Tribunal Criminal Tribunal for the Former Yugoslavia

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  1   Le jeudi 13 août 2015

  2   [Audience publique]

  3   [L'accusé est introduit dans le prétoire]

  4   --- L'audience est ouverte à 9 heures 31.

  5   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Bonjour à tout le monde dans la Chambre

  6   et à l'extérieur.

  7   Monsieur le Greffier, veuillez appeler l'affaire.

  8   M. LE GREFFIER : [interprétation] Bonjour, Messieurs les Juges. C'est

  9   l'affaire IT-09-92-T, le Procureur contre Ratko Mladic.

 10   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Merci, Monsieur le Greffier.

 11   Maître Lukic, la Chambre a été informée du fait que la Défense souhaitait

 12   soulever un point préliminaire. Maître Ivetic.

 13   M. IVETIC : [interprétation] Oui, Monsieur le Président. M. Mladic souhaite

 14   pouvoir s'absenter après la première session de ce matin ce qui lui

 15   permettra de s'occuper d'une question de visite à l'UNDU. Une dérogation a

 16   déjà été signée en ce qui concerne la possibilité de poursuivre pendant le

 17   restant de la journée en son absence signée par M. Mladic et sera soumis

 18   assez rapidement, si j'ai bien compris.

 19   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Oui. Et nous avons noté en présence de

 20   M. Mladic qui ce que vous êtes en train de dire.

 21   Et, bien sûr, c'est à lui à M. Mladic de décider s'il souhaite s'absenter,

 22   cela ne pose aucun problème à la Chambre.

 23   Que le témoin entre dans le prétoire, s'il vous plaît.

 24   [Le témoin vient à la barre]

 25   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Maître Ivetic, veuillez éviter que le

 26   témoin aille trop loin dans les réponses qu'il donne à vos questions. Je

 27   vous laisse vous occuper de ce problème.

 28   Bonjour, Monsieur Dosenovic.


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  1   LE TÉMOIN : [interprétation] Bonjour.

  2   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Monsieur Dosenovic, je souhaite vous

  3   rappeler que vous êtes toujours tenu par la déclaration solennelle que vous

  4   avez faite en début de votre déposition, c'est-à-dire de dire la vérité,

  5   toute la vérité, et rien que la vérité.

  6   Est-ce que vous m'entendez dans une langue que vous comprenez ?

  7   LE TÉMOIN : [interprétation] Pas très bien. J'entends à peine.

  8   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Est-ce que quelqu'un peu s'occuper du

  9   volume pour le témoin.

 10   C'est mieux ainsi, Monsieur Dosenovic ?

 11   LE TÉMOIN : [interprétation] Excellent. Excellent.

 12   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Vous avez entendu ce que je viens de

 13   vous dire, je vous ai rappelé que vous êtes toujours tenu par votre

 14   déclaration solennelle.

 15   LE TÉMOIN : [interprétation] Oui, oui. Oui.

 16   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Maître Ivetic.

 17   M. IVETIC : [interprétation] Merci.

 18   LE TÉMOIN : MILE DOSENOVIC [Reprise]

 19   [Le témoin répond par l'interprète]

 20   Interrogatoire principal par M. Ivetic : [Suite]

 21   Q.  [interprétation] Bonjour, Colonel.

 22   R.  Bonjour.

 23   Q.  Je vais reprendre là où nous nous sommes terminé hier. Je souhaite voir

 24   s'afficher à l'écran 1D05787 mais sans que ce document soit diffusé à

 25   l'extérieur, et nous souhaitons voir la page 56 en serbe et 37 en anglais.

 26   Hier, nous étions en train d'examiner le paragraphe 11.12.1 lorsque nous

 27   avons suspendu l'audience, et il y a une liste là de 6 chemins de liaison

 28   hertzienne terminée par le 644.


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  1   Avant de nous pencher sur cette liste, je vais vous poser une question par

  2   rapport à la ligne suivante, qui dit :

  3   "Ceci démontre qu'on devait suivre 76 canaux…"

  4   Est-ce que vous voulez bien nous préciser quel était le total du nombre de

  5   canaux ou voies mentionnées dans ce paragraphe.

  6   R.  Lorsqu'on fait le total, 0431, 4791, et 0431, 4792, cela nous donne un

  7   total de 70 canaux. Lorsqu'on a tapé ce texte, on a remplacé le 0, par un

  8   6. Mais, en fait, cela devrait être 70 et non pas 76.

  9   Q.  Si on regarde les voies d'acheminement qui sont indiquées ici, je pense

 10   que le dernier numéro est 644, et je fais référence à la note en bas de

 11   page indiquée hier comme étant D879. Et j'aimerais que nous regardions cela

 12   ensemble.

 13   R.  Oui.

 14   Q.  Et passons à la deuxième page du document dans les deux langues. Nous

 15   voyons au point 6 la voie d'acheminement hertzien 644, il y a deux entrées

 16   supplémentaires, c'est-à-dire la 7 et la 8 qui se trouvent à la même page

 17   en serbe dans l'original et en anglais, c'est en bas de cette page et en

 18   haut de la page suivante.

 19   Qu'est-ce qu'on peut dire en ce qui concerne ces voies supplémentaires, 654

 20   et 1052, qui ne se trouvent pas mentionnées dans le paragraphe 11.12.1 de

 21   votre rapport d'expert, donc dans la liste indiquant les autres voies

 22   d'acheminement ?

 23   R.  Les fréquences ont été rajoutées à la main : 0654, numéro 7; et aussi -

 24   -

 25   Q.  Je vous pose une question par rapport à votre rapport. Etant donné que

 26   ces entrées ne figurent pas dans votre rapport, que souhaitez-vous nous

 27   dire quant à l'omission de ces éléments dans votre rapport ?

 28   R.  Le nombre de voies dans ce document à la page 1 et 2, cela fait partie


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  1   des 70 voies. Mais j'étais en train de dire que cette page entière a été

  2   omise lors de la frappe du document.

  3   Q.  Ces deux entrées supplémentaires, donc en ce qui concerne les numéros 7

  4   et 8, est-ce que l'on doit comprendre qu'il s'agit de quelque chose qui

  5   appartient dans ce même paragraphe de votre rapport ? Est-ce que c'est bien

  6   cela ce que vous êtes en train de nous dire ? C'est-à-dire en ce qui

  7   concerne le paragraphe 11.12.1.

  8   R.  Oui, c'est exact.

  9   M. IVETIC : [interprétation] Revenons maintenant à 1D05787, sans que ce

 10   soit diffusé au public, je voudrais juste en être sûr, et à la page 66 en

 11   serbe et à la page 44 en anglais.

 12   Q.  J'attends de voir apparaître la page en anglais.

 13   Je vois dans l'original en serbe, il y a une matrice : a, b, c, d. Et

 14   en bas, c'est marqué "de l'internet". Mais nous avons déjà une photographie

 15   numéro 4 dans votre rapport. Que pouvez-vous nous dire en ce qui concerne

 16   ces deux derniers points qui figurent à la dernière page de votre rapport ?

 17   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Est-ce qu'on peut voir la partie

 18   pertinente en anglais ?

 19   M. IVETIC : [interprétation] C'est en bas de la page, Monsieur le

 20   Président.

 21   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Oui. Mais la matrice n'y figure pas.

 22   M. IVETIC : [interprétation] C'est exact.

 23   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Très bien. Veuillez poursuivre.

 24   Excusez-moi. Veuillez poursuivre.

 25   M. IVETIC : [interprétation] Excusez-moi.

 26   Q.  Monsieur le Témoin, que pouvez-vous nous dire en ce qui concerne ces

 27   deux points auxquels j'ai attiré l'attention sur cette dernière page ?

 28   R.  Lorsqu'on a scanné les documents, c'est arrivé sur cette page par


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  1   inadvertance. Rien de plus.

  2   Q.  Est-ce que ces deux points devraient faire partie de votre rapport, oui

  3   ou non ?

  4   R.  Non, non.

  5   Q.  A part les corrections que nous avons parcourues hier et aujourd'hui,

  6   pensez-vous que le reste de votre rapport est correct et représente la

  7   vérité ?

  8   R.  Oui.

  9   Q.  Maintenez-vous ce qui figure dans votre rapport du point de vue de

 10   votre connaissance, de votre expérience et de votre expertise en matière de

 11   communication militaire ?

 12   R.  Entièrement.

 13   M. IVETIC : [interprétation] Je demande, Monsieur le Président, que le

 14   rapport soit marqué aux fins d'identification et qu'il devrait être versé

 15   au dossier plus tard, une fois qu'on aura terminé les question et les

 16   arguments des parties.

 17   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Oui. Nous allons attendre ce moment-là.

 18   Ceci dit, Maître Ivetic, je suis toujours un peu perplexe lorsqu'on voit la

 19   ligne : "Si on fait le total du nombre de voies", et on voit un certain

 20   nombre de références, "cela donne un total de 70." Honnêtement, je ne sais

 21   pas ce qui a été pris en compte dans ce calcul. Je suis complètement perdu.

 22   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Est-ce que vous voulez bien essayer de

 23   faire préciser les choses par le témoin en plus de détails.

 24   M. IVETIC : [interprétation] Très bien. Revenons à la page 37 en anglais et

 25   à la page 56 en serbe.

 26   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] J'avais l'impression qu'il s'agissait de

 27   références ERN dans la note en bas de page 48…

 28   M. IVETIC : [interprétation] C'est bien le cas.


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  1   Et cela fait référence au document D879 que nous avons regardé.

  2   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Donc, ce qui a été rajouté est le nombre

  3   de voies d'acheminement trouvées sur ces pages ?

  4   M. IVETIC : [interprétation] Le nombre de canaux sur ces voies

  5   d'acheminement, parce qu'il y en a plusieurs, et il s'agit de voies

  6   multiples.

  7   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Très bien. Je comprends mieux.

  8   M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Je vais maintenant rajouter un peu à

  9   la confusion. La phrase à laquelle fait référence le Président nous donne

 10   un total de 70 par rapport à la voie d'acheminement 644. Quid des cinq

 11   autres qui sont mentionnées ?

 12   M. IVETIC : [interprétation] On dit bien "à l'exception de", "sans

 13   inclure", ce qui veut dire que 70, c'est tout à l'exclusion de 0674.

 14   M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] 67 -- 644.

 15   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Oui.

 16   M. IVETIC : [interprétation] Donc, il y a une correction tout d'abord en ce

 17   qui concerne la référence au 76, qui devrait être "70", et donc on peut

 18   lire le texte de la façon suivante :

 19   "Ceci démontre qu'il faudrait suivre de près 70 canaux, à l'exclusion des

 20   canaux sécurisés sur la voie d'acheminement hertzienne 0674."

 21   M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Merci.

 22   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Oui. Et il y a quelque chose auquel le

 23   témoin a fait référence en ce qui concerne le ERN qui n'est pas encore

 24   versé au dossier.

 25   M. IVETIC : [interprétation] Oui, c'est ça. C'est le 879. C'est une pièce

 26   déjà.

 27   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] C'est moi qui a raté cela. Excusez-moi.

 28   Veuillez poursuivre.


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  1   M. IVETIC : [interprétation] Très bien.

  2   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Oui, le document doit être marqué aux

  3   fins d'identification en attendant une décision en ce qui concerne le

  4   versement au dossier.

  5   Monsieur le Greffier.

  6   M. LE GREFFIER : [interprétation] Il s'agira de la pièce D1187 MFI, marquée

  7   aux fins d'identification.

  8   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Très bien. Marquée aux fins

  9   d'identification.

 10   [La Chambre de première instance et le Greffier se concertent]

 11   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Nous n'avons pas besoin de le mettre

 12   sous pli scellé ?

 13   M. IVETIC : [interprétation] Je crois que si. Il y a certaines parties qui

 14   sont sous pli scellé, donc il faudrait que l'ensemble soit sous pli scellé.

 15   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Marqué aux fins d'identifications sous

 16   pli scellé.

 17   M. IVETIC : [interprétation]

 18   Q.  Nous allons maintenant revenir à quelques questions en ce qui concerne

 19   des éléments de votre rapport marqué D1187, marqué aux fins

 20   d'identification, sous pli scellé. Passons maintenant à la page 3 dans les

 21   deux langues et au paragraphe 2 de cette page. Au milieu de ce paragraphe,

 22   vous dites :

 23   "L'ABH avait des dispositifs d'interception de la bande de fréquence 2-

 24   12MHz, donc RP-2M, fabriqués en Yougoslavie…"

 25   Il s'agit de quel genre de dispositifs ou de transmissions qui avaient la

 26   possibilité d'être utilisés pour interception ?

 27   R.  Conformément à l'établissement, toutes les brigades de la Défense

 28   territoriale de l'ancienne Yougoslavie avaient ce RP-2M avec une bande de


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  1   fréquence de 2 à 12 mégahertz qui était censé fournir des informations

  2   concernant les vols d'avions ennemis. Je suis sûr que les brigades de

  3   l'armée de la BH les avaient, comme l'armée de la Republika Srpska, et donc

  4   c'étaient des récepteurs qui étaient utilisés et qui permettaient de suivre

  5   le trafic radio dans la bande de 2 à 12 mégahertz.

  6   Q.  Et plus tard dans ce paragraphe, où vous parlez d'équipement de la

  7   société japonaise Ikon, Kenwood et AOR, qui était le dispositif de base du

  8   système d'interception de l'ABH, s'agissait-il de dispositifs considérés

  9   comme étant de niveau professionnel ou plutôt amateur ?

 10   R.  Ces équipements de fabrication japonaise auraient pu se trouver en

 11   vente libre, et c'était à utilisation exclusive d'opérateurs, de

 12   radioamateurs et d'autres structures. Donc, des personnes qui, de façon

 13   amateur, s'occupaient des transmissions comme passe-temps. Et il y avait

 14   certaines compagnies qui les utilisaient. Le seul équipement qui avait une

 15   version militaire était le 450S. Qui avait une version militaire. Mais pour

 16   le reste, non, il n'y en avait pas. Et, bien sûr, de tels dispositifs sont

 17   plus faibles que les dispositifs professionnels qui étaient et qui sont

 18   toujours utilisés par les armées. C'est-à-dire des unités équipées pour la

 19   surveillance électronique.

 20   Q.  Je vais vous demander de bien vouloir nous expliquer la fin de votre

 21   réponse. Vous dites que : "De tels dispositifs sont plus faibles que les

 22   dispositifs professionnels." Qu'est-ce que cela veut dire du point de vue

 23   des capacités techniques ou en ce qui concerne le fonctionnement de ces

 24   dispositifs et leur opération ?

 25   R.  Voilà ce que cela veut dire : lorsqu'on fabrique un dispositif, tout le

 26   monde qui passe la commande précise ce qu'il veut comme capacité technique.

 27   Donc, les dispositifs de l'armée de la BiH étaient tels qu'ils souhaitaient

 28   probablement pouvoir entendre une communication à grande distance. Mais


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  1   quand c'est exigé par l'armée, c'est parce qu'elle souhaite entendre un

  2   participant qui est même en dehors de la portée. Voilà de quoi il s'agit.

  3   Donc, ces répéteurs sont beaucoup plus sensibles et fonctionnent par toutes

  4   sortes de météos, dans toutes les conditions, ce qui n'est pas le cas des

  5   autres. Voilà ce que je voulais vous dire.

  6   Q.  Veuillez préciser. Vous dites :

  7   "Les récepteurs sont beaucoup plus sensibles et fonctionnent dans toutes

  8   les conditions météorologiques et autres, tandis que les précédents ne sont

  9   pas équipés de la même façon."

 10   Voulez-vous bien nous dire quels récepteurs sont plus sensibles,

 11   c'est-à-dire les récepteurs de catégorie amateur ou professionnelle ?

 12   R.  Les dispositifs qu'avait l'armée de la BH, donc de fabrication

 13   japonaise, sont des dispositifs qui sont à l'intention de structures

 14   civiles, et ils n'ont pas la même performance que celle de dispositifs

 15   professionnels, c'est-à-dire les dispositifs qui sont commandés par les

 16   militaires.

 17   Q.  Et en ce qui concerne les deux types - c'est-à-dire ceux qui sont

 18   commandés par les forces armées ou les dispositifs amateurs à utilisation

 19   civile - quels sont les plus sensibles ? Quels récepteurs sont plus

 20   sensibles ?

 21   R.  Les dispositifs militaires sont toujours plus sensibles, car il y

 22   a d'autres exigences; par exemple, la configuration du terrain, la météo,

 23   la façon de fonctionnement. Ce n'est pas la même chose si vous utilisez

 24   quelque chose dans une tente ou dans une tranchée. Ce n'est pas la même

 25   chose que si vous l'utilisez dans un bureau où la température ne varie pas,

 26   où il n'y a pas de poussière, ni toute autre influence de la sorte.

 27   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Avant de poursuivre, Monsieur le

 28   Témoin, vous nous avez parlé des types d'équipement de la BiH du point de


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  1   vue de la sensibilité et vous avez parlé de l'utilisation civile, de

  2   l'utilisation militaire. Quel est le fondement de tout ceci ? Comment est-

  3   ce que vous savez ce qui était disponible comme équipement au sein de la

  4   BiH ?

  5   LE TÉMOIN : [interprétation] Monsieur le Président, je sais ce

  6   qu'avait l'ABiH sur la base des documents qui m'ont été fournis par le

  7   bureau du service juridique. Rien de plus.

  8   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Donc, ça veut dire que vous vous

  9   êtes fondé sur les documents que vous avez reçus de la Défense ?

 10   LE TÉMOIN : [interprétation] Oui.

 11   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Voulez-vous bien nous dire exactement ce

 12   que vous avez reçu ? Est-ce que vous avez une liste des documents ?

 13   Qu'avez-vous reçu de la part de la Défense ?

 14   LE TÉMOIN : [interprétation] De la part de la Défense, j'ai reçu un

 15   document concernant les équipements qu'avaient les stations d'interception

 16   nord et sud. Et sur internet, j'ai trouvé ces équipements, je les ai

 17   scannés, et je les ai rajoutés en pièce jointe à mon document.

 18   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Donc, si j'ai bien compris, vos réponses

 19   se fondent sur des informations qui vous ont été fournies par la Défense et

 20   sur ce que vous avez trouvé sur internet ?

 21   LE TÉMOIN : [interprétation] Oui, c'est exact.

 22   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Veuillez poursuivre.

 23   M. IVETIC : [interprétation] Nous allons y arriver par la suite, Monsieur

 24   le Président, mais je puis déjà vous le dire maintenant : 1D0181 et 82

 25   sont, je crois, les documents concernant les installations nord et sud que

 26   vient de mentionner le témoin.

 27   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] La Chambre s'attend à ce que les choses

 28   soient faites au mieux. Il est clair du rapport quelles sont les sources


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  1   d'information, mais c'est toujours bien de savoir que nous allons en

  2   apprendre un peu plus par la suite.

  3   M. IVETIC : [interprétation] Passons au paragraphe 3 à la même page dans

  4   les deux langues.

  5   Q.  Ici, vous parlez du niveau de mesures mises en œuvre par le 2e Corps,

  6   et vous dites que les procédures étaient similaires dans les autres corps,

  7   ce qui réduisait au minimum les possibilités d'interception. Pouvez-vous

  8   nous dire si les mesures prises par le 2e Corps étaient en réponse à un

  9   ordre ou à des ordres particuliers ?

 10   R.  Toutes les mesures prises en vue de la protection du système de

 11   communication et de transmission font l'objet d'examen et d'étude pendant

 12   la formation, l'apprentissage. C'est ainsi au sein de la JNA. Conformément

 13   aux règles, on sait comment agir dans tel ou tel cas. Ce n'est pas un ordre

 14   qui a été donné pendant la guerre, parce que c'est quelque chose qui allait

 15   sans dire. S'il y avait des violations - et ça arrivait parfois - et s'il y

 16   avait quelques lacunes, disons, en ce qui concerne la surveillance

 17   électronique, ce qui se produisait parfois.

 18   Et le 2e Corps faisait la même chose, parce que les gens des transmissions

 19   dans toutes les unités sortaient des mêmes écoles. Donc, c'était tout à

 20   fait normal que les mêmes mesures soient prises.

 21   Q.  A la page 5 dans les deux langues. Je fais référence au paragraphe

 22   1.1.4. Là, vous parlez du service des PTT. Comment est-ce que les PTT ont

 23   été utilisés par les unités de transmission de la VRS ?

 24   R.  Le système de transmission de l'armée de la Republika Srpska était

 25   relié aux autres systèmes de transmission, essentiellement par le système

 26   des postes de télécommunication lorsqu'il s'avérait nécessaire que certains

 27   dispositifs et lignes puissent être utilisés exclusivement par l'armée de

 28   la Republika Srpska. Et ceci, vous pouvez le constater si vous regardez le


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  1   diagramme qui se trouve à l'annexe numéro 6, et vous pouvez voir que nous

  2   avons utilisé des câbles qui ont été enterrés, les câbles des PTT, et des

  3   transmissions par voie hertzienne, ainsi que les services des PTT utilisés

  4   pour transmettre des informations militaires. La coopération était très

  5   étendue, et s'il y avait un service de poste qui se trouvait dans la région

  6   sous la responsabilité de l'armée, en général les unités chargées des

  7   transmissions de l'armée ne quittaient pas leurs lieux de travail. Elles

  8   appliquaient ou respectaient les instructions données par un quelconque

  9   organe du corps ou une autre unité qui se trouvait dans la région.

 10   Q.  Que pouvez-vous nous dire de comment était utilisé le système des PTT

 11   par l'armée ? Ou veuillez nous dire comment un civil ou un consommateur

 12   utilisait ces systèmes à l'époque ?

 13   M. McCLOSKEY : [interprétation] Pardonnez-moi, est-ce que nous pouvons

 14   préciser quelque chose : de quelle armée s'agit-il ?

 15   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Je crois que dans ce contexte vous avez

 16   parlé de la VRS, n'est-ce pas ?

 17   M. IVETIC : [interprétation] Tout à fait.

 18   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] J'ai du mal à le comprendre autrement.

 19   Me Ivetic a parlé de "l'armée". Il s'agit bien de la VRS, n'est-ce pas,

 20   Monsieur le Témoin ? Veuillez répondre à la question, je vous prie.

 21   M. IVETIC : [interprétation] Peut-être que je peux répéter ma question.

 22   Q.  Monsieur, que pouvez-vous nous dire au sujet de ces systèmes de postes

 23   de télécommunication utilisés par la VRS, comme vous nous l'avez expliqué,

 24   pour ce qui est de leur utilisation par des civils ou des consommateurs à

 25   l'époque ?

 26   R.  Alors, on utilisait les systèmes de communication des postes de

 27   télécommunication, et ceci se produisait dans le cas où cela se trouvait

 28   dans une zone de combat. A ce moment-là, le secteur civil n'utilisait pas


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  1   ces services. Les échanges au niveau des postes de télécommunication

  2   s'effectuaient en profondeur, lorsque les câbles enterrés ou les faisceaux

  3   hertziens étaient utilisés dans les zones de combat et étaient liés aux

  4   centres des postes de télécommunication sur l'ensemble du territoire de la

  5   République de Bosnie-Herzégovine.

  6   Prenez le cas de Kupres ou Bugojno. A ce moment-là, il y avait une ligne de

  7   transmission et cette ligne est restée en place. Notre côté l'utilisait

  8   pour des tâches militaires entre Kupres et la ligne de séparation. Et si

  9   l'armée de l'armée de la BiH était là, à ce moment-là ce serait depuis la

 10   ligne de séparation jusqu'à Bugojno, où se trouvait l'armée de la Republika

 11   Srpska, de façon à couvrir l'ensemble du territoire.

 12   Par exemple, il y avait des postes qui fournissaient des services aux

 13   structures civiles également; ainsi, certaines capacités et ressources que

 14   nous utilisions n'étaient pas censées interférer avec les services fournis

 15   par ces services de postes de télécommunication.

 16   Q.  Y avait-il du trafic militaire et civil en même temps sur les réseaux

 17   de ces postes de télécommunication ?

 18   R.  Eh bien, cela pouvait se produire. Si, par exemple, il y avait une

 19   liaison permanente, à ce moment-là une ligne était utilisée par l'armée. Et

 20   s'il y en avait deux, trois, quatre, ces lignes-là seraient utilisées par

 21   les services des postes de télécommunication. Ils pouvaient louer la ligne.

 22   Et si cela s'avérait nécessaire, il fallait donner un ordre pour qu'une

 23   partie des ressources ou des capacités puissent être prêtées à l'armée en

 24   cas de besoin.

 25   Q.  Alors, vous avez parlé d'"une ligne qui pouvait être utilisée par

 26   l'armée", à ce moment-là, est-ce qu'il y aurait du trafic civil sur cette

 27   même ligne de transmission aussi ?

 28   R.  Je vous ai déjà dit que s'il s'agissait de ce type de voie


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  1   d'acheminement, le secteur civil ne serait pas en train de l'utiliser parce

  2   qu'ils ne couvraient pas dans ce cas le territoire contrôlé par l'armée de

  3   la Republika Srpska de l'autre côté. Par exemple, le PTT n'avait pas besoin

  4   d'utiliser une telle liaison, et à ce moment-là l'armée l'utilisait

  5   complètement.

  6   M. IVETIC : [interprétation] Je souhaite maintenant passer à la page 8 de

  7   la version anglaise et la page 10 de la version en serbe et regarder le

  8   3.4.7, s'il vous plaît. Page 10 de la version serbe, s'il vous plaît -- 10,

  9   s'il vous plaît.

 10   Q.  Dans ce paragraphe, Monsieur, 3.4.7, vous parlez des systèmes de

 11   transmission du MUP et des différentes municipalités. La VRS utilisait-elle

 12   ou pouvait-elle se raccorder à ces réseaux de transmission du MUP ?

 13   R.  Comme je vous l'ai dit ici, il y avait d'autres personnes qui avaient

 14   des systèmes de transmission, comme le ministère de l'Intérieur, les

 15   centres d'alerte, les services publics qui fournissaient l'électricité, les

 16   systèmes radio, les systèmes de télévision. L'armée, en fait, n'utilisait

 17   pas ces systèmes-là ou ces dispositifs-là. L'armée coopérait avec ces

 18   utilisateurs-là et peut-être qu'ils échangeaient leurs lignes

 19   téléphoniques. Par exemple, si le ministère de l'Intérieur avait une

 20   mission à accomplir, à ce moment-là ils avaient leur propre système de

 21   transmission et, dans ce cas-là, nous n'intervenions pas au niveau de ce

 22   système-là et nous avions un dispositif qui nous permettait de communiquer

 23   avec l'officier ou le commandant chargé de cette mission.

 24   Q.  Bien. Merci. Vous avez répondu à ma prochaine question. Page 9 de

 25   l'anglais de l'anglais, s'il vous plaît, et page 11 de la version en serbe,

 26   s'il vous plaît. Le paragraphe 4.5, s'il vous plaît. Ici, vous parlez du

 27   MUP et du matériel du PTT et de différentes caractéristiques qui sont

 28   différentes de celles dont dispose l'armée. Veuillez nous dire qui assurait


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  1   l'entretien de ces deux différents types de matériel, à savoir le matériel

  2   utilisé par l'armée, par le MUP et le matériel des PTT ?

  3   R.  Les transmissions étaient effectuées par le moyen de nœuds de faisceaux

  4   hertziens et devaient utiliser certaines élévations caractéristiques du

  5   terrain pour que le système de transmission puisse fonctionner

  6   correctement. Sur ces élévations du terrain, l'armée, le ministère de

  7   l'Intérieur et les PTT disposaient de leurs propres dispositifs à ces

  8   endroits-là. Les services logistiques étaient communs, et si je peux

  9   utiliser ce terme militaire, l'appui au combat était identique également.

 10   Mais tous les autres éléments étaient différents et l'utilisation des

 11   fréquences était coordonnée également, ainsi que la coopération entre ces

 12   différents utilisateurs.

 13   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Est-ce que nous savons qui assurait

 14   l'entretien de ce matériel ? Parce que c'était cela, la question posée.

 15   Vous avez parlé de coordination, vous avez parlé d'utilisation, qui

 16   assurait l'entretien de ce matériel ?

 17   Je crois que c'était cela, votre question. C'était la question de Me

 18   Ivetic.

 19   LE TÉMOIN : [interprétation] Chaque utilisateur assurait l'entretien de son

 20   propre matériel. On avait toujours la possibilité d'avoir une assistance

 21   mutuelle, on pouvait s'aider l'un l'autre dans ce cas-là. On pouvait

 22   s'aider l'un l'autre.

 23   M. LE JUGE ORIE : [aucune interprétation]

 24   M. IVETIC : [interprétation]

 25   Q.  Page 10 de la version anglaise et page 12 de la version serbe de votre

 26   rapport, et ici, il y a le diagramme numéro 2. Si nous regardons le

 27   1D05788, nous devrions pouvoir afficher ce tableau et le voir plus

 28   distinctement.


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  1   R.  C'est mieux maintenant.

  2   Q.  Nous l'avons dans les deux langues maintenant. Alors, veuillez nous

  3   expliquer rapidement, s'il vous plaît, ce que représentent les couleurs et

  4   les annotations ici effectuées au niveau de l'original, qu'est-ce que cela

  5   signifie par rapport à ce qui est dessiné ici ?

  6   R.  Les transmissions au sein de l'armée de la Republika Srpska se

  7   terminaient au niveau du poste de commandement, alors que les utilisateurs

  8   finaux étaient les commandants au niveau des centres opérationnels et des

  9   standards téléphoniques.

 10   Alors, ici, nous avons un tableau qui a été utilisé par le personnel

 11   qui travaillait dans les centres opérationnels. Et ce personnel était censé

 12   être au courant de la manière dont il fallait installer un système de

 13   transmission avec des unités données. Par exemple, si c'était une liaison

 14   filaire, dans ce cas, la sécurisation de la liaison était moindre. Mais

 15   s'il s'agissait d'une transmission par voie hertzienne, à ce moment-là il

 16   fallait adhérer aux règles, et ce, de façon très stricte, règles de

 17   chiffrement des données.

 18   Par exemple, ici, en rouge, nous voyons ici au milieu, on peut lire

 19   "11 lpbr". Transmissions avec cette unité ont été maintenues grâce à des

 20   liaisons par voies hertziennes. Donc, la couleur rouge, qui permettait

 21   d'assurer la transmission jusqu'à la 11e Brigade d'infanterie légère,

 22   signifie que c'était un faisceau hertzien qui était utilisé et qu'il

 23   fallait davantage protéger les données. Et ensuite, ceci était collecté

 24   avec leurs centres d'opération, parce que leurs centres opérationnels

 25   étaient également connectés entre l'état-major principal, le corps et les

 26   autres commandements. Et donc, le commandement pouvait utiliser une ligne

 27   directe. Ceci était connecté aussi ainsi que tous les autres.

 28   Permettez-moi de regarder la partie droite du tableau, s'il vous


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  1   plaît. Ici, sur la gauche, il me faut l'autre côté, s'il vous plaît. Ça y

  2   est, merci. En bas, nous avons ces rectangles.

  3   Très bien. Et ce rectangle fait partie d'un rectangle plus important qui

  4   représente les unités. Si, par exemple, si une ligne de transmission --

  5   bon, si le rectangle est vide, cela signifie que cette liaison est assurée

  6   par un téléphone à induction. Par exemple, dans le cas de la 5e Brigade

  7   d'infanterie légère, la 3e Brigade d'infanterie légère également, si le

  8   rectangle contient une ligne en diagonale, comme la 9e Brigade d'infanterie

  9   légère, cela signifie que la transmission est assurée par un standard

 10   téléphonique et que la liaison n'est pas directe.

 11   S'il y a deux lignes dans le rectangle, cela signifie que les

 12   transmissions sont assurées directement par l'intermédiaire des PTT en

 13   composant un numéro de téléphone directement qui est raccordé à ce standard

 14   téléphonique. Donc, il y avait le bataillon motorisé et un autre bataillon

 15   qui correspondent à cet exemple. Et ces deux unités se trouvaient à Drvar.

 16   M. IVETIC : [interprétation] Je demande le versement au dossier du 1D05788,

 17   s'il vous plaît.

 18   M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Maître Ivetic, ce qui pose problème,

 19   c'est que la légende ne figure pas, en tout cas au niveau de la dernière

 20   page et les lignes qui relient les différents rectangles ne figurent pas

 21   dans la version anglaise.

 22   M. IVETIC : [interprétation] Je sais. Nous avons la légende sur cette page,

 23   mais malheureusement c'est la version que nous avons reçue du CLSS.

 24   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Alors, si vous recevez quelque chose qui

 25   est incompréhensible pour les Juges, vous dites simplement que cela vient

 26   du CLSS, et que cela vient des services de traduction du Tribunal et que

 27   c'est la position adoptée par la Défense ?

 28   M. IVETIC : [interprétation] Non. En fait, je mets les deux documents cote


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  1   à cote, la traduction et l'original, je leur ai demandé d'expliquer les

  2   lignes en couleur sur l'original, c'est la pratique que nous avons adoptée

  3   depuis le début. Et c'est la raison pour laquelle je place ces tableaux les

  4   uns à côté des autres.

  5   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Donc, j'ai mal compris la conversation

  6   antérieure. Pardonnez-moi.

  7   M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Veuillez répéter, s'il vous plaît, le

  8   numéro 1D.

  9   M. IVETIC : [interprétation] Oui, Monsieur le Juge, c'est le 1D05788.

 10   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Est-ce que le témoin peut nous dire à

 11   partir de la légende qui se trouve sur la deuxième page de la version

 12   anglaise, la ligne en pointillé, la troisième au niveau de la légende,

 13   veuillez nous dire ce que cela représente ? Est-ce que vous arrivez à lire

 14   cela ? Voyez-vous cela ?

 15   LE TÉMOIN : [interprétation] Je ne sais pas comment cela a été traduit. La

 16   ligne en pointillé précise que c'est une ligne à induction, c'est une

 17   transmission qui est assurée par un téléphone à induction, en fait, sur le

 18   terrain où il faut tourner la manette. C'est un téléphone que l'on utilise

 19   sur le terrain, un téléphone de campagne. On peut l'utiliser comme on

 20   utilise un téléphone normal, simplement ce n'est pas une ligne directe.

 21   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Alors, comment peut-on lire cela ? La

 22   première ligne, cela correspond à RR, la deuxième ligne, c'est liaison

 23   filaire.

 24   LE TÉMOIN : [interprétation] Induction, ligne directe à induction. 

 25   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Pas d'objection, Monsieur McCloskey, non

 26   ?

 27   M. LE GREFFIER : [interprétation] Ce document recevra la cote D1188. Merci.

 28   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Ceci est versé au dossier.


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  1   C'est à vous, Monsieur Ivetic.

  2   M. IVETIC : [interprétation] Merci.

  3   Q.  Alors, je souhaite que nous revenions à votre rapport maintenant qui

  4   est le D1187, marqué aux fins d'identification, sous pli scellé, et

  5   regardez la page 13 du serbe, et la page 10 de la version anglaise. Ici,

  6   nous avons un tableau numéro 3 à titre d'exemple, de la manière dont

  7   fonctionnent les centrales téléphoniques au niveau du Obrazac DV1, du 2e

  8   Corps de Krajina. Je souhaite afficher le 1D5789, s'il vous plaît, qui doit

  9   correspondre à l'original, et nous avons également la traduction.

 10   Ici, nous pouvons voir que des couleurs ont été utilisées dans le document

 11   original en serbe. Veuillez nous confirmer si ces couleurs signifient la

 12   même chose que dans le document précédent que nous venons de voir ou si

 13   cela signifie autre chose ?

 14   R.  Encore une fois, ces lignes en couleur illustrent la manière dont les

 15   transmissions téléphoniques sont effectuées. En rouge, cela représente une

 16   communication effectuée par un faisceau hertzien.

 17   Q.  Alors, le commandement du corps recevrait ces informations sous quelle

 18   forme ?

 19   R.  Ce tableau serait intégré aux documents dont disposerait le commandant

 20   du bataillon des transmissions chargé de faciliter les transmissions. Il

 21   venait me voir, moi, en tant que chef, et ces documents étaient donnés à

 22   d'autres commandants qui devaient effectuer ces transmissions, et ces

 23   hommes devaient savoir comment ces transmissions fonctionnaient, quels

 24   canaux étaient utilisés, et comment ils étaient en contact avec les autres

 25   unités. Il y avait donc un contact entre les centrales téléphoniques, les

 26   centres opérationnels et le commandant. Ce tableau ne serait pas envoyé aux

 27   autres commandants, officiers supérieurs du corps, seulement aux officiers

 28   supérieurs des unités de transmission.


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  1   Q.  Nous voyons ici au milieu de la page un centre de commandement, KKKM,

  2   on voit le terme de "oblak", on voit "centre de commandement", "poste de

  3   commandement" et "oblak" ?

  4   R.  Ce terme est employé dans le règlement portant sur les transmissions,

  5   c'est DV1. Et dans ce cas, on représente les centraux téléphoniques par un

  6   cercle. Le cercle central correspond au principal système de communication

  7   pour l'unité, divisé en trois parties : la partie supérieure comporte le

  8   nom de l'unité, par exemple, le commandement du 2e Corps de Krajina. En

  9   dessous, c'est "oblak", qui est un nom secret, et la même chose vaut pour

 10   les autres systèmes de commutation. La première ligne sur la gauche

 11   correspond à une liaison qui est assez petite, on peut lire "album", ça,

 12   c'est le nom secret. Ensuite, il y a un petit cercle qui est divisé en

 13   deux, et en haut du cercle dans la partie supérieure, on voit les canaux

 14   téléphoniques utilisés, et en bas on voit les canaux télégraphiques ou les

 15   liaisons utilisées par les téléscripteurs.

 16   Certaines unités utilisaient des télescripteurs et, dans ce cas, ils

 17   pouvaient assurer une transmission par télescripteurs. Mais ceux qui ne

 18   sont pas autorisés à l'avoir, évidemment ne l'utilisaient pas, mais le

 19   tableau précise à l'officier de quel système de transmission il pouvait

 20   disposer lorsqu'il voulait entrer en contact avec les autres unités, avec

 21   l'autre unité.

 22   M. IVETIC : [interprétation] Messieurs les Juges, je souhaite demander le

 23   versement du 1D05789.

 24   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Monsieur le Greffier, s'il vous plaît.

 25   M. LE GREFFIER : [interprétation] Ce document portera la cote D1189. Merci.

 26   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Ceci est versé au dossier.

 27   Ce document doit-il verser sous pli scellé ?

 28   M. IVETIC : [interprétation] Non, merci, Monsieur le Président.


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  1   Q.  Nous allons revenir à votre rapport, le D1187, marqué aux fins

  2   d'identification, sous pli scellé, page 17 en serbe et page 12 en anglais.

  3   J'attends l'affichage de la version anglaise. Au paragraphe 5.3, vous

  4   parlez du document de Jastrebac. Je souhaite en savoir un peu plus au sujet

  5   de ce document pour mieux comprendre, car vous dites que "ces documents

  6   pouvaient être utilisés sans risque de divulgation par toutes les armées

  7   après 1991". Veuillez nous expliquer comment ceci était possible.

  8   R.  Les documents de Jastrebac ont été rédigés par la JNA. Il y avait neuf

  9   volumes au total; il y avait des noms secrets, il y avait des signaux, des

 10   tableaux portant sur les différents numéros d'identité, les fréquences de

 11   tous les dispositifs, et j'entends les faisceaux hertziens. Et ceci avait

 12   été rédigé par des militaires et envoyé à toutes les républiques. Lorsque

 13   l'ex-JNA a été démantelée, à ce moment-là toutes les armées nouvellement

 14   constituées, jusqu'à une certaine date, ont conservé ces documents et les

 15   utilisaient et les appliquaient. Personne ne craignait que des données

 16   puissent être divulguées. Il y avait des interceptions, et les personnes

 17   chargées des interceptions savaient que ces documents étaient utilisés. Ils

 18   connaissaient les autres armées, ils savaient comment ces autres armées

 19   opéraient, ils connaissaient leurs documents.

 20   Donc, ici, nous avons le tableau des numéros d'identité. Ce volume comporte

 21   99 pages. Et le chef des transmissions, lorsqu'il parle à ses subordonnés

 22   et qu'il leur explique quel tableau il faut utiliser, il leur disait, par

 23   exemple, tableau 7555, ensuite il leur fournissait la clé pour que les

 24   personnes en question puissent utiliser le tableau, parce que sans clé cela

 25   était impossible. Donc, il remettait la clé, et les personnes qui

 26   souhaitaient identifier leurs interlocuteurs, par exemple, ils disaient

 27   "86", et vous voyez le numéro 988, si vous voulez, comme sur un système

 28   d'abscisses et de coordonnées. Et à ce moment-là, lorsque le tableau est


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  1   utilisé, personne d'autre ne peut l'utiliser. Et pour toute opération

  2   ultérieure, un nouveau document à ce moment-là est édité. Cela signifie que

  3   de nouveaux tableaux sont utilisés pour les signaux, pour les fréquences,

  4   et noms secrets et cetera.

  5   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Je regarde l'heure.

  6   M. IVETIC : [interprétation] Nous pouvons faire la pause maintenant.

  7   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Nous allons avoir une pause, et vous

  8   revoir dans 20 minutes.

  9   [Le témoin quitte la barre]

 10   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Nous allons reprendre à 11 heures moins

 11   cinq.

 12   --- L'audience est suspendue à 10 heures 31.

 13   --- L'audience est reprise à 10 heures 59.

 14   [L'accusé est absent]

 15   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Nous attendons le témoin.

 16   Nous réfléchissions à la possibilité de faire des changements par

 17   rapport aux heures de travail. Nous sommes en train de faire des calculs.

 18   M. Mladic n'est pas ici, il a renoncé à son droit d'être présent et je le

 19   dis maintenant pour le compte rendu d'audience.

 20   [Le témoin vient à la barre]

 21   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Maître Ivetic, vous pouvez continuer.

 22   M. IVETIC : [interprétation]

 23   Q.  Monsieur, je suis en train de regarder le paragraphe 5.4 du rapport.

 24   C'est la dernière ligne en B/C/S avant de passer sur la page suivante en

 25   serbe. Et donc, en anglais, on peut lire : Il était difficile de décoder

 26   les clés vu que les numéros étaient changés, soit par la machine, soit

 27   autrement.

 28   R.  Ce n'est pas le tableau qui représente la protection. Ce sont les clés


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  1   qui représentent une véritable protection. Elles étaient élaborées de façon

  2   informatique par l'organe de communication. S'il n'y avait pas d'appareil

  3   qui produit les clés, eh bien, on écrivait sur des papiers les numéros

  4   allant de 1 à 99, on les mettait dans un chapeau ou dans un récipient, et

  5   ensuite on sortait les morceaux de papier pour élaborer une clé, le code.

  6   Et comme j'ai déjà dit, à partir du moment où vous avez une fois utilisé un

  7   code, vous le rayez et vous ne pouvez plus le réutiliser. Et chaque

  8   opération correspondant à un certain nombre de jours se voit confier un

  9   tableau nouveau et, évidemment, une clé nouvelle.

 10   M. IVETIC : [interprétation] Est-il possible de passer une page en arrière

 11   en B/C/S. Vous pouvez agrandir la photo.

 12   Q.  Quand vous parlez, donc, de ces codes, pourriez-vous nous dire où

 13   exactement dans le tableau on voit ces clés élaborées par une machine ?

 14   R.  Ici, en haut à gauche, vous voyez la légende B pour la ligne

 15   horizontale et la légende A pour la colonne verticale. Et ensuite, vous

 16   avez une clé qui est donnée pour chacune des cases.

 17   M. IVETIC : [interprétation] Monsieur le Président, la traduction en

 18   anglais correspond au document 1D5791, mais je ne veux pas verser au

 19   dossier cela --

 20   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Je pense que les choses restent assez

 21   claires même sans cela.

 22   M. IVETIC : [interprétation] Bien. Maintenant, je vais demander que l'on

 23   examine la page 17 en serbe et la page 12 en anglais.

 24   Q.  Donc, au niveau de la note de bas de page numéro 18, vous parlez des

 25   instructions portant sur l'identification des communications radio et

 26   téléphoniques du réseau. Les Croates ont utilisé ce système. Donc, vous en

 27   parlez dans cette note de bas de page.

 28   M. IVETIC : [interprétation] Maintenant, je vais vous demander d'examiner


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  1   avec moi le document 1D579 [comme interprété].

  2   M. LE GREFFIER : [interprétation] Pouvez-vous vérifier le numéro parce que

  3   ce n'est pas le bon numéro. Nous ne l'avons pas dans le système.

  4   M. IVETIC : [interprétation] 1D05792. Mais bon, je vais passer à autre

  5   chose, parce que c'est le seul numéro que j'ai.

  6   Q.  Donc, est-il possible de voir - on est toujours dans votre rapport - la

  7   page 24 en serbe et la page 18 en anglais. Donc, ici, vous décrivez le

  8   diagramme 4, donc le diagramme représenté dans sa version originale en

  9   serbe même dans la version anglaise du texte.

 10   M. IVETIC : [interprétation] Je vais demander maintenant de voir le

 11   document 1D05796.

 12   Q.  Est-ce le même diagramme que celui que nous venons de voir dans votre

 13   rapport ?

 14   R.  Oui. Sauf que la photocopie est bien plus claire.

 15   Q.  Veuillez voir quel est le nom de l'unité au-dessous de Dubrava.

 16   Pourriez-vous nous le lire pour qu'on l'entende et consigne au compte rendu

 17   d'audience parce qu'on ne trouve pas cela dans la traduction du document.

 18   R.  Dans la case Dubrava en pointillé, entre le triangle et le cercle, on

 19   peut lire la 3e lpbr, ça veut dire la 3e Brigade légère d'infanterie, et une

 20   communication est établie avec cette brigade. On peut voir quand on regarde

 21   la case supérieure un triangle, "20" et "30" respectivement; autrement dit,

 22   vous avez le réseau par la radio 30 et la communication est réalisée à

 23   l'aide de l'appareil type VF. Ensuite, vous avez des cercles "VVF". Donc, à

 24   l'intérieur du cercle, vous avez 2/2, et, à côté, 31. Qu'est-ce que ça veut

 25   dire ? Ça veut dire qu'on utilise donc l'appareil "VVF/22K", qui est muni

 26   d'un engin permettant de chiffrer le discours.

 27   Ensuite, tout à fait sur la droite, vous avez un cercle en pointillé

 28   où il est écrit 12. Eh bien, ça, c'est un réseau de réserve par la radio


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  1   qui peut être utilisé en cas de besoin, si jamais il s'avère nécessaire de

  2   créer un autre réseau. On planifie à l'avance les appareils qui vont servir

  3   à réaliser ce type de communication de réserve ou supplémentaire.

  4   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Donc, vous avez dit que dans le

  5   triangle on voit "20" et puis dans l'autre triangle on voit "30". Dans la

  6   case Dubrava, n'est-ce pas, ou bien dans la case Livada ? A quoi faites-

  7   vous référence exactement ?

  8   LE TÉMOIN : [interprétation] "Dubrava", j'ai déjà dit que c'était la 3e

  9   Brigade d'infanterie légère, qui est en communication avec le commandement

 10   supérieur, la case où l'on voit l'inscription Livada. Donc, on voit dans

 11   ces cases quels sont les appareils utilisés et les unités subordonnées.

 12   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Bien. Maintenant, c'est plus clair.

 13   Et puis, j'ai remarqué qu'il y a eu des changements ou des expurgations par

 14   rapport à la case Dubrava. Des choses ajoutées au crayon, papier, effacées

 15   et remplacées. Est-ce que vous savez de quoi il s'agit ? Pourquoi il y a eu

 16   ces modifications, corrections, à quel moment les a-t-on apportées et est-

 17   ce qu'elles sont authentiques ?

 18   LE TÉMOIN : [interprétation] Monsieur le Président, ce document a été

 19   élaboré, et on peut le voir en haut à droite dans le document, dans le

 20   cadre d'une opération intitulée Grmec. C'est un document de travail. Moi,

 21   je l'ai joint car il s'agit d'un document authentique, un document de

 22   travail, et sans doute qu'il y a eu des modifications ou des corrections

 23   d'apportées au document au fur et à mesure que l'opération avançait.

 24   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Et quelle est la date de ce document ?

 25   Est-ce que vous pouvez nous donner le cadre temporaire de cette opération

 26   Grmec ?

 27   LE TÉMOIN : [interprétation] Monsieur le Président, de tête, c'était en

 28   1994. Cette opération a eu lieu à Suva Medja, en Bosnie-Herzégovine, sur la


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  1   rive gauche de la rivière Una. Mais je ne suis pas sûr à 100 %. Je pense

  2   que cela se trouvait à peu près là-bas.

  3   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Donc, vous l'avez utilisé en guise

  4   d'illustration, pour illustrer l'utilisation des communications dans le

  5   cadre de différentes opérations ?

  6   LE TÉMOIN : [interprétation] Oui.

  7   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Vous pouvez poursuivre.

  8   M. IVETIC : [interprétation]

  9   Q.  Et puis, les noms que l'on voit sur la droite - Livada, Dubrava, puis

 10   il y en a un qui est illisible, est-ce que vous arrivez à le lire, ensuite

 11   Grude, Bastilja, Djoker -- mais cela correspond à quoi exactement, ces  

 12   noms ?

 13   R.  A l'intérieur de chaque case, on voit le titre officiel de l'unité. A

 14   côté de Grude, c'est la 15e Brigade d'infanterie légère. Et sur la droite,

 15   on voit le nom de code de cette unité. Donc, c'est un nom secret qui n'est

 16   utilisé que par l'organisateur, par la personne qui a élaboré ce système de

 17   communication. Les unités sur le terrain ne connaissent même pas ce nom de

 18   code.

 19   M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Est-ce que vous, vous êtes en mesure

 20   d'identifier le mot qui est écrit entre Dubrava et Grude, celui qui était

 21   illisible pour le traducteur ?

 22   LE TÉMOIN : [interprétation] Je pense que c'est "Oroz".

 23   M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Est-ce que vous pouvez descendre

 24   encore un peu. Encore, il y a un autre nom illisible en dessous de Djoker.

 25   Est-ce que là vous pouvez lire ce qui est écrit ?

 26   LE TÉMOIN : [interprétation] Au-dessous de Djoker ? Ce qui est écrit, c'est

 27   quelque chose qui ressemble à "ceci". Mais bon, pourquoi, je ne sais pas.

 28   C'est un document de travail, comme je vous l'ai dit.


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  1   Cela fait partie de ma documentation à moi. Je les ai gardés sur moi. Et

  2   c'est comme cela que j'ai pu vous les transmettre, parce que je les ai

  3   gardés.

  4   M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Merci.

  5   M. IVETIC : [interprétation] Je vais demander de verser ce document

  6   1D05796.

  7   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Monsieur le Greffier.

  8   M. LE GREFFIER : [interprétation] Ce document va recevoir la cote D1190.

  9   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] D1190 est versé au dossier.

 10   Tous les autres noms sont traduits pour nous. Dubrava signifiant la

 11   "forêt". "Oroz" signifie quoi ?

 12   LE TÉMOIN : [interprétation] C'est à moi que vous posez la question ?

 13   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] A moins que vous connaissiez la

 14   signification du mot "Oroz" ?

 15   LE TÉMOIN : [interprétation] "Oroz", en serbe, vous avez deux

 16   significations. Une partie de fusil s'appelle comme cela. Et puis, le coq

 17   en serbe, ça se dit aussi "oroz".

 18   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Très bien. Maintenant, nous avons aussi

 19   donc la signification du mot "oroz", comme nous l'avons pour les autres

 20   mots utilisés. "Djoker", boule de neige, et cetera.

 21   M. IVETIC : [interprétation] Très bien. Je vais revenir sur la page 28 en

 22   serbe et 21 en anglais, et c'est une page qui est sous pli scellé.

 23   Q.  On va examiner le paragraphe 8.2.5. On peut lire que la VRS a utilisé

 24   les nœuds existants et a établi un RR CV au mont d'Ozren, Veliki Zep et à

 25   Gucevo. Cela veut-il dire que ces noyaux étaient inexistants avant la

 26   création de la VRS ?

 27   R.  J'ai dit que c'étaient des noyaux nouvellement créés. Cela veut dire

 28   qu'ils n'ont pas existé avant la guerre. A partir du moment où l'état-major


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  1   principal a été déplacé au niveau de Crna Rijeka, il y a eu une

  2   installation de la JNA, et c'est là qu'on a créé un noyau de communication

  3   par relais à Veliki Zep. Ensuite, à Velez, à côté de Mostar, il y en avait

  4   un. Mais c'est le HVO qui en a pris le contrôle.

  5   Donc, pour le besoin du Corps de l'Herzégovine, nous en avons créé un à

  6   Leotar. En ce qui concerne les communications avec la VRS sur la rive

  7   gauche de la Drina, il a été difficile de créer des communications. Nous en

  8   sommes arrivés à la conclusion qu'il était nécessaire de créer un noyau de

  9   communication sur la rive droite de la Drina. Et avec l'accord de l'armée

 10   yougoslave, nous avons pu, nous au niveau de la VRS, créer et établir ce

 11   noyau de communication sur la rive droite de la Drina au niveau de la

 12   montagne de Gucevo.

 13   Q.  Pour que les choses soient bien claires, pourriez-vous répéter le nom

 14   de la dernière montagne là où vous avez pu, donc, créer ou construire un

 15   noyau de communication avec l'autorisation préalable de la RFY ?

 16   R.  Gucevo.

 17   Q.  Maintenant, je vais demander d'examiner la page 23 en anglais, 32 à 33

 18   serbe. Donc, là, nous avons un autre diagramme, et je vais vous demander

 19   d'examiner le 65 ter 05800.

 20   Dans votre rapport, au niveau du paragraphe 8.2.16, vous dites, et je vous

 21   cite :

 22   "Les participants marqués en jaune dans les diagrammes sont reliés par

 23   communication hertzienne. L'utilisation des documents généraux de type KZ

 24   est obligatoire."

 25   Donc, ici, on voit bien qu'il y a des participants marqués en jaune. Mais

 26   dites-nous, tout d'abord, que représentent ces documents de type KZ ?

 27   R.  Dans ce diagramme, on voit le plan de communication pour une opération

 28   à laquelle ont participé les unités du 1er et du 2e Corps de la Krajina. En


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  1   bas, au niveau de la case OC, le centre opérationnel créé pour le besoin de

  2   cette opération-là. Au niveau de l'interphone IFP 11, vous avez dix

  3   participants. Cinq ont utilisé le faisceau hertzien.

  4   Vu que nous n'avions pas d'appareil permettant de crypter l'information, de

  5   la chiffrer, nous avons utilisé les documents de chiffrage de type général.

  6   A l'époque, on appelait cela TKT, "la tactique du commandement des

  7   troupes". Et vous avez différents types de documents, le tableau des

  8   signaux, d'autres documents et formulaires. Evidemment, il faut une clé,

  9   une clé que l'on va ajouter dans ce formulaire utilisé pour la

 10   communication ainsi que dans le tableau de la protection chiffrée des

 11   communications.

 12   Q.  Et pourriez-vous nous expliquer comment l'utilisation de ces documents

 13   KZ influe sur les communications non protégées ?

 14   R.  Vous avez un appareil de base servant à chiffrer. Eh bien, si quelqu'un

 15   se mettait à écouter ce qui vient de cet appareil, il entendrait des sons

 16   inaudibles, incompréhensibles.

 17   Q.  Je pense que cela n'a pas été bien traduit. Pouvez-vous me dire comment

 18   l'utilisation des documents de type TKT influait sur les communications non

 19   protégées ?

 20   R.  Ces documents servant au chiffrage, les documents TKT, eh bien, on les

 21   utilise pour transmettre des missions, des ordres. Il faut les protéger,

 22   donc. Et si quelqu'un est en train d'écouter, il comprendrait immédiatement

 23   quelles sont nos intentions. En utilisant les documents TKT, on entend,

 24   mais on a du mal à comprendre parce que c'est quand même protégé, parce

 25   qu'on va utiliser les chiffres, les mots de code. Cela brouillerait quand

 26   même le contenu et la personne écoutant ne comprendrait pas de quoi il

 27   s'agit.

 28   Evidemment, un opérateur versé dans la chose comprendrait immédiatement que


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  1   la communication se fait à l'aide de ces documents servant à chiffrer

  2   l'information. Mais alors, pour déchiffrer l'information, il lui faudrait

  3   vraiment beaucoup de temps et beaucoup d'habilité.

  4   M. IVETIC : [interprétation] Nous pouvons verser le document.

  5   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] On va revenir sur le document en

  6   anglais, une page en arrière, s'il vous plaît.

  7   Je vois une note de bas de page -- des notes de bas de page, RRV, IKM, et

  8   cetera -- ah, maintenant je vois de quoi il s'agit. Je vois que ce sont des

  9   notes de bas de page se référant au document -- donc, au diagramme, et pas

 10   au texte.

 11   Voilà, j'ai compris. Ça va. Merci. J'ai eu besoin d'un petit moment.

 12   Je suis un peu lent.

 13   Monsieur le Greffier.

 14   M. LE GREFFIER : [interprétation] Il s'agira de la pièce 1191.

 15   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Versée au dossier.

 16   M. IVETIC : [interprétation]

 17   Q.  Monsieur, nous allons revenir sur votre rapport d'expert, D1187, marqué

 18   aux fins d'identification, sous pli scellé. C'est la page 26 en anglais qui

 19   m'intéresse et la page 37 en serbe.

 20   A 8.4 - où nous avons 8.4.1 et 8.4.2 - vous parlez des communications par

 21   estafettes, et vous dites que les estafettes ne possédaient pas la clé.

 22   Est-ce que cette méthode était utilisée pour autre chose que pour livrer

 23   des documents confidentiels ?

 24   M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] N'est-ce pas une question directrice,

 25   Maître Ivetic ?

 26   M. IVETIC : [interprétation] Ecoutez, je me base sur le rapport.

 27   M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Mais vous devriez lui demander tout

 28   simplement quelle était l'utilisation de la communication par estafette.


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  1   M. IVETIC : [interprétation] Mais c'est écrit dans les paragraphes 8.4.1 et

  2   2, où on dit bien qu'ils ont été utilisés pour transporter des documents et

  3   qu'ils ne possédaient pas la clé, et cetera.

  4   Donc, moi, ce qui m'intéresse, c'est surtout la méthode, c'est-à-dire

  5   quelle était l'utilisation généralisée d'estafettes dans le cadre des

  6   communications protégées ?

  7   M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Merci.

  8   LE TÉMOIN : [interprétation] Non, on n'a jamais utilisé des estafettes pour

  9   autre chose. On les a utilisées pour envoyer un ordre, un rapport, et

 10   cetera. Si l'organe opérationnel d'un commandement estimait qu'il était

 11   nécessaire de transmettre ces informations, eh bien, il mettait tout cela

 12   dans un sac et fermait cela à la clé, ensuite il confiait le sac à

 13   l'estafette, qui se rendait à l'endroit convenu, gardé aussi par une

 14   escorte en voiture.

 15   Et l'organe officiel opérationnel de l'unité en question possédait la

 16   clé du sac, signait un reçu, et cetera, enfin, il s'agissait donc d'une clé

 17   réelle qui fermait le sacoche contenant le document.

 18   Et ce document n'était pas chiffré; c'était du courrier ne tombant

 19   pas dans la catégorie des documents extrêmement confidentiels. C'était la

 20   façon habituelle d'utiliser les estafettes.

 21   M. IVETIC : [interprétation]

 22   Q.  Vous avez dit c'est ainsi que les documents à chiffrer étaient

 23   transportés. Voulez-vous bien nous préciser de quels documents il s'agit en

 24   ce qui concerne les documents qui devaient être chiffrés ?

 25   R.  Cela veut dire des bandes d'enregistrement avec des clés et les codes,

 26   des codes utilisés pour chiffrer le discours et quand il y a besoin de

 27   rédiger un télégramme chiffré au centre de cryptographie. En fait, il

 28   s'agit de bandes, de rubans perforés. Il y a aussi des tableaux de


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  1   chiffrement qui sont mis à l'intérieur d'emballages opaques et résistants à

  2   l'eau.

  3   Q.  Au 9.3, à la même page en anglais et à la page suivante en serbe, parmi

  4   les mesures de protection utilisées, vous parlez de l'utilisation

  5   d'antennes qui étaient interdites.

  6   Vous parlez en fait de deux types d'antennes dit "stick" et

  7   directionnelle. Quelle est la différence entre les deux ?

  8   R.  Certains dispositifs, tels que le RRU-1, ont des antennes type bâton.

  9   Donc, ça ressemble à un bâton ou à un crayon avec une radio à diffusion

 10   radiale, donc de tous les côtés. Et l'autre antenne est mise en place de

 11   façon horizontale et transmet dans certaines directions, ce qui veut dire

 12   qu'il y a une diffusion minimale sur les côtés, donc de façon latérale, et

 13   la diffusion est orientée devant. Leur construction est assez variable.

 14   C'est pas vraiment comme un bâton, un crayon, mais ça donne une indication

 15   de la direction de la diffusion. Ça, c'est la différence principale entre

 16   ces deux types d'antennes. Il y a d'autres types qui existent aussi avec

 17   d'autres types d'émissions.

 18   Q.  En ce qui concerne ces deux antennes, types crayon ou directionnelle,

 19   laquelle est la plus appropriée en ce qui concerne des transmissions sur

 20   des grandes distances et pourquoi ?

 21   R.  Les antennes directionnelles sont meilleures pour ce qui concerne les

 22   transmissions sur des grandes distances, parce que leur portée est plus

 23   importante, si vous voulez, leur puissance s'oriente dans une seule

 24   direction, donc le signal est plus fort par rapport à ce que vous pourriez

 25   mesurer comme signal aux alentours d'une antenne type bâton. C'est pour ça

 26   que ces antennes sont meilleures.

 27   Mais, enfin, l'utilisation des antennes type bâton sont différentes

 28   et dans certaines situations sont meilleures.


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  1   Q.  Voulez-vous bien nous dire quel type d'antenne serait utilisé pour un

  2   relais radio du genre RRU-800 ou FM200, à la différence des transmissions

  3   radio ?

  4   R.  En ce qui concerne le RRU-800, ce dispositif utilisait les antennes

  5   hélio --

  6   L'INTERPRÈTE : L'interprète de la cabine anglaise n'est pas sûre du terme.

  7   LE TÉMOIN : [interprétation] Il se trouve à une hauteur de 7 mètres. Il y a

  8   de l'émission, de la transmission et de la réception. Enfin, il y a une

  9   antenne pour les trois, il y a quelques différences, mais c'est aussi une

 10   sorte d'antenne directionnelle. Il y a quelques éléments qui constituent

 11   cette antenne qui est aussi directionnelle et la hauteur de son emplacement

 12   dépend de son utilisation.

 13   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Maître Ivetic, nous avons déjà consacré

 14   pas mal d'heures sur la question de transmissions hertziennes,

 15   l'orientation, les problèmes en ce qui concerne l'interception, et cetera,

 16   et cetera.

 17   Ce que je viens d'entendre est nouveau pour moi, mais bon…

 18   M. IVETIC : [interprétation] Monsieur le Président, j'essaie avec notre

 19   premier expert de parler de la différence entre les antennes type bâton et

 20   les antennes directionnelles.

 21   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Nous l'avons déjà entendu et vous avez

 22   continué à poser des questions en ce qui concerne le type d'antennes

 23   utilisées pour les transmissions hertziennes et nous avons déjà entendu ce

 24   genre de choses à plusieurs reprises.

 25   Veuillez poursuivre.

 26   M. IVETIC : [interprétation] Très bien.

 27   Q.  Je souhaiterais que nous passions maintenant à la page 28 de votre

 28   rapport en anglais et page 39 en serbe. Ici, nous avons un diagramme.


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  1   Encore une fois, c'est le numéro 10 qui est décrit à la page suivante en

  2   serbe. Je vous invite à regarder 1D05803. Je pense que c'est le même

  3   diagramme. Mais peut-être avec la traduction, peut-être de façon un peu

  4   plus claire, de ce que nous le voyons à l'écran.

  5   R.  C'est le diagramme qui montre les communications sécurisées du

  6   commandement du 2e Corps de la Krajina avec l'état-major, donc les relais

  7   radio, les dispositifs FM200 --

  8   L'INTERPRÈTE : L'interprète de la cabine anglaise demande à ce que le

  9   témoin répète les sigles d'appellation des dispositifs.

 10   M. IVETIC : [interprétation]

 11   Q.  On vous demande de répéter les sigles utilisés pour les dispositifs,

 12   mais je propose de procéder pas par pas, ce qui serait plus facile de

 13   comprendre ceux qui suivent en anglais qui ne montre pas la partie que nous

 14   voyons ici à gauche du diagramme.

 15   Monsieur le Témoin, nous voyons à gauche qu'il y a un triangle avec à

 16   l'intérieur le chiffre 200. Qu'est-ce que cela signifie, cette partie du

 17   diagramme ?

 18   R.  Commençons à gauche pour passer à droite. En ce qui concerne le

 19   document qui donne les instructions pour les transmissions et

 20   communications, il existe une règle en ce qui concerne la façon de dessiner

 21   les équipements. Il y a un triangle avec une ligne droite et puis une autre

 22   ligne, un angle 45 degrés, et puis une autre petite ligne. Cela démontre

 23   qu'il s'agit du relais radio 200. Donc, ce n'est pas un 9. C'est bien 200.

 24   Peut-être quelque part qu'il y a le chiffre 9. C'est le même dispositif,

 25   RRU-9, fabriqué en Yougoslavie. C'est la même chose que le FM200. C'est

 26   relié au dispositif de chiffrement KVU-71.

 27   Et ensuite, ceci est relié au dispositif de fréquence porteuse AMD-310. Sur

 28   ces dispositifs, il y a huit voies. Et nous avons ici une indication de


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  1   l'orientation de chaque voie, vers qui; par exemple, numéro 1, commandant

  2   du 2e Corps de la Krajina; ensuite, commandant de l'état-major principal de

  3   l'armée de la Republika Srpska; et ensuite, vous avez le centre

  4   opérationnel des communications; ensuite, les communications avec les

  5   unités voisines; le corps de la Krajina, le 15e Corps de l'armée de la

  6   République de la Krajina serbe; et ensuite il y a téléphone protégé du

  7   standard automatique, c'est un centre stationnaire, enfin permanent, au

  8   centre militaire. Il y avait une voie qui était défectueuse et une qui

  9   était libre.

 10   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Maître Ivetic, j'aimerais poser une

 11   question. Vous avez dit que c'était la même chose que le FM200 avec une

 12   liaison établie vers le dispositif de chiffrement KZU-71. Est-ce que nous

 13   le voyons ici ou c'est juste votre explication qui vous le dit ? Pouvez-

 14   vous nous dire si on le voit quelque part sur le diagramme ou est-ce que

 15   c'est juste votre explication que vous donnez en plus, même si cela

 16   n'apparaît pas ici ?

 17   LE TÉMOIN : [interprétation] Monsieur le Président, le dispositif de

 18   chiffrement ne se trouve pas indiqué sur le diagramme, mais il a été

 19   utilisé dans le cadre de l'opération. Vous le voyez d'ailleurs à l'en-tête,

 20   on nous dit bien que c'est une transmission sécurisée.

 21   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Vous avez répondu à ma question.

 22   Je crois que dans la version anglaise, à gauche, de façon verticale, on

 23   voit AMD-340. Vous avez dit, par contre, qu'il s'agit de AMD-310.

 24   J'aimerais vérifier avec vous s'il s'agit bien d'AMD-310 ou d'AMD-340 ?

 25   LE TÉMOIN : [interprétation] Quand on agrandit l'image, l'on voit bien que

 26   c'est le chiffre 1, donc il s'agit d'AMD-310.

 27   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Très bien, merci. C'est peut-être une

 28   erreur lorsqu'on a recopié cela pour en faire la version anglaise. Je ne


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  1   pense pas que ce soit d'une si grande importance qu'il faille en faire une

  2   version nouvelle, mais il faut que ce soit consigné au compte rendu qu'il

  3   s'agit bel et bien de l'"AMD-310".

  4   Veuillez poursuivre.

  5   M. IVETIC : [interprétation]

  6   Q.  Monsieur le Témoin, est-ce que ces canaux sécurisés qui émettaient sur

  7   le FM200 par le truchement de l'AMD-310, est-ce qu'on pouvait les écouter,

  8   est-ce qu'on pouvait les comprendre si la personne qui écoutait n'était pas

  9   un des participants visés par la transmission ?

 10   R.  On pouvait écouter le canal si vous aviez un dispositif ayant les mêmes

 11   caractéristiques, la même modulation, la même fréquence, et cetera. Mais si

 12   la ligne était sécurisée, il serait impossible de comprendre ce qu'on

 13   entendait.

 14   Je l'ai déjà dit, d'ailleurs, on entendait des bruits, quelques sons,

 15   mais rien d'intelligible. On pourrait peut-être l'enregistrer et par la

 16   suite essayer de déchiffrer ce qui était dit en utilisant toutes sortes de

 17   dispositifs. Peut-être qu'il y avait des dispositifs de déchiffrement, de

 18   décodage du signal, mais l'armée de l'ABiH n'avait pas de tel matériel.

 19   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Quelle est la source de vos

 20   informations, vous dites que l'armée de l'ABiH n'avait pas de tels

 21   équipements ?

 22   LE TÉMOIN : [interprétation] Je puis le confirmer en faisant référence à un

 23   document que j'ai reçu après avoir rédigé mon rapport ici. C'est un rapport

 24   d'un des commandants de l'emplacement nord ou sud, envoyé à son supérieur

 25   direct, qui dit : Vous nous demandez la position; ne nous le demandez pas

 26   parce que nous n'avons aucun moyen de savoir quel est l'emplacement et les

 27   Chetniks ne souhaitent pas nous le dire non plus. Donc, c'est beaucoup plus

 28   simple d'avoir des moyens de localisation plutôt que d'avoir des moyens de


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  1   décodage. C'est la conclusion que je peux en tirer.

  2   S'ils avaient eu la possibilité et la capacité de déchiffrer le message

  3   intercepté, ils auraient pu identifier les positions aussi.

  4   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Oui, mais si vous connaissez la

  5   localisation, cela ne veut pas dire que vous avez nécessairement décodé le

  6   message. J'essaie de comprendre votre dernière réponse.

  7   Je regarde la traduction. On dit :

  8   "S'ils avaient pu décoder le message intercepté", c'est-à-dire décoder les

  9   signaux interceptés. Et ensuite, vous dites :

 10   "…ils auraient pu calculer les positions."

 11   Est-ce que vous pouvez nous expliquer comment ils auraient pu le faire ?

 12   LE TÉMOIN : [interprétation] Dans des ordres ou dans des conversations qui

 13   passaient sur des liaisons sécurisées, très souvent -- enfin, disons que

 14   c'était une communication ouverte quand c'était par écrit, mais un message

 15   parlé, c'était sécurisé. Mais très souvent, fréquemment, on parlait des

 16   postes de commandement des officiers en commandement, les localisations de

 17   poste, ils n'auraient pas eu besoin de rechercher les positions de l'armée

 18   de la Republika Srpska en 1995. C'est à cela que je faisais référence.

 19   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Si j'ai bien compris, vous êtes en train

 20   de nous dire que si la teneur des conversations donnait une indication en

 21   ce qui concerne les localisations, c'aurait été plus facile de procéder de

 22   cette façon-là pour identifier les endroits, plutôt que d'essayer de le

 23   faire par d'autres moyens, si vous recherchez les localisations d'unités ou

 24   de postes de commandement ou d'autre chose ?

 25   LE TÉMOIN : [interprétation] Oui, c'est exact.

 26   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] J'ai une autre question à cet égard. Le

 27   diagramme démontre la situation en ce qui concerne les communications

 28   sécurisées, des canaux protégés. Tout à l'heure, vous nous avez dit que le


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  1   dispositif de chiffrement ne se trouve pas ici. Y avait-il moyen d'utiliser

  2   ces canaux sans utiliser le dispositif de chiffrement ? Est-ce qu'on

  3   pouvait, en d'autres termes, le débrancher ou l'éteindre ? C'est-à-dire,

  4   est-ce qu'on pouvait utiliser ces voies de communication sans être obligé

  5   de sécuriser les signaux en utilisant le matériel de chiffrement ?

  6   LE TÉMOIN : [interprétation] Une communication hertzienne avec un relais

  7   radio, le FM200, peut fonctionner tout à fait normalement sur la fréquence

  8   porteuse sans passer par le dispositif de chiffrement, et à ce moment-là la

  9   transmission n'est pas codée. Le diagramme que je vous ai montré ici est

 10   mon document de travail. Très souvent, à l'époque, vous n'aviez pas

 11   suffisamment de temps pour en faire plus. J'ai omis, donc, d'indiquer que

 12   le dispositif de chiffrement de données avait été utilisé ici.

 13   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Mais si j'ai bien compris, il était

 14   possible aussi de ne pas s'en servir ?

 15   LE TÉMOIN : [interprétation] Dans tous les diagrammes, dans toutes les

 16   transmissions, vous voyez qu'il y avait des dispositifs qui ne comportaient

 17   pas de mécanisme de chiffrement de données. Mais à ce moment-là, vous

 18   pouviez utiliser d'autres types de protection.

 19   Par exemple, le RRU-800, il n'est pas possible de protéger le groupe

 20   entier, mais seulement certains canaux. Les autres canaux émettaient le

 21   discours tel quel. Mais en ce qui concerne les communications, les

 22   transmissions, on utilisait des documents de protection de données d'ordre

 23   général.

 24   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Oui, oui, je le vois. Mais, par

 25   négligence, est-ce qu'il était possible d'envoyer des signaux sans

 26   chiffrement ou sans autre protection de la communication ?

 27   LE TÉMOIN : [interprétation] Monsieur le Président, dans ces documents il

 28   se trouve un diagramme des transmissions hertziennes protégées de l'armée


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  1   de la Republika Srpska où, pour l'état-major de la VRS, il y a des

  2   communications sécurisées par groupes, c'est-à-dire un groupe pour chacun

  3   des corps. Donc, on ne peut pas parler de négligence. Vous voyez le

  4   diagramme d'origine avec une indication de tout le matériel, tous les

  5   dispositifs. C'est ce qui était donné au commandant de l'unité responsable

  6   de ces communications. Donc, il ne pouvait rien faire de façon négligente.

  7   Et si j'avais moi-même la moindre question, je posais la question de savoir

  8   si les données étaient chiffrées par un mécanisme.

  9   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Si vous dites que la négligence était

 10   exclue, est-ce que cela veut dire que techniquement c'était impossible ou

 11   que ça allait à l'encontre des instructions données ?

 12   LE TÉMOIN : [interprétation] Tout d'abord, Monsieur le Président,

 13   techniquement c'est impossible. Si je fais preuve de négligence d'un bout,

 14   la personne à l'autre bout de la communication ne fait pas preuve de

 15   négligence. Donc, à ce moment-là, le commandant de l'état-major appelle le

 16   commandant du 2e Corps, et si le dispositif de chiffrement n'est pas

 17   allumé, il n'entendra rien du tout.

 18   Afin de pouvoir s'entendre, il faut que les équipements soient

 19   branchés aux deux bouts.

 20   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Il est impossible qu'à chacun des deux

 21   bouts on ignore ou on éteint le dispositif de chiffrement, pour l'émission

 22   et la réception des transmissions ?

 23   LE TÉMOIN : [interprétation] Monsieur le Président, il s'agirait à ce

 24   moment-là de sabotage tout au moins. Si un ordre est donné pour dire que

 25   vous devez établir une liaison en utilisant le chiffrement pour protéger

 26   les données, si on ne le faisait pas, ce serait du sabotage.

 27   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Donc, ce serait techniquement possible,

 28   mais il s'agirait de cas de sabotage ?


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  1   LE TÉMOIN : [interprétation] Oui. Ce ne serait pas de la négligence.

  2   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Merci.

  3   Veuillez poursuivre, Maître Ivetic.

  4   M. IVETIC : [interprétation]

  5    Q.  Pour ajouter à ce qu'on vient de discuter, est-ce que vous voulez bien

  6   nous apporter une explication, vous avez parlé du diagramme avec

  7   l'utilisation du dispositif de chiffrement KZ-71, mais parlons de la

  8   réalité.

  9   Les relais radio, les nœuds qui se trouvent en hauteur dans les

 10   grandes montagnes, et puis il y a des centres de commandement qui se

 11   trouvent plus bas, où dans le schéma ou le système général se trouverait la

 12   liaison avec le KZU-71 ?

 13   R.  Le KZU-71 était connecté au bout de la station hertzienne. Comme

 14   je l'ai déjà dit, il y avait la porteuse de fréquence IMD et ensuite la

 15   ligne téléphonique vers l'utilisateur final, c'est-à-dire le commandant au

 16   centre d'opération, et cetera. Et ensuite, le RRU-800 allait vers le nœud

 17   du relais radio. Et ensuite, pour des multiplexages, comme par exemple le

 18   V4 ou le SMC, cela arrivait au nœud final pour être passé par une

 19   répartition et être transmis vers un autre RRU-800, et ensuite il y aurait

 20   la même séquence de connexions qui se poursuivrait.

 21   M. IVETIC : [interprétation] Je ne crois pas que nous ayons demandé

 22   le versement au dossier. Je peux le faire ou demander que ce soit marqué

 23   aux fins d'identification à la lumière de ce que nous avons besoin de faire

 24   pour la traduction de l'AMD-340. C'est à vous de décider, Monsieur le

 25   Président.

 26   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Je pense que nous l'avons bien vu. AMD-

 27   340, en anglais, devrait être "AMD-310". Et je crois que cela suffira.

 28   Vous demandez donc le versement au dossier ? Monsieur le Greffier.


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  1   M. LE GREFFIER : [interprétation] Il s'agit de la pièce D1192.

  2   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Versée au dossier.

  3   Maître Ivetic, la Chambre a déjà fait ses calculs. Nous allons continuer

  4   jusqu'à midi 30 et ensuite faire une pause d'une demi-heure. Et à partir de

  5   13 heures, nous allons continuer jusqu'à 14 heures 15.

  6   Veuillez poursuivre.

  7   M. IVETIC : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.

  8   Q.  Revenons à votre rapport, D1187, marqué aux fins d'identification, sous

  9   pli scellé. Je vous demande de bien vouloir regarder la page 28 en anglais

 10   et la page 41 en serbe.

 11   En fait, avant de le faire, nous allons regarder 65 ter 19848. Vous avez

 12   dit dans la réponse que vous avez donnée aux questions posées par le

 13   Président, M. le Juge Orie, qu'il y avait un diagramme des canaux sécurisés

 14   de l'état-major. Et à la page 40 en serbe, il y a un diagramme numéro 11 de

 15   votre rapport, c'est le document 04336629. S'agit-il du diagramme dont vous

 16   avez parlé ?

 17   M. IVETIC : [interprétation] Je ne sais pas si on peut avoir la version

 18   serbe en moins grand ou inversée.

 19   LE TÉMOIN : [interprétation] Je l'ai vu. Ça, c'est le diagramme qui montre

 20   les transmissions sécurisées entre l'état-major principal et les

 21   commandements de corps. Ensuite, il y a le 2e Corps de Krajina, qui se

 22   trouve dans l'angle, le long de cette voie d'acheminement par faisceau

 23   hertzien jusqu'à Klekovaca, le nœud FM200. 0272, c'est l'acheminement du

 24   faisceau hertzien. De toute façon, c'est de Klekovace jusqu'à Ostrelj, là

 25   où se trouvait le poste de commandement du 2e Corps de Krajina.

 26   M. IVETIC : [interprétation] Je demande le versement au dossier de ce

 27   document, s'il vous plaît.

 28   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Monsieur le Greffier.


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  1   M. LE GREFFIER : [interprétation] Ce document aura la cote D1193. Je vous

  2   remercie.

  3   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Ce document est versé au dossier.

  4   Maître Ivetic, nous étions sur la page 28 de l'anglais, je crois. Est-ce

  5   que nous pourrions afficher cela ? Il s'agit du rapport du témoin, s'il

  6   vous plaît.

  7   La note en bas de page 37 parle de l'analyse de l'aptitude au combat,

  8   page 37. Savez-vous où il nous serait possible de trouver cela ?

  9   M. IVETIC : [interprétation] Tout à fait. Un instant, s'il vous plaît.

 10   C'est un document que nous avons déjà versé au dossier, et je vais vous

 11   donner le numéro dans un instant.

 12   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Si vous le trouvez plus tard, c'est bien

 13   aussi.

 14   M. IVETIC : [interprétation] Alors, cela figure peut-être sur l'autre

 15   feuille. C'est l'analyse de la VRS qui date de 1994 concernant -- non,

 16   1993, portant sur les travaux effectués en 1992 et que nous avons utilisée

 17   avec d'autres témoins.

 18   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Ce qui est le plus important pour nous,

 19   c'est de pouvoir retrouver la référence et de voir à quoi cela se rapporte,

 20   donc veuillez par la suite nous donner, s'il vous plaît --

 21   M. IVETIC : [interprétation] Nous avons deux exemplaires dans le prétoire

 22   électronique. 1D05793, c'est le premier. Et le second, je crois qu'il

 23   s'agit d'un document déjà versé au dossier avec une cote P, mais je n'ai

 24   pas le numéro de la cote. Je peux vous le donner après la pause.

 25   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Je n'insiste pas pour le recevoir tout

 26   de suite. Je crois que M. McCloskey peut peut-être nous aider sur de point.

 27   M. McCLOSKEY : [interprétation] Oui, Monsieur le Président. Me Ivetic a

 28   raison. En fait, c'est une pièce P00338. Elle a été abordée par de nombreux


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  1   témoins.

  2   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Bien. Mais nous avons vu beaucoup de

  3   documents sur l'aptitude au combat qui ne comportaient pas de date et pas

  4   d'autres explications non plus. Donc, il faudrait faire preuve d'un effort

  5   assez considérable pour essayer de retrouver ce à quoi cela correspond.

  6   Veuillez poursuivre.

  7   M. IVETIC : [interprétation] Le 10.1, maintenant, que nous avons à l'écran

  8   dans les deux langues.

  9   Q.  Dans votre rapport, vous dites que lorsque la guerre a éclaté, il n'y

 10   avait pas d'unités EiPED sur le territoire de la BiH. Veuillez nous dire ce

 11   que vous entendez par là ?

 12   R.  Cela signifie système de surveillance et activité contre les

 13   transmissions électroniques. Sur le territoire de la Yougoslavie, il y

 14   avait différentes unités dédiées à la surveillance électronique et

 15   l'activité contre le système électronique. Je veux parler de deux endroits;

 16   par exemple, l'aéroport de Pleso, près de Zagreb, et un bataillon près de

 17   Split également --

 18   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Vous n'avez pas demandé à ce que soient

 19   mentionnés les emplacements de telles unités. Est-ce qu'il est utile pour

 20   les Juges de la Chambre de savoir exactement où ceci se trouvait ?

 21   M. IVETIC : [interprétation] Merci.

 22   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Veuillez vérifier la traduction, s'il

 23   vous plaît. Parce que les termes de "reconnaissance" et de "surveillance",

 24   les deux termes ne sont pas identiques tout à fait ? Je ne sais pas si ceci

 25   peut prêter à confusion ou peut gêner quelqu'un. Est-ce que vous pouvez

 26   vous mettre d'accord avec M. McCloskey sur le sens de ce terme.

 27   M. IVETIC : [interprétation] Nous pouvons nous mettre d'accord. Je vois

 28   qu'il hoche la tête…


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  1   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Veuillez poursuivre. Si vous avez besoin

  2   des lieux en question, veuillez les préciser. Sinon, cela n'est pas utile.

  3   M. IVETIC : [interprétation]

  4   Q.  Alors, d'après le système mis en place par la JNA, quelle formation

  5   était requise pour que quelqu'un puisse être qualifié d'opérateur dans

  6   l'unité EiPED ?

  7   R.  La formation du personnel pour que celui-ci puisse accomplir des tâches

  8   dans ce secteur, eh bien, cette formation se faisait dans l'école de

  9   surveillance électronique et des activités contre le système électronique à

 10   l'école des transmissions. C'est là qu'étaient formés les officiers et les

 11   sous-officiers; autrement dit, chacun par rapport à son grade.

 12   Il y avait en outre les cas où les soldats de la JNA avaient des contrats

 13   pour s'occuper de reconnaissance radio. Je ne sais pas quelles étaient

 14   leurs autres actions, mais dans ce domaine-là il y avait des personnes qui

 15   étaient sous contrat.

 16   Q.  Et la formation ou les études dans ce domaine pour pouvoir faire partie

 17   de l'EiPED, en tout cas au niveau de la reconnaissance radio, cette

 18   formation durait combien de temps ?

 19   R.  La formation durait un an pour les officiers après avoir terminé

 20   l'Académie militaire générale de Belgrade. Et ensuite, une année dans ce

 21   centre de formation. Ensuite, il y a eu des changements et ils étaient

 22   formés ensemble avec le personnel technique à l'institut militaire de

 23   Zarkovo, près de Belgrade. Les sous-officiers étaient également formés à

 24   Sarajevo et venaient à Belgrade lorsqu'ils devaient suivre une formation

 25   spécialisée à Belgrade, et ce, pendant un an.

 26   Q.  Merci. Lorsque vous avez analysé les éléments relatifs à cette affaire

 27   et ce rapport en particulier, avez-vous eu l'occasion d'analyser les

 28   informations sur les qualifications et formations des opérateurs de l'ABiH


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  1   qui s'occupaient, disait-on, de surveillance en matière de transmission

  2   radio ?

  3   R.  Un document particulier, vous voulez dire ? Eh bien, moi, j'ai pu en

  4   conclure, au vu de tout ce dont je disposais, que ces unités ont accueilli

  5   des hommes de l'ex-JNA, mais très peu de personnes de ce genre, du

  6   ministère de l'Intérieur et des opérateurs radioamateurs. Il y avait trois

  7   catégories de personnes, d'après ce que j'ai pu en conclure, dans des

  8   unités d'EiPED dans les unités de l'ABiH.

  9   M. McCLOSKEY : [interprétation] Monsieur le Président, ça ne répond

 10   pas à la question. Objection.

 11   M. IVETIC : [interprétation] L'Accusation peut-elle s'opposer à la réponse

 12   ?

 13   M. McCLOSKEY : [interprétation] Il se fonde sur quoi pour donner ces

 14   éléments d'information ?

 15   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Il nous dit qu'il n'y avait pas de

 16   document en particulier.

 17   Mais, Maître Ivetic -- un instant, s'il vous plaît.

 18   Il a cité ses sources. C'est tout. En fait, il s'est fondé sur tout. Et sur

 19   la base de toutes ces sources, le témoin a pu en conclure qu'il est vrai

 20   que compte tenu de ces informations dont il disposait, la valeur probante

 21   de sa déposition n'est pas si importante que cela.

 22   Et dans une certaine mesure, Monsieur McCloskey, est-ce que ceci

 23   répond à votre demande ?

 24   M. McCLOSKEY : [interprétation] Oui, tout à fait.

 25   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Veuillez poursuivre.

 26   M. IVETIC : [interprétation]

 27   Q.  Faites attention de ne me citer aucun nom. Avez-vous eu l'occasion de

 28   parcourir des déclarations de témoins d'opérateurs de l'ABiH ?


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  1   R.  Eh bien, lorsque je lis une déclaration d'un -- eh bien, d'un

  2   représentant officiel --

  3   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Ecoutez, je vais intervenir.

  4   Tout d'abord, Maître Ivetic, je crois qu'il ne revient pas à vous de

  5   préciser au témoin qu'il ne doit pas citer de noms, à moins que vous n'ayez

  6   des noms en particulier en tête. Vous avez posé une question au témoin, et

  7   si vous êtes inquiet au sujet de la protection d'aucun, dans ce cas vous

  8   pouvez proposer de passer à huis clos partiel et, à ce moment-là, le témoin

  9   peut tout à fait répondre à la question. Je crois que c'est ainsi qu'il

 10   faut procéder.

 11   Peut-être que dans ce cas, nous devrions passer à huis clos partiel plutôt

 12   que de dire au témoin de ne pas citer de noms.

 13   Nous allons passer à huis clos partiel pendant quelques instants, de façon

 14   à ce que vous puissiez répondre librement à la question, et vous pouvez

 15   éventuellement citer des noms que vous connaissez.

 16   M. LE GREFFIER : [interprétation] Nous sommes à huis clos partiel,

 17   Messieurs les Juges.

 18   [Audience à huis clos partiel]

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 17   [Audience publique]

 18   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Merci, Monsieur le Greffier.

 19   M. IVETIC : [interprétation]

 20   Q.  Je souhaite maintenant que nous regardions la page 42 en serbe et la

 21   page 29 de l'anglais de votre rapport, et le 10.3, s'il vous plaît, de ce

 22   document. Dans la première partie du paragraphe 10.3, vous dites que le

 23   système de surveillance des transmissions radio de l'ABiH, est-ce que cela

 24   signifie qu'ils pouvaient surveiller et comprendre les transmissions radio

 25   sécurisées ?

 26   M. McCLOSKEY : [interprétation] Objection. C'est une question directrice.

 27   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Veuillez reformuler votre question,

 28   Maître Ivetic, s'il vous plaît.


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  1   M. IVETIC : [interprétation] Oui. Bien, je vais essayer, même si je pense

  2   que lorsque M. Butler a été interrogé, M. McCloskey ne s'est pas privé de

  3   poser ce genre de questions.

  4   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Si vous vous êtes opposé à ce type de

  5   questions à l'époque, je pense que la Chambre a certainement dû prendre une

  6   décision là-dessus.

  7   M. IVETIC : [interprétation]

  8   Q.  Donc, au 10.3 -- je vais lire le texte anglais pour pouvoir aller plus

  9   vite. Au milieu du paragraphe, vous dites :

 10   "Cela signifie qu'ils pouvaient surveiller, autrement dit écouter les

 11   transmissions radio sur ondes élevées et ondes moyennes, HF et VHF, en

 12   utilisant un RUP-4 et un RUP-15 et un PRC-320 sur ces postes radio-là…"

 13   Que pouvaient-ils entendre lorsqu'ils écoutaient les communications sur ces

 14   dispositifs qui étaient chiffrés ou non ?

 15   R.  Messieurs les Juges, j'ai dit que -- bon, c'était le type de matériel

 16   le plus communément utilisé, alors il y avait d'autres systèmes aussi, mais

 17   un encodeur ne pouvait pas être utilisé sur un VF; cela correspond à 12 à

 18   20 mégahertz. Donc, des systèmes d'encodage ne pouvaient pas être utilisés

 19   dans ce cas. Et le seul type de matériel qui permettait d'avoir une

 20   certaine possibilité de sécurisation, c'était Racal. On pouvait avoir dans

 21   ce cas, avec cette marque-là, une certaine protection. Les autres, non.

 22   Et s'il y avait des paroles qui avaient été encodées, à ce moment-là

 23   on pouvait utiliser un système de chiffrement général.

 24   M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] La question qui a été posée, alors si

 25   quelqu'un utilisait les conversations qui étaient transmises sur ce type de

 26   dispositifs, que pouvaient entendre les personnes qui écoutaient ? C'était

 27   ça, la question.

 28   LE TÉMOIN : [interprétation] Alors, si c'est un système ouvert et non


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  1   sécurisé, à ce moment-là on peut tout entendre. Et si c'est chiffré, dans

  2   ce cas la personne qui écoute entendra cela ou si c'est le code Morse, et

  3   A-B-C-D, code Morse qui est utilisé, mais ces personnes-là ne pourront pas

  4   comprendre la teneur de la conversation sans la décoder, sans la

  5   déchiffrer. C'est ce que j'ai déjà dit.

  6   M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Merci.

  7   M. IVETIC : [interprétation]

  8   Q.  Dans le même paragraphe, vous parlez également des dispositifs

  9   utilisant des faisceaux hertziens de type RRU-1, RDM-63, FM-200. Vous dites

 10   que l'ABiH pouvait intercepter les conversations sur ces systèmes, qu'est-

 11   ce que cela signifie ?

 12   R.  Que tout le matériel dont disposait la VRS pouvait faire l'objet

 13   d'écoute par l'ABiH, à l'exception de ce qui était transmis par

 14   multiplexage ou plutôt, SMC. Cela, ils ne pouvaient pas l'intercepter. Le

 15   reste, oui. Et une fois qu'ils pouvaient écouter, eh bien, ils écoutaient.

 16   Mais j'ai déjà précisé que le chiffrement était utilisé et il ne pouvait

 17   pas recevoir la conversation en tant que telle. Ils pouvaient enregistrer

 18   la conversation et essayer de la déchiffrer d'une manière ou d'une autre.

 19   Et ensuite, ce qui a été transmis par KZ, des documents à caractère

 20   général, ils pouvaient à ce moment-là l'enregistrer et le déchiffrer par la

 21   suite. Ils n'avaient pas d'autres moyens. Ils pouvaient tout écouter. Et

 22   une fois qu'ils arrivent, en fait, à se mettre sur le même faisceau, c'est

 23   possible; sinon, non.

 24   Q.  Lorsque vous dites lorsqu'ils sont "sur le faisceau", où se trouve le

 25   faisceau ? Vous avez utilisé le terme en B/C/S "snok" [phon]. Alors, où se

 26   trouve le "snok", le faisceau, lorsqu'on parle en fait, de dispositifs

 27   utilisant les faisceaux hertziens ?

 28   R.  Alors, lorsque j'ai parlé de "snok", c'est un terme qui est utilisé en


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  1   transmission. Autrement dit, il s'agit des ondes électromagnétiques qui

  2   sont utilisées et qui sont produites par le transmetteur et qui est reçu

  3   par le récepteur, et ça, c'est une onde électromagnétique. Moi, j'appelle

  4   ça un faisceau, un "snok", en B/C/S.

  5   Alors, une antenne, une antenne de faisceau hertzien a justement ce

  6   faisceau et rejoint directement l'antenne. Mais les antennes ne sont pas

  7   toujours parfaites et, parfois, le signal tombe à côté. Donc, ces ondes

  8   électromagnétiques voyagent de façon latérale, et donc peuvent parvenir à

  9   l'autre extrémité, mais ça, ce n'est pas important.

 10   Et si quelqu'un souhaite écouter, eh bien, il faut atteindre le

 11   faisceau latéral pour pouvoir entendre quelque chose.

 12   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Maître Ivetic.

 13   Alors, nous avons déjà parlé beaucoup des faisceaux. Si vous pensez que ce

 14   témoin peut ajouter quelque chose par rapport à ce qu'il vient de dire,

 15   bien, et par rapport à ces personnes qui opéraient ces systèmes ou

 16   faisaient fonctionner ces systèmes, veuillez vous concentrer là-dessus.

 17   Mais je crois qu'il n'y avait pas de désaccord réel entre les parties

 18   sur le sens du mot "faisceau" et que cela restreint l'écoute des

 19   conversations si on ne peut pas être sur le même faisceau. Mais en écoutant

 20   les autres dépositions, je n'ai pas eu l'impression qu'il y avait un

 21   désaccord important là-dessus. Bon, sur d'autres points, oui, mais pas là-

 22   dessus.

 23   M. McCLOSKEY : [interprétation] Tout à fait. En fait, les parties latérales

 24   -- bon, le fait que les faisceaux ont un début, une fin, et une partie

 25   latérale et que l'on pouvait intercepter ou non, nous ne sommes pas en

 26   désaccord avec cela. C'est parfois effectivement difficile d'écouter les

 27   conversations.

 28   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Cela limite l'interception, cela dépend


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  1   de la direction, bien sûr.

  2   M. McCLOSKEY : [interprétation] Si on s'en tient aux côtés, si vous voulez

  3   et bon doit se tenir au "snop" et aux effets latéraux. Si vous pouvez me

  4   dire ce que c'est, c'est bien.

  5   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Alors, bon, si c'est la question, bien.

  6   Alors, si vous souhaitez entendre des éléments de preuve là-dessus, si vous

  7   pensez que ça peut ajouter quelque chose, eh bien, à ce moment-là, il faut

  8   que vos questions soient parfaitement ciblées. Et avec tout les détails et

  9   non pas tous les généralités que nous avons entendues jusqu'à présent.

 10   M. IVETIC : [interprétation] Merci.

 11   Q.  Donc, je vais poser la question : 

 12   "Alors, pour que quelqu'un puisse écouter, il faut atteindre l'onde

 13   latérale pour pouvoir entendre quelque chose."

 14   Un peu plus tôt, vous avez parlé de l'onde latérale. Vous avez dit c'était

 15   négligeable. Quelle distance y a-t-il entre l'antenne et l'onde pour

 16   pouvoir capter le signal ?

 17   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Qu'est-ce que vous voulez dire ? Vous

 18   voulez parler de l'antenne ou du faisceau ?

 19   M. IVETIC : [interprétation] Je voulais parler de l'antenne, parce que

 20   maintenant on parle de l'antenne, en fait, qui se disperse latéralement.

 21   M. McCLOSKEY : [interprétation] Je crois qu'il est préférable d'entendre

 22   cela de la bouche du témoin.

 23    M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Oui.

 24   Vous avez posé la question. Bien.

 25   Alors, veuillez nous expliquer, s'il vous plaît, comment la dispersion

 26   latérale s'effectue et à quelle distance faut-il être de l'antenne pour

 27   pouvoir capter ce signal ?

 28   LE TÉMOIN : [interprétation] J'ai déjà expliqué qu'il y a quelque chose


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  1   d'une diffusion latérale qui est beaucoup moins importante qu'un effet de

  2   radiation directe du faisceau. Mais on obtient de meilleurs résultats

  3   lorsqu'on peut atteindre, en fait, la partie latérale du faisceau.

  4   Alors, à quelle distance doit être l'antenne, eh bien, si le

  5   récepteur reçoit le signal, cela dépend de la puissance du signal qui est

  6   envoyé par le transmetteur et de la sensibilité du récepteur.

  7   Et donc, l'antenne -- donc le rapprochement par rapport à l'antenne

  8   fait diminuer l'intensité du signal, et ceci est exprimé en décibels. Et si

  9   on sait à quelle distance est l'antenne, on peut calculer cela et on peut

 10   comprendre si le signal peut être reçu ou non.

 11   Alors, évidemment, ceux qui écoutent ne disposent pas de ce type

 12   d'information, donc eux utilisent leur propre antenne. Lorsqu'ils savent

 13   qu'un signal peut être capté, à ce moment-là ils reçoivent le signal, si le

 14   signal est assez fort. Si le signal n'est pas suffisamment fort, ils

 15   n'entendront rien. Et à ce moment-là, ils utilisent un oscilloscope, par

 16   exemple. Mais une fois qu'ils le reçoivent sur le récepteur, le signal

 17   n'est peut-être pas assez fort, il faut que ce soit utile pour les hommes

 18   chargés des reconnaissances radio.

 19   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Merci.

 20   Veuillez poursuivre.

 21   M. IVETIC : [interprétation]

 22   Q.  Alors, ces ondes latérales qui devraient nous permettre de tout

 23   comprendre, alors si nous sommes en présence de deux unités de faisceaux

 24   hertziens appelés A et B, qui communiquent entre eux, où une personne doit-

 25   elle se situer sur un plan géographique pour capter cette dispersion

 26   latérale du signal ?

 27   R.  Alors, latérale par rapport au signal ? Eh bien, le signal d'origine

 28   est 80 degrés, de part et d'autre, à gauche et à droite. Pas davantage.


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  1   Q.  Mais pour que l'antenne puisse recevoir ce signal latéral, cette

  2   antenne devrait être située où par rapport au transmetteur A et au

  3   récepteur B ?

  4   R.  Alors, par rapport à A et B, en tout cas, comme je vous l'ai dit, 80

  5   degrés, pour que l'on puisse utiliser un signal qui puisse être utilisé

  6   pour quelque chose, parce que ça n'est pas 90 degrés. Disons que c'est 80

  7   degrés, à gauche et à droite.

  8   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Alors, je vais essayer de comprendre, si

  9   j'ai bien compris votre dernière réponse.

 10   Si vous dites qu'un signal est envoyé de A vers B, autrement dit, vous

 11   dessiniez une ligne et si vous dessiniez une ligne du point central de

 12   collection entre A et B, à 90 degrés vers la droite et vers la gauche, cela

 13   couvre à ce moment-là -- enfin, la zone de couverture est de 160 degrés sur

 14   360 par rapport à la surface totale du cercle. Et à ce moment-là, est-ce

 15   que c'est ce secteur-là défini par ces deux lignes qui permette de dire

 16   qu'il est possible, dans ce cas, de capter le signal qui était envoyé de A

 17   à B ?

 18   LE TÉMOIN : [interprétation] Oui, c'est exact.

 19   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Veuillez poursuivre.

 20   M. IVETIC : [interprétation] Je crois qu'il est l'heure de faire la pause.

 21   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Tout à fait.

 22   Monsieur le Témoin, nous souhaitons vous revoir après une demi-heure.

 23   Maître Ivetic, je vais voir où nous en sommes d'un point de vue

 24   temps.

 25   Vous pouvez suivre l'huissier.

 26   [Le témoin quitte la barre]

 27   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Pas vous, Maître Ivetic, mais le témoin.

 28   M. IVETIC : [interprétation] Attendez, je regarde les questions qu'il a


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  1   répondu. Nous avons encore 65 à 70 questions, donc un peu plus d'une heure

  2   en ce me concerne.

  3   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Monsieur le Greffier, veuillez nous dire

  4   combien de temps -- vous avez eu -- vous aviez demandé deux et demie.

  5   M. IVETIC : [interprétation] J'ai demandé trois et demie.

  6   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Vous allez revenir vers nous après la

  7   pause. Si cela vous intéresse --

  8   Monsieur McCloskey.

  9   M. McCLOSKEY : [interprétation] Dans la mesure où cela peut être utile, je

 10   crois que Me Ivetic serait d'accord avec moi pour dire que les

 11   interceptions de la BiH et du MUP dont nous disposons et qui date de 1994

 12   [comme interprété], rien dans ces éléments ne permettent de dire que ceci a

 13   été débrouillé ou déchiffré. Ce qui a été dit au niveau des éléments de

 14   preuve présentés, c'est que tout a été entendu parce que c'étaient sur des

 15   liaisons ou des fréquences hertziennes qui n'étaient pas protégées. Nous ne

 16   sommes au courant d'aucune opération de débrouillage de la part de la BiH

 17   ni du MUP parce qu'ils pouvaient tout à fait entendre ces conversations. Je

 18   souhaitais préciser cela. Je crois qu'on a peut-être cassé un code ou deux,

 19   mais le débrouillage, par exemple, sur une ligne chiffrée du KZ, non. Nous

 20   n'avons pas entendu parler de cela si vous vous souvenez des éléments de

 21   preuve présentés il y a plusieurs années.

 22   M. IVETIC : [interprétation] Je souhaite vous corriger. Il y a une

 23   troisième partie, parce que je ne souhaite pas aller au-delà des conditions

 24   requises par l'article 70, mais je crois qu'il y a une troisième partie,

 25   effectivement, à identifier, des codes qui ont été cassés. Chose que les

 26   autres parties n'ont pas faites.

 27   M. McCLOSKEY : [interprétation] C'est pourquoi je n'ai pas parlé de cette

 28   troisième partie, de ce tiers.


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  1   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Vous parlez des écoutes de la part de la

  2   BiH ?

  3   M. McCLOSKEY : [interprétation] Et du MUP ?

  4   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Oui, du MUP.

  5   M. McCLOSKEY : [interprétation] Bon. Alors, on peut se concentrer là-

  6   dessus, je pense.

  7   M. IVETIC : [interprétation] Merci.

  8   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Alors, une plus ample analyse et plus

  9   détaillée de ce problème risque d'être assez complexe. Il y a des

 10   inexactitudes parfois au niveau des transcriptions, c'est possible, mais il

 11   y a différentes façons d'aborder ces questions, et chaque partie peut le

 12   faire à sa manière, je suppose.

 13   Maître Ivetic, je crois que vous avez utilisé trois heures jusqu'à présent.

 14   J'ai remarqué qu'il y a peut-être un chevauchement entre le rapport et la

 15   déposition précédente, chose que je vous ai indiqué à plusieurs reprises.

 16   Veuillez garder ceci à l'esprit après la pause. Nous reprendrons à 13

 17   heures.

 18   L'INTERPRÈTE : Au paragraphe 10.3, citation de Me Ivetic. "Sur les

 19   dispositifs utilisant les faisceaux hertziens, il était possible d'écouter

 20   à l'aide des RRU1, des RND63, qui étaient des dispositifs utilisant les

 21   faisceaux hertziens, et les canaux multiples RRU80, RRU9P, et FM200."

 22   --- L'audience est suspendue à 12 heures 33.

 23   --- L'audience est reprise à 13 heures 04.

 24   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Nous attendons qu'on fasse entrer le

 25   témoin dans le prétoire.

 26   Maître Lukic, il y avait une question préliminaire que vous auriez souhaité

 27   soulever en l'absence du témoin ?

 28   M. LUKIC : [interprétation] Oui. Oui.


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  1   Nous souhaitons tout simplement vous informer, Messieurs les Juges,

  2   qu'étant donné l'incapacité d'organiser une liaison vidéo avec Banja Luka,

  3   la semaine prochaine il y aura un trou que nous n'avons pas réussi à

  4   combler en trouvant quelqu'un d'autre. Donc, pour la semaine prochaine,

  5   nous n'aurons que trois témoins --

  6   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Vous aurez trois témoins ?

  7   M. LUKIC : [interprétation] Et ce qui reste de l'interrogatoire de ce

  8   témoin-ci.

  9   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Monsieur Tieger.

 10   M. TIEGER : [interprétation] Excusez-moi, Monsieur le Président, mais nous

 11   sommes en train de parler des questions d'ordonnancement et il y a un point

 12   que j'aimerais soulever qui pourrait avoir un impact. Vous vous souviendrez

 13   qu'après les décisions orales de votre part concernant les témoins experts,

 14   vous aviez demandé d'autres éléments en ce qui concerne les experts Poparic

 15   et Subotic et les requêtes concernant leur exclusion.

 16   Alors, tout ceci a été achevé. Enfin, c'est en attente. Il se peut que

 17   cette question -- la façon dont c'est résolu, que cela ait un impact

 18   considérable en ce qui concerne le temps estimé récent pour les deux

 19   parties. Je pense que je peux m'exprimer au nom des deux parties. Et cela

 20   pourrait impacter aussi le temps de préparation pour les différents

 21   avocats.

 22   Donc, on voulait tout simplement vous attirer l'attention sur le fait

 23   que cette question est encore en attente et que plus tôt on aura trouver

 24   une solution, mieux ce sera de ces deux points de vue.

 25   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Oui. Donc, vous êtes en train de dire

 26   que nous pourrions utiliser notre temps à l'extérieur du prétoire pour

 27   résoudre certains points -- bon, je fais une blague, évidemment. Mais trêve

 28   de plaisanterie. Nous allons, bien sûr, y prêter attention, et ce sera fait


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  1   dès que possible. C'est dans l'intérêt de tout le monde, y compris les

  2   Juges.

  3   Que l'on fasse entrer le témoin dans le prétoire.

  4   Maître Lukic, en ce qui concerne les questions d'ordonnancement, vous êtes

  5   toujours encouragé, néanmoins, à essayer de trouver des solutions dans ce

  6   genre de situation, mais je comprends qu'il y a des difficultés

  7   particulières.

  8   [Le témoin vient à la barre]

  9   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Maître Ivetic, veuillez poursuivre.

 10   M. IVETIC : [interprétation]

 11   Q.  Je vous invite à regarder la page 30 en anglais et 43 en serbe. Très

 12   rapidement, j'attirerais l'attention de tout le monde sur la note en bas de

 13   page numéro 39.

 14   R.  Monsieur le Président, Messieurs les Juges, j'ai trouvé dans certains

 15   documents que les communications de la JNA et aussi, ensuite, de la VRS

 16   n'étaient pas sécurisées parce que la société qui avait fabriqué les relais

 17   radio AMD ne les avait pas correctement fabriqués, et les transmissions de

 18   ce matériel n'étaient pas sécurisées. Il y avait certains de ces

 19   équipements qui avaient été vendus aux pays du Golfe. Et toutes les

 20   conversations transitant par ces équipements ont été écoutées, interceptées

 21   et décodées très facilement par les Etats-Unis.

 22   Donc, lorsque la JNA a décidé d'acheter ces équipements, elle a envisagé

 23   toutes les possibilités et elle a pris la décision de les acheter mais a

 24   décidé de modifier certains éléments, certains commutateurs, ce qui voulait

 25   dire qu'il n'était pas possible de diffuser beaucoup plus en dehors de ce

 26   qui était déterminé par le code et la clé. Il y a pas mal de pages qui

 27   existent sur internet là-dessus.

 28   Q.  Passons à la page 36 en anglais --


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  1   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Bon, quelle que ce soit la situation sur

  2   l'internet, la vente, la fabrication, et cetera, vous avez dit que lorsque

  3   la JNA a acheté ces équipements, elle a développé son propre système de

  4   protection de données. Je suppose que  ce que vous dites est sur la base de

  5   votre connaissance personnelle ? Ce n'est pas quelque chose que vous avez

  6   appris de la toile, de l'internet ?

  7   LE TÉMOIN : [interprétation] Je l'ai appris d'un collègue, un colonel qui

  8   travaillait à l'institut de mathématique appliquée, et c'est cet institut-

  9   là qui avait développé le code. Donc, je ne l'ai pas appris en consultant

 10   internet, non.

 11   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Vous en avez entendu parler. A quel

 12   moment ? A quel moment est-ce qu'on a mis au point ce système de protection

 13   de données propre à la JNA ?

 14   LE TÉMOIN : [interprétation] Je n'ai pas posé cette question-là à mon

 15   collègue, mais j'ai compris dans la conversation que j'ai eue avec lui que

 16   cela a été fait au moment où l'équipement a été intégré dans l'arsenal de

 17   la JNA.

 18   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Oui. C'était à quel moment ça ?

 19   LE TÉMOIN : [interprétation] Je pense que c'était aux alentours de 1975,

 20   d'après mon souvenir.

 21   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Oui. Et c'était toujours le même

 22   équipement qui était utilisé par la suite, avec les adaptations qui avaient

 23   été apportées ?

 24   LE TÉMOIN : [interprétation] Monsieur le Président, le changement a été

 25   apporté à l'AMD et aussi au KMZ-71 [comme interprété]. Donc, il y a eu

 26   quelques changements apportés et le remplacement de certains commutateurs.

 27   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Est-ce que c'était un changement de

 28   matériel, d'équipement, ou est-ce que la protection des données a été


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  1   permise grâce à l'utilisation d'un logiciel ?

  2   LE TÉMOIN : [interprétation] Cela a été fait à l'intérieur du dispositif

  3   AMD. C'était une partie ou une composante de l'équipement qui est important

  4   du point de vue du chiffrement qui a été modifiée ou remplacée.

  5   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Oui, mais il s'agit de savoir si c'était

  6   du matériel ou un logiciel. Est-ce que vous le savez ? Sinon, dites-le-

  7   nous.

  8   LE TÉMOIN : [interprétation] C'était du matériel.

  9   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Et ce matériel avait son propre logiciel

 10   ?

 11   LE TÉMOIN : [interprétation] C'était le logiciel de la JNA. La JNA avait

 12   ses propres programmes pour créer la clé et avait son propre système en ce

 13   qui concerne le mélange entre les parties chiffrées de la bande et les

 14   parties ouvertes, non codées, de la bande. C'était TG-43. Et d'autres

 15   parties aussi.

 16   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Merci.

 17   Veuillez poursuivre, Maître Ivetic.

 18   M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] J'aimerais poser une question au

 19   témoin.

 20   Comment s'appelle votre collègue, le colonel dont vous avez parlé et

 21   auprès de qui vous avez obtenu ces informations ?

 22   LE TÉMOIN : [interprétation] Zivko Dzenopoljac.

 23   M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Voulez-vous bien répéter son nom de

 24   famille ?

 25   LE TÉMOIN : [interprétation] Dzenopoljac.

 26   M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Merci.

 27   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Veuillez poursuivre, Maître Ivetic.

 28   M. IVETIC : [interprétation]


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  1   Q.  Si vous voulez bien regarder la page 36 en anglais et 54 en serbe.

  2   J'attire votre attention sur le paragraphe 11.11.

  3   Au quatrième alinéa de ce paragraphe d'introduction, on dit que les

  4   antennes paraboliques ne sont pas appropriées pour des besoins

  5   d'interception en deçà d'un gigahertz. Pourquoi cela ?

  6   R.  Vous voyez ici une des antennes paraboliques. Quand on voit cela, je

  7   pense qu'il y a plusieurs raisons pour lesquelles cela n'a pas été utilisé

  8   à des fins d'interception. Et si vous voulez, je peux vous donner

  9   l'explication par la suite.

 10   En deçà d'un gigahertz, il s'agirait d'antennes grandes qu'il faudrait

 11   placer sous un abri ou dans des ballons. L'antenne porte le nom de l'abri

 12   dans ce cas-là, "kaponir", et de telles antennes sont extrêmement visibles.

 13   Quelles que ce soient les conditions météo et dans l'intérêt d'une bonne

 14   reconnaissance, il faut pouvoir déplacer une antenne.

 15   Q.  Vous avez analysé dans votre rapport la photo numéro 1.

 16   M. IVETIC : [interprétation] Je voudrais demander la pièce P1649. C'est une

 17   photo de source.

 18   Q.  Et je vais vous demander d'identifier ce que l'on voit sur la photo.

 19   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Monsieur le Témoin, pourriez-vous nous

 20   dire quel est le diamètre nécessaire pour une antenne parabolique pour

 21   qu'elle soit capable d'intercepter les signaux qui sont inférieurs à 1

 22   gigahertz ? Donc, quelle taille ou diamètre de l'antenne, s'il vous plaît ?

 23   LE TÉMOIN : [interprétation] Eh bien, il faut faire des études

 24   technologiques là-dessus. Mais je pense que l'antenne, la parabole, devait

 25   un diamètre de 2 mètres à peu près, 2 mètres et demi.

 26   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Merci.

 27   M. IVETIC : [interprétation]

 28   Q.  Ici, nous avons la photo qui est la source de la photo numéro 1. Vous


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  1   avez identifié certains types d'antennes par nom. Je voudrais tout d'abord

  2   vous demander, avec l'aide de l'huissier, de marquer par les chiffres 1 et

  3   2 les deux antennes Yagi dont vous parlez dans le rapport par rapport à

  4   ladite photo.

  5   R.  Les antennes Yagi sont les antennes que l'on voit sur le pylône de

  6   gauche, 1 et 2. Ces deux antennes Yagi sont accrochées au mêmes pylône,

  7   l'une est placée horizontalement et l'autre verticalement. On change

  8   l'emplacement de telles antennes, surtout des antennes qui sont placées à

  9   proximité, pour pouvoir entendre deux signaux différents, mais aussi pour

 10   augmenter l'audition d'un seul signal. C'est l'utilisation de ces antennes

 11   Yagi. Elles captent jusqu'à 1 300 mégahertz. Ça veut dire qu'on peut

 12   écouter les appareils de radio relais RRU-1, de 610 jusqu'au 960 mégahertz,

 13   et RRU-800 aussi.

 14   La troisième antenne à droite, à côté de la parabole --

 15   Q.  Pourriez-vous annoter cela, s'il vous plaît -- enfin, marquer avec le

 16   chiffre 3 celle dont vous parlez et nous dire quel est le nom de cette

 17   antenne. Et on peut le lier ensuite avec ce que vous avez écrit dans votre

 18   rapport.

 19   R.  Le numéro 3, c'est une antenne logo périodique, ou "log-antenna" comme

 20   on l'appelle. Elle a une portée entre 40 et 800 mégahertz. Cela veut dire

 21   qu'on peut l'utiliser pour suivre les conversations sur le RRU-1. A gauche,

 22   se trouve une parabole, la parabole numéro 4. Je la marque avec le numéro

 23   4.

 24   Q.  On vient de mettre le numéro 4 là-dessus.

 25   Vous avez aussi parlé de l'antenne parapluie. Pourriez-vous mettre le

 26   chiffre 5 là où elle se trouve.

 27   R.  Elle est ici. On ne la voit pas en entier. On ne voit qu'un bout. On

 28   l'appelle au jour le jour l'antenne parapluie vu qu'elle rappelle le


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  1   parapluie. C'est une antenne qui fait partie des appareils ICR-100, qui

  2   sert à capter les fréquences. Les fréquences qu'elle capte vont jusqu'à 80

  3   [comme interprété] mégahertz. Elle rayonne de façon circulaire. On n'a pas

  4   besoin de la tourner, donc, vu qu'elle capte les ondes de tous les côtés.

  5   Elle les capte et les envoie.

  6   Q.  Merci.

  7   M. IVETIC : [interprétation] J'attends l'interprétation.

  8   Je vais demander de verser cette photo.

  9    M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Monsieur le Greffier.

 10   M. LE GREFFIER : [interprétation] Il s'agira de la pièce D1194.

 11   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Versée au dossier. Les cinq antennes,

 12   donc.

 13   M. IVETIC : [interprétation]

 14   Q.  Dans votre rapport, à la page 32 en anglais, et en serbe c'est la page

 15   46, vous avez aussi un document, le document numéro 3. Il ne faut pas le

 16   montrer au public. Je voudrais vous montrer la source de ce document,

 17   1D05807, mais il ne faudrait pas le montrer au public.

 18   Sans identifier les noms des localités au nord et au sud, pourriez-

 19   vous nous dire ce que l'on voit ici ?

 20   R.  Cette carte géographique montre les deux localités, au nord et au sud.

 21   Et là, vous avez une carte qui fait partie des documents reçus par le

 22   commandant de l'installation au sud. Vous voyez que les zones ont été

 23   déterminées, la zone numéro 1, numéro 2, numéro 3 et numéro 4.

 24   Et il y a eu une reconnaissance préalable. On a retrouvé les

 25   localités des différents postes d'écoute et elles se trouvent répertoriées

 26   ici. Vu que l'ABiH n'avait pas de localisateurs, sans doute qu'ils ont

 27   cherché la localité en tournant l'antenne. Et à partir du moment où on a

 28   réussi à capter le meilleur signal, on a noté la direction et la localité


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  1   précise. En ce qui concerne la distance, elle a été établie par les

  2   officiers sans arrêt parce qu'ils savaient très bien où étaient leurs

  3   forces, où étaient les forces de l'ennemi, où était donc la ligne la plus

  4   éloignée des uns et des autres. Et en connaissant le fonctionnement des

  5   appareils, ils ont élaboré la cote de ces appareils.

  6   Donc, ce n'est pas très précis, et vous le voyez en regardant le

  7   noyau de communication Veliki Zep. Vous avez une carte sur une échelle d'un

  8   millier, 1 centimètre sur la carte correspond à 1 kilomètre en vrai. Et

  9   donc, ils se trouvent à une distance d'au moins 2 kilomètres. Ce n'est pas

 10   vrai parce que tout cela se trouvait au niveau de Veliki Zep.

 11   Leurs infos n'étaient pas tout à fait précises. Ici, on dit que deux

 12   antennes travaillaient en étant tournées l'une sur l'autre. Ceci ne peut

 13   pas être vrai parce que ces antennes sont forcément tournées vers un

 14   bâtiment ou un objet que l'on écoute. Parce que ça serait beaucoup trop

 15   cher que d'utiliser les deux antennes en les tournant l'une contre l'autre.

 16   Donc, normalement, ces antennes sont tournées vers un endroit qui fédère

 17   toutes les communications d'une brigade. Et vous savez qu'il s'agissait de

 18   brigades parce qu'il y a du matériel intercepté. Et puis, il y avait des

 19   brigades de la TO au niveau de la Bosnie-Herzégovine. La TO a appelé ses

 20   brigades en fonction des lieux où les brigades ont été formées, et c'est

 21   pour cela sans doute qu'ils sont arrivés à la conclusion qu'il s'agissait

 22   des appareils appartenant à différentes brigades et qu'ils ont pu

 23   identifier aussi les brigades.

 24   M. McCLOSKEY : [interprétation] Objection.

 25   M. IVETIC : [interprétation] Vous ne pouvez pas objecter à la réponse.

 26   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] C'est la réponse ou la question ?

 27   M. McCLOSKEY : [interprétation] Est-ce que nous pouvons savoir à qui

 28   appartient cette carte ? Parce qu'on entre dans de nombreux détails sans


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  1   savoir qu'elle est la base pour poser la question.

  2   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Maître Ivetic, effectivement, vous devez

  3   nous le dire.

  4   M. IVETIC : [interprétation] Est-il possible d'avoir la pièce 1D5798.

  5   M. McCLOSKEY : [interprétation] Est-il possible d'avoir la réponse à la

  6   question ?

  7   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] A partir du moment où on va déplacer le

  8   document --

  9   M. IVETIC : [interprétation] Le document que je suis en train de citer --

 10   qui a fait la carte.

 11   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Donc, c'est une information qui découle

 12   du document.

 13   Eh bien, on va attendre de voir cela.

 14   M. IVETIC : [interprétation]

 15   Q.  Monsieur, sur la carte, nous avons les zones 1, 2, 3, 4.

 16   M. IVETIC : [interprétation] Donc, ce document est daté du 21 août 1995. Il

 17   vient de l'armée de la République de Bosnie-Herzégovine.

 18   Q.  Les zones 1, 2, 3, 4 sont décrites dans le centre. Et je vais vous

 19   demander de laisser le B/C/S et de nous dire de quelle façon cela

 20   correspond aux zones que nous avons eues sur la carte. Et peut-être que

 21   cela va nous aider. Ici, sur une moitié de l'écran, nous voyons la carte et

 22   sur une autre moitié, si on voit le document.

 23   M. McCLOSKEY : [interprétation] La même objection.

 24   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Eh bien, vous pouvez peut-être demander,

 25   Maître Ivetic, au témoin de nous donner davantage d'informations.

 26   M. IVETIC : [interprétation] Ce document nous a été par le bureau du

 27   Procureur.

 28   M. McCLOSKEY : [interprétation] Moi, j'espérais qu'il allait poser la


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  1   question au témoin.

  2   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Monsieur le Témoin, dans ce document que

  3   vous voyez sur l'écran, sur la gauche, est-ce que vous connaissez ce

  4   document ?

  5   LE TÉMOIN : [interprétation] C'est à moi que vous parlez, Monsieur le

  6   Président ?

  7   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Oui.

  8   LE TÉMOIN : [interprétation] Je connais ce document. Tout d'abord, j'ai

  9   reçu la carte. Ensuite, quand j'ai imprimé mon travail, j'ai reçu aussi ce

 10   document.

 11   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Attendez un instant. Vous n'y êtes pas

 12   encore. Ce qui m'intéresse, c'est vraiment le texte écrit, ce n'est pas la

 13   carte qui m'intéresse. A quel moment vous avez vu cela pour la première

 14   fois ?

 15   LE TÉMOIN : [interprétation] Je l'ai vu pour la première fois au mois de

 16   mai, au mois de juin, je dirais. Cette année, quand on me l'a communiqué.

 17   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] De cette année. Mais qui vous l'a

 18   donné ?

 19   LE TÉMOIN : [interprétation] C'est l'avocat.

 20   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Est-ce que je vous ai bien compris, est-

 21   ce que vous avez dit que vous l'avez reçu après, que vous avez reçu ces

 22   cartes après cela ? Ou bien vous avez d'abord reçu la carte ? Peut-être que

 23   je n'étais pas très clair.

 24   Donc, vous avez d'abord reçu la carte de la Défense, n'est-ce

 25   pas ?

 26   LE TÉMOIN : [interprétation] Oui.

 27   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Et ensuite, vous avez reçu le document.

 28   Mais est-ce que vous avez des informations directes au sujet de ce


Page 37810

  1   document, à quel moment le document a été écrit ?

  2   Est-ce que vous avez des informations à ce sujet ? Et sinon,

  3   dites-le-nous.

  4   LE TÉMOIN : [interprétation] Non. Je sais ce qui est écrit sur le document,

  5   rien d'autre.

  6   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Très bien, merci. C'est bien clair.

  7   Maître Ivetic, vous pouvez poursuivre.

  8   M. IVETIC : [interprétation] Merci.

  9   Q.  Je pense que j'ai déjà demandé ce qu'on décrit dans les zones 1, 2, 3

 10   et 4, et je vous ai demandé de quelle façon cela peut être en relation avec

 11   ce qui figure sur la carte.

 12   M. LE JUGE FLUEGGE : [interprétation] Est-ce qu'il y a une traduction ?

 13   M. IVETIC : [interprétation] Non. C'est pour cela que je pose la question.

 14   LE TÉMOIN : [interprétation] La République de Bosnie-Herzégovine, à l'en-

 15   tête.

 16   M. IVETIC : [interprétation]

 17   Q.  Je vous ai demandé de me lire la partie qui parle des "zones 1, 2, 3,

 18   4". Je n'ai pas besoin de lire ce que vous venez de mentionner.

 19   R.  O.K., très bien. Zone 1 a été attribuée au commandant Legos Bozuca

 20   [phon]; en profondeur, Banja Luka; à droite, Doboj; azimut est 293 à 320.

 21   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Monsieur le Témoin, veuillez ralentir,

 22   parce que les interprètes doivent vous suivre et ils ont du mal. Donc,

 23   pouvez-vous lire lentement ce que vous voyez là ?

 24   LE TÉMOIN : [interprétation] Zone 1 : à gauche, Vozuca; en profondeur,

 25   Banja Luka; droite, Doboj; azimut 295 jusqu'au 320.

 26   Zone 2 : gauche, Zvornik; en profondeur, Sarajevo, le cours de la Drina;

 27   droite, Nisici; azimut de 80 à 190.

 28   Zone 3 : gauche, Brcko; en profondeur, les cours de la Save et de la Drina;


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  1   droite, Zvornik; azimut de 20 à 80 degrés.

  2   Zone 4 : gauche, Doboj; en profondeur, le cours de la Save; droite, Brcko;

  3   azimut de 320 à 20 degrés.

  4   M. IVETIC : [interprétation]

  5   Q.  Pourriez-vous maintenant nous faire un commentaire au sujet de la carte

  6   qui se trouve sur la droite, comment ces zones définies comme cela se

  7   reflètent sur la carte ?

  8   R.  Ces zones décrites dans le document ainsi que la zone qui figure sur la

  9   carte, eh bien, elles se chevauchent. Il en ressort que cette installation

 10   avait pour mission de suivre et écouter les communications du Corps de la

 11   Drina, du Corps de la Bosnie orientale et de Sarajevo-Romanija de l'armée

 12   de la Republika Srpska.

 13   Q.  Merci, Monsieur. Maintenant, je vais attirer votre attention sur le

 14   deuxième paragraphe. Avant, l'on peut lire la zone 1. On peut lire : "De

 15   plus, nous avons…" Et ensuite, veuillez lire le paragraphe.

 16   R.  "En plus, nous avons la rubrique des localités des participants. Je

 17   demande que celui qui peut le faire, qu'il l'écrive, lui dire où se

 18   trouvent les participants. Sauf si les Chetniks n'entendent l'ordre et ne

 19   nous disent pas spontanément tout seul où cela se trouve. Nous avons

 20   toujours le déploiement de ce qu'ils appellent les zones de la

 21   reconnaissance radio. On va vous les écrire et vous donner nos commentaires

 22   à ce sujet."

 23   Et ensuite, vous avez la suite du texte que j'ai lu tout à l'heure.

 24   Q.  Tout à l'heure, vous avez mentionné un document qui date du 1995. Et

 25   sur la base de ce document, vous en êtes arrivé à la conclusion que l'ABiH

 26   ne savait pas où se trouvait le nœud de communication.

 27   Est-ce bien le document auquel vous faites référence ?

 28   R.  Eh bien, c'est la preuve la plus ferme qui prouve cela. Même si avant,


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  1   si j'ai pu remarquer qu'ils étaient pas complètement au fait du déploiement

  2   de nos nœuds de communication, en ce qui concerne tous les postes de radio

  3   relais du 2e Corps de la Drina, donc cela concerne tous les radios relais,

  4   tous les postes de radio relais du Corps de la Drina, mais en ce qui

  5   concerne les autres corps, je n'ai jamais reçu ces informations.

  6   M. IVETIC : [interprétation] Je voudrais marquer aux fins d'identification

  7   1D5798, en attendant de recevoir la traduction du document.

  8   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Est-ce que vous avez terminé avec ce

  9   document ?

 10   M. IVETIC : [interprétation] Oui.

 11   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Avant de faire cela.

 12   Monsieur, vous nous avez lu une ligne, à savoir :

 13   "Plus loin se trouve cette rubrique, la localisation des

 14   participants."

 15   Dans votre réponse, vous suggérez que la localité est la localité des

 16   centres de communication, des transmissions. où voit-on cela clairement

 17   dans cette portion du texte ?

 18   LE TÉMOIN : [interprétation] Monsieur le Président, voici où :

 19   "Nous vous demandons que celui qui peut écrire où se trouvent les

 20   participants, qu'il le fasse."

 21   On parle "des participants", donc c'est le poste radio relais placé

 22   sur écoute. C'est cela les participants pour eux.

 23   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Donc c'est sur la base du mot

 24   "participant" que vous arrivez à la conclusion que c'est comme cela qu'il

 25   faut lire ce texte. O.K.

 26   Bon, tout d'abord, le document, je ne parle pas de la carte. Quelle est la

 27   cote qu'on va lui attribuer, cote MFI.

 28   M. LE GREFFIER : [interprétation] D1195.


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  1   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Marqué aux fins d'identification.

  2   Est-ce que vous allez revenir sur la carte, Maître Ivetic ?

  3   M. IVETIC : [interprétation] C'est à vous d'en décider, car une plus petite

  4   version de la carte est déjà inclue dans le rapport de l'expert.

  5   M. McCLOSKEY : [interprétation] Objection. On lui a demandé d'où vient ce

  6   document, il ne savait pas, et maintenant on lui a dit ce qui se trouve

  7   dans son propre rapport.

  8   M. IVETIC : [interprétation] Est-ce que je peux répondre à la question de

  9   Juge ? On m'a posé une question --

 10   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Peut-être que je n'ai pas compris ce que

 11   vous voulez, je n'ai pas compris si vous vouliez poser d'autres questions.

 12   Mais je comprends qu'il appartient aux Juges d'en décider, mais vous

 13   vouliez qu'il s'agisse de deux pièces séparées.

 14   Maintenant, je vais m'adresser à vous, Monsieur le Témoin, vous dites

 15   que vous avez reçu cette carte. Tout d'abord, est-ce que vous savez d'où

 16   vient cette carte ? Quand est-ce qu'elle a été écrite, élaborée en partie,

 17   et cetera ?

 18   LE TÉMOIN : [interprétation] Non, vous n'avez pas d'indication de

 19   date, il n'y a pas de signature. Tout ce que je peux faire c'est d'arriver

 20   à la conclusion que cette mission a été confiée sans doute par le

 21   commandant de l'unité, c'est le commandant des deux bâtiments, et là, vous

 22   avez donc les infos pour l'installation qui se trouve au sud.

 23   Cette carte a été élaborée en 1993, peut-être en 1994, au moment où

 24   ils disposaient déjà de certaines informations au sujet de l'emplacement de

 25   certaines unités de l'armée de la Republika Srpska.

 26   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Est-ce que vous vous livrez à des

 27   conjectures ou bien est-ce que vous avez des informations précises pour se

 28   donner les cadres temporaires de cette carte. Parce que vous dites qu'elle


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  1   a pu être élaboré en 1993 ou 1994 ?

  2   LE TÉMOIN : [interprétation] C'est une supposition que je fais. Je

  3   n'ai pas d'information précise.

  4   M. LE JUGE ORIE : [interprétation]  Maître Ivetic, c'est vous qui

  5   avez donné cette carte au témoin. Est-ce bien une carte qui vous a été

  6   communiquée par le Procureur ?

  7   M. IVETIC : [interprétation] Oui.

  8   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Monsieur McCloskey, est-ce que vous avez

  9   des informations quant à l'origine, la provenance de cette carte ?

 10   M. McCLOSKEY : [interprétation] Oui, en effet.

 11   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Si vous ne voulez pas le dire en

 12   présence du témoin, on peut l'entendre à la fin ou à un moment donné, à un

 13   autre moment.

 14   J'ai une question pour vous, Monsieur le Témoin. Monsieur le Témoin, avez-

 15   vous analysé la teneur de cette carte, et vous êtes-vous posé la question

 16   de savoir ce que cette carte illustre ?

 17   LE TÉMOIN : [interprétation] Monsieur le Président, j'ai déjà dit qu'il

 18   s'agit d'un des documents ou ordre qui a été envoyé au commandant de cette

 19   installation qui se trouve dans le sud. Cela fait partie d'un ordre, et

 20   nous supposons que c'est l'officier supérieur qui délivre ceci. Je n'ai pas

 21   vu d'autres documents à l'exception de cette carte, et je n'ai pas

 22   connaissance de l'existence d'autres documents.

 23   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Vous dites que cela fait partie d'un

 24   ordre; comment le savez-vous ?

 25   LE TÉMOIN : [interprétation] Ce serait normal lorsqu'un ordre est donné,

 26   c'est normal. Lorsqu'il y un ordre pour qu'il y ait une opération de

 27   reconnaissance, c'est normal qu'il y ait une carte qui soit fournie aussi.

 28   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Donc vous supposez que c'est la


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  1   conclusion, telle est la conclusion plutôt que d'avoir une connaissance

  2   particulière.

  3   Avez-vous regardé cette carte, et pensez-vous qu'elle était exacte ?

  4   LE TÉMOIN : [interprétation] J'ai déjà dit qu'il s'agit de connaissance

  5   partielle au niveau de l'endroit en question et du nombre de relais

  6   émetteur, récepteur utilisés par la VRS. Les emplacements ne sont pas tout

  7   à fait exacts, et les numéros non plus, les numéros que nous pouvoir voir

  8   sur ces documents, le nombre de relais utilisés.

  9   Il y a un autre élément qui est assez significatif, il n'y a pas un

 10   seul relais radio RRU-1 qui a été identifié. Ou alors cette personne a jugé

 11   que ce n'était pas suffisamment important pour le faire figurer sur la

 12   carte, mais je crois que la personne ne disposait pas de l'information à

 13   mon sens.

 14   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Je vais vous demander de regarder la

 15   zone numéro 4, sur la carte, s'il vous plaît. L'azimut, l'angle de l'azimut

 16   est décrit ici, est précisé ici comme étant à 80 degrés. Le voyez-vous ?

 17   LE TÉMOIN : [interprétation] Oui, oui, je le vois.

 18   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Pensez-vous que c'est effectivement 80

 19   degrés, je parle de cet angle ?

 20   LE TÉMOIN : [interprétation] Monsieur le Président, je dispose d'un

 21   rapporteur. Peut-être qu'il ne s'agit pas tout à fait de 80, mais c'est

 22   environ ce chiffre 90, ce sera la totalité, si c'est un petit moins.

 23   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Savez-vous pourquoi on peut lire ici 80

 24   degrés, et pouvez-vous lire ce qui se trouve dans la zone numéro 1 ?

 25   Arrivez-vous à déchiffrer ce qui est marqué là.

 26   LE TÉMOIN : [interprétation] La zone numéro 1, on peut lire 25 degrés.

 27   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Oui.

 28   LE TÉMOIN : [interprétation] 25 c'est tout. Et là-bas, nous avons 80, et


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  1   donc cela correspond à bien 80, c'est assez important.

  2   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Oui. Avez-vous un commentaire à faire

  3   quant à l'exactitude de ces deux chiffres ?

  4   LE TÉMOIN : [interprétation] Mon commentaire consisterait à dire que ceci

  5   n'a pas été effectué de façon très professionnelle, avec les outils que

  6   l'on doit utiliser lorsqu'on travaille sur une carte.

  7   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Merci.

  8   Monsieur McCloskey, souhaitez-vous donner un complément d'information

  9   maintenant pour que nous puissions décider du versement au dossier ou non

 10   de ce document ?

 11   Monsieur le Témoin, vous comprenez l'anglais, n'est-ce pas ?

 12   LE TÉMOIN : [interprétation] Un tout petit peu.

 13   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Oui. Vous nous avez salués en anglais,

 14   je crois, ce matin lorsque vous êtes entré dans le prétoire. Je pense qu'il

 15   serait plus sûr de demander non pas au témoin d'enlever ses écouteurs mais

 16   de quitter le prétoire, si vous souhaitez le faire maintenant, Monsieur

 17   McCloskey.

 18   M. McCLOSKEY : [interprétation] Monsieur le Président, ce témoin s'est

 19   fondé sur les travaux d'un expert appelé Rodic pour rédiger son rapport. Me

 20   Ivetic le connaît puisqu'il est venu témoigner dans l'affaire Popovic.

 21   Cette carte fait partie du rapport de Rodic, qui était jointe en

 22   annexe au rapport de cet homme-ci. A savoir si c'est Rodic qui a dessiné

 23   cette carte ou si cette carte provient d'un autre endroit. Je ne sais pas.

 24   En fait, mes souvenirs de l'affaire Popovic ne sont pas comme ils

 25   pourraient l'être. Mais -- je ne me souviens pas. Je ne me souviens pas du

 26   2e Corps ou du MUP ayant dessiné une telle carte.

 27   Mais, encore une fois, il s'agit d'une question difficile.

 28   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] L'Accusation émet des doutes quant à


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  1   l'origine de ce document. Vous ne savez pas d'où cela vient.

  2   M. McCLOSKEY : [interprétation] Cela vient du rapport de Rodic.

  3   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Vous ne savez pas si cette carte a été

  4   dessinée au moment où a été rédigé le rapport de Rodic ou si cette carte

  5   provient d'une autre source.

  6   M. McCLOSKEY : [interprétation] Je crois que c'est encore une question

  7   ouverte. Je crois que c'est Rodic qui l'a dessinée, mais je ne peux pas

  8   vous le dire. Et il faudrait que je revoie mes sources.

  9   [La Chambre de première instance se concerte]

 10   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Alors, l'autre document -- de toute

 11   façon, la Chambre de première instance va rendre sa décision quant au

 12   versement au dossier de cette carte à la fin de l'interrogatoire du témoin.

 13   M. IVETIC : [interprétation] Ai-je besoin d'en demander le versement ?

 14   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Vous n'en avez pas demandé le versement

 15   ? Vous n'avez pas l'intention de le faire ?

 16   M. IVETIC : [interprétation] Je crois que vous souhaitiez avoir une partie

 17   plus importante. J'attendais, en fait, que vous me disiez.

 18   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Simplement pour savoir si le versement

 19   de cette carte ou cette carte requiert toute notre attention, une attention

 20   particulière. Vous pouvez le mettre de côté, et à ce moment-là nous

 21   pourrions le verser séparément et marquer cette carte aux fins

 22   d'identification.

 23   Monsieur le Greffier, cette carte recevrait quelle cote provisoire ?

 24   M. LE GREFFIER : [interprétation] D1196, marqué aux fins d'identification.

 25   M. IVETIC : [interprétation] Sous pli scellé, sous pli scellé, Messieurs

 26   les Juges.

 27   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Sous pli scellé.

 28   Le D1195, le document qui était le texte, en fait, aurait dû être


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  1   marqué aux fins d'identification sous pli scellé également ?

  2   M. IVETIC : [interprétation] C'est exact.

  3   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Y a-t-il des questions analogues quant à

  4   l'origine de ce document ?

  5   M. McCLOSKEY : [interprétation] Monsieur le Président, cela ressemble à un

  6   document de la BiH. Bon, maintenant, je n'ai pas de raison particulière de

  7   le mettre en doute. Ce document comporte un numéro ERN. Il est préférable,

  8   en fait, d'analyser ce document.

  9   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Nous allons en rester là pour le moment

 10   en attendant d'autres arguments de votre part sur cette question.

 11   Nous pouvons poursuivre, Maître Ivetic.

 12   M. IVETIC : [interprétation] Oui.

 13   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Ecoutez, je crois que vous avez

 14   largement dépassé le temps qui vous a été imparti, mais poursuivons.

 15   M. IVETIC : [interprétation] C'est très important. J'essaie de répondre aux

 16   questions qui ont été posées par vous, Messieurs les Juges, pour faire en

 17   sorte que les questions techniques soient comprises par nous tous.

 18   Le 1D1082, je souhaite que ce document ne soit pas diffusé à l'extérieur

 19   non plus.

 20   Q.  Un peu plus tôt, nous avons vu une photographie d'une antenne

 21   parabolique de ce qui était appelé l'installation du nord. Ceci est daté du

 22   mois de février 1995 de l'installation se trouvant dans le nord, un aperçu

 23   des postes et de l'équipement.

 24   Alors, si nous regardons ici l'antenne parabolique qui est indiquée ici

 25   pour ces trois postes - 1, 2, 3 - est-ce que nous avons vu tous ces

 26   éléments sur les photographies que nous avons vues jusqu'à présent ?

 27   R.  Pardonnez-moi, je n'ai pas compris la question.

 28   Q.  Si nous regardons le document que nous avons sous les yeux, il y a


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  1   trois postes de travail ou postes. Nous avons trois dispositifs, un ICR-100

  2   et un ICR-7100. Dans la colonne des "antennes paraboliques", nous avons en

  3   forme d'hélice AH-7000, registre périodique. Alors, quelles antennes avons-

  4   nous déjà vues dans les photographies que nous avons vues jusqu'à présent ?

  5   R.  Nous avons ces AH-7000. En fait, c'est cette antenne parabolique qui a

  6   la forme d'un parapluie dont j'ai déjà parlé. Et ensuite, les antennes

  7   paraboliques normales. Et ensuite, celles qui sont en forme d'hélice,

  8   hélicoïdale, mais qui ne sont pas ici. Nous avons les antennes paraboliques

  9   ici, pas les autres.

 10   Q.  Alors, le poste 1 a un émetteur-récepteur et un convertisseur 150/18

 11   mégahertz. Qu'est-ce que cela vous dit par rapport au fonctionnement de ce

 12   poste, surtout lorsqu'il s'agit d'écouter les transmissions par voies

 13   hertziennes de la VRS ?

 14   R.  Alors, s'il y avait une antenne hélicoïdale ici, l'on peut à ce moment-

 15   là intercepter des transmissions sur plusieurs canaux. Ce type d'antenne

 16   dispose de la portée nécessaire et permet d'écouter les RRU-800. Le TS-430S

 17   est le répartiteur qui peut répartir les canaux 1 à 12 ou 1 à 8 si

 18   différents systèmes ou dispositifs sont utilisés. Et ensuite, l'antenne

 19   hélicoïdale est capable de recevoir tous ces signaux. Il y a un

 20   convertisseur qui n'est pas utilisé dans ce cas pour ce poste-là ou ce

 21   relais émetteur-récepteur. Dans le cas d'un système différent à haute

 22   fréquence, lorsque vous passez d'une fréquence plus élevée à une fréquence

 23   moins élevée pour pouvoir répartir le signal, à ce moment-là il faudrait

 24   utiliser un relais particulier. Mais il n'y en a pas dans le cas qui nous

 25   intéresse.

 26   Q.  Au point 2, il y a un dispositif ICR-100 [comme interprété] qui utilise

 27   une antenne AH-7000. Comment ce type de relais émetteur-récepteur peut-il

 28   être utilisé ? Comment peut-il intercepter ou écouter les transmissions par


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  1   faisceau hertzien, les transmissions relais, à cet emplacement qui se

  2   trouve dans le nord de la VRS ?

  3   R.  Est-ce que je vous ai bien compris, vous parliez du poste de travail

  4   numéro 2 ?

  5   Q.  Oui.

  6   R.  Ici, vous avez l'antenne discompte, qui ne peut pas recevoir les

  7   signaux de plusieurs canaux tels que RRU-800 ou FM200.

  8   Q.  Vous avez déjà parlé de cette antenne périodique. Vous en avez parlé

  9   dans une de vos réponses précédentes.

 10   M. IVETIC : [interprétation] Je voudrais tout d'abord verser ce document

 11   sous pli scellé.

 12   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Mais je voudrais poser une toute petite

 13   question.

 14   Le document parle des magnétophones UHER4000, alors que vous parlez d'UHR.

 15   Est-ce la même chose ? Parce que c'est une entreprise très connue qui

 16   produit justement des magnétophones et autres engins d'enregistrement.

 17   C'est quelque chose qui figure dans le paragraphe 2.

 18   LE TÉMOIN : [interprétation] Monsieur le Juge, dans mon document vous avez

 19   la photo de ce magnétophone UHER, UHER4000, et ensuite vous avez rapport

 20   IC. Donc, s'il y a un autre sigle, ce n'est pas le bon sigle. C'est une

 21   erreur.

 22   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Très bien. Eh bien, un numéro.

 23   M. LE GREFFIER : [interprétation] D1197.

 24   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Versé au dossier.

 25   M. IVETIC : [interprétation] Maintenant, P -- c'est une pièce qui a été

 26   versée sous pli scellé.

 27   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Oui, bien sûr.

 28   M. IVETIC : [interprétation] P1648. C'est la source de la photo numéro 2 de


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  1   la page 54 et page 36 de votre rapport. Page 54 en serbe et 36 en anglais.

  2   Q.  Et ici, on parle aussi du site qui se trouve au nord. Vous avez parlé

  3   de cette antenne hélicoïdale. Et là, je vais demander à l'huissier de vous

  4   montrer une photo où figure cette antenne justement, et veuillez apposer un

  5   chiffre.

  6   R.  Voilà, je suis en train de mettre le chiffre numéro 1 au-dessous.

  7   Q.  Vu la proximité de ces deux antennes, je vais vous demander d'entourer

  8   d'un cercle l'antenne hélicoïdale en plus de ce chiffre que vous avez

  9   apposé.

 10   R.  Le numéro 1 concerne cette espèce de tuyau, et c'est l'antenne

 11   hélicoïdale qui sert à suivre le RRU-800 ou bien FM200.

 12   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Donc, ce n'est pas l'antenne plus

 13   longue, rayée, mais l'autre, celle qui est la sur la gauche du chiffre 1 ?

 14   LE TÉMOIN : [interprétation] Oui.

 15   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Veuillez poursuivre.

 16   M. IVETIC : [interprétation]

 17   Q.  Et celle qui est plus longue, c'est sans doute l'antenne logo-

 18   périodique. Est-ce que cette antenne travaille de concert avec l'autre

 19   antenne ? Est-ce qu'elle ajoute de la valeur à la première antenne ?

 20   R.  Non, elle n'améliore pas le fonctionnement de cette antenne, parce que

 21   ce sont les différentes zones qu'elles vont capter. L'antenne hélicoïdale

 22   ne connaît pas la portée précise, mais elle capte entre 500 et 1 200

 23   mégahertz, et les RRU-800 et les FM200 se trouvent justement dans cette

 24   portée-là; alors que l'autre antenne peut capter jusqu'à 1 300 mégahertz.

 25   Donc, elles captent des fréquences à part. Leur travail ne se chevauche

 26   pas.

 27   Q.  Et l'antenne logo dans la photo -- d'après-vous, est-ce que c'est une

 28   antenne manufacturée de façon professionnelle ou bien faite à la main ?


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  1   R.  Ecoutez, on voit bien que c'est une antenne qui est faite de fortune,

  2   mais en ayant utilisé quand même des matériels venus d'autres engins

  3   pareils, des antennes. Ce n'est pas une antenne d'une grande qualité, mais

  4   elle peut être utilisée. Elle fait le travail.

  5   M. IVETIC : [interprétation] Je vais demander que l'on verse cela sous pli

  6   scellé.

  7   M. LE JUGE MOLOTO : [aucune interprétation]

  8   M. IVETIC : [aucune interprétation]

  9   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Monsieur le Greffier, pourriez-vous,

 10   s'il vous plaît, verser et nous donner la cote pour le document tel

 11   qu'annoté par le témoin.

 12   M. LE GREFFIER : [interprétation] D1198.

 13   M. LE JUGE ORIE : [aucune interprétation] 

 14   M. IVETIC : [interprétation] Maintenant, je voudrais regarder avec vous le

 15   document D310. Cela représente la localité qui se trouve au sud, et on y

 16   voit plusieurs antennes.

 17   Q.  Donc, ici, nous avons une espèce de tuyau, et autour du tuyau il y a

 18   une espèce de fil enroulé. Quelle est cette antenne ?

 19   R.  Là, à nouveau, nous avons une antenne hélicoïdale qui capte ces RRU-800

 20   ou FM200. Elle est faite de fortune, à la main -- enfin, improvisée. Donc,

 21   qu'est-ce que vous faites ? Vous calculez quelle est l'épaisseur du tuyau

 22   nécessaire, quelle est l'épaisseur du fil que vous allez enrouler qui est

 23   nécessaire et quelle est la distance entre le fil pour permettre que

 24   l'antenne capte un type de signal. Et quand on fait ces calculs, on le fait

 25   à la main aussi, eh bien, on se base sur une seule fréquence. Par exemple,

 26   si vous voulez 800 mégahertz, vous allez élaborer cette antenne qui va

 27   capter entre 600 et 800 ou 800 à 960.

 28   Bon, ce n'est pas la même qualité que la qualité que l'on obtient


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  1   avec une antenne faite en usine. Le problème aussi, c'est le câble entrant

  2   qui est en demi-cercle. Parce que le matériel utilisé pour cela doit être

  3   de qualité pour permettre de bonnes jonctions et d'un matériel qui va se

  4   fondre avec l'antenne, alors quand on fait comme cela de façon improvisée,

  5   la question se pose de savoir quels sont les matériaux utilisés. Il est sûr

  6   que cette antenne ne pouvait pas produire la même qualité en terme de

  7   capture, de fréquence qu'une antenne professionnelle.

  8   Q.  Est-ce qu'une autre antenne sur cette photo peut être utilisée pour

  9   renforcer la réception de l'antenne hélicoïdale, là je parle des antennes

 10   que l'on voit sur la photo ?

 11   R.  En ce qui concerne les antennes hélicoïdales, en général vous ne pouvez

 12   pas renforcer le signal. Peut-être pour des fréquences plus basses. Mais

 13   ici, non, vous ne pouvez pas vraiment faire la jonction des antennes. Tout

 14   ce que vous pouvez faire éventuellement c'est d'en avoir deux, ça peut

 15   aider éventuellement, deux antennes pareilles.

 16   Q.  Maintenant, je vais demander à examiner D309 pour commencer. C'est

 17   encore un rapport qui concerne la position qui se trouve au sud. Je

 18   voudrais attirer votre attention tout d'abord sur ce qui se trouve sur la

 19   droite, un morceau de métal avec un trou détaché de cela.

 20   Pourriez-vous nous dire de quoi s'agit-il, quelle est l'utilisation de ce

 21   poteau, de ce morceau de métal détaché du poteau ?

 22   R.  Ce que vous voyez sur la droite, c'est un tuyau en métal, sans doute

 23   que c'est un poteau servant à abriter une antenne à un moment donné. En

 24   haut, tout en haut, on voit quelque chose qui manque. Bon, il est clair que

 25   ceci a été enterré justement en guise de sécurité, si jamais si cela a été

 26   utilisé comme un paratonnerre pour permettre donc le vidange de la

 27   puissance électrique, comme le même système que le système de prise de

 28   terre, par exemple.


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  1   Q.  Eh bien, pourriez-vous répéter la dernière phrase.

  2   R.  Voilà donc, vous voyez que ce travail n'a pas été très bien fait. Parce

  3   que, vous savez il est très important d'enterrer correctement ces

  4   installations électriques et c'est important aussi bien pour la sécurité du

  5   personnel, mais aussi pour la qualité de signaux captés, mais aussi,

  6   troisième chose pour pouvoir utiliser ces antennes comme des paratonnerres.

  7   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Maître Lukic, je regarde l'heure.

  8   M. IVETIC : [interprétation] Bien. Nous allons nous arrêter aujourd'hui, il

  9   nous reste à peu près un quart d'heure, je dois aborder trois thèmes; un

 10   document qui se trouve sur la localité du  sud de diagramme…

 11   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Eh bien, on va réfléchir à la

 12   possibilité de vous accorder encore un quart d'heure. Peut-être que vous

 13   devriez vous efforcer de poser des questions suffisamment claires pour que

 14   les Juges de la Chambre n'aient pas besoin de poser des questions. Parce

 15   que je sais que vous allez dire que nous vous avons pris de votre temps,

 16   mais nous allons réfléchir sur la possibilité de vous accorder davantage de

 17   temps.

 18   Et puis le témoin, très, très souvent élabore beaucoup trop dans les

 19   réponses, et il faudrait le rappeler à l'ordre. Et puis parfois, vous êtes

 20   entré dans tel détail technique, qu'on peut se vraiment poser la question

 21   sur la pertinence et la valeur probante des réponses.

 22   Donc nous allons réfléchir à la possibilité de vous accorder un quart

 23   d'heure de plus.

 24   Monsieur le Témoin, nous allons vous demander de revenir, parce que

 25   nous n'allons pas siéger demain, donc nous allons vous demander de revenir

 26   lundi matin, à 9 heures 30 du matin.

 27   Monsieur McCloskey.

 28   M. McCLOSKEY : [interprétation] Ce sont les photos prises par le bureau du


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  1   Procureur en 1998. Donc ceci vous fournira le contexte dont M. Ivetic a

  2   parlé.

  3   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Vous n'aviez pas forcément besoin de le

  4   dire en présence du témoin. Je ne comprends pas très bien pourquoi, mais

  5   bon, je ne vous demande pas non plus de nous fournir des explications

  6   maintenant, parce que j'étais en train de dire au témoin de revenir donc

  7   lundi matin.

  8   Et puis, je vous demande, Monsieur le Témoin, à nouveau de vous entretenir

  9   avec personne de quelle que façon que ce soit avec qui que ce soit au sujet

 10   de votre déposition, qu'il s'agisse des choses que vous avez dites jusqu'à

 11   présent, ou bien de ce qu'il vous reste encore à dire.

 12   Vous pouvez suivre l'huissier.

 13   [Le témoin quitte la barre]

 14   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Nous levons la séance, et nous allons

 15   reprendre lundi, le 17 août à 9 heures 30 du matin, dans cette même salle

 16   d'audience.

 17   --- L'audience est levée à 14 heures 17 et reprendra le lundi, 17 août

 18   2015, à 9 heures 30.

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