Tribunal Criminal Tribunal for the Former Yugoslavia

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1 Le lundi 7 mars 2005

2 [Audience publique]

3 [Les accusés sont introduits dans le prétoire]

4 --- L'audience est ouverte à 14 heures 18.

5 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Monsieur Mansfield.

6 M. MANSFIELD : [interprétation] Monsieur le Président, nous vous sommes

7 reconnaissants de nous avoir donné du temps vendredi, et pendant le week-

8 end, afin de pouvoir consulter deux comptes rendus d'audience. Ceci a été

9 très utile, et je souhaiterais faire quelques observations à ce sujet.

10 Vendredi, nous avons évoqué cette question à huis clos partiel, et je ne

11 sais pas si pour parler de cela, il ne serait pas opportun de passer à huis

12 clos partiel.

13 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Huis clos partiel.

14 [Audience à huis clos partiel]

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14 [Audience publique]

15 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Malheureusement ces question on pris

16 plus longtemps que prévu et nous n'avons pas encore terminé. Nous allons

17 donc devoir prendre tout de suite l'une des premières pauses de l'après-

18 midi. Nous reprendrons à 4 heures 10 pour poursuivre avec les requêtes en

19 huis clos partiel.

20 --- L'audience est suspendue à 15 heures 48.

21 --- L'audience est reprise à 16 heures 12.

22 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Maître Topolski, je suppose que vous

23 souhaitez que nous repassions à huis clos partiel ?

24 M. TOPOLSKI : [interprétation] Oui, s'il vous plaît.

25 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Pour la suite des arguments, il sera

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1 nécessaire ne repasser à huis clos partiel.

2 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Nous sommes à huis clos partiel.

3 [Audience à huis clos partiel]

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11 [Audience publique]

12 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Les arguments des conseils sont

13 maintenant terminés. La Chambre de première instance propose un ajournement

14 de l'audience afin de pouvoir examiner ces arguments. Nous reprendrons

15 lorsque nous serons en mesure de le faire.

16 Suspension d'audience temporaire.

17 --- L'audience est suspendue à 17 heures 09.

18 --- L'audience est reprise à 17 heures 53.

19 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Nous remercions les conseils pour les

20 conclusions qu'ils ont transmises pour nous permettre de rendre une

21 décision eu égard à cette demande faite par l'Accusation, eu égard au

22 témoin qui est entendu dans cet affaire à ce stade de la procédure. Nous

23 sommes arrivés à une décision contenue de détails qui se trouvent dans ces

24 écritures. Nous avons décidé d'annoncer notre décision, et à l'avenir, nous

25 nous ferons état des motifs qui justifiaient notre décision. La Chambre de

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1 première instance estime que l'on doit faire droit à la demande qui a été

2 faite par l'Accusation.

3 Veuillez faire entrer le témoin, s'il vous plaît.

4 [Le témoin est introduit dans le prétoire]

5 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Monsieur Buja, pardonnez-nous. Vous

6 avez dû attendre pendant un certain temps, mais vous serez heureux de

7 savoir que nous avons réglé les questions juridiques qui ont été soulevées

8 lors de cette audience. Maintenant, nous pouvons poursuivre votre

9 témoignage. Pardonnez-nous de vous avoir fait attendre tout ce temps.

10 Monsieur Whiting, vous avez la parole.

11 M. WHITING : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.

12 LE TÉMOIN : SHUKRI BUJA [Reprise]

13 [Le témoin répond par l'interprète]

14 Interrogatoire principal par M. Whiting : [Suite]

15 Q. [interprétation] Monsieur Buja, je souhaite vous présenter mes excuses

16 également pour vous devoir faire attendre. Est-ce que vous m'entendez ?

17 Est-ce que vous comprenez ce que je dis ?

18 R. Oui.

19 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Permettez-moi d'intervenir, Monsieur

20 Whiting. Je souhaite vous rappeler le serment que vous avez donné. Le

21 serment que vous avez fait est toujours valable.

22 M. WHITING : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.

23 Q. Avez l'aide de l'Huissier, je vais vous présenter un document qui

24 comporte le numéro ERN U003-3675. Reconnaissez-vous ce document, Monsieur ?

25 R. Oui.

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1 Q. Votre signature se trouve-t-elle sur ce document ?

2 R. Oui, effectivement.

3 Q. La date est bien le 28 avril 2003 ?

4 R. Il n'y a pas de date.

5 Q. Je souhaite attirer votre attention sur votre signature qui se trouve à

6 droite sur cette page. Est-ce que vous voyez une date au-dessus de la

7 signature ? Il se peut que vous ayez une photocopie de pauvre qualité. Je

8 vais vous remettre mon exemplaire.

9 M. WHITING : [aucune interprétation] Auquel cas j'aurais besoin du sien.

10 Q. L'exemplaire qu'on vous a remis est un exemplaire qui était coupé. Si

11 vous regardez cet exemplaire, est-ce que vous voyez votre signature à

12 droite ?

13 R. Oui.

14 Q. Et voyez-vous la date ?

15 R. Oui.

16 Q. Monsieur Buja, avez-vous dessiné ce diagramme ?

17 R. Oui.

18 Q. Ce diagramme nous montre la structure qui était celle qui avait été

19 mise en place pour les points ou unités qui existaient dans les environs de

20 Klecka aux mois de mai, juin et juillet 1998 ?

21 R. Ceci n'existait pas au mois de mai, juin, juillet. C'est quelque chose

22 que j'ai déjà expliqué plus tôt. Les unités de l'UCK ont été déployées à

23 quel moment, cela, je l'ai déjà expliqué.

24 Q. Ces unités, Javor, Luznica, Lapusnik, Kroimire, Petrastica, et Fustica,

25 ces unités-là ou points existaient à un quelconque moment au mois de juin

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1 ou juillet 1998, n'est-ce pas ?

2 R. C'est possible au mois de juillet, lorsque Jakup Krasniqi était à

3 Klecka.

4 Q. Très bien. Je vais maintenant vous montrer une partie de votre

5 entretien, de l'entretien que vous avez accordé au bureau du Procureur

6 lorsque vous avez dessiné ce diagramme. Avant de ce faire, je vais vous

7 remettre un compte rendu de cet entretien en albanais.

8 M. WHITING : [interprétation] Gardez le document sous les yeux, Monsieur le

9 Témoin, s'il vous plaît.

10 M. MANSFIELD : [interprétation] Monsieur le Président, je ne sais pas s'il

11 s'agit du compte rendu d'audience numéro 1 ou 2. Je suppose que c'est

12 numéro 1.

13 M. WHITING : [interprétation] C'est le compte rendu d'audience qui a été

14 remis aux Juges de la Chambre et aux parties. C'est le compte rendu

15 d'audience qui est en albanais et était, en principe, annexé au compte

16 rendu d'audience en anglais.

17 M. TOPOLSKI : [interprétation] Celui-ci ?

18 M. WHITING : [interprétation] Je ne vois pas d'ici.

19 M. GUY-SMITH : [interprétation] Celui qui porte le numéro V000-4385 ?

20 M. WHITING : [interprétation] Oui, et ce texte est uniquement en albanais

21 et a été annexé au texte qui est en anglais et uniquement en anglais.

22 Q. Je vous demande de bien vouloir passer à la page 38 de ce compte rendu

23 pour que le témoin puisse le lire. En anglais, cela se trouve à la page 37.

24 R. Permettez-moi, Madame, Messieurs les Juges, de dire quelque chose.

25 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Non. Je vous demande simplement pour

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1 l'instant de bien vouloir écouter M. Whiting, et de répondre à ses

2 questions.

3 M. WHITING : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.

4 Q. Monsieur, à la page 38, au milieu de la page, la question est celle-ci

5 : "A l'époque en question, Fatmir Limaj, était-il établi à Klecka ?"

6 A la page 38, en albanais, au milieu, au deux tiers de la page, voyez-vous

7 la question ? Fatmir Limaj était-il installé à Klecka ? La page 38, en

8 albanais, au deux tiers de la page. En anglais, page 3 -- pardonnez-moi,

9 c'est exact. En haut de la page 37 en anglais.

10 Monsieur Buja, avez-vous trouvé la question dans votre texte ?

11 R. Non, pas encore.

12 Q. "A l'époque qui nous concerne, Fatmir Limaj était-il installé à

13 Klecka ?

14 Et la réponse est : "A Klecka."

15 La question a été posée par D.B., l'interprète, et S.B., c'est vous-

16 même, le témoin. Vous y êtes ?

17 R. Oui.

18 Q. Je vais utiliser mon ordinateur, et je vais jouer un petit peu

19 avec mon écran. Vous pouvez soit le suivre sur le support papier que vous

20 avez, soit le suivre à l'écran. C'est à vous de choisir.

21 M. WHITING : [interprétation] Est-ce que nous pouvons utiliser le

22 logiciel de présentation des documents Sanction, s'il vous plaît ?

23 [Diffusion de cassette vidéo]

24 L'INTERPRÈTE : [voix sur voix]

25 "D.B. : A cette époque-là, Fatmir Limaj était-il installé à Klecka ?

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1 "S.B. : [aucune interprétation]

2 "O.L. : Et soit vous, soit Luan --"

3 [Fin de la diffusion de cassette vidéo]

4 M. WHITING : [interprétation] Je vais vous demander de faire un arrêt

5 sur image, une pause, s'il vous plaît, car là il y avait en principe le

6 compte rendu sous une image, il y avait un texte sous l'image, mais ceci

7 n'a pas été le cas. Cela n'a pas été présenté de cette façon-là.

8 M. GUY-SMITH : [interprétation] Si je puis poser la question : est-ce que

9 nous allons avoir le texte du compte rendu d'audience sous l'image qui est,

10 en fait, celle que nous trouvons dans le document V00-4835, ou s'agit-il

11 d'une première traduction, par exemple, que nous avons déjà évoquée qui

12 correspondrait au L0108571 ? Parce que pour ce qui est de ce qui a été

13 entendu, il y a une différence entre le mot "cantonné", question posée par

14 l'enquêteur dans la version anglaise dans l'entretien, et le mot "installé"

15 qui apparaît dans la traduction. Donc je me demande laquelle va être

16 utilisée, surtout si nous suivons ici le compte rendu. Je suppose qu'il

17 s'agit du terme utilisé dans la version 4345, n'est-ce pas ?

18 M. WHITING : [interprétation] C'est exact.

19 Monsieur le Président, apparemment la technologie nous fait défaut.

20 Nous allons devoir nous débrouiller sans ces méthodes. Si vous voulez bien

21 nous remontrer cette séquence.

22 M. GUY-SMITH : [interprétation] Excusez-moi, mais si vous permettez.

23 Le compte rendu dans le projet de traduction L010, et cetera, c'est

24 l'anglais tel qu'il est -- ce sont les mots en anglais tels qu'ils sont

25 dans la séquence. Donc, il me semble que si je ne me trompe il y a un

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1 problème de traduction. Prenez ce qui vient de se passer. L'anglais que

2 nous avons entendu, le mot en anglais était :

3 "Bon. Et à ce moment-là, Fatmir Limaj était-il détaché ?" stationed,

4 en anglais.

5 Et la réponse était : "Oui, à Klecka." Et la réponse donc

6 était : "Oui."

7 La version anglaise que vous avez sous les yeux dit par

8 contre : " A ce moment-là, Fatmir Limaj était-il établi à Klecka ?"

9 Donc, cela peut sembler être un point mineur, mais à mesure que nous

10 avançons cela risque de devenir un véritable problème si nous n'avons pas

11 disponibles les mots qui ont réellement été prononcés à ce moment-là par

12 l'interprète au témoin. Tout ce que je veux dire, c'est qu'il y a un

13 problème potentiel, et nous sommes sur des questions qui ne sont pas de

14 simples détails, mais une question d'interprétation.

15 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Merci, Maître Guy-Smith. Le potentiel

16 de problème est clair. Nous verrons si cela devient un problème

17 substantiel.

18 M. WHITING : [interprétation] Nous allons regarder cet extrait. Sur cette

19 question, c'est le procès-verbal qui est sous les yeux de la Cour, et les

20 parties ont sous les yeux ce qui est dit en albanais. Bien entendu, il peut

21 y avoir des différences entre ce qui est dit et ce qui aura été dans le

22 compte rendu, mais le compte rendu, tel qu'il est présenté à la Cour, est

23 le compte rendu de ce qui a réellement été dit en albanais. Le témoin peut

24 écouter ce qui est dit en albanais, ce qui correspond au compte rendu tel

25 qu'il est proposé à la Cour, et donc, à ce que nous pouvons lire en version

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1 anglaise.

2 [Diffusion de cassette vidéo]

3 L'INTERPRÈTE : [voix sur voix]

4 "O.L. : Est-ce que vous ou Luan participiez aux réunions hebdomadaires à

5 Klecka ?

6 "S.B. : Je ne sais pas s'il y avait une régularité de ces réunions, quelque

7 chose de définie. Mais s'il fallait que j'y aille, j'y allais, donc

8 j'aillais à Klecka. Et j'avais des contacts directs avec Fatmir. Il n'y

9 avait pas de procédure régulière. Moi, j'allais le voir directement.

10 "O.L. : Début mai 1998, c'est ce que vous appelez les antennes, mais enfin

11 les autres quartiers généraux de Kroimire étaient hiérarchiquement

12 subordonnés aux quartiers généraux de Klecka ?

13 "L'INTERPRÈTE : Excusez moi. Il y avait d'autres antennes sous l'autorité

14 de Klecka ?

15 "S.B. : Oui, il y avait d'autres antennes aussi.

16 "O.L. : Pourriez-vous -- si vous tracez là "Klecka, quartier général".

17 J'aimerais que vous nous fassiez une sorte d'organigramme. Voyez, avec

18 Klecka, et puis les autres antennes qui étaient subordonnées à ce quartier

19 général. En dessous, sous Klecka, tous ceux qui recevaient des ordres de la

20 part du quartier général de Klecka. Pourriez-vous nous faire la liste de

21 ces antennes, comme on les appelle.

22 "S.B. : De toutes les façons les choses changeaient constamment.

23 Etait-ce en mai 1998 qu'une autre antenne a été établie ici ? Nous parlons

24 de mai 1998.

25 "O.L. : [aucune interprétation]

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1 "A.W. : [aucune interprétation]

2 "S.B. : C'est un lieu dit. C'est un village ?

3 "INTERVENANT NON IDENTIFIÉ : Javor, c'est le nom d'un village.

4 "S.B.: Luzhnice a aussi été une antenne ultérieurement, mais je ne sais pas

5 si Luzhnice c'était en mai ou --

6 "O.L.: [aucune interprétation]

7 "S.B.: C'était sans doute fin mai, début juin. L'antenne de Lapusnik, en

8 mai ou en juin. Fin avril, peut-être.

9 Pjetershtice, aussi fin mai. Fushtice. Sans doute fin mai. C'est

10 grosso modo une version approximative. A mesure que le temps passait, nous

11 avions de plus en plus de nouvelles antennes de l'UCK, et dans d'autres

12 villages. En fait, le système s'étendait en direction des gorges de la

13 Carraleve, et en direction de Malisevo. Donc, vers le mois de juin ou

14 juillet 1998, Malisevo et les autres villages furent atteints. Pour autant

15 que je m'en souvienne, sur la base des conversations informelles, comme je

16 l'ai déjà dit.

17 "L'INTERPRÈTE : Excusez-moi. Permettez que je lui pose une question ?

18 "S.B. : Donc, cette antenne de Lapusnik, elle avait deux antennes qui

19 dépendaient d'elle ? Celiku 3 et Guri 3, donc deux autres antennes.

20 A cause de la distinction géographique que constituait la route principale.

21 "A.C. : Et ces antennes qui en dépendaient sont --

22 "O.L. : La route de Pristina-Peja, c'est donc cette division ?

23 Et lequel est lequel ?

24 "S.B. : Du côté de Klecka, il y avait Celiku 3. Et de l'autre côté, Guri

25 3."

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1 [Fin de la diffusion de cassette vidéo]

2 M. WHITING : [interprétation]

3 Q. Monsieur Buja, vous souvenez-vous de ce moment de l'entretien ?

4 R. Oui, je m'en souviens, bien que ce soit précisément pour cela j'ai

5 demandé à voir le compte rendu pour pouvoir vérifier les erreurs que

6 j'avais pu commettre pendant cet entretien. Vous devez comprendre que tout

7 ceci s'est passé cinq ou six ans après la guerre. Or, après la guerre, il y

8 a eu une campagne de propagande très puissante pour et contre la guerre. Je

9 peux avoir été influencé par les descriptions de la guerre que j'avais

10 entendues. Tout ceci peut être décrit librement comme l'évolution des

11 antennes à l'époque.

12 Quand je parle "d'antenne", ce n'est pas le terme approprié. C'est pourquoi

13 j'aurais voulu voir le compte rendu, parce que "antenne" en albanais, c'est

14 quelque chose de très précis, de très limité. Cela décrit une -- alors,

15 qu'en l'occurrence, on parle d'un territoire. C'est un terme de vocabulaire

16 militaire. J'aurais voulu décrire mieux, parce qu'à l'époque il n'y avait

17 pas de stratégie de la part de l'état-major visant au développement des

18 antennes. C'était une stratégie de développement de guérillas. Telle était

19 la stratégie à l'époque. Or là, j'étais dans l'entretien affecté par la

20 propagande qui visait décrire la guerre en des termes qui n'étaient pas

21 corrects, comme par exemple, "antenne". La description que j'ai faite était

22 postérieure à la guerre, et quand je parle de "antenne," je suis influencé.

23 De même, j'entends ce qui a été dit. Je ne peux pas répondre proprement aux

24 questions, parce que trop de temps a passé. Le développement des antennes

25 de guérillas a pris trois mois.

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1 Q. Je vais vous poser quelques questions précises sur cette période. Mais

2 d'abord, je vous poserais des questions sur la campagne de propagande.

3 Pourriez-vous nous décrire plus précisément cette campagne de propagande

4 qui vous a mené à donner les réponses que vous avez données lors de

5 l'entretien ? De quoi voulez-vous parler au juste ?

6 R. Je veux parler d'une propagande, une campagne de propagande et de --

7 des journaux et des différents supérieurs hiérarchiques qui décrivaient la

8 guerre et qui se concentraient sur la hiérarchie, ou sur -- disons,

9 décrivaient la hiérarchie de façon exagérée, et parfois diminuaient

10 l'importance de certaines autres factions, tout dépendant de la façon dont

11 ils les voyaient et de la position politique qui était la leur au moment de

12 la guerre pour avancer leurs propres objectifs politiques. Beaucoup d'entre

13 eux décrivaient, sous le terme de "antenne", des choses qui n'étaient pas

14 en réalité telles dans la stratégie de l'état-major. On nous demandait de

15 nous souvenir des événements qui s'étaient produits à un certain moment.

16 Or, pendant cet entretien, je n'étais pas préparé à me souvenir de ces

17 événements, tels qu'ils s'étaient réellement passés. Et je peux avoir été

18 influencé par des descriptions qui avaient été faites de la guerre après la

19 guerre.

20 Q. Cette campagne de propagande, pouvez-vous être plus précis encore, et

21 nous dire, par exemple, si vous aviez lu des rapports par des supérieurs

22 hiérarchiques décrivant la structure autour de Klecka en mai, juin, et

23 juillet 1998 ?

24 R. Oui, bien sûr. J'ai entendu des personnes qui non seulement racontaient

25 les événements dans Klecka et autour de Klecka, mais qui décrivaient

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1 également des événements qui avaient eu lieu ailleurs dans le Kosovo

2 pendant la guerre.

3 Q. Pourriez-vous, s'il vous plaît, vous limiter à la région de Klecka ?

4 Pourriez-vous nous dire, quels sont les rapports que vous auriez lu et qui

5 décrivait la zone autour de Klecka en mai, juin, juillet 1998 ?

6 R. Je ne pourrais pas vous dire quelles sont toutes les sources --

7 Q. Une seule description ? Un seul récit de cette zone ?

8 R. Cette organisation en antennes a été décrite par plusieurs commandants

9 qui décrivaient non seulement Klecka, mais aussi d'autres parties du

10 Kosovo. J'ai lu des interviews. J'ai même vu cette forme d'organisation

11 décrite dans des ouvrages, alors qu'elle n'a jamais existé.

12 Q. De quels commandants s'agissait-il qui ont fait ces descriptions

13 d'antennes ?

14 R. Différents commandants. Le commandant -- par exemple, de l'Unité de

15 Lumi ou de Drenica, Suhareke. Ces commandants ont décrit les choses en ces

16 termes. Je préfère éviter ce genre de propagande qui crée l'impression

17 d'une organisation qui n'existait pas, à l'époque, parce que ces antennes

18 n'étaient pas la propre forme de développement de l'UCK. Comme je l'ai dit,

19 nous travaillions sur une forme de guérilla qui se développait constamment.

20 Q. Monsieur Buja, pouvez-vous nous donner les noms de certains des

21 commandants dont vous avez lu des descriptions des antennes autour de

22 Klecka en mai, juin et juillet 1998 ? Pouvez-vous nous donner des noms de

23 commandants qui ont écrit des descriptions que vous avez lues sur les

24 antennes ?

25 R. C'est ainsi que les choses étaient décrites par feu le commandant

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1 Sylejman Selimi de l'état-major. C'était également dans le la déposition

2 qu'il a faite ici même. Il y a parlé de cette organisation en antennes.

3 Q. Sylejman Selimi parlait d'une autre zone, n'est-ce pas ? Il parlait de

4 la région de Drenica.

5 R. En effet, il parlait de Drenica, mais la description des unités de

6 guérilla a été décrite, a été faite comme s'il y avait eu des antennes or

7 ce n'était pas la réalité, à l'époque, parce qu'il s'agissait d'unités de

8 guérilla.

9 Q. Vous êtes conscient, n'est-ce pas, que Sylejman Selimi était commandant

10 de la zone de Drenica à partir de mai 1998 ?

11 R. Je ne savais pas qu'il était commandant de cette zone-là. Tout ce que

12 je savais, c'est qu'il était comandant de la sous-zone après mai 1998.

13 Q. Zone, sous-zone. Mais après mai 1998, il est devenu commandant de

14 Drenica et vous le savez, n'est-ce pas ?

15 R. Bien sûr que je le sais aujourd'hui et je le savais, en juin 1998, à

16 l'époque où l'organisation des autres sous-zones a commencé à se mettre en

17 place. C'étaient des choses que je savais pendant la guerre. Fin juin,

18 début juillet, je savais qu'il avait été nommé commandant de la sous-zone

19 de Drenica.

20 Q. Monsieur Buja, êtes-vous en train de dire que la description par M.

21 Sylejman Selimi de ces antennes créées dans les villages et des brigades et

22 des bataillons qui avaient été créés ultérieurement, êtes-vous en train de

23 nous dire que tout cela est faux ?

24 R. La description en terme d'antenne ne correspond pas à la stratégie de

25 l'UCK. C'est après la guerre seulement que ces points ont été soulignés

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1 comme étant la stratégie de l'UCK. A mon avis, à l'époque, ces antennes

2 n'existaient pas. A l'époque, la stratégie de l'état-major consistait à

3 développer des unités de guérilla de l'UCK.

4 Q. Monsieur Buja, êtes-vous d'accord avec nous que vous avez utilisé le

5 terme "antennes" dans l'entretien que nous venons de vous montrer; cela

6 est-il exact ?

7 R. Oui, j'ai utilisé ce terme, à l'époque.

8 Q. Maintenant --

9 R. A l'époque où j'ai été questionné. Mais à ce moment-là, je ne me

10 souvenais pas des choses comme elles s'étaient réellement passées parce que

11 se souvenir de ces événements est une tâche très difficile. Il est très

12 difficile de décrire les choses et les événements, à la lumière des

13 événements tels qu'ils se sont déroulés, après la guerre. Je voulais les

14 décrire tels qu'ils s'étaient passés pendant la guerre, je voulais les

15 décrire de la façon où l'UCK était réellement organisée, à l'époque.

16 Q. A part Sylejman Selimi, qui était commandant d'une autre zone, pouvez-

17 vous nous donner le nom d'un commandant quel qu'il soit qui ait décrit la

18 situation autour de Klecka en mai, juin, juillet 1998, que vous ayez pu

19 lire ? Pouvez-vous nous donner un seul nom ?

20 R. Non, pour le moment, je ne me souviens d'aucun autre nom, mais de

21 telles descriptions ont été faites.

22 Q. Lorsque vous avez été interrogé par des représentants du bureau du

23 Procureur, est-ce qu'à un moment donné, lors de l'entretien, vous avez

24 précisé qu'il s'agissait-là de description de la situation que vous aviez

25 lue ailleurs ? L'avez-vous précisé lors de votre entretien, à quelque

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1 moment que ce soit ?

2 R. Non, je ne l'ai pas dit.

3 Q. Je souhaiterais qu'on revienne sur cet extrait que nous devons

4 visionner. Nous allons l'examiner, point par point. Est-ce que vous voyez

5 qu'en page 38 de la version en albanais, on peut voir la question : "Est-ce

6 que Fatmir Limaj était installé à Klecka ?"

7 Vous dites : "Oui"

8 Etait-il exact que Fatmir Limaj était installé à Klecka ?

9 R. Oui, il était installé à Klecka; je ne le conteste pas.

10 Q. Etes-vous d'accord avec moi pour dire que dans cette partie de

11 l'entretien, les questions portent sur la période de mai à juin 1998; ceci

12 est répété, à plusieurs reprises, lors de l'entretien, n'est-ce pas ?

13 R. Alors que l'on décrit les unités, il est fait référence à la période

14 allant de mai à juillet.

15 Q. Il y a une question concernant des réunions hebdomadaires à Klecka et

16 vous répondez que vous ne savez rien au sujet des réunions hebdomadaires,

17 mais vous dites : "Lorsque j'avais des affaires à régler, j'allais

18 directement à Klecka, j'allais voir directement Fatmir."

19 C'était vrai, n'est-ce pas ? En mai et juin 1998, lorsque vous aviez des

20 questions à régler, vous alliez directement à Klecka, n'est-ce pas ?

21 R. Comme je l'ai décrit un peu plus tôt, à la fin du mois et même avant

22 cela, au mois d'avril, je suis allé à Klecka rencontrer Fatmir Limaj,

23 lequel avait pour tâche de m'escorter jusqu'à Drenica pour entrer en

24 contact avec l'état-major général. Ces contacts ont eu lieu fin avril. Au

25 mois de mai comme il est indiqué ici, j'ai eu effectivement une réunion ou

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1 une rencontre avec Fatmir Limaj, mais il s'agissait d'une rencontre

2 sociale, qui n'était pas officielle. A la mi-juin, le porte-parole de l'UCK

3 a commencé à s'exprimer en public; lorsque j'ai rencontré Fatmir Limaj,

4 j'ai également fait la connaissance ou j'ai également rencontré le porte-

5 parole de l'UCK qui se trouvait à Klecka, à ce moment-là.

6 Q. Monsieur Buja, si la rencontre que vous avez eue en mai et en juin 1998

7 avec Fatmir Limaj était une visite de courtoisie, comment pourriez-vous

8 expliquer votre réponse, lorsque vous dites : "Lorsque j'avais des affaires

9 à régler, je me rendais directement à Klecka, j'allais voir directement

10 Fatmir ?" Comment pouvez-vous expliquer cette réponse ?

11 R. Bien entendu que j'allais voir directement Fatmir car le porte-parole

12 de l'UCK se trouvait là. L'unité dirigée par Fatmir Limaj -- le porte-

13 parole de l'UCK se trouvait là, je rencontrais Fatmir Limaj à Klecka

14 lorsque j'ai rencontré le porte-parole de l'UCK.

15 Q. Mais vous dites que lorsque vous aviez des affaires à régler, vous

16 alliez voir Fatmir Limaj. Ceci me paraît assez clair. Vous étiez en

17 affaires, en quelque sorte ?

18 R. Oui, quand j'allais là-bas, j'y allais pour régler certaines affaires.

19 Le porte-parole de l'UCK qui se trouvait alors à Klecka s'exprimait

20 publiquement. C'est la raison pour laquelle j'ai voulu me rendre là-bas

21 afin de le rencontrer et de rencontrer les membres de l'état-major général.

22 Je voulais rencontrer Fatmir afin de savoir où se trouvait le porte-parole.

23 Le porte-parole se trouvait à Klecka.

24 Q. Ma question ne porte pas sur le fait que vous avez rencontré Jakup

25 Krasniqi et les autres membres de l'état-major général; ce qui m'intéresse,

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1 c'est Fatmir. Quel type d'affaires alliez-vous régler à Klecka ? Pourquoi,

2 au juste, alliez-vous voir Fatmir, hormis cette rencontre avec Jakup

3 Krasniqi, qui n'est pas mentionné ici ?

4 R. Cela n'a pas été mentionné ici et c'est pour cela que je voulais revoir

5 le compte rendu afin de l'améliorer ou afin d'expliquer la manière dont les

6 événements se sont déroulés. Je suis allé voir allé voir Fatmir parce que

7 je voulais entrer en contact avec l'état-major général de l'UCK. J'ai

8 souligné, lors de mon entretien précédent, que j'ai rencontré Fatmir parce

9 qu'il devait m'escorter jusqu'au quartier général de l'état-major général.

10 A l'époque, on pensait qu'il était à Drenica. Et après que le porte-parole

11 de l'UCK ait commencé à s'exprimer publiquement, je n'avais plus besoin que

12 Fatmir m'escorte jusqu'à Drenica car je pouvais entrer en contact avec M.

13 Jakup Krasniqi. Il était de notoriété publique, à ce moment-là, qu'il était

14 le porte-parole de l'UCK. Voilà en quoi consistaient mes affaires. Je

15 voulais rencontrer les membres de l'état-major général ou les contacter par

16 le truchement de Jakup Krasniqi.

17 Q. Monsieur Buja, on vous a demandé d'indiquer "Klecka" sur une feuille de

18 papier. On vous a également demandé de décrire les différents éléments qui

19 dépendaient de Klecka. Ensuite, on voit une question qui dit : "Comment

20 est-ce Klecka transmettait les ordres, c'est-à-dire les ordres donnés aux

21 autres postes similaires que vous avez décrit ? Est-ce que vous pourriez

22 indiquer les postes ou les antennes qui recevaient des ordres de Klecka, à

23 savoir l'échelon situé à un niveau en dessous de celui de Klecka ?"

24 Est-ce que vous voyez cette question ?

25 R. Non.

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1 Q. Ceci devrait apparaître à la page 39 de la version en albanais, en bas

2 de la page 37 de la version en anglais.

3 R. Est-ce que vous pourriez répéter votre question, je vous prie ?

4 Q. Est-ce que vous avez la page 39 de la version en albanais sous les

5 yeux ?

6 R. Oui.

7 Q. Est-ce que vous voyez la question qui porte sur le fait que vous devez

8 indiquer "Klecka" sur une feuille de papier. Ensuite, on vous demande :

9 "Qui dépendait de Klecka ?" Est-ce que vous pourriez indiquer les postes

10 qui recevaient leurs ordres de Klecka, à savoir un échelon en dessous de

11 Klecka ?"

12 Est-ce que vous voyez cette question ?

13 R. Oui.

14 Q. Est-ce que vous voyez également que vous notez tous les noms qui se

15 trouvent dans l'organigramme que vous avez sous les yeux, Javor, Luznica.

16 Et à propos de Luznica, vous dites, "Certainement fin mai, début juin;

17 Lapusnik, mai ou juin; Kroimire en mai; Petrastica."

18 Vous avez dessiné ces flèches qui partent de Klecka et qui portent sur les

19 différentes unités qui ont été constituées en mai et en juin dans ces

20 villages, n'est-ce pas ?

21 R. Monsieur, vous devez comprendre que Klecka est un toponyme. Je n'ai pas

22 voulu parler de la hiérarchie en évoquant Klecka. Il y avait l'Unité Celiku

23 qui s'y trouvait. Il s'agit de l'endroit où se trouvait Jakup Krasniqi.

24 Lorsque je parle d'ordre donné ou de rapport fait, je veux parler du nom de

25 l'endroit où se trouvait Jakup Krasniqi. Bien sûr, toutes les unités, tous

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1 les commandants d'unité avaient la possibilité d'aller trouver Jakup

2 Krasniqi ou d'entrer en contact avec lui, et qui commençait à s'exprimer

3 publiquement.

4 Cette description -- cet organigramme -- je l'ai indiqué clairement

5 ici. Beaucoup de temps s'est écoulé et je ne pouvais pas dire si ces unités

6 avaient été constituées en mai, en juin ou en juillet. J'ai essayé, ici, de

7 décrire la création des différentes unités, par exemple Kroimire, fin mai.

8 Par la suite, d'autres unités ont été constituées, telles que l'unité de

9 Petrastica; l'Unité de Blinaje, quelques jours après la constitution de

10 l'unité de Petrastica; puis l'Unité de Fustica, ce qui s'est fait après la

11 constitution de l'Unité de Blinaje. Donc, j'ai dû essayer de décrire les

12 choses ici. Je n'étais pas très certain des dates auxquelles ces unités

13 avaient été constituées.

14 Q. Jakup Krasniqi a fait sa première déclaration publique, le 14 juin

15 1998, n'est-ce pas ?

16 R. Pour autant que je m'en souvienne, oui.

17 Q. Après cette date, il est devenu le porte-parole officiel de

18 l'UCK, n'est-ce pas ?

19

20 R. Il était porte-parole de l'état-major général de l'UCK.

21 [La Chambre de première instance se concerte]

22 M. WHITING : [interprétation]

23 Q. En tant que porte-parole de l'UCK, il ne donnait pas d'ordres aux

24 antennes, aux postes, aux unités, quel que soit le terme qu'on utilise,

25 déployés à Lapusnik, Fustica, Petrastica ou Kroimire, n'est-ce pas ? Cela

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1 ne relevait pas de ses attributions en tant que porte-parole de l'UCK ?

2 R. Jakup Krasniqi était le seul membre de l'état-major général que nous

3 pouvions voir. Par le biais de Jakup Krasniqi, nous pouvions exprimer nos

4 inquiétudes. Il relayait ces informations, ensuite, à l'état-major général.

5 Jakup Krasniqi nous informait également au sujet des décisions ou des

6 instructions de l'état-major général, à notre encontre. Donc, la seule

7 personne qui se chargeait de cela était Jakup Krasniqi. C'est lui qui

8 établissait ces liens, c'est lui qui faisait tout cela. Et il était membre

9 de l'état-major général.

10 M. MANSFIELD : [interprétation] Le terme "toponyme" a été utilisé trois

11 fois, dans le compte rendu d'audience. Je souhaiterais savoir ce que cela

12 signifie.

13 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Je pense que cela veut dire un endroit

14 géographiquement défini.

15 M. MANSFIELD : [interprétation] Peut-être. Mais peut-être que le témoin

16 pourrait éclairer nos lanternes là-dessus.

17 M. WHITING : [interprétation] Je ne sais pas quel est le terme utilisé en

18 albanais.

19 Q. Monsieur le Témoin, que signifie le terme "toponyme ?" Qu'entendez-

20 vous par cela ?

21 R. Par toponyme, j'entends le nom d'un endroit, d'un village, en

22 l'occurrence, Klecka; le village, ici, s'appelle Klecka. Il n'est pas

23 question de commandement ou de quoi que ce soit de ce genre, mais il s'agit

24 du nom d'un village.

25 M. TOPOLSKI : [interprétation] Je pense que nous aurions dû savoir ce que

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1 signifie ce nom.

2 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Le Juge Van Den Wyngaert m'a expliqué

3 ce que cela signifie, ce terme toponyme. Je dois reconnaître que cela m'a

4 aidé.

5 M. WHITING : [interprétation] Maître Topolski, j'en suis sûr nous

6 présentera quelques poèmes demain dans lesquels figure ce nom. J'en suis

7 sûr.

8 Q. Monsieur le Témoin, lors de l'entretien, lorsque vous parliez de

9 Klecka, n'avez-vous jamais dit que vous parliez de Jakub Krasniqi, en

10 réalité ? Est-ce que vous avez précisé cela, lors de l'entretien ?

11 R. J'ai parlé de Klecka, l'endroit où se trouvait, à l'époque, le porte-

12 parole de l'UCK, Jakup Krasniqi; lorsque je parle de Klecka, je ne veux pas

13 parler d'un poste de commandement qui s'y serait trouvé, mais de l'endroit

14 où Jakup Krasniqi était interviewé et l'endroit où il est resté pendant

15 quelque temps.

16 Q. Savez-vous que Jakup Krasniqi, en réalité, n'est jamais resté très

17 longtemps à Klecka, mais qu'il se déplaçait fréquemment entre différents

18 endroits.

19 R. Je sais que Jakup Krasniqi a passé quelque temps à Klecka et il a été à

20 Javor, également. Il s'est rendu dans d'autres villages tel Trpeze,

21 d'autres endroits également. Mais c'est l'endroit où nous pouvions entrer

22 en contact avec lui, je veux parler de la période située entre mai, juin,

23 juillet. Il se trouvait à Klecka, il y est resté jusqu'à la mi-juillet.

24 Q. Je souhaiterais que vous regardiez cet organigramme et notamment, le

25 nom des unités que vous avez indiqué. Est-ce que vous nous dites,

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1 aujourd'hui, que Jakup Krasniqi donnait des ordres aux unités dont le nom

2 figure sur cet organigramme et unités qui sont subordonnées à Klecka ?

3 R. Par le truchement de Jakup Krasniqi, nous recevions des ordres de

4 l'état-major général. C'était le seul membre de l'état-major général que

5 nous connaissions et par le biais duquel nous pouvions obtenir des ordres

6 de l'état-major général. Nous ne pouvions pas recevoir d'ordres de

7 personnes que nous ne connaissions pas, qu'il s'agisse des membres de

8 l'état-major général ou non. Nous pouvions également lui faire part de nos

9 préoccupations, de nos remarques, de nos observations et si l'état-major

10 général voulait nous transmettre des informations, il le faisait par le

11 biais de Jakup Krasniqi.

12 Q. Vous nous dites que l'état-major général était en contact avec vous par

13 le truchement de Jakup Krasniqi, et non pas par le truchement de Fatmir

14 Limaj; c'est ce que vous nous dites ?

15 R. Bien sûr, pas par le truchement de Fatmir Limaj, mais par celui de

16 Jakup Krasniqi qui était porte-parole de l'état-major général. C'était la

17 seule personne que nous connaissions qui remplissait ce rôle au sein de

18 l'état-major général.

19 Q. Est-ce que vous voyez que, sur cet organigramme, vous avez indiqué

20 "Kumanova" et "Celiku."

21 R. Oui, je vois cela.

22 Q. Vous n'avez pas indiqué le nom de "Jakup Krasniqi," n'est-ce pas ?

23 R. Non, je n'ai pas indiqué le nom de "Jakup Krasniqi," parce qu'il est

24 indiqué ici, "état-major général" et parce que je pensais que Jakup

25 Krasniqi représentait l'état-major général. Donc, j'ai indiqué son nom en

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1 tant que membre de l'état-major général.

2 Q. Mais au-dessus de Klecka, on peut lire état-major général. Et en

3 dessous de Klecka, on peut lire Kumanova et Celiku, n'est-ce pas ?

4 R. L'endroit où se trouvait Celiku, la rencontre avec Kumanova s'est

5 déroulée à Klecka, lorsque je les ai vus tous les deux, lorsque je suis

6 allé à Klecka. Cela veut dire que Klecka était l'endroit où Celiku et Jakup

7 Krasniqi était stationnés, à l'époque.

8 Q. Conviendrez-vous avec moi que ces positions ou ces unités qui ont été

9 déployées à ces différents endroits, Luznica, l'ont été fin mai ou début

10 juin; Lapusnik, mai ou juin et Kroimire en mai. Vous êtes d'accord avec

11 cela, n'est-ce pas ?

12 R. Votre question est assez longue. Est-ce que vous pourriez la diviser en

13 plusieurs éléments ?

14 Q. Procédons pas à pas. Pour ce qui est de Luznica, cette unité a été

15 constituée au mois de mai -- où vous dites pour reprendre vos propos :

16 "Pour ce qui est de Luznica, sans aucun doute, elle a été constituée en

17 mai, fin mai ou début juin." C'est exact, n'est-ce pas ?

18 R. Oui, je pense que l'unité de Luznica était constituée vers cette

19 période-là, environ. Je ne sais pas si c'était en mai ou en juin.

20 Q. D'après ce que vous dites, Lapusnik a été constituée en mai ou en juin

21 ou plutôt fin mai, n'est-ce pas ?

22 R. Je pensais que pour ce qui est de Lapusnik, cela s'est fait fin mai.

23 Q. Petrastica, en mai ?

24 R. Pour Pjetershtice, cela n'a pas pu avoir lieu en mai parce que la

25 formation de l'unité de Kroimire a eu lieu fin mai. Pour ce qui est de

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1 Petrastica, c'était peut-être début juin ou en tout cas, au cours de la

2 première partie du mois de juin.

3 Q. Vous saviez, n'est-ce pas, que deux unités étaient déployées à Lapusnik

4 : Celiku 3 et Guri 3; c'est ce que vous dites, n'est-ce pas ?

5 R. Je savais qu'il y avait plusieurs unités à Lapusnik,

6 Celiku 3, Guri 3; si je ne me trompe pas, il y avait également les unités

7 Pellumbi et Lumi. J'ai indiqué, ici, l'unité Pellumbi. Cela figure en page

8 14 [comme interprété] de la version en albanais.

9 Q. Mais lorsque vous parlez de Lapusnik, dans l'entretien, vous parlez

10 uniquement de Celiku 3 et de Guri 3, n'est-ce pas ?

11 R. Je veux parler de la région de Lapusnik. J'ai essayé de décrire la

12 situation telle que je pensais qu'elle existait, à l'époque. Il y avait

13 l'unité Pellumbi -- le village de Kizhareke et de Lapusnik. Je ne pouvais

14 pas être précis au sujet des villages, mais je savais, avec certitude, que

15 cette unité oeuvrait à Kizhareke car elle était déployée près de l'unité

16 qui a été constituée, par la suite, à Nekovce.

17 Q. L'Unité Pellumbi était déployée à Kishna Reka qui se trouvait sur la

18 route qui mène de Peja à Pristina, n'est-ce pas ? Vous le saviez, à

19 l'époque et vous le savez, aujourd'hui, n'est-ce pas ?

20 R. Je ne pouvais pas décrire précisément les villages parce que ces

21 différents villages, Lapusnik, Kishna Reka, Negrovce et les autres villages

22 de cette région sont très proches les uns des autres. Il était difficile de

23 dire où s'arrêtait un village et où commençait le suivant. Donc, j'ai

24 décrit ce que j'ai vu, lorsque je l'ai pu, à savoir que l'unité Pellumbi

25 était à Kishna Reka à l'époque. Je l'ai indiqué.

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1 Q. Vous avez dit, pour ce qui est de Lapusnik, que l'Unité Celiku 3, se

2 trouvait du même côté que Klecka, sur la route principale qui mène de Peja

3 à Pristina. Et vous avez déclaré que l'unité Guri se trouvait du côté de

4 Drenica, sur la route qui mène de Peja à Pristina, donc de l'autre côté;

5 est-ce exact ?

6 R. J'ai dit cela parce que c'est ce que j'ai entendu.

7 Q. Quand avez-vous entendu cela ?

8 R. A l'époque, en juin/juillet.

9 M. WHITING : [interprétation] Monsieur le Président, il nous reste quelques

10 minutes encore avant la fin de l'audience, mais je pense que le moment est

11 très bien choisi avant que j'aborde un autre sujet.

12 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Très bien.

13 Il nous faut lever l'audience. Nous reprendrons nos travaux demain à 14

14 heures 15. Je souhaiterais que vous reveniez demain, Monsieur Buja. Je vous

15 remercie.

16 --- L'audience est levée à 18 heures 57 et reprendra le mardi

17 8 mars 2005, à 14 heures 15.

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