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2 [Audience publique]
3 [L'accusé est introduit dans le prétoire]
4 --- L'audience est ouverte à 9 heures 23.
5 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Bonjour, à tous. Nous sommes désolés
6 du retard. On vient de nous dire que le témoin prévu pour aujourd'hui ne
7 sera pas disponible pour des raisons médicales, il est souffrant. Mais,
8 Monsieur Thayer, j'espère que vous avez des informations supplémentaires à
9 nous donner.
10 M. THAYER : [interprétation] En effet, Monsieur le Président. Bonjour à
11 tous, Madame, Messieurs les Juges, général Tolimir. Bonjour à tous dans le
12 prétoire.
13 Le témoin est souffrant, il ne va vraiment pas bien. Je l'ai rencontré et
14 ne peut absolument pas faire quoi que ce soit, mis à part rester au lit. Je
15 ne sais pas ce qu'il a, on dirait la grippe, on dirait la grippe. En tout
16 cas, ce qui est certain c'est qu'il n'est pas du tout en état de témoigner.
17 Il est avec le médecin à l'heure actuelle, il était malade quand il est
18 arrivé, et ça ne fait qu'empirer. Pendant une journée, il a semblé aller à
19 peu près, et puis il a replongé, si je puis dire. Nous ne savons pas
20 exactement quand il ira mieux, quand il sera capable et surtout quand il
21 pourra revenir pour témoigner. M. Ruez a un créneau tellement précis
22 pendant qu'il est disponible que certains jours, qu'on essaie de programmer
23 les autres témoins de façon à ne pas modifier les dates de témoignage de M.
24 Ruez, parce qu'il vient de loin. Je pense que ce témoin pourra revenir en
25 avril, nous allons étudier le calendrier avec les autres parties. On
26 l'aurait prévu lundi, s'il était en forme, mais nous avons prévu un témoin
27 qui est venu -- qui a traversé l'Atlantique, enfin qui a traversé un océan
28 pour arriver ici et qui est ici avec une personne, ce sont des gens qui
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1 perdent des jours de travail chaque fois qu'ils doivent rester en dehors de
2 chez eux. Donc on ne veut pas qu'ils perdent trop de temps. Il faut qu'ils
3 rentrent vite chez eux. Voilà où nous en sommes. Lundi, nous avons ce
4 témoin qui est arrivé d'autre Atlantique, l'autre est malade, mais nous
5 avons encore deux heures de vidéo et nous pouvons peut-être tout simplement
6 voir les vidéos aujourd'hui.
7 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Monsieur Thayer, nous tenons à
8 attirer l'attention de l'Accusation sur les dates prévues pour les
9 audiences. Je comprends bien qu'il y a un problème, puisque nous ne
10 siégeons que deux jours par semaine, à l'heure actuelle, ce qui n'est pas
11 simple pour vous, pour vous organiser, pour programmer vos témoins. Mais
12 vous devriez avoir toujours un témoin de réserve, ce serait bien, au cas où
13 l'un des témoins ne peut pas venir en prétoire. Donc nous espérons qu'à
14 l'avenir, cette situation ne se répètera, en tout cas pas trop souvent.
15 M. THAYER : [interprétation] Je tiens à vous dire que nous avons commencé à
16 nous préparer pour avoir certains des témoins, je les appelle bouche-trou,
17 ce n'est pas trop élégant, mais ces témoins disponibles à l'avenir. Donc il
18 y a par exemple plusieurs enquêteurs qui pourraient venir témoigner sans
19 préavis et qui pourraient témoigner pendant une heure, une demi-heure ici,
20 une demi-heure là. Vous avez un d'ailleurs lundi, au cas, on en a un pour
21 lundi au cas où on a trop de temps. Mais de toute façon nous verrons
22 lorsque nous y serons ce qu'il en est, nous le verrons lundi.
23 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Merci.
24 Donc vous allez nous montrer des vidéos, c'est bien cela. Si j'ai
25 bien compris, cela permettra d'économiser du temps, de gagner du temps avec
26 un témoin que nous entendrons plus tard. Donc allez-y, s'il vous plaît.
27 M. THAYER : [interprétation] Je vous remercie. Je vais donner la
28 parole maintenant à M. McCloskey, notre substitut Procureur, et je vous
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1 demande la permission de quitter la salle.
2 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Allez-y. Vous pouvez donc
3 quitter le prétoire, et Monsieur McCloskey, nous vous souhaitons la
4 bienvenue.
5 M. THAYER : [aucune interprétation]
6 M. McCLOSKEY : [interprétation] Nous allons poursuivre le visionnage
7 des vidéos, là où nous en étions. Nous avions regardé la première réunion
8 de l'hôtel Fontana, où le général Mladic disait qu'il allait rappeler plus
9 tard dans la soirée. Maintenant, nous avons la vidéo de la réunion dont il
10 parlait, qu'ils allaient à 23 heures. C'est une vidéo que vous devez voir,
11 donc ce n'est pas vraiment pas un bouche-trou, absolument pas. Il ne faut
12 pas l'envisager comme cela, ce n'est pas quelque chose qui nous permet
13 d'utiliser notre temps. Nous avons --ce type d'éléments existe, ils doivent
14 être vus, et donc nous pensons que le moment est opportun pour ce faire.
15 [Diffusion de cassette vidéo]
16 L'INTERPRÈTE : [voix sur voix]
17 "Karremans : Je voudrais commencer avec le fait qu'il a été difficile de
18 trouver un représentant des réfugiés pour aujourd'hui, enfin pour ce soir.
19 L'interprète répétant la même chose.
20 Karremans : Nous sommes contents d'avoir trouvé M. Mandic.
21 Karremans : Et donc nous avons préparé sur un papier nos premières
22 réflexions à propos de l'évacuation de la population. Et sur le papier, il
23 y a aussi les besoins immédiats de la population.
24 Voici la liste, je vais commencer par ce qu'il y a dans l'enceinte de
25 Potocari, et les usines qui se trouvent autour de cette enceinte. Il y a
26 maintenant environ 15 à 20 000 personnes qui s'y trouvent. Il y a encore
27 un grand nombre de réfugiés qui arrive -- de personnes qui arrivent. Nous
28 les accompagnons. Pour trouver un endroit quelque part, parmi ces réfugiés
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1 se trouvent 88 blessés, quatre sont blessés très gravement, et médecins
2 sans frontières m'a fait savoir qu'il y en a encore huit à Srebrenica.
3 La situation de la population civile de l'enceinte et dans les usines est
4 très difficile. Ils sont mal nourris, ils n'ont pas eu assez à manger au
5 cours des six dernières semaines. Un grand nombre d'entre eux sont malades.
6 La plupart de ces personnes, je dirais à 95 % sont des femmes, il y en a
7 beaucoup d'enfants et de vieux. Pratiquement pas d'hommes. Un grand nombre
8 de personnes sont disons très sales, enfin leur vêtements sont sales, ils
9 ont des puces, enfin tout cela.
10 Disons pour aujourd'hui et pour demain, voilà ce qu'on va faire, parce
11 qu'on ne s'attendait pas à avoir autant de visiteurs dans l'enceinte, donc
12 voilà ce qu'on va faire, on va essayer d'organiser une espèce
13 d'approvisionnement en eau, en vivres, enfin ce qu'on a, enfin tous ces
14 [imperceptible] qui sont nécessaires pour les gens pour deux ou trois
15 jours. On va y travailler ce soir et demain. A l'heure actuelle, les gens
16 sont calmes, et on espère que cela reste ainsi. Donc on a mis de soldats
17 entre les groupes pour les aider dans la mesure du possible. Problème de
18 vivres. La population n'a rien à manger. En ce qui concerne mes soldats,
19 moi, il me reste deux jours de vivres. Une fois que ce sera parti, j'aurai
20 plus rien.
21 Donc ça signifie, à mon avis, si je puis le dire, le point le plus
22 important, c'est la nourriture. Il nous faut des vivres, ensuite des
23 médicaments. J'ai parlé aux représentants de Médecins sans frontières et
24 elle m'a expliqué qu'à l'hôpital de Srebrenica, il y avait 30 jours de
25 fournitures, donc si nous pouvions avoir accès à ces fournitures, dans ce
26 cas-là.
27 Mladic : Qui est cette personne ? Qui est cette personne ?
28 Voix non identifiée : Il vient, il travaille pour leur sécurité.
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1 Mladic : Dehors, vous aussi. [Alors, se retournant vers Karremans] Oui ?
2 Karremans : Si nous pouvions aider les blessés, donc si on pouvait avoir
3 ces stocks de médicaments pour vendre 30 jours.
4 Mladic : Mais où se trouvent ces stocks de médicaments ?
5 Karremans : Ils sont à l'hôpital de Srebrenica. Aujourd'hui, MSF n'a pas pu
6 prendre ses médicaments ni les équipements spéciaux. Ils ont pas pu les
7 prendre avec eux.
8 Mladic : Tout ça est parti, hein, de toute façon. J'étais à l'hôpital.
9 Amène le panneau. Ils ont tout pris. Il n'y a plus rien. J'ai rien trouvé
10 là-bas.
11 Karremans : Mais au fond, je vais voir ce qui s'est passé.
12 En ce qui concerne nos propres médicaments, on n'a presque plus rien. La
13 seule chose qui me reste, c'est deux équipes chirurgicales. Cet après-midi
14 et ce soir, ils ont fait de grosses opérations sur seulement deux
15 personnes. Maintenant, il y a plus de médicaments, de toute façon. Ils
16 peuvent plus faire d'opérations.
17 Si je puis me permettre, il me semble que la deuxième priorité serait
18 l'évacuation des blessés. Nous avons appelé très rapidement le HCR
19 Belgrade au téléphone. Ils ont 30 véhicules à nous proposer, qui sont
20 disponibles, des vans, des camionnettes, et si on se met d'accord, ils
21 pourraient nous les faire parvenir très rapidement. Puis il y a les vivres,
22 les vivres. Voilà, c'est tout en ce qui concerne la nourriture.
23 Troisièmement, c'est le diesel. Vous savez --
24 Mladic : Donne-moi une bouteille ou quelque chose comme ça. Ça, ça a été
25 pris de la mairie de Srebrenica, et je l'ai apportée moi-même. Et il n'y a
26 plus de médicaments à l'hôpital. Je venais de Srebrenica lorsqu'on s'est
27 rencontré ici tout à l'heure. J'ai traversé la ville à pied.
28 Karremans : Oui, mais, moi, je pensais qu'il y avait encore des
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1 médicaments, parce que c'est ce que les représentants du MSF m'avaient dit
2 --
3 Mladic : Je m'en fiche de ce qu'ont dit les représentants. Que le
4 lieutenant colonel dise ce qu'il veut dire et puis après, j'aimerais
5 entendre M. -- comment il s'appelle ?
6 L'interprète : Momdic [phon]. [L'interprète dit à Karremans] C'est pas très
7 important ce que le représentant MSF a dit, mais poursuivez.
8 Mladic à Nesib [phon] : Tu fumes ? Allez, fume. Tu voudrais bien une
9 cigarette. C'est un homme jeune. Allez, mettez cette cigarette devant Nesib
10 et poursuivez, Colonel.
11 On pourra au moins se relaxer pendant la réunion. Tu veux quelque chose à
12 boire, Nesib ?
13 Nesib : Non, merci, j'ai un café.
14 Mladic : T'as faim ? T'es professeur ?
15 Nesib : J'ai déjà mangé ce matin, ça me suffit.
16 Mladic : Qu'est-ce que t'as étudié ?
17 Nesib : L'électronique.
18 Mladic : L'électronique. T'as une licence ?
19 Nesib : Oui, une licence, oui.
20 Mladic : Où est-ce que t'as fait tes études ?
21 Nesib : A Sarajevo.
22 Mladic : Quand ?
23 Nesib : En 1990.
24 Mladic : T'es marié ?
25 Nesib : Non.
26 Mladic : Quand est-ce que tu es né ?
27 Nesib : 1962.
28 Mladic : Bon, il faut que la conversation termine.
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1 Karremans : Je peux y aller ? Donc, la 2, parlons du diesel. Nous n'avons
2 plus de diesel depuis le 16 février dans l'enclave. Je pense que le général
3 le sait. Aujourd'hui, il nous reste environ 4 à 5 000 litres de diesel. Et
4 j'en ai besoin pour les générateurs, pour l'électricité.
5 Mladic : Où est-ce qu'ils les ont mis ? Où est-ce qu'il est, où est-ce
6 qu'elle est ce diesel ?
7 Karremans : Dans l'enceinte.
8 Mladic : Où ça, à Srebrenica ?
9 Karremans : Non, à Potocari. On a besoin de ce diesel pour nos générateurs,
10 pour avoir de l'électricité. Pour l'eau, surtout, le truc pour l'eau, là,
11 comment ça s'appelle, déjà ? Le système de purification d'eau pour que
12 l'eau soit potable et qu'elle puisse être bue, utilisée, pour qu'on puisse
13 l'utiliser aussi pour l'antenne chirurgicale, pour le système de
14 refroidissement.
15 J'ai demandé une équipe du HCR et les autorités civiles pour qu'ils
16 puissent nous fournir des équipements comme des autocars. Tout ce que je
17 peux faire pour l'instant, c'est voir combien il y a de personnes pour
18 essayer de calculer quels sont nos besoins en transport.
19 Officier néerlandais à l'arrière-plan : Comptez.
20 Karremans : Si c'est possible, je peux demander à mes propres supérieurs
21 hiérarchiques les autocars aux autorités militaires. Mais je ne sais
22 absolument pas ce qu'ils vont me donner, ce qu'ils ont donné. Je n'en sais
23 rien pour l'instant. Pour l'instant on s'occupe de savoir combien de
24 personnes veulent aller où. Mais ça prend du temps. A l'heure actuelle je
25 ne sais pas du tout si ce sera possible.
26 Karremans : J'imagine que c'est quelque chose que M. Mladic peut me dire.
27 Je ne sais pas où ils veulent aller.
28 Karremans : Donc on pense -- donc on va faire un plan d'évacuation, pour
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1 savoir quelles sont les personnes qui sont prioritaires du fait leur âge,
2 de leur état de santé, et cetera. Et en fin, on a pensé à la période de
3 temps, période ce cessez-le-feu. Je ne sais pas de combien de temps on a
4 besoin. A partir du moment où on pourra commencer l'évacuation, je ne sais
5 pas quelles sont les sources -- combien j'aurai de sources, ce que j'aurais
6 comme équipement. En fin, voilà en gros ce qu'on a mis sur ce papier
7 rapidement, on a écrit ça rapidement lorsqu'on est entré à l'enceinte de
8 Potocari. Bien évidemment il va falloir travailler sur les détails. On a
9 commencé à le faire d'ailleurs.
10 Mladic : Je vous remercie.
11 Karremans : De rien.
12 Mladic : Nesim c'est ton prénom et ton nom de famille. Mandic, Nesim
13 Mandic.
14 Mladic : Nesib Mandic, tu peux parler.
15 L'interprète : Est-ce que le colonel doit être informé.
16 Mladic : Oui, tu peux très bien dire ce que je dis. Alors qu'est-ce que tu
17 veux, Nesib ?
18 Nesib : Je tiens à dire que je ne suis pas vraiment un représentant
19 officiel des autorités. J'étais le proviseur du lycée pendant la guerre.
20 Avant la guerre, j'enseignais l'électronique à l'école donc je pensais que
21 c'était logique. J'étais un peu surpris quand on m'a dit que je devais
22 représenter les réfugiés. Moi, je suis réfugié plus de trois ans et demi,
23 depuis le début. Au début, le colonel, le commandant du bataillon
24 néerlandais nous a dit qu'il y avait entre 15,000 et 20,000 personnes
25 réfugiées dans la vieille usine et dans les ateliers. Maintenant je peux
26 dire avec certitude qu'il y en a plus de 30,000 et que pendant la nuit il y
27 en aura encore plus. Ils arrivent des villages reculés.
28 Ah, bon. Ces réfugiés sont venus de plusieurs municipalités essentiellement
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1 à Srebrenica à Bratunac, Vlasenica, Zvornik, Visegrad, Rogatica, et c'est
2 la raison pour laquelle je dis les noms de plusieurs municipalités.
3 Alors quand il est question de ceci, je le répète, je suis
4 complètement dénué de préparatifs, je n'y ai pas pensé. Je voudrais
5 demander au général Mladic ainsi qu'au colonel qui commande le bataillon
6 français, non, néerlandais s'il y a un accord à un niveau plus élevé, les
7 organisations internationales, la Croix-Rouge, l'UNHCR ou similaire.
8 Moi, je vous demande de consigner au numéro. Premièrement, vous devez
9 déposer vos armes, et je vous garantie à tous ceux qui auront déposé leurs
10 armes je leur garantie la vie sauve."
11 [Fin de la diffusion de la cassette vidéo]
12 L'INTERPRÈTE : L'interprète précise que c'est Mladic qui parle.
13 [Diffusion de cassette vidéo]
14 L'INTERPRÈTE : [voix sur voix]
15 "Mladic : Vous avez ma parole, ma parole d'homme et du général, à savoir
16 que je me servirai de toute l'influence qui est la mienne pour aider la
17 population musulmane innocente, parce que l'objectif de l'opération
18 conduite par la VRS ce n'est pas elle. L'objectif de nos opérations ce
19 n'est pas les organisations humanitaires internationales ni la FORPRONU.
20 Bien que les forces de l'OTAN, suite à la demande de la FORPRONU et les
21 forces de la FORPRONU, aient tiré sur nos positions, la position de la VRS
22 mais aussi sur celles où il y avait de la population civile. Donc pour
23 pouvoir décider en ma qualité d'homme et de commandant, je dois recevoir
24 des positions clairement formulées de la part des représentants de votre
25 population. Est-ce que vous voulez survivre, ou est-ce que vous voulez
26 disparaître ? Et je suis disposé à recevoir ici demain matin à 10 heures
27 une délégation officielle du côté musulman constituée de gens responsables
28 pour discuter ici même du salut de votre peuple, de cette ex-enclave de
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1 Srebrenica. Et je vais donner l'ordre de faire cesser les opérations
2 jusqu'à 10 heures du matin demain. Et au cas où vous combattants qui
3 déposeraient les armes je leur dis que nous allons nous conformer aux
4 conventions internationales et je garantie la vie sauve à tout un chacun, y
5 compris ceux qui ont commis des crimes contre notre peuple. Est-ce que vous
6 m'avez compris ?
7 Nesib, vous avez entre vos mains le sort, la destinée de votre peuple pas
8 seulement sur ce territoire-ci. J'en ai terminé, vous pouvez vous en allez,
9 je vais attendre jusqu'à demain matin, 10 heures. Vous pouvez les
10 raccompagner. Moi, je tiens à être responsable. Vous n'avez qu'à faire
11 déposer les armes et sauver votre peuple de l'anéantissement.
12 Merci, Monsieur.
13 Merci, au revoir.
14 Au revoir. Tout est entre vos mains. Vous n'avez qu'à contacter les gens
15 qui ont du poids.
16 Tu m'as fait peur. Ah, le salaud qui m'a fait peur."
17 [Fin de la diffusion de la cassette vidéo]
18 M. McCLOSKEY : [interprétation] Monsieur le Président, pourrions-nous avoir
19 quelques minutes parce que nous avons un petit problème technique qui nous
20 empêche de voir le reste.
21 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Allez-y.
22 Monsieur McCloskey.
23 M. McCLOSKEY : [interprétation] Il y a un problème logiciel. Il va nous
24 falloir lancer un autre logiciel, un autre programme. Pourrions-nous avoir
25 peut-être une petite pause de 15 minutes ? La pause maintenant, peut-être ?
26 Je suis certain que nous arriverons à faire repartir la vidéo si on nous
27 donne 15 minutes.
28 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Très bien. Nous allons faire la pause
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1 et nous reprendrons dans 20 minutes, donc à 10 heures 15.
2 --- L'audience est suspendue à 9 heures 57.
3 --- L'audience est reprise à 10 heures 20.
4 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Monsieur McCloskey.
5 M. McCLOSKEY : [interprétation] Monsieur le Président, nous avons changé de
6 logiciel, donc la cassette doit être un petit peu moins bonne. Je tiens à
7 dire que maintenant nous avons changé de logiciel, la cassette doit être un
8 peu moins bonne, mais Mme Stewart a travaillé là-dessus toute la nuit, et
9 nous allons pouvoir regarder ce qui s'est passé dans la ville de
10 Srebrenica, le 12 juillet 1995.
11 [Diffusion de cassette vidéo]
12 L'INTERPRÈTE : [voix sur voix]
13 "Inaudible. Pour le centre de presse --"
14 L'INTERPRÈTE : La cabine française précise que les bruits de fond sont trop
15 importants pour qu'on entende quoi que ce soit des propos échangés.
16 [Diffusion de cassette vidéo]
17 L'INTERPRÈTE : [voix sur voix]
18 "Il n'y a personne là. C'est la pression, qu'est-ce que tu dis ? Où est
19 l'interprète ? Le chef arrive, où est votre commandant ? Le plus haut
20 gradé, oui, je crois qui est AOP Papa [phon]. Qui c'est qui est un
21 commandement ici, qui est le plus haut gradé ici ? Il veut savoir qui c'est
22 qui commande ici. Le grand chef, il est là-bas en train de discuter avec
23 l'autre chef, le général Mladic."
24 [Fin de la diffusion de la cassette vidéo]
25 M. McCLOSKEY : [interprétation] Je pense que le nouveau logiciel en fait
26 n'a pas été paramétré de façon à faire passer les sous-titres. Donc je suis
27 absolument désolé de cela, je m'en excuse auprès de vous. Il nous faut un
28 peu plus de temps malheureusement. Il faut pouvoir lire, voir tout cela. Ce
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1 sont peut-être des images que vous ne reverrez pas. Bien sûr, nous
2 reverrons certains passages par le truchement de certains témoins. Il y a
3 des choses qui les concernent directement.
4 Nous allons essayer de repasser l'ancienne bande donc, et là, ce sera la
5 troisième réunion à l'hôtel Fontana et cela nous pouvons le voir.
6 [Diffusion de cassette vidéo]
7 L'INTERPRÈTE : [voix sur voix]
8 "Leur interprète est resté ici. Par ici par ici. A l'intérieur. Vous êtes
9 qui vous ? Nous sommes des représentants du campement, tous les trois. Et
10 vous ? Nous sommes aussi du camp. Donc vous êtes quatre. Dites-lui de ne
11 pas fermer la voiture à clé. Qu'avez-vous dans les poches ? Rien. Vous êtes
12 sûr. Oui. Bon. Allez. Vas-y, Madame. Les femmes sont les plus dangereuses.
13 Mais je n'ai rien sur moi dit la femme. Mes respects. Vous, vous allez
14 comment ? Ibro Nuhanovic. Vous avez rencontré M. Magic [phon] hier. Comment
15 allez-vous ? Bien. Vous pouvez-vous dire bonjour, Omanovic Samila. Omanovic
16 Samila dit la femme en se présentant.
17 Karremans dit, prendre des notes. Je vais m'asseoir ici, comme ça je vais
18 entendre l'anglais. Qu'est-ce que vous allez boire ? Moi, je vais prendre
19 de l'eau minérale vous pouvez boire un jeu de fruits. Qu'est-ce que vous
20 faites comme métier ?
21 La femme, elle dit : Je suis économiste.
22 Quelle faculté ?
23 La faculté de Brcko.
24 Etes-vous marié ?
25 Elle répond : Oui.
26 Question : Vous vous appelez comment ?
27 Samila. Amila.
28 La femme dit : Non. Samila. J'ai deux enfants et un petit enfant.
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1 Vous êtes bien jeune. Quand est-ce que vous êtes né ?
2 Elle répond : En 1953, et j'étais à l'école avec mon collègue à l'école
3 secondaire.
4 Donc vous n'avez pas besoin de moi.
5 Elle dit : Non, non.
6 Bon, vous pouvez peut-être résoudre le problème entre collègue de classe.
7 C'est peut-être un amour des temps en temps.
8 Non, nous ne savions pas que ceci allait se produire.
9 Bon, si nous avions des -- si nous étions des hommes politiques, nous on
10 est des citoyens ordinaires. On ne s'est jamais disputé avec personne. On a
11 toujours vécu une vie normale, par un concours de circonstance je suis
12 restée à Srebrenica. Il a fallu tout traverser, je suis là. Que vais-t-il
13 se passer ?
14 Est-ce que vous aviez une entreprise ?
15 Réponse : Non, moi, j'ai été chef de comptabilité. Je n'ai jamais été
16 membre d'un parti.
17 Et le monsieur qui est à côté de vous.
18 Réponse : Je m'appelle Ibro Nuhanovic. Je suis économiste diplômé. J'étais
19 homme d'affaires avant. Maintenant je suis ici avec ma famille à
20 Srebrenica.
21 Est-ce que vous pouvez parler un peu plus fort ?
22 Réponse : Oui, j'ai dit c'est par un concours de circonstances que nous
23 sommes ici. Nous vivions à Suboranja [phon]. J'ai quitté en 1955 pour aller
24 faire mes classes secondaires. J'ai travaillé à Bratunac puis j'ai
25 travaillé à Srebrenica. J'ai été choisi par les gens, on m'a confié à venir
26 ici.
27 Mladic : Je veux vous aider. Mais je te demande une coopération absolue de
28 la part de la population civile puisque votre armée a été battue. Il n'est
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1 point nécessaire que la population périsse, ni votre mari, ni vos frères,
2 ni vos voisins. Il suffit que vous disiez ce que vous souhaitez. J'ai dit
3 hier soir à ce monsieur. Vous pouvez soit survivre, soit disparaître. Pour
4 votre survie, moi, je demande à ce que tous ceux qui ont des armes, même
5 s'ils ont commis des crimes, et bon nombre d'entre eux ont commis des
6 crimes à l'égard de notre peuple, restituent leurs armes à l'armée de la
7 Republika Srpska. Une fois que toutes les armes seront restituées vous
8 pourrez choisir, soit de rester sur le territoire, soit si cela vous
9 arrange, de vous en aller là où vous voulez. Et autant vous serez à
10 exprimer un souhait chaque vœu, chaque désir sera exaucé.
11 Question de la femme : Mais comment voulez-vous qu'on entre en contact avec
12 ces gens ?
13 Mladic : A vous de le savoir. Si le reste votre armée disposait des armées
14 ils peuvent restituer leurs armes à mes officiers en présence des officiers
15 de la FORPRONU. Vous pourrez donc choisir de rester ou de choisir si vous
16 le souhaitez partir. Et si vous voulez partir vous pouvez partir où vous
17 voudrez aux quatre coins du monde une fois que les armes seront restituées
18 par chacun des individus, chacun d'entre eux pourra s'en aller. Il s'agit
19 d'assurer du carburant, moi, je vous donnerai les véhicules. Le carburant
20 vous pouvez le payer à ceux qui en ont si vous avez les moyens. Si vous ne
21 pouvez pas le payer la FORPRONU devrait amener quatre ou cinq citernes pour
22 faire le plein des camions parce qu'il y a beaucoup de gens à transporter
23 et ça devrait être surmonté. Si vous choisissez de vous en aller, et moi,
24 je ne veux pas influer sur la décision, moi, personne ne me dérange, les
25 gens qui sont innocents qui n'ont rien fait ne me dérangent pas. A vous de
26 choisir, si vous voulez partir vers l'est, si vous voulez partir traverser
27 la Serbie, ou si vous voulez y rester. Moi, je n'ai rien contre. Si vous
28 voulez aller à l'ouest vous pouvez vous prononcer où est-ce que vous voulez
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1 aller.
2 Interlocuteur : Ils ont dit qu'ils voulaient aller à Bratunac au stade.
3 Mladic : Qui ? Ils peuvent aller au stade et il y aura leur représentant."
4 L'INTERPRÈTE : Une voix inaudible.
5 [Diffusion de cassette vidéo]
6 L'INTERPRÈTE : [voix sur voix]
7 "Moi, je peux les laisser.
8 Mladic : Madame, si besoin est, vous votre fille et vos enfants seront
9 transportés à bord de mon véhicule, si nécessaire. Vous n'avez rien à
10 redouter.
11 Interlocuteur : Si vous avez besoin de l'aide des soldats des
12 bataillons nous pouvons vous apporter de l'aide également. Nous avons reçu
13 des ordres du département de la Défense de mon pays, de mon ministère ce
14 matin pour apporter autant d'aide que possible.
15 Mladic : Je vous remercie de votre offre.
16 Informez donc le ministère de la Défense que vos troupes sont en
17 sécurité ici. Vous et vos effectifs n'allez pas être la cible de nos
18 opérations. Je vous demande de vous placer au service de l'aide à apporter
19 à ces gens qui sont dans le besoin, et vous pouvez compter sur une
20 coopération pleine et entière de notre part. Merci, Général.
21 Est-ce qu'il serait convenable de demander ou approprié de demander
22 une réunion avec les représentants et du commandement de la Republika
23 Srpska. Je ne peux pas arranger cela de la sorte. Donne à boire à chacun.
24 Sergent, vous avez eu l'opportunité de retourner à Srebrenica, mais vous
25 avez décidé de passer du côté serbe. Pourquoi ?
26 [L'interprète traduit vers l'anglais]
27 Sergent : Nous avons eu peur pour nos vies et nous avons dû quitter notre
28 poste d'observation. Et de la sorte, nous pourrions aller dans deux
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1 directions et nous avons choisi ces directions.
2 Voix non identifiée : Vous avez donc jugé que c'était plus sûr ?
3 Sergent : Oui.
4 Voix non identifiée : Que se passe-t-il ? Il suffit de bloquer, oui.
5 Restez, restez là. Passez le mot. Quoi ? Là-bas, il y a une tranchée.
6 Voix non identifiée : Quoi ? Où ?
7 Voix non identifiée : A la colline. Gohan [phon], si tu ne peux pas y
8 aller, tu n'as qu'à envoyer quelqu'un d'autre là-bas.
9 Où est-ce que tu as eu ce gilet pare-balles ? Et vieux, fais-les descendre.
10 Allez, allons, allons tout de suite. Amenez-vous par ici. Mais personne ne
11 vous fera de mal. Allez, venez. Vous n'avez rien à redouter. Venez.
12 Personne vous fera rien, allons.
13 Voix non identifiée : On nous a séparés et nous, on voudrait être réunis.
14 Voix non identifiée : Mais vous n'avez rien à redouter.
15 23 Omega, 23 Omega.
16 Voix non identifiée : Ne pleurez pas. Personne ne vous fera de mal.
17 Zoka, il est quelque part ?
18 Voix non identifiée : Zoka, je crois qu'il doit être par ici. Il doit être
19 vers Kucani. Je ne sais plus.
20 Voix non identifiée : Tiens, tu peux faire un signe de main à ce monsieur.
21 N'aie pas peur. Dis-le, il n'est pas ici.
22 Est-ce que vous auriez l'amabilité, s'il vous plaît -- et jeune gars.
23 Regarde un peu par ici.
24 Enfant : A moi. A moi. Donne-moi pour ma sœur et mon frère.
25 Voix non identifiée : Luke, regarde celui-là, il ressemble à Kojak.
26 Quelle est la marque de cigarette que tu fumes ? Donne-moi ça.
27 Voix non identifiée : Je n'en ai plus, je n'en ai plus.
28 Voix non identifiée : Donne à cette petite fille.
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1 Enfant : A moi, à moi.
2 Voix non identifiée : A cette petite fille. Regarde ce petit, il
3 ressemble à Kojak. Allez. Dégagez d'ici.
4 Voix non identifiée : O.K., j'ai compris, je vais informer mon commandant. Notre
5 commandant n'a pas d'informations au sujet d'un plan. Moi, je suis en train
6 de respecter et de me conformer aux ordres.
7 Mladic : Moi, je ne veux pas le savoir. Tout ceux qui veulent s'en aller peuvent
8 s'en aller, peuvent aller monter sur les bus. Tous ceux qui veulent être
9 transportés seront transportés, qu'ils soient jeunes, petits, vieux, peu
10 importe. Vous n'avez rien à redouter. Tout doucement, allez-y doucement.
11 D'abord, les femmes et les enfants. Il arrivera 30 autocars et on vous
12 transportera vers Kladanj. De là, vous allez passer sur le territoire
13 contrôlé par les forces à Alija. Mais ne paniquez pas, laissez passer
14 d'abord les petits, les enfants et les femmes. Et ne perdez aucun enfant.
15 Vous n'avez rien à redouter. Personne ne vous portera du tort.
16 Général, après la libération de Srebrenica, il y a plusieurs milliers de civils
17 musulmans qui se trouvent ici. Qu'adviendra-t-il d'eux ?
18 Général : J'ai reçu aujourd'hui une délégation de la population d'ici. Ils m'ont
19 demandé de fournir la possibilité à ces gens, à ces civils qui veulent
20 quitter ce territoire de les laisser passer vers les territoires contrôlés
21 par les Musulmans et les Croates. Notre armée n'a pas pour objectif de se
22 battre contre la population civile, pas plus que contre les forces de la
23 FORPRONU. Nous avons assuré des moyens de transport, de l'eau, des vivres
24 et des véhicules. Et dans la journée d'aujourd'hui, nous allons d'abord
25 évacuer les femmes, les enfants et les personnes âgées, et tous ceux qui
26 veulent de leur plein gré, sans obligation aucune, quitter ce territoire où
27 il y a eu des combats.
28 Journaliste : La libération de Srebrenica a eu lieu suite à des actions
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1 terroristes innombrables des Unités musulmanes depuis cette zone
2 prétendument désarmée et protégée ?
3 Général : Oui. Srebrenica était désormais libérée. Mais j'ai dit à la délégation
4 qui est venu ici, je leur ai dit qu'il y avait encore quelques groupes qui
5 s'efforcent de se battre de façon sporadique ou de résister, d'une façon ou
6 d'une autre. J'ai donné l'ordre à ce que tous leurs soldats les rejoignent,
7 déposent leurs armes, et ils ont accepté. J'espère que cette partie du
8 problème, on la résoudra de façon humaine, pour qu'il n'y ait pas de
9 victimes parmi cette population civile. Les femmes, les enfants et les
10 vieillards et les autres ne sont pas responsables de la politique de Alija.
11 Et cette fois-ci, [inaudible].
12 Mladic : Ce que je peux vous dire, c'est que je suis bouleversé en ma
13 qualité d'homme. D'après ce que j'ai entendu dire par ces civils et les
14 officiers soldats, hier à Srebrenica, ont dit : Ah, si on avait au moins,
15 si on nous avait déjà trompé. Au moins, si nous avions accepté ce que vous
16 suggériez en 1993, à savoir cessez de combattre de résoudre les problèmes
17 de façon pacifique sur ces territoires. Personne ne vous fera de mal.
18 Bonjour, c'est bon, c'est bon. Comment allez-vous ? Quel âge tu as ?
19 12.
20 Comment tu t'appelles ?
21 Izodin [phon].
22 Soyez patients, soyez patients, tous ceux qui peuvent rester pourront
23 rester. Ceux qui veulent quitter le territoire, pourront quitter le
24 territoire. Nous avons assuré suffisamment de camions et d'autocars, vous
25 allez être transportés à Kladanj. Mais allez-y lentement, doucement.
26 Inaudible.
27 La plupart du travail, pour ce qui est de Srebrenica était fait par le
28 Corps de la Drina. Comment évaluez-vous ces opérations ?
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1 Kristic : Le Corps de la Drina a réalisé cette opération et a eu beaucoup
2 de succès. Nous n'avons pas interrompu l'opération, nous allons aller
3 jusqu'au bout pour libérer le territoire entier de la municipalité de
4 Srebrenica. Et nous allons garantir à la population civile la sécurité. Ils
5 seront en toute sécurité transportés là où ils souhaitent aller.
6 Comment commentez-vous les frappes aériennes des avions de l'OTAN contre
7 l'armée serbe, bien que tout un chacun sait parfaitement bien que les
8 Musulmans de cet ex-enclave ont toujours attaqué pour porter des pertes aux
9 Serbes, en premier lieu en s'attaquant à des cibles civiles.
10 Et bien, nous sommes surpris par les frappes aériennes de l'OTAN, pour une
11 raison simple. Ils savent ici que se trouve ici le gros des forces du
12 bataillon hollandais, ces gens sont passés sur nos territoires. Ils nous
13 demandaient de garantir leur sécurité. Alors nous sommes très surpris. Nous
14 n'avons pas pris peur du fait des frappes de leur aviation, nous irons
15 jusqu'au bout.
16 Le Journaliste à Srebrenica : Dites-nous, vous revenez de mission, comment
17 ça s'est passé ?
18 Ça s'est très bien passé, fatiguant mais tout s'est fait sans problème.
19 Et les soldats, ils vont bien ?
20 Les soldats sont enfin satisfaits que nous en ayons fini. Ça s'améliore.
21 Il y a eu beaucoup de pertes ?
22 Non pas ces jours-ci, aujourd'hui, non plus.
23 Le moral des soldats ?
24 Le moral d'eux allait mal maintenant. Nous sommes déterminés à aller
25 jusqu'au bout.
26 Le journaliste : L'invité de ce journal c'est le Dr Radovan Karadzic, le
27 président de la Republika Srpska. On garantit la sécurité de tous ceux qui
28 se trouvent à Potocari ainsi qu'aux membres des formations armées
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1 musulmanes au cas où elles déposeraient les armes et se rendraient.
2 Monsieur le Président, quelle est la situation à Srebrenica maintenant ?
3 Et bien, je dirais que c'est la nouvelle la plus importante de ce jour,
4 mais ceci illustre la supériorité des armes serbes, et cela illustre la
5 générosité des forces serbes. Nous avons fourni la possibilité de protéger
6 la population civile, les forces internationales peuvent suivre ce qui se
7 passe. Il n'y a pas un civil à avoir péri et depuis la cessation des
8 combats, l'ordre et la paix règnent. Nous avons voulu établir notre
9 autorité là-bas, parce que les Serbes ont été chassés de Srebrenica au tout
10 début de la guerre, et ils sont en train de revenir chez eux. Il y a des
11 instances qui ont été élues auparavant au niveau de l'assemblée municipale
12 serbe qui reviennent, et à présent, il y a un processus de remise de
13 l'ordre et la plupart des réfugiés qui ont déclaré qu'ils voulaient s'en
14 aller, peuvent s'en aller. La grande majorité de ces réfugiés avait exprimé
15 de s'en aller vers Tuzla. Certains avaient voulu aller chez Abdic. Nous
16 sommes tout à fait disposés à exaucer leur vœu et nous avons signé un
17 accord pour que tout citoyen puisse aller là où il souhaite aller. Nous
18 n'estimons pas qu'ils doivent forcément partir, mais il y a une chose qui
19 est certaine, à savoir ce ne sera jamais une place forte des terroristes.
20 Comme vous l'avez dit, plus jamais, plus jamais aucun homme armé, exception
21 faite des policiers ne pourra s'y trouver. S'ils acceptent l'autorité de la
22 Republika Srpska, ils peuvent être les citoyens de la Republika Srpska. Ils
23 ne sont pas obligés de s'en aller. Mais il s'est avéré que la grande
24 majorité voulait s'en aller et en majorité, ils voulaient aller à Tuzla.
25 Je propose que nous fassions voir maintenant les vues vidéo ramenées de
26 Srebrenica.
27 Le journaliste : Après toutes les provocations et toutes les attaques des
28 forces musulmanes, les soldats de la VRS ont été obligés de libérer
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1 Srebrenica. Il y a beaucoup de civils qui se rendent, les soldats musulmans
2 sont en train de fuir, paniquer vers les collines environnantes.
3 L'opération de libération de Srebrenica est encore en cours.
4 Le journaliste au studio : Les médias mondiaux disent et manipulent que la
5 situation militaire à Srebrenica est très pénible.
6 Monsieur le Président, quelles sont vos informations au sujet de la
7 situation humanitaire dans la ville ?
8 Ça n'a jamais été si pénible. Ils ont dit qu'il y avait 60 000 habitants.
9 Ils ont majoré les chiffres ou gonflé les chiffres pour avoir plus de
10 vivres, et cela a créé beaucoup de tension entre nous et la FORPRONU et
11 l'UNHCR, parce que nous savions que ces vivres étaient une manipulation.
12 Ensuite, comme vous le savez, il y a eu une aide humanitaire d'apportée,
13 vous avez vu que la population a l'air d'avoir mangé à sa faim. Et, si vous
14 aviez vu ce qui s'était passé en Slavonie occidentale où les Croates
15 avaient prétendument libéré le territoire, et lorsque vous voyez les Serbes
16 libérer les territoires, la différence est telle qu'on ne peut pas parler
17 de guerre. Nous prenons soin de la population et si cette population
18 souhaite rester, bien sûr qu'elle peut rester. La situation du point de vue
19 humanitaire est sous le contrôle de nos autorités, nous n'allons
20 certainement pas accepter que les civils souffrent de quoi que ce soit.
21 Parce que ce que nous avons, nous allons le partager avec eux. C'est une
22 population, ils auraient pu décider d'être nos citoyens à nous, et en
23 termes simples, les civils musulmans n'ont jamais été considérés comme
24 étant nos adversaires ou nos ennemis. Nous n'avons jamais combattu ces
25 gens. Il en sera de même.
26 Le journaliste : Izetbegovic et Siladzic avaient été, semblaient être
27 confus. Ils demandent aux Nations Unies et l'OTAN de restituer le statut de
28 zones protégées à Srebrenica.
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1 On peut restituer ce statut à Srebrenica. Nous, parce que ce sera une zone
2 sécurisée par nous. Et ce sera pour tous ceux qui s'y trouveront, une zone
3 sécurisée. Parce que jusqu'à là, personne n'était en sécurité. Parce que en
4 application du droit militaire, il y a une zone démilitarisée lorsque deux
5 personnes ont convenu de la chose, et on signe un accord qu'il n'y a pas,
6 disant qu'il n'y aura pas d'armes. Et, il y aura des civils qui seront
7 protégés par les deux parties. Mais il n'en a pas été ainsi. Aucune zone
8 protégée n'a été véritablement démilitarisée. M. Ghali [phon] a dit lui-
9 même que ce sont des places fortes militaires pour procéder à des
10 opérations, contrôle des Serbes, la population serbe, et il fallait bien
11 mettre un terme à cela. Ça doit cesser à Bihac, à Tuzla, à Srebrenica, à
12 Zepa, à Gorazde ainsi qu'à Sarajevo. Dans toutes les six zones il faut
13 qu'on cesse une bonne fois pour toutes de s'en servir comme plateforme pour
14 s'attaquer aux villages serbes et pour tuer des civils serbes. Personne ne
15 peut nous obliger, nous contraindre à restituer un statut à Srebrenica, qui
16 a été un statut de place forte de l'armée musulmane. Il n'en est pas
17 question. Nous sommes une des parties belligérantes, les Nations Unies ne
18 doivent en aucune situation devenir une partie belligérante. Si cela
19 devient, s'ils deviennent une partie belligérante, ce sera une partie qui
20 sera en conflit avec les Serbes. Et, je tiens à rappeler la communauté
21 internationale d'une hypocrisie. A chaque fois qu'il y a eu des zones
22 protégées, telles que Bihac, Tuzla, Gorazde, les forces musulmanes ont
23 progressé vers les territoires serbes et le monde entier a applaudi.
24 Lorsqu'il y a une contre offensive pour neutraliser l'adversaire, alors on
25 fait du vacarme, on commence à pousser de hauts cris, et on commence à
26 pleurer les pertes. Mais vous voyez que les civils n'ont pas eu, les civils
27 musulmans n'ont pas eu de pertes. Ce sont les combattants qui ont péri. Et
28 ce que je veux dire pour la communauté internationale, c'est d'accélérer la
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1 conférence, parce que plus on fera durer la guerre, moins les Serbes seront
2 souples. Nous avons été le plus souple possible à la conférence de Lisbonne
3 avant le début de la guerre, avec chaque journée de la guerre, nous sommes
4 en position de ne plus pouvoir restituer les territoires et de garder une
5 situation de fait qui est un rôle clé ici, donc il faut que l'on continue
6 avec la conférence, que l'on lève les sanctions contre la Yougoslavie et
7 qu'on amène les parties en conflit à une table de négociations, sans pour
8 autant qu'il y ait participation active des autres contre l'armée serbe,
9 tout le peuple serbe et la Republika Srpska en jouant à des jeux
10 politiques. Et, ceci il n'a été que les Musulmans, et les Musulmans ne sont
11 pas reconnaissants. Parce que s'il n'y avait pas eu la FORPRONU, ils
12 auraient été battus il y a longtemps. C'est paradoxal parce que la présence
13 de la FORPRONU n'a fait que prolonger la guerre. S'ils n'étaient pas là, la
14 guerre aurait été terminée avant, parce que je tiens à dire que la victoire
15 serbe est la seule issue. Nous n'avons pas voulu les battre et nous
16 voulions juste avoir un Etat parce que la Bosnie était pratiquement
17 entièrement serbe. Et il se peut que dans son intégralité, elle rejoigne le
18 giron de la Yougoslavie.
19 Voix non identifiée : Me voici. Me voici. Ne me tiens pas. Viens par là.
20 Soldat de la VRS : Allez, ne fume pas trop.
21 Attends. Attends. Ecoute-moi. Si c'est vos enfants, prenez-les.
22 Laisse-les sortir. Laisse-les sortir! Tout va bien. Dis-leur de sortir et
23 de fermer la porte.
24 Une voix d'homme : Conduis le bus le long de la route, mais, mais va par
25 là. T'auras du mal à marcher. T'as pas de bonnes chaussures pour marcher.
26 Allez, allez."
27 [Fin de la diffusion de la cassette vidéo]
28 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Monsieur McCloskey.
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1 M. McCLOSKEY : [interprétation] Nous n'allons pas passer cette partie parce
2 que nous avons une version mise à jour reliée à des sous-titres, et là,
3 vous ne les avez pas. Donc, nous allons sauter ce passage et nous allons
4 prendre le passage suivant.
5 Mais je pense que les choses sont très simples à -- elles parlent d'elles-
6 mêmes.
7 [Diffusion de cassette vidéo]
8 L'INTERPRÈTE : [voix sur voix]
9 Voix non identifiée :
10 "Voici la base qu'on a éliminée, la base entière.
11 Voix non identifiée : Elle était tenue par la FORPRONU, n'est-ce pas ?
12 Réponse : Oui, oui. Ils étaient à l'intérieur. Attends, attends! Attends,
13 mec. Sur le Motorola, tout va bien, tout va bien.
14 Voix numéro 3 : Par là, par là.
15 Voix numéro 2 : Non, à gauche, à gauche. Ne bouge pas comme ça. Restez en
16 colonnes, un par un.
17 Pour qui vous filmez ?
18 Réponse : Pour la police. Allez, filmez un peu. Allez, allez, de côté.
19 Mettez-vous de côté.
20 Allez. Allez, allez. Plus vite. Pourquoi vous vous êtes pas rendus ? Allez,
21 par là. Par là. Laissez passer.
22 Vous êtes tous de Srebrenica ?
23 Voix non identifiée : Oui, on est tous de Srebrenica.
24 Autre voix : Non, moi, je ne suis pas là, je suis de Belgrade. Faut pas que
25 je fasse ici quoi que ce soit. Ils nous donnent du pain et de l'eau. Oui,
26 et puis, celui qui était un peu perdu, malade. Et moi, j'ai 90 ans, mémé,
27 que Dieu donne le paradis à Aleksandar, Djordjevic aussi à Milosevic s'il
28 le peut. Est-ce que vous savez où vous allez ? Son frère va arriver. Quel
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1 âge a cet enfant ? Quel âge il a ? Oui, il a cinq mois. Vous avez combien
2 d'enfants ? Quatre. Il y en a un à Kruglo [phon]. C'est un enfant de la
3 guerre ? Ça oui.
4 Oui, les hommes, les femmes et les enfants sont évacués maintenant
5 dit une voix d'homme. On dirait que c'est le dernier groupe, n'est-ce pas ?
6 Oui, c'est le dernier groupe. Tous les gens de Potocari ont été
7 évacués. Oui, ils vont tous être évacués. On ne peut pas faire tout d'un
8 coup. Ça va être bientôt être terminé.
9 Rolfe [phon], Rolfe, oui. Rolfe est resté. J'ai assez d'hommes. Le
10 reste peut revenir dans l'enceinte. On reste ici avec Médecins sans
11 frontières et je contacterais les personnes nécessaires pour qu'ils
12 viennent voir.
13 Voix d'homme : Bon, Miki [phon]. Mais allez chercher Miki, et vérifie
14 si quelqu'un veut partir. C'est à eux de le faire. Nous, on est là pour les
15 réunir et pour les emmener aux autocars.
16 Membre de la FORPRONU : Rejoignez le lieutenant Frank Klinken [phon]
17 près de la citerne d'eau.
18 Oui, avec un traducteur. Le traducteur peut y aller aussi. Oui.
19 Je peux vous demander quelque chose -- juste ici.
20 Petrovic : Est-ce que je peux vous demander quelque chose pour la
21 télévision indépendante de Belgrade ? Que s'est-il passé ?
22 C'est un des postes de la FORPRONU sous le contrôle de l'armée serbe.
23 Les Néerlandais sont là pour aider à transporter les Musulmans civils pour
24 aider à leur évacuation.
25 Bon, pour la télévision des membres de Belgrade : Dites-nous ce qui
26 se passe aujourd'hui.
27 FORPRONU : Vous savez ce qui s'est passé.
28 Petrovic : Je viens d'arriver.
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1 Un membre de la FORPRONU : Vous savez il y a des malades. Ça c'est
2 pour les malades. Ce n'est pas pour la FORPRONU c'est pour les malades dit
3 le Casque bleu, pour la Croix-Rouge. Donc ceci sera donné aux faibles et
4 aux malades. C'est de l'eau. Là maintenant.
5 Le membre de la FORPRONU : Ça va pas du tout. Ça ne va pas du tout. Il y a
6 beaucoup trop de monde. C'est surpeuplé. En plus les hommes sont emmenés
7 ailleurs. Il y a beaucoup trop de monde. Ils sont assis les uns sur les
8 autres. Ça ne va pas. Ça ne va pas. Vas là-bas. Et pourquoi as-tu
9 [imperceptible]
10 Voix non identifiée : Il n'y avait personne qui essaie de
11 s'introduire dans les convois alors qu'ils sont des criminels à tenter.
12 Voix non identifiée : Venez ici! Je suis là! Venez ici.
13 Adi [phon] : Avec qui ?
14 Voix non identifiée : Avec Ramo. Ben, merde, Ramo, dis avec les Serbes.
15 Ramo : Avec les Serbes.
16 Voix non identifiée : Voilà. Et dis-leur que tu vis avec les Serbes!
17 Vieux. Avec les Serbes.
18 Tu l'as rappelé ?
19 Voix non identifiée : Ça va. Il y a pas de danger ici avec les
20 Serbes! Nermin [phon]. Venez ici. Je suis là-bas. Il n'y a pas de danger
21 avec les Serbes, venez. Il faut que vous veniez tous. Venez tous.
22 Bien, dis-le. Dis qu'ils doivent tous venir.
23 Oh, Nermin. Ils vont apporter du pain. Venez ici! Il n'y a pas de
24 danger. Je suis avec les Serbes.
25 Venez tous, tous. Aussi nombreux que vous êtes, venez tous.
26 Merci.
27 Voix non identifiée : Vous voyez ? Je ne peux pas me cacher, vous savez.
28 Chaque fois que je travaillais avec eux, ils voyaient bien que j'étais une
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1 star. Où j'allais, hein, c'était un enthousiasme général, oué, oué, oué.
2 Boro [phon] : Est-ce qu'on va échanger nos pistolets ?
3 Bien, fais voir.
4 T'en as un autre de rechange ? Bon. On échange ?
5 Voix non identifiée : Ça aussi, c'est le long de la route. On a utilisé des
6 chiens pour les retrouver. Il y a des soldats qui se reposent. A Boro, est-
7 ce qu'on va échanger nos pistolets ?
8 Qui, là ? Qui nous filme, là ? Qu'est-ce qu'il veut ? Des balles ?
9 Vous avez deux gars, là, Lucic et un autre de l'autre équipe qui est avec
10 lui. Il appartient à l'autre escouade.
11 En route à Bratunac, Kravice, Konjevic Polje. Mon fils m'a dit qu'avec les
12 restes des forces musulmanes qui continuent de refuser de se rendre, cette
13 tâche est faite par les forces spéciales du MUP du ministère de
14 l'Intérieur.
15 On estime qu'environ 5 à 6 000 Musulmans sont encore en train de se trouver
16 dans la forêt et dans les montagnes à Erre [phon]. La colonne, là sur la
17 route, la colonne se dirige vers -- oui, c'est la même. Mais de façon à
18 éviter les surprises, bon, il n'y en aura pas. La citerne, qu'elle reste
19 là, j'en ai besoin ici, le camion citerne. La citerne est ici.
20 Officier.
21 J'écoute.
22 Arrêtez la circulation ici, derrière vous.
23 Oui, je sais, je sais.
24 C'est le secteur où vous avez surtout -- alors de cette colline.
25 Ouais, ceci.
26 C'est un passage principal ?
27 S'ils passent par là, oui, ils traversent.
28 Et quel est l'endroit ? C'est plus loin de Kravica.
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1 Vers Kravica, depuis Kravica jusqu'à Konjevic Polje.
2 Viens ici, il y a quelque chose là. Viens voir.
3 Allez viens les gars, sortez de là, allez les gars. Sortez de là, les
4 mains en l'air. Allez, venez. Allez plus vite.
5 -- il y a environ 50, ils vont descendre de cette pente. Allez les
6 gars, sortez, les gars. Bande d'enfoirés, niqueurs.
7 Combien là qui sont sortis.
8 Approximativement trois ou quatre milles sont sortis. Ils sont tous
9 rendus à vous ici, oui. D'habitude, on dit que c'est une exagération. Une
10 exagération, ça c'est sûr. Mais ils sont aussi nombreux que ça, hein.
11 Oui.
12 Si nombreux, si nombreux.
13 Ils sont là, là-haut. Maintenant, ils sont tournés derrière, là où
14 vous voyez, regardez tout en haut, on les voit là-haut.
15 Allez les gars venez, sortez de là. Vous êtes en sûreté,
16 [imperceptible], qui l'ont pas fait, allez sortez, sortez de là. Vous
17 voyez, vous voyez, ils sont en train de sortir. C'est toute la colonne qui
18 est en train de venir, ils sont tous en train de venir, trois, environ 15
19 d'entre eux sont passés.
20 Ils sont descendus comme cela toute la journée.
21 Depuis ce matin, ils ont commencé à sortir comme cela. Il y avait 400
22 hommes, 400 d'entre eux qui sont descendus là, qui sont venus ici. Ils
23 laissent leurs uniformes là-haut, et ils mettent des vêtements civils et
24 voilà. Ils sont jeunes. Allez, venez, allez, allez, descendez, sortez de
25 là; est-ce qu'il y en a là, non, il n'y en a pas. Allez, allez, dépêchez-
26 vous, dépêchez-vous.
27 Ils viennent de sortir, enfoirés. Allez, un peu plus vite.
28 -- studio B, je sais qui tu es, ça va. Ça ne change rien.
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1 Qui sont ces personnes-là dans cette maison rouge, là, énorme ?
2 Qu'est-ce que t'as dit ?
3 Je ne sais pas pour certains, combien de temps vous avez passé ? Vous
4 avez passé deux jours et deux nuits.
5 Nous avons passé deux jours et demi, complètement encerclés.
6 Je n'avais pas de fusil, non.
7 Vous êtes un civil ?
8 Bien sûr, je ne combats. Je ne suis pas combattant.
9 Est-ce que vous avez peur ?
10 Comment est-ce que je n'aurais pas avoir peur ?
11 Allons les gars, n'aient pas peur, viens, n'aient pas peur. Enfin,
12 et, tu peux encore, ce sont là-bas les bruits. Comment ça se fait qu'il
13 est déjà arrivé celui-là, et on a ce t-shirt, celui-ci, oui. Où est-ce que
14 tu l'as obtenu ce t-shirt, allez, enlève-le. Merde, quoi.
15 Monsieur le Président, je vais prendre l'équipement là. Donne-moi de
16 l'eau, ils arrivent là, ils descendent de là, va chercher de l'eau. Merde
17 c'est FORPRONU.
18 C'est qui ces gens-là ?
19 Ceux-là ce sont les Serbes locaux. D'abord, les coups de fusil, puis --
20 Ouais, bien, ils ont relaxe, hein. Regarde ceux-là à cheval. Ouais.
21 Eh, comment ça va ? Qu'est-ce qui se passe ? Vous savez, ils nous ont fait
22 une moquée préfabriquée ici à la montagne Igman. Ils ont commencé ici. Non,
23 je ne savais pas ça, une mosquée; je pense que deux jours et elle sera
24 démolie. Il y a quelque chose d'arable là qui commence ici. Vous avez
25 compris. Oui, oui. Bon, et ça ne faisait pas partie, tout ça, ça ne fait
26 pas partie de l'Europe. Et les foutus cons qu'est-ce qu'ils nous ont
27 emmenés une sorte de peste. Sur réaliste tu sais, tu dois admettre. Comment
28 ça va ? Qu'est-ce qui se passe ? Et il y a des soldats musulmans qui sont
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1 morts et -- tu vois ça là, hein, enfoiré foutre de foutre, non. Ici sur la
2 ligne. Merci, Mon Dieu."
3 [Fin de la diffusion de la cassette vidéo]
4 M. McCLOSKEY : [interprétation] Monsieur le Président, voilà toutes les
5 vidéos que nous avions. Nous allons tâcher de régler la question des sous
6 titres si on d'autres périodes libres. Mais c'est tout ce qu'on peut faire
7 pour aujourd'hui, tout ce qu'on peut présenter.
8 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Bien. Je vous remercie beaucoup, et
9 donc je pense que nous en avons terminé pour aujourd'hui. Nous allons donc
10 lever l'audience et nous reprendrons lundi. Je vous remercie.
11 --- L'audience est levée à 11 heures 44 et reprendra le lundi 22 mars 2010,
12 à 9 heures 00.
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