LE TRIBUNAL PÉNAL INTERNATIONAL POUR
L’EX-YOUGOSLAVIE
AFFAIRE N°: IT- 02- 65
LE PROCUREUR DU TRIBUNAL
CONTRE
ZELJKO MEAKIC
MOMCILO GRUBAN
DUSAN FUSTAR
PREDRAG BANOVIC
DUSKO KNEZEVIC
ACTE D’ACCUSATION CONSOLIDÉ
(CAMPS D’OMARSKA ET DE KERATERM)
portant nouvelles modifications de l’Acte d’accusation modifié
(affaire n° IT-95-4-I) daté du 18 juillet 2001 ; du Deuxième Acte
d’accusation modifié (affaire n° IT-95-8-PT) daté du 3 janvier
2001.
Le Procureur du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie,
en vertu des pouvoirs que lui confère l’article 18 du Statut du Tribunal
pénal pour l’ex-Yougoslavie (le « Statut du Tribunal »), accuse
:
ZELJKO MEAKIC
MOMCILO GRUBAN
DUSAN FUSTAR
PREDRAG BANOVIC
DUSKO KNEZEVIC
de CRIMES CONTRE L’HUMANITÉ et de VIOLATIONS
DES LOIS ET COUTUMES DE LA GUERRE, tels qu’exposés ci-dessous :
LES ACCUSÉS
- Zeljko MEAKIC, également connu sous les noms de « Meagic »
et « Mejakic », est né le 2 août 1964
à Petrov Gaj, dans la municipalité de Prijedor, en Bosnie-Herzégovine.
Avant la guerre, il faisait partie de la police et commandait le poste de
police d’Omarska. Il était le commandant du camp d’Omarska.
- Momcilo GRUBAN, alias « Ckalja », « Momo » et « Momir », est né le
19 juin 1961 dans le village de Maricka, dans la municipalité de
Prijedor, en Bosnie-Herzégovine. Avant la guerre, il faisait partie des forces
de réserve de la police et il a été appelé à
prendre un service à temps plein dans le camp d’Omarska. Il était
commandant d’équipe au camp d’Omarska, chargé de superviser
l’une des trois équipes de gardiens du camp.
- Dusan FUSTAR est né le 29 juin 1954 à Prijedor
en Bosnie-Herzégovine. Avant la guerre, il était mécanicien
dans l’entreprise Autotransport Prijedor. Il était commandant d’équipe
au camp de Keraterm, chargé de superviser l’une des trois équipes
de gardiens du camp.
- Predrag BANOVIC, alias « Cupo », est né le
28 octobre 1969 à Prijedor, en Bosnie-Herzégovine.
Avant la guerre, il était serveur. Il a régulièrement
travaillé comme gardien au camp de Keraterm.
- Dusko KNEZEVIC, alias « Duca » et « Dusan »,
est né le 17 juin 1967 à Orlovci, dans la municipalité
de Prijedor, en Bosnie-Herzégovine. Avant la guerre, il était
serveur. Il ne semble pas avoir occupé de fonctions officielles au
camp de Keraterm ni à celui d’Omarska, mais il avait suffisamment d’autorité
pour pouvoir y pénétrer et en sortir à son gré.
ALLÉGATIONS GÉNÉRALES
- Pendant toute la période couverte par le présent acte d’accusation,
la République de Bosnie-Herzégovine était le théâtre
d’un conflit armé.
- Tous les actes et omissions qualifiés de crimes contre l’humanité
faisaient partie d’une attaque généralisée ou systématique
dirigée contre une population civile, en l’occurrence les populations
civiles musulmane et croate de Bosnie, ou d’autres civils non serbes résidant
dans la municipalité de Prijedor.
- Zeljko MEAKIC, Momcilo GRUBAN, Dusan FUSTAR, Predrag
BANOVIC et Dusko KNEZEVIC étaient tenus de respecter les
lois et coutumes régissant la conduite des conflits armés, notamment
les Conventions de Genève de 1949 et leurs Protocoles additionnels.
EXPOSÉ DES FAITS
- La municipalité (opstina) de Prijedor se situe dans le nord-ouest
de la Bosnie-Herzégovine. Selon le recensement réalisé
en 1991, elle totalisait 112 543 habitants, dont 49 351 (soit 43,9 %)
se sont déclarés Musulmans, 47 581 (42,3 %) Serbes,
6 316 (5,6 %) Croates, 6 459 (5,7 %) Yougoslaves et 2 836
(2,5 %) d’autres nationalités.
- À l’aube du 30 avril 1992, des forces policières et militaires
serbes de Bosnie ont pris le contrôle de la ville de Prijedor. Cette
prise de contrôle a déclenché une série d’événements
organisés et supervisés d’abord par la Cellule de crise, puis
par l’assemblée municipale serbe. À la fin de l’année 1992,
ces événements allaient se solder par la mort ou le départ
forcé de la majeure partie de la population non serbe de la municipalité
de Prijedor.
- Immédiatement après la prise de contrôle de la ville
de Prijedor par la force, la Cellule de crise a imposé aux non-Serbes,
et surtout aux Musulmans et Croates de Bosnie, des restrictions sévères
dans tous les domaines de la vie quotidienne, notamment en matière
de liberté de déplacement et de droit à l’emploi. Ces
restrictions ont eu pour effet de cantonner les non-Serbes dans les villages
et les secteurs de la municipalité où ils habitaient. À
partir de la fin de mai 1992, l’Armée de la République
serbe (la VRS), des unités paramilitaires, de la Défense territoriale
et de la police, ainsi que des civils armés par ces forces ont lancé
contre ces secteurs des attaques violentes et à grande échelle.
Les forces serbes de Bosnie ont arrêté beaucoup des Musulmans
et des Croates de Bosnie qui avaient survécu aux premières attaques
d’artillerie et d’infanterie, et les ont transférés dans des
lieux de détention établis et administrés sous la direction
de la Cellule de crise.
- Entre mai et août 1992, dans la municipalité de Prijedor,
les autorités serbes de Bosnie ont isolé, détenu et emprisonné
illégalement plus de 7 000 Musulmans de Bosnie, Croates de
Bosnie et autres non-Serbes de la région de Prijedor, dans les camps
de Keraterm, d’Omarska et de Trnopolje.
- Le camp d’Omarska se trouvait dans un ancien complexe minier dans le village
d’Omarska, à environ 20-25 kilomètres de la ville de Prijedor.
Parmi les détenus, il y avait des hommes en âge de porter les
armes et des dirigeants politiques, économiques, sociaux et intellectuels
issus de la population musulmane et croate de Bosnie. Il y avait approximativement
37 femmes parmi les détenus.
- Le camp de Keraterm se trouvait sur l’emplacement d’une usine de céramique
le long de la « nouvelle » route Prijedor - Banja Luka, tout près
du centre de la ville de Prijedor. Au camp de Keraterm, la majorité
des détenus étaient des hommes en âge de porter les armes.
- Aux camps d’Omarska et de Keraterm, les interrogatoires étaient quotidiens.
Ils s’accompagnaient régulièrement de sévices. Les sévices
graves, les meurtres et d’autres formes de mauvais traitements physiques et
psychologiques, y compris les violences sexuelles, étaient monnaie
courante aux camps d’Omarska et de Keraterm. Les gardiens du camp et d’autres
personnes qui y venaient fréquemment employaient toutes sortes d’armes
et d’instruments pour battre les détenus et leur infliger toutes sortes
de mauvais traitements physiques. Les dirigeants politiques et les notables,
les intellectuels et les riches musulmans et croates de Bosnie, ainsi que
les non-Serbes soupçonnés d’extrémisme ou de résistance
aux Serbes de Bosnie, étaient la cible privilégiée de
sévices et de mauvais traitements entraînant souvent la mort.
Au bas mot, ce sont des centaines de détenus, dont l’identité
n’est pas toujours connue, qui ont succombé.
- En outre, les camps d’Omarska et de Keraterm fonctionnaient également
de manière à faire subir des discriminations aux non-Serbes
et à les soumettre au moyen d’actes inhumains et de traitements cruels,
notamment les terribles conditions de vie imposées aux prisonniers.
Il y avait une politique délibérée de surpeuplement carcéral,
ainsi que de déni des nécessités essentielles : nourriture
insuffisante, eau polluée, soins médicaux insuffisants ou inexistants,
manque d’hygiène et encombrement étaient le lot des prisonniers.
Tous ont subi une grave détérioration de leur état psychologique
et physique et vivaient dans la peur.
- Après que la communauté internationale a appris l’existence
des camps d’Omarska et de Keraterm, les autorités serbes de Bosnie
les ont fermés en août 1992 et ont transféré
les survivants dans d’autres lieux de détention, notamment le camp
de Trnopolje dans la municipalité de Prijedor, et le camp de Manjača
dans la municipalité de Banja Luka. De là, presque tous les survivants
ont finalement été transférés ou expulsés
de force de la région.
RESPONSABILITÉ PÉNALE INDIVIDUELLE
Article 7 1) du Statut du Tribunal
- Sur la base de l’article 7 1) du Statut du Tribunal, la responsabilité
pénale individuelle de Zeljko MEAKIC, Momcilo GRUBAN,
Dusan FUSTAR, Predrag BANOVIC et Dusko KNEZEVIC est engagée
pour des crimes visés aux articles 3 et 5 du Statut du Tribunal
et allégués dans le présent acte d’accusation, crimes
qu’ils ont planifiés, incité à commettre, ordonnés,
commis ou de toute autre manière aidé et encouragé à
planifier, préparer ou exécuter. Le Procureur précise
que dans le présent acte d’accusation le verbe « commettre »
s’applique également à des actes que les accusés auraient
commis à travers leur participation à une entreprise criminelle
commune, en qualité de coauteurs et/ou de complices.
- L’établissement, par la Cellule de crise de Prijedor, des camps d’Omarska
et de Keraterm s’inscrivait dans le cadre de l’objectif global de l’entreprise
criminelle commune conçue par les dirigeants serbes de Bosnie, à
savoir provoquer l’expulsion définitive et par la force des Musulmans
et Croates de Bosnie et d’autres habitants non serbes hors du territoire du
futur État serbe en Bosnie-Herzégovine, en commettant des crimes,
notamment ceux allégués sous les chefs 1 à 5
de l’acte d’accusation. Conformément à cet objectif, les camps
d’Omarska et de Keraterm ont été gérés, entre
le 24 mai 1992 et le 30 août 1992, de manière
à maltraiter et persécuter les non-Serbes de Prijedor et d’autres
secteurs pour débarrasser le territoire de leur présence ou
les assujettir. La participation des accusés à l’entreprise
criminelle commune se limitait à leurs activités dans les deux
camps.
- Les crimes énumérés sous tous les chefs du présent
acte d’accusation participaient de l’objet même de l’entreprise criminelle
commune mise en place dans les camps de Keraterm et Omarska, et Zeljko
MEAKIC, Momcilo GRUBAN, Dusan FUSTAR, Predrag BANOVIC
et Dusko KNEZEVIC étaient tous animés de l’intention
requise pour la perpétration de chacun de ces crimes. À défaut,
les crimes qui ne participaient pas de l’objet même de l’entreprise
criminelle commune étaient la conséquence naturelle et prévisible
de la réalisation de ladite entreprise et chacun des accusés
était conscient que ces crimes pouvaient résulter de la réalisation
de l’entreprise criminelle commune.
- Nombre d’individus, dont Miroslav Kvocka, Milojica Kos, Mladjo Radic, Zoran
Zigic, Dragoljub Prcac, Dusko Sikirica, Damir Dosen et Dragan Kolundzija,
ont participé à l’entreprise criminelle commune dans les camps
d’Omarska et de Keraterm. Ces participants agissaient en connaissance de cause
et dans l’intention de favoriser le système de mauvais traitements
et de persécutions ; à travers l’autorité qui était
la leur dans les camps, ils ont contribué à soutenir et atteindre
l’objectif de l’entreprise criminelle commune. En particulier :
a) S’agissant du camp d’Omarska, Zeljko MEAKIC, Momcilo GRUBAN
et Dusko KNEZEVIC sont non seulement responsables de leurs propres
actes et/ou omissions mais également de ceux de leurs coaccusés
et d’autres participants, lesquels actes sont décrits plus en détail
aux appendices A, B et E de l’acte d’accusation et aux paragraphes
15, 16, 24 à 26, 29 et 31 à 33 de l’acte d’accusation ;
b) S’agissant du camp de Keraterm, Dusan FUSTAR, Predrag BANOVIC
et Dusko KNEZEVIC sont non seulement responsables de leurs propres
actes et/ou omissions mais également de ceux de leurs coaccusés
et d’autres participants, lesquels actes sont décrits plus en détail
aux appendices C, D et F de l’acte d’accusation et aux paragraphes
15, 16, 25, 26, 29 et 31 à 33 de l’acte d’accusation.
- Bien que conscients des conséquences possibles, Zeljko MEAKIC,
Momcilo GRUBAN, Dusan FUSTAR, Predrag BANOVIC et Dusko
KNEZEVIC ont sciemment et délibérément participé
à l’entreprise criminelle commune. À ce titre, ils voient engagée
leur responsabilité pénale individuelle au sens de l’article 7 1)
du Statut du Tribunal, ainsi que leur responsabilité sur la base du
même article, pour avoir planifié, incité à commettre,
ordonné, commis ou de toute autre manière aidé et encouragé
à planifier, préparer ou exécuter les crimes allégués
dans l’acte d’accusation.
Article 7 3) du Statut du Tribunal
- Zeljko MEAKIC, Momcilo GRUBAN et Dusan FUSTAR ayant
exercé des fonctions de supérieur hiérarchique, leur
responsabilité pénale individuelle est également engagée
pour les actes ou omissions de leurs subordonnés, ainsi que prévu
à l’article 7 3) du Statut du Tribunal. Un supérieur
est responsable des actes criminels de ses subordonnés s’il savait
ou avait des raisons de savoir que ses subordonnés s’apprêtaient
à commettre ces actes ou l’avaient fait et qu’il n’a pas pris les mesures
nécessaires et raisonnables pour empêcher que lesdits actes ne
soient commis ou en punir les subordonnés.
- En sa qualité de commandant du camp d’Omarska, Zeljko MEAKIC exerçait
une autorité effective sur les chefs d’équipe de gardiens du
camp, sur les gardiens eux-mêmes et sur d’autres personnes travaillant
au camp ou s’y rendant fréquemment.
- En leur qualité de chefs d’équipe de gardiens, respectivement
dans les camps d’Omarska et de Keraterm, Momcilo GRUBAN et Dusan
FUSTAR exerçaient une autorité effective sur les gardiens
de leur camp et sur d’autres personnes travaillant au camp ou s’y rendant
fréquemment.
- En outre, Zeljko MEAKIC, Momcilo GRUBAN et Dusan FUSTAR
avaient le pouvoir et le devoir de modifier les conditions de détention
régnant dans les camps d’Omarska et de Keraterm pendant les périodes
où ils y étaient en fonction et y détenaient un pouvoir
de commandement. Ils avaient le pouvoir et le devoir de contrôler le
comportement des chefs d’équipe de gardiens et/ou des membres de leur
équipe, et de prévenir ou de contrôler le comportement
des personnes travaillant dans leurs camps respectifs ou s’y rendant fréquemment.
Ils avaient le pouvoir et le devoir d’accorder davantage de libertés
et de droits aux prisonniers du camp, y compris l’accès à l’eau
potable, des conditions de vie et d’hygiène acceptables et la possibilité
d’avoir des contacts avec leur famille ou leurs amis pour obtenir des vêtements,
des produits de toilette, de la nourriture et des médicaments.
- Zeljko MEAKIC, Momcilo GRUBAN et Dusan FUSTAR savaient
ou avaient des raisons de savoir que tous les crimes allégués
dans l’acte d’accusation allaient être commis par leurs subordonnés
ou l’avaient été, et ils n’ont pas pris les mesures nécessaires
et raisonnables pour empêcher que ces actes ne soient commis ou en punir
les auteurs. Chaque accusé voit donc engagée sa responsabilité
pénale individuelle au sens de l’article 7 3) du Statut du
Tribunal.
CHEFS D’ACCUSATION
- Les faits exposés aux paragraphes 1 à 27 de l’acte
d’accusation sont repris dans cette partie de l’acte d’accusation.
CHEF 1
(PERSÉCUTIONS)
- Entre le 24 mai 1992 et le 30 août 1992, dans les camps
d’Omarska et de Keraterm, Zeljko MEAKIC, Momcilo GRUBAN, Dusan FUSTAR,
Predrag BANOVIC et Dusko KNEZEVIC, agissant individuellement et
de concert avec leurs coaccusés et d’autres participants à l’entreprise
criminelle commune, ont planifié, incité à commettre,
ordonné, commis ou de toute autre manière aidé et encouragé
à planifier, préparer ou exécuter des persécutions
de Musulmans de Bosnie, de Croates de Bosnie et d’autres non-Serbes, pour
des raisons politiques, raciales ou religieuses. Les persécutions ont
notamment revêtu les formes suivantes :
a) Meurtres, sévices et violences sexuelles perpétrés
sur la personne de Musulmans de Bosnie, de Croates de Bosnie et d’autres prisonniers
non serbes des camps d’Omarska et de Keraterm, tels que décrits aux
paragraphes 15 et 16 de l’acte d’accusation et aux appendices A
et F jointes à l’acte d’accusation ;
b) Détention dans des conditions inhumaines, harcèlement,
humiliations et sévices psychologiques infligés à des
Musulmans de Bosnie, Croates de Bosnie et autres prisonniers non serbes des
camps d’Omarska et de Keraterm, tels que décrits aux paragraphes 15
et 16 de l’acte d’accusation.
- Par leur participations à ces :
a) actes visés à l’article 7 1) du Statut
du Tribunal, Zeljko MEAKIC, Momcilo GRUBAN, Dusan FUSTAR,
Predrag BANOVIC et Dusko KNEZEVIC ont commis :
b) omissions visées à l’article 7 3) du Statut
du Tribunal, Zeljko MEAKIC, Momcilo GRUBAN et Dusan FUSTAR
ont commis :
Chef 1 : des persécutions pour des
raisons politiques, raciales ou religieuses, un CRIME CONTRE L’HUMANITÉ
sanctionné par les articles 5 h), 7 1) et 7 3)
du Statut du Tribunal.
CHEFS 2 ET 3
(ASSASSINAT et MEURTRE)
- Entre le 24 mai 1992 et le 30 août 1992, Zeljko
MEAKIC, Momcilo GRUBAN, Dusan FUSTAR, Predrag BANOVIC et Dusko KNEZEVIC,
agissant individuellement et de concert avec leurs coaccusés et d’autres
participants à l’entreprise criminelle commune, ont planifié,
incité à commettre, ordonné, commis ou de toute autre
manière aidé et encouragé à planifier, préparer
ou exécuter les meurtres mentionnés au paragraphe 29 a)
de l’acte d’accusation.
- Par leur participations à ces :
a) actes visés à l’article 7 1) du Statut
du Tribunal, Zeljko MEAKIC, Momcilo GRUBAN, Dusan FUSTAR,
Predrag BANOVIC et Dusko KNEZEVIC ont commis :
b) omissions visées à l’article 7 3) du Statut
du Tribunal, Zeljko MEAKIC, Momcilo GRUBAN et Dusan FUSTAR
ont commis :
Chef 2 : des assassinats, un CRIME CONTRE L’HUMANITÉ
sanctionné par les articles 5 a), 7 1) et 7 3)
du Statut du Tribunal ;
Chef 3 : des meurtres, une VIOLATION DES LOIS
OU COUTUMES DE LA GUERRE reconnue par l’article 3 1) a)
des Conventions de Genève de 1949 et sanctionnée par les articles 3,
7 1) et 7 3) du Statut du Tribunal.
CHEFS 4 ET 5
(ACTES INHUMAINS et TRAITEMENTS CRUELS)
- Entre le 24 mai 1992 et le 30 août 1992, Zeljko
MEAKIC, Momcilo GRUBAN, Dusan FUSTAR, Predrag BANOVIC et Dusko KNEZEVIC,
agissant individuellement et de concert avec leurs coaccusés et d’autres
participants à l’entreprise criminelle commune, ont planifié,
incité à commettre, ordonné, commis ou de toute autre
manière aidé et encouragé à planifier, préparer
ou exécuter les autres actes inhumains et traitements cruels mentionnés
au paragraphe 29 a) et b) de l’acte d’accusation.
- Par leur participations à ces :
a) actes visés à l’article 7 1) du Statut
du Tribunal, Zeljko MEAKIC, Momcilo GRUBAN, Dusan FUSTAR,
Predrag BANOVIC et Dusko KNEZEVIC ont commis :
b) omissions visées à l’article 7 3) du
Statut du Tribunal, Zeljko MEAKIC, Momcilo GRUBAN et Dusan
FUSTAR ont commis :
Chef 4 : des actes inhumains, un CRIME CONTRE
L’HUMANITÉ sanctionné par les articles 5 i), 7 1)
et 7 3) du Statut du Tribunal ; et
Chef 5 : des traitements cruels, une VIOLATION
DES LOIS OU COUTUMES DE LA GUERRE reconnue par l’article 3 1) a)
des Conventions de Genève de 1949 et sanctionnée par les articles 3,
7 1) et 7 3) du Statut du Tribunal.
_____________
Graham Blewitt
Procureur adjoint
Fait le 5 juillet 2002
La Haye (Pays-Bas)