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1 Le lundi 9 février 2009
2 [Audience publique]
3 [Les accusés sont introduits dans le prétoire]
4 [Le témoin est introduit dans le prétoire]
5 --- L'audience est ouverte à 9 heures 05.
6 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Bonjour, Madame la Greffière
7 d'audience. Veuillez citer l'affaire inscrite au rôle.
8 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Bonjour, Madame et Messieurs les Juges.
9 Affaire IT-05-88-T, le Procureur contre Vujadin Popovic et consorts.
10 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Merci. Les accusés sont présents. Nous
11 avons, pour l'Accusation, M. McCloskey; et je constate, parmi les rangs de
12 la Défense, l'absence de Me Nikolic et de Me Krgovic. Je crois que c'est à
13 peu près tout.
14 Bonjour, Maître Haynes. Bonjour, Monsieur Pandurevic.
15 LE TÉMOIN : [interprétation] Bonjour, Monsieur le Président, Madame et
16 Messieurs les Juges.
17 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Après la première pause, nous allons
18 rendre une décision orale sur la requête déposée conjointement par la
19 Défense, pour ce qui est du contre-interrogatoire et une décision sur la
20 requête déposée par Popovic aux fins de certification en appel.
21 Vous avez la parole, Maître Haynes.
22 LE TÉMOIN: VINKO PANDUREVIC [Reprise]
23 [Le témoin répond par l'interprète]
24 M. HAYNES : [interprétation] Bonjour. Merci, Monsieur le Président. Bonjour
25 à tous.
26
27 Q. [interprétation] Le plus simple, me semble-t-il, sera pour remonter en
28 arrière, c'est de revenir à la pièce P377, le registre de l'officier de
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1 permanence; page 255 [comme interprété], dans la version du prétoire
2 électronique, et ce sera la page 773, dans le document que vous avez sur
3 support papier.
4 C'est une rubrique concernant la matinée du 17 juillet 1995, c'est
5 précisément là que nous en étions restés, je crois, la semaine dernière;
6 510, on voit que : "Milenko Jovanovic est censé envoyer des vivres et des
7 boissons non alcoolisées au poste de commandement avancé. Celui-ci a
8 appelé, M. Jovanovic a été informé."
9 Qu'est-ce qu'il vous a fallu faire à ce propos ?
10 R. J'ai déjà dit qu'on avait demandé des aliments, des boissons qui
11 devaient être envoyées à partir du commandement. C'était pour mes hommes,
12 ceux qui étaient au poste de commandement avancé.
13 Q. Qui se trouvait là ce matin-là ?
14 R. J'y étais mais il y avait aussi l'homme chargé des transmissions, la
15 sécurité, un chauffeur et sans doute Petrovic, chef des communications. Je
16 ne sais pas qu'il y avait d'autres.
17 Q. En début de matinée, est-ce que quelqu'un d'autre est venu ?
18 R. Dragan Obrenovic est arrivé au poste de commandement avancé, en tout
19 début de matinée.
20 Q. Quelle devait-il être ?
21 R. Peu après 5 heures, je crois entre 5 heures et 5 heures 30, je dirais.
22 Q. Avez-vous pu lui parler ?
23 R. Oui.
24 Q. Etiez-vous seul quand vous lui avez parlé ?
25 R. Oui.
26 Q. De quoi avez-vous parlé ?
27 R. J'ai demandé des informations sur les événements qui avaient justifié
28 son envoi à Zvornik auparavant. Il m'a dit ce qui s'était passé à Bilici, à
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1 Kozluk et à Rocevic.
2 Q. Que vous a-t-il dit précisément ?
3 R. Il m'a dit que, ce soir-là, il avait rencontré Milorad Trpic qui était
4 l'officier opérationnel de permanence - Dragan Nikolic n'était pas là ce
5 jour-là car son frère avait été tué - et Trpic, lui, a dit -- ou a confirmé
6 qu'il y avait eu des gens tués à Orahovaci et Petkovci. Il a ajouté que les
7 prisonniers avaient été placés dans l'école de Pilici et de Rocevici et
8 qu'ils y avaient été exécutés; et que Trpic lui avait dit que M. Beara
9 s'était trouvé sur zone et que c'était lui qui avait la responsabilité de
10 cette affaire.
11 Q. A-t-il ajouté quelque chose ?
12 R. Il a mentionné du matériel de la Compagnie du Génie et il a parlé de
13 certaines compagnies utilisées -- ou du matériel utilisé pour enterrer les
14 personnes exécutées par balle.
15 Q. Est-ce qu'il avait découvert un ou des lieux où il y avait eu des
16 exécutions ?
17 R. Je pense qu'il a dit qu'il y avait eu des exécutions près de la Drina,
18 à Rocevici, pour les gens qui étaient à Rocevici, et que ceux qui étaient
19 de Pilica avaient été exécutés à Branjevo, et que ça avait été le fait de
20 soldats du 10e Détachement de Sabotage et de certains soldats qui étaient
21 arrivés de Bratunac.
22 Q. Laissons de côté ce que vous lui avez dit, ce qu'il devait aller
23 découvrir; est-ce qu'il vous a dit s'il s'était passé autre chose au niveau
24 du commandement de la brigade pendant la journée du 16 juillet ?
25 R. Il a ajouté qu'il y avait eu plusieurs appels venant du commandement du
26 corps de l'état-major principal et que même le président de la république
27 s'était intéressé à ce qui s'était passé à Baljkovica, à l'ouverture de ce
28 couloir et au fait que la colonne de la 28e Division avait pu ainsi passer.
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1 Q. Vous a-t-il quelle avait été la réaction disant quand ils avaient
2 appris qu'on avait ouvert ce corridor, ce couloir ?
3 R. Ce qu'on a pu conclure alors c'est que ce n'était pas quelque chose
4 d'ordinaire qui n'était pas habituel de recevoir autant d'appels en un seul
5 jour du commandement du corps. Nous étions conscients du fait que notre
6 réaction n'avait pas été approuvée, qu'il aille y avoir encore plus de
7 réactions après ces premiers appels.
8 Q. Vous avez reçu ces informations d'Obrenovic, après cela qu'est-ce que
9 vous lui avez dit de faire ? Qu'avez-vous décidé de faire ?
10 R. La veille la colonne était passée et elle avait été stoppée au moment
11 où la nuit était tombée, on avait décidé de faire la même chose le 17,
12 c'était notre plan, M. Obrenovic avait été envoyé par moi au commandement
13 du 4e Bataillon pour être bien sûr que tout avait été préparé et pour
14 superviser le travail de ce bataillon. Plus tard j'ai établi des
15 communications avec Semso Muminovic, et ce processus s'est poursuivi qui
16 était de laisser passer la colonne.
17 Q. Qu'avez-vous décidé de faire après avoir appris ce qu'il en était des
18 prisonniers de la part d'Obrenovic ?
19 R. Je lui ai dit que nous reprendrions notre conversation plus tard dès
20 que notre travail serait terminé. Ce travail en l'occurrence s'était de
21 laisser passer la colonne de la 28e Division.
22 Q. Une fois cette conversation terminée, où est allé Obrenovic ?
23 R. Il est parti du côté de Parlog au commandement du 4e Commandement qui
24 se trouvait là.
25 M. HAYNES : [interprétation] Est-ce qu'on pourrait avoir sur le système du
26 prétoire électronique la pièce P 1206 ? La meilleure version c'est la
27 version C, mais elle est sous pli confidentiel, c'est la version en serbe,
28 donc il faudra prendre les mesures requises. La version en anglais c'est la
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1 version A. Je me suis trompé; il faut utiliser la version D en serbe.
2 Q. Nous avons ici le procès-verbal d'une communication interceptée
3 apparemment y participe le général Krstic, le capitaine Trbic et vous-même,
4 vers 6 heures 15 du matin le 17 juillet; est-ce que vous vous souvenez
5 avoir tenu cette conversation avec le général Krstic vers 6 heurs 15 le 17
6 juillet ?
7 R. Oui, je m'en souviens.
8 Q. On m'indique que la partie qui vous intéresse commence à la fin de la
9 page. Juste une couple de choses à propos de cette conversation. Vous avez
10 déjà parlé du capitaine Trbic ce matin; quelle était son poste dans la
11 matinée du 17 au commandement de la brigade ?
12 R. Il était l'officier opérationnel de permanence -- ou de service.
13 Q. Nous voyons vers le milieu de ce texte que Krstic lui demande : "S'il
14 avait été en communication avec son commandement ?"
15 Il a répondu : "Oui."
16 Puis Krstic dit : "Bien, passez-le moi."
17 Réponse : "Je ne pourrais pas vous le passer, il faut repasser par la
18 centrale."
19 Krstic : "La centrale."
20 Puis il lui demande de le faire.
21 Pourriez-vous nous dire ce que démontre cette conversation ?
22 R. Est-ce que vous pourriez me montrer la page suivante en version
23 serbe, là ou la conversation se poursuit ?
24 M. HAYNES : [interprétation] Je crois que le plus simple ce sera de vous
25 montrer une copie sur support papier.
26 LE TÉMOIN : [interprétation] Cette partie-ci montre que, moi, j'étais au
27 poste de commandement avancé et qu'on pouvait passer par la centrale pour
28 me parler. C'est pour ça que Krstic avait dû passer par la central laquelle
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1 avait établi un contact avec moi alors que j'étais au poste de commandement
2 avancé.
3 M. HAYNES : [interprétation]
4 Q. De quel rapport parle le général Krstic dans cette conversation et
5 qu'il commence avec Trpic avant d'être en contact avec vous ?
6 R. Sans doute parlait-il du rapport intérimaire que j'avais envoyé,
7 rapport de combat que j'avais envoyé le 16.
8 Q. Veillons à bien replacer cette conversation dans son contexte; est-ce
9 que vous avez eu cette conversation avant, après, ou pendant votre
10 conversation avec Obrenovic le matin du 17 ?
11 R. C'était après que j'ai parlé avec Dragan Obrenovic, je pense.
12 Q. Avez-vous mentionné au général Krstic la conversation que vous avez eue
13 avec Dragan Obrenovic ?
14 R. Non, pas ce matin-là. Quand je lui ai parlé, je m'attendais à ce qu'il
15 parle du rapport que j'ai envoyé le 17 --ou le 16. Il ne m'en a pas parlé,
16 et je me suis dit que je devais le rencontrer en personne pour en discuter.
17 Q. Qu'est-ce que vous avez fait après avoir tenu cette conversation avec
18 le général Krstic ?
19 R. Après j'ai contacté Semso Muminovic et nous avons relancé le processus
20 permettant le passage de la colonne.
21 Q. Est-ce que Semso Muminovic s'acquittait de ce qui pouvait se passer en
22 cours de passage de la colonne ce matin du 17 ?
23 R. Semso voulait commencer le plus vite possible, mais d'après notre
24 accord, ce couloir devait être ouvert pendant 24 heures, au cours de cette
25 conversation il a proposé de proroger ce délai, et il a proposé tout ce qui
26 était sur le territoire de Baljkovica et des environs puisse passer et nous
27 nous sommes d'accord pour que ce délai soit prorogé et que tous ceux qui se
28 trouvaient sur ce territoire ce jour-là aient l'autorisation de poursuivre
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1 leur chemin.
2 Q. Revenons un instant au registre opérationnel; ce sera la page 774, pour
3 vous, Général, page 156 du prétoire électronique. Regardons ce qui y est
4 écrit pour le 17 juillet à 8 heures 15.
5 R. Je vois.
6 Q. Vous voyez qu'un peu plus bas on trouve une autre rubrique en rapport
7 avec cela qui commence par les mots "Mladen Mijatovic," et qui revient au
8 même au fond. Qui a donné cet ordre et quelle finalité avait-il ?
9 R. L'ordre c'était que le capitaine Mijatovic appelle les membres de la
10 colonne de la 28e Division et de leur dire que le couloir était -- parce
11 que la colonne avait été segmentée et Semso avait plus de contact avec la
12 plupart de ces segments, on a utilisé un mégaphone pour les appeler et leur
13 donne la bonne direction qu'ils devaient prendre.
14 Q. Vous parlez peut-être un peu vite ce matin, c'est l'impression que
15 j'ai, essayez de ralentir.
16 Regardez en bas de page, on voit ici : "A 9 heures 30, envoyez des détails
17 concernant les morts et les blessés dans un rapport de combat intérimaire à
18 Zlatar. C'est demandé à 9 heures 30."
19 Est-ce que vous avez appris qu'une demande avait été faite dans la matinée
20 du 17 juillet ?
21 R. Oui, effectivement cette requête m'a été communiquée ce jour-là.
22 Q. Comment avez-vous compris les obligations qu'impliquait cette demande,
23 à quoi servait-elle ?
24 R. J'ai supposé que le Corps de la Drina avait demandé des renseignements
25 -- m'avait demande des renseignements pour savoir ce qui c'était
26 véritablement passé, ce qui fondait la décision que j'avais prise d'ouvrir
27 ce corridor. Mais j'ai décidé de ne pas envoyer de rapport de combat
28 intérimaire ce jour-là. J'ai décidé d'attendre et de n'envoyer un rapport
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1 que le lendemain.
2 Q. Nous allons revenir à cela.
3 M. HAYNES : [interprétation] Pour le moment, examinons un autre document
4 qui fait état des événements survenus dans la brigade, c'est la pièce P738
5 [comme interprété], page 89 en B/C/S, page 4 en anglais. Il s'agit du
6 journal de l'officier opérationnel de service.
7 Q. Je pense que nous avons un exemplaire sur support papier, Général, je
8 pense que ce qui vous intéresse c'est la page 688, 688 ce sont les trois
9 derniers chiffres de ce nombre. Excusez-moi, je me suis trompé. Il s'agit
10 en fait de 691.
11 La traduction en anglais se trouve à la page 688, excusez-moi, je m'étais
12 trompé une fois de plus.
13 Nous attendons que la version anglaise soit affichée à l'écran, dans
14 l'intervalle dites-nous s'il y a une rubrique concernant ce matin-là, 8
15 heures 45, qui dit maintenant ceci : "Un groupe d'officiers de commandement
16 dirigés par le colonel Trkulja est arrivé au poste de commandement de la
17 brigade pour faire le point de la situation, et ils sont repartis à 15
18 heures."
19 Est-ce que vous avez ce texte sous les yeux ?
20 R. Oui.
21 Q. Est-ce que vous vous souvenez de cela ?
22 R. Oui, je me souviens que ce groupe d'officiers était venu le 17 juillet
23 au poste de commandement avancé.
24 Q. Quand ils sont arrivés dans la zone de la brigade où se sont-ils
25 trouvés en premier lieu, vous en souvenez-vous ?
26 R. Je pense qu'ils arrivés dans la zone de Parlog, et que leur premier
27 contact, ça a été avec Dragan Obrenovic, puis ils m'ont contacté.
28 Q. Combien d'hommes de ce groupe avez-vous rencontrés ?
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1 R. J'en ai rencontré trois. M. Stankovic et M. Sladojevic, je ne les avais
2 jamais vus auparavant et j'avais entendu parler de M. Stankovic, mais je
3 n'avais jamais entendu parler de Sladojevic. Pour ce qui est de M. Trkulja,
4 je ne sais pas si je l'avais déjà rencontré, quoi qu'il en soit, je savais
5 que cet homme existait, enfin qu'il travaillait à l'état-major principal.
6 Je pense que, quelques instants plus tard, le colonel Lazic est arrivé qui
7 se trouvait dans la zone opérationnelle du Corps de la Drina.
8 Q. Comment se présentait la situation au moment où ces hommes sont arrivés
9 ?
10 R. A l'époque, la situation, à ce moment-là, était calme. La colonne était
11 en train de passer.
12 Q. Pour vous, pourquoi ces hommes effectuaient-ils une visite au poste de
13 commandement avancé de la brigade ?
14 R. Personne ne m'avait dit explicitement quel était le but de leur
15 arrivée, mais ils m'ont dit que précédemment Dragan Obrenovic les avait
16 informés de ce qui était en train de se passer, mais simplement j'ai pu
17 conclure que le but de leur arrivée était d'examiner à quel point mes
18 actions étaient justifiées ou pas.
19 Q. Quelle était la forme de votre réunion avec eux ?
20 R. Tout ceci se passait de manière très spontanée, puisque comme je l'ai
21 dit, je ne connaissais pas les deux, certainement pas. Je me suis présenté
22 et je leur ai demandé si j'avais besoin d'autres informations --s'ils
23 avaient besoin d'autres informations mis à part celles qu'ils avaient déjà
24 reçues de la part de Dragan Obrenovic.
25 Q. Avez-vous pu conclure s'ils avaient lu votre rapport de combat des
26 jours précédents ?
27 R. -- communément posé aucune question sauf celles qui concernaient les
28 événements et la région même de Baljkovica. Je n'avais pas d'information
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1 certaine me permettant de conclure s'ils avaient reçu ces rapports ou bien
2 si quelqu'un leur avait fait connaître le contenu de ces rapports.
3 Q. Est-ce que vous leur avez parlé des prisonniers qui étaient dans
4 l'école ?
5 R. Je ne suis pas tout à fait sûr concernant cet événement-là. Logiquement
6 parlant, j'aurais certainement dit quelque chose à ce sujet. Cependant à ce
7 moment-là, je ne faisais que répondre à leurs questions et je n'avançais
8 pas mes propres opinions ou impressions ou connaissances personnelles.
9 Q. Pourquoi avez-vous agi ainsi ?
10 R. Je savais que le commandant de l'état-major principal ou le chef
11 d'état-major les avait envoyés et qu'il fallait peut-être qu'ils reçoivent
12 le moins d'information possible de ma part concernant ce qui était l'objet
13 de leur visite.
14 Q. Ils sont restés pendant combien de temps ?
15 R. Je pense qu'ils y sont restés pendant quelques heures. Compte tenu du
16 fait que la situation était calme, nous avons suivi le passage de la
17 colonne de la 28e Division. Il y a eu des discussions différentes à la fois
18 officielles et privées. J'ai été en contact avec Semso Muminovic de façon
19 permanente et je ne participais pas beaucoup à leur conversation, après la
20 partie officielle.
21 M. HAYNES : [interprétation] Nous allons nous pencher maintenant sur une
22 autre conversation interceptée. Il s'agit de la pièce P112 en anglais, 112
23 A en anglais, et C en B/C/S. Encore une fois c'est une pièce qui est sous
24 pli scellé. Normalement il faut corriger le compte rendu d'audience, il
25 s'agit de la pièce P1221.
26 Q. Cette conversation interceptée est très importante, car c'est une
27 conversation apparemment entre l'officier de permanence Zlatar et Palma qui
28 se déroule vers 2 heures de l'après-midi du 17 juillet; et l'officier de
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1 permanence de Palma - il dit qu'il vient d'appeler le commandant, ça s'est
2 passé peu de temps avant - il n'était pas au poste de commandement avancé
3 mais sur le terrain et il ne pouvait pas transmettre d'information.
4 Est-ce que vous pouvez nous dire, dans l'après-midi du 17 juillet, vers 13
5 heures 45, que faisiez-vous et où étiez-vous à peu près ?
6 R. J'étais près du corridor par lequel passaient les forces musulmanes et
7 il n'y a pas eu de lien, de contact entre le poste de commandement avancé
8 et moi-même. C'est la raison pour laquelle l'officier de permanence ne
9 pouvait pas me contacter directement.
10 Q. A l'origine, il était prévu que le corridor soit ouvert pendant combien
11 de temps ?
12 R. Au départ, il était prévu que ce soit pendant 24 heures, autrement dit
13 jusqu'à environ 14 heures, le 17; cependant, ceci était prolongé jusqu'à 17
14 heures, à peu près.
15 Q. Est-ce que ceci a fait l'objet d'autres négociations ?
16 R. Oui, nous étions en contact, Semso et moi-même tout au long de la
17 journée. Nous avons vu qu'il y avait encore d'autres personnes qui
18 arrivaient de la forêt, et nous avons décidé de proroger ce délai. Nous
19 avons aussi décidé de faire en sorte que si certains groupes apparaissent
20 au cours de la journée, qu'ils pouvaient librement traverser nos positions
21 de déploiements.
22 Q. Afin qu'on puisse avoir une idée, qu'impliquait la fermeture du
23 corridor ? Que s'est-il passé réellement à 18 heures 00, le 17 juillet ?
24 R. A ce moment-là, le 17 juillet, nos forces, autrement dit les soldats de
25 la Brigade de Zvornik, sont entrés de nouveau dans les trois tranchées, qui
26 avaient été vidées et littéralement la continuité de la ligne de la défense
27 a été rétablie. Plus tard, l'on a procédé aux arrangements des champs de
28 mines - et là, je parle de mines qui avaient été écartées pendant
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1 l'ouverture du corridor.
2 Q. A quoi ressemblait le flux des personnes, par exemple, à 18 heures le
3 17 juillet ?
4 R. A ce moment-là, les personne ne passaient plus; à ce moment-là j'avais
5 eu une conversation avec Semso concernant Jankovic, qui avait été capturé,
6 et j'ai demandé à Semso qu'il le renvoie.
7 Q. Pour le moment, nous n'avons pas parlé de Jankovic. D'après vos
8 souvenirs, à quel moment est-ce que le dernier groupe a traversé le
9 corridor avant que celui-ci ne soit fermé ?
10 R. Je pense que c'était entre 16 heures et 18 heures.
11 Q. Nous allons maintenant revenir à Jankovic. Qu'avez-vous dit -- que
12 s'est-il passé par rapport à Jankovic?
13 R. J'avais demandé à Semso de libérer Jankovic, de me dire à quel moment
14 celui-ci allait partir, et dans quelle direction pour que l'on puisse
15 l'accueillir. Il a accepté ma demande et il m'a dit que Jankovic s'était
16 levé, et qu'il traversait un champ, et effectivement, nous avons vu un
17 homme qui se dirigeait vers nous; cependant, peu de temps après, Semso nous
18 a appelé et il nous a dit qu'il doit reprendre Jankovic car il venait de
19 recevoir un tel ordre de la part du général Delic.
20 Q. Que s'est-il produit le soir du 17 juillet après la fermeture du
21 corridor ?
22 R. Rien de particulier. Toutes les Unités de la Brigade de Zvornik sont
23 restées sur leurs positions, des mesures d'alerte et de préparation au
24 combat ont été prises. J'ai distribué les missions aux unités concernant
25 les activités à accomplir pendant la nuit. J'ai également confié une
26 mission à Dragan Obrenovic qui lui est resté au poste de commandement
27 avancé pendant la nuit.
28 Q. Où et quand avez-vous vu Obrenovic le soir du 17 ?
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1 R. Je pense que nous nous sommes rencontrés tous les deux au poste de
2 commandement avancé, et nous avons parlé des activités de la journée, et je
3 lui ai confié les missions concernant les activités à accomplir pendant la
4 nuit pendant son séjour au poste de commandement avancé, et nous avons
5 également parlé au sujet de la rédaction d'un rapport de combat
6 extraordinaire.
7 Q. Lorsque vous avez dit que vous avez parlé des activités de la journée,
8 que voulez-vous dire par là ?
9 R. J'ai parlé du passage de la colonne et de la visite du colonel venu du
10 Grand quartier général.
11 Q. Entre vous, quelles étaient vos conclusions au sujet de la rédaction
12 d'un rapport de combat extraordinaire ?
13 R. Nous avons conclu qu'il fallait écrire ce rapport le lendemain, et de
14 résumer dans ce rapport tout ce qui s'était déroulé au cours de ces deux ou
15 trois journées, et aussi d'intégrer de façon appropriée dans ce rapport
16 aussi nos connaissances au sujet des exécutions accomplies dans la région
17 de Zvornik.
18 Q. Vous avez déjà mentionné cela deux fois. Pour quelle raison avez-vous
19 souhaité reporter l'envoie du rapport alors que l'on a déjà vu qu'à 9
20 heures et demie du matin, ce 17 juillet, l'on avait déjà demandé l'envoie
21 de ce rapport ?
22 R. Je m'attendais à ce que d'autres informations concernant ces événements
23 me parviennent, et aussi des informations concernant la forme et la façon
24 dont il fallait écrire ce rapport afin de satisfaire, faire droit aux
25 demandes du Grand quartier général, mais aussi afin de justifier de façon
26 rationnelle nos actions, ou plus concrètement mon action liée à l'ouverture
27 du corridor.
28 Q. Est-ce qu'au poste de commandement avancé vous disposiez de toutes les
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1 informations qui vous étaient nécessaires afin de pouvoir rédiger ce
2 rapport ?
3 R. Certainement j'avais suffisamment d'informations que j'avais reçues de
4 la part de Dragan Obrenovic, et puis j'avais suffisamment d'informations
5 concernant les événements mêmes dans la région de Baljkovica puisque j'y
6 avais pris part.
7 Q. Qu'en est-il des pertes de la brigade ?
8 R. Même le 16, nous n'étions pas sûrs des pertes exactes. Dans le rapport
9 du 16, je crois que j'avais indiqué qu'il y avait une dizaine de morts;
10 cependant, je souhaitais que M. Galic, qui suivait de près la situation en
11 matière des pertes, j'ai souhaité qu'il m'informe du nombre exact de
12 victimes car je croyais que le commandement du corps, sur la base des
13 chiffres portant sur les victimes, souhaitait évaluer -- le justifier ou
14 pas de mes actions.
15 Q. Où êtes-vous allé la nuit du 17 juillet ?
16 R. Le 17 juillet dans la soirée, j'ai quitté le poste de commandement
17 avancé. Je pense que je suis resté au commandement de la brigade pendant un
18 peu de temps, et ensuite je suis allé à Celopek chez une jeune fille chez
19 qui j'ai été le plus souvent lorsque j'avais un peu de temps libre.
20 M. HAYNES : [interprétation] Examinons maintenant brièvement la page 777,
21 Général Pandurevic, il s'agit du registre ou du cahier de l'officier de
22 permanence. Il s'agit de la page 159 dans le prétoire électronique.
23 LE TÉMOIN : [interprétation] Je vois la page.
24 M. HAYNES : [interprétation]
25 Q. En haut de la page à droite, on voit un numéro 589-991; à quoi
26 correspond ce numéro ?
27 R. C'est le numéro de personnes chez qui je suis allé, et ce numéro
28 apparaît souvent dans ce cahier.
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1 Q. Merci. Qu'avez-vous fait le matin du 18 juillet ?
2 R. Le 18 juillet dans la matinée, je suis allé à Baljkovica de nouveau au
3 commandement du 4e Bataillon.
4 Q. Vous nous avez dit qu élément corridor avait été fermé tôt dans la
5 matinée du 17; cependant, sur le plan pratique, le matin du 18, à quoi
6 ressemblait la situation par rapport aux personnes ou groupes qui sont
7 arrivés à Baljkovica ?
8 R. Ce jour-là donc le 18 juillet, tous les groupes, qui sont arrivés dans
9 le secteur de Baljkovica, pouvaient passer à travers nos positions et
10 étaient dirigés vers Nezuk. Je me souviens très bien d'un groupe
11 d'adolescents ou de jeunes hommes âgés d'environ 18 ans, puis il y avait un
12 groupe de personnes âgé de sept à dix ans, ils étaient au poste de
13 commandement du 4e Bataillon. Quelqu'un leur avait donné des pelles et des
14 pioches et leur avait demandé de creuser les fortifications afin d'abriter
15 le poste de commandement. J'ai immédiatement demandé que ceci cesse. J'ai
16 contacté Semso Muminovic et je lui ai dit quelle était la route par
17 laquelle j'allais envoyer un groupe de jeunes hommes, et je lui ai demandé
18 de m'appeler au moment de leur arrivée pour m'informer de la question de
19 savoir s'ils étaient tous arrivés sains et saufs.
20 Q. Est-ce qu'ils sont partis à pied tout seul, ou bien est-ce qu'ils ont
21 été escortés ?
22 R. Comme les champs de mine avaient été reconstitués, j'ai demandé à M.
23 Jokic qui était à la tête du génie militaire, qu'il aille personnellement
24 avec eux qu'il les fasse traverser les champs de mine en sa compagnie afin
25 d'assurer leur sécurité et c'est ce qu'il a fait.
26 Q. Est-ce que vous avez reçu une information par la suite de la part de
27 Semso Muminovic concernant le bien-être de ce groupe ?
28 R. Oui, dès qu'ils sont arrivés il m'a informé du fait qu'ils étaient bien
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1 arrivés et que tout était en ordre.
2 M. HAYNES : [interprétation] Peut-on examiner une autre partie du cahier de
3 l'officier de permanence ? Il s'agit de la page même 777, page 159, en ce
4 qui nous concerne.
5 Q. Vers la fin de la page, nous pouvons lire une partie où il est écrit :
6 "Le Bataillon R informe au sujet des mouvements de la colonne musulmane
7 vers Crni Vrh, il a été dit d'agir conformément aux ordres du commandant."
8 Qu'est-ce que ça veut dire ?
9 R. Ça veut dire que ces groupes sont envoyés vers Baljkovica et le
10 commandement du 4e Bataillon, afin que l'on les passe, laisse passer à
11 travers notre position dans la direction de Nezuk.
12 Q. Afin que l'on puisse mieux comprendre, lorsque le corridor a été fermé
13 le 17 juillet, que pensiez-vous par rapport à la question de savoir s'ils
14 avaient tous pu passer ou pas ?
15 R. Nos informations n'étaient pas tout à fait précises concernant le
16 nombre de troupes qui étaient restées sur place mais nous savions très bien
17 qu'il y avait un certain nombre de groupes. Puis nous savions aussi que le
18 commandement du 2e Corps d'armée musulmane essayait d'infiltrer d'autres
19 troupes qui pourraient se relier avec les groupes restés sur place afin de
20 les aider à être évacuer vers la zone de responsabilité du 2e Corps de
21 l'ABiH.
22 Q. Merci. Nous n'allons plus parler de cela pour le moment.
23 Quelle était la tâche, la mission principale qui était la vôtre, au cours
24 de la journée du 18 juillet ?
25 R. Le 18 juillet, je suis resté un certain temps à Baljkovica, Obrenovic y
26 était, lui aussi. Sa mission était de venir en aide au commandement du 4e
27 Bataillon afin d'établir un poste de commandement et centre de
28 communication puis Jokic était, là aussi, le chef du génie militaire, qui
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1 surveillait les activités liées à la pose des mines. Après une brève
2 conversation avec eux, je suis allé au commandement afin d'écrire le
3 rapport de combat extraordinaire du 18 juillet.
4 Q. Quel était l'état du terrain autour du 4e Bataillon, le 18 juillet ?
5 R. Le 18 juillet, il n'y a pas eu d'activités particulières de ce groupe
6 que j'avais mentionné. Ce groupe que j'ai mentionné faisait son apparition
7 dans la région. Il y avait certaines petites parties de la Brigade de
8 Zvornik qui étaient envoyées afin de fouiller le terrain dans la région de
9 Planinci-Cetino Brdo-Pandurica.
10 Q. Est-ce qu'il y a eu des questions liées à l'assainissement aussi ?
11 R. Des cadavres de soldats appartenant à la 18e Division ont également été
12 découverts lors de cette fouille du terrain, il était nécessaire d'aller
13 chercher les cadavres dans le secteur vaste de Motvska Kosa et les
14 enterrer. J'ai dit à Obrenovic qu'il ne devait pas effectuer cela à ce
15 moment-là et que j'allais demander au chef de la protection civile de
16 Zvornik de se faire; cependant, un certain homme Mirkovic, qui était le
17 chef de la défense civile, a refusé ma demande, et par la suite, j'ai donné
18 l'ordre à nos soldats de recueillir les cadavres et de les enterrer dans le
19 secteur de Motovska Kosa.
20 Q. Est-ce que vous vous souvenez quelle était l'envergure de cette mission
21 ?
22 R. Je ne me souviens pas avec exactitude. Je n'étais pas sur place à ce
23 moment-là donc je ne saurais vous donner des détails.
24 Q. Avant d'en venir à ce fameux rapport de combat extraordinaire du 18
25 juillet, je voudrais que vous nous expliquiez un autre document pour nous
26 P333.
27 Dans la version serbe, mon Général, tout est sur la même page, ce document,
28 signé par vous. En êtes-vous l'auteur direct ? Est-ce que c'est vous qui
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1 l'avez dicté, qui l'avez décrit ?
2 R. Je suis l'auteur dans le sens où c'est moi qui ai demandé à la personne
3 adjointe au responsable de la morale de rédiger une information de ce type,
4 afin de remonter le moral de nos combattants en leur rappelant les
5 résultats, les réussites qui avaient été les nôtres pendant les combats
6 précédents. C'est moi aussi qui ai fait la liste des unités dont il fallait
7 faire mention. Le document a donc été rédigé par M. Simic mais c'est moi
8 qui l'ai signé.
9 Q. A qui a-t-il été distribué et par quel moyen ?
10 R. Il a été distribué à toutes les Unités de la Brigade de Zvornik par
11 voie de courrier.
12 Q. Bon, je ne vous poserai pas d'autres questions sur ce document.
13 M. HAYNES : [interprétation] Nous allons aller directement à la pièce P334.
14 L'INTERPRÈTE : La distribution du document en question n'était pas par
15 courrier mais plutôt par estafette.
16 Q. Tout d'abord, traitons de la rédaction de ce document. Comment ce
17 document a-t-il été créé, c'est-à-dire par quel moyen ?
18 R. C'est moi qui l'ai dicté à M. Miomir Tinovic [phon].
19 Q. Cela s'est passé où, et à quelle heure à peu près ?
20 R. Il a été rédigé au commandement de la Brigade de Zvornik vers midi, le
21 18 juillet.
22 Q. Vous avez peut-être déjà répondu à la question suivante, en tout cas,
23 de façon implicite, mais pourquoi s'est-il révélé nécessaire le 18 juillet
24 d'envoyer un rapport de combat extraordinaire ?
25 R. Nous aurions déjà dû l'envoyer la veille, en fait, mais le 18 juillet,
26 j'ai décidé de le faire parce que j'estimais disposer à ce moment-là de
27 suffisamment d'information pour le faire. Je trouvais que j'avais assez de
28 -- un sens suffisamment de ce qui se passait pour pouvoir rédiger un
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1 rapport satisfaisant.
2 Q. Pourrions-nous commencer s'il vous plaît par le paragraphe 3 de ce
3 rapport dans lequel il y a pour ainsi dire trois sous paragraphes,
4 précisant les pertes de la brigade. D'où venaient les informations sur
5 lesquelles vous vous basiez pour donner des chiffres dans ces paragraphes ?
6 R. En ce qui concerne les pertes, comme je vous l'ai déjà dit, c'est
7 l'organe d'Organisation et de Mobilisation du personnel, des affaires du
8 personnel qui assure le suivi des pertes. A ce moment-là, il s'agissait du
9 major Mihajlo Galic. Donc en ce qui concerne les pertes, j'ai décidé non
10 seulement de montrer les pertes des 15 et 16 juillet, peut-être même du
11 jour précédent mais d'aller au-delà et de donner une idée plus générale de
12 nos pertes, afin que le corps dispose d'information plus correcte
13 concernant la situation de la Brigade de Zvornik et ses engagements durant
14 la première moitié de 1995.
15 Donc le point en question, concernant les pertes réversibles et
16 irréversibles, donc les morts et les blessés, mentionne les opérations
17 autour de Srebrenica, Zepa, les combats dans la zone de responsabilité de
18 la brigade et en dehors de cette zone de responsabilité, et pendant
19 l'opération de Krivaja en 1995 et au-delà. Donc le commandement était en
20 position de se rendre compte que la Brigade de Zvornik avait subi beaucoup
21 de difficulté pendant cette année-là.
22 Il me semble pour autant que je me souvienne, je l'ai mentionné d'ailleurs
23 dans ce rapport, vers la fin, que je demandais à ce que mes suggestions,
24 mes propositions soient prises en compte, soient examinées avec plus de
25 soin à l'avenir. Peut-être étais-je un peu trop franc dans ce rapport.
26 Q. Pour autant que vous le sachiez, les chiffres de perte, les morts, les
27 blessés, les disparus, concernaient-ils les activités de combat du mois de
28 juillet, ces chiffres étaient-ils exacts, étaient-ils fiables ?
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1 R. La première partie du point 3, où l'on parle des combats dans la région
2 de Srebrenica, Zepa et de l'engagement de certains segments de la 28e
3 Division ainsi que de la 24e et de la 25e du 2e Corps, il s'agit
4 d'information qui m'avait été fournie par M. Galic. En ce qui concerne les
5 disparus, les chiffres sont arrivés plus tard. Mais le reste de ces
6 informations devait être exact.
7 Q. Mais en ce qui concerne la première catégorie de pertes, celle qui
8 commence par les morts dont il y aurait eu 27, ce chiffre, inclut-il les
9 personnes décédées dans les opérations de Krivaja en 1995, et, Stupcanica
10 en 1995, s'il y a eu des morts dans ces opérations ?
11 R. Il y a eu des morts à Srebrenica pour autant que je sache, peut-être
12 cinq ou sept, et il y avait aussi si je me souviens bien une dizaine de
13 blessés. Il y avait aussi des blessés à Zepa, mais je ne me souviens pas
14 exactement de combien.
15 Q. C'est peut-être évident mais pour regarder maintenant la troisième
16 catégorie dont vous nous parlez, donc : "Krivaja en 1995, Stupcanica 95 et
17 Sarajevo avec un chiffre de 69." Ce paragraphe, est-il, à votre avis, la
18 somme des deux paragraphes au dessus ?
19 R. Oui, nous avions subi des pertes considérables dans l'opération de
20 Spreca. Une opération qui a duré un certain temps avec beaucoup de
21 déserteurs d'ailleurs, dont un grand nombre ont été tués et beaucoup
22 d'autres blessés.
23 Q. Pourquoi avez-vous décidé de préciser les pertes d'une façon aussi
24 détaillée et de préciser tout ce qui s'était passé pendant les sept
25 premiers mois de l'année ?
26 R. J'estimais que c'était là le meilleur moyen de justifier ma décision
27 d'ouvrir un couloir. Je voulais attirer l'attention de la Cour -- de
28 l'attention du corps sur les événements qui s'étaient -- qui avaient eu
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1 lieu le 16 mais aussi leur faire prendre en compte tout ce qui avait
2 précédé ces événements, tout ce qui s'était passé auparavant.
3 Q. Aviez-vous un autre objectif au moment où vous rédigiez ce rapport le
4 18 juillet ?
5 R. J'ai mentionné plusieurs autres choses dans le rapport, que l'on ne
6 peut pas voir pour l'instant dans la partie à l'écran. Je voulais que tout
7 cela soit enregistré. Je voulais que tout cela soit écrit, c'est la raison
8 pour laquelle j'ai rédigé ce rapport de la façon dont je l'ai rédigé.
9 Q. Bien, passons au paragraphe 4 alors.
10 Ce paragraphe dit :
11 "La situation dans le territoire : ces dix derniers jours environ la
12 municipalité de Zvornik ait envahi par les Turcs de Srebrenica. Il est
13 incompréhensible pour moi que quelqu'un ait fait entré 3 000 Turcs en âge
14 de porter les armes pour les placer dans les écoles de la municipalité,
15 sans compter les 7 000 environs qui se sont enfuis dans les forêts. Ceci a
16 créé une situation extrêmement complexe avec la possibilité d'une
17 occupation totale de Zagreb en conjonction avec les forces du front. Ces
18 actions ont causé beaucoup de mécontentement parmi la population et
19 l'opinion générale, et que Zvornik se retrouve à payer le prix de la prise
20 de Srebrenica."
21 Alors quand vous dites -- quand vous nous avez dit dans votre dernière
22 réponse que vous vouliez que ces choses soient notées, soient prise en
23 compte, était-ce à cela que vous faisiez référence ?
24 R. Il me semble que c'est la seule trace écrite dans les documents
25 officiels de la Brigade de Zvornik du Corps de la Drina qui fasse mention
26 même d'une façon euphémistique de ce qui était en train de se passer, à
27 savoir l'exécution des prisonniers de guerre. Je pense que la municipalité
28 de Zvornik ne méritait pas qu'il leur arrive une chose pareille. Je voulais
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1 qu'il y ait une trace écrite de cela, et le seul endroit où vous en
2 trouverez une trace c'est dans ce rapport-là, j'ai lu d'autres documents
3 provenant du Corps de la Drina, et je n'ai rien trouvé à ce sujet. Dans mon
4 rapport précédent de la date du 15, j'ai mentionné les prisonniers, et le
5 commandement du corps n'a pas réagi, il n'y a eu aucune raison de la part
6 du commandement, personne ne m'en plus jamais reparlé.
7 Entre-temps, j'avais reçu de la part d'Obrenovic les informations dont je
8 parle dans ce rapport, et je suis convaincu que pour le commandement le
9 texte était suffisamment explicite et ils auraient dû comprendre ce que je
10 voulais dire. Je ne pouvais pas comprendre cela, je ne pouvais pas trouver
11 de mot pour décrire ce qui s'était passé, et comment cela s'était passé, ni
12 pourquoi.
13 Q. Pour que les choses soient plus pratiques, veuillez nous rappeler ce
14 qui se passe lorsqu'un rapport de combat extraordinaire est expédié ? Est-
15 ce que la brigade en garde une copie, un exemplaire de ce rapport de combat
16 extraordinaire qui est envoyé au corps ?
17 R. Oui, et d'ailleurs c'est telle que nous avons sous les yeux. Une
18 version dactylographiée du rapport, comme celle-ci. Quand j'ai quitté le
19 commandement de la Brigade de Zvornik, je n'ai permis aucune élimination --
20 aucune destruction de documents. Donc tous les documents sont restés dans
21 les archives de la Brigade de Zvornik.
22 Q. L'exemplaire qui est envoyé, qu'est-ce qu'il lui arrive ?
23 R. Le commandement du corps m'a demandé le 17 juillet de rédiger un
24 rapport de combat extraordinaire, donc à réception de ce rapport que je
25 leur ai dûment envoyé, ils auraient dû avoir rédigé leur propre rapport de
26 combat extraordinaire en y incluant le contenu de mon rapport et avoir
27 intégré donc mon rapport dans le leur, pour ensuite envoyer leur propre
28 rapport à l'état-major. Voilà ce qu'ils auraient dû faire.
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1 Q. Je vous remercie. Quand aurait-il dû arriver à l'exemplaire physique du
2 rapport que vous avez envoyé au corps celui qui donc leur est parvenu par
3 télex; qu'est-ce qu'il l'aurait dû lui arriver ?
4 R. Le rapport qui parvient au corps est imprimé sur le télex du
5 commandement du corps. La personne qui est chargée de ce travail y met son
6 propre cachet en précisant l'heure et la date de réception du rapport, et
7 le rapport est ensuite remis à la personne autorisée.
8 Q. Le 18 juillet date où vous avez dicté ce rapport, aviez-vous une
9 quelconque raison de penser que le général Krstic était au courant des
10 opérations des exécutions des prisonniers ?
11 R. Je n'avais aucune information me permettant de penser que le général
12 Krstic était au courant de cela; cependant, je m'efforçais de penser
13 logiquement puisqu'il n'avait pas réagi à mon rapport que j'avais envoyé le
14 15, et puisque au cours de la conversation entre nous au matin du 17, il
15 n'avait pas réagi à mon rapport du 16, alors je restais convaincu qu'il
16 possédait certaines informations, mais je ne pouvais pas savoir dans quelle
17 mesure il était informé ni de quelles informations il disposait.
18 M. HAYNES : [interprétation] Je vous remercie. Nous pouvons peut-être faire
19 une pause à présent.
20 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Tout à fait, une pause de 25 minutes.
21 Je vous remercie.
22 --- L'audience est suspendue à 10 heures 20.
23 --- L'audience est reprise à 10 heures 49.
24 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Bien. Comme je vous en avais prévenu
25 après la première pause, nous avons deux décisions à rendre. La première
26 concerne la demande urgente de la Défense conjointe de la Défense pour la
27 Chambre de demander à l'Accusation de poursuivre le contre-interrogatoire
28 du co-accusé Pandurevic, demande qui a été enregistrée le 3 février. Une
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1 réponse orale doit être donnée à l'Accusation, ayant été donnée à
2 l'Accusation pendant l'audience du 6 février, nous avions promis de rendre
3 une décision dès aujourd'hui.
4 Dans sa motion conjointe, l'Accusation a demandé à la Cour d'examiner la
5 possibilité le plus rapidement possible et nous avons accordé cette
6 décision; c'était une demande visant à ce que l'Accusation fasse son
7 contre-interrogatoire avant les équipes de la Défense. Quels sont les
8 arguments présentés par les co-accusés ? Ils ont pour vocation de
9 convaincre la Chambre quelle doit s'écarter de la pratique adoptée dans ce
10 procès pour ce qui est de l'ordre suivi dans le contre-interrogatoires. En
11 général, nous avons cet ordre et aussi une ordonnance de rendu par la
12 Chambre le 26 mai 2006 pour ce qui est de la chronologie ou de la séquence
13 des contre-interrogatoires de la Défense. Jusqu'à présent les équipes de la
14 Défense procèdent à leur contre-interrogatoire des témoins à décharge avant
15 que ne le fasse l'Accusation.
16 L'argument principal invoqué par les co-accusés c'est que la déposition
17 faite par -- à considérer -- lorsqu'il a plusieurs accusés dans un procès
18 c'est une donne différente de ce qu'ils mettent dans un procès habituel.
19 C'est la raison pour laquelle la Défense invoque conjointement que le
20 contre-interrogatoire doit être d'abord fait par l'Accusation avant que n'y
21 procèdent les autres équipes de la Défense. Après avoir examiné tous les
22 arguments à l'appui de cette requête invoquant aussi que la situation est
23 maintenant différente de ce quelle était avant le 26 mai 2008, et la
24 décision rendue ce jour-là puisque le témoin est un co-accusé, la Chambre
25 pense que les arguments fondamentaux restent les mêmes et que si ce sont là
26 de nouveaux arguments en fait ce ne le sont pas et que c'est une autre
27 façon de présenter des arguments --
28 La Chambre de -- donc ce n'était pas vrai en fait de nouveaux arguments.
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1 Après avoir examiné tous les arguments présentés à l'appui de la requête,
2 et surtout celui qui dit que la situation est aujourd'hui différente de ce
3 quelle était avant la décision que nous avons rendue le 26 mai 2008, étant
4 donné que l'accusé est un co-accusé, la Chambre de première instance
5 conclut que les arguments fondamentaux n'ont pas changé et que tout nouvel
6 argument ou apparemment nouveaux en fait c'est une autre façon de
7 représenter les arguments qui avaient déjà été entendus et qui avaient été
8 tranchés pour voix de décision antérieure.
9 La Chambre n'est pas convaincue que le fait que le témoin actuel soit co-
10 accusé change en quoi que ce soit, ou doive changer en quoi que ce soit la
11 décision rendue le 26 mai. Par conséquent, cette décision reste
12 d'application aussi pour ce qui est de l'audition du présent témoin.
13 Ce sont les raisons pour lesquelles la requête qui demandait que soit
14 ordonné à l'Accusation de procéder au contre-interrogatoire du Pandurevic
15 avant que n'y procèdent les autres équipes de la Défense, cette requête est
16 rejetée.
17 Mais - et nous l'avions indiqué déjà auparavant - si quelque chose de
18 nouveau surgit lorsque l'Accusation procédera à son contre-interrogatoire,
19 les équipes de la Défense, qui auraient déjà contre-interrogé le témoin,
20 pourront sur demande, et si elle justifie des motifs valables, pourront
21 poser d'autres questions aux témoins. Voilà donc la situation de la Chambre
22 -- la position adoptée par la Chambre et la Chambre tranchera en tant que
23 de besoin, au cas par cas.
24 Deuxième décision de ce jour. Le 15 janvier 2009, l'accusé Pandurevic a
25 déposé une requête pour certification en appel. En appel - excusez-moi,
26 j'ai dit "Pandurevic" - c'était l'accusé Popovic qui avait demandé -- qui
27 avait déposé une requête pour obtenir certification de l'appel de la
28 décision rendue par la Chambre, le 14 janvier, qui rejetait la demande que
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1 faisait Popovic qui demandait des lignes directrices pour les obligations
2 de communication de documents obtenus pendant des enquêtes menées par la
3 Défense aux motifs que ceci était de nature hypothétique.
4 L'Accusation a déposé une réponse, le 29 janvier, faisant valoir que la
5 demande en certification de Popovic ne réunit pas les conditions prévues
6 par l'article 73 du Règlement. La Chambre conclut que la décision sur
7 l'obtention de lignes directrices en situation hypothétique n'est pas une
8 situation qui va avoir une incidence considérable sur la bonne conduite du
9 procès, sur procès équitable ou sur la poursuite du procès. Par conséquent,
10 la demande en certification d'appel est rejetée.
11 Maître Haynes, vous pouvez poursuivre.
12 M. HAYNES : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.
13 Q. Nous étions en train juste avant la pause d'examiner le paragraphe 4 de
14 votre rapport de combat intérimaire du 18 juillet, peut-être serait-il
15 utile que vous nous fassiez une petite synthèse rapide de ce que vous
16 saviez au moment où vous étiez en train de dicter ce rapport. Que saviez-
17 vous du traitement des prisonniers dans la région de Zvornik ?
18 R. Le 8 [comme interprété] juillet, au moment où on rédigeait ce rapport -
19 - rédigions ce rapport, je disposais des informations suivantes : je savais
20 que des prisonniers de guerre avaient été amenés sur le territoire de
21 Zvornik sur ordre du commandement de l'état-major principal et que ces
22 prisonniers de guerre étaient en fait les prisonniers de l'état-major
23 principal. Je savais par ailleurs qu'ils avaient été amenés par un convoi
24 organisé sous escorte armée, que tout ceci avait été l'œuvre des organes de
25 Sécurité.
26 Je savais aussi que les organisateurs de ce convoi avaient agi par
27 l'autorité déléguée du général Mladic. Je savais que les prisonniers
28 avaient été installés dans des locaux qui n'étaient pas militaires, et donc
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1 qui n'étaient pas du ressort de la Brigade de Zvornik. Je savais qu'aucune
2 exécution n'aurait lieu sur place, que les prisonniers seraient vérifiés,
3 qu'il y aurait un échange. Je savais que les exécutions, les fusillades
4 avaient commencé brusquement sans prévision.
5 Je n'avais eu aucune information selon laquelle la Brigade de Zvornik
6 aurait reçu du corps des ordres concernant la réception des prisonniers ni
7 des ordres relatifs à leur exécution par balle. Je n'étais pas au courant
8 que des membres de la Brigade de Zvornik aient participé aux exécutions. La
9 seule chose que je savais à ce sujet était qu'Obrenovic avait mis à la
10 disposition de Dragan Nikolic une escouade de cinq ou six officiers de
11 police, qui étaient censés participer à la réception de la colonne de
12 prisonniers de guerre, qui étaient censés procéder à leur sélection.
13 J'avais également été informé que la machine BG-H700 de la Brigade de
14 Zvornik ainsi que deux autres machines provenant d'entreprises publiques
15 avaient été utilisées à la demande des organes de sécurité pour enterrer
16 les cadavres dont les cadavres de ceux qui avaient été exécutés par balle.
17 Voilà en gros les informations dont je disposais à ce moment-là. Au-delà de
18 cela, on m'avait dit que des membres du 10e Détachement de Sabotage avaient
19 participé aux exécutions ainsi que des soldats de Bratunac ainsi que
20 d'autres personnes que je ne connaissais pas.
21 J'ai intégré toutes ces informations à mon rapport intérimaire de combat du
22 18 que j'ai envoyé au commandement du Corps de la Drina.
23 Q. Quelles autres possibilités vous étaient ouvertes ? Quelles autres
24 possibilités d'action avez-vous envisagées ?
25 R. Avant de rédiger ce rapport, je me suis également demandé, vu que le
26 14, un rapport intérimaire de combat était arrivé de Dragan Obrenovic au
27 commandement du corps concernant des problèmes, et que le 15, j'avais moi-
28 même envoyé un rapport sur des problèmes pendant les combats et que je
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1 n'avais eu aucune réaction de la part du corps ni de l'état-major; qu'on ne
2 nous avait envoyé aucune aide à la Brigade de Zvornik, alors que quand ils
3 avaient entendu dire que nous avions ouvert un couloir alors trois ou
4 quatre même colonels sont venus nous voir. Je me suis demandé, à ce moment-
5 là, pourquoi ils n'étaient pas venus auparavant.
6 C'est pourquoi il me semblait que ce rapport, cette façon d'écrire
7 devait être suffisamment explicite et que le général Krstic saurait de quoi
8 je parlais. Il me semblait également nécessaire de le rencontrer en
9 personne pour pouvoir lui parler plus ouvertement de ces questions.
10 Q. Quelle était à votre avis, de quelle autorité, de quelle prérogative
11 pensiez-vous au 18 juillet que vous déteniez pour faire enquête sur des
12 activités criminelles possibles ?
13 R. Il me semblait de mon devoir en tant que commandant d'informer mes
14 supérieurs dans la mesure où j'étais informé d'un crime ayant été commis,
15 de façon à ce que mon supérieur puisse en informer l'accusation et la Cour,
16 et que j'ai moi-même la possibilité aussi de mettre au courant les organes
17 de Sécurité. Je savais en fait que les organes de Sécurité avaient été
18 chargés par le procureur militaire d'agir dans les questions pénales
19 juridiques lorsqu'un crime avait été commis qui dépendait du ressort d'un
20 tribunal militaire. C'était leur obligation officielle, c'était à eux de
21 faire une enquête.
22 Ça n'aurait eu aucun sens pour moi de demander aux organes de
23 Sécurité de la Brigade de Zvornik d'entamer une enquête sur les crimes en
24 question. Puisque sur la base des informations dont je disposais, les
25 organes de Sécurité de notre supérieur immédiat et du commandement
26 supérieur à celui-ci avaient participé. Je n'avais donc aucune autorité
27 pour enquêter sur des personnes qui m'étaient supérieures. Tout ce que je
28 pouvais faire c'était d'en informer le commandement du corps, et donc
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1 d'attendre que ce commandant lui, prenne les mesures appropriées et
2 commence une enquête sur ces activités criminelles.
3 Q. Qu'espériez-vous du général Krstic, que pensiez-vous qu'il puisse faire
4 suite au rapport que vous aviez envoyé le 18 juillet ?
5 R. Je m'attendais à ce que quelque part en tout ou en partie, mon rapport
6 soit transmis à l'état-major principal, tout du moins qu'il réagisse et
7 qu'il se tourne vers moi pour me demander un complément d'information, et
8 qu'alors d'autres mesures légales soient prises quand il s'agit de ces
9 choses-là.
10 Q. Une toute petite chose. Vous nous avez dit comment vous compreniez la
11 situation, s'agissant des prisonniers se trouvant dans la zone de Zvornik.
12 Pouvons-nous être plus clair quant aux sources qui vous ont fourni ces
13 renseignements ?
14 R. La source principale, c'était Dragan Obrenovic. Le 18, à Baljkovica,
15 Jokic m'a confirmé que l'équipement du génie BG-H700 avait été utilisé
16 ainsi qu'une machine qui venait de l'entreprise Birac, et un autre engin
17 qui venait de la carrière de Josanica.
18 Q. Est-ce que, lorsque arrive le 18 juillet, vous avez eu des preuves
19 physiques qui viendraient étayer ce que vous avez dit alors à Obrenovic ?
20 R. Dans la soirée du 17, je revenais du poste du commandement avancé. Je
21 traversais Orahovac, et là, j'ai vu que le sol avait été remué, le sol se
22 trouvant à proximité de la route sur la route qui va des villages de
23 Krizevci à Orahovac. Je l'ai vu aussi le 18 au matin, lorsque je suis
24 reparti au poste de commandement avancé. C'est tout ce que j'ai vu, je ne
25 me suis pas approché davantage. Je n'ai inspecté aucun des lieux où les
26 exécutions ont été perpétrées.
27 M. HAYNES : [interprétation] Merci. Voyons maintenant ce qu'il est advenu
28 de votre rapport ou de vos rapports. Commençons, si vous le voulez bien,
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1 par l'examen rapide de la pièce P329. Nous allons faire ça de façon très
2 rapide.
3 Q. Je souhaite simplement que vous me donniez une confirmation à ce stade.
4 La confirmation concernant l'heure à laquelle ce rapport a été envoyé, le
5 15 juillet. Pour ce faire, nous allons examiner le bas du document en
6 anglais comme en B/C/S.
7 R. En serbe, page 2, je pense qu'on a comme heure, 19 heures 25, si je me
8 souviens pour avoir vu ce document par avant.
9 Q. Merci beaucoup. Ceci nous permet d'accélérer.
10 M. HAYNES : [interprétation] Gardons ceci à l'esprit pour examiner
11 maintenant certains rapports du Corps de la Drina. Commençons par le
12 document P138, le rapport régulier de combat du Corps de la Drina
13 concernant le 15 juillet.
14 Q. Je pense qu'il nous suffira de voir le bas du document pour voir
15 l'heure d'envoi de ce document à l'état-major principal.
16 R. Là aussi, vous trouvez l'heure d'envoi à la page suivante, 19 heures
17 15.
18 Q. Merci beaucoup. Je vois ici 19 heures 1500 mais en fait vous parlez ici
19 de 19 heures 15, n'est-ce pas ?
20 R. Oui.
21 M. HAYNES : [interprétation] Examinons maintenant la pièce P1590 -- P150,
22 c'est un rapport de combat intérimaire du 15 juillet.
23 Commençons ici aussi par l'examen de l'ordre d'envoie de ce document à
24 l'état-major principal.
25 R. 19 heures 45, le 15 juillet.
26 Q. Par conséquent, ce document est envoyé à peu près 20 minutes après
27 l'envoie de votre rapport de combat intérimaire le 15 juillet. Première
28 page, faisons un examen rapide de cette première page.
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1 R. La teneur de ce rapport de combat intérimaire du Corps de la Drina
2 contient surtout les éléments du rapport de combat régulier de la Brigade
3 de Zvornik de ce même jour, du 15 juillet. Il n'y a pas d'information qui
4 viendrait du 15 juillet.
5 Q. [aucune interprétation]
6 M. McCLOSKEY : [interprétation] On voit ici 20 heures 10 pour ce qui est du
7 "traitement." C'est un document du Corps de la Drina, et c'est signé par
8 quelqu'un du Corps de la Drina. Est-ce que nous pouvons avoir une
9 explication sur ce point ?
10 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Où que ceci se trouve ?
11 M. HAYNES : [interprétation] En bas de rapport, on a deux heures indiquées,
12 l'une c'est 19 heures 45, et en anglais, on a l'impression que ceci c'est
13 dit à côté de "réception," ou "ordre de réception;" et puis en bas, on voit
14 ordre de "traitement" du document, et là, on va 20 heures 10.
15 Q. Pourriez-vous nous aider sur ce point, Général ? Pourquoi est-ce qu'on
16 a deux heures différentes en bas de document, ce document du Corps de la
17 Drina ?
18 R. Je vais essayer. C'est un rapport signé par le général Krstic en
19 personne, je reconnais sa signature. La première heure, 19 heures 45, c'est
20 le moment où le télégramme a été réceptionné sous forme codée au Corps de
21 la Drina; 20 heures 10 c'est l'heure à laquelle la personne chargée du
22 déchiffrage -- ou plutôt, du chiffrage avait terminé son travail et envoyé
23 le télégramme à l'état-major principal.
24 Q. Merci. Vous étiez en train de nous dire quelque chose que je vais
25 démontrer, à savoir que le rapport intérimaire du Corps de la Drina
26 concernant le 15 juillet s'inspire pratiquement intégralement d du rapport
27 de combat régulier de la Brigade de Zvornik de ce même jour, prenons le
28 deuxième paragraphe, il dit : "Vers minuit 40 le 15 juillet, l'ennemi a
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1 lancé une attaque d'artillerie intense dirigée sur la ligne de défense du
2 4e, du 6e, et du 7e Bataillons d'Infanterie."
3 On voit les noms de soldats, Ristic, Stevanovic, et Peric. Au paragraphe
4 suivant, et à l'avant-dernier paragraphe, on voit : "Quels sont les unités
5 ayant participé aux opérations de combat de Srebrenica et de Zepa brigades
6 qui sont retournées dans la zone de responsabilité respective pendant la
7 journée et ont participé à des opérations dirigées contre les groupes
8 ennemis qui se retiraient de Srebrenica ?"
9 Voyons maintenant le document P328.
10 Est-ce que ce n'est pas ici le rapport de combat régulier de la
11 Brigade de Zvornik concernant le 15 juillet ?
12 R. Si.
13 Q. Nous voyons que ce rapport commence de la façon suivante dans la soirée
14 du 14 juillet, mais si nous prenons le deuxième paragraphe, il dit ceci :
15 "Le 15 juillet 1995 vers 4 heures 40 du matin, l'ennemi a lancé une attaque
16 d'artillerie intense sur les lignes de Défense les 4e, 6e, et 7e Bataillons.
17 L'attaque s'est terminé vers 5 heures 30 du matin."
18 Puis dans le paragraphe suivant sont mentionnés trois soldats blessés, ici
19 on dit : Pekic, Stevanovic, et Ristic. Le dernier paragraphe important au
20 regard du numéro 2, on mentionne : "Les unités ayant participé à des
21 activités de combat à Srebrenica et dans Zepa et qui sont rentrées dans
22 leurs zones de responsabilité respectives participent à des activités
23 dirigées contre les groupes ennemis qui se retirent de Srebrenica."
24 Est-ce, en faisant référence à ceci, que vous avez conclu que le rapport
25 intérimaire envoyé par le Corps de la Drina le 15 juillet c'est au fond une
26 copie intégrale du rapport régulier de combat envoyé par le Brigade de
27 Zvornik ?
28 R. Oui, je suis d'accord avec vous.
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1 Q. Est-ce que le rapport intérimaire du 15 juillet vous donne des
2 informations que vous, vous auriez envoyées à ce rapport dans votre rapport
3 intérimaire à vous du 15 juillet à 7 heures 25 du soir ?
4 R. Je pense que les informations se recoupent, car les informations venant
5 du rapport intérimaire de la Brigade de Zvornik du 15 juillet et le rapport
6 régulier du 15 juillet se chevauche, se recoupe d'une certaine mesure. Il
7 n'y a pas d'autres éléments qui s'y retrouvent qui seraient du rapport de
8 combat intérimaire du 15 juillet.
9 M. HAYNES : [interprétation] Avançons d'une journée et examinons maintenant
10 la pièce P139. C'est un rapport de combat régulier du Corps de la Drina
11 concernant le 16 juillet.
12 Q. Peut-être devrais-je vous demander ceci : si nous comparons ce que nous
13 avons vu, si nous comparons ces deux documents, le rapport régulier de la
14 Brigade de Zvornik du 15 juillet, et le rapport intérimaire du Corps de la
15 Drina du 15 juillet, est-ce que normalement c'est ce que vous attendez du
16 traitement de ce genre de documents, des documents que vous envoyez au
17 commandement du corps ?
18 R. Je pense que le combat régulier du 15 juillet est arrivé ou a été
19 envoyé assez tard, ce qui fait que le rapport régulier du Corps de la Drina
20 a été envoyé avant, je pense que le Corps de la Drina a rédigé son propre
21 rapport intérimaire en se fondant sur le rapport régulier de la Brigade de
22 Zvornik concernant le 15 juillet.
23 Q. Nous allons maintenant voir le rapport de combat régulier du Corps de
24 la Drina du 16 juillet. Nous allons procéder de la même façon. Regardons
25 simplement les dates et les heures, heures de réception, heures de
26 traitement, ça se trouve en bas de document à la page 3 en anglais ?
27 R. Oui, je vois, et l'on peut voir dans ce rapport du 16 juillet qu'il est
28 arrivé à 16 heures ou 14 heures -- 16 heures 37, donc il avait été écrit
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1 peut-être dix minutes avant qu'il n'arrive au poste de chiffrage.
2 Mme LE JUGE PROST : [interprétation] Moi, j'ai entendu, dans mon casque, 16
3 heures 37, mais moi, je vois 19 heures 37.
4 M. HAYNES : [interprétation] Merci, Madame le Juge de cette précision.
5 Q. Quelle est l'heure de réception de ce document, d'après vous, Monsieur
6 le Général Pandurevic ?
7 R. D'après ce que je vois, l'heure de réception c'est 19 heures 37.
8 Q. Reprenons le document au début :
9 "Nous voyons il est abordé dans ce rapport que l'ennemi a regroupé
10 beaucoup d'effectifs devant les lignes de défense du front de la 1ère
11 Brigade d'Infanterie de Zvornik sur l'axe Tuzla-Zvornik et a déclenché une
12 forte attaque d'artillerie dans les premières heures du matin contre le
13 secteur de défense aux Unités de l'axe Baljkovica-Rijeka-Pandurica.
14 L'ennemi coordonne ses actions avec des forces qui se retirent de
15 l'ancienne enclave de Srebrenica pour essayer d'effectuer une percée de nos
16 lignes défenses créant ainsi des conditions permettant le retrait d'un
17 grand nombre de soldats armés et de civils du secteur de Kamenica en
18 passant par Crni Vrh, Cetino Brdo et Baljkovica…"
19 Ce rapport a été envoyé dans la soirée du 16 juillet; est-ce que c'est là
20 le reflet fidèle de la situation militaire qui prévoit dans la zone de
21 responsabilité du Corps de la Drina, à l'époque -- à ce moment-là ?
22 R. A mon avis, ceci rend dans une large mesure ce qui est dit dans le
23 rapport intérimaire de la Brigade de Zvornik du 15 juillet. Est-ce qu'on
24 peut revoir le deuxième paragraphe ? J'aimerais voir ce que fait ce jour-là
25 la Brigade de Zvornik ?
26 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Monsieur McCloskey.
27 M. McCLOSKEY : [interprétation] Je crois qu'il y a une erreur parce
28 qu'apparemment, là, il y a une petite erreur. Je vois qu'il y a une
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1 personne qui connaît le B/C/S et qui opine du chef.
2 M. HAYNES : [interprétation] Excusez-moi. Aidez-moi parce que, moi, je ne
3 suis pas trop bien.
4 M. McCLOSKEY : [interprétation] Je pense qu'il y a peut-être une erreur au
5 niveau de la date.
6 M. HAYNES : [aucune interprétation]
7 M. McCLOSKEY : [interprétation] Il est dit rapport du 15 juillet, je pense
8 que le témoin a parlé du 16 juillet.
9 M. HAYNES : [interprétation] Bien. Je vais poser la question parce qu'à mon
10 avis, ce n'est pas du 16 qu'il a parlé.
11 Q. Ce rapport du Corps de la Drina du 16 juillet, est-ce qu'il rend compte
12 d'informations que vous vous aviez données le 15 ou le 16 juillet ?
13 R. Le rapport de combat intérimaire de la Brigade de Zvornik du 15
14 juillet.
15 Q. Maintenant que nous voyons une partie du document qui est après, on
16 voit au dessus du point 2 qui est aptitude au combat. Le rapport dit ceci :
17 "D'après des rapports fournis par des unités subordonnées, il y a
18 environ 3 000 soldats armés et des civils dans le secteur Pandurica,
19 Planinci, Crni Vrh et Glodjansko Brdo."
20 Puis au point 2, pour ce qui est d'état d'aptitude au combat, il est dit
21 que : "Toutes les unités du corps sont en état d'alerte et sont prêtes au
22 combat. La 1ère Brigade d'Infanterie de Zvornik, avec des unités rattachées,
23 ont bloqué le secteur Crni Vrh et Planinci et en partie le secteur de
24 Kamenica où se trouvent de grosses unités à ennemis et beaucoup de civils
25 qui viennent de Srebrenica en passant par Glodjansko Brdo en direction de
26 Krizevici."
27 Nous allons nous arrêter un instant car je voudrais terminer l'examen
28 de ce document avant de faire la comparaison.
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1 M. HAYNES : [interprétation] Est-ce qu'on peut parcourir le reste du
2 document ? Je ne sais pas s'il y a une version non annotée en B/C/S. On
3 pourrait la remettre au témoin. Ce sera pour lui beaucoup plus facile que
4 si on utilise le système du prétoire électronique pour voir le reste du
5 texte.
6 Q. Quand vous aurez lu le reste du document, veuillez nous dire si ce
7 rapport du Corps de la Drina du 16 juillet mentionne où que ce soit la
8 présence de prisonniers dans les écoles ?
9 R. Ce rapport de combat régulier du 16 du commandement du Corps de la
10 Drina ne mentionne pas de prisonniers se trouvant dans des écoles, il ne
11 parle que de la situation sur le front dans la zone de responsabilité de la
12 Brigade de Zvornik.
13 M. HAYNES : [interprétation] Examinons un document bien connu, la pièce
14 P329.
15 Q. Je ne vais pas vous demander de parcourir la totalité du document,
16 arrêtons-nous au premier paragraphe. Je vais voir si nous allons retrouver
17 des mots que nous connaissons bien : "Il y a environ 3,000 soldats ennemis
18 armés et non armés, les forces de la brigade coordonnent la région,
19 l'isolent et la fouillent. Quelques centaines de soldats ennemis ont été
20 liquidés jusqu'à présent. Sur le territoire de la zone de responsabilité de
21 la 1ère Brigade d'Infanterie dans la zone de Pandurica, Planinci, Crni Vrh,
22 Glodjansko Brdo, entre autres."
23 Puis le troisième paragraphe : "Avec toutes les forces disponibles, nous
24 avons isolé la zone de Crni Vrh, Planinci, et nous avons en partie isolé la
25 zone de Kamenica."
26 Dans quel rapport trouvons-nous cet élément d'information repris dans le
27 rapport du Corps de la Drina envoyé à l'état-major principal ?
28 R. Ces données-là on les trouve dans le rapport de combat régulier du
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1 Corps de la Drina en date du 16 juillet.
2 Q. Merci.
3 M. HAYNES : [interprétation] Nous allons poursuivre. Penchez-vous, s'il
4 vous plaît, sur la page [comme interprété] P140, il s'agit du rapport du
5 Corps de la Drina du 17 juillet, rapport de combat régulier.
6 Q. Encore une fois, peut-on passer directement au fond du rapport pour
7 voir le temps de la réception et du traitement ?
8 R. Il est écrit que ceci a été reçu à 19 heures 490, et traité à 19 heures
9 52.
10 Q. Est-ce que vous pourriez nous rappeler quel était le moment de la
11 journée où vous avez envoyé le rapport de combat intérimaire le 16 juillet
12 ?
13 R. Le rapport de combat intérimaire du 16 juillet, émanant de la Brigade
14 de Zvornik en raison de certains problèmes de codage, si mes souvenirs sont
15 bons, a été envoyé un peu plus tard, c'est-à-dire à 20 heures 10, mais
16 c'était donc la veille.
17 Q. Merci. Peut-on passer maintenant au haut de ce document afin de pouvoir
18 probablement lire l'ensemble du document ? Je vais vous poser simplement
19 deux questions. Est-ce que l'on trouve où que ce soit dans ce rapport du
20 Corps de la Drina du 17 juillet des références faites aux prisonniers dans
21 les écoles de la région de Zvornik ?
22 R. Pas pour autant que je le vois.
23 Q. Est-ce qu'on trouve où que ce soit dans ce rapport du Corps de la Drina
24 du 17 juillet une quelconque référence à l'ouverture du corridor afin de
25 permettre aux forces de la 28e Division de passer vers Nezuk ?
26 R. Non.
27 M. HAYNES : [interprétation] Passons à la journée suivante. Examinons, s'il
28 vous plaît, la pièce P141, le rapport de combat régulier du Corps de la
Page 31123
1 Drina du 18 juillet.
2 Q. En attendant que ce document n'apparaisse, vous avez déposé à ce sujet
3 récemment, mais redites-nous, s'il vous plaît, à quel moment de la journée
4 avez-vous envoyé votre propre rapport de combat intérimaire le 18 juillet ?
5 R. Je pense que ce rapport a été envoyé vers 13 heures 01. Mais je ne suis
6 pas tout à fait sûr.
7 Q. Revenons à la pratique régulière, s'il vous plaît, identifiant ce qui
8 est en bas du document, et quelqu'un a déjà anticipé mes intentions, et
9 nous pouvons voir donc à quelle heure ce document a été reçu et traité par
10 l'état-major principal.
11 R. Ce document, rapport de combat régulier du 18 juillet, a été reçu vers
12 19 heures et il a été traité à 19 heures 46, donc sans doute, au bout de
13 quelques minutes, il est arrivé à l'état-major principal.
14 Q. Autrement dit, environ six heures après que vous avez envoyé votre
15 rapport de combat intérimaire, n'est-ce pas ?
16 R. Oui.
17 Q. Encore une fois, je suis sûr que nous pouvons tous prendre notre temps
18 afin de le lire entièrement, je ne vais pas le lire à haute voix, mais est-
19 ce que dans ce rapport nous trouvons des mentions de prisonniers dans les
20 écoles de la région de Zvornik ?
21 R. Non.
22 Q. Est-ce que l'on y mentionne l'ouverture du corridor par vous ?
23 R. Non.
24 Q. Est-ce que l'on y mentionne les pertes de la Brigade de Zvornik ?
25 R. Je ne suis pas tout à fait sûr. Il faudrait relever un peu la page.
26 Q. Certainement.
27 R. Non, on n'y mentionne de perte dans la Brigade de Zvornik.
28 M. HAYNES : [interprétation] Pour compléter l'image maintenant, nous allons
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1 nous pencher sur P151, le rapport de combat intérimaire du Corps de la
2 Drina en date du 18 juillet.
3 Q. Encore une fois, très brièvement, nous allons examiner le fond de ce
4 document notamment l'heure à laquelle il a été reçu et traité.
5 R. Il a été reçu à 15 heures 35 le 18 juillet, et il a été traité à 15
6 heures 50 ou 56 - je ne suis pas tout à fait sûr - donc avant que le
7 rapport de combat régulier du Corps de la Drina s'agissant de la date du 18
8 juillet ne soit envoyé.
9 Q. Merci.
10 Si l'on revient en haut du document, ce que je vais faire, général
11 Pandurevic, c'est que je ne vais pas lire de ce document, mais de votre
12 document P334, votre rapport de combat intérimaire du 18 juillet, où il est
13 écrit, comme suit : "Le 17 juillet, l'ennemi a effectué des attaques de
14 moindre intensité dans le secteur de la défense de la 7e Brigade avec des
15 tirs d'artillerie sporadique sur le flanc droit de la première zone de
16 responsabilité."
17 Comment est-ce que ceci correspond au premier paragraphe du rapport du
18 Corps de la Drina du 18 juillet ?
19 R. Ce que vous avez lu du rapport de combat intérimaire pour la Brigade de
20 Zvornik du 18 juillet a été intégré dans le rapport de combat intérimaire
21 du Corps de la Drina du même jour, le 18 juillet.
22 Q. Dans le deuxième paragraphe de votre rapport, il est écrit : "Les
23 forces de la Brigade de Zvornik renforcées par une Compagnie de la 16e
24 Brigade de Krajina, une Compagnie de Bratunac, deux Pelotons de Police
25 militaire de Bijeljina, et un Peloton de la Brigade d'Infanterie légère de
26 Vlasenica ont réussi à repousser toutes les attaques de l'ennemi depuis le
27 front."
28 Comment est-ce que ceci correspond au paragraphe 2, ou au début du rapport
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1 de Corps de la Drina ?
2 R. Encore une fois, ceci a été repris du rapport de combat intérimaire de
3 la Brigade de Zvornik et incorporé dans le rapport de combat intérimaire du
4 Corps de la Drina pour le 18 juillet.
5 Q. Paragraphe 3 de votre rapport se lit comme suit : "Dans les activités
6 de combat, les forces musulmanes de Srebrenica, Zepa, avec les parties qui
7 restent derrière aussi avec les forces de la 24e et 25e Divisons
8 d'Infanterie faisant partie du 2e Corps d'armée de ladite ABiH, la Brigade
9 d'Infanterie de Zvornik, ont essuyé les pertes suivantes : 27 morts,
10 grièvement blessés 24, légèrement blessés 72."
11 Quelle est la correspondance de cela et le rapport envoyé par le
12 Corps de la Drina à l'état-major principal ?
13 R. C'est comme dans les deux cas précédents.
14 Q. Le paragraphe suivant de votre rapport : "Au cours des dix derniers
15 heures environ, Zvornik a été envahi par des Turcs de Srebrenica. Il me
16 paraît inconcevable que quelqu'un amène 3 000 Turcs aptes à combattre et
17 qu'il les place dans les écoles et les municipalités mis à part les 7 000
18 qui ont fui dans les forêts."
19 Comment est-ce que ceci correspond au rapport du Corps de la Drina envoyé à
20 l'état-major principal ?
21 R. C'est le paragraphe 4 du rapport de combat intérimaire de la Brigade de
22 Zvornik n'a pas été intégré dans le rapport de combat intérimaire du Corps
23 de la Drina pour le 18 juillet.
24 Q. Général Pandurevic, vous avez passé toute votre vie au sein de l'armée;
25 est-ce que vous pouvez imaginer la raison pour laquelle le commandant du
26 corps n'a pas incorporé ce paragraphe de votre rapport dans son rapport
27 envoyé à l'état-major principal ?
28 R. Je sais que le commandement Suprême au moment où il rédige le rapport -
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1 et là, je parle du Corps de la Drina qu'ils envoient à l'état-major
2 principal - ne peut pas incorporer tous les éléments des rapports émanant
3 des unités subordonnées. Ils rédigent leurs propres rapports et
4 sélectionnent les parties les plus importantes par rapport aux opérations
5 de combat; cependant, de toute façon, ce qui est mentionné au paragraphe 4
6 du rapport de la Brigade de Zvornik pour la date du 18 juillet est quelque
7 chose qui aurait dû être intégré dans le rapport du Corps de la Drina
8 envoyé à l'état-major principal. Comme nous avons pu le voir, ce paragraphe
9 n'y figure pas. Sur la base de l'expérience que j'ai acquise au sein de
10 l'armée, je peux conclure que le général Krstic était déjà informé de cela
11 avant que moi je n'envoie mon rapport. Il y a aussi que le général Krstic
12 savait que son supérieur hiérarchique qui devait recevoir cette information
13 était au courant de cela et que c'est la raison pour laquelle il n'a pas
14 transmis cette information dans son propre rapport, ou bien c'est pour une
15 raison que lui seul connaît.
16 Q. Est-ce que vous avez reçu des ordres de ne pas mentionner l'existence
17 des prisonniers dans les rapports que vous avez écrits vous-même ?
18 R. Non, je n'ai pas reçu de tel ordre, jamais.
19 Q. Pourquoi les avez-vous mentionnés dans le rapport du 18 juillet ?
20 R. Car je considérais que c'était un point important et qu'il fallait que
21 les autres se prononcent à ce sujet et qu'il fallait enquêter là-dessus.
22 Q. Merci.
23 M. HAYNES : [interprétation] Nous allons maintenant nous écarter de ce
24 sujet et traiter d'un élément bien plus concret contenu dans votre rapport
25 du 18 juillet. Je souhaite que l'on se penche maintenant sur la pièce P334,
26 le rapport de combat intérimaire du 18 juillet, et veuillez examiner
27 simplement le premier paragraphe.
28 Q. Je souhaite, Général Pandurevic, que l'on se concentre sur les quelques
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1 dernières lignes du premier paragraphe de ce rapport, où il est écrit :
2 "L'ennemi a essuyé des pertes sérieuses et des douzaines ont été capturés.
3 Lors des combats contre nos forces, ils ont fait preuve d'une totale
4 imprudence des mouvements inattendus et d'un instinct animal de survie. Les
5 forces du front restent déterminer à coordonner l'action afin de permettre
6 le retrait des groupes qui restent à tout prix. Des activités de combat
7 accrues sont attendues dans l'après-midi."
8 Lorsque vous parlez dans quelques phrases des mouvements inattendus ou de
9 l'instinct animal de survie, est-ce que vous teniez compte de certains
10 incidents en particulier ?
11 R. Je pense que c'était M. Dragutinovic qui avait fouillé le terrain, qui
12 m'avait transmis cette information avant la rédaction du rapport. Je crois
13 que nous avons eu la situation où l'un des soldats de l'ennemi au moment où
14 il a été capturé, il a activé une grenade à main et l'un de nos soldats a
15 été soit tué soit grièvement blessé. De toute façon, je sais que l'un de
16 nos soldats a perdu un œil, lors de cet incident.
17 Q. Compte tenu de cela, est-ce que vous avez donné des ordres particuliers
18 à vos forces ?
19 R. L'ordre a été donné de faire en sorte que pendant les fouilles du
20 terrain, s'agissant des personnes qui se rendaient, il fallait les traiter
21 de manière correcte, et conformément aux conventions, il fallait
22 transporter ces personnes à la caserne de Zvornik.
23 M. HAYNES : [interprétation] Je souhaite que l'on se penche brièvement sur
24 un document militaire. Il s'agit de la pièce P049 [comme interprété], la
25 page 57 en B/C/S et 63 en anglais. Il s'agit de l'article 213.
26 Q. Il est écrit :
27 "Constitution des prisonniers. Il est interdit de blesser ou tuer un
28 membre des forces ennemies à partir du moment où il cesse de résister et où
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1 il montre de façon visible qu'il est prêt à se rendre où lorsque en raison
2 d'une blessure ou de la maladie, il ne peut plus se battre. Il devient
3 prisonnier de guerre lorsqu'il tombe entre les mains de l'ennemi.
4 "Lorsqu'un membre des forces armées de l'ennemi est capturé, le commandant
5 de l'unité des forces armées de la RSFY prendra toutes les mesures de
6 précaution pour la sécurité de l'unité, pour assurer la sécurité de
7 l'unité."
8 Avez-vous pris de telles mesures afin d'assurer la sécurité pendant que
9 l'opération de fouille du terrain était en cours ?
10 R. Je souhaite clarifier trois aspects de ce paragraphe 213, portant sur
11 la constitution des prisonniers et l'application de la loi internationale
12 de guerre sur les forces armées de la Yougoslavie. Tout d'abord, le soldat
13 des forces ennemies doit montrer visiblement qu'il est prêt à se rendre, ça
14 doit être visible. Ensuite il devient prisonnier de guerre au moment où
15 l'on tombe entre les mains de l'ennemi concrètement parlant, les soldats
16 musulmans devenaient prisonniers de guerre au moment où ils tombaient entre
17 les mains de l'ARSK. Le troisième aspect, c'est ce qui figure au deuxième
18 paragraphe; c'est que l'officier supérieur des forces armées de la RSFY
19 doivent prendre toutes les mesures nécessaires afin d'assurer la sécurité
20 de ses propres unités, autrement dit il est responsable pour les vies et le
21 bien-être de ses propres hommes qui participent à la capture de l'ennemi.
22 Justement c'est ce dont je tenais compte en appliquant le paragraphe 213
23 portant sur la manière dont il fallait prendre les prisonniers de guerre.
24 Q. Est-ce que vous pouvez nous donner un aperçu concernant la manière dont
25 les personnes que vos troupes ont peut-être rencontrés au cours de la
26 période entre disons le 18 et le 16 juillet sur le territoire qui était
27 derrière les lignes de front ?
28 R. Lors de la fouille du terrain, les forces de la Brigade de Zvornik,
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1 avec les renforts dont elles disposaient, rencontraient les parties de la
2 28e Division de même que certains groupes qui étaient infiltrés par le 2e
3 Corps d'armée de Bosnie-Herzégovine dans la zone en arrière de la Brigade
4 de Zvornik.
5 Q. Quelle était la position, par exemple, s'agissant de ceux qui
6 souhaitaient marcher jusqu'à Nezuk pendant cette période ?
7 R. Toutes les personnes qui sont arrivées dans cette région, jusqu'au 18
8 et y compris le 18, et qui souhaitaient la traverser et poursuivre leur
9 chemin ailleurs pouvaient le faire sans entraves.
10 Q. Qu'en est-il des combattants qui étaient prêts à rendre leurs armes et
11 se rendre ?
12 R. Les combattants qui avaient rendu leurs armes et qui s'étaient rendus,
13 ils ont été fait prisonniers et ils ont été amenés à la caserne Standard.
14 Q. Qu'en est-il de deux qui ne souhaitaient pas se rendre mais
15 souhaitaient continuer à se battre ?
16 R. Il y a eu des Groupes de Combat de ce genre qui ont été
17 particulièrement soutenus par les groupes infiltrés par le 2e Corps
18 d'armée, et des combats se déroulaient contre les membres de tels groupes
19 et dans de tels combats certaines personnes ont été tuées.
20 Q. Quelles sont les mesures que vous avez pris - et je vais reprendre les
21 paroles - les termes de l'article, quelles sont les mesures que vous avez
22 prises afin de prendre des mesures de précaution pour assurer la sécurité
23 de vos unités pendant ce temps-là ?
24 R. Je connaissais le terrain qui faisait l'objet des fouilles. C'était une
25 forêt dense avec beaucoup de végétation, l'herbe assez élevée, beaucoup de
26 vallées, de cours d'eau et je savais qu'il était risqué de procéder aux
27 fouilles du terrain. C'est la raison pour laquelle j'avais donné l'ordre de
28 procéder de manière extrêmement sécurisée et avec beaucoup de précaution,
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1 et puis je considérais également que les soldats des forces ennemies
2 pouvaient appliquer aussi des mesures perfides dans leurs actions.
3 Q. Merci. Passons maintenant à la date du 19 juillet. Quelles étaient les
4 activités de combat qui se sont déroulées se jour-là ?
5 R. Le 19 juillet, il y a eu des tentatives de percée de façon violente.
6 Ceci a été fait par rapport au 4e Bataillon et 7e Bataillon. Nos soldats ont
7 eu à combattre les soldats de l'ennemi pendant les fouilles du terrain et
8 les deux parties ont essuyé des pertes. A la fois la VRS et le camp
9 musulman.
10 Q. Nous allons maintenant revenir au cahier de l'officer de permanence. Il
11 s'agit de la page 780, Général Pandurevic, et la page qui nous concerne,
12 nous et les autres, est 162. C'est la première inscription portant sur la
13 date du 19 juillet mais nous allons d'abord attendre que le document
14 s'affiche à l'écran. Il est écrit : "A 6 heures 20, une personne de la
15 Compagnie Zeljava a été tuée, un autre a été blessé. Le commandant du 7e
16 Bataillon a appelé personnellement et a transmis cette information;"
17 ensuite nous avons les noms Milenko Milosevic a été tué et Nenad Acentic
18 blessé ?
19 Qu'est-ce que ceci reflète par rapport à ce qui se déroulait le 19 juillet
20 ?
21 R. Ici il est question de la Compagnie Zeljava. C'est un nom familier pour
22 indiquer une compagnie constituée des réfugiés d'un village de Zeljava dans
23 la Bosnie centrale. Une personne appartenant à cette compagnie a été tuée
24 et une autre blessée ce jour-là. Le commandant du 7e Bataillon a également
25 donné les noms des soldats celui qui a trouvé la mort et celui qui a été
26 blessé, et ceci reflète aussi ce qui se passait le 19 juillet.
27 Q. Si l'on passe un peu plus loin, à quelques pages plus loin du cahier,
28 Général Pandurevic, il s'agit de la page 782.
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1 164 pour nous les autres.
2 Donc tout d'abord ce qui est écrit en haut à savoir : "Encore 28 ont
3 été liquidés et trois capturés;" qu'est-ce que cela signifie ?
4 R. Au moment de la fouille du terrain, il y a eu des combats armés
5 et 28 soldats ennemis ont été tués, trois ont été capturés.
6 Q. Vous souvenez-vous qui, au sein de votre unité, ont participé à ces
7 événements et où cela s'est passé, où cela s'est passé partout sur tout le
8 terrain ?
9 R. Pendant la fouille du terrain, le Détachement de Podrinje ont -- se
10 sont attaqués à une partie de la 16e Brigade de Krajina, une Unité du corps
11 de la Bosnie orientale, et quelques Unités des 4e et 7e Bataillons ainsi que
12 leurs Sections d'Intervention, mais je ne sais pas où chaque chose s'est
13 passée ce jour-là. C'est Dragan Obrenovic qui était chargé de cette
14 fouille.
15 Q. Je vous remercie. Vous m'amenez à ma question suivante, à savoir où
16 vous, trouvez-vous dans la journée du 19 juillet ?
17 R. Il me semble que je me trouvais au commandement.
18 Q. A peu près la dernière note datant du 19 juillet, de 22 heures 39 :
19 "Dans une certaine zone, il y a eu contact entre une section d'intervention
20 et les Turcs tout est maîtrisé pour l'instant."
21 Vous souvenez-vous de quoi il s'agissait ?
22 R. Staro Selo se trouve dans le secteur du 7e Bataillon de Défense; il a
23 été noté qu'il y a eu là conflit entre le Détachement d'intervention et
24 cette unité et puis des membres de la 28e Division, ou des unités
25 infiltrées dans cette même zone.
26 M. HAYNES : [interprétation] Un dernier point, toujours sur cette même
27 question. Pourrait-on regarder, s'il vous plaît, la pièce 1261A en anglais,
28 B en serbe ? Il n'y a pas de petit symbole m'indiquant que les documents
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1 soient sous pli confidentiel.
2 Q. Pour ceux qui ne le sauraient pas déjà, pouvez-vous nous dire qui est
3 le colonel Cerovic ?
4 R. Le colonel Cerovic est l'adjoint au commandant du Corps de la Drina
5 chargé de la morale et des affaires religieuses et politiques.
6 Q. Au début de ce texte, il dit : "Bonjour;" vous souvenez-vous lui avoir
7 parlé dans la matinée du 19 juillet ?
8 R. Je me suis entretenu avec Cerovic plusieurs fois pendant cette période.
9 Sans cette conversation, j'aurais du mal à vous confirmer les dates et les
10 heures.
11 Q. Très bien.
12 Alors il vous dit : "Bonjour, où en êtes-vous ?"
13 "Moi, je suis pris jusqu'aux oreilles depuis la nuit dernière."
14 "Où ça ?"
15 "Ils sont du côté de Crni Vrh là-bas à Potocari, Planinci, dans
16 la région de Baljkovica."
17 Il dit : "Ah, vous voulez dire ceux qui sont en train de venir de ce
18 côté-là; c'est ça ?"
19 "Oui, de là-bas. Ils sont tous en train de venir vers nous."
20 Vous parlez de quoi au juste ?
21 R. Je suis probablement en train de parler de la fouille du terrain et des
22 problèmes que posent les retards à terre et les groupes infiltrés. Tout
23 n'est pas écrit exactement mais c'est de cela qu'il s'agit en tout cas.
24 M. HAYNES : [interprétation] Pourrait-on regarder la page 2 dans la version
25 anglaise, s'il vous plaît, qui est également la page 2 en B/C/S ?
26 Q. Où se trouve Nisici ?
27 R. Nisici est une hauteur, une sorte de plateau à proximité de Sarajevo,
28 dans la zone dépendant du Corps de Sarajevo-Romanija ça se trouve au nord-
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1 est de Sarajevo.
2 Q. Bien. Alors poursuivons et vous dites : "Non, sérieusement, j'ai envoyé
3 un rapport hier. Vous voyez les pertes que nous avons essuyées."
4 Nous pouvons sans doute deviner à quel rapport vous faites référence, et
5 Cerovic vous dit : "Oui. J'ai présenté cela à Krstic en lui rédigeant un
6 rapport spécial basé sur vos rapports réguliers et intérimaires."
7 Qu'en avez-vous déduit que voulait vous dire M. Cerovic ?
8 R. Cerovic me disait qu'il avait mis Krstic au courant du contenu de mon
9 rapport de combat intérimaire du 18 juillet.
10 Q. Pourriez-vous passer, s'il vous plaît, au 20 juillet ? Que se passait-
11 il sur le terrain le 20 juillet ?
12 R. Le 20 juillet, le terrain avait été fouillé de même que les positions
13 fortifiées le long de la ligne défense.
14 M. HAYNES : [interprétation] Je propose que nous examinions le rapport de
15 combat régulier du 20 juillet. Pièce 7D17 [comme interprété] -- la pièce
16 7D93. 93. Le moment est peut-être bien choisi pour faire une pause parce
17 que ce qu'on nous montre n'est absolument pas le document que j'ai demandé.
18 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Bien. Nous allons prendre une pause de
19 25 minutes.
20 --- L'audience est suspendue à 12 heures 09.
21 --- L'audience est reprise à 12 heures 38.
22 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Maître Haynes.
23 M. HAYNES : [interprétation] Je vous remercie. Je pense que nous pouvons
24 reprendre très exactement là où nous nous étions arrêtés, à savoir sur le
25 document 7D93, sur le prétoire électronique. Il s'agit du rapport de combat
26 régulier du 20 juillet 1995.
27 Q. Nous le voyons sur le paragraphe 2 : "Le Bataillon R fournit une
28 protection permanente à la circulation le long de la route de Orahovac-Crni
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1 Vrh, pendant la fouille du terrain par les unités d'intervention du
2 Détachement arrière de Podrinje, des 7e et 4e Bataillons de la 16e Compagnie
3 de la Brigade de Krajina, avec l'Unité d'Intervention de Zvornik du
4 ministère de l'Intérieur."
5 Est-ce le genre de chose que l'on confiait habituellement au Bataillon R ?
6 R. Tout à fait, c'était un bataillon qui avait été mobilisé pour assurer
7 la sécurité de la circulation. Donc c'était ce qu'on lui avait confié comme
8 tâche, assurer la sécurité de la route de Zvornik-Crni Vrh, c'est-à-dire
9 qu'on déployait ce bataillon pour faire en sorte que la circulation soit
10 sure et sans obstacle. C'était la tâche qu'on lui confiait à ce moment-là.
11 Q. Encore une fois, c'est un document -- dans le document, quel est le mot
12 en serbe dont on se sert pour décrire cette tâche ?
13 R. On dit "Obisberdze [phon]."
14 Q. Merci. Alors est-ce que le document nous donne une idée de ce que sont
15 les principales préoccupations et tâches de la brigade en ce 20 juillet ?
16 R. Je lis que la fouille du terrain dans la région indiquée a pour but --
17 et le contrôle, la sécurisation de la route ont pour but de se débarrasser
18 des retardataires et les groupes infiltrés.
19 Q. Où vous trouviez-vous le 20 juillet ?
20 R. Je crois que j'ai été au commandement.
21 Q. Qui était le commandant de l'opération de fouille de ce terrain ?
22 R. Obrenovic.
23 M. HAYNES : [interprétation] Je voudrais que nous examinions à présent la
24 pièce P377; il s'agit à nouveau du cahier de l'officier de permanence.
25 Q. Pour vous, Général Pandurevic, il s'agit de la page 783 et 784.
26 M. HAYNES : [interprétation] Pour nous, ce sont les pages 165 et 166.
27 Commençons par la page 165, s'il vous plaît.
28 Q. Naturellement, puisque nous allons regarder toute la page, nous allons
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1 commencer par le bas.
2 Qui était l'officier de permanence le 20 juillet ?
3 R. Il y a là plusieurs notes en date du 27. La seule que je reconnaisse
4 est celle du major Galic, mais je ne sais pas s'il a été peut-être remplacé
5 à un certain moment. En tout cas, il semble qu'il ait été de permanence
6 toute la journée.
7 M. McCLOSKEY : [interprétation] Le compte rendu d'audience dit le 27.
8 M. HAYNES : [interprétation] En effet.
9 Q. Pourriez-vous nous confirmer en vérifiant dans le cahier à quelle date
10 cette note a été écrite ?
11 R. Il s'agit bien du 20 juillet.
12 Q. Je vous remercie. Bien.
13 Alors, examinons cette rubrique, je cite : "Depuis la crise de contact avec
14 l'autre côté par communication radio, l'autre côté nous a posé des
15 questions auxquelles nous ne sommes pas compétents pour répondre à notre
16 niveau. Je suggère que des organes compétents du Commandement Supérieur
17 viennent au poste de commande avancé de la 1ère Brigade d'Infanterie de
18 Zvornik pour participer directement au travail. L'autre côté a demandé ce
19 qui suit :
20 "Passage du reste de la colonne, échange de prisonniers, pour les personnes
21 capturées, et deux femmes capturées dans la zone de --"
22 Qu'est-ce que c'est au juste le point - je ne peux pas le lire. Vous pouvez
23 le lire ? - les coordonnées à remplacer trig point.
24 R. Les coordonnées sont dans le secteur d'Osmace du Groupe tactique. Donc
25 nous sommes à un ou deux kilomètres de ce point-là entre Zvornik et la
26 Brigade de Sekovici.
27 Q. Bon, ça n'est sans doute pas ce qu'il y a de plus important dans le
28 cahier. Mais que signifie cette référence au contact avec l'autre côté par
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1 radio ?
2 R. A ce moment-là, et après la fermeture du couloir, nous avions des
3 contacts avec l'autre côté par notre station d'écoute. Le chef d'état-major
4 opérationnel adjoint, Dusko Vukotic, a reçu une information, ce poste
5 d'écoute de radio dépendait en effet de lui --
6 L'INTERPRÈTE : Le témoin est prié de répéter pour les interprètes.
7 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Les interprètes n'ont pas perçu la
8 dernière partie de votre phrase. Pourriez-vous la répéter, s'il vous plaît
9 ?
10 LE TÉMOIN : [interprétation] Veuillez m'excuser.
11 L'autre côté, donc le 2e Corps, a demandé une prise de contact par radio
12 avec le commandement de la Brigade de Zvornik.
13 M. HAYNES : [interprétation]
14 Q. La personne qui rédige ici rédige à la première personne : "Je suggère
15 que des organes compétents du Commandement Supérieur viennent au poste de
16 commandement avancé."
17 Quel est le point de vue ? De qui est ce point de vue ? Qui s'exprime
18 ?
19 R. Peut-être que cette proposition émane de Vukovic et qu'elle a été
20 envoyée par lui à Galic. Que quelqu'un m'en a informé, et que, moi, je l'ai
21 transmis à Galic. C'est une autre possibilité. Donc soit cela, c'est passé
22 par Vukovic soit par moi, l'un de nous deux.
23 Q. Qu'entendiez-vous juste par "pas compétent pour répondre," lorsque vous
24 demandez à ce qu'une personne du commandement supérieur vienne vous aider,
25 si cela vient de vous ?
26 R. En tout cas, moi, je n'étais pas compétent pour des questions d'échange
27 de prisonniers au niveau de la brigade. Même si les 16 et 17 juillet, j'ai
28 procédé à ce genre d'échanges, j'ai essayé de procéder à des échanges avec
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1 Semso quand il s'agissait de soldats de la Brigade Zvornik. Après tout les
2 événements qui s'étaient produits les 16 et 17, il me semblait exagéré de
3 continuer à maintenir des contacts avec la partie adverse, avec les
4 Musulmans et de chercher à négocier des échanges. Pour cette raison, pour
5 autant que je me souvienne, j'ai envoyé un rapport de combat intérimaire au
6 commandement de Corps en soulignant ce problème et en leur demandant, en
7 demandant à ce que le Corps à partir de maintenant s'occupe de ce genre de
8 questions.
9 Q. Je vous remercie.
10 M. HAYNES : [interprétation] Nous allons avancer de quelques pages dans ce
11 livre.
12 Q. Nous allons passer à la page 785 dans votre version, Général.
13 M. HAYNES : [interprétation] Pour nous, ce sera la page 167.
14 Q. Veuillez d'abord confirmer que nous sommes toujours en train d'examiner
15 la rubrique concernant le 20 juillet. Pourriez-vous nous expliquer ce que
16 signifie la référence qui est faite à : "La commission chargée des
17 échanges" ?
18 R. Cette Commission chargée des Echanges, vous savez, ceci a été écrit par
19 l'officier de permanence qui était de service et qui devait reprendre dans
20 le rapport de combat régulier car, vous le savez, nous avions déjà
21 plusieurs prisonniers de guerre, et déjà nous pensions à la façon de
22 permettre leur échange ou de prévoir un lieu où ils seraient envoyés.
23 Q. Merci.
24 M. HAYNES : [interprétation] Passons maintenant à la journée du 21 juillet.
25 Ce sera une page plus loin dans le registre de l'officier de service. Pour
26 nous, la page 168.
27 Q. Pur vous, la page 786. On y trouve une rubrique, l'heure de 4 heures 40
28 : "Zlatar informe que la situation est normale."
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1 Mais à 5 heures 55 du matin, il dit ceci : "Les attaques ont commencé au
2 niveau de l'unité adjacente sur le flanc gauche - le lien entre nous et
3 Duricic (Vukotic)."
4 Qu'est-ce qui s'est passé à ce moment-là ? On voit ici` : "A la jonction
5 entre nous et Duricic (Vukotic)." Qu'est-ce qui s'est passé entre ces deux
6 heures ?
7 R. Notre station d'écoute radio a découvert à ce moment-là le réseau radio
8 du 2e Corps qui jusqu'à lors n'avait pas fonctionné. Le 21 juillet, au
9 début de matinée, vers 5 heures du matin, il y avait une attaque menée par
10 les forces du 2e Corps, c'était peut-être les effectifs les plus nombreux
11 jusqu'alors qui avaient mené une attaque sur les positions occupées par la
12 Brigade de Zvornik. Puis l'unité voisine que nous avions sur notre flanc
13 gauche dans la section de V avait d'abord été attaquée, et puis ça s'était
14 passé sur les 4e et 7e Bataillons.
15 Q. Vous dites que c'était sans doute l'attaque la plus sérieuse qu'il y
16 avait eue. Si vous compare l'attaque du 21 avec celle du 16 juillet, que
17 diriez-vous ?
18 R. Pour ce qui est des forces qui étaient engagées sur le front, ici vous
19 aviez des forces bien plus nombreuses. C'était toutes des Unités
20 d'Intervention du 2e Corps qui jusqu'alors s'étaient trouvées actives sur
21 d'autres segments du front, mais à l'époque, l'objectif des forces
22 musulmanes c'était d'isoler, de couper la route Zvornik-Snagovo, de
23 capturer ce segment, et puis de poursuivre l'attaque en direction de
24 Zvornik même.
25 Q. Quelle est la forme qu'a prise cette attaque ?
26 R. L'attaque a commencé par un appui d'artillerie, comme d'habitude, puis
27 il y a eu des assauts d'infanterie qui se sont poursuivis jusqu'à 12
28 heures, et puis ces forces se sont retirées.
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1 Q. Quelle fut la durée totale de l'attaque ?
2 R. Je pense qu'elle a duré jusqu'à midi avec des tirs d'artillerie qui
3 tiraient simultanément sur nos positions et sur la ville de Zvornik même.
4 Je pense que des civils ont été tués ou blessés dans la ville.
5 Q. Quel fut l'effet de cette attaque sur vos lignes de défense ?
6 R. Les lignes de défense sont restées là où elles étaient et tous les
7 assauts ont été repoussés.
8 M. HAYNES : [interprétation] Trois pages plus loin dans ce registre de
9 l'officier de service nous trouvons, pour vous, la page 789, pour nous ce
10 sera la page 171.
11 Q. Nous y trouvons une rubrique qui commence par les mots : "Stara Drina,"
12 et puis on voit égale : "1, au marché n'a pas explosé. 1, Biljana Lackovic;
13 2, Borka Lazarevic, Rocevic; 3, Zoran, patronyme illisible, 1967. Cinq
14 blessés" - et là, il est écrit : "Un égale deux femmes."
15 Ces personnes qui étaient-elles et qu'est-ce qui est mentionné ici dans
16 cette rubrique ? De quoi parle-t-on ?
17 R. C'est l'officier de service qui a reçu ces informations, à ce moment-
18 là, Stara Drina ça veut sans doute dire l'hôtel Drina. Marché c'est un
19 endroit où des obus sont tombés et il y en a qui n'a pas explosé. Pour
20 avoir des informations précise sur le nombre de tués et de blessés vous
21 trouverez cela dans le rapport de combat régulier.
22 Q. Ces personnes où est-ce qu'elles ont été blessées ou tuées ?
23 R. Dans la ville même, la ville de Zvornik.
24 Q. -- les noms nous l'indiquent sans doute, mais ces personnes était-ce
25 des femmes ou des hommes ?
26 R. Les deux premières personnes sont des femmes et la troisième personne
27 c'est un homme.
28 M. HAYNES : [interprétation] Pour terminer ce tableau que nous essayons de
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1 dresser, je vais vous demander de consulter la page ou plutôt la pièce
2 7D94.
3 L'INTERPRÈTE : Si l'interprète ne se trompe pas.
4 M. HAYNES : [interprétation]
5 Q. Premier paragraphe, rapport de combat régulier :
6 "Pendant la nuit il y a eu des provocations de la part de l'ennemi se
7 manifestant par les tirs d'infanterie. En début de matinée, l'ennemi a
8 lancé un assaut redoutable d'artillerie d'infanterie sur les positions des
9 6e, 4e et 7e Bataillons. Quatre obus de mortier de 82 millimètres ont touché
10 le 6e Bataillon d'infanterie à Goluboviji. Des chars, des obus
11 autopropulsés, et des mortiers ont tiré sur Pandurica depuis l'Ekonomija,
12 Brdo, Zukiji, Lazareviji, et les deux soldats ont été tués."
13 Prenons la fin du rapport, nous allons retrouver les mêmes noms, on dit de
14 ces personnes qu'elles ont été tuées à Zvornik.
15 R. Oui.
16 M. HAYNES : [interprétation] Bien, voyons maintenant le document P339 pour
17 mieux comprendre ce qui s'est passé le lendemain le 22 juillet.
18 "Dans la soirée, l'ennemi a tiré sur les positions des 4e et 7e Bataillon
19 d'Infanterie. Aussi à l'artillerie sur Zvornik et Velika Glavica. Pendant
20 la nuit et au début de matinée des groupes ennemis derrière des positions
21 des 4e et 7e ont essayé de traverser nos positions et de parvenir en
22 territoire contrôlé par les Musulmans.
23 Pendant la journée, la 3e Compagnie d'Infanterie a ratissé le terrain de la
24 route de Crni Vrh à Orahovac jusqu'à ce qui va à Snagovo et Kamenica."
25 Vu cela, est-ce que ceci nous donne une idée de ce qui s'est passé le 22
26 juillet après cette forte attaque du 21 ?
27 R. Du 18 juillet jusqu'à la fin de juillet, on peut dire que les forces du
28 2e Corps ont tiré sur la ligne de front. Ce qu'il a permis aux éléments qui
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1 étaient restés à l'arrière qui étaient -- qui s'étaient infiltrés de percer
2 Nezuk. Très souvent il y avait aussi des assauts d'infanterie pour aider
3 les forces qui étaient restées à l'arrière et qui essayaient de faire une
4 percée.
5 Q. Nous allons bientôt voir un autre document car, le 22 juillet, vous
6 avez envoyé un rapport intérimaire, P3140. Nous pouvons l'examiner
7 ensemble. Regardez l'original c'est un document manuscrit`; est-ce là
8 l'écriture -- de qui est cette écriture, Général ?
9 R. C'est un document écrit par le commandant Mijo Dragutinovic.
10 Q. Est-ce que c'est vous qui le dictiez, ou est-ce que c'est lui qui a
11 conçu ce texte ?
12 R. Je pense que c'est moi qui l'ai chargé de rédiger ce rapport mais il me
13 semble que c'est lui qui a rédigé ce rapport et il l'a signé en mon nom.
14 Q. Au paragraphe 1, nous voyons qu'il dit : "Qu'il y a engagement de
15 groupes ennemis le long du secteur Planinci-Perunika-Brezik que des
16 éléments ont été liquidés surtout à l'armée automatique alors que 23
17 soldats musulmans ont été capturés."
18 Troisième paragraphe : "Nous demandons au commandement du corps que la
19 Commission chargée des Echanges se mette à pied d'œuvre sans tarder. Nous
20 demandons aussi des instructions sur ce qu'il faut faire des prisonniers,
21 où les mettre et à qui il faudrait les remettre."
22 Pourquoi avoir écrit un rapport intérimaire le 22 juillet ? Pourquoi
23 l'avez-vous fait ?
24 R. Moi, je pense que, dès le 20 juillet, nous avions informé le corps de
25 ceci et c'était resté sans réaction. Par conséquent, nous avons insisté
26 pour que ces activités commencent sans tarder parce que la prison de la
27 caserne elle était remplie de prisonniers qu'il n'était plus possible de
28 garder là. Alors je ne savais pas si le corps allait décider que ces gens
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1 devaient être envoyés à Baljkovica, à Vlasenica, ou est-ce qu'ils allaient
2 être échangés dans un échange qui pourrait être organisée sur la ligne de
3 séparation à même utiliser pour cela que nous avons décidé de rédiger et
4 d'envoyer ce rapport.
5 Q. Merci.
6 Mais sur l'examen du document de ce rapport intérimaire du 22
7 juillet, on voit que ceci n'a rien à voir avec des combats. On voit que le
8 terrain avait été ratissé -- seulement mentionné, qu'il y avait des
9 personnes qui avaient été tuées mais aussi des personnes capturées pendant
10 les combats.
11 Donc on parle quand même d'activités de combat dans une partie du
12 rapport dans la première partie.
13 Q. Revenons au registre de l'officier de service, page 793. C'est pour
14 vous ça, c'est votre page. Pour nous ce sera la page 175. Vous voyez la
15 date, 22 juillet. Il y a deux rubriques qui m'intéressent; d'abord celle
16 qu'on trouver pour 9 heures 30 : "Une Compagnie de la 16e est partie en
17 direction de Trnovo et a quitté la caserne."
18 Ceci fait référence à quoi ?
19 R. C'est une Compagnie de la 16e Brigade motorisée de la Krajina du 1er
20 Corps de la Krajina et je pense que jusqu'alors la compagnie relevait de la
21 brigade ou avait les mêmes effectifs que la Brigade de Zvornik. Si je me
22 souviens bien, l'ordre était venu pour quelle soit en fait rattachée au
23 Corps de Sarajevo-Romanija.
24 Q. Avant-dernière rubrique, 2e Bataillon, on dit : "Qu'au niveau du 2e
25 Bataillon, Gotovac a appelé le commandant à propos des négociations avec
26 Semso. Est-ce qu'il y a quelque chose ?
27 Cet appel, c'était à propos de quoi et qui est Gotovac ?
28 R. Je pense qu'il s'agit de Dragan Gotovac, capitaine de réserve. Il a un
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1 parent, un frère qui avait été capturé, je ne suis plus trop sûr ou qui a
2 été porté disparu. Moi, je suis resté en contact avec Semso -- ou j'ai
3 resté en contact avec Semso et je lui ai demandé s'il avait des
4 renseignements à propos de cet homme.
5 Dragan Gotovac avait sans doute demandé qu'on le mette à jour, qu'on lui
6 donne des informations plus récentes.
7 Q. Le 22 juillet, est-ce que vous, vous étiez toujours en contact régulier
8 avec Semso Muminovic ?
9 R. Bon, je ne dirais pas qu'il s'agissait de communication régulière mais,
10 s'il voulait me parler, il pouvait le faire en utilisant les moyens de
11 surveillance radio, et moi, je pouvais faire pareil; si je voulais lui
12 parler, je pouvais le faire.
13 Q. Nous avons lu la rubrique concernant le 20 juillet. A cet endroit, vous
14 ou M. Vukotic avez dit que la partie adverse posait des questions que vous
15 n'étiez pas -- vous n'aviez pas compétence à aborder. Est-ce qu'à un moment
16 donné, vous avez dit cela à Semso Muminovic ? Si ce fut le cas, quand
17 l'avez-vous fait ?
18 R. Je ne me souviens pas précisément mais je pense que c'est Semso qui
19 avait envoyé le message qui m'était destiné parce que c'est moi qui le lui
20 ai dit ou j'ai demandé à Vukotic de transmettre ce message à Semso et je
21 lui ai -- pour lui dire que je ne pouvais plus participer à cette affaire-
22 là.
23 Q. Si ça n'avait tenu qu'à vous, si vous aviez eu l'autorité nécessaire,
24 qu'auriez-vous fait, vous, des prisonniers qu'avait le commandement de la
25 Brigade de Zvornik ?
26 R. J'aurais organisé un échange à la ligne de séparation se trouvant à
27 Memici. Je les aurais échangés ces prisonniers. Je les aurais envoyés au 2e
28 Corps.
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1 Q. Mais qu'est-ce qui vous a empêché de le faire entre le 20 et le 22
2 juillet ?
3 R. La situation était tel que les combats étaient encore en cours et que
4 moi déjà auparavant j'avais pris trop de mesures sur ma propre initiative
5 et impliquant ma propre responsabilité ceci aurait certainement été trop à
6 la fois pour moi et pour mes supérieurs.
7 Q. A quoi ressemblait la situation pour ce qui est du nombre de
8 prisonniers que vous aviez le 23 juillet ?
9 R. Les données concernant le nombre de prisonniers figurent dans les
10 rapports de combat réguliers et le cahier de travail de l'officier de
11 permanence et aussi dans le cahier de l'officier de permanence de la
12 caserne. Je pense que, jusqu'au 23, les structures de détention étaient
13 surchargées et il fallait de toute urgence organiser le transport dans un
14 des centres d'accueil collectif de prisonniers de guerre. Il y en avait
15 peut-être plus de 30.
16 Q. Vous étiez équipé de façon suffisante pour détenir combien de personnes
17 ?
18 R. Ce n'était pas une pièce spéciale, mais c'était simplement une partie
19 du bâtiment qui était utilisée pour les soldats de la Brigade de Zvornik,
20 qui avaient commis une infraction sur le plan disciplinaire ou quelque
21 chose de semblable. Donc c'était une pièce qui pouvait tenir un maximum 30
22 ou 40 personnes, pas plus.
23 Q. Merci.
24 M. HAYNES : [interprétation] Peut-on examiner maintenant la pièce P1307B ?
25 Q. Merci. Il s'agit d'une communication interceptée apparemment entre le
26 général Krstic et le commandant Bojanovic. Vous vous souvenez s'il était
27 l'officier de permanence à la caserne Standard, le matin du 23 juillet ?
28 R. Ici, il est écrit, commandant Bojanovic, l'officier de permanence de
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1 Palma. C'était probablement le cas. Mais si je pourrais voir le cahier, je
2 pourrais reconnaître son écriture et vous dire avec exactitude si c'était
3 lui, l'officier de permanence, le 23.
4 Q. Passons maintenant plutôt à la date du 23 juillet, dans le cahier qui
5 est devant vous. Nous n'allons pas l'afficher à l'écran mais est-ce que
6 vous pouvez nous dire simplement si vous reconnaissez ici l'écriture du
7 commandant Bojanovic, s'agissant du 23 juillet ?
8 R. J'ai devant moi le cahier de travail concernant la date du 23 juillet.
9 La première page, sauf peut-être les deux dernières lignes, c'est
10 l'écriture de Ljubo Bojanovic, effectivement. Autrement dit, c'était lui
11 l'officier de permanence.
12 Q. Très bien. Il est indiqué qu'il aurait dit au général Krstic que la
13 structure de détention est remplie, est pleine. Il y en a plus de 30, et
14 puis il dit que six Turcs ont été capturés pendant la nuit précédente; est-
15 ce que ceci correspond à vos souvenirs à l'égard de la situation qui
16 prévalait le 22, et tôt, le 23 juillet ?
17 R. Oui.
18 M. HAYNES : [interprétation] Peut-on passer maintenant à la pièce P1309, A
19 en anglais et B en serbe qui est sous pli scellé ?
20 Q. Cette conversation a eu lieu le même matin, 1 heure 20 minutes plus
21 tard, si les temps sont exacts. Il s'agit là d'une conversation qui a
22 apparemment vous implique, à laquelle vous avez participé; est-ce que vous
23 vous souvenez d'une telle conversation qui aurait eu lieu le matin du 23
24 juillet ?
25 R. Je me souviens avoir eu une telle conversation. Je pense que le
26 deuxième interlocuteur était le lieutenant-colonel Cerovic.
27 Q. Merci. Je souhaite simplement vous poser quelques questions encore
28 concernant ce que nous voyons ici. Apparemment, vous avez dit : "Et bien,
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1 nous sommes encore en train de capturer les Turcs. J'ai quelques
2 prisonniers, j'ai quelques personnes blessées. Je ne sais pas quoi faire,
3 où les envoyer."
4 La première question est la suivante : est-ce que vous vous souvenez si
5 vous avez appelé Cerovic, vous, ou bien si c'était lui qui vous a appelé ?
6 R. Je ne suis pas sûr.
7 Q. Le 23 juillet, aviez-vous certains prisonniers qui étaient blessés mis
8 à part d'autres prisonniers ordinaires ?
9 R. Oui, il y avait un groupe de blessés qui aurait été amené précédemment
10 et installé dans le centre -- ou plutôt, au dispensaire de la Brigade de
11 Zvornik, et je pensais à eux dans cette partie de la conversation.
12 Q. Merci. Un peu plus tard dans la conversation, vous avez dit : "Est-ce
13 que qui que ce soit a parlé de l'échange contre les types de Lisaka [phon].
14 Ça devrait être mentionné dans le cahier de l'officier de permanence,
15 quelques jours plus tôt."
16 Qui étaient les types de Lisaka ?
17 R. Il est exact que, le 20 déjà, ce Lisaka apparaît tout comme c'était le
18 cas s'agissant du rapport du 22. Il s'agissait des soldats du 2e Corps --
19 ou plutôt, du Corps de la Bosnie est qui avaient été capturés en mars ou un
20 peu plus tôt de cette année à Lisaka. Je souhaitais accélérer mon échange,
21 c'est la raison pour laquelle je me suis souvenu d'eux, et je l'ai fait
22 mentionner à Cerovic.
23 Q. Ensuite leur conversation se poursuit :
24 Vous dites : "Oui, oui, donc est-ce que quelqu'un dit à qui je dois
25 les envoyer ?"
26 Cerovic dit : "Et bien, je peux vous dire quoi faire car Begovic dit
27 qu'il a, tu sais --"
28 Vous dites : "Quoi au sujet de Matkovic ?"
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1 Est-ce que vous avez vu Matkovic ou est-ce que vous avez mentionné
2 Matkovic dans cette conversation ?
3 R. Je pense que cette conversation n'est pas bien retranscrite, s'agissant
4 de l'ordre car, là où il est dit "Begovic," c'est moi certainement qui l'ai
5 mentionné car il était le chef du personnel médical à Zvornik. Il était
6 médecin. Là où il est dit "Matkovic," je crois que le mot utilisé était
7 "Batkovic," et non pas "Matkovic;" "Batkovic," qui correspond à l'endroit
8 où l'on plaçait les prisonniers de guerre à un camp où on les plaçait.
9 Q. Oui. Puis il y avait un docteur, un médecin qui s'appelait Begovic,
10 médecin de la Brigade de Zvornik. Il n'était pas là. Que disiez-vous à M.
11 Cerovic dans le cadre de cette conversation concernant le nom Begovic et le
12 conte de Batkovic ?
13 R. Oui, effectivement, vous avez raison.
14 Q. Peut-être j'ai raison, mais je vous ai posé une question là. Il est
15 évident que la conversation n'est pas complète. Que disiez-vous à M.
16 Cerovic au sujet du document du Dr Begovic et Batkovic ? De quoi
17 s'agissait-il dans cette partie de la conversation, si vous vous souvenez
18 de cela ?
19 R. Lorsque j'ai mentionné Begovic, j'ai certainement mentionné ces blessés
20 aussi car, lui, il savait quel était leur état de santé et s'ils pouvaient
21 être transportés. Donc j'ai exigé que l'on organise ensemble le transport
22 de ces blessés et de ces autres prisonniers.
23 Q. Merci.
24 M. HAYNES : [interprétation] Peut-on passer maintenant à la pièce P1310, B,
25 en B/C/S, sous pli scellé, et A en anglais ?
26 Q. Afin d'économiser un peu de temps, est-ce que vous pourriez passer à la
27 page 795 dans le registre ou le cahier de l'officier de permanence ? Nous
28 avons ici une autre conversation interceptée qui a eu lieu cinq minutes
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1 après la précédente à laquelle apparemment vous auriez participée. Le
2 participant de la conversation précédente, si c'est exact, c'est Cerovic;
3 c'est lui qui a appelé Vinko et dit Ljubo -- et il a dit : "… dit à Ljubo
4 de transmettre à Vinko ce que Vinko et moi-même venions de dire voir se
5 dérouler à votre endroit avant 17 heures. Le chef, lieutenant-colonel
6 Popovic, arrivera et dira ce qui doit être fait à l'égard du travail dont
7 nous avons parlé."
8 Est-ce que vous avez reçu un message allant dans ce sens-là de la
9 part de Ljubo, l'officier de permanence ce matin-là ?
10 R. Je dois dire tout d'abord qu'entre la conversation que nous venons de
11 voir et cette note dans le cahier de travail de 8 heures 30, il existe un
12 lien autrement dit, après cette conversation avec moi, M. Cerovic a parlé
13 peut-être avec Krstic ou quelqu'un d'autre qui pouvait prendre la décision
14 de transmettre ces personnes à Batkovic et il a appelé de nouveau Ljubo
15 Bojanovic et il lui a transmis ce message, le message noté ici, ce qui est
16 d'ailleurs confirmé par la conversation interceptée qui figure à l'écran.
17 Je ne suis pas sûr si au cours de la journée, à ce moment-là ou plus tard,
18 Ljubo m'a transmis effectivement un tel message mais, moi, j'avais
19 l'information indiquant qu'il avait été approuvé que tous les prisonniers
20 qui se trouvaient dans la Brigade de Zvornik y compris les blessés soient
21 transmis à Batkovic.
22 Ici l'on mentionne aussi le nom du lieutenant-colonel Popovic. Je suis sûr
23 que je ne l'ai pas vu au sein du commandement de la Brigade de Zvornik au
24 cours de cette journée-là.
25 Q. Merci.
26 M. HAYNES : [interprétation] Pour permettre à tout le monde de voir ce que
27 vous examinez, peut-on passer maintenant à P377 ? Vous avez la bonne page,
28 c'est 795. Mais nous avons besoin de la page 177 dans la version
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1 électronique.
2 Q. Donc la note que vous regardez c'est celle qui apparaît à 8 heures 30 :
3 "Lieutenant-colonel Cerovic a transmis un message au commandant selon
4 lequel le lieutenant-colonel Popovic arrêtera à 17 heures."
5 Bien. Nous laissons cela de côté.
6 La note suivante, datée de 10 heures, est notée à 10 heures et il y fait
7 mention d'un briefing au commandement de la brigade avec les commandants
8 des Bataillons d'Infanterie et d'Artillerie respectivement. S'est-il bel et
9 bien tenu un briefing ce matin-là à 10 heures ?
10 R. Tout à fait, un briefing où participaient les commandants des
11 différents bataillons de la division.
12 Q. De quelle sorte de briefing s'agissait-il ?
13 R. Conformément au plan de travail mensuel, nous étions censés avoir des
14 briefings mensuels par les commandants des bataillons de la division et des
15 unités subordonnées et les personnes principales du commandement de la
16 brigade. A l'occasion de ces briefings, nous analysions notre niveau de
17 préparation au combat et la mise en œuvre du mois précédent. Le briefing
18 qui s'est tenu ce jour-là était dans un certain sens un briefing mensuel
19 normal mais aussi traitait également d'événements très importants qui
20 s'étaient produits dans les journées précédentes, juste avant le briefing.
21 Lors de ce briefing qui s'est bel et bien passé, l'accent a été mis sur les
22 événements ayant immédiatement précédé le briefing.
23 Q. Qui était présent ?
24 R. Il y avait là tous les commandants de divisions et de bataillons. Quand
25 je dis divisions, je pense aux personnes responsables de la Division
26 d'Artillerie mixte Milos Maksimovic mais aussi au commandant de la Division
27 d'Infanterie légère, à celui de la Défense antiaérienne, Albert Markovic
28 [phon]; au commandant Jolovic du détachement de Podrinje; aux commandants
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1 adjoints. Il y avait là le chef d'état-major; l'officier opérationnel
2 Dragutinovic; le major Galic. Il y avait sans doute aussi probablement les
3 chefs des différents services. Voilà probablement les personnes qui étaient
4 présentes.
5 Q. Où ce briefing s'est-il tenu et combien de temps a-t-il duré ?
6 R. Ce briefing comme tous les autres d'ailleurs a été tenu dans la salle
7 d'opérations, qui se trouvait entre le bureau de la personne de l'assistant
8 à la logistique et le bureau de l'organe opérationnel. Autrement dit, il se
9 trouvait au premier étage du commandement de la Brigade de Zvornik.
10 Q. De quoi a-t-on parlé ?
11 R. Comme d'habitude, c'était -- c'est le commandant qui a commencé la
12 réunion, donc moi puis les commandants de bataillons et les commandants de
13 divisions ont pris la parole et c'est un rapport sur leur -- le niveau de
14 préparation au combat et la mise en œuvre des tâches. Les organes de
15 commandement débattaient des différents secteurs de travail, présentaient
16 leurs rapports et les chefs de services nous donnaient une idée de la
17 situation au sein du personnel. Le chef de l'état-major nous parlait de
18 problèmes de commandement et de contrôle et puis en fin de réunion, je
19 faisais une synthèse de tout ce qui avait été dit et je listais les tâches
20 pour la période à venir.
21 Q. Vous n'avez pas entièrement répondu à ma question précédente. Combien
22 de temps cela prenait-il ?
23 R. Je ne pourrais pas vous dire exactement combien de temps cette réunion
24 a duré; elle ne peut pas avoir duré moins d'une heure en tout cas.
25 Q. Que s'est-il passé après la réunion ?
26 R. Après cette réunion, chacun retournait à son unité, les organes de
27 commandement retournaient chez eux et le chef d'état-major Obrenovic et
28 moi-même, nous retournions dans nos bureaux.
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1 Q. Simple curiosité, Général Pandurevic, vous choisissez comme ton d'un
2 temps qui indique que normalement cela se passait ainsi. Mais est-ce bel et
3 bien ce qui s'est passé en l'occurrence ? Etes-vous retourné dans votre
4 bureau, dans vos bureaux de même que le major Obrenovic ?
5 R. J'ai dit que nous sommes retournés dans notre bureau -- Obrenovic et
6 moi-même sommes retournés dans mon bureau, et les autres sont retournés
7 chacun chez soi. Je voulais me servir du passé composé.
8 Q. Je vous remercie. C'est bien ce que je pensais. Dans quel bureau vous
9 êtes-vous rendu avec le major Obrenovic; le vôtre ou le sien ?
10 R. Au bureau du commandant de brigade, c'est-à-dire le mien.
11 Q. De quoi y avez-vous parlé tous les deux ?
12 R. Nous sommes retournés à discuter d'un sujet dont il avait été question
13 le 18 juillet. Nous nous intéressions particulièrement à la question de
14 savoir pourquoi personne du commandement du corps ne nous avait rappelé, ne
15 nous avait re-contacté par document pour obtenir de nous plus
16 d'informations détaillées, ou pour nous dire ce qui devait être dit à ce
17 sujet. Nous nous demandions également pourquoi aucun des commandants de
18 bataillons, aucun, en tout cas, de ceux qui étaient présentés à la réunion,
19 n'avait mentionné les prisonniers de guerre. En aucune façon, nul n'avait
20 fait référence aux événements liés à leurs exécutions.
21 Q. Afin de mieux comprendre les positions respectives, entre le 18 juillet
22 et cette réunion dont il est question, donc le matin du 23, où c'était
23 rendu Dragan Obrenovic entre-temps ?
24 R. Le 18, Dragan Obrenovic se trouvait au commandement du 4e Bataillon de
25 Baljkovica. En général, jusqu'au 23, il s'était occupé de la fouille du
26 terrain à Baljkovici-Planinici-Tarabic.
27 Q. Où passait-il la nuit ?
28 R. Il lui arrivait de passer la nuit à la caserne, et de temps en temps,
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1 il rentrait chez lui. Je ne peux pas vous dire exactement quelle nuit il
2 est allé où.
3 Q. Aviez-vous eu l'occasion précédemment de discuter avec lui de ce qui
4 vous avait raconté antérieurement ?
5 R. Après le 18 et cette première conversation à Baljkovica, nous en étions
6 là à notre troisième ou quatrième entretien concernant les prisonniers et
7 ce qu'ils leur arrivaient. Il a également eu la conversation du 23, donc
8 après le briefing.
9 Q. Disposait-il des nouvelles informations à ce sujet par rapport à ce
10 qu'il vous avait déjà dit le 18 ?
11 R. Il n'avait rien de particulièrement nouveau à dire. Il m'a simplement
12 donné son avis, c'est ce qu'il m'a fait part de ses réflexions concernant
13 les événements dont il avait été question.
14 Q. Quel était son avis, et quelles étaient ses réflexions ?
15 R. Il a simplement dit quelque chose comme : "Qu'est-ce qui s'est passé ?
16 Comment cela a-t-il pu se passer ? Comment se fait-il que ce soit arrivé
17 ici ?" Il se trouve que j'étais d'accord avec lui et je lui ai demandé ce
18 qu'il pensait, ce qu'il suggérait de faire à présent. Je lui ai parlé du
19 rapport de combat intérimaire que j'avais envoyé le 18 juillet.
20 Q. Qu'avez-vous dit de ce rapport ?
21 R. Je lui ai dit, et je crois qu'entre-temps, il l'avait d'ailleurs vu, je
22 lui dis ce que j'avais écrit dans ce rapport et que j'étais surpris que le
23 commandement du fort ne soit pas réagi. Nous étions d'accord sur le fait
24 qu'à ce moment-là nous ne pouvions pas faire plus. En ce qui me concerne,
25 j'attendais de pouvoir me rendre à Zepa d'un jour à l'autre pour pouvoir
26 m'y entretenir personnellement avec Krstic et, entre autres, de ce sujet-
27 là.
28 Q. Quelle était votre humeur lorsque vous vous êtes entretenu avec
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1 Obrenovic, le 23 ?
2 R. Il est difficile de donner une idée de cette situation, la colère, la
3 rage, l'état de nausée que l'on peut ressentir dans ce genre de situation.
4 Nous avions conclu -- notre conclusion était que nous ne savions pas où
5 cela nous amenait. Quel genre de cerveau aurait pu mettre au point quelque
6 chose de ce genre-là ? En à croire les informations dont nous disposions,
7 nous savions que les ordres avaient dû provenir du général Mladic, et je ne
8 sais pas si c'est moi ou si c'est lui qui a dit qu'on n'ira pas loin comme
9 ça avec cette façon de travailler.
10 Q. Au cours de cet entretien, avez-vous exprimer cette colère, cette rage
11 et de quelle façon, si oui ?
12 R. Oui, je l'ai exprimée. J'ai dit quelque chose comme : "Qui nous a
13 refilé ce bébé ? Qui nous a filé ça à Zvornik ?" parce que si ce genre de
14 chose se passe à Zvornik, tout le monde va présumer que cela a été commis
15 par la Brigade de Zvornik, mis à part le sérieux du crime en soi.
16 Q. Avez-vous discuté de ce que vous pourriez faire ?
17 R. Nous y avions réfléchi aussi, si nous pouvions faire une enquête et
18 quel genre d'enquête, et à ce moment-là, nous en avons conclu que le
19 rapport que nous avions envoyé le 18 représentait à ce stade le maximum que
20 nous puissions faire, et qu'après que j'ai rencontré le général Krstic en
21 personne alors nous devrions être en position de savoir si nous pouvions
22 faire plus ou si nous --
23 Q. Quels étaient les principaux arguments qui sous-tendaient cette
24 conclusion ?
25 R. J'ai déjà dit tout à l'heure ce que je savais à ce sujet, des
26 informations ont d'ailleurs aussi été discutées lors de cette réunion. Nous
27 comprenions qu'il ne servirait à rien de faire une enquête régulière de la
28 façon ordinaire. Nous savions aussi que la vérité si elle vient trop tôt
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1 peut avoir des conséquences plus négatives encore que -- plus négatives que
2 si elles arrivent en temps et heure.
3 Q. Vous nous dites qu'une des choses dont vous avez parlé avec Obrenovic,
4 à la réunion à votre -- lors de votre entretien était que personne pendant
5 le briefing fait mention ni les prisonniers ni de leur exécution. Mais
6 vous-même en avez-vous parlé avec ceux qui étaient présents à la réunion ?
7 R. Non, je n'ai pas soulevé la question.
8 Q. Etait-ce le résultat d'une décision délibérée ?
9 R. Oui.
10 Q. Pourquoi avez-vous décidé de ne pas nous soulever cette question devant
11 les commandants rassemblés en réunion en ce 23 juillet ?
12 R. Entre-temps, je n'avais reçu aucune information du commandement du
13 corps. Je n'étais donc pas en mesure d'entreprendre quoi que ce soit, de
14 soulever la question devant un aussi grand nombre de personnes. Il y avait
15 à cela plusieurs raisons. D'une part pour ce genre de question, lorsqu'il
16 est possible de cacher les moyens de preuve ou lorsqu'il est possible
17 d'entreprendre d'autres actions, alors on ne peut agir qu'en petit comité
18 et d'une autre façon.
19 Q. Permettez-vous que nous consacrions à cet entretien encore quelques
20 minutes, parce que nous arrivons vraiment à la fin de la discussion ?
21 Permettez-vous que nous nous arrêtions là parce que nous perdrons quelques
22 minutes d'audience, mais nous arrivons vraiment à la fin de ce sujet.
23 M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Pas du tout. Nous allons donc nous
24 arrêter maintenant, et nous nous retrouvons demain matin à 9 heures. Merci.
25 --- L'audience est levée à 13 heures 43 et reprendra le mardi 10 février
26 2009, à 9 heures 00.
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