonome, et j'étais
6 éloigné des autres unités.
7 Q. La 1ère Compagnie, celle qui était à Bosanka, elle disposait d'un
8 mortier de 82 millimètres, n'est-ce pas ?
9 R. Non.
10 Q. Vous avez parlé d'un capitaine, mais je ne me souviens plus de son nom,
11 excusez-moi, comment s'appelait-il déjà le commandant de la 1ère Compagnie ?
12 R. Slavoljub Stojanovic.
13 Q. Sa compagnie avait, quelque part, un groupe d'appui disposant d'un
14 lance-roquettes de 82 millimètres ?
15 R. Non.
16 Q. Vous venez de dire à l'instant que les lance-roquettes étaient
17 considérés comme des armes d'infanterie. Dans ce cas-là, est-ce qu'il ne
18 serait-il pas propice que chaque compagnie d'infanterie soit munie de tels
19 armements ?
20 R. Non, absolument pas. Ce n'est pas indispensable et, d'ailleurs, selon
21 la formation des unités, il est, tout à fait, clair, quelles sont les
22 unités qui peuvent être munies d'un tel armement. En d'autres mots, il
23 n'est pas indispensable qu'une compagnie d'infanterie ait en son sein un
24 lance-roquettes de 82 millimètres. C'est ce que j'affirme, mais il est
25 toujours possible d'ajouter un lance-roquettes.
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1 Q. Conformément à la règle, à quelle formation appartient un mortier de 82
2 millimètres ?
3 R. Ils appartenaient à l'infanterie légère, bataillons et brigades, ou
4 brigades d'infanterie légères qui sont mobilisées seulement pendant la
5 guerre. Ces mortiers de 82 millimètres sont rattachés à ces unités. Pour ce
6 qui est des formations en temps de paix, elles peuvent avoir un mortier de
7 120 millimètres.
8 Q. Puisque votre unité appartenait à un bataillon d'infanterie, et que
9 c'était en temps de guerre, les compagnies d'infanterie du 3e Bataillon
10 n'étaient-elles pas censées avoir un mortier de 82 millimètres ? N'avaient-
11 elles pas le droit d'en avoir un ?
12 M. RODIC : [interprétation] Monsieur le Président, objection. Mon éminente
13 consoeur a répété, à maintes reprises, la question de la 472e Brigade, le
14 nom de l'unité dans laquelle a servi le témoin, était la 3e Brigade
15 motorisée qui n'est pas la même chose que le 3e Bataillon d'Infanterie.
16 Je demanderais à ce que l'on fasse attention à cela.
17 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Je crois que le moment est opportun,
18 Madame Mahindaratne pour interrompre le procès.
19 Mme MAHINDARATNE : [interprétation] Oui, merci, Monsieur le Président.
20 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Nous allons reprendre nos travaux à 9
21 heures demain matin. Je vais demander à Monsieur Lemal de revenir demain
22 matin à 9 heures, pour poursuivre votre contre-interrogatoire, je vous
23 remercie.
24 [Le témoin se retire]
25 --- L'audience est levée à 15 heures 24 et reprendra le mercredi 7 juillet
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1 2004, à 9 heures 00.
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