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1 Le mercredi 24 septembre 2008
2 [Audience publique]
3 [Les accusés sont introduits dans le prétoire]
4 [Le témoin dépose par vidéoconférence]
5 --- L'audience est ouverte à 10 heures 04.
6 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Bonjour à tout le monde.
7 Madame la Greffière, appelez la cause s'il vous plaît.
8 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Bonjour. Il s'agit de l'affaire IT-05-
9 88-T, le Procureur contre Vujadin Popovic et consorts.
10 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Merci, Madame la Greffière d'audience.
11 Je vois que les accusés sont présents. Pour ce qui est des équipes de la
12 Défense, Me Bourgon, Me Nikolic, Me Lazarevic, Me Krgovic, Me Haynes, sont
13 absents.
14 Pour ce qui est de l'Accusation, aujourd'hui sont avec nous M. McCloskey et
15 M. Vanderpuye.
16 La pause sera à 11 heures moins 10 [comme interprété] et encore à 12 heures
17 trente; la première pause durera 20 minutes et la deuxième, 30 minutes.
18 Nous siégeons conformément à l'article 15 bis. Le Juge Kwon n'est pas avec
19 nous parce qu'il a des obligations via son travail.
20 Est-ce que nous sommes en contact avec Belgrade ? Oui.
21 Bonjour. Avant tout, j'aimerais que vous confirmiez que vous puissiez nous
22 voir et que vous puissiez entendre ma voix et l'interprétation de ce que je
23 dis.
24 Mme LA GREFFIÈRE [à Belgrade] : [interprétation] Bonjour. Nous pouvons vous
25 entendre et vous voir et le témoin aussi.
26 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Pouvez-vous répéter ce que vous venez
27 de dire.
28 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Bonjour, Monsieur le Président. Nous
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1 pouvons vous entendre et vous voir en anglais et en B/C/S.
2 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Merci pour votre confirmation. Nous
3 allons commencer le témoignage de ce témoin.
4 Bonjour, Monsieur.
5 LE TÉMOIN : [interprétation] Bonjour.
6 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Vous avez été convoqué en tant que
7 témoin de la Défense de l'accusé Nikolic.
8 LE TÉMOIN : [interprétation] Oui.
9 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Avant de commencer votre témoignage,
10 vous devez confirmer et également prononcer la déclaration solennelle que
11 vous allez dire la vérité durant votre témoignage.
12 La madame qui est assise à côté de vous va vous remettre le texte de la
13 déclaration solennelle dans votre langue maternelle, et je vous prie de la
14 lire à voix haute. Cela sera votre serment devant ce Tribunal.
15 LE TÉMOIN : [interprétation] Je déclare solennellement que je dirai la
16 vérité, toute la vérité et rien que la vérité.
17 LE TÉMOIN: MILAN RADIC [Assermenté]
18 [Le témoin répond par l'interprète]
19 [Le témoin dépose par vidéoconférence]
20 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Merci, Monsieur.
21 Maître Nikolic, vous avez la parole.
22 Le conseil principal de la Défense de l'accusé Nikolic, Me Nikolic,
23 va vous poser des questions, ensuite d'autres conseils de la Défense
24 procéderont au contre-interrogatoire.
25 Vous avez la parole, Maître Nikolic.
26 Mme NIKOLIC : [interprétation] Merci, Monsieur le Président. Bonjour à tout
27 le monde dans le prétoire.
28 Interrogatoire principal par Mme Nikolic :
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1 Q. [interprétation] Bonjour, Monsieur Radic.
2 R. Bonjour.
3 Q. Je vais me présenter aux fins du compte rendu même si nous nous sommes
4 rencontrés avant. Je m'appelle Jelena Nikolic. Je suis avocate.
5 Maintenant, j'aimerais que vous nous disiez votre nom et votre prénom, que
6 vous décliniez votre identité.
7 R. Radic Milan, du père Pavle.
8 Q. Quand êtes-vous né et où êtes-vous né, et quel âge avez-vous ?
9 R. Le 13 avril 1943. J'ai 65 ans.
10 Q. Donc en 1995 vous aviez 52 ans, n'est-ce pas ?
11 R. Oui.
12 Q. Où êtes-vous né ?
13 R. A Malesic, au village de Malesic. Cela appartient à Kosluk; poste
14 militaire 75413.
15 Q. Où vivez-vous aujourd'hui ?
16 R. A Malesic.
17 Q. Quelle est votre profession actuellement ?
18 R. Je suis à la retraite. Je suis retraité.
19 Q. Vous avez été mobilisé pendant la guerre en Bosnie en 1992 jusqu'à
20 1995, n'est-ce pas ?
21 R. Oui.
22 Q. Pouvez-vous nous dire au sein de quelle unité vous avez été mobilisé et
23 quelle était votre position ?
24 R. J'ai été mobilisé au sein de l'unité de la Brigade de Zvornik à
25 Malesic, bataillon et compagnie de Malesic. Nos missions étaient de
26 défendre le village.
27 Q. Etiez-vous "komandir" de la compagnie, chef de la compagnie, en juillet
28 1995 ?
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1 R. Oui.
2 Q. Vous souvenez-vous d'avoir fait une déclaration à l'équipe de la
3 Défense de Drago Nikolic le 6 avril 2008 ?
4 R. Je m'en souviens.
5 Q. Lors de la séance de récolement en présence de l'enquêteur M. Keslelj,
6 notre enquêteur, avez-vous lu votre déclaration ?
7 R. Oui. Je connais ma déclaration.
8 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Juste un instant, s'il vous plaît. Même
9 s'il y a des centaines de milliers de kilomètres entre nous, le témoin
10 répond à vos questions trop vite, ce qui crée les difficultés pour les
11 interprètes.
12 Monsieur Radic, pourriez-vous attendre un peu pour donner la réponse aux
13 questions de Me Nikolic pour que les interprètes puissent interpréter ce
14 que vous dites en anglais et en français.
15 LE TÉMOIN : [interprétation] Je vais essayer de le faire.
16 Mme NIKOLIC : [interprétation] Conformément à l'article 92 ter, selon le
17 Règlement de procédure et de preuve, je vais lire la déclaration entière de
18 ce témoin parce qu'elle est courte.
19 Au cours de la guerre, en juillet 1995, j'étais chef de la 3e Compagnie du
20 2e Bataillon de la Brigade de Zvornik. Mon adjoint était Petko Tomic de
21 Malesic. Le bataillon avait son commandement à Malesic. Le commandant du
22 bataillon a été Sreco Acimovic de Rocevic. Le bataillon avait au total
23 trois compagnies. Les compagnies étaient presque tout le temps sur leurs
24 positions.
25 Pendant la période suivant la chute de Srebrenica, je suis parti sur le
26 terrain, et j'ai été remplacé par mon adjoint, Petko Tomic.
27 Au mois de juillet 1995, après la chute de Srebrenica - je ne peux pas me
28 souvenir de la date exacte - le commandant du bataillon m'a ordonné de
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1 préparer 12 soldats de ma compagnie pour qu'ils aillent sur le terrain à la
2 ligne de front. Cela s'est passé au sein d'autres compagnies aussi, et un
3 peloton d'à peu près 36 soldats a été créé.
4 Puisque je suis arrivé à préparer seulement 11 soldats, le commandant
5 du bataillon m'a ordonné de me rendre avec eux en tant que douzième membre
6 de ce groupe. Pour autant que je me souvienne, le 13 juillet 1995 durant
7 l'après-midi je me rendais dans la direction de Snagovo. Dans la soirée,
8 nous sommes arrivés à Maricici, où nous sommes restés pendant la nuit du 13
9 au 14 juillet 1995, le lendemain et encore une nuit qui a suivi.
10 Le 15 juillet 1995 seulement, vers 11 heures, nous sommes partis de
11 ces positions dans la direction de Maricici. Dans cette région, il n'y
12 avait pas de combat avec l'armée de BH. Ils ont percé nos lignes et sont
13 partis dans la direction de Baljkovica.
14 Lorsque le 15 juillet 1995, nous avons quitté ces positions à Maricici,
15 j'ai pensé que nous allions retourner au bataillon; pourtant, l'ordre
16 disait qu'il fallait continuer à aller dans la direction de Baljkovica où
17 nous étions arrivés dans l'après-midi.
18 Nous avons été déployés sur la ligne de front. Ces deux journées étaient
19 très difficiles. Il y avait des combats violents jusqu'au 16 juillet 1995,
20 où le corridor a été ouvert et où les forces musulmanes passaient par la
21 ligne de défense.
22 Après l'ouverture du corridor, nous nous sommes rendus dans la direction de
23 Caparde en empruntant un chemin forestier. Nous sommes restés pendant trois
24 jours à Caparde, parce que nous ne pouvions pas retourner à Zvornik. Crni
25 Vrh a été fermé. Trois jours après, nous sommes retournés au bataillon.
26 Pendant tout ce temps-là, j'étais à la ligne de front. Je n'avais aucune
27 communication avec le commandant Acimovic ni avec le 2e Bataillon.
28 Après le 16 juillet 1995, je suis retourné au bataillon, et mon adjoint
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1 Petko Tomic m'a dit ce qui était arrivé en mon absence. A cette occasion-
2 là, il m'a dit rien de particulier, et j'assume ma responsabilité pour dire
3 que mon adjoint ne m'a jamais informé ni a jamais mentionné qu'un
4 télégramme serait arrivé du commandement de la Brigade de Zvornik en
5 demandant les gens à être envoyés pour exécuter -- pour aller sur les lieux
6 d'exécution. Je n'ai aucune idée là-dessus. Et mon adjoint, Petko Tomic,
7 m'aurait informé là-dessus si une telle chose était arrivée.
8 Cela conclut la lecture de la déclaration conformément à l'article 92 ter.
9 Q. Monsieur Radic, reconnaissez-vous votre déclaration ?
10 R. Oui, je la reconnais.
11 Q. Est-ce que les faits qui figurent dans cette déclaration, qui sont
12 décrits dans cette déclaration sont véridiques et exacts ?
13 R. Oui.
14 Q. Est-ce que ces faits reflètent fidèlement ce que vous auriez dit devant
15 le Tribunal si on vous avait demandé de témoigner sur ces événements ?
16 R. Oui.
17 Mme NIKOLIC : [interprétation] J'aimerais que la déclaration de Radic Milan
18 soit versée au dossier et c'est la déclaration qui porte le numéro 3D477.
19 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] L'Accusation a-t-elle des objections
20 par rapport au versement au dossier de la déclaration, Monsieur Vanderpuye
21 ?
22 M. VANDERPUYE : [interprétation] Non, Monsieur le Président.
23 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Merci.
24 D'autres équipes de la Défense ont-elles des objections à soulever ? Non.
25 Donc le document est versé au dossier.
26 Avez-vous d'autres questions ?
27 Mme NIKOLIC : [interprétation] Oui, Monsieur le Président.
28 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Allez-y.
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1 Mme NIKOLIC : [interprétation]
2 Q. Monsieur Radic, quel était le nombre de soldats dans votre compagnie et
3 où se trouvait votre compagnie vers le milieu de juillet 1995 ?
4 R. Ma compagnie avait à peu près 140 soldats et la compagnie se trouvait
5 dans les tranchées.
6 Q. Quel était le nombre de tranchées dans lesquelles votre compagnie était
7 déployée ?
8 R. A peu près 14.
9 Q. Quel était le moyen de communication entre votre compagnie et le
10 commandement du bataillon ?
11 R. Le commandement de la compagnie avait des moyens de communication
12 filaires avec le commandement du bataillon.
13 Q. Est-ce qu'il s'agit des téléphones à induction, filaires ?
14 R. Oui, oui, quelque chose comme cela mais j'ai oublié un peu ce que
15 c'était.
16 Q. Avez-vous jamais communiqué avec le commandement du bataillon en
17 utilisant des Motorola ou des postes radio ?
18 R. Non, jamais.
19 Q. Mais est-ce que vous aviez des Motorola avec [inaudible] ?
20 R. Oui.
21 Q. Mais vous ne les avez pas utilisés, si j'ai bien compris ?
22 R. Non, parce qu'il y avait des lignes de téléphone filaires parce que
23 c'était plus sûr, plus sécurisé.
24 Q. Pendant que votre compagnie était sur les positions Maricici vers le
25 milieu du mois de juillet 1995, avez-vous communiqué avec le commandement
26 du bataillon se trouvant en Malesic ?
27 R. Non, je n'avais aucun contact avec le commandement.
28 Q. Dans votre déclaration, vous avez dit que le commandant du bataillon a
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1 ordonné de préparer 12 soldats pour aller sur la ligne de front. Savez-vous
2 comment cet ordre vous a été transmis ?
3 R. C'est mon transmetteur qui m'a dit cela parce qu'il a transmis ça à ma
4 compagnie.
5 Q. Quelle était la situation sur la ligne de front tenue par la partie de
6 la compagnie qui partait avec vous en Malesic ? Quelle était la situation
7 sur cette portion de la ligne de front ?
8 R. Vous pensez à Malesic ou Maricici ?
9 Q. Je pense à Maricici.
10 R. A Maricici.
11 Q. Oui.
12 R. Lorsque nous nous sommes rendus à Maricici, nous sommes allés à
13 Maricici pendant la nuit et là nous avons été déployés sur la ligne de
14 front où nous sommes restés pendant la nuit.
15 Nous sommes arrivés à Maricici vers minuit, et le lendemain matin
16 nous y étions toujours et le commandant Obrenovic est arrivé vers midi. Il
17 était commandant de la Brigade de Zvornik. Il nous a ordonné de partir. Les
18 soldats de la direction à gauche, il y en avait pas mal et nous venions de
19 partir. Et 500 mètres plus loin il y avait des tirs. Des Musulmans ont
20 commencé à tirer. Ils étaient dans la forêt tout près et le combat a
21 commencé.
22 Q. Je m'excuse de vous avoir interrompu, parce que vous avez déjà décrit
23 cela dans votre déclaration, je voudrais passer à une autre question.
24 R. D'accord.
25 Q. Comment avez-vous appris que Srebrenica était tombée ?
26 R. Lorsque j'étais à Malesic dans la compagnie, j'ai entendu parler de
27 cela, j'ai appris cela dans les médias.
28 Q. Dans le milieu de juillet, pendant que vous étiez sur la ligne de
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1 front, aviez-vous des informations concernant la situation au sein d'autres
2 bataillons ?
3 R. Non.
4 Q. Pendant que vous étiez absent de votre compagnie, saviez-vous s'il y
5 avait des combats sur la ligne de front où votre compagnie était restée ?
6 R. Non.
7 Q. Comment avez-vous appris cela ?
8 R. J'ai appris cela une fois revenu dans la compagnie.
9 Q. Votre adjoint vous a-t-il dit cela après votre retour, votre adjoint
10 Petko Tomic ?
11 R. Oui.
12 Q. Dans votre déclaration, vous dites que : "Après l'ouverture du
13 corridor, nous nous sommes rendus vers Caparde à travers la forêt où nous
14 sommes restés pendant trois jours." Vous souvenez-vous quand vous êtes
15 retourné dans votre compagnie, quand exactement ?
16 R. Je ne connais pas la date exacte, parce que cela s'est passé il y a
17 longtemps. Non, je ne peux pas vous dire quand exactement. Nous sommes
18 restés pendant trois jours à Caparde, parce que nous ne pouvions pas passer
19 par la forêt où se trouvaient beaucoup de Musulmans et nous pouvions être
20 attaqués.
21 Q. En votre absence, qui commandait la 3e Compagnie pendant la période
22 pendant laquelle vous étiez sur la ligne de front ?
23 R. Dans ma compagnie ?
24 Q. Oui.
25 R. Petko Tomic, mon adjoint, Petko Tomic.
26 Q. En juillet 1995, quand vous êtes retourné dans votre compagnie, Petko
27 Tomic il vous a fait rapport portant sur quoi, si vous pouvez vous en
28 souvenir ?
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1 R. Lorsque je suis retourné dans la compagnie, il m'a dit que tout allait
2 bien, qu'il n'y avait pas d'attaque, que la ligne de front et les tranchées
3 sont -- qu'il y a des soldats dans les tranchées, dans les lignes de front,
4 et c'était tout.
5 Q. Quel était votre rapport avec l'adjoint, votre adjoint Petko Tomic en
6 juillet 1995 et plus tard ?
7 R. Nos rapports étaient bons.
8 Q. Dans votre déclaration, vous avez dit que quand vous êtes retourné au
9 bataillon, et je cite : "A cette occasion-là, il m'a dit rien de
10 particulier, et j'assume ma responsabilité pour dire que mon adjoint ne m'a
11 jamais informé ni mentionné qu'un télégramme serait arrivé du commandement
12 de la Brigade de Zvornik en demandant l'exécution des gens."
13 Avez-vous reçu cette information concernant ce télégramme d'autres
14 membres du bataillon, y compris du commandant du bataillon, M. Acimovic ?
15 R. J'assume ma responsabilité pour dire que pendant que j'étais dans
16 la compagnie, aucun télégramme n'est arrivé. Et lorsque je suis parti et
17 lorsque je suis revenu, personne ne m'a parlé de télégramme. Personne ne
18 m'a dit qu'un télégramme serait arrivé. Je n'ai jamais entendu parler du
19 télégramme.
20 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Maître Nikolic, c'est dans la
21 déclaration au paragraphe 4, dans l'avant-dernière ligne : "Personne ne m'a
22 rien dit par rapport à cela."
23 Mme NIKOLIC : [interprétation]
24 Q. Monsieur Radic, savez-vous si d'autres compagnies de votre bataillon
25 auraient reçu cette demande ou une demande similaire ?
26 R. Je ne sais pas.
27 Q. Avez-vous participé ou assisté à une réunion avec les chefs d'autres
28 compagnies au commandement du bataillon après votre retour en juillet 1995
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1 ?
2 R. Non.
3 Q. Vous souvenez-vous à peu près quand vous avez rencontré les enquêteurs
4 de la Défense de Drago Nikolic pour la première fois ?
5 R. Il y a un an et demi à peu près.
6 Q. Se sont-ils présentés à vous lors de cette rencontre, et de quelle
7 façon ?
8 R. Les membres de l'équipe de la Défense de Drago Nikolic, il y en avait
9 deux. Je crois qu'il y avait Nevenko, et une autre personne Radovan
10 Keslelj.
11 Q. C'est les enquêteurs ou les conseils de la Défense ?
12 R. Je ne sais pas. Je ne sais pas de quelle façon ils se sont présentés à
13 moi -- je dirais, ils se sont présentés, point. Je crois que c'étaient des
14 enquêteurs.
15 Q. Est-ce que vous savez quelles sont les questions qu'ils vous ont posées
16 lors de cette première rencontre, si vous vous en souvenez, bien sûr ?
17 R. Ils m'ont demandé lorsque -- ils m'ont posé des questions. Je leur ai
18 dit que j'étais le "komandir" ou le chef de l'équipe de Malesic. Après
19 cela, nous avons parlé de questions relatives au télégramme. Ils voulaient
20 savoir si j'avais reçu un télégramme disant d'aller sur le terrain, si mon
21 adjoint avait reçu un télégramme portant sur les renforts qui devaient être
22 envoyés sur la ligne de front, et j'ai dit ce que j'avais dit dans ma
23 déclaration, que j'avais été sur la ligne de front, et qu'après j'étais
24 retourné et que mon adjoint ne m'a rien dit de ce type. Personne ne m'a
25 informé de rien.
26 Q. Pendant le mois de juillet 1995, est-ce que vous saviez si quelque
27 chose s'était passé avec des prisonniers ? Saviez-vous qu'il y avait des
28 prisonniers d'ailleurs à l'école de Rocevic ?
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1 R. Non. Rocevic est à 20 kilomètres de Malesic, et je n'avais absolument
2 aucune information à leur sujet.
3 Q. Est-ce que vous savez si en juillet 1995 des prisonniers avaient été
4 exécutés ?
5 R. Non.
6 Q. Est-ce qu'aujourd'hui vous avez connaissance du fait que ces derniers
7 ont été exécutés ?
8 R. [aucune interprétation]
9 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Monsieur le Président, Madame, Monsieur
10 les Juges, nous avons un problème avec l'image. Nous allons voir si nous
11 pourrons régler ce problème, remédier à cette situation.
12 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Y a-t-il un problème ?
13 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Nous ne voyons pas l'image, mais nous
14 vous entendons.
15 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] J'entends moi aussi des voix. J'ai reçu
16 une note du greffe me disant que nous n'avons pas d'image. Nous pouvons
17 vous voir toutefois. Nous avons l'image à Belgrade.
18 Pourrais-je de demander au témoin de répéter ce qu'il a dit, ses dernières
19 réponses.
20 La question était la suivante : "Au mois de juillet 1995, aviez-vous
21 connaissance de l'exécution des prisonniers ?"
22 Vous avez répondu : "Non."
23 Ensuite, Me Nikolic vous avait demandé "si aujourd'hui vous avez des
24 informations portant sur ces événements ?"
25 Quelle était votre réponse à cette question, Monsieur ?
26 LE TÉMOIN : [interprétation] Je n'ai pas répondu puisqu'il y avait des
27 interférences. Aujourd'hui en regardant le procès de Vojislav Seselj, j'ai
28 acquis certaines informations, et il y aussi certaines personnes qui ont
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1 témoigné dans cette affaire de Seselj, et c'est ainsi que j'ai appris qu'il
2 y avait eu des exécutions.
3 Mme NIKOLIC : [interprétation]
4 Q. Monsieur Radic, s'il y avait une demande demandant des renforts aux
5 soldats du 2e Bataillon à prendre part aux exécutions, est-ce que c'est
6 quelque chose dont vous vous souviendriez aujourd'hui ?
7 R. Oui, je m'en souviendrais certainement, et je n'aurais jamais permis
8 que l'un de mes soldats s'adonne à ce genre d'acte.
9 Q. Si une telle demande avait existé en juillet 1995, est-ce que votre
10 adjoint, M. Tomic, vous aurait transmis ce message ?
11 R. Certainement. S'il y avait eu une demande relative à cette demande, il
12 m'aurait certainement transmis cette information.
13 Mme NIKOLIC : [interprétation] Merci beaucoup, Monsieur le Président,
14 Madame, Monsieur le Juge. Je n'ai plus d'autres questions pour ce témoin.
15 LE TÉMOIN : [interprétation] Merci.
16 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je vous remercie, Maître Nikolic.
17 Y a-t-il d'autres membres de l'équipe de la Défense qui souhaiteraient
18 poser des questions au témoin ? Je vois que la réponse est négative.
19 Monsieur Vanderpuye.
20 M. VANDERPUYE : [interprétation] Bonjour, Monsieur le Président. Bonjour,
21 éminents confrères.
22 Contre-interrogatoire par M. Vanderpuye :
23 Q. [interprétation] Bonjour, Monsieur Radic.
24 R. Bonjour.
25 Q. Je m'appelle Kweku Vanderpuye; au nom du bureau du Procureur, je vais
26 vous poser un certain nombre de questions portant sur votre déclaration du
27 6 avril 2008, et si vous ne comprenez pas une question, je vous demanderais
28 de me demander que je la reformule, la répète afin que nous puissions nous
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1 comprendre. Est-ce que cela vous convient ?
2 R. Oui.
3 Q. Pour être tout à fait clair, je voulais vous demander pour commencer
4 une question sur le commandant Obrenovic. Vous avez dit qu'il était venu
5 alors que vous étiez à Maricici, et il vous a donné l'ordre de vous
6 déplacer, de partir. Je voulais savoir à quelle heure est-ce que ceci est
7 arrivé ?
8 R. Vers 1 heure de l'après-midi, donc vers 13 heures.
9 Q. Est-ce que vous avez personnellement vu le commandant Obrenovic ?
10 R. Oui, tout à fait.
11 Q. Merci beaucoup. Petko Tomic était votre adjoint, n'est-ce pas, c'était
12 l'adjoint de la compagnie, du commandant de la compagnie en 1995, au mois
13 de juillet, n'est-ce pas ?
14 R. Oui. Et je crois que vous avez dit lors de l'interrogatoire principal
15 que vous aviez des liens amicaux avec lui ?
16 R. Oui.
17 Q. Est-ce que vous avez parlé avec Pekto Tomic portant sur les événements
18 du mois de juillet 1995 et plus particulièrement sur les télégrammes, les
19 prisonniers et l'école, et cetera ?
20 R. Non. Puisque nous ne savions pas qu'il y avait un télégramme. Nous
21 n'avions aucune connaissance de l'existence d'un télégramme, donc nous ne
22 pouvions pas nous entretenir sur le télégramme et nous n'avions aucune
23 connaissance des événements qui s'étaient déroulés à l'école de Rocevic non
24 plus.
25 Q. Est-ce que vous savez ce qu'a dit Petko Tomic concernant le télégramme,
26 les prisonniers et l'école de Rocevic ?
27 R. Il a dit que lui non plus il n'avait pas reçu de télégramme, donc lui
28 il m'a dit qu'il n'avait pas reçu de télégramme. Donc je ne sais pas si
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1 c'est cela qu'il avait déclaré, je ne le sais pas.
2 Q. Est-ce que vous avez parlé avec Petko Tomic de ceci avant de donner
3 votre déclaration le 6 avril ?
4 R. Non.
5 Q. D'accord. Quand est-ce que vous avez parlé avec Petko Tomic pour la
6 dernière fois ?
7 R. Petko Tomic est venu ici avec moi, donc j'ai même parlé aujourd'hui
8 avec Petko Tomic.
9 Q. Bien. Est-ce que vous lui avez parlé ce matin ?
10 R. Oui.
11 Q. Est-ce que vous êtes en train de nous dire que vous n'avez jamais parlé
12 avec Petko Tomic des contacts que vous avez pu avoir avec les conseils de
13 la Défense de M. Nikolic et est-ce que vous n'avez pas parlé d'autres
14 choses avec lui concernant cette affaire ?
15 R. Non, nous sommes de très bons amis, nous nous fréquentons.
16 Q. Quand est-ce que vous avez appris pour la première fois l'existence du
17 télégramme qui aurait été envoyé au 2e Bataillon en juillet 1995 demandant
18 la création, la formation d'une escouade d'exécution ?
19 R. J'avais entendu de l'enquêteur qui est venu me voir lorsqu'ils sont
20 venus me voir, donc ils m'ont posé des questions sur ce télégramme. C'était
21 il y a un an et demi de cela.
22 Q. Lorsque vous les avez rencontrés la première fois, vous leur avez dit
23 que vous n'aviez aucune information portant sur un télégramme ou les
24 prisonniers à l'école ou vous n'aviez aucune information du fait que ces
25 derniers avaient été exécutés, n'est-ce pas ?
26 R. Non, je ne leur ai rien dit puisque je n'avais pas eu de télégramme, je
27 n'avais aucune connaissance des événements à l'école non plus.
28 Q. C'était le 24 mars 2007, n'est-ce pas ?
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1 R. Oui, je ne me souviens pas de la date exacte, mais c'était il y a un an
2 et demi environ.
3 Q. D'accord. Vous les avez rencontrés de nouveau le 23 juin 2007. Vous
4 souvenez-vous de cela ?
5 R. Je ne me souviens pas de la date exacte.
6 Q. D'accord. Vous souvenez-vous de les avoir rencontrés à trois reprises ?
7 R. Je crois que oui.
8 Q. Fort bien. Je voudrais appeler votre attention sur la deuxième
9 rencontre qui a eu lieu selon nos dates le 23 juin 2007. Pour ce qui est de
10 cette deuxième rencontre avec la Défense, est-ce que vous leur avez donné
11 d'autres informations qui différaient des informations que vous leur avez
12 données lors de la première
13 rencontre ?
14 R. Non, c'était pareil. Ce que j'avais écrit dans ma déclaration, c'est
15 exactement ce que je leur ai dit. C'est la vérité.
16 Q. S'agissant de la deuxième rencontre, est-ce que l'on vous a posé
17 d'autres questions qui différaient des questions que l'on vous avait
18 demandées la première fois concernant les événements de Rocevic en juillet
19 1995 ?
20 R. Non.
21 Q. Est-ce qu'ils vous ont donné quelque information que ce soit à ce
22 moment-là ?
23 R. Oui.
24 Q. Avez-vous dit oui ou non que je vous entende ?
25 R. Non.
26 Q. Très bien. Alors lorsque vous avez rencontré les membres de l'équipe de
27 la Défense pour la première fois, que vous ont dit les enquêteurs ?
28 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Maître Josse, avec votre permission,
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1 votre client est sorti de la salle d'audience pour quelques moments. Est-ce
2 que vous permettez que l'on continue ?
3 M. JOSSE : [interprétation] Oui, Monsieur le Président.
4 Maître Nikolic, je vous écoute.
5 M. NIKOLIC : [interprétation] Cette question a déjà été posée au témoin
6 lors de l'interrogatoire principal et le témoin y a déjà répondu.
7 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui, Monsieur Vanderpuye, qu'est-ce que
8 vous répondez à cela ?
9 M. VANDERPUYE : [interprétation] Monsieur le Président, je crois que j'ai
10 le droit de poser des questions, puisque nous sommes dans le cadre de
11 l'interrogatoire principal même si cette question a été posée lors de
12 l'interrogatoire principal.
13 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Très bien. Alors c'est une question
14 directrice, vous pouvez poser une autre question, Monsieur Vanderpuye.
15 M. VANDERPUYE : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.
16 Q. Quelle information est-ce que les enquêteurs vous ont donné concernant
17 les événements lors de cette première rencontre ?
18 R. Je leur ai dit que j'étais le chef de ma compagnie. Ils m'ont demandé
19 si j'avais reçu un télégramme et je leur ai dit que je n'avais pas eu de
20 télégramme nous demandant de rassembler des gens pour aller exécuter des
21 Bosniaques. Ça c'était quand j'étais sur la ligne de front. Lorsque je suis
22 allé sur le terrain, j'ai été remplacé par mon adjoint Petko Tomic et il
23 m'a informé que lui non plus n'avait pas reçu de télégramme.
24 Q. Très bien. Est-ce qu'ils vous ont dit qu'elle était la forme du
25 télégramme ?
26 R. Mais je n'ai jamais reçu de télégramme.
27 Q. J'aimerais vous demander, si je puis, quelle est l'information que les
28 enquêteurs qui sont venus vous voir vous ont-ils donnée lors de cette
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1 première rencontre. En fait, j'aimerais savoir ce qu'ils vous ont dit
2 précisément concernant ce télégramme tel, par exemple, quel est le format
3 ou la forme du télégramme, par exemple. Est-ce qu'ils vous ont parlé de
4 cela ?
5 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Maître Nikolic.
6 LE TÉMOIN : [interprétation] Ils m'ont demandé --
7 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Un instant, s'il vous plaît.
8 Maître Nikolic.
9 Mme NIKOLIC : [interprétation] On a déjà posé deux ou trois fois la même
10 question au témoin. Le témoin a répondu du meilleur de ses moyens, du
11 meilleur de son souvenir.
12 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Mais c'est différent. C'est une
13 question qui est différente. Elle diffère des questions précédentes,
14 puisqu'elle porte sur la forme du télégramme.
15 Donc, si vous pouvez répondre à cette question, Monsieur, veuillez
16 répondre, s'il vous plaît.
17 LE TÉMOIN : [interprétation] Ils m'ont simplement demandé si pendant que
18 j'étais dans la compagnie j'avais reçu de télégramme et je leur ai répondu
19 par la négative. Je n'ai reçu de télégramme dans aucune forme puisque je
20 n'ai pas reçu de télégramme.
21 M. VANDERPUYE : [interprétation]
22 Q. Fort bien. Est-ce qu'ils vous ont dit à quel moment ce télégramme vous
23 aurez été envoyé ?
24 R. Non.
25 Q. Vous ont-ils dit si le télégramme avait été envoyé par radio ou par
26 téléphone, c'est-à-dire par ligne filaire terrestre ?
27 R. Je vous ai dit qu'ils m'ont simplement demandé si j'avais reçu de
28 télégramme. J'ai répondu que non, et ils ne m'ont plus posé d'autres
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1 questions sur le télégramme, parce qu'ils ne peuvent pas me poser des
2 questions sur un télégramme que je n'ai jamais reçu.
3 Q. D'accord. Quelle était la durée de votre rencontre avec les enquêteurs
4 lors de cette première rencontre ?
5 R. Environ une demi-heure, une heure.
6 Q. Fort bien. Vous les avez rencontrés par la suite à deux autres reprises
7 ?
8 R. Oui.
9 Q. Pour ce qui est de la deuxième rencontre, vous avez dit que le contenu
10 de l'entretien était le même, grosso modo ?
11 R. Oui.
12 Q. Donc, même les mêmes questions, les mêmes réponses, mêmes informations;
13 c'est cela ?
14 R. Oui, c'est à ce moment-là que j'ai donné ma déclaration.
15 Q. L'information que nous avons c'est savoir que vous avez rencontré les
16 conseils de la Défense à trois reprises. La troisième rencontre est la date
17 de votre déclaration qui est le 6 avril. Vous souvenez-vous de cela ?
18 R. Je me souviens de deux ou trois reprises, mais je ne peux pas vous dire
19 exactement à combien de reprises. C'était environ à trois reprises, mais je
20 ne suis pas sûr de cela.
21 Q. Merci. Vous serez d'accord avec moi pour dire, n'est-ce pas, qu'en tant
22 que commandant de compagnie ou chef de compagnie il est important de savoir
23 où sont vos troupes, de quelle façon ils sont déployés à tout moment,
24 n'est-ce pas ?
25 R. Oui, tout à fait. Oui.
26 Q. Vous aviez 140 soldats et il y avait environ 14 tranchées, si je ne
27 m'abuse ?
28 R. Oui.
Page 26160
1 Q. Il est important, n'est-ce pas, en tant que chef ou en tant que
2 commandant, de savoir combien vous aviez de soldats, ce qu'ils font, où ils
3 sont déployés, plus particulièrement lorsqu'ils sont en état d'alerte,
4 n'est-ce pas ?
5 R. Oui.
6 Q. Et il vous faut avoir ces informations, puisque ce sont des
7 informations qui vous sont indispensables afin de pouvoir commander vos
8 soldats ?
9 R. Oui.
10 Q. Et cela relève d'une importance primordiale lorsqu'il vous faut leur
11 donner, leur confier diverses missions, n'est-ce pas ?
12 R. Oui.
13 Q. Et c'est également important pour ce qu'il y est des intérêts plus
14 larges de la brigade, n'est-ce pas ?
15 R. Oui.
16 Q. C'est également important pour le commandant adjoint d'une compagnie,
17 n'est-ce pas ?
18 R. Oui.
19 Q. Et en tant que commandant, il est important de savoir s'il y a quelque
20 chose qui serait à même de menacer les positions qui sont tenues par les
21 soldats de votre compagnie, n'est-ce pas ?
22 R. Oui. Nous avions des zones de responsabilité. Nous avions 14 tranchées,
23 et ce qui m'était le plus important, c'est de savoir que les tranchées sont
24 bien gardées dans ma zone de responsabilité.
25 Q. Pour ce qui est d'assurer votre zone de responsabilité, il est
26 important de savoir où se trouvent les ennemis, quels sont les déplacements
27 de l'ennemi, quel est leur nombre, et ainsi de suite, n'est-ce pas ?
28 R. Nous étions éloignés les uns des autres. Nous ne savions pas où se
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1 déplaçait l'ennemi et quelles étaient les positions de leurs tranchées,
2 puisque la ligne nous séparait d'environ 2 kilomètres. Il y avait environ 2
3 kilomètres entre chaque tranchée.
4 Q. Fort bien. Votre compagnie était composée de soldats qui étaient issus
5 --
6 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui, un instant.
7 Maître Nikolic.
8 Mme NIKOLIC : [interprétation] Une petite intervention, Monsieur le
9 Président, liée au compte rendu d'audience. A la page 21, ligne 3, le
10 témoin a dit qu'ils étaient séparés par des tranchées, puis que la distance
11 entre les tranchées était de plus de 2 kilomètres entre elles.
12 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Merci, Maître Nikolic.
13 Monsieur Vanderpuye.
14 M. VANDERPUYE : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.
15 Q. Votre compagnie était composée de soldats qui étaient originaires des
16 villages se trouvant à Rocevic ou aux alentours de la municipalité de
17 Rocevic ?
18 R. Non. Ma compagnie était composée d'hommes du village de Malesici. C'est
19 là que nous étions sur la ligne de front. Il n'y avait absolument personne
20 de Rocevic dans ma compagnie. C'était exclusivement une compagnie composée
21 d'hommes de Malesici, car les hommes de Rocevic avaient leur propre
22 compagnie.
23 Q. Merci beaucoup. Je crois que vous aviez dit que Malesici [comme
24 interprété] se trouvait environ 20 kilomètres de Rocevic, n'est-ce pas ?
25 R. Environ, oui.
26 Q. Lorsque vous êtes -- ou plutôt, lorsque vous avez regagné votre
27 bataillon après le 16 -- enfin, d'abord permettez-moi de vous demander
28 combien de jours après le 16 êtes-vous rentré ?
Page 26162
1 R. J'ai déjà dit que je suis parti de la compagnie environ vers le 13 et
2 je suis retourné soit le 16 ou le 17, donc j'ai passé cinq jours sur le
3 terrain.
4 Q. D'accord. Lorsque vous êtes retourné, vous avez parlé avec Petko Tomic,
5 votre adjoint, n'est-ce pas ?
6 R. Oui, tout à fait.
7 Q. Bien sûr. A ce moment-là il vous a informé qu'il n'y avait pas eu de
8 combats en votre absence, n'est-ce pas ?
9 R. Non, pas dans notre zone de responsabilité, là où se trouvait notre
10 compagnie, car notre compagnie était déployée pour garder les tranchées.
11 Q. Il vous a dit que tout allait bien, n'est-ce pas ?
12 R. Oui.
13 Q. Il vous a également dit que les tranchées étaient tenues correctement
14 par les soldats ?
15 R. Oui. Ceux qui se trouvaient dans les tranchées étaient dans les
16 tranchées, alors que ceux qui étaient de permission étaient partis se
17 reposer, au repos chez eux.
18 Q. Vous a-t-il dit que le bataillon avait été place en état d'alerte
19 pendant votre absence ?
20 R. Non.
21 Q. Aviez-vous jamais appris du fait qu'après la chute de Srebrenica
22 jusqu'à votre retour le 16 ou le 17, est-ce que vous aviez appris que le
23 bataillon avait été placé en état d'alerte ?
24 R. Non.
25 Q. Vous nous dites qu'il ne vous a pas dit que des prisonniers avaient été
26 emmenés à l'école de Rocevic; est-ce exact ?
27 R. Non, il ne m'a rien dit de cela, je n'avais absolument aucune idée de
28 ceci.
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1 Q. Connaissez-vous une personne du nom de Milan Nikolic ?
2 R. Non.
3 Q. Est-ce que vous savez qui est le président de la commune locale de
4 Rocevic en juillet 1995 ?
5 R. Non.
6 Q. Est-ce qu'à l'époque ou plus tard -- ou plutôt, non, je vais reformuler
7 ma question. Est-ce qu'à l'époque ou depuis, vous avez entendu parler d'une
8 femme qui avait été blessée, je crois, ayant reçu un coup de feu, à
9 l'époque où vous étiez absent de votre bataillon en juillet 1995 ?
10 R. Où ?
11 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Souhaitez-vous spécifier l'appartenance
12 ethnique de cette femme ? Je crois que cela pourrait aider le témoin.
13 M. VANDERPUYE : [interprétation] Je crois qu'elle était Serbe.
14 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je crois qu'elle l'était aussi, mais je
15 ne suis pas sûr que le témoin s'attendait avec cette question.
16 M. VANDERPUYE : [interprétation] Mais oui. Merci, Monsieur le Président.
17 Q. Avez-vous entendu parler d'une femme serbe qui aurait été blessée à
18 Rocevic ou aux alentours à l'époque où vous étiez absent de votre
19 bataillon, en juillet 1995 ?
20 R. Non, je n'en ai pas entendu parler.
21 Q. Connaissez-vous quelqu'un du nom de Petko Tanaskovic ?
22 R. Je ne me souviens pas d'avoir entendu ce nom-là.
23 Q. Est-ce que vous disposiez à l'époque d'informations ou en avez-vous
24 aujourd'hui selon lesquelles des prisonniers avaient été amenés à l'école
25 de Rocevic et certains de ces prisonniers avaient été tués ?
26 R. Comme je l'ai dit, je n'en ai entendu parler que lorsque le procès de
27 Vojislav Seselj était en cours. Certains des témoins avaient fait état de
28 cela. Mis à part cela, je n'avais pas d'information au sujet de ces
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1 événements.
2 Q. Et on ne vous a jamais dit ou votre adjoint, Petko Tomic, ne vous a
3 jamais dit qu'il y avait des prisonniers qui avaient été pris à l'école et
4 exécutés à Kozluk ?
5 R. Non.
6 Q. Vous avez dit auparavant que vous n'auriez jamais permis à qui que ce
7 soit de votre compagnie de participer à une exécution; c'est exact, n'est-
8 ce pas ?
9 R. Je peux déclarer cela en toute responsabilité, je n'aurais jamais
10 permis à quoi que ce soit de ma compagnie d'aller exécuter des prisonniers.
11 Et je déclare qu'une telle chose ne s'est pas produite.
12 Q. A-t-on jamais apporté à votre connaissance que des soldats du 2e
13 Bataillon ont participé à la détention et à l'exécution de ces prisonniers
14 à Rocevic ?
15 R. Non. Je n'ai rien entendu au sujet de Rocevic.
16 Q. Connaissez-vous quelqu'un du nom de Milorad Ristanovic ? Il s'agit d'un
17 soldat dans la 3e Compagnie du 2e Bataillon.
18 R. Milorad Ristanovic, oui.
19 Q. Est-ce qu'il est également appelé "Beco" ?
20 R. Non, ce n'est pas celui-là. Ce n'est pas celui-là. Je connais Milorad
21 Ristanovic. Il est parti aux Etats-Unis et qu'il vit là maintenant, mais ce
22 n'est pas celui-là.
23 Q. Avez-vous jamais entendu parler ou entendu dire qu'il était à Kozluk et
24 a participé à l'exécution là ?
25 R. Non.
26 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Madame Nikolic ?
27 LE TÉMOIN : [interprétation] Non, non.
28 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Quoi qu'il en soit, quelle était votre
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1 objection ?
2 Bien. Veuillez poursuivre.
3 M. VANDERPUYE : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.
4 Q. Connaissez-vous quelqu'un du nom de Ljubo Ristanovic ? C'est également
5 un soldat de la 3e Compagnie du 2e Bataillon.
6 R. Non, non. Je connais Ljubo Ristvanovic. Je connais Stanko.
7 Q. Ljubo Ristanovic, qui est un soldat de la 3e Compagnie dans le 2e
8 Bataillon. Son père portait le nom de Pero. Avez-vous jamais entendu dire
9 qu'il était là, présent, sur le lieu d'exécution à Kozluk ?
10 R. Je n'ai jamais entendu dire quoi que ce soit de la sorte. Je peux vous
11 garantir qu'il n'aurait jamais fait cela. C'était un homme tranquille. Je
12 le sais, car je peux le garantir pour ceux qui étaient sur la ligne de
13 front. Je ne peux pas vous dire ce que faisaient les gens lorsqu'ils
14 étaient en permission, mais je peux vous garantir qu'il n'aurait pas fait
15 une chose pareille.
16 Q. Très bien. Donc vous savez bien de qui je parle, n'est-ce pas ?
17 R. Nous l'appelons Stanko Ristanovic. Je ne sais pas si son prénom est
18 Ljubo.
19 Q. Connaissez-vous quelqu'un du nom de Dragan Jovic ?
20 R. Non.
21 Q. Saviez-vous que Dragan Jovic faisait partie du
22 2e Bataillon ?
23 R. Mais pas au sein de ma compagnie.
24 Q. Non, pas au sein de votre compagnie, c'est exact. Vous savez de qui je
25 parle, dans ce cas-là ?
26 R. Je ne sais pas. Je sais seulement qu'une personne portant ce prénom et
27 ce nom de famille-là ne faisait pas partie de ma compagnie. Quant à savoir
28 s'il faisait partie du bataillon dans la 1ère ou dans la 2e Compagnie, je ne
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1 le sais pas.
2 Q. Vous n'avez jamais entendu que Dragan Jovic, qui était un membre du 2e
3 Bataillon, se trouvait sur le lieu de l'école et du site d'exécution; est-
4 ce exact ?
5 R. Je n'ai jamais entendu dire quoi que ce soit de la sorte, je le jure.
6 Q. Connaissez-vous quelqu'un du nom de Zoran Simanic ? Il est membre du 2e
7 Bataillon, il fait partie d'un peloton de reconnaissance et il en est le
8 commandant. Est-ce que vous le connaissez ?
9 R. Non, je ne le connais pas.
10 Q. Et vous n'avez jamais entendu dire qu'il se trouvait sur le site
11 d'exécution non plus; est-ce exact ?
12 R. Non, je ne l'ai pas entendu dire.
13 Q. Connaissez-vous quelqu'un du nom de Radivoje Jekic ?
14 R. Non, je n'en ai pas entendu parler.
15 Q. Et vous n'avez pas non plus des éléments d'information faisant état du
16 fait qu'il aurait participé à ces événements; est-ce exact ?
17 R. Je n'en ai pas entendu parler ou je n'ai jamais été informé du fait que
18 des personnes que je connaissais auraient pris part aux exécutions. Cela se
19 situait loin du lieu où j'étais.
20 Q. Merci pour ces précisions, Monsieur.
21 M. VANDERPUYE : [interprétation] Monsieur le Président, j'ai juste quelques
22 questions à poser au témoin dans le domaine des communications au sein du
23 bataillon - je crois que si vous voulez m'indiquer l'heure de la pause --
24 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] De combien de temps pensez-vous avoir
25 besoin, Monsieur Vanderpuye ?
26 M. VANDERPUYE : [interprétation] Je pense, 10 minutes.
27 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Alors nous allons prendre la pause
28 maintenant.
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1 Puis-je demander au greffier là-bas de bien vouloir nous dire combien
2 de temps, après que ce témoin termine son témoignage, de combien de temps
3 ils ont besoin là-bas pour mettre en place les communications qui
4 permettent d'interroger le prochain témoin.
5 Mme. LA GREFFIÈRE : [interprétation] Le prochain témoin est ici. Donc nous
6 pouvons --
7 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Voulez-vous bien répéter, s'il vous
8 plaît.
9 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Le prochain témoin est ici, donc nous
10 pouvons commencer immédiatement après que nous concluons avec ce témoin.
11 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Alors nous allons prendre la pause
12 maintenant.
13 Nous allons continuer immédiatement après la pause, Monsieur
14 Vanderpuye, et nous allons commencer avec le témoin suivant immédiatement
15 après celui-ci.
16 Merci. Vingt minutes de pause.
17 --- L'audience est suspendue à 11 heures 10.
18 --- L'audience est reprise à 11 heures 31.
19 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui. Je voulais simplement confirmer
20 encore une fois le fait que la réception était bonne et que le témoin
21 entend bien l'interprétation dans sa propre langue.
22 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Oui, Monsieur le Président, nous vous
23 recevons bien, aussi bien l'image que le son.
24 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Très bien. Alors nous pouvons
25 poursuivre.
26 Monsieur Vanderpuye.
27 M. VANDERPUYE : [interprétation] Merci, Monsieur le Président. Je serai
28 plus bref que les dix minutes que je pensais utiliser, du moins je
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1 l'espère.
2 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Très bien. Les Juges de la Chambre vous
3 en seront reconnaissants.
4 M. VANDERPUYE : [interprétation]
5 Q. Monsieur Radic, vous savez que votre commandant, Sreco Acimovic, a
6 témoigné dans cette affaite entre le 20 et le 22 juin de cette année
7 publiquement, et que Mitar Lazarevic, l'employé aux affaires générales du
8 commandement du 2e Bataillon, a témoigné dans cette affaire le 26 juin
9 2007.
10 Etes-vous en train de dire - et corrigez-moi si je me trompe - que vous
11 n'avez jamais entendu parler du fait qu'eux avaient témoigné dans cette
12 affaire au sujet des incidents ou du moins des événements à Rocevic et à
13 Kozluk eu égard à ces prisonniers musulmans qui ont été exécutés ?
14 R. Je n'ai entendu dire que récemment que Sreco Acimovic avait témoigné à
15 La Haye. Je n'étais pas particulièrement intéressé par cela. Ce n'est que
16 récemment que j'ai entendu qu'il était à La Haye. Pour ce qui est de Mitar
17 Lazarevic, c'est la première fois que je l'entends dire par vous-même.
18 Q. Mais vous n'avez pas appris que Sreco Acimovic a témoigné dans
19 l'affaire Seselj, donc quand est-ce que vous avez appris qu'il avait
20 témoigné dans cette affaire ?
21 R. Je ne savais pas qu'il avait témoigné dans cette affaire. J'ai
22 simplement appris qu'il était allé témoigner à La Haye, mais je ne sais pas
23 dans quelle affaire.
24 Q. Quand avez-vous appris cela, Monsieur ?
25 R. Probablement il y a un mois.
26 Q. Par qui l'avez-vous appris ?
27 R. Nous étions assis dans un bar, et un de mes voisins m'a dit qu'il avait
28 entendu dire que Sreco était allé là-bas.
Page 26170
1 Q. Quel est le nom de votre voisin, Monsieur ?
2 R. Mida, Milorad Sakotic, je crois.
3 Q. Qu'est-ce qu'il vous a dit au sujet de M. Acimovic et du fait qu'il
4 avait témoigné ?
5 R. Il n'a pas dit quoi que ce soit à ce sujet. Il a seulement dit qu'il
6 avait entendu dire que Sreco était allé à La Haye. Nous n'avons pas parlé
7 de cela plus avant. Nous n'avons pas parlé de la raison pour laquelle il
8 était allé là.
9 Q. L'Accusation a des éléments de preuve provenant de deux témoins
10 indépendants qui ont mis Milorad Ristanovic, c'est-à-dire un des membres de
11 la 3e Compagnie du 2e Bataillon; et Ljubo Ristanovic, de la 3e Compagnie du
12 2e Bataillon, comme étant impliqués dans ces événements qui se sont
13 déroulés à l'école ou sur le site des exécutions.
14 Etes-vous en train de dire que vous niez avoir eu connaissance du fait que
15 des membres de votre bataillon ou de votre compagnie avaient participé à
16 ces événements ?
17 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Attendez. Maître Nikolic.
18 Un instant, Monsieur Radic, un moment.
19 Maître Nikolic.
20 Mme NIKOLIC : [interprétation] La question a déjà été posée au témoin et
21 il a répondu à plusieurs reprises.
22 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Vous voulez faire un commentaire,
23 Monsieur Vanderpuye ?
24 M. VANDERPUYE : [interprétation] Oui. Je lui ai demandé s'il le savait. Je
25 lui demande maintenant si ou non il nie qu'ils y étaient.
26 [La Chambre de première instance se concerte]
27 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je permettrai que la question soit
28 posée, parce qu'il y a des différences légèrement différentes de la
Page 26171
1 précédente.
2 Essayez de vous en tenir à la question et répondez à la question et à
3 rien d'autre, Monsieur Radic, s'il vous plaît.
4 Voulez-vous que l'on vous répète la question ?
5 LE TÉMOIN : [interprétation] Est-ce qu'il pourrait répéter la question,
6 s'il vous plaît.
7 M. VANDERPUYE : [interprétation]
8 Q. Je voudrais savoir si oui ou non vous niez le fait que des membres de
9 votre bataillon et, en fait, des membres de votre compagnie, ont participé
10 dans les événements qui se sont déroulés à l'école et qui étaient relatifs
11 à l'exécution de prisonniers en juillet 1995 ?
12 R. Je déclare en toute responsabilité que je n'ai pas connaissance du fait
13 que des soldats de ma compagnie ont pris part à la liquidation de ces
14 Musulmans. Je n'ai fait référence qu'à des soldats de ma compagnie. Je ne
15 sais pas ce qu'il en est pour le reste du bataillon. Je n'ai pas
16 connaissance d'une seule personne de ma compagnie qui ait exécuté qui que
17 ce soit.
18 Q. Merci, Monsieur.
19 M. VANDERPUYE : [interprétation] Je n'ai pas d'autres questions.
20 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je vous remercie.
21 Y a-t-il des questions supplémentaires, Maître Nikolic ?
22 Mme NIKOLIC : [interprétation] Non, merci, Monsieur le Président.
23 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je crois qu'il n'y a pas de questions
24 des Juges de la Chambre ? Non.
25 Monsieur Radic, nous sommes arrivés au terme de votre témoignage. Au nom
26 des Juges de la Chambre, je souhaite vous remercier d'avoir eu la
27 gentillesse de vous rendre à Belgrade ou où que ce soit que cette
28 vidéoconférence ait été mise en place pour votre témoignage. J'aimerais
Page 26172
1 vous souhaiter un bon voyage de retour.
2 Maintenant, le greffier va nous aider à préparer le prochain témoin.
3 LE TÉMOIN : [interprétation] Merci beaucoup.
4 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Merci.
5 [Fin de la déposition du témoin par vidéoconférence]
6 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Maître Nikolic, avez-vous
7 d'autres documents que vous souhaitez voir verser au dossier, mis à part la
8 déclaration qui a déjà été versée au dossier ?
9 Mme NIKOLIC : [interprétation] Pas d'autres documents. Merci,
10 Monsieur le Président.
11 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Merci. Vous avez indiqué une
12 série de documents que vous auriez utilisés avec le témoin, mais vous n'en
13 avez utilisé aucun.
14 M. VANDERPUYE : [interprétation] C'est exact, Monsieur le Président.
15 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Donc vous n'avez pas d'autres documents
16 à verser au dossier.
17 Donc nous avons terminé avec le témoignage de M. Radic, et je crois
18 que nous allons pouvoir poursuivre avec le témoignage de M. Tomic.
19 Je dois simplement vérifier qu'il est là. Oui, il est là.
20 [Le témoin dépose par vidéoconférence]
21 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Bonjour.
22 LE TÉMOIN : [interprétation] Bonjour.
23 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je vais passer à l'anglais, et je veux
24 simplement m'assurer que vous recevez bien l'interprétation de ce que je
25 dis dans votre propre langue. Pourriez-vous confirmer cela ?
26 LE TÉMOIN [à Belgrade] : [interprétation] Oui, je vous entends.
27 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Merci.
28 On vous a appelé à la barre pour témoigner, et ceci, à la demande de
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1 l'équipe de la Défense de M. Nikolic. Conformément à notre Règlement, avant
2 que vous ne commenciez votre témoignage, vous allez devoir faire une
3 déclaration solennelle disant que vous allez dire la vérité.
4 La dame qui est assise à côté de vous va vous donner le texte de la
5 déclaration solennelle dans votre propre langue. Veuillez en donner lecture
6 à voix haute pour que nous puissions vous entendre et que nous puissions
7 entendre votre déclaration solennelle.
8 LE TÉMOIN : [interprétation] Je déclare solennellement que je dirai
9 la vérité, toute la vérité et rien que la vérité.
10 LE TÉMOIN: PETKO TOMIC [Assermenté]
11 [Le témoin répond par l'interprète]
12 [Le témoin dépose par vidéoconférence]
13 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Bien. Je vous remercie, Monsieur Tomic.
14 Maître Nikolic va se présenter à vous et vous poser des questions, après
15 quoi, nous allons poursuivre avec le contre-interrogatoire s'il y a des
16 questions.
17 Maître Nikolic.
18 Mme NIKOLIC : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.
19 Interrogatoire principal par Mme Nikolic :
20 Q. [interprétation] Bonjour, Monsieur Tomic.
21 R. Bonjour.
22 Q. Je m'appelle Jelena Nikolic, je suis avocate et je défends Drago
23 Nikolic. Nous parlons tous les deux la même langue; dès lors, je vais vous
24 demander de bien vouloir marquer une pause avant de donner votre réponse
25 pour que les interprètes aient assez de temps pour interpréter tout ce que
26 nous disons et que cela figure correctement au compte rendu d'audience.
27 Est-ce que vous m'avez bien compris ?
28 R. Oui, je vous ai bien compris.
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1 Q. Voulez-vous bien énoncer votre prénom et votre nom pour le compte rendu
2 d'audience ?
3 R. Petko Tomic. Je suis né le 7 octobre 1955 à Malesic.
4 Q. Résidez-vous à Malesic ?
5 R. Oui, j'y habite.
6 Q. Depuis combien de temps habitez-vous à Malesic ?
7 R. Cinquante-trois ans, depuis que je suis né.
8 Q. Pouvez-vous me dire quelle est votre profession ?
9 R. Je suis un conducteur d'engin de construction.
10 Q. Quel est votre employeur ? Quel est le nom de l'entreprise ?
11 R. C'est à Novi Sad --
12 L'INTERPRÈTE : Les interprètes n'ont pas entendu le nom de l'entreprise.
13 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Voulez-vous bien répéter le nom de
14 l'entreprise, s'il vous plaît.
15 LE TÉMOIN : [interprétation] Backa Put à Novi Sad. Vojvodina Put est une
16 entreprise plus grande qui détient Backa Put.
17 Mme NIKOLIC : [interprétation]
18 Q. Depuis combien de temps travaillez-vous pour Backa Put à Novi Sad ?
19 R. Depuis le mois de mars 1977.
20 Q. A quelle distance se trouve Novi Sad de Malesic, là où vous habitez ?
21 R. Environ 170 kilomètres.
22 Q. Avez-vous été mobilisé durant la guerre ?
23 R. Oui, je l'ai été.
24 Q. Au sein de quelle unité ?
25 R. Au sein de la Brigade de Zvornik.
26 Q. Etiez-vous affecté au sein d'un bataillon particulier ou dans une
27 compagnie en particulier ?
28 R. J'étais dans la 3e Compagnie à Malesic qui faisait partie d'un
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1 bataillon. Je n'ai pas changé de lieu d'affection durant la guerre.
2 Q. Vous faites référence au 2e Bataillon ?
3 R. Il y avait huit bataillons qui se trouvaient là. J'ai oublié au sein de
4 quel bataillon j'étais et qui en était le commandement à l'époque.
5 Q. Vous souvenez-vous d'avoir fait une déclaration devant l'équipe de la
6 Défense de Drago Nikolic en avril 2008 ?
7 R. Oui, je m'en souviens. Je me souviens que c'était il y a plus d'un an.
8 Je ne me souviens plus si c'était au mois d'avril, mais au cours de l'année
9 dernière.
10 Q. Avant de vous rendre à Belgrade pour témoigner, avez-vous eu l'occasion
11 de relire votre déclaration préalable en présence de M. Radovan Keselj ?
12 R. Oui.
13 Q. Avez-vous vérifié la date sur la page de couverture de votre
14 déclaration préalable ?
15 R. Je crois que c'était le 6 avril, mais je ne m'en souviens pas
16 précisément.
17 Q. 2008 ?
18 R. Bien, oui.
19 Q. Conformément à l'article 92 ter, je vais donner lecture de votre
20 déclaration, Monsieur Tomic, étant donné qu'elle est courte.
21 Mme NIKOLIC : [interprétation] Je m'appelle Petko Tomic et je vis à Malesic
22 près de Zvornik. Je travaille depuis près de 30 ans à Novi Sad, à Vojvodina
23 Put en Serbie. Pendant la guerre, j'ai été un membre de la 3e Compagnie du
24 2e Bataillon de la Brigade de Zvornik. J'étais le commandant adjoint de la
25 3e Compagnie du 2e Bataillon.
26 Le commandant de la 3e Compagnie était Milan Radic, et le commandant
27 du 2e Bataillon était Sreco Acimovic.
28 Le commandement du bataillon se trouvait à Malesic, et notre
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1 compagnie était en dehors de Malesic, postée sur les différents lieux qui
2 représentaient la ligne de combat.
3 Je me souviens qu'en juillet 1995, après la chute de Srebrenica, un
4 groupe de 12 hommes qui faisaient partie de notre compagnie, y compris le
5 commandant Radic, ont reçu un ordre leur disant d'aller sur certaines
6 positions pour assurer la ligne de front, qui était assez longue. Ils ont
7 été envoyés à Maricici.
8 Quand le commandant Radic est parti, je suis resté au sein de la
9 compagnie comme son adjoint. Nous avons été placés à un niveau d'alerte
10 élevé, et nous étions à nos postes habituels. Nous restions sur la ligne
11 jour et nuit, puisque les ordres qui nous avaient été donnés étaient de
12 défendre la ligne de front à cause de la proximité de l'ennemi.
13 Au cours de cette période, après la chute de Srebrenica, pendant que
14 je remplaçais le commandant Radic qui était absent, je n'ai pas été
15 contacté par le commandant du bataillon, Sreco Acimovic, pendant que
16 j'étais dans ma compagnie, ni par téléphone ni en personne, pour m'informer
17 de l'existence d'un télégramme quelconque.
18 Je n'ai jamais entendu dire qu'un télégramme aurait existé et qui aurait
19 été envoyé du commandement de la Brigade de Zvornik en demandant des gens
20 pour procéder aux exécutions. Je n'en sais rien.
21 J'étais sur ma position derrière les lignes de front, dans les arrières, et
22 je n'étais pas au courant de ces événements. Je n'ai pas non plus entendu
23 dire que le commandant de bataillon, Sreco Acimovic, a été sous pression de
24 qui que ce soit pour qu'il choisisse les gens qui auraient dû aller sur les
25 lieux d'exécution pour procéder aux exécutions.
26 J'en ai terminé avec la lecture de la déclaration conformément à l'article
27 92 ter.
28 Q. Monsieur Tomic, avez-vous reconnu votre déclaration ?
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1 R. Oui.
2 Q. Est-ce que les faits décrits dans votre déclaration sont exacts ?
3 R. Oui.
4 Q. Est-ce que ces faits reflètent fidèlement ce que vous auriez témoigné
5 devant ce Tribunal si on vous demandait de témoigner sur les événements
6 concernant cette période de temps ?
7 L'INTERPRÈTE : L'interprétation n'a pas saisi la réponse du témoin parce
8 que ce n'était pas audible.
9 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je pense que nous ne pourrons rien
10 faire pour améliorer la qualité du son. Peut-être que la greffière
11 d'audience à Belgrade pourrait demander au témoin [comme interprété] d'y
12 remédier.
13 Nous allons demander aux interprètes où est le problème. Est-ce que c'est
14 trop bas, le volume ?
15 L'INTERPRÈTE : Il y a beaucoup de bruit de fond et c'est pour cela que ce
16 n'est pas audible.
17 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Merci pour cette information. Je
18 suppose que Mme Alvarez a entendu cette remarque.
19 Mme LA GREFFIÈRE [à Belgrade] : [interprétation] On va essayer
20 d'améliorer la qualité du son.
21 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Merci. Entre-temps, il faut qu'on
22 poursuive.
23 On va demander au témoin de parler directement dans le micro, et je prie
24 les techniciens d'essayer d'éliminer le bruit de fond qu'on peut entendre
25 dans la vidéo.
26 Monsieur Tomic, on vous a posé une question. Je vais vous répéter cette
27 question. Je lis dans le compte rendu. Mme Nikolic vous a demandé si la
28 déclaration qui vient d'être lue par elle reflète complètement ce que vous
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1 auriez dit devant ce Tribunal si on vous posait des questions pour décrire
2 les événements qui sont mentionnés dans la déclaration. Est-ce que vous
3 témoigneriez de la même façon ?
4 LE TÉMOIN : [interprétation] Oui, je dirais la même chose, en utilisant
5 peut-être d'autres mots, mais je dirais la même chose devant le Tribunal.
6 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Merci.
7 Maître Nikolic, continuez.
8 Mme NIKOLIC : [interprétation] J'aimerais proposer pour versement au
9 dossier la déclaration de Tomic Petko, 3D478.
10 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui, Monsieur Vanderpuye.
11 M. VANDERPUYE : [interprétation] Monsieur le Président, pour ce qui est de
12 la position de l'Accusation par rapport à cette déclaration, ma collègue a
13 fait le témoin parcourir le contenu de toute la déclaration. Nous
14 objecterions à l'admission de la déclaration parce que ce n'est pas
15 nécessaire sous ces circonstances.
16 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je suppose que Me Nikolic posera des
17 questions concernant les sujets qui ne sont pas abordés dans la déclaration
18 même.
19 Mme NIKOLIC : [interprétation] Oui, je vais le faire. Je vais poser des
20 questions qui traitent des sujets qui ne figurent pas dans la déclaration
21 et qui nécessitent des clarifications supplémentaires.
22 Q. Monsieur Tomic, quel était le nombre de soldats qui étaient dans votre
23 compagnie et dans combien de tranchées se trouvaient-ils ?
24 R. Il y avait 14 tranchées et entre 130 et 140 soldats. Par la suite, ce
25 nombre a changé.
26 Q. Pour autant que vous vous en souveniez, dites-nous, comment votre
27 compagnie communiquait avec le commandement du bataillon ?
28 R. Nous avions des téléphones à induction.
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1 Q. Communiquiez-vous avec le commandement du bataillon en utilisant des
2 postes radio, des Motorola ou d'autres moyens de communication ?
3 R. Il y avait des postes radio, il y avait des Motorola, pendant une
4 certaine période de temps.
5 Q. A quelle fréquence utilisiez-vous des postes radio ou des Motorola ?
6 R. Pour ce qui est des Motorola, nous les avions au nombre de deux ou
7 trois et nous les portions avec nous. Pour ce qui est des postes radio,
8 c'est le transmetteur qui l'utilisait, qui transmettait des messages
9 parfois. Et parfois, nous ne les utilisions pas, parce que tout simplement
10 nous ne les possédions pas pendant la guerre.
11 Q. Quels moyens de communication avez-vous utilisés le plus souvent ?
12 R. Des téléphones à induction.
13 Q. Comment avez-vous appris la chute de Srebrenica?
14 R. Lorsque le commandant Radic m'a appelé, j'étais en congé, en
15 permission. Il m'a appelé, parce qu'il devait aller pour renforcer cette
16 ligne de front, quelque chose s'était passé. Et plusieurs jours après, nous
17 avons appris que Srebrenica était tombée, mais je ne sais pas comment j'ai
18 appris cela. Dans les médias on parlait de la chute de Srebrenica aussi.
19 Q. Avez-vous reçu des informations directement du commandement du
20 bataillon de votre compagnie concernant la chute de Srebrenica ?
21 R. Ce jour-là, non, et plus tard on a appris cela. Au commandement, on en
22 a parlé aussi.
23 Q. Est-ce qu'ils ont informé votre compagnie de cet
24 événement ?
25 R. Ils ont informé la compagnie de la nécessité de renforcer la ligne de
26 front, parce que l'ennemi était à proximité de nos positions et l'ennemi
27 pouvait attaquer nos positions.
28 Q. Avez-vous reçu des informations concernant le mouvement de la colonne
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1 de l'ABiH qui se repliait de Srebrenica ?
2 R. Lorsque Radic est parti sur la ligne de front, nous avons entendu que
3 les gens de Srebrenica se repliaient, mais c'était le lendemain.
4 Q. Vous souvenez-vous qui vous a fourni cette information et comment vous
5 avez reçu cette information, de quelle façon ?
6 R. Je pense que le plus probablement j'ai parlé à Radic, mais je n'en suis
7 pas certain, c'était il y a longtemps.
8 Q. Avez-vous eu des informations égard à la situation prévalant dans
9 d'autres bataillons lors du mois de juillet 1995 ?
10 R. Non. Non parce que chez nous, il y avait des enfants derrière nos
11 lignes et je ne m'occupais que de notre compagnie.
12 Q. Aviez-vous des activités de combat en juillet 1995 sur la ligne de
13 front défendue par votre compagnie pendant la période suivant la chute de
14 Srebrenica?
15 R. Il y avait des tirs sporadiques, il n'y avait pas de vrais combats.
16 Q. Savez-vous où il y avait des combats dans cette région ?
17 R. A Maricici, dans la région de Maricici et Baljkovica.
18 Q. Avez-vous parlé avec le commandant Acimovic en utilisant le téléphone à
19 induction vers le milieu de juillet 1995 ?
20 R. Non, je n'ai eu l'occasion de lui parler en utilisant ce téléphone à
21 induction.
22 Q. Vous rappelez-vous quand votre commandant, commandant de compagnie
23 Milan Radic, était retourné du front ?
24 R. Pendant quatre ou cinq jours, il était sur les lignes de front, mais je
25 ne sais pas quand, à quelle heure il est revenu.
26 Q. Pendant que Radic était sur la ligne de front à Maricici et à d'autres
27 endroits, aviez-vous des contacts avec lui ?
28 R. Oui, à plusieurs reprises.
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1 Q. De quoi avez-vous parlé à ces occasions-là?
2 R. On a échangé des informations concernant la situation qui prévalait
3 chez lui et chez moi.
4 Q. Qu'est-ce que vous lui avez dit au commandant Radic à ces occasions-là
5 ?
6 R. Je lui ai dit que rien ne se passait, que tous les soldats étaient sur
7 la ligne de front et que les soldats étaient prêts à agir huit jours en
8 attendant que quelque chose se passe.
9 Q. Lorsque votre commandant est revenu de Maricici, est-ce que vous lui
10 avez fait rapport concernant la situation dans votre compagnie ?
11 R. Nous avons tout simplement parlé de ce qui s'était passé pendant son
12 absence et c'était tout.
13 Q. En juillet 1995, quels étaient les rapports entre vous et votre
14 commandant, le chef de votre compagnie, Milan Radic ?
15 R. Nos rapports étaient bons tout le temps, pendant tout ce temps-là.
16 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Pouvez-vous répéter la réponse s'il
17 vous plaît, Monsieur ?
18 R. Les rapports étaient bons tout le temps.
19 Q. J'aimerais vous poser une question générale. Comment receviez-vous des
20 informations du commandant de bataillon dans votre compagnie ? Est-ce que
21 c'était oralement ou par écrit ?
22 R. Oralement, la plupart du temps.
23 Q. En juillet 1995, étiez-vous présent vers le milieu de juillet, étiez-
24 vous présent à des réunions avec des chefs d'autres compagnies au
25 commandement du bataillon et pendant lesquelles on aurait parlé du
26 télégramme et auxquelles Mitar Lazarevic aurait été présent ?
27 R. Je ne sais pas où Mitar était et s'il était présent à ces réunions,
28 mais moi, je n'ai pas été présent à ces réunions.
Page 26182
1 Q. Savez-vous si cette réunion se serait tenue au commandement de
2 bataillon avec des chefs d'autres compagnies ainsi qu'avec leurs adjoints ?
3 R. Je n'étais pas au courant de cela.
4 Q. Vous souvenez-vous que vous avez rencontré les enquêteurs de l'équipe
5 de la Défense de Drago Nikolic, et si oui, quand à peu près ?
6 R. Je pense que je les ai rencontrés pour la première fois il y a un an et
7 demi à peu près.
8 Q. Est-ce qu'ils se sont présentés à vous à cette
9 occasion-là ?
10 R. Oui.
11 Q. Qu'est-ce qu'ils vous ont dit qu'ils étaient ?
12 R. Ils m'ont dit qu'ils étaient enquêteurs, ils se sont présentés et m'ont
13 posé quelques questions.
14 Q. Vous souvenez-vous des questions qu'ils vous ont posées la première
15 fois et où cette réunion a eu lieu avec les équipes de la Défense de Drago
16 Nikolic ?
17 R. C'était dans ma maison et la première question qu'ils m'ont posée était
18 la question concernant le télégramme pour savoir si j'étais au courant de
19 ce télégramme. Ils m'ont posé la question pour savoir si nous aurions
20 choisi les gens pour procéder aux exécutions.
21 Q. Est-ce que les enquêteurs vous ont demandé si vous saviez quoi que ce
22 soit pour ce qui est des prisonniers et des événements à Rocevic ?
23 R. Oui.
24 Q. A l'époque, en juillet 1995, est-ce qu'en juillet 1995 vous étiez au
25 courant du fait qu'il y avait des prisonniers qui se trouvaient à l'école à
26 Rocevic ?
27 R. Je n'étais pas au courant de cela. Nous avons appris cela un mois plus
28 tard, parce que cela s'est passé à une distance de 10 kilomètres par
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1 rapport à nous, en profondeur du territoire.
2 Q. En juillet 1995, aussi, saviez-vous que ces prisonniers avaient été
3 fusillés à Kozluk ?
4 R. Non. J'ai appris cela un an ou un an et demi plus tard, au moment où
5 les médias ont commencé à en parler.
6 Q. Dites-nous quelle est la distance entre votre compagnie et le
7 commandement du bataillon ?
8 R. Approximativement 1 kilomètre ou peut-être un kilomètre et demi.
9 Q. Avez-vous entendu et savez-vous --
10 Mme NIKOLIC : [interprétation] Je m'excuse, Monsieur le Président, je dois
11 intervenir pour ce qui est du compte rendu.
12 Q. Je m'excuse, Monsieur Tomic.
13 [Le conseil de la Défense se concerte]
14 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Microphone, s'il vous plaît.
15 Mme NIKOLIC : [interprétation] Je m'excuse. A la page 41, ligne 12; les
16 prisonniers ont été gardés à l'école à Rocevic.
17 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Il faut qu'il figure que les
18 prisonniers ont été "gardés" à l'école à Rocevic. Il s'agit d'une erreur
19 grammaticale.
20 Merci. Veuillez procéder.
21 Mme NIKOLIC : [interprétation]
22 Q. Connaissez-vous une personne qui s'appelle Vojo Lazarevic ?
23 R. Oui.
24 Q. Est-ce que vous le voyiez en juillet 1995 ?
25 R. Je ne me souviens pas, mais probablement que oui.
26 Q. Lors de vos rencontres, est-ce que vous parliez ?
27 R. Je ne sais pas --
28 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Monsieur Vanderpuye, juste un instant.
Page 26184
1 Oui, Monsieur Vanderpuye.
2 M. VANDERPUYE : [interprétation] Monsieur le Président, le témoin a dit que
3 probablement ils se voyaient, donc il n'y a pas de fondement pour poser
4 cette question.
5 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Vous avez raison. Vous pouvez
6 reformuler votre question. Vous pouvez peut-être lui demander si,
7 lorsqu'ils se rencontraient, s'ils échangeaient quelques mots ?
8 Monsieur Tomic, vous avez dit que vous ne vous souvenez pas que vous le
9 rencontriez, mais que probablement oui, que vous rencontriez M. Lazarevic
10 en juillet 1995. Si vous le voyiez, est-ce que vous lui parliez, est-ce que
11 lui vous parlait ?
12 LE TÉMOIN : [interprétation] Monsieur le Président, je vois souvent Vojo.
13 Est-ce que c'était en juillet --
14 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Juste un instant. Nous parlons du mois
15 de juillet 1991 [comme interprété] seulement. C'est ce qui nous intéresse.
16 LE TÉMOIN : [interprétation] Je ne peux pas me souvenir exactement de tout
17 cela, mais puisqu'il était au commandement du bataillon, il est très
18 probable que nous nous soyions rencontrés.
19 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] La question ne portait pas seulement
20 sur le fait pour savoir si vous vous voyiez, mais aussi si vous parliez à
21 ces occasions-là.
22 LE TÉMOIN : [interprétation] Par rapport à quoi ? Parler de quoi ? Nous
23 parlions en amis.
24 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Bien.
25 Maître Nikolic, poursuivez.
26 Mme NIKOLIC : [interprétation]
27 Q. Pendant vos conversations avec lui, conversations amicales, est-ce que
28 Vojo Lazarevic vous a jamais dit qu'une demande a été envoyée au 2e
Page 26185
1 Bataillon pour que ses soldats participent aux exécutions de prisonniers ?
2 R. Non.
3 Q. Est-ce que vous avez entendu dire cela par Mitar Lazarevic en juillet
4 1995 ?
5 R. Non.
6 Q. Si une telle demande avait existé, est-ce que vous auriez parlé de cela
7 à votre commandant, chef de compagnie, Milan Radic ?
8 R. Oui, probablement.
9 Mme NIKOLIC : [interprétation] Je n'ai plus de questions pour ce témoin.
10 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Merci.
11 Est-ce que d'autres équipes de la Défense voudraient poser des questions à
12 ce témoin dans le cadre du contre-interrogatoire ? Je vois que non.
13 Monsieur Vanderpuye, vous avez la parole.
14 M. VANDERPUYE : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.
15 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Vous allez avoir besoin de combien de
16 temps, Monsieur Vanderpuye ?
17 M. VANDERPUYE : [interprétation] A peu près une demi-heure, peut-être
18 moins.
19 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Vous ne pensez pas que cela puisse être
20 limité à 15 minutes ?
21 M. VANDERPUYE : [interprétation] Je vais essayer de limiter cela à 15
22 minutes.
23 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Merci. Parce qu'après 12 heures 30,
24 nous avons un problème, là.
25 M. VANDERPUYE : [interprétation] Puis-je poursuivre ?
26 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui.
27
28 Q. [interprétation] Bonjour, Monsieur Tomic. Je m'appelle Kweku
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1 Vanderpuye, et au nom du bureau du Procureur, je vais vous poser des
2 questions eu égard à votre déclaration dans l'interrogatoire principal. Si
3 mes questions ne vous sont pas claires, faites-le-moi savoir et je vais
4 essayer de les reformuler pour que vous puissiez comprendre ces questions.
5 R. Merci et bonjour à vous.
6 Q. Bonjour. Monsieur, d'après votre déclaration, la Défense a eu trois
7 entretiens avec vous ?
8 R. Oui.
9 Q. C'était le 24 mars 2007, 23 juin 2007 et le 6 avril 2008; est-ce vrai ?
10 R. Oui.
11 Q. Vous savez que ce sont les dates, que ces mêmes jours, votre
12 commandant, Milan Radic, a eu des entretiens avec la Défense par rapport
13 aux mêmes événements, n'est-ce pas ?
14 R. Oui.
15 Q. Vous le savez, parce que vous avez parlé avec M. Radic pour ce qui est
16 de ses entretiens avec la Défense, n'est-ce pas ?
17 R. Nous avons parlé de cela parce que nous sommes du même village.
18 Q. Je ne vous pose pas la question concernant des conversations
19 ordinaires, mais je vous pose la question concernant le fait que la Défense
20 a eu des entretiens avec M. Radic, avec vous, et que vous deux, vous avez
21 parlé entre vous de ces entretiens avec la Défense ?
22 R. Non. Puisque je travaille à Novi Sad, et je travaille presque tous les
23 samedis, donc le samedi, le soir, je rentre; le dimanche, je repars. C'est
24 pour cela que je ne me promène pas dans mon village.
25 Q. Donc vous n'avez pas parlé à M. Radic du fait que vous avez eu un
26 entretien avec la Défense ?
27 R. Non. Non pas pendant cette période-là. C'est plus tard qu'on a parlé de
28 cela dans un café. J'ai appris que les représentants de la Défense étaient
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1 chez lui. Moi, j'ai dit que moi aussi j'ai eu un entretien avec eux. On a
2 parlé de cela dans un café.
3 Q. Vous n'avez jamais parlé de la teneur de l'entretien vous concernant;
4 c'est votre témoignage ?
5 R. Non.
6 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Maître Nikolic.
7 Mme NIKOLIC : [interprétation] Monsieur le Président, aux fins du compte
8 rendu, le témoin a dit à la page 45, la ligne 19, il a dit qu'ils avaient
9 parlé dans un café et non pas dans le village.
10 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Bien. Mais, s'il vous plaît, la
11 prochaine fois attendez à ce que la réponse soit finie et après vous pouvez
12 intervenir pour ce qui est du compte rendu.
13 Cela s'applique à tout le monde. Essayez d'éviter d'interrompre la
14 procédure s'il s'agit d'une erreur au compte rendu.
15 Monsieur Vanderpuye, vous pourriez répéter votre question au témoin.
16 M. VANDERPUYE : [interprétation] Merci.
17 Q. Vous n'avez pas parlé avec M. Radic pour ce qui est de la teneur de
18 l'entretien que vous avez eu avec la Défense. C'est votre témoignage,
19 Monsieur ?
20 R. Oui. Nous avons parlé du fait que les enquêteurs étaient chez moi et
21 chez lui aussi, et du fait qu'ils nous ont posé des questions concernant
22 seulement ce télégramme.
23 Q. Donc vous en avez parlé avec M. Radic, vous avez parlé du télégramme
24 lorsque vous l'avez rencontré au bar ce jour-là ?
25 R. Oui, nous en avions parlé après cela.
26 Q. Vous savez, j'imagine, qu'il vous a dit qu'il n'avait pas connaissance
27 de tel télégramme ? Vous le saviez après vous êtes entretenu avec lui,
28 n'est-ce pas ?
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1 R. Oui, oui, tout à fait. Lorsque nous avions entendu parler de ce
2 télégramme dans les médias, et lorsque nous avions entendu des rumeurs,
3 nous en avions entendu parler de toute façon, c'est à ce moment-là que nous
4 en avons parlé entre nous. C'était l'année dernière.
5 Q. Si je ne m'abuse, vous avez dit que vous aviez entendu parler des
6 prisonniers qui étaient à l'école et les événements entourant ces
7 prisonniers, c'est-à-dire qu'ils avaient été exécutés, et cetera, et
8 cetera, et que c'était un mois après l'événement en question; est-ce exact
9 ?
10 R. J'ai dit un mois plus tard, peut-être même deux mois plus tard, je ne
11 sais pas, 15 jours après; mais de toute façon, on en a entendu parler
12 après, plus tard.
13 Q. Bien.
14 R. Peut-être que c'était six mois plus tard, je ne m'en souviens plus.
15 Q. Donc entre 15 jours après, jusqu'à six mois après l'événement ?
16 R. Oui. Je ne me souviens pas exactement. Vous savez qu'un très grand
17 nombre d'années se sont écoulées depuis.
18 Q. Lorsque vous avez appris la connaissance de ces événements, votre
19 commandant a également su à ce moment-là que ces événements s'étaient
20 déroulés ?
21 R. Je ne le sais pas.
22 Q. N'avez-vous pas rencontré votre commandant immédiatement après les
23 événements, après les 16 et 17 juillet 1995 ou autour de ces dates ?
24 R. Non.
25 Q. D'accord. Vous n'avez jamais parlé de ce que vous aviez lu dans la
26 presse concernant ces événements ?
27 R. Pardon, je n'ai pas très bien compris.
28 Q. Vous n'avez jamais parlé avec votre commandant ?
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1 R. Non, non.
2 Q. Vous et votre commandant n'avez jamais parlé de ce que vous aviez
3 appris concernant les événements de Rocevic en juillet 1995 lorsque vous en
4 aviez entendu parler ou lorsque vous avez appris cela pour la première fois
5 ?
6 R. Je ne pourrais pas vous le dire. Puisque je ne suis pas l'adjoint du
7 commandant de la compagnie, je n'ai pas été toujours avec le commandant.
8 C'était tout à fait par hasard d'en avoir parlé avec lui. Nous nous étions
9 rencontrés cette fois-là et c'était le commandant de ma compagnie qui avait
10 des contacts avec lui, pas moi-même.
11 Q. Lorsque vous avez eu connaissance du fait qu'il y ait eu des exécutions
12 à Rocevic, soit 15 jours ou plus après l'événement en question, vous en
13 avez parlé avec votre commandant, n'est-ce pas ? Ou est-ce que vous me
14 dites que vous n'en aviez pas parlé ?
15 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Y a-t-il un problème ?
16 LE TÉMOIN : [interprétation] Pardon.
17 M. VANDERPUYE : [interprétation]
18 Q. Monsieur, est-ce que vous avez entendu la question ?
19 R. Oui, oui. Cette conversation n'a jamais eu lieu entre moi et mon
20 commandant.
21 Q. Lorsque vous avez eu connaissance du fait que des exécutions ont eu
22 lieu entre 14 et 20 kilomètres des positions que tenaient vos hommes, que
23 vous n'en avez jamais parlé avec votre commandant même si vous l'avez
24 appris dans les médias. Est-ce que c'est ce que vous nous dites ?
25 R. Non. Je veux simplement vous dire que s'agissant du commandant, je ne
26 m'entretenais avec lui que lors d'événements exceptionnels, lorsque mon
27 commandant ou mon chef était absent. Je n'avais pas de contact régulier
28 avec lui. C'était assez rare.
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1 Q. Lorsque je parle du "commandant," je pense à Milan Radic. Je suis
2 désolé s'il y a eu mépris quant à l'identité de la personne.
3 R. Non, non, mais c'était une erreur. Je vous ai bien entendu.
4 Q. Et vous vous êtes entretenu avec lui concernant les événements
5 dont vous avez eu connaissance, et je parle des événements de Rocevic. Vous
6 en avez parlé avec lui dès que vous avez eu connaissance de ces événements,
7 n'est-ce pas ?
8 R. Je ne sais pas. J'en ai parlé. Puisque de toute façon c'était déjà la
9 fin de la guerre, je suis parti immédiatement ou presque immédiatement
10 après à Novi Sad.
11 Q. Monsieur, si j'ai bien compris votre témoignage, vous n'aviez aucune
12 information à l'époque qu'il y avait des prisonniers qui avaient été
13 emmenés à l'école de Rocevic, et qu'ils y avaient été détenus, transportés
14 par la suite et exécutés à Kozluk. Est-ce que c'est ce que vous nous
15 affirmez, Monsieur ?
16 R. Je déclare que je n'ai jamais su qu'il y avait des prisonniers détenus
17 à l'école. Je ne savais absolument pas que ces derniers avaient été
18 exécutés, mais peut-être un, peut-être six mois plus tard, je ne sais plus
19 exactement, j'en ai entendu parler. J'ai eu connaissance de ce fait que
20 subséquemment.
21 Q. Est-ce que vous aviez eu connaissance à quelque moment que ce soit que
22 des membres de la 3e Compagnie du 2e Bataillon, c'est-à-dire votre unité,
23 avaient pris part à la détention, au transport ou à l'exécution de ces
24 prisonniers ? Est-ce que vous aviez connaissance de ce fait, Monsieur ?
25 R. Non, ceci ne s'est pas déroulé de la sorte et il n'y a pas eu de
26 participants de la 3e Compagnie dans tout ça.
27 Q. Reconnaissez-vous les noms de Milorad Ristanovic et Ljubo Ristanovic ?
28 Reconnaissez-vous ces deux noms ? Ce sont deux soldats qui étaient dans
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1 votre unité, donc dans la 3e Compagnie du 2e Bataillon.
2 R. Oui, et je les connais.
3 Q. Ces deux personnes avaient été identifiées de façon séparée comme étant
4 des personnes qui avaient pris part aux événements qui se sont déroulés à
5 l'école ainsi qu'à l'exécution. Est-ce que vous aviez connaissance de cela
6 ?
7 R. Je ne saurais trop vous dire. Ce type Ljubo Ristanovic, il était dans
8 une autre unité, et le Milorad Ristanovic dont vous parlez, je ne pourrais
9 rien vous dire sur lui. Je ne pense même pas que c'est possible. Je ne
10 crois pas que ça s'est passé de cette façon-là.
11 Q. Reconnaissez-vous le nom de Ljubo Ristanovic, fils de
12 Pero ?
13 R. Oui, je reconnais.
14 Q. Vous dites que cette personne n'était pas dans votre
15 unité ?
16 R. Oui, cette personne était dans mon unité, mais pendant un an. Donc il a
17 fait partie de mon unité pendant un an, mais c'était quelqu'un que je
18 connaissais du village.
19 M. VANDERPUYE : [interprétation] Un instant, s'il vous plaît.
20 LE TÉMOIN : [aucune interprétation]
21 M. VANDERPUYE : [interprétation] Monsieur le Président, je note qu'il est
22 midi trente. Enfin, je remarque qu'il est midi trente.
23 M. LE JUGE AGIUS : [aucune interprétation]
24 M. VANDERPUYE : [interprétation] Me permettriez-vous de continuer encore
25 cinq minutes ? Je crois que j'en aurais terminé. Je ne veux pas garder qui
26 que ce soit, priver qui que ce soit de pause.
27 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Vous pouvez poursuivre. Je vous donne
28 encore cinq minutes.
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1 M. VANDERPUYE : [aucune interprétation]
2 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Maître Nikolic, croyez-vous avoir un
3 interrogatoire supplémentaire ?
4 Mme NIKOLIC : [interprétation] Non, Monsieur le Président, pas pour
5 l'instant. Je ne crois pas.
6 M. VANDERPUYE : [interprétation] Merci.
7 [La Chambre de première instance se concerte]
8 [Le conseil de l'Accusation se concerte]
9 M. VANDERPUYE : [interprétation]
10 Q. Monsieur, ce Ljubo Ristanovic dont vous avez fait référence, est-ce que
11 vous savez quel était son surnom, ou quel est son surnom ?
12 R. Stanko. Nous, on l'appelle Stanko.
13 Q. D'accord. Est-ce que vous saviez à l'époque, ou est-ce que vous avez eu
14 connaissance plus tard, qu'il y a d'autres membres du 2e Bataillon qui
15 avaient pris part aux événements qui se sont déroulés à l'école et qui ont
16 pris part à l'exécution, au transport je devrais dire, à l'exécution des
17 prisonniers de Rocevic, l'exécution qui a eu lieu à Kozluk ?
18 R. Non. Non, je n'en avais absolument pas connaissance.
19 Q. Vous avez dit avoir reçu une communication orale ou des communications
20 orales pour la plupart du commandant du bataillon. Vous souvenez-vous de
21 cela ?
22 R. Oui, par voie de téléphone par induction.
23 Q. D'accord. Et s'agissant des communications que vous aviez reçues, est-
24 il juste de dire qu'il vous arrivait également de recevoir ces
25 communications par écrit ?
26 R. La guerre a duré pendant quatre ans, et je ne sais pas de quelle façon
27 quel bataillon s'est servi de messages écrits, d'ordres écrits.
28 Q. Merci beaucoup.
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1 M. VANDERPUYE : [interprétation] Je n'ai plus d'autres questions.
2 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Maître Nikolic ?
3 Mme NIKOLIC : [interprétation] Non, Monsieur le Président. Je voulais
4 simplement dire qu'il aurait été plus juste de donner un cadre temporel
5 pour cette question qu'a posée mon éminent confrère au témoin, mais le
6 témoin a déjà répondu.
7 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Bien.
8 Y a-t-il des questions supplémentaires ? Non ? Des questions des Juges non
9 plus ?
10 D'accord. Alors, Monsieur Tomic, nous n'avons plus de questions à votre
11 endroit. Là, je vous remercie d'être venu déposer, de vous être déplacé. Je
12 crois que vous allez devoir repartir à la maison. C'est un court voyage,
13 donc je vous souhaite un bon voyage et bon retour à la maison.
14 LE TÉMOIN : [interprétation] Merci beaucoup. Je salue toutes les personnes
15 présentes dans le prétoire et vous-même, Monsieur le Président.
16 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Merci. Nous avons reçu votre message et
17 vos salutations. Bien. Alors on peut terminer la communication par
18 vidéoconférence.
19 [Fin de la déposition du témoin par vidéoconférence]
20 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Maître Nikolic, vous voulez demander le
21 versement au dossier de la déclaration 92 ter ?
22 Il n'y a pas d'objection, j'imagine ?
23 M. VANDERPUYE : [interprétation] Non, Monsieur le Président.
24 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Bien.
25 Il n'y a pas d'autres documents non plus, j'imagine ? Je m'adresse aux
26 parties.
27 M. VANDERPUYE : [interprétation] Non, Monsieur le Président.
28 Mme NIKOLIC : [interprétation] Non, Monsieur le Président.
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1 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Bien.Alors, la séance est levée.
2 Nous reprendrons nos travaux demain, et nous allons commencer l'audition du
3 témoin expert.
4 Oui, Monsieur Josse.
5 M. JOSSE : [interprétation] Je sais que vous avez très hâte de lever la
6 séance, mais je voudrais vous dire que l'équipe de la Défense du général
7 Gvero n'a aucune objection à formuler quant à la requête 65 ter présentée
8 par la Défense du général Miletic.
9 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Très bien. Merci.
10 Puisqu'il n'y a pas d'objections de la part de l'Accusation, nous allons
11 pouvoir traiter de ce sujet demain. Je vous remercie, et à demain. Au
12 revoir.
13 --- L'audience est levée à 12 heures 36 et reprendra le jeudi
14 25 septembre 2008, à 9 heures 00.
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