Tribunal Criminal Tribunal for the Former Yugoslavia

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  1   TRIBUNAL PENAL INTERNATIONAL                    Affaire IT-95-14/2-T

  2   POUR L'EX-YOUGOSLAVIE

  3   LE PROCUREUR

  4   C/

  5   Dario KORDIC

  6   Mario CERKEZ

  7  

  8   Mardi 30 novembre 1999

  9  

 10   L'audience est ouverte à 9 heures 35.

 11   M. le Président (interprétation). – Greffier, veuillez

 12   introduire l'affaire.

 13   Mme Ameerali (interprétation). – Bonjour, Monsieur le Président.

 14   Affaire IT- 95-14/2-T, le procureur contre Dario Kordic et Mario Cerkez.

 15   M. le Président (interprétation). - Monsieur  Nice, la situation

 16   est la même qu'hier ; le Juge Robinson n'est pas avec nous pour les mêmes

 17   raisons qu'hier. Si nous comprenons bien, vous disposez d'un témoin, mais

 18   il y a des objections quant au fait qu'il puisse donner un déposition.

 19   Nous allons entendre les arguments à l'appui de cette objection.

 20   M. Nice (interprétation). – Je ne sais pas s'il y a vraiment des

 21   objections contre le fait qu'il donne une déposition. Je viens de

 22   m'entretenir avec la défense à ce sujet. Je suppose que vous pensez à Ole

 23   Brix Andersen. Mais avant de parler de cela, je souhaiterais aborder un

 24   autre sujet rapidement. C'est la chose suivante : dans d'autres

 25   circonstances, j'aurais demandé un audience ex parte maintenant. Je pense


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  1   qu'on vous a fait savoir quelle est la nature de l'audience que je vous

  2   demanderai. Les audiences ex parte et les audiences consacrées aux

  3   dépositions sont telles que je ne sais pas si vous seriez prêts à ce que

  4   cette Chambre, composée uniquement de deux juges, puisse traiter du sujet

  5   que je souhaite aborder en audience ex parte.

  6   Si cela est possible, je demanderai audience ex parte et je

  7   pense que cela prendrait au maximum 15 minutes, en tenant compte, bien

  8   entendu, du temps qu'il faudrait pour organiser le prétoire. Si vous

  9   estimez que dans la situation actuelle de la Chambre, il n'est pas

 10   possible d'avoir une audience ex parte, je prendrai alors des mesures du

 11   point de vue administratif pour résoudre la question avant que nous ne

 12   puissions avoir une audience ex parte.

 13   Je pense que cela nous ferait gagner beaucoup de temps si la

 14   Chambre pouvait traiter de ce que je souhaiterais aborder en audience

 15   ex parte aujourd'hui.

 16   M. le Président (interprétation). – Non. Non, nous ne pouvons

 17   pas traiter de questions qui sont soulevées en audience ex parte si un

 18   juge manque.

 19   M. Nice (interprétation). – Je comprends bien.

 20   Deuxième difficulté, M. Scott n'est pas au mieux de sa forme. Il

 21   faut, bien entendu trouver un équilibre entre l'intérêt de la justice et

 22   sa santé, et celle de ceux avec qui il est en contact, soit directement

 23   soit par le biais de la climatisation. Il est possible qu'il commence

 24   aujourd'hui, mais qu'il soit contraint de quitter le prétoire ensuite.  Je

 25   prendrai la relève, mais je n'ai pas eu le temps de me préparer parce que


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  1   je ne savais pas que cela allait se produire.

  2   M. le Président (interprétation). – Nous comprenons fort bien.

  3   Si M. Scott doit nous quitter, nous n'y verrons pas d'objection.

  4   Quelle est la position pour ce qui est de cette déposition ?

  5   M. Sayers (interprétation). – Monsieur le Président, je voudrais

  6   vous présenter la position du point de vue de la défense de M. Kordic. Sur

  7   le principe, nous avons une objection pour ce qui est de ce témoin et ceci

  8   pour deux raisons. Tout d'abord, le fait qu'hier, on nous ai communiqué

  9   les pièces à conviction que va authentifier ce témoin, soit environ

 10   800 pages de pièces à conviction qui nous ont été remises.

 11   Nous avons été en mesure de parcourir ces documents, mais ils ne

 12   nous ont pas été fournis dans une langue que comprend l'accusé.

 13   Deuxièmement, vous aviez stipulé, dans une ordonnance, que

 14   toutes les déclarations de témoin devaient nous être communiquées avant le

 15   27 mai. Ensuite, ces délais ont été prorogés jusqu'au 29 novembre, date à

 16   laquelle nous devions obtenir toutes les déclarations des témoins en

 17   anglais et dans une langue que l'accusé peut comprendre.

 18   M. le Président (interprétation). - Si j'ai bien compris, vous

 19   n'aviez pas reçu auparavant de déclaration de ce témoin ?

 20   M. Sayers (interprétation). – Oui. Du point de vue pratique,

 21   nous comprenons très bien que le témoin est présent ici. Nous comprenons

 22   que le temps de la Chambre est extrêmement précieux. Du point de vue de la

 23   défense de Kordic, je le répète, nous ne nous opposons pas à ce que ce

 24   témoin dépose par le biais d'une déposition, si les Juges présents ici

 25   estiment que cela est utile.


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  1   A une objection près : nous comprenons, d'après ce qui nous a

  2   été expliqué hier, que ce témoin vient ici pour deux raisons. Tout

  3   d'abord, pour authentifier les documents que j'ai mentionnés. Bien

  4   entendu, nous ne nous opposons pas à cela.

  5   Deuxième raison pour laquelle ce témoin est ici : pour présenter

  6   un grand nombre d'opinions qui vont des paragraphes 13 à 18 du résumé de

  7   ses déclarations.

  8   Nous nous opposons à cela pour les raisons suivantes. Si vous

  9   examinez le paragraphe 19, il est clair que ce témoin n'a jamais rencontré

 10   aucun des accusés, il ne s'est jamais entretenu avec eux. Au paragraphe 9,

 11   on voit que ce témoin ne s'est jamais rendu en Bosnie centrale. Que fait

 12   ce témoin ? Il parcourt ses documents et en déduit ses propres

 13   conclusions, ses propres opinions qui se basent sur les opinions et les

 14   conclusions d'autres, à savoir les observateurs de l'ECMM, dont nous avons

 15   parlé hier et dont nous avons couvert la chaîne de commandement.

 16   Telle est notre position ; nous nous opposons à ce qu'il nous

 17   présente des opinions et des conclusions qui ne reposent pas sur des

 18   connaissances personnelles. Nous ne voyons pas en quoi cela peut être

 19   utile à la Chambre.

 20   Nous proposons la chose suivante : allons-y, prenons la

 21   déposition de ce témoin. Si la Chambre estime que ses conclusions et

 22   opinions peuvent être d'une utilité quelconque, nous reporterons la

 23   question de savoir si ses conclusions et ses opinions sont recevables.

 24   Cela sera décidé lorsque la Chambre sera normalement constituée.

 25   M. le Président (interprétation). - Ces documents dont vous


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  1   parlez, ces pièces à conviction, viennent de m'être communiqués. La

  2   première pièce à conviction est une télécopie.

  3   Est-ce que finalement ces documents ne se passent pas de

  4   commentaires ? Est-ce que vous avez des difficultés avec cela ?

  5   M. Sayers (interprétation). – J'ai deux choses à dire à ce

  6   sujet. Premièrement, le témoin a rédigé un certain nombre de ces

  7   documents, il peut donc en parler. Concernant les autres documents, comme

  8   vous le dites, ils se passent de commentaires. Il s'agit de rapports de

  9   l'ECMM qui vont être versés au dossier. Nous n'avons pas d'objection sur

 10   cela car nous comprenons bien la logique qui est suivie.

 11   Mais il est un autre thème que je souhaite aborder ; je

 12   souhaitais pouvoir le faire hier. Je crois que vous savez de quoi il

 13   s'agit. C'est relatif au témoin confidentiel dont nous avons parlé

 14   vendredi dernier, lors de la conférence de mise en état. Mais nous

 15   pourrons reporter la discussion à ce sujet jusqu'à la fin de la journée,

 16   si vous l'estimez utile.

 17   M. le Président (interprétation). – J'ai donc bien compris votre

 18   position. Vous vous opposez à ce que le témoin nous présente ses opinions,

 19   ou plutôt les opinions de l’ECMM, dans les paragraphes 13 à 18 ?

 20   M. Bennouna (interprétation). – Maître Sayers, il y a une

 21   différence entre les opinions du témoin lui-même et le fait que le témoin

 22   vienne ici témoigner au sujet de la position de l’ECMM. Comme il était

 23   chef de mission ou vice-adjoint du chef de mission de cette organisation,

 24   je pense que le témoin est en mesure de témoigner au sujet de la position

 25   de l’ECMM en tant que telle, mais qu'il n'est pas en mesure de nous donner


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  1   sa propre opinion. Il y a, là, une différence qu'il convient de faire.

  2   M. Sayers (interprétation). – Je vous comprends tout à fait,

  3   mais je pense que cela nous place devant une difficulté. Je vous

  4   l'explique. Dans la mesure où le témoins a ses propres conclusions, sa

  5   propre opinion, cela crée des difficultés. Dans la mesure où il prétend

  6   s'exprimer au nom d'une organisation dont il prétend nous présenter les

  7   opinions, cela nous entraîne dans une autre série d'objections.

  8   Ceci nous place dans une position difficile, à savoir que nous

  9   devrons le contre-interroger à ce sujet et on va nous reprocher de perdre

 10   du temps en le faisant. Le témoin a été présenté par l'accusation afin de

 11   permettent de présenter ses opinions. Il nous faudrait bien entendu savoir

 12   si ses opinions se basent sur des faits précis. Il nous faudra le faire.

 13   Je suis désolé, mais je serai contraint de le faire.

 14   M. le Président (interprétation). – Maître Sayers, je veux être

 15   bien sûr de vous avoir compris. Donc vous vous opposez à ce que le témoin

 16   produise ces documents, à savoir qu'il nous dise : "Voici les documents

 17   -si cela était vraiment bien exact- qui ont été rassemblés par la

 18   délégation danoise de l'ECMM".

 19   Est-ce que vous aurez des objections à cela ?

 20   M. Sayers (interprétation). - Ce n'est pas ma position et je

 21   suis désolé d'avoir été mal compris. Il s'agit des documents de l'ECMM qui

 22   se passent de commentaires. Nous partons du principe qu'il s'agit de

 23   documents authentiques, donc nous ne nous opposons pas à ce que ces

 24   documents soient produits, mais si vous me permettez de résumer la

 25   position, notre objection est la suivante.


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  1   Premièrement, il y a violation d'une ordonnance du 1er octobre

  2   quant aux délais relatifs à la communication des pièces.

  3   M. le Président (interprétation). - J'essaie de trouver un

  4   compromis du fait de l'absence d'un des juges, afin de ne pas gaspiller le

  5   temps de la Chambre et celui du témoin, pour voir sur quelles bases nous

  6   pourrions accepter que ce témoin dépose sur la base d'une déposition, et

  7   du fait qu'il est possible que ce témoin sera contraint de revenir pour

  8   déposer à nouveau devant le Tribunal ou pour être contre-interrogé. S'il

  9   était possible pour lui de produire les documents et de déposer sans nous

 10   faire part de ses opinions, à moment-là, est-ce que vous seriez prêt à

 11   accepter qu'il nous donne ici une déposition ?

 12   M. Sayers (interprétation). - Nous serions prêts à accepter la

 13   déposition à condition que le fait que l'on ne nous ait communiqué les

 14   documents que très tard soit examiné par la Chambre une fois qu'elle sera

 15   constituée de l'ensemble de ses membres. De cette façon, on pourrait

 16   éviter de gaspiller du temps -le temps de la Chambre et celui du témoin-

 17   et prendre en compte les intérêts de toutes les parties.

 18   M. le Président (interprétation). - Mais quelle est votre

 19   position au sujet du fait que le témoin puisse nous donner dans sa

 20   déposition des éléments au sujet des documents ?

 21   M. Sayers (interprétation). - Je pense que nous ne nous opposons

 22   pas à cela, nous sommes prêts à l'interroger au sujet des documents. Cela

 23   risque de prendre beaucoup de temps, mais il devrait pouvoir déposer au

 24   sujet de ces documents.

 25   M. le Président (interprétation). - Donc, si j'ai bien compris,


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  1   si vous acceptez le principe de la déposition, cela pourrait se faire sous

  2   réserve que la Chambre examine ultérieurement la recevabilité de ces

  3   documents. Donc vous ne opposez pas à ce moment-là à ce qu'il dépose à

  4   condition qu'il ne traite pas des paragraphes 13 à 18. C'est votre

  5   position, Maître Sayers ?

  6   M. Sayers (interprétation). - Exactement.

  7   M. le Président (interprétation). - Maître Kovacic, voilà la

  8   proposition qui nous est faite. Nous souhaitons entendre maintenant quelle

  9   est votre position.

 10   M. Kovacic (interprétation). - Monsieur le Président, en ce qui

 11   concerne cette proposition, s'il y une solution acceptable, nous pouvons

 12   être d'accord avec ceci a priori. Je suis d'accord avec les propos tenus

 13   tout à l'heure par mon collègue, Me Sayers, donc je ne souhaite pas

 14   m'étaler dans les détails, mais je souhaite simplement attirer votre

 15   attention sur deux détails.

 16   Tout d'abord, si ce témoin est venu surtout, ou du moins en

 17   grande partie, afin qu'un certain nombre de documents soient versés au

 18   dossier, je souhaite souligner que, dans ce cas-là, nous n'avons même pas

 19   besoin du témoin puisque jusqu'à maintenant, la défense n'a jamais

 20   contesté l'authenticité d'un document. Si l'on contestait quelque chose,

 21   il s'agissait du contenu. Mais dans ce cas-là, nous avions en face de nous

 22   un vrai témoin qui avait participé à la préparation du document. Donc nous

 23   ne contestons pas l'authenticité du document dans le sens que c'est un

 24   document qui émane bien d'une telle institution ou d'une certaine

 25   personne.


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  1   Deuxièmement, en ce qui concerne le versement au dossier de ces

  2   documents, nous sommes d'accord pour que soient versés au dossier les

  3   documents que le témoin a créés lui-même, ou bien ceux à la création

  4   desquels il a participé, et aussi, éventuellement, que soient versés au

  5   dossier les documents qu'il recevait dans son bureau à partir du terrain

  6   et sur la base desquels lui-même ou bien son institution créaient des

  7   rapports.

  8   Mais nous ne pouvons pas être d'accord avec le versement au

  9   dossier des documents qui ont été créés, rédigés, signés par d'autres

 10   institutions, d'autres personnes. Par exemple, il y a plusieurs documents,

 11   ici, qui ont été rédigés par un témoin, je ne suis plus sûr si j'ose

 12   prononcer son nom ou pas, mais c'est un témoin qui viendra déposer ici

 13   dans quelques jours. Normalement, nous avons discuté de la possibilité de

 14   transférer le contenu de sa déposition du procès de M. Blaskic dans celui-

 15   ci. Je suis contre le versement au dossier de ce document puisque l'auteur

 16   n'est pas lié directement à ce témoin.

 17   En ce qui concerne ces autres documents que j'ai mentionnés,

 18   nous sommes d'accord pour qu'ils soient versés au dossier, et j'ai une

 19   suggestion à faire aux Juges. Les Juges pourraient entendre le témoin

 20   aujourd'hui et prendre leur décision dans quelques jours, lorsque la

 21   Chambre sera pleinement constituée, donc prendre la décision en ce qui

 22   concerne les objections. Ceci ralentit peut-être la procédure, mais je

 23   pense que cela peut être efficace quand même.

 24   M. le Président (interprétation). - Monsieur Scott, pensez-vous

 25   que nous pouvons essayer de trouver un solution ?


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  1   M. Scott (interprétation). - Oui, je pense, mais je voudrais

  2   d'abord clarifier un certain nombre de choses.

  3   D'autre part, on nous dit que les documents n'ont pas été

  4   traduits en BCS. Comme vous le savez, il ne s'agit pas de quelque chose

  5   qui fait partie de la pratique normale et ceci n'est pas non plus une

  6   obligation, jamais ce genre de documents auparavant n'a été traduit en

  7   BCS. Donc nous n'estimons pas que cela fonde une objection recevable.

  8   En ce qui concerne le fait que la déclaration préalable du

  9   témoin n'ait pas été communiquée, nous ne disposions de déclaration du

 10   témoin. Nous avons rencontré ce témoin pour la première fois dimanche,

 11   avec un enquêteur. Aucune déclaration préalable n'existait. De ce fait, il

 12   aurait été peut-être mieux pour l'accusation de ne pas préparer de

 13   déclaration du tout. A ce moment-là, on n'aurait pas pu nous accuser

 14   d'être en retard. Mais il n'y avait pas auparavant de déclaration que nous

 15   aurions pu produire en mars ou avril.

 16   M. le Président (interprétation). - Monsieur Scott, vous avez

 17   peut-être raison, mais comment se fait-il qu'il n'y ait pas eu de

 18   déclaration puisque vous vous attendiez à appeler ce témoin ?

 19   M. Scott (interprétation). - Pour être tout à fait franc, étant

 20   donné la nature de ce témoin, nous estimions, étant donné son expérience,

 21   qu'il était probable que nous le citerions, mais nous n'avons eu que très

 22   peu contacts avec lui et, de ce fait, il n'y a pas eu déclaration

 23   préalable. Le résumé de la déposition a été préparé et remis à la défense.

 24   Nous nous sommes efforcés de leur communiquer le document aussitôt que

 25   possible. Les paragraphes 13 à 18 auxquels s'oppose plus particulièrement


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  1   la défense sont simplement une façon de prévenir la défense de ce que le

  2   témoin va dire, plutôt que de ne rien dire du tout. Mais, très

  3   franchement, il ne s'agit pas ici d'un résumé tel que les résumés que nous

  4   produisons avec les témoins normalement. Puisqu'il n'y avait pas de

  5   déclaration préalable, nous avons essayé de trouver une solution

  6   acceptable pour tous, pour la défense notamment, en leur communiquant à

  7   l'avance les sujets, les thèmes abordés par le témoin.

  8   C'est dans cet esprit que nous avons communiqué ce document. Il

  9   ne s'agit pas d'ailleurs d'opinions, comme la dit M. le Juge Bennouna très

 10   justement. Il ne s'agit pas d'opinions. Nous parlons ici de la position de

 11   l'ECMM. Ce témoin était l'adjoint au chef de mission de l'ECMM dans le

 12   domaine politique. De ce fait, il est en mesure de nous donner la position

 13   de l'ECMM au sujet du problème qui nous intéresse. Il ne s'agit pas de ses

 14   opinions personnelles.

 15   Maintenant, en ce qui concerne les pièces à conviction, si elles

 16   ne correspondent pas à la première et à la deuxième catégories de

 17   documents définies par Me Kovacic. Ces documents correspondent à la

 18   troisième catégorie de documents définie par le même Me Kovacic. Il a lu

 19   des rapports qu'on lui a envoyés et, sur cette base, il a préparé lui-même

 20   ces rapports.

 21   Il n'y a que très peu de documents dans cette liasse qui sortent

 22   de cette catégorie. Par exemple, une télécopie reçue par l'ECMM et venant

 23   d'un tiers, mais il s'agit cependant de dossiers de l'ECMM. Il y a par

 24   exemple une déclaration du Président Tudjman qui a été faxée à l'ECMM, il

 25   ne s'agit pas d'un document de l'ECMM mais ce document, néanmoins, fait


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  1   partie des dossiers, des archives de cette organisation.

  2   Il s'agit donc, pour résumer, de documents qui ont été soit

  3   préparés, soit rédigés, soit reçus par l'ECMM au cours de la mission de

  4   cette organisation dans l'ex-Yougoslavie. Nous estimons que ces documents

  5   sont donc recevables.

  6   M. le Président (interprétation). - Oui, mais quant à savoir si

  7   ces documents sont recevables, c'est la Chambre qui doit le décider, mais

  8   uniquement quand elle sera complètement constituée.

  9   Donc la question est de savoir comment nous allons faire

 10   aujourd'hui. Comment souhaitez-vous procéder ? Souhaitez-vous traiter avec

 11   le témoin des documents au cas par cas ?

 12   M. Scott (interprétation). - Avant de savoir la semaine dernière

 13   que nous devrions procéder par le biais de dépositions, nous avons donc

 14   préparé cette grosse liasse de documents que nous comptions verser au

 15   dossier par le biais de M. Brix Andersen. Nous n'avions pas l'intention

 16   d'entrer dans le détail dans de l'ensemble de ces documents.

 17   Mais il y a une deuxième série de documents dont nous entendons

 18   traiter de façon traditionnelle. Ce sont des documents qui sont très

 19   courts.

 20   M. le Président (interprétation). - Voyons quelle est la

 21   situation. Nous avons, ici, un classeur. J'imagine que c'est le premier

 22   document dont vous nous avez parlé, document très volumineux.

 23   M. Scott (interprétation). - Ce qui serait peut-être utile

 24   serait de placer devant vous la pièce à conviction Z 2788. Il s'agit d'une

 25   liste de documents qui a été communiquée ce matin.


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  1   M. le Président (interprétation). - Nous venons de recevoir

  2   ceci.

  3   M. Scott (interprétation). - Je vais essayer de me ré-expliquer

  4   maintenant que tout le monde a les documents. Cette pièce à

  5   conviction Z 2788, Monsieur le Président, c'est la liste indiquant tout ce

  6   qui se trouve dans ce classeur, à l'exception de deux ou trois pièces à

  7   conviction qui ont été ajoutées par la suite ; donc 98 % de ce qui se

  8   trouve dans ce classeur y est indiqué. Et puis, il y a deux ou trois

  9   autres documents.

 10   Le témoin dira s'il a vu tout cela à l'extérieur du prétoire.

 11   Tous les documents qui ont été énumérés ont été vérifiés par lui en tant

 12   que documents de l'ECMM. Nous allons donc les verser au dossier.

 13   Ensuite, il y a un classeur, plus petit. Il s'agira là des

 14   documents pour lesquels nous pouvons dire que nous les utiliserons dans le

 15   cadre de l'interrogatoire du témoin.

 16   M. le Président (interprétation). - En ce qui concerne les

 17   opinions du témoin qui font l'objet des objections, est-ce qu'elles sont

 18   basées sur ces documents ?

 19   M. Scott (interprétation). - Oui, elles sont basées sur ces

 20   documents. Dans le cadre de la déposition du témoin, nous pourrons voir

 21   très souvent qu'il dira : "Oui, c'était l'opinion ou l'évaluation de

 22   l'ECMM à l'époque". Il s'agira donc d'une sorte d'évaluation historique.

 23   Il se basera sur les rapports actuels à l'époque, concernant ce qui se

 24   passait sur le terrain en 1993. Le témoin, qui était l'adjoint du chef de

 25   mission, pourra dire simplement : "Oui, ce sont nos documents que nous


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  1   avons créés à l'époque, ce sont nos évaluations que nous avons faites à

  2   l'époque".

  3   M. le Président (interprétation). - Le témoin donnera sa

  4   déposition sur la base de ces documents. Vous pourrez donc vous référer à

  5   ces documents. Ensuite, il y aura la possibilité pour la défense de

  6   procéder au contre-interrogatoire.

  7   En ce qui concerne la recevabilité des documents, c'est la

  8   Chambre qui décidera quand elle sera entièrement constituée.

  9   Si vous voulez vous asseoir, Maître Scott, n'hésitez pas.

 10   M. Scott (interprétation). - Merci, pour le moment, ça va, mais

 11   peut-être tout à l'heure. 

 12   M. le Président (interprétation). - Est-il acceptable de

 13   procéder ainsi ? Maître Sayers ?

 14   M. Sayers (interprétation). - Oui, Monsieur le Président.

 15   M. le Président (interprétation). - Maître Kovacic ?

 16   M. Kovacic (interprétation). - Oui, Monsieur le Président.

 17   Est-ce que je peux faire une autre proposition afin d'encore

 18   simplifier les choses ? S'il s'agit de l'authenticité des documents, nous

 19   sommes d'accord, les documents sont authentiques, il n'y a même pas besoin

 20   de poser la question au témoin de savoir s'ils sont authentiques ou pas.

 21   M. le Président (interprétation). - Je pense qu'il posera la

 22   question de manière générale. Je ne pense pas que la question sera posée

 23   en ce qui concerne chaque document pris séparément.

 24   M. Kovacic (interprétation). - Merci.

 25   M. le Président (interprétation). - J'ai parlé avec la juriste


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  1   de la Chambre en ce qui concerne les formalités. Nous serons

  2   reconnaissants à la défense de remettre par écrit son accord, sous réserve

  3   bien sûr de tout ce qui concerne la recevabilité des documents.

  4   M. Sayers (interprétation). - Nous enverrons ceci cet après-

  5   midi.

  6   (Le témoin, M. Brix Andersen, est introduit dans le prétoire.)

  7   M. le Président (interprétation). - Que le témoin lise la

  8   déclaration solennelle.

  9   M. Brix Andersen (interprétation). - Je déclare solennellement

 10   que je dirai la vérité, toute la vérité et rien que la vérité.

 11   M. le Président (interprétation). - Veuillez vous asseoir,

 12   Monsieur Brix Andersen.

 13   Allez-y, Maître Scott.

 14   M. Scott (interprétation). - Merci, Monsieur le Président.

 15   Monsieur Birx Andersen, votre nom est Ole Birx Andersen ?

 16   M. Brix Andersen (interprétation). - Oui.

 17   M. Scott (interprétation). - Vous travaillez pour le

 18   gouvernement danois depuis 1973 ?

 19   M. Brix Andersen (interprétation). - Oui.

 20   M. Scott (interprétation). - En ce moment, vous êtes conseiller

 21   au sein du ministère des Affaires étrangères danois ?

 22   M. Brix Andersen (interprétation). - Oui, l'un des conseillers.

 23   M. Scott (interprétation). - Et cela fait combien de temps que

 24   vous occupez ce poste ?

 25   M. Brix Andersen (interprétation). - Ce poste-ci ? Depuis 1993.


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  1   M. Scott (interprétation). - Donc depuis votre retour de

  2   Yougoslavie ?

  3   M. Brix Andersen (interprétation). - Oui.

  4   M. Scott (interprétation). - Si j'ai bien compris, vous avez

  5   fait des études de droit et vous avez également passé deux ans dans le

  6   cadre du service militaire national ?

  7   M. Brix Andersen (interprétation). - Oui.

  8   M. Scott (interprétation). - De 1974 à 1976, vous avez travaillé

  9   pour le Département de l'Otan du ministère des Affaires étrangères danois.

 10   En fait, vous avez été au collège de la Défense de l'Otan en 1982.

 11   M. Brix Andersen (interprétation). - C'est exact.

 12   M. Scott (interprétation). - Dans le cadre de votre carrière,

 13   vous avez plusieurs fois travaillé à l'étranger pour ministère des

 14   Affaires étrangères, y compris en Pologne, l'Arabie Saoudite et la Chine ?

 15   M. Brix Andersen (interprétation). - C'est exact.

 16   M. Scott (interprétation). - Approximativement, du 1er septembre

 17   1992 au 1er juillet 1993, vous étiez le chef de la délégation danoise de

 18   l’ECMM ?

 19   M. Brix Andersen (interprétation). - C'est exact.

 20   M. Scott (interprétation). - A partir du 1er janvier de cette

 21   année 93, vous étiez l'adjoint du chef de mission de l’ECMM à son siège de

 22   Zagreb, en Croatie ?

 23   M. Brix Andersen (interprétation). – Oui, c'était pendant

 24   l'époque où le Danemark était l'Etat qui présidait à l'Union européenne.

 25   M. Scott (interprétation). - Pour le compte rendu, pourriez-vous


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  1   nous indiquer la période pendant laquelle le Danemark présidait l'Union

  2   européenne, ou la Communauté européenne à l'époque ?

  3   M. Brix Andersen (interprétation). - C'était la première moitié

  4   de 1993.

  5   M. Scott (interprétation). - En ce qui concerne votre poste à

  6   l'époque, en tant qu'adjoint du chef de mission, pourriez-vous décrire vos

  7   tâches à l'époque ?

  8   M. Brix Andersen (interprétation). – Il y avait un chef de

  9   mission, il s'agissait de l'ambassadeur danois. Ensuite, moi-même qui

 10   était chargé des affaires politiques, j'étais son adjoint. Il y avait une

 11   autre personne, un général de brigade chargé des opérations en question.

 12   M. Scott (interprétation). - Il s'agissait du général

 13   brigade Lelideur ?

 14   M. Brix Andersen (interprétation). - C'est exact.

 15   M. Scott (interprétation). – Vous avez appris que vous alliez

 16   occuper ce poste en ex-Yougoslave en juillet 1992 ?

 17   M. Brix Andersen (interprétation). - Oui.

 18   M. Scott (interprétation). – Avant d'aller sur le terrain, vous

 19   avez entrepris plusieurs mesures afin d'apprendre des choses sur la

 20   situation en ex-Yougoslavie. Vous avez voyagé à Zagreb, même avant de

 21   prendre vos fonctions afin de recevoir des briefings ?

 22   M. Brix Andersen (interprétation). – Oui, c'est exact.

 23   M. Scott (interprétation). – Vous étiez également membre de la

 24   délégation danoise pendant la conférence de Londres sur l'ex-Yougoslavie ?

 25   M. Brix Andersen (interprétation). - C'est exact.


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  1   M. Scott (interprétation). - Pendant votre mission, vous étiez

  2   basé à Zagreb, vous avez voyagé dans des centres régionaux différents.

  3   Pour être tout à fait clair, vous n'étiez pas basé en Bosnie centrale

  4   pendant votre mission ?

  5   M. Brix Andersen (interprétation). – C'est exact.

  6   M. Scott (interprétation). - Pour que ce soit clair pour le

  7   compte rendu, pour qu'il n'y ait pas de malentendus, dites-nous la chose

  8   suivante : pendant votre mission au sein de l’ECMM, vous n'avez pas

  9   rencontré Dario Kordic ?

 10   M. Brix Andersen (interprétation). - Non.

 11   M. Scott (interprétation). – Et vous n'avez jamais rencontré

 12   Mario Cerkez ?

 13   M. Brix Andersen (interprétation). - C'est exact.

 14   M. Scott (interprétation). - En ce qui concerne M. Cerkez, vous

 15   n'aviez aucune connaissance ni aucune affaire avec lui le concernant ?

 16   M. Brix Andersen (interprétation). - C'est exact.

 17   M. Scott (interprétation). – Très bien. Parlons maintenant de

 18   vos missions à l'époque. En tant que conseiller politique, ou bien adjoint

 19   du chef chargé des affaires politiques, pourriez-vous nous dire quelles

 20   étaient vos activités, quelles étaient vos responsabilités quotidiennes

 21   dans le cadre de cette fonction ?

 22   M. Brix Andersen (interprétation). – Je révisais les rapports

 23   que l'on recevait des gens qui étaient sur le terrain, pas nécessairement

 24   tous les jours, mais certainement les rapports quotidiens qui étaient

 25   envoyés par des gens chargés des opérations. Ils nous envoyaient tous ces


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  1   rapports et je les relisais avant de les envoyer ensuite à Copenhague.

  2   Nous avions un système dans le cadre duquel nous envoyions

  3   quotidiennement les rapports et nous le faisions soit sur notre propre

  4   initiative ou à la demande de la présidence à Copenhague.

  5   M. Scott (interprétation). – Peut-on dire que vous avez vu tous

  6   les documents tous les rapports, tout ce qui était envoyé au siège de

  7   l’ECMM à Zagreb, et tout ce qui a été renvoyé ensuite à votre

  8   Gouvernement ?

  9   M. Brix Andersen (interprétation). – Non, pas tous les rapports

 10   que l'on recevait, mais tous les rapports que l'on envoyait de Zagreb à

 11   Copenhague, pendant que j'étais à Zagreb, c'était vrai.

 12   M. Scott (interprétation). – Oui, c'est moi qui me suis mal

 13   prononcé. Bien sûr, vous n'avez pas vu ni lu de manière détaillée chaque

 14   rapport que vous receviez, mais vous avez vu chaque rapport que l’ECMM

 15   envoyait à la présidence ou à votre gouvernement ?

 16   M. Brix Andersen (interprétation). – Je révisais les projets de

 17   rapports que soit le conseiller politique ou le chef des opérations

 18   m'envoyait.

 19   M. Scott (interprétation). - Qui étaient ces deux personnes ?

 20   M. Brix Andersen (interprétation). - Monsieur Christian Warming,

 21   qui était l'ancien diplomate danois et puis, un colonel canadien qui était

 22   le chef des opérations. Ensuite, il a été remplacé par un colonel

 23   britannique, M. Ford.

 24   M. Scott (interprétation). - Je vais vous demander maintenant de

 25   vous attarder un peu plus sur les documents. Au cours de ces derniers


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  1   jours, vous avez reçu plusieurs documents. Nous vous avons demandé de les

  2   lire attentivement. Est-ce qu’il s'agit des documents de l’ECMM ?

  3   M. Brix Andersen (interprétation). - Oui je m'en souviens.

  4   M. Scott (interprétation). - Je vais demander à l'huissier

  5   maintenant de placer devant vous deux classeurs avec les document, de même

  6   que la pièce à conviction Z 2788.

  7   (L'huissier s'exécute.)

  8   Est-il exact de dire, monsieur, que le classeur contenant les

  9   documents qui se trouvaient devant vous comprend des documents que vous

 10   avez révisés et lus ? En ce qui concerne la liste, c'est la liste qui

 11   réfère aux documents qui contient les cotes de tous ces documents contenus

 12   dans le classeur placé devant vous ? Pensez-vous que, au mieux de vos

 13   connaissances, il est possible de dire que tous ces documents mentionnés

 14   dans la liste qui constitue la pièce à conviction Z 2788, sont des

 15   documents authentiques de l’ECMM ?

 16   M. Brix Andersen (interprétation). – Oui, pour autant que je

 17   m'en souvienne, il s'agit effectivement des copies des documents originaux

 18   émanant de l’ECMM.

 19   M. Scott (interprétation). - A la fin de la pièce à conviction

 20   Z 2788, il y a un document qui est un peu différent. Est-ce que vous

 21   reconnaissez ceci comme une document qui a été communiqué par la

 22   présidence de l'Union européenne au nombre de gouvernements des Etats de

 23   l'Union européenne ou de la Communauté européenne à l'époque ?

 24   M. Brix Andersen (interprétation). – Oui, il s'agit d'une forme

 25   standard en ce qui concerne ce genre de communication.


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  1   M. Scott (interprétation). - En ce qui concerne les documents

  2   contenus dans ce classeur, serait-il exact dire que vous n'avez pas été

  3   impliqué beaucoup plus de manière personnelle, mis à part le fait que vous

  4   avez révisé et lu ces documents ?

  5   M. Brix Andersen (interprétation). - C'est exact.

  6   M. Scott (interprétation). - Je souhaite maintenant vous montrer

  7   trois documents qui n'ont pas été contenus au départ dans ce classeur, que

  8   nous allons tout simplement ajouter maintenant.

  9   (Les documents sont remis aux différentes parties.)

 10   M. Scott (interprétation). - Permettez-moi d'attirer votre

 11   attention sur ces trois documents qui viennent de vous être remis.

 12   Nous pourrions commencer par le document Z 3939.1 qui concerne

 13   une réunion à Medjugordje en date du 18 mai 1993. Je voudrais d'abord

 14   savoir si vous disposez bien de ce document, si vous l'avez bien devant

 15   vous.

 16   Ensuite, il y a le document Z 9101. Si vous vous penchez sur ce

 17   document-là, est-ce que vous pourriez dire à la Chambre s'il s'agit bien

 18   d'un document de l'ECMM, et à première vue qu'en dites-vous ?

 19   M. Brix Andersen (interprétation). - Oui, compte tenu de

 20   l'apparence de ce document, il s'agit d'un document original de l'ECMM,

 21   qui appartient au dossier du ministère des Affaires étrangères.

 22   M. Scott (interprétation). - Le document suivant est le Z 937.1.

 23   Est-ce que vous pouvez nous dire s'il s'agit également d'un document de

 24   l'ECMM ?

 25   M. Brix Andersen (interprétation). - Oui, il en a va de même, il


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  1   s'agit d'un document qui provient des archives du ministère des Affaires

  2   étrangères, à savoir de l'ECMM.

  3   M. Scott (interprétation). - Je voudrais dire, Monsieur le

  4   Président, que ceci représente la totalité des documents qui seront versés

  5   au dossier par l'intermédiaire de ce témoin. Nous en avons déjà parlé

  6   auparavant. Il appartiendra à la Chambre de décider s'il convient de les

  7   verser au dossier ou juste de les présenter à la Chambre.

  8   M. le Président (interprétation). - Très bien.

  9   M. Scott (interprétation). - Monsieur le Témoin, concernant le

 10   tas de moindre importance que vous avez devant vous et la liasse plus

 11   petite qui se trouve devant la défense et les Juges, ces documents-là

 12   devraient être rangés de la façon dont nous allons les étudier. Je crois

 13   que les numéros ne vont peut-être pas être ordonnés comme cela avait été

 14   prévu initialement, mais cela devait se trouver dans un ordre qui nous

 15   permettra de les étudier, exception faite des trois documents que nous

 16   venons de joindre.

 17   Si nous nous penchons maintenant sur le premier document qui

 18   porte la désignation Z 707.1, est-ce qu'il s'agit bien d'un enregistrement

 19   qui concerne les rapports journaliers, pratique de l'ECMM de l'époque, et

 20   le deuxième document provenant du centre régional de Zenica et portant la

 21   désignation "HQ ECMM" ?

 22   M. Brix Andersen (interprétation). - C'est cela.

 23   M. Scott (interprétation). - Ces centres régionaux envoyaient

 24   des rapports journaliers et hebdomadaires, et des rapports spéciaux sur

 25   demande ?


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  1   M. Brix Andersen (interprétation). - C'est cela.

  2   M. Scott (interprétation). - Je crois donc qu'il y avait des

  3   rapports journaliers hebdomadaires, mensuels et particuliers, n'est-ce

  4   pas ?

  5   M. Brix Andersen (interprétation). - C'est cela.

  6   M. Scott (interprétation). - Le Tribunal a déjà entendu parler

  7   de ces activités. Pouvez-vous nous dire maintenant ce qu'a été le centre

  8   régional de Zenica ?

  9   M. Brix Andersen (interprétation). - Notre structure était la

 10   suivante. Nous avions un quartier général à Zagreb, des centres régionaux

 11   qui coordonnaient les activités des centres de coordination, en-dessous

 12   desquels nous avions des équipes, ce qui fait que nous avions un quartier

 13   général, des centres régionaux, des centres de coordination et des

 14   équipes. S'agissant des équipes, les informations allaient vers les

 15   centres de coordination, vers les centres régionaux, puis vers le quartier

 16   général à Zagreb.

 17   M. Scott (interprétation). - Est-ce que vous pouvez dire que ce

 18   centre régional de Zenica se trouvait être le principal bureau de l'ECMM

 19   dans cette Bosnie centrale ?

 20   M. Brix Andersen (interprétation). - C'est exact.

 21   M. Scott (interprétation). - Comme vous l'avez dit, sous le

 22   niveau des centres régionaux, il y avait des centres de coordination et il

 23   existait également des niveaux locaux. Est-ce bien vrai ?

 24   M. Brix Andersen (interprétation). - C'est cela.

 25   M. Scott (interprétation). - Pour bien comprendra la


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  1   terminologie, quand vous dites "RC de Zenica", vous voulez parler du

  2   centre régional de Zenica, et le centre de coordination de Travnik était

  3   sous son autorité, n'est-ce pas ?

  4   M. Brix Andersen (interprétation). - C'est vrai.

  5   M. Scott (interprétation). - Donc cela se trouvait dans les

  6   attributions du centre régional de Zenica ?

  7   M. Brix Andersen (interprétation). - C'est cela.

  8   M. Scott (interprétation). - Pour la période allant du

  9   1er janvier 1993 à l'été 1993, qui a été le chef régional du poste

 10   régional de Zenica ?

 11   M. Brix Andersen (interprétation). - Il s'agissait d'un

 12   diplomate français qui s'appelait Jean-Pierre Thébault.

 13   M. Scott (interprétation). - Si nous nous penchons sur ce

 14   document Z 707.1, s'agit-il d'un résumé hebdomadaire provenant du centre

 15   régional de Zenica qui, du point de vue chronologique, nous fournit un

 16   rapport sur les activités de la semaine précédente en Bosnie centrale ?

 17   M. Brix Andersen (interprétation). - C'est cela même.

 18   M. Scott (interprétation). - Si nous nous regardons le milieu de

 19   la deuxième page où il est écrit "Commentaires", nous pouvons voir qu'il

 20   est écrit que :"Tous les incidents survenus au cours de la semaine

 21   semblent découler d'une source et d'une planification. Il semblerait que

 22   les provocations aient été orientées vers une détérioration des relations

 23   entre les Croates et les Musulmans", etc.

 24   Est-ce le type d'informations, dans tous ces documents-là, qui

 25   vous serait ensuite transmis, puis, à partir de vous, vers des niveaux


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  1   supérieurs de l'ECMM au sein de la Communauté européenne ?

  2   M. Brix Andersen (interprétation). - Oui, c'est exact.

  3   M. Scott (interprétation). - Nous pourrions passer à la

  4   pièce Z 719. Je crois qu'elle fait partie de la liste. Mais nous voulions

  5   avoir ici les documents complets et nous l'avons intégrée à ce dossier.

  6   C'est ce qu'on appelle un rapport particulier, un rapport spécial. Vous

  7   venez de dire qu'en plus des rapports réguliers il y avait des rapports

  8   spéciaux dans le cas où cela s'avérait nécessaire ?

  9   M. Brix Andersen (interprétation). - Oui, cela est exact, que ce

 10   soit sur notre initiative ou sur une demande provenant de Zagreb.

 11   M. Scott (interprétation). - Nous n'allons pas lire tout le

 12   document, disons que la teneur de celui-ci représente un aperçu des

 13   événements en Bosnie centrale à la mi-avril 1993, n'est-ce pas ?

 14   M. Brix Andersen (interprétation). - Oui, c'est cela.

 15   M. Scott (interprétation). - Passons maintenant à la

 16   pièce Z 766.1. Veuillez vous pencher sur le sujet qui est traité. Est-ce

 17   bien vous qui avez rédigé ce document ? Si oui, à quelle fin ?

 18   M. Brix Andersen (interprétation). - Le document a été rédigé à

 19   Zagreb à mon intention, pour une utilisation par moi à une réunion qui

 20   s'est tenue, je pense, à Bruxelles. Il s'agissait d'un groupe ad hoc pour

 21   l'ex-Yougoslavie. Les présidents de Copenhague m'ont demandé de prendre

 22   part à cette réunion. J'étais tenu d'y présenter des opinions concernant

 23   ce qui se passait en ex-Yougoslavie. C'est à cette fin-là que le document

 24   a été rédigé.

 25   M. Scott (interprétation). - Fort bien.


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  1   Passons à la fin de la deuxième page de ce document où l'on

  2   parle de la Bosnie centrale... Plutôt, je vous demanderai de voir la

  3   troisième page et le premier paragraphe qui figure aussi sur cette

  4   troisième page.

  5   Est-il exact de dire que vous avez, à cette époque-là, présenté

  6   une position, une évaluation aux termes de laquelle vous étiez d'avis que

  7   la situation s'était détériorée au cours de la semaine précédente et que

  8   l'explication possible des tensions survenues dans cette région pourrait

  9   être justement l'objectif du HVO, alors que l'attention du monde entier

 10   était tournée vers Srebrenica ?

 11   Les Musulmans étaient décidés à éviter la chose, il y avait une

 12   force défiante de l'armée Bosnie-Herzégovine concernant les intentions des

 13   Croates, et l'armée de Bosnie-Herzégovine soupçonnait le HVO de vouloir

 14   nettoyer les régions entourant Travnik, Loznica, Prozor, Vitez et

 15   Busovaca. Est-ce bien vos appréciations faites au bureau de Zagreb ?

 16   M. Brix Andersen (interprétation). - C'est tout à fait cela. Ce

 17   sont les rapports que nous recevions de Zenica qui nous témoignaient de la

 18   chose.

 19   M. Scott (interprétation). - Je vais vous demander de vous

 20   pencher sur la pièce Z 812.1

 21   Est-il exact de dire qu'il s'agit ici d'un résumé du rapport

 22   concernant la semaine du 17 au 24 avril 1993, en provenance du centre

 23   régional de Zenica ?

 24   M. Brix Andersen (interprétation). - C'est exact.

 25   M. Scott (interprétation). – Je vous prie de vous pencher sur le


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  1   deuxième alinéa qui porte l'intitulé "résumer". Est-il exact que la

  2   position est claire -on parle d'une abréviation, CRO, je crois que ce sont

  3   les autorités croates ?

  4   M. Brix Andersen (interprétation). – Oui, c'est exact.

  5   M. Scott (interprétation). - Il y a eu tentative d'établir des

  6   provinces purement croates, suite à quoi nous avons assisté à une réaction

  7   de la part de l'autre partie et de grands conflits sont survenus avec des

  8   répercussions pour la population civile, n'est-ce pas ?

  9   M. Brix Andersen (interprétation). - C'est exact.

 10   M. Scott (interprétation). - En est-il question plus en détail

 11   par la suite ?

 12   M. Brix Andersen (interprétation). – Oui, c'est exact.

 13   M. Scott (interprétation). – Je vous prie de vous pencher sur le

 14   dernier paragraphe de la page suivante. Le rapport fait état du fait que

 15   la communauté croate et les autorités croates insistent sur le plan Vance-

 16   Owen et l'on dit que : "Le HVO réaliserait ce plan sans tarder"  et on dit

 17   que "la politique est dangereuse puisqu'il y une forte réaction des

 18   Musulmans dans toute la Bosnie centrale et à Mostar où les provocations

 19   ont été les plus importantes."

 20   Est-ce que les appréciations de l’ECMM disaient que vers la mi-

 21   avril 1993, il y a eu une offensive et une campagne organisées de la part

 22   du HVO contre plusieurs villes et villages musulmans en Bosnie centrale ?

 23   M. Brix Andersen (interprétation). - C'est cela. C'est bien

 24   l'évaluation que nous avons faite.

 25   M. Scott (interprétation). – Pouvez-vous nous dire quelle a été


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  1   la corrélation entre ces offensives et l'application du plan Vance-Owen,

  2   c'est-à-dire son application de la part d'un groupe particulier dans ce

  3   cas-ci, à savoir les Croates ?

  4   M. Brix Andersen (interprétation). – Excusez-moi, je n'ai pas

  5   compris la question.

  6   M. Scott (interprétation). – Y avait-il, à votre avis, une

  7   corrélation entre cette série d'attaques à mi-avril 1993 et l'application

  8   du plan Vance-Owen, pour ce qui de l'interprétation qu'en ont fait les

  9   Croates de Bosnie ?

 10   M. Brix Andersen (interprétation). – Pour ce qui est de nos

 11   évaluations, les dirigeants croates ont profité du plan Vance-Owen en

 12   qualité de façon, de moyens qui leur permettraient d'établir leur contrôle

 13   sur les provinces 8 et 10.

 14   M. Scott (interprétation). – Voyons maintenant la pièce à

 15   conviction Z 840. Je voudrais attirer votre attention sur la fin de la

 16   page 2, à savoir la partie qui commence par les mots "40 camions", à

 17   savoir : "Un convoi de l'UNHCR de 40 camions…"

 18   Est-ce qu'à Zagreb, on vous avait informés de la part de Zenica

 19   où se trouvait M. Thébault, qu'un convoi de 40 camions transportant des

 20   denrées alimentaires et escorté par deux véhicules Warrior avait été

 21   enlevé sur le chemin. Les forces du HVO, responsables de la chose, avaient

 22   déclaré qu'ils ne prêtaient aucune attention aux ordres du colonel Blaskic

 23   et du général Petkovic et qu'ils avaient des ordres de M. Kordic qui avait

 24   été le représentant suprême du HVO, le commandant suprême du HVO pour la

 25   Bosnie centrale et qu'ils avaient le droit d'arrêter le convoi et de le


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  1   fouiller.

  2   Le bataillon britannique avait décidé d'envoyer d'urgence une

  3   compagnie de véhicules Warrior pour sortir le convoi des mains du HVO. On

  4   avait estimé que cela avait été une folie que d'avoir attaqué ce convoi,

  5   qu'il s'agissait d'une provocation vis-à-vis de  la Forpronu.

  6   Monsieur Petkovic avait décidé d'établir un contact avec M. Kordic.

  7   M. Sayers (interprétation). - Monsieur le Président, le document

  8   parle pour lui-même. Nous sommes en train de perdre notre temps. Les

  9   choses sont claires.

 10   M. le Président (interprétation). – Oui, mais on peut toujours

 11   souligner la pertinence des documents. L'accusation a le droit de le

 12   faire. Sinon cela deviendrait un amas de documents et rien d'autre.

 13   Certes, ils ont le droit, pour l'accusation, de souligner l'importance de

 14   certaines parties de la documentation.

 15   Pour ce qui concernera le contre-interrogatoire, vous pouvez

 16   bien sûr vous-même présenter vos éléments de preuve et soulever d'autres

 17   questions, selon votre évaluation.

 18   M. Sayers (interprétation). – Je vous remercie, Monsieur le

 19   Président.

 20   M. Scott (interprétation). - Nous nous efforcerons d'accélérer

 21   les choses. Mais nous avons tenu à souligner quelques segments pertinents

 22   de ces documents. On vient d'attirer notre attention sur la nécessité de

 23   procéder à des pauses entre les questions et réponses pour faciliter la

 24   tâche des interprètes.

 25   Je vais parler d'une autre partie de ce mémo. Mais avant, je


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  1   voudrais que vous nous disiez, dans vos propres termes, quelle était

  2   l'évaluation, s'il y en avait une, de l’ECMM au sujet d'un dénommé Dario

  3   Kordic et au sujet de son poste en Bosnie centrale, et son rôle dans les

  4   événements de Bosnie centrale.

  5   M. Brix Andersen (interprétation). – Comme je l'ai déjà dit

  6   précédemment, je n'ai jamais rencontré M. Kordic, je n'ai jamais eu de

  7   contacts avec lui, même par écrit. Ce que je sais de lui, cela vient des

  8   documents et des rapports en majorité provenant du Centre régional de

  9   Zenica. Sur la base de ces rapports, il faut savoir que mon opinion

 10   personnelle et l'opinion de l’ECMM étaient que M. Kordic était un homme

 11   d'influence dans certaines zones, même il contrôlait la situation au sein

 12   du HVO.

 13   M. Scott (interprétation). – Saviez-vous si l’ECMM avait une

 14   évaluation quant aux relations de M. Kordic et de M. Mate Boban ?

 15   M. Brix Andersen (interprétation). – Oui, c'est exact. Il nous a

 16   été signalé qu'ils avaient des relations familiales, ils étaient cousins,

 17   Boban et Kordic.

 18   M. Scott (interprétation). - En dehors de leurs relations

 19   familiales, qu'en est-il de leurs relations en matière politique ? Quelle

 20   était l'opinion de l’ECMM au sujet des relations officielles entre Kordic

 21   et Boban ?

 22   M. Brix Andersen (interprétation). - La position du centre

 23   régional ou de Zagreb, sur la base des rapports que nous obtenions, était

 24   qu'ils travaillaient dans le cadre d'une collaboration très étroite.

 25   M. Scott (interprétation). - Je vais vous demander de vous


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  1   référer au paragraphe situé sous le point 4, intitulé "Commentaires", du

  2   document que nous étions en train d'examiner.

  3   Une fois encore, on vous dit : "Monsieur Kordic est en fait le

  4   cousin de Boban, c'est son délégué spécial en Bosnie centrale, et à

  5   Busovaca, c'est le responsable principal" -alors là, je ne sais pas si, en

  6   fait, il y a une faute dans le texte, s'il s'agit du "principal

  7   responsable" ou de "l'homme responsable"- "identifié par toutes les

  8   organisations, responsable donc des troubles qui ont eu lieu à Busovaca

  9   deux mois auparavant et encore aujourd'hui".

 10   Ensuite, on reprend tout ce qui a été dit au sujet du convoi, et

 11   on signale que ce convoi n'a pu être libéré que sur l'ordre exprès de

 12   M. Kordic, qu'il était absolument nécessaire de faire pression sur lui.

 13   Est-ce exact ?

 14   M. Brix Andersen (interprétation). - Oui, c'est exact. C'est ce

 15   qui nous a été dit.

 16   M. Scott (interprétation). - Cela ne vous a pas été seulement

 17   dit, mais cela est devenu l'intime conviction, si je puis dire, de l'ECMM

 18   sur les événements en Bosnie centrale.

 19   M. Sayers (interprétation). - Je m'oppose à cette façon de poser

 20   les questions, on guide les réponses du témoin.

 21   M. le Président (interprétation). - Oui, c'est exact. Veuillez

 22   reformuler votre question.

 23   M. Scott (interprétation). - Monsieur le Témoin, pouvez-vous

 24   nous dire quel rôle -si cela en a eu un- a joué ce type d'informations

 25   pour permettre à l'ECMM de se faire une opinion générale de la situation à


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  1   Zagreb ?

  2   M. Brix Andersen (interprétation). - Eh bien, cela a fait partie

  3   des éléments qui nous ont permis de nous faire une opinion sur ce qui se

  4   passait en Bosnie centrale, mais cela n'a pas eu d'effets pratiques,

  5   concrets sur ce qui se passait au QG, à savoir que nous aurions pris des

  6   contacts avec M. Kordic depuis le QG de Zagreb. Cela, nous le laissions au

  7   centre régional de Zenica. Nous, nous communiquions cette information le

  8   long de la filière hiérarchique jusqu'au Président à Copenhague, mais à ma

  9   connaissance il n'y a pas eu de contacts directs entre le QG de Zagreb et

 10   M. Kordic.

 11   M. Scott (interprétation). - Donc cela, c'était du domaine de

 12   M. Thébault et de ses collaborateurs ?

 13   M. Brix Andersen (interprétation). - Oui.

 14   M. Scott (interprétation). - Passons maintenant à la pièce à

 15   conviction Z 859.1. Je vais vous demander de vous rapporter à la dernière

 16   page de cette pièce à conviction. Il s'agit ici, encore une fois, d'un

 17   rapport préparé par M. Thébault, il n'est pas signé de lui, mais du moins

 18   on voit sa signature, il est inscrit : "Amicalement, Jean-Pierre Thébault"

 19   à la fin. Est-ce bien exact ?

 20   M. Brix Andersen (interprétation). - Oui.

 21   M. Scott (interprétation). - Et dans le cadre de vos relations

 22   de travail avec M. Thébault, est-ce que vous avez constaté que les

 23   documents qui venaient du centre régional de Zenica étaient des rapports

 24   dignes de foi ?

 25   M. Brix Andersen (interprétation). - A Zagreb, nous estimions


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  1   que Jean-Pierre Thébault était probablement l'un des meilleurs chefs de

  2   centres régionaux, et cela a continué à être le cas pendant longtemps.

  3   M. Scott (interprétation). - Je souhaiterais attirer votre

  4   attention, Messieurs les Juges, sur le fait qu'il s'agit là d'un document

  5   extrêmement instructif et plein d'informations, mais, comme nous l'avons

  6   déjà dit précédemment, ce genre de document se passe de commentaires. Mais

  7   celui-ci en particulier, je souhaiterais vous le signaler, comprend

  8   beaucoup d'informations. Donc je vais m'intéresser avec le témoin au

  9   dernier paragraphe de la deuxième page du document, qui commence par les

 10   mots "Tout ceci...".

 11   M. Kovacic (interprétation). - Monsieur le Président ?

 12   M. le Président (interprétation). - Oui ?

 13   M. Kovacic (interprétation). - Comme nous l'avons dit tout à

 14   l'heure, je crois que nous ne pourrons pas poser de questions au témoin

 15   concernant ce document parce que ce n'est pas lui qui l'a rédigé. (expurgé)

 16   (expurgé)

 17   (expurgé)

 18   (expurgé)

 19   M. le Président (interprétation). - Les documents sont produits,

 20   donc faisons cela maintenant (expurgé)

 21   (expurgé) Tout ce que fait ce témoin

 22   aujourd'hui, c'est de produire ces documents sans pouvoir nous donner de

 23   commentaires supplémentaires.

 24   La raison pour laquelle on peut indiquer un certain nombre de

 25   paragraphes, c'est parce qu'il s'agit de paragraphes qui contiennent des


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  1   informations plus particulièrement pertinentes et l'accusation a le droit

  2   de le faire. (expurgé)

  3   M. Kovacic (interprétation). - Monsieur le Président, une seule

  4   question : (expurgé)

  5   (expurgé) Nous serons donc endommagés, c'est-à-dire en

  6   position défavorisée. Nous avons, en plusieurs occasions, eu des témoins

  7   qui avaient été prévus, nous n'avons pas soulevé de questions en attendant

  8   les témoins en question, et puis l'accusation enlevait ces témoins de la

  9   liste ou ne les faisait pas venir par la suite. C'est un problème

 10   pratique.

 11   M. le Président (interprétation). - Oui, je comprends bien, mais

 12   nous nous attaquerons à ce problème quand il se présentera. Si le témoin

 13   en question ne vient pas, à moment-là on pourra s'interroger sur la

 14   recevabilité de ces éléments de preuve.

 15   M. Kovacic (interprétation). - Merci.

 16   M. Scott (interprétation). - Monsieur Brix Andersen, au bas de

 17   la deuxième page, je voudrais donc une fois de plus dans ce document me

 18   concentrer que sur un ou deux paragraphes, et en ce qui concerne ce

 19   paragraphe, on peut y lire : "Tout ceci" -à savoir tout ce qui vient

 20   d'être dit précédemment- "est surveillé en Bosnie centrale par des

 21   représentants de haut niveau du HVO, 'M' pour M. Dario Kordic, le cousin

 22   de Mate Boban, et 'le ministre de l'Herceg-Bosna' situé à Busovaca depuis

 23   le début des troubles, M. Anton Valenta, Vice-Président du HVO, qui se

 24   trouve à Travnik où il a pris part aux événements qui ont récemment eu

 25   lieu juste avant le conflit, ainsi que M. Ignas Kostroman, Secrétaire


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  1   général du HVO, qui circule dans la zone". Est-ce exact ?

  2   M. Brix Andersen (interprétation). - Oui. Je peux vous expliquer

  3   le "M", parce qu'en français, quand on dit "monsieur", on met "M" et non

  4   "Mr" comme en anglais.

  5   M. Scott (interprétation). - Oui, justement, je pensais que

  6   c'était bien cela.

  7   Maintenant, passons à la page suivante, au point 2. Je vais vous

  8   demander de nous donner des informations qui sortent peut-être de ce qui

  9   est dit ici dans ce document. On peut y lire : "La pression politique

 10   exercée la semaine dernière par la Croatie a porté ses fruits, mais elle

 11   n'a pas été suffisante. Elle a peut-être permis d'éviter des actions

 12   militaires de grande envergure. Elle a permis en particulier d'empêcher la

 13   participation des forces militaires de Croatie pour défendre la communauté

 14   croate contre les extrémistes musulmans".

 15   Etant donné votre rôle dans la région, surtout dans le domaine

 16   politique, pouvez-vous nous expliquer pourquoi il était nécessaire de

 17   faire pression sur la Croatie pour influencer les événements de Bosnie

 18   centrale ?

 19   M. Brix Andersen (interprétation). - Eh bien, l’ECMM estimait –

 20   et cette opinion était partagée par la présidence de Copenhague- qu'il y

 21   avait un lien extrêmement étroit entre les Croates de Bosnie et la

 22   Croatie. Pour essayer de modeler ce qui se passait en Bosnie, il était

 23   donc nécessaire de faire pression sur Zagreb. Cela s'est fait d'ailleurs.

 24   M. Scott (interprétation). - Pendant votre mission, avez-vous eu

 25   connaissance du fait que des contacts de très haut niveau, au niveau


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  1   international notamment, ont été pris avec le Président Tudjman lui-même,

  2   pour que le Gouvernement croate, le Président Tudjman lui-même puisse

  3   intervenir et avoir une influence sur ce qui se passait en Bosnie

  4   centrale ?

  5   M. Brix Andersen (interprétation). - Je ne suis pas en mesure de

  6   vous donner les dates exactes, mais il est indéniable qu'on a fait

  7   pression sur la Croatie. Cela a été fait par le coprésident, Vance et

  8   Owen, par la présidence, ceci afin de faire pression sur le M. Tudjman et

  9   sur le gouvernement croate.

 10   M. Scott (interprétation). – Poursuivons. Nous allons maintenant

 11   passer à la pièce à conviction portant la cote 910. Il s'agit là d'un

 12   document qui se différencie un peu des résumés hebdomadaires que nous

 13   avons vus précédemment. Pouvez-vous dire de quoi il s'agit ?

 14   M. Brix Andersen (interprétation). – Le document en danois,

 15   c'est simplement une lettre de couverture aux fins d'envoyer le rapport

 16   aux trois ambassadeurs à Copenhague en disant qu'il s'agit là d'une

 17   communication qui doit se faire entre la présidence de l'Union européenne

 18   et les chefs d'Etat des différents pays de l'Union européenne.

 19   M. Scott (interprétation). - A part cette lettre de couverture,

 20   on trouve ensuite le rapport. Pouvez-vous nous dire de quoi il s'agit

 21   exactement ? Je ne sais pas si ce rapport a déjà été communiqué à la

 22   Chambre, mais pouvez-vous nous dire de quoi il s'agit ?

 23   M. Brix Andersen (interprétation). - Eh bien, la présidence

 24   était bien entendu chargée de diriger la mission, mais il y avait

 25   également un contingent national. Ces chefs de délégation se rencontraient


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  1   régulièrement avec la présidence danoise pour étudier la situation et

  2   envisagé ce qui devait être fait au niveau des capitales, soit au niveau

  3   politique soit au niveau logistique, pour envoyer, notamment, des

  4   observateurs supplémentaires, fournir des fonds, trouver des équipements

  5   supplémentaires (radios, véhicules), etc. C'était un comité au sein duquel

  6   on discutait de ce genre de questions.

  7   Dans le cadre de ce comité, il a été décidé de parler de ce qui

  8   s'était passé à Ahmici et d'essayer de voir ce qui se passait en Bosnie

  9   centrale. De façon plus globale, il ne s'agissait en aucune façon de saper

 10   le travail de M. Thébault, mais il s'agissait pour nous d'être sûrs que

 11   les évaluations que nous faisions à Zagreb, sur la base des rapports du

 12   centre régional Zenica, étaient dignes de foi et tenaient debout, si je

 13   puis dire. Il a donc été décidé d'envoyer des représentants de l'Espagne,

 14   de la Grande-Bretagne et de la France sur place pour voir ce qui se

 15   passait et puis, de faire rapport au niveau du quartier général. C'est le

 16   rapport que nous avons sous les yeux.

 17   M. Scott (interprétation). - Ce document se passe de

 18   commentaires. Cependant, je souhaiterais que nous nous attardions quelques

 19   instants sur le paragraphe 13, page 4 du document. Sous le titre

 20   "conclusion", paragraphe 13, je voudrais vous demander si cette délégation

 21   franco-hispano-britannique conclut la chose suivante : "Que tout ceci

 22   n'est pas le résultat des actions d'éléments incontrôlés, mais que c'est

 23   le résultat de l'application d'une stratégie délibérée de la part du HDZ

 24   HVO."

 25   M. Brix Andersen (interprétation). – On peut voir dans ce


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  1   document qu'il s'agit de l'évaluation de cette mission. Cela a été discuté

  2   par Zagreb et cette évaluation a été partagée et acceptée par le chef de

  3   la mission et par les délégations.

  4    M. Scott (interprétation). – Passons maintenant à la pièce à

  5   conviction Z 926. Nous n'allons pas nous attarder sur cette pièce à

  6   conviction puisqu'elle a déjà été soumise précédemment à la Chambre.

  7   Est-ce qu'à l'époque, l'un des collaborateurs de l’ECMM à

  8   Zagreb, qui travaillait avec vous ou pour vous, était un dénommé Charles

  9   McLeod ?

 10   M. Brix Andersen (interprétation). – Oui, il travaillait au

 11   quartier général.

 12   M. Scott (interprétation). - En dehors de cette mission, a-t-on

 13   envoyait Charles McLeod en mission pour voir ce qui se passait en Bosnie

 14   centrale, à la mi-avril 1993 ?

 15   M. Brix Andersen (interprétation). - Oui.

 16   M. Scott (interprétation). – Sans vouloir passer en revue

 17   l'ensemble du document, est-il exact que M. Charles McLeod a rédigé un

 18   rapport à l'intention du quartier général de l’ECMM ?

 19   M. Brix Andersen (interprétation). - Oui. C'était quelqu'un de

 20   très méticuleux dans sa façon de travailler. Son rapport est donc assez

 21   long.

 22   M. Scott (interprétation). - Pouvez-vous nous donner votre

 23   opinion sur la compétence de McLeod et sur ses rapports ?

 24   M. Brix Andersen (interprétation). - C'était un observateur

 25   extrêmement compétent.


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  1   M. le Président (interprétation). – Nous avons déjà vu ce

  2   document et M. McLeod a déjà parlé de ce document. Je ne vois pas la

  3   nécessité d'entrer dans ces détails à nouveau.

  4   M. Scott (interprétation). – C'est ce que je pensais.

  5   M. le Président (interprétation). - Nous pourrions peut-être

  6   suspendre la séance à ce moment.

  7   M. Scott (interprétation). - Merci.

  8   M. le Président (interprétation). - Nous allons suspendre

  9   l'audience pour une demi-heure.

 10   L'audience, suspendue à 11 heures, est reprise à 11 heures 35.

 11   M. le Président (interprétation). - Maître Scott, les

 12   interprètes m'ont demandé de vous ralentir lorsque vous lirez les

 13   documents. Apparemment, les interprètes ont les documents, mais néanmoins

 14   il est difficile de vous interpréter.

 15   M. Scott (interprétation). - Je m'excuse.

 16   Maintenant, il a été clarifiée que la pièce 936.1, Monsieur le

 17   Président, est un document qui a été signé préalablement, donc si vous

 18   êtes d'accord avec nous, nous avons aussi consulté le Greffe, la cote

 19   attribuée sera 936.3.

 20   Monsieur Brix Andersen, je souhaite que vous expliquiez une

 21   seule chose par rapport à ce document concernant la liberté de

 22   circulation. Il s'agit d'un rapport de M. Thébault et d'une évaluation de

 23   l'ECMM disant que le blocus, le barrage de deux ou trois routes menant en

 24   Bosnie centrale, donc à Tuzla, région peuplée surtout par des Musulmans,

 25   constitue maintenant la politique principale du HVO. Est-ce exact ?


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  1   M. Brix Andersen (interprétation). - Oui, c'est exact. Je n'ai

  2   pas bien compris la question.

  3   M. Scott (interprétation). - Est-ce qu'il s'agit là de

  4   l'évaluation de M. Thébault et de l'ECMM, donc c'est la constatation selon

  5   laquelle le blocus, le barrage de deux ou trois routes qui mènent en

  6   Bosnie centrale, et donc à Tuzla peuplé surtout par des Musulmans,

  7   constitue maintenant la politique principale du HVO ?

  8   M. Brix Andersen (interprétation). - C'est exact. D'après nous,

  9   le HVO faisait tout pour bloquer les convois. Ils ont utilisé beaucoup de

 10   ressources afin d'arrêter le passage de ces convois à travers cette

 11   région.

 12   M. Scott (interprétation). - En ce qui concerne ce document,

 13   est-ce que vous pourriez dire aux Juges quelle a été l'évaluation de

 14   l'ECMM de la position, ou bien du souhait des leaders du HVO et de

 15   l'Herceg-Bosna quant à la possibilité de la communauté croate d'Herceg-

 16   Bosna d'établir un lien quelconque avec la République de Croatie ?

 17   M. Brix Andersen (interprétation). - D'après nous, les Croates

 18   d'Herceg-Bosna souhaitaient une confédération ou une fédération, ou un

 19   autre rapport de ce genre avec la Croatie, à savoir qu'ils souhaitaient

 20   vivre dans un Etat unitaire, peut-être pas unitaire mais un Etat croate.

 21   Donc ils ont voulu renforcer les liens entre la Bosnie et la Croatie, ils

 22   ont voulu renforcer ces liens, de même que les liens entre les Croates de

 23   Bosnie et le gouvernement de Croatie.

 24   M. Scott (interprétation). - Est-ce que, d'après l'ECMM, il y a

 25   eu une sorte d'évaluation quant à la stratégie des leaders du HVO afin


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  1   d'accomplir cela ?

  2   M. Brix Andersen (interprétation). - Oui, d'après nous, il y

  3   avait un concept, une stratégie allant dans ce sens.

  4   M. Scott (interprétation). - Est-ce que vous pouvez nous dire

  5   quelles ont été l'évaluation ou les conclusions de l'ECMM concernant la

  6   question de savoir si les leaders du HVO et de l'Herceg-Bosna avaient créé

  7   une politique ou une stratégie qui sous-entendait le nettoyage ethnique

  8   des Musulmans de Bosnie-Herzégovine ?

  9   M. Brix Andersen (interprétation). - D'après nous, au cours de

 10   l'année 1993, pendant la première moitié de l'année que j'ai passée sur le

 11   terrain, il y avait une politique de purification ethnique à l'encontre

 12   des Musulmans dans le but de faire en sorte que les provinces 8 et 10

 13   deviennent majoritairement ou presque exclusivement croates.

 14   M. Scott (interprétation). - Vous avez commencé à parler un peu

 15   des liens entre le gouvernement de la République de Croatie et celui de

 16   l'Herceg-Bosna. Quel a été le niveau de soutien manifesté par l'Etat

 17   croate, par Zagreb, vis-à-vis de l'Herceg-Bosna, vis-à-vis des dirigeants

 18   du HVO, en ce qui concerne la possibilité de confédération avec la

 19   Croatie ?

 20   M. Brix Andersen (interprétation). - D'après notre évaluation

 21   -et je pense que les membres des gouvernements, des Etats de l'Union

 22   européenne partageaient notre avis-, nous considérions qu'il y avait une

 23   stratégie de soutien donnée par les dirigeants du gouvernement croate aux

 24   dirigeants de l'Herceg-Bosna.

 25   D'après nos rapports, et vous pourrez le voir tout à l'heure, il


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  1   apparaît clairement que nous avons essayé de trouver des preuves de cela.

  2   Il a été difficile d'établir un lien direct prouvant l'implication du HV

  3   en Bosnie-Herzégovine, mais il y a eu beaucoup de signes indiquant que le

  4   gouvernement croate soutenait les Croates de Bosnie et l'Herceg-Bosna,

  5   politiquement, par le biais des équipements et aussi par le biais des

  6   effectifs, des troupes.

  7   M. Scott (interprétation). - En ce qui concerne ceci, veuillez

  8   examiner la pièce à conviction Z 1012. Il s'agit d'un rapport rédigé par

  9   l'adjoint du chef du centre régional de Zenica. La référence est DH/RC

 10   Zenica, n'est-ce pas ?

 11   M. Brix Andersen (interprétation). - C'est exact.

 12   M. Scott (interprétation). - En juin 1993, vous vous rappelez

 13   que c'était M. Bees ?

 14   M. Brix Andersen (interprétation). - Oui, c'était M. Bees.

 15   M. Scott (interprétation). - Et ceci a été envoyé en partie à

 16   vous en tant que personne chargée des affaires politiques ?

 17   M. Brix Andersen (interprétation). - Ceci a été envoyé à "the

 18   ample ops"*, ce qui veut dire que ceci était envoyé à la fois à la

 19   personne chargée des affaires politiques, c'est-à-dire moi, et à la

 20   personne chargée des opérations.

 21   M. Scott (interprétation). - Je souhaite que l'on s'attarde un

 22   peu sur le point 2. L'existence et l'étendue de la participation du HV a

 23   toujours été difficile à définir. De nombreux rapports communiqués par

 24   l'armée de Bosnie-Herzégovine ont rarement été confirmés par l'ECMM,

 25   l'UNMO ou la Forpronu. Ceci confirme ce que vous avez dit tout à l'heure,


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  1   n'est-ce pas, Monsieur ?

  2   M. Brix Andersen (interprétation). - C'est exact. Bien sûr, nous

  3   aurions été dans l'embarras, c'est-à-dire qu'eux auraient été tout à fait

  4   embarrassés si nous avions pu trouver des preuves de la participation du

  5   HV au sein de la Bosnie-Herzégovine. Nous avons donc essayé de trouver des

  6   éléments de preuve. Il ne s'agissait pas d'une activité conduite par une

  7   équipe ou par un chef d'équipe sur sa propre initiative. Il s'agissait des

  8   tentatives assez générales, assez généralisées qui visaient à établir à

  9   quel point l'armée croate était impliquée, ou bien nous avons essayé de

 10   faire la même chose pour établir la participation de l'armée yougoslave

 11   dans le cadre du soutien aux Serbes de Bosnie.

 12   M. Scott (interprétation). - Vous avez dit, au début de votre

 13   phrase, qu'ils seraient tout à fait dans l'embarras. Que voulez-vous dire

 14   par là ?

 15   M. Brix Andersen (interprétation). - D'après nos évaluations, la

 16   Croatie avait effectivement fourni ce genre d'assistance à un niveau plus

 17   ou moins élevé. Nous étions plutôt convaincus que c'était ce qui se

 18   passait.

 19   En ce qui concerne les pressions exercées sur le Gouvernement

 20   croate, nous pouvons conclure qu'il s'agissait là d'une évaluation faite

 21   non seulement par l’ECMM, mais aussi par les capitales.

 22   Dans ce sens, il ne faut pas oublier que nos rapports

 23   quotidiens, nos rapports hebdomadaires ou bien mensuels étaient envoyés

 24   non seulement à Copenhague, mais ils étaient aussi, depuis Copenhague,

 25   distribués à tous les Etats membres. Je suis convaincu que les autres


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  1   gouvernements auraient dit à notre présidence qu'il ne fallait pas

  2   distribuer ce genre d'informations.

  3   Mais nous n'avons jamais reçu des instructions de la part de

  4   Copenhague disant que nous allions au-delà de nos compétences, de nos

  5   pouvoirs, dans la tentative de trouver des preuves de la participation

  6   croate en Bosnie-Herzégovine, alors que nous étions au contact avec eux

  7   non pas tous les jours, mais plusieurs fois par semaine. En effet, j'ai pu

  8   consulter les collègues de Copenhague par téléphone.

  9   M. Scott (interprétation). - Au paragraphe 5, dans la première

 10   partie de ce paragraphe, il est dit : "Aucune des parties n'a intérêt à ce

 11   que les troupes de la HV soient vues en Bosnie et donc il leur est

 12   nécessaire de cacher ce genre d'activité". Ensuite, on décrit les détails.

 13   Ce que vous avez dit tout à l'heure, c'est qu'il ne s'agissait pas

 14   seulement de l'initiative de certains observateurs de l’ECMM, mais que

 15   l’ECMM, en tant qu'institution, essayait de trouver des documents

 16   corroborant la thèse de l'implication de la HV en Bosnie-Herzégovine ?

 17   M. Brix Andersen (interprétation). - C'est exact.

 18   M. Scott (interprétation). – Finalement, à la fin de ce

 19   document, la conclusion est la suivante : "Les preuves de la participation

 20   de la HV existent. Ceci a eu beaucoup d'influence sur les rapports de

 21   force sur le plan militaire et a donné une position plus favorable au HVO

 22   et ceci, cette tendance, n'a pas l'air de s'arrêter."

 23   Maintenant, je souhaite attirer votre attention sur la

 24   pièce Z1050.

 25   M. le Président (interprétation). – Où puis-je trouver cela.


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  1   J'ai du mal avec la pièce à conviction Z 1012.

  2   M. Scott (interprétation). – Excusez-moi, cela devrait se

  3   trouver... Il y a deux cartes qui font partie de la pièce à

  4   conviction 1012. Il devrait y avoir un document un peu plus grand dont

  5   j'espère que sa cote est Z 1050. J'espère au moins que ce document fait

  6   partie du classeur.

  7   M. le Président (interprétation). - Je ne l'ai pas, mais je

  8   viens de recevoir la pièce 1050. Pourrions-nous recevoir une copie

  9   supplémentaire du 1012, s'il vous plaît ?

 10   M. Scott (interprétation). - En ce qui concerne la pièce à

 11   conviction Z 1050, il s'agit là, encore une fois, du rapport concernant la

 12   participation de la HV en Bosnie-Herzégovine. Je souhaite, pour le moment,

 13   attirer votre attention sur la deuxième partie simplement, c'est à peu

 14   près le paragraphe au milieu qui commence par les mots en anglais :

 15   "regardless", "sans égards à".

 16   Vous avez déjà dit que plusieurs fois des pressions

 17   diplomatiques ont été exercées sur le Gouvernement de Croatie afin celui-

 18   ci arrête de donner son soutien aux Croates de Bosnie en Bosnie centrale

 19   normalement.

 20   M. Brix Andersen (interprétation). - C'est exact. Permettez-moi

 21   de faire un commentaire. Il ne s'agit pas d'un rapport préparé sur le

 22   terrain, mais qui a été préparé dans le quartier général, dans le siège de

 23   l’ECMM et il a été envoyé au centre régional de Zenica. Vous pouvez voir

 24   cela sur la base du document. Il s'agit d'une évaluation du siège de

 25   l’ECMM sur la base de ces discussions avec la Forpronu et d'autres


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  1   sources.

  2   M. Scott (interprétation). - En fait, en bas de page, on voit le

  3   nom de "Ralph Puy". Pouvez-vous nous dire quelque chose au sujet de cette

  4   personne ? Qui était-il ?

  5   M. Brix Andersen (interprétation). – C'était un observateur qui

  6   travaillait dans le département chargé des informations. Il triait les

  7   informations pour savoir quelle équipe risquait d'être intéressée et par

  8   quelle sorte d'informations. Nous, à Zagreb, nous avons recueilli les

  9   informations provenant de plusieurs sources pour les distribuer à ceux qui

 10   pouvaient être intéressés par ce genre d'informations.

 11   M. Scott (interprétation). - Très bien. En ce qui concerne le

 12   paragraphe qui commence par le "begining" "début", vous souvenez-vous qu'à

 13   l'époque, vous avez eu une discussion avec le général Praljac, général de

 14   l'armée croate, concernant l'engagement de l'armée croate en Bosnie ?

 15   M. Brix Andersen (interprétation). - Maintenant que je vois ce

 16   document, j'ai l'impression qu'effectivement j'ai eu cette discussion. Je

 17   n'ai pas participé activement à la discussion. Mais, comme je vous le dis,

 18   je m'en souviens vaguement. Ceci serait conforme à ce que j'ai dit sur les

 19   efforts de notre mission qui visaient également à limiter cet engagement

 20   croate en Bosnie centrale. Mais je n'ai pas plus de connaissances

 21   personnelles concernant cette rencontre.

 22   M. Scott (interprétation). -  Maintenant, parlons de ce

 23   troisième paragraphe. A la fin du deuxième paragraphe, il est dit :

 24   "Effectivement, d'après certaines indications, la Croatie a entendu le

 25   message envoyé par la communauté internationale concernant son engagement


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  1   en Bosnie-Herzégovine". Est-ce que vous pourriez aider les Juges en

  2   indiquant quels sont les événements qui pourraient indiquer que,

  3   effectivement, la Croatie avaient reçu, entendu, le message

  4   d'avertissement ? Est-ce que vous savez quelles sont les mesures prises

  5   par exemple par la Croatie ou par le gouvernement croate afin d'arrêter

  6   d'avoir une telle influence sur les événements en Bosnie centrale ?

  7   M. Brix Andersen (interprétation). - Comme je l'ai déjà dit, il

  8   a toujours été difficile de suivre la situation sur le terrain puisque les

  9   mouvements de troupes, d'équipements, etc., se produisaient surtout

 10   pendant la nuit, dans la partie à laquelle nous n'avions pas accès. De

 11   temps en temps, certaines régions devenaient inaccessibles pour l'ECMM ou

 12   la Forpronu. Nous pouvions en conclure qu'il se passait quelque chose dans

 13   ces régions-là que nous n'étions pas censés voir.

 14   Donc, ici, l'évaluation se base sur les impressions de plusieurs

 15   personnes qui ont parlé avec les représentants du gouvernement croate ou

 16   bien par le Président Tudjman. Ici, il peut s'agir de l'impression par

 17   exemple des coprésidents de la Conférence, Lord Owen et M. Vance, ensuite

 18   l'opinion des ministres de l'Union européenne, des ministres européens qui

 19   ont eu des rencontres avec les dirigeants croates à Genève, à New York,

 20   etc.

 21   Mais lorsque nous avons comparé toutes ces sources, nous avons

 22   pu comprendre et conclure qu'effectivement des pressions étaient exercées

 23   par l'Union européenne sur la Croatie et qu'il y avait des efforts plutôt

 24   coordonnés au sein de la communauté internationale afin d'exercer ce genre

 25   de pressions, mais il est difficile de déclarer cela avec plus de


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  1   certitude.

  2   M. Scott (interprétation). - Veuillez maintenant examiner la

  3   pièce à conviction Z 1151.1.

  4   Vers la fin de la deuxième page de cette pièce, une dernière

  5   protestation puissante de la communauté internationale vis-à-vis de la

  6   participation du HV aux événement avait eu de l'effet, ce qui fait que le

  7   HV et le HVO avaient adopté une position précautionneuse, et il n'avait

  8   plus été possible de dénier, de renier une certaine dose de la

  9   participation du HV dans les événements, mais il avait été difficile

 10   d'établir dans quelle mesure cela se faisait.

 11   Au début du document et dans la dernière partie, il est dit

 12   qu'il y avait eu des contacts avec le Général Praljac concernant la

 13   présence des troupes du HV en Bosnie centrale.

 14   M. Brix Andersen (interprétation). - Je n'ai aucune connaissance

 15   de ce document. Comme vous pouvez le voir, la date indiquée est le

 16   30 juillet. C'est une date qui est postérieure à mon départ de mission, et

 17   cela est conforme à ce qui avait été communiqué en date du 3 juin, avec

 18   les appréciations de la situation. Mais il est un fait que je n'étais pas

 19   au courant de ce rapport avant que de l'avoir vu ici.

 20   M. Scott (interprétation). - Très bien. Je vais poser une autre

 21   question alors. Est-ce qu'au niveau de Zagreb, à l'ECMM, vous saviez que

 22   les supérieurs du HV, les officiers généraux du HV, étaient passés au HVO,

 23   et est-ce que vous croyez que cela est vrai ?

 24   M. Brix Andersen (interprétation). - Oui, en général je pense

 25   que cela est bien vrai, mais je n'ai aucune souvenance concrète de noms ou


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  1   de dates.

  2   M. Scott (interprétation). - Fort bien. Nous pouvons continuer

  3   alors et passer à la pièce 943.2. Je m'excuse du fait d'avoir une mauvaise

  4   copie, mais je crois que c'est la meilleure que nous ayons à notre

  5   disposition.

  6   M. le Président (interprétation). - Vous passez, vous allez vers

  7   l'arrière, si je comprends bien l'ordre que j'ai dans mon classeur ici ?

  8   M. Scott (interprétation). - Monsieur le Président, peut-être

  9   ces documents ne sont-ils pas aussi bien rangés qu'ils auraient dû l'être.

 10   Nous pourrions peut-être vous transmettre un classeur avec des documents

 11   mieux classés par ordre chronologique.

 12   (L'huissier s'exécute.)

 13   Oui, il est vrai que les numéros ne sont pas rangés dans

 14   l'ordre, et je l'ai remarqué dès le début ma foi, mais ils devraient être

 15   ordonnés dans la bonne disposition.

 16   Si l'on se penche sur ce document 943.2, permettez-moi d'attirer

 17   votre attention sur la partie qui se trouve dans le deuxième tiers, où on

 18   dit : "Le ministre des Affaires étrangères, Niels Peterson...". Vous voyez

 19   un peu le passage dont je parle ? Vous l'avez trouvé ?

 20   M. Brix Andersen (interprétation). - Oui, tout à fait.

 21   M. Scott (interprétation). - Il s'agit là d'un document... Je

 22   voudrais savoir si vous étiez au courant d'une réunion ou d'une série de

 23   réunions concernant le conflit en Bosnie centrale et dans la région de

 24   Medjugorje en date du 18 mai 93.

 25   M. Brix Andersen (interprétation). - Oui, nous étions au courant


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  1   de cette réunion. Y a pris part également le ministre danois des Affaires

  2   étrangères, M. Niels Petersen. Je n'ai moi-même pas pris part à cette

  3   réunion personnellement, mais parce que nous avions estimé qu'il valait

  4   mieux que M. Thébault y assiste étant donné qu'il avait plus de

  5   connaissances détaillées en provenance du terrain. C'est lui qui

  6   représentait l'ECMM. Il y avait là-bas les coprésidents, Lord Owen et

  7   M. Vance, et il n'avait pas été nécessaire que j'y assiste étant donné

  8   qu'il y avait monsieur le ministre et deux coprésidents. Nous avions

  9   estimé qu'il serait utile de leur mettre à disposition des informations

 10   émanant de l'ECMM.

 11   M. Scott (interprétation). - Très bien. Alors, d'après ce que

 12   vous savez, parmi les participants à cette réunion, est-ce qu'il y avait

 13   le Président Izetbegovic, le Président de la Bosnie-Herzégovine, le

 14   Président de Croatie, M. Tudjman, et M. Mate Boban ?

 15   M. Brix Andersen (interprétation). - Oui, je le savais.

 16   M. Scott (interprétation). - Pouvez-vous nous aider et aider

 17   cette Chambre en nous disant pour quelle raison le Président Tudjman était

 18   présent à cette réunion où l'on discutait de la solution des conflits en

 19   Bosnie centrale ?

 20   M. Brix Andersen (interprétation). - Selon les évaluations de

 21   l'ECMM, la Croatie et bien sûr le Président Tudjman exerçaient une très

 22   grande influence sur ce qui se passait au niveau des Croates de Bosnie.

 23   C'est pour cela qu'il avait été naturel de veiller à ce que le Président

 24   Tudjman soit présent.

 25   M. Scott (interprétation). - Est-ce que vous pouvez parler à


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  1   cette Chambre d'un événement particulier qui est survenu à l'époque

  2   lorsqu'un haut fonctionnaire danois, je crois qu'il s'agissait du ministre

  3   des Affaires étrangères, avait eu des entretiens directs, discussions avec

  4   M. Tudjman sur cette question-là précisément ?

  5   M. Brix Andersen (interprétation). - Comme vous pouvez le voir à

  6   partir de ce document M. Petersen, ministre des Affaires étrangères, avait

  7   personnellement expliqué au Président Tudjman, comme cela est dit dans ce

  8   document, qu'il fallait absolument qu'il use de son influence auprès des

  9   Croates de Bosnie pour une cessation des inimitiés.

 10   Pour information à l'intention de cette Chambre, il ne s'agit

 11   pas ici d'un document de l'ECMM, mais d'un document provenant du ministère

 12   des Affaires étrangères à Copenhague et ceci représente, en fait, un

 13   résumé rédigé par le ministre des Affaires étrangère concernant la réunion

 14   à Medjugorje. Ce n'est pas du tout un document élaboré par l'ECMM.

 15   M. Scott (interprétation). - Fort bien.

 16   Il s'agit, en fait, du seul document que vous avez identifié

 17   comme étant différent des autres documents dans cette liasse de

 18   documents Z 2788 ?

 19   M. Brix Andersen (interprétation). - Oui, c'est vrai. Il s'agit

 20   d'un document que la présidence a expédié aux autres capitales des pays de

 21   l'Union européenne concernant la même réunion.

 22   M. Scott (interprétation). - Avant de poursuivre, il est dit

 23   dans ce document qu'il était clair, d'après ce que le Président Tudjman

 24   avait dit et d'après son comportement, qu'il se sentait fortement sous

 25   pression, qu'il avait compris qu'il devait user de son influence


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  1   personnelle à l'égard des Croates de Bosnie pour mettre fin aux inimitiés.

  2   Ceci a été transmis ?

  3   M. Brix Andersen (interprétation). - Cela a été transmis au

  4   gouvernement. Ce n'est pas une information pour mon gouvernement, mais

  5   c'est mon gouvernement qui a envoyé aux autres gouvernements de l'Union

  6   européenne le rapport dont il est question.

  7   M. Scott (interprétation). - Fort bien.

  8   Passons mainenant à une autre pièce.

  9   Si vous êtes d'accord, Monsieur le Président, les documents qui

 10   viennent par la suite ont été remis à part. Le premier est le 939.1. Il

 11   s'agit des documents qui vous ont été remis au préalable.

 12   Un peu au-dessus du centre de cette page, on parle de M. Cuk* du

 13   HV qui avait assisté à la réunion. Cela traite de la même série de

 14   réunions à Medjugordje d'avril à mai. Est-ce vrai ?

 15   M. Brix Andersen (interprétation). - Oui, c'est cela.

 16   M. Sayers (interprétation). - Monsieur le Président, ce document

 17   semble ne pas être complet car on parle ici d'un avenant n° 1, et je n'ai

 18   pas d'avenant n°1.

 19   M. Scott (interprétation). - Monsieur le Président, il s'agit de

 20   la seule partie du document dont nous disposons.

 21   M. le Président (interprétation). - Vous pouvez faire un effort

 22   pour trouver l'avenant en question.

 23   M. Scott (interprétation). - Oui, Monsieur le Président.

 24   Une seule question, Monsieur le Témoin, à ce sujet. Savez-vous

 25   pourquoi ce général du HV a été présent à ces réunions-là ? Le savez-vous


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  1   vous-même ou quelqu'un de l'ECMM le sait-il ?

  2   M. Brix Andersen (interprétation). - Cette réunion avait eu lieu

  3   à Medjugordje en date du 18 mai, avec le ministres des Affaires

  4   étrangères, les coprésidents et le Président Tudjman. Il était tout à fait

  5   naturel et normal que le Président Tudjman ne vienne pas seul, mais avec

  6   un certain nombre des membres de son staff.

  7   M. Scott (interprétation). - Fort bien.

  8   Nous passons à la pièce 910.1. C'est une pièce à conviction qui

  9   a aussi été remise à part. Est-ce que vous pouvez expliquer à cette

 10   Chambre, de quel type de documents il s'agit ici ?

 11   M. Brix Andersen (interprétation). - Il y a une lettre

 12   d'accompagnement en langue danoise. Vous voulez que je vous la traduise ?

 13   M. Scott (interprétation). - Oui, je vous en prie.

 14   M. Brix Andersen (interprétation). - Ceci est envoyé au ministre

 15   des Affaires étrangères de la part du conseiller politique Christian

 16   Warming. Il y est question de la préparation par l'ECMM, pour utilisation

 17   de l'Union européenne, aux fins d'une démarche à l'égard de Président

 18   Tudjman et de M. Mate Boban, et d'une déclaration du Président Tudjman

 19   concernant la situation en Bosnie centrale.

 20   Sous le point 2, il est dit qu'avec l'approbation du ministère

 21   l'ECMM se chargera de remettre à M. Mate Boban la lettre de protestation

 22   en question.

 23   M. Scott (interprétation). - Pour le procès-verbal, pouvez-vous

 24   nous expliquer en quoi consiste cette démarche ?

 25   M. Brix Andersen (interprétation). - La démarche est une


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  1   expression diplomatique, dans laquelle nous exprimons en général la

  2   préoccupation d'un gouvernement ou d l'institution que vous représentez,

  3   vis-à-vis de votre interlocuteur.

  4   M. Scott (interprétation). - Fort bien.

  5   M. Brix Andersen (interprétation). - Il s'agit d'un terme qui

  6   est utilisé en général pour des occasions des plus sérieuses.

  7   M. Scott (interprétation). - Pourriez-vous jeter un oeil sur la

  8   page 2 de ce document et dire à la Chambre ce qui s'y trouve ?

  9   M. Brix Andersen (interprétation). - Le PM est une abréviation

 10   qui veut dire "Pour Mémoire". En langage diplomatique, c'est un papier que

 11   vous remettez à la personne avec laquelle vous vous entretenez. Vous êtes

 12   en train, par là même, de transmettre un document de la part de votre

 13   gouvernement ou de l'institution que vous représentez, en l'occurrence.

 14   Par conséquent, dans ce type de document, on ne présente pas le

 15   texte entier de ce qui a été dit à l'interlocuteur lui-même, mais il

 16   s'agit plutôt d'un résumé.

 17   M. Scott (interprétation). - Cela a été adressé par la

 18   communauté européenne au Président de la Croatie, n'est-ce pas ?

 19   M. Brix Andersen (interprétation). - C'est tout à fait exact.

 20   M. Scott (interprétation). - On a fait appel au Président

 21   Tudjman pour qu'il exerce son influence à l'égard des Croates d'Herceg-

 22   Bosna aux fins de mettre un terme à l'agression du HVO en Bosnie centrale,

 23   notamment dans la localité de Mostar, pour cesser les violations du droit

 24   humanitaire.

 25   Dans le dernière paragraphe, on fait appel au Président de


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  1   Croatie pour faire retirer l'ensemble du personnel de la HV et son

  2   équipement de Bosnie-Herzégovine.

  3   M. Brix Andersen (interprétation). - Ce document témoigne de

  4   notre appréciation de la situation sur le terrain. Ce n'est pas à nous,

  5   ECMM, de décider de la destinée finale pour mémoire. Pour être tout à fait

  6   sincère, je n'ai pas un meilleur souvenir pour ce qui est de la façon dont

  7   cela a été transmis au Président Tudjman et par qui. Je suis certain que

  8   cela n'a pas été fait par la mission d'observation. Cela a peut-être été

  9   effectué par les coprésidents ou peut-être par l'ambassadeur danois en

 10   Croatie, je ne le sais pas.

 11   M. Scott (interprétation). - A quel niveau ce document serait

 12   normalement communiqué à un chef d'Etat ?

 13   M. Brix Andersen (interprétation). – Ce serait au niveau du chef

 14   de la mission et, le plus souvent, ce serait l'ambassadeur où le chargé

 15   d'affaires.

 16   M. Scott (interprétation). – Pouvez-vous vous pencher sur la

 17   page suivante et nous dire de quoi il s'agit ?

 18   M. Brix Andersen (interprétation). - C'est une partie d'un

 19   rapport de HINA, c'est-à-dire l'agence de presse croate.

 20   M. Scott (interprétation). - Est-ce qu'il s'agit d'une agence de

 21   presse gouvernementale ou d'une agence de presse indépendante ?

 22   M. Brix Andersen (interprétation). – C'est une agence de presse

 23   indépendante, mais elle exerce ses activités dans le cadre de la

 24   législation de la Croatie de l'époque.

 25   M. Scott (interprétation). - Nous n'allons pas parler de ce


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  1   document dans le détail. Il s'agit apparemment de la réponse du Président

  2   Tudjman concernant les documents qui vous avaient été faxés par

  3   M. Christian Warming, en date du 11 mai. Pouvez-vous nous dire, je vous

  4   prie, pour ce qui est du dernier document adressé à M. Boban qui commence

  5   par "Cher Monsieur Boban", de quoi s'agit-il ?

  6   M. Brix Andersen (interprétation). - Il s'agit d'un brouillon de

  7   courrier qui était adressé à Boban qui était sensé être signé par M. Skor

  8   qui était chef de la mission d'observation de la Communauté européenne.

  9   C'était l'ambassadeur. Nous avions demandé une autorisation des ministres

 10   au préalable à l'expédition de ce courrier à M. Mate Boban.

 11   M. Scott (interprétation). - Est-ce que vous vous souvenez si un

 12   document de ce genre a été enfin transmis effectivement à M. Boban ?

 13   M. Brix Andersen (interprétation). - Je suis certain que oui.

 14   Mais je ne puis vous l'affirmer avec une certitude totale.

 15   M. Scott (interprétation). - Fort bien. Le document suivant

 16   n° Z 937.1. C'est le dernier des documents qui n'ont pas fait partie du

 17   grand classeur. Il s'agit de M. Warming qui avait été conseiller politique

 18   et qui a travaillé avec vous, n'est-ce pas ?

 19   M. Brix Andersen (interprétation). – Oui, c'est cela.

 20   M. Scott (interprétation). - Juste une petite notice concernant

 21   ce document. Dans l'avant-dernier paragraphe, en page 2, qui commence avec

 22   "Mate Boban", vers le milieu, on dit : "Je voudrais vous demander si ce

 23   texte est bien conforme aux tâches de l’ECMM". On dit que "la plupart de

 24   l'Herce-Bosna, jusqu'en fin 1992, se comportait en qualité de partie

 25   intégrante de la Croatie. En pratique, les Croates de Bosnie, c'est-à-dire


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  1   le HVO, le Conseil croate de la défense, résistaient à tout commandant

  2   conjoint avec les forces bosniaques qui étaient loyales vis-à-vis de la

  3   présidence à Sarajevo."

  4   Cela est-il conforme à l'appréciation prise par l’ECMM ?

  5   M. Brix Andersen (interprétation). – Oui, tout à fait.

  6   M. Scott (interprétation). - Concernant cette pièce à conviction

  7   963, nous revenons vers la grosse liasse de documents. Nous parlons

  8   maintenant de la pièce à conviction Z 963. Si vous vous voulez bien vous

  9   pencher sur le point 3 et pouvez-vous nous dire -peut-être le savez-vous

 10   sans vous pencher dessus- si la "réunion tenue à Medjugordje, en date du

 11   18 mai 93", si le Président Tudjman a été l'initiateur de cette réunion ?

 12   M. Brix Andersen (interprétation). – Non, je ne me souviens pas

 13   de la personne qui avait initié la réunion. Mais je suppose que cela avait

 14   été le Président Tudjman, parce que c'est dit dans le texte. Je n'arrive

 15   pas à me souvenir clairement de ce que ce qui s'était passé.

 16   M. Scott (interprétation). - Il y a peut-être plusieurs

 17   explications, cela avait été peut-être provoqué sur propositions des

 18   coprésidents qui demandaient que, lui, convoque la réunion en question. Il

 19   se peut que la présidence de Copenhague ai suggéré qu'il soit hôte de la

 20   réunion en question, mais cela ne signifie pas qu'il ai initié lui-même la

 21   réunion dont nous parlons. En tout cas, je ne saurais m'en souvenir avec

 22   exactitude.

 23   M. Scott (interprétation). - Nous pouvons passer à la pièce

 24   Z 993.

 25   C'est un document un peu différent des autres documents de


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  1   l’ECMM, le document Z 993. Pouvez-vous dire aux Juges de quoi il s'agit ?

  2   M. Brix Andersen (interprétation). – Il s'agit d'une série du

  3   documents préparés pour les briefings du matin. Ces briefings du matin, à

  4   Zagreb où normalement les chefs chargés des opérations assistaient,

  5   donnaient une description détaillée des événements qui se sont produits au

  6   cours des dernières 24 heures. Mais notre présidence nous a également

  7   demandé, à un certain moment, je ne sais pas exactement quand, de faire

  8   des rapports un peu plus détaillés, non pas seulement pour les dirigeants

  9   de mission, mais aussi pour les observateurs sur le terrain. Donc on

 10   envoyait ces rapports de briefings à toutes les équipes.

 11   M. Scott (interprétation). - Ici, je souhaite que l'on s'attarde

 12   juste sur quelques points. Nous examinerons la quatrième page du document.

 13   Il s'agit à peu près du deuxième ou troisième paragraphe partant du bas du

 14   document. Est-il encore une fois réitéré que d'après l’ECMM, on

 15   considérait que la Croatie avait joué un rôle extrêmement important,

 16   c'est-à-dire devait jouer un rôle extrêmement important pour que les

 17   Croates de Bosnie acceptent la paix et acceptent les règlements

 18   démocratiques de la Croatie.

 19   M. Brix Andersen (interprétation). – Oui, d'après notre

 20   évaluation de l'époque, oui.

 21   M. Scott (interprétation). - Si les Juges me le permettent, je

 22   souhaite dire qu'il y aura ici, encore une fois, un document qui comporte

 23   beaucoup d'éléments extrêmement pertinents, mais nous n'allons pas entrer

 24   dans beaucoup de détails pour gagner du temps avec ce témoin.

 25   Nous allons nous pencher maintenant sur la pièce à conviction


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  1   n° Z 9137. D'abord il y a la couverture, et ensuite un rapport sur la

  2   situation à Mostar. Je pense que pour le moment, on peut constater que le

  3   document parle de lui-même.

  4   La pièce à conviction n° Z 1008.1. En ce qui concerne ce

  5   document, avez-vous appris qu'autour du 1er juin 1993, deux chauffeurs

  6   danois de véhicule civil ont été tués en Bosnie ? En fait, c'étaient des

  7   chauffeurs qui conduisaient dans le cadre d'un convoi humanitaire.

  8   M. Brix Andersen (interprétation). - Effectivement, nous avons

  9   appris cette information. Il s'agissait de chauffeurs qui n'étaient pas

 10   des chauffeurs de l'ECMM.

 11   M. Scott (interprétation). - Oui, il ne s'agissait pas de

 12   chauffeurs de l'ECMM, mais de chauffeurs danois qui ont été tués au même

 13   moment où, je crois, d'autres chauffeurs italiens ont été tués, n'est-ce

 14   pas ?

 15   M. Brix Andersen (interprétation). - C'est exact.

 16   M. Scott (interprétation). - A ce moment-là, il a été difficile,

 17   pour l'ECMM, de fournir l'assistance dans le cadre de l'acheminement de

 18   l'aide humanitaire en Bosnie centrale.

 19   M. Brix Andersen (interprétation). - Cela a été très difficile

 20   pendant toute la période de notre présidence et cela devenait de plus en

 21   plus difficile.

 22   M. Scott (interprétation). - Passons maintenant à la pièce à

 23   conviction Z 1013.

 24   M. Brix Andersen (interprétation). - Puis-je revenir sur le

 25   document précédent, s'il vous plaît ?


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  1   M. Scott (interprétation). - Oui.

  2   M. Brix Andersen (interprétation). - Je souhaite affirmer la

  3   chose suivante. C'est qu'une partie, en particulier, a été responsable de

  4   l'incident qui s'est produit à Maglaj. Je souhaite dire aux Juges que mon

  5   appréciation et opinion sont basées sur des informations qui ne sont pas

  6   seulement contenues dans ce document. Mais il n'y a pas eu de preuve

  7   directe de la participation des Croates de Bosnie dans cet incident.

  8   M. Scott (interprétation). - Mais, en général, vous avez dit

  9   que, d'après l'ECMM, il existait une politique du HVO visant à restreindre

 10   la circulation dans cette région ?

 11   M. Brix Andersen (interprétation). - C'est exact.

 12   M. Scott (interprétation). - Et vous avez dit qu'en général, il

 13   est devenu de plus en plus difficile d'acheminer l'aide humanitaire un peu

 14   partout en Bosnie centrale, n'est-ce pas ?

 15   M. Brix Andersen (interprétation). - Oui.

 16   M. Scott (interprétation). - Passons à la pièce à

 17   conviction Z 1013. Je souhaite dire aux Juges et à la défense qu'il existe

 18   un document identique, de forme identique. Ce deuxième document, dont le

 19   contenu est identique, est plus facile à lire. Il s'agit là d'un rapport

 20   spécial du chef du centre régional de Zenica, en date du 3 juin 1993. Le

 21   rapport concerne beaucoup de sujets. Je vais attirer plus particulièrement

 22   votre attention sur le dernier paragraphe de la deuxième page, si nous

 23   nous basons sur la version plus lisible du document.

 24   Est-ce que, dans le rapport de M. Thébault et d'après

 25   l'évaluation de l'ECMM, je cite : "Le troisième problème est plus


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  1   inquiétant, il concerne la présence de vrais extrémistes bosno-croates

  2   dans les autorités au pouvoir régional, comme M. Valenta ou M. Kordic qui

  3   sont tous les deux des vices-présidents du HVO au niveau de l'Etat, dans

  4   la région de Travnik. Ils seront, de fait, les personnes détenant

  5   réellement le pouvoir au sein des autorités régionales et ils utilisent la

  6   majorité absolue des Croates de Bosnie compte tenu de l'absence des Serbes

  7   de Bosnie".

  8   Est-ce qu’il s'agissait bel et bien d'une telle évaluation ?

  9   M. Brix Andersen (interprétation). - Oui, c'est l'évaluation de

 10   M. Thébault. Nous avons partagé cet avis au sein du siège de l'ECMM.

 11   M. Scott (interprétation). - Ceci concerne également le plan

 12   Vance-Owen, n'est-ce pas ?

 13   M. Brix Andersen (interprétation). - C'est exact.

 14   M. Scott (interprétation). - Nous parlerons de la pièce à

 15   conviction 1053.1, simplement en indiquant qu'il s'agit là, encore une

 16   fois, d'un rapport de M. Thébault, en date du 13 juin 1993. Je considère

 17   que ce document parle, lui aussi, de lui-même, Messieurs les Juges.

 18   Passons maintenant à la pièce à conviction Z 1064.1. Est-ce que

 19   vous pourriez nous dire dans quelles circonstances cette lettre a été

 20   envoyée à M. Boban ?

 21   M. Brix Andersen (interprétation). - Si je me souviens bien,

 22   nous avons reçu un rapport des gens qui étaient sur le terrain selon

 23   lesquels trois interprètes ont été pris en otage par les soldats du HVO.

 24   Nous avons discuté à Zagreb des mesures à prendre.

 25   Si je me souviens bien, nous n'avons pas seulement envoyé cette


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  1   lettre à M. Boban, mais nous avons envoyé une lettre de protestation,

  2   c'est-à-dire que la Forpronu et le HCR ont, eux aussi, envoyé des lettres

  3   de protestations semblables. Peut-être bien la Forpronu ou bien peut-être

  4   c'était une lettre envoyée au nom des observateurs militaires de l'ONU ;

  5   je ne suis pas sûr, mais ceci concernait les tentatives de relâcher ces

  6   gens qui avaient été pris en otage.

  7   M. Scott (interprétation). - Est-ce que vous pourriez dire aux

  8   Juges ce que le HVO a fait par la suite vis-à-vis de ces personnes ?

  9   M. Brix Andersen (interprétation). - Ils ont été libérés, je ne

 10   suis pas sûr du moment, mais ceci s'est produit autour des délais indiqués

 11   dans la lettre. Je ne sais pas si c'était le jour même ou bien le

 12   lendemain, je n'en suis pas sûr.

 13   M. Scott (interprétation). - Passons maintenant à la pièce à

 14   conviction 1061. Ici, il s'agit d'un document dans la préparation duquel

 15   vous avait été un peu plus directement impliqué ?

 16   M. Brix Andersen (interprétation). - C'est exact.

 17   M. Scott (interprétation). - Répétez-nous quelles ont été les

 18   circonstances qui ont entouré la création de ce document, s'il vous

 19   plaît ?

 20   M. Brix Andersen (interprétation). - Monsieur Ganic, le vice-

 21   président du gouvernement de Bosnie-Herzégovine, m'a invité à venir à

 22   Genève afin de participer à des réunions avec les co-présidents. La

 23   rencontre a effectivement eu lieu, mais nous avons aussi eu la possibilité

 24   d'avoir des rencontres avec M. Owen, en présence de M. Ganic. Et comme

 25   moi, comme j'ai indiqué dans le rapport, j'ai accompagné M. Bees, qui


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  1   était l'adjoint du chef du centre régional de Zenica, et qui était

  2   quelqu'un de très compétent, j'ai assisté à des discussions, et après la

  3   rencontre avec Lord Owen, nous avons préparé un document pour lui, suite à

  4   la demande de Lord Owen qui allait s'entretenir par la suite avec le

  5   gouvernement allemand, et puisque nous avions pu apporter les informations

  6   les plus récentes, il a été tout à fait reconnaissant. Donc c'était ma

  7   participation à la création de ce document.

  8   M. Scott (interprétation). - Je souhaite maintenant attirer

  9   votre attention sur le rapport lui-même, à la page 4, intitulé "Les

 10   rapports entre les Croates et les Musulmans en Bosnie centrale". Est-ce

 11   qu’il s'agit ici d'une copie de ce document que vous avez rédigé avec

 12   M. Bees ?

 13   M. Brix Andersen (interprétation). - Oui.

 14   M. Scott (interprétation). - Si l'on regarde un peu plus loin à

 15   la même page, est-ce qu'à l'époque, il a été évalué que parmi les buts du

 16   HVO, il semblait que les objectifs englobaient l'établissement, par le

 17   biais d'une activité militaire, d'une ligne de front entre les provinces 8

 18   et 10 et la province musulmane numéro 9B, l'élimination de toute

 19   résistance musulmane à leur plan concernant les provinces 8 et 10, le

 20   nettoyage éventuel des provinces 8 et 10 des Musulmans afin de réaliser le

 21   rêve de l'Herceg-Bosna et l'établissement d'une confédération floue avec

 22   la Croatie à la longue ?

 23   Est-ce qu’il s'agissait là de l'évaluation de l'ECMM concernant

 24   les buts du HVO en juin 93 ?

 25   M. Brix Andersen (interprétation). - C'était notre évaluation et


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  1   nous avons fait très attention à la formulation de ces idées.

  2   M. Scott (interprétation). - Donc ce document a été préparé très

  3   attentivement ?

  4   M. Brix Andersen (interprétation). - Tout à fait.

  5   En ce qui concerne la terminologie, vous pouvez voir peut-être

  6   qu'il ne s'agit pas ici du langage normalement sévère et sec utilisé par

  7   les gens qui travaillaient au ministère des Affaires étrangères

  8   d'habitude. L'explication est que nous avons préparé cela spécialement

  9   pour Lord Owen, pour que celui-ci puisse l'utiliser au cours de ses

 10   briefings. Donc nous avons voulu également relater l'ambiance, relater

 11   tous les détails de notre évaluation de la situation. C'est pour cela que

 12   nous avons eu recours à ce genre de langage.

 13   M. Scott (interprétation). -  Avant de continuer, veuillez

 14   examiner la page 5, la partie intitulée "Les actions requises afin de

 15   diminuer les tensions". Sous le point C, est-ce qu’il s'agit là de l'idée

 16   que vous avez exprimée auprès de Lord Owen, notamment l'opinion selon

 17   laquelle la Croatie faisait toujours l'objet de pressions internationales

 18   visant à faire en sorte que celle-ci arrête son engagement militaire et

 19   autres par le biais de la HV, afin de soutenir le HVO en Bosnie-

 20   Herzégovine ?

 21   M. Brix Andersen (interprétation). - D'après notre évaluation, à

 22   l'époque la HV continuait à être impliquée en Bosnie-Herzégovine et je

 23   pense que nous avons tenu compte de ces circonstances au cours de la

 24   préparation de ce document pour Lord Owen qui allait rencontrer le

 25   Chancelier allemand. Donc nous avons voulu attirer son attention tout


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  1   particulièrement sur ce point, sur l'implication de la HV.

  2   M. Scott (interprétation). - Très bien. Passons maintenant à la

  3   pièce à conviction 1065...

  4   M. le Président (interprétation). - Monsieur Scott, compte tenu

  5   du temps, il faut savoir qu'il nous faut essayer de terminer au moins

  6   l'interrogatoire principal de ce témoin ce matin.

  7   M. Scott (interprétation). - C'est mon intention.

  8   M. le Président (interprétation). - Le témoin peut-il revenir

  9   demain matin ?

 10   M. Brix Andersen (interprétation). - Oui.

 11   M. le Président (interprétation). - Très bien, merci.

 12   En ce qui concerne les autres documents, peut-être pourriez-vous

 13   les parcourir un peu plus rapidement et simplement attirer notre attention

 14   sur les passages pertinents.

 15   M. Scott (interprétation). - Oui. La pièce à conviction 1065, il

 16   s'agit là, encore une fois, d'une pièce à conviction extrêmement

 17   importante, avec beaucoup de détails. Peut-être pourrions-nous simplement

 18   identifier certaines parties, mais je pense et j'ai l'intention de

 19   terminer avant 1 heure.

 20   M. Bennouna (interprétation). - Monsieur Scott, pour compléter

 21   ce que vient de dire le Juge May, il n'est pas nécessaire que tous ces

 22   documents soient lus par le témoin. Il peut suffire, par exemple, que vous

 23   attiriez notre attention sur les passages les plus pertinents et que vous

 24   identifiiez le document, en particulier lorsqu'il aborde des sujets que

 25   nous devons déjà traiter.


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  1   M. Scott (interprétation). - Oui, fort bien. Je vous promets que

  2   je vais traiter les documents suivants assez vite.

  3   En ce qui concerne le document Z 1065, il semble que ce soit un

  4   document que vous avez contribué à rédiger ?

  5   M. Brix Andersen (interprétation). - Oui.

  6   M. Scott (interprétation). - Pouvez-vous nous dire dans quelles

  7   circonstances ce document a été rédigé, s'il vous plaît ?

  8   M. Brix Andersen (interprétation). - C'était vers la fin de la

  9   présidence danoise. Nous n'avions pas réussi à atteindre les objectifs que

 10   nous nous étions fixé au départ, à savoir la paix. Donc il s'agissait pour

 11   moi d'un rapport que je destinais aux co-présidents et à la présidence,

 12   présentant mon évaluation de la situation. C'est mon nom qui figure à la

 13   tête de ce document, mais il s'agit d'une évaluation qui est le résultat

 14   du travail de l'ensemble de la Mission. Christian Warming y a participé

 15   activement, ainsi que Charles Mc Leod.

 16   Donc c'est un rapport que nous avons rédigé à nous trois, sur la

 17   base des informations que nous recevions du terrain. Je crois qu'il s'agit

 18   d'une tentative de notre part de présenter une évaluation de la situation

 19   à la fin de notre présidence. Ce document comporte également des

 20   recommandations sur les initiatives à prendre par les gouvernements

 21   occidentaux pour accélérer les choses. Mais il a bien fallu deux ans

 22   encore avant que cela ne se produise.

 23   M. Scott (interprétation). - Une question de nature historique.

 24   Je voudrais savoir si vous estimez que les recommandations que vous

 25   présentez ici ont finalement été appliquées pour mettre un terme à la


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  1   guerre ?

  2   M. Brix Andersen (interprétation). - Je pense que c'est exact,

  3   en effet. Cependant, je ne pense pas que le mérite en revienne

  4   exclusivement à ce document !

  5   M. Scott (interprétation). - Bien.

  6   M. Brix Andersen (interprétation). - Mais comme je l'ai déjà

  7   dit, il ne s'agit pas ici uniquement de mon opinion personnelle. Mon

  8   opinion personnelle y est incluse, bien entendu, mais il s'agit d'un

  9   document rédigé sur la base du travail de toute la Mission.

 10   M. Scott (interprétation). - Je souhaiterais que nous examinions

 11   un paragraphe de ce document assez long, un seul paragraphe d'ailleurs.

 12   Il s'agit du paragraphe 16 qui figure à la page 4 de ce

 13   document. Il s'agit ici de la structure de commandement au sein du HVO. Je

 14   ne pense pas qu'il soit nécessaire de donner lecture du paragraphe dans

 15   son intégralité. Il est bon que chacun d’entre nous, ici, voit de quoi il

 16   est question dans ce paragraphe. Vous dites, ici, à la fin de ce

 17   paragraphe : "Dans la zone Novi Travnik, Vitez, Busovaca, le HVO empêche

 18   le déplacement des convois d’aide humanitaire et relève directement de

 19   Dario Kordic, ministère de la Herceg-Bosna, au sein du gouvernement du

 20   HVO, responsable politique, commandant effectif des forces militaires à

 21   Busovaca, et cousin de Mate Boban".

 22   Je pense que je ferai également référence au paragraphe 21 dans

 23   le document. Je souhaiterais signaler que le document traite notamment du

 24   Convoi de la joie, et des relations avec la Croatie. Au paragraphe 22, on

 25   peut lire : "Si la Croatie cessait de soutenir le HVO politiquement, cela


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  1   pourrait inciter celui-ci à s'accepter un cessez-le-feu". L'évaluation de

  2   l’ECMM, pendant les 6 mois de la présidence s'est poursuivie...

  3   M. Sayers (interprétation). - Dans le souci d'être bien précis,

  4   Monsieur le Président, je pense qu'il faudrait lire l'intégralité de la

  5   phrase au paragraphe 22.

  6   M. Scott (interprétation). - Bien entendu. "Si la Croatie devait

  7   cesser de soutenir le HVO, ceci pourrait inciter le HVO à accepter un

  8   cessez-le-feu ou les inciter à poursuivre leurs objectifs dans l'isolation

  9   la plus totale".

 10   Est-ce que pendant les 6 mois de la présidence danoise, vous

 11   avez estimé qu'il y avait des relations très fortes entre Zagreb et les

 12   Croates de Bosnie ?

 13   M. le Président (interprétation). - Il s'agit d'une question

 14   tendancieuse.

 15   M. Scott (interprétation). - Fort bien.

 16   M. le Président (interprétation). - Poursuivons.

 17   M. Scott (interprétation). - Je voudrais signaler, si nous

 18   examinons les pièces suivantes 1079 et 1079.2, rapport de M. Thébault du

 19   19 juin 1993...

 20   Monsieur, sur la base du contenu de ces documents, je vais vous

 21   demander maintenant de passer à la pièce à conviction Z 1086, qui est un

 22   autre rapport de l'ECMM, pièce Z 10806, page D15006923. Paragraphe

 23   consacré au RC de Zenica. Est-il exact, sur la base de ce document, que

 24   les rapports qui vous venaient des observateurs sur le terrain étaient

 25   utilisés pour rédiger, établir d'autres documents qui, ensuite, étaient


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  1   communiqués au autres QG ?

  2   M. Brix Brix Andersen (interprétation). - C'est exact. Les

  3   rapports des équipes étaient communiqués dans la filière hiérarchique et

  4   sur la base d'un système que nous avons mis en place dans le cadre de

  5   notre présidence. Ces rapports des équipes étaient également communiqués

  6   dans leur intégralité au QG, afin que nous puissions en tirer les

  7   informations pertinentes et les envoyer à Copenhague.

  8   M. Scott (interprétation). - Bien. Pour illustrer ce point, je

  9   voudrais vous signaler que dans la pièce à conviction Z 1086, on peut

 10   constater que ce document reprend deux rapports rédigés précédemment par

 11   M. Thébault. La teneur est donc exactement la même ou pratiquement la

 12   même.

 13   Je souhaite attirer votre attention sur un seul paragraphe dans

 14   la pièce à conviction 1079.1. Ensuite, je passerai, Messieurs les Juges,

 15   au dernier document.

 16   Troisième paragraphe, deuxième page du document 1079.1.

 17   Monsieur Thébault dit : "Cela semble machiavélique, mais ce sont les

 18   Balkans. Quiconque a rencontré régulièrement les principaux dirigeants

 19   croates de Bosnie, Boban, Stojic, Kordic, Valenta, dans différentes

 20   circonstances et à différents sujets, où leur paranoïa et leur extrémisme

 21   se sont exprimés clairement, on peut facilement le croire".

 22   En ce qui concerne ce mémo, est-il arrivé qu'en Bosnie centrale,

 23   les Croates de Bosnie déplacent leur propre population afin d'atteindre

 24   certains objectifs ?

 25   M. Brix Brix Andersen (interprétation). - Les rapports montrent


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  1   que nous estimions, en tout cas les personnes qui se trouvaient sur le

  2   terrain estimaient que les mouvements de population n'étaient pas dus,

  3   pour certains, à des menaces directes de la part de forces du gouvernement

  4   de Bosnie, mais que ces mouvements de population parfois étaient dus à la

  5   pression exercée par les Croates de Bosnie eux-mêmes. Et que ce sont eux

  6   qui organisaient ces mouvements de population.

  7   M. Scott (interprétation). - Vous me permettrez, Messieurs les

  8   Juges, de faire une dernière référence à ce document, dans le paragraphe

  9   précédent, paragraphe que j'ai mentionné précédemment, on donne justement

 10   un exemple de ce genre de pratique. On peut le voir puisqu'on fait

 11   référence au fait qu'il faut renforcer la présence croate dans certaines

 12   zones ?

 13   M. Brix Brix Andersen (interprétation). - Oui.

 14   M. Scott (interprétation). - Bien, maintenant, je vais vous

 15   demander d'examiner la pièce 1149.1. Il s'agit d'un rapport en date du

 16   22 juillet 1993, une fois de plus un rapport de M. Thébault. Est-ce bien

 17   exact ?

 18   M. Brix Brix Andersen (interprétation). - Oui, après mon départ

 19   de Zagreb.

 20   M. Scott (interprétation). - Si l’on regarde les deux premiers

 21   paragraphes, sous la première page, directement sous le titre, est-il

 22   exact que les rapports et les observations faites par M. Thébault

 23   correspondaient à l'évaluation de l’ECMM, évaluation réalisée au cours des

 24   6 mois précédents ?

 25   M. Brix Brix Andersen (interprétation). - Oui, cela va dans le


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  1   même sens, bien que ce rapport -je le répète- ait été rédigé après mon

  2   départ.

  3   M. le Président (interprétation). - Monsieur Scott, je ne sais

  4   pas quel est véritablement l'intérêt de demander à ce témoin de produire

  5   des documents, documents qu'il n'a pas rédigés lui-même, documents rédigés

  6   par un autre témoin, que nous allons peut-être avoir l'occasion

  7   d'entendre ?

  8   M. Scott (interprétation). - Il y a plusieurs raisons à ceci.

  9   Tout d'abord, le témoin a dit, répété, ce matin, qu'il ne s'agit

 10   pas ici uniquement de l'opinion ou de la position du centre régional de

 11   Zenica ou de M. Thébault, mais qu’il s'agit de l'opinion de l'ECMM au plus

 12   haut niveau, des évaluations, des opinions qui étaient communiquées à

 13   plusieurs gouvernements de l'Union européenne. Je pense donc qu'il peut

 14   nous donner une vision, une perspective plus générale sur ces documents.

 15   D'autre part, en tant qu'adjoints du chef de la mission, nous

 16   avons estimé qu'il était en mesure de nous donner des précisions au sujet

 17   du contexte dans lesquels ces documents ont été produits.

 18   Merci, Monsieur le Président.

 19   M. le Président (interprétation). - Bien. Y a-t-il autre chose

 20   que vous souhaitiez ajouter dans le cadre de l'interrogatoire principal ?

 21   M. Scott (interprétation). - Non.

 22   M. le Président (interprétation). - L'interrogatoire est fini ?

 23   M. Scott (interprétation). - Oui.

 24   M. le Président (interprétation). – J'espère que le contre-

 25   interrogatoire pourra être terminé demain.


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  1   M. Sayers (interprétation). – C'est le cas. Nous en finirons

  2   avec le contre-interrogatoire demain.

  3   M. le Président (interprétation). – Maître Kovacic aura-t-il

  4   assez de temps pour contre-interroger le témoin lui-même ?

  5   M. Sayers (interprétation). – Bien entendu.

  6   M. le Président (interprétation). – Monsieur Brix Andersen, je

  7   suis désolé, mais nous ne sommes pas en mesure d'en finir avec votre

  8   déposition aujourd'hui et nous n'allons pas siéger cet après-midi. Je vais

  9   donc vous demander de revenir demain matin à 9 heures 30. Je pense que

 10   vous pourrez en terminer avec votre déposition demain.

 11   Je vais, comme je le dis à tous les témoins, vous rappeler qu'il

 12   ne vous est pas autorisé de parler de votre déposition avec qui que soit

 13   pendant les pauses, cela inclut, notamment, les membres de l'équipe que

 14   l'accusation.

 15   M. Brix Andersen (interprétation). – Fort bien.

 16   M. le Président (interprétation). – Vous pouvez maintenant

 17   disposer. Nous vous reverrons demain matin, à 9 heures 30.

 18   (Le témoin est reconduit hors du prétoire.)

 19   M. le Président (interprétation). - Je rends les documents qui

 20   comportent les documents supplémentaires.

 21   Veuillez, Madame le Greffier, les remettre à l'accusation avec

 22   mes remerciements.

 23   Maître Sayers, si je vous disais qu'une ordonnance à destination

 24   du greffe a été signée pour entrer en vigueur immédiatement, est-ce que je

 25   répondrais à la préoccupation que vous vous apprêtiez à exprimer ?


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  1   M. Sayers (interprétation). – Je pense que c'est le cas, en

  2   effet,  si je devine le contenu de cette ordonnance.

  3   M. le Président (interprétation). – S'il y a un problème

  4   quelconque, je vous demande d'entrer en contact cet après-midi avec le

  5   juriste de la Chambre.

  6   M. Sayers (interprétation). – Bien.

  7   M. le Président (interprétation). - Je suspends l'audience.

  8   L'audience reprendra demain à 9 heures 30.

  9   L'audience est levée à 13 heures.

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