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1 Le vendredi 19 mai 2006
2 [Conférence de mise en état]
3 [Audience publique]
4 [L'accusé est introduit dans le prétoire]
5 --- L'audience est ouverte à 14 heures 23.
6 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Madame la Greffière, pourriez-vous citer
7 le numéro de l'affaire.
8 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Bonjour, Monsieur le Président. Il
9 s'agit de l'affaire IT-03-67-PT, le Procureur contre Vojislav Seselj.
10 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Merci, Madame la Greffière.
11 Monsieur Seselj, est-ce que vous m'entendez dans une langue que vous
12 comprenez ?
13 L'ACCUSÉ : [interprétation] Oui.
14 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Merci. Présentations. A commencer par
15 l'Accusation.
16 Mme UERTZ-RETZLAFF : [interprétation] Bonjour, Monsieur le Président. Du
17 côté de l'Accusation, je m'appelle Hildegard Uertz-Retzlaff, et je
18 comparais ici en compagnie de M. Dan Saxon et de notre commis aux
19 audiences, Mme Ana Katalinic.
20 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Merci, Madame Uertz-Retzlaff.
21 Pour la Défense. Je vois que, Monsieur Seselj, bien sûr, nous savons
22 que vous vous défendez vous-même, mais que Me Van der Spoel, le conseil
23 commis d'office, est également présent.
24 Y a-t-il un sujet que l'une ou l'autre des parties aimerait évoquer qui
25 sorte des thèmes habituellement abordés en conférence de mise en état ?
26 Monsieur Seselj, y aurait-il un point précis dont vous aimeriez que nous
27 débattions ?
28 L'ACCUSÉ : [interprétation] J'ai 12 questions à aborder dans le cadre de
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1 cette Conférence de mise en état, mais ce ne sont pas des sujets rares ou
2 sortant de l'ordinaire. Ce sont des questions tout à fait courantes dans le
3 cadre d'une Conférence de mise en état.
4 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Bien. Dans ces conditions, nous allons
5 d'abord passer en revue l'ordre du jour que j'avais à l'esprit pour voir si
6 tel ou tel point doit y être ajouté, auquel cas vous aurez la possibilité
7 d'en faire la proposition.
8 Madame Uertz-Retzlaff, y a-t-il des points précis que vous aimeriez aborder
9 et qui peut-être ne me sont pas venus à l'esprit ?
10 Mme UERTZ-RETZLAFF : [interprétation] Monsieur le Juge, la seule question
11 supplémentaire qui ne figure pas à l'ordre du jour et qui relève du point
12 4, c'est la question liée au système "e-court." Autrement dit, le fait de
13 savoir si les pièces à conviction seront présentées par le biais du système
14 "e-court."
15 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Très bien.
16 Pour commencer, j'aimerais annoncer aux parties, si elles ne le
17 savent pas encore, que le 4 mai 2006, le Président a rendu une décision par
18 laquelle la présente affaire est assignée à la Chambre numéro I, composée
19 de M. le Juge Moloto, M. le Juge Robinson et de moi-même. C'est moi qui ai
20 été désigné en tant que Président de cette Chambre et le 12 mai, je me suis
21 désigné Juge de la mise en état.
22 J'annonce également aux parties qu'il est fort probable que la Chambre qui
23 jugera cette affaire se compose en définitive de M. le Juge Robinson, de
24 moi-même et d'un Juge ad litem qui doit encore être nommé et affecté à
25 cette affaire. En effet, il est à prévoir que
26 M. le Juge Moloto siègera dans une autre affaire.
27 C'était la première annonce que j'avais à faire. J'en arrive
28 maintenant à la deuxième. J'aimerais, Monsieur Seselj, que nous parlions de
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1 votre santé et de vos conditions de détention actuelles. Avez-vous quelque
2 chose à dire à cet égard ? Je vous demanderais d'annoncer d'abord la
3 question dont vous traiterez pour obtenir mon autorisation d'en parler.
4 Dites-moi quels sont les points que vous aimeriez aborder dans le cadre de
5 ce sujet.
6 L'ACCUSÉ : [interprétation] Récemment, j'ai subi un certain nombre
7 d'examens médicaux; un examen du cœur, un scanner, un électrocardiogramme
8 et une échographie. Tous ces examens ont donné d'excellents résultats. Ma
9 tension artérielle est excellente. On a également examiné ma colonne
10 vertébrale qui va bien. Ce qui m'a beaucoup étonné, c'est qu'il y a un
11 mois, les autorités de la prison ont décidé que mon épouse ne pouvait plus
12 entrer dans la salle réservée aux visites, s'il n'y a pas un engagement
13 spécifiant qu'elle n'informerait personne de mon état de santé. J'ai eu
14 peur, immédiatement, je me suis effrayé et j'ai eu l'impression que le
15 Tribunal me préparait l'annonce d'une maladie grave. Monsieur Orie, j'ai
16 soumis des écritures aujourd'hui demandant que vous ordonniez au Greffe et
17 au responsable compétent, d'obtenir un rapport complet sur mon état de
18 santé.
19 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Monsieur Seselj, je comprends que
20 vous avez soumis une requête qui sera examinée.
21 Pour le compte rendu d'audience, je demande qu'en anglais figure bien
22 mon nom et non le nom du Juge Agius. C'est une erreur qu'il importe de
23 corriger. Nous avons compris que vous avez déposé une requête. Je vous
24 rappelle quelles sont les compétences du Greffe et les conditions dans
25 lesquelles vous avez la possibilité de faire connaître des accords que vous
26 auriez avec des décisions du Greffe. Nous verrons ce qui figure dans cette
27 requête. Pouvez-vous en dire quelques mots ?
28 L'ACCUSÉ : [interprétation] Cette requête compte dix pages, qui est
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1 la limite du nombre de pages qui m'a été imposé, malheureusement, je n'ai
2 pas eu l'autorisation de communiquer avec le Greffe et je n'ai donc pas pu
3 obtenir une appréciation de mes écritures.
4 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Monsieur Seselj, compter les mots,
5 n'importe qui peut le faire. On commence par un et on s'arrête à la fin des
6 écritures. J'ai remarqué que vous avez dit que votre requête comptait fort
7 probablement dix pages, mais plus de dix pages, cela dépasse le nombre de
8 mots qui est le nombre limite, à savoir,
9 3 000 mots qui vous a été demandé.
10 J'ajoute ce qui suit : vous n'êtes pas dans l'obligation de rédiger 10
11 pages. Le nombre de 10 pages, c'est la limite maximale d'une requête. Je
12 remarque aussi que dans certaines de vos écritures on trouve de nombreuses
13 répétitions, vous êtes réellement très prolixe. Si vous continuez à
14 présenter vos arguments de façon aussi répétitive, si vous continuez à vous
15 montrer aussi prolixe que vous l'avez été d'après moi dans les requêtes
16 présentées à ce jour, la Chambre pourrait fort bien réduire le nombre
17 maximum de mots qui vous est autorisé pour chacune de vos requêtes. Je vous
18 conseille vivement de ne plus présenter de requêtes aussi répétitives et
19 aussi longues, auquel cas nous les recevrons, bien entendu, et y ferons
20 droit si toutes les conditions requises sont satisfaites.
21 En revanche, si vous continuez à vous montrer aussi prolixe et répétitif,
22 il est fort probable que nous réduirons le nombre limite de pages et de
23 mots qui vous a été assigné. Je répète encore une fois que 10 pages, c'est
24 le nombre maximal qui a été fixé pour les requêtes présentées dans toutes
25 les affaires. Ce qui, bien entendu, laisse tout pouvoir aux Chambres
26 concernées de modifier le nombre en question si les circonstances
27 l'exigent.
28 En tout état de cause, nous allons nous pencher sur vos écritures. Je viens
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1 de vous rappeler quelle était la procédure en la matière. Par conséquent,
2 toute nouvelle écriture de votre part devra faire figurer en bas de page de
3 la dernière page le nombre de mots que compte la requête en question.
4 Y a-t-il d'autres points sur votre santé, Monsieur Seselj, dont vous
5 aimeriez parler ?
6 L'ACCUSÉ : [interprétation] Non, mais j'aurais quelque chose à dire eu
7 égard aux conditions de détention.
8 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Oui, je vous en prie, veuillez aborder
9 ce point.
10 L'ACCUSÉ : [interprétation] J'ai un problème important au quartier
11 pénitentiaire. Je veux parler des Serbes qui sont prisonniers au quartier
12 pénitentiaire sans parler des Albanais, des Macédoniens, des Croates ou des
13 autres qui ne me posent aucun problème.
14 Monsieur Orie, j'exige que l'on sépare rapidement des prisonniers normaux,
15 tous les prisonniers d'appartenance ethnique serbe, qui ont conclu des
16 accords avec l'Accusation en se trahissant et en acceptant d'être de faux
17 témoins dans d'autres affaires. Si la chose n'est pas faite dans les plus
18 brefs délais, vous pourrez vous attendre à des règlements de compte
19 sanglants entre nous au quartier pénitentiaire. C'est la raison pour
20 laquelle j'ai pris le soin de vous en avertir dans les délais. Les
21 problèmes en question sont réellement importants; il faut absolument que
22 vous écartiez tous ces faux témoins et tous ces traîtres de notre
23 environnement.
24 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Oui. Avez-vous présenté une requête dans
25 ce sens au Greffe et aux autorités du quartier pénitentiaire ?
26 L'ACCUSÉ : [interprétation] J'ai demandé verbalement au directeur de la
27 prison qu'il écarte ce genre de personnes du groupe dont je vous ai parlé.
28 Je parle de Miodrag Jokic. C'est le seul qui est concerné dans le groupe
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1 dont je fais partie. Mais aujourd'hui j'ai également soumis des écritures à
2 ce sujet que j'ai adressées à la Chambre de première instance et où je
3 présente la même demande. J'ai réussi à faire transmettre cette exigence au
4 directeur de la prison, il y a une vingtaine de jours.
5 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Est-ce que le Greffe a déjà reçu ces
6 écritures, Monsieur Seselj ? Ces écritures sont-elles toujours au quartier
7 pénitentiaire ou sont-elles allées plus loin ? Est-ce que vous le savez ?
8 L'ACCUSÉ : [interprétation] Je ne sais pas. Mon obligation c'est de
9 remettre mes écritures au garde qui est de permanence à mon étage, quant
10 aux suites qui sont données à ce document, je ne les connais pas et je ne
11 suis pas en état de les connaître d'ailleurs.
12 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Le compte des mots a-t-il été fait pour
13 ce document ?
14 L'ACCUSÉ : [interprétation] Non.
15 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] D'accord.
16 L'ACCUSÉ : [interprétation] C'est la première fois qu'un Juge appelle mon
17 attention sur le nombre de mots. Jusqu'à présent, ce dont on me parlait
18 c'était la limite de dix pages.
19 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Si cela vous avait intéressé, et si cela
20 vous intéresse toujours, vous pouvez obtenir tous les renseignements à ce
21 sujet puisque apparemment vous n'êtes pas au courant.
22 Nous recevrons cette requête. Vous venez d'appeler notre attention sur
23 cette requête à deux reprises, et je rappelle encore une fois que personne
24 ne vous incite de quelque façon que ce soit à rédiger vos requêtes sur 10
25 pages. Comme je l'ai déjà dit, la Chambre examinera, bien entendu, vos
26 écritures, mais je répète que si elles sont trop répétitives et si vous
27 vous montrez trop prolixe, de nouvelles limites vous seront imposées.
28 Madame la Greffière, j'ai une question à vous poser. Pouvez-vous nous dire
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1 si ces écritures ont déjà été reçues, si vous en avez eu connaissance ?
2 Bien. Monsieur Seselj, en tout état de cause, nous verrons ce qu'il en est
3 et examinerons votre requête. Le cas échéant, je vous demanderais de vous
4 exprimer de nouveau à ce sujet sinon, nous agirons dans le respect du
5 Règlement.
6 D'autres questions au sujet de vos conditions de détention, Monsieur
7 Seselj ?
8 L'ACCUSÉ : [interprétation] Monsieur Orie, j'exige que vous mettiez en
9 œuvre les nouvelles restrictions à partir d'aujourd'hui, mais que vous ne
10 les appliquiez pas aux écritures que vous avez reçues jusqu'à ce matin.
11 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Oui, cela figure au compte rendu
12 d'audience.
13 D'autres questions par rapport à vos conditions de détention, Monsieur
14 Seselj ?
15 L'ACCUSÉ : [interprétation] Non.
16 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Pour ma part, j'ai passé en revue un
17 certain nombre de points que j'aimerais rapidement évoquer ici de façon à
18 m'assurer que je n'ai rien oublié. L'asthme et les allergies dont vous
19 souffrez, vous n'en avez pas parlé aujourd'hui. Je suppose que cela ne pose
20 donc pas de nouveau problème. Le rhume des foins, même chose. La qualité de
21 l'air, la structure du bâtiment, vous n'en avez pas parlé. Je crois savoir
22 que l'on vous a déménagé de votre ancienne cellule dans une nouvelle
23 cellule de façon à vous éloigner des travaux, du chantier en cours à
24 l'extérieur ?
25 Avez-vous d'autres points à évoquer s'agissant de votre état de santé et de
26 vos conditions de détention, Monsieur Seselj ?
27 L'ACCUSÉ : [interprétation] Monsieur Orie, eu égard à l'asthme et aux
28 allergie, j'en souffre en permanence. J'ai parlé de cela l'année dernière
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1 lorsque j'ai demandé qu'on me rapatrie dans le quartier pénitentiaire des
2 Nations Unies. Maintenant tous les prisonniers sont dans le même bâtiment.
3 L'ancien bâtiment n'est plus utilisé, donc je ne présente plus cette
4 demande car je ne pense pas que vous allez construire un bâtiment à mon
5 intention.
6 S'agissant de l'asthme et de mes allergies, je prends les médicaments qui
7 m'ont été prescrits et je m'adapte aux circonstances que je ne peux pas
8 changer. Il est vrai qu'on m'a installé dans un bâtiment où n'entre pas la
9 poussière du chantier à l'extérieur, bien que la chose se soit tout de même
10 passée hier.
11 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Bien. Vous avez raison de penser que je
12 ne vais pas faire ouvrir un nouveau bâtiment pour vous.
13 Passons maintenant à un autre point à l'ordre du jour, la communication.
14 Quelque chose à dire au sujet de la communication qui n'a pas encore été
15 évoquée par écrit ?
16 Monsieur Seselj, je suis en mesure de vous faire savoir que la Chambre
17 œuvre énergiquement en ce moment à l'élaboration d'une décision portant sur
18 ce problème de communication où seront évoquées les questions de langue et
19 de format de présentation électronique ou non. Nous sommes à l'œuvre avec
20 la plus grande énergie. J'ai lu pas mal d'écritures à ce sujet. Je vous
21 demande d'être assuré que cette question est en train de recevoir
22 l'attention pleine et entière de la Chambre qui espère pouvoir rendre une
23 décision sur ce point dans les plus brefs délais.
24 Une autre des parties a-t-elle des questions particulières au sujet
25 de la communication ?
26 M. SAXON : [interprétation] Monsieur le Juge, le seul renseignement
27 supplémentaire que nous pouvons fournir en sus des arguments déjà
28 développés dans les écritures dont vous avez eu connaissance, c'est que si
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1 une décision est rendue rapidement quant au format des documents qui feront
2 l'objet de la communication, bien, nous pouvons prévoir un début très
3 rapide de la communication de nouveaux documents au titre de l'article
4 66(A)(ii). Si nous sommes autorisés à communiquer par format électronique,
5 nous pensons que la communication devrait s'achever au plus tard à la fin
6 du mois de juillet.
7 L'Accusation, Monsieur le Juge, pense avoir satisfait à ses
8 obligations au titre de l'article 68 du Règlement. Dans les délais requis,
9 comme vous le savez sans doute, depuis l'année 2003, l'Accusation s'est
10 efforcée de communiquer tous les documents à décharge à l'accusé. L'accusé
11 a accepté les documents qui lui étaient communiqués dès lors qu'ils
12 l'étaient en B/C/S et en copie papier. L'Accusation s'est efforcée très
13 sincèrement de communiquer à l'accusé --
14 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Monsieur Saxon, nous connaissons toute
15 cette histoire dont il a beaucoup été question dans les écritures de
16 l'accusé. Je ne pense pas qu'il y ait eu quoi que ce soit de nouveau qu'il
17 vaille la peine de porter à mon attention aujourd'hui.
18 Bien entendu, si la décision qui sera rendue stipule que ce format de
19 communication est acceptable, le problème sera réglé. Peut-être sera-t-il
20 nécessaire de communiquer un nouveau jeu de documents déjà communiqué à
21 l'accusé dans le nouveau format éventuellement prescrit par la Chambre. Le
22 cas échéant, mais je vous invite à attendre la décision après quoi nous
23 savons que vous aurez besoin de quelque temps pour nous dire quels sont les
24 délais dans lesquels vous pourrez communiquer l'ensemble des documents.
25 D'autres points au sujet de ce thème ?
26 Monsieur Seselj, avez-vous quelque chose à dire au sujet des documents
27 communiqués sur papier ? Et n'oubliez pas ce que j'ai dit au sujet de la
28 décision qui sera rendue très rapidement.
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1 L'ACCUSÉ : [interprétation] Oui, j'ai quelque chose à dire, Monsieur Orie,
2 que je n'ai pas encore dit jusqu'à présent.
3 Lors de chaque Conférence de mise en état, depuis pratiquement
4 trois ans et davantage, littéralement lors de chacune des Conférences de
5 mise en état, votre prédécesseur, M. le Juge Agius, et vous-même avez
6 constamment dit que les documents qui devaient m'être communiqués le
7 seraient dans le format que je demande, à savoir, sur papier et dans la
8 langue que je demande, à savoir, en B/C/S. Or, cela n'a jamais été fait. Je
9 ne vous reproche rien, mais j'appelle votre attention sur cette expérience
10 assez négative que j'ai vécue.
11 Deuxième point : j'insiste sur le fait que cette communication doit
12 se faire en B/C/S. Car, si les accusés Hitlériens du tribunal de Nuremberg
13 ont pu recevoir tous leurs documents en allemande, je ne vois pas comment
14 vous pourriez me dénier ce droit.
15 Par ailleurs, il faut que les documents me soient communiqués sur
16 papier.
17 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Monsieur Seselj, vous êtes
18 répétitif. Vous revenez sur des arguments déjà présentés. Je comprends que
19 vous tenez à appeler mon attention sur le fait que vous serez déçu si une
20 décision n'est pas rendue plus rapidement par la Chambre actuelle que cela
21 n'a été le cas avec la Chambre précédente. Vous aurez une décision
22 rapidement, je le répète encore une fois.
23 Y a-t-il d'autre point dans le cadre de la question de la
24 communication des pièces ?
25 L'ACCUSÉ : [interprétation] Oui.
26 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Je vous en prie, Monsieur Seselj.
27 L'ACCUSÉ : [interprétation] Je me vois tenu d'appeler votre attention sur
28 le fait que dès lors que l'on parle de communication au titre de l'article
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1 68 du Règlement qui porte sur les éléments de preuve, l'Accusation a pour
2 obligation de s'efforcer par tous les moyens de trouver les éléments à
3 décharge de même qu'elle le fait pour les éléments à charge, car, en tant
4 que Procureur et dans le cadre d'un système judiciaire où les deux parties
5 ont les mêmes droits, c'est un droit de l'accusé. Or l'Accusation --
6 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Monsieur Seselj, je vous interromps.
7 S'agissant de la communication au titre de l'article 68, paragraphe 1, qui
8 porte sur les éléments à décharge, les documents supplémentaires à
9 communiquer sont abordés largement dans les écritures déjà soumises.
10 Avez-vous quelque chose d'autre à dire à ce sujet, Monsieur Seselj ?
11 L'ACCUSÉ : [interprétation] Je ne peux qu'insister sur la communication de
12 21 documents relatifs aux exhumations à Prijedor, communication qui a été
13 faite, alors que Prijedor est très loin de quelques endroits où j'aurais pu
14 éventuellement commettre un crime. Aucun des cadavres de Prijedor ne peut
15 avoir le moindre lien avec des victimes qui pourraient m'être imputé. Les
16 cadavres qui me sont imputés dans l'acte d'accusation me suffisent
17 largement. Je ne vois pas comment maintenant je pourrais m'occuper des
18 cadavres exhumés à Prijedor. Je n'ai pas le don d'ubiquité, Monsieur le
19 Juge Orie.
20 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Madame Uertz-Retzlaff, avez-vous
21 connaissance de 21 documents relatifs à des exhumations à Prijedor ?
22 Mme UERTZ-RETZLAFF : [interprétation] Oui, Monsieur le Juge. Et le
23 fait de communiquer ces documents au titre de l'article 68 avait un
24 objectif bien précis, car les rapports fournis par l'organisation qui était
25 l'auteur de ces rapports s'est vue confronter à une mise en cause de la
26 validité de ces rapports. Nous avons découvert que
27 M. Seselj était tout à fait au courant, car certains rapports d'exhumation
28 directement liés aux charges pesants contre lui viennent de ce même
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1 organisme.
2 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Je me permets de vous interrompre.
3 Est-ce que ces documents relèvent de ce que vous appelez généralement votre
4 devoir de communication ?
5 Mme UERTZ-RETZLAFF : [interprétation] Oui, Monsieur le Juge. Ce sont des
6 documents relevant de l'article 68 du Règlement, et c'est dans ce cadre que
7 nous les avons communiqués.
8 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Lorsqu'une décision sera rendue sur le
9 format et la langue à utiliser dans les documents communiqués au titre de
10 l'obligation qui pèse sur l'Accusation, comme je l'ai déjà dit, nous
11 espérons rendre cette décision rapidement, bien, à ce moment-là vous
12 pourrez déterminer, Madame Uertz-Retzlaff, si les efforts déjà accomplis
13 par vous sont suffisants ou si vous devez en fournir d'autres.
14 D'autres questions, Monsieur Seselj, dans le cadre de la communication des
15 documents ?
16 L'ACCUSÉ : [interprétation] Oui. J'ai remarqué - et je n'ai pas encore fait
17 état de cela dans quelque écriture que ce soit, je n'ai pas demandé de
18 règlement de cette question - mais j'ai remarqué que l'Accusation appose la
19 mention confidentielle. Sur des documents même tout à fait insignifiants,
20 80 % des documents qui m'ont été communiqués portent la mention
21 confidentielle sans la moindre justification. C'est totalement absurde.
22 Deuxième commentaire : l'Accusation s'est efforcée de me faire porter 14
23 registres énormes qui contiennent des documents relevant de l'article 92
24 bis. J'en ai sorti les documents qui sont en langue serbe, et j'ai retourné
25 le reste à l'Accusation. Des documents en anglais ne me sont d'aucune
26 utilité. Ma Défense ne s'intéressait jamais à de tels documents. Vous
27 pouvez également décider de me faire communiquer des documents en langue
28 chinoise; après tout, vous pouvez faire ce que vous voulez. J'ai le droit
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1 de recevoir les documents communiqués en serbe, mais vous pouvez décider
2 que nous vivons sur la planète Mars, sur Jupiter, ou ailleurs, tout est
3 possible.
4 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Monsieur Seselj, je comprends bien que
5 vous ne voyez aucune utilité à ce que des documents vous soient remis en
6 rapport avec l'article 92 bis. Je vous donnerais la possibilité de vous
7 exprimer encore une fois.
8 J'indique au préalable que pour bien comprendre les documents
9 relevant de l'article 92 bis, ces documents doivent être rédigés en
10 anglais, car les Juges de la Chambre ne lisent pas la langue parlée par les
11 témoins.
12 S'agissant de votre deuxième observation, je prendrai la liberté de
13 vous rappeler que ce Tribunal applique un règlement bien précis et que dès
14 lors qu'il peut y avoir contradiction entre votre règlement et celui du
15 Tribunal, la Chambre appliquera le règlement du Tribunal.
16 D'autres points ? Monsieur Saxon.
17 M. SAXON : [interprétation] Rapidement, Monsieur le Juge. L'accusé se
18 plaint du fait qu'un grand nombre de documents qui lui ont été communiqués
19 par l'Accusation portent la mention "confidentiel."
20 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Oui.
21 M. SAXON : [interprétation] Or, ceci est tout à fait justifié, même si
22 peut-être l'expression préférable à utiliser serait "documents
23 n'appartenant pas au domaine public." Je crois me rappeler qu'en mars 2003,
24 le Juge président de l'époque, M. le Juge Schomburg, a émis une ordonnance
25 destinée à l'Accusation selon laquelle tous les documents communiqués à
26 l'accusé devraient portés la mention faisant déjà partie du domaine public,
27 ce qui permettrait à l'accusé de ne pas considérer et traiter ces documents
28 comme des documents sensibles ou confidentiels, et que les autres documents
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1 devraient portés la mention ne faisant pas partie du domaine public, ce qui
2 implique pour l'accusé l'obligation de les traiter comme des documents
3 sensibles ou confidentiels. Voilà l'éclaircissement que je voulais
4 apporter. C'est pour cette raison que nous faisons figurer cette mention
5 sur les documents communiqués à l'accusé.
6 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Oui. Je suppose que pour qu'il y ait
7 changement de la réglementation appliquée de la part des Juges de la
8 Chambre, il ne suffit pas d'entendre les arguments et la demande de M.
9 Seselj, mais également les justifications d'un tel changement éventuel.
10 Avez-vous d'autres choses à dire, Monsieur Seselj ? Non. J'interprète votre
11 silence comme signifiant que vous n'avez plus rien à évoquer au sujet de la
12 communication des documents.
13 L'ACCUSÉ : [interprétation] J'ai quelque chose à dire. J'ai quelque chose à
14 ajouter.
15 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Dans ce cas, répondez aux questions que
16 je vous pose. Ne gardez pas le silence. Je vous en prie.
17 L'ACCUSÉ : [interprétation] Monsieur Orie, vous ne tenez sans doute pas
18 compte du fait que je dois attendre la fin de l'interprétation. Alors, il
19 est possible à cause de cela qu'il y ait un petit retard dans ma réaction,
20 mais cela n'est pas de mon fait; c'est en raison de l'interprétation.
21 Etant donné le grand nombre de documents que j'ai reçus qui portent la
22 mention "confidentiel," j'ai quelques difficultés à communiquer avec mes
23 collaborateurs qui travaillent avec moi à ma défense. Avec l'autorisation
24 du Greffe, j'ai eu par le passé la possibilité d'examiner 2 000 ou 3 000
25 pages de documents portant la mention confidentielle que j'ai pu
26 communiquer à mes collaborateurs sans les rendre public.
27 Depuis un an, cela ne m'est plus autorisé. Donc, je dispose d'un
28 grand nombre de documents portant la mention confidentielle, que je ne peux
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1 pas faire parvenir à mes collaborateurs qui, par conséquent, sont empêchés
2 de disposer de documents pertinents par rapport à ma défense qu'ils ne
3 peuvent pas assurer convenablement.
4 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Pour autant que je le sache, c'est l'un
5 des sujets abordé dans une requête qui va être examinée par la Chambre.
6 Comme je l'ai déjà dit, la Chambre va rendre une décision par rapport à
7 chacune de ces requêtes, et il convient d'attendre que ces décisions soient
8 rendues.
9 Avez-vous d'autres remarques à faire au sujet de la communication ?
10 L'ACCUSÉ : [interprétation] Au sujet de la communication ? Non.
11 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Dans ces conditions, j'aborde le point
12 suivant, à savoir, la date où commencera le procès.
13 Monsieur Seselj, d'après ce que nous pouvons constater aujourd'hui, votre
14 procès ne débutera pas avant le prononcé du jugement dans une autre
15 affaire. Or, ce jugement devrait être prononcé avant la fin du mois de
16 septembre. Il est raisonnablement permis de penser que votre procès
17 pourrait commencer aux environs du début octobre. Voilà, je tenais à vous
18 en informer.
19 D'autres commentaires sur ce point, en dehors du fait, et je l'ai bien
20 compris que, d'après vous, Monsieur Seselj, cette date est trop tardive. Je
21 sais que vous avez évoqué ce point dans une de vos écritures.
22 Madame Uertz-Retzlaff.
23 Mme UERTZ-RETZLAFF : [interprétation] Monsieur le Juge, je ne sais pas si
24 vous souhaitez que l'Accusation s'exprime dans le cadre de ce point sur le
25 nombre estimé de témoins et la durée estimée pour le procès.
26 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Oui, en effet.
27 Mme UERTZ-RETZLAFF : [interprétation] Nous avons déposé auprès du Greffe
28 pour enregistrement officiel notre plus récente liste de témoins. Ce dépôt
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1 a eu lieu le 9 mai 2006. Elle n'est pas encore traduite et n'a pas encore
2 été communiquée à M. Seselj.
3 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Nous parlerons dans un instant des
4 dépôts de documents et des traductions.
5 Mme UERTZ-RETZLAFF : [interprétation] Nous avons une liste qui compte
6 actuellement 52 témoins, que nous aimerions entendre de vive voix, et 66
7 témoins relevant de l'article 92 bis; au total, 118 témoins qui seront
8 soumis à un contre-interrogatoire.
9 Par ailleurs, sur notre liste de témoins figurent également les noms
10 de quatre témoins décédés pour lesquels nous présenterons une déposition
11 écrite. La Chambre pourrait également souhaiter entendre un enquêteur qui
12 pourrait témoigner au sujet des conditions dans lesquelles ces dépositions
13 ou déclarations ont été recueillies.
14 Sur notre liste de témoins, nous avons également huit témoins pour
15 lesquels nous avons demandé que leurs dépositions soient reçues en
16 l'absence de contre-interrogatoire, mais nous attendons toujours une
17 décision définitive sur ce point.
18 S'agissant maintenant du temps estimé par l'Accusation pour la durée de
19 l'interrogatoire principal et du contre-interrogatoire, d'après nos
20 calculs, ce temps devrait atteindre 327 heures pour la présentation des
21 arguments de l'Accusation, à raison de trois heures et 50 minutes de
22 témoignages par jour et de cinq jours par semaine, ce qui ferait 94 jours
23 pour la présentation des arguments de l'Accusation, autrement dit, à peu
24 près 19 semaines, soit un peu moins de cinq mois. D'après nos estimations,
25 nous pensons qu'une durée à peu près égale devrait être impartie à M.
26 Seselj pour la présentation de ses arguments.
27 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Nous donnerons quelque temps à M. Seselj
28 pour soumettre une appréciation du temps qu'il estime nécessaire pour la
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1 présentation de ses arguments. J'indique d'ailleurs à votre intention,
2 Madame Uertz-Retzlaff, tout comme à l'intention de M. Seselj, que la
3 Chambre considère ces chiffres comme étant des propositions, des
4 appréciations, et elle décidera ultérieurement de recourir éventuellement à
5 son droit discrétionnaire pour déterminer une durée différente.
6 J'aurais une question à vous poser : les huit témoins pour lesquels vous
7 parlez d'absence de contre-interrogatoire, est-ce qu'ils comptent au nombre
8 des 66 que vous avez cités précédemment, où est-ce qu'ils s'ajoutent à ces
9 66 ?
10 Mme UERTZ-RETZLAFF : [interprétation] Ils s'ajoutent au 66.
11 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Ce qui fait 74 plus 52 --
12 Mme UERTZ-RETZLAFF : [interprétation] Non, non, non. Moins les quatre
13 témoins décédés, cela fait 126, au total.
14 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Bien. Merci de ce renseignement.
15 Mme UERTZ-RETZLAFF : [interprétation] J'aimerais simplement ajouter qu'à
16 première vue, lorsque vous vous pencherez sur ces chiffres, vous estimerez
17 peut-être que le temps prévu pour leur interrogatoire est relativement
18 limité. Ceci est lié au fait que, y compris pour les témoins que nous
19 voulons entendre de vive voix, nous avons l'intention d'établir des
20 déclarations écrites en application de l'article 89(F) du Règlement, et que
21 nous déposerons une requête dès que ces déclarations écrites nous seront
22 présentées, demandant à la Chambre de première instance de présenter par
23 écrit -- à l'accusé de présenter les arguments qui ne sont pas liés aux
24 arguments de l'interrogatoire principal par écrit.
25 Voilà ce que je voulais ajouter.
26 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Oui. Merci. D'autres choses à dire sur
27 ce sujet, Monsieur Seselj, s'agissant du début de votre procès ?
28 L'ACCUSÉ : [interprétation] Oui, Monsieur Orie. D'abord, le début du mois
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1 d'octobre, je ne pense pas qu'il soit trop tard. Je suis plein d'énergie,
2 je suis au mieux de ma forme. Je pense que je vais vivre encore très, très
3 longtemps. Mais je crois que tous les délais raisonnables s'agissant du
4 début du procès ont largement été dépassés. La Chambre précédente n'a
5 absolument pas tenu compte de ce fait. J'ai bel et bien l'intention
6 d'interroger tous les témoins, tous les 66 témoins qui seront présentés au
7 titre de l'article 92 bis du Règlement. Premier point. Je n'ai absolument
8 pas confiance dans les conseils de la Défense, qui les ont interrogés dans
9 d'autres affaires précédemment. Car en général, ce sont des personnes
10 payées par le Tribunal qui n'ont rien fait pour aller contre les souhaits
11 du Greffe ou de la Chambre parce qu'ils ne souhaitaient offenser personne.
12 Puis, ils sont entendus dans mon affaire dans des conditions très
13 différentes de celles dans lesquelles ils ont été entendus dans les
14 affaires précédentes.
15 Quant aux quatre témoins décédés, si le début de mon procès ne cesse
16 d'être reporté à une date ultérieure, vous verrez de nombreux autres
17 témoins qui vont mourir entre-temps. Il arrive à des gens de mourir tous
18 les jours un peu partout sur notre planète. Nous ne pourrons pas contre-
19 interroger les personnes décédées, et leurs déclarations écrites n'ont
20 aucune validité à mes yeux. Je ne pourrai pas les interroger; c'est ce qui
21 compte pour moi. De toute façon, je pense que tout cela, ce sont de faux
22 témoignages.
23 Un enquêteur est mort entre-temps également. Je regrette que vous
24 n'en ayez pas tenu compte.
25 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] D'abord, je vous invite à parler un peu
26 moins vite pour les interprètes.
27 Deuxièmement, il y a des règles qui régissent l'admission des
28 déclarations préalables de témoins décédés. Cette Chambre appliquera
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1 pleinement ces règles.
2 Troisièmement, si pour une raison ou pour une autre, vous déclarez
3 vouloir contre-interroger tous les témoins relevant de l'article 92 bis,
4 dont les déclarations préalables auront été soumises à la Chambre par
5 écrit, il vous faudra appeler l'attention de la Chambre en quelques mots
6 sur les raisons précises qui justifient votre demande. Vous devrez
7 également énumérer les sujets qui feront l'objet de votre contre-
8 interrogatoire. Ceci aidera les Juges de la Chambre beaucoup plus que la
9 présentation d'observations générales déjà consignées au compte rendu
10 d'audience. Bien entendu, nous avons compris que vous étiez favorable à un
11 contre-interrogatoire des témoins relevant de l'article 92 bis.
12 Avez-vous quelque chose à ajouter ?
13 L'ACCUSÉ : [interprétation] Oui, Monsieur Orie. Si vous me permettez
14 d'avoir des contacts normaux avec mes collaborateurs juridiques, et bien,
15 pour chacun de ces 62 témoins, je vais vous expliquer par écrit pourquoi je
16 conteste leurs déclarations et quels sont les éléments qui me permettent de
17 dire qu'ils disent des contrevérités.
18 De plus, les témoins que veut citer l'Accusation, les huit témoins
19 dont on a parlé, et bien, je suis totalement opposé à cette pratique. Parce
20 qu'il faut que je les interroge moi-même pour voir si leurs déclarations
21 sont crédibles ou pas.
22 L'Accusation nous dit qu'il faudrait qu'il y ait cinq jours
23 d'audience par semaine. Il existe des raisons médicales très importantes
24 qui expliquent pourquoi je veux que l'on se limite à trois jours d'audience
25 par semaine. J'ai beaucoup de problèmes médicaux. J'ai été opéré du dos. Je
26 ne peux pas resté assis pendant de longues périodes parce que j'ai mal au
27 dos. Puis, troisièmement et quatrièmement, je me défends moi-même, donc,
28 j'ai besoin de deux jours par semaine pour avoir des contacts avec mes
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1 enquêteurs, mes collaborateurs, pour pouvoir contre-interroger efficacement
2 les témoins à charge.
3 Etant donné que ce précédent existe déjà, je vous rappelle l'affaire
4 Milosevic, je demande que l'on limite ou que l'on établisse comme règle
5 qu'il y aura trois jours d'audience par semaine en l'espèce, en raison des
6 circonstances spéciales de cette affaire.
7 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Ceci a été bien consigné au compte rendu
8 d'audience, Monsieur Seselj. Les Juges se pencheront sur cette question.
9 Est-ce qu'il y a d'autres choses que vous souhaitiez nous dire au
10 sujet du début du procès, de l'ouverture du procès.
11 L'ACCUSÉ : [interprétation] Non, je n'ai rien à ajouter s'agissant de
12 l'ouverture du procès.
13 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Bien. Maintenant, passons à l'autre
14 point, au point suivant à l'ordre du jour, la date de dépôt des écritures.
15 La pratique en espèce, c'est qu'un document n'est officiellement
16 enregistré, n'est officiellement déposé, qu'à partir du moment où ce
17 document est disponible aussi bien en anglais que dans sa traduction
18 éventuelle, si nécessaire, dans la langue de l'accusé. En conséquence, la
19 date de signature de la décision, une date que l'on trouve sur la page de
20 garde et sur la dernière page de la décision, cette date, c'est rarement la
21 même que la date à laquelle la décision est rendue ou déposée. Cette
22 pratique découle d'une instruction, d'une consigne donnée oralement par M.
23 le Juge Schomburg.
24 Cette pratique - et je rends par la présente une décision orale - va
25 être modifiée. Je demande que le Greffe dépose les écritures en espèce,
26 conformément à la procédure suivie dans les autres affaires entendues par
27 le Tribunal, c'est-à-dire que les documents sont enregistrés officiellement
28 le jour où ils sont fournis dans une des langue du Tribunal. Les délais
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1 commenceront à courir à partir de la date où les parties en présence auront
2 reçu les traductions, ce qui signifie que pour l'accusé, les délais
3 commenceront à courir à partir de la date de réception pour lui de la
4 traduction dans sa langue maternelle, et que pour l'Accusation, les délais
5 commenceront à courir à partir du moment où l'Accusation recevra la
6 traduction des documents en anglais.
7 Voici ce que j'avais à dire au sujet des dates d'enregistrement des
8 écritures.
9 Etant donné que nous nous rapprochons de l'ouverture du procès, je
10 voudrais savoir s'il y a eu des discussions au sujet de points d'accord, de
11 faits qui peuvent faire l'objet d'accord. Je voudrais savoir si
12 l'Accusation ou la Défense ont réfléchi aux faits constatés judiciairement
13 dans d'autres affaires. Bien entendu, puisque le procès va s'ouvrir avec la
14 présentation des moyens à charge, je me tourne d'abord vers l'Accusation.
15 Mme UERTZ-RETZLAFF : [interprétation] Merci, Monsieur le Juge.
16 Au tout début de cette affaire, nous avons soumis quatre faits essentiels,
17 fondamentaux à M. Seselj pour savoir s'il était d'accord avec ces faits. Il
18 a été prêt à -- d'ailleurs, il a voulu en parler lors d'une Conférence de
19 mise en état. Je crois que cela s'est passé en 2003. A ce moment-là, on lui
20 a dit que le moment n'était pas venu de le faire. Le Juge de la mise en
21 état lui a dit qu'il ne fallait pas aborder cette question à moment-là. Je
22 me demande si on pourrait revenir sur ce point devant la Chambre de
23 première instance.
24 L'autre chose que je souhaiterais vous dire, c'est que du fait que
25 nous n'avons pas de contact direct avec l'accusé, nous sommes en train de
26 travailler à une requête portant sur les faits admis, une requête qui sera
27 assez longue, puisqu'elle ne comportera pas moins de 400 faits. Quatre-
28 vingt pour cent de ces faits ont trait à la désintégration de l'ex-
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1 Yougoslavie, et le reste des faits a trait à certaines municipalités bien
2 précises, ainsi qu'à la nature dont les événements se sont déroulés, se
3 sont reproduits en Bosnie-Herzégovine. Nous déposerons ladite requête la
4 semaine prochaine.
5 Voilà tout ce que je peux vous dire sur ce point.
6 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Merci, Madame Uertz-Retzlaff.
7 Monsieur Seselj --
8 L'ACCUSÉ : [interprétation] Mme Uertz-Retzlaff ne dit pas la vérité.
9 L'Accusation n'a pas soumis cela en 2003, mais en avril ou en mai 2004.
10 J'ai voulu présenter mon point de vue au sujet de ces quatre faits, mais le
11 Juge Agius ne m'a pas autorisé à le faire. Je ne suis parvenu à présenter
12 mon point de vue qu'au sujet d'une de cette question. Il m'interrompait
13 beaucoup plus que vous ne le faites vous, M. Orie. Je dois vous le dire.
14 Enfin, tout cela s'est passé en 2004, et ce n'était pas au tout début.
15 Deusio, je n'ai absolument pas évité les contacts avec l'Accusation.
16 Pas du tout, au contraire. J'étais prêt à leur parler à condition, bien
17 entendu, que mes associés juridiques puissent être là aussi, puis qu'on
18 enregistre tout en vidéo. Mais ils ne veulent pas que mes associés
19 juridiques soient là. Ils m'offrent Van der Spoel, mais je ne veux de lui
20 pour rien au monde. Il n'a pas le droit de prononcer une seule parole pour
21 me défendre. Voilà pourquoi on est dans l'impasse.
22 En fait, c'est l'Accusation qui est responsable de tout.
23 Maintenant, s'agissant des faits qu'ils vont vous proposer, je
24 voudrais vous demander de me fixer une date butoir raisonnable afin que je
25 puisse répondre sur tous ces faits par écrit, et je le ferai avec l'aide de
26 mes collaborateurs juridiques.
27 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Une fois que nous aurons reçu cette
28 requête, il faudrait qu'elle soit traduite. Puis, vous aurez ensuite, tout
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1 le loisir d'y répondre. Dans cette réponse, il faudra vous concentrer, il
2 faudra tenir compte des critères qui gouvernent la recevabilité des faits
3 déjà admis dans d'autres affaires. Parce qu'à ce moment-là, il ne convient
4 pas de se lancer dans une longue discussion sur la véracité ou non de ces
5 faits. Reconnaître que des faits sont des faits admis signifie que sans
6 entendre d'éléments de preuve supplémentaires la Chambre peut les adopter
7 comme étant des faits avérés. Ce qui n'empêche d'ailleurs nullement la
8 Défense de les attaquer, ces faits, de les contester. Dans de telles
9 circonstances, la Défense doit bien avoir à l'esprit les raisons qui font
10 que d'autres Chambres de première instance ont adopté ces faits, ont
11 reconnu ces faits. De plus, la Défense doit réfléchir à la manière dont
12 elle souhaite utiliser les ressources qui lui ont été attribuées, les
13 ressources de temps aussi.
14 Nous vous entendrons sur ce point, Monsieur Seselj, dès que vous
15 aurez reçu une traduction de la requête de l'Accusation.
16 Est-ce qu'il y a d'autres questions qui se posent s'agissant des
17 points d'accord ou des faits admis dans d'autres affaires ? Je comprends,
18 vous accusez le Procureur. Vous lui dites que c'est par sa faute qu'il n'y
19 a pas eu contact avec vous. Si je suis bien informé, des deux côtés on
20 souhaitait que des contacts soient noués, et la question de vos
21 collaborateurs juridiques, bien entendu, est une des questions que la
22 Chambre examine actuellement.
23 Madame Uertz-Retzlaff.
24 Mme UERTZ-RETZLAFF : [interprétation] Une précision.
25 Mme Katalinic a retrouvé la date de la Conférence de mise en état pour
26 laquelle nous avons discuté de cette question. C'était le
27 14 juin 2004. M. Seselj avait raison; je m'étais trompée. J'avais donné la
28 mauvaise année.
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1 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Oui. Je pense que vous avez bien reconnu
2 qu'il avait remarqué l'erreur que vous aviez commise et qu'il l'a corrigée.
3 Vous pouvez lui en savoir gré.
4 Est-ce qu'il y a d'autres sujets en rapport avec les faits admis dans
5 d'autres affaires ? Non.
6 Dans ces conditions, je vais passer au point suivant sur mon ordre du jour,
7 celui des mesures de protection. Je ne sais pas si on peut parler de cela
8 en audience publique.
9 Madame Uertz-Retzlaff, nous nous rapprochons de plus en plus de
10 l'ouverture du procès. Est-ce qu'il y a des questions que l'Accusation
11 souhaite soulever au sujet des mesures de protection, des mesures de
12 protection dont vous souhaitez qu'elles soient octroyées ou bien qu'elles
13 soient conservées ?
14 Mme UERTZ-RETZLAFF : [interprétation] Oui, effectivement. Ce type de
15 questions se pose maintenant. Il y en a deux que je souhaite aborder en
16 audience publique. Ensuite, il faudra qu'on passe à huis clos.
17 La première question que je souhaiterais aborder ici, c'est que nous
18 attendons toujours une décision relative à une demande de certification
19 d'appel suite à des mesures de protection qui nous ont été refusées. Notre
20 demande a été déposée il y a pas mal de temps. D'autre part, il y a
21 toujours la septième mesure de protection déposée par l'Accusation qui n'a
22 pas encore reçu de réponse. Puis, il y a également ce qui concerne les
23 témoins pour lesquels nous n'avons pas encore demandé de mesures de
24 protection mais cela ne saurait tarder.
25 Enfin, il y a une question que je souhaiterais aborder à huis clos partiel,
26 parce que cela a trait à des écritures que nous avons déposées suite à une
27 ordonnance urgente de la Chambre. M. Seselj y a répondu il y a quelques
28 jours. On m'a demandé de changer le statut de ces écritures. C'est les
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1 écritures numéro 145. On m'a demandé à ce qu'on les traite de manière
2 confidentielle. Je voudrais en parler à huis clos partiel.
3 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Passons à huis clos partiel. Je pense
4 qu'il est inutile de passer à huis clos total.
5 Mme UERTZ-RETZLAFF : [interprétation] Oui, un huis clos partiel suffira.
6 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Fort bien.
7 [Audience à huis clos partiel] [Confidentialité levée par une ordonnance de la Chambre]
8 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Cette question qui a été qualifiée
9 d'urgente, la Chambre, effectivement, la juge urgente. Ce que je vous
10 propose de faire, c'est d'attendre la fin de la présente Conférence de mise
11 en état pour voir s'il est toujours nécessaire de traiter de cette
12 question.
13 Mme UERTZ-RETZLAFF : [interprétation] Bien. Je m'exécuterai.
14 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Audience publique.
15 [Audience publique]
16 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Monsieur Seselj, est-ce que vous
17 souhaitiez nous parler des mesures de protection, nous faire part
18 d'éléments qui ne figurent pas dans vos écritures ?
19 L'ACCUSÉ : [interprétation] Oui. Oui, Monsieur Orie. Il y a quelque chose
20 dont je voudrais parler, et que j'ai n'ai pas évoqué précédemment ni par
21 écrit ni par oral.
22 Dans ce Tribunal international, on a malheureusement vu apparaître une
23 catégorie. Une catégorie de personnes, c'est-à-dire, les témoins protégés,
24 des gens qui sont au chômage dans leurs pays, qui ont des problèmes sociaux
25 et qui ont adopté, qui ont choisi d'adopter ce rôle de témoin protégé, de
26 façon à obtenir un hébergement et logement dans un pays étranger, obtenir
27 un logement, un travail. Puisqu'ils bénéficient de mesures de protection,
28 ils peuvent aller faire des faux témoignages dans de nombreuses affaires.
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1 L'Accusation, vraiment, dépasse toutes les bornes, et a demandé à très
2 nombreuses reprises des mesures de protection. Je n'ai jamais menacé un
3 seul témoin. Je menacerai les témoins quand ils viendront ici lorsque je
4 les contre-interrogerai, en montrant que ce sont des menteurs. Mais on ne
5 peut pas dire que je ne les ai jamais menacés physiquement. C'est absurde.
6 C'est moi qui suis menacé. L'Accusation essaie de m'empêcher de me
7 défendre. On essaie de me donner aussi peu de temps que possible pour
8 préparer mes contre-interrogatoires. C'est la seule raison pour laquelle
9 j'insiste, et c'est la seule raison pour laquelle ils demandent, ils
10 exigent ces mesures de protection.
11 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Oui. J'entends bien. Monsieur Seselj,
12 cela ne m'intéresse pas d'attendre des déclarations comme celle que vous
13 venez de nous faire; tous les témoins sont des menteurs, et cetera, et
14 cetera. C'est à vous de déterminer, à vous de nous montrer que les témoins
15 ne disent peut-être pas la vérité. Parce que nous ignorons sur quoi va
16 porter leur déposition. Une fois qu'ils sont dans le prétoire vous pouvez
17 contre-interroger les témoins, les faire contre-interroger, et ensuite, on
18 peut en arriver à une conclusion. La procédure prévoit des limites. Vous
19 aurez tout à loisir de mettre en évidence les éventuels mensonges d'un
20 témoin. Cependant, rien ne sert de se lancer dans les élucubrations sur ce
21 que les témoins vont nous dire à l'avance, parce que la Chambre n'y peut
22 rien tant qu'elle ne connaît pas la nature de la déposition des témoins.
23 J'ai remarqué que c'était une de vos marottes, que vous aviez pour coutume
24 d'affirmer que les témoins mentaient, qu'on leur avait donné consigne de
25 mentir, et cetera. Premièrement, ce sont là des propos qui sont assez
26 insultants. Je vais donc vous demander d'attendre la déposition desdits
27 témoins, d'attendre le contre-interrogatoire. Si vous êtes convaincu
28 effectivement que certains témoins mentent, ce sera à vous, au moment du
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1 contre-interrogatoire, de le montrer, de montrer qu'ils mentent
2 effectivement.
3 Enfin, je le répète, faire des déclarations de portée générale sur
4 les témoins qui dans leur globalité mentiraient, affirmer que les témoins
5 sont des témoins professionnels, qu'on les a formés et coachés pour mentir,
6 cela ne fait nullement avancer.
7 Est-ce qu'il y a d'autres questions que vous souhaitiez évoquer au sujet
8 des mesures de protection, Monsieur Seselj ?
9 L'ACCUSÉ : [interprétation] Oui, Monsieur Orie. J'ai déjà reçu un grand
10 nombre de déclarations venant de témoins protégés. Je ne vais en citer
11 aucun puisque la mention confidentielle est apposée sur ces déclarations,
12 mais je dois dire qu'il y a un témoin à charge qui n'est pas protégé, mais
13 qui lui aussi ment. Un de ces témoins affirme qu'avant le meeting de
14 Subotica, j'ai dansé le kolo [phon].
15 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Monsieur Seselj, j'ai déjà dit que cela
16 ne nous servait nullement d'entendre des déclarations de portée générale au
17 sujet de mensonges, des mensonges des uns ou des autres. J'ai dit qu'il
18 fallait attendre la déposition des témoins ou attendre les requêtes,
19 l'issue de la requête 92 bis de l'Accusation. A ce moment-là, vous pourrez
20 nous dire si lesdites déclarations peuvent être versées au dossier ou si
21 vous souhaitez les contre-interroger ces témoins parce que vous estimez que
22 leurs déclarations sont fausses. Nous attendrons vos arguments à ce moment-
23 là.
24 Est-ce qu'il y a d'autres choses que vous souhaitiez nous dire au sujet des
25 mesures de protection, Monsieur Seselj ?
26 L'ACCUSÉ : [interprétation] Non.
27 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Merci beaucoup.
28 Est-ce qu'il y a d'autres questions que les parties souhaitent aborder en
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1 dehors de celles que j'ai moi-même évoquées ?
2 L'ACCUSÉ : [interprétation] Oui.
3 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Oui, Monsieur Seselj.
4 L'ACCUSÉ : [interprétation] Oui, au départ j'avais dit vouloir aborder 12
5 questions, mais maintenant, il n'y en a plus que six, suite à toutes les
6 questions que vous avez abordées. Maintenant je souhaiterais les aborder
7 une par une.
8 Il y a la question de mes collaborateurs juridiques qui n'a pas été
9 résolue parce que le Greffe veut que ceux qui m'aident, les membres de mon
10 équipe juridique répondent aux obligations qui sont imposées au conseil de
11 la Défense, s'agissant de leurs compétences.
12 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] D'abord des décisions ont été prises sur
13 ce point. Nous avons déjà examiné cette question à l'envi. Nous allons voir
14 s'il est nécessaire d'y revenir encore une fois et s'il est nécessaire de
15 prendre des décisions supplémentaires sur ce point. Tout ceci figure dans
16 des écritures, Monsieur Seselj. Tout ceci a été développé. Dans cette
17 mesure, il n'est pas nécessaire de soulever la question à nouveau lors
18 d'une Conférence de mise en état. Attendez, je vous prie, les décisions
19 rendues par la Chambre qui vont venir bientôt.
20 Est-ce que vous avez autre chose à dire en dehors de cette question de
21 votre équipe juridique ?
22 L'ACCUSÉ : [interprétation] Oui, oui. Il y a encore cinq questions que je
23 souhaiterais aborder. Je parle vite, Monsieur Orie, et il est inutile de me
24 demander de me presser. On ne m'a pas autorisé à présenter d'objections
25 quant à l'acte d'accusation. J'ai déposé une requête de 50 pages qui m'a
26 été renvoyée et on m'a demandé de produire une requête de dix pages au
27 maximum. J'ai demandé confirmation pour pouvoir en faire appel à la Chambre
28 d'appel et la Chambre de première instance numéro II, mais on n'a jamais
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1 répondu à ma requête.
2 De plus, j'ai consulté mes assistants juridiques et ils ont déclaré
3 qu'aussi bien l'Accusation que la Chambre de première instance numéro II
4 m'avaient induit en erreur, s'agissant de la date butoir de la présentation
5 de cette objection, parce que ce n'est qu'à partir de février que j'ai reçu
6 toutes les pièces jointes à l'acte d'accusation modifié, donc la date
7 butoir, elle aurait dû être calculée à partir de février.
8 Je vous demande de vous pencher sur cette question, si vous estimez
9 qu'effectivement on m'a induit en erreur, il faudrait fixer une autre date
10 butoir, une autre échéance.
11 Troisièmement, il y a une autre question à laquelle il n'a pas encore
12 répondu c'est celle du financement de ma défense. Lors de la dernière
13 Conférence de mise en état, le Juge Agius a donné pour consigne au greffier
14 de trouver une solution à cette question.
15 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Procédons par ordre, question par
16 question. Il a été consigné au compte rendu d'audience que vous estimez
17 avoir été induit en erreur par la Chambre de première instance numéro II
18 s'agissant de l'échéance et de la date avant laquelle vous auriez dû
19 déposer vos exceptions préjudicielles, s'agissant de l'acte d'accusation.
20 Nous allons nous pencher sur cette question.
21 Ensuite vous nous parlez du financement de votre défense, tout ceci a fait
22 l'objet d'écritures. La Chambre va traiter de cette question, de cette
23 requête -- et un instant, je procède à une petite vérification. Il
24 s'agissait de vos écritures numéro 124, déposées le 16 janvier. Nous allons
25 y répondre dès que possible.
26 Autre chose ? Il me semble que vous en êtes déjà au cinquième ou peut-être
27 au quatrième point. Non, en fait tout cela a été évoqué par écrit.
28 L'ACCUSÉ : [interprétation] Encore deux questions.
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1 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Allez-y, Monsieur Seselj.
2 L'ACCUSÉ : [interprétation] La question des photocopies n'a pas encore
3 trouvé de solution. Lors de la dernière Conférence de mise en état, j'ai
4 dit au Juge Agius que j'avais environ 1 000 pages de documents manuscrits
5 extrêmement denses que je devais photocopier pour les remettre à mes
6 associés juridiques afin qu'ils puissent m'aider à préparer ma défense. Or,
7 le Juge a répondu qu'il essaierait de trouver une solution à cette
8 question. Cela n'a pas encore été fait et j'attends toujours.
9 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Oui. La Chambre a été informée du fait
10 que vous n'avez pas fait de demande. Vous n'avez pas demandé à ce que l'on
11 installe une photocopieuse au quartier pénitentiaire ce qui vous
12 permettrait de faire ces photocopies. Je pars du principe où j'imagine que
13 vous estimez que le Tribunal doit vous fournir cette photocopieuse, or
14 jusqu'à présent la position du Tribunal -- ici je parle du côté
15 administratif de la chose -- le Tribunal estime qu'il n'est nullement dans
16 l'obligation de vous fournir cette photocopieuse et que c'est à vous de
17 faire en sorte de disposer d'une photocopieuse.
18 Vous le savez peut-être puisque nous avons déjà pris contact avec le Greffe
19 sur ce point, c'est une question dont nous sommes conscients. Je vois qu'en
20 septembre 2005 déjà vous aviez soulevé cette question. Vous avez de nouveau
21 évoqué la question le 24 janvier 2006, et tout cela remonte initialement au
22 27 novembre 2003.
23 Je consulte mes notes. Un instant, je vous prie.
24 Le 24 janvier 2006, M. le Juge Agius vous a fait savoir qu'il avait été
25 décidé au cas où vous souhaiteriez photocopier des documents, que c'était à
26 vous de vous organiser à cette fin. D'ailleurs, ce jour-là, M. le Juge
27 Agius vous a rappelé que vous n'aviez pas demandé de certification en appel
28 contre la décision rendue précédemment sur ce sujet. A ce moment-là, vous
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1 avez répondu en disant que vous ne demandiez pas au quartier pénitentiaire
2 de photocopier ces documents à votre intention, mais que vous estimiez que
3 la Chambre, le Tribunal avait pour responsabilité de vous fournir les
4 dispositifs, les machines nécessaires pour préparer votre défense. Sur ce,
5 M. le Juge Agius vous a invité à déposer une requête sur cette question
6 pour peu que les arguments qui y seraient contenus diffèrent
7 considérablement des arguments déjà présents dans vos écritures
8 précédentes. Voilà ce que j'ai à vous rappeler sur ce point.
9 D'autres questions, Monsieur Seselj ?
10 L'ACCUSÉ : [interprétation] Monsieur Orie, je fais référence au Statut, et
11 je demande avec insistance que me soient fournis les moyens de ma défense.
12 Je continuerai à insister pour présenter cette demande.
13 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Monsieur Seselj, la question a été
14 réglée. Vous n'avez pas demandé de certification pour présenter un appel.
15 La question a été évoquée une nouvelle fois le 26 janvier 2006. On vous a
16 demandé de présenter une requête contenant des arguments différents car la
17 Chambre se refuse à rendre des décisions portant sur des requêtes contenant
18 des arguments déjà présentés précédemment. Vous êtes, une nouvelle fois,
19 invité à agir de la sorte au cas où cela serait justifié. Je ne vous y
20 incite en aucun cas, mais je pense que si vous avez des raisons justifiant
21 de vous adresser une nouvelle fois à la Chambre sur ce point, avec des
22 arguments nouveaux, vous devez être invité à pouvoir le faire.Monsieur
23 Seselj, d'autres questions ?
24 L'ACCUSÉ : [interprétation] Une autre question, Monsieur Orie, que
25 j'aimerais évoquer est la suivante : elle porte sur le fait que des actes
26 illégaux du Greffe ont été protégés par Chambre d'instance II. La Chambre a
27 rendu une décision selon laquelle le conseil qui m'avait été commis
28 d'office ne pouvait l'être qu'à deux conditions : son nom devait figurer
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1 sur la liste des conseils des Tribunaux internationaux et il devait parler
2 le serbe. Le Greffe n'a pas respecté cette décision.
3 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Monsieur Seselj, cette question a été
4 évoquée peut-être pas 10 fois, mais en tout cas au moins cinq fois par
5 écrit. Encore une fois, je me rends compte que vous la soumettez une
6 nouvelle fois. Il n'est pas nécessaire d'en discuter à nouveau au cours de
7 la présente Conférence de mise en état.
8 Avez-vous d'autres points, Monsieur Seselj ?
9 L'ACCUSÉ : [interprétation] Monsieur Orie, vous ne m'avez pas compris. Je
10 ne suis pas en train d'évoquer le problème du conseil qui m'a été affecté
11 d'office, la question que je soulève, c'est le fait que la Chambre de
12 première instance a protégé un acte illégal de la part du Greffe. En effet,
13 l'homme qui a été nommé d'office est un homme qui ne satisfait pas à deux
14 critères fondamentaux régissant le choix des conseils de la Défense.
15 Pour répondre à ma requête, la Chambre de première instance numéro II a
16 ensuite effacé, supprimé ces deux critères qui conditionnaient le choix du
17 conseil de la Défense. Ces deux critères ont donc été effacés de la liste
18 des critères considérés comme conditions préalables. J'appelle votre
19 attention sur cette pratique illégale du Tribunal.
20 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Monsieur Seselj, Monsieur Seselj, je
21 vous arrête un instant. Est-il vrai quand dans votre demande de révocation
22 de la décision vous affectant, un conseil commis d'office, à savoir, dans
23 votre requête 125, cet aspect de la chose est largement évoqué et traité en
24 détail.
25 L'ACCUSÉ : [interprétation] C'est exact, Monsieur Orie. Mais l'objet de mon
26 observation aujourd'hui, c'est le fait que la Chambre de première instance
27 a enfreint un article du Règlement. Cela n'a rien à voir avec ce que j'ai
28 déjà dit jusqu'à présent. La Chambre de première instance insiste pour que
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1 la loi ne soit pas violée après quoi c'est elle-même qui viole en effaçant
2 des critères qui figuraient dans la liste des critères appliqués par le
3 Greffe.
4 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Oui. Vous pensez que la Chambre a
5 compétence pour punir n'importe qui. Je comprends votre argument, mais ce
6 n'est pas peut-être tout à fait vrai.
7 En tout cas, votre observation figure au compte rendu d'audience,
8 Monsieur Seselj. C'est un point que vous considérez pertinent et c'est un
9 argument nouveau par rapport aux arguments présents dans votre requête 125.
10 Nous l'examinerons pour voir si ce point mérite une attention de la part de
11 la Chambre. C'est au compte rendu d'audience.
12 Autre chose, Monsieur Seselj ?
13 L'ACCUSÉ : [interprétation] J'appelle actuellement votre attention en
14 quelques mots sur quelque chose que vous avez dit aujourd'hui, Monsieur
15 Orie. Vous insistez pour dire que je ne cesse de présenter les mêmes
16 arguments, de parler des mêmes sujets. Ce que je fais, c'est appeler
17 également votre attention sur la pratique de ce Tribunal, qui est tout à
18 fait manifeste à la lecture de nombreux jugements et décisions rendus par
19 un certain nombre de Chambres, à savoir que l'accusé a pleinement le droit
20 d'évoquer à plusieurs reprises le même point. C'est un des droits de la
21 Défense. La Chambre de première instance peut, bien sûr, changer d'avis.
22 Toutes sortes de choses peuvent changer et évoluer au fil du temps, mais
23 les points de repères ne peuvent pas changer. C'est pleinement mon droit
24 d'évoquer à plusieurs reprises la même chose tant que ce sujet relève du
25 Règlement. Même si je n'ai pas de nouveaux arguments à présenter, je suis
26 pleinement en droit de revenir sur un argument déjà présenté.
27 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Oui. C'est votre avis, Monsieur Seselj.
28 Je peux d'ores et déjà vous dire que je ne suis pas d'accord avec vous sur
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1 ce point. Je ne suis pas d'accord quant au droit, qui serait le vôtre, de
2 revenir incessamment sur les mêmes points. Vous avez peut-être remarqué, en
3 écoutant ce que j'ai dit jusqu'à présent, que lorsqu'une affaire est
4 transférée d'une Chambre à une autre, de nouveaux Juges commencent à agir
5 et se penchent en détail sur ce qui a été fait jusqu'au jour où ils
6 interviennent dans l'affaire. Il n'est pas nécessaire de revenir sur ce que
7 vous avez déjà dit précédemment.
8 D'autres questions, Monsieur Seselj ?
9 L'ACCUSÉ : [interprétation] Ce sera tout.
10 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Ceci met un terme à la présente
11 Conférence de mise en état. Je vais rendre quelques décisions orales.
12 D'abord, une décision qui fait suite aux écritures numéro 144 soumises à la
13 Chambre.
14 La Chambre de première instance saisie de la requête présentée à la Chambre
15 de première instance numéro II, demandant une décision sur toutes les
16 questions évoquées par le Pr Vojislav Seselj dans le cadre des Conférences
17 de mise en état.
18 Requête numéro 144, déposée le 18 avril 2006, par laquelle l'accusé évoque
19 un certain nombre de questions dont il affirme qu'elles n'ont pas fait
20 l'objet d'une décision de la part de la Chambre de première instance.
21 Le 26 avril 2006, l'Accusation a répondu à cette requête en affirmant que,
22 je cite : "Toutes questions susceptibles d'une quelconque pertinence pour
23 l'Accusation ont déjà fait l'objet, ou pour le moins font l'objet
24 actuellement de discussions en cours ou commencées précédemment dans le
25 cadre des débats actuels."
26 La Chambre de première instance s'est penchée sur les écritures très
27 détaillées de l'accusé et remarque la majorité des points évoqués par
28 l'accusé dans celles-ci ont soit déjà fait l'objet d'une décision de la
Page 522
1 part de la Chambre de première instance soit font l'objet d'un débat
2 actuellement en cours. La seule question dont la Chambre de première
3 instance a déterminé qu'elle ne relevait pas de l'une ou l'autre de ces
4 deux catégories, c'est l'affirmation de l'accusé selon laquelle le mot
5 "Your Honours" a été ajouté à la version anglaise du compte rendu de la
6 première Conférence de mise en état bien qu'il n'ait pas été prononcé par
7 l'accusé.
8 L'accusé est en droit d'affirmer, comme il le fait dans ses écritures,
9 qu'aucune décision n'a été rendue sur ce point par une Chambre de première
10 instance. Il a tout à fait raison de dire que le compte rendu d'audience de
11 la première Conférence de mise en état en date du 25 mars 2003, fait
12 figurer dans son texte, les mots anglais "Your Honour."
13 Lors de la Conférence de mise en état du 14 juin 2004, au compte
14 rendu d'audience, page 261, l'accusé cite les mots suivants, je cite par
15 ailleurs : "J'ai examiné les comptes rendus d'audience des conférences de
16 mise en était qui m'ont été soumis en anglais. La teneur consignée aux
17 comptes rendus d'audience ne reprend pas mes propos. Les mots 'Your Honour'
18 sont même utilisés et consignés dans ce compte rendu d'audience. Or, c'est
19 une expression que je n'ai jamais utilisée, car dans mon pays utiliser les
20 mots 'M. le Juge,' ou 'Mme le Juge' est une façon tout à fait courtoise de
21 s'adresser à des Juges. C'est également le cas pour les Musulmans et les
22 Croates dans mon pays. Je ne saurais autoriser les interprètes à déformer
23 mes propos de cette façon. En Serbe, il est suffisamment courtois de dire
24 'M. le Juge'. C'est d'ailleurs la seule façon dont les avocats, l'accusé et
25 les procureurs s'adressent aux juges d'un tribunal. Toute autre formule n'a
26 pas lieu d'être."
27 La Chambre de première instance apprécie la courtoisie de l'accusé
28 dans sa langue, et tient à souligner que les mots utilisés par les
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1 interprètes vers l'anglais sont également la formule de politesse
2 couramment utilisée en anglais dans de telles circonstances. Elle fait
3 remarquer qu'interpréter ne signifie pas reprendre littéralement les mots
4 de l'orateur. Elle souligne, par ailleurs, qu'elle ne tient en aucun cas en
5 entrer dans un débat ou dans une discussion portant sur les questions
6 d'interprétation ou de traduction à moins que la question évoquée n'est une
7 incidence concrète sur l'affaire, ce qui n'est pas le cas en espèce. La
8 Chambre de première instance rejette la requête de l'accusé, Monsieur
9 Seselj, vous affirmez vouloir faire preuve de courtoisie et affirmez
10 n'avoir en aucun cas l'intention de dire que le refus d'utiliser le mot
11 honorable soit en quelque façon que ce soit une expression de moindre
12 respect de votre part pour la Chambre.
13 En dépit de cela la Chambre de première instance rejette votre
14 requête.
15 Elle fait également remarquer que l'accusé s'est plaint de ne pas
16 avoir reçu les séquences vidéo des audiences qu'il a le droit de recevoir
17 suite à la requête de la Chambre de première instance numéro 19, en date du
18 30 septembre 2003, déposée le 1er octobre de la même année.
19 La Chambre de première instance a consulté le Greffe et a reçu les
20 reçus de transmissions des documents. Il a été remarqué à ce moment-là
21 qu'aucun reçu papier n'existait pour la seconde comparution initiale du 3
22 novembre 2005. La Chambre de première instance en a été informée et prendra
23 les mesures nécessaires dans les plus brefs délais.
24 La Chambre de première instance considère que toute autre question
25 faisait l'objet de requête encore en cours, elle a répondu comme elle le
26 doit à la présente requête.
27 Je m'apprête maintenant à rendre une décision orale portant sur votre
28 requête 145, Monsieur Seselj.
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1 La Chambre de première instance a été saisie de la requête portant
2 demande à la Chambre de première instance II de faire débuter dans des
3 délais urgents le procès du Pr Vojislav Seselj, déposé par M. Seselj le 20
4 avril 2006.
5 La Chambre considère que cette requête comporte des expressions et
6 déclarations que l'on peut qualifier d'obscènes. Toute requête comportant
7 ce genre d'expressions est considérée comme abus de procédure par la
8 Chambre de première instance qui ne juge pas nécessaire de l'examiner,
9 suite à la directive du 14 novembre 2005, IT/240.
10 La Chambre de première instance vous conseille, Monsieur Seselj,
11 d'éviter, à l'avenir, l'usage de tels termes. Je répète ce que j'ai déjà
12 dit par ailleurs, à savoir que toute répétition que l'on pourrait constater
13 dans vos requêtes où une trop grande prolixité de votre part sera jugée
14 comme inacceptable par la Chambre. Si vous souhaitez revenir sur cette
15 question, il vous est conseillé de circonscrire les arguments que vous
16 présentez en évitant toute répétition, de ne pas être trop prolixe, trop
17 verbeux, dans votre manière de vous exprimer et de veiller à ce que le
18 nombre de pages de votre requête ne dépasse pas 5, en tout cas, pour le
19 sujet dont je suis en train de parler.
20 Je vais finalement rendre une décision au sujet de vos écritures, de
21 votre requête 145.
22 La Chambre de première instance a été saisie d'une demande à
23 l'Accusation en vue d'une ordonnance urgente de la Chambre portant sur la
24 requête présentée par la Défense à la Chambre de première instance II en
25 vue d'un début urgent du procès du Pr Vojislav Seselj, requête déposée le
26 27 avril 2006.
27 La Chambre fait remarquer que la réponse de l'accusé à la demande de
28 l'Accusation date du 17 mai 2006.
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1 La Chambre déclare nulle et non avenue la demande de l'Accusation.
2 Voilà les décisions que je souhaitais présenter oralement.
3 Monsieur Seselj, auriez-vous le désir d'ajouter quelques mots à ce
4 stade de la Conférence de mise en état ?
5 L'ACCUSÉ : [interprétation] Monsieur Orie, je tiens à éviter de vous
6 lasser, cela me facilitera le travail d'ailleurs, je n'ai pas besoin de
7 vous présenter une requête de cinq pages. Je peux vous dire immédiatement
8 ce que je souhaite vous dire en quelques mots : j'exige que l'Accusation me
9 fasse remettre un exemplaire des lettres d'adieu de Milan Babic.
10 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Cela est une autre question, qui n'a
11 rien à voir avec les différents sujets dont je viens de parler dans mes
12 décisions orales. J'ai dit que si vous deviez revenir sur la question, il
13 vous fallait le faire en cinq pages, mais c'était dans le cadre d'un sujet
14 différent.
15 S'agissant de la requête que vous venez de présenter, nous n'allons
16 pas rendre de décision à ce sujet. Nous avons appris que nous étions en
17 droit d'attendre dans des délais assez brefs un rapport complet nous
18 donnant toute information sur cette question. Nous avons l'intention
19 d'attendre d'obtenir ce rapport, puisqu'il nous a été dit que ce rapport
20 allait nous être fourni rapidement, afin de voir si ce rapport sera public
21 ou pas, et si, comme nous le pensons, ce rapport comportera tout
22 renseignement nécessaire.
23 J'ajouterais que la Chambre ne souhaite pas vous suivre dans vos
24 spéculations quant à ce que pourrait contenir une note d'adieu, si c'est
25 bien une note d'adieu qu'il s'agit, ce serait une erreur de formuler de
26 telle spéculation. J'ajouterais qu'au cas où une éventuelle note d'adieu
27 contiendrait bien les formules que vous attendez à y voir figurer - même si
28 rien n'indique que tel doit être le cas pour le moment - mais en tout cas
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1 vous avez laissé entendre que vous pensiez y trouver un certain nombre
2 d'information factuelle, bien, dans ce cas, dès que l'Accusation aura
3 connaissance du contenu de cette éventuelle note d'adieu, elle vous sera
4 très certainement communiquée au titre de l'article 68(i) du Règlement.
5 Autre chose, Monsieur Seselj ?
6 L'ACCUSÉ : [interprétation] Non.
7 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Merci beaucoup, Monsieur Seselj.
8 Madame Uertz-Retzlaff.
9 Mme UERTZ-RETZLAFF : [interprétation] Trois points, Monsieur le Juge :
10 premièrement, nous n'avons pas connaissance de l'existence d'une telle
11 lettre d'adieu, et comme vous l'avez dit, une enquête va permettre de faire
12 la lumière sur ce point. Je souhaiterais simplement confirmer que nous ne
13 disposons d'aucun document de ce genre.
14 Deuxièmement, j'ai déjà parlé du système de prétoire électronique, e-court.
15 Le 14 juin 2005, l'Accusation a déposé une liste provisoire de pièces à
16 conviction qui comptaient quelques 2 271 éléments. Entre-temps, nous avons
17 préparé notre dernière liste de témoins, la liste définitive, plutôt la
18 liste des pièces à conviction, je reprends, qui contient quelques 2 400
19 pièces. Nous allons déposer cette liste la semaine prochaine.
20 Bien entendu, il convient maintenant de préparer ces pièces pour leur
21 présentation dans le prétoire, et c'est pour la raison pour laquelle nous
22 souhaiterions ardemment savoir si on va utiliser le système de prétoire
23 électronique ou pas.
24 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] D'après ce que je sais, Madame Uertz-
25 Retzlaff, l'affaire Seselj n'est pas une affaire pour laquelle on va
26 utiliser le système de prétoire électronique.
27 Si je me trompe, Madame la Greffière d'audience, n'hésitez pas à me
28 corriger, mais peut-être vous n'en savez rien encore parce que le Greffier
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1 d'audience qui doit travailler dans cette affaire n'est pas disponible
2 aujourd'hui. Il a été remplacé par une de ses collègues.
3 Je vais me renseigner. Si les choses se présentent différemment de ce
4 que je viens de vous dire, je vous le ferai savoir.
5 Autre chose ? Troisième point ?
6 Mme UERTZ-RETZLAFF : [interprétation] Oui. Troisième point : c'est quelque
7 chose que j'ai déjà évoqué, mais j'aimerais pour cela que nous passions à
8 huis clos partiel.
9 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Huis clos partiel.
10 Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Nous sommes à huis clos partiel.
11 [Audience à huis clos partiel] [Confidentialité partiellement levée par une ordonnance de la Chambre]
12 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Allez-y, Madame Uertz-Retzlaff.
13 Mme UERTZ-RETZLAFF : [interprétation] Oui. Les écritures 145 de M. Seselj
14 sont des écritures qu'il a complétées avec ses écritures du 3 mai 2006.
15 Cela présente une question qui n'a pas encore été résolue, selon nous,
16 contrairement à ce qui dit la Chambre de première instance, parce que nous
17 estimons que les écritures 145, je m'appuie là-dessus pour le dire sur deux
18 phrases, (expurgé)
19 (expurgé)
20 (expurgé)
21 (expurgé)
22 (expurgé)
23 (expurgé)
24 (expurgé)
25 (expurgé)
26 (expurgé)
27 (expurgé)
28 (expurgé)
Page 528
1 (expurgé)
2 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Je vous interromps, Madame Uertz-
3 Retzlaff. Je vois que vous attirez notre attention sur le caractère
4 éminemment répréhensible du libellé de ces écritures. J'en ai déjà parlé à
5 M. Seselj. Je lui ai dit qu'il n'était pas utile de se lancer dans des
6 allégations de portée générale sur ce type de question. Mais si je ne me
7 trompe, votre requête se limitait à la confidentialité de ces écritures ou
8 de l'éventualité de poursuite pour outrage. Vous le voyez, nous avons bien
9 compris ce que vous vouliez nous dire. Vous vouliez que ces écritures
10 soient déposées à titre confidentiel étant donné le langage extrêmement
11 virulent qui y figure. Mais selon moi, aucune demande n'a officiellement
12 été faite. Si vous estimez que la question n'a pas trouvé de réponse,
13 veuillez nous redire ce que vous attendez de nous, en dehors de
14 l'interdiction pour quiconque que d'accéder à ce document, puisque cela ne
15 va pas être accessible, puisque le document n'a pas été accepté, n'a pas
16 été déposé, enregistré officiellement.
17 Mme UERTZ-RETZLAFF : [interprétation] Le problème c'est que cela se répète
18 dans la réponse supplémentaire de M. Seselj. Page 7. Il est écrit que ces
19 écritures 145 ont fait l'objet d'une conférence de presse. Avant même le
20 dépôt des écritures, ces écritures ont été rendues public lors d'une
21 conférence de mise en état. Alors, il faut mettre un terme à ce genre de
22 pratique. Ceci a été rendu public lors d'une conférence de presse. C'est la
23 raison pour laquelle nous avons déposé notre deuxième requête pour lui
24 imposer un conseil, parce que ce type de comportement doit s'arrêter. Je
25 voulais attirer votre attention sur ce point.
26 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Que voulez-vous dire par là ?
27 Mme UERTZ-RETZLAFF : [interprétation] C'est la raison pour laquelle nous
28 avons déposé notre deuxième requête demandant la commission d'office d'un
Page 529
1 conseil. Nous avons demandé que seul le conseil soit autorisé à déposer des
2 requêtes.
3 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Oui. J'entends bien. Cependant, si ces
4 informations, ces rumeurs, enfin peu importe si ceci fait l'objet d'une
5 conférence de presse organisée par un tiers
6 -- je ne sais pas qui a organisé cette conférence de presse. Dans les
7 écritures, il n'est pas précisé qui a tenu ces propos lors de la conférence
8 de presse. S'il s'agissait d'un des collaborateurs juridiques de l'accusé,
9 cela pourrait constituer un motif pour réfléchir à nouveau au statut de ces
10 personnes, mais, de toute façon, les choses ne me paraissent pas aussi
11 limpides que vous semblez le dire, parce que même s'il y avait imposition
12 d'un conseil de la Défense, même si on refusait l'intervention des associés
13 juridiques de l'accusé, je ne vois pas très bien pourquoi cela permettrait
14 de mettre un terme à ce genre de pratique que je considère tout comme vous
15 comme inacceptable.
16 Mme UERTZ-RETZLAFF : [interprétation] Monsieur le Juge, je souhaite vous
17 informer simplement de ce qui figure à la page 7, dernier paragraphe des
18 écritures supplémentaires de M. Seselj, qui nous dit qu'Aleksandar Vucic,
19 le porte-parole de son équipe d'expert, est la personne qui a mentionné ces
20 écritures. C'est lui qui a révélé ces écritures.
21 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Je ne l'avais pas remarqué. Nous allons
22 effectivement y prêter attention et nous pencher sur cette question. Donc,
23 vous ne pouvez pas considérer que cette partie de la requête fera l'objet
24 d'une décision, puisque j'avais officiellement déclaré que la requête était
25 nulle et non avenue.
26 Mme UERTZ-RETZLAFF : [interprétation] Oui, Monsieur le Juge.
27 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Pour vous, cela a un rapport avec le
28 fait que M. Seselj assure lui-même sa propre défense.
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1 Mme UERTZ-RETZLAFF : [interprétation] Oui. C'est quelque chose que je
2 souhaitais vous signaler.
3 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] C'est clair.
4 Maître Van der Spoel, pour l'instant, il n'y a aucun motif pour vous faire
5 intervenir. Cependant, puisque vous êtes ici, je voudrais savoir si vous
6 souhaitez attirer notre attention sur quoi que ce soit ?
7 Je vous donne maintenant la parole.
8 M. VAN DER SPOEL : [interprétation] Merci beaucoup, Monsieur le Juge. Non,
9 pour l'instant rien. Merci.
10 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Merci, Maître Van der Spoel.
11 J'avais oublié qu'il fallait que nous retournions en audience publique
12 auparavant.
13 [Audience publique]
14 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Il me semble que nous sommes maintenant
15 de nouveau en audience publique. Il y a une chose : c'est que lorsque nous
16 étions à huis clos partiel, j'ai demandé à Me Van der Spoel s'il souhaitait
17 évoquer une question quelle qu'elle soit. J'aurais dû le faire en audience
18 publique. Je précise que je lui ai posé la question et qu'il a dit qu'il ne
19 souhaitait pas intervenir, qu'il n'avait rien à dire pour l'instant.
20 Ceci met un terme à notre Conférence de mise en état.
21 L'audience est levée.
22 --- L'audience de la Conférence de mise en état est levée à
23 16 heures 02.
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