Tribunal Criminal Tribunal for the Former Yugoslavia

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  1   Le jeudi 30 mai 2013

  2   [Audience publique]

  3   [L'accusé est introduit dans le prétoire]

  4   [Le témoin vient à la barre]

  5   --- L'audience est ouverte à 8 heures 59.

  6   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Bonjour à toutes et à tous.Avant de

  7   commencer, je souhaite aborder une question. L'accusé a déposé une requête

  8   afin de révision de transcriptions du procès en date du 27 mai 2013. Dans

  9   cette requête, l'accusé demande que la Chambre ordonne au CLSS du Tribunal

 10   d'écouter l'ensemble des enregistrements audio de l'ensemble des témoins

 11   qui se sont exprimés en B/C/S en l'espèce et, de concert avec les

 12   sténotypistes, de produire une transcription exacte revue de ces

 13   dépositions.

 14   La Chambre souhaiterait que le Greffe réagisse, réponde à cette requête en

 15   application de l'article 33 du Règlement de procédure et de preuve de ce

 16   Tribunal. La date butoir, pour cette réponse, est le 10 juin. Si

 17   l'Accusation souhaite répondre, il devrait le faire à la même date.

 18   De plus, la Chambre constate qu'à l'appui du [inaudible] demandé dans cette

 19   requête, l'accusé se réfère à l'ordonnance récente de la Chambre en date du

 20   14 mai 2013, demandant que l'ensemble des soi-disant projets de traduction

 21   de déclarations de témoins, des témoins de la Défense soit revu par le

 22   CLSS. A cet égard, la Chambre constate que le 2 2mai 2013, l'accusé a

 23   déposé un rapport sur l'état d'avancement de cela et que dans ce rapport,

 24   au paragraphe 2, contrairement à l'impression de la Chambre il affirme que

 25   lui et son équipe n'avait jamais demandé des projets de traduction de la

 26   part du CLSS et que la décision de fournir ce type de traductions a été

 27   faite par le CLSS.

 28   En conséquence, la Chambre estime que la réponse en application de


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  1   l'article 33 qui doit être déposé au plus tard le 10 juin devait également

  2   aborder le paragraphe 2 du rapport de l'accusé sur le projet de traduction

  3   des déclarations de témoin, en date du 22 mai 2013. Ce faisant, le Greffe

  4   devrait également fournir une brève description de sa procédure en réponse

  5   aux requêtes aux fins de traduction et devrait aussi aborder la question

  6   des 59 projets de traduction qui font l'objet du rapport de l'accusé, y

  7   compris la question qui est de savoir comment il se fait que cela devient

  8   des projets de traduction plutôt que des traductions révisées.

  9   S'agissant de l'audience d'aujourd'hui, je suppose que vous avez été

 10   informés de notre planning revu, corrigé. Très bien. Alors nous pouvons

 11   commencer, Monsieur Karadzic.

 12   L'ACCUSÉ : [interprétation] Bonjour, Excellences. Bonjour à toutes et à

 13   tous.

 14   LE TÉMOIN : MILE POPARIC [Reprise]

 15   [Le témoin répond par l'interprète]

 16   Interrogatoire principal par M. Karadzic : [Suite]

 17   Q.  [interprétation] Bonjour, Monsieur Poparic.

 18   R.  Bonjour.

 19   Q.  Je vous invite à aborder l'incident 7 de votre rapport à présent, et

 20   dites-nous, s'il vous plaît, ce qui a été dit au sujet de cet incident et

 21   ce que vous avez pu constater sur la base des traces matérielles.

 22   R.  Cet incident date du 25 mai 1994. A en juger d'après l'acte

 23   d'accusation, un projectile a été tiré par une arme d'infanterie et a

 24   touché un autobus qui était garé au carrefour des rues Nikole Demonje et

 25   des défenseurs avant d'être rebaptisé c'était le boulevard de l'Avonj.

 26   Il est affirmé à l'acte d'accusation, qu'on a tiré ce projectile

 27   depuis Nedzarici depuis la Faculté de théologie. Nous avons enquêté, nous

 28   nous sommes rendus sur les lieux, nous sommes allés à la Faculté qui se


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  1   situe à Nedzarici et il n'avait pas de visibilité entre la faculté et le

  2   lieu de l'incident. C'est ce que nous avons pu démontrer sur la base de

  3   l'altitude de la Faculté de théologie ainsi que du lieu de l'incident. La

  4   Faculté de théologie se situe plus bas et ayant plus certains bâtiments

  5   cachent la vue parce que ça se situe entre les deux.

  6   Q.  Illustration 68, s'il vous plaît, page 104 dans la version serbe

  7   du rapport. 1D7902.

  8   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Est-ce que vous pouvez ménager une

  9   pause, Monsieur Karadzic, s'il vous plaît, avant de poser votre question.

 10   Répétez votre question.

 11   L'ACCUSÉ : [interprétation] J'avais demandé la page 104, illustration 68 --

 12   illustration 68 et je parle bien du document 1D7902.

 13   M. KARADZIC : [interprétation]

 14   Q.  Je voudrais que vous nous parliez de la distance sur la base de cette

 15   illustration et par la suite nous verrons ce qui en est de l'altitude.

 16   R.  Nous voyons ici que la distance qui sépare les deux lieux est de 1 527

 17   mètres, donc entre la Faculté de théologie et le lieu de l'incident, c'est

 18   une distance importante, le fusil mitrailleur M-84 est utilisé jusqu'à 1

 19   500 et une carabine de tireur d'élite 1 200. Donc il s'agit d'une distance

 20   qui dépasse la portée du type du fusil mitrailleur M-84.

 21   Q.  Merci. Alors dites-nous pourquoi est-ce que vous avez opté pour la

 22   Faculté de théologie comme point de départ, puisque le Procureur n'estime

 23   pas que ce soit forcément depuis la faculté que le tir est parti ?

 24   R.  Cette Faculté de théologie est souvent mentionnée comme un point de

 25   départ du tir. Et tous les autres endroits dans cette région se situent à

 26   une altitude plus basse, donc le projectile n'aurait pas pu être tiré

 27   depuis un bâtiment qui se situe devant la Faculté de théologie.

 28   Et puis à la fin de cette rue qui se situe en face de l'autobus, il y a un


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  1   certain nombre de maisons. Cependant, on n'aurait pas pu tirer depuis ces

  2   maisons-là puisque la ligne de séparation a été déplacée de 200 à 250

  3   mètres en direction de la Faculté de théologie. Donc c'est l'ABiH qui

  4   contrôlait ce secteur-là. Qui plus est …

  5   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Attendez un instant. Les interprètes

  6   n'ont pas pu suivre. Est-ce que vous pouvez répéter.

  7   M. KARADZIC : [interprétation]

  8   Q.  Est-ce que vous pouvez répéter à partir du moment donc "il n'est pas

  9   possible que le projectile ait été tiré depuis un autre bâtiment quel qu'il

 10   soit. Il y a d'autres maisons entre … "

 11   Mme EDGERTON : [interprétation] Monsieur le Président, --

 12   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Non, il se contentait de donner lecture

 13   du compte rendu jusqu'à l'endroit où cela s'est interrompu.

 14   LE TÉMOIN : [interprétation] Je vais répéter la partie qui concerne l'autre

 15   partie de la rue donc par rapport à l'autobus.

 16   En provenance de là on aurait pas pu tirer ce projectile depuis les

 17   positions de la VRS car la ligne de séparation qui se situe à la fin de

 18   cette rue a été déplacée de 200 à 250 mètres en direction de la Faculté de

 19   théologie, ce qui a été confirmé par le général Ismet Hadzic, le commandant

 20   de la Brigade de Dobrinja.

 21   En outre, vers le milieu de cette rue, une barrière avait été érigée, qui

 22   elle, cachait la vue sur cet autobus. Et cette barrière avait été installée

 23   devant le commandement de la Brigade de Dobrinja, donc c'était une manière

 24   typique de procéder par les commandants de Sarajevo.  Et nous avons déjà vu

 25   des photographies de la rue Trampina où était situé le QG de la 105e

 26   Brigade, là non plus, il n'était pas possible que les tireurs d'élite

 27   agissent, il y avait ces barrières, ce qui est tout à fait naturel dans une

 28   situation de guerre. Donc c'était là qu'il y avait le commandement de la


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  1   Brigade de Dobrinja sans doute il y avait là aussi des militaires armés de

  2   l'ABiH qui étaient chargés d'assurer la sécurité de l'endroit.

  3   Alors un autre fait qui nous [inaudible] information qui nous permet

  4   d'exclure cette possibilité que la balle était tirée depuis les positions

  5   de la VRS depuis la Faculté de théologie, car un projectile tiré depuis une

  6   arme d'infanterie à cette distance-là, son énergie serait d'environ 90 %

  7   réduite par rapport à l'énergie de ce projectile sur une distance de 100

  8   mètres. 

  9   A en juger d'après les différents rapports, ce projectile a ricoché depuis

 10   le pneu, a traversé la carrosserie d'un autobus, et a blessé par la suite

 11   deux femmes.

 12   Et au moment du ricochet, ce projectile perd au moins 30 % de son énergie

 13   en plus de ce qu'il a perdu déjà, donc il est certain qu'il n'avait pas eu

 14   l'énergie nécessaire à percer la carrosserie métallique du bus, de

 15   poursuivre ce trajectoire avant de blesser d'abord une femme, puis une

 16   autre femme qui elle était située à l'autre bus de l'autobus.

 17   M. KARADZIC : [interprétation]

 18   Q.  Je vous laisse terminer.

 19   R.  Non, sur la base de l'ensemble de ces éléments, il est tout à fait

 20   clair que dans ce cas précis, le projectile qui a touché l'autobus n'a pas

 21   été tiré des positions de la VRS.

 22   Q.  Merci.

 23   L'ACCUSÉ : [interprétation] L'illustration 69, s'il vous plaît, page 105.

 24   Page suivante.

 25   M. KARADZIC : [interprétation]

 26   Q.  Pouvez-vous nous expliquer ce que l'on voit ici.

 27   R.  Nous voyons ici une coupe qui nous montre la topographie sur ces

 28   distances entre la Faculté de théologie et le lieu de l'incident.


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  1   Q.  Merci. Alors dites-nous --

  2   R.  Comme nous pouvons le voir la Faculté de théologie se situe plus bas

  3   que le lieu de l'incident qui est désigné ici par la cote F7. Donc prenons

  4   que l'altitude de la Faculté de théologie est de 15 mètres, alors le lieu

  5   où étaient situées certaines positions de tir de la Faculté de théologie,

  6   ce qui a pu être établi par nous, nous avons reçu des photographies du

  7   personnel de la faculté, des photographies prises par eux après, nous les

  8   avons reçues après la fin de la guerre, et on voit sur ces photographies

  9   qu'il y avait eu là-bas un certain nombre de positions de tir mais il n'y

 10   avait pas de visibilité depuis ces positions-là. Donc ces positions étaient

 11   situées à peu près au même niveau que le lieu de l'incident, et puisque

 12   entre les deux il y a un nombre d'immeubles ou de maisons, l'endroit est

 13   complètement caché, il n'est pas visible.

 14   L'ACCUSÉ : [interprétation] L'illustration 67, s'il vous plaît, page 103 en

 15   serbe.

 16   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Attendez un instant.

 17   Monsieur Poparic, je n'arrive pas à lire les lettres dans les cases noires.

 18   Je parle de l'illustration 69.

 19   LE TÉMOIN : [interprétation] Oui, cela vient de Google. C'est une marque

 20   qui nous indique le point de l'incident F-7. C'est en fait une coupure qui

 21   est plus longue que 1 500 mètres. L'axe du haut indique F-7 et c'est

 22   reporté vers l'échelle de Google, mais ça n'a pas beaucoup d'importance.

 23   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Et 614, s'il s'agit bien de 614 au

 24   milieu du diagramme, qu'est-ce que cela représente, s'il s'agit bien de 614

 25   ?

 26   LE TÉMOIN : [interprétation] Je n'arrive pas à voir.

 27   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Très bien. On peut faire un zoom avant -

 28   -


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  1   LE TÉMOIN : [interprétation] Il y a là une échelle qui permet de reporter

  2   exactement les grandeurs qui nous indiquent l'altitude, et cetera, mais

  3   cela n'a rien à voir avec l'incident. C'est une échelle qui apparaît

  4   automatiquement sur Google, et qui évolue.

  5   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Donc si l'on regarde à droite la petite

  6   case noire, 614v ? Est-ce qu'on pourrait faire un agrandissement encore

  7   plus important ?

  8   LE TÉMOIN : [interprétation] C'est l'altitude telle que Google nous

  9   l'indique. Google, c'est le logiciel qui permet de nous indiquer

 10   l'altitude.

 11   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Mais pourquoi à cet endroit-là ?

 12   LE TÉMOIN : [interprétation] Par hasard, ça n'a rien à voir. J'aurais pu

 13   déplacer cela vers la fin, ce n'est pas l'altitude qui est importante c'est

 14   le profil qui nous importe, le profil topographique.

 15   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Continuez, s'il vous plaît.

 16   M. KARADZIC : [interprétation]

 17   Q.  Mais par rapport à cette coupe, le lieu de l'incident, il se situe où

 18   par rapport à ce 614 ?

 19   R.  L'incident, on peut voir ici d'après la flèche jaune donc c'est plus

 20   haut que le point 614.

 21   Q.  Merci.

 22   L'ACCUSÉ : [interprétation] Prenons l'illustration 67 ainsi 67a, page 103.

 23   M. KARADZIC : [interprétation]

 24   Q.  Dites-nous, s'il vous plaît, par rapport aux points cardinaux comment

 25   est situé la Faculté de théologie ainsi que les points de tir ?

 26   R.  Les points de tir ne sont pas orientés vers le lieu de l'incident. La

 27   terrasse, en fait, maintenant il n'y a plus de position de tir, n'est-ce

 28   pas, mais il y a une terrasse ? Et puis la photographie 67 a été prise


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  1   depuis le point d'incident, donc comme vous pouvez voir, la terrasse se

  2   situe à peu près au niveau des positions de tir des meurtrières. Elles sont

  3   tournées vers Alipasino Polje et donc complètement vers l'est dans l'autre

  4   direction depuis le point de tir.

  5   Q.  Qui a évoqué la Faculté théologique comme lieu de provenance du tir ?

  6   R.  Cela vient de l'expert Weijden, et aussi le Témoin Grabovica [phon] a

  7   dit que c'était ça la provenance du tir. Il y a peut-être d'autres

  8   documents qui font état de cela. Il me semble que c'est la police aussi qui

  9   a estimé que c'est venu de la Faculté de théologie.

 10   Q.  Merci. Et pour le reste des positions de la VRS qui se situent plus

 11   près, est-ce qu'il y avait la visibilité --

 12   R.  Non, absolument pas. Comme nous pouvons voir à l'illustration 66, ce

 13   sont des maisons qui ont été bâties ici qui sont à peu près toutes de la

 14   même hauteur. Et prenons 200 à 250 mètres à partir des maisons que l'on

 15   voit ici, si on pense que la ligne de confrontation se situe à 200, 250

 16   mètres, ce n'est pas possible que le tir soit venu d'ici, puisque

 17   autrement, on aurait une vue sur un immeuble d'où le tir aurait pu partir.

 18   Q.  Je vous remercie. Prenons l'incident 8 à présent. Brièvement est-ce que

 19   vous pouvez nous dire ce qui est affirmé au sujet de cet incident et est-ce

 20   que votre enquête vous a permis de conclure ?

 21   R.  C'est l'incident du 19 juin 1994.

 22   Q.  112 en anglais, 108 en serbe pour la pagination.

 23   R.  Il est affirmé qu'on a tiré une balle d'une arme d'infanterie et que

 24   cette balle a touché un tramway et que plusieurs personnes ont été blessées

 25   lors de cet incident. La provenance du tir, d'après ces affirmations,

 26   aurait été le cimetière juif, où était déployée la VRS.

 27   D'après les documents photos, il a été très facile de constater que ce

 28   projectile n'a pas été tiré depuis le cimetière juif et on voit très


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  1   facilement et très clairement si on examine le point d'entrée du projectile

  2   au niveau de la tôle du tramway, de la carrosserie et le point de sortie.

  3   Il y a une très grande différence de niveau et différence d'axe. Un

  4   projectile, qui aurait été tiré depuis les positions de la VRS, au

  5   cimetière juif, aurait touché le tramway sous un angle qui aurait été très

  6   proche de 90 degrés. Et l'angle de chute aurait été de 5 ou 6 degrés

  7   Qu'est-ce que cela signifie ? Ça signifie que, dans ce cas de figure le

  8   point d'entrée du projectile dans la tôle, aurait été de 2 à 3 centimètres

  9   au-dessus du point de sortie du projectile, et pour ce qui est de l'axe que

 10   cela aurait été quasiment au même endroit, et que l'écart aurait pu être de

 11   quelques centimètres par rapport au point d'entrée.

 12   Sur la base des photographies, il a été constaté quels étaient les

 13   emplacements donc du point d'entrée et du point de sortie, et cette

 14   différence, cet écart est très long. Donc il est évident que le tramway a

 15   été touché depuis une direction qui est opposée à la direction de la marche

 16   du tramway, sous un angle très petit en fait par rapport à l'horizontal, ou

 17   plutôt, par rapport à l'axe du tramway au niveau horizontale et un angle

 18   très grand par rapport à l'angle vertical.

 19   Q.  Merci. Page 116, s'il vous plaît, illustration 78, expliquez-nous cela,

 20   s'il vous plaît ?

 21   R.  A l'illustration 78 nous voyons le lieu de l'incident, il s'agit du

 22   point F8. L'axe 2 correspond à peu près aux positions de la VRS au niveau

 23   du cimetière juif et l'axe 1 correspond à peu près à la provenance du tir.

 24   Et cet axe a été confirmé également sur la base du point d'entrée, puisque

 25   la photographie était d'assez bonne qualité, elle a permis de constater cet

 26   axe en fonction de l'ouverture du point d'entrée. Et ce qui vient

 27   simplement confirmer le fait que l'on peut voir à l'illustration 76, où

 28   l'on voit le point d'entrée du projectile au niveau de la tôle.


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  1   L'ACCUSÉ : [interprétation] Est-ce que l'on peut nous afficher cette

  2   illustration 76, s'il vous plaît.

  3   LE TÉMOIN : [interprétation] Voilà. A gauche, nous avons un point autour

  4   duquel est tracé un cercle. C'est le point d'entrée du projectile et la

  5   police l'a marqué par cette flèche blanche. Plus bas, nous avons tracé un

  6   cercle nous-mêmes sur la base de la photographie 75, donc le point de

  7   sortie au niveau de la tôle du tramway, et c'est une position approximative

  8   pour autant que nous ayons pu l'établir, mais je pense que l'erreur n'est

  9   pas importante.

 10   M. KARADZIC : [interprétation]

 11   Q.  Je vous remercie. Alors, sur la façade externe du tramway, est-ce que

 12   vous pouvez nous indiquer quel est le point de sortie du projectile, ou

 13   plutôt, est-ce qu'elle heurte le siège ?

 14   R.  Voilà c'est le point 1.

 15   Q.  Merci. Est-ce que vous pouvez parapher, s'il vous plaît, et [inaudible]

 16   la date.

 17   R.  On est le 30 aujourd'hui, n'est-ce pas ?

 18   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Le document est admis.

 19   M. LE GREFFIER : [interprétation] Il devient la pièce D3637.

 20   L'ACCUSÉ : [interprétation] Je demande maintenant l'affichage de la

 21   photographie 77a [comme interprété], paragraphe 117 de la version anglaise,

 22   page 110. 

 23   -- L'INTERPRÈTE : Correction de l'interprète : Remplacer 77a par 71a.

 24   M. KARADZIC : [interprétation]

 25   Q.  Pouvez-vous nous dire ce qui se soit sur cette photographie ?

 26   R.  Cette photographie montre la trace de la balle qui a traversé la

 27   carrosserie du tramway, et a touché le support d'un siège. Cette photo

 28   peut-être utile car elle nous montre que le projectile était doté d'une


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  1   forte énergie, ce qui indiquerait qu'elle a été tiré à une distance

  2   relativement proche car il lui a fallu traverser deux couches de tôle du

  3   tramway, or ces tôles sont relativement épaisses et donc son énergie a dû

  4   diminuer ce faisant. Or, cette balle avait encore suffisamment d'énergie

  5   pour produire les dégâts que l'on voit sur le support du siège du tramway

  6   donc nous voyons que l'impact a dû être particulièrement fort. La balle a

  7   pratiquement percé le support du siège, ce qui indique la forte énergie de

  8   la balle.

  9   Q.  Je vous remercie. Qui a inscrit ces flèches sur la photographie ?

 10   R.  C'est la police. Cette photo vient de la documentation photographique

 11   de la police.

 12   Q.  Pourriez-vous nous dire si la police a annoté uniquement le point

 13   d'impact ou également la direction de venue de la balle ?

 14   R.  Eh bien, une fois que la balle a traversé la carrosserie du tramway,

 15   elle a touché le support du siège, et je pense que c'était du côté opposé

 16   donc elle est tombée, et nous voyons l'indication annotée sur la droite de

 17   la photographie à l'aide d'un numéro 1. La police a posé cette annotation,

 18   le calibre de la balle étant de 7.9 millimètres, selon elle.

 19   Q.  Je vous remercie. Qu'en est-il du cercle bleu que l'on voit à gauche de

 20   la photo, que montre-il ?

 21   R.  Le cercle bleu sur la gauche de la photographie indique des dégâts que

 22   je n'ai pas réussi à interpréter en me fondant sur cette photo. La police a

 23   effectué des mesures de distance en particulier mais le siège était du côté

 24   opposé. Donc cela n'a aucun pertinence sur le -- par rapport à la nécessité

 25   de déterminer la direction d'origine de la balle. Ces photographies

 26   montrent simplement en gros que cette balle était fortement énergétique, et

 27   ceci montre qu'elle a été tirée à une distance relativement proche.

 28   Q.  [aucune interprétation] 


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  1   L'INTERPRÈTE : --

  2   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Une seconde. Les interprètes n'ont pas

  3   entendu votre question.

  4   LE TÉMOIN : [aucune interprétation]

  5   M. KARADZIC : [interprétation]

  6   Q.  La question était quelle est votre conclusion ?

  7   R.  Ma conclusion c'est que la balle a été tirée à partir de l'immeuble du

  8   conseil exécutif. Nous n'avons pas pu déterminer exactement la hauteur ou

  9   la position d'origine de la balle dans ce bâtiment, les photographies sont

 10   relativement petites donc peuvent donner lieu à un certain degré d'erreur.

 11   Mais tous les éléments physiques indiquent en revanche que la balle a sans

 12   doute été tirée à partir de l'immeuble du conseil exécutif.

 13   Q.  Merci. Intéressons-nous à l'incident F9, page 117 de la version serbe,

 14   et le paragraphe de début de la description de ce fait et le paragraphe

 15   126. Pouvez-vous nous dire encore une fois ce que montrent les traces

 16   physiques et quels sont ces éléments de preuve physique ?

 17   R.  Ce fait a eu lieu le 26 juin 1994, dans la rue Djure Jaksica, et a

 18   blessé Sanela Muratovic à l'épaule avec un point d'entrée, un point de

 19   sortie de la balle. Il est affirmé que le projectile a été tiré à partir de

 20   l'institut des aveugles qui se trouve à une centaine de mètres du lieu de

 21   l'incident.

 22   Les quelques informations disponibles reposent sur les déclarations du

 23   témoin, à savoir, Sanela Muratovic, la femme blessée, et ses déclarations,

 24   nous trouvons deux versions différentes, selon la première version proposée

 25   par l'Accusation, Sanela Muratovic et la femme qui l'accompagnaient à côté

 26   d'une tranchée au niveau du numéro 17 de la rue Djure Jaksica.

 27   Et depuis cet endroit, il existe une ligne de vision non obstruée en

 28   direction de l'Institut des aveugles, mais on ne voit que la partie


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  1   supérieure de la fenêtre, or cet immeuble a des fenêtres de grande taille

  2   environ trois mètres. Ce qui indique que, si le tireur se trouvait à cet

  3   endroit, il devrait être situé à une certaine hauteur, pratiquement au

  4   sommet de cet endroit pour pouvoir viser la personne touchée.

  5   Et étant donné la distance assez faible qui sépare le lieu en question de

  6   ce bâtiment, ceci est à mes yeux assez improbable, bien que je ne puisse

  7   pas le dire avec une certitude absolue, parce que le tireur aurait dans ces

  8   conditions été exposé à un grave danger. Il aurait facilement pu être

  9   touché à l'aide d'un lance-grenade Osa, et donc il ne me semble pas logique

 10   qu'un tireur embusqué ait choisi cette position.

 11   L'immeuble est souvent évoqué dans des déclarations diverses comme étant un

 12   lieu d'origine de tirs embusqués, mais je n'ai trouvé aucun document

 13   indiquant que ceci ait effectivement été le cas, je veux dire je n'ai

 14   trouvé aucune photographie, aucun film qui montre réellement que ceci ait

 15   été une position de tireurs embusqués.

 16   Donc si l'on part du principe que la balle a été tirée depuis l'Institut

 17   des aveugles, Sanela Muratovic aurait été touchée à l'avant de l'épaule

 18   comme l'a décrit le témoin. Quant à l'orifice de sortie de la balle, il se

 19   serait situé sur la gauche, et l'angle aurait été d'environ cinq à six

 20   degrés. Malheureusement il n'existe aucune documentation médicale

 21   fournissant quel que renseignement que ce soit au sujet de la nature de la

 22   blessure en dehors du fait qu'il s'agissait d'une blessure avec orifice

 23   d'entrée et de sortie de la balle. Donc c'est la seule chose que nous

 24   savons. Maintenant l'endroit où se trouvait l'orifice d'entrée et l'orifice

 25   de sortie, quelle était la direction, nous n'en avons aucune idée.

 26   Il existe par ailleurs une autre version de la déclaration de Medina

 27   Omerovic, selon laquelle elle-même et Sanela Muratovic se trouvaient dans

 28   la rue Djure Jaksica, et des soldats les auraient mises en garde en raison


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  1   d'un début de tir. Elles se sont mises à courir, et à ce moment-là, un tir

  2   a été entendu, Sanela a été touchée. Après quoi, elles ont couru en

  3   direction de la tranchée où des soldats leur ont apporté leur aide.

  4   Donc si c'est cette version qui est exacte, Sanela a été touchée dans la

  5   rue Djure Jaksica, après quoi elle s'est mise à courir vers la tranchée.

  6   Mais si elle a été touchée dans la rue Djure Jaksica, la visibilité à

  7   partir de l'endroit, dont nous parlons dans l'Institut des aveugles, est

  8   telle qu'elle n'aurait sans doute pas. Les deux femmes n'auraient sans

  9   doute pas été visibles. Aucun renseignement ne dit qu'il y aurait eu sur la

 10   façade avant de l'institut une ouverture ou quelque chose de ce genre qui

 11   aurait permis que les deux femmes soient visibles à partir de cet endroit.

 12   Donc dans la pratique, nous disposons d'un nombre très réduit de

 13   renseignement qui pourrait nous permettre d'établir depuis quel endroit le

 14   feu a été ouvert. Nous sommes uniquement capables d'établir qu'il existe un

 15   orifice d'entrée/un orifice de sortie de la balle et que la victime a été

 16   touchée à partir d'un endroit ou d'un autre éventuellement mais je ne

 17   trouve pas que ce soit très utile. Un document fondamental, c'est-à-dire un

 18   rapport médical relatif à la nature de la blessure manque, et dans les cas

 19   de blessure par arme de petit calibre, un tel document est d'une importance

 20   tout à fait cruciale. Dans des situations de ce genre, l'aspect balistique

 21   et l'aspect médecine légale est pris en compte. Or, dans ce rapport, ce

 22   sont des éléments qui sont absents.

 23   Q.  Je vous remercie. Est-ce que vous avez des renseignements quant à la

 24   distance couverte par Sanela alors qu'elle courait au moment où elle a été

 25   blessée ?

 26   R.  Nous n'avons pas de renseignement exact; toutefois, à en juger par la

 27   position de la tranchée et la dimension du bâtiment - qui a une largeur

 28   d'environ 15 mètres - nous ne pouvons pas déterminer exactement l'endroit


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  1   où les deux femmes se trouvaient dans la rue Djure Jaksica, et je suppose

  2   qu'elles ont dû courir une vingtaine de mètres à peu près au total. Mais

  3   c'est simplement une hypothèse de ma part. Les deux femmes se trouvaient

  4   dans la rue Djure Jaksica, et à la figure 81, elles sont sur la droite de

  5   l'immeuble, à l'arrière de celui-ci. Je vérifie si je pourrais trouver une

  6   image de meilleure qualité non, je n'en vois pas.

  7   Q.  Merci.

  8   R.  Nous pouvons à partir du principe qu'elles ont couru une vingtaine de

  9   mètres.

 10   Q.  Je vous remercie. Du point de vue balistique et du point de vue de la

 11   nécessité d'établir l'intention du tireur par rapport à ces personnes,

 12   c'est un fait, n'est-ce pas, que ces deux personnes étaient en train de

 13   courir c'est un fait important ?

 14   R.  Eh bien, s'il était possible d'établir la véracité de la déposition -

 15   or je suis incapable d'en juger - j'ai simplement déclaré qu'une personne a

 16   fourni deux déclarations et je ne sais pas laquelle est exacte. Ce que je

 17   dis c'est que si cela est vrai elles couraient et elles ont été touchées

 18   avant d'atteindre la tranchée, dans ce cas elles n'ont pas pu être visées à

 19   partir de l'Institut des aveugles. Je suppose qu'il y a eu échange de feu

 20   ou ricochet ou quelque chose de ce genre. Et si elles étaient au bord de la

 21   tranchée, au moment où la victime a été touchée, comme le montre la

 22   conséquence vidéo, alors il existe en théorie une possibilité que le tireur

 23   se soit trouvé au niveau du plafond de la pièce et qu'il ait ouvert le feu

 24   à partir de là. Mais c'est une autre hypothèse et à mon avis elle est très

 25   improbable en ce qui concerne le choix du tireur de la position à partir de

 26   laquelle il tirait.

 27   Q.  Bien. Ceci est peut-être une question difficile à résoudre. Est-ce que

 28   le voisinage de la tranchée a une quelconque importance ? Vous n'êtes pas


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  1   obligé de répondre à cette question.

  2   R.  Nous nous sommes pas suffisamment informés. Je ne sais pas. Nous

  3   n'avons pas une idée complète de la situation.

  4   Q.  Pouvons-nous nous pencher sur l'image F11 page 131, paragraphe 147 de

  5   la version anglaise. Veuillez, je vous prie, nous dire une nouvelle fois de

  6   quelle façon ce fait a été décrit, et ce que montre les éléments de preuve

  7   matériels ?

  8   R.  Ce fait est relativement compliqué.

  9   Q.  J'aimerais que l'image 90 soit affichée.

 10   R.  Le fait a lieu le 8 octobre 1994. Selon l'acte d'accusation, deux

 11   tramways ont été touchés aux carrefours de la rue Zmaja od Bosne et de la

 12   rue Franje Rackog, et des passants ont été touchés, blessés.

 13   Et en tant que profane ce qui m'a un peu surpris, je dois vous dire, c'est

 14   que dans une note en bas de page relative à ce fait, il est indiqué qu'une

 15   personne est décédée, or dans le corps du texte de l'acte d'accusation, il

 16   est question de blessure. Je trouve étonnant que la mort d'une victime soit

 17   mentionnée uniquement en note en bas de page.

 18   Contrairement à ce qui s'est passé dans le fait dont j'ai parlé

 19   précédemment, pour ce fait-ci, nous disposions de documents assez nombreux

 20   de nature multiple; toutefois, nous n'avions pas tous les documents mis à

 21   la disposition de ce Tribunal or ils auraient pu nous être très utile. Mais

 22   nous sommes tout de même parvenus à établir l'endroit à partir duquel le

 23   feu a été ouvert et la façon dont le fait s'est déroulé.

 24   Selon nos conclusions, le premier tramway désigné par le numéro 206 selon

 25   sa plaque d'immatriculation a été touché entre le conseil exécutif et les

 26   conteneurs qui séparaient le bâtiment du conseil exécutif de l'usine de

 27   tabac.

 28   Q.  Pouvez-vous nous dire quel est le point qui désigne l'endroit où le


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  1   tramway 206 a été touché ?

  2   R.  On le voit grâce à la ligne en pointillée avec une flèche qui mène

  3   jusqu'à l'autobus 206, c'est une ligne courbe et on voit deux flèches.

  4   Ainsi que le mot "Tram 206," voilà l'endroit où le tramway s'est finalement

  5   arrêté, et vous voyez dans la séquence vidéo qu'il se trouvait devant

  6   l'usine de tabac.

  7   Q.  Quelle est la rue qui se trouve à l'endroit où le tramway a été touché

  8   ?

  9   R.  Vous voulez dire --

 10   Q.  La projection du point d'impact de l'autre côté de la rivière.

 11   R.  C'est le pont de Vrbanja et nous parlons de la rue qui mène vers ce

 12   pont. Je crois que c'est la rue Djure Danica, mais je ne me rappelle pas

 13   exactement. Le pont, en tout cas, c'est le pont de Vrbanja. Vous voyez ici

 14   l'immeuble du conseil exécutif. Et le tramway a été touché à un endroit

 15   proche de l'immeuble du conseil exécutif, quand on passe devant cet

 16   immeuble.

 17   Q.  Merci. Le premier tramway c'est donc le numéro 206, n'est-ce pas ?

 18   R.  Oui, et ensuite derrière lui est arrivé tout de suite le tramway numéro

 19   236 qui a été touché à l'endroit annoté sur la photographie devant

 20   l'immeuble du conseil exécutif. Ceci est montré également sur les images de

 21   la séquence vidéo.

 22   Et le point 2 désigne l'espace situé entre l'immeuble du conseil exécutif

 23   et la Faculté de philosophie, c'est-à-dire un endroit où des passants ont

 24   été touchés, des passants qui se dirigeaient vers le centre-ville. En

 25   d'autres termes, au moment où les passants se sont trouvés à cet endroit,

 26   un tir de rafale les a pris pour cible et la télévision a filmé ces images.

 27   Je crois d'ailleurs que le film en question a été diffusé.

 28   Q.  Merci. Que démontre le numéro 1 sur la photographie ?


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  1   R.  Le numéro 1 désigne l'endroit où le tramway se trouvait selon les

  2   déclarations de la police, c'est-à-dire un endroit qui est à l'opposé de

  3   l'immeuble Metaljka, en face.

  4   Q.  Merci. Et la rue qui part vers le sud par rapport au numéro 1 ? Quel

  5   est son nom ?

  6   R.  Aujourd'hui elle s'appelle rue Ferdo Hauptman.

  7   Q.  Et avant ?

  8   R.  Je crois qu'elle s'appelait Djure Danica.

  9   Q.  Non, non, non. Je ne parle que du numéro 1.

 10   R.  C'est le numéro 2 ?

 11   Q.  Et le numéro 1 ?

 12    R.  Le numéro 1, c'est la rue Franje Rackog qui mène vers l'immeuble

 13   Metaljka.

 14   Q.  Par rapport au numéro 1, où se trouve le virage S, comme on l'appelle ?

 15   R.  Eh bien, cette ligne de couleur rouge qui entoure le numéro 1 marque le

 16   début de cette courbe.

 17   Q.  Merci. Pouvez-vous nous dire ce que l'on trouve dans les rapports, eu

 18   égard à l'endroit où le tramway a été touché, et sur quoi vous fondez-vous

 19   pour dire que le tramway a été touché dans la rue Djure Jaksica ?

 20   R.  Le tramway a été touché au niveau du carrefour que l'on voit ici

 21   désigné par le numéro 1 sur l'image.

 22   L'INTERPRÈTE : Correction de l'interprète : Remplacer Djure Jaksic par

 23   Djure Danica.

 24   R.  -- cependant nous affirmons que le tramway a réellement été touché à un

 25   autre endroit. Nous nous fondons pour l'affirmer sur les images de la vidéo

 26   et plusieurs déclarations de témoins qui étaient à bord des deux tramways.

 27   Q.  J'aimerais voir une photographie --

 28   R.  La meilleure preuve de ceci c'est la photographie 92 et aussi la 93.


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  1   Q.  Regardons la page 135 maintenant.

  2   L'INTERPRÈTE : Note de l'interprète : Les deux personnes parlent en même

  3   temps.

  4   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Un instant.

  5   Monsieur Karadzic, je suppose que vous avez pris connaissance de ce qui est

  6   écrit au compte rendu d'audience. Etant donné que vous parliez en même

  7   temps, les interprètes n'ont pas pu interpréter complètement la réponse et

  8   la question d'ailleurs. Donc page 135, nous reprenons à partir de cet

  9   endroit.

 10   L'ACCUSÉ : [interprétation] Oui, je l'ai remarqué, je présente mes excuses

 11   aux interprètes.

 12   M. KARADZIC : [interprétation]

 13   Q.  Monsieur Poparic, pourriez-vous nous dire quel est le bâtiment que l'on

 14   voit en arrière-plan ?

 15   R.  En arrière-plan on voit l'immeuble du conseil exécutif, et un peu plus

 16   bas, on voit la Faculté de philosophie, et puis on voit aussi le tramway

 17   236 qui se trouve devant l'immeuble du conseil exécutif. Et dans la

 18   photographie du haut, numéro 92, on voit le tramway numéro 236, et à côté

 19   de ce tramway un tas de verre brisé.

 20   Q.  Quel est le sens de ces éléments, qui a pris cette photographie ?

 21   R.  C'est un cliché tiré d'un film car sur place se trouvait une équipe de

 22   télévision a filmé les images en temps réel. Donc c'est un cliché tiré du

 23   film. Quel est le sens de ce cliché. Le tas de verre que l'on voit sur le

 24   sol est du verre qui vient de la fenêtre du tramway. Plusieurs témoins ont

 25   confirmé avoir entendu un bruit, avoir vu la vitre éclatée, et avoir

 26   commencé à crier à l'intention du chauffeur, "continue, continue." Mais le

 27   chauffeur ne s'est pas, n'a pas continué. Il s'est arrêté immédiatement, et

 28   ce qu'on voit ici étant donné la présence de verre brisé, c'est que le


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  1   tramway a sans doute continué sa route encore un mètre ou deux, distance

  2   nécessaire sans doute pour lui permettre de s'arrêter complètement.

  3   Q.  J'aimerais que l'on regarde maintenant la photographie 95, page 137.

  4   R.  Cette photographie est un cliché tiré d'un film, je pense qu'elle a

  5   déjà été montrée devant ce Tribunal. On voit ici que des passants sont pris

  6   pour cible alors qu'ils se dirigent depuis la Faculté de philosophie en

  7   direction de l'immeuble du conseil exécutif.

  8   Nous voyons ici une ellipse de couleur rouge qui encercle une colonne de

  9   poussière issue de l'impact de la balle sous le sol. Cette colonne de

 10   poussière est verticale, et cela nous permet de conclure que le projectile

 11   est arrivé à un angle de chute important, à un angle aigu, très aigu, car

 12   si -- à un angle très important, car si le projectile était arrivé à un

 13   angle de 2 ou 3 degrés, la colonne de poussière aurait été horizontale.

 14   Et le deuxième élément d'information que l'on peut tirer de l'analyse de

 15   cette photographie nous est donné par la hauteur de cette colonne de

 16   poussière. Sur la gauche, on voit un blindé qui a une hauteur de 2 mètres,

 17   2.50 mètres et la colonne de poussière a à peu près la même hauteur, ce qui

 18   indique que l'énergie de la balle était réellement très élevée et que la

 19   balle a été tirée à partir d'un lieu situé non loin de là.

 20   Q.  Je vous remercie. Pourriez-vous maintenant nous parler de l'immeuble

 21   que l'on voit sur la gauche. Quel est cet immeuble ?

 22   R.  L'immeuble sur la gauche est la Faculté de philosophie, et un peu plus

 23   bas on voit l'immeuble du musée de Sarajevo.

 24   Q.  Je vous remercie pourriez-vous vous saisir du stylet électronique, et

 25   nous tracer une projection de la rue Djure Danisic[comme interprété] et de

 26   la rue Franje Rackog, ce sont les rues qui bordent la Faculté de

 27   philosophie en inscrivant les numéros 1 et 2 respectivement.

 28   R.  Eh bien voilà, la rue Franje Rackog se dirige entre ces deux bâtiments,


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  1   et la rue Djure Danisic mène à la Faculté de philosophie. Donc numéro 1

  2   pour Franje Rackog et numéro 2 pour Djure Danisic.

  3   Q.  Je vous remercie. Quelle est la rue qu'ont longé les balles, si je puis

  4   m'exprimer ainsi ?

  5   R.  Les balles ont longé la rue Djure Danisic, indiqué par le numéro 2.

  6   Q.  Et que voit-on de l'autre côté de la rue en face de la Faculté de

  7   philosophie ?

  8   R.  Mais quand vous dites de l'autre côté, vous parlez de quoi, dans la

  9   direction de la ville ? Dans la direction de la ville, on a l'immeuble du

 10   conseil exécutif et l'immeuble de la mairie, je crois.

 11   Q.  Merci.

 12   L'ACCUSÉ : [aucune interprétation]

 13   Q.  Apposez votre paraphe, et inscrivez la date du jour, je vous prie. 

 14   R.  [Le témoin s'exécute]

 15   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Ce sera versé au dossier.

 16   M. LE GREFFIER : [interprétation] Il s'agira de la pièce D3638.

 17   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Monsieur Karadzic, nous allons faire une

 18   pause de 15 minutes, et nous allons reprendre à 10 h 14.

 19   --- L'audience est suspendue à 9 heures 59.

 20   --- L'audience est reprise à 10 heures 20.

 21   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Oui, continuons, je vous prie.

 22   M. KARADZIC : [interprétation]

 23   Q.  Je vais vous demander de nous pencher sur l'incident F14. En version

 24   serbe, c'est la page 149, et en anglais, c'est le paragraphe 175. Comme

 25   d'habitude, veuillez nous dire comment cet incident a été présenté et

 26   quelles ont été vos constatations à vous et pourquoi ?

 27   R.  C'est un incident du 23 novembre 1994. En cette occasion, on a touché

 28   le tram qui circulait entre l'école technique et la caserne du maréchal


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  1   Tito.

  2   Q.  Bien.

  3   L'ACCUSÉ : [interprétation] J'aimerais qu'on nous affiche l'image 103, pour

  4   que nous comprenions mieux vos propos. Page 150, s'il vous plaît.

  5   M. KARADZIC : [interprétation]

  6   Q.  Allez-y.

  7   R.  D'après cette version, le tram a été touché à un carrefour juste en

  8   face du bâtiment Metaljka. C'est le carrefour de la rue Franje Rackog et

  9   Zmaja od Bosne. La police a constaté que le tram a été touché d'une balle

 10   et qu'il y a eu deux personnes de blessées et, en fait, c'est la balle qui

 11   s'est fragmentée, et il y a une chose qui n'est pas logique et que l'on

 12   remarque tout de suite. On a constaté que la balle était entrée par une

 13   fenêtre à demi-ouverte et qu'elle s'est fragmentée, ce qui est pratiquement

 14   impossible pour toucher les deux personnes en question.

 15   Q.  Je vais vous demander pour ce qui est de cette image, où la balle a

 16   percuté le tram selon la variante 1 et où selon la variante 2 ?

 17   R.  Le numéro 1 c'est ce qui est indiqué ici, alors ici c'est le numéro 1.

 18   Non, ça ne marche pas.

 19   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Patientez un instant. On va zoomer de

 20   façon appropriée.

 21   LE TÉMOIN : [interprétation] Oui. Mais mettez en marche le stylet.

 22   M. KARADZIC : [interprétation]

 23   Q.  Mettez en marche le stylet.

 24   R.  Trace numéro 1. Ça c'est la position du tram d'après la première

 25   version, les faits, et c'est la version du conducteur de tramway, parce

 26   qu'il a dit que le tramway était en direction de -- enfin il allait tourner

 27   vers la gare ferroviaire, et c'est cette position-ci. La deuxième des

 28   positions indiquée est celle qui a été avancée par un témoin qui a été


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  1   blessé, elle, elle a indiqué cet endroit-ci à peu près.

  2   L'INTERPRÈTE : Le témoin trace le numéro 2.

  3   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Le témoin a indiqué un numéro 1 pour le

  4   premier cas de figure et un numéro pour le deuxième cas de figure.

  5   Veuillez continuer, je vous prie.

  6   M. KARADZIC : [interprétation]

  7   Q.  Merci. Pouvez-vous nous dire qui est-ce qui se trouve face au numéro 1

  8   et face en direction de Grbavica, et qu'est-ce qui est face au numéro 2 si

  9   l'on projette géographiquement les choses ?

 10   R.  Eh bien, selon la projection qu'on peut faire c'est une rue qui se

 11   trouve entre le musée nationale c'est ce qui est au numéro 4 et le musée de

 12   la révolution qui est le bâtiment indiqué par le numéro 3. Alors, face à

 13   l'emplacement 2, c'est la rue Franje Rackog qui nous conduit vers le

 14   bâtiment de Metaljka qui se trouve du côté opposé.

 15   Q.  Merci. Au compte rendu pour le numéro 4, vous avez dit que c'était le

 16   musée nationale et le numéro 3 le musée de la révolution et qu'en

 17   projection de [inaudible] enfin face à cette espace le numéro se trouve

 18   entre ces deux bâtiments-là, n'est-ce pas ?

 19   R.  Oui, entre les deux. C'est une petite rue secondaire. Je ne sais pas si

 20   elle a un nom.

 21   Q.  La variante numéro 1 c'est la variante de qui ?

 22   R.  Ça c'est la variante d'après les propos du conducteur du tramway. Il a

 23   décrit dans le détail comment il en est arrivé à cette conclusion. Il a dit

 24   qu'il a entendu un coup de feu lorsque le tramway était en train de

 25   bifurquer en direction de la gare ferroviaire c'est ce qui trouve à droite.

 26   Le numéro 5 c'est la caserne maréchal Tito et juste à côté de la caserne

 27   c'est la route qui permet d'accéder à la gare ferroviaire, donc il a décrit

 28   dans le détail l'emplacement où il se trouvait. Alors le numéro 2 ça été


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  1   décrit par le témoin qui a été blessé à ce moment-là et cette femme a

  2   estimé que c'est là qu'elle a été touchée.

  3   Q.  Merci. Je voudrais qu'on consigne au compte rendu d'audience que le

  4   fait que le témoin a dit que le numéro 5 c'est la caserne du maréchal Tito.

  5   J'aimerais que vous indiquiez ici la bifurcation pour aller dans la

  6   direction de la gare ferroviaire.

  7   On va mettre un numéro 3. Non pas 3, un numéro 6.

  8   L'INTERPRÈTE : Le témoin inscrit un numéro 6.

  9   M. KARADZIC : [interprétation]

 10   Q.  Quelle est la variante qui a été prise en considération et acceptée par

 11   la police ?

 12   R.  On a considéré que ça s'est passé au numéro 2, à savoir que la balle

 13   était venue de Metaljka. Et on a dit que le coup de feu était venu des

 14   gratte-ciels de couleur blanche qui sont indiqués en bas avec un cercle ou

 15   une ellipse en pointillée.

 16   Q.  Merci. Mais qu'avez-vous déterminé vous-même ?

 17   R.  Nous avons déterminé qu'il était impossible qu'une fragmentation de la

 18   balle alors qu'elle est passée par une fenêtre ouverte. Et qu'un fragment

 19   de balle ait touché une femme et un autre fragment de balle ait touché une

 20   autre femme.

 21   Ce qu'il importe ici c'est de savoir quelle a été la position occupée par

 22   les deux personnes qui ont été blessées à ce moment-là, et de voir un peu

 23   quelle a été la nature de leurs blessures. Partant de la position qui a été

 24   décrite dans le moindre détail et compte tenu des blessures constatées sur

 25   leurs corps, la conclusion tirée c'est qu'elles n'ont pas pu être touchées

 26   à partir des personnes occupées par l'armée de la Republika Srpska parce

 27   que, dans ce cas de figure-là, elles auraient été touchées à l'épaule, pour

 28   ce qui est de l'orifice d'entrée, et la sortie ça devrait être au niveau du


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  1   corps; or la situation réelle est différente elles ont été touchées à

  2   l'épaule et l'orifice de sortie se trouve plus bas. Pour une femme, on dit

  3   que c'est plus bas à l'épaule aussi, et pour l'autre, que ça se trouve bien

  4   plus bas encore.

  5   Cela nous dit qu'elles ont été touchées de l'avant et que la sortie

  6   de la balle s'est fait à l'arrière, et l'angle de chute se trouve être

  7   grand. Les angles de chute pour ce qui est de tir provenant des positions

  8   de l'armée de la Republika Srpska, ça n'aurait pas pu être comme cela,

  9   parce que la distance est très grande et les angles de chute se

 10   trouveraient à 10 degrés ou moins de 10 degrés, étant donné qu'on aurait

 11   considéré que ça venait que les tirs venaient des tours blanches ou du

 12   bâtiment Metaljka.

 13   Et dans ce cas de figure-ci, nous avons une situation qui est tout à

 14   fait inverse. La seule place à partir de laquelle elles ont pu être

 15   touchées de la sorte, c'est l'axe de tir en provenance du conseil exécutif.

 16   Q.  Est-ce que vous pouvez nous tracer cet axe par rapport au numéro 1, et

 17   par rapport au numéro 2.

 18   R.  [Le témoin s'exécute] Je mets un numéro 7, et l'autre axe, je vais

 19   mettre un numéro 8. Donc comme on peut le constater ici, cet angle par

 20   rapport à l'axe de déplacement du tramway est faible. Donc si la balle est

 21   entrée par le côté avant de l'épaule, elle ne peut sortir, elle peut sortir

 22   un peu au-dessus du coude, de l'autre côté. Et pour ce qui est de l'angle

 23   de dix degrés, c'est peut-être un peu moins comme angle d'incidence, mais

 24   c'est toujours au niveau de la partie supérieure au coude que ça pouvait se

 25   passer. Parce que la différence entre l'orifice d'entrée et de sortie

 26   d'après le descriptif donné dans le rapport, c'est grand, et ça montre

 27   qu'il y a eu un angle d'incidence très important. Et pour y arriver, on

 28   doit avoir tiré depuis le bâtiment du conseil exécutif.


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  1   Autre chose encore si l'on avait tiré enfin je vais expliquer, comment la

  2   balle a pu se fragmenter sans que la police ne le remarque. Il est évident

  3   qu'ils n'ont pas relevé l'endroit par où la balle est entrée dans le

  4   tramway, et le seul endroit par où ça a pu arriver et ça correspond aux

  5   positions des corps, c'est l'espèce d'harmonica au niveau du tramway,

  6   c'est-à-dire cette espèce, ce soufflet qu'il y a au niveau, entre la partie

  7   avant et la partie arrière du tramway et c'est dans ce soufflet que la

  8   balle a dû se fragmenter. Compte tenu de la position des dépositions de

  9   l'armée de la Republika Srpska et de Grbavica et autres, ça n'aurait pas pu

 10   passer par ce soufflet, par cette espèce d'accordéon qui existe au niveau

 11   du tramway. Donc on n'a pas pu toucher ces personnes-là depuis les

 12   positions occupées par l'armée de la Republika Srpska. 

 13   Q.  Merci. Est-ce que vous pouvez mettre une date, et vos initiales, et

 14   indiquez aussi l'emplacement du conseil exécutif en apposant un numéro 9.

 15   R.  [Le témoin s'exécute]

 16   L'ACCUSÉ : [interprétation] Je demande le versement au dossier de cette

 17   pièce.

 18   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Oui. Ce sera la pièce D3639.

 19   L'ACCUSÉ : [interprétation] Image 104, l'image qui se trouve en page 151

 20   maintenant.

 21   M. KARADZIC : [interprétation]

 22   Q.  Pouvez-vous nous dire qui a fait ces annotations, et qui s'est servi de

 23   cette photo ?

 24   R.  Cette photo a été annotée par Afeza Karacic, qui a été l'une des deux

 25   personnes blessées dans ce travail, tramway. Avec la flèche rouge, elle a

 26   indiqué l'emplacement du tramway, et le 05, je crois que c'est

 27   l'emplacement où Dzenana Sokolovic a été touchée. Et elle a montré qu'elle

 28   s'était trouvée, là, au moment où elle a été touchée. Elle l'a montré sur


Page 38994

  1   un film. Le 05, ça n'a rien à voir avec l'incident dont nous venons de

  2   parler. C'est la flèche rouge qui nous intéresse.

  3   Q.  Merci. Mais pour ce qui est de cette variante, comment la trajectoire

  4   se présentera-t-elle si la balle était venue du côté serbe ?

  5   R.  Eh bien, je vais non --

  6   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Un instant. Voilà.

  7   LE TÉMOIN : [interprétation] Alors je vais dire que ce serait l'axe du

  8   bâtiment de Metaljka, et l'angle serait moindre si la balle était venue des

  9   tours blanches qu'on a vues tout à l'heure. Mais je précise que cet

 10   endroit-là n'est pas visible à partir des tours blanches. Il y a des photos

 11   qui ont été prises par les Juges de la Chambre ou la Chambre et ses

 12   employés dans l'affaire Milosevic, on peut voir que l'endroit de l'incident

 13   du tramway n'est pas le même, mais l'angle serait à peu près celui-là.

 14   M. KARADZIC : [interprétation]

 15   Q.  Alors, pour ce qui est de Metaljka, j'aimerais que vous mettiez un

 16   numéro, et pour ce qui est de l'axe en direction des tours blanches, le

 17   numéro 2.

 18   R.  [Le témoin s'exécute]

 19   Q.  Merci. Compte tenu de l'angle d'arrivée et de l'angle de chute, était-

 20   il possible de, serait-il possible d'affirmer que cet incident se serait

 21   produit selon ces axes ?

 22   R.  C'est absolument pas possible. Je vais peut-être vous indiquer le

 23   tramway si ceci est un tramway, au milieu vous avez cette espèce

 24   d'accordéon. C'est l'endroit où le tramway se plie, et ces deux personnes

 25   se trouvaient derrière l'accordéon. Comme vous pouvez le voir, partant des

 26   axes en question, si on avait tiré de là, la balle n'aurait pu arriver

 27   qu'avant l'accordéon. Ça n'aurait pas pu toucher l'accordéon et touché les

 28   personnes en question. Je vais dire que l'accordéon du tramway ce serait le


Page 38995

  1   numéro 3, voilà, et je vais mettre ici un numéro 4 pour le tramway. Donc il

  2   est évident qu'on n'a pas pu toucher l'accordéon et ensuite faire en sorte

  3   que la balle touche les personnes qui se trouvaient devant l'accordéon.

  4   Q.  Est-ce que vous pouvez maintenant nous dire quelles ont été les

  5   conclusions que vous avez tirées vous-même ?

  6   R.  Ici, voilà, ça ce serait venu d'ici, c'est passé par l'accordéon et

  7   l'axe d'arrivée serait cet axe numéro 5.

  8   Q.  Alors, dans la continuation de cet axe au numéro 5, qu'y a-t-il ?

  9   R.  Le bâtiment du conseil exécutif. On peut voir ici la moitié de la rue,

 10   l'autre moitié c'est le conseil exécutif. La distance est relativement

 11   faible.

 12   Q.  Merci. Alors l'angle d'arrivée et l'angle de chute correspondent-ils à

 13   votre conclusion ?

 14   R.  Ça coïncide absolument avec la nature des blessures subies par ces deux

 15   personnes.

 16   Q.  Merci. Je voudrais que vous mettiez une date et que vous paraphiez.

 17   R.  [Le témoin s'exécute]

 18   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Ce sera versé au dossier -- un instant.

 19   Oui, Madame Edgerton.

 20   Mme EDGERTON : [interprétation] Rien que pour votre information, je

 21   voudrais dire que la photographie originale était la pièce P116, et elle

 22   provient de l'affaire Dragomir Milosevic.

 23   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Merci.

 24   M. LE GREFFIER : [aucune interprétation]

 25   M. KARADZIC : [interprétation]

 26   Q.  Est-ce que j'ai raison de dire que cette pièce à conviction originale

 27   de l'affaire Milosevic avait déjà la petite flèche rouge ?

 28   R.  Oui, je l'ai repris dans le document qu'on m'a confié. C'est donc un


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  1   document lié au témoignage du témoin en question.

  2   Q.  Merci. J'aimerais maintenant que nous nous penchons sur l'incident

  3   numéro 15. Et la page en serbe c'est la page 154, en version anglaise,

  4   c'est le paragraphe 184. Dites-nous, je vous prie : Quelle est la

  5   conclusion tirée par la police et qui a été chose qui a été reprise par

  6   l'acte d'accusation, et que vous avez conclue vous-même ?

  7   R.  Il s'agit de l'incident du 17 février 1995, et un tramway a été touché

  8   par une rafale, avec huit à dix balles, il y a eu dix traces d'impact. Sur

  9   les dix huit balles ont atterri dans la tôle du tramway, quatre balles ont

 10   percé la tôle et quatre balles sont restées à l'intérieur de la

 11   carrosserie. Alors, en cette occasion-là, il a été blessé plusieurs

 12   personnes.

 13   Partant du descriptif fourni par la police, il a pu être remarquer que

 14   quatre balles sont restées dans la carrosserie du tramway, et n'ont pas

 15   percé la tôle. La police a affirmé que ces balles ont été tirées de la tour

 16   blanche à Grbavica.

 17   D'après la position de ces tours blanches et de l'endroit de l'événement,

 18   on remarque que l'angle de la trajectoire par rapport à l'axe du tramway

 19   est de presque 90 degrés.

 20   L'ACCUSÉ : [interprétation] J'aimerais qu'on nous montre justement la photo

 21   106 qui en page 155. Merci.

 22   M. KARADZIC : [interprétation]

 23   Q.  Est-ce que ça nous aide pour ce qui est de vos explications ?

 24   R.  Dans une certaine mesure. Ceci est une station, un arrêt qui est juste

 25   en face du musée de la révolution. D'après les propos du témoin, le tram

 26   s'est arrêté là et lorsqu'il a fait que certains ont dit 20 mètres et

 27   quelqu'un disait un peu moins, le tramway a été touché. Dans l'axe du musée

 28   de la révolution, il y a les tours blanches. Il est évident que là l'arrêt


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  1   n'est pas visible du fait de la présence du musée de révolution, donc le

  2   tramway a dû traverser certains espaces, une certaine distance pour qu'il

  3   soit visible, les tours blanches sont presque en ligne droite par rapport

  4   au musée. Ce qui fait que l'angle d'arrivée de la trajectoire des balles

  5   serait de près de 90 degrés.

  6   Alors, si l'angle est de presque 90 degrés et étant donné la distance de

  7   ces tours blanches, leur éloignement, si l'on prend en considération aussi

  8   la hauteur des tours, l'angle de chute maximale pour ce qui est de cette

  9   surface-là ça devrait être de quelque 10 degrés.

 10   Mais qu'est-ce que cela veut dire ? Ça veut dire qu'une balle qui touche le

 11   tramway peut avoir un orifice de sortie au niveau du tramway qui ne se

 12   trouverait qu'à quelques centimètres en dessous de l'origine d'entrée.

 13   Qu'est-ce que cela signifie ? Ça signifie que, si la balle est tirée des

 14   tours blanches, il ne peut pas y avoir une trajectoire telle, pour que la

 15   balle puisse rester dans la tôle, elle était forcément censée faire un trou

 16   et ressortir. Parce qu'il y a la tôle, il y a une espèce de produit

 17   d'isolation puis un revêtement qui n'est pas métallique mais plastique ou

 18   quelque chose de ce genre, donc ce n'est pas un obstacle majeur pour que la

 19   balle puisse passer. Elle transperce cela.

 20   La conclusion a tiré. C'est que les balles qui sont restées dans la

 21   carrosserie n'ont pas pu être tirées depuis ces tours blanches. La police,

 22   en cette occasion-là, a établi une documentation photographique et elle a

 23   centré son attention sur une trace seulement, c'est la trace qui porte le

 24   numéro 3.

 25   L'ACCUSÉ : [interprétation] Je voudrais qu'on nous montre la photo 109 page

 26   158, à présent.

 27   LE TÉMOIN : [interprétation] Je crois qu'il serait préférable de nous

 28   montrer la photo 107.


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  1   M. KARADZIC : [interprétation]

  2   Q.  Commençons par la 107.

  3   R.  Oui, c'est préférable.

  4   Sur cette photo nous voyons une partie du tramway où l'on a apposé des

  5   numéros pour ce qui est des traces, 1, 2, 3. Ce sont les orifices d'entrée

  6   des balles, de la rafale qui comportait une dizaine de balles. Alors comme

  7   on peut le voir, la différence en hauteur des traces de balle c'est très

  8   petit, il y a 30 centimètres. Si on avait tiré de 300 mètres ou plus, et

  9   c'est la distance qui sépare des tours blanches, l'éparpillement des balles

 10   aurait été certainement beaucoup plus grand.

 11   Q.  Merci.

 12   R.  Et maintenant on voit cette trace de balle numéro 3 qui a été surtout

 13   prise en considération par la police.

 14   Q.  Est-ce que maintenant vous voulez l'image 108 ?

 15   R.  Oui, sur l'image 108, on peut voir de quoi ça l'air à l'intérieur. La

 16   police a pris une photo de l'intérieur et elle a constaté à peu près que

 17   cette trace numéro 3 se trouve à la même hauteur que le numéro 3 à

 18   l'extérieur, ça correspond exactement à ce que je disais tout à l'heure,

 19   c'est-à-dire que, dans ce cas de figure-là, la balle n'a une différence de

 20   la hauteur d'entrée et de la hauteur de sortie est très petite, si vous

 21   avez pu le remarquer tout à l'heure. La police a fait ce commentaire

 22   lorsqu'elle a joint un rapport à cette photo.

 23   L'ACCUSÉ : [interprétation] Est-ce qu'on peut nous afficher l'image numéro

 24   109 maintenant ?

 25   LE TÉMOIN : [interprétation] Sur cette photo, comme sure la photo

 26   précédente, et je vais vous l'expliquer. On voit, de façon claire,

 27   l'orifice de sortie qui se trouve juste au-dessus de ce petit radiateur au

 28   niveau du siège, c'est l'ouverture de sortie ou l'orifice de sortie qui


Page 38999

  1   correspond à l'entrée de la balle.

  2   Et ce qui a été désigné par la police comme étant l'orifice de sortie,

  3   c'est un point qui a été dessiné avec un stylo à feutre, un feutre, et on

  4   peut le voir de façon aisée sur la photo, parce que l'épaisseur de la

  5   flèche qui a été dessinée avec le feutre c'est la même épaisseur que le

  6   point qui se trouve en dessous, il est évident que la couleur est la même.

  7   Et il n'y a aucune apparence habituelle d'un orifice de sortie. L'orifice

  8   de sortie c'est plus bas et on voit quelle est la différence, ça nous

  9   montre que la balle est arrivée sous un grand angle de chute, à savoir la

 10   balle est venue d'une proximité immédiate.

 11   M. KARADZIC : [interprétation]

 12   Q.  Merci. Est-ce que vous pouvez mettre un numéro 4 -- ah, excusez-moi. En

 13   fait c'est cet orifice de sortie, ce serait le numéro.

 14   Q.  Merci. Est-ce que l'on peut voir des déformations sur le métal pour

 15   l'ouverture ou l'orifice d'entrée numéro 4 ?

 16   R.  Oui, on le voit, et c'est caractéristique d'un orifice d'entrée suite à

 17   un impact de balle.

 18   Q.  Dans leur version la différence de hauteur est de 2 millimètres. Qu'en

 19   est-il ici ?

 20   R.  Ici, la différence de hauteur serait de 20 à 25 centimètres. Je l'ai

 21   constaté, je l'ai mesuré. J'ai mesuré les différentes hauteurs dans le

 22   tram, et il y a de forte probabilité que la hauteur soit entre 20 et 25

 23   centimètres.

 24   Q.  Quelle a été votre conclusion finale ? Bon, je reformule. D'abord, est-

 25   ce que la VRS disposait de fusils à lunettes qui pouvaient tirer des

 26   rafales ?

 27   R.  Non. Ce n'est pas le résultat d'un tir isolé. Il s'agit d'une rafale

 28   traditionnelle de fusil, soit un fusil automatique ou une mitrailleuse, peu


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  1   importe. Et d'après toutes ces traces, cela a été tiré d'un bâtiment qui

  2   était proche, c'est-à-dire d'une courte distance et d'une hauteur assez

  3   considérable. Mais ça pouvait être le bâtiment du musée de la révolution ou

  4   d'un autre bâtiment. Je pense que c'était le bâtiment de "Union Invest", et

  5   tous ces bâtiments se trouvent dans ce rayon de 30 à 40 mètres.

  6   Q.  Merci Pouvons-nous voir les numéros 3 et 4 à présent ? Oui, voilà.

  7   R.  [Le témoin s'exécute]

  8   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Nous allons admettre cette pièce.

  9   M. LE GREFFIER : [interprétation] Cela devient la pièce D3641, Messieurs

 10   les Juges -- Madame, Messieurs les Juges.

 11   L'ACCUSÉ : [interprétation] Merci. Pouvons-nous brièvement regarder une

 12   série de photographies, les photographies 2, 3 et 5, s'il vous plaît.

 13   M. KARADZIC : [interprétation]

 14   Q.  Vu que vous connaissez les munitions et les armes, Monsieur, est-ce que

 15   vous pourriez nous dire quels sont ces projectiles que l'on voit dans le

 16   film de Van Lynden ? Est-ce que l'armée de la Republika Srpska disposait de

 17   telles armes lorsqu'elle a tiré ? Je parle de la page 34 de la version

 18   serbe, et au paragraphe 7, pour la version anglaise.

 19   Les images 2 et 3, voilà, elles sont à l'écran, merci. Est-ce que vous

 20   pourriez nous décrire cela, Monsieur ? Quelles ont été vos conclusions ?

 21   R.  Oui. Il s'agit d'image tirée d'un film qui montre des rafales de tir

 22   pendant la nuit. Nous voyons plusieurs cercles illuminés, il y en a toute

 23   une série, il y en a d'autres qui ne suivent pas cette série. Et d'après la

 24   quantité de cercles, l'on peut en conclure qu'il s'agit de rafales tirées à

 25   partir de canon antiaérien, c'est-à-dire 20 millimètres, 30 millimètres,

 26   probablement 57 millimètres pour le calibre des munitions, et que les

 27   pièces d'artillerie avaient un traceur qui pouvait illuminer et permettre

 28   de suivre la trajectoire, de corriger le tir, et cetera.


Page 39001

  1   Alors qu'est-ce qui n'est pas logique dans cette photographie ? Eh bien,

  2   c'est la taille de ces cercles illuminés. Ces cercles dépassent de loin la

  3   taille de traces illuminées que laisseraient les balles tirées à partir

  4   d'un canon antiaérien. On voit ici plus ou moins la forme d'une commette,

  5   donc quelque chose d'allongé surtout lorsqu'une caméra est utilisée pour

  6   filmer les images. Et ce n'est qu'en filmant à une très grande distance que

  7   l'on peut voir les choses différemment.

  8   Et je pense que ces images ont été prises d'une distance assez proche. En

  9   fait, sur la photo numéro 3, vous voyez la silhouette de M. Van Lynden. On

 10   n'a pas utilisé de zoom, et cela c'est important. 100 à 150 mètres pour les

 11   cercles illuminés. Et à l'évidence, il ne s'agit pas des traces laissées

 12   par un canon antiaérien. Ces traces-là peuvent être en fait vues dans une

 13   autre partie du film, vous constaterez comment la caméra a enregistré et a

 14   filmé les traces d'un véritable projectile antiaérien. Cela se trouve à

 15   l'image numéro 4.

 16   L'ACCUSÉ : [interprétation] Page suivante, s'il vous plaît.

 17   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Un instant. Donc d'où vient l'image

 18   numéro 3, Monsieur ? Est-ce que nous avons cela comme élément de preuve,

 19   Monsieur Karadzic ?

 20   L'ACCUSÉ : [interprétation] Oui, Monsieur le Juge, Van Lynden nous a

 21   déclaré qu'il avait annoté les images même si à première vue on aurait dit

 22   que ces images avaient été prises en direct.

 23   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Je vous demande si vous avez une cote

 24   pour cette pièce à conviction ?

 25   LE TÉMOIN : [interprétation] On les cite ici, le film et l'heure, on les

 26   retrouve aux notes de bas de page 9 et 10.

 27   M. LE JUGE KWON : [interprétation] La note de bas de page numéro 9 se

 28   réfère à l'image numéro 4, pas à l'image numéro 3, Monsieur.


Page 39002

  1   LE TÉMOIN : [interprétation] C'est le même film.

  2   L'INTERPRÈTE : Note des interprètes de la cabine anglaise : Les interprètes

  3   n'ont pas entendu la fin de la réponse du témoin.

  4   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Oui, nous avons la note de bas de page

  5   numéro 8, je ne connais pas la cote exacte.

  6   Continuons.

  7   M. KARADZIC : [interprétation]

  8   Q.  Avant de passer à l'image numéro 4, Monsieur, est-ce que vous pourriez

  9   nous dire quelle est la dynamique de ces balles traçantes ?

 10   R.  Alors la dynamique de ces projectiles n'est pas la dynamique

 11   traditionnelle des munitions de défense antiaérienne auxquelles j'ai fait

 12   référence, parce que à l'œil nu, on voit qu'elles se déplacent lentement.

 13   Cela dépend du canon en fait, mais il est évident que le rythme suivi par

 14   ces projectiles est beaucoup plus lent que celui suivi par les véritables

 15   projectiles de défense antiaérienne.

 16   Q.  Merci.

 17   L'ACCUSÉ : [interprétation] Pouvons-nous passer à la page suivante ?

 18   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Pouvons-nous voir les images numéros 2

 19   et 3 sur le même écran, s'il vous plaît ? Et j'aimerais vous demander

 20   d'apporter des annotations sur les éléments saillants de cette image,

 21   Monsieur.

 22   LE TÉMOIN : [interprétation] Eh bien, j'entourai cette partie-ci. Il s'agit

 23   là d'une rafale tirée par un canon à un tube et à l'extrême gauche, vous

 24   pouvez voir que les deux balles éclairantes se chevauchent et cela c'est

 25   impossible.

 26   M. KARADZIC : [interprétation]

 27   Q.  Est-ce que vous pourriez annoter cela ?

 28   R.  Alors je vais en annoter une seule, le deuxième cercle se trouve en


Page 39003

  1   dessous.

  2   Q.  Et pour la suivante ?

  3   R.  L'origine de cette balle et de celle qui se trouve au-dessus ne peuvent

  4   pas être imputées aux tirs qui ont été ouverts à partir de ce type bien

  5   précis d'arme. Les deux balles n'ont rien à voir les unes avec les autres.

  6   En fait, il y a deux ou trois objets illuminés qui se déplacent dans l'air

  7   indépendamment l'un de l'autre et qu'ils ne peuvent pas être liés à cette

  8   rafale de tir. On n'aurait pas pu tirer à partir d'armes d'artillerie ou de

  9   missile parce qu'on n'aurait pas pu les voir.

 10   Je vais annoter le numéro 1 pour la première rafale, et puis à gauche,

 11   j'apporterai le numéro 2, en dessous le numéro 3, et puis 4, 5, 6. Et ce

 12   sont là les trois dernières balles qui n'ont rien à voir avec les rafales

 13   précédentes de tir.

 14   Q.  Merci. Est-ce que vous pourriez parapher et dater cette photographie,

 15   s'il vous plaît. Est-ce que nous voyons Van Lynden sur la photographie ?

 16   R.  Oui, je vois sa silhouette et je peux l'entourer si cela peut vous

 17   aider. Cette photographie nous montre que l'on n'a pas utiliser de zoom, et

 18   donc personne ne peut se dire que les cercles auraient été bien plus grands

 19   à cause d'un zoom.

 20   Q.  Alors veuillez apposer la date et parapher, s'il vous plaît, Monsieur.

 21   R.  [Le témoin s'exécute]

 22   L'INTERPRÈTE : Note de la cabine française : Remplacer éclairante par

 23   traçante.

 24   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Nous allons admettre cette pièce.

 25   M. LE GREFFIER : [interprétation] Cela devient la pièce D3642, Messieurs

 26   les Juges, Madame le Juge.

 27   L'ACCUSÉ : [interprétation] Pouvons-nous voir l'image numéro 6, page 36,

 28   page 7 dans la version anglaise, s'il vous plaît.


Page 39004

  1   LE TÉMOIN : [interprétation] Désolé, nous devions aussi voir l'image numéro

  2   4 --

  3   M. KARADZIC : [interprétation]

  4   Q.  Oui, le numéro 4, à la page 35.

  5   R.  Je ne sais pas si on peut distinguer quoi que ce soit sur cette

  6   photographie. Peut-être que cela sera difficile. Je vais essayer -- désolé.

  7   Vous voyez cette trace ici, il y en a une autre là. Il s'agit d'un

  8   projectile de défense antiaérienne disposant d'un traceur. On a enregistré

  9   ces images au crépuscule et vous voyez clairement qu'il laisse un halo

 10   derrière lui. Et la vitesse d'enregistrement de la caméra est plus lente

 11   que la vitesse du projectile. L'appareil photo prend 20 à 30 images par

 12   seconde, alors le projectile est plus rapide. Donc la trace semblait être

 13   plus longue. On dirait qu'une comète est passée lorsque l'on prend ces

 14   images avec un appareil photo.

 15   Q.  Où a-t-on pris cela ?

 16   R.  Il y a une référence. On parle des séquences vidéo prises par Van

 17   Lynden.

 18   Q.  Merci. Apposer la date et parapher, s'il vous plaît.

 19   R.  [Le témoin s'exécute]

 20   L'ACCUSÉ : [interprétation] J'aimerais admettre cette pièce, et ensuite

 21   passer à la photographie qui se trouve en dessous.

 22   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Très bien, nous allons l'admettre.

 23   M. LE GREFFIER : [interprétation] Il s'agit de la pièce D3643.

 24   M. LE JUGE KWON : [interprétation] La Chambre va prendre une pause à

 25   présent et nous reprendrons à 11 heures 35.

 26   --- L'audience est suspendue à 11 heures 06.

 27   --- L'audience est reprise à 11 heures 38.

 28   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Veuillez continuer, Monsieur Karadzic.


Page 39005

  1   L'ACCUSÉ : [interprétation] Merci.

  2   M. KARADZIC : [interprétation]

  3   Q.  Monsieur Poparic, je pense que le texte parle de lui-même. Pourquoi

  4   avez-vous choisi ces images-là de la vidéo de Van Lynden ?

  5   R.  Eh bien, on peut remarquer quelque chose qui n'est pas logique ici. A

  6   gauche, le dernier cercle illuminé est petit comparé aux autres, aux trois

  7   autres. Sur la photographie de droite qui a été prise juste après, on voit

  8   que le petit cercle se déplaçait plus rapidement que le cercle plus grand

  9   qui le précédait, il l'a dépassé. Il est en troisième place, alors que dans

 10   l'image précédente, il était en quatrième place. Et c'est impossible

 11   lorsqu'il y a une rafale de tirs, une balle qui aurait été tirée plus tard

 12   ne peut pas atteindre sa cible plus tôt.

 13   Q.  [aucune interprétation]

 14   L'INTERPRÈTE : Note des interprètes de la cabine anglaise : Les deux

 15   orateurs se sont chevauchés, les interprètes n'ont pas entendu

 16   l'intégralité du commentaire.  

 17   M. KARADZIC : [interprétation]

 18   Q.  A moins que le projectile n'ait été en formation, je blaguais. Merci.

 19   Je pense que le reste parle de lui-même.

 20   L'ACCUSÉ : [interprétation] J'aimerais verser ce rapport, Madame, Messieurs

 21   les Juges, conformément à l'article 94 bis du Règlement.

 22   M. LE JUGE KWON : [aucune interprétation]

 23   L'INTERPRÈTE : Le juste Kwon hors micro.

 24   Mme EDGERTON : [interprétation] Madame, Messieurs les Juges, oui, pour

 25   plusieurs raisons, mais je pense que je vais me concentrer sur la raison

 26   principale.

 27   Une des limites les plus fondamentales utilisée pour pouvoir admettre un

 28   rapport d'expert par un Chambre de première instance devrait se fonder sur


Page 39006

  1   la transparence; ce n'est pas le cas. La fiabilité; ce n'est pas le cas. Le

  2   rapport de loin dépasse le domaine d'expertise de cet expert. Ces deux

  3   derniers jours nous avons entendu des éléments de preuve portant sur des

  4   statistiques. Des éléments de preuve sur l'horticulture. Des éléments de

  5   preuve sur des enquêtes et des éléments juridiques. Et la valeur probante

  6   de tous ces éléments de preuve rassemblés à mon humble avis, Madame,

  7   Messieurs les Juges, est tellement faible et tellement petite que cela

  8   n'aidera en rien cette Chambre.

  9   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Est-ce que vous avez repris ces

 10   objections dans votre réponse à la notification relative aux éléments de

 11   preuve apportés par un expert, Madame Edgerton ?

 12   Mme EDGERTON : [interprétation] Oui. Dans nos arguments présentés nous

 13   avons mis en lumière le fait que certains éléments comme je viens de le

 14   dire dépassaient de loin le domaine d'expertise de ce témoin. Et si les

 15   Juges de la Chambre le désirent, je peux trouver les références exactes

 16   dans quelques instants, et vous citer la phrase exacte que nous avions

 17   reprise.

 18   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Et en conséquence de cette objection, la

 19   Chambre de première instance avait ordonné d'apporter des expurgations à ce

 20   rapport d'expert.

 21   Mme EDGERTON : [interprétation] C'est exact.

 22   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Et à présent vous soulevez une objection

 23   sur l'admission du reste du rapport ?

 24   Mme EDGERTON : [interprétation] Effectivement.

 25   M. LE JUGE KWON : [aucune interprétation]

 26   Mme EDGERTON : [interprétation] Les affirmations apportées dans le reste du

 27   rapport n'ont aucun fondement, et ne sont pas dans le domaine d'expertise

 28   du témoin.


Page 39007

  1   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Merci.

  2   M. ROBINSON : [interprétation] Oui, Monsieur le Juge. Dans votre décision

  3   datée du 12 mars 2013, vous aviez déjà donné votre avis sur les questions

  4   qui n'entraient pas dans le domaine d'expertise de ce témoin. Et vous aviez

  5   déjà exclu les éléments qui n'étaient pas pertinents. Et vous aviez fait

  6   remarqué à ce moment-là qu'un poids proportionnel sera apporté par les

  7   Juges de la Chambre aux autres éléments de preuve. Je pense qu'il y a

  8   suffisamment de fondements pour admettre ce rapport mais c'est à vous de

  9   décider quel poids vous accorderez à ces éléments.

 10   [La Chambre de première instance se concerte]

 11   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Les Juges de la Chambre ayant entendu la

 12   déposition du témoin, ils vont étudier plus en détail cette demande et

 13   donneront leur décision au temps voulu.

 14   Pouvons-nous continuer ?

 15   L'ACCUSÉ : [interprétation] Merci.

 16   J'aimerais que l'on affiche à présent le document 1D5600 dans le prétoire

 17   électronique, s'il vous plaît.

 18   M. KARADZIC : [interprétation]

 19   Q.  Monsieur Poparic, pourriez-vous nous dire en quoi consiste ce rapport,

 20   s'il vous plaît, comparer à l'analyse que vous avez rédigée avec les co-

 21   auteurs de ce rapport ?

 22   R.  Etant donné que nous avons travaillé sur plusieurs bombardements, nous

 23   avons observé que les deux experts, Berko Zecevic et Richard Higgs, dans

 24   leurs rapports avaient présenté certains -- des éléments qui ne semblaient

 25   pas conclure d'un point de vue professionnel. Nous ne pouvions pas accepter

 26   la méthodologie de travail qu'ils avaient utilisée. Voilà pourquoi nous

 27   avons rédigé un document séparé où nous fournissons notre propre avis, et

 28   cela vous montre pourquoi nous ne sommes pas d'accord avec cette


Page 39008

  1   méthodologie.Alors j'aimerais vous résumer brièvement quels sont les points

  2   de désaccord principaux. Pour les conclusions de Berko Zecevic, dans

  3   plusieurs cas qu'il part d'un postulat et puis il tire des conclusions,

  4   plusieurs conclusions sans citer les sources utilisées pour arriver à ces

  5   conclusions. Alors j'aimerais vous donner un exemple pour illustrer cela,

  6   en matière de bombes aériennes il est parti du postulat que ces bombes

  7   aériennes avaient été produites sans les documents appropriés, qu'il n'y

  8   avait pas de condition mise en place pour leur production, qu'il n'y avait

  9   pas de table de tir, mais que ces bombes aériennes avaient été tirées, et

 10   cetera.

 11   Et nos informations montraient le contraire, pour corroborer nos

 12   informations nous avons utilisé d'autres exemples qui avaient été écartées

 13   du rapport et ce rapport n'a donc plus le même poids que celui que nous

 14   voulions lui attribuer à l'origine. Si nous avions fourni des exemples qui

 15   auraient corroboré nos affirmations, nous serions arrivés aux mêmes

 16   conclusions que celles du rapport de M. Higgs. Il a déclaré qu'il avait

 17   pour mission de revoir tous les cas de figure et de vérifier la véracité

 18   des enquêtes qui avaient été menées par la police de Sarajevo.

 19   Et d'après nous, il ne s'est pas concentré sur la vérification de ces

 20   enquêtes qui avaient été menées du moins pas dans la mesure où il aurait dû

 21   le faire. Il a expliqué certains éléments pour prouver que les allégations

 22   apportées par la police étaient exactes. Par exemple, dans l'événement du

 23   22 janvier 1994, il a affirmé, que les forces serbes avaient ciblé

 24   intentionnellement des enfants et qu'elles avaient tiré depuis le Foyer

 25   pour aveugle. Elles avaient déclaré qu'elles avaient vu l'endroit où avait

 26   atterri le premier obus et qu'elles avaient ensuite visé le deuxième groupe

 27   d'enfants qui se trouvait à 200 mètres de cet endroit-là. Mais dans sa

 28   conclusion, il a écarté l'élément suivant, à savoir que l'endroit des


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  1   événements n'étaient pas visibles du tout à quiconque se trouvait au foyer

  2   pour aveugle ou près de ce foyer.

  3   Q.  Merci. Est-ce que toutes ces contradictions ont été traitées dans ce

  4   document ?

  5   R.  Certaines. Nous voulions également montrer d'autres exemples mais ils

  6   ont été expurgés. Ces exemples n'ont donc pas été inclus dans le rapport,

  7   en conséquence, nous n'avons pas un tableau clair de ce que nous voulions

  8   présenter. Il n'y a pas d'incident ou d'événement de l'acte d'accusation,

  9   et pour nous, ils étaient très caractéristiques mais ils ont été expurgés.

 10   Voilà pourquoi nous voulions apporter des explications supplémentaires.

 11   Q.  Est-ce que vous avez étudié les événements qui ont été éliminés de

 12   l'acte d'accusation ?

 13   R.  Oui.

 14   Q.  Quelle a été votre conclusion, pourquoi à votre avis ont-ils été

 15   éliminés ? En d'autres mots, dans quelle mesure l'analyse de ces événements

 16   qui ont été écartés ou éliminés aurait eu une incidence sur vos conclusions

 17   ? Quels étaient leurs éléments saillants d'après vous ?

 18   R.  Pour les conclusions de M. Higgs, j'aimerais dire que, pour l'événement

 19   de Livanjska -- de la rue Livanjska, on parlait de cet événement là. La

 20   FORPRONU a conclu que l'obus avait été tiré des positions de l'ABiH. M.

 21   Higgs a utilisé des photographies, une photographie plus particulièrement

 22   mais n'a pas tenu compte de la déformation de l'image. Il a, cependant,

 23   déterminé que la FORPRONU s'était trompée lorsqu'elle avait mesuré la

 24   taille du cratère. Et de la sorte, il a prouvé que la FORPRONU s'était

 25   trompé, et que l'obus avait été tiré d'emplacement de l'armée de Republika

 26   Srpska.

 27   Q.  Merci. La Défense va peut-être analyser également les événements qui

 28   ont été écartés, cependant, j'aimerais encore vous poser une question sur


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  1   un événement de tir isolé pour lequel vous avez déclaré que la personne qui

  2   avait été tuée lors de cet événement est mentionnée en note de bas de page,

  3   alors que la personne qui avait été blessée se retrouve dans le corps du

  4   texte de l'acte d'accusation. Pourriez-vous nous dire si vous connaissez la

  5   nature de la blessure de cette personne décédée ?

  6   R.  Oui. Cela a eu lieu le 8 octobre. Je pense que la cote de cet événement

  7   est F11, laissez-moi vérifier si je me trompe ou pas.

  8   Oui, c'est bien F11. Dans le rapport officiel, on dit que cette

  9   personne, que cet homme a été tué et que l'orifice d'entrée se trouvait à

 10   droite de son visage, alors que l'orifice de sortie se trouvait à gauche de

 11   son omoplate. Et cela indique que l'angle de chute de la balle avait été un

 12   angle obtus; cependant, lorsque nous avons rédigé notre rapport, nous

 13   n'avions pas à disposition de photographies de haute qualité. Voilà

 14   pourquoi nous n'avons pas analysé ce cas-là dans le cadre de notre rapport

 15   parce que nous ne pouvions pas obtenir de confirmation disant que cette

 16   description était effectivement exacte.

 17   Au mois de février de cette année, dans l'affaire Mladic, un témoin

 18   est venu déposer, Edin Suljic, il avait participé à l'enquête relative à

 19   cet événement.

 20   Mme EDGERTON : [aucune interprétation]

 21   M. LE JUGE KWON : [aucune interprétation]

 22   Mme EDGERTON : [interprétation] Je n'avais pas remarqué que nous étions en

 23   train de reparler du rapport portant sur les armes de petit calibre. Mais

 24   maintenant je vois quelle est la finalité de ces questions, et le témoin

 25   est en train de mentionner l'une des deux dépositions qui font partie des

 26   19 documents qui nous ont été notifiés tardivement, et je me suis opposée à

 27   ces documents.

 28   L'ACCUSÉ : [interprétation] Je propose que l'on affiche d'abord le


Page 39011

  1   document, et puis que l'on décide par la suite ? Le 1D747.

  2   M. LE JUGE KWON : [interprétation] J'étais en train de lire ce que M.

  3   Poparic venait de dire. Mais qu'est-ce que cela a à voir avec son expertise

  4   ? Plus tard vous allez pouvoir vous servir de ces documents dans la

  5   présentation de votre cause, dans vos arguments. Pourquoi est-ce que vous

  6   posez ces questions.

  7   L'ACCUSÉ : [interprétation] Ce qui inquiète la Défense c'est que nous avons

  8   là des preuves ou, plutôt, des exemples très importants qui ont été

  9   expurgés ou placés dans des notes de bas de page. Et je pense que nous

 10   allons devoir citer à la barre un témoin qui parlera de tous ces faits et

 11   incidents qui ont été expurgés pour voir exactement quel est ce schéma, le

 12   schéma qui a été appliqué lorsqu'on a éliminé ces faits.

 13   Mais pourquoi est-ce qu'on n'examinerait pas maintenant le 1D7474. Vous ne

 14   l'avez pas versé au dossier.

 15   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Un instant, s'il vous plaît, je pense

 16   que la Chambre a été très claire, nous avons dit que nous n'allions pas

 17   entendre le témoignage de ce témoin portant sur des faits ou des incidents

 18   expurgés ou qui ne sont pas répertoriés. Et je pense que cela a été très

 19   clair dans notre décision. Il vous faudrait vous conformer à la décision de

 20   la Chambre de première instance. Donc je ne sais pas si cela a à voir avec

 21   ça ou non.

 22   L'ACCUSÉ : [interprétation] Mais, ça - cet incident-là, ce fait-là - a été

 23   versé au dossier donc c'est la note de bas de page qui nous intéresse

 24   maintenant où l'on trouve la victime principale et dont les blessures nous

 25   montrent que l'autre victime --

 26   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Attendez, vous parlez de F11 ?

 27   L'ACCUSÉ : [interprétation] Oui.

 28   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Il nous faudra quelques points de


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  1   précision de la part de l'Accusation avant de continuer, parlez-nous du

  2   F11. A l'annexe principale, il est question d'une blessure alors que dans

  3   la note de bas de page nous voyons qu'il y a eu une victime, quelqu'un qui

  4   a été tué. En fait, la note de bas de page dit : "Les éléments de preuve

  5   montrent également qu'une personne a été tuée" et qu'il y a eu neuf blessés

  6   de plus.

  7   Alors Monsieur Tieger, est-ce que vous pourriez nous en dire plus ? Qu'est-

  8   ce qui est affirmé à l'acte d'accusation ?

  9   M. TIEGER : [interprétation] Excusez-moi, Monsieur le Président, je n'étais

 10   pas très concentré sur ce dont nous étions en train de parler maintenant.

 11   Je ne sais pas exactement de quoi il s'agit, mais je vais voir avec ma

 12   consoeur.

 13   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Vous allez effectivement voir, essayez

 14   de voir ce qui en est.

 15   Nous allons continuer entre-temps.

 16   M. KARADZIC : [interprétation]

 17   Q.  Alors est-ce que vous pouvez nous dire ce qui en est des tirs qui font

 18   l'objet de l'incident F11, si l'on prend en considération tous les faits

 19   matériels, quelles sont les conclusions qui s'imposent ?

 20   R.  Que les tirs sont venus du bâtiment du conseil exécutif.

 21   Q.  Merci.

 22   R.  Et si je puis terminer, cette victime dont il est question ici, et qui

 23   a été décrite dans le rapport officiel, on y décrit ses orifices d'entrée

 24   et de sortie. Cela nous montre que l'angle de chute du projectile a été

 25   très important, et que ce projectile n'aurait pu provenir que du bâtiment

 26   du conseil exécutif. Edin Suljic a confirmé cela. Au moment nous avons

 27   travaillé dessus, nous n'avons pas pu avoir accès à une photographie de

 28   qualité pour pouvoir confirmer cela, et donc lorsque nous avons vu cette


Page 39013

  1   photographie de qualité que nous n'avions pas eu à disposition

  2   précédemment, nous avons pu confirmer cela. Dans le rapport officiel, il

  3   est précisé que la victime a été touchée par une balle qui est entrée sous

  4   un angle, un grand angle.

  5   L'ACCUSÉ : [interprétation] Il n'a pas été consigné au compte rendu

  6   d'audience que le projectile aurait pu arriver du conseil exécutif, et que

  7   Edin Suljic a confirmé en février dernier, dans le procès Mladic que cet

  8   angle de chute était très important.

  9   M. TIEGER : [interprétation] Excusez-moi, l'un ou l'autre de nous pouvons

 10   répondre à présent à la question de la Chambre.

 11   Si j'ai bien compris votre question, il me semble qu'il y a des

 12   choses qui ressortent très clairement de l'acte d'accusation et de la note

 13   de bas de page, et que ce qui est reproché, ce sont les blessures de la

 14   victime qui est identifiée par son nom dans le fait recensé. Et nous avons

 15   aussi une note en bas de page où il est ajouté que d'autres personnes ont

 16   été blessées ou tuées en même temps. Mais cela n'est pas reproché à l'acte

 17   d'accusation, et cela a été ajouté pour ajouter de la précision. Mais le

 18   fait, l'incident reproché est lui même décrit totalement dans le corps même

 19   de l'acte d'accusation, il s'agit du fait répertorié 11.

 20   M. LE JUGE KWON : [aucune interprétation]

 21   L'ACCUSÉ : [interprétation] Mais il s'agit de distorsion. Je ne sais pas

 22   comment qualifier cela autrement, dissimulation ou distorsion. Il nous faut

 23   examiner tous les aspects de ce fait, et nous avons le droit de savoir

 24   toutes les conséquences de ce fait.

 25   M. TIEGER : [interprétation] Je voudrais répondre --

 26   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Non, non, attendez

 27   Après avoir entendu cette précision, je considère que votre commentaire est

 28   inapproprié, Monsieur Karadzic. Continuons.


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  1   L'ACCUSÉ : [interprétation] J'ai dit "dans notre système" quelle aurait été

  2   la position.

  3   Alors prenons maintenant le document 1D7474. Je ne comprends pas quel est

  4   le critère qui nous permet de sélectionner telle ou telle victime d'un même

  5   événement. Pourquoi une blessée, une personne blessée sur de nombreuses

  6   victimes du même événement.

  7   M. TIEGER : [interprétation] Je sais que vous ne voulez pas un polémique

  8   maintenant, et je n'ai pas l'intention de continuer, mais si M. Karadzic

  9   continue d'essayer de nous entraîner à répondre, eh bien, je vais me lever

 10   et puis je vais réagir.

 11   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Monsieur Karadzic, le moment n'est pas

 12   venu de présenter vos arguments. Essayez de vous concentrer sur

 13   l'interrogatoire principal que vous êtes en train de mener de M. Poparic.

 14   L'ACCUSÉ : [interprétation] Merci.

 15   M. KARADZIC : [interprétation]

 16   Q.  Alors, Monsieur Poparic, est-ce que vous pouvez nous aider à comprendre

 17   ce qui en est ? Je voudrais que l'on nous affiche la page 8790. Nous avons

 18   8716 qui s'affiche maintenant. Donc il nous faudra avancer

 19   considérablement. Ligne 18, s'il vous plaît. Je donnerai lecture en anglais

 20   du texte pour que cela soit interprété.  "M. Ivetic : --

 21   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Oui, un instant.

 22   Madame Edgerton.

 23   Mme EDGERTON : [interprétation] Ce que nous avons maintenant c'est un

 24   extrait de la déposition de M. Suljic devant cette Chambre, et M. Karadzic

 25   se propose de donner lecture de ce texte. Je pense qu'il faut qu'on

 26   s'arrête là, et que M. Karadzic site M. Edin Suljic en tant que témoin de

 27   sa Défense s'il le souhaite.

 28   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Attendez un instant. Est-ce que vous


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  1   voulez dire que "nous avons une partie de la déposition de Suljic devant

  2   cette Chambre de première instance. " ?

  3   Mme EDGERTON : [interprétation] Dans l'affaire Mladic.

  4   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Dans l'affaire Mladic.

  5   Mme EDGERTON : [interprétation] M. Karadzic se propose de donner lecture

  6   devant cette Chambre de ce qui a été dit dans l'affaire Mladic, et ce n'est

  7   pas approprié.

  8   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Mais pourquoi ?

  9   Mme EDGERTON : [interprétation] Si M. Karadzic souhaite poser des questions

 10   sur la base des affirmations de M. Suljic, une question hypothétique, oui,

 11   cela est tout à fait acceptable, bien sûr, mais il ne peut pas donner

 12   lecture du témoignage de ce témoin.

 13   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Maître Robinson.

 14   M. ROBINSON : [interprétation] Oui, Monsieur le Président. Tout d'abord, je

 15   suis frappé de voir quelle est la fréquence des objections de Mme Edgerton

 16   devant les procédures qui sont celles qui avaient été appliquées par

 17   l'Accusation par le truchement de leurs propres experts. C'est un élément

 18   d'information qui est soumis à l'expert, il ne doit pas nécessairement être

 19   admissible. Il s'agit de déclarations de témoins, de vidéos, de choses

 20   comparables, l'expert peu sur la base de ces éléments d'information arriver

 21   à ses propres conclusions. Et lorsqu'il demande que l'on respecte une

 22   transparence pleine et entière de la part des experts, cela leur permet de

 23   dire sur quoi ils se sont fondés pour telle ou telle conclusion.

 24   Alors c'est exactement ce que M. Poparic est en train de faire. Il dit

 25   quelles sont les conclusions qu'il a tirées, il dit pour quelles raisons,

 26   et là, en l'occurrence l'exemple vient de l'affaire Mladic. Nous ne

 27   demandons pas le versement du compte rendu d'audience de Mladic, simplement

 28   nous en servons comme de fondement pour montrer comment notre expert est


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  1   arrivé à une conclusion.

  2   [La Chambre de première instance se concerte]

  3   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Les Juges de la Chambre de première

  4   instance sont d'accord avec Me Robinson.

  5   Monsieur Karadzic, veuillez continuer.

  6   L'ACCUSÉ : [interprétation] Merci.

  7   Montrez-nous la partie inférieure de la page, s'il vous plaît.

  8   M. KARADZIC : [interprétation]

  9   Q.  A partir de la ligne 18, sur cette page jusqu'à la ligne 16 -- ou

 10   plutôt, jusqu'à la ligne 16 de la page suivante, est-ce que l'on voit ici

 11   ce que vous avez dit sur le fait que cet angle est très grand ?

 12   L'ACCUSÉ : [interprétation] Donnez-nous, s'il vous plaît, la page --

 13   L'INTERPRÈTE : Les voix se chevauchent.

 14   LE TÉMOIN : [interprétation] Je n'arrive pas à voir.

 15   L'ACCUSÉ : [interprétation] Page suivante.

 16   L'INTERPRÈTE : Le témoin en même temps que M. Karadzic.

 17   LE TÉMOIN : [interprétation] Je suis en train de regarder la mauvaise page.

 18   Oui. C'est à partir de la ligne 12. Oui. C'est cette partie-là où M. Suljic

 19   a confirmé sur la base de photographie que l'angle était grand. Mais je

 20   devrais peut-être préciser. J'ai dit que, dans le rapport officiel, on a

 21   décrit cette blessure que l'orifice d'entrée se situe au niveau du visage à

 22   droite et que l'orifice de sortie se situe au niveau de l'omoplate gauche.

 23   Sur la base de cette description de la plaie, on peut conclure que l'angle

 24   de chute du projectile est grand, ce qui exclut la possibilité qu'il ait

 25   été tiré depuis le bâtiment de Metaljka, comme cela a été affirmé.

 26   M. KARADZIC : [interprétation]

 27   Q.  Est-ce que ce témoignage le confirme ?

 28   R. Même si on n'avait pas les preuves que nous avons trouvées, cela


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  1   démontrerait que c'est depuis le bâtiment du conseil exécutif que la balle

  2   a été tirée. Et je n'ai pas pu prendre en compte cela parce que je n'avais

  3   pas à ma disposition une photographie de qualité pour pouvoir voir si ce

  4   rapport de police est exact.

  5   C'est la première fois dans le procès Mladic que j'ai vu une photographie

  6   de grande qualité. Ainsi que toute une série d'autres photographies que

  7   nous n'avions pas eues à notre disposition, le croquis technique du

  8   tramway, et cetera. Donc le témoignage de M. Suljic m'a simplement montré

  9   que cette photographie correspondait à la description qui figure dans le

 10   rapport officiel et ce qui confirme que le projectile a été tiré de très

 11   haut et est arrivé sous un angle de chute très grand. Et ça ne pouvait être

 12   que le bâtiment du conseil exécutif, et ce que nous avons vu le confirme, à

 13   savoir que la provenance du tir était le bâtiment du conseil exécutif.

 14   Q.  Je vous remercie. De quand date cette photographie et ce croquis du

 15   tramway ?

 16   R.  Ça été fait au moment de l'enquête sur les lieux. Cela vient des

 17   documents de la police.

 18   M. LE JUGE MORRISON : [interprétation] On affirme cela, sur la base de

 19   l'hypothèse que la victime se tenait debout, était dans une position

 20   verticale ou pratiquement verticale au moment où la balle l'a touchée. Si,

 21   par exemple, la victime s'était penchée au moment où la balle a touché,

 22   cette conclusion ne serait plus valable ?

 23   LE TÉMOIN : [interprétation] Oui, c'est exact. Si la victime était penchée,

 24   effectivement, on pourrait remettre ça en question. Mais tous les autres

 25   éléments nous montrent aussi que cet angle de chute était grand et que les

 26   tirs provenaient du secteur du bâtiment du conseil exécutif, et non pas de

 27   l'immeuble Metaljka parce que le tramway se trouvait près du bâtiment du

 28   conseil exécutif.


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  1   L'ACCUSÉ : [interprétation] La Défense regrette de ne pas avoir eu à sa

  2   disposition ce rapport au moment où l'Accusation a présenté ses moyens de

  3   preuve.

  4   L'ACCUSÉ : [interprétation] Monsieur le Président, je demande le versement

  5   au dossier de ce rapport, le document 1D5600.

  6   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Qu'avez-vous dit à la fin ?

  7   L'ACCUSÉ : [interprétation] Je demande le versement de ce rapport, du

  8   rapport 1D5600. Ce sera utile aux Juges de la Chambre, et puis les Juges de

  9   la Chambre verront quel poids il convient d'accorder à ce rapport.

 10   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Et de quoi parlons-nous ? Du rapport sur

 11   les discordances ?

 12   Oui, Monsieur Gaynor.

 13   M. GAYNOR : [interprétation] Nous n'avons pas d'objection, Monsieur le

 14   Président.

 15   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Le document sera versé au dossier.

 16   M. LE GREFFIER : [interprétation] Ce sera la pièce D3644.

 17   L'ACCUSÉ : [interprétation] Pour l'instant je n'ai pas d'autre question

 18   pour M. Poparic.

 19   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Est-ce que vous souhaitez commencer ?

 20   M. GAYNOR : [interprétation] Oui. Merci.

 21   M. LE JUGE KWON : [aucune interprétation] 

 22   Contre-interrogatoire par M. Gaynor : `

 23   Q.  [interprétation] Monsieur Poparic, je vais vous demander de me répondre

 24   aussi brièvement que possible, s'il vous plaît.

 25   Tout d'abord, est-il exact de dire que vous n'avez pas été formé à mener

 26   des enquêtes criminelles pénales ?

 27   R.  Oui.

 28   Q.  Vous n'avez pas été formé au niveau de la médecine légale ?


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  1   R.  Oui, je ne suis pas médecin.

  2   Q.  Vous n'avez jamais travaillé ou été employé en tant que tireur d'élite

  3   ou tireur embusqué ?

  4   R.  Là, je dois dire que je ne suis pas un tireur d'élite de métier, mais

  5   pour ce qui est de la formation effectivement j'ai été formé à tirer dans

  6   l'artillerie. J'étais officier de réserve et nous avons tous les ans été

  7   formés à l'usage d'armes d'infanterie, différents fusils, et cetera.

  8   Q.  Vous n'avez jamais été tireur d'élite dans une situation de combat ?

  9   R.  Oui, c'est cela.

 10   Q.  Et vous n'avez jamais été instructeur des tireurs d'élite ?

 11   R.  Je n'ai jamais été.

 12   Q.  Avec Zorica Subotic et d'autres vous êtes co-auteurs de cinq rapports

 13   qui ont été soumis à la présente Chambre de première instance. Est-ce que

 14   vous maintenez les conclusions qui figurent dans l'ensemble de ces rapports

 15   ?

 16   R.  Oui.

 17   Q.  Est-ce que vous avez eu l'occasion de voir Mme Subotic quand elle est

 18   venue déposer récemment en l'espèce, je veux dire est-ce que vous avez

 19   écouté sa déposition ?

 20   R.  Oui.

 21   Q.  Lui avez-vous parlé après sa déposition ?

 22   R.  Non.

 23   Q.  Pourquoi pas ?

 24   R.  Eh bien, elle est revenue chez elle. On s'est parlés brièvement, on

 25   s'est vus brièvement, mais on n'a pas eu l'occasion de se parler

 26   tranquillement. On s'est croisés ici parce qu'il avait été prévu

 27   initialement que sa déposition dure moins longtemps et que, moi, je dépose

 28   après elle, et puis ça s'est prolongé sa déposition. Et puis elle est


Page 39021

  1   revenue et moi je suis resté.

  2   Q.  Et vous en avez parlé pendant combien de temps avec elle ?

  3   R.  Ecoutez, je ne sais pas. On s'est peut-être vus pendant une heure. Et

  4   on n'a pas parlé que de son témoignage. On a parlé d'autres choses aussi.

  5   Q.  Parlons maintenant du rapport sur les bombes aériennes modifiées, il

  6   s'agit du document qui a été versé au dossier sous la cote D3540. Vous en

  7   êtes coauteur avec Mme Subotic.

  8   R.  Oui.

  9   Q.  Alors prenons la page 209 en B/C/S, page 214 en anglais.

 10   M. GAYNOR : [interprétation] Est-ce que l'on peut agrandir, s'il vous

 11   plaît, en bas, tout en bas à droite en B/C/S.

 12   Q.  Et je pense que cette partie-là de la carte n'a pas été réalisée par

 13   vous, mais il est dit ici :

 14   "Si on suivait le modèle de déploiement en combat de la 102e Brigade

 15   motorisée, les positions des autres brigades du 1er Corps de l'ABiH dans la

 16   ville étaient annotées sur la carte en montrant le déploiement des deux

 17   parties, et bien cela fournirait une image réaliste de Sarajevo comme

 18   constituant une cible militaire plus ou moins unifiée … ?

 19   Est-ce que vous partagez ce point de vue ?

 20   R.  Ce texte ne vient pas de moi. C'est le général Radinovic, un expert

 21   militaire, qui est l'auteur de ce texte. Nous, nous nous sommes simplement

 22   servis de cela pour savoir comme étaient déployées les unités militaires

 23   dans la ville de Sarajevo. Et nous ne nous sommes absolument pas intéressés

 24   à la question qui est de savoir si Sarajevo a constitué une cible militaire

 25   ou pas. Cela n'a pas fait l'objet de notre examen.

 26   Q.  [aucune interprétation]

 27   R.  [aucune interprétation]

 28   L'INTERPRÈTE : L'interprète n'a pas entendu la fin, les voix se sont


Page 39022

  1   chevauchées.

  2   LE TÉMOIN : [interprétation] Donc si c'était à moi que vous posiez la

  3   question, je ne pense pas qu'il s'agissait de la ville entière. Si vous me

  4   posez la question en tant qu'un officier, c'est uniquement la zone où

  5   l'armée se trouve et d'où on tire qui peut être considérée comme cible

  6   militaire, pas la ville toute entière, absolument pas.

  7   M. GAYNOR : [interprétation]

  8   Q.  Alors je voudrais que l'on se penche maintenant sur la question de la

  9   précision des bombes aériennes modifiées qui ont été utilisées pour cibler

 10   Sarajevo, page 181 en B/C/S, 188 en anglais.

 11   Aux pages précédentes alors que vous introduisiez cet élément, vous avez

 12   dit qu'en estimant l'écart probable du point de vue de la direction et de

 13   la distance, et probablement également l'écart de trajectoire, il a été

 14   estimé que la portée moyenne des bombes était de 6 000 mètre.

 15   Donc je suppose que les éléments relatifs à la dispersion que l'on trouve

 16   précisément dans les colonnes 6 et 7 partent du principe que les bombes

 17   aériennes modifiées étaient lancées à distance de 6 000 mètres de la cible,

 18   n'est-ce pas ?

 19   R.  Non. Non. C'était un élément qui pouvait permettre d'avoir une idée

 20   approximative de l'endroit où se trouvait la cible. Si la distance était de

 21   6 000 mètres, ce serait la même chose, n'est-ce pas ? Donc cela dépend de

 22   la distance à partir de laquelle vient le projectile --

 23   L'INTERPRÈTE : Cela ne serait pas la même chose, correction de

 24   l'interprète.

 25   LE TÉMOIN : [interprétation] -- donc tout dépend de la distance à partir de

 26   laquelle vient le tir et chaque projectile a une portée différente.

 27   L'ACCUSÉ : [interprétation] Compte rendu d'audience. Remarque, s'il vous

 28   plaît. Le témoin a dit que "la dispersion dépendant probablement". Il n'a


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  1   pas dit "cela dépend probablement".

  2   LE TÉMOIN : [interprétation] Bien entendu, toutes ces valeurs sont des

  3   valeurs approximatives car personne n'est en mesure d'établir exactement la

  4   position à partir de laquelle le projectile a été tiré, donc tout ceci est

  5   approximatif. 500 mètres, un kilomètre, davantage, ce n'est pas précisé.

  6   Les éléments relatifs à la dispersion sont là dans leur fondement. C'est

  7   cela qui est important.

  8   M. GAYNOR : [interprétation]

  9   Q.  Et bien --

 10   L'ACCUSÉ : [interprétation] Excusez-moi. Un point. Il conviendrait de lire

 11   : "la dispersion probable". C'est un point à inclure au compte rendu

 12   d'audience.

 13   M. GAYNOR : [interprétation]

 14   Q.  Monsieur Poparic, dans ce rapport vous avez indiqué que chacune de ces

 15   bombes aériennes avaient un Vd moyen de 43 mètres, et vous avez indiqué un

 16   Vp de 77 mètres pour le FAB-250, et de 98 mètres pour le FAB-100 dans

 17   chacun des faits consignés à l'acte d'accusation. Vous voyez cela ?

 18   R.  Oui. Je vais m'expliquer. Ceci est pratiquement une fusée, un

 19   projectile présentant la forme d'une fusée, transformé en fusée. Nous

 20   disons qu'il s'agit de bombes modifiées, mais en fait il s'agit d'une

 21   fusée, d'une roquette.

 22   Et dans le cas de projectiles qui sont des fusées, des roquettes, il y a

 23   des caractéristiques de déformation qui diffèrent de celles des projectiles

 24   classiques, et la dispersion est également plus importante à une portée

 25   inférieure que la portée moyenne. La dispersion en fonction que la

 26   direction est plus faible à des distances plus faibles et elle grandit à

 27   distances plus importantes.

 28   Donc c'est un peu l'inverse de ce qui est le cas dans les projectiles


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  1   classiques. Alors, lorsque les résultats s'avèrent être plus ou moins

  2   identiques, il y a tout de même des valeurs approximatives à quelques

  3   points derrière la virgule, mais la déviation est plus importante parce que

  4   les caractéristiques des roquettes sont plus importantes que celles des

  5   balles. Donc il s'agit d'éléments caractérisants généraux, la dispersion

  6   augmente avec l'augmentation de la distance, et à première vue cela peut

  7   sembler illogique mais c'est ainsi.

  8   Q.  Si nous passons à la page précédente dans les deux langues, j'aimerais

  9   préciser les données que vous donnez à cet endroit du texte. Je vous laisse

 10   quelques instants pour prendre connaissance du paragraphe 151, qui montre

 11   que les données présentées le sont sur la base du fait que le projectile

 12   est tiré à une distance de 6 000 mètres.

 13   M. GAYNOR : [interprétation] Le Greffier pourrait peut-être --

 14   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Monsieur Gaynor, est-ce que nous

 15   suspendons maintenant&

 16   M. GAYNOR : [interprétation] Oui, absolument.

 17   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Nous reprendrons à 13 heures 15.

 18   M. GAYNOR : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.

 19   --- L'audience est suspendue pour le déjeuner à 12 heures 29.

 20   --- L'audience est reprise à 13 heures 18.

 21   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Veuillez poursuivre.

 22   M. GAYNOR : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.

 23   Q.  Monsieur Poparic, avant la suspension d'audience, je vous ai demandé de

 24   prendre connaissance du paragraphe 151 du rapport relatif aux bombes

 25   aériennes modifiées. Pouvez-vous à présent confirmer, après avoir lu ce

 26   paragraphe, que le tableau produit des éléments chiffrés qui s'appuient sur

 27   le fait que le projectile a été tiré à une distance de 6 000 mètres ?

 28   R.  Oui, je crois. Mais pourrais-je jeter un coup d'œil au tableau ? Parce


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  1   que je ne l'ai pas bien vu tout à l'heure, mais le texte existe et il est

  2   probable qu'il en soit ainsi.

  3   Q.  Très bien. Eh bien, examinons le tableau -- et je rappelle que tout le

  4   monde ici est assez profane dans ce domaine, mais pour le moment nous

  5   allons déterminer le sens à donner aux sigles "Vd" et "Vp". Donc, puis-je

  6   dire sans me tromper que votre position consiste à penser que si l'on tire

  7   une FAB-250 à une distance de 6 000 mètres de la cible, le Vd est de 43

  8   mètres, et le Vp, de 77 mètres ?

  9   R.  Oui. Mais je veux apporter une explication complémentaire puisque

 10   maintenant je vois mieux. Ce que vous avez dans ce tableau concerne des

 11   bombes diverses. Ces sigles Vd et Vp sont obtenus à l'aide de consultation

 12   de modèles mathématiques relatifs aux bombes aériennes. Nous avons fourni

 13   toutes ces données dans un rapport, mais il y a eu expurgation de ce texte.

 14   C'est la raison pour laquelle nous n'avons pas aujourd'hui à notre

 15   disposition.

 16   En tout cas, selon ces résultats, le Vd est à peu près le même quelle que

 17   soit la distance du tir. Mais c'est le Vp qui varie. Donc, si nous

 18   examinons le tableau que nous avons ici, en fonction de la bombe, on a des

 19   valeurs de Vp différentes. Je peux donc, pour l'essentiel, confirmer ce que

 20   vous venez de dire il y a un instant, et je peux m'expliquer sur les

 21   raisons qui justifient ma réponse. Nous n'avions donc besoin de prendre

 22   qu'une seule distance pour pouvoir comparer.

 23   Q.  Très bien. Il est clair aussi à la lecture de ce tableau que si l'on

 24   tire une FAB-100 depuis 6 000 mètres de distance par rapport à la cible, la

 25   valeur Vd est de 43 mètres et la valeur Vp est de 98 mètres, selon de que

 26   vous dites dans votre déposition ?

 27   R.  Oui.

 28   Q.  Nous allons en venir au lexique et expliquer le sens à donner aux


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  1   termes, mais si l'on traduit les choses pour un profane, est-il exact de

  2   dire que vous déclarez que si une FAB-100 est tirée depuis une distance de

  3   6 kilomètres de la cible, on a 50 % de chance de voir cette bombe atterrir

  4   dans un secteur de forme elliptique de 196 mètres sur 86 mètres ?

  5   R.  Il serait plus juste de dire que la bombe tomberait avec une marge

  6   d'erreur de plus ou moins 98 par rapport à la verticale. Donc il serait

  7   plus exact de s'exprimer de cette façon.

  8   L'ACCUSÉ : [interprétation] Transcript, remarque, je vous prie.

  9   M. GAYNOR : [interprétation]

 10   Q. Cette ellipse --

 11   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Monsieur Karadzic.

 12   L'ACCUSÉ : [interprétation] Ligne 25 en page 58 du compte rendu d'audience,

 13   il convient de lire "6 000".

 14   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Merci.

 15   M. GAYNOR : [interprétation] Merci.

 16   Q.  Si l'on traduit ce que vous venez de dire par rapport à la bombe FAB-

 17   250, vous dites que pour une FAB-250 il y a 50 % de chance, si elle a été

 18   tirée à une distance de 6 kilomètres de la cible, de la voir atterrir dans

 19   un secteur elliptique de 154 mètres sur 86; est-ce que c'est bien cela ?

 20   R.  Oui.

 21   Q.  Bien. Afin d'aider les personnes qui ne sont pas aussi spécialisés que

 22   vous dans la connaissance de ce domaine, je demande que l'on affiche le

 23   document 65 ter numéro 18915A. En page 2 de l'original et page de 2 de la

 24   version anglaise, on trouve un lexique anglais qui a été publié à Belgrade

 25   en 1981.

 26   M. LE GREFFIER : [aucune interprétation]

 27   M. GAYNOR : [interprétation] C'est le document 65 ter 18915A.

 28   M. LE GREFFIER : [interprétation] Il n'est pas encore à la disposition du


Page 39027

  1   Tribunal.

  2   M. GAYNOR : [interprétation] Bien. Nous verrons plus tard.

  3   Q.  Mais en tout cas, pour le moment, est-ce que vous pourriez rapidement

  4   confirmer que le sigle Vd signifie la dispersion des éclats par rapport à

  5   la distance et que le Vp c'est la dispersion des éclats ou des projectiles

  6   par rapport à la direction ? Et quant à l'écart probable, c'est la mesure

  7   de la dispersion des projectiles dont la valeur en mètres est déterminée de

  8   façon à ce qu'il soit également probable que la moitié des objectifs ait

  9   une valeur de Vp plus importante et que l'autre ait cette valeur même ?

 10   L'ACCUSÉ : [interprétation] Je ne suis pas sûr --

 11   LE TÉMOIN : [interprétation] Je n'ai pas pu comprendre ce que vous venez de

 12   dire.

 13   M. GAYNOR : [interprétation]

 14   Q.  Pouvez-vous expliquer simplement rapidement en termes de la vie

 15   quotidienne, que signifient les valeurs Vd et Vp dans le tableau que nous

 16   avons à cet instant sous les yeux ?

 17   R.  Indépendamment du tableau, parce que ce sont des valeurs dont la

 18   définition n'a rien à voir avec le tableau. Ce sont des valeurs que l'on

 19   appelle Vd et Vp. Le Vd c'est sans doute la dispersion qui sur le plan

 20   physique est une mesure statistique. Sans doute liée à la dispersion.

 21   Qu'est-ce que cela veut dire ? Cela veut dire le nombre de points atteints

 22   par rapport au point de mire. La valeur de cet élément Vd, c'est une valeur

 23   qui permet de déterminer la dispersion par rapport au point de mire.

 24   Comment est-ce qu'on obtient cette valeur Vd --

 25   Q.  Je vous arrête en cet instant car nous n'avons pas besoin d'aller plus

 26   loin. Je demande l'affichage du lexique, qui est en fait le document 65 ter

 27   18715A.

 28   Nous voyons à la page suivante que ce lexique a été publié à Belgrade en


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  1   1981 par une maison d'édition spécialisée en questions militaires. Et si

  2   nous passons à la page suivante, j'aimerais vous engager à prendre

  3   connaissance de l'entrée qui concerne les écarts probables. Page suivante

  4   en B/C/S à l'écran, je vous prie. C'est en haut à gauche. Je demande un

  5   agrandissement sur la partie supérieure gauche de la page et sur cette

  6   entrée en particulier.

  7   Nous voyons qui sont décrites les valeurs Vd et Vp, et un peu plus bas vous

  8   voyez l'exemple :

  9   "Par exemple, un renseignement relatif à un mortier stipulant une valeur Vd

 10   égale à 5 mètres."

 11   Ça signifie que :

 12   "La moitié de la totalité des tirs se situent dans un espace de plus

 13   ou moins 5 mètres autour du point d'impact principal, alors que l'autre

 14   moitié présente un écart de 5 mètres par rapport à ce point d'impact

 15   principal."

 16   R.  Oui, c'est précisément ce que j'ai dit il y a un instant, si nous nous

 17   comprenions bien. Donc la valeur Vd concerne 50 % des tirs. Et que pour

 18   tout soit clair, c'est l'une des caractéristiques principales de l'ensemble

 19   des tirs de cette nature.

 20   Q.  Pourriez-vous recommencer en parlant un peu plus lentement, je vous

 21   prie.

 22   R.  Je voulais signaler que la dispersion probable est une des

 23   caractéristiques principales de l'ensemble des projectiles évoqués de ces

 24   tableaux. Cela aide l'utilisateur à savoir avec un certain degré de

 25   probabilité quelle est sa chance de tirer juste sur la cible visée. Avec un

 26   Vd probable de 1, on a 50 % de chances d'atteindre le point visé. Avec un

 27   Vd de plus ou moins 3, on a 97,5 % de chances, donc c'est un tir à peu près

 28   sûr, certain. Voilà d'où vient l'importance pratique de ce paramètre.


Page 39029

  1   Q.  Dans le tableau dont nous parlons, vous semblez parler d'un Vd égal à

  2   1, n'est-ce pas ? C'est bien ce que vous dites dans votre rapport ?

  3   R.  Oui.

  4   Q.  Très bien. Alors, nous allons maintenant pratiquer à peu près la même

  5   analyse pour les roquettes Grad de 122 millimètres.

  6   M. GAYNOR : [interprétation] Mais avant cela, je demande le versement au

  7   dossier du document précédent.

  8   M. ROBINSON : [aucune interprétation]

  9   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Oui, il est admis.

 10   M. LE GREFFIER : [interprétation] Il devient la pièce P6346.

 11   M. GAYNOR : [interprétation]

 12   Q.  Alors, comme vous l'avez confirmé, vous avez participé au développement

 13   des roquettes Grad 122 millimètres au cours de votre carrière chez Pretis,

 14   n'est-ce pas ?

 15   R.  Il serait plus exact de dire que j'ai participé aux premières étapes du

 16   développement, puisque par la suite j'ai été transféré sur un autre

 17   travail. Mais je connais les roquettes Grad et Oganj.

 18   Q.  Très bien. Il est exact, n'est-ce pas, que Grad est simplement un

 19   surnom, le nom officiel de cette roquette, de la roquette Grad

 20   122-millimètres, et M-21-OF, n'est-ce pas ?

 21   R.  Oui, c'est ce qu'on peut dire, mais en tout cas le calibre est de 122-

 22   millimètres.

 23   Q.  Très bien. J'aimerais que nous nous penchions plus en détail sur le

 24   tableau.

 25   M. GAYNOR : [interprétation] Je demande donc l'affichage du document 65 ter

 26   24036, et ce sont les pages 12 en B/C/S et en anglaise qui nous

 27   intéresseront plus précisément.

 28   Q.  Concentrons-nous sur la version en B/C/S qui devrait être placée dans


Page 39030

  1   le bon sens à l'écran. Donc, Monsieur Poparic, nous voyons dans le titre

  2   qu'il s'agit de tableau de tir relatif aux armes M-21-OF, n'est-ce pas,

  3   utilisées sans dispositif optique ?

  4   R.  Oui.

  5   Q.  Alors je vous demanderais d'examiner les valeurs qui figurent dans ce

  6   tableau, pour une distance de tir de 6 000 mètres, et je crois que nous

  7   voyons que dans ce cas, la valeur VD est de 202 mères et que la valeur VP

  8   est de 34 mètres. Pouvez-vous confirmer ce fait, je vous prie ?

  9   R.  Attendez, je regarde d'un peu plus près, les chiffres sont tout petits.

 10   Q.  Vous pourriez peut-être vous concentrer sur la page gauche du tableau.

 11   R.  Non, mais il faut tout de même que je vois l'intitulé des colonnes,

 12   sinon je ne peux pas suivre. D'accord, j'ai trouvé la colonne, alors

 13   maintenant on peut faire défiler le texte pour faire apparaître le bas.

 14   Vous avez donc parlé de 202 et de 34, n'est-ce pas, pour une distance de 6

 15   000 mètres ?

 16   L'INTERPRÈTE : --

 17   M. GAYNOR : [interprétation]

 18   Q.  Vous confirmez ce que je vous ai dit donc, n'est-ce pas, Monsieur le

 19   Témoin ?

 20   R.  Je ne me rappelle pas ce que vous avez dit, mais, en tout cas, un écart

 21   probable de 202 et l'autre de 34.

 22   Q.  Oui, l'écart par rapport à la distance est de 202 mètres, et l'écart

 23   par rapport à la direction est de 34 mètres, n'est-ce pas ?

 24   R.  Oui.

 25   Q.  Donc finalement si vous tirez une roquette Grad de 122-millimètres

 26   totalement testée, à l'aide d'un lance-roquettes qui a fait l'objet de tous

 27   les essais nécessaires, lance-roquettes qui se trouve à une distance de 6

 28   000 mètres de la cible, vous avez 50 % de chance de voir cette roquette


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  1   atterrir dans une ellipse de 404 mètres sur 68; c'est bien ça ?

  2   R.  C'est exact.

  3   Q.  Donc finalement ce que vous dites c'est que la bombe aérienne modifiée

  4   FAB-100 lancée par un système de lancement modifié et une FAB-250 modifiée

  5   qui est elle même aussi une bombe aérienne modifiée lancée par un système

  6   de lancement modifié sont des armes beaucoup plus précises que la roquette

  7   Grad de 122-millimètres de calibre lorsqu'elles sont tirées en tant que

  8   fusée, n'est-ce pas ?

  9   R.  Non, là il y a une erreur de méthode dans le raisonnement. Si vous

 10   m'avez bien écouté avant la suspension d'audience lorsque je parlais des

 11   écarts probables, j'ai dit que lorsqu'il est question de projectile qui

 12   sont des roquettes, on assiste à un phénomène assez peu courant en raison

 13   de la force de réaction, de l'influence du vent, et cetera.

 14   Lorsque la distance de tir est plus faible, on constate une

 15   dispersion plus importante des projectiles par rapport à la dispersion

 16   habituelle, et donc un écart plus important par rapport à la distance en

 17   particulier. Lorsque la distance de tir est plus importante --

 18   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Monsieur le Témoin, vous parlez

 19   très vite.

 20   LE TÉMOIN : [interprétation] Toutes mes excuses.

 21   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Pourriez-vous répéter, "lorsque …"

 22   à partir de "lorsque la distance de tir est plus faible …"

 23   LE TÉMOIN : [interprétation] Lorsque la distance de tir est plus

 24   faible, le projectile qui sont des roquettes ont une dispersion supérieure

 25   par rapport à aux mêmes roquettes tirées à une distance plus faible.

 26   Normalement un projectile a une dispersion plus importante lorsque la

 27   distance de tir est plus importante, et une dispersion moins importante

 28   lorsque la distance de tir est moins importante.


Page 39032

  1   Or ici, nous sommes en présence de roquettes, et en présence de

  2   roquettes telles que les Grad par exemple, qui ont une portée de 21

  3   kilomètres. Nous voyons que la distance de tir de 6 000 mètres est en fait

  4   le début de la trajectoire d'une telle roquette. C'est donc une distance de

  5   tir très faible, et comme on le voit à la lecture du tableau, si on regarde

  6   la partie inférieure du tableau, on trouve la distance de tir de 8 000

  7   mètres qui donne lieu à un écart probable de 173 mètres, et à une

  8   augmentation de 45 mètres de cet écart probable en fonction de la distance.

  9   Voilà de quoi je parle.

 10   Nous n'avons pas choisi la bonne comparaison. Quand on parle de

 11   bombes aériennes dont la portée -- quand on parle de bombes aériennes, une

 12   distance de tir de 6 000 mètres situe le tir dans les phases les plus

 13   importantes pratiquement de la portée d'une telle arme. Je crois que selon

 14   nos tableaux, une bombe aérienne a une capacité, a une portée de 8 000 à 10

 15   000 mètres au maximum, mais nous parlons donc là de capacité tout à fait

 16   différente. Mais pour une roquette Grad, les 6 000 mètres c'est le tout

 17   début de la portée totale de cette roquette, et donc c'est ce qui explique

 18   les écarts que l'on peut trouver dans ce tableau.

 19   M. GAYNOR : [interprétation]

 20   Q.  Mais vous avez néanmoins affirmé devant cette Chambre dans le cadre de

 21   votre déposition d'expert qu'à 6 000 mètres, une FAB-100, et une FAB-250

 22   sont plus précises qu'une roquette lancée en tant que fusée; c'est cela que

 23   la Chambre vous demande d'admettre ?

 24   R.  Non, non, ce genre de comparaison est impossible. On a obtenu nos

 25   résultats en utilisant un modèle qui est également appliqué à d'autres

 26   types de roquettes. Autrement dit, chaque projectile présente ses propres

 27   caractéristiques de masse, de pression, de vitesse, et cetera. Et tous ces

 28   paramètres ont une incidence sur les caractéristiques balistiques externes


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  1   du projectile en question.

  2   Selon le programme appliqué ici qui a mis en œuvre un nombre d'essais

  3   comparables pour les mêmes types de projectiles, nous sommes parvenus à un

  4   ensemble de valeur définissant la dispersion. Je ne dis pas que c'est

  5   absolument exact, je ne saurais pas affirmer que c'est exact à 100 % parce

  6   que nous partons de certaines hypothèses qui sont habituelles ou courantes,

  7   pour nous, c'est un projectile tout à fait nouveau. Mais il était tout à

  8   fait courant dans le cadre des premières étapes de développement d'un

  9   nouveau projectile de fonder nos estimations sur des hypothèses de départ.

 10   On n'a pas besoin de chiffres absolument exacts, on peut se contenter

 11   d'estimation mais je suis sûr que c'est ce que nous avons fait avec une

 12   marge d'erreur acceptable.

 13   Q.  J'aimerais maintenant que nous passions à la page 5 en B/C/S et en

 14   anglais. Là, on trouve un élément auquel vous avez déjà fait référence, la

 15   roquette Grad 122 lorsqu'elle est utilisée en tant que roquette est tirée à

 16   partir d'un lance-roquettes totalement testé n'était pas censé être utilisé

 17   pour des distances inférieures à mètres, n'est-ce pas ? Et je vous invite à

 18   examiner la partie du texte qui est sous le tableau où on lit, je cite :

 19   "L'usage des M-21-OF à des distances inférieures à 5 kilomètres est

 20   possible dans des cas extraordinaires et seulement dans des situations où

 21   il n'existe pas de troupes amies dans la direction du tir, car un nombre

 22   significatif de tirs est possible en raison de la dispersion importante du

 23   projectile à de telles distances."

 24   Voilà ce que je vous soumets, Monsieur Poparic --

 25   R.  Excusez-moi. De quel tableau parlez-vous ? Je ne m'y retrouve pas dans

 26   ce document.

 27   Q.  Au centre de la page, paragraphe 2 -- section 2, le premier paragraphe

 28   -- excusez-moi, je vous ai donné la mauvaise référence. Donc, en bas de


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  1   page, les deux dernières lignes au bas de la page dans votre version.

  2   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Quand vous en aurez terminé, nous vous

  3   montrerons la page suivante en B/C/S.

  4   LE TÉMOIN : [interprétation] Je ne vois rien d'inhabituel dans ces lignes.

  5   Je peux les expliquez si vous le souhaitez.

  6   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Affichage de la page suivante en B/C/S,

  7   car je crois que le texte se poursuit en page suivante, n'est-ce pas.

  8   M. GAYNOR : [interprétation] Oui, effectivement.

  9   Q.  Ce que je vous dis, Monsieur Poparic, et pour l'essentiel, vous avez

 10   d'ailleurs déjà convenu que c'était exact, il serait totalement

 11   irresponsable d'utiliser cette roquette déterminée à une distance de tir

 12   inférieure à 5 000 mètres, n'est-ce pas ?

 13   R.  Vous parlez de la roquette Grad ?

 14   Q.  Je parle de la roquette Grad, calibre 122 millimètres.

 15   R.  En effet, et c'est tout à fait normal. Je peux expliquer pourquoi. La

 16   roquette Grad a une portée de 21 kilomètres. Lorsqu'on la tire à une

 17   distance inférieure à 5 000 mètres, la dispersion est plus importante.

 18   C'est ce dont on vient de parler, d'ailleurs. Lorsque la distance de tir

 19   est inférieure, la dispersion des projectiles est plus importante à

 20   l'arrivée. C'est une caractéristique non seulement de la roquette Grad mais

 21   de toutes les autres roquettes.

 22   Il est donc tout à fait logique qu'il y ait une telle mise en garde.

 23   Il ne s'agit pas d'une interdiction mais d'une mise en garde par rapport au

 24   danger accru de l'utilisation de telles armes dans de telles circonstances,

 25   pour éviter que des troupes amies présentes au voisinage de la cible, par

 26   exemple, soient mises en danger, les roquettes Grad ne sont utilisées qu'à

 27   partir des arrières et les troupes amies présentes dans le voisinage sont

 28   en tout cas averties de l'imminence d'un tel tir.


Page 39035

  1   Nous avons vu les valeurs de dispersion qui pour certaines sont

  2   inférieures, et c'est le cas dans les -- dans le cas de bombes aériennes

  3   modifiées, on est en présence du même phénomène. Excusez-moi si je n'ai pas

  4   été assez clair. Nous avons fourni toutes les courbes. Les caractéristiques

  5   des bombes aériennes ont été analysées également avec une dispersion

  6   importante à une distance de tir de 1 000 mètres. Il n'y a rien d'illogique

  7   ici. Tout ceci correspond aux caractéristiques de ces projectiles mais il y

  8   a eu dans le rapport de certaines valeurs.

  9   Q.  Et cette roquette, je crois que nous pouvons être d'accord pour

 10   dire qu'elle a été conçue et testée dans le but d'être tirée à une distance

 11   de tir située entre 5 et 21 kilomètres, n'est-ce pas ? C'est une arme de

 12   secteur. Est-ce que vous conviendriez qu'elle est utilisée dans des

 13   situations telle que, par exemple, la destruction de petits véhicules à

 14   l'air libre ?

 15   R.  La Grad, c'est une roquette d'appui. Elle est utilisée principalement

 16   pour bombarder une zone assez vaste, et ce, dans le cas des étapes qui

 17   précèdent une attaque d'infanterie, en appui à l'infanterie qui va

 18   intervenir plus tard. Lorsqu'on parle d'appui, cela signifie qu'on bombarde

 19   à grande échelle un secteur pour éliminer les forces ennemies et permettre

 20   plus facilement aux unités d'infanterie d'attaquer ensuite. L'objectif

 21   principal est donc de tirer de l'arrière à des distances importantes.

 22   C'est simplement une formalité lorsqu'on parle de 5 000 mètres, parce

 23   que jamais un tel tir n'a une portée inférieure à 5 000, hors situation

 24   tout à fait exceptionnelle. Mais je ne vois aucun rapport avec les bombes

 25   aériennes. Il n'y a aucune comparaison à établir entre les bombes aériennes

 26   et les roquettes. Nous parlons de différences très importantes de portée

 27   dans ces deux projectiles.

 28   Q.  Eh bien, vous avez touché à un point qui est très important parce que


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  1   tout à l'heure - en page 57, ligne 1 - vous avez parlé de la bombe aérienne

  2   modifiée et vous avez dit que :

  3   "C'était pratiquement une roquette, ou plutôt, un projectile qui est porté

  4   par une roquette. Et vous avez dit que ces bombes modifiées, en fait,

  5   c'était une roquette."

  6   C'est cela, n'est-ce pas, alors cette bombe aérienne est une roquette et ce

  7   sont des données balistiques tout à fait différentes qui interviennent, et

  8   donc, quand on les lance, on ne peut pas déterminer où est-ce que ceci va

  9   atterrir; est-ce que c'est bien cela ?

 10   R.  Non. Du point de vue balistique, on peut considérer que c'est le même

 11   type de projectile ici. Ça peut différer de par son apparence pour ce qui

 12   est du projectile habituel propulsé par roquette. Il y a une espèce de

 13   douille autour du moteur à propulsion de fusée, parce que ça c'est un mot

 14   français qui est utilisé ici. Ça a l'apparence d'une roquette et on dit :

 15   c'est une roquette. Mais de par ses caractéristiques balistiques, ça fait

 16   partie de la catégorie des projectiles propulsés par une fusée.

 17   Et pour ce qui est de la dispersion et de ses caractéristiques, je regrette

 18   de ne pas avoir ici le diagramme parce que gens pourriez voir que les

 19   caractéristiques de dispersion sont pratiquement les mêmes pour ce qui est

 20   de Grad et de la bombe aérienne. En d'autres termes, du point de vue

 21   balistique, ça correspond aux caractéristiques des roquettes. Ça n'a rien à

 22   voir avec la bombe aérienne lorsqu'elle est lancée en tant que bombe

 23   aérienne, en termes balistiques.

 24   Q.  Mais pour ce qui est de l'ogive, est-ce que c'est le même diamètre

 25   alors que sur une bombe aérienne, l'ogive c'est beaucoup plus grand en

 26   diamètre, n'est-ce pas ?

 27   R.  Non. Si vous prenez en considération la présence de quatre moteurs à

 28   propulsion par fusée, le calibre est de 122 millimètres mais quand on


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  1   répartit les charges, ça vous donne un diamètre de l'ogive ou un peu plus

  2   grand. Mais ça ne change rien aux caractéristiques. On peut avoir une

  3   résistance de l'air un peu plus grande et une portée peut être un peu plus

  4   petites. Mais pour ce qui est des fonctions balistiques et des

  5   caractéristiques balistiques, ça fait toujours partie des projectiles qui

  6   sont des roquettes.

  7   Q.  Vous avez abordé le sujet des diamètres et des sections pour ce qui est

  8   de ces deux dispositifs. Alors, une bombe aérienne modifiée, ça peut faire

  9   3 mètres et même 3 mètres et demi de long, et sa largeur est beaucoup plus

 10   grande que celle d'une roquette de 122 millimètres, qui est le Grad; donc,

 11   tant la longueur que la largeur d'une bombe aérienne modifiée, c'est de

 12   loin supérieur à ceux d'une roquette, ce qui fait que le secteur de la

 13   dispersion à l'arrivée. C'est beaucoup plus grand et il y a une grande

 14   interférence du point de vue de l'influence du vent, et cetera.

 15   R.  Attendez. Moi, on m'a traduit comme si vous avez parlé de "diamètre".

 16   On a dit "largeur", mais est-ce que vous avez parlé de diamètre ici ?

 17   Q.  Oui. Le diamètre ainsi que la longueur de quelque bombe aérienne

 18   modifiée que ce soit, que vous avez accepté avoir été tirée par la VRS, eh

 19   bien, l'un et l'autre, c'est de loin supérieur au diamètre et à la longueur

 20   d'une roquette Grad de 122 millimètres ?

 21   R.  C'est exact. Le calibre et la longueur sont supérieurs, mais ceci ne

 22   diminue en rien les caractéristiques de la bombe aérienne. Ça n'a rien à

 23   voir avec celles d'une roquette Grad.

 24   Q.  Dans votre rapport, vous avez fait référence à l'utilisation de

 25   différents types de lance-roquettes s'agissant du modèle Grad; toutefois,

 26   tous ces dispositifs de lancement sont des dispositifs --

 27   L'INTERPRÈTE : L'interprète n'a pas bien compris la question dans ce

 28   secteur.


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  1   LE TÉMOIN : [interprétation] L'interprète n'a pas compris ce que vous avez

  2   dit dans votre question du point de vue des types de lanceurs.

  3   M. GAYNOR : [interprétation]

  4   Q.  Les roquettes que vous avez décrites dans votre rapport ont été testées

  5   et formées de façon à pouvoir être lancées à partir de tubes de lancement;

  6   est-ce bien exact ?

  7   R.  Oui. Si l'on parle du modèle Grad, c'est comme pour le modèle Oganj et

  8   le modèle Plamen. C'est pareil.

  9   Q.  Et maintenant, pour ce qui est de ces bombes aériennes modifiées, ça a

 10   été lancé à partir de rails de lancement ?

 11   R.  C'est exact.

 12   Q.  Donc ces bombes aériennes modifiées portées par trois ou quatre

 13   roquettes devaient avoir un allumage tout à fait synchronisé pour la

 14   totalité des roquettes porteuses, n'est-ce pas ?

 15   R.  L'allumage absolument synchronisé, ça n'existe pas; c'est impossible à

 16   réaliser. Je voudrais bien vous expliquer ce que cela devait avoir comme

 17   caractéristiques. Il fallait qu'il y ait un délai d'allumage limité, et

 18   quand je dis limité, c'est en millisecondes que l'on parle.

 19   Alors, pour ce qui est des retards d'allumage, je vais vous expliquer de

 20   quoi il en retourne. Lorsqu'il s'agit d'un moteur de roquette, il y a un

 21   tout petit élément que l'on appelle l'ogive de Schaefers. C'est une espèce

 22   de petite boule où il y a un fil métallique, comme dans une ampoule

 23   classique, qui est alimentée électriquement. Et c'est cela qui allume le

 24   combustible pyrotechnique qui met en marche le moteur de la roquette. Tout

 25   ceci est synchronisé, et il ne faut pas qu'il y ait un gros retard, mais le

 26   retard survient et il est de l'ordre de milliseconde. Mais ce retard

 27   d'allumage ne peut pas influer sur la fonction de la bombe aérienne pour ce

 28   qui est de sa trajectoire. Je peux vous l'expliquer au niveau du diagramme


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  1   fourni pour ce qui est de la pression de lancement pour ce qui est de ces

  2   dispositifs.

  3   Q.  Ces bombes aériennes modifiées nécessitent donc un allumage des plus

  4   synchronisés possible, et quand une roquette est tirée, ce n'est jamais

  5   tiré de façon synchronisée avec d'autres roquettes; c'est bien cela ?

  6   R.  Quand vous avez parlé de "synchronisation absolue au niveau des

  7   allumages," c'est quelque chose de nécessaire pour les roquettes et pour

  8   les bombes aériennes. Vous avez bien fait de le mentionner, cela, en raison

  9   de la stabilité du lanceur multitube. Il ne faut pas qu'il y ait de gros

 10   retards et de grosses oscillations au niveau du lance-roquettes. Donc il

 11   faut qu'il y un très faible retard d'allumage ou un très faible écart dans

 12   le temps entre les différents allumages.

 13   Et c'est la garantie que l'on fournit pour la fiabilité du moteur. Parce

 14   qu'on peut donc considérer qu'il n'y aura pas de défaut d'allumage. Et

 15   c'est la seule garantie que l'on cherche à obtenir.

 16   Q.  Monsieur Poparic, nous allons passer à un autre sujet dans un instant,

 17   mais moi je vous demande de répondre à la question qui a été posée. Et la

 18   question est celle-ci : ces bombes aériennes modifiées ont besoin d'un

 19   allumage des plus synchronisés; or, une roquette, quand c'est tiré, ce

 20   n'est jamais allumé au même moment que les autres roquettes, n'est-ce pas ?

 21   R.  Ça, c'est en partie exact. Tout dépend de la façon dont vous procédez

 22   au lancement. Si vous avez un lance-roquettes à tubes multiples, comme Grad

 23   et Oganj, il y a plusieurs possibilités de lancement. On peut lancer une

 24   roquette ou alors on peut donner ordre de lancer toutes les roquettes.

 25   Quand vous en avez beaucoup, des roquettes, alors dans ce cas-là --

 26   Q.  Monsieur Poparic --

 27   R.  -- alors -- mais laissez-moi expliquer jusqu'au bout. Vous avez parfois

 28   des tirs simultanés à partir de tubes variés.


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  1   Si vous tirez une roquette du tube gauche en bas, il faut qu'il y ait un

  2   tir de roquette simultané en haut à droite pour qu'il y ait équilibre.

  3   Donc il y a des algorithmes programmés pour ce qui est de la façon dont on

  4   peut tirer simultanément des roquettes à partir d'un lance-roquettes de ce

  5   type. Les bombes aériennes, leurs fusées porteuses sont allumées en même

  6   temps. Il s'agit donc d'allumer les trois ou les quatre roquettes porteuses

  7   en même temps. Et le retard possible au niveau de l'allumage, c'est quelque

  8   chose qui est d'un ordre de grandeur de millisecondes et ça n'influe pas

  9   dans une grande mesure sur la portée ou sur la trajectoire empruntée par

 10   cette bombe aérienne. C'est ce que je voulais dire en substance.

 11   Si je pouvais vous montrer le diagramme, vous comprendriez mieux

 12   pourquoi les choses se font ainsi.

 13   Q.  Bon, je crois que nous allons aller de l'avant.

 14   M. GAYNOR : [interprétation] Et j'aimerais que ces tableaux de tirs soient

 15   versés au dossier, c'est le 65 ter 24036.

 16   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Combien de pages cela comporte-t-il ?

 17   [La Chambre de première instance et le Greffier se concertent]

 18   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Est-ce que vous voulez que nous versions

 19   au dossier la page de garde et la page pertinente ?

 20   M. GAYNOR : [interprétation] Cela m'arrange, Monsieur le Président. J'ai

 21   montré plusieurs pages au témoin.

 22   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Bon. Alors, nous allons verser au

 23   dossier les pages qui ont été montrées au témoin ainsi que la page de

 24   couverture.

 25   M. GAYNOR : [interprétation] Merci.

 26   M. LE GREFFIER : [interprétation] Ce sera la pièce P6347.

 27   M. GAYNOR : [interprétation]

 28   Q.  Maintenant je voudrais parler du temps qu'il fallait en ex-Yougoslavie


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  1   avant le début des conflits pour ce qui est de concevoir et de produire un

  2   nouveau système d'armement.

  3   Parce que je pense que dans votre rapport d'expert pour ce qui est des

  4   éléments d'incohérence ou de divergence, et à cet effet j'aimerais qu'on

  5   nous montre la page 76 en version anglaise et la page 80 en B/C/S pour ce

  6   qui est du rapport relatif aux incohérences, et il s'agit du 1D05600 - il y

  7   a une référence D également à ce document, c'est D3644 - alors, dans ce

  8   paragraphe vous êtes en train d'aborder la question du carburant pour les

  9   bombes aériennes. Alors, si on met cet élément de côté, vous allez être

 10   d'accord avec M. Zecevic pour dire qu'en ex-Yougoslavie, pour concevoir un

 11   système nouveau, une arme nouvelle, ça durait entre cinq à sept ans ? Est-

 12   ce que vous êtes d'accord avec cette allégation?

 13   R.  Ça, c'est une donnée qui découle de la pratique. C'est à peu près

 14   exact, mais nous ne devons pas perdre de vue le fait qu'ici il est dit "de

 15   façon complète". Et d'ailleurs, je crois que vous en avez donné lecture.

 16   Parce qu'ici on a le concept et le développement d'une bombe. Pour ce type

 17   de bombe, c'est à peu près le temps qu'il faut pour un développement en

 18   bonne et due forme.

 19   Q.  Bon. Ici, en version anglaise on a "which is true" qui apparaît en page

 20   suivante en anglais.

 21   Alors, dites-nous combien de temps il faut pour développer un système de

 22   bombes aériennes modifiées dans la VRS, à votre connaissance ?

 23   R.  Sincèrement, je ne sais pas quand est-ce que ça a commencé à être

 24   développé. Une première utilisation a été faite en 1995. Je crois que

 25   c'était le 7 avril 1995 à Sarajevo, pour autant que je le sache. Alors, en

 26   temps de guerre, ça devait être au maximum trois ans. Mais je me dois de

 27   préciser que ce n'est pas tout à fait un nouveau projectile. Parce qu'il y

 28   a un groupe de combustion qui est de fabrication russe, c'est Grad, le Grad


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  1   122, et c'est un type d'arme qui a été testé et vérifié à part entière. Ce

  2   qui fournit un gros avantage pour ce qui est des modifications ultérieures.

  3   Nous avons eu des moteurs complets et des bombes aériennes complètes.

  4   Alors, la tâche des ingénieurs consistait à faire en sorte -- de faire une

  5   synthèse d'une bombe aérienne et de ce groupe porteur de ladite bombe pour

  6   ce qui est de la propulsion --

  7   Q.  [aucune interprétation]

  8   R.  -- et ceci a nécessité des calculs aérodynamiques pour définir la

  9   taille des ailettes. Et pour résoudre le problème de jonction à opérer

 10   entre les moteurs et la bombe en tant que telle. En parallèle, il fallait

 11   œuvrer au développement des dispositifs de lancement.

 12   Je ne serais donc pas d'accord avec vous pour dire que pour développer un

 13   tel dispositif il avait fallu cinq à sept ans, parce qu'ici il s'agissait

 14   d'intégrer deux produits de série qui étaient fort bien développés.

 15   Q.  Eh bien, c'est exactement là que je vais devoir vous demander un

 16   éclaircissement. Si vous essayez d'intégrer deux produits qui ont déjà été

 17   fort bien testés, si vous les soudez l'un à l'autre et si vous les placez

 18   sur un système de lancement qui est nouveau, qui n'a pas été testé, et si

 19   vous utilisez ce système avec des poids différents de bombe aérienne et

 20   avec des nombres variés de moteurs de roquette, il est absolument vital de

 21   procéder à des tests exhaustifs pour tout type de bombe aérienne et pour

 22   toute configuration, c'est-à-dire à chaque fois avec les différents nombres

 23   de roquettes attachées à la bombe aérienne, n'est-ce pas ?

 24   R.  Votre question est longue et complexe, alors je vais procéder dans

 25   l'ordre.

 26   Tout d'abord, pour compléter un système de cette nature, d'après mon

 27   expérience à moi, il faudrait procéder au complètement, à la production, et

 28   le temps nécessaire c'est six mois à un an pour faire tous les calculs,


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  1   définir les paramètres, compléter le tout, vérifier sur polygone, faire des

  2   tableaux de tir et envoyer pour des tests.

  3   Maintenant, pour ce qui est du dispositif de lancement, ça c'est un procédé

  4   graduel qui se fait en parallèle, et partant des documents qui ont été mis

  5   à notre disposition, il y a plusieurs de ces documents qui sont liés aux

  6   dispositifs de lancement d'après lesquels ça a été fait aux établissements

  7   de révision de Hadzici. C'est un établissement qui était un établissement

  8   pour toutes les armes d'artillerie en ex-Yougoslavie. Et d'après ce que

  9   j'ai pu voir, on a utilisé les armes d'artillerie déjà existantes, il

 10   fallait donc faire des rails de lancement appropriés et les vérifier, mais

 11   ce n'est pas une construction tout à fait nouvelle de dispositifs de

 12   lancement.

 13   Il y a un système de rails qui est des plus importants. Il fallait voir

 14   donc si les rails pouvaient tout porter, et le dispositif de lancement

 15   était le moindre des problèmes. Nous avons pu vérifier dans les documents

 16   qu'il y a eu des vérifications des systèmes de lancement et des tests

 17   d'opérés. Tout ceci a pu être fait en l'espace d'un an au maximum, d'après

 18   moi.

 19   Q.  Vous allez certainement être d'accord avec moi pour dire que le Vd et

 20   le Vp, par exemple, pour le FAB-250, cela a des valeurs variées selon le

 21   fait de savoir si l'on a soudé trois ou quatre moteurs de roquette sur la

 22   bombe; est-ce bien exact ?

 23   R.  Je ne sais pas si on a bien traduit les choses, parce que les moteurs,

 24   ça ne soudait pas. On ne les soudait pas, on mettait des visses pour les

 25   tenir et des écrous.

 26   Pour ce qui est du Vd et du Vp, je suis d'accord. Mais pour ce qui est des

 27   écarts, je dirais que ces écarts ne sont pas d'une importance capitale ou

 28   d'une importance majeure.


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  1   Q.  Est-ce que vous pouvez répéter la dernière partie de votre réponse,

  2   s'il vous plaît.

  3   R.  Pour ce qui est de la dispersion et des écarts de portée, s'agissant

  4   des deux modèles mentionnés par vous, je suis d'accord, il y aura une

  5   certaine différence, mais cette différence ne sera pas très grande parce

  6   que pour les projectiles à roquette et les projectiles d'artillerie

  7   proprement dite, les dispersions, ça c'est toujours placé en corrélation

  8   avec la portée. Il y a toujours des pourcentages qui nous permettent

  9   d'exprimer cela. Il ne peut pas y avoir, donc, des écarts très importants.

 10   Est-ce que ça va de 5 ou 10 mètres pour ce qui est de ce type d'arme, cela

 11   n'a pas une si grosse importance. Donc l'écart ne peut pas être dramatique.

 12   Q.  Je vais faire remarquer pour le compte rendu d'audience --

 13   L'ACCUSÉ : [interprétation] Le compte rendu.

 14   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Oui.

 15   L'ACCUSÉ : [interprétation] Lignes 4 et 5 de la page 76, ça prête à

 16   confusion. Le témoin a dit qu'il s'agissait de rails de portée et il a dit

 17   que ça a été bien testé et que ça n'a pas constitué un problème, au

 18   contraire -- et ici, on dit que ça avait constitué un problème. Mais ces

 19   porte-roquettes de lancement, c'était un élément qui avait déjà été testé.

 20   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Est-ce que vous confirmez, Monsieur

 21   Poparic ?

 22   LE TÉMOIN : [interprétation] Oui.

 23   M. GAYNOR : [interprétation]

 24   Q.  Alors, pour le compte rendu d'audience, je voudrais faire remarquer que

 25   les données que vous avez fournies aux Juges de la Chambre s'agissant du Vd

 26   et du Vp qu'on a vus au niveau du tableau de tout à l'heure, vous ne faites

 27   pas la distinction dans cet élément entre le FAB-250 avec trois roquettes

 28   et le FAB-250 avec quatre roquettes, vous ne faites pas de distinction non


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  1   plus entre le FAB-100 avec une roquette et le FAB-100 porté par trois

  2   roquettes.

  3   R.  Je vais vous expliquer pourquoi cela est ainsi. Et je l'ai mentionné,

  4   ceci est une analyse de certains systèmes qui ne nous étaient pas

  5   totalement connus. Il a fallu donc que nous procédions à une analyse

  6   comparative de tous ces systèmes pour avoir des éléments de comparaison.

  7   Nous avons pris une distance, une seule distance, 6 000 mètres, et par

  8   rapport à cette distance-là, nous avons procédé à nos analyses.

  9   S'agissant de votre affirmation qui dit qu'il n'y a pas de divergence, il y

 10   a des divergences. Il y a des valeurs qui sont presque les mêmes, oui, pour

 11   ce qui est de la dispersion en fonction de la portée, mais pour ce qui est

 12   de la distance, vous voyez qu'il y a des divergences et des différences.

 13   Mais il est dommage que nous n'ayons pas ici le diagramme où tout ceci est

 14   fourni en fonction des portées et des types de projectiles.

 15   L'ACCUSÉ : [interprétation] Est-ce que je peux demander à ce que ce

 16   diagramme nous soit affiché, le diagramme dont parle le témoin à l'instant

 17   même ?

 18   LE TÉMOIN : [interprétation] Ça a été expurgé; c'est la raison pour

 19   laquelle ce n'y est pas.

 20   M. GAYNOR : [interprétation] Oui, nous allons probablement pouvoir trouver

 21   la page pertinente quelque peu plus tard.

 22   Q.  Mais je voudrais maintenant revenir sur la question de savoir quel est

 23   le temps nécessaire pour le développement d'un nouveau système d'armement,

 24   et à cet effet, je voudrais qu'on nous affiche le 65 ter 25062. Il s'agit

 25   de la déclaration du dénommé Djordje Djukic. On dit de lui que c'était

 26   l'adjoint du commandant chargé de la logistique au niveau de la VRS, et

 27   cette déclaration a été recueillie par le MUP de Bosnie-Herzégovine le 4

 28   février 1996. Et l'AID de Sarajevo a confié cette déclaration à ce Tribunal


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  1   pénal international le 29 février 1996.

  2   A la fin du premier paragraphe, on voit qu'il y a une espèce de complément

  3   à la déclaration pour ce qui est de la conception, l'utilisation et la

  4   décision relatives à l'utilisation des systèmes de bombes aériennes mues

  5   par roquettes. Alors, j'aimerais que vous vous penchiez sur la partie où il

  6   y a l'intitulé : "Déclaration complémentaire". Et il y est dit :

  7   "Pour autant que je m'en souvienne, cette méthode d'utilisation de bombes

  8   aériennes propulsées par des roquettes, ça a été mentionné à peu près une

  9   année après l'interdiction de survol au niveau de la Republika Srpska."

 10   Et je tiens à dire que c'est en octobre 1992 que le Conseil de sécurité

 11   avait adopté une résolution interdisant le survol des aéronefs militaires

 12   dans l'espace aérien de la Bosnie-Herzégovine. Est-ce que vous acceptez

 13   ceci comme étant un fait ?

 14   R.  Oui.

 15   Q.  Alors maintenant, si on lit un peu loin, alors, vous avez la même page

 16   dans les deux langues, un peu plus bas dans le texte, où le témoin dit :

 17   "Je sais que les deux systèmes avaient utilisé une roquette de propulsion

 18   et c'est la raison pour laquelle ces lancements n'ont pas réussi. Une fois

 19   qu'on a fait une batterie de roquette avec deux ou trois moteurs, les

 20   lancements ont eu plus de succès et à mon avis, ce système modifié avec

 21   quatre moteurs de portée devait être le plus précis possible."

 22   L'INTERPRÈTE : Les interprètes précisent qu'ils n'ont pas l'original.

 23   LE TÉMOIN : [interprétation] Je n'ai pas retrouvé cette dernière partie

 24   mais je dirais que ce que vous venez de me dire est correct.

 25   M. GAYNOR : [interprétation]

 26   Q.  Je vais relire :

 27   "Je pense que la portée maximum de ce système tourne autour de 2 kilomètres

 28   …"


Page 39048

  1   Page suivante en B/C/S, s'il vous plaît.

  2   L'ACCUSÉ : [interprétation] Est-ce que l'on pourrait montrer au témoin la

  3   page suivante, s'il vous plaît, en B/C/S.

  4   M. GAYNOR : [interprétation]

  5   Q.  On nous dit, Monsieur, dans ce texte, je cite :

  6   "Après que Mladic a été satisfait du fait que le système était efficace, il

  7   a délivré un ordre à tous les corps consistant à continuer la construction

  8   des lanceurs. Je sais que Mladic a ordonné à tous les corps de la Republika

  9   Srpska de construire ces lanceurs et il l'a fait alors qu'il était en

 10   contact avec des commandants de corps pendant des réunions avec des

 11   commandants. Et les lanceurs ont été construits dans le corps."

 12   Alors, on parle là d'une portée maximale de 2 kilomètres. Cela me semble

 13   quelque peu inhabituel --

 14   R.  Si j'ai bien compris, il parlait d'une bombe aérienne avec un seul

 15   moteur -- roquette qui pourrait correspondre à cette portée. Dans la phase

 16   initiale, il n'y avait qu'un seul moteur. Nous n'avons pas vu ce type à

 17   Sarajevo à l'exception d'un cas à la faculté des sciences du transport.

 18   Q.  Alors, j'aimerais savoir si la roquette 122 millimètres Grad ne peut

 19   pas être utilisée à moins de 5 000 mètres et ensuite l'attacher à une bombe

 20   aérienne et l'utiliser pour une portée de 2 000 mètres, ce genre de

 21   comportement serait-il irrégulier, ou tout du moins irresponsable, Monsieur

 22   ?

 23   R.  Non, vous n'avez pas compris mon explication. Je vous ai expliqué

 24   pourquoi on ne recommandait pas le Grad. On peut l'utiliser mais cela n'est

 25   pas recommandé. En fait, nous avons vu que la dispersion des projectiles de

 26   roquettes dans des portées plus petites est plus grande que pour des

 27   portées plus longues. Et le Grad a une longue portée, et la portée de 5 000

 28   mètres est une petite portée pour le Grad. A cette petite distance, la


Page 39049

  1   dispersion est plus grande, comme vous l'avez montré, alors qu'une bombe

  2   aérienne, avec une plus petite portée de 2 à 3 kilomètres, représente une

  3   grande portée pour ce genre de projectile. Donc, on ne peut pas comparer

  4   une bombe aérienne et le Grad. C'est là que réside l'erreur. On ne peut pas

  5   comparer ces deux engins parce qu'ils ont des caractéristiques tout à fait

  6   différentes.

  7   Q.  D'après cette déclaration, Mladic a ordonné que tous les corps de la

  8   VRS construisent ces lanceurs. Il me semble qu'il est tout à fait

  9   inhabituel que des nouveaux systèmes de lancement complexes -- que de

 10   nouveaux projectiles soient construits par le corps de l'armée, n'est-ce

 11   pas ?

 12   R.  Tout d'abord, le corps n'a pas pu les construire, c'est sûr. J'ai vu

 13   dans les documents que les corps envoyaient des moyens tels que les bipieds

 14   d'appui ou du matériel pour porter les canons que l'on utiliserait pour

 15   fabriquer ces nouveaux moyens. Les corps ne pouvaient pas fabriquer de

 16   nouvelles armes parce qu'ils ne disposaient pas de l'équipement nécessaire.

 17   Un corps peut toujours disposer de moyens défectueux, et l'envoyé

 18   pour l'entretien au centre de réparation. Et ils ont été effectivement

 19   envoyés à Hadzici, d'autres documents montrent également que des bombes

 20   aériennes ont été envoyées à l'usine de Pretis pour modification. Je ne

 21   sais pas exactement comment cela a fonctionné, quels étaient les moyens à

 22   disposition, mais les moyens ont été envoyés et une partie de ces moyens

 23   avait été envoyée pour modification.

 24   Et le corps n'était certainement pas en mesure de fabriquer des

 25   lanceurs parce qu'ils n'avaient pas les moyens de le faire. Un corps est

 26   une unité militaire. Et ce n'est que dans une usine que l'on peut procéder

 27   à ces modifications ou dans un centre de réparation technique. Le centre de

 28   Hadzici est une institution où cela était possible, on pouvait très bien y


Page 39050

  1   arriver là-bas. D'ailleurs c'est la raison pour laquelle on l'avait créé à

  2   l'origine, et il a fonctionné de la sorte pendant plusieurs années.

  3   Q.  Passons à la page suivante en anglais, s'il vous plaît, et deux pages

  4   plus loin pour la version en B/C/S. En haut de la page en B/C/S, Monsieur,

  5   on nous dit que :

  6   "S'agissant de l'utilisation du système de roquettes, je dois souligner que

  7   c'était le commandant de corps qui a proposé leur utilisation et que c'est

  8   le général Mladic personnellement qui devait approuver leur utilisation. A

  9   une reprise, j'ai été présent lors d'une conversation entre le général

 10   Mladic et l'un des commandants de corps lorsque Mladic lors d'une

 11   conversation avec le commandant de corps de l'armée de Republika Srpska a

 12   approuvé l'utilisation de ce système d'armes. Je suis certain que personne

 13   à l'exception du général Mladic ne peut approuver l'utilisation de ce

 14   système, et que chaque utilisation a été approuvée personnellement par

 15   Mladic."

 16   Avant cela, nous voyons une référence à l'automne 1994. J'aimerais tout

 17   d'abord que vous nous confirmiez, Monsieur, qu'un général d'armée n'avait

 18   pas habituellement pour rôle d'approuver l'utilisation d'un nouveau système

 19   d'armes ?

 20   R.  Je ne pense pas que cette question soit très précise. On nous dit ici

 21   que le général Mladic avait approuvé l'utilisation d'une bombe aérienne, ce

 22   qui veut dire que la bombe se trouvait dans une unité. Quelqu'un d'autre

 23   doit avoir vérifié la bombe, et pas le général Mladic, cela c'est sûr, et

 24   donc il n'est pas inhabituel que le général ait demandé que ce soit lui qui

 25   approuve l'utilisation de ces bombes aériennes. Ce n'est pas inhabituel

 26   dans une armée parce qu'un moyen de grande valeur ou plutôt l'utilisation

 27   d'un moyen de grande valeur est approuvé par le haut commandement. Un moyen

 28   coûte 2 à 3 000 dollars -- de 200 à 300 000 dollars, et ne peut être soumis


Page 39051

  1   aux décisions d'un commandant de corps de grade inférieur. C'est le niveau

  2   hiérarchique plus élevé qui doit décider de l'utilisation de ces moyens.

  3   Q.  Monsieur, mais le texte nous dit Monsieur, je cite :

  4   "Après que Mladic a été satisfait du système, il a délivré un ordre au

  5   corps pour construite les lanceurs."

  6   Cela suggère que c'est le général Mladic qui avait approuvé l'utilisation

  7   de ce nouveau système d'armes improvisées, n'est-ce pas?

  8   R.  Non, je pense que nous avons, vous adoptez une approche différente.

  9   Dans la JNA, je vous explique cela et puis je reviens à ma réponse. Dans la

 10   JNA, il était de coutume de prendre la décision sur le développement d'une

 11   nouvelle arme au niveau de la personne chargée de la tactique, et en

 12   fonction des besoins stratégiques. Une roquette était faite pour développer

 13   une telle arme. Je ne sais pas comment les choses étaient organisées dans

 14   la VRS, mais nous savons que Mladic a ordonné de développer ces bombes

 15   aériennes. Il avait autorité pour le faire à moins qu'un organe bien

 16   particulier de la VRS existe.

 17   Je ne sais pas s'il existait, mais quoi qu'il en soit, cela ne

 18   sortait pas de ses attributions, mais il ne l'a pas approuvé, il a juste

 19   ordonné quelque chose de la sorte. Il a ordonné de développer cette arme

 20   pour la VRS parce qu'il avait constaté que ces armes étaient utiles et

 21   efficaces.

 22   Q.  Quoi qu'il en soit j'aimerais revenir à la question du temps qui a été

 23   nécessaire pour utiliser ce système d'armes. Si nous convenons que la zone

 24   d'interdiction de survol a été ordonnée en Bosnie le 9 octobre 1992, et si

 25   d'après ce témoin la première mention de bombe aérienne modifiée a eu lieu

 26   une année plus tard c'est-à-dire en octobre 1993 au plus tôt, est-ce que

 27   vous seriez d'accord pour dire que ce nouveau système d'armes a été mis, a

 28   été utilisé dans un cadre temporel bien plus court que les cinq à sept


Page 39052

  1   années du résumé ?

  2   L'ACCUSÉ : [interprétation] Je dois intervenir, j'ai une remarque.

  3   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Un instant.

  4   Oui.

  5   L'ACCUSÉ : [interprétation] On a parlé de 1993, et l'on a dit qu'à

  6   l'autonome 1994, les moteurs ont d'abord été -- ont été achetés pour la

  7   première fois. Donc n'éloignez pas le témoin de la question.

  8   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Non, je pense que la question est tout à

  9   fait raisonnable, et que le témoin pourrait y répondre.

 10   Allez-y pour Poparic.

 11   LE TÉMOIN : [interprétation] Je pense que j'ai déjà répondu à cette

 12   question mais je vais répéter ma réponse. Ces bombes aériennes modifiées

 13   n'étaient pas un moyen complètement nouveau. Deux éléments très importants

 14   constituaient le givre qui était la bombe aérienne, et aussi les moteurs de

 15   roquette, le système de propulsion fabriqué en Russie et importé. Et cela

 16   n'impliquait pas la conception d'une arme totalement neuve, cela a été

 17   inclus dans ce groupe de conception de nouvelles armes qui nécessitaient

 18   cinq à sept années de recherche et de développement. D'après mon

 19   évaluation, une telle arme, une arme aussi complexe aurait pu être

 20   fabriquée entre six mois et un an, et je vous le dis en tout état de cause,

 21   parce que j'ai travaillé plusieurs années sur ces questions-là.

 22   Et j'aimerais faire remarquer autre chose. En temps de paix, la conception

 23   était réglementée par plusieurs règles appelées UPRF2. Et toutes les étapes

 24   définies dans ces règles et toutes les tâches qui devaient être menées à

 25   bien avant de pouvoir mettre en service une arme. On commençait par la

 26   phase de conception et ensuite on disait quelle partie devait décider de

 27   l'incorporation de cette arme dans l'armée.

 28   Ce règlement contenait également un chapitre qui réglementait la conception


Page 39053

  1   des armes en temps de guerre.

  2   M. GAYNOR : [interprétation]

  3   Q.  Très bien --

  4   R.  Et certaines étapes pouvaient être sautées dans des circonstances

  5   exceptionnelles. Donc, je ne vois rien d'inhabituel là-dessus. D'après mon

  6   évaluation, la conception aurait pu aller de six mois à un an, et ce a été

  7   une bonne chose, et cela a été le cas.

  8   Q.  Est-ce que vous avez vu des tables de tir contemporain pour les

  9   systèmes de bombes aériennes modifiées ? Ou pendant votre longue carrière

 10   au centre technique de test à Belgrade de 1991 à 2007, est-ce que vous avez

 11   opéré des tests ou est-ce que vous avez vu des données sur des tests

 12   complets de ces bombes aériennes modifiées et de ces systèmes ?

 13   R.  A l'époque, je ne travaillais pas là-dessus mais je sais qu'il avait

 14   des tables de tir. C'est l'un de mes collègues qui s'en occupait, et ce

 15   stables existaient. On pourrait probablement les obtenir si l'on le

 16   demandait aux autorités compétentes.

 17   Et j'aimerais vous rappeler quelque chose, Monsieur. L'armée de Yougoslavie

 18   a mis en place le système Koseva dans ses propres armes, très semblable à

 19   ce système. Et en fait, on l'a même présenté lors d'une foire, la foire

 20   partenaire 2000. Je ne me souviens pas exactement de l'année exacte où cela

 21   a été lieu. Mais on l'a proposé à la vente.

 22   Q.  Alors, Monsieur Poparic, le document que vous vouliez voir est

 23   disponible. Il s'agit du document 25082 de la liste 65 ter. J'aimerais que

 24   l'on l'affiche, s'il vous plaît.

 25   En attendant, est-ce que vous pouvez nous confirmer que vous n'avez jamais

 26   vu de vos yeux des tables de tir contemporain ni des données relatives aux

 27   tests effectués sur des systèmes de bombe aérienne modifiée ?

 28   R.  J'ai vu le stables mais je ne sais plus en quelle année. Je les ai vues


Page 39054

  1   sur le bureau de cet homme. Cela ne m'intéressait pas. Je ne peux pas vous

  2   confirmer l'année, je ne sais plus si c'était en 1995 ou plus tard, mais je

  3   sais que ces tables existaient. A qui elles appartenaient, qui les avait

  4   rédigées, je ne sais pas. Et quelle était la deuxième partie de votre

  5   question ?

  6   Q.  C'était sur les données relatives aux tests contemporains.

  7   R.  Je ne participais pas à ce genre de travail donc je n'ai pas de données

  8   sur les tests contemporains, mais ce la ne veut pas dire que cela

  9   n'existait pas.

 10   Q.  Alors, si vous arrivez à mettre la main sur ces tables de tir, je suis

 11   sûr que les Juges de la Chambre aimeraient les voir.

 12   Je vous invite à regarder le tableau qui se trouve à l'écran et de nous

 13   apporter les observations que vous désiriez faire. Je pense que c'est le

 14   tableau dont vous nous aviez parlé tout à l'heure.

 15   R.  Non.

 16   Q.  Quel tableau vouliez-vous voir, Monsieur ?

 17   R.  Non, non. J'ai parlé de diagrammes, diagrammes où l'on pouvait voir la

 18   dispersion en début de trajectoire, dispersion qui est plus grande tout

 19   d'abord et puis qui diminue, et aussi la dispersion probable d'après la

 20   direction. C'est peut-être le contraire -- quoi qu'il en soit. Je pense que

 21   nous avons montré qu'avec le tableau pour le Grad, que la dispersion en

 22   termes de portée augmente au fur et à mesure que la portée augmente. Ce

 23   tableau le montrait de façon très claire et je pense que je vais m'arrêter

 24   là pour l'instant. Ne nous appesantissons pas là-dessus pour l'instant.

 25   Q.  Très bien. Alors, j'aimerais passer aux événements de Markale 2, qui

 26   est la première question, en fait, que vous abordez dans votre rapport.

 27   Page 113 en B/C/S, page 112 en anglais de votre rapport sur les

 28   incohérences.


Page 39055

  1   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Un instant. Avant d'enlever ce document

  2   de l'écran, est-ce qu'il s'agit là de la partie expurgée du rapport ?

  3   M. GAYNOR : [interprétation] Oui, il y a eu expurgation du rapport sur les

  4   incohérences de ce témoin, qui est le document D3644.

  5   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Et le témoin fait référence à un graph

  6   qui semble apparaître à la fin du document.

  7   M. GAYNOR : [interprétation] Oui, Monsieur le Juge. Je m'en remets à vous.

  8   Je ne sais pas de quel graph il s'agissait.

  9   M. LE JUGE KWON : [interprétation] La dernière page de cet extrait, de ce

 10   document 65 ter.

 11   LE TÉMOIN : [interprétation] Vous avez raison --

 12   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Un instant --

 13   LE TÉMOIN : [interprétation] Oui, c'est l'un des exemples. Vous voyez ici,

 14   la ligne rouge nous montre l'écart de portée en fonction de la portée. Les

 15   portées sont reprises en bas et la ligne bleue nous montre les écarts de

 16   direction.

 17   Et nous voyons ici qu'au début de la trajectoire, on a des montants

 18   importants, ensuite il y a diminution, et cela ressort clairement dans le

 19   tableau de Grad. Il s'agit d'une caractéristique commune à tous les

 20   projectiles -- toutes les roquettes. C'est le même genre de comportement

 21   pour toutes les roquettes; cependant, la situation est différente pour

 22   l'artillerie. C'est juste pour que vous ayez une image de ce à quoi cela

 23   ressemble.

 24   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Eh bien, je vous laisse continuer,

 25   Monsieur Gaynor.

 26   M. GAYNOR : [interprétation] Merci.

 27   Q.  Il nous reste un petit peu de temps. J'aimerais résoudre un petit

 28   problème lié au vocabulaire français. Cela se trouve à la page 112 dans la


Page 39056

  1   version anglaise et à la page 113 en B/C/S du document D3644. Est-ce que

  2   vous parlez français, Monsieur Poparic ?

  3   R.  Je le parlais mais cela fait longtemps que je ne l'ai plus pratiqué.

  4   Mais je comprends.

  5   Q.  Regardons la note de bas de page 211, s'il vous plaît, et dans cette

  6   note de bas de page, vous suggérez -- j'aimerais que l'on affiche la note

  7   de bas de page 211 de la version anglaise également.

  8   L'ACCUSÉ : [interprétation] Puis-je demander si ce diagramme a été versé ?

  9   J'aimerais le verser, si on en accepte l'admission.

 10   M. GAYNOR : [interprétation] Nous n'avons pas d'objection à soulever quant

 11   à l'admission de ces pages qui ont été expurgées du rapport sur les

 12   incohérences. Les parties n'ont aucune objection quant à l'admission de ces

 13   pages.

 14   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Du moins, pour comprendre cette partie

 15   de la déposition.

 16   M. GAYNOR : [interprétation] Oui, Monsieur le Président.

 17   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Les cinq pages ou ces deux pages-ci ?

 18   M. GAYNOR : [interprétation] Je n'ai pas d'objection quant à l'admission

 19   des cinq pages.

 20   [La Chambre de première instance se concerte]

 21   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Eh bien, nous allons verser cela au

 22   dossier.

 23   M. LE GREFFIER : [interprétation] Cela devient la pièce P6348, Madame,

 24   Messieurs les Juges.

 25   M. GAYNOR : [interprétation] Merci beaucoup.

 26   Q.  Alors dans cette note de bas de page vous dites :

 27   "Dans la vidéo le sapeur français qui mesure l'azimut dit 2 100 milles."

 28   Nous allons jouer cette vidéo, qui est la pièce P1450, à partir de 5


Page 39057

  1   minutes 40 secondes jusqu'à 5 minutes 50 secondes, et écoutons ce que le

  2   sapeur français nous dit.

  3   [Diffusion de la cassette vidéo]

  4   M. GAYNOR : [interprétation] Merci.

  5   Q.  Les interprètes pourront corriger ce que je vais dire, mais il me

  6   semble que le sapeur français vient de dire "2 800 millièmes."

  7   M. GAYNOR : [interprétation] Mme la Juge Lattanzi peut me corriger

  8   également, si elle le désire.

  9   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Elle confirme.

 10   M. GAYNOR : [interprétation] Merci.

 11   Q.  Monsieur le Témoin, est-ce que vous pouvez convenir que vous vous êtes

 12   trompé lorsque vous dites dans le document qu'il s'agissait de 2 100

 13   millièmes ?

 14   R.  C'est exact. Vous avez tout à fait raison. Je peux vous expliquer la

 15   raison de cette erreur. Je me rends compte que c'est une erreur. Je ne m'en

 16   étais pas rendu compte avant. La première fois que j'ai entendu cette

 17   séquence vidéo, eh bien, on parlait très vite en français et j'ai demandé à

 18   d'autres personnes qui parlaient français ce qu'elles avaient entendu --

 19   tout le monde m'a dit qu'elles avaient entendu "2 100," et c'est à ce

 20   moment-là que je l'ai rédigé. Ensuite on l'a rejouée deux fois en présence

 21   d'un témoin pour vérifier et on s'est rendu compte que c'était 2 800. J'en

 22   conviens c'est 2 800 et il s'agit d'une erreur qui est restée dans les

 23   écrits. Nous n'avons pas la corriger. Donc 2 800 millièmes correspondrait

 24   un petit peu moins que 160 degrés, je pense.

 25   Q.  Dans le rapport français, la pièce P2114, on a écrit 2 850 millièmes à

 26   plusieurs endroits.

 27   M. GAYNOR : [interprétation] Et je pense que nous pouvons nous arrêter là

 28   pour aujourd'hui, Monsieur le Juge.


Page 39058

  1   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Merci. Nous entendrons la déposition

  2   d'un autre témoin demain.

  3   M. ROBINSON : [interprétation] Oui. Nous avons demandé, Monsieur le Juge,

  4   d'interrompre la déposition de ce dites-moi pour pouvoir entendre M.

  5   Kecmanovic qui doit partir. Donc nous commencerons avec lui à 9 heures et

  6   nous reprendrons avec ce témoin dès que sa déposition sera terminée.

  7   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Monsieur Tieger.

  8   M. TIEGER : [interprétation] Oui, Monsieur le Juge --

  9   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Un instant.

 10   M. TIEGER : [aucune interprétation]

 11   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Allez-y.

 12   M. TIEGER : [interprétation] Merci.

 13   J'ai discuté longuement avec Me Robinson à ce propos, et nous avons abordé

 14   la durée, le temps dont M. Karadzic aurait besoin et comparer cela à ces

 15   estimations. Le problème étant que M. Gaynor doit partir demain. Et nous

 16   devons absolument le faire terminer son contre-interrogatoire.

 17   Si nous commençons avec la déposition de M. Kecmanovic demain, et si

 18   l'accusé par manque de discipline, comme il a indiqué lui-même, prendra

 19   toute la journée pour ses questions, M. Gaynor n'aura pas l'occasion de

 20   terminer son contre-interrogatoire. Donc je pense qu'il vaudrait mieux lui

 21   permettre de terminer son contre-interrogatoire. Je ne sais pas de combien

 22   de temps il aura besoin, mais je crois que cela tournerait autour d'une

 23   heure, et ensuite nous pourrons passer à la déposition suivante et faire

 24   les deux.

 25   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Combien de temps était alloué pour le

 26   contre-interrogatoire de M. Kecmanovic ?

 27   M. TIEGER : [interprétation] Deux heures, Monsieur le Juge.

 28   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Et je suppose que vous n'avez pas besoin


Page 39059

  1   que M. Gaynor soit présent pendant les questions supplémentaires de M.

  2   Poparic ?

  3   M. TIEGER : [interprétation] C'est l'une des raisons pour lesquelles j'ai

  4   discuté longuement avec Me Robinson. Nous ne voulions pas nous retrouver

  5   dans cette situation. Il y a encore un autre compromis que l'Accusation

  6   pourrait offrir, contrairement à ce que nous avions espéré, nos efforts que

  7   nous avons réalisées, quant au non-respect des estimations de l'accusé.

  8   Nous sommes en mesure de continuer, mais nous ne voulons pas nous retrouver

  9   dans une situation où M. Gaynor ne serait pas disponible pour terminer son

 10   contre-interrogatoire, et ce, pour des raisons évidentes. Nous sommes prêts

 11   à faire des compromis. Mais nous ne voulons pas aller aussi loin. M. Gaynor

 12   doit disposer de l'intégralité du temps qui lui a été imparti pour le

 13   contre-interrogatoire.

 14   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Je crois que ce que M. Tieger nous dit

 15   est censé.

 16   Maître Robinson.

 17   M. ROBINSON : [interprétation] Oui, je pense que M. Gaynor pourrait mieux

 18   rester dans les temps que le Dr Karadzic pour son contre-interrogatoire.

 19   Donc si il propose une heure de contre-interrogatoire pour conclure, je

 20   pense que nous pouvons l'accepter. Donc nous pouvons terminer le contre-

 21   interrogatoire à partir de 9 heures demain, et M. Kecmanovic reprend

 22   directement après.

 23   M. GAYNOR : [interprétation] Oui, très bien. Vous voulez dire de 9 à 10,

 24   hein, je suppose. Mme Edgerton aura des questions à poser séparément sur

 25   les tirs isolés --

 26   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Après la déposition de M. Kecmanovic ?

 27   M. GAYNOR : [interprétation] Oui. Merci.

 28   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Merci de votre coopération.


Page 39060

  1   L'ACCUSÉ : [interprétation] En fait, --

  2   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Monsieur Karadzic, allez-y.

  3   L'ACCUSÉ : [interprétation] En fait, je ne voudrais pas être dans une

  4   position où l'on pense que l'on leur rend service et que l'on fait une

  5   faveur, c'est M. Gaynor qui doit partir et pas moi.

  6   M. TIEGER : [interprétation] En fait, les estimations sont basées sur vos

  7   estimations. Nous, nous nous en sommes tenus à ce que nous avions prévu. M.

  8   Kecmanovic peut créer des problèmes de calendrier, mais cela est dû à

  9   l'utilisation du temps par M. Karadzic.

 10   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Eh bien, levons l'audience pour

 11   aujourd'hui.

 12   --- L'audience est levée à 14 heures 50 et reprendra le vendredi 31 mai

 13   2013, à 9 heures 00.

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