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1 Le mardi 29 mars 2011
2 [Audience publique]
3 [L'accusé est introduit dans le prétoire]
4 --- L'audience est ouverte à 14 heures 18.
5 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Bonjour à tous et à toutes.
6 La Chambre a été saisie par une requête urgente de la part de l'Accusation
7 pour être autorisée à amender sa liste des pièces à conviction 65 ter pour
8 y rajouter cinq pièces.
9 Alors, nous demanderions à la Défense si celle-ci est en mesure de répondre
10 à cette requête.
11 Monsieur Gajic.
12 M. GAJIC : [interprétation] Monsieur le Président, Madame, Monsieur les
13 Juges, nous n'avons pas d'objection pour ce qui est d'un rajout de cinq
14 pièces à conviction sur leur liste en application du 65 ter.
15 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Grand merci.
16 Monsieur McCloskey, nous avons remarqué qu'il y a à présent trois
17 procédures différentes pour ce qui est de procéder à l'amendement de la
18 liste des éléments de preuve en application du 65 ter. Il y en a une qui
19 porte une petite étoile pour ce qui est des documents qui sont utilisés en
20 présence d'un témoin, "avec l'autorisation de la Chambre". La deuxième se
21 passe de commentaire. Et la deuxième c'était plutôt une requête présentée
22 oralement. Et la troisième procédure c'est par écrit.
23 Alors, je crois qu'à l'avenir il suffira de s'adresser verbalement
24 aux Juges de la Chambre dans le prétoire. Il n'est point nécessaire de
25 présenter des requêtes écrites de ce type.
26 Les Juges de la Chambre se pencheront sur la requête en question et
27 vous demandent un peu de temps.
28 [La Chambre de première instance se concerte]
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1 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] La Chambre s'est penchée sur la
2 requête et fait droit au rajout de ces cinq documents sur la liste des
3 pièces en application du 65 ter.
4 Monsieur McCloskey.
5 M. McCLOSKEY : [interprétation] Merci, Monsieur. Bonjour, Madame, Messieurs
6 les Juges. Bonjour à tous et à toutes.
7 Merci d'avoir tiré au clair cette façon de procéder. J'ai eu un peu de
8 temps à ma disposition et j'ai procédé de la sorte, mais je pense,
9 effectivement, qu'il serait préférable de procéder comme vous l'avez fait
10 savoir, à savoir surtout pour ce type de documents lorsqu'ils font partie
11 d'un témoignage de témoin et ils l'ont déjà été.
12 Le témoin est prêt ici. Je vais demander à ce que l'on attire son attention
13 sur les mises en garde de coutume.
14 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Oui, merci beaucoup.
15 Faites entrer le témoin dans le prétoire, s'il vous plaît.
16 M. McCLOSKEY : [interprétation] Monsieur le Président, ce témoin est en
17 train de -- enfin, est à son anniversaire du décès de sa mère. Ça commence
18 samedi. C'est à ses yeux, de façon évidente, un événement important, et
19 d'après les lignes directrices qui nous ont été communiquées, nous devrions
20 avoir suffisamment de temps pour l'entendre. Nous espérons qu'il pourra
21 voyager vendredi. Mais il me semble que tout ceci devrait se passer comme
22 prévu.
23 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Merci.
24 [Le témoin est introduit dans le prétoire]
25 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Bonjour, Monsieur. Bienvenue au
26 Tribunal. Veuillez, s'il vous plaît, donner lecture à haute voix de la
27 déclaration solennelle.
28 LE TÉMOIN : [interprétation] Bonjour. Je déclare solennellement que je
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1 dirai la vérité, toute la vérité et rien que la vérité.
2 LE TÉMOIN : LJUBOMIR OBRADOVIC [Assermenté]
3 [Le témoin répond par l'interprète]
4 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Grand merci. Veuillez vous asseoir et
5 mettez-vous à l'aise.
6 A la demande de l'Accusation, je voudrais vous mettre en garde de certains
7 éléments liés au Règlement de procédure et de preuve. Il est un article 90,
8 qui est tout à fait particulier, et je voudrais en donner lecture. Je vais
9 donner lecture de ce paragraphe (E), qui se lit comme suit :
10 "Un témoin peut refuser de faire toute déclaration qui risquerait de
11 l'incriminer. La Chambre peut, toutefois, obliger le témoin à répondre.
12 Aucun témoignage obtenu de la sorte ne pourrait être utilisé par la suite
13 comme élément de preuve contre le témoin, hormis le cas de poursuite pour
14 faux témoignage."
15 Monsieur, est-ce que vous avez bien compris ce que je viens de vous lire ?
16 LE TÉMOIN : [interprétation] Oui.
17 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Merci beaucoup.
18 M. McCloskey va commencer son interrogatoire principal.
19 Vous avez la parole, Monsieur McCloskey.
20 M. McCLOSKEY : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.
21 Interrogatoire principal par M. McCloskey :
22 Q. [interprétation] Général, bonjour.
23 R. Bonjour.
24 Q. Pouvez-vous nous donner votre nom et prénom pour le compte rendu
25 d'audience.
26 R. Je m'appelle Ljubomir Obradovic. Je suis né le 30 janvier 1950.
27 Q. A Visegrad, me semble-t-il.
28 R. A Visegrad, oui.
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1 Q. Fort bien. Et vous êtes déjà venu ici; vous vous souvenez que vous avez
2 témoigné comme témoin à décharge dans l'affaire Miletic il y a quelques
3 années de cela, n'est-ce pas ?
4 R. Oui.
5 Q. Est-ce que vous avez eu l'occasion de réécouter votre témoignage dans
6 ce procès et de réexaminer les pièces qui vous avaient été montrées à
7 l'occasion de ce procès par les soins des deux parties en présence ?
8 R. Oui.
9 Q. Et si on vous posait les mêmes questions, est-ce que vos réponses se
10 trouveraient à être les mêmes ?
11 R. Oui.
12 Q. Bon. Est-il juste de dire que vous avez grandi en Bosnie et que vous
13 avez été un officier de carrière, d'abord dans les rangs de la JNA ?
14 R. Exact.
15 Q. Arrivons-en à la période où la guerre en Bosnie-Herzégovine commence,
16 c'est-à-dire en printemps 1992. Pouvez-vous nous dire quelles ont été vos
17 fonctions lorsque la guerre a éclaté ?
18 R. J'ai été de service dans la garnison de Derventa. J'étais chef de
19 l'état-major de la 327e Brigade motorisée. Et je représentais le commandant
20 aux fonctions de commandant de la brigade, donc j'exerçais, en quelque
21 sorte, deux fonctions.
22 Q. Et au fil de cette période allant de 1992 à 1993, est-ce que vous êtes
23 resté à ces fonctions-là ?
24 R. Oui.
25 Q. Pouvez-vous nous dire de quel corps faisait partie cette brigade ?
26 Parce que Derventa ce n'est pas une ville dont nous avons longuement
27 beaucoup entendu parler dans cette affaire-ci.
28 R. La 327e Brigade motorisée était partie intégrante du 17e Corps d'armée
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1 de la JNA. Lorsque les officiers sont partis de la brigade pour partir en
2 République de Slovénie, Croatie, Macédoine, Monténégro, il est resté les
3 officiers du groupe ethnique serbe pour l'essentiel, ceux qui étaient
4 originaires de la Bosnie-Herzégovine, ils sont restés de leur plein gré sur
5 ce territoire. Pas tous, mais la plupart, oui.
6 Q. Et cette brigade est devenue partie intégrante de la VRS au courant de
7 l'année 1992, n'est-ce pas ?
8 R. Oui.
9 Q. Et comment s'appelait cette brigade lorsqu'elle a fait partie de la VRS
10 ?
11 R. Elle a, au fil de la guerre, changé son nom. C'était soit la 327e
12 Brigade d'infanterie soit encore la 27e Brigade d'infanterie.
13 Q. Et cela faisait partie de quel corps d'armée de la VRS ?
14 R. Cette brigade, suite à la réorganisation et création du Corps de la
15 Bosnie de l'est de la Republika Srpska, territorialement parlant, et du
16 point de vue de la zone de responsabilité, cela a fait partie du 1er Corps
17 de la Krajina.
18 Q. Et quelles étaient vos fonctions en 1994 ?
19 R. En 1994, j'étais chef d'état-major.
20 Q. De cette brigade, vous voulez dire ?
21 R. Oui, oui.
22 Q. Donc ils ont finalement eu un commandant ?
23 R. Oui.
24 Q. Fort bien. En 1994, avez-vous été transféré vers des fonctions autres,
25 des responsabilités autres ?
26 R. Le 1er septembre 1994, suite à l'ordre reçu de la part de mes
27 supérieurs, je suis arrivé à l'état-major principal de la Republika Srpska,
28 et j'étais devenu directeur du département opérationnel dans
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1 l'administration chargée de la formation.
2 Q. Et quelle a été votre grade lorsque vous êtes arrivé à l'état-major
3 principal ?
4 R. J'étais lieutenant-colonel.
5 Q. Et votre poste d'assignation s'était-il trouvé à Crna Rijeka ?
6 R. Oui.
7 Q. A un moment donné, avez-vous été envoyé sur le terrain pour servir sous
8 les ordres du général Milovanovic ?
9 R. Ma première mission m'a été confiée au bout de deux ou trois jours à
10 peine. Je suis allé avec le chef de l'état-major, le général Milovanovic,
11 le général Tolimir et le colonel Magazin à l'hôtel Panorama de Pale pour
12 une réunion avec le chef d'état-major de la FORPRONU. Je pense que cet
13 homme s'appelait Briquemont.
14 Q. Pouvez-vous nous décrire brièvement quelles étaient vos missions
15 lorsque vous étiez à Crna Rijeka ou sur le terrain.
16 R. En ma qualité de responsable du département opérationnel, j'étais
17 chargé du suivi de la situation opérationnelle sur le théâtre des combats,
18 de rédiger des ordres, des mises en garde, des rapports, d'établir des
19 plannings et d'assurer un suivi de tout ce qui se résumait à être des
20 registres opérationnels.
21 Q. Général, je voudrais avoir un peu plus de détails pour ce qui est de
22 votre mission au juste, parce que vous avez été sur le terrain, vous avez
23 longuement eu des missions sur le terrain une fois que vous avez été
24 rattaché à l'état-major principal.
25 R. En effet. A la mi-novembre 1994, après l'offensive lancée par le 5e
26 Corps de l'armée musulmane sur le secteur de Bihac, qui s'était dirigée
27 vers Krupa et Donji Vakuf, le commandant de l'état-major principal a pris
28 une décision, à savoir de créer un poste de commandement avancé
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1 représentant l'état-major principal, et ce, à des fins de stabilité et de
2 stabilisation du front sur ce secteur-là.
3 Et le général Milovanovic s'est déplacé avec un certain nombre
4 d'officiers vers les sites en question. C'était en mi-octobre 1994. Au bout
5 de presque un mois, il en est venu à demander au chef de l'administration
6 d'envoyer un agent opérationnel, et c'était moi. Cet officier était censé
7 partir vers ce poste de commandement avancé, et j'y suis donc allé.
8 Q. Fort bien. A un moment donné pendant la guerre, est-ce que votre frère
9 aurait été fait prisonnier à Gorazde ?
10 R. Oui.
11 Q. Et avez-vous pu procéder à un échange ou assurer sa libération ?
12 R. A l'occasion des négociations qui ont eu lieu, la partie musulmane a
13 toujours fait traîner les choses. Et dans toute variante d'échange de mon
14 frère, elle le mettait en dernière position pour ce qui est des listes
15 d'échange. Il a fini par être échangé au bout d'à peu près deux ans. Il a
16 été capturé le 16 octobre 1992 et il a été échangé le 6 octobre 1994. Ça
17 fait dix jours de moins que deux ans pleins et entiers.
18 Q. Est-ce que vous pouvez nous dire si le général Tolimir a fourni une
19 assistance pour ce qui est de cet échange de votre frère ?
20 R. Le général Tolimir allait rencontrer souvent le Pr Koljevic. Il s'est
21 efforcé de parvenir à des accords d'échange se résumant du tous pour tous.
22 Q. Et, de votre avis, a-t-il aidé à faire en sorte que votre frère soit
23 relâché ? Je veux dire le général Tolimir.
24 R. Oui. C'est valable pour mon frère, comme pour tous ceux qui ont été
25 échangés pendant cette période où il a exercé ce type d'activité.
26 Q. Est-ce que vous pouvez brièvement nous dire qui était ce Koljevic ?
27 Vous avez mentionné son nom en parlant des personnes allant là-bas avec le
28 général Tolimir. Pouvez-vous nous dire de qui il s'agit ? Brièvement.
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1 R. Le Pr Koljevic, si je ne m'abuse, était le vice-président de la
2 Republika Srpska. Le deuxième vice-président c'était Mme Biljana Plavsic.
3 Et il s'est beaucoup occupé de tout ce qui se résumait à des missions
4 humanitaires.
5 Q. Fort bien. Pendant que vous étiez en mission sur le terrain, est-ce que
6 vous vous êtes cassé la jambe ?
7 R. Oui, je me suis cassé la jambe à Jasenica le 27 janvier 1995.
8 Q. Vous avez dit que c'était parce que vous aviez glissé sur une surface
9 gelée.
10 R. Oui.
11 Q. Et où est-ce que vous êtes allé vous remettre de cette chute ?
12 R. J'ai été transféré au centre clinique et hospitalier de Banja Luka. On
13 m'a mis là une fixation, puis on m'a transporté vers mon lieu de résidence
14 à Derventa. Après cette fixation, on m'a mis du plâtre à Derventa et j'y
15 suis resté.
16 Q. Et où est-ce que vous êtes allé après ?
17 R. A la fin de mes congés de maladie, je suis revenu à l'état-major le 17
18 juillet 1995.
19 Q. Et est-ce que vous avez été promu au rang de colonel en juin 1995 ?
20 R. Oui.
21 Q. Bon. Et à quelle fonction avez-vous été renvoyé ?
22 R. Je suis retourné aux fonctions antérieures. J'étais chef du département
23 opérationnel, à l'administration des affaires opérationnelles et de la
24 formation.
25 Q. Bon. Vous vous souvenez d'avoir témoigné au sujet de formations et
26 structures de l'état-major à l'occasion de vos témoignages antérieurs. Est-
27 ce que vous seriez en mesure de nous brosser un peu les positions que vous
28 avez gardées en mémoire de notre conversation d'il y a un jour ou deux ?
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1 R. Oui.
2 Q. Très bien.
3 M. McCLOSKEY : [interprétation] A cet effet, je voudrais qu'on nous montre
4 le 65 ter 7295. Et, Madame, Messieurs les Juges, ce n'est pas destiné à
5 fournir une réplique précise de ce que le témoin nous a fourni comme
6 esquisse, mais c'est à peu près cela. C'est un document assez grand et il
7 est plutôt difficile de le voir sur l'écran. Alors, peut-être pourrions-
8 nous le lui confier --
9 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Est-ce qu'on pourrait le mettre sur
10 le rétroprojecteur ?
11 M. McCLOSKEY : [interprétation] Mais j'ai des copies papier pour les Juges
12 et j'ai aussi une copie papier pour l'accusé et M. Gajic. Et j'ai aussi des
13 copies papier en version anglaise. Mais bien sûr, on peut mettre cela sur
14 le rétroprojecteur.
15 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Oui, on pourrait peut-être recevoir
16 la version papier, et faites en sorte que la Défense l'obtienne aussi.
17 Mme l'Huissière d'audience va vous donner un coup de main à cet
18 effet.
19 M. McCLOSKEY : [interprétation] En dessous, c'est pour les Juges. Encore
20 une feuille. Oui, la Défense a un diagramme. Mais je vais donner une
21 version anglaise pour M. Gajic aussi.
22 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] M. Gajic et M. Tolimir indiquent
23 qu'ils ont le croquis, mais pas en version anglaise, je pense.
24 M. McCLOSKEY : [interprétation] Oui. Je vais le leur fournir en anglais --
25 la version anglaise sera fournie à M. Gajic. Comme je l'ai dit, cela n'a
26 pas pour objectif une exactitude absolue, mais on a essayé de faire au
27 mieux.
28 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Monsieur McCloskey, nous avons reçu
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1 maintenant une version imprimée. Est-ce que c'est la version imprimée de ce
2 que le témoin a dessiné à la main ?
3 M. McCLOSKEY : [interprétation] Ça se base sur ce qu'il a fait. C'est
4 grosso modo ce qu'il a tracé, et il a indiqué une des positions qu'il m'a
5 indiqué hier avoir oubliée. Donc on s'est efforcés de faire refléter à ce
6 diagramme la réalité des choses, mais c'est destiné à nous aider à
7 parcourir le témoignage au point par point avec l'aide du témoin.
8 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Je voudrais comprendre votre façon de
9 procéder. Le témoin a une copie de ce qu'il a dessiné comme croquis, n'est-
10 ce pas ?
11 M. McCLOSKEY : [interprétation] Oui, il l'a.
12 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Et la Défense aussi est en possession
13 de la même chose, n'est-ce pas ?
14 Vous avez et nous avons aussi des copies papier pour les Juges de la
15 Chambre. Et le croquis est dessiné à la main ?
16 M. McCLOSKEY : [interprétation] Oui, je l'ai. C'est en supplément.
17 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Mais cela nous aiderait grandement
18 pour suivre votre interrogatoire du témoin.
19 M. McCLOSKEY : [interprétation] Oui. Enfin, je ne sais pas si vous êtes
20 fort en cyrillique. Enfin, moi je n'ai jamais été bon en la matière. Mais
21 toujours est-il que -- voilà.
22 Monsieur le Président, Madame, Monsieur les Juges, je voudrais que vous le
23 voyiez en tant qu'équipe, puis ensuite on verra les différentes unités, et
24 ce qui m'intéresse surtout c'est la structure du diagramme tel qu'indiquée.
25 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Oui, merci beaucoup. Veuillez
26 continuer.
27 M. McCLOSKEY : [interprétation]
28 Q. Bon, Général Obradovic, le diagramme que vous avez tracé reprend en
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1 gros un poste de commandement, de chef d'état-major, de commandants
2 adjoints pour différentes branches, et corps, et les quelques unités qui se
3 trouvent en dessous, n'est-ce pas ?
4 R. Oui.
5 Q. Et c'est ce que vous avez gardé en mémoire pour ce qui est des éléments
6 importants de l'état-major, n'est-ce pas ?
7 R. Oui.
8 Q. Donc on va le mettre dans un coin, et vous allez probablement voir la
9 version anglaise. Vous avez mentionné le 67e Régiment des Transmissions
10 hier. Alors, où est-ce que vous le placez, celui-ci ? Parce qu'il n'y a pas
11 de ligne pour établir un lien entre celui-ci et le reste.
12 R. Le 67e Régiment des Transmissions est une unité qui dépend de l'état-
13 major principal. Elle a pour tâche d'organiser les transmissions pour
14 répondre aux besoins de l'état-major principal. Et elle est attachée au
15 commandant. Sur le plan professionnel, elle est rattachée aux armes qui
16 dépendent de l'état-major.
17 Q. Très bien. Puisque nous parlons de cela -- vous venez de parler du
18 secteur de l'état-major, c'est-à-dire le chef d'état-major et le commandant
19 adjoint. Et le général Milovanovic figure dans votre schéma, n'est-ce pas ?
20 R. Oui.
21 Q. Très bien. Nous y viendrons plus en détail plus tard. Mais commençons
22 par une brève explication de votre part à notre intention.
23 Le commandant Ratko Mladic -- pouvez-vous nous dire simplement, d'une façon
24 générale, quelles étaient les fonctions de Ratko Mladic en tant que
25 commandant de l'état-major principal et quelles étaient ses principales
26 tâches ?
27 R. Le commandant de l'état-major général commande l'armée de la Republika
28 Srpska ainsi que toutes les administrations liées à ce commandement. Il a
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1 pour tâche de s'occuper de l'organisation et de l'amélioration de
2 l'aptitude au combat de toute l'armée. Il mène à bien son commandement par
3 voie de directives, d'ordres, d'instructions, de consignes, de mises en
4 garde, de conseils, et cetera.
5 Q. Bien. Je vais maintenant vous poser la question suivante : la personne
6 suivante dans l'organigramme, c'est-à-dire le commandant second du chef
7 d'état-major, était-ce bien le général Milovanovic en 1995 ?
8 R. Oui.
9 Q. Et, en fait, le général Milovanovic a été chef d'état-major et
10 commandant en second pendant toute la durée de la guerre, n'est-ce pas ?
11 R. Oui. Le général Milovanovic a été le chef du secteur de l'état-major
12 pendant toute la durée de la guerre. Et ex-officio, il a été pendant toute
13 la guerre commandant de l'état-major principal.
14 Q. Donc ceci signifie qu'il était chef de l'état-major, mais en même temps
15 commandant en second de l'état-major; c'est bien cela ?
16 R. Oui. Il était chef du secteur relevant de l'état-major, ce qui signifie
17 qu'il était responsable du secteur relevant de l'état-major, et en même
18 temps il était commandant en second de l'état-major principal.
19 Q. Très bien. Ça, c'est très important.
20 Pouvez-vous nous dire quelle est la différence fondamentale entre les
21 fonctions qui étaient les siennes en tant que commandant en second et les
22 fonctions qui étaient également les siennes en tant que chef d'état-major ?
23 R. Le chef d'état-major s'occupe de missions opérationnelles, de missions
24 liées aux différentes armes de l'armée, et il a un certain nombre d'unités
25 qui lui sont subordonnées pour l'accomplissement de ces missions. Il
26 s'occupe également d'organiser le travail qui incombe aux commandants de
27 l'état-major principal, c'est-à-dire qu'il réalise la planification, qu'il
28 s'occupe également de suivre la situation dans son déroulement.
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1 Q. Très bien. Et qu'en est-il de ses fonctions en tant que commandant en
2 second ?
3 R. Il devient commandant en second dans les brèves périodes où le
4 commandant s'absente. Car dans ces cas-là, il le remplace et n'est habilité
5 à donner des ordres que dans l'esprit des décisions et ordres déjà donnés
6 par le passé par le commandant qu'il remplace. Donc il doit en respecter
7 l'esprit.
8 Q. Quelle était la définition du terme "absence" ? Nous voyons, par
9 exemple, que le général Mladic se rendait à Belgrade, en Serbie. Est-ce
10 qu'un tel voyage était considéré comme une absence ou était-il encore
11 commandant exerçant pleinement ses fonctions de commandant lorsqu'il se
12 rendait à Belgrade, avec Milovanovic qui était le chef d'état-major ?
13 R. Milovanovic le remplaçait brièvement pendant ses brèves absences.
14 Q. Est-ce que le fait d'aller à Belgrade était considéré comme une absence
15 ?
16 R. Ce n'est pas le lieu de destination qui permet de parler d'absence,
17 mais la durée du déplacement.
18 Q. Alors que vous faisiez partie de l'état-major principal en 1995, est-ce
19 que vous avez eu connaissance d'une quelconque absence de Mladic, c'est-à-
20 dire d'un moment où quelqu'un d'autre a dû le remplacer en tant que
21 commandant, en exerçant ses propres fonctions de commandant en second ?
22 R. Personnellement, je ne le sais pas. Lorsque le commandant se rendait
23 quelque part, il nommait l'un de ses collaborateurs, l'un de ses assistants
24 pour le remplacer pendant son absence. Et ses assistants, en dehors du
25 général Milovanovic, étaient le responsable du moral des troupes, des
26 questions religieuses et juridiques; le responsable du secteur de la
27 logistique; le responsable des questions liées à l'organisation, à la
28 mobilisation et aux problèmes de personnel; et puis, il y avait aussi
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1 l'assistant qui était responsable du renseignement et de la sécurité; il y
2 avait aussi le responsable de la planification, du développement et de
3 l'administration financière; et il y avait le responsable des forces
4 aériennes et de la direction de la Défense antiaérienne.
5 Voilà quelles étaient les personnes, c'est-à-dire les assistants du
6 commandant de l'état-major principal, qui étaient, sur le plan
7 hiérarchique, directement liées à lui.
8 Q. Très bien. Pouvez-vous nous dire si le général Tolimir était un
9 assistant du commandant ?
10 R. Oui.
11 Q. Dans quel secteur ?
12 R. Dans le secteur chargé des renseignements et de la sécurité.
13 Q. Et le général Gvero, il était responsable de quel secteur ?
14 R. Le général Gvero était le chef du secteur chargé du moral des troupes,
15 des questions religieuses et des questions juridiques.
16 Q. Le général Skrbic ?
17 R. Le général Skrbic était le chef du secteur chargé de l'organisation, de
18 la mobilisation et des problèmes de personnel.
19 Q. Et le général Djukic ?
20 R. Le défunt général Djukic était le chef du secteur de la logistique.
21 Q. Et le général Jovo Maric ?
22 R. Lui aussi est décédé. Il était le chef de l'administration chargée des
23 forces aériennes et de la Défense antiaérienne. C'était un pilote.
24 Q. Pouvez-vous nous expliquer rapidement, en vous appuyant sur votre
25 mémoire, comment, en 1995, le général Milovanovic se situait par rapport
26 aux assistants du commandant dans le secteur de l'état-major ? Pouvez-vous
27 nous en donner une idée générale, nous dire comment ces relations
28 fonctionnaient.
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1 R. Le général Milovanovic se trouvait au poste de commandement avancé et y
2 restait pendant une grande partie de l'année 1995, c'est-à-dire qu'il
3 n'était pas à Crna Rijeka.
4 Q. Pouvez-vous nous dire où se trouvait ce poste de commandement avancé ?
5 R. Pendant ma présence sur les lieux, ce poste de commandement avancé se
6 trouvait à Jasenica, c'est-à-dire au sud-ouest de la ville de Krupa sur la
7 rivière Una. Par la suite, une occasion s'est présentée pendant ma présence
8 sur les lieux, et nous avons transféré ce poste de commandement avancé à
9 Drvar en raison de la nécessité d'accomplir un certain nombre d'autres
10 missions.
11 Q. Très bien. Pendant la période où le général Milovanovic se trouvait à
12 l'état-major principal, aussi bien en 1995 que déjà en 1994 au moment où
13 vous occupiez les fonctions qui étaient les vôtres, pouvez-vous nous
14 décrire pour l'essentiel quelles étaient ses missions et quelle était la
15 nature de ses rapports avec les commandants assistant le commandant en
16 chef.
17 Vous nous avez rapidement décrit ses fonctions au sein de l'état-major,
18 mais je vous demande quel était son pouvoir sur les commandants assistant
19 le commandant en chef et quels étaient ses rapports avec eux ? Rapidement,
20 s'il vous plaît. Il viendra en personne témoigner, nous l'espérons, et nous
21 pourrons obtenir de sa bouche des détails complémentaires. Mais nous
22 aimerions que vous nous fournissiez une idée générale de la nature de ses
23 relations. Ceci, je crois, permettra à votre déposition de se dérouler de
24 façon plus fluide.
25 R. Il nous faut distinguer entre son travail au sein du secteur de l'état-
26 major et les tâches qui étaient les siennes au commandement de l'état-major
27 principal.
28 Au sein du secteur de l'état-major, il existait une direction chargée de
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1 l'instruction et des opérations. C'était un organe qui s'occupait des
2 différents services. Et puis, il y avait un organe de traitement des
3 données. Il y avait aussi un bureau. Et il y avait un bureau de
4 dactylographie.
5 Au sein de la direction chargée des opérations et de l'instruction, il
6 existait un département qui était chargé du travail opérationnel et qui
7 était dirigé par moi. C'était un département chargé de l'instruction dont
8 le chef était le colonel Krsto Djeric. Le centre opérationnel, lui, n'avait
9 pas d'effectifs qui lui étaient affectés. Nous n'avons pas pu le mettre en
10 place de la façon souhaitée.
11 Le général Milovanovic, au sein du secteur de l'état-major, coordonnait le
12 travail des directions chargées -- des différents organismes, des
13 différents services, des différents bureaux, ainsi que tout ce qui relevait
14 du secteur de l'état-major dans le cadre de la hiérarchie, alors qu'au sein
15 de l'état-major principal, il coordonnait le travail des différents
16 secteurs de l'état-major principal.
17 Q. Je vais vous poser une question, car je remarque que dans
18 l'organigramme, sous le secteur de l'état-major, on trouve quelque chose
19 qui s'appelle les services de combat, et dans cette case on voit que figure
20 le chef du génie, le chef de l'artillerie et des unités blindées, et le
21 chef des transmissions. Est-ce qu'eux aussi se trouvaient à l'intérieur de
22 l'état-major ?
23 R. Tous ces hommes, c'est-à-dire le chef de l'infanterie, le chef de
24 l'artillerie, le chef des blindés et des unités mécanisées, ainsi que le
25 chef des transmissions et de la défense antiarienne faisaient partie du
26 secteur de l'état-major. Et le nom global pour l'ensemble de ces organismes
27 était organe chargé des services.
28 Q. Très bien. Vous avez décrit le travail accompli par le général
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1 Milovanovic par rapport au secteur de l'état-major. Et en terminant, vous
2 avez dit qu'il coordonnait le travail des différents secteurs.
3 Pouvons-nous dire quels étaient les secteurs dont vous parliez et
4 quelle était la nature de cette coordination ?
5 R. Non, il ne coordonnait pas les secteurs; il coordonnait les rapports
6 entre les secteurs. Parce que, si vous me le permettez, les fonctions d'un
7 commandement sont la planification, l'organisation, le fait de donner des
8 ordres, la coordination et le contrôle.
9 Q. Pourriez-vous nous rappeler, parce qu'il y a peut-être des difficultés
10 d'interprétation, quels sont les secteurs dont nous sommes en train de
11 parler ? Ceci permettrait de préciser les choses.
12 R. Je parle du secteur chargé du moral des troupes; du secteur chargé de
13 la logistique; du secteur chargé du renseignement et de la sécurité; du
14 secteur chargé de l'organisation, de la mobilisation et des questions de
15 personnel. Et puis ensuite, il y a les directions. Les directions sont la
16 direction de la planification; la direction du développement et des
17 finances; ainsi que la direction des forces aériennes et de la défense
18 antiaérienne.
19 Q. Très bien. Donc ceci correspond aux assistants du commandant dont vous
20 avez parlé il y a quelques instants. Donc il coordonnait le travail des
21 assistants du commandant dans leurs différents secteurs ?
22 R. Oui.
23 Q. Pouvez-vous nous donner un exemple ou nous décrire rapidement quelles
24 étaient les fonctions d'un commandement ou de coordination qui étaient
25 concernées ?
26 R. Le terme coordination signifie harmonisation du travail des différents
27 secteurs. Cela peut concerner le travail sur le terrain qui est mené à bien
28 par les diverses unités situées au même niveau hiérarchique. Donc personne
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1 n'est supérieur ou subordonné à autrui, et il faut qu'il y ait quelqu'un
2 qui coordonne ce travail. Alors, si le chef d'état-major coordonne le
3 travail des différents secteurs, il le fait quand ces secteurs réalisent la
4 même mission en même temps. Et il existe, par exemple, la directive 7/1 qui
5 traite de cela --
6 Q. Nous y viendrons un peu plus tard. Ne rentrez pas dans trop de détails,
7 car je compte sur les Juges de la Chambre pour prendre connaissance de tous
8 les documents lorsqu'ils seront présentés.
9 Excusez-moi de vous avoir interrompu.
10 R. Je voulais dire -- pour que les choses soient tout à fait claires. Si
11 les forces de trois corps d'armée doivent mener à bien en même temps une
12 mission déterminée; pensons, par exemple, au Corps de la Bosnie orientale,
13 au Corps de la Drina et à un troisième corps d'armée, eh bien, il faut
14 qu'il y ait quelqu'un qui coordonne le travail réalisé par ces trois corps
15 d'armée, c'est-à-dire qu'il importe d'établir un commandement temporaire
16 qui aura supériorité hiérarchique sur les forces de ces trois corps d'armée
17 et dont les ordres seront exécutés par les commandants de ces trois corps
18 d'armée.
19 Q. Et en temps qu'exemple de coordination au sein de l'état-major
20 principal, vous avez parlé des directives. Nous viendrons aux directives en
21 temps utile, bientôt. Nous le mettons donc, pour le moment, de côté.
22 Très bien. Revenons -- parlons maintenant du général Miletic, qui exerçait
23 ses fonctions au sein de la direction des opérations et de l'instruction.
24 Où est-ce qu'il se situe dans l'organigramme à l'intérieur de l'état-major
25 dont vous faisiez partie ?
26 R. Il faisait partie de l'état-major et il était le chef de la direction
27 chargée des missions opérationnelles et de l'instruction. Lui étaient
28 subordonnés le département chargé des opérations, le département chargé de
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1 l'instruction et le centre chargé de l'instruction. Mais ce centre chargé
2 de l'instruction n'a jamais réellement vu le jour.
3 Q. Donc quels étaient les subordonnés qui étaient sous ses ordres, s'il en
4 avait, le général Miletic ?
5 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Un instant.
6 Maître Gajic.
7 M. GAJIC : [interprétation] Monsieur le Président, page 18, ligne 16, nous
8 lisons au compte rendu en anglais "training centre", mais je crois que ce
9 qu'a dit le témoin était un peu différent.
10 Donc je prierais M. McCloskey de bien vouloir préciser ce point avec
11 le témoin, car il était question d'un centre qui n'avait jamais réellement
12 vu le jour. Moi, il me semble que ce que j'ai entendu différait un peu de
13 ce qui est écrit au compte rendu en anglais.
14 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Vous voulez dire en B/C/S ?
15 M. GAJIC : [interprétation] Oui, je l'ai entendu, bien sûr, dans la langue
16 que parle le témoin.
17 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Monsieur McCloskey.
18 M. McCLOSKEY : [interprétation]
19 Q. Mon Général, pourriez-vous préciser les choses : quel était ce centre
20 dont vous avez dit qu'il n'a jamais réellement vu le jour ?
21 R. Ce qui faisait partie intégrante de cette direction ex officio, c'était
22 le département chargé des opérations, qui était dirigé par moi en tant
23 qu'adjoint de Miletic.
24 Et puis, il y avait un département de cartographie, qui était dirigé
25 par Ljute [phon], mais qui n'a jamais disposé des effectifs nécessaires
26 pour fonctionner, car Miletic et moi-même ne suffisions pas. Et puis, il y
27 avait le colonel Djeric, qui était chef du département de l'instruction, et
28 il n'y avait personne d'autre avec lui. Et la troisième unité, c'était le
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1 centre chargé de l'instruction, dont la création avait été envisagée et qui
2 devait être dirigé par un chef et deux officiers supérieurs, comme, par
3 exemple, un colonel ou un lieutenant-colonel, qui auraient pu diriger des
4 équipes au sein de ce centre. Mais à ces fonctions, personne n'a jamais été
5 nommé, et nous n'avons donc pas eu de centre opérationnel, mais seulement
6 un responsable opérationnel de permanence au sein de l'état-major
7 principal.
8 Q. Donc c'est le centre des opérations qui n'a jamais vu le jour
9 réellement ?
10 R. Oui.
11 Q. Très bien. Vous avez dit qu'il était envisagé de créer un certain
12 nombre de postes ou de fonctions. Pouvez-vous nous en dire un peu plus à ce
13 sujet ? Envisagé par qui ? Qui affectait les effectifs nécessaires à tel ou
14 tel poste, à telle ou telle fonction ? Qui est-ce qui était responsable de
15 l'élaboration globale de l'organigramme ?
16 R. Au sein du secteur chargé de l'organisation, de la mobilisation et des
17 questions de personnel, il existe un département responsable des formations
18 qui s'occupe de mettre en place les formations dans leur aspect et leur
19 composition définitifs. Et quelqu'un a envisagé comment devait être composé
20 l'état-major principal. Je crois que ce sont les dirigeants de la
21 république qui ont nommé Mladic au poste de chef d'état-major principal.
22 Quant à lui, il était responsable d'affecter à leurs postes les cadres qui
23 se présentaient en tant que volontaires, sur lesquels il s'est appuyé pour
24 mettre en place le premier cercle de ses collaborateurs qui ont tous été
25 chefs de secteurs. Quant aux chefs de secteurs, il est probable que dès
26 lors que des officiers ont été disponibles, ils ont proposé un certain
27 nombre de personnes pour être nommées à un certain nombre de postes, qui
28 ensuite ont été approuvés par le collège de l'état-major principal, puisque
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1 c'est cet organe qui était chargé des nominations, ou en tout cas de leur
2 confirmation.
3 Q. [hors micro]
4 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Je crois que votre micro ne
5 fonctionne pas -- ah, maintenant il fonctionne.
6 M. McCLOSKEY : [interprétation] Toutes mes excuses.
7 Q. Dans le cadre de cet organigramme, combien était-il envisagé de placer
8 d'hommes au sein de cette direction chargée des opérations et de
9 l'instruction ?
10 R. Au sein de la direction chargée des opérations et de l'instruction, le
11 chef était le général Miletic. D'après le manuel, il était prévu que 18
12 responsables y travaillent, mais nous n'étions que quatre.
13 Q. Je crois que vous avez cité le nom de Djeric comme étant responsable du
14 secteur de l'instruction. Vous étiez le chef --
15 R. Le chef de ce département, oui.
16 Q. Puis, vous avez également parlé d'un cartographe qui était le quatrième
17 homme ?
18 R. Le lieutenant Micanovic était le cartographe. Il était diplômé de
19 l'académie militaire et chargé de dessiner les cartes et d'élaborer les
20 documents topographiques nécessaires au travail sur le terrain.
21 Q. Donc je ne vais pas vous interroger au sujet des 14 autres postes qui
22 étaient prévus. Nous voyons qu'il était prévu qu'au sein de cette direction
23 travaillent beaucoup plus que les quatre hommes que vous étiez. Est-ce que
24 ces sous-effectifs étaient typiques pour tous les secteurs de l'état-major
25 principal ?
26 R. Je ne pense pas qu'il y ait eu un seul secteur qui ait eu les effectifs
27 nécessaires. Je ne saurais pas vous en dire plus à ce sujet, mais je crois
28 que c'était bien le cas.
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1 Q. Qui était votre supérieur immédiat ?
2 R. Mon supérieur immédiat était le général Miletic. Radivoje Miletic.
3 Q. Vous rappelez-vous que c'est une question que je vous ai déjà posée
4 lors de votre dernière déposition dans une autre affaire, que lorsque vous
5 élaboriez des documents en vertu de vos fonctions, si vous étiez
6 responsable de ces documents ?
7 R. J'avais pour responsabilité de produire des documents, et il relevait
8 de la responsabilité de mon officier supérieur de vérifier ces documents et
9 éventuellement de les signer ou de les transmettre à son supérieur pour
10 signature en fonction de la nature du document concerné.
11 Donc ma responsabilité était d'effectuer le travail, mais la personne qui
12 était juridiquement responsable était la personne qui signait le document.
13 Q. Donc Miletic était responsable des documents que vous élaboriez pour
14 lui ?
15 R. Oui, en qualité de mon supérieur immédiat.
16 Q. Et en tant que votre supérieur immédiat, est-ce qu'il était responsable
17 de votre travail à Crna Rijeka ou sur le terrain, si vous alliez sur le
18 terrain ?
19 R. Oui. Tout supérieur assume cette responsabilité. Tout officier
20 supérieur a pour responsabilité de suivre le travail de ses subordonnés,
21 d'en apprécier la qualité et d'évaluer le travail accompli par leurs
22 subordonnés.
23 Q. Vous avez utilisé le terme "suivre", "assurer le suivi". Qu'est-ce que
24 cela signifie du point de vue des relations entre un supérieur et un
25 subordonné ? Pouvez-vous nous apporter quelques éléments descriptifs
26 complémentaires ? Parce que vous vous rappellerez peut-être que des
27 questions vous ont été posées qui portaient sur le travail d'une personne
28 qui était suivie par une autre personne. Pouvez-vous nous dire quelle est
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1 la différence entre les deux concepts ?
2 R. Eh bien, normalement, cela devrait être une seule et même chose, parce
3 que si nous parlons du travail au jour le jour, un supérieur est tenu de
4 suivre dans le détail le travail de tous ses subordonnés. Lorsqu'ils leur
5 assignent une mission, ils leur appartiennent de suivre la façon dont cette
6 mission a été réalisée pour déterminer si la personne qui l'a réalisée
7 avait les compétences pour la réaliser et si cette mission a été réalisée
8 de façon consciencieuse.
9 Q. Si Milovanovic vous confiait une mission en l'absence de Miletic, est-
10 ce que vous rendiez compte au général Miletic, est-ce que c'est lui qui
11 suivait votre travail même si c'est Milovanovic qui vous avait donné
12 l'ordre d'accomplir ce travail ?
13 R. En pratique, lorsque le deuxième supérieur vous donne une tâche, vous
14 confie une mission, j'aurais normalement effectué cette mission et j'aurais
15 informé mon premier supérieur sur la tâche reçue du deuxième supérieur.
16 Très souvent, il arrivait que lorsqu'il fallait rédiger des rapports, il
17 m'arrivait que le général Milovanovic me demande que je lui rende compte
18 directement, contournant Miletic. Mais cela pouvait également arriver avec
19 d'autres supérieurs également. Surtout ceux qui n'étaient pas subordonnés à
20 Miletic. Alors, le général Milovanovic lisait le rapport et apposait sa
21 signature.
22 Q. Est-ce que vous passiez par Miletic, est-ce que vous suiviez, comme
23 vous nous l'avez dit, la chaîne hiérarchique appropriée de cette façon-là ?
24 R. Oui. Mais vous savez, si physiquement il n'était pas présent et s'il
25 s'agit d'une question urgente et prioritaire, je pouvais passer directement
26 et remettre l'acte ou le document à la personne qui m'a demandé de le
27 rédiger.
28 Q. Je crois que vous avez commencé votre réponse en disant, oui. Est-ce
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1 que je me trompe ?
2 R. Oui, lorsqu'il est présent. Mais si physiquement il n'est pas sur
3 place, à ce moment-là il pouvait arriver que je ne puisse pas lui remettre
4 le document afin qu'il puisse le passer en revue, et s'il était nécessaire
5 que je remette le document immédiatement, je le faisais. Mais je
6 l'informais certainement du travail qui avait été accompli et je
7 l'informais également des missions qui m'ont été confiées par d'autres.
8 Q. Dans une situation comme celle-là, par exemple, il n'était pas présent
9 sur place, vous l'informiez le plus rapidement possible ? Pouviez-vous
10 attendre ? Quelle était la rapidité avec laquelle vous deviez l'informer ?
11 R. Normalement il s'agissait de missions qui n'étaient pas si urgentes que
12 ceci. Donc, à ce moment-là, je l'informais de ce qui s'était passé en son
13 absence, quelles étaient les missions et les tâches que nous avions
14 accomplies et à la demande de qui. Il n'y avait pas de missions que l'on
15 pouvait remettre à plus tard. Il fallait immédiatement l'informer.
16 Q. Vous nous avez dit un peu plus tôt que vous avez été employé au poste
17 de commandement avancé avec l'état-major principal -- poste de commandement
18 avancé avec le général Milovanovic. Donc, est-ce que vous aviez des tâches
19 et responsabilités, deviez-vous rendre compte au général Miletic lorsque
20 vous étiez au poste de commandement avancé ?
21 R. Pas de façon régulière. Mais effectivement, par des moyens de
22 communication, nous communiquions et nous échangions des informations.
23 Q. Est-ce que vous rendiez compte à lui encore à ce moment-là lorsque vous
24 étiez au poste de commandement avancé ?
25 R. De toute façon, je rendais toujours compte à lui. Mais pour ce qui est
26 du travail accompli au poste de commandement avancé, je répondais au
27 général Milovanovic, puisque là-bas j'avais également pour mission
28 d'effectuer des tâches opérationnelles.
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1 Q. Très bien. Merci.
2 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Je voudrais juste une petite
3 précision. Moi j'ai entendu Milanovic, et l'interprétation nous a dit qu'il
4 s'agissait du général "Milovanovic", et ceci est également consigné au
5 compte rendu d'audience.
6 Veuillez, je vous prie, préciser avec le témoin et lui demander ce
7 qu'il a dit exactement.
8 M. McCLOSKEY : [interprétation]
9 Q. Pourriez-vous nous préciser, s'il vous plaît, le nom de la personne à
10 qui vous rendiez compte ? Nous avons seulement besoin du nom. Nous n'avons
11 pas très bien saisi le nom. Alors que vous étiez au poste de commandement
12 avancé.
13 R. Au poste de commandement avancé, Monsieur le Président, donc au poste
14 de commandement avancé, lorsque j'effectuais des tâches au poste de
15 commandement avancé, les missions m'étaient confiées directement par le
16 général Milovanovic, puisque c'est lui qui me confiait des tâches. Mais de
17 façon générale, mon officier supérieur qui était toujours responsable de
18 mon travail de façon générale était le général Miletic, qui n'était pas au
19 poste de commandement avancé, mais bien à Crna Rijeka.
20 Q. Mais donc il est resté, de façon générale, responsable de votre
21 travail, n'est-ce pas ?
22 R. Oui. C'est lui qui m'évaluait, qui effectuait le suivi, donc c'était
23 mon supérieur.
24 Q. Pourriez-vous nous expliquer, afin que je puisse comprendre. S'agissant
25 de l'armée dans votre pays, c'est peut-être différent -- enfin, les armées
26 sont différentes dans le monde. Mais je voulais savoir de quelle façon est-
27 ce que le général Miletic -- ou comment cela se fait-il que le supérieur
28 est aussi responsable du travail de son officier subordonné ?
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1 R. Selon la doctrine de l'armée et selon le pacte de Varsovie, ceci est
2 tout à fait clair. Les officiers subordonnés ont beaucoup moins de
3 possibilité de prendre des décisions que dans notre armée à nous. Il y a
4 beaucoup moins d'indépendance quant à la prise de décision au niveau
5 inférieur que chez nous, selon notre doctrine.
6 Q. Très bien. Alors, passons en revue brièvement le secteur -- parlons
7 maintenant du secteur du général Gvero, le secteur chargé de la morale et
8 des questions juridiques. Est-ce que vous savez ou vous souvenez-vous qui
9 étaient les subordonnés, ses subordonnés à lui ?
10 R. Je sais qui étaient les personnes. Je peux vous donner des noms, mais
11 je ne peux pas vous donner les tâches qu'effectuaient les personnes.
12 Voyez-vous, ce secteur chargé du moral des troupes, questions
13 religieuses et affaires juridiques, il y avait également un département
14 chargé de l'information et des affaires juridiques.
15 S'agissant de la section chargée des affaires juridiques, il y avait le
16 lieutenant-colonel Supic. Concernant maintenant le service de l'information
17 pour les questions religieuses, je crois que c'était le colonel Sokanovic.
18 Q. Très bien. Et --
19 R. Pour les autres, je ne sais pas.
20 Q. Est-ce que le général Gvero était responsable du travail de ces
21 subordonnés-là ? La façon dont vous nous avez décrit, vous nous avez décrit
22 que Miletic était responsable de votre travail. Est-ce que lui il était
23 responsable du travail de ses subordonnés dans ces départements ?
24 R. Oui.
25 Q. Et s'agissant du département des questions religieuses et affaires
26 juridiques, vous nous avez parlé de deux départements. Pourriez-vous nous
27 dire de quoi il s'agit ?
28 R. C'était la direction des questions du renseignement et la direction de
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1 la sécurité.
2 Q. Et qui était le chef de l'administration chargée du renseignement ?
3 R. C'était le colonel Salapura. Petar Salapura.
4 Q. Et s'agissant de l'administration chargée de la sécurité, qui était le
5 chef de cette section ?
6 R. C'était Ljubisa ou Ljubo Beara.
7 Q. Le général Tolimir était-il chargé du travail de ces deux personnes-là,
8 tout comme le général Miletic était responsable de votre travail à vous, et
9 Gvero pour le travail de ses personnes ?
10 R. Oui. Le général Tolimir était le chef du secteur chargé des questions
11 relatives au renseignement et la sécurité, qui était composé de ces deux
12 administrations que vous venez de mentionner.
13 Q. Très bien. Merci. Bien, nous avons très brièvement parlé du poste de
14 commandement avancé de l'état-major principal. Pourriez-vous nous dire quel
15 était l'objectif d'une existence d'un poste de commandement avancé,
16 pourquoi l'état-major principal avait son propre poste de commandement
17 avancé dans certaines opérations ?
18 R. Les postes de commandement avancé étaient normalement mis en place dans
19 le but de pouvoir être plus près, de suivre de façon plus directe les
20 activités de combat sur un territoire donné et de pouvoir être plus à même
21 d'avoir une influence sur les activités de combat.
22 Puisqu'il s'agissait d'une zone sur laquelle se trouvaient deux corps
23 d'armée, il fallait effectuer la coordination sur cette partie-là du front
24 afin que l'état-major principal puisse avoir une influence directe sur les
25 activités.
26 Q. Mais pourquoi alors ne pas s'appuyer sur le poste de commandement
27 avancé au niveau de la brigade ou du corps d'armée ? Pourquoi créer un
28 poste de commandement avancé de l'état-major principal ?
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1 R. Le territoire sur lequel les événements se déroulaient n'était pas
2 propice à ce que l'on puisse organiser un poste de commandement avancé, par
3 exemple, sur les postes de commandement avancé du 1er Corps d'armée, et
4 cetera, à cause de la distance.
5 En principe, lorsqu'on met en place les postes de commandement
6 avancé, les unités subordonnées peuvent se trouver au poste de commandement
7 avancé d'une unité supérieure.
8 Q. Le général Mladic préférait-il avoir un officier de l'état-major qui
9 était chargé des opérations lorsque c'était possible ? En fait, vous avez
10 parlé de Milovanovic sur ce front très important. Mais j'aimerais savoir si
11 le général Mladic aussi avait cette préférence de façon régulière ?
12 R. Chaque fois que le général Milovanovic se déplaçait, c'était selon une
13 décision du commandant. Il est habituel lorsqu'on effectue une opération où
14 les effectifs de plusieurs corps d'armée sont incorporés dans cette
15 opération ou collaborent ensemble, à ce moment-là il est habituel
16 d'effectuer un poste de commandement avancé pour effectuer un commandement
17 unifié de l'opération en question.
18 Il est arrivé que le commandant déploie sur certains territoires en
19 certaines régions des officiers de l'état-major principal, lorsque, par
20 exemple, il y avait des situations extraordinaires, perte de positions,
21 lorsqu'il fallait stabiliser les choses, lorsque le personnel quittait,
22 lorsqu'il y avait des déserteurs. Donc il fallait effectuer un commandement
23 subordonné, ou dans le but d'effectuer un contrôle faisant partie du
24 commandement pour l'état-major principal.
25 Q. Très bien. Je voudrais maintenant aborder un autre sujet, et vous nous
26 en avez parlé déjà.
27 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Mais avant que vous ne passiez à un
28 autre sujet, je voudrais poser une question au témoin.
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1 M. McCLOSKEY : [interprétation] Je vous en prie.
2 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] En fait, je voulais vous demander
3 ceci. Lorsque vous avez décrit le secteur, vous avez dit que Manojlo
4 Milovanovic se trouvait à la tête du secteur.
5 Vous nous avez également dit que le général Miletic était le chef de
6 l'administration chargée des opérations et de l'instruction et vous étiez
7 son officier en second; est-ce que c'est exact ?
8 LE TÉMOIN : [interprétation] Oui.
9 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Qu'en est-il des trois autres
10 officiers ? J'aimerais savoir le niveau des trois autres officiers et quel
11 était leur rapport par rapport au général Miletic et quel était leur
12 rapport hiérarchique par rapport à vous aussi, tant est qu'il y en ait eu
13 un.
14 LE TÉMOIN : [interprétation] Selon la formation, le chef de la section
15 opérationnelle à la tête de laquelle je me trouvais est en même temps
16 l'adjoint du chef de l'administration. Une deuxième unité organisationnelle
17 est une section chargée de l'instruction, et c'était le colonel Krsto
18 Djeric qui se trouvait à la tête de cette section-là. La troisième section,
19 c'est le centre opérationnel pour lequel nous n'avions pas de chef
20 puisqu'il n'a jamais vu le jour.
21 Pour ce qui est de ma section à moi, il y avait également dans ma
22 section le cartographe, le colonel Micanovic, outre d'autres officiers qui
23 étaient dans le même secteur que moi.
24 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Qui était le supérieur immédiat du
25 colonel Djeric ?
26 LE TÉMOIN : [interprétation] C'était le général Miletic.
27 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Etait-il également l'adjoint du
28 général Miletic ?
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1 LE TÉMOIN : [interprétation] Non. Selon la formation, le chef du service
2 opérationnel a également le rôle du chef du département chargé des
3 opérations. Donc l'adjoint du général Miletic, c'est le chef de
4 l'administration qui, par l'établissement, a ces fonctions-là.
5 M. LE JUGE FLUEGGE : [aucune interprétation]
6 LE TÉMOIN : [aucune interprétation]
7 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Le Juge Mindua souhaite poser une
8 question.
9 M. LE JUGE MINDUA : Oui, en effet. Avant que cette pièce ne disparaisse de
10 l'écran. Monsieur le Témoin, j'ai suivi avec la plus grande attention
11 évidemment votre déposition concernant les fonctions des membres de l'état-
12 major principal. Mais j'ai une préoccupation ici en ce qui concerne les
13 grades et les appellations. Parce que, comme vous le savez, dans toutes les
14 armées, la hiérarchie, les grades, est très importante. Autant que
15 possible, les autorités essayent de faire correspondre les grades avec les
16 fonctions des officiers. Alors, je constatais une -- que dans beaucoup des
17 pièces qui nous sont soumises ici, une grande confusion dans les
18 appellations. Peut-être est-ce une question de traduction ou
19 d'interprétation. Je pourrais l'imaginer.
20 Dans cette pièce sur l'écran, 65 ter 7295, intitulée "La structure de
21 l'état-major principal de l'armée de la Republika Srpska, VRS, en juillet
22 1995", il me semble que la même confusion règne également. Nous voyons, par
23 exemple, le général -- le commandant -- nous voyons, par exemple, le
24 commandant Ratko Mladic porter le grade de lieutenant-colonel général.
25 J'essaie de traduire en français moi-même. Son adjoint, le général -- son
26 adjoint, Manojlo Milovanovic, portait le même grade, lieutenant-colonel
27 général. Ça arrive. C'est pas grave. Mais par contre, le subalterne de ce
28 dernier, le subalterne de Milovanovic, il s'appelle Radivoje Miletic, et
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1 porte le grade de général. C'est bizarre. Est-ce que c'est possible ?
2 Alors, je vois également le commandant assistant, Zdravko Tolimir, portait
3 le grade de général. Nous sommes en juillet 1995. Pendant que son supérieur
4 porte le grade de lieutenant-colonel général, alors que nous connaissons le
5 général Tolimir comme général- major pendant la période de fait visée par
6 l'acte d'accusation. Alors, je voudrais donc une clarification de tout ceci
7 de votre part, officiers de carrière et appartenant à la catégorie des
8 officiers généraux.
9 En juillet 1995, quelle était la hiérarchie de grades au sein de la
10 catégorie des officiers généraux de la VRS, du plus petit général jusqu'au
11 plus grand ?
12 LE TÉMOIN : [interprétation] Monsieur le Juge, voici. Donc c'était la
13 situation juste en juillet 1995. Par la suite, il est devenu général de
14 brigade. Mais par la suite, ce ne sont pas seulement -- excusez-moi -- le
15 général donc de colonel général. Par la suite, les officiers supérieurs
16 portant le même grade pouvaient être en position de supérieur et subalterne
17 en même temps. Ceci pouvait exister.
18 Donc je ne vois rien d'étrange ou de contesté ici. Pendant un certain
19 temps j'étais chef du secteur opérationnel, et j'étais lieutenant-colonel,
20 alors que Djeric était colonel. Mais moi, à ce moment-là, j'étais l'adjoint
21 du colonel Miletic. Et le colonel Miletic par la suite a obtenu le grade au
22 même temps que lorsque moi j'ai reçu le grade de colonel.
23 Donc nos conditions étaient telles qu'il arrivait des fois que des
24 officiers supérieurs se présenteraient volontairement, de leur propre chef,
25 et eux, ils étaient à ce moment-là, d'après leurs compétences, d'après les
26 écoles qu'ils aient faites, se présentent et obtiennent des mêmes grades,
27 mais ils pouvaient être supérieurs et subalternes les uns aux autres, et ce
28 n'était pas du tout un problème pour nous.
Page 11957
1 M. LE JUGE MINDUA : D'accord, d'accord. Merci beaucoup. J'ai compris.
2 Mais revenons sur la charte que nous avons devant nous.
3 En juillet 1995, que signifie le grade de Ratko Mladic, lieutenant-
4 colonel général, et celui de Zdravko Tolimir, général ? Qui est supérieur
5 en grade; pas en fonction, seulement le grade ?
6 LE TÉMOIN : [interprétation] En fait, le général Tolimir c'est une façon
7 dont on l'appelait, mais en fait il est général-major. Il est inférieur au
8 grade du grade du général. Donc il était général de division. Mais ici
9 c'est écrit "général" sans le "général de division", voyez-vous, le
10 "général-major", "major general", "major".
11 M. LE JUGE MINDUA : Très bien, Monsieur le Témoin.
12 Donc en juillet 1995, cette charte, telle qu'on nous la présente
13 maintenant, elle est fausse en ce qui concerne les appellations de grades ?
14 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Est-ce que cette déclaration est
15 exacte ? C'était une question adressée au témoin, n'est-ce pas.
16 M. LE JUGE MINDUA : Oui, en effet. Je posais la question au témoin.
17 Cette charte, cette structure de l'état-major principal de la VRS en
18 juillet 1995, elle est fausse selon les appellations de grades; oui ou non
19 ?
20 LE TÉMOIN : [interprétation] Oui. La dénomination intégrale des différents
21 grades ne figure pas dans les cases de l'organigramme, pas toujours.
22 M. LE JUGE MINDUA : Merci beaucoup.
23 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Monsieur McCloskey.
24 M. McCLOSKEY : [interprétation] Je crois qu'il serait peut-être mieux
25 d'essayer de préciser les choses.
26 Q. Alors, dites-nous, si vous vous en souvenez, et sinon ce n'est pas
27 grave. Dites-nous, le général Milovanovic était-il lieutenant-général en
28 juillet 1995 ?
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1 R. Oui.
2 Q. Et en juillet 1995, quel était le grade du général Miletic ?
3 R. En juillet, il était général-major, donc MAJ, général MAJ.
4 Q. Et vous avez également précisé que le général Tolimir était un général-
5 major.
6 Donc j'aimerais savoir si le lieutenant-colonel Gvero avait cette
7 même appellation ?
8 R. Il était général lieutenant-colonel.
9 Q. Oui, c'est écrit ici.
10 Skrbic, est-ce que vous vous rappelez quel était son grade ?
11 R. Général-major.
12 L'INTERPRÈTE : Traduit par les Français comme "général de division."
13 M. McCLOSKEY : [interprétation]
14 Q. Très bien. Et le général Djukic ?
15 R. Le général Djukic était général lieutenant-colonel. C'était le plus âgé
16 de ces officiers.
17 Q. Vous vous rappelez ce qu'était Jovo Maric ?
18 R. Général-major.
19 L'INTERPRÈTE : Interprété par les Français généralement dans ce Tribunal
20 comme "général de division".
21 M. McCLOSKEY : [interprétation]
22 Q. Et Tomic ?
23 R. Général-major.
24 Q. Sur un sujet similaire, lorsque vous étiez lieutenant-colonel et que
25 vous aviez pour fonction d'être l'adjoint de Miletic, est-ce que vous étiez
26 le supérieur du colonel Djeric ?
27 R. Oui, ex officio. Ex officio, j'étais supérieur, mais en âge j'étais
28 plus jeune. Ceci se passait avant le mois de juillet.
Page 11959
1 Q. Donc si vous pouviez exercer les fonctions d'adjoint de Miletic, est-ce
2 que vous pouviez émettre un ordre destiné à Djeric, même si vous n'étiez
3 pas son égal en grade ?
4 R. Oui. Du point de vue du poste que j'occupais dans la hiérarchie, ce
5 poste était le poste de chef du département des opérations et j'étais en
6 même temps l'adjoint du commandant.
7 M. McCLOSKEY : [interprétation] Encore une question que je vais poser au
8 témoin, Monsieur le Président.
9 Q. Et cette question est la suivante : Monsieur le Témoin, est-ce que vous
10 savez si le général Tolimir avait un adjoint ?
11 R. Entre les deux chefs de directions, je ne sais pas lequel il a choisi
12 pour le remplacer en cas d'absence de sa part. Ex officio, je ne sais pas à
13 qui revenait ces fonctions, mais normalement cela devrait figurer dans
14 l'organigramme.
15 Q. Je vous remercie.
16 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] J'aimerais poser une question
17 supplémentaire, après quoi M. le Juge Mindua posera une question.
18 Quel était votre grade en juillet 1995 ?
19 LE TÉMOIN : [interprétation] Colonel.
20 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Et quel était le grade de M. Djeric ?
21 LE TÉMOIN : [interprétation] Colonel.
22 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Je vous remercie.
23 Monsieur le Juge Mindua.
24 M. LE JUGE MINDUA : Oui. Monsieur le Témoin, je vous remercie, parce que
25 maintenant nous avons les appellations de grades des officiers sur la
26 charte.
27 Mais vous avez oublié de répondre à une de mes questions. Je
28 demandais la hiérarchie des grades des officiers généraux au sein de la VRS
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1 ? Je m'explique. Par exemple, dans certaines armées de type francophone, si
2 je peux parler comme ça, nous avons au bas de l'échelle le "général de
3 brigade", ensuite nous avons le général de division, qu'on appelle aussi
4 général-major parfois, et nous avons le "général de corps d'armée", qui est
5 appelé parfois "lieutenant-général", et enfin le "général d'armée". Au sein
6 de la VRS, quelle était la hiérarchie ? Comme ça, nous pouvons corriger
7 cela une fois pour toutes.
8 LE TÉMOIN : [aucune interprétation]
9 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Je dois vous arrêter, car nous
10 n'avons pas eu le compte rendu complet.
11 Je pense qu'il y a eu un problème avec les interprètes.
12 M. LE JUGE MINDUA : Je reprends ma question, parce que j'espère que ça va
13 nous aider pour le futur pour la compréhension des appellations des
14 responsables au sein de la VRS.
15 Je disais que, Monsieur le Témoin, vous n'aviez pas répondu à l'une de mes
16 questions concernant la hiérarchie des grades des officiers généraux au
17 sein de la VRS. Alors, pour vous aider, j'avais comparé avec certaines
18 armées de type francophone où nous avons au bas de l'échelle des officiers
19 généraux, nous avons le "général de brigade". Et lorsque nous montons, nous
20 avons le "général de division", qu'on appelle aussi "général-major". Et
21 ensuite, nous avons le "général de corps d'armée", appelé parfois
22 "lieutenant-général", et enfin, nous avons le "général d'armée", c'est la
23 fin.
24 Alors, au sein de la VRS, est-ce que vous pouvez nous aider pour dire
25 quelle était la hiérarchie. Je demande aux interprètes d'être
26 particulièrement vigilants. Comme ça, nous corrigeons ça une fois pour
27 toutes.
28 LE TÉMOIN : [interprétation] L'armée de la Republika Srpska a adopté
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1 l'organigramme et les règlements de service de l'armée populaire
2 yougoslave. Et au sein de la JNA, il y avait une hiérarchie des généraux
3 qui partait du grade inférieur : le général-major; ensuite général;
4 "potpukovnik", lieutenant-colonel; ensuite le général, "pukovnik"; général-
5 colonel.
6 C'était le grade qui existait au sein de la JNA et qui a été repris par la
7 VRS. Et tout en haut, il y avait le général d'armée.
8 M. LE JUGE MINDUA : Voilà qui est clair maintenant. Très bien. Merci
9 beaucoup.
10 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Je suppose donc qu'il y avait au sein
11 de la VRS trois grades de généraux ?
12 M. LE JUGE MINDUA : [hors micro]
13 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] A la réponse, page 35, ligne 6 du
14 compte rendu d'audience en anglais, le témoin a dit :
15 La hiérarchie suivante s'appliquait : général-major, général lieutenant-
16 colonel et général colonel."
17 LE TÉMOIN : [interprétation] Oui.
18 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Et c'était le cas dans l'ancienne
19 armée yougoslave; mais c'est seulement dans l'ancienne armée yougoslave,
20 n'est-ce pas, que vous aviez un général d'armée ? Au sein de la VRS vous
21 n'aviez pas ce grade; c'est bien cela ?
22 LE TÉMOIN : [interprétation] En effet.
23 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Je crois qu'à présent les choses sont
24 claires pour tout le monde et que chacun comprend les grades des généraux
25 de la même façon.
26 Nous allons maintenant faire une pause et reprendrons à 16 heures 20.
27 Mais je vous rappelle la demande faite par l'Accusation hier au sujet des
28 horaires d'audience. L'Accusation a demandé de transférer l'audience de
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1 l'après-midi au matin jeudi. La Défense a dit être d'accord avec cette
2 proposition. La Chambre ne voit aucune objection non plus. Donc, jeudi,
3 l'audience se déroulera le matin, et non l'après-midi.
4 --- L'audience est suspendue à 15 heures 52.
5 --- L'audience est reprise à 16 heures 25.
6 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Oui, Monsieur McCloskey. Veuillez
7 continuer, je vous prie.
8 M. McCLOSKEY : [interprétation] Merci. Monsieur le Président, Madame,
9 Monsieur les Juges, j'ai besoin de rester sur cet organigramme quelque peu
10 de temps encore.
11 Q. Mon Général, pouvez-vous nous dire, avez-vous entendu parler d'une
12 unité appelée le 10e Détachement de Sabotage ?
13 R. Oui.
14 Q. Et pouvez-vous nous dire où est-ce que ceci se situe dans la hiérarchie
15 ou de quelle façon ceci, cette unité a-t-elle été rattachée et à quoi ?
16 R. Comme la totalité des unités à compter du 1er Corps jusqu'au Corps de
17 l'Herzégovine, les unités rattachées à l'état-major et le 10e Détachement
18 de Sabotage, ça se trouvait placé sous l'autorité du commandant. Du point
19 de vue professionnel, ils sont subordonnés, d'une certaine façon, à
20 l'administration du renseignement.
21 Q. Eh bien, ce serait alternativement une chose que nous devrions un peu
22 élaborer. Est-ce que vous pourriez expliquer aux Juges de la Chambre "à
23 titre professionnel" ou "suivant cette filière professionnelle". Qu'est-ce
24 que cela veut dire pour ce qui est du lien du 10e Détachement et de
25 l'administration chargée du renseignement ?
26 R. Je crois que l'appellation dit "Détachement de Sabotage et de
27 Reconnaissance". Alors, comme c'est de la reconnaissance, ça a à voir avec
28 le renseignement. Comme les transmissions c'est également rattaché à
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1 l'état-major, parce qu'au sein de l'état-major il y a une instance chargée
2 des transmissions, qui est donc là pour gérer les questions
3 professionnelles et techniques, pour envoyer des unités afin que celles-ci
4 mettent en place un réseau de transmission.
5 Q. Pouvez-vous à notre intention étoffer et faire une distinction. Parce
6 que maintenant on comprend que ce détachement, 10e Détachement de Sabotage,
7 se trouve sous le commandement du commandant Mladic, comme ailleurs. C'est
8 clair. Bon. Mais pour ce qui est de la filière professionnelle sous le
9 contrôle de l'administration du renseignement, alors que voulez-vous dire
10 par là ? Comment cela peut-il être placé sous le chapeau de deux autorités
11 ?
12 R. Eh bien, l'autre compétence, ça ne sous-entend pas une filière où il y
13 aurait des ordres de donnés et de reçus. L'administration du renseignement
14 suit cette unité de reconnaissance pour l'équiper en matière de sabotage et
15 de reconnaissance. Ça, c'est la filière professionnelle et technique. Pour
16 ce qui est de la filière de subordination, il n'y a qu'une autorité, c'est
17 le commandant.
18 Q. Et cette administration du renseignement était-elle à même de
19 superviser les activités de ce 10e de Sabotage, lorsque celle-ci aura reçu
20 un ordre de la part de Mladic ?
21 R. En tout état de cause, ils sont au courant au travers de propositions
22 qu'ils auraient données ou faites, donc ils ont exercé une influence du
23 point de vue de l'utilisation de cette unité. Ça n'exclut pas un contrôle
24 vis-à-vis de cette unité parce qu'ils assument une responsabilité technique
25 vis-à-vis de l'unité en question.
26 Q. Quand vous dites "ils exercent une responsabilité du point de vue
27 professionnel", de qui parlez-vous ? Quel est l'individu à la tête de ce
28 réseau du renseignement et de sécurité ?
Page 11964
1 R. C'est le chef de l'administration.
2 Q. En l'occurrence, ce serait qui ?
3 R. Le colonel Salapura.
4 Q. Et qui était le chef de Salapura, qui est-ce qui exerçait donc un
5 contrôle à son égard et, par voie de conséquence, de ce 10e de Sabotage ?
6 R. D'abord, le premier supérieur direct du colonel Salapura c'est le
7 général Tolimir.
8 Q. Nous avons une autre case qui nous est donnée un peu plus bas et qui
9 parle du 65e Régiment de Protection. Alors, est-ce que vous pourriez nous
10 en dire un peu plus pour ce qui est de l'endroit où il conviendrait de le
11 caser.
12 R. Du point de vue de la filière de commandement, c'est placé sous
13 l'autorité du commandant. Etant donné la structure qui est la sienne et les
14 missions qui sont les siennes, et il s'agit de sécuriser les postes de
15 commandement, le déploiement de la protection quand il s'agit du commandant
16 qui se déplace, et cetera, donc il y a en son sein un bataillon de la
17 police militaire. L'administration chargée de la sécurité dispose d'une
18 section qui s'occupe du fonctionnement de la police militaire. Du point de
19 vue professionnel, on dirait section chargée des affaires liées à la police
20 militaire.
21 Q. Alors, veuillez nous rappeler qui était la personne chargée de cette
22 administration de la sécurité ?
23 R. Vous parlez du renseignement ?
24 Q. Non, non. On était en train de parler du département chargé de la
25 sécurité.
26 R. Celui qui était chargé du département de la sécurité, c'était le
27 colonel Beara.
28 Q. Et savez-vous où se trouvait cette unité de la police militaire au sein
Page 11965
1 de ce 65e Régiment chargé de la Protection ? Où se trouvait-il ?
2 R. Ecoutez, il y avait deux sites pour ce qui est de ce régiment, de son
3 déploiement, me semble-t-il. Il y a des parties qui étaient chargées de
4 sécuriser l'état-major, c'était dans le secteur de l'état-major et du siège
5 du commandement. Certains autres segments se trouvaient à un endroit qui,
6 me semble-t-il, s'appelait Zalukovik.
7 Q. Pouvez-vous nous dire qui était le commandant de ce 65e Régiment de
8 Protection au mois de juillet 1995, si tant est que vous vous en souvenez ?
9 R. Je crois que c'était un lieutenant-colonel. Savcic, Milomir.
10 Q. Bon. Pour ce qui est des autres départements, vous avez mentionné un
11 département chargé des affaires civiles. Alors, on voit que ça se trouve --
12 qu'il y a des liens d'établis avec le reste, et ça va jusqu'au général
13 Mladic. Pouvez-vous nous dire ce que ce département chargé des affaires
14 civiles faisait au fond ?
15 R. C'est une section plutôt, pas un département. C'est chargé des liens
16 avec les représentants militaires étrangers et les différentes
17 organisations extérieures. Cette section recevait des informations
18 relatives aux passages de différents convois de la FORPRONU, des convois
19 transportant de l'aide humanitaire, et, d'une manière générale, ils étaient
20 chargés des contacts avec les forces chargées du maintien de la paix.
21 Q. Il me semble que vous avez donné deux noms à ce titre. Pouvez-vous nous
22 dire qui était chargé de cette unité-là ?
23 R. A la tête de cette section il y avait un colonel, Milos Djurdjic, et il
24 y avait à ses côtés un lieutenant-colonel qui s'appelait Slavko Kralj.
25 Q. Fort bien. Pour compléter le diagramme -- laissez-moi parcourir un peu
26 ces corps et leurs noms, et je vais vous demander si vous êtes d'accord
27 avec ce que j'énonce. Le premier c'est le Corps de la Krajina, avec Momir
28 Talic à sa tête, n'est-ce pas ?
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1 R. Oui.
2 Q. Est-ce que vous saviez quels étaient les grades des commandants de
3 corps ? Je m'excuse de vous le faire faire, mais c'est un sujet qui semble
4 être important aujourd'hui. Sinon, ce n'est pas grave.
5 R. Il y avait le général Talic. Il était lieutenant-colonel à l'époque.
6 Q. Et dans le 2e Corps, Radivoje Tomanic ?
7 R. Lui, il était général de division.
8 Q. Et le Corps de la Bosnie de l'est, Novica Simic ?
9 R. Oui. Il était général de division, Novica Simic.
10 Q. Et la première moitié de juillet 1995, Milenko Zivanovic ?
11 R. Lui, c'est le Corps de la Drina.
12 Q. Et quel était son grade ?
13 R. Je crois qu'il est parti à la retraite en tant que général de corps
14 d'armée.
15 Q. Après Zivanovic, dans le Corps de la Drina, c'était Radislav Krstic ?
16 R. Oui, le général de division Radislav Krstic.
17 Q. Et le Corps de Sarajevo-Romanija, Dragomir Milosevic ?
18 R. Oui, général de division lui aussi.
19 Q. Et Stanislav Galic aussi ?
20 R. Dans le Corps de Sarajevo-Romanija, il y a d'abord eu Stanislav Galic,
21 qui était commandant, et après c'était le général de division Milosevic qui
22 est venu à sa place.
23 Q. Et quel était le grade de Stanislav Galic ?
24 R. Il était général de division, si mes souvenirs sont bons.
25 Q. Et le Corps de l'Herzégovine, Radovan Grubac ?
26 R. Radovan Grubac, général de division.
27 Q. Vous souvenez-vous de quelqu'un qui intervenait dans l'aviation et la
28 défense antiaérienne ?
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1 R. L'aviation et la défense antiaérienne, leur commandant c'était le
2 général de division Zivomere Ninkovic.
3 Q. Et le centre des écoles militaires, on voit Rajko Balic [phon] et
4 Grujo Boric.
5 R. Oui. Le général de division Grujo Boric.
6 Q. Et Balic ?
7 R. [aucune interprétation]
8 Q. Vous savez son grade ? Celui de l'école militaire ?
9 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Monsieur McCloskey, je vois "Balac".
10 LE TÉMOIN : [interprétation] Non, c'est l'école qui s'appelle Rajko Balac.
11 Elle a pris le nom d'un colonel qui était le commandant de cette école et
12 qui est mort au combat. C'est la raison pour laquelle l'école porte son
13 nom.
14 M. McCLOSKEY : [interprétation]
15 Q. Merci de cette intervention et correction.
16 Et s'agissant du commandant de la 1ère Brigade de la Garde, dans cette
17 case 1ère Brigade de la Garde.
18 R. Je n'en suis pas sûr. Il me semble que c'était un lieutenant-colonel
19 répondant au nom de Lalovic. Mais je n'en suis pas sûr, toujours parlant de
20 la période que nous sommes en train de prendre en considération.
21 Q. Fort bien. Et qui était, brièvement, à la tête de cette 1ère Brigade de
22 la Garde -- c'était quoi, en fait ?
23 R. C'est une unité rattachée à l'état-major, mais pendant toute la durée
24 de la guerre, cela a été resubordonnée au Corps de l'Herzégovine.
25 Q. Bon. Nous allons apposer ces corrections sur l'organigramme pour
26 refléter les propos du témoignage du témoin.
27 Alors, Général -- nous allons passer à un autre sujet. Vous avez
28 témoigné auparavant au sujet de l'importance des rapports militaires des
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1 brigades vers le corps, du corps vers l'état-major, et de l'état-major
2 jusqu'au commandement Suprême. Tout d'abord, je voudrais vous demander s'il
3 y a eu un ordre de donné pour ce qui est des rapports présentés oralement
4 au sujet d'une unité concrète ?
5 R. Cela a été le cas, oui. Il y a eu un ordre pour le 65e Régiment de
6 Protection motorisé, et ce, pour ne pas avoir à rédiger des rapports par
7 écrit. A titre opérationnel, ils étaient chargés de contacter à une heure
8 déterminée le matin et le soir le général Miletic, alors qu'il était à la
9 tête de l'état-major. Je crois que c'est un ordre que vous m'aviez montré à
10 l'occasion de mon témoignage antérieur. Je ne me souviens plus maintenant
11 du numéro de référence et du signataire de cet ordre.
12 M. McCLOSKEY : [interprétation] Peut-on nous montrer le 65 ter 7260, je
13 vous prie.
14 Q. Donc, Général, nous avons sous les yeux un ordre qui, comme nous le
15 voyons, vient du commandant Milomir Savcic. Pour l'essentiel, ce qu'on lit
16 dans cet ordre, c'est que :
17 "Suite à un ordre oral du chef d'état-major de l'état-major
18 principal… à l'avenir, les rapports réguliers ne seront pas rédigés; le
19 chef d'état-major qui appellera le colonel Miletic au téléphone entre 8
20 heures et 19 heures."
21 Est-ce que c'est de cela que vous parliez ?
22 R. Oui. C'est ce que vous m'avez montré quand j'ai témoigné dans l'autre
23 procès. Un commandant de régiment, par conséquent, reçoit pour instruction
24 de rendre compte oralement plutôt que d'envoyer un rapport écrit, donc il
25 rend compte oralement de l'application d'un ordre qui lui est donné
26 également oralement par le chef de l'état-major de l'état-major principal.
27 Et on dit à ces commandants de régiments entre quelle heure et quelle heure
28 ils doivent rendre compte.
Page 11969
1 Q. Très bien.
2 M. McCLOSKEY : [interprétation] J'aimerais maintenant que nous regardions
3 le document 65 ter -- ah, oui, je demande d'abord le versement au dossier
4 du document précédent, Monsieur le Président.
5 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Ce document est admis.
6 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Il devient la pièce P2140, Monsieur le
7 Président, Madame, Monsieur les Juges.
8 M. McCLOSKEY : [interprétation] Pouvons-nous maintenant nous pencher sur le
9 document 65 ter numéro 5679.
10 Q. Alors, nous venons de parler quelques instants du 10e Détachement de
11 Sabotage dont vous avez dit qu'il était lié professionnellement à l'unité
12 chargée du renseignement. Nous voyons dans ce document-ci que le 21
13 décembre 1994 -- ce document est donc rédigé par l'état-major principal, et
14 plus particulièrement par son chef, le général de division Zdravko Tolimir,
15 et ce document porte pour titre : "Mise en garde en rapport avec le choix
16 des candidats pour l'état-major principal de la VRS au sein du 10e
17 Détachement de Sabotage."
18 Est-ce que ce 10e Détachement de Sabotage est celui dont vous avez déjà
19 parlé ?
20 R. Il est question ici du choix des cadres, c'est-à-dire des soldats
21 destinés à faire partie de cette unité. Peut-être devrions-nous être précis
22 sur un mot, parce que vous avez dit "rattaché". En fait, ce détachement
23 n'était pas exactement rattaché. Simplement, il y avait un rapport
24 professionnel entre les deux formations. Ici, on parle de la partie
25 professionnelle de la direction. Et là, il est question de choix du
26 personnel qui relevait donc de la direction.
27 Q. Je vous remercie, Mon Général.
28 M. McCLOSKEY : [interprétation] Monsieur le Président, Madame, Monsieur les
Page 11970
1 Juges, en anglais le terme "attached" et le terme "resubordinated" sont
2 différents sur le plan militaire. Ils ont chacun leur signification
3 officielle sur le plan militaire, et parfois en traduction on trouve un
4 terme à la place de l'autre. Apparemment, le général vient d'entendre dans
5 ses écouteurs les termes militaires officiels qui émanent peut-être d'une
6 traduction. Donc, voilà d'où tout cela provient. Mais j'espère que vous
7 comprenez que le témoin est en train de parler d'un rapport professionnel.
8 Q. Alors, nous voyons que le général Tolimir, même si la chose,
9 éventuellement, n'est pas tout à fait claire aux yeux de tout le monde, le
10 général Tolimir dit qu'il souhaite que des candidats soient choisis pour
11 être versés dans cette unité.
12 Est-ce que cette communication du général Tolimir destinée aux gens
13 qui se chargeront du choix des candidats pour cette unité correspond au
14 contrôle qu'il exerçait professionnellement sur cette unité, l'unité dont
15 vous venez de parler ? Et je parle du contrôle professionnel, par
16 opposition au commandement de l'unité, dont vous avez dit clairement qu'il
17 était exercé par Mladic.
18 R. La mobilisation et l'affectation des effectifs relèvent de la
19 compétence du secteur chargé de la mobilisation et du personnel, et au sein
20 du secteur existait un département responsable de la mobilisation et du
21 personnel. Donc il est possible que l'attention des responsables ait pu
22 être appelée sur le genre de personnes qu'il convenait d'admettre dans
23 l'unité. Je ne vois pas ici à qui est adressé ce document, donc ce que je
24 viens de dire est simplement une supposition de ma part.
25 Q. Est-ce que le général Tolimir agit dans le cadre de ses responsabilités
26 selon ce qui figure dans ce document, pour autant que vous le sachiez ?
27 R. Probablement. La proposition vient du chef de la direction chargée du
28 renseignement, et cette proposition portait sur le genre de personnes qu'il
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1 pouvait être bon de choisir pour être versées dans cette unité. Et
2 maintenant, nous voyons qu'il accepte un mémo dans lequel il est dit qu'il
3 importe de garder cela à l'esprit au moment de choisir les personnes à
4 verser au sein de cette unité.
5 Q. Très bien. Alors, vous venez de nous dire quelle était l'importance, si
6 tant est que cela ait eu de l'importance, pour l'état-major général de
7 recevoir des rapports provenant des unités subordonnées. Par exemple, des
8 rapports concernant ce qui se passait dans le secteur de responsabilité
9 d'un corps d'armée déterminé avait son importance pour l'état-major
10 principal. Mais quelle était cette importance, s'il y en avait une, et pour
11 quelle raison était-ce important ?
12 R. Rendre compte sur le plan militaire c'est quelque chose de tout à fait
13 important parce que c'est sur la base de rapports envoyés à l'heure voulue
14 et de rapports précis qu'un commandant supérieur peut réagir de la
15 meilleure façon à certains événements. Si les rapports sont inexacts, les
16 décisions qui en découleront seront erronées ou en tout cas inadaptées.
17 Q. Très bien. Voyons maintenant le document 65 ter numéro 7259.
18 M. McCLOSKEY : [interprétation] Je demande le versement au dossier du
19 document précédent. Toutes mes excuses, Monsieur le Président.
20 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Le document est admis en tant que
21 pièce à conviction.
22 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Il devient la pièce P2141.
23 M. McCLOSKEY : [interprétation]
24 Q. Je viens de passer une minute à regarder le document avant de vous
25 interroger à son sujet. Je crois qu'il vous a déjà été montré. Normalement,
26 il aurait dû se trouver dans la liasse de documents qui vous a été
27 transmise. Mais nous voyons qu'il provient de l'état-major principal, qu'il
28 date du 21 juin 1994. Et je peux vous dire, à la lecture de la page 2,
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1 qu'il provient du chef d'état-major, Manojlo Milovanovic. Peut-être
2 pourrions-nous voir la page 2, de façon à ce que vous la voyiez également
3 dans votre langue, le B/C/S.
4 M. McCLOSKEY : [interprétation] Alors, maintenant, affichage une nouvelle
5 fois de la page 1, puis de la page 2 en B/C/S en particulier.
6 Q. Nous voyons d'après le titre de ce rapport qu'il évoque le peu
7 d'utilité des rapports de combat réguliers. Il est adressé à tous les corps
8 d'armée dont vous venez de parler. Nous voyons qu'il comporte donc des
9 critiques. Il est question du niveau insuffisant de commandement.
10 Et au paragraphe 2, nous lisons, je cite :
11 "L'état-major principal et le commandement Suprême ne peuvent aucunement
12 utiliser, en vue de prise de décisions stratégiques et de conduite de la
13 guerre, des informations qui ne portent que sur le nombre de fusils, d'obus
14 ou de balles que l'ennemi a tiré sur nos forces."
15 Puis dans la suite du texte la critique se poursuit.
16 Alors, pouvez-vous nous dire une chose - nous savons ce qu'est et qui
17 compose l'état-major principal - pouvez-vous nous dire qui est le
18 commandant suprême dont il est question dans ce document ? Qui était-il en
19 1994 ?
20 R. Le commandant suprême c'était le président de la Republika Srpska, le
21 Dr Karadzic, et le commandement Suprême se compose donc du commandant
22 suprême et des organes d'Etat qui composent ce commandement Suprême.
23 Q. Très bien. Alors, paragraphe suivant, il se lit comme suit, je cite :
24 "L'état-major principal demande," et au tiret numéro 1 intitulé,
25 (l'ennemi), nous lisons les renseignements suivants relatifs à l'ennemi :
26 "…information relative à toute activité de combat menée par l'ennemi à
27 grande échelle, information relative aux intentions futures de l'ennemi,
28 information relative à l'objectif assigné aux actions futures, …
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1 information relative à l'obtention par l'ennemi des objectifs qui seront
2 poursuivis à l'avenir."
3 Alors, cette information relative à l'ennemi, quelle est normalement la
4 formation qui est chargée de recueillir des renseignements sur l'ennemi ?
5 R. C'est la direction de la sécurité et du renseignement. Ce sont donc les
6 responsables du renseignement qui recueillent des renseignements relatifs à
7 l'ennemi, à savoir le territoire sur lequel se mènent les opérations de
8 combat, les dates et heures, et les effectifs de ses propres forces. Les
9 notes de déploiement de combat, les groupes, les moyens d'appui dont
10 bénéficie l'ennemi sont analysés. Le genre d'appui fourni par le génie dont
11 dispose l'ennemi, ou quels que soient les autres modes d'appui dont
12 l'ennemi dispose de la part de ce service. En un mot, tout ce qui peut
13 avoir son importance dans la prise de décision et dans la détermination des
14 intentions de l'ennemi. Tous ces renseignements doivent figurer dans les
15 rapports opérationnels quotidiens au paragraphe 1 du rapport et doivent
16 être relayés vers toutes les unités subordonnées.
17 Puisque nous étions en sous effectifs et que nous n'avions pas de
18 personnel formé, nous vivions quelques difficultés. Il y avait de nombreux
19 cas où les effectifs étaient insuffisants, comme souligné ici par le
20 général Milovanovic dans cette mise en garde, et il y avait aussi des
21 rapports qui étaient inexacts. Les commandants de corps informaient le
22 commandant de l'état-major principal dans l'après-midi ou dans la soirée,
23 et dans leurs rapports, le commandant de corps demandait l'autorisation de
24 prendre un jour ou deux de permission; ou bien dans le rapport il était
25 indiqué que le commandant était présent à telle date du mois d'août au sein
26 de l'état-major principal ou que le commandant était absent à tel ou tel
27 moment.
28 Il arrivait fréquemment que les commandants subordonnés ne dépeignent
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1 pas la situation selon sa réalité, et ce, de façon délibérée, ou qu'ils
2 s'abstiennent de mener à bien une activité de façon à n'en rendre compte
3 qu'un jour ou deux plus tard. Quelquefois ceci était voulu. D'autres fois
4 c'était parce que les hommes responsables de telle ou telle action
5 n'avaient pas été entraînés correctement pour mener cette action ou
6 effectuer le travail demandé.
7 Q. Et le général Milovanovic laisse entendre au paragraphe 2 du texte que
8 l'état-major principal et le commandement Suprême peuvent être amenés à
9 prendre des décisions stratégiques sur la conduite de la guerre en
10 s'appuyant sur ces rapports envoyés par les corps d'armée, n'est-ce pas ?
11 Est-ce que l'exactitude des renseignements transmis par le corps d'armée
12 est importante dans le cadre des décisions stratégiques prises par l'état-
13 major principal ou par le président Karadzic ?
14 R. Oui. Parce que l'exactitude des informations et des prévisions sont une
15 chose, et le dénombrement des obus qui tombaient, c'était un travail de
16 journalistes. Des soldats professionnels sont censés déduire les intentions
17 de l'ennemi pour la période à venir sur la base des actions passées de
18 l'ennemi dont ils sont tenus d'informer leur commandement supérieur.
19 Q. Est-ce que la disponibilité d'une unité importante, une unité de
20 combat, je veux dire, le fait qu'une unité de combat ait achevé une mission
21 et qu'elle soit prête à en entamer une autre, est-ce que ce genre de
22 renseignement pourrait être important pour l'état-major principal ?
23 R. Je crains de ne pas avoir compris votre question.
24 Q. Par exemple, prenons l'exemple du 10e Détachement de Sabotage. S'il
25 avait terminé une des opérations qui lui avaient été confiées et qu'il
26 était nécessaire de remplacer une unité qui se trouvait sur le champ de
27 bataille, est-ce qu'il était important pour l'état-major principal de
28 savoir que ce 10e Détachement de Sabotage était disponible ?
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1 R. Bien, l'état-major principal devait le savoir parce que c'était une de
2 ses unités.
3 Q. Pouvez-vous nous expliquer pourquoi ils devaient le savoir ?
4 R. L'état-major principal devait le savoir parce que c'était une unité qui
5 était liée, qui dépendait de l'état-major principal. Aucun corps d'armée ne
6 pouvait dire : Moi, je prends le 10e Détachement de Sabotage pour
7 l'employer à tel et tel endroit; la seule chose qu'un corps d'armée pouvait
8 faire c'était demander à bénéficier de l'appui d'une unité dépendant d'un
9 autre corps d'armée. Mais suite à la demande présentée, il pouvait y avoir
10 acceptation de la demande ou rejet de la demande.
11 Q. Très bien. Voyons maintenant le document 65 ter -- pardon.
12 M. McCLOSKEY : [interprétation] Je demande d'abord le versement au dossier
13 du document que nous venons d'examiner.
14 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Le document 65 ter numéro 7259 est
15 admis au dossier.
16 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Et devient la pièce P2142.
17 M. McCLOSKEY : [interprétation] Je demande maintenant l'affichage de la
18 pièce P1215.
19 Q. Je ne suis pas sûr, Mon Général, que vous ayez déjà vu ce document,
20 mais ce que je souhaite faire en vous le soumettant c'est de vous donner un
21 exemple de rapport provenant de l'état-major principal et adressé au
22 président de la Republika Srpska.
23 Mais avant de nous pencher sur ce document, je vous demanderais si
24 vous pourriez nous expliquer comment cette communication fonctionnait ?
25 Nous avons vu que le général Milovanovic déclare que ces rapports
26 quotidiens provenant des corps d'armée doivent être exacts. Est-ce que
27 l'état-major principal avait des exigences s'agissant des rapports qui
28 étaient adressés par l'état-major principal au président de la Republika
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1 Srpska ?
2 R. L'établissement des rapports se fait à tous les niveaux de la
3 hiérarchie vers le niveau immédiatement supérieur. Dans la zone de
4 responsabilité du corps d'armée, les brigades étaient subordonnées au corps
5 d'armée à certains intervalles de temps, c'est-à-dire après 16 ou 17
6 heures, et devaient rendre compte de certaines situations et adresser ces
7 rapports au corps d'armée.
8 Au niveau du corps d'armée, tous les rapports de brigade étaient
9 intégrés en un seul et même rapport qui donnait une idée globale de la
10 situation à 18 heures et qui était transmis à l'état-major principal.
11 L'état-major principal, se fondant sur l'ensemble des rapports reçus
12 des 1er et 2e Corps d'armée, ainsi que du Corps de l'est de la Bosnie-
13 Herzégovine et du Corps de Sarajevo-Romanija, du Corps de l'Herzégovine, du
14 centre des écoles militaires, et cetera, et cetera, intégrait tous ces
15 rapports en un seul rapport qu'il faisait suivre au président qui était le
16 commandant suprême.
17 Q. Très bien. Pouvez-vous nous dire quelle était la partie de l'état-major
18 principal qui recueillait ces renseignements provenant des corps d'armée
19 pour les intégrer en un seul et même rapport avant de l'adresser au
20 président de la Republika Srpska ?
21 R. Si nous avions eu un centre des opérations, ce centre des opérations
22 aurait été l'organe chargé de ce travail. Mais nous n'avions pas de centre
23 des opérations, donc les renseignements arrivaient dans le secteur dirigé
24 par le général Miletic, dans notre secteur, par conséquent, et nous
25 intégrions ces renseignements dans des rapports que nous adressions au chef
26 d'état-major. Tous les rapports reçus par l'état-major principal étaient
27 ensuite relayés vers le commandant suprême avec copie pour les commandants
28 de corps d'armée, de façon à ce que chaque commandant de corps d'armée
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1 puisse être au courant de la situation qui prévalait sur tout le théâtre de
2 guerre.
3 Q. D'accord. Alors, prenons la dernière page de ce rapport.
4 M. McCLOSKEY : [interprétation] Je crois que c'est la page 4. La page de
5 signature. Oui, voilà. Elle est à l'écran. Je crois que cela devrait être
6 également la page 4 en B/C/S. Bien. Les deux pages sont maintenant à
7 l'écran. Je vous demanderais de vous concentrer sur le bas de la page.
8 Q. Nous voyons des initiales. Les interprètes pourraient peut-être nous
9 dire quelles sont ces initiales sur l'original en B/C/S.
10 Vous voyez ces initiales qui sont apposées juste avant la ligne de
11 signature ? Je crois qu'on lit "R" [comme interprété] ?
12 R. Oui, je vois.
13 M. LE JUGE FLUEGGE : [aucune interprétation]
14 LE TÉMOIN : [interprétation] Ce sont mes initiales ainsi que les initiales
15 de la personne qui a dactylographié le texte.
16 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Est-ce que vous parlez de la partie
17 gauche du bas de la page ?
18 M. McCLOSKEY : [interprétation] Oui, Monsieur le Président.
19 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] On devrait agrandir à l'écran cette
20 partie de la page. Merci.
21 M. McCLOSKEY : [interprétation]
22 Q. Ce document porte la date du 12 juillet --
23 R. Si c'est "OJ" [comme interprété], ce sont mes initiales. Mais si la
24 date est celle du 12, je n'étais pas à l'état-major principal à la date du
25 12. Peut-être est-ce un autre jour.
26 Q. Nous voyons un D, me semble-t-il, suivi d'un J, ou peut-être un Dj.
27 R. Oui, c'est Krsto Djeric. Vous m'avez montré un document qui comportait
28 mes initiales, OJ. Mais ici c'est Krsto Djeric, et les initiales de la
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1 personne qui s'est chargée de la dactylographie sont MM.
2 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Pourrait-on encore une fois agrandir
3 les initiales à l'écran.
4 Les deux premières seulement, pourriez-vous nous dire encore une fois
5 ce que vous voyez ici, Monsieur le Témoin ?
6 LE TÉMOIN : [interprétation] M et Dj.
7 L'INTERPRÈTE : Note de l'interprète : Le Dj est une lettre unique en
8 cyrillique.
9 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Pourriez-vous nous expliquer à quoi
10 elles correspondent ?
11 LE TÉMOIN : [interprétation] Moi je pensais à Krsto Djeric, mais là j'ai vu
12 que la première lettre était un M. Ah, c'est Mihajlo Djurdjevic, qui
13 faisait partie de l'organe du génie au sein de l'état-major principal. Donc
14 c'est Djurdjevic.
15 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Je vous remercie.
16 M. McCLOSKEY : [interprétation] Puis nous voyons que "Le général-major,
17 général de division Radivoje Miletic, signe au nom du chef d'état-major."
18 R. Oui.
19 Q. Pouvez-vous nous expliquer d'abord ce que cela signifie de "signer en
20 lieu et place de" sur le plan officiel militaire ? Puis nous expliquer si
21 oui ou non à votre avis le général Miletic était effectivement en mesure,
22 comme il est permis de le penser à la lecture de ce document, de signer en
23 lieu et place du chef d'état-major principal ?
24 R. De façon générale, signer en lieu et place signifie, à strictement
25 parler et aux termes de la Loi sur l'armée de l'ex-Yougoslavie, que l'on
26 parle d'une personne qui remplace une autre personne et a tous les pouvoirs
27 et toutes les fonctions de la personne qu'elle remplace à un moment
28 déterminé. Donc du point de vue du statut et du point de vue de la solde ou
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1 des avantages associés, et cetera, la personne qui est remplacée a le
2 pouvoir d'imposer des sanctions ou de décider d'accorder à la personne qui
3 le remplace des incitations matérielles ou autres pour une période
4 déterminée. Car en général, cela se passe pendant une période d'absence de
5 la personne en lieu et place de laquelle quelqu'un d'autre agit, absence
6 due à la maladie ou à tout autre raison qui rend cette personne incapable
7 de remplir ses fonctions.
8 Donc pour agir en lieu et place de quelqu'un, il faut qu'il y ait un
9 ordre officiel qui détermine que vous êtes en mesure de le faire. Vous vous
10 rappellerez peut-être qu'au début j'ai donné quelques détails de ma
11 biographique. J'ai dit que j'avais été non pas chef d'état-major, mais que
12 j'avais agi en lieu et place du chef d'état-major. Le commandant n'avait
13 pas été nommé officiellement. Donc j'ai rempli ces fonctions. J'avais le
14 statut d'un commandant au moment où j'agissais en lieu et place de ce
15 dernier. Ici, on voit que le général Miletic signe en tant que personne qui
16 signe en lieu et place du chef d'état-major, alors qu'il n'est pas
17 effectivement chef d'état-major et parce que le chef d'état-major était
18 ailleurs en Republika Srpska où il réglait des problèmes sur le théâtre de
19 la guerre.
20 Mais là c'est une erreur. Parce qu'il n'avait pas le pouvoir d'être
21 élevé au rang de chef d'état-major.
22 Dans ce que j'ai déjà dit dans ma déposition, j'ai dit que je savais
23 vaguement à quel moment le général Miletic a commencé à signer en lieu et
24 place du chef d'état-major. Si nécessaire, je peux apporter des
25 explications complémentaires.
26 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Excusez-moi. Page 52, ligne 1 du
27 compte rendu, le nom du rédacteur du document n'est pas correctement
28 orthographié.
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1 Si j'ai bien compris, vous avez dit "Djurdjevic;" c'est bien ça ?
2 LE TÉMOIN : [interprétation] J'ai dit Mihajlo Djurdjevic.
3 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Oui, c'est ce que j'ai dit. Avec un
4 U, "Djurdjevic." Mais l'orthographe n'est pas correcte au compte rendu en
5 anglais. Encore une fois, il faudrait corriger.
6 LE TÉMOIN : [aucune interprétation]
7 M. LE JUGE FLUEGGE : [aucune interprétation]
8 M. McCLOSKEY : [interprétation]
9 Q. [aucune interprétation]
10 R. D-j-u-r-d-j-e-v-i-c.
11 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Maintenant nous avons la bonne
12 orthographe.
13 M. McCLOSKEY : [interprétation] Très bien.
14 Q. Vous venez de demander si vous pourriez apporter quelques explications
15 complémentaires quant à l'utilisation de cette mention "signe en lieu et
16 place" pour des rapports aussi importants que ce rapport de l'état-major
17 principal, et vous conviendrez avec moi que c'était une pratique assez
18 courante. Je veux dire, nous trouvons souvent, dans des centaines de
19 rapports en fait, cette mention "en lieu et place de".
20 Pouvez-vous nous dire comment cette pratique a commencé et quelle était sa
21 signification dans le contexte général ? Vous nous avez déjà dit ce qu'il
22 en était du processus officiel.
23 R. Lorsque j'étais avec le général Milovanovic au poste de commandement
24 avancé dans l'ouest de la Republika Srpska, à Drvar, le général Milovanovic
25 a invité le général Jovo Maric et moi-même à prendre avec lui le café du
26 matin. Sur la table il y avait un rapport comme celui-ci, un rapport
27 adressé au commandant suprême. A un certain moment le général Milovanovic,
28 excusez-moi de répéter exactement ce qu'il a dit : Qu'est-ce qu'il
Page 11981
1 m'emmerde, ce Mico.
2 C'est moi qui m'envoie à moi-même un rapport, parce qu'au niveau du
3 bloc de signature on trouvait en imprimé la mention "Chef d'état-major,
4 général Manojlo Milovanovic."
5 Par la suite, cette mention de "en lieu et place" a commencé à être
6 insérée dans les documents. C'est-à-dire que quand je suis arrivé à Crna
7 Rijeka, on utilisait toujours cette mention au niveau du bloc de signature.
8 Q. Donc le fait de rassembler toutes ces informations importantes et de
9 les relayer, c'était le travail de Milovanovic, n'est-ce pas, quand il
10 était présent ?
11 R. Dans les rapports, il ne s'agit pas seulement des informations sur
12 l'ennemi.
13 Q. Oui, je sais. Mais je veux dire de façon générale. Ces rapports, si
14 Milovanovic avait été présent à l'état-major principal en 1995, ça aurait
15 été lui qui aurait fait cela, non pas Miletic ?
16 R. Non. Nous, de la direction, nous rédigions le rapport et Milovanovic ne
17 faisait que contrôler et signer.
18 Q. Mais le contrôle est très important, comme vous nous l'avez dit, n'est-
19 ce pas. Le fait de contrôler ces documents, c'est quelque chose d'important
20 ?
21 R. Oui. Il était très méticuleux. Il aimait bien les détails.
22 Q. Donc le contrôle et la signature de ces rapports est un exemple de ce
23 que pouvait faire Miletic pendant que Milovanovic n'était pas présent,
24 n'est-ce pas ?
25 R. Oui.
26 Q. D'accord.
27 M. McCLOSKEY : [interprétation] J'aimerais demander le versement au dossier
28 de cette pièce.
Page 11982
1 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Je crois qu'il figure déjà au
2 dossier.
3 M. McCLOSKEY : [interprétation] D'accord.
4 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Sous la cote P1250 [comme
5 interprété].
6 M. McCLOSKEY : [interprétation] Très bien. Passons maintenant à la pièce 65
7 ter 45.
8 Q. Mon Général, c'est un rapport qui est rédigé le lendemain. C'est un
9 rapport qui émane également de l'état-major principal - en date du 13
10 juillet - adressé au président.
11 M. McCLOSKEY : [interprétation] Si l'on prend la dernière page. Je pense
12 que dans les deux langues on trouvera ce que je cherche à la page 3.
13 LE TÉMOIN : [interprétation] Non, en fait ce n'est pas sur la page 3 en
14 serbe. Non, non. Je la vois maintenant, c'est la page 4.
15 M. McCLOSKEY : [interprétation]
16 Q. D'accord. De nouveau, nous voyons qu'il est indiqué "signe en lieu et
17 place de," et nous voyons le nom du général Miletic dactylographié.
18 M. McCLOSKEY : [interprétation] Passons maintenant à la première page dans
19 les deux langues ou la page de garde.
20 Q. Très brièvement -- nous pouvons voir qu'elle est intitulée "situation
21 sur la ligne de front", et par la suite on peut lire sur cette page 1er
22 Corps de Krajina, 2e Corps de Krajina. Et à la page suivante il y a une
23 énumération de corps d'armée --
24 M. McCLOSKEY : [interprétation] De nouveau, je demanderais l'affichage de
25 la page 3 en anglais, s'il vous plaît. Au paragraphe 6 en B/C/S.
26 Nous arrivons au DK --
27 Q. C'est le Corps de la Drina, n'est-ce pas ?
28 R. Oui.
Page 11983
1 Q. J'aimerais passer en revue très brièvement le passage sous le mot
2 "ennemi", la troisième phrase se lit comme suit :
3 "L'ennemi de l'ancien enclave de Srebrenica est en état de démantèlement
4 total et les troupes se rendent en grands nombres à la VRS. Un groupe de
5 soldats composé de 200 à 300 hommes ont ménagé d'effectuer une percée vers
6 le secteur général du mont Urdc … où ils ont essayé d'effectuer une percée
7 jusqu'au territoire placé sous le contrôle des Musulmans."
8 Je saute la section (b) qui est intitulée :
9 "Situation dans le corps. Les groupes de combat d'autres unités se
10 trouvent dans la phase finale des préparatifs et nous allons régler la
11 question de l'enclave de Zepa."
12 Par la suite :
13 "Situation sur le territoire. Il y a un transfert organisé et
14 planifié de la population de Srebrenica au territoire placé sous le
15 contrôle musulman."
16 Bien. Maintenant, nous savons que vous n'êtes pas encore retourné à
17 l'état-major principal, donc je ne vais pas vous demander de nous parler de
18 ces faits, mais je voudrais attirer l'attention de toutes les parties
19 concernant ce que je viens de lire, le commentaire d'un "démantèlement
20 total", "l'enclave de Zepa" et "le transfert de population".
21 M. McCLOSKEY : [interprétation] J'aimerais maintenant que l'on passe -- en
22 fait, je voudrais d'abord demander le versement au dossier de cette pièce,
23 si elle ne figure pas encore au dossier.
24 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Je voudrais demander au témoin la
25 chose suivante : De nouveau nous voyons ici une abréviation, NT. Les
26 lettres NT, et par la suite "/GP." J'aimerais savoir : Est-ce que vous
27 savez à qui appartiennent ces initiales, NT ? Si je lis comme il faut.
28 Oui, je le vois.
Page 11984
1 LE TÉMOIN : [interprétation] Je pense que c'est Nikola Trkulja [phon]. Il
2 était colonel. Trkulja, son nom de famille était Trkulja, mais je crois que
3 son nom était Nikola.
4 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Très bien, merci. Cette pièce sera
5 versée au dossier.
6 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Sous la cote P2143, Monsieur le
7 Président, Madame, Monsieur le Juge.
8 M. McCLOSKEY : [interprétation] Passons maintenant à la pièce P1601, s'il
9 vous plaît.
10 Q. Je crois que vous serez d'accord avec moi pour dire qu'il s'agit d'un
11 rapport de combat quotidien du Corps de la Drina adressé à l'état-major
12 principal le même jour -- en fait c'est la dernière journée, et d'après ce
13 que vous nous avez dit c'est l'une des choses que vous incorporiez dans
14 votre rapport envoyé au président.
15 Donc j'aimerais vous demander de vous pencher sur le troisième
16 paragraphe sous l'intitulé "l'ennemi." Ici on peut lire que :
17 "L'ennemi de l'ancienne enclave de Srebrenica se trouve en débandade
18 totale et se livre à la VRS en très grands nombres."
19 On peut lire que :
20 "Un groupe de soldats ennemis composé de 200 à 300 personnes a réussi
21 à passer dans le secteur général du mont Urdc dans le but de se trouver sur
22 le territoire placé sous le contrôle de l'ABiH."
23 Par la suite on parle de groupes de combat d'autres unités de corps
24 qui sont en train de mener des préparatifs définitifs pour régler la
25 question de Zepa.
26 Par la suite sous "situation dans la zone de responsabilité", jusqu'à
27 maintenant le transport de 15 000 Musulmans de Potocari à Kladanj a été
28 organisé.
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1 Ce sont les mêmes quatre points, comme je l'ai dit, débandade, mont
2 Urdc, Zepa, et le transport, les mêmes quatre éléments que nous avons vus
3 dans le rapport qui a été envoyé au président. Est-ce que c'est ainsi que
4 vous compiliez les rapports ? Vous preniez les informations du corps et par
5 la suite vous les incorporiez dans le rapport adressé au président ?
6 R. Oui. Ça a été repris du rapport du Corps de la Drina.
7 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Monsieur Tolimir.
8 L'ACCUSÉ : [interprétation] Monsieur le Président, il faudrait demander au
9 témoin s'il lui était possible de voir le document. Puisqu'il n'était pas
10 du tout à l'état-major principal quand ce document a été élaboré. Il a été
11 élaboré seulement pour l'état-major principal du Corps de la Drina en date
12 du 13 juillet.
13 J'aimerais savoir si le témoin a vu ce rapport puisque M. McCloskey a
14 dit : "Vous avez vu ce rapport." Merci.
15 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] D'abord je note qu'il ne s'agit pas
16 du 13 [comme interprété] juillet au compte rendu d'audience, mais bien du
17 13 juillet.
18 Monsieur McCloskey, je vous écoute.
19 M. McCLOSKEY : [interprétation] Vous vous souviendrez, Monsieur le
20 Président, que j'ai affirmé ce fait, et d'ailleurs le témoin a été d'accord
21 avec moi pour dire qu'il n'est pas revenu jusqu'au 17. Donc nous sommes en
22 train de passer en revue ces rapports simplement pour qu'il puisse nous
23 expliquer de quelle façon les rapports avaient été faits.
24 Oui, effectivement, je me sers de ces dates, mais je lui ai bien dit
25 : Je ne vais pas vous poser de questions sur ces événements puisque vous
26 n'étiez pas encore de retour. Je ne sais pas si c'est exactement ce que
27 j'ai dit, mais en tout cas j'ai dit quelque chose de très similaire.
28 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Oui, mais c'est ce que je vous ai
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1 entendu dire.
2 M. McCLOSKEY : [interprétation] Alors, je crois que c'est maintenant clair.
3 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Oui. Poursuivez, je vous prie.
4 M. McCLOSKEY : [interprétation]
5 Q. Dans ce rapport du Corps de la Drina, il y a également une mention
6 selon laquelle il est indiqué que :
7 "A Konjevic Polje ainsi qu'à Nova Kasaba la réception des civils
8 musulmans et des soldats qui se rendent, et tout ceci est mené à bien de
9 façon organisée."
10 Alors, j'aimerais savoir, Monsieur, s'agissant du rapport de l'état-major
11 principal au président.
12 J'aimerais savoir s'il est possible de mentionner tous les détails au
13 président ? Est-ce un choix que vous faites dans ces cas-là, d'après vous ?
14 R. Je ne pourrais pas vous le dire avec précision. Il faudrait que l'on
15 reprenne le document. Il y a peut-être un point commun dans le rapport qui
16 parle de la situation sur le territoire. Il faudrait revenir au rapport
17 combiné de l'état-major.
18 Q. Très bien. Alors, reprenons le document.
19 M. McCLOSKEY : [interprétation] Quelle était encore la cote ?
20 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] La cote de cette pièce était la
21 P2143.
22 M. McCLOSKEY : [interprétation] Je vous remercie, Monsieur le Président.
23 Alors, page 3 en anglais, paragraphe 6 en B/C/S, sous l'intitulé : "Corps
24 de la Drina".
25 LE TÉMOIN : [interprétation] Oui, nous voyons ici situation dans le
26 territoire, où on peut lire :
27 "La population de Srebrenica est transférée de façon organisée et
28 planifiée sur le territoire qui était sous le contrôle des Musulmans."
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1 M. McCLOSKEY : [interprétation]
2 Q. Oui, vous avez raison, et je suis d'accord avec vous pour dire que
3 c'est consigné dans l'autre rapport. Mais la partie qui n'avait pas été
4 consignée était que les civils et les soldats se présentent dans la région
5 de Konjevic Polje et de Nova Kasaba. Ça, c'est une partie de l'information
6 qui n'est pas mentionnée sous l'intitulé : "Corps de la Drina". Etes-vous
7 d'accord avec moi ?
8 R. Oui, effectivement. Ce n'est pas indiqué ici.
9 Q. Puisque nous sommes en train de parler de ce sujet, passons à un autre
10 document, un document du 12 juillet. C'est un document de l'état-major
11 principal --
12 M. McCLOSKEY : [interprétation] Pièce P1215.
13 Q. -- un rapport envoyé au président.
14 M. McCLOSKEY : [interprétation] Au paragraphe 6, sous le Corps de la Drina.
15 Q. Au bas du paragraphe, sous l'intitulé : "Corps de la Drina", on peut
16 lire, je cite :
17 "L'ennemi a essayé de se retirer de l'enclave de Srebrenica avec des femmes
18 et des enfants en direction de Ravni Buljin et Konjevic Polje."
19 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Où est ce passage ? Nous ne l'avons
20 pas trouvé. Et il faudrait l'agrandir également en anglais, s'il vous
21 plaît.
22 M. McCLOSKEY : [interprétation] Page 3 en anglais.
23 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Revenons à la page 3 et élargissons,
24 s'il vous plaît. Très bien.
25 M. McCLOSKEY : [interprétation] C'est ce dernier paragraphe de la page 3.
26 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Je vous remercie.
27 M. McCLOSKEY : [interprétation]
28 Q. Mon Général, nous voyons ici que dans le rapport précédent -- donc un
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1 rapport de l'état-major principal au président, on fait référence au fait
2 que des femmes et des enfants se dirigent vers Konjevic Polje, et c'est
3 dans le rapport du lendemain qu'on parle du fait qu'ils arrivent. Donc,
4 effectivement, c'est mentionné dans ce rapport, n'est-ce pas ?
5 R. Oui.
6 Q. D'accord.
7 M. McCLOSKEY : [interprétation] Monsieur le Président, le recueil ne
8 contient pas le rapport de combat quotidien du 12 juillet, sinon je
9 l'aurais passé en revue, mais nous ne l'avons pas. J'aurais demandé qu'on
10 l'examine ensemble, mais nous ne l'avons pas.
11 Q. Mon Général, la dernière fois, vous nous avez dit qu'au sein de l'état-
12 major principal, il y avait de façon quotidienne un rapport matinal.
13 Pourriez-vous nous dire de quoi il s'agissait exactement ?
14 R. A l'état-major principal, quand le commandant est présent et que le
15 chef de l'état-major en ressent le besoin, on avait des réunions matinales.
16 Sinon, ces briefings se faisaient au secteur de l'état-major et c'est nous
17 qui nous nous réunissions entre nous. Mais quand les commandants étaient
18 présents, à ce moment-là, on leur faisait un briefing. Mais les chefs du
19 secteur étaient normalement présents et les chefs des administrations.
20 Q. Nous allons parler de ce sujet un peu plus en détail sous peu. Mais le
21 17, lorsque vous êtes arrivé, êtes-vous resté au bureau de Crna Rijeka,
22 dans cette chambre transformée en bureau -- vous y dormiez pendant
23 l'ensemble du mois de juillet ?
24 R. Oui, c'est là que j'habitais et c'est là que je travaillais, donc à ce
25 même endroit, dans cette même pièce.
26 Q. Est-ce que le général Miletic était également au même endroit ?
27 Travaillait-il et résidait-il dans ce même lieu ?
28 R. Oui. La plupart d'entre nous le faisions, étions organisés de cette
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1 façon-ci.
2 Q. Vous avez également expliqué aux Juges de la Chambre la dernière fois
3 qu'il y avait certaines questions relatives aux communications. On vous a
4 demandé si Milovanovic et Mladic étaient en mesure d'établir un contact ou
5 d'avoir un contact pendant que Milovanovic se trouvait sur le front de
6 l'ouest, comme on l'a appelé, au cours du mois de juillet. Est-ce que vous
7 savez s'ils étaient en contact d'une façon ou d'une autre ?
8 R. Oui.
9 Q. Et de quelle façon établissaient-ils le contact ?
10 R. Oui. Voyez-vous, au poste de commandement avancé, on organise tous les
11 moyens de transmission qui existent au commandement régulier, sauf que ces
12 moyens de transmission ne sont pas aussi développés qu'aux postes
13 permanents.
14 Mais il existait également un lien direct avec une protection
15 cryptographique numéro 63. Et le commandant appelait à certains moments
16 pour savoir ce qui se passait dans la zone du 2e Corps d'armée et sur le
17 front de l'ouest. Il m'est arrivé à quelques reprises d'être là lorsque le
18 général Milovanovic était revenu du terrain. Donc il m'incombait à moi de
19 rendre compte au commandant de l'état-major même si, depuis le commandement
20 avancé, nous rédigions le même type de rapport que les états-majors -- pour
21 l'état-major principal.
22 Q. Essayons de préciser juste certains points. Je crois que vous avez
23 mentionné un moyen de transmission 63. Je ne sais pas si j'ai bien compris
24 ce que vous avez dit.
25 R. C'est un appareil de chiffrage qui donne la possibilité d'effectuer une
26 protection crypto, et le modèle est de 1963. C'est installé sur une ligne
27 téléphonique, et c'est ainsi qu'on réussi à protéger les communications.
28 Q. Est-ce que c'est ce que vous avez appelé le KZU-63 ?
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1 R. Oui. En fait, ça s'appelle appareil de chiffre, tiret, 63. Le KZU-63
2 est une abréviation.
3 Q. Est-ce que le chiffrage se faisait pour les communications orales,
4 s'agissant des communications orales par téléphone, ou bien est-ce que
5 c'était un chiffrage de fax, de fac-similés ?
6 R. Les deux sont chiffrés. Si l'on applique l'appareil de chiffrage, il
7 s'agissait des transmissions de relais mais sur des téléphones. Il y avait
8 un très grand nombre de personnes qui pensaient que c'était protégé, que
9 les communications étaient protégées, parce qu'on voyait un fil. Mais il
10 fallait absolument appliquer l'appareil de chiffrage. Chaque fois qu'il n'y
11 avait pas d'appareil de chiffrage et que les gens parlaient ouvertement, on
12 interceptait les conversations téléphoniques.
13 Q. Dans le cadre du dernier procès, nous vous avons montré un certain
14 nombre de conversations interceptées, et je vais vous poser des questions
15 plus tard là-dessus.
16 Mais ces communications -- cet appareil de chiffrage effectuait le
17 chiffrage de la voix des transmissions par téléphone ?
18 R. Oui.
19 Q. Et étiez-vous en mesure d'effectuer des communications depuis Crna
20 Rijeka, d'appeler le général Milovanovic par le biais de cet appareil de
21 chiffrage ? Pouviez-vous lui parler de façon sûre ?
22 R. Je vous ai dit qu'on établissait tous types de moyens de communication
23 comme au commandement régulier. Mais là, on peut parler ouvertement,
24 oralement et ouvertement, grâce à cet appareil de chiffrage.
25 Q. Dernière pièce que je souhaite montrer sur ce sujet.
26 M. McCLOSKEY : [interprétation] Il s'agira de la pièce P400 [comme
27 interprété] en anglais. En fait, non, il ne nous est plus nécessaire de
28 faire ce que je voulais faire. Non. Bien. Alors, P400A, s'il vous plaît.
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1 Pour le compte rendu d'audience et pour le bénéfice de la Chambre de
2 première instance, je voudrais simplement vous informer qu'il s'agissait du
3 17 juillet, 19 heures 50, conversation entre Krstic et le commandant, entre
4 parenthèses, Mladic.
5 Q. Est-ce que vous savez si, à 19 heures 50 dans la soirée en question,
6 vous étiez de retour à Crna Rijeka ?
7 R. Oui.
8 Q. Bien. Alors, en regardant cette conversation interceptée, je vois que
9 Krstic et Mladic se parlent. De quel Krstic s'agit-il si, effectivement, il
10 s'agit d'une conversation interceptée originale ? De quel Krstic s'agit-il
11 ?
12 R. Il n'y avait que le commandant du Corps de Drina qui s'appelait Krstic.
13 Q. Est-ce que vous vous souvenez du fait que le général Krstic, à la date
14 du 17 juillet, se trouvait être à la tête du Corps de la Drina lors des
15 attaques contre les forces musulmanes qui défendaient l'enclave de Zepa ?
16 R. Je n'ai pas eu d'information à ce sujet à l'époque.
17 Q. Est-ce que vous avez eu vent de la chose peu de temps après votre
18 arrivée le 17 ? Parce que, vous savez, cette campagne a duré pendant --
19 enfin, jusqu'au début août --
20 R. Peut-être que je l'ai appris par la suite.
21 Q. Fort bien. Mais ce que je voulais vous demander à ce sujet -- Mladic
22 dit : "Krle, est-ce que tu m'entends ?"
23 Et ça, c'est le surnom du général Krstic. Est-ce que vous savez nous
24 dire son surnom ?
25 R. Oui, Krle.
26 Q. Et ensuite, Mladic -- enfin, Krstic dit : "Je vous entends."
27 Et Mladic dit : "Allez de l'avant à pleine vapeur."
28 Et Krstic dit : "Compris."
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1 Ensuite, Mladic entrera en contact avec Miletic sur une ligne
2 sécurisée, et il est dit : "A pleine vapeur en avant." Et il a dit : "Je
3 n'accepte pas les conditions posées par les Turcs."
4 Alors, est-ce que le général Krstic était sur le terrain dans le secteur de
5 Zepa ? Et s'il était là-bas, aurait-il été à même d'utiliser cette ligne de
6 communication sécurisée dont on a parlé pour contacter Miletic, qui était à
7 Crna Rijeka ?
8 R. Ecoutez, je ne savais pas. Je me perdrais en conjecture. Je ne savais
9 ni où se trouvait Krstic ni où se trouvait Mladic. La signification c'était
10 qu'il fallait qu'il s'entretienne avec Miletic sur une ligne de
11 communication sécurisée pour qu'il n'y ait pas de fuite de renseignement.
12 Pour quelle raison ? On ne dit pas. Mais il a dit : "A pleine vapeur
13 en avant."
14 Q. Oui.
15 M. McCLOSKEY : [interprétation] Je crois que l'heure de la pause est en
16 fait passée.
17 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Oui. Nous allons faire notre deuxième
18 pause maintenant et nous allons reprendre à 6 heures et quart.
19 --- L'audience est suspendue à 17 heures 48.
20 --- L'audience est reprise à 18 heures 17.
21 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Monsieur McCloskey, veuillez
22 continuer, je vous prie.
23 M. McCLOSKEY : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.
24 Q. Général, vous allez vous souvenir de la dernière fois où vous avez été
25 interrogé au sujet de cette extension 155 de l'état-major. Vous avez, par
26 exemple, des conversations interceptées ou documents. Alors, cette ligne ou
27 extension numéro 155, ça se trouvait à Crna Rijeka à peu près ?
28 R. Oui.
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1 Q. Est-ce que vous pouvez nous dire où, et c'était en fait le numéro de
2 qui ?
3 R. C'était le poste du chef d'état-major. Mais sur cette même ligne, il y
4 avait un autre appareil qui se trouvait branché dans une petite pièce, qui
5 était le centre opérationnel.
6 Q. C'était la pièce opérationnelle que vous aviez qualifiée de telle la
7 fois passée, n'est-ce pas ?
8 R. Oui, c'est la salle opérationnelle que nous qualifions de la sorte.
9 Q. Et qui s'était servi de ce local ou de ce poste pendant que Milovanovic
10 était absent ? Et là, je suis en train de parler de la période où vous êtes
11 revenu le 17 juillet.
12 R. Personne ne s'est servi de cette pièce. Il y avait un séjour et une
13 chambre à coucher pour le chef d'état-major.
14 Q. Et qui répondait lorsque ça sonnait au 155 ?
15 R. C'est le chef qui répondait. Et lorsqu'il s'absentait, il transférait
16 la communication vers le combiné téléphonique de la salle opérationnelle
17 afin que nous soyons mis au courant et que nous l'informions au cas où
18 quelqu'un aurait essayé de le contacter.
19 Q. Et qui se trouvait dans cette salle opérationnelle ?
20 R. Le plus souvent, c'était moi-même.
21 Q. Et où se trouvait alors le général Miletic ?
22 R. Le général Miletic avait un local à lui, c'est-à-dire un bureau et une
23 chambre.
24 Q. Et quel était le numéro de son poste ?
25 R. Il me semble que c'était le 277.
26 Q. Et quel était le surnom du général Miletic ?
27 R. Enfin, ceux qui étaient haut gradés comme lui, ils l'appelaient Mico.
28 Q. Et au sujet du général Tolimir maintenant, ceux qui étaient de son
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1 grade ou plus élevés, lui appelaient-ils par un surnom ?
2 R. Très souvent on s'adressait à lui par Tosa -- Toso. Enfin, ceux qui
3 pouvaient se permettre de l'appeler ainsi le faisaient.
4 Q. O.K. La fois passée, vous avez parlé quelque peu des directives. Et je
5 crois qu'un peu plus tôt dans la journée vous avez dit que c'était l'une
6 des tâches du commandant que de rédiger des directives. Alors, nous nous
7 pencherons sur la directive 7 pour le concret. Mais avant que d'y arriver,
8 pouvez-vous nous dire, partant de votre expérience à l'état-major,
9 qu'étaient donc ces directives ? On en a vu plusieurs, et je crois qu'il y
10 en avait encore après le numéro 7. Mais qu'est-ce qu'une directive ?
11 R. Une directive c'est un acte de commandement. C'est un document de
12 commandement. C'est utilisé par les niveaux les plus élevés dans la filière
13 hiérarchique, et ceci est une façon de donner des missions à long terme,
14 c'est une façon d'établir les objectifs poursuivis.
15 Q. Et normalement, partant de votre expérience, qui était l'auteur et qui
16 était le signataire de ce type de directive ?
17 R. Les directives sont signées par le commandant en chef ainsi que par le
18 chef de l'état-major.
19 Q. On a vu dans cette directive 7 qui est manuscrite ou dont "le brouillon
20 manuscrit a été établi par Miletic". Alors, est-ce que vous pouvez nous
21 dire, ces croquis ou ces brouillons, comment se faisaient-ils ?
22 R. Le processus de l'élaboration d'une directive se déroule conformément
23 aux instructions gérant le fonctionnement des commandements et des QG des
24 états-majors. Il y a une méthodologie à suivre. Donc il y a une
25 méthodologie complète, une méthodologie abrégée ou une méthodologie qui est
26 qualifiée de dénuée de consultation au niveau de l'organe de commandement.
27 Q. Est-ce que vous savez nous dire quelle est la méthodologie utilisée
28 pour ce qui est de cette directive numéro 7 ?
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1 R. C'est la méthodologie complète, globale.
2 Q. Est-ce que vous pouvez expliquer le processus suivant lequel une
3 directive est rédigée ?
4 R. Le fondement pour la rédaction de cette directive numéro 7, sa base
5 c'était l'analyse de l'aptitude au combat établie pour l'armée de la
6 Republika Srpska pour l'année précédente. Cette analyse a été faite en fin
7 janvier 1995.
8 Et dans l'analyse en question, il y a participation du commandant de
9 l'état-major, qui est celui qui préside aux travaux, aux sessions. C'est
10 lui qui ouvre la réunion, et il y a les différents commandants de corps qui
11 présentent leurs rapports respectifs, puis il y a les chefs des secteurs au
12 niveau de l'état-major qui font de même. Et dans le courant de
13 l'élaboration de cette analyse, on aboutit à certaines conclusions pour ce
14 qui est du degré et du volume de réalisation des missions qui ont été
15 confiées à tout un chacun pour l'année antérieure et on définit les
16 missions qui devront être accomplies pendant l'année suivante, l'année
17 d'après. Partant de ceci, on trace une idée générale, et cette ligne
18 directrice est fournie par le commandant. On procède à des évaluations de
19 la part de toutes les instances du commandement, et il est formulé des
20 propositions à l'intention du commandant.
21 Et lui, il les accepte, si et quand elles sont acceptées, l'instance
22 opérationnelle en fait un tout, une entité.
23 Ce qui fait que la partie qui parle de l'ennemi est proposée et élaborée
24 comme un sous-ensemble de la directive par les soins des instances chargées
25 du renseignement. Et partant donc de cette idée de départ, de l'idée de
26 base, par la suite la sécurisation des sites de l'activité de combat se
27 trouve être définie par l'état-major. Donc il y a l'administration, par
28 exemple, des affaires opérationnelles et du renseignement qui apporte sa
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1 contribution. Mais pour ce qui est des différents corps d'armée, ce sont
2 les instances qui en sont chargées et qui définissent leur part à eux.
3 Chacune de ces définitions vient rejoindre un tout pour constituer un
4 document qui s'appelle "directive". L'organe des communications va
5 travailler sur sa partie des transmissions; la sécurisation contre les
6 armes chimiques, nucléaires, et cetera, apporte sa contribution;
7 l'administration des unités blindées et mécanisées apporte sa contribution.
8 Et tous ces éléments sont regroupés par l'administration chargée des
9 affaires opérationnelles et de l'information, et c'est présenté pour
10 signature au commandant habilité à signer.
11 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Monsieur Gajic.
12 M. GAJIC : [interprétation] Monsieur le Président, je pense que compte tenu
13 de l'interprétation qui se fait à titre officiel, il y a un petit problème
14 qui devrait être tiré au clair.
15 Par exemple, en page 69, ligne 6, il est dit : L'organe chargé des armes.
16 Et je crois que --
17 Enfin, la même traduction est faite. Le témoin a dit : Le terme
18 utilisé est celui de "corps". Alors, je crois que le terme est traduit de
19 façon variée. Je crois que nous allons avoir un problème d'interprétation
20 du compte rendu si le problème n'est pas résolu. Il y a une confusion
21 terminologique. Le témoin a dit ce qu'il a dit. Mais il faut qu'une
22 clarification soit apportée au niveau de la version anglaise à cet effet.
23 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] J'ai entendu "arms" dans
24 l'interprétation en anglais.
25 Monsieur McCloskey.
26 M. McCLOSKEY : [interprétation] Je crois qu'ils sont en train de faire du
27 bon travail. Je ne suis pas sûr s'il y a quoi que ce soit à rectifier, mais
28 je veux bien travailler avec M. Gajic sur le compte rendu pour voir quels
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1 sont les éléments en suspens pour -- enfin, je ne sais pas ce qui se trouve
2 être crucial et ce qui ne l'est pas.
3 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Le compte rendu va être vérifié dans
4 une phase ultérieure, et on comparera avec les enregistrements. Je crois
5 que pendant le processus de réexamen du compte rendu il pourra être apporté
6 des éclaircissements à cet effet.
7 L'INTERPRÈTE : La cabine française précise qu'il s'agit des corps, dans le
8 sens armes : armée de terre, armée de l'air. Ce sont donc les différentes
9 armées.
10 M. McCLOSKEY : [interprétation]
11 Q. Vous en étiez arrivé, au moment où vous avez été interrompu, à parler
12 de tous ce matériel destiné aux instances pertinentes, et vous parliez
13 aussi des hommes qui étaient réunis dans le secteur des opérations et de
14 l'instruction. Il s'agissait bien du général Miletic, de vous-même ainsi
15 que de deux autres hommes qui étiez chargés de cela ?
16 R. Il y avait aussi le colonel Krsto Djeric dans cette direction.
17 Q. Donc vous trois, vous oeuvriez à l'unification de ces différents
18 éléments pour ce document ?
19 R. Monsieur le Président, Madame, Monsieur les Juges, je dois préciser
20 quelque chose. J'ai expliqué quel était le processus général qui présidait
21 à l'élaboration d'une directive, mais je n'ai jamais participé à la
22 rédaction d'une quelconque directive de l'état-major principal. Je ne suis
23 donc pas l'auteur d'une seule directive de l'état-major principal.
24 Q. Oui, je vous remercie, Mon Général, d'avoir précisé cela. Nous savons
25 que vous n'étiez pas dans les environs le 17 mars, en tout cas pas pendant
26 cette période-là.
27 Alors, voilà ce que je vais vous dire : est-ce que vous avez pu avoir
28 sous les yeux la directive numéro 7 après votre retour, à un moment
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1 quelconque à partir du 17 juillet ?
2 R. Oui. Il se trouve que j'ai ressenti un jour le besoin de me procurer
3 quelque chose qui se trouvait dans l'armoire du général Miletic. Alors,
4 j'ouvre l'armoire, et peut-être ai-je été un peu indiscret, mais enfin,
5 j'ai jeté un coup d'œil.
6 Q. Et je crois que la dernière fois, vous avez dit que vous l'aviez obtenu
7 à l'intérieur d'une boîte renforcée. Alors, je ne sais pas très bien quelle
8 est la traduction exacte du mot que vous avez utilisé. Mais il me semble
9 qu'il s'agissait d'une espèce d'armoire, de petite armoire ou de boîte qui
10 était fermée à clé, et c'est là, n'est-ce pas, que vous avez trouvé la
11 directive numéro 7 ?
12 R. C'était une armoire métallique, et le général Miletic était en
13 possession de la clé de cette armoire. Moi j'avais besoin de quelque chose
14 d'autre dans cette armoire à ce moment-là, et c'est de cette façon que j'ai
15 eu sous les yeux ce document et j'ai simplement jeté un coup d'œil.
16 Q. Savez-vous si le général Miletic était sur place au mois de mars, parce
17 qu'on voit au bas de cette directive numéro 7, au niveau de la signature,
18 son nom précédé de "écrit par". Est-ce que vous savez qui pouvait
19 l'assister à cette époque-là, donc au mois de mars et dans les environs du
20 mois de mars, au moment où ce document a été rédigé et signé ?
21 R. Je ne sais pas qui, quel représentant, quel membre d'un autre secteur
22 aurait pu rédiger des parties de directive incombant respectivement aux
23 différents secteurs à ce moment-là.
24 Mais prenons l'exemple de l'appui logistique, c'était l'un des points
25 de la directive, et, en général, le passage d'une directive concernant ce
26 sujet était rédigé par quelqu'un de l'instance chargée des opérations et de
27 la logistique. Mais les chefs de service participaient au libellé des
28 différents passages qui concernaient leur service, ça, c'est certain.
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1 L'appui à la logistique, le service du transport, les services médicaux,
2 tout cela relevait du secteur de la logistique.
3 Donc je ne sais pas qui a participé à la rédaction de la directive
4 numéro 7.
5 Q. Vous nous avez parlé de quelque chose qui, en traduction, serait une
6 instance chargée des opérations et de la logistique. Qu'est-ce que c'était
7 exactement ?
8 R. C'était le secteur de l'appui logistique. Une partie de ce secteur
9 était l'instance chargée des opérations et de la logistique. Ensuite, il y
10 avait aussi le chef du service technique, le chef des services logistiques,
11 le chef des services médicaux, et puis il y avait aussi le chef du service
12 vétérinaire. Donc tous ces aspects relevaient de l'appui à la logistique.
13 Q. Je vous remercie. Mais je voudrais que nous soyons tout à fait clairs
14 sur ce point. Est-ce que l'appui à la logistique était quelque chose de
15 distinct par rapport aux opérations et à l'instruction dont vous avez parlé
16 il y a un instant ? C'était différent, n'est-ce pas ?
17 R. Cela faisait partie du secteur responsable de la logistique. Donc, dans
18 ce secteur, il y avait l'organe, l'instance opérationnelle de la
19 logistique.
20 Q. Très bien. Et si je comprends bien ce que vous avez dit, tous les
21 autres organes apportaient leur apport à la rédaction du document global.
22 Mais les gens qui -- ce qui m'intéresse, c'est de savoir qui avait
23 participé à l'harmonisation de la rédaction du texte qui était sous les
24 ordres du général Miletic. Et puisque vous n'étiez pas présent, je vous
25 demande si vous saviez, en dehors du général Miletic, qui a travaillé à
26 l'harmonisation rédactionnelle de cette directive ?
27 R. Je ne sais pas. Mais on voit dans la directive que celle-ci a été
28 rédigée par le général Miletic et dactylographiée par quelqu'un dont
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1 l'initiale du nom est Z. J'ai oublié la deuxième initiale. En général, il y
2 a deux initiales. Ou peut-être dans ce cas-là s'agit-il d'une seule
3 initiale pour le nom de famille.
4 Q. Je pense que l'heure est venue de lire cette pièce à conviction.
5 M. McCLOSKEY : [interprétation] Je demande l'affichage de la pièce P1214.
6 Je crois que -- dans la version serbe, cela devrait être la page 23
7 dans le prétoire électronique, parce qu'il y a une page de couverture qui
8 est une lettre. Donc voyons ce qu'il en est de la page 23, dont je demande
9 l'affichage pour vérifier. J'espère que c'est bien la lettre de couverture
10 qui, au lieu d'être placée avant le document, a été placée à la fin. Oui,
11 la voici à l'écran.
12 Q. Général, est-ce que c'est bien la lettre de couverture qui accompagnait
13 la directive 7 ?
14 R. A la lecture de ce qui est à l'écran, je réponds oui. C'est le chef
15 d'état-major qui est signataire. Et cette lettre de couverture a été dictée
16 par Krsto Djeric. Quant à la personne qui a dactylographié cette lettre, je
17 ne peux pas le déterminer d'après les initiales qui sont SZ. Je ne me
18 souviens pas de la personne à qui correspondent ces initiales.
19 Et puis, on voit qu'il ait fait mention du commandement du 1er Corps
20 de la Krajina. Le sceau de ce 1er Corps de la Krajina figure dans la lettre,
21 il confirme donc que celle-ci a été reçue le 21 mars 1995.
22 Q. Est-ce que vous pouvez voir quels sont les autres corps d'armée qui ont
23 reçu un exemplaire identique ou une copie de cette directive numéro 7, mais
24 peut-être avec différentes lettres de couverture ?
25 R. Je pense que la lettre de couverture avait la même teneur, et que c'est
26 simplement l'en-tête qui était différente; autrement dit, la mention de
27 l'adresse du destinataire.
28 Donc, que celle-ci ait été adressée au 2e Corps d'armée ou au Corps de
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1 Bosnie orientale, la teneur de la lettre devait être la même.
2 Q. D'accord. J'appelle maintenant votre attention sur ce qui figure en
3 haut à gauche de cette page. Sous la mention "très urgent", nous lisons :
4 "Directive relative aux opérations à venir."
5 Donc, est-ce que c'était effectivement une directive concernant les
6 opérations à venir, comme c'est écrit ici ?
7 R. Je ne sais pas pourquoi c'est la personne dont le nom est Djeric qui
8 était chargée de traiter de ce document et pourquoi Djeric a dit cela.
9 Parce que, oui, ce document concerne les opérations à venir avec un numéro
10 chronologique, numéro qui est 7.
11 Q. D'accord. Alors, voyons cela d'un peu plus près. Vous venez de parler
12 de numéros; je vais donc vous poser une question au sujet de la troisième
13 ligne à partir du haut du texte. On lit : "Strictement confidentiel, numéro
14 03/4…"
15 Est-ce que 03/4 ont une quelconque -- est-ce que ces chiffres ont une
16 quelconque signification ?
17 R. Eh bien, puisque le colonel Djeric fait partie de la direction des
18 opérations et de l'instruction, il a enregistré ce document dans le
19 registre de la direction des opérations et de l'instruction.
20 Q. Est-ce que le numéro 03/4 désigne le secteur des opérations et de
21 l'instruction ?
22 R. Oui.
23 Q. Et qu'en est-il des chiffres qui suivent ? Après barre oblique, on lit
24 434. Que désignent ces trois chiffres ?
25 R. C'est le numéro d'ordre du document dans le registre. C'était sans
26 doute le 34e document enregistré après le 4.
27 Q. D'accord.
28 M. McCLOSKEY : [interprétation] Voyons maintenant la première page de la
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1 directive numéro 7. Je pense que nous l'avons en anglais. La voici à
2 l'écran.
3 Q. Et nous remarquons que la date de cette directive est celle du 8 mars,
4 alors que la lettre de couverture portait la date du 17 mars. Et nous
5 lisons dans la directive : Commandement Suprême des forces armées de la
6 Republika Srpska. Vous nous avez dit que ceci concernait Radovan Karadzic.
7 Donc cette directive a été signée par Radovan Karadzic, n'est-ce pas ? Nous
8 vérifierons la signature dans un instant.
9 R. Je pense que oui.
10 Q. Très bien. Nous vérifierons dans un instant.
11 Nous voyons aussi que, comme vous l'avez dit, cette directive est
12 adressée à tous les corps d'armée et à certaines autres unités dont nous
13 avons parlé. Elle est intitulée : "Directive relative aux opérations à
14 venir, OP numéro 7." Et elle commence par les mots, je cite : "Les
15 principales caractéristiques de la situation internationale sur le plan
16 militaire et politique."
17 Alors, je ne voudrais pas entrer dans tous les détails, mais je vous
18 demande si vous savez quelle était la branche de l'état-major principal qui
19 s'est chargée de rédiger cette partie du texte concernant ce sujet
20 particulier ?
21 R. La direction du renseignement, et éventuellement le secteur chargé du
22 moral des troupes, mais avec un accent plus important sur le secteur du
23 renseignement.
24 Q. D'accord.
25 M. McCLOSKEY : [interprétation] Nous voyons maintenant la page suivante.
26 LE TÉMOIN : [interprétation] Excusez-moi, j'aurais voulu ajouter quelques
27 mots.
28 M. McCLOSKEY : [interprétation] Oui.
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1 LE TÉMOIN : [interprétation] Puisque c'est une directive du commandant
2 suprême, il est possible que certains des organes représentant le pouvoir
3 de la république et liés au commandant suprême aient pu se charger de la
4 rédaction de certaines parties du texte eu égard à l'appréciation de la
5 situation politique, parce que ce document concerne aussi bien le militaire
6 que le politique.
7 M. McCLOSKEY : [interprétation]
8 Q. D'accord. Merci. Je pense qu'une fois que nous aurons lu le passage en
9 question, nous verrons que vous avez tout à fait raison sur ce point. Mais
10 il nous faut tout de même nous accorder le temps de la lecture.
11 M. McCLOSKEY : [interprétation] Passons au deuxième paragraphe sur les
12 écrans, qui devrait être le paragraphe 3 en anglais. Oui. En anglais, c'est
13 le bon paragraphe qui est à l'écran. Il s'intitule : "Forces de la
14 coalition musulmano-croates." Et il est question des forces de la
15 Fédération et des forces armées musulmanes dans le corps du paragraphe.
16 Q. Alors, quelle est la branche qui pouvait se charger de rédiger ce
17 passage ?
18 R. Puisque tous les organes chargés du renseignement à tous les niveaux
19 hiérarchiques étaient tenus de suivre les actions de l'ennemi en
20 permanence, nous voyons que les renseignements recueillis par ces
21 différents niveaux hiérarchiques chargés du renseignement sont envoyés à la
22 direction du renseignement au niveau de l'état-major principal et sont
23 ensuite réunis et analysés, ce qui donne lieu ensuite à la rédaction d'un
24 document comme celui-ci.
25 M. McCLOSKEY : [interprétation] Excusez-moi une seconde.
26 [Le conseil de l'Accusation se concerte]
27 M. McCLOSKEY : [interprétation] Je vous remercie. Passons maintenant à la
28 page 7 en anglais. Paragraphe 3 en B/C/S, intitulé : "Les missions de
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1 l'armée de la Republika Srpska."
2 En fait, c'est à la page 11 dans le prétoire électronique en B/C/S.
3 Q. Mon Général, pourriez-vous passer en revue très brièvement ces
4 missions, ces tâches confiées à l'armée de la Republika Srpska, et
5 pourriez-vous nous dire brièvement de quoi ceci consistait essentiellement.
6 Donc nous allons passer en revue rapidement ce paragraphe,
7 M. McCLOSKEY : [interprétation] Mais j'aimerais également que l'on passe à
8 la page suivante en anglais. Dernière phrase avant le paragraphe 4.
9 Après avoir énuméré une série de missions, on peut voir :
10 "Point 4… créer les conditions optimales pour le leadership politique
11 et d'Etat pour négocier un accord de paix et accomplir les objectifs
12 stratégiques de la guerre…"
13 Q. Est-ce que ceci veut dire qu'un accord de paix pouvait effectivement
14 avoir lieu en cette année-là, en 1995 ?
15 R. A ce niveau-là dont on parle, je crois qu'on est en train d'évaluer la
16 situation, on est en train de tirer des conclusions de toutes les
17 négociations de paix. Les tâches et les missions sont extraites de
18 l'analyse dont j'ai parlé, donc sur la base des conclusions et des
19 propositions des commandants pour leurs propres unités. A ce niveau-là, on
20 a élaboré ceci des fois de façon plus élaborée et des fois de façon plus
21 concrète en des objectifs.
22 Il est effectivement vrai que l'armée a pour mission de permettre de
23 bonnes conditions pour que les négociations à un niveau politique puissent
24 avoir lieu. Donc d'optimiser et de permettre à ce que des négociations
25 peuvent avoir lieu et qu'elles soient couronnées de succès.
26 Q. Mais en juillet 1995, est-ce que vous aviez l'impression que la guerre
27 allait terminer, quel était le sentiment que l'on avait ? Puisqu'ici on
28 parle d'une négociation en vue d'une paix, est-ce qu'à l'époque vous
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1 pensiez qu'il était réaliste de penser qu'une paix était envisageable ?
2 R. Concrètement, pour moi-même je peux vous dire que lorsque je suis
3 arrivé et lorsque je me suis renseigné, j'ai vu que dans la zone du Corps
4 de Sarajevo-Romanija la situation n'était pas très bonne, puisque la partie
5 musulmane avait commencé une offensive très généralisée et ceci a duré
6 assez longtemps. Par la suite, j'ai appris que certains chefs avaient été
7 engagés pour aller -- étaient déployés sur le territoire du Corps de
8 Sarajevo-Romanija. La situation était particulièrement mauvaise autour de
9 Doboj, sur le mont Vlasic. Au sein du 2e Corps d'armée de Krajina, je ne
10 peux même pas vous parler de ce 2e Corps d'armée, puisque la situation
11 était assez difficile de façon presque permanente. Donc, lorsque je suis
12 arrivé et lorsque je me suis renseigné, je n'étais pas aussi optimiste que
13 ce que vous interprétez ici. Peut-être que moi je n'avais pas suffisamment
14 d'informations à un niveau général comme ça. Je n'étais pas optimiste à ce
15 moment-là. Je ne pouvais pas conclure que la fin approchait non plus.
16 Q. Je vais vous donner lecture de vos propos dans l'affaire Popovic.
17 M. McCLOSKEY : [interprétation] A la page 28 344.
18 Q. Puisque le texte n'existe qu'en anglais, je vais devoir vous en donner
19 lecture. J'espère qu'il nous sera possible de l'afficher --
20 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Mais quelle est la cote ? Vous avez
21 simplement fait référence à une page, Monsieur McCloskey.
22 M. McCLOSKEY : [interprétation] Juste une petite minute, Monsieur le
23 Président.
24 [Le conseil de l'Accusation se concerte]
25 M. McCLOSKEY : [interprétation] Mme Stewart pourra nous montrer le document
26 sur le logiciel Sanction, donc nous allons pouvoir voir la page.
27 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Quelle est la cote de la pièce afin
28 de pouvoir l'enregistrer au compte rendu d'audience.
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1 [Le conseil de l'Accusation se concerte]
2 M. McCLOSKEY : [interprétation] En fait, c'est le compte rendu d'audience.
3 C'est le transcript, donc je ne sais pas s'il y a effectivement une cote.
4 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Oui, effectivement, vous avez un
5 témoin viva voce, donc le témoignage ne fait pas partie de tous les
6 documents.
7 M. McCLOSKEY : [interprétation] Voilà, c'est exactement cela.
8 Je vois le passage qui m'intéresse.
9 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Nous voyons également en haut de la
10 page qu'il s'agit du transcript du Témoin Ljubo Obradovic, contre-interrogé
11 par M. McCloskey, session d'audience publique.
12 M. McCLOSKEY : [interprétation] Oui, en fait, j'ai lu ceci dans un passage,
13 mais je n'arrive pas à retrouver le passage pertinent.
14 Q. Je vais donner lecture de nouveau de ce passage.
15 En fait, le passage que je vous ai lu, Monsieur, se lisait comme suit
16 :
17 "Et c'est ainsi que par la force des armes, imposer le résultat final de la
18 guerre sur l'ennemi, en forçant le monde à reconnaître la situation
19 courante sur le terrain pour que la guerre se termine."
20 Donc je vous ai demandé :
21 "Est-il juste de dire qu'à l'époque où ceci était écrit, on croyait
22 qu'effectivement la guerre allait se terminer et que la planification pour
23 la fin de la guerre était en train d'avoir lieu ?"
24 Et vous avez répondu par l'affirmative.
25 C'était à la fin du paragraphe. Mais maintenant que je vous ai donné
26 lecture de ce passage de ce paragraphe, est-ce que vous maintenez la
27 réponse que vous avez donnée dans l'affaire Popovic ?
28 En fait, Mon Général, excusez-moi. Je vous interromps puisque je vois
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1 maintenant le passage dont je vous ai donné lecture. En fait, c'est juste
2 au-dessus du passage que je vous ai lu. C'est dans le paragraphe au-dessus
3 du paragraphe 4. Si l'on revient à la directive 7, on pourra le voir.
4 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Pour le compte rendu d'audience, vous
5 êtes en train de lire les lignes de 15 à 21, n'est-ce pas ?
6 M. McCLOSKEY : [interprétation] Oui, merci, Monsieur le Président.
7 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Au début de votre citation, mais
8 c'était une citation d'un autre document. Vous citez un autre document.
9 Cela ne fait pas partie de votre question, n'est-ce pas ?
10 M. McCLOSKEY : [interprétation] Je suis vraiment désolé. Est-ce que l'on
11 pourrait revenir à la directive numéro 7, s'il vous plaît. P1214.
12 Q. Vers le milieu du paragraphe, juste avant, "J'ai décidé," on peut lire
13 -- juste avant le point 2. La partie que j'ai lue au procès est là. Donc je
14 vais en donner lecture :
15 "…infliger le plus possible de troupes, d'équipements et de matériels et
16 ainsi, avec la force des armes, imposer le résultat final de la guerre sur
17 l'ennemi en forçant le monde à reconnaître la situation actuelle sur le
18 terrain afin de terminer la guerre."
19 Ce que je vous ai lu tout à l'heure c'était la dernière phrase :
20 "…pour créer des conditions optimales pour que l'Etat et le
21 leadership politique puissent négocier un accord de paix et accomplir les
22 objectifs stratégiques de la guerre."
23 Sur la base de ce paragraphe et compte tenu de la réponse que vous
24 m'avez donnée à la suite de ma question précédente, en fait une dernière
25 réponse, et nous allons pouvoir terminer notre troisième volet d'audience
26 pour aujourd'hui, et j'aimerais vous demandez si vous maintenez ce que vous
27 avez déclaré dans l'affaire Popovic ?
28 R. Oui, mais je dois quand même préciser quelque chose.
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1 Le début de ce passage, avec toutes les activités énumérées, commence comme
2 suit : "Si cette trêve de quatre mois cessait et que la guerre continuait,"
3 et ensuite la phrase se poursuit : Qu'allons-nous faire ? La question se
4 pose ici. Mais la condition pour tout ceci c'est que la trêve de quatre
5 mois soit interrompue. Ce n'est qu'à ce moment-là que la guerre
6 continuerait.
7 Q. Je vous remercie, Mon Général.
8 M. McCLOSKEY : [interprétation] Monsieur le Président, je crois que nous
9 pouvons terminer pour la soirée.
10 M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Oui, effectivement, vous avez tout à
11 fait raison. Alors, nous allons lever l'audience pour aujourd'hui. Nous
12 reprendrons nos travaux demain après-midi, à 14 heures 15, dans cette même
13 salle d'audience.
14 Je voudrais vous rappeler, Monsieur, que vous n'êtes pas autorisé à parler
15 avec qui que ce soit de la teneur de votre déposition. Merci.
16 La séance est levée.
17 [Le témoin quitte la barre]
18 --- L'audience est levée à 19 heures 02 et reprendra le mercredi 30 mars
19 2011, à 14 heures 15.
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