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1 Le vendredi 15 juin 2007
2 [Audience publique]
3 [Les accusés sont introduits dans le prétoire]
4 [Les accusés Popovic et Beara ne sont pas présents]
5 [Le témoin est introduit dans le prétoire]
6 --- L'audience est ouverte à 9 heures 11.
7 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Bonjour, Madame la Greffière. Pourriez-
8 vous, s'il vous plaît, citer l'affaire ?
9 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Bonjour, Madame, Messieurs les Juges.
10 Ceci est l'affaire IT-05-88-T, l'Accusation contre Vujadin Popovic et
11 consorts.
12 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Merci. Donc, pour le compte rendu, je
13 tiens à faire remarquer que les accusés Popovic et Beara sont toujours
14 absents. Ils sont malades. Nous allons avoir la dérogation dans la journée.
15 Puis-je avoir une confirmation de cela, s'il vous plaît, ainsi que la
16 dérogation -- et j'aimerais avoir une dérogation officielle de vous,
17 Monsieur Zivanovic, ainsi que de vous, Monsieur Meek.
18 M. ZIVANOVIC : [interprétation] Pas de problème.
19 M. MEEK : [interprétation] Nous n'avons pas de problème non plus.
20 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Donc, je tiens à dire c'est que je
21 remarque l'absence de M. Krgovic, de Mme Condon et de
22 M. Ostojic. Y a-t-il d'autres personnes manquantes ? Non, je ne vois --
23 sont là.
24 Pour l'Accusation, nous avons M. McCloskey, M. Vanderpuye.
25 Nous sommes donc -- nous siégeons donc en application de l'article 15 bis
26 car le Juge Stole ne peut pas être des nôtres.
27 Donc, maintenant, visiblement nous avons quelques soucis à propos de la
28 pratique utilisée récemment pour certains témoins. Parfois l'interrogatoire
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1 de certains témoins à la fois, de la part de la Défense et de l'Accusation,
2 était beaucoup plus long que prévu. Donc, bien sûr, nous savons que vous
3 pouvez dépasser mais il y a quand même des limites. Donc, j'ai bien compris
4 qu'il y a des limites qui sont [imperceptible] pour tout le monde,
5 d'ailleurs, M. McCloskey lui-même m'en a parlé hier, mais parfois nous
6 avons des témoins qui restent une semaine entière avant de pouvoir venir à
7 la barre pour témoigner. Donc, je crois qu'il convient quand même de
8 rappeler, à la fois, à l'Accusation et à la Défense, qu'il faut absolument
9 qu'ils se restreignent -- qu'ils se disciplinent eux-mêmes, sans avoir à ce
10 que nous les rappelions à l'ordre. Donc, n'essayez pas de forcer et
11 d'essayer de passer en force parce que, dans ce cas-là, nous
12 interviendrons.
13 Donc, pour ce qui est du témoin, nous avons leur pensé et nous vous
14 demandons donc maintenant de faire de votre mieux pour que l'on termine
15 l'interrogatoire -- le contre-interrogatoire de ce témoin aujourd'hui.
16 Monsieur Haynes.
17 LE TÉMOIN: MIODRAG DRAGUTINOVIC [Reprise]
18 [Le témoin répond par l'interprète]
19 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Tout d'abord, je tiens à dire bonjour
20 au témoin. Bonjour, Monsieur Dragutinovic.
21 LE TÉMOIN : [interprétation] Bonjour.
22 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Nous allons poursuivre votre
23 interrogatoire et votre déposition, donc, c'est M. Haynes qui va reprendre.
24 Monsieur Haynes, vous avez la parole.
25 M. HAYNES : [interprétation]
26 Contre-interrogatoire par M. Haynes : [Suite]
27 Q. [interprétation] Bonjour, Monsieur Dragutinovic.
28 R. Bonjour.
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1 Q. Lors de l'interrogatoire principal, vous avez parlé de la formation du
2 Groupe tactique 1. Je vais vous poser quelques questions à ce propos. Donc,
3 la formation de cette unité -- de ce groupe était principalement sur la
4 responsabilité de votre commandant, Vinko Pandurevic, n'est-ce pas ?
5 R. Oui.
6 Q. Après avoir reçu la mission de créer ce Groupe tactique 1, il a dû
7 exiger que Dragan Obrenovic revienne pour commander la brigade. En effet
8 Dragan Obrenovic était en permission maladie depuis juin, n'est-ce pas ?
9 R. Oui.
10 Q. J'aurais très bien compris que vous ne puissiez pas répondre à ma
11 question, mais j'aimerais savoir quand même si vous vous souvenez de la
12 date à laquelle Dragan Obrenovic est revenu dans la brigade ?
13 R. Non, je ne me souviens pas de la date exacte.
14 Q. Pour ce qui est du Groupe tactique 1, c'est vous qui leur avez donné
15 l'ordre de marche, n'est-ce pas ?
16 R. Oui, tout à fait. J'ai rédigé cet ordre et c'est sur la base de cet
17 ordre que la marche a commencé.
18 Q. Je vais étudier cela, s'il vous plaît, avec vous et je vais vous
19 présenter certains documents pour rafraîchir votre mémoire. Je vais
20 principalement parler de la composition du Groupe tactique 1.
21 M. HAYNES : [interprétation] Pourrions-nous, s'il vous plaît, afficher à
22 l'écran la pièce P106, à la page 48 ? En fait, je n'ai pas besoin de page -
23 - d'affichage de page. Il suffit d'afficher le document P106.
24 Q. Je demanderais au témoin de se concentrer sur le point 2.
25 Pouvez-vous, je vous prie, vous pencher sur ce paragraphe et en prendre
26 lecture, Monsieur Dragutinovic, et ensuite, je vous demanderais de me
27 confirmer si la contribution de cette Brigade de Zvornik au Groupe tactique
28 numéro 1 a eu des effectifs correspondant à une Brigade d'Infanterie
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1 légère, cela aurait été une Brigade d'Infanterie renforcée ?
2 R. Au paragraphe 2(A), la Brigade de Zvornik doit établir une unité --
3 effectif d'un Bataillon léger. C'est ce que nous avons fait.
4 Q. Pour ce qui est maintenant du nombre d'hommes exact dans cette unité,
5 je vais vous montrer un autre document, le P384, à la page 48, s'il vous
6 plaît.
7 Si vous lisez cette page du carnet de guerre, vous voyez que le 4 juillet,
8 407 hommes avaient quitté la caserne Standard.
9 Pouvons-nous, s'il vous plaît, passer en bas de la page pour obtenir
10 un passage, le passage qui nous intéresse ?
11 R. Oui. C'est bel et bien tiré du carnet de guerre. Il est bien
12 écrit 407 hommes. Mais le chiffre que je connais est de 394, la différence
13 est faible. Mais nous avions créé enfin formé une unité de 394 hommes, la
14 différence est très faible avec le chiffre qui est sur le carnet de guerre.
15 Q. Merci, Monsieur Dragutinovic. Ça c'est très utile.
16 On arrive quand même pas à un effectif d'une Brigade d'infanterie légère,
17 n'est-ce pas ?
18 R. Oui, enfin, d'un Bataillon d'Infanterie légère, pas Brigade
19 d'Infanterie légère.
20 Q. Oui, oui, je me suis trompé. Mais, enfin, donc 394 hommes c'est très
21 peu pour un Bataillon d'Infanterie légère ?
22 R. En effet.
23 Q. Donc, ce qui fait que la suggestion que la Brigade de Zvornik pourrait
24 contribuer à l'équivalent de deux bataillons au Groupe tactique 1 est tout
25 à fait incorrecte, n'est-ce pas ?
26 R. Oui. Ce n'est pas possible.
27 Q. Passons à une autre Unité de la Brigade de Zvornik, c'est-à-dire le
28 Détachement Podrinje, vous avez -- dont vous nous avez parlé dans votre
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1 déposition il y a quelques jours, vous nous avez parlé comme étant un
2 bataillon manouvrant; c'est bien cela ?
3 R. Oui.
4 Q. Avec l'aide -- en utilisant d'autres dossiers de brigade, j'aimerais
5 que vous nous aidiez à confirmer la taille -- les effectifs de cette
6 brigade.
7 M. HAYNES : [interprétation] Pourrions-nous afficher la pièce P382 ? Je
8 pense que nous devons passer à la deuxième page de ce document.
9 Q. Donc, regardez la quatrième ligne à partir du haut. On voit les
10 chiffres pour juillet 1995 de ce bataillon manoeuvrant de la Brigade de
11 Zvornik, n'est-ce pas ?
12 R. Oui, tout à fait. Vous avez l'effectif de ce bataillon manoeuvrant 360
13 personnes et quelque. C'est tous les hommes qui étaient dans le bataillon
14 manoeuvrant pas uniquement, bien sûr, le composant de combattants. Il y a
15 aussi les effectifs de logistique et des autres effectifs qui ne sont pas
16 impliqués dans les combats. Le Groupe tactique comprenait bien sûr aussi
17 l'élément combattant.
18 Q. Donc, ce nombre comprendrait même les soldats en permission, les
19 soldats en maladie, et cetera, ou ceux qui étaient blessés ?
20 R. Oui, b. Il s'agit de l'effectif total du bataillon manoeuvrant, il y a
21 tout le monde, ceux qui étaient en permission, ceux qui étaient malades,
22 ceux qui étaient blessés. On ne les rayait pas des listes. Ils restent sur
23 les lites.
24 Q. Passons à autre chose -- passons aux opérations de cette unité pour ce
25 qui est de juin et juillet 1995. Les bataillons manoeuvrants ou le
26 Détachement Podrinje - ou Les Loups de Drina, comme on les appelait de
27 temps en temps - ont été déployés dans la région de la Brigade Sarajevo-
28 Romanija en juillet 1995, n'est-ce
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1 pas ?
2 R. Oui. Une partie du détachement était du côté du théâtre de Sarajevo. Il
3 n'y avait pas tout le détachement qui faisait partie du Groupe tactique 1.
4 Q. Très bien. Pourriez-vous nous dire à peu près combien de personnes
5 étaient -- avaient été envoyées du côté de Sarajevo donc dans la zone de la
6 Brigade Sarajevo-Romanija ? Et pour ce faire, peut-être pourrions-nous nous
7 aider de la pièce P378, à la page 70 ? Si vous regardez donc la ligne
8 correspondant à 14 heures du 16 juin 1995, vous verrez qu'il est écrit que
9 85 hommes et huit véhicules du bataillon manoeuvrant sont partis pour la --
10 en direction de la zone du Sarajevo-Romanija Corps, n'est-ce pas, enfin de
11 la Brigade Sarajevo-Romanija plutôt, n'est-ce pas ?
12 R. Oui, je le vois.
13 Q. L'un des commandants de cette unité s'appelait Pepic ?
14 R. Oui, c'était le commandant de cette compagnie qui avait été déployé sur
15 la zone du Sarajevo.
16 M. HAYNES : [interprétation] Maintenant, revenons à la pièce P377, page
17 101. Nous allons voir un peu ce qui lui est arrivé. Nous recherchons la
18 ligne qui correspond à 14 heures 05, donc, il faudrait passer un peu, il
19 faudrait descendre sur l'écran.
20 Q. Je crois que l'on voie dans le carnet de bord de l'officier en service
21 que le commandant Pepic, donc, le commandant de cette brigade a été blessé
22 dans la région de Trnovo aux environs du
23 6 juillet, n'est-ce pas ?
24 R. Oui.
25 Q. Très bien. Donc, 394 hommes ont été donnés par la Brigade de Zvornik au
26 Groupe Tactique 1, ce qui laissait encore, ce qui laissait un assez grand
27 nombre de personnes et d'équipements pour la zone de défense de la brigade
28 ?
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1 R. Oui, bien sûr. Ce Groupe tactique 1 ne comprenait qu'une unité de la
2 taille d'un Bataillon d'Infanterie légère, donc, c'était une partie réduite
3 de la Brigade de Zvornik.
4 Q. Très bien.
5 M. HAYNES : [interprétation] Passons maintenant aux mouvements de ce Groupe
6 tactique 1, entre le 4 juillet et le 10 juillet, et dans ce but, j'aimerais
7 que l'on affiche la pièce 7D64.
8 Q. Une fois affichée, nous allons faire en sorte que vous puissiez
9 l'annoter. Il s'agit d'une carte et malheureusement elles sont assez
10 longues à afficher, donc, il va nous falloir peut-être attendre un petit
11 moment.
12 Pourrions-nous descendre vers le sud. Voilà.
13 Donc, le premier jour de mars, il est noté : a quitté la caserne
14 Standard, alors est-ce qu'elle s'est déplacée en unité ce jour-là ? Est-ce
15 que ce jour-là est-elle allée en entier cette
16 unité ?
17 R. La marche a été subdivisée en deux segments. Dans un premier segment,
18 il y a eu une Compagnie de Blindés mécanisés sur Zvornik, Bratunac,
19 Bjelovac, Sase, Pribicevac et, un peu plus tard dans l'après-midi, une
20 deuxième partie de ce Groupe tactique, Zvornik Bratunac, Bjelovac, Skelani,
21 Zeleni Jadar.
22 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Monsieur Dragutinovic, pouvez-vous
23 répéter la dernière partie de votre réponse ? Vous avez dit que : "Vous
24 aviez subdivisé votre marche en deux segments. Vous avez dit qu'une
25 Compagnie mécanisée est allée sur l'axe Bjelovac --
26 LE TÉMOIN : [interprétation] Zvornik, Bjelovac, Sase, Pribicevac.
27 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Et le deuxième segment ?
28 LE TÉMOIN : [interprétation] La partie d'infanterie est allée sur l'axe
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1 Zvornik, Bratunac, Bjelovac, Skelani et Zeleni Jadar.
2 M. HAYNES : [interprétation]
3 Q. Je vais demander à ce que l'on vous fournisse des stylos pour que vous
4 puissiez apposer les annotations sur la carte pour ce qui est des axes de
5 déplacements de ces unités. Nous savons que vous êtes parti de Zvornik et
6 ça vous n'allez pas pouvoir nous le montrer parce qu'on ne le voit pas sur
7 la carte parce que c'est trop au nord sur la carte mais j'aimerais que nous
8 partions de Bratunac. D'abord, l'Unité mécanisée, et ensuite, cette Unité
9 d'Infanterie, et peut-être pourriez-vous l'annoter moyennant l'utilisation
10 de deux couleurs différentes D'abord, indiquez sur la carte le cheminement
11 suivi par cette Unité mécanisée ?
12 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Peut-être pourrions-nous même agrandir
13 la carte afin qu'il puisse le faire mieux que cela ?
14 M. HAYNES : [interprétation] Tout à fait. Essayons de zoomer -- d'agrandir,
15 et cela nous permettra de voir les parties pertinentes sur la carte. Est-ce
16 que vous pouvez le remonter ? Voilà. Je vois que ça ira bon. Bien merci.
17 LE TÉMOIN : [interprétation] Alors cet axe de déplacement de l'Unité
18 mécanisée entre Bratunac, Bjelovac, Sase, Pribicevac.
19 Q. Mais avant que vous ne passiez à cette Brigade d'Infanterie, veuillez
20 nous indiquer si cette Unité blindée mécanisée est arrivée jusqu'à
21 Pribicevac, le premier jour de sa marche, ou est-ce qu'elle a eu plus
22 besoin de plus qu'une journée ?
23 R. Elle est arrivée le même jour, dans l'après-midi.
24 Q. Merci. Peut-être en bleu pourrions-nous vous demander de noter le
25 déplacement de ces Unités d'Infanterie.
26 R. [Le témoin s'exécute]
27 Il faut déplacer la carte encore un peu vers la droite afin que je
28 puisse retrouver Skelani. C'est sur cette partie que l'on ne voie pas.
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1 Q. Il vous faudra effacer tous les marquages, toutes les annotations
2 faites jusqu'à présent parce qu'une fois que vous avez déjà mis quelque
3 chose, on ne peut plus la déplacer.
4 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Peut-être pourrions-nous laisser de
5 côté cette carte ? Oublions tout cela. Veuillez nous montrer une fois de
6 plus la même carte avec la même façon d'agrandir la carte, mais en
7 déplaçant la carte un peu plus à droite afin que le témoin puisse refaire
8 ses annotations.
9 LE TÉMOIN : [interprétation] Peut-être pourriez-vous la zoomer en sens
10 inverse comme cela on pourra mettre toutes les annotations -- la diminuer ?
11 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Veuillez le relever un peu.
12 M. HAYNES : [interprétation] Juste un peu. Voilà. Parfait.
13 LE TÉMOIN : [interprétation] Est-ce que je peux procéder aux annotations ?
14 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui, allez-y. Merci, Monsieur
15 Dragutinovic.
16 LE TÉMOIN : [Le témoin s'exécute]
17 M. HAYNES : [interprétation]
18 Q. Merci. Je dois dire que vous l'avez très bien fait. Alors, à côté de
19 cette ligne rouge, j'aimerais que vous inscriviez AU ou AMU ce qui devrait
20 en anglais être l'abréviation de Unité blindée mécanisée.
21 R. [Le témoin s'exécute]
22 J'ai besoin du rouge.
23 Q. A côté de la ligne bleue, j'aimerais que vous indiquiez RU -- ou
24 plutôt, IU, pour Unité d'Infanterie.
25 R. [Le témoin s'exécute]
26 Q. Au point d'arrivée de ces marches, j'aimerais que vous indiquiez un X
27 et un point en rouge et en bleu, l'un en rouge, l'autre en bleu de
28 préférence.
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1 R. [Le témoin s'exécute]
2 Q. Merci. Alors, ces deux X représentent les positions jusqu'auxquelles
3 sont arrivées ces deux unités une fois cette marche accomplie à la date du
4 4 juillet, n'est-ce pas ?
5 R. La ligne rouge indique le déplacement de cette Compagnie blindée
6 mécanisée le même jour, et la ligne bleue parle du cheminement au total de
7 cette Unité d'Infanterie qui est partie le 4, mais qui est arrivée le 5 à
8 sa destination de Zeleni Jadar. Elle a passé la nuit au préalable dans le
9 secteur de Jezero que je puis vous indiquer, mais je n'en vois pas trop --
10 Q. Merci. Si cela n'est pas indiqué sur la carte, peut-être pourrions-nous
11 l'indiquer au mieux de votre souvenir pour avoir une idée ?
12 R. [Le témoin s'exécute]
13 Q. Avez-vous annoté cela, Monsieur Dragutinovic ?
14 R. Hm-hm, oui.
15 Q. Alors, c'est en bas à droite, merci. Alors, pourriez-vous, à côté de ce
16 X, mettre un 4/7 qui indiquerait le 4 juillet, l'emplacement ou et la date
17 où cette Unité d'Infanterie a interrompu sa marche pour passer la nuit.
18 R. En effet.
19 Q. Merci. Alors, dites-nous : dans laquelle de ces deux unités vous vous
20 trouviez vous-même ?
21 R. Dans la Compagnie blindée et mécanisée.
22 Q. Le commandant, M. Pandurevic, était en compagnie de quelle unité ?
23 R. M. Pandurevic, le commandant Pandurevic était dans cette autre partie
24 de la compagnie, à savoir l'élément d'infanterie qui est allée sur l'axe
25 Bratunac-Skelani-Zeleni Jadar.
26 Q. Ce jour-là entre le 4 et le 10 juillet, cette Unité mécanisée et
27 blindée a-t-elle quitté l'emplacement que vous avez indiqué par un X ?
28 R. Oui, cela dépendait des activités de combat déployées.
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1 Q. Est-ce qu'il s'agissait de mouvement vers l'avant ou d'activités visant
2 à apporter un soutien au combat pour revenir vers Pribicevac ou d'après ce
3 que j'en sais il y avait -- qui d'après ce que j'en sais constituait un
4 poste de commandement avancé.
5 R. Oui, on allait de l'avant pour apporter un soutiens aux unités qui
6 étaient engagées dans les combats à l'époque.
7 Q. Dans quelle direction cette Unité d'Infanterie s'est-elle déplacée
8 après le 4 juillet ?
9 R. Le 4 juillet, sur l'axe du lac de Zeleni Jadar, elle s'est attardée là-
10 bas pour y rester jusqu'au 6 au matin.
11 Q. Après le matin du 6, a-t-elle pris part aux activités de combat au côté
12 des Unités de la 28e Division dans la région de Zeleni Jadar ?
13 R. Oui, dès le 6 au matin, il y a eu des activités de combat et ces unités
14 ont été engagées au combat. Ça a duré jusqu'au soir, au début de la soirée.
15 Q. Pouvez-vous, je vous prie, nous décrire l'importance de la résistance
16 des effectifs de la 28e Division au cours des journées du 6, 7 et 8 juillet
17 ?
18 R. Après l'introduction de ces unités au combat au matin du 16, nos unités
19 n'ont pas accompli leur mission. Elles n'ont pas pu faire déplacer les
20 Unités de la 28e Division sur l'axe de déplacement, ce qui fait que nous
21 avons interrompu l'attaque vers la soirée.
22 Q. Où cette Unité d'Infanterie et, concrètement, le commandant Pandurevic
23 ont-ils passé la nuit du 6 juillet ?
24 R. Le 6 juillet, dans le secteur du poste de commandement qui se trouvait
25 sur la cote Javor. Je ne le vois par ici parce que probablement l'échelle
26 n'est pas suffisante sur cette carte, mais ça se trouve entre les deux
27 croix que j'ai apposées ici. C'est là que nous avons mis en place un poste
28 de commandement.
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1 Q. Y a-t-il eu des activités de combat à la date du 7 et si oui, pourriez-
2 vous les décrire brièvement ?
3 R. Le commandant suite à cette mission inaccomplie du 6 a rassemblé le
4 commandement du Groupe de Combat 1 et du Groupe de Combat 2, pour les
5 réunir et se déplacer sur un autre axe Javor-Biljeg avec un début d'attaque
6 le 7 au matin; cependant, il y a eu du brouillard, du mauvais temps, de la
7 pluie et nous avons dû interrompre notre attaque sur cet axe, l'axe que je
8 viens de vous indiquer.
9 Q. Une fois de plus, dites-nous où le commandant Pandurevic a passé la
10 nuit du 7 juillet ?
11 R. Au niveau du secteur de Javor à côté des unités qui s'apprêtaient à
12 avoir des activités au niveau de ce Groupe tactique numéro 1.
13 Q. Merci. Pouvons-nous passer brièvement au 8 juillet, pourriez-vous nous
14 décrire les activités de combat de ce Groupe tactique 1 ?
15 R. Une fois que le brouillard s'est dissipé et que les conditions
16 climatiques l'ont permis, et c'était vers midi déjà, les unités ont
17 commencé à se déplacer le long de l'axe imparti et au bout d'une heure ou
18 deux de combat, elles ont conquis le site de Biljeg. Elles ont poursuivi
19 l'attaque pour s'emparer des hauteurs que nous appelions, des hauteurs qui
20 n'avaient pas de nom, mais que nous avions appelé les trois seins, les
21 trois tétons et c'était notre mission la plus immédiate, si je puis dire.
22 Une fois que nous avons conquis ce site, la mission consistait à déboucher
23 sur un axe de déplacement Zeleni Jadar-Srebrenica et c'est là que les
24 unités étaient censées se préparer pour la journée à venir.
25 Q. Merci. Est-ce cette carte se trouvait être suffisamment détaillée pour
26 que vous puissiez indiquer sur elle où se trouvent ces trois hauteurs que
27 vous avez conquis le 8 juillet ?
28 R. L'échelle est trop petite. Peut-être si nous avions la possibilité
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1 d'agrandir, mais là, je ne vois pas les sites dont j'ai besoin de parler.
2 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Peut-être pourrions-nous donner une
3 cote à cette carte et la verser -- la placer dans le système, Monsieur
4 Haynes, et ensuite, zoomer le secteur qui vous intéresse avec le témoin, et
5 peut-être pourrions-nous procéder au marquage par la suite ?
6 M. HAYNES : [interprétation] Oui. Mais avant qu'il ne le fasse, j'aimerais
7 qu'il indique les positions du 6 juillet et celles du
8 7 juillet, celles où d'après ce qu'il en sait, le commandant Pandurevic
9 aurait passé la nuit.
10 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui, tout à fait.
11 LE TÉMOIN : [interprétation] Vous voulez que je marque ?
12 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui.
13 M. HAYNES : [interprétation]
14 Q. Oui, je vous en prie, Monsieur Dragutinovic.
15 R. Oui, je vais l'indiquer sur cette carte-ci.
16 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Pour que les choses soient tout à fait
17 claires, dites-nous ce que vous allez annoter parce que je voudrais être
18 sûr que vous avez bien compris M. Haynes.
19 M. HAYNES : [interprétation]
20 Q. D'abord, s'il vous plaît, indiquez la position entre les deux X avec
21 une annotation 6/7 pour nous indiquer l'endroit où le commandant Pandurevic
22 a passé la nuit du 6 juillet.
23 R. Je vous ai déjà indiqué que cette carte était à trop petite échelle. Ce
24 qui fait que --
25 [Le témoin s'exécute]
26 Q. Bon. Vous l'avez annoté. Alors, si l'emplacement est tout à fait autre,
27 mettez un 7/7 pour nous donner une idée de l'endroit où il a passé la nuit.
28 R. Mais le même endroit. Le 6/7 et 7/7 et le 8/7, c'est tout au même
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1 endroit.
2 Q. Merci. Cela nous a été utile. Alors, dans ce cas, j'aimerais que vous
3 signez la carte en bas à gauche et que vous indiquiez la date du 15 juin
4 2007, et ensuite, nous allons demander à ce que la carte -- la même carte,
5 une fois débarrassée de ces annotations, nous soit montrée une fois de plus
6 mais agrandie.
7 R. [Le témoin s'exécute]
8 Le 15.
9 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Bon. On va sauvegarder cela et je
10 propose qu'on nous montre la même carte, mais en zoomant le plus possible
11 le secteur qui se trouve au sud de Srebrenica. Voilà. C'est bon. Monsieur
12 Haynes, dites-nous si cela est susceptible de vous aider ou pas.
13 M. HAYNES : [interprétation] Bien, ce que je voudrais savoir c'est si le
14 témoin est à même de nous identifier les trois collines ou les trois
15 surélévations, ou pourrait mettre 3T.
16 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Pourquoi 3T et non pas 3H ?
17 M. HAYNES : [interprétation] En raison du descriptif qu'il nous a fait
18 hier. Mais dans l'intérêt de l'exactitude et de la correction politique,
19 peut-être serait-il préférable de mettre 3H ?
20 LE TÉMOIN : [Le témoin s'exécute]
21 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Monsieur Dragutinovic, avons-nous trop
22 zoomé maintenant, ou est-ce que c'est bon pour vous ? Je vois que c'est bon
23 puisque vous avez annoté. Bien. Merci.
24 LE TÉMOIN : [interprétation] C'est bon. C'est bon.
25 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Parfait. Merci.
26 M. HAYNES : [interprétation] C'est moi qui vous remercie.
27 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Bien, tant qu'on y est, peut-être le
28 témoin pourrait-il nous montrer sur cette carte si tant est que cela faire
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1 ce peut, l'endroit où votre client a passé la nuit du 6 au 7 parce que cela
2 risque d'être plus précis que sur la carte de tout à l'heure.
3 M. HAYNES : [interprétation] Oui, Monsieur le Président, cela peut être
4 utile, en effet.
5 LE TÉMOIN : [interprétation] Voilà. Quelle est l'annotation que vous voulez
6 que je mette ? Vous voulez que je mettre la date ?
7 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Mettez la date, oui, 6/7 et 7/7.
8 LE TÉMOIN : [Le témoin s'exécute]
9 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Merci.
10 M. HAYNES : [interprétation]
11 Q. J'aimerais que nous passions maintenant à la journée du 9 juillet et
12 j'aimerais que vous nous décriviez les activité de combat que cette unité a
13 eu le 9 juillet ?
14 R. Etant donné que les axes sont sortis sur l'axe de communication Zeleni
15 Jadar Srebrenica, à savoir au nord des trois collines qui n'ont pas de nom
16 et que nous avons appelé trois tétons, elles ont continué leurs activités
17 sur l'axe de communication entre Zeleni Jadar-Srebrenica, et le village de
18 Rajne et puis sur l'axe trois tétons vers Zivkovo Brdo, la colline Zivko.
19 Q. Ce 9 juillet, y a-t-il eu une forte résistance une fois de plus de la
20 part de la 28e Division ?
21 R. Oui.
22 Q. Où -- si tant est que cela soit peut-être annoté sur cette carte, où
23 les unités et le commandant ont-ils passé la nuit du 8 ?
24 R. Alors, je vais marquer ici. La nuit du 9 au -- enfin, le 9 -- le 8 et
25 la nuit du 9 au 10.
26 Q. Bien, peut-être faudrait-il mieux indiquer 8 au 9, 9 au 10, cela serait
27 utile ?
28 R. Oui, je peux le faire.
Page 12684
1 [Le témoin s'exécute]
2 8 au 9, dans le même secteur qu'auparavant, à savoir dans le secteur
3 de Javor. Puis, on a bougé, on s'est déplacé et la nuit du au 10, c'est
4 passé sur les flancs de ces trois collines entre donc les trois tétons et
5 Biljeg.
6 Q. Je ne voudrais pas paraître difficile mais afin ou faire le difficile,
7 mais afin que vos annotations soient cohérentes, il faudrait peut-être
8 marquer 8/7 et 9/7 afin que nous ayons la date relative à ces nuits ? Est-
9 ce qu'on peut effacer ce que vous venez --
10 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui, bien sûr qu'il peut effacer.
11 M. HAYNES : [interprétation]
12 Q. Bon. Alors, merci. Voilà.
13 R. [Le témoin s'exécute]
14 Ça c'est à effacer -- sans à effacer, oui. Vous avez tout effacé
15 maintenant. Donnez-moi le stylo, je vous prie.
16 Q. Merci, Monsieur Dragutinovic. J'aimerais que nous passions maintenant
17 aux activités de combat du 10 juillet. Pouvez-vous nous décrire ce qui
18 s'est passé ce jour-là, brièvement ?
19 R. Le 9, les unités sont sorties sur Zivkovo Brdo et l'axe Zivko Brdo, un
20 village de Rajne, et se sont attardées ou restées aux positions prises. Je
21 précise que le Groupe de Combat numéro 1, qui était constitué par un
22 détachement, est revenu de Zivkovo Brdo vers Zeleni Jadar pour se reposer
23 et Zivkovo Brdo, a été occupé par le Bataillon de Skelani qui n'a pas fait
24 partie jusque là de notre Groupe tactique. Le Groupe de Combat numéro 2,
25 faisant partie de nos effectifs, est resté au village de Rajne et plus à
26 droite en direction du ruisseau appelé Cicevac.
27 Q. Et le 10 ?
28 R. Tôt le matin au 10, les forces de la 28e Division a lancé une attaque
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1 en direction du Groupe de Combat numéro 2 dans le secteur du village de
2 Rajne, ont repoussé le Groupe de Combat vers les hauteurs appelées les
3 trois tétons et vers Biljeg en parallèle. Il y a eu intervention dans le
4 sens du territoire occupé par le Bataillon de Skelani. Ils ont repoussé ces
5 éléments-là pour se ré emparer de cette colline appelée Zivkovo Brdo.
6 Q. Que s'est-il passé après ?
7 R. Dans l'après-midi, lorsque nous avons réorganisé nos unités, nous avons
8 lancé une contre-attaque en introduisant le Groupe de Combat 1, et à savoir
9 le Détachement de Podrinje sur l'axe Zeleni Jadar-Zivkovo Brdo, le
10 Détachement de Podrinje a repris Zivkovo Brdo et a continué en direction du
11 village Pusmulic et du village de Rajne. Le Groupe de Combat numéro 2, lui,
12 sur l'axe de communication Zeleni Jadar-Srebrenica, a repris les positions
13 qui ont été perdues auparavant pour arriver jusqu'au village de Bojna, qui
14 n'est pas indiqué ici, mais qui se trouve plus près de Srebrenica -- d'à
15 peu près plus près de Srebrenica d'un kilomètre ou deux au-delà du village
16 de Rajne.
17 Q. Si nous regardons la route qui va vers -- qui sort de Srebrenica vers
18 le sud en direction de Rajne et de Pusmulici, nous voyons un côté
19 l'inscription Bojna, n'est-ce pas ?
20 R. Ce que je lis, c'est Rajne et Bojna, ou Bojna est écrit un peu plus
21 bas, mais c'est à l'endroit où on voit toute cette série de virages très
22 serrés et une partie du village se trouve en altitude plus près de Rajne.
23 Donc, si je devais marquer cela sur la carte, vous le verriez mieux, enfin,
24 nous le verrions mieux, en fait.
25 Q. Oui, je vous prie, faites-le si vous le pouvez et inscrivez 10/7 à
26 côté.
27 R. [Le témoin s'exécute]
28 Q. Merci. Alors à ce moment des combats, y avait-il une quelconque
Page 12686
1 résistance voire une résistance importante de la part des forces de la 28e
2 Division ?
3 R. A ce moment, des combats les forces de la 28e Division ont opposé une
4 résistance exceptionnellement forte. On voit selon tout ce que je viens de
5 dire que nous avons subi des pertes, mais plus tard, nous nous sommes --
6 nous avons resserré les rangs, nous avons continué à nous battre et nous
7 avons pu les repousser à nouveau vers Srebrenica.
8 Q. Avez-vous passé la nuit sur cette position proche de Bojna -- ou
9 plutôt, l'unité du commandant Pandurevic a-t-elle --
10 R. Nous avons passé la nuit dans le village de Bojna, à l'endroit que j'ai
11 annoté et les unités se trouvaient sur la gauche et sur la droite de la
12 route reliant Zeleni Jadar à Srebrenica.
13 Q. Merci. Alors, le 10 juillet, vous nous avez décrit une réunion
14 d'information menée par le général Krstic qui s'est tenue à Bojna. Vous
15 vous rappelez avoir dit cela ?
16 R. Oui, je me rappelle. Dans le secteur du village de Bojna, le général
17 Krstic est arrivé sur ses positions et il a organisé une réunion avec les
18 commandants des Groupes tactiques 1 et 2, qui se trouvaient sur notre
19 gauche, une réunion d'information destinée à entendre les rapports
20 présentés au sujet des missions qui auraient dû être exécutées ce jour-là
21 pour voir dans quelle mesure elles avaient été, effectivement, exécutées et
22 discuter des actions à venir.
23 Q. Cette réunion d'information a-t-elle émis l'ordre de déploiement
24 destiné à une unité supplémentaire en particulier, une unité qui portait le
25 nom de 10e Détachement de Sabotage ?
26 R. Je pense que le 10e Détachement était censé participer au combat le
27 lendemain.
28 Q. Merci. J'aimerais maintenant revenir un peu en arrière pour vous poser
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1 quelques questions générales au sujet des combats menés avec les forces de
2 la 28e Division. Sur les positions entourant les trois collines et Biljeg,
3 y avait-il également une -- des positions opérationnelles du Bataillon
4 néerlandais ?
5 R. Sur le mont Biljeg, qui n'est pas indiqué sur la carte que nous avons
6 sous les yeux, était stationné le Bataillon néerlandais sur des positions
7 destinées principalement à constituer les quartiers des soldats à servir de
8 postes d'observation et de bases de combat.
9 Q. A quelle proximité des forces néerlandaises, les forces de la 28e
10 Division ont-elles établies leurs positions ?
11 R. Elles étaient si proches que nous avions l'impression qu'elles tiraient
12 précisément des positions du Bataillon néerlandais.
13 Q. Merci beaucoup. Vous est-il arrivé de tirer sur les positions du
14 Bataillon néerlandais pendant les combats de
15 Krivaja 95 ?
16 R. En aucun cas, le feu n'a été ouvert sur les positions néerlandaises,
17 mais étant donné que les positions de la 28e Division se trouvaient
18 pratiquement sur les positions du Bataillon néerlandais, il est possible
19 qu'ils aient eu l'impression qu'on ait tiré sur eux. Mais pas un seul obus,
20 pas un seul projectile n'a endommagé les positions du Bataillon
21 néerlandais.
22 Q. Avez-vous rencontré des soldats néerlandais pendant les combats
23 auxquels vous avez participé ?
24 R. Après la prise des positions de la 28e Division dans le secteur de
25 Biljeg et les trois pitons -- les trois tétons, les soldats qui ont atteint
26 les premiers les lignes de défense de la
27 28e Division, ont établi le contact avec les soldats du Bataillon
28 néerlandais. Nous avions dans nos rangs un soldat qui a pu communiquer avec
Page 12688
1 les hommes du Bataillon néerlandais en parlant allemand.
2 Q. Quels ordres aviez-vous ? Qu'avez-vous fait, quelles ont été vos
3 actions en direction des soldats néerlandais avec lesquels vous êtes entré
4 en contact ?
5 R. Tout s'est passé de façon très correcte et il leur a été proposé de se
6 retirer avec leur unité sur l'axe Zeleni Jadar-Pribicevac. Nous leur avons
7 dit que nous ferions notre possible pour qu'ils puissent reprendre la route
8 de Pribicevac et de Sase pour retourner à leur base de Potocari.
9 Q. Merci. Encore une chose, quels ordres avez-vous reçus eu égard à
10 d'éventuelle destruction de bâtiment ou d'éventuel incendie de bâtiments ?
11 R. Nous avons reçu des ordres stricts selon lesquels aucun bâtiment ne
12 devait être détruit ou incendié et aucun dommage ne devait être causé à un
13 quelconque bâtiment dans le secteur de Srebrenica.
14 Q. De qui venait ces ordres ?
15 R. Du général Krstic et du commandant Pandurevic, ordres qui ont été
16 transmis à notre unité.
17 Q. Merci beaucoup. J'aimerais maintenant que nous parlions du 11 juillet,
18 pouvez-vous décrire ce qui s'est passé ce jour-là ?
19 R. Le 11, étant donné les ordres reçus la veille, en présence du général
20 Krstic des ordres avaient été donnés pour agir en direction de la ville
21 même de Srebrenica.
22 Q. Avez-vous pénétré dans la ville ?
23 R. Le Groupe tactique 1 de la Brigade de Zvornik se trouvait sur l'axe
24 Bojna-Srebrenica et après le début des combats, je suis resté dans le
25 secteur de Bojna en raison des bombardements des avions de l'OTAN. J'avais
26 été légèrement contusionné par le largage d'une bombe et je suis donc resté
27 dans le secteur de Zeleni Jadar où j'ai été envoyé au centre médical.
28 Q. Mais savez-vous quel a été le déploiement exact du Groupe tactique
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1 numéro 1, le 11 juillet ?
2 R. Je n'ai pas compris la question, est-ce que vous parlez de ce qui s'est
3 passé pendant les combats ou après dans Srebrenica ?
4 Q. Ce qui m'intéresse en fait c'est ce qui s'est passé après l'entrée dans
5 Srebrenica.
6 R. Le Groupe tactique 1, une fois qu'elle a exécuté sa mission, c'est-à-
7 dire une fois qu'elle est entrée dans Srebrenica a établi son commandement
8 au poste de police et les hommes des unités ont été stationnés dans -- ont
9 pris leur quartier dans le village de Gostilj et sur les collines
10 environnantes afin d'assurer la sécurité des unités qui se trouvaient dans
11 la ville.
12 Q. Est-il exact que pas un seul homme du Groupe tactique 1 ne s'est dirigé
13 vers Potocari le 11 juillet où un quelconque jour suivant ?
14 R. Notre destination finale dans la direction de Bratunac et de Srebrenica
15 était le lotissement de Gostilj qui se trouve près du stade de football de
16 Srebrenica.
17 Q. Où le commandant Pandurevic a-t-il passé la nuit du 11 juillet ?
18 R. D'après ce que je sais, le commandant Pandurevic a passé la nuit au
19 poste de police.
20 Q. Encore un petit détail, ce sera le dernier, au sujet de l'opération
21 Krivaja 95. L'artillerie dont vous étiez responsable a-t-elle tiré un seul
22 projectile sur la ville de Srebrenica en tant que telle ?
23 R. La ville n'a pas été visée par des tirs d'artillerie. D'ailleurs, il
24 était visible au moment où les hommes ont pénétré dans la ville que pas un
25 seul bâtiment n'avait été endommagé par un tir d'artillerie.
26 Q. Je vous remercie. J'aimerais maintenant que vous apposiez vos initiales
27 sur la carte devant vous et que vous inscriviez la date du jour
28 d'aujourd'hui, à savoir le 15 juin, 15/06 -- [aucune interprétation]
Page 12690
1 R. [Le témoin s'exécute]
2 Q. [aucune interprétation]
3 R. [Le témoin s'exécute]
4 M. HAYNES : [interprétation] Je demande que cette carte soit sauvegardée
5 car nous aimerions pouvoir -- et maintenant nous aimerions faire afficher
6 sur les écrans la pièce 7D624. C'est la troisième fois qu'elle sera
7 affichée. Je pense que l'image est maintenant idéale. On voit Zepa au bas
8 de l'écran, oui.
9 Q. Alors, Monsieur Dragutinovic, j'aimerais que l'on vous donne un stylet
10 et voici ce que j'aimerais faire avec cette carte. J'aimerais que vous
11 permettiez aux Juges de suivre le déplacement de l'unité pendant les
12 journées des 112, 13, 14, et 15 juillet, comme cela vient d'être fait pour
13 la journée du 11. Peut-être pourriez-vous commencer par montrer comment
14 l'unité s'est déplacée de Srebrenica jusqu'à la position où elle a passé la
15 nuit du 12 juillet ?
16 R. [Le témoin s'exécute]
17 Q. Merci. J'aimerais maintenant que vous inscriviez l'annotation 12/7 à
18 côté de Viogor. Merci. C'est très bien.
19 R. [Le témoin s'exécute]
20 Q. Nous voyons le tracé pour le 12 et le 14. Je vous demanderais donc de
21 faire de même pour le 13.
22 R. Pendant la journée du 13, l'unité n'a passé la nuit nulle part, elle
23 n'a cessé de marcher du 13 au 14. Ici, c'est l'endroit où l'unité a passé
24 la nuit du 12 au 13. Le 13 nous avons pris la direction que j'ai indiquée
25 et nous sommes arrivés le 14 juillet aux premières heures de la journée
26 vers deux heures du matin à cet endroit. Mais je peux à côté de Viogor
27 inscrire 13 en plus de 12, si vous voulez.
28 Q. Oui. Merci beaucoup, faites-le donc.
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1 R. [Le témoin s'exécute]
2 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Excusez-moi de vous interrompre, Maître
3 Haynes, mais nous devons faire la pause. Nous reprendrons nos débats dans
4 25 minutes. Bien entendu, nous sauvegardons ce document pour le moment. Je
5 vous demanderais, Monsieur Dragutinovic, au préalable, de signer cette
6 carte et d'inscrire la date d'aujourd'hui, à savoir celle du 15 juin.
7 Pendant la pause, j'aimerais que vous vous consultiez avec l'Accusation
8 pour nous donner une indication de ce que nous devons attendre. Nous
9 reprendrons dans 25 minutes.
10 LE TÉMOIN : [Le témoin s'exécute]
11 --- L'audience est suspendue à 10 heures 21.
12 --- L'audience est reprise à 10 heures 51.
13 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Est-ce que vous avez discuté avec
14 l'Accusation ?¸
15 M. HAYNES : [interprétation] Oui, Monsieur le Président. Mais il serait
16 peut-être préférable que le témoin retire ses écouteurs.
17 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Monsieur Dragutinovic, est-ce que vous
18 comprenez l'anglais ?
19 LE TÉMOIN : [interprétation] Non.
20 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Non. Vous ne le comprenez
21 -- bien, vous ne comprenez pas. Bien, je vous demanderais simplement
22 d'enlever vos écouteurs quelques instants.
23 Oui, Maître Haynes.
24 M. HAYNES : [interprétation] Oui, nous avons discuté d'un certain nombre de
25 questions. Je dois dire d'emblée que je ne suis pas en mesure de
26 réconforter grandement la Chambre de première instance, nous allons
27 déployer nos meilleurs efforts pour être aussi économe du temps au cours de
28 nos contre-interrogatoires et de nos questions supplémentaires. Mais en
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1 tout état de cause, même si je devais m'asseoir à l'instant même la durée
2 des contre-interrogatoires et des questions supplémentaires suffiraient
3 pour que le témoin est nécessité de revenir la semaine prochaine, car pour
4 deux ou trois équipes au moins les questions supplémentaires seront assez
5 nombreuses et les contre-interrogatoires le seront de toute façon.
6 Donc, je ferais de mon mieux pour passer en revue les questions qui
7 m'intéressent le plus rapidement possible mais d'autres équipes ont de très
8 nombreux documents à intégrer au système du prétoire électronique pour
9 présentation à ce témoin.
10 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Qui sont les autres ?
11 M. HAYNES : [interprétation] Je pense que Me Fauveau va contre-interroger
12 ce témoin pendant un temps assez long. Il s'agit bien sûr d'un officier de
13 la Brigade de Zvornik, donc, il présente un intérêt tout particulier pour
14 l'équipe de la Défense Nikolic. L'équipe de la Défense Beara a demandé 45
15 minutes et les autres ont un certain nombre de questions à poser au témoin.
16 Je ne voudrais devenir polémique sur ce sujet. Le témoin est un --
17 s'agissant de mes intérêts absolument uniques et sur 187 témoins, il est le
18 seul qui se trouvait au côté de mon client entre le 4 et le 15 juillet.
19 J'espère que la Chambre admettra la première que je ne suis pas quelqu'un
20 qui abuse du privilège que constitue le contre-interrogatoire dans ce
21 prétoire. Je n'ai pas contre-interrogé les agents chargés d'intercepter les
22 conversations radio et téléphoniques. J'ai à peine interrogé un survivant
23 et pratiquement aucun des officiers du Bataillon néerlandais. Mais ce
24 témoin-ci est absolument capital pour la Défense de mon client.
25 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Merci, Maître Haynes. Notre
26 intervention n'avait en aucun cas le moindre objet polémique.
27 Mme FAUVEAU : -- et je pense que j'aurais besoin une heures 45.
28 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Maître Meek, vous aurez besoin
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1 également de 45 minutes.
2 M. MEEK : [interprétation] Monsieur le Président, nous l'avons déjà dit en
3 ce moment même et il est possible que je n'ai pas de questions à poser à ce
4 témoin, mais tout dépendra du reste de sa déposition.
5 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Très bien. Merci, Maître Meek.
6 Qu'en est-il des questions de l'Accusation ?
7 M. VANDERPUYE : [interprétation] Merci, Monsieur le Président. Je ne crois
8 pas que j'aurais besoin de bien plus qu'une demi-heure pour le moment.
9 Donc, ce n'est pas très long mais bien sûr tout dépendra des questions qui
10 vont encore surgir au cours des prochains contre-interrogatoires.
11 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Maître Haynes, vous voulez contre-
12 interroger le témoin -- ou plutôt, Maître Nikolic ?
13 Mme NIKOLIC : [interprétation] Monsieur le Président, oui. Nous avions
14 annoncé que nous aurions besoin d'une heure mais je pense qu'il sera peut-
15 être possible de réduire à 45 minutes, tout dépendra de la suite des
16 événements.
17 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Merci.
18 Maître Haynes, de combien de temps encore pensez-vous avoir besoin ?
19 M. HAYNES : [interprétation] Je pense que les choses devraient avancer un
20 peu plus vite maintenant, dès que le témoin aura sur mes instructions
21 annoté quelques éléments supplémentaires sur cette carte, nous en aurons
22 terminé avec les cartes qui sont toujours assez longues à traiter. J'ai
23 encore quelques documents à lui soumettre pour parler du reste du mois de
24 juillet, en tout cas, jusqu'au 23 juillet, après quoi, j'aborderais avec
25 lui une partie des mois d'août et septembre. Donc, je ferais de mon mieux
26 pour en terminer à la fin de la présente audience, en tout cas c'est ce que
27 je pense.
28 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Merci. Puisque le témoin n'écoute pas
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1 nos débats en ce moment j'aimerais dire quelques mots d'une requête visant
2 à obtenir la jonction des affaires Popovic et Tolimir. Le Juge Prost
3 traitera de cette question séparément quant à la requête visant à la
4 suspension des délais relatifs au dépôt des réponses, pour le moment en
5 tout cas tant que vous n'entendrez rien d'autres de notre bouche, tous les
6 délais relatifs au dépôt de réponses sons suspendus. Plus tard, nous
7 communiquerons à nouveau avec vous sur ce sujet.
8 J'aimerais que vous me donniez quelques instants pour conférer avec mes
9 collègues de la Chambre à présent.
10 [La Chambre de première instance se concerte]
11 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Le Juge Kwon a quelques mots à dire.
12 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Maître Haynes, je n'ai aucune intention
13 de vous demander de réduire la durée de votre contre-interrogatoire pour le
14 moment, mais j'ai eu le sentiment que pas mal de choses qui ont été au cœur
15 de ce contre-interrogatoire jusqu'à présent auraient pu faire l'objet d'un
16 accord avec l'Accusation, un accord préalable, donc, j'apprécierais que
17 vous vous engagiez dans cette voie à l'avenir.
18 M. HAYNES : [interprétation] Merci, Monsieur le Juge. Ceci est très utile.
19 Bien entendu, nous sommes conscients de cela.
20 M. McCloskey et moi-même avons de bons rapports et de bons contacts.
21 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Maître Haynes, je pense que maintenant
22 vous pouvez poursuivre.
23 Monsieur le Témoin, vous pouvez remettre vos écouteurs.
24 L'INTERPRÈTE : Le Président a indiqué au témoin par geste qu'il doit
25 remettre ses écouteurs, indique l'interprète.
26 M. HAYNES : [interprétation]
27 Q. Merci. Nous allons maintenant reprendre la carte, s'il vous plaît,
28 rapidement.
Page 12695
1 Monsieur Dragutinovic, il faudrait que la carte soit agrandie de façon à ce
2 que nous revoyons la même portion de la carte que précédemment.
3 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Madame l'Huissière, il semble que le
4 témoin a du mal avec ses écouteurs. Il ne reçoit pas l'interprétation.
5 [La Chambre de première instance et la Greffière se concertent] M. LE JUGE
6 AGIUS : [interprétation] Nous avons posé des questions à M. Haynes. La
7 carte que vous voulez voir afficher est la carte qui a déjà été annotée;
8 c'est bien cela ?
9 M. HAYNES : [interprétation] Tout à fait.
10 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Mais vous voulez qu'il continue à
11 l'annoter ?
12 M. HAYNES : [interprétation] Tout à fait.
13 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Bien, vous pouvez y aller, Monsieur
14 Haynes.
15 Monsieur Dragutinovic, j'aimerais savoir si vous entendez
16 l'interprétation ?
17 LE TÉMOIN : [interprétation] Oui.
18 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Très bien.
19 M. HAYNES : [interprétation]
20 Q. Maintenant, je vais vous donner un autre stylet. Bon. Il sera de la
21 même couleur ou d'une couleur différente. Ce n'est pas important. Mais je
22 voudrais que vous annotiez encore cette carte.
23 Vous avez dit à M. Vanderpuye que vous vous étiez arrêté dans la nuit du 13
24 au 14, alors que vous étiez en déplacement, vous vous êtes arrêté pour
25 ravitailler en carburant à Vlasenica. Pourriez-vous, s'il vous plaît,
26 encercler Vlasenica et mettre un petit "f" pour "fuel," en anglais,
27 carburant.
28 R. [Le témoin s'exécute]
Page 12696
1 Q. Pourriez-vous maintenant encercler Krivace et écrire IKM ?
2 R. [Le témoin s'exécute]
3 Q. Si vous voyez Brloznik, pourriez-vous, s'il vous plaît, l'encercler --
4 R. [Le témoin s'exécute]
5 Q. -- et indiquer qu'il s'agissait d'un poste avancé le plus avancé que
6 les forces avaient atteint en direction de Zepa ? S'il vous plaît, veuillez
7 l'indiquer ?
8 R. Non, ce n'est pas le point le plus avancé -- dans cette direction. Les
9 unités étaient allées jusqu'à la ligne entre les villages de Brloznik et de
10 Purtic.
11 Q. Très bien. Dans ce cas-là, effacez ce cercle, s'il vous plaît, et
12 annotez l'endroit ou s'est trouvé ce poste le plus avancé, ou peut-être
13 pourriez-vous l'annoter des lettres TG ?
14 R. [Le témoin s'exécute]
15 Q. Je pense que nous en avons terminé et ceci pourra être sauvegardé. En
16 effet, vos initiales sont déjà sur ce document.
17 J'ai maintenant une question à vous poser à propos du
18 13 juillet. Seriez-vous d'accord pour dire qu'au 13 juillet, les forces,
19 les effectifs enfin les hommes étaient fatigués, affamés, sales, épuisés ?
20 R. Oui.
21 Q. Un grand nombre des hommes, qui avaient participé à cette opération
22 pendant neuf jours, avaient-ils une envie de rentrer chez eux ?
23 R. On ne peut le dire que du Groupe de Combat numéro 2.
24 Q. Le commandant Pandurevic ne considérait-il pas qu'il convienne
25 maintenant qu'une relève vienne pour poursuivre l'opération vers Zepa ?
26 R. Je ne m'en souviens pas bien. Mais je me souviens que l'on avait
27 travaillé pour préparer ce Groupe de Combat 2, pour les raisons dont j'ai
28 déjà parlées, afin qu'ils puissent poursuivre le combat, et il n'y avait
Page 12697
1 aucune indication comme quoi ils allaient rentrer. Certes, certains hommes
2 ont fait des demandes individuelles à cet effet, mais ce n'est pas allé
3 plus loin.
4 Q. Vous dites -- vous avez dit que le général Krstic avait -- vous avez
5 dit que le -- vous avez dit, le 12 juillet, que le général Mladic pourrait
6 très bien venir parler aux troupes le jour suivant vers le 13. Avez-vous
7 comprend -- compris cette -- le fait que le général Mladic vienne était
8 principalement pour remonter le moral des troupes ?
9 R. Oui.
10 Q. Donc, le général Krstic savait que le général Mladic allait peut-être
11 s'adresser aux troupes le 12, n'est-ce pas ?
12 R. Oui.
13 Q. Selon vous, vous aviez compris quand même que le fait que le général
14 Mladic puisse parler aux troupes était une éventualité qui avait été
15 abordée lors de la réunion de la veille à Bratunac, n'est-ce pas, la
16 réunion du 11 ?
17 R. Je ne savais pas vraiment ce qui s'était passé précédemment, mais j'ai
18 pu faire des déductions quand j'ai vu ce qui est arrivé le 13.
19 Q. Merci. Vous avez décrit avec certains détails -- dans un certain niveau
20 de détails, les réclamations du colonel Pandurevic lorsqu'il a reçu les
21 ordres du général Mladic le 13 juillet. Il était -- il a quand même demandé
22 expressément à ce -- que l'on prenne en compte l'état de fatigue de ses
23 troupes, n'est-ce pas ?
24 R. Oui, dans une certaine mesure, mais ce que j'avais compris, plutôt,
25 c'était que le commandant savait exactement quelle était la situation. Il
26 avait une vue bien plus nette de la situation que d'autre.
27 Q. Mais vous nous avez décrit avec certains détails la réponse apportée
28 par le général Mladic aux protestations du général Pandurevic. Donc,
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1 j'imagine qu'aujourd'hui dans ce prétoire, vous ne vous souvenez plus très
2 bien des mots exacts qui ont été échangés ?
3 R. Non, je ne me souviens pas des détails mais je me souviens de l'esprit
4 en tout cas de cet entretien.
5 Q. Donc, l'esprit de tout cela était le suivant, n'est-ce pas, le général
6 Mladic disait au colonel Pandurevic : "Obéissez aux ordres avancez sur Zepa
7 et pour ce qui est de la 28e Division, écoutez, occupez-vous de vos
8 affaires."
9 R. Il a dit au commandant Pandurevic : "Vous avez vos
10 ordres ?" Le commandant Pandurevic a dit : "Oui." Ensuite, il a répliqué :
11 "Et pour ce qui est de la 28e Division, laissez d'autres s'en occuper. La
12 28e Division ne va pas traverser la route Konjevic Polje-Milici, il y a
13 d'autres troupes qui s'en occuperont pour éviter qu'ils ne traversent cette
14 route."
15 Q. Donc, il est en train de dire, finalement, le 13 juillet, que le
16 commandant de la Brigade de Zvornik n'était aucun cas chargé soit de
17 capturer ou de vaincre la 28e Division.
18 R. Il n'a pas du tout parlé de la Brigade de Zvornik. Il n'a parlé que des
19 unités qui poursuivaient leur mission et qui devaient fonctionner sur Zepa.
20 Pour ce qui est de la 28e Division, c'était censé être l'affaire d'autres
21 forces, d'autres unités, mais je ne sais pas lesquelles.
22 Q. Très bien. Je vais passer à autre chose. Connaissez-vous un homme
23 appelé Dragan Trevic au sein de la Brigade de Zvornik -- Dragan Stevic ?
24 R. Oui.
25 Q. Vous êtes d'accord avec moi pour dire qu'il était le chauffeur de Vinko
26 Pandurevic pendant toute cette période ?
27 R. Oui.
28 Q. Pendant toute cette période dont vous nous avez parlé, et au sujet de
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1 laquelle vous avez annoté la carte, vous étiez à bord du véhicule de Vinko
2 Pandurevic à tout moment ?
3 R. Oui, enfin, la plupart du temps. Je n'étais pas toujours avec lui, mais
4 j'étais quand même très souvent avec lui, mais parfois, bien sûr je devais
5 m'occuper de certaines choses, je n'étais pas avec lui.
6 Q. Mais vous l'avez accompagné quand même dans la nuit du
7 13 au 14 juillet, lorsque vous conduisiez de nuit et que vous êtes arrêté
8 pour faire le plein à Vlasenica ?
9 R. Oui.
10 Q. Donc, cet arrêt de ravitaillement en essence à Vlasenica concernait un
11 grand nombre de véhicules, c'était tout un convoi, n'est-ce pas ?
12 R. Oui.
13 Q. Vous ne vous en souvenez peut-être pas vraiment - nous avons des
14 documents que nous allons regarder à ce propos - mais, donc, c'était un
15 arrêt de ravitaillement en essence qui a commencé bien avant minuit le 13
16 juillet et qui s'est terminé à l'aube du
17 14 juillet, n'est-ce pas ?
18 R. Oui, oui. C'était une petite station de service locale, donc, on a mis
19 énormément de temps à faire le plein de tous les véhicules. Il y avait
20 quand même tous les véhicules de la VRS.
21 Q. Très bien. De toute façon, j'aimerais que vous regardiez la pièce P177.
22 Il faudrait l'afficher à l'écran.
23 Il s'agit d'un document portant sur le carburant et en date du 13
24 juillet, il y a la date qui se trouve en haut de la page.
25 R. Oui, 13 juillet 1995, on voit la date en haut à gauche.
26 Q. Mais pour ce qui est donc du ravitaillement en carburant des véhicules,
27 chaque ligne est signée par le chauffeur du véhicule sur la droite du
28 document. Et ensuite on arrive au 14. Donc, le document a commencé à être
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1 renseigné le 13, mais en fin de compte, les gens finissent par le dater du
2 14 parce que le ravitaillement s'est poursuivi jusqu'au 14, c'est bien
3 cela. Vous voulez regarder maintenant le véhicule numéro 13 ?
4 R. Oui, on voit très bien la signature de Dragan Stevic.
5 Q. 48 litres de carburant.
6 R. Oui, tout a commencé le 13 et ça s'est poursuivi après minuit, donc, il
7 a noté la date exacte. On était le 14, quand il a fait le plein.
8 Q. Merci. Après avoir fait le plein, donc, Pandurevic, Dragan Stevic et
9 vous-même, vous êtes remontés à bord de la voiture et vous êtes partis vers
10 Pozeplje ?
11 R. Oui.
12 Q. Mais où avez-vous passé la nuit très exactement, pourriez-vous nous le
13 dire ?
14 R. Au village de Rijeka entre Pozeplje et Han Pijesak.
15 Q. Dans quelle sorte de bâtiment vous êtes-vous abrités ?
16 R. Ce n'était pas un bâtiment, juste une maison abandonnée. On a passé la
17 nuit un peu comme on pouvait. Certains avaient des tentes, d'autres
18 dormaient dans les voitures, dans les véhicules. On bivouaquait. Je crois
19 que la plupart des hommes ont dormi dans leur voiture, ont dormi dans les
20 voitures et d'autres dans cette maison.
21 Q. Qu'en est-il du commandant, vous étiez dans le même bâtiment ?
22 R. Oui, dans le même. Il y en avait dans la maison, dans la voiture,
23 autour de la voiture. J'avais une bâche que j'ai étendue entre la voiture
24 et puis, un arbre au cas où il y aurait pluie.
25 Q. Mais je voudrais qu'on soit bien précis. Pour ce qui est des nuits du
26 12, 13 et 14 juillet, vous pouvez nous confirmer que Vinko Pandurevic était
27 avec vous et avec l'unité sur la route que vous nous avez montrée sur la
28 carte ?
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1 R. Absolument.
2 Q. Très bien. Donc, maintenant, pendant toute cette période allant du 4 au
3 15 juillet, en application de la procédure dont vous nous avez parlé hier,
4 le commandement de la Brigade de Zvornik était assuré par Dragan Obrenovic,
5 n'est-ce pas ?
6 R. Oui.
7 Q. Si le commandant était absent c'était lui qui prenait le commandement
8 et qui donc était soumis aux ordres du commandement Supérieur, n'est-ce pas
9 ?
10 R. Oui, oui. Puis, il était aussi parfaitement -- il devait répondre au
11 commandement Supérieur. Il était responsable. C'était lui le responsable.
12 Q. Très bien. J'aimerais, maintenant, vous montrer quelques documents pour
13 que nous voyions un petit peu comment ce processus a été mis en œuvre au
14 cours de la période qui nous intéresse.
15 M. HAYNES : [interprétation] Pourrions-nous voir, s'il vous plaît, la pièce
16 P438 ?
17 Q. Prenez votre temps pour lire ce document. Je pense que vous serez
18 d'accord avec moi pour dire qu'il s'agit d'un ordre venant du commandement
19 du Corps de la Drina du 11 juillet, demandant à ce que les unités soient
20 mises en ordre de combat et que cet ordre a été envoyé à tous les postes de
21 commandement avancé afin que toutes les troupes soient prêtes au combat.
22 Il faudrait voir un peu le bas du document.
23 R. Oui, je connais ce document. Je n'ai même pas besoin de lire. Je vois
24 très bien de quoi il s'agit.
25 M. HAYNES : [interprétation] Un autre document maintenant qui pourrait être
26 affiché. Il s'agit du document P157.
27 Q. Soyons précis. Vous avez confirmé sans même avoir lu le document que je
28 l'avais correctement résumé; c'est bien cela ?
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1 R. Oui. Vous avez résumé ce qui était écrit, donc je n'avais pas vraiment
2 de le lire. Celui-ci, en revanche, j'ai besoin de le lire. C'est bon, j'ai
3 terminé. Donc ici il s'agit des missions données à la Brigade de Zvornik.
4 Q. Quelle est la date de l'ordre que vous lisez à l'écran ?
5 R. La date est difficile à déchiffrer, on dirait que c'est le 12 juillet.
6 Q. Merci. Il s'agit donc de deux ordres envoyés au commandement de la
7 Brigade de Zvornik en absence de leur commandant Vinko Pandurevic; c'est
8 bien cela ?
9 R. Oui.
10 Q. Pendant votre -- au moment où vous étiez ailleurs, vous étiez à
11 Srebrenica et Zepa, le commandant Vinko Pandurevic n'a jamais donné d'ordre
12 à la Brigade de Zvornik, n'est-ce pas ?
13 R. Oui, en effet. Puisque selon cet ordre le commandant était commandant
14 du Groupe tactique et donc il était de son devoir de commander cette unité,
15 mais uniquement cette unité.
16 Q. Oui. Mais donc, il n'a pas reçu d'ordre comme quoi. On lui avait donné
17 le commandement de la Brigade de Zvornik par ordre du commandement
18 Supérieur, n'est-ce pas ?
19 R. Non, non, non. Nous avions des missions à accomplir et on n'avait
20 vraiment pas besoin d'être informé de tout cela.
21 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Monsieur Vanderpuye.
22 M. VANDERPUYE : [interprétation] Je soulève une objection pour ce qui est
23 de cette question et ainsi que pour la réponse d'ailleurs parce que nous ne
24 savons absolument pas comment le témoin peut être au courant de tout cela,
25 pour ce qui est de savoir ce quels étaient les ordres qui avaient été reçus
26 par le commandant.
27 M. HAYNES : [interprétation] Mais si, je pense que oui. Monsieur
28 Vanderpuye, lors de son interrogatoire principal, il a
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1 bien établi que c'était l'homme qui parlait. C'était, en fait,
2 l'intermédiaire par lequel on devait passer pour s'adresser à Vinko
3 Pandurevic. Il savait tout ce qui avait dans la tête même de Vinko
4 Pandurevic. Mais, enfin, bon, si M. Vanderpuye est -- maintient son
5 objection, je vais passer à autre chose. La question, de toute façon, a
6 déjà eu sa réponse.
7 [La Chambre de première instance se concerte]
8 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui, Monsieur Haynes, nous sommes
9 d'accord avec vos arguments. Vous pouvez poursuivre.
10 M. HAYNES : [interprétation]
11 Q. Pendant que vous étiez à Srebrenica et Zepa, vous-même, vous n'aviez
12 aucune information partant sur l'évacuation des prisonniers. Vous ne saviez
13 rien sur le transport de prisonniers. Vous ne saviez rien non plus de
14 l'exécution de prisonniers.
15 R. Non. Non, c'est vrai. Ce que vous venez de dire est vrai. Je ne savais
16 rien absolument à ce propos et je n'ai absolument rien entendu à ce propos.
17 Q. Pour nous assurer que les fondations étaient correctement établies,
18 vous avez voyagé avec Vinko Pandurevic dans son véhicule, n'est-ce pas ?
19 R. Oui.
20 Q. Vous dormiez avec lui chaque nuit ?
21 R. Oui.
22 Q. Vous entreteniez régulièrement avec lui à propos de la situation en
23 matière de combat, de la situation en général pour ce qui est de Srebrenica
24 et de ses alentours ?
25 R. Oui. Oui, je recevais des ordres aussi.
26 Q. A votre connaissance, Vinko Pandurevic n'était absolument pas au
27 courant et ne savait rien à propos de l'évacuation du transport ou de
28 l'exécution de prisonniers au cours de la période pendant laquelle vous
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1 étiez en opérations de combat à ses côtés ?
2 R. Non. Je n'ai jamais eu l'impression que le commandant ait su quoi que
3 ce soit à ce propos.
4 Q. Merci. Maintenant, pour ce qui est de l'implication de la Brigade de
5 Zvornik dans l'opération Krivaja 95, il est vrai, n'est-ce pas, qu'un
6 certain nombre de soldats ont été décorés pour leur bravoure dans le cadre
7 de cette opération Krivaja 1995 ?
8 R. Oui.
9 Q. J'aimerais que vous regardiez la pièce 7D440, s'il vous plaît. Page 2,
10 lignes 18 à 21, s'il vous plaît. Il s'agit de la liste des personnes qui
11 ont été décorées et il y en a quatre de la Brigade de Zvornik qui ont reçu
12 des médailles, n'est-ce pas ?
13 R. Oui, je connais le numéro 18. Je connais personnellement le numéro 20
14 aussi. Je connais le 22 aussi. Si je consulte toute la liste, je suis sûr
15 que je trouverais d'autres personnes que je connais.
16 Q. Peut-être si on pouvait dérouler le document sur la droite, vous
17 verriez à quelles unités ils appartenaient -- rien de cela ne pourrait vous
18 aider.
19 R. Oui. A partir du 18 et au-dessus, il s'agit d'hommes qui faisaient
20 partie de la -- d'une des brigades, de la Brigade de Zvornik. Alors, oui,
21 j'en connais certains en effet et visiblement ce sont des hommes qui
22 appartiennent à la Brigade de Zvornik.
23 Q. Merci. Maintenant, passons à la dernière page pour voir le nombre
24 d'hommes qui ont été décorés en tout et vous pourrez peut-être nous
25 confirmer qu'il y en a bien 60, dont quatre faisaient partie de la Brigade
26 de Zvornik ?
27 R. Oui, il y a bien 60, écrit.
28 Q. Bien. Maintenant, j'aimerais que l'on passe à votre retour de Zepa sur
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1 Zvornik. Le 15 juillet votre unité est revenue de Zepa, n'est-ce pas ?
2 Après ce jour, aucune unité -- aucun homme de la Brigade de Zvornik n'est
3 revenu vers Zepa, avant le 31 juillet, n'est-ce pas ?
4 R. Non, non, puisqu'une partie du Détachement de Podrinje était censée y
5 aller le 23, mais on a reçu, un peu plus tard, l'ordre selon lequel ils
6 devaient poursuivre.
7 Q. Soyons clairs, donc, ils n'ont pas poursuivi jusqu'au -- ils ne sont
8 pas revenus avant le 31 juillet, n'est-ce pas ?
9 R. Oui, oui, ils sont retournés le 31, le 1er aussi. Ils y sont restés. Ils
10 sont restés peut-être un jour de plus, mais ils n'y étaient pas revenus
11 avant le 31 juillet.
12 Q. Merci. Je pense que vous connaissez le poste de commandement avancé de
13 la Brigade à Delici ?
14 R. Oui.
15 Q. Vous savez, j'imagine, que depuis ce poste de commandement avancé, on a
16 une vue parfaitement dégagée sur les 4e, 6e et 7e Bataillons et on est en
17 excellente position pour commander ces unités.
18 R. Oui. C'est pour cela d'ailleurs que cet endroit a été choisi parce que
19 de là on pouvait surveiller les autres bataillons. On pouvait surveiller le
20 3e, le 2e, le 5e, le 1er aussi, mais dans une moindre mesure, donc, tous les
21 bataillons pouvaient être surveillés depuis ce poste de commandement. On
22 voyait extrêmement bien. La vue était dégagée.
23 Q. Oui, mais la vue était aussi très dégagée vers les villages de Nezuk,
24 d'autres, et des positions occupées par le 2e Corps de l'ABiH ?
25 R. Oui, oui. On avait une vue dégagée sur Nezuk. Nezuk était juste en face
26 en fait du poste de commandement avancé vers le nord.
27 Q. Bien. Vous n'êtes pas revenu à Zvornik avant le 15 juillet, mais en
28 tant qu'officier des opérations, vous avez vu tous les rapports de combat à
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1 la fois réguliers et irréguliers qui -- pour ce qui est des combats de
2 juillet 1995 n'est-ce pas ?
3 R. Oui, après mon retour, je les ai vus.
4 Q. Partant de cela et partant de votre présence là-bas, à partir du 15
5 juillet et au-delà, vous n'ignorez pas que la Brigade de Zvornik à
6 Baljkovica et Crni Vrh disposait de forces puissantes au sein du 7e et 4e
7 Bataillons; et de deux Pelotons de la Brigade d'Infanterie légère de
8 Bircani [phon]; du Peloton de la Police militaire; d'un Peloton du Corps de
9 la Krajina; d'un Peloton de Vlasenica; et d'une Brigade spéciale du MUP de
10 Sekovici; puis, des Loups de la Drina; une Compagnie de blindés; et d'un
11 support à l'artillerie puissante de la Brigade de Zvornik ?
12 R. Oui. Tous ceux là étaient stationnés dans la période du 15, 16, 17 et
13 18. Il y en a qui sont arrivés même avant le 14.
14 Q. Ces forces-là aux positions, qui ont été leurs positions de
15 déploiement, ont été commandées à partir du poste de commandement avancé,
16 ce qui a été tout à fait suffisant pour massacrer la colonne de la 28e
17 Division et des civils qui venaient de l'arrière, n'est-ce pas ?
18 R. Oui. Depuis ce poste de commandement avancé, il était aisé de commander
19 et les unités telles qu'énumérées étaient suffisantes pour porter de
20 grosses pertes à la 28e Division, notamment si celles-ci étaient
21 accompagnées d'une population civile.
22 Q. Il serait n'est-ce pas exact de dire que la Brigade de Zvornik a subi
23 des pertes aux dates du 15 et 16 juillet ?
24 R. Oui. Il y a eu des pertes ces jours-là et même avant, avant l'arrivée
25 du Groupe tactique numéro 1 en provenance de Srebrenica et Zepa.
26 Q. Seriez-vous d'accord pour dire que durant la période du
27 15 au 16 juillet, il y a eu énormément d'hommes en arme qui se sont
28 retrouvés sur un espace relativement petit, du point de vue géographique ?
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1 R. Le secteur du 4e Bataillon, topographiquement parlant, se trouve dans
2 une vallée et autour de ce secteur. Il y a des surélévations qui étaient
3 occupées ou qui même auparavant par la Brigade de Zvornik, puis, il y avait
4 le 7e Bataillon de Pandurica, puis le 6e Bataillon de Parlog, et en
5 profondeur, le secteur Zvornik-Caparde-Crni Vrh qui avait déjà des unités
6 qui arrivaient vers Cetino Brdo et cette colline de Cetino Brdo est
7 prédominante par rapport à tout l'environnement.
8 Q. Est-il exact de dire que les pertes subies par la brigade dans cette
9 période peuvent être expliquées par la concentration d'hommes en arme sur
10 un secteur relativement petit et où il y a eu des victimes accidentelles
11 parfois de tirs amis ?
12 R. Oui. Le secteur était plutôt petit et la possibilité de voir survenir
13 des conflits entre des unités du même côté, et c'était assez -- ou plutôt,
14 assez probable dans un espace géographique aussi petit.
15 Q. Je suppose que vous avez entendu parler de Semso Muminovic.
16 R. Oui, j'en ai entendu parler de l'intéressé.
17 Q. Vous n'ignorez pas le fait que votre commandant était en contact avec
18 lui depuis le poste de commandement avancé de la brigade au fil de cette
19 période dont nous parlons à savoir du 15 au 16 juillet ?
20 R. Oui. Je sais que c'est le commandant du 7e Bataillon qui -- avec qui
21 j'étais en contact direct, et ce commandant du 7e Bataillon était lui en
22 contact direct avec le poste de commandement avancé.
23 Q. Vous a-t-il fait savoir quelle a été la régularité de ses contacts ?
24 Saviez-vous qu'il y avait un grand nombre de coups de fil téléphoniques
25 entre eux pendant une période de 24 heures ?
26 R. Je sais de par mes contacts avec le commandant du
27 7e Bataillon que ces contacts ont commencé le 15 et qu'ils ont pris fin le
28 16 par un accord final, au sujet du fait de laisser passer la 28e Division
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1 et la population civile qui se déplaçait au côté de cette 28 Division.
2 Q. Est-ce que vous avez vu cette colonne passée ?
3 R. En partie, oui. Ce qui pouvait être vu de cette surélévation de
4 Pandurica. Pour ce qui est de la taille de la colonne, j'ai pu m'en rendre
5 compte lorsque je suis passé avec une Compagnie blindée mécanisée sur l'axe
6 Zvornik-Caparde.
7 Q. Avez-vous pu voir qu'il y avait dans cette colonne des hommes armés et
8 non armés ?
9 R. Cette position de Pandurica, cela ne nous permettait pas de faire la
10 distinction entre les hommes armés ou pas. On pouvait juste distinguer les
11 hommes en tenue militaire et ceux qui étaient en civil.
12 Q. Avez-vous pu voir que certains d'entre eux étaient des soldats ?
13 R. Oui, ça pour sûr.
14 Q. Vous nous avez parlé quelque peu l'autre jour d'un colonel répondant au
15 nom de Trkulja. Saviez-vous qu'il a rendu visite au commandement de la
16 Brigade de Zvornik en sa qualité de membre d'un groupe d'officiers ?
17 R. Je ne sais qu'il a été présent que du fait d'une conversation et c'est
18 là que j'ai eu connaissance d'un soldat qui était originaire du Peloton de
19 Logistiques, qui m'a remis un ordre du QG. C'est lui qui m'a dit qu'il y
20 avait au commandement un officier haut gradé qu'il ne connaissait pas.
21 Alors, je n'ai pas insisté pour savoir qui c'était, mais partant des
22 documents ultérieurement, il m'a été donné la possibilité de savoir de qui
23 il s'agissait au juste parce que, dans les notes de l'officier en
24 permanence et dans ce registre, il a été clairement indiqué lequel des
25 officiers s'était trouvé là-bas à ce moment-là.
26 Q. Merci. Je voudrais tirer au clair avec vous à quelle date cela s'est-il
27 produit.
28 A cet effet, je me propose de vous montrer la pièce P378. Il s'agit
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1 de la page 89 pour ce qui est du témoin et pour ce qui est de ceux qui
2 lisent la version anglaise, j'indique que c'est la page 4.
3 R. Ce soldat, ce chef de peloton m'a remis l'ordre du commandant dans la
4 journée du 17, dans l'après-midi du 17.
5 Q. Merci. Je me propose à présent de vous montrer une page du carnet de
6 notes prises par l'officier de permanence à la date du
7 17 juillet et les annotations indiquent qu'il s'agit de 8 heures 45 ce
8 matin, une équipe d'officiers qui étaient conduits par le colonel Trkulja
9 est restée au poste de commandement avancé de la brigade pour se rendre
10 compte de la situation et ils seraient rentrés à 15 heures.
11 R. Il s'agissait de prendre connaissance de la situation au fil de ces
12 journées -- ou plutôt, des activités déployées. Ici, il est dit 8 heures
13 45. Oui, il s'agit, en effet, d'un extrait du journal avec la signature
14 d'un officier qui m'est inconnu. Je ne suis pas vous dire de qui il s'agit.
15 Q. Merci beaucoup. Avez-vous compris que la finalité du déplacement de ces
16 officiers consistait à enquêter sur les raisons pour lesquelles votre
17 commandant avait autorisé cette colonne a
18 passé ?
19 R. D'après ce que j'ai appris ultérieurement, l'objectif était en effet de
20 voir pourquoi le commandant de sa propre initiative avait décidé de laisser
21 passer cette colonne entre nos rangs de combat.
22 Q. En 1995, enfin l'année 1995 n'est pas la première fois où vous avez
23 entendu parler de Semso Muminovic, n'est-ce pas ?
24 R. J'ai connu Semso Muminovic, même avant le début de la guerre.
25 Q. Ça n'a pas été la seule fois où lui et Vinko Pandurevic ont résolu une
26 situation de conflit par un cessez-le-feu pour permettre aux gens de s'en
27 aller librement ?
28 R. Auparavant aussi, il y a eu des contacts entre Muminovic et M.
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1 Pandurevic au sujet d'échange et ainsi de suite. Je pense pouvoir dire que
2 je m'en souviens avec certitude. Avant même ce qui s'est produit aux dates
3 du 15, 16 et 17.
4 Q. De façon similaire, mais à un niveau différent, à Ustipraca, en 1993,
5 le commandant Pandurevic a réalisé un accord avec les forces adversaires
6 des Musulmans pour ce qui était de laisser passer un certain nombre de
7 leurs soldats librement se rendre vers des territoires libres, n'est-ce pas
8 ?
9 R. Oui, c'est exact. J'étais présent au côté du commandant. Il était
10 commandant de ce Groupe tactique au sein duquel il y avait des Unités de la
11 Brigade de Zvornik et de la Brigade de Rogatica, ainsi que la 2e Brigade de
12 Romanija.
13 Q. Merci. Une fois la colonne passer, serait-il exact de dire que la
14 Brigade de Zvornik a eu pour mission de faire une prospection de terrain
15 pour y voir s'il y a des groupes armés de laisser derrière ou des groupes
16 qui se seraient infiltrés en provenance du 2e Corps de l'armée de Bosnie,
17 n'est-ce pas ?
18 R. C'est exact. Il est resté pas mal de soldats armés de la 28e Division
19 qui en permanence se sont efforcés de passer non pas seulement sur ce
20 secteur mais sur d'autres secteurs pour venir vers les arrières de nos
21 unités et là, il y a eu des conflits. Le commandement a donc été contraint
22 de procéder à des ratissages de terrain pour empêcher en quelque sorte ces
23 attaques de groupe resté en arrière contre des unités à nous sur les lignes
24 de la défense.
25 Q. Ces ratissages du terrain, dans les journées qui ont suivi la journée
26 du 17 juillet, se sont soldés par -- vu la capture d'un grand nombre de
27 soldats de l'ennemi, n'est-ce pas ?
28 R. Je ne dirais pas un grand nombre. Je crois savoir à peu près combien il
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1 y en a eu.
2 Q. Ces prisonniers ont tous été placés en détention dans une prison
3 militaire dans la caserne Standard à Karakaj, n'est-ce pas ?
4 R. Conformément aux ordres du commandant, tous les soldats de l'armée, à
5 savoir la 28e Division qui s'étaient rendus, devaient être confiés au
6 Peloton de la Police militaire qui les emmenait à la caserne, et c'est là
7 qu'ils étaient gardés à vue jusqu'à leur transport vers le centre de
8 rassemblement des prisonniers à Batkovici.
9 Q. Les prisonniers dans la caserne ont été mélangés aux prisonniers de la
10 Brigade de Zvornik qui ont été gardés là pour des infractions militaires.
11 R. Nous n'avons pas eu la possibilité de séparer les uns des autres, mais
12 je ne pense pas qu'il y ait eu les gros problèmes de surgis de ce fait.
13 Q. Le commandant Pandurevic a demandé au commandement Supérieur de faire
14 transporter ces prisonniers afin de pouvoir entamer des processus
15 d'échange, n'est-ce pas ?
16 R. Je n'ai pas très bien compris votre question, mais je sais vous dire la
17 substance des choses. L'on savait exactement quelle était la procédure à
18 suivre à l'occasion de soldats emprisonnés par la Brigade de Zvornik. Il
19 s'agissait d'emmener ces prisonniers dans la caserne, de les placer en
20 garde à vue et, le lendemain ou au plus au bout de deux jours, il fallait
21 les emmener à Batkovic. Pour ce qui est des échanges, la Brigade de
22 Zvornik, elle, n'avait pas la possibilité de procéder par elle-même à ces
23 échanges. Il y avait pour cette raison une commission au niveau du
24 commandement Supérieur qui procédait à ces échanges de prisonniers ennemis
25 pour des soldats à nous qui étaient détenus par la partie adverse. Mais je
26 suis au courant du cas auquel vous faites allusion, si vous venez à un peu
27 plus concret, je saurais de quoi il en retourne.
28 Q. Certes. Il serait bien plus aisé si je venais à vous montrer le
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1 document que j'ai à l'esprit.
2 M. HAYNES : [interprétation] Il s'agit de la pièce P340 et j'aimerais que
3 l'on vous la montre par affichage électronique.
4 Q. Est-ce qu'il s'agit ici du document que vous avez rédigé vous-même à la
5 main ?
6 R. Oui. C'est mon document. C'est mon écriture. Enfin, c'est le document
7 du commandant mais c'est moi qui l'ai écrit.
8 Q. Merci pour ce rectificatif. Je pense qu'il nous convient de descendre
9 un peu le long du texte pour que l'on puisse déterminer la partie --
10 laquelle des parties de ce texte qu'on se rapporte aux échanges de
11 prisonniers.
12 R. Pour autant que je m'en souvienne, ici, il s'agit de la chose suivante
13 : lors des activités de combat dans le secteur de Baljkovica, Memici, il y
14 a eu des disparus et des soldats à nous qui se sont faits prendre
15 prisonniers, et du fait des communications entre la partie adverse et notre
16 commandement, et ceci, par le biais de Muminovic et le commandant
17 Pandurevic, il y a eu des éléments qui nous ont laissé entendre qu'ils
18 seraient disposés à des échanges directs contre des soldats qui savaient
19 avoir été capturés par nos soins. Pour ce qui est de nos soldats
20 emprisonnés et capturés de l'autre côté, c'est les familles qui en ont vu
21 vent par un concours de circonstance et ces familles exercées des pressions
22 très fortes pour ce qui était de procéder à des échanges directs avec la
23 partie adverse. Mais étant donné que nous ne pouvions pas le faire et que
24 cela ne nous a pas été approuvé, il nous fallait demander au commandement
25 du corps de fournir des instructions ou d'envoyer sa commission, ou de
26 faire en sorte que cette commission se mette à fonctionner pour procéder à
27 ces échanges. Dans le cas contraire, il fallait nous dire que convenait-il
28 de faire avec ces prisonniers, attendre la commission ou alors envoyer ces
Page 12713
1 prisonniers vers Batkovici.
2 Q. Est-ce que cela explique pourquoi, au paragraphe 3 de ce rapport de
3 combat extraordinaire, il est précisé que le commandant demandait au
4 commandement du corps de demander à cette Commission chargée des Echanges
5 d'entamer ces activités au plus vite ?
6 R. Oui, précisément, c'est ce que le commandant a travaillé -- enfin, a
7 demandé pour que nous n'ayons pas de problème afin que cette commission au
8 niveau du corps entame immédiatement ces activités.
9 Q. Nous avons quelque peu été de l'avant du point de vue du temps.
10 J'aimerais que nous revenions un peu au 18 juillet.
11 M. HAYNES : [interprétation] J'aimerais que, dans le système d'affichage
12 électronique, on vous montre la pièce P334.
13 Q. C'est un autre rapport de combat extraordinaire daté du
14 18 juillet. Vous souvenez-vous du fait que ce rapport aussi vous aurait été
15 dicté par le commandant Vinko Pandurevic ?
16 R. Je suis revenu dans l'après-midi au commandement et je dirais que j'ai
17 eu connaissance de ce document.
18 M. HAYNES : [interprétation] Je voudrais qu'on vous montre le bas du
19 document et que vous nous aidiez à tirer un point au clair. Un peu plus bas
20 encore. Il faut aller jusqu'à la signature du commandant. Non. C'est
21 sûrement la page d'après. Ça devrait être la page d'après. Voilà.
22 J'aimerais qu'on agrandisse l'endroit où il y a la signature.
23 LE TÉMOIN : [interprétation] Voilà. Le document et sa signature.
24 M. HAYNES : [interprétation]
25 Q. Merci. Alors, le 18 juillet, à quel moment êtes-vous allé vous
26 faire dicter ce document par le commandant ?
27 R. C'était dans l'après-midi. Je ne saurais pas vous dire l'heure
28 exactement. Ça c'est passé il y a longtemps.
Page 12714
1 Q. Dans la version anglaise, il y a une heure d'indiquée, 13 heures 17
2 minutes, donc, une heure de l'après-midi. Ça pourrait même être un 8, il se
3 peut que ce soit 18. Alors, serait-il plus probable que l'heure à laquelle
4 ce document a été dicté soit à 18 heures 17, à savoir un peu après 18
5 heures ou six heures de l'après-midi ?
6 R. Ce n'est sûrement pas 13 heures, c'est sûrement plus tard.
7 Q. Merci. Alors, vous souvenez-vous du fait que ce document vous a été
8 dicté ?
9 R. Oui.
10 Q. Vous souvenez-vous de l'humeur du commandant au moment où il vous a
11 dicté ce document ?
12 R. Tous ces événements-là - étant donné les obligations que le commandant
13 avait pris sursoit et le fait qu'il avait décidé seul - font qu'il était
14 assez en colère vis-à-vis du commandement Supérieur, à savoir le
15 commandement du Corps de la Drina.
16 Q. Ce document et j'aimerais que nous revenions à la toute première page
17 pour que nous puissions voir le paragraphe 4. Alors, ce document, disais-
18 je, n'est pas rédigé dans un langage que nous retrouverions généralement
19 dans les rapports de combat émanant de la Brigade de Zvornik, n'est-ce pas
20 ?
21 R. Oui.
22 Q. Pour placer les choses dans leur contexte, je dirais que cela a été
23 rédigé le jour d'après où le commandant Pandurevic a reçu la visite de ces
24 trois officiers de l'état-major ?
25 R. Ça c'est daté du 18, et pour autant que je le sache, ils sont passés
26 avant.
27 Q. Je ne veux pas insister peut-être est-ce de ma faute parce que nous
28 avons parcouru rapidement ce document en allant vers le bas -- vers le
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1 haut.
2 Mais j'aimerais qu'on descende un peu et qu'on montre le document en
3 entier au témoin afin qu'il comprenne mes questions d'après. Alors, pouvez-
4 vous vous référer au paragraphe 4 ? C'est la page d'après, je vous prie, le
5 haut de la page, s'il vous plaît. Oui.
6 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Un peu plus bas.
7 LE TÉMOIN : [interprétation] Oui, je vois ce passage.
8 M. HAYNES : [interprétation]
9 Q. Conviendrez-vous avec moi que le commandant, selon ce qu'indique ce
10 document, a saisi l'occasion pour évoquer le moindre élément d'information
11 à sa disposition relatif aux pertes subies par les brigades entre mars 1995
12 et le jour où ce rapport a été rédigé ?
13 R. Dans le passage que j'ai sous les yeux, je ne vois pas cela, mais je
14 lis le paragraphe 4 --
15 Q. Je crois qu'il faudrait remonter un peu dans le texte ou plutôt dans
16 l'autre sens.
17 R. Je crois que ce document compte plus de deux pages. Oui, voilà le
18 passage.
19 Q. Oui. Merci. Ensuite, on déroulera la page sur l'écran. Vous verrez les
20 pertes des trois groupes cités et je vous poserai des questions. On peut
21 descendre plus bas dans la page.
22 R. Oui.
23 Q. Maintenant, je demande que l'on aille jusqu'au bout de la page.
24 Maintenant, que vous avez vu l'intégralité de la page, je vous repose ma
25 question de tout à l'heure.
26 Dans ce rapport, le commandant, M. Pandurevic, a saisi l'occasion, n'est-ce
27 pas, pour informer le commandement du corps d'armée en lui transmettant le
28 moindre renseignement dont il disposait au sujet des pertes subies par les
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1 brigades pour toute l'année 1995 et certainement pour la période la plus
2 récente ?
3 R. Oui. Ceci concerne le 27 mars, date à laquelle la Brigade de Zvornik a
4 subi des pertes extrêmement importantes à la suite de combats très intenses
5 dans le cadre de Krivaja 95. L'objet de ce texte était d'informer le
6 commandement du corps d'armée des problèmes que vivaient la Brigade de
7 Zvornik et des missions que nous étions parvenues à réaliser sur ordre du
8 commandement Supérieur en dehors de la zone de défense de la Brigade de
9 Zvornik. Nous essayons de faire comprendre qu'il était très douteux que
10 nous puissions réaliser toutes les tâches qui nous avaient été confiées.
11 Q. Je vous remercie. Pour être persuasif, quand il dictait -- quand il
12 vous dictait ces chiffres, il s'efforçait, n'est-ce pas, de faire
13 apparaître la situation sous un aspect -- sous l'aspect le pire possible ?
14 R. La situation n'aurait pas pu être pire que ce qu'elle était et ces
15 chiffres que je vois dans ce texte je les connais de toute façon.
16 Q. Mais, à l'époque où vous écriviez sous sa dictée, avez-vous pensé qu'il
17 faisait l'objet de quelques suspicions de la part du commandement Supérieur
18 en raison de ce qu'il avait fait les 16 et 17 au moment où il avait laissé
19 passer la colonne ?
20 R. De toute façon, le commandant Pandurevic était dans le collimateur du
21 commandement Supérieur, à ce moment-là, parce que sans en référer à
22 personne, il avait pris la décision de laisser passer la colonne par ces
23 positions. Ça je le sais avec certitude.
24 Q. Avant d'en finir avec ce document, j'aimerais traiter d'un autre point
25 précis avec vous, et pour ce faire, j'ai besoin que s'affiche sur l'écran
26 le paragraphe premier de ce texte.
27 On voit dans ce paragraphe, n'est-ce pas, la description de la
28 détermination dont on fait preuve certains membres de la 28e Division de la
Page 12717
1 détermination à se battre de certains membres de la
2 28e Division, qui ont continué à se battre même après avoir été capturés ?
3 R. Oui.
4 Q. Un document a été rédigé le 18 juillet. Avez-vous à quelque moment que
5 ce soit reçu, le 18 juillet, un ordre de Vinko Pandurevic indiquant que les
6 soldats capturés devaient être abattus et non faits prisonniers ?
7 R. Je suis arrivé au commandement de la brigade dans l'après-midi le 18 et
8 je connais ce document. Je suis également au courant du fait que, pour ce
9 qui est des autres forces, c'est-à-dire celles de la 28e Division, ces
10 hommes se sont battus jusqu'au dernier, pour réussir à passer, et que
11 nombre d'entre eux, d'ailleurs, avaient décidé de commettre -- d'attenter à
12 leur jour au cas où ils seraient pris. C'est ce qu'on avait les hommes, qui
13 étaient avec eux, qui étaient capturés. Mais je n'ai jamais entendu de la
14 bouche du commandant qu'il ne fallait pas que ces hommes soient fait
15 prisonniers ou qu'il fallait les abattre au moment de leur reddition. C'est
16 la première fois que j'entends cela.
17 Q. Ne tenez pas compte du commandant; est-ce que vous n'avez jamais
18 entendu un ordre de cette nature ?
19 R. Je n'ai jamais entendu une chose de ce genre. C'est ce que je m'efforce
20 de vous dire. A partir du 18, date à laquelle je suis rentré dans la
21 brigade, je n'ai jamais entendu un ordre de ce genre. Je n'ai jamais
22 entendu un commandant donné un tel ordre. La seule chose que je sais -- que
23 je connais, ce sont les ordres donnés pour assurer des mesures de sécurité
24 au moment de la capture des adversaires et au moment de la prise du
25 terrain, ce qui n'a rien à voir avec le fait de tuer les prisonniers.
26 Q. Je vous remercie. Je vais maintenant vous interroger plus en détail au
27 sujet d'une réponse que vous avez faite de votre propre chef il y a
28 quelques instants. S'agissant de savoir combien de prisonniers avaient été
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1 capturés, placés en détention, et envoyés pour échange par la Brigade de
2 Zvornik dans la période allant du
3 17 juillet au 22.
4 R. Selon les rapports dont je disposais à l'époque, rapports relatifs aux
5 opérations donc contenues dans le registre des opérations, et rapports de
6 combat également et je dis cela selon ce que je sais personnellement 80
7 hommes ont été fait prisonniers. Ce sont les chiffres que nous avons
8 transmis en tout cas au commandement du corps d'armée.
9 Q. Je vous remercie. Selon votre expérience personnelle au sein de la
10 Brigade de Zvornik, est-ce que les prisonniers étaient traités de façon
11 équitable, convenable dans le respect des conventions de Genève ?
12 R. Les hommes, qui étaient faits prisonniers par la Brigade de Zvornik,
13 étaient traités exactement comme vous venez de le dire. Je peux vous donner
14 un exemple, un cas qui s'est passé en ma présence. Les soldats un jour ont
15 emmené 12 hommes de la 28e Division qui avaient été faits prisonniers et
16 qui portaient tous un uniforme flambant neuf, c'étaient des hommes jeunes
17 en bon état de santé, à qui on a offert sans exception des vivres et de
18 l'eau. Certains ont accepté, d'autres ont refusé. On leur a proposé une
19 cigarette, certains l'ont acceptée. Nos soldats ont commencé à s'entretenir
20 avec eux d'une façon - je vous le dirais franchement - qu'il m'a semblé
21 surréaliste compte tenu de ce qui se passait depuis un mois.
22 Q. Je vous remercie. Je suis sur le point de --
23 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Avant que vous ne poursuiviez, vous vous
24 êtes étendu assez longuement sur cette pièce à conviction, mais
25 l'impression que j'ai c'est que vous n'avez pas creusé beaucoup le contenu
26 du paragraphe 4 avec le témoin.
27 Monsieur Dragutinovic, j'aimerais que vous lisiez intégralement le
28 paragraphe 4 qui se trouve en page 2 de ce document.
Page 12719
1 M. HAYNES : [interprétation] Je demande l'affichage de la page 2 et plus
2 précisément le paragraphe 4 grâce au système du prétoire électronique sur
3 les écrans.
4 Bien, pendant que nous attendons l'affichage de ce passage du texte, j'ai
5 un peu perdu le fil. Quand est-ce que la deuxième pause devrait avoir lieu
6 ?
7 M. LE JUGE KWON : [interprétation] A midi 30.
8 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Dans une vingtaine de minutes à moins
9 que vous ne souhaitiez qu'elle se fasse plutôt.
10 M. HAYNES : [interprétation] Non, non, non. Je sais que nous avons suspendu
11 un peu plus tôt que prévu tout à l'heure.
12 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Mais nous comprenons aussi l'intensité
13 des contre-interrogatoires. Nous avons tous été à votre place précédemment.
14 M. HAYNES : [interprétation] Merci.
15 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] A quelque moment que ce soit, si vous
16 avez besoin que nous fassions la pause, veuillez le demander. Cela ne
17 posera aucun problème. Même remarque pour vous, Monsieur le Témoin.
18 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Monsieur Dragutinovic, j'aimerais savoir
19 quelle était selon vous la situation de ces 3 000 prisonniers musulmans ?
20 LE TÉMOIN : [interprétation] J'ai entendu parler pour la première fois de 3
21 000 Musulmans qui auraient été fait prisonniers en lisant ou plutôt en
22 rédigeant le document sous la dictée du commandant.
23 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Mais d'après vous à l'époque, que
24 saviez-vous du sort qui avait été réservé à ces prisonniers ? Saviez-vous
25 pourquoi votre commandant était ennuyé ?
26 LE TÉMOIN : [interprétation] Je n'ai pas du tout ressenti que le commandant
27 était ennuyé. Je dirais plutôt qu'il était toujours fâché contre le
28 commandement Supérieur parce que quelqu'un avait décidé qu'il fallait faire
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1 venir sur le territoire de la Brigade de Zvornik 3 000 prisonniers, comme
2 cela est écrit dans le texte parce que, d'après ce que je lis, 7 000
3 soldats de la 28e Division sont simplement arrivés derrière les lignes de
4 la Brigade de Zvornik, donc, il était fâché parce que cela avait été
5 autorisé. Il dit, d'ailleurs, que c'est inconcevable dans ce texte.
6 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Oui. Je parlais des 3 000 prisonniers
7 musulmans. Saviez-vous ou ne saviez-vous pas, à ce moment-là, ce qui
8 s'était passé -- ce qui était arrivé à ces 3 000 prisonniers musulmans ?
9 LE TÉMOIN : [interprétation] Je pensais que ces 3 000 prisonniers avaient
10 été installés quelque part. Personnellement, à ce moment-là, je ne savais
11 même pas qu'ils existaient à part quand j'ai écrit sous la dictée qu'il a
12 été dit qu'ils avaient été répartis dans des diverses écoles. Donc, j'ai
13 vraiment pensé qu'ils avaient été installés dans plusieurs écoles du
14 territoire de la municipalité de Zvornik. A ce moment-là, j'ai cru ce que
15 j'ai écrit sur la dictée parce que je n'avais pas la possibilité
16 personnellement de vérifier ce qui avait été fait. Je n'en ai pas eu la
17 possibilité entre la date du 11 et la date de mon retour au commandement de
18 la brigade.
19 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Quand avez-vous fini par apprendre que
20 ces prisonniers avaient été exécutés ?
21 LE TÉMOIN : [interprétation] Personnellement, je n'ai jamais eu sous les
22 yeux le moindre document. Je n'ai jamais eu la moindre conversation avec un
23 autre homme qui m'aurait permis d'apprendre quand, à quel endroit des
24 soldats ou des civils auraient été abattus et en quel nombre soldats ou
25 civils qui auraient été fait prisonniers pendant les actions menées dans la
26 municipalité de Srebrenica et jusqu'à Zvornik. Pour cela, il existe des
27 raisons qui doivent pouvoir être expliquées.
28 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Je vous remercie. Je m'arrête ici, et je
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1 redonne la parole aux parties.
2 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Maître Haynes.
3 M. HAYNES : [interprétation] Merci, Monsieur le Juge Kwon.
4 Q. Je vais maintenant parler avec vous, Monsieur le Témoin, de la période
5 englobant les mois d'août et septembre. A ce moment-là, vous avez mené une
6 opération distincte avec votre commandant, Vinko Pandurevic. Vous vous
7 rappelez, je suppose, qu'au début du mois d'août, le commandement du Corps
8 de la Drina a ordonné la création d'une Brigade d'Infanterie légère qui a
9 été baptisée Brigade de la Drina et qui avait pour but de participer aux
10 opérations dans la Krajina et plus particulièrement dans le secteur de
11 Drvar ?
12 R. Oui, je m'en souviens.
13 Q. Donc, j'aimerais que nous précisions bien les dates.
14 M. HAYNES : [interprétation] C'est la raison pour laquelle je vais demander
15 que l'on vous montre quelques instants la pièce 7D612.
16 Q. Est-ce bien un ordre émanant du commandement du Corps de la Drina en
17 date du 3 août 1995, qui en donne qu'elle soit créée, elle a une Brigade
18 d'Infanterie légère appelée Brigade de la Drina qui était placée sous le
19 commandement du colonel Pandurevic ?
20 R. Oui, c'est l'ordre que nous avons reçu du commandement Supérieur.
21 Q. Je vous demanderais maintenant de vous pencher sur d'autres documents
22 rapidement, la pièce 7D252, d'abord, et puis, un autre document datant du 6
23 août -- c'est un document qui date du 6 août et c'est un ordre donné au nom
24 de la Brigade de la Drina.
25 Je demande que l'on voie le bas de la page, nous voyions qui a donné
26 cet ordre. Il faudra que je pense que nous regardions la
27 page 2.
28 R. Ce document régit la création de la brigade, et dans ce document, est
Page 12722
1 indiqué le nom de celui qui commandera cette brigade, à savoir le
2 lieutenant-colonel Vinko Pandurevic. Je connais le document.
3 Q. Autre document que j'aimerais vous soumettre, il date du
4 6 août et il montre que Vinko Pandurevic donne déjà des ordres en qualité
5 de commandant de cette brigade, n'est-ce pas ?
6 R. Oui.
7 Q. D'après ce que vous savez de la situation à partir du
8 6 août, Pandurevic commandait la Brigade de la Drina et donc a cessé
9 d'exercer son commandement sur la Brigade de Zvornik, n'est-ce pas ?
10 R. C'est exact parce que, lorsque le commandant a repris le commandement
11 de cette nouvelle brigade, brigade nouvellement créée a cessé de commander
12 la Brigade de Zvornik.
13 Q. Vous vous rappelez-vous qu'en fait, vous avez donné l'ordre de marcher
14 vers cette brigade ?
15 R. Oui, dans cette brigade, j'ai été nommé au poste de responsable des
16 opérations. Sur ordre du commandant, j'ai donné l'ordre de marche. J'ai
17 indiqué la direction de la marche en question et j'ai fait tout ce qui est
18 indiqué par écrit dans ce document.
19 Q. Vous rappelez-vous, en fait, que la Brigade de la Drina a marché vers
20 la Krajina le 7 août, c'est-à-dire le lendemain du jour où le dernier ordre
21 que nous avons eu sous les yeux ainsi que les précédents avaient été donnés
22 par Vinko Pandurevic ?
23 R. Oui, oui, cette marche a commencé le 7.
24 Q. Maintenant, j'aimerais que nous examinions de façon peut-être un peu
25 plus attentive encore la date de votre retour.
26 Je demande l'affichage sur les écrans de la pièce P378, le bas de la page
27 121 et le haut de la page 122, plus particulièrement.
28 Ceci va être un plus difficile, Monsieur Dragutinovic, parce qu'il va
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1 falloir que vous commenciez par prendre connaissance du bas d'une page pour
2 ensuite prendre connaissance du haut de la page suivante. Ici, nous sommes
3 au bas de la première page qui m'intéresse, après quoi, nous nous
4 pencherons sur le haut de la page 122, la page suivante. Je dirais pour
5 présenter ce document qu'il s'agit du registre de service des officiers
6 relatifs à ce qui s'est passé la journée du 16 septembre.
7 R. Juste en dessous du premier tiret, nous lisons, je cite : "Aujourd'hui,
8 à 11 heures 30, est revenue à Zvornik la 2e Brigade -- la Brigade de la
9 Drina, comme nous l'appelions, qui est donc rentrée à Zvornik sous la
10 direction du lieutenant-colonel Vinko Pandurevic, à partir de la zone de
11 responsabilité du 2e Corps de la Krajina." La date est celle du 16, à 11
12 heures 30.
13 Q. Merci beaucoup. C'est donc le registre de service des officiers. Comme
14 vous nous l'avez dit hier, ce registre est un document qui synthétise dans
15 un ordre chronologique les renseignements tirés du cahier de service,
16 n'est-ce pas, des responsables des opérations ainsi que des renseignements
17 émanant d'autres sources; c'est bien cela ?
18 R. Oui. Les éléments que l'on trouve dans ce registre viennent du cahier
19 tenu par les hommes chargés des opérations, renseignements qui sont ensuite
20 recopiés dans le registre.
21 Q. Merci. Le passage que je vous ai demandé de lire, au bas de la page
22 121, semble avoir été mis sur le papier avant le passage relatif au retour
23 de la 2e Brigade de la Drina et au fait que le commandant a inspecté les
24 positions du 7e Bataillon dans le village de Memici. Est-ce que vous seriez
25 d'accord avec cela ?
26 R. Dans la première partie ?
27 Q. Oui.
28 R. Oui.
Page 12724
1 Q. La référence au commandant, que l'on trouve dans la première partie du
2 registre, pour le 16 septembre, doit, par conséquent, faire référence à
3 Dragan Obrenovic, n'est-ce pas ?
4 R. Oui. Dragan Obrenovic était le commandant, à ce moment-là.
5 Q. Donc, ce que nous pouvons conclure c'est que la 2e Brigade de la Drina
6 était dans la zone de la Krajina depuis le 7 août jusqu'au 16 septembre, 11
7 heures 30 du matin ?
8 R. Oui, c'est exact.
9 Q. Que lorsqu'elle est rentrée, le commandant en second - que l'on appelle
10 commandant, à l'époque, de la Brigade de Zvornik - inspectait les positions
11 du 7e Bataillon de Memici ?
12 R. Oui, à ce moment-là, Dragan Obrenovic, en l'absence du commandant Vinko
13 Pandurevic, exécutait toutes les fonctions de ce dernier en remplacement du
14 commandant de la brigade et nous sommes revenus, à ce moment-là, au moment
15 où Dragan Obrenovic était déjà à l'autre bout, de la zone de défense
16 assignée à la brigade.
17 Q. Maintenant, pour introduire un élément d'humanité dans ce passage
18 particulier du texte, vous êtes revenu en compagnie de Vinko Pandurevic,
19 n'est-ce pas ?
20 R. Oui. Je suis rentré, et à mon retour, le commandant m'a appelé pour une
21 réunion qui a eu lieu au poste de commandement de la Brigade de Zvornik à
22 Karakaj. On nous a présenté un certain nombre de rapports. On nous a
23 assigné des tâches en tant que membre du commandement et des missions
24 précises ont également été assignées aux unités qui faisaient partie de la
25 Brigade de la Drina de façon à organiser sans problème le retour aux unités
26 d'origine.
27 Q. Mais quand vous êtes rentré au Standard, aucune, il n'a pas été
28 question de Dragan Obrenovic se trouvant là et informant Vinko Pandurevic
Page 12725
1 sur la situation au sein de la Brigade de Zvornik, n'est-ce pas ?
2 R. Je ne me rappelle pas que nous l'ayons vu à la caserne.
3 Q. Je vous remercie, Monsieur Dragutinovic.
4 M. HAYNES : [interprétation] Je pense que le moment de la pause est arrivé.
5 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Merci beaucoup, Maître Haynes.
6 25 minutes de pause.
7 --- L'audience est suspendue à 12 heures 27.
8 --- L'audience est reprise à 12 heures 56.
9 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Monsieur Haynes, vous pouvez reprendre.
10 M. HAYNES : [interprétation] Avant de reprendre --
11 Q. Enfin, avant la pause, Monsieur Dragutinovic, vous nous parliez de vos
12 souvenirs personnels, mais nous avions aussi que certains documents de la
13 brigade, et vous nous parliez donc de votre retour de Krajina avec Vinko
14 Pandurevic, le 16 septembre, donc, ça c'est important aussi. J'aimerais
15 savoir si vous souvenez d'un homme appelé Radislav Pantic, chef de la
16 circulation au sein du service logistique de la Brigade de Zvornik ?
17 R. Oui. Je connais cette personne. Je sais que c'était -- je le connais et
18 il était chef du service de la Circulation au sein de la logistique de la
19 brigade.
20 M. HAYNES : [interprétation] Maintenant j'aimerais que l'on affiche la
21 pièce P1054, s'il vous plaît. Pourrions-nous, s'il vous plaît, passer
22 [imperceptible] du document pour que l'on puisse voir le haut de cette
23 feuille.
24 Q. En haut à droite, voyez-vous le nom Pantic ?
25 R. Oui.
26 Q. Pouvez-vous voir qu'il s'agit d'un document émanant de l'état-major
27 principal envoyé au Corps de la Drina en les avertissant d'un ordre donné
28 par l'état-major principal demandant que 5 000 litres de diesel soient
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1 apportés au Corps de la Drina ?
2 R. Peut-être faudrait-il voir le bas du document pour ce faire.
3 Q. Pas de problème.
4 R. Je vois bien ce passage.
5 Q. Une chose à propos de ce document. Il me semble qu'un exemplaire ait
6 été envoyé à la Brigade de Zvornik, mais uniquement pour information.
7 Pouvez-vous nous expliquer ce que cela signifie ?
8 R. Bien, écoutez, je sais très bien ce que cela signifie quand on est --
9 quand on reçoit des informations uniquement, oui. Cela signifie que le
10 carburant appartient à quelqu'un peut-être qu'il est stocké quelque part,
11 mais Pantic -- mais, en tout cas, la Brigade de Zvornik est informé de la
12 chose. On n'a pas -- on n'a pas le droit de s'en servir.
13 Q. Très bien. Pourriez-vous faire prendre date -- pourriez-vous juste vous
14 souvenir du document confidentiel numéro 03/4-2341 du 14 septembre, et vous
15 le gardez à l'esprit.
16 M. HAYNES : [interprétation] Pendant ce temps-là, je vais demander à ce que
17 l'on affiche la pièce P1053.
18 Q. Donc, pendant que le document s'affiche, mais est-ce que vous en
19 souvenez ? Vous verrez qu'en haut à gauche, on a le même numéro d'ordre
20 03/4-2341 et le nom de Pantic apparaît toujours à droite en haut de ce
21 document. Il s'agit d'un télégramme en date du 14 septembre émanant de
22 l'état-major général et envoyé au centre de Communications électroniques --
23 non, c'est envoyé, en fait, au service logistique de la 1ère Brigade de
24 Zvornik pour information.
25 Maintenant, regardons la pièce P379. Il s'agit du carnet de bord de
26 l'officier de service. Donc, la pièce P379, page 115. C'est un document qui
27 n'a pas été traduit dont il est uniquement dans votre langue, Monsieur
28 Dragutinovic, donc, on n'a pas besoin de votre aide pour savoir de quoi il
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1 s'agit.
2 R. Il faudrait encore que je sois capable de le lire.
3 Q. De toute façon, je ne peux absolument pas le lire. Si quelqu'un peut le
4 lire, c'est vous.
5 M. HAYNES : [interprétation] Pouvons-nous l'afficher de façon à voir le bas
6 de la page ?
7 Q. Il y a un astérisque à un moment qui est après un télégramme.
8 R. Oui, je vois ça.
9 Q. Cela porte toujours le même numéro. Pourriez-vous, s'il vous plaît,
10 lire à haute voix ce que vous arrivez à déchiffrer et ainsi nous pourrons
11 voir quelque chose de consigner au compte rendu en anglais.
12 R. Il est écrit : "Télégramme strictement confidentiel,
13 03/4-2341, en date du 14 septembre 1995; télégramme strictement
14 confidentiel numéro 10/34/2-3-701 en date du 14 septembre." Aussi, il y est
15 écrit "9," mais j'imagine que c'est l'année 1995.
16 Q. Je vous remercie.
17 R. Je vais essayer de déchiffrer ce qui est écrit plus bas. Je ne vois pas
18 très bien où il serait écrit et donné à Pantic, mais il est écrit : doit
19 être donné à Pantic.
20 Q. Merci. Passons maintenant au haut de la page et nous allons voir que
21 c'est encore quelque chose qui date du 14 juillet 1995 -- non, je m'excuse,
22 c'est 14 septembre 1995.
23 R. Oui.
24 Q. Lorsque vous étiez en Krajina avec Pandurevic, donc, pendant que vous
25 étiez en Krajina, voyage qui s'est terminé le
26 16 juin -- juillet, quand vous êtes revenu, avez-vous jamais été mis au
27 courant d'un arrangement quelconque contre l'état-major de l'armée de la
28 Republika Srpska et le Corps de la Drina pour cette livraison de 100 000
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1 litres de carburant ?
2 R. Non. Mais à part de ce que je viens juste de lire à l'instant.
3 Q. Oui, mais aviez-vous toujours -- le même rapport, si je puis dire, avec
4 le commandant Pandurevic pendant votre séjour en Krajina que pendant
5 l'opération Krivaja 95 ? Bien, est-ce que vous étiez toujours aussi en
6 étroite collaboration avec lui en train de voyager avec lui, de vous
7 entretenir avec lui, de rester près de
8 lui ?
9 R. J'étais l'officier d'opération du commandant, donc, à chaque fois,
10 j'étais à ses côtés, j'étais là pour recevoir les ordres et les faire
11 exécuter et les transmettre, ce qui fait que j'étais, en effet, aux côtés
12 du commandant pratiquement tout le temps.
13 Q. Est-ce que, dans vos entretiens -- avec lui, ou suite à quelque chose
14 qui l'aurait dit -- aurait pu vous dire qu'il savait qu'il y avait eu cet
15 arrangement fait pour que du carburant soit fourni par l'état-major au
16 Corps de la Drina, carburant qui devait être stocké dans la caserne de la
17 Brigade de Zvornik pendant votre absence en Krajina ?
18 R. Pendant notre séjour en Krajina, on a eu des problèmes énormes. Donc,
19 vraiment, le ravitaillement au carburant de la Brigade de Zvornik ou pour
20 la caserne de Standard, ce n'était pas vraiment à l'ordre du jour. Nous
21 avions autres sujets à aborder.
22 Q. Très bien. Très bien. Mais je voudrais revenir au
23 16 septembre quand vous êtes revenu au commandement de la Brigade de
24 Zvornik. Vous avez dit que le 16 septembre, quand le colonel Pandurevic est
25 rentré, il s'est occupé aussi plus ou moins du retour des autres unités au
26 sein de leur brigade respective. A votre connaissance, il n'a eu aucun
27 contact avec Dragan Obrenovic ce jour-là. Nous allons maintenant aborder le
28 lendemain, le 17 septembre.
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1 M. HAYNES : [interprétation] Pourrions-nous afficher la pièce P379, page
2 122, s'il vous plaît ? Je suis désolé, je me suis peut-être trompé. Il nous
3 faut, en fait, afficher la page 121. Je m'en excuse auprès de la Greffière
4 d'audience qui accomplit sa tâche de façon excellente. Pouvons-nous
5 repasser à la page 122, s'il vous plaît ? Je m'en excuse. Numéro 65 -- le
6 numéro ERN est le 6530.
7 Q. Pourriez-vous, s'il vous plaît, nous aider en lisant à haute voix les
8 premières lignes qui se trouvent sur l'écran ? Mais nous allons peut-être
9 devoir aussi faire référence à la page précédente.
10 Monsieur Dragutinovic, veuillez nous aider, s'il vous plaît, en lisant à
11 haute voix ces lignes, les lignes qui sont tout en haut de la page. On
12 verra si elles se tiennent d'elles même ou s'il convient de regarder la
13 page précédente.
14 R. Si j'arrive à lire, il est écrit : "Le lieutenant-colonel Pandurevic
15 doit dès qu'il sera arrivé à Vlasenica aller faire rapport au général
16 Krstic, et il ne devrait pas aller à Vlasenica l'après-midi." Je pense que
17 c'est ce qui est écrit, mais je n'en suis pas sûr.
18 Q. Merci. Donc, il s'agit du lendemain ?
19 R. Oui. Quelqu'un a donné l'ordre au colonel Pandurevic d'aller à
20 Vlasenica, et ensuite, deuxièmement, sur l'ordre du général Krstic, il y a
21 contre ordre. Il ne doit plus aller à Vlasenica sans doute parce que
22 quelque chose a été annulé qui n'a plus besoin de s'y rendre.
23 Q. Merci. La veille de ce jour, le colonel Pandurevic était revenu avec la
24 1ère Brigade de la Drina sur ordre du Corps de la Drina, donc, le fait de se
25 rendre auprès du général Krstic immédiatement au commandant donc du Corps
26 de la Drina était quand même quelque chose qui faisait partie du protocole,
27 n'est-ce pas, parce qu'il revient sur la brigade ?
28 R. Oui. C'était logique qu'il le fasse mais pas ce jour-là. Il ne s'était
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1 pas rendu ce jour-là. Ça j'en suis sûr. Pour rendre compte, il n'avait pas
2 besoin de le faire oralement, il pouvait le faire par écrit et je tiens à
3 dire d'ailleurs que c'est moi qui ai rédigé le rapport à propos -- rendant
4 compte du séjour de la Brigade de Zvornik en Krajina.
5 Q. Très bien. En dessous de ce qui est écrit il y a un numéro de
6 téléphone. Il y a encore d'autres choses ensuite qui sont mentionnées.
7 Pourriez-vous nous les lire ?
8 R. Il est écrit : "589-991--" ensuite, oubliez, je n'arrive pas à lire,
9 mais ensuite, il est écrit : "A Celopek, cela doit -- je suis maintenant à
10 Celopek," ou quelque chose qui voudrait dire à peu près cela. Donc : "C'est
11 589-991, lieutenant-colonel à Celopek."
12 Q. Très bien. Donc, Celopek, et ce numéro de téléphone 589-991, est-ce que
13 cela vous dit quelque chose ?
14 R. Ah, oui, peut-être. Enfin, c'est un numéro privé. La personne c'est qui
15 se trouvait le commandant.
16 Q. Très bien. Ensuite, qu'est-il écrit ?
17 R. En dessous, voulez-vous dire ? Il est écrit : "Major," donc, le
18 commandant est à Malesic. Je crois c'est ce qui est écrit : "Pour un
19 briefing," ou quelque chose dans le style.
20 Q. Merci. Lieutenant-colonel nécessairement --
21 R. C'est très certainement quelque chose qui a avoir avec le commandant
22 Dragan Obrenovic qui aurait été assisté à un briefing à Malesic, très
23 certainement auprès d'un des bataillons.
24 Q. Je vous repose la question. Vous souvenez-vous de ce qui s'est passé le
25 17 septembre, à partir de vos propres souvenirs ? Peut-être que cela nous
26 aiderait peut-être à reconstituer la signification exacte de ce qui est
27 écrit sur ce carnet.
28 R. Mais de quoi voulez-vous faire illusion ? Je ne comprends pas bien.
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1 Vous me parlez de ça ou d'autre chose ?
2 Q. Monsieur Dragutinovic, vous avez peut-être raison de critiquer ma
3 question. Enfin, je suggère la chose suivante. Ce carnet semble indiquer
4 que, le 17 septembre, le lieutenant-colonel Pandurevic se trouvait dans une
5 maison à Celopek.
6 R. Oui.
7 Q. Mais le commandant Dragan Obrenovic, lui était à Malesic et que le
8 lieutenant-colonel Pandurevic n'avait pas été sommé, si je puis dire,
9 d'aller à Vlasenica, à ce moment-là ?
10 R. Oui. Il n'était pas obligé, puisque dans de ce qui est noté juste au-
11 dessus, il est bien écrit qu'il n'a pas besoin de se rendre à Vlasenica. Un
12 commandant ne serait pas allé à Celopak de sa propre initiative. Il y
13 serait pour une mission. Donc, on voit clairement que là, le commandant est
14 en permission, il se repose.
15 Q. Très bien. Un autre point en passant, ça c'est étrange quand même que
16 ici le commandant et le chef d'état-major sont nommés dans ce carnet par
17 leur grade uniquement. On parle du lieutenant-colonel, du commandant et non
18 pas du commandant, si je puis dire de la brigade ou du chef d'état-major.
19 R. Je dois vous dire que chaque officier a son propre style pour prendre
20 des notes. Il utilise ce qui est plus pratique pour lui. Il ne s'agissait
21 pas de soldats professionnels. D'ailleurs, on ne suit pas le manuel si je
22 puis dire.
23 Q. Très bien. Je n'irai pas plus loin à ce propos. Mais savez-vous que le
24 17 septembre, on a le général Krstic a donné la permission de s'absenter au
25 commandant Pandurevic ?
26 R. Oui, oui. On lui a accordé une permission pour des raisons de santé, je
27 crois.
28 Q. Regardons maintenant la pièce P379 à la page 128, s'il vous plaît, il
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1 s'agit du passage qui m'intéresse à l'écran justement. Nous avons encore un
2 numéro de téléphone à l'écran, ainsi qu'une référence à un numéro d'une
3 chambre et le nom du commandant; c'est bien cela ?
4 R. Oui. Le commandant visiblement était déjà parti. Je vous explique un
5 petit peu ce qui aurait pu se passer. Le commandant avait des problèmes de
6 dos. L'année précédente, il avait été opéré du rachis et déjà en Krajina,
7 il avait eu des soucis avec son dos. Donc, vous avez ici un numéro de
8 téléphone. J'imagine que c'est aussi la chambre d'hôtel où il se reposait.
9 Q. Savez-vous où se trouve cet hôtel ?
10 R. Je crois que c'est au Monténégro -- quelque part au Monténégro.
11 Q. Merci. Plus tard au cours du mois de septembre, saviez-vous que Dragan
12 Obrenovic a reçu l'ordre de prendre le commandement de l'unité, se rendre
13 en Krajina ?
14 R. Oui, je suis au courant.
15 Q. Je crois que l'unité était censée être dirigée par le colonel Trkulja,
16 dont on a déjà entendu parler, mais il était visiblement indisponible pour
17 différentes raisons. De ce fait, le Corps de la Drina a demandé à Dragan
18 Obrenovic de le remplacer.
19 R. Attendez, je tiens à vous corriger ici. Si je ne me trompe pas, je
20 crois que c'était le colonel Trkulja qui avait été pressenti.
21 Q. En effet, je ne m'étais pas trompé la première fois, j'ai essayé de me
22 corriger, je n'aurais pas dû. C'était bel et bien le colonel Radomir
23 Furtula.
24 R. Oui, oui, c'est ça. Si c'est Radomir, ça doit être Furtula, je le
25 connais bien d'ailleurs. Celui qui était nommé de l'unité mais bon d'abord
26 il a été ensuite il n'y était plus. Finalement, c'est le commandant
27 Obrenovic qui a été pressenti pour diriger cette unité.
28 Q. Merci. Donc, pourrions-nous voir la pièce P158 pour vérifier les
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1 dates.
2 Est-ce qu'il y a l'ordre nommant Dragan Obrenovic commandant de cette
3 unité, ordre daté du 26 septembre 1995 ?
4 R. Oui, tout à fait. C'est bel et bien le document qui confirme ce que je
5 vous ai dit. Radomir Furtula était l'homme qui avait été pressenti et
6 finalement c'est Dragan Obrenovic qui a reçu la mission de former cette
7 brigade.
8 Q. Merci. Donc, pour en finir avec cela, pendant toute cette période
9 allant du 17 septembre au 26 septembre, date à laquelle cet ordre a té
10 rédigé, Dragan Obrenovic commandait la Brigade de Zvornik, n'est-ce pas ?
11 R. Oui. Il était le commandant adjoint de la brigade, et donc, du fait
12 qu'il était adjoint il a pris le commandement officiel de la brigade
13 jusqu'au 26, date à laquelle le commandant est revenu.
14 Q. Mais voyons voir si j'ai pu bien éclaircir ce point, une bonne fois
15 pour toute. Il faudrait que l'on regarde à nouveau la pièce P379 à la page
16 140.
17 Est-ce qu'on peut se pencher sur l'entrée relative à 10 heures du matin. Il
18 est fait référence là à un briefing au niveau du bataillon -- ou plutôt,
19 des commandants de bataillon et division ?
20 R. Oui. On voit cela sous la rubrique 10 heures, c'est exact.
21 Q. On peut voir au haut de la page, il est fait référence au 27 septembre.
22 Alors, cette présentation des rapports aurait eu lieu par les soins du
23 commandant une fois qu'il serait revenu ?
24 R. C'était un rapport présenté à l'intention des commandants de bataillon
25 et des détachements. Ça se fait en présence du commandant principal et en
26 son absence c'est le chef d'état-major qui est présent. A ce moment-là, le
27 commandant Obrenovic avait déjà eu reçu pour mission de constituer une
28 brigade puisqu'il était censé s'en aller vers la Krajina.
Page 12734
1 Q. Merci. Alors, pouvons-nous résumer. Les déplacements du commandant que
2 vous venez d'évoquer. Alors, le 7 août, il est parti pour la Krajina et il
3 est revenu le 16 septembre, n'est-ce pas ?
4 R. Oui.
5 Q. Ni le 16 pas plus que le 17, il n'a repris le commandement à l'égard de
6 la brigade et n'a eu de contact avec Dragan Obrenovic ?
7 R. Je ne suis pas, je ne me souviens pas s'il avait des contacts avec mais
8 il n'a pas pris le commandement parce que le lendemain il a pris son congé
9 et il est parti en congé.
10 Q. Et il est revenu lorsque Dragan Obrenovic s'en est allé commander une
11 autre unité le 26 ou le 27 septembre ?
12 R. Oui. Le 26 parce que le 27 il était déjà le commandant de la brigade.
13 Q. Par conséquent, le commandant de la Brigade de Zvornik était à tout
14 point de vue Dragan Obrenovic à partir du 7 août jusqu'au 26 ou 27
15 septembre6
16 R. Oui.
17 Q. Bon. A présent, avez-vous eu connaissance vous-même de ce qu'il est
18 advenu de ces 500, non pardon, 5 000 litres de carburant qui ont été
19 entreposés dans la caserne de Standard ?
20 R. Je n'ai jamais eu ouï-dire que nous avions une telle quantité de
21 carburant dans notre caserne.
22 Q. Avez-vous à quelques moments que ce soit vu une telle quantité de
23 carburant ?
24 R. Je n'en ai pas vu et je n'avais pas à le savoir non plus.
25 Q. Je voudrais vous montrer plusieurs images et pour ce faire j'aimerais
26 qu'on nous montre le P2103 à la page 171.
27 Avez-vous eu l'occasion de voir ce barrage de Petkovci ?
28 R. Je connais bien le barrage de Petkovci parce que mon entreprise de
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1 génie civil y a réalisé des travaux et si c'est une photo ou une vue de ce
2 barrage, je dirais que je ne vois pas très bien.
3 Q. Je me propose de vous poser dans ce cas une question fort simple : ces
4 images sont censées montrer qu'entre le 7 et le 27 septembre 1995, des
5 corps auraient été déshumés [comme interprété] -- déterrés de ce barrage de
6 Petkovci. Avez-vous -- eu vent de cela ?
7 R. Non, je n'ai jamais eu vent de quelques exhumations que ce soit de
8 quelques sources que ce soit.
9 Q. Je vais vous répéter la question que j'ai posée à plusieurs reprises.
10 D'après ce que vous saviez, le colonel Vinko Pandurevic pouvait-il avoir
11 connaissance d'une telle opération en matière de génie civil ?
12 R. De quelle période êtes-vous en train de parler ?
13 Q. De la période qui va du 7 au 27 septembre; c'est celle qui paraît
14 importante.
15 R. Non, en aucun cas. Etant donné que nous ne sommes pas rencontrés du
16 tout dans cette zone -- étant donné que nous n'avons pas été dans ce
17 secteur de la défense de la Brigade de Zvornik nous étions dans la Krajina,
18 nous avons été engagés dans la réalisation de différentes autres missions
19 et donc c'est la première fois que j'entends parler de cela. Le commandant
20 aussi ne pouvait pas en avoir vent.
21 Q. Afin que les choses soient bien dites, à titre complet, j'aimerais
22 qu'on vous montre la page 220 de la même pièce à conviction. Alors, une
23 fois de plus, d'après ce que vous en savez, est-ce que le commandant
24 pendant que vous vous trouviez dans la Krajina avait eu connaissance quel
25 qu'elle soit d'excavations, d'exhumations qui auraient eu lieu à la ferme -
26 - d'étable de
27 Branjevo ?
28 R. Non, en aucun cas. Si ceci est une image de Branjevo, enfin, je
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1 reconnais l'image parce que je suis topographe de par ma profession et
2 avant la guerre j'ai travaillé là-bas. Ceci est le domaine, l'ex-domaine de
3 cette ferme agricole.
4 M. HAYNES : [interprétation] Pour finir, j'aimerais qu'on nous montre la
5 page 240 de la même pièce à conviction.
6 Q. Ici, nous voyons Orahovac; est-ce que vous ou le commandant avez eu des
7 informations au sujet d'exhumations qui se seraient produites entre le 7 et
8 le 27 septembre à Orahovac ?
9 R. La même réponse, non. Ici, je vois dans la partie supérieure qu'il y a
10 une voie ferrée, si je ne m'abuse, non.
11 Q. Merci. Vous nous avez dit au fil de votre témoignage qu'il y a eu des
12 opérations où vous avez pris part vous et votre commandant en juillet, août
13 et septembre 1995. Mais il était assez commun de voir le commandant ou le
14 chef d'état-major s'en aller pour des opérations à l'extérieur du secteur
15 de Zvornik ?
16 R. Oui.
17 Q. lorsque l'un quelconque des deux revenaient, y avait-il un accueil
18 formel ou un accueil officiel d'organiser de l'un vis-à-vis de l'autre ?
19 R. Pour autant que je le sache et je ne puis l'oublier, nous étions tous
20 en bonnes relations amicales, ce qui fait que ces accueils militaires
21 usuels et ces présentations de rapports n'ont pas été chose coutumière. On
22 se rencontrait, on se saluait. Si nous arrivions -- ou si nous rentrions
23 vivant de mission, C'était la façon habituelle pour nous de nous retrouver.
24 Q. Je vais passer au cœur du sujet. Avez-vous vu à quelque moment que ce
25 soit le commandant Dragan Obrenovic être au garde à vous devant Vinko
26 Pandurevic pour le saluer à son retour à l'unité et lui présenter un
27 rapport concernant la situation là-bas, à ce moment-là, et cetera ?
28 R. Non. Pas autant que je m'en souvienne.
Page 12737
1 Q. Je voudrais une fois de plus vous montrez plusieurs photos.
2 M. HAYNES : [interprétation] Là, j'aimerais qu'on nous montre le 7D581.
3 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Est-ce que vous pouvez revérifier la
4 référence de tout à l'heure ?
5 M. HAYNES : [interprétation] C'est ce que je suis en train de faire,
6 Monsieur le Juge Kwon, et je suis sûr d'avoir raison. J'ai souvent pensé
7 avoir raison alors que j'étais dans mon tort. Mais, bon. Merci.
8 Q. Monsieur, vous reconnaissez cette photo, n'est-ce pas ?
9 R. C'est le siège de notre commandement de l'époque.
10 Q. J'aimerais que nous parcourions un peu ces photos.
11 M. HAYNES : [interprétation] Le 7D782, non plus 7D586, d'abord, je vous
12 prie. L'autre suivante.
13 Q. Veuillez nous indiquer si ceci est la photo qui montre le passage par
14 la porte d'accès au commandement et on voit un début d'escalier qui conduit
15 vers le premier étage ?
16 R. Ça c'est la porte d'entrée, en effet. A droite, il y avait une petite
17 pièce où un soldat a été d'habitude de permanence -- peloton.
18 Q. Qui y avait-il là de présent lorsque ce bâtiment a été utilisé -- en
19 guise de commandement, qui a été le rez-de-chaussée ?
20 R. Il y avait des bureaux de la Compagnie de la Police militaire, et là
21 aussi, il y avait une pièce avec mon bureau de QG, c'est à peu près ce que
22 je vois tout droit. A droite, il y avait une pièce où nous avions une
23 formation de dispensée. Puis, d'autres pièces, et à gauche à côté du
24 bureau, là, où il y avait le commandement de cette Compagnie de la Police
25 militaire il y avait un couloir qui menait à la cantine.
26 Q. Est-ce que cette zone donc cette entrée était souvent occupée par des
27 personnes qui entraient et sortaient des bureaux voisins ?
28 R. En général, oui. D'ailleurs, il y a une chose que j'ai oublié de dire.
Page 12738
1 Le second du chef d'état-major chargé de l'organisation et de la
2 mobilisation avait une pièce à cet endroit, avait son bureau à cet endroit.
3 Donc, ce lieu n'était jamais désert.
4 M. HAYNES : [interprétation] J'aimerais que nous passions maintenant à la
5 pièce 7D582.
6 Q. Est-ce que nous voyons maintenant l'escalier qui mène au premier étage
7 ? Ensuite je demanderais la pièce 7D583.
8 LE TÉMOIN : [interprétation] Je suppose que oui. Je suppose que c'est bien
9 cet escalier.
10 M. HAYNES : [interprétation]
11 Q. Et ici --
12 R. Là, c'est une vue qui est prise de l'étage supérieur, c'est-à-dire du
13 palier en regardant vers le bas. Cette volée d'escalier conduit à l'étage
14 où se trouvait la Compagnie chargée des Transmissions.
15 Q. Bien.
16 M. HAYNES : [interprétation] 7D584 à présent, je vous prie.
17 Q. Est-ce qu'on voit ici le premier étage, le couloir du premier étage sur
18 lequel donnait la plupart des bureaux des officiers de la brigade ?
19 R. Oui, c'est bien ce couloir. Je pourrais même vous dire à qui
20 correspondait chaque bureau d'après mon souvenir.
21 Q. Je vais essayer de raccourcir ce processus en vous posant des
22 questions, mais je ne veux pas que vous annotiez cette photographie. La
23 première porte sur la droite était bien celle du bureau de l'officier
24 chargé des opérations, n'est-ce pas ?
25 R. Oui, exact.
26 Q. Ensuite, viennent les bureaux de Sreten Milosevic; il y avait une salle
27 de réunions, n'est-ce pas ?
28 R. Oui.
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1 Q. Puis un bureau opérationnel ?
2 R. Oui. La salle des opérations.
3 Q. Puis votre bureau ?
4 R. Oui.
5 Q. Ensuite, le bureau de Dragan Obrenovic ?
6 R. Oui, il se trouvait juste à côté du mien.
7 Q. Puis, sur la gauche, on avait le bureau du chef du génie, Jokic ?
8 R. Oui.
9 Q. Ensuite, le bureau du chef de l'encryptage Petrovic ?
10 R. Oui.
11 Q. Puis le commandant en second chargé du moral des troupes des affaires
12 religieuses et juridiques ?
13 R. Oui, de ce côté-là.
14 Q. Puis le bureau de Drago Nikolic ?
15 R. Oui. Il était de ce côté-là aussi.
16 Q. Tout au fond sur la gauche le bureau de Vinko Pandurevic, n'est-ce pas
17 ?
18 R. Oui. C'était le bureau du commandant.
19 Q. C'était un couloir dans lequel on circulait beaucoup ?
20 R. Il s'y trouvait toujours quelqu'un et de l'autre côté il y avait le
21 commandement d'état-major. Il y avait des estafettes, des bureaux réservés
22 aux responsables de la sécurité, aux policiers attachés au commandement. Il
23 y avait une cafétéria et c'était tout.
24 Q. J'aimerais maintenant que nous passions à un sujet qui n'a aucun
25 rapport avec celui-ci.
26 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Il ne nous reste qu'une minute.
27 M. HAYNES : [interprétation] Je n'ai plus qu'une seule question.
28 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Bien. Allez-y.
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1 M. HAYNES : [interprétation] Je demande l'affichage de la pièce P --
2 L'INTERPRÈTE : L'interprète n'a pas entendu le numéro.
3 M. HAYNES : [interprétation] -- page 177.
4 Q. Vous nous avez déjà dit que vous étiez régulièrement présent aux
5 réunions d'information du matin qu'organisait la brigade.
6 R. Oui.
7 Q. Ici, nous avons un procès-verbal d'une réunion d'information tenue le
8 23 juillet. Avez-vous assisté à cette réunion d'information ?
9 R. Le 23 juillet ?
10 Q. Oui. Le commandant y a-t-il assisté également ?
11 R. Oui.
12 Q. Le chef d'état-major ?
13 R. Oui. Comme d'habitude, tout le monde était là.
14 Q. Durant cette réunion, est-ce qu'un des sujets de discussion à porter
15 sur les prisonniers de guerre ou les détenus de façon plus générale ?
16 R. Pour autant que je m'en souvienne, le commandant a exigé que certains
17 prisonniers qui se trouvaient dans notre centre de Détention soient
18 transférés le plus rapidement à Patkovic, et il a demandé au commandant du
19 corps d'armée. Maintenant, pourquoi ces prisonniers avaient été gardés à
20 cet endroit ? Je ne m'en souviens pas. Ce n'est pas nous qui l'avons
21 décidé. C'était un ordre qui venait d'eux.
22 Q. Merci beaucoup, Monsieur Dragutinovic, je vous prie de m'excuser du
23 fait que mon contre-interrogatoire a duré si longtemps mais je pense que
24 vous comprendrez que je l'ai fait dans l'intérêt de mon client.
25 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Merci beaucoup, Maître Haynes.
26 Bien. Ceci je suppose scelle la fin de votre contre-interrogatoire.
27 M. HAYNES : [interprétation] Oui, Monsieur le Président.
28 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Bien, Monsieur Dragutinovic, nous
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1 poursuivrons lundi matin et nous ferons de notre mieux pour essayer d'en
2 terminer lundi. Mais, d'ici là, je vous adresse le même avertissement que
3 je vous avais déjà adressé hier, à savoir que je vous rappelle que vous
4 n'êtes pas en droit de communiquer avec quiconque sur les sujets abordés au
5 cours de votre déposition. Je vous souhaite un week-end ainsi qu'à chacun
6 dans ce prétoire.
7 LE TÉMOIN : [interprétation] Je comprends, merci.
8 --- L'audience est levée à 13 heures 47 et reprendra le lundi 18 juin 2007,
9 à 9 heures 00.
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