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1 TRIBUNAL PENAL INTERNATIONAL AFFAIRE N° IT-95-14-T
2 POUR L'EX-YOUGOSLAVIE
3 Mardi 9 mars 1999
4 L'audience est ouverte à 10 heures 10.
5 M. le Président. – Monsieur le Greffier, vous demandez à notre
6 témoin d'entrer dans la salle.
7 (Le témoin est introduit dans le prétoire).
8 M. le Président. - Je salue les interprètes, je leur demande si
9 elles vont bien. Je vous en remercie. Je salue les Conseils de
10 l'accusation, les Conseils de la défense. Je salue notre témoin qui est
11 l'accusé, je le dis à l'intention de la galerie du public.
12 Nous sommes toujours dans le témoignage de l'accusé qui a tout à
13 fait le droit de comparaître à la demande de la défense comme témoin. Il
14 est en cette qualité depuis déjà près de deux ou trois semaines. Nous
15 sommes dans l'interrogatoire principal assuré par ses défenseurs, en
16 l'occurrence Me Nobilo.
17 Maître Nobilo, c'est à vous.
18 M. Nobilo (interprétation). - Merci, Monsieur le Président. Je
19 vous rappelle que lorsque le témoin a parlé de la journée du 16 avril 1993
20 sur cette maquette de la vallée de la Lasva, il a utilisé ces petits
21 éléments rouges pour indiquer où se trouvaient les lieux des combats.
22 Nous avons obtenu une version imprimée de cette maquette et des
23 insignes figurant sur la maquette et nous demanderons que des photocopies
24 soient faites, en couleur si possible.
25 Maintenant je demande au témoin : est-il exact que sur ces
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1 photographies, les
2 éléments sur la maquette représentent les lieux des combats le
3 16 avril 1993 entre l'armée de Bosnie-Herzégovine et le HVO, à l'exception
4 du site de Gacice où les combats ont commencé trois jours plus tard ?
5 M. Blaskic (interprétation). - Oui.
6 M. Nobilo (interprétation). - Nous demandons le versement de
7 cette pièce au dossier.
8 M. Dubuisson. - Pour le compte rendu, ce document portera la
9 cote D544.
10 M. Nobilo (interprétation). - Eh bien, poursuivons à présent en
11 parlant des événements survenus le deuxième jour de la guerre dans la
12 vallée de la Lasva. Nous nous sommes interrompus hier alors que nous avons
13 atteint l'horaire de 13 heures 48 je crois.
14 M. Kehoe (interprétation). – 13 heures 40.
15 M. Nobilo (interprétation). – Très bien.
16 M. le Président. - Vous voyez que vous êtes suivi
17 Maître Nobilo !
18 M. Kehoe (interprétation). - A la trace !
19 M. Nobilo (interprétation). - Cela signifie que toutes ces
20 minutes vous intéressent, cela me fait grand plaisir.
21 M. Kehoe (interprétation). - Nous ne pouvons décoller !
22 M. Nobilo (interprétation). - Bien, nous nous sommes interrompus
23 à 13 heures 40.
24 Général, je vous demanderai de nous dire ce qui s'est passé par
25 la suite.
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1 M. Blaskic (interprétation). – Monsieur le Président, Messieurs
2 les Juges, à 13 heures 45, j'ai appelé le bataillon d'artillerie combiné
3 pour donner l'ordre de préparer les tirs et j'ai demandé au commandant de
4 m'informer du moment où il serait prêt à effectuer ces tirs.
5 A 13 heures 47, j'ai eu une conversation avec le commandant
6 Cerkez qui m'a informé de la situation et à qui j'ai demandé de me tenir
7 compte et de protéger les soldats. Je lui ai dit : "Protèges les hommes".
8 A 13 heures 49, Darko Kraljevic a appelé. Il a demandé que lui
9 soient envoyées de nouvelles munitions de 20 millimètres de calibre. C'est
10 Vid Jazbinski qui lui a répondu qu'il n'y avait pas de munitions de 20 mm
11 disponibles.
12 A 13 heures 52, le commandant Holman m'a appelé de Zenica pour
13 m'informer de la situation à Zenica. Quant à moi, je lui ai dit : "Vous
14 avez reçu un ordre, des hommes sont nécessaires là-haut et en ce moment
15 une aide est nécessaire là-haut".
16 M. Nobilo (interprétation). - Pouvez-vous nous dire ce que
17 signifie l'expression "là-haut" dans ce contexte ?
18 M. Blaskic (interprétation). - "Là-haut" faisait référence à
19 l'ensemble du site, c'est-à-dire du mont Kuber. Je lui ai dit qu'il
20 fallait fournir de l'aide à Kuber et défendre les positions du mont Kuber.
21 A 13 heures 55, le commandant du bataillon m'a appelé pour
22 m'informer du fait que les tirs, la préparation aux tirs contre la cible
23 n° 1 était faite. Je lui ai demandé d'attendre un peu, car je lui ai dit
24 qu'il était possible que l'ennemi renonce.
25 A 14 heures 04, j'ai été informé du fait que les chars de
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1 l'armée de Bosnie-Herzégovine opéraient dans Vitez. J'ai été informé un
2 peu plus tard que ces mêmes chars opéraient également dans Busovaca.
3 A 14 heures 12, j'ai une nouvelle fois donné l'ordre au
4 commandant du bataillon d'artillerie de se préparer aux tirs, mais cette
5 fois-ci y compris contre la cible n° 2, et donc d'attendre.
6 A 14 heures 25, le chef du service de renseignements militaires
7 nous a transmis une information selon laquelle le commandant de l'armée de
8 Bosnie-Herzégovine mentionnait souvent Mahala et Kratina. Il nous a dit
9 que devant Krizanceve Kuce, l'un des commandants avait été blessé à son
10 poste de commandement et que, avant la tombée de la nuit, l'armée de
11 Bosnie-Herzégovine s'est donné pour but d'atteindre Krizancevo Selo.
12 M. Nobilo (interprétation). - Krizancevo Selo était aux mains du
13 HVO ?
14 M. Blaskic (interprétation). - Oui, c'était un village peuplé de
15 Croates et aux mains des Croates.
16 Une autre information reçue par lui nous apprenait que des
17 renforts importants arrivaient en provenance d'Opara, de Kakanj et Zenica
18 pour aider l'armée de Bosnie-Herzégovine.
19 A 14 heures 30, nous avons reçu une information de la brigade de
20 Kiseljak, sous le numéro de référence 01-815-2/93.
21 A 14 heures 32, le commandant du bataillon d'artillerie a appelé
22 pour m'informer qu'il était prêt à frapper également la cible n° 2. Je lui
23 ai donné l'ordre d'attente.
24 A 14 heures 35, Mario Cerkez a appelé par téléphone pour nous
25 informer de la situation dans la zone dont il avait la responsabilité.
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1 A 14 heures 44, j'ai appelé l'hôpital de Nova Bila et discuté
2 avec un officier, l'officier blessé, Zoran Pilicic.
3 Zoran m'a informé du fait que Marko Prskalo devait rester à
4 l'hôpital car ses blessures étaient graves, mais lui, souhaitait, grâce
5 aux véhicules des Nations Unies, rentrer à Vitez passer sa convalescence à
6 l'hôtel Vitez avec nous.
7 M. Nobilo (interprétation). - Pelicic et Prskalo, rappelons-le,
8 étaient vos officiers blessés par l'armée de Bosnie-Herzégovine ?
9 M. Blaskic (interprétation). - Oui, il s'agissait des officiers
10 blessés par des tireurs embusqués de l'armée de Bosnie-Herzégovine, par
11 des tirs provenant de Stari Vitez lorsqu'ils revenaient des négociations.
12 A 15 heures, Piricic m'a appelé, une nouvelle fois, pour m'annoncer que
13 Mile Vinac, officier membre du commandement de la zone opérationnelle de
14 Bosnie centrale se trouvait également à l'hôpital de Nova Bila.
15 Et que Mile Vinac...
16 M. Nobilo (interprétation). - Dans le compte rendu, il
17 conviendrait que le nom soit Mile Vinac.
18 M. Blaskic (interprétation). - Donc, Zoran Piricic m'a informé
19 du fait que Mile Vinac avait été blessé la veille, c'est-à-dire le
20 16 avril 1993, aux alentours de 23 heures zéro minute, à la jambe gauche.
21 La plaie était ouverte.
22 M. Nobilo (interprétation). - Ce Mile Vinac, était-il celui qui
23 vous a appelé de chez lui, à Donja Vicesca et qui vous a dit adieu, des
24 sanglots dans la voix, car il ne vous reverrait pas ?
25 M. Blaskic (interprétation). - Oui, c'est le même homme. C'est
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1 celui, qui, au cours de notre conversation m'a dit que nous ne nous
2 reverrions pas et qu'il était tout à fait désolé pour sa famille.
3 M. Nobilo (interprétation). - Vous avez mentionné à plusieurs
4 reprises des officiers membres du commandement qui vous appelaient de
5 différents endroits pour dire qu'ils ne pouvaient pas venir prendre leur
6 service, y compris votre dactylographe. Dites aux Juges, au cours de ces
7 journées de guerre du 16 et 17, de combien d'officiers disposiez-vous à
8 votre quartier général ?
9 M. Blaskic (interprétation). - Au quartier général, j'avais sept
10 officiers à ma disposition, y compris Zoran Piricic et Marko Prskalo...
11 M. Nobilo (interprétation). - ...qui ont été blessés, n'est-ce
12 pas ?
13 M. Blaskic (interprétation). - Oui, qui ont été blessés le 17,
14 lorsqu'ils rentraient des négociations.
15 A 15 heures 16, M. Ivo Rezo, chef de la police civile de la
16 communauté croate de Herceg-Bosna a appelé de Travnik. Il s'intéressait à
17 toutes les informations concernant le déroulement des événements à Vitez
18 et à Busovaca. Quant à lui, il m'a informé de la situation à Travnik.
19 A 15 heures 20, nous avons reçu un rapport de la
20 Brigade Jure Francetic, numéro 592/93, de Zenica dont la teneur nous
21 annonçait que les membres de l'armée de Bosnie-Herzégovine avaient
22 mobilisé toutes leurs unités et que donc l'ensemble des unités de l'armée
23 de Bosnie-Herzégovine était engagé dans l'action. Ce rapport nous
24 annonçait aussi que des chars sortaient de la caserne de Zenica pour
25 parcourir les rues de la ville. L'un de ces chars avait été dirigé en
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1 provenance de Zenica par la vieille route, en passant par Drivusa et
2 Janjaci vers sa destination.
3 A 15 heures 30, nous avons envoyé un rapport à l'état-major
4 principal de Mostar sous le n° 315/93 en date du 17 avril 1993.
5 A 15 heures 32, j'ai demandé un contact téléphonique avec
6 l'état-major principal, mais l'homme de service m'a informé que les
7 communications étaient momentanément interrompues, qu'il était impossible
8 de rentrer en relation avec la personne que je cherchais à joindre.
9 A 15 heures 37, le chef du service de renseignements militaires
10 a transmis une information provenant de l'armée de Bosnie-Herzégovine qui
11 l'avait enregistrée et qui stipulait ce qui suit, je cite : "Visez le haut
12 du village, les maisons blanches, mais faites attention car en principe il
13 y a des hommes à nous".
14 M. Nobilo (interprétation). - C'était un message de l'armée de
15 Bosnie-Herzégovine à ses unités, n'est-ce pas ?
16 M. Blaskic (interprétation). - Oui, c'est exact. C'était un
17 message envoyé par l'armée de Bosnie-Herzégovine à ses unités.
18 M. Nobilo (interprétation). - Veuillez expliquer ce que
19 signifiait le terme "Princip" dans les rangs du HVO dans la vallée de la
20 Lasva.
21 M. Blaskic (interprétation). - "Princip" est une abréviation
22 pour mentionner l'usine d'explosifs. Dans le passé, cette usine s'appelait
23 Slobodan Princip Selo, mais le terme courant, le terme utilisé
24 quotidiennement dans la vallée de la Lasva était "Princip" ou même
25 "SPS"...
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1 M. Nobilo (interprétation). - Je vous en prie, veuillez
2 poursuivre.
3 M. Blaskic (interprétation). - A 15 heures 40, j'ai demandé au
4 commandant du bataillon d'artillerie d'ouvrir le feu sur la cible 915 et
5 de rendre compte.
6 A 15 heures 43, j'ai reçu un appel de l'état-major principal du
7 HVO à Mostar et j'ai transmis à l'état-major principal les rapports
8 suivants. J'ai dit que nous avions envoyé des représentants du
9 commandement de la zone opérationnelle à des pourparlers avec les
10 représentants de l'armée de Bosnie-Herzégovine dans la base des Nations
11 Unies de Nova Bila et que les deux négociateurs sur le chemin du retour
12 avaient été frappés par des tireurs embusqués tirant à partir de
13 Stari Vitez et appartenant à l'armée de Bosnie-Herzégovine. J'ai annoncé
14 qu'il s'agissait de Marko Prskalo et de Zoran Pilicic.
15 J'ai également annoncé que nous avions soumis à la Forpronu des
16 documents relatifs à un cessez-le-feu, que cela avait été fait
17 publiquement et que nous l'avions fait sur la base des négociations qui
18 avaient abouti à des accords, mais que l'armée de Bosnie-Herzégovine
19 amenait des forces fraîches provenant de Visoko.
20 J'ai également informé l'état-major principal que la situation
21 était très difficile, tout à fait critique à Zenica, notamment à Gornja
22 Zenica, c'est-à-dire Zenica-le-Haut, et que l'armée de Bosnie-Herzégovine
23 avait fait sortir ses chars dans les rues de la ville mais que l'un de ces
24 chars avait été dirigé sur Drivusa et Janjici. J'ai ajouté que nous
25 pensions toujours pouvoir résister, mais que nous subissions des pertes
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1 importantes.
2 A 15 heures 50, le chef du service de renseignements militaires
3 a appelé pour nous informer du fait que l'armée de Bosnie-Herzégovine
4 s'apprêtait à tirer sur le cimetière en périphérie du village de Safradin,
5 tout prêt de la maison de Marko Safradin.
6 A 15 heures 55, Zlavko Marin a appelé le commandant Ivo Lozancic
7 à Zepce, mais c'est Bozo Tomic, son suppléant, qui est venu au téléphone.
8 Nous avons échangé des informations.
9 Nous leur avons appris que les chars étaient dans les rues de
10 Zenica, et nous leur avons demandé d'être prêts à mettre en oeuvre les
11 dispositions de l'ordre relatif à une fausse attaque.
12 A 16 heures, j'ai parlé avec M. Vinko Baresic, le commandant
13 adjoint du HVO de Zenica, à qui j'ai dit de ne pas avoir peur des chars.
14 Je lui ai également dit que si les chars commençaient à opérer, nous
15 allions riposter.
16 A 16 heures 03, nous avons envoyé une information à la mission
17 de contrôle international de Zenica et à la Forpronu de Nova Bila sous le
18 numéro de référence 01-4-316/93 du 17 avril 1993. 15 heures 40, je ne me
19 rappelle pas du contenu de ce message d'information.
20 A 16 heures 14, j'ai appelé le commandant du bataillon
21 d'artillerie à qui j'ai demandé de commencer à tirer sur la cible 914.
22 A 16 heures 20, j'ai appelé le cardinal Vinko Puljic à Sarajevo,
23 pour le remercier de l'appel au rétablissement de la paix émanant de lui
24 et l'informer du fait que nous avions signé des documents destinés à faire
25 cesser les opérations de combats, mais qu'il était manifeste que l'armée
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1 de Bosnie-Herzégovine ne respectait pas l'accord prévoyant un cessez-le-
2 feu. Je l'ai informé également du fait que j'avais envoyé plusieurs
3 messages visant à faire cesser les combats, mais que nous n'avions pas
4 reçu, ne serait-ce qu'un seul message de l'armée de Bosnie-Herzégovine
5 destiné à obtenir l'interruption de ces opérations de combats.
6 Je l'ai informé également que la situation à Zenica était
7 critique, que les chars étaient dans les rues de la ville, et que deux de
8 nos officiers de la zone opérationnelle, Marko Prskalo et Zoran Pilicic
9 qui avaient participé à des négociations sur les cessez-le-feu et
10 rentraient de ces pourparlers, rentraient de la base des Nations Unies,
11 avaient été blessés.
12 J'ai prié le cardinal d'appeler M. Alija Izetbegovic et de
13 demander à M. Alija Izetbegovic une intervention personnelle de sa part à
14 Zenica, c'est-à-dire que le cardinal demande à M. Alija Izetbegovic
15 d'ordonner au 3ème Corps l'intervention des combats.
16 Le cardinal Vinko Puljic m'a dit qu'il avait déjà parlé de cela
17 avec Alija Izetbegovic et que celui-ci affirmait que, selon les rapports
18 reçus par lui, c'était le HVO qui n'aurait pas respecté les accords
19 relatifs au cessez-le-feu. J'ai demandé une nouvelle fois au cardinal
20 Vinko Puljic d'appeler Alija Izetbegovic une deuxième fois pour lui
21 demander d'envoyer un message écrit au 3ème Corps d'armée de Bosnie-
22 Herzégovine, afin d'aller dans le sens d'un cessez-le-feu, d'une
23 interruption des combats.
24 A 16 heures 32, Zlavko Marin a parlé avec Dzemo Merdan.
25 M. Nobilo (interprétation). – Dzemo Merdan était l'adjoint du
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1 commandant du 3ème Corps d'armée de Bosnie-Herzégovine ?
2 M. Blaskic (interprétation). - Oui. Et Merdan a dit à
3 Zlavko Marin qu'il n'avait rien reçu de Sarajevo.
4 M. Nobilo (interprétation). - Que pensiez-vous qu'il aurait dû
5 recevoir de Sarajevo ? Que voulez-vous dire ?
6 M. Blaskic (interprétation). - Nous pensions qu'il aurait dû
7 recevoir de Sarajevo un quelconque document portant sur une cessation des
8 opérations de combats, sur un arrêt du conflit, ou qu'il aurait dû
9 recevoir peut-être un appel téléphonique.
10 M. Nobilo (interprétation). - Veuillez poursuivre.
11 M. Blaskic (interprétation). - A 16 heures 35, j'ai parlé avec
12 M. Dario Kordic que j'ai informé de la situation du moment, ainsi que de
13 la conversation que j'avais eue avec le cardinal Vinko Puljic.
14 Ignjac Kostroman m'a appelé à 16 heures 40 pour m'informer du
15 fait que Zifko Totic, le commandant de la brigade de Zenica, du HVO, qui
16 avait été enlevé, avait subi une blessure importante à la tête.
17 A 16 heures 40 également, les commandants de Novi Setter et de
18 Usora ont appelé pour annoncer ce qui suit, je cite : "Tout est sous
19 contrôle, tout se déroule bien".
20 J'ai dit : "Bon, attendez, parce que nous attendons un rapport
21 relatif au cessez-le-feu de l'armée de Bosnie-Herzégovine".
22 Ce dont il a été question jusqu'à présent, c'était la fausse
23 attaque menée en direction de Zenica avec la participation de Usora, Zepce
24 et un troisième site ; l'objectif étant de diminuer la pression sur Vitez
25 et Busovaca.
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1 A 16 heures 52, j'ai eu une conversation avec le commandant de
2 la brigade de Vitez. Je lui ai demandé de m'informer de la situation. Je
3 lui ai dit de faire ce qu'il fallait pour se maintenir de façon ferme.
4 Je lui ai dit : "Continuez votre travail et assurez vos
5 positions".
6 A 16 heures 55, le chef du service de renseignements militaires
7 nous a soumis un rapport selon lequel l'armée de Bosnie-Herzégovine avait
8 découvert des pièces d'artillerie à Hum et qu'elle procédait à des
9 réglages de tirs dans le but de détruire les armes et les unités.
10 M. Nobilo (interprétation). - Ces pièces d'artillerie étaient
11 des pièces d'artillerie du HVO, n'est-ce pas ?
12 M. Blaskic (interprétation). - Oui.
13 A 17 heures, nous avons envoyé un avertissement au bataillon
14 d'artillerie relatif aux tirs sur les positions de Hum.
15 M. Nobilo (interprétation). - Vous voulez dire que vous lui avez
16 envoyé un message d'information, le message du service de renseignements
17 militaires ?
18 M. Blaskic (interprétation). - Oui, oui, le message du service
19 de renseignements militaires.
20 A 17 heures 02, compte tenu du fait que les officiers qui
21 avaient participé aux pourparlers, aux négociations, avaient été blessés,
22 une protestation a été envoyée, adressée et remise en mains propres à
23 Enver Hadzihasnovic, commandant du 3ème Corps d'armée de Bosnie-Herzégovine
24 et qui portait le numéro de référence 08-54-317/93, étant datée du
25 17 avril 1993 et rédigée à 16 heures 45.
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1 A 17 heures 07, j'ai parlé avec le commandant adjoint de la
2 brigade du HVO de Zenica, à qui j'ai demandé des informations sur la
3 situation à Zenica. Quant à lui, il m'a dit que la situation était tendue
4 et identique à ce qu'elle était au moment du rapport précédent.
5 A 17 heures 20, le commandant de la brigade de Vitez,
6 Mario Cerkez, m'a appelé et je lui ai demandé de tenter d'effectuer une
7 jonction entre ses forces à lui et celles de la brigade de
8 Nikola Subic Zrinski de Busovaca.
9 Je lui ai demandé également de voir si nous, qui étions au
10 commandement, nous pouvions leur apporter une aide quelconque. Il
11 s'agissait d'effectuer la jonction entre les forces qui se trouvaient au
12 sud de Kuber, c'est-à-dire qui couvraient une partie de Gradina, Jelinak,
13 Kratine.
14 A 17 heures 25, j'ai appelé le commandant de la brigade
15 Nikola Subic Zrinski à qui j'ai demandé également de tenter cette jonction
16 avec les forces de la brigade de Vitez sur les positions de Kratine et des
17 pentes méridionales du mont Kuber.
18 A 17 heures 27, Mario Cerkez a rappelé pour informer le
19 commandement du fait que les renforts les plus importants dont bénéficiait
20 l'armée de Bosnie-Herzégovine lui arrivaient en provenance de Kuber et de
21 Saracevica.
22 A 17 heures 31, j'ai appelé le commandant du bataillon
23 d'artillerie à qui j'ai demandé de se préparer à tirer sur les cibles de
24 Saracevica 2.
25 A 17 heures 38, j'ai été informé de la part du commandement du
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1 bataillon d'artillerie que les préparatifs étaient effectués et j'ai donné
2 l'ordre pour ouvrir le feu.
3 M. Nobilo (interprétation). - Pouvez-vous nous dire un peu ce
4 que Saracevica représente, s'il vous plaît ?
5 M. Blaskic (interprétation). - C'est un plateau, tout au sommet
6 de la montagne de Kuber. C'est une côte, un espace dégagé au niveau du
7 sommet de cette montagne.
8 M. Nobilo (interprétation). - Encore un point pour éclaircir ces
9 choses. En ce qui concerne la première journée de la guerre, vous avez dit
10 vous vous êtes réveillé vers 6 heures du matin. Nous avons vu également
11 que de manière continue vous avez opéré jusqu'à 4 heures après minuit,
12 donc jusqu'au petit matin. Ensuite, il y a eu une pause de deux heures et
13 déjà à 6 heures, le 17 avril, vous opérez. Est-ce que, pendant cette
14 journée, vous avez pu dormir ou éventuellement vous avez travaillé sans
15 dormir ?
16 M. Blaskic (interprétation). - A partir du moment où je me suis
17 rendu dans la cave, je ne suis plus sorti de cette cave. J'ai sans doute
18 somnolé un peu sur la table. Je n'étais probablement pas réveillé
19 24 heures sur 24, mais je ne suis pas allé dormir.
20 M. Nobilo (interprétation). - Quand êtes-vous parti vous coucher
21 la première fois ? Est-ce que vous pouvez nous le dire ?
22 M. Blaskic (interprétation). - Je ne suis pas sûr, mais je pense
23 que c'était le 19 avril, à 2 heures dans la nuit.
24 M. Nobilo (interprétation). - Dans la nuit ?
25 M. Blaskic (interprétation). - Oui, mais de toute façon personne
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1 sur les sept officiers qui étaient avec moi n'allait dormir. Tous
2 restaient sur leur chaise ou s'endormaient un peu à table.
3 M. Nobilo (interprétation). - Je vous en prie, vous pouvez
4 poursuivre.
5 M. Blaskic (interprétation). - A 17 heures 43, j'ai été appelé
6 par le commandant du bataillon d'artillerie. Il m'avait informé que le feu
7 avait été ouvert comme je l'avais ordonné.
8 A 17 heures 44, j'ai parlé de nouveau avec le commandant du
9 bataillon d'artillerie, je lui ai demandé de tirer sur la même cible, de
10 tirer une nouvelle fois.
11 A 17 heures 47, j'ai eu un entretien avec le commandant de la
12 zone opérationnelle nord-ouest d'Herzégovine, M. Siljeg, et je lui ai
13 demandé d'appeler le principal.
14 M. Nobilo (interprétation). - Qui est le principal ?
15 M. Blaskic (interprétation). - C'est le chef de l'état-major
16 principal et de lui transmettre mon message : que nous avions besoin de
17 vivres et de tout ce qui est matériel technique.
18 M. Nobilo (interprétation). - Monsieur le Président, je ne sais
19 pas si vous êtes d'accord, mais nous pourrions peut-être suspendre la
20 séance maintenant, faire une pause maintenant, ou vous pensez que nous
21 pouvons continuer jusqu'à 11 heures.
22 M. le Président. - Merci, Maître Nobilo. Nous avons commencé un
23 peu en retard, vers 10 heures 10, 10 heures 15, donc nous pouvons
24 poursuivre dix à quinze minutes.
25 M. Nobilo (interprétation). - Je vous en prie, continuez.
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1 M. Blaskic (interprétation). - J'ai informé Siljeg également que
2 les chars se trouvaient dans les rues de Zenica.
3 A 17 heures 50, nous avons eu une information de Zenica sur
4 l'attaque terroriste n° 276-8-1/93 du 17 avril 1993 à 17 heures.
5 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce que vous savez de quelle
6 attaque terroriste il s'agissait ? Qui l'avait entreprise contre qui ?
7 Est-ce que vous en avez gardé le souvenir ?
8 M. Blaskic (interprétation). - Dans mes notes, j'ai que
9 l'attaque terroriste a été effectuée contre les Croates à Zenica, que
10 c'est l'armée de Bosnie-Herzégovine qui l'avait effectuée. Mais je ne sais
11 pas les détails, je n'ai pas conservé les détails dans ma mémoire.
12 M. Nobilo (interprétation). - Je vous en prie, vous pouvez
13 poursuivre.
14 M. Blaskic (interprétation). - A 17 heures 55, c'est
15 Marija Topic de l'hôpital de Nova Bila qui m'avait appelé et elle a
16 demandé une fois de plus qu'on appelle le commandant de la Forpronu et
17 ceci en vue d'envoyer les véhicules pour transporter Zoran Pilicic de
18 l'hôpital Nova Bila à l'hôtel Vitez.
19 A 18 heures 02, le commandant du bataillon d'artillerie m'avait
20 informé qu'il avait effectué les tirs contre la cible déterminée.
21 A 18 heures, j'ai appelé le commandement Dzambas pour lui
22 demander d'appeler personnellement la Forpronu -il était 18 heures 22- et
23 de demander que la Forpronu transporte Zoran Pilicic qui a été blessé de
24 l'hôpital jusqu'à l'hôtel.
25 A 18 heures 25, j'ai reçu l'appel de l'ONU, je ne suis pas sûr,
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1 et je ne sais pas si j'ai parlé avec le colonel Stewart ou avec quelqu'un
2 de ses officiers, mais cet officier m'a dit, lors de cette conversation,
3 qu'il était au courant et qu'il savait que Marko Prskalo avait été blessé
4 ainsi que Zoran Pilicic et qu'il regrette pour cet événement qui s'est
5 produit.
6 En ce qui me concerne, j'avais informé l'officier de l'ONU et je
7 lui avais dit que, outre les deux officiers que j'avais perdus, j'avais
8 également perdu vingt autres commandants et que je ne sais pas dans quel
9 état était le commandant de la brigade de Zenica, Zivko Totic et que je ne
10 sais pas non plus dans quel état se trouvaient les quatre officiers du
11 commandement de la brigade Stjepan Tomasevic de Novi Travnik.
12 J'ai appris ce que j'ai dit à l'officier de l'ONU que la
13 Forpronu ne souhaitait pas transporter les soldats blessés du HVO. Au
14 cours de cette journée, elle n'avait pas transporté les trois blessés
15 graves du dispensaire de Vitez qui auraient dû être transportés à
16 l'hôpital de Nova Bila.
17 J'ai dit également que je prie la Forpronu de nous visiter à
18 l'hôpital de Nova Bila et que j'étais troublé par un nombre aussi grand de
19 personnes qui ont été blessées.
20 M. Nobilo (interprétation). - Vous avez parlé de vingt officiers
21 commandants. Est-ce que c'était pendant ces deux jours ou bien même la
22 veille ?
23 M. Blaskic (interprétation). - C'était à la veille du conflit et
24 ces deux jours également. J'ai demandé la compréhension de leur part et
25 j'ai surtout accentué, pour ce qui concerne la coopération avec la
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1 Forpronu, que nous allons bien évidemment garder cet esprit de
2 coopération. J'ai dit également que j'avais des informations. J'ai obtenu
3 les informations selon lesquelles il y avait le feu qui avait été ouvert,
4 des transporteurs blindés de la Forpronu et que ceci devrait être enquêté
5 à un moment donné et que moi j'étais au courant que le commandement de la
6 Forpronu n'était pas derrière de telles opérations.
7 Je pense bien évidemment au fait qu'il y avait le feu qui avait
8 été ouvert. J'ai dit également que je me réjouirais s'ils pouvaient aider
9 les trois blessés graves dans le dispensaire de Vitez et si,
10 éventuellement, ils acceptaient de les transporter à l'hôpital de
11 Nova Bila.
12 J'ai demandé également que la Forpronu rende visite à Zenica où
13 l'on opérait avec des chars contre le HVO et j'ai tout simplement mis
14 l'accent sur le fait que les villages de Gornja Zenica, Zenica-le-Haut...
15 Je pensais à Kozarac, à Stranjane, à Zmajevac et autres villages
16 également.
17 J'ai demandé que s'ils avaient des informations, de me les
18 transmettre, si le commandant de la brigade de Zenica était vivant ainsi
19 que les quatre officiers de la brigade de Stjepan Tomasevic de m'informer,
20 sur l'état de ces personnes car ceci pourrait réduire la tension dans
21 cette zone.
22 Ils m'ont promis qu'ils allaient se rendre pour transporter les
23 trois blessés graves et qu'ils allaient aussi transporter l'officier
24 blessé, Zoran Pilicic de l'hôpital jusqu'à l'hôtel Vitez.
25 A 18 heures 29, le commandant du bataillon d'artillerie a appelé
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1 Zlavko Marin. Il était intéressé de savoir si Kuber était tombé.
2 Zlavko Marin lui a dit qu'il ne pouvait pas encore le confirmer.
3 M. Nobilo (interprétation). - D'après les informations que vous
4 avez eues ultérieurement, est-ce que vous avez appris à quel moment Kuber
5 était tombé ?
6 M. Blaskic (interprétation). – Tout le plateau de Kuber, d'après
7 ce que j'ai appris ultérieurement, était tombé à 8 heures 30, le 16 avril.
8 M. Nobilo (interprétation). - Nous parlons maintenant du
9 17 avril et nous parlons de 18 heures 29. Est-ce que ceci veut dire que
10 pendant les deux jours, le commandement n'était pas au courant que la
11 côte, la plus importante du point de vue stratégique, était sous le
12 contrôle de Bosnie-Herzégovine ?
13 M. Blaskic (interprétation). - Oui.
14 M. Nobilo (interprétation). - Je vous en prie, vous pouvez
15 poursuivre.
16 M. Blaskic (interprétation). - A 18 heures 34, le chef du
17 service de renseignements militaires m'a informé que Kuber était tombé et
18 qu'il était absolument indispensable de fournir l'assistance au HVO sur
19 cette côte, sur cette position.
20 A 18 heures 47, j'ai appelé le commandant de la brigade de
21 Nikola Subic Zrinski de Busovaca, et j'ai demandé les informations exactes
22 sur les positions qu'il contrôlait sur le plateau de la montagne Kuber. Je
23 lui ai dit également qu'il était très important que nous soyons au courant
24 de cette information, que nous devions être conscients également de ce que
25 signifiait Kuber pour la vallée de La Lasva.
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1 J'ai demandé également au commandant de la brigade de Busovaca
2 de me transmettre l'information concernant la position du HVO au niveau de
3 Busovaca.
4 M. Nobilo (interprétation). – Monsieur le Président, je pense
5 que nous sommes maintenant à 11 heures, si vous voulez bien c'est le
6 moment de la pause.
7 M. le Président. - Nous allons donc faire la pause.
8 (L'audience, suspendue à 11 heures, est reprise à 11 heures 25.)
9 M. le Président. - L'audience est reprise, asseyez-vous. Maître
10 Nobilo, nous pouvons continuer.
11 M. Nobilo (interprétation). - Merci, Monsieur le Président.
12 Général, avant la pause, nous avons parlé jusqu'à 18 heures 47, je pense.
13 Est-ce que vous pouvez continuer ?
14 M. Blaskic (interprétation). - A 18 heures 48, Zlavko Marin a
15 parlé avec le commandant de la brigade de Vitez. Il lui a demandé de se
16 mettre en contact avec des soldats de la brigade de Busovaca à Loncari.
17 Pour ce qui concerne Kuber, Marin avait dit à Cerkez qu'il
18 s'agissait tout simplement de rumeurs et qu'il ne disposait pas
19 d'informations précises.
20 A 19 heures 02, j'ai parlé avec le commandant du bataillon
21 d'artillerie et je lui ai demandé de préparer les tirs sur la cible n° 2
22 et de m'informer au moment où il serait prêt.
23 A 19 heures 05, j'ai adressé l'ordre à la brigade de Travnik
24 n° 01-4-320/93, du 17 avril 1993, à 18 heures 55.
25 A 19 heures 14, j'ai adressé un avertissement écrit à toutes les
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1 unités qui nous ont été détachées. Nous avons demandé la précision dans
2 les rapports qu'ils nous envoient, les rapports écrits qu'ils envoient au
3 commandement de la zone opérationnelle. Le numéro du document est 01-4-
4 321/93.
5 A 19 heures 17, le commandant du bataillon d'artillerie m'a
6 appelé et il m'a informé qu'il était prêt pour tirer. Je lui ai donné
7 l'ordre de tirer.
8 A 19 heures 22, j'ai parlé avec le commandant de Nikola Subic
9 Zrinski et je lui ai demandé d'appuyer Kuber, que nous aussi, de la zone
10 opérationnelle, on appuyait Kuber avec les pièces d'artillerie.
11 A 19 heures 23, j'ai demandé au commandant de la brigade de
12 Vitez de m'informer de la situation dans les villages de Krcevine,
13 Tolovici et Krizancevo Selo.
14 Le commandant de la brigade de Vitez m'a dit que les lignes de
15 front n'avaient pas été percées, mais que l'on opérait des deux côtés.
16 A 19 heures 32, le commandant de la brigade de Busovaca m'a
17 envoyé l'information sur l'état dans sa zone, sur la situation dans la
18 zone dans laquelle il opérait.
19 A 19 heures 35, j'ai demandé au commandant du bataillon
20 d'artillerie de préparer les tirs sur la cote 603.
21 A 19 heures 40, nous avons reçu l'information du centre
22 municipal d'observation aérienne et d'informations de Vitez selon laquelle
23 les Mudjahiddin se trouvaient à Kuber et qu'ils égorgeaient tout le monde.
24 M. Nobilo (interprétation). - Le centre municipal d'observation
25 et d'informations appartient à qui ?
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1 M. Blaskic (interprétation). - C'est une institution civile qui
2 était au sein de la municipalité, de la mairie, et pratiquement chaque
3 commune, chaque municipalité disposait d'un centre de ce type-là.
4 M. Nobilo (interprétation). - Je vous en prie, vous pouvez
5 poursuivre.
6 M. Blaskic (interprétation). - A 19 heures 50, on a informé par
7 le commandement de la brigade Stjepan Tomasevic que le commandant du
8 village Sebesic devait essayer d'empêcher l'arrivée des forces de l'armée
9 de Bosnie-Herzégovine qui passaient par Opara vers Vitez.
10 A 19 heures 55, j'ai discuté une fois de plus avec le commandant
11 d'artillerie et je lui ai demandé de préparer les tirs sur la cible 860.
12 A 19 heures 58, j'ai demandé au commandant du bataillon
13 d'artillerie d'opérer sur Kuber.
14 A 20 heures, le chef du service de renseignements militaires
15 nous a informés qu'il avait enregistré le message ou l'intention de
16 l'armée de Bosnie-Herzégovine selon laquelle : "Ils préparaient les tirs
17 contre Cajdras, qu'il demande les coordonnées 700 mètres derrière le lac,
18 dit la direction".
19 A 20 heures 04, j'ai parlé avec le commandant de Zenica et je
20 l'ai informé sur l'intention de l'armée de Bosnie-Herzégovine de préparer
21 les tirs sur Cajdras.
22 Je lui ai demandé également de me renseigner sur la situation à
23 Zenica.
24 A 20 heures 06, j'ai eu une nouvelle discussion avec le chef du
25 bataillon d'artillerie concernant les tirs sur la cible 603.
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1 A 20 heures 10, j'ai parlé avec le commandant de la brigade
2 Stjepan Tomacevic et je lui ai demandé les informations concernant les
3 ordres qui ont été délivrés.
4 J'ai parlé également avec le commandement de la brigade
5 Francopan. Je lui ai dit de se dépêcher en lui disant qu'ici il brûle. Je
6 pensais à l'espace qui concernait Vitez.
7 A 20 heures 11 minutes, Slavko Marin a parlé avec le commandant
8 du bataillon d'artillerie. Il lui a demandé de renouveler les tirs sur la
9 cote 603.
10 A 20 heures 12, j'ai parlé avec M. Dario Kordic et je l'ai
11 informé sur le fait que la ligne de front de Krcevine a été percée. Je lui
12 ai dit également qu'il y avait un danger, que Krcevine et Stari Vitez
13 effectuent une jonction.
14 A 20 heures 14, j'ai parlé une nouvelle fois avec le commandant
15 de la brigade de Vitez. Je lui ai demandé d'intervenir et d'essayer
16 d'empêcher la percée de ce front.
17 A 20 heures 17, j'ai délivré l'ordre 01-4-323/93, du
18 17 avril 1993, à 20 heures, c'était un ordre qui était adressé à tous les
19 subordonnés et à toutes les unités qui m'ont été subordonnées.
20 A 20 heures 18, nous avons demandé l'aide pour Krcevine de la
21 part de la brigade de Stjepan Tomacevic.
22 M. Nobilo (interprétation). - Cet ordre dont vous venez de
23 parler, est-ce que vous avez gardé le souvenir de la teneur, du contenu de
24 cet ordre ?
25 M. Blaskic (interprétation). - Je ne m'en souviens pas.
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1 M. Nobilo (interprétation). - A la fin de la journée, nous
2 allons voir un certain nombre d'ordres que la défense a pu se procurer.
3 Certains que nous allons pouvoir mettre à votre disposition, mais
4 malheureusement ce ne sera pas tous les ordres. Je vous en prie, Général,
5 continuez.
6 M. Blaskic (interprétation). - A 20 heures 20 minutes, j'ai
7 demandé...
8 M. le Président. - Maître Nobilo, il peut paraître paradoxal que
9 le témoin nous dise qu'il a délivré un ordre. Si j'ai bien compris, vous
10 avez cet ordre et nous n'avons pas la teneur principale de l'ordre. C'est
11 une observation que j'ai eu l'occasion de faire hier. C'est une question
12 de méthode, mais c'est vous qui choisissez votre méthode.
13 M. Nobilo (interprétation). - Je n'ai pas tous les ordres. On en
14 a quelques-uns. Quand on aura terminé les événements du point de vue
15 chronologique, nous montrerons les ordres, mais à la fin.
16 M. le Président. - Le témoin nous dit ce qu'il entend vouloir
17 nous dire. Il dit : "J'ai délivré un ordre", j'en sais rien, peut-être,
18 certainement.
19 Et puis vous dites : "J'ai quelques ordres". Au moins pour
20 certains ordres, le témoin aurait pu nous dire : "J'ai délivré cet ordre
21 disant ceci". C'est vous qui choisissez.
22 M. Hayman (interprétation). - Il y a probablement un malentendu,
23 ce n'est pas une question de méthode. Nous n'avons pas choisi plutôt une
24 méthode qu'une autre. Nous informons les Juges de ce que nous avons Le
25 témoin a des notes sur la base d'un journal opérationnel, alors que, nous
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1 et les enquêteurs, nous avons un certain nombre d'ordres que nous avons pu
2 recueillir. Ce sont les informations que nous allons mettre à la
3 disposition des Juges. Il y a des références, mais le témoin n'a pas gardé
4 tous les souvenirs.
5 Nous avons un certain nombre d'ordres ; si vous demandez au
6 témoin de ne pas parler d'un certain nombre d'ordres, il peut ne pas le
7 faire, mais, nous, nous disposons d'un certain nombre d'ordres. Ce n'est
8 pas que nous faisons un choix mais, lui, peut ne pas être au courant.
9 M. le Président. - J'ai compris, poursuivez.
10 M. Rodrigues. – Maître Hayman, à propos de cette question, nous
11 savons déjà que le général Blaskic a pris ces notes avant de venir ici.
12 Vous êtes maintenant à prendre ces ordres qui se réfèrent dans ces notes,
13 ou vous avez déjà la possibilité d'avoir ces ordres avant ?
14 M. Nobilo (interprétation). - Au cours de l'enquête, nous avons
15 pu avoir un certain nombre d'ordres. Ceux que nous avons pu obtenir, nous
16 les avons mis en possession du Tribunal.
17 M. Hayman (interprétation). - Le témoin a précisé, il a dit
18 qu'il avait copié un certain nombre de références qu'il avait vues dans le
19 journal opérationnel, qu'il en avait accès. Il s'agissait du journal qui
20 était archivé, il n'a pas copié tous les documents et la teneur des
21 documents. Il a pris un certain nombre de notes, nous les Conseils de la
22 défense, nous étions obligés de rentrer en possession de certains
23 documents.
24 M. Rodrigues. - J'ai compris cela. Mais autant que je le sache,
25 le général Blaskic a cette référence aux ordres qu'il a pris il y a au
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1 moins deux ans.
2 Vous, maintenant, êtes en train, à partir de ces références,
3 chercher les ordres. C'est cela ?
4 M. Nobilo (interprétation). - Ce n'est pas tout à fait exact.
5 Nous avons essayé de rentrer en possession de tous les ordres. Cela n'a
6 rien à voir avec les notes. Pour les notes, c'est M. Blaskic qui les a
7 prises. Nous avons essayé d'obtenir tous les ordres et tous les documents
8 disponibles.
9 M. le Président. - Ce qui me gêne, c'est que quand un témoin qui
10 est l'accusé dit qu'il a donné un ordre, de ne pas savoir quel ordre il a
11 donné… C'est une question de méthode élémentaire. Quand un accusé est
12 témoin, ce qui est déjà une situation qui est celle que nous avons dans
13 nos statuts, il est vrai qu'il me semble, que quelqu'un qui est témoin et
14 en même temps accusé, quand il dit : "J'ai donné un ordre", il me semble
15 qu'il choisit de donner un ordre et qu'il doit dire au Tribunal ce qu'il a
16 donné comme ordre.
17 Sinon, il vaut mieux qu'il n'en parle pas, cela n'a pas
18 d'intérêt. On se doute bien que le général Blaskic a passé son temps à
19 donner des ordres et à en recevoir. Mais c'est vrai qu'il y a quelque
20 chose de paradoxal pour moi : c'est de savoir qu'un accusé, qui était
21 général, colonel à l'époque, commandant en chef de la zone opérationnelle,
22 donne un ordre, il nous dit cet ordre, c'est numéro 0, 1er avril, etc., et
23 puis on reste là, on attend, on ne sait pas quel ordre c'est.
24 On attend de la défense, qu'elle nous dise ce soir, demain ou
25 dans quelques semaines : "Voilà, nous avons isolé cet ordre-ci, cet ordre-
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1 là". Attendez je termine. Je comprends, sur le plan de la méthode vous
2 n'avez pas pu faire autrement, cela ne le répétez pas, j'ai compris. Vous
3 avez essayé, à partir de ce que vous a dit votre client, de retrouver
4 certains ordres et nous attendons avec impatience ces ordres-là.
5 Je regrette simplement que quand l'accusé nous dit : "J'ai donné
6 un ordre à la brigade de Travnik", qu'il ne puisse pas nous dire : "Cet
7 ordre consistait à dire, faites ceci, faites cela" ou alors il ne s'en
8 souvient pas. A ce moment-là, ne vois pas l'intérêt de savoir qu'il a
9 donné beaucoup d'ordres, sinon de perdre du temps, c'est certain.
10 Je me doute qu'il a donné beaucoup d'ordres ; il se souvient de
11 la référence, il l'a notée mais nous ne connaissons pas le contenu de
12 l'ordre. Sur le plan de la logique, il y a quelque chose qui m'apparaît un
13 peu paradoxal. Est-ce qu'au moins vous comprenez ma préoccupation. ?
14 Après, je m'incline, je ne peux rien dire.
15 M. Nobilo (interprétation). - Monsieur le Président, ce n'est ni
16 illogique ni paradoxal le moins du monde. Il se trouve que le témoin ne se
17 rappelle pas de choses qui se sont passées il y a 6 ans. Il a copié cela à
18 partir du registre et du journal qu'il avait détenu, c'est pour cela qu'il
19 sait que ces ordres ont été donnés, mais il ne se souvient même pas lui-
20 même du
21 numéro de ces ordres, car cela se passait il y a six ans !
22 M. le Président. - (Inaudible)...minute par minute tout ce qu'il
23 a fait ! On sait à quel moment il a dormi, à quel moment il a pu déjeuner,
24 difficilement d'ailleurs, on s'en doute, on est en pleine guerre !
25 Je me doute que le général Blaskic, colonel à l'époque, était
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1 très occupé. Reconnaissez quand même que cela manque d'esprit de synthèse.
2 A ce moment-là, lorsque vous avez un ordre sous les yeux, pourquoi ne
3 dites-vous pas, Général Blaskic... Vous avez donné cet ordre, il se trouve
4 que nous l'avons retrouvé. Alors que ce soir, demain ou dans huit jours,
5 vous allez nous donner une dizaine d'ordres qu'il va falloir retrouver, il
6 va falloir se souvenir. Voilà ce qui m'arrête, c'est une question de
7 méthode. Je ne parle qu'à titre personnel, vous l'avez compris, et non pas
8 au nom de la Chambre. C'est une préoccupation personnelle pour essayer de
9 faire mieux mon travail.
10 M. Hayman (interprétation). - Monsieur le Président, il y a deux
11 raisons qui expliquent notre façon de présenter l'affaire.
12 Tout d'abord, il faut que la Chambre comprenne pourquoi nous
13 avons choisi cette stratégie.
14 Première cause : nous souhaitons présenter de la façon la plus
15 exhaustive possible, la façon dont les événements se sont produits. Nous
16 pensons que c'est la façon la plus crédible de présenter ces informations,
17 de façon à n'omettre aucun détail. C'est une question de crédibilité. Nous
18 fournissons tous ces éléments à la Chambre et c'est ensuite à l'accusation
19 de démontrer ses allégations. Nous fournissons à la Chambre toutes les
20 informations que l'accusation n'a pas fournies.
21 M. Kehoe (interprétation). - S'il vous plaît ?
22 M. le Président. - Attendez, je pense que Me Hayman n'a pas
23 terminé sa réponse. Je vous donnerai la parole ensuite.
24 Maître Hayman, vous avez dit deux observations ?
25 M. Hayman (interprétation). - Je suis en train d'essayer de me
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1 souvenir, à vrai dire, Monsieur le Président, de la seconde.
2 M. le Président. - Je vais donner la parole au Procureur, vous
3 la reprendrez dès que vous aurez trouvé, peut-être que ce que va dire le
4 Procureur vous aidera.
5 Nous parlons du problème de méthode pour essayer d'avancer.
6 M. Kehoe (interprétation). - L'observation qui vient d'être
7 faite par le conseil, à savoir que c'est à l'accusation de démontrer la
8 culpabilité de l'accusé, est exacte, en effet. Le conseil vient de dire
9 qu'il fournit des informations que l'accusation n'a pas fournies. J'ai des
10 observations à faire à ce sujet.
11 Premièrement, je ne sais pas depuis combien de temps, je ne peux
12 même pas le dire, nous essayons d'obtenir ces informations des archives de
13 la communauté croate d'Herceg-Bosna dont on nous fait la liste. Je ne vais
14 pas vous donner de date exacte, mais je dois dire que ce sujet a fait
15 l'objet d'une ordonnance contraignante issue par cette même Chambre et si
16 je peux m'adresser à mon collègue... Oui, c'était en janvier 1997. Et
17 maintenant, nous nous faisons critiquer et nous écoutons une liste
18 d'événements et d'ordres tels qu'ils sont produits d'après le témoin.
19 Mais, il faut le dire, ce témoin a omis certains événements et cela va
20 apparaître. Ce que nous entendons, c'est la version édulcorée du témoin.
21 Donc, je m'insurge contre le fait que le conseil affirme que
22 c'est une description exacte de ce qui s'est passé. C'est, en fait, la
23 façon dont le témoin veut le présenter.
24 M. le Président. - N'entrons pas trop dans ce détail-là, ce
25 n'est pas l'objet ni le moment. Nous sommes sur la méthode et je me doute
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1 que la défense va vous dire que c'est la version exacte des faits et vous,
2 vous allez me dire que ce n'est pas tout à fait la version exacte des
3 faits.
4 Maître Hayman, avez-vous retrouvé votre deuxième observation ?
5 Après, nous poursuivrons.
6 M. Hayman (interprétation). - J'ai retrouvé ce que je voulais
7 vous dire. Nous, nous pensons qu'à la fin de ce procès, la question la
8 plus importante pour la Chambre, ce ne sera pas de savoir si le
9 général Blaskic a ordonné un certain nombre de crimes parce que ce n'est
10 pas le cas, la Chambre le sait. La question est de savoir s'il a fait
11 preuve d'une négligence criminelle en vertu des lois applicables et s'il
12 n'a pas empêché d'autres de commettre des crimes. Est-ce qu'il s'est
13 absenté du quartier général ? N'a-t-il pas pris les mesures pour obtenir
14 les informations ? Etait-il dans un bordel, quelque part, complètement
15 saoul ? Ou, au contraire, était-il à son poste en train de faire son
16 travail ? C'est absolument essentiel et pour que la Chambre puisse le
17 savoir, nous voulons montrer que le témoin était en train de faire ce
18 qu'il avait à faire. C'est pour cela que nous présentons cette déposition
19 de cette façon.
20 M. le Président. - Je le comprend très bien. Encore faut-il que
21 le témoin soit précis aux endroits où il faut être précis. Etre précis, ce
22 n'est pas donner le minutage de son emploi du temps depuis minuit jusqu'à
23 24 heures. Encore faut-il être précis sur ce que lui choisit de nous dire.
24 Ce n'est pas moi qui choisit de dire : "J'ordonne de tirer sur la cible
25 603". Moi, ce qui m'intéresse, c'est de savoir ce qu'est la cible 603. Si
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1 603, c'est un village, cela intéresse un Juge.
2 C'est le témoin qui choisit. Ce ne sont pas les Juges qui
3 choisissent. C'est le témoin. Quand il choisit de nous dire : "A
4 17 heures 27, j'ai émis l'ordre, 1er avril/305 sur tel numéro", il choisit
5 de dire cela. Mais à ce moment-là, il faut qu'il aille jusqu'au bout,
6 qu'il nous dise : "Cet ordre consistait à faire ceci ou à faire cela". Là,
7 à ce moment-là, je comprends mieux votre observation, Maître Hayman. C'est
8 un témoignage pour l'histoire et montrer que, comme vous dites, il n'était
9 pas dans l'endroit que vous avez indiqué.
10 C'est le Conseil qui le choisit, je le comprends très bien. Vous
11 voulez montrer qu'il n'était pas au bordel. Ce n'était peut-être pas le
12 moment à ce moment-là, nous sommes d'accord.
13 Il choisit... Quand il dit : "J'ordonne de tirer". C'est bien
14 lorsqu'il nous dit que c'est sur la cible 603, parce que les Juges
15 pourront savoir ce qu'est la cible 603. Mais quand il nous dit : "J'ai
16 donné un ordre à 18 heures 27, à 18 heures 30, etc.", il vous appartiendra
17 de nous dire quel était cet ordre. Si l'ordre est de dire : "Attaquez tel
18 village", c'est différent que de dire : "Défendez tel village", vous le
19 comprenez cela.
20 Voilà pourquoi, j'essaie, même si nous avons perdu un peu de
21 temps, de recentrer nos débats si c'est possible. Nous pouvons peut-être
22 continuer ?
23 M. Hayman (interprétation). - Nous pouvons continuer,
24 Monsieur le Président. Je voudrais dire pour finir que les détails doivent
25 être mis dans un contexte plus général, c'est-à-dire que chaque tir
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1 d'artillerie autorisé, qui a été ordonné, était une cible militaire. Il
2 témoignera du fait qu'il n'a jamais autorisé un tir sur un village. Cela
3 est absolument essentiel.
4 Bien entendu, cette énumération est peut-être un peu fastidieuse
5 et cela peut être énervant d'entendre le témoin dire : "J'ai donné un
6 ordre", mais qu'il ne dise pas de quel ordre il s'agit. Mais nous ne
7 pouvons pas fournir les détails dont le témoin ne se souvient pas. Ce
8 n'est tout simplement pas dans sa tête.
9 M. le Président. - C'est nous qui aurons besoin d'une pause au
10 bout de trois-quarts d'heure cette fois-ci, Général Blaskic. C'est nous
11 qui sommes plus fatigués que vous !
12 Nous allons continuer à vous donner la parole, allez-y.
13 M. Nobilo (interprétation). - Merci, Monsieur le Président. Je
14 sais que c'est un peu fastidieux d'écouter cette énumération. Mais il faut
15 bien savoir que le 16 avril...
16 M. le Président. - Les Juges ont trouvé cela fastidieux, je
17 m'oppose formellement à ce que cela soit indiqué. Les Juges ne trouvent
18 pas que c'est fastidieux. Les Juges sont là pour écouter. Il y a plus de
19 vingt mois que l'on est en procès et ils font leur travail et cela est
20 tout à fait normal. Ce n'était pas cela que je voulais dire.
21 Je voulais dire que les Juges ont le droit de demander que le
22 débat soit le plus clair possible pour que la manifestation de la vérité
23 se fasse.
24 Maître Nobilo, ce n'est pas une question que cela soit
25 fastidieux. Si cela est fastidieux mais important pour le débat, nous
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1 écouterons des choses fastidieuses. Nous sommes là pour faire notre
2 travail. Voilà ce que je voulais dire.
3 M. Nobilo (interprétation). - Il y a peut-être ici... J'ai peut-
4 être été mal compris. Ce n'est pas ce que je voulais dire. Je voulais dire
5 que les choses allaient s'accélérer après le 17. Nous pensions que ce
6 serait une bonne idée de traiter de ces deux journées de façon exhaustive
7 sans faire une sélection quelconque parmi les événements. Il s'agit de
8 tout ce dont M. Blaskic se souvient. Je ne sais pas où nous nous étions
9 arrêtés.
10 M. Blaskic (interprétation). - Moi, je m'en souviens, il était
11 20 heures 20.
12 M. le Président. - Maître Kehoe ?
13 M. Kehoe (interprétation). - Je suis d'accord avec le témoin.
14 M. Blaskic (interprétation). - Monsieur le Président, à
15 20 heures 20, je me suis entretenu avec le commandant de la brigade de
16 Vitez. Je lui ai fait savoir qu'il allait obtenir un soutien de
17 l'artillerie contre la côte, sur la hauteur 603. Je lui ai demandé de me
18 donner les coordonnées de cette cible.
19 M. Nobilo (interprétation). - Général, très souvent, avant
20 d'indiquer le numéro de la cible, vous utilisez le mot de cote. Est-ce que
21 vous pouvez nous dire de quoi il s'agit ?
22 M. Blaskic (interprétation). - Il s'agit de quelque chose qui
23 permet d'indiquer les coordonnées d'une hauteur. Il y a dans cette région,
24 dans la vallée de la Lasva, un grand nombre de hauteurs qui ont ce genre
25 de cotes qui sont déterminées par des règles de trigonométrie.
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1 M. Nobilo (interprétation). - Il s'agit des hauteurs, cela
2 désigne les hauteurs ?
3 M. Blaskic (interprétation). - Oui, il s'agit de hauteurs et du
4 sommet de ces hauteurs, de ces collines.
5 M. Nobilo (interprétation). - Ce mot, "Kotar", cela peut-il
6 désigner une zone habitée ?
7 M. Blaskic (interprétation). - Non, en aucune façon. Il s'agit
8 du sommet, du pic d'une montagne, d'une élévation.
9 M. Nobilo (interprétation). - Poursuivez.
10 M. Blaskic (interprétation). - A 20 heures 22, j'ai donné un
11 ordre au commandant de la brigade de Stjepan Tomacevic et au commandant de
12 la brigade de Vitez. Cet ordre portait le n° 01-4-324/93, ordre daté du
13 17 avril 1993. Le contenu de cet ordre était le suivant : il s'agissait de
14 fournir une assistance de la part de la brigade Stjepan Tomacevic à la
15 brigade de Vitez afin de défendre la ligne de front de Jardol-Krcevine. Il
16 s'agissait de fournir une information à ces brigades.
17 A 20 heures 24, je me suis de nouveau entretenu avec le
18 commandant du bataillon d'artillerie et je lui ai demandé de tirer sur la
19 cible 603, sur l'élévation, sur la hauteur 603.
20 A 20 heures 33, je me suis de nouveau entretenu avec le
21 commandant du bataillon d'artillerie. Nous avons discuté des tirs sur la
22 cote 603.
23 Et à 20 heures 35, Zlavko Marin a parlé avec le commandant de la
24 Francopan. Il lui a demandé des informations, lui a demandé donc si le
25 paquet était arrivé pour nous, c'est-à-dire qu'il demandait si les
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1 renforts venant de la brigade Francopan pour la brigade de Vitez étaient
2 arrivés sur la ligne de front à Krcevine.
3 M. Nobilo (interprétation). - C'était donc un code. Est-ce que
4 cela désignait du personnel, du renfort ?
5 M. Blaskic (interprétation). - Oui, exactement.
6 M. Nobilo (interprétation). - Poursuivez.
7 M. Blaskic (interprétation). - A 20 heures 35, j'ai reçu un
8 rapport du commandant de la police militaire, M. Pasko. Il m'a informé, je
9 cite : "Nous sommes dans une situation très critique et mes hommes doivent
10 arriver." Il faisait référence à la ligne de front à Barin Gaj Kratine qui
11 se trouve au sud-ouest du mont Kuber et au nord de Vitez.
12 M. Nobilo (interprétation). - La ligne Barin Gaj, où est-elle
13 située par rapport au village d'Ahmici ?
14 M. Blaskic (interprétation). - Elle se trouve à 50 mètres de la
15 dernière maison du village d'Ahmici où se trouvait le HVO, et à l'est, le
16 long de la principale route entre Vitez et Busovaca.
17 M. Nobilo (interprétation). - Vous voulez dire au nord,
18 50 mètres au nord ?
19 M. Blaskic (interprétation). - Oui, 50 mètres au nord de la
20 dernière maison du village.
21 M. Nobilo (interprétation). - Continuez.
22 M. Blaskic (interprétation). - A 20 heures 40, j'ai été appelé
23 par le commandant de la brigade de Vitez. Il m'a informé que les positions
24 du village de Krcevine avaient été reprises, ou plutôt que l'endroit où la
25 ligne de front avait été enfoncée, la brèche dans la ligne de front avait
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1 été reprise.
2 A 20 heures 41, Zlavko Marin a parlé au commandant du bataillon
3 d'artillerie et a demandé un tir sur la hauteur de cote 603.
4 A 20 heures 47, j'ai appelé le commandant du bataillon
5 d'artillerie et je lui demandé de se dépêcher d'ordonner le tir en
6 question.
7 A 20 heures 52, le commandant du bataillon d'artillerie m'a
8 informé et a donné un ordre.
9 M. Nobilo (interprétation). - Nous avons une erreur dans le
10 compte rendu. Il est inscrit ici "21 heures 41", alors que vous avez dit
11 que c'était à 20 heures 41 que Marin a parlé au commandant du bataillon
12 d'artillerie.
13 M. Blaskic (interprétation). - Cela s'est passé à 20 heures 41.
14 A 20 heures 57, le commandant du bataillon d'artillerie m'a fait
15 savoir qu'il avait été informé par le commandant de la brigade de
16 Francopan, que celui-ci avait envoyé un soutien et à 20 heures 58, j'ai
17 repris cette conversation avec le commandant d'artillerie. Nous lui avons
18 demandé de préparer un tir sur les cotes 914, 915 et 709.
19 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce que ces cotes sont
20 inscrites dans le plan général de l'artillerie, dans le plan de tir de
21 l'artillerie ?
22 M. Blaskic (interprétation). - Oui, cela fait partie des plans
23 de tir d'artillerie qui avaient été établis.
24 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce que vous pouvez nous
25 rappeler si vous avez vous-même signé le plan d'artillerie pour le
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1 17 avril 1993 ?
2 M. Blaskic (interprétation). - Oui.
3 M. Nobilo (interprétation). - Et ce plan de tir d'artillerie, a-
4 t-il jamais inclus une cible de type civile ou de village civil ?
5 M. Blaskic (interprétation). - Non.
6 M. Nobilo (interprétation). - Poursuivez, je vous prie.
7 M. Blaskic (interprétation). - A 21 heures 02, Zlavko Marin a,
8 une fois de plus, appelé le commandant de la brigade Francopan et a
9 demandé ce qui s'est passé avec les renforts.
10 A 21 heures 05, j'ai été appelé par le commandant de la brigade
11 de Vitez. Il m'a fait savoir que Novaci avait été reprise.
12 M. Nobilo (interprétation). - Pouvez-vous nous dire où se situe
13 Novaci par rapport à Stari Vitez ?
14 M. Blaskic (interprétation). - Cela jouxte Stari Vitez
15 pratiquement. Cela se trouve au nord-est de Stari Vitez et au sud-est de
16 Krcevine.
17 M. Nobilo (interprétation). - Quand M. Cerkez, le commandant de
18 la brigade de Vitez, vous a fait savoir que Novaci avait été reprise, qui
19 avait pris cet endroit avant ?
20 M. Blaskic (interprétation). - Il ne m'a pas donné de détails,
21 mais j'imagine qu'étant donné ce qui s'était passé sur la ligne de front à
22 Krcevine, toutes les forces du HVO s'étaient retirées vers le centre de
23 Vitez et que, sans doute, les forces de l'armée de Bosnie-Herzégovine
24 avaient continué leur progression vers Novaci.
25 M. Nobilo (interprétation). - Pouvez-vous poursuivre, s'il vous
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1 plaît ?
2 M. Blaskic (interprétation). - A 23 heures, j'ai demandé au
3 commandant du bataillon d'artillerie de tirer sur la cote 650.
4 A 23 heures 15, nous avons été informés par le responsable du
5 service du renseignement militaire de la chose suivante, je cite : "Si la
6 Forpronu n'arrive pas avant 23 heures, nous, nous commencerons à nous
7 diriger vers la Forpronu".
8 A 23 heures 15, je me suis entretenu avec Dario Kordic également
9 et je lui ai fait savoir ce qu'il en était de la situation dans la
10 municipalité de Vitez.
11 M. Nobilo (interprétation). - Ce journal de guerre que vous avez
12 réalisé, quelle est la relation entre les documents que vous avez fournis
13 pour le 16 et le 17 et le journal opérationnel ?
14 En d'autres termes, est-ce que tous les documents que vous
15 fournissez devaient être enregistrés dans le journal ?
16 M. Blaskic (interprétation). - Ce journal de guerre ou plutôt ce
17 journal opérationnel comprend surtout ce que je faisais moi-même et ce que
18 faisaient mes adjoints. Cela concerne les conversations téléphoniques, les
19 diverses communications et tous les ordres et les documents qui étaient
20 délivrés étaient enregistrés dans le registre où ils portaient un numéro
21 d'ordre.
22 Donc, tous les documents n'ont pas été nécessairement inscrits
23 dans le journal de guerre.
24 M. Nobilo (interprétation). - Vous nous parlez de ce registre.
25 S'agit-il d'un document différent du journal opérationnel ?
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1 M. Blaskic (interprétation). - Oui, c'est un cahier, un document
2 qui est complètement différent du journal opérationnel. Tous les documents
3 sont enregistrés séparément dans ce livre.
4 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce que tous les documents
5 doivent être inscrits dans ce registre des activités ?
6 M. Blaskic (interprétation). - Oui, tous les documents écrits,
7 quelle que soit leur provenance, doivent être repris dans ce registre des
8 activités. Tous les documents écrits n'ont pas être repris dans le journal
9 opérationnel.
10 M. Nobilo (interprétation). - Ce journal opérationnel contenait-
11 il toutes les communications orales dont pouvaient prendre note tous les
12 officiers de permanence ?
13 M. Blaskic (interprétation). - Oui.
14 M. Nobilo (interprétation). - Je voudrais demander au Greffier
15 de donner à ces documents les numéros d'ordre suivants, D- 301, D300 et
16 D-299.
17 M. le Président. - Je n'ai pas très bien compris. A
18 23 heures 15, les services de renseignements militaires vous donnent une
19 information "Si la Forpronu n'arrive pas avant 23 heures". Qu'est ce que
20 cela voulait dire ? D'arriver où ? C'est une interception d'un message de
21 l'armée de. Bosnie-Herzégovine ?
22 M. Blaskic (interprétation). - Monsieur le Président , puisque
23 le service de renseignements militaires ne nous avait donné des
24 renseignements que sur l'armée de Bosnie-Herzégovine, j'ai cité le rapport
25 tel que je l'ai reçu à 23 heures 15 de la part du service de
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1 renseignements militaires.
2 M. le Président. - Cela veut dire quoi ?
3 M. Blaskic (interprétation). - Pour moi cela avait trait à
4 l'armée de Bosnie-Herzégovine. C'est ainsi que je l'ai interprété.
5 M. le Président. - Vous est à la tête de… Si la Forpronu… Là, je
6 voudrais comprendre; Simplement, je ne peux pas prendre par note quelque
7 chose que je ne comprends pas. "Si la Forpronu n'arrive pas avant
8 23 heures, nous irons vers la Forpronu". Qu'est-ce que cela veut dire ?
9 Vous êtes le général en chef ou le colonel, vous l'interprétez comment ?
10 Moi je dois dire que je suis incapable de savoir ce que cela veut dire.
11 Pouvez-vous nous l'expliquer ?
12 "Si la Forpronu n'arrive pas avant 23 heures", il s'agit d'un
13 message intercepté par votre service de renseignements militaires ? C'est,
14 semble-t-il, un message de l'armée de la Bosnie-Herzégovine qui dit : "Si
15 la Forpronu n'arrive pas avant 23 heures", arrive où ? Pour faire quoi ?
16 Comment, vous, l'interprétez-vous ? Vous avez une cellule de crise, vous
17 l'interprétez bien d'une certaine façon ! Là, on retombe sur les mêmes
18 problèmes. Moi, cela m'est égal que vous ayez noté 23 heures 15, service
19 de renseignements militaires. Ce que je veux savoir, c'est ce que cela
20 signifiait pour vous. Qu'est-ce que cela signifie ?
21 M. Blaskic (interprétation). – J'ai pensé qu'il s'agissait d'une
22 demande adressée à la Forpronu, demande d'évacuation des blessés. A
23 l'époque, de telles demandes nous en adressions nous aussi. Il y en avait
24 certainement aussi qui venaient de l'armée de Bosnie-Herzégovine. La
25 Forpronu était la seule organisation à disposer d'engins blindés pour ce
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1 type d'évacuation mais je ne peux pas vous dire exactement à quel endroit
2 ils faisaient référence parce que, moi-même, à l'époque, je n'ai pas
3 compris.
4 M. le Président. – C'est une illustration de ce que je demande
5 depuis tout à l'heure. Vous recevez un message, vous pouvez au moins dire
6 aux Juges ce que cela signifie. Là j'ai compris, c'est une demande
7 d'évacuation des blessés, comme vous-même certainement deviez le faire.
8 Très bien, nous continuons. Nous en étions à la numérotation des
9 documents et nous allons faire une pause.
10 M. Nobilo (interprétation). - Merci. Pouvez-vous, je vous prie,
11 regarder le document D-301. Il s'agit d'un des ordres qui ont été inscrits
12 dans le registre des opérations cote 01-4-325/93, ordre adressé au
13 commandant de la brigade de Vitez en personne. Son titre
14 est :"Organisation et conduite et mise en place de la défense de Vitez ".
15 Cet ordre a été rédigé à 22 heures 10. Vous étiez chargés de la défense de
16 Vitez par secteur. Nous n'allons pas lire ce document in extenso, mais
17 pouvez-vous expliquer la signification de ce document ordre aux Juges ?
18 M. Blaskic (interprétation). – Messieurs les Juges, dans cet
19 ordre, nous avons essayé de façon officielle, formelle, de structurer la
20 situation qui existait dans les villages de la municipalité de Vitez parce
21 qu'il était apparu que la brigade de Vitez, que nous essayions de mettre
22 en place à la fin de mars 1993, ne pouvait pas être opérationnelle parce
23 qu'on avait eu trop peu de temps. Ce qui s'est donc passé, c'est que les
24 habitants des villages s'étaient organisés eux-mêmes. Si on regarde la
25 situation dans ces villages, on voit qu'à l'époque, ils avaient déjà
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1 organisé, mis en place des positions et s'étaient organisés eux-mêmes. Cet
2 ordre, en fait, avait pour but d'officialiser une situation existante.
3 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce que vous pouvez regarder
4 l'ordre, on y voit les choses suivantes : secteur 1 et les termes utilisés
5 également de Krcevine –Brdo –Jardol. De quoi s'agissait il ?
6 M. Blaskic (interprétation). - Il s'agit des noms des villages
7 dont nous pensions qu'ils étaient contrôlés par le HVO et où les paysans
8 s'étaient organisés eux-mêmes pour assurer la défense des villages.
9 M. Nobilo (interprétation). - Cette transition d'une défense par
10 secteur, à partir de ces défenses organisées au niveau des villages,
11 qu'est-ce que cela signifie pour le déploiement militaire de la brigade ?
12 Est-ce un progrès ou quelque chose de plutôt négatif ?
13 M. Blaskic (interprétation). - En fait, c'était extrêmement
14 négatif. C'était équivalent à la dissolution de la brigade parce cela
15 voulait dire que cette brigade ne pouvait pas être utilisée en situation
16 de combat comme une unité classique. Nous étions contraints d'accepter la
17 situation telle qu'elle existait sur le terrain afin de pouvoir survivre.
18 Dans cet ordre, j'ai été contraint de dire que le commandant de
19 secteur serait désigné par le commandant de la brigade, parce que je
20 savais que même lui ne pouvait pas le nommer, mais qu'il fallait qu'il
21 demande aux habitants de ces villages de Zabilje, Krcevine qui ils
22 voulaient pour commander le secteur. Ce qu'il allait faire, c'était
23 apporter un sceau officiel aux desiderata de ces villageois.
24 M. Nobilo (interprétation). - Cet ordre montre-t-il de façon
25 claire que de facto dans vos fonctions vous travailliez en fait avec des
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1 villages armés comme en 1992 ? Vous n'aviez pas une armée organisée,
2 n'est-ce pas ?
3 M. Blaskic (interprétation). - En effet.
4 M. Nobilo (interprétation). - Monsieur le Président, si vous le
5 voulez, nous pouvons faire la pause ?
6 M. le Président. - Nous allons faire la pause. Nous reprenons à
7 12 heures 30.
8 (L'audience, suspendue à 12 heures 15, est reprise à 12
9 heures 35.)
10 M. le Président. - L'audience est reprise.
11 Maître Nobilo ?
12 M. Nobilo (interprétation). - Merci. Je demande que la pièce à
13 conviction de la défense D299 soit remise au témoin. C'est un ordre de
14 préparation au combat du 17 avril 1993 émis par vous à 9 heures 10 et
15 adressé au commandant de la brigade Ban Jelasic ?
16 M. Blaskic (interprétation). - Oui.
17 M. Nobilo (interprétation). - Pouvez-vous nous dire quel était
18 l'objet de cet ordre de préparation au combat et pour quelle raison
19 précise vous l'avez adressé à la brigade Ban Jelasic de Kiseljak ?
20 M. Blaskic (interprétation). - L'objet de cet ordre consistait à
21 permettre une diminution de la pression exercée par l'armée de Bosnie-
22 Herzégovine sur Busovaca, Vitez et dans la zone de Visoko, car il a été
23 prouvé que nos actions sur Zepce et Usora ne sont pas parvenues à diminuer
24 cette tension ou à diminuer les attaques de l'armée de Bosnie-Herzégovine
25 qui n'ont cessé de s'intensifier durant la journée du 17.
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1 M. Nobilo (interprétation). - Par cet ordre de préparation au
2 combat, vous ordonnez ceci, je cite le paragraphe 2 :
3 "a) réaliser le blocage de Visnjica et des autres villages qui
4 pourraient servir comme démarrage d'une attaque de l'ennemi.
5 b) Prendre le contrôle de Gomionica et de Svinjarevo après un
6 appui ferme de l'artillerie grâce à des VBR et des MB.
7 L'attaque des principales forces doit être réalisée à partir de
8 ce Sikulja et de Hadrovci, établir la ligne de défense et maintenir les
9 troupes regroupées".
10 C'est écrit à la main.
11 Pourquoi est-ce que vous dirigez la brigade Ban Jelasic vers
12 Gomionica et Svinjarevo et pourquoi vous parlez de Sikulja et de Hadrovci
13 dans cet ordre ? Quel est le but de cela ? Pouvez-vous l'expliquer ?
14 M. Blaskic (interprétation). - A Gomionica se trouvait le
15 commandement de l'armée de Bosnie-Herzégovine de Kiseljak.
16 Quant à la zone située au-dessus de Gomionica et entre Sikulja
17 et Hadrovci se trouvait l'espace dans lequel les forces du 1er Corps
18 d'armée de Bosnie-Herzégovine ont été amenées en provenance de Visoko.
19 Je souhaitais que la crête dominant le village soit prise,
20 qu'une jonction des forces s'opère et que l'attention des forces de
21 l'armée de Bosnie-Herzégovine de Visoko soit appelée par ce biais, de
22 façon à ce que les champs de bataille de Vitez et de Visoko soient un peu
23 épargnés. Lorsque je parlais de "jonctions des forces", je parlais des
24 forces de l'armée de Bosnie-Herzégovine.
25 M. Nobilo (interprétation). - Les mots "prendre le contrôle de
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1 Gomionica et de Svinjarevo grâce à un appui important de l'artillerie"
2 signifient-ils que vous pensiez à une attaque contre les civils ou à une
3 attaque contre l'armée de Bosnie-Herzégovine ?
4 M. Blaskic (interprétation). - Non, cela signifiait qu'il
5 convenait de prendre la position située entre Sikulja et Hadrovci,
6 position ou plutôt ligne de front qui était tenue par l'armée de Bosnie-
7 Herzégovine. C'est la raison pour laquelle dans ce paragraphe de l'ordre
8 il est stipulé l'attaque doit être dirigée contre le gros des forces
9 provenant de Sikulja et de Hadrovci.
10 M. Nobilo (interprétation). - Pourriez-vous sur la carte montrer
11 où se trouvaient les positions de l'armée de Bosnie-Herzégovine depuis
12 janvier et février 1993 et dans quelles directions vous avez orienté
13 l'attaque mentionnée dans cet ordre ?
14 Je vous demanderai donc de montrer cela sur la carte en premier
15 lieu et, ensuite, si c'est possible, sur la maquette.
16 (Le témoin s'exécute.)
17 M. Blaskic (interprétation). - Kiseljak est ici. Gomionica se
18 trouve le long de la route qui va de Kiseljak à Busovaca et j'ai ordonné
19 au gros des forces d'agir à partir de Sikulja, qui correspond à la
20 position que j'indique ici dans la direction du village de Hadrovci, qui
21 était également une position du HVO, mais également à partir du village de
22 Hadrovci dans la direction de Sikulja, de façon à réaliser la jonction
23 quelque part aux alentours de Stojkovici. Sur la maquette, je crois qu'il
24 sera plus facile de voir cette crête.
25 M. Nobilo (interprétation). - De cette façon, les villages de
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1 Sujnarevo et de Gomionica seraient-ils tombés sous votre contrôle si une
2 ligne de front s'était créée au-dessus de ces positions ?
3 M. Blaskic (interprétation). - Mais en agissant conformément à
4 cet ordre, il n'y aurait en aucun cas eu des opérations de combats dans le
5 village de Gomionica.
6 M. Nobilo (interprétation). - Savez-vous si l'armée de Bosnie-
7 Herzégovine était déjà présente à cet endroit ? Cette ligne de front
8 existait-elle déjà ?
9 M. Blaskic (interprétation). - Une ligne de front complète était
10 déjà créée et, en 1992, j'ai déjà inspecté cette ligne de front à Sikulja,
11 Mladenovac et dans les environs. C'était une ligne de front qui comportait
12 des zones minées. A Gomionica, des forces ont été amenées et également des
13 fortifications en béton qui font partie des dispositifs de défense
14 relevant de la catégorie 4 et, en temps de paix, ce sont des installations
15 qui, en général, servent à prévoir un dispositif de défense.
16 M. Nobilo (interprétation). - Je vous proposerai de placer une
17 feuille de papier sur le rétroprojecteur et de dessiner rapidement la
18 route qui mène de Svinjarevo à Gomionica, ainsi que les grandes directions
19 de l'attaque demandée par vous. Je pense que ce serait un moyen très clair
20 sur le plan militaire d'expliciter la tactique que vous avez utilisée.
21 (Le témoin s'exécute.)
22 Je vais vous demander d'indiquer également les directions de
23 l'attaque.
24 Pourriez-vous, je vous prie, placer cette feuille de papier sur
25 le rétroprojecteur et nous fournir des explications.
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1 (Le témoin s'exécute.)
2 Après quoi, je prierai M. le Greffier d'affecter une cote à
3 cette pièce à conviction.
4 Donc veuillez expliquer tous les éléments figurant sur ce schéma
5 et dire ce qu'ils représentent.
6 M. Blaskic (interprétation). - Ici, nous voyons la route
7 principale qui va de Busovaca à Kiseljak.
8 Ici, j'ai grossièrement représenté le village de Gomionica,
9 Sikulja et ici était une position précédemment tenue par le HVO -je
10 l'indique maintenant- et le village de Hadrovci correspondait également à
11 une position déjà tenue par le HVO.
12 L'espace situé entre le village de Hadrovci et le village de
13 Sikulja était aux mains du groupe opérationnel de Visoko dont faisait
14 partie également l'armée de Bosnie-Herzégovine de Kiseljak. Lorsque
15 l'ordre d'engagement du gros des forces a été émis, il concernait une
16 attaque qui devait partir de Sikulja et viser les points les plus élevés
17 dans la direction de Hadrovci.
18 M. Nobilo (interprétation). - Nous voyons ici un certain nombre
19 de cercles concentriques. Qu'est-ce que cela représente sur le plan
20 militaire ?
21 M. Blaskic (interprétation). - Ce sont les collines situées au-
22 dessus du village de Gomionica et la crête.
23 M. Nobilo (interprétation). - Cette colline a-t-elle une
24 importance militaire ?
25 M. Blaskic (interprétation). - En tout état de cause, elle est
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1 organisée pour des actions de combat.
2 M. Nobilo (interprétation). - De la part de qui ?
3 M. Blaskic (interprétation). - De la part de l'armée de Bosnie-
4 Herzégovine. Il y avait des tranchées, des fortifications, des champs de
5 mines, tout ce qui correspond à l'aménagement d'un champ de bataille.
6 M. Nobilo (interprétation). - A votre avis, pour quelles raisons
7 l'armée de Bosnie-Herzégovine a-t-elle aménagé ses positions de combat
8 précisément sur les sommets dominant le village de Gomionica, avec ses
9 fortifications, ses tranchées et ses bunkers ?
10 Pour quelles raisons a-t-elle agi de la sorte ? Pourquoi ne l'a-
11 t-elle pas fait sur la route ou à Gomionica, en contrebas ?
12 M. Blaskic (interprétation). - En agissant sur ces positions,
13 l'armée de Bosnie-Herzégovine se donnait le contrôle complet de la route
14 Busovaca Kiseljak. Elle se donnait le contrôle également des routes
15 secondaires qui, par la montagne, mènent à Visoko.
16 Autrement dit, elle s'assurait une relation avec le commandement
17 du 1er Corps d'armée de Bosnie-Herzégovine à Visoko. Elle s'assurait une
18 position très forte pour dominer tout cet espace au-dessus du village et
19 au-dessus d'un certain nombre de villages croates comme le village de
20 Krizici, Gromiljak, Stranjani et beaucoup d'autres villages qui longent
21 cette route principale et qui étaient des villages croates.
22 M. Nobilo (interprétation). - Pourquoi n'avez-vous pas donné
23 l'ordre que cette attaque passe à travers le village de Gomionica pour
24 remonter ensuite vers le sommet de la montagne ? Est-ce que cela a une
25 signification militaire ?
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1 M. Blaskic (interprétation). - En tout état de cause, j'ai tout
2 fait pour éviter des combats dans des zones habitées. Je savais qu'à
3 Gomionica, bien sûr, il y avait le commandement qui était stationné. Je
4 savais qu'à l'entrée, se trouvait un barrage routier, qu'une ligne de
5 front aménagée existait et traversait le village, mais en dépit de cela,
6 grâce à ce document, j'ai décidé que le gros des forces devait attaquer au
7 niveau de la crête. Cela sera confirmé ultérieurement car je voulais
8 éviter à tout prix des combats dans des zones habitées de façon à éviter
9 les victimes qui en auraient découlé.
10 M. Nobilo (interprétation). - Une des raisons est donc
11 l'inutilité de faire des victimes. Mais, d'un point de vue militaire,
12 n'est-il pas plus censé d'attaquer de façon contournée ou est-il
13 préférable d'attaquer de façon directe en passant par le village ?
14 M. Blaskic (interprétation). - Sur le plan militaire, il est
15 plus censé, plus raisonnable d'agir de la sorte. En prenant la crête, on
16 se donne une situation préférable pour le HVO.
17 M. Nobilo (interprétation). - Lorsque vous avez dit que
18 l'attaque à travers le village en passant par la montagne aurait provoqué
19 des victimes, à quelles victimes pensiez-vous ?
20 M. Blaskic (interprétation). - Je pensais aux victimes civiles,
21 aux habitants de Gomionica et des villages environnants. Il y aurait eu
22 des combats et des victimes inutiles.
23 M. Nobilo (interprétation). - Je vous remercie. Je demande que
24 l'on affecte une cote à cette pièce à conviction et nous demanderons
25 ensuite que soient faites des photocopies.
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1 M. Dubuisson. - Il s'agit du document D545.
2 M. Nobilo (interprétation). - Nous passons maintenant au
3 document suivant, la pièce à conviction de la défense D300.
4 Ce document est un ordre toujours émis le 17 avril 1993, c'est à
5 dire le même jour, mais plus tard, aux alentours de 23 heures 45. Il est
6 intitulé : Ordre d'opération de combats, toujours adressé à cette même
7 brigade, Ban Jelacic. Avant d'analyser le contenu de cet ordre, je vous
8 demanderai de dire quel est le rapport entre ce document, le D300, et le
9 document D299 que nous venons de discuter ?
10 M. Blaskic (interprétation). - Le document précédent était un
11 ordre de préparation émis à 9 heures 10 et celui-ci est un ordre
12 d'exécution des opérations de combats émis à 23 heures 45 le même jour.
13 Donc ce que nous demandions dans l'ordre de préparation, nous estimions
14 que cela devait être réalisé grâce à cet ordre-ci qui est un ordre
15 d'exécution.
16 M. Nobilo (interprétation). - Ces deux documents constituent-ils
17 un tout ?
18 M. Blaskic (interprétation). - Oui.
19 M. Nobilo (interprétation). - Dans la première partie de cet
20 ordre, vous écrivez ce qui suit : "Les massacres contre les Croates de
21 Zenica se poursuivent, Zenica où les forces musulmanes utilisent des chars
22 pour tirer sur la population, principalement constituée de femmes et
23 d'enfants". En fonction de quoi avez-vous écrit cette phrase ?
24 M. Blaskic (interprétation). - En fonction des informations que
25 nous avions reçues, eu égard aux actions qui avaient eu lieu ce jour-là
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1 dans les villages de la région appelée Gornja Zenica, c'est à dire les
2 villages de Stranjani, Gan Kozarci, Strane et d'autres villages qui
3 étaient des villages croates situés dans la zone de Gornja Zenica.
4 Nous avons émis cet ordre en fonction de ces informations et
5 également en fonction des informations reçues du commandants de la brigade
6 Vinko Baresic.
7 M. Nobilo (interprétation). - Dans la deuxième partie de cet
8 ordre, vous dites : "Toutes les attaques d'aujourd'hui ont été repoussées,
9 l'ennemi est complètement écrasé et se voit contraint d'amener
10 continuellement des forces fraîches". Sur la base de quoi avez-vous écrit
11 cette phrase ?
12 M. Blaskic (interprétation). - Dans le courant de la journée, le
13 17 avril, nous avons eu de gros problèmes, notamment dans la ville de
14 Travnik. Peut-être le constaterait-on plus facilement sur la maquette,
15 mais en tous cas, le front de Krcevine a été enfoncé, le front de Novaci a
16 aussi été enfoncé, il y avait un danger que la ville soit prise. En
17 engageant une partie des forces de la brigade Stjepan Tomasevic et
18 Francopan, nous avons réussi à stabiliser la situation. Mais il y avait
19 menace de nouvelles attaques, menace de modification de la situation, donc
20 je pensais qu'à moins d'agir sur ce front-là, nous ne réussirions pas à
21 l'emporter. Nous avons réussi à stabiliser la situation sur les fronts
22 dont j'ai parlé, mais il y avait toujours un risque qui mettait en cause
23 notre maintien.
24 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce que vous pouviez amener des
25 renforts dans cette enclave comme pouvait le faire l'armée de Bosnie-
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1 Herzégovine ?
2 M. Blaskic (interprétation). - Les renforts les plus importants,
3 j'ai réussi à les obtenir de la brigade de Stjepan Tomasevic, comme on
4 peut le voir sur la base d'un certain nombre d'ordres. Ils se composaient
5 de 25 ou 30 soldats. Je parle des ordres émis au moment où le front de
6 Krcevine était enfoncé. J'ai essayé toute la journée d'obtenir des
7 renforts d'Usora en particulier ou de Zepce, mais les ordres donnés à cet
8 égard n'ont eu aucun effet.
9 M. Nobilo (interprétation). - Au point n 2, nous voyons que
10 vous affectez deux tâches à ceux à qui vous parlez. La première tâche
11 consiste à tenir fermement Zavrtaljka dont vous donnez les références
12 trigonométriques.
13 Pouvez-vous nous montrer sur la maquette où se situait cette
14 position de Zavrtaljka ?
15 M. Blaskic (interprétation). - Pour Kiseljak, Zavrtaljka avait
16 une importance comparable à celle du mont Kuber pour Vitez et Busovaca.
17 M. Nobilo (interprétation). - Ce qui signifie ?
18 M. Blaskic (interprétation). - Ce qui signifie que celui qui
19 tient Zavrtaljka avait le contrôle plein et entier de l'espace situé entre
20 Bilalovac, et Gromiljak et pratiquement jusqu'à l'entrée de la ville de
21 Kiseljak.
22 A partir de Zavrtaljka, il était possible de tenir sous son
23 contrôle d'artillerie pratiquement tout cet espace.
24 S'agissant de la sécurité de Kiseljak, si l'on regarde à l'ouest
25 vers Vitez, Travnik et Busovaca, c'était la façon d'assurer la sécurité de
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1 Kiseljak. Sur le plan militaire, c'était un point capital.
2 M. Nobilo (interprétation). - Au paragraphe 2, point n° 2, vous
3 dites : "En recourant à toutes les pièces d'artillerie disponibles, vous
4 préparer à l'attaque, et grâce à des VU, prendre Gomionica et Svinjarevo
5 en établissant systématiquement vos cibles. Ensuite, regrouper les forces
6 et vous préparer à une attaque d'artillerie destinée à prendre Bilalovac".
7 Pouvez-vous expliquer aux Juges ce que cela signifie ?
8 M. Blaskic (interprétation). - Les positions situées sur la
9 colline dominant Gomionica sont ici tout à fait remarquables. J'ai demandé
10 que des préparations aux tirs d'artillerie soient réalisées de façon à
11 réaliser une attaque à partir de Sikulja et de Hadrovci dans une deuxième
12 étape, grâce à l'infanterie, en vue de prendre cette position.
13 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce que cet ordre d'exécution
14 doit être lu en même temps que l'ordre de préparation dont vous avez parlé
15 lorsque vous commentiez le document précédent et que vous avez fait votre
16 schéma ?
17 M. Blaskic (interprétation). - Oui, il y a un lien avec cet
18 ordre de préparation. En effet, l'ordre de préparation et l'ordre
19 d'exécution constituent un tout.
20 Dans l'ordre de préparation, il est stipulé ce qu'il faut faire
21 et dans l'ordre d'exécution à quel moment il faut le faire.
22 M. Nobilo (interprétation). - Tout ce que vous avez dit lorsque
23 vous avez commenté l'ordre de préparation pourrait être redit dans vos
24 explications au sujet du paragraphe 2.2 du document D300 ?
25 M. Blaskic (interprétation). - - Oui.
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1 M. Nobilo (interprétation). - Monsieur le Président, il est
2 13 heures, est-ce que vous pensez que nous pouvons suspendre ?
3 M. le Président. - Nous allons suspendre et nous reprendrons nos
4 travaux à 14 heures 30.
5 (L'audience, suspendue à 13 heures, est reprise à 14 heures 35.)
6 M. le Président. - Nous reprenons l'audience, s'il vous plaît.
7 Maître Nobilo, nous poursuivons par l'audition de l'accusé qui
8 témoigne.
9 M. Nobilo (interprétation). - Merci, Monsieur le Président.
10 C'est D300, le document que nous avons parcouru, qui est un ordre...
11 M. le Président. - Excusez-moi, Maître Nobilo, je vois la
12 traduction... Quand je dis : "L'accusé qui témoigne", je voudrais que cela
13 soit traduit parce que, quand il y a du public, j'aime bien que la galerie
14 du public sache où on en est. Je ne veux pas souligner que M. Blaskic est
15 l'accusé, nous le savons, je voulais dire simplement que nous continuons
16 simplement avec l'accusé qui témoigne en ce moment. J'aimerais que cette
17 nuance soit introduite et il convient que le public sache à peu près
18 toujours à quelle séquence nous en sommes de ce long procès qui a commencé
19 il y a vingt mois environ. Nous continuons, merci aux interprètes.
20 M. Nobilo (interprétation). - Merci. Avant la pause, nous nous
21 sommes arrêtés au document D300. C'est un document qui est l'ordre pour
22 les opérations de combats, que vous avez délivré à la brigade à
23 20 heures 45 minutes.
24 M. Blaskic (interprétation). - Oui.
25 M. Nobilo (interprétation). - Nous avons donc commencé à
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1 analyser ce document, nous avons parlé de Zavrtaljka qui est un point clé
2 stratégique à cet endroit de Kiseljak. J'aimerais maintenant vous poser la
3 question concernant le point n 2.2, je répète : 2.2.
4 Vous dites, entre autres choses, qu'il est indispensable, qu'il
5 faut systématiquement tirer en utilisant les mortiers et s'emparer de
6 Sinjarevo et de Gomionica. Pourriez-vous, s'il vous plaît, expliquer aux
7 Juges ce que, du point de vue militaire, veut dire : "Tirer de manière
8 systématique" ?
9 M. Blaskic (interprétation). - Pour ce qui est du point n 2.2,
10 j'ai effectivement utilisé le terme : "Tirs systématiques par les mortiers
11 de 120 mm et prendre Sinjarevo et Gomionica." Quand je dis des "tirs
12 systématiques", ceci comprend la précision la plus grande possible au
13 moment où on utilise les mortiers, notamment quand il s'agit des cibles
14 militaires, en d'autres termes quand il s'agit de déploiement des forces,
15 des positions également sur lesquelles on tire, quand il s'agit des
16 positions qui sont visées et qui font l'objet de cette opération avec la
17 plus grande précision possible, avec la plus grande exactitude possible.
18 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce que vous pourriez nous
19 donner un terme à l'opposé, si par exemple vous ne demandiez pas de viser
20 systématiquement chaque position, chaque point ? Comment auriez-vous dit
21 cela ?
22 M. Blaskic (interprétation). - Dans l'ordre, à ce moment-là, il
23 serait stipulé : "Effectuez les tirs des positions avec des mortiers de
24 60 mm, de 80 et 120 mm, frappez donc avec", et en d'autres termes cela
25 voudrait dire ouvrir le feu sur l'ensemble de la position où la formation
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1 de l'ennemi est déployée sans demander de viser systématiquement point par
2 point.
3 Il va sans dire que le tir de telle manière serait effectué en
4 peu de temps, en beaucoup moins de temps, il aurait fallu avec moins de
5 précision également.
6 M. Nobilo (interprétation). - Dans ce point, le même point, vous
7 demandez aux unités de prendre Bilalovac après les opérations. Quelle est
8 la raison pour laquelle vous avez demandé la prise de Bilalovac ?
9 M. Blaskic (interprétation). - Bilalovac est le premier point où
10 l'on envisageait la rupture de la voie de communication Kiseljak-Busovaca
11 sur la route principale. Et à ce moment-là, toute manifestation d'une
12 opération qui serait une attaque vis-à-vis de Bilalovac aurait signifié
13 certainement pour Busovaca et pour Vitez ou pour le HVO de Busovaca et de
14 Vitez, de décharger en quelque sorte la ligne de front. Car, le
15 commandement du 3ème Corps défendrait très fermement ce corridor qui est un
16 lien avec Zenica en passant par Konjic et Fojnica et une jonction
17 également avec Mostar. C'est la raison pour laquelle, je voulais diminuer,
18 atténuer, cette pression sur Busovaca et obliger le 3ème Corps d'engager
19 une partie des forces sur le champ de bataille de Kiseljak.
20 M. Nobilo (interprétation). - Dans quel secteur, en
21 janvier 1993, l'armée de Bosnie-Herzégovine a pris la route entre Busovaca
22 et Kiseljak ?
23 M. Blaskic (interprétation). - Je peux vous le montrer, si vous
24 le voulez bien. La route qui a été prise était Kacuni, Bilalovac et
25 c'était la voie terrestre et aérienne également qui avait permis la
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1 jonction opérationnelle du 3ème Corps de l'armée de Bosnie-Herzégovine avec
2 le 6ème, le 4ème Corps à Fojnica, à Konjic et à Mostar.
3 M. Nobilo (interprétation). - Si par hasard, ce qui aurait été
4 une chance pour vos formations, si vous avez réussi à enfoncer Bilalovac,
5 Busovaca et Kiseljak, qu'est-ce que cela aurait signifié pour votre
6 position opérationnelle en Bosnie centrale ?
7 M. Blaskic (interprétation). - Ceci aurait changé de manière
8 radicale notre situation sans issue à Vitez et cela nous aurait donné une
9 plus grande possibilité de croire que l'on pouvait survivre dans ce
10 territoire.
11 M. Nobilo (interprétation). - On va résumer. En ce qui concerne
12 les attaques en direction de Gomionica, Svinjarevo et Bilalovac,
13 avaient-elles exclusivement une cible militaire ou non ?
14 M. Blaskic (interprétation). - C'était un objectif exclusivement
15 militaire et c'était la seule façon d'atténuer, d'alléger, la situation à
16 Busovaca, à Vitez, qui étaient à la veille de la chute.
17 M. Nobilo (interprétation). - Pour rendre la situation plus
18 facile, alors que vous étiez à la veille de la chute, qui auriez-vous dû
19 attaquer ?
20 M. Blaskic (interprétation). - Je devais donner l'ordre d'opérer
21 vers l'armée de Bosnie-Herzégovine pour que les forces principales de
22 l'armée de Bosnie-Herzégovine se regroupent et s'orientent vers le champ
23 de bataille de Kiseljak.
24 M. Nobilo (interprétation). - Maintenant, nous passons au
25 point n °3. Vous dites, dans votre ordre, que Fojnica doit vous assurer
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1 l'aile gauche et que vous devez attaquer Ducina ou enfoncer les lignes du
2 côté de Sebesic ?
3 Qu'est-ce que cela veut dire cette phrase dans le sens militaire
4 du terme ?
5 M. Blaskic (interprétation). - En cas où la brigade Ban Jelacic
6 de Kiseljak partait, commençait à attaquer Bilalovac, dans ce cas-là, elle
7 laissait l'aile gauche découverte et ceci aurait permis à une partie de la
8 zone opérationnelle de Visoko, de l'armée de Bosnie-Herzégovine,
9 d'effectuer une attaque et de provoquer les pertes du côté de l'aile
10 gauche.
11 C'est la raison pour laquelle j'ai délivré cet ordre et j'ai
12 demandé qu'on engage le bataillon de Fojnica, selon la décision du
13 commandant de la brigade alternativement, ou bien d'effectuer cette
14 opération sur le détachement Dusina de l'armée de Bosnie-Herzégovine qui
15 se trouvait déployé dans le secteur du village Dusina, ou bien d'effectuer
16 une opération dans la direction de Sebesic, de débloquer le HVO de
17 Sebesic, qui a été encerclée complètement par l'armée de Bosnie-
18 Herzégovine à cette époque-là.
19 M. Nobilo (interprétation). - Très sommairement, quelle était la
20 signification de faire introduire dans le combat, les unités du HVO de
21 Fojnica ? Est-ce qu'il fallait que les relations se dégradent entre les
22 Croates et les Musulmans à Fojnica ou, éventuellement, est-ce qu'il y
23 avait une autre signification ?
24 M. Blaskic (interprétation). - La signification de ceci était,
25 comme je l'ai dit, d'atténuer l'attaque des forces qui attaquaient sur
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1 Busovaca, ceci en essayant de joindre ces forces et de l'autre côté,
2 également, de libérer le sud de la ligne Polom, Kapak, Busovacke Staje et
3 autres villages environnants.
4 M. Nobilo (interprétation). - Le point n 5 de votre ordre, vous
5 dites au commandant de la brigade Ban Josip Jelasic : "Vos estimations sur
6 certaines forces ne sont pas justifiées et ne sont pas réalistes car le
7 gros des forces se trouve à Vitez et à Busovaca". Pouvez-vous expliquer
8 aux Juges de quoi il s'agissait et qu'est ce qui se cachait derrière cette
9 phrase ?
10 M. Blaskic (interprétation). – D'après les données dont on
11 disposait, le gros des forces du 3ème Corps ont été détachées, et si les
12 forces du 1er Corps de l'armée de Bosnie-Herzégovine de Visoko qui ont été
13 organisées dans le groupe opérationnel à Visoko étaient orientées et
14 devaient attaquer Busovaca et Vitez ; alors que les forces qui étaient en
15 quelque sorte le renfort de l'armée de Bosnie-Herzégovine, depuis le mois
16 de janvier 1993, se trouvaient sur la ligne de jonction et sur le champ de
17 bataille de Kiseljak.
18 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce que vous pouvez nous
19 rappeler de quelle ligne il s'agissait ?
20 M. Blaskic (interprétation). - Il s'agissait d'une ligne qui
21 partait de Zavrtaljka, qui passait par Pobace, par Velike Sotnice, par
22 Hrastovi, par Male Sotnice, Badnje, Gunjacek, Kazagici, Grabovci,
23 Hadrovci, Svinjarevo, Gomionica, Sikulja, Podatskinsko Brdo, Tusnjici.
24 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce que le commandant de la
25 brigade Ban Jelasic à ce moment-là a partagé votre point de vue, que les
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1 gros des forces se trouvaient à Kiseljak et Busovaca et que celles qui
2 n'étaient pas le gros des forces étaient ailleurs ?
3 M. Blaskic (interprétation). - Il avait considéré que le gros
4 des forces se trouvait dans le secteur de Kresevo, Kiseljak, donc le
5 secteur qui était sous la responsabilité de Ban Josip Jelasic, alors que
6 moi-même je lui ai fait savoir à cause de cela que ce n'étaient pas de
7 bonnes estimations, compte tenu du fait que j'avais des renseignements et
8 que j'étais parfaitement conscient du fait que les forces étaient dans une
9 situation sans issue à Vitez et à Busovaca. C'est la raison pour laquelle
10 je lui ai dit que le gros des forces ne se trouvait pas dans le secteur de
11 Kiseljak, mais de Busovaca et de Vitez.
12 M. Nobilo (interprétation). - Pour que ce soit tout à fait
13 clair, est-ce que vous avez considéré qu'il n'y avait pas des forces de
14 l'armée de Bosnie-Herzégovine à Gomionica, Svinjarevo, sur cette ligne que
15 vous avez décrite tout à l'heure ?
16 M. Blaskic (interprétation). - Non, moi j'observais cette
17 situation du point de vue de la concentration de l'ensemble des forces du
18 3ème Corps. Mon attitude était que le gros des forces, qui était commandé
19 par le 3ème Corps, était engagé dans l'attaque sur Busovaca et sur Vitez,
20 alors que les forces qui les soutenaient, qui étaient un support pour ces
21 forces et qui étaient puissantes mais qui n'étaient pas les forces
22 principales se trouvaient dans le secteur de Kiseljak.
23 M. Nobilo (interprétation). - Le point suivant est le
24 point n °7. Vous dites : "Toutes les forces militaires, toutes les forces
25 de police (militaires et civiles), je mets à la disposition du
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1 commandement de Ban Jelasic à Kiseljak."
2 Est-ce que vous pouvez dire aux Juges sur la base de quelles
3 autorisations, quelles prérogatives vous donnez à la brigade Ban Jelasic
4 cet ordre que les militaires et les civils leur soient subordonnés ?
5 M. Blaskic (interprétation). - C'est l'état-major du HVO de
6 Mostar qui m'avait demandé de donner cet ordre, d'attacher la police
7 militaire et la police civile.
8 M. Nobilo (interprétation). - Le point n °8, il est marqué :
9 "Toutes les opérations de combats doivent obtenir du succès. C'est la
10 raison pour laquelle il faut utiliser aussi bien les formations de la
11 police militaire et de la police civile". Est-ce que vous pouvez expliquer
12 aux Juges ce que vous sous-entendez sous le terme "nettoyage" ?
13 M. Blaskic (interprétation). - Quand une formation effectue une
14 opération militaire et au moment où la ligne est enfoncée, quand on arrive
15 au moment où les défenseurs se retirent et que pour ceux qui sont
16 attaqués. C'est l'étape de poursuite qui suit dont le but est de maintenir
17 le contact de combat. Ensuite, il y a des poches, des positions de feu qui
18 sont également restées et qui sont neutralisées par les forces de
19 nettoyage. C'est courant, c'est une habitude.
20 M. Nobilo (interprétation). - Comment vous auriez pu définir le
21 "nettoyage de l'espace" ? Qu'est-ce que ceci veut dire pour un soldat ?
22 M. Blaskic (interprétation). - Pour le soldat, ceci voulait dire
23 "neutraliser les poches de feu et les équipes qui sont restées dans les
24 bunkers ou qui sont restées sur les positions de tirs" ; ce sont les
25 restes de forces qui résistent encore. Il s'agissait donc du nettoyage du
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1 terrain.
2 Sinon, le "nettoyage du terrain", c'est une opération tactique
3 et de combat qui est prescrite dans les règles concernant l'infanterie et
4 qui, bien évidemment, concernent les compagnies et les détachements. Et ce
5 sont les formations d'infanterie qui entreprennent de telles démarches, ce
6 sont les pelotons et les compagnies qui effectuent le nettoyage du
7 terrain.
8 Bien évidemment, il est indispensable de former les gens sur le
9 plan du nettoyage du terrain.
10 M. Nobilo (interprétation). - Je suppose que les unités du HVO
11 ont enfoncé les lignes et les poursuivent dans la profondeur, dans le cas
12 concret, l'armée de Bosnie-Herzégovine. Par rapport aux unités du HVO,
13 est-ce qu'il y a des poches qui sont restées dans le dos ?
14 M. Blaskic (interprétation). - Oui, dans le dos, en arrière par
15 rapport aux unités du HVO, il y a des poches qui restent par rapport à la
16 route principale.
17 M. Nobilo (interprétation). - Je vais vous poser la question
18 très ouvertement : quand vous utilisez le terme "qui doit être nettoyé",
19 est-ce que ce terme "nettoyage" a quelque chose à voir avec le terme
20 "nettoyage ethnique" ou la persécution des civils.
21 M. Blaskic (interprétation). - Monsieur le Président, Messieurs
22 les Juges, vous pouvez, bien évidemment, vérifier dans toutes les règles
23 et dans toute la réglementation de l'ex-JNA. C'est un terme qui n'a rien à
24 voir. Le "nettoyage", du point de vue militaire, n'a rien à voir avec le
25 nettoyage ethnique.
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1 La réglementation stipule très clairement quelles sont les
2 tâches de nettoyage du terrain.
3 M. Nobilo (interprétation). - Nous allons passer maintenant au
4 point n °9. Vous vous adressez à la brigade Ban Jelacic et vous dites
5 qu'ils doivent respecter les lois et rester au niveau très élevé et
6 respecter les règles ?
7 M. Blaskic (interprétation). - J'étais parfaitement conscient de
8 la situation extrêmement délicate dans laquelle nous nous sommes trouvés.
9 C'est la raison pour laquelle, j'étais conscient que, pour pouvoir
10 survivre à Vitez, il était extrêmement important que la brigade
11 Ban Jelacic se comporte correctement.
12 Par conséquent, si cette brigade n'avait pas effectué la tâche
13 qui ressortait de l'ordre dont nous avons parlé dès le 18 avril, c'est
14 l'armée de Bosnie-Herzégovine qui aurait occupé cet espace, y compris
15 Vitez. Nous avons déjà commencé les négociations pour le cessez-le-feu.
16 Nous n'avons pas réussi à mettre en exécution les accords auxquels nous
17 sommes parvenus.
18 Nous avons essayé, par la suite également, en nous référant à un
19 certain nombre de personnes qui avaient de l'autorité, d'être des
20 intermédiaires pour cesser le feu. Ceci n'a pas réussi non plus. Nous
21 avons essayé de provoquer de fausses attaques en provenance de Zepce. Ceci
22 non plus n'a pas fait diminuer l'intensité de l'attaque. Et depuis un
23 temps assez long, nous sommes restés à Vitez.
24 Du point de vue logistique, nous avons été complètement coupés
25 par rapport à l'état-major principal. Nous avons été séparés également de
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1 la base logistique de Stojikovici.
2 C'est la raison pour laquelle on manquait de munitions. On se
3 trouvait dans une situation sans issue. C'était une situation qui était
4 une situation qui précédait la chute.
5 M. Nobilo (interprétation). - Dans le document de la défense que
6 nous avons reçu de l'accusation, qui concerne l'ordre, il ressort
7 clairement que c'est dans ce sens-là que vous avez rédigé cet ordre, que
8 cet ordre est arrivé à Kiseljak, peut-être ultérieurement à Fojnica ou
9 dans une autre brigade contrôlée par l'armée de Bosnie-Herzégovine.
10 Pouvez-vous dire aux Juges par quel moyen vous avez envoyé cet
11 ordre ?
12 Est-ce par liaison, par paquets radio ou un autre moyen ?
13 M. Blaskic (interprétation). - Je suppose que l'ordre a été
14 envoyé par la télécopie et non pas par liaison.
15 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce parce que l'on ne pouvait
16 pas également envoyer un tel ordre avec la signature ?
17 M. Blaskic (interprétation). - Oui. Là, l'ordre a été signé, il
18 y a un cachet, mais ce n'est pas que pour cette raison-là. Nous avions
19 l'objectif, comme je l'ai déjà précisé, de déplacer ces forces de
20 Busovaca. C'est la raison pour laquelle je suppose que même cet ordre a
21 été reçu par le 3ème Corps, car à Kacuni, il pouvait prendre cet ordre
22 passé par la télécopie.
23 M. Nobilo (interprétation). - C'est par la télécopie civile que
24 vous avez envoyé l'ordre ?
25 M. Blaskic (interprétation). - Oui. On a utilisé une ligne
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1 civile de Vitez à Kiseljak.
2 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce que vous étiez conscient
3 que l'armée de Bosnie-Herzégovine allait également prendre connaissance de
4 cet ordre ?
5 M. Blaskic (interprétation). - Oui, je savais que les PTT à
6 Kacuni fonctionnaient bien. Il faisait l'objet de certaines réunions déjà
7 en février 1993 entre les représentants de la commission mixte du HVO et
8 les représentants de l'armée de Bosnie-Herzégovine. Mais mon objectif
9 prioritaire était de survivre et que ces deux secteurs de Vitez et
10 Busovaca soient quelque peu déchargés. Par conséquent, s'ils regroupent
11 les forces, à ce moment-là, ils vont les retirer de Busovaca et de Vitez.
12 M. Nobilo (interprétation). - Vous voulez dire que c'était dans
13 votre intérêt qu'ils le sachent le plus tôt possible ?
14 M. Blaskic (interprétation). - Oui.
15 M. Nobilo (interprétation). - Je vais demander le document D297.
16 C'est le document que vous avez délivré le 17 avril 1993, à
17 20 heures, à la brigade Stjepan Tomacevic et au commandant de la brigade
18 de Vitez.
19 Il s'agit des renforts apportés aux forces de Vitez et de donner
20 l'ordre que vingt à trente hommes de la brigade Stjepan Tomacevic de
21 Novi Travnik se rendent à Vitez et se mettent à la disposition de la
22 brigade de Vitez et de son commandant afin d'aider à la défense de la
23 ville de Vitez.
24 M. Nobilo (interprétation). - Cela suffisait-il vraiment, vingt
25 à trente hommes dans une situation aussi critique telle que vous nous
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1 l'avez décrite ? Pourquoi n'avez-vous pas demandé l'aide de 200 ou
2 300 hommes ?
3 M. Blaskic (interprétation). - Vingt-cinq, trente hommes, en
4 effet, ce n'était pas suffisant. Nous avions besoin de beaucoup plus
5 d'hommes que cela, même beaucoup plus de 300. Mais j'avais été en contact
6 avec le commandant de la brigade Stjepan Tomacevic et je comprenais tout à
7 fait que la brigade était en train de tenir toute la ligne de front,
8 qu'elle se trouvait face à l'armée de la Republika Srpska à Novi Travnik
9 et que, avec les unités du HVO de Travnik, elle tenait 80 kilomètres de
10 lignes de front face à l'armée serbe. Donc c'était le maximum d'hommes
11 qu'il pouvait effectivement m'envoyer pour qu'ils soient mis sous le
12 commandant de la brigade de Vitez, afin d'aider à la défense du village de
13 Krcevine où la ligne de front avait été enfoncée et où existait le danger
14 d'une jonction des forces avec Stari Vitez.
15 M. Nobilo (interprétation). - Pourquoi n'avez-vous pas donné
16 l'ordre à toutes la brigade d'abandonner la ligne de front face aux Serbes
17 et de se transférer sur la nouvelle ligne de front avec l'autre agresseur
18 où cette brigade aurait été la bienvenue ?
19 M. Blaskic (interprétation). - Quant à moi, je ne pensais pas
20 que la situation était critique à ce point et que l'armée de Bosnie-
21 Herzégovine était le nouvel agresseur. Ma priorité, à l'époque, était
22 encore la lutte contre l'armée de la Republika Srpska. Les unités du HVO
23 n'ont abandonné aucune des positions qu'elles tenaient en 1992 face à
24 l'armée de Republika Srpska à Novi Travnik et Travnik. Aucun ordre n'a été
25 donné dans ce sens. La priorité était de se protéger d'attaques possibles
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1 de la Republika Srpska.
2 M. Nobilo (interprétation). - Cet ordre parle de détachements
3 d'un certain nombre de forces. Hier, nous avons parlé de ces unités qui
4 ont été détachées sous vos ordres et vous dites que lorsqu'une unité est
5 placée sous la responsabilité d'une personne, quand elle est détachée
6 -cela s'est produit à 11 heures 42- pouvez-vous nous dire dans le document
7 qui nous intéresse, quand le commandant de la brigade de Vitez a obtenu le
8 commandement de ces vingt-cinq à trente hommes ? Pouvez-vous lire l'ordre
9 et nous expliquer de quoi il s'agit.
10 M. Blaskic (interprétation). - "Dans le cadre de l'exécution de
11 cet ordre, entrez en contact avec le commandement de la brigade Viteska
12 dont la mission consiste à placer votre unité dans une position de
13 combat".
14 M. Nobilo (interprétation). - La question est de savoir à partir
15 de quel moment le commandant de la brigade de Viteska est effectivement le
16 supérieur de ces hommes de Novi Travnik.
17 M. Blaskic (interprétation). - A partir du moment où le
18 commandant de l'unité de Novi Travnik arrive à Vitez et se présente au
19 commandement de la brigade de Vitez en lui disant qu'il se présente
20 officiellement avec son unité et qu'il se mette lui-même et son unité à la
21 disposition du commandant.
22 M. Nobilo (interprétation). - Ceci est-il indiqué au point n °2,
23 avec les mots : "Entrer en contact avec le commandant de la
24 brigade Viteska" ?
25 M. Blaskic (interprétation). - Oui.
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1 M. Nobilo (interprétation). - Document suivant, s'il vous
2 plaît, D298.
3 Le document D298, lui aussi, a été rédigé le 17 avril 1993 à
4 20 heures. Il s'agit d'un ordre délivré à l'attention de votre brigade,
5 ainsi que d'unités indépendantes telles que les Vitezovi et la police
6 militaire. Vous demandez un état de préparation au combat maximum. Vous
7 indiquez entre autres que : "Toutes les permissions sont suspendues" et
8 vous dites que : "Tout le monde doit participer à la défense", etc. Le
9 deuxième jour de la guerre, à 20 heures, donc le soir, pourquoi est-ce que
10 vous demandez un état de préparation maximum des unités ?
11 Est-ce que cela n'est pas plutôt quelque chose qui devrait se
12 produire avant l'éclatement d'un conflit ? N'est-ce pas quelque chose que
13 l'on doit faire quelques jours avant qu'un conflit se déclenche, plutôt
14 que deux jours après que le conflit se soit déclenché ?
15 M. Blaskic (interprétation). - En effet, avoir un niveau de
16 préparation au combat maximum est quelque chose qui normalement doit être
17 fait avant les hostilités. Cependant, étant donné la situation sur le
18 terrain, tout le monde ne se rendait pas compte qu'il s'agissait d'une
19 offensive massive et générale de l'armée de Bosnie-Herzégovine et que
20 l'objectif était de prendre la vallée de la Lasva et de prendre les unités
21 du HVO à Vitez et à Busovaca.
22 M. Nobilo (interprétation). - Dans l'introduction de cet ordre,
23 vous mentionnez l'ordre du quartier général du HVO et le nombre qui est
24 écrit à la main est daté, le numéro de cet ordre est daté du
25 17 avril 1993. Vous vous rappelez qui a délivré cet ordre ?
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1 M. Blaskic (interprétation). - Ici, le numéro de référence a été
2 pris à la main, mais j'imagine que cet ordre en fait découle, est la mise
3 en oeuvre d'un ordre délivré par le quartier de l'état-major principal. Je
4 ne peux pas le dire avec une certitude absolue, mais ici on peut voir
5 que : "Sur la base de ce qu'a demandé le commandant de l'état-major
6 principal du HVO", et ensuite le numéro est mentionné : 02-2/1-01-64.
7 Le 17 avril 1993, tous ces points sont également inclus dans
8 l'ordre délivré par le commandant de l'état-major principal.
9 M. Nobilo (interprétation). - Au point n 3, vous dites :
10 "Toutes les ressources potentielles dans la zone doivent être utilisées à
11 des fins de défense". Qu'entendez-vous par là exactement ?
12 M. Blaskic (interprétation). - Cela signifie que tous les
13 hommes, toutes les armes, tous les équipements militaires doivent être
14 utilisés pour la défense par ces unités auxquelles cet ordre s'applique.
15 M. Nobilo (interprétation). - Vous parlez de forces, qu'est-ce
16 que cela signifie dans cet ordre ?
17 M. Blaskic (interprétation). - Cela désigne les conscrits et
18 ceux qui ont été les conscrits militaires du HVO.
19 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce que cela signifie les gens
20 qui ont refusé d'aller sur la ligne de front ?
21 M. Blaskic (interprétation). - Oui.
22 M. le Président. - Si vous le voulez, on peut faire une pause de
23 quinze minutes.
24 M. Nobilo (interprétation). - D'accord.
25 (L'audience, suspendue à 15 heures 15, est reprise à
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1 15 heures 40.)
2 M. le Président. - Nous reprenons. Allez-y.
3 M. Nobilo (interprétation). - Document de la défense D288. Ce
4 document vous a-t-il été remis ?
5 M. Blaskic (interprétation). - Je dispose du document D298.
6 M. Nobilo (interprétation). - Cela doit être le document D288,
7 ainsi que D289, D291, D292, D293, D294 et D295.
8 Regardons rapidement le document D288 ainsi que les autres
9 rapports. Mais nous allons procéder assez rapidement. Donc D288, est-ce
10 que c'est le rapport que vous avez obtenu de la brigade de Busovaca le
11 17 avril 1993 ?
12 M. Blaskic (interprétation). - Oui.
13 M. Nobilo (interprétation). – D289, s'agit-il de documents que
14 vous avez reçus le 17 avril 1993 ?
15 M. Blaskic (interprétation). - Ce document a été envoyé le
16 17 avril 1993, mais on peut y lire qu'il a été reçu le 16 avril 1993, à
17 8 heures 35. C'est ce qui est indiqué par le tampon.
18 M. Nobilo (interprétation). – Qu'est-ce que qui s'est passé ?
19 M. Blaskic (interprétation). - Il y a probablement eu une erreur
20 quant à la date de réception, on dirait qu'il a été reçu avant d'être
21 envoyé.
22 M. Nobilo (interprétation). – Vous voyez bien ce document ?
23 M. Blaskic (interprétation). - Oui.
24 M. Nobilo (interprétation). – Document suivant n °291. Cela
25 vient de Zenica, document intitulé : "Demande…
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1 M. le Président. - Le document sur le projecteur, c'est lequel
2 s'il vous plaît ? D'après le greffe, c'est le 291.
3 M. Nobilo (interprétation). - C'est exact. C'est le document
4 D291 dont nous allons parler. C'est ce document…
5 M. le Président. – C'est celui qui commence par : "Les membres
6 du HVO situés dans le village de Stranjani..." ?
7 M. Nobilo (interprétation). - Oui, c'est cela.
8 M. le Président. – D'accord, nous sommes bien d'accord.
9 M. Nobilo (interprétation). - Dites-moi, Général, il s'agit
10 d'un rapport du HVO de Zenica ?
11 M. Blaskic (interprétation). - Oui.
12 M. Nobilo (interprétation). - On voit une inscription manuscrite
13 sur ce document, est-ce votre écriture ?
14 M. Blaskic (interprétation). – Oui.
15 M. Nobilo (interprétation). – Pouvez-vous examiner la chose
16 suivante : ce document a été rédigé le 17 avril 1993 à 10 heures 20, et
17 d'après le tampon, il semble que ce document a été reçu le 18 avril 1993 à
18 10 heures 32. C'est-à-dire que ce document a été reçu avec un jour de
19 retard. Peut-on placer ce document sur le rétroprojecteur, s'il vous
20 plaît. ?
21 Nous voyons le document, nous voyons le tampon. Serait-il
22 possible de faire un agrandissement de ce tampon pour voir le tampon de
23 réception et voir quand ce document a été reçu. Le 18 avril 1993 à
24 10 heures 32, donc cela a pris un jour entier. De quoi s'agit-il ici ?
25 Comment cela se fait il ?
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1 M. Blaskic (interprétation). - A l'époque, les liaisons par
2 paquets radio étaient très difficiles et les communications parfois
3 étaient interrompues ou elles étaient soumises à des retards importants.
4 M. Nobilo (interprétation). - Pouvez-vous expliquer à la Chambre
5 comment on peut empêcher la communication par paquets radio ?
6 Je sais bien que ce n'est pas votre spécialité, mais si vous
7 pouvez nous expliquer cela brièvement.
8 M. Blaskic (interprétation). - Généralement, vous utilisez un
9 émetteur radio et une antenne qui fonctionnent avec la même fréquence de
10 146 MHz, et le récepteur ne peut pas recevoir ce message. Et bien entendu,
11 en situation, quand il y avait des combats, par exemple entre Zenica et
12 Vitez, il y avait énormément de communications, ce qui empêchait le bon
13 fonctionnement de ces communications.
14 M. Nobilo (interprétation). - Donc ces communications par
15 paquets utilisaient à la fois les ordinateurs et la radio, n'est-ce pas ?
16 C'est-à-dire en utilisant les ondes radio ?
17 M. Blaskic (interprétation). - Oui. Il fallait également avoir
18 un modem et ces ondes radio étaient donc utilisées pour envoyer des
19 messages.
20 M. Nobilo (interprétation). - Parfait. Examinons maintenant le
21 document D292. Il s'agit d'un rapport de la brigade de Busovaca, de Nikola
22 Subic Zrinski, qui vous a été envoyé le 17 avril 1993 à 12 heures, et le
23 tampon de réception montre que vous n'avez reçu ce document que le
24 27 avril à 13 heures 40.
25 Je souhaiterais que ce document soit placé sur le
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1 rétroprojecteur afin que l'on puisse voir le tampon de réception et que
2 l'on agrandisse autant que faire se peut l'image. On voit donc qu'il y a
3 eu un délai de dix jours entre l'envoi et la réception. Comment expliquez-
4 vous ceci ?
5 M. Blaskic (interprétation). - Une fois de plus, les mêmes
6 difficultés, difficultés dans les communications par paquets radio ainsi
7 que les interceptions par l'armée de Bosnie-Herzégovine.
8 M. Nobilo (interprétation). - Donc les éléments de ce rapport se
9 réfèrent à Busovaca et Zenica. Est-ce que vous avez quand même reçu toutes
10 ces informations, bien que vous n'ayez pas reçu les documents ?
11 M. Blaskic (interprétation). - J'avais des lignes de téléphone
12 qui fonctionnaient, si bien que j'ai pu recevoir cette information en
13 direct de la part des commandants de ces brigades.
14 M. Nobilo (interprétation). - Si vous aviez eu uniquement les
15 installations de communication par paquets radio, si vous n'aviez pas eu
16 de ligne téléphonique disponible, ou si ces lignes avaient traversé les
17 territoires ennemis, et si vous aviez été sûr qu'elles avaient été
18 interceptées entre Kacuni et Kiseljak, est-ce que les informations par
19 paquets radio vous auraient suffi à mener à bien votre mission de
20 commandement ?
21 M. Blaskic (interprétation). - Non.
22 M. Nobilo (interprétation). - Passons maintenant au document
23 suivant, document D293. Il s'agit d'un rapport de la brigade de Vitez.
24 Nous n'allons pas le lire in extenso. Confirmez-nous, s'il vous plaît, que
25 vous l'avez reçu le 17 avril 1993.
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1 M. Blaskic (interprétation). - Oui.
2 M. Nobilo (interprétation). - Document suivant, D295. Le
3 document D295 est également un rapport de la brigade de Busovaca daté du
4 17 avril 1993. Avez-vous reçu ce document ?
5 M. Blaskic (interprétation). - Le document D295 dont je dispose
6 actuellement, que je tiens dans ma main, est un rapport de la brigade de
7 Vitez.
8 M. Nobilo (interprétation). - Oui, effectivement, c'est un
9 document de la brigade de Vitez, l'avez-vous reçu ?
10 M. Blaskic (interprétation). - Oui.
11 M. Nobilo (interprétation). - Donc, mis à part ces deux rapports
12 ainsi que les rapports que vous avez reçus de façon verbale ou orale et
13 que vous avez mentionnés dans votre journal opérationnel dans votre
14 déposition hier et aujourd'hui, avez-vous appris le 17 avril, est-ce que
15 vous avez eu des informations qui auraient pu vous faire penser que l'on
16 était en train de procéder à des destructions d'installations civiles
17 délibérées ou à des meurtres de civils délibérés ?
18 M. Blaskic (interprétation). - Non.
19 M. Nobilo (interprétation). - Pour vous, le 17 avril a-t-il été
20 un jour de réussite militaire ou d'échec militaire ?
21 M. Blaskic (interprétation). - Ce jour-là, dans la zone
22 opérationnelle et pour le HVO, en termes militaires, on peut dire que cela
23 a été une journée caractérisée par l'échec, certainement une de nos pires
24 du point de vue militaire parce que nous étions complètement encerclés à
25 Vitez et que les positions tactiques qui se situaient au nord de la route
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1 allant de Vitez à Travnik, toutes ces positions tactiques avaient été
2 prises par l'armée de Bosnie-Herzégovine.
3 De plus, sur le territoire de la municipalité de Zenica, les
4 villages croates dans la région de Gornja Zenica, ou Zenica-le-Haut,
5 étaient également encerclés et la population civile avait commencé à
6 quitter ces villages, se dirigeant vers la municipalité de Travnik sous la
7 pression des forces armées de Bosnie-Herzégovine.
8 Et si on regarde, par exemple, le village de Cukle dans la
9 municipalité de Travnik, la moitié des habitants ont quitté ce village car
10 ils craignaient les actions de l'armée de Bosnie-Herzégovine. Dans la
11 municipalité de Busovaca, la situation était telle que nous avons perdu
12 tout le territoire de Jelinak, Bakje, une partie de Prosje, Kacuni et donc
13 nous étions complètement encerclés du point de vue militaire ; la région
14 nord de Vitez, dans cette région il n'y avait aucune position tactique qui
15 était sous le contrôle du HVO à partir du 17 avril 1993. Cela a été le
16 cas.
17 M. Nobilo (interprétation). - Passons maintenant aux événements
18 du 17 avril 1993, à savoir une journée qui a été moins riche en
19 événements, et c'est la dernière journée que nous passerons en revue de
20 façon chronologique comme nous l'avons fait pour les jours précédents.
21 M. le Président. - Le 18 ?
22 M. Nobilo (interprétation). - Oui, le 18.
23 M. Blaskic (interprétation). - Le 18 avril, à 2 heures, j'ai
24 parlé avec l'état-major principal du HVO, le quartier général, et je les
25 ai informés de la situation qui prévalait à Zenica d'après les rapports
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1 que j'avais reçus du commandant du HVO de Zenica.
2 Je lui ai fait savoir qu'il y avait eu des meurtres, des
3 arrestations, des persécutions, des pillages, que certaines maisons
4 avaient été incendiées, toutes ces exactions ayant été commises contre les
5 membres du HVO et les Croates de Zenica par les membres de l'armée de
6 Bosnie-Herzégovine.
7 A 0 heure 50, j'ai parlé au commandant adjoint de la brigade du
8 HVO de Zenica. Je lui ai fait savoir que j'étais parvenu à faire passer
9 toutes les informations et à informer l'état-major principal du HVO à
10 Mostar, au sujet de la situation et également au sujet de la position du
11 HVO à Zenica.
12 J'ai demandé au commandant adjoint du HVO de Zenica d'essayer
13 d'empêcher l'existence d'un vent de panique au sein du HVO.
14 A 0 heure 51, nous avons reçu un rapport du service de
15 renseignements militaires. Ce rapport nous indiquait que les positions de
16 l'armée de Bosnie-Herzégovine à Rovna et Pezici avaient connu le nombre de
17 blessés suivant : un mort parmi les forces armées musulmanes et trois
18 blessés.
19 D'autre part, nous avons appris que les troupes des forces
20 armées musulmanes, qui se trouvaient sur ces positions, étaient épuisées.
21 Et à 0 heure 55, j'ai appelé le commandement des Nations Unies.
22 J'ai demandé à parler au colonel Stewart. Je n'ai pas pu le joindre, mais,
23 en revanche, j'ai parlé à l'officier de permanence du bataillon des
24 Nations Unies. Je lui ai demandé son aide. Je lui ai demandé d'apporter
25 son aide au village croate de Zenica-le-Haut qui se trouvait encerclé par
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1 les forces de l'armée de Bosnie-Herzégovine.
2 A 6 heures du matin, le commandant adjoint de la brigade du HVO
3 à Zenica m'a appelé. Il m'a communiqué les informations suivante : à
4 savoir que, à 5 heures 30, une attaque avait été lancée contre le poste de
5 commandement du HVO à Zenica par les forces du 3ème Corps d'armée de
6 l'armée de Bosnie-Herzégovine et cette attaque avait été conduite sur
7 trois axes, elle venait de trois directions.
8 Il m'a également informé du fait que le commandement du HVO à
9 Zenica était encerclé. Le commandant du HVO de Zenica, Vinko Baresic, m'a
10 également signalé qu'il allait être obligé d'abandonner le poste de
11 commandement et de se retirer sur les positions suivantes en direction de
12 Cajdras.
13 A 6 heures 10, j'ai délivré un ordre, ordre qui porte la
14 référence 01-4-337/93, ordre daté du 18 avril 1993. Cet ordre portait sur
15 la destruction de documents se trouvant sur le poste de commandement de la
16 brigade de Zenica.
17 M. Nobilo (interprétation). - Pourquoi avez-vous pris une telle
18 mesure et donné un tel ordre ?
19 M. Blaskic (interprétation). - Le poste de commandement de la
20 brigade de Zenica, suite à l'offensive lancée par l'armée de Bosnie-
21 Herzégovine, se trouvait contraint d'abandonner son PC. Ils n'avaient pas
22 le temps matériellement d'emporter tous les documents qui se trouvaient
23 sur place. Donc je leur ai ordonné de détruire tous les documents qu'ils
24 n'étaient pas en mesure d'emporter avec eux.
25 M. Nobilo (interprétation). - S'agit-il là d'une procédure
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1 militaire classique lors d'une évacuation ?
2 M. Blaskic (interprétation). - Oui, nous avons toujours fait
3 cela lorsque nous ne pouvons pas nous retirer d'une position de façon
4 ordonnée.
5 A 6 heures 22, j'ai reçu un rapport de Zenica, stipulant que
6 toutes les communications avec le commandement de la zone opérationnelle
7 de Vitez allaient être suspendues et qu'ils se dirigeaient dans la
8 direction de Cajdras. Ils m'ont dit qu'ils nous rappelleraient dès qu'ils
9 auraient changé de position.
10 A 6 heures 24, j'ai discuté avec le commandant du bataillon
11 d'artillerie à qui j'ai demandé de procéder aux opérations de préparation
12 à l'action contre la cible 1 et de conserver les munitions, d'économiser
13 les munitions.
14 A 6 heures 31, j'ai reçu un rapport de la brigade de Travnik
15 correspondant au numéro de référence 06-267/93, daté du 18 avril 1993 et
16 émis à 6 heures 00, dont le contenu était le suivant : j'étais informé du
17 fait que, au cours de la nuit du 17 avril, aux alentours de 22 heures, le
18 village de Cukle avait été abandonné, que la moitié du village avait été
19 expulsée, ce dont la Forpronu avait été informée.
20 Ce sont les Croates qui avaient quitté ce village et ce sont
21 sans doute les commandants de la brigade de Travnik également qui ont
22 informé la Forpronu.
23 M. Nobilo (interprétation). - Vous rappelez-vous quel était le
24 motif qui avait provoqué la fuite des Croates de ce village de Cukle ?
25 M. Blaskic (interprétation). - C'est une localité qui est
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1 voisine de la municipalité de Travnik. La raison était que l'armée de
2 Bosnie-Herzégovine avait procédé à une offensive qui avait déjà provoqué
3 le blocage de la route Travnik Zenica.
4 M. Nobilo (interprétation). - Veuillez poursuivre, je vous prie.
5 M. Blaskic (interprétation). - Le commandant Vinko Baresic m'a
6 appelé par téléphone de Zenica à 6 heures 54. Il demandait une aide
7 urgente de la Forpronu et se plaignait du fait que la situation était
8 extrêmement difficile et pratiquement sans issue pour eux à Zenica.
9 J'ai dit à Vinko que j'allais appeler la Forpronu immédiatement
10 pour obtenir le blocage de toute entrée dans les villages croates et
11 défendre les Croates de Zenica et je lui ai demandé aussi de continuer à
12 s'organiser, pour gagner du temps.
13 A 7 heures 05, j'ai appelé une nouvelle fois l'état-major
14 principal à qui j'ai transmis le rapport traitant de Zenica, rapport
15 traitant de la situation extrêmement difficile et j'ai informé l'état-
16 major principal du fait que j'avais tenté d'établir le contact avec la
17 Forpronu, mais que je n'y étais toujours pas parvenu et que je n'avais
18 donc pas pu transmettre le message à la Forpronu à Zenica, parce que nous
19 avions besoin également de munitions. J'ai cité une précision chiffrée en
20 disant qu'à Zenica il y avait eu environ 100 morts.
21 Je lui ai demandé de me faire savoir à quel moment le général
22 Petkovic arriverait au quartier général principal, de façon à ce que je
23 puisse l'informer en personne de la situation.
24 M. Nobilo (interprétation). - Quand vous dites une centaine de
25 morts, que voulez-vous dire exactement ?
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1 M. Blaskic (interprétation). - Je veux dire des personnes tuées.
2 A 7 heures 06 minutes, le commandant de la brigade Nikola
3 Subic Zrinksi m'a appelé et je l'ai informé et lui ai donné des
4 instructions et des explications s'appuyant sur les ordres déjà émis par
5 moi.
6 A 7 heures 12 minutes, j'ai appelé une nouvelle fois le
7 commandement des Nations Unies, mais personne n'a répondu à mon appel. Je
8 n'ai donc pas pu établir le contact.
9 A 7 heures 15, j'ai appelé Vlado Juric, du bataillon
10 d'artillerie antiaérienne, à qui j'ai demandé d'envoyer un lanceur léger à
11 la brigade de Vitez.
12 A 7 heures 35, j'ai été informé du fait que le commandement de
13 la brigade de Zenica avait été transféré dans le bâtiment du commandant du
14 premier bataillon de la brigade du HVO de Zenica, et l'ordre correspondant
15 au numéro de référence 01-4-344/93, daté du 18 avril 1993, et émis à
16 7 heures 30, a été envoyé à ce moment-là également. Je pense qu'il y était
17 question du choix des hommes qui allaient relever les membres de la police
18 militaire qui se trouvaient sur le front. Cet ordre était adressé à la
19 brigade de Vitez.
20 A 7 heures 55, j'ai établi le contact avec les forces des
21 Nations Unies à Nova Bila, à qui j'ai dit qu'il me fallait des renforts et
22 que je souhaitais qu'ils inspectent les villages de Zenica-le-Haut, à
23 savoir les villages de Cajdras, Janjac, Raspotocje où les Croates étaient
24 encerclés par les membres de l'armée de Bosnie-Herzégovine.
25 A 8 heures 05 minutes, j'ai reçu un appel du commandant du
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1 premier bataillon de Zenica qui me faisait savoir que dans le village de
2 Cajdras, arrivait un flux important de civils qui se regroupaient en
3 nombre particulièrement important dans le périmètre de l'église, et qu'au
4 nombre de ces civils il y avait également des membres du HVO de Zenica.
5 J'ai donc donné instruction à ce commandant d'organiser les
6 civils, de les protéger contre les pilonnages et que, pour ce qui nous
7 concernait, nous allions tout faire pour les aider dans les limites de nos
8 possibilités. Je lui ai dit que nous avions déjà demandé que la Forpronu
9 bloque les routes pour protéger la population civile.
10 A 8 heures 10, j'ai eu une nouvelle conversation téléphonique
11 avec un commandant de la Forpronu. Nous avons parlé de la nécessité de
12 protéger les civils croates.
13 M. le Président. - A 9 heures 10 ?
14 M. Blaskic (interprétation). - Monsieur le Président, à
15 8 heures 10.
16 M. Nobilo (interprétation). - Il y a eu une erreur dans le
17 transcript anglais au paragraphe précédent où il est écrit "8 heures 50"
18 alors que l'heure exacte est 8 heures 05 minutes.
19 M. Blaskic (interprétation). - A 8 heures 05 minutes, j'ai parlé
20 avec le commandant du 1er Bataillon, et à 8 heures 10 j'ai parlé avec un
21 commandants des Nations Unies.
22 M. Nobilo (interprétation). - Encore une erreur au
23 compte-rendu : ce n'est pas 8 heures 50, c'est 8 heures 05,
24 8 heures 5 minutes. C'est bon, à présent vous pouvez poursuivre, Monsieur
25 Blaskic.
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1 M. Blaskic (interprétation). - A 8 heures 10, j'ai parlé par
2 téléphone avec un officier de la Forpronu à qui j'ai une nouvelle fois
3 demandé une protection pour les Croates des villages relevant du secteur
4 de Zenica-le-Haut. Ce commandant m'a répondu que les commandants de la
5 Forpronu n'étaient pas en capacité de fournir cette aide car une telle
6 aide était en dehors des tâches prévues à leur mandat et que, avant de
7 pouvoir fournir cette aide, il fallait qu'ils aient un contact avec un
8 membre de la Croix Rouge internationale.
9 Mais ils m'ont fait la promesse de se rendre dans les villages
10 dont j'avais donné les noms : Perin Han, Pod Brezje, Broda, Cajdras,
11 Janjac, Raspotocje. Ils se sont également engagés à nous transmettre toute
12 information relative à la situation dans ces villages.
13 A 8 heures 25, le maire, M. Santic, m'a informé au sujet du plan
14 d'extrusion des Musulmans avec l'aide de la Forpronu.
15 M. Nobilo (interprétation). - Quelle en était la signification ?
16 M. Blaskic (interprétation). - La signification de ce plan
17 consistait à inclure probablement la Forpronu dans le départ, dans la
18 sortie des Musulmans bosniens du territoire de la municipalité de Vitez,
19 ce plan concernant plus précisément les blessés et les morts parmi les
20 Musulmans bosniens.
21 M. Nobilo (interprétation). - C'est donc un fonctionnaire civil,
22 puisque c'est le maire qui vous informe de cela. Mais en dehors de cette
23 information, est-ce que vous avez eu le moindre rôle, la moindre
24 participation dans cette évacuation des Musulman bosniens ?
25 M. Blaskic (interprétation). - Non.
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1 M. Nobilo (interprétation). - Veuillez poursuivre.
2 M. Blaskic (interprétation). - A 8 heures 28...
3 M. le Président. - Vous êtes informé, vous réagissez comment ?
4 Excusez-moi, je ne comprends pas, c'est la question de Me Nobilo : vous
5 êtes informé d'un plan d'évacuation des Musulmans ; vous avalisez. Comment
6 cela se passe-t-il, là ?
7 M. Blaskic (interprétation). - J'ai simplement reçu une
8 information relative à un plan qui aurait permis de faire sortir de ce
9 secteur les Musulmans bosniens avec l'aide de la Forpronu.
10 Mais Monsieur le Président, je n'ai reçu aucune information
11 quant aux localités où cela se serait déroulé. Probablement dans des
12 localités de la municipalité de Vitez, mais je ne savais pas de façon
13 précise dans quel lieu cela serait fait à ce moment-là. D'ailleurs,
14 aujourd'hui je ne sais pas encore sur quelles positions a eu lieu cette
15 opération.
16 M. Nobilo (interprétation). - En dehors de la formation dont
17 vous venez de parler, qui a fait l'objet d'une note écrite dans vos
18 documents, vous ne vous rappelez d'aucune autre information ?
19 M. Blaskic (interprétation). - Je n'ai aucune autre note que
20 celle concernant l'information reçue à 8 heures 25.
21 M. Nobilo (interprétation). - Savez-vous si d'autres actions ont
22 été entreprises dans le cadre de ce plan ?
23 M. Blaskic (interprétation). - Je sais aujourd'hui, après avoir
24 écouté ce qui s'est passé dans cette salle d'audience, que les Musulmans
25 bosniens du village de Donja Veceriska ont été évacués. Mais j'ignore si
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1 le plan dont je suis en train de parler, au sujet duquel j'ai été informé
2 conformément à ce que je viens de dire, avait un rapport précisément avec
3 ce village ou pas.
4 M. Nobilo (interprétation). - Veuillez poursuivre.
5 M. Blaskic (interprétation). - A 8 heures 28, j'ai reçu une
6 information du chef du service de renseignements militaires selon laquelle
7 un message de l'armée de Bosnie-Herzégovine avait été intercepté ; message
8 stipulant ce qui suit : "Transmettez : Cajdras est brisée, les forces du
9 HVO se dirigent vers vous, préparez leur accueil".
10 M. Nobilo (interprétation). - Cette citation émane d'un message
11 qui a été intercepté et qui faisait l'objet d'une transmission entre deux
12 unités de l'armée de Bosnie-Herzégovine, n'est-ce pas ?
13 M. Blaskic (interprétation). - Oui.
14 M. Nobilo (interprétation). - Veuillez poursuivre, s'il vous
15 plaît.
16 M. Blaskic (interprétation). - A 8 heures 35, j'ai reçu un appel
17 du commandant Mario Cerkez qui m'informait qu'il y avait de fréquents
18 appels émanant des Croates de Zenica, qui demandaient de l'aide et
19 faisaient rapport au sujet de la situation extrêmement difficile de la
20 ville.
21 A 8 heures 45, j'ai reçu un appel du commandant Siljeg de la
22 zone opérationnelle du nord-ouest de l'Herzégovine. J'ai informé ce
23 commandant de la situation critique à Zenica, du fait qu'au cours de la
24 matinée le commandement de la brigade de Zenica avait été attaqué, que les
25 commandants de la brigade de Zenica avaient été chassés. Et je lui ai
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1 demandé de transmettre au chef d'état-major principal l'information
2 suivante, à savoir que chez moi également la situation était très
3 critique. En disant "chez moi", je pensais à la zone de Vitez.
4 A 8 heures 50, j'ai demandé au commandant du bataillon
5 d'artillerie de se préparer aux tirs contre les cibles correspondantes aux
6 cotes 603, 591 et 594 ainsi que 500 mètres au sud.
7 A 10 heures 52, j'ai parlé avec le père Bozo, de la paroisse de
8 Cajdras, qui m'a fait savoir qu'un grand nombre de civils s'était regroupé
9 dans le périmètre de l'église de Cajdras, que ces civils étaient
10 terrorisés.
11 J'ai dit à Bozo qu'il fallait protéger les civils contre les
12 pilonnages et que nous avions appelé la Forpronu.
13 A 10 heures 58, j'ai eu une conversation téléphonique avec la
14 Forpronu et j'ai demandé si la Forpronu s'était rendue dans les villages
15 croates de la municipalité de Zenica dont j'avais demandé l'inspection à
16 8 heures 10.
17 Les représentants de la Forpronu m'ont dit que des équipes de la
18 Forpronu avaient pris le chemin de ces villages, et on m'a demandé de
19 rappeler dans une heure ou deux.
20 A 11 heures 40, le commandant Cerkez m'a fait savoir que l'armée
21 de Bosnie-Herzégovine était en train de mener une attaque, une action
22 importante à partir de Sljivcica.
23 A 11 heures 52, le chef du service des renseignements militaires
24 m'a transmis une information selon laquelle dans le village des
25 Kajmakovici, l'armée de Bosnie-Herzégovine était en action dans la zone de
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1 Vranjska. A midi, nous avons vérifié auprès de la brigade de Vitez et mis
2 en oeuvre un ordre de relève de 40 soldats.
3 A 12 heures °02 minutes, nous avons reçu une information nous
4 annonçant des actions importantes de la part de l'armée de
5 Bosnie-Herzégovine, à partir des positions de Sivrino Selo.
6 A 12 heures 04 minutes, nous avons reçu du centre de
7 transmission l'information selon laquelle les communications par paquets
8 n'étaient possibles que de façon interrompue, que de temps en temps.
9 A 12 heures 06 minutes, une information était envoyée au sujet
10 de la situation dans la zone de responsabilité du commandement,
11 correspondant au numéro de référence 01-4-353/93 datée du 18 avril 1993.
12 A 12 heures 15 minutes, un employé de la prison de Zenica nous a
13 informés que l'armée de Bosnie-Herzégovine amenait des Croates en grand
14 nombre dans le centre de détention de Zenica, en fait dans la prison de
15 Zenica.
16 A 12 heures 18 minutes, une annonce est faite à l'intention du
17 public par tous les médias de Bosnie-Herzégovine et de la communauté
18 croate de Herceg-Bosna, cette annonce correspondant au numéro de référence
19 08-4-351/93.
20 A 12 heures 25, Mario Cerkez appelle le commandement, il s'agit
21 donc du commandant de la brigade de Vitez, qui informe le commandement que
22 la relève de 40 soldats n'est toujours pas prête, mais que l'opération est
23 en cours.
24 A 12 heures 35, je reçois un appel téléphonique de
25 M. Dario Kordic qui me transmet une information émanant de M. Mate Boban
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1 selon laquelle nous sommes encouragés à tenir et selon laquelle, eux,
2 travaillent et nous aident et vont dans le sens de négociations.
3 A 12 heures 38, j'appelle le commandant du bataillon
4 d'artillerie pour lui demander quelle est la situation du point de vue des
5 munitions. Le commandant me demande une heure pour m'informer de ce sujet.
6 A 12 heures 50 minutes, j'ai une conversation avec Franjo Boras.
7 C'est lui qui avait appelé.
8 M. Nobilo (interprétation). - Pouvez-vous nous dire quelles
9 étaient les fonctions de M. Boras à l'époque ?
10 M. Blaskic (interprétation). - Il était membre de la présidence
11 de guerre de la République de la Bosnie-Herzégovine et membre de l'état-
12 major suprême des forces armées de la République de Bosnie-Herzégovine.
13 Je lui ai dit ce qui suit : "Je contrôle la situation là où il
14 n'y a personne de notre côté".
15 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce une traduction littérale de
16 ce que vous lui avez dit ?
17 M. le Président. - Je n'ai pas compris.
18 Vous avez M. Franjo Boras, membre de la présidence de guerre de
19 Bosnie-Herzégovine et chef de l'état-major suprême de la
20 Bosnie-Herzégovine. J'en suis là. Vous lui dites : "Je contrôle la
21 situation", après je n'ai rien compris. Pouvez-vous réexpliquer ce que
22 vous dites à M. Boras, s'il vous plaît ? Cela aidera l'interprète qui a
23 également eu des difficultés, après nous ferons une pause, si vous voulez
24 bien. Que lui avez-vous dit à M. Boras ?
25 M. Blaskic (interprétation). - Monsieur le Président, M. Boras
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1 n'était pas membre de l'état-major principal, mais il était membre du
2 commandement suprême des forces armées de la République de
3 Bosnie-Herzégovine.
4 Je lui ai dit ce qui suit : "Je contrôle la situation là où il
5 n'y a pas de fous. Ici, à Zenica, la situation est la pire. A Crkvice, ils
6 assassinent...".
7 M. Nobilo (interprétation). - Qui assassine qui ? Qui égorge
8 qui ?
9 Vous dites : "Ils assassinent, ils égorgent".
10 M. Blaskic (interprétation). - Les membres de l'armée de
11 Bosnie-Herzégovine égorgent les membres du HVO et les civils croates,
12 selon les renseignements que j'avais reçus.
13 J'ai dit également à M. Boras que je ne parlais qu'en fonction
14 des renseignements que j'avais reçus.
15 M. le Président. - Général Blaskic, je crois que vous êtes
16 fatigué, les interprètes aussi, nous allons faire la pause d'un quart
17 d'heure.
18 (L'audience, suspendue à 16 heures 30, est reprise à
19 16 heures 45.)
20 M. le Président. - Nous reprenons.
21 Maître Nobilo ?
22 M. Nobilo (interprétation). - Merci. Nous nous sommes arrêtés au
23 moment où vous avez eu cette conversation avec Franjo Boras, membre de la
24 présidence de la Bosnie-Herzégovine. Le Président, M. Jorda, vous a
25 demandé ce que vous lui avez dit exactement ?
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1 Pourriez-vous répéter de quoi vous avez parlé avec lui et ce que
2 vous lui avez dit ?
3 M. Blaskic (interprétation). - Eh bien, j'ai informé
4 M. Franjo Boras que je contrôlais la situation là ou il n'y a pas de fous,
5 qu'à Zenica, c'est le pire, à Crkvice notamment, qu'eux égorgent ; que
6 l'église à Pod Brezje a été incendiée, pillée, détruite, endommagée ; qu'à
7 travers l'aciérie de Zenica sortent les soldats de l'armée de Bosnie-
8 Herzégovine et que la Forpronu et la mission d'observation européenne ne
9 le voient pas ; que je ne sais rien de nouveau concernant le commandant
10 Totic de Zenica et quatre officiers du commandement de la brigade
11 Stjepan Tomacevic de Novi Travnik ; que les deux officiers membres du
12 commandement de la zone opérationnelle ont été blessés au moment où ils
13 rentraient de la base de la Forpronu où ils étaient en négociation et que
14 c'étaient les soldats de l'armée de Bosnie-Herzégovine qui avaient tiré ;
15 qu'il y a encore des opérations de combats qui sont en cours et que ces
16 opérations sont violentes ; que j'ai adressé les trois demandes au
17 3ème Corps, aussi bien au sujet de Zifko que des quatre officiers, mais que
18 je n'ai pas de réponse pour le moment.
19 "Hier, la Forpronu n'avait pas transporté les soldats blessés du
20 HVO en provenance du centre de santé jusqu'à Cukle et que nous essayons
21 également, en passant par la mission d'observation européenne, d'apaiser
22 la situation."
23 M. Nobilo (interprétation). - Pourriez-vous, s'il vous plaît,
24 apporter quelque explication ? Quand vous disiez : "Je contrôle la
25 situation là où il n'y a pas de fous". Où se trouvaient les fous et où ne
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1 pouviez-vous pas contrôler la situation ?
2 M. Blaskic (interprétation). - D'après les informations que
3 j'avais reçues, la situation était chaotique et en dehors de tout contrôle
4 dans le secteur de Zenica. On m'a dit littéralement que : "Eux, ils sont
5 fous, ils égorgent". Ils ont pensé aux Mudjahiddin qui faisaient partie
6 intégrante de la 7ème Brigade des Musulmans.
7 M. Nobilo (interprétation). - Concernant le contrôle, où avez-
8 vous réussi à protéger les civils ?
9 M. Blaskic (interprétation). - En général, c'est à Vitez et à
10 Busovaca.
11 M. Nobilo (interprétation). - Je vous en prie, vous pouvez
12 poursuivre la chronologie. Après cette conversation, une fois que vous
13 avez terminé la conversation, qu'est-ce qui s'est passé par la suite ?
14 M. Blaskic (interprétation). - A 13 heures 15, il y a eu une
15 annonce au public qui a été adressée, référence 08-4-351/93.
16 A 13 heures 23, j'ai demandé au commandant de la brigade Nikola
17 Subic Zrinski de m'informer plus fréquemment et d'envoyer des rapports
18 plus complets sur la situation qui régnait dans son secteur.
19 A 13 heures 50, j'ai demandé au commandant du bataillon
20 d'artillerie d'ouvrir le feu sur la cible Samar.
21 A 14 heures 05, j'ai donné les ordres concernant les missions du
22 service d'informations, 08-4-352/93.
23 A 14 heures 08, j'ai informé le commandant Kraljevic. Je lui ai
24 dit : "Il y a les renforts que je t'envoie, observe la situation".
25 A 14 heures 16 minutes, j'ai parlé avec le commandant du MTD, le
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1 commandant du bataillon d'artillerie. J'ai vérifié s'il avait effectué les
2 tirs comme je le lui avais demandé. Il m'a répondu que oui et il m'a
3 demandé également de l'informer au sujet de l'observation.
4 M. Nobilo (interprétation). - Au moment où vous parlez de
5 Kraljevic, du commandant, vous parlez également du rapport que vous avez
6 reçu du commandant du bataillon d'artillerie. Quand vous parlez de
7 l'observation, qu'est-ce que vous sous-entendez sous ce terme ?
8 M. Blaskic (interprétation). - Le commandant du bataillon avait
9 des positions d'observation d'où il pouvait contrôler les tirs, où il
10 fallait viser, comment, quels étaient les endroits visés. Nous avons
11 demandé également que chaque commandant qui demande des renforts de la
12 part du bataillon dispose également de ses propres observateurs et de nous
13 informer sur l'endroit exact où la pièce d'artillerie avait tiré.
14 Par conséquent, il y avait les deux informations que nous avons
15 pu obtenir. A la fois, il y avait des renseignements que nous avons reçus
16 de celui qui a observé et qui se trouvait au niveau du bataillon
17 d'artillerie, alors que d'autres renseignements nous venaient de la
18 formation, de l'unité à laquelle nous envoyions des renforts. Nous avons
19 donc pu également corriger ou régler la manière dont nous avons visé et
20 faire la comparaison entre les deux données que nous avons reçues.
21 M. Nobilo (interprétation). - Je vous en prie, vous pouvez
22 poursuivre.
23 M. Blaskic (interprétation). - A 14 heures 18, j'ai reçu une
24 information du commandement de la brigade de Vitez selon laquelle Donja
25 Veceriska était vide, complètement vite. Il n'y avait ni soldat de l'armée
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1 de Bosnie-Herzégovine, ni les Musulmans bosniens qui habitaient ce
2 village.
3 M. Nobilo (interprétation). - Qu'est-ce que vous avez appris
4 plus tard ? De quelle façon l'armée de Bosnie-Herzégovine et la population
5 sont parties de Donja Veceriska ?
6 M. Blaskic (interprétation). - J'ai appris plus tard que la
7 Forpronu s'était rendue sur la demande du commandant de l'armée de Bosnie-
8 Herzégovine qui se trouvait à Donja Veceriska pour évacuer les blessés,
9 mais qu'au moment où le véhicule de la Forpronu partait avec les blessés,
10 toute la population de Donja Veceriska les avait suivis, ensemble, avec la
11 Forpronu et ils se sont dirigés vers la base de Forpronu.
12 M. Nobilo (interprétation). - L'unité militaire de
13 Donja Veceriska s'est dirigée vers quel endroit ?
14 M. Blaskic (interprétation). - Ils se sont retirés d'abord à
15 Divjak et ensuite vers Grbavica. Ils sont restés pendant une période assez
16 longue à Grbavica.
17 M. Nobilo (interprétation). - Je vous en prie, si vous voulez
18 poursuivre la chronologie des événements.
19 M. Blaskic (interprétation). - A 14 heures 21 minutes, j'ai
20 appelé le commandant de Zepce, le commandant de la 111ème Brigade et c'est
21 l'officier de permanence qui était sur la ligne. Je lui ai demandé de
22 rester sur place pour des missions qu'ils auraient à effectuer. Ces
23 missions concernaient les fausses attaques en provenance de Zepce et vers
24 Zenica.
25 A 14 heures 28, j'ai été informé par le bataillon d'artillerie
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1 que les tirs ont été effectués sur la cible demandée.
2 A 14 heures 34, j'avais demandé le commandant de la police
3 civile de Vitez, M. Samija et j'ai demandé à Samija s'il le pouvait, de
4 mettre à la disposition sa section d'intervention et de diriger cette
5 section sur le commandement de la brigade de Vitez en mettant l'accent sur
6 la nécessité d'envoyer cette section le plus vite possible.
7 A 14 heures 35, le commandant d'artillerie a appelé au sujet des
8 rapports concernant la situation au niveau des munitions. Il m'a dit, le
9 commandant du bataillon d'artillerie, que par la liaison par paquets et
10 par le chef du service de renseignements militaires, qu'il allait nous
11 envoyer cette information concernant les munitions.
12 A 14 heures 50, j'ai eu la conversation avec l'officier de
13 permanence de la police militaire, du 4ème bataillon et c'est de lui que
14 j'ai eu l'information selon laquelle la police civile se trouvait sur la
15 ligne, du côté de Mahala, et pour ce qui concerne la sécurité de la zone
16 opérationnelle, elle reste telle quelle.
17 M. Nobilo (interprétation). - Pour ce qui concerne Mahala, c'est
18 encore le secteur que l'on appelle Stari Vitez n'est-ce pas ?
19 M. Blaskic (interprétation). - Oui.
20 M. Nobilo (interprétation). - Je vous en prie.
21 M. Nobilo (interprétation). - A 14 heures 55, j'ai donné un
22 ordre à Zlavko Marin et je lui ai demandé de demander un appareil de
23 télécopie de la police militaire. A 15 heures, j'ai reçu l'information du
24 chef, du service de renseignements militaires, selon laquelle l'armée de
25 Bosnie-Herzégovine préparait une embuscade à l'encontre des forces du HVO,
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1 entre Jardol et Grbavica, ce sont Kuce, Varupa.
2 A 15 heures 05, Zlavko Marin à appelé le commandement de la
3 brigade de Vitez, et il avait transmis l'information et les a avertis
4 également concernant les préparatifs au sujet de cette embuscade qui a été
5 préparée par l'armée de Bosnie-Herzégovine.
6 A 15 heures 07, j'ai parlé avec le commandant du bataillon
7 d'artillerie, j'ai demandé d'opérer sur la cible 810, et le commandant m'a
8 informé qu'il n'était pas en mesure, à ce moment-là, de tirer sur cette
9 cible.
10 M. Nobilo (interprétation). - Général, dites aux Juges :
11 contactiez-vous souvent le commandant d'artillerie ? Où avait-il son
12 siège ? Est-ce là où se trouvaient les pièces d'artillerie ? Comment
13 était-ce organisé ?
14 M. Blaskic (interprétation). - Il avait son siège à Nova Bila.
15 Les armes se trouvaient sur les positions. Il y avait également le
16 commandant de la position d'où l'on tirait, qui recevait les ordres du
17 commandant, du bataillon d'artillerie. C'est lui également qui surveillait
18 les activités sur les positions, alors que le commandant du bataillon
19 passait pratiquement tout son temps dans le siège, à Nova Bila.
20 M. Nobilo (interprétation). - Je vous en prie, poursuivez.
21 M. Nobilo (interprétation). - A 15 heures 12 minutes, j'ai
22 vérifié de nouveau auprès du commandant du bataillon d'artillerie, pour
23 savoir s'il se préparait pour tirer sur la cible 810.
24 A 15 heures 25 minutes, j'ai demandé qu'il tire sur la
25 cible 810.
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1 A 15 heures 04 minutes, j'ai été visité par le capitaine de
2 l'ONU, je pense que c'était le capitaine Matthews. Il m'a demandé de lui
3 autoriser de se rendre à Donja Rovna.
4 Je lui ai dit qu'il devrait attendre un peu pour pouvoir envoyer
5 les renseignements aux forces qui se trouvaient sur place et pour lui
6 permettre de se rendre à cet endroit-là en sécurité.
7 M. Nobilo (interprétation). - Donja Rovna était contrôlée par
8 qui ?
9 M. Blaskic (interprétation). - Une partie de Rovna était
10 contrôlée par l'armée de Bosnie-Herzégovine et l'autre partie par le HVO.
11 C'était la frontière entre la municipalité de Busovaca et Vitez. C'était
12 assez compliqué d'assurer la sécurité dans ce secteur, parce qu'il y avait
13 la ligne de front qui traversait la moitié de cet espace.
14 M. Nobilo (interprétation). - Je vous en prie, vous pouvez
15 poursuivre.
16 M. Blaskic (interprétation). - J'ai demandé au capitaine
17 Matthews si les représentants de la Forpronu s'étaient rendus Travac et
18 s'ils avaient des renseignements sur les villages croates de Zenica.
19 Il m'a répondu que le colonel Stewart s'était rendu
20 personnellement à Zenica mais que, pour le moment, il ne savait pas quelle
21 était la position exacte où se trouvait le colonel Stewart et quelles
22 étaient les informations dont le colonel Stewart possédait.
23 A 15 heures 43, j'ai parlé à nouveau avec le commandant du
24 bataillon d'artillerie. Je lui ai demandé où il était avec les tirs. Il
25 m'a répondu qu'il avait encore des difficultés.
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1 A 15 heures 48, le commandant du bataillon d'artillerie m'a
2 appelé et m'a informé qu'il y avait quelque peu de retard sur d'autres
3 armes.
4 M. Nobilo (interprétation). - Qu'est-ce que cela veut dire avoir
5 des arrêts au niveau des armes ?
6 M. Blaskic (interprétation). - Cela veut dire qu'il y avait
7 quelques problèmes techniques qui ont surgit et que l'équipe ne pouvait
8 pas effectuer les tirs demandés et, dans ce cas-là, en général, on
9 constate l'arrêt.
10 M. Nobilo (interprétation). - Je vous en prie, vous pouvez
11 poursuivre.
12 M. Blaskic (interprétation). - A 15 heures 59, j'ai appelé de
13 nouveau le commandant du bataillon d'artillerie. Je lui ai demandé de
14 vérifier quelle était l'équipe engagée momentanément avec les pièces
15 d'artillerie, avec les armes.
16 A 16 heures 07, Zlavko Marin a appelé le commandant de la
17 brigade de Travnik. Il a vérifié l'information d'après laquelle Travnik
18 était bloquée pour tous trafics, toute circulation. Le commandant de la
19 brigade de Travnik a confirmé l'information que Travnik était bloquée. Que
20 ce blocus concernait pratiquement toutes les routes et qu'il y avait des
21 négociations en cours entre les représentants du HVO et l'armée de Bosnie-
22 Herzégovine et qu'au moment où ils auraient des résultats, qu'ils allaient
23 nous informer.
24 Travnik était bloquée, à ce moment-là, par les points de
25 contrôle de l'armée de Bosnie-Herzégovine.
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1 A 16 heures 09, j'ai demandé moi-même le commandant du bataillon
2 d'artillerie. Je lui ai demandé de tirer sur la cible 915 avec un seul
3 projectile au moment où il serait prêt.
4 A 16 heures 12, j'ai reçu le rapport de la brigade
5 Nikola Subic Zrinski, référence 783/93, daté du 18 avril 199, à 14 heures.
6 Le rapport contenait les renseignements concernant le nombre de tués. Dans
7 ce rapport, il a été dit qu'il y avait 9 soldats qui avaient été tués et
8 21 ont été blessés. Je ne me souviens plus du reste du contenu de ce
9 rapport.
10 A 16 heures 20, j'ai reçu l'information du chef du service de
11 renseignements militaires, HOS, que l'armée de Bosnie-Herzégovine se
12 prépare pour ouvrir le feu sur les positions pharmacie dans la ville de
13 Vitez et qu'il est indispensable de se retirer de cette position, de
14 retirer les effectifs et les armes de cette position. Cette information a
15 été transmise à la brigade de Vitez.
16 M. Nobilo (interprétation). - Vous avez dit : "les armes", alors
17 qu'il paraît que dans le transcript, c'est "artillerie", est-ce que vous
18 pouvez préciser, s'il vous plaît ?
19 M. Blaskic (interprétation). - Moi, je ne peux pas vous dire
20 exactement ce qui se trouvait auprès de la pharmacie, mais il y avait des
21 armes d'artillerie, peut-être d'infanterie, je ne le sais pas exactement.
22 M. Nobilo (interprétation). - Je vous en prie, vous pouvez
23 poursuivre.
24 M. Blaskic (interprétation). - A 16 heures 22, Zlavko Marin a
25 appelé le commandant de la 111ème Brigade à Zepce, M. Ivo Lozancic. Il lui
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1 avait demandé qu'il soit prêt à 18 heures pour partir et selon l'ordre
2 qu'il recevrait. C'était une fois de plus une fausse attaque dont on a
3 parlé.
4 A 16 heures 38 minutes, j'ai été appelé par le brigadier
5 Petkovic, le chef de l'état-major principal du HVO. Il m'a informé sur la
6 question du cessez-le-feu qui est entré en vigueur avec l'armée de Bosnie-
7 Herzégovine, et il m'a ordonné d'appeler Enver, et de vérifier si Enver
8 avait reçu un ordre de qui que ce soit de la part de Sefer.
9 M. Nobilo (interprétation). - Enver était le commandant du
10 3ème Corps et Sefer le commandant ou le chef de l'état-major de l'armée
11 Bosnie-Herzégovine, n'est-ce pas ?
12 M. Blaskic (interprétation). - Oui.
13 M. Nobilo (interprétation). - Je vous en prie.
14 M. Blaskic (interprétation). - J'ai informé le général de
15 brigade Petkovic et je lui ai dit que j'avais des problèmes assez
16 importants à Zenica, que j'aimerais avoir également cet ordre en mes
17 mains, donc l'ordre sur le cessez-le-feu dont il a parlé. Et je lui ai dit
18 que j'allais appeler le commandant du 3ème Corps d'armée et que j'allais le
19 mettre au courant verbalement sur l'ordre concernant le cessez-le-feu.
20 A 16 heures 40, j'ai été appelé par Vinko Baresic, commandant
21 adjoint de Zenica. Il m'a informé sur la situation très difficile qui
22 régnait, et moi je lui ai dit que l'accord sur le cessez-le-feu a été
23 signé et que nous attendons déjà l'ordre concernant le cessez-le-feu, et
24 que nous allons cesser les opérations de combats. Si l'armée de Bosnie-
25 Herzégovine poursuit les attaques, dans ce cas là nous allons être obligés
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1 de riposter.
2 M. Nobilo (interprétation). - Général, pour un petit moment nous
3 allons nous arrêter. Nous allons essayer de faire la comparaison de ces
4 ordres. Je vais demander le D316 et le D318, les pièces de la défense.
5 Le D316 est l'ordre du commandant de l'état-major du HVO, le
6 général de brigade Petkovic, qui a été donné à votre zone ainsi qu'à trois
7 autres zones opérationnelles et aux unités du HVO. Dans cet ordre, on
8 arrête les combats entre l'armée de Bosnie-Herzégovine et le HVO.
9 "En nous fondant sur les conclusions après les entretiens qui
10 ont eu lieu entre Mate Boban et M. Alija Izetbegovic, les entretiens qui
11 ont eu lieu le 18 avril, à Zagreb, conformément à l'article 3, j'ordonne
12 de :
13 1° Toutes les unités du HVO doivent arrêter tout de suite les
14 combats avec les unités de l'armée de Bosnie-Herzégovine.
15 2° Tout de suite procéder aux échanges des prisonniers, des
16 soldats et des civils.
17 3° S'occuper des blessés.
18 4° Contacter tous ceux et surtout obtenir les informations
19 concernant les protagonistes, les auteurs des conflits, les auteurs des
20 expulsions, de la population civile, de pillages, etc.
21 5° Mettez en exécution cet ordre.
22 6° Mettre au courant toutes les unités du HVO."
23 Par conséquent, c'est la zone de la Bosnie centrale, de la zone
24 nord-ouest et sud-est d'Herzégovine qui ont reçu le même ordre.
25 Est-ce après ou avant les entretiens que vous avez eu par écrit
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1 cet ordre dans votre commandement ?
2 M. Blaskic (interprétation). - Après les entretiens, dans mon
3 commandement, j'ai reçu l'ordre du général de brigade Petkovic et j'ai dit
4 qu'à 16 heures 40, déjà, j'ai mis au courant M. Vinko Baresic et le
5 commandant du HVO de Zenica avec cet ordre concernant le cessez-le-feu.
6 Mais à ce moment-là, bien évidemment, je ne lui ai pas transmis
7 tous ces points, étant donné que je ne disposais pas de ce document, je ne
8 l'avais pas dans mes mains.
9 M. Nobilo (interprétation). - Maintenant, nous allons parler de
10 l'ordre D318. Il s'agit de votre ordre 01-04-363/93 qui a été envoyé à la
11 Forpronu, à toutes les unités du HVO, à la mission d'observation, au
12 3ème Corps également de l'armée de Bosnie-Herzégovine à Zenica.
13 M. Blaskic (interprétation). - Oui.
14 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce que vous pouvez parcourir
15 cet ordre ? Est-ce que c'est vous qui l'avez rédigé, signé et adressé à
16 ces adresses destinataires dont on a parlé ?
17 M. Blaskic (interprétation). - Je l'ai signé cet ordre. Oui,
18 j'ai rédigé l'ordre en langue croate, je l'ai donné à la traduction à
19 Melle Vanja Saric. C'est elle qui a traduit l'ordre, c'est moi qui ai
20 signé cet ordre. C'est moi qui ai appelé le colonel Stewart ou un officier
21 de la permanence de la Forpronu de Nova Bila et je les ai priés de bien
22 vouloir transmettre cet ordre au commandant du 3ème Corps qui se trouvait à
23 Zenica. Nous allons voir, ultérieurement, à travers la chronologie, on m'a
24 dit qu'au 3ème Corps, ils n'avaient pas reçu l'ordre pour le cessez-le-feu.
25 C'est la raison pour laquelle j'ai donc envoyé à la Forpronu tout de suite
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1 cet ordre traduit en anglais, pour ne perdre de temps dans la traduction.
2 M. Nobilo (interprétation). - D'après vos souvenirs, et il vrai
3 que vous avez, en ce qui concerne les six points de cet ordre du général
4 de brigade, qui concerne l'échange des prisonniers, et également l'enquête
5 à faire, les pillages qui ont été faits, les personnes qui ont été tuées
6 etc., vous avez copié, vous avez fait traduire et vous l'avez envoyé.
7 M. Blaskic (interprétation). – Oui, c'est un fait parce que
8 l'ordre se fondait sur l'accord. Je n'avais pas cet accord dans les mains
9 et c'est pourquoi je fondais cet ordre sur l'ordre du chef d'état-major
10 principal. Par conséquent, les deux ordres contiennent exactement les
11 mêmes formules.
12 M. Nobilo (interprétation). - Je vous remercie. Revenons
13 maintenant à la chronologie concernant la zone opérationnelle de Bosnie
14 centrale. Vous avez eu cette conversation avec le général de brigade
15 Petkovic, à 16 heures 40, avec Baresic de la brigade de Zenica du HVO, que
16 s'est-il passé par la suite ?
17 M. Blaskic (interprétation). - A 16 heures 48, j'ai été appelé
18 par l'officier de permanence de l'état-major principal du HVO. Il m'a
19 demandé quel était l'état de la situation. Je lui ai dit que j'avais déjà
20 envoyé un rapport, que nous avions de nombreux blessés, et je lui ai dit
21 aussi qu'il ne pourrait pas nous expulser, nous renvoyer de Vitez parce
22 que nous n'avions nulle part où aller et que la seule chose qu'il pouvait
23 faire, c'était faire un nouveau Vukovar parce que, nous, il n'y avait
24 aucun endroit où nous pouvions aller.
25 M. Nobilo (interprétation). - Pouvez-vous expliquer ce que
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1 représente Vukovar pour les Croates ? Qu'est-ce que cela signifiait quand
2 vous avez dit qu'il allait faire un nouveau Vukovar ?
3 M. Blaskic (interprétation). – Au moment où j'ai dit cela à
4 l'officier de permanence, il a ri; Il m'a dit : "En effet, vous n'avez
5 aucun endroit où aller". Vous savez, Vukovar, c'est une souffrance énorme
6 pour tous les Croates. C'est un symbole de la souffrance des Croates et
7 c'était vraiment très caractéristique de ce que je ressentais parce que
8 nous étions complètement encerclés, complètement assiégés. Il me
9 paraissait impossible que nous puissions sortir de cette situation.
10 M. Nobilo (interprétation). – Est-il exact que la ville de
11 Vukovar, qui se trouvait en Slavonie orientale, avait été assiégée et,
12 ensuite, complètement détruite avant d'être prise ?
13 M. Blaskic (interprétation). - Oui.
14 M. Nobilo (interprétation). - Poursuivez s'il vous plaît.
15 M. Blaskic (interprétation). - A 16 heures 55, j'ai envoyé un
16 ordre au 4ème bataillon de la police militaire, ordre numéro 01-4-359/93,
17 daté du 18 avril 1993 à 16 heures 30.
18 Le contenu, la teneur de cet ordre était la suivante : il
19 fallait remplacer la police militaire sur la ligne de front. Ensuite, à
20 17 heures, j'ai de nouveau eu une conversation avec le HVO à Mostar, avec
21 l'état-major à Mostar.
22 Je leur ai dit que nous avions encore des difficultés à Zenica,
23 que l'offensive qui venait de Zenica était des plus violente. Je lui ai
24 dit que j'avais reçu un ordre et je l'ai informé de ce qui se passait avec
25 le cessez-le-feu. Je lui ai dit que la ville de Travnik était bloquée et
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1 qu'il y avait des négociations à Travnik entre le commandant de la brigade
2 de Travnik et le commandant des forces de l'armée de Bosnie-Herzégovine et
3 qu'à Novi Travnik il régnait une grande atmosphère de tension.
4 Je lui ai dit également que beaucoup de gens étaient touchés par
5 cette situation.
6 A 17 heures 20, j'ai eu l'impression que l'hôtel avait été
7 touché. J'ai eu l'impression qu'il s'agissait d'un obus de mortier de
8 120 mm, parce que l'immeuble entier a tremblé sous le coup. Nous avons
9 donc estimé que l'hôtel a été touché délibérément.
10 M. Nobilo (interprétation). - Est-ce que vous pouvez nous dire
11 ce qui a été consigné au registre opérationnel sur cette frappe ?
12 M. Blaskic (interprétation). - On peut y lire que l'hôtel a été
13 touché par un obus de 120 mm qui venait de la direction de Preocica.
14 M. Nobilo (interprétation). - Preocica, c'est-à-dire là où se
15 trouvaient les forces de l'armée de Bosnie-Herzégovine ?
16 M. Blaskic (interprétation). - Oui, nous avons parfois eu des
17 tirs qui venaient d'un char et parfois des tirs d'artillerie.
18 M. Nobilo (interprétation). - Poursuivez.
19 M. Blaskic (interprétation). - A 17 heures 27, le service de
20 renseignements militaires...
21 M. Nobilo (interprétation). - Le service de renseignements
22 militaires ?
23 M. Blaskic (interprétation). - Oui. Nous avons reçu des
24 informations comme quoi l'armée de Bosnie-Herzégovine était en train de
25 tirer avec des pièces d'artillerie.
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1 A 17 heures 30, le responsable des communications du quartier
2 général de l'état-major principal à Mostar a appelé et a demandé qui
3 tenait la poste, les communications à Travnik. Nous lui avons fait savoir
4 que le centre de télécommunication était contrôlé par l'armée de Bosnie-
5 Herzégovine.
6 A 10 heures 30, nous avons envoyé une réponse à la brigade de
7 Zenica. Il s'agit du document 01-4-354/93, en date du 18 avril 1993.
8 C'était en réponse à un document que nous avions reçu de Zenica,
9 document portant référence 63-83/93, daté du 18 avril 1993 à 10 heures 32.
10 Je pense qu'il s'agissait d'informations sur la situation à
11 Zenica. Je ne me rappelle pas exactement la teneur de ce document.
12 A 17 heures 40, je me suis entretenu avec un membre du
13 commandement de Fojnica. Je lui ai demandé de me dire ce qui se passait à
14 Fojnica.
15 A 17 heures 50, j'ai reçu des informations du chef du service de
16 renseignements militaires. Il m'a fait savoir que l'armée de
17 Bosnie-Herzégovine s'apprêtait à intervenir dans la zone du périmètre de
18 l'église de Stari Vitez.
19 M. Nobilo (interprétation). - S'agit-il d'une église
20 catholique ?
21 M. Blaskic (interprétation). - Oui, une église catholique. Nous
22 avons intercepté une information sur l'imminence d'un tir d'artillerie sur
23 la zone de cette église catholique. Ce n'est pas l'église qui était
24 expressément visée.
25 A 17 heures 55, j'ai appris la mort du commandant Jure Krezic.
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1 A 18 heures 26, j'ai reçu des informations de la part du
2 responsable du centre de communications qui m'a fait savoir que les
3 communications par paquets avec Zenica étaient impossibles de nouveau et,
4 à 18 heures 40, j'ai reçu des informations de la part du commandant de la
5 brigade de Vitez qui m'informait donc de la situation.
6 L'officier de ce district, M. Vid Jazbinski, a établi des
7 communications avec le commandant du 3ème Corps d'armée. Il a vérifié si,
8 eux aussi, avaient reçu des ordres relatifs à un cessez-le-feu. Ce sont
9 les ordres que nous avons examinés il y a quelques instants. Réponse de
10 cet officier du 3ème Corps d'armée : il n'avait pas reçu d'ordre relatif à
11 un cessez-le-feu.
12 J'ai parlé moi-même au représentant du 3ème Corps d'armée. Moi-
13 même -je ne sais pas si c'était le commandant du 3ème Corps, c'est-à-dire
14 M. Enver Hadzihasanovic, ou bien s'il s'agissait de l'officier de
15 permanence avec qui j'ai parlé-, en tout cas je lui ai lu l'ordre que
16 j'avais reçu de l'état-major principal au sujet du cessez-le-feu, et je
17 lui ai dit : "Eh bien, nous allons vous envoyer par le biais de la
18 Forpronu une copie des ordres que nous avons délivrés à l'intention de
19 l'ensemble de nos unités".
20 A 19 heures 30, Vinko Baresic, de la brigade de Zenica, m'a dit
21 qu'il se trouvait contraint de signer la reddition du HVO, de Cajdras à
22 Zenica.
23 A 20 heures 40, Zlavko Marin s'est entretenu avec le commandant
24 de la brigade de Vitez au sujet de l'organisation de la défense par
25 secteur sur la façon, par exemple, de construire, de tracer des petites
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1 routes afin de pouvoir lier Vitez à l'hôpital.
2 A 21 heures, je me suis entretenu lors d'une réunion avec le
3 commandant Cerkez, qui est à la fois le maire de Vitez et le responsable
4 du département de la Défense à Vitez. Nous nous sommes entretenu de
5 l'organisation de la défense par secteur, nous nous sommes également
6 entretenu de la mise en place de liens de communication, de routes pour
7 permettre de faire le lien entre Vitez, Busovaca et l'hôpital.
8 A 22 heures, j'ai fait un rapport verbal à l'état-major
9 principal du HVO sur la situation dans la zone de Bosnie centrale.
10 A 23 heures, je me suis entretenu avec le général de brigade
11 Petkovic. Je lui ai dit que la situation était grave, critique, et je lui
12 disais que j'avais besoin d'aide, que je demandais l'aide des politiques
13 au plus haut niveau afin que le cessez-le-feu qui avait été signé soit
14 appliqué et que les ordres relatifs à ce cessez-le-feu soient traduits
15 dans les faits.
16 A 1 heure 40 du matin, le 19 avril, j'ai reçu des informations
17 relatives au regroupement et à la concentration des forces de l'armée de
18 Bosnie-Herzégovine dans la zone située au nord de Busovaca.
19 M. Nobilo (interprétation). - Monsieur le Président, nous avons
20 ainsi fini avec la chronologie pour le 18 avril. Il est 17 heures 30,
21 peut-être pourrions-nous en finir pour aujourd'hui ?
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23 M. le Président. - Nous allons lever l'audience. Elle reprendra
24 demain à 13 heures 30,.L'audience est levée.
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2 L'audience est levée à 17 heures 30.
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