Tribunal Criminal Tribunal for the Former Yugoslavia

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  1   Le mercredi 15 juillet 2009

  2   [Audience publique]

  3   [Les accusés sont introduits dans le prétoire]

  4   [Le témoin est introduit dans le prétoire]

  5   --- L'audience est ouverte à 14 heures 24.

  6   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Bonjour à tous. Bonjour, Monsieur le

  7   Greffier. Pouvez-vous citer l'affaire, s'il vous plaît ?

  8   M. LE GREFFIER : [interprétation] Bonjour, Monsieur le Président, Madame et

  9   Monsieur les Juges.

 10   Il s'agit de l'affaire IT-05-88-T, le Procureur contre Vujadin Popovic

 11   et consorts. Merci.

 12   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Merci.

 13   Pour le compte rendu d'audience, tous les accusés sont présents.

 14   Pour l'Accusation, je vois que nous avons de nouveaux venus dans le

 15   votre équipe, Monsieur McCloskey. 

 16   M. McCLOSKEY : [interprétation] Bonjour, Monsieur le Président. Oui, nous

 17   avons une nouvelle juriste, Jelena Plamenac, qui va nous aider. Son nom de

 18   famille, Plamenac.

 19   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Pour les équipes de la Défense, je note

 20   l'absence de Me Nikolic, pour l'équipe de l'accusé Beara; et M. Krgovic,

 21   pour l'équipe de la Défense de l'accusé Gvero. Je crois que c'est tout.

 22   Comme vous avez remarqué, nous avons une séance conformément à la règle 15

 23   bis, aujourd'hui, puisque le Juge Kwon ne peut pas être parmi nous, donc

 24   nous procéderons comme de droit.

 25   Monsieur Milosevic, bonjour. Si vous aviez coopéré immédiatement lorsque

 26   nous avons émis l'avis de comparution, nous aurions pu avoir une séance

 27   hier et les Juristes n'auraient pas eu autant de problème. Vous avez évité

 28   une procédure d'outrage au Tribunal de très près. J'espère que nous

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  1   n'aurons pas une répétition de cela dans l'avenir et j'espère que vous

  2   allez vous excuser auprès de cette Chambre d'instance pour votre

  3   comportement.

  4   Avant de continuer, étant donné que vous êtes témoin ici, les règles

  5   exigent que vous prononciez une déclaration solennelle avant de faire votre

  6   déposition, à savoir que vous direz la vérité, toute la vérité et rien que

  7   la vérité. Le texte de la déclaration solennelle vous a été transmis, je

  8   vous demande de la lire à haute voix.

  9   LE TÉMOIN : [interprétation] Je déclare solennellement que je dirai la

 10   vérité, toute la vérité et rien que la vérité.

 11   LE TÉMOIN : SRETEN MILOSEVIC [Assermenté]

 12   [Le témoin répond par l'interprète]

 13   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Merci. Veuillez vous asseoir et vous

 14   mettre à l'aise.

 15   Monsieur Bourgon.

 16   Oui, Monsieur McCloskey, Un avertissement peut-être ? Je voulais venir,

 17   mais je voulais tout d'abord donner la parole à M. Bourgon.

 18   M. BOURGON : [interprétation] Oui, je voulais dire exactement la même

 19   chose, Monsieur le Président.

 20   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Monsieur le Témoin, vous avez en partie

 21   vécu les événements que nous allons aborder ici. Il est possible que des

 22   questions vous soient posées et qu'en y répondant, cela vous expose à des

 23   procédures pénales. Je ne dis pas que ce sera le cas, mais je ne peux pas

 24   non plus exclure cette possibilité. C'est la raison pour laquelle je me

 25   dois de vous avertir et de vous expliquer quels sont les droits dont vous

 26   disposez.

 27   Tout d'abord, en vertu de notre Règle 90, en particulier si des questions

 28   vous sont posées, et qui par le biais de vos réponses exactes vous

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  1   exposeraient à des procédures au pénal, vous avez le droit de demander à la

  2   Chambre d'instance de vous exonérer de la réponse à ces questions. Ce n'est

  3   pas un droit absolu. Nous pourrons accéder à votre demande, et par

  4   conséquent, vous évitez de répondre à ces questions, et par conséquent,

  5   nous en terminerons avec ce type de questions. Mais en même temps, nous

  6   pouvons également vous forcer à répondre à ces questions. Si nous vous

  7   forçons à répondre à ces questions, vous devrez d'y répondre, et d'y

  8   répondre avec toute véracité. Mais vous avez un droit supplémentaire qui

  9   vous sera conféré, à savoir que quelle que soit la teneur de vos réponses,

 10   ces questions inculpant ne pourront pas être utilisées contre vous dans

 11   toute procédure pénale qui pourrait être intentée contre vous, à moins

 12   qu'il s'agit de procédure de parjure ou de faux témoignage.

 13   Avez-vous bien compris ce que je viens de vous expliquer ?

 14   LE TÉMOIN : [interprétation] Oui.

 15   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Nous pouvons donc poursuivre.

 16   Maître Bourgon ou Maître Nikolic; je vois que Me Bourgon vient de se lever.

 17   Maître Bourgon, combien de temps pensez-vous en devoir disposer ?

 18   M. BOURGON : [interprétation] Bonjour. J'allais mentionner aux parties dans

 19   le prétoire, mais j'ai oublié de le mentionner à cette Chambre d'instance.

 20   Donc je pense que nous devrions avoir besoin d'une heure et demie, pas plus

 21   de deux heures, de toute façon, pour conclure l'interrogatoire principal.

 22   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Merci.

 23   Monsieur Haynes, vous nous aviez laissé penser que vous vous impliqueriez

 24   peut-être dans l'interrogatoire ou la déposition de ce témoin; est-ce que

 25   vous avez l'intention de poser des questions par le biais d'un contre-

 26   interrogatoire, ou est-ce que vous voulez réserver votre position ?

 27   M. HAYNES : [interprétation] Je crois que tout le monde connaît très bien

 28   ma position, parce que j'ai envoyé un e-mail à toutes les parties

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  1   concernées ce matin. A ce stade avancé des poursuites, je pense que le

  2   témoin doit traiter de questions qui sont très limitées, des questions qui

  3   découlent des éléments de preuve qui ont été présentés; et ceci n'a aucun

  4   intérêt pour moi-même ou pour mon accusé. Par conséquent, je n'ai pas

  5   l'intention de procéder à un contre-interrogatoire mais j'espère que les

  6   paramètres de sa déposition seront limités, compte tenu du stade avancé

  7   dans ce procès.

  8   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Quant à vous, Monsieur McCloskey, bien

  9   sûr, vous n'avez pas entendu les questions posées dans le cadre de

 10   l'interrogatoire principal.

 11   M. McCLOSKEY : [interprétation] Je pense que mon contre-interrogatoire ne

 12   prendra pas plus longtemps que l'interrogatoire principal.

 13   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Très bien. Nous allons essayer de

 14   conclure cette déposition aujourd'hui. Nous devons terminer avant 18 heures

 15   45 et non 19 heures, donc, ce soir.

 16   M. BOURGON : [interprétation] Merci, Monsieur le Président. Madame et

 17   Monsieur les Juges, bonjour. Bonjour à tout le monde dans le prétoire.

 18   Interrogatoire principal par M. Bourgon : 

 19   Q.  [interprétation] Bonjour, Monsieur Milosevic. Pouvez-vous m'entendre,

 20   Monsieur Milosevic ?

 21   R.  Oui.

 22   Q.  Je vois que vous regardez l'écran devant vous. Je ne sais pas si vous

 23   pourrez voir -- si vous pourrez me voir sur l'écran. Vous pouvez me

 24   regarder également directement, c'est comme vous le souhaitez. Tout

 25   d'abord, Monsieur le Témoin, je voudrais me présenter. Je m'appelle

 26   Stéphane Bourgon. Nous avons eu le plaisir de nous rencontrer un peu plus

 27   tôt dans la semaine, et aujourd'hui, je suis épaulé par Jelena Nikolic et

 28   par Mlle Chloe Grandon, et nous représentons Drago Nikolic.

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  1   J'ai un certain nombre de questions à vous poser. Je vais essayer d'être

  2   aussi bref que possible. Ce qui est important, c'est que si l'aventure vous

  3   ne comprenez pas une question que je vous pose, n'hésitez surtout pas à

  4   m'arrêter, à m'interrompre et à me demander des précisions.

  5   Est-ce que vous avez bien compris, Monsieur Milosevic ?

  6   R.  Oui.

  7   Q.  Merci. Tout d'abord, je voudrais que vous décliniez votre nom, prénom

  8   et date de naissance pour le compte rendu d'audience, s'il vous plaît.

  9   R.  Je m'appelle Sreten Milosevic, je suis né le 17 février 1959.

 10   Q.  Quel âge avez-vous aujourd'hui, Monsieur Milosevic ?

 11   R.  J'ai 50 ans.

 12   Q.  Merci. Je vais passer directement aux événements de juillet 1995. Je

 13   crois que vous étiez membre de la VRS. Dans quelle unité serviez-vous ?

 14   R.  J'étais membre de la Brigade de Zvornik.

 15   Q.  Quel était le grade que vous occupiez à l'époque ?

 16   R.  J'étais capitaine.

 17   Q.  Vous souvenez-vous exactement de la date à laquelle vous avez rejoint

 18   cette Brigade de Zvornik ?

 19   R.  Il s'agissait du mois de septembre 1994.

 20   Q.  Merci. Cela signifie donc qu'en juillet 1995 vous avez servi au sein de

 21   la Brigade de Zvornik depuis environ dix mois; est-ce plus ou moins le cas

 22   ?

 23   R.  Oui.

 24   Q.  Puisque c'est le cas; est-ce que vous pouvez nous dire dans quelle

 25   mesure vous connaissiez bien les membres de la Brigade de Zvornik ?

 26   R.  Durant les dix mois précédents les événements et compte tenu du fait

 27   que la brigade était composée de plus de 4 000 conscrits je peux dire que

 28   j'ai appris à connaître un groupe assez restreint de personnes qui

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  1   assuraient le commandement de la brigade.

  2   Q.  Monsieur Milosevic, où êtes-vous né et êtes-vous allé à l'école ?

  3   R.  Je suis né dans le village de Lupoglava dans la municipalité de

  4   Kladanj. Je suis allé à l'école primaire de Stupari, l'université [comme

  5   interprété] à Kladanj, et je suis allé au lycée à Banovici et j'ai obtenu

  6   mon diplôme à Brcko et j'ai travaillé ensuite dans une mine à Zivinice.

  7   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Pouvez-vous répéter le nom de la mine,

  8   s'il vous plaît, dans laquelle vous avez travaillé ?

  9   LE TÉMOIN : [interprétation] Il s'agit de la mine de Djurdjevic dans la

 10   localité de Djurdjevik.

 11   M. BOURGON : [interprétation]

 12   Q.  En juillet 1995, est-ce que vous connaissiez bien les différentes

 13   localités de la zone de Zvornik ?

 14   R.  Je l'ai déjà dit, je ne connaissais pas très bien la zone de

 15   responsabilité.

 16   Q.  Est-ce que vous pouvez nous dire quelle est la position que vous avez

 17   occupée au sein de la Brigade de Zvornik à partir du moment où vous l'avez

 18   rejointe et jusqu'en juillet 1996 ?

 19   R.  Je suis arrivé dans la brigade en septembre 1994, et je suis devenu

 20   conseiller ou adjoint au commandant en second de la logistique. Quelque

 21   mois plus tard, j'ai été nommé commandant en second de la Brigade de

 22   Zvornik.

 23   Q.  Est-ce qu'il s'agit du commandant second de la totalité de la brigade

 24   ou simplement commandant en second de la logistique ?

 25   R.  Il s'agissait de commandant en second pour la logistique.

 26   Q.  Qui a été votre supérieur, qui était votre supérieur hiérarchique

 27   direct à ce poste ?

 28   R.  Le commandant de la brigade, M. Pandurevic.

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  1   Q.  En l'absence du commandant qui était votre supérieur hiérarchique

  2   direct ?

  3   R.  En l'absence du commandant, c'était donc le chef d'état-major qui était

  4   responsable de la brigade.

  5   Q.  Vous souvenez-vous de qui il s'agissait en juillet 1995 ?

  6   R.  Il s'agissait de Dragan Obradovic.

  7   Q.  Vous souvenez-vous des autres commandants en second de la Brigade de

  8   Zvornik ?

  9   R.  Commandant en second pour les questions morales et religieuses et pour

 10   la sécurité de la Brigade de Zvornik, oui, je m'en souviens.

 11   Q.  Vous souvenez-vous qui occupait ces postes en juillet 1995 ?

 12   R.  Ce qui est du commandant en second pour les questions morales c'était

 13   M. Simic et pour ce qui est de la sécurité c'était M. Nikolic.

 14   Q.  Est-ce que vous vous souvenez qui était responsable pour la Brigade de

 15   Zvornik en ce qui concerne les questions de renseignement ?

 16   R.  Les personnes responsables pour le renseignement étaient M. Petkovic et

 17   M. Vukotic.

 18   Q.  Est-ce que vous pouvez nous dire quelles étaient vos relations de

 19   travail avec Drago Nikolic ?

 20   R.  Il n'y avait pas de relation professionnelle étant donné que j'étais

 21   responsable de l'appui logistique. Par conséquent, nous n'avions pas

 22   vraiment de contact puisque nous n'avions rien à faire les uns avec les

 23   autres.

 24   Q.  Est-ce que vous vous êtes rencontrés à certaines reprises dans le cadre

 25   de vos activités ?

 26   R.  Durant les réunions d'information qui étaient organisées par M.

 27   Pandurevic, le matin, nous nous sommes rencontrés mais cela n'a pas eu lieu

 28   très souvent. Nous nous sommes retrouvés ensemble de manière sporadique.

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  1   Q.  Aviez-vous également des rencontres sociales avec Drago Nikolic ?

  2   R.  Pas très souvent. C'était très sporadique.

  3   Q.  En qualité de commandant en second pour la logistique est-ce que vous

  4   pourriez nous décrire en quelques mots quel était votre rôle au sein de la

  5   Brigade de Zvornik ?

  6   R.  Mon rôle, le rôle donc d'appui logistique était de ravitailler la

  7   brigade, c'est-à-dire l'alimentation, les vêtements, le carburant, et

  8   toutes les choses de ce type-là.

  9   Q.  Qu'en est-il des questions de transport ? Est-ce que ceci relevait de

 10   la responsabilité du commandant en second pour la logistique ?

 11   R.  Sous l'égide de l'appui du département de l'Appui logistique, il y

 12   avait le Bataillon de la Logistique qui disposait d'un certain nombre de

 13   véhicules et qui était doté de mécaniciens chargés de véhicules de

 14   transport, mais également de véhicules de combat.

 15   Q.  Pour ce qui est de ce bataillon quel était le lien, si lien il y avait,

 16   entre vous-même et ce bataillon ?

 17   R.  J'étais en contact avec le chef d'état-major du Bataillon de la

 18   Logistique, et cela m'arrivait également de contacter le bataillon

 19   directement.

 20   Q.  Je vais préciser ma question : est-ce que vous étiez responsable du

 21   Bataillon de la Logistique ?

 22   R.  Non.

 23   Q.  Monsieur le Témoin, en juillet 1995 et durant la période durant

 24   laquelle vous avez officié au sein de la Brigade de Zvornik, est-ce que

 25   vous avez occupé les fonctions d'officier de garde pour les opérations de

 26   la brigade ?

 27   R.  Oui, j'étais l'officier de garde pour la brigade dans des situations

 28   extraordinaires. Il y a eu une période durant laquelle des événements

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  1   extraordinaires se sont produits mais je demandais au commandant M.

  2   Pandurevic de me relever à ce rôle spécifique de façon à ne plus faire

  3   partie du groupe des officiers de garde.

  4   Q.  Est-ce que vous vous souvenez, Monsieur le Témoin, de l'officier de

  5   garde des opérations de la brigade le 13 juillet 1995 ?

  6   R.  C'était moi.

  7   Q.  Autant que vous puissiez vous souvenir, est-ce que c'était un jour

  8   normal ?

  9   R.  Non.

 10   Q.  Est-ce que vous vous souvenez d'autres occasions où vous avez occupé ce

 11   poste d'officier de garde des opérations de la brigade ?

 12   R.  Il n'y avait des périodes de garde occasionnelle de type extraordinaire

 13   étant donné que la Brigade de Zvornik était déployée dans d'autres zones

 14   d'opération pour les buts de la VRS, par conséquent, ce qui n'était pas

 15   d'officier de garde permanent s'acquittait de temps en temps de ce type

 16   d'obligation.

 17   Q.  Est-ce que vous avez joué le rôle d'officier chargé des opérations au

 18   niveau de l'IKM ou au poste de commandement avancé de la brigade ?

 19   R.  Oui, c'est exact.

 20   Q.  Est-ce que vous vous souvenez des dates durant lesquelles vous avez

 21   occupé ce poste au niveau de l'IKM ?

 22   R.  Je ne me souviens pas des dates mais vous m'avez présenté des documents

 23   dans votre bureau qui montraient les jours où j'ai officié au sein de

 24   l'IKM.

 25   Q.  Est-ce que vous avez reconnu votre signature sur les documents que je

 26   vous ai présentés ?

 27   R.  Oui.

 28   Q.  Si je reviens à votre période de service au sein de la brigade en tant

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  1   qu'officier responsable des opérations, officier de garde des opérations,

  2   c'était pour quelle période ?

  3   R.  En général, c'était 24 heures.

  4   Q.  Est-ce que ça a toujours été le cas ?

  5   R.  Quelquefois les périodes de garde dépassaient les 24 heures; on pouvait

  6   aller jusqu'à 26 heures voire plus.

  7   Q.  Monsieur le Témoin, quelle était la fréquence des périodes où vous

  8   aviez deux périodes de garde au sein de l'IKM ?

  9   R.  Ça ne s'est pas produit très souvent mais je me souviens où j'ai eu

 10   connaissance de certains cas.

 11   Q.  A quel moment, l'officier de garde des opérations dans la brigade

 12   prenait son poste ?

 13   R.  On prenait son poste entre 7 heures et 8 heures le matin.

 14   Q.  Est-ce que c'était toujours le cas ou y avait-il des exceptions à la

 15   règle ?

 16   R.  C'était la règle mais de temps en temps les périodes de garde

 17   changeaient car il était impossible de se tenir aux périodes données au

 18   préalable.

 19   Q.  En tant qu'officier de garde des opérations de la brigade, est-ce que

 20   vous étiez épaulé par qui que ce soit ?

 21   R.  En général, vous aviez un officier de garde principal et vous aviez un

 22   officier de garde en second, un assistant.

 23   Q.  Est-ce que vous pourriez nous donner plus d'information sur les

 24   obligations ou le rôle de cet assistant ? Quand était-il de garde et quand

 25   n'était-il pas de garde ?

 26   R.  L'officier de garde prenait son poste au moment de la relève pour une

 27   période de 24 heures. Pour ce qui est de l'assistant à l'officier de garde

 28   ou l'adjoint à l'officier de garde, il commençait à midi jusqu'à 5 heures

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  1   le lendemain.

  2   Q.  Est-ce que cela signifie que c'était durant la nuit ?

  3   R.  Oui, de minuit et non midi à 5 heures du matin.

  4   Q.  Où était le bureau de l'officier de garde pour les opérations de la

  5   brigade ?

  6   R.  Le bureau de cet officier de garde se situait à l'étage dans le

  7   bâtiment du commandement.

  8   Q.  Est-ce que vous vous souvenez de la pièce dans laquelle se trouvait ce

  9   bureau ?

 10   R.  Quand on arrive à l'étage supérieur au premier étage, le bureau est

 11   directement à droite.

 12   Q.  Monsieur le Témoin, j'aimerais vous présenter une pièce sur le prétoire

 13   électronique.

 14   M. BOURGON : [interprétation] Il s'agit de la pièce qui porte la cote

 15   3D110.

 16   Q.  Monsieur le Témoin, cette pièce va apparaître sur l'écran devant vous

 17   et j'aimerais savoir si vous connaissez cette pièce.

 18   M. BOURGON : [interprétation] J'aimerais que l'on affiche la page 2 de

 19   cette pièce à l'écran du prétoire électronique, s'il vous plaît.

 20   Q.  Est-ce que vous connaissez ce plan du premier étage ?

 21   R.  Oui.

 22   Q.  De quoi s'agit-il ?

 23   R.  Il s'agit du plan du premier étage.

 24   Q.  Monsieur le Témoin, j'aimerais que vous apportiez quelques marques à ce

 25   plan d'occupation des sols. Je vais demander à Mme l'Huissière de vous

 26   aider. Je pense qu'on vous a expliqué comment cela allait procéder.

 27   J'aimerais que vous apportiez quelques détails.

 28   Pour commencer, j'aimerais que vous apportiez -- que vous inscriviez le

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  1   chiffre 1 avec un cercle pour représenter le bureau de l'officier de garde.

  2   R.  [aucune interprétation]

  3   Q.  Si vous vous souvenez où se trouvait votre bureau, je vous demande

  4   d'apposer le chiffre 2 avec un cercle autour du chiffre.

  5   R.  [Le témoin s'exécute] 

  6   Q.  Si vous souvenez du bureau du commandant, le commandant Pandurevic,

  7   comme vous l'avez identifié, est-ce que vous pouvez apposer le chiffre 3 ?

  8   R.  [Le témoin s'exécute]

  9   Q.  Apporter -- inscrire le numéro 4 pour représenter le bureau de Dragan

 10   Obrenovic, si vous vous souvenez de son emplacement ?

 11   R.  [Le témoin s'exécute]

 12   Q.  Est-ce que vous vous souvenez de l'endroit où se trouvait le bureau de

 13   Drago Nikolic, à l'époque ?

 14   R.  [Le témoin s'exécute]

 15   Q.  Est-ce que vous pourriez nous dire, en regardant ce plan, quelle était

 16   la partie du bâtiment qui avait une vue sur la route ? Si tel est le cas,

 17   est-ce que vous pouvez inscrire le chiffre 6 sur la partie qui avait vu sur

 18   la route ?

 19   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui, Monsieur McCloskey.

 20   M. McCLOSKEY : [interprétation] Pour le compte rendu d'audience, il n'a pas

 21   été mentionné que le 5 était le bureau de Drago Nikolic.

 22   M. BOURGON : [interprétation] Pardon, je ne l'ai pas dit --

 23   Q.  Monsieur le Témoin, est-ce que vous pouvez confirmer que le chiffre 5

 24   représente le bureau de Drago Nikolic ?

 25   R.  Oui.

 26   Q.  Est-ce que vous pouvez nous dire ce que représente le chiffre 6 ? Est-

 27   ce que c'est bien la partie du bâtiment qui donnait sur la route ?

 28   R.  Il s'agit de la route régionale qui allait de Zvornik à Bijeljina.

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  1   Q.  Est-ce que vous pourriez nous dire où se trouvait la rivière Drina, la

  2   Drina, et apposer le chiffre 7 ?

  3   R.  [Le témoin s'exécute]

  4   Q.  Je vais vous demander, Monsieur le Témoin, d'inscrire vos initiales

  5   ainsi que la date en bas à droite donc la date qui est le 15 juillet 2009.

  6   R.  [Le témoin s'exécute]

  7   Q.  Merci.

  8   M. BOURGON : [interprétation] Je voudrais qu'on sauvegarde cette pièce

  9   telle que modifiée pour la verser au dossier.

 10   Q.  Monsieur le Témoin, est-ce que vous partagiez votre bureau avec qui que

 11   ce soit à l'époque ?

 12   R.  Je partageais mon bureau avec M. Mijatovic, qui était souvent présent

 13   dans ce bureau avec moi. Il s'agissait donc de M. Mijatovic.

 14   M. BOURGON : [interprétation] Je n'aurai pu besoin des services de Mme

 15   l'Huissière. Je vous remercie.

 16   Q.  Monsieur le Témoin, est-ce que vous vous souvenez qui était de garde ?

 17   S'il y avait une personne de garde à l'entrée du bâtiment du commandement

 18   de la brigade, c'est-à-dire au rez-de-chaussée ?

 19   R.  Non. Je pense qu'au rez-de-chaussée, il n'y avait pas d'officier de

 20   garde ces jours-là.

 21   Q.  Monsieur, vous souvenez-vous s'il y avait une personne qui était de

 22   garde au premier étage du bâtiment où se trouvait le commandement dans le

 23   couloir où se trouvaient votre bureau et d'autres bureaux ?

 24   R.  Non, non. Il n'y avait jamais d'officier de garde dans ces parties du

 25   bâtiment.

 26   Q.  Monsieur, vous rappelez-vous quand la dernière fois vous avez vu le

 27   registre de l'officier de garde de la brigade chargé des opérations ?

 28   R.  La dernière fois c'était dans votre bureau c'est vous qui m'avez montré

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  1   ce registre.

  2   Q.  Monsieur, vous souvenez-vous du nom de l'officier de garde le jour

  3   avant votre garde, le 12 juillet, parce que vous l'avez vu ce registre ?

  4   R.  Je ne me souviens pas qui était de garde la veille de ma journée de

  5   garde. Vous m'avez dit que c'était M. Maric mais je ne me souviens pas de

  6   cette personne et je ne connais pas son écriture non plus.

  7   Q.  Merci. Est-ce que vous vous souvenez, ou est-ce que vous êtes en mesure

  8   de dire qui était l'officier de garde. Il s'agit des opérations de la

  9   brigade le 14 juillet, un jour après votre journée de garde ?

 10   R.  C'était M. Dragan Jokic qui était officier de garde chargé des

 11   opérations dans la brigade le 14 juillet.

 12   Q.  Pouvez-vous vous souvenir de son grade ou de sa position ?

 13   R.  Il avait le grade de commandant.

 14   Q.  Quelle position se trouvait-il ?

 15   R.  Il était chef du service du génie.

 16   Q.  Vu que vous avez mentionné que vous avez vu le registre de l'officier

 17   de garde chargé des opérations de la brigade, quelle était votre impression

 18   pour ce qui est des entrées pour le 14 juillet ?

 19   R.  Le 14 juillet, il y avait de différentes entrées, on pouvait voir cela

 20   comme d'habitude. Mais, moi, enfin j'écris mal, mon écriture n'est pas très

 21   lisible, donc je faisais des notes. J'ai apposé quelques notes dans le

 22   registre le jour où j'étais de garde.

 23   Q.  Monsieur, revenons à cette période de temps, et là, je parle du jour où

 24   vous étiez de garde; quelles étaient les informations que vous avez reçues

 25   ce jour-là et qui concernaient la 28e Division ou peut-être la colonne de

 26   soldats, quelles étaient les informations que vous avez reçues ce jour-là ?

 27   R.  Pour ce qui est des entrées dans ce registre que j'ai apposées dans le

 28   registre quand j'étais officier de garde, il a été enregistré que les

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  1   colonnes de la 28e Division ont été dirigées vers Tuzla, en traversant la

  2   région de Zvornik.

  3   Q.  Quelle était l'importance que revêtait cette information pour vous à

  4   l'époque ?

  5   R.  A l'époque, cette information était importante parce que dans la

  6   brigade il n'y avait pas de commandant Pandurevic, il était absent, et une

  7   partie des unités était partie avec M. Pandurevic, donc les effectifs

  8   n'étaient pas au complet et il y avait un danger qui menaçait la brigade

  9   pour ce qui est du passage de la 28e Division par cette région.

 10   Q.  Vous souvenez-vous s'il y avait des actions des mesures qui auraient

 11   été prises pour ce qui est de la colonne ?

 12   R.  Dans le registre pour ce jour-là, il a été écrit que le commandant, à

 13   savoir le commandant second M. Obradovic, a donné l'ordre selon lequel il a

 14   fallu être prêt à combattre ou élever le niveau de l'aptitude au combat au

 15   niveau supérieur des hommes dans les unités, et aussi des hommes qui se

 16   trouvaient au repos.

 17   Q.  Maintenant est-ce que c'est quelque chose que vous pouvez dire à la

 18   Chambre de première instance parce que vous l'avez vu dans le registre, ou

 19   bien c'est quelque chose dont vous pouvez vous souvenir ?

 20   R.  C'est ce que j'ai lu dans le registre pour ce qui est des entrées

 21   concernant le jour où j'étais de garde.

 22   Q.  Monsieur, quelles informations, s'il y en avait, vous avez reçues le 13

 23   juillet 1995 concernant les prisonniers de guerre ?

 24   R.  Pour ce qui est du 13 juillet où j'étais de garde, je n'ai reçu aucune

 25   information pour ce qui est de prisonniers de guerre.

 26   Q.  Monsieur, pendant le même soir, le soir du 13 juillet, quelles étaient

 27   les informations, s'il y en avait, que vous avez reçu concernant les

 28   membres de la brigade qui ont reçu l'ordre d'assurer la sécurité des

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  1   prisonniers en une localité quelconque ?

  2   R.  Je n'ai pas reçu d'information dans ce sens-là et on peut voir dans le

  3   registre qu'il n'y avait pas d'entrée concernant ce sujet ce jour-là,

  4   sinon, l'officier de garde est toujours obligé d'enregistrer cela dans le

  5   registre.

  6   Q.  Dans la soirée du 13 juillet, quelles informations avez-vous reçues

  7   concernant les événements ou un événement qui a eu lieu à l'école à

  8   Orahovac ?

  9   R.  Je n'ai pas reçu d'information concernant cela dans la soirée du 13

 10   juillet.

 11   Q.  Monsieur, donc ce soir-là, le 13 juillet, vous souvenez-vous d'avoir

 12   quitté le bureau de l'officier de garde chargé des opérations de la brigade

 13   à n'importe lequel moment ?

 14   R.  J'ai quitté le bureau à 24 heures et je suis allé me reposer. Je suis

 15   allé dormir.

 16   Q.  Avant cela, vous souvenez-vous d'avoir quitté ce bureau à un moment

 17   donné ?

 18   R.  Je suis peut-être allé aux toilettes ou allé prendre mon déjeuner ou

 19   mon dîner.

 20   Q.  Est-ce qu'il y avait des règles concernant les activités de l'officier

 21   de garde chargé des opérations dans la brigade concernant l'endroit où il

 22   était censé être pendant sa période de garde ?

 23   R.  Il devait être dans son bureau pendant qu'il était de garde. Donc

 24   c'était son obligation et il ne s'agissait pas d'une règle c'était son

 25   obligation, son devoir.

 26   Q.  Vous avez dit dans son bureau, est-ce qu'il s'agit de son bureau ou du

 27   bureau de l'officier de garde chargé des opérations ?

 28   R.  Il s'agit du bureau de l'officier de garde chargé des opérations

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  1   lorsqu'il était de garde ce jour-là.

  2   Q.  Monsieur, aujourd'hui dans ce prétoire, pouvez-vous vous souvenir de la

  3   personne dont le nom est Momir Nikolic ?

  4   R.  Oui, je me souviens de lui.

  5   Q.  Monsieur, vous rappelez-vous quand pour la première fois vous avez

  6   rencontré cette personne ?

  7   R.  J'ai rencontré M. Momir Nikolic la première fois durant l'année 1997

  8   dans l'entreprise qui s'appelle Stamparija [phon] ou imprimerie dont il

  9   était directeur. C'est là où je l'ai rencontré pour la première fois.

 10   Q.  Pouvez-vous nous dire un peu plus pour ce qui est du  contexte, des

 11   circonstances de votre rencontre avec M. Momir Nikolic à l'époque ?

 12   R.  En 1996, quand j'ai quitté l'armée de la VRS au mois de mai, j'ai donc

 13   ouvert une entreprise privée. Il s'agissait d'une entreprise de commerce et

 14   en m'occupant de mon entreprise j'ai rencontré quelqu'un de mes

 15   connaissances qui m'a dit qu'il pouvait ou qu'il voulait plutôt me

 16   présenter à quelqu'un qui pouvait m'aider pour établir des contacts

 17   d'affaire.

 18   Q.  Vous souvenez-vous si vous avez échangé des informations avec Momir

 19   Nikolic pendant cette rencontre ?

 20   R.  J'ai -- il m'a dit, et j'ai appris lors de cette rencontre avec lui,

 21   qu'il était officier chargé de la sécurité au sein de la Brigade de

 22   Bratunac -- de Zvornik.

 23   Q.  Monsieur, où cela s'est passé, cette rencontre avec M. Nikolic ?

 24   R.  Cette rencontre a eu lieu dans le bureau dans cette entreprise à

 25   Stamparija ou imprimerie mais je ne sais pas où cela se trouve exactement,

 26   même aujourd'hui je n'arrive pas à me souvenir où se trouve cette

 27   imprimerie.

 28   Q.  Où se trouvait le magasin ? Dans quelle ville, je pense à l'imprimerie

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  1   ?

  2   R.  A Bratunac.

  3   Q.  Vous souvenez-vous quel était le rapport entre l'imprimerie et Momir

  4   Nikolic ? Qu'est-ce qu'il faisait là-bas ?

  5   R.  Lorsque je suis arrivé, il était directeur dans l'imprimerie.

  6   Q.  Monsieur, vous souvenez-vous d'avoir vu cette personne, Momir Nikolic,

  7   quand vous étiez officier de garde chargé des opérations de la brigade le

  8   13 juillet 1995 ?

  9   R.  J'ai déjà dit que je l'ai vu la première fois en 1997 et je ne l'ai pas

 10   rencontré dans la Brigade de Zvornik.

 11   Q.  Monsieur, pour revenir à la soirée du 13 juillet 1995, est-ce que ce

 12   soir-là un officier, qui n'était pas membre de la Brigade de Zvornik, a

 13   rendu visite à la caserne Standard ?

 14   R.  Je ne me souviens pas de cette visite ou de quelqu'un qui serait venu

 15   d'une autre brigade. Mais pour rendre visite à la brigade, il aurait

 16   d'abord -- il aurait fallu d'abord donc enregistrer cela dans le registre

 17   de l'officier de garde chargé des opérations.

 18   Q.  Monsieur, dans la soirée du 13 juillet 1995, est-ce qui que ce soit est

 19   venu se présenter à vous en tant que chef de l'organe de Sécurité de la

 20   Brigade de Bratunac ?

 21   R.  Non.

 22   Q.  Est-ce que c'est quelque chose que vous pourriez -- dont vous pourriez

 23   vous souvenir ? Si oui, pourquoi ?

 24   R.  J'ai déjà dit que les personnes inconnues, qui seraient venues à la

 25   brigade, auraient dû être enregistrées d'abord à la réception et ensuite au

 26   bureau de l'officier de garde, après quoi on aurait présenté cette personne

 27   à l'officier chargé des opérations, et après il y a d'autres procédures qui

 28   suivent pour décider s'il faut permettre à cette personne de visiter la

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  1   brigade ou pas.

  2   Q.  Monsieur, dans la soirée du 13 juillet 1995, est-ce qui que ce soit est

  3   venu pour vous demander de voir Drago Nikolic ? Vous souvenez de cela ?

  4   R.  Non.

  5   Q.  Savez-vous où se trouvait Drago Nikolic dans la soirée du 13 juillet ?

  6   R.  Non, je ne savais pas où il se trouvait ce soir-là.

  7   Q.  Monsieur, savez-vous qui était de garde de la police militaire à la

  8   réception dans la soirée du 13 juillet ?

  9   R.  Je sais qu'il y avait un officier de garde mais je ne me souviens pas

 10   des gens qui faisaient partie de la police militaire. Je ne les connais

 11   pas.

 12   Q.  Comment savez-vous qu'il y avait quelqu'un à la réception cette nuit-là

 13   ?

 14   R.  Il s'agit d'une situation d'urgence, il faut qu'il y ait un officier de

 15   la police ou deux officiers de la police de garde. A la réception, vous

 16   contrôlez l'entrée et la sortie des personnes et des véhicules également.

 17   Q.  Vous souvenez-vous, Monsieur, s'il y avait des membres de la police

 18   militaire -- si un policier de la police militaire qui était de garde à la

 19   réception vous a contacté dans la soirée du 13 juillet ?

 20   R.  Je ne me souviens pas de cela. Mais j'ai déjà dit que selon la règle

 21   qui était en vigueur à l'époque lorsque quelqu'un appelle de la réception,

 22   il faut d'abord enregistrer ce fait dans le registre de l'officier de

 23   garde.

 24   Q.  Monsieur, vous souvenez-vous qui prenait des décisions pour ce qui est

 25   d'officier qui serait de garde au sein de la brigade ou au poste de

 26   commandement avancé à n'importe quel moment ?

 27   R.  Je pense que c'était la tâche du chef de l'état-major ainsi que des

 28   officiers chargés des opérations au sein de l'état-major.

Page 33983

  1   Q.  Pendant la soirée du 13 juillet, pendant que vous étiez de garde, en

  2   tant qu'officier chargé des opérations de la brigade, vous souvenez-vous

  3   s'il y a eu une relève d'officiers de garde au poste de commandement avancé

  4   ce soir-là ?

  5   R.  Non.

  6   Q.  Monsieur, vous souvenez-vous -- connaissez-vous Mihajlo Galic ?

  7   R.  Oui.

  8   Q.  Qui est-ce ?

  9   R.  M. Galic travaillait au service du Personnel.

 10   Q.  Vous souvenez-vous de son grade ?

 11   R.  Non.

 12   Q.  Est-ce que vous avez eu des contacts avec Mihajlo Galic, le 13 juillet

 13   1995 ? Si oui, de quel type de contact il s'agissait ?

 14   R.  Non, je n'ai pas eu de contacts avec M. Galic.

 15   Q.  Vous avez dit avant que vous êtes parti pour dormir à minuit, quand

 16   vous êtes-vous réveillé pour continuer à exécuter vos fonctions d'officier

 17   de garde ?

 18   R.  J'ai continué mes activités en tant qu'officier de garde chargé des

 19   opérations à 5 heures du matin.

 20   Q.  Pouvez-vous nous dire ce que vous avez fait ce matin-là ?

 21   R.  Ce matin-là, vous pouvez voir dans le registre ce que j'ai fait et dans

 22   la matinée du 14 donc il y avait la relève et un autre officier de garde

 23   est arrivé pour me remplacer.

 24   Q.  Ce matin-là, avez-vous eu des contacts avec Drago Nikolic?

 25   R.  Non.

 26   Q.  Après que quelqu'un d'autre vous ait remplacé au poste d'officier de

 27   garde chargé des opérations, dites-nous ce que vous avez fait par la suite

 28   ?

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  1   R.  Je suis retourné dans mon bureau pour m'occuper de mes activités

  2   régulières.

  3   Q.  Monsieur, qu'est-ce que vous savez ou qu'est-ce que vous pouvez nous

  4   dire pour ce qui est des autocars à bord desquels se trouvaient les

  5   prisonniers qui sont arrivés ce jour-là devant la caserne Standard ?

  6   R.  Ce jour-là, je me souviens d'avoir obtenu l'information qui disait

  7   qu'il y avait des colonnes d'autocars qui partaient dans la direction de

  8   Zvornik et Bijeljina de Srebrenica. Mon bureau se trouvait juste en face de

  9   la route. Je suis sorti de mon bureau et j'ai vu la colonne de véhicules

 10   qui se dirigeait de Zvornik vers Bijelina. Après avoir vu cela, je suis

 11   remonté dans mon bureau pour m'acquitter de mes activités régulières.

 12   Q.  Permettez-moi de vous poser quelques questions qui proviennent de votre

 13   réponse. D'abord vous avez dit qu'il s'agissait de "convois" au pluriel ou

 14   des "colonnes." Est-ce que les gens parlaient d'une colonne ou de plusieurs

 15   convois des prisonniers qui passaient devant la caserne ?

 16   R.  Je ne sais pas. Je n'ai pas reçu d'information qui aurait dit qu'il y

 17   avait plusieurs convois, mais c'est lorsque je suis descendu de mon bureau

 18   que j'ai vu cette colonne-là. Mais je ne sais pas quel était le nombre

 19   total de ces colonnes.

 20   Q.  Avez-vous compté les autocars et qui, pour autant que vous le sachiez,

 21   se trouvait à bord de ces autocars ?

 22   R.  Je n'ai pas compté les autocars. Selon ce que j'ai vu, je peux vous

 23   dire qu'il s'agissait de Musulmans qui se trouvent à bord de ces autocars.

 24   Q.  Monsieur, avant d'avoir vu ces autocars ce jour-là, quelles étaient vos

 25   informations pour ce qui est de la présence des prisonniers dans la région

 26   de Zvornik ?

 27   R.  Même à ce moment-là, je ne savais pas qu'il y avait des prisonniers à

 28   Zvornik. J'ai appris cela à ce moment-là, à savoir qu'il y avait des

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  1   autocars à bord desquels se trouvaient les Musulmans. Je ne savais même pas

  2   qu'il s'agissait de prisonniers. D'ailleurs je ne pouvais pas le savoir

  3   qu'il s'agissait des prisonniers. Il y avait des gens à bord de ces

  4   autocars qui se dirigeaient de Zvornik vers Bijeljina.

  5   Q.  Bien, cela veut dire que je devrais vous poser une question de plus par

  6   rapport à cela pour ce qui est de la population de Srebrenica. Les femmes,

  7   les enfants, les personnes âgées, savez-vous ce qui leur est arrivé pendant

  8   cette période de temps ?

  9   R.  Non, je ne sais pas quel était leur destin.

 10   Q.  A l'époque, étiez-vous au courant du fait que la Brigade de Zvornik

 11   avait envoyé des autocars à Bratunac pour le transport de la population qui

 12   se trouvait là-bas ?

 13   R.  Non, je ne savais pas que les autocars de la Brigade de Zvornik se

 14   dirigeaient dans cette zone. Même, je ne me souviens pas si on avait envoyé

 15   des autocars là-bas, à l'époque.

 16   Q.  Plus tard ce jour-là - et nous revenons au moment où vous avez vu ces

 17   autocars -- je vais reformuler ma question. Quand avez-vous vu les autocars

 18   passant devant la caserne Standard ?

 19   R.  Je ne me souviens pas exactement du moment de la journée, mais c'était,

 20   en tout cas, dans la matinée vers 10 heures ou 11 heures du matin. Je ne

 21   peux pas être précis là-dessus.

 22   Q.  Monsieur, savez-vous si un de ces autocars s'est arrêté devant la

 23   caserne Standard ce jour-là ?

 24   R.  Je ne sais pas. Je ne me souviens pas de cela.

 25   Q.  Avez-vous entendu des rumeurs parlant des autocars qui se seraient

 26   arrêtés devant la caserne Standard ce jour-là ?

 27   R.  Non.

 28   Q.  Maintenant dites-moi si vous vous rappelez de l'entretien que vous avez

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  1   eu avec le bureau du Procureur concernant les autocars que vous avez vus en

  2   train de passer devant la caserne Standard ?

  3   R.  Oui, j'ai parlé de cela dans cet entretien.

  4   Q.  Vous souvenez-vous de l'heure que vous avez comme l'heure à laquelle

  5   vous avez vu les autocars devant la caserne Standard ?

  6   R.  Je ne me souviens pas de leur avoir dit à quel moment les autocars

  7   passaient devant la caserne Standard.

  8   Q.  Monsieur, est-ce que ce jour-là, plus tard dans la journée, est-ce que

  9   quelque chose s'est passé pour ce qui est des gens qui se trouvaient à bord

 10   de ces autocars ?

 11   R.  Ce jour-là, à savoir le 14 juillet, une personne est entrée dans mon

 12   bureau, mais je ne me souviens pas de cette personne. Il m'a dit que M.

 13   Obrenovic a ordonné que tout le monde devait partir à Orahovac pour assurer

 14   la sécurité des prisonniers. C'est à ce moment-là que j'ai appris qu'il y

 15   avait des prisonniers à Orahovac. Donc il a fallu assurer leur sécurité

 16   pour éviter l'escalation [phon] des événements sur le terrain, puisqu'il

 17   s'agissait d'une zone habitée.

 18   Q.  Monsieur, vous rappelez-vous qui vous a dit de vous rendre à Orahovac ?

 19   R.  J'ai déjà dit que je ne me souvenais pas des traits du visage de la

 20   personne qui est entrée dans mon bureau pour me dire que M. Obrenovic avait

 21   dit qu'il fallait se rendre à Orahovac pour assurer la sécurité des

 22   prisonniers.

 23   Q.  Pouvez-vous nous aider à identifier l'entité qui a envoyé cet ordre ?

 24   R.  J'ai déjà dit que c'était le commandant Obrenovic qui a donné cet

 25   ordre.

 26   Q.  Vous souvenez-vous exactement des mots prononcés par la personne qui

 27   vous a dit de vous rendre à Orahovac. Vous souvenez-vous des mots que cette

 28   personne a prononcés ?

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  1   R.  Le chef Obrenovic a ordonné que tout le monde, à l'exception faite de

  2   l'officier de garde, doive se rendre à Orahovac pour assurer la sécurité

  3   des gens.

  4   Q.  Avant vous avez montré où se trouvait votre bureau, au premier étage

  5   dans le bâtiment où se trouvait le commandement, et vous avez montré

  6   également où se trouvait le bureau de l'officier chargé des opérations qui

  7   était l'officier de garde. Est-il possible que la personne qui vous a dit

  8   de vous rendre à Orahovac était M. Dragan Jokic, qui était officier de

  9   garde à l'époque ?

 10   R.  Non, j'ai dit qu'il ne s'agit pas de Dragan Jokic.

 11   Q.  Monsieur, savez-vous où se trouvait, ce jour-là, Dragan Obrenovic ?

 12   R.  Non, je ne savais pas exactement où il se trouvait. Tout ce que je

 13   sais, c'est qu'il était dans la zone de responsabilité de la brigade.

 14   Q.  Monsieur, est-ce que vous vous êtes rendu à Orahovac ce jour-là, et si

 15   oui, qui vous a accompagné ?

 16   R.  Oui, j'y suis allé ce jour-là. Cependant je ne me rappelle pas qui m'a

 17   accompagné.

 18   Q.  Pouvez-vous nous dire comment vous vous êtes rendu à Orahovac, par quel

 19   moyen de transport ?

 20   R.  Lorsque j'ai quitté mon bureau, devant l'entrée de la caserne, je suis

 21   monté dans une voiture de luxe, je ne sais plus de quelle marque, et on m'a

 22   conduit jusqu'à Orahovac.

 23   Q.  Vous rappelez-vous s'il y avait quelqu'un qui était dans la voiture

 24   avec vous ?

 25   R.  Oui, il y avait d'autres personnes avec moi. Je ne me rappelle pas

 26   combien, peut-être deux, et je ne me rappelle pas non plus qui était ces

 27   personnes qui m'accompagnaient jusqu'à Orahovac.

 28   Q.  Portiez-vous une arme lorsque vous vous êtes rendu à Orahovac ?

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  1   R.  Non.

  2   Q.  Etiez-vous la personne responsable du groupe d'individus qui se sont

  3   rendus à Orahovac ?

  4   R.  Non.

  5   Q.  Pouvez-vous nous dire à quelle heure vous avez quitté la caserne

  6   Standard pour vous rendre à Orahovac ?

  7   R.  C'était l'après-midi. Je ne me rappelle pas exactement à quelle heure,

  8   mais je pense que c'était entre 14 heures et 17 heures le moment où j'ai

  9   quitté la caserne pour me rendre à Orahovac.

 10   Q.  Au moment où vous arriviez à Orahovac - et je sais que c'est peut-être

 11   difficile pour vous - mais est-ce que vous pouvez nous décrie la scène que

 12   vous avez trouvée lors de votre arrivée ?

 13   R.  Lors de mon arrivée à Orahovac, j'ai constaté que la situation était

 14   horrible et j'ai compris qu'on m'avait leurré d'une certaine façon. Je suis

 15   descendu de la voiture et j'ai vu devant moi la cour de l'école et j'ai vu

 16   un véhicule. Les Musulmans, qui avaient les yeux bandés, devaient monter

 17   dans ce véhicule. Ensuite on les a conduits de Zvornik vers le bois.

 18   Q.  Avez-vous entendu des tirs ?

 19   R.  C'était peut-être la deuxième fois où il y a eu des personnes qui

 20   devaient monter dans le car, à ce moment-là, j'ai entendu des tirs devant

 21   le véhicule lors du chargement. Il semblerait que quelqu'un a tiré sur des

 22   personnes qui essayaient de fuir. Je ne sais pas si c'étaient deux ou trois

 23   personnes. Je ne voyais pas bien, mais j'en ai vu une qui est tombée par

 24   terre. C'était un des soldats musulmans.

 25   Q.  Je vais préciser ma question : Avez-vous entendu des tirs provenant de

 26   la zone vers laquelle le véhicule est parti avec les prisonniers ?

 27   R.  A ce moment-là, il devait être 5, 6 ou 7 heures. Il y avait des tirs

 28   intermittents qu'on entendait provenant de la région vers laquelle ces

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  1   personnes avaient été transportées.

  2   Q.  Vous vous trouviez où exactement ?

  3   R.  Je me trouvais sur la route à côté du bâtiment de l'école et de la cour

  4   de l'école à Orahovac.

  5   Q.  Que pouvez-vous dire en ce qui concerne les prisonniers ? Qu'avez-vous

  6   vu de ces prisonniers ? Combien, où, comment ? Décrivez-nous ce que vous

  7   avez vu et ce que vous saviez à l'époque.

  8   R.  Je n'ai pas pu savoir quelle était leur condition, car ils étaient

  9   détenus prisonniers dans le gymnase de l'école. J'ai vu le véhicule qui

 10   était garé à côté de l'école et j'ai vu ceux qui avaient les yeux bandés,

 11   les mains liées et qui devaient monter dans le car. C'est ce que j'ai pu

 12   voir.

 13   Q.  Aviez-vous compris à l'époque ce qui se passait ?

 14   R.  Lorsque je suis descendu de la voiture et lorsque je les ai vus monter

 15   dans les autocars les yeux bandés, j'ai compris qu'on m'avait dupé d'une

 16   certaine façon; et j'ai essayé de trouver le moyen de me rendre de nouveau

 17   à la brigade pour éviter d'être là.

 18   Q.  Pendant combien de temps y êtes-vous resté et qu'avez-vous fait ?

 19   R.  Je ne peux pas vous donner une réponse précise. Je dirais une heure ou

 20   deux. On nous a invités à prendre un café dans une maison à côté du

 21   bâtiment et là j'ai essayé de me trouver un véhicule qui me conduirait

 22   jusqu'à Zvornik.

 23   Q.  Que s'est-il passé ?

 24   R.  Un peu plus tard, je ne sais pas exactement à quel moment, quelqu'un

 25   m'a dit qu'il y avait un véhicule qui venait d'arriver devant la maison.

 26   Q.  Et puis ?

 27   R.  Quand je suis sorti de la maison, je suis monté dans le véhicule qui

 28   avait de la place pour plusieurs passagers, je me rappelle très bien avoir

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  1   vu un enfant en larmes qui était à l'intérieur de la voiture. Nous nous

  2   sommes rendus vers Zvornik, et quelque 3 ou 400 mètres plus tard, le soldat

  3   Tanic est apparu sur la route, nous a fait signe de nous arrêter et on l'a

  4   pris avec nous jusqu'à Zvornik.

  5   Q.  Que pouvez-vous nous dire de ce soldat, le nom que vous indiquez est

  6   Tanic. De qui s'agit-il ?

  7   R.  Tanic était un individu qui travaillait dans la section Finances de la

  8   Brigade de Zvornik.

  9   Q.  A Orahovac, avez-vous reconnu un des soldats présents ?

 10   R.  Non.

 11   Q.  Vous étiez de la Brigade de Zvornik, donc savez-vous si les soldats

 12   étaient de la Brigade de Zvornik ?

 13   R.  Je l'ai déjà dit que je ne connaissais pas les conscrits de la Brigade

 14   de Zvornik. Je les ai reconnus tout simplement en tant que membre de la

 15   VRS, mais je ne savais pas s'il s'agissait de membres de la Brigade de

 16   Zvornik ou de quelconque autre brigade.

 17   Q.  Avez-vous constaté quelque chose de particulier sur l'uniforme des

 18   soldats ?

 19   R.  Je ne me souviens pas avoir vu quelque chose de particulier.

 20   Q.  Avez-vous vu si les soldats portaient des ceintures blanches ?

 21   R.  Je ne m'en souviens pas.

 22   Q.  Connaissiez-vous bien les membres de la Compagnie de Police militaire

 23   de la Brigade de Zvornik ?

 24   R.  Comme je l'ai déjà dit, je ne connaissais personne nommément.

 25   Eventuellement, je pourrais reconnaître leurs visages et dire qui étaient

 26   membres de la Brigade de Zvornik, si jamais je les revoyais de nouveau.

 27   Q.  Lors de votre arrivée à Orahovac, est-ce que quelqu'un vous attendait

 28   étant donné qu'on vous a dit de vous y rendre ?

Page 33991

  1   R.  Je ne le sais pas. Je ne sais pas si quelqu'un m'attendait. Lors de mon

  2   arrivée, il n'y avait personne qui m'attendait pour me donner des

  3   instructions. Je me suis retrouvé tout simplement à l'extérieur du bâtiment

  4   de l'école.

  5   Q.  Portiez-vous une des insignes de grade ?

  6   R.  Non. Je ne portais pas d'insignes de grade au sein de l'armée.

  7   Q.  Vous rappelez-vous avoir vu quelqu'un qui portait un béret rouge ?

  8   R.  Je ne m'en souviens pas. Je ne me rappelle pas avoir vu quelqu'un qui

  9   portait un béret rouge.

 10   Q.  Avez-vous vu ou rencontré la personne qui était responsable des

 11   activités qui se déroulaient là à l'école ?

 12   R.  Comme je l'ai déjà dit, je n'ai rencontré personne qui aurait été

 13   responsable de ce genre de chose à Orahovac.

 14   Q.  Avez-vous parlé à quiconque6

 15   R.  J'ai parlé à ceux qui étaient présents. Il y avait plusieurs individus

 16   que j'ai trouvés lors de mon arrivée, et à qui j'ai parlé, mais je ne sais

 17   pas, je ne me rappelle pas s'il s'agit de soldats ou de civils.

 18   Q.  Parlant des civils, vous en avez vus combien et où se trouvaient ces

 19   civils ?

 20   R.  Il y avait plusieurs individus là où je me tenais. Je ne puis pas vous

 21   dire exactement combien, je dirais un groupe de cinq ou six personnes. Je

 22   ne puis pas vous dire combien de ces personnes étaient soldats et combien

 23   des civils.

 24   Q.  Je sais que c'est difficile, Monsieur, mais est-ce que vous avez essayé

 25   d'intervenir lorsque vous y étiez ?

 26   R.  Je n'ai pas pu intervenir. On ne m'a pas permis d'intervenir. Tout

 27   d'abord, je ne connaissais personne; deuxièmement, si j'avais tenté

 28   d'intervenir, j'aurais pu me retrouver face au même problème. J'essayais

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  1   tout simplement de trouver le moyen de m'en sortir et de m'éloigner.

  2   Q.  Monsieur le Témoin, est-ce que le chargement des prisonniers avait déjà

  3   commencé lors de votre arrivée ?

  4   R.  Dès que je suis descendu du véhicule, j'ai compris qu'on était en train

  5   de charger des prisonniers à bord les autocars.

  6   Q.  Vous avez dit des "autocars," alors s'agissait-il d'autocars ou d'autre

  7   chose ?

  8   R.  Non, enfin je ne voulais pas dire autocars. C'était un véhicule avec

  9   une bâche.

 10   Q.  Tout à l'heure vous avez dit que vous avez vu un prisonnier ou je pense

 11   que vous avez dit deux ou trois prisonniers qui étaient fusillés. Cela

 12   s'est produit combien de temps après votre arrivée ?

 13   R.  Je ne pense pas que cela s'est produit lors du chargement du premier

 14   véhicule. Je pense que c'était lorsqu'ils montaient dans le deuxième

 15   véhicule. En ce qui concerne le fait de savoir à quel moment exactement, je

 16   ne puis pas vous le dire.

 17   Q.  Qui, Monsieur, est-ce que vous avez appelé pour essayer de trouver un

 18   véhicule pour vous prendre ?

 19   R.  Je suis entré dans une maison qui était sur la route et j'ai appelé

 20   l'officier de garde des opérations en lui demandant de trouver un véhicule

 21   qui me conduirait jusqu'à la brigade.

 22   Q.  Savez-vous qui était de garde cet après-midi ou ce soir à la Brigade de

 23   Zvornik ?

 24   R.  C'était M. Dragan Jokic ce jour-là.

 25   Q.  Avez-vous parlé à Dragan Jokic, lui-même ?

 26   R.  Je ne m'en souviens pas. Je ne me rappelle pas si c'est à lui que j'ai

 27   parlé. Je sais que j'ai passé un coup de téléphone en demandant à ce qu'on

 28   m'envoie un véhicule. Je ne me rappelle pas si c'est à lui que j'ai parlé.

Page 33993

  1   Q.  Il a fallu attendre combien de temps avant que le véhicule n'arrive ?

  2   R.  Pour autant que je me souviens, nous avons pris un café. Peut-être que

  3   ça a pris une heure jusqu'à ce que le véhicule s'arrête devant la maison.

  4   Q.  Dites-nous ce qu'on vous a dit lorsque le véhicule est arrivé ?

  5   R.  L'on nous a dit un véhicule est arrivé et se trouve devant la maison.

  6   Q.  Pouvez-vous nous décrire le véhicule ?

  7   R.  Je l'ai déjà dit, lorsque je suis sorti de la maison, j'ai vu le

  8   véhicule qui était garé au bord de la route devant la maison face à

  9   Zvornik. Lorsque je suis monté dans le véhicule, j'ai constaté qu'il y

 10   avait plusieurs sièges mais je ne me rappelle pas de quelle marque il

 11   s'agissait.

 12   Q.  Monsieur, s'agit-il du même véhicule dans lequel vous vous êtes rendu

 13   d'un peu plus tôt ce jour, vous êtes rendu à Orahovac ?

 14   R.  J'ai dit que je suis arrivé à Orahovac depuis Zvornik dans une

 15   limousine, une voiture particulière. Tandis que pour le voyage de retour,

 16   ce n'était pas du tout une voiture de luxe, c'était un véhicule qui avait

 17   plusieurs sièges pour les passagers.

 18   Q.  Monsieur, est-ce que vous aviez déjà vu ce véhicule ce même jour à

 19   Orahovac ?

 20   R.  Non, je n'ai vu aucun véhicule à Orahovac lorsque je suis arrivé.

 21   Q.  Pendant toute la durée de votre présence sur place, est-ce que vous

 22   avez vu cette voiture à un moment donné ?

 23   R.  Non.

 24   Q.  Vous rappelez-vous qui se trouvait à l'intérieur du véhicule, par

 25   exemple, le chauffeur ?

 26   R.  Non. J'ai dit que je me rappelais un enfant en larmes qui se trouvait à

 27   l'intérieur du véhicule, et il y a autre chose qui m'a frappé aussi, c'est

 28   M. Tadic [comme interprété] qui nous faisait signe du bord de la route et

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  1   qui nous a demandé de nous arrêter et de prendre avec nous vers Zvornik.

  2   Voilà ce dont je me souviens.

  3   Q.  Dans le compte rendu, on dit "Tadic;" s'agit-il du bon nom ?

  4   R.  "Tadic" - oui, oui, effectivement, c'est marqué "Tadic" - cela devrait

  5   être "Tanic."

  6   Q.  Vous vous êtes rendu directement à la Brigade de Zvornik ?

  7   R.  Oui.

  8   Q.  A quelle heure êtes-vous arrivé à la brigade ?

  9   R.  C'était le soir pendant la soirée. La nuit tombait. Je n'ai pas fait

 10   attention à l'heure précise mais c'était au moment où la nuit commence à

 11   tomber à cette époque de l'année.

 12   Q.  A cette époque de l'année en 1995, vers quelle heure est-ce que la nuit

 13   commençait à tomber ?

 14   R.  Je pense que dans notre région c'est quelque part entre 10 heures et 11

 15   heures pour vous donner une idée.

 16   Q.  Que s'est-il produit lors de votre arrivée à la brigade ? Dites-nous ce

 17   que vous avez fait ?

 18   R.  Le véhicule dans lequel nous avions voyagé n'est pas entré dans le

 19   campement, il s'est arrêté à l'extérieur. Nous en sommes descendus et j'ai

 20   dit au chauffeur d'emmener l'enfant à l'hôpital de Zvornik.

 21   Q.  Pourquoi avez-vous dit au chauffeur de se rendre à l'hôpital avec

 22   l'enfant ?

 23   R.  Principalement parce qu'il s'agissait d'un enfant, d'un civil, c'était

 24   la chose la plus naturelle à faire, c'est-à-dire d'emmener l'enfant à

 25   l'hôpital de la ville de Zvornik.

 26   Q.  Qu'avez-vous fait vous-même à la caserne Standard ?

 27   R.  Je suis entré à l'intérieur de la caserne. Je ne me rappelle pas s'il

 28   était 10 heures ou 11 heures du soir, je me préparais pour me coucher.

Page 33995

  1   Q.  Avez-vous dîné, ce soir-là ?

  2   R.  Je ne me souviens pas si j'ai dîné ce soir-là.

  3   Q.  Avez-vous rencontré d'autres personnes dans votre bureau, ce soir-là ?

  4   R.  Il n'y avait pas de véritable réunion, ce soir-là, je ne m'en rappelle

  5   pas avoir parlé à quelle que personne que ce soit.

  6   Q.  Monsieur, vous rappelez-vous que si l'Accusation vous a posé une

  7   question en ce qui concerne la possibilité qu'il y aurait une fête ce soir-

  8   là ?

  9   R.  Je m'en souviens et j'ai dit à l'Accusation qu'il était absurde de

 10   poser une telle question, d'imaginer qu'on puisse envisager une telle

 11   chose. Vu les circonstances, on ne pourrait pas imaginer une fête

 12   quelconque.

 13   Q.  Revenons rapidement à Orahovac; avez-vous vu Drago Nikolic sur place ?

 14   R.  Non, je ne l'ai pas vu sur place.

 15   Q.  Savez-vous si Drago Nikolic se trouvait à Orahovac ce jour-là ?

 16   R.  J'ai entendu dire de la part de ceux qui s'y trouvaient, qu'il avait

 17   été là pendant la journée, mais je n'ai pas su à quelle heure.

 18   Q.  Avez-vous entendu des rumeurs concernant le fait que Drago Nikolic

 19   aurait été à l'endroit où les prisonniers étaient tués ?

 20   R.  Non, je n'ai pas entendu ce genre de rumeur.

 21   Q.  Monsieur le Témoin, ce jour-là, est-ce que vous avez donné des ordres,

 22   ou est-ce que vous avez pris des mesures pour que de la nourriture et des

 23   boissons soient livrées à Orahovac ?

 24   R.   Je ne me rappelle pas avoir donné de tels ordres. Les documents de la

 25   brigade indiquent si les ordres sont donnés pour ce qui concerne la

 26   nourriture.

 27   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Monsieur Bourgon, je voudrais vérifier.

 28   J'ai comme l'impression que vous vous approchiez de la conclusion.

Page 33996

  1   M. BOURGON : [interprétation] Monsieur le Président, j'ai besoin d'encore

  2   dix à 15 minutes, donc on pourrait peut-être lever l'audience dès

  3   maintenant.

  4   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] D'accord.

  5   M. BOURGON : [interprétation] Ou je peux continuer pendant encore dix

  6   minutes. C'est à vous de voir, Monsieur le Président.

  7   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Si vous pensez terminer d'ici dix

  8   minutes, je suggère de poursuivre jusqu'à la fin et ensuite nous allons

  9   procéder à une interruption d'audience avant de procéder au contre-

 10   interrogatoire. Je pense que c'est acceptable.

 11   M. BOURGON : [interprétation] Peut-être pas dix minutes, 15 certainement

 12   mais pas dix.

 13   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Essayez.

 14   M. BOURGON : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.

 15   Q.  Monsieur le Témoin, vous avez donné une réponse en ce qui concerne les

 16   nourritures et les boissons. J'aimerais savoir si lorsque vous étiez à

 17   Orahovac; est-ce que vous avez vu qu'on arrivait avec de la nourriture et

 18   des boissons ?

 19   R.  Non, je ne l'ai pas vu.

 20   Q.  Etant donné que vous étiez responsable pour ce qui concerne les

 21   ravitaillements, et d'ailleurs c'est vous-même qui l'avez dit; est-ce que

 22   la caserne Standard avait la possibilité de préparer des gâteaux, des

 23   pâtisseries, ou est-ce qu'il y avait des jus de fruits qui auraient pu être

 24   livrés à Orahovac ?

 25   R.  Non. On n'avait pas de telle possibilité que ce soit pour des

 26   pâtisseries ou pour autre chose, en ce qui concerne des aliments

 27   particuliers. 

 28   Q.  Est-ce qu'il leur était possible par exemple que quelqu'un obtienne des

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  1   jus de fruits frais de la société Vitinka, par exemple, pour les apporter

  2   ensuite à Orahovac au nom de la brigade ?

  3   R.  Recevoir une aide quelconque ou des demandes de nourritures ou autre

  4   chose dans la région de Zvornik, disons que tout devait passer par la

  5   brigade. Etant donné qu'il y avait eu des abus auparavant, nous avons

  6   demandé à ce que tout passe par la brigade en ce qui concerne la

  7   distribution d'aliment. Quant au jus, personne ne s'est jamais occupé de la

  8   distribution de jus pour les unités de la brigade.

  9   Q.  Est-il possible que ce jour-là, quelqu'un se serait rendu à Vitinka

 10   pour obtenir des jus au nom de la brigade ?

 11   R.  Je ne le sais pas, je ne m'en souviens pas.

 12   Q.  Ce jour-là, Monsieur savez-vous si on a amené des prisonniers à

 13   d'autres endroits dans la région de Zvornik ?

 14   R.  Je vous ai dit que j'ai appris qu'ils y étaient lorsque je suis arrivé

 15   à Orahovac, mais je n'étais pas au courant de l'existence d'autres endroits

 16   où on aurait pu les emmener à Zvornik.

 17   Q.  Avez-vous obtenu ces informations par la suite ?

 18   R.  Oui.

 19   Q.  Qu'avez-vous appris par la suite ?

 20   R.  Encore une fois, je ne m'en rappelle pas à quel moment, combien de

 21   jours plus tard. Mais j'ai appris qu'il y avait d'autres prisonniers de

 22   Srebrenica, qui se trouvaient dans d'autres endroits également.

 23   Q.  Monsieur le Témoin, avez-vous appris qui était responsable du massacre

 24   des prisonniers ?

 25   R.  Non, je ne l'ai jamais appris.

 26   Q.  Beaucoup plus tard, aviez-vous entendu des rumeurs en ce qui concerne

 27   une unité, une agence de la VRS qui aurait été responsable du massacre des

 28   prisonniers ?

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  1   R.  Il y avait des rumeurs à Zvornik comme quoi ça aurait été de la

  2   responsabilité de la sécurité, tout à fait en haut de l'échelle.

  3   Q.  Vous vous rappelez-vous qui aurait parlé de cela, qui aurait parlé de

  4   ces rumeurs ?

  5   R.  Ce n'était pas officiel. Officiellement, personne n'a donné des

  6   informations, et moi-même, je n'ai pas fait d'enquête.

  7   Q.  Monsieur, est-ce que vous avez des informations basées sur ce que vous

  8   avez vu, ce que vous avez fait en juillet 1995, qui vous indiquait s'il y

  9   avait un bien fondé en ce qui concerne ces rumeurs ?

 10   R.  Comme je l'ai dit, je n'ai pas procédé à une enquête quelconque. La

 11   vérité est que ce qui s'est passé s'est passé.

 12   Q.  Pour passer à autre chose, en ce qui concerne votre rôle de commandant

 13   en second en matière de logistique, est-ce que vous aviez en réserve des

 14   nouveaux uniformes de camouflage ainsi que des chaussures, des bottes ?

 15   R.  Au sein de la brigade, nous avions un entrepôt où se trouvaient des

 16   uniformes et des bottes. Il n'y a jamais eu de changement de nouveaux

 17   uniformes. On avait les anciens uniformes de la JNA et M77. Il y avait des

 18   vielles bottes qui avaient déjà été rafistolées, et cetera.

 19   Q.  En 1995, est-ce que quelqu'un vous aurait promis d'avoir -- de donner

 20   des uniformes si quelqu'un faisait un travail donné par la connaissance ?

 21   R.  Par ma connaissance les promesses auraient pu être faites mais pour ce

 22   qui est de savoir d'où venaient les uniformes je ne sais pas.

 23   Q.  Est-ce que vous vous souvenez si la Brigade de Zvornik utilisait des

 24   codes pour communiquer avec ces bataillons par le biais de téléphone de

 25   campagne militaire ?

 26   R.  Non, je n'ai pas eu connaissance de cela. Je suis économiste de

 27   formation et par conséquent je ne connais pas très bien tout cela.

 28   Q.  Monsieur le Témoin, savez-vous qui est Vojo Jekic ?

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  1   R.  J'ai entendu parler de Vojo Jekic mais je ne sais pas qui il est.

  2   Q.  Est-ce que vous avez entendu parler de Ratko Vidovic ?

  3   R.  Oui, je connais Ratko Vidovic.

  4   Q.  Est-ce que vous l'avez déjà vu dans la caserne Standard ?

  5   R.  Oui, il est venu de temps en temps.

  6   Q.  Est-ce que vous vous souvenez si c'était le cas en juillet 1995 ?

  7   R.  Je ne me souviens pas qu'il nous ait rendu visite en juillet 1995.

  8   Q.  Monsieur le Témoin, le lendemain du 15 juillet, vous souvenez-vous où

  9   vous étiez ce matin-là, c'est-à-dire le lendemain des événements d'Orahovac

 10   ?

 11   R.  J'étais probablement dans mon bureau.

 12   Q.  Vous souvenez-vous d'avoir eu une conversation téléphonique avec votre

 13   commandant, n'est-ce pas ?

 14   R.  Je ne m'en souviens pas mais le registre de l'officier de garde m'a

 15   rafraîchi la mémoire. Encore une fois, j'ai précisé que je ne connaissais

 16   pas vraiment ce qui se passait sur le terrain au sein de la Brigade de

 17   Zvornik. C'est M. Mijatovic qui m'a appelé pour explique la situation.

 18   Q.  Quelques questions supplémentaires.

 19   M. McCLOSKEY : [interprétation] Je crois que le compte rendu d'audience

 20   n'est pas exacte en ce qui concerne la prononciation de certains noms.

 21   M. BOURGON : [interprétation] Vous faites référence à quels noms ?

 22   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Mijatovic, je crois.

 23   M. McCLOSKEY : [interprétation] J'ai entendu qu'il disait Mirkovic.

 24   M. BOURGON : [interprétation] Non, c'est vrai que sur le compte rendu

 25   d'audience il est mentionné Mijatovic.

 26   Q.  Monsieur le Témoin, est-ce que vous avez parlé de Mijatovic ?

 27   R.  Oui, et il est mentionné "Mijatovic," et maintenant c'est marqué

 28   "Mirkovic" à l'écran.

Page 34000

  1   Q.  Vous souvenez-vous de m'avoir rencontré à Zvornik à un moment ou à un

  2   autre ?

  3   R.  Non.

  4   Q.  Est-ce que vous vous souvenez avoir rencontré des membres de l'équipe

  5   de la Défense de l'accusé Nikolic à Zvornik ?

  6   R.  Oui.

  7   Q.  Vous souvenez-vous de qui vous avez rencontré là-bas ?

  8   R.  J'ai rencontré Mlle Jelena et Mlle Nevenko.

  9   Q.  Est-ce que vous avez signé une déclaration à la demande des membres de

 10   l'équipe de la Défense de l'accusé Nikolic ?

 11   R.  Non.

 12   Q.  Est-ce que vous avez toujours répondu aux questions qui vous ont été

 13   posées par les membres de l'équipe de la Défense de l'accusé Nikolic ?

 14   R.  Non.

 15   Q.  Pourquoi ? Quelle était votre réaction lorsque vous avez été contacté

 16   par les membres de l'équipe de la Défense de l'accusé Nikolic ?

 17   R.  Pour ce qui est ce dont nous avons parlé aujourd'hui, j'hésite à parler

 18   à qui que ce soit. J'avais déjà fait une déposition auprès de l'Accusation,

 19   et j'avais déposé devant une cour à Sarajevo. Par conséquent, je pensais

 20   qu'il n'était pas utile que je fasse toutes déclarations supplémentaires

 21   que ce soit sur cette question.

 22   Q.  Monsieur le Témoin, lorsque vous avez fourni des réponses aux questions

 23   des membres de l'équipe de la Défense de l'accusé Nikolic, est-ce que

 24   quelqu'un a essayé de vous influencer d'une manière ou d'une autre ?

 25   R.  Non.

 26   Q.  Est-ce que des membres de l'équipe de la Défense de l'accusé Nikolic

 27   vous ont dit que Momir Nikolic avait déposé dans ce procès ?

 28   M. McCLOSKEY : [interprétation] Objection, ceci pourrait une question

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  1   directive.

  2   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui, je crois qu'on peut conclure ici,

  3   Maître Bourgon.

  4   M. BOURGON : [interprétation] J'avais trois questions, Monsieur le

  5   Président.

  6   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] D'accord.

  7   M. BOURGON : [interprétation] Je crois qu'il est important qu'il réponde,

  8   Monsieur le Président, simplement pour savoir s'il savait que Momir Nikolic

  9   avait déposé.

 10   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Alors allez-y, répondez à la question.

 11   LE TÉMOIN : [interprétation] Oui.

 12   M. BOURGON : [interprétation]

 13   Q.  Que vous a-t-on dit au sujet de Momir Nikolic ?

 14   R.  On m'a dit que M. Nikolic s'était rendu dans la localité où se trouvait

 15   la Brigade de Zvornik durant la soirée du 13 et il avait demandé à ce que

 16   quelqu'un l'emmène vers l'IKM.

 17   Q.  Quelle était votre réaction lorsque l'équipe de la Défense de l'accusé

 18   Nikolic vous a dit cela ?

 19   R.  J'ai répété ce que j'ai dit. C'est-à-dire que j'ai rencontré M. Momir

 20   Nikolic pour la première fois à Bratunac dans la compagnie pour laquelle il

 21   travaillait.

 22   Q.  Monsieur le Témoin, une dernière question que je souhaiterais vous

 23   poser : lorsque vous vous remémorez ces événements de juillet 1995, quels

 24   sont les sentiments que cela suggère en vous aujourd'hui concernant ces

 25   événements ?

 26   R.  Je ne me sens pas du tout à l'aise. C'est très difficile, et je suis

 27   vraiment désolé pour ce qui s'est passé, notamment pour les victimes. Je

 28   suis vraiment désolé de savoir que ceci s'est produit dans la zone de

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  1   responsabilité de la Brigade de Zvornik.

  2   Q.  Encore une dernière question : pourquoi avez-vous refusé de comparaître

  3   ici lorsque vous avez reçu votre première citation à comparaître ?

  4   R.  La citation à comparaître disait que je devais comparaître devant le

  5   Tribunal de mon propre chef, et j'avais refusé de le faire, parce que j'ai

  6   dit que j'avais déjà déposé par écrit aux enquêteurs de La Haye. C'est la

  7   raison pour laquelle j'ai décidé de ne pas répondre à la première citation

  8   à comparaître.

  9   Q.  En ce qui concerne ce qu'élément le Juge Président vous a dit au début

 10   de cette audience, est-ce que vous voulez rajouter quelque chose à ce sujet

 11   ?

 12   R.  Non.

 13   Q.  Merci. Je n'ai plus d'autres questions.

 14   M. BOURGON : [aucune interprétation]

 15   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Nous allons faire notre pause, et ce

 16   sera donc une pause de 20 minutes pas plus.

 17   [Le témoin quitte la barre]

 18   --- L'audience est suspendue à 16 heures 03.

 19   [Le témoin vient à la barre]

 20   --- L'audience est reprise à 16 heures 25.

 21   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je voudrais m'assurer si d'autres

 22   équipes de la Défense souhaitent procéder à un contre-interrogatoire de ce

 23   témoin.

 24   Monsieur Haynes.

 25   M. HAYNES : [interprétation] Je crois que je vais réserver ma position à ce

 26   sujet car -- lors d'un des éléments présentés pour Momir Nikolic durant

 27   l'interrogatoire principal mais pas pour l'instant.

 28   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Très bien.

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  1   Monsieur McCloskey, pardon Maître Zivanovic.

  2   M. ZIVANOVIC : [interprétation] Bonjour, j'aimerais procéder à un contre-

  3   interrogatoire du témoin seulement si le besoin se fait ressentir suite au

  4   contre-interrogatoire de l'Accusation. Dans ce cas-là, je vous demanderai

  5   votre permission.

  6   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui. Vous pouvez, bien sûr, demander

  7   cela mais nous avions décidé que les équipes de la Défense procèdent en

  8   premier à leur contre-interrogatoire suivi par l'Accusation. Donc il faut

  9   garder ceci à l'esprit.

 10   Monsieur McCloskey.

 11   M. McCLOSKEY : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.

 12   Contre-interrogatoire par M. McCloskey : 

 13   Q.  [interprétation] Monsieur Milosevic, vous vous souvenez d'un entretien

 14   que nous avons eu ensemble en janvier 2006, n'est-ce pas ?

 15   R.  Oui.

 16   Q.  Très bien. Donc le 14 juillet, en tant que commandant en second pour la

 17   logistique vous étiez à l'école, l'établissement scolaire à Orahovac avec

 18   la Brigade de Zvornik, est-ce qu'il y avait des officiers de rangs

 19   supérieurs aux vôtres postés là-bas ?

 20   R.  Je l'ai déjà dit à l'époque et je le répète aujourd'hui, je n'ai

 21   rencontré personne qui avait un rang supérieur au mien.

 22   Q.  Donc en tant que commandant en second, vous étiez la personne qui avait

 23   le plus haut grade lorsque ces événements se sont déroulés ?

 24   R.  Je ne serais pas en mesure de confirmer que mon rang était le plus

 25   élevé.

 26   Q.  Oui, mais d'après les éléments dont vous disposiez -- question --

 27    R.  Après ce dont je disposais, je sais que j'étais présent et que durant

 28   cette période, je n'ai pas rencontré une autre personne occupant un rang

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  1   supérieur.

  2   Q.  Donc d'après les éléments dont vous disposiez, vous étiez la personne

  3   responsable qui occupait le poste militaire le plus élevé et avec toutes

  4   les obligations qui relèvent de vos fonctions conformément aux conventions

  5   de Genève ?

  6   R.  Je n'avais aucune responsabilité ni aucun rôle là-bas mis à part suite

  7   à un ordre que j'avais reçu des casernes, de la caserne pour fournir la

  8   sécurité. Je me considérais à l'époque comme étant une entité physique

  9   fournissant un appui de sécurité.

 10   Q.  Donc vous ne pensiez pas que vous aviez une responsabilité quelconque

 11   pour faire quelque chose, pour prendre quelques actions que vous pourriez

 12   prendre pour protéger ces Musulmans ?

 13   R.  Je suis désolé que tout ceci se soit passé mais je n'étais pas à même

 14   de faire quoi que ce soit là-bas.

 15   Q.  Est-ce que vous avez transmis des ordres ?

 16   R.  Non.

 17   Q.  Est-ce que vous avez essayé de contacter le commandant responsable sur

 18   le terrain ?

 19   R.  Non.

 20   Q.  Vous dites que vous avez pris un café pendant une heure ou deux heures

 21   avant que la nuit tombe ?

 22   R.  J'ai dit que j'ai pris un café dans la maison qui se trouvait de

 23   l'autre côté de la rue par rapport à l'école.

 24   Q.  Donc pendant que les événements se déroulaient, vous êtes simplement

 25   allé prendre un café en laissant le sal boulot à d'autres ?

 26   R.  J'ai été invité pour prendre le café dans cette maison. Je ne me

 27   souviens pas d'ailleurs avoir pris un café en fait et je n'ai pas permis

 28   quoi que ce soit je n'étais pas responsable de quoi que ce soit qui se soit

Page 34005

  1   produit à Orahovac.

  2   Q.  Mais que ce passait-il lorsque vous êtes arrivé là-bas ?

  3   R.  Lorsque je suis arrivé en voiture à Orahovac, je suis sorti de la

  4   voiture, nous étions garés au bord de la route bordant l'école et j'étais

  5   debout à côté d'une barrière et j'ai vu des prisonniers qui étaient

  6   embarqués dans un véhicule avec leurs yeux bandés.

  7   Q.  Donc, à votre avis, qu'allaient-ils advenir d'eux ?

  8   R.  Une pensée m'a traversé l'esprit qu'ils allaient être tués et c'est en

  9   fait ce qui s'est passé, et c'est là où je me suis rendu compte que j'avais

 10   été dupé.

 11   Q.  Pourquoi est-ce que cela vous a traversé l'esprit, que ces personnes

 12   allaient être exécutées ?

 13   R.  Lorsque vous faites embarquer des gens avec les yeux bandés et que vous

 14   les conduisez dans une forêt, c'est-à-dire qu'ils sont partis de l'école et

 15   ils sont allés vers la forêt, je ne pouvais pas m'imaginer que quoi que ce

 16   soit d'autre se passe.

 17   Q.  Mais vous saviez avant d'arriver là-bas qu'ils allaient être exécutés,

 18   n'est-ce pas ?

 19   R.  Non, ça je ne le savais pas. Parce que si je l'avais su, je ne me

 20   serais pas rendu à Orahovac.

 21   Q.  Très bien. Peut-être que nous reviendrons aux événements d'Orahovac.

 22   Dans l'entretien que nous avons eu en janvier 2006, je vous ai demandé à la

 23   page 7 après avoir mentionné que vous étiez chef de la logistique ou plutôt

 24   un commandant en second de logistique, je vous ai demandé qui est

 25   directement sous vos ordres ? Vous avez répondu : nous avons les

 26   responsables de service, les responsables de l'achat, les responsables de

 27   l'entrepôt, les responsables de la circulation et les responsables des

 28   services techniques.

Page 34006

  1   Je vous ai demandé de donner les noms des personnes qui occupaient ces

  2   postes et la première personne que vous avez nommée était un dénommé

  3   Krstic; quel était son poste ?

  4   R.  M. Krstic était chef des services techniques.

  5   Q.  Vous avez dit que le responsable de l'entrepôt était un dénommé Bosko;

  6   quel était le nom de famille de Bosko ?

  7   R.  Bosko Nikolic était responsable de l'approvisionnement. C'est ce que

  8   j'ai dit.

  9   Q.  Qui était responsable du trafic ?

 10   R.  Le responsable, le responsable de la circulation était M. Pantic.

 11   Q.  A l'époque, vous m'avez dit : je ne peux pas me -- je ne me souviens

 12   pas qui est le responsable de la circulation. Pourquoi vous en souvenez-

 13   vous maintenant ?

 14   R.  A l'époque où je vous ai donné vos réponses, je ne m'en souviens pas.

 15   Mais après un certain temps, j'ai fait d'autres déclarations et vous m'avez

 16   également rafraîchi la mémoire et je me suis donc souvenu de son nom donc

 17   du dénommé Pantic.

 18   Q.  Dans cette affaire, nous avons entendu que M. Pantic avait envoyé de la

 19   caserne Standard, le 15 juillet, trois caisses de munitions 7,62 vers

 20   l'école de Rocevic, et que ceci avait été amené à la direction du site de

 21   l'exécution à Kozluk. M. Pantic était sous vos ordres donc vous devez

 22   certainement vous souvenir de cela ?

 23    R.  Non.

 24   Q.  Très bien.

 25   M. McCLOSKEY : [interprétation] Je voudrais que l'on présente la pièce

 26   portant la cote P40600, je ne vais pas m'attarder sur ce document. Vous

 27   pouvez consulter ce document à l'écran et vous verrez qu'il porte la date

 28   du 17 juillet 1995. Ça vient de la Brigade de Zvornik. La personne qui a

Page 34007

  1   envoyé ceci était Vezionica; qu'est-ce que cela veut dire Vezionica ?

  2   R.  Vezionica c'est le bâtiment qui jouxtait la caserne, c'était en fait

  3   une usine de broderie.

  4   Q.  Oui, on peut voir d'après ce document que des uniformes de camouflage

  5   avaient été achetés, 19 uniformes, il semble donc qu'il y a 19 nouveaux

  6   uniformes qui aient été envoyés à la Brigade de Zvornik, le 17 juillet, et

  7   il y a le nom en bas de cette page; est-ce que vous voulez peut-être

  8   reformuler ou modifier votre déposition quelque peu concernant la question

  9   de ces nouveaux uniformes ?

 10   R.  Non, je ne reconnais pas cela. Je ne me souviens pas de cette feuille.

 11   Q.  Bien. Regardons la signature, je peux vous donner l'original,

 12   d'ailleurs. Nous pouvons agrandir l'original.

 13   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui, Maître Bourgon.

 14   M. BOURGON : [interprétation] Merci, Monsieur le Président. Je ne vois pas

 15   dans le document que je procède l'information ou les mots "nouveau

 16   uniforme." Je ne vois pas le mot "nouveau."

 17   M. McCLOSKEY : [interprétation] Mais c'est ma question : peut-être que

 18   cette broderie fournissait des vieux uniformes.

 19   M. BOURGON : [interprétation] Mais le témoin a déjà fourni l'information

 20   concernant là-dessus.

 21   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je vous demande d'intervenir -- lorsque

 22   nous intervenons, nous intervenons pour très peu de temps. Donc lorsque

 23   nous intervenons, je vous demande de vous conformer aux règles.

 24   Monsieur McCloskey, allez-y.

 25   M. McCLOSKEY : [interprétation]

 26   Q.  Monsieur, est-ce que vous pouvez ôter vos lunettes et essayer de voir

 27   si vous reconnaissez votre signature, puisque le service de Traduction a

 28   mentionné qu'il s'agit de Sreten Milosevic qui avait signé; est-ce que vous

Page 34008

  1   reconnaissez votre signature ?

  2   R.  Oui.

  3   Q.  Est-ce que vous voulez dire quoi que ce soit à ce sujet ?

  4   R.  Je ne me souviens pas du tout de ce document.

  5   Q.  Donc ces uniformes auraient pu être envoyés à Drago Nikolic, et vous ne

  6   vous en souviendriez pas, n'est-ce pas ?

  7   R.  D'après ce document, je ne peux pas voir quelle était la destination de

  8   ces uniformes. Ce document est un reçu attestant que la brigade a

  9   réceptionné ces uniformes.

 10   Q.  D'accord.

 11   R.  En fait, il n'y a même pas la signature de la personne qui a pris

 12   réception de ces uniformes, mis à part dans la case 42, où il y  une

 13   signature de la personne, qui en fait saisit ce document dans les

 14   registres.

 15   Q.  Il s'agit de 19 nouveaux uniformes, n'est-ce pas ?

 16   R.  Il est mentionné uniforme de camouflage, avec la marque. En fait,

 17   ensuite il y a une mention concernant la destination de ces uniformes de

 18   camouflage, mais je ne sais pas pourquoi la personne responsable n'a pas

 19   signé pour accuser réception de ces uniformes. Vous pouvez voir ma

 20   signature, vous pouvez voir la signature de la personne qui a saisi ceci

 21   dans le registre. Mais il manque la signature de la personne responsable du

 22   service idoine.

 23   Q.  Qu'entendez-vous par service idoine ?

 24   R.  Il semblerait que c'était le service de M. Nikolic, mais il n'y a pas

 25   de signature.

 26   Q.  Pour être clair, vous parlez ici du lieutenant en second B. Nikolic,

 27   n'est-ce pas ?

 28   R.  Oui.

Page 34009

  1   Q.  Il s'agit donc de Bosko Nikolic; c'est la personne que vous venez de

  2   mentionner, n'est-ce pas ?

  3   R.  Oui.

  4   Q.  Passons à un autre document portant la cote P04538. Je vais vous

  5   demander votre indulgence, je voudrais que vous nous aidiez concernant la

  6   déposition d'un autre témoin. Je pense que tout le monde se souvient des

  7   formulaires de la Brigade de Zvornik.

  8   Je vais vous présenter un document, je vous donnerais les photocopies de

  9   ces formulaires. Je vous demande de regarder ce document qui parle de

 10   formulaire. Je vais vous donner l'original; remarquez que l'original n'est

 11   peut-être pas très important. Il s'agit en fait de la cote P00354.

 12   J'aimerais savoir s'il s'agit d'un des formulaires qui est référencé dans

 13   ce rapport ? C'est un document qui parle de deux formulaires bien précis;

 14   est-ce que l'un des deux formulaires mentionnés sur ce document est un des

 15   formulaires que je vous ai présentés. Bien sûr, il ne s'agit pas de

 16   télégramme, je ne parle pas de télégrammes. Je parle ici d'un formulaire

 17   qui parle en fait des tours de garde, les tours de présence.

 18   R.  Quelle a été votre question ?

 19   Q.  Est-ce que -- le formulaire dont il est fait mention dans le registre

 20   du 6 juillet, est-ce que ce formulaire concerne le formulaire de ce format,

 21   ce grand format que vous avez ici ? Je ne pense pas à ce formulaire en

 22   particulier mais je parle à des formulaires similaires ou à de ce type de

 23   formulaire. 

 24   R.  La question même ne m'est pas claire.

 25   Q.  Le formulaire que vous avez devant vous sur l'écran, le formulaire qui

 26   a été habituellement utilisé dans la Brigade de Zvornik ?

 27   R.  Cela dépendait de l'unité.

 28   Q.  Est-ce que c'est le formulaire qui présente la liste des absents, des

Page 34010

  1   personnes absentes et présentes pour ce qui est -- ou des feuilles de

  2   présence ? Est-ce qu'il s'agit de ce type de formulaire ?

  3   R.  Oui, c'est ce qu'il est dit ici. C'est pour ce qui est de l'unité de

  4   taille de compagnie.

  5   Q.  C'est ce que je vous avais demandé.

  6   M. McCLOSKEY : [interprétation] Est-ce qu'on peut maintenant retirer le

  7   document.

  8   Q.  Vous allez vous souvenir que durant notre entretien je vous ai posé une

  9   question à la page 12. Je cite :

 10   "Quand avez-vous commencé à équiper l'unité pour que l'unité soit en mesure

 11   d'aller à Srebrenica!?

 12   Vous avez dit, je cite :

 13   "Je ne me souviens pas qu'il y avait une tâche concrète concernant

 14   l'équipement des unités l'une après l'autre."

 15   Après quoi je vous ai posé la question à la page 13, je cite :

 16   "Avez-vous des informations pour ce qui est de préparatifs concernant les

 17   hommes et l'équipement qui devaient aller de Srebrenica à Zvornik" ?

 18   Vous avez dit -- vous avez répondu que :

 19   "Non, vous n'aviez pas de telle information."

 20   Après avoir réfléchi à cette question, est-ce que vous voulez peut-être

 21   changé votre réponse aujourd'hui parce que permettez-moi de vous poser la

 22   question encore une fois; de quel équipement s'agissait-il que vous avez

 23   donc obtenu pour aider les unités qui devaient être prêtes à aller à

 24   Srebrenica, début juillet 1995 ?

 25   R.  Vous avez pensé pour aller à Srebrenica parce qu'on m'a interprété

 26   votre question comme si c'était pour aller de Srebrenica. C'est à partir de

 27   Srebrenica.

 28   Q.  C'est à quoi j'ai pensé partir pour Srebrenica. Voulez-vous changer la

Page 34011

  1   réponse que vous m'avez donnée lors de l'entretien où vous maintenez

  2   toujours la même réponse ?

  3   R.  Je maintiens la même réponse parce que j'ai dit qu'il n'y avait pas

  4   d'équipements spéciaux destinés aux unités. L'Unité chargée de la

  5   Logistique n'a pas reçu d'ordre précis pour ce qui est de l'équipement

  6   spécial destiné à ces unités pour leur départ. Peut-être que ça existe dans

  7   de tels documents, mais je ne me souviens pas. Vous pouvez d'ailleurs

  8   vérifier cela dans ces documents.

  9   Q.  Regardons le document.

 10   M. McCLOSKEY : [interprétation] Il s'agit du document P0602, 04602.

 11   Q.  Vous avez -- je vais vous rappeler qu'à l'époque, c'est-à-dire en 2006

 12   lors de notre entretien vous avez dit qu'il n'y avait pas d'équipement,

 13   aucun. Vous n'avez pas dit que vous ne vous souveniez pas. Regardons le

 14   document qui est affiché sur l'écran, le document du 2 juillet pour ce qui

 15   est du poste militaire 7469 à Zvornik. Il s'agit d'une demande envoyée au

 16   commandement du Corps de la Drina. Permettez-moi de vous remettre une copie

 17   du document. Il faut également agrandir le document qui est sur l'écran

 18   pour que vous soyez en mesure de lire cela sur l'écran.

 19   R.  J'ai dit à l'époque, et aujourd'hui, j'ai dit que je ne me souvenais

 20   pas de ce document, parce que vous m'avez posé des questions concernant les

 21   événements liés aux unités qui étaient équipées pour aller à Srebrenica.

 22   Cette demande donc je l'ai signée. Mais je ne me souvenais pas de cette

 23   demande à l'époque lors de notre entretien, aujourd'hui non plus, et j'ai

 24   dit qu'on peut voir dans les documents de la brigade qu'il y avait des

 25   activités spéciales qui avaient été entreprises pour l'équipement de ces

 26   unités. Cela aurait pu être l'équipement destiné à l'unité qui se rendait à

 27   Srebrenica.

 28   Q.  Bon, vous pouvez lire le texte du document, comme nous tous, et pour ce

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  1   -- il y est dit que:

  2   "Pour ce qui est des opérations à venir ou dans l'avenir et nous

  3   avons quand ces actions ont eu lieu."

  4   Vous voulez dire qu'il s'agit d'une question d'un -- pour ce qui est

  5   de votre mémoire, parce qu'à l'époque où je vous ai posé cette question,

  6   vous ne pouvez pas vous souvenir qu'il y avait des couvertures ou des

  7   brancards que vous avez approvisionnés aux soldats qui partaient au front.

  8   Pouvez-vous -- pourquoi ne pas dire que vous m'avez menti à l'époque pour

  9   que cela soit plus clair ?

 10   R.  Ici je ne vois aucune raison pour laquelle j'aurais fait cela, comme

 11   vous avez dit tout à l'heure, et je peux dire que je me pose la question,

 12   si on a réellement reçu ce que nous avons demandé pour ce qui est de

 13   l'équipement pour notre unité.

 14   Q.  Est-ce que c'est votre signature qui figure en bas du texte du document

 15   ?

 16   R.  Oui.

 17   Q.  Je pense que vous êtes en meilleure position pour pouvoir répondre à

 18   cette question.

 19   Regardons le document suivant, j'aimerais qu'on regarde le registre de

 20   l'officier de garde que vous avez mentionné. Il s'agit du P00377. C'est le

 21   numéro du document suivant. Je vais vous remettre également le registre,

 22   l'original du registre. Le numéro ERN est 7385738, ce sont les quatre

 23   derniers chiffres du numéro ERN. C'est la version en anglais. A la fin du

 24   compte rendu, il faut que je dise que c'est la version en anglais. Est-ce

 25   qu'on peut donc ouvrir cela ? Est-ce que vous pouvez ouvrir le registre à

 26   la page 120 en anglais ? C'est la page 120; je pense qu'il y a un post-il

 27   rouge collé à cette page. Je pense que vous êtes à la bonne page.

 28   Cela commence par : "Le petit déjeuner pour 80 conscrits." Pouvez-vous lire

Page 34013

  1   cela ? Prenez temps, et lisez pour vous.

  2   R.  Il est écrit :

  3   "Le petit déjeuner pour 80 recrues militaires, commandant Obrenovic."

  4   Q.  Kaldrmica Kasaba plusieurs milliers se dirigent vers Tuzla, et il y a

  5   un cercle dessiné autour du mont "Cerska;" est-ce que vous avez dit cela à

  6   M. Bourgon, à savoir que vous avez reçu l'information selon laquelle

  7   plusieurs milliers de Musulmans se dirigeaient vers Tuzla et vers Cerska,

  8   il s'agit du 13 juillet, de la matinée du 13 juillet ?

  9   R.  Cela a été enregistré dans ce registre, à savoir que le 13 juillet,

 10   plusieurs milliers de ces gens se dirigeaient vers Tuzla. C'est ce qui est

 11   écrit ici. Donc il s'agit d'une entrée dans ce registre.

 12   Q.  C'est votre écriture ? C'est vous qui avez écrit cela ?

 13   R.  Oui.

 14   Q.  Qui vous a fourni cette information ?

 15   R.  Cela n'a pas été enregistré et je ne me souviens pas qui m'a fourni

 16   cette information.

 17   Q.  Peut-être que c'était l'officier de garde du Corps de la Drina ou de la

 18   Brigade de Bratunac; de quel officier de garde est-ce que cela pourrait

 19   vous rafraîchir la mémoire ?

 20   R.  Je ne me souviens pas de cela.

 21   Q.  Tout ce qui est écrit à cette page, donc c'est vous qui avez écrit tout

 22   cela, toutes ces informations ?

 23   R.  Non. La partie, qui est en cyrillique, ce n'est pas moi qui l'ai

 24   écrite.

 25   Q.  Quelle partie en cyrillique, et qu'est-ce qu'il y est écrit ?

 26   R.  "Vera [phon] de Bijeljina a appelé, Rada a appelé, puis lieutenant-

 27   colonel…"

 28   Q.  C'est à la fin de la page ?

Page 34014

  1   R.  Oui.

  2   Q.  A la page suivante, pouvez-vous regarder la page suivante, s'il vous

  3   plaît ?

  4   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Maître Bourgon.

  5   M. BOURGON : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.

  6   Avant de passer à la page suivante, mon éminent collègue a dit qu'il s'agit

  7   de la page 51 du compte rendu, lignes 17 à 20; il faut que je revienne à

  8   cela. Il a dit :

  9   "Est-ce que c'est ce que vous avez dit à Me Bourgon, à savoir que

 10   vous avez reçu l'information selon laquelle il y avait plusieurs milliers

 11   de Musulman qui se dirigeaient vers Cerska et Tuzla ou…"

 12   Fin de citation.

 13   Le témoin ne m'a jamais dit cela. Donc si mon éminent collègue veut citer

 14   mes propos, il doit citer mes propos de façon exacte ainsi que les réponses

 15   du témoin. Il ne faut pas qu'il cite les propos que le témoin n'a jamais

 16   proférés.

 17   Merci, Monsieur le Président.

 18   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Des commentaires, Monsieur McCloskey.

 19   M. McCLOSKEY : [interprétation] C'est ce qui est resté dans ma mémoire. Le

 20   témoin s'est mis d'accord avec moi pour ce qui est de cela.

 21   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Continuons. Le témoin a entendu donc

 22   cet échange.

 23   M. McCLOSKEY : [interprétation] En tout cas, il n'y a rien de controverser

 24   ici.

 25   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je pense que le témoin en tout cas il

 26   est tout à fait en mesure d'accepter ou refuser cela, s'il le veut.

 27   Oui, Monsieur Milosevic.

 28   M. McCLOSKEY : [interprétation]

Page 34015

  1   Bien. Passons à la page suivante dans le registre. Le numéro ERN de la

  2   page, c'est 5739. Les derniers quatre chiffres du numéro ERN et c'est la

  3   page 121 en anglais et en B/C/S.

  4   Q.  Monsieur, je ne m'intéresse pas vraiment à la teneur de ce texte. Je ne

  5   vais pas poser des questions pour ce qui est de la teneur du document mais

  6   dites-moi s'il s'agit de votre écriture pour ce qui est du texte figurant à

  7   cette page ?

  8   R.  Oui.

  9   Q.  Bien. Qui, d'après vous, a écrit à votre place le texte en cyrillique,

 10   le texte figurant entre ces deux portions du texte qui sont -- qui ont été

 11   écrits par vous ?

 12   R.  Je ne me souviens pas qui aurait pu écrire cette partie du texte en

 13   cyrillique. En tout cas, ce n'était pas moi.

 14   Q.  Vous ne pouvez pas dire pendant combien de temps vous étiez absent de

 15   votre poste en s'appuyant sur ce document ?

 16   R.  Non.

 17   Q.  Bien. Passons à la page suivante, et la page suivante c'est la page

 18   122, le numéro ERN de cette page est 7740 -- 5740.

 19   Encore une fois, Monsieur, je vous pose la même question : est-ce que c'est

 20   vous qui avez écrit tout cela ?

 21   R.  Oui, c'est moi qui ai écrit cela.

 22   Q.  Pouvez-vous nous lire cette partie pour nous ? Nous voyons en anglais -

 23   - dans la version en anglais, "bulldozer;" qu'est-ce qui est écrit à côté

 24   du mot "bulldozer" ?

 25   R.  Peut-être que je ne sais pas, peut-être que ce n'est pas la même

 26   page en B/C/S, parce que je ne vois pas cela à la page qui est affichée sur

 27   mon -- qui se trouve dans la copie du document que j'aie.

 28   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Pouvez-vous l'aider, Monsieur

Page 34016

  1   McCloskey.

  2   M. McCLOSKEY : [interprétation]

  3   Q.  C'est vers le milieu de la page où il y est écrit "dozer," en B/C/S, et

  4   cela a été traduit en anglais comme étant "bulldozer."

  5   R.  C'est moi qui ai écrit cela, mais je ne me souviens pas ce que cela

  6   voulait dire "dozer."

  7   Q.  Qu'est-ce que c'est "dozer" ?

  8   R.  Je ne suis pas en mesure de vous expliquer ce que cela veut dire ce mot

  9   "dozer."

 10   Q.  Est-ce que "dozer" ne veut pas dire bulldozer, quelque chose pour

 11   excavation pour les travaux de terrassement, un engin de terrassement ?

 12   R.  Je ne sais pas si ça veut dire la même chose, "bulldozer" ou "dozer,"

 13   cela ne m'est pas clair.

 14   Q.  Qu'est-ce que cela veut dire "Birac holding" ? 

 15   R.  C'est une usine où on produit du kaola [phon].

 16   Q.  Est-ce qu'ils disposaient des dozers ?

 17   R.  J'en sais rien.

 18   Q.  Il s'agit de l'usine Glinica de kaola ou kaolin [phon] ou d'aluminium,

 19   et à chaque fois que je conduisais à côté, il y avait de l'équipement. Vous

 20   devriez vous souvenir : est-ce qu'il y avait des machines, de l'équipement

 21   là-bas ?

 22   R.  Ce n'est pas mes compétences. Je suis économiste diplômé et je ne

 23   connais pas les noms de ces machines.

 24   Q.  Vous souvenez-vous du numéro de téléphone ici, 584-700 ? Vous souvenez

 25   de Ziko ?

 26   R.  Je vois le nom Ziko qui figure ici, mais cela ne veut rien dire -- ne

 27   me dit rien, ni le nom de Ziko, ni le numéro de téléphone.

 28   Q.  Qu'est-ce qu'il y figure après le nom de Ziko ?

Page 34017

  1   R.  Il y a un tiret et après il y a "machine" ou "automobile."

  2   Q.  C'est vous qui avez écrit le mot "dozer," c'est votre écriture là ? 

  3   R.  Oui.

  4   M. McCLOSKEY : [interprétation] Maintenant, j'aimerais qu'on affiche

  5   P04614. Il s'agit en cyrillique, c'est un document en cyrillique, et je

  6   n'ai pas la traduction en anglais de ce document. Il y a deux pages. Il

  7   vaut mieux peut-être que Mme l'Huissière vous remettre la copie du

  8   document. Une partie de ce document est manuscrite et il y a aussi la

  9   traduction en anglais, peut-être que nous pourrions placer la traduction en

 10   anglais, mais d'abord regardons la deuxième page du document.

 11   A la première page il est dit :

 12   "L'annuaire téléphonique des commandements et des Unités de la 1ère Brigade

 13   de Zvornik."

 14   Ensuite plus bas, nous pouvons voir :

 15   "Les numéros de téléphone plus importants dans la VRS," et nous

 16   voyons : "Les postes," et à la page suivante : "Compagnies et

 17   institutions," en B/C/S.

 18   Dans la deuxième colonne, il est dit P584-700, c'est le numéro de "Bihac

 19   Holding," le numéro de téléphone.

 20   Est-ce que cela vous aide, Monsieur, un peu ?

 21   Vous avez écrit "dozer," le numéro de téléphone pour Birac Holding et

 22   le nom Ziko, donc vous auriez dû avoir des contacts avec des personnes à

 23   Birac Holding ?

 24   R.  Cela ne me dit rien ni le numéro de téléphone ni le nom de cette

 25   personne, mais après tout ce temps qui s'est écoulé, je ne peux pas vous

 26   dire, parce que je n'ai pas d'ailleurs contacté Ziko pour quelle que

 27   coopération que ce soit.

 28   Q.  Si le commandant vous a appelé pour vous dire, je cite :

Page 34018

  1   "Capitaine, j'ai besoin d'une excavatrice pour improuve [comme

  2   interprété] des conditions dans une tranchée. Jokic m'a dit qu'il n'a plus

  3   de telle machine à la disposition, à mettre à ma disposition de telle

  4   machine."

  5   Qu'est-ce que vous auriez dû faire si le commandant vous avait appelé

  6   ?

  7   R.  Il ne m'a pas appelé. Si le commandant m'avait appelé, moi, j'ai noté

  8   cela dans le registre. J'aurais noté également ce qu'il aurait fallu faire,

  9   selon l'ordre ou l'appel du commandant.

 10   Q.  Nous ne voulons pas vous dire que Pandurevic vous appelle de l'endroit

 11   où il est. Admettons que Dragan Obrenovic vous appelle, une citation

 12   hypothétique, quelqu'un qui est en charge de tout cela. Il appelle et vous

 13   dit, qu'ils ont besoin d'une excavatrice.

 14   R.  Je ne sais pas si -- qui aurait pu avoir de telle machine. Cet ordre

 15   n'aurait pas pu m'être donné à moi.

 16   Q.  Je pense qu'on peut retirer cette page. Passons à la page suivante, la

 17   page qui porte le numéro 5741 de 377. Nous sommes maintenant à la page 123.

 18   Excuse, on a retiré le registre de votre bureau, je vais essayer de ne pas

 19   faire cela dans l'avenir.

 20   Donc regardez en haut de la page où il est écrit : "Prenez toutes les

 21   mesures nécessaires pour éviter des surprises." Voyez-vous cela ?

 22   R.  Oui.

 23   Q.  Tout ce qui est le texte manuscrit à cette page, c'est vous qui l'avez

 24   écrit ?

 25   R.  Oui.

 26   Q.  Passons à la page suivante, la page 124. Vous allez voir en haut de la

 27   page où il est dit, je cite : "Vukotic et Petkovic," en haut de la page.

 28   R.  Oui.

Page 34019

  1   Q.  Où votre écriture cesse à cette page ?

  2   R.  Où on voit le texte écrit par un autre crayon ou stylo, après les codes

  3   Lovac 1 et Lovac 2, ou chasseur 1 et chasseur 2.

  4   Q.  Juste un instant, s'il vous plaît. Tournez la page à 5743, où vous avez

  5   allez voir qu'encore une fois, on voit votre écriture, c'est un quart de la

  6   page plus loin vers le bas.

  7   R.  [aucune interprétation]

  8   Q.  Revenons à 5742, la page qui commence par "Vukotic et Petkovic."

  9   Pour ce qui est de ces entrées, c'est quelqu'un d'autre qui les a

 10   écrites, qui est-ce cette personne ou à qui appartient cette écriture ?

 11   R.  Je ne sais pas à qui appartient cette écriture.

 12   Q.  A quel moment de la journée c'était, le savez-vous ?

 13   R.  C'était peut-être l'assistant de l'officier de garde qui a écrit, mais

 14   je ne peux pas vous dire à quel moment de la journée ou de la nuit cela a

 15   été écrit.

 16   Q.  Cela aurait pu se passer pendant que vous n'étiez pas dans le bureau,

 17   pendant que, par exemple, Momir Nikolic est venu dans le bureau ?

 18   R.  Je ne sais pas.

 19   Q.  Est-il possible que Momir Nikolic soit venu à un moment où vous avez

 20   quitté le bureau pour une raison ou pour une autre ?

 21   R.  Encore une fois, je vous dis que je n'en sais rien.

 22   Q.  Pour ce qui est du colonel Beara, nous avons vu son nom mentionné ici;

 23   l'avez-vous vu au sein de la Brigade de Zvornik pendant ces jours-là, le

 24   13, le 14, le 15 et le 16 ?

 25   R.  Je ne me souviens pas de l'avoir rencontré, d'avoir rencontré M. Beara

 26   du tout.

 27   Q.  Vous ne vous souvenez d'avoir vu et rencontré M. Vujadin Popovic non

 28   plus ?

Page 34020

  1   R.  Non plus.

  2   Q.  Vous ne souvenez pas d'avoir vu ou d'avoir rencontré Dragan Nikolic ces

  3   jours-là ?

  4   R.  C'est ce que j'ai déjà dit, non, je ne l'ai pas vu non plus.

  5   Q. Vous n'avez pas vu Vinko Pandurevic, quand il est revenu le 15, après

  6   s'être rendu à l'état-major même si vous y étiez ?

  7   R.  Non, je ne l'ai pas rencontré, je ne l'ai pas vu quand il est venu au

  8   commandement.

  9   Q.  Permettez-moi de vous poser des questions pour ce qui est de cette

 10   référence.

 11   Vous avez vu le registre de l'officier de garde chargé des opérations, une

 12   fois retourné pour voir ce qui s'était passé à votre absence, n'est-ce pas

 13   ?

 14   R.  Probablement que j'ai parcouru le registre, mais je ne me souviens pas

 15   si j'avais pris des mesures probablement parce que je n'ai pas vu dans les

 16   notes, dans le registre ce qui était nécessaire de réagir.

 17   Q.  Regardons ce qui est écrit ici, donc la partie qui m'intéresse se

 18   trouve à la fin de la page, et à la fin de la page, il est dit, je cite :

 19   "Je suis président de la municipalité. Mitrovic a appelé. Il a

 20   demandé que le camion remorque soit envoyé et colonel Beara a figuré ici,

 21   après c'est rayé, que ça soit envoyé à Bratunac, pour mener le bulldozer 1

 22   000, le colonel Beara a transmis le message."

 23   Pouvez-vous nous dire ce que cela veut dire "que le colonel Beara a

 24   transmis le message" ?

 25   R.  C'est ce qui figure ici. Mais pour savoir ce que cela veut dire --

 26   Q.  Expliquez, s'il vous plaît, tout simplement ce qui est écrit dans le

 27   texte.

 28   R.  Je peux vous lire ce qui est écrit ici.

Page 34021

  1   Q.  Expliquez-moi ce que cela veut dire ?

  2   R.  Cela veut dire qu'en fait, je ne peux pas tirer de conclusion sur la

  3   base de ce texte. Ici il est écrit que Vukotic doit prendre contact avec

  4   Aco, à savoir le président de la municipalité Mitrovic, a appelé pour qu'un

  5   train en fait à remorque soit envoyé à Bratunac pour amener le bulldozer 1

  6   000, le colonel Beara a transmis le message.

  7   Q.  Est-ce que ce message en ce qui concerne le bulldozer a été donné par

  8   le colonel Beara ou donné au colonel Beara ?

  9   R.  C'est dit, donné par le colonel Beara.

 10   Q.  A qui a-t-il donné ce message ?

 11   R.  C'est marqué :

 12   "Président de la municipalité de Mitrovic, appelé pour que le train

 13   remorque que -- sont envoyé à Bratunac pour transporter un bulldozer,

 14   message transmis par le colonel Beara."

 15   Q.  S'agit-il -- en ce qui concerne ce bulldozer, s'agit-il du même dozer

 16   dont vous auriez parlé, enfin, qui a été inscrit par vous plus tôt ?

 17   R.  Je n'en sais rien.

 18   Q.  Vous aviez ce qu'on peut appeler un carnet de livraison, je vous montre

 19   l'original; vous vous souvenez de ce carnet rouge ?

 20   R.  Pas avant d'avoir regardé le contenu du livre.

 21   Q.  Donc en regardant ce cahier rouge cela ne vous rappelle rien ?

 22   R.  Non, non.

 23   Q.  D'accord. Je vous passé ce livre. C'est la pièce P289. Voulez-vous bien

 24   ouvrir ce cahier pour voir si cela vous rappelle certaines choses ? Le

 25   début a été traduit en anglais. C'est marqué : "Cahier de livraison, KP-6."

 26   Vous avez dit tout à l'heure qu'il devait y avoir un registre des

 27   livraisons qui auraient été faites à Orahovac; peut-on dire que ce cahier

 28   pourrait éventuellement contenir un tel registre ?

Page 34022

  1   R.  Je ne sais pas si c'est reflété dans ce livre, dans ce cahier. Mais

  2   j'ai dit qu'il existait de la documentation, pas un livre ou un cahier,

  3   mais des feuilles de livraison que l'on peut trouver dans la comptabilité.

  4   Q.  Ce cahier de quoi s'agit-il ?

  5   R.  Dans ce cahier se trouve un registre de certaines destinations pour ce

  6   qui concerne le transport de pain, ou de d'aliments rationnés ou je ne le

  7   sais pas. Mais, de toute façon, le registre authentique de tout ce qui a

  8   été sorti des entrepôts, c'est-à-dire les aliments, les équipements, les

  9   ravitaillements se trouvent dans des feuilles dont je vous ai déjà parlé.

 10   Ici il s'agit d'une aide supplémentaire utilisée par la Section de la

 11   Logistique pour enregistrer les envoies, les transferts qui ont été

 12   effectués à certains moments.

 13   Q.  Vous voulez dire en ce qui concerne la nourriture et ce genre de choses

 14   ?

 15   R.  Oui, c'est marqué : du pain, des rations, et quoi d'autres.

 16   Q.  Pour des soldats ?

 17   R.  Je ne puis pas vous dire avant de l'avoir consulté. C'est la première

 18   fois que je regarde ce cahier. Il m'est très difficile de vous dire de quoi

 19   on parle dans ce registre.

 20   Q.  Vous étiez commandant second de la logistique vous nous avez dit que

 21   c'était le registre de la logistique de la Brigade de Zvornik, il n'y a

 22   rien de mystérieux là-dedans, vous savez très bien de quoi il s'agit avec

 23   un tel cahier. Il y a des équipements qui sont envoyés à certains endroits,

 24   à certaines personnes, du pain est envoyé aux soldats, n'est-ce pas ?

 25   R.  Oui, le registre reflète ce qui s'est passé pour qui --

 26   Q.  C'est très simple, on ne va pas s'attarder là-dessus. Je voudrais que

 27   vous regardiez une page en particulier qui doit être indiquée ici. Il y a

 28   un papier autocollant sur le côté, un papier jaune. C'est le P00289. En

Page 34023

  1   B/C/S, c'est 116 et en anglais la page 8. La cote ERN est le 01148797.

  2   Alors si en haut à gauche de la page, si on peut l'agrandir, on voit en

  3   haut de la page en manuscrit, le 13 juillet 1995, "jeudi," et un peu plus

  4   bas : "On a 16 heures et 14 heures," et ensuite c'est à quelle heure, 400

  5   Petkovci et en bas à quelle heure pour Orahovac ?

  6   Monsieur, est-ce que vous voulez bien lire ces chiffres tout simplement,

  7   vous avez l'habitude de les lire ?

  8   R.  Je crois que c'est marqué 1 heure, -- 01 heure Orahovac, mais j'ai du

  9   mal à le déchiffre.

 10   Q.  Bien, c'est ce que je pense aussi donc 01 heure, Orahovac. Ensuite

 11   c'est marqué police, n'est-ce pas ?

 12   C'est très court. C'est très simple. C'est marqué 01 heure, Orahovac,

 13   police.

 14   R.  Je ne sais pas pourquoi vous me posez cette question. A une heure, le

 15   13, je me reposais. Si vous n'aviez pas lu à haute voix ce mot "police," je

 16   n'aurais pas pu le déchiffrer, mais maintenant que vous me le dites, oui,

 17   je puis confirmer c'est marqué "police."

 18   Q.  Je me permets de vous rafraîchir la mémoire. Le soir du 13 juillet,

 19   plusieurs bus remplis de prisonniers musulmans se sont rendus à l'école

 20   d'Orahovac. Il y a un Musulman qui a survécu l'exécution qui nous l'a dit,

 21   et il y a eu deux policiers militaires de la Brigade de Zvornik qui disent

 22   qu'ils étaient présents cette nuit-là. Qu'il y avait des policiers

 23   militaires de Zvornik à l'école d'Orahovac cette nuit-là, je pense qu'il

 24   s'agit ici d'un registre de certains aliments qui leur ont été fournis,

 25   n'est-ce pas ? Vous étiez l'officier de garde. Vous êtes responsable de

 26   leur logistique. Tout cela, cela concerne l'officier de garde, la

 27   logistique et Orahovac, ça y est tout est ensemble maintenant.

 28   R.  Je n'étais pas au courant du moindre événement qui aurait eu lieu à

Page 34024

  1   Orahovac avant mon arrivée l'après-midi du 14.

  2   Q.  Nous allons passer à un autre document, le P00290, et je vais vous

  3   donner une photocopie de ce document. J'ai l'original mais je pense que

  4   cela devrait marcher avec la photocopie.

  5   Voilà encore un document que nous avons trouvé dans la collection de la

  6   Brigade de Zvornik. Bon. On va vous donner l'original, ça vous permettra de

  7   vérifier la signature et le tampon, le cachet. Prenez votre temps,

  8   regardez-le.

  9   De quoi s'agit-il ?

 10   R.  C'est la municipalité de Zvornik qui se procure du carburant dans

 11   l'entrepôt de la Brigade de Zvornik.

 12   Q.  La municipalité qui donne du carburant à la Brigade de Zvornik, vous

 13   voulez dire ?

 14   R.  Etant donné que dans certains cas on n'avait pas suffisamment de

 15   carburant, on avait eu besoin de faire appel à la municipalité pour obtenir

 16   les quantités dont on avait besoin. Parfois on ne recevait pas suffisamment

 17   de carburant à la demande du Corps de la Drina, et à ce moment-là, on était

 18   obligé de s'adresser à la municipalité en demandant le carburant dont la

 19   brigade avait besoin pour être opérationnel.

 20   M. McCLOSKEY : [interprétation] Page 223 en B/C/S, excusez-moi. Excusez-

 21   moi, on va essayer de trouver le numéro. On a presque terminé avec cette

 22   dernière pièce, enfin il y en a -- c'est la dernière ou il y en a peut-être

 23   encore une ou deux. On va le montrer à l'écran.

 24   Prenez votre temps, regardez-le. Page 223. Voilà la version B/C/S, non.

 25   Pardon, 222, on y est presque. Voilà. Est-ce qu'on pourrait aussi avoir la

 26   version anglaise, s'il vous plaît ?

 27   Je suis désolé. Je ne sais pas comment mais on n'a pas l'anglais.

 28   Q.  Que pouvez-vous nous dire de cela ? Il y a des remarques, est-ce que

Page 34025

  1   vous pouvez peut-être les lire lentement les remarques afin que l'on puisse

  2   les traduire ?

  3   R.  C'est une feuille de livraison et ça concerne la réception de certains

  4   articles et il s'agit de la réception de carburant à la station service de

  5   Karakaj. Le carburant a été fourni par la municipalité de Zvornik.

  6   Q.  J'ai bien compris. Voulez-vous bien me lire ce qui figure en milieu de

  7   la page à commencer par le mot "remarques."

  8   R.  Je lis :

  9   "1 748 litres de D2 ont rempli le réservoir 200 litres donnés pour le

 10   véhicule ZV, immatriculé ZV 33426, qui effectue des transports, et 52

 11   litres d'eau extrait."

 12   L'INTERPRÈTE : Les interprètes ne sont pas sûrs de la signification de

 13   cela.

 14   M. McCLOSKEY : [interprétation]

 15   Q.  D'accord. Le 13, le 14, le 15, et le 16 juillet, il y avait beaucoup de

 16   véhicules qui transportaient des milliers de Musulmans depuis les écoles

 17   vers des sites d'exécution, des bus, des autocars, des camions, où est-ce

 18   qu'ils trouvaient le carburant pour tout cela ?

 19   R.  D'après ce qu'on a constaté par la suite, le carburant à ses fins a été

 20   fourni par le Corps. Maintenant, je me -- souviens de ce document. Je me

 21   rappelle que du carburant a été fourni par la municipalité parce qu'au sein

 22   de la Brigade de Zvornik il y avait des difficultés en ce qui concerne le

 23   carburant disponible qui était à un niveau minime et très souvent nous

 24   n'avions pas suffisamment de carburant pour effectuer nos activités

 25   habituelles.

 26   Q.  Comment savez-vous que le carburant utilisé pour l'opération

 27   d'exécution des prisonniers musulmans a été fourni par le Corps ?

 28   R.  Je n'ai pas dit qu'ils ont fourni le carburant pour l'exécution. J'ai

Page 34026

  1   dit que dans des situations d'urgence, des demandes ont été formulées

  2   auprès du Corps pour qu'il fournisse du carburant. Mais aucune demande n'a

  3   été faite par notre brigade, aucune requête n'a été faite de ce genre qui

  4   aurait été transmis à la municipalité ou au corps autant que je sache et

  5   autant que je ne me souvienne. Donc pour cet objectif particulier, aucune

  6   demande n'a été envoyée à la Brigade de Zvornik à quiconque.

  7   Q.  Vous avez dit autant que vous vous souvenez, peut-être que vous avez

  8   oublié.

  9   R.  On peut le vérifier d'après les documents pour voir s'il y avait des

 10   demandes qui avaient été faites et si oui, à quelle fin.

 11   M. McCLOSKEY : [interprétation] Nous passons à la pièce P00291. Q.  Il

 12   s'agit d'un document que vous avez déjà vu. Je pense que nous l'avons

 13   examiné ensemble, vous et moi. Je vais vous donner l'original. Regardez-le,

 14   nous en avons déjà parlé, n'est-ce pas ?

 15   R.  Oui.

 16   Q.  Je vais vous poser quelques questions. Nous voyons à gauche, la date

 17   est indiquée, le 16 juillet, nom et adresse du destinataire, KDK, je pense

 18   que le commandement du Corps de la Drina et non pas commandant, donc

 19   station destinatrice pour le lieutenant-colonel Popovic.

 20   R.  Dans le corps.

 21   Q.  Vous savez ce que faisait Popovic, le lieutenant-colonel Popovic, au

 22   mois de juillet 1995, n'est-ce pas ?

 23   R.  Je ne sais pas ce qui était le travail du lieutenant-colonel Popovic.

 24   Q.  Savez-vous qui c'était ?

 25   R.  Je sais qu'il travaillait auprès de la sécurité du corps.

 26   Q.  Voilà ce qui m'intéresse, un peu plus loin on voit, diesel, D2, et on

 27   dit :

 28    "PG émis conformément à l'ordre donné par le capitaine S Milosevic.

Page 34027

  1   De 500 litres de D2, 140 ont été retournés."

  2   Ensuite il y a une signature. Donc cela veut dire que vous avez donné

  3   l'ordre. Parlez-nous de cet ordre ?

  4   R.  Je vous l'ai déjà dit. Ce document, autant que je vois, est erroné. Il

  5   est impossible d'utiliser la même feuille pour l'émission et la réception

  6   de carburant. Ce n'est pas la bonne procédure.

  7   Q.  -- de savoir si c'est erroné ou pas, mais, bon, j'ai bien entendu ce

  8   que vous avez dit. Je puis vous dire que le carburant est arrivé à

  9   destination. Donc parlez-nous de l'ordre que vous avez donné. Je ne fais

 10   que lire ce qui figure ici. Donc quel ordre avez-vous donné ?

 11   R.  J'essaie de lire ce qui figure ici, et c'est marqué que le carburant

 12   doit être donné au commandement du Corps de la Drina qui sera pris par le

 13   lieutenant-colonel Popovic de la station.

 14   Q.  Oui, oui, nous avons bien vu, mais quand c'est manuscrit, on commence à

 15   parler du diesel, nous pouvons tous le lire. On le voir dans la version

 16   originale. On dit que c'est vous qui avez donné l'ordre.

 17   R.  Je ne me rappelle pas que cela a été possible pour moi de donner un tel

 18   ordre. Je l'ai signé le 17 et non pas le 16 juillet.

 19   Q.  Nous savons que le carburant a été livré le 16, et d'après ce document,

 20   c'était suite à l'ordre que vous avez donné. Je ne dis pas, Capitaine, que

 21   vous étiez tout à fait en contrôle de la situation, mais normalement, si

 22   vous décidez de livrer du carburant, qui vous donne l'ordre ?

 23   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui, Maître Zivanovic.

 24   M. ZIVANOVIC : [interprétation] Est-ce que l'on peut avoir une référence

 25   qui nous dira où on dit que c'est le témoin qui a donné l'ordre ?

 26   M. McCLOSKEY : [interprétation] Je lis la version anglaise, "PG," je sais

 27   que c'est le carburant livré "conformément à l'ordre donné par le capitaine

 28   S Milosevic."

Page 34028

  1   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui, oui, je le vois, je le vois en

  2   anglais. Je pense que vous devez pouvoir le voir.

  3   M. ZIVANOVIC : [interprétation] On dit que c'est un type quelconque qui

  4   l'aurait dit, d'après ce que je vois.

  5   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Si vous regardez l'écran, c'est la

  6   troisième ligne dans le corps du document, là.

  7   M. ZIVANOVIC : [interprétation] D'accord, merci.

  8   M. McCLOSKEY : [interprétation]

  9   Q.  Monsieur, je ne dis pas que vous étiez à l'origine de toutes ces

 10   actions, mais j'aimerais savoir qui vous a donné l'ordre de faire livrer ce

 11   carburant ?

 12   R.  Je ne m'en rappelle pas qui a donné l'ordre. Tout ce que je sais, c'est

 13   que nous n'avions suffisamment de carburant comme je l'ai dit il y a déjà à

 14   plusieurs reprises. Si l'on regarde ce document, on voit que nous avons

 15   livré ce carburant et un certain montant du carburant a dû être renvoyé à

 16   la brigade. Je ne peux que supposer que cela vient du commandement du Corps

 17   de la Drina.

 18   Q.  La signature, c'est la signature de qui, ce que nous voyons ici, juste

 19   après le chiffre 500 ?

 20   R.  Je ne reconnais pas cette signature en dessous du chiffre 500.

 21   Q.  Dites-nous ce dont vous vous souvenez en ce qui concerne le carburant

 22   et cet ordre ?

 23   R.  Comme je l'ai dit déjà, la Brigade de Zvornik avait une quantité minime

 24   de carburant. Ensuite un ordre a été émis par le commandement du corps pour

 25   que du carburant nous soit livré et que l'on soit récompensé en échange.

 26   Q.  Le carburant a été livré au lieutenant-colonel Popovic, n'est-ce pas ?

 27   R.  A ce moment donné, je ne savais pas exactement où se trouvait M.

 28   Popovic. J'ai simplement vu son nom là-dessus.

Page 34029

  1   Q.  Mais d'après ce document, le carburant a été envoyé au lieutenant-

  2   colonel Popovic ?

  3   R.  Je ne nie pas que Popovic fût le destinataire mais je ne le savais pas.

  4   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Monsieur McCloskey. Vous avez besoin de

  5   combien de temps ?

  6   M. McCLOSKEY : [interprétation] Dix ou 15 minutes.

  7   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Alors dans ce cas, nous allons terminer

  8   je pense avec l'accord de ceux qui travaillent plus intensément que nous.

  9   Nous allons poursuivre et finir juste après le contre-interrogatoire à

 10   moins qu'il y ait des questions supplémentaires.

 11   Oui, Maître Bourgon.

 12   M. BOURGON : [interprétation] Monsieur le Président, j'ai pas mal de

 13   questions supplémentaires.

 14   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Bon. Bon, très bien. Nous pouvons

 15   continuer demain également. Alors continuons maintenant.

 16   [La Chambre de première instance se concerte]

 17   M. McCLOSKEY : [interprétation]

 18   Q.  Monsieur le Témoin, je suis sûr que vous vous souvenez de tout le

 19   carburant qui est nécessaire pour enterrer ces milliers de personnes dans

 20   la zone de Branjevo-Pilica, le 17 juillet, n'est-ce pas ?

 21   R.  Je n'ai pas eu vent de ces activités. Je sais que des Musulmans ont été

 22   exécutés, je ne savais pas qu'il fallait du carburant.

 23   Q.  Saviez-vous à l'époque que Popovic était dans la zone de Zvornik ?

 24   R.  Non.

 25   Q.  Vous ne saviez pas que le carburant devait partir en direction de

 26   Pilica ?

 27   R.  Non.

 28   M. McCLOSKEY : [interprétation] Passons à la pièce P0041.

Page 34030

  1   Je vais également vous donner un exemplaire.

  2   Q.  Je vais vous donner ma version. Monsieur le Témoin, ce qui s'est passé,

  3   ce qui est advenu de ces milliers de Musulmans qui ont été enterrés à

  4   proximité des écoles de la zone de Zvornik, est-ce qu'ils ont été déterrés

  5   et transportés ailleurs ?

  6   R.  J'ai en fait entendu -- en effet entendu parler de corps qui auraient

  7   été acheminés dans un autre site.

  8   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je pense que nous devons faire notre

  9   pause de 15 minutes maintenant.

 10   [Le témoin quitte la barre]

 11   --- L'audience est suspendue à 17 heures 51.

 12   [Le témoin vient à la barre]

 13   --- L'audience est reprise à 18 heures 04.

 14   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Oui, Monsieur McCloskey.

 15   M. McCLOSKEY : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.

 16   Q.  Nous en étions à ce document qui porte la date du 14 septembre. Je vous

 17   demandais ce que vous connaissiez concernant le déplacement des dépouilles

 18   des hommes musulmans. J'aimerais également savoir -- enfin, nous voyons

 19   dans ce document qui porte la cote P0041, qu'il fournit cinq tonnes de

 20   diesel. Ça vient du secteur de la logistique du quartier général de la

 21   caserne Standard du capitaine Milorad Trpic, mais ça doit être Milorad

 22   Trbic, n'est-ce pas ?

 23   R.  C'est la première fois que je vois ce document.

 24   Q.  Prenez votre temps.

 25   R.  Je dois rappeler encore une fois que je n'ai jamais vu ce document

 26   auparavant.

 27   Q.  D'accord. Mais il devrait s'agir de Milorad Trbic, avec un B, n'est-ce

 28   pas ?

Page 34031

  1   R.  Il est mentionné sur le document, le capitaine Milorad Trpic, avec un

  2   P.

  3   Q.  Mais il est clair que, si cinq tonnes de diesel étaient arrivées dans

  4   votre unité, en tant que commandant en second de la logistique, vous en

  5   auriez entendu parler, n'est-ce pas ?

  6   R.  Je ne m'en souviens pas. C'est simple, je ne me souviens pas de

  7   l'arrivée de cette cargaison de carburant.

  8   Q.  Est-ce que c'est un problème de mémoire, alors, Monsieur ?

  9   R.  Que voulez-vous ? Je ne peux pas changer ma mémoire. Je ne peux pas

 10   rafraîchir ma mémoire. Ce dont je ne m'en souviens pas, je ne m'en souviens

 11   pas et je le répète encore une fois que je n'ai jamais vu ce document

 12   auparavant.

 13   Q.  Ce document aurait dû être envoyé au secteur de la logistique, n'est-ce

 14   pas ?

 15   R.  Il est mentionné qui est le destinataire, à savoir la Brigade de

 16   Zvornik, mais je souhaite encore réitérer que ceci n'est jamais arrivé sur

 17   mon bureau. Je ne l'ai jamais reçu.

 18   Q.  Mais ça aurait dû arriver au secteur de la logistique, n'est-ce pas ?

 19   R.  Il est mentionné à l'attention du commandement, ce n'est pas mentionné

 20   au secteur de la logistique.

 21   Q.  Monsieur le Témoin, il s'agit d'une question simple. Ce document qui

 22   portait sur une cargaison de carburant devrait avoir été envoyé au secteur

 23   de la logistique, n'est-ce pas ?

 24   R.  Je vous dis que je n'ai jamais reçu ce document.

 25   Q.  Je vais encore répéter ma question, Monsieur le Témoin; est-ce qu'une

 26   copie de ce document aurait dû être envoyée au secteur de la Logistique ?

 27   R.  Je n'ai pas reçu cette lettre. Ceci n'a pas trait au carburant dont

 28   avait besoin la Brigade de Zvornik. Si ça avait été le cas, ça aurait été

Page 34032

  1   précisé et dans ce cas-là, ce serait arrivé au département de la

  2   Logistique. Le capitaine Trbic n'aurait pas été responsable du carburant,

  3   mais ça aurait été le capitaine Milosevic, si le carburant était destiné à

  4   l'appui logistique de la Brigade de Zvornik.

  5   Q.  Monsieur le Témoin, qui est votre supérieur hiérarchique responsable du

  6   carburant ?

  7   R.  Le responsable des questions de circulation, était M. Pantic, et le

  8   chef des services techniques était M. Krstic. La procédure normale pour

  9   l'approvisionnement en carburant au besoin des bataillons relevait de la

 10   responsabilité de M. Pantic. Cela relevait du domaine de compétence des

 11   services techniques, c'est-à-dire qu'ils étaient responsables du carburant.

 12   Pourquoi ? Parce que, pendant un certain moment, nous n'avions pas de

 13   responsable des services techniques. Lorsque M. Krstic a pris son poste, il

 14   a dû avoir besoin d'un peu de temps pour s'habituer à son nouveau poste. Je

 15   ne sais pas s'il est arrivé, car M. Krstic était un civil et était

 16   ingénieur de profession.

 17   Q.  Donc Pantic était le responsable du carburant et Pantic aurait donc dû

 18   prendre connaissance de ce document, n'est-ce pas ?

 19   R.  Que ça a été son rôle ou pas, je ne sais pas.

 20   Q.  Est-ce que l'on pourrait avoir l'original dans sa version complète sur

 21   l'écran. Je voudrais que vous consultiez la partie en haut à droite de ce

 22   document. Quels sont les mots qui sont en haut à droite, du document, c'est

 23   une écriture manuscrite ?

 24   R.  Oui, il est mentionné "Pantic."

 25   Q.  Donc c'était adressé à Pantic, n'est-ce pas ?

 26   R.  Je ne sais pas. Comme je l'ai dit, je ne connais pas ce document. Je

 27   n'ai pas été informé du fait que M. Pantic ait reçu ce document. Par

 28   conséquent, je ne peux pas confirmer quoi que ce soit.

Page 34033

  1   M. McCLOSKEY : [interprétation] Très bien. Passons à la pièce P00379.

  2   Q.  Un dernier point concernant ce thème. Il s'agit du carnet de l'officier

  3   ou du registre de l'officier de garde, du 14 septembre en version B/C/S,

  4   c'est à la page 115. En version anglaise, c'est également la page 115. Je

  5   vais vous montrer l'original.

  6   En bas du document, ce registre de l'officier de garde, il y a des numéros

  7   qui sont inscrits qui portent sur ce document, que nous venons de

  8   consulter. Les deux documents portent en écriture manuscrite, le nom de M.

  9   Pantic. Là, il est mentionné en fait, "livré à Pantic."

 10   Est-ce que vous pouvez confirmer pour nous que, d'après ce registre, ce

 11   carburant ou plutôt d'après ces documents liés au carburant, ce carburant a

 12   été destiné à Pantic ?

 13   R.  Pouvez-vous m'aider ? Je ne trouve pas la phrase que vous venez de

 14   lire. Elle est à quelle page ?

 15   Q.  C'est en bas.

 16   R.  Quelle page ?

 17   Q.  Vous voyez une petite étoile ?

 18   R.  Oui.

 19   Q.  Avez-vous retrouvé cela maintenant ?

 20   R.  Je vous prie de m'excuser, je ne vois pas le nom d'Antic sur cette

 21   page.

 22   Q.  C'est sur le côté gauche, à côté du petit post-it jaune que je vous ai

 23   donné, c'est juste à côté de votre main gauche.

 24   R.  Très bien, oui.

 25   Q.  Est-ce que vous le voyez ?

 26   R.  C'est écrit en cyrillique et je vais essayer de --

 27   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Est-ce que l'on pourrait peut-être

 28   faire un agrandissement sur ce mot, s'il vous plaît. Merci.

Page 34034

  1   Oui, Maître Zivanovic.

  2   M. ZIVANOVIC : [interprétation] Il devrait regarder l'écran et non le

  3   registre.

  4   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Mais vous ne pensez pas que c'est

  5   encore mieux ?

  6   LE TÉMOIN : [interprétation] Mais en dessous de l'astérix, il est mentionné

  7   télégramme strictement confidentiel, 03/4, et ensuite il y a la date du 14

  8   septembre 1995, et puis un autre télégramme du 14 septembre également, et

  9   là, il est mentionné à l'attention de "Pantic." Du moins c'est ce que je

 10   peux lire difficilement.

 11   Q.  Merci. Je peux vous dire que le document concernant le carburant que

 12   vous consultiez ça représentait un des deux numéros que vous venez de

 13   mentionner. Cela signifie donc que ce document a bien été adressé à "M.

 14   Pantic," et donc M. Pantic était tout à fait au courant de cette livraison

 15   de carburant, n'est-ce pas ?

 16   R.  Il s'agit en fait d'une inscription dans le registre de l'officier de

 17   garde et c'était donc à M. Pantic de confirmer qu'il avait reçu ou pas ce

 18   télégramme.

 19   Q.  Donc vous êtes son supérieur hiérarchique il relève de votre autorité.

 20   Vous auriez dû donc être au courant de tout élément qui était porté à sa

 21   connaissance et qui venait du général Mladic, n'est-ce pas ?

 22   R.  Mais il ne m'a pas signalé cela. Je ne m'en souviens pas.

 23   Q.  Je vois très bien. Je vais vous poser une autre question. Nous avons

 24   passé en revue les différents entrées du registre de l'officier de garde et

 25   nous avons consulté les différents horaires qui sont affichés pour l'entrée

 26   au niveau du portail principal pour savoir qui ce serait donc présenté à

 27   l'officier de garde pour leur dire qu'un soldat ou qu'un officier était à

 28   la porte principale. J'ai donc consulté la totalité de ce registre, ma

Page 34035

  1   collègue derrière moi l'a lu également, et il n'y a aucune référence dans

  2   ce registre d'un militaire qui se serait présenté devant l'officier de

  3   garde. Il y a eu une référence, une entrée faisant état d'un civil.

  4   R.  Je ne sais pas. J'aurais saisi l'information si quelqu'un s'était

  5   présenté, j'étais officier de garde à Bijelina et mes instructions étaient

  6   très claires. Si quelqu'un se présentait au portail principal il fallait

  7   téléphoner la personne serait ensuite accompagnée et il faudrait saisir des

  8   informations dans le registre ou dans le recueil. C'est comme cela que je

  9   comprenais les instructions.

 10   Q.  Mais ce n'est pas comme cela que ça fonctionnait en pratique, parce

 11   qu'on peut en déduire ceci du registre, n'est-ce pas ?

 12   R.  Je ne sais pas. Je rappelle encore une fois que je ne sais pas.

 13   Q.  Mais dans votre déposition, Monsieur le Témoin, M. Bourgon vous a posé

 14   des questions et vous avez dit clairement que :

 15   "Ce serait consigné dans le registre si ça c'était produit."

 16   Est-ce que vous voulez retirer cette partie de votre déposition

 17   maintenant ?

 18   R.  Non, je ne vais pas retirer cette partie de ma déposition. Et je m'en

 19   tiens à ce que j'ai dit, je suis convaincu que c'était ainsi que les choses

 20   devaient fonctionner.

 21   Q.  Vous vous souvenez avoir déposé devant un tribunal national, n'est-ce

 22   pas ?

 23   R.  Oui.

 24   Q.  Nous avons une version anglaise de votre déposition, à la page 19, on

 25   vous a posé une question, je vais la lire lentement, c'est durant votre

 26   période à Orahovac :

 27   "Lorsque vous êtes arrivé à proximité de l'école, est-ce que les camions

 28   étaient déjà là ?"

Page 34036

  1   C'était une question posée par l'Accusation, le ministère public.

  2   Vous avez répondu :

  3   "Je ne me souviens pas exactement s'ils étaient déjà présent mais lorsque

  4   je suis arrivé durant la période que j'ai passée là-bas, je crois, si je me

  5   souviens bien, il y avait déjà un véhicule qui était préparé. Je ne me

  6   souviens pas du moment exact où je suis arrivé. Lorsqu'ils ont commencé à

  7   faire partir les gens à bord de ces véhicules, en d'autres termes, quand je

  8   suis arrivé là-bas, j'avais déjà remarqué la présence de ce véhicule et ils

  9   embarquaient déjà des gens à bord de ce véhicule."

 10   Est-ce exact ?

 11   R.  C'est ce que j'ai dit et c'est ce que j'ai remarqué lorsque je suis

 12   arrivé là-bas, et je le répète.

 13   Q.  Vous saviez, à ce moment-là, que ces personnes allaient être exécutées,

 14   n'est-ce pas ?

 15   R.  Oui.

 16   Q.  Vous poursuivez, on est en bas de la page 20 en anglais, le Procureur

 17   vous pose la question :

 18   "Ils avaient les yeux bandés et ils étaient embarqués à bord de camions;

 19   qui avait réalisé tous les préparatifs nécessaires ?"

 20   Vous répondez :

 21   "Je ne sais pas qui avait préparé tout cela. Seulement lorsque je suis

 22   arrivé sur place que j'ai vu ce qui se passait et que j'ai compris ce qui

 23   se passait, et je me suis rendu compte que j'avais été dupé et que je

 24   n'avais pas été envoyé ici pour sécuriser les prisonniers dans un bâtiment.

 25   J'ai demandé à ce qu'on me permette de partir. Je suis entré dans une

 26   maison proche du site où ils nous ont offert du café. A partir de ce

 27   moment-là, j'ai demandé, il y avait un téléphone -- un téléphone civil dans

 28   cette maison, et j'ai demandé  à l'officier de garde de m'envoyer un

Page 34037

  1   véhicule de façon à ce que je reparte en direction de ma brigade."

  2   Je vais donc répéter cela pour que ce soit très clair. Il est donc

  3   mentionné ici :

  4   "Je n'étais pas venu pour assurer la sécurité de prisonniers dans un

  5   bâtiment et j'ai demandé qu'on me permette de partir."

  6   A qui avez-vous formulé cette requête ?

  7   R.  Je ne pense pas que je me sois exprimé exactement de cette manière, à

  8   savoir que j'ai demandé la permission car personne ne pouvait me donner

  9   cette permission. J'ai vu ce qui se passait, comme je l'ai dit, et j'ai

 10   l'impression que j'avais été dupé et je voulais donc retrouver un moyen de

 11   repartir en direction de ma brigade et de quitter cet endroit.

 12   Q.  Donc vous dites que cette déposition n'est pas exacte ?

 13   R.  C'est écrit dans ce document en utilisant les mêmes mots que ce que

 14   j'utilise aujourd'hui pour décrire la situation. Je n'ai pas -- je n'avais

 15   personne à qui m'adresser pour obtenir cette permission j'ai simplement

 16   demandé à ce qu'on trouve un moyen pour que je sois ré acheminé vers ma

 17   brigade.

 18   M. McCLOSKEY : [interprétation] Je n'ai pas d'autres questions.

 19   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Merci.

 20   Oui, Maître Zivanovic.

 21   M. ZIVANOVIC : [interprétation] Monsieur le Président, je voudrais demander

 22   à cette Chambre d'instance de me permettre de poser juste deux questions

 23   qui portent sur le document concernant le carburant utilisé par

 24   l'Accusation.

 25   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] D'accord.

 26   M. ZIVANOVIC : [interprétation] Merci beaucoup.

 27   Contre-interrogatoire par M. Zivanovic : 

 28   Q.  [interprétation] Monsieur Milosevic, je vais me présenter à vous, même

Page 34038

  1   si nous nous connaissons, je m'appelle Zivanovic, je suis avocat de Vujadin

  2   Popovic dans cette affaire.

  3   Est-ce qu'on peut afficher maintenant le document 291 que M. le Procureur

  4   vous a montré.

  5   Est-ce qu'on peut afficher la partie inférieure du document. Est-ce qu'on

  6   peut faire défiler le document vers le bas. Il s'agit de la rubrique où on

  7   peut voir les signatures. Pouvez-vous me dire si d'après ce document vous

  8   pouvez -- dans ce document, vous pouvez voir que Vujadin Popovic a reçu ce

  9   carburant ?

 10   R.  Je prie que ce document soit montré de façon à ce qu'on peut voir la

 11   partie supérieure.

 12   Q.  C'est le document que le Procureur vous a montré concernant le

 13   carburant, ces 500 litres reçus et 140 litres rendus.

 14   R.  Je ne peux pas voir si M. Popovic a reçu cela parce que j'aimerais voir

 15   à nouveau la signature. C'est "Bogdanovic, Branko, en fait qui a reçu -- je

 16   m'excuse, plutôt, Branko Bogicevic, qui a reçu le carburant.

 17   Q.  Merci. J'ai encore une question pour vous.

 18   Vous souvenez-vous si vous avez vu un document dans lequel on pouvait voir

 19   que c'était Popovic qui a reçu le carburant ?

 20   R.  Non.

 21   Q.  Avez-vous jamais reçu une information mais là je ne pense pas à des

 22   informations du Procureur, donc plutôt d'une autre personne selon laquelle

 23   Popovic aurait reçu ce carburant ?

 24   R.  Non.

 25   Q.  Je n'ai plus de questions.

 26   M. McCLOSKEY : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.

 27   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Merci.

 28   Maître Bourgon, nous devons donc lever l'audience à 7 heures moins le

Page 34039

  1   quart, pas plus tard.

  2   M. BOURGON : [interprétation] Merci, Monsieur le Président, je vais faire

  3   de mon mieux.

  4   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Sinon, vous allez devoir revenir demain

  5   parce que nous sommes en tout cas ici.

  6   M. BOURGON : [interprétation] Je vais essayer de faire ainsi, Monsieur le

  7   Président.

  8   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je suis certain que vous allez faire de

  9   votre mieux.

 10   M. BOURGON : [interprétation] Je m'excuse auprès des autres dans le

 11   prétoire.

 12   Nouvel interrogatoire par M. Bourgon :

 13   Q.  [interprétation] Monsieur Milosevic, mon collègue vous a dit à la page

 14   49. Il vous a dit que vous ne donniez pas d'ordre à Orahovac, ce que vous

 15   avez confirmé. Maintenant j'aimerais savoir la chose suivante : vous étiez

 16   un commandant en second pour la logistique chargé de la logistique, et à ce

 17   titre, à quelle fréquence donniez-vous des ordres à d'autres soldats de la

 18   brigade ?

 19   R.  Je ne donnais pas d'ordre à d'autres unités dans le cadre de la

 20   brigade. Mes ordres étaient destinés uniquement à mes chefs chargés de la

 21   logistique.

 22   M. BOURGON : [interprétation] Est-ce qu'on peut maintenant afficher P406 ?

 23   Est-ce qu'on peut l'afficher dans le prétoire électronique ?

 24   Q.  Il s'agit de la page 45, ligne 16, on vous a posé des questions

 25   concernant ce document.

 26   M. BOURGON : [interprétation] Je m'excuse. Non, ce n'est pas le bon

 27   document. Ce n'est pas le document dont j'ai besoin. Je voudrais qu'on

 28   affiche le document dans lequel les uniformes sont mentionnés. C'est le

Page 34040

  1   document 4600. Je m'excuse.

  2   Q.  Monsieur, c'est le document que mon collègue vous a montré.

  3   R.  Oui.

  4   Q.  Pouvez-vous confirmez qu'il s'agit ici des uniformes qui ont été reçus

  5   par la Brigade de Zvornik, le 17 juillet --

  6   M. McCLOSKEY : [interprétation] C'est une question directrice et j'objecte

  7   par rapport à cela.

  8   M. BOURGON : [interprétation] Dans ce cas-là, nous serons ici demain matin,

  9   Monsieur le Président.

 10   Q.  Monsieur le Témoin, qu'est-ce qu'il est dit dans ce document ?

 11   R.  Il est dit : "vezionica" ou "broderie" et le poste de la réception de

 12   l'autre du poste militaire Zvornik et dans ce document on ne peut pas voir

 13   que cela a été ordonné à quelqu'un dans l'unité. Il s'agit seulement de la

 14   réception du document. Mais dans le document en bas à droite, on ne voit

 15   pas de signature de la personne qui aurait reçue ce document dans la

 16   brigade pour dire que les uniformes avaient été reçus au sein de la brigade

 17   et avaient été donc mis dans un entrepôt dans la brigade.

 18   Q.  Est-ce que ce document comporte les informations pour ce qui est des

 19   uniformes qui avaient été donnés par la brigade ?

 20   R.  Non.

 21   Q.  Est-ce qu'il y a des informations dans ce document selon lesquelles les

 22   uniformes étaient de nouveaux uniformes ?

 23   R.  Dans ce document, on peut voir qu'il s'agit des uniformes de camouflage

 24   et je ne sais pas s'il s'agissait de nouveaux uniformes ou pas.

 25   Q.  Est-ce que pour ce qui est de ce document quelque chose a changé pour

 26   ce qui est de votre déposition par rapport en juillet 1995, à savoir que

 27   pendant cette période-là vous avez utilisé des vieilles uniformes et non

 28   pas de nouveaux uniformes ?

Page 34041

  1   R.  J'ai déjà dit qu'on utilisait des uniformes M77, et je ne me souviens

  2   pas de ce document; je l'ai vu pour la première fois ici dans ce prétoire

  3   aujourd'hui.

  4   Q.  A la page 45, à la première ligne, mon collègue vous a posé des

  5   questions concernant le fait que Pantic a envoyé des munitions à Rocevic.

  6   Il ne vous a posé ces questions spécifiques à savoir si vous étiez au

  7   courant du fait que Pantic a envoyé des munitions à Rocevic le 15 juillet ?

  8   R.  Non, non, je ne le savais pas.

  9   Q.  Le commandant en second chargé de la logistique en tant que commandant

 10   en second chargé de la logistique, pouvez-vous nous dire dans quelles

 11   mesures vous étiez au courant des activités quotidiennes des chefs de votre

 12   section ? Qu'est-ce que vous en saviez pour ce qui est de leurs activités

 13   d'une minute à l'autre tous les jours ?

 14   R.  Je pouvais être au courant de leurs activités après les réunions

 15   d'information au bureau du commandant -- au commandant, je transférais dans

 16   ordres reçus lors de ces réunions d'information pour sécuriser les

 17   bataillons d'après leurs demandes. Dans ce document, je vois qu'il y avait

 18   des choses dont je n'étais pas au courant.

 19   M. BOURGON : [interprétation] Est-ce qu'on peut maintenant afficher P4602

 20   dans le prétoire électronique ?

 21   Q.  Monsieur, il s'agit d'un document que mon collègue a également utilisé.

 22   Pouvez-vous confirmer que, par ce document, vous donnez ou vous demandez de

 23   l'équipement ?

 24   R.  J'ai dit que j'ai vu ce document la première fois ici; j'ai dit que je

 25   l'avais signé. Par ce document, j'ai demandé qu'à la Brigade de Zvornik

 26   soit envoyé donc ce qui est écrit dans cette demande. Je peux dire que,

 27   dans ce document, on ne peut pas voir que cela a été distribué à qui que ce

 28   soit dans la brigade. Je ne me souviens même pas si cela est arrivé dans la

Page 34042

  1   brigade.

  2   Q.  A qui avez-vous demandé cet équipement ?

  3   R.  La demande a été envoyée au commandant du Corps de la Drina.

  4   Q.  Est-ce qu'il y a quoi que ce soit dans ce document qui dit que vous

  5   demandez cet équipement pour que cela soit utilisé à Srebrenica ?

  6   R.  Cela ne figure pas ici, il n'est pas dit ici que l'équipement a été

  7   demandé pour Srebrenica.

  8   Q.  Vous souvenez-vous d'avoir reçu un ordre concret demandant, vous

  9   demandant de fournir de l'équipement justement et exclusivement pour les

 10   unités qui allaient se rendre à Srebrenica ?

 11   R.  Je ne me souviens pas d'un tel document.

 12   M. BOURGON : [interprétation] Dans ce cas, est-ce qu'on peut afficher le

 13   document P377 dans le prétoire électronique, s'il vous plaît, et regardez

 14   la page dont le numéro dont les quatre derniers chiffres sont 5737 ?

 15   Est-ce qu'on peut maintenant remettre le document original au témoin pour

 16   avancer plus vite ?

 17   Q.  Monsieur, à la page qui est donc fini par les quatre chiffres 5737,

 18   est-ce qu'il y a des parties qui ont été écrites par vous ?

 19   M. McCLOSKEY : [interprétation] Est-ce qu'on peut lui donner le numéro ERN

 20   pour faciliter la chose ?

 21   M. BOURGON : [interprétation] Numéro ERN, en bas ou en haut, c'est 5737, ce

 22   sont les quatre derniers chiffres du numéro ERN, qui correspondent à cette

 23   page. Il serait peut-être bien d'afficher cela dans le prétoire

 24   électronique.

 25   Q.  Oui, maintenant la page est affichée dans le prétoire électronique,

 26   vous voyez la page sur l'écran.

 27   R.  Les deux premières phrases où il est écrit Sreco, et qu'ils préparent

 28   leur peloton ainsi que les véhicules en une demi-heure pour qu'ils soient

Page 34043

  1   prêts à partir s'ils se présentent. Je reconnais mon écriture.

  2   Q.  Pour ce qui est du reste de la page de ce document, pouvez-vous nous

  3   dire s'il y a d'autre chose écrit par votre main ?

  4   R.  Non.

  5   Q.  Est-ce qu'on peut afficher la page suivante, le numéro ERN 5738 ? Vous

  6   avez déjà confirmé à mon collègue le fait que tout ce qui est écrit ici a

  7   été écrit par votre main, à l'exception faite la dernière ligne, n'est-ce

  8   pas ?

  9   R.  Les trois dernières lignes.

 10   Q.  Oui, à l'exception faite des trois dernières lignes. Maintenant si on

 11   regarde votre écriture sur cette page, est-ce que c'est, à ce moment-là,

 12   que vous avez été officier de garde, le 30 [comme interprété] juillet, que

 13   vous avez donc pris la relève ?

 14   R.  Je pense que, oui. Il est écrit le 13 juillet en haut à droite du

 15   document.

 16   Q.  Au milieu de la page il est écrit 0950. Sur la base de ces chiffres,

 17   les trois dernières lignes donc ce n'est pas vous qui avez écrit cela,

 18   quand ces trois dernières lignes auraient pu être écrites au plus tôt ?

 19   R.  Cette page, je peux dire que c'était après 9 heures 50, c'est ce qui

 20   figure à gauche, c'est ce qui est écrit : "Il faut appeler tous les

 21   bataillons de la logistique," après quoi il n'y a plus d'heure indiquée. Je

 22   ne me souviens plus quand cela aurait pu être.

 23   Q.  Tournez la page suivante, c'est la page 5 739, et est-ce que sur cette

 24   page il y a des entrées concernant des heures ?

 25   R.  A cette page, non plus, il n'y a pas d'heure indiquée.

 26   Q.  A la page suivante, quelle est la première entrée concernant l'heure ?

 27   R.  13 heures 15.

 28   Q.  Après avoir vu cela, quand ou plus tard les dernières trois lignes

Page 34044

  1   auraient pu être écrites qui n'avaient pas été écrites par votre main ?

  2   R.  Les entrées qu'on voit ici et que je -- les entrées que je n'ai pas

  3   écrites moi se trouvent à la page 0293542 à partir du milieu, jusqu'à la

  4   fin de la page ainsi que la page suivante le premier paragraphe, tout cela

  5   je n'ai pas écrit.

  6   Q.  Je m'excuse, je n'ai pas posé ma question de façon précise. Donc ce qui

  7   nous intéresse ce sont les lignes que vous n'avez pas écrites, vous, et il

  8   s'agit des trois dernières lignes à la page qui finit par les chiffres 5

  9   738, donc les trois dernières lignes à la page 5 738; avez-vous trouvé ces

 10   lignes ?

 11   R.  Oui.

 12   Q.  Si vous regardez la page dont j'ai parlé lorsque vous avez dit que la

 13   première entrée pour ce qui est de l'heure était 13 heures 15, qu'est-ce

 14   que vous pouvez en conclure quand ces lignes auraient pu être écrites au

 15   plus tard ?

 16   R.  Je ne peux vous donner la réponse précise. C'était entre 9 heures 50 et

 17   13 heures 15. C'est tout ce que je peux vous dire.

 18   Q.  Merci. A la page 20, à la ligne 12, vous avez dit que vous êtes parti

 19   dormir à minuit le 13; c'était le 13 juillet à minuit,  n'est-ce pas ? Vous

 20   vous souvenez d'avoir dit cela ?

 21   R.  Oui.

 22   Q.  Vous souvenez-vous si avant cela votre adjoint aurait écrit quelque

 23   chose dans ce registre ?

 24   R.  Non.

 25   Q.  Pouvez-vous regarder maintenant la page 5 742, s'il vous plaît ? Si

 26   votre adjoint où votre assistant n'avait rien noté pendant que vous étiez

 27   là-bas, quand ou plus tôt ces entrées auraient pu être écrites dans ce

 28   registre ?

Page 34045

  1   R.  Cela aurait pu être écrit entre 24 heures et 5 heures du matin cette

  2   nuit-là du 13 août 14 juillet.

  3   Q.  Si vous regardez la page suivante, où l'écriture change encore une

  4   fois, il s'agit de la page 5 743, et pouvez-vous nous dire à quelle heure

  5   avez-vous pris la relève ?

  6   R.  Ici cela n'est pas indiqué à l'heure de ma relève, mais je sais que

  7   c'était dans la matinée vers 5 heures du matin.

  8   Q.  Revenons à la page 5 742 et en bas de la page, on vous a posé déjà des

  9   questions là-dessus, c'est-à-dire concernant ces trois dernières lignes, et

 10   il s'agissait des questions -- en répondant à ces questions vous avez

 11   confirmé à mon collègue que vous n'avez pas écrit ces informations; est-ce

 12   que ces informations vous ont été dites à un moment donné ?

 13   R.  Non, je ne me souviens pas de ces informations du tout.

 14   Q.  Est-ce qu'on vous a dit à un moment donné qu'au moment où vous avez

 15   pris la relève dans la matinée du 14 juillet que pendant la nuit précédente

 16   Beara avait appelé ?

 17   R.  On m'a dit au moment de la relève de garde le matin du 14, à partir de

 18   5 heures du matin jusqu'à la relève, qu'il n'y avait pas d'information,

 19   c'est mon adjoint qui m'a dit qu'il n'avait pas de nouvelle information.

 20   Q.  Passons à la page 5 740, des questions concernant le bulldozer ou

 21   "dozer" vous ont été posées par mon collègue. Dans votre écriture on a pu

 22   voir le mot "dozer," avez-vous reçu la requête à qui que ce soit pour ce

 23   qui est du "do" -- si vous avez reçu une requête pour ce qui est du "dozer"

 24   comment auriez-vous procédé ?

 25   R.  Je n'ai pas reçu une telle demande. Je suppose que cette demande

 26   n'aurait pas été envoyée à moi, parce qu'il s'agit du domaine technique, et

 27   là, cette demande aurait pu être envoyée à quelqu'un qui s'occupait des

 28   engins de terrassement, plutôt à l'Unité du Génie.

Page 34046

  1   M. BOURGON : [interprétation] J'aimerais montrer à l'écran la pièce P289,

  2   et ce sera la dernière série de questions, Monsieur le Président.

  3   Q.  Il s'agit du cahier qui vous a été montré. Le registre qui concerne

  4   l'envoie de certains équipements. Je souhaite poser une question sur la

  5   même page utilisée par mon collègue, et il s'agit du 116 en B/C/S et de la

  6   page 8 en anglais.

  7   Si je regarde ce sur quoi vous et le Procureur en se sont mis

  8   d'accord, il semblerait que c'était à 1 heure du matin; et où est-ce que

  9   vous vous trouviez à ce moment-là ?

 10   R.  J'ai dit que je suis parti me coucher à minuit, le 13 juillet.

 11   Q.  Est-ce qu'on vous a informé d'un envoi, d'un transport de quelque chose

 12   à Orahovac, à 1 heure du matin; est-ce qu'on vous a informé de cela à un

 13   moment donné ?

 14   R.  Non.

 15   Q.  Est-ce que vous lisez à cette page ce qui a été envoyé à Orahovac, à 1

 16   heure du matin ?

 17   R.  Non.

 18   Q.  Est-ce que vous avez déjà vu ce registre ?

 19   R.  Non.

 20   Q.  Y a-t-il d'autres documents qui consignent l'envoi d'équipement et de

 21   quel équipement il s'agissait ?

 22   R.  J'ai dit à plusieurs reprises, qu'il existait des feuilles de livraison

 23   qui étaient remplies en fonction du matériel ou de l'équipement qui sortit

 24   de l'entrepôt pour être utilisé par la brigade.

 25   Q.  Si vous descendez cette page, là où c'est marqué le 14 juillet 1995,

 26   est-ce que vous voyez la moindre indication de quelque chose qui aurait été

 27   envoyé vers Orahovac, le 14 juillet ?

 28   R.  Non, je ne vois rien.

Page 34047

  1   Q.  Sur la base de ce document, est-ce que cela modifie votre déposition

  2   d'aujourd'hui, votre témoignage d'aujourd'hui, c'est-à-dire que vous

  3   n'auriez pas donné d'ordre et vous n'auriez pas vu de ravitaillement

  4   alimentaire qui serait arrivé le 14 juillet à Orahovac ?

  5   R.  Je ne change rien. Je n'ai pas vu et je n'étais au courant d'aucune

  6   livraison de nourriture ou d'aliment.

  7   Q.  Monsieur, à la page 74, le Procureur vous a posé une question en ce qui

  8   concerne le fait qu'il n'y avait pas d'entrée dans le registre concernant

  9   un policier qui aurait appelé. Ma question est la suivante : qu'est-ce que

 10   vous auriez inscrit au registre qu'un policier militaire vous aurait appelé

 11   depuis le portail d'entrée ou vous auriez inscrit le nom et les coordonnées

 12   de la personne qui rendait visite ? Qu'est-ce que vous auriez inscrit dans

 13   le registre ?

 14   R.  Si vous regardez mes entrées dans le registre, vous voyez que j'ai tout

 15   inscrit, qui est venu, les appels qui ont été passés, et si j'étais de

 16   garde ce jour-là, j'inscrivais absolument tout. Je disais que quelqu'un

 17   d'une autre brigade avait rendu visite à la Brigade de Zvornik.

 18   Q.  Je pense que vous avez toujours sous les yeux, la pièce P377 -- non, ça

 19   c'est le registre de garde. Donc je pense que vous l'avez devant vous; est-

 20   ce qu'on peut l'avoir sur le prétoire électronique, s'il vous plaît, et

 21   nous allons regarder la page 5750.

 22   Voyez-vous cette page, 5750 ?

 23   R.  Oui.

 24   Q.  Est-ce que vous pouvez nous lire ce qui figure à la dernière ligne de

 25   cette page ?

 26   R.  "CJB, une unité avec une centaine de troupes qui est en train

 27   d'arriver."

 28   Q.  Vous n'étiez pas de garde ce jour-là, mais que comprenez-vous en lisant

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  1   ces lignes qui ont été inscrites par l'officier qui était de garde ce jour-

  2   là.

  3   R.  Cela veut dire que l'officier de garde a été appelé, et qu'une entrée a

  4   été inscrite en ce qui concerne cet événement.

  5   Q.  Qu'est-ce que vous auriez inscrit dans le registre, le 13 juillet, si

  6   une unité de centaine de soldats était arrivée ?

  7   R.  Je suppose que j'aurais noté la source de l'appel, CJB, et si la

  8   personne appelant avait donné son nom, j'aurais inscrit son nom.

  9   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Est-ce que nous pouvons nous en tenir

 10   là, Monsieur Bourgon ?

 11   M. BOURGON : [interprétation] J'ai terminé, Monsieur le Président.

 12   Q.  Merci beaucoup, Monsieur Milosevic, je n'ai plus de questions à vous

 13   poser.

 14   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Merci.

 15   Avez-vous des questions ?

 16   Monsieur Milosevic, nous avons terminé votre témoignage, et on vous

 17   accompagnera pour quitter le prétoire.

 18   LE TÉMOIN : [interprétation] Merci.

 19   [Le témoin se retire]

 20   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Les documents, Maître Bourgon.

 21   M. BOURGON : [interprétation] Oui, Monsieur le Président. Je n'ai qu'un

 22   seul document, celui qui a été annoté par le témoin, IC 3D110.

 23   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Y a-t-il des objections ? C'est le plan

 24   du quartier général de la Brigade de Zvornik, donc il n'y a pas

 25   d'objection, c'est versé au dossier.

 26   Monsieur McCloskey ?

 27   M. McCLOSKEY : [interprétation] Oui. La liste a été diffusée.

 28   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Cinq documents.

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  1   Y a-t-il des objections ? Il n'y en a pas. Ces documents, ces cinq

  2   documents sont également versés au dossier. La seule chose que je constate

  3   que c'est qu'en ce qui concerne le premier, il y a une cote MFI après le

  4   numéro; est-ce que c'est parce que c'est toujours MFI ?

  5   M. McCLOSKEY : [interprétation] C'était marqué aux fins d'identification

  6   par l'équipe de la Défense de Popovic, je ne sais pas trop pourquoi. C'est

  7   le grand cahier rouge. Tout ce qui nous intéressait c'était la page, la

  8   seule page sur le 13 et le 14 juillet.

  9   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Très bien. Donc tout ce qui n'est pas

 10   encore traduit, gardera sa cote MFI.

 11   Maître Haynes.

 12   M. HAYNES : [interprétation] Juste une chose. Ce n'est pas un document,

 13   mais lors du contre-interrogatoire, M. McCloskey a fait regarder par le

 14   témoin le registre de l'officier de garde du 13 juillet, et à la page 123

 15   de la pièce P377, au milieu de la page, il y a une case où c'est marqué

 16   Vinko et deux numéros de téléphone. Nous savons très bien qu'il ne s'agit

 17   aucunement de mon client. J'en ai parlé avec M. McCloskey, mais je pensais

 18   que le moment était venu de clarifier la situation.

 19   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Merci. Est-ce que vous êtes d'accord

 20   avec cela ?

 21   M. McCLOSKEY : [interprétation] Oui, oui, je pense que quelque part on a

 22   une indication de qui il s'agit, mais c'est ainsi dont je me souviens de la

 23   chose.

 24   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Maître Bourgon, vous vous levez mais

 25   vous avez changé d'avis.

 26   M. BOURGON : [interprétation] Merci.

 27   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] L'audience est levée.

 28   --- L'audience est levée à 18 heures 55, sine die.