Tribunal Criminal Tribunal for the Former Yugoslavia

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  1                     Le jeudi 17 février 2000

  2                     [Audience publique]

  3                     [Les accusés entrent dans la Cour]

  4                     --- L’audience débute à 9 h 33

  5         LA GREFFIÈRE (interprétation) :  Bonjour,

  6   Messieurs les Juges.  Il s’agit de l’affaire IT-95-14/2-T,

  7   Le Procureur contre Dario Kordic et Mario Cerkez.

  8         M. LE PRÉSIDENT (interprétation) :  Oui, Me Nice.

  9         Me NICE (interprétation) :  Le témoin prochain

 10   demande des mesures de protection limitées qui figurent à

 11   la page 2 du résumé et nous avons fait une demande séparée.

 12         Il demande une déformation de l’image et

 13   l’attribution d’un pseudonyme et les raisons de cela sont

 14   qu’il rentre régulièrement dans la région à cause de son

 15   travail et il a prévu de rentrer avec sa famille dans sa

 16   maison d’origine.  Il a des inquiétudes habituelles et je

 17   n’ai rien d’autre à ajouter, sauf que la personne va

 18   rentrer chez lui afin de revivre dans sa propre maison.

 19         Me NAUMOVSKI (interprétation) :  La Défense de

 20   Monsieur Cerkez ne fait pas d’objection à cette proposition

 21   de mesures de protection.

 22         Me MIKULICIC (interprétation) :  Pas d’objection,

 23   Monsieur le Président.

 24         M. LE PRÉSIDENT (interprétation) :  Très bien. 

 25   Nous allons émettre une ordonnance.


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  1         Me NICE (interprétation) :  La seule pièce à

  2   conviction dont parlera ce témoin c’est la carte de Zepce,

  3   numéro 2284.  Je demanderais que ceci soit placé sur le

  4   rétroprojecteur.  Je pense que le témoin n’a pas l’habitude

  5   d’employer les cartes mais je pense que ceci nous sera

  6   utile afin d’attirer votre attention sur certains points

  7   généraux.

  8         LA GREFFIÈRE (interprétation) :  Le pseudonyme

  9   pour le témoin prochain sera Témoin AH.

 10         Me NICE (interprétation) :  Excusez-moi de ce

 11   retard puisque maintenant, nous utilisons une autre pièce

 12   où nous préparons les témoins parce que la pièce ancienne

 13   est prise par d’autres personnes.  Donc, c’est peut-être à

 14   cause de cela que l’huissier a des difficultés de trouver

 15   cette pièce.

 16               [Le témoin entre dans la Cour]

 17         M. LE PRÉSIDENT (interprétation) :  Le témoin

 18   peut-il prêter serment, s’il vous plaît ?

 19         LE TÉMOIN (interprétation) :  Je déclare

 20   solennellement que je dirai la vérité, toute la vérité et

 21   rien que la vérité.

 22         TÉMOIN :  TÉMOIN AH (ASSERMENTÉ)

 23         INTERROGÉ PAR Me NICE (interprétation) : 

 24         Q.    Les Juges de cette Chambre de première

 25   instance vous ont accordé la demande de mesures de


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  1   protection et nous nous adresserons à vous en tant que

  2   Témoin AH.

  3         Veuillez examiner le papier que l’huissier vous

  4   remettra.  Ne dites pas votre nom à haute voix mais dites

  5   simplement : « Oui », s’il s’agit de votre nom et prénom.

  6         R.    Oui.

  7         Q.    Témoin AH, êtes-vous né à Zenica en 1972 mais

  8   est-ce que vous avez vécu depuis, jusqu’à la guerre, à

  9   Zepce ?

 10         R.    Oui.

 11         Me NICE (interprétation) :  Veuillez placer la

 12   carte 2284 sur le rétroprojecteur à côté du témoin.

 13         Peut-être il vaut mieux remettre au témoin la

 14   mienne.

 15         Q.    Est-ce qu’il y a des parties en bleu ou pas ?

 16         Je vois que non.  Dans ce cas-là. Je vais vous

 17   remettre la mienne parce que la couleur bleue nous

 18   permettra d’identifier plus facilement la rivière.  Merci.

 19         La partie de Zepce dans laquelle vous avez vécu,

 20   comment s’appelait-elle ?

 21         R.    Zenicki Put.

 22         Q.    Si l’on examine la carte, si l’on voit

 23   l’endroit où se trouve la gare ferroviaire et la ligne

 24   ferroviaire, est-ce que vous pourriez nous indiquer où se

 25   trouvait cet endroit, Zenicki Put ?


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  1         R.    [Indication du témoin].

  2         Q.    Près de la gare, donc ?

  3         R.    Oui.

  4         Q.    Est-ce que vous avez rejoint les rangs de la

  5   Défense territoriale au début de la guerre ?

  6         R.    Oui.

  7         Q.    Combien de membres de la Défense territoriale

  8   étaient de garde d’habitude pendant la guerre,

  9   approximativement ?

 10         R.    Environ 50.

 11         Q.    À quel point étaient-ils bien armés ?

 12         R.    Ils étaient mal armés, pas bien.

 13         Q.    Quelles étaient les tâches de la Défense

 14   territoriale, de ces membres pendant la guerre ?

 15         R.    Pour la plupart, ils contrôlaient les points

 16   de contrôle autour de la ville, à l’entrée de la ville.

 17         Q.    Avant l’attaque du 24 juin, est-ce que des

 18   familles croates qui avaient vécu dans Zenicki Put ont été

 19   remarquées en train de se déplacer ?

 20         R.    Oui.

 21         Q.    Où est-ce qu’ils partaient ?

 22         R.    Pour la plupart, dans les parties où la

 23   majorité de la population était des Croates.

 24         Q.    Est-ce qu’il y avait une partie spécifique de

 25   la ville qui était considérée comme croate ?


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  1         R.    Chez nous, une partie s’appelait Varosiste et

  2   c’est surtout là-bas qu’ils partaient, chez leurs familles.

  3         Q.    Est-ce que vous pourriez nous montrer cette

  4   partie sur la carte ?  Nous voyons un endroit appelé

  5   Vasariste mais je crois qu’il est indiqué chez nous

  6   Varosiste.

  7         R.    Varosiste se trouve ici, juste au-dessus de

  8   Zenicki Put [indication du témoin].

  9         Q.    Combien de temps avant le 24 juin avez-vous

 10   remarqué que les Croates partaient, approximativement ?

 11         R.    La veille, la nuit avant le conflit.

 12         Q.    Le 24 juin, à quelle heure est-ce que vous

 13   avez remarqué pour la première fois des signes de combat ou

 14   des coups de feu ?

 15         R.    À 9 h 00 du matin.

 16         Q.    Depuis quelle direction provenaient les

 17   tirs ?

 18         R.    De la direction de Papratnica.

 19         Q.    Est-ce que vous pourriez montrer cet

 20   emplacement sur la carte ou bien la direction dans laquelle

 21   ceci se trouvait ?

 22         Pour le moment, nous ne pouvons pas voir ça sur

 23   l’écran.

 24         R.    À peu près… je ne vois pas ça sur l’écran

 25   mais c’est au-dessus de Ljubna.  C’est là que se trouve


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  1   Papratnica.

  2         Q.    Merci.  Donc, c’est à l’ouest de la ville de

  3   Zepce ?

  4         R.    Oui.

  5         Q.    Les habitants de Zenicki Put, est-ce qu’ils

  6   ont essayé… est-ce qu’ils ont décidé de défendre leurs

  7   foyers ?

  8         R.    Oui.  Ils ont organisé la défense.

  9         Q.    Est-ce que vous étiez de garde ou pas ce

 10   matin-là ?

 11         R.    J’étais chez moi.

 12         Q.    Est-ce que vous aviez des armes chez vous ?

 13         R.    Non.

 14         Q.    Pour autant que vous le sachiez, dans la

 15   ville, est-ce que le HVO avait ses troupes à un endroit ou

 16   à plusieurs endroits ?

 17         R.    À plusieurs endroits.

 18         Q.    Veuillez les énumérer.

 19         R.    Stara Posta :  Nous ne la trouvons pas sur la

 20   carte mais c’est au-dessous de la gare.  Les membres de la

 21   police militaire se trouvaient là, étaient stationnés là.

 22         Ensuite, l’Hôtel Balkan :  Nous ne voyons pas cet

 23   immeuble sur la carte non plus mais ils étaient stationnés

 24   là-bas aussi, c’est-à-dire les soldats du HVO.

 25         Les membres du bataillon Andrija Tadic étaient


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  1   stationnés à Tatat Budzak.

  2         Q.    Tatat Budzak est où ?

  3         R.    Sur la carte, c’est ici [indication du

  4   témoin].  Vous voyez ?

  5         Q.    Oui, merci.  Stara Posta ou bien le vieux

  6   bureau de poste se trouve, comme nous pouvons le voir,

  7   plutôt près de Zenicki Put.  Pour autant que vous la

  8   sachiez, approximativement combien de membres de la police

  9   militaire s’y trouvaient et qui était leur commandant ?

 10         R.    Je ne sais pas très exactement.  Il y avait

 11   environ 20 personnes et leur commandant était Luka Babic.

 12         Q.    Est-ce que vous avez pu voir les détails de

 13   ce qui se passait depuis votre maison et surtout en ce qui

 14   concerne ce qui se passait avec la famille de Osman Tukic ?

 15         R.    Oui.  J’ai vu lorsqu’on les a fait sortir de

 16   chez eux et ils ont été amenés vers le chalet de chasseurs. 

 17   C’est là que se trouvait la prison militaire et c’est là-

 18   bas qu’ils ont été amenés.

 19         Q.    Combien de personnes faisaient partie de

 20   cette famille ?

 21         R.    Quatre membres de la famille Tukic et trois

 22   membres de la famille Kahriman.

 23         Q.    Si j’ai bien compris, dans la famille Tukic,

 24   il y avait l’homme, sa femme, deux fils et une fille ?

 25         R.    Deux fils.  Edin, c’est exact.


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  1         Q.    Est-ce que l’une quelconque de ces sept

  2   personnes a été revue depuis ?

  3         R.    Non.

  4         Q.    Les combats qui ont commencé à Zepce ce 24

  5   juin, pendant combien de temps ont-ils duré ?

  6         R.    Dans la ville-même, pendant à peu près sept

  7   jours, et quant à l’agglomération un peu plus loin, ça a

  8   duré pendant trois mois à peu près.

  9         Q.    Dans la vieille partie de la ville, qui a

 10   gagné et quand est-ce que la reddition a eu lieu ?

 11         R.    C’est le HVO qui a gagné dans la vieille

 12   ville, dans le centre de la ville, et puis effectivement,

 13   il y a eu la reddition.

 14         Q.    Est-ce que vous savez à quelle date la

 15   reddition a eu lieu ?

 16         R.    Le 30 juin 1993.

 17         Q.    Est-ce qu’il y a eu des morts au cours des

 18   combats ?

 19         R.    Oui.

 20         Q.    Quelle était la dernière région qui

 21   résistait ?

 22         R.    Zenicki Put.  Donc eux, ils s’emparaient de

 23   la ville quartier par quartier de sorte qu’un groupe plus

 24   important de population s’est retrouvé dans la partie

 25   nommée Zenicki Put.


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  1         Q.    Est-ce que nombre de musulmans ont été

  2   capturés à ce moment-là et détenus ?

  3         R.    Oui.

  4         Q.    Combien ?

  5         R.    Cent cinq.

  6         Q.    Est-ce qu’ils ont été amenés à plusieurs

  7   endroits ?  Si oui, vous pouvez simplement nous dire les

  8   noms de ces endroits sans nécessairement les indiquer sur

  9   la carte.

 10         Où est-ce qu’ils ont été amenés d’abord et où est-

 11   ce qu’ils ont été amenés après ?

 12         R.    Tout d’abord, ils ont été amenés au silo.  Je

 13   ne le vois pas sur la carte.  Ensuite, depuis le silo, ils

 14   ont été amenés aux hangars de la Nova Trgovina.  Ceci se

 15   trouve sur la carte.  Voici, ici [indication du témoin]. 

 16   C’est ici que les femmes et les enfants ont été placés. 

 17         Lorsqu’ils ont vu qu’il n’y a pas suffisamment de

 18   place pour nous, ils nous ont mis dans la salle de sports

 19   de l’école primaire qui se trouve ici [indication du

 20   témoin] mais il ne s’agissait pas vraiment d’une salle de

 21   sports mais d’une pièce dont les dimensions étaient six

 22   mètres sur sept mètres.  C’est là qu’ils ont placé 100

 23   personnes sans nourriture, sans eau, sans possibilité

 24   d’employer les toilettes, rien du tout.

 25         Au bout d’une semaine, ils nous ont laissé sortir


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  1   sur le polygone alors qu’il pleuvait.  Ils nous ont permis

  2   de boire de l’eau et les gens le faisaient au mieux de

  3   leurs possibilités vu les circonstances et ils buvaient de

  4   l’eau qui se trouvait sur le polygone.

  5         Q.    Combien d’eau est-ce qu’ils ont donnée à ces

  6   105 prisonniers ?

  7         R.    Au bout de cinq jours, ils ont donné cinq

  8   litres pour 105 personnes.  Ils nous ont donné un jerrican

  9   et ensuite, au bout d’une semaine, ils nous ont laissés à

 10   l’extérieur et les gens buvaient de l’eau qui se trouvait

 11   par terre sur le polygone.

 12         Q.    Comment cette détention a pris fin en ce qui

 13   vous concerne ou bien comment est-ce que votre situation a

 14   changé ?  Où est-ce que vous êtes parti depuis cette école,

 15   depuis cette salle de sports ?

 16         R.    Nous avons été transférés au silo.

 17         Q.    Pendant combien de temps est-ce que vous êtes

 18   resté en détention dans le silo ?

 19         R.    J’y suis resté jusqu’à la fin, c’est-à-dire

 20   jusqu’à mon évasion du camp.

 21         Q.    Ceci s’est produit quel jour, de quel mois ?

 22         R.    Le 20 novembre 1993.

 23         Q.    En ce qui concerne votre détention dans le

 24   silo, ceci s’est passé où ?

 25         R.    Il y avait des cellules qui avaient servi


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  1   auparavant d’entrepôts pour du blé et nous étions six

  2   personnes par cellule.  Il n’y avait pas de toilette ou

  3   quoi que ce soit de semblable.

  4         Q.    Combien de cellules y avait-il au total ?

  5         R.    Dix cellules.

  6         Q.    Est-ce que vous savez combien de prisonniers

  7   se trouvaient dans d’autres cellules ?

  8         R.    En moyenne, une soixantaine de personnes.

  9         Q.    Quelles étaient les dimensions de chaque

 10   cellule ?

 11         R.    Peut-être huit mètres de longueur et quatre

 12   mètres de largeur.

 13         Q.    Pendant votre détention dans le silo, est-ce

 14   que les détenus ont été amenés afin de faire du travail

 15   pour ceux qui les détenaient ?

 16         R.    Oui.

 17         Q.    Quand, où et quoi ?

 18         R.    Toutes sortes de choses, creuser des

 19   tranchées tous les jours.

 20         Q.    Où ça ?  Est-ce que vous pouvez énumérer les

 21   endroits où les gens ont été amenés pour creuser des

 22   tranchées ?

 23         R.    Sur les premières lignes de front, à

 24   Blagojevica Brdo – nous ne voyons pas ça sur la carte –

 25   ensuite, Devila, Zovik, Varda, Kremen, et cætera.


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  1         Me NICE (interprétation) :  Les Juges trouveront

  2   ceci dans le paragraphe 13 et non pas le paragraphe 9.

  3         Q.    Au cours de ce travail forcé, est-ce qu’il y

  4   a eu des prisonniers blessés ou tués, pour autant que vous

  5   le sachiez ?

  6         R.    Oui.

  7         Q.    Est-ce que vous savez approximativement

  8   combien de prisonniers ont été tués ?

  9         R.    Environ peut-être une centaine de personnes

 10   sont mortes.  Donc, environ 100, peut-être plus.

 11         Q.    En ce qui vous concerne, pendant quelle

 12   période de votre détention est-ce que vous avez été forcé à

 13   creuser les tranchées ?

 14         R.    Pendant toute la période, pendant les cinq

 15   mois.

 16         Q.    Vous creusiez les tranchées pour qui, dans

 17   quelle position ?

 18         R.    À la fois pour le HVO et pour les Serbes.

 19         Q.    Est-ce que vous pourriez expliquer comment se

 20   faisait-il que vous étiez amené à creuser pour les Serbes ?

 21         R.    Oui.  Je ne sais pas exactement quelle était

 22   la date de cet événement mais ceci s’est produit au mois de

 23   juillet.  Les Serbes sont venus en camion 110, un camion

 24   militaire, et ils ont placé 20 personnes dans ce camion. 

 25   Nous n’avons pas vu où nous allions.


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  1         Nous avons voyagé pendant trois heures et lorsque

  2   nous avons traversé le pont sur la rivière Bosna, entre

  3   Maglaj et Zavidovici, il y avait un pont de suspension et

  4   c’est à ce moment-là que nous avons vu où nous étions.

  5         Nous avons continué, nous avons poursuivi notre

  6   chemin en camion vers Ozren et c’est là-bas, vers Ozren,

  7   que nous avons creusé autour des positions serbes, autour

  8   de Maglaj.  C’est là que j’ai passé une vingtaine de jours

  9   et les conditions étaient vraiment mauvaises.  Nous

 10   dormions dans un garage dont les dimensions étaient trois

 11   sur cinq pendant 20 jours.

 12         Q.    Donc, vous creusiez des tranchées pour les

 13   Serbes sur les lignes de front de qui et qui ?

 14         R.    C’était vers les lignes de front de l’armée

 15   de Bosnie-Herzégovine vers Maglaj.

 16         Q.    Quand les personnes qui vous avaient détenu

 17   vous avaient mis à disposition pour les tranchées, est-ce

 18   que c’était fait par un accord ?

 19         R.    Oui.  On s’était mis d’accord sur tout, sur

 20   la chute de Zepce et pour tout le reste.

 21         Q.    Quand vous avez terminé de creuser les

 22   tranchées pour les Serbes, où est-ce que vous êtes allé ? 

 23   Qui vous y a amené ?

 24         R.    C’était des Serbes qui nous avaient ramenés

 25   tout d’abord vers la police du HVO et puis celle-là nous


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  1   avait pris pour nous ramener à nouveau au silo.

  2         Q.    Pendant votre détention, saviez-vous que des

  3   prisonniers avaient été amenés à Novi Seher ?

  4         R.    Oui.

  5         Q.    Est-ce que vous étiez parmi ces prisonniers

  6   ou vous l’avez appris par la suite par d’autres personnes ?

  7         R.    Oui, j’étais parmi eux.

  8         Q.    Qu’est-ce qui s’est passé à Novi Seher ?

  9         R.    Ils nous y avaient amenés aussi pour

 10   travailler, pour piller des maisons, pour prendre des

 11   affaires.  Aussi, il fallait que nous détruisions des

 12   maisons qui les gênaient.  Tout ce qui a pu être amené a

 13   été amené.  Tout a été pillé et incendié.

 14         Q.    Quelle communauté ethnique, si une communauté

 15   ethnique existait bien, était à Novi Seher ?

 16         R.    Au centre-ville, il y avait pour la plupart

 17   des musulmans et aux alentours, les Croates.

 18         Q.    Saviez-vous à qui appartenaient les maisons

 19   qu’on vous a demandé de piller ?  De quelle appartenance

 20   ethnique étaient les propriétaires de ces maisons ?

 21         R.    Oui.

 22         Q.    Pourriez-vous nous dire ?

 23         R.    C’était des maisons musulmanes.

 24         Q.    Pendant que vous étiez détenu au silo, est-ce

 25   que quelque chose est arrivé à un dénommé Jasmin dont vous


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  1   ignorez le nom mais vous connaissez son rôle ?

  2         R.    Il s’appelait Jasmin.  Je ne connais pas son

  3   nom de famille.  Il y a quelque chose qui lui était arrivé.

  4         Q.    Qu’est-ce qui lui était arrivé ?

  5         R.    Il était membre d’une unité militaire à Zepce

  6   dont j’ignore le nom.  Ce qui lui était arrivé, le soir,

  7   vers minuit, il a été sorti de la cellule numéro 6.  On l’a

  8   appelé en disant : « Jasmin, sors. »  Je n’ai pas vu parce

  9   que ça s’est passé pendant la nuit et les cellules étaient

 10   faites en sorte que rien ne peut être vu.  C’est très haut

 11   mais cela n’est pas important.  Ils l’ont fait sortir et on

 12   a pu l’entendre, ils l’ont battu jusqu’à ce qu’il

 13   s’écroule.  Par la suite, il est mort suite à ce passage à

 14   tabac.  On l’avait battu pendant toute la soirée.

 15         Q.    Il est décédé ?

 16         R.    Oui, oui.  Il a été tué.

 17         Q.    Était-ce le seul exemple d’un mauvais

 18   traitement pendant la nuit ou bien vous avez d’autres

 19   exemples des personnes qui ont été maltraitées pendant la

 20   nuit dans le silo ?

 21         R.    Ce n’était pas le seul cas.

 22         Q.    Quels sont d’autres exemples que vous

 23   pourriez nous donner des choses que vous avez pu entendre

 24   ou voir pendant la nuit ?

 25         R.    Oui.  Ils appelaient les gens pour qu’ils


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  1   sortent.  Ils les battaient avec toutes sortes de choses.

  2         Q.    Y avait-il une occasion avant que vous

  3   n’étiez libéré, enfin, avant que vous ne sortiez vers les

  4   lignes de front de Previla, avez-vous quelque chose qui

  5   était arrivé à quelqu’un qui s’appelait Senaid Mujetekic ?

  6         R.    Oui.  Senaid Mujetekic, oui.

  7         Q.    Que s’était-il passé ?

  8         R.    Nous travaillions là-bas, nous creusions des

  9   tranchées.  Nous étions trois.  On nous a envoyés, nous

 10   deux, vers un village qui se trouvait en aval.  On nous a

 11   demandé d’amener des planches de bois et quand nous sommes

 12   revenus, cet homme gisait là mort et le soldat nous a dit

 13   que, apparemment, il avait essayé de se sauver.

 14         Q.    Cette ligne de front était la ligne de front

 15   entre qui et qui ?

 16         R.    Entre le HVO et l’armija.

 17         Q.    Quand on vous a amené creuser les tranchées,

 18   quel type de nourriture on vous a donné, si jamais on vous

 19   a donné de la nourriture ?

 20         R.    On nous donnait de la nourriture mais c’était

 21   vraiment mauvais.  C’était très mauvais.

 22         Q.    Quel type de liquide on vous a donné ?

 23         R.    De l’eau.

 24         Q.    Cette boisson était-elle largement à votre

 25   disposition ou non ?


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  1         R.    Parfois, on avait suffisamment à boire et

  2   parfois, non.  Ça dépendait à quel endroit on nous envoyait

  3   travailler.

  4         Q.    Sauriez-vous, pendant le temps de votre

  5   détention, si je ne m’abuse, entre juillet et novembre

  6   1993, quel pourcentage du temps étiez-vous forcé à

  7   travailler pour les gens qui vous détenaient ?

  8         R.    Pendant tout ce temps-là, pendant cinq mois.

  9         Q.    Pendant que les personnes mouraient en

 10   creusant les tranchées, pourriez-vous nous dire dans

 11   quelles circonstances elles mouraient ?

 12         R.    La plupart du temps, quand vous creusiez des

 13   tranchées, vous êtes sur la première ligne de front et vous

 14   vous trouvez devant cette ligne de front, devant la

 15   tranchée et vous mourez.  On vous dit : « Bien, c’est les

 16   vôtres qui l’ont tué. »

 17         Q.    Les gens creusaient des tranchées et ils

 18   étaient exposés à ceux de l’autre côté.  Où se trouvaient

 19   les personnes qui vous détenaient ?

 20         R.    Pourriez-vous répéter votre question, s’il

 21   vous plaît ?

 22         Q.    Pendant que vous creusiez des tranchées, vous

 23   vous exposiez au risque d’être tué, où étaient les

 24   personnes qui vous y avaient amené, donc, le HVO ou les

 25   Serbes ?


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12   Page blanche insérée aux fins d’assurer la correspondance entre la

13   pagination anglaise et la pagination française.

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  1         R.    Bien, ils étaient derrière nous, derrière nos

  2   dos.

  3         Q.    Étaient-ils mieux protégés que vous ne

  4   l’étiez ?

  5         R.    Bien sûr.

  6         Q.    Vous avez vu quelque chose concernant des

  7   tombes au cimetière de Zepce.  Pourriez-vous nous en

  8   parler ?  C’est le paragraphe 9.

  9         R.    Oui. 

 10         Q.    Vous avez participé à des enterrements ?

 11         R.    Oui.  J’ai participé aux enterrements. 

 12   Certaines personnes qui mouraient sur la ligne de front

 13   étaient transportées sur des cimetières et d’autres étaient

 14   tout simplement ensevelies sur place en vitesse.

 15         Q.    Est-ce qu’un homme a été tué qui avait

 16   travaillé à vos côtés à Pazaric ?

 17         R.    Oui.

 18         Q.    Avez-vous vu son enterrement ou non ?

 19         R.    Oui.  Il a été enterré tout de suite là-bas à

 20   Pazaric, à Pazaric vers Maglaj.

 21         Q.    À Zepce, combien de tombes avez-vous pu

 22   compter qui étaient liées aux personnes qui ont été tuées

 23   pendant qu’elles creusaient des tranchées ?

 24         R.    À peu près 70.

 25         Me NICE (interprétation) :  Merci beaucoup.  On va


Page 14446

  1   vous poser d’autres questions, Monsieur.

  2         Me NAUMOVSKI (interprétation) :  Merci, Monsieur

  3   le Président.

  4         CONTRE-INTERROGÉ PAR Me NAUMOVSKI

  5         (interprétation) : 

  6         Q.    Monsieur AH, permettez-moi de me présenter. 

  7   Je m’appelle Mitko Naumovski.  Je suis avocat de Zagreb et

  8   je suis l’un des conseils pour Monsieur Kordic.  Je vais

  9   vous poser plusieurs questions maintenant.  Avant de

 10   commencer, je vous demanderais d’attendre quelques secondes

 11   avant de répondre pour que ma question puisse être

 12   interprétée dans les langues officielles du Tribunal.

 13         Monsieur AH, si je vous ai bien compris, vous

 14   étiez membre de la Défense territoriale depuis le mois

 15   d’avril ou mois de mai 1992 ?

 16         R.    Oui.

 17         Q.    Vous êtes resté dans la Défense territoriale

 18   même après la création de la 319e brigade de montagne ?

 19         R.    Oui.

 20         Q.    Elle avait trois compagnies ?

 21         R.    Non.

 22         Q.    Quand vous avez fait votre déclaration aux

 23   enquêteurs du Tribunal au mois de juillet 1997, vous avez

 24   dit que : « Après la création de la 319e brigade de

 25   montagne, il y avait trois compagnies qui étaient restées à


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  1   Zepce et moi, j’étais membre d’une de ces compagnies. »

  2         R.    Les trois compagnies ne se trouvaient pas

  3   dans la ville.  Elles se trouvaient sur la ligne de front

  4   avec les Serbes et ceux qui se trouvaient dans la ville,

  5   c’était deux unités chacune de 50 soldats qui montaient la

  6   garde mais en ville, il n’y avait pas trois compagnies dans

  7   la ville car la municipalité de Zepce ne représente pas que

  8   la ville.  Une municipalité, on sait bien ce que c’est

  9   qu’une municipalité.

 10         Q.    Merci.  Donc, sur les trois compagnies de la

 11   Défense territoriale, il y en avait une d’à peu près 100

 12   hommes qui se trouvait constamment dans la ville ?

 13         R.    Oui.

 14         Q.    Êtes-vous d’accord avec moi que mise à part

 15   cette compagnie de la Défense territoriale, dans la ville

 16   de Zepce, il y avait aussi le siège des Bérets verts ? 

 17   C’était une unité spéciale ?

 18         R.    C’était le bataillon Andrija Tadic, une unité

 19   comme ça ?

 20         Q.    Une unité spéciale ?

 21         R.    Oui.  À peu près comme ça.

 22         Q.    Je vous pose la question.  Êtes-vous d’accord

 23   avec moi que dans la ville de Zepce se trouvait le siège de

 24   l’unité des Bérets verts ?

 25         R.    Oui, mais ils étaient sous le contrôle de


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  1   l’armée de Bosnie-Herzégovine.

  2         Q.    Vous êtes d’accord que leur siège était bien

  3   dans la ville ?

  4         R.    Oui.

  5         Q.    Êtes-vous d’accord avec moi que le

  6   commandement de la Défense territoriale était d’abord dans

  7   l’école secondaire et après, ça a été transféré au silo ?

  8         R.    À côté du silo, là où se trouvait Nova

  9   Trgovina, et le silo a été tenu par les membres du HVO car

 10   du silo, on a attaqué le commandement de l’armée de Bosnie-

 11   Herzégovine.

 12         Q.    Vous êtes d’accord qu’ils étaient dans le

 13   voisinage ?

 14         R.    Oui.  Oui, oui, ils étaient dans le

 15   voisinage.

 16         Q.    Mis à part les Bérets verts, y avait-il une

 17   autre unité spéciale de l’armée de Bosnie-Herzégovine dans

 18   la ville ?

 19         R.    Non.

 20         Q.    Monsieur AH, en tant que membre d’une

 21   compagnie de la Défense territoriale, vous exerciez

 22   différentes tâches dans la ville ?  Vous ne sortiez pas de

 23   la ville ?

 24         R.    Non.

 25         Q.    Pendant la plupart de votre temps en la


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  1   Défense territoriale, vous vous trouviez dans une partie de

  2   la ville qui s’appelait Carsija ?

  3         R.    J’étais à Petkija (ph.) qui se trouve à

  4   l’entrée de la Carsija.

  5         Q.    C’était détenu par l’armée de Bosnie-

  6   Herzégovine ?

  7         R.    Sur ce point, il y avait trois personnes qui

  8   ont été tuées, en fait, deux ont été tuées et une personne

  9   a été blessée.

 10         Q.    Permettez-moi, je vous poserai les questions

 11   et par la suite, le Procureur pourra vous poser des

 12   questions supplémentaires.

 13         Êtes-vous d’accord que ce point a été tenu par

 14   l’armée de Bosnie-Herzégovine ?

 15         R.    Oui.

 16         Q.    Monsieur AH, êtes-vous d’accord avec moi que

 17   dans la ville et même dans la municipalité de Zepce, le

 18   manque de confiance entre l’armée territoriale et l’armée

 19   de la Bosnie-Herzégovine a augmenté une fois que le conflit

 20   en Bosnie centrale ait éclaté entre les musulmans et les

 21   Croates ?

 22         R.    Oui, je crois parce que les Croates étaient

 23   quand même protégés par les Serbes.  Ils étaient avec nous

 24   mais ils avaient aussi une entente avec les Serbes.

 25         Q.    Mais vous êtes d’accord que les provocations


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  1   ne venaient pas que d’un seul côté, les unités musulmanes

  2   provoquaient aussi des Croates ?

  3         R.    Il y avait des provocations qui venaient des

  4   deux cotés.

  5         Q.    J’ai pensé en premier lieu à des provocations

  6   faites parfois par les membres des Bérets verts.

  7         R.    Oui, mais je n’appartenais pas aux Bérets

  8   verts.  Je ne sais pas vraiment.

  9         Q.    Mais cela ne vous est pas inconnu, vous en

 10   avez entendu parler ?

 11         R.    Nous avons tous entendu parler de choses ou

 12   d’autres.  Rien n’était inconnu à personne.

 13         Q.    Nous sommes donc d’accord en principe qu’en

 14   fait dans la ville de Zepce se trouvaient, disons, deux

 15   armées avec deux commandements séparés ?

 16         R.    On ne peut pas dire que c’était vraiment

 17   séparé.  Il y avait des coopérations entre le HVO et

 18   l’armija jusqu’au jour où les tirs ont éclaté mais il y

 19   avait aussi la troisième partie qui s’y est mêlée.

 20         Q.    Monsieur AH, savez-vous que précisément le 24

 21   juin, c’est la fête de la St-Jean Baptiste pour les

 22   catholiques ?  Pouvez-vous me répondre juste oui ou non ?

 23         R.    Non.  Mais est-ce que je peux vous poser une

 24   question ?

 25         Q.    Non.  S’il vous plaît, pouvez-vous répondre à


Page 14451

  1   mes questions ?

  2         M. LE PRÉSIDENT (interprétation) :  Essayons d’y

  3   mettre un peu d’ordre.

  4         Pourquoi, Monsieur Naumovski, cette fête est

  5   importante ?

  6         Me NAUMOVSKI (interprétation) :  Nous en avons

  7   déjà parlé à une occasion, Monsieur le Président.  Je

  8   voulais juste savoir si le témoin était au courant que tous

  9   les Croates, enfin tous les catholiques ont une fête ce

 10   jour-là.

 11         R.    Je ne savais pas.

 12         M. LE PRÉSIDENT (interprétation) :  Monsieur

 13   Naumovski, juste un instant s’il vous plaît.

 14         Je voudrais savoir en quoi est-ce pertinent ? 

 15   Pourquoi posez-vous cette question ?  Quel est l’objectif ?

 16         Me NAUMOVSKI (interprétation) :  La question

 17   était :  Qui a été le premier à attaquer ce jour-là ? 

 18   C’est pour ça que j’avais posé la question.

 19         M. LE PRÉSIDENT (interprétation) :  Mais d’où la

 20   pertinence de la question que c’était une fête ou non ?

 21         Me NAUMOVSKI (interprétation) :  C’est parce que

 22   nous affirmons que les Croates n’avaient pas attaqué ce

 23   jour-là, ils ont été attaqués.  Les Croates se préparaient

 24   à la fête.

 25         M. LE PRÉSIDENT (interprétation) :  Donc, pour


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  1   eux, c’était une fête et donc, ils n’ont pas commencé

  2   l’attaque ?

  3         Me NAUMOVSKI (interprétation) :  Non, ils n’ont

  4   pas attaqué.

  5         M. LE PRÉSIDENT (interprétation) :  On va poser la

  6   question au témoin.

  7         Témoin AH, vous avez entendu donc la suggestion

  8   que les Croates avaient une fête religieuse et donc qu’ils

  9   n’avaient pas lancé l’attaque ?

 10         R.    Cela n’est pas vrai.  J’ignore l’existence de

 11   cette fête mais les Croates se préparaient pour ce jour-là. 

 12   Peut-être qu’ils n’avaient pas prévu d’attaquer ce jour-là

 13   mais ils ont bien attaqué ce jour-là parce qu’ils avaient

 14   fait des tranchées au centre-ville même avant le conflit. 

 15   Tout immeuble, tout bâtiment qu’ils tenaient, bien, ils

 16   avaient creusé des tranchées tout autour.  Peut-être ils

 17   auraient dû attaquer un vendredi puisque ce jour-là, les

 18   musulmans se rendent à la mosquée.

 19         Me NAUMOVSKI (interprétation) :  Merci, Monsieur

 20   le Président.

 21         Q.    Monsieur AH, savez-vous et êtes-vous d’accord

 22   avec moi que le 24 juin 1993, la situation que nous avons

 23   décrite avait atteint son point d’orgue et dans le rayon de

 24   Krnak et à Gornji Papratnica, l’armija est entrée et deux

 25   soldats du HVO ont été tués ?


Page 14453

  1         R.    Non, je ne suis pas au courant.  J’étais à la

  2   maison.

  3         Q.    Savez-vous peut-être ce qui s’était passé à

  4   Begov Han le même jour ?

  5         R.    Je ne sais pas parce que…

  6         Q.    Merci.  Aujourd’hui, vous nous parliez de

  7   votre préparation pour la défense.  Si j’ai bien compris,

  8   dans la défense de votre partie de la ville, vous

  9   participiez, donc, vous qui n’aviez pas d’obligation

 10   particulière, une cinquantaine de personnes.

 11         R.    Moi, j’étais à la maison et au moment où j’ai

 12   entendu les tirs, il a bien fallu que je défende ma maison. 

 13   Je n’ai pas pu quitter ma maison.  Je ne suis pas allé

 14   attaquer une autre maison.  Je n’avais pas d’armes.  Avec

 15   quoi aurais-je pu me défendre ?  Avec une pelle ?

 16         Q.    Mais vous êtes certainement d’accord avec moi

 17   que le conflit a duré pendant presque une semaine entre le

 18   HVO et l’armija ?

 19         R.    Six ou sept jours, mais ils avaient tenu ça

 20   pendant plus de trois mois après.  Oui, oui, de l’autre

 21   côté de la rivière.

 22         Q.    Étant donné que pendant sept jours, il y a eu

 23   des combats, on peut en conclure que d’un point de vue

 24   militaire, vous n’étiez pas dans une position inférieure ?

 25         R.    Bien sûr que non.  J’étais à la maison.


Page 14454

  1         Q.    Êtes-vous d’accord avec moi que la plupart

  2   des maisons dans la ville de Zepce ont été endommagées

  3   pendant cette semaine de combat ?

  4         R.    Oui.  Trois mosquées ont été détruites. 

  5   Elles ont été mises à feu.  Je pense qu’il y a des preuves…

  6   en fait, quatre mosquées pendant les combats.

  7         Q.    Êtes-vous d’accord avec moi que parmi ces 105

  8   personnes que vous avez dit qui étaient avec vous, c’était

  9   tous les gens en âge de combattre ?

 10         R.    Non.  Il y a eu des civils qui étaient âgés

 11   de plus de 60 ans.  Il y avait aussi des personnes âgées.

 12         Me NAUMOVSKI (interprétation) :  Je n’ai plus

 13   d’autres questions, Monsieur le Président.

 14         Merci au témoin aussi.  Merci.

 15         Me MIKULICIC (interprétation) :  Monsieur le

 16   Président, la Défense de Mario Cerkez n’a plus de questions

 17   à poser.

 18         Me NICE (interprétation) :  Il y a les quatre

 19   questions que nous voudrions poser.

 20         RÉINTERROGÉ PAR Me NICE (interprétation) : 

 21         Q.    Vous avez parlé tout à l’heure des quatre

 22   mosquées qui ont été détruites.  Est-ce que vous savez si

 23   ces mosquées éventuellement ont été utilisées comme des

 24   installations militaires et est-ce que vous savez comment

 25   elles ont été détruites ?


Page 14455

  1         R.    Je pense que les mosquées n’ont jamais servi

  2   comme installations militaires.  On sait très bien quel est

  3   l’objectif et quelles sont les raisons-d’être d’une

  4   mosquée, c’est pour faire des prières là-dedans.

  5         Q.    Mais est-ce que vous savez comment ces

  6   mosquées ont été détruites ?

  7         R.    Au centre-ville, elle a été incendiée. 

  8   Trzanska en haut de la ville a été détruite.  Il y avait un

  9   explosif qui a été posé.  Il n’y a que des murs qui sont

 10   restés.  La troisième également a été détruite et

 11   maintenant les travaux de réparation ont été faits.  Puis,

 12   il y avait une quatrième :  C’était une mosquée en bois,

 13   tout ancienne.  Elle aussi, elle a été incendiée.

 14         Q.    On vous a dit que c’est vous qui avez

 15   commencé l’attaque.  Est-ce que d’après vous, c’est vrai ?

 16         R.    Non.  Je ne suis pas au courant.  Je ne sais

 17   pas.  Je sais que nous étions ensemble avec le HVO jusqu’à

 18   la veille du conflit.  Quand je dis ensemble, nous avons

 19   coopéré jusqu’au 24 juin.  Nous avons pratiquement été en

 20   contact permanent avec nos voisins.  Il n’y avait aucun

 21   problème.

 22         Q.    Au moment où vos voisins sont partis de ce

 23   secteur, de cette région où vous avez habité, à la veille

 24   du conflit, ils vous ont expliqué éventuellement quelque

 25   chose ?


Page 14456

  1         R.    Non.  On les a vus sortir de leurs maisons. 

  2   Ils partaient avec des objets qu’ils emportaient avec eux. 

  3   On sentait qu’il y avait quelque chose qui se préparait

  4   mais on n’était pas tout à fait au clair.

  5         Q.    Pendant que vous alliez creuser des

  6   tranchées, quelqu’un vous a-t-il dit que vous-même, vous

  7   étiez fautif pour le malheur qui vous arrivait parce que

  8   c’est vous qui avez commencé l’attaque ?

  9         R.    Non.  Personne ne nous a rien dit.

 10         Q.    Une toute dernière question :  Vous avez dit

 11   que sur le point de contrôle, au niveau de la boucle, ce

 12   point de contrôle avait empêché les choses, enfin, les gens

 13   passaient et que ça dérangeait les gens ?

 14         R.    Oui.  Il y avait les deux représentants de

 15   l’armée qui ont été tués.  Je ne sais pas comment.  Je sais

 16   que c’était la nuit qu’ils ont trouvé la mort et c’était un

 17   obusier ou un lance-roquette.  En fait, je ne sais pas

 18   exactement comment ils ont été tués mais de toute façon, on

 19   a tiré sur eux.

 20         Me NICE (interprétation) :  Merci, Monsieur le

 21   Président.  Ce sont les questions que j’avais à poser.  Je

 22   n’ai plus de questions.

 23         Je voulais tout simplement attirer votre attention

 24   sur le fait qu’en ce qui concerne le creusement de

 25   tranchées, c’est déjà un fait.  Il n’y a rien de


Page 14457

  1   contestable.

  2         M. LE PRÉSIDENT (interprétation) :  Monsieur le

  3   Témoin AH, vous venez de terminer votre déposition.  Je

  4   vous remercie d’être venu témoigner devant le Tribunal

  5   International.  Vous pouvez disposer.

  6         LE TÉMOIN (interprétation) :  Merci.

  7                     [Le témoin se retire]

  8         Me NICE (interprétation) :  Nous avons encore un

  9   témoin.  C’est Monsieur Scott qui est en train de discuter

 10   avec lui.  Je ne sais pas si le témoin est déjà prêt pour

 11   témoigner, et si ce n’est pas le cas, à ce moment-là,

 12   éventuellement, on pourrait traiter un certain nombre de

 13   questions administratives et d’organisation.

 14         Mais de toute façon, c’est Monsieur Scott qui va

 15   pouvoir terminer également sa conversation, pendant la

 16   pause, avec le témoin.  Je lui ai demandé, donc, de venir

 17   ici dans le prétoire.  Je vous demande quelques minutes. 

 18   Il viendrait ici pour nous informer où il en est.

 19         Mais en attendant Me Scott, je pourrais vous dire

 20   ce que nous allons faire la semaine prochaine.

 21         Comme je l’ai déjà prévu, nous n’avons pas de

 22   témoin sauf si nous procédons avec des injonctions.  Je

 23   pense qu’il y a un témoin qui va quand même venir mais il

 24   me semble que si nous coopérons bien que la semaine

 25   prochaine, nous pourrions éventuellement discuter avec


Page 14458

  1   Monsieur Elford et ses cartes.  Mais comme il n’est pas

  2   présent ici, je pense que le mieux c’est qu’il vienne ici

  3   pour se présenter, qu’il nous dise ce qu’il a fait sur ce

  4   plan-là et par la suite, on va pouvoir en discuter.

  5         Nous avons également un autre témoin, Spork,

  6   enquêteur qui sera à notre disposition le jeudi… le mardi,

  7   excusez-moi, et pas le lundi.  Il pourra nous entretenir

  8   sur la brigade de Vitez et les pièces à conviction.

  9         Ces deux témoins sont les premiers sur la liste. 

 10   Nous allons pouvoir préparer également d’autres documents

 11   pour les témoins qui éventuellement seront demandés à

 12   comparaître.

 13         M. LE PRÉSIDENT (interprétation) :  Nous pouvons

 14   voir maintenant la liste du 4 février.  Il y a deux

 15   témoins, deux témoins qui ont été déjà convoqués pour la

 16   semaine prochaine.  Le dernier pour cette semaine est le

 17   numéro 8 de la liste.

 18         Me NICE (interprétation) :  Je ne sais pas si on

 19   regarde la même liste.  Laissez-moi voir s’il vous plaît.

 20         Je crains que je ne dispose pas de cette liste.

 21         M. LE PRÉSIDENT (interprétation) :  Mais ce n’est

 22   pas grave.  J’ai ici sous mes yeux une liste de témoins et

 23   c’est marqué que deux témoins sont cités avec injonction. 

 24   Il y en a un qui est malade.  Il y a l’autre qui ne

 25   souhaite pas comparaître.  Il nous reste les deux.


Page 14459

  1         Mais est-ce que vous avez d’autres témoins à part

  2   ceux dont vous avez parlés ?

  3         Me NICE (interprétation) :  Non.  On en a un seul

  4   pour le moment.  C’est le numéro 4, l’initiale M.D.  Je ne

  5   sais pas quel est le numéro mais, de toute façon, nous ne

  6   savons pas comment vont répondre les témoins aux dernières

  7   injonctions.  Nous espérons qu’ils vont comparaître mais

  8   nous ne sommes pas optimistes quand même et nous

  9   souhaiterions tout simplement de travailler de manière

 10   beaucoup plus efficace pour la semaine du 28 car je ne

 11   pense pas que les témoins puissent venir à d’autres dates. 

 12         On peut, éventuellement, voir si quelqu’un peut

 13   venir un peu avant mais pour le moment, ce n’est pas

 14   encourageant d’après les informations que nous disposons. 

 15   Nous avons le témoin numéro 3.  Les initiales de ce témoin,

 16   ce sont A.H.

 17         Maintenant, nous avons pu découvrir qu’il s’agit

 18   d’un témoin qui habite dans un pays étranger et nous avons

 19   été informés également qu’il ne dispose d’aucun passeport,

 20   d’aucun document de voyage.  C’est la raison pour laquelle

 21   son statut n’est pas encore résolu et ce n’est pas facile

 22   non plus de le résoudre en peu de temps.

 23         C’est une des difficultés auxquelles nous devons

 24   faire face.

 25         M. LE PRÉSIDENT (interprétation) :  Mais nous vous


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  1   serions gré également d’avoir cette dernière liste qui est

  2   mise à jour.

  3         Me NICE (interprétation) :  Je vais demander à

  4   Madame Bower de vous donner la liste qui est mise à jour au

  5   cours de la matinée.  C’est sur la base de cette liste que

  6   nous allons pouvoir en parler.

  7         M. LE PRÉSIDENT (interprétation) :  La semaine

  8   prochaine, nous pourrions également faire autre chose.  La

  9   Chambre considère qu’il serait utile, au moment où nous

 10   allons parler de ces témoins de comptes rendus, qu’il

 11   serait utile également de savoir sur quelle partie du

 12   compte rendu se réfèrent ces témoins.  Nous pourrions peut-

 13   être en parler un peu plus en détail la semaine prochaine. 

 14   Ce sont les deux parties qui peuvent, éventuellement, nous

 15   en parler.

 16         Me NICE (interprétation) :  Il y a autre chose

 17   également que nous pourrions faire.  Ce sont les pièces à

 18   conviction qui n’ont pas été traitées.  Nous avons reçu un

 19   certain nombre de réponses, des objections. 

 20         Monsieur Lopez-Terres également doit nous donner

 21   la réponse très détaillée et c’est en fonction de cette

 22   réponse que nous allons décider si, éventuellement, nous

 23   allons citer un certain nombre de témoins pour voir d’abord

 24   ce qui est contestable, si on peut aboutir à un accord ou

 25   non et je suis sûr que pendant une période, nous devons


Page 14461

  1   coopérer et puis je pense également que la Chambre devrait

  2   disposer d’une bibliothèque et de documents beaucoup plus

  3   fouillés.

  4         Je suis désolé de voir que Me Scott n’est pas là

  5   parmi nous.  C’est un peu trop tôt peut-être de faire la

  6   pause mais si ça convient, je pourrais peut-être demander

  7   ex parte avant la pause.

  8         M. LE PRÉSIDENT (interprétation) :  Oui, sauf si

  9   la Défense a, éventuellement, quelques objections, nous

 10   pourrions maintenant organiser ex parte, et ensuite, une

 11   pause jusqu’à 11 h 30, et tout de suite après, poursuivre.

 12         Combien ça va durer, s’il vous plaît ?

 13                     [La Chambre discute]

 14         M. LE PRÉSIDENT (interprétation) :  Je pense que

 15   nous pourrions nous retirer maintenant et ensuite,

 16   travailler en ex parte.

 17         --- L’audience est suspendue à 10 h 38

 18         pour une audience ex parte

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13    Pages 14462 – 14477 expurgées – Audience ex parte à huis clos.

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  1         --- Reprise de l’audience à 11 h 43

  2         M. LE PRÉSIDENT (interprétation) :  Oui.

  3         Me NICE (interprétation) :  En ce qui concerne les

  4   transcripts, le dernier document dont nous avons parlé

  5   c’est celui de 24 pages.  Je pense qu’au début, c’est Me

  6   Scott qui l’a rédigé.  J’aimerais savoir si les Juges ont

  7   eu le temps de l’examiner, ce qui nous évitera de passer

  8   par le document dans son intégralité, point par point.

  9         M. LE PRÉSIDENT (interprétation) :  Je ne suis pas

 10   sûr que c’est sûr sans le traverser point par point.  Tout

 11   d’abord, il y avait, bien sûr, la décision Tulica

 12   concernant les comptes rendus des dépositions de témoins

 13   qui ont déjà témoigné dans cette affaire et leurs comptes

 14   rendus ne pouvaient pas être acceptés.

 15         Puis, il y a eu les comptes rendus d’autres

 16   témoins qui n’ont pas déposé dans cette affaire et qui ont

 17   été acceptables sous réserve de la demande de la Défense de

 18   procéder au contre-interrogatoire.  Donc, de toute façon,

 19   c’est la procédure que nous allons adopter.

 20         Me NICE (interprétation) :  Oui.

 21         M. LE PRÉSIDENT (interprétation) :  Puis, si nous

 22   regardons maintenant le document de la Défense, parce que

 23   peut-être ce ne serait pas plus mal que l’on commence par

 24   cela, nous pouvons voir qu’il y a certains cas que la

 25   Défense considère cumulatifs ou duplicatifs, mais bien sûr,


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  1   il revient aux Juges de décider de cela et d’établir si tel

  2   est le cas ou pas.

  3         Ensuite, il y a également certains éléments

  4   concernant l’admissibilité de documents et puis des

  5   objections sur la base de témoignages de deuxième main et

  6   ce genre de choses.  Bien sûr, il est exact de dire que

  7   certaines dépositions se répètent mais quelle est la

  8   procédure que vous proposez vous-même ?

  9         Me NICE (interprétation) :  Tout d’abord, vous

 10   avez parlé en termes généraux des objections de base.  La

 11   Défense demande également d’obtenir les documents que, par

 12   exemple, les témoins avaient pendant leur déposition alors

 13   que les parties ne les avaient pas, par exemple, des

 14   documents tels que des journaux et des choses semblables. 

 15   Puis parfois, apparemment, un certain témoin a menti au

 16   cours de sa déposition.  Parfois, bien sûr, c’est le

 17   document qui a permis, qui peut permettre de révéler ce

 18   mensonge.

 19         Ensuite, l’on mentionne également deux thèmes

 20   généraux, à savoir la question concernant le rôle de Kordic

 21   et puis l’absence de certains bulletins d’informations

 22   militaires, c’est-à-dire certains bulletins d’informations

 23   militaires ne portent pas sur l’une des périodes

 24   pertinentes.

 25         Nous considérons, avec tout le respect que nous


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  1   devons à nos collègues de la Défense, que les objections ne

  2   sont pas particulièrement fondées et je souhaite, avant

  3   d’entendre les objections des collègues de la Défense,

  4   attirer l’attention des Juges sur ce que vous, Monsieur le

  5   Président, avez dit ce matin en ce qui concerne la

  6   sélection de points pertinents.  Bien sûr, il s’agirait là

  7   d’un long travail mais il va falloir le faire.

  8         En ce qui concerne les témoins de comptes rendus,

  9   nous nous attendions à ce qu’ils soient tous admis.  Il est

 10   normal que les Juges ne doivent pas lire l’ensemble de ces

 11   documents tout de suite mais les dossiers peuvent être

 12   versés au dossier dans leur intégralité et ensuite, les

 13   parties peuvent se servir de certaines parties de ces

 14   comptes rendus selon leur besoin.

 15         Bien sûr, en ce qui concerne ce travail de

 16   préparation, nous allons le faire le moment voulu et si les

 17   Juges souhaitent que ceci se fasse au cours de la semaine

 18   prochaine, nous allons essayer de le faire.

 19         M. LE PRÉSIDENT (interprétation) :  Peut-être il

 20   faudrait que nous recevions les indications en ce qui

 21   concerne les parties auxquelles vous allez vous référer.

 22         Me NICE (interprétation) :  Oui.  Nous savons que,

 23   par exemple, il y a certains témoins de villages qui vont

 24   donner des récits concernant les événements qui se sont

 25   produits dans leur village.


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  1         Il y a une autre question qui reste ouverte, la

  2   question de savoir s’il est possible de se limiter à

  3   certaines parties très sélectionnées et l’exemple de cela

  4   est l’exemple de la déposition Blaskic.  Nous voyons à la

  5   page 24 du document de la Défense que rien n’empêche le

  6   Procureur de citer à la barre ses propres témoins mais bien

  7   sûr, nous n’allons probablement pas faire cela, compte tenu

  8   du fait que les accusés dans les deux affaires avaient des

  9   intérêts identiques ou bien semblables, mais si nous

 10   souhaitons simplement avoir des comptes rendus de témoins

 11   concernant, par exemple, certains appels téléphoniques que

 12   le témoin a faits et si la Défense souhaite procéder au

 13   contre-interrogatoire du témoin concernant ce sujet, il ne

 14   serait pas nécessaire de compliquer les choses plus, à

 15   savoir, il serait possible de limiter le contre-

 16   interrogatoire à ce point précis.

 17         En ce qui concerne le Général Blaskic, nous

 18   n’avons pas l’intention de le citer à la barre pour que

 19   celui-ci puisse être contre-interrogé sur tous les points

 20   imaginables.

 21         Cela dit, nous aimerions connaître la décision des

 22   Juges concernant les objections qui ont été présentées.

 23         En ce qui concerne le dossier Tulica, nous

 24   considérons que la Défense doit procéder au contre-

 25   interrogatoire afin de savoir pourquoi il n’est pas


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  1   possible d’accepter ces témoins.

  2         M. LE PRÉSIDENT (interprétation) :  La Défense

  3   souhaite-t-elle ajouter quelque chose ?

  4         Me SAYERS (interprétation) :  Juste un point

  5   général pour le compte rendu, Monsieur le Président.

  6         Nous sommes préoccupés par le versement au dossier

  7   de l’ensemble de certains comptes rendus d’audience des

  8   autres affaires dans cette affaire-ci.  Il faut savoir que

  9   40 pour cent des témoins a demandé une forme de mesures de

 10   protection ou une autre et nous n’avons pas fait

 11   d’objection à ce sujet mais je dois exprimer mon inquiétude

 12   face à la possibilité de verser au dossier 40 comptes

 13   rendus d’audience, et d’après notre calcul, il s’agit de 12

 14   300 pages et il est évident que ces documents-là, notre

 15   client ne pourra jamais les lire dans leur intégralité.

 16         M. LE PRÉSIDENT (interprétation) :  Mais nous

 17   aurons l’occasion de lire les comptes rendus et d’évaluer

 18   sur la base de l’interrogatoire ou bien du contre-

 19   interrogatoire quelle est la fiabilité des propos du

 20   témoin.  Bien sûr, nous ne pourrons pas conclure quoi que

 21   ce soit sur le comportement du témoin mais le reste, nous

 22   pourrons conclure sur la base des textes.

 23         Me SAYERS (interprétation) :  Oui, je suis

 24   d’accord avec vous, Monsieur le Président, mais si l’on

 25   voit la personne et la manière dont elle parle, il est


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  1   possible d’aboutir à certaines conclusions.  D’ailleurs,

  2   vous êtes des Juges professionnels, donc, inutile que je

  3   vous explique ces choses-là.

  4         Deuxièmement, je souhaite vous rappeler des

  5   arguments que j’ai déjà avancés en ce qui concerne

  6   l’affaire Aleksovski mais je ne vais pas me répéter en ce

  7   qui concerne ce que j’ai dit dans le cadre du procès

  8   Aleksovski.

  9         Il y a deux points de moindre importance également

 10   que le Procureur a mentionnés, d’un côté, les documents qui

 11   ont été mis à la disposition des avocats dans d’autres

 12   affaires mais non pas à nous comme, par exemple, le journal

 13   qui a été utilisé au cours de l’interrogatoire d’un autre

 14   témoin, Monsieur Ashdown, ensuite, certains télégrammes qui

 15   ont été employés.  Nous avons essayé de les obtenir

 16   également mais nous n’avons pas réussi et nous trouvons

 17   ceci plutôt étrange.  Donc, il s’agit de documents que la

 18   Défense dans les autres affaires… a eu lieu.  Nous, nous

 19   n’avons pas réussi à obtenir ces documents.

 20         Donc, ceci constitue l’essentiel de nos

 21   objections.

 22         Finalement, en ce qui concerne le Général Blaskic…

 23         M. LE PRÉSIDENT (interprétation) :  En ce qui

 24   concerne ce point, il va falloir que l’on ait un débat

 25   séparé à ce sujet.


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  1         Allez-y, Me Mikulicic.

  2         Me MIKULICIC (interprétation) :  Monsieur le

  3   Président et Messieurs les Juges, malheureusement, Me

  4   Kovacic n’est pas présent ici aujourd’hui et c’est lui qui

  5   se préoccupe de cet aspect-là dans notre Défense mais je

  6   peux dire donc juste quelques observations générales.

  7         En ce qui concerne l’affaire Aleksovski, en ce qui

  8   concerne les comptes rendus utilisés dans cette affaire,

  9   nous avons pu constater qu’il s’agissait d’une procédure

 10   adoptée juste dans des cas exceptionnels alors qu’ici, il

 11   s’agit de la possibilité de verser au dossier 48 comptes

 12   rendus d’audience.  Donc, il y a une grande différence

 13   entre cette approche proposée aujourd’hui et l’approche qui

 14   avait été adoptée dans l’affaire Aleksovski et nous ne

 15   considérons pas que ceci puisse être une solution

 16   satisfaisante pour la Défense Cerkez.

 17         Mais bien sûr, nous pouvons nous mettre d’accord

 18   sur certaines circonstances, mais si j’ai bien compris en

 19   ce qui concerne ces détails-là, nous pourrons en discuter

 20   la semaine prochaine et c’est Monsieur Kovacic qui est en

 21   train de travailler sur la préparation de notre Défense qui

 22   pourra se présenter.

 23         M. LE PRÉSIDENT (interprétation) :  Ceci ne nous

 24   satisfait pas puisqu’il a été annoncé que nous allions

 25   parler de ces transcripts.  Donc, nous ne pouvons pas


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  1   accepter le fait que simplement, il n’est pas ici et qu’il

  2   ne peut pas se prononcer.

  3         Est-ce qu’il est à La Haye ou ailleurs, Me

  4   Mikulicic ?

  5         Me MIKULICIC (interprétation) :  Non, il est dans

  6   le bureau.  Il peut se rendre ici d’ici 15 minutes et si

  7   les Juges le souhaitent, il peut se joindre à nous cet

  8   après-midi et exposer ses arguments.

  9                     [La Chambre discute]

 10         M. LE PRÉSIDENT (interprétation) :  Monsieur

 11   Scott, d’après ce que j’ai cru comprendre, vous n’êtes pas

 12   prêt avec votre témoin ?

 13         Me SCOTT (interprétation) :  Nous ne pouvons pas

 14   être à deux endroits à la fois, malheureusement.

 15         M. LE PRÉSIDENT (interprétation) :  Merci.

 16                     [La Chambre discute]

 17         Me SCOTT (interprétation) :  Si vous permettez, je

 18   pourrais peut-être faire une suggestion.

 19         Bien sûr, il y a toute une série de témoins qui

 20   n’ont rien à faire avec Monsieur Cerkez.

 21         M. LE PRÉSIDENT (interprétation) :  Dans un

 22   certain nombre de cas, il n’y a pas d’objection et nous

 23   pouvons peut-être regarder ces cas-là.  Essayons au moins

 24   de résoudre un certain nombre de cas.

 25         Les témoins où il n’y a pas d’objection, d’après


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  1   ce que j’ai cru comprendre, sont les témoins numéro 5 et

  2   numéro 6.

  3         Me NICE (interprétation) :  Je crois que le numéro

  4   16 pourrait être sur la liste… le 22 aussi.

  5         M. LE PRÉSIDENT (interprétation) :  32.

  6         Me NICE (interprétation) :  Et 43.

  7         M. LE PRÉSIDENT (interprétation) :  Je suis aussi

  8   en train de lire le document et j’essaie de voir s’il n’y a

  9   pas d’autres domaines dans lesquels il n’y avait pas de

 10   contestation.

 11         Concernant Monsieur Kordic : 25, 29, 34 et 39.

 12         Ce que nous pourrions peut-être faire est la chose

 13   suivante :  Nous pourrions peut-être essayer de traiter une

 14   série de questions où de la part de Monsieur Cerkez, il n’y

 15   pas d’objection.

 16         Monsieur Mikulicic, pourriez-vous appeler Monsieur

 17   Kovacic pour qu’il soit ici à 2 h 30 pour que nous

 18   entendions son avis en la matière ?

 19         Me NICE (interprétation) :  Je suis tout à fait

 20   d’accord avec Me Sayers.  Il n’est peut-être pas nécessaire

 21   d’avoir des audiences publiques.  La Chambre en a parlé ce

 22   matin.  Je vois que les résumés du matériel peuvent être

 23   lus dans le compte rendu assez rapidement et bien sûr, les

 24   arguments avancés et les jugements qui doivent être faits

 25   dans la mesure où ils se basent sur le témoin.


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  1                     [La Chambre discute]

  2         M. LE PRÉSIDENT (interprétation) :  Cette position

  3   n’est pas satisfaisante.  Nous allons faire ce que nous

  4   pouvons sans Monsieur Kovacic.

  5         J’ai mentionné et le Juge Bennouna m’a dit qu’il

  6   faudrait peut-être examiner cette matière du point de vue

  7   des catégories dont j’avais parlé… excusez-moi, j’avais

  8   éteint le micro.

  9         Je vais parler d’un certain nombre de catégories

 10   et le Juge Bennouna indique qu’il serait peut-être bon de

 11   voir ces comptes rendus d’audience dans l’optique de ces

 12   catégories.  Il serait peut-être bon de commencer par les

 13   points où il semble que Monsieur Cerkez n’a pas d’objection

 14   mais il y a des objections en provenance de la part de

 15   Monsieur Kordic.

 16         Je pense notamment à numéro 3, Monsieur Ashdown

 17   qui a déposé sur le sujet d’une conversation qu’il avait

 18   eue avec le Dr Tudjman.  L’objection était, semble-t-il

 19   qu’il s’agissait d’une conversation lors de laquelle on

 20   avait bu pendant un dîner.  À l’époque, il y a eu beaucoup

 21   de publicité là-dessus et on avait discuté sur combien

 22   était bu. Quelle est l’importance que nous allons donner,

 23   c’est à nous de le faire mais en tout cas, aussi, on avait

 24   mentionné un journal.  C’est aussi quelque chose qu’il faut

 25   examiner.


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  1         Me SAYERS (interprétation) :  Je crois qu’il faut

  2   que je vous expose le point de vue de Monsieur Kordic.  Le

  3   conseil de la Défense, dans le cadre de l’affaire Blaskic,

  4   avait une objection qui va peut-être être retirée mais nous

  5   pensions qu’il fallait émettre une objection dans l’optique

  6   de ce qu’avait mentionné le conseil dans l’affaire Blaskic

  7   et cela n’avait pas été mis à notre disposition.

  8         M. LE PRÉSIDENT (interprétation) :  Où est le

  9   journal ?

 10         Me NICE (interprétation) :  Ce n’était pas une

 11   pièce à conviction.  Nous avons essayé de trouver un

 12   exemplaire dans ce bâtiment mais nous n’avons pas réussi à

 13   le faire.  Si cela avait été d’une importance, il aurait

 14   certainement été devenu une pièce à conviction dans le

 15   cadre de l’affaire Blaskic.

 16         Si nous pouvons trouver un exemplaire du journal,

 17   nous allons le faire.  Nous avons déjà demandé de l’aide à

 18   un ministère à Londres et nous n’aurons aucune objection à

 19   ce que la Défense se réfère à tout type de conclusions

 20   auxquelles on peut arriver dans le cadre de l’affaire

 21   Kupreskic.

 22         Puisque j’ai déjà la parole, je voudrais demander

 23   à la Chambre de considérer une audience publique si ce

 24   témoignage est pris, de lire le témoignage puisque nous

 25   sommes en audience publique et si le résumé n’est pas


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13   pagination anglaise et la pagination française.

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  1   suffisant, on pourrait lire un résumé qui est plus détaillé

  2   mais je pense que ça pourrait être largement suffisant en

  3   audience publique.

  4         M. LE PRÉSIDENT (interprétation) :  Nous pouvons

  5   passer maintenant à l’affaire de Gomionica et je crois

  6   qu’il y a une objection.  Il avait parlé de l’existence

  7   d’un tireur embusqué sans en avoir des connaissances

  8   directes.  Je crois que c’est la Chambre qui doit décider

  9   mais il faudrait que je vous entende à ce propos.

 10         Me SAYERS (interprétation) :  Je pense que c’est à

 11   la Chambre de prendre une décision.

 12         M. LE PRÉSIDENT (interprétation) :  Numéro 5 :  Il

 13   n’y a pas d’objection.

 14         Numéro 6 :  Il n’y a pas d’objection.

 15         Numéro 7 :  Une fois de plus, il n’y a pas

 16   d’objection de la part de Monsieur Cerkez.  Il s’agit ici

 17   d’un témoin de Rotilj et l’objection était quant à la

 18   consistance du témoignage et aussi, il y avait un problème

 19   quant au temps lié à certaines paroles.

 20         Me SAYERS (interprétation) :  Je pense que pour

 21   pouvoir être vraiment équitables et pour pouvoir évaluer

 22   l’impact du témoignage tout entier, nous devrions être en

 23   mesure de voir les pièces à conviction.

 24         M. LE PRÉSIDENT (interprétation) :  Qu’est-ce

 25   qu’en pense l’Accusation ?


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  1         Me SCOTT (interprétation) :  Je n’ai pas regardé

  2   ces deux pièces à conviction.  D21 et 22 sont apparemment

  3   les pièces à conviction de la Défense et je crois qu’en

  4   principe, nous ne devrions pas avoir d’objection mais, bien

  5   sûr, il faut que je souligne que nous n’avons pas vu ces

  6   pièces à conviction.

  7         M. LE PRÉSIDENT (interprétation) :  Nous pourrions

  8   faire exactement la même remarque quant au témoin suivant. 

  9         Me SCOTT (interprétation) :  372, je suppose.  Je

 10   ne pense pas qu’il y ait des raisons pour que nous ne

 11   communiquions pas cela.

 12         M. LE PRÉSIDENT (interprétation) :  Voulez-vous

 13   dire autre chose quant au numéro 8 ?

 14         Me SAYERS (interprétation) :  Non.

 15         M. LE PRÉSIDENT (interprétation) :  Numéro 9 : 

 16   C’est quelque chose sur quoi on ne va plus s’appuyer.

 17         Numéro 10 :  Il s’agit de l’un des témoins qui

 18   fait un témoignage direct quant à Monsieur Kordic.  Il

 19   parle d’un contact rapproché avec le Colonel Blaskic et

 20   Monsieur Kordic et avec d’autres personnes et des unités

 21   spéciales mais il y a une objection de la part de Monsieur

 22   Cerkez.

 23         J’ai vu qu’il n’y avait pas d’objection de la part

 24   de Monsieur Kordic mais il y a une objection de la part de

 25   Monsieur Cerkez.


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  1         Me SAYERS (interprétation) :  Quant à Monsieur

  2   Kordic, comme vous voyez, nous n’avons pas d’objection

  3   quant au témoignage de ce témoin.  Nous pensons que c’est

  4   un témoignage pertinent mais notre objection se rapporte au

  5   résumé tout simplement parce que la dernière phrase n’est

  6   pas précise.

  7         M. LE PRÉSIDENT (interprétation) :  C’est autre

  8   chose.  Au moment où c’est accepté, il faut que ce soit

  9   tout à fait précis mais pour l’instant, cela n’a pas

 10   d’importance.

 11         Il y a une objection liée à Monsieur Cerkez.  Même

 12   si Monsieur Kovacic n’est pas présent actuellement, quelle

 13   est la position de l’Accusation par rapport à ce témoin ?

 14         Me NICE (interprétation) :  Quant au numéro 10,

 15   l’objection de la part de Monsieur Cerkez, excusez-moi, je…

 16   oui, je me suis trompé ici.  Je pensais qu’il n’y avait pas

 17   d’objection.  Or, il y en a une.

 18         Il se peut que nous puissions rayer les passages

 19   liés à Cerkez et cela nous permettra de régler…

 20         M. LE PRÉSIDENT (interprétation) :  Oui.  Vous

 21   pourriez peut-être parler avec Monsieur Kovacic.

 22         Me NICE (interprétation) :  Oui, ou trouver une

 23   autre solution.  Excusez-moi, j’avais mal lu le document.

 24         M. LE PRÉSIDENT (interprétation) :  Numéro 11 : 

 25   Il semble que l’objection se réfère au fait que cela parle


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  1   des événements qui ne couvrent pas la période de l’acte

  2   d’accusation.  Une fois de plus, c’est une question

  3   d’admissibilité.

  4         Me SAYERS (interprétation) :  Oui, absolument. 

  5   C’est à la Chambre de décider si c’est admissible ou non,

  6   si c’est recevable ou non.

  7         M. LE PRÉSIDENT (interprétation) :  Numéro 12 : 

  8   Nous ne connaissons pas l’opinion de Monsieur Kovacic en la

  9   matière.  On questionne la crédibilité.

 10         C’est une fois de plus quelque chose que les Juges

 11   peuvent évaluer mais quant au résumé, ce témoin donne des

 12   témoignages directs sur les deux accusés.

 13         Me NICE (interprétation) :  On ne voit pas des

 14   objections que les accusés contestent la déposition.  Donc,

 15   il n’y a pas besoin de contre-interrogatoire.  Pour tout le

 16   reste, c’est une question d’évaluation de la part des

 17   Juges.

 18         Me SAYERS (interprétation) :  Au nom de la Défense

 19   de Monsieur Kordic, toute la déposition de ce témoin est

 20   contestée.

 21         M. LE PRÉSIDENT (interprétation) :  Ce témoin

 22   était commandant de la Défense territoriale à Vitez.  Donc,

 23   bien évidemment, quelqu’un qui a joué un rôle important

 24   dans les événements.  Personnellement, je pense qu’il

 25   faudrait appeler ce témoin à la barre.


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  1         [Le Président discute avec le conseiller

  2   juridique]

  3         M. LE PRÉSIDENT (interprétation) :  Numéro 13 ?

  4         Me NICE (interprétation) :  13 est l’un des

  5   témoins que nous pourrions rayer de la liste.

  6         M. LE PRÉSIDENT (interprétation) :  Donc, on raie

  7   le numéro 13 de la liste.

  8         Me NICE (interprétation) :  Il en va de même pour

  9   le numéro 14.

 10         Avant de continuer, il faut que je vous dise que

 11   par rapport au numéro 12, d’après ce que nous avons compris

 12   dernièrement, il n’a pas envie d’avoir quoi que ce soit à

 13   faire avec ce Tribunal depuis son témoignage dans le cadre

 14   de l’affaire Blaskic.  Peut-être qu’il faudra le changer de

 15   catégorie et il faudra peut-être demander une assignation à

 16   comparaître mais on verra ça ultérieurement.

 17         M. LE PRÉSIDENT (interprétation) :  Numéro 15 : 

 18   Il n’y a pas d’objection de la part de Monsieur Cerkez et

 19   il y a une objection de la part de Monsieur Kordic.  Une

 20   grande partie d’une séance à huis clos partiel n’a pas été

 21   communiquée à la Défense.

 22         Me NICE (interprétation) :  Nous l’avons fait

 23   hier.

 24         Me SAYERS (interprétation) :  Je n’ai pas encore

 25   eu l’occasion de le lire mais si la Chambre nous le permet,


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  1   nous donnerons notre réponse demain matin.  Merci.

  2         M. LE PRÉSIDENT (interprétation) :  En ce qui

  3   concerne le témoin 16, il n’y a aucune objection.

  4         Le numéro 17 :  Pas d’objection de la part de

  5   Monsieur Cerkez.  Il s’agit de la description de l’attaque

  6   à l’égard de Svinjarevo le 18 avril.  C’est un témoin

  7   également qui parle des villages et il y a une objection

  8   qui a été formulée d’un témoignage qui n’est pas

  9   consistant.  C’est la raison pour laquelle il faut,

 10   éventuellement, joindre un certain nombre de pièces à

 11   conviction.

 12         Ce qui est important également et encore plus

 13   important, la Défense ne dispose pas de déposition à huis

 14   clos, pas de pièce à conviction non plus.

 15         Est-ce que le Procureur peut nous aider ?

 16         Me SCOTT (interprétation) :  Oui, bien évidemment. 

 17   Nous allons remettre tous ces documents très prochainement

 18   dont il est question dans ces deux catégories.

 19         M. LE PRÉSIDENT (interprétation) :  Pourriez-vous

 20   le faire aujourd’hui, au cours de la journée ?

 21         Me SCOTT (interprétation) :  Oui, bien évidemment.

 22         M. LE PRÉSIDENT (interprétation) :  Dans les 24

 23   heures qui suivent au plus tard ?

 24         Me SCOTT (interprétation) :  D’accord.

 25         M. LE PRÉSIDENT (interprétation) :  Numéro 18 : 


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  1   Une fois de plus, il s’agit d’un témoin qui relate les

  2   événements dans la région de Vitez.  Il appartient à

  3   BRITBAT.  Il y avait la question qui a été posée au sujet

  4   de la pertinence.  C’est une question que la Chambre

  5   tranchera ainsi que de la valeur probatoire.

  6         Par la suite, on parle également de la vidéo et

  7   d’un interrogatoire direct. 

  8         Me Sayers, vous avez quelque chose à nous dire ?

  9         Me SAYERS (interprétation) :  Je pense que la

 10   cassette vidéo a été enregistrée à Ahmici le 16 avril, au

 11   moment où les unités de BRITBAT patrouillaient et non

 12   seulement dans un secteur du village, comme ceci a été dit

 13   lors de la déposition d’un certain nombre de témoins, mais

 14   dans l’ensemble du village, partie haute, partie basse, le

 15   long de la route qui lie les deux parties du village.

 16         C’est la raison pour laquelle nous considérons que

 17   ce témoin pourrait également éclairer quelque peu ce qui

 18   s’est passé dans le village au niveau des conflits et des

 19   combats.

 20         Par la suite, j’aimerais attirer votre attention

 21   sur un autre fait.  La Chambre est déjà au courant.  Vous

 22   savez que pour nous, il est extrêmement difficile de

 23   déterminer ce qui s’est passé véritablement à Ahmici.  Il

 24   est vrai que ça faisait l’objet d’un certain nombre

 25   également de présentations des éléments de preuve dans


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  1   d’autres affaires mais il me semble que ce qui s’est passé

  2   véritablement ce jour-là, le dernier mot n’est pas encore

  3   dit.

  4         C’est la raison pour laquelle il faudrait

  5   véritablement investiguer auprès des personnes qui étaient

  6   sur place et qui ont pu voir de leurs propres yeux ce qui

  7   s’est passé.  Si mes souvenirs sont bons, je considère que

  8   pour le moment, personne jusqu’à maintenant n’a

  9   véritablement témoigné dans ce sens-là et c’est, par

 10   conséquent, un témoin qui n’est pas nécessairement le

 11   meilleur mais un des témoins qui pourraient éclairer ce

 12   sujet-là, mettre un peu plus de lumière à ce sujet-là.

 13         Je voudrais également, Monsieur le Président,

 14   Messieurs les Juges, dire qu’un bon nombre de témoins ont

 15   parlé de ces mêmes événements et il y a un moment qui

 16   arrive où ce cumul de témoins est plutôt réduit à zéro.

 17         M. LE PRÉSIDENT (interprétation) :  C’est la

 18   Chambre qui va en trancher.

 19         Est-ce que la cassette vidéo a été enregistrée, a

 20   été remise à la disposition ici, ou bien il s’agit d’une

 21   pièce à conviction qui est séparée ?  Vous voulez poser les

 22   questions à ce sujet-là ?

 23         Me SAYERS (interprétation) :  Oui.  Si mes

 24   souvenirs sont bons, je pense que c’est lui qui nous avait

 25   remis la cassette vidéo.  Il s’agissait d’une cassette


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  1   vidéo qui a été enregistrée ou, éventuellement, des soldats

  2   qui étaient sous son commandement.

  3         M. LE PRÉSIDENT (interprétation) :  Le témoin

  4   numéro 19 :  Une fois de plus, le témoin qui était membre

  5   de BRITBAT, qu’est-ce qu’il cite, qu’est-ce qui pourrait

  6   éventuellement être traité comme quelque chose de cumulatif ?

  7   Il a été dit justement qu’il s’agissait d’un témoin de

  8   tel type, de telle catégorie.

  9         [Les conseils de l’Accusation discutent]

 10         Me SCOTT (interprétation) :  Monsieur le

 11   Président, je vais donner la parole à Monsieur Lopez-

 12   Terres, mais nous avons revu cette liste.  On a éliminé un

 13   peu plus que quatre témoins.

 14         Il y a un certain nombre d’aspects au sujet de ce

 15   témoin qui sont importants.  Il ne s’agit pas uniquement de

 16   Ahmici.  Nous avons beaucoup d’autres pièces à conviction

 17   qui ont été versées mais c’est un témoin qui parle d’autres

 18   secteurs qui sont liés à Stari Vitez.

 19         Très franchement parlant, Monsieur le Président,

 20   il ne suffit pas que la Défense maintient tout simplement

 21   qu’il s’agit d’un témoin dont le témoignage sera cumulatif,

 22   il y a des différences d’un village à l’autre.  Ça c’est un

 23   premier point.

 24         Ensuite, nous considérons qu’une déposition qui

 25   serait supplémentaire serait indispensable.


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  1         M. LE PRÉSIDENT (interprétation) :  D’accord.

  2         Nous sommes arrivés au point 20.  Je pense que les

  3   mêmes arguments sont valables pour le 19 et pour le 20.

  4         Me SAYERS (interprétation) :  Pour ce qui concerne

  5   le témoin numéro 20, j’ai lu sa déclaration préalable. 

  6   Effectivement, dans sa déclaration, il y a strictement rien

  7   sur quoi le commandant Hunter éventuellement pourrait

  8   rajouter quelque chose de plus.

  9         Il me semble que l’Accusation considère qu’il

 10   pourrait éventuellement dire quelque chose au sujet de

 11   Stupni Do, les événements de Stupni Do, alors que nous

 12   avons déjà entendu deux témoins relater cet événement.

 13         À la fin de ce résumé, on parle d’un point de

 14   contrôle.  Je ne sais pas s’il va ajouter quelque chose de

 15   neuf mais bien évidemment, l’Accusation pourrait en dire

 16   quelque chose à ce sujet-là.

 17         Me NICE (interprétation) :  Il pourrait être

 18   incorporé dans une autre catégorie de témoins qui ne se

 19   répètent pas, qui donnent un certain nombre de détails, des

 20   détails qui n’ont pas été énoncés.  Ce qu’il va dire, Me

 21   Sayers, pourrait être de grande valeur.  C’est encore un

 22   autre témoin qui va témoigner au sujet de Stupni Do et qui

 23   va venir d’ici deux semaines.  Il va parler également de

 24   Vares.

 25         M. LE PRÉSIDENT (interprétation) :  À ce moment-


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13   pagination anglaise et la pagination française.

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  1   là, nous pourrions peut-être rayer celui-là, tout au moins

  2   pour le moment ?

  3         Me NICE (interprétation) :  Oui, d’accord, pour le

  4   moment.

  5         M. LE PRÉSIDENT (interprétation) :  Témoin 21 : 

  6   Il s’agit d’un témoin qui va relater les événements

  7   concernant Monsieur Kordic.  La Défense, je pense,

  8   souhaiterait procéder à un contre-interrogatoire.

  9         Me SAYERS (interprétation) :  Pour être tout à

 10   fait concret, en ce qui concerne ces témoins, Monsieur le

 11   Président, il y a un certain nombre d’implications et des

 12   conséquences qui ressort du résumé mais… excusez-moi, je

 13   reformule.

 14         Il n’est pas tout à fait clair.  On ne sait pas si

 15   véritablement il s’agissait de la caserne de Kiseljak.  Si

 16   nous nous référons à sa déclaration préalable, il affirme

 17   que Monsieur Kordic soi-disant a été vu à Kaonik.

 18         Nous le contestons.  Nous considérons que ce n’est

 19   pas exact.  Nous sommes d’avis que le témoin a été enfermé,

 20   incarcéré à Busovaca au poste de police à un moment donné

 21   et pas à Kaonik.  C’est la raison pour laquelle nous

 22   souhaiterions éclairer quelque peu ce point au cours du

 23   contre-interrogatoire.  À notre avis, ça pourrait être

 24   significatif.

 25         Me NICE (interprétation) :  Monsieur le Président,


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  1   s’il s’agit d’une question qui est une question entre les

  2   deux parties, à ce moment-là, nous pourrions éventuellement

  3   négocier concernant un certain nombre de parties qui sont

  4   pertinentes et des pièces à conviction.  Nous pourrions

  5   éventuellement en discuter.

  6         M. LE PRÉSIDENT (interprétation) :  Oui, bien

  7   évidemment, mais il faut attendre Me Kovacic pour qu’il

  8   soit présent.

  9         Me NICE (interprétation) :  Oui, bien évidemment.

 10         M. LE PRÉSIDENT (interprétation) :  Je pense qu’en

 11   ce qui concerne le témoin numéro 22, vous êtes parvenus à

 12   un accord.

 13         Pour le témoin 23, une fois de plus, le témoin qui

 14   va relater les événements qui se sont produits dans des

 15   villages différents, y compris Gromiljak, on parle d’un

 16   certain nombre de personnes qui ont été victimes et nous

 17   avons appris qu’il n’y a pas de fondement.  Il s’agit d’un

 18   point qui n’est pas tout à fait clair.

 19         Est-ce que c’est recevable ou non ?

 20         Me SAYERS (interprétation) :  Oui, effectivement,

 21   Monsieur le Président.

 22         M. LE PRÉSIDENT (interprétation) :  Une fois de

 23   plus, je me dois de vous dire que c’est un témoin qui parle

 24   des attaques qui ont eu lieu dans les villages.

 25         Maintenant, nous passons au témoin numéro 25. 


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  1   Ici, il y a une objection qui a été soulevée par la Défense

  2   de Monsieur Kordic.  Il s’agit d’un témoin-expert et il

  3   serait indispensable qu’on respecte la procédure quand on

  4   interroge les experts.

  5         L’Accusation a-t-elle quelque chose à dire à ce

  6   propos ?

  7         Me NICE (interprétation) :  Ce qui nous préoccupe

  8   c’est surtout la valeur probatoire de ce témoin.  Il y a un

  9   certain nombre de faits qui concernent la destruction des

 10   bâtiments religieux.  Ce n’est pas indispensable

 11   véritablement de parler sous forme d’expertise.

 12         Il serait éventuellement utile d’aboutir à un

 13   certain accord à ce sujet-là mais je vois que l’objection

 14   est assez vaste et il serait utile éventuellement

 15   d’entendre la Défense à ce sujet-là.

 16         Me SAYERS (interprétation) :  Au nom de Monsieur

 17   Kordic, nous mettons en question effectivement l’utilité

 18   d’une expertise et notamment quand il s’agit d’un certain

 19   nombre de points qui sont périphériques.  Tout au moins,

 20   c’est ce que je pense quand il s’agit d’une affaire qui

 21   concerne les crimes de guerre.

 22         Il est vrai que lui, il est expert et il a été

 23   cité en témoin dans l’affaire Blaskic.  L’Accusation

 24   maintenant maintient qu’il y a également un témoignage de

 25   faits et d’un autre côté, l’expertise.  Je ne sais pas


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  1   comment vous allez dissocier les deux, très franchement.

  2         Nous sommes d’avis que si véritablement, il s’agit

  3   d’un expert, à ce moment-là, il y a des règles que nous

  4   devons respecter et si la Chambre le considère, bien

  5   évidemment, on peut s’y conformer.  Nous ne pensons pas que

  6   ce soit indispensable.  C’est là où nous considérons que

  7   là, on ne se conforme pas à la Règle 94 bis.

  8         Me NICE (interprétation) :  Je voudrais tout

  9   simplement ajouter un ou deux points à ce sujet-là.

 10         Pour ce qui concerne Tulica, la Chambre a été

 11   claire.  Elle a dit qu’elle dissociait les conclusions et

 12   les faits et ceci en rapport avec le compte rendu… le

 13   rapport post mortem.  C’est la raison pour laquelle nous

 14   suggérons que nous approchons de la même façon cette

 15   question.

 16         Je suis sûr que l’expert se souviendra que… en ce

 17   qui concerne cette ligne entre expertise et non-expertise,

 18   elle existe, comme Monsieur Cigar l’avait dit.  Par

 19   conséquent, il y a cette partie expertise et l’autre partie

 20   des faits, les éléments factuels.

 21         On me rappelle… excusez-moi, je vous demande la

 22   parole une fois de plus.

 23         Mes confrères viennent de me dire que son

 24   témoignage a été entendu sous forme d’un rapport de

 25   l’UNESCO et pas une expertise dans le vrai sens de ce mot. 


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  1   Par conséquent, je ne sais pas si on peut le traiter comme

  2   un expert.  Il pourrait tout simplement être cité et parler

  3   des faits, des éléments factuels.

  4         M. LE PRÉSIDENT (interprétation) :  Numéro 25 : 

  5   Il s’agit d’un détenu à Vitez.  Je pense qu’il n’y a pas

  6   d’objection de la part de Me Sayers.  Il nous faudrait

  7   vérifier quelle est la position de Me Kovacic.

  8         Numéro 26 témoigne directement à première vue de

  9   Monsieur Kordic.

 10         Comme je viens de le dire, quelle est la position

 11   de l’Accusation, si vous voulez bien nous l’expliquer ?

 12         Me NICE (interprétation) :  Je ne suis pas tout à

 13   fait certain.  On n’a pas contesté ce témoignage, tout au

 14   moins pas la déposition et la description de ce que la

 15   personne en question a vu et a décrit.  Il y a le contre-

 16   interrogatoire également de Monsieur Nobilo.

 17         M. LE PRÉSIDENT (interprétation) :  Mais il y

 18   avait effectivement cette objection qui a été soulevée au

 19   sujet de contre-interrogatoires.  Vous pourriez peut-être

 20   vous entretenir avec la Défense ?

 21         Me NICE (interprétation) :  Oui, absolument.

 22         M. LE PRÉSIDENT (interprétation) :  Le témoin 27

 23   est encore un membre de BRITBAT et éventuellement, vous

 24   auriez quelque chose à rajouter ?

 25         Me SCOTT (interprétation) :  Tout ce que je


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  1   pourrais dire c’est quelque chose de tout à fait général. 

  2   Notre liste a été revue à deux reprises.  Il y a un certain

  3   nombre de détails qui ont été données et ce compte rendu

  4   pourrait être pris en compte.  Nous avons revu cette liste

  5   et il y a un certain nombre de comptes rendus qui ont été

  6   éliminés.

  7         M. LE PRÉSIDENT (interprétation) :  Témoin 28 :  Y

  8   a-t-il une objection, Me Sayers, au sujet du témoin 28 ?

  9         Me SAYERS (interprétation) :  C’est un témoin qui

 10   avait témoigné cinq jours dans la première étape de

 11   l’affaire Blaskic.  Un très grand nombre de documents de

 12   l’ECMM… actuellement, la Défense n’en dispose pas.  Il y en

 13   a quelques-uns dont nous disposons mais ces documents dont

 14   nous disposons pourraient éventuellement nous aider pour

 15   tester notre souvenir et puis voir quelle est la version

 16   d’un certain nombre d’événements qui a été donnée par ce

 17   témoin.

 18         C’est un témoin qui a fait une déclaration

 19   également – je ne sais pas si la Chambre est au courant –

 20   et qui parlait du pilonnage de Zenica qui a eu lieu le 19

 21   avril.  Il a parlé d’un ordre chronologique également qui

 22   ne correspond pas parfaitement aux autres témoignages. 

 23   C’est la raison pour laquelle nous aimerions procéder au

 24   contre-interrogatoire.

 25         Mais il s’agit d’un témoin également qui parle


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  1   beaucoup de Monsieur Kordic et c’est la raison pour

  2   laquelle nous souhaiterions pouvoir le contre-interroger.

  3         Me NICE (interprétation) :  J’avais l’intention de

  4   me référer au compte rendu.  C’est le témoin que nous avons

  5   prévu pour la dernière semaine et je crois que nous

  6   pourrions nous en tenir très brièvement.  Actuellement, il

  7   se trouve sur la liste des témoins que nous aurions aimé

  8   entendre.

  9         M. LE PRÉSIDENT (interprétation) :  Numéro 29 : 

 10   Il n’y a pas d’objection de la part de Monsieur Kordic et

 11   nous devons entendre encore la position de Monsieur

 12   Kovacic.

 13         Monsieur Nice, il serait bon si pendant la pause,

 14   vous pourriez parler avec Monsieur Kovacic et voir quels

 15   sont les points litigieux.

 16         Me NICE (interprétation) :  Certainement si je

 17   peux le voir une demi-heure avant la séance de l’après-

 18   midi, ce serait bon.

 19         M. LE PRÉSIDENT (interprétation) :  Numéro 30 : 

 20   Il y a le cumul ici.

 21         Me SAYERS (interprétation) :  En ce qui concerne,

 22   ce témoin ne rajoute rien à nombre d’autres qui ont

 23   témoigné et le Colonel Landry va témoigner aussi.  Ils

 24   parlent tous des mêmes événements pendant la même période. 

 25   Donc, je n’arrive absolument pas à voir pourquoi on devrait


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  1   prendre en compte ce témoignage et sur quels points

  2   particuliers il devrait témoigner.

  3         M. LE PRÉSIDENT (interprétation) :  31 :  Quelle

  4   est l’objection ?

  5         On dit que c’est inconsistant par rapport au reste

  6   mais je pense que vous pouvez le prouver.

  7         Me SAYERS (interprétation) :  Oui, tout à fait. 

  8   Vous avez raison.

  9         M. LE PRÉSIDENT (interprétation) :  Numéro 32 : 

 10   Je ne crois pas que j’arrive à suivre ce qui se passe avec

 11   ce témoin.  Est-ce qu’il est toujours un témoin ?

 12         Me SAYERS (interprétation) :  Oui, mais il

 13   s’agissait ici en fait d’un résumé concernant un autre

 14   témoin qui s’appelait, je crois, Mladen Veseljak. 

 15   L’objection soulevée était par rapport au résumé qui

 16   n’était pas communiqué et je crois qu’il y a quelques

 17   jours, nous avons reçu cela.  Donc, nous voudrions changer

 18   notre objection et ce n’est plus une objection.

 19         Me NICE (interprétation) :  D’un autre côté, nous

 20   étions prêt à rayer ce témoin de la liste et la même chose

 21   pour le témoin sous le numéro 33 parce que ce point allait

 22   être déjà couvert par un autre témoignage.

 23         M. LE PRÉSIDENT (interprétation) :  Numéro 34 : 

 24   Il n’y a pas d’objection soulevée de la part de Monsieur

 25   Kordic.  Nous devons entendre par la suite Me Kovacic et il


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  1   serait bon si l’Accusation s’entretenait à ce sujet-là pour

  2   savoir quelle est la position là-dessus.

  3         Le numéro 35 c’est un autre témoin du BRITBAT et

  4   aussi, l’objection concerne la nature cumulative des

  5   charges.

  6         Me SCOTT (interprétation) :  Si nous pouvons

  7   rajouter juste une chose.  Il faudrait que la Chambre

  8   approche ça avec prudence parce qu’il y a des cumuls mais

  9   cela n’est pas le cas à tout moment.  Tel est le cas

 10   concernant Ahmici mais on parle aussi de Stari Vitez et

 11   Donje Veceriska et il faut tout simplement être prudent

 12   pour que cet adjectif « cumulatif » ne s’applique pas de

 13   manière trop large.

 14         M. LE PRÉSIDENT (interprétation) :  Numéro 36 : 

 15   Il semble que maintenant nous avons une objection émise ici

 16   alors qu’il n’y en avait pas auparavant concernant le

 17   témoignage direct à charge par rapport à Monsieur Kordic.

 18         Me Sayers.

 19         Me SAYERS (interprétation) :  Malheureusement, je

 20   n’étais pas l’avocat qui a lu cette déposition.  C’est

 21   Monsieur Stein qui est aux États-Unis qui l’a fait mais

 22   nous en avons parlé et ce témoin dépose tout

 23   particulièrement par rapport à Monsieur Kordic et à une

 24   émission de télévision, une interview de Monsieur Kordic

 25   que le témoin a apparemment vu à la télé et comme dans


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  1   beaucoup d’autres cas, il n’y a pas de cassette vidéo mais

  2   ce témoignage apparaît être inconsistant par rapport en

  3   contre-interrogatoire.

  4         Me NICE (interprétation) :  Monsieur le Président,

  5   ce qui n’est pas consistant ça concerne la valeur qui va

  6   être donnée et il semble peu important si on voyait la

  7   cassette ou pas et je crois que ce n’est qu’à la Chambre de

  8   voir comment les parties vont se prononcer par rapport à la

  9   déposition en entier.

 10         M. LE PRÉSIDENT (interprétation) :  Je pense que

 11   le numéro 37 est un autre témoin en provenance des villages

 12   et nous avons eu tous les arguments, sauf que la déposition

 13   faite à huis clos partiel était manquante mais je crois

 14   qu’elle a été donnée.

 15         Me NICE (interprétation) :  Madame Verhaag m’a dit

 16   qu’hier, tout a été communiqué, donc, tout le matériel

 17   concernant les dépositions à huis clos partiel.  Bien sûr,

 18   ils n’ont peut-être pas eu le temps de les voir.

 19         Par rapport à ce qui a été dit par Monsieur Scott

 20   quant aux témoins des villages, nous n’avons pas encore

 21   revu avec ces témoins, par exemple, si un certain nombre de

 22   villages n’ont pas été mentionnés.  Nous savons que

 23   certains villages sont très petits mais ils sont mentionnés

 24   dans l’acte d’accusation et, dans l’intérêt de cette

 25   affaire et aussi dans l’intérêt des gens qui y habitent, il


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  1   serait bon d’énumérer tous les villages concernés.

  2         M. LE PRÉSIDENT (interprétation) :  Numéro 38 : 

  3   Est-ce que c’était là un témoin que vous vouliez appeler à

  4   la barre ?

  5         Me NICE (interprétation) :  Oui.  J’avais

  6   l’intention de le faire et puis j’avais dit que je ne

  7   voulais pas le faire la semaine dernière.  C’est un témoin

  8   de contexte et je crois qu’il est bien le seul témoin qui

  9   pourrait témoigner du village de Kazagici et je crois que

 10   c’est pour ça qu’il devrait témoigner.

 11         M. LE PRÉSIDENT (interprétation) :  Est-ce qu’il

 12   faudrait en parler ?

 13         Me SAYERS (interprétation) :  Je ne vois pas de

 14   raison pour laquelle on ne discuterait pas de cela.  C’est

 15   un témoin qui a parlé dans le cadre de l’affaire Blaskic

 16   d’une rencontre avec Monsieur Kordic mais cela est

 17   inconsistant par rapport à sa déclaration qu’il avait

 18   donnée aux enquêteurs et si cette partie-là pouvait être

 19   expurgée du compte rendu de l’audience concernant le

 20   contre-interrogatoire, nous n’aurions pas d’objection.

 21         Me NICE (interprétation) :  Je ne sais pas si

 22   c’est vraiment important.  Peut-être que nous pourrions

 23   couper cette partie-là.

 24         M. LE PRÉSIDENT (interprétation) :  On va le

 25   mettre dans la catégorie des points dont il faudra


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  1   débattre.

  2         Numéro 39 :  Je ne crois pas qu’il y ait

  3   d’objection de la part de Monsieur Kordic mais nous

  4   devrions demander à Monsieur Kovacic ce qu’il en pense.

  5         Numéro 40 :  Il n’y a pas d’objection de la part

  6   de Monsieur Cerkez.  C’est encore un témoin originaire d’un

  7   village.

  8         Me NICE (interprétation) :  Ça concerne l’attaque

  9   de Visnjica.  C’est aussi une question de poids qu’on va

 10   lui accorder.

 11         M. LE PRÉSIDENT (interprétation) :  Il en va de

 12   même pour le numéro 41.

 13         Numéro 42 :  C’est encore un témoin d’un village.

 14         Me NICE (interprétation) :  Je crois que nous

 15   avons rayé de la liste le numéro 42.

 16         Quant au numéro 41, il ne semble pas qu’il soit

 17   contesté et ce qui reste, c’est apparemment des

 18   inconsistances qui sont liées au poids qui va être accordé

 19   à ce témoignage.

 20         M. LE PRÉSIDENT (interprétation) :  Numéro 42 est

 21   rayé.

 22         Donc, quant au 43, il n’y a pas d’objection

 23   soulevée.

 24         Numéro 44 ?

 25         Me NICE (interprétation) :  C’est un témoin qui


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  1   décrit la situation à Ahmici et il vaudrait peut-être mieux

  2   que la Défense en parle pour expliquer leur position.

  3         Me SAYERS (interprétation) :  C’est un témoin qui

  4   pourrait être important par rapport à ce qui s’est,

  5   effectivement, passé à Ahmici.  C’est un officier, je

  6   crois.  C’est un des premiers officiers qui est arrivé à

  7   Ahmici à 11 h 00 du matin le 16 avril 1993 pendant les

  8   combats et il a dit que les combats avaient augmenté en

  9   intensité pendant qu’il était au village. 

 10         Il a dû passer quelques quatre heures dans le

 11   village de Ahmici le 16.  En fait, quatre heures pendant sa

 12   première visite et, par la suite, il est retourné au

 13   village le même soir et il a aidé avec les corps et le

 14   transport des corps au cimetière.

 15         Donc, il serait bon, au moins, il me semble, que

 16   nous ayons le témoignage d’un témoin oculaire quant au

 17   témoin du 16 avril… quant aux événements du 16 avril

 18   (l’interprète se reprend).

 19         Me NICE (interprétation) :  On n’a pas parlé d’un

 20   contre-interrogatoire supplémentaire nécessaire.

 21         M. LE PRÉSIDENT (interprétation) :  Numéro 45 ?

 22         Me SAYERS (interprétation) :  Nous n’avons pas

 23   d’objection quant à cette déposition pourvu qu’elle soit

 24   prise dans sa totalité ainsi que les pièces à conviction

 25   dont parlait le témoin.


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  1         M. LE PRÉSIDENT (interprétation) :  Monsieur

  2   Kovacic ne nous a pas encore fait part de sa position.  Il

  3   serait bon si l’Accusation en parlait avec lui.

  4         Numéro 46 :  Une fois de plus, il s’agit de toute

  5   une série de réunions qui ne sont pas d’une importance-clé

  6   dans cette affaire.  Où est l’objection ?

  7         Me SAYERS (interprétation) :  Précisément cela. 

  8   Les réunions dont on parle ne sont pas du tout importantes

  9   par rapport à quelque aspect que ce soit dans cette affaire

 10   mais on parle de toute une série de télégrammes

 11   diplomatiques qui ont été fournis à la Défense du Général

 12   Blaskic et nous n’avons pas pu les examiner.

 13         Connaissant les conseils de la Défense du Général

 14   Blaskic, ils l’ont probablement fait dans le cours du

 15   contre-interrogatoire mais je voudrais tout de même le

 16   vérifier en regardant ces télégrammes et une fois que nous

 17   les aurons vus, je suis sûr que notre objection ne sera

 18   plus nécessaire et, dans ce cas-là, nous allons la retirer.

 19         Me SCOTT (interprétation) :  Il ne faudrait pas

 20   mentionner ce témoin par son nom.  C’est un témoin qui est

 21   protégé en vertu de l’Article 70.  Nous avons fait cette

 22   demande auprès du gouvernement des États-Unis et, comme bon

 23   nombre de gouvernements, étant donné qu’il s’agit de leurs

 24   dépêches diplomatiques, il ne voudrait pas vraiment les

 25   divulguer, à moins que ce soit une réelle nécessité.


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  1         En vue de ce que la Chambre a dit, étant donné que

  2   ce témoin a déjà témoigné auparavant, que le témoin s’est

  3   rendu au Tribunal,  il a déposé, il y a eu un contre-

  4   interrogatoire, et ces dépêches ont pu être vues par l’un

  5   des conseils de la Défense à l’ambassade des États-Unis, et

  6   si le contre-interrogatoire n’a pas été suffisamment

  7   détaillé dans le cadre de l’affaire Blaskic, je n’aurais

  8   pas pu leur donner des détails.

  9         Donc, ils n’ont pas envie de divulguer le contenu

 10   de ces dépêches et je ne vois pas pourquoi il devrait y

 11   avoir un nouveau contre-interrogatoire.

 12         M. LE PRÉSIDENT (interprétation) :  Nous en

 13   arrivons maintenant à la fin du premier lot des témoins,

 14   donc, tous sauf le Général Blaskic et le photographe.  Le

 15   Général Blaskic, bien sûr, est dans une autre catégorie et

 16   il faudrait en parler séparément.  La Chambre va en

 17   débattre.

 18         Quant aux propositions, nous allons peut-être vous

 19   en parler demain et résoudre tout ça demain.

 20         Me NICE (interprétation) :  Étant donné que

 21   Monsieur Kovacic sera ici cet après-midi et que Monsieur

 22   Scott va parler du prochain témoin, peut-être que moi-même

 23   et Monsieur Kovacic, nous pourrions en parler pendant ce

 24   temps-là dehors.

 25         M. LE PRÉSIDENT (interprétation) :  Peut-être


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  1   aussi Monsieur Sayers.

  2         Me NICE (interprétation) :  Il y a encore un

  3   témoin dont il faudrait que nous parlions et peut-être

  4   Monsieur Scott pourrait vous en parler.

  5         M. LE PRÉSIDENT (interprétation) :  Oui.  Il

  6   s’agissait d’un témoin que vous avez l’intention d’appeler.

  7         Me SCOTT (interprétation) :  Il serait peut-être

  8   bon de passer à huis clos partiel si possible juste pour

  9   quelques instants.

 10                     [Huis clos partiel]

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 13   [expurgée]

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 20         --- Suspension de l’audience à 13 h 05

 21         --- Reprise de l’audience à 14 h 38

 22                     [Audience publique]

 23         Me NICE (interprétation) :  Avant que le témoin

 24   n’arrive, je peux vous dire que j’ai pu discuter de la

 25   question des comptes rendus avec Me Kovacic mais nous ne


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  1   sommes pas encore arrivés jusqu’à la conclusion.  Nous

  2   avons réussi à aboutir à un accord concernant certains

  3   points et Me Kovacic prendra en considération les autres

  4   points.

  5         Je ne sais pas si vous préférez que l’on vous dise

  6   où on en est en ce moment ou bien attendre que ce soit

  7   conclu.

  8         M. LE PRÉSIDENT (interprétation) :  Peut-être il

  9   vaut mieux que nous sachions quelle est la situation en ce

 10   moment ou bien plutôt demain matin parce que d’ici là, vous

 11   aurez le temps de réfléchir à ce sujet.

 12         Oui, Me Scott.

 13         Me SCOTT (interprétation) :  Monsieur le

 14   Président, nous sommes prêts à entendre le témoin suivant

 15   mais nous avons une demande à faire, une demande de mesures

 16   de protection et nous pouvons le faire à huis clos partiel.

 17         M. LE PRÉSIDENT (interprétation) :  Très bien. 

 18   Donc, Me Kovacic, il est inutile que vous restiez.  Ce

 19   n’est pas nécessaire puisque vous pouvez parler du sujet

 20   des comptes rendus demain.

 21         Me KOVACIC (interprétation) :  Merci beaucoup,

 22   Monsieur le Président.

 23                     [Huis clos partiel]

 24   [expurgée]

 25   [expurgée]


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12   Page blanche insérée aux fins d’assurer la correspondance entre la

13   pagination anglaise et la pagination française.

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 14                     [Huis clos]

 15               [Le témoin entre dans la Cour]

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  5         --- L’audience est levée à 16 h 05

  6         pour reprendre le vendredi

  7         18 février 2000 à 9 h 30

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