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1 Le mardi 26 juin 2007
2 [Audience publique]
3 [Les accusés sont introduits dans le prétoire]
4 [Le témoin est introduit dans le prétoire]
5 --- L'audience est ouverte à 9 heures 05.
6 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Bonjour, Madame, Messieurs. Madame la
7 Greffière d'audience, pouvez-vous citer l'affaire, s'il vous plaît ?
8 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Bonjour, Monsieur le Président, Madame,
9 Messieurs les Juges. Affaire IT-05-88-T, le Procureur contre Vujadin
10 Popovic et consorts.
11 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je me tourne vers la Défense. Je vois
12 que M. Haynes n'est pas là, M. Meek, non plus. Du côté de l'Accusation,
13 nous avons M. McCloskey, Mme Soljan. C'est tout.
14 LE TÉMOIN: KATHRYN JEAN BARR [Reprise]
15 [Le témoin répond par l'interprète]
16 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Madame Barr, je vous souhaite bonjour
17 encore une fois. Nous devrions pouvoir terminer votre déposition
18 aujourd'hui. Seules deux équipes de la Défense vous ont interrogé hier. Je
19 vais demander d'abord à Me Ostojic s'il souhaite poser d'autres questions à
20 Mme le Témoin.
21 M. OSTOJIC : [interprétation] Oui. J'ai des questions à poser.
22 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je vous en prie, vous avez la parole.
23 M. OSTOJIC : [interprétation] Merci.
24 Contre-interrogatoire par M. Ostojic : [Suite]
25 Q. [interprétation] Bonjour, Madame Barr.
26 R. Bonjour.
27 Q. Hier, vous avez eu la gentillesse de nous remettre les notes que vous
28 aviez apportées. J'ai remarqué que vous aviez aussi des notes qui relèvent
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1 de vos formulaires de vérification des "tick sheets"; je crois que vous les
2 appeliez ?
3 R. Oui.
4 Q. Alors, pour ce qui est du rapport Jokic, vous avez fait environ deux
5 pages et demie, trois pages de notes ?
6 R. Si vous le dites, oui.
7 Q. C'est effectivement dans les notes, Et puis, une page, je pense qui a
8 été catégorisée comme étant un formulaire de vérification.
9 R. Oui.
10 Q. Est-ce que vous avez -- vous avez parlé hier de relecture afin de
11 garantir la qualité d'un travail, relecture par les pairs, et vous avez
12 mentionné des pairs qui ont procédé à une relecture. Vous avez retrouvé
13 cela ?
14 R. Oui. Ils ont signé mon rapport.
15 Q. Où cela ?
16 R. Je voudrais pouvoir regarder cela sur le rétroprojecteur.
17 Q. Est-ce que c'est votre projet le rapport ou la version définitive ?
18 R. C'est le rapport final.
19 Q. Qui a signé, ils ont tous signé ?
20 R. Non, j'ai fait une erreur hier. J'ai dit que c'est
21 Dr Hardcastle, Dr Baxendale, qui a signé, et en bas, vous avez la signature
22 de la personne qui a relu le texte.
23 Q. Est-ce que vous avez les mêmes signatures sur les autres rapports ?
24 R. Oui.
25 Q. Je vous remercie. Alors, pour ce qui est de votre formulaire de
26 vérification de confirmation, est-ce que vous pouvez, s'il vous plaît, vous
27 reporter, à la date du 27 mai 2006, ce rapport-là, je voudrais également le
28 placer sur le rétroprojecteur pour qu'on puisse voir de quelle nature est
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1 ce formulaire ?
2 R. [aucune interprétation]
3 Q. Pour Trbic, s'il vous plaît.
4 R. Avant Trbic.
5 Q. On a la date, on n'a pas de pagination, mais nous avons la date du 27
6 mai 06. Dans l'angle supérieur droit, il s'agit du registre officiel de
7 l'officier de permanence ?
8 R. Vous pouvez me montrer cela pour que je le retrouve.
9 Q. Tout à fait. Je ne sais pas si vous avez l'impression que vous en aurez
10 besoin. Vous pouvez le laisser sur le rétroprojecteur.
11 R. Oui.
12 Q. Est-ce que c'est ce que vous appelez le stick sheet, c'est le
13 formulaire où vous renseignez les différents éléments.
14 R. Oui.
15 Q. Le reste des documents -- le reste du document contient vos notes
16 manuscrites ?
17 R. Oui.
18 Q. Alors, lorsque nous avons la lettre A, qu'est-ce qui est noté à côté ?
19 R. Cela nous indique qu'il y a une correspondance, une corrélation.
20 Q. Est-ce que vous notiez uniquement les correspondances et non pas les
21 différences ?
22 R. Non. Je me penchais sur les différences si j'en trouvais.
23 Q. Alors, comment est-ce que vous indiquez une différence ?
24 R. Avec une point d'interrogation ou une croix.
25 Q. Alors, quelle est l'importance ? Comment vous interprétiez le fait de
26 renseigner -- de confirmer quelque chose ?
27 R. Ça veut dire qu'il y a une correspondance lorsque je mets une coche.
28 Q. Est-ce que vous vous serviez d'autres exemples -- d'autres symboles ?
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1 R. De point d'interrogation.
2 Q. Qu'en est-il de trait ou du signe moins ?
3 R. Normalement, cela signifie que je ne peux pas établir une corrélation
4 parce qu'il n'y a pas de caractère ou de lettre.
5 Q. Alors, comment est-ce qu'on peut savoir s'il y a d'autres symboles ?
6 Est-ce que vous utilisez d'autres symboles lorsque vous vous servez de ce
7 formulaire ?
8 R. Non.
9 Q. Je voudrais maintenant que l'on voit ce qui en est du formulaire pour
10 M. Jokic. Est-ce que vous pouvez le placer sur le rétroprojecteur ?
11 R. C'est celui du 11 juillet ?
12 Q. Je pense effectivement. C'est celui où il y a des points
13 d'interrogation et des traits et d'autres symboles dont nous avons parlé.
14 C'est celui du 11 juillet, vous l'avez. Alors, ici, je vois que la lettre A
15 est accompagnée d'un point d'interrogation ?
16 R. Oui.
17 Q. Donc, ce n'était pas une correspondance ?
18 R. Non, ça veut dire qu'il y a une bonne correspondance.
19 Q. Mais un point d'interrogation devait normalement signifier qu'il n'y a
20 pas de correspondance à l'opposé de ce que vous êtes en train de dire ?
21 R. Non, j'ai dit que les coins signifient qu'il n'y pas de correspondance.
22 Q. D'accord, mais le B, vous avez deux symboles pour le B. Vous avez
23 l'abréviation okay, vous avez un point d'interrogation, qu'est-ce que cela
24 signifie ?
25 R. Cela signifie que ce n'est pas aussi bien qu'un O.K., mais c'est mieux
26 qu'un point d'interrogation.
27 Q. Et le moins ?
28 R. Ça veut dire qu'il n'y a pas de comparaison.
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1 Q. Aucun élément de comparaison ?
2 R. Je n'en ai pas trouvé du moins.
3 Q. Mais pour M. Jokic, l'échantillon ne peut pas -- chacune de ces choses
4 sur les dix pages n'a pas été réécrite, n'est-ce pas le cas ?
5 R. Oui, mais ça, ce formulaire ressemble à mon étude initiale.
6 Q. Très bien, mais vous ne l'aviez pas à l'époque ?
7 R. Je n'ai pas eu l'échantillon d'écriture jusqu'en janvier.
8 Q. Mais expliquez-moi, c'est après votre premier rapport ou deuxième
9 rapport que vous avez vu formuler votre opinion définitive. C'est exact ?
10 R. Donc, c'est uniquement à ce moment-là -- après votre premier rapport
11 vous dites que vous n'avez pas été en mesure de formuler une l'opinion
12 définitive ?
13 R. C'est exact.
14 Q. Dans le troisième rapport, vous soulignez que vous n'avez pas pu
15 formuler une opinion définitive pour ce qui est de la question qui est de
16 savoir si c'était l'écriture de M. Jokic ?
17 R. C'est exact.
18 Q. Alors, si vous aviez eu davantage de documents, ne dites-vous pas dans
19 votre première opinion, dans votre rapport que vous n'avez pas pu formuler
20 votre opinion définitive ?
21 R. Je l'ai dit dans mon premier rapport.
22 Q. Est-ce que vous pouvez nous le montrer.
23 L'INTERPRÈTE : Les interprètes signalent qu'il serait nécessaire de ménager
24 une pause entre la question et la réponse.
25 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Il me semble que les interprètes ont du
26 mal. Merci.
27 M. OSTOJIC : [interprétation]
28 Q. C'est dans quel paragraphe ?
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1 R. Excusez-moi, c'est une terminologie différente. J'ai dit que je n'ai
2 pas de preuve suffisante bien que les preuves soient assez fortes.
3 Q. Mais dans chacun de vos rapports qui ont suivi, lorsque vous aviez
4 davantage de données, donc, davantage d'échantillons, l'écriture de M.
5 Jokic, vous arrivez à la conclusion que vous ne pouvez pas formuler une
6 opinion définitive, n'est-ce pas ? Enfin, que vous n'avez pas suffisamment
7 de preuves, n'est-ce pas ?
8 R. Dans mon dernier rapport ou dans le rapport à mi-chemin ou uniquement
9 dans le premier rapport.
10 Q. Mais dans les deux, dans le rapport et dans le dernier rapport, vous le
11 déclarez, n'est-ce pas ?
12 R. C'est ce que j'ai dit dans le premier rapport.
13 Q. Que vous ne pouvez pas formuler l'opinion de première catégorie ?
14 R. Oui.
15 Q. Alors, je voudrais vous demander quelque chose, j'ai vu des notes que
16 nous avons examinées hier, et j'ai trouvé un synopsis qui présente votre
17 entreprise et il y a cette personne qui travaille là-bas ?
18 R. Il y en a neuf -- huit travaillant comme experts en documents.
19 Q. [aucune interprétation]
20 R. [aucune interprétation]
21 Q. [aucune interprétation]
22 R. [aucune interprétation]
23 Q. [aucune interprétation]
24 R. [aucune interprétation]
25 Q. Est-ce qu'on vous a jamais demandé de dire combien d'individus ont
26 écrit des entrées sur les pages qui sont paginées 02935743 jusqu'à 0293-
27 5753, alors, dix pages dont on a parlées brièvement hier ?
28 R. Non.
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1 Q. Bien. Je vais attirer votre attention sur la lettre de Peter Boyle qui
2 porte la date du 27 juin 2003.
3 R. Oui.
4 Q. L'avez-vous ?
5 R. Oui.
6 Q. Au milieu de la page, il dit -- ou il vous pose une question; est-ce
7 que vous pouvez nous donner une identification avec les mêmes numéros,
8 0293-5743 jusqu'à 0293-5753; le voyez-vous ?
9 R. Oui.
10 Q. Au milieu il dit : "Combien d'individus ont renseigné les pages (dont
11 les numéros figurent entre parenthèses et qui se terminent par 5743 jusqu'à
12 5753)"; le voyez-vous ?
13 R. Oui.
14 Q. L'Accusation vous a demandé combien d'individus renseignent aussi --
15 pages ?
16 R. Oui, de toute évidence.
17 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui, Madame Soljan.
18 Mme SOLJAN : [interprétation] Ce n'est pas ce qui est écrit dans cette
19 lettre. Est-ce qu'on pourrait placer la lettre sur le rétroprojecteur, ça
20 nous permettrait de voir.
21 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui, nous ne l'avons pas pour le
22 moment.
23 M. OSTOJIC : [interprétation] Il faudrait nous montrer le milieu de la
24 page, ça commence par le premier tiret où il est dit : "Combien ?"
25 Mme SOLJAN : [interprétation] Monsieur le Président, la seule chose que
26 l'on demande est : est-il possible d'apprécier comme suit, et cetera ? Je
27 voudrais que ce soit consigné au compte rendu d'audience. Donc, il ne
28 s'agit pas de commencer le travail, c'est une question d'ordre général qui
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1 est possible -- qui est posée, à savoir s'il est possible d'apprécier ce
2 type de -- et cetera.
3 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Très bien. Vous avez soulevé votre
4 objection. Je pense qu'on peut continuer. Dr Barr a le document sous les
5 yeux. Elle le connaît mieux que qui que ce soit dans le prétoire. Ça ne
6 sert à rien de poursuivre ce genre de débat.
7 M. OSTOJIC : [interprétation] Je n'ai pas commence à en débattre, Monsieur
8 le Président. Je voudrais poser mes questions maintenant.
9 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je pense que vous pouvez poser
10 votre question.
11 M. OSTOJIC : [interprétation]
12 Q. Docteur Barr, c'est la première correspondance que vous avez reçue du
13 bureau du Procureur vous demandant de travailler sur ce projet ?
14 R. Non.
15 Q. Alors, deuxième, troisième, quatrième, puisque c'est le
16 17 janvier ou le 16 juillet 2003, les premières dates ?
17 R. [aucune interprétation]
18 Q. Alors, maintenant, nous voyons le 27 juin, n'est-ce pas ?
19 R. Oui.
20 Q. Alors, ma consœur que la question que je vous ai posée n'était pas tout
21 à fait claire, mais je pense que j'ai été clair : est-ce qui que soit vous
22 a demandé de déterminer s'il était possible que plusieurs individus ont
23 renseigné les pages, donc, sur ces dix pages ou de vous demander combien
24 d'individus il y avait ?
25 R. De toute évidence, ils m'ont posé la question.
26 Q. [aucune interprétation]
27 R. [aucune interprétation]
28 Q. Est-ce que la personne la mieux placée pour répondre à cette question,
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1 la seule bien placée pour répondre à cette question serait un expert en
2 document écriture ?
3 R. Oui.
4 Q. Est-ce que vous avez -- apporté une réponse à
5 l'Accusation ?
6 R. Non, puisqu'à la fin ce n'est pas ce qu'ils ont demandé.
7 Q. Très bien. Je n'ai pas la dernière lettre dans laquelle ils formulent
8 leur demande. Vous l'avez normalement ? C'est quelque chose qui figurait du
9 côté gauche de votre classeur et nous nous sommes mis d'accord sur le fait
10 que nous n'allions prendre en considération pour ce qui figure sur le côté
11 droit de votre classeur. Mais je vous ai demandée précisément de nous
12 fournir cette correspondance. Bien quoi qu'il en soit je ne veux pas perdre
13 trop de temps.
14 Dans votre biographie, vous parlez de différents instruments spécifiques
15 qui sont utilisés dans l'analyse de l'écriture pour des besoins de
16 tribunaux. Vous avez parlé de l'EDSA hier, d'un microscope vidéo et
17 également de microscope stéréo, microscope binoculaire ?
18 R. Oui.
19 Q. Vous connaissez ces appareils ?
20 R. Oui.
21 Q. Quelque chose qui s'appelle : "Docucentre 3 000" ?
22 R. Oui.
23 Q. Alors, sur les quatre instruments que fournit votre compagnie -- votre
24 entreprise dans le cadre d'expertise en écriture de documents, j'aimerais
25 savoir : quels sont les outils utilisez-
26 vous ?
27 R. J'utilise le microscope binoculaire.
28 Q. Et quelque chose d'autre ?
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1 R. Non.
2 Q. Sur la base des notes que j'ai reçues hier, je voudrais poser encore
3 une ou deux questions.
4 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je vous entends. Puisque je vous
5 entends de toute manière. Vous pouvez continuer maintenant le son est
6 revenu.
7 M. OSTOJIC : [interprétation]
8 Q. Docteur Barr, est-ce que vous pouvez maintenant vous reporter sur vos
9 notes de l'examen pour M. Jokic, celles qui datent du mois de juillet,
10 2003. Est-ce que vous pouvez me résumer, s'il vous plaît, la technique que
11 vous avez appliquée, donc, comme j'ai dit au départ, vous avez renseigné à
12 peu près deux pages et demie, trois pages de notes; au fond, vous faits un
13 index sur chacune des pages, il y a des notes et puis vous appréciez les
14 éléments et vous établissez les comparaisons ?
15 R. Oui.
16 Q. Vous faites ça pour -- dans chaque rapport ?
17 R. Généralement, c'est cela.
18 Q. Quand est-ce que vous ne faites pas ça ?
19 R. Ça dépend de la quantité d'écriture que j'aie.
20 Q. Parfois, il y a des symboles, parfois il n'y a pas de symboles sur vos
21 formulaires de comparaison ?
22 R. Parfois il y a juste un échantillon d'écriture donc je renseigne
23 uniquement les symboles, mais je ne procède pas à une comparaison.
24 Q. Mais le formulaire de comparaison que vous aviez ?
25 R. Oui.
26 Q. Est-ce qu'à côté de la lettre A, vous écrivez deux ou plusieurs lettres
27 dans votre propre écriture ?
28 R. Oui.
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1 Q. Parfois vous écrivez un point d'interrogation ?
2 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je vous prie, Maître Ostojic, tenez
3 compte des interprètes. L'interprète signale qu'il n'y a aucune pause entre
4 la question et la réponse.
5 Nous avons des difficultés. Vous devez tenir compte du fait que ceci est
6 interprété en français et en B/C/S.
7 M. OSTOJIC : [interprétation]
8 Q. Je vais vous poser une question très directe : vous prenez un
9 formulaire, un formulaire de comparaison sur lequel on a imprimé
10 -- pré-imprimé une lettre déjà, n'est-ce pas ?
11 R. Oui.
12 Q. A côté de cette lettre, par exemple, le A puisque c'est la première
13 lettre, vous écrivez les autres lettres qu'est-ce que cela signifie ?
14 R. Je parcours le document et puis je regarde les différentes manières de
15 former les lettres.
16 Q. Donc, si vous avez deux lettres vous avez trouvé deux manières de
17 construire la lettre A; c'est cela que ça signifie ?
18 R. Oui.
19 Q. S'il y en avait plusieurs, vous en renseignez plusieurs ?
20 R. Oui, c'est un aide-mémoire.
21 Q. En fait, lorsqu'il n'y a pas de symbole qu'est-ce que cela signifie ?
22 R. Cela dépend de quel formulaire de comparaison vous parlez, donc lorsque
23 j'ai un échantillon d'écriture, je n'apporte pas d'annotation là-dessus
24 puisque c'est mon document de travail, mon échantillon.
25 Q. Donc, vous le faites pour l'écriture contestée ?
26 R. Oui, généralement.
27 Q. Dans votre premier rapport pour M. Jokic, vous aviez un échantillon
28 d'écriture ?
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1 R. Oui.
2 Q. Alors, est-ce qu'on pourrait retrouver votre formulaire de comparaison
3 pour cela ? Vous avez un Q -- puissance ici, cela veut dire que c'est
4 l'échantillon contesté; est-ce que c'est que ça veut dire ?
5 R. Oui, c'est exact.
6 Q. Si aucune lettre n'est écrite sur le formulaire de comparaison qui est
7 donc l'échantillon contesté, lorsqu'il n'y a pas de chose renseignée par
8 vous, est-ce que cela veut dire que vous n'avez pas pu trouver cette lettre
9 ?
10 R. Oui.
11 Q. Lorsqu'il n'y a pas de symbole dans cette section, qu'est-ce que cela
12 signifie ?
13 R. Généralement, cela veut dire que c'est l'échantillon d'écriture, pour
14 M. Jokic je l'ai trouvé ici.
15 Q. Je n'ai que deux pages de votre formulaire de comparaison pour M.
16 Jokic, nous trouvons le Q majuscule là-dessus puis cela se poursuit avec
17 toutes les lettres de l'alphabet et puis la page suivante porte les
18 chiffres de 0 à 9.
19 R. Oui.
20 Q. Alors, les personnes qui ont relu votre travail, est-ce qu'ils ont
21 examiné également l'échantillon d'écriture et l'écriture contestée, ou est-
22 ce que généralement il parcourt uniquement vos notes ?
23 R. Généralement, ils examinent également l'échantillon et l'écriture
24 contestée.
25 Q. Est-ce qu'eux alors prennent des notes également ?
26 R. Non.
27 Q. [aucune interprétation]
28 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Maître Ostojic, encore une fois, vous
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1 faites la même chose, ralentissez, s'il vous plaît.
2 M. OSTOJIC : [interprétation] Oui.
3 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Dr Barr essaie de respecter le rythme,
4 mais pas vous.
5 M. OSTOJIC : [interprétation] Mais j'essaie de me concentrer sur plusieurs
6 choses.
7 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Mais, s'il vous plaît, ménagez une
8 pause.
9 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Si je peux aider. Enlevez le casque.
10 Pourquoi ne changeriez-vous pas le canal, mettez-le sur le
11 5 ou le 6, le français au B/C/S et montez le volume.
12 M. OSTOJIC : [interprétation] Est-ce que je le garde sur mes épaules ?
13 M. LE JUGE KWON : [interprétation] Vous avez le choix, mais ça vous
14 permettrait de faire une pause. Merci.
15 M. OSTOJIC : [interprétation]
16 Q. On était en train de parler donc de l'assurance qualité comme un aspect
17 de votre travail, et si, par exemple, il n'y avait pas de note qu'ils
18 prenaient ou si vous n'aviez pas de note qui vous ont servi pour faire une
19 feuille, un tableau, est-ce qu'ils seraient en mesure de vérifier la
20 qualité du travail ?
21 R. Bien, dans ce cas-là, il faut faire confiance tout simplement.
22 Q. Bien, est-ce que dans votre rapport, le rapport concernant M. Jokic,
23 les trois rapports d'ailleurs, à chaque fois est-ce que vous aviez la
24 signature qui a été examinée par ses proches et qui se sont mis d'accord --
25 qui ont été d'accord avec votre point de vue ?
26 R. Oui.
27 Q. Bien, je ne les ai pas trouvés, mais il y a des photocopies qui
28 n'étaient pas de bonne qualité c'est pour cela que je vous pose la
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1 question. Est-ce que vous pourriez vérifier cela pour moi ?
2 R. Oui, effectivement, c'était bien le cas.
3 Q. Bien, je peux vous montrer, mais, en tout cas, vous l'avez ici parmi
4 les documents, on vous a donné une annexe, c'est le bureau du Procureur qui
5 vous a donné cela. Il s'agit de la correspondance et là-dedans, il semble
6 être dit que vous avez revu toutes les questions -- toutes les écritures
7 qui figurent dans le cahier 377. C'est le livre vert -- le cahier vert qui
8 est devant vous. Est-ce qu'à aucun moment -- est-ce que vous avez pu
9 examiner l'intégralité de ce
10 cahier ?
11 R. Mais par rapport à quoi ?
12 Q. Bien, par rapport à ce que vous devriez faire, à savoir vérifier les
13 écritures et les analyser par rapport à ces quatre individus différents.
14 R. Je devrais vérifier ce qu'ils m'ont de faire, tout d'abord, précisément
15 quelle était ma mission surtout par rapport à ce cahier.
16 Bien, la façon dont j'ai compris cela c'est qu'ils m'ont demandé à
17 l'origine donc d'examiner les quatre pages ou dix pages, et ensuite
18 différentes dates précises qui figurent dans le cahier.
19 Q. Pour les autres pages ?
20 R. Bien, après j'ai examiné les dates précises, différentes dates
21 précisées.
22 Q. Je regarde l'annexe B et sous le paragraphe 2, on parle du cahier de
23 l'officier de garde qui n'est pas officiel, qui a le numéro ERN 0293-5619
24 allant jusqu'au 0293-5806. On peut y lire : "A partir du 12 juillet
25 jusqu'au 17 juillet compris," et ensuite, le numéro ERN 0293-5730 allant
26 jusqu'à 5777. Donc, comparez les écritures à ces dates-là -- ces pages-là,
27 avec les écritures reconnues identifiées ?
28 R. Pourriez-vous montrer cela ?
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1 M. OSTOJIC : [interprétation] Bien. Est-ce que l'Huissière pourrait montrer
2 au témoin ce document ? Le document que nous avons reçu hier. Tout d'abord,
3 parce que là, il s'agit d'un document surligné et ceci pourrait lui être
4 utile.
5 LE TÉMOIN : [interprétation] Je ne pense pas avoir vu cela.
6 M. OSTOJIC : [interprétation]
7 Q. Bien, c'était pourtant dans votre dossier, le dossier qui m'a été
8 communiqué hier après-midi. Je suis sûr que le Procureur, qui est en train
9 de l'examiner, bien qu'il va confirmer que c'était bien le cas.
10 Vous aviez plusieurs annexes différentes et les figures toutes rassemblées
11 sous l'annexe B. Je peux vous montrer cela aussi. Peut-être que je peux
12 vous aider à les trouver. Donc, là, je vous en donne deux, deux annexes
13 séparées. Une correspondant à l'annexe B et là on parle des questions
14 écrites à la main.
15 Q. Bien, si vous ne l'avez pas eu, on peut vérifier cela plus tard, si
16 vous dites que vous n'avez jamais vu cela, mais ceci fait partie tout de
17 même de votre dossier. Le Procureur pourra sans doute nous expliquer cela.
18 En tout cas, ce sont eux qui me l'ont donné hier et c'est quelque chose qui
19 figurait dans votre dossier.
20 R. Écoutez, vous m'avez donné trois feuilles de papier, j'en ai vu une pas
21 les deux autres.
22 Q. Concentrez-vous sur la première que je vous ai donnée. J'essaie de vous
23 être -- de me rendre utile en vous donnant les autres feuilles, les autres
24 documents qui m'ont été communiqués par le Procureur. Donc, quel est le
25 document que vous avez vu sur les trois documents ?
26 R. Celui qui n'est pas l'intitulé, l'annexe B.
27 Q. Bien. Vous n'avez pas vu B et l'autre ?
28 R. Non, les deux autres, non.
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1 Q. Ils sont un petit peu différents.
2 R. Non.
3 Q. Ah bon.
4 R. Oui, effectivement, il y a des petites déférences, oui.
5 Q. Je vous remercie. Merci de votre aide. Pourriez-vous me rendre ce
6 document, s'il vous plaît ? Donc, on peut dire que même si vous n'aviez pas
7 -- vous n'avez pas examiné toutes les pages du cahier, vous n'êtes pas
8 revenu là-dessus pour vérifier lesquelles qui correspondaient aux écritures
9 que vous avez déjà identifiées, à savoir Jokic, Trbic, Nikolic, et cetera.
10 R. C'est exact.
11 Q. Une dernière question par rapport à ce tableau coché. Quand on regarde
12 la date du 28 juin 2006, vous avez écrit des notes au niveau des cases dans
13 ces tableaux cochés et vous n'avez pas mis que des symboles; est-ce que
14 vous savez pourquoi vous avez parfois écrit des annotations et parfois vous
15 avez tout simplement mis des
16 symboles ? Est-ce qu'il y a une différence entre ces deux moyens de
17 procéder ?
18 R. C'est tout simplement pour me rappeler des choses importantes.
19 Q. Hier, nous avons parlé de différence entre ces différentes analyses et
20 dans votre tableau coché, il y a de nombreux symboles qui figurent et il y
21 en a que vous considérez comme étant semblables et d'autres que vous
22 considérez comme étant différent et vous les avez énumérés.
23 R. Oui. C'est ce que -- quand vous avez, par exemple, 15 similarités, ces
24 15 correspondances ça fait une bonne correspondance. Donc, la signification
25 de cela est interprétée et c'est pour cela que j'ai utilisé ce tableau
26 coché pour comparer tous ces documents.
27 Q. Est-ce que ceci serait exact aussi si vous aviez utilisé plus qu'un
28 outil que vous aviez à votre disposition ?
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1 R. Vous savez cette vidéo, c'est tout simplement un moyen d'imprimer
2 l'écriture, l'agrandir, mais ce n'est pas vraiment fascinant. Ce qui est
3 vraiment important c'est de déterminer les différents moyens
4 [imperceptible] stylo, et cetera, mais même cela n'est pas tellement
5 fascinant quand il s'agit de comparer les écritures parce que, pour la
6 comparaison des écritures proprement dit, j'ai utilisé les outils que l'on
7 utilise chaque fois que l'on compare les écritures.
8 Q. C'est la seule chose que vous avez utilisée ?
9 R. Oui.
10 Q. Je vois dans ces dix pages que vous avez examinées par rapport à M.
11 Jokic, sur les photocopies que vous aviez par rapport aux photocopies que
12 vous avez dans votre dossier, que vous avez écrit des petites notes pour
13 vous-même, avec une petite flèche que vous avez utilisée parce que l'encre
14 était bleu, et ensuite, vous écriviez quelque chose par rapport à l'encre
15 qui ne se voit pas très bien.
16 R. Oui.
17 Q. Par rapport à tous ces documents, est-ce que c'est important de dire
18 qu'on a utilisé différentes encres ?
19 R. Est-ce qu'il y en a dans chaque page ?
20 Q. Non. Je vous remercie, Madame Barr. Je vous remercie. Je n'ai pas
21 d'autres questions.
22 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Monsieur Bourgon, est-ce que vous avez
23 des questions ?
24 M. BOURGON : [interprétation] Non.
25 Madame Fauveau.
26 Mme FAUVEAU : Non.
27 Mme SOLJAN : [interprétation] Je pense que M. Bourgon a demandé à Mme Barr
28 de faire quelque chose -- de préparer quelque chose pendant la soirée, mais
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1 il n'a pas de question. Mais si elle a terminé cela, effectivement,
2 j'aimerais bien connaître les résultats.
3 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Nous allons le faire. On va entendre
4 cela.
5 LE TÉMOIN : [interprétation] Vu les circonstances dans lesquelles j'ai
6 travaillé, le travail n'est pas parfait, mais je dirais qu'il y a au moins
7 deux documents assez limités qui ont été écrits par la même personne -- la
8 même personne que la personne qui a écrit la plupart d'entrées qui figurent
9 à droite de cette page, la page en question.
10 Contre-interrogatoire supplémentaire par M. Bourgon :
11 Q. [interprétation] Apparemment, nous parlons de la même chose, mais je
12 voudrais qu'on soit sûr.
13 R. [aucune interprétation]
14 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Justement j'ai voulu vérifier cela moi
15 aussi. Je vous remercie, Monsieur Bourgon, d'être intervenu.
16 M. BOURGON : [interprétation]
17 Q. Donc, là, il s'agit de votre rapport en date du 29 juin 2006, et cette
18 question précise porte sur le paragraphe 6.11. Ce que vous êtes en train de
19 nous dire, c'est qu'à la page 0293-5760, il se trouve deux lignes qui,
20 d'après vous, n'ont pas été écrites par la main de M. Nikolic et qu'il y a
21 aussi quelque chose qui était écrit en haut de la page 0293-5761 et qui ne
22 correspond pas à l'écriture de M. Nikolic, mais c'était écrit par la même
23 personne qui a écrit ces deux parties, d'après ce que vous avez pu
24 conclure.
25 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Monsieur Bourgon, je vous remercie.
26 R. [aucune interprétation]
27 M. BOURGON : [aucune interprétation]
28 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Monsieur le Témoin, je peux vous
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1 confirmer qu'il n'y a plus de questions qui vont vous être posées dans le
2 cadre de cette procédure.
3 Au nom de mes collègues, les Juges Kwon, le Juge Prost, le Juge Stole
4 et moi-même, je voudrais vous remercier d'être venue déposer ici et je vous
5 souhaite un bon voyage de retour.
6 LE TÉMOIN : [interprétation] Je vous remercie, moi aussi.
7 [Le témoin se retire]
8 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Pièces, pièce à conviction.
9 Monsieur Ostojic.
10 M. OSTOJIC : [interprétation] Avant d'en parler, je voudrais savoir ce que
11 c'est que cet annexe B, pourquoi nous l'avons reçu hier, pourquoi nous
12 avons reçu deux documents qui n'ont pas été identifiés, et j'aurais à la
13 limite voulu que le Procureur pose cette question au témoin pendant qu'elle
14 était encore là.
15 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Maître Soljan.
16 Mme SOLJAN : [interprétation] Quand la Défense a demandé à bénéficier des
17 notes, et on les a copiées immédiatement. Comme vous pouvez voir, il y a
18 beaucoup de notes qui se trouvent parmi ce document. Donc, nous voulions
19 être sûr que nous avions tout copié si bien ce qui figurait sur le côté que
20 le côté droit du cahier. C'est pour cela que M. Ostojic a reçu tout cela.
21 M. OSTOJIC : [interprétation] Merci. J'ai voulu être sûr de ce que j'ai
22 reçu hier par le bureau du Procureur parce qu'apparemment, ceci ne figurait
23 pas dans le dossier.
24 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Très bien. Le document alors.
25 Mme SOLJAN : [interprétation] Merci, Monsieur le Président. Nous souhaitons
26 verser --
27 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Un instant parce que je dois vous
28 suivre.
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1 Mme SOLJAN : [interprétation] Nous souhaitons verser le rapport du 7
2 janvier 2007, P02844 le rapport du Dr Barr en date du 29 juin 2006; et
3 P02845 le rapport en date du 16 juillet 2003; P02846 le rapport en date du
4 22 août 2003; P02847 le rapport en date du 27 janvier 2004; P02848 le
5 curriculum vitae du Dr Barr en date du 20 novembre 2006; P02849 le numéro
6 65 ter 935 qui est le registre du poste de commandement avancé; les numéros
7 65 ter 345 qui est le rapport du Procureur militaire de Bijeljina envoyé à
8 la Brigade de Zvornik en date du 26 juillet 1995; ensuite différents
9 documents et différents exemplaires qui correspondent à la pièce P02850,
10 ainsi que P00133 qui est aussi une sélection des exemples et des documents
11 questionnés -- examinés qui ont été annotés par les témoins le 25 juin
12 2007.
13 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Monsieur Ostojic.
14 M. OSTOJIC : [interprétation] Bien, nous avons une objection par rapport
15 aux deux derniers documents, mais avant je voudrais parler du document 65
16 ter 935, 34 -- et 345. Je pense qu'ici, il s'agit d'une tentative du
17 Procureur de verser l'intégralité de ce registre de l'IKM alors que le
18 témoin n'a pas analysé les livres en entier ni les cahiers en entier. Donc,
19 j'ai voulu que ceci soit vérifié, on pourrait éventuellement marquer cela
20 pour but d'identification avant de vérifier qui a écrit tout cela vu ce que
21 le témoin a dit aujourd'hui. Ensuite, par rapport à la pièce P02850, ma
22 description est assez vague et il s'agit d'une sélection d'exemples et des
23 documents examinés qui ont été utilisés en tant que pièce P724. Je ne vois
24 pas à qui cela correspond mais je pense que c'est Blagojevic.
25 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui, effectivement.
26 M. OSTOJIC : [interprétation] Bien, si c'est bien le cas, nous n'avons pas
27 d'objection à ce que les dix exemples, correspondant à
28 M. Jokic, soient versés --
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1 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Bien, vous n'avez pas besoin de
2 répondre par rapport à P02850. Mais quelle est votre position par rapport à
3 ce que vient de dire M. Ostojic au sujet du document 935 et 345 ?
4 Mme SOLJAN : [interprétation] Bien, le Procureur effectivement est tout à
5 fait d'accord pour que ces documents soient marqués pour but
6 d'identification.
7 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Est-ce qu'il y a des objections de la
8 part d'autres conseils de la Défense ? Non.
9 Bien, tous ces documents, Monsieur Ostojic, nous versons sans aucune
10 réservation la pièce P02850 parce que ceci vient de Blagojevic, il a été
11 utilisé -- cette pièce a été utilisée pendant aussi bien dans
12 l'interrogatoire principal que le contre-interrogatoire. Donc, tous ces
13 documents sont versés, exception faite du document 65 ter 935 et 345 qui
14 vont pour l'instant être marqués pour but d'identification et ils vont
15 rester comme cela en attendant que la question portant sur l'utilisation de
16 ce document n'a été résolue par rapport surtout à la déposition qui va
17 peut-être encore venir.
18 Monsieur Ostojic, est-ce que vous voulez verser ce document ?
19 M. OSTOJIC : [interprétation] Non, pas à ce moment. Mais nous avons un
20 certain nombre de documents que nous allons verser par le biais d'autres
21 témoins.
22 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Très bien. Monsieur Bourgon.
23 M. BOURGON : [interprétation] Nous n'avons pas de document.
24 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Bien. Avec ceci se termine la
25 déposition de Mme Kathryn Barr.
26 Et nous pouvons citer notre prochain témoin. Monsieur McCloskey.
27 M. McCLOSKEY : [interprétation] Oui. Ce témoin, M. Milosevic, bien, il
28 faudrait le mettre en garde.
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1 M. LE JUGE AGIUS : [aucune interprétation]
2 [Le témoin est introduit dans le prétoire]
3 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Bonjour, Monsieur Milosevic.
4 LE TÉMOIN : [interprétation] Bonjour.
5 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je vous souhaite bienvenue dans ce
6 Tribunal. Vous allez commencer votre déposition mais avant de faire cela,
7 je vais vous demander de prononcer la déclaration solennelle correspondant
8 à votre engagement de dire la vérité au cours de votre déposition.
9 Pourriez-vous lire le texte de cette déposition.
10 LE TÉMOIN : [interprétation] Je déclare solennellement que je dirai la
11 vérité, toute la vérité et rien que la vérité.
12 LE TÉMOIN: MARKO MILOSEVIC [Assermenté]
13 [Le témoin répond par l'interprète]
14 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je vous remercie. Vous pouvez vous
15 asseoir et vous mettre à l'aise.
16 Avant de commencer votre déposition et votre interrogatoire, si vous voulez
17 on m'a demandé d'attirer votre attention sur quelque chose qui figure dans
18 notre Règlement de procédure et de preuve qui parle de vos droits en tant
19 que témoin et de limitation de ce droit, à savoir le droit des témoins de
20 ne pas s'auto-incriminer, ce que cela veut dire et que -- regardez-moi et
21 faites attention à ce que je vous raconte plutôt que de regarder les
22 accusés. Vous les avez déjà salués en entrant d'ailleurs. Donc, on va peut-
23 être vous poser des questions qui -- pour lesquelles vous allez peut-être
24 avoir l'impression qu'elles pourraient vous incriminer. Bien, dans ce cas-
25 là, vous avez tout à fait le droit de nous le dire et de demander de ne pas
26 avoir à répondre à de telles questions. Bien, ce n'est pas un droit absolu,
27 et à cause de cela, nous pouvons décider soit de vous accorder cette faveur
28 ou bien de vous ordonner de répondre. Mais si on vous ordonne de répondre à
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1 ce type de questions, vous avez un autre droit. Quoi que vous disiez parce
2 qu'on vous a ordonné de le dire et d'y répondre, ceci ne pourra pas être
3 utilisé comme éléments de preuve contre vous dans une procédure éventuelle
4 vous impliquant, sauf en cas de faux témoignage. Mais là, j'espère que ceci
5 ne se produira pas, donc, j'ai voulu être sûr que vous avez tout compris.
6 LE TÉMOIN : [interprétation] Oui, oui, j'ai tout compris.
7 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Bien. Je vous remercie, Monsieur
8 Milosevic. M. McCloskey va vous poser ses questions à présent. Il va vous
9 poser ses questions en premier.
10 M. McCLOSKEY : [interprétation] Je vous remercie, Monsieur le Président.
11 Interrogatoire principal par M. McCloskey :
12 Q. [interprétation] Je vous souhaite bonjour, Monsieur Milosevic.
13 Pourriez-vous nous donner votre nom et votre prénom ?
14 R. Je m'appelle Marko Milosevic.
15 Q. Quelle est votre date de naissance ?
16 R. Je suis né le 30 mars 1960 dans le village de Lupoglav, la municipalité
17 de Kladanj.
18 Q. En Bosnie-Herzégovine ?
19 R. Oui.
20 Q. Est-ce que vous avez grandi ?
21 R. A Lupoglav.
22 Q. Est-ce que vous avez fait votre service militaire au sein de la JNA ?
23 R. Oui, en 1983 à Sarajevo, je l'ai fait. Mon service militaire a duré 12
24 mois, et puis, j'ai fait trois mois supplémentaires à la fin de mes études.
25 Mais les trois mois, on ne les a pas faits parce qu'on a été dispensé de
26 les faire vu qu'on a fait des études au niveau universitaire.
27 Q. Qu'est-ce que vous avez fait comme études à la fac ?
28 R. J'ai fait des études de technologie à Tuzla et je suis ingénieur de ma
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1 profession de travail de la profession de l'environnement. J'ai eu mon
2 diplôme le 7 juillet --
3 L'INTERPRÈTE : l'interprète n'a pas entendu l'année.
4 M. McCLOSKEY : [interprétation]
5 Q. Avant que la guerre ne commence, est-ce que vous saviez quel était le
6 travail que vous aviez ?
7 R. Avant le début du conflit, en ex-Yougoslavie, je n'avais pas de
8 travail, donc, j'ai été au chômage à Kladanj.
9 Q. Bien. Etes-vous, à un moment donné, au moment où la guerre a éclaté,
10 devenu membre de cette Brigade de Zvornik ?
11 R. Oui, vers le début juin 1992, fin mai. Nous avons fui vers la
12 municipalité de Zvornik et -- où nous avons rejoint les rangs de l'armée de
13 la Republika Srpska.
14 Q. Quand vous dites, "nous," vous parlez de votre famille ou
15 --
16 R. Je parle de moi seul. Ma mère est restée prisonnière au village. Mes
17 deux frères -- deux de mes frères étaient en Serbie et il y en avait un qui
18 était resté en Croatie.
19 Q. Quand vous dites, "nous," vous pensez à qui ?
20 R. Je parle de moi-même.
21 Q. Bien. Pourriez-vous brièvement nous dire quels sont les postes que vous
22 avez occupés une fois devenu membre de la Brigade de Zvornik ?
23 R. Je vous ai dit que fin mai voire début juin -, je ne me souviens pas
24 exactement - j'ai rejoint les rangs de l'armée de la Republika Srpska et
25 nous sommes allés à des positions à Tijanici, et Brezik. C'était le tout
26 début.
27 Q. Dites-nous, je vous prie : quelles étaient vos fonctions ? Avez-vous eu
28 un grade ? Avez-vous eu une mission ?
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1 R. Au début, j'étais simple soldat. Nous étions sur la ligne de front dans
2 des tranchées. Je n'avais ni grade, ni fonction.
3 Q. Bien. Pourriez-vous décrire à notre intention comment vous en êtes venu
4 à accomplir les tâches qui étaient les vôtres en 1991
5 -- 1995 ? Dites-nous : quelles sont les fonctions que vous avez eues au fil
6 du temps ?
7 R. La compagnie dont j'ai fait partie dans le cadre d'un bataillon a été
8 déplacée vers l'axe de Setici -- ou sur les lignes de Setici. J'ai été muté
9 vers le commandement du 1er Bataillon, me semble-t-il, et pendant très peu
10 de temps, j'ai été agent du commandant chargé du moral des troupes au
11 niveau du bataillon. Par la suite, j'ai été également adjoint du
12 commandement chargé de la sécurité au sein du bataillon, et cela -- ça se
13 situe, me semble-t-il, à l'année -- dans l'année 1994. Il me semble que ça
14 a couru jusqu'à septembre 1994 plus ou moins, et après, j'ai été démobilisé
15 et puis, j'ai été affecté à des obligations de travail à l'usine de Birac,
16 non loin de Zvornik, et fin mars, début avril 1995, j'ai été remobilisé et
17 j'ai été envoyé au 6e Bataillon pour être adjoint du commandant de ce 6e
18 Bataillon.
19 Q. Bien. Peut-être est-ce là une question d'interprétation, mais une fois
20 que vous avez été envoyé au 6e Bataillon, étiez-vous commandant adjoint ou
21 assistant ?
22 R. J'étais commandant adjoint du 6e Bataillon.
23 Q. Qui était votre commandant en 1995 ? Je veux dire commandant de votre
24 bataillon.
25 R. Le commandant du bataillon était Ostoja Stanisic.
26 Q. Lorsque vous étiez chargé de la sécurité au sein du bataillon en 1994,
27 avez-vous eu des contacts avec Drago Nikolic ?
28 R. Oui. On a eu des contacts tous les deux. D'habitude, nous étions
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1 ensemble lorsqu'on présentait nos rapports. Lorsque nous étions convoqués
2 dans la brigade pour informer de la sécurité, nous tenions compte de la
3 sécurité des lignes au niveau du bataillon et au niveau des arrières. Nous
4 devions, par exemple, suivre les déplacements des forces de l'ennemi face à
5 nos lignes de la défense.
6 Q. Pourriez-vous nous décrire la relation professionnelle que vous avez
7 eue avec Drago Nikolic ?
8 R. Je peux dire que cela a été fort correct. Nous accomplissions des
9 tâches à un niveau professionnel dès plus élevé; les relations étaient fort
10 correctes, et la relation s'est située surtout au niveau de ces affaires
11 militaires.
12 Q. Bien. Avez-vous été de permanence le 14 juillet 1995 au sein de ce 6e
13 Bataillon ?
14 R. Ce jour-là, j'étais dans mon bataillon. De là, à savoir si j'étais de
15 service, je ne sais pas vous dire. Je n'étais, en tout cas, pas de
16 permanence, mais j'étais au sein du bataillon.
17 Q. Bien. Pouvez-vous nous dire quand est-ce que vous avez pour la première
18 fois reçu les informations au sujet d'une visite ou de visiteurs dans le
19 secteur du bataillon ce jour-là ?
20 R. Je n'ai pas très bien compris votre question.
21 Q. Bon. Avez-vous eu un contact avec l'officier de permanence au niveau de
22 la brigade ce jour-là ?
23 R. Oui.
24 Q. S'agissant de ce que vous nous avez déjà relaté tout à l'heure, je
25 pense que c'était en mars, 14 mars 2002, vous avez eu une interview et dans
26 votre témoignage du 4 décembre 2003, dans l'affaire Blagojevic. C'est le
27 sujet qui nous intéresse, alors, j'aimerais que vous me disiez de quoi vous
28 avez discuté et vous avez appris.
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1 R. Le matin, vers 10 heures, 11 heures, l'homme de permanence de la
2 brigade m'a contacté. Etant donné que mon commandant, Ostoja Stanisic,
3 n'était pas là à ce moment-là, j'ai pris un peloton de
4 20 ou 30 hommes pour rejoindre les rangs de la brigade parce que ces
5 soldats étaient censés être envoyés à Snagovo, alors, je me suis présenté
6 et l'officier de permanence m'a dit que, dans les deux heures à venir, il y
7 aurait des Musulmans de prisonniers qui seraient emmenés dans la
8 municipalité de Petkovci et qu'il y aurait des forces de sécurité en leur
9 compagnie. Donc, il ne m'a qu'informé de la chose.
10 Q. Savez-vous nous dire qui était cet officier de permanence ?
11 R. Je ne le sais pas.
12 Q. Où avez-vous reçu ce coup de fil ?
13 R. Au siège du commandement du bataillon -- du 6e Bataillon.
14 Q. Avez-vous informé quiconque de l'information qui vous a été communiquée
15 par l'homme de permanence au sein de la brigade, et si oui, à qui ?
16 R. Mon commandant, Ostoja Stanisic, au bout de deux heures, deux heures et
17 demie, est revenu au bataillon, et je l'en ai informé.
18 Q. Vous-même ou votre commandant, M. Stanisic, auriez fait quoi que ce
19 soit au sujet de cette information ?
20 R. J'ai transmis l'information à mon commandant, M. Ostoja Stanisic. Je ne
21 sais pas s'il a fait quoi que ce soit en sa qualité de commandant, mais je
22 n'avais pas l'obligation d'entreprendre quoi que ce soit puisque le
23 commandant fût là parce qu'en la présence du commandement, mes compétences
24 n'étaient que très menues ou mes attributions étaient pratiquement nulles.
25 Q. Avez-vous obtenu d'autres informations au sujet de ces prisonniers plus
26 tard dans la journée ?
27 R. Pour autant que je m'en souvienne, rien du tout.
28 Q. Par la suite, avez-vous obtenu ou reçu des instructions de la part de
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1 votre commandant ?
2 R. Oui. Vers les heures de l'après-midi, il a été contacté par les gens de
3 la brigade c'est du moins ce qu'il m'a dit, et il m'a dit qu'il s'agissait
4 d'aller voir M. Beara à l'école primaire et de lui transmettre un message,
5 à savoir qu'il fallait qu'il se présente au commandement de la brigade, et
6 c'est ce que j'ai fait.
7 Q. Savez-vous où se trouvait M. Stanisic lorsqu'il a reçu cette
8 information de la part de l'officier de permanence ?
9 R. Au bataillon.
10 Q. Où étiez-vous vous-même lorsque Stanisic vous a donné ces instructions
11 visant à vous faire trouver M. Beara ?
12 R. Au bataillon. Le commandement du bataillon.
13 Q. Saviez-vous, à l'époque, qui était M. Beara ?
14 R. Non. Je n'ai pas entendu -- c'est la première fois que j'ai entendu
15 prononcer ce nom.
16 Q. Votre commandant Stanisic a parlé en quel terme de Beara ? A-t-il cité
17 un grade, ou est-ce qu'il n'a parlé que de "M. Beara" ?R. Je ne me
18 souviens pas s'il a parlé d'un grade. Il me semble qu'il a parlé de Beara
19 tout court.
20 Q. Bon. Dites-nous, à peu près, si vous vous en souvenez : vers quelle
21 heure vous avez reçu ces instructions ?
22 R. Il devait être 4 heures, 5 heures, donc, 16 heures, 17 heures de
23 l'après-midi.
24 Q. Bien. Qu'avez-vous fait une fois que vous avez reçu ces instructions ?
25 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Un instant, je vous prie. Lorsque
26 Stanisic a donné au témoin ces instructions, où était-il censé chercher
27 Beara ?
28 M. McCLOSKEY : [interprétation]
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1 Q. Oui, Pouvez-vous nous étoffer votre propos à ce sujet ? Lorsque
2 Stanisic vous a donné ces instructions, où étiez-vous censé aller chercher
3 Beara ?
4 R. En contrebas à l'école primaire de Petkovci.
5 Q. Vous aurait-il -- devant l'école, ou dans l'école ? Vous aurait-il dit
6 quoi que ce soit de concret ? Est-ce que vous vous en souvenez au sujet du
7 site ?
8 R. Vous parlez du commandant Stanisic ?
9 Q. Oui.
10 R. Il m'a dit d'aller à l'école primaire, de retrouver Beara et de lui
11 transmettre tel message.
12 Q. Bien. Qu'avez-vous fait alors ?
13 R. Le commandant m'a envoyé à l'école, et comme je ne connaissais Beara,
14 c'était la première fois que j'entendais parler de lui, que c'était
15 quelqu'un que je ne connaissais pas du tout, donc, à côté de l'école au
16 croisement, j'ai rencontré aussi Drago Nikolic. Etant donné que j'ai été
17 son adjoint à un certain temps, j'étais chargé de la sécurité au bataillon,
18 nous avons eu une coopération, et j'ai demandé : "Où était Beara ?" Alors,
19 il m'a montré de la main pour m'indiquer où est Beara. Je suis allé. Je lui
20 ai transmis le message disant qu'il fallait qu'il se présente à la brigade
21 et j'en ai rapporté par la suite à mon commandant, Ostoja Stanisic. Cette
22 mission d'estafette était donc accomplie pour ce qui me concerne.
23 Q. Où avez-vous rencontré brièvement M. Beara ainsi que
24 M. Drago Nikolic ?
25 R. Là, au carrefour de la route principale entre Zvornik et Petkovci, et
26 non loin de l'école primaire, à quelque 70 ou 80 mètres de l'école
27 primaire.
28 Q. Mis à part Drago Nikolic et M. Beara, qui avait-il d'autre avec eux ?
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1 R. Il y avait des membres de la police militaire, des gens que je ne
2 connaissais pas non plus, et pour ce qui est des autres officiers, je n'ai
3 vu personne pour ma part.
4 Q. Pouvez-vous nous dire à peu près combien de membres de la police
5 militaire et d'officiers il y avait en compagnie de M. Nikolic et M. Beara
6 ?
7 R. Pas beaucoup, quatre ou cinq membres de la police militaire, si mes
8 souvenirs sont bons.
9 Q. Avez-vous remarqué la présence de prisonniers à proximité ?
10 R. Je n'ai pas remarqué de prisonnier. J'ai remarqué des membres de la
11 sécurité autour de l'école.
12 Q. Qu'entendez-vous par là ? Est-ce que vous pourriez nous expliquer quel
13 type de sécurisation que vous avez vue?
14 R. J'ai vu des militaires en uniforme vert olive, mais je n'ai pu
15 identifier personne, c'était plutôt assez loin.
16 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Monsieur Milosevic, avez-vous un
17 problème avec vos écouteurs ?
18 LE TÉMOIN : [interprétation] Non, non, c'est bon. Ça va.
19 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Merci. Mais si vous avez des problèmes
20 à quel que moment que ce soit, je vous prie de nous le faire savoir.
21 LE TÉMOIN : [interprétation] Merci.
22 M. McCLOSKEY : [interprétation]
23 Q. Alors, comment avez-vous que c'étaient des membres de la police
24 militaire si vous ne les connaissiez pas ces gens-là ?
25 R. Ils étaient en uniforme de camouflage, ils portaient des ceinturons
26 blancs. D'habitude, la police militaire portait des ceinturons blancs.
27 Q. Pouvaient-ils faire partie de la Brigade de Zvornik ?
28 R. Non, ils ne faisaient pas partie de la Brigade de Zvornik. Celle-là de
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1 police, je ne la connaissais pas.
2 Q. Bien. Y avait-il un véhicule quelconque lorsque vous avez vu là-bas M.
3 Nikolic et M. Beara ? Vous en souvenez-vous ?
4 R. Sur la route, il y avait plus camions et plusieurs autocars de garer,
5 je ne sais pas vous dire combien. Je sais qu'il y avait des camions et des
6 autocars.
7 Q. Y avait-il des gens à bord ?
8 R. Non, du moins moi je n'en ai pas vu.
9 Q. Auriez-vous une vue, une voiture pour M. Nikolic ou
10 M. Beara, une voiture qui leur aurait été destiné ?
11 R. Il y avait enfin je ne sais pas si c'est pour eux, il y avait une
12 voiture qu'on appelait une Golf type III, de couleur bleue, mais je ne sais
13 pas si c'étaient eux.
14 Q. Bien. Est-ce que M. Beara vous aurait dit quoi ce soit, vous a-t-il dit
15 ce qu'il fallait faire ?
16 R. Non, il ne m'a rien dit.
17 Q. Quand vous êtes revenu au commandement du bataillon, êtes-vous rentré
18 seul ou est-ce que quelqu'un y est allé avec vous ?
19 R. Je suis venu seul et je suis retourné seul.
20 Q. Il me semble que vous avez fait savoir ce qu'il fallait -- enfin, que
21 vous avez rapporté ce que vous a demandé de faire le commandant Stanisic.
22 Qu'est-ce qui s'est passé ?
23 R. J'ai dit à mon commandant Ostoja Stanisic que le message a été passé au
24 colonel Beara et lui l'a fait savoir au commandement de la brigade.
25 Q. Est-ce que Beara et Nikolic -- ou Nikolic serait venu au poste de
26 commandement de votre bataillon à Petkovic lorsque vous, vous y trouviez ?
27 R. Non. Ils ne sont pas venus.
28 Q. Une fois que vous êtes revenu au commandement du bataillon à
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1 Petkovici, plus tard dans l'après-midi ou la soirée, qu'avez-vous fait ?
2 R. Je n'ai pas très bien saisi votre question; que voulez-vous dire par ce
3 que j'ai fait, qu'avez-vous à l'esprit ?
4 Q. Vous restez au poste de commandement du bataillon. Etes-vous allé sur
5 le terrain, vous souvenez de que vous avez fait une fois revenu ?
6 R. Une fois rentré, je suis resté au commandement du bataillon.
7 Q. Y avez-vous passé la nuit ?
8 R. Oui.
9 Q. Saviez-vous ce qui se passait dans cette nouvelle école avec les
10 prisonniers ?
11 R. Non, nous ne savions rien.
12 Q. Est-ce que vous-même avez entrepris quoi que ce soit du point de vue de
13 ces prisonniers qui se trouvaient à l'école. Avez-vous essayé de savoir ce
14 qui se passait ?
15 R. Non, je n'ai rien entrepris étant donné que mon commandant était
16 présent sur les lieux.
17 Q. Avez-vous entendu quoi que ce soit en provenance de
18 l'école ?
19 R. Vous parlez de ces journées.
20 Q. Oui, ce jour-là, ce soir-là, cette nuit-là.
21 R. Dans l'après-midi, j'ai entendu des coups de feu en provenance de
22 l'école, des coups de feu individuels et des coups de feu par rafale, et
23 j'ai entendu des tirs dans le secteur de notre défense, dans les lignes --
24 au niveau des lignes tenues par notre compagnie. Je crois que, toute
25 l'après-midi, il y a eu des tirs là-bas, mais j'ai entendu aussi des coups
26 de feu en provenance de l'école.
27 Q. Est-ce que vous-même ou votre commandant ou qui que ce soit d'autre au
28 niveau du bataillon aurait entrepris quoi que ce soit pour en savoir plus
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1 long concernant ces tirs, ces coups de feu ?
2 R. Je n'ai rien entrepris. Comme je vous l'ai dit, le commandant était là.
3 S'il fallait faire quelque chose c'était au commandant de le faire. Je ne
4 pense pas qu'il ait fait quoique ce soit. Il avait d'autres obligations --
5 d'autres chats à fouetter au niveau de la zone de -- de sa ligne de défense
6 parce qu'on nous tirait dessus. La situation était difficile.
7 Q. Avez-vous entendu des autocars et des camions arrivés et s'en aller en
8 direction de Zvornik toute la nuit du 14 juillet et très tôt le matin le 15
9 juillet ?
10 R. Je n'ai rien entendu du tout. C'était trop loin pour qu'on puisse
11 entendre.
12 Q. Qu'avez-vous fait au matin du 16 -- pardon, du 15 ?
13 R. Au matin du 15 juillet, tôt le matin, mon commandant, Ostoja Stanisic,
14 m'a demandé d'aller au secteur de la défense de la 4e Compagnie de notre
15 bataillon puisqu'on nous avait que, dans la nuit ou la soirée d'avant, il y
16 avait deux tranchées d'abandonnées -- ou plutôt, touchées par tirs de
17 mortier, ce qui fait que les soldats s'étaient retirés à gauche et à droite
18 des tranchées, la ligne était restée dépourvue de personnel. Tôt le matin,
19 je suis allé avec deux ou trois soldats pour voir ce qui se passait là-haut
20 et voir aussi ce qu'il conviendrait de faire pour remettre en place la
21 ligne en tant que telle, pour qu'il n'y ait pas donc de vide au niveau de
22 cette ligne de défense.
23 Q. Vers quelle heure du matin êtes-vous allé sur cette ligne pour aider à
24 combler ce vide ?
25 R. Le matin, il pourrait être vers 8 heures, donc, dès que je m'étais
26 levé, je suis allé sur cette ligne directement.
27 Q. Mais avant que de vous en aller vers 8 heures, auriez-vous appris qu'un
28 grand nombre de Musulmans à l'école avaient été tués et battus cette nuit-
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1 là
2 R. Non, je n'ai rien appris du tout.
3 Q. Plus tard, avez-vous appris ce qui s'est passé avec les prisonniers de
4 l'école à Petkovici ?
5 R. J'ai appris ultérieurement lorsque j'étais à l'hôpital de Parlog et il
6 y avait des visites pour des soldats blessés, et c'est là que j'ai appris
7 que ces Musulmans avaient été tués.
8 Q. Vous venez de dire que vous étiez blessé et que vous étiez à l'hôpital
9 -- ou plutôt, à quelle date avez-vous appris que ces Musulmans de l'école
10 avaient été tués ? Ou plutôt, non, excusez-moi. Je vais essayer de dire les
11 choses autrement. Quand avez-vous appris la chose ? Quand est-ce que ces
12 gens sont venus à l'hôpital pour vous le dire ?
13 R. J'ai été blessé le 16, donc, ça a dû se situer après le 20, ou aux
14 environs du 20. Je ne sais pas vous donner la date, mais la date exacte,
15 j'ai été alité à l'hôpital et j'y ai passé une dizaine de jours, à peu
16 près.
17 Q. Lorsque vous avez fourni cette -- donné cette déclaration enregistrée
18 le 14 mars 2002, avez-vous parlé aux enquêteurs du bureau du Procureur et
19 avez-vous mentionné brièvement que vous avez eu cette rencontre avec Drago
20 Nikolic et M. Beara, comme vous nous l'avez dit aujourd'hui ?
21 R. Est-ce que vous pouvez répéter votre question, je n'ai pas très bien
22 saisi.
23 Q. Lorsque le bureau du Procureur s'est entretenu pour la première fois
24 avec vous, avez-vous dit à celui-ci que vous aviez rencontre Nikolic et
25 Beara à ce carrefour ?
26 R. Oui, je l'ai dit. Il me semble que c'était la première fois, à Banja
27 Luka, au mois de mars 2002, me semble-t-il. Je ne sais pas trop.
28 Q. Oui, le 14 mars 2002. Lorsque vous avez témoigné à la date du 4
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1 décembre 2003, dans l'affaire Blagojevic, avez-vous déclaré la même chose
2 au sujet de cette brève rencontre avec Drago Nikolic et
3 M. Beara ?
4 R. Oui, oui.
5 Q. Merci. Je n'ai plus d'autres questions.
6 M. McCLOSKEY : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.
7 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Merci, Monsieur McCloskey.
8 J'ai plusieurs équipes de la Défense qui souhaitent contre-interroger le
9 témoin.
10 Maître Ostojic, allez-vous passer en premier ?
11 M. OSTOJIC : [interprétation] Je vais être le premier, Monsieur le
12 Président, si cela ne vous dérange pas.
13 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui. Mais je crois que nous pouvons
14 d'après prendre notre pause, après quoi vous allez entamer votre contre-
15 interrogatoire. Ce sera une pause de 25 minutes. Merci.
16 --- La pause est prise à 10 heures 29.
17 --- L'audience est reprise à 10 heures 57.
18 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui, Monsieur Ostojic.
19 M. OSTOJIC : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.
20 Contre-interrogatoire par M. Ostojic :
21 Q. [interprétation] Bonjour, Monsieur Milosevic. Je vais vous poser un
22 certain nombre de questions.
23 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Pouvez-vous vous présenter.
24 M. OSTOJIC : [interprétation] Oui, oui, oui.
25 Q. Je m'appelle John Ostojic et je suis ici pour représenter les intérêts
26 de Ljubisa Beara. Est-ce que vous pouvez continuer ?
27 R. Oui.
28 Q. Monsieur, est-ce que vous avez parlé de ces événements qui ont eu lieu
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1 en 1995, avant de donner votre -- de donner votre déposition au bureau du
2 Procureur, le 14 mars 2002 ?
3 R. Non.
4 Q. Est-ce que vous avez parlé de cela le 14 juillet 1995 avec un certain
5 Radenko Basic ?
6 R. Non.
7 Q. Est-ce que vous en avez parlé avec Vlado Josic ?
8 R. Non.
9 Q. Est-ce que vous en avez parlé avec votre commandant, Ostoja Stanisic, à
10 aucun moment ?
11 R. Je ne m'en souviens pas. Peut-être que cela est arrivé, effectivement,
12 mais je n'en suis pas sûr. Je ne m'en souviens pas, en tout cas.
13 Q. On va être un peu plus précis. Ce que je vous demande, Monsieur, c'est
14 si avant d'avoir votre entretien avec le bureau du Procureur au mois de
15 mars 2002, est-ce que vous avez parlé de ces événements avec un quelconque
16 autre individu ?
17 R. Avant le mars 2002 --
18 Q. 2002, c'était la date de votre seul entretien que vous avez eu avec le
19 bureau du Procureur. Est-ce que vous avez eu des discussions avant cela --
20 avant cette interview, avec les individus que j'ai mentionnés, à savoir
21 Basic, Josic ou Stanisic, Ostoja ?
22 R. Je ne me souviens pas de tous les entretiens que j'ai pu avoir à ce
23 sujet. Peut-être que j'en ai eu, effectivement, surtout après être sorti de
24 l'hôpital, après avoir été soigné pour mes blessures, mais je ne m'en
25 souviens pas avec précision.
26 Q. Juste pour que ceci soit clair - souvent je ne suis pas clair
27 d'ailleurs - je sais que vous avez été hospitalisé e 16 juillet 1995 et
28 vous êtes resté à l'hôpital à peu près dix jours et c'est à cause des
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1 blessures que vous avez reçu au niveau de vos jambes. Donc, je parle de
2 cinq années après les blessures, est-ce que vous souvenez avoir discuté de
3 ces événements avec Ostoja Stanisic ?
4 R. Je ne m'en souviens pas. Après quoi j'avais une obligation de travail à
5 faire. J'avais mes propres devoirs, mes propres obligations. J'ai été
6 directeur dans deux entreprises et ça a été mon travail --
7 L'INTERPRÈTE : L'interprète n'a pas entendu la suite, le témoin étant trop
8 loin du micro.
9 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Bien, les interprètes ont du mal à vous
10 entendre. Pourriez-vous, s'il vous plaît, vous approcher du micro et parler
11 directement dans le micro parce qu'ils ont vraiment du mal à vous entendre.
12 LE TÉMOIN : [interprétation] Oui.
13 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Maître Ostojic, vous pouvez continuer.
14 M. OSTOJIC : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.
15 Q. Nous avons les dates de votre déposition préalable et la seule
16 déposition que vous avez faite devant ce Tribunal était celle que vous avez
17 faite le 4 décembre 2004, mis à part celle d'aujourd'hui. Est-ce que vous -
18 - enfin, vous ne vous en souvenez pas, mais est-ce que vous acceptez que ce
19 soit vrai ?
20 R. Oui.
21 Q. Bien. Si vous avez discuté avec Ostoja Stanisic, est-ce que vous
22 souvenez si vous avez parlé de la possibilité d'aller déposé dans l'affaire
23 Blagojevic, décembre 2003 ?
24 R. Si je l'ai vu peut-être que je lui aurais dit cela, mais je ne me
25 souviens pas avoir discuté, proprement dit, de cela, et je ne me souviens
26 pas l'avoir vu.
27 Q. Après la déposition de 2003, décembre 2003, jusqu'au jour
28 d'aujourd'hui, est-ce que vous avez eu la possibilité de vous entretenir
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1 avec Ostoja Stanisic ?
2 R. Au sujet de ma déposition, n'est-ce pas ?
3 Q. Oui.
4 R. Bien, je vous ai déjà dit que je le voyais très rarement Ostoja
5 Stanisic. Quand on se croise par hasard dans la ville, ceci ne dure que
6 quelques instants [imperceptible] l'autre et on ne parlait pas à ces
7 occasions-là. Peut-être lui ai-je dit que je suis allé déposer à La Haye,
8 que je l'avais vu ou croisé justement pendant ces quelques jours, mais je
9 ne m'en souviens pas précisément.
10 Q. Vous l'avez vu quand pour la première -- pour la dernière fois ?
11 Je parle d'Ostoja Stanisic.
12 R. Ostoja Stanisic, je l'ai vu avant son départ, avant qu'il ne parte
13 déposer quand lui quand il devait venir déposé.
14 Q. Est-ce que vous l'avez vu après cela ?
15 R. Non, non, absolument pas. Pas après sa venue à La Haye.
16 Q. Comment se fait-il que vous l'ayez vu immédiatement avant sa déposition
17 à La Haye ?
18 R. Mais, j'ai déjà dit que je l'ai vu à plusieurs reprises dans la ville,
19 et à chaque fois, je l'ai vu par hasard. Il m'a dit qu'il allait déposer au
20 Tribunal; c'est tout.
21 Q. Donc, vous n'avez pas discuté de ces faits-là, n'est-ce
22 pas ?
23 R. Non.
24 Q. Vous souvenez n'est-ce pas de votre première déposition avec le
25 Procureur au mois de mars 2002 et vous avez dit que ceci a eu lieu à Banja
26 Luka, n'est-ce pas ?
27 R. Oui.
28 Q. Est-ce que vous vous souvenez si vous êtes allé en bus, si vous, en
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1 fait comment vous y êtes allé ?
2 R. Qui moi, et bien, j'ai pris ma voiture, la voiture de mon entreprise,
3 nommé Izvor [phon]. C'est d'ailleurs Ostoja Stanisic qui m'a emmené. Ostoja
4 m'a demandé de l'amener jusqu'à Banja Luka et il avait une fille là-bas, sa
5 fille vivait là-bas, et j'avais un cousin, et donc, je l'ai emmené jusqu'à
6 Banja Luka et au retour, on est allé ensemble.
7 Q. Donc, là, il s'agit de deux heures et demie de voyage ?
8 R. Ouais.
9 Q. A aller simplement ?
10 R. Oui, oui, on peut dire que c'est à peu près deux heures.
11 Q. Est-ce que vous avez parlé de ce qui s'est passé, le
12 14 juillet 1995, au cours de ce voyage qui a duré deux heures en direction
13 de Banja Luka ?
14 R. Bien, je ne peux pas me rappeler de quoi nous avons parlé exactement,
15 mais nous avons plutôt parlé d'autres choses, pas vraiment de ces choses-
16 là.
17 Q. Savez-vous si Ostoja Stanisic n'a jamais appris si vous ou non -- si
18 vous avez déposé dans l'affaire Blagojevic, le 4 décembre 2003 ?
19 R. Si je l'ai appris ? Quand on demande d'aller au Tribunal, en général,
20 on sait qu'on y va.
21 L'INTERPRÈTE : L'interprète signale qu'elle n'a pas entendu ce que le
22 témoin vient de dire. Il est pratiquement inaudible étant trop loin du
23 microphone.
24 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Monsieur Milosevic, bien, à nouveau, on
25 a le même problème.
26 M. OSTOJIC : [interprétation]
27 Q. Votre voix est un peu -- ne porte pas. Pourriez-vous, s'il vous plaît,
28 parler dans le micro parce que les interprètes ont vraiment du mal à vous
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1 entendre ?
2 R. Oui, oui, oui.
3 Q. Là, je veux vous ai posé une question un peu différente, Monsieur
4 Milosevic. Est-ce que vous savez si Ostoja Stanisic savait que vous avez
5 déposé dans l'affaire Blagojevic ?
6 R. Il le savait, mais je n'en sais rien, il n'y a que lui qui sait ça.
7 Q. Donc, vous êtes ici sous serment et vous ne vous souvenez lui avoir
8 jamais dit que vous avez déposé dans l'affaire Blagojevic au sujet
9 d'événements qui ont eu lieu le 14 juillet 1995 ?
10 R. Je ne m'en souviens pas.
11 Q. Connaissez-vous un certain Milan Stanisic ?
12 R. Oui.
13 Q. Qui était-ce? Quelle était sa position au mois de juillet 1995 ?
14 R. A l'époque, il était adjoint du commandant chargé des arrières au
15 niveau du 6e Bataillon.
16 Q. Est-ce qu'il a un lien de parenté avec Ostoja Stanisic; là, je parle de
17 Milan Stanisic ?
18 R. Je ne sais pas, mais je ne crois pas parce que lui il est de Kladanj et
19 l'autre de Sarajevo, je pense.
20 Q. Est-ce qu'à aucun moment, vous avez eu des réunions -- des discussions
21 au sujet des réunions qui ont eu lieu le 14 juillet
22 1995 ? Est-ce que vous avez discuté donc avec Dragan Obrenovic ?
23 R. Non.
24 Q. Est-ce que vous savez si Dragan Obrenovic n'a jamais eu de réunion avec
25 différents commandants de bataillon pour discuter des événements après la
26 chute de l'enclave de Srebrenica en 1995 ?
27 R. Non, je ne suis pas au courant de cela.
28 Q. Monsieur, je dispose d'informations -- mais je pourrais connaître -- je
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1 le suis d'habitude d'ailleurs, mais bon là, je dirais plutôt que c'est une
2 source non confirmée, donc, c'est un -- et là, il s'agit de la page 11 607
3 du Procureur du compte rendu d'audience, en date de mai 16, 2007, et je
4 fais exprès pour ne pas donner l'identité de la personne en question. Vous
5 avez dit que vous avez passé la soirée du 14 juillet - à la page 37, ligne
6 11 jusqu'à la ligne 15 - que vous êtes resté au niveau du commandement de
7 bataillon ce soir-là, que vous êtes resté dans le commandement ?
8 R. Oui.
9 Q. Le témoin que je vais vous citer dit ce qui suit, je voudrais savoir ce
10 que vous en pensez, donc, lignes 15 à 19. "L'adjoint," - et c'est
11 normalement vous - "et moi-même, nous sommes restés un petit moment au
12 niveau du commandement de la Défense, et ensuite, on est revenu au niveau
13 du secteur de défense de notre bataillon, l'aile droite, la rivière Sapna.
14 Et ensuite, nous avons fait le tour de toute la ligne pour vérifier la
15 situation dans quel était se trouvait l'unité, et cetera, est-ce qu'ils
16 avaient suffisamment de munitions, et cetera."
17 Est-ce que vous vous souvenez si, le 14 juillet 1995, vous vous êtes rendu
18 au niveau de la ligne de la défense avec cet autre individu ?
19 R. Bien, je me souviens qu'on a visité nos hommes du
20 6e Bataillon de façon très fréquente. Cela étant dit, je ne sais pas si on
21 l'a fait vraiment, ce soir-là, oui ou non. Peut-être que oui, en tout cas,
22 je ne m'en souviens pas.
23 Q. Mais quand le Procureur vous a posé la question, vous avez dit que vous
24 êtes resté toute la soirée au niveau du commandement du bataillon.
25 R. Oui. Oui, j'y ai passé la soirée, mais je sais qu'on s'est rendu
26 souvent sur les lignes dans les arrières du bataillon. Peut-être que j'y
27 suis allé, peut-être que j'étais absent pour une période assez courte. Cela
28 étant dit, je pense plutôt que j'y suis resté tout ce temps-là dans le
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1 commandement du bataillon, mais si quelqu'un m'a vu vraiment, écoutez, je
2 n'en sais rien. C'est peut-être vrai, ce n'est peut-être pas vrai. Je ne
3 saurais confirmer cela. Le 15 au matin, j'ai passé toute la journée à la
4 ligne de la défense du
5 6e Bataillon.
6 Q. Je vais aborder un autre sujet. Pourriez-vous nous dire quelle est la
7 distance qui sépare le commandement de la Brigade de Zvornik et le
8 commandement du bataillon ? Combien de kilomètres de distance entre ces
9 deux repères et là on parle de 1995 ?
10 R. En kilomètres ? Je dirais une dizaine de kilomètres.
11 Q. Le commandement de la Brigade de Zvornik -- plutôt, son poste de
12 commandement avancé, se trouvait par rapport au commandement du 6e
13 Bataillon à combien de kilomètres, mètres de distance ?
14 R. Le poste de commandement avancé de la brigade c'était au niveau du
15 village de Kitovnica. Je ne connais pas vraiment la localité exacte parce
16 que je ne suis pas allé là-bas parce que notre poste de commandement avancé
17 du 6e Bataillon était aussi dans la ligne de la défense à Petrova Strana,
18 donc, je dirais à trois ou à quatre kilomètres de distance par rapport à
19 notre propre commandement. Quatre au maximum.
20 Q. Pourriez-vous nous dire où se trouvait le commandement du 6e Bataillon
21 au mois de juillet 1995 ?
22 R. Dans la vieille école de Petkovci.
23 Q. Ce qui est à peu près 600 mètres de la nouvelle école de Petkovci,
24 n'est-ce pas ?
25 R. 700, 800 mètres plutôt.
26 Q. Monsieur, aujourd'hui, vous avez dit que vous êtes allé dans la
27 nouvelle école de Petkovci à une seule reprise.
28 R. Oui, j'y suis allé une fois.
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1 Q. Mis à part cette fois-là, vous n'y êtes pas allé par la suite ?
2 R. Oui, je n'y suis allé qu'une seule fois.
3 Q. Le 14 juillet 1995, vous avez passé combien de temps à proximité de la
4 nouvelle école, ou dans la nouvelle école de
5 Petkovci ?
6 R. Il m'a fallu dix minutes pour y aller, j'y suis resté une dizaine de
7 ministre. Ensuite, il m'a fallu dix minutes pour revenir, donc, je dirais
8 que j'étais absent à peu près une demi-heure pour aller du commandement
9 jusqu'à l'école et revenir.
10 Q. Vous avez dit que vous avez, prétendument, rencontré M. Beara, le 14
11 juillet 1995 ?
12 R. Oui.
13 Q. Vous avez passé combien de temps avec lui pour soi-disant lui
14 transmettre ce message ?
15 R. Très peu de temps, une ou deux minutes.
16 Q. Au cours de l'interrogatoire principal, vous avez dit - mais attendez
17 que je vous donne la référence de la page - qu'il ne vous a rien dit; est-
18 ce exact ?
19 R. Non, non, il ne m'a rien dit. J'ai juste passé un message.
20 Q. Dans votre déposition dans l'affaire Blagojevic, quand on vous a
21 demandé de décrire M. Beara, vous avez dit que c'était quelqu'un qui a à
22 peu près 60 ans et qui avait les cheveux gris, n'est-ce pas ? C'est ce que
23 vous avez dit ?
24 R. Oui, oui.
25 Q. Mais c'est tout ce dont vous vous souvenez par rapport à cette
26 rencontre qui aurait lieu le 14 juillet 1995 ? Vous auriez rencontré M.
27 Beara ?
28 R. Cela n'a duré que deux ou trois minutes. Je lui ai dit ce que je vous
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1 ai dit que je lui ai dit et c'est tout.
2 Q. Mais vous ne l'avez jamais entendu parler, n'est-ce pas ?
3 R. Mais je ne l'avais jamais vu auparavant. C'était la première fois que
4 je le voyais. Je n'avais jamais entendu parler de lui et après, je ne l'ai
5 plus jamais revu.
6 Q. Il est vrai, n'est-ce pas, Monsieur, que vous ne savez pas s'il portait
7 un grade visible sur son uniforme ?
8 R. Non.
9 Q. Monsieur, au cours de votre interrogatoire principal, vous avez dit que
10 vous êtes parti pour Zvornik et que vous êtes revenu. Est-il exact que,
11 quand vous avez déposé dans cette autre affaire, vous avez dit que vous
12 avez été chassé de votre ville et que vous êtes revenu comme réfugié à
13 Zvornik ?
14 R. Oui.
15 Q. Vous avez dit que votre mère est restée, n'est-ce pas, derrière ?
16 R. Pas seulement ma mère. Il y en avait une cinquantaine. Ils ont tous été
17 emprisonnés et ils ont tous été amenés à Stupari où ils sont restés
18 jusqu'en juillet 1993, et à ce moment-là, ils ont été échangés sous les
19 auspices de la Croix-Rouge internationale. Cela a eu lieu à Bijeljina.
20 Q. Votre mère a été détenue à Stupari à peu près 15 mois ?
21 R. C'est exact.
22 Q. Est-ce que vous pouvez nous dire qui vous a chassé, vous et votre
23 famille, et qui a envoyé votre mère à Stupari ?
24 R. Ce sont les Musulmans qui nous ont chassé en 2002 et ma mère a été
25 arrêtée par les membres de la Défense territoriale de la Bosnie-
26 Herzégovine. On les a tous rassemblés dans le village et ils les ont emmené
27 à Stupari par des camions, et ensuite, ils ont pillé ce qu'ils ont laissé
28 derrière dans le village, et ensuite, ils l'ont incendié.
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1 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Un instant. Au milieu du compte rendu
2 d'audience, page 51, ligne 16, ceci normalement a eu lieu en 2002, je suis
3 sûr que c'est une erreur. C'est 1992 ou 1993, mais pas en 2002.
4 Maître Ostojic, je connais la réponse, mais peut-être que vous pouvez lui
5 poser la question.
6 M. OSTOJIC : [interprétation]
7 Q. Je ne sais pas si vous êtes mal exprimé ou si ça été mal entendu ou mal
8 compris par l'interprète, mais quand vous avez été expulsé par les
9 Musulmans, vous avez dit que c'était en 2002, mais cela a eu lieu quand
10 exactement ?
11 R. C'était au mois de mai 1992, 1992, donc.
12 Q. Merci. Maintenant, c'est corrigé parce que nous ne voulons pas qu'il y
13 ait d'erreurs au niveau du compte rendu d'audience.
14 Je n'ai pas entendu le nom de ce village.
15 Vous habitiez où au moment où vous avez été expulsé ?
16 R. Je viens du village Lupoglav, une municipalité de Kladanj.
17 Q. Monsieur, je voudrais aussi parler des événements qui ont eu lieu en
18 juillet, le 16 juillet, donc, deux jours après les événements -- après les
19 événements, après le jour où vous auriez rencontré M. Beara. Est-il exact
20 que c'était tôt le matin du 16, vous êtes allé avec la 4e Compagnie à
21 l'aide dans les tranchées du secteur de la défense ?
22 R. Je suis allé au secteur de la défense de la 4e Compagnie. Je ne suis
23 pas de la 4e Compagnie, je ne suis pas allé là-bas avec la 4e Compagnie,
24 mais avec quelques soldats peut-être de cette compagnie pour voir quelle
25 est la situation parce que les lignes avaient été percées, deux tranchées
26 avaient été abandonnées et il fallait absolument remplir ces vides, donc,
27 dans l'éventualité des combats à venir, il ne fallait pas qu'il y ait des
28 trous au niveau des lignes de défense.
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1 Q. Pourquoi, alors, avez-vous quitté la ligne de défense du
2 6e Bataillon pour vous rendre sur la ligne de défense du 4e
3 Bataillon ?
4 R. Mais non, ce n'était pas le 4e Bataillon. C'était la
5 4e Compagnie du 6e Bataillon. Le 4e Bataillon c'était l'aile gauche du 6e
6 Bataillon, en bas à Baljkovica, me semble-t-il.
7 Q. Merci. Donc, c'était la 4e Compagnie de votre bataillon, du 6e ?
8 R. Oui.
9 Q. Ce matin-là, Monsieur, votre 4e Compagnie du 6e Bataillon a essuyé une
10 attaque qui est venue s'ajouter aux attaques que vous avez déjà décrites et
11 qui -- et où vous avez perdu deux tranchées suite aux tirs de mortiers.
12 Donc, le lendemain, vous avez à nouveau une attaque, n'est-ce pas ?
13 R. Le 14 juillet, je me suis rendu au niveau du rayon de la défense de la
14 4e Compagnie. On nous a informé du fait que ces tranchées avaient été
15 touchées par les mortiers. Il a fallu que j'y aille pour voir s'il est
16 possible de remplir cette ligne, et donc, de déployer nos troupes le long
17 des tranchées ou dans ces tranchées.
18 Q. Le 16 tôt dans la matinée, une autre attaque violente a eu lieu ?
19 R. Oui, le matin. Tôt le matin à l'aube, parce que j'étais sur la gauche
20 au niveau des positions de la 4e Compagnie de mon Bataillon et c'est à ce
21 moment-là que les forces musulmanes nous ont attaqué de Nezuk, un hameau,
22 avec l'artillerie et les mortiers, et c'est à ce moment-là que la tranchée
23 où je me trouvais a été touchée. Il y avait quelques soldats avec moi et
24 deux soldats de l'armée de la Republika Srpska se sont fait tuer là-bas, un
25 sur place, un autre a succombé à ses blessures à l'hôpital par la suite.
26 Q. Micic et Martinovic étaient leurs noms ?
27 R. Micic s'est fait tuer sur place. Enfin, il a été, manifestement, tué
28 même si moi et Martinovic, en dépit des pilonnages incessants des Musulman,
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1 nous avons réussi à le transporter jusqu'à la première unité de premiers
2 soins médicaux, et l'autre soldat, il faisait partie donc de la 4e
3 Compagnie de ce bataillon, même s'il avait été blessé au niveau de
4 l'estomac, il a réussi à arriver tout seul jusqu'à cette unité, mais il est
5 mort sur le chemin de l'hôpital.
6 Q. Même si nous savons que vous, vous avez été blessé aussi le 16 juillet
7 1995, vous n'avez pas été blessé pendant cette première attaque qui a lieu
8 à l'aube. Vous avez été blessé par la suite dans la journée à peu près à 14
9 heures 30 ?
10 R. Oui, c'est à peu près cela, 14 heures 30. Si vous le voyez, je ne m'en
11 souviens pas -- ou plutôt, je n'aime pas y penser.
12 Q. Je suis vraiment désolée de revenir là-dessus. Je sais que c'est
13 vraiment pénible pour vous, mais pendant cette deuxième attaque, vous avez
14 fait l'objet des tirs incessants de l'artillerie et vous avez été blessé
15 vous et quelques autres soldats. Il y en a qui ont été tués au cours de
16 cette deuxième attaque qui a eu lieu le 16 juillet.
17 R. Nous avons été pilonnés sans arrêt depuis le matin, et pendant toute la
18 journée, en direction de Nezuk, du hameau. Donc, c'était un pilonnage
19 incessant, mais on nous tirait aussi dans le dos parce qu'à l'époque, les
20 forces musulmanes étaient très bien armées et se trouvaient à Srebrenica.
21 Ils tiraient à partir de Srebrenica, la direction de Srebrenica. Donc, on
22 se trouvait vraiment dans les -- piéger des les tirs croisés, et j'ai été
23 blessé à peu près à
24 14 heures et je sais que beaucoup de gens ont été tués lors de cette
25 attaque. Je vais vous donner un chiffre, je vais m'avancer peut-être que le
26 chiffre n'est pas exact, mais on m'a dit entre 35 et 40 personnes ont été
27 tuées ce jour-là au cours des combats avec les forces musulmanes et ces 150
28 personnes, et même plus ont été blessées soit grièvement soit légèrement.
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1 Il s'agissait là de combattants de l'armée de la Republika Srpska et nous,
2 les blessés, nous avons tous été soignés par la suite à l'hôpital de
3 Zvornik. La situation était très très difficile et ce combat était très
4 dur.
5 Q. Monsieur, j'ai oublié de vous demander ce qui suit : combien de gens de
6 votre ville originaire s'est vu expulsé en 1992 ? Combien de ces gens que
7 vous connaissiez étaient venus dans le secteur de Zvornik une fois après
8 avoir été expulsé ? Connaissez un chiffre ?
9 R. Je ne sais pas vous donner des chiffres. Je sais qu'ils ont été
10 nombreux. Je vais vous dire pour Kladanj et mon village qui faisait partie
11 de cette municipalité de Kladanj. Mais tous ces villages là qui se
12 trouvaient, qui gravitaient autour de la municipalité, c'était
13 essentiellement des villages serbes. Tous les gens ont été expulsés de là,
14 tout a été incendiée et pillé, et d'après les informations dont je dispose,
15 rares sont ceux qui sont retournés vivre là-bas où ils vivaient auparavant.
16 Q. Merci. Mais ma question était celle de savoir si l'un quelconque de vos
17 ex-voisins ou amis, qui étaient originaires de votre village ou de votre
18 ville, qui se sont vus donc expulser à l'époque, étaient membres du 6e
19 Bataillon en ce mois de juillet
20 1995 ?
21 R. Pour ce qui est de la municipalité de Kladanj, je dirais qu'ils étaient
22 fort peu nombreux. Il y a eu des cas particuliers dont je peux parler dans
23 le concret. Mais, par exemple, ce cas, Martinovic, Milisav vient de ma
24 région. Il n'a pas fait partie de ce même bataillon, du 6e Bataillon. Il
25 était membre de la Brigade de Zvornik. C'était quelqu'un qui a été à
26 l'école avec moi, mais lui il a fait partie de la Brigade de Zvornik, mais
27 dans le génie. Ce n'était pas dans mon bataillon.
28 Q. Dragomir Topalovic, le connaissiez-vous ?
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1 R. Lui, il est au commandement du 6e Bataillon, mais lui il n'est pas
2 originaire de mon village, de ma région.
3 Q. Monsieur, je voudrais revenir au 14 juillet 1995 à présent, date à
4 laquelle vous prétendez avoir rencontré M. Beara. Alors, ai-je bien compris
5 votre témoignage ? Vous avez reçu un coup de fil du commandement de la
6 Brigade de Zvornik, et vous avez reçu ce coup de fil parce que votre
7 commandant, Ostoja Stanisic, avait emmené 20 ou 30 soldats vers la Brigade
8 de Zvornik, n'est-ce pas, et ce, parce qu'ils avaient besoin d'aide et de
9 renfort sur le secteur de Snagovo ou de Crni Vrh, n'est-ce pas ?
10 R. Oui.
11 Q. Alors, lorsque Ostoja Stanisic est revenu au commandement du bataillon,
12 là où étiez vous-même, savait-il déjà que la Brigade de Zvornik vous avait
13 contacté et vous avez dit que des prisonniers allaient être internés,
14 gardés, dans la nouvelle école de Petkovci ?
15 R. Pour autant que je le sache, il est allé de la brigade vers la ligne
16 dans la zone de défense de notre bataillon et c'est en passant par cette
17 ligne qu'il est entré au commandement du
18 6e Bataillon. Alors, c'est là que je lui ai transmis, que j'avais été
19 informé par la brigade du fait que les Musulmans capturés allaient être
20 placés dans l'école militaire. C'est moi qui le lui ai dit.
21 Q. Donc, à l'époque, vous le lui avez dit partant donc de ce que vous
22 venez donc de répondre. Vous avez indiqué qu'ils allaient venir, mais ils
23 n'étaient pas déjà arrivés, n'est-ce pas ?
24 R. Je ne sais pas s'ils étaient déjà arrivés. Je lui ai dit qu'on avait
25 fait savoir qu'il viendrait, mais je ne savais pas s'ils étaient déjà venus
26 ou pas, lorsque lui est rentré.
27 Q. Au commandement de ce 6e Bataillon, aviez-vous à la date du 14 juillet
28 1995 un officier de permanence ? Était-il là-bas.
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1 R. Je pense qu'il y en avait un, il devait y en avoir un mais je ne sais
2 pas qui c'était.
3 Q. Je suis d'accord avec vous pour dire qu'il devait en avoir un. Au cours
4 de 1995, et plus particulièrement au mois de juillet, pouvez-vous nous dire
5 si vous avez souvenance du fait que cet officier de permanence avait un
6 carnet note ou un registre de notes pour ce qui est messages entrant ou
7 sortant qu'il était censé transmettre ?
8 R. Je ne le sais pas.
9 Q. Qui d'autre mis à part l'officier de permanence au sein du bataillon se
10 trouverait responsable de la tenue à jour d'un journal ou d'un registre
11 pour ce qui est des messages entrant ou sortant, voire ordre arrivant ou
12 sortant ?
13 R. Je ne sais pas qui cela pouvait bien être. D'habitude, c'était
14 l'officier de permanence, si quelqu'un appelait c'est lui qui tenait à jour
15 le registre des appels. Alors, est-ce qu'il a tenu cela à jour de façon
16 assidue ou pas, peut-être ne l'a-t-il pas tenu à jour du tout, je ne sais
17 pas. Je ne sais même pas vous dire qui cela pouvait être. Il se peut qu'il
18 ait transmis le message oralement.
19 Q. Mais, Monsieur, vous en votre qualité de commandant adjoint, ne
20 pensez-vous pas que dans le cadre de vos responsabilités il y avait la
21 nécessité de s'assurer que vos subordonnés faisaient ce type de chose de
22 façon régulière et continue ?
23 R. Enfin, cela devait probablement être la tâche du commandant du
24 bataillon, mais je n'ai absolument pas contrôlé cela. Je vous ai déjà dit
25 que le commandant m'avait dit de veiller au fonctionnement des
26 transmissions, voir si les transmissions fonctionnaient au sein du
27 bataillon, s'il y avait une bonne communication avec les compagnies d'une
28 part et la brigade de l'autre, et savoir donc si tout marchait bien de ce
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1 côté. Pour autant que je m'en souvienne, ces transmissions étaient en bon
2 état de marche. C'est tout ce que j'avais comme responsabilité.
3 Q. Je sais que vous aviez des limitations en votre qualité de commandant
4 adjoint, mais ne serait-il pas vrai de dire qu'à l'époque où le commandant
5 Stanisic était absent, il était de vos -- des attributions de veiller à ce
6 que les subordonnés suivent le règlement et la procédure pour ce qui est du
7 registre, du cahier de notes, et de la, des messages reçus, n'est-ce pas ?
8 R. Je ne saurais être trop précis pour répondre à votre question. Le fait
9 est que j'étais commandant adjoint du bataillon, mais croyez-moi bien qu'à
10 l'armée, j'étais simple soldat, je n'avais pas de grade. Ce système de
11 commandement et de contrôle c'est quelque chose à quoi je n'ai pas eu avoir
12 affaire, je n'ai pas eu cela, je n'ai pas su exactement quelles étaient les
13 responsabilités. J'étais là-bas pour aider à tout moment le commandant s'il
14 venait à trouver cette aide indispensable et être présent en cas d'absence,
15 mais croyez-moi bien que je n'aie pas lu ces règlements et que je n'en
16 savais pas grand-chose, donc, je ne sais pas vous répondre de façon
17 précise.
18 Q. Merci. Monsieur, vous souvenez-vous, si vous aviez été présent, lorsque
19 Ostoja Stanisic a contacté le commandant de la Brigade de Zvornik pour leur
20 poser des questions au sujet de ces prisonniers dans la nouvelle école de
21 Petkovici ?
22 R. Je ne me souviens de rien ni d'un appel, ni d'autre chose.
23 Q. Vous souvenez-vous, Monsieur, du fait que Ostoja Stanisic à un moment
24 donné aurait eu une conversation avec le commandement de la Brigade de
25 Zvornik au sujet des événements que vous avez décrits pour ce qui est de la
26 date du 14 juillet 1995 ?
27 R. Je ne les ais pas. Je ne me souviens pas de quoi que ce soit de ce
28 genre. Il se peut qu'il ait eu des conversations pendant que je n'étais pas
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1 là mais pendant que j'étais là non.
2 Q. C'est ce que je vous demande. Est-ce que vous vous souvenez voir été
3 présent lorsqu'il y a eu ce type de conversation ?
4 R. Le 14, je ne me souviens pas d'une conversation quelle quel soit avec
5 le commandant de la brigade.
6 Q. Bon. Qu'en est-il de cette conversation où prétendument on a demandé à
7 M. Ostoja Stanisic de trouver M. Beara à proximité de cette nouvelle école
8 de Petkovci près de ce croisement de route ? Etiez-vous présent lorsque
9 Ostoja Stanisic a reçu ce coup de fil ?
10 R. Au coup de fil -- lorsque Stanisic a reçu ce coup de fil, il n'a fait
11 que me dire qu'il fallait que j'y aille, et à cet instant, je ne sais plus
12 si j'étais là-bas. Je ne sais pas si j'étais allé vers les arrières ou pas.
13 Je n'arrive pas à m'en souvenir.
14 Q. C'est tout ce que je vous demande. Du reste, je vous demande si vous
15 avez gardé le souvenir, alors, ai-je raison de dire que vous ne vous
16 souvenez pas du fait de voir Stanisic avoir reçu ce coup de fil de la
17 Brigade de Zvornik ?
18 R. Il m'a dit qu'il avait reçu le coup de fil. Je ne sais pas maintenant
19 si j'étais à côté de lui ou si j'étais sorti. Je sais qu'il m'a dit qu'il
20 avait reçu un coup de fil.
21 Q. C'est tout ce que je voulais tirer au clair. Ensuite, comme vous nous
22 l'avez dit, vous êtes allé à ce carrefour de Petkovci et vous êtes revenu
23 au bout d'une demi-heure. Alors, pouvez-vous une fois de plus, nous
24 confirmer que vous ne vous souvenez pas après avoir dit à M. Stanisic que
25 vous avez transmis le message à Beara de ne pas avoir été présent lorsque
26 Stanisic a contacté la Brigade de Zvornik pour les informer du fait d'avoir
27 transmis ce message, n'est-ce pas ?
28 R. Je n'ai remis que ce message qu'au commandant Stanisic et il a appelé
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1 la brigade -- le commandement de la brigade pour dire que le message avait
2 été passé. C'est tout.
3 Q. Alors, pour que les choses soient tout à fait claires - et je m'excuse
4 si je me répète - êtes-vous en train de me dire, Monsieur, aujourd'hui, que
5 vous étiez présent lorsque Ostoja Stanisic a appelé la Brigade de Zvornik
6 et leur a dit que vous aviez trouvé
7 M. Beara, et que ce message a été transmis à M. Beara au sujet du contact
8 qu'il devait établir avec le commandement de la brigade ? Donc, vous étiez
9 là-bas lorsque Ostoja a levé l'écouteur pour le dire; est-ce que c'est ce
10 que vous nous dites ?
11 R. Je ne me souviens pas de tous les détails. J'ai dit au commandement
12 Ostoja Stanisic pour lui dire que j'avais transmis -- j'avais accompli ma
13 tâche, et il lui appartenait d'informer la brigade concernant la
14 transmission du message, donc, il l'a fait. Alors, je ne sais plus s'il m'a
15 dit qu'il avait transmis, mais si j'étais là présent lorsqu'il l'a fait. De
16 toute façon, la brigade, elle, a été informée.
17 Q. Le Procureur vous a-t-il dit à quelque moment que ce soit que le
18 commandement de la Brigade de Zvornik n'avait aucune notre indiquant que le
19 message aurait été transmis -- qu'un message quelconque aurait été transmis
20 à M. Beara, le 14 juillet 1995 ?
21 R. Veuillez répéter la question, je vous prie.
22 Q. Est-ce que le Procureur vous aurait dit à quelque moment que ce soit
23 que dans les registres du commandement de Brigade de Zvornik, ou alors, le
24 registre des appels au poste de commandement avancé il n'y a aucune trace
25 indiquant que Ostoja Stanisic aurait appelé pour dire qu'un message était
26 transmis à M. Beara ?
27 R. Non. On nous ne l'a pas dit pendant mon interview.
28 Q. En votre qualité de commandement adjoint du 6e Bataillon, savez-vous
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1 nous dire pourquoi au journal du 6e Bataillon ni au journal de la Brigade
2 de Zvornik, ni dans le journal du poste de commandement avancé il n'y a
3 aucune trace disant que ce message aurait prétendument été envoyé à Ostoja
4 Stanisic ?
5 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Avant que vous ne répondiez à cette
6 question. Monsieur McCloskey.
7 M. McCLOSKEY : [interprétation] Ici, on émet des hypothèses concernant des
8 faits qui ne font partie des éléments de preuve. Nous n'avons aucun
9 registre de bataillon à moins que M. Ostojic n'en est.
10 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui, Monsieur Ostojic.
11 M. OSTOJIC : [interprétation] Nous avons, je pense, des témoignages de
12 témoins et membres du 6e Bataillon disant qu'il y avait un protocole tenu à
13 jour pour ce qui est des appels entrant et sortant. Je n'ai pas de carnet
14 de notes ou de journal. J'avais espéré que le Procureur en avait ou à moins
15 que d'autres témoins ne viennent à être cités à comparaître dans les
16 semaines à venir.
17 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui, Monsieur McCloskey.
18 M. McCLOSKEY : [interprétation] Nous avons cherché ces registres de la
19 bataillon pendant plusieurs années. Nous n'en avons pas et nous ne pensons
20 pas en trouver, mais à moins que -- enfin, nous soyons ouverts si quelqu'un
21 veut --
22 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Bon. Si personne ne vient avec ce type
23 de registre, je crois que la finalité de votre question n'a plus sa raison
24 d'être.
25 M. OSTOJIC : [interprétation] Bon. Je vais essayer de reformuler ma
26 question sans parler des registres de ce bataillon, Monsieur le Président.
27 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui, allez-y.
28 M. OSTOJIC : [interprétation]
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1 Q. En votre qualité de commandant adjoint du 6e Bataillon, savez-vous nous
2 dire comment il se fait qu'aucun des registres de la Brigade de Zvornik ou
3 aucun carnet de notes de poste de commandement avancé, il n'y a des traces
4 disant ou laissant entendre qu'Ostoja Stanisic aurait appelé la Brigade de
5 Zvornik et prétendument informé de la transmission d'un message à
6 l'intention de M. Beara ?
7 R. La question est quelque peu étrangement formulée. Ceux qui étaient de
8 permanence au sein de la brigade avaient probablement à tenir quelque chose
9 à jour, je ne sais pas vous dire, je ne peux pas savoir comment ils ont
10 fonctionné.
11 Q. Monsieur, ce que j'affirme c'est que - et là, je crois que vous devez
12 vous en douter - à savoir que vous et M. Stanisic avez inventé ce récit au
13 sujet de M. Beara parce que le 6e Bataillon et les membres de ce 6e
14 Bataillon étaient impliqués le gardiennage des prisonniers dans la nouvelle
15 école à Petkovci, n'est-ce pas exact ?
16 R. Je vous réponds en toute responsabilité pour dire que cela n'est pas
17 exact. C'est plutôt cynique que de l'affirmer. Cela me -- cela donne lieu à
18 une sorte de nausée de ma part, mais je vais vous dire qu'affirmer que nous
19 avons inventé une chose pareille ne tient pas debout, et je maintiens ma
20 déclaration en entier.
21 Q. Merci. Je n'essaie pas d'être cynique, Monsieur, je m'efforce d'être le
22 plus possible sincère. Ce que je voulais vous --
23 R. C'est ainsi qu'à mes oreilles a sonné votre question et c'était
24 plutôt accusatoire comme formulation.
25 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Arrêtez. Monsieur Milosevic, vous venez
26 de répondre aux questions et c'est votre rôle parce que, si vous voulez
27 faire des commentaires, vous devez vous adresser aux Juges de la Chambre,
28 et je vous prie de ne pas vous aventurer à procéder à des échanges directs
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1 d'opinions avec les conseils ici. Avec les conseils, vous devez répondre
2 aux questions qui vous sont posées et si vous n'êtes pas satisfait d'une
3 chose ou d'une autre, vous adressez aux Juges de la Chambre et c'est nous
4 qui allons traiter de la chose. D'accord ?
5 LE TÉMOIN : [interprétation] D'accord.
6 M. OSTOJIC : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.
7 Q. Monsieur, ce que je veux également affirmer c'est que vous et Ostoja
8 Stanisic avez concocté cette histoire au sujet de M. Beara se trouvant au
9 carrefour près de la nouvelle école à Petkovci à l'occasion de votre
10 déplacement, ou juste avant votre interview en mars 1992 -- en 2002 ? Vous
11 avez passé deux heures et demie avec M. Stanisic dans la voiture, notamment
12 peu de temps que d'avoir reçu une injonction à comparaître pour une
13 interview. Alors, vous avez rencontré M. Stanisic pour monter cette
14 histoire avec lui, n'est-ce pas ?
15 R. J'affirme que vous n'avez pas raison et je l'affirme en toute
16 responsabilité.
17 Q. Ce que je veux également vous laisser entendre c'est que comme d'autres
18 témoins, tels que Radenko Basic et Dragomir Topalovic, c'est, en fait, des
19 membres du 6e Bataillon qui ont vraiment fourni une assistance pour
20 sécuriser -- la nouvelle école avec des prisonniers musulmans en juillet
21 1995. Vous n'êtes pas d'accord avec ça non plus ?
22 R. Ça je ne le sais pas.
23 Q. Monsieur, ce que je suis en train de dire c'est qu'ayant subi des
24 attaques de la part des forces musulmanes en date du 15 et du 16, vous et
25 votre commandant avez envoyé des soldats du
26 6e Bataillon vers l'école pour commettre les crimes que l'Accusation
27 affirme avoir été commis, n'est-ce pas exact ?
28 R. Nous n'avons envoyé personne et ce n'est absolument pas vrai.
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1 Q. Monsieur, avez-vous envoyé l'un quelconque des membres de votre 6e
2 Bataillon, soit vous ou votre commandant Ostoja Stanisic ? Avez-vous envoyé
3 l'un quelconque des membres de votre bataillon après ces événements du mois
4 de juillet 1995 aux fins de nettoyer cette nouvelle école ?
5 R. Je n'ai envoyé personne moi-même.
6 Q. Votre commandant, c'est lui qui l'a fait, n'est-ce pas ?
7 R. Oui, c'est lui qui l'a fait, ce n'est pas moi.
8 Q. Mais comment le savez-vous, Monsieur ?
9 R. Le commandant me l'a dit lorsque j'ai été blessé à l'hôpital qu'il
10 avait envoyé des gens pour nettoyer là-bas parce que ça avait été demandé
11 par les gens du village; c'est tout.
12 Q. Bien. Ce que je suis en train de dire c'est qu'Ostoja Stanisic a envoyé
13 des soldats du 6e Bataillon avec des camions pour procéder au nettoyage;
14 ai-je raison ou pas ?
15 R. C'est ce que m'a dit le commandant Ostoja Stanisic lorsque j'étais
16 alité à l'hôpital, il m'a dit qu'il avait envoyé des gens. Moi, je n'y
17 étais pas, je ne l'ai pas vu.
18 Q. Connaissiez-vous si l'un quelconque des membres du
19 6e Bataillon des soldats qui auraient été impliqués dans ce nettoyage de la
20 nouvelle école à Petkovci en juillet 1995 ?
21 R. Non.
22 Q. Monsieur, ce que je voudrais laisser entendre -- non, je retire cela.
23 Slavisa Marjanovic était le chef de la 5e Compagnie du 6e Bataillon, n'est-
24 ce pas ?
25 R. Mon bataillon avait quatre compagnies, il n'en avait pas cinq. Et
26 celui-là faisait partie je n'en suis pas certain, mais je pense qu'il
27 faisait partie de la 2e Compagnie, Slavisa Marjanovic, oui.
28 Q. Oui, c'est le nom de la personne en question. Alors, vous admettez que
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1 vous aviez quatre compagnies, mais ne vous souvenez-vous pas, Monsieur, que
2 juste avant la chute de l'enclave de Srebrenica, il a été créé une 5e
3 Compagnie à partir des quatre compagnies du
4 6e Bataillon, et Slavisa Marjanovic a été nommé commandant ou chef de cette
5 nouvelle compagnie qui est allée à Srebrenica avant le 11 juillet 1995 ?
6 Vrai ou faux ?
7 R. Un peloton de notre bataillon est allé au sein de la brigade pour être
8 y expédié vers Srebrenica et le chef de ce peloton était Slavisa
9 Marjanovic; alors, de là, à savoir s'il s'agissait d'une 5e Compagnie de
10 créer ou pas, je ne peux pas le savoir.
11 Q. Auriez-vous appris avant le 14 juillet 1995, que Slavisa Marjanovic
12 avait été tué à l'occasion des opérations de Srebrenica quelques jours
13 avant ?
14 R. Oui. Nous avons appris que ce peloton qui est allé à Srebrenica et je
15 ne sais pas de quelle compagnie il faisait partie et nous avons appris que
16 Slavisa Marjanovic avait été tué et c'est ce qui m'a été rapporté par les
17 soldats qui sont revenus de là-bas, de Srebrenica et qui faisaient partie
18 de notre bataillon à nous. En fait on nous a dit qu'il avait disparu et
19 puis ce n'est qu'ultérieurement qu'on l'a retrouvé mort dans le secteur de
20 Srebrenica.
21 Q. Combien d'autres soldats de votre bataillon qui sont allés à Srebrenica
22 se sont fait tuer en juillet 1995 pendant cette opération de Srebrenica ?
23 R. Pour autant que je le sache, il n'y a que Slavisa Marjanovic à avoir
24 été tué, s'agissant des membres de notre bataillon à nous.
25 Q. Monsieur, ce que je veux laisser entendre c'est que vous avez eu vent
26 de ces informations avant le 14 juillet 1995, tout comme le commandant de
27 votre bataillon du reste, étant donné que vos lignes de la défense avaient
28 régulièrement été attaquées. Etant donné qu'il y a eu des décès comme celui
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1 de Slavisa Marjanovic et de ce M. Micic que vous avez déjà mentionné et un
2 autre homme que vous avez également mentionné, donc en sommes vous et les
3 soldats de votre
4 6e Bataillon, êtes allés à cette nouvelle école de Petkovci; ai-je raison ?
5 R. Non.
6 Q. Aurais-je raison de dire, Monsieur, que personne des membres de votre
7 bataillon d'après vous ne serait allé jusqu'à cette école à la date du 14
8 juillet 1995, si ce n'est vous-même en
9 personne ?
10 R. Pour autant que je le sache personne, je dis bien pour autant que je le
11 sache.
12 Q. Pourriez-vous nous dire, Monsieur, avec qui mis à part Ostoja Stanisic,
13 vous avez échangé cette information relative à la rencontre que vous avez
14 eue avec Ljubisa Beara à je ne sais combien de mètres de cette école ? Avec
15 qui en avez-vous parlé ?
16 R. J'en ai parlé avec le commandant, Ostoja Stanisic, à moins qu'il y ait
17 encore quelqu'un -- il n'y ait eu quelqu'un de présent, mais je pense ne
18 l'avoir dit qu'à mon commandant, M. Stanisic.
19 Q. Essayez de m'aider ou de me dire comment les choses se sont passées.
20 Vous avez reçu un coup de fil entre 10 heures et 11 heures de la part de la
21 Brigade de Zvornik, et vous nous avez dit que des prisonniers allaient être
22 acheminés vers la nouvelle école. Ostoja Stanisic n'était pas là, mais il
23 est revenu deux ou trois heures plus tard. Il est revenu au commandement du
24 bataillon, n'est-ce pas ?
25 R. Je l'ai déjà dit cela.
26 Q. Merci. Je ne fais que poser les bases pour ma question, Monsieur.
27 Alors, combien de temps s'est-il passé, une fois Ostoja Stanisic retourné -
28 - revenu, et le moment où il y a eu ce deuxième coup de fil en provenance
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1 du commandement de la Brigade de Zvornik ?
2 R. Peut-être environ trois heures plus ou moins.
3 Q. Alors, pour être tout à fait clair, vous avez dit trois heures plus
4 tard ou est-ce que c'est à trois heures de l'après-midi ?
5 R. J'ai dit à 15 heures de l'après-midi, 3 heures de l'après-midi.
6 Q. Toute de suite après, vous êtes allé à cette nouvelle école et vous y
7 avez vu M. Beara pendant deux ou trois minutes, n'est-ce pas ?
8 R. Oui.
9 Q. Aurais-je raison de dire, Monsieur, que vous n'avez eu aucun contact
10 avec qui que ce soit avec M. Beara après cette date alléguée et celle du 14
11 juillet 1995, n'est-ce pas ?
12 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Il a déjà répondu à cette question.
13 M. OSTOJIC : [interprétation] Si c'est le cas, c'est bon.
14 Q. Monsieur Milosevic, ce que je veux laisser entendre à votre intention,
15 c'est que vous et Ostoja Stanisic êtes en train de monter de toute pièce
16 cette histoire au terme de laquelle vous auriez vu
17 M. Beara le 14 juillet 1995, et vous avez commencé à monter cette histoire
18 après la rencontre d'Ostoja Stanisic et de Dragan Obrenovic afin de faire
19 passer la responsabilité de votre bataillon avec
20 M. Obrenovic et vers d'autres. Ai-je raison de vous le dire,
21 Monsieur ?
22 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Il a déjà répondu à cette question. Il
23 a dit explicitement qu'il n'était catégoriquement pas d'accord avec vous
24 pour ce qui est d'avoir monté cette histoire de toute pièce.
25 M. OSTOJIC : [interprétation] Je viens d'ajouter la fonction de Dragan
26 Obrenovic, Monsieur le Président --
27 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] S'il vous a déjà dit que ce que vous
28 avez laissé entendre n'était pas vrai --
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1 M. OSTOJIC : [interprétation] Bon.
2 Q. Monsieur, vous souvenez-vous si, à la date du 14 juillet 1995, Ostoja
3 Stanisic était avec vous toute la soirée au sein du commandement du
4 bataillon ?
5 R. Le 14 ?
6 Q. Oui.
7 R. Nous étions au commandement du bataillon.
8 Q. Vous et lui ensemble toute la soirée, après 3 heures, et au-delà ?
9 R. J'étais au commandement du bataillon et il y était lui aussi.
10 Q. Et que le matin du 15 qu'on vous a demandé de vous rendre à la 4e
11 Compagnie pour les aider suite à une attaque de lancer contre leurs
12 tranchées, n'est-ce pas ?
13 R. Oui. C'est au matin de ce jour que j'y suis allé, donc, au matin du 15,
14 à cette 4e Compagnie. C'était tôt le matin.
15 Q. Est-ce qu'Ostoja Stanisic est allé là-bas à cette
16 4e Compagnie avec vous, ou est-ce qu'il est resté au commandement du 6e
17 Bataillon ?
18 R. Quand je suis resté dans le secteur de la 4e Compagnie, le commandant
19 est resté dans le 6e Bataillon. J'y suis allé seul là-bas.
20 Q. Qu'en est-il du 16 ? Est-ce qu'il est arrivé sur les lignes de la
21 défense, ou il est resté là-bas ?
22 R. Le 15 au soir -- ou plutôt, tôt le 16 vers 1 heure, me semble-t-il,
23 tous les deux, nous sommes allés au poste de commandement avancé, et c'est
24 là que nous avons passé toute la journée. Lui, il est resté au poste de
25 commandement avancé et moi, je suis resté dans le secteur de la 4e
26 Compagnie.
27 Q. Je vous remercie.
28 M. OSTOJIC : [interprétation] Monsieur le Président, je n'ai plus de
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1 questions pour ce témoin.
2 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je vous remercie, Maître Ostojic.
3 Nikolic, l'équipe de la Défense, Maître Nikolic, vous avez la parole, je
4 vous en prie.
5 Mme NIKOLIC : [interprétation] Merci, Monsieur le Président, bonjour.
6 Contre-interrogatoire par Mme Nikolic :
7 Q. [interprétation] Bonjour, Monsieur Milosevic. Je suis
8 Mme Jelena Nikolic et je défends ici M. Dragan Nikolic.
9 R. Bonjour.
10 Q. Je vais vous poser quelques questions qui découlent de vos réponses
11 d'aujourd'hui. Tout d'abord, je vais vous interroger au sujet des relations
12 que vous avez eues en 1994 avec M. Dragan Nikolic. Aujourd'hui, vous nous
13 avez dit que vous étiez l'adjoint du commandant du 6e Bataillon en 1993,
14 1994, et que vous étiez chargé des questions de sécurité.
15 R. J'ai déjà dit cela. C'est sur le plan de la sécurité que j'étais
16 l'adjoint du commandant, jusqu'au septembre, me semble-t-il de 2004, et
17 c'est là que j'ai été affecté dans le cadre de l'obligation de travail.
18 Q. Je suppose que c'était en 1994, puisque dans le transcript on lit 2004.
19 R. Oui, 1994.
20 Q. Dans le cadre de vos fonctions vous étiez en contact avec le chef de la
21 sécurité de la Brigade de Zvornik, de Dragan Nikolic ?
22 R. Oui, on était en contact.
23 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Y a-t-il un problème, Monsieur Sarapa ?
24 M. SARAPA : [interprétation] C'est une erreur dans le compte rendu
25 d'audience. On lit : "Septembre 2004."
26 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui. De toute évidence, c'est une
27 erreur, et ça a été corrigé, lignes 13 et 14. Entre-temps, Maître Sarapa,
28 je ne vous vois pas à votre place. C'est ce pilier qui m'obstrue la vue et
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1 puis, Me Nikolic est debout, si vous pouviez vous décaler un petit peu sur
2 la droite, ceci me permettrait de vous voir. Merci.
3 Je vous en prie, Maître Nikolic.
4 Mme NIKOLIC : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.
5 Q. Ces contacts que vous aviez avec le chef de la sécurité de la Brigade
6 de Zvornik, c'est sur le plan professionnel que vous les aviez ?
7 R. Oui.
8 Q. Vous, en tant qu'adjoint du commandant chargé de la sécurité, qui vous
9 donnait des ordres ?
10 R. C'est mon commandant du bataillon qui me donnait des ordres.
11 Q. Drago Nikolic, était-il en position d'émettre un ordre à vous ou à
12 votre commandant ?
13 R. Je vais vous dire que M. Drago Nikolic informait le commandant si nous
14 étions nécessaires en tant qu'adjoint chargé de la sécurité s'il fallait
15 qu'on soit présent à une réunion et le commandant décidait -- il décidait
16 de nous envoyer là-bas ou non. Donc, il s'agissait de se mettre d'accord et
17 non pas d'émettre des ordres.
18 Q. Merci. Me Ostojic vous a pose des questions auxquelles vous avez
19 répondues en disant qu'entre autres vous deviez maintenir les
20 communications au sein du bataillon ?
21 R. Oui.
22 Q. Maintenant, j'aimerais savoir de quels types de communications on parle
23 entre vous en tant que bataillon et votre brigade ?
24 R. On avait, me semble-t-il, trois moyens de communication. D'une part, on
25 avait une ligne civile; une ligne par fil, en deuxième lieu; et
26 troisièmement, ligne par radio.
27 Q. Vous dites une ligne par fil, est-ce que c'est un téléphone militaire,
28 par adduction ?
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1 R. Oui, tout à fait.
2 Q. D'après vos témoignages préalables -- précédents, j'ai compris que
3 c'est ce téléphone de campagne, ce téléphone militaire que vous avez
4 utilisé le plus souvent ?
5 R. Oui.
6 Q. La radio vous ne l'avez utilisée que de temps à autre, vous mettiez
7 l'appareil en marche pour vérifier s'il fonctionnait ?
8 R. Oui.
9 Q. Dans vos contacts avec les compagnies, j'aimerais savoir si, le plus
10 souvent, vous utilisez également cette communication par téléphone
11 militaire par induction ?
12 R. Oui.
13 Q. Parce que c'était plus sûr ?
14 R. Oui. C'est la raison pour laquelle on les utilisait souvent.
15 Q. Le RUP 12 l'appareil radio, c'est quelque chose que les compagnies
16 avaient, mais vous ne vous en serviez que très rarement ?
17 R. Oui, très rarement.
18 Q. Je vais vous demander à présent de répondre à plusieurs questions que
19 j'ai à vous poser au sujet de la journée du 14 juillet 1995, au sujet de
20 cet appel que vous avez reçu au commandement de votre bataillon.
21 Au sujet de l'arrivée des prisonniers dans la nouvelle école de
22 Petkovci. C'est par téléphone qu'avant que vous ayez reçu cet appel, si je
23 vous ai bien compris, par la communication sûre -- sécurisée ?
24 R. Oui.
25 Q. Par fil. Le téléphone militaire.
26 R. Oui.
27 Q. A ce moment-là, on vous a dit que les prisonniers allaient être amenés
28 à Petkovci, à la nouvelle école, dans un délai de deux heures environ à
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1 partir de l'appel ?
2 R. Oui.
3 Q. Si je ne m'abuse, c'est entre 10 heures et 12 heures que vous avez reçu
4 l'appel, ce 14 juillet 1995.
5 R. Oui.
6 Q. A cette occasion, personne ne vous avez demandé d'informer des membres
7 du bataillon de cet appel, les chefs de compagnies, leurs adjoints ?
8 R. C'est cela.
9 Q. On ne vous a pas demandé de prendre des dispositions pour fournir des
10 soldats qui allaient garder les prisonniers, puisque on vous a dit que ces
11 gardes allaient venir -- cette sécurité allait venir avec les prisonniers à
12 Petkovci.
13 R. Oui.
14 Q. On ne vous a pas non plus demandé de mettre à la disposition des
15 camions ou d'autres véhicules destinés aux prisonniers ?
16 R. Personne ne me l'a demandé.
17 Q. Personne ne vous a demandé de trouver un peloton d'exécution pour ces
18 hommes ?
19 R. Non.
20 Q. Personne n'a exercé de pression sur vous allant dans ce sens ?
21 R. Non, absolument pas.
22 Q. De même, personne ne vous a informé du sort de ces hommes. Vous ne
23 saviez pas qu'ils allaient être tués ?
24 R. Non.
25 Q. Donc, si j'ai bien compris, cette information qui vous est parvenue du
26 commandement de la brigade avait pour objectif d'informer le commandement
27 du bataillon de l'arrivée d'un certain nombre d'hommes, qui allaient
28 arriver donc avec des hommes armés membres d'autres unités, que c'était une
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1 mise en garde, un avertissement, mais que c'est une information, mais que
2 ce n'était pas du tout pour vous engager, votre bataillon ?
3 R. C'est ça.
4 Q. Vous avez été surpris vous-même par l'arrivée de ces prisonniers ?
5 R. Oui.
6 Q. C'est événement n'est pas quelque chose qui aurait été planifié par
7 avance.
8 R. Non.
9 Q. Ou dont vous auriez été informé d'une manière quelle qu'elle soit,
10 avant le 14 juillet, le moment où vous avez reçu l'appel de la brigade ?
11 R. C'est ça.
12 Q. Juste quelques questions, maintenant, si vous voulez bien, au sujet de
13 l'événement qui s'est produit au carrefour devant l'école, la nouvelle
14 école de Petkovci, le même jour, le 14 juillet, mais dans l'après-midi.
15 Vous avez reçu un message de la part de votre commandement vous disant que
16 vous deviez vous rendre quelque part afin de transmettre un message à un
17 officier ?
18 R. Oui.
19 Q. Vous ne savez pas si à ce moment-là votre commandant s'est entretenu
20 avec l'officier de permanence ou avec quelqu'un d'autre, puisque vous
21 n'étiez pas présent ?
22 R. Je ne sais pas si c'était l'officier de permanence ou quelqu'un
23 d'autre, mais ils ont appelé du commandement.
24 Q. Vers 16 heures, vous êtes arrivé à ce carrefour, près de la nouvelle
25 école, et d'après ce que vous avez dit, vous avez vu deux ou trois ou
26 quelques policiers militaires ?
27 R. Oui.
28 Q. Qui n'étaient pas membres de la Brigade de Zvornik ?
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1 R. Oui.
2 Q. Car vous connaissiez les policiers militaires de la Brigade de Zvornik
3 ?
4 R. Pas tous, personnes complètement, mais je connaissais ceux qui venaient
5 dans notre bataillon et ceux avec qui j'avais travaillé quand j'étais
6 commandant adjoint chargé de la sécurité, mais je n'en connais que peu.
7 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Monsieur Milosevic, Madame Nikolic,
8 nous avons encore une fois le même problème que nous avions déjà rencontré
9 avec les interprètes. Je pense qu'ils ont du mal à vous suivre, au rythme
10 où vous menez ce contre-interrogatoire. Donc, je vais vous suggérer de
11 procéder de la manière suivante : entre une -- la question et la réponse,
12 chacun d'entre vous doit ménager une petite pause, et ceci donnerait le
13 temps aux interprètes d'interpréter vers l'anglais et vers le français.
14 Vous êtes au courant du fait que c'est ce qui se produit. Pendant que vous
15 parlez Serbe, ils nous interprètent cela vers l'anglais, et comme vous vous
16 chevauchez -- ou plutôt, si vous vous chevauchez, ils ne peuvent pas tout
17 interpréter. Or, il nous est très important d'entendre tout ce que vous
18 dites. Allez-y.
19 Mme NIKOLIC : [interprétation] Je présente mes excuses aux interprètes.
20 Merci, Monsieur le Président.
21 Q. Monsieur Milosevic, je vais vous demander une chose : Dites-nous,
22 devant l'école, y avait-il des soldats membres du
23 6e Bataillon ?
24 R. Non.
25 Q. Avez-vous jamais demandé à Drago Nikolic : ce qui était en train de se
26 passer, de quoi il retournait, ce qui était en train de se produire devant
27 cette école de Petkovci ?
28 R. Non.
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1 Q. Vous vous êtes contenté d'aller sur ce carrefour, vous avez transmis le
2 message, et vous êtes revenu là d'où vous étiez venu ?
3 R. Oui.
4 Q. Je voudrais maintenant que l'on affiche la pièce 3D152, pièce de la
5 Défense. C'est une vue aérienne de Petkovci, Monsieur Milosevic, dont
6 maintenant, je vais vous demander de faire quelque chose. Je vais vous
7 inviter à nous montrer cet emplacement au carrefour où vous avez brièvement
8 croisé ces officiers, comme vous l'avez dit dans le cadre de votre
9 déposition aujourd'hui.
10 Est-ce que vous pouvez le voir, maintenant, cette photographie qui
11 s'affiche à l'écran devant vous ?
12 R. Oui, je la vois.
13 Mme NIKOLIC : [interprétation] Est-ce qu'on peut agrandir dans la mesure du
14 possible ?
15 LE TÉMOIN : [interprétation] Mais on ne voit pas très bien.
16 Mme NIKOLIC : [interprétation] Est-ce que vous pouvez dérouler un petit peu
17 vers le bas ? Je pense que c'est mieux. C'est bien. Agrandissez juste un
18 petit peu, s'il vous plaît, vers le bas. Encore un petit peu, pour qu'on
19 voie dérouler -- glisser vers le bas. Excusez-moi, c'est le contraire,
20 c'est vers le haut. C'est bien. Merci.
21 Q. Monsieur Milosevic, voyez-vous cette image devant vous ?
22 R. Oui.
23 Q. Vous êtes en mesure de reconnaître cette vue aérienne de Petkovci ?
24 R. Je vais essayer.
25 Q. En noir, l'ombre la plus foncée, disons ?
26 R. L'école.
27 Q. Vous avez reconnu maintenant que ce serait l'école -- que c'est l'école
28 ?
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1 R. Oui.
2 Q. Le chemin -- vous pouvez nous le montrer la route principale par
3 laquelle vous êtes venu ?
4 R. [Le témoin s'exécute]
5 Q. Le carrefour où vous avez vu MM. Beara et Nikolic ?
6 R. [Le témoin s'exécute]
7 Q. Très bien.
8 Maintenant, par où irait-on vers l'école ? Est-ce que vous pouvez
9 nous tracer cela en pointillés, s'il vous plaît ?
10 R. [Le témoin s'exécute]
11 Q. Si vous pouvez placer un X à l'endroit où se situe l'école, le plateau
12 devant l'école ?
13 R. [Le témoin s'exécute]
14 Q. Là où on voit un petit cercle, pourriez-vous inscrire X,
15 Y ?
16 R. Là où il y a le plateau de l'école.
17 Q. Oui. Non, au carrefour, là où vous avez tracé un cercle.
18 R. [Le témoin s'exécute] Un Y, c'est ça ?
19 Q. Très bien. Merci.
20 R. Je vous en prie.
21 Q. Dites-nous : quelle est la distance entre X, Y jusqu'au bâtiment de
22 l'école ?
23 R. 70 à 80 mètres à peu près.
24 Q. L'école elle est située en hauteur ?
25 R. Oui, légèrement.
26 Q. De la route de ce carrefour, est-ce qu'on voit le plateau de l'école ?
27 R. Non.
28 Q. Merci. Monsieur Milosevic, vous pouvez inscrire votre nom et prénom et
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1 la date d'aujourd'hui, en bas à droite ?
2 R. Le témoin ici.
3 [Le témoin s'exécute]
4 Q. Juste une petite chose, Monsieur Milosevic. Le bâtiment de votre
5 commandement du 6e Bataillon, c'est-à-dire le bâtiment de l'ancienne école,
6 est-ce que vous pouvez nous montrer où cela se situe ? Est-ce qu'il faut
7 faire dérouler l'image ?
8 R. Oui, vers le bas.
9 Q. Si on ne voit pas, ce n'est pas grave.
10 R. On ne le voit pas.
11 Mme NIKOLIC : [interprétation] Est-ce qu'on peut nous montrer encore un
12 petit peu vers le bas pour vérifier si M. Milosevic arrive à reconnaître
13 l'endroit ?
14 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] On ne peut pas le faire, Maître
15 Nikolic. On peut enregistrer cette photographie et puis on pourra
16 s'intéresser à la zone qui fait l'objet de votre question.
17 Mme NIKOLIC : [interprétation] Oui, tout à fait. Merci de m'avoir aidé,
18 Monsieur le Président. Enregistrons cette photographie et fournissons une
19 nouvelle -- affichons une nouvelle photographie, 3D152 pour que le témoin
20 puisse nous montrer l'emplacement du commandement dans l'ancienne école.
21 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Absolument.
22 Mme NIKOLIC : [interprétation] Merci.
23 Q. Monsieur Milosevic, vous verrez de nouveau la même photographie qui
24 s'affiche mais il n'y a pas d'annotation.
25 R. Oui.
26 Q. Est-ce qu'on peut la déplacer un petit peu vers le bas. Ici. Voyez-vous
27 le bâtiment de l'ancienne école, le commandement de votre 6e Bataillon ici
28 ?
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1 R. Je ne suis pas tout à fait certain. C'est sur la droite.
2 Q. Est-ce qu'on peut déplacer encore un petit peu.
3 R. C'est en contrebas de la route.
4 Q. D'accord. Est-ce que vous voyez maintenant ?
5 R. Je crois que c'est ici. [Le témoin s'exécute] Oui, je le vois.
6 Q. S'il vous plaît, tracez maintenant votre itinéraire, comment est-ce que
7 vous vous êtes déplacé en apportant ce message le 14 ?
8 R. [Le témoin s'exécute]
9 Q. Encore un petit peu pour marquer jusqu'à l'autre endroit; sinon, je
10 vais vous demander d'enregistrer cette photographie ? Monsieur Milosevic,
11 s'il vous plaît, en bas à droite inscrivez votre nom et la date
12 d'aujourd'hui.
13 R. [Le témoin s'exécute]
14 Q. Merci, Monsieur Milosevic.
15 R. Je vous en prie.
16 Q. Nous sommes le 26 juin aujourd'hui.
17 R. J'ai oublié quel jour nous étions.
18 L'INTERPRÈTE : Le témoin corrige.
19 Mme NIKOLIC : [interprétation]
20 Q. Je crois que nous avons la date du 25 également sur l'autre
21 photographie. Il faudrait corriger cela pour remplacer le 25 par le 26
22 juin.
23 Je vous remercie, Monsieur Milosevic.
24 Mme NIKOLIC : [interprétation] Monsieur le Président, merci, je n'ai pas
25 d'autres questions à poser à ce témoin.
26 LE TÉMOIN : [interprétation] Je vous remercie.
27 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Maître Nikolic, il nous reste sept
28 minutes avant la pause. Essayons de voir où nous en sommes.
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1 L'équipe Borovcanin, est-ce que vous allez contre-interroger ce
2 témoin ?
3 M. STOJANOVIC : [interprétation] Nous n'aurons pas de questions à poser à
4 ce témoin, Monsieur le Président.
5 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] L'équipe Gvero.
6 M. JOSSE : [interprétation] Non, Monsieur le Président.
7 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] L'équipe Popovic.
8 M. ZIVANOVIC : [interprétation] Je voudrais juste demander l'avis de mon
9 client.
10 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] L'équipe Pandurevic.
11 M. SARAPA : [interprétation] Ce sera très bref. Je voudrais avoir l'avis de
12 mon client avant de commencer le contre-interrogatoire, mais je pense que
13 ce sera très bref.
14 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Mais oui, tout à fait, je vous en prie.
15 Mme FAUVEAU : Monsieur le Président, nous n'aurons pas de questions pour ce
16 témoin.
17 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Donc, Maître Zivanovic et Sarapa, ils
18 vont recueillir l'avis de leurs clients respectifs et nous allons reprendre
19 dans 25 minutes. Si nous n'avons pas d'autres questions pour le témoin,
20 nous allons lever l'audience.
21 Maître Bourgon.
22 M. BOURGON : [interprétation] Oui, Monsieur le Président. Merci. Est-ce
23 qu'on peut avoir une pause de 30 minutes plutôt que d'en avoir 25. Je
24 devrais voir le témoin suivant pendant la pause. Il y a un problème de
25 pièces où nous allons rencontrer le témoin.
26 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Pas de problème, absolument aucun
27 problème.
28 Nous aurons une pause de 30 minutes, Maître Bourgon.
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1 --- L'audience est suspendue à 12 heures 25.
2 --- L'audience est reprise à 13 heures 06.
3 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Maître Sarapa, vous allez contre-
4 interroger --
5 M. ZIVANOVIC : [interprétation] Je vais commencer.
6 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je vous en prie.
7 Contre-interrogatoire par M. Zivanovic :
8 Q. [interprétation] Bonjour, Monsieur Milosevic.
9 R. Bonjour.
10 Q. Je ne veux pas poser de questions au sujet de ces deux journées au
11 sujet desquelles vous avez déjà été interrogé par les deux parties. Je vais
12 vous poser des questions d'ordre général. Pour commencer, avez-vous été
13 officier de permanence au sein de votre bataillon ?
14 R. Moi-même.
15 Q. Je veux dire en principe, pas pendant ces deux journées là, mais est-ce
16 que ça vous est arrivé d'être officier de permanence ?
17 R. Je ne me souviens pas que j'aie été officier de permanence.
18 Q. En tant qu'adjoint du commandant de bataillon, savez-vous quelles sont
19 les obligations de l'officier de permanence ?
20 R. Il recevait des informations depuis la brigade et également les
21 informations depuis les différentes compagnies sur ce qui était nécessaire
22 et transmettait cela au commandant.
23 Q. C'est par vos moyens de communication -- de transmission qu'il recevait
24 ces informations ?
25 R. Oui. Par les transmissions.
26 Q. Vous avez dit que le plus souvent que c'était le téléphone par fil que
27 vous avez utilisé. Mais maintenant je voudrais savoir si l'officier de
28 permanence recevait également des télégrammes transmis par le téléphone ?
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1 R. Je crois que oui.
2 Q. Pour autant que vous sachiez, qui au sein du bataillon conservait les
3 codes -- les chiffres ?
4 R. Je ne sais pas.
5 Q. S'agissant des télégrammes, vous parlez du télégramme qui était crypté
6 ou pas ?
7 R. Je ne saurais pas vous le dire.
8 Q. Mais vous avez dit que l'officier de permanence recevait des
9 télégrammes. Vous entendez par là des télégrammes qui étaient cryptés ?
10 R. Je suppose.
11 Q. Vous ne le savez pas. Est-ce que vous savez qui était chargé de
12 déchiffrer les télégrammes ?
13 R. Je suppose qu'il y avait quelqu'un dont c'était le poste. Quelqu'un qui
14 était formé, habilité à faire ça. Il devait avoir des tableaux qui lui
15 permettaient de déchiffrer. Je ne sais pas.
16 Q. Juste une questions pour terminer : est-ce que vous savez quel est
17 l'endroit où on conservait ce genre de télégramme, donc, crypté, déchiffré;
18 est-ce que vous savez qui les conservait ?
19 R. Je ne suis pas.
20 Q. Pas vous, en tant que commandant adjoint ?
21 R. Non.
22 Q. Je vous remercie.
23 R. Je vous en prie.
24 M. ZIVANOVIC : [interprétation] Je n'ai pas d'autres questions.
25 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je vous remercie, Monsieur Zivanovic.
26 Maître Sarapa.
27 Contre-interrogatoire par M. Sarapa :
28 Q. [interprétation] Bonjour, Monsieur Milosevic. Je défends ici M.
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1 Pandurevic. Je vais vous poser quelques questions.
2 R. Bonjour.
3 Q. Vous avez parlé des combats qui se sont déroulés, en particulier vous
4 avez parlé des combats du 16. Vous avez cité des chiffres relatifs aux
5 victimes, aux morts et aux blessés. J'aimerais savoir si vous seriez
6 d'accord avec moi pour dire que ces chiffres c'est quelque chose que vous
7 avez entendu.
8 R. Oui.
9 Q. Est-il exact de dire que vous ne connaissiez pas les données
10 officielles sur le nombre de morts et de blessés ?
11 R. Je ne les avais pas.
12 Q. Donc, pour ce qui est des chiffres, pour ce qui est du nombre de morts
13 ou de blessés, ce que vous avez dit n'est pas nécessairement la vérité, si
14 ce que vous avez dit ne correspond pas aux données officielles ?
15 R. Je suis d'accord avec vous.
16 Q. S'agissant des combats du 16, il y a eu, effectivement, des combats, à
17 ce moment-là, mais les tranchées et les lignes de défense du 6e Bataillon
18 n'ont pas été déplacées. Seriez-vous d'accord avec moi là-dessus ?
19 R. le 16 juillet ?
20 Q. Oui elles n'ont pas été modifiées.
21 R. Elles se sont déplacées quand nous nous sommes repliés vers nos
22 positions de réserve.
23 Q. Mais c'était de combien ?
24 R. Deux mètres.
25 Q. Oui.
26 R. Une centaine de mètres.
27 Q. Donc, on pourrait dire que c'était assez insignifiant comme déplacement
28 ?
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1 R. Oui.
2 Q. Donc, concrètement, on pourrait dire que pendant toute la durée de ces
3 combats, vous avez maintenu vos positions et que vous avez pu repousser les
4 attaques ?
5 R. Oui.
6 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Maître Sarapa et, bien entendu,
7 Monsieur Milosevic, ménagez une petite pause entre la question et la
8 réponse, s'il vous plaît.
9 M. SARAPA : [interprétation]
10 Q. Est-il exact de dire que les membres du commandement du bataillon
11 passaient la journée au sein, dans une seule pièce y compris l'officier de
12 réserve -- de permanence ?
13 R. L'officier de permanence était dans une autre pièce, et nous, on était
14 dans un appartement à une dizaine de mètres de l'ancienne école.
15 Q. S'il y avait un appel téléphonique pour le bataillon, que ce soit parmi
16 les prisons aurait pu répondre d'après l'emplacement des gens ?
17 R. Généralement, c'est le commandant qui répondait.
18 Q. En son absence -- en l'absence du commandant, est-ce qu'il serait
19 raisonnable que ce soit vous en tant que son adjoint qui répondait ?
20 R. Oui, c'est tout à fait normal, si je suis son adjoint.
21 Q. Je vous remercie.
22 M. SARAPA : [interprétation] Je n'ai pas d'autres questions pour ce témoin.
23 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je vous remercie.
24 Il va y avoir des questions supplémentaires, Monsieur
25 McCloskey ?
26 M. McCLOSKEY : [interprétation] Non, il n'y en aura pas.
27 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Monsieur Milosevic, votre témoignage
28 s'est terminé. Vous êtes donc libre de rentrer chez vous. Notre personnel
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1 vous aidera. Avant que vous ne partiez, je tiens à vous remercier, au nom
2 de toutes les personnes présentes, d'être venu répondre aux questions. Je
3 vous souhaite un bon retour chez vous.
4 LE TÉMOIN : [interprétation] C'est moi qui vous remercie.
5 [Le témoin se retire]
6 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Documents, est-ce que les gens du
7 bureau du Procureur n'ont pas de documents à verser ? Bien, Nikolic -- la
8 Défense Nikolic a présenté des documents, puis il s'agit de deux images
9 vues du ciel que le témoin a annoté.
10 Mme NIKOLIC : [interprétation] Oui, et c'est ce que nous souhaitons verser.
11 M. McCLOSKEY : [interprétation] Pas d'objection. Je voudrais savoir d'où
12 viennent ces images : est-ce que ce sont les images que nous avons données,
13 ou d'où elles viennent ? A quel moment les photos ont-elles été prises ?
14 Mme NIKOLIC : [interprétation] C'est le Procureur qui nous a communiqué ces
15 photos. Cela vient des documents communiqués par
16 M. Ruez, et je vais faire en sorte de fournir au bureau du Procureur les
17 cotes exactes de ces photos.
18 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Merci. Donc, pas d'objection ?
19 M. McCLOSKEY : [interprétation] Non, Monsieur le Président.
20 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Bien, les autres conseils de la Défense
21 n'ont pas d'objection non plus. Donc, ces deux documents sont versés.
22 Est-ce que nous pouvons présenter le témoin suivant ?
23 [Le témoin est introduit dans le prétoire]
24 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Bonjour, Monsieur Lazarevic.
25 LE TÉMOIN : [interprétation] Bonjour.
26 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Vous êtes bienvenu dans ce Tribunal.
27 Vous allez commencer votre déposition. Je ne pense pas qu'elle va se
28 terminer aujourd'hui, mais nous allons sans doute terminer votre audience
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1 demain, et avant de commencer votre déposition, je vais vous demander de
2 lire le texte de cette déclaration solennelle.
3 LE TÉMOIN : [interprétation] Je déclare solennellement que je dirai la
4 vérité, toute la vérité et rien que la vérité.
5 LE TÉMOIN: MITAR LAZAREVIC [Assermenté]
6 [Le témoin répond par l'interprète]
7 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je vous remercie, Monsieur Lazarevic.
8 Mettez vous à l'aise.
9 Monsieur Vanderpuye, vous ne nous avez pas dit s'il faut faire appel à
10 l'article 90(E).
11 M. VANDERPUYE : [interprétation] Non, nous n'avons pas fait cette demande.
12 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Bien, Monsieur Lazarevic, ce qui vous
13 se passer c'est que M. Vanderpuye va vous poser des questions au nom de
14 l'Accusation, et ensuite, ce sont les conseils de la Défense qui vont vous
15 poser leurs questions dans le cadre de leur contre-interrogatoire
16 respectif.
17 Monsieur Vanderpuye, je vous donne la parole.
18 M. VANDERPUYE : [interprétation] Merci, Monsieur le Président. Bonjour,
19 Monsieur le Président. Bonjour au conseil de la Défense.
20 Interrogatoire principal par M. Vanderpuye :
21 Q. [interprétation] Bonjour, Monsieur Lazarevic. Je vais vous demander de
22 parler fort de sorte que les interprètes puissent vous entendre. Puis
23 aussi, je vais vous demander de faire une pause entre les questions que je
24 vous pose et la réponse que vous donnez. S'il y a quoi que ce soit que vous
25 ne comprenez pas, bien, dites-le-moi, et je vais essayer de vous poser la
26 question de façon à ce que vous la compreniez.
27 Tout d'abord, pourriez-vous décliner votre identité pour le compte rendu
28 d'audience ?
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1 R. Je m'appelle Mitar Lazarevic.
2 Q. Monsieur Lazarevic, où êtes-vous né ?
3 R. Je suis né, le 16 juillet 1957, au village de Donji Sepak, municipalité
4 de Zvornik, et je réside dans ce village au jour d'aujourd'hui encore.
5 Q. Qu'est-ce que vous avez fait comme étude, Monsieur ?
6 R. Bien, je suis un enseignant. J'ai fait des études supérieures.
7 Q. Vous travaillez ?
8 R. Oui, comme douanier à Tuzla aux douanes.
9 Q. Depuis combien de temps vous travaillez aux douanes ?
10 R. Depuis 1998, cela fait neuf ans.
11 Q. Est-ce que vous avez reçu une formation paramilitaire ?
12 R. Non, non, j'ai tout simplement fait mon service militaire et,
13 évidemment, j'ai participé à la guerre.
14 Q. A quel moment avez-vous fait votre service militaire ?
15 R. En 1979, c'était dans l'armée populaire yougoslave.
16 Q. Vous avez dit avoir participé à la guerre; est-ce qu'à un moment donné
17 après --
18 R. Oui.
19 Q. A quel moment avez-vous été mobilisé ?
20 R. Le 20 mai 1992.
21 Q. Vous faisiez partie de quelle unité à partir du moment où vous avez été
22 mobilisé ?
23 R. Bien, tout d'abord, il fallait que je monte la garde dans le village
24 avant qu'il n'y ait la mobilisation générale, et ensuite, j'ai reçu ma
25 convocation et j'ai été muté dans les Bataillons de Kiseljak -- c'est là
26 que j'ai été affecté. Je ne sais pas quel était le numéro de ce bataillon,
27 mais il se trouvait à Kiseljak en tout cas.
28 Q. Est-ce que ce bataillon faisait partie de l'armée de la Republika
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1 Srpska, à un moment donné ?
2 R. Bien, à partir du moment où ce bataillon a été créé, il faisait
3 automatiquement partie de l'armée de la Republika Srpska.
4 Q. Est-ce que ce bataillon était subordonné à une brigade particulière ?
5 R. Tous les bataillons de la zone de responsabilité de Brigade de Zvornik
6 étaient subordonnés à cette même brigade.
7 Q. A quel moment avez-vous été affecté au Bataillon de Kiseljak ?
8 R. Je n'ai pas compris votre question.
9 Q. Le bataillon dont vous faisiez partie, est-ce que ce bataillon faisait
10 partie de la Brigade de Zvornik ?
11 R. Bien, oui, c'est tout à fait normal de par sa nature, il l'a fait
12 partie de la brigade, la Brigade de Zvornik.
13 Q. Est-ce que vous vous souvenez à quel moment cela a eu
14 lieu ?
15 R. Non, non, je ne me souviens pas de date.
16 Q. Est-ce que votre bataillon, à un moment donné, a été connu sous le nom
17 de 2e Bataillon de la Brigade de Zvornik ?
18 R. Bien, écoutez, ce bataillon à Kiseljak était partagé en deux bataillons
19 puisqu'il y avait de plus en plus de soldats, et au fur à mesure que les
20 soldats arrivaient, il a fallu à un moment donné donc les scinder en deux.
21 Je faisais partie du 2e Bataillon qui a été envoyé à Malesici, et je ne
22 sais pas où a été envoyé le 2e Bataillon -- ou plutôt, le deuxième volet de
23 ce bataillon. Tout ce que je sais c'est que j'étais à Malesici et je
24 faisais partie du 2e Bataillon.
25 Q. A quel moment ?
26 R. En 1993 ou peut-être même fin 1992.
27 Q. Quel était votre rang, votre grade ?
28 R. J'étais chargé des affaires générales. Autrement dit, j'ai été adjoint
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1 du commandant chargé des affaires générales.
2 Q. Est-ce que vous avez tout de suite d'emblée eu ce poste-là, ou est-ce
3 que vous avez changé de poste ? Est-ce que vous avez fait autre chose au
4 début ?
5 R. Bien, au début j'étais un peu dans les tranchées, dans la ligne, mais
6 j'ai -- la plupart de mon temps, j'ai eu ce poste-là aussi bien qu'à
7 Kiseljak qu'à Malesici.
8 Q. A quel moment devenez-vous l'adjoint du commandant chargé des services
9 généraux ?
10 R. Je pense que c'était en 1992, pratiquement au début de l'année, au bout
11 de deux mois.
12 Q. En tant qu'adjoint du commandant chargé des questions -- enfin, des
13 services généraux, pouviez-vous nous dire quelles étaient vos
14 responsabilités ?
15 R. Bien, il s'agissait de savoir quel est le nombre de soldats. Je devais
16 leur donner leurs fiches de paye; parfois quand il s'agissait de transférer
17 une unité, les gens, bien, je leur donnais ces lettres, je l'ai laissé
18 partir en permission, c'est-à-dire que je leur donnais les certificats à
19 cet effet.
20 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Il s'agissait d'émettre des fiches de
21 paye aussi de tenir à jour les tableaux des personnes en permission -- sur
22 les lignes. Qu'est-ce que vous faisiez d'autres ?
23 LE TÉMOIN : [interprétation] Si, par exemple, quelqu'un devait se rendre
24 sur le terrain, je faisais la liste - je saisissais cela en fonction des
25 ordres venant du commandant - donc, je les tapais à la machine. C'était ma
26 partie du travail.
27 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Merci.
28 M. VANDERPUYE : [interprétation]
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1 Q. Monsieur, vous gardiez -- mettiez à jour ces feuilles de présence des
2 soldats du bataillon. C'est vous qui faisiez cela ?
3 R. Non. Non, je faisais les listes des gens qui faisaient partie du
4 bataillon. Je ne pouvais pas tenir à jour la liste des gens se trouvant sur
5 les lignes. Les commandants des compagnies faisaient cela, je ne pouvais le
6 faire normalement sur sept jours, il fallait qu'ils passent -- que les
7 soldats passent au moins deux jours sur les lignes. Vous aviez des gens qui
8 partaient en permission, d'autres qui restaient sur les lignes. Mais cela
9 se faisait -- enfin, les alternances se faisaient au niveau des compagnies,
10 ce n'est pas moi qui contrôlais cela.
11 Q. Est-ce qu'il y avait un mécanisme par lequel le commandant informait de
12 cela les supérieurs ?
13 R. Non, pas moi aux commandants. Par exemple, qu'ils se rendaient sur le
14 terrain, ils me donnaient la liste, mais je ne savais pas ce qu'ils
15 faisaient exactement, qui étaient sur la ligne et quand. Je sais qu'ils
16 s'alternaient, mais qui faisait quoi à quel moment, je ne le savais pas.
17 Q. Est-ce que ces informations, ces documents étaient gardés à un endroit
18 particulier ?
19 R. Sans doute que cela a été gardé pendant un certain moment, puis
20 ensuite, ça été détruit parce que ce n'était pas vraiment important. Mais
21 quand il s'agissait de documents importants, on les envoyait aux archives
22 de la brigade, mais là, les documents que je faisais, ils n'avaient pas
23 cette importance-là. En tout cas, c'est ce que je pense.
24 Q. Quelles étaient vos responsabilités lorsqu'il s'agit de la tenue à jour
25 des registres ?
26 R. Non, aucune responsabilité particulière.
27 Q. Bien. S'agissant des fiches de paye, est-ce que c'est vous qui était
28 chargé de ces fiches ?
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1 R. C'est -- chaque compagnie avait une personne chargée de ces fichiers et
2 c'était signé. Ensuite, c'était retourné à la brigade à l'endroit où nous
3 étions censés recevoir l'argent des payes.
4 Q. Est-ce que vous gardiez ces fiches de payes ou ces copies de fiches de
5 paye ?
6 R. D'abord, l'originale signée était restituée à la brigade quand nous
7 recevions l'argent, mais nous ne le gardions pas pour autant que je le
8 sache nous-même.
9 Q. Bien. En votre qualité d'adjoint du commandant chargé de ces affaires
10 générales, à qui deviez-vous présenter des rapports ? Qui étaient vos
11 subordonnés ?
12 R. Les commandants du bataillon.
13 Q. Pendant que vous étiez dans les rangs du bataillon, combien de temps --
14 pendant combien de temps avez-vous gardé ces fonctions ?
15 R. Depuis le début, je vous l'ai dit, peut-être le premier mois ne l'ai-je
16 pas été, mais après, je l'ai été tout le temps.
17 Q. Bien. Quand est-ce que vous avez été démobilisé ?
18 R. Le 11 février 1996 et c'est là qu'on m'a donné -- confié une obligation
19 de travail.
20 Q. Vous avez indiqué que le commandement du bataillon était centré aussi à
21 Malesici, n'est-ce pas ?
22 R. Oui.
23 Q. Pouvez-vous nous dire à quelle distance cela se trouve-t-il de Rocevic
24 ?
25 R. 15 ou 16 kilomètres, voire même 20, j'en suis pas très certain. C'est
26 au moins un 15, voire plus.
27 Q. Au cours du mois de juillet 1995, avez-vous été membre du commandement
28 du bataillon ?
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1 R. Oui.
2 Q. En juillet 1995, pouvez-vous nous dire qui a été le commandant de ce
3 bataillon ?
4 R. Srecko Acimovic.
5 Q. Qui était l'adjoint du commandant du bataillon ?
6 R. Stevo Savic.
7 Q. D'après vous, qui étaient les autres membres du commandement dans le
8 courant de ce mois de juillet 1995 ?
9 R. Savic, Stevo, à ce moment-là, n'était pas là parce qu'il avait une
10 obligation de travail, et on n'avait pas encore nommé un deuxième adjoint.
11 Il y avait Sarkotic, Milorad, qui était chargé de la sécurité et il n'était
12 pas là, il était sur le terrain à Sarajevo. Il y avait Vujo Lazarevic, pour
13 le moral des troupes; il y avait Acimovic, Vlado, chargé des services
14 techniques; Pisic, Zivad, chargé des finances; Jovic, Zoran, qui -- et puis
15 d'autres coursiers, je ne sais plus comment ils s'appelaient.
16 Q. Savez-vous nous dire qui étaient les commandants de ces compagnies
17 d'infanterie à l'époque, à savoir en juillet 1995 ?
18 R. Il y avait Stjepanovic, Dragan; l'autre c'était Stankovic, Miroslav; et
19 le troisième c'était Radic, Milan. C'étaient les chefs des différentes
20 compagnies.
21 Q. Si possible, j'aimerais attirer votre attention sur autre chose.
22 J'aimerais parler de vos activités et mouvements à l'époque de la chute de
23 Srebrenica et pendant une période suite à cette chute. D'abord, vous
24 souvenez certainement de la date de la chute de Srebrenica ?
25 R. Je ne sais pas quand est-ce que c'est tombée. Je ne sais pas vous
26 donner la date. Je sais vous donner le mois. Je sais que c'était en
27 juillet, la date je ne sais pas. Je n'en suis pas sûr.
28 Q. Bien. Pourrais-je vous montrer quelque chose pour vous rafraîchir la
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1 mémoire ?
2 R. Allez-y.
3 Q. Bien. J'aimerais la pièce en application du 65 ter concernant la cote
4 2469 sur affichage électronique ?
5 M. BOURGON : [interprétation] Est-ce que mon collègue, avant que de montrer
6 le document, peut nous indiquer comment il a l'intention de rafraîchir la
7 mémoire de ce témoin ? Est-ce que le témoin est d'accord pour vraiment se
8 faire rafraîchir la mémoire de la sorte ? Merci, Monsieur le Président.
9 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Nous avons déjà parlé de cela. Oui,
10 Monsieur Vanderpuye ?
11 M. VANDERPUYE : [interprétation] Je n'ai pas nécessairement l'obligation de
12 parler de quelle façon je vais rafraîchir du témoin.
13 LE TÉMOIN : [interprétation] Je sais. Je m'excuse. Je crois que je sais
14 comment vous voulez me rafraîchir la mémoire. La mort de mon collègue qui a
15 été tué le 12 juillet et qui a été enterré ce
16 12 juillet. Est-ce que c'est à cela que le conseil de l'Accusation se
17 réfère peut-être ? Est-ce que peut-être -- est-ce à cela dont il a
18 l'intention de se servir pour me rafraîchir la mémoire ?
19 M. VANDERPUYE : [interprétation]
20 Q. Est-ce que vous pouvez vous souvenir de ce qui s'est passé lorsque
21 Srebrenica est tombée ?
22 R. Je crois savoir ce que vous avez à l'esprit. Je pense que vous parlez
23 du 12 juillet parce que c'est là que mon ami a été tué à Srebrenica et il a
24 été enterré à ce jour-là le 12 juillet, si c'est bien ce que vous avez à
25 l'esprit, c'est ce que j'ai déclaré à l'occasion de mon interview avec
26 vous.
27 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Allons de l'avant.
28 M. VANDERPUYE : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.
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1 Q. A l'époque où on a enterré votre ami et suite à cela, seriez-vous --
2 auriez-vous été informé de quoi que -- de quelque chose d'inhabituel se
3 passant à Rocevic ?
4 R. Srecko Acimovic, le commandant me l'a dit. Des prisonniers ont été
5 emmenés, mais je ne sais plus à quelle date ce s'est passé.
6 Q. Pourriez-vous établir une corrélation -- une approximation pour ce qui
7 est du moment où ça s'est passé par rapport à la date de l'enterrement de
8 votre ami ?
9 R. Je pense que c'était ultérieurement, mais je ne sais plus vous dire la
10 date; personne ne notait les dates, vous savez, et s'est passé depuis 12
11 années, ce qui fait que je n'arrive pas à me rappeler de ce type de détail.
12 Je pense que c'était ultérieurement, mais je n'en suis pas très sûr.
13 Q. Vous nous avez dit que vous aviez appris quelque chose de la bouche de
14 votre commandant, M. Acimovic.
15 R. Oui, oui.
16 Q. Veuillez nous dire ce que vous avez entendu dire de -- veuillez nous
17 indiquer ce qu'il vous a dit.
18 R. Ce jour-là ou à l'époque, il y avait une ligne parce que des
19 télégrammes arrivaient de la brigade, il fallait pendant l'opération
20 Srebrenica que nous restions là. Personne n'avait le droit de rentrer chez
21 lui, mis à part le commandant. Le commandant est rentré pour prendre un
22 bain, mais c'était une exception. Ce soir-là, on nous a dit qu'à l'école de
23 Rocevic, il y avait des prisonniers d'emmenés. Est-ce que je dois continuer
24 ?
25 Q. Je préfère vous poser des questions.
26 R. Fort bien. Posez vos questions.
27 Q. D'abord je vous demanderais de ralentir votre débit afin que les
28 interprètes puissent proprement et enfin de bonne façon entendre ce que
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1 vous dites et le traduire.
2 R. Bien.
3 Q. On vous a dit que vous deviez être présente à 100 %; est-ce que vous
4 pouvez étoffer votre propos ?
5 R. Tous ceux qui étaient sur la liste du bataillon, des effectifs, ils ne
6 pouvaient pas ne pas assurer la ligne mis à part les cas de maladie ou les
7 cas de congé pour incapacité, mais les autres, eux, devaient être sur la
8 ligne.
9 Q. Et vous avez dit que le commandant a fait une exception, pouvez-vous
10 l'expliquer ?
11 R. Il était de notre commandant à nous autres qui étions dans le
12 bataillon. Lui est parti ce jour-là prendre un bain à la maison. Que
13 voulez-vous que j'en sache d'autre.
14 Q. Est-ce qu'il vous a dit comment est-ce qu'il a eu vent de ces
15 prisonniers à l'école de Rocevic ?
16 R. Il est allé à la maison, et sa mère et son père lui ont dit qu'il y
17 avait des prisonniers à Rocevic et ils étaient allés là-bas pour voir ce
18 qui se passait.
19 Q. Est-ce que vous vous souvenez du moment où il est parti à la maison
20 pour prendre un bain ?
21 R. Je pense que c'était dans l'après-midi.
22 Q. Vous a-t-il dit ce qu'il a remarqué lorsqu'il est allé s'enquérir ?
23 R. Il a vu des gens qui avaient escorté les prisonniers et il avait trouvé
24 que leur comportement était anormal.
25 Q. A-t-il dit quels gens il a vu, étaient-ce des soldats, des civils ?
26 R. Il dit que c'étaient des soldats mais qu'il ne savait pas d'où ils
27 étaient et qui ils étaient. Il a estimé que ce n'était pas des gens de la
28 Brigade de Zvornik. Est-ce qu'ils l'étaient ou pas, je ne sais pas, c'est
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1 lui qui a dit que ces gens-là n'étaient pas membres de la Brigade de
2 Zvornik.
3 Q. Mais vous a-t-il dit pourquoi il le pensait ?
4 R. D'habitude parce que les commandants connaissaient les gens de vue, et
5 cela, il n'en connaissait aucun de ceux qui avaient assuré la sécurité des
6 prisonniers.
7 Q. Vous a-t-il mentionné le nombre de ces soldats qui étaient en train de
8 monter la garde là-bas ?
9 R. Ça je ne le sais pas. Je ne me souviens pas qu'il en ait parlé. Je ne
10 pense pas qu'il en a eu beaucoup mais je ne sais pas vous dire combien.
11 Q. Vous a-t-il dit s'il est allé à l'école jusqu'à l'école tout seul ou
12 avec quelqu'un ?
13 R. Pour autant que je le sache quand il a vu ces prisonniers, il a demandé
14 au curé, au prêtre et au président de la communauté locale de leur porter à
15 manger et à boire, ces gens qui étaient capturés là-bas.
16 Q. A-t-il mentionné le nombre de ces prisonniers ?
17 R. Il a dit que la salle de gym était pleine mais il ne savait pas vous
18 dire -- me dire le nombre. Comment voulez-vous qu'il le connaisse.
19 Q. A-t-il mentionné qu'il avait remarqué autre chose à l'école ?
20 R. Il a dit que ceux qui avaient assuré la sécurité étaient sous influence
21 d'alcool et qu'ils avaient tué plusieurs hommes là-bas. Et ils ont dit
22 aussi qu'ils avaient blessé une femme dans ce village de Rocevic.
23 Q. Vous a-t-il dit comment il avait obtenu cette information ?
24 R. Je ne sais vraiment pas, peut-être l'a-t-il vu, je ne m'en souviens
25 pas.
26 Q. A-t-il décrit le fait d'avoir eu une conversation avec des individus
27 qui se trouvaient à l'école à l'époque. Vous a-t-il été transmise la teneur
28 de cette conversation ?
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1 R. Il a dit qu'il était commandant. Il avait des problèmes avec ces gens
2 parce qu'ils étaient sous effet de l'alcool. Ils l'avaient eux, même
3 menacé. C'est tout ce que je sais.
4 M. VANDERPUYE : [interprétation] Je crois que ceci serait un bon moment --
5 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui. Nous allons nous arrêter là.
6 M. VANDERPUYE : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.
7 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] C'est moi qui vous remercie, Monsieur
8 Vanderpuye, nous allons continuer demain matin à 9 heures.
9 Monsieur Lazarevic, entre le moment présent et demain, en attendant donc la
10 suite de votre témoignage, vous ne devez parler à personne du sujet de
11 votre témoignage, est-ce que c'est bien clair ?
12 LE TÉMOIN : [interprétation] Bien sûr, c'est tout à fait clair.
13 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Fort bien. Je vous remercie.
14 Nous allons lever l'audience jusqu'à demain matin 9 heures.
15 --- L'audience est levée à 13 heures 45 et reprendra le mercredi 27 juin
16 2007, à 9 heures 00.
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