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1 Le mardi 05 décembre 2006
2 [Audience publique]
3 [Les accusés sont introduits dans le prétoire]
4 --- L'audience est ouverte à 14 heures 21.
5 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Bonjour à tous. Madame la Greffière,
6 voulez-vous, s'il vous plaît, appeler la cause ?
7 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] C'est l'affaire IT-05-88-T, le
8 Procureur contre Vujadin Popovic et consorts.
9 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je vous remercie.
10 Tous sont là sauf Me Nikolic. Tous les autres sont là. Pour
11 l'Accusation, M. McCloskey et M. Nicholls.
12 Je comprends que -- plutôt, avant que je vous donne la parole,
13 Monsieur Nicholls ou Monsieur McCloskey - je comprends que vous avez des
14 questions préliminaires à évoquer - deux choses. Me Bourgon a une réponse
15 conjointe concernant les mesures de protection qui ont été déposées. Nous
16 avons -- est-ce que vous allez les avoir aujourd'hui ? Pouvez-vous nous
17 donner une indication ?
18 M. BOURGON : [interprétation] Monsieur le Président, d'après ce que nous
19 avons compris, c'est que cette réponse, une réponse commune de la Défense,
20 a effectivement été déposée et qu'un exemplaire a également été donné au
21 juriste de la Chambre.
22 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Bien. Je vous remercie. L'autre chose
23 c'est hier, lorsque nous avons terminé pour le moment la déposition du
24 colonel Rutten. Je lui ai demandé de rester en liaison avec la Section
25 chargée des Victimes et des Témoins ainsi qu'avec le Greffe pour se
26 renseigner sur la date possible de son retour. Pourrions-nous avoir les
27 dates, si on les a déjà, s'il vous plaît ?
28 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Oui, Monsieur le Président. J'ai été
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1 informée du fait que le colonel Rutten serait disponible le jeudi 7
2 décembre.
3 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Pouvez-vous intégrer cela et refaire
4 l'horaire et le calendrier, ou votre liste concernant les témoins --
5 M. NICHOLLS : [interprétation] Oui, ce sera très bien pour nous, Monsieur
6 le Président, et nous pouvons, effectivement, retenir cette date. Merci.
7 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Merci, Monsieur Nicholls. Il est
8 entendu que les documents seront présentés pour le versement au dossier
9 lorsqu'il aura terminé sa déposition; d'accord ? Bien. Nous nous sommes
10 entendus sur ce point. Je comprends qu'il y a une autre question
11 préliminaire que l'Accusation voudrait évoquer.
12 M. NICHOLLS : [interprétation] Brièvement, Monsieur le Président. Il y a
13 une question administrative avant que le témoin n'entre. Dans le lot qui
14 vous a été, je crois, remis, concernant ce témoin, il y a deux erreurs, et
15 nous voudrions mettre tout le monde au courant, comme je l'ai dit également
16 à mes confrères de la partie adverse. Il y a des intercalaires, notre
17 index, il y a une date qui est fausse.
18 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Un instant, laissez-moi vous suivre.
19 Intercalaire 2 où se trouve l'erreur ?
20 M. NICHOLLS : [interprétation] La colonne des dates, cela doit être le 27
21 juillet et non pas le 26 juillet. Voilà l'erreur.
22 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui, et pour l'index ?
23 M. NICHOLLS : [interprétation] Cela doit être sur la couverture, Monsieur
24 le Président.
25 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui, je vois. Pourriez-vous répéter,
26 Monsieur Nicholls ?
27 M. NICHOLLS : [interprétation] Oui, Monsieur le Président, excusez-moi. La
28 date pour l'intercalaire 2 doit être le 27 juillet et non pas le 26
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1 juillet.
2 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Bien.
3 M. NICHOLLS : [interprétation] Nous avons inséré les pages 00727972 jusqu'à
4 7974 pour que ceci soit bien clair, et celles qui vont jusqu'à 75 -
5 excusez-moi - et ces pages ont également été remises au conseil de la
6 Défense.
7 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je vous remercie de ce renseignement.
8 M. NICHOLLS : [interprétation] La deuxième erreur c'est qu'à l'intercalaire
9 3, en fait il ne s'agit pas d'une conversation interceptée par ce témoin,
10 mais c'est le numéro 1361 de la liste 65 ter, et donc nous n'en parlerons
11 pas aujourd'hui. Ce n'est pas l'interception faite par lui. Excusez-moi
12 pour ces erreurs.
13 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Bien.
14 M. NICHOLLS : [interprétation] Le dernier point que je voulais évoquer
15 devant la Chambre brièvement c'est notre plan en ce qui concerne les
16 futures dépositions d'opérateurs d'interception des conversations. Nous
17 voulons avoir un interrogatoire principal réduit pour ces témoins puisque
18 la plupart d'entre eux seront ceux qui sont prévus au titre de l'article 92
19 ter, et plutôt, que de faire en sorte qu'ils regardent tous et chacun leur
20 écriture manuscrite, nous allons leur demander s'ils ont vérifier dans
21 l'ensemble les documents et leur demander si les conversations interceptées
22 manuscrites sont bien celles qu'ils ont transcrites.
23 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je comprends qu'il y a un exemplaire de
24 ce dossier -- de ce paquet qui sera pour eux.
25 M. NICHOLLS : [interprétation] Oui.
26 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Si vous dites cela clairement aux
27 témoins, qu'il faudra qu'ils apportent leur propre jeu de documents au cas
28 où on voudrait faire une vérification.
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1 M. NICHOLLS : [interprétation] Nous avons nous-mêmes le jeu de documents
2 dans la salle au cas où ils souhaiteraient revoir un document. En plus,
3 nous avons l'intention de faire un interrogatoire principal abrégé pour
4 voir -- d'une façon à ce qu'ils puissent suivre les -- pour voir si on bien
5 suivi les procédures à cet endroit. Ensuite, on ne pourra discuter d'une ou
6 plusieurs conversations interceptées, mais probablement pas toutes celles
7 qui figurent dans le lot, ceci simplement pour accélérer un peu les choses
8 avec les opérateurs qui, en fait, n'avaient aucun rôle hiérarchique ou de
9 surveillance.
10 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Y a-t-il des commentaires de la Défense
11 -- d'une équipe de la Défense à ce sujet ?
12 M. OSTOJIC : [interprétation] Monsieur le Président, le seul commentaire
13 que j'aurais à faire c'est que puisque nous parlons de questions
14 administratives, nous souhaiterions savoir quel est l'état des déclarations
15 que ces opérateurs d'interception de conversations ont faites auprès des
16 autorités néerlandaises. Certains d'entre eux, je crois, ont effectivement
17 fait des déclarations sans obtenir de pseudonyme ou d'autre statut
18 confidentiel. D'autres, au contraire, ont conservé la confidentialité -
19 cela, nous l'avons vu - et ceci était pareil pour les témoins du Bataillon
20 néerlandais, donc, je sais qu'on avait parlé avec mes confrères à ce sujet.
21 Je souhaiterais avoir leurs déclarations de façon à ce que nous puissions
22 avoir un jeu complet de renseignements tels qu'ils ont été fournis par ces
23 témoins à toutes les autorités et pas seulement au bureau du Procureur.
24 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Maître Nicholls ?
25 M. NICHOLLS : [interprétation] Oui, je crois que nous sommes en train de
26 nous en occuper. Cela ne se pose pas -- l'action ne se pose pas avec Les
27 témoins à venir, les prochains témoins, parce que je crois que nous nous
28 efforçons -- enfin, je ne sais pas exactement à quel stade nous en sommes,
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1 mais nous essayons d'obtenir toutes ces déclarations.
2 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Veuillez vous assurer que les équipes
3 de la Défense auront un tableau aussi complet que possible. Essayez de
4 faire en sorte que la Défense ait à leur disposition un tableau aussi
5 complet que possible avant que chaque témoin appartenant à telle ou telle
6 catégorie, ne se présente à la barre.
7 M. NICHOLLS : [interprétation] Oui, Monsieur le Président.
8 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je suis sûr que vous allez le faire. Je
9 vous remercie. Y a-t-il d'autres remarques ? Non, il n'y en pas d'autres ?
10 Bien. Alors, je vais simplement vous dire comment nous allons procéder
11 aujourd'hui. Nous allons avoir une première suspension de séance comme
12 d'habitude à 15 heures 45 et nous reprendrons à 4 heures 10, puis nous
13 suspendrons pendant quelques minutes avant 17 heures 30, comme je vous l'ai
14 expliqué hier, parce que nous avons une séance plénière extraordinaire des
15 Juges et il faudra que nous y soyons tous, donc j'essaierai de faire en
16 sorte que notre présence là-bas ne dure qu'une demi-heure, puis nous
17 espérons donc être de retour ici à 18 heures et nous aurons donc le dernier
18 volet de l'audience pour aller jusqu'à 19 heures. C'est d'accord ?
19 Donc, première suspension de l'audience à 15 heures 45 et une autre à 17
20 heures 30 environ. Bien.
21 Alors, le prochain témoin bénéficie d'un pseudonyme et de
22 l'altération des traits du visage. Je vous remercie.
23 Alors, combien de temps pensez-vous qu'il va falloir pour l'interrogatoire
24 principal, Monsieur Nicholls ?
25 M. NICHOLLS : [interprétation] J'espère pouvoir en terminer en environ une
26 heure et demie, peut-être un peu plus longtemps.
27 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Bien. Donc, essentiellement, nous
28 disons que nous avons déjà de facto une indication des équipes de la
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1 Défense. Je crois que oui. Combien est-ce que cela va durer ?
2 [Le témoin est introduit dans le prétoire]
3 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Bonjour, Monsieur.
4 LE TÉMOIN : [interprétation] Bonjour.
5 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Au nom du Tribunal et de la Chambre de
6 première instance, je vous souhaite la bienvenue.
7 LE TÉMOIN : [interprétation] Je vous remercie.
8 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Vous êtes un témoin qui est présenté
9 par l'Accusation dans ce procès, qui traite des événements de juillet 1995
10 à Srebrenica.
11 LE TÉMOIN : [interprétation] Oui.
12 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Notre Règlement exige que vous
13 commenciez par, avant de faire votre déposition, faire une déclaration
14 solennelle dans laquelle vous déclarez que vous direz la vérité. Mme
15 l'Huissière va vous tendre le texte de cette déclaration solennelle.
16 Veuillez le lire à haute voix et ceci constituera votre engagement solennel
17 auprès du Tribunal. Allez-y.
18 LE TÉMOIN : [interprétation] Je déclare solennellement que je dirai la
19 vérité, toute la vérité et rien que la vérité.
20 LE TÉMOIN: TEMOIN PW-130 [Assermenté]
21 [Le témoin répond par l'interprète]
22 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je vous remercie. Veuillez vous
23 asseoir, vous mettre à l'aise.
24 LE TÉMOIN : [interprétation] Je vous remercie.
25 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Vous avez déjà déposé dans l'affaire
26 Krstic, dans l'affaire Krstic. A cette occasion, on vous a accordé deux
27 mesures de protection, à savoir de pouvoir utiliser un pseudonyme au lieu
28 de votre vrai nom, votre prénom et votre nom de famille, et également une
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1 altération des traits du visage. Nous avons conservé ces mesures de
2 protection et elles demeurent en vigueur et elles seront applicables
3 également tout au long de votre déposition dans ce procès-ci. Je comprends
4 qu'on vous a expliqué ce que tout ceci représente.
5 LE TÉMOIN : [interprétation] Oui. Oui.
6 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je voudrais simplement m'assurer que
7 vous êtes satisfaits par cet arrangement.
8 LE TÉMOIN : [interprétation] Oui.
9 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] M. Nicholls, pour l'Accusation, pour le
10 bureau du Procureur, va résumer la déposition que vous avez faite dans
11 l'affaire Krstic et puis vous posera un certain nombre de questions. Après
12 quoi, il sera suivi par les sept équipes de la Défense, qui procéderont à
13 votre contre-interrogatoire.
14 LE TÉMOIN : [interprétation] Très bien.
15 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je suppose que vous allez rester avec
16 nous ici aujourd'hui et également demain. Espérons-le, nous tâcherons d'en
17 terminer avec votre déposition pour demain.
18 LE TÉMOIN : [interprétation] Je vous remercie.
19 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je vous remercie.
20 M. NICHOLLS : [interprétation] Merci, Monsieur le Président. Je serai
21 heureux d'avoir un peu d'aide de l'Huissière pour montrer cette feuille de
22 papier où figure son pseudonyme. Pourriez-vous, s'il vous plaît, le montrer
23 aussi au conseil de la Défense ?
24 Interrogatoire principal par M. Nicholls :
25 Q. [interprétation] Témoin, pourriez-vous, s'il vous plaît, jeter un coup
26 d'œil à ce qui est écrit sur ce papier qu'on vous tend ? Ne le lisez pas à
27 haute voix, mais pouvez-vous confirmer que votre nom est bien écrit sur ce
28 papier avec les lettres "PW" et les chiffres "130" ?
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1 R. Oui. C'est bien mon nom et mon prénom.
2 M. NICHOLLS : [interprétation] Donc, il s'agit là de la pièce P02313,
3 déposée sous pli scellé, s'il vous plaît.
4 Q. La première chose que j'ai à vous demander, c'est votre examen de votre
5 déposition dans l'affaire Krstic.
6 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Excusez-moi. Un instant. Je suis désolé
7 de vous interrompre comme cela, dès votre première question, mais je
8 voudrais éviter toute confusion. Dans la liste des pièces à conviction
9 confidentielles présentées par l'Accusation, qui était préparée en vue de
10 ce témoin, la feuille avec le pseudonyme a marqué 2314, 2313 serait la
11 déposition.
12 M. NICHOLLS : [interprétation] Vous avez raison, Monsieur le Président.
13 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Comme d'habitude. Bien. Donc, aux fins
14 du compte rendu, nous allons modifier cela, n'est-ce pas ? La liste des
15 pseudonymes, donc, la feuille de papier sera le 2314 et non pas le 2313.
16 Allez-y, Monsieur Nicholls.
17 M. NICHOLLS : [interprétation] Je vous remercie.
18 Q. Avec l'aide de l'interprète, Témoin, est-ce que vous avez examiné
19 l'ensemble du texte de votre déposition tel que transcrite au compte rendu
20 de l'affaire Krstic ?
21 R. Oui.
22 Q. Vous avez apporté les corrections suivantes. A la page 8798 de ce
23 compte rendu, à la ligne 11, Srebrenica aurait dû être écrit comme étant
24 Srebrenik et à la ligne 13 de la même page, on aurait dû écrire "Banovici".
25 A la page 8799, ligne 3, le mot "from", "depuis" aurait dû être le mot
26 "until", "jusqu'à".
27 Maintenant, à part ces quelques corrections, est-ce que vous confirmez que
28 le compte rendu de votre déposition dans le procès Krstic traduit
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1 exactement, précisément, ce que vous avez déclaré dans ce procès et pour
2 nous dire que vos réponses seraient les mêmes si on vous posait les mêmes
3 questions aujourd'hui ?
4 R. Oui, entièrement. Je suis entièrement d'accord. Je maintiens ce que
5 j'ai déclaré.
6 Q. Je vous remercie. Pouvons-nous aller en audience à huis clos partiel ?
7 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui, faisons cela, s'il vous plaît.
8 Nous y sommes en audience à huis clos partiel, Monsieur Nicholls.
9 [Audience à huis clos partiel]
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20 [Audience publique]
21 M. NICHOLLS : [interprétation] Le témoin avait été radioamateur, opérateur
22 radioamateur et enthousiasme de cela depuis qu'il y avait l'âge de dix ans.
23 A partir de juin 1993, le témoin a servi comme membre d'une Unité
24 d'interception du 2e Corps, l'EPD, plus tard connue sous le nom de PEB. Il
25 a commencé en juin avant sa nomination officielle. Ce témoin était désigné
26 pour un lieu où il était le chef d'une section de deux escouades. Son rang
27 en commençant à partir de 1994 était celui de lieutenant. Dans le procès
28 Krstic, le témoin a parlé de trois conversations interceptées précises. Le
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1 témoin dans sa déposition a reconnu son écriture manuscrite dans l'un des
2 cahiers utilisés par les opérateurs chargés des interceptions. Il s'agit
3 d'un cahier numéro 231, pièce à conviction 844 dans l'affaire Krstic et le
4 numéro 02315 de la liste 65 ter dans la présente affaire.
5 Dans ce cahier, le témoin a reconnu son écriture manuscrite pour des
6 conversations interceptées, enregistrées le 2 août 1995 à midi 40 et à 13
7 heures. Nous allons aujourd'hui examiner ces conversations interceptées.
8 Le témoin a également reconnu les textes imprimés de ces deux
9 Conversations, ou qui étaient des pièces à conviction dans l'affaire Krstic
10 1392 en l'espèce et 853A dans Krstic 1935 dans la présente affaire.
11 L'interception qui a eu lieu le 2 août 1995 à 10 heures.
12 Le témoin a été capable de déterminer la date de cette conversation
13 interceptée sur la base de son examen d'un exemplaire imprimé du texte de
14 la conversation interceptée, pièce dans l'affaire Krstic P862-A qui dans la
15 présente affaire est 1389.
16 Cette interception à 10 heures du matin n'a pas été enregistrée
17 dans le cahier par le témoin mais par un autre opérateur 88038804.
18 Remontant à une autre pièce, interception, faite ce jour-là, le 2 août 1995
19 à 13 heures, entre Krstic et Popovic, le témoin a confirmé dans sa
20 déposition affaire Krstic qu'il avait écouté la bande enregistrée de cette
21 conversation dans le bureau du Procureur, à l'Accusation.
22 Le témoin a confirmé que c'était bien lui qui avait enregistré cette
23 conversation et transcrit dans son écriture manuscrite à partir de la bande
24 qu'il avait écrite dans le cahier.
25 Le témoin a reconnu et se souvenait de la bande enregistrée, de
26 l'enregistrement qui est la pièce à conviction P854, dans l'affaire Krstic
27 et dans la présente affaire 1395, comme la conversation qu'il a transcrite
28 dans le cahier, et avec la permission de la Chambre, je ferais entendre
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1 plus tard cet enregistrement en ce qui concerne la déposition du témoin.
2 Ceci est la fin du résumé.
3 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je vous remercie.
4 M. NICHOLLS : [interprétation]
5 Q. J'ai d'autres questions pour vous maintenant, Monsieur.
6 Est-il exact, n'est-ce pas, que vous avez examiné dans nos bureaux un
7 classeur qui comportait cinq interceptions de conversation qui étaient
8 manuscrites dans mon bureau ?
9 R. Oui, oui.
10 Q. Vous avez examiné également les cahiers d'origine contenant les
11 conversations interceptées et transcrites à la main dans le dossier ?
12 R. Oui.
13 Q. Vous avez été en mesure de confirmer que les conversations interceptées
14 qui figurent aux intercalaires 1, 2, 4, et 5, avaient toutes été
15 transcrites par vous et vous avez reconnu votre écriture ?
16 R. Oui.
17 Q. Mais vous seriez également en mesure de me dire que la conversation
18 interceptée qui figure à l'intercalaire numéro 3, en date du 26 juillet
19 1995, à 15 heures 37, n'était pas de votre écriture, que ce n'était pas
20 celle de vos conversations interceptées et que donc vous n'avez pas
21 transcrit cette conversation ?
22 R. Oui, oui.
23 Q. Je vous remercie.
24 M. NICHOLLS : [interprétation] Pourrions-nous, s'il vous plaît, retourner
25 brièvement en audience à huis clos partiel, s'il vous plaît ?
26 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Nous y sommes.
27 [Audience à huis clos partiel]
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28 [Audience publique]
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1 M. NICHOLLS : [interprétation]
2 Q. Monsieur, passons à la période qui couvre après novembre 1993. Combien
3 de gens y a-t-il eu dans les deux escouades de votre section ou dans le
4 cadre des installations sud ?
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7 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Arrêtez-vous, arrêtez-vous, s'il vous
8 plaît, une seconde. Je ne reçois pas d'interprétation. Je ne sais pas ce
9 qu'il a dit dans l'interprétation -- dans le prétoire.
10 Témoin, m'entendez-vous ?
11 L'INTERPRÈTE : Le témoin acquiesce; signe affirmatif de la tête, oui.
12 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Puis-je vous demander très amiablement
13 de reprendre la réponse à la question de tout à l'heure dès le début. Nous
14 n'avons pas eu de l'interprétation en anglais.
15 M. NICHOLLS : [interprétation] Pourrais-je demander à M. le Président,
16 encore une fois -- au témoin, de ne pas mentionner les localités ni les
17 installations.
18 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui, bien entendu, mais ceci étant fait
19 déjà, expurgeons d'abord le compte rendu d'audience.
20 M. NICHOLLS : [interprétation] Peut-être devrais-je reposer la même
21 question ?
22 Q. Après le mois de novembre 1993, combien de gens y a-t-il eu dans le
23 cadre des deux escouades de votre section dont vous étiez le chef, dans les
24 installations sud ?
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2 M. NICHOLLS : [interprétation]
3 Q. Bien. S'agit-il des mêmes effectifs qu'en juillet 1995, pour parler de
4 la même installation ?
5 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Une fois de plus, je crois que nous
6 sommes dans la même situation. Encore toujours, nous aurons ce type de
7 difficulté. Nous avons déjà perdu cinq minutes, parce que la pause suivante
8 devra durer 30 minutes au lieu de 25 comme j'avais l'intention de vous
9 proposer. Passons à huis clos partiel, s'il vous plaît.
10 [Audience à huis clos partiel]
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25 [Audience publique]
26 M. NICHOLLS : [interprétation] Merci.
27 Q. Je vous avais posé tout à l'heure une question concernant le nombre de
28 personnes qui travaillaient en juillet 1995. S'agissait-il du même nombre
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1 de personnes qui travaillaient dans chacune des escouades ?
2 R. Oui, neuf personnes dans chacune des escouades.
3 Q. Lorsque ces gens-là sont affectés à cette section, s'agit-il de dire
4 que ces gens-là devaient recevoir un entraînement -- une formation
5 complémentaire qui aurait été dispensée par vous ?
6 R. Oui, c'est normal. Pour pouvoir travailler à leur poste, ils devaient
7 être formés à cette fin -- aux fins de ce travail. Il y avait, pour la
8 plupart, des gens jeunes, mais qui tôt se sont passés par des cours de
9 formation, qui se sont fait admettre à des examens de contrôle de
10 compétence en qualité de radioamateur. Ces gens-là se débrouillaient très,
11 très bien. Très rapidement, ils maîtrisaient toute cette connaissance. Il
12 ne s'agit pas évidemment de dire que c'était très compliqué pour eux. Les
13 gens maîtrisaient toutes ces connaissances, ces curriculum, et ils
14 travaillaient sans encombre -- sans problème aucun.
15 Q. Très brièvement, quand vous avez pu vous en rendre compte, en quoi
16 consistait votre principale mission à remplir par vous en tant que chef de
17 cette escouade, de ces gens-là ?
18 R. Pour ce qui est de ma mission à moi, je ne me suis jamais senti comme
19 étant membre d'une armée. Je n'ai jamais réfléchi dans ma vie à la question
20 de devoir ou de pouvoir m'occuper de cette besogne dans ma vie. Pour la
21 plupart, il s'agissait de jeunes gens. Tous devaient avoir l'âge de ma
22 fille, et je les considérais comme étant mes enfants. Ainsi était-il au
23 sein du club de radioamateurs. Plus tard, ce serait le cas également. Par
24 conséquent, je ne me suis pas senti comme étant leur chef officieux, mais
25 comme étant leur ami, parce que nous étions engagés à faire un travail en
26 commun. Par conséquent, comme le tout fonctionnait bien, il n'y avait
27 jamais de problème, jamais de déborder -- jamais de cas extrêmes, jamais de
28 situations désagréables. Tout semble fonctionner admirablement bien. Nous
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1 tous avions l'intérêt de faire de notre mieux, ce qui nous convenait de
2 faire. J'avais encore pour tâche, évidemment, de m'occuper de
3 l'approvisionnement d'équipement et de moyens de transmission. Dans de
4 nombreuses situations, avais-je été obligé, évidemment, de réparer telle ou
5 telle panne ? Au niveau des équipements et des instruments et cetera, pour
6 pouvoir travailler comme cela, il se devait. Par conséquent, des travaux
7 qui étaient les miens, en qualité de chef de section, mais, en tant que
8 radioamateur aussi, parce que je travaillais avec lui sur un pied d'égalité
9 pour évidemment être toujours de la relève qui était à l'heure de ces
10 jeunes gens-là, tout devait être fait à temps.
11 M. NICHOLLS : [interprétation] Nous y reviendrons plus tard. Très
12 brièvement, s'il vous plaît, dites-nous, comment avez-vous pu évaluer
13 l'efficacité dont faisaient preuve ces jeunes gens au cours de l'année
14 1995. Vous avez dit que vous étiez dans de bonnes relations, mais d'après
15 vous, comment s'acquittaient-ils de leurs tâches, ces jeunes gens ?
16 R. Je n'ai jamais eu de reproches à formuler à l'intention de qui que ce
17 soit. Tous, ils travaillaient avec zèle, avec grande résolution et une
18 bonne volonté. Par conséquent, il n'y a jamais eu de problèmes. Il n'y en a
19 jamais eu, enfin, de griefs, ni de part, ni d'autre.
20 Q. Combien de relèves y a-t-il eu à signaler pour une période de 24 heures
21 pour signaler les installations où vous avez travaillé en qualité de chef
22 de section ?
23 R. Le plus tôt possible, la relève durait six heures. On travaillait donc
24 à quatre relèves en 24 heures. Mais lorsqu'il faisait froid, lorsqu'il a
25 fallu rendre les relèves un petit peu réduites, il n'y avait pas toujours
26 de courant dans toutes les installations. Par conséquent, quelquefois, nous
27 avons été obligés d'interrompre le travail. Les relèves se faisaient moins
28 longues. Mais en principe, les relèves duraient six heures chacune. Quatre
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1 fois six heures, 24 sur 24. Ce système, évidemment, fonctionnait bien. La
2 relève, qui était la nôtre, commençait donc à 6 heures du matin.
3 Q. Au cours du mois de juillet 1995, peut-on dire qu'il y avait des
4 interruptions quant à vos relèves ou avez-vous été en mesure de travailler
5 sans interruption ?
6 R. Pour parler de cette période à laquelle vous faite référence, nous
7 avons eu la possibilité de travailler sans interruption, sans problèmes
8 aucun.
9 Q. Très brièvement, pouvez-vous nous décrire, pour qu'on puisse avoir un
10 tableau d'ensemble, image d'ensemble, pouvez-vous nous décrire les
11 installations dans laquelle vous travaillez, comment se faisait la
12 disposition des pièces dans le cadre des installations de vous autres,
13 opérateurs, chargés d'interception des conversations ?
14 R. Etant donné qu'au mois de mai 1992 a été à bien des égards dévasté,
15 lorsque l'armée de la Yougoslavie actuelle avait quitté les lieux, une
16 partie de ces installations étaient inutilisables. Nous n'étions pas en
17 mesure de profiter de l'ensemble de pièces. Par conséquent, dès le début,
18 nous avons été obligés d'abord de remettre sur pied le système de nos
19 équipements dans une autre salle. Puis, après, nous avons eu également --
20 une salle qui n'était pas très très grande. Après, nous avons eu nos
21 dortoirs et le reste. En 1994, nous avons complètement restauré et rénové
22 l'ensemble des installations. Les équipements et l'appareillage dont nous
23 nous servions pour la mise sur écoute. Nous les avons installés sur une
24 salle, un peu plus importante de par ses dimensions et c'est là que nous
25 travaillons, avec l'ensemble de nos équipements. C'est là que les
26 opérateurs travaillaient.
27 Q. Avant de vous voir, vous et vos hommes, vous servir de cette pièce pour
28 intercepter les conversations, à quelles fins servaient ces installations
Page 5018
1 avant que les installations soient mises sous le contrôle de l'armée BH ?
2 R. Ces installations étaient peut-être le noeud névralgique des
3 transmissions de la JNA, laquelle JNA a utilisé évidemment les
4 installations et tous les appareils à ses propres fins. Je le sais fort
5 bien, parce qu'avant que ne commence les hostilités, au moins une vingtaine
6 d'années, en tant que membres de club radio opérateurs radioamateurs, nous
7 nous rendions sur ce point, côté -- à partir duquel le point à côté. Nous
8 nous produisions, nous, dans le cadre de différents concours, concours
9 nationaux, internationaux et nous avons su établir d'excellents rapports
10 avec les soldats de l'armée qui s'y trouvaient. Par conséquent, nous
11 savions très très bien de quoi il s'agissait pour parler de ces
12 installations.
13 Q. A part ces gens-là dont vous étiez le chef dans le cadre de votre
14 unité, est-ce qu'en 1995, dans le cadre de cette localité de Secrétariat,
15 il y avait d'autres gens qui ont travaillé ?
16 R. Dans ces installations, il y avait des gens de sécurité --
17 M. NICHOLLS : [interprétation] Monsieur le Président, je vous prie de
18 repasser à huis clos partiel.
19 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui. Pour être aussi certain que
20 possible, en sécurité, passons à huis clos partiel.
21 [Audience à huis clos partiel]
22 (expurgé)
23 (expurgé)
24 (expurgé)
25 (expurgé)
26 (expurgé)
27 (expurgé)
28 (expurgé)
Page 5019
1 (expurgé)
2 (expurgé)
3 (expurgé)
4 (expurgé)
5 (expurgé)
6 (expurgé)
7 (expurgé)
8 (expurgé)
9 (expurgé)
10 [Audience publique]
11 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Procédez, Maître Nicholls.
12 M. NICHOLLS : [interprétation]
13 Q. Maintenant, je vais parler du processus d'interception de mise sur
14 écoute et d'interception des conversations effectuées par vous et vos
15 hommes à vous. Pouvez-vous nous dire, succinctement, en quoi consistait la
16 fin du suivi des transmissions de la VRS -- en quoi consistait d'ailleurs
17 cette finalité pour expliquer le pourquoi de votre activité et à laquelle
18 activité vous avez été affecté ?
19 R. Etant donné que sur ce point à côté, nous nous trouvions dans les
20 installations sud, donc il y a une vingtaine d'années. Enfin, je ne parle
21 pas seulement de ceux qui étaient pendant la période 1992 à 1995, tous ces
22 gens-là et moi-même, nous savions fort bien ce que signifiait pour nous et
23 à quoi pouvait servir le point côté en question. On a qu'à jeter un coup
24 d'œil sur cette carte pour se rendre compte du fait qu'il s'agit des
25 installations ouvertes vers l'est, l'ouest, nord, sud. Par conséquent, sans
26 rencontrer d'obstacles physiques, géophysiques ou naturels quelconques,
27 nous avons fait des essais. Nous nous sommes rendu compte du fait que tout
28 fonctionnait bien. Alors pour parler de la finalité, il fallait dire que
Page 5020
1 nous avons dû pouvoir mettre sur écoute tous les relais de l'armée de la
2 Republika Srpska. C'est ce que nous avons fait d'ailleurs et c'est en cette
3 fonction-là que nous avons organisé l'ensemble de nos opérations. Le fait
4 est que nous avons suivi à --
5 et transmission de différents relais, et nous nous sommes rendus compte du
6 fait que nous avons pu intercepter le commandement même. Nous ne nous
7 sommes jamais occupés évidemment d'interception ces conversations d'unités
8 subalternes. Ceci ne nous intéressait pas. Nous avons quant à nous mis sur
9 écoute les conversations depuis la présidence de la VRS jusqu'au
10 commandement supérieur comprenant les niveaux de brigade de corps d'armée,
11 et cetera. Voilà les transmissions qui nous ont intéressées pour les mettre
12 sur écoute.
13 Q. Bien. Merci. Maintenant je voudrais vous faire voir quelques photos
14 pour voir si vous pouvez les reconnaître d'abord.
15 M. NICHOLLS : [interprétation] Primo, la photo qui a la cote P02298.
16 Q. Prenez soin, s'il vous plaît, de regarder cette photographie. Cette
17 photographie devrait être sous vos yeux. Il s'agit d'une photographie qui
18 présente certaines antennes. Pouvez-vous pencher sur cette photo, la voir
19 et me dire si vous reconnaissez les installations qui se trouvent sur cette
20 terrasse-là, sur cette tour ?
21 R. Oui. Je reconnais les installations de ce bâtiment mais étant donné que
22 je m'y suis rendu moi-même, je vais vous dire ce que vous me montrez ici,
23 les installations ne correspondent pas aux installations où je me trouvais
24 sud, mais il s'agissait plutôt de parler des installations ici présentées
25 installations nord. Il s'agit d'antennes. Il s'agit de deux antennes qui
26 balayaient les appareillages et les dispositifs relais à 800 puis après le
27 relais numéro 1 dont les fréquences balayées sont inférieures à 800.
28 Ensuite nous avons également eu une autre antenne, ondes ultracourtes, deux
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1 mètres, comme nous le disons nous --
2 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Merci. Monsieur Nicholls. Ceci n'est
3 pas d'une grande utilité pour nous parce que le témoin est de dire ceci,
4 cela, ceci, cela. De quoi -- et en quoi il y aurait utilité ? Je peux
5 reconnaître ici quatre ou cinq antennes ici. Pouvez-vous peut-être vous en
6 occuper de ces quatre ou plusieurs antennes l'une après l'autre
7 respectivement ?
8 [La Chambre de première instance se concerte]
9 M. NICHOLLS : [interprétation] Puis-je demander à
10 Mme l'Huissière pour nous assister pour que nous puissions voir où se
11 trouve justement l'antenne dont parle le témoin en ce moment-ci ? Une
12 seconde, s'il vous plaît.
13 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Peut-être pouvez-vous parler de
14 cette antenne parabolique ?
15 M. NICHOLLS : [interprétation] Oui.
16 Q. Voulez-vous, s'il vous plaît, marquer cela avec un chiffre 1 ?
17 R. [Le témoin s'exécute]
18 Q. S'agissait-il d'une installation à 800 ou 1 ?
19 R. Il s'agit d'une installation 800. Il s'agit d'une antenne parabolique.
20 Je le sais. Il s'agit d'une antenne parabolique de fabrication de marque
21 Siemens, déjà utilisée par l'armée de la JNA, et partout dans ces
22 différents relais dans l'ex-Yougoslavie, qui permettait d'assurer les
23 transmissions et communications régulières entre différentes installations,
24 principales installations. Il s'agit d'abord de parler de cette antenne qui
25 a un élément passif, cette espèce de "dish" illuminateur au milieu il
26 s'agit d'une antenne illico-égale [phon] sous forme de spirale, de
27 diamètres correspondant toujours à des fréquences. Il s'agit évidemment
28 d'une antenne de large balayage qui recevait les signaux de 630 à 980
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1 mégahertz. L'installation 800 allait de 630 à 980 mégahertz.
2 L'antenne numéro 2 servait à la même fin. Il s'agit de parler d'une
3 antenne illico-égale une fois de plus encore de marque Siemens, antenne
4 professionnelle donc qui devait répondre au même besoin et desservant la
5 finalité.
6 Mais son amplification serait un peu plus importante que
7 l'autre qui est de type parabolique, c'est-à-dire la surface de l'antenne
8 est plus grande et capable évidemment de capter plus de signaux que
9 l'autre. Puis-je et dois-je m'y étendre un petit peu ?
10 Q. Oui. Une seconde. Vous nous parlez de maintes détails ce qui est une
11 bonne chose. Ceci peut-être dépasse ce dont nous avons besoin pour une
12 bonne compréhension. Ces deux antennes devraient être accès pour balayer
13 différentes régions pour pouvoir suivre différents signaux, n'est-ce pas ?
14 R. Oui, bien entendu, pour ce qui est de leur direction vers laquelle les
15 antennes sont tournées on voit que leur localisation est différente.
16 Q. Qu'en est-il maintenant du numéro 3, je vous prie ? Pourrait-on passer
17 au numéro 3 ?
18 R. Pour le numéro 3, c'est ce qui se trouve en dessous, c'est le rouge et
19 blanc. Voyez-vous ici, vous voyez l'antenne appelée antenne périodique ou
20 si vous voulez en langage populaire on appelle l'arête de poisson, alors
21 c'est composé de deux parties rouges et blanches mais il y a un antenne, en
22 fait, il s'agit d'une antenne sur laquelle nous avions travaillé sur notre
23 installation à nous, nous avions également construit des antennes qui
24 ressemblaient à celle-ci puisque nous n'avions pas suffisamment de
25 matériel. Les géomètres se servent d'un appareil en aluminium de 25
26 millimètres, et il est suffisamment de fils pour construire une telle
27 antenne. Nous nous servions de leur milieu. Donc, lorsque je dis que c'est
28 une antenne qui englobe beaucoup d'ondes c'est de 200 à 300 mégahertz.
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1 Donc, il ne s'agit pas d'une antenne qui puisse capter seulement une
2 fréquence mais un spectre très large de fréquence. Cette antenne a été
3 construite pour le relais numéro 1, et c'est également le relais qui
4 fonctionne sur une fréquence de 170 à 230 mégahertz.
5 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] A moins que vous ne souhaitez faire
6 établir ce témoin en tant que témoin expert, à ce moment-là vous pouvez
7 continuer dans cette lignée mais je vous demanderais si c'est le contraire
8 de simplement lui poser des questions sans qu'il nous donne de tant de
9 détails, car nous n'allons pas pouvoir nous en sortir.
10 M. NICHOLLS : [interprétation] Très bien.
11 Q. S'agissant du numéro 3, de l'arête de poisson, vous aviez dit qu'il
12 s'agissait d'une antenne qui avait été faite par des membres de votre
13 unité, n'est-ce pas ?
14 R. Oui, comme je l'ai déjà dit, sur notre installation à nous, nous
15 faisions -- nous construisions de telles antennes. Il est certain qu'il
16 s'agit d'une telle antenne sur cette installation. Je sais qu'il ne s'agit
17 pas d'antenne professionnelle. Ce ne sont pas des antennes qui auraient pu
18 être achetées quelque part, c'est fait par -- cela été fait par nous, et
19 c'est fait par des personnes, c'est improvisé.
20 Q. Très bien. Monsieur, est-ce que les deux prochaines sont 4 et 5 à la
21 droite ou trois --
22 R. En fait, la quatrième ressemble à l'arête aussi, donc il se peut très
23 bien qu'il s'agisse de cela mais il n'est pas tout à fait clair, je ne sais
24 pas si l'élément principal est plus court ou plus long, car c'est la
25 condition pour une telle antenne. Donc je ne pourrais pas m'exprimer, mais
26 l'antenne que j'ai identifié par le numéro 4, il s'agit d'une antenne tout
27 à fait régulière qui est dans une direction et elle ne peut pas capter
28 beaucoup d'ondes. C'est simplement une antenne qui servait pour des ondes
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1 UHF et c'est une antenne qui n'est dirigé qu'en une direction, pour capter
2 un seul type de signal.
3 Q. Fort bien. Donc, peut-être que vous pourriez nous indiquer les
4 initiales PW-130 au bas de la page ?
5 R. [Le témoin s'exécute]
6 M. NICHOLLS : [interprétation] Est-ce qu'il est possible de capter ceci ?
7 Est-ce que cela fait partie de l'image, les annotations du témoin ?
8 Fort bien. Passons maintenant à la photographie suivante. Il s'agit du
9 document PO2299, PO2299.
10 Q. Dites-nous, Monsieur, est-ce que vous reconnaissez cette photo comme
11 étant un autre angle des antennes que nous avons éliminées il y a quelques
12 instants, que nous avons vu sur l'autre photo ?
13 R. Oui. Effectivement. Si, donc ce sont les mêmes antennes, mais qui ont
14 été photographiées par en bas. Donc ce que j'ai expliqué tout à l'heure.
15 Q. Pourrait-on montrer au témoin la pièce PO2300 ? De nouveau, est-ce que
16 vous êtes en mesure de reconnaître cette photographie comme étant la photo
17 d'une antenne qui se trouvait dans le secteur nord ou dans l'installation
18 du nord ?
19 R. Oui. Justement, c'est la même chose que j'ai déjà mentionnée tout à
20 l'heure. C'est la même photo. C'est la même antenne que sur la photo
21 précédente, plutôt.
22 Q. Pourrait-on passer maintenant à la pièce P2301 ? Je vous prierais de
23 bien vouloir analyser cette photo, pendant quelques secondes et de nous
24 dire, si vous pouvez nous dire, de quel type d'antenne il s'agit et où
25 cette antenne se trouvait, si vous pouvez nous le dire ?
26 R. Oui, tout à fait. Ici, il s'agit d'une antenne qui est une antenne pour
27 travailler sur RRU-800. Il s'agit du même type d'antenne dont j'ai parlé
28 tout à l'heure. C'est une antenne parabolique avec un illuminateur. Mais
Page 5025
1 comme cette antenne ici, cette antenne-ci en fait se trouvait dans le
2 secteur sud.
3 Q. Comment pouvez-vous nous dire qu'il s'agit du secteur sud ? Pourquoi
4 dites-vous cela ?
5 R. Parce que vous voyez une construction en béton qui porte cette antenne.
6 Cette construction de béton servait à l'ancienne JNA pour placer leurs
7 antennes. Je connais cette installation depuis plus de 30 ans. Il m'est
8 donc facile de l'identifier.
9 Q. Fort bien. Pourrait-on montrer au témoin PO2302, je vous prie ? Il y a
10 plusieurs antennes ici, Monsieur, mais sans nous expliquer chaque antenne
11 une par une, pourriez-vous nous dire où le
12 -- à quelle installation ou à quel secteur appartenaient ces antennes ? Où
13 étaient-elles situées ?
14 R. Cette antenne se trouvait également dans le secteur sud. Tout à
15 l'heure, j'ai oublié d'ajouter que ce mur de béton était situé sur le toit
16 de l'installation du sud, du secteur sud, et qui fait partie de ce
17 bâtiment. Donc, ce bâtiment est construit de manière à avoir une stature en
18 béton tout autour, qui est dotée de toutes ses antennes. J'ignore
19 maintenant combien il y en avait exactement, mais il y en avait plusieurs
20 placées sur ce toit, sur ce mur en béton.
21 Q. Fort bien. Pourrait-on maintenant montrer au témoin la pièce P2303, je
22 vous prie ?
23 Monsieur, je vous pose la même question que tout à l'heure : s'agit-il
24 d'une antenne qui se trouve sur le secteur sud ?
25 R. Oui. C'est une antenne qui était située plutôt dans le secteur sud ou
26 sur l'installation sud.
27 Q. Pourrait-on passer à la pièce 2304, je vous prie, maintenant ?
28 Je voudrais vous poser la même question, Monsieur.
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1 R. Oui. Nous parlons encore une fois d'une antenne que j'avais construite
2 moi-même, de mes propres mains, et qui était située dans le secteur sud.
3 Q. Brièvement --
4 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Un instant, je vous prie. Je dois
5 consulter mes collègues.
6 [La Chambre de première instance se concerte]
7 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Fort bien. Je crois que nous pouvons
8 reprendre -- enfin, vous pouvez continuer de mener votre interrogatoire
9 principal.
10 M. NICHOLLS : [interprétation] Oui. Merci.
11 Q. Sur cette dernière photo, vous nous expliquez qu'il s'agissait d'une
12 antenne que vous aviez construite vous-même, de vos propres mains, n'est-ce
13 pas ? On dirait qu'il s'agit d'un signe, d'un panneau.
14 R. Oui, vous avez tout à fait raison. Etant donné que l'on ne manquait --
15 que l'on manquait de matériel, que nous n'avions pas suffisamment
16 d'aluminium, je me suis servi d'un panneau de signalisation comme
17 réflecteur. Comme il s'agit d'une antenne hélicoïdale que j'avais
18 personnellement construite, elle servait -- en fait, elle avait pour
19 fonction, elle avait une certaine fonction et je crois qu'elle se trouve
20 encore aujourd'hui là-bas.
21 Q. D'accord. Il n'est plus nécessaire de montrer cette photo.
22 Vous avez mentionné que ces antennes pouvaient être orientées dans
23 certaines directions. Est-ce que vous aviez reçu des ordres du 2e Corps de
24 Tuzla vous demandant d'orienter les antennes dans une direction
25 particulière, en vous donnant l'azimut et les directives précises ?
26 R. Oui, tout à fait. C'est tout à fait logique. Nous étions une Unité du
27 2e Corps. Nous servions donc les besoins du 2e Corps et il est tout à fait
28 normal que nous recevions de notre supérieur du corps, le chef, et le
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1 commandant de la compagnie, de recevoir des ordres. Nous ne savions pas
2 quelle était la situation sur le terrain, de quelle façon les choses se
3 développaient. Ils suivaient le tout et ils savaient d'où venaient les
4 informations, d'où provenaient les informations dont nous avions besoin de
5 capter. Donc, ils nous donnaient les directives, nous demandant d'orienter
6 les antennes vers un certain -- dans un certain sens, en nous donnant
7 l'azimut et c'est ainsi que nous orientions nos antennes, afin de pouvoir
8 écouter certaines conversations.
9 Q. Fort bien. Au mois de juillet 1995, est-ce que vous pourriez nous dire
10 quelle était la direction dans laquelle vos antennes étaient orientées,
11 quel était l'azimut ?
12 R. Pendant toute la période pendant laquelle le Corps de la Drina était
13 actif dans la Bosnie orientale, nous, avec ces unités subordonnées, nous
14 écoutions plutôt sur cette direction-là, et donc, nous avions toujours des
15 relais radio orientés vers cette direction-là. Nous suivions une
16 conversation 24 heures sur 24. Le commandement du VRS nous demandait de
17 suivre les conversations. Si vous voulez que je vous décrive de quoi il
18 s'agit, quel est l'azimut, l'azimut c'est un angle entre le nord, c'est
19 l'angle que forme le nord. Donc, l'antenne forme un angle en comparant
20 l'angle avec le nord, et on tourne l'antenne -- on oriente l'antenne dans
21 une certaine direction, nord, pour pouvoir écouter une fréquence donnée.
22 Q. Merci. Dites-nous, est-ce que votre section recevait également des
23 ordres du 2e Corps, à savoir quelle fréquence écouter ?
24 R. Oui, c'était tout à fait courant. Mais je dois ajouter que pour ce qui
25 est de mon installation à moi, j'avais l'obligation et la nécessité de -
26 non pas tous les jours, mais tous les deux à trois jours - de prendre le
27 récepteur et de réécouter toutes les fréquences de la zone pour voir si une
28 nouvelle station radio de relais se présente. Si oui, à ce moment-là, j'en
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1 informais le commandement et eux devaient décider si nous allions suivre
2 les conversations ou non. C'était à eux de nous le dire. Ils n'étaient pas
3 en mesure de savoir ce que l'on pouvait entendre. Ils ne pouvaient pas
4 déterminer à l'avance -- enfin, il arrivait que nous recevions des ordres
5 s'ils attendaient des activités dans une certaine région, de nous dire :
6 écoutez ce secteur. Ou je recevais, par exemple, l'ordre me disant : écoute
7 une certaine direction pour voir si on entendait quelque chose et s'il y a
8 quelque chose de nouveau. Si on entendait quelque chose, à ce moment-là, il
9 fallait décider si nous allions suivre ou non cette conversation, les
10 intercepter ou non.
11 Q. Fort bien. Dites-nous si, en juillet 1995, vous connaissiez les noms de
12 code utilisés par les diverses unités de la VRS dans les conversations que
13 vous écoutiez à l'époque.
14 R. Nous ne connaissions pas tous les noms de code puisqu'en réalité cela
15 ne m'intéressait pas particulièrement. Mais je me souviens, par exemple, de
16 certains noms de code. Par exemple, Domar, Proztor 99. Ensuite, il y avait
17 -- en fait, je n'arrive pas vraiment à me rappeler de tous les noms de
18 code. Mais il est certain que chaque brigade, qu'il s'agisse de la Brigade
19 de Zvornik ou de la Brigade de Bratunac, de Milici ou de Sekovici ou une
20 autre, chaque brigade avait son nom secret dans ce sens-là, comme je l'ai
21 mentionné il y a quelques instants, avait un nom de code. Alors,
22 maintenant, après tant d'années, je ne pourrais pas me rappeler de tous les
23 noms qu'ils employaient.
24 Q. D'accord, c'est bien. Je voudrais vous demander de nous parler
25 brièvement de l'équipement que vous employiez pour intercepter les
26 conversations, écouter les conversations. Je voudrais que l'on examine la
27 pièce 1925 d'abord, je vous prie. Fort bien. Monsieur, je vous prie de bien
28 examiner cette photo et de nous dire si vous reconnaissez cet équipement.
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1 Peut-être pas nécessairement ses composantes électroniques précis, mais
2 est-ce que vous pourriez nous dire de quel type d'équipement il s'agit.
3 Est-ce que c'est le type d'équipement que l'on employait dans votre
4 installation, et dites-nous si vous pourriez nous décrire de quoi il
5 s'agit, de ces trois pièces ? Je vous demande également d'apposer des
6 numéros 1, 2, 3, pour savoir de quelle pièce vous parlez. Vous pouvez
7 commencer par la pièce, la plus grande taille, celle qui se trouve à
8 l'avant de la photo, avec un grand cercle en bouton rond.
9 R. [Le témoin s'exécute]
10 Q. D'accord. Quelle est cette pièce d'équipement ?
11 R. Il s'agit d'un récepteur de courte fréquence -- d'ondes courtes. C'est
12 un récepteur radio d'ondes courtes qui transmet des fréquences entre 2
13 mégahertz à 30 mégahertz. Nous pouvons apercevoir qu'il s'agit de la marque
14 Kenwood. Il s'agit d'un équipement professionnel utilisé très souvent par
15 les amateurs radio pour leurs communications, mais il y a également
16 d'autres services qui s'en servent comme moyen de communication lorsqu'ils
17 désirent se parler sur les ondes courtes. En fait, il est vrai de dire que
18 ce genre de machine peut être trouvé partout, même sur Internet, et il est
19 possible de trouver -- il est très facile de trouver cet équipement, même
20 sur Internet. Donc, vous pouvez voir, il y a une liste toujours, qui peut
21 vous permettre de débloquer cette machine et de recevoir tout le spectre
22 des ondes que l'on peut émettre et écouter. C'est un appareil Kenwood TS-
23 450. Je le connais très bien puisque nous nous servions d'une telle radio.
24 Au point 2, il s'agit d'une radio appartenant à ICOM, R 100. C'est ainsi
25 que l'on appelle. Ce n'est qu'un récepteur. Ce n'est pas un
26 récepteur/émetteur, mais ce n'est qu'un récepteur, donc on ne peut
27 qu'écouter avec cette machine. Cette machine peut capter une fréquence
28 entre 30 et 1,7 gigahertz -- entre 30 mégahertz à 1,7 gigahertz. Cette
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1 petite machine nous permettait d'écouter les fréquences radio de relais
2 radio qui, comme je l'ai dit tout à l'heure, vont de 630 à 960 mégahertz.
3 Donc, ceci couvrait cette région-là. Grâce à cette machine-là, nous
4 pouvions écouter cela.
5 Ensuite, juste devant, vous pouvez voir une petite boîte. C'est un mixeur,
6 pour pouvoir écouter une fréquence de haute fréquence, entre 630 à 960
7 mégahertz, enregistrée sur une machine de radio relais. Pour pouvoir
8 l'écouter -- pour pouvoir la transmettre sur les -- la transposer sur les
9 ondes courtes, il fallait descendre de 4 mégahertz pour -- les descendre
10 jusqu'à 4 mégahertz. Ceci comporte une mémoire avec quatre sous mémoires
11 qui peuvent mémoriser 100 canaux et il est également en mesure de scanner
12 chaque mémoire individuellement. Car toutes les mémoires peuvent être
13 scannées. Elle peut également scanner un certain nombre de canaux qui nous
14 intéressaient, que nous voulions intercepter. Puisque RU-800 a été doté de
15 24 canaux, nous pouvions écouter par une mémoire, toutes ces fréquences-là.
16 De façon continuelle, nous avions ce poste d'émetteur radio relais. Il nous
17 permettait d'entendre. Nous pouvions également ajuster la vitesse du
18 scanneur, donc, tous ces canaux pouvaient passer en deux à trois secondes.
19 Très brièvement, on pouvait écouter pour voir s'il y avait un signal et
20 s'il y avait un signal, à ce moment-là, on pouvait voir -- ou qu'il y avait
21 un ton -- un son plutôt, et ensuite, nous arrêtons le scanneur. Nous
22 revenons deux à trois canaux plus loin. Nous trouvons la conversation. Nous
23 branchons automatiquement la conversation puisque - en fait, ce qui vous
24 manque ici, c'est un magnétophone qui automatiquement enregistre les
25 conversations sur une bobine.
26 Q. Merci beaucoup. Pourriez-vous, je vous prie maintenant, identifier le
27 mixer avec le chiffre 3 afin que nous puissions terminer avec l'examen de
28 cette photo.
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1 R. [Le témoin s'exécute]
2 Q. Ecrivez-nous PW-130, qui est votre pseudonyme. Indiquez ceci au bas de
3 la photo.
4 R. [Le témoin s'exécute]
5 Q. Très bien. Nous avons examiné cette photo. Je souhaiterais maintenant
6 vous montrer trois photos de divers types d'enregistrements et dites-nous
7 si vous les connaissez et si vous vous en êtes servi dans votre -- à
8 l'endroit où vous écoutiez les conversations.
9 M. NICHOLLS : [interprétation] D'abord, la première porte le numéro
10 1926. Ce n'est pas un numéro en fait que j'avais mais effectivement vous
11 pouvez examiner ceci. Est-ce que vous reconnaissez cela ? Je crois qu'il
12 faudrait peut-être tourner, voilà pouvoir mieux, distinguer de qui il
13 s'agit.
14 Q. De quoi s'agit-il ici, Monsieur ?
15 M. NICHOLLS : [interprétation] Voilà, il s'agit bien de la pièce 9136
16 Q. Est-ce que vous reconnaissez de ceci ?
17 R. Oui. C'est un magnétophone de marque UHR dont nous nous servions sur
18 nos installations. Nous avions plusieurs machines de ce type-là.
19 Q. Très bien. Je voudrais vous montrer maintenant deux photos, encore deux
20 photos.
21 M. NICHOLLS : [interprétation] Je demanderais que l'on place la photo
22 P02306, je vous prie. Pourrait-on tourner également cette photo ?
23 Q. De nouveau, Monsieur, est-ce que vous reconnaissez cet équipement ?
24 R. Oui. C'est un magnétophone également dont nous nous servions pour
25 enregistrer les conversations, bien sûr.
26 M. NICHOLLS : [interprétation] Je voudrais que l'on montre au témoin la
27 pièce 2307, comme dernière photo, appartenant à cette série de photos.
28 Q. Encore une fois la même question, Monsieur.
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1 R. Oui. Il s'agit du même type de magnétophone qui encore une fois servait
2 pour enregistrer les conversations.
3 Q. Fort bien. Merci, je n'en ai plus besoin. Vous pouvez disposer de la
4 photo. Maintenant l'équipement, d'écoute électronique Kenwood ainsi que les
5 magnétophones que nous avons vus, dites-nous, qui assurait l'entretien de
6 cet équipement et qui les réparait si cela était nécessaire ?
7 Nous avons la pièce Kenwood et le mixer ainsi que le récepteur.
8 R. Il n'arrivait pas très souvent d'avoir des bris sur ces machines mais
9 au sein de mon unité, il y avait un tout petit département composé de deux
10 ou trois hommes qui faisaient des réparations de ces machines. Mais
11 lorsqu'il s'agissait, par exemple, de mixer, le mixer que j'ai identifié
12 avec le numéro 3, c'était moi qui -- comme étant donné que je me servais de
13 cet équipement, c'est moi qui assurais, qui faisais les réparations
14 nécessaires.
15 Q. Il ne nous reste que deux à trois minutes.
16 M. NICHOLLS : [interprétation] Merci, Monsieur le Président. Encore deux
17 ou trois questions.
18 Q. Monsieur, combien est-ce qu'il y avait de conversations en juillet 1995
19 que l'on pouvait écouter en utilisant l'équipement que nous avons vu dans
20 votre installation à l'endroit où vous vous trouviez ?
21 R. Nous avions deux sets pour écouter RRU-800. Donc, la radio relais RRU-
22 800, et nous avions toujours un set sur RR-1, mais cela n'était pas
23 toujours important d'avoir plus, il était nécessaire d'avoir un nœud, donc,
24 ce qui était important c'est d'avoir un récepteur pour écouter RRU-1. Il ne
25 s'agissait plus d'une communication radio plutôt que de radio relais. Nous
26 avions quatre postes de travail. Ces postes de travail étaient très
27 rapprochés les uns des autres. S'il n'y avait pas de très grande activité,
28 un opérateur pouvait sans grand problème suivre deux conversations
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1 simultanées, c'est-à-dire pouvait occuper deux postes de travail.
2 Q. Fort bien. Merci, Monsieur.
3 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Très bien. Nous prendrons une pause de
4 30 minutes. Ce qui veut dire que nous reprendrons nos travaux à 16 heures
5 16. Merci.
6 --- L'audience est suspendue à 15 heures 45.
7 --- L'audience est reprise à 16 heures 17.
8 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Bien. Alors, nous allons poursuivre
9 avec cette audience. Comme vous l'avez remarqué en invoquant l'article 15
10 bis du Règlement, le Juge Stole ne peut pas siéger avec vous tout au moins
11 jusqu'à la première audience -- à la prochaine -- au prochain volet de
12 l'audience, 18 heures. Donc, poursuivons. Je vous remercie.
13 M. NICHOLLS : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.
14 Q. Donc nous étions en train de parler des appareils en juillet 1995. Vous
15 aviez deux appareils pour surveiller les centres de relais radio, centres
16 RR-800. Y avait-il une différence dans les types d'unités de la VRS qui
17 utilisaient RR-800 au contraire de RRU-1 ? En d'autres termes, est-ce qu'un
18 certain type d'unités utilisaient l'un ou l'autre système ?
19 R. Oui, oui. D'habitude, ils avaient l'un ou l'autre de ces systèmes. Ils
20 avaient toujours à leur disposition RRU-800. C'était les unités de niveau
21 supérieur, tandis que les unités de niveau subalterne, fréquemment
22 utilisaient RRU-1.
23 Q. Bien. Donc, je voudrais maintenant qu'on passe à un autre sujet, celui
24 de savoir comment les hommes de votre section interceptaient en fait
25 matériellement et enregistraient les conversations à l'endroit où vous vous
26 trouviez ? Vous avez déjà commencé à nous parler de cela, de la manière
27 dont ces hommes, lorsqu'ils entendaient des transmissions arrêtaient le
28 processus de balayage et revenaient pour se caler sur le canal qu'ils
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1 avaient entendu. Pourriez-vous, s'il vous plaît, nous mener, étape par
2 étape, en suivant le processus de ce qui se passe, lorsqu'un opérateur
3 intercepte et détecte une conversation dans ses écouteurs, alors qu'il est
4 en train de balayer les ondes ?
5 R. Oui. Je vais donc poursuivre. A partir du moment où au cours du
6 balayage, vous entendez un son dans les écouteurs ou les haut-parleurs,
7 parce que les opérateurs avaient des écouteurs qu'ils pouvaient porter pour
8 mieux entendre, ils arrêtent, à ce moment-là, le balayage, reviennent --
9 ils remontent deux ou trois canaux pour trouver le canal sur laquelle la
10 conversation se déroule et, automatiquement, à ce moment-là, on met en
11 route le magnétophone et on commence à enregistrer. Il y a un bouton pour
12 faire "pause". On peut appuyer, alors, on le débloque ce bouton "pause", et
13 à ce moment-là, le magnétophone enregistre automatiquement cette
14 conversation. Une fois que la conversation a été enregistrée, ceci dépend
15 de savoir s'il y a plusieurs conversations sur cette même fréquence ou non.
16 L'opérateur parfois ne pouvait pas et, parfois, il n'était pas nécessaire
17 qu'il transcrive immédiatement la conversation en question à partir de la
18 bande et qui le transcrive immédiatement sur le cahier. Mais si c'était
19 urgent, à ce moment-là, celui d'entre nous qui était libre, prenait cette
20 partie du travail, c'est-à-dire que si c'était urgent, on pouvait procéder
21 immédiatement à la transcription de l'enregistrement ensuite on pouvait la
22 transmettre. Mais, si ce n'était pas urgent, l'opérateur pouvait à la fin
23 de son tour prévoir une heure ou deux à la fin de ses heures de travail,
24 pour transcrire celles des conversations que nous avions décidé d'envoyer
25 au commandement du corps. Nous ne les envoyons pas toutes parce qu'il y en
26 avait un très grand nombre qui étaient sans intérêt, qui étaient dénué de
27 pertinence, et qu'il n'avait pas besoin d'être instruites en quelque sorte.
28 Nous ne notions même pas -- on n'enregistrait même pas de telles
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1 conversations. Mais telles ou telles conversations qui étaient transcrites
2 de la bande du magnétophone sur le cahier, qui ensuite étaient re-
3 dactylographiées à partir du cahier sur l'ordinateur, ce qui était
4 d'habitude fait par le même opérateur, ou on pouvait avoir également un
5 assistant qui préférait travailler avec l'ordinateur et qui
6 dactylographiait la conversation on pouvait ensuite l'envoyer au
7 commandement pour le traitement qui allait suivre.
8 Q. Bien. Nous allons parler de cela dans une même minute. Je vous remercie
9 de nous avoir expliquer cela. Alors, lorsque l'opérateur qui intercepte une
10 conversation commence à écouter une conversation et commence à
11 l'enregistrer sur bande de magnétophone. Est-ce qu'il écrit immédiatement
12 quelque chose sur un bout de papier ?
13 R. Si ce n'était pas nécessaire ou s'il ne pouvait pas immédiatement
14 transcrire, alors l'opérateur écrivait sur un cahier ou un carnet ou sur un
15 bout de papier quelles étaient les conversations, que plus tard il
16 transcrirait de la bande de façon à être bien sûr qu'il n'oublierait pas de
17 quoi il s'agissait, et également d'éviter que quelqu'un d'autre est besoin
18 de réécouter l'ensemble de la bande. Cela c'était une procédure normale.
19 Q. Bien. Très brièvement quel type de conversation est-ce que l'on
20 considérait comme sans importance ou dénuée de pertinence ? Est-ce que vous
21 pourriez simplement décrire un tout petit peu ce que vous vouliez dire par
22 là ?
23 R. Parfois quelqu'un posait simplement des questions, demandait à
24 quelqu'un d'autre. Il est difficile pour moi de me rappeler quelque chose
25 de précis. C'étaient des conversations qui n'avaient aucune incidence sur
26 une opération quelconque, des questions de fourniture de matériel, ou quoi
27 que ce soit, d'ailleurs une véritable importance. Parfois ces personnes
28 avaient besoin d'échanger quelques renseignements de caractère personnel.
Page 5036
1 Parfois, nous entendions -- nous écoutions des conversations avec des
2 membres de leurs familles, les épouses, et ainsi de suite. Dans la plupart
3 des cas, nous ne considérions pas de telles conversations comme ayant une
4 importance véritable, puisqu'elles n'étaient pas liées à des opérations de
5 combat.
6 Q. Lorsque vous écoutiez vous-même personnellement des conversations,
7 comment est-ce que vous vous efforciez d'identifier quels étaient les
8 correspondants ?
9 R. Si la conversation se poursuivait normalement, l'officier de la VRS
10 d'habitude se présentait. S'il demandait quelqu'un à un opérateur ou s'il
11 était mis en relation avec quelqu'un, d'habitude il se présentait et cela
12 on peut le voir dans les cahiers ou en écoutant les conversations. Puis
13 pendant les conversations aussi, très souvent ils s'appelaient par leur
14 prénom ou leur nom. Toutefois, si nous n'avions pas commencé à enregistrer
15 à partir du tout début de la conversation et que nous n'étions pas certain
16 de qui correspondait à telle voix à telle modulation et que nous pouvions
17 pas reconnaître cette voix, à ce moment-là nous notions ces correspondants
18 en mettant des chiffres 1, 2, ou leur donnait un autre symbole, mais pour
19 la plupart, c'étaient des numéros. Il y avait des correspondants 1 et 2 ce
20 qui voulait dire que nous n'étions pas sûrs de leur identité.
21 Q. Vous avez dit dans votre réponse maintenant, que si vous ne pouviez pas
22 reconnaître une voix, lorsqu'il y avait certaines voix que vous ne pouviez
23 pas reconnaître par votre expérience en faisant votre travail et y en
24 avait-il que vous ne pouviez pas reconnaître en faisant ce travail en
25 écoutant de nombreuses conversations ?
26 R. Oui, bien, naturellement. Si vous entendez une personne, une douzaine
27 de fois, naturellement vous vous rappelez sa voix. Je ne suis pas un expert
28 du point de vue phonétique mais quand certains de mes amis me téléphonent,
Page 5037
1 ils n'ont vraiment pas besoin de se présenter. Je reconnais tout de suite
2 leur voix la coloration, je sais tout de suite qui ils sont, et chacun
3 d'entre nous le sait d'expérience. Nous reconnaissions un très grand nombre
4 d'officiers de par leur voix. Nous savions exactement qui ils étaient sans
5 avoir besoin qu'ils se présentent.
6 Q. Alors, une fois que les rubans de magnétophone avaient été entièrement
7 enregistrés, que se passait-il avec ces enregistrements sur l'appareil UHR
8 -- l'enregistrement ?
9 R. Une fois qu'une bobine était pleine, on la remplaçait par une autre sur
10 le magnétophone. Le ruban était mis de côté jusqu'à ce qu'il y soit un
11 changement d'équipe, et lorsque commandant de la compagnie venait avec
12 l'équipe suivante. A ce moment-là, la bande qui était entièrement
13 enregistrée serait amenée au commandant du corps où je suppose qu'il est
14 probable qu'on l'écoute à nouveau, tout au moins c'était l'explication
15 qu'on m'a donnée ainsi qu'aux autres hommes, puis cet enregistrement serait
16 supprimé, effacé et on nous rapportait la bande par de la prochaine équipe
17 à l'endroit où nous nous trouvions. Nous avions toujours plusieurs bandes
18 de réserve de façon à pouvoir travailler de façon normale.
19 M. NICHOLLS : [interprétation] Pourrions-nous aller en audience à huis clos
20 partiel pour une question ? Juste pour un instant, en audience à huis clos
21 partiel.
22 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Audience à huis clos partiel.
23 Nous y sommes.
24 [Audience à huis clos partiel]
25 (expurgé)
26 (expurgé)
27 (expurgé)
28 (expurgé)
Page 5038
1 (expurgé)
2 (expurgé)
3 (expurgé)
4 (expurgé)
5 (expurgé)
6 (expurgé)
7 (expurgé)
8 [Audience publique]
9 M. NICHOLLS : [interprétation]
10 Q. Bien. Je voudrais encore vous poser quelques questions concernant le
11 processus de transcription des bandes dans les cahiers. Vous aviez commencé
12 à nous expliquer, comment lorsque c'était urgent on les transcrivait
13 directement, et l'opérateur pouvait le faire vers la fin de son tour de
14 garde.
15 Comment est-ce que vous traitiez certaines parties d'une bande, un
16 enregistrement, c'est difficile à comprendre. Par exemple, si la qualité du
17 son n'était pas bonne, que faisiez-vous ?
18 R. Si la personne si transcrivait la conversation à partir de la bande
19 dans le cahier n'était pas capable de déchiffrer lui-même, à ce moment-là,
20 nous venions nous autres l'aider, et plusieurs d'entre nous écoutaient
21 cette partie de la conversation pour pouvoir déchiffrer tel mot ou telle
22 suite de mots. Si on n'arrivait pas à comprendre ce qui avait été dit, à ce
23 moment-là, nous inscrivions "incompréhensible" ou tel problème, et les
24 communications par paquet radio, lorsqu'ils avaient des contacts entre eux,
25 pouvaient poser des difficultés -- des troubles que l'on pouvait entendre
26 dans le récepteur. Donc, ceci pouvait couvrir un mot un autre, dans le cas
27 où il pouvait y avoir du brouillard ou des interférences. Donc, nous
28 inscrivions que nous n'arrivions pas à saisir un mot ou qu'il y avait des
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1 interférences dues à ces communications par paquets. Nous ne nous sommes
2 jamais autorisés à consigner par écrit un mot qui aurait été deviné, à
3 moins d'être vraiment sûrs de comprendre ce qui a été dit.
4 Q. Combien de fois est-ce que vous écoutiez l'enregistrement si nécessaire
5 pour vous assurer que la transcription était exacte ?
6 R. Parfois, on allait jusqu'à dix fois. On repassait le même passage dix
7 fois, et si on ne réussissait pas, à ce moment-là, on demandait à quelqu'un
8 d'autre de nous aider, et si on n'y arrivait pas -- si on arrivait pas à
9 savoir ce qui a été dit, à ce moment-là, on écrivait ce que je viens de
10 vous expliquer, de sorte que oui, de nombreuses fois, on réécoutait la
11 bande.
12 Q. Combien de cahiers étaient utilisés à un moment quelconque, au cours du
13 mois de juillet 1995 ? En d'autres termes, nous avons parlé des différentes
14 stations -- postes qui opéraient, mais combien de cahiers se trouvaient
15 dans la pièce et étaient actuellement utilisés ?
16 R. D'habitude, il n'y avait que deux cahiers qui étaient utilisés, parce
17 qu'il n'y avait que deux opérateurs qui fonctionnaient pendant un tour.
18 Mais nous avions toujours plusieurs cahiers de réserve aussi. Si c'était
19 nécessaire de prendre davantage de notes, s'il y avait beaucoup d'activité
20 pendant la période considérée, à ce moment-là, on utilisait autant que de
21 besoin. Mais en règle générale, il y en avait deux qu'on utilisait de façon
22 constante, et dès qu'il y en avait un qui était rempli, on le remplaçait
23 par un autre cahier, et celui qui était plein était mis de côté jusqu'à ce
24 que vient l'équipe suivante, avec les bandes et enregistrements qui s'y
25 trouvaient et qui étaient emmenés à ce moment-là au corps.
26 Q. Sans dire son nom, pourriez-vous nous dire si c'était la même personne
27 qui allait chercher les bandes qui prenait également les cahiers ?
28 R. Oui, oui, c'était la même personne. Dès qu'il y avait un changement
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1 d'équipe, c'est cette personne qui le faisait -- c'est ce que faisait cette
2 personne.
3 Q. Maintenant, vous avez également commencé à nous parler de la façon dont
4 les conversations avaient été transcrites dans un cahier et puis ensuite
5 dactylographiées à l'ordinateur et vous disiez que d'habitude, dans
6 certains cas, c'était l'opérateur qui avait enregistré qui transcrivait
7 cette conversation. Au cours de ce processus de dactylographie de la
8 conversation interceptée sur l'ordinateur, est-ce qu'à ce stade, il tapait
9 tout simplement ceci, ou simplement ce qui se trouvait sur les cahiers ?
10 Est-ce qu'il se bornait à recopier ce qui était dans les cahiers ?
11 R. Pour autant que je le sache, c'est ce qui était inscrit dans les
12 cahiers qui était dactylographié. Je n'ai jamais remarqué qu'un opérateur
13 ait jamais envoyé un texte -- un texte sous une forme différente de celui
14 qui avait été consigné par écrit dans le cahier. Il se pouvait qu'il y ait
15 des changements sur certaines lettres, mais ceci ne devait pas ou ne
16 pouvait pas modifier le sens de la phrase.
17 Q. Très brièvement, lorsque ces envois codés -- cryptés, ces conversations
18 étaient envoyées au 2e Corps, pourriez-vous me dire, très brièvement,
19 quelle méthode de cryptage était employée ? Comment se fait-il qu'elles ne
20 pouvaient pas être interceptées -- comment faisait-on pour que cela ne
21 puisse pas être intercepté ?
22 R. J'ai déjà mentionné la radio -- ou plutôt, le paquet radio, notre
23 centre répéteur, ce qui veut dire qu'il y a une antenne, un transmetteur
24 ayant une fréquence allant de 4 -- 140 à 150 mégahertz puisque c'était avec
25 cela qu'on travaillait. Il y avait ensuite un modem ou une interface qui
26 s'adaptait au transmetteur radio -- qui adaptait le transmetteur radio à
27 l'ordinateur, puis l'ordinateur avait son propre logiciel de façon à
28 réduire l'information et l'envoyer au commandement du 2e Corps à un autre
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1 ordinateur. Donc, c'était cette communication par paquet, comme on
2 l'appelait, parce qu'en fait, c'étaient les ordinateurs qui envoyaient --
3 qui communiquaient et envoyaient une information très brève, cette
4 information très brève qu'on appelait un paquet, partout dans le monde,
5 nous l'appelons ainsi, et lorsqu'un ordinateur envoyait un paquet à un
6 autre ordinateur par ce lien de communication, à ce moment-là, l'autre
7 ordinateur, ou confirmait qu'il l'avait bien reçu ou pas, et ensuite,
8 c'était à répéter si c'était nécessaire. C'est pour cela qu'on appelle cela
9 des paquets. Ces renseignements étaient envoyés entre deux ordinateurs au
10 moyen de sortes de petits paquets d'information codée, protégée par un
11 système de logiciel que nous avions dans l'ordinateur proprement dit. Nous,
12 en tant qu'opérateurs, nous ne parlions pas en fait. C'étaient des
13 communications numérisées, codées, cryptées.
14 Q. Vous dites que ces messages étaient envoyés vers la fin des tours de
15 chaque équipe, mais avec quelle fréquence au cours de la journée, ou au
16 cours d'un tour de garde, diriez-vous que les transmissions aient été
17 envoyées ? Est-ce que c'était juste à la fin ou à certains intervalles ?
18 Comment pouvez-vous décrire cela ?
19 R. Si ce n'était pas urgent, s'il n'y avait pas d'action de combat en
20 cours de grande importance, si nous n'avions pas à envoyer quelque chose de
21 façon immédiate, alors d'habitude on l'envoyait à la fin de notre tour.
22 Toutefois, s'il y avait des activités de combat ou quelque chose ou quelque
23 chose d'autre, à ce moment-là, nous enregistrions quelque chose et on
24 l'envoyait le plus rapidement possible. S'il fallait l'envoyer, on pouvait
25 l'envoyer à un poste de commandement avancé. A ce moment-là, on pouvait
26 l'envoyer directement au poste de commandement avancé; sinon, nous
27 l'envoyions directement au commandement du corps. Bien entendu, ensuite,
28 ils en faisaient ce qu'ils voulaient.
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1 Q. Je vous remercie. Maintenant, je voudrais que nous passions à un autre
2 sujet. C'était une description d'ordre général. Passons maintenant à
3 quelques conversations interceptées, écoutées de façon concrète. Commençons
4 par l'intercalaire 1. Il s'agit de la conversation interceptée portant la
5 cote 1138, au titre de la liste selon la règle du 63 ter. Je voudrais que
6 l'on puisse commencer, si nous pouvons le faire par la version B/C/S du
7 cahier. Je crois qu'il s'agit de la cote 1138E sur la liste. Je crois que
8 nous pouvons soumettre cela au témoin étape par étape, partie par partie,
9 tout simplement pour simplifier le travail et moyennant le système
10 Sanction.
11 Je crois que tout ceci pourrait être fait en audience publique, encore que
12 l'on peut voir l'écriture du témoin. Mais il n'y a vraiment aucun indice
13 qui permettrait d'identifier son écriture à lui. Au beau milieu de la page
14 du texte, Monsieur le Témoin, il s'agit de page 01077916 à commencer par le
15 numéro 740000.
16 Q. Reconnaissez-vous votre écriture sur le reste de cette page ?
17 R. Oui. Il s'agit de mon écriture à moi.
18 Q. Est-ce que cela veut dire que cette conversation interceptée par vous
19 qui a été enregistrée ou tout simplement vous l'avez transcrite, est-ce que
20 vous vous en souvenez ?
21 R. Non, non, non. Aucune conversation qui a été transcrite par moi n'a été
22 écoutée par quelqu'un d'autre. Je l'ai enregistrée et je l'ai écoutée et je
23 l'ai fait enregistrer et transcrite.
24 Q. Très bien. Je crois que c'est plus qu'évident, mais ici, vous venez
25 d'identifier les interlocuteurs comme étant le numéro 1 et le numéro 2,
26 basé sur ce que vous avez dit tout à l'heure et dû au fait que vous
27 ignoriez les noms des interlocuteurs au moment où vous vous étiez mis à
28 transcrire.
Page 5043
1 R. Oui, cela c'est exact. Etant donné que mention a été faite ici que dès
2 le début la conversation n'a pas été reconnue, c'est-à-dire les
3 interlocuteurs n'ont pas pu être reconnus par moi.
4 Q. Si nous pouvons peut-être parallèlement suivre la version anglaise de
5 cette pièce à conviction. Est-ce faisable ? Bien. Ici à droite sur l'écran,
6 vous avez la traduction évidemment tapée mais il s'agit de la même
7 conversation transcrite. Pour que tout soit clair. D'après ce que vous avez
8 dit à droite sur l'écran vous avez la version anglaise, vous avez
9 astérisques pour dire mention pas de transcription dès le début de la
10 conversation. Pour l'interlocuteur 2, numéro 2, dans votre cahier, vous
11 avez tracé des lignes ou des tirets. Est-ce que cela veut dire que vous
12 n'avez pas pu entendre ce que se disaient des deux personnes l'une à
13 l'autre ?
14 R. Oui, oui. Voilà, dans le second alinéa j'ai dit : "On n'entend pas."
15 Inaudible, c'est-à-dire pour le numéro 2, l'interlocuteur numéro 2 c'était
16 inaudible. Au début même, il s'agit d'une annotation qui était à moi puis
17 suivre les lignes pour ne pas que je dise toujours inaudible.
18 Cela veut dire, partout où il y a une ligne c'est que c'était une partie
19 inaudible à fragment inaudible de ce qui est intercepté.
20 Q. Merci. Tant en version en B/C/S qu'en version anglaise, le texte se lit
21 de la même façon du point de vue signification, mais, lorsque nous parlons
22 de 7400000, ce chiffre-là concerne la fréquence, n'est-ce pas ?
23 R. Oui. Il s'agit de la fréquence de 740 mégahertz, il s'agit de
24 l'appareillage RRU-800. Pour parler évidemment de l'accessoire radio.
25 Q. Fort bien. A droite, nous lisons 1445. Qu'est-ce que cela veut dire ?
26 R. 1445 fixe l'heure où il a été entamé l'écoute de cette conversation,
27 lorsque le balayage a été arrêté et lorsque la bande magnétique s'était
28 mise en route sur le magnétophone.
Page 5044
1 Q. Merci.
2 M. NICHOLLS : [interprétation] Revenons à votre cahier, une page en
3 arrière, au numéro 7915, je ne sais pas si nous pouvons le faire par le
4 biais du système Sanction. Il semble que ce ne soit pas le cas moyennant le
5 système Sanction, par conséquent, je voudrais que le cahier, l'original du
6 cahier soit soumis d'une autre façon, qu'on l'affiche d'une autre façon.
7 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Allez-y, Monsieur Nicholls.
8 M. NICHOLLS : [interprétation] Oui, je voudrais vous demander que l'on
9 place ce cahier original sur le rétroprojecteur. Je voudrais que l'on fasse
10 défiler le texte en vertical pour voir le haut de la page, pour qu'on
11 puisse voir le ERN, numéro d'enregistrement. Si possible peut-on voir la
12 page dans son ensemble ? Très bien. Merci.
13 Q. Primo, Monsieur, à votre droite sur le rétroprojecteur vous avez le
14 cahier, serait-il peut-être moins difficile pour vous y reporter, est-ce
15 que vous voyez où il est écrit la date 13 juillet 1995 ?
16 R. Oui, j'y suis, je vous suis. Il s'agit évidemment de la partie droite
17 de la page du cahier.
18 Q. Je vous en prie d'aller à la page 7916, là, nous voyons qu'il s'agit
19 d'une conversation interceptée transcrite par vous, n'est-ce pas ?
20 R. Oui, oui, je vous suis très bien et je le vois.
21 Q. Pour ce qui est de cette date du 13 juillet 1995, de la page
22 précédente, s'agit-il d'une manière ou d'une autre qu'il s'agit
23 d'interception de cette conversation transcrite par vous en cette date-là à
24 14 heures 45 minutes ?
25 R. Oui, il s'agit de cette date. En feuilletant le cahier on peut toujours
26 savoir le jour et la date quand la transcription a été faite, encore qu'on
27 ne peut pas dire que ceci a été fait de façon toujours régulière pour faire
28 des entrées pour chaque jour séparément.
Page 5045
1 Q. Merci.
2 M. NICHOLLS : [interprétation] J'en ai terminé avec cela.
3 Maintenant, pouvons-nous revoir la version imprimée et je voudrais
4 que cela ne soit pas affiché ni diffusé pour le public ?
5 Au fait, il ne faudrait pas diffuser quoi que ce soit la version
6 B/C/S ou à version anglaise. Très bien. Je crois que cela s'explique en
7 soi-même, mais nous voyons ce que suit le terme de rapport ou note
8 d'information. De quelle note d'information il s'agit ? Dites-nous
9 succinctement : de quoi il s'agit, de quelle note d'information ? Vous nous
10 avez expliqué tout ce qui concernait le temps et la fréquence. Maintenant,
11 en haut de la page, nous lisons numéro 3 -- RM numéro 3 en anglais,
12 l'interprète.
13 M. NICHOLLS : [interprétation] Peut-on en obtenir un agrandissement
14 pour que vous puissiez le lire vous-même.
15 Q. Monsieur, serait-il mieux de vous soumettre l'exemplaire
16 imprimé ? Etes-vous à même de lire ce qui est écrit, hormis ce que nous
17 lisons comme "zona 2" ?
18 R. Après "zona 2," à réseau radio numéro 3, à récepteur IC, ICOM, R-100.
19 Ensuite, ICOM, R-71 E. Il s'agit évidemment d'un receveur transmetteur --
20 diffuseur. Ensuite, nous lisons RRU-800. Il s'agit évidemment
21 d'appareillage. Ensuite, nous voyons fréquence 740 -- azimut 740. Ensuite,
22 02 K. Cela veut dire deuxième canal. Le système RRU-800 comprend 24 canaux.
23 Par conséquent, la conversation interceptée a été enregistrée sur le canal
24 numéro 2 au cours de la période signalée ici, à commencer par 14 heures 45.
25 Q. Ensuite, vous avez écrit interlocuteur 1, avec un point
26 d'interrogation, et ensuite, 2, et entre parenthèses, nous pouvons lire
27 "Zoran".
28 R. Oui, c'est ce que nous lisons ici. J'aimerais voir la transcription
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1 faite jusqu'au bout. Probablement à la fin de cette conversation, l'un des
2 interlocuteurs a pu peut-être faire entendre son prénom ou son nom ou peut-
3 être l'aurait fait. Si j'avais su dès le début, je n'aurais pas écrit le
4 chiffre 2, mais j'aurais tout de suite fait entrer -- je l'aurais tout de
5 suite transcrit par le prénom de Zoran.
6 Q. Fort bien. Penchons-nous maintenant sur la page 2 du transcript. Je
7 voudrais qu'on obtienne un agrandissement de la toute dernière ligne du
8 texte.
9 R. Oui. A la fin, on lit : "Allez, Zoki, salut." Qui dit Zoki, dit Zoran -
10 - le prénom Zoran. Ceci ne peut pas être autre chose que cela.
11 Q. Merci.
12 R. Bienvenue
13 M. NICHOLLS : [interprétation] J'en ai presque terminé, Monsieur le
14 Président, pour traiter de cette conversation interceptée. Mais essayons de
15 rendre les choses un peu plus délicates et compliquées. Penchons-nous sur
16 la version B/C/S, telle que nous le retrouvons dans le cahier. Je voudrais
17 que l'on me présente la version B/C/S de la transcription de
18 l'enregistrement.
19 Q. Très bien, Monsieur. Nous avons déjà parlé de cela lorsque vous étiez
20 dans mon bureau. Cette section du texte présenté sous forme d'un
21 agrandissement fait défaut lorsque nous lisons la transcription en B/C/S.
22 Reportons-nous sur le bas de la page 7582 et sur le haut de la page 7583.
23 C'est là que nous pouvons voir qu'il manque la partie du texte livré, qui
24 signifie livré. Maintenant, penchons-nous sur la version à droite, telle
25 qu'imprimée, comme nous l'avions déjà consultée. Ce passage, cette section
26 du texte y est incluse. Si vous le savez, dites-nous pourquoi tout à
27 l'heure dans ce passage ainsi qu'agrandi, n'a pas pu apparaître dans le
28 document que nous avons consulté tout à l'heure alors que, maintenant, dans
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1 cette version imprimée, nous pouvons la voir, cette partie du texte ?
2 Dites-nous, si vous le savez.
3 R. Je présume qu'à en juger d'après la façon dont l'impression a été
4 faite, il s'agit d'un type d'ordinateur, et lorsque vous avez les deux
5 pages à faire, il y a eu évidemment un hiatus, une lacune. Par conséquent,
6 l'ensemble du texte n'a pas été repris, alors qu'à droite -- dans la
7 version à droite, le texte est présenté tel qu'il était, complet.
8 Q. Merci. Merci. Nous ne voulons pas maintenant nous préoccuper trop de la
9 conversation interceptée dans le cadre de l'intercalaire 2, enfin pas trop
10 en détail. Maintenant, pouvons-nous peut-être nous occuper de
11 l'intercalaire 4 ?
12 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Monsieur Bourgon.
13 M. BOURGON : [interprétation] Monsieur le Président, ce qui m'intéresse
14 c'est cette lacune-là, cette partie qui en version B/C/S sur l'écran
15 n'existe pas. Où cela commence en version B/C/S, où est-ce que ce texte-là
16 finit ?
17 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui, vous avez raison.
18 Monsieur Nicholls.
19 M. NICHOLLS : [interprétation] Je voudrais que l'on nous présente d'abord
20 la version anglaise sur l'écran. C'est vers la fin de la page, sur le bas
21 de la page 1 en anglais qu'on la retrouve, cette partie du texte, je crois.
22 Je crois, si je ne me trompe pas, que le texte est repris, continué en haut
23 de la deuxième page, lorsque nous lisons le texte : "On suppose qu'il doit
24 y en avoir un millier encore."
25 Je suis désolé, je ne peux pas être plus précis. Cela commence par le
26 terme de "livré" en B/C/S.
27 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Pourquoi cette page est-elle de la
28 version que nous avons, nous ? Notre page numéro 2 commence par le terme
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1 "nesto," site ou endroit en français.
2 M. NICHOLLS : [interprétation] C'est ce qui est exact, Monsieur le Juge.
3 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Ce que nous pouvons sur l'écran se
4 trouve deux lignes plus pas.
5 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Sur le moniteur, sur l'écran, nous
6 lisons "Tout commence par le terme de --"
7 M. NICHOLLS : [interprétation] Je suis désolé, Monsieur le Président, nous
8 sommes en train d'utiliser la version révisée de la traduction. Il s'agit
9 de la cote 03004609 ET 2/traduction révisée.
10 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Cela apporte davantage de confusions.
11 Il y a plusieurs traductions il me semble.
12 M. LE JUGE KWON : [interprétation] La première traduction constitue la
13 traduction de "cahier." Cette fois-ci, il s'agit de la traduction du
14 rapport.
15 M. NICHOLLS : [interprétation] Il s'agit, bien entendu, de la traduction
16 révisée du rapport. Nous n'avons qu'une seule traduction. Malheureusement,
17 nous ne voyons pas, nous ne disposons pas d'une version de la traduction.
18 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je suis intéressé à savoir ce dont sont
19 en possession les Conseils de la Défense. De quelle version, il s'agit ?
20 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Peut-être qu'il s'agit de la traduction
21 révisée.
22 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Il me semble que sur l'écran, il s'agit
23 de la toute première version, alors que --
24 M. NICHOLLS : [interprétation] C'est exact.
25 M. LE JUGE KWON : [interprétation] C'est exact.
26 M. NICHOLLS : [interprétation] Ce qui est exact dans le cahier commence par
27 "site" ou "endroit." Je suis désolé, nous ne voyons pas maintenant dans
28 notre ordinateur.
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1 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui, mais il faut tirer au clair tout
2 cela dans l'intérêt de nous autres, de la Chambre que dans l'intérêt à
3 l'intention du Conseil de la Défense.
4 En d'autres termes, pouvez-vous nous donner lecture de la version
5 anglaise révisée mise à jour pour dire quelle partie fait défaut ici,
6 quelle partie du texte ?
7 M. NICHOLLS : [interprétation] Il s'agit de fragments du texte qui commence
8 vers le bas de la page numéro 1 de la traduction révisée : "L'interlocuteur
9 numéro 1 qui dit, d'ordinaire, ils finissent par se rendre." C'est là que
10 tout commence, "par se livrer." Le texte suit et se termine à la page
11 suivante où nous lisons la phrase : "On les appelle à se rendre." C'est
12 cette dernière phrase.
13 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Très bien. Est-ce que c'est clair,
14 Monsieur Bourgon ? Pouvons-nous voir sur l'écran la version en B/C/S qui
15 correspondrait à ce qui vient d'être traduit ?
16 M. NICHOLLS : [interprétation] Oui. En fait, la partie marquée, cette
17 phrase-ci, mise en exergue devrait se terminer par le terme : "On les
18 appellera à se rendre." Quant à eux, il y a le terme de : "Ils finissent
19 par réagir autrement."
20 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Est-ce que cela est clair, Monsieur
21 Bourgon ? Dans cette partie de la version B/C/S, il faudra éliminer ce qui
22 a été dit tout à l'heure qui représentant la partie que nous n'avons qu'en
23 anglais et qui, cette fois-ci, fait défaut dans le texte. Je pense que cela
24 devra correspondre à ce que
25 M. Nicholls vient de nous lire en anglais.
26 M. NICHOLLS : [interprétation] Peut-être si j'affichais la version B/C/S à
27 côté du texte en anglais, ceci pourrait peut-être rendre l'affaire un peu
28 plus claire.
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1 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui, bien entendu, faites-le, s'il vous
2 plaît.
3 M. NICHOLLS : [interprétation] En bas de page, à gauche, il s'agit de 7
4 582, nous pouvons voir qu'il y a l'interlocuteur numéro 1 dans l'énoncé se
5 termine par "ceux qui se rendent." Dans la version B/C/S, nous voyons le
6 terme de "rendent" -- "se rendent."
7 Je suis désolé, Monsieur le Président, il est difficile moyennant le
8 "computer" -- l'ordinateur, de vous faire afficher toutes les trois
9 versions simultanément pour pouvoir procéder à une comparaison des versions
10 anglaises et des deux versions en B/C/S, pour voir l'endroit où finit une
11 phrase et où reprend le texte par une autre phrase.
12 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Ce qui m'intéresse, c'est de voir si M.
13 Bourgon est satisfait par cette explication qui a été faite par action en
14 retour. Vous ne semblez pas être convaincant que tel était le cas. Monsieur
15 Bourgon, pouvez-vous nous en -- dites-le-nous.
16 M. BOURGON : [interprétation] Je sais maintenant, Monsieur le Président,
17 quelle est la partie qui fait défaut ici. Mais pour essayer de tirer au
18 clair tout cela, c'est une question qui a été soulevée au moment où le
19 témoin a déposé dans le cadre de l'affaire Krstic. La Chambre lui avait
20 posé des questions au sujet de différentes versions que nous avons sous nos
21 yeux. Peut-être, mon éminent confrère pourrait-il faire la même explication
22 pour savoir ce qui a été fait par le Tribunal international et ce qui a été
23 fait par le gouvernement bosniaque. Nous avons deux versions différentes,
24 allant vers la droite, il y a ce qui a été fait -- figure ce qui a été fait
25 par le TPY, alors qu'à gauche, ce qui était fait par le gouvernement de
26 Bosnie.
27 M. NICHOLLS : [interprétation] Je ne suis pas d'accord avec vous, mais nous
28 ne devons pas nécessairement le faire devant le témoin. Mais en tout cas,
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1 nous pouvons en discuter.
2 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui. Mais en tout cas, nous pourrions
3 nous en occuper avant le contre-interrogatoire. Entre-temps, vous pouvez
4 peut-être vous entretenir sur tout cela entre vous.
5 M. BOURGON : [interprétation] Oui, Monsieur le Président. Je vous remercie.
6 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je comprends de quoi il s'agit, mais
7 tous nos confrères devraient le savoir également.
8 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Monsieur Nicholls, est-ce que vous avez
9 devant vous la traduction du cahier. Il s'agit de la toute première page,
10 le passage du texte qui commence par les termes : "C'est de la folie."
11 "C'est une maison de fou." Est-ce que vous voyez ce qui fait défaut, là,
12 dans le contexte ?
13 M. NICHOLLS : [interprétation] Oui.
14 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Il y a une phrase "Comme imprimé." Est-
15 ce que c'est là où le texte fait défaut ? Pouvez-vous être plus clair là-
16 dessus ?
17 M. NICHOLLS : [interprétation] Oui. Les parties du texte entre parenthèses
18 représentent les commentaires des traducteurs.
19 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Est-ce que cela apparaît de la même
20 façon dans le cahier ?
21 M. NICHOLLS : [interprétation] Il s'agit des annotations faites par les
22 traducteurs. Ceci n'existe pas dans le cahier. Ce n'est que les services de
23 Traduction.
24 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Par conséquent, il ne s'agit pas
25 évidemment de la traduction du cahier tout entier ?
26 M. NICHOLLS : [interprétation] Non, c'est ce qui était c'est l'insertion
27 faite par les services de Traduction.
28 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Ma question est la suivante : il s'agit
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1 de la traduction de quoi ici ?
2 M. NICHOLLS : [interprétation] Il s'agit de la partie imprimée où un
3 passage écrit de vous. Il ne s'agit pas de parler de la traduction du
4 cahier, vous êtes en train d'examiner cette traduction-là 00935899.
5 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Merci.
6 M. NICHOLLS : [interprétation] C'est que vous voyez maintenant afficher sur
7 l'écran, Monsieur le Président, Messieurs les Juges. A la fin de la
8 traduction, nous lisons numéro ERN 2, la version imprimée. Mais pour que
9 tout soit clair, toutes les fois où vous avez les barres obliques, il y a
10 lieu de savoir que ce sont les services de traduction qui les ont insérés.
11 Ils insistent à dire qu'il y avait quelque chose qui n'était pas tout à
12 fait clair, mais cela ne veut pas dire que ceci figurait également dans
13 l'original.
14 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Est-ce que nous avons la traduction du
15 cahier tel écrit à la main ?
16 M. NICHOLLS : [interprétation] Non, je ne pense pas, quelquefois. Dans ces
17 cas-là, nous avons la traduction d'une seule version, qu'il s'agit de la
18 version imprimée ou de la version écrite à la main dans le cahier.
19 Quelquefois, nous avons les deux mais dans le cas précis je crois que ce
20 qui fait défaut c'est la version du cahier et nous vous avons offert la
21 meilleure traduction possible à notre disposition. Ensuite, nous avons une
22 version mise à jour, révisée toute la traduction qui, malheureusement, n'a
23 pas été mis sur ordinateur.
24 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Merci.
25 M. NICHOLLS : [interprétation] Merci, j'en ai terminé avec cette
26 conversation interceptée. Passons maintenant à l'intercalaire 4.
27 M. LE JUGE KWON : [interprétation] J'ai une question à poser. A la fin du
28 document manuscrit, est-ce que vous avez évoqué la date ? Est-ce que vous
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1 avez mentionné la date ? Je ne me souviens pas si vous l'avez fait. De qui,
2 à qui appartient cette écriture ? 14 juillet 1995.
3 M. NICHOLLS : [interprétation] Je peux le demander au témoin, certainement.
4 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Oui, certes, faites. Alors, Monsieur
5 Nicholls, poursuivez, je vous prie.
6 M. NICHOLLS : [interprétation]
7 Q. Monsieur, à la fin de cette conversation interceptée --
8 M. JOSSE : [interprétation] Le témoin a dit quelque chose, je n'ai pas
9 compris ce que le témoin a dit, mais cela n'a pas été interprété.
10 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Pourriez-vous, je vous prie, demander
11 au témoin ce qu'il a dit ?
12 M. NICHOLLS : [interprétation]
13 Q. Pourriez-vous, je vous prie, répéter votre commentaire car les
14 interprètes ne l'ont pas saisi ?
15 R. Oui, on voulait savoir quelque chose et on m'a posé une question et le
16 texte n'était pas à l'écran, donc je voulais simplement montrer ou dire que
17 le texte n'était pas à l'écran, donc je ne pouvais pas donner de réponse
18 avant de voir ce qui était écrit à l'écran. Voilà c'est tout ce que je
19 voulais dire.
20 Q. Merci. Maintenant si vous prenez l'endroit où vous avez mentionné Zoki,
21 il y a une date, 14 juillet 1995, d'abord, dites-nous, est-ce que c'est
22 votre écriture ?
23 R. Je crois que oui. Cela ressemble à la façon dont j'écris mes chiffres.
24 Q. La date que nous avons vue sur la page précédente. De quelle date
25 s'agit-il à la fin de la conversation interceptée ? Qu'est-ce que cela
26 signifie, est-ce que vous vous rappelez ?
27 R. Je crois qu'après toutes ces années, il m'est difficile de me rappeler
28 exactement de quoi il en était, mais je ne voudrais pas dire des choses
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1 dont je ne suis pas sûr.
2 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Monsieur Nicholls, il y a une question
3 qui m'embête un peu, je voudrais une précision. Avant de nous parler de
4 l'intercalaire numéro 4, après avoir terminé d'aborder l'intercalaire 1,
5 d'après ce que j'ai au compte rendu d'audience, je lis de toute façon je ne
6 vais pas entrer en détail lorsque j'examinerais l'intercalaire 2. Est-ce
7 que cela veut dire que vous vouliez -- vous aviez l'intention d'aborder
8 l'intercalaire numéro 2 ? Parce que si vous le vouliez le faire vous ne
9 l'avez pas fait --
10 M. NICHOLLS : [interprétation] Oui, en fait, Monsieur le Président, au tout
11 début j'avais demandé au témoin s'il avait examiné cette conversation
12 interceptée qui a été écrite par lui-même et s'il pouvait nous confirmer
13 que c'était bien l'une de ses conversations interceptées qu'il avait
14 enregistrée. S'il pouvait reconnaître son écriture. C'est tout. Je ne
15 voulais pas rentrer en détail. Je ne voudrais pas aborder ceci plus en
16 détail.
17 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je vous remercie, Monsieur Nicholls.
18 [Le conseil de l'Accusation se concerte]
19 M. NICHOLLS : [interprétation] Pourrait-on passer à l'intercalaire 4,
20 et montrer au témoin le cahier écrit à la main ? Au même moment, je
21 souhaiterais que l'on place à l'écran la traduction en anglais, qui est, en
22 fait, cet imprimé sur ordinateur.
23 Q. Monsieur, connaissez-vous votre écriture à la gauche -- sur la page de
24 gauche ?
25 R. Oui. Dans la deuxième partie du bas, oui, je reconnais mon écriture.
26 Q. Je vous demanderais de prendre quelques instants pour examiner la
27 conversation interceptée, et dites-nous, c'est peut-être clair, mais de
28 quelle façon est-ce que vous avez pu identifier les interlocuteurs qui
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1 aient pris par à cette conversation ?
2 R. Ils s'étaient présentés l'un à l'autre. D'abord, il y avait M. Popovic
3 qui s'est présenté comme étant Popovic, et ensuite, le général Krstic lui a
4 répondu en disant que c'est Krstic. Ensuite, l'autre continue et dit : "Je
5 vous écoute, chef." Je n'ai pas reconnu quoi que ce soit. Je n'ai pas
6 reconnu des voix. Je n'ai fait que constaté ce que j'ai entendu. J'ai
7 couché sur papier les mots que j'ai entendu.
8 Q. Fort bien. Passons maintenant à l'imprimé sur ordinateur, vous avez la
9 traduction en B/C/S à droite, c'est-à-dire vous avez la traduction en
10 anglais à droite et l'original en B/C/S à gauche. Maintenant, cette
11 conversation interceptée, conformément à la transmission et au rapport, a
12 été captée sur la fréquence 245 950 mégahertz. Est-ce que cette fréquence
13 était associée à une unité particulière ou un QG particulier ou un état-
14 major en particulier, ou une personne précise ?
15 R. Ici, concrètement, il s'agit de RRU-1, donc la station relais RRU-1,
16 qui fonctionne et capte les ondes entre 170 à 260 mégahertz. J'ai dit au
17 début que c'était 230 et plus, mais c'est 230 alors ici c'est 240 à 950
18 mégahertz. A ce moment-là, lorsque j'ai capté cette conversation, j'ai sans
19 doute su de qui il s'agissait, quel était le nom secret, quelle était
20 l'origine de cette conversation. Maintenant avec plusieurs années qui sont
21 passées depuis je ne pourrais pas maintenant vous donner de nom. Je ne me
22 rappelle plus le nœud représente le point par lequel plusieurs autres
23 conversations se font en allant dans toutes sortes de direction.
24 L'équipement radio relais ne servait pas seulement à une personne, mais
25 c'était à plusieurs personnes.
26 Q. D'accord. Les participants de cette conversation interceptée disent la
27 chose suivante, Krstic dit : "Viens à Bajina Basta" ou "Va, rends-toi à
28 Bajina Basta." Est-ce que vous pouvez nous dire où cela se trouve ?
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1 R. Oui certainement. Bajina Basta est située en Républika Srpska, ou
2 plutôt maintenant dans l'Etat de Serbie, de l'autre côté de la Drina en
3 fait. Elle ne se trouve pas du tout sur le territoire de Bosnie-
4 Herzégovine.
5 Q. S'agissant de l'azimut 133, pour être tout à fait clair, ici on peut
6 voir que -- plutôt, je vous demande où est-ce que cela se trouvait si l'on
7 examine les aiguilles d'une montre et que vous êtes placé dans le secteur
8 sud ?
9 R. Si l'on examine les aiguilles d'une montre, je vais vous le dire,
10 voici, en vous disant : si vous avez jamais tenu un compas, vous verrez que
11 l'aiguille pointe vers le nord. Donc, là ici, c'était par rapport à midi.
12 C'était sud-est, donc, vers 3 heures 30, en rapport avec l'endroit. Peut-
13 être près de Han Pijesak, Konjevic Polje; c'était dans cette région-là. Si
14 vous prenez, par exemple, une carte, je pourrais vous l'expliquer. Si l'on
15 examine -- si l'on prend une montre, par rapport aux aiguilles d'une
16 montre, ce serait environ vers 3 heures, et c'est l'azimut 30, à 90.
17 Q. Très bien. Maintenant, je souhaite vous poser -- vous demander, en
18 fait, de répondre à mes questions. Je vous demanderais d'être un peu plus -
19 - de répondre de façon plus simple et plus succincte. Lorsque vous parlez
20 de l'endroit -- c'est-à-dire, je vous demande la question suivante : est-ce
21 que vous pouvez savoir où se trouvaient les interlocuteurs en analysant la
22 fréquence ?
23 R. Non. Je crois que c'est impossible parce que la radio relais permet à
24 tous les usagers, provenant de toutes les directions, d'obtenir des liens,
25 tout comme des téléphones ordinaires. Donc, il aurait fallu que quelqu'un
26 appelle d'un autre pays pour pouvoir analyser la fréquence. Il n'était pas
27 possible de voir d'où provenait l'appel si la fréquence était captée. La
28 personne -- c'est seulement si la personne se présentait que l'on pouvait
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1 savoir de qui il s'agissait. Si la personne donnait son nom de code, à ce
2 moment-là, on pouvait savoir de quel nœud il s'agit. On pouvait savoir de
3 quelle personne il est question.
4 Q. Merci.
5 M. NICHOLLS : [interprétation] Monsieur le Président, je crois qu'il nous
6 reste 5 minutes avant la pause. Je ne sais pas si l'heure que j'ai est
7 exacte. Je crois que cela a pris plus de temps que prévu. Je vais
8 certainement pouvoir terminer avant la fin de la journée d'aujourd'hui,
9 mais je préférerais prendre une pause maintenant, cinq minutes avant la
10 pause prévue, pour pouvoir me retrouver dans mes documents et voir un peu
11 ce qui se passe dans mon ordinateur.
12 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Très bien, nous allons prendre une
13 pause, selon vos désirs, et nous reprendrons à 17 heures 55.
14 --- L'audience est suspendue à 17 heures 25.
15 --- L'audience est reprise à 18 heures 08.
16 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Monsieur Nicholls, je vous rappelle
17 qu'il nous faut nous interrompre à 19 heures, n'est-ce pas ?
18 Vous pouvez maintenant poursuivre.
19 M. NICHOLLS : [interprétation] Je vous remercie.
20 Maintenant je souhaiterais passer à la conversation interceptée qui se
21 trouve à l'intercalaire 5.
22 L'Huissière pourrait peut-être montrer au témoin le cahier original, son
23 cahier dans lequel il avait consigné les conversations. On pourrait avoir
24 les deux pages du cahier à l'écran, cahier de notes.
25 Je ne sais pas si les deux pages en B/C/S apparaissent à l'écran, sur les
26 écrans de tout le monde. Très bien. Merci.
27 Monsieur, je vous prierais, que vous regardiez la page de droite qui
28 porte le numéro ERN 01077953. Les lignes qui m'intéressent sont celles qui
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1 commencent au numéro 25 -- pardon, 245 950. Donc, je voudrais vous demander
2 si vous reconnaissez votre écriture ?
3 R. Oui, c'est mon écriture. Je le reconnais.
4 Q. Nous pouvons voir à droite que la conversation commence sur la page de
5 droite, au numéro 7 593. L'heure est 13 heures, n'est-ce pas ? Est-ce que
6 c'est exact, l'heure du début de la conversation ?
7 R. C'est exact.
8 Q. Si vous prenez le côté gauche, la page précédente porte le numéro 7
9 592, nous pouvons voir la conversation interceptée dont nous venons de
10 parler il y a quelques instants avec l'heure, 12 heures 40. Donc, c'est 20
11 minutes avant, n'est-ce pas ?
12 R. Oui, c'est exact.
13 Q. Pourriez-vous nous dire si ces deux conversations interceptées que vous
14 avez écoutées, et par la suite, transcrites, et si elles figurent de façon
15 séquentielle, c'est-à-dire est-ce que, dans votre cahier, ils ont été
16 transcrits selon la séquence réelle ?
17 R. Je crois que oui.
18 Q. Est-ce que, hormis ce qui figure dans le cahier -- est-ce que vous
19 pourriez nous dire si vous vous rappelez de ces deux conversations
20 interceptées et si, bien effectivement, elles ont eu lieu aux heures qui
21 ont été inscrites ? Donc, même si vous ne regardiez pas livre, est-ce que
22 vous vous rappelleriez de ces conversations ?
23 R. Oui, tout à fait. Je vais me rappeler de cette conversation jusqu'à la
24 fin de mes jours.
25 Q. Merci.
26 M. NICHOLLS : [interprétation] Je voudrais que l'on passe à la traduction
27 anglaise, ou plutôt je voudrais que l'on présente le document en anglais à
28 l'indication 1 394.
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1 Monsieur le Président, Messieurs, Mesdames les Juges, il s'agit de la
2 traduction du cahier qui figure au tout début de cet intercalaire.
3 Pouvez-vous placer le B/C/S pour le témoin, la version en B/C/S pour
4 le témoin, la version rédigée sur ordinateur ? Je voudrais que l'on procède
5 par mesure de sécurité de la façon suivante, ne pas avoir ceci retransmis à
6 l'extérieur de ce prétoire, mais simplement sur nos moniteurs. Est-ce que
7 c'est possible ?
8 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui, tout à fait.
9 M. NICHOLLS : [interprétation]
10 Q. Monsieur, s'agissant de l'imprimé sur ordinateur, à droite, nous
11 pouvons voir que l'on parle d'une conversation interceptée qui a commencé à
12 12 heures 40. Nous venons de la voir dans votre cahier, et nous voyons
13 également l'autre conversation interceptée qui avait commencé à 13 heures;
14 est-ce que vous voyez ceci ?
15 R. Oui. Je vois, je vois.
16 Q. A l'en-tête, à gauche de la page, nous pouvons lire : "Strictement
17 confidentiel, numéro 03/0208."
18 Est-ce que vous pourriez nous dire de quoi il s'agit ? Qu'est-ce que
19 ces numéros représentent 03/0208, et cetera ? Je vais aussi vous remettre
20 une copie papier si vous n'arrivez à le lire à l'écran.
21 R. Le numéro devrait -- vous avez la chose suivante : 03, c'est le numéro,
22 c'est la conversation, c'est la troisième conversation qui a été
23 interceptée. Le 0208, c'est le 2 août. C'est la date. Qu'est-ce que
24 signifie donc la date ? Cela veut dire que ceci a été enregistré le 0208,
25 le 2 août. En dessous, vous pouvez voir la date, 2 août 1995 donc,
26 0208/1995. C'est normalement comme ceci que le tout était indiqué. C'est
27 comme cela qu'on numérotait les documents.
28 Q. Le 03/0208, est-ce que c'est quelque chose tapé à l'ordinateur avant
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1 que le rapport ne soit envoyé au QG ? Est-ce que la personne qui
2 retranscrivait ceci à l'ordinateur l'indiquait, l'insérait ?
3 R. Oui, tout à fait. Tous les documents avaient le même en-tête, avaient
4 le même numéro pour cette journée-là et la date. Alors, ce qu'on faisait,
5 c'est que pour ce qui est de la journée suivante, nous changions la date et
6 nous changions le numéro de la conversation. Donc, toutes les personnes,
7 nous, qui écoutions les bandes magnétiques, nous écrivions ceci à la main,
8 la personne qui transcrivait depuis le cahier et qui mettait le tout à
9 l'ordinateur changeait la date conformément à la date de la journée en
10 question.
11 Q. D'accord. Très bien. Juste pour être tout à fait clair de par ces deux
12 conversations interceptées, nous pouvons voir que l'azimut est le même,
13 135, et que la fréquence est la même également, 245,950 mégahertz; est-ce
14 que c'est bien cela ?
15 R. Oui, c'est tout à fait exact, et c'est clairement visible. C'est encore
16 une fois RRU-1 avec sa fréquence, son azimut ainsi qu'avec le temps,
17 l'heure à laquelle la conversation a eu lieu et entre parenthèses vous
18 pouvez voir AR-3 000, c'est l'appareil qui a permis d'entendre la
19 fréquence. Donc, c'est l'appareil, ce récepteur qui nous a permis
20 d'entendre la conversation.
21 Q. Merci. Vous avez énuméré les deux participants, les deux interlocuteurs
22 comme étant -- vous les avez identifié comme étant Krstic et Popovic. De
23 quelle façon est-ce que vous avez su leurs identités ?
24 R. L'un et l'autre se sont présentés à l'un l'autre. Donc, c'est
25 incontestable. Ce n'est pas plus difficile -- ce n'est pas très difficile
26 de comprendre. Je n'ai rein à ajouter de plus.
27 Q. Est-ce que vous vous souvenez que nous avons fait passer, enfin, nous
28 avons écouté cette conversation dans mon bureau ? Vous rappelez-vous de
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1 cela ?
2 R. Oui, je me souviens de cela.
3 Q. Je souhaiterais que l'on entende cette conversation interceptée et si
4 c'est possible, cela paraîtra à Sanction, et je voudrais que l'on ait la
5 traduction en langue anglaise sur l'écran, je vous prie. C'est donc la
6 traduction de la teneur de la conversation.
7 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Un instant, Monsieur Nicholls.
8 Monsieur Zivanovic, je vous écoute.
9 M. ZIVANOVIC : [interprétation] Merci, Monsieur le Président. Je
10 souhaiterais seulement que l'on éclaircisse quel enregistrement on parle ?
11 Est-ce qu'il s'agit de l'original, ou est-ce que c'est une copie d'un
12 enregistrement quelconque ou de l'original, ou d'une autre conversation
13 simplement pour savoir de quoi il s'agit exactement ?
14 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui, je vous écoute. Est-ce que vous
15 voulez répondre à cette question ?
16 M. NICHOLLS : [interprétation] C'est une copie de l'original qui a été
17 placée sur le logiciel Sanction. L'original, en fait, se trouve dans notre
18 coffre-fort. Je ne sais pas ce que veut dire par "l'original". Ce n'est pas
19 l'original puisque la conversation a été placée de façon numérique sur
20 ordinateur. Donc, ce n'est pas l'original effectivement. C'est une copie de
21 l'original.
22 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Est-ce que cela vous convient, Maître
23 Zivanovic.
24 M. ZIVANOVIC : [interprétation] Merci, Monsieur le Président. En fait, nous
25 avons reçu l'information selon laquelle les originaux étaient sur une bande
26 magnétique. On nous a informé que ceci ait été enregistré sur d'autres
27 bandes magnétiques et maintenant nous voyons qu'il existe une troisième
28 version de tout ceci. Je croyais qu'il était important de préciser ce
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1 point. Il nous faudrait voir l'original si l'original existe chez le
2 Procureur.
3 M. NICHOLLS : [interprétation] Mon éminent confrère peut écouter ces bandes
4 magnétiques en employant un magnétophone particulier, spécial.
5 [Le conseil de l'Accusation se concerte]
6 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Si nous écoutons l'original ce sera ici
7 dans la salle d'audience. Il n'est pas nécessaire de livrer à un autre
8 exercice.
9 M. NICHOLLS : [interprétation] En fait, c'est exactement la même
10 conversation. Il n'y avait pas de demande pour ceci. Plutôt, il aurait pu
11 nous le demander et nous lui aurons fourni l'original.
12 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Très bien. Poursuivons.
13 Si vous avez une demande à formuler, Maître Zivanovic, vous pouvez le faire
14 et nous verrons s'il est nécessaire d'agir conformément à votre demande.
15 M. NICHOLLS : [interprétation] Si je puis ajouter quelque chose. Les
16 membres de l'équipe de la Défense ont reçu certainement la traduction et
17 c'est impossible de le faire défiler simultanément, alors qu'on écoute la
18 bande audio. Il s'agira de la pièce T000822,
19 B-ET, traduction. Pour être tout à fait précis ou limpide, les autres
20 conversations qui ont été retranscrites à l'ordinateur sont celles que nous
21 avons reçues comme éléments de preuve. Cette traduction-ci a été la
22 traduction faite par le CLSS. La traduction que de la bande magnétique de
23 la conversation enregistrée sur bande magnétique. Voilà. C'est notre
24 transcript.
25 Maintenant je voudrais demander à mon assistante de faire passer la bande
26 sonore.
27 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Un instant, je vous prie, avant de
28 poursuivre.
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1 Maître Zivanovic, je vous écoute.
2 M. ZIVANOVIC : [interprétation] Je voulais simplement m'assurer pourquoi il
3 était impossible d'entendre la traduction simultanée de la bande audio, non
4 pas le texte qui nous a été remis par le service CLSS. Le texte a déjà été
5 traduit. Nous l'avons. Je crois qu'il nous faudrait entendre
6 l'interprétation simultanée de l'enregistrement même.
7 L'INTERPRÈTE : C'est impossible puisque les interprètes n'ont pas ces
8 documents.
9 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Les interprètes viennent nous apprendre
10 qu'il est absolument impossible d'interpréter de ce matériel.
11 M. NICHOLLS : [interprétation] En fait, c'est tout à fait non nécessaire.
12 C'est comme demander à quelqu'un de faire une interprétation improvisée de
13 ce qu'il veut entendre plutôt que de se fier à quelque chose qui a déjà été
14 traduit par des traducteurs qui ont eu la chance et l'occasion de pouvoir
15 l'écouter à plusieurs reprises et rembobiner la bande et de réécouter.
16 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Très bien. Maintenant écoutons la bande
17 audio, si, toutefois, vous avez quelques problèmes que ce soit avec la
18 traduction qui a été faite. Je vous prierais de nous en informe de cette
19 façon et nous verrons si problème il y a; sinon, je crois que c'est une
20 perte de temps qu'il ne faudrait certainement pas perdre plus de temps à
21 discuter de ces questions.
22 M. JOSSE : [interprétation] Je veux certainement pas compliquer les choses.
23 Est-ce que je pourrais demander simplement si les Juges de la Chambre
24 souhaiteraient que les interprètes lisent la traduction que nous avons sous
25 les yeux ? Cela a été fait dans l'affaire que j'occupais précédemment. Je
26 ne sais pas si les Juges de la Chambre souhaitent entendre le B/C/S ou pas.
27 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Ce que j'avais cru entendre que M.
28 Nicholls nous disait c'était que le transcript apparaîtra --
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1 M. NICHOLLS : [interprétation] Non, Monsieur le Président. Je suis vraiment
2 désolé, il est impossible de faire défiler les transcripts simultanément
3 avec la bande audio. Mais nous les avons dans notre paquet, dans notre
4 liasse de documents. Nous avons donc la conversation retranscrite.
5 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui, je comprends, mais nous entendrons
6 deux voix présumément [phon] qui parlent leur langue maternelle, que nous
7 ne comprenons pas, et nous n'aurons pas d'interprétation simultanée car les
8 interprètes nous disent que c'est impossible. Ce que nous pourrions faire
9 c'est de consulter le transcript que nous avons. Ou nous pourrions faire ce
10 que vous avez fait, Maître Josse, c'est-à-dire les interprètes seraient en
11 train de traduire quoi ?
12 M. JOSSE : [interprétation] Simplement de nous donner lecture de ce que
13 nous avons déjà dans notre liasse de document. C'est ce qu'ils ont déjà
14 fait par le passé.
15 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Mais nous pouvons suivre nous-mêmes.
16 M. JOSSE : [interprétation] Je crois que la raison pour laquelle cela a été
17 fait précédemment c'est pour ce que cela figure au compte rendu d'audience.
18 C'était la seule raison.
19 Je ne pourrais simplement pas interrompre la procédure. Je voulais
20 simplement préciser la façon de procéder avant que la procédure ne débute.
21 [La Chambre de première instance se concerte]
22 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je comprends ce que vous voulez dire,
23 Maître Josse, et je crois que mes confrères et moi -- un instant, je vous
24 prie --
25 [La Chambre de première instance se concerte]
26 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je comprends ce que vous me dites mais
27 je voudrais simplement m'assurer de comprendre ce qui va se passer, les
28 interprètes pourraient nous donner lecture en anglais de ce qui se passait.
Page 5065
1 Est-ce que cela sera interprété en B/C/S alors que les accusés et les
2 autres écoutent en B/C/S ?
3 M. NICHOLLS : [interprétation] Pourquoi ne pas faire écouter
4 l'enregistrement audio, la bande magnétique sera défilée, on entendra de ce
5 qui se passe et on verra ensuite ce qui se passe.
6 M. JOSSE : [interprétation] Très bien. Je crois que je suis d'accord avec
7 cette procédure.
8 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Nous entendrons des voix et nous ne
9 comprendrons rien. Je parle pour moi-même. Ensuite, il y a les autres,
10 l'accusé, et les autres, ces personnes qui parlent le B/C/S, les accusés,
11 et cetera, pourront écouter la conversation, je ne voudrais certainement
12 pas que quoi que ce soit présente une interférence avec ce que nous
13 entendons.
14 M. NICHOLLS : [interprétation] Oui, tout à fait, Monsieur le Président.
15 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui. Je suis quelque peu déchiré entre
16 ce que M. Josse a proposé, ce qui semble être raisonnable, et je ne sais
17 pas quelle est l'approche pratique.
18 M. NICHOLLS : [interprétation] C'est une conversation très courte --
19 [La Chambre de première instance se concerte]
20 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Procédons de la façon suivante, nous
21 pourrions écouter l'enregistrement audio et les interprètes pourraient lire
22 ce qu'ils ont comme documents.
23 M. NICHOLLS : [interprétation] Est-ce que nous pourrions peut-être faire
24 écouter l'enregistrement audio à deux reprises pour qu'il n'y est pas
25 d'interférence ?
26 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Ce n'est qu'en langue anglaise, n'est-ce
27 pas, que l'on interprétera.
28 Les accusés pourront suivre l'audio.
Page 5066
1 M. NICHOLLS : [interprétation] Vous voulez dire la qualité de l'audio
2 suivra --
3 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je crois qu'il n'est pas nécessaire de
4 faire défiler cette bande audio à deux reprises. Je ne sais pas qui suivra
5 en langue serbe, les personnes qui suivent en serbe devront se concentrer
6 sur ce canal-là et rien d'autre parce que cela deviendra un peu plus
7 compliqué.
8 M. NICHOLLS : [interprétation] Cela deviendra un peu plus compliqué plutôt
9 impossible même. Même si les interprètes n'ont pas de transcript, je ne
10 crois pas --
11 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Les interprètes pourront lire le
12 transcript et s'il y a des questions de traduction, les interprètes
13 pourront soulever ces questions de traduction plus tard.
14 L'INTERPRÈTE : Les interprètes de la cabine française n'ont pas le document
15 en français et devront procéder à la traduction à vue de document qui est
16 écrit en anglais.
17 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Voilà, nous écouterons la partie audio
18 et nous demanderons aux interprètes de suivre le transcript.
19 L'INTERPRÈTE : Est-ce que l'on pourrait avoir la référence exacte ?
20 M. NICHOLLS : [interprétation] T 0000822 B-ET/traduction. C'est vers la
21 fin. Ce n'est pas le document qui dit traduction provisoire. C'est le
22 document en question.
23 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Est-ce que vous l'avez ? Faisons
24 écouter la partie audio, je vous prie.
25 M. NICHOLLS : [interprétation] Merci.
26 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] La cabine anglaise n'a pas le document
27 non plus, donc, nous allons simplement écouter la partie audio et ce sera
28 tout pour l'instant. Autrement, ce sera beaucoup trop compliqué. Pour ce
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1 qui est du compte rendu d'audience, je crois que nous allons pouvoir
2 trouver une autre solution pour ce problème.
3 Monsieur Nicholls, faites passer la bande audio.
4 Voilà. Rien ne sera lu et nous écouterons la partie audio.
5 L'INTERPRÈTE : Le Président demande si c'est clair.
6 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Le transcript démontrera qu'une bande
7 audio a été écoutée de telle heure à telle heure.
8 M. NICHOLLS : [interprétation] Est-ce que nous pourrions peut-être, je vous
9 prie, faire passer cette bande audio depuis le début.
10 [Diffusion de cassette audio]
11 M. NICHOLLS : [interprétation]
12 Q. Est-ce que vous avez pu entendre ? Est-ce que vous avez pu suivre cette
13 conversation enregistrée ?
14 R. Oui, j'ai pu.
15 Q. Est-ce que c'est la même conversation que celle que vous avez suivie à
16 13 heures, le 2 août 1995 ?
17 R. Oui, entièrement.
18 Q. C'est cela que vous avez transcrit sur le cahier ?
19 R. Oui, c'est exact.
20 Q. Pourrions-nous maintenant faire apparaître à nouveau le texte anglais
21 du rapport et le texte en B/C/S du rapport. C'est en bas de la page, à
22 droite, dans votre langue. Vous voyez que la conversation enregistrée
23 commence par "Oui" ?
24 R. Oui.
25 Q. Krstic et puis --
26 R. Arrêtez, s'il vous plaît, je n'ai rien sur mon écran.
27 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Il a raison parce que -- bon. Vous avez
28 maintenant les deux pages ?
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1 LE TÉMOIN : [interprétation] Oui, je les ai maintenant. Je vous remercie.
2 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Merci.
3 M. NICHOLLS : [interprétation] Merci.
4 Q. Si vous regardez maintenant le bas de la page, à droite, la
5 transcription de la conversation interceptée à 13 heures, qui commence par
6 : "K : Molim," ensuite par "P", et en anglais : "Oui," et ensuite : "Hey,
7 boss", "hey, patron". C'est comme cela que vous avez commencé à transcrire
8 cette conversation; vous voyez cela ?
9 R. Oui, je vois.
10 Q. Maintenant, s'il vous plaît, regardons l'anglais de la transcription de
11 l'enregistrement du côté droit. Encore, il s'agit de notre transcription de
12 l'enregistrement. Il y a un peu plus sur la transcription de la bande. Nous
13 avons;
14 "P : Hey, patron.
15 Y : Un instant, s'il vous plaît.
16 P : Popovic ici.
17 Y : Hey, alors qu'est-ce qui se passe, allez-y.
18 P : Qui est là ? En personne ?
19 Y : On n'entend pas, pas pu entendre.
20 P : J'ai besoin de parler à [imperceptible], oui."
21 Est-ce que vous avez entendu cet échange au commencement de la bande que
22 nous avons écoutée lorsque vous écoutiez ceci dans votre propre langue ?
23 R. Oui, nous avons entendu cela il y a un moment sur l'enregistrement, et
24 je peux l'expliquer.
25 Q. Bien. Alors, la question que je vous pose est : cette partie de
26 l'enregistrement, pourquoi ne l'avez-vous pas transcrit sur le cahier et
27 dans votre rapport, cette petite partie où P dit : "Popovic ici," ou "Ici,
28 Popovic" ?
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1 R. Je n'ai pas considéré que cette partie était nécessaire parce que cela
2 avait trait à la conversation entre M. Popovic et l'opérateur de service
3 qui avait simplement besoin de lui passer la ligne à son chef. Quand il a
4 demandé : "Est-ce qu'Uran est là ?" et non pas Zoran, c'était le nom code
5 de son patron. Je n'ai pas estimé que ceci était important parce que
6 c'était une façon tout simplement de pouvoir établir le contact entre les
7 opérateurs dans le système de relais radio. Je ne pense pas qu'il était
8 utile de consacrer une attention particulière à cela. Toutefois,
9 maintenant, en écoutant cet enregistrement, on peut entendre cette partie
10 de la conversation que nous voyons maintenant dans la version anglaise.
11 M. NICHOLLS : [interprétation] Je n'ai pas d'autres questions à poser pour
12 le moment, merci.
13 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je vous remercie, Monsieur Nicholls.
14 Qui va commencer --
15 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Non, une question administrative
16 d'abord, Monsieur Nicholls. En ce qui concerne le numéro 65 -- en ce qui
17 concerne l'article 65 ter, l'index dit que c'est le numéro 1395 de la liste
18 65 ter. Mais, en fait, j'ai trouvé que vous aviez des "A" ou des "B" à la
19 fin, les numéros, et donc, c'était difficile, même impossible pour moi de
20 retrouver le document avec ce numéro. Est-ce que vous pourriez, s'il vous
21 plaît, clarifier les choses en ce qui concerne ces numéros en général. Est-
22 ce qu'il faut mettre un "A", un "B" ?
23 M. NICHOLLS : [interprétation] Peut-être que mon collègue pourra m'aider à
24 ce sujet. La conversation interceptée porte un numéro 1935. Ensuite, parce
25 que nous avons des parties imprimées, des parties audio, des parties des
26 cahiers manuscrits et les traductions, tous ceux-ci ont des sous cotes ou
27 des numéros qui dépendent du premier numéro. Donc, l'annexe que nous
28 pouvons fournir, de façon à donner un meilleur index qui dit ce qui est
Page 5070
1 quoi, par exemple, 1395 c'est la traduction du cahier manuscrit. 1395 D
2 devrait, à ce moment-là, permettre de faire venir à l'écran ou sur le
3 prétoire électronique, le cahier, et ensuite, la traduction qui y est
4 reliée. 1395 B, c'est l'imprimé et la traduction qui devrait y être
5 adjointe.
6 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Ceci suffit. Je vous remercie.
7 M. NICHOLLS : [interprétation] Bien. Je vous remercie. Tous les autres ont
8 d'autres numéros.
9 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je vous remercie, Monsieur le Juge
10 Kwon. Egalement, merci, Monsieur Nicholls. Je comprends que Me Zivanovic,
11 pour le colonel Popovic va commencer. Oui, Maître Zivanovic.
12 Contre-interrogatoire par M. Zivanovic :
13 Q. [interprétation] Bonjour, Témoin.
14 R. Bonjour.
15 Q. Pourriez-vous me dire, dans cette installation du sud dont nous ne
16 mentionnerons pas le nom, comme convenu, en plus de la section dont vous
17 étiez le chef, y avait-il une autre section où vous y étiez présent ?
18 R. Oui. Il y avait l'escouade de -- j'avais des communications de trois ou
19 quatre hommes. Comme je l'ai déjà dit, ils s'occupaient de leurs propres
20 activités en ce qui concerne les communications.
21 Q. Je vous remercie. Dites-moi : est-ce que votre unité avait des liens
22 fonctionnels avec cette unité des communications ? En d'autres termes, est-
23 ce que votre travail était lié à cette unité de communication ?
24 R. Non, elle n'était pas reliée à cette unité en aucune manière. C'était
25 une unité distincte du corps. Ils avaient leurs propres tâches, leurs
26 propres activités. On ne s'en occupait pas, pas plus qu'eux-mêmes ne
27 s'occupaient de nos activités.
28 Q. Je vous remercie. En plus de surveiller les communications ennemies,
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1 est-ce que vous étiez engagé dans d'autres activités qui étaient liées à la
2 guerre électronique, les contre-mesures électroniques ?
3 R. A partir de l'installation où j'étais le chef, nous interceptions
4 seulement des conversations que nous pouvions capter par ces appareils de
5 radio relais. A un certain moment, il y avait d'autres fréquences également
6 qu'on surveillait.
7 Q. Est-ce que votre unité s'occupait de crypter les données qui étaient
8 transmises ? J'attends la traduction.
9 R. Notre unité ne faisait pas de cryptage. C'était fait par le logiciel de
10 l'ordinateur, de sorte que nous n'avions pas besoin de personnel pour
11 crypter ou pour coder. Mais une fois que le texte avait été dactylographié,
12 le texte que nous avions transcrit de la bande, à ce moment-là,
13 l'ordinateur lui-même procédait à ses propres hiéroglyphes, et ceci allait
14 dans l'ordinateur qui était relié, qui avait le même logiciel, et donc
15 l'autre logiciel pouvait, dans son ordinateur, remettre le texte dans sa
16 forme d'origine, de la façon dont il avait été envoyé.
17 Q. Est-ce que ce veut dire qu'en saisissant automatiquement un texte dans
18 votre ordinateur, il était automatiquement codé ou crypté ?
19 R. Oui, littéralement. Mais en principe, le texte devait d'abord être
20 dactylographié et puis ensuite on mettait le logiciel en route pour la
21 protection de l'ordinateur. Donc, cela n'était pas fait automatiquement au
22 fur et à mesure qu'on dactylographiait sur l'ordinateur. Mais, une fois que
23 cela avait été dactylographié, on donnait les instructions à l'ordinateur
24 de crypter, et à ce moment-là, par des paquets, ceci était transmis sous
25 forme de petits paquets à l'autre ordinateur.
26 Q. Est-ce que ceci veut dire que chaque membre de la section pouvait faire
27 ceci, entrer le texte dans l'ordinateur et donner des instructions pour que
28 le texte soit crypté et transmis à une autre unité ?
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1 R. En principe. Le lien entre le corps était établi par un opérateur en
2 fait. Nous dactylographions notre texte sur l'ordinateur sous la forme dont
3 on l'avait transcrit. Mais le reste était fait par un opérateur qui était
4 spécialisé en cela, qui avait une spécialisation, qui était équipé pour
5 cela.
6 Q. Lorsque vous dites le fait de traiter le message, vous voulez dire
7 envoyer le texte crypté à une unité supérieure ?
8 R. Lorsque je dis que l'on traitait le message, cela voulait dire qu'on
9 donnait des instructions à l'ordinateur pour qu'il crypte le message et
10 ensuite il l'envoie. C'est cela que je voulais dire.
11 Q. Est-ce que dans votre travail, il y avait du brouillage des
12 communications ennemies ?
13 R. Si je parle uniquement de ma section, pendant -- cette une période --
14 on a fait des tentatives de brouillage, mais nous n'avions pas le matériel
15 nécessaire, de sorte que nous en avons fait très peu. Parce que le
16 brouillage de telles informations, des informations de ce genre, notamment
17 pour ce type de lien, je ne crois pas que ce soit logique, que cela ait
18 sens, et si nous avons essayé quelquefois de faire du brouillage, c'était
19 d'habitude uniquement pour essayer -- pour faire des essais concernant les
20 communications civiles. Parce que ces relais radio -- ces engins, ces
21 appareils, avaient des canaux pour le transfert des communications civiles,
22 de sorte que les civils pouvaient aussi entrer en communication avec leurs
23 parents ou leurs amis. Donc, tout au moins dans mon unité, dans mon
24 escouade, on ne s'occupait pas de brouiller ce type de communication.
25 Q. Est-ce que ceci veut dire que vous aviez brouillé les communications
26 civiles ou d'autres communications ?
27 R. Ceci se faisait à titre expérimental seulement. Mais à mon avis,
28 c'était négligeable. C'était juste des essais. Parce que pour pouvoir faire
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1 du brouillage, il fallait qu'on ait des appareils radio plus puissants.
2 Parce qu'il n'est pas possible de pénétrer des lignes téléphoniques. Il
3 faut brouiller avec des signaux qui auraient été faits par les appareils,
4 et nous n'avions pas ce type d'appareils.
5 Q. Pourriez-vous, s'il vous plaît, jeter un coup d'œil à la pièce 1D 75 de
6 la Défense. Nous avons seulement la version en B/C/S. Nous avons demandé
7 que tous ces documents soient traduits, et nous attendons à ce que cela
8 soit fait sous peu afin que nous puissions les avoir en anglais.
9 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui, Monsieur Nicholls ?
10 M. NICHOLLS : [interprétation] Il faudrait peut-être que ceci ne soit pas
11 transmis à l'extérieur de la salle d'audience.
12 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Pourquoi ?
13 M. NICHOLLS : [interprétation] Cela dépend de savoir comment les questions
14 vont se poursuivre.
15 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui, bon. Alors, écoutez, pas de
16 diffusion de l'image de ce document; d'accord. Alors, poursuivez, mais
17 évitez, s'il vous plaît, de mentionner l'endroit où se trouvait la station.
18 M. ZIVANOVIC : [interprétation]
19 Q. Vous voyez là, en bas de l'écran, il y a un paragraphe qui dit : "Nous
20 brouillons parce que sur ce canal, leur téléscripteur est en train de
21 fonctionner." C'est en bas là, maintenant, au milieu, oui.
22 R. Oui, je vois.
23 Q. Il est dit là : "Nous sommes en train de brouiller parce que leur
24 téléscripteur fonctionne sur ce canal. Précédemment nous brouillons le
25 téléscripteur sur RRU-1, 264 975 fréquences, et fréquences 252 375 avec
26 succès. Nous supposons qu'ils ont dû passer de RRU-1 à RRUP-12."
27 Je présente mes excuses aux interprètes.
28 R. C'est quelque chose que je ne sais pas, là. Je ne connais pas cela. Il
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1 y a quelque chose que je peux expliquer ces choses. Si nous suivons ce
2 rapport il y a là une fréquence entre 30 et 70 mégahertz que mon service
3 n'a jamais surveillé nous brouiller. On n'a jamais suivi ou mis brouiller
4 qui que ce soit sur ces fréquences. Ce travail a probablement été fait par
5 le service des communications radio, et comme je l'ai déjà dit, je ne sais
6 vraiment pas ce qu'ils faisaient, et s'ils l'ont fait d'après ce texte, ce
7 brouillage c'est quelque chose que je ne sais vraiment pas. Mon unité, en
8 tous les cas, ne s'est pas engagée en ce sens. Elle n'a pas cela. Je peux
9 dire avec toute ma responsabilité que cela peut être cet autre service, si
10 vous voulez parler en tous les cas de mon installation.
11 Q. J'ai de nombreux autres documents à partir desquels on peut voir qu'à
12 partir de cet endroit de tel brouillage était effectué. Ce qui
13 m'intéresserait c'est d'apprendre si vous avez des indications, ou si
14 quelqu'un vous a dit -- par exemple, de cette unité qui était à côté de la
15 vôtre tout près de vous, dans le voisinage immédiat, était en train de
16 brouiller les communications. Est-il possible que ceci se soit produit sans
17 que vous le sachiez ?
18 R. Tout ce que je peux dire c'est que --
19 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Arrêtez.
20 Oui, Monsieur Nicholls,
21 M. NICHOLLS : [interprétation] Je suis désolé d'interrompre aussitôt, mais
22 il a répondu à cela. Il a dit : "Qu'il ne savait pas ce qu'il faisait et
23 qu'il regardait simplement." Il s'agit de spéculation parce qu'il ne savait
24 pas ce qu'il faisait dans l'autre unité.
25 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je crois que M. Nicholls a raison parce
26 que fondamentalement, bien qu'il y ait ces extraits que vous pouvez lui
27 montrer, des différents documents que vous avez en votre possession. Je
28 pense que pour la réponse vous l'avez déjà et qu'il ne va pas modifier sa
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1 réponse.
2 M. ZIVANOVIC : [interprétation] Je vous remercie. Je vais passer à un autre
3 sujet.
4 Q. J'ai trouvé un autre document qui dit. Je peux vous le montrer. C'est
5 peut-être pas nécessaire. Il y avait certaines zones que votre unité
6 surveillait. Il y avait quatre zones d'après ce que j'ai vu. Vous rappelez-
7 vous cela ?
8 R. Je peux seulement dire que non, seulement je ne me rappelle pas --
9 M. NICHOLLS : [interprétation] Est-ce que le conseil pourrait simplement me
10 dire de quel document il parle sur sa liste ?
11 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui, vous avez raison. Quel est le
12 document auquel vous dites au témoin de se référer, ou auquel vous vous
13 référez en tous les cas ?
14 M. ZIVANOVIC : [interprétation] Il s'agit de 1D79.
15 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui. Dans l'intervalle, je pense que le
16 témoin a dit qu'il n'était pas en mesure de répondre à cette question. Est-
17 ce que vous voulez qu'on jette un coup d'œil à ce document, ou est-ce que
18 vous pensez que vous pouvez poursuivre et répondre à cette question sans
19 nécessité de se référer au document ?
20 LE TÉMOIN : [interprétation] Je peux en tous les -- en ce qui concerne les
21 zones seulement dire qu'avec -- en ce qui concerne toute transcription
22 imprimée ayant une en-tête la zone est indiquée. Ces zones existaient bien.
23 Je ne peux pas maintenant et je ne savais pas à l'époque quelles étaient
24 quelles zones. Cela c'était au commandement de le savoir. Lorsque nous
25 recevions un ordre, il disait "Telle ou telle zone, telle ou telle
26 fréquence," et on était censé à ce moment-là surveiller selon l'azimut et
27 la direction donnée.
28 M. ZIVANOVIC : [interprétation]
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1 Q. Vous nous avez dit que votre unité au maximum comptait neuf personnes.
2 Si je vous ai bien compris, vous travaillez par tour de garde, donc la
3 moitié de l'unité se rendait à cette installation dans le sud, pour
4 l'appeler ainsi, tandis que l'autre moitié de l'équipe restait là où ils
5 étaient; c'est bien cela ?
6 R. Peut-être que nous ne sommes pas compris l'un l'autre. Mon unité, celle
7 que je commandais, comportait deux escouades avec un maximum de huit à neuf
8 hommes dans chacune. D'habitude nous étions neuf, donc ces neuf étaient
9 toujours présents pour un tour. Puis dix ou 15 jours plus tard, l'autre
10 escouade, l'autre équipe viendrait avec neuf hommes, alors c'est ainsi que
11 nous travaillons. De sorte que nous étions toujours assez nombreux pour
12 couvrir quatre quarts en quelque sorte de deux hommes chacun. Parfois,
13 lorsque c'était nécessaire, lorsqu'il y avait des opérations de combat,
14 nous n'avions plus d'heures de travail définies, nous étions de service
15 tout le temps.
16 Q. Vous saviez qu'il y avait une unité dans le nord. Je ne veux pas
17 mentionner le nom.
18 R. Oui, oui. Je sais.
19 Q. Est-ce qu'ils étaient plus nombreux que la vôtre ou non ?
20 R. Je ne sais pas exactement mais je pense que oui, mais j'en suis pas
21 sûr.
22 Q. Combien de temps durait un tour ?
23 R. D'habitude cela durait six heures. D'habitude.
24 Q. On parle des tours pendant le jour. Je parle des tours où on allait à
25 cette installation on y restait.
26 R. Ah, je vois. Nous restions là pendant dix jours en hiver, ou quand il
27 était difficile de se déplacer à pied, comme il fallait que nous le
28 fassions, et à ce moment-là ce tour de garde durait 15 jours. Nous avions
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1 un changement de tour de garde tous les 15 jours.
2 Q. Pourriez-vous me dire, pour résumer ? En répondant à une question posée
3 par l'Accusation, vous avez décrit le matériel que vous aviez, que vous
4 aviez reçu, vous aviez des récepteurs, des enregistreurs, des
5 magnétophones. Vous nous avez montré des photographies. Nous avons vu tout
6 ce matériel, y compris l'ordinateur qui était très important pour vous.
7 Dites-moi, dans quel état était ce matériel, ces appareils ? Dans quel état
8 étaient-ils ?
9 R. La plus grande partie du matériel au moment où nous travaillions était
10 neuf. Les récepteurs, R-100 dont j'ai parlé, AOR-3000 qui a été mentionné
11 tout à l'heure, tout cela c'étaient des appareils qui étaient neufs, et
12 vraiment je ne sais pas comment -- par quelle voie ils nous parvenaient, et
13 arrivaient jusqu'à nos unités. Je ne sais pas. Peut-être de l'étranger
14 probablement. Je ne sais pas. Une partie du matériel, au début de 1992, une
15 plus grande partie du matériel, appartenait à des clubs radio, de mon club
16 radio. Nous utilisions tout le matériel que nous avions pour ce but.
17 Q. Pourriez-vous me dire quels étaient les appareils qui étaient neufs ?
18 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Allez-y, répondez à cette question, et
19 ensuite nous allons en terminer pour aujourd'hui.
20 LE TÉMOIN : [interprétation] Je viens de mentionner le récepteur radio ICOM
21 R-100. Puis le récepteur radio AOR-3000, était également neuf. Le récepteur
22 -- l'émetteur récepteur à ondes courtes, Kenwood, était également neuf. Les
23 magnétophones n'étaient pas neufs parce qu'ils avaient été récupérés auprès
24 de différents sociétés parce qu'ils étaient utilisés pour enregistrés des
25 réunions de conseils de travailleurs, et les bandes étaient de là-bas
26 également, et il y avait également -- mais les autres appareils, ondes
27 courtes étaient neufs. Il y en a un qui est mentionné dans une
28 transcription, ICOM 3R-71. Il y avait également un récepteur à ondes
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1 courtes, donc, tout le matériel était neuf à l'exception des magnétophones.
2 Une partie des antennes nous les avons trouvées lorsque nous sommes
3 arrivés. Certaines nous avons utilisées -- nous les avons fabriquées nous-
4 mêmes. Les convertisseurs que nous utilisions pour réduire les fréquences
5 nous avons installés nous-mêmes. J'en ai fait moi-même quelques-uns pour
6 pouvoir faire mon travail de surveillance.
7 M. ZIVANOVIC : [interprétation]
8 Q. Juste une question. L'ordinateur ?
9 R. L'ordinateur nous tous nous avions des ordinateurs chez nous avant la
10 guerre ne commence.
11 Q. Ma question était, l'ordinateur était-il neuf ?
12 R. Bien, cela je ne le sais pas. Vraiment je ne le sais pas.
13 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Bien. Je vous remercie, Maître
14 Zivanovic.
15 Je vous remercie, Témoin.
16 Nous nous réunirons demain dans l'après-midi à 14 heures 15. Merci.
17 Dans l'intervalle, Monsieur le Témoin, vous ne devez communiquer avec
18 personne -- ne laissez personne communiquer avec vous sur les questions sur
19 lesquelles vous êtes en train de faire votre déposition. Je vous remercie.
20 LE TÉMOIN : [interprétation] Je vous en prie.
21 [Le témoin se retire]
22 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] L'audience est levée.
23 --- L'audience est levée à 19 heures 02 et reprendra le mercredi 6 décembre
24 2006, à 14 heures 15.
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