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1 Le lundi 1er septembre 2008
2 [Audience publique]
3 [Les accusés sont introduits dans le prétoire]
4 [Le témoin est introduit dans le prétoire]
5 --- L'audience est ouverte à 9 heures 02.
6 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Bonjour à tous.
7 Madame la Greffière, veuillez appeler l'audience.
8 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Madame, Messieurs les Juges, bonjour.
9 Il s'agit de l'affaire IT-06-90-T, le Procureur contre Ante Gotovina, Ivan
10 Cermak, et Mladen Markac.
11 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Je vous remercie, Madame la Greffière.
12 Monsieur Russo, je vois que visiblement vous êtes prêt à convoquer votre
13 témoin suivant, M. Berikoff, et je vois qu'il est d'ailleurs dans le
14 prétoire.
15 Avant que vous ne commenciez votre déposition, Monsieur, le Règlement
16 de procédure stipule que vous devez prononcer la déclaration solennelle,
17 dont le texte vous est remis maintenant par Mme l'Huissière.
18 Je vous invite à la prononcer, et je vous prierais, de bien vouloir
19 vous lever, Monsieur.
20 LE TÉMOIN : [interprétation] Oui, bien sûr. Je déclare solennellement
21 que je dirai la vérité, toute la vérité et rien que la vérité.
22 LE TÉMOIN: PHILIP ROY BERIKOFF [Assermenté]
23 [Le témoin répond par l'interprète]
24 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Je vous en remercie, Monsieur Berikoff.
25 Monsieur Russo, je vous en prie.
26 M. RUSSO : [interprétation] Bonjour, Madame, Messieurs les Juges.
27 Interrogatoire principal par M. Russo :
28 Q. [interprétation] Bonjour, Monsieur.
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1 R. [aucune interprétation]
2 Q. Je vous demanderais de décliner votre identité aux fins du compte rendu
3 d'audience ?
4 R. Je m'appelle Philip Roy Berikoff.
5 Q. Est-ce que vous vous souvenez avoir fait quatre déclarations à
6 l'intention du bureau du Procureur : la première portant la date du 1er
7 août 1996, la deuxième la date du 21 mai 1997, la troisième ayant été
8 donné entre le 26 et le 27 mai 1997, et finalement la quatrième et dernière
9 qui porte la date du 11 décembre 2007 ?
10 R. Oui, je m'en souviens.
11 M. RUSSO : [interprétation] Je souhaiterais, Monsieur le Président,
12 demander de Mme l'Huissière, pour que ce classeur soit remis au témoin.
13 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Oui, je vous en prie.
14 LE TÉMOIN : [interprétation] Je vous remercie.
15 M. RUSSO : [interprétation]
16 Q. Monsieur Berikoff, avez-vous eu la possibilité d'examiner ou de
17 parcourir ces quatre déclarations avant de venir ici aujourd'hui ?
18 R. Oui, nous avons procédé à des séances de récolement la semaine dernière
19 avec vous d'ailleurs.
20 Q. Et lorsque vous avez examiné ces déclarations, êtes-vous en mesure de
21 nous dire maintenant si ces déclarations correspondent à ce que vous avez
22 dit aux enquêteurs à l'époque des dépositions ?
23 R. Oui, les quatre déclarations tiennent compte exactement de ce que j'ai
24 dit, à l'exception des corrections que nous avons apportées lors des
25 séances de récolement.
26 Q. Nous allons parcourir ces corrections.
27 M. RUSSO : [interprétation] Et je demanderais la patience de la Chambre et
28 des personnes présentes dans le prétoire.
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1 Q. Et premièrement, Monsieur Berikoff, dans votre déclaration, vous
2 utilisez parfois le terme "police spéciale de la HV," ou "police spéciale,"
3 ou "police spéciale croate." Pourriez-vous expliquer à l'intention de la
4 Chambre si ces termes correspondent au même groupe de personnes ?
5 R. Oui, oui, tout à fait. Lorsque je me trouvais sur le terrain j'avais
6 supposé que ces trois entités travaillaient ensemble. Parce que j'avais vu
7 les différents types de police militaire, parfois je voyais qu'ils
8 portaient des uniformes de camouflage, parfois ils portaient des uniformes
9 -- d'autres types d'uniformes.
10 Q. Bien. Et comment est-ce que vous faites la différence entre la police
11 spéciale et la police de métier de la HV -- ou les soldats de la HV, plutôt
12 ?
13 R. La police spéciale menait à bien les opérations de police spéciale; à
14 mon avis, c'est eux qui portaient en fait la tenue verte. Les autres qui
15 vaquaient à leurs occupations normales le faisaient vêtus d'uniformes de
16 camouflage.
17 Q. Bien. Et je suppose, en fait, lorsque vous faites référence dans vos
18 déclarations et dans les annexes à la police spéciale, vous faites
19 référence à ces personnes qui portaient ces tenues vertes, n'est-ce pas ?
20 R. Oui.
21 Q. Et dans vos déclarations ainsi que dans les addenda, vous attribuez le
22 pillage et les incendies auxquels vous avez assisté à Kistanje en août 1995
23 à la fois à la HV et à la police spéciale. Bien que vous ayez précisé que
24 vous n'ayez pas vu des membres de la police spéciale, à savoir ceux qui
25 portaient les tenues vertes dans la ville de Kistanje en août 1995; est-ce
26 exact ?
27 R. Oui, c'est tout à fait exact.
28 Q. Je vous demanderais de bien vouloir ménager un temps d'arrêt entre --
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1 après mes questions, et je ferais la même chose après vos réponses.
2 Et je souhaiterais, Monsieur, que nous examinions certaines références bien
3 précises, il s'agit de vos références, de vos corrections, à propos de la
4 police spéciale.
5 M. RUSSO : [interprétation] Je souhaiterais que la pièce D284 une pièce
6 enregistrée aux fins d'identification.
7 Q. Monsieur Berikoff, il s'agit de votre troisième déclaration qui se
8 trouve à l'intercalaire 3 de votre classeur.
9 Si nous pouvons prendre la page 19, lignes 36 à 38; dans la version B/C/S,
10 s'il s'agit de la page 14, lignes 26 à 29.
11 Et là, Monsieur Berikoff, je pense que vous faites une référence -- que
12 vous mentionnez la police spéciale, alors que vous avez indiqué que pour
13 cet incident bien précis il s'agissait de la police civile; est-ce exact ?
14 R. Oui, c'est exact, Monsieur.
15 Q. J'aimerais que vous preniez la page suivante, la page 20 du même
16 document, et il s'agit de la ligne 6 à 8; et pour la version B/C/S, il
17 s'agit de la page 14, lignes 34 à 37 [comme interprété].
18 M. RUSSO : [interprétation] Madame, Messieurs les Juges, j'ai cru
19 comprendre de la part de la Greffière qu'apparemment la version B/C/S n'a
20 pas été insérée dans le système du prétoire électronique.
21 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] J'ai votre liste, et je vois que pour la
22 version B/C/S il est indiqué en fait que la traduction est en cours. C'est
23 la liste que vous avez déposé -- donc je ne sais pas si cette traduction
24 est prête maintenant et terminée. Je ne sais pas si elle a été mise dans le
25 système.
26 M. RUSSO : [interprétation] Apparemment, elle n'a pas été insérée dans le
27 système pour le moment, nous nous -- mais nous allons en fait faire de
28 notre mieux pour que cela se fasse aussi rapidement que possible. J'ai les
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1 références de la page B/C/S pour la Greffière pour que je puisse -- pour
2 que nous puissions rectifier ou adapter le compte rendu d'audience.
3 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Bien. Lorsque la traduction sera prête.
4 M. RUSSO : [interprétation] Oui, tout à fait.
5 M. KAY : [interprétation] Correction, pour ce qui est de la ligne 5, nous -
6 - il est indiqué au compte rendu d'audience qu'il s'agit du document 248,
7 alors que je pense que vous aviez mentionné le document 284.
8 M. RUSSO : [interprétation] Oui, c'est tout à fait exact.
9 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Oui, sur notre liste, cela figure comme
10 la pièce 284.
11 M. RUSSO : [interprétation] Il s'agit de la pièce 284.
12 M. KEHOE : [aucune interprétation]
13 M. RUSSO : [interprétation]
14 Q. Je m'excuse, Monsieur Berikoff. Je pense que nous en étions à la page
15 20, lignes 6 à 8. Et une fois de plus, vous faites référence à ces lignes à
16 la police spéciale, et je pense que vous avez indiqué qu'il s'agissait en
17 fait de la police civile, n'est-ce pas ?
18 R. De quoi s'agit-il ? Est-ce qu'il s'agit de la zone de Kistanje ?
19 Q. Oui, oui, tout à fait. Il s'agit de la page 20.
20 R. Oui, oui, c'est exact. C'est exact, il s'agit en effet de ce que vous
21 avez dit.
22 Q. Je m'excuse. Mais pour les lignes 6 à 8 de la page 20, vous voyez qu'il
23 est fait référence à ce qui suit juste après l'opération Tempête, la police
24 spéciale était en train en fait de s'occuper de la circulation routière
25 pendant que les soldats chargeaient les véhicules. Mais il s'agissait en
26 fait de la police civile, n'est-ce pas ?
27 R. Comme je vous l'ai expliqué la semaine dernière et comme je l'ai
28 expliqué à la Défense hier, il s'agissait en fait d'une conjugaison entre
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1 les deux organes. Il y avait donc du pillage qui était organisé dans tout
2 le secteur. Toutefois, pour ce qui s'agissait de la route reliant Knin à
3 Drnis, c'était organisé d'une façon très systématique, il y avait un
4 certain nombre de camions qui étaient l'un à la suite de l'autre. Il y
5 avait la police civile qui était sur la route qui avait des listes, qui
6 dressait des listes, des résidences qui avaient été pillées et des effets,
7 du matériel qui était placé dans les camions. Donc il y avait des maisons
8 où il était indiqué qu'il s'agissait de maisons croates pour que ces
9 maisons ne soient pas pillées, et ensuite il passait à la maison suivante.
10 Donc il s'agissait en fait d'une conjugaison de pillage systématique et non
11 systématique.
12 Q. Je vous avez remercie de cette réponse. Mais j'aimerais tout simplement
13 faire la différence et préciser quelque chose. Lorsque vous parlez de la
14 police qui s'occupait de la circulation routière sur cette route. Il s'agit
15 de votre déclaration à la page 20 -- vous avez indiqué qu'il s'agissait de
16 la police spéciale alors que je pense que vous avez indiqué --
17 R. Oui j'ai indiqué qu'il s'agissait de la police civile, Monsieur.
18 Q. Bien. Page 24, lignes 4 à 7. Et là encore il s'agit de références à
19 l'incident du 9 août 1995 à Kistanje, lignes 4 à 7. Vous indiquez qu'il
20 s'agit de soldats croates et de police spéciale -- qui portait des
21 combinaisons qui se trouvait dans la ville.
22 Toutefois, vous avez indiqué en fait que vous n'avez pas vu des
23 membres de la police spéciale à Kistanje le 9 août 1995; est-ce bien exact
24 ?
25 R. Non, je ne les ai pas vues, effectivement.
26 Q. Bien. Et puis un peu plus loin, toujours à la même page, lignes 14 à
27 17, vous faites -- mention à la police spéciale à Kistanje ainsi qu'à la
28 ligne 32, là vous faites référence à la police spéciale toujours à
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1 Kistanje. Est-ce que vous pouvez confirmer en fait qu'il s'agissait, que
2 tout cela est inexact parce qu'il s'agit en fait pour ce qui est de
3 l'identification de la police spéciale oeuvrant à Kistanje ?
4 R. Oui, c'est exact.
5 Q. Alors j'aimerais maintenant que nous passions à votre deuxième
6 déclaration, je pense que cela figure à l'intercalaire 2 de votre classeur.
7 Il s'agit de votre deuxième déclaration.
8 M. RUSSO : [interprétation] Et je m'adresse à Mme la Greffière, il s'agit
9 de la pièce 65 ter 3426. C'est la page 3 de ce document qui m'intéresse,
10 paragraphe 2, sous paragraphe 0; et dans la version B/C/S, cela figure à la
11 page 4.
12 Q. Et là, Monsieur Berikoff, au paragraphe 2-0, vous indiquez que le 8
13 août des soldats croates et des membres de la police spéciale pillaient sur
14 la route reliant Knin à Drnis. Et une fois, bon, j'aimerais donc mettre en
15 exergue votre correction, il s'agit de la police civile plutôt que de la
16 police spéciale, n'est-ce pas ?
17 R. Oui, c'est exact. C'était la police spéciale qui s'occupait en quelque
18 sorte de ces maisons.
19 Q. Page 4 de cette déclaration --
20 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Monsieur Russo, j'ai plus que compris
21 maintenant que "la police spéciale" a été remplacée ou doit être remplacée
22 dans les documents par "la police civile," et qu'il s'agit tout simplement
23 donc de remplacer cela, n'est-ce pas ?
24 M. RUSSO : [interprétation] C'est exact.
25 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Je m'excuse, poursuivez.
26 M. KAY : [interprétation] Je m'excuse.
27 Alors lorsque nous parlions en fait du document 284, alors je pense que là
28 le conseil avait dit ou M. Russo avait dit qu'il fallait supprimer "la
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1 police spéciale," mais je pense en fait qu'il a dit qu'il y avait les deux.
2 Pour le document 284.
3 M. RUSSO : [interprétation] Il y a deux références dans le document 284 où
4 "la police spéciale" doit être remplacée par "la police civile," et puis
5 ensuite il y a les références à Kistanje et là en fait il faut biffer
6 "police spéciale."
7 M. KEHOE : [interprétation] Très bien.
8 M. RUSSO : [interprétation]
9 Q. Et dans votre deuxième déclaration, Monsieur Berikoff, à la page 4,
10 paragraphe 2-Q, la référence étant la même pour la version en B/C/S, vous
11 indiquez que le 10 août 1995, toujours sur le même tronçon de route entre
12 Knin et Drnis il y avait des pillages orchestrés par des soldats de la HV
13 que personne n'arrêtait pendant que la police spéciale s'occupait donc de
14 diriger la circulation routière.
15 Je pense en fait que vous avez corrigé ce cas également en fait il
16 s'agissait de la police civile et non pas de la police spéciale qui
17 s'occupait de la circulation routière; c'est cela ?
18 R. Oui, c'est tout à fait exact.
19 Q. J'aimerais maintenant que nous prenions votre troisième déclaration. Et
20 là, en fait, il s'agit à nouveau du document 284.
21 R. De quel intercalaire s'agit-il, Monsieur Russo ?
22 Q. De l'intercalaire 3.
23 R. [aucune interprétation]
24 M. RUSSO : [interprétation] Donc pièce D284, page 14, lignes 27 à 28; et
25 pour la version B/C/S, je dirais aux fins du compte rendu d'audience qu'il
26 s'agit de la page 10, lignes 46 à 48.
27 Q. Et là, Monsieur Berikoff, vous indiquez qu'à votre avis l'hôpital avait
28 été ciblé pendant l'attaque d'artillerie. Toutefois, pendant la séance de
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1 récolement, vous avez indiqué que vous aviez change d'avis à ce sujet et
2 que vous ne pensiez pas que l'hôpital était une cible de l'artillerie; est-
3 ce bien exact ?
4 R. Oui, c'est exact.
5 Q. Et toujours à propos de cette déclaration, si vous pouvez prendre la
6 page 21. En page 21, lignes 32 et 3, dans la version en B/C/S il s'agit de
7 la page 15, ligne 45; et là, Monsieur Berikoff, vous indiquez que vous avez
8 rencontré le commandant Juric le 8 août au QG de la police, toutefois je
9 pense que vous avez indiqué que cette date n'est pas exacte et que la date
10 à laquelle vous avez rencontré le commandant Juric au QG de la police était
11 le matin du 7 août; est-ce bien exact ?
12 R. Oui, c'est exact.
13 Q. Alors vous avez entendu toutes les corrections que nous venons
14 d'apporter, Monsieur Berikoff; est-ce que vous pouvez nous dire maintenant
15 si en incluant ces corrections ces quatre déclarations sont exactes à votre
16 connaissance ?
17 R. A ma connaissance ces déclarations sont exactes.
18 Q. Et si vous deviez répondre aux mêmes questions, aujourd'hui, ici à
19 propos des questions qui figurent dans vos déclarations; est-ce que vos
20 réponses seraient les mêmes y compris les corrections que vous avez
21 apportées ?
22 R. Oui, tout à fait.
23 M. RUSSO : [interprétation] Monsieur le Président, Madame, Messieurs les
24 Juges, je souhaiterais demander le versement au dossier de la déclaration
25 du 24 août 1996 qui est la pièce de la liste 65 ter 5389.
26 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Oui, Madame la Greffière, quelle en sera
27 la cote ?
28 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Il s'agira de la pièce P739.
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1 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Je vous remercie.
2 M. RUSSO : [interprétation] Je demanderais également le versement au
3 dossier de la déclaration du 21 mai 1997. Il s'agit de la pièce 65 ter
4 3426.
5 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Oui. Madame la Greffière.
6 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Ce sera la pièce P740, Monsieur le
7 Président.
8 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Je vous remercie.
9 M. RUSSO : [interprétation] Je vous remercie. Je demanderais que la pièce
10 enregistrée aux fins d'identification D84 --
11 M. KAY : [interprétation] Je m'excuse, Monsieur Russo, mais il s'agit de la
12 pièce D284.
13 M. RUSSO : [interprétation] Je m'excuse. Je pensais que j'avais bien
14 prononcé la cote D284, visiblement j'ai quelque problème avec cette cote,
15 mais il s'agit de la pièce 284.
16 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] J'ai oublié pourquoi nous avions
17 seulement enregistré cette pièce aux fins d'identification. Est-ce que
18 l'intention avait été de la verser au dossier, nous avions décidé
19 d'attendre jusqu'à ce que le témoin comparaisse; c'est cela ?
20 M. KAY : [interprétation] Oui, je pense que c'est cela. Je pense qu'il y
21 avait eu une réserve exprimée par les paries jusqu'à ce que M. Berikoff
22 n'arrive.
23 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Etant donné que c'est vous qui avez
24 présenté le document en premier lieu, souhaitez-vous le versement au
25 dossier de ce document ?
26 M. KEHOE : [aucune interprétation] --
27 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Puisque c'est Me Kehoe qui l'a présenté,
28 nous n'avons pas à lui attribuer de cote.
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1 M. KEHOE : [interprétation] En fait, c'était mon confrère, Me Mikulicic,
2 qui avait demandé le versement au dossier. Donc je suppose que je devrais
3 lui donner la parole.
4 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Oui, Maître Mikulicic.
5 M. MIKULICIC : [interprétation] Nous souhaiterions que le versement au
6 dossier de ce document qui avait été enregistré aux fins d'identification.
7 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Bien. Votre déclaration suivante,
8 Monsieur Russo.
9 M. RUSSO : [interprétation] Et finalement, Monsieur le Président, la pièce
10 qui porte la date du 11 décembre 2007, pièce 5391 de la liste 65 ter.
11 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Oui, Madame la Greffière.
12 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Ce sera la pièce P741, Monsieur le
13 Président.
14 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Je vous remercie, Madame la Greffière.
15 Et pour ce qui est maintenant des cotes P, d'après les écritures que nous
16 avons reçues, je pense qu'il n'y a pas d'objections; c'est cela.
17 M. KEHOE : [interprétation] Pas d'objection, effectivement, Monsieur le
18 Président.
19 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] La pièce -- ou les pièces P739, P740 et
20 P741 sont versées au dossier.
21 Maître Mikulicic, M. Russo s'est acquitté d'une partie de ses obligations
22 en demandant donc les certifications nécessaires pour le versement au
23 dossier de document, je suppose qu'il n'y a pas d'objections, Monsieur
24 Russo ?
25 M. RUSSO : [interprétation] C'est exact, Monsieur le Président.
26 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Alors la pièce D284 est versée au
27 dossier.
28 M. RUSSO : [interprétation] Je vais maintenant vous donner lecture de la
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1 déclaration au titre de l'article 92 ter.
2 M. LE JUGE ORIE : [aucune interprétation]
3 M. RUSSO : [aucune interprétation]
4 M. LE JUGE ORIE : [aucune interprétation]
5 M. MIKULICIC : [interprétation] Je m'excuse de revenir à la charge, mais il
6 ne s'agit pas de la pièce D248, il s'agit de la pièce D284.
7 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Je pense que d'ici mardi nous allons
8 pouvoir comprendre la cote exacte, Maître Mikulicic.
9 Monsieur Russo, essayez d'éviter de faire référence à cette cote, peut-
10 être.
11 M. RUSSO : [interprétation] Je vous remercie, Monsieur le Président.
12 Philip Berikoff était l'officier chargé de l'information militaire dans le
13 secteur sud, et ce du 17 juillet au 5 septembre 1995. Avant l'opération
14 Tempête, il a parcouru largement le secteur sud en compilant des
15 renseignements relatifs à la situation militaire. Il était président à Knin
16 lors des attaques d'artillerie des 4 et 5 août 1995, a effectué plusieurs
17 missions dans Knin lors du pilonnage pour sauver des employés civils et
18 pour offrir son aide à l'hôpital et a également observé le pilonnage de
19 Knin depuis la base où est le QG des Nations Unies.
20 Après l'opération Tempête, il a réussi à quitter la base du QG des
21 Nations Unies, est passé par les barrages de la HV et a obtenu l'accès à de
22 nombreux secteurs. Dans le secteur sud, il a observé que de nombreux
23 villages étaient en proie aux flammes. Il a également observé des soldats
24 de la HV, de la police spéciale, de la police civile pillant ou détruisant.
25 Notamment il a personnellement assisté à la destruction des villes de
26 Kistanje, Cetina et Donji Lapac et ce de la part des soldats croates. Il a
27 rédigé de nombreux ou plusieurs rapports dans lesquels il décrit l'état de
28 destruction qu'il a pu observer dans les villes et villages du secteur sud.
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1 J'en ai terminé avec mon résumé, Monsieur le Président.
2 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Je vous remercie, Monsieur Russo.
3 Vous pouvez poursuivre.
4 M. RUSSO : [interprétation]
5 Q. Monsieur Berikoff, je souhaiterais dans un premier temps que nous
6 examinions l'addendum à vos déclarations. Nous allons également ainsi que
7 les addenda à d'autres pièces à conviction et j'aimerais vous poser
8 quelques questions bien précises.
9 Donc c'est votre première déclaration qui m'intéresse, c'est la déclaration
10 qui fait maintenant l'objet de la pièce P739 et c'est la quatrième page qui
11 m'intéresse --
12 R. De quel intercalaire, s'agit-il, Monsieur Russo ?
13 Q. Du premier intercalaire de votre classeur.
14 R. Merci.
15 Q. Donc page 4, et dans la version B/C/S il s'agit de la page 3, et là,
16 vous faites référence à un document qui est présenté en addendum à ce
17 document. Il s'agit du document A.
18 M. RUSSO : [interprétation] Je souhaiterais que la pièce 1829 de la liste
19 65 ter soit affichée également.
20 Q. Monsieur Berikoff, il y a un document qui est affiché sur nos écrans,
21 il s'agit du document, est-ce qu'il s'agit bien du document A auquel vous
22 faites référence dans votre déclaration ?
23 R. Oui, il s'agit bien de ce document.
24 Q. Est-ce que c'est vous qui avez personnellement préparé ce document ?
25 R. Oui, c'est moi qui l'ai fait.
26 Q. Et est-ce que vous pouvez indiquer à la Chambre dans quelle
27 circonstance ou quelles sont les circonstances qui vous ont incité à
28 rédiger ce document ?
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1 R. Le 22 novembre, après mon départ de Knin au début du mois de septembre,
2 je suis allé à Sarajevo, au QG de la FORPRONU et j'ai été muté là-bas comme
3 officier des opérations G2. Pendant que je me trouvais là-bas, j'ai obtenu
4 une demande la part de l'ONURC qui souhaitait que je prépare un rapport eu
5 égard à tous les dégâts que j'avais pu constater lors de ma mission dans le
6 secteur sud. Je l'ai fait compte tenu de mes différents déplacements dans
7 le secteur sud. C'est une information qui se fondait sur les différents
8 rapports que j'avais établis ainsi que sur le carnet de bord que j'avais
9 tenu pendant toute ma mission dans l'ex-Yougoslavie.
10 Q. Je vous remercie. Il y a quelques détails à propos desquels j'aimerais
11 obtenir des informations.
12 Au paragraphe 2-A, il est indiqué et je cite : "Il y a au moins une
13 centaine de maisons qui ont été probablement détruites lors de l'offensive
14 des 4 et 5 août 1995."
15 Ce chiffre, Monsieur Berikoff, est-ce qu'il correspond au nombre de maisons
16 que vous avez observé personnellement ?
17 R. Oui, tout à fait j'ai eu la possibilité peu de temps après l'offensive
18 de me rendre dans la ville de Knin et de constater qu'il y avait un certain
19 nombre de maisons qui avaient été extrêmement détruites, certaines étaient
20 tellement détruites qu'elles ne pouvaient pas être réparées. Et cela donc
21 ces -- et puis il faut savoir qu'il y a eu d'autres destructions après.
22 Q. Lorsque vous utilisez le terme "au moins une centaine de maisons," est-
23 ce que vous pourriez indiquer à la Chambre combien d'autres maisons pensez-
24 vous ont été détruites après ?
25 R. S'il y avait également des dégâts sur d'autres maisons que je n'ai pas
26 inclus dans mon rapport parce que ces maisons étaient encore habitables,
27 c'est pour cela donc je n'ai pas inclus ce chiffre ou le nombre de ces
28 maisons dans mon rapport.
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1 Q. Bien. Nous allons passer au paragraphe 2-E. Il s'agit d'une description
2 des dégâts entre Knin et Kistanje ainsi que les dégâts à Kistanje.
3 Et vous indiquez dans ce paragraphe, et je cite : "L'armée croate -- (la
4 police spéciale) de l'armée croate était vraisemblablement responsable de
5 la majorité ou du gros des dégâts."
6 Est-ce que vous pourriez nous indiquer si vous attribuez dans cette phrase
7 la destruction entre Knin et Kistanje ou à Kistanje à proprement parlée à
8 la police spéciale ?
9 R. Je dirais d'après ce dont je me souviens, qu'il s'agit de la
10 destruction de Kistanje à proprement parlée et des environs immédiats de
11 Kistanje.
12 Q. Et nous avons un peu plus tôt parlé du fait que vous n'aviez pas vu des
13 membres de la police spéciale à Kistanje. Mais pourriez-vous toutefois
14 expliquer à la Chambre pourquoi vous pensez que la police spéciale avait
15 participé à ces activités de Kistanje ?
16 R. C'était mon avis et je continue à le maintenir aujourd'hui, d'ailleurs,
17 que la police spéciale a participé à certaines des opérations dans la zone
18 de Kistanje, parce que à différentes reprises j'avais rencontré
19 personnellement le commandant Ivan Juric qui était un membre de la police
20 militaire. Toutefois très souvent, lorsque je l'ai rencontré il portait la
21 combinaison grise de la police spéciale -- la combinaison verte de la
22 police spéciale. J'ai, par conséquent, supposé que le commandant Juric
23 contrôlait un certain nombre de la police militaire et des forces de la
24 police spéciale; et, qu'en fait, le fait qu'il portait plutôt cette
25 combinaison grise dans cette zone, pour moi, cela me permettait de tirer la
26 conclusion qu'il y avait des membres de la police spéciale dans ce secteur
27 également.
28 Q. Et pour tout préciser, est-ce que vous avez rencontré le commandant
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1 Juric le jour où vous avez été vous-même à Kistanje le 9 août ?
2 R. Oui, je l'ai rencontré dans la zone de Macure qui se trouve au nord de
3 Kistanje.
4 Q. Est-ce que vous pourriez indiquer à la Chambre ce qu'il portait ce
5 jour-là ?
6 R. Le commandant Juric conduisait un véhicule tout terrain noir, et
7 portait une combinaison grise.
8 Q. Est-ce que vous pouvons maintenant passer au paragraphe 2-F, je vous
9 prie. Ou plutôt, non, je m'excuse. C'est le paragraphe 2-H, qui
10 m'intéresse.
11 Et au paragraphe 2-H, vous décrivez les dégâts pour Oklaj, et vous indiquez
12 qu'il y avait : "Une Unité de l'ARSK qui se trouvait cantonnée dans le
13 village."
14 J'aimerais que vous précisiez un peu, je vous prie, quand est-ce que cette
15 unité de l'ARSK a été cantonnée dans le village ?
16 R. Avant l'offensive, une mission m'avait été confiée, on m'avait demandé
17 de procéder à une reconnaissance par hélicoptère de
18 -- une reconnaissance en fait de la zone de séparation. Lorsque
19 l'hélicoptère est venu me chercher à Knin, nous étions en route pour aller
20 récupérer deux officiers canadiens. On nous a tiré dessus. C'est l'ARSK qui
21 nous a tiré dessus, et nous nous trouvions dans les environs de Oklaj. Ils
22 ont tiré un missile contre l'hélicoptère, le pilote de l'hélicoptère a
23 réussi à faire descendre l'hélicoptère jusqu'à quasiment -- jusqu'au sol
24 quasiment. Il y a eu d'autres qui ont été tirées contre nous. Lorsque nous
25 sommes repartis à la base, je suis allé protester auprès du général Forand.
26 Le général Forand a relayé ce message à l'ARSK. Et environ une heure après,
27 un colonel de l'ARSK est venu et s'est excusé de cet incident.
28 Lorsque nous survolions la zone de Oklaj, il y avait un certain nombre de
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1 véhicules de l'ARSK, et j'ai supposé que cela correspondait à un bastion de
2 ou qu'il y avait une garnison avec des soldats de l'ARSK qui se trouvait
3 présent là.
4 Q. Je vous remercie. Vous avez mentionné que vous pensez qu'il s'agissait
5 d'un bastion de l'ARSK. Est-ce que c'est la raison pour laquelle au
6 paragraphe 2-H, vous indiquez que vous pensiez que tout le village d'Oklaj
7 pouvait être une cible militaire ?
8 R. Oui, je le pense. A plusieurs reprises, lorsque nous avons conduit et
9 nous sommes passés par le village d'Oklaj nous avons pu observer de
10 nombreux soldats de l'ARSK, et ce, avant le conflit d'ailleurs.
11 Q. Je vous remercie. Nous allons passer au paragraphe suivant, le
12 paragraphe 2-I, où il est question de dégât dans le village de Razvode,
13 vous dites, je cite : "De nombreuses maisons ont été laissées intactes, ce
14 qui laisse penser qu'il s'agissait d'habitations croates."
15 Pourriez-vous expliquer à la Chambre pourquoi vous dites que le fait que
16 ces maisons sont restées intactes laissent supposer qu'il s'agissait
17 d'habitations croates ?
18 R. Dans tout le secteur notamment dans le village de Razvode, il y avait
19 des marques sur les maisons, indiquant le fait qu'il s'agissait de
20 résidences croates, et par conséquent les résidences croates ont été
21 laissées intactes. Les résidences serbes ont été détruites ou à ce point
22 endommagées qu'elles n'étaient plus habitables.
23 Q. Merci. Passons maintenant au paragraphe 2-L, où vous parlez des dégâts
24 infligés à la ville de Donji Lapac, et vous dites, et je cite : "Une bonne
25 part de la destruction a été le fait des troupes de la police spéciale de
26 la HV."
27 Pouvez-vous dire à la Chambre si à Donji Lapac, vous avez en fait vu des
28 troupes de la police spéciale ?
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1 R. Je me suis rendu à Donji Lapac à plusieurs reprises, notamment après
2 l'offensive contre Knin, il y avait encore des combats en cours dans
3 d'autres parties du secteur puisqu'on ne peut pas mettre fin à une
4 offensive à midi 10 le 5 août. Et quand je suis arrivé à Donji Lapac, nous
5 nous sommes heurtés à un certain nombre de soldats de la HV et un certain
6 nombre de soldats qui portaient des combinaisons grises.
7 Q. Pouvez-vous dire à la Chambre, ce que faisaient si tentait qu'ils
8 faisaient quelque chose, ce que faisait les soldats de la HV et ces
9 personnes vêtues de combinaison grise dans la ville de Donji Lapac ?
10 R. Comme je l'ai dit, les combats se poursuivaient en cours, donc il y
11 avait beaucoup de tirs d'arme de petit calibre. Cela dit, ils ont entraient
12 également dans les maisons, ils vaquaient à différences activités. Et avant
13 de ressortir de la maison et avant d'entrer dans la maison suivante, la
14 maison était incendiée, donc il était évident qu'il y avait une opération
15 de destruction en cours.
16 Q. Lorsque vous dites que les combats se poursuivaient, est-ce que vous
17 avez vu des combats entre les soldats de l'ARSK et les forces croates dans
18 la ville de Donji Lapac ?
19 R. Non pas dans la ville même. Cela dit, l'on entendait dans toute la
20 ville des tirs d'arme de petit calibre; comme je l'ai déjà dit, l'offensive
21 n'était pas terminée. Elle était terminée à Knin mais non pas dans d'autres
22 zones du secteur. Donc il y avait encore des opérations de combat en cours
23 dans le secteur.
24 Q. Merci.
25 Passons au paragraphe 2-N, vous parlez du village de Cetina, et vous dites,
26 et je cite : "La destruction qui a encore été causée après l'offensive a
27 été le fait tant des soldats de la HV, les soldats occupant, et de la
28 police spéciale croate."
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1 Pouvez-vous dire à la Chambre si vous avez en fait vu des forces de la
2 police spéciale causant des destructions à Cetina ?
3 R. Oui, cela a été le cas. Il y avait également un groupe de soldats
4 irréguliers, peut-être qui étaient sous le commandement d'un chef de
5 guerre, qui menait des opérations de pillage, et de nettoyage dans la ville
6 de Cetina.
7 Q. Merci.
8 M. RUSSO : [interprétation] Monsieur le Président, je demanderais le
9 versement de la pièce 65 ter 1829.
10 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Madame la Greffière.
11 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Il s'agira de la pièce P742.
12 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Merci. Y a-t-il des objections ?
13 M. KEHOE : [interprétation] Non.
14 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Ainsi la pièce 742 est versée au
15 dossier.
16 M. RUSSO : [interprétation] Merci.
17 Q. Et pour revenir à votre première déclaration, Monsieur Berikoff.
18 M. RUSSO : [interprétation] Et je ne pense pas qu'il soit nécessaire de
19 l'afficher.
20 Q. Dans cette première déclaration, aux pages 4 et 5, vous vous référez au
21 document qui est annexé à cette déclaration, le document "B."
22 M. RUSSO : [interprétation] Je demanderais que nous puissions voir la pièce
23 65 ter 450.
24 Q. Monsieur Berikoff, le document à l'écran, est-il bien le document que
25 vous décrivez comme le document "B" dans votre première déclaration ?
26 R. Oui, c'est bien le cas.
27 Q. Merci. Est-ce que vous avez rédigé ce document ?
28 R. Oui.
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1 Q. Pourriez-vous dire à la Chambre dans quelles circonstances vous avez
2 rédigé ce document ?
3 R. L'on m'avait confié la tâche -- enfin, le commandant Dussault m'avait
4 demandé de rédiger un rapport décrivant mes activités pendant la période
5 qui avait suivi immédiatement l'offensive. L'objectif de ce document, enfin
6 le but étant que l'on m'avait désigné afin de recevoir une récompense et il
7 fallait que je consigne mes activités.
8 Q. Merci. J'aimerais juste vous demander une clarification.
9 Au paragraphe 2-B, vous parlez des cadavres de plusieurs soldats de l'ARSK
10 et de civils, cadavres qui ont été emportés, il s'agissait de personnes
11 tuées par des tirs de mortier au carrefour à côté de la base du HCR
12 matinée du 5 août. Et vous indiquez au paragraphe 2-B, que la première
13 lorsque vous avez été examiné ces cadavres vous avez vous-même essuyé des
14 tirs de mortier et avez dû vous réfugier dans un fossé.
15 J'aimerais juste vous demander de me préciser si effectivement vous avez
16 essuyé des tirs de mortier, la première fois que vous vous êtes rendu sur
17 place ?
18 R. Je ne pense pas que ça a été le cas la première fois que nous nous
19 sommes rendus au carrefour. En fait le carrefour avait essuyé des tirs de
20 mortier et c'est ainsi que les six personnes à ce carrefour ont été tuées.
21 Q. Et est-ce que vous vous êtes rendu au carrefour une deuxième fois ?
22 R. On m'a demandé d'y aller une deuxième fois pour mettre les cadavres
23 dans des sacs pour les déplacer. L'on craignait la décomposition des corps
24 et les maladies que cela pourrait causer.
25 Q. Et lorsque vous avez été emporté ces cadavres, est-ce que vous avez
26 essuyé des tirs de mortier ?
27 R. Oui. Une salve a été tirée, des tirs sont tombés enfin à peu près 25
28 mètres de l'endroit où nous nous trouvions et nous avons dû nous réfugier
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1 dans un fossé. C'est la seule route qui a été frappée. Et une fois qu'il
2 n'y avait plus d'activités, nous avons pu poursuivre notre tâche.
3 Q. Merci.
4 M. RUSSO : [interprétation] Monsieur le Président, nous aimerions demander
5 le versement de la pièce 65 ter 450.
6 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Des objections ? Non.
7 Madame la Greffière.
8 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Ce sera la pièce P743.
9 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Cette pièce est versée au dossier.
10 M. RUSSO : [interprétation] Merci beaucoup.
11 Q. Pour en revenir à votre première déclaration, Monsieur Berikoff, à la
12 page 5, vous faites référence à un document décrit comme étant le document
13 D, annexé à la première déclaration 65 ter 1702.
14 Je voudrais -- ajouter 4,28s -- pourquoi je n'ai pas demandé que l'on nous
15 montre le document indiqué comme étant le document C, l'annexe C à cette
16 déclaration. Il s'agissait d'un journal personnel et en fait il y a un
17 deuxième journal dont il est question dans la déclaration suivante qui
18 englobe ce premier journal et j'y viendrai.
19 Ainsi pour en revenir au document 65 ter 1072, Monsieur Berikoff, est-ce
20 que vous pouvez nous dire si le document à l'écran est bien le document D
21 annexé à votre première déclaration ?
22 R. Oui.
23 Q. Avez-vous rédigé vous-même ce document ?
24 R. Non. J'ai donné les éléments d'information au capitaine Rob Williams et
25 c'est lui qui a rédigé le document.
26 Q. Avez-vous eu la possibilité de parcourir ce document et d'y retrouver
27 les informations que vous lui avez données ?
28 R. Oui.
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1 Q. Et est-ce que ce document reflète avec exactitude les informations que
2 vous aviez données ?
3 R. Ce dont que je m'en souvienne, oui.
4 Q. Alors il y a quelques passages que j'aimerais expliciter. D'abord à la
5 page 2 du document, une entrée concernant le 4 août 1010 Bravo, vous y
6 indiquez que vous vous rendiez à l'hôpital avec SMEDLO ? Pouvez-vous
7 d'abord expliquer à la Chambre ce que veut dire SMEDLO ?
8 R. SMEDLO voulait dire le plus haut responsable de la liaison médicale
9 dans la base.
10 Q. Merci. D'autres références à ce voyage que vous avez effectué dans vos
11 déclarations indiquent que vous avez fait ce voyage vers 13 heures, mais
12 ici dans ce document, on voit qu'il s'agissait de 10 heures du matin.
13 Pouvez-vous préciser pour la Chambre si vous avez fait ce voyage à 10
14 heures du matin ou plutôt vers 1 heure de l'après-midi ?
15 R. Je ne me souviens plus de l'heure exacte, mais je suis sûr de la
16 séquence des événements qui se sont déroulés. Je pense qu'il s'agissait
17 soit en fin de matinée, soit en début de l'après-midi lorsque nous nous
18 sommes rendus pour la première fois à l'hôpital.
19 Q. Très bien. A la page 3 de ce document, le 4 août à 13 heures, Bravo, il
20 est dit que vous vous êtes rendu à Knin pour assister à la conférence de
21 presse du général Forand.
22 Encore une fois, dans d'autres déclarations vous dites que ce voyage a été
23 effectué à 15 heures. Pouvez-vous nous préciser si le voyage que vous avez
24 effectué avec le général Forand a eu lieu à 1 heure ou à 3 heures le 4 août
25 ?
26 R. Mais la réponse est la même que la précédente. Je suis sûr de la
27 séquence des événements mais je ne suis plus certain de l'heure exacte. Je
28 sais que dans l'après-midi nous avions une autre réunion qui était prévue
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1 pour 18 heures, mais les personnes que nous devions rencontrer ne sont pas
2 venues à la réunion.
3 Q. Merci. Donc vous nous dites que vous êtes certain de la séquence de
4 déroulement de ces événements, est-ce que je peux partir du principe que
5 vous vous souvenez que le trajet que vous avez fait avec le SMEDLO a eu
6 lieu avant celui que vous avez effectué avec le général Forand ?
7 R. Oui, c'est exact.
8 Q. Merci. Passons à la page 4, l'entrée concernant le 5 août, 9 heures et
9 demie Bravo, il y a deux entrées en fait pour cette même heure. J'aimerais
10 que nous examinions la première. Il est indiqué qu'un soldat de l'ARSK
11 effrayé est venu à l'entrée de la base du HCR
12 entrer. Pouvez-vous dire à la Chambre si c'est vous-même qui ne l'avait pas
13 laissé entrer ?
14 R. Oui, c'était moi-même. Et il est arrivé au portail avec un certain
15 nombre de réfugiés mais il était armé. Et nos supérieurs nous avaient
16 enjoint de ne pas laisser entrer des combattants dans cette base. Et c'est
17 la raison pour laquelle je ne l'ai pas laissé entrer.
18 Q. Merci. Et est-ce que ce soldat que vous n'avez pas laissé entrer est un
19 de ceux qui a été tué dans les ou par les tirs de mortier au carrefour ?
20 R. Oui.
21 Q. Le document que nous avons vu précédemment 743 indiquait que les tirs
22 de mortier avaient eu lieu au carrefour aux alentours de 8 heures 30. Mais
23 la deuxième entrée dans ce document indique que l'explosion avait eu lieu à
24 9 heures 30 lorsque vous êtes sorti pour récupérer les cadavres. Pourriez-
25 vous préciser pour la Cour, pour la Chambre quelle était l'heure exacte ?
26 R. Et bien l'impact de la salve s'est fait sentir aux alentours de 8
27 heures 30, comme je l'ai dit, nous ensuite ou on nous a demandé d'aller
28 récupérer les cadavres et c'est aux alentours de 9 heures 30 que nous
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1 sommes allés récupérer les cadavres au carrefour. Les cadavres étaient
2 restés sur place pendant un certain temps après le tir de mortier.
3 Q. Merci. Et si j'examine la deuxième entrée pour 9 heures 30, Bravo, il
4 est indiqué que six cadavres se trouvaient au carrefour dont quatre civils
5 et deux soldats de la RSK. Cela dit je crois qu'à d'autres endroits vous
6 indiquez que c'était l'inverse, quatre soldats et deux civils; est-ce exact
7 ?
8 R. C'est exact. En fait, il y avait quatre soldats et deux civils.
9 Q. Merci. Et, cette entrée indique également que seul cinq de ces six
10 personnes sont décédés des suites des tirs de mortier, une autre personne
11 avait été tuée par -- était décédée d'une autre blessure par balles plus
12 tôt. Pouvez-vous nous donner des explications à ce sujet ?
13 R. Il y avait un vieillard et une femme sur place. Il était déjà mort plus
14 tôt. Je ne sais pas si c'était -- s'il avait été abattu par balles ou non.
15 Un autre soldat je le sais avait été abattu par balles plus tôt.
16 Q. Merci.
17 M. RUSSO : [interprétation] Avec ces corrections, Monsieur le Président, je
18 demande le versement au dossier de cette pièce 65 ter 1702.
19 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Des objections ? Non. Madame la
20 Greffière.
21 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Il s'agira de la pièce P744.
22 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] P744 est ainsi versé au dossier.
23 M. RUSSO : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.
24 Q. Dans votre première déclaration à la page 5, Monsieur Berikoff, il est
25 question d'un document enregistré comme document E. M. RUSSO :
26 [interprétation] Pourrions-nous voir la pièce 65 ter 1832 ?
27 Q. Monsieur Berikoff, est-ce que vous reconnaissez le document qui
28 apparaît à l'écran comme le document décrit comme le document E dans votre
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1 première déclaration ?
2 R. Oui.
3 Q. Avez-vous rédigé ce document ?
4 R. Oui.
5 Q. Pouvez-vous expliquer à la Chambre quel est le fondement de la
6 hiérarchie que vous décrivez dans ce diagramme ?
7 R. Je me suis fondé sur des informations que j'avais réunies soit par le
8 biais de ma propre enquête dans le secteur ou sur la base d'information que
9 j'avais reçue de l'UNCRO. Immédiatement après l'offensive, le premier
10 groupe qui est arrivé était la 7e Brigade des Gardes, puis les Tigres ont
11 pris la relève, le commandant Juric était sur place à plusieurs reprises.
12 Donc j'ai indiqué qu'il était le chef de la police militaire ou police
13 spéciale. Ici, j'ai indiqué police spéciale, cela dit, j'ai indiqué que
14 tous les membres de la police locale étaient sous son autorité ainsi que
15 ceux qui ont effectué le nettoyage où la police spéciale également. Donc
16 que cela se base sur les informations obtenues par diverses sources et mon
17 évaluation globale de la situation à l'époque dans le sillage de
18 l'offensive.
19 Q. Merci. Pouvez-vous préciser si la ligne que vous avez dessinée au-
20 dessus du nom du commandant Juric et qui apparaît au-dessous du nom du
21 général Cermak, pouvez-vous préciser pour nous si cela reflète votre
22 conviction que le major Juric était sous les ordres du général Cermak ?
23 R. Je suis sûr qu'il en va pour les Croates comme pour toute police
24 militaire, il y a des chaînes de commandement parallèles, donc il y a une
25 autorité supérieure et une chaîne de commandement parallèle, un commandant
26 opérationnel. Et ici, j'ai indiqué qu'ils étaient sous les ordres du
27 général Cermak. Je pense qu'il avait été nommé en tant que commandant ou
28 chef du secteur de la garnison.
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1 Q. Merci.
2 M. RUSSO : [interprétation] Monsieur le Président, je demanderais le
3 versement de la pièce 65 ter 1832.
4 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Des objections ?
5 Mme HIGGINS : [interprétation] Pas d'objections.
6 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Ce sera la pièce P745.
7 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] La pièce P745 est versée au dossier.
8 Monsieur Russo, je crains toutefois de ne pas avoir bien compris la
9 dernière réponse, pourriez-vous demander des précisions au témoin.
10 M. RUSSO : [interprétation] Oui.
11 Q. Monsieur Berikoff, vous aviez indiqué que vous pensiez qu'il y avait
12 deux chaînes de commandement parallèles. Une chaîne pour la police
13 militaire et une autre pour les forces régulières. Est-ce que l'on peut
14 interpréter votre diagramme comme signifiant que vous aviez placé le
15 commandement Juric comme étant sous les ordres du général Cermak ?
16 R. Oui, en ce sens que le général Cermak était le commandant opérationnel
17 dans cette zone. Je suis bien conscient comme je l'ai dit que la police
18 militaire ou la police spéciale ont également une chaîne de commandement ou
19 une structure hiérarchique parallèle au sein de leur propre organisation
20 que ce soit à Zagreb, à Split ou où que soit leur centre organisationel.
21 Donc ils sont à la fois sous les ordres de leur commandant opérationnel
22 immédiat et transmettent des informations à une autre autorité supérieure.
23 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Pourriez-vous nous donner des noms
24 concernant cette structure parallèle ?
25 LE TÉMOIN : [interprétation] Non, je ne suis pas en mesure de le faire.
26 J'étais arrivé sur place peu de temps auparavant.
27 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Merci.
28 Continuez, Monsieur Russo.
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1 M. RUSSO : [interprétation] Merci.
2 Q. Monsieur Berikoff, pouvez-vous nous dire si vous avez des informations
3 précises ou si vous pouvez vous fonder sur des faits bien précis qui
4 témoignent du fait que le commandant Juric était en fait placé sous les
5 ordres du général Cermak ?
6 R. Je n'ai pas d'information spécifique à ce sujet.
7 Q. Merci. Je pars donc du principe que ce que vous nous montrez dans cet
8 organigramme se fonde sur votre expérience ou connaissance d'autres
9 structures militaires, vous avez présumé qu'il en allait de même en
10 l'espèce; est-ce exact ?
11 R. Oui, par ailleurs avant de me rendre en ex-Yougoslavie, avant d'y être
12 envoyé j'avais également travaillé en tant que officier supérieur des
13 renseignements dans le cadre de la cellule de Crise pour la Yougoslavie.
14 Q. Merci. J'aimerais en revenir à votre première déclaration--
15 M. RUSSO : [interprétation] Mais en fait tout d'abord, je demanderais aux
16 Juges de la Chambre s'ils sont satisfaits des réponses données ?
17 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Oui.
18 M. RUSSO : [interprétation] Merci.
19 Q. Pour revenir à votre première déclaration à la page 3, vous parlez de
20 plusieurs emplacements, plusieurs endroits à Knin que vous décrivez comme
21 étant des cibles militaires où vous avez attribué des lettres à chacun de
22 ces emplacements sur une photo aérienne que vous avez transmise en annexe à
23 votre première déclaration, mais qui ne porte pas un numéro d'annexe
24 spécifique.
25 M. RUSSO : [interprétation] J'aimerais demander à la Greffière de bien
26 vouloir afficher cette photo 65 ter 1830. Je présente des excuses à la
27 Chambre pour le peu de contraste qu'il y a entre le fond et les
28 annotations, mais je pensais qu'il est important de montrer l'original.
Page 7617
1 Q. Néanmoins, Monsieur Berikoff, est-ce bien la photo dont vous parlez
2 dans votre première déclaration où vous avez indiqué par des lettres un
3 certain nombre d'endroits ?
4 R. Oui.
5 Q. Merci. Pouvez-vous expliquer à la Chambre la différence entre les
6 emplacements entourés en rose et les emplacements entourés en bleu ?
7 R. Les emplacements indiqués en bleu étaient soit des zones résidentielles
8 ou des zones qui ont essuyé des tirs. Et en rose, il s'agit des endroits
9 que je considérais comme étant des cibles militaires probables.
10 Q. Merci. Et dans votre troisième déclaration il est question à la page 8,
11 lignes 27 à 36 de Knin comme une cible militaire, le lieu
12 d'approvisionnement général à Knin pour être plus précis. Et j'aimerais
13 vous demander d'indiquer l'emplacement de ce lieu d'approvisionnement à
14 Knin à la lumière du fait que vous avez identifié ce lieu comme étant une
15 cible militaire ?
16 R. [Le témoin s'exécute]
17 Autant que je m'en souvienne.
18 Q. Merci.
19 M. RUSSO : [interprétation] J'aimerais avec cette annotation supplémentaire
20 demander le versement de la photographie aérienne de Knin 65 ter 1830.
21 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Pas d'objection ?
22 Madame la Greffière.
23 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Il s'agira de la pièce P746.
24 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Il s'agit de la pièce 65 ter 1830 qui a
25 encore été annotée aujourd'hui par le témoin et qui devient la pièce P746.
26 La pièce P746 est ainsi versée au dossier avec des annotations
27 complémentaires.
28 J'étudie la carte, Monsieur Russo. Vous nous avez dit que vous étiez désolé
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1 car il y a très peu de contraste; est-ce qu'il y aurait un exemplaire qui
2 nous assurerait de bien pouvoir voir toutes les annotations antérieures ?
3 Je vois bien l'annotation qui vient d'être apportée à la carte aujourd'hui
4 même mais je crains de ne pas pouvoir déceler toutes les autres.
5 M. RUSSO : [interprétation] Si cela vous convient, je pourrais demander au
6 témoin simplement d'indiquer tous ces endroits aujourd'hui même.
7 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Oui. Parfois c'est un travail qui est
8 effectué par la Défense. Je ne sais pas. Est-ce qu'on pourrait se tourner
9 vers M. Kehoe et M. Misetic ?
10 M. KEHOE : [interprétation] Ce n'est pas le cas en l'espèce.
11 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Je vois.
12 M. KEHOE : [interprétation] En fait on ne voulait pas surcharger l'image en
13 indiquant des cibles militaires et ainsi de suite.
14 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Je comprends très bien. Je ne vous fais
15 pas des reproches. Je ne vous reproche pas de ne pas avoir fait ce qui
16 aurait dû être fait par l'Accusation. Je ne pense pas qu'il soit vraiment
17 utile de demander au témoin de refaire ces mêmes annotations. Peut-être
18 serait-il possible de nous donner un exemplaire qui ne laisse planer aucun
19 doute ou qui ne comporte pas le risque que l'on omette l'une ou l'autre de
20 ces annotations.
21 M. RUSSO : [interprétation] Très bien. Je vais demander à ce que l'on
22 soumette à la Chambre une image améliorée par ordinateur.
23 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Merci.
24 Continuer.
25 M. RUSSO : [interprétation]
26 Q. Pouvons-nous passer maintenant, Monsieur Berikoff, à votre troisième
27 déclaration D284. A la page 2, ligne 9.
28 En B/C/S, il s'agit de la page 2, lignes 8 à 9.
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1 Et là vous mentionnez un document annexé, il s'agit du document "A."
2 M. RUSSO : [interprétation] S'il vous plaît, la pièce 65 ter 2105 à
3 présent.
4 Q. Monsieur Berikoff, ce document qui s'affiche à l'écran, le document
5 auquel on se réfère c'est bien le document "A" à l'annexe de votre
6 troisième déclaration ?
7 R. Oui, tout à fait.
8 Q. Vous avez rédigé ce document ?
9 R. Oui.
10 Q. Pouvez-vous préciser à la Chambre dans quelles circonstances ?
11 R. Là encore, cela portait sur la récompense -- pour laquelle j'ai été
12 proposé et j'ai reçu pour mission de produire une appréciation globale des
13 activités menées dans cette zone.
14 Q. Je vous remercie. Quelques points de précision sur ce document.
15 Le paragraphe 1-B où il est question d'un incident qui s'est produit à un
16 carrefour, un incident de mortier et là vous dites : "Lorsque les forces de
17 la HV sont entrées dans Knin, on a mis sur pied une interdiction stricte de
18 circulation; cependant, j'ai eu l'autorisation de me rendre à Knin en route
19 pour l'hôpital. Au passage à côté des cadavres qui avaient été placés dans
20 des housses, j'ai vu qu'on avait mutilé des corps qu'on avait sorti des
21 housses."
22 Est-ce que vous pourriez, s'il vous plaît, nous préciser lorsque vous avez
23 vu ces housses, vous étiez en route vers l'hôpital ?
24 R. C'était tard dans l'après-midi du 5 août. Un soldat croate, un officier
25 est arrivé au portail et il nous a dit qu'il y avait un certain nombre de
26 Serbes qui voulaient rentrer dans la base pour se placer sous la protection
27 des Nations Unies. Et cet officier croate nous a dit que si nous pouvions
28 garantir ou mettre à leur disposition un chauffeur et un véhicule, eux ils
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1 pouvaient garantir l'escorte pour qu'on puisse se rendre sur le site où ces
2 Serbes se trouvaient et pour les ramener à la base.
3 Et puis en route, en sortant de la base et puis en descendant la
4 route principale vers Knin, avant d'atteindre le pont, on nous a tiré
5 dessus en fait, c'était des tirs qui passaient par-dessus nos têtes,
6 c'était des soldats croates qui nous ont tiré dessus et qui nous ont donné
7 l'ordre de rebrousser chemin.
8 Et sur le chemin de retour vers la base, moi-même et le capitaine Rob
9 Williams, nous avons vu qu'en fait qu'il y avait pas deux corps, juste un
10 soldat. On a vu que sa housse était ouverte et le soldat était à
11 l'extérieur et la housse et bien on avait, on l'avait traversé, on l'avait
12 piétiné par un char et il y avait plein de trous de balle sur la housse.
13 Q. L'officier croate qui s'est rendu au portail vous avez dit que ces
14 Serbes voulaient se placer à l'abri chez vous et qu'ils se trouvaient à
15 l'hôpital ?
16 R. Je ne me souviens pas où ils étaient. Est-ce qu'ils étaient à l'hôpital
17 ou est-ce qu'ils étaient à l'école secondaire ou l'école au centre -
18 l'interprète n'est pas certaine de l'endroit de l'école - ou l'école du
19 centre, du centre-ville.
20 Q. Très bien. Le paragraphe 1-E, il est question de votre déplacement vers
21 Knin le 8 août et le pillage, la destruction que vous avez vue le jour en
22 question, et également les dégâts qui ont été portés à la résidence du
23 général Forand.
24 Et dans ce paragraphe, vous dites : "Soit les forces de la HV, soit la
25 police spéciale croate était responsable puisque c'était eux qui se
26 trouvaient dans cette zone, tous."
27 Je voudrais que vous préciser cela tout d'abord pour ce qui est dégâts que
28 vous attribuez, ce sont des dégâts qui ont été provoqués à Knin ou juste
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1 dans la ville de Knin, ou juste la résidence du général Forand ?
2 R. Je dirais que ce sont les dégâts occasionnés dans Knin en général, pas
3 seulement l'endroit où résidait le général Forand.
4 Q. Est-ce que vous pouvez préciser si vous avez vu la police spéciale en
5 uniforme gris en train de piller et de commettre
6 -- et de livrer à la destruction ?
7 R. Les deux.
8 Q. Très bien. Et voyons maintenant ce qui en est du paragraphe 1-H, où
9 vous parlez de votre déplacement dans Civljane, le 11 août, vous dites :
10 "J'ai vu des forces de la HV, y compris la police spéciale se rendre dans
11 de nombre de résidences, et maintenant j'aimerais que vous préciser à
12 l'attention de la Chambre si vous avez effectivement vu la police spéciale,
13 à savoir des individus en uniforme gris se rendant dans des maisons à des
14 résidences dans Civljane ?
15 R. C'était en route pour Civljane et c'était des militaires de la HV. Et -
16 -
17 L'INTERPRÈTE : L'interprète n'a pas compris la fin de la réponse.
18
19 M. RUSSO : [interprétation]
20 Très bien. Avec ces précisions, je demande le versement de la pièce 2105.
21 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Y a-t-il des objections ?
22 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Ce sera la pièce P747.
23 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] La pièce P747 est versée au dossier.
24 M. RUSSO : [interprétation] Je vous remercie, Monsieur le Président.
25 Passons maintenant -- revenons maintenant à votre troisième déclaration.
26 Nous avons le document "D" qui figure à l'annexe -- la pièce 65 ter 1177,
27 et je précise que je ne demande pas la pièce B ou C parce que B figurait à
28 l'annexe de la déclaration précédente est déjà versée au dossier. C
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1 constitue une série de lettres de Cermak portant sur la liberté de
2 circulation est déjà versée au dossier également.
3 Le document que nous affichons est le journal, et je vais demander au
4 témoin de nous expliquer la différence entre les deux journaux. Pourriez-
5 vous nous dire, s'il vous plaît, Monsieur Berikoff, si le document qui
6 s'affiche à l'écran c'est bien le document D dans votre troisième
7 déclaration ?
8 R. Oui, tout à fait.
9 Q. Est-ce que vous avez rédigé ce document particulier ?
10 R. Oui, je l'ai fait.
11 Q. Est-ce que vous pouvez préciser à la Chambre dans quel contexte vous
12 avez procédé à la rédaction de ce journal ?
13 R. Ce journal manuscrit a été rédigé lorsque j'ai découvert que j'allais
14 être envoyé en mission en ex-Yougoslavie, donc j'ai commencé à obtenir un
15 journal. Ce sont des notes manuscrites que je prenais au cours de la
16 journée et puis les entrées journalières se fondent sur les événements de
17 la journée, et puis lorsque j'avais un petit moment de liberté pour écrire.
18 Et lorsque je suis arrivé à Sarajevo vers le 6 septembre, j'ai
19 commencé à copier cela dans un ordinateur et là j'ai apporté quelques
20 précisions sur certains points sur la base de ma mémoire des événements qui
21 se sont produits. Et donc c'était là un travail que je faisais. C'était des
22 notes que j'ai prises pour moi-même et pas pour d'autre raison.
23 Q. Et le journal que vous avez remis au Tribunal, à l'enquêteur du
24 Tribunal avec votre première déclaration, vous pouvez dire s'il y a un lien
25 avec ce journal en particulier ?
26 R. Est-ce que vous pouvez expliquer de quoi vous parlez, Monsieur Russo ?
27 Q. Tout à fait. Nous avons à l'annexe de votre première déclaration un
28 journal qui commence à la date du 30 juillet et qui se poursuit jusqu'au 15
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1 août. Et ce journal vous l'avez identifié comme un document à l'annexe de
2 votre troisième déclaration, et il commence le 17 juillet et va jusqu'au 6
3 septembre.
4 Est-ce que vous pouvez préciser quelle est la différence ?
5 R. Comme je viens de vous dire, c'était un projet sur lequel je
6 travaillais, et j'apportais des précisions au fur à mesure que je me
7 rappelais certaines choses.
8 Q. Très bien. Alors maintenant, faisons une comparaison entre le journal
9 qui s'affiche à l'écran, à savoir la pièce "D" et à la version électronique
10 précédente et votre déclaration manuscrite, est-ce que vous pouvez dire
11 laquelle de ces versions est, d'après vous, la plus exacte, la plus fidèle,
12 reflète de manière la plus fidèle les événements ?
13 R. Je dirais que c'est mon journal du 17 juillet au 6 septembre, qui
14 serait la version la plus précise.
15 Q. Je vous remercie.
16 M. RUSSO : [interprétation] Est-ce que l'on peut verser au dossier la pièce
17 65 ter 1177 ?
18 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Pas d'objection.
19 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Ce sera la pièce P748.
20 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] La pièce P748 sera versée au dossier.
21 Vous avez la parole.
22 M. RUSSO : [interprétation] Je vous remercie.
23 Q. Reprenons votre troisième déclaration, Monsieur Berikoff, au début de
24 la page 61, ligne 5; et en version B/C/S, ce sera la page 43, début de la
25 ligne 43.
26 Dans cette portion de votre troisième déclaration, Monsieur Berikoff, vous
27 parlez d'un certain nombre de photographies que vous auriez remises à
28 l'enquêteur du Tribunal; il s'agit me semble-t-il 154 photographies. Et les
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1 pages qui suivent, sont les pages où vous identifiez 41 photographies en
2 particulier et vous les décrivez chacune.
3 M. RUSSO : [interprétation] La pièce 65 ter 5404, s'il vous plaît ?
4 Q. En attendant que la pièce s'affiche, Monsieur Berikoff, pourriez-vous
5 nous dire, s'il vous plaît, si vous avez eu l'occasion d'indexer ces
6 photographies pour savoir si effectivement les photographies et l'index
7 reflètent les photographies que vous aviez identifiées et dont vous parlez
8 dans votre troisième déclaration ?
9 R. Oui, tout à fait. Je les ai annotées au mieux de mes souvenirs. Il faut
10 savoir que c'était il y a 13 ans.
11 Q. Et le document qui s'affiche à l'écran, est-ce que l'on peut le faire
12 défiler --
13 M. RUSSO : [interprétation] Il y a plusieurs pages, peut-être une page de
14 plus.
15 Q. Monsieur Berikoff, c'est le document que vous avez pu comparer à votre
16 troisième déclaration ?
17 R. Oui.
18 Q. Est-ce que ce document reflète fidèlement les photographies que vous
19 avez référencées dans votre troisième déclaration ?
20 R. Oui.
21 Q. Je vous remercie.
22 M. RUSSO : [interprétation] Monsieur le Président, je demande le versement
23 de la pièce 5404 sur la liste 65 ter.
24 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] S'il n'y a pas d'objection.
25 Madame la Greffière d'audience.
26 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Ce sera la pièce P749.
27 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] La pièce P749 est versée au dossier.
28 Vous avez la parole.
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1 M. RUSSO : [interprétation] Je vous remercie, Monsieur le Président.
2 Monsieur le Président, je voudrais avancer très vite. Sur les 154
3 photographies que vous avez fournies, Monsieur Berikoff, à l'annexe de
4 cette troisième déclaration, je me suis permis, Monsieur Berikoff, de ne
5 prendre qu'une partie de ces photographies une catégorie. J'ai envoyé --
6 j'en ai informé la Défense, et je voudrais maintenant que chacune des
7 catégories de photographies constitue une pièce à part.
8 Est-ce que l'on peut afficher la pièce 5399 sur la liste 65 ter ?
9 C'est une série de photographies qui porte sur les dégâts occasionnés par
10 des impacts de mortier dans des zones résidentielles de Knin, et je
11 voudrais demander le versement de la pièce de 5399.
12 Et il y a quelques chevauchements entre ces catégories entre la catégorie
13 des photographies, mais je pensais qu'il serait plus aisé aux Juges de la
14 Chambre de choisir eux-mêmes.
15 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] D'après ce que je vois, il n'y a pas
16 d'objection.
17 Madame la Greffière d'audience, la pièce 65 ter 5399.
18 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Ce sera la pièce 750.
19 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] La pièce 750 est versée au dossier.
20 M. RUSSO : [interprétation] Je vous remercie. Pour gagner du temps, la
21 pièce 65 ter 5400 est une série de photographies qui représente -- qui ont
22 été identifiées par le témoin comme étant des photographies des actes de
23 destruction ou d'incendie dans la ville de Knin même; et 65 ter 5401 est
24 une collection de photographies qui montre des images d'incendie et
25 destruction à l'extérieur de Knin. Et enfin la pièce -- la série 65 ter
26 5402 consiste en quelques photographies de la vallée de Cetina; je pensais
27 que ces photographies seraient intéressantes aux Juges de la Chambre.
28 Donc je demande le versement au dossier, s'il n'y a pas d'objection.
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1 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Oui.
2 M. KUZMANOVIC : [interprétation] Est-ce que toutes ces photographies font
3 partie de la pièce 5404 ?
4 M. RUSSO : [interprétation] Non, mais elles font partie du document 144
5 [comme interprété] --
6 L'INTERPRÈTE : L'interprète n'est pas certaine du numéro.
7 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Il n'y en aura plus que 41 ?
8 M. RUSSO : [interprétation] Tout à fait.
9 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Pas d'objection.
10 Madame la Greffière d'audience, la pièce 65 ter 5400 deviendra la pièce ?
11 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Ce sera la pièce P751.
12 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] La pièce 751 est versé au dossier.
13 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] La pièce 5402 deviendra la pièce ?
14 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] P753.
15 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Monsieur Russo.
16 M. RUSSO : [interprétation]
17 Q. La pièce P741, votre quatrième déclaration, l'intercalaire de votre
18 classeur. Pièce 741, page 3, paragraphe 7; c'est la même référence dans la
19 traduction en B/C/S.
20 Q. Vous parlez d'une vidéo, une vidéo qui aurait été enregistrée par un
21 homme qui s'appelle Garth Pritchard; est-ce que vous pouvez préciser aux
22 Juges de la Chambre comment cette vidéo a été enregistrée ?
23 R. M. Garth Pritchard travaillait comme journaliste pour une chaîne de
24 télévision au Canada. Je pense qu'il a enregistré d'une part des soldats
25 canadiens à Benkovac et puis aussi de notre zone à Knin.
26 Le général Leslie ou le général Forand m'avait demandé de l'emmener
27 et je suis parti avec un militaire Parlee, nous l'avons emmené à différents
28 sites dans le secteur et il a tourné des images de destruction.
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1 Q. Je vous remercie.
2 M. RUSSO : [interprétation] Monsieur le Président, nous avons des extraits
3 de cette vidéo, identifiés par le témoin. Je ne voudrais pas en demander le
4 visionnement, je voudrais juste les présenter sur la base de la déclaration
5 supplémentaire, les informations connues par M. Berikoff.
6 Est-ce que je peux demander le versement de la pièce 65 ter 5405.
7 C'est cet enregistrement vidéo cinq minutes 54 jusqu'à 14 minutes 35, 65
8 ter 5406, référence 2425 jusqu'à 3321 et 65 ter 5407, notre référence du
9 "timer" 3405, 3402 --
10 L'INTERPRÈTE : L'interprète n'est pas certaine du chronométrage.
11 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Est-ce que vous pourriez vérifier si le
12 compte rendu est exact puisque vous énoncez les chiffres très rapidement ?
13 Ce n'est pas parce que je doute de la compétence des sténotypistes c'est
14 parce que la rapidité du débit est très importante.
15 M. RUSSO : [interprétation] Juste une correction à apporter pour ce qui est
16 de 65 ter 5407, et là, la référence du "timer" 3405 jusqu'à 3802.
17 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Je vous remercie. Vous demandez juste
18 ces extraits comme pièce, juste leur versement au dossier ?
19 M. RUSSO : [interprétation] Tout à fait et nous allons également
20 communiquer leur traduction.
21 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Pas d'objections, d'après ce que je
22 vois.
23 Madame la Greffière d'audience.
24 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] 65 ter 5405 deviendra la pièce P754.
25 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] La pièce P754 est versée au dossier. 65
26 ter 05406 deviendra la pièce P755.
27 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] La pièce P755 est versée au dossier.
28 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] 65 ter 5407 deviendra la pièce P756.
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1 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] P756 est versé au dossier.
2 Monsieur Russo, juste un mot au sujet de la série de photographies et de
3 leur répartition catégorique selon les thèmes.
4 Les déclarations du témoin comporte une observation me semble-t-il disant
5 qu'il n'avait pas suffisamment de temps pour la totalité des 154
6 photographies. Nous avons vu 41 photographies sélectionnées. La Chambre n'a
7 pas pu immédiatement vérifier.
8 Si toutes ces photographies qui font partie de cette catégorie dégât à
9 l'intérieur de Knin, à l'extérieure de Knin, la vallée de Cetina, est-ce
10 que ces photographies ? Est-ce que l'on sait pour chacune de ces
11 photographies le lieu et le moment ?
12 M. RUSSO : [interprétation] Les photographies qui sont référencées dans la
13 troisième déclaration et que j'ai décrite ne comportent pas d'information
14 portant sur la date ou l'heure la prise de photographies. Ces types de
15 précision nous ne l'avons pas pour ces photographies également. Pour des
16 photographies supplémentaires comme vous venez de le dire, ils sont
17 répartis d'après leur thème. Nous avons une idée générale du moment, nous
18 pouvons poser la question au témoin.
19 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Je pose la question puisque cela
20 concerne la valeur probante des photographies, mais puisqu'il n'y a pas
21 d'objections nous les avons versées au dossier. C'était juste un élément
22 d'information.
23 Je vous en prie veuillez poursuivre.
24 M. RUSSO : [interprétation] Je vous remercie.
25 Q. Votre quatrième déclaration, Monsieur Berikoff, paragraphe 8, vous
26 parlez d'une autre vidéo qui a été prise par M. Pritchard. Vous parlez dans
27 quelles circonstances cette vidéo a été prise, et c'est comparable à la
28 vidéo dont nous avons déjà parlé.
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1 R. Oui.
2 M. RUSSO : [interprétation] Monsieur le Président, tout simplement je
3 demande le versement d'un extrait de cette vidéo. Je ne demande pas que
4 l'on visionne les images 65 ter 5408, et le "timer" 02422.
5 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Je ne vois pas qu'il y ait des
6 objections.
7 Madame la Greffière.
8 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] La pièce 757.
9 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] La pièce P757 est versée au dossier.
10 M. RUSSO : [interprétation] Je vous remercie.
11 Q. Et à présent passons s'il vous plaît dans votre quatrième déclaration
12 au paragraphe 6. Ici, vous parlez de deux cartes que vous avez fournies au
13 Tribunal.
14 M. RUSSO : [interprétation] 65 ter 5393.
15 Q. La première carte, Monsieur Berikoff, pourriez-vous dire à la Chambre
16 si c'est bien la carte que vous appelez PBA [phon] dans votre quatrième
17 déclaration ?
18 R. Oui.
19 Q. Merci.
20 M. RUSSO : [interprétation] Je demande le versement de la pièce 5393.
21 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Puisqu'il n'y a pas d'objections.
22 Madame la Greffière d'audience.
23 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] La pièce 758.
24 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] La pièce P758 est versée au dossier.
25 Veuillez poursuivre.
26 M. RUSSO : [interprétation] La pièce 5392 à présent sur la liste 65 ter.
27 Q. La carte qui s'affiche à l'écran, Monsieur Berikoff, c'est bien votre
28 carte PB-2 dans votre quatrième déclaration ?
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1 R. Oui.
2 M. RUSSO : [interprétation] Je demande le versement au dossier de la pièce
3 5392.
4 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Il n'y a pas d'objections.
5 Madame la Greffière d'audience.
6 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Ce sera la pièce P759.
7 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Cette pièce est versée au dossier.
8 Monsieur Russo, sur votre liste nous avons une description -- oui, non, je
9 vois. Merci.
10 Je vous en prie, vous avez la parole.
11 M. RUSSO : [interprétation] Je vous remercie.
12 Est-ce que nous pouvons à présenta voir le document 65 ter 2995.
13 Q. Monsieur Berikoff, vous connaissez ce document ?
14 R. Oui, je le connais effectivement.
15 Q. Pourriez-vous expliquer aux Juges de la Chambre ? Tout d'abord, est-ce
16 que c'est vous qui êtes l'auteur de ce document ?
17 R. Non.
18 Q. Est-ce que vous pouvez expliquer aux Juges de la Chambre comment ce
19 document a été rédigé, si vous le savez ?
20 R. Le personnel de Knin et du QG au secteur sud a reçu une présentation.
21 Je ne sais pas qui a rédigé cela, mais d'après le texte du document ça
22 aurait pu être le colonel Tymchuk ou le général Leslie.
23 Q. Est-ce que vous connaissez la teneur du document ? Est-ce que vous
24 pouvez dire aux Juges de la Chambre si vous pensez que ce document est
25 exact ?
26 R. Je connais la teneur du document; mais je dois dire que vous devriez
27 poser la question à l'auteur du document pour savoir si le document est
28 exact ou non.
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1 Q. Pourriez-vous expliquer à la Chambre quel rôle vous avez joué eu égard
2 à ce document ?
3 R. Alors ma seule participation pour ce qui est de ce document a consisté
4 à le transmettre au général Leslie -- au colonel Leslie à l'époque.
5 Q. Et pourquoi est-ce que vous lui avez remis ce document ?
6 R. Parce que le colonel Leslie m'avait demandé de le faire.
7 M. RUSSO : [interprétation] Monsieur le Président, étant donné que le
8 témoin s'est contenté d'indiquer que ce document avait été rédigé par
9 quelqu'un du QG des Nations Unies et que ce document avait fait l'objet
10 d'un exposé --
11 M. KEHOE : [interprétation] Je m'excuse. Ce n'est pas ce qu'il a dit. Ce
12 n'est pas ce qu'il a dit. Il ne sait pas en fait quelle est l'origine de ce
13 document.
14 M. RUSSO : [interprétation] Non, il a indiqué en fait qu'il ne savait pas
15 qui avait été l'auteur du document mais il a indiqué que ce document avait
16 été utilisé dans le cadre d'un exposé et ce à la suite d'une demande
17 présentée par le général Leslie qui avait demandé que cela soit envoyé de
18 l'ONURC du secteur sud --
19 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Bien. Nous allons voir. Nous allons
20 voir. Nous allons reprendre la page 44. Lorsque l'on voir à la page 40
21 [comme interprété], la ligne 1, il y a deux façons d'interpréter ce qui a
22 été dit.
23 Donc, Monsieur Russo, vous avez entendu ce que vient de dire Me Kehoe qui
24 nous dit que ce que vous avancez ne correspond pas à la déposition du
25 témoin et apparemment vous avez une interprétation différente des propos du
26 témoin.
27 Alors nous allons poser la question au témoin pour lui demander quel est le
28 lien entre l'exposé qui a été fait et la préparation du document.
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1 M. RUSSO : [interprétation] Oui, oui, très bien.
2 Q. Monsieur Berikoff, vous avez déjà indiqué que vous ne saviez pas
3 exactement qui était l'auteur du document. Mais est-ce que vous savez qui a
4 été qui a présenté l'exposé ?
5 R. Non, je ne le sais pas parce que je n'étais pas présent à l'exposé.
6 Q. Comment est-ce que vous savez qu'il y a eu cet exposé ?
7 R. J'en ai entendu parler. Je sais que ce n'est que par ouï-dire mais j'ai
8 entendu dire qu'il y allait avoir un exposé qui allait être fait à
9 différentes personnes au QG.
10 Q. Est-ce que vous étiez présent lors de cet exposé ?
11 R. Non, je n'y étais pas -- je n'étais pas présent.
12 Q. Est-ce que vous savez qui était présent ?
13 R. Non, je ne le sais pas.
14 Q. Est-ce que vous pouvez dire à la Chambre où vous avez obtenu le
15 document, de qui avez-vous obtenu le document ?
16 R. J'ai obtenu ce document soit du commandant Balfour ou du commandant
17 Dussault, donc de quelqu'un du QG du secteur sud.
18 Q. Et est-ce que vous avez obtenu ce document le 22 août ?
19 R. Je ne m'en souviens pas, Monsieur. C'est la date qui est inscrite sur
20 mon mémorandum sur la note destinée au colonel Leslie également. Ceci étant
21 dit, cela correspond probablement à la même date où j'ai obtenu le
22 document.
23 M. RUSSO : [interprétation] Je souhaiterais le versement au dossier de ce
24 document. Je sais que la valeur probante du document va certainement être
25 touchée par le fait ou minimiser peut-être par le fait qu'il n'y a pas de
26 communication pertinente ou plutôt parce que l'on ne sait pas en fait
27 comment est-ce que ce document est passé du secteur sud -- du QG du secteur
28 sud à l'UNCRO de Zagreb. Mais ceci étant dit -- ou compte tenu des -- je
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1 demanderais quand même son versement au dossier.
2 M. KUZMANOVIC : [interprétation] Je trouve qu'il est extraordinaire de
3 demander le versement au dossier d'un document qui n'existe pas et il n'y a
4 même pas de lettre d'accompagnement avec ce document. Je dois dire que je
5 suis vraiment très, très perplexe.
6 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Monsieur Russo.
7 M. RUSSO : [interprétation] Manifestement, le témoin a déjà indiqué qu'il
8 avait obtenu de ce document soit de la part du centre opérationnel ou qu'il
9 a obtenu de la part du centre opérationnel du QG du secteur sud et qu'il a
10 transmis ledit document une autorité supérieur à Zagreb. Manifestement,
11 donc il s'agit d'un document qui a été préparé grosso modo à cette époque
12 qui a été présenté à quelqu'un et au secteur sud, donc la Chambre décidera
13 de la valeur de ce document.
14 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Maître Kehoe.
15 M. KEHOE : [interprétation] Nous ne pouvons pas dans le cadre du contre-
16 interrogatoire poser des questions au témoin à propos de ce document
17 puisqu'il ne sait pas qui a préparé le document, comment il a été rédigé,
18 sur quelle base ou à partir de quel document il a été préparé. Alors tout
19 simplement présenter ce document, enfin récupérer le document et l'envoyer
20 à Leslie ne nous permettait pas d'authentifier ledit document. Dieu sait
21 combien de temps.
22 En fait Dieu sait combien de temps il a fallu pour préparer ce
23 document, s'il y a eu des observations qui ont été faites. Enfin moi je ne
24 sais pas, nous ne connaissons même pas la source.
25 Il ne suffit pas de dire qu'à un moment donné, quelqu'un dans un lieu
26 donné a rédigé un document et qu'il se trouve que M. Berikoff se trouvait
27 là et qu'il a dû -- et qu'il a récupéré le document, qu'il l'a envoyé
28 ensuite au QG à Zagreb. Mais si -- il faudrait peut-être que le bureau du
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1 Procureur mène une enquête et afin de savoir qui a rédigé le document et
2 comment se fait-il, et comment est-ce que l'on peut analyser la teneur du
3 document.
4 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Monsieur Russo.
5 M. RUSSO : [interprétation] Je suis tout à fait d'accord avec Me Kehoe.
6 Certes il ne pourra pas poser de questions au témoin à propos de la teneur
7 du document. Toutefois, il appartient à la Chambre de décider de la valeur
8 probante quelle souhaitera accorder à ce document. Il s'agit quand même
9 d'une déclaration qui a été rédigée au moment des événements. Il y a
10 quelqu'un de la base -- ou du QG des Nations Unies, qui, dans ce document,
11 indique ce qui s'est passé. Alors il pourrait utiliser ce document pour
12 poser des questions dans le cadre d'interrogatoire avec d'autres témoins,
13 alors certes nous ne savons pas qui a rédigé le document mais nous savons
14 quand même qu'il a été envoyé par M. Berikoff au colonel Leslie, et ce, sur
15 la demande du colonel Leslie.
16 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Mais est-ce que vous avez des
17 renseignements qui vous permettent de déduire que3 cela n'a pas été rédigé
18 par le colonel Leslie ?
19 M. RUSSO : [interprétation] Nous ne pouvons pas le déterminer d'une façon
20 ou d'une autre. Je peux toutefois dire à la Chambre que ce document nous
21 l'avons reçu alors qu'il était présenté en addendum aux déclarations du
22 général Leslie bien qu'il ne nous soit pas indiqué qu'il en était l'auteur.
23 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Mais si vous n'êtes pas en mesure de
24 l'authentifier, mais si lui plutôt le colonel Leslie n'est pas en mesure
25 d'authentifier et d'indiquer qu'il était rédacteur du document, alors vous
26 avez des informations, vous savez qui en est l'auteur ?
27 M. RUSSO : [interprétation] Non. Je pense en fait que nous pouvons supposer
28 au vu de tout ce qui a été dit qu'il est peut-être lui l'auteur, le colonel
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1 Leslie.
2 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Donc vous auriez pu répondre de façon
3 beaucoup plus succincte à ma dernière question, Monsieur Russo.
4 M. RUSSO : [interprétation] Oui, effectivement.
5 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Bien. Maître Kehoe.
6 M. KEHOE : [interprétation] Très franchement, il s'agit d'un document. Bon,
7 nous ne savons pas qui a rédigé le document ? Il n'y a même pas de date
8 précise sur ce document. Et en dépit de tout le respect que j'éprouve pour
9 mes confrères qui se trouvent de l'autre côté du prétoire, alors je pense
10 en fait que nous ne pouvons pas avoir un dialogue digne de son nom à propos
11 de ce document avec l'Accusation. Alors je ne sais pas moi le bureau du
12 Procureur se contente de nous présenter comme cela ce document et il y a
13 quand même des faits qui sont détaillés dans ce document. Puis-je dire en
14 plus que dans ce document il y a quand même des observations qui portent
15 tort à certaines personnes, donc il faudrait peut-être se pencher là-
16 dessus. Alors après 13 ans d'enquêtes, bon, le bureau du Procureur ne peut
17 pas nous dire qui est l'auteur de ce document quoi que je doive dire que
18 pour ce qui est des auteurs ils ne doivent pas être très nombreux. Là nous
19 parlons d'un cercle très restreint quand même.
20 [La Chambre de première instance se concerte]
21 M. RUSSO : [interprétation] Permettez-moi de répondre brièvement, Monsieur
22 le Président.
23 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Monsieur Russo, je vous ai entendu dire
24 quelque chose alors que je n'avais pas mes écouteurs. Je ne sais pas ce que
25 vous avez dit.
26 M. RUSSO : [interprétation] Je voudrais juste pouvoir répondre brièvement,
27 mais bon si la Chambre a déjà prise une décision,
28 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Nous n'avons pas pris de décision. Si
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1 vous parlez d'une observation brève, que cela ne tienne.
2 M. RUSSO : [interprétation] Oui, oui.
3 Je suis d'accord avec Me Kehoe il y a un cercle restreint de personnes qui
4 auraient pu rédiger ce document, c'est la raison pour laquelle je pense que
5 l'on peut accorder une certaine valeur probante à ce do ; mais parmi ce
6 cercle restreint de personnes nous ne savons pas qui est l'auteur du dit
7 document. Mais toutefois, il ne faut pas oublier le contexte dans lequel ce
8 document a été présenté au bureau du Procureur, si quelqu'un se trouve sur
9 le lieu d'un crime, et trouve un journal sur les lieux du dit crime, ils
10 peuvent identifier ce qui figure dans le journal en question. Même si cela
11 a été trouvé sur les lieux du crime et bien il en est de même pour ce
12 documenté
13 Nous ne savons pas dans quelle mesure il est précis. Nous ne savons
14 pas qui l'a rédigé, mais nous savons en fait qu'il a été présenté par
15 quelqu'un des Nations Unies au moment où les Nations Unies établissaient
16 des rapports à propos des événements qui se déroulaient à l'époque.
17 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Je vois maintenant qu'il y a
18 énormément de personnes qui veulent intervenir. Je pense que je vois --
19 j'ai d'abord vu Me Higgins.
20 M. KEHOE : [aucune interprétation]
21 M. LE JUGE ORIE : [aucune interprétation]
22 Mme HIGGINS : [interprétation] Je serais très brève, et je dirais qu'au nom
23 du général Cermak, nous nous rallions aux objections qui ont été soulevées
24 à propos de ce document. Premièrement, M. Russo n'a pas bien repris
25 l'article car, si cette Chambre doit maintenant s'abaisser à autoriser que
26 ce soit présenté des documents tout simplement parce que ce sont des
27 documents qui pourraient être utiles à la Chambre, nous commençons à
28 utiliser ou à mettre en vigueur des articles qui ne font pas partie du
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1 Règlement de procédure.
2 Et je pense que cela ne va faire qu'ajouter à l'incompréhension. Car
3 ce témoin ne peut absolument pas parler de ce document et ce n'est pas de
4 sa faute d'ailleurs, il ne peut absolument rien nous dire à propos de ce
5 document. Je ne vois franchement pas quels seraient en dépit des efforts
6 vaillants déployés par M. Russo, je ne vois vraiment pas sur quoi -- à
7 partir, sur quoi l'on peut se fonder pour prendre en considération ce
8 document.
9 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Je vous remercie.
10 Maître Kuzmanovic.
11 M. KUZMANOVIC : [interprétation] Je n'ai plus rien à ajouter après ce qui a
12 été dit.
13 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Bien, Maître Kehoe.
14 M. KEHOE : [interprétation] Ecoutez, je suis très, très étonné d'entendre
15 de ce qui vient d'être dit --
16 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Oui, parce qu'il a dit qu'il considérait
17 que le QG des Nations Unies était considéré comme un lieu de crime.
18 M. KEHOE : [interprétation] Non, je pense en fait que là, on est en train
19 d'extrapoler à propos de ce rapport. Il s'agit d'un rapport de police qui
20 n'est pas signé, qui n'a pas de date, il se trouve tout simplement qu'il y
21 a des éléments de preuve qui -- si vous pensez donc à ce genre de cas de
22 figure alors que vous ne savez absolument pas qui est l'auteur du document,
23 vous ne savez pas d'où vient l'information que présente le Procureur, et
24 maintenant on nous dit que ce document devrait être versé au dossier alors
25 que personne ne peut corroborer l'authenticité du document.
26 Si c'est véritablement ce que nous faisons maintenant, je m'associe à ce
27 qu'a dit Me Higgins, il faut savoir qu'il n'y a pas de norme pour -- ou de
28 critère pour ce qui est de ce document. Il se trouve qu'ils ont trouvé
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1 quelqu'un qui avait rédigé cela, mais ils ne savaient pas qui, ils ne
2 savent pas qui. Puis en plus, ils nous disent à la Défense -- ah, écoutez,
3 un membre de la Défense vous ne vous pouvez pas poser de question dans le
4 care du contre-interrogatoire à propos de la teneur du document. Alors
5 voilà la situation.
6 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Maître Kehoe, Maître Higgins, et Maître
7 Kuzmanovic, la Chambre va réfléchir à la possibilité de retenir ce document
8 comme élément de preuve.
9 Et pour le moment, donc nous allons l'enregistrer aux fins
10 d'identification.
11 Madame la Greffière.
12 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Ce sera la document P760, enregistré
13 aux fins d'identification.
14 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Merci.
15 Monsieur Russo.
16 M. RUSSO : [interprétation] Il me semble peut-être que le moment serait
17 venu de faire une pause.
18 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Oui. Oui. En fait, le débat a été si
19 passionnant que j'ai complètement oublié que l'heure passait, que l'heure
20 tournait, et je m'excuse auprès des personnes qui en ont souffert.
21 Nous allons faire une pause, et nous reprendrons à 11 heures 10.
22 --- L'audience est suspendue à 10 heures 43.
23 --- L'audience est reprise à 11 heures 14.
24 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Monsieur Russo, poursuivez, je vous
25 prie.
26 M. RUSSO : [interprétation] Je vous remercie, Monsieur le Président.
27 Q. Monsieur Berikoff, j'aimerais maintenant vous poser quelques questions
28 à propos d'événements bien précis auxquels vous avez assisté pendant et
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1 après l'opération Tempête.
2 Pourriez-vous dire à la Chambre si vous êtes allé le 4 août à
3 l'hôpital de Knin ?
4 R. Oui.
5 Q. Et pouvez-vous expliquer à la Chambre le contexte dans lequel se sont
6 déroulés en fait ces visites à l'hôpital de Knin ?
7 R. Alors pour la première visite, je suis allé en fait avec l'officier de
8 liaison à l'hôpital de Knin. Je suis allé en fait avec -- en fait non, il
9 ne s'agit pas de l'officier de liaison, il s'agit de l'officier médical, le
10 supérieur. Nous sommes tout simplement allés voir si nous pouvions aider
11 les personnes blessées qui se trouvaient à l'hôpital ou si nous pouvions
12 aider le personnel hospitalier.
13 Lorsque nous sommes arrivés à l'hôpital, on nous a fait rebrousser
14 chemin et on a refusé notre aide.
15 Q. Vous aviez indiqué -- non, d'abord j'aimerais vous poser une première
16 question. Alors lorsque vous êtes allé à l'hôpital, est-ce que vous avez vu
17 des chars de l'ARSK qui auraient été positionnés près de l'hôpital ou à
18 l'hôpital ?
19 R. Non, je n'ai pas vu en fait de positions militaires près de l'hôpital à
20 ce moment-là, non, j'en n'ai pas vues.
21 Q. Est-ce que vous avez vu des chars de l'ARSK à l'intérieur de la ville
22 de Knin pendant les déplacements que vous avez effectués les 4 et 5 août ?
23 R. A Knin, à proprement parler, non, je n'en ai pas vu.
24 Q. Vous avez indiqué lors de votre dernière réponse que lors de votre
25 premier -- vous avez parlé d'un premier déplacement vers l'hôpital. Donc
26 pouvez-vous dire à la Chambre combien de fois vous êtes allé à l'hôpital le
27 4 et le 5 ?
28 R. Je pense que le 4, je suis allé deux fois à l'hôpital où est-ce que je
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1 peux consulter mes notes je vous prie.
2 Q. Oui, oui, faites je vous en prie. Et pendant que vous recherchez ces
3 notes, est-ce que vous pourriez indiquer à la Chambre exactement ce que
4 vous recherchez ?
5 R. Il s'agit en fait de mon journal de bord, 17 juillet à 6 septembre et
6 ce qui m'intéresse c'est ce que j'ai écrit pour le 4 août, c'était un
7 vendredi.
8 M. RUSSO : [interprétation] Je dirais à l'intention de la Chambre qu'il
9 s'agit de la pièce P748.
10 LE TÉMOIN : [interprétation] Alors, lors de ce déplacement, nous sommes
11 allés à l'hôpital comme je l'ai déjà pour leur offrir notre aide. Je pense
12 être allé deux fois à l'hôpital ce jour-là; avec moi se trouvaient un
13 certain nombre de personnes notamment comme je l'ai déjà dit l'officier
14 médical supérieur ainsi que le chef d'état-major jordanien, me semble-t-il.
15 Je ne sais pas si le général Leslie était avec nous lors de ces
16 déplacements, il se peut d'ailleurs que cela soit le cas parce que je sais
17 qu'il est venu une fois à l'hôpital. Il est entré dans l'hôpital, et moi,
18 je suis resté dans le parking. Et puis le lendemain -- ou plutôt après
19 notre départ de l'hôpital, on m'a demandé d'aller à la résidence du chef
20 d'état-major pour prendre son bagage.
21 Alors que nous nous rendions donc vers cet endroit, on nous a tiré,
22 un soldat de l'ARSK nous a tiré dessus. Il avait un lance-roquettes que
23 l'on tenait à la main. En fait, il a tiré sur le véhicule de transport de
24 troupes qui était blindé. Il l'a raté.
25 Je sais que le général Leslie n'était pas avec nous à ce moment-là,
26 mais je sais lors d'un déplacement c'était soit le 4 ou le 5, je n'en suis
27 plus sûr, il est venu avec nous il est entré à l'intérieur de l'hôpital.
28 Q. Merci. Est-ce que vous êtes allé à l'hôpital le 5 août ?
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1 R. Non. Je ne suis pas allé à l'hôpital le 5. Le matin du 5, je
2 m'occupais ou j'étais plutôt préoccupé par le sort des victimes, des
3 blessés et des défunts, et il faut savoir que la brigade Puma croate ou des
4 membres, en tout cas, de la Brigade Puma croate étaient venus avec leur
5 char jusqu'à notre portail et ils nous ont empêché de sortir de la base des
6 Nations Unies. Alors si quelqu'un est allé en ville le 5, et je parle
7 d'avant-midi en fait, ou plutôt si quelqu'un est allé en ville le 5, moi,
8 je ne suis pas au courant. Mais toutefois, il faut savoir qu'après midi
9 personne n'a pu quitter la base.
10 Q. Est-ce que vous pourriez je vous prie prendre votre troisième
11 déclaration, page 14 ?
12 R. De quel intercalaire s'agit-il, Monsieur Russo ?
13 Q. Il semble qu'il s'agit de l'intercalaire 3 de votre classeur.
14 M. RUSSO : [interprétation] Et, il s'agit en fait de la pièce D284, page
15 14.
16 Q. Cela commence à la ligne 7. Vous parlez d'un docteur serbe et je pense
17 que ce qui s'est passé là s'est passé le 5 août. Vous indiquez qu'un
18 docteur serbe qui était venu le jour précédent s'est approché du portail a
19 demandé de l'aide pour l'hôpital.
20 Et, puis ensuite au paragraphe suivant, qui commence à la ligne 18,
21 voilà ce qui est écrit : "En chemin vers l'hôpital, nous avons pu voir
22 qu'il y avait encore un certain nombre de personnes mortes qui gisaient
23 dans les rues, probablement une vingtaine ou une trentaine. Et lorsque nous
24 sommes revenus de l'hôpital, il y avait encore un certain nombre de
25 personnes blessées et mortes à l'extérieur environ le même nombre que nous
26 avions vu la veille. Donc ces corps n'avaient pas été enlevés depuis la
27 veille. Nous avons remarqué à ce moment-là que l'hôpital avait été touché
28 par des tirs d'artillerie. Il y avait un certain nombre de fenêtres qui
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1 avaient été brisées. Il y avait des traces d'obus sur les parois, sur les
2 murs ainsi que des cratères dans les champs qui entouraient l'hôpital."
3 Alors si vous prenez donc ce passage de votre troisième déclaration,
4 il semblerait indiquer que étiez à l'hôpital le 5. Alors pourriez-vous
5 préciser maintenant que vous avez lu ceci, nous dire si vous souvenez être
6 reparti à l'hôpital le 5 ?
7 R. Monsieur Russo, je ne me souviens pas être allé à l'hôpital le 5.
8 Le 5, ce dont je me souviens pour le 5 c'est que moi, je me trouvais au
9 carrefour. Je m'occupais des blessés.
10 M. KEHOE : [interprétation] J'aimerais en fait savoir quand est-ce
11 que, où l'Accusation a trouvé cette information.
12 M. RUSSO : [interprétation] Il s'agit de la troisième déclaration,
13 pièce D284, page 14, ligne 18.
14 M. KEHOE : [interprétation] Non, non, non, comment se fait-il que vous
15 savez que le témoin n'est pas allé à l'hôpital le 5. Quand est-ce que vous
16 avez appris cela, quand est-ce que l'Accusation l'a appris ?
17 M. RUSSO : [interprétation] Je l'ai su il y a quelques questions de cela.
18 Il vient de nous dire qu'il n'avait aucun souvenir d'être allé à l'hôpital
19 le 5. Mais ais je vais vérifier cela.
20 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Monsieur Russo, ce qu'aimerait savoir Me
21 Kehoe, c'est si vous avez appris plus tôt que le témoin allait indiquer
22 qu'il n'était pas allé à l'hôpital le 5.
23 C'est cela que vous voulez savoir, Maître Kehoe.
24 M. KEHOE : [interprétation] Oui, c'est cela, Monsieur le Président.
25 M. RUSSO : [interprétation] Je m'excuse, je n'avais pas compris la
26 question. J'ai parlé avec le témoin hier soir, après qu'il a rencontré des
27 membres de la Défense. Et puis c'est à ce moment-là qu'il m'a indiqué qu'il
28 ne savait pas s'il était allé à l'hôpital le 4 ou le 5, et je pensais qu'il
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1 fallait demander des précisions, et ce à l'intention des Juges de la
2 Chambre de première instance.
3 Et je m'excuse si cela n'a pas été communiqué à la Défense. Enfin
4 toutefois d'après les propos du témoin aujourd'hui, il est évident qu'il ne
5 se souvient pas s'il est allé à l'hôpital le 5. Et c'est pour cela que je
6 me suis permis de lui donner lecture de cet extrait de sa déclaration pour
7 lui poser ensuite ma question.
8 M. KEHOE : [interprétation] De toute façon, je pense que nous aurions dû
9 être avertis de cette communication. Nous avons obtenu une liste
10 extrêmement détaillée de la part du bureau du Procureur alors que ce détail
11 ne figure pas là-dessus. Et, c'est un détail important.
12 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Oui. Je ne sais pas à quelle heure vous
13 avez reçu cette information.
14 Monsieur Russo, mais si vous avez été informé de cette information même
15 tard hier soir, je pense que nous travaillons tous d'arrache-pied nuit et
16 jour et je pense que vous auriez dû communiquer ce renseignement à la
17 Défense.
18 M. RUSSO : [interprétation] Je m'excuse. Mais j'ai cru comprendre d'après
19 le témoin que c'est lors de sa conversation avec la Défense qu'il a
20 commencé à avoir des doutes et il a communiqué ses doutes à la Défense.
21 Je m'excuse, je n'ai pas envoyé cela ni à la Défense de Cermak ni à la
22 Défense de Markac, mais j'avais cru comprendre que la Défense Gotovina
23 avait été informée de ce doute dans son esprit.
24 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Oui, mais vous avez été, alors avoir des
25 doutes et être informé lors d'une conversation, d'un fait par un témoin,
26 c'est quand même quelque chose de différent en fait. Et, je pense que la
27 Défense aurait dû être informée.
28 M. RUSSO : [interprétation] Je m'en excuse.
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1 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Poursuivez.
2 M. RUSSO : [interprétation]
3 Q. Monsieur Berikoff, pouvez-vous expliquer à la Chambre pourquoi, dans
4 votre troisième déclaration, à la page 14, vous parlez d'une visite à
5 l'hôpital et vous faites état des observations qui ont été constatées
6 lorsque vous vous êtes rendu à l'hôpital le 5 août ?
7 R. Non, écoutez, je ne peux pas vous expliquer cela. Ce que je sais c'est
8 qu'à une -- lors d'un de ces déplacements, le général Leslie est venu avec
9 nous à l'hôpital. Lorsque nous sommes arrivés à l'hôpital il est allé à
10 l'intérieur de l'hôpital. Moi, je suis resté dans le parking. J'ai un doute
11 en fait maintenant. Je ne sais pas s'il s'agit du même déplacement avec
12 l'officier médical supérieur des Nations Unies ou s'il s'agit d'un autre
13 déplacement. Ce dont je suis absolument sûr, c'est qu'il est venu avec nous
14 lors d'une des visites à l'hôpital, lui-même entré dans l'hôpital il en est
15 ressorti et il nous a indiqué combien de blessés et de morts il avait vus à
16 l'intérieur de l'hôpital. Et, c'est une information que j'ai écrite de ma
17 propre main dans mon carnet de bord, et c'est une information qui avait été
18 donnée par le général Leslie à ce moment-là.
19 Alors ce dont je suis absolument sûr c'est que lorsque j'ai quitté
20 l'hôpital pour aller récupérer le bagage du chef d'état-major jordanien à
21 la résidence du chef de l'état-major jordanien, je ne sais --- ce que je
22 sais plutôt c'est que le général Leslie n'était plus avec nous. Alors je ne
23 sais pas s'il était reparti directement depuis l'hôpital ou s'il était
24 resté. Mais ce que je sais c'est que moi j'ai été personnellement présent
25 lorsque Leslie est allé à l'intérieur de l'hôpital.
26 Q. Merci. Nous allons maintenant passer à votre quatrième
27 déclaration et il s'agit de la pièce P741.
28 R. Il s'agit de l'intercalaire 4, c'est cela, Monsieur Russo ?
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1 Q. Oui, c'est exact. Si vous prenez le paragraphe 2 de la page 2 de cette
2 déclaration, vous parlez donc du fait que vous avez changé d'avis à propos
3 de la nature arbitraire du pilonnage de Knin et j'aimerais que vous nous
4 indiquiez et que vous indiquiez à la Chambre pourquoi vous avez changé
5 d'avis.
6 R. A la suite de l'offensive, j'ai eu la possibilité de refaire le point
7 de la situation, et de réévaluer ce qui c'était passé, parce que j'avais eu
8 la possibilité de conduire moult fois dans la ville de Knin ainsi que dans
9 à la périphérie de Knin -- dans les faubourgs de Knin.
10 Et à mon avis, il y avait un certain nombre de zones qui auraient pu être
11 considérées comme des cibles militaires, qu'il s'agissait d'installations
12 militaires ou il se peut qu'il y ait eu des soldats ou il s'agissait encore
13 d'infrastructures stratégiques.
14 Donc j'ai évalué -- parce que dans un premier temps j'ai procédé à une
15 première évaluation, puis ensuite j'ai eu la possibilité de relire tout
16 cela et d'y réfléchir.
17 Pendant l'offense à proprement parlée, je pensais qu'il y avait des tirs
18 absolument indiscriminés puisqu'il y avait un grand nombre d'obus, un grand
19 nombre de tirs, des salves, des roquettes. On avait l'impression que tout
20 cela tombait un peu partout sur Knin. Mais après avoir fait le point de la
21 situation, mon avis est qu'il y avait, en fait, des cibles militaires, et
22 que ces tirs n'étaient peut-être pas aussi aléatoires et arbitraires que
23 nous l'avons pensé au début.
24 Il y avait beaucoup de dégâts collatéraux également, bien entendu, et je
25 pense qu'il y avait eu un nombre d'obus et de roquettes qui étaient à mon
26 avis qui n'était pas nécessaire en fait. Je dirais que le gros des troupes
27 de l'ARSK avait quitté la ville, les civils avaient évacué la ville, et il
28 y avait des postes de contrôle qui avaient été érigés dans la ville mais il
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1 y avait très, très peu de gens de factions à ces postes de contrôle.
2 Donc mon avis a été que les tirs n'étaient pas indiscriminés. Mais pour ce
3 qui -- quand je pense au nombre de tirs qui ont été essuyés par la ville de
4 Knin, là, je pense en fait qu'il y en avait eus énormément.
5 Q. J'aimerais comprendre quelque chose quand est-ce que vous avez changé
6 d'avis.
7 Dans votre troisième déclaration, vous indiquez que vous êtes d'avis que
8 ces tirs sont faits de façon indiscriminée; puis ensuite il y a quasiment
9 11 ans qui s'écoulent entre cette troisième déclaration et votre dernière
10 déclaration, qui est la déclaration suivante, qui est la quatrième
11 déclaration, et c'est là que vous indiquez que vous changez d'avis.
12 Combien de temps après votre troisième déclaration avez-vous changé d'avis
13 ?
14 R. Il faut savoir que j'ai beaucoup réfléchi à la situation qui prévalait
15 dans le secteur sud donc j'ai regardé les photographies aériennes, ma
16 carte, les photographies que j'avais prises et j'ai regardé les différents
17 types de dégâts qui avaient été occasionnés, et c'est à partir de ce
18 moment-là que j'ai commencé à procéder à ma propre évaluation et en
19 conclure qu'il ne s'agissait pas forcément de tirs aussi indiscriminés que
20 les gens l'avaient conclu.
21 Q. Vous avez dit que vous êtes rendu compte qu'il y avait des cibles
22 militaires dans la zone. Est-ce que vous vous êtes rendu compte qu'il y
23 avait des cibles militaires autres que celles déjà identifiées par vous-
24 même sur la carte et dans vos déclarations ?
25 R. Avant l'offensive visant Knin, non, je n'avais pas connaissance
26 d'autres cibles militaires. Je venais d'arriver dans le pays quelques
27 semaines auparavant, et je n'avais pas eu l'occasion de traverser en
28 voiture les rues de Knin. Ma tâche était plutôt de m'intéresser à ce qui se
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1 passait à l'extérieur de Knin, d'identifier les forces de part et d'autres
2 que je pouvais rencontrer. On ne m'avait pas demandé de me familiariser
3 avec les villes de Knin afin d'identifier des installations militaires.
4 Je connaissais les principales installations militaires sur la route
5 principale, la principale caserne, et ainsi de suite, et sur la base de la
6 photo aérienne et des alentours il y avait des cibles militaires, telles
7 que l'usine, la gare, et ainsi de suite.
8 Q. Vous avez identifié la gare, l'usine, je crois que vous avez déjà
9 indiqué dans vos déclarations qu'il s'agissait de cibles militaires.
10 Ce que j'aimerais savoir c'est si le fait que vous avez changé d'avis après
11 votre troisième déclaration se fonde sur des informations nouvelles ou des
12 informations qui diffèrent de celles que vous possédiez lorsque vous avez
13 fait votre troisième déclaration.
14 R. Non. Je me basais toujours sur les informations dont je disposais
15 lorsque j'ai fait ma déclaration initiale ce qui se trouvait à proximité,
16 le ministère de la Défense, par exemple, la caserne, il y avait ainsi des
17 cibles stratégiques, c'est la raison pour laquelle j'ai pensé qu'il y avait
18 dans la ville de Knin de nombreuses cibles militaires qui pouvaient
19 justifier que Knin ait été prise pour cible militaire.
20 Q. Est-ce que les faits sur lesquels vous fondez votre nouvelle opinion
21 diffèrent en quoi que ce soit des faits qui ont fondé votre opinion
22 initiale selon laquelle le pilonnage était arbitraire ?
23 R. Non, c'est simplement que j'ai changé mon avis, je ne dis plus qu'il
24 s'agissait de pilonnage arbitraire, il y a eu des dommages collatéraux,
25 cela dit, il y avait des cibles militaires.
26 Q. Merci. Pour en revenir à votre journal de bord, la pièce P748; à
27 l'intercalaire 6.
28 M. RUSSO : [interprétation] Et dans la pièce donc P748, à la page 15,
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1 l'entrée concernant le 31 août 1995.
2 Q. Dans cette entrée concernant le 31 août 1995, vous dites, et je cite :
3 "Le colonel Leslie, COS ONURC, a appelé le lieutenant-colonel Tymchuk et a
4 demandé si je voudrais bien lui rendre un service, même si c'était illicite
5 (il était interdit de prendre des photos) et potentiellement très
6 dangereux."
7 Pouvez-vous dire expliquer à la Chambre en quoi le service qui vous a été
8 demandé par le colonel Leslie était pour ainsi dire "illicite" ?
9 R. Ce terme "illicite, à mon avis, il ne s'agissait pas d'un ordre
10 illicite donné par le général à l'époque. Cet ordre ne posait aucun
11 problème et cela ne me dérangeait pas d'y obéir. Ce qui était illicite
12 c'était le fait de prendre des photos, l'ordre nous avait été donné de ne
13 pas prendre de photo par les Serbes avant l'offensive et à présent les
14 Croates après que l'offensive ait eu lieu. Voilà ce qui était illicite. Non
15 pas l'ordre qui m'avait été donné par le général Leslie par l'intermédiaire
16 du colonel Tymchuk.
17 Q. Je ne crois pas bien votre réponse.
18 Vous nous dites que ce qui était illicite était le fait de prendre des
19 photos ou l'ordre de ne pas prendre des photos qui avaient été données par
20 les Serbes.
21 Cela diffère quelque peu de votre entrée. Dans l'entrée que l'on voit dans
22 votre journal il y est dit que le général Leslie vous avait demandé un
23 service illicite ?
24 R. Ce n'est pas vrai. C'est inexact. L'ordre en lui-même n'était pas
25 illicite. Ce qui était illicite aux yeux des Croates, était le fait de
26 prendre des photos. Et non pas l'ordre qui a été donné par le générale
27 Leslie.
28 Q. Merci. Puis-je en déduire que vous estimiez qu'il était illicite de
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1 prendre des photos ?
2 R. Si vous interprétez "illicite" comme voulant dire que l'on désobéissait
3 aux Croates, la réponse est affirmative, c'était illicite. Mais était-il
4 illicite de prendre des photos ? L'ordre donné par le général était-il
5 illicite ? Ma réponse serait négative. J'ai donné suite à un ordre donné
6 directement par le colonel à l'époque.
7 Q. Merci. Et dans cette même entrée du journal, vous indiquez que le
8 colonel Leslie vous avait demandé de réunir des éléments de preuve montrant
9 que la HV ou le HVO avait commis des crimes de guerre en pilonnant la ville
10 de manière arbitraire, et vous avez dit, et je cite : "Le bombardier en
11 chef a trouvé les éléments de preuve que cherchait le colonel Leslie, et
12 ce, de façon tout à fait significative."
13 Pouvez-vous expliquer ce que vous vouliez dire par là à la Chambre ?
14 R. Quand je dis "des preuves considérables, très significatives, cela se
15 réfère au nombre d'immeubles, de cratères créés par les obus, le nombre de
16 fenêtres cassées, ainsi de suite. C'est cela que je voulais dire.
17 Je peux me référer à mon journal à mes notes personnelles, et pour étayer
18 le fait qu'à mon avis, il s'agissait en effet d'un phénomène de grande
19 envergure.
20 Q. Merci. Passons maintenant -- ou revenons-en à notre première
21 déclaration P739; à la page 4, premier intercalaire, troisième paragraphe
22 depuis le bas de la page, vous parlez d'actes de destruction délibérés dont
23 vous avez été témoin à plusieurs endroits dans le secteur sud et à la
24 dernière phrase de ce paragraphe vous dites, et je cite : "Le commandant
25 Juric a tenté de l'expliquer comme l'avait fait Cermak; cela dit, il disait
26 également au capitaine Hill et à moi-même qu'il devait s'assurer que les
27 Chetniks ne reviendraient pas."
28 Et au paragraphe suivant, vous dites également, je cite : "Le commandant
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1 Juric m'a dit et ainsi qu'au capitaine Hill lors d'une de nos réunions
2 suite à l'opération Tempête qu'il lui incombait de nettoyer la zone et de
3 veiller ou de s'assurer à ce que les Chetniks ne puissent pas revenir dans
4 la zone."
5 Pouvez-vous dire à la Chambre si le commandant Juric a, à quelques moments
6 que ce soit, indiqué ou vous a dit ce qu'il qualifiait de Chetniks ?
7 R. Il ne s'agissait pas uniquement du commandant Juric mais le commandant
8 Juric en particulier a indiqué que les Chetniks étaient les Serbes. Il ne
9 distinguait pas entre les civils serbes et les soldats serbes, ou les
10 enfants serbes. Un Chetnik était un Serbe au sens général.
11 Q. Je vous remercie. Et que vous expliquait le commandant Juric au juste
12 lorsqu'il vous disait qu'il devait s'assurer que les Chetniks ne pourraient
13 pas revenir ? Que tentait-il de vous expliquer ?
14 R. Je me souviens très bien de cet incident. C'était aux alentours de
15 Macure, lorsque Kistanje était en flamme. Il nous avait arrêté et nous
16 avait demandé ce que nous faisions dans ce secteur. Nous lui avons dit que
17 nous étions simplement en train d'observer ce qui se passait dans le
18 secteur et que nous essayons de savoir quelles activités étaient encore en
19 cours. Nous avons dit au commandant Juric que nous avions remarqué qu'il y
20 avait un certain nombre d'immeubles incendiés ou détruits suite à
21 l'offensive même.
22 C'est à ce moment-là que le commandant Juric nous a indiqué que la raison
23 d'être de l'opération était de nettoyer la zone de tous "Chetniks" - entre
24 guillemets - qu'il fallait le faire parce qu'il ne souhaitait pas qu'ils
25 reviennent et réoccupent des secteurs de la Krajina.
26 Q. Merci.
27 M. RUSSO : [interprétation] Je n'ai pas d'autres questions, Monsieur le
28 Président.
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1 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] J'aimerais poser une question afin
2 d'expliciter une chose.
3 Vous avez utilisé le terme "réoccuper, occuper à nouveau;" est-ce que vous
4 entendez -- vous utilisez ce terme au sens militaire ou au sens simplement
5 de revenir pour habiter de nouveau dans le secteur ?
6 LE TÉMOIN : [interprétation] C'était un mélange des deux, c'est-à-dire les
7 civils qui reviendraient à domicile ou les militaires qui reviendraient
8 occuper leurs positions, les positions qu'ils détenaient auparavant.
9 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Merci, Monsieur Berikoff.
10 Monsieur Kehoe, vous serez le premier à contre-interroger M. Berikoff.
11 M. KEHOE : [interprétation] Oui, Monsieur le Président, je vais simplement
12 rassembler mes papiers.
13 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Très bien.
14 Monsieur Berikoff, vous serez maintenant contre-interrogé par M. Kehoe qui
15 représente la Défense de M. Gotovina.
16 LE TÉMOIN : [interprétation] Très bien, Monsieur le Président.
17 Contre-interrogatoire par M. Kehoe :
18 Q. [interprétation] Bonjour, Capitaine.
19 R. Bonjour.
20 Q. Comme nous l'avons dit hier, nous allons passer en revue un certain
21 nombre de questions, pardonnez-moi si je passe parfois d'une chose à
22 l'autre. Nous allons examiner un certain nombre de questions qui ont fait
23 l'objet de l'interrogatoire principal et d'autres questions qui ressortent
24 de votre déclaration, de vos déclarations.
25 R. Oui.
26 Q. S'il y a une question qui n'est pas claire, n'hésitez pas à m'arrêter.
27 R. Je demanderais, Monsieur Kehoe, simplement de m'adresser comme M.
28 Berikoff car il y a longtemps que je ne suis plus militaire.
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1 Q. Tout à fait, Monsieur Berikoff.
2 R. [aucune interprétation]
3 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Et je demanderais aux deux intervenants
4 de ne pas parler trop rapidement et d'observer une pause entre la question
5 et la réponse.
6 LE TÉMOIN : [interprétation] Très bien.
7 M. KEHOE : [interprétation]
8 Q. Monsieur Berikoff, avant de vous rendre en ex-Yougoslavie, et à Zagreb,
9 vous nous avez dit lors de l'interrogatoire principal que vous étiez membre
10 de la cellule de Crise pour la Yougoslavie au département de la Défense à
11 Ottawa, n'est-ce pas ?
12 R. Oui.
13 Q. Et pendant combien de temps ?
14 R. D'avril 1991 à avril 1994.
15 Q. Ah, il y a un petit problème, donc vous suiviez tout ce qui s'est passé
16 en Yougoslavie avant de vous rendre sur place, n'est-ce pas ?
17 R. Oui.
18 Q. Venons-en au moment où vous êtes arrivé et j'aimerais que nous
19 consultions la pièce 748, votre journal, le journal que vous avez tenu au
20 quotidien.
21 R. Quelle date ?
22 Q. 21 juillet 1995.
23 R. Très bien.
24 Q. J'aimerais parler de plusieurs questions il s'agira du 21 et du 22
25 juillet. Je vais vous poser quelques questions à ce sujet.
26 Le 21 juin [comme interprété], vous dites que vous survolez la région pour
27 arriver à Knin et à peu près au milieu de la page, vous dites bon nombre
28 d'endroits sont détruits.
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1 Est-ce que vous voyez cela ?
2 R. Oui.
3 Q. Il s'agit du secteur qui était sous le contrôle des Serbes à l'époque,
4 n'est-ce pas ?
5 R. Oui, tel était le cas.
6 Q. Et si l'on se reporte au 22 juillet, à peu près au milieu, vous dites :
7 "Qu'en traversant les villages, il est difficile d'imaginer ce que ces gens
8 se sont infligés mutuellement soi-disant au nom de la religion. Un village
9 est détruit et déserté alors que le village immédiatement à côté est
10 intact."
11 R. Oui, je vois cela.
12 Q. Encore une fois, il s'agissait de villages croates qui avaient été
13 détruits par les Serbes après 1991, n'est-ce pas ?
14 R. Oui, c'est exact.
15 Q. Pourriez-vous nous donner un petit peu plus de détail, une description
16 plus détaillée concernant les dégâts infligés par les Serbes aux Croates ?
17 R. Ces dégâts ressemblaient en grande partie aux dégâts qui avaient été
18 infligés pendant et après l'offensive de l'opération Tempête. Des villages
19 avaient été complètement détruits, d'autres l'avaient été partiellement
20 mais le type de dégâts était tout à fait similaire aux dégâts causés
21 pendant l'opération Tempête.
22 Q. Si même avant l'opération Tempête vous et d'autres membres du personnel
23 des Nations Unies ont vu que ces villages croates avaient été détruits ?
24 R. Oui. Il était évident que cette destruction avait eu lieu à un moment
25 donné avant le mois d'août 1995 ?
26 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Monsieur Kehoe, vous parlez de villages
27 croates et lorsque vous parlez des villages croates, pourriez-vous toujours
28 expliciter s'il s'agit de villages en Croatie, les villages croates donc ou
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1 des villages habités en majorité par des personnes d'appartenance ethnique
2 croate afin que nous soyons tout à fait au clair quant à la distinction
3 entre ou la définition même d'u village croate ?
4 Et pourrions-nous également demander à M. Berikoff la question qui
5 vous a été posée en dernier lieu concernant les dégâts infligés aux
6 villages, la question concernait les villages croates.
7 Dans votre réponse lorsque vous avez confirmé la thèse qui vous a été
8 présentée par M. Kehoe, est-ce que vous avez inclus les dégâts infligés aux
9 villages dont les habitants étaient en majorité d'appartenance ethnique
10 croate ou est-ce que vous parlez uniquement des villages que vous avez vus
11 en Croatie ?
12 LE TÉMOIN : [interprétation] Il s'agissait tant de villages en
13 Croatie même et encore une fois de villages peuplés en majorité par des
14 Croates en Krajina.
15 M. LE JUGE ORIE : [aucune interprétation]
16 M. KEHOE : [interprétation]
17 Q. Vous avez dit qu'il s'agissait de dégâts similaires à ce que vous avez
18 vu au lendemain de l'opération Tempête ?
19 R. Oui.
20 Q. Savez-vous avant l'opération Tempête si les Nations Unies avaient
21 déployé quelque effort que ce soit auprès des autorités de l'ARSK pour
22 identifier ceux qui étaient responsables de ces incendies de maisons
23 croates ?
24 R. J'avais entendu des rumeurs à cet effet, mais je n'ai pas connaissance
25 de détail à ce sujet.
26 Q. Vous aviez connaissance du fait que bon nombre de civils croates
27 avaient été expulsés ?
28 R. Oui.
Page 7659
1 Q. Lorsque vous êtes arrivé dans le secteur sud, conviendriez-vous que
2 toute la zone de la Krajina était sujette à une forte tension ?
3 R. Sans aucun doute, il y avait des rumeurs, des bruits qui couraient
4 parfois des bruits contradictoires concernant une possible offensive croate
5 visant à reprendre la Krajina. Il y avait des négociations en cours
6 concernant le statut de la Krajina, et chaque jour, on entendait des bruits
7 différents. Une offensive allait commencer demain ou dans dix jours ou dans
8 une semaine. Donc, effectivement, la situation était très tendue pendant
9 tout ce temps et même avant que je n'y sois déployé, lorsque je me trouvais
10 encore au Canada ou quartier général ou au siège de la Défense nationale,
11 j'avais connaissance de la possibilité d'une offensive future visant la
12 Krajina.
13 Q. Dans votre journal, vous avez également fait état d'un problème
14 concernant les Serbes de la Krajina, concernant leurs actes illicites
15 visant les Nations Unies, n'est-ce pas ?
16 R. Oui, il y avait un certain nombre d'occasions auxquelles les véhicules
17 des Nations Unies ont été attaqués. Par exemple, une fois avant mon
18 arrivée, un membre du personnel des Nations Unies avait été abattu par
19 balles lors d'une de ces attaques et c'était le fait de Serbes locaux.
20 M. KEHOE : [interprétation] Et, pour être tout à fait précis, je crois que
21 M. Berikoff se réfère au bas de la page 2, cela se poursuit à la page 3 de
22 la pièce P748.
23 Q. Par ailleurs, Monsieur, si vous me permettez, j'essaie de m'y retrouver
24 dans vos déclarations.
25 Lorsque vous êtes arrivé sur place, il y avait aussi bon nombre de
26 restrictions quant à la liberté de mouvement, n'est-ce pas ?
27 R. Oui, dans toute la zone nous étions limités dans nos mouvements. Il y
28 avait un certain nombre de points de contrôle et on nous empêchait de
Page 7660
1 continuer sur notre chemin.
2 Q. Et ces restrictions étaient imposées par l'ARSK, n'est-ce pas ?
3 R. Oui.
4 Q. Et cela a commencé vers la fin du mois de juillet 1995, n'est-ce pas ?
5 R. Oui, autant que je le sache, cela était peut-être déjà arrivé
6 auparavant, mais c'était en tout cas le cas lorsque j'y étais.
7 Q. Ainsi lorsque vous êtes arrivé sur place, Monsieur Berikoff, l'ARSK, en
8 tout cas, dans votre expérience, a commencé à vous refuser l'accès à
9 certains endroits, n'est-ce pas ?
10 R. Oui, ou alors ils nous ont permis d'y accéder après que nous ayons
11 attendu un certain temps ou si nous étions en mesure de les payer avec, par
12 exemple, du Coca-cola ou des cigarettes, ils nous autorisaient l'accès.
13 Donc la réponse est affirmative.
14 Q. Et dans ces endroits, est-ce qu'ils étaient en train de déplacer des
15 troupes, des véhicules motorisés ?
16 R. Oui, il y avait des mouvements de troupes.
17 Q. Et où exactement ?
18 R. Je ne me souviens pas précisément, mais je sais que c'était sur le
19 chemin qui allait de Knin vers le sud en direction de Drnis dans cette
20 zone. Je ne me souviens pas des endroits précis mais nous avons également
21 visité d'autres zones et nous étions limités dans nos mouvements et arrêter
22 à plusieurs points de contrôle dans tout le secteur.
23 Q. Pour rebondir sur ce que vous avez dit, vous aviez appris à l'époque
24 que ces restrictions étaient dues au fait qu'ils déplaçaient des troupes et
25 des véhicules motorisés ?
26 R. Dans bon nombre de cas, il s'agissait effectivement de mouvements de
27 troupes et de véhicules, que ces véhicules aient été motorisés je n'en suis
28 pas certain. Mais il y avait un déplacement de véhicules.
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1 Q. Vous avez également noté dans votre journal, et ce, en date du 1er août
2 que vous étiez censé voyager en hélicoptère afin de visiter la zone de
3 responsabilité du 1er Bataillon canadien. Vous en souvenez-vous ?
4 R. Oui. Il ne s'agit pas uniquement de la zone sur la responsabilité du
5 Bataillon canadien mais toute la zone.
6 Q. Et qu'est-ce que vous aviez l'intention de faire dans le cadre de cette
7 Mission de reconnaissance en hélicoptère ?
8 R. L'objectif était d'obtenir des informations concernant les mouvements
9 de troupes, l'emplacement des troupes et ainsi de suite de part et d'autre
10 concernant les deux parties belligérantes.
11 Q. Et lorsque vous avez tenté de mener ce vol de reconnaissance, le 1er
12 août, l'ARSK a refusé -- vous en a refusé l'autorisation, n'est-ce pas ?
13 R. Oui.
14 Q. Est-ce qu'ils vous ont expliqué pourquoi ils refusaient ?
15 R. Non.
16 Q. Vous avez tenté d'effectuer de vol de reconnaissance une fois de plus
17 le lendemain, n'est-ce pas ?
18 R. Oui.
19 Q. Et il serait agi du 2 août 95, n'est-ce pas ?
20 R. Oui.
21 Q. Et est-ce que vous avez pu effectuer ce vol de reconnaissance ce jour-
22 là ?
23 R. Soit le 2 ou le 3 --
24 Q. Ou alors plus tard ?
25 R. C'était bien le 2 août, comme vous l'avez dit. C'est ce jour-là où le
26 pilote est venu me chercher à la base des Nations Unies. Nous nous sommes
27 envolés à 8 heures 00. Et à 8 heures 08, je crois que c'était à cette
28 heure-là que nous avons essuyé des tirs venant de l'ARSK depuis la zone
Page 7662
1 d'Oklaj.
2 Q. Donc ils vous ont refusé la permission le premier. Ils vous ont tiré
3 dessus le 2, et puis pour en revenir à votre journal, le 3, votre Mission
4 de reconnaissance et je me réfère toujours à votre journal, l'entrée
5 concernant le 3 août, pièce P748, votre Mission de reconnaissance encore
6 une fois n'a pas été autorisée par l'ARSK ?
7 R. Oui, parce que suite à l'incident et les excuses qui nous été faites
8 par le colonel de l'ARSK, nous avions formulé une autre requête demandant
9 la permission de survoler la zone le lendemain, toutefois la mission a été
10 annulée entièrement.
11 Q. Pendant cette période, lorsque vous a refusé le droit d'effectuer ces
12 déplacements, avez-vous appris, Monsieur Berikoff, que l'ARSK préparait une
13 offensive à l'encontre de la HV ?
14 R. Non, l'on nous a refusé de nombreuses tentatives de faire différentes
15 choses. L'ARSK nous a refusé la permission de se faire ces premiers jours.
16 Q. Pouvez-vous nous donner d'autres exemples ?
17 R. Par exemple, d'accéder à différents endroits lors de mes déplacements,
18 ma tâche étant d'obtenir des informations, donc, à de nombreuses reprises,
19 je me rendais en voiture à différents endroits dans le secteur et on m'a
20 refusé l'accès à différents endroits pas forcément des zones militaires. Il
21 y avait parfois des points de contrôle tenus par la police civile où l'on
22 me disait de rebrousser chemin sans me donner de raison, mais il y avait de
23 nombreux cas dans lesquels l'on ne nous a pas donné l'autorisation de
24 poursuivre.
25 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Monsieur Kehoe.
26 M. KEHOE : [interprétation] Oui, Monsieur le Président.
27 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Plus tôt je ne suis pas sûr que cela
28 avait suffisamment d'importance pour demander au témoin d'en revenir à la
Page 7663
1 page 68, lignes 16 et suivantes, mais eu égard aux questions que vous
2 posez, je pense que cela devient important.
3 Monsieur Berikoff, l'on vous pose des questions concernant les restrictions
4 à votre liberté de mouvement, et l'une des questions qui vous a été posée
5 était la suivante : "Cela a commencé vers la fin du mois de juillet 1995,
6 n'est-ce pas, ou la deuxième moitié du mois de juillet ?"
7 Vous avez dit : "Oui, en effet, en tout cas, autant que je le sache, il se
8 peut que cela ait déjà été le cas plus tôt, mais sans aucun doute c'était
9 le cas lorsque je m'y trouvais."
10 Puis la question suivante a été : "Ainsi lorsque vous êtes arrivé sur
11 place, Monsieur Berikoff, l'ARSK, en tout cas, d'après votre expérience, a
12 commencé à vous refuser l'accès à certains endroits, n'est-ce pas ?"
13 Et vous avez répondu par l'affirmative, vous avez dit : "Oui, c'est bien ce
14 qu'ils ont fait."
15 Maintenant le contexte dans lequel tout cela s'inscrit laisse planer un
16 certain doute quant au fait de savoir si ce que vous avez pu remarquer
17 lorsque vous y êtes arrivé c'était le début, c'est-à-dire qu'ils ont
18 commencé à limiter la liberté de mouvement, ou lorsque vous dites : "J'ai
19 vécu ces restrictions, et je ne sais pas si cela a commencé au moment où je
20 suis arrivé ou auparavant."
21 Pourriez-vous expliciter ?
22 LE TÉMOIN : [interprétation] Oui, il y a eu des restrictions de circulation
23 même avant que je n'arrive. Il y a eu des enlèvements, il y a eu des
24 restrictions imposées à la fois par l'ARSK, et aussi, dans une certaine
25 mesure, par le commandement des Nations Unies dans le secteur sud.
26 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Oui.
27 Monsieur Kehoe, la première réponse apportée par le témoin a déjà été assez
28 claire et portait sur le moment où cela a commencé; est-ce que c'était
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1 quand le témoin est arrivé ? Vous avez plus ou moins décidé de ne pas tenir
2 compte de la réponse. En introduisant votre question suivante d'une
3 certaine manière, je pense que ça aurait été utile à la Chambre si vous
4 n'aviez pas repris ces termes : "Commencez à refuser."
5 LE TÉMOIN : [interprétation] C'était au cours quand je suis arrivé, je
6 savais qu'il y avait des restrictions à la circulation avant que je
7 n'arrive, et puis ça a continué.
8 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] De votre expérience, c'était déjà en
9 place ?
10 LE TÉMOIN : [interprétation] Oui.
11 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Monsieur Kehoe, veuillez poursuivre.
12 M. KEHOE : [interprétation]
13 Q. P740, si vous voulez bien, paragraphe 2-A, je pense qu'on pourrait être
14 un peu plus précis.
15 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] M. Berikoff ne connaît peut-être pas
16 notre système néerlandais --
17 LE TÉMOIN : [aucune interprétation]
18 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] -- de tester les sirènes d'alarme. Le
19 premier du mois, à midi, on procède toujours à ces vérifications.
20 M. KEHOE : [interprétation] Tout le monde à présent ici ne connaissait --
21 enfin personne ne connaissait cela.
22 L'INTERPRÈTE : Les voix se chevauchent.
23 M. KEHOE : [interprétation]
24 Q. J'attire votre attention sur la pièce P740.
25 M. KEHOE : [interprétation] Est-ce qu'on peut afficher le paragraphe 2-A,
26 s'il vous plaît ?
27 Q. Je devrais peut-être vous préciser tout d'abord quelque chose avant de
28 vous poser ma question.
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1 Il dit que : "Le 27 juillet, de retour de Primosten à Knin, des soldats de
2 l'ARSK avaient arrêté tout le monde à leurs postes de contrôle. Il n'y
3 avait pas de circulation de véhicules des Nations Unies qui auraient été
4 acceptés dans des secteurs où précédemment on avait été admis."
5 R. C'est exact.
6 Q. Et c'est donc l'ARSK qui faisait cela ?
7 R. Oui.
8 Q. Et ils vous arrêtaient -- ils vous empêchaient - pas vous
9 personnellement, mais le personnel des Nations Unies - ils empêchaient le
10 personnel d'accéder à des zones où ils avaient eu à accepter précédemment ?
11 R. Oui, c'est cela.
12 Q. Vous avez mis cela dans votre déclaration, donc je suppose que ceci
13 vous a permis de penser que les choses étaient en train de changer ?
14 R. Oui, il y avait une modification profonde, il y avait différents types
15 d'activités dans le secteur, et en particulier pour ce qui est de l'ARSK,
16 on a été arrêté à de nombreuses occasions et on ne nous a pas permis
17 d'accéder comme je le dis dans mon rapport.
18 Q. Et qui plus est, Monsieur, il y avait un certain mécontentement de
19 votre part directement eu égard à l'ARSK, vous dites cela dans le
20 paragraphe 2-C de ce document. Vous dites que vous étiez leur bête noire.
21 Vous le voyez ?
22 R. Oui.
23 Q. Vous apportez quelque détail de plus dans votre journal de bord, P748,
24 l'entrée pour la journée du 30 juillet.
25 M. KEHOE : [interprétation] Est-ce que vous pourriez reprendre ce texte,
26 s'il vous plaît, P748, excusez-moi, la page suivante, s'il vous plaît.
27 Q. Vers la fin de cette entrée pour la journée du 30 juillet, il est
28 question de ce marché noir de ce -- que se passait-il ?
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1 R. Le capitaine Dangerfield avec également notre collègue Green on s'est
2 rendu à des postes d'observation ou plutôt au poste d'observation à
3 Strmica. Et pendant l'une de nos visites, le commandant d'une section
4 Kenyan nous a dit qu'il avait été informé par un policier serbe du fait que
5 le capitaine Dangerfield et moi-même nous étions sur une liste noire parce
6 qu'ils nous ont accusés de passer des éléments d'information au QG des
7 Nations Unies portant sur les déplacements, les mouvements des troupes, et
8 cetera.
9 Et il ne nous a dit qu'on s'immisçait -- on entravait un accord d'échange
10 entre l'ARSK local et le personnel des postes d'observation eux-mêmes. Donc
11 le fait qu'on était là, en fait, les empêchaient dans leurs activités
12 extra-scolaires, comment dirais-je.
13 Q. Et donc il y avait cet accord d'échange entre le personnel des Nations
14 Unies et l'ARSK ?
15 R. Oui, la nourriture, et cetera, étaient fournis soi-disant par l'ARSK,
16 et aussi des dames de compagnie en échange de carburant.
17 Q. Donc un échange de prostitués pour les Nations Unies en échange du
18 carburant ?
19 R. Oui, c'est une des choses qu'on nous a dite.
20 Q. Et vous et le capitaine Dangerfield, vous auriez été placés sur cette
21 liste noire à cause du fait que vous avez révélé cela ?
22 R. Oui. A la fois le capitaine Dangerfield et moi-même on nous a dit cela
23 en même temps. Ça n'a pas été révélé au capitaine Dangerfield; on était
24 tous les deux là-bas.
25 Q. Et, il y a eu aussi des tensions à cause de cette mobilisation générale
26 vers la deuxième moitié du mois de juillet; c'est cela ?
27 R. Oui. Il y avait des tensions dans tout le secteur.
28 Q. Monsieur Berikoff, j'ai fait une pause pour que les interprètes
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1 puissent nous suivre.
2 R. Je vous en prie.
3 Q. Et, vous-même, vous avez commencé à vous déplacer pour vous rendre dans
4 des zones près de la Bosnie, Bosansko Grahovo, par exemple, où il y avait
5 encore des activités militaires qui devaient bénéficier de cette
6 mobilisation.
7 R. Oui.
8 Q. Et, en faisant ce va-et-vient vers la zone de Bosansko Grahovo, qu'est-
9 ce que vous avez pu remarquer ?
10 R. Il y avait beaucoup de déplacement des troupes -- mouvement des troupes
11 entre Krajina jusqu'au secteur de Bosansko Grahovo, et il y avait aussi des
12 militaires qui revenaient; il y avait des -- tous des chars -- tous types
13 de véhicules, des véhicules qui transportaient des munitions, des
14 ambulances qui emmenaient des victimes vers le secteur serbe.
15 Q. Vous parlez de "chars", combien de chars ?
16 R. Je ne peux pas être précis, mais il y avait un certain nombre de chars
17 qui faisaient le va-et-vient. Je ne sais spas si c'était les mêmes chars ou
18 des chars supplémentaires apportés, je ne peux pas vous répondre là-dessus.
19 Q. Mais pour ce qui est du temps -- du moment, reprenons maintenant le
20 744, c'est le 27 juillet.
21 Est-ce que vous voyez la première page de la pièce P744, le secteur sud --
22 R. Oui.
23 Q. Est-ce que c'est à peu près cela ?
24 R. Oui.
25 Q. Et vous voyez aussi que M. Martic, le président de la République serbe
26 de Krajina, observe que l'état de guerre est en place dans tout le secteur
27 de la RSK; est-ce exact ?
28 R. Oui.
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1 Q. Monsieur, quand vous êtes arrivé au QG du secteur sud, le général
2 Forand vous a dépêché pour vérifier ce qui était en train de se passer dans
3 le secteur ?
4 R. Oui. Nous y sommes arrivés, il y avait une carte vierge au mur, et il
5 m'a dit : "Phil, j'ai besoin d'éléments d'information. Je n'ai aucun
6 élément d'information sur les parties belligérantes." Il m'a donné des clés
7 d'un tout terrain, et il fallait que je me rende sur le terrain tous les
8 jours et que j'essaie de voir si j'allais rencontrer des éléments des
9 parties belligérantes, quels qu'ils soient.
10 Q. Et, M. Berikoff, il vous a envoyé à Strmica le 30 juillet.
11 R. Oui, c'est vrai. Il y avait une activité très importante, des -- il y
12 avait des tirs de mortier jusqu'au secteur de Bosansko Grahovo. Il m'a
13 envoyé -- il me semble que le capitaine Williams est venu en ma compagnie,
14 on y est allés pour passer la soirée là-bas - je ne sais plus si c'était
15 Williams ou Dangerfield - nous avons passé donc la soirée dans le secteur
16 de Strmica en train d'observer et en essayant de savoir -- d'entendre
17 quelle était l'intensité des tirs d'artillerie de l'autre côté -- du côté
18 bosniaque de la frontière.
19 Q. Et vous avez entendu des tirs d'artillerie dans les deux sens ?
20 R. Oui, des tirs d'artillerie très intenses.
21 Q. Alors, votre journal de bord, pièce P748 pour la journée du 30 juillet
22 1995.
23 R. [aucune interprétation]
24 Q. J'attends que ceci s'affiche. La journée suivante.
25 M. KEHOE : [interprétation] La page suivante. Le 30 juillet.
26 Q. A peu près à partir de la quatrième ligne, il y a une phrase qui semble
27 très intéressante.
28 Vous le voyez ?
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1 R. Oui.
2 Q. "Et c'était très intéressant, j'ai été en mesure de voir toutes sortes
3 d'éléments d'équipement différents en route jusque-là. Cela comprenait
4 différents éléments, caisses, M-12, et cetera."
5 R. [aucune interprétation]
6 Q. [aucune interprétation]
7 R. M-12, c'est des canons antichars. M-84, des chars yougoslaves plus
8 modernes. Les BMP, c'est des véhicules blindés transporteurs de troupes.
9 Q. Et, le M-12 ?
10 R. Un canon antichar.
11 Q. Il y avait beaucoup de RSK dans la zone, c'est ce que vous dites dans
12 la suite ?
13 R. Oui. Il y avait une base de l'ARSK, c'était à peu près à
14 1 000 mètres à partir du poste kenyan.
15 Q. Et vous dites, il y a beaucoup de RSK; combien vous en avez vu ?
16 R. Au moins une compagnie dans la zone, à peu près la taille d'une
17 compagnie, à différents moments. Il y avait différents véhicules et des
18 personnes -- du personnel de permanence.
19 Q. Ces chars et ces BMP et d'autres éléments, vous les avez vus se
20 déplacer ?
21 M. RUSSO : [interprétation] Excusez-moi. Je ne voulais pas interrompre.
22 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Je vous en prie.
23 M. RUSSO : [interprétation] Je pense que c'était page 79 -- excusez-moi. Ça
24 vient d'être corrigé. Au départ, on lisait "canyon," Mais c'est un poste
25 "kenyan". Donc c'est corrigé, ligne 6 [comme interprété].
26 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Je vous en prie.
27 M. KEHOE : [interprétation]
28 Q. Monsieur Berikoff, vous avez vu ces véhicules se déplacer ?
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1 R. A quel moment ?
2 Q. Le 30 juillet.
3 R. Oui. Nombre de fois, lorsque nous étions dans le secteur de Strmica, il
4 y avait des déplacements depuis cette base jusqu'à la frontière -- la
5 frontière dans le secteur de Bosansko Grahovo, je pense. Oui, il y avait
6 pas mal de mouvement de véhicules.
7 Q. Et l'ARSK amenait cet équipement d'où ?
8 R. Je ne sais pas d'où, mais je suppose qu'une partie de ces éléments
9 devait venir de la base ou de la garnison à à peu près 1 000 mètres du
10 poste d'observation kenyan.
11 Q. Monsieur Berikoff, est-ce que vous savez qu'à Golubic, il y avait un
12 dépôt de munitions de l'ARSK ?
13 R. Oui.
14 Q. Qu'en savez-vous ?
15 R. Je savais qu'il se trouvait là, mais je ne sais pas ce qu'il
16 comportait.
17 Q. Mais comment le savez-vous ?
18 R. C'est une information que l'on m'a donnée, c'est tout, avant que je
19 n'arrive dans le secteur de Knin.
20 Q. S'agissant de cette mobilisation, donc vous saviez qu'une mobilisation
21 était en cours, vous saviez qu'il y avait des déplacements de véhicules à
22 Strmica, Monsieur Berikoff, est-ce qu'à ce moment-là, vous pensiez que
23 l'ARSK déplaçait cet équipement vers la ligne de front ?
24 R. A l'époque, ce que j'ai eu comme impression, c'est que le personnel de
25 l'ARSK a traversé la frontière pour apporter leur assistance dans le
26 secteur de Bosansko Grahovo, dans le cadre de ces opérations-là.
27 Q. Pour essayer d'apporter quelques précisions, Monsieur Berikoff, ils
28 déplaçaient leurs forces vers la ligne de front contre la HV ?
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1 R. Oui.
2 Q. Reprenons votre complément de déclaration que vous nous avez fourni
3 pendant que vous étiez à Strmica, vous n'avez pas eu l'occasion de
4 remarquer qu'il y ait eu pilonnage des zones habitées par la HV ?
5 R. Non, je n'ai pas remarqué qu'il y ait eu des pilonnages dans le secteur
6 de Strmica; toutefois, il y avait des maisons détruites, il y avait des
7 destructions récentes, et ce n'était pas des destructions qui se seraient
8 situées à un moment avant l'offensive.
9 Q. Et ces destructions récentes, est-ce qu'il vous a semblé que ça aurait
10 pu faire partie de ce barrage de tirs d'artillerie ?
11 R. C'est possible.
12 Q. Toujours sur le même sujet, vous étiez là le 30 juillet. La pièce 744,
13 c'est votre chronologie, que vous avez établie avec le capitaine Williams,
14 à la page 2 de ce document, l'entrée pour la journée du 31 juillet.
15 Excusez-moi. Il est dit, le 31 juillet : "118 obus d'artillerie, 30
16 HV, HVO et 88 de l'ARSK ont été tirés ou sont tombés entre les parties
17 belligérantes." C'est bien cela ?
18 R. Oui.
19 Q. "Il semble que l'ARSK a réagi dans le cas où, à Bosansko Gravoho, il y
20 aurait eu du redéploiement des forces.
21 Voyons maintenant l'entrée qui porte également sur les tirs
22 d'artillerie : "Entre 10 heures 30 et 13 heures 58, le HV, HVO a tiré 34
23 obus d'artillerie dans le secteur de Strmica…"
24 R. "Vers dés positions inconnues en BiH."
25 Q. "Vers 4 heures 30 et 5 heures 30, l'ARSK a tiré cinquante obus
26 d'artillerie dans le secteur large de Strmica vers une position inconnue en
27 Bosnie-Herzégovine.
28 Monsieur Berikoff, il y avait pas mal d'activité d'artillerie en cours.
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1 R. Oui.
2 Q. Attendez. Je vais attendre -- Monsieur Berikoff, il y avait une
3 activité intense sur le plan militaire en cours entre l'ARSK et la HV ou le
4 HVO vers la fin du mois de juillet et le début du mois d'août, n'est-ce pas
5 ?
6 R. Oui, je ne nie pas cela. Il y avait beaucoup d'activité dans le secteur
7 de Strmica.
8 Q. Monsieur, vous comprenez que je ne conteste pas ce que vous êtes en
9 train de dire, j'essaie juste de tirer au clair certains points.
10 R. Tout à fait.
11 Q. Pendant cette période, et j'attire votre attention sur votre complément
12 d'informations apportées à votre déclaration, vous avez dit à l'Accusation
13 que personnellement vous avez pu voir "des gens quitter Knin avant
14 l'opération Tempête", et vous dites "qu'il y avait un nombre considérable
15 de personnes qui sont parties."
16 J'attire votre attention à présent sur la déclaration que vous avez
17 faite le 21 mai 1997, le paragraphe 2-B, P270 -- excusez-moi : P740. Vous
18 dites : "Le 29 juillet, nombre d'employés civils des Nations Unies ne se
19 sont pas présentés au travail. On a pu apprendre par la suite qu'ils
20 avaient commencé à évacuer la zone parce qu'ils avaient peur d'une
21 offensive croate en Krajina dans un avenir très proche."
22 Par conséquent, sur la base de vos observations, Monsieur Berikoff,
23 ces départs des civils ou cette évacuation des civils, cela s'est produit
24 cinq ou six jours avant l'opération Tempête elle-même, n'est-ce pas ?
25 R. Oui, c'est vrai. Puisque comme je l'ai déjà dit, nous ne savions pas
26 exactement à quel moment l'offensive allait commencer. D'après nos
27 informations, c'était dans un délai allant de un à dix jours, et la
28 population civile normalement aurait eu les mêmes informations. Ce jour-là,
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1 on a reçu l'alerte orange parce qu'il y a eu des éléments d'informations
2 supplémentaires par divers moyens. Donc il est tout à fait possible, oui,
3 qu'ils l'ont fait.
4 Q. Sur la base de vos observations, Monsieur Berikoff, dès le 29 juillet,
5 les civils se sont mis à partir de leur propre chef ?
6 R. Oui, c'est vrai.
7 Q. Je voudrais maintenant parler de certain nombre de vos observations
8 portant sur la situation sur le plan militaire telle qu'elle se présentait
9 dans la Krajina et à Knin, et je voudrais également qu'on parle des
10 pillonnages.
11 Pour commencer, vous vous avez dit cela pendant l'interrogatoire
12 principal --
13 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Monsieur Kehoe, est-ce que nous allons
14 changer de sujet ?
15 M. KEHOE : [interprétation] Oui.
16 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Je vérifie l'heure, ce serait peut-être
17 bien de suspendre l'audience. Nous allons reprendre à 12 heures 45.
18 --- L'audience est suspendue à 12 heures 25.
19 --- L'audience est reprise à 12 heures 48.
20 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Maître Kehoe, je vous en prie, vous avez
21 la parole.
22 M. KEHOE : [interprétation] Je vous remercie.
23 Q. Monsieur Berikoff, j'allais aborder un nouveau sujet, j'allais parler
24 du pilonnage de Knin le 4 août.
25 Il me semble que vous avez dit pendant l'interrogatoire principal que vous
26 avez changé d'avis sur le fait qu'il y a eu un pilonnage non sélectif et si
27 j'ai bien compris vous avez changé d'avis en 1997 ou 1998 ?
28 R. Oui, c'est exact. Immédiatement après l'offensive et pendant une
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1 certaine période, c'était effectivement ce que je pensais.
2 Q. Avant de parler de Knin, Monsieur Berikoff, je voudrais que l'on parle
3 de votre expérience dans l'armée, c'est sûr cela que vous avez basé vos
4 observations ?
5 R. Oui.
6 Q. Au sein de la JNA la structure, l'organisation de l'armée est une
7 structure hiérarchique très hiérarchisée où à un échelon inférieur on
8 n'entreprend rien sans avoir reçu l'ordre d'en haut, n'est-ce pas ?
9 R. Oui, tout à fait. C'était le cas de tous les pays du pacte de Varsovie.
10 L'ancien pays du pacte de Varsovie pour ce qui est de la chaîne de
11 commandement, de la structure, elles sont très semblables.
12 Q. Mais c'est très différent de l'approche adoptée par les pays membres de
13 l'OTAN ?
14 R. Oui, tout à fait.
15 Q. Dans quel sens ?
16 R. Dans les pays de l'OTAN tout un chacun du haut de la pyramide jusqu'en
17 bas sait lire une carte, tout un chacun sait de quelle opération il s'agit,
18 quel est l'objectif de l'opération et en règle générale, tout un chacun
19 connaît la séquence des événements qui vont se dérouler dans le cadre de
20 l'opération.
21 Q. Seriez-vous d'accord avec moi pour dire que dans la philosophie de
22 l'OTAN, s'il y a une destruction sur le plan du commandement de
23 communication et de contrôle à un niveau élevé, à ce moment-là, à des
24 échelons inférieurs les éléments, des éléments peuvent en fait devenir
25 autonomes pour l'essentiel ?
26 R. Oui, dans la plupart des cas, je serais d'accord avec vous, mais il y a
27 des cas où des éléments d'information n'auraient pas été communiqués; mais
28 d'une manière générale, je serais d'accord avec vous.
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1 Q. Et pour l'opération Tempête, non seulement dans le secteur sud cette
2 opération s'est déroulée également dans le secteur nord ?
3 R. C'est exact.
4 Q. Donc c'est une zone géographique étendue ?
5 R. Oui.
6 Q. Vous êtes un militaire, Monsieur Berikoff, si on coupait ou si on
7 voulait déranger la structure de l'ARSK, tout d'abord on s'en prendrait à
8 leur QG et leurs réseaux de communication ?
9 R. Oui, le réseau de communication en particulier. Toutefois, pour ce qui
10 est des transmissions ou des communications, pour ce qui est des ex-pays du
11 pacte de Varsovie, ils avaient une redondance sur le plan des
12 communications, c'était leur point fort par rapport aux pays de l'OTAN.
13 Q. Mais si vous planifiez une opération tout d'abord avant tout vous
14 tâcheriez de détruire le QG et les communications puisque l'impact de cela
15 serait non seulement dans le secteur sud à Knin mais également dans tout le
16 secteur de la Krajina, n'est-ce pas ?
17 R. Oui. Je serais d'accord avec vous.
18 M. RUSSO : [interprétation] Je ne voudrais pas interrompre, mais je ne sais
19 pas si on lui demande si lui-même ferait cela ou est-ce qu'on lui demande
20 s'il était un pays -- ex-pays du pacte de Varsovie; est-ce que c'est ce
21 qu'il ferait ?
22 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] D'après ce que j'ai compris, c'est ce
23 que le témoin ferait s'il avait été -- s'il se trouvait dans cette
24 situation, Monsieur Russo.
25 M. KEHOE : [interprétation] Tout à fait.
26 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Je vous en prie, poursuivez, Maître
27 Kehoe.
28 M. KEHOE : [interprétation]
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1 Q. Et pour ce qui est de cette "redondance de communication," qu'est-ce
2 que cela signifie exactement ?
3 R. Cela veut dire des capacités supplémentaires qui permettent de ne pas
4 avoir perdre des communications à tout moment donc s'il y avait un système
5 de communication qui était détruit ou s'il n'était plus opérationnel, un
6 autre prenait la relève.
7 Q. Par conséquent, un commandant militaire capable, s'il voulait détruire
8 le réseau de communication en principe ce qu'il ferait c'est d'essayer de
9 s'en prendre à l'ensemble des communications au vu de cette situation de
10 redondance ?
11 R. Oui, c'est ce qu'il ferait.
12 Q. Et, en plus, il tâcherait de s'emparer du QG ?
13 R. Oui.
14 Q. J'attire votre attention à la pièce D117, il s'agit d'un glossaire de
15 l'OTAN.
16 M. KEHOE : [interprétation] Je voudrais que l'on examine la deuxième page,
17 vers la fin de cette page, s'il vous plaît, la colonne du milieu, la
18 dernière entrée.
19 Q. Il est question du centre de gravité dans la terminologie de l'OTAN,
20 ses caractéristiques, ses capacités ou sites à partir desquels une nation,
21 une alliance ou une force militaire ou un autre groupe détient sa liberté
22 d'action, sa puissance physique et sa volonté de combattre.
23 Donc nous parlons maintenant de Knin, n'est-ce pas, Monsieur Berikoff ?
24 C'est cela ?
25 R. Oui, à ce moment-là, c'était l'un des principaux QG et il y avait une
26 garnison, oui, c'est cela.
27 Q. Et, vous, si vous étiez un commandant militaire, ce que vous feriez
28 c'est de faire tout ce que vous pouviez -- de vous en prendre au système de
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1 communication, le QG mais aussi tout ce qui -- tout ce sur quoi repose
2 cette structure ?
3 R. Oui, si vous connaissiez les sites, oui.
4 Q. A présent, j'attire votre attention sur la page 9 de la pièce D284.
5 M. KEHOE : [interprétation] Page 9, 284, ligne 32.
6 Q. Ici vous dites : "Je suis d'avis que le type de munition qui a été
7 utilisé dans le cadre de l'offensive contre Knin était du type hautement
8 explosif qui est essentiellement utilisé pour la destruction des bâtiments
9 et des installations."
10 Donc vous seriez d'accord, Monsieur Berikoff, pour dire qu'en tant
11 qu'officier qui assure le commandement, si vous aviez à capturer ces
12 bâtiments -- à les prendre ces bâtiments où étaient situés des moyens de
13 communication, vous serviriez des armes qui ont été utilisées par le HV
14 pour détruire les bâtiments et les installations ?
15 R. Oui.
16 Q. Et dans le cas de la destruction de ces bâtiments et de ces
17 installations, à en juger d'après la déclaration que vous faites, ici la HV
18 s'est servie de la munition qu'il fallait et qui était appropriée, n'est-ce
19 pas ?
20 R. Oui, pour ce qui est des cibles visées, oui.
21 Q. Alors vous parlez du nombre d'obus qui a été utilisé, n'est-ce pas ?
22 C'est la question qui vous intéresse ?
23 R. Oui.
24 Q. Et l'information qui parle du nombre de --
25 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Il y a une interférence, semble-t-il,
26 mais cela s'est arrêté.
27 M. KEHOE : [interprétation] Je peux reprendre ?
28 M. LE JUGE ORIE : [aucune interprétation]
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1 M. KEHOE : [interprétation]
2 Q. Le nombre de projectiles c'est le colonel Leslie qui vous a communiqué
3 ce chiffre ?
4 R. C'était le militaire Parlee et le colonel Leslie qui le savaient -- qui
5 savaient comment faire le décompte des projectiles, et en tant qu'officier,
6 j'avais aussi des éléments de base pour savoir apprécier le nombre de
7 projectiles d'artillerie.
8 Q. Depuis que vous avez été en mission en ex-Yougoslavie, et compris le
9 temps que vous avez passé à Knin et à Sarajevo, est-ce que vous avez eu
10 l'occasion de parler au colonel Leslie ?
11 R. Non.
12 Q. Directement ou indirectement est-ce que vous avez appris qu'il a
13 déclaré que ces décomptes de projectiles n'étaient précis ou exacts ?
14 R. Je ne sais pas ce qu'aurait dit le colonel Leslie.
15 Q. Alors le niveau de pilonnage qui était en place. Est-ce que nous
16 pouvons maintenant parcourir quelques éléments que vous nous avez fournis
17 pour en parler un petit peu plus, le nombre de projectiles qui n'était
18 approprié d'après vous compte tenu du fait que l'ARSK avait quitté la zone;
19 c'est bien cela ?
20 R. Oui.
21 Q. Ceci n'a rien à voir avec le fait de détruire le système de
22 communication ?
23 R. Non.
24 Q. P744, si vous voulez bien, c'est votre chronologie, la chronologie que
25 vous avez établie avec le capitaine Williams.
26 R. Je ne dirais pas que c'est ma chronologie avec le capitaine Williams.
27 Je dirais que j'ai apporté quelques éléments d'information. Mais c'est le
28 capitaine Williams, qui a reçu des informations de sources multiples. Moi,
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1 je n'étais que l'une des sources qui ont contribué à cela.
2 Q. Je comprends. Mais voyons maintenant quelques-unes de ces entrées,
3 prenons la page 3. C'est la soirée du 4 août qui nous intéresse. Vous voyez
4 maintenant ce qui est écrit pour 17 heures 15, à la cinquième ou la
5 quatrième entrée, la page, et il est dit --
6 Ici je suppose que cela vient de l'ARSK : "Beaucoup de rapports
7 parlent du fait que la HV a été repoussé."
8 Donc il y a eu beaucoup de combats entre la HV et l'ARSK ?
9 R. Je ne dirais pas non, puisque si l'intention des Croates était de
10 s'emparer de la Krajina, normalement il y aurait des combats dans toute la
11 Krajina, pas seulement à Knin.
12 Q. Et vous nous avez dit pendant l'interrogatoire principal que vous avez
13 passé beaucoup de temps à la compagnie du capitaine Dangerfield ?
14 R. Oui.
15 Q. Et lui c'était un autre officier britannique dans le secteur sud
16 onusien.
17 R. Oui, il était l'officier de liaison de Gornji Vakuf en Bosnie.
18 Q. Passons maintenant à la pièce P698. Je voudrais parcourir quelques
19 extraits que nous trouvons ici.
20 C'est un aperçu bref du secteur sud 04 août de 5 heures jusqu'à 22 heurs,
21 et le capitaine Dangerfield nous donne quelques informations sur le
22 pilonnage.
23 Et puis il dit au paragraphe 2 : "Il y a une progression du HV, du HVO,
24 mais cela a pris longtemps. Au début de l'après-midi, la situation a
25 commencé à évoluer, nous avons vu cinq zones principales où l'attaque a été
26 menée."
27 Et puis l'on parle au paragraphe 3, et il dit : "Au milieu de l'après-midi,
28 cinq axes d'attaque étaient en place."
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1 M. KEHOE : [interprétation] Passons à la page suivante.
2 Q. L'appréciation pour le 5 : "Samedi, le 5 août, devrait voir un autre
3 barrage d'artillerie lourd initial des objectifs de la HV."
4 Ce n'est pas vous G2 --
5 R. Non. Je suppose G2 de l'ONURC ou de Gornji Vakuf. Le capitaine
6 Dangerfield n'a pas répondu au QG de l'ONURC --
7 Q. Très bien. Merci. "Appréciation du G2 le HV aurait besoin d'une journée
8 un peu plus réussie qu'aujourd'hui."
9 Est-ce que votre appréciation correspond à celle de M. Dangerfield, que
10 l'ARSK opposait une résistance assez solide ?
11 R. Dans certains secteurs du secteur, oui, il y a eu des combats violents,
12 oui, et dans d'autres de moindre intensité, makis il y a eu des combats
13 partout.
14 Q. Donc la réponse à ma question : je vous ai demandé si l'ARSK opposait
15 une résistance assez importante, vous répondez par l'affirmative, n'est-ce
16 pas ?
17 R. Oui, oui, parfois oui.
18 Q. Alors nous continuons. "Les troupes approchant depuis le sud se trouve
19 face à une opposition assez importante. L'officier de liaison a indiqué
20 lors de son opération de reconnaissance qu'il avait vu des preuves assez
21 importantes de l'utilisation de la route par des véhicules à chenilles de
22 l'ARSK."
23 Et ce, dans certaines zones du secteur sud, n'est-ce pas
24 R. Dans la partie sud du secteur, oui, effectivement. Ce n'est pas
25 tellement qu'il s'agissait de véhicules à chenilles, mais il y avait des
26 mouvements militaires. Comme je vous l'ai déjà d'ailleurs dit un peu plus
27 tôt, il y avait en fait une restriction de mouvement dans la zone entre
28 Drnis et Knin. Donc il y avait des déplacements de militaires. Pour ce qui
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1 de savoir s'il s'agit de mouvement de véhicules à chenilles, là, je ne suis
2 pas -- je n'en suis pas sûr, Maître.
3 Q. Est-ce que vous avez parlé -- non, je m'excuse.
4 Est-ce que vous avez parlé au capitaine Dangerfield de ces véhicules à
5 chenille, de ces véhicules de l'ARSK, qui se déplaçaient dans cette partie
6 du secteur ?
7 R. Je ne me souviens pas avoir parlé précisément au capitaine Dangerfield
8 de ces chars. Vous savez, beaucoup de renseignements qui étaient reçus par
9 le capitaine Dangerfield étaient reçus ou étaient en fait -- passaient par
10 le centre des Opérations qui eux recevaient des rapports d'information de
11 différentes zones du secteur. Donc bien que j'ai parlé régulièrement avec
12 le capitaine Dangerfield de certains sujets, je ne me souviens pas si nous
13 avons parlé précisément de ces véhicules à chenilles. Nous avons parlé de
14 déplacement militaire, des mouvements de personnel, des mouvements de
15 véhicules transport de troupes. Alors est-ce qu'un BMP, qui est un véhicule
16 transport de troupes, est un véhicule à chenilles par opposition à un char,
17 enfin si c'est ce que vous appelez un véhicule à chenilles, alors ma
18 réponse est affirmative, Maître.
19 Q. Le capitaine Dangerfield c'est bien l'officier avec qui vous vous
20 déplaciez fréquemment dans le secteur avant l'opération Tempête, j'entends,
21 n'est-ce pas ?
22 R. Oui, oui, et je dirais que cela était le cas également après
23 l'opération Tempête, et de toute façon, oui, avant l'opération Tempête,
24 certes, c'était avec lui que je me déplaçais.
25 Q. Paragraphe suivant, paragraphe 11, voyons ce qui est indiqué : "Dans
26 l'ouest, les percées de la HV se -- la HV, qui a opéré des percées, se
27 trouve confronté à des problèmes du fait d'itinéraires indirects et parfois
28 du fait de la difficulté ou du fait que le terrain est accidenté alors
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1 qu'ils essaient de se rapprocher de Knin. Alors, du fait de ces rapports,
2 nous ne savons pas quel est -- quels sont les succès sur ces actes, et nous
3 ne savons pas quelle est la distance qu'il faut encore couvrir, mais il est
4 très peu probable que Knin essuie des tirs directes."
5 R. Mais quelle est la question, Maître Kehoe ?
6 Q. [aucune interprétation]
7 R. [aucune interprétation]
8 Q. Alors, nous voyons donc que -- bon, il y avait le terrain, il y avait
9 l'existence de cette force importante, l'armée de l'ARSK dans l'ouest, ce
10 qui fait que les Nations Unies étaient d'avis que la HV n'allait pas
11 pouvoir aller jusqu'à Knin, et ils indiquent donc que Knin ne va pas
12 essuyer les tirs directs, c'est bien ce qui est indiqué là, n'est-ce pas ?
13 R. C'est possible, parce que il y avait des bastions de l'ARSK à Oklaj,
14 dans cette région. Donc il se peut en fait qu'il y avait des secteurs où il
15 y avait eu un rassemblent de soldats de l'ARSK. Le terrain, comme l'indique
16 le capitaine Dangerfield, n'était pas véritablement le type de terrain
17 propice à de grands déplacements avec des véhicules blindés, donc je
18 suppose qu'ils étaient certainement limités. Et puis il ne faut pas oublier
19 qu'il y avait beaucoup de mines terrestres qui avaient été posées dans tout
20 ce secteur, ce qui, à nouveau, limite les déplacements. Donc, oui, son
21 évaluation est tout à fait exacte.
22 M. KEHOE : [interprétation] Page suivante, je vous prie.
23 Q. Paragraphe 12 -- alors le paragraphe dit, c'est comme suit : "Alors que
24 Knin pourrait à nouveau faire l'objet de tirs d'artillerie lourds, la
25 présence importante des forces de l'ARSK dans le secteur signifie qu'ils
26 auront besoin de plus de temps avant qu'il n'y ait de tirs directs de la
27 part des chars de la HV."
28 Et nous allons maintenant passer directement au paragraphe 15, et je vous
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1 poserai des questions ensuite à propos de ces deux paragraphes : "La
2 demande d'aide d'évacuation des femmes et des enfants, ce qui fait qu'il
3 n'y aurait des -- qu'on ne laisserait plus sur place que l'armée -- les
4 soldats de l'armée de l'ARSK montrent -- est un indice qui annonce en fait
5 la fin, qui sera certainement plutôt perturbante. Avec l'avancée des
6 soldats de la HV et du HVO qui considèrent Knin comme leur objectif ultime,
7 et le présence des soldats de l'ARSK sur le terrain, Milan Martic devra
8 soit se rendre ou devra en fait accepter de se confronter lors d'une
9 dernière bataille sanglante dans la capitale de la Krajina."
10 Avant que je ne vous pose une question, j'aimerais vous montrer autre
11 chose, il s'agit d'un compte rendu d'audience d'une conversation de radio
12 interceptée. Et il s'agit en fait de la pièce D106, il s'agit du général
13 Mrksic de l'ARSK qui s'exprime le soir eu 4 août, à 21 heures 30.
14 Au milieu du paragraphe, il s'agit donc de cette conversation sur Radio
15 Belgrade avec le général Mrksic, voyez qu'il y a une question qui set posée
16 :
17 "Q. Est-ce que cela signifie que nos lignes ont été pénétrées ?
18 R. Non. Nous maintenons le contact. Nos forces se sont retirées aux --
19 jusqu'aux positions permettant d'assurer la défense directe de Knin. Les
20 autres unités sont encore en train de tenir bon dans leurs -- sur leurs
21 positions."
22 M. KEHOE : [interprétation] Si vous pouvez faire défiler cela un peu plus
23 vers le bas, pour avoir le bas de la page, je vous prie.
24 Q. Je ne sais pas si vous voyez, mais il est dit une phrase -- il y a une
25 phrase qui commence par : Si la VRS…" au milieu du dernier paragraphe.
26 Vous le voyez ?
27 R. Oui.
28 Q. "Si la VRS parvient à exercer -- à mettre la pression -- mettre la
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1 pression sur les forces qui attaquent en direction de Grahovo-Knin, nous
2 pourrons ensuite stabiliser la défense et passer à la contre-attaque."
3 Et puis, en dernier lieu, si je peux vous indiquer qu'il s'agissait donc
4 d'une présentation audio, Monsieur Berikoff, de la part du colonel Leslie,
5 qui s'est exprimé la veille du 4 août à 23 heures 40, à l'heure locale.
6 M. KEHOE : [interprétation] Alors, au fait -- ah oui, d'ailleurs, il s'agit
7 de la pièce D123.
8 Q. Dans le rapport, voilà ce qui est indiqué :
9 "A votre avis, est-ce que les Croates sont sur le point de prendre la
10 ville ?
11 Leslie : De prendre Knin, non. Nous n'avons absolument aucun rapport
12 établissant que les Croates sont à portée de tir de Knin, et il y a encore
13 beaucoup de Serbes à Knin ainsi que dans les environs, dans les collines
14 avoisinantes. Donc voilà."
15 Alors, Monsieur Berikoff, à ce moment-là, l'évaluation établie par les
16 Nations Unies est que l'ARSK va devoir se retirer dans Knin, et le
17 capitaine Dangerfield parle soit de reddition, soit de dernière épreuve de
18 force particulièrement sanglante; c'est bien cela ?
19 R. Ecoutez, je ne suis pas tout à fait d'accord avec l'évaluation établie
20 par le capitaine Dangerfield. Dans mon journal, j'ai indiqué qu'il y avait
21 des forces de l'ARSK, certes; et qu'il était vraisemblable qu'ils s'étaient
22 déplacés là jusqu'aux lignes de défense pour protéger la ville de Knin.
23 Moi, je n'irais pas jusqu'à dire ce qu'il a dit, à savoir qu'il y avait une
24 opposition farouche. Dans certains secteurs, certes, il y avait une
25 opposition assez farouche et importante, mais ce n'était pas valable dans
26 tout le secteur. Donc, je suis d'accord avec une partie de son évaluation,
27 mais pas avec l'intégralité de ce qu'il avance, Maître Kehoe.
28 Q. Mais, Monsieur Berikoff, vous savez ce que c'est que les combats de rue
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1 dans une ville et à l'extérieur d'une ville ?
2 R. Oui. Et il s'agit justement de l'une des opérations les plus complexes
3 et les plus difficiles à mener à bien.
4 Q. Et cela se solde par beaucoup de pertes en vies humaines, n'est-ce pas
5 ?
6 R. Oui. Vous avez une seule personne qui peut en fait arrêter toute une
7 section, toute une compagnie, d'ailleurs.
8 Q. Est-ce que vous êtes d'accord avec -- enfin, et je reprends les
9 observations du colonel Leslie qui datent de la veille du 4, qui indiquent
10 que Knin n'était pas sur le point de tomber ?
11 R. Non, pas à ce moment-là, non. Toutefois, il n'y avait pas -- il n'y
12 avait pas de soldats dans la ville, ou il y en avait -- ou il y avait une
13 présence très peu importante. Mais dire que cette ville était sur le point
14 de tomber ce soir-là, non, je répondrai par la négative à cette question.
15 Q. [aucune interprétation]
16 M. KEHOE : [interprétation] Non, non, je veux tout simplement ne pas renter
17 la vie trop difficile aux interprètes.
18 Q. Donc, nous allons parler maintenant du 5, et les Nations Unies ont
19 observé toute une -- tout un ensemble de soldats et d'éléments mécanisés
20 qui se déplaçaient dans le secteur sud vers Knin; est-ce bien exact ?
21 R. Oui, et comme l'a indiqué le capitaine Dangerfield dans son rapport. Et
22 là, je suis d'accord avec ce qu'il a indiqué à ce sujet.
23 Q. Alors, je vais être encore plus précis, je vais vous montrer la pièce
24 D124. Il s'agit d'un rapport de situation, donc, il s'agit d'un rapport de
25 situation des observateurs des Nations Unies, établit le 5 août à 19
26 heures, et je souhaiterais que l'on affiche la quatrième page, la page 4.
27 M. KEHOE : [interprétation] Est-ce que vous pourriez afficher le bas de
28 cette page, paragraphe 3, "Bataillon canadien."
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1 Q. A 5 heures 35 : "Des mouvements de l'ARSK sont constatés, mouvements de
2 véhicules transport de troupes et de chars," il est indiqué au paragraphe
3 suivant que les véhicules sont en train de se diriger vers Knin. Et vous
4 pourrez voir la deuxième -- ou l'avant-dernière note qui indique qu'ils se
5 dirigent vers Knin. Et si vous prenez la page suivante, il est indiqué,
6 comme dans les deux premières observations, que ces véhicules se déplacent
7 ou se dirigent vers Knin.
8 M. KEHOE : [interprétation] Et je souhaiterais que la pièce 1634 de la
9 liste 65 ter soit affichée à l'écran.
10 Q. Il s'agit d'un rapport de situation, Monsieur Berikoff, rapport de
11 situation établir par le Bataillon canadien à 8 heures. Au deuxième page,
12 je vous prie, donc il s'agit là d'une mise à jour établit par le Bataillon
13 canadien et vous pouvez voir qu'il s'agit d'éléments de l'ARSK. Et à la
14 page 4, à 5 heures 30, des véhicules qui se dirigent vers Knin, il y a six
15 T-54 et six T-34.
16 M. KEHOE : [interprétation] Je demanderais le versement au dossier de cette
17 pièce.
18 M. RUSSO : [interprétation] Pas d'objection, Monsieur le Président.
19 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Madame la Greffière.
20 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Ce sera la pièce D727, Monsieur le
21 Président.
22 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] La pièce D727 est versée au dossier.
23 Poursuivez.
24 M. KEHOE : [interprétation]
25 Q. Alors nous allons en revenir au document P744, une fois de plus il
26 s'agit de la chronologie qui a été établie -- établie avec M. Williams --
27 excusez-moi, non, il s'agit de la page 3.
28 A 6 heures 10, le 5 voilà ce qui est indiqué : "Huit chars de l'ARSK, un
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1 BOV."
2 Qu'est-ce qu'un BOV ?
3 R. C'est un véhicule transport de troupes, Maître.
4 Q. "Donc un BOV, un camion se dirige du sud vers le nord en passant par
5 Knin."
6 Donc tentons le décor avant que je ne vous pose quelques questions,
7 Monsieur Berikoff, nous avons des combats assez importants, le 4; il y a eu
8 percée des lignes; le général Mrksic dit qu'il prépare la défense de Knin;
9 les soldats et les éléments, les Unités mécanisées se dirigent vers Knin
10 alors; et vous et les observateurs des Nations Unies voient qu'il y a des
11 chars qui se déplacent dans Knin au petit matin du 5.
12 Au vu de ces circonstances, est-ce qu'il est raisonnable qu'un commandant
13 estime qu'il va y avoir des combats à Knin le 5 ?
14 R. Non pas forcément, pas nécessairement car les soldats de l'ARSK à Knin
15 qui sont sortis de Knin sont partis vers la zone de déploiement avancé.
16 Donc il devait y avoir des combats à Knin. Est-ce qu'il y allait avoir des
17 combats à Knin ? Non, probablement pas. Dans la zone de Knin, oui, au
18 niveau de la ligne avancée ? Là c'est possible.
19 Q. Vous avez remarqué que les chars se déplaçaient dans Knin ?
20 R. Oui.
21 Q. Et est-ce qu'il est judicieux qu'un commandant demande à ces chars de
22 tirer lorsqu'ils se déplacent dans Knin ?
23 R. S'ils étaient observés, si l'occasion s'était présentée, oui.
24 Q. Et, en fait il y allait avoir une défense qui allait avoir lieu comme
25 l'a indiqué le général Mrksic. Est-ce qu'il est raisonnable et judicieux
26 qu'un commandant continue à tirer sur un QG et sur toute une infrastructure
27 de communication qui allait être utilisée pour défendre Knin ?
28 M. RUSSO : [interprétation] Non. Ce n'est pas que je soulève une objection,
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1 mais il y a quelque chose qui m'intrigue. Cela a été soulevé plusieurs
2 fois. La Défense a déjà présenté une requête à propos de témoins qui
3 viennent témoigner sur le fait et qui donne leurs points de vue à ce sujet.
4 Alors je ne suis pas en train de vous suggérer que c'est ce qu'il fait mais
5 il présente des informations tout à fait hypothétiques à un témoin et il
6 demande au témoin s'il serait judicieux que le commandant agisse de telle
7 ou telle sorte.
8 Donc si cela ne pose pas de problème à la Défense, moi je voulais bien
9 m'assurer que je voulais savoir ce qu'il en est parce qu'ils avaient
10 soulevé une objection à propos de ce genre de question posée.
11 M. KEHOE : [interprétation] Si vous me le permettez.
12 L'Accusation a demandé au témoin de procéder à une évaluation du pilonnage.
13 On lui a demandé s'il ne pensait pas que Knin avait été pilonné de façon
14 excessive et cela pour le 4 et le 5. C'est un avis qui a été demandé par M.
15 Russo au témoin.
16 Nous, nous essayons en fait de contrecarrer ce point de vue en présentant
17 toute une série d'événements que M. Berikoff doit prendre en considération
18 et je lui demande s'il est raisonnable qu'un commandant continue de tirer
19 lorsqu'un commandant indique qu'il va y avoir une défense qui va être
20 organisée pour la ville de Knin. Et, alors qu'il y a eu des combats
21 continus pendant toute la journée et que nous avons au moins l'évaluation
22 d'un capitaine, le capitaine Dangerfield qui indique qu'il est possible en
23 fait que la dernière épreuve de force soit sanglante à Knin.
24 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Monsieur Russo, vous n'avez pas soulevé
25 d'objection, donc il n'y a pas d'objection, nous avons maintenant une
26 explication de votre part et nous avons entendu l'explication de la
27 Défense.
28 Donc il me semble qu'après avoir entendu un certain nombre d'éléments
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1 de preuve à ce sujet, il est assez habituel que les deux parties demandent
2 au témoin, lorsqu'il s'agit de questions militaires, dans le cadre de
3 dépositions qui ne sont pas entièrement factuelles et qui portent sur des
4 commandants judicieux, sages et raisonnables, donc ce n'est pas tout à fait
5 inhabituel pour aucune des deux parties.
6 Poursuivez, Maître Kehoe.
7 M. KEHOE : [interprétation] Oui.
8 Q. Revenons à notre question, Monsieur Berikoff.
9 R. Est-ce que vous pourriez répéter la question, Maître Kehoe ?
10 Q. Au vu des circonstance qui prévalaient le 5 août, alors que le général
11 Mrksic avait maintenu que la ville de Knin allait être défendue, le général
12 Leslie nous dit qu'il n'y a pas eu de percée au niveau des lignes croates
13 et qu'il y a des déplacements de l'ARSK vers Knin et nous n'avons pas
14 d'éléments de preuve indiquant que les lignes serbes ont été pénétrées. Il
15 n'y a pas d'éléments -- ou plutôt, ce que je voulais dire, c'est que
16 c'était les lignes serbes et non pas les lignes croates qui avaient et qui
17 n'avaient pas fait l'objet de percée. Il n'y a pas d'éléments de preuve
18 comme je le disais que le réseau de communication a été détruit, donc
19 n'est-il pas raisonnable qu'un commandant engage une attaque d'artillerie
20 au vu de tous ces éléments ?
21 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Oui, Monsieur Russo.
22 M. RUSSO : [interprétation] Je voulais juste m'assurer d'une chose. On
23 demande à M. Berikoff de nous dire si les faits sont précis. On lui demande
24 d'offrir une opinion -- d'offrir son point de vue en fait. Alors on lui a
25 montré certains éléments de preuve, mais on ne lui a pas demandé en fait
26 s'il était informé de ces éléments de preuve. On lui demande tout
27 simplement s'il est d'accord. Donc je vais bien m'assurer de l'exactitude
28 de l'information qui lui est fournie.
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1 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Oui, bien sûr, ça c'est le problème que
2 nous avons lorsqu'il y a des questions qui sont posées à propos d'avis et
3 non pas à propos de faits.
4 Alors je le répète, cela n'est pas si inhabituel que cela ici et je
5 m'adresse aux deux parties, ce n'est inhabituel pour aucune des deux
6 parties, mais en mettant cela en exergue, Monsieur Russo, il se peut que
7 vous ayez également insisté sur le fait que, naturellement, des questions
8 portant sur les faits auraient été beaucoup plus utiles pour la Chambre
9 plutôt que de demander sur avis ou son opinion au témoin, mais donc je
10 pense qu'il ne faut pas -- il faut essayer de ne pas trop le faire cela.
11 M. KEHOE : [interprétation] Oui, Monsieur le Président.
12 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Parce que certaines évaluations peuvent
13 avoir leur utilité, peuvent être judicieuses, peuvent être efficaces, mais
14 -- et on ne peut pas tout à fait les supprimer bien que la Chambre vous
15 encourage vivement à essayer de supprimer ce genre de questions.
16 Mais poursuivez, Maître Kehoe.
17 M. KEHOE : [interprétation]
18 Q. Est-ce que vous vous souvenez de ma question, Monsieur Berikoff ?
19 R. Oui, même si l'évaluation et les rapports sont exacts, je pense qu'il
20 incombe à un commandant de tenir compte de la possibilité qu'il y ait des
21 dommages collatéraux qui pourraient être causés par des tirs sur quel
22 qu'ennemi que ce soit, qu'il traverse une ville ou soit déployé aux
23 alentours de la ville.
24 Mais oui, s'il y a une possibilité de tirer sur des soldats qui se
25 déplacent, je dirais oui, compte tenu de tous les autres éléments, et sur
26 la base du caractère exact au nom du rapport.
27 Q. Donc votre réponse comprend également des efforts visant à détruire des
28 installations de communication ?
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1 R. Oui, je dois en convenir l'un des objectifs serait de viser
2 l'infrastructure de l'organisation.
3 Q. Monsieur Berikoff, se dit en passant, savez-vous que, le soir du 4
4 août, le général Mrksic a installé des soldats et de l'artillerie sur la
5 colline surplombant Knin, colline du nom de Bulina Strana ? Le saviez-vous
6 ?
7 R. Non.
8 Q. Venons-en maintenant à un certain nombre de documents qui ont été
9 versés, de par votre intermédiaire et un certain nombre d'organigramme. Je
10 vois que c'est dans votre déclaration de 2007, P741, au paragraphe 2.
11 M. KEHOE : [interprétation] Est-ce qu'on pourrait l'afficher, s'il vous
12 plaît ?
13 Q. Au milieu de la page, vous dites que vous avez vu les dégâts causés par
14 le pilonnage dans ce secteur, de graves dégâts ?
15 R. Oui, je vois cela.
16 Q. Dégâts causés tant par l'artillerie conventionnelle et des lance-
17 roquettes multiples.
18 Et au paragraphe 4, vous dites -- vous parlez, encore une fois : "D'impact
19 de ces lance-roquettes à canons multiples dans la zone résidentielle ou des
20 zones résidentielles entre l'hôpital et le centre ville de Knin, zones qui
21 ne se trouvaient pas à proximité de cibles militaires."
22 Lors de l'entretien que nous avons eu hier, vous avez dit que vous n'avez
23 pas entendu tomber des obus après midi, le 5; est-ce exact ?
24 R. Oui.
25 Q. Et c'était peu avant que les unités de la HV viennent au portail du
26 secteur sud, à l'entrée du secteur sud; est-ce exact ?
27 R. Oui.
28 Q. Vous savez, n'est-ce pas, que tant l'ARSK et la HV avaient ses systèmes
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1 de lance-roquettes multiples ?
2 R. Oui, les deux parties belligérantes avaient des systèmes similaires.
3 Q. Bien, les obus que vous avez entendus ou le pilonnage que vous avez
4 entendu à Knin et aux alentours ne sont pas survenus dans l'après-midi,
5 d'après ce que vous avez dit.
6 M. KEHOE : [interprétation] Pourrions-nous voir la pièce P7444, l'entrée
7 concernant 10 heures à la page 4 de ce document.
8 Q. A 10 heures, le 5, il est écrit : "A 10 heures le 45 août, la HV serait
9 entrée dans la ville."
10 J'aimerais attirer votre attention sur un passage ou une déclaration d'un
11 certain Grubor dont l'Accusation a demandé le versement au dossier, Mira
12 Grubor, P54, elle dit que : "Vers 10 heures 30, le samedi matin, des tirs
13 ont été entendus près de l'entrée de l'hôpital. Elle dit avoir vu un groupe
14 de soldats croates."
15 Si la HV est entrée dans la ville 10 et si vous n'avez pas entendu de
16 pilonnage à Knin, dans l'après-midi. La HV est entrée en ville vers 10
17 heures le 5, et vous n'avez plus entendu de tirs après midi, il y avait un
18 pilonnage en cours à Knin lorsque la HV y est entrée, n'est-ce pas ?
19 R. C'est tout à fait possible ?
20 Q. Vous savez que l'ARSK se déplaçait dans le secteur et retournait à
21 Strmica le 5, n'est-ce pas ?
22 R. Oui.
23 Q. Et tant que militaire, vous avez connaissance du fait que pour protéger
24 ses arrières, une armée va placer certains éléments à l'arrière afin de
25 tirer sur tous soldats ennemis qui s'approcheraient d'eux, n'est-ce pas ?
26 R. Oui, en tant que garde arrière, oui.
27 Q. Souvent, ceux, qui assurent les arrières, utiliseront des mortiers
28 puisqu'ils sont très faciles à déplacer, très mobiles, n'est-ce pas ?
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1 R. On utilise, en général, les mortiers pour avoir un impact direct sur
2 une certaine zone; mais il est vrai que s'ils veulent tirer sur des soldats
3 qui se déplacent, ils utiliseront des mortiers.
4 Q. J'aimerais attirer votre attention sur la photo aérienne dont vous avez
5 parlé; la carte aérienne plutôt.
6 M. KEHOE : [interprétation] Je crois qu'il s'agit de la pièce P746.
7 Q. Je sais que ce n'est pas très clair comme carte. Prenons, par exemple,
8 le secteur de l'hôpital, vous voyez un cercle bleu qui l'entoure. Je ne
9 vois pas bien la lettre, je crois qu'il s'agit de la lettre C; est-ce que
10 bien le cas ?
11 R. Je connais ce secteur.
12 M. RUSSO : [interprétation] Je crois qu'il s'agit d'un "Q."
13 M. KEHOE : [interprétation] Monsieur Misetic dit qu'il s'agit d'un "F."
14 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Nous parlons donc de la zone entourée de
15 bleu qui se trouve juste au-dessous du terme "hôpital" sur la carte.
16 M. KEHOE : [interprétation] En effet.
17 Q. Vous savez, n'est-ce pas, que l'hôpital n'avait pas été pilonné ?
18 R. D'après mon impression -- mon évaluation, l'hôpital même n'avait pas
19 été pris pour cible. Si des dégâts ont été causés, c'était sans doute des
20 dégâts collatéraux.
21 Q. Et si nous examinons cette photo, où se trouvent les collines ou le
22 mont Dinara, à l'est de la ville ?
23 R. Oui.
24 Q. Et la HV descendait depuis ces collines, n'est-ce pas ?
25 R. C'était l'un des axes, oui.
26 Q. Et en battant leur retraite, vous savez, n'est-ce pas, Monsieur
27 Berikoff, qu'il aurait tout à fait raisonnable que l'ARSK tire sur les
28 troupes de la HV qui entraient à Knin, n'est-ce pas ?
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1 R. Cela aurait été logique mais je ne me souviens pas s'ils l'ont fait ou
2 non.
3 Q. Vous ne vous en souvenez pas parce que le 5 vous étiez encore au QG
4 dans le secteur sud, vous n'aviez pas la possibilité d'aller sur le terrain
5 pour voir ce qui s'y passait ?
6 R. En effet, je m'occupais d'autres tâches que l'on m'avait confiées
7 pendant la matinée, et lorsque la HV est arrivée à l'entrée, au portail,
8 les mouvements, la circulation a été limitée.
9 Q. Vous avez dit, Monsieur Berikoff, que vous avez vu des preuves de la
10 présence d'obus à cet endroit. Je parle toujours donc de l'endroit entouré
11 de bleu, directement en dessous de l'hôpital. Vous ne savez pas du tout
12 quand cela a eu lieu, n'est-ce pas ?
13 R. Les impacts en eux-mêmes non, cela dit pendant l'offensive le 4, les
14 tirs d'artillerie ont causé des points d'impact de manière assez étendue.
15 Donc certains auraient pu atterrir sur l'hôpital, mais vous avez raison, il
16 se pourrait aussi que certains aient résulté d'autres forces.
17 Q. Donc vous ne savez pas du tout lorsque vous êtes retourné sur le
18 terrain ce qui avait été causé par la HV et ce qui avait été le fait de
19 l'ARSK ?
20 R. J'en conviens.
21 Q. Passons maintenant à la pièce P60.
22 Une déclaration commune de deux observateurs militaires des Nations Unies.
23 M. KEHOE : [aucune interprétation]
24 Q. Une discussion en date du 17, M. Munkelien et M. Anttila ont retrouvé
25 une pièce d'un lance-roquettes multiple M631-28 qui avait été récupéré à
26 environ 20 degrés au nord, au nord-est.
27 R. Oui, j'ai bien lu le document.
28 Q. Pourrions-nous maintenant passer à la pièce D88, encore une fois, il
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1 s'agit des degrés d'impact venant du nord ou du nord-est. Comme vous pouvez
2 le voir sur cette carte, l'angle, et j'effectue une analyse de cratère --
3 une analyse de cratère a été effectuée comme il en est fait état dans ce
4 rapport. Les tirs seraient venus depuis la direction à 20 degrés au nord ou
5 au nord-est visant un secteur de Strmica.
6 Vous savez, n'est-ce pas, Monsieur que Strmica était sous le contrôle de
7 l'ARSK à partir du 4 et du 5 et par la suite, n'est-ce pas ?
8 R. Vous me demandez si le 4 et le 5 cette zone était toujours sous le
9 contrôle de l'ARSK ?
10 R. Oui.
11 Q. Oui.
12 R. Oui, c'était bien le cas.
13 Q. Et cette zone est restée sous le contrôle de l'ARSK jusqu'à quand à peu
14 près ?
15 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Monsieur Berikoff, est-ce que vous
16 auriez l'obligeance de nous indiquer lorsque vous consultez vos notes.
17 LE TÉMOIN : [interprétation] Oui, pardon, Monsieur le Président.
18 M. LE JUGE ORIE : [aucune interprétation]
19 M. KEHOE : [interprétation]
20 Q. Si je puis vous aider, Monsieur Berikoff, je vous demande de vous
21 rapporter aux entrées concernant les 13 et 14 août.
22 R. Lorsque nous sommes rendus à Strmica, la zone était sous le contrôle de
23 la HV. Mais était-ce sous le contrôle de l'ARSK auparavant, je n'en sais
24 rien. Les 4 et 5, je pars du principe que la zone aurait encore été sous le
25 contrôle de l'ARSK.
26 Q. Pour revenir à la pièce P744 et l'entrée à la page 4 du document
27 concernant 15 heures 00, il est écrit : "Les soldats de l'ARSK d'un nombre
28 indéterminé ont été vus occupant des positions défensives dans le secteur
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1 général de Strmica."
2 R. Oui, c'est bien le 5, je ne le conteste pas.
3 Q. Très bien. Si nous pouvons revenir à cette vue aérienne.
4 M. KEHOE : [interprétation] P746.
5 Q. Monsieur Berikoff, les zones en bleu que vous avez annotées est-ce
6 qu'on peut s'y polariser. Est-ce que vous avez vu là des preuves qu'il y a
7 eu des impacts de projectiles d'artillerie. Alors les dégâts d'artillerie
8 que vous avez examinés, compte tenu de ce que nous avons vu vous ne saviez
9 pas si c'était la HV ou l'ARSK qui avait tiré chacun de ces projectiles que
10 vous avez observé ?
11 R. Non. Je pense que ce serait le cas de tout un chacun sauf de ceux qui
12 ont tiré eux-mêmes ces projectiles.
13 Q. [aucune interprétation]
14 M. KEHOE : [aucune interprétation]
15 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Dans son ensemble, la Défense Gotovina
16 regarde l'heure.
17 M. KEHOE : [interprétation] Excusez-moi.
18 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Vous n'avez pas à vous excuser. Vous
19 pouvez poser encore une question mais n'abordez pas un sujet nouveau.
20 M. KEHOE : [interprétation] Je ne voudrais pas vous induire en erreur. J'ai
21 toute une nouvelle question que je voudrais poser.
22 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Monsieur Berikoff, qu'il s'agisse de la
23 déposition que vous avez faite aujourd'hui ou de ce que vous allez dire à
24 l'avenir, demain ou après demain, n'en parlez à personne. Nous verrons avec
25 la Défense combien de temps il leur faudrait encore.
26 Maître Kehoe, pourriez-vous nous donner quelque indication ?
27 M. KEHOE : [interprétation] Pendant le deuxième volet d'audience de demain
28 ou plus tard.
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1 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Très bien.
2 Maître Higgins.
3 Mme HIGGINS : [interprétation] Je pense à peu près deux heures pas plus que
4 cela et ça pourrait être considérablement moindre.
5 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Maître Kuzmanovic.
6 M. KUZMANOVIC : [interprétation] Ceci dépendra un petit peu des questions
7 qui auront déjà été posées, une heure et demie au plus, probablement moins
8 vu les questions qui auront déjà été posées.
9 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Donc M. Russo aura peut-être aussi
10 quelques questions supplémentaires, la Chambre aura quelques questions.
11 Donc il y a des chances que nous n'aurons pas terminé demain, Monsieur
12 Berikoff. Je ne sais pas ce que vous prévoyiez, quelles étaient vos
13 attentes.
14 LE TÉMOIN : [interprétation] On m'a dit, effectivement -- a prévenu que ça
15 pouvait se prolonger jusqu'à jeudi.
16 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Il se peut, d'après ce que nous avons
17 entendu, que votre déposition se termine mercredi.
18 Nous allons lever l'audience et nous allons nous retrouver demain, mardi le
19 2 septembre, à 9 heures, dans le prétoire numéro III
20 --- L'audience est levée à 13 heures 50 et reprendra le mardi 2 septembre
21 2008, à 9 heures 00.
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