Tribunal Criminal Tribunal for the Former Yugoslavia

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  1   Le lundi 1er décembre 2008

  2   [Audience à huis clos]

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 13  Pages 2151-2226 expurgées. Audience à huis clos.

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  7   [Audience publique]

  8   Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Nous sommes en audience publique.

  9   M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Merci beaucoup. Est-ce que vous pouvez

 10   remonter le store.

 11   Comment prononcez-vous le nom de famille du prochain témoin ?

 12   M. SAXON : [interprétation] Madame et Messieurs les Juges, pour bien le

 13   dire, ce patronyme, il faudrait dire "Vole."

 14   M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Vole.

 15   M. SAXON : [interprétation] Vole, oui.

 16   M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Nous allons lui demander de prononcer

 17   son nom lentement lorsqu'il sera ici.

 18   M. SAXON : [interprétation] Apparemment, c'est un ancien nom nordique qui

 19   veut dire "mur," "fortification."

 20   M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Oui, je vois, "vole" plutôt que "vol."

 21   [Le témoin est introduit dans le prétoire]

 22   M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Bonjour. Veuillez, s'il vous plaît,

 23   mettre vos écouteurs et lire la déclaration qui vous est présentée.

 24   LE TÉMOIN : [interprétation] J'entends en français.

 25   M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Vous m'entendez, maintenant ?

 26   LE TÉMOIN : [interprétation] Très bien, tout va bien.

 27   M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Merci.

 28   LE TÉMOIN : [interprétation] Je déclare solennellement que je dirai la

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  1   vérité, toute la vérité et rien que la vérité.

  2   LE TÉMOIN: MORTEN HVAAL [Assermenté]

  3   [Le témoin répond par l'interprète]

  4   M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Très bien, vous pouvez vous asseoir.

  5   LE TÉMOIN : [interprétation] Merci.

  6   M. SAXON : [interprétation] M. Hvaal va déposer aujourd'hui en application

  7   de l'article 92 ter.

  8   Interrogatoire principal par M. Saxon : 

  9   Q.  [interprétation] Est-ce que vous vous appelez bien Morton Hvaal ?

 10   R.  Oui.

 11   Q.  Vous êtes citoyen norvégien ?

 12   R.  Oui.

 13   Q.  Quelle est votre profession ?

 14   R.  Je suis photographe.

 15   Q.  Vous souvenez-vous avoir fait une déclaration au bureau du Procureur de

 16   ce Tribunal en mars 1995 ?

 17   R.  Oui.

 18   Q.  Il y a deux jours dans Nos bureaux, avez-vous pu relire cette

 19   déclaration ?

 20   R.  Oui.

 21   Q.  Cette déclaration reflète-t-elle fidèlement les propos que vous avez

 22   tenus à l'époque et ce que vous rediriez si on vous posait les mêmes

 23   questions aujourd'hui ?

 24   R.  Oui.

 25   M. SAXON : [interprétation] J'aimerais, s'il vous plaît, demander le

 26   versement au dossier de la pièce 65 ter 9360. Il s'agit de la déclaration

 27   au bureau du Procureur du 28 mars 1995.

 28   M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Il faudrait nous donner une cote, s'il

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  1   vous plaît.

  2   Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Il recevra la cote P376.

  3   M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Je vous remercie.

  4   M. SAXON : [interprétation]

  5   Q.  Monsieur Hvaal, vous souvenez-vous avoir fait une déclaration auprès du

  6   bureau du Procureur en février 2001 ?

  7   R.  Oui.

  8   Q.  Samedi dernier, avez-vous eu l'occasion de relire cette déclaration

  9   dans mon bureau ?

 10   R.  Oui.

 11   Q.  Cette déclaration reflète-t-elle fidèlement vos propos à l'époque et ce

 12   que vous diriez si on vous posait les mêmes questions aujourd'hui en

 13   audience ?

 14   R.  Oui.

 15   M. SAXON : [interprétation] J'aimerais, s'il vous plaît, Monsieur le

 16   Président, demander le versement de la pièce 9361 de la liste 65 ter. Il

 17   s'agit de la version expurgée de la déclaration faite les 14 et 15 février

 18   2001 par M. Hvaal.

 19   M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Très bien. Ce document sera versé au

 20   dossier. Pourrions-nous avoir une cote.

 21   Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Cela recevra la cote P377.

 22   M. SAXON : [interprétation]

 23   Q.  Monsieur Hvaal, vous souvenez-vous avoir témoigné devant ce Tribunal

 24   dans le procès de Stanislav Ganic les 24 et 25 janvier

 25   2002 ?

 26   R.  Oui.

 27   Q.  Il y a deux jours, avez-vous pu relire le compte rendu de votre

 28   déposition dans nos bureaux ?

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  1   R.  Oui.

  2   Q.  Le compte rendu de cette déposition reflète-t-il fidèlement vos propos

  3   et ce que vous diriez si on vous reposait les mêmes questions aujourd'hui ?

  4   R.  Oui.

  5   M. SAXON : [interprétation] J'aimerais demander, Monsieur le Président, le

  6   versement de la pièce 9363 de la liste 65 ter. Il s'agit de la version

  7   expurgée de la déposition de M. Hvaal faite le 24 janvier 2002 et la pièce

  8   9364 de la liste 65 ter, c'est-à-dire la version expurgée du témoignage de

  9   M. Hvaal le 25 janvier 2002, ainsi que les pièces jointes, c'est-à-dire la

 10   numéro 2998 de la liste 65 ter ainsi que la pièce 3000 et la pièce 3007 de

 11   cette même liste 65 ter.

 12   M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Le document 65 ter 9363 est admis.

 13   Pourrions-nous avoir une cote.

 14   Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Elle recevra la cote P378.

 15   M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Merci.

 16   Ensuite, il y a la pièce 65 ter 9364 qui est jointe aux pièces 2998,

 17   3000 et 3007. Pourrions-nous avoir une cote pour ces pièces.

 18   Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] La première pièce recevra la cote P379,

 19   la pièce 2998 recevra la cote P380, la pièce 3000 recevra la cote P381 et

 20   la pièce 3007 recevra la cote P382.

 21   M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Je vous remercie.

 22   Monsieur Saxon, c'est à vous.

 23   M. SAXON : [interprétation] J'aimerais maintenant lire un résumé des

 24   éléments de preuve qui viennent d'être versés.

 25   M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Allez-y.

 26   M. SAXON : [interprétation] Morton Hvaal est un photojournaliste qui a fait

 27   de nombreux articles et de nombreux reportages sur les zones de conflit

 28   dans le monde. Entre 1992 et 1997, M. Hvaal était basé à Sarajevo, il

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  1   travaillait pour l'agence de presse Associated Press. Entre 1992 et 1995,

  2   M. Hvaal a observé les positions qui étaient contrôlées par l'armée des

  3   Serbes de Bosnie ainsi que les zones qui étaient contrôlées par l'ABiH. M.

  4   Hvaal a assisté à un certain nombre de tirs embusqués et de pilonnages à

  5   Sarajevo au cours desquels des civils ont été tués ou blessés.

  6   M. Hvaal est aussi arrivé très rapidement sur le site d'incidents de tirs

  7   embusqués et de pilonnages, juste après qu'ils soient arrivés.

  8   De plus, M. Hvaal et ses collègues ont aussi été visés par des

  9   tireurs embusqués alors qu'ils roulaient dans Sarajevo. M. Hvaal a

 10   photographié ces incidents ainsi que d'autres aspects de la vie à Sarajevo

 11   pour son agence de presse.

 12   J'aimerais quand même poser un petit nombre de questions à ce témoin, s'il

 13   vous plaît, Monsieur le Président.

 14   M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Allez-y.

 15   M. SAXON : [interprétation]

 16   Q.  Monsieur Hvaal, nous parlons la même langue, donc il faut que vous

 17   ménagiez une pause entre les questions et les réponses afin que les

 18   interprètes puissent nous suivre.

 19   Pouvez-vous tout d'abord nous dire quand vous avez travaillé à Sarajevo ?

 20   R.  J'y ai travaillé d'avril 1992 jusqu'à 1995, en tout cas en tant que

 21   photographe. Ensuite, j'ai travaillé deux autres années supplémentaires,

 22   enfin un petit peu moins que deux ans, en tant qu'agent opérationnel.

 23   Q.  Mais pour qui travailliez-vous à l'époque ?

 24   R.  Je travaillais pour l'agence Associated Press.

 25   Q.  En 1992, est-ce que Associated Press était une petite agence de presse

 26   ou une grande agence de presse ?

 27   R.  La Associated Press est l'agence de presse la plus vieille, la plus

 28   ancienne et la plus importante du monde.

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  1   Q.  C'était aussi le cas en 1992 et les années suivantes ?

  2   R.  Oui.

  3   Q.  Pourriez-vous nous dire le type d'événements que vous avez photographié

  4   à Sarajevo ?

  5   R.  Je faisais partie de l'équipe qui couvrait le conflit en ex-Yougoslave

  6   dans tous ses aspects, et je faisais partie de l'équipe qui était à

  7   Sarajevo. On essayait de photographier tout ce qui pouvait être pertinent.

  8   Q.  Pourriez-vous nous donner quelques exemples ?

  9   R.  Le résultat des actes de guerre, c'était ce qui nous intéressait. Tout

 10   journaliste opérant dans une zone de guerre aura tendance à s'intéresser

 11   aux résultats d'actes de guerre.

 12   Q.  Très bien. Une fois que vous preniez vos photographies, pouvez-vous

 13   nous dire comment elles étaient diffusées par l'Associated Press ?

 14   R.  Le service photographique, texte, télévision et nouvelles de

 15   l'Associated Press fonctionne sur abonnement. Cela signifie qu'un grand

 16   nombre d'organes de presse dans le monde entier reçoivent des

 17   photographies, des textes, des séquences télévisées et des nouvelles audio

 18   dans le monde entier. Les photographies qu'on prend sont transmises à notre

 19   QG à Londres et ensuite sont distribuées dans tout le réseau par

 20   l'Associated Press.

 21   Q.  A votre connaissance, est-ce que vos photographies de Sarajevo ont été

 22   publiées dans les différents médias ?

 23   R.  Oui. Nous suivons ça de près pour savoir exactement ce qui est publié.

 24   Q.  Savez-vous quel type de médias ont publié vos photos, que vous avez

 25   faites à Sarajevo ?

 26   R.  L'Associated Press est l'une des plus grandes agences de presse du

 27   monde. La plupart du temps, si un quotidien ou si un magazine est abonné à

 28   plusieurs agences de presse, il sera au moins abonné à l'Associated Press,

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  1   s'il est abonné à plusieurs agences de presse. Pour une histoire -- pour

  2   quelque chose d'aussi important que ce qui s'est passé à Sarajevo au cours

  3   de ces années-là, il est absolument évident que les grands médias

  4   internationaux ont, à un moment ou à un autre, utilisé notre production

  5   transmise depuis Sarajevo.

  6   Q.  Mais de quels médias parlez-vous ?

  7   R.  Je parle des grands quotidiens internationaux, des grands magazines

  8   internationaux et des grandes chaînes de télévision qui utilisaient encore

  9   des photographies, ainsi -- enfin, ce type de médias. C'est un service

 10   extrêmement large puisque tout le monde y a accès. On peut aussi acheter

 11   ces informations directement auprès de l'agence Associated Press.

 12   Q.  Très bien. Savez-vous combien d'organes de presse ou d'organes

 13   médiatiques ont publié vos photos de Sarajevo ? Vous avez dit une idée ?

 14   R.  Pendant la période qui nous intéresse ?

 15   Q.  Oui.

 16   R.  C'est des milliers et des milliers, plusieurs milliers, puisque le

 17   service photographique de l'Associated Press est en relation avec des

 18   milliers de quotidiens tous les jours, et un grand nombre de ces quotidiens

 19   ont très certainement utilisé nos photos de Sarajevo de façon assez

 20   régulière.

 21   Q.  Très bien.

 22   M. SAXON : [interprétation] Pourrions-nous montrer maintenant au témoin une

 23   pièce qui a maintenant reçu la cote P380. Pourrions-nous l'avoir à l'écran,

 24   s'il vous plaît.

 25   Q.  Monsieur Hvaal, est-ce que vous reconnaissez cette photo ?

 26   R.  Oui.

 27   Q.  L'avez-vous prise ?

 28   R.  Oui.

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  1   Q.  Où l'avez-vous prise et quand a-t-elle été prise ?

  2   R.  Elle a été prise en août 1993, si je ne me trompe, dans ce qu'on

  3   appelait l'hôpital français à Sarajevo. Il s'agit d'une photographie d'une

  4   petite fille de 5 ans qui s'appelait Hadzimuratovic, si je ne m'abuse.

  5   Q.  Elle semble avoir des pansements sur le ventre. Pouvez-vous nous dire

  6   ce qui a provoqué ses blessures ?

  7   R.  Elle a été blessée dans le cadre d'une attaque par pilonnage qui a tué

  8   sa mère, d'ailleurs. Je crois que c'était dans la cour du bâtiment où elle

  9   habitait.

 10   Q.  Cette photo a-t-elle été diffusée par l'Associated Press à ses abonnés

 11   ?

 12   R.  Oui.

 13   Q.  Après la diffusion, que s'est-il passé ?

 14   R.  C'est la couverture médiatique de cet incident qui a permis la première

 15   évacuation des enfants blessés de Sarajevo depuis le début du siège.

 16   Q.  Qui s'est occupé de cette évacuation ?

 17   R.  La première évacuation, d'Irma et de son père, a été effectuée par la

 18   RAF, de la part des Anglais. Ensuite, plusieurs enfants ont été transférés

 19   par avion, et je crois que les deux premiers avions, c'était des Hercules

 20   qui venaient de Grande-Bretagne et de Suède. Ce type d'évacuation par avion

 21   s'est fait pendant un certain temps.

 22   Q.  Est-ce que l'Associated Press était la seule agence de presse qui a

 23   parlé de cette petite fille appelée Irma ?

 24   R.  Non. Suite à cette première photo, les autres médias, bien sûr, se sont

 25   intéressés à cette histoire, et je crois que pendant un bon moment, c'est

 26   devenu l'histoire principale qui sortait de Sarajevo.

 27   Q.  Mais vous parlez "des médias," vous parlez des médias locaux ou des

 28   médias internationaux ?

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  1   R.  En ce cas bien précis, c'était tout le monde, mais surtout les médias

  2   internationaux, les télévisions, les agences de presse, les autres agences

  3   photographiques -- enfin, tous les médias internationaux et je pense que

  4   les médias nationaux qui étaient à Sarajevo à l'époque ont aussi repris

  5   cette histoire d'une manière ou d'une autre.

  6   Q.  Très bien.

  7   M. SAXON : [interprétation] Je n'ai plus de questions à poser au témoin.

  8   M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Monsieur Hvaal, avant de passer la

  9   parole au conseil de la Défense, vous dites que vous avez travaillé d'abord

 10   comme photographe et ensuite comme agent des opérations.

 11   LE TÉMOIN : [interprétation] Oui.

 12   M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Qu'est-ce que c'était exactement

 13   d'être agent opérationnel ?

 14   LE TÉMOIN : [interprétation] J'étais en charge des équipes de l'Associated

 15   Press dans l'ex-Yougoslavie, mais à la fois des équipes locales et des

 16   équipes internationales.

 17   M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Donc, vous ne faisiez plus de

 18   photographie ?

 19   LE TÉMOIN : [interprétation] Lorsqu'il y a eu les accords de Dayton et que

 20   les hostilités se sont terminées, on a pensé que je serais plus utile à

 21   essayer d'aider les équipes qui avaient suivi les troupes internationales

 22   et qu'il serait plus utile que j'aide le personnel de l'Associated Press.

 23   M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Que faisiez-vous exactement ?

 24   LE TÉMOIN : [interprétation] Je leur fournissais des ressources, je

 25   m'assurais qu'ils avaient un véhicule, que leur sécurité personnelle était

 26   assurée, qu'ils étaient bien formés et qu'ils pouvaient survivre dans cet

 27   environnement très hostile. Je m'assurais aussi qu'ils disposaient bien

 28   d'équipement de communication, comme la communication par satellite, par

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  1   exemple.

  2   M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Pour en revenir à ma première

  3   question, vous ne preniez plus de photographies à ce moment-là, n'est-ce

  4   pas ? C'était d'autres personnes qui s'occupaient de prendre des photos.

  5   Vous, vous assuriez le soutien logistique des équipes plutôt ?

  6   LE TÉMOIN : [interprétation] Oui, c'était après 1995.

  7   M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Lorsque vous étiez agent opérationnel,

  8   c'est cela ?

  9   LE TÉMOIN : [interprétation] Oui. J'avais toujours mon appareil photo avec

 10   moi et s'il y avait quelque chose d'intéressant à photographier, je le

 11   photographiais parce que je n'ai jamais cessé d'être photographe. Mais à

 12   partir de 1995, je ne sais plus très bien quand, mais après la fin du siège

 13   de Sarajevo, quand il n'était plus aussi difficile d'y travailler, j'ai un

 14   petit peu changé de poste et je suis devenu agent opérationnel.

 15   M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Oui, Maître Lukic. Je pense que c'est

 16   vous maintenant qui allez prendre la parole.

 17   M. LUKIC : [interprétation] Bien. Alors je vais me préparer après avoir été

 18   en position de réserve.

 19   M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Je vous en prie.

 20   Contre-interrogatoire par M. Lukic :

 21   Q.  [interprétation] Monsieur Hvaal, bonsoir. Ai-je prononcé votre nom

 22   correctement ?

 23   R.  Oui, c'est pas mal.

 24   Q.  Je m'appelle Novak Lukic et je représente les intérêts de M. Perisic.

 25   Je vais maintenant vous poser quelques questions.

 26   En réalité, lorsque vous répondiez aux questions de M. Saxon, vous avez

 27   déjà couvert le premier thème que je souhaitais aborder, et ceci a trait à

 28   certaines questions précises qui sont liées aux agences de presse ainsi que

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  1   les autres médias.

  2   En tant que profane, la différence entre une agence de presse et d'autres

  3   médias comme la télévision et autres médias qui couvrent ce qu'on appelle

  4   des reportages, en fait c'est eux qui font part de l'actualité, ils ne font

  5   pas de commentaires. C'est le rôle d'une agence de presse de relier des

  6   éléments d'information, d'actualité, et ensuite ceci est transféré à

  7   d'autres médias qui diffusent cela ?

  8   R.  Non, ce n'est pas tout à fait le cas. Il y a des organes de presse

  9   assez importants qui font leur propre journalisme et qui, effectivement,

 10   reprennent ceci sous la forme de commentaires. Donc ceci couvre plus ou

 11   moins tout ce dont on a besoin pour couvrir certains événements au niveau

 12   national et pour pouvoir rapporter ceci dans les journaux. Certainement, en

 13   fait, c'est différent des agences qui travaillaient en même temps pour

 14   fournir cela.

 15   Q.  D'après ce que je vois, en tout cas pour l'essentiel, une agence de

 16   presse reçoit les éléments d'information, et ensuite cette agence est

 17   censée relayer ces éléments d'information à d'autres personnes qui

 18   diffusent ceci au public. Pour l'essentiel, ils n'apportent pas leurs

 19   propres commentaires comme, par exemple, les éditoriaux, les commentaires à

 20   la télévision. Une agence de presse ne traite que de l'actualité qu'elle

 21   revend, en quelque sorte.

 22   R.  Pas tout à fait.

 23   M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Oui, Monsieur Saxon.

 24   M. SAXON : [interprétation] Me Lukic en fait a répété sa question

 25   précédente à laquelle on avait déjà répondu, me semble-t-il.

 26   M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Maître Lukic.

 27   M. LUKIC : [interprétation] Il me semblait que je ne répétais pas ma

 28   question, mais si c'est l'impression que j'ai donnée, je tentais simplement

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  1   d'être plus précis. Il semblerait que mes questions soient trop longues et

  2   prêtent un petit peu à confusion.

  3   Q.  Une agence de presse, est-ce qu'elle fournit des éléments d'information

  4   directement à l'utilisateur final, à savoir le public ?

  5   R.  Oui. Aujourd'hui, si, lorsqu'il s'agit en fait d'actualités

  6   électroniques. Mais à l'époque, c'était avant internet, l'actualité était

  7   transmise directement au public par le biais des retransmissions radio.

  8   C'est un produit fini que fournissent les agences de presse. Il ne s'agit

  9   pas simplement d'un flot d'informations. Il s'agit en fait de reportages à

 10   la télévision qui sont achevés, de photographies qui sont achevées,

 11   terminées, prêtes.

 12   En fait, on ne vend pas des récits de façon individuelle parce que

 13   les personnes qui sont utilisateurs ont déjà payé pour ces derniers.

 14   M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] En fait ils doivent payer pour le

 15   service encore aujourd'hui qui est accessible par internet. Donc

 16   l'utilisateur final peut aller directement sur internet et obtenir les

 17   éléments d'information sans passer par les autres médias ?

 18   LE TÉMOIN : [interprétation] Il y a différentes façons de procéder. Les

 19   grandes agences de presse comme Reuters, l'Associated Press et APPDA

 20   fonctionnent toujours sur la base d'un abonnement. Mais on peut aussi, les

 21   agence plus petites, effectivement, travaillent avec des photographes

 22   individuels.

 23   M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Merci.

 24   M. LUKIC : [interprétation]

 25   Q.  D'après ce que j'ai pu constater au vu de votre déclaration et de votre

 26   témoignage, vous étiez sur le territoire de l'ex-Yougoslavie; c'est le

 27   terme que nous utilisons ici. Avant même votre arrivée à Sarajevo en 1992.

 28   Quand avez-vous commencé à travailler pour la première fois pour un des

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  1   bureaux de l'Associated Press en ex-Yougoslavie ?

  2   R.  C'eut été au début de l'année 1991.

  3   Q.  Depuis le début de l'année 1991 et à partir du début 1991, avant de

  4   vous rendre dans le secteur de Sarajevo, la plupart du temps, vous étiez

  5   sur le territoire de l'ex-Yougoslavie, n'est-ce pas ?

  6   R.  Sarajevo se trouve également en ex-Yougoslavie, donc je ne suis pas

  7   très sûr d'avoir compris votre question.

  8   Q.  Depuis le début de l'année 1991 et jusqu'au moment où vous vous êtes

  9   rendu à Sarajevo pour plus longtemps en avril 1992, avez-vous passé

 10   l'intervalle de ce temps sur le territoire de l'ex-Yougoslavie ?

 11   R.  Non, pas tout mon temps. J'étais basé à Belgrade pendant quelques mois.

 12   En 1991, je suis parti, j'ai préparé d'autres reportages dans d'autres

 13   parties du monde avant de revenir en 1992.

 14   Q.  Quoi qu'il en soit, pendant l'année 1991, vous avez également couvert

 15   le territoire de la Slavonie orientale ainsi que la guerre en Croatie, si

 16   je puis m'exprimer ainsi ?

 17   R.  Oui, à partir de Belgrade.

 18   Q.  Le bureau de l'Associated Press à Belgrade était en réalité à Belgrade

 19   au temps de la République fédérale socialiste de Yougoslavie, n'est-ce pas,

 20   d'avant la guerre ?

 21   R.  Oui.

 22   Q.  Je veux parler de la période que vous avez passée à Belgrade. Lorsque

 23   vous étiez toujours à Belgrade avant de vous rendre à Sarajevo, avez-vous

 24   eu l'occasion de suivre ce que disaient les médias à Belgrade ou est-ce que

 25   vous écoutiez les commentaires des médias qui couvraient la Yougoslavie ?

 26   R.  Dans une certaine mesure, oui. Un photographe passe le plus clair de

 27   son temps sur le terrain ou dans une chambre noire. Donc on essaie de se

 28   concentrer sur les éléments dont on a besoin. En tout cas, moi qui étais

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  1   photographe, je cherchais certaines choses. Donc cela ne laisse pas

  2   beaucoup de temps pour lire les journaux locaux et les faire traduire, et

  3   cetera. On manque de temps pour ça.

  4   Q.  Quoi qu'il en soit, à l'époque, aviez-vous connaissance d'une opinion

  5   qui faisait un petit peu l'unanimité à l'époque, à savoir que les autorités

  6   exerçaient une très forte influence sur les médias, surtout au niveau des

  7   médias entre les mains de l'Etat et la télévision en ex-Yougoslavie ?

  8   R.  Comme la plupart des régions du monde, à l'exception sans doute d'un

  9   très petit nombre de pays, il y a forcément un contrôle exercé par le

 10   gouvernement sur les médias. Dans quelle mesure ceux-ci se produisaient en

 11   ex-Yougoslavie et les médias basés à Belgrade, pour moi, il est très

 12   difficile d'analyser ceci et de vous proposer une analyse précise de cela.

 13   Q.  Lors de votre séjour à Sarajevo, avez-vous eu l'occasion de suivre les

 14   reportages dans les médias ? Je suppose que vous ne comprenez pas très bien

 15   le B/C/S. Aviez-vous des interprètes ou des traducteurs et saviez-vous

 16   quelle était la teneur de leur reportage ?

 17   R.  Notre bureau sur le terrain à Sarajevo avait un certain nombre de

 18   traducteurs et de journalistes locaux qui avaient pour tâche de suivre ce

 19   qui se disait dans les médias. Mais à cause des difficultés techniques, il

 20   était difficile de publier quelque chose dans la presse écrite, étant donné

 21   que la ville était assiégée. Il n'y avait pas d'électricité, ni d'eau;

 22   donc, en général, on se contentait d'écouter les nouvelles à la radio.

 23   On écoutait avec nos traducteurs les retransmissions radio de toutes

 24   parts, de toute transmission radio qu'on pouvait obtenir. Autrement dit, on

 25   écoutait toutes les parties en conflit et certaines de ces transmissions ou

 26   de ces programmes radio pouvaient être entendus tout le temps. D'autres

 27   n'étaient pas disponibles tout le temps, cela dépendait des moyens

 28   techniques dont ils disposaient.

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  1   Q.  Vous souvenez-vous du journal Oslobodjenje à Sarajevo ? C'était un

  2   quotidien qui était publié à Sarajevo pendant la guerre.

  3   R.  Il serait très difficile de ne pas remarquer le bâtiment d'Oslobodjenje

  4   lorsqu'on passe devant tous les jours pendant trois ans.

  5   Q.  Lorsqu'il y avait des coupures de courant, est-ce que vous pouviez

  6   suivre les programmes à la télévision ?

  7   R.  Regarder la télévision n'était pas une priorité pour nous parce qu'il

  8   fallait utiliser des générateurs pour ce faire. La plupart des gens ne

  9   disposaient même pas de générateurs. Donc, je ne peux pas dire que j'ai

 10   beaucoup regardé la télévision, aucune chaîne du reste.

 11   Q.  Lorsque vous m'avez dit il y a quelques instants que vous avez essayé

 12   d'écouter les programmes à la radio qui étaient des radios provenant de

 13   différentes parties en conflit, conviendrez-vous avec moi qu'en entendant

 14   ces informations, la personne qui fournissait l'information n'évoquait

 15   jamais les crimes commis par son camp, si je puis m'exprimer ainsi ? C'est

 16   ainsi que se faisaient les reportages en ex-Yougoslavie ?

 17   R.  Non, je ne peux pas être aussi catégorique que cela. Je n'ai pas écouté

 18   suffisamment de transmissions radio de ce genre pour pouvoir vous répondre.

 19   A ma connaissance, je ne sais pas s'il y a eu ou non des reportages

 20   d'incidents qui étaient évoqués comme étant des crimes. Je sais qu'à un

 21   moment donné il y avait une guerre entre les bandes à Sarajevo et qu'il y

 22   avait des reportages qui évoquaient ces actes criminels. Je ne pense pas

 23   qu'on puisse dire ou de faire une déclaration générale indiquant que

 24   c'était le cas. Je ne peux pas dire ça.

 25   Q.  Vous souvenez-vous de cas dans les médias où les victimes se

 26   concentraient plus particulièrement sur les crimes en indiquant que les

 27   crimes avaient été commis par l'autre camp, même si ce n'était pas le cas,

 28   le camp des victimes disait cela ?

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  1   R.  Vous voulez dire, vous me demandez si oui ou non des incidents précis

  2   de descriptions erronées d'actes criminels ont été faits ?

  3   Non, je ne peux pas vous donner d'exemple précis. Je peux vous dire

  4   qu'évidemment, dans tout conflit, il y a un manque de précision au niveau

  5   de tous les reportages puisque la propagande intervient dans des

  6   reportages, dans ces cas-là. Savoir si ceci voulait signifier une

  7   description erronée de certains crimes rapportés par les médias locaux,

  8   non, je ne pourrais pas vous dire cela.

  9   Q.  Etiez-vous à Sarajevo en février 1994 lorsque l'incident de Markale a

 10   eu lieu ?

 11   R.  Non, je n'étais pas là à ce moment-là.

 12   Q.  Vous étiez peut-être à Belgrade, à ce moment-là ?

 13   R.  Honnêtement, je ne m'en souviens pas.

 14   Q.  Maintenant, je vais passer à un autre sujet, quelques postulats

 15   généraux sur le reportage fait par la presse.

 16   Conviendrez-vous avec moi qu'un journaliste qui retransmet des

 17   informations venant des agences de presse a le devoir de fournir des

 18   informations objectives au public ?

 19   R.  Dans la mesure du possible puisqu'il s'agit d'avoir des reportages

 20   aussi précis et clairs que possible. Dans ce cas, on utilise différentes

 21   sources et références. Par exemple, aucun reportage ne quitterait Sarajevo

 22   sans avoir été vérifié par le bureau de Belgrade. Il ne s'agit pas de

 23   quelqu'un qui écrit quelque chose quelque part et ensuite, ceci sort comme

 24   étant la vérité objective. Il y a toujours une équipe, une grande équipe

 25   lorsqu'il s'agit d'une agence de presse et lorsqu'il s'agit de récits aussi

 26   importants que ceux-là.

 27   Q.  Mais est-ce qu'un journaliste, lorsqu'il veut envoyer des informations,

 28   n'a pas le devoir de vérifier de la façon la plus multiple possible la

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  1   véracité des informations, et ne faut-il pas qu'il croit que ces

  2   informations sont exactes ?

  3   R.  Si, bien sûr.

  4   Q.  Etes-vous d'accord avec moi pour le dire - je crois que votre réponse

  5   précédente le confirme lorsque vous répondiez aussi aux questions du

  6   Procureur par rapport aux photographies que nous avons examiné - ne pensez-

  7   vous pas qu'un journaliste a beaucoup d'influence sur la façon dont on crée

  8   l'opinion publique ?

  9   R.  Pas forcément, mais quelquefois oui, parce qu'en amont de cette

 10   photographie, j'ai sans doute photographié des dizaines d'enfants

 11   grièvement blessés. J'en ai fait des photos de ces enfants à l'hôpital

 12   général de Sarajevo, dans les hôpitaux, et ça n'avait donné aucune réaction

 13   de l'opinion publique internationale. Cela dépend de toutes sortes de

 14   facteurs et ça reste souvent un mystère pour moi. Je m'interroge pourquoi

 15   une photo fait la différence et une autre pas.

 16   Q.  En tout état de cause, j'ai conclu, partant de vos dires, que cette

 17   photographie, en étant diffusée par les médias avait eu beaucoup d'écho ou

 18   a eu pour effet que des enfants ont été soignés à l'étranger. On pourrait

 19   dire que c'est cette photo qui a pour ainsi dire galvanisé l'opinion

 20   publique.

 21   R.  Je dirais qu'au départ cette photo a galvanisé les médias et que par

 22   ricochet, ceci a fait pression sur plusieurs pays occidentaux et le pays

 23   qui a été le plus prompt à répondre, ça a été la Grande-Bretagne. Alors,

 24   est-ce que c'était de sa propre initiative que ce gouvernement britannique

 25   a réagi ou est-ce sous la pression exercée par les médias, je ne sais pas.

 26   Il faudrait poser la question au gouvernement britannique.

 27   Q.  Etes-vous d'accord avec moi pour dire que des images montrant les

 28   souffrances subies par les enfants, ces reportages ont le plus d'effets sur

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  1   l'opinion publique, et en général tout ce qui concerne l'enfance ?

  2   R.  Pas forcément. Non. Je crois que ce serait vraiment là trop simpliste.

  3   Q.  Il y a quelques instants vous m'avez dit que vous aviez beaucoup

  4   photographié les enfants qui se trouvaient à l'hôpital de Sarajevo et que

  5   vous êtes passé par votre agence pour envoyer ces photos ? Non, c'était

  6   sans doute au QG qu'elles ont été envoyées, QG de votre agence ?

  7   R.  Oui.

  8   Q.  Est-ce que vous avez envoyé des photos montrant des enfants morts,

  9   photos que vous avez prises lorsque vous vous trouviez à Ilidza sur les

 10   positions du côté serbe ?

 11   R.  Il y avait ces deux enfants dans une morgue, et c'était un reportage

 12   assez difficile parce qu'il était impossible de vérifier les faits à la

 13   base de ce reportage. Je ne sais pas si ces photos, elles ont été

 14   transmises simplement parce qu'on n'avait pas d'information qu'on estimait

 15   précise. Il était impossible de vérifier quoi que ce soit, de vérifier

 16   auprès de sources indépendantes. Les seules informations que nous avons

 17   reçues ont été fournies par des militaires ou les gens qui travaillaient à

 18   l'hôpital, à la morgue, si je me souviens bien. Je ne peux pas vous dire

 19   exactement qui nous a donné ces informations, mais nous n'avions pas

 20   d'information, par exemple, donnée par les parents, la famille, des voisins

 21   des enfants qui auraient pu nous dire ce qui s'était passé. Les sources

 22   étaient indirectes, ce qui veut dire que je ne me souviens pas si les

 23   photos montrant ces deux enfants ont été transmises. Mais je me souviens

 24   que chaque fois qu'on passait par là, on nous montrait ces photos. Mais

 25   quant à savoir si ces photos ont été diffusées, je ne peux pas vous le

 26   dire.

 27   Q.  Est-ce que vous vous souvenez de ce que vous ont dit des gens qui vous

 28   ont montré ces photographies, dans quelles circonstances ces enfants

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  1   avaient perdu la vie ?

  2   R.  Non, je ne me souviens pas des causes précises de leur mort. Non. Si je

  3   me hasardais à répondre, je ne saurais être précis. Je préfère m'abstenir.

  4   Q.  Vous avez dit qu'il vous était impossible de vérifier la véracité des

  5   sources, mais je veux passer à un autre sujet.

  6   Est-ce que vous vous souvenez d'un incident survenu fin 1991 ou début 1992

  7   où il était difficile de fournir de l'oxygène pour les nouveau-nés de

  8   l'hôpital de Banja Luka à Belgrade ? On en a parlé dans tous les médias.

  9   C'était un problème parce qu'il était impossible de transporter de

 10   l'oxygène pour ces enfants, ces nouveau-nés, à Banja Luka.

 11   R.  Peut-être que j'en ai entendu parler, mais je ne me souviens pas des

 12   détails.

 13   Q.  Est-ce qu'il y a quelqu'un qui faisait partie de votre agence qui est

 14   allé à Banja Luka pour vérifier l'information ?

 15   R.  Non, je ne sais pas. D'après ce que vous dites, je suppose que je

 16   n'étais pas à Belgrade à l'époque, parce que je suis assez convaincu que je

 17   me souviendrais de cela si je m'étais trouvé sur place.

 18   M. LUKIC : [interprétation] Madame et Messieurs les Juges, j'aimerais

 19   passer à un autre sujet. Est-ce que je peux voler trois minutes et terminer

 20   plus tôt que prévu ?

 21   M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Oui, bien sûr, si vous voulez terminer

 22   un peu plus tôt, pas de problème.

 23   M. LUKIC : [interprétation] Oui, parce que je ne pense pas qu'il soit sage

 24   de passer à un autre sujet. Je pense qu'il est utile de s'arrêter

 25   maintenant.

 26   M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Merci, Maître Lukic.

 27   Nous allons suspendre l'audience qui reprendra demain.

 28   Veillez à être présent ici à 14 heures 15. Je vous mets en garde - et

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  1   je pense que ce n'est pas la première fois que vous déposez ici - vous

  2   savez que vous n'êtes censé parler à personne de votre témoignage pendant

  3   que vous avez commencé votre audition.

  4   Nous nous retrouverons demain, 14 heures 15, dans cette salle d'audience.

  5   --- L'audience est levée à 18 heures 59 et reprendra le mardi 2 décembre

  6   2008, à 14 heures 15.

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