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1 (Jeudi 7 décembre 2000.)
2 (L'audience est ouverte à 9 heures 35.)
3 (Audience publique.)
4 (Contre-interrogatoire principal de M. Dusko Grubesic par M. Scott.)
5 M. le Président (interprétation): Maître Scott, apparemment, hier au
6 compte rendu d'audience une erreur s'est glissée. Apparemment, les
7 périodes que l'on a décidées pour les plaidoiries et les réquisitoires ont
8 été mal notées. Donc, la plaidoirie de l'après-midi, après la pause
9 déjeuner, commencera à 15 heures 15 et durera jusqu'à 16 heures 45. En
10 tout cas, nous allons mettre cela par écrit et distribuer ces documents à
11 toutes les parties.
12 M. Scott (interprétation): Merci. Monsieur le Président, Messieurs les
13 Juges, avant de continuer, je voudrais dire, pour les besoins du compte
14 rendu d'audience, que je ne vais plus poser de questions au sujet du thème
15 précédent, mais le service des interprètes, des traducteurs m'a dit que
16 les termes utilisés hier à savoir "thèse", "ligne directrice" signifient
17 bien ceci.
18 M. le Président (interprétation): Je pense que ce n'est pas la peine
19 d'insister là-dessus par rapport à la phase de la procédure.
20 M. Scott (interprétation): Je n'ai fait que transmettre le message que
21 j'ai reçu.
22 Maintenant, je souhaiterais traiter du document Z421.4, c'est le document
23 qui a été distribué hier.
24 (L'huissier s'exécute)
25 Si j'ai bien compris votre déposition et le document que la défense a
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1 communiqué à l'accusation, vous êtes devenu le commandant de la Brigade
2 Zrinski le 4 février 1993, est-ce exact?
3 M. Grubesic (interprétation): Monsieur le Président, Messieurs les Juges,
4 si mes souvenirs sont bons, je suis devenu le représentant de la Brigade
5 Nikola Subic Zrinski le 4 février.
6 Question: Donc, si nous regardons le document 421.4 paragraphe 16, il
7 s'agit de l'ordre, apparemment, la version de l'ordre… Je voudrais d'abord
8 m'assurer que nous parlons de la même chose. Donc, il s'agit de
9 l'intercalaire 16, et vers la fin de l'ordre, le jour où cet ordre a été
10 émis par le colonel Kordic, vous n'étiez pas encore le commandant de la
11 Brigade le 30 janvier 1993?
12 Réponse: Monsieur le Président, Messieurs les Juges, après avoir reçu
13 l'ordre du vice-Président de la communauté croate d'Herceg-Bosna, M.
14 Kordic, je n'étais pas le commandant de la Brigade, mais j'ai été
15 l'adjoint au commandant. Ensuite, par les paquets de transmission,
16 puisque, puisque j'étais présent personnellement, et puisqu'il y a eu
17 l'agression et puisqu'on a attaqué la montagne de Roske Stijene, j'ai
18 voulu recevoir des renforts en artillerie pour pouvoir procéder au
19 creusement des tranchées, il s'agissait de la cote 1248.
20 Donc, pendant que cet ordre était en cours d'élaboration, le chef
21 d'artillerie m'a dit qu'il n'était pas nécessaire d'utiliser des pièces
22 d'artillerie contre cette cible, contre cette côte particulière et on m'a
23 dit que la personne qui travaillait sur le paquet de communication… et que
24 je serai informé en temps voulu.
25 Question: Dans le paragraphe 53 dans votre déclaration, vous dites que
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1 vous avez été remplacé au poste de commandement de la Brigade par le
2 colonel Blaskic par un ordre d'octobre 1993, pouvez-vous nous dire
3 pourquoi?
4 Réponse: Je pense qu'au mois d'octobre 1993 j'ai été démis de mes
5 fonctions à cause d'un malentendu parce qu'un ordre oral du colonel
6 Blaskic, commandant de la zone opérationnelle de Bosnie centrale n'a pas
7 été respecté. Moi, j'avais une zone de responsabilité dans laquelle je
8 devais employer les forces de façon plus rationnelle.
9 Après avoir reçu l'ordre oral par lequel on me demandait de séparer des
10 forces de Gavrine Kuce et Bukve, à peu près une quarantaine d'hommes, je
11 n'ai pas obéi à cet ordre. Et donc, j'ai insisté pour qu'on me désigne une
12 formation, mais je n'ai pas voulu qu'on me dise dans quel rayon je devais
13 prendre les hommes, les séparer pour les envoyer quelque part. Je
14 croyais...
15 Question: Je pense que le temps dont nous disposons n'est pas suffisamment
16 long pour que vous puissiez nous donner toutes ces explications.
17 Et, à moins que la Chambre n’ait d’autres questions, je pense que vous
18 avez répondu de façon suffisamment claire.
19 Au cours de vos opérations militaires, est-ce qu'il est habituel
20 d'utiliser des messages codés lorsqu'on utilise le téléphone, la radio,
21 etc.?
22 Réponse: Nous n'utilisions pas ces messages codés, nous n’avions pas de
23 messages chiffrés ou non chiffrés puisque nous n'étions pas prêts tout
24 simplement. Nous n'avions pas planifié des conflits avec les membres de
25 l'armée de la Bosnie-Herzégovine. Effectivement, nous disposions de noms
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1 de codes pour les lignes qui se trouvaient vers l’ex-agresseur.
2 Question: Je vais vous interrompre un instant. Nous n'avons pas besoin
3 d'avoir trop de détails. J’essaie d'attirer votre attention surtout sur la
4 première des six premiers mois de 1993.
5 Je vous affirme que nous disposons d’un certain nombre d’informations qui
6 indiquent qu'il existait des noms de code. Par exemple, connaissiez-vous
7 le nom de code utilisé pour le colonel Blaskic, à peu près au mois d'avril
8 1993?
9 Réponse: Monsieur le Président, Messieurs les Juges, moi je ne le connais
10 pas. Ceci s'est passé il y a sept et huit ans et même si un tel nom
11 existait, il me serait difficile de m'en rappeler en ce moment-ci.
12 Question: Est-ce que vous vous souvenez du nom de code d'Anto Sliskovic?
13 Réponse: Monsieur le Président, Messieurs les Juges, non.
14 Question: Vous souvenez-vous, Monsieur, de votre nom de code parce que
15 vous en aviez un, n'est-ce pas, vous l'utilisiez de temps en temps?
16 Réponse: Je ne m'en souviens pas, Monsieur le Président, Messieurs les
17 Juges. S'il y avait des noms de code, ces noms étaient transmis par les
18 centres de communication.
19 Question: Monsieur, est-ce que vous êtes en train de nous dire que vous ne
20 pouvez pas vous rappeler d'un seul nom de code que vous utilisiez au mois
21 d'avril 1993?
22 Réponse: Messieurs les Juges, je vous dis que je n'arrive pas à m'en
23 rappeler.
24 M. Bennouna: Maître Scott, j'aimerais demander au témoin s'il avait un nom
25 de code ou non, c'est la première question: avait-il lui-même un nom de
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1 code?
2 M. Scott (interprétation): Monsieur, pouvez-vous répondre à la question du
3 Juge?
4 M. Grubesic (interprétation): Monsieur le Juge, au début du conflit,
5 évidemment qu'il a fallu distribuer des noms de code aux gens, parce que
6 nos tâches étaient…
7 M. Bennouna: Est-ce que vous-même vous aviez, oui ou non, en tant que…
8 -je m'adresse au témoin- brigadier Grubesic, un nom de code, vous-même?
9 M. Grubesic (interprétation): Monsieur le Juge, pour autant que je me
10 souvienne, non.
11 M. Bennouna: En ce qui vous concerne, vous devez vous souvenir. Donc, vous
12 n'aviez pas de nom de code?
13 M. Grubesic (interprétation): Monsieur le Juge, je viens de vous dire que
14 je ne me souviens pas. Je ne crois que j'ai eu un nom de code au mois de
15 janvier 1993, moi personnellement.
16 M. Bennouna: Est-ce que vous avez jamais eu un nom de code?
17 M. Grubesic (interprétation): Oui, mais après un certain laps de temps,
18 quand on les a élaborés.
19 M. Bennouna: Quel était votre nom de code?
20 M. Grubesic (interprétation): Croyez-moi, Monsieur le Juge, je n'arrive
21 pas à m'en souvenir.
22 M. Bennouna: Ecoutez, vous êtes venu ici sous serment pour dire la vérité,
23 toute la vérité et là, sur une question très particulière, vous ne voulez
24 pas dire la vérité. Vous dites, d'un côté, que vous avez eu un nom de
25 code, alors que c'est une question qui vous concerne personnellement. Vous
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1 devez donc dire la vérité ici au Tribunal.
2 M. Grubesic (interprétation): Monsieur le Juge, j'ai dit, en effet, que
3 j'allais dire la vérité, j'ai prêté serment mais, tout de même, je ne m'en
4 souviens pas. Ceci s'est produit il y a huit ans et, croyez-moi, je
5 n'arrive pas à me rappeler de ceci, parce que même si on avait des noms de
6 code, ces noms changeaient sans arrêt. Les noms de code étaient changés
7 tous les mois. C'était obligatoire et pour l'instant, en ce moment-ci, je
8 n'arrive pas à m'en rappeler.
9 M. Bennouna: C'est très surprenant, votre exercice de mémoire est
10 particulièrement déficient parce que généralement on se rappelle des
11 événements qui concernent la personne elle-même, surtout dans des
12 circonstances aussi graves. Merci.
13 M. Scott (interprétation): Vous souvenez-vous si, pendant une période au
14 moins, vous avez utilisé le nom de code "Soko", le faucon?
15 M. Grubesic (interprétation): Monsieur le Président, Messieurs les Juges,
16 pour autant que je me souvienne, non.
17 Question: Nous allons passer à un autre thème.
18 Monsieur, nous avons utilisé un certain nombre d'organigrammes au cours du
19 procès qui démontrent ou suggèrent qu'Anto Sliskovic était l'adjoint du
20 commandant Nikola Subic Zrinski, pendant une certain période, est-ce
21 exact?
22 Réponse: Monsieur le Président, Messieurs les Juges, c'est la première
23 fois que j'entends ceci ici. C'est-à-dire qu'Anto Sliskovic était
24 l'adjoint au commandant de la Brigade.
25 Question: Alors qui a été votre adjoint pendant cette période-là?
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1 Réponse: Je n'avais pas d'adjoint au poste de commandant de Brigade,
2 j'avais juste un chef d'état-major et ensuite les opérationnels.
3 Question: Qui avait cette fonction, qui était le chef d'état-major?
4 Réponse: C'était M. Jure Cavara qui était en charge de cela et en ce qui
5 concerne les missions opérationnelles, c'était M. Tomcic qui s'en
6 occupait.
7 Question: Monsieur, je vais vous arrêter. Nous n'avons pas beaucoup de
8 temps. Donc, d'après vous, qui était M. Sliskovic, quel était son rôle à
9 l'époque en Bosnie centrale au cours de la première moitié de 1993, au
10 cours du printemps 1993?
11 Réponse: Monsieur Sliskovic, pour autant que je le sache, était l'adjoint
12 chargé des questions de sécurité du colonel Tihomir Blaskic, le commandant
13 de la zone opérationnelle de Bosnie centrale.
14 Question: Pour les besoins du compte rendu, quand vous dites "chargé des
15 besoins de sécurité", parfois on utilise l'abréviation SIS pour désigner
16 ces services?
17 Réponse: Oui, Monsieur le Président, Messieurs les Juges. Oui.
18 Question: Mais il est exact, n'est-ce pas, qu'Anto Sliskovic en réalité
19 passait la plus grande partie de son temps à Busovaca.
20 Réponse: Monsieur le Président, Messieurs les Juges, pour autant que je le
21 sache, j'ai déjà dit cela. Je savais qu'il était l'adjoint, l'assistant du
22 chef de la zone opérationnelle de Bosnie centrale chargé des questions de
23 sécurité. Moi, je ne savais pas s'il a passé beaucoup de temps à Busovaca.
24 Tout au moins pendant la période où j'ai été commandant.
25 Question: Moi, Monsieur, j'affirme que M. Sliskovic, bien qu'il ait pu
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1 avoir un poste dans le commandement de la zone opérationnelle, passait
2 cependant le plus grand de son temps à Busovaca où il travaillait et
3 coopérait avec M. Kordic.
4 Réponse: Moi, je vous affirme en toute responsabilité que M. Sliskovic,
5 pendant que j'étais commandant de la Brigade, n'a pas passé beaucoup de
6 temps à Busovaca, bien qu'il ait habité dans la ville de Busovaca.
7 Evidemment, quand il avait accompli ses missions ou ses tâches, eh bien,
8 il rentrait chez lui pour dormir. Mais en ce qui concerne le commandement
9 de la Brigade, pour autant que je le sache...
10 Question: Monsieur, je vais vous interrompre puisque nous n'avons pas
11 beaucoup de temps. Il est exact, n'est-ce pas, que vous ainsi que M.
12 Sliskovic, Pasko Ljubicic et Vlado Cosic, vous tous êtes originaires de
13 Busovaca et que vous étiez tous très proches, aussi bien sur le plan
14 professionnel que sur le plan personnel, n'est-ce pas?
15 Réponse: Monsieur le Président, Messieurs les Juges, toutes les personnes
16 qui ont été énumérées sont en effet originaires de Busovaca mais je ne
17 dirai pas que nous étions aussi proches ou proches à ce point-là sauf dans
18 des circonstances particulières, exceptionnelles.
19 Question: Alors, je vais vous parler d'une de ces occasions particulières,
20 vous souvenez-vous que le 19 mai 1993 vous avez assisté à un déjeuner ou
21 un dîner à Tisovac en compagnie de Kordic, Blaskic et un certain nombre
22 des officiers de la Forpronu, y compris la personne qui s'appelle Pauli
23 Schipper du Bataillon hollandais.
24 Réponse: Monsieur le Président, Messieurs les Juges, je me souviens de la
25 visite de M. Schipper. Ceci s'est produit dans le poste de commandement de
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1 la Brigade Nikola Subic Zrinski. Quelque part au mois de juin, ce
2 commandement était déplacé à Tisovac et ont été invités M. Vlado Cosic,
3 Pasko Ljubicic et Anto Sliskovic tout d'abord pour manger avec M. Schipper
4 et ensuite pour lui remettre un cadeau à cette occasion. Je pense que
5 c'était un animal préparé. Je ne sais pas si c'était un écureuil ou bien
6 une hermine mais...
7 Question: Nous allons revenir là-dessus, mais je vais demander à
8 l'huissier de nous aider.
9 Vous avez parlé d'une autre réunion à laquelle ont assisté aussi quatre
10 personnes, mais nous allons revenir à la date du 19 mai et je vais
11 demander à l'huissier de placer sur le rétroprojecteur le document Z278.0.
12 (L'huissier s'exécute.)
13 Donc dans le dossier du procès, nous disposons d'autres documents
14 concernant cet événement. Il y a des personnes qu'on voit mieux, des
15 personnes qu'on voit moins bien, il y en a qui sont assises derrière
16 d'autres personnes. Mais dites-moi, vous, vous avez assisté à ce déjeuner,
17 où étiez-vous assis?
18 Réponse: Oui, ceci s'est produit à Tisovac.
19 Question: Pourriez-vous vous reconnaître sur cette photographie?
20 Réponse: Monsieur le Président, Messieurs les Juges, je ne me vois pas sur
21 cette photographie.
22 Question: Très bien. Mais vous étiez là, n'est-ce pas?
23 Réponse: Eh bien sans doute que oui, mais je n'arrive pas à me rappeler de
24 cette scène particulière, mais c'est possible en effet.
25 Question: Ensuite, je vais demander à l'huissier de placer sur le
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1 rétroprojecteur la pièce à conviction Z1268.2. Cette pièce a déjà été
2 versée au dossier. Donc ce document témoigne de cet autre événement dont
3 vous avez parlé ce document ne date pas du mois de juin, mais du mois
4 d'octobre, et à nouveau ces quatre personnes sont en train de remettre un
5 cadeau à M. Schipper. Il s'agit de Pasko Ljubicic, Anto Grubicic, Vlado
6 Cosic et Anto Sliskovic.
7 Réponse: Oui, Monsieur le Président, Messieurs les Juges. Si mes souvenirs
8 sont exacts, ceci aurait pu se produire au poste de commandement à
9 Tisovac, il s'agissait du poste de commandement avancé.
10 Question: Le poste de commandement avancé à Tisovac était tenu par qui?
11 Réponse: Il s'agissait du commandement de la Brigade sous les ordres du
12 commandant de la zone opérationnelle, le colonel Blaskic à Vatrostalna; a
13 été créé conformément à leurs ordres le poste de commandement avancé pour
14 le commandant de la Brigade. Et cela s'est passé au mois de juin, vers la
15 fin juin.
16 Question: Vous êtes donc en train de nous dire, Monsieur, que votre poste
17 de commandement, celui de la Brigade Zrinski de Busovaca se trouvait à
18 Tisovac au sein du quartier général du colonel Kordic, est-ce exact?
19 Réponse: Non. Le colonel Kordic se trouvait ailleurs, c'est-à-dire qu'il
20 était à Vila Ivancica, à 400 à 500 mètres de distance et il fallait
21 traverser une région boisée pour y accéder.
22 Question: Donc, vous êtes d'accord pour dire que ce site se trouvait à
23 environ 400 mètres, mais il s'agissait d'une même enceinte?
24 Réponse: Non, il s'agit de deux endroits différents et je dirai qu'il y
25 avait une distance de 500 mètres entre les deux.
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1 Question: Très bien.
2 En ce qui concerne cette réunion nous pouvons constater que vous quatre,
3 vous-même, M. Sliskovic, M. Ljubicic et M. Cosic, vous étiez une sorte de
4 quatre mousquetaires?
5 Réponse: C'est la première fois que j'entends parler de cela.
6 Moi j'étais le commandant de la Brigade. Anto Sliskovic était l'adjoint du
7 commandant chargé de la sécurité, et nous nous rencontrions rarement. Il
8 s'agissait ici de la visite rendue par M. Schipper, et j'ai donc profité
9 de l'occasion pour l'inviter pour que nous puissions avoir un déjeuner
10 avec lui et les autres hommes et afin de pouvoir lui donner son cadeau.
11 Question: Monsieur, à ce moment-là, Pasko Ljubicic était le chef de la
12 police militaire, Vlado Cosic était le chef de la police militaire de
13 Busovaca et vous vous étiez le commandant de la Brigade de Busovaca, alors
14 qu'Anto Sliskovic était le n°1 du SIS en Bosnie centrale, et je suggère
15 que vous, tous les quatre, en tant que groupe et individuellement, vous
16 étiez prêts à obéir aux ordres de Dario Kordic, à n'importe quel moment et
17 de n'importe quelle manière, n'est-ce pas?
18 Réponse: Monsieur le Président, Messieurs les Juges, je ne peux pas
19 confirmer ces affirmations. Bien sûr il existait une hiérarchie militaire
20 devant nous et je ne vois pas pourquoi on dirait que qui que ce soit
21 aurait été prêt à accomplir quoi que ce soit d'autre que les ordres de son
22 supérieur, à savoir le commandant de la zone opérationnelle, le colonel
23 Blaskic.
24 Question: Très bien.
25 Parlons maintenant de cet officier supérieur dans ce cas-là, au moment où
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1 vous avez été nommé au poste de commandant des forces militaires des
2 Croates de Bosnie de Busovaca plutôt en 1992. Qui vous a nommé à ce poste-
3 là?
4 Réponse: Au moins de juin 1992, j'ai été nommé à ce poste-là par le
5 Président du HVO, M. Florijan Glavosevic, c'est-à-dire celui qui a avancé
6 la proposition.
7 Question: Donc vous avez été nommé à ce poste -d'après ce que vous dites-
8 de commandant militaire par quelqu'un que vous décrivez dans votre
9 déposition en tant qu'homme politique civil, est-ce exact?.
10 Réponse: Ceci a été opéré par le Président du HVO pour la municipalité de
11 Busovoca, M. Florijan Glavosevic.
12 Question: Très bien. Et vous êtes resté à ce poste-là jusqu'au mois de
13 novembre 1992, sur la base des documents, et à ce moment-là le quartier
14 général municipal du HVO a été remplacé par une structure de Brigade, est-
15 ce exact?
16 Réponse: Oui, à partir du mois de novembre jusqu'à la fin de décembre, les
17 tâches et les ordres donnés par le commandant Blaskic allaient dans le
18 sens de demander au commandant Niko Jozinovic d'organiser les unités
19 conformément à la structure de la nouvelle Brigade en donnant un nom à la
20 Brigade, même si déjà auparavant le nom existait mais il fallait le
21 confirmer.
22 Question: Au moment où la Brigade a été créée, donc la Brigade de Zrinski,
23 même si auparavant vous aviez été le commandant militaire principal dans
24 la municipalité de Busovaca, ce n'est pas vous qui êtes devenu le
25 commandant de la Brigade, mais Niko Jozinovic.
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1 Réponse: C'est exact. La Brigade a été créée le 19 décembre 1992, alors
2 que moi j'ai été nommé au poste de l'adjoint du commandant et je
3 travaillais surtout sur le terrain. J'étais actif dans les lignes de front
4 tournées vers les forces de la JNA et les Serbes de Bosnie sur le plateau
5 du mont Vlasic.
6 Question: Je souhaite vous montrer un autre document maintenant, il s'agit
7 du document Z439.3. Je demanderai que l'on place la version en anglais sur
8 le rétroprojecteur.
9 (L'huissier s'exécute.)
10 Pour le compte rendu, je vais expliquer qu'une partie de ces documents
11 seront identiques aux documents versés au dossier par la défense hier.
12 Mais nous avons préparé ce contre-interrogatoire du témoin auparavant et
13 peut-être que les numéros ne seront pas les mêmes.
14 M. le Président (interprétation): Est-ce qu'il s'agit du document qui se
15 trouve dans le classeur de la défense?
16 M. Scott (interprétation): Je pense que c'est le cas, mais je n'ai pas eu
17 le temps de vérifier les références.
18 M. le Président (interprétation): Il faudrait mettre cela dans l'ordre.
19 Voyons si ça se trouve dans le classeur de la défense?
20 M. Scott (interprétation): Peut-être que la défense peut nous aider?
21 M. Naumovski (interprétation): Oui, je peux vous aider. Il s'agit de
22 l'intercalaire 19 du document que nous avons versé au dossier hier, et il
23 s'agit du document identique.
24 M. le Président (interprétation): Donc il s'agit du document D336/1,
25 intercalaire 19.
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1 M. Naumovski (interprétation): Je m'excuse mais je pense que la bonne
2 référence est 356/1 de l'intercalaire 19.
3 M. le Président (interprétation): Je m'excuse, 356/1 intercalaire 19.
4 M. Scott (interprétation): Donc je vais enchaîner maintenant. Vous n'avez
5 pas été nommé au poste de commandant de la Brigade au moment où M.
6 Jozinovic l'a été. Monsieur Jozinovic a gardé ces fonctions-là jusqu'au 4
7 février, moment où il a été démis de ces fonctions conformément à cet
8 ordre et c'est vous qui avez été nommé au poste du commandant de la
9 Brigade de Zrinski. Je pense que ce point n'est pas contesté, il s'agit
10 d'une représentation précise des événements.
11 M. Grubesic (interprétation): Oui, le 8 février moi-même et le commandant
12 à l'époque, c'est-à-dire l'ancien commandant, nous avons signé un document
13 relatif à la passation des pouvoir au sein de la Brigade Nikola Subic
14 Zrinski.
15 Question: Est-ce que conformément à cet ordre, vous savez quelles sont les
16 compétences spéciales dont disposaient le colonel Blaskic afin de pouvoir
17 effectuer ce genre de changement du point de vue du personnel? Si vous ne
18 le savez pas, dites-le, il n'y a pas de problème.
19 Réponse: Monsieur le Président, Messieurs les Juges, je ne peux pas
20 expliquer la raison pour laquelle le commandant de la zone opérationnelle
21 a pris une telle décision. Mais j'ai déjà souligné que Niko Jozinovic,
22 puisqu'il venait de la région de Zepce et qu'à chaque fois qu'il était en
23 contact avec moi, il disait que cette situation ne lui convenait pas
24 tellement puisqu'il était obligé de voyager constamment et fréquemment
25 vers Zepce puisque bien sûr il était lié, il avait des liens avec sa
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1 région d'origine. Mais en ce qui concerne les autres raisons qui ont
2 poussé le colonel Blaskic à prendre cette décision, je ne les connais pas.
3 Question: Je vais reformuler ma question. Je suggère que la raison pour
4 laquelle c'est vous qui avez été nommé au poste de commandant de la
5 Brigade, la personne qui pouvait prendre une telle décision concernant le
6 choix de M. Jozinovic était une personne autre que M. Kordic. Pendant un
7 certain moment, ils ont réussi à garder M. Jozinovic jusqu'au moment où M.
8 Kordic a gagné plus d'influence et donc il a pu vous placer à cette
9 position, n'est-ce pas exact?
10 Réponse: Non, Monsieur le Président, Messieurs les Juges, le commandant de
11 la zone opérationnelle était la seule personne qui était autorisée à le
12 faire. Je ne peux pas connaître tous les détails. Mais probablement le
13 commandant Niko Jozinovic a proposé cela lui-même lors de ses contacts
14 avec le colonel Blaskic. Peut-être a-t-il exprimé le souhait de revenir
15 dans la région de Zepce?
16 Question: Je souhaite que l'on montre maintenant au témoin la pièce à
17 conviction 1322.2.
18 (L'huissier s'exécute.)
19 Il s'agit ici d'un document portant sur la réunion de la commission
20 municipale de Busovaca en date du 2 décembre. Ici, nous voyons l'année
21 1993. Mais, d'après nos enquêtes, -et je vais l'expliquer par la suite-
22 nous avons conclu qu'il s'agit d'une erreur et qu'il s'agit en réalité du
23 mois de décembre 1992, il s'agit d'une erreur dactylographique, car compte
24 tenu des événements qui sont décrits dans ce document, nous voyons que
25 ceci n'est pas cohérent par rapport à la situation qui prévalait en
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1 décembre 1993. Si jamais je me trompe, je suis sûr que l'on me corrigera.
2 Mais à la page suivante, nous pouvons voir qu'il est mentionné que M.
3 Jozinovic est le commandant de la Brigade, alors qu'il est clair qu'en
4 décembre 1993, il n'occupait pas ce poste-là.
5 M. le Président (interprétation): Très bien, nous allons prendre cela en
6 considération.
7 M. Scott (interprétation): Merci.
8 Ici, il s'agit de la réunion où nous pouvons constater que Dario Kordic
9 était absent. Puis il y a Anto Sliskovic et un nombre d'autres personnes,
10 y compris Vlado Cosic. Lors de cette réunion, le nouveau commandant de la
11 Brigade, Jozinovic, a informé le comité.
12 A la page 3 de la traduction en anglais, nous pouvons voir qu'il a
13 recommandé aux autorités de Busovaca de ne pas nommer un certain nombre de
14 personnes aux postes d'officiers supérieurs au sein de la Brigade, y
15 compris vous-même.
16 Est-ce que vous voyez cela? Cela devrait figurer à la fin de la page 1 de
17 la version en BCS. Est-ce que vous pouvez voir cela ici? Nous pouvons
18 constater que M. Jozinovic exprime l’opinion selon laquelle il serait plus
19 important de trouver des personnes qui ont une compétence professionnelle
20 plutôt que des personnes qui sont impliquées politiquement? Est-ce que
21 vous pouvez voir cela, point 7 page 3? C'est exact, n’est-ce pas?
22 M. Grubesic (interprétation): Monsieur le Président, Messieurs les Juges,
23 c'est la première fois que je vois ce document, je ne connais pas son
24 contenu, je souhaite pouvoir le lire si possible.
25 M. le Président (interprétation): Non, ce n'est pas nécessaire, Monsieur
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1 le Général de Brigade Grubesic, ce n'est pas nécessaire de le lire, à
2 moins qu'il y ait quelque chose de pertinent.
3 Quel est le point que vous souhaitez soulever, Monsieur Scott?
4 M. Scott (interprétation): Le point, et nous pouvons voir cela dans le
5 document et sur la base d'autres pièces à conviction que je vais montrer
6 au témoin, est que ce que j'ai suggéré est vrai, c'est-à-dire que les
7 raisons pour lesquelles M. Jozinovic a été démis de ses fonctions et pour
8 lesquelles M. Grubesic a été nommé à ce poste-là s'expliquent par
9 l'influence et l'intervention de M. Kordic, alors que lors de la réunion à
10 laquelle M. Kordic n'a pas assisté, ni Anto Sliskovic ni Vlado Cosic, ce
11 point faisait l'objet de la discussion, et je pense que ceci montre bien
12 le point que j'ai souhaité souligner tout à l'heure et que j'ai suggéré au
13 témoin.
14 M. le Président (interprétation): Très bien, mais le témoin n'a pas
15 assisté à cette réunion non plus.
16 M. Scott (interprétation): C'est vrai.
17 M. le Président (interprétation): Veuillez lui montrer le document suivant
18 et puis nous allons poursuivre à partir de là.
19 M. Scott (interprétation): Très bien.
20 Mais avant cela je souhaite vous poser quelques autres questions. Est-ce
21 que vous vous souvenez de la situation qui a eu lieu vers le 17 janvier
22 dans la ville de Busovaca, 17 janvier 1993, lorsque Vahid Hadzirovic a été
23 arrêté par vous et que vous avez saisi son pistolet?
24 M. Grubesic (interprétation): Monsieur le Président, Messieurs les Juges,
25 je ne me souviens pas du tout de cette situation, c'est la première fois
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1 que j'en entends parler.
2 M. le Président (interprétation): Si vous ne vous souvenez pas de cela, ce
3 n'est pas étonnant.
4 M. Scott (interprétation): Est-ce que vous vous souvenez du fait..
5 M. le Président (interprétation): Je souhaite que ceci soit consigné
6 clairement au compte rendu. J'ai dit: si vous ne vous souvenez pas de
7 cela, personne ne sera étonné.
8 M. Grubesic (interprétation): Monsieur le Président, je...
9 M. le Président (interprétation): Inutile de faire des commentaires.
10 M. Scott (interprétation): Est-ce que vous vous souvenez que M. Jozinovic
11 a réagi fortement face à cet incident et d'autres situations semblables en
12 disant qu'à son avis il s'agissait d’actions provocatrices qui n'étaient
13 pas nécessaires et qui ne pouvaient que provoquer des tensions, des
14 combats avec les Musulmans de Busovaca? N'est-il pas vrai que M. Jozinovic
15 a exprimé ce genre d'opinion?
16 M. Grubesic (interprétation): Monsieur le Président, Messieurs les Juges,
17 c'est la première fois que j'en entends parler. J'étais sur la ligne de
18 front à ce moment-là en janvier, et je pense qu'il s'agit d'une situation
19 tout à fait étrange. Et je pense que tout le monde pourra confirmer cela.
20 Dire que moi j'ai saisi le pistolet de qui que ce soit me paraît vraiment
21 exagéré.
22 Question: Il y a eu plusieurs incidents de ce genre à Busovaca pendant
23 cette période, y compris des situations où M. Kordic a participé
24 personnellement et, encore une fois, M. Jozinovic avait dit à M. Kordic
25 qu'il s'agissait là des activités provocatrices non nécessaires.
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1 Est-ce qu'il n'est pas exact que vous le saviez? Vous avez dit que vous
2 saviez beaucoup de choses, vous saviez ça aussi, n'est-ce pas?
3 Réponse: Monsieur le Président, Messieurs les Juges, j'ai dit hier au
4 cours de ma déposition que j'ai appris que ce genre d'incident s'était
5 produit, il y a eu des problèmes, il y a eu la criminalité des actes de
6 vandalisme individuel etc.. Mais concernant ces détails-là, je ne les
7 connaissais pas puisque moi j'étais actif sur la ligne de front,
8 combattant les forces des Serbes de Bosnie et de la JNA à l'époque.
9 Question: A l'époque vous saviez aussi, et là je vais vous poser encore
10 environ deux autres questions à ce sujet. Vous saviez qu'à ce moment-là un
11 certain Zvonko Vukovic était le commandant de la police militaire, c'était
12 donc avant le temps de Pasko Ljubicic?
13 Réponse: Oui, je connaissais Zvonko Vukovic.
14 Question: Et vous saviez, n'est-ce pas, et peut-être que vous partagiez la
15 même opinion, c'est-à-dire l'opinion exprimée par M. Vukovic selon
16 laquelle 70% de la police militaire étaient des pilleurs et des criminels?
17 Est-ce que vous ne l'avez jamais entendu exprimé ce genre d'opinion?
18 Réponse: Monsieur le Président, Messieurs les Juges, j'ai entendu des
19 opinions selon lesquelles il fallait réorganiser la police militaire mais
20 je n'ai pas entendu ce genre d'opinion. Il s'agissait de la réorganisation
21 et d'une purge au sein de la police militaire.
22 Question: Monsieur, est-ce que vous vous souvenez du fait
23 qu'approximativement deux jours après que M. Vukovic ait exprimé cette
24 opinion lors d'une réunion à laquelle ont assisté M. Kordic et Kostroman,
25 seulement deux jours plus tard M. Vukovic a été remplacé par Pasko
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1 Ljubicic? Est-ce que vous vous en souvenez?
2 Réponse: Monsieur le Président, je ne me souviens pas de cela.
3 Question: Veuillez montrer au témoin la pièce à conviction Z527.4
4 (L'huissier s'exécute.)
5 M. Sayers (interprétation): Je pense que ce document a déjà été exclu par
6 les ordonnances préalables de la Chambre.
7 M. le Président (interprétation): Est-ce exact, Monsieur Scott?
8 M. Scott (interprétation): Oui…
9 M. le Président (interprétation): Oui, mais si c'était le cas, vous auriez
10 dû attirer notre attention sur cela.
11 M. Scott (interprétation): Oui, je m'excuse, Monsieur le Président, mais
12 nous ne proposons pas le versement au dossier de ce document, nous
13 souhaitions simplement le soumettre au témoin à titre d'information.
14 M. Sayers (interprétation): Je m'excuse.
15 M. Scott (interprétation): Je souhaite simplement suggérer et vous
16 soumettre ce document afin de vous rafraîchir la mémoire. Si vous regardez
17 la première page, nous pouvons voir qu'il y est question de certaines
18 conversations avec M. Jozinovic et il y est écrit également que M. Vukovic
19 a été remplacé après avoir tenu des propos que j'ai mentionnés tout à
20 l'heure concernant les criminels au sein de la police militaire. Lorsqu'il
21 en a parlé donc à M. Kordic et M. Kostroman, est-ce que ceci vous
22 rafraîchit la mémoire?
23 M. Grubesic (interprétation): Non, Monsieur le Président, Messieurs les
24 Juges, c'est la première fois que je vois ce document, il s'agit de
25 documents dont je ne prenais pas connaissance à l'époque.
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1 Question: Je souhaite vous poser une autre question et ensuite nous allons
2 passer à autre chose. En anglais, je pense que ceci se trouve au milieu de
3 la deuxième page, et en bosniaque c'est vers la fin de la première page.
4 Encore une fois je vous ai demandé si ceci vous rafraîchit la mémoire?
5 Effectivement, une situation s'est produite lors de laquelle M. Kordic
6 s'est vu confisquer son arme et M. Jozinovic lui a dit qu'il n'était pas
7 nécessaire de procéder à ce genre d'absurdité.
8 M. Sayers (interprétation): Monsieur le Président, ce n'est pas ce qui est
9 écrit dans ce document et je pense qu'il faut citer les choses
10 précisément.
11 M. Scott (interprétation): Je vais me corriger. Ici, il est dit qu'un
12 individu a pris une arme, je ne sais pas si c'était M. Kordic
13 personnellement ou quelqu'un d'autre, mais ensuite lorsque M. Jozinovic
14 l'a averti en disant qu'il n'est pas nécessaire de procéder à ce genre
15 d'absurdité, M. Kordic a dit quelque chose allant dans le sens "Peu
16 importe. De toute façon, il n'a pas besoin du pistolet". Donc ici nous
17 avons l'exemple du type des incidents qui se produisaient dans votre
18 région, dans votre ville et vous le saviez, n'est-ce pas?
19 M. Grubesic (interprétation): Monsieur le Président, c'est la première
20 fois que j'entends parler de ce genre de situation. Je crois que peut-
21 être…
22 M. le Président (interprétation): Il n'est pas nécessaire de poursuivre.
23 Nous allons rendre le document.
24 M. Scott (interprétation): En ce qui concerne ce sujet-là, je vous suggère
25 pour éviter tout doute que M. Jozinovic a été démis de ses fonctions et
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1 que c'est vous qui l'avez remplacé. M. Zvonko Vukovic a été démis de ses
2 fonctions et Pasko Ljubicic l'a remplacé. Parce que M. Jozinovic et M.
3 Vukocic n'étaient pas les hommes de Kordic alors que vous et M. Pasko
4 Ljubicic l'étiez, n'est-ce pas exact?
5 M. Grubesic (interprétation): Monsieur le Président, non, c'est mon
6 opinion et ma position. Je pense que par le biais de mon travail, de mon
7 attitude et de mon honnêteté, j'ai mérité aux yeux du colonel Blaskic
8 d'être nommé au poste de commandant et je suppose que ceci s'est fait
9 également conformément à la suggestion ou la proposition de l'officier
10 Niko Jozinovic.
11 Question: Vous êtes d'accord avec moi pour dire que le nettoyage ethnique
12 des civils, des villages, ne constitue pas une action militaire légitime?
13 Réponse: Oui.
14 Question: Je souhaite que l'on se penche sur la partie de votre
15 déclaration où il est question des événements qui se sont produits à
16 Busovaca le 20 janvier, dans la déclaration c'est à la partie F. Pour que
17 les choses soient claires pour le compte rendu, vous n'étiez pas à
18 Busovaca en ce qui concerne ces événements-là, avant le 23 ou 24, je crois
19 que c'est ce qui est écrit dans votre déclaration, pas avant le 23 ou le
20 24 janvier 1993. Est-ce exact? C'est à ce moment-là que vous êtes rentré à
21 Busovaca?
22 Réponse: Je pense que c'était le 23 dans la soirée. Cela dit, je venais à
23 peu près tous les sept jours afin de changer des vêtements et afin de
24 prendre un bain, afin de m'occuper des questions d'hygiène personnelle.
25 Question: Donc vous n'avez pas participé personnellement et vous ne savez
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1 rien en ce qui concerne les événements qui se sont produits auparavant, à
2 savoir autour du 20 janvier, autour d'un point de contrôle ou bien même
3 les événements qui se sont produits plus tard au cours de la même nuit à
4 Busovaca?
5 En fait, même si vous apparaissez ici, vous comparaissez ici en tant que
6 témoin de la duplique, vous n'avez pas de connaissance personnelle à ce
7 sujet-là, n'est-ce pas?
8 Réponse: Le 23, dans la soirée, dans le quartier général du commandement
9 de la Brigade, j'ai reçu l'information concernant les événements qui se
10 sont produits dans la municipalité de Busovaca et concernant l'acte de
11 vandalisme.
12 Question: Qui vous a informé de cela?
13 Réponse: C'était au quartier général, je crois que c'était Dragan Tomcic,
14 l'officier chargé des opérations, et puis une autre personne, mais pour
15 l'instant, je ne me souviens pas de son nom, l'officier de garde.
16 Question: Donc, vous l'avez entendu de la part d'un autre officier du HVO,
17 mais je suppose que vous n'avez pas été informé par les Musulmans de la
18 ville, n'est-ce pas?
19 Réponse: Non, aucun Musulman ne m'en a informé. Moi, je contactais le
20 quartier général de la Brigade en leur disant que j'étais de retour, qu'il
21 fallait organiser une nouvelle équipe aux lignes de front de Travnik.
22 Ensuite, j'ai demandé ce qu'il y avait de nouveau et c'est à ce moment-là
23 que j'ai reçu des informations concernant l'acte de vandalisme, les
24 événements de Kacuni, le meurtre de Mirsad Delija et puis l'exode graduel
25 des civils dans la direction de Zenica qui a commencé quelques jours plus
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1 tôt.
2 Question: Je vais vous poser des questions à ce sujet-là. Quelles que
3 soient les informations dont vous disposiez, ceci se basait sur le
4 briefing militaire au sein du HVO qui a eu lieu quelques jours après ces
5 événements-là.
6 Maintenant, je souhaite vous poser une question liée à la déposition d'un
7 homme politique important de Busovaca qui a dit que tout ce qui s'est
8 produit le 20 janvier était directement provoqué par l'incident autour du
9 point de contrôle, plutôt au cours de la même journée. Si vous étiez au
10 courant de ces événements, pouvez-vous nous le dire et dire si vous êtes
11 d'accord avec cela?
12 Réponse: Je ne suis pas d'accord avec ce que vous venez de dire. Parce
13 qu'en fait, on ne sait pas pourquoi les civils ont quitté la région. Donc
14 ceci était le fait de criminels. Ce sont des gens qui sont venus alors que
15 les réfugiés venaient de Jajce, Kotor Vares, etc. Il est très difficile de
16 contrôler…
17 M. Scott (interprétation): Je vais vous interrompre parce que nous n'avons
18 pas beaucoup de temps. Donc, vous nous dites que les civils musulmans ont
19 quitté Busovaca après le 20 janvier parce qu'on lançait des grenades dans
20 leur domicile et dans leur commerce, on les incendiait n'est-ce pas?
21 Réponse: Monsieur le Président, Messieurs les Juges, autant que je le
22 sache, ces actes de vandalisme ont fait que dans certains milieux on a
23 donné pour instruction de quitter certaines zones, je parle du centre-
24 ville, et également de l'ouest de Kadica Strane.
25 Question: Monsieur, hier vous nous avez dit qu'il y a eu un raid qui a
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1 permis de saisir un grand nombre d'armes dans la nuit du 20 janvier à
2 Busovaca. Vous avez également indiqué que ceci était le fait d'éléments de
3 la police militaire dans vos deux déclarations et maintenant vous nous
4 dites que ceci était le fait de groupes de criminels. Moi, j'avance que
5 c'étaient peut-être effectivement des criminels mais que c'étaient des
6 membres de la police militaire ces gens-là, n'est-ce pas?
7 Réponse: Monsieur le Président, Messieurs les Juges, j'ai indiqué qu'il
8 s'agissait de criminels qui s'étaient rendus coupables d'actes de
9 vandalisme à l'encontre des commerces ou des établissements aussi bien
10 musulmans que croates. En ce qui concerne la perquisition, la fouille qui
11 a eu lieu ce soir-là, elle a été le fait de la police militaire. C'est-à-
12 dire que lorsqu'une demande a été faite de fouiller la maison de Mirsad
13 Delija, il y a eu un échange de tirs quand la personne que j'ai mentionnée
14 a été blessée, et il est mort en allant à l'hôpital. C'est l'information
15 que j'avais, c'est mon information, c'est ce que je sais de cet incident.
16 Question: Je vais demander l'aide de l'huissier afin que l'on présente la
17 pièce 387.1. Et d'ailleurs, il est possible que nous ayons une autre cote
18 correspondante. Je dois dire que nous avons dû nous préparer après que
19 nous ayons eu connaissance de ces cotes dans le cadre de l'interrogatoire
20 principal, donc c'est une question pratique.
21 (L'huissier s'exécute.)
22 M. Naumovski (interprétation): Monsieur le Président, Messieurs les Juges,
23 je vous signale qu'il s'agit de la partie 8 de ce document. D356/1
24 intercalaire n°8.
25 M. Scott (interprétation): Monsieur, nous avons un rapport au sujet de ce
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1 que l'on connaît ici sous le terme d'incident du point de contrôle de
2 Kacuni du 20 janvier. Apparemment, ce rapport a été établi par l'adjoint
3 du commandant du SIS de votre Brigade, de ce qui était votre Brigade et
4 ensuite qui est redevenue votre Brigade, et ce rapport est en date du 22
5 janvier.
6 Je ne vais m'intéresser que brièvement au premier paragraphe, où on
7 stipule qu'il y a eu un incident à un point de contrôle avec M. Kostroman
8 et dans ce même paragraphe, un peu plus bas, il est dit, je cite: "Peu de
9 temps après, l'escorte de M. Kordic est arrivée et après des négociations
10 M. Kostroman qui avait fait l'objet de mauvais traitements, a été libéré"
11 (Fin de citation).
12 Une fois de plus, j'avance, Monsieur le Témoin, que tout ce qui s'est
13 produit dans la nuit du 20 janvier 1993 à Busovaca, y compris la
14 destruction d'un certain nombre d'établissements musulmans, j'estime que
15 tout cela c'était des opérations de représailles, de vengeance -quel que
16 soit le terme que vous souhaitiez utiliser- suite à l'incident qui a
17 impliqué au moins M. Kostroman, si ce n'est M. Kordic plus tôt dans la
18 journée, exact?
19 Réponse: Monsieur le Président, Messieurs les Juges, d'après les
20 informations dont je dispose, non.
21 Question: Monsieur le Témoin, si vous examinez la partie inférieure de ce
22 document… Non. Excusez-moi, je reprends. A la fin du premier paragraphe,
23 on peut lire la chose suivante, je cite: "Un de ceux qui se trouvaient au
24 point de contrôle et qui commandait était Miralem Delija" (Fin de
25 citation), donc ses initiales ce sont les initiales MD, bien évidemment.
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1 Je vous demande de vous pencher à la fin de la page 1 en version anglaise,
2 dernière ligne, et cela se trouve sans doute à la deuxième page de la
3 version en BCS.
4 Ces gens sont donc allés chercher l'appartement de MD, quelqu'un est sorti
5 de cet appartement, il a été abattu et tué. C'est exact, Monsieur?
6 Réponse: Oui.
7 Question: J’avance, Monsieur, la chose suivante. Ne saviez-vous pas, étant
8 donné qu'on vous avait informé au sujet de ces événements, -vous nous
9 l’avez dit vous-même- vous nous avez dit que vous avez été informé de
10 l'assassinat, pour reprendre votre expression, de Mirsad Delija, "qu'ils
11 ont eu le mauvais MD".
12 Je ne veux pas dire qu'il y a des personnes qu'il est juste de tuer, mais
13 en tout cas, ils se sont trompés de MD. Ils cherchaient Miralem Delija et,
14 en fait, ils ont tué Mirsad Delija, n'est-ce pas?
15 Réponse: Monsieur le Président, Messieurs les Juges, j'ai dit qu'il y
16 avait eu des blessés. J'ai dit que Mirsad Delija avait été blessé. Mais
17 d'après mes informations, il est mort alors qu'il était transporté à
18 l'hôpital.
19 Et moi, à mon avis, je pense que cela n'est pas exact de dire qu'ils ont
20 confondu Mirsad et Miralem. Je ne sais rien à ce sujet. Je ne peux rien
21 dire à ce sujet, parce qu'ils sont allés perquisitionner des maisons.
22 Question: Je vais en finir avec ce document précis, mais j'avance que
23 c’est ce qui s’est effectivement produit, et quand on dit que Mirsad
24 Delija a eu une attitude agressive, qu'il a brandi une grenade, en fait,
25 tout cela ce sont des mensonges pour cacher la gêne qu'éprouvait la police
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1 militaire suite à cet incident où elle avait tué un homme, où elle s'était
2 trompé d’homme, n'est-ce pas?
3 Réponse: Non, Monsieur le Président, Messieurs les Juges. J'ai dit ce que
4 je savais et ce sont les informations dont je dispose.
5 Dans une version, on disait qu'il avait eu deux grenades à main et dans
6 l'autre une grenade et un pistolet, qu’il s'est opposé à la fouille de sa
7 maison, qu'il y a eu un échange de tirs, qu’il a été blessé, qu’on a
8 appelé une ambulance, et qu’alors qu'il était transporté vers le centre
9 médical, eh bien, il est mort.
10 Question: Je vais revenir à ce que vous avez déclaré au sujet de la nuit
11 du 20. Vous avez dit dans votre déclaration, paragraphes 18 et 20: "Ces
12 événements étaient le fait de groupes criminels". Au paragraphe 18, vous
13 dites: "On n'a jamais découvert qui avait jeté la grenade pendant les
14 jours qui ont suivi".
15 Réponse: Oui, Monsieur le Président. A ma connaissance, pendant cette
16 période jusqu'au début du conflit, les auteurs de cet acte de vandalisme
17 n'ont pas été trouvés, bien que j'ai indiqué qu'étant donné qu'il y avait
18 beaucoup de réfugiés qui arrivaient, en grand nombre, il était beaucoup
19 plus difficile de contrôler la situation dans la ville elle-même ainsi que
20 dans les environs.
21 Question: Moi j'avance qu'il n'est pas vrai qu'on ne connaissait pas les
22 auteurs de cet acte. Non seulement on les connaissait, mais tout le monde
23 les connaissait, on les connaissait aussi bien parmi la population
24 musulmane, et la Chambre a entendu des témoins à ce sujet, et on les
25 connaissait aussi très bien au sein du HVO, n'est-ce pas exact?
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1 Réponse: Monsieur le Président, Messieurs les Juges, je ne peux pas le
2 confirmer parce que je ne sais pas. Moi, on m'a informé que les auteurs
3 étaient inconnus. Quant aux rumeurs qui circulaient, eh bien je ne sais
4 rien à ce sujet.
5 Question: Est-ce que dans un rapport en date du 26 janvier 1993, un
6 rapport du HVO, il n'a pas été indiqué que, pendant la nuit du 20 janvier,
7 un certain nombre de commerces et de maisons particulières ont été
8 détruites à Busovaca, que ceci était le fait des hommes de Sliskovic et
9 que, pendant cette opération ou cet acte, Mirsad Delija a été tué et que
10 d'abord Kordic, le frère de Dario Kordic, était l'un des hommes qui ont
11 participé à ces événements. C'est exact, n'est-ce pas?
12 Réponse: Monsieur le Président, Messieurs les Juges, je n'ai absolument
13 aucune connaissance de cette information. J'entends cela pour la première
14 fois aujourd'hui.
15 Question: Afin de ne pas perdre de temps, je souhaiterais demander le
16 versement au dossier de la pièce Z396.2. Mais cela dépend de la décision
17 de la Chambre, si elle souhaite examiner ce document ou non.
18 Donc, Monsieur, tout le monde savait dans la population, mais aussi au
19 sein des représentants, des dirigeants du HVO, des unités du HVO, que ce
20 soit la police militaire ou les troupes du HVO, exactement ce qui s'était
21 passé le 20 à Busovaca. Tout le monde le savait, tout le monde savait que
22 c'était une action qui était du fait de Sliskovic avec la bénédiction de
23 Dario Kordic, ceci parce qu'on était ulcéré par la manière dont M.
24 Kostroman avait été traité pendant cette même journée, quelques heures
25 avant. C'est exact n'est-ce pas?
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1 Réponse: Monsieur le Président, Messieurs les Juges, je ne peux pas
2 confirmer les allégations que vous faites, Monsieur. Moi, j'ai dit ce que
3 je savais. J'ai dit ce que l'on m'avait rapporté.
4 Question: Nevenko Bosnjak, c'est un médecin, un ancien membre du Parlement
5 de la Bosnie-Herzégovine. Est-ce que vous connaissez cette personne?
6 Excusez ma prononciation.
7 Réponse: Je suis vraiment désolé, mais je n'ai pas saisi ni le nom, ni le
8 prénom. Peut-être les interprètes peuvent-ils m'aider?
9 Question: Il s'agit de Nevenko Bosnjak.
10 Réponse: Nevenko Bosnjak, je n’en ai jamais entendu parler.
11 Question: Et un certain Bruno Susnja? C'était un militant du HDZ, il était
12 vice-président du HVO à Busovaca, votre ville natale. Vous ne connaissiez
13 pas M. Susnja?
14 Réponse: Si, si, je connaissais M. Bruno Susnja, ainsi que son frère Toni
15 d’ailleurs.
16 Question: Est-ce que vous connaissez le père Milicevic qui était gardien
17 du monastère de Fojnica?
18 Réponse: Le frère Nikica Milicevic, c'est de cette personne dont vous
19 parlez? Oui, oui.
20 Question: Est-ce que vous le connaissez?
21 Oublions M. Bosnjak pour un instant.
22 Mais est-ce que M. Susnja et le père dont nous venons de parler sont des
23 gens de confiance, des gens fiables dont on peut attendre qu'ils donnent
24 des informations fiables?
25 Réponse: Monsieur le Président, Messieurs les Juges, en ce qui concerne le
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1 frère Nikica Milicevic, je peux le confirmer parce que c'était le prêtre
2 de la paroisse de Busovaca.
3 En ce qui concerne M. Susnja, je ne peux pas le confirmer, parce que
4 d'après des informations dont je dispose, lui-même et son frère ont été
5 impliqués dans des activités criminelles ayant trait à des trafics d'armes
6 et de cigarettes, etc..
7 Question: Je voudrais présenter la pièce Z455.1, c'est un document dont on
8 a déjà parlé. Je crois que la Chambre de première instance ne l'a pas
9 accepté. Je demande simplement à la Chambre, avant de le présenter au
10 témoin, d'examiner ce document et sur la base de ce que ce témoin nous a
11 dit, des questions qui ont été évoquées, de ce qu'il a déclaré au sujet
12 des sources d'information, en particulier du prêtre catholique, dont moi
13 j'avance que ce document est authentique, ce document est pertinent et
14 peut servir de fondement pour poser des questions supplémentaires à ce
15 témoin.
16 Est-ce que les représentants de la défense disposent de la pièce 455.1?
17 Non? Je vais leur en faire distribuer immédiatement un exemplaire.
18 (L'huissier s'exécute.)
19 M. Sayers (interprétation): Une fois encore, Monsieur le Président, on
20 peut constater en examinant l'original de ce document qu'il ne porte pas
21 de signature, il n'y a pas d'en-tête, pas de tampon, n'importe qui aurait
22 pu rédiger ce document. C'est sans doute la raison pour laquelle il avait
23 été exclu et nous estimons que la Chambre de première instance doit s'en
24 tenir à sa première décision et qu'il est absurde de poser des questions
25 sur la base de documents qui ont déjà été exclus et que ceci est une perte
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1 de temps.
2 M. Scott (interprétation): Permettez-moi de dire deux choses à ce sujet,
3 Monsieur le Président, Messieurs les Juges.
4 Premièrement, ce témoin, à la page 59 ligne 13 du compte rendu d'audience
5 d'hier, a dit lui-même qu'il basait beaucoup de ses activités, de ses
6 démarches sur la base des services de renseignements. Or, ce document
7 correspond à des informations qui ont déjà été communiquées à la Chambre.
8 Ceci correspond également à ce que l'on a entendu ce matin, à savoir que
9 le témoin nous a dit que le prêtre catholique était quelqu'un en qui on
10 pouvait se fier. Et plus important encore, ce témoin a dit à la Chambre de
11 première instance, aussi bien dans le cadre de sa déclaration préalable
12 que dans le cadre de sa déposition, que personne ne savait qui étaient les
13 auteurs de ces actions. Or, ici, nous avons un document qui dit tout à
14 fait le contraire.
15 M. le Président (interprétation): Non, nous allons nous en tenir à notre
16 décision précédente. Ce document est exclu et ne peut être admissible
17 étant donné la présentation d'éléments de preuve supplémentaires et
18 ultérieurs.
19 M. Scott (interprétation): Fort bien, Monsieur le Président.
20 M. le Président (interprétation): Nous allons vous rendre ce document.
21 M. Scott (interprétation): Moi j'avance que vous avez tort, Monsieur
22 Grubesic.
23 Je souhaiterais demander un éclaircissement à la Chambre quelques secondes
24 parce que dans le système juridique d'où je viens, les documents, même
25 s'ils ne sont pas admis, reçoivent une cote aux fins d'identification.
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1 Cela ne suffit pas du tout qu'ils soient admis.
2 M. Robinson (interprétation): Oui, mais ce document a été exclu, ce
3 n'était pas uniquement une cote aux fins d'identification et vous n'avez
4 pas demandé uniquement son identification.
5 M. Scott (interprétation): Indéniablement. Mais je souhaitais simplement
6 identifier ce document, nous, bien entendu, nous nous en tenons à la
7 décision de la Chambre en ce qui concerne l'exclusion de ce document.
8 Mais, Monsieur le Témoin, moi j'avance que lorsque vous nous dites que
9 personne ne savait qui étaient les auteurs des événements du 20 janvier au
10 soir, ceci est un mensonge patent. Vous le savez, n'est-ce pas?
11 M. Grubesic (interprétation): Monsieur le Président, Messieurs les Juges,
12 je ne suis pas du tout d'accord avec ce que vous dites, Monsieur. D'après
13 ce que je sais, on n'a jamais retrouvé les auteurs de ces actes, les gens
14 qui se sont rendus coupables de cet acte de vandalisme. Il est probable
15 que des policiers civils et que la police chargée de la prévention de la
16 criminalité ont fait leur travail, mais moi, je n'ai pas eu d'information
17 à ce sujet. Même si effectivement, il y a eu des informations de ce type
18 qui sont arrivées, elles ont été communiquées au commandant de la Brigade,
19 parce que moi, il faut savoir que j'étais sur le terrain pendant la
20 plupart du temps, je participais à des opérations sur le terrain.
21 Question: Mais, est-ce que vous savez au moins si on s'est donné la peine
22 de faire une enquête au sujet de ces événements?
23 Réponse: Monsieur le Président, Messieurs les Juges, je ne sais pas si la
24 police chargée de la prévention de la criminalité a rempli ses fonctions
25 et fait son devoir. Donc, je n'en sais rien.
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1 Question: Je souhaiterais vous demander de revenir à la pièce à conviction
2 de la défense 356/1, intercalaire numéro 8. Il s'agit du rapport relatif
3 au point de contrôle.
4 Je vais demander l'aide de l'huissier. Peut-être serait-il plus facile que
5 l'on place tout de suite la pièce sur le rétroprojecteur.
6 (L'huissier s'exécute)
7 Il s'agit, Monsieur le Témoin, d'un rapport dont on pourrait dire qu'il va
8 au-delà de ce qui s'est passé au point de contrôle, mais on évoque
9 également ce qui s'est passé plus tard dans la même journée. Je ne vais
10 pas revenir dans les détails, mais on parle une fois de plus du meurtre de
11 MD. Donc c'est un rapport relatif à ces événements qui a été préparé par
12 le commandant adjoint pour le SIS de la Brigade, Zeljko Katava, n'est-ce
13 pas?
14 Réponse: Oui Monsieur le Président, Messieurs les Juges.
15 Question: Et le supérieur de Zeljko Katava, en dehors de la Brigade, le
16 numéro 1 du SIS en Bosnie c'était Anto Sliskovic, n'est-ce pas?
17 Réponse: Oui, Monsieur le Président, Messieurs les Juges. Du point de vue
18 tactique, oui.
19 Question: Moi j'avance, Monsieur le Témoin, que M. Katava établit un
20 rapport dont on peut dire que c'est un rapport de nature criminelle sur
21 des événements criminels ou, en tout cas, un rapport de service de
22 renseignements et il écrit un rapport dans lequel il parle de son
23 supérieur, Anto Sliskovic, qui a participé à tous ces événements.
24 Réponse: Monsieur le Président, Messieurs les Juges, d'après toutes les
25 informations que j'ai eues, d'après ce que je sais, je ne peux pas
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1 confirmer ce que vous me dites, Monsieur.
2 Question: Bien.
3 Nous allons passer à autre chose. Je vais demander l'aide de l'huissier
4 afin que l'on présente la pièce 1152.3.
5 (L'huissier s'exécute.)
6 Il s'agit également d'une pièce qui émane des éléments de preuve fournis
7 en duplique. Je ne sais pas si la défense a donné une cote quelconque à ce
8 document.
9 M. Sayers (interprétation): Monsieur le Président, je crois que ce
10 document a été exclu le 23 novembre, d'après nos dossiers.
11 M. le Président (interprétation): D’où vient ce document? Est-ce que cela
12 faisait partie des documents de Zagreb ou d'autres documents?
13 M. Sayers (interprétation): Mon assistante me fait savoir que cela faisait
14 partie des documents de Zagreb.
15 M. le Président (interprétation): Monsieur Scott, ceci alourdit énormément
16 le travail du Tribunal. Je veux parler de ce genre de pratique où l'on
17 voit des documents qui ont été exclus et que l'on essaie de présenter à
18 nouveau.
19 Il est possible que des documents qui aient été exclus pour des raisons
20 ultérieures deviennent admissible à nouveau, mais ceci est inhabituel.
21 Peut-être pouvons nous vérifier si ce document a véritablement été exclu.
22 En tout cas, il y a une ordonnance qui stipule exactement quels sont les
23 documents qui ont été exclus. Et peut-être que quelqu’un peut le vérifier.
24 Si ce document a été exclu, eh bien il a été exclu.
25 M. Scott (interprétation): Bien. Je vais ignorer ce document pendant un
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1 instant et je vais poser des questions au témoin.
2 M. le Président (interprétation): Non, nous allons lever l'audience.
3 Monsieur Scott, il est vraiment essentiel que vous en terminiez avec ce
4 contre-interrogatoire pour laisser du temps à l'interrogatoire
5 supplémentaire avant la pause finale, c'est-à-dire que je vous demande
6 d'en terminer à 12 heures 45 au plus tard.
7 M. Scott (interprétation): Je ferai de mon mieux.
8 M. le Président (interprétation): Oui, je vous serais reconnaissant de
9 vous inspirer de cette directive.
10 Donc nous allons suspendre l’audience et reprendre à 11 heures 30.
11 (L’audience, suspendue à 10 heures 58, est reprise à 11 heures 33.)
12 M. Scott (interprétation): Monsieur Grubesic, vous avez entendu que nous
13 devons nous dépêcher. Je ne veux pas manquer de courtoisie à votre égard,
14 mais il se peut que je vous arrête si je trouve que vous avez répondu à ma
15 question. Je suis sûr que le conseil, s'il le souhaite, va pouvoir vous
16 reposer des questions.
17 Donc vous souvenez-vous avoir donné un ordre en tant que commandant de la
18 Brigade de Busovaca le 1e août 1993, dans lequel vous avez listé les
19 personnes de votre zone qui avaient le droit de communiquer avec Split en
20 Croatie. Et sur cette liste, la première personne énumérée était Kordic
21 Blaskic, ensuite Ignac Kostroman, Tihomir Blaskic, Dusko Grubesic, Pasko
22 Ljubicic, Anto Sliskovic, Vlado Cosic, Zoran Maric, Franjo Sliskovic, Anto
23 Puljic, Zarko Petrovic, Anto Jovanovic, Tomo Brajic, Dragan Tomicic. Vous
24 souvenez-vous de cet ordre? Et si c'est le cas, je vous demande comment se
25 fait-il que ces personnes ont été choisies comme les personnes autorisées
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1 à communiquer avec Split en Croatie?
2 M. Grubesic (interprétation): Monsieur le Président, Messieurs les Juges,
3 je me souviens d'avoir émis cet ordre autorisant la communication avec
4 notre coordinateur qui se trouvait à Split, puisque nous n'avions pas
5 d'autres moyens de communication. Nous n'avions pas d'autres moyens de
6 communication avec le monde ou ailleurs. Donc en arrivant à Split, il y
7 avait ces coordinateurs qui nous permettaient de rentrer en contact avec
8 le monde, avec nos familles, etc. Il était donc logique qu’aux personnes
9 qui avaient de l'importance dans la vie civile, militaire, etc., il soit
10 permis de rentrer dans ce centre et d’utiliser ce numéro de téléphone.
11 Notre coordinateur à Split s’appelait Mladen Bosnjak.
12 Question: Si je vous ai bien compris, ces 14 personnes, dont je viens
13 d’énumérer les noms, d’après vous, étaient les 14 personnes les plus
14 importantes de Busovaca?
15 Réponse: Ce sont les noms des personnes importantes qui se rendaient sur
16 le territoire de Busovaca.
17 Question: Monsieur, vous avez bien signé l'ordre que je vais vous montrer.
18 Est-ce que, vous, vous avez fait vous-même le choix de ces personnes ou
19 bien est-ce que quelqu'un d'autre vous a dit qui étaient les
20 14 personnes les plus importantes de la ville?
21 Réponse: Eh bien, je l'ai fait en coopération avec le quartier général. On
22 s’est demandé quelles devraient être les personnes qui devraient être en
23 mesure de communiquer directement à travers ces numéros.
24 Question: Moi je vous dis que quand vous parlez de coopération vous pensez
25 bien évidemment à M. Kordic, n'est-ce pas?
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1 Réponse: Oui, puisque Dario Kordic n'avait pas de numéro dans son bureau à
2 Tisovac, donc il a utilisé ce numéro lui aussi.
3 Question: Mais pour être plus clair, non seulement il avait l'autorisation
4 d'appeler Split en Croatie, mais est-ce que vous avez, vous-même, décidé
5 d'autoriser ces 14 personnes à communiquer avec Split, ou bien est-ce que
6 Kordic vous a aidé, vous a soufflé le nom de ces 14 personnes?
7 Réponse: Non, Monsieur le Président, Messieurs les Juges, personne n'a
8 fait de pression, personne m'a demandé de faire quoi que ce soit, c’est
9 moi qui ai pris cette décision, mais l’officier de liaison et le quartier
10 général m’ont conseillé les personnes qui devraient être en mesure
11 d'utiliser ces lignes téléphoniques et donc en accord avec cette
12 suggestion j'ai émis cet ordre, je ne me souviens pas de sa date exacte.
13 Question: Donc parmi les 14 personnes les plus importantes que vous avez
14 choisies, 4 personnes -parmi ces 14 personnes- se trouvent être Pasko
15 Ljubicic, Anto Sliskovic, vous-même et Vlado Cosic, donc 4 personnes se
16 trouvant parmi ces 14 personnes ayant été autorisées à appeler Split, à
17 appeler en dehors de Busovaca, à l'extérieur?
18 Réponse: Ils pouvaient, de retour chez eux, après avoir accompli leur
19 mission, utiliser ce numéro de téléphone pour communiquer éventuellement
20 avec leur famille se trouvant sur le territoire de la Croatie ou ailleurs.
21 Question: Avec l’aide de l'huissier, je vais attirer votre attention sur
22 une pièce de la défense, 356.1, il s'agit de l'intercalaire 42.
23 (L'huissier s'exécute.)
24 Monsieur, je vais juste vous poser deux ou trois questions au sujet de ce
25 document. Je vais vous demander de me répondre par oui ou par non, dans la
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1 mesure du possible.
2 Cette pièce
3 à conviction montre que vous avez émis un ordre le 26 août 1993 à la
4 police militaire civile et aux soldats de la Brigade. C'est correct,
5 n'est-ce pas, Monsieur, que vous aviez le pouvoir de donner des ordres,
6 entre autres, aux membres de la police militaire, n'est-ce pas?
7 Réponse: Non. Cet ordre normalement est envoyé à la police militaire et,
8 pour information, pour informer la police civile qu'il y a eu des percées
9 de lignes, qu'il y a aussi de la contrebande, des cigarettes, etc.
10 Question: Je vais vous arrêter tout de suite.
11 Au paragraphe 1, il est écrit: "Moi, Dusko Grubesic, le commandant de la
12 Brigade, interdit formellement l'échange de civils par les membres de la
13 police civile et militaire et les soldats de la Brigade".
14 Donc, est-ce qu'ils ont obéi à vos ordres? Est-ce que les membres de la
15 police militaire ont obéi à vos ordres ou bien non?
16 Réponse: Cet ordre a été adressé aux forces militaires se trouvant sur les
17 lignes et aussi, pour information, cet ordre a été adressé à la police
18 civile pour contrôler la percée éventuelle ou bien pour contrôler la
19 criminalité.
20 Question: Ensuite, je vais passer à la pièce Z932.1.
21 M. Bennouna: J'aimerais demander au brigadier, M. Grubesic, est-ce que
22 d'après cet ordre que vous lui avez montré, il a bien une autorité sur la
23 police militaire ou non?
24 M. Grubesic (interprétation): Du point de vue opérationnel, Messieurs les
25 Juges, pour des tâches régulières, des missions régulières, on pouvait
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1 utiliser ces unités dans le cadre des responsabilités qui ont été
2 octroyées par le commandant de la zone opérationnelle de Bosnie centrale.
3 Donc, pour ajouter, les membres de la police militaire peuvent contrôler
4 le territoire en ce qui concerne les activités criminelles dans le cadre
5 de la zone de responsabilité de la Brigade Nikola Subic Zrinski, des
6 crimes commis éventuellement par des unités ou par des individus.
7 M. Scott (interprétation): Monsieur, la dernière question, vous dites que
8 vous n'avez pas l'habitude d'émettre des ordres ou bien que vous n'aviez
9 pas d'autorité pour faire de tels ordres, mais de l'autre côté, je me dis
10 qu'à partir du moment où vous avez signé un ordre militaire, cet ordre
11 avait pour but d'être obéi?
12 M. Grubesic (interprétation): Eh bien, cet ordre n'est pas adressé à la
13 police militaire, on lui a envoyé cet ordre pour information.
14 Question: Nous allons procéder à un autre document. Je voudrais que l'on
15 montre au témoin le document 932.1.
16 (L'huissier s'exécute)
17 Monsieur, il s'agit d'un ordre que vous avez écrit le 16 mai 1993, où vous
18 demandez qu'on envoie deux gardiens de prison et deux détenus de la prison
19 militaire dans la région de Polom pour des raisons déjà citées et qu'on
20 les envoie sur la ligne. Donc, quand vous parlez de cette prison, de cette
21 unité de détention, vous pensez à Kaonik?
22 Réponse: Oui, il s'agit de Kaonik.
23 Question: Donc, d'après cet ordre, vous aviez le pouvoir de demander à ce
24 que les personnes détenues à Kaonik ainsi que les gardiens de cette prison
25 soient envoyés sur les lignes de front, sur la ligne de confrontation,
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1 n'est-ce pas?
2 Réponse: Monsieur le Président, Messieurs les Juges, je ne me souviens
3 pas, en tout cas, je n'ai pas signé cet ordre. Il n'y a pas d'en-tête et
4 donc le seul ordre pour la prison militaire, en commençant à partir du
5 mois de décembre 1992, il apparaît qu'il s'agissait d'une prison régionale
6 qui est placée sous l'autorité de la zone opérationnelle de Bosnie
7 centrale.
8 Question: Monsieur, dans la version en langue bosniaque de ce document,
9 nous voyons le sceau original de la Brigade de Busovaca. Si ce n'est pas
10 votre signature, alors cela veut dire que cet ordre a été signé pour vous
11 par quelqu'un d'autre.
12 Réponse: Oui, ce n'est pas ma signature et, en effet, quelqu'un a signé
13 ceci pour moi.
14 Question: Alors, je vais vous poser la question suivante: est-ce que les
15 deux gardiens de la prison ainsi que les deux détenus ont été en effet
16 envoyés sur les lignes de confrontation.
17 Réponse: Monsieur le Président, Messieurs les Juges, vraiment, je ne me
18 souviens pas de cet ordre, croyez-moi, je ne sais pas si cet ordre avait
19 été exécuté ou non.
20 Question: Nous allons procéder. Il s'agit d'un autre ordre, il y a toute
21 une série d'ordres, mais je pense que deux ordres nous suffiront. Donc, je
22 voudrais attirer votre attention sur le paragraphe 32 de votre déclaration
23 où vous avez dit que M. Kordic n'avait pas de véritable fonction militaire
24 et moi, je pose la question suivante: est-ce que ce sont les propres mots
25 que vous avez utilisés? Est-ce que c'est ce que vous avez bien dit lorsque
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1 vous avez fait votre déclaration, vous avez dit: "Il n'avait pas de
2 véritable fonction militaire"?
3 Réponse: Oui, Monsieur le Président, Messieurs les Juges.
4 Question: J'espère qu'il ne s'agit pas d'une erreur de traduction, mais
5 quand vous dites "pas de véritable fonction militaire", ceci suggère qu'il
6 avait peut-être une autre fonction qui n'était pas réelle, mais un autre
7 type de fonction militaire, donc que vouliez-vous dire par ce terme "pas
8 de véritable fonction militaire"?
9 Réponse: Monsieur le Président, Messieurs les Juges, j'ai dit que M.
10 Kordic n'avait aucune fonction militaire et compte tenu de la fonction que
11 j'avais, j'aurais dû le savoir.
12 Je savais qu'il était un des vice-Présidents, un des deux vice-Présidents
13 de la communauté croate d'Herceg-Bosna et je savais qu'il était aussi
14 vice-Président du HDZ de Bosnie-Herzégovine.
15 Question: Je vais continuer avec ce même paragraphe. Vous avez dit: "En
16 réalité, M. Kordic n'avait pas d'expérience militaire et il y avait des
17 essais qu'il a fait pour…, des tentatives qu'il a fait pour descendre dans
18 l'arène militaire, etc., donc des tentatives nerveuses. Vous vous souvenez
19 avoir utilisé ces mots, ces termes exactement?
20 Réponse: Je ne me souviens pas avoir utilisé les termes "nerveux".
21 Monsieur Kordic voulait aider tout le monde d'une certaine façon. Il
22 voulait surtout aider la population et les réfugiés se trouvant sur ces
23 territoires. Et donc j'ai dit que M. Kordic s'imposait dans certains
24 domaines en exigeant un certain nombre de choses mais ceci ne pouvait pas
25 toujours fonctionner parce que la chaîne de commandement passait le
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1 commandant de la zone opérationnelle.
2 Question: Mais pourquoi avez-vous utilisé ce mot-là? Pourquoi avez-vous
3 dit qu'il s'agissait de "tentative nerveuse" si c'étaient les mots que
4 vous avez utilisés parce que vous venez de dire que finalement vous ne les
5 avez pas utilisés mais si c'est le cas, alors dans quel sens cette
6 tentative était-elle nerveuse?
7 Réponse: Monsieur le Président, Messieurs les Juges, je ne crois
8 pas que c'était pas précisément de bons termes "nerveux", "nerveuse" mais
9 il y avait des pressions de la part de la population civile, on exigeait
10 qu'un certain nombre d'actions soient entreprises et du point de vue
11 militaire ce n'était pas possible.
12 Question: Nous allons continuer. Dans ce même paragraphe, vous dites aussi
13 qu'il a essayé de donner des ordres. Par exemple un ordre à Mirko Batinic.
14 Donc, dans votre déclaration, vous dites qu'il a essayé de donner des
15 ordres, c'est ce que vous avez dit, n'est-ce pas?
16 Réponse: Monsieur le Président, Messieurs les Juges, moi j'ai dit que M.
17 Kordic, de temps en temps, faisait des suggestions et lors d'un debriefing
18 dans la zone opérationnelle avec les commandants de l'artillerie, nous
19 avons discuté et nous avons parlé de cette requête faite par M. Kordic
20 quand il aurait soi-disant demandé à M. Batinic d'utiliser les pièces
21 d'artillerie lourde. Nous avons eu un petit sourire, c'était notre
22 commentaire.
23 Question: Vous avez dit dans votre déclaration, mais peut-être qu'il
24 s'agit d'une information ajoutée…, il a dit probablement avec l'aide du
25 conseil, il s'agit de la pièce Z447.1, donc il s'agit du rapport fait par
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1 M. Batinic concernant cet ordre que M. Kordic aurait donné pour
2 l'utilisation de l'artillerie. Avez-vous vu ces documents avant de venir
3 témoigner ici?
4 Réponse: Il ne s'agissait pas d'un ordre qui avait été émis, c'était une
5 tentative d'aider d'une façon.
6 Question: Monsieur, je vous ai posé la question suivante: avez-vous revu
7 le document Z447.1 avant devenir témoigner?
8 Réponse: Ce document concernant le rapport de M. Batinic? Oui, en effet,
9 je l'ai lu au cours de ma préparation.
10 Question: Moi ce que je vous dis, Monsieur, et je termine mes questions
11 avec cet argument, avec ceci, plutôt que de rire à ce sujet, dans ce
12 rapport il est dit qu'à plusieurs occasions les ordres concernant
13 l'utilisation d'artillerie donnés par M. Kordic ont été exécutés. Et vous
14 avez lu ce document et si vous l'avez lu –comme vous le dites, eh bien,
15 vous saviez que c'était le cas.
16 Réponse: Moi, j'ai dit que quand je contactais avec M. Batinic que nous
17 avons commenté ces ordres et notre commentaire se résumait à un sourire.
18 Parce que d'après moi, le commandant de l'artillerie était le seul à
19 pouvoir donner les ordres pour utiliser les pièces d'artillerie lourde,
20 avec l'autorisation préalable du commandant de la zone opérationnelle.
21 Question: Nous allons passer à un autre sujet.
22 Monsieur le Président, Messieurs les Juges, vous avez déjà cette pièce qui
23 porte la cote 1135.3. Je vais demander l'aide de l'huissier pour présenter
24 ces documents.
25 (L'huissier s'exécute.)
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1 Il s'agit d'un ordre que vous avez émis le 2 juillet 1993 en tant que
2 commandant de la Brigade de Zrinski de Busovaca adressé à tous les
3 commandants et, au paragraphe 5, vous dites: "Le Président du HVO doit
4 être en permanence en position de pouvoir avoir des contacts et coordonner
5 les activités avec le commandant de la Brigade". Est-ce que vous pourriez
6 nous dire, Monsieur, pour quelle raison le Président du HVO doit être
7 toujours en mesure de coordonner les activités avec le commandant de la
8 Brigade?
9 Réponse: Monsieur le Président, Messieurs les Juges, depuis le début de
10 cette organisation, il existait une certaine coordination avec des
11 structures civiles. Les Présidents des municipalités du HVO se trouvaient,
12 étaient présents dans la zone de responsabilité, ils devaient avoir une
13 représentation claire des événements de la situation sur le terrain. Donc
14 ils ont été régulièrement informés par les commandants des Brigades, par
15 les forces de la police civile, par les départements de la défense de la
16 Croix-Rouge.
17 Question: Nous allons passer à la pièce à conviction 1205.1.
18 (L'huissier s'exécute.)
19 Il s'agit d'un nouvel ordre que vous avez signé, que vous avez émis vous-
20 même ou bien quelqu'un l'a fait à votre nom, donc le 18 septembre 1993,
21 tout le monde peut voir les paragraphes de 1 à 6, mais une personne à qui
22 cet ordre a été envoyé était un Président du HVO.
23 Donc est-ce que vous êtes en train de dire à la Chambre que votre pratique
24 habituelle en ce qui concerne les opérations militaires, était de coopérer
25 étroitement ou bien de distribuer les ordres au Président du HVO?
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1 Réponse: Monsieur le Président, Messieurs les Juges, ceci n'est pas exact.
2 Juste certains ordres concernant la Brigade avaient été communiqués au
3 Président du HVO, aux membres de la police civile, au département de la
4 défense pour les informer des activités, c'est-à-dire le démantèlement des
5 points de contrôle, etc.
6 Question: Ensuite, nous allons passer à la pièce à conviction Z451.2.
7 (L'huissier s'exécute.)
8 Il s'agit ici d'un ordre que vous avez signé vous-même le 9 février 1993.
9 D'après ce que vous avez dit dans votre déposition, c'était un jour ou
10 deux après que vous soyez devenu commandant de Brigade suite à M.
11 Jozinovic et puis quelques jours après les troubles à Busovaca en janvier
12 1993. Lorsque vous avez donné cet ordre, vous avez reçu également la
13 signature et l'approbation du colonel Kordic, n'est-ce pas?
14 Réponse: Oui, Monsieur le Président, Messieurs les Juges.
15 Question: Et pourquoi avez-vous demandé que le colonel Kordic appose sa
16 signature sur cet ordre?
17 Réponse: Monsieur le Président, Messieurs les Juges, mis à part le fait
18 que M. Kordic détenait une position d'autorité, et mis à part le fait
19 qu'une bonne partie de ces procédures concernaient également le secteur
20 civil, il s'agissait également de sa sécurité à lui puisque malgré la
21 signature de l'accord de cessez-le-feu, on essayait sans arrêt de
22 continuer à provoquer la partie adverse et même à attaquer à coup
23 d'artillerie des zones urbaines. J'ai émis cet ordre afin d'éviter des
24 massacres des civils.
25 Question: Monsieur, vous avez ici la signature du colonel Kordic qui est
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1 également décrit en tant que vice-Président de la communauté Croate
2 d'Herceg-Bosna, mais pourquoi n'êtes-vous pas allé voir le maire de la
3 ville puisqu'il s'agissait d'un ordre portant sur le couvre-feu? Pourquoi
4 êtes-vous allez voir le colonel Dario Kordic et non pas le maire de
5 Busovaca ou le Président du HVO de Busovaca?
6 Réponse: Je me suis dit que M. Kordic était une personnalité de premier
7 plan qui avait de l'influence et à qui tout le monde obéissait, y compris
8 les réfugiés de Jajce et Kotor Vares et puis des autres régions également,
9 de Dobretici…
10 Question: Je vais devoir vous interrompre pour ne pas perdre trop de
11 temps. Est-ce que lorsque vous dites que M. Kordic était une personnalité
12 de premier plan, est-ce que vous seriez d'accord avec moi pour dire qu'il
13 est possible également de dire que c'était une personnalité qui détenait
14 beaucoup de pouvoir?
15 Réponse: Monsieur le Président, Messieurs les Juges, je ne peux pas le
16 confirmer puisque le pouvoir se trouvait entre les mains du commandant de
17 la zone opérationnelle de la Bosnie centrale. Et l'autorité personnelle
18 extraordinaire qu'exerçait M. Kordic sur la population me permettait de
19 conclure, à ce moment-là, que c'était la meilleure manière possible de
20 procéder afin d'éviter les incident. A savoir, je pensais qu'il était
21 nécessaire et utile de montrer que M. Kordic soutenait ce genre d'ordre.
22 Mais je souligne encore une fois que j'ai émis cet ordre afin d'assurer la
23 sécurité de la population civile.
24 Question: Vous venez de dire que d'après vous, vous pensiez que l'ordre
25 allait être mieux suivi et plus sûrement si la signature de Dario Kordic y
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1 était apposée?
2 Réponse: Ceci concernait uniquement la partie civile de la population.
3 Question: Très bien. Nous allons parler maintenant du 15 avril 1993, où
4 étiez-vous ce jour-là? Commencez par la matinée et dites-nous d'après vos
5 souvenirs, quelles étaient vos tâches en tant que commandant de la
6 Brigade, le 15 avril 1993?
7 Réponse: Monsieur le Président, Messieurs les Juges, je m'acquittais de
8 mes activités habituelles ce jour-là. Le matin, j'ai eu une réunion
9 d'information avec les membres du commandement de la Brigade, ensuite la
10 réunion avec les commandants des unités et ensuite je donnais des
11 instructions concernant la suite du travail.
12 Question: Oui, poursuivez!
13 Réponse: Après cela, d'habitude, on se rendait sur une partie des lignes
14 de front ou bien j'allais dans un certain nombre des quartiers généraux
15 des unités.
16 Question: Dans la soirée, tard dans la soirée du 15 ou bien tôt dans la
17 matinée du 16 avril, pourriez-vous nous dire à quel moment, d'après vos
18 souvenirs et d'après vous, vous avez reçu pour la première fois les ordres
19 portant sur les activités militaires dans des régions qui comprenaient
20 également Ahmici?
21 Réponse: Le 15 dans l'après-midi, après 15 heures, conformément à
22 l'information envoyée par le commandant du 4e Bataillon indiquant qu'une
23 attaque avait été lancée à Kuber et qu'il y avait plusieurs blessés dans
24 notre camp, j'ai donné des instructions en demandant que l'on fasse un
25 constat de la situation qui prévalait sur le terrain, et ensuite j'ai
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1 informé le commandement.
2 Question: Vous ne répondez pas à ma question. Concrètement, à quel moment
3 avez-vous appris que votre unité devait participer aux activités
4 concernant entre autres Ahmici?
5 Réponse: Monsieur le Président, Messieurs les Juges, je n'ai pas reçu un
6 tel ordre. Aucun ordre n'a été donné portant sur l'attaque contre Ahmici.
7 Moi-même, je ne l'ai pas reçu. Le 16 dans la matinée, j'ai reçu l'ordre,
8 conformément à l'ordre donné par le commandant de la zone opérationnelle
9 de la Bosnie centrale et indiquant que nous devions être en état d'alerte,
10 puisque d'après les renseignements recueillis peut-être il risquait d'y
11 avoir des tensions dans la zone de responsabilité de la Brigade Nikola
12 Subic Zrinski également.
13 Question: Je vais vous interrompre maintenant et demander que l'on
14 distribue un organigramme sommaire, je souhaite qu'il soit distribué aux
15 Juges de la Chambre, et je vais essayer de procéder le plus vite possible
16 dans la partie du contre-interrogatoire qui concerne cette pièce.
17 (L'huissier s'exécute)
18 Il s'agit ici des ordres en date du 15, 16 et 17 avril, ils ont reçu une
19 cote. Il y en a qui n'ont pas encore été versés au dossier. Plusieurs de
20 ces ordres l'ont été. J'espère qu'en ce qui concerne les autres, ce sera
21 le cas aujourd'hui. Mais je pense que plutôt que de parcourir tous ces
22 documents individuellement entre maintenant et une heure moins le quart,
23 nous pouvons nous référer au tableau, à l'organigramme que j'ai créé et
24 qui contient les informations les plus pertinentes, si ceci est
25 acceptable.
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1 Monsieur le Président (interprétation): Nous verrons cela au fur et à
2 mesure.
3 M. Scott (interprétation): Merci. Pourriez vous soumettre cela au témoin
4 également.
5 Je souhaite montrer cela au témoin mais il faudra que les interprètes
6 m'aident également.
7 (L'huissier s'exécute)
8 Est-ce que vous vous souvenez, Monsieur, le 15 avril vers 11 heures du
9 matin, que vous avez reçu un ordre de Blaskic indiquant que votre unité
10 devait participer à l'échange des prisonniers à Busovaca ce jour-là?
11 M. Grubesic (interprétation): Monsieur le Président, Messieurs les Juges,
12 je ne me souviens pas de cet ordre-là, puisque je sais qu'il y a eu
13 plusieurs problèmes à Zenica. A savoir, concernant l'arrestation du
14 commandant de la Brigade conjointe et le meurtre de son escorte, je me
15 souviens de cela.
16 Question: Ce n'était pas ma question. Nous allons voir maintenant le haut
17 de la page suivante. N'est-ce pas exact, Monsieur, qu'approximativement à
18 1 heure 30 du matin du 16 avril, vous, au sein de votre Brigade, avez reçu
19 un ordre de Blaskic indiquant qu'il fallait s'attendre à une attaque dans
20 la région vaste du village de Bare/Kaonik, renforcer les lignes de défense
21 notamment le long de la ligne Pezici/Rovna, vos unités seront sur les
22 positions de défense à droite, vos unités seront sur les positions de
23 défense à gauche, en cas d'attaque intense, des parties du HVO Vitez vous
24 fourniront de l'aide dans la région devant vous. Est-ce que vous vous
25 souvenez avoir reçu cet ordre vers 1 heure 30 du matin du 16?
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1 Réponse: Oui, je me souviens que l'on m'a réveillé au quartier général
2 vers 1 heure 30 et j'ai transmis cet ordre aux commandants subordonnés,
3 l'ordre concernait l'intensification des mesures portant sur l'état
4 d'alerte à cause des attaques renforcées. Je ne me souviens pas des
5 directions exactes, mais je sais que déjà dans l'après-midi et au cours de
6 la nuit, de temps en temps, nous subissions des provocations depuis la
7 direction du mont Kuber.
8 Question: Nous allons poursuivre. Je souhaite attirer votre attention et
9 l'attention du conseil de la défense et de la Chambre sur la fin de la
10 première page. Vous saviez, n'est-ce pas, que l'action que coordonnait le
11 colonel Blaskic portait sur Ahmici entre autres lieux et vous saviez
12 également que vos activités et les activités de votre Brigade allaient
13 être menées en coordination avec les autres Brigades et les forces du HVO?
14 Réponse: Monsieur le Président, Messieurs les Juges, j'affirme encore une
15 fois et je maintiens toute la responsabilité de cette affirmation que je
16 ne sais pas et que je n'avais pas reçu un quelconque ordre de quelque
17 nature que ce soit en ce qui concerne Ahmici. Il s'agit d'une région à
18 deux, trois kilomètres par rapport à ma zone de responsabilité.
19 Question: Monsieur, un ordre semblable a été envoyé à la Brigade de Vitez
20 à 1 heure 30 du matin concernant la région où la défense devait être
21 organisée, le fait qu'il fallait bloquer des villages et empêcher tout le
22 monde d'entrer et de sortir de village, en cas d'activité d'attaques
23 lancées par les Musulmans, il fallait les neutraliser. Devant vous se
24 trouvent les forces du quatrième Bataillon de la police militaire.
25 Derrière vous, il y avait des forces qui vous soutenaient, à droite il y
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1 avait des forces de l'unité Nikola Subic Zrinski, votre Brigade, et à
2 gauche, il y avait des forces de la police civile.
3 Les autres points de cet ordre confirment cela.
4 M. Seyers (interprétation): J'ai une objection, ceci a été envoyé à une
5 autre Brigade et si la Chambre souhaite consulter l'ordre donné à la
6 Brigade Nikola Subic Zrinski, il s'agit de l'intercalaire 31, pièce à
7 conviction D356/1.
8 M. le Président (interprétation): Effectivement, ceci provoque de la
9 confusion pour le témoin.
10 M. Scott (interprétation): En ce qui concerne le 15 avril 1993, je suggère
11 qu'une activité militaire du HVO importante a été planifiée et coordonnée
12 en grandes mesures à l'hôtel Vitez, au quartier général du colonel
13 Blaskic, et puis il y a eu une série de réunions ce jour-là et pendant la
14 nuit à un endroit appelé le "bungalow" concernant l'attaque contre Ahmici,
15 l'attaque au cours de laquelle l'ensemble du village a été détruit, et
16 vous-même vous avez coordonné les efforts effectués par votre Brigade et
17 les efforts des autres Brigades qui ont participé à cette attaque, c'est
18 la vérité n'est-ce pas?
19 M. Grubesic (interprétation): Monsieur le Président, Messieurs les Juges,
20 j'affirme et je maintiens toute la responsabilité que je ne savais
21 absolument rien en ce qui concerne ces attaques-là. Je répète encore une
22 fois que dans ma zone de responsabilité nous subissions des provocations
23 depuis la direction du mont Kuber. En ce qui concerne ce qui se passait
24 dans la zone opérationnelle de Bosnie centrale, je ne sais pas.
25 Question: Monsieur, vous en tant que commandant militaire, en tant que
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1 général de Brigade, vous saviez que lorsque les activités militaires se
2 déroulent dans une certaine région, il est nécessaire d'avoir des
3 coordinations afin d'éviter que les unités d'un même camp ne tirent pas
4 les unes sur les autres.
5 Vous savez donc que ce genre d'activités sont planifiées, coordonnées afin
6 d'éviter ce genre de problème. Ceci fait partie de la procédure militaire,
7 n'est-ce pas?
8 Réponse: Monsieur le Président, Messieurs les Juges, nous étions
9 encerclés…
10 Question: Ce n'est pas ma question. Dans la procédure militaire, n'est-il
11 pas vrai que les activités militaires des forces appartenant à un même
12 camp qui effectuent une opération militaire sont planifiées et
13 coordonnées, c'est ma question?
14 Réponse: S'il s'agit d'une même zone de responsabilité, s'il y a deux
15 Brigades qui appartiennent à une même zone de responsabilité, la réponse
16 est oui. Mais s'il y a deux zones de responsabilité entre les deux
17 Brigades, la réponse est non. Je vous dis que ni le 15 ni le 16, nous
18 n'avons reçu aucun ordre d'attaque. Il n'y avait que la situation au cours
19 de laquelle l'état d'alerte était élevé afin d'empêcher la percée de
20 l'armée de Bosnie-Herzégovine au sein de la zone de responsabilité de la
21 Brigade Nikola Subic Zrinski.
22 Question: J'aurais une ou deux questions encore concernant ces ordres
23 avant de passer à autre chose. A 17 heures 30, du 16 avril, Blaskic a
24 envoyé un autre ordre à votre Brigade, donc il s'agit de la page 2, à 17
25 heures 30, il a envoyé un ordre à votre Brigade, à la Brigade de Vitez au
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1 4e Bataillon de la police militaire et aux unités spéciales Vitezovi, et
2 le 2, il y est dit entre autres chose, qu'il fallait évacué les civils et
3 les soldats, et fortifier les positions qui ont été conquises. Lorsqu'on
4 parle du terme "conquis", ceci implique une action offensive et non pas
5 défensive, n'est-ce pas?
6 Réponse: L'ordre concernait les pertes, les personnes qui étaient victimes
7 dans le cadre d'une contre-attaque, donc il s'agit de l'évacuation des
8 blessés et des tués.
9 Question: Nous devons passer à autre chose. Dans le paragraphe 38 de votre
10 déclaration, vous affirmez que vous n'aviez absolument aucune idée en ce
11 qui concerne la question de savoir où se trouvait M. Kordic ni ce qu'il
12 faisait le 15 avril. C'est ce que vous avez affirmé.
13 Réponse: J'ai l'information aujourd'hui, que ce jour-là il y avait une
14 conférence de presse, c'est-à-dire le 15 avril.
15 Question: A quelle heure?
16 Réponse: A peu près vers midi, d'habitude les conférences de presse se
17 tenaient entre midi et 13 heures, 13 heures 30.
18 Question: Vous suggérez que M. Kordic a assisté à cette conférence de
19 presse, comment le saviez-vous? Est-ce que vous y étiez vous-même?
20 Réponse: Non.
21 Question: Est-ce que vous avez vu cette conférence de presse?
22 Réponse: Non, mais ceci a eu lieu dans la municipalité de Busovaca à 200
23 mètres par rapport au quartier général.
24 Question: Est-ce que vous savez quelque chose? Moi je pense que vous ne
25 savez rien concernant les activités de M. Kordic suite à cette conférence
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1 de presse?
2 Réponse: Je sais certaines choses puisque les officiers, les jeunes hommes
3 qui assuraient sa sécurité devaient établir des rapports concernant ses
4 mouvements, les entrées, les sorties. Il y avait un registre tenu au point
5 de contrôle. A telle heure M. Dario Kordic, M. Tihomir Blaskic sont
6 entrés, etc.
7 Question: Avez-vous vu ces registres, ces documents concernant les entrées
8 et sorties? Et si vous les avez, est-ce que vous pouvez attirer notre
9 attention sur ces documents?
10 Réponse: Je ne les ai pas vus mais je sais à quoi ressemble les
11 instructions concernant les registres dans ce genre d'activité.
12 Question: Il nous reste très peu de temps, Monsieur. Je suggère que mises
13 à part les rumeurs et ce que vous avez entendu dire ou bien ce que vous
14 pensez avoir été vrai, sur la base des documents dont cette Chambre ne
15 dispose pas, est-ce que vous avez des connaissances personnelles en ce qui
16 concerne l'endroit où se trouvait Dario Kordic dans l'après-midi du 15
17 avril? Est-ce que vous avez des connaissances personnelles à ce sujet?
18 Réponse: Monsieur le Président, Messieurs les Juges, seulement sur la base
19 des informations indiquant qu'après la conférence de presse, il a assisté
20 à un déjeuner dans ses locaux, près de ses locaux à Tisovac.
21 Question: Et comment savez-vous cela? Vous y étiez présent à ce déjeuner
22 vous aussi?
23 Réponse: Non, je n'y étais pas moi-même. Tous les jours, après la première
24 ou deuxième réunion d'information, je devais me rendre soit à l'un ou
25 l'autre des quartiers généraux des unités, soit sur les lignes de front
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1 donc personnellement je n'ai pas vu cela, mais j'en ai entendu parler.
2 Question: Monsieur, vous n'étiez pas avec M. Kordic, à n'importe quel
3 moment. Corrigez-moi si je me trompe. Donc vous n'étiez pas avec M. Kordic
4 à aucun moment le 15 avril, n'est-ce pas vrai?
5 Réponse: Monsieur le Président, Messieurs les Juges, c'est vrai. Je n'ai
6 pas rencontré M. Kordic ce jour-là, pas du tout.
7 Question: Et si jamais il a été à ce déjeuner-là, Tisovac est éloigné de
8 Busovaca très peu, il s'agit d'une distance qu'il est possible de
9 parcourir en quelques minutes seulement et c'est la même chose par rapport
10 à l'hôtel Vitez, n'est-ce pas?
11 Réponse: 15 minutes par rapport à Busovaca, donc il y 15 minutes entre
12 Busovaca et les locaux qui s'y trouvent, et ensuite 35 à 40 minutes en
13 voiture si on conduit lentement, peut-être une demi-heure si on conduit un
14 peu plus vite.
15 Question: Donc lorsque vous dites 35 à 40 minutes, il ne s'agit pas d'une
16 estimation exacte, mais de toute façon même si ce que vous disiez à ce
17 sujet était vrai, le fait reste que même s'il avait été à Tisovac, ce que
18 nous n'acceptons pas, il aurait eu absolument suffisamment de temps afin
19 de retourner assister à la réunion qui a eu lieu à l'hôtel Vitez tôt dans
20 l'après-midi, n'est-ce pas?
21 Réponse: Je ne sais pas, Monsieur le Président, Messieurs les Juges,
22 probablement en ce qui concerne le point de contrôle ceci aurait figuré
23 dans les registres. Etant donné que M. Kordic tout comme M. Blaskic et
24 certaines autres personnes étaient importantes, leurs passages étaient
25 toujours enregistrés.
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1 Question: Nous devons passer à autre chose et je vais vous poser une
2 question très directe.
3 Est-ce que, vous, vous dites que vous n'avez jamais assisté à une
4 quelconque réunion avec le colonel Blaskic dans l'après-midi ou la soirée
5 du 15 avril? Répondez par oui ou non.
6 Réponse: C'est exact, je le dis parce que je ne pouvais pas assister à ce
7 genre de réunion, à cause de tous ces problèmes, les attaques, etc.,
8 depuis la direction du mont Kuber.
9 Question: Donc, si vous n'y étiez pas, vous n’avez pas de connaissance
10 personnelle sur la question de savoir qui y a assisté?
11 Réponse: Monsieur le Président, je ne sais pas du tout qu'une réunion a eu
12 lieu dans la zone opérationnelle de la Bosnie centrale, et je pense qu'il
13 n'y en a pas eue parce que certainement j'y aurais été invité moi aussi.
14 Question: Et vous déclarez également que vous n’avez pas assisté aux
15 réunions qui se sont tenues à l’endroit appelé le "bungalow" dans la
16 soirée du 15 avril et tôt dans la matinée du 16?
17 Réponse: Je l'ai déjà dit, Monsieur le Président, Messieurs les Juges.
18 Encore une fois, je dis que compte tenu de tous ces problèmes qui
19 surgissaient au sein de ma zone de responsabilité, je n'ai pas quitté le
20 territoire de Busovaca puisque je m'acquittais de mes tâches avec le sens
21 de la responsabilité.
22 Question: Vous ne vous souvenez pas, parmi les choses que vous avez dites
23 concernant la réunion qui a eu lieu au bungalow ce soir-là, qu'on disait
24 que le soutien d’une artillerie de qualité allait être disponible?
25 Réponse: Monsieur le Président, Messieurs les Juges, j’affirme encore une
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1 fois que je n'ai pas été au bungalow, je n'y suis pas allé.
2 M. le Président (interprétation): Monsieur Scott, vous dites, vous
3 suggérez, et c'est votre position, la position du Procureur, que ce témoin
4 se trouvait au bungalow, n'est-ce pas?
5 M. Scott (interprétation): Oui, sur la base des moyens de preuve dont nous
6 disposons.
7 M. le Président (interprétation): Mais il faut que le témoin comprenne ce
8 qui est suggéré. Donc il est suggéré que le témoin a été au bungalow dans
9 la soirée du 15, au moment où l'on planifiait et préparait l'attaque
10 contre Ahmici. C'est bien votre suggestion, n'est-ce pas?
11 M. Scott (interprétation): Oui.
12 M. le Président (interprétation): Donc non seulement vous dites qu'il
13 était au courant de cela, mais qu’il a participé à la planification?
14 M. Scott (interprétation): Oui.
15 M. le Président (interprétation): Avant de poser la question concernant
16 cela, il est nécessaire d'avertir le témoin du fait qu'il n'est pas obligé
17 de répondre aux questions si les réponses risquent de l'incriminer.
18 Est-ce que vous comprenez que, d'après la position du Procureur, une
19 suggestion sera faite et je dois vous dire que vous pouvez ne pas répondre
20 à quelques questions que ce soit, si vous considérez que la réponse peut
21 vous incriminer.
22 M. Scott (interprétation): Compte tenu de ce conseil, Monsieur, je vais
23 vous suggérer les choses très directement.
24 Vous étiez au bungalow pendant la nuit du 15 et dans la matinée du 16,
25 vous avez participé à ces réunions, vous avez eu une participation active
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1 à la planification des événements qui ont été lancés plus tard dans la
2 matinée, y compris l'attaque contre Ahmici. Vous étiez là, vous le saviez
3 et vous avez participé à cela?
4 M. Grubesic (interprétation): J’affirme que je n'ai pas assisté à une
5 quelconque réunion au bungalow ce jour-là, ni le 15 ni le 16.
6 Question: Monsieur le témoin, vous nous avez parlé d’artillerie. Je crois
7 que vous nous avez dit que seul le commandant de la Brigade pouvait
8 autoriser l'utilisation de l’artillerie au sein de la Brigade, c'est exact
9 n'est-ce pas
10 Réponse: Oui, Monsieur le Président, Messieurs les Juges. Sur la base des
11 propositions faites par les responsables de l'artillerie et à la demande
12 des commandants des unités subordonnées.
13 Question: Qui vous a demandé de tirer sur Hrasno à 5 heures 30 du matin le
14 16 avril, c'était le début de l'attaque, qui vous a dit de lancer cette
15 attaque à 5 heures 30 du matin?
16 Réponse: Monsieur le Président, Messieurs les Juges, je ne sais absolument
17 rien à ce sujet et je ne savais même pas qu’il y avait de l'artillerie à
18 Hrasno. Moi, j'avais placé l'artillerie à Skradno et Donje Polje.
19 M. le Président (interprétation): Pouvez-vous nous informer de la chose
20 suivante. Est-ce que Hrasno se trouvait dans la zone de compétence de
21 votre Brigade ou dans la zone de compétence d’une autre Brigade?
22 Réponse: Hrasno se trouve dans la zone de compétence de la Brigade Nikola
23 Subic Zrinski.
24 M. Scott (interprétation): A moins que le Président n'ait une question
25 supplémentaire, nous allons devoir continuer.
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1 Au paragraphe 42 de votre déclaration, vous avez dit qu'un certain Santic
2 était à Ahmici le 16 avril et qu’il a dirigé les soldats, des Jokeri, dans
3 le cadre des opérations militaires qui ont eu lieu dans ce village.
4 Comment le savez-vous?
5 Réponse: Je l’ai appris quand j'ai eu des contacts avec les commandants
6 des unités. Et cette information...
7 Question: A quel moment? Quand avez-vous eu des contacts avec les
8 commandants des autres unités au sujet de ce qui s'est passé à Ahmici?
9 Réponse: Je leur ai parlé lors des réunions d'information dans le cadre de
10 la zone opérationnelle de Bosnie centrale, ces informations sont passées
11 par les commandants des unités qui avaient des contacts et ces
12 informations se sont répandues très vite.
13 Question: Au paragraphe 51, vous contestez un incident relatif à un
14 convoi, apparemment à la fin avril 1993.
15 Ensuite, vous dites, paragraphe 52, qu'il y a eu d'autres incidents avec
16 des convois à Busovaca, y compris un qui a eu lieu fin juin début juillet
17 que vous qualifiez d'incident mineur qui a été résolu très vite. Est-ce
18 que vous maintenez cela, Monsieur?
19 Réponse: Monsieur le Président, Messieurs les Juges, j'ai dit que je ne
20 m'en souvenais pas, que je ne me souvenais pas d'un convoi composé d'un
21 grand nombre de véhicules en avril, mais j'ai indiqué qu'il y avait eu des
22 incidents impliquant la police civile qui à la fin février avait été
23 confrontée à un incident avec le convoi HCR des Nations Unies.
24 Question: Je ne vous parle pas du mois de février, je vous parle de
25 juillet 1993. Pour ne pas perdre de temps, je vais avancer la chose
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1 suivante.
2 Vous avez participé à l’arrêt d’un convoi qui était constitué d’environ
3 quatre camions. Ces camions ont été emmenés à le caserne de Busovaca, on
4 les a pillés, vous avez participé à ceci. Vous avez dirigé cette
5 opération. Et un officier de l'ECMM, qui s'appelle Henk Morsink, vous a
6 demandé de lui rendre des comptes à ce sujet, il a donc essayé d'obtenir
7 que vous lui restituiez les camions, et d'ailleurs les camions ont été
8 restitués au bout d'un certain temps, mais ils avaient été vidés de leur
9 contenu. Vous avez participé personnellement et directement à cet
10 incident, n'est-ce pas, Monsieur?
11 Réponse: Monsieur le Président, Messieurs les Juges, je ne me souviens pas
12 avoir participé à ceci personnellement. Mais, je me souviens effectivement
13 qu'il y a eu des incidents, beaucoup d'incidents d'ailleurs avec les
14 convois, et il y a des incidents où il y a des choses anormales qui se
15 sont passées.
16 Question: Je vais demander à l'huissier de placer la pièce 1711 sur le
17 rétroprojecteur.
18 (L'huissier s'exécute.)
19 M. Scott (interprétation): Je vous prie de m'excuser, j'ai posé ma
20 question hors micro, je vais la reposer. Donc j'avance, Monsieur, que le
21 colonel Morsink vous a identifié sur cette photographie. Il a dit que vous
22 êtes une des personnes à qui il a eu affaire lorsqu'il a essayé d'obtenir
23 la restitution du convoi. Il a dit que ce sont vos hommes qui ont pointé
24 leurs armes sur lui en menaçant de le tuer, c'est exact n'est-ce pas?
25 M. Grubesic (interprétation): Monsieur le Président, Messieurs les Juges,
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1 je ne me souviens pas. Je ne peux pas confirmer les allégations du
2 Procureur.
3 Question: Vous ne pouvez pas le confirmer, mais il est également exact que
4 vous ne pouvez pas le nier parce que tout ceci est exact, n'est-ce pas?
5 Réponse: J'ai indiqué que je me souvenais de certains incidents relatifs à
6 des convois. Mais croyez-moi, tout ceci s'est passé il y a très longtemps
7 et on oublie des choses.
8 Question: Monsieur, vous avez ordonné une offensive le 19 avril 1993 sur
9 une région musulmane désignée qui s'appelle Ocanici, n'est-ce pas?
10 Réponse: Monsieur le Président, Messieurs les Juges, je ne me souviens pas
11 de cet ordre. Mais je me souviens que nous avions des lignes de front dans
12 la zone de Ocanici.
13 Question: Vous vous souvenez, n'est-ce pas, que votre ou vos unités sont
14 intervenues dans la région de Ocanici?
15 Réponse: Monsieur le Président, Messieurs les Juges, dans toute la zone de
16 compétence, il y avait des unités locales composées d'habitants, des zones
17 en question, et qui intervenaient également avec des membres de la police
18 militaire.
19 Question: Monsieur, j'avance que le 19 avril 1993, quelques jours après
20 Ahmici, vous avez ordonné une offensive sur le village d'Ocanici et il
21 s'agissait ici du nettoyage ethnique de la population musulmane et au
22 cours de cette opération, au moins cinq femmes civiles ont été tuées.
23 C'est exact, n'est-ce pas?
24 Réponse: Monsieur le Président, Messieurs les Juges, je ne peux pas
25 confirmer votre allégation, mais je sais qu'Ocanici se trouvait entre la
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1 ligne tenue, d'une part, par le conseil de la défense croate et, de
2 l'autre, par l'armée de Bosnie-Herzégovine. Des affrontements ont eu lieu
3 dans cette zone parce qu'ils pouvaient très bien voir les prés, les
4 prairies à cet endroit. Mais je dois dire que je ne me souviens pas
5 vraiment avec précision de ce 19 avril.
6 Question: Monsieur le Président, Messieurs les Juges, afin d'aider le
7 témoin à se souvenir des événements, je demande que l'on écoute la
8 cassette Z1851.1, nous avons une transcription de ce texte. Ceci a été
9 distribué à la cabine technique sous la référence T00-0891.
10 M. Sayers (interprétation): Il s'agit apparemment d'une nouvelle pièce.
11 Nous ne nous opposons pas a priori à cette pièce mais nous voulons savoir
12 de quoi il s'agit, d'une conversation téléphonique interceptée, de quoi
13 s'agit-il?
14 M. le Président (interprétation): Veuillez nous dire de quoi il s'agit?
15 Est-ce qu'il s'agit d'une nouvelle pièce?
16 M. Scott (interprétation): Effectivement, il s'agit d'une nouvelle pièce,
17 mais avant de savoir que ce témoin allait venir déposer, nous n'avions
18 aucune raison de présenter cette pièce.
19 M. le Président (interprétation): Montrez-nous, s'il vous plaît, la
20 transcription de cette cassette pour que nous puissions en déterminer la
21 pertinence.
22 (L'huissier s'exécute.)
23 Il nous reste très peu de temps, mais on peut effectivement présenter ceci
24 au témoin.
25 M. Scott (interprétation): D'ailleurs, Monsieur le Président, je n'en ai
Page 28124
1 plus que pour quelques minutes pour terminer mon contre-interrogatoire. Je
2 demanderai que l'on place la version en serbo-croate devant le témoin et
3 la version en anglais sur le rétroprojecteur.
4 (L'huissier s'exécute.)
5 Avant que nous n'écoutions cette cassette, je dois vous dire qu'étant
6 donné que la majorité d'entre nous ne parle pas la langue, c'est assez
7 difficile de comprendre. Mais nos assistants linguistiques ont écouté
8 cette cassette, l'ont traduite et nous ont dit qu'en fait si l'on compare
9 cette cassette à d'autres cassettes de ce type, la qualité est assez
10 bonne.
11 M. le Président (interprétation): Veuillez, s'il vous plaît, nous faire
12 écouter la première partie. Cela suffira.
13 M. Scott (interprétation): Fort bien. Je vais demander à la cabine
14 technique de s'exécuter.
15 (Audition de la première partie de la cassette.)
16 "Appelez Soko, interrompez toutes les communications pour le moment,
17 restez avec eux et Joker 10 doit aller avec Ante."
18 (Les interprètes signalent qu'il est très difficile de suivre la cassette,
19 que c'est impossible.)
20 M. le Président (interprétation): Cela suffit.
21 M. Scott (interprétation): Monsieur, j'avance que votre unité a participé
22 à tout cela et que Soko, c'est vous.
23 M. Grubesic (interprétation): J'affirme, Monsieur le Président, Messieurs
24 les Juges, que je ne suis pas Soko et que les unités de la Brigade Nikola
25 Subic Zrinski n'ont pas fait cela, parce qu'elles n'étaient pas en mesure
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1 de faire quelque chose. Les informations dont je dispose et ce que je
2 sais, me permettent de vous dire...
3 M. le Président (interprétation): Il est inutile de poursuivre. Si
4 quelqu'un souhaite poser des questions supplémentaires, Monsieur Scott.
5 M. Scott (interprétation): J'ai une question supplémentaire.
6 M. le Président (interprétation): Avez-vous reconnu une voix sur cette
7 cassette?
8 M. Grubesic (interprétation): Monsieur le Président, Messieurs les Juges,
9 non.
10 M. Scott (interprétation): Je peux en terminer en une voire deux minutes.
11 Je pourrais continuer au sujet de cette cassette, mais la Chambre a
12 entendu ce qu'elle a entendu. Elle pourra se décider comme elle le
13 souhaitera.
14 Monsieur le Témoin, une dernière chose que je souhaiterais établir avec
15 vous. Le 19 juin, vous vous souvenez avoir eu une rencontre avec
16 l'observateur de l'ECMM, le colonel Morsink, et pendant cette rencontre
17 vous avez admis que vous-même et votre unité aviez eu recours à des
18 détenus civils pour creuser des tranchées dans une certaine région, et le
19 colonel Morsink vous a dit que c'était inacceptable.
20 Réponse: Monsieur le Président, Messieurs les Juges, je n'ai pas
21 connaissance de ces allégations et je ne me souviens pas de cela à Skradno
22 parce que Skradno c'était au fin fond de notre territoire. Skradno,
23 c'était le seul endroit où il y avait des pièces de mortier. Et cela ne se
24 trouve pas sur la ligne de front, là où se trouvaient les positions de tir
25 de l'artillerie.
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1 Question: Mais oublions l'endroit où cela s'est passé.
2 Vous vous êtes rencontrés, vous avez rencontré le colonel Morsink, le 19
3 juin. Et à ce moment-là, il vous a confronté avec le fait que vous aviez
4 utilisé des civils pour creuser des tranchées. Vous avez reconnu que
5 c'était exact et M. Morsink vous a dit quelque chose qui voulait dire à
6 peu près: "Ne recommencez pas!" N'est-ce pas exact, Monsieur le Témoin?
7 Réponse: Monsieur le Président, Messieurs les Juges, c'est la première
8 fois que j'entends dire cela et le Procureur est le premier à me dire ce
9 genre de choses. Je n'ai jamais entendu parler de cela. Le fait que j'ai
10 eu une altercation avec des représentants internationaux, c'est faux.
11 (Interrogatoire principal supplémentaire de M. Dusko Grubesic par Me
12 Naumovski.)
13 M. Naumovski (interprétation): Merci, Monsieur le Président.
14 J'ai beaucoup de questions, mais je sais que le temps nous est compté donc
15 je vais essayer d'être aussi rapide que possible.
16 Premièrement, je voudrais parler du document 1232.2 qui a été présenté
17 aujourd’hui. L'accusation nous dit que ce document date du 2 décembre
18 1992, c'est ce qu’affirme l'accusation.
19 Et moi, j'affirme que ce document a été établi le 2 décembre 1993.
20 J'affirme donc que nous avons ici un faux. Ce document est un faux. Et
21 voici pourquoi! Ce document semble être adressé au président de la
22 République croate d’Herceg-Bosna, et la République croate d’Herceg-Bosna a
23 été fondée en août 1993. Donc, si nous avons là un document qui a été
24 établi en décembre 1992, à ce moment-là on ne parlait même pas de la
25 République croate d’Herceg-Bosna à l'époque, c'était encore la communauté
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1 croate d’Herceg-Bosna.
2 Donc ce document a été établi après la fondation de la République croate
3 d’Herceg-Bosna et il est donc absolument évident que ce document est un
4 faux parce qu'en décembre 1993 M. Jozinovic était commandant au sein de la
5 101e Brigade de Zepce.
6 De plus, ce document n'est pas signé. Il n'y a pas de tampon, etc., etc.
7 Mais, j'ai quelques questions. Je dois signaler d'ailleurs que je viens de
8 parler du document 1322.2, je me suis peut-être trompé en donnant sa cote
9 il y a quelques instants.
10 Mon Général, on a parlé d'indicatifs d'appel, de codes qui étaient
11 utilisés par l'armée dans le cadre d'opérations.
12 Et lorsque M. le Juge Bennouna vous a posé une question, vous avez dit que
13 ces noms de codes étaient modifiés.
14 M. Grubesic (interprétation): Oui, oui, oui, je dis que ces noms de codes
15 étaient changés chaque mois pour tous ceux qui participaient aux
16 communications.
17 Question: Merci. Bien.
18 En dehors de ces modifications régulières des noms de codes par mesure de
19 précaution, est-ce qu'il y avait pour chaque opération des noms de codes
20 complètement nouveaux qui étaient introduits?
21 Réponse: Oui, oui, il y avait un système de communication spéciale avec
22 des noms de code secrets. Cela se passe comme cela dans toutes les armées
23 du monde!
24 Question: Fort bien.
25 Donc, si on changeait régulièrement les noms de codes chaque mois pour les
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1 officiers du HVO, et si pour chaque opération mise en œuvre on faisait
2 appel à un nouveau nom de code, est-ce qu'on peut en déduire que tous les
3 participants ou les commandants impliqués dans une opération donnée au
4 bout d'un an, d'un an et demi, s'étaient vu attribuer 50 à 100 noms de
5 codes?
6 Réponse: Peut-être pas 50 à 100, mais en tout cas beaucoup. D'ailleurs
7 tous ceux qui utilisaient les Motorola avaient également des noms de
8 codes.
9 Dès qu'on se rendait compte que l'on pouvait être sur écoute ou
10 intercepté, à ce moment-là aussitôt on changeait les fréquences et on
11 donnait de nouveaux noms de codes.
12 Question: Maintenant, quelques questions très brèves.
13 Un détail, premièrement au sujet de la question du Procureur, au sujet du
14 moment où vous avez appris qu'un certain Santic avait participé à Ahmici.
15 Vous avez dit avoir appris ceci lors des réunions d'information qui ont eu
16 lieu au quartier général de la zone opérationnelle de Bosnie centrale,
17 mais vous ne nous avez pas dit quand. Pouvez-vous nous aider à ce sujet?
18 Réponse: Eh bien, je ne peux pas vous donner de date exacte, à moins que
19 je ne sois en mesure d'examiner un certain nombre de documents pour me
20 rafraîchir la mémoire, mais c'est là effectivement que j'ai eu des
21 informations détaillées à ce sujet. De toute façon, l'information
22 circulait déjà entre les commandants des diverses unités, parce que ce
23 genre d'information se répand très vite.
24 Question: Fort bien.
25 Afin que les choses soient bien claires, est-ce que c'était avant
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1 l'incident d'Ahmici, pendant où après l'incident d'Ahmici?
2 Réponse: Après! Après l'incident d'Ahmici.
3 Question: Deuxième question brève. Elle a trait au village de Skradno qui
4 se trouvait près de la ligne de front qui opposait le HVO et l'armée de
5 Bosnie-Herzégovine. Qui contrôlait le village de Skradno?
6 Réponse: Ce village était contrôlé par le HVO à partir du 26 janvier.
7 Question: Nous parlons bien de 1993?
8 Réponse: Oui.
9 Question: Donc Skradno ne se trouvait pas sur la ligne de séparation?
10 Réponse: Non.
11 Question: Merci.
12 Réponse: Cela se trouve à peu près à 1.500 ou à 2.000 mètres en retrait de
13 la ligne de front.
14 Question: On vous a montré la pièce D356/1, intercalaire numéro 8. Il
15 s'agit d'un rapport qui a été établi par Zeljko Katava, vous savez qui
16 c'est, n'est-ce pas?
17 Réponse: Oui.
18 Question: Et si le Procureur ne s’est pas trompé, on parle ici d'un
19 incident qui a vu la mort de Mirsad Delija qui a été blessé, mais dans une
20 phrase précédente, dans ce même rapport, on parle d'un autre incident,
21 d'un incident qui a eu lieu dans une autre zone. Je vais donner lecture de
22 cette phrase afin de gagner du temps, on peut y lire: "Pendant la fouille,
23 la perquisition des maisons, une bombe a été jetée sur la patrouille et un
24 policier a été blessé".
25 Avez-vous entendu parler de ce deuxième incident lorsque vous êtes arrivé
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1 à votre poste de commandement le soir du 23 septembre?
2 Réponse: Non. Non, non, je n'ai pas eu connaissance de cet incident ou du
3 moins je ne m'en souviens pas.
4 Question: En tout cas, le document se passe de commentaire.
5 En ce qui concerne le document 932.1, je n'ai pas de questions
6 particulières. Je souhaite simplement indiquer que dans la version en
7 anglais, il semble que ce document ait été signé par ce témoin. Or, il le
8 nie. Et dans la version en croate, on peut lire signé "au nom" ou "pour le
9 commandant". Et ceci ne figure pas dans la version en anglais.
10 Maintenant, je vais demander l'aide de l'huissier afin de placer sur le
11 rétroprojecteur la version en croate du document Z421.4. Je vais vous le
12 remettre personnellement. Cela nous permettra de gagner du temps.
13 (L'huissier s'exécute.)
14 Il y a eu erreur au niveau de la référence du document. En fait, il s'agit
15 du document Z421.4.
16 Mon Général, veuillez, s'il vous plaît, examiner les abréviations qui
17 figurent dans ce texte dans la version en anglais, ces abréviations que
18 nous pouvons voir ici aux points 1 et 2 sont traduites intégralement. On
19 ne peut pas dans la version anglaise voir les abréviations et il s'agit
20 ici de quelque chose d'extrêmement précis. Je vais demander au Général qui
21 utilise ce type d'abréviations et ce que cela signifie?
22 Réponse: Au premier point de cet ordre, nous avons la chose suivante. Il
23 s'agit d'abréviations qui sont utilisées exclusivement par les militaires,
24 ceux qui préparent des ordres.
25 B/D signifie "opération de combat". SD/O signifie "paquetage". B/K
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1 signifie "paquetage à munitions" ou "réserve de munitions". Il s'agit de
2 munitions de calibre 7,9 millimètres.
3 Question: Fort bien.
4 Il s'agit ici d’un vocabulaire militaire, n'est-ce pas?
5 Réponse: Oui, Monsieur le Président, Messieurs les Juges, effectivement.
6 Question: Pour que les choses soient bien claires pour Monsieur le
7 Président et Messieurs les Juges, qui a préparé ce document que nous avons
8 sur le rétroprojecteur?
9 M. le Président (interprétation): Il a déjà déposé à ce sujet, il est
10 inutile de nous le répéter.
11 M. Naumovski (interprétation): Merci, Monsieur le Président, Messieurs les
12 Juges.
13 Z451.2, il s'agit d'un document qui nous a été présenté aujourd'hui. Mon
14 Général, il s'agit d'un ordre qui précise que le couvre-feu est encore en
15 vigueur. Ma seule question à ce sujet est la suivante. Lorsqu'on peut lire
16 "remis à", on voit qu'une copie a été également communiquée à la radio du
17 HVO à Busovaca. Pourquoi?
18 M. Grubesic (interprétation): Monsieur le Président, Messieurs les Juges,
19 la raison pour laquelle ce document a été remis à la station radio,
20 c'était que la population civile se voit donner lecture de cette décision
21 à la radio, et que la population soit informée des informations contenues
22 dans cet ordre. Donc c'était pour...
23 Question: Il s'agissait de rendre cet ordre public?
24 Réponse: Oui.
25 Question: Merci. Bien.
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1 Je ne sais pas si nous avons besoin de perdre du temps à ce sujet, mais en
2 tout cas l'ordre que vous avez reçu le 16 avril 1993 au matin, D356,
3 intercalaire n°31, au point 3, stipule quelles sont vos fonctions, on dit
4 quels sont vos voisins. Et on peut lire au point 3, je cite: "Devant vous,
5 en cas d'attaque, si vous avez besoin d'aide, la Brigade du HVO va
6 coopérer avec vous", la Brigade du HVO de Vitez, il s'agit de vous en tant
7 que commandant de la Brigade, n'est-ce pas? Répondez, s'il vous plaît.
8 Réponse: Oui, c'est la manière dont j'ai compris cet ordre.
9 Question: Bien.
10 Au moment où vous préparez les activités relatives à cet ordre précis,
11 vous savez précisément quelles sont les unités qui sont à proximité de
12 vous et où sont les lignes de contact?
13 Réponse: Oui. Il est parfaitement normal que l'on parle des unités à
14 proximité. Et nous, à travers notre ordre, nous disons qui sont nos
15 "voisins" à gauche et à droite, les unité se trouvant à proximité.
16 M. le Président (interprétation): Un instant, s'il vous plaît.
17 Il est 13 heures 05. Maître Naumovski, avez-vous besoin d'encore beaucoup
18 de temps, auquel cas nous allons procéder à une pause tout de suite. Si
19 vous pouvez terminer dans une minute ou deux, nous pouvons continuer.
20 M. Naumovski (interprétation): Je vais terminer d'ici quelques minutes,
21 Monsieur le Président, Messieurs les Juges, nous n'avons pas besoin de
22 retenir le général plus longtemps.
23 Ensuite, une dernière question au sujet de cet ordre. Donc on parle d'une
24 éventualité, d'une possibilité d'agir avec des unités d'une autre Brigade.
25 On ne parle pas d'une autre unité, on ne parle d'aucune autre unité qui
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1 opérait à l'intérieur de la zone opérationnelle de Bosnie centrale.
2 M. Grubesic (interprétation): Oui, c'est exact.
3 M. Naumovski (interprétation): J'avais préparé encore un certain nombre de
4 questions, mais compte tenu du fait que le Procureur a posé beaucoup de
5 questions à ce témoin, je pense que moi je n'ai plus de questions à lui
6 poser. Et je remercie la Chambre de m'avoir accordé tout ce temps
7 supplémentaire.
8 M. le Président (interprétation): Mon général, ceci termine votre
9 témoignage devant cette Chambre. Vous pouvez disposer.
10 (Le témoin est reconduit hors du prétoire.)
11 Nous allons lever la séance jusqu'à 14 heures 35.
12 (L’audience, suspendue à 13 heures 08, est reprise à 14 heures 40.)
13 (Le nouveau témoin est introduit dans le prétoire.)
14 M. le Président (interprétation): Le témoin peut prononcer la déclaration
15 solennelle.
16 M. Miskovic (interprétation): Je déclare solennellement que je dirai la
17 vérité, toute la vérité et rien que la vérité.
18 M. le Président (interprétation): Vous pouvez vous asseoir.
19 Maître Mikulicic, c'est à vous.
20 (Interrogatoire principal de M. Ivica Miskovic par Me Mikulicic.)
21 M. Mikulicic (interprétation): Bonjour, Monsieur Miskovic.
22 M. Miskovic (interprétation): Bonjour.
23 Question: Au nom de la défense de M. Cerkez, je vais vous poser un certain
24 nombre de questions et je vous prie de bien vouloir répondre d'après vos
25 meilleurs souvenirs. Je vous demande aussi de tenir compte du fait que
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1 notre conversation va être traduite vers les langues officielles du
2 Tribunal, de sorte qu'il est nécessaire de respecter une pause entre mes
3 questions et vos réponses.
4 Pour les besoins du compte rendu, Monsieur Miskovic, pourriez-vous
5 décliner votre identité, nous donner les noms de votre père ainsi que
6 votre date de naissance?
7 Réponse: Je m'appelle Ivica Miskovic. Je suis né le 24 juin 1958, mon père
8 s'appelle Marko et je suis né à Vitez.
9 Question: D'après ce que vous savez, Monsieur Miskovic, existe-t-il une
10 autre personne à Vitez qui a les mêmes nom et prénom que vous?
11 Réponse: Oui, en effet.
12 Question: Une ou plusieurs?
13 Réponse: Plusieurs personnes portent le même nom.
14 Question: Votre nationalité est croate, vous êtes de confession romane
15 catholique, n'est-ce pas?
16 Réponse: Oui.
17 Question: Vous êtes marié, vous avez quatre enfants?
18 Réponse: Oui.
19 Question: Vous avez deux fils, des jumeaux âgés de 15 ans, ainsi que deux
20 filles.
21 Réponse: Oui.
22 Question: Vous êtes ingénieur en mécanique et vous travaillez dans la
23 société Energocentar à Vitez?
24 Réponse: Oui.
25 Question: Vous avez fait votre service militaire à Belgrade entre 1981 et
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1 1982?
2 Réponse: Oui.
3 Question: Monsieur Miskovic, pourriez-vous nous dire où se trouve votre
4 maison à Vitez? Où habitez-vous?
5 Réponse: J'habite à Kruscica, elle se trouve à peu près à 800 mètres de la
6 ville.
7 Question: A proximité de votre maison se trouve également la maison des
8 parents de Mario Cerkez, n'est-ce pas?
9 Réponse: Oui.
10 Question: Pouvez-vous dire à la Chambre depuis quand vous connaissez Mario
11 Cerkez, quels sont les rapports que vous entretenez avec lui?
12 Réponse: Je connais Mario Cerkez depuis qu'il est tout petit, puisque nos
13 maisons se trouvent à peu près à 100 mètres de distance. Donc, nous étions
14 amis depuis l'enfance, nous nous rendions visite, nous avons joué ensemble
15 au football, aux échecs et nous avons continué cette amitié plus tard
16 quand nous avons grandi.
17 Question: Très bien. Est-ce que l'on peut dire que vous connaissez
18 vraiment très bien Mario Cerkez?
19 Réponse: Oui, bien sûr, nous avons passé tellement de temps ensemble que
20 je pense qu'il existe peu de personnes au monde que je connaisse mieux que
21 lui.
22 Question: Connaissez-vous très bien aussi sa famille, ses parents, son
23 frère?
24 Réponse: Oui, je connais ses parents, son frère, bien sûr, son épouse, ses
25 enfants, etc..
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1 Question: Et votre épouse a été la marraine de la fille de Mario Cerkez?
2 Réponse: Oui, ceci montre bien à quel point nous étions proches et le fait
3 qu'elle ait été marraine de sa fille était comme une couronne placée sur
4 cette amitié.
5 Question: Est-ce que vous pourriez, en quelques phrases, me décrire la
6 personnalité de Mario Cerkez?
7 Réponse: C'est un homme fondamentalement bon, calme, honnête, et le fait
8 que j'ai été ami avec lui pendant si longtemps, signifie bien des choses.
9 Question: Est-ce que vous avez des informations selon lesquelles Mario
10 Cerkez aurait eu des conflits avec les gens de son entourage?
11 Réponse: Nous nous sommes souvent trouvés en compagnie de personnes de
12 différentes nationalités ou religions et je n'ai jamais remarqué que Mario
13 avait des mauvaises intentions à l'égard des personnes dont la nationalité
14 était différente.
15 Nous avons même des amis qui sont d'une autre nationalité, je n'ai jamais
16 remarqué une trace d'agressivité chez lui. C'était un joueur d'échecs et
17 ceci a démontré qu'il avait beaucoup de patience, qu'il avait un caractère
18 solide, qu'il pouvait se contrôler.
19 Question: Vous avez dit, Monsieur Miskovic, que Mario a aidé les gens qui
20 avaient une autre nationalité ou bien qu'il comptait parmi ses amis. On
21 sait ici qu'à proximité de votre maison habitait un groupe de Roms, des
22 tziganes, pourriez-vous nous dire quels étaient ses rapports avec eux?
23 Réponse: En ce qui concerne les Roms, pendant la guerre, ils ont participé
24 dans le peloton de travail avec les autres citoyens qui n'étaient pas
25 déployés sur les lignes de front.
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1 A savoir les personnes âgées des trois nationalités, croates serbes ou
2 musulmanes, et les Roms recevaient les mêmes traitements que tous les
3 autres. En revanche même, j'ajouterai que parce qu'ils étaient Roms, Mario
4 leur faisait un traitement de faveur en ce qui concerne l'aide
5 humanitaire, les vêtements, la nourriture, etc..
6 Question: Monsieur Miskovic, d'après ce que vous savez est-ce que Mario
7 Cerkez a eu des problèmes avec la police? Est-ce qu'il a fait des
8 infractions? Est-ce qu'il a commis des infractions, des crimes ou quoi que
9 ce soit?
10 Réponse: Pour autant que je le sache, non, jamais.
11 Question: Vous avez travaillé ensemble à Vitez?
12 Réponse: Oui.
13 Question: Donc cette amitié d'enfance s'est transformée en rapports de
14 camarades de travail, des collègues?
15 Réponse: Oui et nous avons participé à des compétitions d'échecs au nom de
16 cette société. Nous avons participé à des tournois d'échec, on appelait
17 ceci "Vojada", c'est-à-dire des compétitions auxquelles participaient des
18 sociétés travaillant pour l'armée.
19 Question: Est-ce que vous avez jamais entendu dire que ce n'était pas un
20 bon collègue, qu'il aurait provoqué éventuellement des conflits au sein de
21 son entreprise, de l'usine, etc.?
22 Réponse: Non, jamais.
23 Question: Monsieur Miskovic, pendant toute la guerre vous avez été soldat
24 sur la ligne de front qui se trouvait derrière votre maison à Kruscica?
25 Réponse: Oui, c'est exact, à 500 ou 800 mètres de distance de ma maison.
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1 J'ai passé toute la guerre sur cette ligne de front.
2 Question: Vous souvenez-vous d'un accident de circulation qui s'est
3 produit juste devant votre maison au cours duquel ont péri deux soldats de
4 l'armée de la Bosnie-Herzégovine?
5 Réponse: Oui, cela s'est produit juste devant ma maison. A cause de cela,
6 la clôture autour de ma maison a été endommagée et quand je suis sorti de
7 ma maison, j'ai vu Mario et son épouse en train de prodiguer les premiers
8 soins aux soldats. Mario connaissait bien ces officiers et moi je les ai
9 vus aussi. C'est comme cela que ça s'est produit.
10 Question: Très bien. C'est un incident dont le témoin, Vladica Babic, a
11 aussi parlé et nous avons aussi versé au dossier une déclaration sous
12 serment de la personne qui a subi cet incident.
13 Vous avez dit que vous avez passé toute cette période de la guerre au-
14 dessus de votre maison. Est-ce qu'au cours de la guerre vous avez eu
15 l'occasion de rencontrer l'homme qui était, à l'époque, le commandant de
16 la Brigade de Vitez, M. Cerkez?
17 Réponse: Oui, Mario se rendait sur la ligne de front en tant que
18 commandant et je pense que ceci s'est produit au mois d'avril ou bien
19 début mai 1994. Il se rendait aussi sur notre ligne de front.
20 Question: Peut-être était-ce un lapsus parce que…, de quelle année avez-
21 vous parlé exactement?
22 Réponse: 1993! 1993! En effet, j'ai fait une erreur. Donc il s'est rendu à
23 plusieurs reprises sur la ligne de front où nous étions pour visiter notre
24 unité, pour nous voir, etc.
25 Question: Est-ce que vous avez eu l'occasion de passer du temps en tête-à-
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1 tête avec lui, de parler avec lui?
2 Réponse: Oui. Je me souviens d'un incident, d'une occasion où il était
3 venu sur la ligne de front nous rendre visite et moi je l'ai accompagné
4 jusqu'à sa voiture. Comme nous étions amis depuis l'enfance, moi je lui ai
5 expliqué que la situation sur la ligne de front était vraiment difficile,
6 que nous n'avions pas assez d'hommes et que même on prenait les hommes qui
7 se trouvaient sur notre ligne de front pour les envoyer ailleurs. Lui, il
8 m'a répondu qu'en effet la situation était très difficile ailleurs aussi
9 sur les autres lignes, qu'à cause de cette insuffisance d'hommes,
10 d'éléments il a proposé sa démission à Blaskic mais que celui-ci avait
11 refusé.
12 Question: Est-ce qu'à cette occasion-là Mario Cerkez vous a dit pourquoi
13 il a proposé sa démission à Blaskic? Donc la démission au poste du
14 commandant de la Brigade de Vitez.
15 Réponse: Justement à cause de ces problèmes du manque de personnel, des
16 problèmes qui apparaissaient sur les lignes de front, et moi ça m'avait
17 vraiment frappé, c'est ce qu'il m'a dit.
18 M. Mikulicic (interprétation): Merci. Je n'ai plus d'autres questions.
19 M. Sayers (interprétation): Merci, je n'ai pas de questions.
20 (Contre-interrogatoire de M. Ivica Miskovic par M. Lopez-Terres.)
21 M. Lopez-Terres: Monsieur Miskovic, vous nous avez dit qu'il y avait
22 plusieurs personnes qui portaient votre nom et votre prénom à Vitez. Est-
23 ce qu'il y a également plusieurs personnes dont le prénom du père est
24 identique?
25 M. Miskovic (interprétation): Oui.
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1 Question: Vous nous avez dit la plus grande partie du conflit sur la ligne
2 de front près de votre maison, c'était donc à Kruscica que vous étiez?
3 Réponse: Oui, c'est à proximité de ma maison, à peu près à 500 ou 800
4 mètres de ma maison à Kruscica.
5 Question: Quel était votre commandant d'unité?
6 Réponse: Pendant quelle période?
7 Question: Pendant la période des mois d'avril et mai et ultérieurement.
8 Pendant toute la période où vous avez été soldat puisqu'apparemment vous
9 avez eu plusieurs commandants si je vous comprends bien. Vous apparteniez
10 à un bataillon, je suppose?
11 Réponse: Ecoutez, moi au début de la guerre j'ai été membre de la garde
12 villageoise, donc nous nous sommes organisés nous-mêmes.
13 Question: Monsieur Miskovic, dites-moi qui était le commandant de votre
14 Bataillon?
15 Réponse: Je n'ai pas de connaissance, je ne savais pas qu'il y avait des
16 Bataillons. Comprenez-moi, je ne suis qu'un soldat; moi je sais que plus
17 tard mon commandant était Karlo Grabovac, le commandant du 3e Bataillon
18 dont j'ai été membre en tant que soldat.
19 M. Kovacic (interprétation): Apparemment, le mot "Bataillon" a été traduit
20 d'une façon différente. C'est-à-dire de la façon dont on ne le dit pas
21 d'habitude à Vitez. C'est donc la raison pour laquelle le témoin a été
22 confus.
23 M. Lopez-Terres: Le témoin nous a indiqué, et cela figurait dans son
24 résumé qu'il avait appartenu au 3e Bataillon, c'était ce que je voulais
25 savoir de lui. Karlo Grabovac étant votre commandant, vous savez que Karlo
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1 Grabovac a été impliqué activement dans des activités de persécution
2 contre les Musulmans de ces soldats de Vitez et ses soldats également?
3 M. Miskovic (interprétation): Non, je vous ai dit que pendant cette
4 période-là, je faisais partie des gardes villageoises, à savoir au début
5 du conflit. Ensuite, peut-être du 15 au 20 jours plus tard, à partir du
6 moment où les lignes ont été organisés et bien c'est Karlo Grabovac qui
7 était le commandant sur cette ligne de front précise.
8 Question: La Chambre a reçu plusieurs informations, plusieurs témoignages
9 attestant de l'action directe de M. Grabovac dans plusieurs actions
10 destinées à persécuter des Musulmans. Qu'est-ce que vous avez à nous dire
11 là-dessus? Vous étiez l'un de ces soldats?
12 Réponse: Je n'ai pas de commentaire à faire à ce sujet, je pense qu'il n'y
13 a pas eu de persécution des Musulmans parce que nous nous étions organisés
14 sur ces lignes pour protéger nos maisons et nos familles.
15 Donc moi je ne suis pas au courant des persécutions des Musulmans, elles
16 ne se sont pas produites sur notre ligne en tout cas.
17 Question: Vous n'avez jamais participé à des activités de prises d'otages,
18 de Musulmans sous l'autorité de M. Grabovac pendant l'été 1993?
19 Réponse: Jamais, et je ne suis pas au courant d'un tel événement.
20 Question: Dans ce 3e Bataillon, il y avait également le frère de l'accusé
21 Mario Cerkez qui était soldat, Davor Cerkez?
22 Réponse: Je crois que non, je ne suis pas certain, mais je crois que non.
23 Question: M. Perica Vukadinovic appartenait également à ce 3e Bataillon?
24 Réponse: Croyez-moi, je ne suis qu'un simple soldat et je ne sais pas qui
25 faisait partie de quelle unité?
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1 Question: Vous avez passé plusieurs mois sur la ligne de front avec des
2 soldats dont vous ne connaissez pas le nom, c'est ce que vous nous dites?
3 Vitez est une très petite ville, tout le monde se connaît!
4 Réponse: Je connais certaines personnes qui étaient directement en contact
5 avec moi, je connais beaucoup de personnes. Mais quant à la question de
6 savoir qui participait, qui faisait partie de telle unité, je ne sais pas,
7 je ne connaissais pas ce genre de détails donc je ne peux pas vous fournir
8 ce genre d'information, je ne les connais pas.
9 Question: Vous nous avez parlé de cette conversation que vous avez eue
10 avec l'accusé Mario Cerkez, à l'occasion de son passage sur votre ligne de
11 défense. Cette conversation a eu lieu hors témoin, aucune autre personne
12 que vous n'a entendu ce qu'a dit Mario Cerkez ce jour-là?
13 Réponse: Cette information, je l'ai reçue en tête à tête au moment où je
14 lui disais au revoir.
15 Question: Connaissez-vous d'autres personnes à qui l'accusé Mario Cerkez a
16 fait ce type de confidence ou a fait part de cet état d'esprit?
17 Réponse: Non, je ne sais pas.
18 Question: Est-ce que vous connaissez une disposition du décret sur les
19 forces armées du HVO qui prévoit qu'un subordonné qui veut démissionner
20 doit demander de son supérieur?
21 Réponse: Je ne sais pas, je n'étais qu'un simple soldat donc je ne sais
22 pas tout cela.
23 Question: Vous ne savez pas parce que cette disposition n'existe pas,
24 Monsieur, vous le savez? Monsieur Cerkez pouvait démissionner s'il en
25 avait envie, vous le savez aussi?
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1 Réponse: Je ne sais pas, je ne connais pas le règlement militaire, je l'ai
2 déjà dit donc je ne peux pas faire de commentaires.
3 Question: Savez-vous que M. Cerkez a été le commandant de la Brigade de
4 Vitez jusqu'au 30 décembre 1993?
5 Réponse: Vraiment, je ne sais pas jusqu'à quel moment exactement il était
6 le commandant puisque moi j'étais un soldat et les dates ne m'étaient pas
7 importantes.
8 Question: La date que je vous indique, c'est la date officielle. Monsieur
9 Cerkez était le commandant de la Brigade jusqu'au 30 décembre 1993, il n'a
10 pas démissionné.
11 Réponse: Vraiment, je ne sais pas. Je sais, je ne connais pas la date
12 exacte jusqu'à laquelle il a exercé ces fonctions-là.
13 Question: Avez-vous entendu dire dans quelles circonstances M. Cerkez a
14 quitté ses fonctions de commandant de Brigade?
15 Réponse: Cela non plus je ne peux pas vous le dire. Je ne dispose pas
16 d'information.
17 Question: Vous nous avez dit que vous étiez très ami avec M. Cerkez et sa
18 famille et vous ne connaissez pas toutes ces informations? Monsieur Cerkez
19 vous fait des confidences sur la ligne de front et quand il est relevé de
20 ses fonctions, il ne vous parle pas, puisqu'il a été relevé de ses
21 fonctions, il n'a pas démissionné?
22 Réponse: Ecoutez, c'était le début du conflit. Cette information, je l'ai
23 retenue parce que c'était au début. Mais en ce qui concerne toutes ces
24 autres questions militaires, je ne peux pas vous aider beaucoup.
25 Question: Vous nous avez dit que cette conversation avait commencé fin
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1 avril, début mai, c'est ce que vous nous avez expliqué, c'est bien cela?
2 Réponse: C'est exact.
3 Question: Je voudrais vous présenter un document, qui est une pièce qui a
4 déjà été admise dans cette affaire, la pièce Z823.1.
5 Peut-on donner au témoin la version BCS de ce document, lui donner en
6 lecture et ensuite, si l'on peut passer la version anglaise du document
7 sur le rétroprojecteur.
8 (L'huissier s'exécute)
9 Je vous demande de porter votre attention sur la partie finale de ce
10 document qui est une annonce signée par l'accusé, Mario Cerkez. Nous
11 sommes le 26 avril 1993, c'est-à-dire pratiquement à la période dont vous
12 nous parlez. L'accusé indique dans ce paragraphe final combien il croit en
13 la victoire, combien il est sûr que les Croates vont défendre leur
14 territoire, vont résister. Vous êtes d'accord avec moi, Monsieur Miskovic,
15 le dernier paragraphe. Pensez-vous sincèrement que quelqu'un qui écrit
16 cela le 26 avril est dans l'état d'esprit d'une personne qui veut
17 démissionner parce qu'elle ne croit plus à ce qu'elle fait ou parce
18 qu'elle n'a pas les moyens qu'elle souhaite?
19 Réponse: Ecoutez, je ne suis pas un expert en matière de psychologie, je
20 ne peux pas déchiffrer l'état psychologique de quelqu'un.
21 Question: Très bien, je vous remercie, Monsieur l'huissier.
22 Vous nous dites que vous n'êtes pas un expert en matière de psychologie,
23 mais vous êtes quand même en mesure de dire au Tribunal quel est le
24 caractère de l'accusé, quels sont ses traits de personnalité, vous les
25 avez expliqués en détails tout à l'heure. Le portrait que vous nous avez
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1 fait est-il un portrait sincère ou est-ce un portrait qu'on vous a demandé
2 de présenter à la Chambre?
3 Réponse: C'est sincère et exact, c'est la vérité.
4 Question: Vous êtes en relations permanentes avec la famille de l'accusé,
5 je suppose, à Vitez, vous les voyez régulièrement?
6 Réponse: Je voyais sa famille. Lorsque je revenais de la ligne de front,
7 de temps en temps, je voyais Mario aussi.
8 Question: Je vous parle de l'époque actuelle, maintenant, pas en 1993.
9 Réponse: Oui.
10 Question: Vous fréquentez toujours la famille de l'accusé?
11 Réponse: Ecoutez, sa famille n'est plus en Bosnie-Herzégovine. Donc nous
12 sommes en contact téléphonique, mais on se voit moins souvent.
13 Question: Mais vous vous voyez quand même et vous êtes en contact?
14 Réponse: Je viens de vous le dire.
15 Question: A propos de cette psychologie dont vous nous avez parlé, que
16 vous nous dites ne pas avoir, vous nous avez dressé un portrait de M.
17 Cerkez, est-ce que ce portrait n'est pas un portrait complaisant,
18 bienveillant et, par conséquent, partiel et partial, Monsieur Miskovic?
19 Réponse: D'après mon évaluation, ce que j'ai dit sur lui, représente une
20 estimation objective.
21 Question: Avant d'en terminer sur ce dernier point, je voudrais vous
22 présenter un document pour recueillir vos observations. Il s'agit d'un
23 document qui a déjà été admis par votre Chambre sous la cote 1458.2, il
24 s'agit d'un document écrit à l'origine en langue anglaise. Je souhaite
25 simplement qu'il puisse être présenté au témoin pour qu'il l'examine. Vous
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1 ne parlez pas l'anglais, Monsieur Miskovic?
2 Réponse: Non, je ne le parle pas.
3 Question: Si on peut le présenter néanmoins au témoin, et ensuite, mettre
4 la partie pertinente sur le rétroprojecteur qui sera évidemment traduite.
5 (L'huissier s'exécute.)
6 Si vous pouvez mettre cette page qui est une page extraite de ce document
7 qui est le "who is who" qui avait été établi par les forces de la Forpronu
8 en octobre 1994 et dans lequel on trouve des informations sur la majorité
9 des commandants de secteurs en fonction en Bosnie.
10 Monsieur Miskovic, je vais vous lire, pour que ceci vous soit traduit, les
11 commentaires qui sont faits à propos de Mario Cerkez par la Forpronu à
12 l'époque, en 1994. A propos de Mario Cerkez, voilà ce qu'on nous dit:
13 "C'est un homme de 6 pieds 1 pouce, massif, de forte carrure, il a les
14 yeux sombres, les cheveux noirs. Il est respecté par ses hommes, il est
15 très influent au sein de la structure de commandement du HVO. Avant la
16 guerre, il était civil, il avait un emploi de cadre moyen, il parle un peu
17 l'anglais. On le dit arrogant et imbu de sa personne, il a confiance en
18 soi, il se méfie de la Forpronu, il a vis-à-vis de la Bosnie une attitude
19 très méprisante, il peut être maussade, irritable et aussi agressif. On
20 dit au quartier général de sa Brigade qu'il travaille seul et qu'il n'a
21 pas de commandant en second. Véhicule habituel: une Audi bleu foncé". (Fin
22 de citation).
23 Voilà le portrait de M. Cerkez en tant que commandant de Brigade qui nous
24 est fait en 1994. C'est le portrait de commandant de Brigade qui importe à
25 la Chambre, pas celui du voisin ou de l'ami, Monsieur Miskovic.
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1 Quels commentaires avez-vous à nous faire sur ses qualités ou défauts qui
2 sont rapportés ici pour M. Cerkez qui ne correspondent pas du tout à ce
3 que vous nous avez dit?
4 Réponse: Je préfère ne pas faire de commentaires à ce sujet. J'ai donné
5 mon évaluation de Cerkez, tel que je le voyais à l'époque et tel que je le
6 vois aujourd'hui. Et la Forpronu a fait cette évaluation sur la base d'un
7 contact, peut-être deux contacts. Donc, je préfère ne pas exprimer de
8 commentaires à ce sujet, pas du tout.
9 Question: Bien. C'est dommage, je le constate.
10 Monsieur Miskovic, une dernière question.
11 Monsieur Cerkez vous a-t-il fait d'autres confidences sur des choses qui
12 se sont produites pendant le conflit sur des faits qui ont été commis dans
13 la région de Vitez pendant le conflit?
14 Réponse: Non.
15 Question: Il ne vous a jamais parlé?
16 Réponse: Non, non.
17 M. Lopez-Terres: Je vous remercie. Je n'ai pas d'autres questions.
18 M. Mikulicic (interprétation): Je n'ai pas de questions, Monsieur le
19 Président.
20 M. le Président (interprétation): Monsieur Miskovic, votre déposition est
21 terminée. Merci d'être venu déposer devant ce Tribunal international
22 pénal, vous pouvez disposer.
23 M. Miskovic (interprétation): Merci à vous.
24 (Le témoin M. Miskovic est reconduit hors du prétoire.)
25 M. Kovacic (interprétation): En attendant, je souhaite simplement informer
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1 les collègues de l'accusation et aussi la Chambre bien sûr, que l'unité
2 des témoins et des victimes nous a informés du fait que ces témoins
3 allaient voyager soit demain, soit seulement lundi à cause de certains
4 problèmes liés à…
5 M. le Président (interprétation): Quels témoins?
6 M. Kovacic (interprétation): Ces témoins que nous entendrons cet après-
7 midi, Miskovic et Zuljevic.
8 M. le Président (interprétation): Mais ils rentrent lundi?
9 M. Kovacic (interprétation): Oui. Je voudrais simplement soulever ce point
10 pour indiquer que si jamais ceci n'est pas terminé d'ici 16 heures, je
11 propose que l'on reste quelques minutes de plus pour ne pas leur faire
12 rester jusqu'à lundi.
13 M. le Président (interprétation): Oui. Nous allons probablement terminer
14 plus tôt dans la journée de demain. Et ensuite nous pourrons traiter des
15 questions administratives.
16 M. Kovacic (interprétation): Très bien, merci.
17 M. le Président (interprétation): Et dans ce cas-là, nous allons terminer
18 suffisamment tôt demain matin.
19 M. Kovacic (interprétation): Merci.
20 (Le témoin, M. Zuljevic, est introduit dans le prétoire.)
21 M. le Président (interprétation): Le témoin peut-il prêter serment, s'il
22 vous plaît?
23 M. Zuljevic (interprétation): Je déclare solennellement que je dirai la
24 vérité, toute la vérité et rien que la vérité.
25 M. le Président (interprétation): Veuillez vous asseoir.
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1 M. Kovacic (interprétation): Excusez-moi, Monsieur le Président.
2 Apparemment, il y a eu un malentendu, je n'ai pas parlé suffisamment
3 clairement. Je souhaitais simplement dire que s'il termine aujourd'hui, il
4 peut partir demain matin mais pas plus tard car après il n'y a plus de
5 vol. Donc si jamais nous ne terminons pas aujourd'hui, ils doivent rester
6 jusqu'à lundi.
7 M. le Président (interprétation): Essayons dans ce cas-là de terminer.
8 (Interrogatoire principal de M. Zuljevic par Me Kovacic.)
9 M. Kovacic (interprétation): Justement, moi je vais éviter de poser des
10 questions sur certains des paragraphes.
11 Bonjour, Monsieur Zuljevic.
12 M. Zuljevic (interprétation): Bonjour.
13 Question: Pour le compte rendu, veuillez répéter votre nom, prénom et la
14 date de naissance.
15 Réponse: Josip Zuljevic, né le 6 juin 1858 à Krcevine, municipalité de
16 Vitez.
17 Question: Vous êtes Croate de confession romane catholique, est-ce exact?
18 Réponse: Oui.
19 Question: Vous êtes marié, père de trois enfants?
20 Réponse: Oui.
21 Question: Quel est votre métier?
22 Réponse: Ingénieur de la circulation.
23 Question: Où avez-vous terminé vos études?
24 Réponse: L'école supérieure de la circulation qui se trouve à Zagreb.
25 Question: Monsieur Zuljevic, s'il vous plaît, est-ce que vous êtes venu
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1 témoigner ici de votre propre gré?
2 Réponse: Oui.
3 Question: Vous demandez à qui que ce soit si vous pouviez ou deviez le
4 faire, si vous pouviez obtenir une quelconque autorisation pour le faire?
5 Réponse: Oui.
6 Question: Qui vous a proposé de venir déposer ici?
7 Réponse: Vous.
8 Question: Et vous avez accepté cela librement, et de votre propre gré?
9 Réponse: Oui.
10 M. Kovacic (interprétation): Monsieur le Président, Messieurs les Juges,
11 je ne vais pas du tout traiter de la deuxième partie, les points de 1, 2,
12 3 et 4. J'ai introduit cela dans le résumé pour expliquer tout simplement
13 quelle était l'expérience précédente de ce témoin, ce qu'il faisait avant
14 la guerre et peut-être que le Procureur souhaitera traiter de cela. Peut-
15 être que nous pouvons simplement noter pour le compte rendu quelques
16 points essentiels, si les Juges le souhaitent.
17 M. le Président (interprétation): Oui, très brièvement.
18 M. Kovacic (interprétation): Si les Juges me le permettent, je vais poser
19 des questions directrices pour procéder plus rapidement.
20 Monsieur Zuljevic, à quel moment avez-vous été nommé au poste de chef
21 chargé de la circulation au quartier général de la Brigade Stjepan
22 Tomasevic?
23 M. Zuljevic (interprétation): C'était au début du mois de janvier 1993.
24 Question: Et jusqu'à ce moment-là, vous n'aviez pas de fonction au sein de
25 l'organisation du HVO?
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1 Réponse: Non.
2 Question: Au moment où vous êtes venu dans la Brigade Stjepan Tomasevic,
3 qui était son commandant?
4 Réponse: Tout d'abord Borivoje Malbasic.
5 Question: Quelle était la fonction de Cerkez?
6 Réponse: Cerkez était l'adjoint ou plutôt le chef d'état-major.
7 Question: En même temps cela voulait dire qu'il était l'adjoint du
8 commandant?
9 Réponse: Oui.
10 Question: Donc il était le n°2 après Malbasic?
11 Réponse: Oui.
12 Question: Est il exact de dire que, peu de temps plus tard, Cerkez a été
13 nommé au poste de commandant?
14 Réponse: Oui mais il était le commandant par intérim. Donc c'était une
15 fonction qu'il occupait de manière provisoire.
16 Question: Et ceci s'est produit à quel moment?
17 Réponse: Environ au début du mois de février 1993.
18 Question: Indépendamment de cette nomination où il a été nommé au poste de
19 commandant par intérim, de fait il était réellement le commandant de cette
20 formation?
21 Réponse: Oui.
22 Question: Est-ce que vous pourriez me dire à ce moment-là quelle était
23 l'unique tâche militaire de la Brigade?
24 Réponse: L'unique tâche militaire de la Brigade à l'époque était la
25 défense de l'armée Serbe qui détenait la ligne de front à gauche par
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1 rapport à Turbe et Travnik.
2 Question: Les interprètes nous demande de ménager une pause entre les
3 questions et les réponses. C'est ma faute, je suppose que je le fais parce
4 que je suis pressé.
5 Au moment où vous étiez au sein de la Brigade Stjepan Tomasevic, avez-vous
6 eu des opérations militaires, des conflits, des combats à l'encontre de
7 l'armée de Bosnie-Herzégovine?
8 Réponse: Non.
9 Question: Pendant que vous étiez à Novi Travnik, est-ce qu'il y a eu des
10 conflits sérieux en général, dans la région de Novi Travnik? Y compris des
11 conflits qui impliquaient les citoyens ou des conflits entre des
12 individus?
13 Réponse: Il n'y a pas de conflit sérieux, mais de temps en temps il y a eu
14 des incidents dus au climat général qui régnait dans l'ensemble de la
15 vallée de la Lasva à l'époque, mais il n'y a pas eu de conflit sérieux.
16 Question: Est-ce qu'il existait une certaine coopération entre l'armée de
17 la Bosnie-Herzégovine et le HVO pendant cette période à Novi Travnik et,
18 si oui, à quoi ressemblait-elle?
19 Réponse: Oui, elle existait. Je me souviens qu’il existait des commissions
20 conjointes qui avaient été créées afin de surveiller les activités des
21 deux parties.
22 Question: Merci.
23 A quel moment, Monsieur Zuljevic, est-ce qu’on a procédé à la constitution
24 de la Brigade de Vitez?
25 Réponse: On a commencé à constituer la Brigade de Vitez vers la mi-mars.
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1 Question: Vous avez également été nommé au poste de membre de l'état-
2 major, quelle était la fonction que vous exerciez?
3 Réponse: J'ai été nommé au même poste qu'au sein de la Brigade Stjepan
4 Tomasevic, j'avais des tâches quelque peu étendues, surtout liées à la
5 logistique.
6 Question: Je souhaite soumettre au témoin un document, l'un des documents
7 qui avait été proposé par le Procureur en tant que document de Zagreb. Il
8 s'agit là d'une des rares listes des propositions concernant les membres
9 de l'état-major. Je souhaitais le distribuer et traiter de ce document
10 très rapidement.
11 (L'huissier s'exécute.)
12 Ce document n'a pas été versé au dossier, la Chambre de première instance
13 a refusé de l'admettre.
14 M. le Président (interprétation): Est-ce que vous souhaitez le verser au
15 dossier maintenant?
16 M. Kovacic (interprétation): Oui; je pense que oui puisque je pense qu'il
17 s'agit là de l'un des rares documents qui corroborent notre thèse
18 concernant la période à laquelle la Brigade a été constituée, même si
19 nous, nous avons d'autres documents, mais de toute façon je souhaitais
20 profiter de la présence du témoin qui connaissait les personnes en
21 question.
22 M. le Président (interprétation): Veuillez poser vos questions au témoin
23 et nous allons réfléchir sur la décision à prendre.
24 M. Kovacic (interprétation): Monsieur Zuljevic, avez-vous vu déjà ce
25 document?
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1 M. Zuljevic (interprétation): Oui.
2 Question: Je souhaite attirer votre attention sur la dernière phrase après
3 le tableau au-dessus de la signature. Si vous regardez tous les noms, que
4 pouvez-vous nous dire? Est-ce que ceci correspond à la réalité de la
5 situation à ce moment-là, c'est-à-dire le 15 mars 1993?
6 Réponse: Non.
7 Question: Est-ce que vous pourriez nous expliquer quels sont les
8 décalages?
9 Réponse: Eh bien, tout d'abord je remarque qu'il s'agit là de la
10 proposition de la liste des membres du commandement de la Brigade de Vitez
11 pour l'emploi du bureau du HVO.
12 Question: Donc est-il exact de dire qu'il ne s'agit pas ici de la
13 composition définitive?
14 Réponse: Non, ce que vous dites est vrai.
15 Question: Est-ce que nous pouvons être d'accord sur le fait qu'il s'agit
16 ici du plan de travail, de la proposition de la composition?
17 Réponse: Oui.
18 Question: Est-ce que vous pouvez nous dire si vous avez remarqué quelles
19 sont les personnes dont les noms figurent sur cette liste qui n'ont pas
20 été nommées à ces postes-là?
21 Réponse: Oui.
22 Question: Par exemple?
23 Réponse: Par exemple le n°8, Stipo Zigonjic, il n'a jamais été membre du
24 commandement.
25 Question: Qui d'autre?
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1 Réponse: Et le n°14, Franjo Alilovic.
2 Question: En ce qui concerne le poste décrit au n°8, l'adjoint du chef
3 chargé de la constitution et du personnel, qui a pris cette fonction?
4 Réponse: Madame Gordana.
5 Question: Vous parlez de Mme Gordana Badrov?
6 Réponse: Oui, Mme Gordana Badrov.
7 Question: Est-ce que vous vous souvenez à quel moment elle a pris ses
8 fonctions?
9 Réponse: Eh bien, au bout de cinq à six jours à peu près.
10 Question: Très bien, merci.
11 Je proposerais aux Juges d’admettre ce document. Cela dit, il faut savoir
12 qu'il y a une erreur de traduction dans la colonne "grade", au point 1,
13 concernant le commandant, il est écrit: "colonel" en BCS, et en anglais
14 nous voyons le terme anglais de "brigadier" alors que c'est erroné, il
15 faudrait écrire colonel de Brigade et non pas général de Brigade.
16 M. le Président (interprétation): Des objections?
17 M. Sayers (interprétation): Je n'ai pas d'objection.
18 M. le Président (interprétation): Monsieur Lopez-Terres?
19 M. Lopez-Terres: Non.
20 M. le Président (interprétation): Nous aurions pu épargner beaucoup de
21 temps si vous aviez annoncé votre intention de verser ce document au
22 dossier.
23 M. Kovacic (interprétation): (Hors micro.)
24 Est-ce que nous garderons la même référence?
25 M. le Président (interprétation): Oui. Z544.4.
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1 M. Kovacic (interprétation): Monsieur Zuljevic, nous pouvons maintenant
2 traiter des événements critiques, le 15 ou plutôt le 16 avril 1993.
3 Pourriez-vous nous dire brièvement, avant le conflit entre l'armée de
4 Bosnie-Herzégovine et le HVO à Vitez, dans quel état se trouvait la
5 Brigade au moment où le conflit a éclaté?
6 M. Zuljevic (interprétation): Eh bien, la Brigade était incomplète, le
7 commandement n'était pas complet. Donc la composition était incomplète. La
8 Brigade était en cours de constitution mais ceci n'était pas achevé.
9 Question: A ce moment-là, juste avant le conflit, combien d’hommes au
10 maximum étaient à la disposition de la Brigade, combien d’hommes
11 approximativement figuraient sur les listes sur la base desquelles on
12 procédait aux mobilisations?
13 Réponse: Je viens de dire qu'à part ce commandement qui n'était pas au
14 complet, nous avions un Bataillon. En réalité, avant c'était le 2e
15 Bataillon de la Brigade de Stjepan Tomasevic qui comptait au maximum entre
16 260 et 300 hommes.
17 Question: Monsieur Zuljevic, à quelque moment que ce soit, à partir du
18 début du conflit, est-ce que tous ces hommes étaient mobilisés, actifs en
19 même temps? Est-ce que cela est jamais arrivé?
20 Réponse: Non, jamais.
21 Question: Et Monsieur Zuljevic, vous, en tant que citoyen de Vitez, et
22 étant donné les informations dont vous disposiez en tant que membre d'une
23 Brigade, est-ce que vous vous attendiez à ce qu'un conflit frontal direct
24 éclate entre les deux parties à Vitez?
25 Réponse: Moi, personnellement? Mais même mes amis, mes collègues du
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1 commandement, eh bien nous n'avons jamais pu imaginer cela, nous n'avons
2 jamais cru qu'un jour un conflit éclaterait et surtout pas un conflit
3 d'une telle envergure.
4 Question: Monsieur Zuljevic, quand vous dites "Moi et mes amis", est-ce
5 que vous parlez là uniquement des gens originaires de votre ville ou bien
6 est-ce que parmi ces amis comptent des personnes qui sont venues
7 d'ailleurs, des réfugiés, etc.?
8 Réponse: Mais oui, oui, évidemment. Ils se sentaient aussi comme cela,
9 vous savez les choses se sont développées comme ça, il y avait des gens
10 qui avaient été chassés de Kotor Vares, qui ont été chassés par les
11 Serbes, par l’ex-armée populaire yougoslave, et qui pendant un bout de
12 temps sont restés sur le territoire de la municipalité de Vitez, pas
13 seulement eux, mais en général c'était une population mixte qui habitait
14 sur le territoire de notre municipalité.
15 Question: Très bien.
16 Au cours des mois qui ont précédé le conflit, nous avons entendu beaucoup
17 d'informations concernant un certain nombre d'incidents. D'après ce que
18 vous savez, d'après votre évaluation, lequel des deux peuples a provoqué
19 ces incidents, qui a commencé avec le conflit, ou bien était-ce la faute
20 aux deux côtés?
21 Réponse: En ce qui concerne les incidents, eh bien c'était de difficile à
22 définir cela, il y a eu des incidents des deux côtés, les deux côtés
23 étaient coupables. La culpabilité était partagée concernant ces incidents.
24 Question: Est-ce qu'il y a eu des dommages, des victimes des deux côtés,
25 des deux peuples?
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1 Réponse: Oui.
2 Question: Et les auteurs venaient-ils des deux nations?
3 Réponse: Oui.
4 Question: En ce qui concerne les auteurs des incidents venant du côté
5 croate, est-ce que vous pensez que quelqu'un leur a ordonné de provoquer
6 ces incidents?
7 Réponse: Non.
8 Question: Pour quelle raison alors il y a des individus qui provoquent de
9 tels incidents, est-ce que vous pouvez nous dire de quelle façon vous vous
10 expliquez cela?
11 Réponse: Eh bien, j'ai déjà dit tout à l'heure qu'il y avait des réfugiés
12 qui étaient venus d'ailleurs, des autres régions, et tout simplement ils
13 pensaient qu'ils avaient raison, c'était des individus. C’était des
14 règlements de comptes individuels.
15 M. Lopez-Terres: Monsieur le Président, si vous le permettez, ce point
16 n'apparaît pas dans le résumé et je ne vois pas en quoi il touche à la
17 réplique.
18 M. le Président (interprétation): Pourriez-vous terminer avec ce sujet,
19 s'il vous plaît? Continuez!
20 M. Kovacic (interprétation): Oui, oui, en effet.
21 Monsieur Zuljevic, où étiez-vous le 15 avril 1993 dans la soirée?
22 M. Zuljevic (interprétation): J'étais adjoint de la personne en garde dans
23 le commandement de la Brigade de Vitez.
24 Question: Etiez-vous tout seul?
25 Réponse: Non.
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1 Question: Qui était de garde avec vous?
2 Réponse: Ivo Sucic.
3 Question: Que s'est-il passé ce soir-là que l'on pourrait qualifier comme
4 un événement exceptionnel comparé aux autres soirées où vous montiez la
5 garde?
6 Réponse: Avant, plus tôt dans la soirée, une réunion s'est tenue.
7 Question: Qui a participé à cette réunion?
8 Réponse: Eh bien, tout d'abord, on nous a informé de la zone
9 opérationnelle, que nous devrions nous rassembler au complet, tout le
10 commandement.
11 Question: Avez-vous réussi à faire cela?
12 Réponse: Non.
13 Question: Vous étiez combien à peu près, il y avait combien d’hommes
14 présents?
15 Réponse: Cinq ou six personnes.
16 Question: Est-ce que Cerkez a participé à cette réunion?
17 Réponse: Oui.
18 Question: Et qu'est-ce qu'il vous a dit exactement, d'après vos meilleurs
19 souvenirs?
20 Réponse: Mario Cerkez nous a informés du fait qu'il a reçu l'ordre du
21 commandant de la zone opérationnelle, qu'on lui a dit donc qu'il y avait
22 des indications et qu'il fallait rassembler le commandement, nous
23 organiser puisqu'il existait une éventualité d'une attaque d'après ces
24 informations donc, venant de la direction de Kruscica Vranska et ayant
25 pour but d'attaquer certaines parties de Vitez.
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1 Question: Est-ce qu'à cette occasion-là Mario Cerkez vous a dit quelle
2 était la mission de la Brigade concernant ces préparations?
3 Réponse: Oui.
4 Question: Alors, quelle était votre mission?
5 Réponse: Notre mission, la mission de notre Brigade, des gens rassemblés,
6 consistait à bloquer une attaque éventuelle venant de Kruscica et Vranska,
7 et dirigée vers la ville.
8 Question: Qui devait normalement accomplir cet ordre?
9 Réponse: On a communiqué cet ordre au commandant du 1er Bataillon.
10 M. le Président (interprétation): Les interprètes ont dû mal à entendre le
11 témoin. Pourriez-vous vous approcher, s'il vous plaît, du micro. Les
12 interprètes ont dû mal à vous entendre.
13 M. Kovacic (interprétation): Avez-vous participé de quelque façon que ce
14 soit à l'exécution de cet ordre?
15 M. Zuljevic (interprétation): Oui, oui, j'ai été de garde et nous
16 travaillions ensemble afin d'exécuter cet ordre.
17 Question: Donc, vous avez recueilli des informations, vous avez fait un
18 certain nombre d'appels, etc. Vous avez eu des contacts à partir du
19 commandement de la Brigade?
20 Réponse: Oui.
21 Question: Est-ce que vous étiez en contact avec le commandant du
22 Bataillon?
23 Réponse: Oui.
24 Question: A la fin de la réunion, est-ce que vous avez parlé entre vous,
25 les collègues, concernant cet avertissement, ce besoin d'élever le niveau
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1 d'aptitude au combat? Est-ce que vous avez fait des commentaires entre
2 vous?
3 Réponse: Oui, bien sûr. Nous n'avons pas pris cela comme un danger car il
4 y a eu avant des informations semblables qui n'étaient pas exactes.
5 Question: Monsieur Zuljevic, combien de temps à peu près, Cerkez est resté
6 au sein du commandement à cette occasion-là?
7 Réponse: Eh bien, je ne suis pas sûr, mais peut-être une heure ou deux.
8 Question: Est-ce que plus tard, au cours de la soirée ou de la nuit, est-
9 ce qu'il est revenu au quartier général?
10 Réponse: Peut-être une fois, mais je ne l'ai pas remarqué à vrai dire.
11 Question: Et avant cette réunion dont vous venez de parler, est-ce que
12 vous avez eu l'occasion de voir Cerkez au cours de la journée, pendant la
13 journée?
14 Réponse: Oui, mais tôt dans la matinée.
15 Question: Est-ce que vous avez appris, ce jour-là, quoi que ce soit au
16 sujet d'une éventuelle présence de Cerkez à une réunion où se seraient
17 réunies des autorités civiles des deux partis, donc le HVO, l'armée de
18 Bosnie-Herzégovine ainsi que des représentants des pouvoirs militaires?
19 Réponse: Oui.
20 Question: Est-ce que vous pourriez nous dire à quel moment de la journée
21 cette réunion a eu lieu?
22 Réponse: Je pense dans l'après-midi.
23 Question: Savez-vous combien de personnes à peu près ont participé à cette
24 réunion et où elle s'est tenue?
25 Réponse: Non, je ne sais rien à ce sujet. Je ne sais rien au sujet de
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1 cette réunion.
2 Question: Est-ce que vous avez appris quoi que ce soit concernant la
3 réussite de cette réunion, même en ligne générale?
4 Réponse: Oui, à travers ce que l'on se disait entre nous.
5 Question: Donc, vous avez appris cela des autres personnes. Alors ce que
6 vous avez appris, est-ce que c'était quelque chose qui vous paraissait
7 être optimiste ou pessimiste? Comment étaient ces avis?
8 Réponse: Eh bien, c'étaient des avis plutôt optimistes, mais je ne connais
9 pas de détails.
10 Question: Très bien.
11 Vous souvenez-vous si l'on a parlé de cela sur les ondes de la radio
12 locale ce soir-là?
13 Réponse: Non. Nous avions une télévision au quartier général mais nous
14 n'écoutions pas la radio.
15 Question: Merci. Et dans la matinée, que s'est-il passé s'il vous plaît?
16 Réponse: Le 16 avril?
17 Question: Oui.
18 Réponse: Tôt le matin, on a entendu des détonations très fortes. Des obus
19 sont tombés sur la ville, sur le centre-ville et près du quartier général.
20 Question: A-t-on entendu des tirs?
21 Réponse: Oui, on a entendu des tirs venant de tous les côtés, dirigés
22 essentiellement vers le sud.
23 Question: Disposiez-vous d'informations sûres au sujet de la situation des
24 événements sur le terrain?
25 Réponse: Nous n'avions pas d'informations sûres concernant la situation
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1 sur le terrain, mais c'était vraiment très intense et nous avons compris
2 que l'armée de Bosnie-Herzégovine avait lancé des activités importantes.
3 Question: A quel moment Cerkez s'est-il rendu au quartier général dans la
4 matinée?
5 Réponse: Cerkez est arrivé tôt dans la matinée.
6 Question: Est-ce qu'il y a eu une autre réunion au cours de la matinée?
7 Est-ce que le commandant vous a demandé de vous rassembler pour une
8 réunion?
9 Réponse: Oui.
10 Question: A quelle heure à peu près?
11 Réponse: Eh bien, c'était le matin, vers 9 heures, 10 heures du matin.
12 Question: Quel était le but de cette réunion?
13 Réponse: Eh bien, cette réunion avait pour but tout d'abord, donc d'après
14 un ordre oral émis par Blaskic, il fallait faire de notre mieux pour
15 recueillir le plus grand nombre d'informations concernant notre
16 municipalité.
17 Question: Et qu'avez-vous fait alors? Qu'avez-vous fait pour accomplir
18 cette mission?
19 Réponse: Eh bien, tout d'abord, par le biais du commandement de notre
20 Bataillon et parce que M. Mario avait demandé explicitement que nous nous
21 mettions en contact avec les autres unités se trouvant sur le territoire
22 de la municipalité de Vitez, donc de recueillir toutes informations d'où
23 qu'elles viennent, des civils, des villageois, des coordinateurs se
24 trouvant dans les villages, des gardes villageoises, etc..
25 Question: Peut-on dire, peut-on conclure de ce que vous venez de dire que
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1 vous avez commencé à recueillir des informations en utilisant tous les
2 moyens disponibles?
3 Réponse: Oui, c'est exact. On peut le dire.
4 Question: Est-ce qu'on vous a demandé d'en écrire des rapports par écrit?
5 Réponse: Oui, oui, ceci faisait partie de l'ordre qu'on nous a donné. Il
6 fallait recueillir toutes les informations et ensuite les transmettre
7 toutes les deux ou trois heures.
8 M. le Président (interprétation): Je vais essayer de comprendre de quoi il
9 s'agit. Qui était le commandant qui a ordonné l'organisation de cette
10 réunion à 9 heures ou 10 heures?
11 M. Zuljevic (interprétation): Monsieur Mario Cerkez.
12 M. le Président (interprétation): Et de façon très simple, dites-nous
13 quels sont les ordres qu'il a donnés?
14 M. Zuljevic (interprétation): Monsieur Mario Cerkez nous a délivré ses
15 ordres oralement, il n'y a pas eu d'ordre écrit, puisque la situation
16 était chaotique et nous étions tous ensemble dans une même pièce, et on
17 nous a dit que nous devrions faire fonctionner tous nos contacts, nos
18 amis, rentrer en contact avec toutes les personnes que nous connaissions,
19 chez les Vitezovi, dans la police militaire, etc., pour recueillir toutes
20 les informations pertinentes pour établir à la fin un rapport concernant
21 cette région.
22 M. le Président (interprétation): Oui, Maître Kovacic?
23 M. Kovacic (interprétation): Pourriez-vous répéter ce que vous avez dit à
24 la fin, c'est pour les besoins du compte rendu. On vous a dit de les
25 communiquer?
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1 M. Zuljevic (interprétation): De les communiquer au commandant de la zone
2 opérationnelle.
3 Question: Donc au colonel Blaskic, n'est-ce pas?
4 Réponse: Oui, oui, bien sûr.
5 Question: Je vais demander que l'on présente aux témoins trois documents,
6 Z673.7, Z 673.6 et Z 694.6.
7 M. le Président (interprétation): On fait demander au témoin de parler
8 plus fort.
9 M. Kovacic (interprétation): On vous a demandé de parler plus fort.
10 Les trois documents que je demandais sont trois rapports de la Brigade
11 datant 16 avril à 10 heures du matin, à 12 heures et le dernier rapport
12 date du 17 avril à 4 heures 30. Il s'agit des documents de Zagreb qui ont
13 été communiqués récemment.
14 Je viens de me rendre compte du fait qu'ils n'ont pas été communiqués au
15 Procureur.
16 (L'huissier remet les documents au témoin.)
17 Monsieur Zuljevic, je vais vous demander d'examiner ces documents et de me
18 dire tout d'abord si vous vous souvenez de ce rapport particulier?
19 M. Zuljevic (interprétation): Non, je ne me souviens pas de ce rapport.
20 Question: La question suivante. En regardant ce document, son nom, l'en-
21 tête, la signature, le style de ce document, avez-vous l'impression que ce
22 document a été fait dans la Brigade de Vitez?
23 Réponse: Oui, oui, au vu de sa forme, ceci pourrait être le rapport venant
24 de la Brigade de Vitez.
25 Question: Je vais attirer votre attention sur le deuxième paragraphe du
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1 texte où vous dites, je cite: "nos forces", fin de citation.
2 Réponse: Oui?
3 Question: Que signifie ce terme "nos forces"?
4 Réponse: Eh bien, nous avons tous travaillé ensemble pour recueillir des
5 informations sur le terrain et puisqu'il régnait une situation chaotique
6 au sein du commandement ces termes "nos forces", eh bien on pense aux
7 forces du HVO, aux forces croates.
8 Question: Merci.
9 Donc on voit que ce terme est réutilisé dans la deuxième phrase du
10 paragraphe.
11 Je vais vous poser la question suivante. Est-ce qu’une unité quelconque de
12 la Brigade de Vitez ou des forces de cette Brigade ont participé aux
13 actions qui se sont déroulées à Donja Veceriska?
14 Réponse: Non.
15 Question: Est-ce qu'une quelconque unité ou groupe de votre Brigade a
16 participé à Ahmici?
17 Réponse: Non.
18 Question: Et à Sivrino Selo?
19 Réponse: Non, non, ni à Sivrino Selo ni à Vehovine.
20 Question: Le paragraphe suivant. On parle à nouveau de «nos forces» et on
21 parle de trois personnes tuées.
22 Monsieur Zuljevic, vous souvenez-vous si ce matin-là, avant 10 heures du
23 matin, s’il y avait un seul soldat membre de la Brigade tué?
24 Réponse: Non, aucun soldat de notre Brigade n’a été tué ce premier jour.
25 Question: Comment expliquez-vous alors ces termes "nos forces"? Vous
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1 dites: "Nous avons trois tués", à qui pense-t-on? A qui appartiennent ces
2 trois tués, ces trois victimes?
3 Réponse: Je ne m'en souviens pas avec précision, je ne sais pas qui a reçu
4 cette information, mais ceci peut se relier à quelqu'un d'autre. En tout
5 cas ce n'était pas pour la Brigade de Vitez.
6 Question: Donc vous pensez aux Croates en général, au côté croate?
7 Réponse: Oui, oui, oui.
8 Question: Peu importe l'unité?
9 Réponse: Oui.
10 Question: Nous n'avons plus besoin de ce document.
11 Vous personnellement, Monsieur Zuljevic, je voudrais savoir si vous avez
12 participé activement à la compilation de ce type d'informations?
13 Réponse: Eh bien, il se trouvait que j'étais au quartier général ce matin-
14 là, donc j'ai assisté à cette réunion où l'on a réuni et rassemblé des
15 informations. Cependant, la plupart du temps, on l'a passé au téléphone,
16 alors que ceux qui étaient chargés des opérations ont ainsi rassemblé des
17 informations aux fins d'établir des rapports.
18 Question: Vous, donc, avez participé à ces communications téléphoniques et
19 de quelle manière communiquiez-vous avec vos collègues qui rédigeaient eux
20 le rapport? De quelle manière leur communiquiez-vous les informations?
21 Réponse: Il y avait beaucoup d'agitation, il faut bien le dire, beaucoup
22 de confusion. On avait une espèce de calepin, de carnet où l'on écrivait
23 tout.
24 Question: Qu'est-ce que vous écriviez?
25 Réponse: Toutes les informations que l'on obtenait au sujet des
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1 mouvements, des changements, tout ce qui se passait, bien entendu, dans la
2 mesure où l'on pouvait obtenir des informations sur le territoire de notre
3 municipalité.
4 Question: Je vais maintenant demander à l'huissier de présenter ce
5 document au témoin.
6 (L'huissier s'exécute)
7 Le document précédent portait le numéro 673.7. Celui-ci porte le numéro
8 673.6.
9 M. le Président (interprétation): Maître Kovacic, veuillez, je vous prie,
10 parler dans le micro.
11 M. Kovacic (interprétation): Monsieur Zuljevic, veuillez s'il vous plaît
12 examiner ce document et nous dire quand il a été délivré, quel est l'en-
13 tête, etc., ou plutôt examiner tous ces éléments.
14 Réponse: Oui.
15 Question: Est-ce que vous avez déjà vu ceci précédemment? Pouvez-vous
16 identifier ce document?
17 Réponse: Il est comme le document précédent, sauf que je vois dans l'en-
18 tête de ce document… on ne voit pas que ceci a été délivré par la Brigade
19 de Vitez. On voit "conseil de la défense croate.".
20 Question: C'est pourquoi ce document ne vous paraît pas tout à fait
21 régulier.
22 Réponse: Oui, c'est cela.
23 Question: Maintenant, je vous demande de nouveau de porter votre attention
24 sur le document lui-même et au troisième paragraphe, vous constaterez que
25 l'on indique que 3 soldats ont été tués. Et ce rapport a été rédigé
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1 seulement 2 heures après le précédent.
2 Question: Peut-être que ce sont les mêmes soldats et peut-être que non,
3 peut-être qu'il s'agit d'autres soldats.
4 Réponse: Je ne sais pas.
5 Question: Vous souvenez-vous avoir reçu ce matin-là un rapport venant de
6 Poculica, d'où les Croates ont été chassés, face à la pression exercée par
7 l'armée de Bosnie-Herzégovine. Ceci figure au point 3, est-ce que vous
8 avez eu connaissance de ce fait et de ces événements?
9 Réponse: Bien sûr que oui. Nous n'avons pas eu un rapport venant de
10 Poculica, mais nous avons reçu des informations de gens qui venaient, qui
11 arrivaient de Poculica.
12 Question: Je ne pense pas qu'il soit nécessaire d'entrer dans les détails.
13 Je souhaiterais maintenant que l'on présente le troisième document au
14 témoin. Il porte le numéro Z694.4. Ce document a été présenté en même
15 temps que d'autres documents de Zagreb.
16 Monsieur le témoin, ce document a été délivré le lendemain.
17 M. Bennouna: Vous savez quelle heure il est? Heureusement que vous aviez
18 dit au début que vous alliez être bref! parce que si vous ne l'aviez pas
19 dit, je ne sais pas où on en serait! Je suppose que vous allez terminer
20 l'interrogatoire principal maintenant.
21 M. Kovacic (interprétation): Oui, je vous prie de m'excuser. Je me suis
22 trompé dans mes évaluations.
23 M. Bennouna: Alors, terminez au moins l'interrogatoire principal, car vous
24 êtes allé bien au-delà des promesses qui étaient faites dans le texte
25 écrit.
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1 M. Kovacic (interprétation): Il me faudra encore 2 minutes avec ce
2 document et ensuite, j'en aurai fini.
3 Donc, M. Zuljevic, même question que précédemment, ce document était
4 délivré le lendemain vers 14 heures 30. Est-ce que vous avez déjà vu ce
5 document précédemment et pouvez-vous nous dire si oui ou non il s'agit
6 d'un document qui émane de la Brigade?
7 M. le Président (interprétation): Maître Kovacic, on vous demande une fois
8 encore de bien vouloir parler dans le micro.
9 M. Kovacic (interprétation): (hors micro)
10 M. le Président (interprétation): Et maintenant votre micro est éteint! Si
11 tout le monde parle dans le micro, on pourra avancer plus rapidement. Je
12 vous prie d'en terminer en 10 minutes s'il vous plaît.
13 M. Kovacic (interprétation): Oui, Monsieur le Président.
14 Monsieur Zuljevic, afin de ne pas perdre trop de temps, tout comme pour
15 les rapports précédents, je voudrais savoir si on a utilisé toujours les
16 mêmes méthodes pour obtenir des informations au sujet de ce qui se passait
17 à Vitez?
18 M. Zuljevic (interprétation): Ici en haut, je vois que l'en-tête de la
19 Brigade de Vitez ne figure pas et je vois la signature.
20 Question: Est-ce que vous pouvez nous dire s'il s'agit d'un document qui
21 émane véritablement de la Brigade de Vitez?
22 Réponse: Peut-être que oui, peut-être que non. Certes, il y a une
23 signature mais cet exemplaire n'est pas…
24 (Le témoin s'interrompt)
25 Question: Partons du principe qu'il s'agit là effectivement d'un document
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1 authentique, mais ma question principale est: étant donné la formulation
2 de ce document, pouvez-vous nous dire que la même méthode a été utilisée,
3 c'est-à-dire que l'on décrit tous les événements qui se sont produits à
4 Vitez, que vos unités soient placées là-bas ou pas et que cela concerne
5 aussi bien les civils, que les Croates, que les autres unités, etc.?
6 Réponse: Oui.
7 Question: Nous n'allons pas nous pencher plus longtemps sur ce rapport
8 parce que la Chambre a déjà vu des rapports de ce type, mais je n'ai
9 qu'une question à ce sujet. Monsieur Zuljevic, concernant les autres
10 rapports que vous avez vus au niveau de la Brigade, dans le cadre de vos
11 fonctions, je voudrais savoir si, dans ces rapports qui ont été établis
12 ultérieurement, il est précisé quelles sont les unités qui interviennent
13 dans telle opération etc., ou bien si on utilise des termes généraux du
14 type "nos forces"?
15 Réponse: Non, non, on précisait tout à fait de quoi il s'agissait. On
16 précisait quelle unité intervenait, à quelle unité appartenaient les
17 soldats en question, etc.. Tout était très précis.
18 Question: Combien de jours avez-vous passé dans les locaux du quartier
19 général de la Brigade à peu près, ou systématiquement, je veux dire?
20 Réponse: Deux ou trois jours, surtout le temps de mieux s'organiser.
21 Question: Ensuite, où avez-vous travaillé? Où avez-vous passé votre temps?
22 Réponse: Puisque j'étais responsable et que je travaillais dans la
23 logistique, j'étais dans les locaux de la logistique.
24 Question: Ma dernière question ou plutôt deux ou trois questions à ce
25 sujet: puisque donc c'était votre domaine de compétence, vous devriez
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1 pouvoir me répondre, de quel type de véhicule disposiez-vous avant le
2 conflit et dans les premiers jours du conflit?
3 Réponse: Enfin, le commandement de la Brigade, et la Brigade en tant que
4 telle, n'avait qu'une seule voiture à la disposition des officiers pour
5 qu'ils fassent leur tour d'inspection.
6 Question: Quelle en était la marque?
7 Réponse: Il s'agissait d'une Lada Niva.
8 Question: Il s'agit d'un véhicule de tourisme?
9 Réponse: Oui.
10 Réponse: Un véhicule de terrain.
11 Question: Est-ce que vous aviez une Audi bleu foncé?
12 Réponse: Non.
13 Question: Est-ce que la Brigade avait ou utilisait des fourgonnettes?
14 Réponse: Non, non, non.
15 Question: Le 4e Bataillon de la police militaire, était, si je puis dire,
16 votre voisin. Je veux dire que c'était le voisin de la logistique. Cela se
17 trouvait tout à côté du département chargé de la logistique?
18 Réponse: Oui.
19 Question: A quelle distance se trouvait-il de vous?
20 Réponse: C'était l'immeuble d'à côté, cela se trouvait à peu près à 20
21 mètres de nous.
22 Question: Et la police militaire avait des fourgonnettes pour transporter
23 les membres de la police militaire?
24 Réponse: Oui, ils avaient trois ou quatre fourgonnettes. Mais il y en
25 avait deux ou trois qui étaient tout le temps là.
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1 Question: Monsieur Zuljevic, dans ces premiers jours de la guerre, vous
2 souvenez vous jamais que la police militaire vous ait demandé de leur
3 prêter une fourgonnette ou vous aurait demandé de vous procurer une
4 fourgonnette pour leur remettre?
5 Réponse: Non, non, jamais. Ils se débrouillaient eux-mêmes en ce qui
6 concerne ce genre d'affaire.
7 M. Kovacic (interprétation): Je n'ai plus d'autres questions.
8 En ce qui concerne Mario Cerkez, je pense que d'autres témoins se sont
9 déjà suffisamment exprimés à ce sujet.
10 M. le Président (interprétation): Le moment est bien choisi. Nous allons
11 maintenant lever l'audience jusqu'à demain matin pour le contre-
12 interrogatoire. Ensuite nous allons traiter des différentes questions
13 administratives qu'il reste à régler.
14 Monsieur Lopez-Terres, je vous demande de limiter votre contre-
15 interrogatoire aux thèmes qui ont été abordés dans le cadre de
16 l'interrogatoire principal.
17 M. Lopez-Terres: Très bien.
18 M. le Président (interprétation): Monsieur Zuljevic, je vous demande de
19 revenir demain matin à 9 heures 30 pour terminer votre déposition.
20 Et je souhaiterais vous rappeler qu'il ne faut pas que vous parliez à
21 quiconque de votre déposition avant d’en avoir terminé et ceci comprend
22 les membres de l'équipe de la défense.
23 L'audience est levée jusqu'à demain matin.
24 (L'audience est levée à 16 heures 13.)
25