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1 Le vendredi 19 mars 2010
2 [Audience publique]
3 [L'accusé est introduit dans le prétoire]
4 [Le témoin vient à la barre]
5 --- L'audience est ouverte à 9 heures 01.
6 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Bonjour à tous et à toutes.
7 Monsieur le Greffier, voulez-vous citer le numéro de l'affaire.
8 M. LE GREFFIER : [interprétation] Bonjour.
9 Bonjour à tous.
10 Il s'agit de l'affaire IT-04-81-T, le Procureur contre Momcilo
11 Perisic. Merci.
12 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Merci beaucoup.
13 Je demanderais aux parties de bien vouloir se présenter, l'Accusation
14 d'abord.
15 M. THOMAS : [interprétation] Bonjour, Madame, Monsieur les Juges.
16 Bonjour, Monsieur Jevdjevic. Bonjour à tout le monde. Carmela Javier,
17 Barney Thomas et Salvatore Cannata pour l'Accusation.
18 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Merci. Pour la Défense.
19 M. GUY-SMITH : [interprétation] Bonjour à tous et à toutes. Tina Drolec,
20 Chad Mair et Gregor Guy-Smith pour M. Perisic.
21 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Merci.
22 Je vous rappelle que nous allons siéger conformément à l'article 15 bis du
23 règlement, le juge David ne pouvant être présent ce matin à nos côtés pour
24 des raisons personnelles.
25 LE TÉMOIN : MILENKO JEVDJEVIC [Reprise]
26 [Le témoin répond par l'interprète]
27 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Bonjour, Témoin.
28 LE TÉMOIN : [interprétation] Bonjour.
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1 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] J'espère que vous avez pu vous
2 reposer. Je vous rappelle que la déclaration que vous avez prononcée en
3 début de votre déposition vous invitant à dire la vérité, toute la vérité
4 et rien que la vérité continue à s'appliquer à votre déposition
5 d'aujourd'hui.
6 LE TÉMOIN : [interprétation] Merci beaucoup.
7 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Merci à vous.
8 Maître Thomas.
9 Contre-interrogatoire par M. Thomas :
10 Q. [interprétation] Monsieur Jevdjevic, vous avez déposé dans les affaires
11 Krstic et Popovic pour la Défense. Je vous explique ce qu'il en est
12 aujourd'hui. Je représente l'Accusation. J'ai le droit de vous poser un
13 certain nombre de questions sur la déposition que vous avez faite hier. Je
14 vous invite à écouter avec attention mes questions, et si vous avez le
15 moindre doute à propos de ces questions, n'hésitez pas à me le faire
16 savoir; de même, si vous ne comprenez pas ma question, informez-moi et je
17 la reformulerai. Vous avez compris ?
18 R. Oui, j'ai compris.
19 Q. Très bien.
20 M. THOMAS : [interprétation] Commençons avec la pièce P149. Je demanderais
21 à ce qu'elle soit affichée à l'écran.
22 Q. C'est un document à propos duquel un certain nombre de questions vous a
23 été posé hier.
24 M. THOMAS : [interprétation] Commençons par la première page, si vous
25 voulez bien, Monsieur le Greffier.
26 Q. Vous verrez sur cette première page -- enfin, vous ne connaissiez pas
27 ce document avant hier, mais vous voyez, à la lecture de la première page
28 de ce document, que c'est une analyse de la disponibilité au combat et des
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1 activités de l'armée de la Republika Srpska en 1992. Vous voyez qu'il est
2 daté d'avril 1993.
3 M. THOMAS : [interprétation] Examinons maintenant la page 4 en anglais et 5
4 en B/C/S.
5 Q. Vous verrez qu'en haut à gauche, on voit que l'analyse a été approuvée
6 par le commandant, le général Ratko Mladic. Vous le voyez ?
7 R. Oui.
8 Q. Vous avez fait des commentaires sur un certain nombre de passages
9 concernant la communication par radio relais, et j'aimerais m'appesantir
10 sur ce point un moment.
11 M. THOMAS : [interprétation] Voyons la page 33 de l'anglais et 31 du B/C/S,
12 s'il vous plaît.
13 Q. Voyez-vous l'intitulé "Transmissions par radio relais" ?
14 R. Je le vois, oui. Mais si possible, j'aimerais avoir une copie papier de
15 ce document, parce que j'ai beaucoup de mal à lire à l'écran. Si c'est
16 possible.
17 M. MAIR : [interprétation] Le document se trouve dans le classeur qui a été
18 remis au témoin hier.
19 M. THOMAS : [interprétation] Bien. Bien sûr qu'il soit représenté au
20 témoin, et je remercie mon confrère de la partie adverse.
21 M. MAIR : [interprétation] Ce sera l'intercalaire 24.
22 M. THOMAS : [interprétation] Merci.
23 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Merci, Monsieur Mair.
24 M. THOMAS : [interprétation] Pour votre information, Monsieur le Président,
25 Madame le Juge, j'aimerais attirer l'attention du témoin sur le quatrième
26 paragraphe qui suit le titre "Transmissions par radio relais".
27 Q. Monsieur Jevdjevic, avez-vous trouvé la page en question ?
28 R. Oui.
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1 Q. Veuillez lire à voix basse les trois premiers paragraphes, pour votre
2 information.
3 R. C'est fait.
4 Q. Bien. Je suppose que vous ne vous inscrivez pas en faux par rapport à
5 ce qui est dit dans ce texte, un document par ailleurs approuvé par le
6 général Mladic ?
7 R. Je suppose qu'effectivement ce document décrit la réalité des choses.
8 Q. Très bien. J'aimerais maintenant que vous lisiez le paragraphe suivant,
9 qui commence ainsi "L'armée de Yougoslavie", à voix basse également.
10 R. Je l'ai lu.
11 Q. Bien. Là encore, vous ne vous inscrivez pas en faux par rapport à ce
12 qui est écrit dans ce paragraphe, n'est-ce pas ?
13 R. Je ne conteste pas ce qui figure dans ce paragraphe. Mais j'aimerais
14 fournir une explication sur ce qui est écrit là, si vous me le permettez.
15 Q. Eh bien, j'ai un certain nombre de questions à vous poser sur ce
16 paragraphe, Monsieur, alors procédons d'abord par l'examen de mes
17 questions.
18 On trouve dans ce paragraphe une mention faite de la mise à disposition par
19 l'armée de Yougoslavie d'un certain nombre de voies de communication et des
20 capacités disponibles de moyens de communication dans les centres de
21 communication fixes de la RFY. Vous le voyez ?
22 R. Oui.
23 Q. Alors, on parle de Crni Vrh et Strazbenica, de ces centres-là ?
24 R. Oui.
25 Q. Alors, j'aimerais les examiner l'un après l'autre. D'abord, le centre
26 de communication de Crni Vrh, il se trouvait sur le territoire de la
27 République de Serbie, n'est-ce pas ?
28 R. Oui.
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1 Q. Et ce nœud ou ce centre de communication ou de transmission était-il un
2 nœud précisément fixe ou bien un centre de communication fixe ?
3 R. C'est un nœud, un nœud fixe de communication.
4 Q. Très bien. Alors, Crni Vrh c'est une montagne, n'est-ce pas, et c'est
5 en haut de cette montagne que se trouvait ce nœud de transmission ?
6 R. Les deux se trouvent en haut de la montagne.
7 Q. On trouve des références, dans un certain nombre de schémas de
8 communication et de documents relatifs aux transmissions, à un lieu appelé
9 Gucevo. Gucevo, est-ce un village ou bien est-ce le secteur dans lequel se
10 trouve Crni Vrh ?
11 R. La petite montagne, elle s'appelle Gucevo, et le sommet de la montagne
12 s'appelle Crni Vrh.
13 Q. Alors, lorsque l'on voit Gucevo et Crni Vrh dans tout document relatif
14 aux transmissions, en fait, il faut comprendre le même endroit. Nous
15 parlons du même nœud de communication ?
16 R. Oui, effectivement. En ce qui concerne les transmissions, c'est à peu
17 près la même chose. Mais à Gucevo, il y avait aussi peut-être d'autres
18 éléments de matériel de communication appartenant à d'autres, mais oui, en
19 général, c'est vrai, c'est la même chose dont on parle.
20 Q. Bien. Toujours s'agissant de Crni Vrh, parlons-nous ici d'un nœud de
21 communication fixe ou bien d'un centre ?
22 R. D'un noeud.
23 Q. Bien. Troisième lieu de transmission, Strazbenica. Pouvez-vous nous
24 confirmer que ce lieu se trouvait sur le territoire du Monténégro ?
25 R. On parle de deux lieux, pas de trois. D'abord Crni Vrh, le sommet de la
26 montagne Gucevo, et puis de l'autre côté, Strazbenica. Je ne sais pas quel
27 serait le troisième.
28 Q. Très bien. Je laisse de côté Cer et Crni Vrh. Maintenant, j'aimerais
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1 que nous parlions du nœud de communication à Strazbenica. Vous en
2 connaissiez l'existence, n'est-ce pas ?
3 R. Oui.
4 Q. Et il se trouvait sur le territoire du Monténégro ?
5 R. Oui.
6 Q. Alors, encore une fois, je vous repose la même question. Est-ce qu'il
7 s'agit d'un nœud de communication ou de transmission fixe ou bien d'un
8 centre de transmission fixe ?
9 R. C'était un nœud de transmission fixe.
10 Q. Bien. Examinez le paragraphe suivant, s'il vous plaît.
11 M. THOMAS : [interprétation] Il va falloir passer à la page suivante en
12 anglais.
13 M. MAIR : [interprétation] Le témoin voulait s'exprimer sur ce paragraphe,
14 Monsieur Thomas. Vous avez dit que vous vouliez d'abord poser vos
15 questions, ce qui signifie que vous vouliez peut-être lui permettre, à la
16 suite de vos questions, de dire quelques éléments ou quelque chose sur ce
17 paragraphe. On pourrait le faire dans le cadre des questions
18 supplémentaires, mais ce pourrait être logique qu'il le fasse maintenant.
19 M. THOMAS : [interprétation] Effectivement.
20 Q. Monsieur Jevdjevic, avant de laisser de côté ce paragraphe où il est
21 question de "l'armée de Yougoslavie", et compte tenu des questions que je
22 viens de vous poser, avez-vous quoi que ce soit à ajouter ?
23 R. Nous avons parlé du nœud de Crni Vrh et de Strazbenica. Ensuite, vous
24 avez parlé de Cer, mais vous n'en aviez pas parlé avant. Il y avait trois
25 plateformes de communication fixes sur le territoire de la Serbie par
26 lesquelles transitaient les différents types de communication, dont les
27 communications par radio relais. Ces plateformes de transmission étaient
28 utilisées pour des communications de différentes natures. Elles étaient
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1 utilisées lorsqu'il n'était pas possible d'utiliser certains systèmes de
2 communication en raison, par exemple, d'un manque de visibilité optique.
3 C'est l'une des caractéristiques des communications radio relais dont j'ai
4 parlé hier. C'est la raison pour laquelle la VRS l'utilisait; je vous donne
5 une comparaison, lorsque vous avez un lopin de terre, vous pouvez offrir le
6 droit de passage à d'autres personnes qui doivent se rendre d'un côté ou de
7 l'autre. La VRS utilisait les capacités supplémentaires du système de
8 transmission de la JNA de façon à ce que certaines des communications
9 puissent passer par ces nœuds et soient reflétées comme dans un miroir, si
10 vous voulez, vers le territoire de la Republika Srpska. C'est ainsi que ces
11 centres ou ces plateformes étaient utilisés.
12 Nous utilisions donc des capacités qui n'étaient pas utilisées par
13 d'autres. C'est un peu lorsqu'on a -- une servitude, si vous voulez, sur le
14 terrain de quelqu'un d'autre. Nous n'avions pas d'autre moyen de le faire,
15 parce que nous avions besoin d'un certain niveau de visibilité optique. Ces
16 communications étaient donc reflétées, revenaient vers notre côté.
17 Q. Très bien. Alors, je m'attarde un instant sur ce que vous venez de
18 dire.
19 En fonction de la configuration du terrain, par exemple, il se pouvait que
20 dans certains cas les unités de la VRS n'étaient pas en mesure de
21 communiquer les unes avec les autres parce qu'il n'y avait pas une
22 visibilité optique directe, parfaite, entre deux nœuds de la VRS, c'est
23 bien cela ?
24 R. Oui, exactement.
25 Q. Bien. Et dans ces cas-là, pour que les unités concernées de la VRS
26 puissent communiquer entre elles, vous dites que des messages transmis par
27 radio relais devaient passer par les relais qui se trouvaient également sur
28 le territoire de la République de Serbie pour revenir ensuite vers le
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1 territoire de la RS pour être reçus par les unités destinataires de ces
2 communications, c'est bien exact ?
3 R. C'est cela.
4 Q. Et je suppose que l'on utilisait des méthodes d'encodage pour crypter
5 les messages relayés de la sorte qui passaient par la RFY ?
6 R. Non. Ces messages ne faisaient que transiter par ce réseau, comme une
7 voiture qui longe une autre route, elle ne fait que passer.
8 Q. Je comprends, mais au moment où le message part de la première unité
9 VRS, il est chiffré, n'est-ce pas ? Ou bien n'avait-on pas cette capacité ?
10 R. Le message était encodé, et il ne pouvait être décodé qu'à sa
11 destination finale et pas en transit, si vous voulez.
12 Q. Je comprends. Au sein du Corps de la Drina se trouvaient des unités qui
13 n'étaient pas en contact optique, si je puis dire, les unes avec les autres
14 ?
15 R. Oui.
16 Q. Alors, au sein du Corps de la Drina, si une unité donnée, par exemple
17 la Brigade de Zvornik, souhaitait entrer en contact avec le commandement du
18 Corps de la Drina, ces transmissions par radio relais devaient suivre
19 l'itinéraire que vous avez décrit, Crni Vrh, Cer et retour vers la RS,
20 n'est-ce pas ?
21 R. Oui.
22 Q. Plus précisément, en ce qui concerne la Brigade de Zvornik -- pardon,
23 je me reprends.
24 La principale plateforme en quelque sorte de communication pour la
25 VRS se trouvait à Veliki Zep, n'est-ce pas ?
26 R. Zep. Oui, c'est ça.
27 Q. Il s'agissait là d'un grand centre de transmission qui se
28 trouvait sur le territoire de la Republika Srpska, n'est-ce pas ?
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1 R. Oui.
2 Q. Le Corps de la Drina -- ou plutôt, le commandement du Corps de la Drina
3 était en relation directe avec ce centre de communication ?
4 R. Oui.
5 Q. Le Corps de la Drina était bien cantonné à Vlasenica, n'est-ce pas ? Le
6 commandement du corps, j'entends ?
7 R. Oui.
8 Q. Nous avons l'état-major principal de la VRS à Crna Rijeka ?
9 R. Oui.
10 Q. Et l'état-major principal de la VRS a également un lien de
11 communication direct avec le centre principal de communication de Zep ?
12 R. Oui. Ce lien était en fait un câble enterré.
13 Q. Bien. Alors, par exemple, pour que le commandement du Corps de la Drina
14 communique avec la Brigade de Zvornik, la communication par radio relais
15 devait partir du commandement du Corps de la Drina, à Vlasenica vers Zep,
16 d'abord ?
17 R. Oui.
18 Q. Puis ensuite vers le poste ou la station de Cer en Serbie ?
19 R. Oui.
20 Q. Puis vers Crni Vrh en Serbie ?
21 R. Oui.
22 Q. Pour revenir ensuite en traversant la frontière jusqu'à Zvornik ?
23 R. Oui.
24 Q. Bien. Pour d'autres brigades, la situation était semblable et c'était
25 le centre de transmission par radio relais de Strazbenica qui était
26 utilisé, n'est-ce pas ?
27 R. Oui, utilisé par une seule brigade seulement.
28 Q. Laquelle ?
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1 R. La Brigade de Rogatica.
2 Q. Alors, dans ce cas-là, la communication entre le commandement du Corps
3 de la Drina ou l'état-major principal de la VRS passait d'abord par Zep ?
4 R. Oui.
5 Q. Puis par le centre de Strazbenica du Monténégro ?
6 R. Oui.
7 Q. Puis retraversait la frontière pour arriver jusqu'à Rogatica ?
8 R. Oui. Il est très important de préciser que les communications étaient
9 chiffrées à Vlasenica et que personne n'était en mesure de les décoder dans
10 aucun de ces centres de communication jusqu'à ce que le message arrive à sa
11 destination finale, c'est-à-dire la Brigade de Rogatica de la VRS. Seuls
12 eux pouvaient déchiffrer les messages, parce que je le répète, ces messages
13 ne faisaient que passer dans ces différents centres.
14 Q. Je comprends.
15 M. THOMAS : [interprétation] Passez à la page suivante, Monsieur le
16 Greffier, s'il vous plaît, en anglais.
17 Q. Pour vous, Monsieur Jevdjevic, voyons le paragraphe suivant dans le
18 document que vous avez sous les yeux. Vous verrez qu'il y a un paragraphe
19 ici qui concerne -- enfin, mais d'ailleurs, prenez-en connaissance. Le
20 paragraphe qui commence ainsi :
21 "Ces liens de communication, de transmission simultanée par radio relais…"
22 R. C'est fait.
23 Q. Bien. Vous êtes d'accord avec ce qui est écrit dans ce paragraphe, je
24 suppose ?
25 R. Oui.
26 Q. Vous avez décrit le chiffrage des messages qui sont transmis par la
27 voie que nous avons décrit il y a un instant. Parliez-vous tant des
28 messages oraux que des messages écrits, étaient-ils tous chiffrés ?
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1 R. Seules les communications écrites étaient chiffrées, et en partie les
2 communications orales.
3 Q. Nous en avions déjà un petit peu parlé, mais j'aimerais que vous
4 examiniez le dernier paragraphe avant le titre "Communication Radio",
5 dernier paragraphe qui commence par "D'autres unités et commandements
6 rattachés", et cetera. Peut-être en bas de votre page, je ne sais pas.
7 Voyez-vous le titre "Communication ou transmission radio" ?
8 R. Oui.
9 Q. Avez-vous lu le paragraphe qui se trouve juste avant ce titre ?
10 R. Oui.
11 Q. Bien. Et là encore, vous ralliez-vous à ce qui figure dans ce
12 paragraphe ?
13 R. En tant que chargé des transmissions au sein du Corps de la Drina, pour
14 tout le territoire du Corps de la Drina, il faut dire qu'il n'y avait pas
15 d'unités de la JNA avant la guerre, pas de garnisons de la JNA. Il n'y
16 avait donc aucun besoin de centres de transmission fixes. Il me semble que
17 le Corps de la Drina ne pouvait pas utiliser de centres de transmissions
18 fixes. Pour d'autres corps, je parle surtout du Corps de Banja Luka, du 1er
19 Corps de la Krajina, où il y avait eu de nombreuses unités de la JNA, il y
20 avait beaucoup de centres de transmission fixes, et il est probable que le
21 chargé de communication qui a préparé cette analyse parlait de cela.
22 Mon expérience du Corps de la Drina ne correspond pas à ce qui est dit dans
23 ce paragraphe, mais je ne connaissais qu'une partie de la VRS.
24 Q. Très bien. Alors, parlons un instant du Corps de la Drina et des
25 connaissances qui sont les vôtres des opérations et du fonctionnement du
26 Corps de la Drina.
27 En cas de combat, par exemple, il fallait établir un poste de commandement
28 avancé, n'est-ce pas ?
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1 R. Oui.
2 Q. Et vous appartenait-il de veiller à ce que, quel que soit le lieu
3 d'installation de ce poste de commandement avancé, les moyens de
4 communication requis soient en place au poste pour permettre d'abord de
5 communiquer avec le commandement du corps ainsi qu'avec les unités
6 subordonnées ?
7 R. Oui.
8 Q. Et je suppose que pour des opérations de combat, comme pour toute
9 opération militaire, il fallait mettre en place les moyens nécessaires pour
10 chiffrer les communications, n'est-ce pas ?
11 R. Oui.
12 Q. Bien. Avant de parler de la création du poste de commandement avancé,
13 si l'état-major principal de la VRS souhaitait, par exemple, avoir une
14 communication, disons, avec Belgrade ou avec l'état-major principal de la
15 VJ, cette communication passait par Zep en empruntant la même voie ou la
16 même route, c'est-à-dire en passant par Crni Vrh et se rendait ensuite à
17 Belgrade, n'est-ce pas ?
18 M. MAIR : [aucune interprétation]
19 M. LE JUGE MOLOTO : [aucune interprétation]
20 M. MAIR : [interprétation] Avant que le témoin ne réponde à cette question,
21 je voudrais savoir si nous avons établi les bases suffisantes pour ce qui
22 est de la compétence du témoin, à savoir s'il est en mesure réellement de
23 répondre à cette question. Je ne suis pas tout à fait certain qu'on ait
24 établi si le témoin disposait de compétences professionnelles suffisantes
25 pour répondre à cette question.
26 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Monsieur Thomas.
27 M. THOMAS : [interprétation]
28 Q. Monsieur, est-ce que vous savez si la route relais de la VRS allait de
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1 la RS jusqu'à Belgrade ?
2 R. Non, je connaissais seulement les communications par radio relais qui
3 faisaient partie du Corps de la Drina.
4 Q. Est-ce qu'il y avait une autre route radio relais de l'état-major de la
5 VRS qui pouvait arriver jusqu'aux frontières de Serbie, outre Crni Vrh et
6 Cer ?
7 R. Crni Vrh était utilisée pour les biens du Corps de la Drina
8 exclusivement. Et je connais les plateformes de Ce, Strazbenica et de Crni
9 Vrh. Mais pour le reste, je ne suis pas certain, je n'ai aucune certitude
10 quant aux autres points.
11 Q. Très bien. Je comprends ce que vous me dites. Mais écoutez bien ma
12 question. Ecoutez bien ma question. Pour que l'état-major principal de la
13 VRS puisse entrer en communication avec Belgrade, je comprends que vous ne
14 pouvez pas me décrire la route au complet, puisque vous ne la connaissez
15 pas, mais pour que l'état-major principal et la VRS puissent communiquer
16 avec Belgrade, vous pouvez néanmoins confirmer que les communications
17 passaient par l'état-major principal, allaient à Crna Rijeka, allaient à
18 Zep, et ensuite se rendaient à Cer; est-ce que c'est exact ?
19 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Excusez-moi. Oui, Monsieur Mair.
20 M. MAIR : [interprétation] En fait, de nouveau, je crois que M. Thomas
21 demande au témoin de se livrer à des conjectures. Donc, objection.
22 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Monsieur Thomas.
23 M. THOMAS : [interprétation] Je ne suis pas d'accord avec cette
24 affirmation, Monsieur le Président. Le témoin a décrit toutes les
25 plateformes dont se servait le Corps de la Drina. Il a expliqué quel était
26 l'accès aux plateformes principales. Il a également décrit la route quant
27 aux télécommunications en allant jusqu'à la Serbie. Maintenant, je lui ai
28 demandé de nous décrire les routes qui étaient employées. Alors, je crois
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1 qu'il est tout à fait en position et tout à fait en mesure de répondre à
2 cette question.
3 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Oui, mais le témoin nous a déjà dit
4 qu'il ne connaissait que les communications du Corps de la Drina.
5 M. THOMAS : [interprétation] Oui, mais je ne demande qu'une chose au
6 témoin, de savoir si les communications allaient à Cer. Si le témoin nous
7 dit qu'il ne sait pas ce qui se passait avec les communications après,
8 c'est très bien. Mais je lui demande seulement de nous dire si les
9 communications se rendaient à Cer et par la suite se rendaient à la RFY.
10 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Est-ce que vous m'entendez ? Est-ce
11 que vous entendez ce que je vous ai dit ? Le témoin nous a déjà dit qu'il
12 n'avait connaissance que des communications à l'intérieur du Corps de la
13 Drina. Donc il ne connaissait pas de quelle façon se faisaient les
14 communications à l'extérieur du Corps de la Drina. Donc, je ne sais pas si
15 -- en fait, il peut, bien sûr, répondre à votre question en disant, je ne
16 le sais pas ou je le sais. Je ne sais pas si vous demandez au témoin de se
17 livrer à des conjectures pour ce qui est des communications à l'extérieur
18 du Corps de la Drina.
19 M. THOMAS : [interprétation] Oui, mais en fait, je ne vous parle que des
20 installations, parce que ces installations ne sont pas nécessairement
21 utilisées que pour le Corps de la Drina. Il nous a donné l'exemple d'une
22 voiture qui passe par là. Donc je veux simplement savoir, par exemple, si
23 quelqu'un souhaitait continuer à se rendre en véhicule, conduire son
24 véhicule jusqu'à Belgrade, je voulais simplement savoir si on pouvait
25 emprunter cette voie également.
26 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] L'objection est rejetée.
27 Très bien. Poursuivez.
28 M. THOMAS : [interprétation]
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1 Q. Monsieur, je ne sais pas si vous me comprenez, si vous avez compris ma
2 question. Vous avez parlé d'emplois multiples de Crni Vrh et Cer.
3 J'aimerais savoir si les communications établies par l'état-major principal
4 de la VRS pour aller quelque part en Serbie, donc au-delà de Cer, si les
5 communications pouvaient se faire entre Zep et Cer et pouvaient aller au-
6 delà de Cer ?
7 R. D'abord, il faut établir les choses suivantes : nous n'avons jamais
8 parlé de plusieurs personnes empruntant la voie allant au-delà de Cer. Je
9 ne le sais pas. Tout ce que je savais et tout ce dont sur quoi je
10 travaillais, c'était les plateformes qui n'étaient employées que par le
11 Corps de la Drina pour établir leurs communications. Je n'ai connaissance
12 que de cela. Pour ce qui est de l'organisation d'autres communications, je
13 n'avais jamais reçu de schémas. Je ne peux vraiment pas vous parler de
14 cela.
15 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Un instant, s'il vous plaît. Pourriez-
16 vous, je vous prie, écouter attentivement la question qui vous est posée.
17 Essayez de répondre à la question qui vous est posée. On ne vous demande
18 pas de nous dire ce que vous faisiez au sein du Corps de la Drina, mais
19 nous aimerions savoir si les communications de l'état-major principal de la
20 VRS, en allant n'importe où en Serbie, donc au-delà de Cer, si ces
21 communications devaient au moins passer par Zep et Cer. Donc répondez à
22 cette question, s'il vous plaît. C'est soit oui ou non, ou je ne le sais
23 pas; nous n'avons pas besoin d'avoir une explication longue.
24 LE TÉMOIN : [interprétation] Je ne sais pas.
25 M. THOMAS : [interprétation]
26 Q. Merci, Monsieur. Fort bien. Je vais maintenant essayer de vous aider.
27 M. THOMAS : [interprétation] Pourrait-on afficher, je vous prie, la pièce
28 P1558, s'il vous plaît. Juste avant de procéder à l'agrandissement de ce
Page 11130
1 document, j'aimerais qu'on puisse voir, Monsieur le Greffier, l'en-tête du
2 document.
3 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Oui, Monsieur Mair.
4 M. MAIR : [interprétation] Je crois que le témoin a également - - en fait,
5 qu'il existe un diagramme sur papier, c'est l'intercalaire 12. Si M. Thomas
6 n'a aucune objection, le témoin pourrait consulter la version papier.
7 M. THOMAS : [aucune interprétation]
8 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Très bien.
9 M. THOMAS : [interprétation]
10 Q. Vous voyez que c'est un schéma portant sur les communications. Est-ce
11 que vous voyez le tampon aussi qui se trouve au bas de cette page ?
12 R. Oui, je vois un tampon, je vois un cachet, mais je n'arrive pas à lire
13 exactement ce qui est indiqué. On peut peut-être lire, mais là, je ne sais
14 pas, je ne suis pas tout à fait certain. C'est "l'état-major principal"
15 soit de la VRS -- ou en fait, je n'ai aucune raison de ne pas vous croire.
16 Et donc, je vous demanderais de bien vouloir me venir en aide. Mais je ne
17 vois pas ce qui est écrit.
18 Q. Très bien. Est-ce que vous avez jamais vu ce schéma auparavant ou
19 quelque chose qui ressemblait à ceci ?
20 R. Non, non.
21 Q. Avez-vous jamais vu auparavant un schéma qui ressemble à celui-ci ?
22 R. Non.
23 M. THOMAS : [interprétation] D'accord. Je souhaiterais maintenant qu'on
24 prenne la page de droite, ou la partie de droite des deux versions, s'il
25 vous plaît. Voilà. Et en B/C/S également, je vous prie.
26 Q. Vous voyez maintenant le site de Cer, n'est-ce pas, sur ce schéma ?
27 R. Oui, je le vois.
28 Q. Très bien. Malheureusement, ce n'est pas très clair. En fait, ce
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1 document ne nous aide aucunement. Donc, nous pouvons le mettre de côté.
2 Merci. Je suis navré.
3 Fort bien. Je souhaiterais passer à un autre sujet, j'aimerais que l'on
4 parle de l'établissement du poste de commandement avancé.
5 Maintenant, je voudrais parler d'exemples que vous connaissez. Parlons de
6 Srebrenica et de Zepa.
7 D'abord et avant tout, vous étiez le chef chargé des transmissions
8 pour le général Krstic, et ce, pendant les opérations de Srebrenica et de
9 Zepa, n'est-ce pas ?
10 R. Non.
11 Q. Pouvez-vous nous expliquer quel rôle vous avez joué dans le cadre de
12 ces deux opérations-là ?
13 R. J'étais officier du bataillon des transmissions chargé d'établir les
14 communications qui, pour les besoins de cette opération, étaient planifiées
15 par le chef des transmissions du général Krstic, et c'était le colonel Nedo
16 Blagojevic.
17 Q. Très bien. Merci. L'une de vos tâches consistait à vous assurer ou à
18 faire en sorte que les communications soient établies de façon sécurisée ou
19 sûre, qui provenaient du poste de commandement avancé, n'est-ce pas ?
20 R. Oui. Donc moi j'avais pour tâche d'établir les communications
21 planifiées provenant du poste de commandement avancé.
22 Q. Et comme vous nous avez dit avant, cela impliquait le fait de s'assurer
23 que les lignes de communication étaient sûres, en allant du corps du
24 commandement jusqu'au poste de commandement avancé, et l'inverse, n'est-ce
25 pas ?
26 R. Oui. Je devais établir, je devais m'assurer que les communications
27 puissent être établies entre les points que vous avez énumérés.
28 Q. En fait, vous deviez également vous assurer que les communications
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1 étaient bien chiffrées, n'est-ce pas ?
2 R. Oui.
3 Q. Vous deviez les protéger également ?
4 R. Oui.
5 Q. Parlons maintenant de Srebrenica, d'abord. Où était situé le poste de
6 commandement avancé pour l'opération Srebrenica ?
7 R. Le poste de commandement avancé était situé dans le village de
8 Pribicevac, et cette opération portait le nom de Krivaja 95, et non pas
9 opération Srebrenica.
10 Q. Très bien. Merci. Dans quel établissement était situé le poste de
11 commandement avancé ? Dans quel bâtiment, si vous voulez, était-il situé ?
12 R. Sur un pré, carrément sur un pré.
13 Q. Est-ce qu'il y avait des communications, un équipement de communication
14 avant que cet endroit ne devienne un poste de commandement avancé ?
15 R. Non.
16 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Excusez-moi, Monsieur Thomas, je dois
17 vous interrompre.
18 Lorsque vous dites que c'était dans un pré, carrément sur un pré, ce
19 n'était pas dans un bâtiment ?
20 LE TÉMOIN : [interprétation] Oui, c'est exact.
21 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Merci. Vous pouvez poursuivre,
22 Monsieur Thomas.
23 M. THOMAS : [interprétation] Très bien. Merci.
24 Q. D'abord, parlons de l'établissement physique du poste de commandement
25 avancé, de quelle façon est-ce qu'on s'y est pris ? Je ne vous parle pas
26 des transmissions, mais pour établir un poste de commandement avancé, que
27 deviez-vous faire ?
28 R. Un poste de commandement avancé, dans des situations de ce type,
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1 comprend un certain type -- ou plutôt, il faut d'abord établir un périmètre
2 sur lequel le poste de commandement avancé sera établi. L'un de ces
3 éléments du poste de commandement avancé est le centre des transmissions,
4 et j'avais pour tâche de l'établir, de le créer moi-même.
5 Q. Bien sûr, je vous comprends, je comprends ce que vous voulez dire. Mais
6 je ne parle pas du centre de communications pour l'instant -- excusez-moi,
7 je vois mon éminent confrère.
8 M. MAIR : [interprétation] Pourrais-je demander ce que "coms" veut dire en
9 anglais. Je crois qu'on a employé ce terme.
10 M. THOMAS : [interprétation] J'ai employé le terme "coms".
11 Q. Je ne sais pas si vous avez compris. Est-ce que pour vous, vous avez
12 bien compris qu'il s'agissait de "communications", Monsieur le Témoin ?
13 Quand j'ai dit "coms", je pensais aux communications en anglais.
14 R. Pardon, je suis maintenant confus. Est-ce que vous pouvez répéter votre
15 question ? Là, je ne comprends plus rien.
16 Q. Oui, bien sûr. Je vais reformuler ma question. Je ne parle pas du poste
17 ou du centre des transmissions pour l'instant. Je voulais simplement savoir
18 de quelle façon doit-on s'y prendre pour établir un poste de commandement
19 avancé. Je sais qu'il y a plusieurs éléments qui doivent être requis pour
20 qu'on puisse procéder à la création de poste de commandement avancé. Mais
21 pourriez-vous nous guider, nous expliquer comment ça marche ?
22 R. D'après les règlements, un poste de commandement avancé devait ou
23 comprenait certaines installations dans lesquelles sont cantonnées ou se
24 trouvent les organes qui vont procéder au commandement à partir ou depuis
25 ce poste de commandement avancé. Donc, il faut s'assurer de la sécurité, et
26 là, qu'un commandement permanent s'y trouve et un centre des transmissions
27 qui permet à ce que le commandement puisse être fait depuis ce poste de
28 commandement avancé. Voilà, je vous explique très brièvement comment ça se
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1 passe.
2 Q. D'accord. Merci. Passons maintenant aux communications, aux
3 transmissions. Pour le poste de commandement avancé de Srebrenica, que
4 deviez-vous faire pour procéder à l'établissement des systèmes de
5 communication ?
6 R. Il fallait que j'établisse une communication avec le corps supérieur,
7 c'est le Corps de la Drina, et donc c'est notre supérieur. Je devais
8 également établir les liens avec les unités subalternes qui prenaient part
9 à l'opération Krivaja 95.
10 Q. De quelle façon vous y êtes-vous pris, s'il vous plaît ?
11 R. Je devais employer les techniques de transmission.
12 Q. Sans entrer dans les détails techniques, pourriez-vous nous décrire le
13 type d'équipement que vous deviez avoir sur place et de quelle façon ces
14 équipements fonctionnaient ?
15 R. Sur un véhicule motorisé, j'avais des systèmes intégrés, j'avais
16 intégré un certain équipement qui permettait que le commandement se fasse
17 du Corps de la Drina et que les communications écrites soient chiffrées.
18 J'avais également un autre type d'équipement qui procédait à la protection
19 des communications orales, il s'agissait de relais radio, et j'avais
20 également établi les communications nécessaires avec les unités subalternes
21 qui on pris part à l'opération Krivaja 95.
22 Q. Est-ce que vous aviez un moyen d'encodage de communications orales
23 entre le poste de commandement avancé et le commandement du corps d'armée ?
24 R. Les communications orales entre le poste de commandement avancé Krivaja
25 95 et le Corps de la Drina, nous n'avons pas pu procéder à l'encodage oral
26 de ces communications. Il n'y avait qu'un seul équipement qui nous
27 permettait de procéder à l'encodage, mais il se trouvait à l'état-major
28 principal.
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1 Q. Je comprends. Donc, s'agissant des communications orales entre le poste
2 de commandement avancé et l'état-major principal, qu'en était-il ? Y avait-
3 il une ligne de communication directe entre les deux, puisque vous nous
4 avez parlé de l'autre moyen de communication ?
5 R. Les moyens de communication n'existaient pas directement. Il n'y avait
6 pas de ligne directe, mais nous pouvions obtenir l'état-major principal
7 depuis le poste de commandement avancé. Mais ces liens, d'après ce que je
8 me souviens, cette communication ou cette voie, étaient employés très
9 rarement, puisque c'est le Corps de la Drina qui effectuait le commandement
10 de cette opération.
11 Q. Très bien. Merci. Outre l'encodage, j'aimerais qu'on parle de la
12 protection de l'information, cela voulait également dire que les noms de
13 code étaient assignés à certaines personnes et à certains postes également,
14 n'est-ce pas ?
15 R. Est-ce que vous faites allusion à l'encodage des informations écrites
16 ou orales ?
17 Q. Je suis désolé. Je vous ai posé une question qui était beaucoup trop
18 longue, je m'en excuse. Je la reformule.
19 En parlant de communications orales, par exemple, s'effectuant entre une
20 brigade et le commandement du corps d'armée ou le poste de commandement
21 avancé, les lieux depuis lesquels les personnes appelaient étaient
22 identifiés par des noms d'appel, des codes, des noms de code, les personnes
23 ne disaient pas, par exemple, Voilà, j'appelle du commandement, n'est-ce
24 pas, ou du poste de commandement avancé ?
25 R. Non. Voilà ce que nous faisions. Nous disposions d'équipement nous
26 permettant de protéger les communications orales et nous parlions de façon
27 ouverte. Il n'y avait absolument aucun besoin d'essayer de camoufler ou de
28 dissimuler, ou de cacher quelque chose. Nous pouvions parler ouvertement.
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1 L'équipement radio était suffisamment bien fait, il protégeait nos
2 communications. Donc, depuis le poste de commandement avancé, nous pouvions
3 établir des communications de façon tout à fait ouverte, sans avoir recours
4 à des communications chiffrées.
5 Q. Très bien. Mais néanmoins, il y avait quand même des noms de code,
6 n'est-ce pas ?
7 R. Nous avions une liste de noms secrets, c'étaient des noms secrets ou
8 des noms de code qui identifiaient les unités spécifiques. Mais pour ce qui
9 est de l'information, toute la teneur de l'information était, en fait, de
10 façon ouverte. Il n'était pas nécessaire d'employer les tableaux d'encodage
11 ou de tableaux de langue chiffrée. Ce n'était vraiment pas nécessaire
12 puisque nous étions très bien protégés par nos systèmes de communication
13 oraux.
14 Q. Très bien. Merci. Avant de passer maintenant à un certain nombre de
15 communications dont je voudrais vous parler, je voudrais savoir si vous
16 pourriez confirmer que le nom de code pour le commandement du Corps de la
17 Drina, au cours de cette opération, était Zlatar ?
18 R. Oui, le corps du commandement portait le nom de Zlatar.
19 Q. Pour ce qui est de la 1ère Brigade d'infanterie, c'était Palma ?
20 R. Oui, c'était Palma, mais j'aimerais vous expliquer. Ce sont des noms
21 secrets d'unités de Zvornik, Vlasenica, Bratunac. Toutes les unités avaient
22 déployé soit un groupe technique ou une compagnie qui étaient détachés de
23 leurs brigades et qui étaient déployés dans la mission Krivaja 95. Donc
24 c'est plus petit, ces unités qui étaient parties de Palma, de Zlatar, et
25 ainsi de suite, qui étaient détachées et qui allaient faire une opération,
26 par exemple Krivaja, qui prenaient part à l'opération Krivaja 95, avaient
27 obtenu des noms de code complètement différents.
28 Q. Très bien. Avant de passer à autre chose, vous nous confirmez que dans
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1 toutes les circonstances normales, le code de la Brigade de Zvornik était
2 Palma et Badem était le nom de code de la Brigade des chars d'infanterie de
3 Bratunac ?
4 R. Oui, d'après ce que je me souviens, oui.
5 Q. Très bien. J'aimerais que l'on parle de certaines conversations
6 interceptées. La première porte la cote P248.
7 M. THOMAS : [interprétation] J'aimerais que l'on affiche cette pièce à
8 l'écran, s'il vous plaît.
9 Q. Je vais maintenant vous poser un certain nombre de questions sur cela,
10 ça pourrait peut-être vous aider, je vais lire le transcript en B/C/S. Vous
11 pouvez prendre connaissance de cette page qui porte le numéro 2 102.
12 R. Oui.
13 Q. Alors, prenez votre temps, s'il vous plaît. Prenez connaissance du
14 transcript, s'il vous plaît. Lisez-le en votre for intérieur. Ce n'est pas
15 très long.
16 Lorsque vous devrez passer à la page suivante, vous nous le direz,
17 s'il vous plaît.
18 R. Voilà, je viens d'en prendre connaissance. Mais de nouveau, si vous
19 aviez un document papier, cela me sera beaucoup plus utile, il m'est bien
20 difficile de le voir comme ça sur l'écran. Mais j'en ai pris connaissance,
21 je l'ai lu.
22 Q. Passons maintenant à la page suivante.
23 M. THOMAS : [interprétation] Je crois que, Monsieur le Greffier, vous allez
24 devoir nous montrer la page du bas en anglais. Voilà, merci. Lorsque tout
25 le monde aura eu l'occasion de lire le texte, nous pourrions peut-être
26 agrandir la version en B/C/S.
27 Q. Dites-nous lorsque vous aurez terminé, nous reviendrons au début de la
28 conversation interceptée.
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1 R. Pourrait-on montrer la partie du bas, s'il vous plaît ? Oui, voilà,
2 donc j'ai lu ce que j'ai pu.
3 Q. Très bien, merci. Revenons au début du document, ou revenons au début
4 de la conversation, plutôt.
5 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Oui, Monsieur Mair.
6 M. MAIR : [interprétation] Je n'arrive pas très bien à voir quand est-ce
7 que cette conversation a eu lieu. Je ne sais pas si M. Thomas pourrait nous
8 donner la date de la conversation.
9 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Oui, Monsieur Thomas.
10 M. THOMAS : [interprétation] En fait c'était la date du 14 juillet,
11 j'allais justement vous donner cette date.
12 Q. Très bien. Alors, Monsieur Jevdjevic, il s'agit d'une conversation qui
13 a eu lieu le 14 juillet 1995, et vous avez sans doute vu d'après la date de
14 cette conversation interceptée et d'après le contexte de quoi il s'agit.
15 Vous verrez qu'au début de la conversation quelqu'un appelle Badem,
16 n'est-ce pas, disant que l'officier de permanence de Palma voudrait parler
17 à Beara, n'est-ce pas ?
18 R. Oui, oui.
19 Q. Donc dans le contexte dont nous parlions, Palma était le nom du code du
20 Corps de la Drina alors que Badem fait référence à la Brigade de Bratunac,
21 n'est-ce pas ?
22 R. Non. Palma, comme on l'a dit tout à l'heure, c'est le commandant de la
23 Brigade de Zvornik à Zvornik, et non pas le commandement du Corps de la
24 Drina.
25 Q. Pardon. La Brigade de Zvornik et Badem c'est en fait la Brigade de
26 Bratunac.
27 R. Oui. Ce sont les noms de ces brigades, le nom des commandements de ces
28 brigades. Maintenant, là où se trouvent leurs sièges.
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1 Q. Bon. Alors, pour qu'une communication soit envoyée du siège de la
2 Brigade de Zvornik au siège de la Brigade de Bratunac, il faut qu'elle
3 voyage par Crni Vrh, Cer, Zep, et ensuite qu'elle arrive au siège de la
4 Brigade de Bratunac, n'est-ce pas ?
5 R. Oui.
6 M. THOMAS : [interprétation] Est-ce que l'on peut maintenant regarder le
7 document P240. Alors la conversation commence à 13 heures 58. Un petit peu
8 plus bas dans la version B/C/S, s'il vous plaît. Merci.
9 Q. Alors, Monsieur Jevdjevic, je puis vous dire qu'il s'agit d'une
10 communication qui émane du 16 juillet. Là encore, je vous demanderais de
11 prendre connaissance rapidement du contenu en lisant cette conversation
12 interceptée à voix basse.
13 R. Je vous prie de m'excuser, mais est-ce que l'on pourrait descendre dans
14 le document d'une manière à ce que je puisse voir le début et la partie
15 droite du document est un peu coupée, si vous voulez que je prenne
16 connaissance du contenu il faudrait que je voie tout.
17 Q. Oui, on va faire cela, puis on pourra passer aussi à la page suivante.
18 R. Voilà, je l'ai lue, et j'ai pris connaissance du contenu, j'imagine que
19 ce n'est pas pertinent par rapport à votre question.
20 Q. Vous n'avez pas encore entendu ma question. Je vous demanderais de bien
21 vouloir venir tout en haut au début de cette conversation.
22 Alors vous avez lu la conversation interceptée. On sait maintenant qu'elle
23 est en date du 16 juillet 1995, et vous voyez qu'il s'agit d'une
24 conversation entre l'officier de permanence de Palma, dont on sait que
25 c'est le siège de la Brigade de Zvornik, et Zlatar. Et Zlatar est décrit
26 comme étant le commandement du Corps de la Drina à Vlasenica; est-ce exact
27 ?
28 R. Oui, mais je ne vois pas sur quelle fréquence cette conversation a été
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1 interceptée, et voilà pourquoi je ne peux pas vous dire quel type
2 d'équipement était utilisé, et je ne saurais non plus être entièrement sûr
3 des sections sur lesquelles ces équipements fonctionnaient. Tout à l'heure,
4 sur l'autre conversation interceptée, là je voyais la fréquence qui me
5 donnait des informations sur le type d'équipement utilisé.
6 Q. Très bien. Je vais vous poser une question de nature plus générale dans
7 ce cas-là. Les communications par radio relais pour aller entre Zlatar et
8 Palma doivent passer, tout d'abord, par Zep, ensuite Cer, ensuite Crni Vrh,
9 et ensuite Zvornik ?
10 R. Oui.
11 Q. Très bien. Et --
12 R. Bien que -- excusez-moi. Je souhaite rajouter quelque chose, à savoir
13 que c'est la communication par radio relais qui était utilisée avec des
14 équipements militaires exclusivement. Pendant la guerre, nous étions aussi
15 en mesure d'utiliser les lignes de téléphone civiles qui étaient exploitées
16 par la poste. Donc chaque poste militaire avait aussi des lignes de
17 téléphone civiles qui passaient par la poste. Donc certaines communications
18 passaient par là. Ici ce que nous avons ce sont les lignes militaires de
19 communication, mais on pouvait aussi utiliser les lignes civiles. Lorsque
20 je vois la fréquence des équipements militaires, je peux dire qu'il est
21 probable que le cheminement utilisé c'est celui que vous avez décrit. Mais
22 lorsque je ne vois pas la fréquence, je ne peux pas en avoir la certitude.
23 Q. Je comprends bien. Alors je voudrais maintenant que l'on passe à Zepa.
24 Je n'ai pas un grand nombre d'autres conversations à vous montrer, mais je
25 voudrais que l'on aille à Zepa, en juillet 1995. Là encore, votre travail
26 consistait à être sûr que les communications se déroulent correctement,
27 qu'il y ait une capacité de communication et que tous les postes de
28 commandement avancé disposent de communications sûres et fonctionnelles;
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1 c'est bien cela ?
2 R. Oui.
3 Q. Est-ce que vous pouvez nous dire, tout d'abord, combien de postes de
4 commandement avancé y avait-il pour l'opération Zepa ?
5 R. Nous avons déménagé deux fois, donc il y avait le 1er, 2e et 3e Poste de
6 commandement avancé.
7 Q. Alors je vais reprendre les choses doucement. Est-ce que vous pouvez me
8 dire où se trouvait le 1er Poste de commandement avancé ?
9 R. Dans le village de Krivace.
10 Q. Est-ce que Krivace c'est le nom du village ?
11 R. Oui.
12 Q. Dans quel type de bâtiment se trouvait ce poste de commandement avancé,
13 bâtiment ou autre ?
14 R. Krivace est un village qui était éloigné de 3 ou 4 kilomètres de là où
15 nous nous trouvions, et le poste de commandement se trouvait sous un pin.
16 Q. Quels sont les moyens de communication qui ont été mis en place à ce
17 poste de commandement-là ?
18 R. Le même que celui dont nous disposions pour l'opération Krivaja 95.
19 Q. Donc le même processus que vous avez décrit, le même matériel que vous
20 avez décrit, la même chose donc s'applique concernant la mise en place de
21 cette structure, ce poste de commandement avancé à Krivace, n'est-ce pas ?
22 R. Oui, mais une ou deux unités se sont déplacées. En dehors de cela, tout
23 est resté identique.
24 Q. Concernant les communications, la configuration a été la même que celle
25 qui existait au poste de commandement avancé de Srebrenica ?
26 R. Oui.
27 Q. Où se trouvait le poste de commandement avancé suivant pour l'opération
28 Zepa ?
Page 11143
1 R. Il s'appelait Godjenje.
2 Q. Avant le déplacement à Godjenje, quels autres postes de commandement
3 avancé ont été mis en place pour l'opération Zepa ?
4 R. Avant Godjenje, nous avons eu Krivace. Après Krivace, nous avions
5 Godjenje. Peut-être que je n'ai pas bien compris votre question ou alors
6 elle a été mal interprétée.
7 Q. Alors je vais essayer d'être un petit peu plus précis. Y avait-il un
8 poste de commandement avancé à Podzeplje ?
9 R. Non.
10 Q. Ou à Podplane ?
11 R. Non.
12 Q. Quel était le nom de code du poste de commandement avancé à Krivace ?
13 Etait-ce Uran ?
14 R. C'était Uran.
15 Q. Alors vous avez décrit le fait que ce poste de commandement avancé se
16 trouvait sous un pin. Est-ce que vous pouvez être un petit peu plus précis
17 ? Par exemple, est-ce que le nom Salila vous dit quelque chose ?
18 R. Mesalila ne me dit rien. Je n'ai jamais entendu ce nom, ou peut-être là
19 encore c'est un problème d'interprétation. Dans des opérations de cette
20 nature, nos commandants insistaient bien que les postes de commandement
21 avancé se trouvent à la ligne de front, dans un endroit à partir duquel on
22 pouvait voir une vue d'ensemble sur tout le champ de bataille, et ainsi
23 leur permettant de voir tout ce qui s'y passait pour pouvoir commander les
24 unités de manière plus efficace. Et voilà pourquoi nous nous trouvions sur
25 un point élevé, et là, en l'occurrence, sous un pin.
26 Q. Y avait-il un poste de commandement à l'endroit où se trouvait le 65e
27 Régiment de protection ?
28 R. Cette unité se trouvait près de Crna Rijeka, mais elle ne se trouvait
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1 pas dans ma ligne de commandement, donc je ne peux pas vous dire où se
2 trouvait son poste de commandement avancé.
3 Q. Vous ne saviez pas que ce poste se trouvait à Podplane ?
4 R. Je vous ai déjà dit que cette unité ne faisait pas partie de la chaîne
5 de commandement du Corps de la Drina et que je ne savais pas où se trouvait
6 son poste de commandement avancé.
7 Q. Alors, je vais vous demander la chose suivante : à Uran, vous avez sans
8 doute rencontré le général Tolimir pendant le déroulement de l'opération à
9 Zepa; est-ce exact ?
10 R. J'ai déjà entendu, par exemple, quelque chose qui soulève une confusion
11 d'interprétation.
12 A Uran, j'ai rencontré le général Tolimir. Uran était le nom de code
13 du poste de commandement avancé du Corps de la Drina. Est-ce que vous
14 pouvez être plus précis ?
15 Q. Est-ce que le général Tolimir s'est trouvé à ce poste de commandement
16 pendant toute l'opération Zepa ?
17 R. Non.
18 Q. A partir d'où est-ce qu'il travaillait ?
19 M. MAIR : [interprétation] Objection à cette question. Il s'agit de
20 spéculation. Il n'y a pas de base concernant cette question.
21 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Qu'est-ce que vous voulez dire au
22 sujet de cette spéculation ?
23 M. MAIR : [interprétation] Eh bien, il n'y a pas de base pour définir
24 comment est-ce qu'on peut savoir que M. Jevdjevic savait où se trouvait M.
25 Tolimir lors de l'opération Zepa. Nous n'avons aucune idée quant à savoir
26 si M. Jevdjevic pouvait savoir quoi que ce soit à ce sujet.
27 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Monsieur le Procureur.
28 M. THOMAS : [interprétation] M. Jevdjevic est ici. Il est chargé des
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1 communications. Le général Tolimir est au poste de commandement avancé. Il
2 a dit qu'il y était [comme interprété] toute cette durée. Je lui demande si
3 il sait quoi que ce soit à ce sujet.
4 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Objection refusée.
5 M. THOMAS : [interprétation]
6 Q. Alors, est-ce que, Monsieur le Témoin, vous pouvez nous dire où se
7 trouvait le général Tolimir lors de l'opération Zepa ?
8 R. D'abord, je n'étais jamais chef des communications. J'étais officier
9 chargé de mettre en œuvre le plan de communication défini par le chef des
10 communications.
11 Le général Tolimir ne s'est jamais trouvé au poste de commandement
12 avancé lorsque Stupcanica 1995 a été menée à bien. Mais à plusieurs
13 occasions, j'ai entendu la voix du général Tolimir sur la voie des ondes,
14 mais il n'est jamais venu au poste de commandement avancé du Corps de la
15 Drina.
16 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Monsieur Jevdjevic, je pense que vous
17 souhaitez sans doute rentrer chez vous le plus rapidement possible. Bien.
18 Alors, cela se produira si vous écoutez les questions avec soin et que vous
19 pouviez y répondre le plus succinctement possible.
20 La question est simplement la suivante : est-ce que vous pouvez nous
21 dire où le général Tolimir se trouvait lors de l'opération
22 Zepa ? D'où travaillait-il s'il ne travaillait pas de ce poste ? Est-ce que
23 vous pouvez nous le dire ?
24 LE TÉMOIN : [interprétation] Non, je ne peux pas vous le dire.
25 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Vous voyez, c'est une réponse très
26 courte. Vous nous avez donné tout à l'heure une réponse très longue, et les
27 réponses très longues risquent de nous garder ici pendant très longtemps.
28 Est-ce que c'est le bon moment pour faire une pause ? Nous faisons une
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1 pause jusqu'à onze heures moins quart.
2 [Le témoin quitte la barre]
3 --- L'audience est suspendue à 10 heures 18.
4 --- L'audience est reprise à 10 heures 48.
5 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Monsieur le Procureur, veuillez
6 reprendre.
7 M. THOMAS : [interprétation] Oui. Alors, Monsieur le Président, Madame le
8 Juge, il y a deux documents que j'aimerais pouvoir utiliser avec M.
9 Jevdjevic concernant la récusation et le fait de l'existence d'autres
10 postes de commandement avancé à Zepa. Le premier est une conversation
11 interceptée qui est le XN222, une conversation interceptée entre le général
12 Tolimir et le général Miletic. Le général Tolimir dit au général Miletic
13 qu'il a adressé une communication au poste de commandement Uran pour
14 essayer de l'envoyer en toute sécurité au général Miletic.
15 Donc ce qui semble être dit ici c'est que M. Jevdjevic, à Uran, chargé des
16 communications, aurait eu connaissance du fait que Tolimir envoyait une
17 information qui n'était pas sécurisée d'un autre endroit pendant
18 l'opération afin de pouvoir ensuite envoyer cette information en toute
19 sécurité au général Miletic. Ce qui indiquerait que le général Tolimir
20 travaillait d'un endroit différent d'Uran, mais dont M. Jevdjevic avait
21 connaissance dans la mesure où il communiquait avec Uran, et pour pouvoir
22 utiliser le dispositif de chiffrage existant à Uran en vue de la
23 transmission de l'information.
24 Le deuxième document est utilisé pour les mêmes fins. Il s'agit du XN220.
25 Il s'agit d'un ordre de bataille du Corps de la Drina pour l'opération
26 Zepa, qui fait référence à un autre poste de commandement avancé et qui
27 donne le nom, et je voudrais présenter ce document pour voir s'il y avait
28 un autre poste de commandement avancé en dehors de ceux qu'il a décrits.
Page 11147
1 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Je vous remercie, Monsieur Thomas.
2 Dommage que vous ayez donné tous les détails concernant la teneur de ce
3 document avant qu'il y ait une décision quant à savoir si vous avez
4 l'autorisation d'y recourir ou pas, mais je vais essayer juste de demander
5 aux parties de déterminer la chose suivante.
6 M. Jevdjevic était un opérateur de systèmes de communication. Etait-
7 il juste un opérateur ou est-ce qu'il était la personne qui réalisait, qui
8 créait ces communications ?
9 M. THOMAS : [interprétation] Il me dit qu'il met en œuvre le plan de
10 communication au poste de commandement avancé.
11 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Et qu'est-ce que cela veut dire "qu'il
12 met en œuvre le plan de communication" ?
13 M. THOMAS : [interprétation] Eh bien, être sûr que cela fonctionne et que
14 la communication passe de manière sécurisée.
15 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Oui, mais il n'est pas opérateur. Ce
16 n'est pas lui qui répond lorsque les gens appellent.
17 M. THOMAS : [interprétation] On ne lui a pas posé la question directement,
18 mais il y a d'autres éléments dans son témoignage qui semblent indiquer
19 cela.
20 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Monsieur Mair.
21 M. MAIR : [interprétation] Est-ce que je peux tout d'abord prendre le
22 deuxième document, à savoir la pièce XN220.
23 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] 222.
24 M. MAIR : [interprétation] Je pense que le 222, si je ne m'abuse, est le
25 premier document.
26 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Oui, pardon.
27 M. MAIR : [interprétation] Alors, 220, si ça concerne la récusation, nous
28 n'avons pas de problème, à partir du moment où il prend en considération
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1 les limites qui seront prises.
2 Concernant le premier, le XN222, je ne pense pas que la présentation
3 de M. Thomas réponde à cette préoccupation de récuser le témoin. Je ne
4 pense pas qu'il n'y ait rien dans cette interception qui définit quoi que
5 ce soit d'autre concernant les postes de commandement avancé, donc je ne
6 pense pas que ce document soit pertinent pour ce que M. Thomas souhaite en
7 faire.
8 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Alors, je ne retrouve pas quelque
9 chose…
10 M. MAIR : [interprétation] Est-ce que je peux peut-être vous aider. Je fais
11 référence à la page 31, lignes 10 à 12, lorsque M. Thomas parle de la
12 procédure de récusation concernant ce sujet et l'existence de postes de
13 commandement avancé autres que ceux qu'il a cités à Zepa.
14 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Monsieur Thomas, qu'avez-vous à dire ?
15 Alors, définir un seuil.
16 M. THOMAS : [interprétation] Eh bien, la limite c'est le fait qu'il a nié
17 le fait qu'il y avait d'autres postes de commandement avancé, et j'ai
18 essayé de montrer qu'il n'est pas honnête dans ses réponses.
19 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Peut-être qu'il ne sait pas.
20 M. THOMAS : [interprétation] Peut-être qu'il ne sait pas, mais il a dit
21 dans sa réponse qu'il n'y en avait pas.
22 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Donc le seuil, Monsieur Thomas.
23 M. THOMAS : [interprétation] Oui. Il a dit que le document, je parle du
24 XN220 -- vous voulez bien m'accorder un instant, s'il vous plaît.
25 Le XN220 a été présenté à la première occasion le 13 octobre 2006, et le
26 XN222 a été présenté le 18 mars, c'est-à-dire cette semaine.
27 Dès que nous avons reçu d'ailleurs les notes de récolement du témoin,
28 la veille du témoignage du témoin, nous avons pu faire les investigations
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1 nécessaires.
2 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Comment est-ce que ces documents ont-
3 ils été présentés, de quelle manière ?
4 M. THOMAS : [interprétation] Le premier par CD et le deuxième par le
5 prétoire électronique avec le message simultané disant qu'il était
6 disponible dans le prétoire électronique.
7 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Est-ce tout ?
8 M. THOMAS : [interprétation] Oui.
9 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] M. Mair nous dit qu'il y a un document
10 qui n'est pas pertinent aux fins de la récusation. Est-ce que vous avez une
11 réponse à apporter ?
12 M. THOMAS : [interprétation] Oui. Le témoin nous dit qu'il n'a aucune idée
13 d'où se trouvait le général Tolimir et ce qu'il faisait. Il est pertinent,
14 ce document, en vue de la récusation, car il démontre qu'il y a une
15 communication directe entre le général Tolimir, le 16 juillet, et Uran, qui
16 est le poste de commandement avancé. Bien sûr, je vais devoir lui montrer
17 et lui faire dire qu'il était à Uran, mais en partant du principe que
18 c'était le cas, qu'il était à Uran, la communication est faite pour
19 transmettre des informations de manière sécurisée au général Miletic. Donc
20 ma thèse c'est que cela le récuse sur la base du fait qu'il dit qu'il ne
21 savait pas où se trouvait le général Tolimir ni ce qu'il faisait.
22 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Est-ce cela ne revient pas à la
23 question que j'ai posée, est-ce qu'il était juste opérateur ou est-ce que
24 c'est lui qui dirigeait le système.
25 S'il met en place le système et qu'ensuite il s'en va, qu'il y soit
26 ou qu'il n'y soit pas le 16, bien en tout cas, il n'est pas en ligne pour
27 écouter ce qui se passe.
28 M. THOMAS : [interprétation] Vous avez raison, Monsieur le Président. Il y
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1 a deux manières de voir les choses. D'abord, je peux lui poser quelques
2 questions pour lui demander s'il était là le 16, c'est une condition
3 préalable. Et dans la conversation de suivi, dans le XN222, le Procureur
4 part du principe que c'est une communication faite à Uran.
5 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] C'est bien Uran, oui ?
6 M. THOMAS : [interprétation] Oui.
7 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Monsieur Mair, est-ce que vous avez
8 des commentaires à faire sur ce document qui vous a été présenté pour la
9 première fois le 18 mars cette année ?
10 [Le conseil de la Défense se concerte]
11 M. MAIR : [interprétation] Tout d'abord, je signalerais qu'il me semble que
12 M. Thomas vient de changer la raison pour laquelle il souhaite récuser ce
13 témoin. Il a commencé par mentionner l'existence de postes de commandement
14 avancé multiples. Maintenant, il nous parle de l'existence d'un lien direct
15 entre Tolimir et Miletic, ce qui a dévié la conversation de départ.
16 En ce qui concerne la communication et la question du seuil, l'Accusation a
17 demandé au dossier le versement de centaines de conversations interceptées.
18 Je ne vois pas pourquoi cette conversation, si elle était pertinente en
19 espèce, pourquoi son versement n'aurait pas été demandé antérieurement et
20 pourquoi elle n'aurait pas été communiquée avant, puisque, je le rappelle,
21 nous l'avons reçue il y a trois jours.
22 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Bien sûr, mais est-ce que votre
23 objection c'est le fait qu'on vous a communiqué ce document il y a très peu
24 de temps ?
25 M. MAIR : [interprétation] En effet.
26 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Je ne sais pas si vous voulez
27 répondre, Monsieur Thomas. Si tel n'est pas le cas, la décision va être
28 prise par la Chambre.
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1 M. THOMAS : [interprétation] Cela n'a guère d'importance pour notre
2 affaire, j'entends par là la question de savoir si M. Tolimir a parlé à M.
3 Jevdjevic ou à qui que ce soit d'autre tel ou tel jour. En revanche, c'est
4 important aux fins de récusation de M. Jevdjevic, compte tenu de ses
5 commentaires quant à la question de savoir si M. Tolimir ait communiqué ou
6 pas. C'est là que va apparaître toute la pertinence du document.
7 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Oui, mais la Défense nous dit que vous
8 changez les choses, que vous souhaitiez au départ utiliser ces documents
9 pour le récuser concernant ce qu'il avait dit à propos du nombre de postes
10 de commandement avancé; maintenant, vous dites que vous voulez établir ce
11 document pour établir ce lien direct avec Tolimir, ce qui est quelque chose
12 de tout à fait différent.
13 M. THOMAS : [interprétation] L'idée c'est que son témoignage sur l'endroit
14 où se trouvait le général Tolimir soit rejeté. Je le fais en démontrant que
15 le général Tolimir était sur place, qu'il communiquait avec d'autres, qu'il
16 souhaitait que ses communications soient sécurisées, et cetera. Mais
17 l'objectif a toujours été de récuser ce témoin, et notamment de rejeter la
18 partie de son témoignage dans laquelle il dit qu'il ne sait pas où se
19 trouvait le général Tolimir et d'où il travaillait.
20 S'il parle des postes de commandement ou d'autres choses, peu
21 importe. L'essentiel c'est qu'il nous dit qu'il ne savait pas où se
22 trouvait le général Tolimir. Le général Tolimir devait se trouver à un
23 poste de commandement avancé, bien sûr, mais ce n'est pas ce que j'essaie
24 d'établir. La raison pour laquelle j'utilise ce document c'est que sa
25 déposition soit rejetée lorsqu'il dit qu'il ne savait pas où se trouvait le
26 général Tolimir au cours de cette période.
27 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Permettez-moi de revenir sur ce que
28 vous avez dit vous-même en page 31, ligne 10 :
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1 "Il y a deux documents, Madame, Monsieur les Juges, que j'aimerais utiliser
2 pour récuser ce témoin sur ce point en particulier : l'existence d'autres
3 postes de commandement avancé dans le cadre de l'opération Zepa."
4 C'est ce que vous avez dit tout à l'heure. Alors, lorsque vous
5 commencez à nous parler de l'endroit où se trouvait Tolimir, vous vous
6 écartez, en fait, de la base que vous avez présentée pour récuser ce
7 témoin, base, je vous le rappelle encore une fois, qui était l'existence
8 d'autres postes de commandement avancé pour l'opération Zepa.
9 M. THOMAS : [interprétation] Oui, Monsieur. Mais ce que j'ai dit en ligne
10 22 est plus précis.
11 J'ai parlé du lieu où se trouvait le général Tolimir, un lieu autre
12 que le poste d'Uran, lieu connu de M. Jevdjevic.
13 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Et c'est la raison pour laquelle la
14 Défense fait objection sur la base selon laquelle ce document ne sera pas
15 pertinent s'agissant de l'existence d'autres postes de commandement avancé
16 dans le cadre de l'opération Zepa, et c'est un document qui revêt une
17 certaine pertinence vis-à-vis de l'endroit où se trouvait Tolimir.
18 M. THOMAS : [interprétation] En effet, je vais lire la ligne
19 22 : Le général Tolimir travaille ou se trouve en un lieu différent d'Uran,
20 mais en un lieu connu de M. Jevdjevic.
21 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Et ce lieu distinct, est-ce un poste
22 de commandement avancé autre que le poste de commandement avancé dont il a
23 parlé ?
24 M. THOMAS : [interprétation] Je ne sais pas, mais c'est quelque chose qu'il
25 sait.
26 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Oui, mais là vraiment, vous partez à
27 la pêche à l'information, Monsieur Thomas.
28 M. THOMAS : [interprétation] Il dit ne pas savoir où se trouvait le général
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1 Tolimir. Il reçoit les communications du général Tolimir. Il reçoit pour
2 ordre de chiffrer ces communications, parce qu'il ne peut pas le faire là
3 où il se trouve.
4 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Il reçoit l'ordre de chiffrer les
5 messages.
6 M. THOMAS : [interprétation] Oui. La communication entre le général Tolimir
7 et le général Miletic indique que les messages sont envoyés du général
8 Tolimir vers M. Jevdjevic afin qu'ils soient chiffrés pour qu'ensuite ces
9 messages soient envoyés au général Miletic. M. Jevdjevic dit qu'il ne sait
10 pas où se trouvait Tolimir à ce moment-là. Moi, je crois qu'il faut qu'il
11 réponde à la lumière du document qui prouve qu'il était en contact avec le
12 général Tolimir à des fins de chiffrage des messages, parce que le général
13 Tolimir ne disposait pas des moyens de chiffrage dont il avait besoin à
14 l'endroit où il se trouvait. Il doit donc savoir où se trouvait le général
15 Tolimir.
16 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Mais ceci établit-il où il se trouve ?
17 M. THOMAS : [interprétation] Je n'essaie pas d'établir en utilisant ce
18 document l'endroit où il se trouve. J'essaie de récuser le témoin, parce
19 qu'il nous a dit qu'il ne savait rien. Le document ne nous dit pas où se
20 trouvait Tolimir. Alors, une fois que je lui aurai présenté le document et
21 que cette partie-là de sa déposition aura été rejetée, en fonction de ses
22 réponses, je pourrai lui reposer la question, lui demander où se trouvait
23 le poste de commandement avancé.
24 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Oui, c'est ce que je vous dis. Si vous
25 vous reposez sur les réponses données par le témoin, vous ne faites que de
26 partir à la pêche de l'information. Si vous voulez récuser le témoin, vous
27 devez disposer d'informations dont il n'est pas possible de douter et qui
28 peuvent permettre de contredire ce que dit le témoin. Vous ne pouvez pas
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1 aller rechercher auprès du témoin des informations que vous pourrez
2 utiliser ensuite pour le récuser.
3 M. THOMAS : [interprétation] Oui, sauf que si le témoin dit, "Vous avez
4 raison, je le savais", je pourrais lui poser la question.
5 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Oui, mais vous dites exactement ce
6 dont je dis que ce ne devrait pas être fait.
7 Si le témoin dit quelque chose, ce ne peut pas être utilisé à des
8 fins de récusation. La récusation se fait sur la base d'informations que
9 vous avez à votre disposition, en votre possession, informations qui
10 viennent de contredire ce que le témoin a déjà dit dans le cadre de sa
11 déposition, et pas des informations qu'il pourrait donner par la suite.
12 Vous dites, "Monsieur, voilà, vous dites A, B, C et D. Je vous montre ce
13 document-ci. Est-ce exact ?" Et ensuite, vous dites, "Voilà, ce document
14 contredit ce que vous avez dit, c'est-à-dire A, B, C et D, puisqu'il dit X,
15 Y et Z."
16 M. THOMAS : [interprétation] Oui. Et alors, il pourra dire :
17 "Effectivement, il s'agit de X, Y, Z." Et dans ce cas-là, il y aura
18 contradiction avec ce qu'il aura dit précédemment, et c'est la manière que
19 nous souhaitons utiliser pour le récuser, parce qu'il conviendra de la
20 réalité de X, Y, Z.
21 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Oui. Effectivement, si c'est X, Y, Z,
22 et pas A, B, C, D.
23 M. THOMAS : [interprétation] Oui, en effet.
24 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Mais ça n'a rien à voir avec ce qu'il
25 pourrait dire au cours de votre interrogatoire.
26 Ce que je dis c'est que vous voulez vous reposer sur les réponses
27 qu'il donnera probablement aux questions que vous souhaiteriez lui poser,
28 et pour moi, il s'agit véritablement d'une partie de pêche à l'information.
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1 M. THOMAS : [interprétation] Je n'ai plus d'autres arguments à vous donner
2 pour défendre ma position.
3 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Vous pouvez utiliser l'un des deux
4 documents.
5 M. MAIR : [interprétation] Avant de poursuivre, Monsieur le Président,
6 j'aimerais une précision quant à l'utilité, ou à l'usage plus précisément,
7 qui sera fait du document XN220. Maintenant que cette longue discussion a
8 eu lieu, je suis un peu perdu. J'aimerais que M. Thomas répète l'usage
9 qu'il entend faire de XN220, le deuxième document.
10 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Permettez-moi de citer :
11 "220 est censé être utilisé pour récuser le témoin s'agissant de
12 l'existence d'autres postes de commandement avancé dans le cadre de
13 l'opération Zepa."
14 Si j'ai bien compris.
15 M. MAIR : [interprétation] C'est aussi comme cela que je l'ai compris. Si
16 effectivement ce document n'est utilisé que pour cela, qu'à des fins de
17 récusation et pour rien d'autre, je n'y vois aucun inconvénient.
18 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Monsieur Thomas.
19 M. THOMAS : [interprétation] C'est tout à fait bien compris, Monsieur le
20 Président.
21 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Merci.
22 Monsieur Thomas, allez-y.
23 M. THOMAS : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.
24 [Le témoin vient à la barre]
25 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Veuillez nous excuser, Monsieur
26 Jevdjevic. Nous avons voulu vous donner une pause un peu plus longue que
27 prévue. J'espère que cela ne vous a pas dérangé.
28 LE TÉMOIN : [interprétation] Merci.
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1 M. THOMAS : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.
2 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Monsieur Thomas.
3 M. THOMAS : [interprétation]
4 Q. Monsieur Jevdjevic, j'aimerais vous poser une question sur ces stations
5 de relais radio. Si j'ai bien compris, pour que des messages soient
6 transmis par relais radio entre stations ou postes, les signaux sont
7 envoyés dans une direction particulière, n'est-ce pas ?
8 R. Eh bien, il s'agit d'un système analogue. Analogue, c'est une chose;
9 protégé, c'en est une autre. Le signal est directionnel.
10 Q. Ecoutez, je ne sais pas comment vous avez entendu analogue, mais ça ne
11 figurait pas dans ma question. Je répète ma question.
12 Pour qu'un message soit transmis par radio relais, il faut qu'il
13 parte dans une direction particulière, dans une direction donnée, n'est-ce
14 pas ?
15 R. Oui.
16 Q. Bien. Pour le centre ou le nœud de communication qui reçoit le message,
17 il faut que le récepteur, en quelque sorte, soit orienté, n'est-ce pas,
18 dans la direction d'où vient ce message ?
19 R. Oui.
20 Q. S'il n'y a pas alignement entre la direction d'arrivée du signal et le
21 récepteur, il ne peut pas y avoir de connexion, il ne peut pas y avoir de
22 réception, n'est-ce pas ?
23 R. C'est exact.
24 Q. Si les forces ennemies ou qui que ce soit d'autre souhaitent perturber
25 la transmission d'un message par le biais de postes relais, ceci serait-il
26 compliqué, ceci présenterait-il des difficultés ?
27 R. Oui. Ce serait compliqué pour eux, oui.
28 Q. Le centre de transmission par radio relais qui se trouvait sur le
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1 territoire de la RS était-il bien protégé, bien défendu ?
2 R. Qu'entendez-vous par là ?
3 Q. Y avait-il une protection physique visant à défendre ces centres ? Y
4 avait-il des unités chargées de la sécurité de ces lieux, des unités armées
5 ? Y avait-il un dispositif de protection militaire ? Je ne parle pas de
6 chiffrage ni de quoi que ce soit. Je parle véritablement de protection
7 physique des lieux.
8 R. Les centres de transmission par radio relais qui se trouvaient à
9 proximité des positions ennemies avaient leur propre protection. En
10 d'autres termes, il y avait des soldats armés qui étaient postés sur place.
11 Q. Je suppose que l'objet de leur présence était de veiller à ce que le
12 système de transmission ne soit pas perturbé ? En tout cas, c'était l'une
13 des raisons.
14 R. Bien sûr, oui, pour prévenir tout sabotage ou détournement des messages
15 par l'ennemi.
16 Q. Serait-il possible de perturber le bon fonctionnement d'un système de
17 transmission par relais radio en modifiant l'alignement des récepteurs ?
18 R. Ces hommes n'étaient censés s'assurer que d'une chose, de veiller à ce
19 que personne n'attaque les locaux où se trouvaient ces centres ou
20 plateformes de transmission.
21 Q. Je comprends, je comprends. Mais imaginons une situation dans laquelle
22 nous aurions un centre ou un nœud de transmission dépourvu de toute
23 protection militaire. En admettant que quelqu'un ait accès à ce centre ou à
24 ce nœud de transmission, pourrait-on perturber alors les communications le
25 long de cette voie de transmission par radio relais en modifiant simplement
26 l'alignement des récepteurs ?
27 R. Techniquement, sans doute. Mais je n'ai jamais entendu parler d'une
28 telle chose se produire pendant la guerre, dans nos contrées.
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1 Q. Très bien. J'aimerais maintenant revenir, une fois encore, à Zepa. Vous
2 nous avez parlé du lieu où se trouvait le poste de commandement avancé,
3 Krivace --
4 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Monsieur Thomas, un instant. M.
5 Jevdjevic n'entend plus l'interprétation.
6 LE TÉMOIN : [interprétation] Avant que l'interprète commence, j'entends
7 l'Accusation parler très fort dans les écouteurs, ce qui, effectivement, me
8 dérange.
9 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] J'en suis désolé, Monsieur Jevdjevic.
10 Voyons si nous pouvons résoudre le problème.
11 Monsieur Thomas, allez-y.
12 M. THOMAS : [interprétation]
13 Q. Vous parliez des postes de commandement avancé pour Zepa. D'abord, vous
14 avez parlé de trois postes de commandement avancé. Vous avez dit avoir
15 bougé deux fois, et vous nous avez dit qu'il y avait trois postes de
16 commandement avancé pour l'opération. Pouvez-vous nous rappeler
17 l'emplacement de ces trois postes ?
18 R. Glodjani, Zlovrh, et en premier, Krivace.
19 Q. Dans cet ordre-là, l'ordre dans lequel ils ont été mis en place ?
20 R. Oui.
21 M. THOMAS : [interprétation] J'aimerais qu'on affiche le document XN220 à
22 l'écran, s'il vous plaît.
23 Q. Monsieur Jevdjevic, je ne suis pas sûr que vous ayez déjà vu ce
24 document, mais il s'agit d'un ordre de combat du général Krstic pour
25 l'opération contre Zepa. Vous verrez qu'en première page, juste au-dessus
26 du numéro 5 de l'ordre, on fait référence au poste de commandement de
27 Krivace dont vous avez déjà parlé. Voyez-vous cela ?
28 R. Oui.
Page 11160
1 Q. A la page suivante --
2 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Monsieur Thomas, excusez-moi un
3 instant. J'ai été un peu long au démarrage. Vous avez dit quoi -- le numéro
4 5 ? Je n'ai pas bien compris.
5 M. THOMAS : [interprétation] Effectivement. Il faut faire défiler le texte
6 vers le bas. Excusez-moi, j'utilisais la copie papier. Juste en bas, au-
7 dessus du point 5, vous voyez une référence au poste de commandement de
8 Krivace.
9 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Oui, je vois.
10 M. THOMAS : [interprétation] Bien.
11 Q. Page suivante, juste au-dessus du numéro 5, on trouve une référence à
12 un autre poste de commandement, n'est-ce pas ?
13 R. Quel numéro souhaitez-vous que je regarde ?
14 Q. Ce qui se trouve au-dessus du 5.
15 R. Oui.
16 Q. Alors, qu'avez-vous à nous dire sur cette mention faite à un autre
17 poste de commandement ?
18 R. C'est le poste de commandement d'un Groupe tactique de la Brigade de
19 Zvornik, d'après ce que je lis ici, qui a participé à l'opération. En
20 d'autres termes, ce n'est pas un poste de commandement du Corps de la Drina
21 qui menait cette opération là où je me trouvais. C'est un poste de
22 commandement d'une unité plus basse dans l'organigramme, qui participait
23 également à cette opération.
24 Q. Où était-ce précisément ?
25 R. C'est écrit ici. Dans le village de Podzeplje.
26 Q. Dans quel locaux ou bâtiment, le savez-vous ?
27 R. Dans le village de Podzeplje, mais je ne sais pas dans quel bâtiment.
28 Ce village se trouvait à 3 ou 4 kilomètres de mon poste de commandement.
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1 Q. Vous êtes-vous rendu sur place ?
2 R. Non.
3 Q. Etiez-vous en contact avec eux ?
4 R. Oui.
5 Q. Aviez-vous des contacts sécurisés avec eux ?
6 R. Oui.
7 Q. D'autres postes de commandement, d'autres unités ont-ils participé à
8 l'opération de Zepa, à part celui-ci ?
9 R. L'ordre énumère les premiers postes de commandement pour toutes les
10 unités concernées, et c'est ainsi que l'on procède, donc verticalement.
11 Q. Ma question était autre : y avait-il d'autres postes de commandement
12 pour d'autres unités ?
13 R. Bien entendu. Bien entendu. Oui, bien sûr. Toutes les unités avaient un
14 poste de commandement établi selon un ordre qui était donné.
15 Q. Pouvez-vous me dire, s'il vous plaît, où se trouvaient les autres
16 postes de commandement ?
17 R. Je peux vous dire, par exemple, si je lis cet ordre, ce qu'il en est.
18 Mais ma tâche consistait simplement à m'occuper de mon poste de
19 commandement.
20 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Oui, mais savez-vous où se trouvaient
21 d'autres postes de commandement ? Si vous ne le savez pas, eh bien, vous ne
22 le savez pas.
23 LE TÉMOIN : [interprétation] Peut-être qu'à l'époque, je le savais plus ou
24 moins, mais ils se situaient tous plus ou moins à proximité. J'étais en
25 mesure de communiquer avec tout le monde. Je ne m'en occupais pas plus que
26 ça. Il est probable que je le savais, plus ou moins.
27 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Et là, aujourd'hui, le savez-vous
28 encore ?
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1 LE TÉMOIN : [interprétation] Non, non. Non, non. Je me souviens des postes
2 de commandement dans lesquels je me suis trouvé.
3 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Merci beaucoup.
4 M. THOMAS : [interprétation]
5 Q. Monsieur Jevdjevic, j'en ai presque terminé. Il me reste simplement
6 quelques questions que j'aimerais vous poser sur la période que vous avez
7 passée dans l'armée.
8 Vous avez obtenu un doublement de vos années de service à des fins de
9 retraite de la VJ pour le temps passé au sein de la VRS, plus précisément,
10 toute la période allant jusqu'en mars 1996; c'est bien cela ?
11 R. Vous pourriez répéter, s'il vous plaît, parce qu'il me semble que
12 j'entends les deux, l'anglais et le B/C/S en même temps. Donc je n'ai pas
13 très bien compris ce que vous disiez.
14 Q. Vous bénéficiez d'une pension de l'armée, n'est-ce pas ?
15 R. Oui.
16 Q. Qui couvre toutes vos années de service au sein de la JNA, au sein du
17 30e centre du Personnel de la VRS et de la VJ également, n'est-ce pas ?
18 R. Oui.
19 Q. S'agissant des années passées au sein de la VRS pendant la guerre en
20 Bosnie, ces années ont été doublées, elles comptent doubles, n'est-ce pas,
21 aux fins du calcul de votre pension de retraite ?
22 R. Oui.
23 Q. Du 1er septembre 1994 au 31 janvier 1995, d'autres nous ont dit que les
24 soldes n'étaient plus versées aux membres du 30e centre du Personnel. Cela
25 vous est-il arrivé également au cours de cette période ?
26 R. Oui.
27 Q. Avez-vous demandé le paiement rétroactif de ces sommes, de nombreuses
28 années plus tard -- en 2001, pour être précis ?
Page 11163
1 R. Oui. Effectivement, une procédure a eu lieu devant les organes
2 compétents en Serbie. Je n'en avais pas fait la demande personnellement,
3 mais c'est une procédure qui a été engagée pour l'ensemble des personnes
4 concernées.
5 L'INTERPRÈTE : Les interprètes demandent à ce que les autres micros qui ne
6 sont pas utilisés pendant que le témoin répond soient éteints.
7 M. THOMAS : [interprétation] Excusez-moi.
8 Q. Monsieur Jevdjevic, hier, vous nous avez parlé de votre instruction au
9 sein de la VJ. Vous avez dit, notamment, que vous aviez servi dans les
10 rangs de la VRS jusqu'à ce qu'on vous envoie pour une année de formation à
11 la VJ. Ensuite, vous avez réintégré la VRS, et c'est là que vous êtes resté
12 jusqu'au moment où vous avez pris votre retraite. Vous vous souvenez nous
13 avoir dit cela hier ?
14 R. Oui.
15 Q. Vous avez été alors envoyé à l'école militaire, le 9 juin 1998; c'est
16 bien exact ?
17 R. C'est possible, s'il existe des informations le précisant. Je n'en ai
18 pas moi-même le souvenir précis, mais oui, c'est sans doute cela, oui,
19 1998.
20 Q. Et sur ordre du chef du personnel de l'état-major général de la VJ,
21 vous avez réintégré le 30e centre du Personnel le 2 août 1999; est-ce que
22 c'est exact, Monsieur ?
23 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Monsieur Mair.
24 M. MAIR : [interprétation] Il semblerait que M. Thomas donne lecture d'un
25 document. Je ne sais pas s'il serait mieux de permettre au témoin de voir
26 ce document. Ceci pourrait peut-être préciser les choses.
27 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Monsieur Thomas.
28 M. THOMAS : [interprétation] Non, ce n'est pas nécessaire, Monsieur le
Page 11164
1 Président. Merci.
2 Q. Donc, vous avez réintégré le 30e centre du Personnel en août 1999; est-
3 ce que c'est exact ?
4 R. Oui. J'ai été réintégré à l'armée de la Republika Srpska, puisque j'y
5 étais membre pour ce qui est de tout ceci. Les papiers ne m'ont jamais
6 vraiment été remis.
7 Q. Très bien. Alors, Monsieur, pouvez-vous nous expliquer, ou pouvez-vous
8 expliquer aux Juges de la Chambre pourquoi vous ne leur avez pas dit avoir
9 fait votre service au Kosovo ?
10 R. Personne ne m'a posé cette question.
11 Q. On vous a demandé de résumer votre service militaire après 1995, nous
12 dire ce que vous avez fait après 1995 pour ce qui est de votre service
13 militaire.
14 R. Personne ne m'a posé cette question, mais je peux toujours répondre à
15 cette question. Je n'ai aucune réserve concernant ceci.
16 Q. Très bien. Je comprends. Vous ne l'avez pas dit hier, mais néanmoins,
17 vous avez effectivement servi au Kosovo ?
18 R. Oui, effectivement, nous avons tous été dans des écoles, nous avons été
19 déployés dans le centre écolier; pendant la guerre, l'école a été
20 interrompue et nous avons été déployés dans des unités de guerre. Je n'ai
21 aucune réserve pour ce qui est de ceci. Je peux toujours dire où j'ai été
22 déployé et quand.
23 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Monsieur Jevdjevic, j'aimerais vous
24 dire une dernière fois d'écouter les questions qui vous sont posées. Vous
25 reconnaissez avoir servi au Kosovo, vous aviez répondu par l'affirmative.
26 Vous pouvez répondre, soit par oui ou par non, n'est-ce pas ?
27 LE TÉMOIN : [interprétation] Oui.
28 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Je vous remercie. Donc, à ce moment-
Page 11165
1 là, si vous écoutez attentivement les questions qui vous seront posées,
2 vous allez pouvoir terminer votre témoignage plus rapidement.
3 M. THOMAS : [interprétation]
4 Q. Monsieur Jevdjevic, je voulais simplement dire que j'aimerais préciser
5 certains points.
6 Donc tout au long de la guerre en Bosnie vous serviez en temps que
7 membre de la VRS, n'est-ce pas ?
8 R. Oui.
9 Q. Votre statut était régi par le 30e centre du Personnel, n'est-ce pas ?
10 R. Oui.
11 Q. Vous avez été transféré à l'académie militaire en 1998; est-ce exact ?
12 R. Oui.
13 Q. L'académie militaire se trouve à Belgrade, n'est-ce pas ?
14 R. Oui.
15 Q. Alors que vous étiez à l'académie militaire, vous avez été déployé au
16 Kosovo, n'est-ce pas ?
17 R. Oui. C'était notre choix.
18 Q. Vous aviez reçu l'ordre par le chef de l'administration du personnel de
19 l'état-major principal de la VJ, c'est selon son ordre que vous y êtes allé
20 et que vous avez été assigné à la 3e Armée de la VJ, n'est-ce pas ?
21 R. Oui. Certains d'entre nous n'ont pas répondu à l'appel, alors que
22 d'autres ont répondu à l'appel. Ceux qui n'ont pas répondu à l'appel sont
23 rentrés dans la Republika Srpska, alors que ceux qui ont accepté, qui ont
24 répondu à l'appel, ont été déployés dans la 3e Armée.
25 Q. Et lors de votre service de Kosovo, vous êtes rentré et vous avez été
26 déployé de nouveau à la VRS après votre service de Kosovo ?
27 R. Non. Je suis revenu, j'ai terminé mes études, et après avoir terminé
28 mes études, j'ai réintégré la VRS.
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1 Q. D'accord. Merci. Monsieur Jevdjevic, je vous remercie. Cela met fin aux
2 questions que je voulais vous poser.
3 M. THOMAS : [interprétation] Merci, Monsieur le Président, Madame le Juge.
4 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Très bien. Merci, Monsieur Thomas.
5 Maître Mair, est-ce que vous avez des questions à poser dans le cadre
6 des questions supplémentaires ?
7 M. MAIR : [interprétation] Oui, Monsieur le Président. Pouvez-vous
8 m'accorder quelques instants, s'il vous plaît.
9 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Très bien.
10 M. MAIR : [interprétation] Merci.
11 [Le conseil de la Défense se concerte]
12 M. MAIR : [interprétation] Monsieur le Président, je vous remercie de
13 m'avoir accordé quelques instants. J'aurais en fait quelques questions. Ça
14 ne sera pas très long.
15 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Merci.
16 Nouvel interrogatoire par M. Mair :
17 Q. [interprétation] Bonjour, Monsieur Jevdjevic.
18 R. Bonjour.
19 Q. Pour revenir au sujet dont vous parliez avec M. Thomas concernant vos
20 études à l'école de Belgrade et vos activités militaires au Kosovo. Vous
21 souvenez-vous combien y avait-il de membres de la VRS qui aient fait les
22 études à l'école en même temps que vous ?
23 R. Nous étions 32.
24 Q. A la page 50, ligne 12, vous avez dit :
25 "Certains d'entre nous n'avons pas répondu à l'appel, alors que
26 d'autres personnes l'ont fait."
27 Pouvez-vous me dire combien de personnes ont répondu à l'appel
28 effectivement ?
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1 R. Trente personnes ont répondu à l'appel.
2 Q. Les 30 personnes ayant répondu à l'appel sont-elles toutes allées au
3 même endroit ?
4 R. Non. Nous avons été déployés sur l'ensemble du théâtre des opérations
5 en Serbie-et-Monténégro. C'était tout à fait un hasard que j'aie été
6 déployé à la garnison au Kosovo.
7 Q. Qui était le chef de l'état-major de la VJ lorsque vous avez été
8 déployé au Kosovo ?
9 R. Je ne sais pas.
10 Q. Fort bien. Je voudrais maintenant aborder juste un autre sujet. Au
11 cours de votre déposition, les réponses aux questions qui vous ont été
12 posées par M. Thomas --
13 R. Excusez-moi. Je crois que c'était le général Ojdanic. C'était le
14 commandant du centre écolier. Je crois que c'était le commandant Ojdanic,
15 alors que le commandant de la 3e Armée c'était le général Pavkovic. Désolé.
16 Q. Très bien. Merci. Au cours du témoignage que vous avez donné en réponse
17 aux questions posées par M. Thomas, vous avez répondu à une série de
18 questions concernant Pribicevac et concernant le poste de commandement
19 avancé au cours de cette période. Est-ce que vous vous souvenez des
20 questions qui vous ont été posées ?
21 R. Oui.
22 Q. Combien de temps êtes-vous resté au poste de commandement avancé à
23 Pribicevac ? Jusqu'à quelle date ?
24 R. Jusqu'au 11 juillet 1995.
25 Q. Et le 11 juillet, où êtes-vous allé ?
26 R. Ce jour-là, le 11 juillet, j'ai procédé au démantèlement du centre des
27 opérations. Et à la suite d'un ordre personnel du général Mladic, j'ai été
28 redéployé pour m'occuper du centre de transmission de la zone élargie de
Page 11168
1 Zepa, il s'agissait de Stupcanica.
2 Q. Lorsque vous dites que vous avez procédé au démantèlement du centre de
3 transmission, qu'entendez-vous par là ? Qu'est-ce que vous avez fait
4 précisément ?
5 R. J'ai établi un nouveau centre de transmission qui était chargé de
6 desservir le nouveau centre de commandement pour les opérations de Zepa.
7 Q. Maintenant, concernant le démantèlement de l'ancien poste de
8 commandement, dites-nous quel type de communication ou de moyens de
9 communication était resté dans la zone, si tant est qu'il est resté quelque
10 chose. Et en parlant de "la zone", je vais référence à Srebrenica.
11 M. THOMAS : [interprétation] Excusez-moi, Monsieur le Président, Madame le
12 Juge. Je ne vois vraiment pas comment cette question découle du contre-
13 interrogatoire.
14 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Monsieur Mair.
15 M. MAIR : [interprétation] Monsieur le Président, Madame le Juge, sans
16 entrer trop dans les détails, nous avons parlé des centres de transmission
17 à Srebrenica et à Zepa, et nous avons également parlé de plusieurs
18 conversations interceptées au cours de cette période, donc il est pertinent
19 de parler de l'existence des moyens de transmission et des conversations
20 qui ont eu lieu depuis ces centres de transmission.
21 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Je ne crois pas très bien avoir
22 compris ce que vous dites, Monsieur Mair. Comment est-ce pertinent pour ce
23 qui est de l'existence des centres de transmission et des conversations ?
24 Est-ce que vous voulez nous parler de toutes les conversations qui ont eu
25 lieu à cet endroit ? Je n'ai pas très bien saisi votre explication.
26 M. MAIR : [interprétation] Non, non, certainement pas. En fait, M. Thomas a
27 montré à M. Jevdjevic plusieurs conversations interceptées qui ont eu lieu
28 pendant la période du 14 et du 16 juillet et un peu plus tard également,
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1 dans la période ultérieure. M. Jevdjevic nous a dit que le 11 juillet il a
2 procédé au démantèlement du poste de commandement avancé. J'essaie
3 simplement de comprendre quel était l'effet du démantèlement.
4 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Eu égard au fait que les conversations
5 que nous avons examinées ont eu lieu après le 11 ?
6 M. MAIR : [interprétation] Oui.
7 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Très bien. Alors, l'objection est
8 rejetée et je vais permettre la question.
9 M. MAIR : [interprétation]
10 Q. Monsieur Jevdjevic, je vais donc répéter ma question :
11 "Pour ce qui est du démantèlement de l'ancien poste de commandement
12 avancé, dites-nous quel type de moyens de communication était resté dans la
13 région, et en parlant de 'la région', je fais référence à Srebrenica."
14 R. Absolument rien. Il n'y a aucun moyen de communication qui est resté à
15 la suite du démantèlement du centre de transmission. Cela veut dire qu'il
16 ne restait plus rien derrière et il n'était plus possible d'effectuer un
17 commandement et de donner des ordres aux unités qui avaient participé à
18 cette opération.
19 Q. Je n'ai plus de questions pour vous, Monsieur Jevdjevic. M. MAIR :
20 [interprétation] Merci.
21 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Merci, Monsieur Mair.
22 Questions de la Cour :
23 Mme LE JUGE PICARD : Oui, Monsieur Jevdjevic, j'ai une ou deux questions à
24 vous poser sur le système de transmission de la VRS. Vous nous avez dit
25 que, sauf exception, toutes les transmissions passaient par la Serbie-et-
26 Monténégro; c'est ça ?
27 R. Non. L'armée de la VRS se servait en partie, pour ses besoins, des
28 nœuds fixes de Crni Vrh, de Cer et de Strazbenica, qui se trouvaient non
Page 11170
1 loin de la frontière de la Serbie. C'étaient les points les plus éloignés
2 pour que l'on puisse refléter depuis ce nœud-là des communications de notre
3 côté. L'armée de la VRS avait un système de communication indépendant, et
4 ce n'est que le Corps de la Drina, qui était situé à l'orient extrême, qui,
5 pour ses brigades, devait transiter, donc effectuer le transit en passant
6 par plusieurs monts qui se trouvent non loin de la frontière de la Serbie.
7 Mme LE JUGE PICARD : Pour être sûre que je comprends bien maintenant,
8 c'est-à-dire que les relais qui servaient pour passer les transmissions de
9 l'armée de la Drina ne passaient pas par la Serbie-et-Monténégro ? J'avais
10 cru comprendre cela dans votre témoignage, et maintenant je suis un peu
11 perdue.
12 R. L'armée de la VRS avait un système autonome de communication, donc
13 indépendant et autonome. Mais seulement du côté oriental, où se trouvait le
14 Corps de la Drina, tout près de la rivière Drina, puisqu'il n'y avait pas
15 de point optique avec certaines unités, nous nous servions de trois relais
16 qui se trouvaient sur le territoire de la Serbie-et-Monténégro par le biais
17 desquels on pouvait transiter certaines transmissions, et ce, pour les
18 besoins du Corps de la Drina de la VRS.
19 Mme LE JUGE PICARD : Très bien. D'accord. C'est bien ce que j'avais compris
20 donc.
21 Mais les communications ou les transmissions en question étaient
22 cryptées, en général ?
23 R. Les conversations écrites étaient toutes protégées, alors que ce n'est
24 qu'une partie des conversations orales qui était protégée.
25 Mme LE JUGE PICARD : Et est-ce qu'il y avait des possibilités pour l'armée
26 yougoslave, pour la VJ, de connaître ces communications écrites, de savoir
27 ce qu'il y avait dans ces communications écrites ? Est-ce qu'ils avaient le
28 code de décryptage ? Ou est-ce qu'ils pouvaient avoir le code de décryptage
Page 11171
1 ?
2 R. Non, absolument pas, puisque toutes les unités chez nous ont des clés
3 pour ce qui est de certains niveaux. C'est quelque chose qu'on appelait
4 clé. Donc l'unité qui possède la clé envoie le télégramme d'après la clé,
5 et ce n'est que l'unité qui reçoit la transmission qui peut le déchiffrer,
6 l'unité qui a une clé également. Et donc c'est ainsi que ces clés étaient
7 données aux unités.
8 Mme LE JUGE PICARD : Dans les armées, il y a des services qui sont
9 spécialisés dans le décryptage des transmissions, non ? C'est assez
10 classique ?
11 R. Oui, vous avez raison. Mais j'essaie de vous expliquer de façon
12 pratique. Pour qu'il n'y ait pas de malentendu, à savoir que les niveaux de
13 commandement outrepassent leurs supérieurs, une brigade peut avoir une clé
14 et la clé se rend jusqu'au commandement du corps d'armée, et ce n'est
15 qu'entre eux qu'ils peuvent chiffrer ou coder et décoder. Alors que le
16 commandement du corps d'armée possède une autre clé qui se rend jusqu'à
17 l'état-major de la VRS. Ce n'est que ces deux entités qui sont en mesure de
18 déchiffrer la communication.
19 Mme LE JUGE PICARD : Et selon vous, donc l'armée yougoslave n'avait pas les
20 codes pour décrypter ces transmissions ?
21 R. Je ne sais réellement pas. Je ne sais même pas s'il existait ce type de
22 transmission. Je sais simplement pour ce qui est du niveau du Corps de la
23 Drina. Mais je ne sais vraiment pas. Je ne peux pas répondre à votre
24 question.
25 Ce qui était codé ou chiffré pour ce qui est du niveau du Corps de la Drina
26 et dans le cadre de l'armée de la VRS, pour ce qui est du système
27 indépendant de communication, l'armée yougoslave n'avait certainement pas
28 ces clés et ces chiffres. J'en suis absolument certain.
Page 11172
1 Mme LE JUGE PICARD : La VJ, pas la VRS ?
2 R. Oui, oui. L'armée yougoslave, la VJ, était complètement indépendante et
3 autonome. Et dans le cadre de toutes les communications qui se rendaient
4 entre eux, personne à côté ne pouvait déchiffrer ces communications. Oui,
5 l'armée yougoslave, bien sûr.
6 Mme LE JUGE PICARD : C'est exact en théorie, mais en pratique, il y avait
7 quand même beaucoup d'officiers de la VJ comme vous qui étaient dans la
8 VRS. Ça a à voir éventuellement à ce que les codes soient transmis à
9 l'armée de Yougoslavie, non ?
10 M. MAIR : [interprétation] Je suis désolé. Je ne voudrais vraiment pas
11 interrompre, mais je voudrais être sûr d'avoir bien compris. "Il y avait
12 plusieurs officiers de la VJ comme vous." Je ne sais pas si nous avons
13 établi le fait. Je voudrais simplement m'assurer qu'il n'y a pas eu d'errer
14 de traduction ici. Est-ce que c'est bien ce que vous avez dit ?
15 Mme LE JUGE PICARD : Excusez-moi, c'est une question ?
16 M. MAIR : [interprétation] Oui, tout à fait, Madame le Juge. Excusez-moi.
17 Mme LE JUGE PICARD : C'est ce que j'ai dit, qu'il y avait des officiers de
18 la VJ qui travaillaient dans la VRS, comme notre témoin aujourd'hui, et
19 c'est pour ça que je lui ai posé la question. Il était, si j'ai bien
20 compris, il était bien officier de la VJ avant de travailler dans la VRS.
21 Il était toujours payé par la VJ. Il a été ensuite formé à l'académie de la
22 VJ. Il a été dans la VJ pour aller au Kosovo. Donc c'est peut-être un
23 raccourci de ma part, mais c'était bien ma question, oui.
24 R. Vous avez posé plusieurs questions, en fait, dans votre question. Oui,
25 personnellement, je me suis toujours senti comme membre de l'armée serbe,
26 de la VRS, puisque c'est la VRS qui m'a envoyé par un ordre là-bas. Et on
27 m'a dit que si quelque chose était urgent, j'allais pouvoir revenir. Mais
28 pour répondre complètement à votre question.
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1 Pour ce qui est des conversations chiffrées --
2 Mme LE JUGE PICARD : Ce que vous dites n'est pas tout à fait juste, quand
3 même. C'est pas la VRS qui vous a envoyé combattre au Kosovo ?
4 R. Lorsque la VRS nous a envoyés à l'école, nous faisions partie de la
5 chaîne de commandement de l'école, et tous mes collègues qui se trouvaient
6 à l'académie grecque, par exemple, ainsi que mon kum avait terminé la très
7 grande école, l'école Saint Cyr en France, et il faisait partie de la
8 chaîne de commandement de cette école lui aussi. Donc nous étions
9 subordonnés à eux pendant toute l'année pendant laquelle nous y étions.
10 Nous partagions la même salle de classe, nous avions les mêmes tâches, nous
11 avions les mêmes devoirs, la même compréhension des choses.
12 Pour ce qui est maintenant --
13 Mme LE JUGE PICARD : Ce n'était pas ma question, puis je ne voudrais pas
14 rentrer dans cette discussion pour savoir si d'éventuels officiers
15 yougoslaves pouvaient -- qui étaient en stage dans l'armée française,
16 pouvaient -- étaient sous formation. Ça, je veux pas le savoir, et ce n'est
17 pas ma question. Ma question était toute simple au départ. Ma question
18 était : le fait qu'il y ait des officiers de la VJ, beaucoup d'officiers de
19 la VJ dans la VRS, n'était-il pas un facteur important pour savoir si les
20 transmissions pouvaient être décryptées par la VJ ? Il y avait quand même
21 des possibilités de transmettre les codes assez facilement dans ces cas-là,
22 non ? Alors peut-être que ce n'était pas important pour vous que la VJ
23 puisse décrypter vos conversations ou vos transmissions ?
24 R. Quand on est décodeur, quand on est chiffreur, c'est un secret d'Etat
25 le plus strict, j'étais le meilleur de ma classe quand j'ai terminé mon
26 école, mais on ne m'a pas permis de devenir chiffreur et je n'ai pas
27 terminé ce cours de chiffreur parce que je n'ai pas répondu à certaines
28 exigences. Je vous le dis simplement parce que les chiffreurs devaient
Page 11174
1 garder le secret d'Etat, c'est un secret d'Etat et les règles étaient très
2 strictes, donc c'était absolument impossible. Je n'ai jamais entendu
3 quelqu'un, un chiffreur vendre des codes ou des chiffres à quelqu'un ou
4 dire le code de quelqu'un ou simplement le transmettre ou le dire à
5 quelqu'un. Je n'ai jamais entendu parler de cela.
6 Mme LE JUGE PICARD : Je vous remercie pour vos réponses.
7 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Y a-t-il des questions qui découlent
8 des questions posées par la Chambre, Monsieur Mair ?
9 M. MAIR : [interprétation] Très brièvement, Monsieur le Président.
10 Nouvel interrogatoire supplémentaire par M. Mair :
11 Q. [interprétation] Pour être tout à fait limpide, Monsieur Jevdjevic,
12 vous n'avez jamais été un officier de la VJ à quelque moment que ce soit,
13 n'est-ce pas ?
14 R. Pendant la guerre de 1992 jusqu'à la formation de l'armée de la
15 Republika Srpska, pendant toute cette période, j'ai été membre de la VRS,
16 de l'armée de la Republika Srpska.
17 M. MAIR : [interprétation] Un instant, s'il vous plaît, je vous prie.
18 [Le conseil de la Défense se concerte]
19 M. MAIR : [interprétation] Je n'ai plus d'autre question. Merci.
20 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Je vous remercie, Monsieur Mair.
21 Monsieur Thomas ? Merci.
22 Monsieur Jevdjevic, cela met fin à votre déposition. Je vous remercie de
23 vous être déplacé, d'être venu témoigner devant le Tribunal. Je vous
24 souhaite un bon retour à la maison. Vous pouvez maintenant disposer. Merci.
25 LE TÉMOIN : [interprétation] Merci beaucoup.
26 [Le témoin se retire]
27 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Maître Guy-Smith, je vous écoute.
28 M. GUY-SMITH : [interprétation] Monsieur le Président, nous n'avons plus
Page 11175
1 d'autres témoins à présenter. Notre prochain témoin est prévu pour lundi
2 matin.
3 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] D'accord, merci. Est-ce que vous avez
4 terminé ? Je crois que votre assistante voulait vous dire quelque chose.
5 M. GUY-SMITH : [interprétation] Attendez un instant, s'il vous plaît,
6 merci.
7 [Le conseil de la Défense se concerte]
8 M. GUY-SMITH : [interprétation] D'accord, ça va, tout va bien.
9 M. LE JUGE MOLOTO : [interprétation] Très bien. Alors, la séance est levée
10 et nous reprendrons nos travaux lundi matin à 9 heures.
11 --- L'audience est levée à 11 heures 58 et reprendra le lundi 22 mars 2010,
12 à 9 heures 00.
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