Tribunal Criminal Tribunal for the Former Yugoslavia

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  1   Le mercredi 17 juin 2009

  2   [Audience publique]

  3   [L'accusé est introduit dans le prétoire]

  4   [Le témoin vient à la barre]

  5   --- L'audience est ouverte à 9 heures 04.

  6   M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Bonjour.

  7   Puis-je vous rappeler, Monsieur, que la déclaration solennelle que vous

  8   avez faite au début de votre déclaration est toujours valable.

  9   Vous avez la parole, Maître Djordjevic.

 10   M. DJORDJEVIC : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.

 11   LE TÉMOIN : AVDYL MAZREKU [Reprise]

 12   [Le témoin répond par l'interprète]

 13   Contre-interrogatoire par M. Djordjevic : [Suite]

 14   Q.  [interprétation] Monsieur Mazreku, s'agissant des événements survenus

 15   en 1998, vous avez dit que la police vous avait ramené devant l'école et

 16   que certains jeunes hommes ont été emmenés à l'école et qu'ils avaient été

 17   maltraités là-bas. Pourriez-vous nous dire ce qui s'était passé à ce

 18   moment-là, que s'est-il passé, pourquoi en fait ces jeunes hommes ont été

 19   emmenés à l'intérieur de l'école ? Le savez-vous ?

 20   L'INTERPRÈTE : Note de l'interprète de la cabine albanaise : Il semblerait

 21   que le témoin n'entend rien.

 22   LE TÉMOIN : [interprétation] Où est l'interprète albanais ?

 23   M. LE JUGE PARKER : [aucune interprétation] 

 24   LE TÉMOIN : [interprétation] Oui, maintenant j'entends.

 25   M. DJORDJEVIC : [interprétation]

 26   Q.  Bonjour, Monsieur Mazreku. Ma question porte sur l'année 1998, vous

 27   avez dit que la police vous avait ramené en face de l'école et que certains

 28   jeunes hommes ont été emmenés à l'intérieur de l'école et que certains ont

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  1   été battus ou quelque chose de ce genre. Est-ce que vous savez ce qui

  2   s'était passé à l'école et pourquoi ces jeunes hommes ont été emmenés à

  3   l'intérieur de l'école ?

  4   R.  C'étaient des jeunes. Ils ont été emmenés à l'intérieur de l'école, ils

  5   ont été battus, et ensuite ils ont été détenus. Ils ont été emmenés à

  6   Prizren. Certains ont passé un certain temps en prison.

  7    Q.  Merci. Est-ce que vous vous souvenez du nombre de ces jeunes hommes

  8   qui ont été emmenés à l'intérieur de l'école et combien ont été emmenés à

  9   Prizren ?

 10   R.  Je ne connais pas le chiffre exact, mais je pense que trois ou quatre

 11   ont été emmenés. On leur a dit qu'ils étaient membres de l'UCK.

 12   Q.  Monsieur Mazreku, pourriez-vous répondre maintenant à la question

 13   suivante, par la suite, est-ce quoi que ce soit est arrivé à l'un de ces

 14   jeunes hommes après qu'ils ont été emmenés ? Vous avez dit que certains ont

 15   passé un certain temps en prison, et que d'autres ont été relâchés, que

 16   s'est-il passé avec ces gens ?

 17   R.  Je ne sais pas ce qui s'est passé avec eux. Mais ils nous ont dit

 18   qu'ils avaient été emmenés à cet endroit, que certains ont été emmenés à

 19   Leskovc, d'autres à Nis, ça je ne sais pas. Mais tout ce que je sais c'est

 20   qu'ils ont purgé une peine de prison.

 21   Q.  Ont-ils tous survécu ?

 22   R.  Oui, ils sont vivants. Ils ont purgé une peine de prison, et ensuite

 23   ils sont rentrés chez eux.

 24   Q.  Merci. Monsieur Mazreku, passons maintenant à l'année 1999. Dans votre

 25   déclaration en date du 15 janvier 2000 - page 3, paragraphe 5 en B/C/S;

 26   page 3, paragraphe 8 en anglais, et paragraphe 7 en albanais - vous dites :

 27   "J'ai vu en tout sept ou huit chars. J'ai vu qu'il y avait 20 ou 30,

 28   ou peut-être 40 Serbes. Ils portaient un uniforme noir militaire et sur

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  1   leurs dos et sur les manches il était inscrit 'police,' 'policija' en

  2   cyrillique."

  3   S'agissant de ces chars, où est-ce que vous avez vu ces sept ou huit chars

  4   ?

  5   R.  Est-ce que vous me demandez au sujet de l'année 1999 ou 1998 ?

  6   Q.  Tout ce que je vous demande à partir de ce moment concerne l'année 1999

  7   et le massacre lors duquel 106 de vos concitoyens ont été tués.

  8   R.  Je vais vous le raconter. Il y avait sept ou huit chars que j'ai déjà

  9   mentionnés dans ma déclaration, et ils se trouvaient à une hauteur par

 10   rapport au village. Ils n'étaient pas habillés en vêtements noirs mais ils

 11   étaient habillés en uniformes militaires, et sur le dos il était inscrit

 12   "milicija."

 13   Q.  S'agissant de ces chars, est-ce que c'étaient des chars qui

 14   appartenaient à l'armée yougoslave ?

 15   R.  Ces chars appartenaient à l'armée et ils étaient de couleur vert olive.

 16   Couleur SMB, vous savez ce que c'est la couleur SMB.

 17   L'INTERPRÈTE : Précision de l'interprète : vert olive

 18   M. DJORDJEVIC : [interprétation]

 19   Q.  Oui, oui, je le sais. Monsieur Mazreku, vous avez dit qu'ils portaient

 20   des uniformes militaires vert olive, est-ce que vous voulez dire que

 21   c'étaient des uniformes de camouflage ?

 22   R.  Non, c'était de couleur verte comme de l'herbe. C'était la couleur

 23   habituelle que portaient les militaires serbes.

 24   Q.  Monsieur Mazreku, hier ma consoeur vous a montré certains insignes, et

 25   vous avez attiré notre attention sur plusieurs emblèmes mais je ne sais pas

 26   si vous avez remarqué à ce moment-là qu'il y avait des emblèmes où était

 27   inscrit policija en lettres cyrilliques, néanmoins vous n'avez pas attiré

 28   notre attention sur ces emblèmes-là.

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  1   R.  Je l'ai déjà montré. J'ai apposé un cercle là-dessus.

  2   Q.  Je vous demande si vous avez vu l'insigne où il était inscrit "police,"

  3   c'est ma consoeur qui vous a montré cet insigne. Parce qu'il n'était pas

  4   inscrit "police" sur l'insigne sur lequel vous avez apposé un cercle. Donc,

  5   moi, je vous demande si vous avez vu cet insigne-là ?

  6   R.  Pour autant que je le sache, je pense que j'ai apposé un cercle là-

  7   dessus.

  8   Mme GOPALAN : [interprétation] Messieurs les Juges.

  9   M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Madame Gopalan.

 10   Mme GOPALAN : [interprétation] Peut-être que la période s'agissant des

 11   insignes montrés au témoin devrait être précisée. J'ai compris que le

 12   conseil de la Défense lui posait des questions au sujet de l'année 1999.

 13   M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Oui, c'est le cas maintenant.

 14   Mme GOPALAN : [interprétation] Je ne sais pas s'il convient que je

 15   fournisse cette information.

 16   M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Non, je pense que vous ne devriez pas

 17   le faire. Merci, Madame Gopalan.

 18   Veuillez poursuivre, Maître Djordjevic. Mais ayez à l'esprit qu'il pourrait

 19   y avoir une différence importante entre un insigne et ce qui est inscrit

 20   sur le dos d'un uniforme.

 21   M. DJORDJEVIC : [interprétation] Bien sûr, Monsieur le Président. Je vous

 22   prie de m'accorder un instant, je dois conférer avec mon assistante.

 23   [Le conseil de la Défense se concerte]

 24   M. DJORDJEVIC : [interprétation] J'aimerais que l'on affiche à l'écran

 25   l'album avec les insignes. C'est P00327 de la liste 65 ter. Commençons par

 26   la première page. Merci.

 27   Q.  Monsieur Mazreku, je vous prie d'examiner ces insignes. Vous avez dit

 28   que sur le dos il était inscrit policija, et que sur les manches et les

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  1   uniformes il y avait également des insignes similaires. Est-ce que vous

  2   voyez à l'écran un tel insigne, et si c'est le cas, dites-nous à quel

  3   numéro figure cet insigne ?

  4   R.  Au numéro 6.

  5   Q.  D'accord. S'agissant de ces insignes que vous voyez maintenant, est-ce

  6   qu'il y avait l'un quelconque également sur les manches ?

  7   R.  Oui, avec le drapeau serbe, et avec les quatre S.

  8   Q.  Cela figure à quel numéro, Monsieur Mazreku ?

  9   R.  Ça c'est le drapeau serbe.

 10   Q.  Est-ce le numéro 3 ?

 11   R.  Mais je ne vois pas les quatre S.

 12   Q.  Est-ce l'un d'entre eux --

 13   R.  Numéro 3.

 14   Q.  D'accord.

 15   M. DJORDJEVIC : [interprétation] Monsieur le Président, est-ce que je vais

 16   demander le versement au dossier de chaque page en particulier, ou bien je

 17   peux passer maintenant à la page suivante et à la fin je demanderai le

 18   versement de tout.

 19   M. LE JUGE PARKER : [interprétation] C'est déjà versé au dossier. C'est la

 20   pièce P327, si je ne m'abuse.

 21   M. DJORDJEVIC : [interprétation] Oui, mais je pense qu'il n'y a pas

 22   l'annotation dessus.

 23   M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Cette pièce n'a pas d'annotation

 24   dessus maintenant. Il a dit qu'il avait vu le numéro 6 et le numéro 3.

 25   M. DJORDJEVIC : [interprétation] Oui, et c'est pourquoi je demande le

 26   versement au dossier de cette page.

 27   M. LE JUGE PARKER : [interprétation] C'est déjà versé au dossier et le

 28   témoin a dit qu'il reconnaît sur cette pièce les numéros 6 et 3.

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  1   M. DJORDJEVIC : [interprétation] D'accord, oui, vous avez raison. Passons à

  2   la page suivante. Je vous prie de faire un agrandissement. 

  3   Q.  Monsieur Mazreku, vous avez hier examiné cette pièce et vous avez

  4   indiqué l'emblème au numéro 9 et le numéro 13 également. Je vous prie

  5   d'examiner une fois encore cette pièce, et nous parlons maintenant de

  6   l'année 1999 et nous parlons des forces qui sont entrées ce jour-là, donc

  7   le 31 mars 1999.

  8   R.  En 1999, il y avait cet insigne avec le drapeau serbe, en tant que

  9   symbole, et cela appartenait à la police qui nous a massacrés.

 10   Q.  C'est quel insigne ? Qui figure à quel numéro ?

 11   R.  J'ai montré cet insigne, c'était sur la photo précédente, et cet

 12   insigne appartenait à la police serbe. Au parti de Milosevic qui était au

 13   pouvoir. Ces insignes avant existaient à l'époque où il y avait quatre ou

 14   cinq partis en 1988 mais je n'en n'ai pas vu ce jour-là.

 15   Q.  Donc vous conviendrez qu'aucun de ces insignes ne figurait sur les

 16   manches d'uniformes portées par les soldats ou meurtriers, comme vous les

 17   avez appelés, Monsieur Mazreku, oui, n'est-ce pas ? 

 18   R.  C'est exact. Il y avait juste un seul insigne porté par la police.

 19   Q.  Mais vous ne voyez pas cet insigne sur la photographie, n'est-ce pas ?

 20   R.  Je ne vois pas ici le drapeau serbe ou yougoslave.

 21   Q.  Merci.

 22   M. DJORDJEVIC : [interprétation] Pouvons-nous passer à la page suivante ?

 23   Non. Merci.

 24   Q.  Donc nous pouvons convenir que l'insigne porté par cette armée, par

 25   cette police, avait le drapeau yougoslave qui y figurait; j'ai raison ?

 26   R.  La police portait cet insigne que je vous ai montré.

 27   Q.  Oui, sur la photographie précédente, oui, je suis d'accord. Mais

 28   simplement je vous ai demandé si sur cet insigne figurait également le

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  1   drapeau yougoslave; c'est ce que je voulais que vous confirmiez. Vous avez

  2   dit qu'il avait également quatre S là-dessus, si je ne m'abuse ?

  3   R.  Oui. Il y avait également quatre lettres S.

  4   Q.  Merci. Monsieur, en vous posant la question suivante, je vais essayer

  5   une fois encore d'identifier ces unités. Dans votre déclaration, vous avez

  6   dit et je vous en ai donné lecture qu'ils portaient les uniformes noirs,

  7   uniformes militaires noirs. En fait, il s'agissait d'uniformes militaires

  8   verts foncés, n'est-ce pas ? Mais vous avez dit que c'était des uniformes

  9   noirs. Parce que par la suite dans votre déclaration faite le 21 mai 2008,

 10   vous le répétez, donc pour que la confusion ne soit pas semée, j'aimerais

 11   que vous nous l'expliquer.

 12   R.  Monsieur, j'ai déjà dit qu'en 1999 ils portaient des vêtements des

 13   couleurs vertes noires. C'était un vert olive, et sur le dos, il était

 14   inscrit "milicija." Ce n'était pas une autre couleur. La couleur n'était

 15   pas noire, c'était la couleur verte noire -- sombre de l'armée.

 16   Q.  Oui, je comprends mais pourriez-vous nous dire pourquoi dans votre

 17   déclaration il est consigné qu'il s'agissait d'uniformes noirs. Pourriez-

 18   vous nous l'expliquer, s'il vous plaît ?

 19   R.  Lorsque j'ai dit noir, je pensais à l'année 1998 et non pas l'année

 20   1999.

 21   Q.  Je vous pose cette question parce que compte tenu du contexte de votre

 22   déclaration, on pourrait comprendre que l'uniforme était noir.

 23   R.  Je vous dis, non. L'uniforme n'était pas noir, l'uniforme était vert.

 24   Q.  D'accord. Dites-moi ces policiers meurtriers, comme vous dites, que

 25   portaient-ils sur leurs têtes ? Est-ce qu'ils avaient quelque chose sur

 26   leurs têtes ?

 27   R.  Je ne m'en souviens pas. Parce que nous étions tellement perturbés que

 28   l'on ne pouvait pas prêter attention à ce qui se passait autour de nous. Je

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  1   ne sais pas s'ils avaient un couvre-chef ou pas. Ils ont commencé à tirer

  2   sur nous, à l'aide de fusils automatiques, et ils nous ont tués.

  3   Q.  Monsieur Mazreku, pouvez-vous nous dire si vous avez fait votre service

  4   militaire dans l'ex-Yougoslavie ?

  5   R.  Oui.

  6   Q.  Quand avez-vous quitté l'armée ?

  7   R.  J'ai fait mon service en 1960 et je l'ai terminé en 1962. J'ai passé

  8   deux ans dans l'armée.

  9   Q.  Vous étiez dans quelle arme ?

 10   R.  J'étais dans l'infanterie.

 11   Q.  Maintenant je vais reprendre sur ce que vous avez dit, vous avez dit

 12   qu'ils tiraient à l'aide de fusils automatiques ? Pouvez-vous nous dire

 13   quelle était exactement l'arme que portaient ces hommes ?

 14   R.  Un fusil automatique. En serbe on appelle ça -- on appelait ça des

 15   "automata." Ce sont des armes à canon court.

 16   Q.  Dites-moi, s'agissait-il de ce que l'on appelle des kalachnikovs ou

 17   était-ce une autre arme ?

 18   R.  Je ne connais pas le nom exact de cette arme mais c'était un fusil

 19   automatique avec un barillet et il chargeait l'arme devant nous sous nos

 20   yeux.

 21   Q.  Dites-moi : en dehors des chars, est-ce que vous avez vu d'autres

 22   véhicules; et si oui, lesquels ?

 23   R.  Non, je n'ai pas vu d'autres véhicules, je n'ai vu que des chars, enfin

 24   je parle de ce jour-là.

 25   Q.  Oui, nous ne parlons en ce moment que de cette journée-là.

 26   R.  Ce jour-là, il n'y avait pas d'autres véhicules que des chars et

 27   c'était des chars de gros calibre. On les appelait des "amahotka" [phon].

 28   Q.  Ces véhicules étaient également de couleur, vert olive ?

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  1   R.  Oui.

  2   Q.  Dites-moi, je vous prie : en dehors de ces soldats qui portaient un

  3   uniforme de couleur vert olive foncé, selon ce que vous avez dit, est-ce

  4   qu'il y avait d'autres soldats dans le voisinage, pas trop loin de là ?

  5   R.  Je ne sais pas s'ils étaient à bord des chars mais, la première fois,

  6   il y avait 30 à 40 policiers qui nous ont encerclés. Je n'ai pas vu

  7   d'autres forces de police ou de l'armée.

  8   Q.  Merci. Alors vous avez évoqué un certain Tahir Krasniqi, et si je ne me

  9   trompe, un certain Haxhi Krasniqi. Ce sont les hommes qui ont donné une

 10   certaine somme, 4 000 marks allemands à peu près à des Serbes pour essayer

 11   des les amadouer. Je ne vais pas rentrer dans les détails.

 12   R.  Oui, oui.

 13   Q.  Dites-moi : ce Haxhi Krasniqi, est-ce que son prénom est Hadji ou

 14   Hadjiu ?

 15   R.  En fait, son vrai prénom était Emin. Mais on l'appelait --

 16   Q.  Son nom de famille était Haxhil ?

 17   R.  C'est pour cela qu'on a commencé à s'adresser à lui en l'appelant

 18   Haxhi. A un certain moment, on a commencé à l'appeler Haxhi, et ensuite il

 19   est devenu Haxhi Krasniqi. Dans ma déclaration préalable, je parle de lui

 20   comme étant Haxhi parce que c'est comme ça qu'on l'appelait tous, à cette

 21   époque-là. Il leur a donné l'argent. Ils ont dit qu'ils en voulaient

 22   davantage, et ensuite nous avons regroupé tout ce que nous avions. Mais

 23   pour ces deux hommes, ce n'était pas suffisant.

 24   Q.  Auriez-vous vu l'un ou l'autre de ces policiers transporter dans un sac

 25   des objets de valeur qu'il aurait retirés aux femmes ?

 26   R.  Oui, je les ai vus au moment où ils retiraient des objets aux femmes et

 27   aux enfants. Ils les forçaient à enlever tout l'or qu'ils avaient sur eux.

 28   Ils ont mis tout cela dans deux sacs qu'ils ont emporté et remis aux gens

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  1   qui se trouvaient dans le char.

  2   Q.  Cela s'est passé à quelle distance de vous ?

  3   R.  A 3 ou 400 mètres de l'endroit où je me trouvais.

  4   Q.  Merci. Dites-moi les femmes et les enfants, ils les ont chassés dans la

  5   direction de l'Albanie. Est-ce que finalement ces femmes et ces enfants

  6   sont restés au Kosovo ou est-ce qu'ils sont partis pour l'Albanie ?

  7   R.  Non, non, ils n'ont pas pu aller en Albanie. Ils n'ont pas réussi à

  8   franchir la frontière parce qu'on ne leur a pas permis. Nous, nous les

  9   autres, nous sommes restés dans le village de Ciflak jusqu'à la fin de la

 10   guerre.

 11   Q.  Merci. Dans le supplément d'information que nous avons reçu de votre

 12   part, vous corrigez un certain nombre de choses et vous dites que ce que

 13   vous aviez à l'esprit c'étaient les Roms, c'est-à-dire les gitanes, lorsque

 14   vous avez vu des hommes au teint très mate. Mais ce que j'aimerais savoir

 15   c'est si tous ces soldats, tous ces policiers avaient des peintures de

 16   guerre sur le visage ou simplement certains d'entre eux ?

 17   R.  Je n'ai absolument pas pu voir dans le détail à quoi ressemblait leur

 18   visage. Je ne pourrais pas vous dire s'ils auraient un teint foncé ou

 19   olivâtre ou des peintures de guerre sur le visage. Mais il y en avait dont

 20   la peau avait l'air plus foncé que d'autres.

 21   Q.  Est-ce que l'un ou l'autre de vos concitoyens, et là, je parle des

 22   enfants, des femmes et des hommes sans distinction; est-ce qu'une personne

 23   habitant votre localité aurait reconnu un de ces hommes ? Et à vous, je ne

 24   pose pas la question puisque vous avez dit que vous n'en aviez pas reconnu.

 25   R.  Non, non. Nous n'avons reconnu personne parmi eux.

 26   Q.  Monsieur Mazreku, avez-vous assisté à l'enterrement qui a eu lieu le 2

 27   avril 1999, l'enterrement des victimes ?

 28   R.  J'y étais et il n'y a eu que sept, huit ou peut-être un maximum de dix

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  1   corps qui ont été enterrés. Ensuite j'ai rejoint mon fils, enfin mes

  2   enfants parce que j'étais blessé, j'avais besoin de soins.

  3   Q.  Les autres 99 victimes, elles sont enterrées où ?

  4   R.  Elles ont toutes été enterrées là, 106 victimes ont été enterrées à cet

  5   endroit. Chacune des victimes a une tombe à elle, où son nom est écrit. Il

  6   y a des plaques nominatives qui montrent le nom des personnes enterrées là.

  7   Il y a aussi une plaque commémorative.

  8   Q.  Savez-vous qui est Hamid Krasniqi ?

  9   R.  Hamid Krasniqi ?

 10   Q.  Oui.

 11   R.  Il n'y a pas de Hamid Krasniqi dans notre village. Il y en avait un,

 12   mais il est mort.

 13   Q.  Ce Hamid Krasniqi dont vous venez de parler, est-ce que peut-être il

 14   serait originaire de Drenovik ou Drenovac ? Je ne sais pas comment cela se

 15   prononce exactement.

 16   R.  Je ne sais pas. Je ne peux parler que de ce que je connais ou de ce que

 17   j'ai vu. Cet homme-là, je ne le connais pas.

 18   Q.  Je vous pose la question parce que certains des témoins qui vous ont

 19   précédé ici, ont déclaré que cet homme avait assisté à l'enterrement et

 20   qu'il était habillé en civil. C'est la raison pour laquelle je vous

 21   interrogeais sur ce sujet; est-ce que cela vous rafraîchit la mémoire à son

 22   sujet ?

 23   R.  Si cet homme est bien celui auquel je pense, alors il est originaire de

 24   Drenoc.

 25   Q.  Je vous demande s'il a assisté à l'enterrement.

 26   R.  Je ne l'ai pas vu parce que je vous ai dit que dans la soirée, nous

 27   avons enterré entre huit et dix corps au maximum. Le lendemain matin, je

 28   suis parti chez mes enfants parce que j'étais blessé. Donc je ne sais pas

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  1   si lui a assisté à l'enterrement ou pas.

  2   Q.  Je vous remercie. Qu'est-ce que vous avez entendu au sujet de cet

  3   homme, celui qui venait de Drenovac ?

  4   R.  Je n'ai rien entendu à son sujet.

  5   Q.  Mais il y a un instant, vous avez dit qu'il était originaire de Drenoc

  6   ou de Drenovik, je ne sais pas comment vous le prononcez, ce qui veut dire

  7   que vous avez entendu parler de lui ?

  8   R.  Peut-être était-ce l'homme originaire de Drenoc, et peut-être a-t-il

  9   assisté à l'enterrement, mais je ne l'y ai pas vu. Il n'y avait qu'un seul

 10   Hamid Krasniqi qui était originaire de Drenoc, mais je ne l'ai pas vu à

 11   l'enterrement. Moi je ne peux pas parler de quelque chose que je ne sais

 12   pas ou que je n'ai pas vu, donc je ne peux rien dire à son sujet. Je suis

 13   ici pour dire la vérité et ce que je sais, et je vais la dire. Mais si je

 14   ne sais pas, ne me poussez pas, parce que je ne peux rien dire.

 15   Q.  J'ai compris que vous ne l'aviez pas vu à l'enterrement, mais je

 16   constate que vous savez de qui il s'agit. Alors savez-vous qu'il était

 17   membre de l'UCK ? C'est cela que je vous demande.

 18   R.  Qu'est-ce que j'en sais ? Moi, je ne m'intéressais pas particulièrement

 19   à lui. Je sais que toute la population albanaise de souche était membre de

 20   l'UCK par le cœur, mais nous n'avions pas d'armes.

 21   Q.  L'UCK, qui était dans le cœur de toute la population albanaise de

 22   souche, elle était cantonnée où ?

 23   R.  Les membres de l'UCK étaient dans les montagnes, où est-ce qu'ils

 24   auraient pu aller ailleurs ? Ils n'avaient pas de casernes comme une armée

 25   classique, donc ils étaient dans maki [phon], dans les montagnes.

 26   Q.  Dites-moi, ils étaient dans quelles montagnes, si vous savez lesquelles

 27   ?

 28   R.  Je ne sais pas, je ne sais pas quelles montagnes. Je n'avais pas la

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  1   responsabilité de savoir sur les flancs de quelles montagnes ils étaient ou

  2   ce genre de choses, ce n'était pas mon devoir, je n'étais pas chargé de ça.

  3   Je n'étais responsable que de ma famille.

  4   Q.  Savez-vous que des combats ont opposé les forces serbes et l'UCK sur le

  5   territoire de votre municipalité, et si vous le savez, dites-nous ce que

  6   vous savez exactement ?

  7   R.  Il n'y a pas eu de combat entre l'UCK et les forces serbes dans notre

  8   village, ou dans notre localité.

  9   Q.  Y avait-il des habitants de votre village qui étaient membres de l'UCK

 10   ?

 11   R.  Je ne sais pas.

 12   Q.  Connaissez-vous Sahit Mazreku, et son fils Salhi ?

 13   R.  Oui. Sahit Mazreku est un cousin à moi, et il a été blessé aussi, il

 14   faisait partie de mon groupe, du groupe dont je faisais partie moi-même. Il

 15   est mort après la guerre. Il a survécu au massacre. Il a encore vécu quatre

 16   ans, et ensuite il est mort. Je connais aussi son fils Salhi. Ce sont des

 17   cousins à moi.

 18   Q.  Savez-vous que votre cousin Salhi était membre de l'UCK et qu'il

 19   transportait d'autres membres de l'UCK d'un village à l'autre ?

 20   R.  Non, je ne sais pas qu'il était membre de l'UCK. Il était enseignant,

 21   c'était un professeur. Il n'était pas membre de l'UCK.

 22   Q.  Dites-moi : vous m'avez dit que vous avez été blessé; auriez-vous été

 23   blessé dans le dos ?

 24   R.  Oui.

 25   Q.  Avez-vous subi une intervention chirurgicale ?

 26   R.  Après la guerre, on m'a opéré parce qu'au moment où c'est arrivé il n'y

 27   avait aucun moyen pour me soigner correctement, donc j'ai dû souffrir en

 28   gardant ma blessure.

Page 6204

  1   M. DJORDJEVIC : [interprétation] Monsieur Mazreku, je vous remercie. Je

  2   n'ai plus de questions à vous poser.

  3   Monsieur le Président, Messieurs les Juges, j'en ai terminé du contre-

  4   interrogatoire de M. Mazreku.

  5   LE TÉMOIN : [interprétation] Je vous remercie.

  6   M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Merci, Maître Djordjevic.

  7   Madame Gopalan, avez-vous des questions supplémentaires ?

  8   Mme GOPALAN : [interprétation] Oui, Monsieur le Président. Rapidement.

  9   Nouvel interrogatoire par Mme Gopalan : 

 10   Q.  [interprétation] Bonjour, Monsieur Mazreku.

 11   R.  Bonjour.

 12   Q.  J'ai quelques questions encore à vous poser ce matin.

 13   R.  Je vous en prie.

 14   Q.  Ces questions seront en rapport direct avec d'autres questions qui

 15   viennent de vous être posées par le conseil de la Défense. J'aimerais vous

 16   ramener à ce que vous avez dit au sujet des personnes qui étaient avec vous

 17   sur les flancs du mont Kosnik, si vous vous en souvenez. Vous avez déclaré

 18   qu'il y avait là au moins 2 à 3 000 personnes qui étaient venues de

 19   diverses municipalités. Si vous vous en souvenez, vous avez dit qu'il y

 20   avait beaucoup trop de monde à cet endroit. Ce passage se trouve en page 6

 21   183 [comme interprété] du compte rendu d'audience.

 22   R.  Oui.

 23   Q.  Donc, Monsieur, eu égard à ces personnes qui étaient avec vous à la

 24   montagne, savez-vous pourquoi ces personnes étaient là sur cette montagne ?

 25   R.  Ces personnes se trouvaient là parce qu'elles craignaient pour leurs

 26   vies parce que quand les autres se sont mis à mettre le feu aux maisons,

 27   tous ces gens ont pris la fuite pour sauver leurs têtes. Ils avaient peur

 28   d'être massacrés parce qu'à Drenoc il y avait eu des gens qui avaient été

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  1   massacrés. Donc voilà pourquoi ils étaient là.

  2   Q.  Quand vous dites que ces personnes craignaient pour leurs vies parce

  3   qu'on avait mis le feu à des maisons --

  4   R.  Oui.

  5   Q.  -- dites-nous, je vous prie : comment avez-vous appris que ces

  6   personnes craignaient pour leurs vies ?

  7   R.  Tout le monde avait peur parce que ça tirait de partout, il y avait des

  8   pilonnages, il y avait toutes sortes d'armes qui tiraient, il y avait des

  9   maisons en feu et tout le monde avait peur. Ces gens-là ont pris la fuite

 10   pour sauver leurs vies. Les enfants étaient traumatisés à cause de tir, et

 11   nous les supplions de ne pas utiliser leurs armes à feu et d'arrêter de

 12   tirer parce que les enfants étaient terrifiés.

 13   Q.  Mais quand vous dites que vous les suppliez de ne pas utiliser leurs

 14   armes, de ne pas tirer, qui étaient-ils, ces gens que vous suppliez ?

 15   R.  On a demandé aux hommes de la milicija de ne pas tirer en l'air parce

 16   que les enfants étaient terrorisés. Donc, c'était les policiers qu'on

 17   suppliait. Je parle de 1998, quand ils nous ont encerclé sur le mont

 18   Kosnik.

 19   Q.  Merci. Vous avez dit aussi que des gens avaient été massacrés à Drenoc.

 20   Comment avez-vous appris l'existence de ce massacre ?

 21   R.  Qen Gashi et il y avait aussi une femme, je ne connais pas son nom. Il

 22   y avait Jakup Krasniqi, Mereme Morina, et une autre femme, dont je ne

 23   connais pas le nom. Donc, il y a quatre ou cinq personnes qui ont été

 24   massacrées pendant l'offensive qui a eu lieu la nuit précédente. On les a

 25   trouvé dans leur maison. C'était des personnes âgées qui ont été tuées.

 26   Q.  Qui vous a parlé de ces meurtres, Monsieur Mazreku ?

 27   R.  Nous avons entendu les détails concernant l'identité des personnes

 28   tuées uniquement quand nous sommes rentrés chez nous, dans nos maisons.

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  1   Q.  Qui vous a appris ces détails ?

  2   R.  C'était des villageois, des jeunes gens du village. C'est eux qui nous

  3   on dit ce qui s'était passé.

  4   Mme GOPALAN : [interprétation] Je vous remercie, Monsieur Mazreku. Je n'ai

  5   plus de questions à vous poser ce matin.

  6   LE TÉMOIN : [interprétation] Je vous en prie. Je vous remercie.

  7   M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Monsieur Mazreku, vous aurez plaisir à

  8   entendre que les questions qui vous seront posées viennent de prendre fin.

  9   Les Juges de la Chambre tiennent à vous remercier d'être venu à La Haye

 10   pour leur apporter votre concours par ce que vous leur avez dit.

 11   LE TÉMOIN : [interprétation] Je vous remercie. Je vous souhaite plein

 12   succès dans votre travail.

 13   M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Merci encore à vous, et maintenant,

 14   bien entendu, vous pouvez reprendre le cours normal de votre existence. Mme

 15   l'Huissière va vous escorter jusqu'à la sortie de la salle d'audience.

 16   LE TÉMOIN : [interprétation] Merci.

 17   [Le témoin se retire]

 18   M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Madame Gopalan.

 19   Mme GOPALAN : [interprétation] Monsieur le Président, Messieurs les

 20   Juges, Monsieur le Conseil de la Défense, nous sommes en regret de devoir

 21   vous dire que nous n'avons pas d'autre témoin à entendre aujourd'hui. Le

 22   témoin suivant, M. Haxhiu, ne sera pas disponible avant demain matin. Nous

 23   essayons de faire transférer un témoin qui doit s'exprimer sur les crimes,

 24   on essaie de l'intégrer au planning de cette semaine, mais nous ne pourrons

 25   vous donner d'autres renseignements au sujet de ce témoin qu'un peu plus

 26   tard aujourd'hui. Pour le moment, nous n'avons pas de témoin disponible

 27   pour le reste de l'audience d'aujourd'hui.

 28   M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Qu'en est-il de M. Haxhiu ?

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  1   Mme GOPALAN : [interprétation] M. Haxhiu est arrivé tard la nuit dernière,

  2   et il est en train de subir les séances de récolement ce matin. Donc, nous

  3   pensons qu'il devrait pouvoir être prêt à témoigner demain, mais pas avant,

  4   Monsieur le Président.

  5   [La Chambre de première instance se concerte]

  6   Mme GOPALAN : [interprétation] Monsieur le Président, puis-je prendre la

  7   parole. Je crains fort de devoir vous dire en fait que M. Haxhiu ne sera

  8   disponible que jeudi matin, donc demain matin.

  9    [La Chambre de première instance se concerte]

 10   M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Monsieur Djordjevic.

 11   M. DJORDJEVIC : [interprétation] Je vous remercie, Monsieur le Président,

 12   Messieurs les Juges. Très brièvement. Lorsque nous nous sommes mis d'accord

 13   sur la façon de travailler dans ce prétoire et dans cette affaire, devant

 14   cette instance, enfin devant vous, nous nous étions dis que nous nous

 15   efforcerions de toujours avoir des témoins disponibles justement pour

 16   éviter ce type de situation. Mais ceci voulait dire qu'il fallait que nous

 17   communiquions entre nous.

 18   Donc pour l'instant, je n'ai aucun document, je n'ai pas le nom du témoin

 19   potentiel suivant. Les documents sont dans mon bureau et donc afin que je

 20   puisse faire mon travail aujourd'hui, il me faudrait revenir dans mon

 21   bureau pour savoir si c'est un témoin qui sera abordé par moi ou par mon

 22   collègue, M. Djurdjic.

 23   Comme vous le savez, notre équipe est très petite, faisant l'impossible

 24   pour que tout se passe de façon des meilleures et je peux seulement vous

 25   dire que je regrette que nos collègues, mais c'est un reproche en fait,

 26   parce qu'ils ne nous ont pas envoyé de e-mail dans la soirée pour nous dire

 27   que ce témoin n'était pas disponible. Donc, moi, au début, je ne peux plus

 28   rien faire, je ne peux pas défendre mon client dans cette situation qui est

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  1   aussi irrégulière. Si vous voulez, je ne peux même pas m'organiser pour le

  2   faire dans l'heure ou les deux heures qui suivent. Voilà, c'est tout ce que

  3   je voulais dire. Merci.

  4   [La Chambre de première instance se concerte]

  5   M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Je voudrais vous dire que je ne suis

  6   pas satisfait non plus. Ce n'est pas une position qui nous convient non

  7   plus pour ce qui est des Juges de la Chambre, eu égard au nombre limité de

  8   témoins qui se trouvent sur la liste pour cette semaine et la semaine

  9   prochaine a déjà fait l'objet de commentaires. Pour ce qui est de la

 10   semaine du 29, c'est également une semaine qui est prévue que pour très peu

 11   de témoins. C'est quelque chose que nous avons remarqué.

 12   Il devient maintenant apparent qu'il faudra faire beaucoup plus

 13   d'efforts pour corriger ceci afin que nous ne perdions pas de temps pour la

 14   simple raison que le témoin n'est pas prêt.

 15   Le commentaire que vous avez fait, Madame Gopalan, me laisse quelque peu

 16   perplexe; est-ce que vous aviez l'intention de dire que notre prochain

 17   témoin ne sera pas disponible jusqu'à demain ou est-ce que vous vouliez

 18   dire que le témoin ne peut pas être disponible après demain ?

 19   Mme GOPALAN : [interprétation] Monsieur le Président, Messieurs les Juges,

 20   le prochain témoin arrive ce soir à La Haye et il sera disponible demain.

 21   M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Est-ce que c'est le témoin pour lequel

 22   vous nous avez dit un peu plus tôt qu'il était là et qu'il était en train

 23   d'avoir une séance de récolement ?

 24   Mme D'ASCOLI : [interprétation] Oui, justement. C'était une erreur de ma

 25   part.

 26   Il va arriver aujourd'hui et n'a pas encore été récolé, toutefois;

 27   cependant, c'est le témoin qui figure sur notre liste pour ce qui est du

 28   changement. Le seul changement est que le témoin n'est pas disponible

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  1   aujourd'hui. Nous vous avons envoyé un avis. Il ne sera disponible que pour

  2   demain.

  3   M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Il y a un témoin de la semaine

  4   dernière qui n'a pas été appelé. Est-ce que c'est un problème qui demeure ?

  5   Mme D'ASCOLI : [interprétation] Je ne sais pas. Je vais devoir vérifier,

  6   Monsieur le Président, Messieurs les Juges. Je ne sais pas si vous pourriez

  7   me préciser le nom de ce témoin.

  8   M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Hoxha.

  9   Mme GOPALAN : [interprétation] Hani Hoxha ?

 10   M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Oui.

 11   Mme GOPALAN : [interprétation] Un instant, s'il vous plaît, Monsieur le

 12   Président.

 13   [Le conseil de la Défense se concerte]

 14   Mme GOPALAN : [interprétation] Monsieur le Président, Hani Hoxha a déjà

 15   déposé et ce, le 5 juin.

 16   M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Très bien. Merci. Maintenant, c'est

 17   plus clair. La notification que vous nous avez envoyée le 2 juin pour ce

 18   qui est du prochain témoin et du dernier témoin de cette semaine, c'est M.

 19   Haxhiu. Je vous dis ceci car il semblerait que la Défense ne devrait pas

 20   avoir de difficultés à examiner M. Haxhiu puisqu'il figure sur la liste du

 21   2 juin. Nous espérons que vous vous efforcerez de trouver un témoin

 22   supplémentaire afin que nous ne perdions pas de temps vendredi, comme c'est

 23   le cas aujourd'hui. Donc il semblerait qu'il nous est impossible de

 24   continuer nos travaux, aujourd'hui. Donc nous allons lever la séance et

 25   nous reprendrons nos travaux demain matin à 9 heures.

 26   Oui, Monsieur Djordjevic.

 27   M. DJORDJEVIC : [interprétation] Je voudrais vous demander quelque chose,

 28   Monsieur le Président. Il y a quelque chose qui me laisse quelque peu

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  1   perplexe pour demain. Est-ce que c'est le témoin Baton Haxhiu qui viendra

  2   déposer ou bien est-ce quelqu'un d'autre ?

  3   M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Oui. C'est ce témoin-là,

  4   effectivement. Il se pourrait aussi que le témoin qui était prévu pour la

  5   semaine prochaine soit appelé à déposer vendredi.

  6   M. DJORDJEVIC : [aucune interprétation]

  7   M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Mais pour demain, pour ce qui est de

  8   la journée de demain, nous avons M. Haxhiu.

  9   M. DJORDJEVIC : [interprétation] Merci.

 10   [La Chambre de première instance se concerte]

 11   M. DJORDJEVIC : [interprétation] Monsieur le Président, un commentaire très

 12   rapide avec votre permission. Je demanderais à mon éminente consoeur ou le

 13   Procureur de nous communiquer le plus tôt possible qui est ce témoin

 14   possible qui, possiblement, pourrait venir témoigner vendredi.

 15   Voilà, c'est tout. Merci.

 16   M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Si j'ai bien compris, ceci est

 17   prématuré car des efforts sont déployés pour faire en sorte que le témoin

 18   soit disponible. Dès que sa présence est confirmée, une notification

 19   devrait être envoyée à Me Djordjevic ainsi qu'à la Chambre.

 20   Mme GOPALAN : [interprétation] Certainement, Monsieur le Président. Nous

 21   allons vous informer de cela.

 22   M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Vous avez fait votre travail très

 23   bien, même si vous nous apportez cette nouvelle assez difficile. Merci

 24   beaucoup. Alors, à gérer, voilà. C'est difficile à gérer.

 25   Nous allons reprendre nos travaux demain matin.

 26   --- L'audience est levée à 10 heures 12 et reprendra le jeudi 18 juin 2009,

 27   à 9 heures.

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