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1 Le mercredi 25 février 2009
2 [Audience publique]
3 [Les accusés sont introduits dans le prétoire]
4 --- L'audience est ouverte à 15 heures 08.
5 M. LE JUGE ROBINSON : [interprétation] Nous commençons très tard, et je
6 dois vous présenter mes excuses pour cela. J'avais prévu de commencer nos
7 travaux à 2 heures 45, et maintenant il est 3 heures 10, je vous présente
8 mes excuses. Cela s'est produit, parce que j'avais d'autres obligations
9 dans une autre fonction que j'exerce au sein du Tribunal.
10 Monsieur Alarid, est-ce que vous avez un point à soulever, s'il vous plaît.
11 M. ALARID : [interprétation] : Oui, Monsieur. Monsieur le Président, le
12 sujet pour cette séance est que le jugement Milutinovic va être rendu
13 demain. Il y a, bien sûr, un avocat qui participe également à cette autre
14 affaire. Il y a un autre problème, un autre avocat n'est pas là aujourd'hui
15 du fait de l'accident d'avion survenu à la hauteur de Schipol aujourd'hui.
16 Il y a des vols qui sont déroutés vers Bruxelles. Nous avons trois témoins
17 préparés pour la journée, et on voulait finalement présenter les six
18 témoins juste dans les deux sessions. Pour cela il faut vraiment le
19 préparer, et donc nous voulions réserver une pièce prête pour demain matin,
20 après-midi, mais ceci nous présente quand même quelques problèmes, et comme
21 je ne savais pas si vous, vous devez aussi être impliqué dans cette
22 décision qui va être rendue demain, bien, nous formulons cette demande pour
23 la journée de demain.
24 Je vous remercie.
25 [La Chambre de première instance se concerte]
26 M. LE JUGE ROBINSON : [interprétation] Cela doit commencer quand ? Je parle
27 de l'affaire Milutinovic. Monsieur Allaire [comme interprété] ?
28 M. ALARID : [aucune interprétation]
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1 M. LE JUGE ROBINSON : [aucune interprétation]
2 [La Chambre de première instance et la Greffière se concertent]
3 [La Chambre de première instance se concerte]
4 M. LE JUGE ROBINSON : [interprétation] Vous avez dit que M. Ivetic
5 travaille avec un des témoins.
6 M. ALARID : [interprétation] Oui, il devait normalement - et c'était lui
7 toujours qui a préparé les témoins qui parlent la langue serbe, parce que
8 s'il émet [phon] en tant que traducteur, seulement dans ce rôle, évidemment
9 cela ralentit notre travail. Donc il est ici en tant que co-conseil, et
10 quand il s'agit de témoins qui parlent la langue serbe, c'est lui qui les
11 prépare.
12 [La Chambre de première instance se concerte]
13 M. LE JUGE ROBINSON : [interprétation] Ecoutez, j'hésite vraiment de
14 prendre encore une pause après une pause de deux semaines.
15 M. ALARID : [interprétation] Je vous comprends. C'est vrai que si vraiment
16 -- enfin, dans un scénario catastrophe, pour ainsi dire, je pourrais
17 interroger ce témoin avec mon nouveau assistant juridique qui parle la
18 langue. Mais vous savez, je pense que là ça ne serait pas une position
19 extrêmement confortable pour nous.
20 [La Chambre de première instance se concerte]
21 M. LE JUGE ROBINSON : [interprétation] Je pense qu'il faudrait faire avec,
22 et d'ailleurs je vous suis reconnaissant de l'avoir proposé.
23 M. ALARID : [interprétation] Ecoutez, je vais le faire alors. Je me plie à
24 votre demande.
25 M. LE JUGE ROBINSON : [interprétation] Parce que nous avons perdu
26 énormément de temps en l'espèce.
27 M. ALARID : [interprétation] C'est très difficile d'approcher les témoins,
28 et nous avons eu aussi des experts. Nous essayons au fur et à mesure de
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1 nous adapter, mais de toute façon nous allons, si tout va bien, terminer
2 dans le délai prévu et décidé par les Juges.
3 M. LE JUGE ROBINSON : [interprétation] Très bien. Donc demain nous allons
4 commencer nos travaux à 2 heures 15.
5 Puis, je voudrais demander que le témoin soit introduit dans le prétoire.
6 M. IVETIC : [interprétation] C'est le Témoin MLD21.
7 M. LE JUGE ROBINSON : [interprétation] Madame la Greffière, j'ai besoin du
8 nombre du témoin pour la Défense.
9 Mme LA GREFFIÈRE : [aucune interprétation]
10 [Le témoin est introduit dans le prétoire]
11 M. LE JUGE ROBINSON : [interprétation] Le témoin peut-il faire la
12 déclaration solennelle.
13 LE TÉMOIN : [interprétation] Je déclare solennellement que je dirai la
14 vérité, toute la vérité et rien que la vérité.
15 LE TÉMOIN : TÉMOIN MLD21 [Assermenté]
16 [Le témoin répond par l'interprète]
17 M. LE JUGE ROBINSON : [interprétation] Oui, vous pouvez vous asseoir.
18 Monsieur Ivetic, vous pouvez commencer.
19 M. IVETIC : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.
20 Interrogatoire principal par M. Ivetic :
21 Q. [interprétation] Bonjour, Monsieur. Comme vous le savez, je m'appelle
22 Dan Ivetic. Je vais vous poser les questions dans le cadre de cette
23 procédure, et je vais vous adresser par votre pseudonyme qui vous a été
24 accordé dans le cadre des mesures de protection qui vous ont été octroyées.
25 Avec l'aide de l'huissière, je vais vous montrer la feuille, je vais vous
26 montrer la feuille de pseudonyme.
27 R. [aucune interprétation]
28 M. IVETIC : [interprétation] Merci, Madame l'Huissière.
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1 Q. Maintenant, je vais vous demander d'examiner la feuille de pseudonyme
2 qui vous a été présentée et de nous dire si cela correspond à votre nom et
3 à votre prénom.
4 R. Oui, c'est exact.
5 Q. Je vais vous demander d'apposer vos initiales en bas de cette page.
6 M. IVETIC : [interprétation] Ensuite nous allons verser cela sous pli
7 scellé et cela va devenir la prochaine pièce à conviction de la Défense.
8 M. LE JUGE ROBINSON : [interprétation] D'accord.
9 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Il s'agit de la pièce 1D10.
10 M. IVETIC : [interprétation] Merci.
11 Q. Monsieur, pourriez-vous nous dire votre appartenance ethnique, s'il
12 vous plaît.
13 R. Je suis Serbe de confession orthodoxe.
14 Q. Sans nous dire l'endroit exact, pourriez-vous nous dire quelle est la
15 municipalité dans laquelle vous habitez ?
16 R. Visegrad.
17 Q. Où avez-vous résidé en 1992 ? Dans quelle municipalité ?
18 R. J'étais résident de la municipalité de Visegrad.
19 Q. Très bien.
20 M. IVETIC : [interprétation] Je vais demander que l'on passe à huis clos
21 partiel brièvement, parce que je voudrais parler des choses qui pourraient
22 éventuellement en audience publique découvrir l'identité du témoin.
23 M. LE JUGE ROBINSON : [interprétation] D'accord.
24 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Nous sommes en audience à huis clos
25 partiel.
26 [Audience à huis clos partiel]
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5 [Audience publique]
6 M. IVETIC : [interprétation]
7 Q. Maintenant, Monsieur, nous sommes en audience publique, donc ceci peut
8 être entendu à présent par le public, et je vous demande de faire attention
9 pour ne pas mentionner des détails qui pourraient éventuellement faciliter
10 votre identification.
11 Donc dites-nous, quand vous êtes retourné à Visegrad, est-ce qu'à un moment
12 donné vous avez été mobilisé ?
13 R. Au mois de mai, tous les hommes aptes à combattre ont été mobilisés
14 pour faire partie de l'armée et de la réserve de la police. En revanche,
15 ceux qui avaient une certaine invalidité, autrement dit qui n'étaient pas
16 aptes à combattre, qui étaient malades ou bien trop âgés, bien, ils ont
17 continué à être présents à l'usine pour assurer la sécurité de cet endroit.
18 Q. En ce qui vous concerne, est-ce que vous, vous avez été mobilisé à ce
19 moment-là ?
20 R. Oui. A ce moment-là, oui.
21 Q. Pourriez-vous nous donner une date de cela ?
22 R. C'était au mois de mai. Je ne me souviens pas de la date précise, le 8
23 ou le 10.
24 Q. Par rapport à la mobilisation, pourriez-vous nous décrire ce processus
25 de mobilisation des hommes aptes à combattre habitant Visegrad ?
26 R. Bien, c'est le département militaire qui envoyait les convocations,
27 ensuite on a déployé les gens selon leurs spécialités, les spécialités
28 qu'ils avaient par rapport à leur service militaire respectif dans l'armée
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1 yougoslave.
2 Q. Merci. Après avoir été mobilisés, donc cette convocation était envoyée
3 par le bureau chargé de la mobilisation. Ensuite, qu'est-ce qu'il fallait
4 faire, qu'est-ce que vous avez fait ?
5 R. Bien, je me suis présenté devant -- enfin, dans mon unité, l'unité m'a
6 envoyé assurer la sécurité de commandement.
7 Q. Mais ce commandement ou ces commandements se trouvaient où exactement ?
8 R. Le commandement se trouvait à Bikavac dans l'hôtel. On avait
9 réquisitionné l'hôtel à cette fin. C'est là que l'on préparait la
10 nourriture pour l'armée.
11 Q. Sans donner plus de détails pour ne pas identifier votre identité, pour
12 ne pas en dire trop, pourriez-vous nous dire tout de même quelles étaient
13 les missions que vous deviez accomplir en assurant la sécurité de ce
14 commandement ?
15 R. Bien, il s'agissait d'assurer la sécurité, de garder, proprement dit,
16 le commandement, les installations, tout ce qui s'y trouvait, la nourriture
17 avant tout.
18 Q. Merci.
19 [Le conseil de la Défense se concerte]
20 M. IVETIC : [interprétation]
21 Q. Dans le cadre de vos fonctions, est-ce que vous avez été amené à être
22 en contact avec les personnes qui étaient responsables au sein du
23 commandement d'acheminer la nourriture jusqu'aux unités se trouvant sur les
24 lignes de front ?
25 R. Non. Je ne faisais que les aider pour charger cette nourriture.
26 Q. Mais est-ce que vous connaissez les personnes qui conduisaient ces
27 camions ou ces camionnettes jusqu'aux lignes de front, avec la nourriture
28 là-dedans évidemment ?
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1 R. Oui.
2 Q. Pourriez-vous nous donner leurs noms ?
3 R. C'était plusieurs. Mladzen Petkoza, Josip, Stevo Milokavic, Milojko
4 Vukovic, il y en avait pas mal. Je ne me souviens pas de toutes ces
5 personnes.
6 Q. Vous en avez mentionné deux notamment. Un certain Josip, est-ce que
7 vous vous souvenez de son appartenance ethnique ou sa confession, peut-être
8 ?
9 R. Josip était un Croate.
10 Q. Vous avez mentionné une autre personne, un certain Stevo, je pense.
11 Qu'est-ce que vous pouvez nous dire à son sujet ?
12 R. Il était Serbe. Il était chauffeur à Centrotrans. Il était marié, père
13 de deux enfants.
14 Q. Est-ce que vous savez ce qui s'est passé avec ces deux personnes, avec
15 Josip et Stevo ?
16 R. En conduisant le camion avec leur nourriture, ils se sont fait piéger
17 par une mine et ils sont morts tous les deux.
18 Q. Est-ce que vous savez quelle était l'armée à laquelle ils
19 appartenaient, ces deux personnes, à savoir Josip et Stevo ?
20 R. Ils étaient soldats de l'armée de la Republika Srpska.
21 Q. Merci. Est-ce que vous connaissez un certain Vidoje
22 Andric ?
23 R. Oui, je le connais.
24 M. IVETIC : [interprétation]. Je pense que je dois passer à huis clos
25 partiel pour faire en sorte que les questions que j'ai l'intention de vous
26 poser ne découvrent pas l'identité du présent témoin.
27 M. LE JUGE ROBINSON : [interprétation] Très bien.
28 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Nous sommes en audience à huis clos
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1 [comme interprété].
2 [Audience à huis clos partiel]
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12 [Audience publique]
13 M. IVETIC : [interprétation]
14 Q. Monsieur, vous avez décrit vos rencontres avec Milan Lukic. Est-ce que
15 vous avez la possibilité -- mais attendez, attendez. Est-ce que vous
16 connaissez un certain Sladjan Simic; le cas échéant, vous pourriez nous
17 dire qui est-ce ou qui était-ce.
18 R. Je pense, Sladjan Simic c'était un jeune homme de Bosanska Jagodina.
19 Q. Que faisait-il pendant la guerre ? Quel était son grade, sa fonction ?
20 Enfin, qu'est-ce qu'il faisait ?
21 R. Je ne sais pas vraiment quel était son grade, mais en tout cas, il
22 était à la tête d'un groupe de reconnaissance. C'était un groupe d'une
23 dizaine de personnes.
24 Q. Quand vous avez dit qu'il était à la tête d'un groupe de reconnaisseurs
25 [comme interprété], est-ce que vous pourriez dire à quelle armée
26 appartenait ce groupe, cette unité ?
27 R. A l'armée de la Republika Srpska.
28 Q. Qu'est-ce que vous pourriez nous dire au sujet des gens qui étaient
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1 éventuellement membres de ce groupe de reconnaisseurs [comme interprété] de
2 l'armée à la tête duquel se trouvait Sladjan Simic, de Bosanska Jagodina ?
3 R. Bien, leur mission était de faire de la reconnaissance.
4 Q. Merci, Monsieur. Je souhaite, au nom de la Défense de M. Lukic, vous
5 remercier. Nous n'avons pas d'autres questions à vous poser.
6 M. IVETIC : [interprétation] Le témoin est à la disposition de
7 l'Accusation.
8 Un instant.
9 Monsieur le Président, je suis désolé, j'en ai terminé.
10 M. LE JUGE ROBINSON : [interprétation] Monsieur Groome.
11 M. GROOME : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.
12 Contre-interrogatoire par M. Groome:
13 Q. [interprétation] Monsieur, au nom de l'Accusation, je vais vous poser
14 un certain nombre de questions.
15 M. GROOME : [interprétation] Pourrais-je, Monsieur le Président, demander à
16 ce que nous passions en audience à huis clos partiel.
17 M. LE JUGE ROBINSON : [interprétation] Oui.
18 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Nous sommes en audience à huis clos
19 partiel.
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3 [Audience publique]
4 M. GROOME : [interprétation]
5 Q. Monsieur, dans le résumé et la déclaration que nous avons reçus
6 concernant votre témoignage, on nous a dit que vous alliez parler des
7 Aigles blancs, et je ne crois pas que vous en ayez fait état lors de votre
8 interrogatoire principal. Je vais vous interroger sur des groupes
9 paramilitaires qui se trouvaient autour de Visegrad en 1992.
10 Avez-vous vu des formations paramilitaires dans la ville de Visegrad
11 au printemps ou l'été 1992 ?
12 M. ALARID : [interprétation] Objection. Il n'y a pas de fondement pour
13 cette question sur les groupes paramilitaires.
14 M. LE JUGE ROBINSON : [interprétation] Quel fondement souhaiteriez-vous
15 voir ?
16 M. ALARID : [interprétation] On n'a pas expliqué ce que l'on entendait par
17 paramilitaire.
18 M. LE JUGE ROBINSON : [interprétation] Monsieur le Témoin, comprenez-vous
19 ce que signifie "paramilitaire" ?
20 LE TÉMOIN : [interprétation] Oui, je comprends.
21 M. LE JUGE ROBINSON : [interprétation] Poursuivons alors.
22 Monsieur, la question qui vous a été posée est de savoir si vous avez vu
23 des formations paramilitaires à Visegrad au printemps ou durant l'été de
24 1992.
25 Quelle est votre réponse ?
26 LE TÉMOIN : [interprétation] Personnellement, je ne les ai pas vues, et
27 personnellement je ne connais personne.
28 M. GROOME : [interprétation]
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1 Q. Donc, Monsieur, tel que vous vous êtes décrit, vous nous avez indiqué
2 que vous étiez présent durant toute cette période et que vous avez
3 régulièrement traversé le centre de la ville. Et vous souvenez-vous que
4 durant le printemps et l'été 1992 vous n'avez vu aucune formation
5 paramilitaire à ou aux alentours de Visegrad ?
6 R. Permettez-moi de répéter. Je ne les ai personnellement pas vues.
7 Q. Etes-vous d'accord avec moi pour dire que s'ils avaient été présents,
8 vous auriez pu les voir ?
9 M. ALARID : [interprétation] Ceci invite à la spéculation.
10 R. Je ne sais pas. Je ne peux pas le savoir.
11 M. LE JUGE ROBINSON : [interprétation] Un instant, s'il vous plaît. Il a
12 répondu à la question du conseil de l'Accusation.
13 Monsieur Groome, peut-être souhaiteriez-vous reformuler votre question.
14 M. GROOME : [interprétation]
15 Q. Monsieur, corrigez-moi si je me trompe, mais il me semble que vous avez
16 témoigné en indiquant que si ce n'est sur une base quotidienne, vous avez
17 été néanmoins présent de façon très régulière dans le centre et aux
18 alentours de Visegrad, n'est-ce pas ?
19 R. Pourriez-vous, s'il vous plaît, répéter ?
20 Q. Etiez-vous dans le centre et aux alentours de Visegrad fréquemment
21 durant le printemps et l'été 1992 ?
22 R. Le commandement était en ville. C'est à environ 1 ou 2 kilomètres du
23 centre.
24 Q. Passiez-vous par le centre de la ville lorsque vous rentriez chez vous
25 ?
26 R. Oui.
27 Q. Passiez-vous devant le nouvel hôtel près du vieux pont ?
28 R. Oui.
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1 Q. A quelle fréquence passiez-vous devant le nouvel hôtel ?
2 R. Peut-être un jour sur deux.
3 Q. Si des paramilitaires étaient au nouvel hôtel, pensez-vous que vous les
4 auriez vus ?
5 R. Oui.
6 Q. Je vous ai interrogé sur les formations paramilitaires. Avez-vous vu à
7 un moment quelconque un individu qui ne faisait pas partie des forces de
8 police ou des forces de l'armée régulière, et qui était un individu
9 paramilitaire ?
10 R. Non.
11 Q. Etes-vous allé tous les jours au commandement de Bikavac ?
12 R. Un jour sur deux. C'est la façon dont fonctionnait mon roulement.
13 Q. Le commandement dont vous avez parlé, c'est celui qui se trouvait à
14 l'hôtel à Bikavac, n'est-ce pas ?
15 R. C'est exact.
16 Q. La Chambre a également entendu des témoignages concernant un incendie
17 qui a causé de nombreuses victimes à quelques rues de l'hôtel de Bikavac
18 fin juin. Avez-vous le souvenir d'avoir vu ou entendu quoi que ce soit
19 concernant un tel incendie à Bikavac ?
20 R. Non.
21 Q. Est-il possible que vous ayez entendu ou vu quelque chose, mais que
22 vous ayez oublié depuis ?
23 R. Non.
24 Q. Monsieur, quand vous avez commencé à vous rendre au poste de
25 commandement de Bikavac, serait-il juste de dire qu'il y avait encore de
26 nombreux Musulmans résidant dans la zone de Bikavac ?
27 R. Je ne sais pas s'il y avait un seul Musulman dans la zone de Bikavac à
28 l'époque. Quand Murat a ouvert les vannes du barrage, tous les Musulmans se
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1 sont enfuis de Visegrad.
2 Q. Donc vous dites qu'à l'époque à laquelle vous vous rendiez au poste de
3 commandement de Bikavac, vous n'avez pas vu de familles musulmanes dans la
4 zone de Bikavac ?
5 R. Non.
6 Q. Avez-vous vu des maisons de Musulmans incendiées à
7 Bikavac ?
8 R. Des maisons de Serbes et des maisons de Musulmans étaient incendiées.
9 Q. Durant cette période, avez-vous vu des maisons incendiées dans cette
10 partie de la ville de Bikavac ?
11 R. Oui. Cette année-là, en 1992.
12 Q. Est-ce à la même période durant laquelle vous étiez en fonction à
13 l'hôtel de Bikavac ?
14 R. Je ne me souviens pas très précisément, mais c'était environ à cette
15 période.
16 Q. Serait-il exact de dire que des maisons assez proches du centre de
17 Bikavac étaient détruites par le feu ?
18 R. Il n'y avait pas une seule maison en feu autour du poste de
19 commandement, mais il y en avait en périphérie de la ville.
20 Q. Monsieur, j'aimerais vous interroger sur les circonstances dans
21 lesquelles vous avez été emmené à témoigner dans cette affaire. Qui vous a
22 contacté pour la première fois à propos de ce témoignage ?
23 R. Un monsieur, je crois qu'il s'appelle -- un monsieur qui m'a contacté,
24 je crois qu'il s'appelle Vlado.
25 Q. Monsieur, je vois que vous regardez des notes, il semble s'agir d'un
26 bloc-notes d'hôtel. Est-ce quelque chose que vous vous êtes procuré à La
27 Haye ?
28 R. Oui.
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1 Q. Me permettez-vous de jeter un coup d'œil ?
2 R. Je n'ai rien. Je n'ai fait qu'écrire les noms de quelques personnes.
3 Q. Certes. Mais vous venez de faire référence à des notes sur un bloc-
4 notes d'hôtel. Si ces notes sont liées à cette affaire, j'aimerais avoir
5 l'occasion d'y jeter un coup d'œil.
6 R. Pas de problème.
7 Q. Pourriez-vous les remettre à l'huissier [comme interprété], et avec
8 l'aide d'un interprète je vais profiter de la pause pour regarder ces
9 notes.
10 Monsieur --
11 M. LE JUGE ROBINSON : [interprétation] Pourrions-nous montrer ces notes
12 également à la Défense, puis à la Chambre.
13 M. GROOME : [interprétation]
14 Q. Pendant que ces notes circulent, certes, je ne parle pas votre langue,
15 mais j'ai vu qu'en haut de ces notes figurait le nom d'une personne qui a
16 été évoquée à huis clos, une personne dont vous vous souvenez très bien,
17 bien que les faits soient si anciens. Pourquoi avoir écrit son nom sur ce
18 bloc-notes, compte tenu de cette mémoire exceptionnelle ?
19 R. Je l'ai fait afin de pouvoir l'utiliser, c'est un concept.
20 Q. Pourriez-vous nous expliquer ce que vous entendez par concept ou avoir
21 un concept ?
22 L'INTERPRÈTE : L'interprète se corrige, c'était pour l'utiliser comme
23 rappel.
24 Réponse du témoin : Un aide-mémoire de ce qui s'est passé ces jours-là.
25 M. GROOME : [interprétation]
26 Q. Mais je crois que vous nous avez dit que vous n'aviez pas besoin
27 d'aide-mémoire, n'est-ce pas ?
28 R. Ce que je voulais dire c'est que je n'avais pas besoin d'aide-mémoire
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1 au sens large. Ce n'était rien.
2 Q. Donc vous nous dites ici que vous vous rappelez de ce qui s'est passé
3 presque 17 ans, et la veille de votre déposition vous inscrivez quelque
4 chose sur un bout de papier en guise d'aide-mémoire pour vous rappeler cela
5 pour votre déposition ?
6 R. Oui. Je ne vois pas où est le problème.
7 Q. Mais je vous demande si c'est comme cela que les choses se sont
8 passées, c'est tout. Je ne dis pas que ce n'est pas bien.
9 R. Je ne sais pas. Vous pouvez interpréter cela comme vous voulez.
10 M. LE JUGE ROBINSON : [interprétation] Ecoutez, passons à un autre sujet,
11 Monsieur Groome.
12 M. GROOME : [interprétation] Oui, oui.
13 Q. Monsieur, pourriez-vous nous donner le nom de tous les autres membres
14 de la Défense avec lesquels vous avez eu des contacts avant de venir
15 déposer ici aujourd'hui.
16 R. J'ai rencontré M. Ivetic.
17 Q. Vous l'avez rencontré combien de fois ?
18 R. Je pense que je l'ai rencontré une fois avant de venir à La Haye.
19 Q. Est-ce que vous l'avez rencontré encore une fois après être arrivé à La
20 Haye ?
21 R. Non, non. Je ne l'ai rencontré qu'une seule fois, à Visegrad.
22 Q. Est-ce que vous avez jamais eu des contacts avec un certain Drago ?
23 R. Non.
24 Q. Est-ce que vous avez jamais eu des contacts avec la sœur de Milan
25 Lukic, Draginja ?
26 R. Mais je ne la connais même pas.
27 Q. Est-ce que vous avez jamais eu des contacts avec une certaine Jelena
28 Rasic ?
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1 R. Non. Je ne la connais pas non plus.
2 Q. Je vais vous énumérer un certain nombre de noms pour vous demander si
3 vous connaissez qui que ce soit parmi ces gens.
4 Par exemple, est-ce que vous connaissez Boban Simsic ?
5 R. Oui, je le connais.
6 Q. Qu'est-ce que vous savez à son sujet ?
7 M. ALARID : [interprétation] Objection par rapport à la forme de la
8 question, qui est très vague.
9 M. LE JUGE ROBINSON : [interprétation] Pourriez-vous nous dire ce que vous
10 savez au sujet de Boban Simsic ?
11 Je suis d'accord, Monsieur Groome, pour dire que c'est une question
12 assez vague.
13 M. GROOME : [interprétation] Je vais reformuler la question.
14 M. LE JUGE ROBINSON : [interprétation] Oui.
15 M. GROOME : [interprétation]
16 Q. Comment connaissez-vous Boban Simsic ?
17 R. Je connais son père, sa mère; et je le connaissais depuis qu'il était
18 enfant.
19 Q. Est-ce que vous étiez au courant qu'il était membre des unités
20 paramilitaires ?
21 R. Non, jamais, jamais, Monsieur.
22 Q. Qu'en est-il d'Oliver Krsmanovic, est-ce que vous connaissez cette
23 personne ?
24 R. Non, je ne le connais pas.
25 Q. Dragutin Dragicevic, est-ce que vous le connaissez ?
26 R. Non.
27 Q. Djordje Sevic ?
28 R. Non.
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1 Q. Qu'en est-il de Niko Vujicic ?
2 R. Non.
3 Q. Mitar Vasiljevic ?
4 R. Je le connais.
5 Q. Comment l'avez-vous connu ?
6 R. Il était serveur, mais c'était un ivrogne, excusez-moi l'expression.
7 Q. Monsieur, je vais demander que l'on vous montre la pièce P149.
8 Mais avant de le faire, combien de fois entre la première fois que
9 vous l'avez rencontré, Milan Lukic, et le moment où vous l'avez rencontré
10 pour la dixième fois au mois d'août, à quelle fréquence l'avez-vous vu
11 entre ces deux rencontres-là ?
12 R. Je ne le voyais que très, très rarement.
13 M. GROOME : [interprétation] Je n'ai pas d'autres questions pour ce témoin.
14 Je voudrais tout simplement demander que le témoin reste dans le bâtiment
15 pendant la pause, parce que pendant la pause je voudrais examiner cette
16 feuille avec ces notes et éventuellement, si j'ai des questions par rapport
17 à ce document, je voudrais pouvoir les poser au témoin. Cela étant dit, je
18 n'ai pas besoin de lui poser d'autres questions pour l'instant.
19 M. LE JUGE ROBINSON : [interprétation] Je ne suis pas sûr que je vous ai
20 compris, Monsieur Groome.
21 M. GROOME : [interprétation] Vous savez, le témoin a utilisé un aide-
22 mémoire.
23 M. LE JUGE ROBINSON : [aucune interprétation]
24 M. GROOME : [interprétation] Si jamais j'ai des questions au sujet de cet
25 aide-mémoire, j'aimerais bien pouvoir les lui pose, et sinon je n'ai pas
26 d'autres questions à lui poser.
27 M. LE JUGE ROBINSON : [interprétation] Hm-hm.
28 M. IVETIC : [interprétation] J'ai d'autres questions dans le cadre de
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1 questions additionnelles. Donc on peut prendre la pause maintenant, ensuite
2 je pourrai les poser.
3 M. LE JUGE ROBINSON : [interprétation] Très bien. Donc nous allons prendre
4 une pause et nous allons reprendre nos travaux à 4 heures 40.
5 M. IVETIC : [interprétation] Parfait.
6 M. LE JUGE ROBINSON : [interprétation] Nous avons commencé nos travaux à 3
7 heures 10. Donc 4 heures 40. Monsieur Ivetic, vous pouvez y aller.
8 M. IVETIC : [interprétation] Très bien, Monsieur le Président.
9 Nouvel interrogatoire par M. Ivetic :
10 Q. [interprétation] On vous a posé des questions au sujet des contacts que
11 vous avez eus avec l'équipe de la Défense; et vous avez dit que vous m'avez
12 rencontré une seule fois à Visegrad. Je ne sais pas si c'est un problème de
13 traduction, mais est-ce que vous vous souvenez des réunions que nous avons
14 eues dans un hôtel quand la section chargée d'aide aux témoins et aux
15 victimes était présente ? Je parle de cette rencontre qui a eue lieu dans
16 un hôtel à La Haye.
17 R. Oui, oui, je me souviens de cela.
18 Q. Bien. Est-ce que vous pouvez dire aux Juges où nous nous sommes
19 rencontrés ce matin et s'il y avait une autre personne de présente
20 appartenant à cette section d'aide aux témoins et aux victimes et, le cas
21 échéant, éventuellement, quel est le nom de cette personne. Donc ce
22 monsieur, il vous a laissé utiliser son téléphone pour appeler chez vous.
23 R. Nous, on était assis complètement à l'autre bout.
24 Q. Oui, mais ce monsieur était présent dans la chambre avec nous, n'est-ce
25 pas; est-ce exact ?
26 R. Oui.
27 Q. Ce sont toutes les questions que j'avais dans le cadre des questions
28 additionnelles. Je vous remercie au nom de Milan Lukic de m'avoir donné la
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1 possibilité de poser les questions. Je suis prêt à interroger mon prochain
2 témoin.
3 M. LE JUGE ROBINSON : [interprétation] Ce que je voudrais faire maintenant
4 c'est de prendre la pause à présent de sorte à vous permettre d'examiner ce
5 document. Ensuite, je m'attends à ce que vous nous disiez pendant la pause
6 si vous avez d'autres questions à poser à ce témoin, et dans ce cas-là, le
7 témoin va revenir après la pause.
8 Sinon, on va prendre le prochain témoin.
9 M. GROOME : [interprétation] Très bien, Monsieur le Président.
10 M. LE JUGE ROBINSON : [interprétation] D'accord, on va procéder comme cela.
11 --- L'audience est suspendue à 16 heures 25.
12 --- L'audience est reprise à 16 heures 53.
13 M. LE JUGE ROBINSON : [interprétation] Monsieur Groome, si j'ai bien
14 compris, vous avez quelques questions à poser au témoin suite à votre
15 examen de ce pense-bête.
16 M. GROOME : [interprétation] Oui, effectivement. J'ai une traduction, mais
17 vraiment c'est un projet que j'ai pu obtenir avec l'aide de mes
18 assistantes. Suite à cela, je voudrais demander quelques questions, et je
19 vais demander d'ailleurs que vous receviez tous un exemplaire de ce projet
20 de traduction.
21 Contre-interrogatoire supplémentaire par M. Groome :
22 Q. [interprétation] Monsieur, pendant que l'on distribue tout cela, est-ce
23 que vous pouvez nous dire à quel moment vous avez écrit ce qui figure sur
24 ce document ? Est-ce que vous avez entendu la question ?
25 R. Aujourd'hui, une heure avant de venir déposer.
26 Q. Est-ce que vous étiez avec qui que ce soit au moment où vous avez écrit
27 cela ?
28 R. Non.
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1 Q. Je vais demander que l'on vous rende une photocopie de ce document, et
2 je vais demander aussi que l'original soit versé en tant que pièce à
3 conviction du Procureur.
4 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] En tant que pièce P244 sous pli scellé,
5 Monsieur le Président.
6 M. GROOME : [interprétation]
7 Q. La première question que je dois vous poser concerne les deux noms que
8 vous avez écrits en haut à gauche de ce papier. Ai-je besoin de dire que
9 ces deux personnes sont décédées au jour d'aujourd'hui ?
10 R. Non, elles ne sont pas décédées. Elles se sont fait tuer.
11 Q. Mais au jour d'aujourd'hui, ces deux personnes ne sont plus vivantes.
12 Elles sont décédées toutes les deux, n'est-ce pas ?
13 R. Oui.
14 Q. M. Ivetic a discuté de ces deux personnes avec vous à huis clos
15 partiel. Si je vous posais quelques questions au sujet de ces personnes
16 maintenant en audience publique, est-ce que vous pensez que ceci mettrait
17 en danger de quelque façon que ce soit la protection de votre identité ici
18 ?
19 M. ALARID : [interprétation] Objection, parce que ceci exige du témoin de
20 se livrer à des hypothèses. De toute façon, je demande que l'on passe à
21 huis clos partiel.
22 M. LE JUGE ROBINSON : [interprétation] Bien, M. Alarid demande par excès de
23 précaution de passer à huis clos partiel, je suis plutôt d'accord.
24 M. GROOME : [interprétation] Je voudrais demander quand même qu'on
25 m'entende à ce sujet, parce que c'est quelque chose qui est très important
26 pour la nature publique de ce procès. Ce sont des hommes qui sont morts
27 depuis plus de 15 ans, et s'il y a un problème quelconque par rapport à la
28 sécurité du témoin et par rapport à son identité, évidemment que je n'ai
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1 rien contre l'audience publique à huis clos partiel.
2 M. ALARID : [interprétation] Mais comment le témoin peut-il savoir ? Il
3 n'est pas en position de savoir. Le seul fait qu'il connaît quelqu'un peut
4 compromettre son statut de témoin protégé, et il ne peut pas le savoir à
5 l'avance. Je demande par excès de précaution de passer à huis clos partiel.
6 M. GROOME : [interprétation] Je ne veux pas lui poser des questions
7 concernant ces contacts précis ou bien la raison de la mort de la personne.
8 M. LE JUGE ROBINSON : [interprétation] D'accord. Vous commencez à revoir.
9 M. GROOME : [interprétation]
10 Q. Tout ce que je voudrais savoir, tout d'abord, si je vous posais des
11 questions au sujet de ces deux personnes en audience publique, est-ce que
12 vous pensez que ce fait même compromette de quelque façon que ce soit votre
13 sentiment de sécurité, ou bien vous exposerait à une identification de la
14 part du public ?
15 R. Oui, je le pense.
16 M. GROOME : [interprétation] Dans ce cas-là, je vais demander qu'on passe à
17 huis clos partiel.
18 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Nous sommes à huis clos partiel,
19 Monsieur le Président.
20 [Audience à huis clos partiel]
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26 [Audience publique]
27 M. GROOME : [interprétation]
28 Q. Monsieur, je veux vous demander d'examiner la photocopie de cette note
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1 que vous avez apportée avec vous pour rafraîchir votre mémoire, et je
2 voudrais vous demander de lire ce qui est écrit juste à côté de deux noms
3 dont on vient de parler à huis clos partiel.
4 R. Vous voulez que je lise tout ce qui est écrit là ?
5 Q. Non. Je voudrais que vous lisiez la première ligne en haut, à droite,
6 qui commence par : "J'ai rencontré Milan."
7 R. Non. J'ai fait connaissance de Milan avec les deux, avec ces deux-là.
8 Q. Dans cette note qu'on peut lire, c'est que vous avez fait connaissance
9 de Milan en présence de ces deux autres. Mais moi, ce que j'ai compris,
10 enfin, ce que vous avez dit pendant votre interrogatoire principal, c'est
11 que les deux autres vous ont présenté Milan. Alors que là, je n'ai pas
12 l'impression que c'est la même chose.
13 R. J'ai été présenté à Milan par ces deux-là.
14 M. GROOME : [interprétation] Merci aux interprètes.
15 Q. Donc vous aviez besoin d'un aide-mémoire, un pense-bête pour vous
16 rappeler les noms des deux personnes en compagnie de qui vous avez
17 rencontré Milan pour la première fois, et vous aviez besoin de cela juste
18 avant de venir déposer ?
19 R. Peut-être que oui.
20 Q. Donnez-nous la lecture de noms, c'est ce qui l'intéresse le plus. Milo
21 Bozic, ça commence par Milo Bozic.
22 R. Nedeljko et Joksimovic --
23 Q. Pourriez-vous répéter ?
24 R. Joksimovic, Timotije; Gogic, Nedeljko; et Bozic, Mile. Ils viennent
25 tous du même village. Je ne sais pas s'ils étaient ensemble. De toute façon
26 --
27 Q. Vous avez besoin d'écrire leurs noms pour vous rappeler que c'était
28 bien ça les personnes auxquelles vous avez donné du sucre et du café, et
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1 vous aviez besoin de le faire quelques heures avant de venir déposer ?
2 R. Non. J'étais pas obligé de le faire, mais bon. C'était juste pour m'en
3 rappeler.
4 Q. Bien. Pourriez-vous nous lire la ligne qui commence par "Au mois
5 d'août."
6 Donnez-nous la lecture de cette ligne-là, s'il vous plaît.
7 R. "Il était à l'armée après avec Sladjan Simic alors qu'au mois d'août,
8 il était à Jelasice. C'est là où des citoyens se sont fait tuer, à
9 Jelasice.
10 Q. Monsieur, je vais demander à Mme l'Huissière de vous donner un stylo et
11 je vais vous demander d'écrire exactement la même phrase, de la recopier
12 quelque part sur la photocopie de ce document.
13 M. ALARID : [interprétation] Objection. Quelle est la pertinence de cela ?
14 M. LE JUGE ROBINSON : [interprétation] Monsieur Groome.
15 [La Chambre de première instance se concerte]
16 M. LE JUGE ROBINSON : [interprétation] Quelle est vraiment la nature de
17 votre objection, Monsieur Alarid ?
18 M. ALARID : [interprétation] Eh bien, par rapport à la pertinence. Pourquoi
19 il fait cela ? Pourquoi il lui demande cela ?
20 [La Chambre de première instance se concerte]
21 M. LE JUGE ROBINSON : [interprétation] Je vais demander au témoin de
22 l'écrire.
23 M. GROOME : [interprétation]
24 Q. Est-ce que vous pourriez quelque part où il n'y a rien d'écrit recopier
25 cette ligne, à savoir : "J'ai cherché quelqu'un qui faisait partie de la
26 police de réserve."
27 R. [Le témoin s'exécute]
28 Q. Merci. Est-ce que je peux regarder cela rapidement, s'il vous plaît ?
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1 M. LE JUGE ROBINSON : [interprétation] Ensuite, veuillez le communiquer aux
2 Juges et au conseil de la Défense.
3 M. GROOME : [interprétation]
4 Q. Monsieur, je vous dis directement que vous ne vous souvenez absolument
5 pas des événements dont vous avez déposé parce qu'ils ne se sont jamais
6 produits. C'est une pure invention et vous aviez besoin de prendre avec
7 vous ici ce pense-bête pour vous rappeler de tout ce que vous deviez dire
8 parce qu'il s'agit là d'une invention pure et simple.
9 R. Mais ce n'est pas vrai. Vous ne savez pas comment c'était pour moi à
10 l'époque. Ce que j'ai entendu de mes oreilles, ce que j'ai vu de mes yeux,
11 je le dis.
12 Q. Je n'ai pas d'autres questions.
13 M. LE JUGE ROBINSON : [interprétation] Bien.
14 M. GROOME : [interprétation] Je voudrais verser ce document également en
15 tant que pièce à conviction.
16 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Il s'agit de la pièce P245, versée sous
17 pli scellé.
18 M. LE JUGE ROBINSON : [interprétation] Monsieur Ivetic, est-ce que vous
19 avez des questions à poser ?
20 M. IVETIC : [interprétation] Non, Monsieur le Président. Nous avons pas de
21 questions. Je remercie le témoin à nouveau au nom de Milan Lukic.
22 M. LE JUGE ROBINSON : [interprétation] Très bien.
23 Monsieur le Témoin, avec ceci se termine votre déposition. Nous vous
24 remercions d'être venu déposer ici et vous êtes libre de quitter ce
25 prétoire à présent.
26 LE TÉMOIN : [interprétation] Je vous remercie moi aussi.
27 [Le témoin quitte le prétoire]
28 M. LE JUGE ROBINSON : [interprétation] Quel sera le témoin suivant ?
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1 M. IVETIC : [interprétation] Ça devrait être le témoin MLD9.
2 Mme SARTORIO : [interprétation] Vous voulez dire 19.
3 M. IVETIC : [interprétation] Je pense qu'il se présente à la fois sous le
4 numéro 9 et sous le numéro 19. Il doit recevoir des mesures de protection.
5 Nous avons communiqué sa déclaration préalable en le qualifiant de témoin
6 au point 9.
7 [Le conseil de la Défense se concerte]
8 M. LE JUGE ROBINSON : [interprétation] Est-ce que cela est clair ? Est-ce
9 que nous savons qui est le témoin qui sera cité à la barre, Madame la
10 Greffière ?
11 [La Chambre de première instance et le Greffière se concertent]
12 M. LE JUGE ROBINSON : [interprétation] Il semblerait qu'il s'agisse du même
13 témoin.
14 [Le conseil de l'Accusation se concerte]
15 M. GROOME : [interprétation] En attendant, pour qu'il n'y ait pas
16 d'hésitation lorsque nous viendrons à présenter nos réquisitoires et nos
17 plaidoiries, je demanderais à Me Ivetic de préciser ce que je trouve dans
18 son écriture du 7 janvier 2009. Son nom de famille commence par un K, et le
19 pseudonyme attribué est MLD19. Est-ce que c'est la même personne que celle
20 que nous attendons à présent ?
21 [La Chambre de première instance et la Greffière se concertent]
22 M. LE JUGE ROBINSON : [interprétation] Maître Ivetic, est-ce que vous
23 pouvez préciser cela ?
24 M. IVETIC : [interprétation] Je le ferais à huis clos partiel, s'il vous
25 plaît.
26 M. LE JUGE ROBINSON : [interprétation] Passons à huis clos partiel.
27 Veuillez vous installer, Monsieur le Témoin, en attendant.
28 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Nous sommes à huis clos partiel.
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23 [Audience publique]
24 LE TÉMOIN : [interprétation] Je déclare solennellement que je dirais la
25 vérité, toute la vérité, rien que la vérité.
26 LE TÉMOIN : TÉMOIN MLD19 [Assermenté]
27 [Le témoin répond par l'interprète]
28 M. LE JUGE ROBINSON : [interprétation] Oui, Maître Ivetic, vous avez la
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1 parole.
2 M. IVETIC : [interprétation] Je vous remercie, Monsieur le Président,
3 Madame, Monsieur le Juge.
4 Interrogatoire principal par M. Ivetic :
5 Q. [interprétation] Bonjour, Monsieur. Je suis Dan Ivetic. Je vous poserai
6 des questions au nom de Milan Lukic. Je suis son Défenseur. Je m'adresserai
7 à vous en vous appelant MLD19, et vous allez bénéficier des mesures de
8 protection qui vous ont été accordées. Pour commencer, je vais demander
9 qu'une feuille vous soit remise par l'huissière. Je vous invite à vérifier
10 l'exactitude des renseignements personnels vous concernant qui figurent sur
11 cette feuille.
12 [La Chambre de première instance se concerte]
13 M. LE JUGE ROBINSON : [interprétation] Oui, Maître Ivetic.
14 M. IVETIC : [interprétation]
15 Q. Monsieur, examinez, s'il vous plaît, le contenu de la feuille
16 comportant le pseudonyme que vous avez sous les yeux, et confirmez-nous si
17 les renseignements personnels vous concernant sont bien exacts.
18 R. Je confirme, ces renseignements sont exacts.
19 Q. C'est pour cela que je vais vous demander de signer ce document; et je
20 vais demander que ceci soit versé au dossier sous pli scellé. Veuillez
21 attribuer la prochaine cote disponible pour la Défense.
22 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Il s'agit de la pièce 1D11 sous pli
23 scellé.
24 M. IVETIC : [interprétation]
25 Q. Monsieur, je vais vous demander de nous dire votre appartenance
26 ethnique, s'il vous plaît.
27 R. Je suis Serbe.
28 Q. Puis sans entrer en détails qui pourraient révéler votre identité, pour
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1 le compte rendu d'audience, pourriez-vous nous dire dans quelle
2 municipalité vous résidez au jour d'aujourd'hui ?
3 R. Je réside dans la municipalité de Visegrad.
4 Q. Où vous résidiez, dans quelle municipalité, en 1992 ?
5 R. Dans la municipalité d'Uzice.
6 M. IVETIC : [interprétation] Maintenant on va poser quelques questions
7 personnelles. Je demanderais que l'on passe à huis clos partiel.
8 M. LE JUGE ROBINSON : [interprétation] Oui.
9 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Nous sommes à huis clos partiel.
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2 [Audience publique]
3 M. IVETIC : [interprétation] Merci, Madame la Greffière.
4 Q. Maintenant, je vais vous demander de vous concentrer sur le début des
5 tensions en Bosnie-Herzégovine. Est-ce que vous avez été mobilisé; et le
6 cas échéant, est-ce que vous pouvez nous donner quelques détails concernant
7 votre mobilisation ?
8 R. Oui, j'ai été réquisitionné avec mon camion, le camion qui
9 m'appartenait. C'est l'armée de l'ex-Yougoslavie qui avait réquisitionné
10 mon camion pour transporter de la marchandise, parce qu'il y avait des
11 extrémistes qui avaient détruit des tunnels et des routes, donc c'était pas
12 possible de passer, de nettoyer tout cela, et donc ils ont réquisitionné
13 mon véhicule, les gens qui avaient des camions à Visegrad, pour déblayer
14 tout cela, la route.
15 Q. Vous dites que vous avez été employé là pour déblayer la route. Qu'est-
16 ce que vous faisiez exactement, concrètement ?
17 R. On était à la frontière même de la Serbie, Dobrun. La route était
18 effondrée, les tunnels avaient été minés par des extrémistes inconnus qui
19 avaient placé des engins explosifs dans le tunnel, donc ils avaient détruit
20 ce tunnel.
21 Q. Vous dites que l'armée a réquisitionné votre camion et vous d'ailleurs
22 et ainsi que les autres camionneurs de Visegrad. Mais est-ce qu'à l'époque
23 vous travailliez à Visegrad ? Est-ce que c'est là que vous résidiez, que
24 vous travailliez ?
25 R. Non. On y allait de temps en temps parce qu'on était tout près. Mais on
26 allait de temps en temps à la caserne, là où ils dormaient et ça se
27 trouvait à Kremna. Et quand on faisait cela, on empruntait le véhicule de
28 l'armée.
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1 Q. Quel type de plaques d'immatriculation il y avait sur votre camion à
2 l'époque ?
3 R. GZ. En fait, c'était des plaques d'immatriculation civiles.
4 Q. Est-ce que cela correspond à une république ou à un endroit spécifique
5 dans l'ex-Yougoslavie ?
6 R. Visegrad n'avait pas sa propre plaque d'immatriculation, mais les
7 véhicules de Visegrad portaient la plaque d'immatriculation de Gorazde.
8 C'est pour cela qu'on a ce GZ avec un signe diacritique sur le Z.
9 Q. Est-ce que vous êtes restés mobilisés, engagés de la sorte dans l'armée
10 yougoslave ou pour l'armée de Yougoslavie pendant tout le conflit, ou bien
11 est-ce que cela changeait à un moment donné ?
12 R. On est resté réquisitionné, engagé comme cela au cours du premier mois
13 du conflit. Cela a duré à peu près jusqu'au 16 mai, et c'est à ce moment-là
14 que l'armée a quitté le territoire de la Bosnie-Herzégovine.
15 Q. J'attends la traduction.
16 Donc qu'est-ce que vous avez fait à partir du moment où l'armée a
17 quitté le territoire de Bosnie-Herzégovine ?
18 R. Je suis allé m'installer en Serbie pour vivre là-bas, car la sécurité
19 n'était plus garantie en Bosnie. On ne savait plus qui était au pouvoir ni
20 ce qui était en train de se produire dans cette république, dans cette
21 ville où je vivais à l'époque.
22 Q. Vous dites que vous êtes parti vous installer en Serbie. Vous êtes
23 parti tout seul ou -- comment vous avez fait, comment est-ce que vous êtes
24 parti déménager en Serbie ?
25 R. Je suis parti avec ma famille. J'ai pris mes affaires, j'ai loué un
26 appartement à Uzice et c'est là que je me suis installé avec ma femme et
27 mes enfants.
28 Q. Très bien. Qu'est-il advenu de votre camion ? Il est resté à Visegrad ?
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1 R. Non, non. Le camion, je l'ai pris avec moi, et en Serbie j'ai continué
2 de travailler. C'était l'ancienne Yougoslavie, j'avais un certain nombre de
3 contrats avec des entreprises pour qui je me chargeais de transport ou de
4 livraison. Et j'ai continué d'exercer mon activité à Uzice.
5 M. IVETIC : [interprétation] Monsieur le Président, je pense que nous
6 allons devoir passer à huis clos partiel pour les quelques questions qui
7 sont devant moi, parce que je ne souhaite pas révéler l'identité du témoin.
8 M. LE JUGE ROBINSON : [interprétation] Très bien.
9 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Nous sommes à huis clos partiel.
10 [Audience à huis clos partiel]
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14 [Audience publique]
15 M. IVETIC : [interprétation]
16 Q. Monsieur, pendant que vous viviez à Uzice en 1992, est-ce que vous avez
17 rencontré à un moment donné Milan Lukic pendant cette période-là, pendant
18 la guerre ?
19 R. Oui. Deux hommes sont venus. L'un de ces deux était Milan Lukic, il
20 s'est présenté. Et l'autre c'était un policier. Les deux étaient en
21 uniforme et ils avaient des pistolets, des matraques et des uniformes bleus
22 de camouflage, des couvre-chefs, des insignes, des chevrons à l'épaule.
23 Ils sont venus devant mon appartement. Le premier je le connaissais.
24 Il s'appelait Vidoje Andric, et l'autre c'était M. Milan Lukic, qui s'est
25 présenté comme tel et c'est la première fois que je l'ai rencontré. Je ne
26 l'avais pas connu auparavant. Ils ont demandé --
27 Q. Oui, je vous en prie. Poursuivez.
28 R. Ils m'ont demandé de revenir en Bosnie, parce qu'à ce moment-là une
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1 sorte de mobilisation avait déjà commencé là-bas. Une mobilisation pour les
2 besoins de la guerre. Ils m'ont dit qu'un certain commandant, Tomic, qu'il
3 avait envoyé des instructions pour qu'ils me fassent venir à Visegrad.
4 Q. Vous souvenez-vous la période ou la date où cette rencontre s'est
5 produite ?
6 R. C'était à peu près au mois de juin, vers les 20, 22 juin, me semble-t-
7 il. Je me souviens de cette date parce que le 13 juin le mari de ma
8 marraine a été tué et je sais que c'est sept ou dix jours plus tard à peu
9 près.
10 M. IVETIC : [interprétation] J'aurais besoin que nous revenions à huis clos
11 partiel pour ne pas identifier ces personnes.
12 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Nous sommes à huis clos partiel.
13 [Audience à huis clos partiel]
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17 [Audience publique]
18 M. IVETIC : [interprétation] Je vous remercie.
19 Q. Vous nous avez déjà décrit, Monsieur le Témoin, les uniformes que
20 portaient ces individus. Est-ce que vous avez eu l'occasion de voir le
21 véhicule à bord duquel ils sont arrivés ?
22 R. Je n'ai pas vu leur voiture. C'est une rue où il y a un grand nombre de
23 voitures, je n'ai donc pas pu identifier celle qu'ils ont utilisée pour y
24 arriver.
25 Q. Lorsqu'ils sont venus vous voir chez vous à Uzice en 1992, est-ce que
26 vous étiez au courant du fait qu'il y avait des mobilisations qui étaient
27 en cours à Visegrad ?
28 R. En fait, je n'étais pas au courant. Je pensais que c'était terminé. Je
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1 me disais que la guerre était terminée, que l'armée s'était retirée. Voilà,
2 je ne pensais pas que ce conflit allait se poursuivre, et cetera.
3 Q. MM. Andric et Lukic, est-ce qu'ils vous ont forcé à reprendre la route
4 de Visegrad avec eux à ce moment-là ?
5 R. Puisque Andric c'est quelqu'un que je connaissais, il n'a pas vraiment
6 insisté pour que je revienne à Visegrad.
7 Q. Mais quelle est la réponse que vous leur avez donnée pour ce qui est de
8 la mobilisation ?
9 R. Je leur ai dit que j'avais des contrats en cours, qu'il fallait que je
10 respecte des délais, que je m'étais engagé à faire un certain nombre de
11 choses pour différentes entreprises, et que tant que je n'ai pas terminé
12 cela, que j'étais prêt à leur verser des indemnités mais que je ne pouvais
13 pas partir avant que ce soit terminé.
14 Q. En réalité, que s'est-il passé ? Etes-vous revenu à Visegrad à un
15 moment quelconque pour vous conformer à l'appel à la mobilisation ?
16 R. Je ne l'ai pas fait cette année-là.
17 Q. Etes-vous jamais revenu pour quelque raison que ce soit à Visegrad
18 après la guerre ?
19 R. Je suis retourné à Visegrad, car en Serbie les conditions n'étaient
20 plus réunies pour qu'on puisse y vivre car il y a eu la guerre. On nous a
21 renvoyés dans nos localités respectives.
22 Q. A quel moment est-ce que vous êtes revenu; vous en souvenez-vous ?
23 Après la guerre, vous êtes revenu à Visegrad à quel moment : vous vous
24 rappelez le mois, la saison, l'année ?
25 R. C'était en 1994. Au début de l'année 1994.
26 Q. A partir de 1994, vous êtes resté à Visegrad ?
27 R. Oui. Je suis resté à Visegrad.
28 Q. Depuis votre retour à Visegrad; donc à partir de l'année 1994. A un
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1 moment quelconque, est-ce que vous avez jamais revu l'homme qui s'est
2 présenté comme étant Milan Lukic lorsqu'il est venu vous voir en la
3 compagnie de Vidoje Andric ?
4 R. Je ne le voyais pas, parce que je travaillais à réparer des chemins
5 dans les bois, dans les forêts. J'étais engagé par l'armée pour travailler
6 avec ces engins de terrassement pour réparer ces chemins, ces voies. Donc
7 je n'étais pas en contact avec ces gens-là. On travaillait toute la journée
8 jusqu'au soir, on passait la nuit soit chez soi, soit à la caserne, puis je
9 n'ai pas eu l'occasion de le revoir.
10 Q. Après la guerre ? Avez-vous jamais eu l'occasion de revoir Milan Lukic
11 après la guerre ?
12 R. Oui. Je suis venu travailler pour son père qui venait d'acheter une
13 maison, et j'ai utilisé mes engins pour creuser le terrain pour construire
14 un garage et j'ai transporté la terre pour eux. C'est à ce moment-là que je
15 l'ai vu.
16 Q. Où est située la maison de son père ?
17 R. C'était à peu près à 600 ou 700 mètres du nouveau pont sur la Drina.
18 Q. A peu près à quel moment est-ce que cela s'est produit dans le temps,
19 est-ce que vous pouvez le situer dans le temps ?
20 R. A peu près en 1996.
21 Q. A l'exception de cette visite durant la guerre, puis de ces travaux
22 réalisés dans la maison du père de Milan Lukic, avez-vous vu Milan Lukic à
23 une autre occasion ?
24 R. Oui. Il était propriétaire d'un café dans lequel je me rendais parfois.
25 Q. Pour le compte rendu, pourriez-vous nous dire où se trouvait ce café
26 qu'il gérait ?
27 R. Dans le centre-ville, près du bâtiment de la municipalité, à environ
28 100 ou 200 mètres.
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1 Q. Merci, Monsieur, pour votre temps. Je n'ai pas d'autres questions à
2 vous poser.
3 M. IVETIC : [interprétation] Monsieur le Président, nous avons terminé
4 l'interrogatoire principal.
5 M. LE JUGE ROBINSON : [interprétation] Madame Sartorio.
6 Mme SARTORIO : [interprétation] Oui.
7 Contre-interrogatoire par Mme Sartorio :
8 Q. [interprétation] Monsieur, je représente l'Accusation, et j'aimerais
9 vous poser un certain nombre de questions.
10 Quand avez-vous été contacté par l'équipe de la Défense de Milan
11 Lukic quant à ce témoignage ?
12 R. L'été dernier.
13 Q. Vous souvenez-vous du nom de la ou des personnes qui vous ont contacté
14 pour la première fois ?
15 R. Je ne me souviens pas des noms.
16 Q. Y avait-il plus d'une personne; et où vous êtes-vous
17 réunis ?
18 R. Nous nous sommes rencontrés à Visegrad. Il n'y avait qu'une personne.
19 Je crois que son nom était Boris.
20 M. ALARID : [interprétation] Une remarque concernant la forme des
21 questions.
22 M. LE JUGE ROBINSON : [interprétation] Madame Sartorio.
23 Mme SARTORIO : [interprétation] Je pense que ce sont des questions
24 classiques en contre-interrogatoire.
25 M. LE JUGE ROBINSON : [interprétation] Je serais d'accord, oui.
26 M. ALARID : [interprétation] Effectivement, je ne conteste pas qu'il
27 s'agisse de questions classiques.
28 M. LE JUGE ROBINSON : [aucune interprétation]
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1 Mme SARTORIO : [interprétation]
2 Q. Donc lorsque vous vous êtes rencontrés à Visegrad, où cette rencontre
3 a-t-elle eu lieu ? Chez quelqu'un, dans un café ? La personne que vous avez
4 rencontrée était-elle un homme ou une femme ?
5 R. Un homme dont le nom est Boris, comme je l'ai dit. Nous nous sommes
6 rencontrés dans la cour d'un hôtel de Visegrad.
7 Q. Est-ce à cette occasion que vous avez fait une déclaration, une
8 déclaration écrite ?
9 R. Non, c'est lors de sa visite suivante, pas le premier jour.
10 Q. Avez-vous rédigé vous-même cette déclaration; ou a-t-elle été rédigée
11 pour vous ?
12 R. Je l'ai rédigée moi-même.
13 Q. Vous avez dit à la Défense dans cette déclaration tout ce sur quoi vous
14 alliez témoigner, n'est-ce pas ?
15 M. IVETIC : [interprétation] Objection. Il s'agit d'une caractérisation
16 juridique de ce sur quoi le témoin va témoigner. Je pense que la question
17 n'est pas correcte.
18 Mme SARTORIO : [interprétation] Je vais reformuler la question.
19 Q. Monsieur, avez-vous dit à cette personne qui est venue vous voir que
20 vous alliez témoigner du bon comportement et des bonnes intentions de Milan
21 Lukic ?
22 R. On ne m'a rien dit du comportement et des intentions de Milan Lukic ou
23 de ce qu'ils souhaitaient savoir sur ce sujet. On n'a parlé que de ma bonne
24 volonté pour témoigner.
25 Q. La question que je vous ai posée est de savoir si vous leur avez dit
26 que vous feriez état du bon comportement et des bonnes intentions de Milan
27 Lukic ? Le leur avez-vous dit ?
28 M. ALARID : [interprétation] Objection quant à la pertinence. Manque de
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1 fondement.
2 LE TÉMOIN : [interprétation] Non.
3 Mme SARTORIO : [interprétation]
4 Q. Avez-vous dit que vous alliez témoigner sur l'intimidation et des
5 actions des autorités bosniaques contre les témoins de la Défense qui
6 devaient signer des déclarations ? Leur avez-vous dit que vous témoigneriez
7 sur ce sujet ?
8 M. ALARID : [interprétation] Pourrions-nous passer à huis clos partiel.
9 M. LE JUGE ROBINSON : [interprétation] Oui.
10 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Nous sommes à huis clos partiel,
11 Monsieur le Président.
12 [Audience à huis clos partiel] [Confidentialité levée par une ordonnance de la Chambre]
13 M. ALARID : [interprétation] Je comprends les questions posées par Mme
14 Sartorio. J'aimerais rappeler que nous avions communiqué notre liste 65 ter
15 avant de rencontrer ce témoin. C'est donc simplement après avoir rencontré
16 le témoin lui-même que nous avons pu voir ce sur quoi il témoignerait.
17 Je pense que ces questions sont posées sans fondement, qu'elles sont
18 suggestives.
19 M. LE JUGE ROBINSON : [interprétation] Reprenons, Madame. Voyons si le
20 témoin peut répondre à votre question, et avançons, s'il vous plaît.
21 Mme SARTORIO : [interprétation] Oui, Monsieur le Président. Pourrions-nous
22 repasser en audience publique.
23 M. LE JUGE ROBINSON : [interprétation] Oui.
24 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Nous sommes en audience publique.
25 [Audience publique]
26 Mme SARTORIO : [interprétation]
27 Q. Monsieur, vous souvenez-vous de ma dernière question ?
28 R. Oui, je m'en souviens, mais je ne saurais définir votre question.
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1 Quelle était votre question ? Est-ce que je suis censé parler de son bon et
2 de son mauvais comportement ? Je n'avais aucun moyen de savoir ce qu'il
3 avait fait, que ce soit bien ou mal, donc on ne pouvait pas s'attendre à ce
4 que je témoigne sur ce sujet.
5 Q. Très bien. Alors je vais vous poser une autre question, écoutez
6 attentivement.
7 Avez-vous dit à la personne que vous avez rencontrée, qui représentait la
8 Défense, que vous pourriez témoigner sur des intimidations et des actions
9 des autorités bosniaques à l'encontre de témoins de la Défense qui devaient
10 être entendus et signer les déclarations ? Le leur avez-vous dit ?
11 R. Non.
12 Q. Encore une question du même type, ensuite je passerai à autre chose.
13 Monsieur, avez-vous dit à un moment quelconque à un membre de la Défense
14 que vous pouviez témoigner sur le fait que Milan Lukic avait sauvé la vie
15 de la fille de Behija Zukic ?
16 R. Je n'ai jamais dit ça.
17 Q. J'aimerais vous poser un certain nombre de questions sur Uzice, là où
18 vous viviez en 1992, n'est-ce pas ?
19 R. C'est exact.
20 Q. Je crois que vous avez dit dans le cadre de l'interrogatoire principal
21 que vous êtes allé en Serbie le 16 mai, du fait du conflit en cours. Est-ce
22 le souvenir que vous avez de votre témoignage ?
23 R. Oui. Le 16 mai, l'armée yougoslave est partie et je suis parti dans ce
24 cadre dans ce convoi. J'ai quitté la Bosnie-Herzégovine.
25 Q. Quelle est la distance entre Uzice où vous viviez et la ville de
26 Visegrad ?
27 R. Soixante-dix-sept kilomètres.
28 Q. Avez-vous été surpris de voir que deux hommes se sont présentés à votre
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1 porte pour vous demander de retourner à Visegrad pour y être mobilisé ?
2 R. Oui. Je n'avais pas été impliqué dans le conflit, c'est la raison pour
3 laquelle j'avais quitté la Bosnie-Herzégovine.
4 Q. Et de fait, vous n'êtes pas retourné à Visegrad avec ces deux hommes,
5 n'est-ce pas ?
6 R. Non.
7 Q. Je crois que vous avez témoigné en disant que vous aviez ensuite revu
8 Milan Lukic, longtemps après la guerre, je paraphrase, 1994, n'est-ce pas ?
9 R. Oui, lorsque je suis entré d'Uzice.
10 Q. Donc la seule fois à l'occasion de laquelle vous avez vu Milan Lukic
11 durant la guerre c'est lorsqu'il est venu chez vous, comme vous l'avez
12 indiqué dans votre témoignage, n'est-ce pas ?
13 R. Oui, oui.
14 Q. Avez-vous un lien de parenté avec Milan Lukic ou Sredoje Lukic ?
15 M. CEPIC : [interprétation] Excusez-moi, objection.
16 M. LE JUGE ROBINSON : [interprétation] Maître Cepic.
17 M. CEPIC : [interprétation] Je ne vois pas de fondement à cette question.
18 Ça n'a pas été mentionné dans l'interrogatoire direct, il n'a été fait
19 aucune référence à mon client. Merci.
20 M. LE JUGE ROBINSON : [interprétation] Il me semble que ceci a déjà été
21 évoqué, n'est-ce pas ? Nous avons déjà traité de ce fondement. Je ne vois
22 rien d'inadapté à cette question.
23 Mme SARTORIO : [interprétation] Je crois que le témoin a répondu non, qu'il
24 n'avait aucun lien de parenté avec Milan Lukic ou Sredoje Lukic.
25 Q. Est-ce votre réponse ?
26 R. C'est ça, je n'ai pas de lien de parenté avec l'un ou l'autre.
27 Q. Savez-vous qui est Sredoje Lukic ?
28 R. Je ne sais rien de lui.
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3 M. CEPIC : [interprétation] Objection. Le témoin a déjà répondu de façon
4 très claire quant à Sredoje Lukic. S'il ne sait rien de lui, je ne vois
5 aucun fondement pour des questions supplémentaires concernant mon témoin.
6 M. LE JUGE ROBINSON : [interprétation] Je pense que le témoin a
7 suffisamment répondu sur cette question et qu'il faut poursuivre. Reprenez.
8 Mme SARTORIO : [interprétation] Merci, Monsieur le Président. Je vais
9 poursuivre. Il faut que ce soit au compte rendu.
10 M. LE JUGE ROBINSON : [interprétation] Oui.
11 Mme SARTORIO : [interprétation]
12 Q. Alors je vais vous interroger sur cette visite de Milan Lukic et M.
13 Andric lorsqu'ils sont venus chez vous. Pourriez-vous me dire en détail ce
14 qu'ils portaient ?
15 R. Ils portaient cette espèce d'uniforme de camouflage de la police, bleu,
16 avec des ceintures, des menottes, de petits pistolets, une matraque - je ne
17 sais pas comment on appelle ça.
18 Q. Portaient-ils un couvre-chef, une casquette, quoi que ce soit sur la
19 tête ?
20 R. Un couvre-chef, et sur les épaules ils portaient un insigne tricolore.
21 Ils portaient ce qu'on appelle, je crois, des bérets français.
22 Q. Y avait-il un emblème ou un insigne quelconque sur ces bérets dont vous
23 nous parlez ?
24 R. Je l'ai dit, n'est-ce pas ? J'ai parlé de ce drapeau tricolore : rouge,
25 blanc, bleu.
26 Q. Vous avez dit que ceux-ci se trouvaient sur leurs épaules. La question
27 que je vous ai posée était de savoir s'il y avait quelque chose sur leurs
28 couvre-chefs.
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1 R. C'était sur leurs épaulettes, à l'avant de leurs épaulettes, ces
2 épaulettes qui étaient fixées à leurs épaules.
3 Q. Aviez-vous déjà vu ce type d'uniforme, porté par d'autres personnes ?
4 R. C'était le type d'uniforme porté par la police serbe, ce que l'on
5 appelait les unités d'intervention. Mais les couleurs étaient différentes,
6 ce n'était pas le même bleu. Toujours bleu mais pas le même bleu.
7 Q. Pourriez-vous nous dire ce que vous voulez dire par "unités
8 d'intervention" ?
9 R. Il s'agit d'unités spécialisées, un peu comme des CRS qui sont formés
10 pour des missions militaires particulières.
11 Q. Connaissez-vous d'autres membres de ce que l'on appelle ces unités
12 d'intervention ?
13 M. IVETIC : [interprétation] Objection. Monsieur le Président, à la page
14 59, lignes 10 et 11, il a dit:
15 "Des uniformes tels que les uniformes portés par les unités d'intervention,
16 mais d'une couleur relativement différente."
17 Q. Je vais reformuler. Vous avez dit qu'ils portaient des uniformes du
18 même type que ceux des unités d'intervention, donc les uniformes que
19 portaient M. Milan Lukic et Vidoje Andric n'étaient pas les mêmes
20 uniformes. C'étaient des uniformes autres que ceux de ces unités. Est-ce le
21 sens de votre témoignage ?
22 R. Oui, c'est ce que j'ai dit, n'est-ce pas ? Pas la même couleur, pas le
23 même motif. Les rayures sur cet uniforme n'étaient pas les mêmes que celles
24 que vous avez mentionnées. Il ne s'agissait -- ceux de l'intervention.
25 Q. Lesquels portaient des rayures ? Ceux des unités d'intervention ou ceux
26 que portait Milan Lukic ?
27 R. Les deux types d'uniforme portent des rayures, mais ils sont
28 différents, le ton est différent. L'un est bleu, d'un bleu plus foncé que
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1 l'autre.
2 Q. Je reviens à une question que je vous ai posée il y a un moment. Avez-
3 vous déjà vu ou connaissez-vous quelqu'un d'autre qui portait le même
4 uniforme que celui qui était porté par ces deux hommes lorsque vous les
5 avez vus ce soir-là à Uzice ? Pourriez-vous nous donner le nom d'autres
6 personnes ayant porté le même uniforme ?
7 R. Non. Non, je ne connaissais personne d'autre.
8 Q. Savez-vous comment M. Andric était employé ?
9 R. Non, je ne sais pas ce qu'il faisait. Je sais qu'avant la guerre, il
10 était entraîneur de karaté dans un club ou quelque chose comme ça.
11 Q. Pourrions-nous passer à huis clos partiel ?
12 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Nous sommes à huis clos partiel.
13 [Audience à huis clos partiel] [Confidentialité partiellement levée par une ordonnance de la Chambre]
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22 M. LE JUGE ROBINSON : [interprétation] Avez-vous d'autres témoins prévus
23 pour ce soir ?
24 M. IVETIC : [interprétation] Nous avons un autre témoin qui devrait être
25 présent ici, Monsieur le Président.
26 M. LE JUGE ROBINSON : [interprétation] Ici présent ?
27 [Le conseil de l'Accusation se concerte]
28 [La Chambre de première instance se concerte]
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1 Mme SARTORIO : [interprétation] Quelques questions supplémentaires,
2 Monsieur le Président.
3 Q. Monsieur, vous ne vous êtes livré à aucune infraction avec Milan Lukic,
4 n'est-ce pas ?
5 R. Non.
6 Mme SARTORIO : [interprétation] Je n'ai pas d'autres questions.
7 M. LE JUGE ROBINSON : [interprétation] Y a-t-il des questions
8 additionnelles ?
9 M. IVETIC : [interprétation] Oui, Monsieur le Président.
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14 M. IVETIC : [interprétation] Pardon. Sommes-nous en audience publique ou à
15 huis clos partiel ?
16 Q. Monsieur, quant à la liste 65 ter communiquant votre témoignage au mois
17 de novembre, vous souvenez-vous de la date à laquelle je vous ai rencontré
18 à Visegrad ? Le mois et l'année, s'il vous plaît.
19 R. Oui, je m'en souviens. C'était fin décembre.
20 Q. Lorsque je vous ai rencontré à Visegrad, vous ai-je interrogé sur
21 l'intervention de SIPA et un incident impliquant un témoin qui aurait
22 témoigné concernant le sauvetage d'une des filles de Milan Lukic ?
23 L'INTERPRÈTE : Réponse inaudible.
24 Q. Merci.
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6 R. Oui.
7 Q. Avons-nous parlé de cet individu lorsque je vous ai rencontré à
8 Visegrad ?
9 R. Oui.
10 Mme SARTORIO : [interprétation] Objection, Monsieur le Président. Nous nous
11 éloignons des questions que j'ai posées.
12 M. IVETIC : [interprétation] Monsieur le Président, c'est tout à fait lié
13 au contre-interrogatoire et je dois établir un fondement sinon je vais
14 poser des questions directrices.
15 M. LE JUGE ROBINSON : [interprétation] Très rapidement. Je crois que nous
16 devons faire une pause, parce que nous n'avons plus de bande
17 d'enregistrement.
18 Mme SARTORIO : [interprétation] Monsieur le Président, le nom de cet
19 individu ne figure pas sur la liste 65 ter et le résumé. Je pense que la
20 Défense doit se limiter aux questions que j'ai posées dans le cadre du
21 contre-interrogatoire, et par ailleurs, ces questions sont directrices.
22 M. LE JUGE ROBINSON : [interprétation] Je traiterai de cette question dans
23 20 minutes, lorsque nous reprendrons.
24 --- L'audience est suspendue à 18 heures 10.
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3 M. LE JUGE ROBINSON : [interprétation] Madame Sartorio, j'ai pris une
4 décision, et la décision est que cette question a été effectivement posée,
5 donc le conseil a suffisamment de fondements pour poser la question qu'il a
6 souhaité poser.
7 Monsieur Ivetic, vous pouvez le faire.
8 M. IVETIC : [interprétation] Très bien. Je vous remercie.
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25 M. IVETIC : [interprétation]
26 Q. Qu'est-ce que vous m'avez dit ? Qu'est-ce que vous allez pouvoir dire
27 devant le Juge par rapport à l'incident qui comprend les filles de Behija
28 Zukic ?
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1 R. Je n'ai pas compris la question.
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5 R. Je ne saurais vous dire ce qu'ils savent, eux. C'est eux qui le savent,
6 je n'ai pas discuté avec eux.
7 Q. Merci, Monsieur. Au nom de la Défense de Milan Lukic, et excusez-moi,
8 je pense qu'il faudrait repasser en audience publique.
9 M. LE JUGE ROBINSON : [interprétation] Oui.
10 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Nous sommes en audience publique.
11 [Audience publique]
12 M. IVETIC : [interprétation] Au nom de la Défense de Milan Lukic, je vous
13 remercie d'être venu déposer ici.
14 Je n'ai pas d'autres questions pour ce témoin. Je vous remercie.
15 M. LE JUGE ROBINSON : [interprétation] Très bien. Monsieur le Témoin, avec
16 ceci se termine votre déposition, et vous pouvez à présent quitter ce
17 prétoire.
18 LE TÉMOIN : [interprétation] Je vous remercie.
19 [Le témoin se retire]
20 [La Chambre de première instance se concerte]
21 M. LE JUGE ROBINSON : [interprétation] Le prochain témoin, s'il vous
22 plaît.
23 M. IVETIC : [interprétation] Le prochain témoin, c'est le Témoin MLD22,
24 Monsieur le Président.
25 M. GROOME : [interprétation] Monsieur le Président, en attendant que le
26 témoin arrive, je voudrais soulever quelques points pour être le plus
27 efficace possible avec le temps qu'il nous reste.
28 M. LE JUGE ROBINSON : [interprétation] Vas-y.
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1 M. GROOME : [interprétation] Tout d'abord, je voudrais attirer votre
2 attention sur un point. Je dois dire que nous trouvons dans un sujet qui
3 nous préoccupe, puisque nous avons reçu la déposition 65 ter du témoin,
4 c'est-à-dire le résumé de cette décision, mais le témoin ne raconte pas la
5 même chose qui se trouve dans cette déposition. Apparemment, les résumés 65
6 ter ont été faits au mois de novembre et ceci explique en partie, mais
7 maintenant, nous entendons que M. Ivetic a rencontré le témoin au mois de
8 décembre, ainsi que le 5 janvier, et c'est là que nous avons reçu le résumé
9 de cette déclaration et nous avons préparé notre contre-interrogatoire par
10 rapport à ces informations, à savoir que cet homme allait parler des filles
11 de Behija Zukic, de ce qu'il sait au sujet de Milan Lukic, qu'il aurait
12 sauvé la vie de ces filles. Ce que nous savions, c'est qu'on nous a dit que
13 le témoin allait dire. Vu qu'on a reçu ces résumés après que le conseil
14 s'est entretenu avec le témoin, je suis très étonné qu'il y ait des
15 changements aujourd'hui par rapport à la teneur de sa déposition.
16 M. IVETIC : [interprétation] Cela devait se produire en audience à huis
17 clos partiel, je pense qu'il faudrait expurger tout cela.
18 M. GROOME : [interprétation] De toute façon, cet homme ne sait rien de ce
19 qui figurait dans le résumé 65 ter.
20 M. IVETIC : [interprétation] Oui, mais de toute façon il faudrait qu'on
21 fasse cela à huis clos partiel. Cela fait dix ans que je travaille ici.
22 M. LE JUGE ROBINSON : [interprétation] Bon, je n'ai pas entendu cela,
23 Monsieur Robinson.
24 M. IVETIC : [interprétation] La discussion avec le témoin a eu lieu en huis
25 clos partiel. Donc je pense que maintenant, il ne faudrait absolument pas
26 en parler en audience publique.
27 M. GROOME : [interprétation] Je ne parle pas de la déposition, Monsieur
28 Alarid, de ce qu'il a dit lui en audience à huis clos partiel. J'ai demandé
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1 qu'on me donne une explication, et c'est les Juges qui vont décider si on
2 va le faire en audience à huis clos partiel, ou bien en audience publique.
3 M. LE JUGE ROBINSON : [interprétation] Je ne vois aucun besoin de passer à
4 huis clos partiel. Veuillez nous donner une explication pour cela.
5 M. ALARID : [interprétation] Bien. Le vrai problème se pose, et je ne veux
6 pas à nouveau vous parler de notre manque de moyens pour présenter notre
7 Défense. On fait tout ce qu'on peut. Et effectivement, on a écrit ce résumé
8 65 ter avant même de parler avec le témoin, et c'est pour cela qu'il y a eu
9 tout ce malentendu. Je suis vraiment désolé.
10 M. LE JUGE ROBINSON : [interprétation] Très bien. Merci, Monsieur Alarid.
11 M. GROOME : [interprétation] Très bien. La prochaine question, je voudrais
12 attirer votre attention qu'il y a plus d'un mois, le 20 janvier, les Juges
13 ont demandé à la Défense de fournir au Procureur tous les détails
14 concernant les témoins à venir, donc les dates de naissance, les noms de
15 pères, leurs noms, et cetera. Nous n'avons pas au jour d'aujourd'hui encore
16 reçu ces informations pour les témoins à venir. Nous faisons tout ce que
17 nous pouvons pour ne pas demander d'avoir une pause pour obtenir toutes ces
18 informations, mais nous espérons en tout cas que nous allons les obtenir
19 d'ici le début de la session de travail de demain.
20 M. LE JUGE ROBINSON : [interprétation] Très bien. Je demande donc que ceci
21 soit fait.
22 Est-ce que vous pouvez à présent faire entrer le témoin.
23 [Le témoin est introduit dans le prétoire]
24 M. LE JUGE ROBINSON : [interprétation] Que le témoin fasse la déclaration
25 solennelle, s'il vous plaît.
26 LE TÉMOIN : [interprétation] Je déclare solennellement que je dirai la
27 vérité, toute la vérité et rien que la vérité.
28 LE TÉMOIN : TÉMOIN MLD22 [Assermenté]
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1 [Le témoin répond par l'interprète]
2 M. LE JUGE ROBINSON : [interprétation] Monsieur le Témoin, vous pouvez vous
3 asseoir.
4 Monsieur Ivetic, vous pouvez continuer.
5 Interrogatoire principal par M. Ivetic :
6 Q. [interprétation] Bonjour, Monsieur, je m'appelle Dan Ivetic. C'est moi
7 qui vais vous poser les questions aujourd'hui. Je ne vais pas dire votre
8 nom, mais je vais utiliser un pseudonyme, c'est le pseudonyme MLD22,
9 puisque votre identité va être protégée, puisque les Juges de la Chambre
10 vous ont accordé les mesures de protection que vous avez demandées. Je
11 voudrais demander à présent à l'huissière de vous montrer une feuille de
12 papier sur laquelle se trouvent votre nom ainsi que le pseudonyme.
13 Je vous demande donc de vérifier que les informations qui s'y trouvent sont
14 exactes. Ce sont des informations qui vous concernent.
15 Etes-vous en mesure de vérifier si tout ce qui est écrit sur ce document
16 vous concerne, ce à quoi correspond la vérité ?
17 R. Oui.
18 Q. Dans ce cas, je vais vous demander de signer cette feuille, M. IVETIC :
19 [interprétation] Et je vais demander que cette pièce devienne notre
20 prochaine pièce à conviction, la pièce à conviction de la Défense 1D sous
21 pli scellé.
22 M. LE JUGE ROBINSON : [interprétation] Très bien.
23 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Il s'agira de la pièce 1D12, Monsieur
24 le Président.
25 M. IVETIC : [interprétation] 1D12; c'est bien cela ?
26 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] 1D112. Excusez-moi, Monsieur le
27 Président, Madame, Monsieur le Juge.
28 M. IVETIC : [interprétation] Merci.
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1 Q. Monsieur, pourriez-vous, s'il vous plaît, nous dire quelle est votre
2 appartenance ethnique, s'il vous plaît.
3 R. Je suis Serbe.
4 Q. Est-ce que vous avez déjà eu une opportunité de déposer devant un
5 tribunal ?
6 R. Non. C'est la première fois que je l'ai fait. C'est la première fois
7 que je me trouve dans un tribunal, quel qu'il soit. C'est la première fois
8 que je dépose.
9 Q. Merci, Monsieur. Je sais que vous avez eu un voyage difficile, un
10 avion, donc si vous avez besoin d'une pause à quelque moment que ce soit,
11 veuillez nous le dire, s'il vous plaît.
12 Donc, sans nous dire pour autant le lieu exact, est-ce que vous
13 pouvez nous donner votre municipalité de résidence ?
14 R. J'habite à Visegrad.
15 Q. Où habitiez-vous ? Dans quelle municipalité habitiez-vous en 1992 ?
16 Vous n'avez pas besoin de donner l'adresse exacte.
17 R. J'habitais à Visegrad.
18 M. IVETIC : [interprétation] Monsieur le Président, je vais demander de
19 passer à huis clos partiel pour parler des détails personnels concernant ce
20 témoin.
21 M. LE JUGE ROBINSON : [interprétation] Très bien.
22 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Nous sommes à huis clos partiel.
23 [Audience à huis clos partiel]
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3 [Audience publique]
4 M. IVETIC : [interprétation] Je vous remercie.
5 Q. Parlons maintenant de la période qui a précédé le début des hostilités
6 à Visegrad en 1992. Est-ce que vous avez été mobilisé ?
7 R. J'ai été mobilisé vers le 19 mars 1992 à Bikavac, au restaurant. Car il
8 y a eu des dégâts atroces dans ce restaurant, et comme j'étais chargé des
9 questions sanitaires, il fallait que je nettoie, que je déblaie. Comment
10 dirais-je ? Que je le remette en état pour que d'un point de vue de
11 l'hygiène on puisse recommencer à travailler dedans. J'assumais la
12 responsabilité pour cela.
13 Q. Est-ce que vous pouvez confirmer la date encore une fois, la date de
14 votre mobilisation où vous avez été envoyé à Bikavac dans ce restaurant ?
15 R. La date, c'est celle du 19 mars. Excusez-moi, excusez-moi, il y a
16 beaucoup de temps que cela s'est produit.
17 Q. Quelle est l'entité qui vous a mobilisé ?
18 R. La Défense territoriale de Visegrad.
19 Q. Vous dites qu'on vous a affecté à Bikavac. Mais plus précisément,
20 comment s'appelait cet endroit ?
21 R. C'était à l'hôtel Bikavac de Visegrad.
22 Q. Quelle était la finalité de ce bâtiment pendant la guerre ?
23 R. Il y avait à cet endroit le commandement et les services médicaux
24 avancés chargés de préparer la défense. Enfin, qu'en
25 sais-je ? Moi, j'étais chargé des questions sanitaires, et si jamais il y
26 avait la guerre et toutes ces activités qui sont peu souhaitables, il
27 fallait que j'agisse.
28 Q. Est-ce que vous avez été posté ailleurs en plus de ce poste de
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1 commandement à Bikavac; si oui, où ?
2 R. Tout ça, j'étais envoyé en auxiliaire au service de la sécurité de la
3 garde pour sécuriser ce bâtiment quand quelqu'un rentrait chez lui pour se
4 changer ou pour prendre un bain.
5 Q. Oui, je comprends. Pour ce qui est du bâtiment, il y avait le
6 commandement à Bikavac, mais est-ce que dans le cadre de la Défense
7 territoriale on vous a envoyé à un autre endroit, un autre endroit d'un
8 point de vue géographique ?
9 R. Excusez-moi. Après Bikavac, je suis parti à Zupa parce que l'infirmier
10 a été tué là-bas, et j'ai été envoyé comme infirmier. C'est une unité pour
11 relayer dans un village. Stevo Grujic était le nom de cet infirmier, donc
12 l'unité m'a envoyé là-bas pour que je le remplace.
13 Q. Votre unité était déployée précisément à quel endroit par rapport au
14 village de Rujiste ?
15 R. C'était au nord-est du village, en contrebas de la route. C'était là
16 qu'il y avait ces positions. Il y a là une maison de campagne privée, et
17 c'est là que nous étions cantonnés.
18 Q. Pendant le temps que vous avez passé au village de Rujiste, avez-vous
19 eu l'occasion de rencontre Milan Lukic ou ses parents ?
20 R. Les parents de Milan vivaient en bas dans le village. A chaque fois
21 qu'on allait à Visegrad, il fallait passer devant nous. Pendant quelque
22 temps, on allait porter la nourriture, ils prenaient la nourriture. Il y
23 avait ce problème-là, le problème de nourriture.
24 J'ai vu Milan venir chez ses parents leur demander s'ils avaient besoin de
25 quoi que ce soit, des médicaments, si quelqu'un était malade, et des choses
26 de ce genre. Comme n'importe qui irait voir, ses parents, c'est quelque
27 chose de tout à fait naturel. On doit aller voir ses parents.
28 Q. Est-ce que vous pouvez préciser où se trouvaient les positions des
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1 forces ennemies par rapport à Rujiste et par rapport aux positions occupées
2 par votre unité ?
3 R. Notre unité, elle se chargeait de la sécurité de la rive droite de
4 Drina, de Krusev Dol, Luka, Slap, les chutes jusqu'aux villages serbes
5 alentour. Donc eux ils gardaient la ligne pour qu'il n'y ait pas de
6 conflit, pour qu'il n'y ait pas de provocation ennemie. Je ne sais pas
7 comment dire ? Pour qu'il n'y ait pas de conflit.
8 Q. Connaissiez-vous Milan Lukic pendant la période qui a précédé ces
9 moments où vous l'avez vu se rendre auprès de ses parents à Rujiste pendant
10 que vous y étiez déployé avec votre unité ?
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15 (expurgé)
16 M. LE JUGE ROBINSON : [interprétation] Oui.
17 M. IVETIC : [interprétation]
18 Q. Monsieur, prenons la guerre en 1992. Est-ce que vous avez jamais croisé
19 Milan Lukic au centre-ville ?
20 R. Je l'ai vu accompagné de policiers, du chef de la police, et cetera, en
21 uniforme de la police.
22 Q. Vous dites que vous l'avez vue à Krusev, la police. Mais de qui parlez-
23 vous ? Qui est cet homme ?
24 R. Je pense que le nom du commandant de la police de Visegrad à l'époque
25 était Tomic.
26 Q. Et avant que la guerre n'éclate, est-ce que vous vous souvenez du poste
27 qui avait été occupé par Tomic ?
28 R. Il était policier à Visegrad. Il travaillait au poste à Visegrad.
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1 Q. Milan Lukic et ce Tomic, ils portaient quel type d'uniforme quand vous
2 les avez vus ?
3 R. Milan Lukic et le chef de la police Tomic avaient un uniforme bleu.
4 L'uniforme que portait à l'époque la police.
5 Q. Est-ce que vous avez vu ces individus seuls ou vous les avez vus
6 accompagnés d'autres personnes à l'époque ?
7 R. Le chef de la police était toujours accompagné de deux personnes. Qu'en
8 sais-je ? Moi, je suis infirmier. Tout un chacun est dans son propre
9 service. Je les ai vus. Il y avait le commandant, le chef de la police, et
10 il y avait deux policiers avec lui.
11 Q. Je vous remercie, Monsieur.
12 M. IVETIC : [interprétation] Monsieur le Président, c'est tout ce que je
13 voulais demander à ce témoin dans le cadre de l'interrogatoire principal.
14 M. LE JUGE ROBINSON : [interprétation] Je vous remercie.
15 Monsieur Cole.
16 M. COLE : [interprétation] J'allais vous demander autorisation de commencer
17 mon contre-interrogatoire demain. Je pense que ceci relève de l'intérêt de
18 l'économie judiciaire. Et le problème que je rencontre c'est que je ne
19 pouvais pas être en contact avec mes collègues pendant la première partie
20 de l'audience aujourd'hui, parce que je n'avais pas d'ordinateur relié aux
21 autres. Je pense que ce serait utile que je revoie un petit peu ce qui a
22 été dit pour pouvoir en tenir compte dans le cadre de mon contre-
23 interrogatoire.
24 M. LE JUGE ROBINSON : [interprétation] Oui, tout à fait. Nous allons
25 suspendre l'audience jusqu'à demain à 14 heures 15. Pour ce qui est de la
26 semaine prochaine, nous allons travailler de mardi à vendredi.
27 Monsieur Alarid.
28 M. ALARID : [interprétation] Monsieur le Président, je ne sais pas ce qui
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1 vous a incité à prendre cette décision, mais nous avons déjà pris nos
2 dispositions pour que M. Vladimir Rasic soit ici à partir de dimanche et
3 nous allions l'entendre lundi, et nous espérions pouvoir terminer ces
4 dépositions lundi vu son travail. Est-ce qu'il y a une possibilité
5 éventuellement de libérer le vendredi et de procéder ainsi ? Je ne sais pas
6 ce qui sera possible, mais je voulais néanmoins vous relayer cette
7 information.
8 M. LE JUGE ROBINSON : [interprétation] Je vous remercie, Maître Alarid.
9 Nous allons lever l'audience.
10 --- L'audience est levée à 19 heures 10 et reprendra le jeudi 26 février
11 2009, à 14 heures 15.
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