Tribunal Criminal Tribunal for the Former Yugoslavia

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1 TRIBUNAL PENAL INTERNATIONAL AFFAIRE N° IT-95-14-T

2 POUR L'EX-YOUGOSLAVIE

3 Jeudi 31 juillet 1997

4 La séance est ouverte à 10 heures 05.

5 M. le Président. - Veuillez vous asseoir. Monsieur le Greffier,

6 veuillez faire entrer l'accusé s'il vous plaît.

7 (L'accusé est introduit dans la salle d'audience.)

8 Nous pouvons introduire le témoin et poursuivre le contre-

9 interrogatoire.

10 (Le témoin est introduit dans la salle d'audience.)

11 Monsieur Djidic, est-ce que vous m'entendez ?

12 M. Djidic (interprétation). - Oui, Monsieur le Président, je

13 vous entends. Bonjour.

14 M. le Président. - Etes-vous reposé ?

15 M. Djidic (interprétation). - Oui, merci.

16 M. le Président. - Vous avez la parole, Maître Nobilo ?

17 M. Nobilo (interprétation). - Je vous remercie, Monsieur le

18 Président, Messieurs les Juges. Bonjour, Monsieur Djidic.

19 M. Djidic (interprétation). - Bonjour.

20 M. Nobilo (interprétation). - Nous étions arrivés à ce document

21 portant sur le Conseil de coordination, qui était de votre initiative. Je

22 vais vous demander de vous souvenir d'une autre initiative visant à la

23 formation d'une union des forces armées. Concernant Pasalic et Prkacin,

24 deux officiers de haut rang, êtes-vous au courant de leur commandement

25 conjoint ?

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1 M. Djidic (interprétation). - Oui. Je pense que c'est vers le

2 mois d'octobre que M. Prkacin et M. Prkacin sont venus à Jaganjac.

3 M. Nobilo (interprétation). - Pour que tout ceci soit plus

4 clair, pourriez-vous nous dire qui étaient ces personnes, quel était leur

5 grade et à quoi ils appartenaient ?

6 M. Djidic (interprétation). - C'était des officiers de haut

7 rang, des colonels je crois. Je pense que c'était des officiers qui

8 venaient de Croatie. Je sais que M. Bercacin** était venu de Croatie.

9 M. le Président. - Pardon, Monsieur le Greffier, il doit y avoir

10 des interférences. Il y a quelqu'un qui siffle. Cela perturbe un peu la

11 dignité des débats.

12 M. Djidic (interprétation). - Ante Prkacin venait de Croatie.

13 M. Nobilo (interprétation). - A quelle formation de l'armée

14 appartenait-il ?

15 M. Djidic (interprétation). - Je pense qu'il était au HVO ou à

16 l'armée croate. Je ne suis pas sûr.

17 M. Nobilo (interprétation). - Qu'en est-il de Alif Pacadic**?

18 M. Djidic (interprétation). - Je pense qu'il était dans l'armée,

19 dans la Défense territoriale, mais je n'en suis pas sûr.

20 M. Nobilo (interprétation). - Quand avez-vous vu ces messieurs

21 pour la première fois ?

22 M. Djidic (interprétation). - Je crois que c'était au mois

23 d'octobre.

24 M. Nobilo (interprétation). - Où vous êtes-vous rencontrés ?

25 M. Djidic (interprétation). - A Travnik.

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1 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce qu'il s'agissait d'une

2 réunion ? Pourriez-vous nous dire ce qui s'est passé ?

3 M. Djidic (interprétation). - Oui, c'était une réunion qui s'est

4 tenue tant à Travnik qu'à Vitez. Ces hommes avaient pour mission d'assurer

5 la liaison entre les unités de l'armée et du HVO, et de tenter de

6 défendre Jajce.

7 M. Nobilo (interprétation). - Y avait-il un commandement ou

8 quelqu'un venant du commandement de haut niveau, ou recevaient-ils des

9 instructions du commandement ?

10 M. Djidic (interprétation). - Je ne sais pas, mais ils auraient

11 aussi pu venir de leur propre initiative.

12 M. Nobilo (interprétation). - Pourrait-on dire qu'il s'agit là

13 d'un commandement conjoint pour la Bosnie centrale ?

14 M. Djidic (interprétation). - Oui, je pense qu'on pourrait

15 qualifier cela ainsi.

16 M. Nobilo (interprétation). - Comment cela a-t-il fonctionné ?

17 Pendant combien de temps ce commandement conjoint d'armée de Bosnie-

18 Herzégovine-HVO a-t-il fonctionné ?

19 M. Djidic (interprétation). - Jusqu'au jour de la chute de

20 Jajce. Je pense que pendant un certain temps, ces messieurs sont restés,

21 mais je ne sais pas où ils sont allés par la suite.

22 M. Nobilo (interprétation). - Pourrait-on dire que, pendant

23 cette période, le commandement conjoint était en fait en situation de

24 supériorité hiérarchique par rapport à Blaskic ou au troisième corps ?

25 M. Djidic (interprétation). - Je ne sais pas s'il était

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1 supérieur. Pendant leur présence sur place, il y a eu des réunions

2 réunissant tous les commandants de Bosnie centrale, tant croates que

3 musulmans, ou plutôt à la fois le HVO et la Défense territoriale. J’étais

4 présent lors d'une de ces réunions, à Vitez et à Travnik, j'ai participé.

5 M. Nobilo (interprétation). - Comment qualifieriez-vous cet

6 épisode de commandement conjoint avec Pasalic et Prkacin ? Etait-ce une

7 tentative positive ?

8 M. Djidic (interprétation). - Toute tentative dans ce sens était

9 une bonne initiative.

10 M. Nobilo (interprétation). - Votre réponse est donc

11 affirmative ?

12 M. Djidic (interprétation). - Oui.

13 M. Nobilo (interprétation). - Vous avez dit que des hôtels et

14 des restaurants musulmans de Vitez avaient fait l'objet d'explosions.

15 M. Djidic (interprétation). - Oui.

16 M. Nobilo (interprétation). - De quels hôtels parlez-vous ?

17 M. Djidic (interprétation). - En fait, de cafés, de bars

18 musulmans, de magasins, de kiosques à journaux, mais aussi d’habitations.

19 M. Nobilo (interprétation). - Et s'agissant de l'hôtel ?

20 M. Djidic (interprétation). - L'hôtel de Kruscica a été la cible

21 d’attaques. A l'hôtel Plavac, à cette occasion, des dégâts considérables

22 ont été causés.

23 M. Nobilo (interprétation). - Comment s’est passée l'attaque ?

24 M. Djidic (interprétation). - C'était un musulman qui avait loué

25 l'hôtel ou qui gérait l'hôtel. L'organisation du travail Sebesic était

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1 propriétaire de cet hôtel. A l'époque, Sebesic louait ces installations,

2 moyennant, bien sûr, une certaine rétribution. Elle louait ces

3 installations à des particuliers ou à ses propres employés.

4 M. Nobilo (interprétation). - Vous ne nous avez pas dit comment

5 l'attaque sur l'hôtel s'est passée.

6 M. Djidic (interprétation). - L'hôtel a été attaqué par des obus

7 RPG. Des dégâts considérables ont été causés. Je n'étais pas témoin

8 oculaire de la situation, je ne connais donc pas les détails.

9 M. Nobilo (interprétation). - Quand ceci s’est-il passé ?

10 M. Djidic (interprétation). - Je me souviens pas de la date

11 exacte.

12 M. Nobilo (interprétation). - Pourriez-vous énumérer les autres

13 cafés ou bars qui étaient la propriété de Musulmans ?

14 M. Djidic (interprétation). - Il y avait un bar sur le pont de

15 la rivière Lasva qui appartenait à Najlo Hodzic. Par deux fois, il y a eu

16 des explosions dans ce bar, ainsi que dans plusieurs autres bars dans la

17 ville même. Il y avait aussi le kiosque qui se trouvait à proximité de

18 l'hôtel, un salon de coiffure qui était la propriété de Zumreta Kalazovic

19 et il y en a eu d'autres.

20 M. Nobilo (interprétation). - Qui étaient les auteurs de ces

21 actes ?

22 M. Djidic (interprétation). - Nous n'avons jamais pu découvrir

23 les auteurs. Jamais, nous n'avons reçu de rapport à ce sujet.

24 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce que des installations

25 croates ont fait l'objet d'attaques ou d'explosions similaires ?

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1 M. Djidic (interprétation). - Je ne pense pas, mais je ne suis

2 pas tout à fait sûr.

3 M. Nobilo (interprétation). - Je vais essayer de vous rafraîchir

4 la mémoire. Il y avait le restaurant Kamin en janvier 93... le 29 ou le

5 27 janvier 93. Vous vous en souvenez ?

6 M. Djidic (interprétation). - Oui.

7 M. Nobilo (interprétation). - Qui était le propriétaire ? Un

8 Croate ou un Musulman ?

9 M. Djidic (interprétation). - C'était un Croate.

10 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce qu'une bombe a été déposée

11 dans cet endroit ?

12 M. Djidic (interprétation). - Je pense que oui. Il y a eu pas

13 mal de rumeurs qui ont circulé à propos de cet événement.

14 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce que l'auteur a été

15 identifié ?

16 M. Djidic (interprétation). - Non. Mais à la cellule de crise,

17 au Krizni Stab, on en a parlé. Nous avons reçu un rapport selon lequel il

18 n'avait pas été confirmé que le propriétaire de ce bar ait refusé de

19 verser une certaine somme d'argent au HVO.

20 Personnellement, je n'en ai pas eu connaissance. Je le répète,

21 ce n'était que des rumeurs.

22 M. Nobilo (interprétation). - Ainsi, ce serait un exemple ou un

23 cas où un Croate a fait exploser une installation croate, et l'autre cas

24 était celui d’un Croate qui faisait exploser des installations musulmanes.

25 J'aimerais vous montrer un document relatif au commandement suprême.

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1 Monsieur l'Huissier pourrait-il m'aider ?

2 Monsieur Djidic, veuillez placer ce document sur le

3 rétroprojecteur pour que tout le monde puisse en prendre lecture. Je vais

4 le lire. Vous pourrez l'examiner.

5 L'intitulé est : "République de Bosnie-Herzégovine, Communauté

6 croate de Herceg-Bosna, Conseil croate de la défense, commandement du

7 4ème bataillon de la police militaire de Vitez".

8 La référence est : 02 4/3-07-68/93. La date est celle du

9 18 janvier 1993.

10 Cela est adressé -vous voyez le destinataire dans le coin

11 supérieur droit- au chef de la police militaire de Mostar, zone

12 opérationnelle de Bosnie centrale. C'est un rapport sur un meurtre. Nous

13 en arrivons au texte :

14 "Le 17 janvier 1993, vers 10 heures 30 du soir, Srecko Veber,

15 chauffeur au commandement du quatrième bataillon de la police militaire de

16 Vitez, a été tué. Le meurtre de ce policier de la police militaire a eu

17 lieu au café pizzeria Venizia à Travnik, selon les témoignages de témoins

18 oculaires.

19 L'enquête menée sur place a été effectuée vers 2 heures du matin

20 le 18 juillet 1993 au café Venicia de Travnik, en présence d'un juge

21 militaire, Zeljko Percinlic, le Procureur militaire Marinko Jurcevic, les

22 enquêteurs de la police judiciaire Nikola Opacak et un technicien de la

23 police judiciaire Ilija Marjanovic.

24 Outre les personnes mentionnées ci-dessus, il y avait sur place

25 des représentants du MUP de Travnik : Ferzo Daelilbajic, Nermin Mezinovic,

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1 Nikola Augustinovic et un juge militaire de l'armée de Bosnie-

2 Herzégovine : Darmin Avdic.

3 Selon des témoins oculaires, ce meurtre a été commis par

4 Enver Dzelibasic de Karaula, membre de l'armée de Bosnie-Herzégovine, et

5 qui est en fuite. Un mandat d'arrêt a été délivré à son encontre". Ceci

6 est signé par le commandant Zvonko Vukovic. Y figure également le sceau du

7 commandant de la police militaire de Mostar.

8 Une copie a été envoyée au centre de Vitez, à la zone

9 opérationnelle de Bosnie centrale, et aussi aux archives.

10 Monsieur Djidic, vous souvenez-vous de cet événement

11 maintenant ?

12 M. Djidic (interprétation). - Je pense que oui.

13 M. Nobilo (interprétation). - De quoi vous souvenez-vous par

14 rapport à cet événement ?

15 M. Djidic (interprétation). - J'ai entendu dire qu'il y avait eu

16 des problèmes à Travnik, et des morts, mais je n’en connais pas les

17 détails.

18 M. Nobilo (interprétation). - La personne qui a été tuée faisait

19 partie de la police militaire de Vitez. Est-ce que cela a suscité des

20 réactions négatives ? En avez-vous discuté ?

21 M. Djidic (interprétation). - Des discussions ont surgi à ce

22 propos, mais je ne me souviens pas des détails.

23 M. Nobilo (interprétation). - Connaissez-vous Zvonko Vukovic ?

24 M. Djidic (interprétation). - Je pense que oui, mais j'ai de la

25 peine à me souvenir de son visage.

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1 M. Nobilo (interprétation). - Savez-vous quel poste il

2 occupait ?

3 M. Djidic (interprétation). - Je pense qu'il travaillait à la

4 police militaire, à la police régionale du HVO à Vitez.

5 M. Nobilo (interprétation). - Connaissez-vous les personnes

6 énumérées ici, par exemple les membres du MUP de Travnik ?

7 M. Djidic (interprétation). - Non.

8 M. Nobilo (interprétation). - Connaissez-vous le juge militaire

9 de l'armée de la Bosnie-Herzégovine Avdic Darmin ?

10 M. Djidic (interprétation). - Je ne le connaissais pas et je le

11 ne connais toujours pas à cette date.

12 M. Nobilo (interprétation). - Connaissez-vous, à Vitez, le Juge

13 et le Procureur Zeljko Percinlic et Marinko Jurcevic ?

14 M. Djidic (interprétation). - J'ai entendu parler d'eux, mais je

15 ne sais pas si je les connais personnellement.

16 M. Nobilo (interprétation). - Monsieur le Président, la défense

17 aimerait enregistrer ce document dans les mêmes conditions que celles que

18 nous avons établies hier.

19 M. Kehoe (interprétation). - Il n'y a pas de source. Ce document

20 ne peut pas être versé faute de source, donc pour les mêmes raisons.

21 M. le Président. - La défense vient de dire que le document

22 devait être enregistré dans les mêmes conditions que ceux d'hier. Je

23 rappelle les conditions qui ont été posées hier : ce document est

24 enregistré provisoirement sous la cote... Monsieur le Greffier ?

25 M. le Greffier. - D/19.

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1 M. le Président. - La défense vient de dire que le document

2 devait être enregistré dans les mêmes conditions que les documents d'hier.

3 Je rappelle les conditions qui ont été posées hier : ce document

4 est enregistré provisoirement sous la côte D/19. Le Tribunal s'est

5 prononcé pour que l'identification soit faite.

6 Je suppose, Maître Nobilo, qu'à un autre moment du procès vous

7 serez amené à identifier ce document. Sinon, il ne sera pas considéré

8 comme pièce à conviction, nous sommes d'accord. Donc ne répétons pas à

9 chaque fois la même chose, sinon nous perdons du temps.

10 Pour l'instant, Monsieur le Greffier, ce sera D/19.

11 M. Nobilo (interprétation). - Bien sûr, Monsieur le Président.

12 Il est certain que nous n'avons pas le choix. Il nous faudra accepter ce

13 qui a été décidé.

14 Monsieur Djidic, vous avez dit qu'aucune violence n'avait été

15 commise par les membres de l'armée de Bosnie-Herzégovine contre les

16 Croates. Vous avez donné un exemple, celui d'une de vos connaissances,

17 quelqu'un de la police qui était revenu et qui a été tué, car il croyait

18 que la situation pouvait s'améliorer.

19 J'aimerais vous poser quelques questions, toujours pour vous

20 permettre de vous souvenir de la situation telle qu'elle se présentait à

21 l'époque.

22 Le 10 décembre 1992 à Kruscica, dans les confins de votre

23 municipalité, vous souvenez-vous que l'armée de Bosnie-Herzégovine ait

24 ouvert le feu sur un véhicule du HVO et, ce faisant, ait blessé une

25 personne ? Il s'agit du 10 décembre 1992.

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1 M. Djidic (interprétation). - Je ne me souviens pas des détails.

2 M. Nobilo (interprétation). - Savez-vous si effectivement cet

3 événement a eu lieu ?

4 M. Djidic (interprétation). - On en a parlé. On a parlé de

5 quelque chose qui s'était passé, mais je pense que les auteurs n'ont pas

6 été identifiés.

7 M. Nobilo (interprétation). - Le 17 janvier 1993, à Vitez, dans

8 une localité appelée Sadovaca, les membres de l'armée de Bosnie-

9 Herzégovine ont désarmé des membres du HVO, ont confisqué leur véhicule

10 Tam 110 et deux caisses d'explosifs. Vous souvenez-vous de cet incident

11 qui est survenu le 17 janvier à Vitez ?

12 M. Djidic (interprétation). - Il y a eu beaucoup d'incidents.

13 Dans l'affaire dont vous parlez, je ne me rappelle pas cet incident avec

14 le véhicule, mais si j'obtenais des détails complémentaires peut-être que

15 les choses seraient plus claires pour moi.

16 Excusez-moi, mais je vous ai déjà dit qu'à ce moment-là, c'est-

17 à-dire à partir du mois de novembre, la 325ème brigade avait été formée.

18 Cette brigade avait été créée et mise en place. J'ai perdu certaines

19 compétences. Donc je n'étais plus informé, en détail, de certaines choses.

20 M. Nobilo (interprétation). - Monsieur Djidic, je me rends bien

21 compte de cela, mais vous étiez présent et je vous demande si vous vous en

22 rappelez. Cela n'a pas besoin d'entrer dans le cadre de vos

23 responsabilités.

24 Vous rappelez-vous que le 21 janvier 1993, à Kruscica,

25 municipalité de Vitez, des membres de l'armée de Bosnie-Herzégovine ont

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1 tiré sur des maisons privées et ont blessé un membre du HVO ?

2 M. Djidic (interprétation). - Je ne me rappelle pas de cela.

3 M. Nobilo (interprétation). - Je vais maintenant parler d’une

4 chose qui est très proche de vous. Le 21 janvier 1993 également dans

5 Stari Vitez, des membres de l'armée de Bosnie-Herzégovine ont arrêté deux

6 policiers militaires, les ont malmenés et ont insulté leur mère Ustasa.

7 Vous rappelez-vous cela ?

8 M. Djidic (interprétation). - Je ne me rappelle pas cet

9 incident.

10 M. Nobilo (interprétation). - Le 20 novembre 1992 à Kruscica,

11 municipalité de Vitez, des membres de l'armée de Bosnie-Herzégovine ont

12 perpétré un massacre contre six membres de la police militaire, à qui ils

13 ont pris les armes, les insignes et de l'argent. Vous rappelez-vous cet

14 événement ?

15 M. Djidic (interprétation). - Pouvez-vous répéter ce que vous

16 avez dit ?

17 M. Nobilo (interprétation). - Le 20 novembre 1992.

18 M. Djidic (interprétation). - Oui, je m’en rappelle.

19 M. Nobilo (interprétation). - Pouvez-vous nous dire ce qui s'est

20 passé ? Est-ce l'incident que vous avez déjà décrit ?

21 M. Djidic (interprétation). - Oui, c'est le jour où deux membres

22 de l'armée ont été tués.

23 M. Nobilo (interprétation). - Vous avez déjà expliqué cela.

24 M. Djidic (interprétation). - Oui, effectivement.

25 M. Nobilo (interprétation). - Le 8 novembre 1992, à Vitez, près

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1 du centre des sapeurs-pompiers, des membres de l'armée de Bosnie-

2 Herzégovine ont tiré sur Zarko Biljaka, membre du HVO, et l'ont gravement

3 blessé. Est-ce que vous êtes au courant de cela ?

4 M. Djidic (interprétation). - Mon commandement n'était pas dans

5 ce bâtiment. Cela s'est passé devant la police civile, devant le

6 commissariat de police. Mais je suis au courant de cet événement.

7 M. Nobilo (interprétation). - Qu'est-ce que vous savez ?

8 M. Djidic (interprétation). - Ce jeune homme, Biljaka, a causé

9 un certain incident. Je n'en connais pas exactement la nature. Je crois

10 qu'il a même jeté une grenade. Après quoi, certains ont tiré sur lui et

11 nous en avons discuté lors d'une réunion. J'ai entendu dire qu'il avait

12 été blessé, mais à quel point, je ne sais pas.

13 M. Nobilo (interprétation). - Vous dites que vous n'êtes pas sûr

14 qu'il ait lancé une grenade. Comment est-ce possible ? Est-ce un acte

15 courant que de lancer une grenade contre un commissariat de police ?

16 M. Djidic (interprétation). - A cette époque là, de très

17 nombreuses choses, assez laides, se passaient. M. Biljaka a été connu à

18 Vitez pour ce genre de choses. Les Croates aussi ont eu des problèmes avec

19 lui.

20 M. Nobilo (interprétation). - Mais s'agissant de la grenade,

21 peut-on arriver à une conclusion ? Vous vous en rappelez ou vous ne vous

22 en rappelez pas ?

23 M. Djidic (interprétation). - Je crois qu'il a lancé une

24 grenade.

25 M. Nobilo (interprétation). - Avec certitude, ou avec des

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1 réserves ?

2 M. Djidic (interprétation). - Avec des réserves.

3 M. Nobilo (interprétation). - Un autre incident survenu à Vitez.

4 Le 26 juin 1992, des membres de l'armée de Bosnie-Herzégovine ont

5 assassiné Ivica Pocrnia et Vlatko Zuljevic, deux Croates dont les corps

6 ont été recouverts de terre et retrouvés quarante-cinq jours plus tard.

7 Vous rappelez-vous cela ?

8 M. Djidic (interprétation). - Oui, je me rappelle cela.

9 M. Nobilo (interprétation). - Que vous rappelez-vous ?

10 M. Djidic (interprétation). - Je me rappelle que l'armée voulait

11 accuser la Défense territoriale. Je pense que ce n'est pas la Défense

12 territoriale qui a commis cet acte, mais que c'était un règlement de

13 comptes entre Croates.

14 M. Nobilo (interprétation). - Donc nous sommes encore dans le

15 schéma des attaques de Croates contre Croates.

16 M. Djidic (interprétation). - Oui.

17 M. Nobilo (interprétation). - Le 10 septembre 1992, des membres

18 de l'armée de Bosnie-Herzégovine de Vitez ont agressé Ivo Sucic pour le

19 voler et l'ont ensuite assassiné. Est-ce que vous êtes au courant de

20 cela ?

21 M. Djidic (interprétation). - Oui, je le suis.

22 M. Nobilo (interprétation). - Que savez-vous au sujet de cet

23 incident ?

24 M. Djidic (interprétation). - Ce ne sont pas des membres de la

25 Défense territoriale qui ont commis cet acte. D'abord, on ne savait pas

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1 qui avait commis cet acte. Plus tard, on l'a découvert. Cet acte a été

2 condamné par chacun à Vitez. A l'époque, il y avait encore une

3 collaboration avec les Croates.

4 Comme je travaillais à l'époque au ministère de l'Intérieur,

5 j'avais reçu quelques jours auparavant une information au sujet du fait

6 que deux Bosniaques qui étaient responsables de ce meurtre avaient été

7 condamnés à des peines de prison.

8 Un acte de ce genre n'était pardonné à personne à l'époque, même

9 s'il était impossible de savoir exactement qui l'avait commis. Des doutes

10 existaient, des soupçons qui aujourd'hui sont tout à fait établis.

11 M. Nobilo (interprétation). - Après cinq ans ?

12 M. Djidic (interprétation). - J'ai reçu le jugement il y a

13 environ une vingtaine de jours.

14 M. Nobilo (interprétation). - Vous rappelez-vous un incident

15 survenu le même jour, le 10 septembre 1992, date à laquelle des membres de

16 ce qui était à l'époque la Défense territoriale -et plus tard il a

17 simplement été écrit armée de Bosnie-Herzégovine- ont tué un certain

18 Ivica, commandant du HVO de Travnik ?

19 M. Djidic (interprétation). - Oui, je me rappelle.

20 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce que les auteurs de ce

21 meurtre ont été arrêtés ?

22 M. Djidic (interprétation). - Je ne sais rien à ce sujet.

23 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce que ce meurtre d'un

24 commandant du HVO de Travnik a entraîné des conséquences particulières à

25 l'époque ?

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1 M. Djidic (interprétation). - Dans ma déposition, j'ai déclaré

2 que, dans cette période, la situation était en permanence tendue. Je ne

3 parviens pas à me rappeler exactement les dates et tous les détails. Après

4 des événements de ce genre, les combattants du HVO se sont mis à poser

5 souvent des problèmes. Ces nouveaux problèmes s'ajoutaient à ceux qui

6 existaient déjà.

7 M. Nobilo (interprétation). - Monsieur Djidic, cela fait

8 plusieurs fois que vous déclarez que des membres de l'armée de Bosnie-

9 Herzégovine n'avaient pas commis des actes dirigés contre des membres du

10 HVO et des Croates.

11 M. Djidic (interprétation). - Oui je le dis. J'ajoute maintenant

12 que lorsque je disais cela, je parlais de ce qui se passait dans la

13 municipalité de Vitez. Or nous venons de discuter de cas isolés et non

14 contrôlés, des cas d'une importance tout à fait minime par rapport à ce

15 que faisaient les Croates.

16 M. Nobilo (interprétation). - Mais il y a eu des actes de ce

17 genre, contrairement à ce que vous avez affirmé il y a deux jours.

18 M. Djidic (interprétation). - La question de savoir si des

19 membres de la Défense territoriale avaient commis ces actes m'a été posée.

20 J'ai répondu que ce n'était pas le cas. Ce meurtre, cet assassinat, dont

21 nous avons parlé a été commis par des personnes qui étaient habillées en

22 civil, qui n'étaient pas de service.

23 M. Nobilo (interprétation). - Mais ce sont des membres de la

24 Défense territoriale qui ont tué Ivica Stojak ?

25 M. Djidic (interprétation). - Ivica Stojak n'a absolument pas

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1 été tué à Vitez.

2 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce que vous aviez une armée

3 particulière à Vitez, ou est-ce que cette armée faisait partie des forces

4 armées de la Bosnie Herzégovine ?

5 M. Djidic (interprétation). - A Vitez, il y avait le quartier

6 général de la Défense territoriale, comme dans toute autre municipalité.

7 M. Nobilo (interprétation). - Distinct de la Défense

8 territoriale de la Bosnie Herzégovine ou une composante de celle-ci ?

9 M. Djidic (interprétation). - Une composante de celle-ci.

10 M. Nobilo (interprétation). - Peut-être ne m'avez-vous pas bien

11 compris. Je ne suis pas encore arrivé au terme de ma liste. Le

12 12 février 1993, des membres de l'armée de Bosnie Herzégovine de Vitez ont

13 tué Sasa Jurisic. Est-ce que vous avez des informations au sujet de cet

14 événement ?

15 M. Djidic (interprétation). - A l'instant, je ne me rappelle

16 pas.

17 M. Nobilo (interprétation). - Sasa Juricic, le 12 février 1993.

18 M. Djidic (interprétation). - Je ne me rappelle pas.

19 M. Nobilo (interprétation). - Le 15 mars 1992, à Vitez, près du

20 magasin Max, des membres de l'armée de Bosnie Herzégovine ont lancé une

21 grenade qui a blessé une femme et un enfant, et causé d'importants

22 dommages matériels. Est-ce que vous vous rappelez cela ?

23 M. Djidic (interprétation). - Pouvez-vous me répéter la date, je

24 vous prie ?

25 M. Nobilo (interprétation). - Oui, le 15 mars 1993, au magasin

Page 1334

1 Max, une femme et un enfant ont été blessés par une grenade. Ce n'est pas

2 courant.

3 M. Djidic (interprétation). - Je crois que je me rappelle, mais

4 je n'en suis pas sûr.

5 Si vous pensez à la même chose que moi, cette grenade a

6 effectivement été lancée par des membres de la Défense territoriale qui, à

7 ce moment-là, n'étaient pas non plus de service.

8 La grenade a été lancée sur un Musulman, sur un membre de la

9 police civile. Les frères de l'épouse du policier ont lancé cette grenade.

10 Le policier bosniaque était divorcé de sa femme. Je crois que lors de cet

11 incident, sa femme et son enfant ont été blessés. Il s'agissait d'un

12 règlement de compte entre Musulmans, entre Bosniens pour autant que je me

13 rappelle.

14 Si ces données figurent dans votre rapport, je crois que la

15 grenade a été lancée contre M. Adnam Adilovic et son épouse.

16 M. Nobilo (interprétation). - Seuls la femme et l'enfant ont été

17 blessés.

18 M. Djidic (interprétation). - Je crois, effectivement.

19 M. Nobilo (interprétation). - L'épouse, la femme était croate,

20 bosnienne ?

21 M. Djidic (interprétation). - Je ne le sais pas avec certitude.

22 Je crois que c'est son épouse qui a été blessée, mais je n'en suis pas

23 sûr.

24 M. Nobilo (interprétation). - Donja Veceriska appartient à votre

25 municipalité. Je vous demande si vous vous rappelez, le 16 mars 1993,

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1 qu'un membre de l'armée de Bosnie-Herzégovine a lancé une grenade dans

2 l'entrée du bâtiment de commandement du HVO. Vous rappelez vous cela ?

3 M. Djidic (interprétation). - Oui, je me rappelle.

4 M. Nobilo (interprétation). - Que s’est-il passé ?

5 M. Djidic (interprétation). - C'est un jeune homme qui a fait

6 cela. Il était en état d'ébriété. Nous avions essayé de l'appréhender à

7 plusieurs reprises, parce qu'il voulait jeter des grenades contre des

8 policiers. Je crois qu'il avait volé des armes à mes policiers. C'était un

9 homme qui, lorsqu'il était sous l'influence de l'alcool, perdait un peu la

10 tête, mais chez les Croates, personne n'a été blessé ce jour là. Sa maison

11 se trouvait en face du quartier général du HVO à Donja Veceriska.

12 M. Nobilo (interprétation). - Comment qualifiez-vous cet

13 événement du point de vue des rapports entre les Bosniens et les Croates ?

14 Quelle incidence a eu cet événement ?

15 M. Djidic (interprétation). - Je ne l'ai pas justifié.

16 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce que cet événement à accru

17 la tension ?

18 M. Djidic (interprétation). - La tension existait et le HVO nous

19 a été reconnaissant d'être parvenu à arrêter cet homme.

20 M. Nobilo (interprétation). - Bien. Pourtant, la veille, à

21 Donja Veceriska toujours, un membre de l'armée de Bosnie Herzégovine,

22 membre de l'infanterie, a tiré sur le quartier général du HVO, donc sur le

23 même bâtiment.

24 La veille, des membres de l'armée de Bosnie-Herzégovine ont

25 malmené des gens qui passaient en voiture. Ils les ont arrêtés, ils ont

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1 crevé leurs pneus, ils les ont harcelés et ont tiré sur eux en blessant

2 plusieurs personnes. Cela est arrivé la veille.

3 M. Djidic (interprétation). - Je ne me rappelle pas cela.

4 M. Nobilo (interprétation). - Toujours à Donia Veceriska, le

5 24 mars, donc huit jours plus tard, des membres de l'armée de Bosnie-

6 Herzégovine ont tiré sur des maisons de Croates. Est-ce que vous êtes au

7 courant de cela ?

8 M. Djidic (interprétation). - Je ne me rappelle pas les détails.

9 M. Nobilo (interprétation). - Le 10 avril 1993, donc sept jours

10 avant le début du conflit, à Vitez, aux abords du quartier général de

11 l'armée de Bosnie-Herzégovine, des membres de l'armée de Bonsie-

12 Herzégovine ont arrêté Ivo Sucic et Scavko Maric qui étaient membres du

13 commandement de la brigade de Vitez, habillés en civils et qui rentraient

14 de l'église. Eux aussi ont été malmenés, passés à tabac et ensuite

15 relâchés le 10 avril 1993, non loin du commandement de l'armée de Bosnie-

16 Herzégovine.

17 M. Djidic (interprétation). - Oui je me rappelle cet événement.

18 M. Nobilo (interprétation). - Que s’est-il passé ?

19 M. Djidic (interprétation). - Ivo Sucic était mon ami. Je lui ai

20 parlé personnellement après cet incident. Ce n'est pas un membre de

21 l'armée qui a commis cet acte et j'ai porté un jugement négatif sur cet

22 incident. Je l'ai condamné à l'époque. Je m’oppose toujours à ce genre de

23 chose aujourd'hui.

24 Cet acte a été commis par un Musulman qui était sous l'emprise

25 de l'alcool. Je crois même qu'il ne savait pas avec qui il était en train

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1 de se disputer.

2 M. Nobilo (interprétation). - Vous nous avez parlé des membres

3 de l'unité de Vitez. Vous rappelez-vous l'effet qu'a eu la constitution de

4 cette unité, notamment lorsqu'une grenade a été lancée dans la caserne où

5 ils étaient cantonnés le 12 avril 1993 ? Après cela, des membres de

6 l'infanterie ont attaqué le bâtiment dans lequel étaient cantonnés les

7 membres de l'unité de Vitez, vous en rappelez-vous ?

8 M. Djidic (interprétation). - Tous les véhicules avec des

9 insignes du HVO ont été attaqués ce jour-là par des armes d'infanterie.

10 M. Djidic (interprétation). - Je ne me rappelle pas cet

11 incident.

12 M. Nobilo (interprétation). - Vous ne vous rappelez pas.

13 Toujours en avril, mais le lendemain du jour dont nous parlions,

14 donc le 12 avril 1993, quatre jours avant que n'éclate le conflit, à

15 Travnik toujours, le commandant Darki Kraljevic, commandant d'une unité

16 spécialisée, a été attaqué. Il dirigeait la caserne de Vitez. Il a été

17 désarmé par cinq membres de la police militaire. Vous rappelez-vous cet

18 événement ? A-t-il eu une incidence à Vitez ?

19 M. Djidic (interprétation). - Je ne me rappelle pas.

20 M. Nobilo (interprétation). - Darko Kraljevic, vous n’en avez

21 pas entendu parler ?

22 M. Djidic (interprétation). - Je n’ai pas entendu parler de ce

23 cas.

24 M. Nobilo (interprétation). - Le lendemain, donc trois jours

25 avant que n'éclate le conflit, Darko Kralhevic, toujours commandant de

Page 1338

1 l'unité spéciale spécialisée de Vitez dépendant du HOS, dans le lieu

2 Kruscica, municipalité de Vitez, a fait l'objet d'une tentative

3 d'assassinat de la part d'un membre de l'armée de Bosnie-Herzégovine. Il

4 était avec une escorte et il a réussi à s'enfuir avec l'aide de la

5 FORPRONU. Vous rappelez-vous de cet incident ?

6 M. Djidic (interprétation). - Je m’en rappelle.

7 M. Nobilo (interprétation). - Que savez-vous au sujet de cet

8 incident ?

9 M. Djidic (interprétation). - Ce jour là, Mario Cerkez m'a

10 appelé. Il m'a dit qu'il avait eu une communication téléphonique avec

11 Darko, au téléphone motorola, et qu'à un certain moment la conversation

12 avait été coupée. Il pensait qu'il y avait des problèmes et me demandait

13 d'essayer de faire quelque chose pour déterminer ce qui se passait

14 exactement.

15 J'ai établi la liaison avec le commandant de la brigade à qui

16 j'ai dit qu'il faudrait mettre en place une patrouille mixte, commune,

17 comprenant des membres de la police, de l'armée de Bosnie-Herzégovine et

18 du HVO. C’est ce qui a été fait.

19 Cette patrouille s'est rendue sur les lieux, elle a trouvé le

20 véhicule dans lequel Kraljevic avait été arrêté et non loin de ce

21 véhicule, ils ont retrouvé Kraljevic et, je crois, Bagrem Zolota. C'était

22 un collègue de Kraljevic.

23 Enfin, ce que l'on peut dire, c'est que la commission s’est

24 rendue sur place, a retrouvé le véhicule à bord duquel se trouvaient les

25 personnes en question, a confirmé que des coups de feu avaient été tirés

Page 1339

1 sur ce véhicule, mais il n'a pas été possible de déterminer qui avait

2 tiré. Je crois que c'est toujours un secret aujourd'hui. Kraljevic a

3 déclaré qu'il pensait que c'était des membres de l'armée de Bosnie-

4 Herzégovine qui avaient tiré sur lui. Par la suite, il a arrêté avec

5 davantage de zèle les Musulmans, à la fois civils et militaires.

6 A ce moment-là, il y avait un grand nombre de Musulmans

7 emprisonnés dans l'école de Dubravica, aussi bien des civils que des

8 militaires.

9 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce que vous vous êtes rendu

10 dans cette école ?

11 M. Djidic (interprétation). - Oui, avant la guerre j'y suis

12 allé. Mes enfants ont fréquenté cette école.

13 M. Nobilo (interprétation). - Je vous demande si vous vous êtes

14 rendu dans cette école au moment des événements ?

15 M. Djidic (interprétation). - Non.

16 M. Nobilo (interprétation). - Vous n'avez donc pas pu assister à

17 ce qui s'est passé ?

18 M. Djidic (interprétation). - Non, mais j'ai reçu des rapports

19 de personnes qui ont été détenues dans cet endroit.

20 M. Nobilo (interprétation). - Quel genre d'homme était

21 Darko Kraljevic ? Que pouvez-vous dire à son propos ?

22 M. Djidic (interprétation). - Je pourrais vous parler longuement

23 de Kraljevic. J'ai été son professeur. Je lui ai appris à skier. Il a

24 participé à des compétitions sportives, cyclistes notamment. C'était avant

25 la guerre, alors qu'il était encore adolescent. Lorsqu'on a constitué le

Page 1340

1 HOS, il était assez turbulent. Il est allé au front pour lutter contre les

2 Chetniks. Il était entouré de personnes qui avaient un passé assez

3 mouvementé.

4 M. Nobilo (interprétation). - Qu'entendez-vous par là ?

5 M. Djidic (interprétation). - Je parle de personnes au caractère

6 quelquefois un peu difficile, des personnes qui buvaient, qui se

7 droguaient, des criminels. Je ne dis pas qu'ils étaient tous de cette

8 espèce.

9 M. Nobilo (interprétation). - Comment leur unité était-elle

10 surnommée lorsqu'ils n'ont plus porté le nom de HOS ?

11 M. Djidic (interprétation). - Je crois qu'ils sont devenus les

12 Vitezovi, les chevaliers.

13 M. Nobilo (interprétation). - Cette unité a-t-elle participé à

14 tel ou tel crime ? Le fait que quelqu'un ait un passé assez lourd ne

15 signifie pas que lorsqu'il entre à l'armée et fait la guerre cela change.

16 Quel était leur comportement à ce moment-là ?

17 M. Djidic (interprétation). - Au moment de la guerre, et pendant

18 la guerre, du moins pour ce que je peux en dire pour avoir été moi-même à

19 Vitez, j'ai fait l'objet de plusieurs attaques par les unités des Vitezovi

20 qui faisaient partie du HVO.

21 M. Nobilo (interprétation). - Quand avez-vous été attaqué par

22 les Vitezovi ?

23 M. Djidic (interprétation). - Le 16 avril, à l'aube, lorsque

24 tout le territoire de la municipalité était la cible d'attaques, les

25 Vitezovi ont participé à ces attaques. Mais il y a eu d'autres attaques

Page 1341

1 pendant la guerre.

2 M. Nobilo (interprétation). - Pourriez-vous nous citer la date

3 d'une autre attaque dont vous avez fait l'objet, surtout de la part des

4 Vitezovi ?

5 M. Djidic (interprétation). - Je crois qu'ils étaient dans des

6 unités conjointes avec le HVO. Le 18 juillet, ils ont participé à

7 l'attaque menée contre Stari Vitez.

8 M. Nobilo (interprétation). - Savez-vous qui était à leur tête

9 ou à la tête de l'attaque contre Stari Vitez ?

10 M. Djidic (interprétation). - Non.

11 M. Nobilo (interprétation). - C'était donc le 18 juillet 1993.

12 M. Djidic (interprétation). - Oui.

13 M. Nobilo (interprétation). - Avez-vous remarqué les Vitezovi à

14 la tête d'une attaque à d'autres occasions ?

15 M. Djidic (interprétation). - Je pense qu'au cours de cette

16 guerre, les Vitezovi ont été fusionnés ou intégrés dans la structure du

17 HVO.

18 M. Nobilo (interprétation). - Et pourriez-vous nous dire à quel

19 moment il y a eu cette fusion des Vitezovi avec le HVO.

20 M. Djidic (interprétation). - Juste avant la guerre.

21 M. Nobilo (interprétation). - Mais qu'est-ce que cela représente

22 au niveau de la date ?

23 M. Djidic (interprétation). - Je pense que cela s'est passé

24 pendant le printemps 1993, mais aussi à l'automne 1992. Les Vitezovi

25 faisaient le sale travail des autorités du HVO.

Page 1342

1 M. Nobilo (interprétation). - Je vous ai demandé à quel moment

2 ils ont été incorporés au HVO.

3 M. Djidic (interprétation). - Je pense que ceci s'est passé

4 pendant les jours de l'attaque générale, tout au début de la guerre. Mais

5 il se peut que je me trompe.

6 M. Nobilo (interprétation). - Le début de la guerre, c'est bien

7 le 16 avril 1993 ?

8 M. Djidic (interprétation). - Oui.

9 M. Nobilo (interprétation). - J'aimerais évoquer un autre

10 incident, pour autant qu'on puisse le qualifier d'incident. Je vais vous

11 demander ce que vous en savez et quels en furent les effets.

12 Le 15 avril, juste avant que n'éclate le conflit à Vitez, nous

13 sommes donc le 15 avril 1993 à Zenica, le commandant du HVO de Zenica

14 Zivko Totic a été kidnappé, ainsi que quatre membres qui l'escortaient.

15 Mais ceux-ci furent tués, une autre personne qui se trouvait être témoin a

16 été tuée également. Cela a-t-il eu des répercussions ? Connaissez-vous les

17 répercussions de tout cela ? Connaissez-vous l'événement lui-même ?

18 M. Djidic (interprétation). - J'ai entendu parler de cet

19 événement je pense le 16 ou le 17 avril, alors que l'attaque contre Vitez

20 avait déjà commencée. Ce sont les officiers du HVO qui m'en ont parlé. Je

21 crois que l'homme en question était Marko Prskalo. Si les attaques contre

22 Vitez ont été interrompues, parce que Zivko a été libéré de la détention

23 dans laquelle il se trouvait. Mais Vitez n'avait rien à voir avec son

24 arrestation.

25 M. Nobilo (interprétation). - Et qu'en est-il de l'armée de la

Page 1343

1 Bosnie-Herzégovine ? Est-ce qu'elle avait quelque chose à voir dans ce

2 kidnapping ?

3 M. Djidic (interprétation). - Aujourd'hui encore, je ne sais

4 toujours pas qui est à l'origine de ce kidnapping.

5 M. Nobilo (interprétation). - Vous n'avez donc pas entendu dire

6 que les étrangers mujahedins venant de pays arabes auraient kidnappé

7 Zivko Totic et auraient envoyé une lettre à l'état-major du HVO pour

8 exiger la libération de leurs propres camarades mujahedins en

9 compensation ?

10 M. Djidic (interprétation). - Non. J'avais entendu dire que

11 c'était en fait l'armée qui avait capturé Totic.

12 M. Nobilo (interprétation). - Oui, mais les mujahedins faisaient

13 partie de cette armée ?

14 M. Djidic (interprétation). - D'une certaine façon, oui.

15 M. Nobilo (interprétation). - Donc, après tout, c'était

16 finalement l'armée qui en était responsable.

17 M. Kehoe (interprétation). - Objection, contre ce dernier

18 commentaire. Monsieur le Président, j'élève une objection par rapport à ce

19 commentaire : "Donc c'était quand même l'armée" a dit Maître Nobilo.

20 C'était sa conclusion, mais ce n'était pas la réponse du témoin. Je fais

21 objection par rapport au commentaire qu'il a fait.

22 M. le Président. - Maître Nobilo ?

23 M. Nobilo (interprétation). - Monsieur le Président, le témoin a

24 donné des réponses différentes à plusieurs reprises. Donc j'ai dit que

25 c'était finalement l'armée, et le témoin a répondu par l'affirmative.

Page 1344

1 C'était une question, il y a beaucoup de questions qui comprennent déjà

2 une réponse. Cette tactique est utilisée par l'accusation également.

3 M. Kehoe (interprétation). - Je pense que si on étudie le

4 procès-verbal d'audience, nous verrons que ce n'est pas le cas.

5 Oui, c'est toujours sur l'écran pour le moment. Vous voyez la

6 question : "Donc c'était l'armée quand même", alors qu'il allait passer à

7 la question suivante. Ce n'était pas une question. C'était ce que disait

8 en guise de commentaire Maître Nobilo.

9 Je m'oppose à ce que Maître Nobilo fasse des commentaires suite

10 aux réponses du témoin. Donc voilà la nature de notre objection.

11 M. le Président. - Je suis tout à fait d'accord, je crois que

12 Me Nobilo doit limiter ses commentaires. Je vous indique seulement,

13 Monsieur le Procureur, que vous vous engagez vous-même à ne jamais faire

14 aucun commentaire. Je vous le signale.

15 Je vous rappelle que dans l'interrogatoire et dans le contre-

16 interrogatoire, chacun d'entre vous est amené à faire des commentaires,

17 soit explicites soit implicites, puisque vous poursuivez chacun une

18 stratégie. Soyez tolérants les uns envers les autres. Cela dit,

19 effectivement essayez de limiter vos commentaires, Maître Nobilo.

20 Poursuivez. Si vous restez sur le même incident, vous terminez,

21 sinon nous ferons la pause. Vous avez terminé sur cet "incident" du

22 15 avril 1993, Maître Nobilo ?

23 M. Nobilo (interprétation). - Monsieur le Président, étant donné

24 que le témoin a mentionné le nom de Marko Prskalo, sur la personne qui lui

25 a donné cette information, je n'aurais qu'une question à poser à propos de

Page 1345

1 cette personne, et j'en aurai ainsi terminé pour ce qui est de cet

2 incident. Merci, Monsieur le Président.

3 Monsieur Djidic, quand Marko Prskalo vous a-t-il fait part de

4 tout cela ? Quel jour ?

5 M. Djidic (interprétation). - Je pense que cela a dû être le 16

6 ou le 17 avril 1993.

7 M. Nobilo (interprétation). - Avait-il une fonction de

8 négociateur auprès de vous ou avec vous ?

9 M. Djidic (interprétation). - Oui.

10 M. Nobilo (interprétation). - Zoran Pilicic était-il avec lui ?

11 M. Djidic (interprétation). - Oui.

12 M. Nobilo (interprétation). - C'était des assistants

13 parlementaires du général Blaskic, n'est-ce pas ?

14 M. Djidic (interprétation). - Oui.

15 M. Nobilo (interprétation). - Savez-vous ce qui leur est advenu

16 lorsqu'ils sont revenus de leur mission en qualité de parlementaires,

17 après être entrés dans l'Hôtel Vitez ?

18 M. Djidic (interprétation). - J'ai entendu parler de blessures

19 infligées. Mais je ne sais pas qui a été blessé, si c'était Marko ou

20 plutôt Zoran.

21 M. Nobilo (interprétation). - Vous avez entendu dire qu'un

22 tireur embusqué de Stari Vitez avait tiré sur les deux parlementaires

23 alors qu'ils entraient dans l'hôtel Vitez où se trouvait l'état-major du

24 commandement.

25 M. Djidic (interprétation). - Oui, j'en ai entendu parler à la

Page 1346

1 réunion conjointe du lendemain.

2 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce que vous avez donné l'ordre

3 de tirer sur ces parlementaires ?

4 M. Djidic (interprétation). - Non.

5 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce que vous saviez qu'on

6 allait tirer sur eux ?

7 M. Djidic (interprétation). - Non, je ne le savais pas.

8 M. Nobilo (interprétation). - Lorsque vous avez appris cet

9 incident, est-ce que vous avez ouvert une enquête pour tirer cela au

10 clair ?

11 M. Djidic (interprétation). - Oui, j'ai mené une enquête et des

12 assurances m'ont été données selon lesquelles ce n'était pas un tireur

13 embusqué qui avait tiré sur ces parlementaires.

14 J'ai dit au HVO et à la FORPRONU qu'il était fort possible que

15 les personnes qui avaient été frappées l'aient été par une balle perdue,

16 balle qui pouvait aussi venir d'une position occupée à l'église. Il n'y a

17 aucun élément de preuve pouvant confirmer qu'il s'agissait d'un tir d'un

18 tireur embusqué, et je suis sûr qu'il n'y avait d'ailleurs pas de tireur.

19 A savoir si le tir était venu d'une position de l'armée, je peux

20 affirmer que les soldats m'ont dit qu'ils n'avaient pas ouvert le feu. Il

21 se peut que la personne ait été touchée, que le blessé ait été touché par

22 un coup de fusil ordinaire.

23 Si l'on pense aux positions occupées par l'armée et à l'endroit

24 où le blessé a été touché, et si l'on voit la distance qui sépare ces deux

25 positions, il n'y a pas plus de 150, voire 200 mètres.

Page 1347

1 M. Nobilo (interprétation). - Par conséquent, l'entrée de

2 l'hôtel Vitez était sous votre contrôle de tir ?

3 M. Djidic (interprétation). - Oui, nous avons été en mesure de

4 contrôler cette zone pendant un certain temps.

5 M. Nobilo (interprétation). - Mais que pensez-vous du fait que

6 les deux parlementaires aient été blessés à 50 mètres à peine avant

7 d'entrer dans le bâtiment de l'hôtel, après être sortis d'une réunion ?

8 M. Djidic (interprétation). - J'ai vraiment condamné un tel acte

9 et je continue à le faire. J'ai mené une enquête, mais elle n'a pas été

10 concluante.

11 M. Nobilo (interprétation). - Monsieur le Président, merci. J'en

12 aurai terminé pour le moment.

13 M. le Président. - Nous allons faire une pause. Nous reprendrons

14 à 11 heures 35.

15 L'audience, suspensue à 11 h 35, est reprise à 11 h 40.

16 (L'accusé est introduit dans la salle d'audience.)

17 M. le Président. - Il y a au moins un mystère éclairci, c'est

18 qu'effectivement le transcript avait indiqué 11 heures 45. Nous pouvons

19 donc reprendre.

20 Où en êtes-vous, Maître Nobilo ? Quelles sont vos prévisions de

21 temps ?

22 M. Nobilo (interprétation). - Toute la journée.

23 M. le Président. - Bien entendu, vous prenez le temps qui vous

24 convient. Nous retraiterons du problème plus général dans d'autres

25 instances et à un autre moment. Allez-y, Maître Nobilo.

Page 1348

1 M. Nobilo (interprétation). - Je vous remercie, Monsieur le

2 Président.

3 Monsieur Djidic, pouvons-nous revenir à l'enquête que vous avez

4 menée dans le cadre de la tentative d'assassinat des deux parlementaires,

5 Pilicic et Prskalo. Au cours de cette enquête, avez-vous tenu compte du

6 fait que Pilicic et Prskalo ont couru pendant cinquante mètres en

7 direction de l'entrée de l'hôtel et qu'ils étaient entourés d'officiers de

8 la FORPRONU ? Est-ce un élément dont vous avez tenu compte dans le cadre

9 de votre enquête ?

10 M. Djidic (interprétation). - Je ne suis pas au courant des

11 détails. Je ne sais pas quand, ni comment, ces officiers entouraient ces

12 personnes. Je peux vous affirmer qu'à ce moment-là il y avait une attaque

13 contre Stari Vitez. Cette attaque était continue, incessante, et ce n'est

14 que rarement qu'il y avait une brève accalmie.

15 M. Nobilo (interprétation). - Avez-vous pris en compte le fait

16 que Pilicic et Prskalo, qui couraient pendant cinquante mètres jusqu'à

17 l'entrée de l'hôtel, étaient entourés d'officiers de la FORPRONU ? Avez-

18 vous pris en compte le fait que ces deux parlementaires ont été touchés

19 chacun par deux balles et que pas un seul des officiers de la FORPRONU n'a

20 été touché ? Avez-vous tenu compte de ce fait ?

21 M. Djidic (interprétation). - Je ne le savais pas.

22 M. Nobilo (interprétation). - Si vous aviez été au courant de

23 cela, quelles conclusions auriez-vous tirées ? Etait-ce le fait d'un

24 tireur embusqué ou s'agissait-il de quatre balles perdues et non d'une

25 seule ?

Page 1349

1 M. Djidic (interprétation). - Je ne sais pas ce qu'auraient fait

2 mes officiers de police. On m'a dit qu'un de ces officiers avait été

3 touché au côté, ainsi qu’un autre par la même balle, mais au bras je

4 crois.

5 M. Nobilo (interprétation). - Qu'entendez-vous par la ? Une

6 balle a touché deux hommes, l'un au côté et l'autre au bras ?

7 M. Djidic (interprétation). - C'est l'information qui m'a été

8 donnée.

9 M. Nobilo (interprétation). - Vos officiers ne vous ont pas dit

10 que Pilicic avait été touché au bras et à la jambe et que Prskalo avait

11 été touché à la cuisse et à la jambe aussi ?

12 M. Djidic (interprétation). - Non.

13 M. Nobilo (interprétation). - Revenons un instant aux gens de

14 Zenica qui ont été kidnappés. Y a-t-il eu une conférence de presse à la

15 télévision de Vitez le 15 avril 1993 ? Blaskic et Kordic ont-ils participé

16 à cette conférence dans le cadre de cet kidnapping ?

17 M. Djidic (interprétation). - Je n'ai pas regardé ce programme.

18 M. Nobilo (interprétation). - Le 15 avril 1993, donc la veille

19 de l'éclatement du conflit, est-ce que Dzemal Mrdan de Zenica était à

20 votre état-major ? Il était commandant adjoint du troisième corps.

21 M. Djidic (interprétation). - Je ne me souviens pas.

22 M. Nobilo (interprétation). - De l'église jusqu'à l'hôtel ; vous

23 avez dit que cette balle perdue était peut-être venue de l'église. Quelle

24 est la distance qui sépare ces deux endroits ?

25 M. Djidic (interprétation). - Je pense qu'il y a à peu près cinq

Page 1350

1 cents mètres.

2 M. Nobilo (interprétation). - Dans votre déposition, vous avez

3 dit que le général Blaskic portait un uniforme noir lorsque Cerkez a

4 constitué l'unité.

5 M. Djidic (interprétation). - Je pense que oui.

6 M. Nobilo (interprétation). - Parmi les Croates et les

7 Catholiques, les vêtements noirs ont-ils une autre signification que celle

8 que vous avez donnée dans votre témoignage ?

9 M. Djidic (interprétation). - Avant la guerre, mes voisins

10 Croates portaient des costumes noirs lorsqu’il y avait un décès dans la

11 famille.

12 M. Nobilo (interprétation). - Si vous assistiez à des

13 funérailles, que portiez-vous comme vêtements ce jour-là ?

14 M. Djidic (interprétation). - En général, les proches portaient

15 des vêtements de deuil noirs.

16 M. Nobilo (interprétation). - Pas les autres ?

17 M. Djidic (interprétation). - Non.

18 M. Nobilo (interprétation). - Parlons du serment ou de la

19 déclaration solennelle. Vous souvenez-vous du texte ?

20 M. Djidic (interprétation). - Je ne me souviens pas du libellé

21 exact, mais ce serment était fait pour la Herceg-Bosna.

22 M. Nobilo (interprétation). - Pourriez-vous nous dire ce qui se

23 passait ? Est-ce que certains donnaient lecture et d'autres répétaient ? A

24 quoi ressemblait la cérémonie de prestations de serment ?

25 M. Djidic (interprétation). - Je pense c'est Mario Cerkez qui

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1 donnait lecture du texte. Les combattants répétaient après qu'il ait fait

2 la lecture.

3 M. Nobilo (interprétation). - S'adressait-il à qui que ce soit ?

4 Saluait-il qui que ce soit ?

5 M. Djidic (interprétation). - Mario, en fait, faisait rapport à

6 Kordic, mais je n'en suis plus tellement sûr.

7 M. Nobilo (interprétation). - Kordic était-il en uniforme ou en

8 vêtements civils ?

9 M. Djidic (interprétation). - Je pense qu'il portait un

10 uniforme.

11 M. Nobilo (interprétation). - Vous nous avez parlé du discours

12 fait par Kordic et d'autres. Vous avez dit qu'à l'époque vous aviez peine

13 à croire que quiconque puisse tenir de tels propos, et que si quelqu'un

14 vous l'avait dit vous ne l'auriez pas cru. Vous souvenez-vous de ce que

15 vous avez dit ?

16 M. Djidic (interprétation). - Oui.

17 M. Nobilo (interprétation). - Pourriez-vous nous dire quand a eu

18 lieu cette prestation de serment ?

19 M. Djidic (interprétation). - Cela s'est passé au cours de

20 l'été 1992, mais je ne me souviens pas de la date exacte.

21 M. Nobilo (interprétation). - Vous n'y croyez pas, avez-vous

22 dit ? Cette incrédulité portait sur la division des communautés de cette

23 Bosnie multi-ethnique. Est-ce que je vous ai bien compris ?

24 M. Djidic (interprétation). - Oui.

25 M. Nobilo (interprétation). - Vous avez dit que vous étiez

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1 incrédule, mais que s'était-il passé à ce moment-là en Bosnie ? Qu'en

2 était-il de l'attaque des Serbes contre Sarajevo ? Cette division n'avait-

3 elle pas déjà commencé ? La guerre n'avai-elle pas déjà éclaté en Bosnie-

4 Herzégovine ? Le sang n'avait-il pas déjà coulé ?

5 M. Djidic (interprétation). - Si.

6 M. Nobilo (interprétation). - Qui luttait contre qui ?

7 M. Djidic (interprétation). - La Bosnie-Herzégovine a été

8 attaquée par les Serbes.

9 M. Nobilo (interprétation). - Les Serbes de Bosnie ont-ils

10 participé à tout cela ?

11 M. Djidic (interprétation). - Je pense que oui, mais aussi des

12 Serbes de Vitez, parce qu'au cours de l'année 1992 ils allaient quelque

13 part.

14 M. Nobilo (interprétation). - Comment expliquez-vous ce que vous

15 avez dit ? Vous avez dit que si quelqu'un vous avait raconté cela, vous

16 n'auriez pas pu croire que des gens puissent se séparer alors qu'un

17 conflit inter-ethnique avait déjà éclaté.

18 M. Djidic (interprétation). - A Vitez et dans toute la Bosnie

19 centrale, il n'y avait pas beaucoup de Serbes. Les Croates et les

20 Musulmans avaient coexisté pendant des siècles. J'ai déjà parlé du type de

21 vie que nous avions ensemble. Je ne pensais pas que des propos tels que

22 ceux tenus par Kordic soient vrais : qu’historiquement parlant c'était un

23 pays croate et qu’il resterait un pays croate. Je ne pouvais pas croire

24 que des gens de cette sorte existent. J'ai dit que je n'aurais cru

25 personne qui m'aurait parlé ainsi. Personnellement, je ne l'ai pas vu, je

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1 n'ai rien entendu de la sorte sur place.

2 M. Nobilo (interprétation). - Je n'ai pas tout à fait compris.

3 Qu'est-ce qui vous a perturbé lorsque Kordic a dit que c'était un pays

4 historiquement croate ? Est-ce qu’il a dit que c'était uniquement le pays

5 des Croates, ou est-ce que vous n'acceptez pas l'idée que ce pays soit

6 historiquement aussi un pays croate ?

7 M. Djidic (interprétation). - J'étais perturbé parce qu'il

8 parlait de pays historiquement croate, alors qu'il est bien connu que les

9 Musulmans vivaient aussi dans ce pays. Ils y vivaient même avant les

10 Croates.

11 M. Nobilo (interprétation). - Vous souvenez-vous avec exactitude

12 s'il a dit que c'était seulement le pays des Croates ou que c'était un

13 pays croate ?

14 M. Djidic (interprétation). - Je ne me souviens pas.

15 M. Nobilo (interprétation). - A plusieurs reprises, répondant

16 aux questions de l'accusation, vous avez dit que l'état-major du

17 commandement de M. Blaskic se trouvait à l'Hôtel Vitez. Savez-vous quand

18 le général Blaskic a établi son état-major, son commandement, à l'Hôtel

19 Vitez ?

20 M. Djidic (interprétation). - Je ne connais pas la date exacte.

21 Je sais que pendant un certain temps, il se trouvait à Kruscica, au

22 motel Lovac. Plus tard, il s'est installé à l'hôtel Vitez.

23 M. Nobilo (interprétation). - Vous ne savez pas,

24 approximativement, à quel moment de l'année il s'est installé ?

25 M. Djidic (interprétation). - Je pense que cela s'est passé au

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1 cours de l'été 1992.

2 M. Nobilo (interprétation). - Seriez-vous surpris si vous

3 appreniez que cela s'est passé à la Noël 1992 ?

4 M. Djidic (interprétation). - Noël ?

5 M. Nobilo (interprétation). - Oui, nous parlons de son quartier

6 général et pas du commandement local du HVO.

7 M. Djidic (interprétation). - Je ne serais pas surpris.

8 M. Nobilo (interprétation). - Vous avez dit que Kruscica était à

9 majorité musulmane ou croate ?

10 M. Djidic (interprétation). - A majorité musulmane.

11 M. Nobilo (interprétation). - Vous avez dit avoir parlé au

12 Colonel Blaskic par téléphone dans le cadre de la détention des six

13 policiers à Kruscica. Avez-vous appelé M. Blaskic ou est-ce lui qui vous a

14 appelé ?

15 M. Djidic (interprétation). - A 6 heures du matin, c'est moi qui

16 l'ai appelé.

17 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce que vous avez eu une autre

18 conversation ?

19 M. Djidic (interprétation). - Oui, lorsque Pasko m'a appelé.

20 M. Nobilo (interprétation). - Oui, mais avec le Colonel Blaskic,

21 avez-vous eu une autre conversation auparavant ?

22 M. Djidic (interprétation). - Oui, j'ai parlé avec lui

23 vers 3 heures.

24 M. Nobilo (interprétation). - La menace qui avait été formulée

25 l'a-t-elle été au cours de la conversation de 6 heures ou de 3 heures du

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1 matin ?

2 M. Djidic (interprétation). - Les menaces ont été formulées lors

3 des deux conversations.

4 M. Nobilo (interprétation). - Par le Général Blaskic ?

5 M. Djidic (interprétation). - Non, par Pasko à 3 heures et par

6 Blaskic lors de la conversation de 6 heures. Je crois qu'une autre menace

7 a été formulée durant la nuit.

8 M. Nobilo (interprétation). - D'où venait-elle ?

9 M. Djidic (interprétation). - Elle venait de Pasko.

10 M. Nobilo (interprétation). - Je vais essayer de formuler ma

11 question à votre intention, pour structurer votre déposition. Quand êtes-

12 vous devenu membre du commandement de la Défense territoriale ?

13 M. Djidic (interprétation). - Fin mai 1992.

14 M. Nobilo (interprétation). - Quelle position avez-vous

15 occupée ?

16 M. Djidic (interprétation). - J'étais chef d'état-major.

17 M. Nobilo (interprétation). - Qui était votre supérieur ?

18 M. Djidic (interprétation). - Le commandant était Hakija Cengic.

19 M. Nobilo (interprétation). - Pourriez-vous me dire qui étaient

20 les membres de l'état-major, quelles étaient les différentes fonctions et

21 quels étaient les noms des personnes occupant ces fonctions ?

22 M. Djidic (interprétation). - Le commandant était Hakija.

23 J'étais chef d'état-major. La personne responsable de la sécurité était

24 Sigred Avdic. Pour la mobilisation et les affaires générales, c’était

25 Zenada Causevic. Le commandant de la police militaire était -je pense-

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1 Anto Korumdjija. L'assistant pour la logistique était Muhamed Patkovic.

2 M. Nobilo (interprétation). - Voilà donc toute la composition de

3 l'état-major de la Défense territoriale ?

4 M. Djidic (interprétation). - Je ne suis pas sûr d'avoir

5 mentionné tout le monde.

6 M. Nobilo (interprétation). - Dans le courant de l'année 1992, y

7 a-t-il eu des modifications au niveau des personnes occupant ces

8 fonctions ?

9 M. Djidic (interprétation). - Je pense que oui.

10 M. Nobilo (interprétation). - Quelles furent ces modifications ?

11 M. Djidic (interprétation). - Je pense que Mario Palanez a

12 quitté.... Eniz Varupa, excusez-moi ! C'était celui qui avait le carnet.

13 Je ne me souviens pas d'autres modifications.

14 M. Nobilo (interprétation). - Mais vous l'avez rencontré à la

15 police militaire du HVO, n'est-ce pas ?

16 M. Djidic (interprétation). - Korumdjija a dû quitté l'état-

17 major de la Défense territoriale, je crois que cela s'est passé vers le

18 mois d'août ou le mois de septembre 1992, mais je n'en suis pas sûr.

19 M. Nobilo (interprétation). - Dites-moi quelles étaient les

20 responsabilités de l'état-major de la Défense territoriale en 1992 ?

21 Pourriez-vous être précis ? Quelles étaient leurs tâches principales ?

22 M. Djidic (interprétation). - Les activités principales de la

23 Défense territoriale consistaient à organiser la venue des hommes sur le

24 front, à former les unités, c'est-à-dire à constituer l'armée.

25 M. Nobilo (interprétation). - Et pour la fourniture des

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1 armements ? Etait-elle de la responsabilité de l'état-major ? Comment se

2 faisait la fourniture des armes en 1992 pour les membres de la Défense

3 territoriale, pour les Bosniens ? Nous avons parlé déjà de la ligue

4 patriotique, n'est-ce pas ?

5 M. Djidic (interprétation). - La fourniture d'armements se

6 faisait de toutes les manières possibles.

7 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce que vous pouvez nous

8 décrire les façons les plus caractéristiques dont se faisait

9 l'approvisionnement en armements en 1992 dans la région de Vitez ?

10 M. Djidic (interprétation). - Je ne connais pas tous les

11 détails, puisque je suis entré dans l'armée, ou plutôt dans la Défense

12 territoriale au mois de mai, mais je suis au courant du fait que la

13 majeure partie des armes étaient prélevées dans les entrepôts d'armes de

14 Slemeni, à la fois par les Musulmans et les Croates. C'était un armement

15 commun.

16 M. Nobilo (interprétation). - Peut on parler de quantité ?

17 Combien y avait-il d'armes ?

18 M. Djidic (interprétation). - A cet endroit se trouvaient les

19 armes de la Défense territoriale pour toute la Bosnie centrale. Une partie

20 de ces armes a été détruite parce que les membres de l'ancienne JNA ont

21 miné ces arsenaux, et pas mal de canons ont été endommagés pour être

22 ensuite réparés, dans la dernière période.

23 M. Nobilo (interprétation). - Pourriez-vous nous donner un

24 éclaircissement ? Combien y avait-il de canons, à peu près, entre les

25 mains des musulmans ?

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1 M. Djidic (interprétation). - Je ne peux pas vous le dire.

2 M. Nobilo (interprétation). - Y en avait-il plus ou moins de

3 5000 ?

4 M. Djidic (interprétation). - Je pense qu'il y en avait plus de

5 5000.

6 M. Nobilo (interprétation). - Et quelles étaient les autres

7 caractéristiques de l'approvisionnement en armes ?

8 M. Djidic (interprétation). - Une autre façon caractéristique de

9 s'approvisionner en armes consistait à les acquérir auprès des Croates.

10 Un organisme privé avait été créé à Vitez et portait le nom de

11 Vitez Tret (?). A cette époque, cet organisme se fournissait en armes et

12 les revendait. C'est ce que l'on m’a dit, en tout cas. Mais

13 personnellement je n'ai pas acheté d'armes à cet organisme.

14 M. Nobilo (interprétation). - Et que vous a-t-on dit ? Ou cet

15 organisme se procurait-il des armes ?

16 M. Djidic (interprétation). - Je crois qu'elles provenaient de

17 Croatie ou qu'elles passaient par la Croatie.

18 M. Nobilo (interprétation). - Dites moi, y avait-il également

19 des approvisionnements privés, individuels, en-dehors de cette entreprise

20 et en-dehors de Slemeni ?

21 M. Djidic (interprétation). - Oui, il y en avait.

22 M. Nobilo (interprétation). - Où les particuliers se

23 procuraient-ils leurs armes ?

24 M. Djidic (interprétation). - Ils les achetaient.

25 M. Nobilo (interprétation). - Où ?

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1 M. Djidic (interprétation). - A Vitez et dans les villages

2 environnants, ils les achetaient notamment à ceux qui revenaient des

3 endroits qui étaient tombés sous contrôle des Chetniks.

4 M. Nobilo (interprétation). - Ces hommes qui rentraient des

5 endroits tombés sous le contrôle Chetnik, comment se fait-il qu'ils

6 avaient des armes ?

7 M. Djidic (interprétation). - Les hommes revenant de Jajce, en

8 particulier, après la chute de Jajce, ont rapporté de nombreuses armes et

9 il était possible d’en acquérir pour peu d'argent.

10 M. Nobilo (interprétation). - Dites-moi, nous avons vu que la

11 logistique existait au sein de la Défense territoriale. Est-ce que la

12 Défense territoriale, dans certaines circonstances particulières, a acheté

13 des armes plus tard ?

14 M. Djidic (interprétation). - Oui.

15 M. Nobilo (interprétation). - A qui ?

16 M. Djidic (interprétation). - Elle les a achetées à ces hommes,

17 à ces réfugiés et parfois a des Croates.

18 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce que vous envoyiez vos

19 représentants s'approvisionner en Croatie ?

20 M. Djidic (interprétation). - Moi, je n'en envoyais pas.

21 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce que des armes vous

22 arrivaient du gouvernement de Sarajevo ?

23 M. Djidic (interprétation). - Non.

24 M. Nobilo (interprétation). - Donc en 1992, il existait un état-

25 major de la Défense territoriale. Quelles étaient vos responsabilités sur

Page 1360

1 le plan hiérarchique, politique et militaire ? Devant qui étiez vous

2 responsable ?

3 M. Djidic (interprétation). - J'étais responsable devant l'état-

4 major régional de Zenica.

5 M. Nobilo (interprétation). - Du point de vue structurel, vous

6 dépendiez donc de cet état-major régional, mais est-ce que vous aviez à

7 rendre des comptes à quelque organe politique exécutif à Vitez ?

8 M. Djidic (interprétation). - Oui.

9 M. Nobilo (interprétation). - A qui ?

10 M. Djidic (interprétation). - J'étais d'abord responsable devant

11 le maire, et ensuite, lorsque les responsabilités ont été séparées,

12 lorsque les Musulmans et les Croates ont commencé à agir de façon séparée,

13 j'ai été responsable devant le président de la présidence, à Vitez et ce,

14 sur le plan politique. Puis, je le répète, j’étais toujours responsable

15 devant l'état-major régional de Zenica.

16 M. Nobilo (interprétation). - Il existait une présidence

17 en 1993, mais à la fin de 1992, étiez-vous vous responsable devant le

18 Conseil de coordination pour la défense des Musulmans ?

19 M. Djidic (interprétation). - Il y avait un Conseil de

20 coordination et aussi une présidence à cette époque, ou peut-être que je

21 confonds, mais en tout cas il existait effectivement le Conseil exécutif

22 de défense des Musulmans.

23 M. Nobilo (interprétation). - Etiez-vous responsable devant lui,

24 en tant qu'organe politique ?

25 M. Djidic (interprétation). - Oui.

Page 1361

1 M. Nobilo (interprétation). - Merci.

2 Vous avez parlé de l'état-major de la Défense territoriale à

3 Vitez. Qui était votre supérieur ?.Vous avez parlé de l'état-major

4 régional ou municipal ?

5 M. Djidic (interprétation). - Régional, oui, l’état-major

6 régional de Zenice.

7 M. Nobilo (interprétation). - Et qui était l'organe supérieur de

8 cet état-major régional ?

9 M. Djidic (interprétation). - L'état-major de la République.

10 M. Nobilo (interprétation). - Et devant qui l'état-major de la

11 République de la Défense territoriale était-il responsable ?

12 M. Djidic (interprétation). - Devant la présidence.

13 M. Nobilo (interprétation). - Directement ?

14 M. Djidic (interprétation). - Je le pense, oui.

15 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce qu'il y avait un ministre

16 de la défense, au sein du gouvernement de la République de.Bosnie-

17 Herzégovine ? Avait-il une influence ?

18 M. Djidic (interprétation). - Je n'ai pas compris votre

19 question.

20 M. Nobilo (interprétation). - Vous avez dit que l'état-major de

21 la République était responsable devant la présidence. Je vous demande si

22 le ministre de la défense de la Bosnie-Herzégovine avait quelque pouvoir ?

23 M. Djidic (interprétation). - Je le pense.

24 M. Nobilo (interprétation). - Donc étiez-vous directement

25 responsable devant la présidence ou devant le ministre de la défense ?

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1 M. Djidic (interprétation). - Je ne sais pas devant qui l'état-

2 major de la République de la Défense territoriale était directement

3 responsable.

4 M. Nobilo (interprétation). - Vous avez cité des membres de

5 l'état-major et vous avez parlé de leurs fonctions. Quelles étaient les

6 structures inférieures de l'état-major au niveau municipal ?

7 M. Djidic (interprétation). - Il y avait les détachements

8 régionaux.

9 M. Nobilo (interprétation). - Pourriez-vous nous donner leur

10 nombre ?

11 M. Djidic (interprétation). - L'état-major municipal comportait

12 onze détachements régionaux.

13 M. Nobilo (interprétation). - Pouvez-vous les énumérer ?

14 M. Djidic (interprétation). - Je vais essayer.

15 M. Nobilo (interprétation). - Je vous en prie.

16 M. Djidic (interprétation). - Il y avait le détachement régional

17 de Vitez, le détachement régional de Bila, le détachement régional

18 d'Ahrmici, le détachement régional de Preocica, le détachement régional de

19 Kruscica, le détachement régional de Pucarevo, le détachement régional de

20 Donia Veceriska aussi, je crois, le détachement régional de Mlaci.

21 M. Nobilo (interprétation). - Et combien y avait-il de soldats

22 dans chacun de ces détachements régionaux ?

23 M. Djidic (interprétation). - Je ne me rappelle pas exactement

24 leur nombre.

25 M. Nobilo (interprétation). - Je demanderai à l'Huissier de bien

Page 1363

1 vouloir remettre un document au témoin.

2 (Le document est remis au témoin, aux Juges et au bureau du

3 Procureur. )

4 Je demanderai que ce document soit placé sur le rétroprojecteur

5 pour que nous puissions lire le texte ensemble. Est-ce que le contraste

6 peut être amélioré ? Merci.

7 Donc en haut, à gauche, nous voyons un tampon sur lequel il est

8 écrit : "République de Bosnie-Herzégovine, Etat-major municipal de la

9 Défense territoriale n° 05-2201/92", la date étant le 15 août 1992, Vitez.

10 "Le commandement et les unités de l'état-major municipal pour la

11 défense de Vitez, communique... ". Ensuite, on a le mot : "sécurité",

12 "communication provenant du commandement et des unités chargés de la

13 défense de Vitez à l'état-major".

14 Ensuite nous avons une liste : "Etat-major pour la défense de

15 Vitez 8179/1.

16 Détachement responsable de la sécurité 8179/1-2.

17 Unité de la Défense 8444/1.

18 Uniée de Visoko 8444-2 (Hakija-Djalilovic), détachement de la

19 Défense territoriale bataillon de Vitez 8444-3, Preocica 8444-4,

20 Poculica 8444-4, Dubravica 8444-5, la compagnie de Han 8444-6, Bila 8444-

21 7, Stari Vitez 8444-8, Kolonija 8444-9, Kruscica 8444-10, Vraniska 8444-

22 11.

23 Détachements combattant les opérations de diversions 8647.

24 Transmission de l'unité 9510/11. Base de logistique 9215. Equipements LAB

25 et PVO, c'est-à-dire les unités chargées de la défense antiaérienne, 8957.

Page 1364

1 Adjoint à l'état-major pour l'OMPP. Signature Zinada Causevic."

2 Monsieur Djidic, est-ce que vous vous rappelez ce document ?

3 M. Djidic (interprétation). - Je me rappelle le document. Je ne

4 sais pas si les chiffres sont exacts, mais je me rappelle ce document.

5 M. Nobilo (interprétation). - Qui était Zinada Causevic et que

6 signifie le sigle OMPP qui figure au-dessus de sa signature ?

7 M. Djidic (interprétation). - Ce sigle signifie adjoint aux

8 affaires administratives et à l'organisation.

9 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce que ces fonctions étaient

10 bien remplies ?

11 M. Djidic (interprétation). - Oui.

12 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce que vous reconnaissez ce

13 tampon comme étant le vôtre ? Peut-être le voyez-vous sur le

14 rétroprojecteur, tampon qui figure en haut à gauche du document. Est-ce

15 qu’il reproduit bien votre système de cotation à l'aide de chiffres et de

16 lettres ? Vous le voyez sur l'original ?

17 M. Djidic (interprétation). - Je ne le vois pas très clairement,

18 mais je pense que c'est bien cela.

19 M. Nobilo (interprétation). - Pouvez-vous me dire combien de

20 soldats comportait le détachement chargé de la protection ?

21 M. Djidic (interprétation). - Je ne sais pas.

22 M. Nobilo (interprétation). - Du point de vue de la structure,

23 combien de soldats comptait un bataillon ?

24 M. Djidic (interprétation). - C'était une formation qui comptait

25 entre deux cents et quatre cents soldats.

Page 1365

1 M. Nobilo (interprétation). - C'était donc un détachement

2 structuré de la Défense territoriale.

3 M. Djidic (interprétation). - Le nombre de soldats variait d'une

4 formation à l'autre. Il n'était pas possible de définir un détachement

5 uniquement sur la base du nombre de soldats, comme c'était le cas pour un

6 bataillon dans l'ancienne armée par exemple ou pour un détachement dans

7 l'ancienne armée. Les nombres variaient d'un endroit à l'autre.

8 M. Nobilo (interprétation). - Mais un détachement était

9 considéré comme faisant partie intégrante de la structure de la Défense

10 territoriale et existait sur votre territoire.

11 M. Djidic (interprétation). - Il y avait des détachements qui

12 comptaient trente soldats, et même moins. Cela dépendait de la densité

13 démographique. Dans certains détachements, il y avait en revanche jusqu'à

14 cent soldats.

15 M. Nobilo (interprétation). - Dites-moi qui était responsable de

16 l'unité de transmission de liaison à l'époque ?

17 M. Djidic (interprétation). - Je ne sais pas.

18 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce que vous savez quel était

19 le genre d'équipements, de moyens, mis à la disposition de cette unité de

20 transmission ?

21 M. Djidic (interprétation). - Nous avions des moyens très

22 modestes.

23 M. Nobilo (interprétation). - Que voulez-vous dire par là ?

24 M. Djidic (interprétation). - Nous avions le groupe 3.

25 M. Nobilo (interprétation). - Que veut dire groupe 3 ?

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1 M. Djidic (interprétation). - C'est un émetteur radio. Nous

2 avions également le groupe 12 et le groupe 30, des émetteurs radio

3 opérationnels principalement utilisés par la police militaire et par les

4 unités qui se battaient sur le front.

5 M. Nobilo (interprétation). - Je demande à l'Huissier de

6 remettre un nouveau document au témoin, s'il vous plaît.

7 M. le Président. - Nous devons d'abord régler le sort du

8 précédent document. Il subira le même sort je suppose, puisque vous n'avez

9 pas indiqué la source. Donc je demande à Monsieur le Greffier de bien

10 vouloir nous confirmer qu'il s'agit du D/20, c'est cela ?

11 M. Dubuisson. - Oui.

12 M. Nobilo (interprétation). - Je suis d'accord avec vous,

13 Monsieur le Président, mais j'aimerais attirer votre attention sur le fait

14 que le témoin a reconnu le tampon et l'authenticité de ce document. C'est

15 un document qui vient de l'état-major municipal de Vitez.

16 M. le Président. - Nous avons déjà eu cette discussion. Le

17 Tribunal a satisfait à la question du Procureur disant que

18 l'identification devait se faire. Maintenant, si vous nous dites

19 officiellement d'où vous tirez ce document... Ce n'est pas le tampon qui

20 donne l'identification, c'est finalement l'origine de votre source

21 d'approvisionnement de ce document.

22 Vous ne l'avez pas indiqué, donc je suppose que le document

23 reste exactement sous le même statut pour l'instant que les précédents

24 documents entre D/15 et D/20. Nous sommes d'accord.

25 M. Nobilo (interprétation). - Dans ce cas, nous demandons à

Page 1367

1 conserver notre droit d'identifier le document par la suite.

2 M. le Président. - D'accord, très bien. Donc nous pouvons passer

3 maintenant au document suivant.

4 Peut-être qu'on peut vous prêter un instrument qui vous permette

5 tout à la fois d'être près de la carte et de poser vos questions sans

6 faire une gymnastique trop complexe. Monsieur le Procureur, vous avez

7 envie de faire une objection, je le sens. Allez-y.

8 M. Kehoe (interprétation). - Oui, Monsieur le Président. Est-ce

9 que nous allons recevoir un exemplaire de cette carte ?

10 M. le Président. - Je suppose bien entendu. Maître Nobilo que

11 vous n'avez pas d'exemplaire de la carte pour le Procureur ?

12 M. Nobilo (interprétation). - Monsieur le Président, je n'en ai

13 qu'un seul exemplaire, mais nous pourrions la photocopier.

14 Je propose simplement que cette carte soit versée au dossier en

15 tant que pièce à conviction. C'est malheureusement une carte d'état-major

16 et je n'ai pas pu en avoir plusieurs exemplaires. Il s'agit de la carte de

17 Vitez.

18 M. le Président. - Monsieur le Procureur, vous êtes satisfait.

19 On vient d'identifier la carte, elle vient de l'état-major. Pouvez-vous

20 préciser l'identification, Maître Nobilo. Cela doit être inscrit quelque

21 part, c'est une carte que vous n'avez pas fabriquée. Il suffit simplement

22 de le lire. Dites-nous donc d'où vous avez obtenu cette carte.

23 M. Nobilo (interprétation). - C'est une carte de l'armée

24 populaire yougoslave, échelle 1/50 millième, largement utilisée sur la

25 totalité du territoire de l'ex-Yougoslavie, et qui se trouvait dans

Page 1368

1 pratiquement tous les quartiers généraux de la Défense territoriale et

2 dans tous les casernements de la JNA.

3 M. le Président. - Monsieur le Procureur, sur l'identification

4 je pense que rien ne s'opposera à ce qu'elle soit inscrite en pièce à

5 conviction. Il reste un problème, c'est qu'effectivement vous ne l'avez

6 pas et je crois qu’il faut que vous l’ayez, Monsieur le Procureur.

7 M. Kehoe (interprétation). - Effectivement, c'est le problème,

8 Monsieur le Président. Avec tout le respect que je dois aux conseils de la

9 partie adverse, j'aimerais tout de même avoir un exemplaire de cette carte

10 pour pouvoir mieux suivre le contre-interrogatoire.

11 M. le Président. - La pièce est donc admise comme pièce à

12 conviction.

13 Pour suivre le contre-interrogatoire, il vous suffit de la voir,

14 Monsieur le Procureur, je ne suis pas tout à fait d'accord avec vous. Nous

15 allons la voir sur le rétroprojecteur. Vous allez pouvoir suivre comme

16 nous, Monsieur le Procureur.

17 Par contre, si vous suggérez avoir un droit de réplique par la

18 suite, après le contre-interrogatoire, il faudra que d'ici le droit de

19 réplique éventuel que vous demanderiez vous ayez la copie de cette carte,

20 ou une communication de cette carte. S'il n'y en a qu'un seul exemplaire,

21 il faudra que vous la prêtiez à l'accusation, Maître Nobilo.

22 L'incident est clos. Ne perdons pas plus de temps. Nous perdons

23 beaucoup de temps. C'est une pièce à conviction. Elle est admise comme

24 telle. Vous avez droit de l'avoir d'ici votre droit de réplique. Vous

25 suivez le contre-interrogatoire sur le moniteur, comme nous tous.

Page 1369

1 L'incident est clos.

2 Maître Nobilo, vous poursuivez. Je regrette, Monsieur le

3 Procureur, il faut avancer. Il est 12 heures 25, nous avons encore une

4 demi-journée, peut-être le droit de réplique, les questions des juges. Je

5 crois qu'il faut quand même que tout le monde y mette du sien. Maintenant,

6 cela suffit. La carte est ici, elle est visible par tout le monde.

7 Maître Nobilo, veuillez poursuivre votre contre-interrogatoire.

8 M. Nobilo (interprétation). - Merci, Monsieur le Président. Je

9 propose que le Procureur se rapproche de la carte, s'il le souhaite, pour

10 mieux voir.

11 M. le Président. - Voilà une bonne suggestion qui aurait pu être

12 faite tout de suite, nous aurions gagné dix minutes.

13 M. Nobilo (interprétation). - Monsieur Djidic, est-ce que vous

14 êtes familiarisé avec ce genre de carte ?

15 M. Hayman. - Nos collègues ont besoin d'entendre

16 l'interprétation, et nous avons besoin de quelques minutes pour nous

17 organiser.

18 M. le Président. - Tout à fait.

19 M. Nobilo (interprétation). - Etes-vous familiarisé avec ce

20 genre de carte ?

21 M. Djidic (interprétation). - Oui.

22 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce que dans votre travail vous

23 utilisiez ce genre de carte ?

24 M. Djidic (interprétation). - Oui.

25 M. Nobilo (interprétation). - Vous nous avez donné les noms des

Page 1370

1 différentes unités existant en 1992. Est-ce que vous pourriez nous montrer

2 la localisation de ces diverses unités et les inscrire par un signe

3 distinctif au niveau des villages inscrits sur la carte qui étaient les

4 centres de ces composantes de votre état-major ?

5 M. Djidic (interprétation). - Je peux le faire.

6 M. Nobilo (interprétation). - Je vous en prie, expliquez-nous ce

7 que vous inscrivez sur la carte au fur et à mesure. Où était cantonné le

8 quartier général de la Défense territoriale ?

9 M. Djidic (interprétation). - Ici.

10 M. Nobilo (interprétation). - Nous allons donc inscrire les

11 trois lettres CTO. Où se trouve le siège du bataillon de Vitez ?

12 M. Djidic (interprétation). - Le bataillon de Vitez, ainsi que

13 les volontaires de Vitez et le détachement de volontaires, étaient basés à

14 Visoko.

15 M. Nobilo (interprétation). - Et où était leur commandement ?

16 M. Djidic (interprétation). - A Kruscica.

17 M. Nobilo (interprétation). - Pouvez-vous indiquer Kruscica sur

18 la carte ?

19 M. Djidic (interprétation). - Ici.

20 M. Nobilo (interprétation). - Donc nous avons le détachement de

21 Vitez indiqué par la lettre O et V pour Vitez. Et vous avez dit qu'un

22 bataillon était également sous son commandement ?

23 M. Djidic (interprétation). - Je n'en suis pas sûr.

24 M. Nobilo (interprétation). - Très bien. Pouvez-vous indiquer

25 les autres détachements que vous avez énumérés ?

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1 M. Djidic (interprétation). - Le détachement de Bila.

2 M. Nobilo (interprétation). - Donc nous indiquons le détachement

3 de Bila sur la carte, avec un cercle autour du nom du village de Bila. Et

4 les autres détachements ?

5 M. Djidic (interprétation). - Le détachement de Preocica.

6 M. Nobilo (interprétation). - Là encore, nous inscrivons un

7 cercle autour du nom du village correspondant. Ensuite ?

8 M. Djidic (interprétation). - Le détachement de Tolovici.

9 M. Nobilo (interprétation). - Bien. Encore une fois un cercle

10 autour du nom du village de Tolovici. Ensuite ?

11 M. Djidic (interprétation). - Le détachement d'Ahmici.

12 M. Nobilo (interprétation). - Donc nous inscrivons un cercle

13 autour du nom du village d'Ahmici. Ensuite ?

14 M. Djidic (interprétation). - Le détachement de Donja Veceriska.

15 M. Nobilo (interprétation). - Donc nous inscrivons un cercle

16 autour du nom du village de Donja Veceriska. Ensuite ?

17 M. Djidic (interprétation). - Le détachement de Dubravica.

18 M. Nobilo (interprétation). - Donc nous inscrivons un cercle

19 autour du nom du village de Dubravica et comme pour les autres villages

20 nous soulignons le nom. Ensuite ?

21 M. Djidic (interprétation). - Je ne sais plus ce que j'ai déjà

22 mentionné.

23 M. Nobilo (interprétation). - Han Kompanija ?

24 M. Djidic (interprétation). - C'est ici.

25 M. Nobilo (interprétation). - Poculica ? Nous ne l'avons pas

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1 inscrit.

2 M. Djidic (interprétation). - Ici.

3 M. Nobilo (interprétation). - Donc nous encerclons le nom de

4 Poculica et nous soulignons le nom de ce village. Bila, c'est fait.

5 Kolonija ?

6 M. Djidic (interprétation). - C'est ici.

7 M. Nobilo (interprétation). - C'est à l'intérieur de la ville,

8 donc nous inscrivons ici. Ensuite ?

9 M. Djidic (interprétation). - Vraniska.

10 M. Nobilo (interprétation). - Donc nous soulignons le nom de

11 Vraniska et nous encerclons le nom de ce village.

12 Vous en avez énuméré d'autres, je crois. Est-ce que vous vous

13 rappelez ? Monsieur l'Huissier, pouvons-nous revenir sur la déclaration de

14 M. Djidic, au procès-verbal, à la partie de sa déposition où il a énuméré

15 les noms des détachements ? Les noms inscrits ne sont pas exacts. En tout

16 cas, les détachements dont vous avez parlés en 1992 sont-ils demeurés

17 identiques pendant toute l'année 1992 ?

18 M. Djidic (interprétation). - Non.

19 M. Nobilo (interprétation). - Dites-nous jusqu'à quelle date ce

20 système a continué à prévaloir ?

21 M. Djidic (interprétation). - Ce système a duré, je crois,

22 jusqu'à l'automne 1992.

23 M. Nobilo (interprétation). - Quel mois à peu près ?

24 M. Djidic (interprétation). - La date de formation de la

25 brigade.

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1 M. Nobilo (interprétation). - Dites-nous de quel mois il s'agit

2 à peu près.

3 M. Djidic (interprétation). - Je pense qu'il s'agit du mois de

4 novembre.

5 M. Nobilo (interprétation). - Donc est-ce que nous pouvons

6 inscrire sur cette carte : jusqu'au mois de novembre 1992 ?

7 M. Djidic (interprétation). - Oui, d'accord.

8 M. Nobilo (interprétation). - Monsieur le Président, je propose

9 que ce document soit considéré comme pièce à conviction, si mes collègues

10 n'ont rien contre.

11 M. le Président. - Vos réserves ont été enregistrées. Le

12 Tribunal décide d'inscrire cette carte comme pièce à conviction et demande

13 qu'il en soit fourni, avant leur éventuel droit de réplique, un exemplaire

14 ou bien alors cette carte elle-même, si par hasard l'accusation en avait

15 besoin bien entendu.

16 Monsieur le Greffier, nous admettons comme pièce à conviction

17 cette carte sous la cotation D/21. Est-ce bien cela ?

18 M. le Greffier. - C'est bien cela. C'est bien la carte D/21 que

19 le Greffe conserve.

20 M. le Président. - Que le Greffe va conserver dans ces

21 conditions. Est-ce que tout le monde peut s'asseoir ? Maître Nobilo, vous

22 n'avez plus besoin que tout le monde reste debout ?

23 M. Nobilo (interprétation). - Monsieur le Président, nous

24 n'avons qu'une seule carte sur laquelle figurent les signes distinctifs.

25 Pourrait-on demander avec l'aide de l'Huissier que des photocopies soient

Page 1374

1 faites, car nous n'en avons pas possession nous-mêmes ?

2 M. le Président. - Dans l'immédiat, nous allons faire des

3 photocopies de ces cartes et je pense que cela devrait suffire,

4 Monsieur Kehoe. Bien, continuez Maître Nobilo.

5 M. Nobilo (interprétation). - Monsieur Djidic, l'état-major de

6 la Défense territoriale pour la circonscription de Zenica était dirigé par

7 qui jusqu'en novembre 1992, période dont nous avons parlée jusqu'ici ?

8 M. Djidic (interprétation). - C'était Dzemal Mrdan qui

9 commandait la Défense territoriale.

10 M. Nobilo (interprétation). - Et son adjoint ?

11 M. Djidic (interprétation). - Son adjoint était, je pense,

12 Vinko Barisic.

13 M. Nobilo (interprétation). - Et qui étaient les membres de

14 l'état-major régional à Zenica ?

15 M. Djidic (interprétation). - Je ne sais pas avec certitude.

16 M. Nobilo (interprétation). - Pouvez-vous nous dire à partir de

17 quelle municipalité l'état-major régional de Zenica s'est unifié ? Quelles

18 municipalités étaient couvertes ?

19 M. Djidic (interprétation). - Zepce, Vitez, Busovaca,

20 Novi Travnik, Travnik, Bugojno, Gornji Vakuf. Je ne sais pas si je les ai

21 tous citées.

22 M. Nobilo (interprétation). - Zenica ?

23 M. Djidic (interprétation). - Bien sûr, Zenica, Kakanj. Je ne

24 suis pas sûr pour ce qui est de Kakanj.

25 M. Nobilo (interprétation). - Zavidovici ?

Page 1375

1 M. Djidic (interprétation). - Je ne sais pas.

2 M. Nobilo (interprétation). - Maglaj ?

3 M. Djidic (interprétation). - Je ne pense pas, je pense que

4 Maglaj n'était pas inclus.

5 M. Nobilo (interprétation). - Tesanj ?

6 M. Djidic (interprétation). - Non.

7 M. Nobilo (interprétation). - Donji Varkuf ?

8 M. Djidic (interprétation). - Je le pense.

9 M. Nobilo (interprétation). - Dans la municipalité de Vitez et

10 bien entendu dans l'ensemble de la Bosnie-Herzégovine, quelles étaient les

11 diverses obligations qui incombaient sur le plan militaire ou autre à tous

12 les hommes ? A savoir les hommes devaient-ils faire partie de la JNA, de

13 la Défense territoriale ou d'autres unités ? Pouvez-vous nous donner une

14 liste des obligations qui existaient et qui étaient en rapport avec la

15 guerre ?

16 M. Djidic (interprétation). - Il y avait des obligations

17 militaires et des obligations en termes de travail.

18 M. Nobilo (interprétation). - Y avait-il une obligation de

19 fournir des ressources matérielles ?

20 M. Djidic (interprétation). - Je pense que oui.

21 M. Nobilo (interprétation). - Et quelles étaient ces obligations

22 en termes de travail, qu'entendez-vous par là ? Et comment savait-on si on

23 avait des obligations à remplir sur le plan du travail ou sur le plan

24 militaire ? Comment était-ce décidé ?

25 M. Djidic (interprétation). - Cela dépendait. En 1992, il y

Page 1376

1 avait beaucoup de gens qui, dans le même temps, étaient membres de la

2 Défense territoriale ou du HVO, mais qui travaillaient aussi dans des

3 usines.

4 M. Nobilo (interprétation). - Bien sûr, mais cela s'explique par

5 le fait qu'il s'agissait plus ou moins de volontaires. Mais dites-nous

6 quelles étaient les exigences légales, juridiques, imposées à quelqu'un

7 qui devait rejoindre une espèce de bataillon de travail ? Est-ce que cela

8 était lié à son âge ?

9 M. Djidic (interprétation). - Oui, cela avait à voir aussi avec

10 les qualifications et les compétences de chacun.

11 M. Nobilo (interprétation). - Ainsi donc, les capacités

12 militaires de l'individu n'étaient pas prises en considération ?

13 M. Djidic (interprétation). - Il y avait des gens physiquement

14 aptes qui travaillaient dans des usines.

15 M. Nobilo (interprétation). - Y avait-il des gens qui n'étaient

16 pas aptes au service militaire, mais qui se voyaient assigner d'autres

17 tâches ?

18 M. Djidic (interprétation). - Oui.

19 M. Nobilo (interprétation). - Y avait-il une quelconque sorte

20 d'organisation pour les gens qui avaient des obligations de travail ? Est-

21 ce qu’il y avait des bataillons organisés pour le travail ?

22 M. Djidic (interprétation). - Ces personnes avait des tâches

23 ordinaires dans les usines.

24 M. Nobilo (interprétation). - Par exemple, pour les terres,

25 est-ce que cela était fait par l'armée ou par ces pelotons de travail ?

Page 1377

1 M. Djidic (interprétation). - Avant la guerre, nous n'avions pas

2 ce genre de chose.

3 M. Nobilo (interprétation). - Mais je ne vous parle pas d'avant

4 la guerre, je vous parle de pendant la guerre. Qui participait à ces

5 activités ?

6 M. Djidic (interprétation). - Je sais ce qui se passait à

7 Stari Vitez. Des membres d'un peloton de travail et la défense civile

8 s'occupaient des terres ou plus fréquemment encore s'occupaient d'enfouir

9 les morts.

10 M. Nobilo (interprétation). - Dites-moi, ces pelotons de

11 travail, sur le plan organisationnel, dépendaient-ils de la défense civile

12 ou d'autres instances ?

13 M. Djidic (interprétation). - Ils dépendaient de la défense

14 civile.

15 M. Nobilo (interprétation). - Pouvez-vous définir avec une

16 grande précision ce qu'était la défense civile dans l'ex-Yougoslavie en

17 Bosnie-Herzégovine ?

18 M. Djidic (interprétation). - La défense civile avait pour tâche

19 de protéger la population civile en prenant des mesures de protection

20 civile.

21 Ces mesures consistaient à lutter contre l'incendie, à agir en

22 cas de tremblement de terre, en cas d'inondation, à protéger la population

23 en temps de guerre, notamment en évacuant la population ou en organisant

24 des abris pour la population civile. La protection civile s'occupait aussi

25 de l'assainissement des terres.

Page 1378

1 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce que les plans d'évacuation

2 de la population étaient préparés ?

3 M. Djidic (interprétation). - Oui.

4 M. Nobilo (interprétation). - Connaissez-vous des détails sur le

5 plan d'évacuation de Vitez par exemple ? Où la population civile

6 était-elle censée chercher refuge en cas d'offensive ?

7 M. Djidic (interprétation). - Le plan voulait que la population

8 civile se réfugie dans les sous-sols et dans les caves des bâtiments. A

9 l'extérieur de Kolonija, la population civile devait se rendre dans des

10 abris privés ou dans des abris que nous avions construits. Dans la

11 municipalité de Vitez, nous avions construit conjointement des abris avec

12 les Croates. Dans mon village, nous avons construit avec les Croates un

13 abri.

14 M. Nobilo (interprétation). - Et quel est votre village ?

15 M. Djidic (interprétation). - Buhine Kuce. C'est un village qui

16 fait partie de Sivrino Selo. Ma maison se trouvait entre Sivrino Selo et

17 Buhine Kuce.

18 M. Nobilo (interprétation). - Cet abri doit-il être considéré

19 comme un abri public ?

20 M. Djidic (interprétation). - Oui.

21 M. Nobilo (interprétation). - Y avait-il des abris public à

22 Vitez ?

23 M. Djidic (interprétation). - Je ne me souviens pas. Toutes les

24 caves servaient d'abris.

25 M. Nobilo (interprétation). - Vous avez dit hier qu'il y avait

Page 1379

1 eu une attaque aérienne contre Vitez.

2 M. Djidic (interprétation). - Oui.

3 M. Nobilo (interprétation). - Dites-moi, que s'est-il passé avec

4 la défense ? Etait-ce une défense conjointe avec le HVO ? Pouvez-vous nous

5 expliquer comment cela était organisé ?

6 M. Djidic (interprétation). - La défense aérienne était commune.

7 Il s'agissait d'une batterie d'armes antiaériennes dirigées par un Croate

8 et il y avait des soldats de différentes origines ethniques qui faisaient

9 fonctionner cette batterie. Celle-ci avait été constituée à l'usine dès

10 avant la guerre. En 1991 et 1992, elle a été dirigée conjointement, je ne

11 sais pas pendant combien de temps.

12 M. Nobilo (interprétation). - Ce système de défense antiaérienne

13 étaitil lié au système de défense antiaérienne d'autres municipalités ?

14 M. Djidic (interprétation). - Je ne le pense pas.

15 M. Nobilo (interprétation). - Monsieur le Président, si vous me

16 le permettez, je voudrais présenter un document, avec l'aide de

17 l'Huissier. Veuillez placer le document sur le rétroprojecteur, je vous

18 prie.

19 M. Djidic (interprétation). - Est-ce que j'aurai des bons points

20 si je le porte bien ? Excusez-moi, c'est une plaisanterie.

21 M. Nobilo (interprétation). - Oui, c'est bien comme cela que je

22 l'avais compris.

23 Je voudrais vous donner lecture du document suivant. Dans le

24 coin supérieur gauche, il est écrit : "Etat-major de la municipalité,

25 Défense territoriale". Ensuite, on voit un mot manuscrit que je ne peux

Page 1380

1 pas lire. Avant cela : "01-77 2/92,", en dessous la date "25/05/1992" et

2 Vitez.

3 Cet exemplaire est de très mauvaise qualité. Ensuite :

4 "Contrôle, commandement des unités de la Défense territoriale. Etant donné

5 les menaces, ultimatums et abus de plus en plus fréquents liés à

6 l'utilisation des unités de la Défense territoriale par les états-majors

7 locaux des communautés locales, par d'autres institutions et par des

8 particuliers, je donne instruction de ce qui suit :

9 1- Le contrôle et le commandement des unités de la Défense

10 territoriale sur le territoire de la municipalité de Vitez seront de la

11 compétence de l'état-major de la Défense territoriale à Vitez.

12 2- Une décision sur l'utilisation, le déploiement d'unités de la

13 Défense territoriale sera prise par le commandement supérieur au niveau

14 des districts et de la République.

15 3- Le contrôle et le commandement relèvent du cadre de l'état-

16 major régional et des commandants de l'état-major régional par le

17 truchement des commandants des détachements.

18 4- Les commandements des détachements sont responsables devant

19 moi pour ce qui est de l'unité du contrôle et du commandement de toutes

20 les unités subordonnées (conformément aux tableaux ci-inclus).

21 5- Les commandants des états-majors régionaux sont tenus de

22 prendre contact quotidiennement avec les cellules de crise locales au

23 niveau des villages et des municipalités et de prendre une part active

24 dans l'assistance à apporter à l'organisation et à la mise en oeuvre

25 d'autres obligations liées à la préparation de la population pour sa

Page 1381

1 protection, telles qu'approvisionnements alimentaires routes, entretien

2 des abris, etc.

3 Les commandants des états-majors régionaux sont aussi redevables

4 devant moi de la mise en place aussi rapidement que possible d'organes

5 police militaire."

6 Ensuite, l'on précise les qu'on précise de la police militaire

7 dans les régions. C'est signé : commandant de la défense territoriale

8 Hakija Gengic et un tampon de la défense territoriale de Vitez.

9 Monsieur Djidic, est-ce que vous reconnaissez ce document ?

10 M. Djidic (interprétation). - Non. Mais je pense que cela vient

11 effectivement de l'état-major.

12 M. Nobilo (interprétation). - Vous souvenez-vous de ce

13 problème ? De la mise en place de la loi et de l'ordre public ?

14 M. Djidic (interprétation). - Non,je venais de rejoindre la

15 défense territoriale. C'était en mai comme vous l'avez dit.

16 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce que vous reconnaissez la

17 signature de Hakija Gengic ?

18 M. Djidic (interprétation). - Non, je ne me souviens pas de sa

19 signature.

20 M. Nobilo (interprétation). - Je voudrais demander à l'Huissier

21 qu'un autre bref document composé d’une phrase soit montré au témoin.

22 (Le document est remis au témoin.)

23 (Les juges se concertent sur le siège.)

24 M. le Président. - Maître Nobilo, Monsieur le Procureur, cet

25 aparté visait à essayer d'organiser la fin de cette audition de M. Djidic.

Page 1382

1 Vous savez que demain matin, nous ne siégions pas et nous ne

2 siégerons pas demain dans l'affaire Blaskic, donc il conviendrait, ce

3 serait mieux, de terminer ce soir. Ce serait mieux pour le témoin, car

4 sinon il faut que le témoin revienne le 19 août, ce qui nous paraît peut-

5 être difficile, non pas difficile à organiser, mais le témoin est ici à la

6 disposition du Tribunal depuis plusieurs journées et elles sont très

7 longues. Nous suggérons, nous n'imposons pas.

8 Maître Nobilo, nous allons reprendre à 14 heures 30, essayez de

9 terminer à 16 heures 30. Après la pause, nous demanderons au Procureur

10 s'il veut exercer un droit de réplique et nous essaierons de terminer pour

11 16 heures.

12 Au nom de mes collègues et de moi-même, Maître Nobilo, je

13 voudrais que vous nous disiez ce que vous en pensez ?

14 M. Nobilo (interprétation). - Monsieur le Président, la défense

15 souhaite conclure aussi rapidement que possible ce contre-interrogatoire

16 est peut-être même plus que quiconque d'autre, mais ce témoin est

17 extrêmement important, il était commandant à Vitez, il connaît un grand

18 nombre de faits pertinents et malheureusement, je dois constater que lors

19 de l'interrogatoire principal, des pans entiers n'ont pas été mentionnés.

20 Donc nous procédons presque à l'interrogatoire principal.

21 Nous n'avons rien sur le déploiement de l'armée dans la vallée

22 de la Lasva, nous n'avons rien sur la force numérique de la défense

23 territoriale, nous n'avons rien sur les circonstances du conflit et je

24 pense que ces faits sont nécessaires. Ce sont des faits extrêmement

25 pertinents.

Page 1383

1 Le témoin à cet égard est une source très précieuses pour ces

2 renseignements et il n'a pas parlé de ces circonstances jusqu'ici ou n'a

3 donné que des précisions insuffisantes.

4 C'est donc un témoin très important pour nous, nous ferons de

5 notre mieux, mais nous vous lançons un appel pour que vous nous laissiez

6 le temps de terminer ce contre-interrogatoire. Nous laisserons de côté

7 certaines questions. Nous essaierons de faire preuve de diligence mais, je

8 le répète, le témoin est extrêmement important et nous vous demandons

9 votre indulgence.

10 M. le Président. - Bien. Monsieur le Procureur : quel est votre

11 avis sur la question ?

12 M. Kehoe (interprétation). - Monsieur le Président, je suis

13 d'accord avec le Tribunal pour ce qui est du calendrier proposé,

14 Monsieur Djidic est effectivement ici depuis quelque temps et a été à la

15 disposition du Tribunal pendant une période de temps assez longue. Il

16 serait donc bon que M. Djidic voit son contre-interrogatoire se terminer

17 rapidement, ne serait-ce que pour des raisons personnelles.

18 Monsieur le Président, étant donné ce que vous avez dit, je

19 voudrais aussi vous demander si nous ne siégerons pas du tout demain ?

20 C'est comme cela que s'est prévu actuellement ?

21 M. le Président. - Nous ne pourrons pas siéger demain, cela ne

22 nous paraît pas demain, nous avons l'affaire Aleksovski. A la rigueur de

23 9 à 10 heures demain matin, mais cela me paraît bien précipiter. Vous

24 exercerez je suppose un droit de réplique, Monsieur le Procureur. C'est ce

25 que je crois comprendre implicitement ?

Page 1384

1 M. Kehoe (interprétation). - Je dirai, Monsieur le Président,

2 que ce droit de réplique sera très court. Ce ne sera pas très long.

3 M. le Président. - Si je comprends bien vous êtes d'une

4 politesse suave à l'égard du Tribunal, c'est-à-dire qu'à la fois vous vous

5 déclarez d'accord avec lui, mais quand fin de compte vous n'êtes pas

6 d'accord. Donc je vous propose de lever la séance.

7 Maître Nobilo, vous reprendrez à 14 heures 30 votre contre-

8 interrogatoire et puis nous ferons le point ce soir à 17 heures 30. Si le

9 témoin doit revenir le 19 août, et bien il reviendra. Je proposerais

10 néanmoins que nous tirions ensemble, lors d'une conférence de mise en état

11 à huis clos, les conséquences pour l'avenir, et les manières de nous

12 organiser peut-être différemment.

13 Donc pour l'instant, nous levons l'audience et nous la

14 reprendrons à 14 heures 30.

15

16 L’audience est levée à 13 heures.

17

18 L’audience, suspendue à 13 h, est reprise à 14 h 35.

19 M. le Président. - L'audience est reprise. Monsieur le Greffier,

20 faites entrer l'accusé s'il vous plaît.

21 (L'accusé est introduit dans la salle d'audience.)

22 Nous allons essayer de tout faire pour terminer ce soir. Il

23 semble que vous n'entendiez pas. Est-ce que vous m'entendez ?

24 M. Nobilo (interprétation). - Oui, je vous entends.

25 M. le Président. - Je répète que ce qui est important pour nous

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1 est d'essayer que l'on termine ce soir.

2 M. Nobilo (interprétation). - Merci, Monsieur le Président. La

3 défense a retiré six documents et beaucoup de pages. Il s'agira cette

4 fois-ci du dernier document que nous avions à vous présenter. J'aimerais

5 qu'il soit numéroté dans les mêmes conditions.

6 M. le Président. - Il sera numéroté dans les mêmes conditions.

7 La défense est très sensible à l'effort que vous faites et vous en

8 remercie.

9 M. Nobilo (interprétation). - Monsieur Djidic, revenons très

10 rapidement, si vous le voulez bien, à la défense antiaérienne. Vous avez

11 dit que c'était une batterie. Quelle était la situation en matière de

12 munitions ? Est-ce qu’il y en avait suffisamment ou est-ce que la JNA les

13 avait confisquées ?

14 M. Djidic (interprétation). - Oui, il y avait des munitions,

15 mais je n’en connais pas la quantité.

16 M. Nobilo (interprétation). - Quand il y avait cette cellule de

17 crise dans la municipalité, est-ce qu’il y avait aussi des cellules de

18 crise de niveau administratif moindre ?

19 M. Djidic (interprétation). - Je ne pense pas, du moins pas au

20 début. Mais plus tard, des états-majors généraux ont été constitués au

21 niveau des villages.

22 M. Nobilo (interprétation). - Je vous posais une question à

23 propos du dernier document. Lorsque votre commandant a parlé de

24 l'organisation de la formation des unités, vous avez dit que la

25 325ème brigade avait été constituée dans l'armée de la Bosnie-Herzégovine.

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1 M. Djidic (interprétation). - Je pense qu'elle s'est créée en

2 décembre 1992, ou peut-être en novembre. C'est là qu'on a commencé à

3 l'établir.

4 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce que cela signifie qu'à

5 partir de la structure de la Défense territoriale, vous passiez à

6 l'organisation en brigade ?

7 M. Djidic (interprétation). - La structure de la Défense

8 territoriale demeurait. En fait, on a créé cette brigade comme unité

9 d'organisation.

10 M. Nobilo (interprétation). - Si je comprends bien la

11 terminologie militaire des détachements de la Défense territoriale est

12 davantage liés à des territoires individuels, alors qu'une brigade doit

13 être mobile et en mesure d'être utilisée sur tous les terrains de

14 bataille. Est-ce exact ?

15 M. Djidic (interprétation). - C'est ainsi qu'il devrait en être,

16 bien qu'on ait utilisé des unités de la Défense territoriale au front.

17 M. Nobilo (interprétation). - Vous avez été affecté à ce poste

18 lorsqu'on a établi la 325ème brigade. Quelle était cette fonction ?

19 M. Djidic (interprétation). - Je n'avais pas de fonction.

20 M. Nobilo (interprétation). - N'en avez-vous jamais eu ?

21 M. Djidic (interprétation). - Non, jamais.

22 M. Nobilo (interprétation). - Où était le poste de commandement

23 de cette brigade ?

24 M. Djidic (interprétation). - A Postulica et à Kruscica.

25 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce qu'il y a jamais eu un

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1 quartier général de cette brigade dans le bâtiment des sapeurs-pompiers ?

2 M. Djidic (interprétation). - Non.

3 M. Nobilo (interprétation). - Structurellement, en quoi consiste

4 une brigade ?

5 M. Djidic (interprétation). - C'est un bataillon.

6 M. Nobilo (interprétation). - Combien de bataillons y avait-il

7 dans cette 325ème brigade ?

8 M. Djidic (interprétation). - Je pense qu'il y en avait trois.

9 M. Nobilo (interprétation). - Essayons de reconstituer tout

10 cela. Etes-vous d'accord pour dire que le premier bataillon se trouvait à

11 Kruscica et couvrait ce village-là, et de Vraniska, Gacice,

12 Donja Veceriska, est-ce exact ?

13 M. Djidic (interprétation). - En fait, elle était constituée de

14 personnes venant de ces villages.

15 M. Nobilo (interprétation). - Soyons plus précis et disons que

16 le bataillon dont le quartier général se trouvait à Kruscisa, était

17 constitué d'habitants de Kruscica, de Vraniska, de Gacice et de

18 Donja Veceriska. Est-ce exact ?

19 M. Djidic (interprétation). - Oui.

20 M. Nobilo (interprétation). - Savez vous combien de soldats il y

21 avait dans ce premier bataillon ?

22 M. Djidic (interprétation). - Non.

23 M. Nobilo (interprétation). - Etes-vous d'accord pour dire que

24 le poste de commandement du deuxième bataillon se trouvait à Stari Vitez ?

25 M. Djidic (interprétation). - Non.

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1 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce que Stari Vitez a été le

2 quartier général d'un quelconque bataillon ?

3 M. Djidic (interprétation). - Je ne sais pas.

4 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce qu’un des bataillons de

5 cette brigade avait son quartier général à Bukve ?

6 M. Djidic (interprétation). - Je ne pense pas.

7 M. Nobilo (interprétation). - Les habitants de Stari Bila, de

8 Sadovaca, de Bukva et d'un autre village se sont retrouvés dans quels

9 bâtiments ? Pouvez-vous me le dire ?

10 M. Djidic (interprétation). - Les habitants de Rascoboscovica

11 (?), ce dernier village que je n’avais pas cité, appartenait au bataillon

12 qui faisait partie du quartier général. Certains d'entre eux faisaient

13 partie de la brigade.

14 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce que ce poste de

15 commandement se trouvait à Poculica à l'intention des soldats qui venaient

16 des villages de Poculica, Brka (?), Tolovici, Sivrino selo, Santici,

17 Ahmici, ainsi que d'autres villages ?

18 M. Djidic (interprétation). - Je ne suis pas sûr.

19 M. Nobilo (interprétation). - Combien y avait-il de soldats dans

20 ce bataillon dont le quartier général était à Poculica ?

21 M. Djidic (interprétation). - Je ne sais pas combien il y avait

22 de soldats, parce qu'à cette époque on venait seulement de constituer ces

23 unités.

24 M. Nobilo (interprétation). - Certes, mais plus tard, lorsque

25 ces unités ont existé, par exemple en janvier 1993 ; le savez vous ?

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1 M. Djidic (interprétation). - Non.

2 M. Nobilo (interprétation). - Qu'est-il advenu du quartier

3 général régional du TO, de la Défense territoriale à Zenica ? A-t-il

4 continué à exister ?

5 M. Djidic (interprétation). - Oui.

6 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce qu’un corps a été constitué

7 à cette époque ?

8 M. Djidic (interprétation). - Oui

9 M. Nobilo (interprétation). - Le troisième corps avait-il son

10 quartier général à Zenica ?

11 M. Djidic (interprétation). - Non.

12 M. Nobilo (interprétation). - Ce corps était constitué de

13 quelles unités ?

14 M. Djidic (interprétation). - Je ne sais pas exactement.

15 M. Nobilo (interprétation). - Quelle fonction, quel poste

16 occupiez-vous en janvier 1993 ?

17 M. Djidic (interprétation). - J'étais commandant de l'état-major

18 municipal.

19 M. Nobilo (interprétation). - Et vous ne saviez pas de quelles

20 unités était constitué ce corps ?

21 M. Djidic (interprétation). - Je ne sais pas exactement parce

22 que mon travail consistait aussi à coopérer avec les quartiers généraux ou

23 les états-majors régionaux de l'époque. Je ne voudrais pas, ici, me lancer

24 dans des conjectures.

25 M. Nobilo (interprétation). -Avez-vous coopéré avec une

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1 quelconque brigade du troisième corps en 1993 ?

2 M. Djidic (interprétation). - En tant que commandant de l'état-

3 major municipal, je n'ai pas participé ou coopéré.

4 M. Nobilo (interprétation). - Et en tant que commandant de la

5 défense de Stari Vitez, est-ce que vous avez coopéré ?

6 M. Djidic (interprétation). - Non, je n'ai eu aucun contact avec

7 d'autres brigades, hormis la 325ème.

8 M. Nobilo (interprétation). - Comment avez-vous maintenu les

9 contacts avec cette brigade ?

10 M. Djidic (interprétation). - Par radio.

11 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce que les termes groupe

12 opérationnel Lasva signifie quelque chose pour vous ?

13 M. Djidic (interprétation). - Oui.

14 M. Nobilo (interprétation). - Qu'est-ce que cela signifie ?

15 M. Djidic (interprétation). - C'est un groupe opérationnel qui a

16 été formé à Kakanj et qui y avait d'ailleurs aussi son quartier général.

17 M. Nobilo (interprétation). - Quels territoires couvrait il ?

18 M. Djidic (interprétation). - Je crois qu'il couvrait le

19 territoire de Kaknj, de Busovaca et de Vitez. Je ne sais pas s'il couvrait

20 d'autres territoires.

21 M. Nobilo (interprétation). - Faisiez-vous partie de ce groupe

22 opérationnel ?

23 M. Djidic (interprétation). - Je pense que la 325ème brigade en

24 faisait partie.

25 M. Nobilo (interprétation). - Y avait-il aussi des unités de la

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1 Défense territoriale ?

2 M. Djidic (interprétation). - Je pense que oui.

3 M. Nobilo (interprétation). - Etant donné que vous étiez membre

4 du groupe opérationnel Lasva, pourriez-vous dire qui étaient les autres

5 membres ?

6 M. Djidic (interprétation). - Je crois que Busovaca, Vitez et

7 Kakanj en faisaient partie.

8 M. Nobilo (interprétation). - Mais outre les unités de la

9 Défense territoriale de ces municipalités que vous avez citées, quelles

10 brigades y avait-il ?

11 M. Djidic (interprétation). - Il y avait les brigades de

12 Busovaca et de Vitez.

13 M. Nobilo (interprétation). - Quel était l'insigne de la brigade

14 de Busovaca ?

15 M. Djidic (interprétation). - Je pense que c'était la 333ème,

16 mais je ne sais pas si cela relevait du groupe opérationnel.

17 M. Nobilo (interprétation). - Savez-vous quelque chose à propos

18 du groupe opérationnel de Krajina ?

19 M. Djidic (interprétation). - Le groupe opérationnel Krajina a

20 aussi étaient constitué. Il comprenait surtout des unités constituées de

21 réfugiés venant de Krajina.

22 M. Nobilo (interprétation). - Pourriez-vous énumérer certaines

23 des unités composées de réfugiés de Krajina ?

24 M. Djidic (interprétation). - A l'époque, la 1ère brigade

25 Krajina et la 7ème, ces deux brigades ont été fusionnées pour former la

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1 17ème brigade, mais je ne suis pas trop sûr parce que je n'avais pas de

2 contact avec eux.

3 M. Nobilo (interprétation). - A la 1ère et la 7ème brigades,

4 est-ce que vous aviez Alagic comme commandant de la 1ère, et Truskic comme

5 commandant de la 7ème, et où se trouvaient leurs quartiers généraux ?

6 M. Djidic (interprétation). - Dans les casernes.

7 M. Nobilo (interprétation). - Quelles casernes ?

8 M. Djidic (interprétation). - Celles de Travnik.

9 M. Nobilo (interprétation). - Vous avez dit qu'elles se

10 composaient de réfugiés. Une de ces brigades se trouvait dans votre

11 région, avant même la 7ème brigade de Krajina. Est-ce exact ?

12 M. Djidic (interpréta tion). - Non.

13 M. Nobilo (interprétation). - La 305ème brigade Krajina se

14 trouvait-elle dans votre région auparavant ?

15 M. Djidic (interprétation). - Je pense que oui, dans un village

16 proche de Visako, le long de la route menant de Zenica à Visoko.

17 M. Nobilo (interprétation). - En Bosnie centrale ?

18 M. Djidic (interprétation). - Oui.

19 M. Nobilo (interprétation). - Travnik se trouve aussi en Bosnie

20 centrale.

21 M. Djidic (interprétation). - Oui.

22 M. Nobilo (interprétation). - Avez-vous entendu parler d'une

23 unité commandée par Mustafa Topovica ?

24 M. Djidic (interprétation). - Non.

25 M. Nobilo (interprétation). - Savez-vous que des Mujahedins se

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1 trouvaient à Vitez, au Café Lubek, en janvier 1993 ? En êtes-vous

2 informé ?

3 M. Djidic (interprétation). - Non.

4 M. Nobilo (interprétation). - Vous ne savez absolument rien sur

5 la question ?

6 M. Djidic (interprétation). - Non.

7 M. Nobilo (interprétation). - Revenons au bataillon de la

8 325 ème brigade, la seule avec laquelle vous avez coopérée. Essayons de

9 suivre, dans le dédale de vos souvenirs, de quels villages les combattants

10 venaient et où se trouvaient les quartiers généraux de commandement.

11 (M. Nobilo place une carte sur le chevalet).

12 Monsieur le Président, voici une carte réalisée par la JNA,

13 l'armée nationale yougoslave. Nous avons donc cette carte, à une échelle

14 de 1/50000ème. Il est indiqué Zenica 4. On y voit Zenica et la

15 municipalité de Vitez.

16 Je vous demanderai, Monsieur, d'essayer de localiser la

17 325ème brigade sur cette carte. J'écris ici : "la 325ème brigade

18 Brka (?)". C'est la qualification qu'on lui donne généralement. Veuillez

19 indiquer où se trouve le quartier général, le centre de commandement de

20 cette brigade ?

21 Monsieur l'Huissier, il faudrait peut-être un pointeur à

22 l'intention de M. Djidic.

23 M. le Président. - Monsieur le Procureur ?

24 M. Kehoe (interprétation). - Est-ce que le conseil pourrait nous

25 parler ou nous situer dans le temps cette période ? II a posé cette

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1 question au témoin, mais il faudrait peut-être la situer dans le temps.

2 M. le Président. - Objection accordée. Maître Nobilo, il

3 faudrait que vous précisiez l'époque.

4 M. Nobilo (interprétation). - Je vous parlais de la

5 325ème brigade. Nous parlons de fin 1992 à janvier 1993. Au cours de cette

6 période, où se trouvait le quartier général de la 325ème brigade ? Où se

7 trouvaient ces différents bataillons ? De quels villages venaient-ils ?

8 M. le Président. - Le témoin doit être fatigué. Essayez d'être

9 précis et de concrétiser votre question, s'il vous plaît.

10 M. Nobilo (interprétation). - Ma dernière remarque n'était pas

11 une question. Je me contentais d'indiquer des éléments sur la carte. Vous

12 voyez que l'on a le 325 BBR. C'est donc la 325ème brigade.

13 Veuillez montrer le poste de commandement de cette brigade.

14 M. Djidic (interprétation). - Poculica et Kruscica.

15 M. Nobilo (interprétation). - Pourquoi indiquez-vous deux

16 endroits comme poste de commandement ?

17 M. Djidic (interprétation). - Parce qu'une partie du

18 commandement de la brigade se trouvait à Kruscica, puisque la plupart des

19 volontaires au combat sont allés au front à partir de Kruscica. Il y a eu

20 des mouvements assez difficiles pendant tout un temps, car des barricades

21 avaient été érigées.

22 M. Nobilo (interprétation). - Seriez-vous d'accord pour que nous

23 apposions une indication pour marquer le poste de commandement sur la

24 carte ? On prend le mot ou la lettre H, du terme anglais head quarter

25 (quartier géneral) et nous allons localiser les différents endroits.

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1 Etes-vous d'accord pour dire que les combattants du bataillon de

2 Kruscica venaient de Kruscica, de Vraniska, de Donja Veceriska ?

3 M. Djidic (interprétation). - Et d'autres endroits.

4 M. Nobilo (interprétation). - Pourriez-vous indiquer sur la

5 carte les endroits d'où venaient les combattants ?

6 M. Kehoe (interprétation). - Est-il possible d'avoir un petit

7 temps d'arrêt entre la question et la réponse ? Il est difficile de

8 discerner les deux éléments.

9 M. le Président. - Encore que Maître Nobilo ait essayé d'aller

10 un peu plus vite, conformément à ce qu'avait demandé le Tribunal. Il faut

11 donc trouver un juste équilibre.

12 M. Hayman (interprétation). - Il n'entend pas non plus la

13 traduction. Il ne reçoit pas l'interprétation. Donc il ne sait pas quand

14 on termine. C'est difficile.

15 M. le Président. - Bien, allez-y.

16 M. Nobilo (interprétation). - Monsieur Djidic, s'il vous plaît,

17 veuillez indiquer les endroits d'où venaient les combattants pour

18 Kruscica. Veuillez nous donner aussi les noms de ces endroits.

19 M. Djidic (interprétation). - Il y avait des membres qui

20 venaient de Vitez, de Donja Veceriska, de Gacice, de Kruscica, de

21 Vraniska, et je crois que c'est à peu près tout.

22 M. Nobilo (interprétation). - Ce serait tout ? Dites-moi, pour

23 le quartier général à Poculica -parce que je vous ai fait la lecture de

24 toute une liste et vous étiez d'accord-, il y avait des gens qui venaient

25 de Poculica, mais aussi de deux endroits, notamment de Vrhovine et d’un

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1 autre endroit. Indiquez d'abord, si vous le voulez bien, Poculica. Il y

2 avait donc un bataillon à Poculica et Vrhovine. Et Prnjavor ?

3 M. Djidic (interprétation). - C'est tout. Toutes ces unités se

4 trouvaient en un seul endroit.

5 M. Nobilo (interprétation). - Tolovici. Où se trouve Dubravica ?

6 Sivrino Selo, Pirici, Ahmici, Santici et Nadioci ? Indiquons ces endroits

7 sur la carte. Où se trouve Nadioci ?

8 (Le témoin indique sur la carte).

9 Où se trouve Pirici ?

10 M. Djidic (interprétation). - C'est ici.

11 M. Nobilo (interprétation). - Et Santici ?

12 (Le témoin indique ces endroits sur la carte).

13 M. Nobilo (interprétation). - Je crois que nous les avons tous.

14 Plus tard, des gens de Stara Bila ont fait partie aussi de ces unités,

15 avec vous, dans la Défense territoriale, alors que d'autres se trouvaient

16 dans la brigade. Dites-nous où se trouvait la brigade ?

17 M. Djidic (interprétation). - A Stara Bila.

18 M. Nobilo (interprétation). - Mais outre Stara Bila ?

19 M. Djidic (interprétation). - Bukve.

20 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce que nous avons oublié quoi

21 que ce soit ?

22 M. Djidic (interprétation). - Preocica.

23 M. Nobilo (interprétation). - Voilà donc les endroits. Etes-vous

24 d'accord pour dire que nous pouvons indiquer la date de décembre 1992 à

25 janvier 1993 ?

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1 M. Djidic (interprétation). - Je pense qu'il est préférable

2 d'indiquer décembre 1992. On utilise les chiffres romains pour 12 et 93.

3 J'aimerais que cette pièce soit versée au dossier.

4 M. le Président. - La pièce sera versée au dossier selon la

5 cotation n° D/23.

6 M. Harmon (interprétation). - Excusez-moi, Monsieur le

7 Président. Le compte rendu parle de décembre 1992 et on a indiqué

8 décembre 1993 sur la pièce à conviction. Peut-être est-ce une erreur ?

9 M. le Président. - Il m'avait semblé que Maître Nobilo marquait

10 décembre 1992, puis faisait une barre oblique et marquait janvier 1993.

11 C'est celà, Monsieur ? Je crois que c'est décembre 1992, puis ensuite

12 janvier 1993. Le 1er janvier est même très important, mais on peut vous le

13 soumettre, Monsieur le Procureur.

14 M. Harmon (interprétation). - Je comprends bien, Monsieur le

15 Président. Je pensais qu'il y avait peut-être une erreur. C'est simplement

16 une aide que je voulais apporter au conseil de la défense.

17 M. le Président. - Le conseil de la défense vous remercie

18 certainement et je lui demande de poursuivre.

19 M. Nobilo (interprétation). - Merci, Monsieur le Président.

20 Monsieur Djidic, essayons maintenant de revenir aux Serbes et à

21 la ligne de front avec les Serbes en 1992. Pour plus de diligence,

22 j'indiquerai certains des endroits du front car cela ne concerne pas les

23 rapports entre les Croates et les Musulmans mais uniquement les Serbes,

24 comme Usora et Maglaj. Est-ce que c'est la ligne de front avec les

25 Serbes ?

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1 M. Djidic (interprétation). - Maglaj et Usora ? Je suis

2 d'accord. Pour ce qui est de Komusina je ne suis pas sûr.

3 M. Nobilo (interprétation). - Deuxième ligne de front :

4 Kotor Varos, Jajce et Pugarje, est-ce correct ?

5 M. Djidic (interprétation). - Oui.

6 M. Nobilo (interprétation). - Troisième ligne de front :

7 Pobiljaca, Kuscan, Konjic et Jablanica.

8 M. Djidic (interprétation). - Oui.

9 M. Nobilo (interprétation). - Quatrième ligne de front : Vares,

10 Olovo, et Moglic.

11 M. Djidic (interprétation). - Vares, Olovo, Moglic, est-ce que

12 c'est Maglic ?

13 M. Nobilo (interprétation). - Un instant, si vous le permettez,

14 nous devons consulter notre client. Tous ces noms sont un peu difficiles.

15 M. Djidic (interprétation). - Magulica, je ne me souviens pas.

16 M. Nobilo (interprétation). - Cinquième ligne de front :

17 Gradacac, Bodoriste, Brcko. Sixième ligne de front : Bugojno, Gornji Vakuf

18 et Prozor.

19 Revenons maintenant à la première ligne de front. Est-ce que le

20 HVO a participé à ces premières lignes de front ?

21 M. Djidic (interprétation). - Je sais que le HVO a participé à

22 Usorin (?).

23 M. Nobilo (interprétation). - Mais c'était un front unifié.

24 M. Djidic (interprétation). - Pour Jajce, oui, je sais que c'est

25 le cas. Pour Pugarje et Kotor Varos, je pense aussi que c'est le cas.

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1 M. Nobilo (interprétation). - Troisième front : Pobiljaca,

2 Kuscan, Konjik et Jablanica ; est-ce que le HVO était présent ?

3 M. Djidic (interprétation). - Pour Pobiljaca oui, je le sais.

4 Pour les autres endroits, je ne suis pas au courant.

5 M. Nobilo (interprétation). - Quatrième front : Vares, Olovo et

6 ce village de Magulicapour pour lequel vous avez dit que vous ne vous

7 souveniez pas. Pour Vares et Olovo, est-ce que le HVO était présent ?

8 M. Djidic (interprétation). - Je ne sais pas.

9 M. Nobilo (interprétation). - Cinquième front : Gradacac,

10 Bodoriste, Brcko, est-ce que le HVO était présent dans ces endroits ?

11 M. Djidic (interprétation). - Je ne sais pas exactement mais je

12 crois qu'il y avait un certain nombre de représentants du HVO.

13 M. Nobilo (interprétation). - Et sur le dernier front, est-ce

14 que le HVO a combattu dans ces endroits ?

15 M. Djidic (interprétation). - Je ne sais pas exactement, mais je

16 pense qu'il y avait des unités. Je n'en suis pas sûr.

17 M. Nobilo (interprétation). - Pour le front de Jajce, vous avez

18 dit que le HVO était présent. Est-ce que vous pouvez nous dire combien de

19 kilomètres de front étaient tenus par le HVO et combien par l'armée de

20 Bosnie-Herzégovine ?

21 M. Djidic (interprétation). - Je ne le sais pas.

22 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce que vous vous êtes rendu

23 personnellement sur le front de Jajce ?

24 M. Djidic (interprétation). - Non.

25 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce que vous connaissez le

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1 front qui se trouvait près de Travnik, avec les Serbes en face ?

2 M. Djidic (interprétation). - Oui, là j'y suis allé.

3 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce qu'il y avait des membres

4 du HVO là où vous vous êtes rendu ?

5 M. Djidic (interprétation). - Non.

6 M. Nobilo (interprétation). - Vous avez parlé d'un conflit en

7 janvier. Comment s'est-il terminé ? Qui a pris le contrôle de Busovaca,

8 par exemple, de la route qui va de Kacuni à Bilalovac ?

9 M. Djidic (interprétation). - Je pense que le HVO a pris le

10 contrôle de Busovaca. La route de Kacuni à Bilalovac était sous le

11 contrôle de l'armée de Bosnie-Herzégovine, et de Bilalovac à Kiseljak, la

12 route était sous le contrôle du HVO.

13 M. Nobilo (interprétation). - Le HVO avait le contrôle de

14 Busovaca, mais vous rappelez-vous la frontière avec la municipalité de

15 Zenica dans le nord de Busovaca ? Qui a pris le contrôle de cette

16 frontière ?

17 M. Djidic (interprétation). - Je ne sais pas exactement quel

18 était l'aspect de cette ligne.

19 M. Nobilo (interprétation). - Nous avons maintenant besoin de

20 revoir la carte pour voir Bilalovac, Kacuni, Vitez et les nouvelles

21 positions de l'armée de Bosnie-Herzégovine.

22 M. Harmon (interprétation). - Excusez-moi un instant.

23 (Les Procureurs vont voir la carte.)

24 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce que vous convenez que le

25 conflit entre l'armée de Bosnie-Herzégovine et le HVO en janvier s'est

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1 terminé aux alentours du 23 janvier ?

2 M. Djidic (interprétation). - Je crois que c'est exact.

3 M. Nobilo (interprétation). - Donc est-ce que nous pouvons

4 inscrire sur la carte à partir du 23 janvier ?

5 M. Djidic (interprétation). - Je ne me prononcerais pas là-

6 dessus, je ne suis pas sûr.

7 M. Hayman. - Nous n'avons pas entendu la traduction de la

8 réponse à la dernière question. Est-ce que nous pourrions entendre la

9 réponse interprétée de façon à ce que le procès-verbal soit complet ?

10 M. le Président. - Maître Nobilo, répétez très rapidement votre

11 question et que M. Djidic y réponde.

12 M. Nobilo (interprétation). - Etes-vous d'accord avec moi sur le

13 fait que le conflit qui a eu lieu en janvier entre l'armée de la Bosnie-

14 Herzégovine et le HVO s'est terminé aux alentours du 23 janvier ?

15 M. Djidic (interprétation). - Je ne suis pas sûr, mais peut-

16 être.

17 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce que nous pouvons inscrire

18 la date du 1er février comme date certaine du rétablissement de la paix

19 sur cette carte ?

20 M. Djidic (interprétation). - Je crois que c'est possible.

21 M. Nobilo (interprétation). - Donc, à titre d'introduction, je

22 dirais que nous avons ici la carte de Zenica, municipalité de Busovaca,

23 échelle au 1/25 millième, source : armée populaire yougoslave, et

24 l'intitulé sera : premier grand II pour février 1993. Je vous prierai,

25 Monsieur, de bien vouloir nous montrer la route qui va de Busovaca à

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1 Kiseljak, de Bilalovac à Kacuni également.

2 M. Djidic (interprétation). - Je sais uniquement où se

3 trouvaient les barrages routiers.

4 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce que vous pouvez nous

5 montrer où se trouvaient ces barrages routiers ?

6 M. Djidic (interprétation). - Je crois qu'autour de Kacuni il y

7 avait un barrage routier. Pour celui-là, je ne suis pas sûr. Est-ce que

8 c'était à Bilalovac ? Je sais que j'y suis passé avec l'armée, mais je ne

9 suis pas sûr de l'emplacement du deuxième barrage routier, même si j'ai

10 emprunté cette route.

11 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce que ce barrage se trouvait

12 aux abords de Bilalovac, ou à peu près à Bilalovac ?

13 M. Djidic (interprétation). - Je crains de me tromper en

14 répondant.

15 M. Nobilo (interprétation). - Nous voudrions que cette pièce

16 soit versée au dossier telle quelle.

17 M. Dubuisson. - Pièce D/24.

18 M. Nobilo (interprétation). - Nous répétons donc : la situation

19 dans les lieux de combat de la municipalité de Busovaca, vous ne la

20 connaissez pas ?

21 M. Djidic (interprétation). - Je n'en suis pas sûr.

22 M. Nobilo (interprétation). - Vous n'en êtes pas sûr. Est-ce que

23 vous savez si l'armée de Bosnie-Herzégovine contrôlait la route Kruscica,

24 Novi Travnik, Travnik, avant le conflit, c'est-à-dire au mois de mars,

25 début avril 1993 ? Quand on prenait la route de Kruscica, en passant par

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1 Novi Travnik et Travnik, est-ce qu'on pouvait arriver à Zenica sans passer

2 par les barrages routiers établis par l'armée de Bosnie-Herzégovine ?

3 M. Djidic (interprétation). - Je ne le sais pas.

4 M. Nobilo (interprétation). - Vous n'êtes jamais allé à Zenica

5 au cours du printemps 1993 ?

6 M. Djidic (interprétation). - Non, pas par cette route.

7 M. Nobilo (interprétation). - Bon. Par la route qui part de

8 Kruscica et qui va jusqu'à Sebesic et qui se termine à Fojnica, est-ce

9 qu’il était possible d'emprunter cette route sans tomber sur un lieu sous

10 contrôle de l'armée de Bosnie-Herzégovine ?

11 M. Djidic (interprétation). - Je ne sais pas.

12 M. Nobilo (interprétation). - Cela non plus vous ne le savez

13 pas. Nous parlons toujours du mois de mars à avril 1993. Au cours du

14 printemps qui a précédé l'éclatement du conflit, est-ce que vous avez

15 circulé sur la route qui va de Kruscica, qui se trouvait dans votre

16 municipalité, sous votre garantie, jusqu'à Gornji Vakuf sans passer par

17 des lieux sous contrôle de l'armée de Bosnie-Herzégovine ?

18 M. Djidic (interprétation). - Je ne sais pas.

19 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce qu'il était possible

20 d'emprunter la route de Kruscica jusqu'à Novi Travnik, en continuant

21 jusqu'à Bugojno, sans rencontrer les forces de l'armée de Bosnie-

22 Herzégovine qui contrôlaient cette route ?

23 M. Djidic (interprétation). - Je ne sais pas, mais je pense

24 qu'il était impossible de passer parce qu'il y avait de nombreux barrages

25 routiers du HVO.

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1 M. Nobilo (interprétation). - Mais y avait-il des barrages

2 routiers de l'armée de Bosnie-Herzégovine ?

3 M. Djidic (interprétation). - Oui, il y en avait, à Opara.

4 M. Nobilo (interprétation). - Je vous ai posé des questions au

5 sujet de Kruscica parce que c'était un lieu proche de l'endroit où vous

6 travailliez. Dites-moi, de Kruscica jusqu'à Roske Stijene, en passant par

7 Fojnica, était-il possible d'emprunter la route sans passer par des

8 barrages routiers de l'armée de Bosnie-Herzégovine ?

9 M. Djidic (interprétation). - Je ne sais pas.

10 M. Nobilo (interprétation). - Autre route : à partir de la

11 municipalité de Vitez vers diverses localités de Bosnie centrale, en

12 partant de Kruscica et en passant par Busovaca pour aller à Kajuni, est-ce

13 qu’il était possible de ne pas tomber sur des barrages routiers de l'armée

14 de Bosnie-Herzégovine ?

15 M. Djidic (interprétation). - Je ne sais pas.

16 M. Nobilo (interprétation). - Aviez-vous des informations ? Vous

17 étiez tout de même un haut gradé de l'armée.

18 M. Djidic (interprétation). - A cette époque, je ne sais pas

19 s'il était possible de passer.

20 M. Nobilo (interprétation). - Vous voulez dire que vous ne

21 pouviez pas passer ?

22 M. Djidic (interprétation). - Je n'avais pas besoin de passer

23 par là.

24 M. Nobilo (interprétation). - Mais est-ce que vous receviez des

25 renseignements ?

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1 M. Djidic (interprétation). - Je ne me souviens pas.

2 M. Nobilo (interprétation). - Autre route : de Kacuni jusqu'à

3 Fojnica, puis jusqu'à Tarcin (?) et ensuite vers Mostar et Sarajevo, est-

4 ce qu’il était possible de passer sans tomber sur des endroits contrôlés

5 par l'armée de Bosnie-Herzégovine ?

6 M. Djidic (interprétation). - Je ne sais pas.

7 M. Nobilo (interprétation). - Autre direction : Kacuni, Ducina,

8 Lasva, Zenica, est-ce que par cette route il était possible de passer sans

9 entrer dans des territoires sous contrôle de l'armée de Bosnie-

10 Herzégovine ?

11 M. Djidic (interprétation). - Je n'ai pas non plus emprunté

12 cette route.

13 M. Nobilo (interprétation). - Zenica, Guca Gora, Travnik, est-ce

14 qu’il était possible de passer par cette route sans tomber sur des

15 territoires sous contrôle de l'armée de Bosnie-Herzégovine ?

16 M. Djidic (interprétation). - Je pense que non.

17 M. Nobilo (interprétation). - Qu'est-ce que cela signifie : je

18 pense que non ?

19 M. Djidic (interprétation). - Parce qu'il y avait des barrages

20 routiers de l'armée de Bosnie-Herzégovine et du HVO à la sortie de Zenica.

21 Le HVO en avait un à Ovnaki (?), à Vucni Gori (?), à Ham (?) c'était

22 l'armée de Bosnie-Herzégovine, mais je n'en suis pas sûr.

23 M. Nobilo (interprétation). - La route qui va de Travnik à

24 Novi Travnik, était-il possible de l'emprunter sans entrer dans des

25 territoires contrôlés par la Bosnie-Herzégovine ?

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1 M. Djidic (interprétation). - Je sais qu'il y avait un barrage

2 du HVO à Ocusti (?), près de Novi Travnik. Pour le reste de la route qui

3 allait à Novi Travnik, je ne connaissais pas la situation.

4 M. Nobilo (interprétation). - Après la fin du conflit et la

5 signature de l'accord de Washington, était-il possible de savoir qui

6 contrôlait quoi que ce soit sur ces différentes routes ? Cela nous

7 donnerait une idée de la situation actuelle.

8 M. Djidic (interprétation). - Pour aujourd'hui, je connais

9 certaines situations.

10 M. Nobilo (interprétation). - Essayons de voir ce qui est sous

11 contrôle des Bosniaques et ce qui est sous contrôle du HVO. Si on va de

12 Kruscica à Novi Travnik, et si on continue par Travnik, est-ce qu'on peut

13 ne pas rencontrer de territoires contrôlés par l'armée de Bosnie-

14 Herzégovine ?

15 M. Djidic (interprétation). - J'ai entendu que des gens sont

16 passés. Aujourd'hui, je ne suis pas sûr de la route qu'ils ont empruntée.

17 M. Nobilo (interprétation). - Et qu'en est-il des autres routes

18 que j'ai mentionnées sans les énumérer ?

19 M. Djidic (interprétation). - J'ai des informations, mais je

20 n'ai pas emprunté ces routes.

21 M. Nobilo (interprétation). - Il n'est pas nécessaire de les

22 emprunter, mais est-ce qu'on peut aller de Kruscica à Novi Travnik sans

23 entrer dans une région contrôlée par l'armée de Bosnie-Herzégovine ?

24 M. Djidic (interprétation). - Je ne comprends pas votre

25 question.

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1 M. Nobilo (interprétation). - Je suis passé par là. J'ai vu que

2 la police bosnienne contrôlait certains endroits sur ces routes.

3 M. Kehoe (interprétation). - Monsieur le Président, j'élève une

4 objection par rapport à la pertinence de ces questions en cet instant

5 même.

6 M. Nobilo (interprétation). - Je peux m'expliquer, Monsieur le

7 Président, il s'agit de questions pertinentes, car en analysant ces

8 situations, nous voyons que dans la position où se trouvait Blaskic, il

9 était totalement encerclé. J'affirme donc qu'il s'agit bien de questions

10 pertinentes.

11 M. le Président. - Objection refusée.

12 M. Nobilo (interprétation). - Monsieur Djidic, êtes-vous

13 d'accord avec moi ? Vous connaissez l'uniforme des policiers, nous pouvons

14 partir de là.

15 M. Djidic (interprétation). - Oui.

16 M. Nobilo (interprétation). - Alors, si nous allons de Kruscica

17 à Novi Travnik en passant par Bugojno, est-ce qu'on rencontrera quelqu'un

18 qui porte un uniforme de policier ?

19 M. Djidic (interprétation). - Je pense qu'aujourd'hui ce ne sera

20 pas le cas.

21 M. Nobilo (interprétation). - Et de Kruscica jusqu'à Donji Vakuf

22 en passant par ... ?

23 (L'interprète n'a pas retenu le nom le nom du village.)

24 M. Djidic (interprétation). - Je ne pense pas.

25 M. Nobilo (interprétation). - Ce territoire est sous le contrôle

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1 de qui ?

2 M. Djidic (interprétation). - Je pense qu'il est sous contrôle

3 de l'armée.

4 M. Nobilo (interprétation). - Et de Kruscica à Sebesic jusqu'à

5 Fojnica ?

6 M. Djidic (interprétation). - Il n'y a pas de police là-bas.

7 M. Nobilo (interprétation). - Mais qui contrôle ce territoire ?

8 M. Djidic (interprétation). - Si je me souviens bien,

9 Monsieur Nobilo, vous m'avez posé la question pour fin 1992 début 1993.

10 M. Nobilo (interprétation). - Je vous pose maintenant la

11 question au sujet de l'époque actuelle. Kruscica, Sebesic, Fojnica ?

12 M. Djidic (interprétation). - Je pense que c'est un territoire

13 sous contrôle de l'armée.

14 M. Nobilo (interprétation). - Kruscica, Novi Travnik, Travnik,

15 Zenica ?

16 M. Djidic (interprétation). - Cet itinéraire était une route

17 qu'il était possible d'emprunter à Zenica. C'est ce qu'on m'a dit. Je ne

18 l'ai pas emprunté moi-même.

19 M. Nobilo (interprétation). - Kruscica, Roskecene (?), Fojnica ?

20 M. Djidic (interprétation). - Je ne sais pas.

21 M. Nobilo (interprétation). - Bien, n'allons pas plus loin sur

22 ce sujet et poursuivons.

23 Vous avez parlé d'un conflit armé en octobre 1992 à

24 Novi Travnik. Savez-vous qu'à la veille de ces affrontements, le

25 commandant Lendo a pillé trois convois d'une valeur de 8000 marks

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1 allemands ?

2 M. Djidic (interprétation). - Non.

3 M. Nobilo (interprétation). - Vous n'en avez pas entendu parler

4 à l'époque ?

5 M. Djidic (interprétation). - Non.

6 M. Nobilo (interprétation). - Savez-vous que la cause des

7 affrontements était la suivante : une incursion par la force dans un

8 ancien hôtel et dans la station de sapeurs-pompiers pour y loger plus de

9 2000 soldats.

10 M. Djidic (interprétation). - Je ne sais pas.

11 M. Nobilo (interprétation). - Les affrontements d'Ahmici en

12 octobre : est-ce que vous savez avec qui vous avez parlé à Ahmici en

13 octobre lorsque vous avez appris qu'un conflit avait éclaté ? Avec qui

14 aviez-vous des contacts à Ahmici ?

15 M. Djidic (interprétation). - Je ne me souviens pas.

16 M. Nobilo (interprétation). - Qui était commandant à Ahmici ?

17 M. Djidic (interprétation). - Je crois que c'était

18 Fuad Berbic (?).

19 M. Nobilo (interprétation). - Qui a donné l'ordre d'établir des

20 barrages routiers à Ahmici ?

21 M. Djidic (interprétation). - L'ordre de construire des barrages

22 routiers à Ahrmici venait de l'état-major municipal, après consultation de

23 toutes les structures politiques et militaires.

24 M. Nobilo (interprétation). - Lorsque vous dites qu'il y a eu

25 consultation des structures politiques et militaires, de quel organe

Page 1410

1 politique parlez-vous exactement ?

2 M. Djidic (interprétation). - Du conseil pour la protection des

3 Musulmans ou de la présidence, je ne sais pas exactement lequel des deux.

4 M. Nobilo (interprétation). - De quoi était composée la

5 barricade ?

6 M. Djidic (interprétation). - Je ne sais pas.

7 M. Nobilo (interprétation). - Mais hier vous avez dit qu'il y

8 avait deux chemins de frise.

9 M. Djidic (interprétation). - Je l'ai dit, mais je n'ai pas vu

10 cette barricade. Je l'ai dit car cela était annoncé lors de la réunion.

11 M. Nobilo (interprétation). - Bien. Et à la réunion, est-ce

12 qu’il a été question de mines qui avaient été posées à cet endroit ?

13 M. Djidic (interprétation). - Non. Mario Cerkez a dit qu'il y

14 avait simplement deux tiges de fer.

15 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce que vous avez entendu dire

16 qu'il y avait des soldats en armes qui gardaient ce barrage ?

17 M. Djidic (interprétation). - Oui, c'est exact.

18 M. Nobilo (interprétation). - Est-il exact que ce barrage a été

19 installé sur la route près du cimetière catholique ?

20 M. Djidic (interprétation). - Je ne sais pas exactement, mais

21 c'est possible.

22 M. Nobilo (interprétation). - Il en a beaucoup été question à

23 l'époque. Vous avez vu les lieux.

24 M. Djidic (interprétation). - Vous me parlez de la localisation,

25 de l'emplacement de ce barrage, mais je ne l'ai pas vu moi-même.

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1 M. Nobilo (interprétation). - Bien, mais je vous demande

2 également ce que vous avez entendu dire. Est-ce que vous avez entendu dire

3 que des tranchées ont été creusées ?

4 M. Djidic (interprétation). - Je ne sais pas.

5 M. Nobilo (interprétation). - Vous avez déclaré que les

6 Musulmans, à l'époque, n'étaient pas prêts à prendre les armes et à tuer

7 des gens à Ahmici. Est-ce que vous savez qu'un membre du HVO a été tué à

8 Ahmici ?

9 M. Djidic (interprétation). - Je ne sais pas.

10 M. Nobilo (interprétation). - Il n'en a pas été question aux

11 réunions auxquelles vous participiez ?

12 M. Djidic (interprétation). - Non.

13 M. Nobilo (interprétation). - Vous ne pensez pas que c'est

14 important ?

15 M. Djidic (interprétation). - Je pense que ça l'était. Un membre

16 de l'armée a été tué, mais je n'ai pas été informé qu'un membre du HVO ait

17 été tué.

18 M. Nobilo (interprétation). - Vous avez décidé à l'état-major de

19 bloquer la route à cet endroit pour empêcher le passage des unités du HVO.

20 Pourquoi à cet endroit en particulier ? Pourquoi pas ailleurs ? Quelles

21 ont été les raisons qui vous ont motivé pour bloquer la route précisément

22 à cet endroit ?

23 M. Djidic (interprétation). - Nous ne savions pas exactement

24 quoi faire. Nous y avons réfléchi et après mûre réflexion nous sommes

25 arrivés à la conclusion que Vitez risquait aussi de subir une attaque. Le

Page 1412

1 barrage a été installé uniquement à titre d'avertissement. Il était gardé

2 par un nombre limité de soldats, le but étant de tenter de faire quelque

3 chose par la voie d'un accord, car nous avons reçu l’information que

4 d'importantes forces du HVO étaient parti de Busovaca et se dirigeaient

5 vers Kiseljak et Fojnica, et nous craignions de les voir s'arrêter à

6 Vitez.

7 Mario disait que tout cela n'avait rien à voir avec Vitez, mais

8 nous ne le croyions pas. Au cours de ces deux ou trois jours, nous avons

9 constaté que le HVO essayait de désarmer les gens, et il l'a fait à

10 Ahmici. Il a essayé à Donja Veceriska et à Vitez aussi.

11 M. Nobilo (interprétation). - Ce n'est pas cela que je vous

12 demandais. Etes-vous d'accord pour dire que votre objectif consistait à

13 arrêter les troupes de Busovaca pour les empêcher d'entrer dans Travnik ?

14 Est-ce que c'était bien l'objectif assigné au barrage routier ?

15 M. Djidic (interprétation). - L'objectif assigné au barrage

16 routier consistait à empêcher les unités du HVO de traverser Vitez, parce

17 que nous craignions une attaque contre Vitez, et nous avions été informés

18 du fait que des combats avaient lieu à Novi Travnik. Nous en avons tiré la

19 conclusion que le HVO allait sans doute, après s'être emparé de

20 Novi Travnik, essayer de s'emparer de Vitez. A ce moment-là, c'était une

21 manière logique de penser.

22 M. Nobilo (interprétation). - Dois-je conclure de votre réponse

23 que le barrage routier visait à empêcher le passage de l'armée ?

24 M. Djidic (interprétation). - Le barrage routier ne pouvait pas

25 empêcher une armée de passer. D'ailleurs, cela s'est vérifié dans les

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1 faits.

2 M. Nobilo (interprétation). - Mais pourquoi a-t-il été installé?

3 M. Djidic (interprétation). - Pour essayer d'empêcher ces unités

4 de passer et éventuellement d'arriver à un accord par la négociation afin

5 d'empêcher des troupes étrangères de venir à Vitez.

6 M. Nobilo (interprétation). - Mais vous avez dit vous-même que

7 vous souhaitiez empêcher le passage d'unités et que c'était là la raison

8 d'être de ce barrage routier : arrêter temporairement le passage d'unités

9 militaires, n'est-ce pas ?

10 M. Djidic (interprétation). - Oui, on peut le formuler ainsi.

11 M. Nobilo (interprétation). - Pendant combien de temps les

12 unités ont-elles été empêchées de passer par cette route qui va de

13 Busovaca à Vitez, étant donné la mise en place du barrage routier

14 d'Ahmici ?

15 M. Djidic (interprétation). - Je ne sais pas exactement.

16 M. Nobilo (interprétation). - Peut-on mesurer cela en heures ou

17 en jours ?

18 M. Djidic (interprétation). - Je ne suis pas sûr, mais Mario m'a

19 dit que le barrage routier avait été démantelé, et j'ai entendu dire qu'un

20 combattant avait été tué. Je ne sais pas pendant combien de temps ce

21 barrage a été en place.

22 M. Nobilo (interprétation). - Comment vous a-t-il dit cela ?

23 M. Djidic (interprétation). - Je crois qu'il me l'a dit à

24 l'infirmerie, lors d'une réunion.

25 M. Nobilo (interprétation). - Quel jour et quelle heure était-

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1 ce ?

2 M. Djidic (interprétation). - Je ne me souviens pas exactement.

3 Le jour, je pense que c'était -mais je ne suis pas sûr- le 18 ou le

4 19 octobre.

5 M. Nobilo (interprétation). - A quelle heure de la journée ?

6 M. Djidic (interprétation). - Encore une fois, je n'en suis pas

7 sûr, mais je pense que c'était vers le matin.

8 M. Nobilo (interprétation). - Et quand avez-vous donné l'ordre ?

9 Combien de temps avant que Mario ne vous le dise ?

10 M. Djidic (interprétation). - Je ne me souviens pas. Il y avait

11 beaucoup de problèmes à l'époque.

12 M. Nobilo (interprétation). - Revenons à la question du barrage

13 routier. Vous avez dit que vous aviez mis en place le barrage routier pour

14 provisoirement empêcher des unités militaires de passer et pour ouvrir des

15 négociations. Ma question est la suivante : lorsque vous avez décidé de

16 mettre en place ce barrage routier, pourquoi avoir choisi de couper la

17 route de Busovaca à Kiseljak à Ahmici ? Pourquoi pas ailleurs ? Comment

18 cela s'explique sur le plan géographique ?

19 M. Djidic (interprétation). - L'armée avait déjà un barrage

20 routier à Bila. C'était un barrage routier afin que le HVO ne puisse pas

21 passer, mais nous avions véritablement peur qu'il n'entre dans la ville.

22 Et c'est pourquoi le barrage routier, ou la barricade, a été installé à

23 l'entrée de la ville. Ceux qui connaissent Vitez le comprendront.

24 M. Nobilo (interprétation). - Etes-vous d'accord pour dire

25 qu'entre Ahmici et la ville, il y a une différence ? Ahrmici n'est pas

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1 l'entrée de la ville.

2 M. Djidic (interprétation). - Si, c'est bien l'entrée de la

3 ville.

4 M. Nobilo (interprétation). - Donc vous considérez que c'est là

5 un endroit à partir duquel on peut contrôler l'entrée de la ville ?

6 M. Djidic (interprétation). - C'est la route qui entre à Vitez.

7 M. Nobilo (interprétation). - Oui, mais au carrefour d'Ahmici,

8 peut-on contrôler l'entrée dans Vitez en venant de la direction de

9 Busovaca ?

10 M. Djidic (interprétation). - Oui, mais il n'y a pas besoin de

11 contrôle, il y a d'autres façons de faire.

12 M. Nobilo (interprétation). - Pourquoi alors avoir installé le

13 barrage routier sur cette route et non pas ailleurs ?

14 M. Djidic (interprétation). - Parce que les troupes armées ne

15 venaient pas d'une autre route.

16 M. Nobilo (interprétation). - Donc il y a deux raisons :

17 premièrement le HVO utilisait cette route, et deuxièmement des troupes se

18 présentaient.

19 M. Djidic (interprétation). - Oui.

20 M. Nobilo (interprétation). - Combien de gens étaient armés à

21 l'époque, en octobre 1992.

22 M. Djidic (interprétation). - Je ne peux pas vous donner de

23 réponse exacte.

24 M. Nobilo (interprétation). - Etes-vous d'accord pour dire que

25 c'était le quartier général ?

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1 M. Djidic (interprétation). - Oui.

2 M. Nobilo (interprétation). - Qui était le commandant ?

3 M. Djidic (interprétation). - Je pense que c'était Fuad Berbic.

4 M. Nobilo (interprétation). - Le HVO vous a désarmés. Je veux

5 dire la Défense territoriale d'Ahmici.

6 M. Djidic (interprétation). - Oui.

7 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce qu'ils ont pris toutes les

8 armes ou simplement une partie d'entre elles ?

9 M. Djidic (interprétation). - La plus grande partie des armes.

10 M. Nobilo (interprétation). - Après cela, est-ce que le

11 détachement, encore une fois, était armé par la Défense territoriale ?

12 M. Djidic (interprétation). - En partie, mais la majorité

13 n'étaient pas armés.

14 M. Nobilo (interprétation). - Est-il vrai que durant l'incident

15 du barrage routier à Ahmici, dix combattants de Vhrovine sont venus de

16 Polucica et de Preocica pour donner un coup de main ?

17 M. Djidic (interprétation). - Je n'en suis pas sûr, mais je

18 crois qu'on a reçu une aide, mais je n'ai pas participé à cet incident du

19 barrage routier.

20 M. Nobilo (interprétation). - Fuad Berbic a été mentionné, c'est

21 vous qui l'avez mentionné.

22 M. Djidic (interprétation). - Oui.

23 M. Nobilo (interprétation). - Il était commandant à Ahmici.

24 M. Djidic (interprétation). - Oui.

25 M. Nobilo (interprétation). - Qui est Moris Ahmic ? Quel était

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1 son poste ?

2 M. Djidic (interprétation). - Moric Ahmic est un jeune homme qui

3 a été commandant pendant un certain temps, et je crois que ses fonctions

4 correspondaient en partie à celles de Berbic.

5 M. Nobilo (interprétation). - Kermo Nermin avait-il un poste

6 dans l'armée ?

7 M. Djidic (interprétation). - Je n'en sais rien.

8 M. Nobilo (interprétation). - Senad Sisic avait-il un rôle

9 quelconque à Ahmici ?

10 M. Djidic (interprétation). - Je ne sais pas.

11 M. Nobilo (interprétation). - Hazrudin Bilic avait-il un rôle ?

12 M. Djidic (interprétation). - Je le connaissais, mais je ne sais

13 pas exactement quelles étaient ses fonctions.

14 M. Nobilo (interprétation). - Est-il d'Ahmici ?

15 M. Djidic (interprétation). - Oui.

16 M. Nobilo (interprétation). - Où, à Ahmici, se trouvait le

17 quartier général du détachement ?

18 M. Djidic (interprétation). - Ce quartier général a déménagé

19 fréquemment.

20 M. Nobilo (interprétation). - Donnez-nous certains des endroits

21 où il s'est trouvé.

22 M. Djidic (interprétation). - Pendant un certain temps, il s'est

23 trouvé dans le bâtiment d'une école.

24 M. Nobilo (interprétation). - Etait-ce l'école de l'autre côté

25 de la route par rapport à la mosquée démolie ?

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1 M. Djidic (interprétation). - Oui. Ensuite, ils ont déménagé le

2 quartier général car les Croates avaient miné le bâtiment de l'école.

3 M. Nobilo (interprétation). - Pourquoi ?

4 M. Djidic (interprétation). - Je ne sais pas.

5 M. Nobilo (interprétation). - Où se trouvait le nouvel endroit ?

6 M. Djidic (interprétation). - Je pense que c'était une cave d'un

7 immeuble privé, mais je ne suis pas sûr.

8 M. Nobilo (interprétation). - Après les escarmouches de janvier

9 entre le HVO et l'armée de Bosnie-Herzégovine, est-ce que Kiseljak,

10 Busovaca, Vitez, Vaos, Zepa et Kakanj -municipalités qui étaient placées

11 sous le contrôle de la zone opérationnelle du général Blaskic- étaient

12 reliées entre elles ? Y avait-il des enclaves ou est-ce que

13 géographiquement il y avait des liaisons entre ces différentes

14 municipalités ?

15 M. Djidic (interprétation). - Je pense qu'elles étaient reliées

16 entre elles.

17 M. Nobilo (interprétation). - Etes-vous sûr ou est-ce ce que

18 vous pensez ?

19 M. Djidic (interprétation). - Je pense qu'elles l'étaient.

20 M. Nobilo (interprétation). - Donc de Busovaca à Kiseljak, on

21 pouvait se déplacer sans passer par des territoires contrôlés par l'armée

22 de Bosnie-Herzégovine ?

23 M. Djidic (interprétation). - Il s'agit là simplement de points.

24 Ce n'était pas des territoires partagés car la guerre n'avait pas éclaté

25 et les gens coexistaient encore. Il n'y avait pas de séparation ethnique.

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1 M. Nobilo (interprétation). - Mais il y avait des barrages

2 routiers ?

3 M. Djidic (interprétation). - Oui, il y avait des barrages

4 routiers, tant du côté du HVO que de l'armée de Bosnie-Herzégovine.

5 M. Nobilo (interprétation). - Au début de la guerre, au

6 printemps 1993, est-ce que Kiseljak était relié à Busovaca

7 géographiquement ?

8 M. Djidic (interprétation). - Je ne sais pas.

9 M. Nobilo (interprétation). - Zepce, Kakanj, Zepa étaient-elles

10 reliées entre elles ?

11 M. Djidic (interprétation). - La zone où je me trouvais était

12 encerclée à l'époque et je n'ai pas d'information sur ce point.

13 M. Nobilo (interprétation). - Vous êtes un militaire de

14 carrière. Pouvez-vous nous dire quelles étaient les responsabilités, le

15 domaine, le territoire couvert par le troisième corps auquel vous

16 apparteniez ?

17 M. Djidic (interprétation). - Oui, effectivement. C'était le

18 corps auquel j'appartenais, mais je n'étais pas dans le troisième corps.

19 M. Nobilo (interprétation). - Que voulez-vous dire ? C'était

20 votre corps, mais vous n'y apparteniez pas ?

21 M. Djidic (interprétation). - La 325ème brigade appartenait au

22 3ème corps, et je n'ai jamais appartenu ni à la 325ème brigade ni au

23 3ème corps.

24 M. Nobilo (interprétation). - Oui, mais au début de cet après-

25 midi, vous avez dit que le siège de la Défense territoriale de la

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1 municipalité de Vitez se trouvait intégré au 3ème corps.

2 M. Djidic (interprétation). - Dans l'état-major régional de

3 Zenica.

4 M. Nobilo (interprétation). - Et l'état-major régional de Zenica

5 se trouvait au sein du 3ème corps ?

6 M. Djidic (interprétation). - Non.

7 M. Nobilo (interprétation). - Quelle était la zone de

8 responsabilité à laquelle vous apparteniez ?

9 M. Djidic (interprétation). - Celle du 3ème corps.

10 M. Nobilo (interprétation). - Quel est le territoire couvert par

11 le 3ème corps ? Je vous pose la question pour la dernière fois.

12 M. Djidic (interprétation). - Je ne le sais pas exactement, je

13 ne sais pas. Je ne sais pas.

14 M. le Président. - Vous avez déjà posé cette question,

15 Maître Nobilo, me semble-t-il.

16 M. Nobilo (interprétation). - Monsieur le Président, je n'ai pas

17 posé la question sur la zone de responsabilité, qui n'a pas été couverte

18 jusqu'ici. C'est très important.

19 M. le Président. - Mais vous avez dit que c'était la dernière

20 fois, c'est donc quand même que vous l'aviez posée avant. Alors accélérez.

21 M. Nobilo (interprétation). - Certaines questions sont ici

22 posées pour la première fois. Quelle région couvrait le 3ème corps ?

23 M. Djidic (interprétation). - Sarajevo.

24 M. Nobilo (interprétation). - Et Kiseljak aussi ?

25 M. Djidic (interprétation). - Je ne sais pas.

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1 M. Nobilo (interprétation). - Pour le 7ème corps, savez-vous

2 quel est le territoire couvert ?

3 M. Djidic (interprétation). - Je pense que je sais.

4 M. Nobilo (interprétation). - Dites-le nous.

5 M. Djidic (interprétation). - Je ne sais pas les détails.

6 M. Nobilo (interprétation). - Mais à peu près, quel était le

7 territoire couvert ?

8 M. Djidic (interprétation). - Il couvrait les territoires vers

9 Vlasic (?), y compris Bugojno vers la gauche et Nokanja (?) vers la

10 droite.

11 M. Nobilo (interprétation). - Que couvrait le deuxième corps ?

12 M. Djidic (interprétation). - Je pense le territoire de Tuzla.

13 M. Nobilo (interprétation). - Autre chose ?

14 M. Djidic (interprétation). - Je ne sais pas.

15 M. Nobilo (interprétation). - Je poserai la question ainsi : que

16 chevauchait la zone opérationnelle de Bosnie centrale ?

17 M. Djidic (interprétation). - Vous devez comprendre que cela n'a

18 jamais vraiment fonctionné dans la pratique.

19 M. Nobilo (interprétation). - Mais cela existait sur le papier.

20 Est-ce que cette zone chevauchait les zones de responsabilité des 6ème,

21 7ème et 3ème corps ?

22 M. Djidic (interprétation). - Je ne sais pas.

23 M. Nobilo (interprétation). - Dans les alentours de la

24 municipalité de Vitez, quelles étaient les positions d'artillerie de

25 l'armée de Bosnie-Herzégovine ?

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1 M. Djidic (interprétation). - Pour la municipalité de Vitez ?

2 M. Nobilo (interprétation). - Prenons le 16 avril 1993, le début

3 du conflit.

4 M. Djidic (interprétation). - Je ne sais pas.

5 M. Nobilo (interprétation). - Savez-vous ce qu'il en était en

6 janvier 1993 ?

7 M. Djidic (interprétation). - Je ne sais pas.

8 M. Nobilo (interprétation). - Connaissez-vous pour des dates

9 postérieures au 16 avril 1993, les positions d'artillerie tenues par

10 l'armée de Bosnie-Herzégovine ?

11 M. Djidic (interprétation). - Je ne sais pas, j'étais encerclé à

12 l'époque.

13 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce que vous aviez un appui

14 technique ?

15 M. Djidic (interprétation). - Oui, mais je ne sais pas d'où il

16 venait.

17 M. Nobilo (interprétation). - Etiez-vous en contact avec ceux

18 qui fournissaient cet appui d'artillerie ?

19 M . Djidic (interprétation). - Non.

20 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce que vos supérieurs avaient

21 des contacts ?

22 M. Djidic (interprétation). - Avec leurs supérieurs, je n'avais

23 pas de contacts.

24 M. Nobilo (interprétation). - En Bosnie centrale, il y avait des

25 usines spéciales. Vous allez simplement me dire si vous êtes d'accord ou

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1 non sur ce qu'elles produisaient. Par exemple, Konjic : armes de 20 à

2 25 millimètres. C'est exact ?

3 M. Djidic (interprétation). - Je ne sais pas.

4 M. Nobilo (interprétation). - Je précise qu'il s'agit d'usines

5 d'armement. BNT, Novi Travnik 40 millimètres à 203 millimètres de calibre.

6 Est-ce exact ?

7 M. Djidic (interprétation). - Je ne sais pas.

8 M. Nobilo (interprétation). - Mais est-ce que cette usine

9 produisait des armes ?

10 M. Djidic (interprétation). - Je sais qu'elle produisait des

11 machines agricoles et peut-être certains équipements militaires, mais je

12 ne sais pas.

13 M. Nobilo (interprétation). - Borac (?) à Travnic : vêtements et

14 rations alimentaires pour l'armée ?

15 M. Djidic (interprétation). - Ils ne produisaient rien pour moi.

16 Je ne sais pas pour les autres.

17 M. Nobilo (interprétation). - Usine de réparation de Travnik ?

18 M. Djidic (interprétation). - C'était une unité appartenant à

19 l'armée.

20 M. Nobilo (interprétation). - Vous voulez dire que c'était une

21 usine militaire ?

22 M. Djidic (interprétation). - Oui.

23 M. Nobilo (interprétation). - Zlvakorucic (?) et Bugojno : des

24 appareils de mise à feu à des fins militaires ?

25 M. Djidic (interprétation). - Je ne sais pas.

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1 M. Nobilo (interprétation). - Vous avez entendu parler de cette

2 usine ?

3 M. Djidic (interprétation). - Oui, je connais cette usine, je

4 sais qu'elle était militaire, mais je ne sais pas ce qu'elle produisait.

5 M. Nobilo (interprétation). - L'usine de Vitez appartient à la

6 même unité. Une autre usine produisait des capsules pour l'armé ?

7 M. Djidic (interprétation). - Oui.

8 M. Nobilo (interprétation). - Et des appareils de mise à feu

9 étaient produits à des fins militaires ?

10 M. Djidic (interprétation). - Je ne sais pas.

11 M. Nobilo (interprétation). - Ce sont donc les usines qui

12 produisaient des équipements militaires.

13 Nous en arrivons maintenant au conflit du mois d'avril, je veux

14 dire au 16 avril 1993 et à la période qui a suivi. Où vous trouviez-vous

15 lorsque des coups de feu ont commencé à retentir dans la direction

16 d'Ahmici et que quelqu'un vous a appelé d'Ahmici pour vous rendre compte

17 de la situation.

18 M. Djidic (interprétation). - J'étais au quartier général.

19 M. Nobilo (interprétation). - Quelle heure était-il ?

20 M. Djidic (interprétation). - Je crois qu'il était 5 heures 45.

21 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce que cela signifie que vous

22 avez passé la nuit au bureau ?

23 M. Djidic (interprétation). - Oui.

24 M. Nobilo (interprétation). - Y avait-il une raison particulière

25 pour que vous le fassiez ?

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1 M. Djidic (interprétation). - Oui.

2 M. Nobilo (interprétation). - Quelle était cette raison ?

3 M. Djidic (interprétation). - La raison était que j'essayais

4 d'obtenir la libération de militaires détenus par le HVO.

5 M. Nobilo (interprétation). - Pourquoi pensiez-vous que cela

6 pouvait se faire dans la nuit ?

7 M. Djidic (interprétation). - Nous n'avons jamais cessé

8 d’essayer d'obtenir cette libération.

9 M. Nobilo (interprétation). - Le matin, vous avez été appelé par

10 une personne d'Ahmici. Pourquoi cette personne vous a-t-elle appelé, vous,

11 en particulier ?

12 M. Djidic (interprétation). - Je crois que j'étais la personne

13 qu'il fallait appeler.

14 M. Nobilo (interprétation). - Pouvez-vous expliquer ?

15 M. Djidic (interprétation). - Lorsque nous avons parlé de la

16 formation de la brigade, vous m'avez demandé d'où venaient ces gens -et je

17 vous ai montré de quelles localités précises certains d'entre eux

18 venaient- qui sont venus rejoindre la brigade, tandis que d'autres sont

19 restés dans d'autres structures.

20 C'est là que l'on a mis en place les domobrani (?). A l'époque,

21 la brigade n'avait pas de commandant, je vous l’ai déjà dit dans ma

22 déposition. Cet homme m'a appelé parce qu'il avait mon numéro de

23 téléphone, il avait le numéro de téléphone du quartier général.

24 M. Nobilo (interprétation). - Etait-ce un homme qui appartenait

25 à la brigade ou à l'unité territoriale ?

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1 M. Djidic (interprétation). - Je pense qu'il appartenait à

2 l'unité territoriale.

3 M. Nobilo (interprétation). - N'était il pas alors logique pour

4 lui de vous appeler plus particulièrement et non simplement parce qu'il

5 avait le numéro de téléphone ?

6 M. Djidic (interprétation). - Oui.

7 M. Nobilo (interprétation). - Comment cette zone était-elle

8 divisée, en fonction de quel principe ?

9 M. Djidic (interprétation). - Le principe territorial.

10 M. Nobilo (interprétation). - Je veux dire comment était-elle

11 partagée entre brigade et unité territoriale ?

12 M. Djidic (interprétation). - Le territoire n'était pas divisé

13 de cette façon.

14 M. Nobilo (interprétation). - Mais vous venez de dire que

15 c'était le territoire couvert par la brigade.

16 M. Djidic (interprétation). - Oui.

17 M. Nobilo (interprétation). - Je vous demande pourquoi il en

18 était ainsi.

19 M. Djidic (interprétation). - Parce que tous les gens qui

20 venaient de ce territoire avait rejoint la brigade. Certains d'entre eux,

21 de fait, étaient dans la brigade et d'autres dans l'unité territoriale.

22 M. Nobilo (interprétation). - Tous n'étaient donc pas dans la

23 brigade, c'est pourquoi je vous pose la question. Puisqu'il y avait des

24 soldats d'Ahmici et des villages environnants qui appartenaient à la

25 brigade et à l'unité territoriale, pourquoi Ahrmici appartenait-il à la

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1 zone de responsabilité de la brigade et non de l'unité territoriale ?

2 M. Djidic (interprétation). - Parce que le quartier général de

3 la brigade était plus proche que le quartier général de l'unité

4 territoriale.

5 M. Nobilo (interprétation). - Où était le quartier général de la

6 brigade ?

7 M. Djidic (interprétation). - A Stari Vitez.

8 M. Nobilo (interprétation). - Le quartier général de la

9 brigade ?

10 M. Djidic (interprétation). - Non, le quartier général de

11 l'unité territoriale.

12 M. le Président - Maître Kehoe ?

13 M. Kehoe (interprétation). - Ces questions sont posées alors que

14 nous avons déjà eu une carte avec la localisation de ces différents

15 quartiers généraux, me semble-t-il.

16 M. Nobilo (interprétation). - Monsieur le Président, pour la

17 première fois, nous entendons dire qu'Ahmici se trouve dans la zone de

18 responsabilité de la brigade et je suis en train d'essayer d'obtenir une

19 réponse qui nous indiquerait en fonction de quel principe un village

20 appartenait à la zone de responsabilité d'une brigade mobile tandis que

21 d'autres villages relevaient de la responsabilité de l'unité territoriale.

22 Il y a là une distinction qui ne nous a jamais été expliquée jusqu’ici.

23 M. le Président - La stratégie de la défense lui appartient,

24 Monsieur le Procureur. Je ne peux pas intervenir sur ce plan-là. Donc

25 poursuivez.

Page 1428

1 M. Kehoe (interprétation). - Monsieur le Président, je n'objecte

2 pas à ce que l'on précise ces distinctions. Ce à quoi j'objecte, c'est au

3 fait que l'on passe autant de temps à déterminer les localisations sur les

4 cartes pour ensuite reposer ces questions, au moins pour la deuxième fois

5 de façon verbale. C'est la seule objection que j’ai, mais il ne s’agit pas

6 des précisions. J’objecte à la répétition.

7 M. le Président. - Monsieur le Procureur, ne parlons pas de

8 temps si vous voulez bien. En tout cas, n'en parlez pas aux Juges.

9 Maître Nobilo, poursuivez.

10 M. Nobilo (interprétation). - Merci, Monsieur le Président.

11 L'attaque a-t-elle eu lieu à l'aube ?

12 M. Djidic (interprétation). - Non.

13 M. Nobilo (interprétation). - Vous avez dit qu'elle avait

14 commencée par des tirs d'artillerie ?

15 M. Djidic (interprétation). - Oui.

16 M. Nobilo (interprétation). - Vous étiez au corps de réserve de

17 Bijlice (?) ?

18 M. Djidic (interprétation). - Oui.

19 M. Nobilo (interprétation). - Et qu'avez-vous appris en étant

20 officier de réserve dans cette école ? Lorsque l’on attaque un village à

21 l'aube, est-ce que l'on commence par des tirs d'artillerie ou une attaque

22 d'infanterie ?

23 M. Djidic (interprétation). - Cela dépend des conditions.

24 M. Nobilo (interprétation). - Les conditions sont celles-ci :

25 c'est l'aube, le village est endormi. Que vous a-t-on dit de faire à

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1 l'école ?

2 M. Djidic (interprétation). - Il y a plusieurs options

3 possibles.

4 M. Nobilo (interprétation). - Possibilité numéro un.

5 M. Djidic (interprétation). - Nous n'avons pas appris à attaquer

6 des villages dans cette formation.

7 M. Nobilo (interprétation). - Bon. Un instant si vous le

8 permettez. Pièce 56, s'il vous plaît.

9 (Une photo est placée sur le chevalet. Me Nobilo place un film

10 transparent par-dessus.)

11 Monsieur le Président, nous avons pris la pièce 56 versée au

12 dossier par l'accusation et nous avons placé sur cette pièce un plastique

13 transparent. Il sera donc possible de replacer ces deux pièces ensemble

14 par la suite. Tout d'abord, je voudrais marquer un repère correspondant à

15 la légende de la vue aérienne.

16 M. le Président. - Maître Nobilo, après cette question autour de

17 cette carte, nous ferons une pause. Allez-y.

18 M. Nobilo (interprétation). - Monsieur le Président, l’examen de

19 cette carte risque de prendre un certain temps. Peut-être vaudrait-il

20 mieux faire la pause maintenant.

21 M. le Président. - Je propose que nous fassions la pause et

22 nous reprendrons à 16 heures 15.

23 L’audience, suspendue à 16 h 15, est reprise à 16 h 20.

24 M. le Président. - Monsieur le Greffier, faites entrer l'accusé.

25 (L'accusé est introduit dans la salle d'audience.)

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1 M. Nobilo (interprétation). - Monsieur Djidic, nous en arrivons

2 à votre zone. Ce sont les photographies prises de Vitez et nous avons

3 recouvert la photographie aérienne d'un transparent sur lequel nous avons

4 indiqué les routes reprises dans la légende. Vous étiez commandant de la

5 défense de Stari Vitez pour une période de neuf mois, et vous étiez tout à

6 fait encerclé.

7 M. Djidic (interprétation). - Pendant onze mois.

8 M. Nobilo (interprétation). - Pendant onze mois, excusez-moi.

9 Vous avez dit que vous aviez un système de défense circulaire et que vous

10 avez donc résisté aux attaques pendant onze mois.

11 Pourriez-vous indiquer sur cette photographie aérienne quelles

12 étaient les positions que vous occupiez par rapport au HVO ? Quelles

13 étaient vos lignes de défense et quel était le territoire que vous

14 défendiez grâce à ce système de défense circulaire ? Quand, le 16 avril,

15 avez-vous établi ou à quelle date précise avez-vous établi la ligne de

16 défense ?

17 M. Djidic (interprétation). - Je pense que c'est le 17 avril, ou

18 plutôt le 16, que la ligne a été établie. Pendant les mois suivants, nous

19 avons réglementé tout cela.

20 M. Nobilo (interprétation). - Quelle soit réglementé ou pas, ou

21 régulé, est-ce que vous pourriez montrer cette ligne de défense et les

22 territoires vous contrôliez ?

23 Monsieur le Président, le témoin va montrer les lignes de

24 défense que j'indiquerai grâce à ce feutre rouge. Au fur et à mesure que

25 vous me les indiquerez, pourriez-vous nous donner le nom d'une rue ou d'un

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1 bâtiment important qui pourrait servir de repère ?

2 M. Djidic (interprétation). - Nous partons de l'hôtel.

3 M. Nobilo (interprétation). - Où se trouve l'hôtel ?

4 M. Djidic (interprétation). - Je crois que c'était ici.

5 M. Nobilo (interprétation). - Où se trouvait votre ligne de

6 défense par rapport à l'hôtel ? Est-ce que je peux indiquer cette rue ? En

7 connaissez-vous le nom ? Où est-ce que je vais indiquer la ligne de

8 défense, depuis ce point-ci jusqu'à celui-là ? Est-ce que je l'ai bien

9 indiquée ?

10 M. Djidic (interprétation). - Oui.

11 M. Nobilo (interprétation). - Merci. Puis on va dans cette

12 direction et de cette façon. Est-ce que c'est une rivière ?

13 M. Djidic (interprétation). - Oui.

14 M. Nobilo (interprétation). - Fort bien.

15 M. Djidic (interprétation). - Et puis il y a cette partie-là.

16 M. Nobilo (interprétation). - Vous me décrivez un cercle ?

17 M. Djidic (interprétation). - Oui.

18 M. Nobilo (interprétation). - Donc on revient vers la rivière et

19 le pont, puis la ligne se poursuit de ce côté-ci, sur la rive, cette rive-

20 ci de la rivière. Donc il y a un bois. C'est dans le bois ou près de la

21 rivière ?

22 M. Djidic (interprétation). - Dans le bois.

23 M. Nobilo (interprétation). - Donc à partir du bois, où va-t-

24 on ?

25 M. Djidic (interprétation). - On voit bien les lignes ici.

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1 M. Nobilo (interprétation). - Fort bien. Est-ce que c'est de ce

2 côté-ci ou de l'autre côté de ce petit hameau ? Est-ce que je peux tracer

3 une ligne droite ?

4 M. Djidic (interprétation). - Oui.

5 M. Nobilo (interprétation). - Fort bien. Et puis le stade, est-

6 ce qu’il était à l'intérieur de cette ligne de défense ? Pourriez-vous

7 nous montrer comment la ligne se poursuivait.

8 M. Djidic (interprétation). - C'est ici. Il faut apporter une

9 correction parce que la ligne ne se poursuit pas, elle fait un virage.

10 M. Nobilo (interprétation). - On corrigera cela plus tard. Est-

11 ce que je peux aller jusqu'au bout du stade ?

12 M. Djidic (interprétation). - Non, jusqu'ici.

13 M. Nobilo (interprétation). - Et puis d'ici ? Qu'allons-nous

14 faire du stade ? Est-ce qu'on le contourne, comme ceci ? Est-ce qu'on

15 traverse le stade ? Est-ce que je trace une ligne qui traverse le stade ?

16 Mais comment ?

17 (Le témoin trace lui-même la ligne.)

18 M. Nobilo (interprétation). - Comme ceci, et puis ?

19 M. Djidic (interprétation). - Ici, le long de l'endroit où il y

20 a des maisons, là où les habitations se terminent.

21 M. Nobilo (interprétation). - Où est votre ligne ?

22 M. Djidic (interprétation). - Ici. Voilà, c'est à peu près cela.

23 M. Nobilo (interprétation). - Et ici, est-ce que je peux réunir

24 ces deux bouts de ligne ?

25 M. Djidic (interprétation). - Non, jusqu'ici à peu près.

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1 (Me Nobilo dessine la ligne sur le transparent.)

2 M. Nobilo (interprétation). - Et ceci ?

3 (Le témoin montre sur la carte.)

4 M. Djidic (interprétation). - Un instant, s'il vous plaît. Cette

5 ligne, il faudrait la modifier. Cela passe par ici.

6 M. Nobilo (interprétation). - De cette façon-ci ? Donc cela

7 englobe aussi les habitations. Il faudrait supprimer ces deux lignes-ci.

8 Connaissez-vous le nom des rues parcourues par la ligne de défense en

9 ville ?

10 M. Djidic (interprétation). - Non.

11 M. Nobilo (interprétation). - Pourriez-vous nous dire, de ce

12 point-ci, donc en direction de l'hôtel, jusqu'au point le plus éloigné,

13 quelle distance cela représente ?

14 M. Djidic (interprétation). - Environ cinq cents mètres.

15 M. Nobilo (interprétation). - C'est donc la rue principale, au

16 début du territoire qui se trouvait sous votre contrôle et jusqu'à l'autre

17 extrémité, cela faisait une distance de cinq cents mètres. Et qu'est-ce

18 que cela faisait comme largeur ? Quels étaient les points latéraux où la

19 distance était la plus grande ?

20 M. Djidic (interprétation). - Environ six cents mètres.

21 M. Nobilo (interprétation). - Donc cela doit faire cinq cents à

22 six cents mètres. Combien d'habitants y avait-il à l'époque ?

23 M. Djidic (interprétation). - A l'époque, environ mille six

24 cents.

25 M. Nobilo (interprétation). - Bien. Je le rappelle, je ne suis

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1 pas un militaire, mais j'aimerais savoir s'il y avait des points

2 particuliers de résistance où vous aviez concentré votre force de tir ?

3 M. Djidic (interprétation). - Quand ?

4 M. Nobilo (interprétation). - Lorsque vous avez établi ces

5 lignes de défense, où étaient les points de résistance les plus

6 importants ?

7 M. Djidic (interprétation). - Je crois qu'on avait pratiquement

8 autant d'hommes sur tout le pourtour de cette ligne de défense.

9 M. Nobilo (interprétation). - Vous n'aviez donc pas de troupes

10 qui étaient concentrées à tel ou tel endroit ?

11 M. Djidic (interprétation). - Non. En fait, les lignes étaient

12 couvertes dans les directions principales de défense.

13 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce qu'on peut mettre une

14 flèche pour montrer d'où venait le HVO, qui venait d'ici, n'est-ce pas, et

15 de l'église ?

16 M. Djidic (interprétation). - Oui, et de l'école. C'est de là

17 que venaient la plupart des attaques.

18 M. Nobilo (interprétation). - Là où vous aviez les attaques les

19 plus nourries, c'est là que vous avez concentré le plus gros de vos

20 troupes, n'est-ce pas ?

21 M. Djidic (interprétation). - Oui.

22 M. Nobilo (interprétation). - Où était votre position et comment

23 s'appelait ce bâtiment ?

24 M. Djidic (interprétation). - C'était une maison individuelle.

25 M. Nobilo (interprétation). - C'était donc le quartier général ?

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1 M. Djidic (interprétation). - Oui.

2 M. Nobilo (interprétation). - Qu'en est-il de la police

3 militaire ? Où est-ce qu'elle était logée ? Où se trouvait son quartier

4 général ?

5 M. Djidic (interprétation). - La police militaire se trouvait

6 dans le même bâtiment que la police civile, à savoir le centre des

7 sapeurs-pompiers. Je crois que cela se trouvait quelque part ici.

8 M. Nobilo (interprétation). - Donc la police civile et la police

9 militaire se trouvaient dans le même bâtiment, qui serait indiqué par la

10 lettre P pour la police militaire et la police civile. Où se trouvait

11 votre entrepôt, votre base logistique ?

12 M. Djidic (interprétation). - Ici.

13 M. Nobilo (interprétation). - A l'intérieur de la ligne de

14 défense ou à l'extérieur ? Et nous indiquerons la base logistique par la

15 lettre L. Qu’en est-il du centre de communication ?

16 M. Djidic (interprétation). - Il se trouvait au sein du quartier

17 général.

18 M. Nobilo (interprétation). - Et les soldats, où prenaient-ils

19 leurs repas ? Est-ce qu’il y avait un endroit particulier réservé à cet

20 effet, ou est-ce qu'ils se nourrissaient dans les maisons ?

21 M. Djidic (interprétation). - J'avais peu d'effectifs mais nous

22 avions une cantine commune, toute proche du quartier général. C'est ici

23 que nous avons la cantine.

24 M. Nobilo (interprétation). - Nous allons indiquer cette cantine

25 sous le terme Kuchnja (?), en croate.

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1 Pourriez-vous nous dire où les soldats dormaient ? Est-ce qu’il

2 y avait des casernes ?

3 M. Djidic (interprétation). - C'est là que se trouvaient la

4 police civile et la police militaire.

5 M. Nobilo (interprétation). - Où étaient les autres soldats ? Où

6 dormaient-ils ?

7 M. Djidic (interprétation). - Ils rentraient chez eux pour

8 dormir puisque c'était des gens du coin.

9 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce que vous aviez un

10 détachement de protection pour l'état-major ?

11 M. Djidic (interprétation). - Oui, qui se composait d'environ

12 dix soldats qui montaient la garde, mais lorsqu'ils avaient fini leur

13 service ils rentraient chez eux.

14 M. Nobilo (interprétation). - Les effectifs, où étaient-ils

15 cantonnés ? Où se trouvaient-ils lorsqu'ils n'étaient pas de service ?

16 M. Djidic (interprétation). - Quand ?

17 M. Nobilo (interprétation). - En avril 1993, pendant le conflit.

18 M. Djidic (interprétation). - Ils étaient chez eux.

19 M. Nobilo (interprétation). - Il n'y avait donc pas d'endroit

20 particulièrement réservé pour eux. Est-ce que toute l'armée était déployée

21 dans les tranchées pendant les combats ?

22 M. Djidic (interprétation). - Non.

23 M. Nobilo (interprétation). - Donc ceux qui ne se trouvaient pas

24 sur la ligne de défense, étaient-ils rassemblés quelque part ?

25 M. Djidic (interprétation). - Non. Ils était chez eux à se

Page 1437

1 reposer.

2 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce que vous avez construit des

3 abris, des bunkers pendant ces onze mois ?

4 M. Djidic (interprétation). - Oui.

5 M. Nobilo (interprétation). - Pourriez vous nous montrer où ils

6 étaient ?

7 M. Djidic (interprétation). - Tous, autour de Stari Vitez.

8 M. Nobilo (interprétation). - Ce sont des tranchées. Mais moi,

9 je parle de bunkers

10 M. Djidic (interprétation). - Il n'y avait pas des bunkers

11 partout. La distance qu'il y avait entre eux était fonction du terrain. Il

12 y avait une distance d'environ 50 mètres entre deux bunkers.

13 M. Kehoe (interprétation). - Je crois que nous allons un peu

14 trop vite et nous ratons parfois la question.

15 M. le Président. - Toutes ces questions, Maître Nobilo, bien

16 entendu, vous paraissent très importantes, je suppose ?

17 M. Nobilo (interprétation). - Tout à fait.

18 M. le Président. - D'accord.Je crois que nous pouvons

19 maintenant reprendre nos places.

20 Maître Nobilo, vous souhaitez que le transparent soit joint

21 comme pièce à conviction, avec la carte ? Comment voulez vous faire ?

22 M. Nobilo (interprétation). - Oui, Monsieur le Président. Je

23 demanderai à ce que cette pièce soit versée, mais j'aimerais la garder sur

24 le chevalet pendant un petit moment encore, le cas échéant.

25 Monsieur Djidic, nous parlions de vos effectifs, de vos troupes.

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1 Vous avez dit que vous aviez de 50 à 100 hommes et que vous avez été

2 commandant pendant onze mois.

3 Pourriez-vous nous dire exactement combien d’hommes vous aviez ?

4 Vous avez dit que vous aviez vos propres hommes, certains attachés à

5 l'état-major, certains se trouvaient à leur domicile, certains étaient en

6 permission, certains qui venaient des brigades. Si l'on reprend la police

7 militaire et la police civile, pourriez-vous nous dire combien d’hommes

8 vous aviez à votre disposition pendant ces onze mois de siège ?

9 M. Djidic (interprétation). - De 200 à 250 hommes.

10 M. Nobilo (interprétation). - Et au début du siège, est-ce que

11 vous avez fait une manipulation supplémentaire ?

12 M. Djidic (interprétation). - Oui.

13 M. Nobilo (interprétation). - Et les soldats mobilisés ensuite

14 se sont trouvés dans ce chiffre de 250 ?

15 M. Djidic (interprétation). - Oui.

16 M. Nobilo (interprétation). - Parlons des armements. En plus des

17 armes d'infanterie, aviez-vous d'autres armes ?

18 M. Djidic (interprétation). - Oui.

19 M. Nobilo (interprétation). - Quels armements aviez-vous qui

20 n'étaient pas des armements d'infanterie ? Je ne parle pas des fusils ?

21 M. Djidic (interprétation). - Nous avions un mortier de

22 60 millimètres, avec seulement dix obus. Rien d’autre, pour ce qui est des

23 armes lourdes.

24 M. Nobilo (interprétation). - La nuit, ou à l’aube, lorsqu'il y

25 avait des attaques, est-ce que vous aviez des patrouilles dans les rues de

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1 Stari Vitez ?

2 M. Djidic (interprétation). - Il aurait dû y en avoir. Certains

3 patrouillaient, mais au matin, il est apparu, plus tard, que pratiquement

4 tous les hommes étaient endormis.

5 M. Nobilo (interprétation). - Sur la photographie aérienne, il

6 est possible de voir des tranchées. Quand avez-vous organisé la ligne de

7 défense ?

8 M. Djidic (interprétation). - Nous y travaillions encore trois

9 mois plus tard.

10 M. Nobilo (interprétation). - Et quand les travaux les plus

11 importants ont-ils commencé ?

12 M. Djidic (interprétation). - Ils ont commencé après que nous

13 ayons enterré les morts d’Ahmici.

14 M. Nobilo (interprétation). - Et quand ceci s'est il passé ? Je

15 pense que cela a dû se passer le 26 ou le 27 avril 1993, n’est-ce pas ?

16 M. Djidic (interprétation). - Oui.

17 M. Nobilo (interprétation). - Oui. A partir du 16 avril jusqu'au

18 26 ou 27 avril, moment où vous avez entrepris ces travaux importants,

19 comment vous-êtes vous défendus ?

20 M. Djidic (interprétation). - Les gens se dissimulaient, se

21 cachaient derrière des maisons, derrière des remises, derrière des arbres,

22 dans des ravins, autour du stade, là où il y avait des clôtures.

23 M. Nobilo (interprétation). - Vous parlez de résidences ou

24 d'habitations individuelles ?

25 M. Djidic (interprétation). - Oui.

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1 M. Nobilo (interprétation). - Par rapport à l'hôtel Vitez, vous

2 avez dit que la ligne de défense faisait environ 150 mètres. Est-ce que

3 vos unités ont pu se rapprocher au cours des combats ?

4 M. Djidic (interprétation). - Non.

5 M. Nobilo (interprétation). - Donc vous n'êtes jamais parvenus

6 qu'à 150 mètres de le Hôtel Vitez ?

7 M. Djidic (interprétation). - J'ai dit que la distance était de

8 150 à 200 mètres, mais mes troupes se sont rapprocchées davantage de

9 l'hôtel.

10 M. Nobilo (interprétation). - Jusqu'où sont-elles parvenues ?

11 M. Djidic (interprétation). - Elles sont parvenues au bâtiment

12 administratif de l'administration des services.

13 M. Nobilo (interprétation). - C'est à quelle distance de

14 l'hôtel ?

15 M. Djidic (interprétation). - De 80 à 100 mètres.

16 M. Nobilo (interprétation). - Quand était-ce ?

17 M. Djidic (interprétation). - Je ne me souviens plus exactement.

18 Mais ce sont des actions que les gens ont menées de leur propre chef. Les

19 soldats essayaient de trouver des cigarettes, des boissons alcoolisées.

20 Ils ne sont pas restés longtemps dans ce bâtiment.

21 M. Nobilo (interprétation). - Vous avez dit que le 16 avril,

22 votre quartier général a été frappé par des obus et vous êtes allés

23 ailleurs. Où ?

24 M. Djidic (interprétation). - Je me suisdéplacé de 100 mètres,

25 plus vers l'intérieur de Stari Vitez.

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1 M. Nobilo (interprétation). - Et où vous êtes-vous installés ?

2 M. Djidic (interprétation). - A peu près au même endroit, mais

3 100 mètres plus loin.

4 M. Nobilo (interprétation). - C'était une réponse particulière ?

5 M. Djidic (interprétation). - Oui.

6 M. Nobilo (interprétation). - Pourriez-vous nous indiquer sur la

7 carte où se trouvait votre quartier général ?

8 M. Djidic (interprétation). - Je crois que c'était ici.

9 M. Nobilo (interprétation). - J'ai indiqué cet endroit par la

10 lettre Z et le chiffre 1 : Z1.

11 J’ai donc indiqué cet endroit par la lettre ou la cote Z1. C'est

12 le nouveau quartier général.

13 M. Nobilo (interprétation). - Vous avez dit que vous aviez

14 déplacé votre quartier général d’environ 100 mètres.

15 M. Djidic (interprétation). - Oui, à peu près.

16 M. Nobilo (interprétation). - Oui, mais si l'ensemble fait 500

17 ou 600 mètres, c'est un peu trop près ?

18 M. Djidic (interprétation). - Eh bien, mesurez vous même.

19 M. Nobilo (interprétation). - Fort bien.

20 Vous avez parlé de maisons qui avaient été touchées avec ces BB,

21 des extincteurs d'incendie.

22 Est-ce que vous pourriez nous dire quelles sont les maisons qui

23 furent touchées et dans quelle rue ? Pourriez-vous être précis ?

24 M. Djidic (interprétation). - ...

25 (L'interprète n'a pas entendu la réponse.)

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1 M. le Président. - Monsieur le Procureur ?

2 M. Kehoe (interprétation). - L'interprète de la cabine anglaise

3 n'a pas entendu la réponse du témoin parce qu'il y a un problème de

4 chevauchement des questions et des réponses.

5 M. le Président. - Maître Nobilo, pouvez-vous reprendre votre

6 question et permettre ainsi à l'interprète de faire son travail

7 convenalement.

8 M. Nobilo (interprétation). - Ma question était la suivante :

9 pourriez-vous indiquer les maisons qui ont été touchées par ces engins

10 explosifs fabriqués avec des extincteurs ?

11 M. Djidic (interprétation). - J'ai dit que très peu de maisons

12 n'avaient pas été touchées par ces engins explosifs ou pratiquement,

13 c'est-à-dire que ces engins sont tombés tout près des maisons.

14 M. Nobilo (interprétation). - Pourriez-vous nous donner un

15 exemple et indiquer certaines des maisons, en nous donnant le nom des

16 propriétaires et les adresses de ces maisons touchées par ces

17 extincteurs ?

18 M. Djidic (interprétation). - Oui, je peux.

19 M. Nobilo (interprétation). - Ces maisons qui ont été touchées

20 par ces extincteurs transformées, seront indiquées par un point.

21 M. Djidic (interprétation). - Si vous voulez que je le fasse, je

22 peux vous dire qu'il y aura beaucoup de points sur le périmètre de

23 Stari Vitez, mais commençons par dix maisons.

24 M. le Président. - J'interviens, le témoin répondra comme il

25 voudra, mais sur la carte qui est soumise à l’appréciation du tribunal, il

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1 va de soi qu’il est difficile de distinguer les maisons qui sont touchées,

2 l'identité des propriétaires, etc.

3 La carte qui nous est fournie et une carte aérienne. Peut-être

4 que vous pourriez simplifier la question et montrer quelques exemples de

5 maisons. Mais là, je crois qu'il va être bien difficile de faire la liste

6 de toutes les maisons qui ont été touchées.

7 Le témoin vous a répondu. Donc essayons d'aller un petit peu

8 plus vite sur cette question, s'il vous plaît.

9 M. Nobilo (interprétation). - On voit mieux quand on est plus

10 près. Le témoin pourra peut-être y parvenir, mais nous allons procéder

11 autrement.

12 Je vous montrerai certains quartiers et le témoin me dira si ces

13 extincteurs transformés ont frappé ces maisons ou pas.

14 M. le Président. - C'est mieux ainsi.

15 M. Nobilo (interprétation). - Je vous montre d'abord cette

16 partie.

17 M. Djidic (interprétation). - Oui, c'est mieux.

18 M. Nobilo (interprétation). - J'indique cette partie par le

19 chiffre deux.

20 M. Djidic (interprétation). - Oui.

21 M. Nobilo (interprétation). - Le témoin demande s'il peut aider.

22 M. Djidic (interprétation). - Monsieur le Président, permettez-

23 moi de prêter assistance.

24 M. le Président. - Bien entendu.

25 M. Djidic (interprétation). - Ce que vous voyez maintenant ce

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1 sont les endroits qui ont été touchés par ces engins explosifs. Tous,

2 absolument tous.

3 M. Nobilo (interprétation). - Vous n'avez pas indiqué

4 exactement, vous l'avez fait un peu au hasard.

5 M. Djidic (interprétation). - C'est vrai, parce que la totalité

6 de ce quartier a été frappé par une multitude d'engins explosifs.

7 M. Nobilo (interprétation). - Monsieur Djidic, pour les

8 catapultes qui permettaient de lancer ces engins, ces extincteurs qui

9 avaient été transformés en engins explosifs, comment se faisait la

10 trajectoire ? Est-ce que la trajectoire était directe ou pas ?

11 M. Djidic (interprétation). - Non, elle avait la forme d'un arc.

12 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce que cet engin lancé de

13 cette façon peut survoler un bâtiment de deux étages ?

14 M. Djidic (interprétation). - Oui.

15 M. Nobilo (interprétation). - Et quelle est la portée de ces

16 engins ?

17 M. Djidic (interprétation). - De 300 à 400 mètres, je pense. La

18 portée peut être plus réduite et peut être aussi plus longue. Mais je ne

19 suis pas sûr.

20 M. Nobilo (interprétation). - Lorsque le Procureur vous a posé

21 la question, vous avez dit que vous aviez suffisamment de munitions, que

22 vous aviez un arsenal militaire.

23 M. Djidic (interprétation). - Oui, nous avions un petit arsenal

24 qui nous servait de renfort et en tout cas nous distribuions ces armes ou

25 ces munitions à ceux qui partaient au front.

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1 M. Nobilo (interprétation). - Pendant ces onze mois, les

2 réserves ont été utilisées. Comment les avez-vous remplacées ?

3 M. Djidic (interprétation). - Nous avions de nouvelles munitions

4 car des personnes avaient été capturées, et nous reprenions les munitions

5 que les personnes avaient dans leur maison.

6 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce que la FORPRONU a apporté

7 des munitions et de l'équipement militaire ?

8 M. Djidic (interprétation). - Jamais.

9 M. Nobilo (interprétation). - Qui est le Général Alagic ?

10 M. Djidic (interprétation). - C'était le commandant du septième

11 corps.

12 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce qu'il a été, à un moment

13 donné, commandant du 3ème corps ?

14 M. Djidic (interprétation). - Non.

15 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce qu'il était commandant du

16 groupe opérationnel Krajina ?

17 M. Djidic (interprétation). - Je pense que oui.

18 M. Nobilo (interprétation). - J'ai un document, Monsieur le

19 Président, et je vais demander à M. l'Huissier de s'approcher, s'il le

20 veut bien.

21 (Le document est remis au témoin, aux Juges et au bureau du

22 Procureur).

23 Monsieur le Président, Messieurs les Juges, la première page

24 vous montre un article qui vient du Liljana (?). C'est un journal proche

25 des milieux gouvernementaux de Bosnie-Herzégovine. Il s'appelle donc

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1 Liljana. Il date de la semaine dernière, du 23 juillet 1997n exactement.

2 Pardon ! Du 30 juillet. Nous avons photocopié certaines pages où l'on

3 parle des souvenirs de guerre du Général Alagic qui a écrit un ouvrage,

4 "La guerre en Bosnie centrale".

5 La page 27, c'est la troisième page de la copie que j'ai du

6 journal... Pourriez-vous placer cette page sur le rétroprojecteur ?

7 A droite, près de la photo, vous voyez le commandant

8 Fikret Tuskic, de la septième brigade de Krajina. Vous avez le titre :

9 "L'armée fait l'objet d'un chantage par le siège de Stari Vitez où la peur

10 régnait à cause du massacre perpétré contre les Bosniens".

11 Le texte se poursuit. De l'autre côté, on parle de ce chantage à

12 Stari Vitez et on dit que l'objectif avait toujours été de les dissuader

13 de pénétrer dans Stari Vitez, parce que nous craignions qu'un massacre

14 plus horrible encore que celui qui s'est produit à Ahmici puisse se

15 produire.

16 Le texte qui suit est important, d'où la raison de la

17 présentation de cette pièce : "Grâce à nos relations avec les Nations

18 Unies, nous avons réussi à amener quelques ressources à Stari Vitez pour

19 que Stari Vitez puisse se défendre et, parallèlement, grâce à nos tirs

20 d'artillerie, nous avons pu défendre Stari Vitez. Tous les habitants, même

21 les femmes, ont participé à la défense".

22 J'aimerais que cet article puisse être versé au dossier parce

23 que cette source-ci est bien connue et je peux vous fournir l'original.

24 M. Kehoe (interprétation). - Apparemment, on dit que le

25 général Alagic parle des ressources apportées par la FORPRONU.

Page 1447

1 M. le Président. - Je suis incapable de vous départager sur la

2 traduction, bien entendu.

3 La question pour l'instant est de savoir si nous l'intégrons

4 comme pièce à conviction. Je crois qu'il est évident qu'il n'y a pas de

5 problème d'identification de source, par hypothèse. Nous l'intégrons donc

6 comme pièce à conviction. Vous le ferez traduire et vous y répondrez comme

7 vous souhaitez y répondre.

8 Monsieur le Greffier, nous en sommes à quelle pièce à conviction

9 ici ?

10 M. le Greffier. - D/25.

11 M. le Président. - D/25.

12 M. Nobilo (interprétation). - Monsieur Alagic affirme que des

13 armes vous sont parvenues grâce à la FORPRONU.

14 M. Djidic (interprétation). - Ce n'est pas exact.

15 M. Nobilo (interprétation). - Donc Monsieur Alagic ne dit pas la

16 vérité. Est-ce que la FORPRONU est venue à Stari Vitez pendant le siège ?

17 M. Djidic (interprétation). - Oui.

18 M. Nobilo (interprétation). - Quel était son objectif ?

19 M. Djidic (interprétation). - Afin d'organiser des réunions.

20 Elle escortait aussi les convois d'aide humanitaire, ainsi que la Croix-

21 Rouge internationale pour permettre l'évacuation des blessés et pour que

22 l'on parvienne à un accord sur certains échanges.

23 M. Nobilo (interprétation). - Est-il exact, comme le dit le

24 Général Alagic, que même les femmes ont été mobilisées pour participer à

25 la défense ?

Page 1448

1 M. Djidic (interprétation). - Oui, il y avait des femmes dans

2 les services de premiers secours et aussi pour d'autres activités.

3 M. Nobilo (interprétation). - Monsieur Djidic, êtes-vous au

4 courant de l'appel public lancé par le HVO à toutes les femmes, à tous les

5 enfants, à toutes les personnes âgées ? Je ne parlais pas de l'appel, mais

6 plutôt de la déclaration faite par le HVO selon laquelle toutes ces

7 personnes pouvaient quitter Vitez ?

8 M. Djidic (interprétation). - Oui.

9 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce que cela a été accepté ?

10 M. Djidic (interprétation). - Non, pas par moi, ni par personne.

11 M. Nobilo (interprétation). - Pourquoi ?

12 M. Djidic (interprétation). - Parce que les gens ne voulaient

13 pas abandonner leur maison.

14 M. Nobilo (interprétation). - Ne pensez-vous pas que, de cette

15 façon, on aurait pu éviter la perte de vies civiles, parce qu'on parle de

16 civils ici et pas de militaires ?

17 M. Djidic (interprétation). - Cela aurait peut-être été possible

18 avant les... (Pas de traduction.), mais pas après.

19 M. Nobilo (interprétation). - Avez-vous proposé aux civils de

20 partir ?

21 M. Djidic (interprétation). - Non.

22 M. Nobilo (interprétation). - Ne pensez-vous pas qu'il était de

23 votre devoir de faire cette proposition aux habitants pour sauver leurs

24 vies ?

25 M. Djidic (interprétation). - Proposer qu'ils quittent leurs

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1 maisons ?

2 M. Nobilo (interprétation). - Oui, mais dans un but précis, pour

3 sauver leurs vies.

4 M. Djidic (interprétation). - Il était impossible de sauver

5 Stari Vitez.

6 M. Nobilo (interprétation). - Le HVO a fait une proposition à

7 partir d'avril.

8 M. Djidic (interprétation). - Les personnes n'en voulaient pas.

9 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce qu'il y a eu d'autres

10 propositions ?

11 M. Djidic (interprétation). - Je pense que oui.

12 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce que vous seriez d'accord

13 avec moi pour dire qu'à un moment donné, lors des combats, le HVO avait

14 permis aux civils de quitter Stari Vitez ?

15 M. Djidic (interprétation). - Non, je ne suis pas d'accord.

16 M. Nobilo (interprétation). - Dites-moi à partir de quand c'est

17 devenu impossible.

18 M. Djidic (interprétation). - Il y a eu des périodes

19 différentes, où cela a été impossible, et où il n'y a eu ni accord ni

20 proposition permettant de quitter la ville.

21 M. Nobilo (interprétation). - Mais est-ce que dans l'intervalle

22 il y avait des périodes où il était possible de sortir ?

23 M. Djidic (interprétation). - Pendant un certain temps, le HVO a

24 autorisé les civils à partir et pratiquement tous les réfugiés ont quitté

25 Stari Vitez. Ceux qui possédaient une maison, en revanche, n'ont pas voulu

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1 abandonner leur maison.

2 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce que vous avez pu le

3 vérifier ?

4 M. Djidic (interprétation). - Je crois que non.

5 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce que vous avez essayé de le

6 vérifier ?

7 M. Djidic (interprétation). - Non.

8 M. Nobilo (interprétation). - Comment procédiez-vous à

9 l'évacuation des blessés, lorsque vous l'organisiez ? Par l'intermédiaire

10 de qui ?

11 M. Djidic (interprétation). - Nous n'avons pas évacué la

12 majorité des blessés civils. Quelques-uns ont été évacués avec l'aide de

13 la Croix-Rouge internationale, qui est venue au moment de l'arrivée de la

14 FORPRONU.

15 M. Nobilo (interprétation). - Vous avez évoqué deux moments, où

16 des gens sont morts, et où l'évacuation a été interdite.

17 M. Djidic (interprétation). - Je n'en ai pas mentionné que deux.

18 M. Nobilo (interprétation). - Combien de cas de ce genre y a-t-

19 il eu ?

20 M. Djidic (interprétation). - Je ne sais pas exactement, mais de

21 nombreux cas.

22 M. Nobilo (interprétation). - Pouvez-vous me donner les noms des

23 gens concernés et les dates de ces événements.

24 M. Djidic (interprétation). - Je ne pourrai pas les citer tous,

25 mais je peux me rappeler un certain nombre de ces gens.

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1 L'un de ces hommes, qui est mort, est un cas très

2 caractéristique car ce n'était pas un homme, mais un enfant de deux ans

3 et demi. Et puis, il y a eu d'autres victimes civiles, femmes et hommes,

4 et aussi des membres de l'armée de Bosnie-Herzégovine.

5 M. Nobilo (interprétation). - Revenons sur le cas de cet enfant.

6 A quel moment cela s'est-il passé ? A quelle date ?

7 M. Djidic (interprétation). - Je crois que j'ai inscrit cela sur

8 un papier, si Monsieur le Président m'autorise à m'aider d'un papier. Cela

9 s'est passé le 28 novembre 1993.

10 M. Nobilo (interprétation). - A qui vous êtes-vous adressé, à

11 qui avez-vous demandé l'autorisation d'évacuation ?

12 M. Djidic (interprétation). - Nous l'avons demandée par

13 l'intermédiaire de la 325ème brigade qui avait des contacts avec la

14 FORPRONU. La FORPRONU n'est arrivée que deux jours plus tard, l'enfant

15 était déjà mort.

16 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce que vous avez eu des

17 contacts directs avec le HVO ?

18 M. Djidic (interprétation). - Non.

19 M. Nobilo (interprétation). - Vous n'avez pas eu de contact

20 téléphonique ?

21 M. Djidic (interprétation). - Non, chez nous le téléphone ne

22 fonctionnait plus depuis le dixième jour de l'attaque. Jusqu'à la fin de

23 la guerre tous les téléphones étaient hors d'état de fonctionner.

24 M. Nobilo (interprétation). - Vous n'aviez pas une ligne

25 téléphonique militaire ?

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1 M. Djidic (interprétation). - Avec le HVO, non.

2 M. Nobilo (interprétation). - Donc, si je vous ai bien compris,

3 vous avez appelé la 325ème brigade, elle a appelé la FORPRONU et la

4 FORPRONU a mis deux jours à arriver.

5 M. Djidic (interprétation). - C'est cela.

6 M. Nobilo (interprétation). - Merci. Vous avez parlé de la

7 famine.

8 Est-ce que vous savez quelle était la situation à Vitez ?

9 Comment les habitants de Vitez s'en sortaient-ils du point de vue

10 alimentaire ?

11 M. Djidic (interprétation). - Je ne sais pas.

12 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce que vous avez entendu

13 parler du convoi Bijeli Put (?).

14 M. Djidic (interprétation). - Oui.

15 M. Nobilo (interprétation). - Quand est-ce que ce convoi est

16 arrivé sur le territoire de Vitez ?

17 M. Djidic (interprétation). - Je ne me rappelle pas la date

18 exacte. Un camion de ce convoi est entré dans Stari Vitez.

19 M. Nobilo (interprétation). - Qui organisait ce convoi ?

20 M. Djidic (interprétation). - Je crois que c'est Caritas qui

21 avait organisé ce convoi, ainsi que le conseil islamique à Zagreb.

22 M. Nobilo (interprétation). - Qui était le dirigeant de ce

23 convoi ?

24 M. Djidic (interprétation). - Ce convoi était dirigé par

25 Cefko (?), je ne connais pas son nom de famille. C'est l'Iman principal de

Page 1453

1 Zagreb.

2 M. Nobilo (interprétation). - Cefko Omer Bacic (?) ?

3 M. Djidic (interprétation). - Oui, c'est cela.

4 M. Nobilo (interprétation). - Et ils sont arrivés à Stari Vitez.

5 Mais qui conduisait l'ensemble de ce convoi Bijeli Put ?

6 M. Djidic (interprétation). - Si je me rappelle bien, c'était

7 Larry Holingworth.

8 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce que le nom du Dr Langac (?)

9 vous dit quelque chose ?

10 M. Djidic (interprétation). - Oui.

11 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce qu'il était le dirigeant de

12 ce convoi ?

13 M. Djidic (interprétation). - Il n'est pas entré dans

14 Stari Vitez.

15 M. Nobilo (interprétation). - Mais est-ce qu'il n'était pas l'un

16 des chefs de ce convoi Bijeli Put ?

17 M. Djidic (interprétation). - Je ne sais pas.

18 M. Nobilo (interprétation). - Vous avez dit que vous avez essuyé

19 le feu de l'artillerie du HVO. Est-ce que vous pouvez nous donner les

20 positions des canons ? Où se trouvait l'artillerie du HVO ?

21 M. Djidic (interprétation). - Oui, je peux vous les montrer.

22 M. Nobilo (interprétation). - Je vous en prie.

23 M. Djidic (interprétation). - Au moins approximativement.

24 M. Nobilo (interprétation). - Nous allons donc à nouveau

25 utiliser le transparent.

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1 Sur ce transparent placé par-dessus la photographie aérienne de

2 Vitez, nous allons essayer de localiser les positions des canons.

3 M. Djidic (interprétation). - C'est à partir de Kolcevina (?)

4 que Stari Vitez a été le plus pilonnée.

5 M. Nobilo (interprétation). - Pouvez-vous nous montrer à partir

6 d'où ? Où se trouve les positions des canons ?

7 M. Djidic (interprétation). - Les positions des canons

8 changeaient.

9 M. Nobilo (interprétation). - Les positions les plus courantes.

10 M. Kehoe (interprétation). - Excusez-moi, Maître, les questions

11 et réponses se chevauchent.

12 M. Djidic (interprétation). - Les positions des canons

13 changeaient.

14 M. Nobilo (interprétation). - Pouvez-vous nous donner une

15 position caractéristique.

16 M. Djidic (interprétation). - Oui, je le peux. La région située

17 derrière la station d'essence Tale.

18 M. Nobilo (interprétation). - Je vais donc inscrire la lettre T

19 à cet endroit.

20 (L'interprète : T pour topovi, qui veut dire canon.)

21 M. Djidic (interprétation). - Oui, c'est à peu près cela.

22 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce que c'est un canon qui se

23 déplaçait ou est-ce qu'il y avait plusieurs canons ?

24 M. Djidic (interprétation). - Il y avait plusieurs sortes

25 d'armes, plusieurs sortes d'armes lourdes.

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1 M. Nobilo (interprétation). - Combien y en avait-il dans cette

2 zone ?

3 M. Djidic (interprétation). - Cela dépendait. J'ai remarqué un

4 canon de 40 millimètres.

5 Mon quartier général a été bombardé par un obus de

6 128 millimètres.

7 Il y avait également des mortiers, ainsi que des canons de 60 et

8 40 millimètres qui pilonnaient Stari Vitez.

9 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce que vous avez d'autres

10 positions à nous montrer ?

11 M. Djidic (interprétation). - Oui. Cette zone ici s'appelle

12 Gradina.

13 M. Nobilo (interprétation). - Qu'y avait-il à cet endroit ? Quel

14 type d'armes ?

15 M. Djidic (interprétation). - Je crois que c'était un canon

16 antiaérien et également un canon de 40 millimètres.

17 M. Nobilo (interprétation). - Ensuite ?

18 M. Djidic (interprétation). - Après la prise du village de

19 Gacice, il y avait également une position en-dessous du village.

20 M. Nobilo (interprétation). - Où se trouvait-elle ?

21 M. Djidic (interprétation). - Ici, dans cette zone.

22 M. Nobilo (interprétation). - Nous allons inscrire un T et un G

23 pour Gacice. Qu'est-ce qu'on trouvait là ? Quel genre d'armes ?

24 M. Djidic (interprétation). - Un canon de 20 millimètres, un

25 canon de 40 millimètres ; il y avait également des mortiers de calibres

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1 inférieurs.

2 M. Nobilo (interprétation). - Ensuite ?

3 M. Djidic (interprétation). - Je ne me rappelle rien d'autre,

4 pour le moment.

5 Nous avions également des engins dans la direction de l'usine,

6 un canon de 155 millimètres à longue portée également, mais je ne sais pas

7 où il était positionné. Nous avions aussi des obus de ce type.

8 M. Nobilo (interprétation). - Le canon qui tirait depuis

9 l'usine, quel genre de calibre avait-il ?

10 M. Djidic (interprétation). - Je crois que c'était un canon de

11 40 millimètres.

12 M. Nobilo (interprétation). - Vous aviez des mortiers. Où les

13 avez-vous positionnés, à partir de quelle position est-ce que vous tiriez

14 avec ces mortiers ?

15 M. Djidic (interprétation). - Nous tirions très rarement avec

16 ces mortiers. Ils étaient localisés près de Lasva.

17 M. Nobilo (interprétation). - Vous pouvez nous montrer où ?

18 M. Djidic (interprétation). - Oui.

19 M. Kehoe (interprétation). - Excusez-moi, mais laissez-moi le

20 temps de m'approcher de la photo pour voir.

21 M. Djidic (interprétation). - C'est effectivement un peu

22 imprécis, mais on peut se débrouiller tout de même.

23 M. Nobilo (interprétation). - Donc, nous avons inscrit la lettre

24 M à l'emplacement du mortier.

25 Est-ce que c'était le seul emplacement de mortier ou y en avait-

Page 1457

1 il d'autres ?

2 M. Djidic (interprétation). - En général, nous le gardions à cet

3 endroit, mais nous ne l'avons pas utilisé. Nous l'avons utilisé très

4 rarement parce que nous n'avions pas assez d'obus.

5 M. Nobilo (interprétation). - Mais lorsque vous l'avez utilisé,

6 est-ce que vous l'avez utilisé à partir d'autres emplacements également ?

7 M. Djidic (interprétation). - Je crois que nous l'avons utilisé

8 à Remiza.

9 M. Nobilo (interprétation). - Et où cela se trouve-t-il ?

10 M. Djidic (interprétation). - Dans la direction opposée.

11 M. Nobilo (interprétation). - Y a-t-il eu d'autres endroits d'où

12 vous avez utilisé le mortier ?

13 M. Djidic (interprétation). - Non.

14 M. Nobilo (interprétation). - Comment les mortiers étaient-ils

15 utilisés ? Est-ce qu’ils étaient placés sur la ligne de front ou à

16 l'arrière ?

17 M. Djidic (interprétation). - Cela dépendait des types de

18 mortiers.

19 M. Nobilo (interprétation). - Comment était utilisé le type de

20 mortier que vous aviez ?

21 M. Djidic (interprétation). - Surtout sur la ligne de front.

22 M. Nobilo (interprétation). - Cela signifie dans les tranchées,

23 avec l'infanterie ?

24 M. Djidic (interprétation). - Tout près.

25 M. Nobilo (interprétation). - A quelle distance ?

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1 M. Djidic (interprétation). - A peu près à 10 mètres, parfois un

2 peu plus loin. C'était surtout un commando.

3 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce qu'une position de mortiers

4 se trouve dans une zone ouverte sur le théâtre de combats ou est-ce que

5 c'est un endroit protégé ?

6 M. Djidic (interprétation). - En général, c'est un endroit

7 abrité ou protégé.

8 M. Nobilo (interprétation). - Quel genre d'abri ?

9 M. Djidic (interprétation). - Cela ne doit pas être spécialement

10 construit.

11 M. Nobilo (interprétation). - Mais est-ce que cela ne doit pas

12 être sur un plateau, sur une surface plane, près de la ligne de front ?

13 M. Djidic (interprétation). - Pourquoi pas ?

14 M. Nobilo (interprétation). - J'imagine que l'adversaire pouvait

15 le toucher ou toucher les gens qui faisaient fonctionner le mortier ?

16 M. Djidic (interprétation). - Oui, vous avez raison.

17 M. Nobilo (interprétation). - Donc il fallait abriter le

18 mortier.

19 M. Djidic (interprétation). - Oui, mais on pouvait l'utiliser

20 depuis un endroit non protégé.

21 M. Nobilo (interprétation). - Mais est-ce la façon dont on

22 l'utilise normalement, habituellement ?

23 M. Djidic (interprétation). - Des commandos, oui.

24 M. Nobilo (interprétation). - Vous avez mentionné le RPG, un

25 lance-roquettes à main. Combien de roquettes aviez-vous pour ce lance-

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1 roquettes ?

2 M. Djidic (interprétation). - A peu près dix.

3 M. Nobilo (interprétation). - Pourriez-vous me dire depuis

4 quelle position vous avez utilisé ces RPG ?

5 M. Djidic (interprétation). - C'était surtout le long des lignes

6 de communication.

7 M. Nobilo (interprétation). - Peut-on marquer ces positions ?

8 M. Djidic (interprétation). - Oui.

9 (Le témoin indique l'emplacement que Me Nobilo marque sur la

10 photo).

11 M. Djidic (interprétation). - Ici.

12 M. Nobilo (interprétation). - Donc nous le marquons d'une

13 lettre R.

14 M. Djidic (interprétation). - Ici, et encore ici. Nous avons

15 bougé ces positions parce que nous n'avions qu'un RPG lance-roquettes.

16 M. Nobilo (interprétation). - Vous avez dit que vous utilisiez

17 le lance-roquettes le long de la principale ligne de front et que vous

18 l'avez fait bouger.

19 Qu'est-ce que cela signifie ? Est-ce que cela veut dire que vous

20 passiez d'un côté de la route à l'autre côté de la route ?

21 M. Djidic (interprétation). - Cela dépendait d'où venaient les

22 attaques. Nous n'étions jamais sûrs de savoir si un autre camion piégé

23 n'allait pas arriver.

24 M. Nobilo (interprétation). - Donc il y a ces trois positions.

25 Est-ce que vous faisiez une rotation entre ces trois points ?

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1 M. Djidic (interprétation). - Ces trois positions ont été les

2 principales positions occupées.

3 M. Nobilo (interprétation). - En décrivant quel arc de cercle,

4 avez-vous modifié la position du lance-roquettes ?

5 M. Djidic (interprétation). - Je ne vous comprends pas.

6 M. Nobilo (interprétation). - Vous avez dit que vous changiez de

7 position. Je voudrais donc savoir entre ces trois points que vous avez

8 indiqués, comment vous changiez de position.

9 Y avait-il un ordre ou est-ce que le lance-roquettes était

10 toujours gardé au même endroit ?

11 M. Djidic (interprétation). - Le lance-roquettes était presque

12 toujours gardé au même endroit.

13 M. Nobilo (interprétation). - Pouvez-vous me dire au cours de

14 ces onze mois si vous avez eu des contacts avec la 325ème brigade ? Avez-

15 vous reçu des informations faisant état de l'endroit où se trouvait cette

16 brigade ?

17 M. Djidic (interprétation). - Oui, effectivement.

18 M. Nobilo (interprétation). - Pouvez-vous décrire l'emplacement

19 où se trouvait la 325ème brigade au fil des mois ?

20 M. Djidic (interprétation). - C'est facile à expliquer. La ligne

21 de front a peu évolué entre le début et la fin de la guerre.

22 M. Nobilo (interprétation). - Pouvez-vous expliquer où la

23 325ème brigade se trouvait lorsque la ligne de front a été créée ?

24 M. Djidic (interprétation). - Oui, je peux vous le dire, ce

25 n'était pas difficile à voir.

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1 M. Nobilo (interprétation). - Monsieur le Président, je voudrais

2 que soit versée au dossier cette feuille de plastique transparent, et

3 terminer le contre-interrogatoire sur ce transparent pour passer ensuite à

4 une autre vue.

5 M. Kehoe (interprétation). - Le témoin a fait quelques

6 corrections sur cette carte particulière. Il faudrait donc attendre un peu

7 pour le versement de cette pièce.

8 M. le Président. - Vous parlez sur la ligne de défense ? Voilà,

9 Maître Nobilo a la solution.

10 M. Nobilo (interprétation). - En bleu, nous devrions essayer de

11 supprimer les lignes superflues.

12 (Il trace en bleu les lignes superflues).

13 Est-ce correct maintenant ?

14 M. Djidic (interprétation). - Oui.

15 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce que l'Huissier pourrait

16 m'aider ?

17 M. le Président. - Le transparent portera quelle cote, Monsieur

18 le greffier ?

19 M. le Greffier. - D/26.

20 M. le Président. - Faites attention aux marques, Monsieur

21 l'Huissier. Ce serait dommage d'effacer tout ce beau travail !

22 Maître Nobilo et Monsieur le Procureur, il est 17 heures 25. Je

23 crois que, sauf avis contraire de votre part, même si nous poursuivions

24 jusqu'à 18 heures, nous ne terminerions pas avec le témoin. Maître

25 Nobilo ?

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1 M. Nobilo (interprétation). - Je crains de ne pas en avoir

2 terminé. Vous voyez que j'ai fait de mon mieux, j'ai laissé tomber pas mal

3 de choses, mais il s'agit d'éléments pertinents.

4 M. le Président. - Vous avez laissé tomber certaines choses,

5 mais vous en avez repris un certain nombres d'autres. Mais là, n'est pas

6 la question.

7 Dans ces conditions, vous allez poser votre dernière question

8 autour de cette carte.

9 Nous allons lever la séance à 17 heures 30, ou dès que vous avez

10 terminé les questions sur cette carte, et nous remettrons la suite du

11 contre-interrogatoire au 19 août à 10 heures

12 Maître Nobilo, vous terminez avec le présent document.

13 M. Nobilo (interprétation). - Monsieur le témoin, je voudrais

14 vous demander encore une fois où se trouvait la 325ème brigade et la ligne

15 de front par rapport au HVO. Commençons par avril 1993.

16 Au marqueur bleu, j'ai indiqué IV en chiffres romains pour le

17 mois d'avril 1993 et au-dessus 325, c'est le numéro de la brigade.

18 Nous demandons maintenant au témoin ce qu'il sait de la ligne de

19 front entre le HVO et la 325ème brigade.

20 M. Djidic (interprétation). - Dans le courant du mois d'avril,

21 la situation a changé. La ligne de front n'était pas fixe. Je peux essayer

22 de vous donner une indication de ce que j'ai vu simplement depuis

23 Stari Vitez et de ce que j'ai entendu de la part de collègues de la

24 325ème brigade.

25 M. Nobilo (interprétation). - Je vous demande qu'elle serait la

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1 meilleure manière d'indiquer cette ligne de front d'une localité à

2 l'autre. Est-ce que cela vous convient ?

3 M. Djidic (interprétation). - Ljubici ici, Bickija là.

4 M. Nobilo (interprétation). - Puis-je relier les deux lignes

5 entre elles ?

6 M. Djidic (interprétation). - Un instant, s'il vous plaît.

7 C'était ici de toute manière, Gorbavica (?), mais je ne suis pas tout à

8 fait sûr. Je pense qu'ensuite la ligne remontait vers Sadovaca. Pour le

9 reste, je ne sais pas.

10 M. Nobilo (interprétation). - Et dans cette direction au-dessus

11 d’Ahmici, est-ce que vous pouvez nous donner des indications ?

12 M. Djidic (interprétation). - Non, je ne me souviens pas.

13 M. Nobilo (interprétation). - Qu'en est-il de Sivrino Selo ? Qui

14 contrôlait Sivrino Selo ?

15 M. Djidic (interprétation). - L'armée le contrôlait. Puis-je y

16 mettre un demi-cercle ? C'est là que se trouve ma maison, et en remontant,

17 puis vers la droite, et de nouveau en remontant.

18 M. Nobilo (interprétation). - Pirici était entre les mains de

19 qui ?

20 M. Djidic (interprétation). - Je ne sais pas.

21 M. Nobilo (interprétation). - Pouvez-vous vous souvenir de ce

22 qu'il en était de cette route, que je montre maintenant, à partir de

23 Dubravica vers Tolovici ? Qui contrôlait la zone ?

24 M. Djidic (interprétation). - Le HVO contrôlait jusqu'ici. C'est

25 très approximatif.

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1 M. Nobilo (interprétation). - Donc vous étiez à Vitez et l'armée

2 était ici. Est-ce que vous connaissez la situation de ces deux endroits,

3 que je montre maintenant ?

4 M. Djidic (interprétation). - Je ne pouvais pas voir la ligne de

5 ce côté-là, donc ce que je dirais ne serait pas fiable.

6 M. Nobilo (interprétation). - Qu'en est-il de cette route qui

7 part de Stara Bila et qui va Dolaca (?) ?

8 M. Djidic (interprétation). - C'était le HVO qui patrouillait.

9 M. Nobilo (interprétation). - Jusqu'à quel point ?

10 M. Djidic (interprétation). - Je ne sais pas.

11 M. Nobilo (interprétation). - Qu'en est-il de Rajkovic (?) ? Qui

12 contrôlait Rajkovic ?

13 M. Djidic (interprétation). - Je crois que l'armée contrôlait

14 Rajkovic, mais je ne suis pas sûr. Je ne sais pas jusqu'où le HVO

15 contrôlait ce territoire, mais plus tard l'armée en a pris le contrôle. Je

16 ne sais pas à quelle date exactement.

17 M. Nobilo (interprétation). - Pouvons-nous marquer cette partie

18 de la carte comme étant sous le contrôle de l'armée ?

19 M. Djidic (interprétation). - Oui.

20 (Maître Nobilo hachure la zone).

21 M. Djidic (interprétation). - Il ne s'agit pas d'une carte

22 précise que nous sommes en train de dresser.

23 Vous avez oublié d'encercler Stari Vitez.

24 M. Nobilo (interprétation). - Pouvez-vous m'aider.

25 (Le témoin désigne l'emplacement.)

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1 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce que cette carte montre bien

2 la situation telle qu'elle était en avril 1993 ?

3 M. Djidic (interprétation). - Pour autant que j'ai pu voir,

4 approximativement. Je ne sais pas comment était la ligne de front du côté

5 de Kruscica.

6 M. Nobilo (interprétation). - Merci. Monsieur le Président, ce

7 sera tout pour cette carte, et nous aimerions en demander le versement au

8 dossier.

9 M. le Président. - Monsieur le Greffier, nous versons cette

10 pièce qui va porter le n° D/27.

11 Nous allons nous interrompre. Nous allons ajourner nos travaux.

12 M. Kehoe (interprétation). - Pour ce qui concerne cette pièce,

13 Monsieur le Président, il faudrait préciser la date du 16 avril 1993, et

14 dire que c'était la situation après le 16 avril 1993, pour être le plus

15 précis possible.

16 M. Djidic (interprétation). - Dans le courant du mois d'avril,

17 mais après le 16 avril.

18 M. le Président. - Messieurs, vous vouliez intervenir ?

19 M. Hayman. - Avant que nous fassions l'interruption, et

20 puisqu'il n'y a plus d'audience pendant deux semaines, je voudrais des

21 précisions concernant une audience et une décision qui a été prise au

22 début de la semaine.

23 Il s'agit de la requête relative à l'obligation de

24 communication. Le Tribunal avait décidé que pour la session du mois

25 d'août, tout témoin appelé par l'accusation serait notifié par avance à la

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1 défense, en tant que mesure provisoire et sous réserve de la décision

2 finale du Tribunal.

3 J'ai parlé à l'accusation concernant le délai de la

4 notification, et nous ne sommes pas d'accord sur ce point.

5 Je voudrais donc que le Tribunal dise s'il s'agit d'un délai de

6 quatorze jours, à l'avance, ou du moment où l'accusation décide de citer à

7 comparaître.

8 M. le Président. - Tout d'abord, nous allons demander au témoin

9 de se retirer. Nous allons le remercier. Nous allons lui demander encore

10 un effort, à savoir de revenir le 19 août.

11 Donc Monsieur Djidic, le Tribunal vous remercie et je demande à

12 Monsieur l'Huissier de vous raccompagner.

13 M. Djidic (interprétation). - Merci beaucoup.

14 (M. Djidic est raccompagné hors de la salle.

15 M. le Président. - Ensuite, je demanderai que les rideaux soient

16 tirés. Nous-mêmes, nous avons une communication à vous faire, donc nous

17 prononçons le huis clos.

18 Très juste, nous n’avons pas besoin de tirer les rideaux ; il

19 suffit d'être en audience privée. D'ailleurs, je crois que le public s'est

20 retiré.

21 Audience privée.

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14 L'audience est levée à 17 h 50.

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