Tribunal Criminal Tribunal for the Former Yugoslavia

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  1   Le mercredi 11 juin 2003

  2   [Audience publique]

  3   [L'accusé est introduit dans le prétoire]

  4   [Le témoin est introduit dans le prétoire]

  5   --- L'audience est ouverte à 9 heures 04.

  6   M. LE JUGE MAY : [interprétation] Oui, Madame Uertz-Retzlaff.

  7   Mme UERTZ-RETZLAFF : [interprétation] Merci, Messieurs les Juges.

  8   TÉMOIN : TÉMOIN C-017 [Reprise]

  9   [Le témoin répond par l'interprète]

 10   Interrogatoire principal par Mme Uertz-Retzlaff : [Suite]

 11   Q.  Hier, vers la fin de notre journée de travail nous étions en train de

 12   parler d'autres camps de Bérets rouges dont vous aviez connaissance et nous

 13   avons parlé quelque peu de ce camp appelé Bilje à proximité de Osijek en

 14   Slavonie de l'est. Qui a été le commandant de celui-ci ?

 15   R.  D'après ce que j'en sais le commandant de ce camp était Vlasto Mijovic.

 16   Q.  Et avant lui ?

 17   R.  Avant lui, Zika Crnogorac.

 18   Q.  Y avait-il un camp appelé Knezevi Vinogradi à proximité de Beli

 19   Menastir en Slavonie de l'est ? Et qui se trouvait le commandant de ce

 20   camp ?

 21   R.  Comme je vous l'ai dit d'après les connaissances qui sont les miennes

 22   ou plutôt d'après l'homme qui m'a relaté la chose à l'hôtel Bistrica sur le

 23   mont Jahorina, donc suivant son récit il y avait à Knezevi Vinogradi et à

 24   Bilje un camp et Vaso Mijovic lui, était si vous voulez la personne qui

 25   exerçait le contrôle sur tout ce qui se passait au niveau de la Baranja.

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  1   Q.  Mais pour ce qui est du camp de Bapska -- à proximité de Bapska,

  2   l'avez-vous d'abord vu et avez-vous su qui était le commandant de celui-

  3   ci ?

  4   R.  Je sais que ce commandant était Zvjezdan Jovanovic. Mais je n'ai jamais

  5   été dans ce camp-là. Je sais que ce camp de Pajzos se trouve à proximité --

  6   se trouvait à proximité de Bapska et ça date du temps où je me trouvais à

  7   Vukovar.

  8   Q.  Au final, pouvez-nous nous parler du camp Tikves. Et que savez-vous

  9   nous dire à son sujet ?

 10   R.  Ce que je sais vous dire au sujet du camp Tikves, c'est -- ce sont des

 11   choses qui proviennent des récits de Pero Divljak. Il m'a dit qu'une fois

 12   arrivé à Mostar, il venait d'arriver de ce camp-là justement.

 13   Q.  Penchons-nous au présent sur le camp à proximité de Boracko Jezero, le

 14   lac de Boracko. Est-ce qu'à un moment donné les membres des Bérets rouges

 15   et les recrues se sont vues transférer vers un site à proximité de Mostar

 16   pour renforcer les effectifs de la Brigade d'Herzégovine ?

 17   R.  Oui, en effet.

 18   Q.  Où vous a-t-on emmené et y a-t-il eu là-bas d'autres effectifs encore ?

 19   R.  Comme je vous l'ai déjà dit suite à environ un mois de séjour là-bas

 20   dans ce camp, je ne sais sur la demande de qui d'ailleurs, les effectifs

 21   serbes locaux, la Brigade d'Herzégovine notamment avait des problèmes

 22   importants dans la région de Podvelezje au pied de la montagne Podvelezje.

 23   Il y avait là-bas une dizaine de villages et dans l'un des villages, ils se

 24   sont heurtés à une résistance très forte. Ils n'ont pas pu forcer cette

 25   place et ils ont demandé des renforts. C'est la raison pour laquelle nous

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  1   avons été transférés nous-même à Podvelezje, au pied du mont Velezje.

  2   Mme UERTZ-RETZLAFF : [interprétation] Messieurs les Juges, si vous vous

  3   penchez sur la carte que nous avons fourni au tout début, vous pourrez

  4   constater qu'il s'agit d'une région entre Nevesinje et Mostar. Ça se trouve

  5   à peu près à droite de Mostar. C'est là que se trouve cette région qui est

  6   appelé Podvelezje.

  7   Q.  Monsieur, pendant que vous vous trouviez là-bas, est-ce que vous avez

  8   reçu la visite d'un homme politique ?

  9   R.  Oui. Vojislav Seselj, accompagné de Zika Crnogorac.

 10   Q.  Et ces deux hommes-là, qu'ont-ils fait à cet emplacement-là ?

 11   R.  Je ne sais vraiment pas ce qu'ils voulaient au juste, mais ils sont

 12   venus ces deux-là et c'est la première fois que j'avais vu Seselj. C'était

 13   aussi la première fois que je voyais Zika Crnogorac. Seselj avait apporté

 14   des cigarettes pour ses volontaires à lui et ils se sont immédiatement tous

 15   rassemblés autour de lui. Zika, lui, s'est entretenu avec Aco Legija.

 16   Q.  Donc, les volontaires de Seselj se trouvaient également sur ce site et

 17   avaient pris part aux opérations ?

 18   R.  Oui. Les volontaires de Seselj et Vukovarci, les gens de Vukovar et les

 19   membres de cette brigade, nouvellement créée, qui s'appelait la Bridage d'

 20   Herzégovine.

 21   Q.  Je vous demanderais, Monsieur le Juge, de passer brièvement à un huis

 22   clos partiel.

 23   [Audience à huis clos partiel]

 24   (expurgée)

 25   (expurgée)  

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 12   Pages 22064 à 22066 –expurgées– audience à huis clos partiel.

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  1   [Audience publique]

  2   Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation]  Nous sommes en audience publique.

  3   Mme UERTZ-RETZLAFF : [interprétation]

  4   Q.  Dites-nous où se trouvait le QG des Loups blancs.

  5   R.  A mont Jahorina dans une maison de garde forestière.

  6   Mme UERTZ-RETZLAFF : [interprétation] Messieurs les Juges, si vous vous

  7   penchez sur la carte, vous verrez qu'il y a un emplacement avec

  8   l'inscription Jahorina et là où il y a une lettre A se trouve le site du

  9   camp en question. Le témoin a apporté les indications nécessaires sur ce

 10   plan.

 11   Q.  Pouvez-vous me dire qui se trouvait être le commandement des Loups

 12   blancs ?

 13   R.  Le commandement des Loups blancs était feu Srdjan Knezevic.

 14   Q.  Était-ce un soldat de métier ?

 15   R.  Non.

 16   Q.  Qui était-il et quel type de personne était-ce ?

 17   R.  Srdjan Knezevic était un Serbe de la région, originaire de Pale. Avant

 18   la guerre il avait un restaurant à Pale. De tous ceux que j'ai vus à ces

 19   endroits-là pendant mon séjour là-bas, tant en Herzégovine que Sarajevo, et

 20   le seul pour lequel je puis dire, qu'en quelque sorte c'était un homme

 21   honnête. Srdjan Knezevic était certainement fou il n'en fait pas, cela ne

 22   fait pas l'objet d'un seul, mais il se trouvait à la tête d'une unité où

 23   une certaine discipline régnait.

 24   Q.  Cette unité là avait-elle fait partie de cette structure de la VRS et

 25   si c'est le cas de quel corps d'armée faisait-elle partie ?

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  1   R.  C'est bien le cas. Cela faisait partie de la VRS et officiellement cela

  2   faisait partie du corps de Sarajevo Romanija, mais le général Milosevic

  3   n'avait aucune influence directe exercée sur Srdjan Knezevic.

  4   Q.  Mais qui exerçait de l'influence sur Srdjan Knezevic.

  5   R.  Ratko Mladic.

  6   Q.  Comment savez-vous ?

  7   R.  Je le sais partant d'un million d'exemples. Je sais que bon nombre de

  8   fois on a contacté Han Pijesak lorsque Srdjan avait besoin de quelque chose

  9   et chaque fois que Srdjan avait une opération on contactait à ce sujet là

 10   Mladic.

 11   Q.  Vous avez mentionné Han Pijesak, est-ce là un endroit où se trouvait

 12   habituellement Mladic ?

 13   R.  Oui.

 14   Q.  Avez-vous à quelques reprises que ce soit entendu dire ou voir que

 15   Srdjan Knezevic refusait d'exécuter un ordre émanant du général Milosevic ?

 16   R.  Oui, bon nombre de fois.

 17   Q.  Et qu'arrivait-il à ce moment-là ?

 18   R.  Il n'y arrivait rien du tout, absolument rien, et les choses se

 19   faisaient comme Srdjan le voulait.

 20   Q.  Des soldats qui faisaient partie des ces unités des Loups blancs, dites

 21   nous quelque chose à leur sujet. D'où venaient-ils ?

 22   R.  Il y avait de tout là, il y avait des Serbes locaux originaires de

 23   Pale, il y avait des Russes, il y avait des Bulgares. On parlait sept

 24   langues dans les dortoirs. C'était pour la plupart du temps des gens venus

 25   d'ailleurs.

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  1   Q.  Et quel type d'uniforme portent-ils ? Avaient-ils des insignes

  2   particuliers ?

  3   R.  Les uniformes étaient des uniformes de camouflage de la VRS et ils

  4   n'avaient aucun emblème sur ces uniformes parce que les ordres explicites

  5   de Srdjan étaient d'interdire le port de tout emblème et les Loups blancs

  6   ne portaient aucun emblème si ce n'est la tête d'un loup blanc sur leur

  7   véhicule.

  8   Q.  Vous avez mentionné déjà le fait d'avoir été installé dans un bâtiment,

  9   une maison en bois au mont Jahorina et vous avez élaboré un croquis avec

 10   l'aide des enquêteurs. Il s'agit de la pièce à conviction qui figure sous

 11   l'intercalaire 7. Je vais vous poser des questions au sujet des bâtiments

 12   que vous avez esquissés. D'abord il y a un bâtiment avec une inscription

 13   Mladic, de quel type d'installation s'agissait-il là et pourquoi dit-on

 14   Mladic ?

 15   R.  On a mis Mladic dessus parce que les gens appelaient cela ainsi. Avant

 16   c'était un hôtel où Mladic tenait la plupart de ces réunions. Je ne sais

 17   combien de fois nous avons vu sortir les véhicules des hauts gradés qui

 18   avaient des réunions avec lui là-bas.

 19   Q.  Vous avez également marqué ici un QG, le QG des Loups blancs. Est-ce

 20   que les membres de cette unité des Loups blancs dormaient dans ce bâtiment,

 21   alors que vous y étiez ?

 22   R.  Ceci a été le QG. Cela a été en effet le dortoir des Loups blancs pour

 23   les gens venus de l'extérieur, mais je ne sais pas s'ils ont passé aussi,

 24   ou s'ils ont été plus de 20 fois dans cette maison là, parce que la plupart

 25   du temps nous nous trouvions à Trnovo à Treskavica.

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  1   Q.  Et pourquoi alliez-vous à ce QG au mont Jahorina ?

  2   R.  Nous allions là-bas lorsque nous avions des permissions, mais cela se

  3   fait si rarement, que je peux compter cela sur les doigts d'une main.

  4   Q.  Vous nous avez également indiqué un emplacement où il y a une

  5   inscription Kosuta et en dessous vous avez mis Goran Saric, que c'est ce

  6   Kosuta et Goran Saric. Qui est-ce ?

  7   R.  Kosuta, cela avait été un hôtel avant la guerre. Du moins lorsque je

  8   suis arrivé là-bas, il se trouvait là une brigade spéciale de la police

  9   dont le commandement se trouvait être le dénommé Goran Saric.

 10   Q.  Vous venez de parler de la police spéciale, d'une brigade de la police

 11   spéciale. Est-ce que vous entendez par là la police de la république

 12   Srpska ?

 13   R.  Oui, évidemment.

 14   Q.  En outre vous avez indiqué l'emplacement de l'hôtel Bistrica. Qui se

 15   servait de ces hôtels ?

 16   R.  L'hôtel Bistrica se trouve également au mont Jahorina et cet hôtel a

 17   été utilisé par le gouvernement de Srpska.

 18   Q.  Avez-vous vu des membres du gouvernement de la république Srpska ?

 19   R.  Oui, très souvent.

 20   Q.  Que faisaient-ils là-bas d'habitude ?

 21   R.  Certains d'entre eux avaient des chambres où ils dormaient et la

 22   plupart des autres venaient s'empiffrer et boire.

 23   Q. Les Loups blancs, se servaient-ils de la cuisine de l'hôtel pour y

 24   manger lorsqu'ils passaient leur temps là-bas ?

 25   R.  Oui, chaque fois qu'ils étaient libres les ordres de Srdjan étaient

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  1   qu'il fallait forcément que l'on nous donne à manger là-bas.

  2   Q.  Est-ce que l'on a, à quelque moment que ce soit, demandé à Srdjan

  3   Knezevic de rejoindre les effectifs de la police avec son unité ?

  4   R.  Oui, en effet.

  5   Q.  Et qu'a-t-il dit en guise de réponse ?

  6   R.  Quand c'est deux chimpanzés du MUP sont arrivés avec un attaché-case,

  7   une mallette pleine d'argent pour offrir cette offre à Srdjan. Ils ont dit

  8   qu'ils n'avaient rien à faire, mais qu'ils devaient servir de sécurité pour

  9   Karadzic et nous deux autres. Moi et encore deux hommes avons dû essayer de

 10   sauver ces deux bonhommes.

 11   M. LE JUGE MAY : [interprétation] Excusez-moi de vous interrompre, Madame

 12   Uertz-Retzlaff, mais nous ne pouvons pas nous servir de terme autorisé ou

 13   l'utilisation de terme tel que chimpanzé et cetera.

 14   Mme UERTZ-RETZLAFF : [interprétation]

 15   Q.  Pouvez-vous nous dire de qui il s'agissait-là vous avez entendu la

 16   question ?

 17   R. Il s'agissait d'hommes du MUP du ministère de l'Intérieur de la

 18   Republika Srpska.

 19   Q.  Saviez-vous quels étaient leurs noms ?

 20   R.  Non, parce que Srdjan lui les connaissait personnellement. C'était des

 21   gens originaires de Pale. Moi, je ne les ai jamais vues de ma vie

 22   auparavant.

 23   Q.  Mais pourquoi ou plutôt comment Srdjan a-t-il réagi à cette offre ?

 24   R.  Comme je vous l'ai dit nous avons essayé de sauver ces deux-là pour que

 25   Srdjan ne les abattent pas.

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  1   Q.  Donc, il a refusé cette offre ?

  2   R.  En effet.

  3   Q.  Vous avez déjà mentionné le fait que vous vous trouviez à d'autres

  4   endroits d'habitude. Vous avez parlé de Treskavica et de Trnovo.

  5   Mme UERTZ-RETZLAFF : [interprétation] Messieurs les Juges, sur la carte

  6   cela est indiqué comme faisant partie d'une région en -- à part et on y

  7   retrouve une lettre qui est la lettre "B". Trnovo se trouve juste au-dessus

  8   de la lettre B à quelques deux centimètres de cette lettre "B".

  9   Q.  Monsieur le Témoin, lorsque vous vous trouviez à Trnovo, où les membres

 10   de l'unité des Loups blancs s'installaient-ils d'habitude ?

 11   R.  Dans les locaux de l'école.

 12   Q.  Quelles autres unités avez-vous pu voir à Trnovo ?

 13   R.  Il y avait des membres de la police de la Republika Srpska, la plupart

 14   venaient du poste de Kula et il y avait le poste de police de Trnovo aussi.

 15   Il y avait des membres de la VRS du corps de la Sarajevo-Romanija dont le

 16   commandant était Cedo Sladoje.

 17   Q.  Y avait-il-là des Chetniks de Seselj ?

 18   R.  Pendant la grande offensive des forces musulmanes, il y avait Slavko

 19   Aleksic qui était venu de Grbavica.

 20   Q.  Et quand cette grande offensive a-t-elle eu lieu ?

 21   R.  En 1995.

 22   Q.  Vous avez mentionné cette personne, M. Slavko Aleksic. Non, non, nous

 23   reviendrons là-dessus un peu plus tard.

 24   Dans cette école à Trnovo, y avait-il seulement des Serbes -- les soldats

 25   serbes ou alors y avait-il aussi des Musulmans ?

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  1   R.  Il y avait un peloton de travail en provenance de Doboj qui se trouvait

  2   installer-là.

  3   Q.  Était-il venu directement de Doboj ou venait-il d'autres endroits, ou

  4   donc provenait-il d'emplacements variés ?

  5   R.  D'après ce que j'en sais, je sais qu'ils disaient eux qu'ils venaient

  6   de Doboj. Mais, d'après ce que j'en sais aussi c'est qu'ils ont d'abord été

  7   transférés à Sarajevo dans la prison de Kula puis retransférés par la suite

  8   vers Trnovo.

  9   Q.  Est-ce que cela signifie que c'était-là des détenus ?

 10   R.  Oui, Oui. Bien sûr.

 11   Q.  Et à quelle fin ont-ils été utilisés à Trnovo ? Pourquoi se trouvaient-

 12   ils là-bas ?

 13   R.  Comme je vous l'ai déjà dit, ils leur disaient que c'était un peloton

 14   de travail mais ces gens-là ont servi pour creuser des tranchés sur les

 15   lignes de front à Treskavica.

 16   Q.  Leur a-t-on demandé de faire cela ? Et si oui, qui leur a donné

 17   l'ordre ?

 18   R.  Je ne sais pas qui était leur supérieur hiérarchique. Ils ont

 19   simplement dormi à cet endroit-là dans ce bâtiment. Srdjan Knezevic et les

 20   Loups blancs ne pouvaient leur donner des ordres car les Loups blancs ne se

 21   trouvaient jamais en première ligne.

 22   Q.  Au début du mois de mai 1995, les Loups blancs ont-ils participé à une

 23   opération de combat à Debelo Brdo sur le cimetière juif de Sarajevo ?

 24   R.  Oui.

 25   Q.  Cette tâche a-t-elle été assignée aux Loups blancs ? Si oui, qui leur a

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  1   donné cet ordre ?

  2   R.  En premier lieu nous avons reçu une lettre du commandant du corps de

  3   Sarajevo-Romanija qui avait été signé de la main de général Milosevic en

  4   précisant que Ratko Mladic avait donné des ordres à Srdjan Knezevic de

  5   faire une percée. Il s'agissait de faire une percée à Debelo Brdo.

  6   Q.  Oui. Et pouvez-vous poursuivre ?

  7   R.  Srdjan à ce moment-là ne pouvait pas entrer en contact avec Mladic

  8   parce que Mladic était déjà prêt de Bihac, je crois, en tout cas l'autre

  9   extrémité de la Republika Srpska. Et par conséquent, il y avait un

 10   différend très important entre Srdjan et son adjoint parce que Srdjan ne

 11   voulait pas entreprendre cette opération contre Debelo Brdo parce que

 12   c'était un endroit fortifié. Néanmoins, comme il ne souhaitait pas contrer

 13   l'ordre de Mladic. La décision a été prise de mener cette opération malgré

 14   tout.

 15   Q.  Quelle autre unité a participé à cette opération militaire ?

 16   R.  Slavko Aleksic et les Chetniks de Seselj ont participé à cette

 17   offensive contre le cimetière juif.

 18   Q.  Y avez-vous rencontré cette personne, ce Chetnik, et pouvez-vous me

 19   parler de ses activités, s'il vous plaît ? De ces activités pendant la

 20   guerre ?

 21   R.  J'ai vu Slavko Aleksic car avec Srdjan et d'autres personnes, je ne me

 22   souviens plus exactement à quel endroit mais à quel moment nous sommes

 23   rendus à Grbavica. Et pour ce qui est des autres unités, je n'ai jamais

 24   entendu dire que quiconque avait commis des crimes à Sarajevo. J'ai

 25   simplement entendu ces rumeurs à propos de Slavko Aleksic et de ses hommes

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  1   de Grbavica.

  2   Q.  Était-il toujours dans la région de Grbavica ? Quelle était sa mission

  3   dans cette région ?

  4   R.  A ma connaissance Slavko Aleksic était à Grbavica depuis le début de la

  5   guerre et c'est lui en fait qui dirigeait les opérations contre le

  6   cimetière juif.

  7   Q.  Nous avons maintenant placé à l'écran l'image représentant le système

  8   de sanctions. C'est une -- il s'agit -- pardon selon l'interprète -- d'un

  9   système d'affichages électronique. Il s'agit ici d'une pièce -- de la pièce

 10   451, intercalaire 24 et également intercalaire 10. Cette photo vous a-t-

 11   elle été montrée et en connaissez-vous la personne malgré la mauvaise

 12   qualité de l'image ?

 13   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Je crois qu'il s'agit de la pièce 458.

 14   Mme UERTZ-RETZLAFF : [interprétation] Oui. Merci, Monsieur le Président.

 15   Q.  Qui est-ce ?

 16   R.  C'est Slavko Aleksic.

 17   Q.  Au cours de cette opération menée à Debelo Brdo, les Loups blancs ont-

 18   ils subi de lourdes pertes ?

 19   R.  Oui, absolument.

 20   Q.  Knezevic lui-même a-t-il été blessé ?

 21   R.  Oui.

 22   Q.  Étiez-vous présent ? Le général Mladic est-il venu à Debelo Brdo à un

 23   moment donné ou un autre ?

 24   R.  Oui. Tout à fait.

 25   Q.  Pouvez-vous décrire ce qui s'est passé s'il vous plaît ?

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  1   R.  Tout d'abord, je dois repartir un petit peu au début car comme je vous

  2   le disais, Srdjan ne pouvait pas entrer en contact avec Mladic et cette

  3   opération était quelque chose qui se préparait depuis sept jours déjà. Je

  4   ne me souviens du nombre exact de jours. Néanmoins, lorsque cette opération

  5   était lancée, nous avons subi des pertes très importantes en l'espace de

  6   cinq minutes nous avons perdu beaucoup d'hommes et avant de nous retirer,

  7   avant notre repli, je ne me souviens pas si nous sommes d'abord rendus à

  8   l'hôpital accompagnés de Srdjan et que nous sommes revenus ensuite pour

  9   voir Mladic ou si cela s'est passé immédiatement après notre repli. Mais

 10   quoiqu'il en soit, Mladic est venu nous voir de façon un petit peu

 11   impromptue et il -- j'étais là par hasard et j'ai aidé Srdjan parce qu'il

 12   ne pouvait plus marcher. Et lorsque Mladic est venu Milosevic était

 13   également et il allait et il venait. Des toutes premières paroles

 14   prononcées par Mladic étaient : "Qui vous a demandé d'aller vers le

 15   président sans ma permission" ?

 16   Moi, j'ai trouvé cela très curieux car jusqu'alors je n'avais jamais

 17   entendu dire que les gens allaient vers le président ni qu'on avait besoin

 18   d'une autorisation pour ce faire. Et il a lancé une accolade à deux

 19   reprises. Il a enlevé ses insignes et tout ce que j'ai vu parce que Srdjan

 20   à ce moment-là m'a indiqué par un signe de la main qu'il fallait partir.

 21   Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Puis-je simplement apporter une

 22   clarification s'il vous plaît, pour les besoins du compte rendu d'audience.

 23   Il s'agit de la pièce 458, intercalaire 24.

 24   Mme UERTZ-RETZLAFF : [interprétation] Merci.

 25   Q.  Alors, qui a tapé sur l'épaule et c'est Mladic qui a donné une gifle ?

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  1   R.  Mladic qui a donné une gifle à Milosevic.

  2   Q.  Avez-vous appris par la suite si c'était bien Mladic qui avait donné

  3   l'ordre de cette attaque contre Debelo Brdo ?

  4   R.  Oui, nous avons tous appris cela par Srdjan. Mladic n'avait pas ordonné

  5   cette attaque. C'est la raison pour laquelle il a giflé Milosevic, car ceci

  6   avait été fait de façon tout à fait arbitraire ou en tout cas avec l'accord

  7   de Karadzic. Et Milosevic avait utilisé les Loups blancs pour capturer

  8   Debelo Brdo en pensant que l'opération serait une réussite de façon à ce

  9   que Karadzic puisse dire à Mladic qu'il se trouvait dans la région de

 10   Sarajevo depuis trois jours et Milosevic avait réussi à capturer Debelo

 11   Brdo. Par conséquent, c'était une tentative qui consistait à éloigner

 12   Mladic de la direction de l'armée de la Republika Srpska.  

 13   Q.  Qui vous a donné cette information ? Est-ce Knezevic ?

 14   R.  Oui, directement de la bouche de Knezevic.

 15   Q.  Après cette opération à Debelo Brdo, avez-vous participé à cette grande

 16   opération de grande envergure à Treskavica, cette offensive -- lorsque

 17   cette offensive musulmane a eu lieu ?

 18   R.  Oui, tout à fait.

 19   Q.  Et quelles troupes serbes ont participé à cela ?

 20   R.  Au tout début, lorsque les forces musulmanes ont lancé cette offensive,

 21   les seules personnes qui étaient encore à Trnovo étaient les Loups blancs.

 22   Toutes les autres -- tous les autres soldats étaient partis et ensuite les

 23   Loups de Drina, les Loups de Marko Legenda sont arrivés et au cours de

 24   cette première attaque les Loups ont subi des pertes très importantes. Et

 25   par la suite sur les ordres de Mladic, on nous a demandé de nous rendre à

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  1   Jahorina.

  2   Q.  Lorsque vous étiez à Jahorina, avez-vous vu des troupes arriver

  3   d'autres régions et si oui quels autres soldats avez-vous vu à ce moment-

  4   là ?

  5   R.  Oui, tout à fait. A Kasindol les Panthères de Ljubo Mauzer et lorsque

  6   nous sommes arrivés à l'hôtel de Jahorina en direction de l'hôtel Bistrica

  7   devant l'hôtel Kosuta, nous avons vu des véhicules avec des plaques

  8   d'immatriculation de la Republika Srpska de Krajina. Et par la suite, des

  9   personnes en uniformes noirs avec différents insignes des Tigres d'Arkan et

 10   d'autres avec des insignes de Scorpion et du MUP de la Srpska Krajina et

 11   des certains portaient des uniformes noirs et d'autres des pelisses -- des

 12   uniformes de la police régulière.

 13   Q.  Qui commandait ces troupes qui venaient de la Krajina et ces Tigres ?

 14   Pouvez-vous nous le dire ?

 15   R.  Vaso Mijovic

 16   Q.  Et à Jahorina?

 17   R.  Oui, oui, oui je l'ai vu.

 18   Q.  L'avez-vous vu précédemment dans le camp de Buna ou du camp de Jezero ?

 19   R.  Oui, j'ai vu Vaso Mijovic au camp de Boracka Jezero. Mais j'étais

 20   surpris lorsque je l'ai vu à ce moment-là, c'était un chauffeur et la

 21   personne avec laquelle je me suis entretenu à l'hôtel Bistrica à Jahorina

 22   m'a dit que Vaso Mijovic était colonel.

 23   Q.  Vous avez parlé de la personne du nom de Mauzer. Est-ce bien son nom et

 24   d'où venait cet homme ?

 25   R.  A ma connaissance, il s'appelle Ljubisa Savic alias Mauzer et il vient

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  1   de Bijeljina.

  2   Q.  Avez-vous vu des soldats arborant des insignes de scorpion --

  3   représentant des scorpions ?

  4   R.  Oui, tout à fait.

  5   Q.  Et qui étaient ces hommes-là ?

  6   R.  A ce moment-là je ne savais pas qui ils étaient. Car, c'était la

  7   première fois que je voyais des hommes arborant de tels insignes. C'était

  8   la première fois que j'avais entendu parler de ce nom "Les Scorpions" mais

  9   plus tard à Vukovar j'ai appris qu'il s'agissait d'une unité qui venait de

 10   cette région et qui était commandée par un certain Boco.

 11   Q.  Je souhaite vous montrer quelques écussons s'il vous plaît. Il s'agit

 12   de la pièce 349, intercalaire 5. De quel insigne s'agit-il s'il vous

 13   plaît ? Qu'est-il inscrit sur cet écusson s'il vous plaît et quelle unité

 14   portait ces écussons ?

 15   R.  Il s'agit des Gardes spéciaux, des Panthères. Il s'agissait des

 16   Panthères de Ljubo Mauzer de Bijeljina.

 17   Q.  Et la pièce 349, intercalaire 4, de quel écusson s'agit-il s'il vous

 18   plaît ?

 19   R.  Des Tigres d'Arkan.

 20   Q.  Et maintenant, j'aimerais que vous vous retourniez vers l'intercalaire

 21   numéro 8 s'il vous plaît, de la pièce 460, pièce fournie par le témoin. Il

 22   s'agit d'une note datée du 24 juillet 1995 émanant du commandement de Savo

 23   Cvjetinovic et décrit la situation sur la ligne de front à Trnovo. Tout

 24   d'abord, connaissez-vous cette personne du nom de Savo Cvjetinovic ?

 25   R.  Non, je ne connais pas cet homme.

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  1   Q.  A ce moment-là, le 24 juillet 1995 étiez-vous toujours sur la ligne de

  2   front à Treskavica et Trnovo ou étiez-vous déjà parti ?

  3   R.  Non, je n'étais pas -- point là.

  4   Q.  Dans ce document, il est fait allusion à l'unité des Scorpions du MUP

  5   serbe. Saviez-vous que les Scorpions était une unité de la police rattachée

  6   au MUP serbe ou était-ce quelque chose dont vous aviez connaissance ?

  7   R.  Non, je ne savais pas.

  8   Q.  Une allusion est faite ici comme suit : "Au cours de la journée nous

  9   allons organiser la compagnie de Trebinje pour qu'elle se rende à Serijovic

 10   -- d'aller à Nevesinje pour aller assister à l'enterrement de Dragan

 11   Zirojevic qui était commandant en second. Connaissiez-vous cette personne ?

 12   R.  Oui. Je connais Dragan Zirojevic. Il venait de Nevesinje. C'est un des

 13   membres de 57e Bérets rouges. Dragan Zirojevic est venu à Mostar avec tous

 14   les autres Bérets rouges après que les Bérets rouges aient partis en Serbe,

 15   c'était le commandant ou le directeur du poste de police à Nevesinje.

 16   Q.  Savez-vous qu'il a été tué ?

 17   R.  Oui. J'en avais entendu parler.

 18   Q.  Savez-vous s'il a été tué à Treskavica sur le champ de bataille ou

 19   non ?

 20   R.  Dragan Zirojevic a été tué à Treskavica.

 21   Q.  J'en ai terminé sur ce point.

 22   Lorsque vous étiez encore dans la région de Sarajevo et Treskavica, les

 23   forces internationales, avaient-elles déjà commencé à bombarder Pale ?

 24   R.  Oui, tout à fait.

 25   Q.  Vous souvenez-vous à quelle époque de l'année cela s'est produit ?

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  1   R.  Tout ce que je puis vous dire c'est que cela s'est passé immédiatement

  2   après l'opération sur Debelo Brdo car nous avons assisté à l'enterrement

  3   des membres des Loups blancs au moment où le bombardement a commencé.

  4   Q.  Avez-vous reçu des informations concernant un certain Nikola Ribic ?

  5   R.  Oui, Nikola Ribic, alias Kanada, était un des membres des Loups blancs.

  6   Q.  Et quel a été son rôle dans ce bombardement ?

  7   R.  Nikola Ribic a capturé deux membres de la FORPRONU ou deux

  8   observateurs, quelque soit leur titre, et il a emmené leur Jeep et les a

  9   ligoté au pont, sur un pont à Pale, sans avoir reçu des ordres de

 10   quiconque.

 11   Q.  Etiez-vous présent lorsque Knezevic a reçu un appel sur son portable

 12   Motorola à ce propos ?

 13   R.  Oui, tout à fait.

 14   Q.  Et pourriez-vous nous dire, s'il vous plait, ce que vous avez entendu à

 15   ce moment-là et quelles étaient les circonstances qui entouraient cette

 16   événement ?

 17   R.  Après que Kanada ait agi de la sorte, nous nous trouvions au bar

 18   Sandro. Il est venu nous rejoindre et Knezevic est arrivé très peu de temps

 19   après et Kanada lui a expliqué ce qu'il avait fait et très peu de temps

 20   après un appel est survenu. Il y a eu un appel sur le Motorola, sur le

 21   téléphone portable, et on recherchait un Loup blanc. On cherchait un

 22   certain Vihor. Je ne sais pas si c'est exactement Vihor I ou II, mais

 23   c'était Vihor et on a demandé au sergent de continuer de la sorte et de

 24   poursuivre cette opération.

 25   Q.  Quels étaient les termes exacts utilisés lorsque vous avez entendu ce

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  1   Vihor I ou II ? Vous souvenez-vous de ces propos ?

  2   R.  Non, je ne me souviens pas des mots exacts qui ont été employés, mais

  3   quoiqu'il en soit, je me souviens qu'il s'agissait de quelque chose qui

  4   avait un lien direct avec ce qu'avait fait Kanada, que c'était une bonne

  5   chose et qu'il fallait poursuivre cette opération.

  6   Q.  Et Vihor I et II, savez-vous qui utilisait ce numéro de code pour

  7   donner son identité ?

  8   R.  Oui. Je sais Vihor I et II. Je ne me souviens pas si c'est I ou II, qui

  9   est le nom de code pour Momcilo Krajisnik ou, en tout cas, cela était le

 10   numéro de code de son bureau.

 11   Q.  Et comment savez-vous cela ?

 12   R.  Au cours des préparatifs de l'opération contre Debelo Brdo et c'était

 13   quelque chose qui s'est produit par hasard parce que les noms de codes

 14   changent assez souvent. Srdjan a utilisé le nom de code Vihor, après quoi,

 15   un homme de la sécurité, Radovan Karadzic, est venu voir Srdjan pour lui

 16   dire que son nom de code ne pouvait plus être utilisé parce qu'il

 17   s'agissait du nom de code de Momcilo Krajisnik. Nous avons également reçu

 18   les mêmes informations du Centre du communication Jahorina et dont le nom

 19   de code est Labud III.

 20   Q.  Et après cette conversation sur le téléphone portable Motorola, est-ce

 21   que des otages ont été pris et, si oui, les Loups blancs, ont-ils participé

 22   à cette prise d'otages ?

 23   R.  Oui, j'étais présent moi-même et nous étions près de l'hôtel. Je crois

 24   qu'il s'agissait de l'hôtel Panorama et une maison se trouvait là. Et les

 25   observateurs ou les membres de la FORPRONU, avec le Srdjan, étaient

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  1   présents également et on a dit très clairement que tout l'équipement

  2   militaire devait être rassemblé et tous les effets personnels ne pouvaient

  3   pas être enlevés à ces personnes.

  4   Q.  Et j'ai oublié de vous demander -- vous avez parlé du café ou du bar

  5   Sandro. Où ce café se situe-t-il, s'il vous plait ?

  6   R.  Le café ou le bar Sandro se trouve à Pale et son propriétaire était un

  7   homme qui travaillait ou était membre d'une des unités de Srdjan Knezevic

  8   dans l'unité logistique.

  9   Q.  Savez-vous comment cette prise d'otages a été organisée et avez-vous eu

 10   des informations à cet effet ?

 11   R.  Comme je vous le disais, j'étais présent lorsqu'on a fouillé cette

 12   maison et lorsque les otages ont été pris, il s'agissait d'une opération de

 13   plus grande envergure et lorsque Grbavica Slavko Aleksic et ses Chetniks

 14   sont entrés en conflit avec la Légion française à Lukavica dans la caserne

 15   militaire. Par la fin de la journée, nous sommes rendus avec Knezevic et,

 16   je crois, deux autres personnes, deux autres membres des Loups blancs, nous

 17   sommes allés au QG de Lukavica, où Knezevic s'est rendu à une réunion

 18   organisée avec le général Milosevic. On ne pouvait pas entrer à

 19   l'intérieur. Je me suis rendu au bâtiment de la police et on m'a dit que

 20   les Bérets rouges Jovica Stanisic avait participé à cette opération, à

 21   savoir, la prise d'otages et la prise de leurs équipements.

 22   Q.  Lorsque dans les années -- entre les années 1994 et 1995, lorsque vous

 23   étiez dans la région de Sarajevo, avez-vous observé ou avez-vous remarqué

 24   que des armes arrivaient en provenance de Serbie ?

 25   R.  Oui, à plusieurs reprises, et en particulier devant le bâtiment de la

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  1   police militaire, se trouvaient des véhicules de civils avec des plaques

  2   d'immatriculation serbes. Je ne suis, moi-même, jamais entré à l'intérieur

  3   de ces camions, mais d'après les membres de cette unité, j'ai appris qu'il

  4   s'agissait de nouveaux fusils, des munitions et différentes choses que l'on

  5   livrait de la sorte.

  6   Q.  Vous dites devant le bâtiment de la police militaire. Pourriez-vous

  7   être plus précis, s'il vous plait ? De quel type de bâtiment s'agit-il ?

  8   R.  Il s'agit du bâtiment dans lequel était cantonnée la police militaire

  9   du corps de Romanija de Sarajevo et leur commandant était le capitaine

 10   Cvoro. Ils utilisaient les locaux de la -- ils utilisaient ce bâtiment et

 11   parce que de l'autre côté de la grille, il y avait des membres de la

 12   FORPRONU et des soldats français de la Légion étrangère. Ils surveillaient

 13   l'entrée et la sortie de la caserne.

 14   Q.  Avez-vous vu ce type de camions à Pale également ?

 15   R.  Oui, devant le bâtiment de la police à Pale, et à multiples reprises ou

 16   dans la région où se trouvaient les entrepôts où il y a l'usine de

 17   traitement de bois.

 18   Q.  Lorsque vous étiez dans des cas d'opération de combat, savez-vous d'où

 19   venaient les munitions que l'on mettait à votre disposition ?

 20   R.  Oui. Très souvent je voyais PPO, ce qui signifie PPU et je ne sais pas

 21   si c'était 1993 ou 1994, mais en tout cas, la date de production de ces

 22   munitions était indiquée dessus.

 23   Q.  Lorsque vous étiez à Pale, après le bombardement de l'OTAN, avez-vous

 24   vu une -- un entrepôt qui avait été en partie soufflé ?

 25   R.  Oui. C'est lorsque nous nous sommes rendus à voir Sljivo qui était un

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  1   garde de sécurité appartenant aux Loups blancs et sa maison se trouvait

  2   juste à côté de l'entrepôt, de l'armée de la Republika Srpska. Et pendant

  3   le bombardement, la moitié de l'entrepôt avait été complètement soufflée et

  4   c'est la toute première fois que j'ai vu des lances-rocquettes qu'ils

  5   appellent les Krmace ou sows[sic].

  6   Q.  Pourriez-vous décrire, s'il vous plaît, ces lance-rocquettes ?

  7   R.  Tout ce que je puis dire, c'est la chose que je puisse dire à propos de

  8   cela parce que je ne les voyais que de loin. C'était quelque chose

  9   d'énorme. Ce n'était pas dans des cartons. Elles s'étaient posées sur un --

 10   quelque chose comme un trépied, je n'ai jamais vu un tel lance-rocquettes.

 11   C'était positionné sur des lanceurs. C'est la dernière fois que j'ai vu ce

 12   genre d'engin.

 13   Mme UERTZ-RETZLAFF : [interprétation] Je crois, Monsieur le Juge, que nous

 14   devrons maintenant passer à huis clos partiel, s'il vous plait.

 15   [Audience à huis clos partiel]

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 20   [Audience publique]

 21   Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation]  Nous sommes en audience publique.

 22   M. MILOSEVIC : [interprétation] Avant que l'on débute le Contre-

 23   interrogatoire de ce témoin je souhaite appeler l'attention de chacun ici

 24   sur le fait que ces témoins sont extrêmement -- sont utilisés à des fins

 25   extrêmement négatives, à savoir, pour dire toute une série contre vérité et

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  1   je prouverais ceci plus tard.

  2   M. LE JUGE MAY : [interprétation] Votre travail en moment consiste à poser

  3   des questions au témoin et pas à faire des commentaires.

  4   Contre-interrogatoire par M. Milosevic : 

  5   M. MILOSEVIC : [interprétation]

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 21   M. LE JUGE MAY : [interprétation] Huis clos partiel.

 22   M. MILOSEVIC : [interprétation] Pourquoi ?

 23   M. LE JUGE MAY : [interprétation] -- huis clos partiel.

 24   [Audience à huis clos partiel]

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 12   [Audience publique]

 13   Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Nous sommes en audience publique.

 14   M. MILOSEVIC : [interprétation]

 15    Q.  Fort bien, M C-017. Vous nous avez parlé ici des événements survenus à

 16   Mostar et dans les environs de Mostar au cours de la période qui fait

 17   l'objet de votre déposition, n'est-ce pas ?

 18   R.  Oui.

 19   Q.  Je suppose que ces événements, qui se sont déroulés à Mostar, ces

 20   époques-là sont connues de vous, n'est-ce pas ?

 21   R.  De façon générale, oui.

 22   Q.  Fort bien. Je vais vous poser quelques questions auxquelles vous

 23   pourrez répondre brièvement, en me disant si vous êtes au courant ou pas.

 24   Je vous demande si vous savez qu'à la fin de l'été 1991, donc, à l'époque

 25   que vous avez évoqué la Ligue patriotique s'est créée à Mostar, je veux

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  1   parler de cette formation paramilitaire musulmane. Est-ce que vous êtes au

  2   courant de cela ?

  3   R.  Ce que je peux dire à ce sujet c'est que je savais que le SDA avait une

  4   forte influence, quant à la Ligue patriotique je l'ai vue ou j'en ai

  5   entendu parler plutôt parler pour la première fois à la télévision de

  6   Bosnie-Herzégovine, je ne sais même plus si c'était pendant la guerre où un

  7   peu après.

  8   L'INTERPRÈTE : Se reprend, je ne sais plus si c'était avant la guerre ou

  9   quelque temps après le début de la guerre à Sarajevo. C'est tout ce que je

 10   sais au sujet de la Ligue patriotique.

 11   Q.  Fort bien, mais lorsque vous y êtes, vous dites que Mostar était sous

 12   l'influence du SDA, que vous voulez vous dire en particulier ?

 13   R.  Je veux dire en particulier que la plupart des habitants de Mostar

 14   étaient musulmans sur le plan de leur appartenance ethnique et qu'ils

 15   avaient un parti très fort dans leur ville.

 16   Q.  Fort bien. S'agissant des événements, si j'ai bien compris, vous avez

 17   été dans la région une grande partie du temps sinon tout le temps en

 18   question, n'est-ce pas ?

 19   R.  Oui.

 20   Q.  Vous souvenez-vous de l'attaque due aux forces musulmanes le 1er avril

 21   1990, sur Djuro Salaj Buna ?

 22   R.  Je ne peux pas me souvenir de cela parce qu'à ce moment-là j'étais à

 23   Mostar à la fin du mois d'avril, ou est-ce que c'était la fin du mois de

 24   mars, je ne me souviens plus très bien, je me suis retrouvé en prison à

 25   Mostar.

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  1   Q.  Mais savez-vous qu'à partir du motel Buna les extrémistes musulmans ont

  2   tiré sur un véhicule militaire et vous souvenez-vous du fait que des

  3   représentants de la JNA ont arrêté cinq réservistes qu'ils ont d'ailleurs

  4   remis en liberté le même jour. Mais, en tout cas, ce que je veux dire c'est

  5   que des représentants de l'armée yougoslave ont été pris pour cible au

  6   cours de ces journées.

  7   R. Pour autant que je m'en souvienne, oui, il y avait des incidents des

  8   coups de feu tirés ici ou là entre réservistes et membres de la JNA active

  9   et puis les forces de polices. Mais sous le commandement de qui se

 10   trouvaient ces hommes, je ne le sais pas vraiment. Ce que j'ai déjà dit

 11   c'est que j'étais en prison.

 12   Q.  Fort bien. Mais est-ce que vous êtes au courant de cette attaque de

 13   terroristes sur la caserne de la JNA, le camp du nord au début du mois

 14   d'avril ? Est-ce que vous avez entendu parlé de cela ?

 15   R.  Oui, en effet. Si nous parlons de la même chose, si nous parlons du

 16   camion avec des explosifs à bord.

 17   Q.  Oui. Je parle de ce camion citerne qui a provoqué une explosion et on a

 18   pu entendre l'explosion jusqu'à Mostar, n'est-ce pas ?

 19   R.  Oui, c'est exact.

 20   Q.  Et ceci s'est passé le 3 avril ?

 21   R.  Je ne suis pas très bon pour me souvenir des dates. Je ne me souviens

 22   pas exactement. C'était en avril, ça oui. Mais est-ce que c'était le 3 ? Je

 23   ne pourrais pas le dire exactement.

 24   Q.  Vous souvenez-vous que 36 civils aient été blessés, qu'un soldat ait

 25   été tué suite à cet incident avec quatre hommes grièvement blessés et trois

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  1   moins grièvement blessés ? Vous souvenez-vous de cela ? Je suppose qu'à

  2   Mostar tout le monde était au courant.

  3   R.  S'agissant du fait qu'un certain nombre de personnes ont été blessées

  4   et que des dégâts matériels importants ont été causés à la caserne de la

  5   JNA, ça je le sais. Car effectivement, c'est un fait bien connu à Mostar.

  6   Mais, je répète que je ne saurais pas vous donner le nombre exact de

  7   personnes blessées.

  8   Q.  Comment cet événement a-t-il influé sur les habitants de Mostar ?

  9   R.  Il y avait de la peur, c'est sûr, mais ce que je sais que je peux

 10   affirmer c'est que les Serbes ont commencé à quitter Mostar en masse.

 11   Q.  Combien de Serbes vivait à Mostar avant la guerre d'après ce que vous

 12   savez ?

 13   R.  Pour moi, c'est une question très difficile pour moi, personnellement,

 14   car je me considère yougoslave -- je me considère ressortissant de la

 15   République socialiste fédérale de la Yougoslavie dans laquelle je suis né

 16   et je n'ai jamais demander à personne s'il était Serbe, Croate ou Musulman.

 17   Q.  Je vous posais la question comme ça. Si vous le savez, vous le savez,

 18   sinon.

 19   R.  Non.

 20   Q.  Mais après cette attaque que tous les habitants de Mostar

 21   connaissaient, avez-vous entendu parlé d'une attaque de HOS et des Bérets

 22   verts sur un certain nombre de sites, notamment, l'aéroport militaire ? Le

 23   9 avril, par exemple, un soldat est mort et plusieurs ont été blessés et

 24   les heurts, les affrontements autour des bâtiments militaires de la JNA

 25   sont devenus de plus en plus violents au cours de ces journées ?

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  1   R.  Comme je l'ai déjà dit, les événements ont eu lieu effectivement et

  2   toutes sortes de bruit et de rumeurs circulaient. Mais, moi

  3   personnellement, j'étais en prison.

  4   Q.  Vous souvenez-vous de ce moment où dix soldats et trois officiers

  5   supérieurs ont été appréhendés dans le voisinage de Mostar, suite à la

  6   trêve qui avait été négociée pour Sarajevo et qui portait sur l'ensemble du

  7   territoire de la Bosnie-Herzégovine ?

  8   R.  De quelle trêve parlez-vous ? De quel cessé-le-feu ?

  9   Q.  Du 13 avril, vous n'êtes pas au courant ?

 10   R.  Non.

 11   Q.  Vous souvenez-vous du fait que des pilotes ont été enlevés ? Le

 12   commandant Milan Micic et le capitaine de première classe Dragan Osovsky,

 13   qu'ils ont été enlevés à l'aéroport de Mostar, est-ce que vous vous

 14   souvenez de cela ?

 15   R.  Partiellement, il me revient quelques éléments, mais vraiment je ne me

 16   souviens pas de l'ensemble.

 17   Q.  Fort bien. Mais saviez-vous ce qui se passait, par exemple, le 26

 18   avril, date à laquelle les formations, dont nous sommes en train de parler,

 19   ont attaqué la caserne du bataillon de Mostar ? Vous savez où se trouve la

 20   caserne du bataillon de Mostar ?

 21   R.  Je sais où est le camps du nord et le camp du sud, mais les noms dont

 22   vous parlez, je n'en ai pas la moindre idée.

 23   Q.  Vous n'en avez pas la moindre idée, fort bien, mais vous vous souvenez

 24   de cette attaque sur la caserne, le 6 avril ?

 25   R.  Non.

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  1   Q.  Fort bien. Vous souvenez-vous que le 27 avril, les forces de la

  2   FORPRONU soient arrivées à Mostar ?

  3   R.  Non.

  4   Q.  Cette attaque d'artillerie provoquée et qui s'est déroulée avec des

  5   tirs provenant des deux côtés, en tout cas, après l'arrivée de la FORPRONU,

  6   ont donné lieu à des récits détaillés avec chiffres et descriptions des

  7   faits. Vous n'êtes pas au courant de cela ?

  8   R.  Je ne sais rien à ce sujet.

  9   Q.  Fort bien. Mais savez-vous en dehors des soldats qui se trouvaient dans

 10   la caserne, des soldats de la JNA, qui contrôlaient la région de Mostar ?

 11   R.  Comme je l'ai déjà dit, la situation était très floue (expurgée)  

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 13   (expurgée)

 14   (expurgée)

 15   (expurgée)

 16   (expurgée)

 17   (expurgée)

 18   Q.  Mais pour l'essentiel, ces formations paramilitaires, le HOS et les

 19   Bérets verts, je veux parler donc des forces musulmanes et de ces

 20   paramilitaires. Est-ce que ces forces contrôlaient la ville et les

 21   bâtiments principaux de la ville ?

 22   R.  Comme je l'ai déjà dit, il y avait là une situation très floue, très

 23   troublée, car le camp du nord se trouve dans la ville elle-même en face du

 24   quartier Zalik dans la ville. Alors, que le camp du sud est un peu en

 25   périphérie, et il y avait des soldats dans ces camps et la caserne de

Page 22098

  1   Konak, par exemple, qui, avant la guerre, avait un rapport avec le

  2   commandement de la JNA ou quelque chose de ce genre, je ne sais pas

  3   exactement. Mais enfin, il y avait des militaires qui circulaient dans la

  4   caserne de Konak et elle est restée sous le commandement des forces serbes

  5   ou plutôt de la JNA et entre la caserne de Konak et le camp du nord. Dans

  6   cette région de la ville, il y avait une espèce de police de réserve, donc,

  7   la formation que j'ai vue, celle qui m'a appréhendé, c'était des gens du

  8   HOS.

  9   Q.  Vous avez été arrêté et placé en détention par le HOS ? Mais savez-vous

 10   ce qu'était le HOS ?

 11   R.  Oui, les forces de défense croate.

 12   Q.  Savez-vous que c'était une formation paramilitaire ?

 13   R.  Je sais cela, oui. Je sais que c'était une formation paramilitaire à

 14   l'époque, en tout cas.

 15   Q.  Je vous pose la question parce que le HOS était considéré comme une

 16   formation paramilitaire même par les autorités croates tant en Bosnie qu'en

 17   Croatie.

 18   R.  Oui, je le sais.

 19   Q.  Savez-vous qu'elle était dirigée par Paraga [phon] et ses extrémistes ?

 20   R.  C'était des gens qui faisaient particulièrement peur à Mostar, les gens

 21   du HOS, parce qu'on savait que Blaz Kraljevic commandait cette unité. Et

 22   moi j'étais en prison, je devais être échangé, par exemple, parce que ma

 23   présence a été connue. Donc, les gens qui m'aidaient étaient des Croates et

 24   ils ont donc fait ce qu'il fallait pour que je sois échangé et je doive

 25   être emmené dans un endroit où j'avais peur d'aller. Car on savait que

Page 22099

  1   c'était l'unité de Blaz Kraljevic qui tenait ce secteur et, en tout cas,

  2   les gens d'Herzégovine occidentale.

  3   Q.  Savez-vous que, s'agissant du HOS, les autorités croates ont ordonné

  4   que cette formation soit subordonnée à l'armée croate ou démantelée ? Si

  5   les hommes du HOS refusaient de rejoindre l'armée croate et de se

  6   subordonner à elle, en Bosnie-Herzégovine, ils devaient se soumettre au

  7   HVO. Donc, aussi ils ont été très surpris par les atrocités commises par le

  8   HOS dans la région. Vous vous souvenez de cela ?

  9   R.  Pour ce qui me concerne, j'ai souligné avec force dans ma déclaration

 10   et dans ma déposition que j'étais sportif. Je ne suis donc pas un homme

 11   politique et je ne sais pas grande chose de toutes ces formations HOS,

 12   militaires, paramilitaires, et cetera. Je suis venu ici de mon plein gré et

 13   ce que je peux vous dire c'est que même les Croates avaient peur car ce

 14   jeune qui m'a aidé a eu de problèmes avec le HOS après mon départ -- après

 15   que j'ai fait l'objet -- après que j'ai été transféré sur le territoire

 16   serbe.

 17   Q.  Bien, mais cet homme Blaz Kraljevic et ceux qui l'escortaient à Mostar

 18   et sur territoire croate, donc ont tué beaucoup de monde. Tous ceux qui

 19   n'étaient pas d'accord avec eux ?

 20   R.  Oui, j'ai entendu parlé de cela.

 21   Q.  Parce que sans aucune discipline des atrocités étaient commises, toute

 22   sorte de choses se passait. Tout le monde a subi les conséquences de cela,

 23   aussi bien les Serbes que les Croates et les Musulmans, absolument tout le

 24   monde. C'était un fléau.

 25   M. LE JUGE MAY : [interprétation] Laissez le témoin témoigner sans faire

Page 22100

  1   des commentaires de votre part. Le témoin peut dire ce qu'il sait, il ne

  2   peut pas témoigner de -- sur les questions politiques ou sur ce qu'ont fait

  3   les Croates. C'est la raison pour laquelle je vous demande de le laisser

  4   témoigner.

  5   M. MILOSEVIC : [interprétation]

  6   Q.  Vous souvenez-vous que ça c'est quelque chose dont vous pourriez avoir

  7   entendu parler lorsque les forces de la FORPRONU sont arrivées à Mostar.

  8   Vous souvenez-vous que le 3 mai dans un endroit situé entre Mostar et

  9   Citluk, les représentants de la mission européenne, un représentant de la

 10   mission européenne a été tué. C'était un Belge qui s'appelait Bertrand Dore

 11   [phon] et la mission européenne a ensuite été transférée à Split

 12   temporairement pour des raisons de sécurité à cause de cet incident ?

 13   R.  Je ne suis vraiment pas au courant. Je ne sais pas, je ne sais rien de

 14   cela.

 15   Q.  Vous ne vous souvenez pas très bien, mais passons au sujet principal de

 16   votre témoignage. Vous avez dit que le 6 mai, le jour de la -- de la Saint

 17   -- de Djurdjevdan ?

 18   R.  Oui, pour autant que je m'en souvienne.

 19   Q.  Sur la rive gauche, il y a eu une attaque de la JNA sur Mostar. Vous

 20   avez été très catégorique en disant que cela s'était passé à Djurdjevdan la

 21   -- le jour de la Saint-Georges ?

 22   R.  Oui, je me souviens que c'était le jour de la Saint-Georges.

 23   Q.  Monsieur C-017, il n'y a eu absolument aucune sur Mostar.

 24   R.  C'est inexact.

 25   Q.  Ceci est-il exact ou inexact ? Le 6 mai il n'y a eu aucune attaque à

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  1   Mostar, absolument aucune parce que la JNA était stationnée dans le camp du

  2   nord et le camp du sud, n'est-ce pas ?

  3   R.  C'est exact.

  4   Q.  Donc, comment la JNA aurait pu arriver à attaquer Mostar de l'extérieur

  5   puisqu'elle était déjà à Mostar. Elle s'est retirée de Mostar sur ordre

  6   plus tard. Donc, de quelle attaque parlez-vous et lorsqu'elle s'est

  7   retirée, il n'y a pas eu d'attaque sur Mostar ?

  8   R.  Lorsque la JNA s'est retirée, il n'y a pas eu d'attaque. Et le 6 mai le

  9   jour de la Saint-Georges, le jour du Djurdjevdan entre la ré -- puisque la

 10   région située entre le camp du sud et le camp du nord s'appelle la ville de

 11   Mostar, une attaque a été menée de la droite et de la gauche, sur le flanc

 12   droit et sur le flanc gauche. C'était ce qu'ils appelaient eux, le

 13   nettoyage ethnique de Mostar qui a été terminé.

 14   Q.  De quoi parlez-vous ? De quel nettoyage de Mostar -- nettoyage

 15   ethnique ?

 16   M. LE JUGE MAY : [interprétation] Le témoin a témoigné. Il a dit ce qu'il

 17   savait. Il n'y a aucune raison de continuer à polémiquer avec lui.

 18   Pause de vingt minutes.

 19   --- L'audience est suspendue à 10 heures 31.

 20   --- L'audience est reprise à 10 heures 54.

 21   M. LE JUGE MAY : [interprétation] Oui, Monsieur Milosevic.

 22   M. MILOSEVIC : [interprétation]

 23   Q.  Si l'on parle de blocus et de présence de formations paramilitaires à

 24   Mostar, je crois que même l'armée ne pouvait se déplacer librement. Il se

 25   déplaçait d'une caserne à l'autre en hélicoptère ?

Page 22102

  1   R.  Je ne suis pas au courant de la chose. Mais j'ai entendu bon nombre de

  2   fois des hélicoptères survolées.

  3   Q.  Mais savez-vous que le général Perisic qui se trouvait à être le

  4   commandant de la garnison de Mostar, qui était commandant de corps d'armée

  5   là-bas, était celle de ne pas répondre aux provocations parce que ces

  6   provocations se traduisaient par des tirs dirigés sur les installations

  7   militaires ? Et savez-vous, vous nous dire quelque chose au sujet de ces

  8   tirs et de la situation en question ? Savez-vous qu'il y a eu ordre de

  9   Perisic de ne pas répondre à ce type de provocation et de s'efforcer de

 10   faire en sorte que l'armée prenne ses distances à l'égard de ces

 11   provocations ?

 12   R.  Non. Je ne suis pas au courant.

 13   Q.  Ah, vous n'êtes pas au courant. Bien. Vous avez parlé du fait que en

 14   sus de l'armée il y avait une Défense territoriale serbe ? C'est bien ce

 15   que vous avez dit ?

 16   R.  Oui.

 17   Q.  Et dans les effectifs de cette TO, il y avait également des

 18   volontaires, n'est-ce pas ?

 19   R.  Dans la composition de la TO, non. Les volontaires tels qu'ils se

 20   désignaient eux-mêmes, ils se désignaient eux-mêmes comme étant des

 21   volontaires, oui.

 22   Q.  Vous voulez dire qu'ils ne faisaient pas partie de la Défense

 23   territoriale serbe ?

 24   R.  Non. Parce que les Serbes locaux avaient plus peur de ces volontaires

 25   locaux que les autres groupes ethniques en présence.

Page 22103

  1   Q.  Fort bien. Je vais vous poser plusieurs questions afin que vous

  2   m'apportiez des explications ? Vous avez en effet affirmé ici qu'il y avait

  3   là des Bérets rouges de quelque sorte et que c'était là les forces

  4   prédominantes, pour me servir de votre terme ?

  5   R.  En effet.

  6   Q.  Vous avez dit qu'il y avait un groupe originaire de Knin, et vous avez

  7   parlé de Knindzas formé et entraîné par le capitaine Dragan ?

  8   R.  De mes connaissances là-dessus concrètes et parler de Knindzas je sais

  9   qu'ils ont été formés par le capitaine Dragan et mais c'est eux mêmes qui

 10   me l'ont dit. Je le sais de leur bouche.

 11   Q.  Bien, mais on vous a montré ici des badges variés -- des écussons

 12   variés, vous avez identifiés la police de la Krajina, et chose analogue. En

 13   conséquence, c'était là les effectifs prédominants sur place, n'est-ce pas

 14   ?

 15   R.  Oui.

 16   Q.  Ultérieurement, lorsque vous avez parlé de la présence de votre

 17   présence à Boracko -- au lac de Boracko, Mme Uertz-Retzlaff vous a posé une

 18   question qui est celle de savoir combien ils étaient et vous avez répondu

 19   en disant une dizaine. C'est bien cela ?

 20   R.  Oui.

 21   Q.  Puis vous avez confirmé que toute exception faite d'un seul homme

 22   étaient passée là-bas ?

 23   R.  En effet.

 24   Q.  Dites-moi maintenant, comment se peut-il qu'une dizaine d'entre eux

 25   constitue des effectifs prédominants dans les effectifs qui étaient là-bas

Page 22104

  1   sur place ?

  2   R.  C'est très simple. D'abord, partant de leur récit et ensuite partant du

  3   récit des volontaires à Seselj on sait fort bien que eux tous, tous ceux

  4   qui se désignaient comme étant des volontaires, les hommes de Seselj les

  5   Aigles blancs ont été entraînés à Golubic pendant 27 jours sous le

  6   commandement de ces mêmes Bérets rouges qui se trouvaient là-bas.

  7   Q.  Mais vous savez où se trouve Golubic ?

  8   R.  Je ne suis jamais allé là-bas. Je sais que ça se trouve à Knin.

  9   Q.  Bien. Mais expliquez-moi alors puisque vous avez indiqué en courant de

 10   la journée d'hier en témoignant que vous avez dit qu'on vous avait mis un

 11   couvre chef sur la tête. Vous n'avez pas pu le prendre vous-même, mais on

 12   vous l'a mis sur la tête ?

 13   R.  Il y a eu beaucoup de récits au sujet de ce couvre chef. Moi je n'ai

 14   pas demandé ce couvre chef on me l'a mis sur la tête. Et au moment où ça

 15   s'est passé ce n'était pas un événement important. Le fait qu'on m'est mis

 16   un couvre chef sur la tête, parce que de fait, dans cette formation cela ne

 17   signifiait rien du tout.

 18   Q.  Je voudrais savoir une chose. Vous avez dit qu'il y avait un aigle de

 19   tête sur ce couvre de chef et que l'on avait placé en dessous les lettres

 20   "DB", Sûreté d'état ?

 21   R.  Oui Pero Divljak est la seule personne sur qui j'ai vu un tel insigne.

 22   Q.  Bien. Mais vous avez établi une co-relation entre l'un et l'autre. Vous

 23   avez dit que c'étaient des gens qui étaient arrivés de Knin et vous

 24   établissez la co-relation avec la Sûreté d'état de Serbie. Savez-vous qu'il

 25   est complètement impossible que la Sûreté d'état de Serbie porte un aigle à

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  1   deux têtes avec les lettres DB, Sûreté d'état ?

  2   R.  Je ne suis au courant de rien de ce qui concerne la sûreté d'état dans

  3   un contexte général. Moi, je ne puis parler que de ce que j'ai vu, pour ce

  4   qui est de la sûreté d'état de Frenki et tout ça, j'en ai entendu parler de

  5   leur bouche.

  6   Q.  Ah, vous avez entendu parler de leur bouche ?

  7   R.  Mais moi j'ai vu cet insigne, aigle à deux têtes avec le DB qui

  8   figurait sur le couvre chef de Pero Divljak.

  9   Q.  On y viendra à Pero Divljak. Mais ne savez-vous pas que l'aigle à deux

 10   têtes ne pouvait en aucun cas constituer l'emblème de la Sûreté d'état de

 11   Serbie ?

 12   R.  Mais comment vous voulez-vous que je le sache ? Je n'ai rien à voir.

 13   Quand j'ai vu ces gens-là pour la première fois, je ne savais ni qui ils

 14   étaient ni d'où ils venaient et pourquoi ils étaient venus là.

 15   Q.  Fort bien.

 16   M. LE JUGE MAY : [interprétation] Je voudrais que le juriste s'approche des

 17   juges.

 18   [La Chambre de première instance et le juriste se concertent]

 19   M. MILOSEVIC : [interprétation]

 20   Q.  Vous référez à un grand nombre de personnes que vous connaissiez par

 21   leurs noms mais que vous ne connaissiez pas en personne ?

 22   R.  Dans ma déclaration j'ai souligné ce que j'ai vu et j'ai indiqué

 23   clairement ce que j'ai entendu dire.

 24   Q. Bien. Mais mise à part l'attaque pour laquelle vous dites qu'elle est

 25   survenue le 6 mai alors que ce 6 mai il n'y a pas eu d'attaque du tout. Il

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  1   n'y en a même pas eu de déplacement d'effectifs. Savez-vous alors que

  2   l'armée a reçu l'ordre de s'en aller ? Vous avez parlé du discours à

  3   Perisic qui avait donné des explications quelconque peu importe -- peu

  4   importe de savoir s'il avait disposé d'information ou pas. Mais il a fourni

  5   des explications je pense dans les meilleures intentions possibles et ça

  6   s'est résumé par un retrait de l'armée de Mostar, jusque là l'armée s'était

  7   trouvée à Mostar ?

  8   R.  Oui.

  9   Q.  Elle se trouvait au campement nord et au campement sud ?

 10   R.  A l'époque où la JNA s'est retirée de Mostar. Et je crois que nous

 11   devons dire que nous parlons du 6 mai au 15 juin. L'armée donc avait tenu

 12   sous un contrôle la rive gauche complète et Karadzic par la suite dit que

 13   l'on avait droit de constituer une frontière naturelle parce que les forces

 14   aéroportées s'étaient emparées de la rive droite le même jour.

 15   Q.  Si l'on parle de la rive est, on doit parler de la rive gauche parce

 16   qu'on parle de rive par rapport à l'affluent.

 17   R.  Oui, écoutez. Pour moi les choses n'étaient pas claires parce qu'à

 18   Mostar j'estimais qu'il n'y avait pas de rive du tout et c'était la

 19   première fois que j'entendais parler d'une délimitation en rive gauche et

 20   rive droite.

 21   Q.  Mais en tout état de cause, l'armée ne pouvait pas s'emparer de Mostar

 22   puisqu'elle se trouvait déjà à Mostar. Mais une fois qu'elle s'est retirée

 23   de Mostar elle ne s'est plus emparée de Mostar, vrai ou faux ?

 24   R.  Non, ce n'est pas exact. Étant donné, puisque nous parlons maintenant

 25   de la JNA. L'armée se trouvait à l'aéroport, à l'héliport -- mais à

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  1   l'aéroport -- puisque ça se trouve du côté droit. Il y avait là un lycée

  2   militaire appelé Maréchal Tito et en dessous il y avait l'héliport. Et

  3   c'est une agglomération que s'appelle Jesenica. Avant le 6 mai l'armée se

  4   trouvait là, la JNA. L'armée se trouvait à l'aéroport, de l'autre côté, il

  5   s'agissait de traverser le pont pour arriver à l'aéroport.

  6   (expurgée), le 73e Brigade aéroporté a rasé le village de

  7   Gnojnice qui se trouve au nord de l'aéroport, avec l'assistance des

  8   réservistes. (expurgée)

  9   (expurgée)

 10   Pour ce qui de la direction de l'axe vers Sarajevo, l'armée se trouvait au

 11   campement nord, sur la rive droite. A savoir, au niveau des agglomérations

 12   suivant la route en direction de Listica, ces villages étaient complètement

 13   sur le contrôle des effectifs croates ou musulmans. Je ne sais plus qui

 14   était à la tête de ces unités là. Mais maintenant pour ce qui est de votre

 15   assertion au terme de laquelle l'armée se trouvait à Mostar, si l'armée se

 16   trouvait effectivement à Mostar. Moi et les autres, mes compagnons de

 17   cellule n'aurions pas fini en prison parce qu'il était impossible qu'ils --

 18   il aurait été impossible que je sois arrêté par le HOS alors que la ville a

 19   été encore tenue par les Serbes, suivant ce que vous dites.

 20   Q.  Mais c'est précisément ce que je voulais que vous me disiez. Vous nous

 21   confirmez que l'armée se trouvait à l'aéroport, à l'héliport au lycée

 22   militaire et dans ces casernes du campement nord et campement sud. Donc,

 23   l'armée se trouvait dans ces installations à elle.

 24   R.  Oui, c'est exact, jusqu'au 6 mai.

 25   Q.  Donc, l'armée ne tenait pas en son pouvoir ou -- sous son pouvoir la

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  1   ville, mais on tirait sur l'armée de toute part.

  2   R.  Moi, je vous ai dit que lorsqu'il y a de ces tirs sporadiques j'étais

  3   déjà en prison. Je ne sais donc pas ce qui s'est passé entre ces formations

  4   et la formation de la JNA.

  5   Q.  Donc, les effectifs croates et musulmans avaient pris possession de

  6   Mostar. Vous venez de le confirmer.

  7   R.  Oui.

  8   Q.  Donc, l'armée n'a pas attaqué Mostar et ne s'est jamais emparé de

  9   Mostar.

 10   R.  Ce n'est pas exact parce que l'armée avait lancé une attaque le 6 mai.

 11   Et cette attaque pour autant que je m'en souviens n'a duré que deux jours,

 12   parce qu'en même temps ils s'étaient dirigés depuis le campement nord et le

 13   campement du sud dessus. Et j'ai déjà énuméré les unités qui se trouvaient

 14   du côté où j'étais moi-même et du côté droit où il y avait les forces

 15   aéroportées. La composition de ces unités en provenance du campement nord

 16   je ne la connais pas mais j'ai vu ces gens lorsque des unités de la JNA ou

 17   ses effectifs serbes, appelez-les comme vous voulez, se sont rejoints les

 18   uns avec les autres au niveau du grand magasin appelé Rasvita [phon].

 19   C'était le -- les finales de ce qui a été désigné comme étant le nettoyage

 20   de Mostar.

 21   Q.  Comment pouvez-vous parler de nettoyage de Mostar alors que Mostar se

 22   trouvait sous le contrôle des effectifs croates et musulmans ?

 23   R.  Mais je ne sais pas. Si la JNA, avec des effectifs serbes, se lancent -

 24   - se dirigent en direction de Mostar, ils ne portaient pas des fleurs eux,

 25   ils portaient des armes légères et lourdes.

Page 22109

  1   Q.  Bien, mais ils ont rendu possible des voies -- enfin ils ont ouvert des

  2   voies de communication. Par la suite, l'armée s'est retirée ?

  3   R.  L'armée s'est retirée de Mostar le 15 juin. Ce que je puis affirmer

  4   pour ma part, s'agissant de cette période et s'agissant de ce que j'ai vu

  5   moi-même à l'aéroport, aussi s'agissant de ce que j'ai vu à la caserne du

  6   campement nord et peut-être deux ou trois jours plus tard, je ne sais

  7   combien de jours plus tard, mais peu importe à mes yeux, d'après ce que

  8   j'ai entendu dire, il s'agissait du corps d'Uzice. Tout ce que j'ai vu moi

  9   c'est l'armée se retirer.

 10   Q.  Mais l'armée s'est retirée de ses installations à Mostar où elle se

 11   trouvait jusque là et elle avait tenu jusque là ses installations à elle,

 12   alors que la ville de Mostar était tenue par les effectifs que vous avez

 13   cité tout à l'heure ?

 14   R.  Non, j'ai souligné déjà qu'à compter du 6 mai jusqu'au 15 juin, date de

 15   son retrait, je n'arrive pas à m'en souvenir au juste. Peut-être un jour

 16   avant ou peut-être un jour après, ils avaient entamé une opération de

 17   libération de la rive gauche. Je ne sais pas quand est-ce que cela a été

 18   lancé, mais je sais que la population, l'armée et les effectifs serbes au

 19   total, se sont retirés à la date à laquelle j'ai quitté Mostar, parce que

 20   je n'étais pas à Mostar même, j'étais dans la vallée de la Neretva au

 21   moment du retrait. Je crois que cela s'est passé vers le 17 juin, deux

 22   jours plus tard.

 23   Q.  Mais savez-vous que la JNA, d'après les ordres reçus, ont quitté -- a

 24   quitté le territoire de la Bosnie-Herzégovine, et par voie de conséquence,

 25   la région de Mostar ?

Page 22110

  1   R.  Ce que je puis dire, c'est que ce que j'ai vu et entendu moi-même. J'ai

  2   vu et entendu ce que Perisic a dit.

  3   Q.  Bien. Mise à part la perle que vous avez prononcée au sujet de

  4   l'attaque sur Mostar du 6 mai, attaque qui n'a pas eu lieu, moi je me

  5   réfère à la page 3 de ce que vous dites, et vous dites que début 1990 les

  6   représentants des Serbes, originaires de Borovo Naselje, se sont dirigés

  7   vers une réunion avec Rade Kontic, qui était président du gouvernement

  8   d'Yougoslavie ou de Serbie à l'époque. Vous parlez de l'année 1990, mais ne

  9   savez-vous pas qu'en 1990 le président du gouvernement ou le premier

 10   ministre de la Yougoslavie était Ante Markovic ?

 11   R.  Pour ce qui est de cet -- de ce paragraphe-là, je vous prierais de le

 12   lire en entier parce que l'on y dit de façon explicite que c'est là une

 13   chose dont j'ai entendu parler.

 14   M. LE JUGE MAY : [interprétation] Attendez une minute. Je voudrais que le

 15   témoin reçoive une copie de ceux dont on parle.

 16   Est-ce que vous retrouvez le passage, témoin C-017, où il est question de

 17   ce que ce dont est en train de parler l'accusé ?

 18   LE TÉMOIN : [interprétation] Oui, en effet.

 19   M. MILOSEVIC : [interprétation]

 20   Q.  C'est ce que j'affirme précisément dans cette déclaration volumineuse

 21   qui est la vôtre. Pour l'essentiel, vous parlez de ragots dont vous avez eu

 22   vent, y compris les blagues telles que celles sur les -- la façon dont les

 23   gens se présentaient à Kontic. Écoutez, lisez vous-même :

 24   Vous dites :

 25   "Qu'en 1900 -- début 1990, Milenko, en qualité de représentant des Serbes

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  1   de Borovo Naselje, est allé à une réunion avec Kontic, qui se trouvait être

  2   premier ministre de -- du gouvernement d'Yougoslavie ou de Serbie."

  3   Il ne pouvait pas être premier ministre de toute façon parce qu'il est

  4   originaire du Monténégro. Il est devenu ultérieurement premier ministre

  5   d'Yougoslavie, mais, en 1990, il n'était pas premier ministre d'Yougoslavie

  6   parce qu'en 1990, c'était Ante Markovic le premier ministre. Vous en

  7   souvenez-vous ?

  8   R.  Au début j'ai précisé que j'étais complètement en politique. Et,

  9   deuxièmement, si vous donnez lecture de cette phrase, je crois que vous

 10   devriez citer aussi la fin de la phrase où je dis "je n'en suis pas sûr."

 11   Parce que pour moi ces personnages n'ont aucun intérêt. Pour moi, il était

 12   question notamment d'une autre personne, d'une autre personnalité. J'ai

 13   relaté des choses qui étaient en corrélation avec cet homme-là et en

 14   corrélation avec ce que j'ai entendu dire. Maintenant, pour ce que vous

 15   venez de dire au sujet de ragots et tout cela, j'ai encore des cicatrices

 16   qui datent de la période de prison et les dents que j'aies, ce ne sont pas

 17   les miennes.

 18   Q.  Je ne parle pas de tortures, je ne parle pas de passages à tabac.

 19   R.  Moi je parle de prison serbe à Trebinja. Etant donné que pour moi il

 20   n'y a aucune distinction possible parce que des deux côtés il y avait des

 21   bêtes à forme humaine, et les insignes portés étaient les seuls qui les

 22   distinguaient les uns des autres, c'est ce que j'aurais à dire à propos de

 23   la mention que vous venez de faire de ragots.

 24   Q.  Bien. Mais ce que j'ai dit au sujet de Kontic n'est, je ne pense pas,

 25   contestable. Il n'est pas difficile de -- d'établir qui a été premier

Page 22112

  1   ministre, à quelle époque.

  2   Mais procédons dans l'ordre, je vous prie. Etant donné que vous avez

  3   consacré une grande partie de vos déclarations à des personnalités variées

  4   et je crois que, si nous nous penchons sur ces déclarations, je suppose que

  5   vous n'avez pas rangé ces personnalités par leur importance. Je crois que

  6   vous avez dû suivre un certain ordre alphabétique. Vous avez donc dû

  7   commencer par un "A" et là, il y a 13 ou 14 pages où vous énumérez des

  8   gens. Je voudrais procéder dans l'ordre. Je pense qu'il n'est pas

  9   nécessaire de tout mentionner. Vous avez mentionné un homme en page 2, vous

 10   l'avez mentionné dans votre déclaration un certain Slavko Aleksic.

 11   R.  Oui.

 12   Q.  A son sujet vous avez dit qu'il s'agissait là d'un commandant Chetnik

 13   et qu'il avait commis des atrocités variées ?

 14   R.  En effet.

 15   Q.  Et ensuite, vous avez précisé qu'il avait tenu une ligne de front, ce

 16   que signifie une ligne de front, n'est-ce pas ?

 17   R.  A ce sujet, ligne de front, le cimetière juif ça se trouve à 50 mètres

 18   à peine de Grbavica. Ils se trouvaient là. Ces hommes avaient tenu ces

 19   lignes-là et chacune de ses équipes avaient -- se relayaient et elles

 20   dormaient à Grbavica.

 21   Q.  Bien. Puisqu'on parle de lui et de ses hommes à lui, serait-il contesté

 22   le fait qu'il s'agissait là de gens qui étaient originaires tous de

 23   Sarajevo, comme vous le précisez, originaires de Grbavica et d'autres

 24   quartiers. Je suis en train de lire votre déclaration.

 25   R.  La plupart oui. Tout d'abord, je dois dire que je les connaissais en

Page 22113

  1   passant. Je n'ai pas eu beaucoup de contact avec eux. La seule personne

  2   dont je me souviens, et qui ne serait originaire de Sarajevo, c'est un

  3   certain Valera qui était de Russie. Les autres pour la plupart des cas

  4   étaient des gens originaires de Sarajevo et des villages environnants.

  5   Q.   Écoutez, je vous cite:

  6   Vous dites :

  7   "Son unité était pleine de criminels originaires de Sarajevo. Elle ne

  8   portait pas de nom particulier. Ils étaient connus comme étant des Chetniks

  9   à Seselj, originaires de Grbavica. D'où -- et d'où viennent ces Chetniks de

 10   Sarajevo, de Grbavica ?

 11   R.  Mais d'où tirez-vous, d'où Aleksic tire-t-il son titre de Vojvoda, de

 12   duc.

 13   Q.  Oui, les titres ont été distribués à Tuva. J'ai l'impression, mais vous

 14   dites qu'il a tué six membres de la Légion étrangère française à Sarajevo.

 15   Avez-vous vu ces hommes tuer ces six légionnaires ?

 16   R.  J'ai entendu ce récit de la bouche de Slavko Aleksic.

 17   Q.  Vous l'avez entendu vous raconté cela ?

 18   R.  Oui. Il me l'a raconté lui-même.

 19   Q.  Bien. Vous savez qu'il a ces histories de chasseur. Vous avez entendu

 20   cela ?

 21   R.  Oui. J'en ai entendu.

 22   Q.  Pensez-vous que ce soit vrai ?

 23   R.  Je pense que c'est vrai. Parce que je ne sais pas si par la suite

 24   quelqu'un de la police militaire avait fait quelque chose, parce que les

 25   légionnaires se trouvaient au pont de Vrbanja. Ils avaient un point de

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  1   contrôle là-bas. On avait organisé cela pour que les gens du côté serbe

  2   puissent se déplacer vers le côté musulman et du côté musulman vers le côté

  3   serbe.

  4   Q.  Oui. Mais nous avons tiré la chose au clair. Vous n'avez pas vu ces

  5   gens tués ces légionnaires ?

  6   R.  Non. C'est Slavko qui me l'a raconté lui-même.

  7   Q.  Bien. Si vous le dites. Puis vous dites ensuite qu'un certain Bosovic

  8   Rajo a été collaborateur proche de Frenki Simatovic ? Est-il exact de dire

  9   que vous n'avez pas connu cet homme-là du tout et que vous l'avez rencontré

 10   dans une cafétéria à Belgrade ?

 11   R.  C'est exact.

 12   Q.  Bien. Vous dites que Bosovic Dragan, surnommé Giska, a été tué par des

 13   hommes de Zeljko Raznjatovic d'Arkan ? Est-il exact de dire que vous en

 14   avez entendu parler et que c'est tout ce que vous savez ?

 15   R.  Comme on le dit, je le dis dans ma déclaration, c'est à Aco Legija qui

 16   me l'a raconté. Ce n'est pas des récits ou des rumeurs, c'est de lui que je

 17   l'ai appris.

 18   Q.  Donc, c'est partant de son récit à lui ?

 19   R.  C'est exact.

 20   Q.  Vous avez dit à son sujet que l'un de ces membres des Bérets rouges,

 21   qui ont été formés à Knin, qui est l'un de ces Bérets rouges ?

 22   R.  Nous parlons de Aco Legija.

 23   Q.  En effet ?

 24   R.  Oui.

 25   Q.  Vous dites qu'il avait à peu près 45 ans, les cheveux clairsemés, un

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  1   visage d'ouvrier comme vous l'indiquez vous-même; et vous dites qu'il

  2   portait toujours un béret vert alors qu'il n'en portait un à drôle de

  3   couleur rouge que lorsqu'il parlait avec Frenki. Donc, quand il -- quand

  4   Frank téléphonait, il mettait un béret rouge ?

  5   R.  C'est superficiel. Pour ce qui est de Frenki, j'ai relaté là un rapport

  6   qu'il a présenté à Frenki et j'ai dit qu'à ce moment-là il portait un béret

  7   rouge.

  8   Q.  Bien. Mais moi je vous ai donné lecture de ce que vous avez écrit ici ?

  9   R.  Attendez. Attendez. Qu'il n'y est pas de confusion. Je n'ai rien écrit

 10   du tout. J'ai fait une déclaration que quelqu'un d'autre a rédigée.

 11   Q.  Donc, quelqu'un a rédigé ?

 12   R.  Moi je n'ai pas écrit. J'ai fait une déclaration, mais, comme on l'a

 13   déjà précisé lorsque j'étais interviewé, nous avons identifié bon nombre de

 14   détails erronés pour lesquels j'ai donné mon accord afin qu'il y ait

 15   rectification de ces erreurs.

 16   Q.  Bien. Allons alors de l'avant. Vous avez invoqué un certain Gajo un mot

 17   télégramme. Vous avez précisé qu'il s'agissait d'un extrémiste serbe qui a

 18   fait explosé une -- un pont surplombant la voie ferrée à Mostar ?  Non.

 19   M. LE JUGE MAY : [interprétation] Où peut-on trouver cette déclaration ?

 20   M. MILOSEVIC : [interprétation] À la page 3, Monsieur May.

 21   Q.  L'avez-vous vu faire cela ?

 22   R.  Je ne connais pas cet homme.

 23   Q.  Vous avez dit qu'il a fait exploser un pont près de Mostar ?

 24   R.  J'ai vu que le pont avait été détruit, mais je ne l'ai pas vu agissant

 25   de la sorte.

Page 22116

  1   Q.  La question que je vous ai demandée, l'avez-vous vu ?

  2   R.  Il s'agit du pont près de Mostar.

  3   Q.  Vous dites -- lorsque vous énumérez un certain nombre de personnes que

  4   vous venez d'évoquer, vous dites qu'ils sont allés voir Kontic, qu'il

  5   n'était pas premier ministre en 1990, ni en 1991 non plus. Et vous dites

  6   qu'ils ont participé à la percée des défenses croates à Boro Selo, qu'il a

  7   heurté un camion, dans lequel se trouvait un nombre important de soldats

  8   croates à Zolja et qu'il tenait un lance-rocquettes. Il a tué tout le monde

  9   et, hormis la personne assise à côté du conducteur, il a été blessé à la

 10   jambe et sa jambe a été amputée par la suite. Il s'agit du dernier

 11   paragraphe en page 3 ?

 12   R.  La page est peu important ici. Tout d'abord je souhaite parler de

 13   Borovo Selo. En ce qui concerne cet homme, moi j'en assurais sa sécurité.

 14   Q.  Dites-moi, s'il vous plaît, avez-vous jamais pris des renseignements

 15   sur ce qui s'est produit à Borovo Selo ?

 16   R.  Je n'ai pas véritablement fait d'enquête, car, comme je l'ai déjà

 17   souligné, je n'ai pas -- je ne suis pas particulièrement intéressé par la

 18   politique. Mais j'ai entendu dire ce qui s'était passé à Borovo Selo.

 19   Q.  Mais savez-vous ce qui s'y est passé ?

 20   R.  Oui. J'ai entendu qu'il y avait des fusillades, que les Croates sont

 21   arrivés, et cetera. J'ai entendu cela.

 22   Q.  Et savez-vous que, lors d'un tel incident quelqu'un a tué un camion

 23   rempli de personnes avec une lance-rocquettes, tuant tout le monde au

 24   passage ?

 25   R.  Nous parlons de la rue Kozaracka à Borovo Naselje, non pas Boro Selo.

Page 22117

  1   Je souligne il s'agit ici de Borovo Naselje.

  2   Q.  Vous avez entendu tout cela de la bouche de quelqu'un, n'est-ce pas ?

  3   R.  Oui. C'est ce qui est indiqué ici. C'est l'histoire qui est  racontée

  4   par la personne qui a perdu la jambe. Il s'agit de son histoire et non pas

  5   de la mienne. Je l'ai vu. Je ne suis pas aveugle. Cet homme véritablement

  6   n'avait pas de jambe.

  7   Q.  Mais ceci n'a rien à voir. Savez-vous qu'un policier croate a attaqué

  8   Borovo Selo et qu'un homme a été sauvé grâce à l'intervention d'une unité

  9   de la JNA, qu'un Croate avait été sauvé et qu'il a pu quitter Borovo Selo ?

 10   Et après que les combats se soient apaisés ?

 11   R.  Nous parlons de deux incidents différents. Ici nous allons commencer

 12   par l'histoire de l'homme avec la jambe. Il s'agit ici de Borovo Naselje.

 13   Q.  Savez-vous -- étant donné que vous entendiez toutes les histoires qui

 14   circulaient, vous savez que des groupes ont été organisés, des groupes de

 15   Croates, des extrémistes croates qui avaient pour but de semer la terreur

 16   au sein de la population et de liquider des gens ? Avez-vous entendu parler

 17   de ce genre de chose ?

 18   R.  Tout à fait.

 19   Q.  Vous avez en page 4, au paragraphe 4, vous avez parlé de Pasko Cibaric

 20   qui vient de Vukovar. Vous dites que sa maison a été -- a servi de

 21   discothèque et que, dans un puits qui se trouvait dans la cour de ce même

 22   homme Seljo, il a lancé deux Croates, jeté deux Croates, qu'il avait tués ?

 23   S'agit-il ici de quelque chose que vous avez déclaré sur la base des

 24   rumeurs, des histoires que vous aviez entendues de la bouche d'autres

 25   personnes ?

Page 22118

  1   R.  Étant donné que vous parlez de cet incident, voulez-vous bien suivre --

  2   lire la phrase suivante, s'il vous plait - même paragraphe car si on

  3   poursuit la lecture tel et tel homme m'a rapporté cet incident et lui il

  4   travaillait lui-même à la rénovation de cette maison où se trouve un puits.

  5   C'est le fond. Il est clairement indiqué que Pasko Cibaric a fui Vukovar,

  6   et que par la suite sa maison a servi de discothèque, et quelqu'un du nom

  7   de Seljo a tué deux Croates et les a jetés dans le puits, qu'ils ont

  8   ensuite recouvert de béton. Et Zoran m'a parlé -- Manov m'a parlé de cet

  9   incident puisqu'il travaillait lui-même à la rénovation de ce -- cette

 10   maison ou à l'endroit où se situe ce Zoran Manov vit actuellement au

 11   Canada.

 12   Q.  Par conséquent, cet homme qui vit au Canada, vous a dit qu'il avait

 13   rénové cette maison, qu'il y a trouvé deux corps au fond du puit ?

 14   R.  Il m'a dit précisément ce qui est indiqué ici.

 15   Q.  Autrement dit, il n'a pas précisé, non plus, qu'il avait vu cela de ses

 16   propres yeux, mais il a entendu dire que ce Seljo dont on ne connaît pas le

 17   nom de famille, qu'il avait jeté deux Croates dans le puit.

 18   Dites-moi, s'il vous plait, vous parlez de Pero Divljak, qui prétendument

 19   était un membre des Bérets rouges et vous dites -- et ceci se trouve à la

 20   page 4, au paragraphe 6 -- et vous dites qu'il condamné pour trafic de

 21   drogues et Franko Simatovic l'aurait fait échapper à la prison en invoquant

 22   Mihalj Kertes qui l'a affecté pour distribuer des armes à Knin, là où s'est

 23   déroulé la guerre.

 24   R.  Oui, c'est l'histoire de Pero Divljak.

 25   Q.  Oui, c'est son histoire. C'est l'histoire de Pero Divljak ?

Page 22119

  1   R.  Oui, oui, c'est ce qu'il dit.

  2   Q.  Et où se trouve cet homme à l'heure actuelle ?

  3   R.  A ma connaissance et d'après les renseignements les plus récents que

  4   j'ai obtenus, je crois qu'il séjourne actuellement dans un hôpital

  5   psychiatrique.

  6   Q.  Très bien. Est-il vrai qu'à ce moment-là, le moment où ces faits se

  7   sont apparemment produits, faits que vous évoquez, vous ne connaissiez même

  8   pas cet homme, Pero Divljak ?

  9   R.  De quoi s'agit-il ?

 10   Q.  Qu'il avait un lien avec Kertes, Simatovic à l'époque. Au moment de ces

 11   événements vous ne le connaissiez même pas personnellement ?

 12   R.  C'est exact.

 13   Q.  Et vous dites qu'il est, à l'heure actuelle, dans un hôpital

 14   psychiatrique ?

 15   R.  [aucune interprétation]

 16   Q.  Quelqu'un qui prend de la drogue en tout cas ?

 17   R.  Non, à l'époque, ce n'était pas quelqu'un qui prenait de la drogue,

 18   mais je sais simplement ceci, par le billet de ce que j'ai entendu, et je

 19   ne suis pas du tout surpris qu'il soit actuellement dans un hôpital

 20   psychiatrique.

 21   Q.  S'il est actuellement dans un hôpital psychiatrique, est-ce que vous

 22   estimez que ces dires sont dignes de foi ?

 23   R.  Mais je l'ai vu agir.

 24   Q.  Mais vous ne savez pas et vous n'avez jamais vu Kertes en personne ?

 25   R.  Non.

Page 22120

  1   Q.  Et n'avez-vous jamais vu Franko Simatovic ?

  2   R.  Oui, tout à fait.

  3   Q.  Et vous prétendez l'avoir vu avec des cheveux longs, et cetera ?

  4   R.  Oui, il s'agit là d'un paragraphe extrait d'une déclaration. Il est

  5   précisé que je suis allé à Pule, mais je ne suis pas allé à Pule, je suis

  6   allé à Rijeka et, lorsque je l'ai vu en habit civil, il avait -- les

  7   cheveux étaient plus longs, mais les cheveux ne descendait pas jusqu'aux

  8   épaules. Je dis simplement qu'il avait les cheveux longs. J'ai simplement

  9   précisé que ces cheveux étaient plus longs. Autrement dit, ces cheveux

 10   n'avaient pas été coupés correctement.

 11   Q.  Je vois, je vois. Et vous dites que Miroslav Duka était chef de la

 12   police dans la région autonome serbe de Herzégovine, lui et Boro Todorovic

 13   ont été accusés de nettoyage ethnique en Bosnie-Herzégovine ?

 14   R.  Oui.

 15   Q.  Comment savez-vous cela ?

 16   (expurgée)  

 17   (expurgée)  c'est pour cela que j'ai adhéré

 18   là où j'ai adhéré et sur la base de déclarations de gens de Trebinje,

 19   d'origine ethnique musulmane avec laquelle je me suis entretenus. Tout le

 20   monde se souvenait de Duka ainsi que des Bérets rouges.

 21   Q.  Pouvons-nous dire, encore une fois, que vous ne connaissez -- vous

 22   n'avez pas vu ces événements, vous-même, mais que vous en avez entendu

 23   parlé de la bouche de d'autres personnes ?

 24   R.  Il est vrai que je ne me trouvais pas à Trebinje à ce moment-là. Il est

 25   vrai.

Page 22121

  1   Q.  Quelles opérations leur avait-on demandées de remplir à ce moment-là ?

  2   Quelles missions avaient-ils ? Et Todorovic, cet homme, quelle mission

  3   avait-il puisqu'il était chef de la police ?

  4   R.  Il est clairement indiqué dans ma déclaration que j'ai vu M. Todorovic

  5   qu'une seule fois (expurgée)  

  6   (expurgée)  

  7   (expurgée) . Donc, cet homme, qui portait

  8   un béret rouge à ce moment-là, je ne savais véritablement pas qui c'était

  9   et il a atterri à Trebinje. Je ne sais combien de temps il est resté et ce

 10   qu'il y a fait, je ne sais pas.

 11   Q.  Très bien. Avons-nous précisé en audience publique que vous craigniez

 12   les Bérets rouges lorsque vous êtes parti ?

 13   R.  Je ne me souviens pas si c'était en audience publique ou à huis clos.

 14   Je crois qu'il s'agissait de l'audience publique.

 15   Q.  Dites-moi, s'il vous plait, il me semble que la personne en face de

 16   moi, confirme bien qu'il s'agissait de quelque chose qui a été précisé en

 17   audience publique. Dans votre déclaration, vous dites par la suite, que

 18   vous avez rencontré Rajo Bozovic, je ne sais pas qui d'autre, dans un bar à

 19   Belgrade. A quel moment cela se situe-t-il ?

 20   R.  Il s'agit de l'année 1996 environ.

 21   Q.  Et qu'il s'agissait des Bérets rouges et que vous aviez très peur d'eux

 22   en pensant qu'ils allaient peut-être vous tuer. Comment osiez-vous aller

 23   les rencontrer ? Comment vous êtes-vous entretenu avec eux alors que vous

 24   craigniez pour votre vie ?

 25   R.  Pour ce qui est de Rajo Bozovic, j'ai clairement indiqué que quelqu'un

Page 22122

  1   m'a dit qui était cet homme. Je ne l'avais encore jamais vu jusque là et ce

  2   pour ce qui est de mes déplacements.

  3   Q.  Vous ne l'avez pas vu non plus ?

  4   R.  Non. Quelqu'un m'a précisé qu'il s'agissait là de Rajo Bozovic. C'est

  5   indiqué dans ma déclaration.

  6   Q.  Très bien. Vous voulez établir ce fait. Vous ne l'avez pas rencontré

  7   personnellement. Simplement quelqu'un vous a dit qui était cet homme-là ?

  8   R.  C'est exactement ce qui est précisé dans ma déclaration.

  9   Q.  Lorsque vous étiez à Belgrade, vous êtes entré en contact avec ces

 10   personnes que vous craigniez ?

 11   R.  Non, pas du tout. Je ne suis absolument pas entré en contact avec eux

 12   et pour ce qui est des Bérets rouges. Le seul homme que j'ai contacté était

 13   le capitaine Dragan.

 14   Q.  Le capitaine Dragan ?

 15   R.  Oui, le capitaine Dragan Vasiljkovic.

 16   Q.  Et, à un moment donné, vous avez écrit dans votre déclaration que vous

 17   lui avez envoyé une lettre. Comment pouvez-vous dire une telle chose ?

 18   R.  Je ne prétends pas que je lui ai écrit une lettre. J'ai vu un morceau

 19   de papier sur laquelle se trouvait votre signature.

 20   Q.  Ma signature ?

 21   R.  Oui. Il s'agissait de votre signature. C'était un ordre qui avait été

 22   envoyé au général Perisic. C'est l'unité, je crois, qu'il s'agissait en

 23   fait des Tournesols qu'il fallait démembré la 4e unité qui se trouvait dans

 24   la caserne parce qu'il s'agissait de gens, des Serbes de la Krajina.

 25   Q.  Je dois vous dire que ma position vis-à-vis des paramilitaires est de

Page 22123

  1   nature de notoriété publique. J'estimais qu'il fallait démantelé toutes ces

  2   unités paramilitaires depuis longtemps, mais vous n'avez pas pu voir

  3   quelque chose de la sorte parce que cela n'existait pas.

  4    R.  J'ai vu ceci de mes propres yeux en présence du capitaine Dragan.

  5   Q.  Très bien. Par conséquent, ce document doit exister quelque part au

  6   niveau de l'état major.

  7   R.  Demandez à Vasiljkovic.

  8   Q.  Je n'ai pas besoin de lui demander. Je sais simplement que ceci n'est

  9   pas vrai. Je sais qu'il ne fallait pas tolérer les unités paramilitaires. 

 10   Je sais qu'il tenait un secret pour personne. Mais dîtes-moi, s'il vous

 11   plaît, un homme du nom de Duka, Duka Sinisa, qui aurait soit disant exhumé

 12   des corps, des cadavres enfin de gens qui avaient été tués par les Bérets

 13   rouges, est-il vrai que vous n'avez jamais rien vu de la sorte ? Vous ne

 14   l'avez jamais vu en train d'exhumer des corps, n'est-ce pas ? Et il ne

 15   s'agissait pas non plus de cadavres de personnes qui avaient été tués par

 16   des Bérets rouges ?

 17   R.  Lorsque ces personnes ont été tuées, autrement dit, lorsqu'ils ont été

 18   exécutés, il s'agissait de civils innocents, de gens qui étaient nés au

 19   même endroit que moi. J'ai vu cela. Sinisa Duka est comme moi. C'est un

 20   Serbe qui a passé du temps dans une prison pour Croates et Musulmans à

 21   Celovina et ils sont fiers -- ces volontaires sont fiers d'avoir agit de la

 22   sorte. Autrement dit, si quelqu'un pouvait survivre ou avait une chance de

 23   survivre en prison, en général, on les battait à mort. Et à cause de tous

 24   ces civils tués, moi, j'ai grandi dans la même région que Sinisa Duka. Je

 25   ne l'ai pas vu en train d'exhumer les corps. Je n'ai pas pu voir cela.

Page 22124

  1   Q.  C'est la seule question que je vous posais. Vous n'avez pas vu cela de

  2   vos propres yeux non plus.

  3   Deuxième point. Étant donné que personne a Mostar n'était au courant de

  4   massacres en masse, des choses que vous avez prétendument vue sur la rive

  5   de la Neretva.

  6   R.  Quand vous dites "prétendument", je crois que ce terme "prétendument"

  7   est assez inapproprié dans les circonstances. Il s'agit d'une centaine de

  8   personnes. Je crois que c'est extrêmement provocateur. On ne peut pas

  9   écarter cela. On ne peut pas oublier ces fosses communes. Je me suis rendu

 10   en 1998 et j'ai vu les noms, les prénoms de différentes personnes que je

 11   connaissais, qui habitaient dans la région. Lorsque vous dites

 12   "prétendument" ou "sois disant", c'est quelque chose, je crois, qui est

 13   très inapproprié.

 14   Q.  Et donc vous avez vu les fosses communes d'un certain nombre de

 15   personnes en 1998. Je ne vous demande pas si vous avez vu ces fosses

 16   communes. Ce que je vous dis c'est que vous n'avez pas pu voir les

 17   exécutions en 1992 celles que vous dites avoir vues et avoir observées du

 18   toit d'une maison et que vous regardiez ceci et vous avez vu cet homme

 19   Divljak -- je suppose que c'est un surnom ?

 20   R.  Oui.

 21   Q.  Et vous l'avez vu en train de tuer un certain nombre de personnes.

 22   R.  Pour ce qui est de ce point-là, je ne souhaite pas polémiquer là-

 23   dessus. Mais si vous voulez prouver le contraire, il y a un homme qui était

 24   encore un enfant à l'époque et qui a survécu aux massacres. Il sera

 25   difficile de prouver qu'il ne s'est rien passé du tout.

Page 22125

  1   Q.  Laissez-moi seulement vous expliquer. Ce n'est pas à moi de prouver

  2   quoi que ce soit. C'est à vous de prouver que ce que vous dites correspond

  3   à la vérité ?

  4   R.  C'est vrai. Ces massacres ont existé.

  5   Q.  Comment se fait-il que personne ne soit au courant à Mostar ?

  6   R.  Ceci n'est pas vrai du tout, toute la population à Mostar était au

  7   courant. À cause de ces unités de volontaires, c'est pour cela que les

  8   Serbes à Mostar étaient gens tout à fait normaux qui avaient passé

  9   l'ensemble de leur vie à travailler à cet endroit-là.

 10   Et à partir de là, il y a des gens qui sont retournés à Mostar et ont de

 11   grandes difficultés à vivre à cet endroit-là à cause des événements qui ont

 12   survenus et les Musulmans ne peuvent pas oublier ce qu'il s'est passé, je

 13   les comprends fort bien.

 14   Q.  Bien sûr qu'on ne peut pas oublier des crimes. Si un homme est tué cela

 15   constitue un événement très important et vous dites qu'un certain nombre a

 16   été tué et vous dites qu'une dizaine, je crois, dans votre déclaration.

 17   R.  Oui.

 18   Q.  Vous avez précisé qu'il y en avait 500.

 19   R.  Je n'ai pas donné le chiffre de 500.

 20   M. LE JUGE MAY : [interprétation] Un moment, s'il vous plait. Il faut

 21   absolument faire une pause pour permettre aux interprètes de faire leur

 22   travail correctement.

 23   LE TÉMOIN : [interprétation]  Je n'ai jamais avancé le chiffre  de 500.

 24   Vous essayez de me faire dire ce que je n'ai pas dit.

 25   M. MILOSEVIC : [interprétation]

Page 22126

  1   Q.  Vous avez dit hier qu'il y en avait 500 ?

  2   R.  Ce que j'ai dit et puisque nous jouons sur les mots.

  3   Q.  Je ne joue pas sur les mots. J'ai noté ce que vous avez dit.

  4   R.  Cela n'est pas vrai. J'ai dit hier que je savais qu'il y avait environ

  5   500 personnes de cet endroit-là, que je connaissais 500 personnes de cette

  6   région. Et j'ai dit ceci dans un contexte bien particulier. J'ai précisé

  7   que je ne pouvais pas voir les visages, que je ne pouvais pas voir les

  8   visages des victimes et les identifier, dire c'est Osman ou Ibro. Mais dans

  9   ce contexte-là, j'ai précisé que parmi les gens que je connaissais, il y en

 10   avait un certain nombre qui était là.

 11   Q.  Nous n'allons pas perdre du temps à ce propos. Vous avez parlé de 500

 12   personnes dans un contexte différent d'accord ? Et vous dites que vous

 13   l'avez vu tuer 10 personnes ?

 14   R.  C'est exact.

 15   Q.  Donc vous avez compté ces gens et ces crimes ont été commis par

 16   Divljak ?

 17   R.  Je ne les ai pas compté. J'ai dit il y en avait au moins 10. Il y avait

 18   Pero Divljak n'était pas seul à cet endroit. J'ai observé d'autres

 19   personnes aussi.

 20   Q.  Mais j'ai cru comprendre que vous étiez toujours avec lui ?

 21   R.  Non. Vous me faites dire ce que je n'ai pas dit. Je n'étais pas à ses

 22   côtés. J'ai déclaré très précisément dans ma déclaration pourquoi j'étais à

 23   cet endroit là et où je me trouvais.

 24   Q.  Très bien.

 25   Vous parlez d'un homme du nom de Dusan Durutovic, alias Duco, et ensuite un

Page 22127

  1   autre homme du nom de Tosa, et vous ne connaissez pas son nom. Vous dites

  2   qu'il s'agissait d'instructeurs au camp de Tara au centre d'entraînement de

  3   Tara. Avez-vous vu ces hommes travaillés comme instructeurs sur le mont

  4   Tara ?

  5   R.  Je ne les ai pas vus au mont Tara. Il y avait la police en uniforme et

  6   des uniformes qui avaient été fabriqués aux Etats-Unis sur des Bérets

  7   rouges -- Dusan Durutovic, je l'ai vu portant cet uniforme -- pardonnez-

  8   moi, il s'agit en fait des Loups bruns, de cet insigne qu'il portait.

  9   Q.  De quoi s'agissait-il en fait ? Quel est cet insigne des Loups bruns ?

 10   R.  Et bien cet insigne c'est la première fois que je les voyais à Buna

 11   porté par les Bérets rouges.

 12   Q.  Et ces Loups bruns.

 13   R.  Oui, c'est ça.

 14   Q.  Et comment avez-vous fait l'association d'idées avec la police serbe ?

 15   R.  Ce n'est pas à moi de faire ce type d'association d'idées, mais je

 16   voyais la police en uniforme de Dusan Durutovic. J'ai vu cet uniforme qui

 17   était un uniforme fabriqué aux Etats-Unis. Cela je l'ai vu. Je l'ai vu --

 18   je les ai vus dans cette discothèque qui portait un nom Leonardo, je ne me

 19   souviens pas exactement.

 20   Q.  Dans votre déclaration, vous avez évoqué le nom du capitaine Dragan au

 21   dernier paragraphe, page 10. Vous dites que vous l'avez entre aperçu dans

 22   un café à Belgrade ?

 23   R.  Oui. Oui absolument. Je l'ai vu.

 24   Q.  Et comment avez-vous appris à le connaître ?

 25   R.  Déjà je ne voulais pas le rencontrer, c'était un premier point. Ensuite

Page 22128

  1   l'homme, qui est le propriétaire de ce café, est co-propriétaire avec un

  2   autre qui s'appelle "Doc". Je ne connais pas son vrai nom. C'était un

  3   médecin, je crois, et un membre de l'unité du capitaine Dragan, et c'est

  4   comme cela que il connaissait le capitaine Dragan et c'est comme ça qu'il

  5   se rendait dans son café.

  6   Q.  Et vous avez dit que vous avez -- attendez un moment, s'il vous plait,

  7   vous avez dit que vous vous êtes entretenus avec le capitaine Dragan ?

  8   R.  Oui.

  9   Q.  Et vous prétendez vous êtres entretenus avec le capitaine Dragan ?

 10   R.  J'affirme cela.

 11   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Monsieur Milosevic, lorsque vous faites

 12   référence à cette déclaration, pourriez-vous nous donner le numéro du

 13   paragraphe, ce qui était l'inscription manuscrite à gauche de ce

 14   paragraphe ? Est-ce que vous avez cette déclaration ?

 15   L'ACCUSÉ : [interprétation] Oui. Il s'agit en fait de la page 10, dernier

 16   paragraphe.

 17   M. LE JUGE KWON : [interprétation] Il s'agit du paragraphe 69. Mais cela

 18   nous aiderait beaucoup si vous pourriez nous indiquer le numéro du

 19   paragraphe, s'il vous plait.

 20   M. MILOSEVIC : [interprétation]

 21   Q.  La page 6, au paragraphe 1 et 2 cette fois-ci, vous évoquez les

 22   personnes qui étaient, qui commandaient le camp des Bérets rouges, un homme

 23   du nom de Pajzos -- un endroit du nom de Pajzos. Vous êtes-vous rendu à

 24   Pajzos vous-même ?

 25   R.  Oui, à Bapska, mais pas au camp de Pajzos précisément.

Page 22129

  1   Q.  Donc vous n'y étiez pas personnellement ?

  2   R.  Non.

  3   Q.  Pourriez-vous me dire, s'il vous plaît, si vous étiez au courant de

  4   toutes opérations lancées par les membres du camp dont vous ne faisiez pas

  5   partie ?

  6   R.  Je ne vois pas en quoi ceci a un lien avec ma déclaration car j'ai

  7   parlé d'une opération lancée pas les Bérets rouges à un endroit où je me

  8   trouvais. Donc je ne sais pas ce que Pajzos a à voir dans cette histoire.

  9   Q.  Moi, je ne sais pas non plus ? C'est pour ça que je pose la question.

 10   Pourquoi, dans votre déclaration, évoquez-vous quelque chose qu'il n'y a

 11   rien à voir avec vous ? Vous n'y étiez pas et vous parlez de gens qui

 12   étaient dans un camp et qui se trouvaient dans une base militaire de forces

 13   que vous évoquez. Vous ne vous trouviez jamais. Vous parlez de vos

 14   activités et quel est le lien avec votre déclaration ?

 15   R.  On m'a demandé de parler des camps que je connaissais et que moi j'ai

 16   appris à connaître l'existence de ces camps. Et pour ce qui est des

 17   activités de ces différentes personnes de Pajzos, Zvjezdan Jovanovic, ici

 18   les gens de Pajzos, c'est un homme d'Ilok qui m'a donné cela. C'était un

 19   instructeur auprès des Bérets rouges et il s'appelle Ilija Vuckovic,

 20   surnommé Rambo.

 21   Q.  Très bien. Donc ces différents éléments d'information que vous avez pu

 22   recueillir de Ilija Vuckovic, ce Rambo ?

 23   R.  Oui.

 24   Q.  Et c'est cela que vous évoquez dans votre déclaration ?

 25   R.  Oui.

Page 22130

  1   Q.  Par conséquent, ce n'était pas de l'expérience vécue, mais parce que

  2   vous étiez un témoin oculaire, mais sur la base de ce que d'autres

  3   personnes vous ont rapporté ?

  4   R.  Dans ma déclaration j'ai tenté au mieux de souligner et que ce qui

  5   faisait partie de mon expérience vécue et de ce qui m'a été rapporté par

  6   d'autres et lorsqu'ils m'ont posé des questions là-dessus, j'ai expliqué

  7   ceci dans les détails. J'ai expliqué ce qui se passait. J'ai précisé que,

  8   lorsque j'ai été le témoin oculaire de ces événements et j'ai également

  9   précisé à quel moment ces faits m'ont été rapportés par d'autres, j'ai fait

 10   très attention d'établir la différence entre les deux.

 11   Q.  Vous avez évoqué le nom d'un certain nombre de personnes dans votre

 12   déclaration. Vous avez parlé de Krajisnic, de Martic, de Simatovic, Seselj,

 13   Maras, Perisic, et Ante Roso, le capitaine Dragan et toute une série de

 14   personnes qui sont citées ici. Et ensuite vous, vous nous dites ce que vous

 15   pensez d'eux. Autrement dit, quel est le lien, quelle est l'idée ici,

 16   qu'apporte-t-il de savoir ce que vous pensez de Ante Perisic, quelle est

 17   ici la pertinence de votre déclaration. Je ne vois pas où vous voulez en

 18   venir.

 19   R.  Je ne vois pas pourquoi vous me traitez comme si je travaillais dans ce

 20   Tribunal. On m'a demandé ce que je connaissais, ce que je savais à propos

 21   de ces événements, et j'ai expliqué cela très clairement et j'ai répondu

 22   aux questions qu'on m'a posées, donc,  c'est très simple. Et personne dont

 23   j'avais entendu parler, les personnes que j'ai vues commettre ce qu'ils ont

 24   commis, c'est dont j'ai parlé. Et pour ce qui est des choses dont j'ai

 25   entendu parler, je l'ai précisé également. J'ai dit qu'il s'agissait de

Page 22131

  1   rumeur, nous n'avons plus besoin de parler de cela. Comme vous le savez, je

  2   ne travaille pas pour le Tribunal, ce n'est pas moi qui ai rédigé cette

  3   déclaration. Je suis qu'un témoin ici.

  4   Q.  Excellente réponse, très bien. Le dernier paragraphe avant la fin de a

  5   page 6, vous parlez du premier ministre de la république Srpska. Je savais

  6   -- je connaissais son nom et je savais qu'i s'agissait de Tomo Kovac qui

  7   était le Premier ministre de la Republika Srpska.  Ensuite vous dites avoir

  8   vu un ordre qui avait été signé de sa main et daté --

  9   L'INTERPRÈTE : Microphone, s'il vous plaît.

 10   M. MILOSEVIC : [interprétation]

 11   Q.  Il s'agissait d'un Tribunal pour criminels qui était contrôlé par le

 12   MUP de la Republika Srpska et vous dites avoir vu ce document à Sarajevo à

 13   Kula.

 14   R.  Oui, j'ai vu ce document au commissariat de police de Kula, et le chef

 15   -- l'adjoint du chef de la police était quelqu'un de très intéressant à

 16   l'époque, c'était un certain Goran Sehovac Cena.

 17   Q.  Nous n'allons pas maintenant rentré dans les détails de savoir qui

 18   commandait -- qui était l'adjoint du commandant du commissariat de police,

 19   mais je vous demande autre chose. Je vous prie, vous dites que les

 20   policiers ont placé sous leur contrôle. Qu'est ce que cela veut dire ? Je

 21   suppose que c'est le devoir d'un policier de placer sous son contrôle un

 22   délinquant -- placé sous son contrôle un délinquant par un policier c'est

 23   bien son devoir, n'est-ce pas ?

 24   R.  Oui, dans des conditions normales, mais là-bas ce qui se passait c'est

 25   que c'était une unité qui pillait tout ce qui lui tombait sur la main, une

Page 22132

  1   unité dirigée par un certain Pinjo. Et même moi à Mostar j'ai entendu

  2   parler de lui avant la guerre parce que c'était un délinquant de haut vol

  3   et c'est la raison pour laquelle j'ai souligné que le chef du poste de

  4   police était un boulanger qui est aujourd'hui en prison. Donc, on voit très

  5   bien ce que pensait Tomo Kovac, ce qu'il avait en tête lorsqu'il a dit

  6   qu'il fallait que les unités du MUP soient placées sous le contrôle de

  7   quelqu'un.

  8   Q.  Mais pour autant que je le sache, cette sorte d'intervention était due

  9   à des actes criminels commis par ces hommes et c'était son travail en tant

 10   que chef de la police. Il avait pour devoir d'intervenir si des délinquants

 11   commettent des délits, ce n'est pas comme cela que les choses se passent ?

 12   R.  Non, d'abord Tomo Kovac, moi, je le connais personnellement, donc, ici

 13   je ne parle pas de quelque chose que j'ai entendue d'un tiers. Je le

 14   connais. Il ne pouvait réagir contre un quelconque délinquant, puisque lui-

 15   même était un délinquant de haut vol et d'autre part il a dit que ses

 16   hommes devaient être placés sous le contrôle de quelqu'un et bien ces

 17   hommes étaient au sein de l'unité du MUP, commandé par ce Goran Sehovac

 18   Cena.

 19   Q.  Le boulanger.

 20   R.  Non pas boulanger, encore plus bas qu'un boulanger.

 21   Q.  Bon, enfin, cela ne m'intéresse pas, mais dites moi, à la page 7,

 22   paragraphe 5, vous parlez d'une certain Ranko Maglov. Vous dites qu'il

 23   était commandant dans un camp à Bruska près de Knin. Est-ce que vous y êtes

 24   allé là-bas ?

 25   R.  Non.

Page 22133

  1   Q.  D'où vous viennent ces informations ?

  2   R.  Je ne me souviens pas avec qui j'ai parlé de cela, je n'en ai pas la

  3   moindre idée.

  4   Q.  Vous ne savez donc, même pas d'où vient cette information ?

  5   R.  Je ne me souviens pas. On m'a demandé ce que je savais de Bruska, j'ai

  6   répondu, j'ai parlé d'un camp.

  7   Q.  Donc, il vous pose des questions, il vous a demandé : qu'est-ce que

  8   vous savez de tel ou tel homme ? Et vous répondez en disant ce qu'une

  9   tierce personne vous a dit et c'est tout.

 10   R.  Non, quand on préparait -- quand on établissait cette déclaration --

 11   puisque je vois ici on laisse de côté de façon très experte tout ce que

 12   j'ai vu et on insiste sur ce que j'ai entendu dire. On m'a interrogé sur

 13   les endroits où je me suis trouvé et les choses que j'avais vues et chaque

 14   fois que j'ai dit que quelque chose m'avait été dite par un tiers, j'ai

 15   souligné que c'était quelque chose que j'avais entendue dire. Je le suppose

 16   que je n'ai pas besoin de répéter ceci pour la 15e fois.

 17   Q.  Ce que des tiers, qui vous ont dit, constituent 90% dans  votre

 18   déclaration par ailleurs vous avez prétendu.

 19   M. LE JUGE MAY : [interprétation] Cet échange est vraiment superflu. Nous

 20   avons entendu cette remarque un certain nombre de fois, il n'est pas

 21   nécessaire de la reformuler. Avez-vous des questions de fond, Monsieur

 22   Milosevic, pour ce témoin ?

 23   L'ACCUSÉ : [interprétation] Monsieur May, si je ne m'abuse ce témoin a

 24   parlé pendant trois heures et demi au cours de l'interrogatoire principal,

 25   donc, je suppose que je dispose d'un temps suffisant.

Page 22134

  1   M. LE JUGE MAY : [interprétation] Non, non, non, c'était deux heures trois

  2   quart et vous disposerez d'un temps égal.

  3   M. MILOSEVIC : [interprétation] Et fort bien, Monsieur May. Apparemment,

  4   vos comptes et les miens ne tombent pas justes, mais cela arrive tout le

  5   temps, alors passons à autre chose.

  6   Q.  En page 8 vous dites qu'un certain Milosevic donc, vous ne connaissez

  7   pas le prénom, mais vous connaissez son surnom, qui est Baca, qui était en

  8   contact direct avec Simatovic et disait qu'il était venu à Belgrade pour

  9   obtenir des armes et des munitions nécessaires en Bosnie. Alors, je vous

 10   demande : est-ce que vous avez jamais été présent lors d'un contact direct

 11   entre ce Baca et Simatovic ?

 12   R.  Entre ces deux hommes, personnellement, non.

 13   Q.  Mais comment avez-vous obtenu ce renseignement alors ?

 14   R.  Eh bien là nous sommes un peu sur un terrain glissant parce que Baca,

 15   je le connais depuis ma naissance et au jour d'aujourd'hui je ne connais

 16   pas son prénom, (expurgée)  

 17   (expurgée) .

 18   Q.  Ce n'est pas cela que je vous demandais, je vous demandais ce que vous

 19   saviez de son rapport avec Simatovic ?

 20   R.  Ce que je sais c'est ce qu'il m'a dit.

 21   Q.  Ah, ce qu'il vous a dit. Eh bien passons à autre chose.

 22   Vous parlez d'un certain Nikola Ribic, surnommé Kanada, était-il immigrant

 23   au Canada ? Était-il revenu du Canada ?

 24   R.  Non, il n'était pas immigrant. Il est arrivé du Canada où il avait

 25   participé à un safari pour tuer des gens.

Page 22135

  1   Q.  Il est donc venu du Canada ?

  2   R.  Oui, en tant que volontaire.

  3   Q.  Donc, il a résidé au Canada ?

  4   R.  Oui.

  5   Q.  Et il est arrivé directement du Canada en Bosnie, n'est-ce pas ?

  6   R.  Oui.

  7   Q.  Dans quelle unité combattait-il ?

  8   R.  Moi je l'ai trouvé dans les rangs des Loups blancs. Où il était avant,

  9   je ne sais pas.

 10   Q.   Les Loups blancs étaient une unité de l'armée de la Republika Srpska.

 11   R.  Oui.

 12   Q.  Pour lesquels vous dites qu'ils étaient sous le commandement direct de

 13   Ratko Mladic, et pas sous le commandement du camp de Romanija Sarajevo.

 14   R.  Oui.

 15   Q.  Donc, là encore, ce -- ceci n'a aucun rapport, ni avec la Serbie, ni

 16   avec des forces quelconque de Serbie.

 17   R.  Je ne le comprends pas ce que vous me demandez. Vous m'avez interrogé

 18   au sujet de Ribic, je vous ai répondu.

 19   Q.  Je voulais simplement établir cela.

 20   R.  Je crois que ceci a été dit dans ma déclaration, en effet.

 21   Q.  Vous parlez d'un certain Vuckovic Ilija qui était membre des services

 22   de sécurité d'État, responsable de la Krajina.

 23   R.  Oui.

 24   Q.  Avez-vous des connaissances à ce sujet ?

 25   R.  De sa bouche, oui.

Page 22136

  1   Q.  De sa bouche.

  2   R.  Oui.

  3   Q.  Fort bien. En page 11 avant dernier paragraphe, fin de votre

  4   déclaration, vous donnez des éléments au sujet d'un certain nombre de

  5   personnes. Vous parlez de Crni, Danijel Boco, Goran, mais vous ne

  6   connaissez pas leurs noms ou bien peut-être que je me trompe. Vous

  7   connaissez peut-être leurs noms ?

  8   R.  Ce dont vous venez de citer les prénoms, Boco, Crni, je connais ces

  9   hommes mais je ne leur jamais demandé comment ils s'appelait parce que pour

 10   moi s'était absolument sans importance. C'était un détail absolument anodin

 11   dans ma vie.

 12   Q.  Je n'ai pas besoin de savoir s'ils sont importants pour votre vie. Moi,

 13   je vous interroge au sujet de votre déposition. Je tiens à établir ce que

 14   vous savez de ces hommes.

 15   R.  Pour Crni, je sais qu'il commandait une unité qui s'appelait, elle-

 16   même, les hommes de Vukovar qui sont arrivés avec vous, Novica Gusic. Pour

 17   Crni, je sais qu'il a été l'un des principaux participants au nettoyage

 18   ethnique de Nevesinje tout près -- lorsque je dis nettoyage ethnique, je

 19   parle du nettoyage de la population musulmane. Pour Crni, je sais qu'il a

 20   participé à une action à Podvelezje. C'est tout ce que je sais à son sujet.

 21   Q.  Fort bien. Puisque nous parlons toujours de Mostar, je vous demande

 22   puisque vous dites que la politique ne vous intéressait pas et que vous

 23   êtes de nationalité yougoslave, vous ne faites pas la division entre les

 24   gens d'après leur nationalité mais là-bas, il y avait un conflit entre une

 25   partie qui était majoritairement serbe et une partie qui était

Page 22137

  1   majoritairement croate et une partie qui était majoritairement musulmane,

  2   n'est-ce pas ? Vous êtes au courant de cela ?

  3   R.  Oui.

  4   Q.  Donc, ces événements qui se sont déroulés entre 1991 et 1995 sur le

  5   territoire de Mostar, combien de morts ont-ils fait parmi les Serbes ?

  6   R.  1991-1995 ?

  7   Q.  Cette période au cours de laquelle il y a eu un certain nombre de

  8   conflits et de meurtres, 1991-1995. En 1995, la guerre s'est terminée.

  9   R.  J'ai dit que s'agissant des assassinats de civils ou des atrocités

 10   vécues par les civils, j'ai dit dans ma déclaration écrite que dans la

 11   période que j'ai passé en prison, il y avait pas mal de civils serbes dans

 12   la prison. La prison étant tenu par des forces musulmanes et croates. Mais

 13   la situation dans les villages et sur les montagnes, je n'en sais

 14   véritablement rien. Car j'ai dit dans ma déclaration écrite que cela ne

 15   m'intéressait absolument pas. Si cela m'avait intéressé, je serais sorti de

 16   Mostar car je n'avais pas la moindre idée qu'une chose de ce genre puisse

 17   arriver.

 18   Q.  Personne n'avait la moindre idée à ce sujet (expurgée)  

 19   (expurgée) , vous savez que pendant des décennies, les relations

 20   entre les Serbes et les Musulmans de Mostar, notamment, étaient très

 21   étroites.

 22  (expurgée)

 23  (expurgée)

 24  (expurgée)

 25  (expurgée)

Page 22138

  1   (expurgée).

  2   Q.  J'ai ici sous les yeux, un document émanant de l'association des Serbes

  3   de Bosnie-Herzégovine, de leur centre d'enquête au sujet des atrocités et

  4   des victimes de ces atrocités pour la seule ville de Mostar.

  5   L'ACCUSÉ : [interprétation] Monsieur le Président, Messieurs les Juges, je

  6   ne sais pas si ce rapport est susceptible de vous intéresser éventuellement

  7   mais la moitié de ce document est composé de noms de ceux qui ont commis

  8   des crimes. Je ne peux pas lire ce document mais je vais vous le donner à

  9   vous, Monsieur le Témoin. D'ailleurs, prenons la première ligne pour ne pas

 10   aller plus loin puisque c'est par ordre alphabétique --

 11   Mme UERTZ-RETZLAFF : [interprétation] Je propose que nous passions à huis

 12   clos partiel car nous nous rendons compte que même lorsque M. Milosevic

 13   pose des questions très neutres, les réponses sont très précises et très

 14   liées à l'identité du témoin.

 15   M. LE JUGE MAY : [interprétation] Voyons comment les choses vont avancer.

 16   Posez votre question, Monsieur Milosevic, et nous verrons après.

 17   L'ACCUSÉ : [interprétation] Cela ne peut absolument pas permettre

 18   d'identifier le témoin. Je lis des noms qui viennent d'un rapport et le

 19   premier nom dans ce rapport, je peux aussi vous lire le deuxième et le

 20   troisième, si vous voulez, ce n'est pas important. Mais, je lis Dervo Abaz

 21   de Mostar, lieu de naissance, Sarica, date et lieu du crime, 7 avril 1992 à

 22   Mostar participant à la liquidation de 19 Serbes qui ont été emmenés à

 23   Vrelo [phon] à partir de Mostar avec les mains ligotées et tués avant

 24   d'être jetés dans un puit.

 25   Et ensuite il y a d'autres exemples du même genre. C'est loin d'être le

Page 22139

  1   seul --

  2   M. LE JUGE MAY : [interprétation] Un seul à la fois. Monsieur Milosevic.

  3   M. MILOSEVIC : [interprétation]

  4   Q. Je vous demande, Monsieur, si vous avez la moindre connaissance au sujet

  5 de ces crimes ?Je peux vous faire cadeau de cet ouvrage d'ailleurs (expurgée)

  6   (expurgée) . Vous verrez que la moitié de cet ouvrage est

  7   constitué de noms des auteurs de crimes. Et puisque vous avez parlé de

  8   volontaires, il y a même un chapitre réservé aux volontaires dans cet

  9   ouvrage.

 10   M. LE JUGE MAY : [interprétation] Laissez le témoin répondre.

 11   Monsieur le Témoin, on vous a interrogé au sujet d'un crime. Il est allégué

 12   que le 7 avril 1992, 19 Serbes ont été liquidés d'après ce qu'il a dit.

 13   Après quoi, leurs corps ont été jetés dans un puit. Savez-vous quelque

 14   chose à ce sujet, autrement dit, avez-vous la moindre information au sujet

 15   du fait que cet événement ait eu lieu ou pas ?

 16   LE TÉMOIN : [interprétation] J'ai déjà dit, parce qu'il s'agit du début du

 17   mois d'avril, j'ai déjà dit qu'à ce moment-là, j'étais en prison. Donc, il

 18   n'y a pas moyens pour moi de savoir quelque chose au sujet de ce qui s'est

 19   passé dans la période où j'étais enfermé. Quant à cet ouvrage que vous

 20   présentez, je l'ai lu moi-même. Je sais de quoi il est question. Le crime

 21   dont vous parlez pour la date du 7 avril, enfin, je ne suis pas sûr, mais

 22   je crois que c'est la date que vous avez citée.

 23   M. MILOSEVIC : [interprétation]

 24   Q.  [aucune interprétation]

 25   R.  J'ai déjà dit la raison pour laquelle je ne pouvais pas être informer à

Page 22140

  1   ce sujet mais j'ai entendu dire et ce que je sais parce que je connais

  2   beaucoup de Serbes. J'ai des amis serbes et des amis musulmans et croates,

  3   bien sûr, car comme je vous l'ai dit tout à l'heure, (expurgée)  

  4   (expurgée) . Et c'est encore le cas aujourd'hui. Donc,

  5   beaucoup de monde n'a pas réussi à quitter la ville et j'ai déjà dit que je

  6   ne savais pas ce qui s'était passé le 7 avril.

  7   Q.  Très bien, Monsieur le Témoin. J'espère que vous m'avez bien compris.

  8   Je vous ai cité le nom de la première personne d'une liste de criminels

  9   simplement pour vous demander si vous aviez des renseignements au sujet de

 10   cet ouvrage. Mais la moitié du livre est remplie des noms d'auteurs de

 11   crimes. Ce n'est pas d'ailleurs un livre, c'est un rapport qui comporte un

 12   certain nombre de noms et vous dites que vous l'avez déjà vu.

 13   Mais, en dehors de l'introduction à ce rapport où on voit des précisions de

 14   date quant à ce qui s'est passé où. On arrive ensuite au chapitre suivant

 15   qui commence par une liste intitulée "Victimes". Le nombre total est de 502

 16   Serbes tués à Mostar à cette époque-là. Vous étiez peut-être arrivé de voir

 17   une de leur tombe et d'avoir appris comment les personnes enterrées à cet

 18   endroit ont été tuées ?

 19   R.  J'ai déjà dit que je savais que des gens avaient été tués. (expurgée)

 20   (expurgée).

 21   (expurgée)

 22   Q.  Je ne vous ai pas interrogé au sujet d'une quelconque fausse commune,

 23   je vous ai interrogé en vous demandant si vous saviez quoi que ce soit, au

 24   sujet de ces 502 victimes serbes à Mostar.

 25   R.  J'ai probablement des éléments parce qu'il y a des gens parmi eux que

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  1   je connais personnellement.

  2   L'ACCUSÉ : [interprétation] Monsieur le Président, Messieurs les Juges, si

  3   vous vous intéressez à la vérité, elle est tout à fait contraire, à

  4   l'impression que vous avez acquise sur la base du -- de la déposition de ce

  5   temoin mais moi je vais vous la donner la vérité.

  6   M. LE JUGE MAY : [interprétation] Arrêtez de faire des discours. En ce

  7   moment vous n'avez rien fait pour verser ce rapport au dossier. Il faudra

  8   que vous y pensiez en temps utile si vous souhaitez le verser au dossier.

  9   L'ACCUSÉ : [interprétation] Fort bien.

 10   M. MILOSEVIC : [interprétation]

 11   Q.  Monsieur le Témoin, en page 13 de votre déclaration écrite, vous parlez

 12   d'un certain commandant Fico ou d'un Marko Sasovac dont vous dites qu'ils

 13   entraînaient les Bérets rouges. Est-il exact que vous n'avez jamais vu de

 14   votre vie ces hommes-là ?

 15   R.  J'ai vu le commandant Fico sur une cassette comme c'est écrit dans le

 16   texte.

 17   Q.  Mais sur des images vidéo d'une cassette. Donc, c'est bien ce que je

 18   vous ai dit : Vous n'avez jamais vu ces deux hommes en personne ?

 19   R.  En effet.

 20   Q.  Etes-vous sûr qu'ils ne sont originaires de Krajina, natifs de Krajina

 21   ?

 22   R.  Oui.

 23   Q.  Vous dites qu'ils ne sont pas natifs de Krajina ?

 24   R.  En effet.

 25   Q.  Et vous êtes sûr de cela ?

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  1   R.  Oui.

  2   Q.  Fort bien.

  3   L'ACCUSÉ : [interprétation] Monsieur May, je vais maintenant interroger le

  4   temoin au sujet d'un passage de l'interrogatoire principal qui a été mené

  5   par Mme Uertz-Retzlaff à huis clos partiel. Et il est question du témoin

  6   dans cette partie de l'interrogatoire. Je ne souhaite pas mettre en danger

  7   le témoin dont l'identité pourrait être révélée, mais je vous prie de

  8   répondre rapidement à mes questions Monsieur le Témoin, pour que nous ne

  9   restions pas longtemps à huis clos partiel.

 10   [Audience à huis clos partiel]

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  4   [Audience publique]

  5   M. LE JUGE MAY : [interprétation] Oui, Monsieur Nice.

  6   M. NICE : [interprétation] Si je peux me permettre de, d'interrompre et

  7   avant de laisser l'accusé continuer son contre-interrogatoire, je voulais

  8   vous dire quel est l'agenda à suivre si nous terminons l'audition de ce

  9   témoin aujourd'hui. Nous espérons pouvoir procéder à l'interrogatoire du

 10   témoin Selak en une journée.

 11   Nous procéderons à un interrogatoire principal assez bref et nous espérons

 12   en terminer demain. Par la suite, nous avons encore deux témoins prévus

 13   pour la semaine d'ici vendredi. Et nous espérons que la chose sera

 14   possible. Par la suite nous allons avoir un expert que nous comptons

 15   entendre assez rapidement, étant donné qu'un rapport de sa part a été

 16   présenté. Nous nous attendons à ce que l'interrogatoire puisse être fait en

 17   deux sessions vendredi.

 18   Nous avons fourni une requête en vertu de l'Article 92 bis pour ce qui est

 19   du Témoin B-1047. Cette requête vous sera remise tantôt et nous espérons

 20   terminer avec ce témoin dans le courant de la troisième des sessions. Nous

 21   comprenons que ceci constitue une accélération du travail, mais nous

 22   aimerions en finir avec tous les témoins prévus pour la semaine et ce

 23   serait là le plan que nous avons envisagé pour la semaine.

 24   M. LE JUGE ROBINSON : [interprétation] Monsieur Milosevic, vous allez

 25   disposer du temps qu'il nous reste jusqu'à deux heures, cela fait 15 ou 20

Page 22147

  1   minutes de plus que pour l'Accusation.

  2   Mais j'ai une question à soulever avec vous. Très souvent, vous vous

  3   adressez à Madame Uertz-Retzlaff, en disant la femme -- la dame d'en face,

  4   cela n'est pas courtois. Cela n'est pas une chose qui soit approprié

  5   notamment pour vous. Elle s'adresse à vous, en disant, Monsieur Milosevic -

  6   - ou, Monsieur l'Accusé, j'estime que vous devriez faire preuve du même

  7   respect et cela constitue un témoignage de défaut, de manque de respect à

  8   l'égard de la Cour, et je -- de la Chambre, je tiens à vous demander de

  9   continuer.

 10   L'ACCUSÉ : [interprétation] Monsieur le Juge Robinson, j'utilise très

 11   souvent le nom de Mme Uertz-Retzlaff, mais il m'arrive d'oublier son nom.

 12   Et c'est alors que je dis, qu'il s'agit de la dame d'en face. Il est exact

 13   notamment de dire que point n'est digne de qui que ce soit d'offenser ou de

 14   vexer qui que ce soit et je crois qu'être d'accord avec vous pour ce qui

 15   est de -- du fait ou de l'opinion au terme de laquelle il s'agirait d'un

 16   manque de courtoisie et cela concerne toutes les personnes présentes.

 17   M. LE JUGE ROBINSON : [interprétation] Veuillez continuer votre contre-

 18   interrogatoire.

 19   M. MILOSEVIC : [interprétation] Pour ce qui est de ce que vient de dire M.

 20   Nice, tout à l'heure, le Greffier m'a fait savoir qu'il n'aura pas de

 21   changement dans l'ordre de comparutions des témoins. Ce témoin doit être

 22   terminé aujourd'hui. Demain nous devons entendre le Témoin Selak. Et M.

 23   Nice vient de citer plusieurs témoins pour vendredi. Or j'ai ces noms et

 24   deux autres témoins de prévus pour la semaine. Je ne sais pas de quels

 25   témoins experts il est en train de parler et je ne sais pas comment on

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  1   entend placer tout cela dans le cadre temporel, étant donné les limites

  2   temporels qui nous sont imparties.

  3   M. LE JUGE MAY : [interprétation] Nous n'allons perdre du temps à ce sujet.

  4   L'agenda, qui vous a été confié, vous a été remis. Le témoin expert est le

  5   Dr Babovic, c'est un expert qui témoignera --

  6   L'INTERPRÈTE : L'interprète n'a pas entendu.

  7   L'ACCUSÉ : [interprétation] Je n'ai plus que deux questions à soulever pour

  8   ce qui est de ce témoin et je ne voudrais pas que nous perdions davantage

  9   de temps là-dessus.

 10   [Audience à huis clos partiel]

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 13   [Audience publique]

 14   Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Nous sommes en audience publique.

 15   M. MILOSEVIC : [interprétation]

 16   Q.  Vous souvenez-vous, Monsieur, étant donné que vous avez vécu là-bas,

 17   que vers la fin des 1980, fin de 1989, même 1988, en Herzégovine

 18   occidentale lorsque l'on partait faire son service militaire, on chantait

 19   des chants Oustacha et on acclamait Ante Pavelic ?

 20   R.  Je ne sais pas ce que cela vient à voir avec ma déclaration mais pour

 21   tirer les choses au clair, je vais essayer de vous expliquer les choses.

 22   Lorsque j'ai dit que je venais de là-bas, cela signifie que les gens des

 23   collines, nous les appelons les montagnards, tant pour ce qui est

 24   d'Herzégovine occidentale que orientale, la chose est vraie. Parce qu'à

 25   Nevesinje, même en 1980, pas 1988, on chantait des chants Chetniks.

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  1   Q.  Mais je voulais que vous me confirmiez ce médire. Est-il exact aussi de

  2   dire que lorsque le HDZ a fait son apparition, vous savez qu'il s'agit là,

  3   de la communauté démocratique croate, en Herzégovine, on avait expliqué

  4   qu'il s'agissait d'une organisation panne nationale qui s'appelait la

  5   communauté de l'Herzégovine.

  6   R.  Je vous ai déjà dit que j'étais complètement apolitique, je n'en sais

  7   rien.

  8   Q.  Bien. Savez-vous que bon nombre de gens qui n'avait pas été membres de

  9   groupes ethnique croate en avril 1992, ont eu des ennuis avec les membres

 10   des forces armées croates, le HOS ?

 11   R.  Je l'ai expliqué sur mon exemple personnel.

 12   Q.  Oui. Vous avez donc des connaissances émanant de votre exemple

 13   personnel, mais j'imagine d'exemples autres également ?

 14   R.  En effet.

 15   Q.  Avez-vous connaissance d'exemples où les membres du HOS venaient dans

 16   les appartements des gens qui n'étaient pas ressortissant de cette

 17   communauté nationale croate pour les informer que tous les Serbes étaient

 18   censés quittés Mostar ?

 19   R.  En effet.

 20   Q.  Dites-moi, avez-vous entendu dire qu'à Mostar ou du moins avez-vous

 21   quelque connaissance que ce soit à ce sujet-là. Ne savez-vous donc que dans

 22   le courant d'avril et mai 1992, il a été ouvert plusieurs camps privés

 23   improvisés, ouvert par le HOS telles que les ex-installations de la JNA

 24   puis les locaux de l'ex-faculté de mécanique et de technique, puis l'école

 25   Aleksa Santic puis les deux prisons légales à Celovina et dans les locaux

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  1   de l'infirmerie ?

  2   R.  Pour ce qui est de Celovina et cette infirmerie militaire, c'est la

  3   même chose. Cette prison était une prison privée de Mensur Cumic. Je ne

  4   sais pas s'il avait quelque chose à voir avec le HOS parce que cet homme-

  5   là, je ne l'ai pas vu au courant de mon séjour à Mostar. Je crois vous

  6   avoir indiqué les raisons. J'ai entendu dire la chose en effet.

  7   Parce que s'agissant de ces prisons, il y en a eu des deux côtés, comme on

  8   a fait pour ce qui est de la prison de Bileca.

  9   Q.  Ecoutez, moi je vous pose une question à ce sujet-ci. Est-ce que les

 10   renseignements que j'ai avancé au sujet des prisons tant privées que disons

 11   officielles, sont exacts ?

 12   R.  Je vous ai indiqué dans quelle prison j'ai été mais je tiens à préciser

 13   que j'ai également entendu parlé de ces autres prisons, oui.

 14   Q.  Et avez-vous connaissance du nombre de camps de prison où l'on a détenu

 15   des Serbes à l'époque en Croatie, en Bosnie-Herzégovine ?

 16   R.  Non.

 17   Q.  Vous n'en savez rien. Bien. Vous avez parlé d'un camp, d'une base qui

 18   avait servi à maintes unités à Buna, n'est-ce pas ?

 19   R.  Oui.

 20   Q.  Ici, on vous a montré l'écusson du mouvement Chetnik serbe ?

 21   R.  En effet.

 22   Q.  J'ai cru comprendre que vous avez expliqué que cet insigne-là, quand je

 23   dis vous, je ne pense pas à vous en personne, mais je parle aux citoyens

 24   qui pouvaient être intéressés. Vous avez précisé, je crois, que c'était là

 25   une espèce d'emblème qu'on pouvait acheter dans la rue ?

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  1   R.  Oui.

  2   Q.  Savez-vous, étant donné que vous mentionné les Aigles blancs, que ces

  3   Aigles blancs n'ont rien à voir avec Seselj ni avec le Parti radical

  4   serbe ?

  5   R.  Oui.

  6   Q.  Dans ce camp-là, y avait-il des volontaires de toutes sortes de régions

  7   de la SFRY ?

  8   R.  Comme je l'ai déjà expliqué, auparavant, et comme je l'ai dit dans ma

  9   déclaration pour la première fois, lorsque je suis arrivé, j'ai dit ce que

 10   j'ai retrouvé dans ce camp. J'ai dit que c'était un rassemblement de

 11   criminels de toute sorte qui portaient des uniformes variés.

 12   Q.  Bien. Vous avez parlé d'un certain Boro Todorovic en page 18,

 13   paragraphe 5, et vous indiquez qu'il était commandant d'un groupe

 14   opérationnel numéro 1 des Bérets rouge ?

 15   R.  Oui.

 16   Q.  Nous avons constaté auparavant déjà, d'où ils venaient et nous avons

 17   constaté également qu'ils étaient en tout et pour tous, une dizaine. De

 18   quel groupe opérationnel ou groupe opérationnel 1 êtes-vous en train de

 19   parler ? Est-ce là, le groupe que vous avez parlé ou est-ce que vous avez

 20   parlé d'autre chose ?

 21   R.  Dans ma déclaration, j'ai indiqué strictement que j'ai vu Boro

 22   Todorovic cette fois-là, à l'arrivée seulement. Boro Todorovic avait avec

 23   lui un deuxième groupe. Je n'ai pas parlé de ce deuxième groupe, le groupe

 24   dont j'ai parlé dans ma déclaration est le groupe qui est resté au lac

 25   Boracko. Maintenant, pour ce qui est du groupe de Boro Todorovic, qui, de

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  1   qui il s'agit, comment il s'appelle, je n'en sais rien parce que le même

  2   jour, ils ont quitté les lieux avec la police qui m'avait emmené là, sur

  3   les lieux.

  4   Q.  Très bien. Comme vous le dites en page 19, dernier paragraphe, vous

  5   indiquez que vous étiez membre des Bérets rouges du département bosniaque,

  6   c'est bien cela ?

  7   R.  Je n'ai jamais dit que j'étais membre des Bérets rouges, moi-même. J'ai

  8   été emmené là-bas de force pour servir de guide. C'est ainsi que ça

  9   commencer.

 10   Q.  Je voudrais vérifier quelque chose parce que je ne suis pas du tout

 11   sûr, qu'il s'agit bien de cela. Les documents afférents à ce département

 12   bosniaque m'ont été communiqués par l'Accusation. Savez-vous que les Bérets

 13   rouges en Serbie n'ont pas existé à l'époque ?

 14   R.  Ce n'est pas exact.

 15   Q.  Avez-vous vu quelqu'un des Bérets rouges de Serbie ?

 16   R.  Oui.

 17   Q.  Qui ?

 18   R.  Tous ceux que j'ai énumérés.

 19   Q.  Mais n'avez-vous pas dit que c'était les gens qui étaient formés par le

 20   capitaine Dragan à la forteresse de Knin ?

 21   R.  Oui.

 22   Q.  Mais Knin, ce n'est pas la même chose que la Serbie.

 23   R.  Oui. Mais Dragan Simantic n'est pas la même chose que Franko Simatovic

 24   et l'un et l'autre ont été à Knin.

 25   Q.  Franko Simatovic était chargé du département chargé du renseignement au

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  1   niveau de la sûreté de l'état. Il n'a pas vaqué aux occupations que vous

  2   avez -- dont vous avez parlé.

  3   R.  Certes, s'il vaquait à ses occupations, le journaliste de la Politika

  4   Express. Il disait journaliste de Politika Express et l'un ne va pas avec

  5   l'autre.

  6   Q.  Vous parlez de -- d'activités dans les renseignements. Vous avez

  7   également parlé de formations paramilitaires. Est-il exact de dire que le

  8   Général Momcilo Perisic était très fâché en raison de la présence de ces

  9   formations paramilitaires ?

 10   R.  Oui.

 11   Q.  Savez-vous que l'armée avait pris position et affirmait que les

 12   volontaires ne pouvait faire partie que de l'unité -- des unités de la

 13   Défense territoriale et de la JNA et qu'elles ne tolèreraient aucune

 14   formations paramilitaires autres ?

 15   R.  Non, je l'ai précisé. J'ai même dit les raisons pour lesquelles je ne

 16   le savais pas.

 17   Q.  Vous avez parlé d'un peloton de -- d'un peloton punitif qui était

 18   commandé par un certain Zivojin Ivanovic, avez-vous fait partie de ce

 19   peloton ?

 20   R.  Non, je n'ai pas fait partie de ce peloton. Mais par exemple, Pero

 21   Divljak dont le -- est le Zika Crnogorac, puis Profa [phon] à savoir Dule

 22   Bokser puis Samir Catic eux, oui en ont fait partie.

 23   Q.  Mais étant donné que d'après ce que j'ai pu voir dans votre

 24   déclaration, vous fondez toutes vos informations sur ce que ce Divljak vous

 25   a dit ?

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  1   R.  Ce n'est pas exact, pas toutes les informations, parce que vous me

  2   posez des questions sur ce que j'ai entendu dire. Et là je vous réponds.

  3   Q.  Oui, mais savez-vous que cette personne Zivojin Ivanovic, à savoir Zika

  4   Crnogorac n'a pas du tout été en Herzégovine ?

  5   R.  Ce n'est pas exact.

  6   Q.  Vous l'avez vu vous-même ?

  7   R.  Oui.

  8   Q.  Où l'avez-vous vu ?

  9   R.  A Podvelezje.

 10   Q.  Quand l'avez-vous vu à Podvelezje ?

 11   R.  Je l'ai indiqué au tout début, je crois que c'était au mois de juillet.

 12   C'est le même jour où je m'étais enfui.

 13   Q.  De quoi à l'air cet homme-là ?

 14   R.  Son apparence.

 15   Q.  Oui.

 16   R.  Ce que je peux dire au sujet de Zika c'était un -- que c'était un grand

 17   gaillard, un nez cassé. J'ai eu plusieurs rencontres de très près avec Zika

 18   Crnogorac.

 19   Q.  Donc, vous dites que c'était un homme grand de taille. Bien, vous

 20   indiquez qu'il y a eu pillage de plusieurs agglomérations à Mostar par des

 21   réservistes puis vous indiquez qu'il s'agit d'Aigles blancs. Vous

 22   mentionnez aussi des policiers, je suppose que étant originaire de la

 23   région, vous connaissiez ces policiers-là ?

 24   R.  Pour ce qui est de ces policiers, puisqu'on parle d'eux, ceux qui

 25   étaient sous le commandement de Duka, je connaissais certains d'entre eux.

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  1   Il y avait des policiers de Bileca, de Nevesinje, de Trebinje.

  2   Q.  Oui mais tout ça c'est la même région. Mostar, Trebinje, Nevesinje,

  3   Bileca, c'est la même région, c'est à une cinquantaine de kilomètres l'un

  4   de l'autre ?

  5   R.  Oui, mais jamais de ma vie je n'ai été à Nevesinje, Gacko, Trebinje,

  6   parce que cette partie de Herzégovine n'avait -- ne revêtait aucune

  7   d'importance pour moi.

  8   Q.  Bien, avez-vous eu quelque occasion que ce soit de voir personnellement

  9   l'un des pillages qu'ils auraient commis ?

 10   R.  Oui.

 11   Q.  Bon, des policiers vous voulez dire ?

 12   R.  Pour ce qui est des policiers eux-mêmes, je n'aurais rien de

 13   particulier à dire, mais on pourrait peut-être leur demander quelles sont

 14   les voitures qu'ils avaient en 1992 avec des plaques d'immatriculation

 15   civiles de Mostar.

 16   Q.  Oui, mais ma question était tout à fait autre. Etant donné que vous

 17   connaissiez ces gens-là, que vous les voyiez. Vous avez constaté que

 18   c'était des policiers de la région et qu'ils étaient en train de piller.

 19   Donc, en terme pratique vous n'aviez pas à --porter plaintes parce qu'il

 20   fallait porter plainte à eux-mêmes pour eux-mêmes ?

 21   R.  Je n'avais pas à porter plainte, parce que tous ceux qui se trouvaient

 22   là, tous, toutes les unités que j'ai énumérées étaient en train de piller

 23   au grand complet.

 24   Q.  Quand vous dites "tous" vous n'exceptez que vous-même, n'est-ce pas ?

 25   R.  Je n'excepte pas que moi-même, il y avait d'autres gars qui vraiment

Page 22159

  1   n'ont rien pris du tout.

  2   Q.  Donc, ils n'ont pas tous pillé. Vous n'avez pas pillé et d'autres n'ont

  3   pas pillé non plus, n'est-ce pas ?

  4   R.  Cela est exact.

  5   Q.  Bon, tirons les choses donc au clair. Vous parlez de gens qui vous

  6   étaient proches ?

  7   R.  Oui.

  8   Q.  Vous dites qu'avec d'autres personnes sur proposition d'un soldat

  9   albanais qui faisait son service militaire là-bas, ont tué un Croate dans

 10   les rues de Mostar ?

 11   R.  Oui.

 12   Q.  Vous l'avez vu cela ?

 13   R.  Oui.

 14   Q.  Et à ce moment-là, avez-vous eu l'opportunité de rapporter à l'un,

 15   quelconque des représentants de l'armée ?

 16   R.  Je ne comprends pas. Moi en ma qualité d'individu, qui ne signifie rien

 17   du tout dont la tête se trouve dans un sac pour donc dire que j'ai été

 18   exposé au danger permanent. Les représentants, des gradés, les capitaines,

 19   les officiers de sécurité, le -- les officiers d'active de la JNA le

 20   capitaine Rade Mihajlovic, non n'avez pas présenté le rapport. Pourquoi

 21   voulez-vous que moi j'aille faire des rapports ?

 22   Q.  Etes-vous en train de dire que le capitaine Rade Mihajlovic l'a vu ?

 23   R.  Oui. Il était là-bas.

 24   Q.  Et vous l'avez-vous vu également ?

 25   R.  Oui.

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  1   Q.  Veuillez me dire en page 22, vous avez dit qu'il y avait eu beaucoup de

  2   combats autour du pont de Lucko ?

  3   R.  Oui.

  4   Q.  Est-il exact de dire que de -- du côté adverse l'on avait établi une

  5   espèce de fortification avec des sacs de sable et des mitrailleuses  et

  6   cetera ?

  7   R.  Oui.

  8   Q.  Vous étiez bloqué là-bas, pendant deux heures ?

  9   R.  Oui.

 10   Q.  Que s'est-il passé par la suite. Vous vous êtes retiré ?

 11   R.  A ce sujet, je dirais que c'était au deuxième jour de l'attaque. Parce

 12   que la première nuit, nous étions arrivés à une localité appelée Mali

 13   Mejdan de l'autre côté, les parachutistes, la 73ième -- la 63ième aéroportées

 14   à -- s'est attaqué au pont de Lucki Most. On l'a bombardé la nuit même, il

 15   ne l'on pas détruit complètement mais on l'a détruit à moitié. Le pont

 16   n'est pas tombé toutefois. Donc, il est exact de dire que pendant deux

 17   heures, nous sommes resté bloqués. Et c'est après tous ces tirs qu'un char

 18   est sorti vers ce pont de Lucko du côté où je me trouvais moi-même.

 19   Q.  Dites-moi, étant donné que vous avez parlé d'une réunion entre le

 20   capitaine Zoran Pejanovic puis Mirko Simic, le président du SDS de

 21   l'Herzégovine ?

 22   R.  Oui.

 23   Q.  Etiez-vous présent à cette réunion ?

 24   R.  Oui. J'étais présent lorsque Pejanovic faisait un discours.

 25   Q.  Mais vous n'étiez pas présent à la réunion ?

Page 22161

  1   R.  Non.

  2   Q.  Mais comment pouvez-vous témoigner au sujet de la réunion ?

  3   R.  Je n'ai pas témoigné au sujet de la réunion. J'ai témoigné au sujet du

  4   discours de Pejanovic à l'intention des Croates et des Musulmans.

  5   Q.  Ah, vous avez témoigné au sujet de ce discours ?

  6   R.  Oui.

  7   Q.  Serait-il exact de dire que dans les combats de Bijelo Polje, vous êtes

  8   tombé dans une embuscade de -- tendue par des Croates lorsque vous êtes

  9   entré dans la cour de l'institut technique militaire ?

 10   R.  C'est exact.

 11   Q.  On a ouvert le feu sur vs ?

 12   R.  Oui.

 13   Q.  Et vous avez pris part à ce combat -- à ces combats ?

 14   R.  C'est la première fois que j'ai utilisé un fusil.

 15   Q.  Vous nous dites que les Aigles blancs ainsi que les Chetniks locaux ont

 16   violé et tué des civils et des religieuses au Monastère catholique de

 17   Bijelo Polje.

 18   R.  Je crois qu'il est dit dans ma déclaration que c'est là une chose dont

 19   j'ai entendu parler.

 20   Q.  Donc, ce sont des connaissances que vous avez obtenues par ouï-dire ?

 21   R.  Oui, de la bouche des Chetniks.

 22   Q.  Savez-vous qu'il est précisément vers la Milosevic mi-avril 1992, sur

 23   le territoire de la municipalité de Mostar que l'on a détruit ou endommagé

 24   les ponts à Grabovica sur la route Mostar à Sarajevo et sur la route

 25   Capljina et Stolac.

Page 22162

  1   R.  Non, je ne sais pas. J'ai expliqué pourquoi telle chose ne pouvait pas

  2   m'être connue.

  3   Q.  Savez-vous, êtes-vous au courant du bombardement du village de

  4   Zitomislici ?

  5   R.  Si nous parlons de la période du retrait de la JNA le 15 juin, oui, je

  6   suis au courant.

  7   Q.  Qui a bombardé -- qui a détruit le village et le monastère de

  8   Zitomislici ?

  9   R.  Non, je ne sais pas, je ne l'ai pas vu. J'étais de l'autre côté.

 10   Q. Mais savez-vous qu'en fin 1992, Zadar, Sibenik, Imotski est arrivé là

 11   des unités du HOS ?

 12   R.  Je ne sais pas s'ils sont arrivés vers cette époque-là, mais pour ce

 13   qui est des unités croates, ce que je sais dire, c'est qu'il y avait la

 14   114e brigade de Split de Lora qui s'est trouvée là-bas au moment où nous

 15   nous étions retirés de la vallée de la rivière Neretva.

 16   Q.  Pour les autres vous n'êtes pas au courant ?

 17   R.  Non.

 18   Q.  Savez-vous qu'il y a eu un événement où les membres du HOS le 29 et 30

 19   avril ont ouvert le feu à l'artillerie au mortier et à  l'arme d'infanterie

 20   en direction des installations militaires, la caserne du campement nord du

 21   foyer de la JNA où l'on a tué le commandant Branislav Jovanovic et où l'on

 22   a blessé un grand nombre de soldats. Vous souvenez-vous de cela ?

 23   R.  De quelles attaques avez-vous parlé ?

 24   Q.  29, 30 avril.

 25   R.  Je crois qu'à ce moment-là, cette période-là j'étais soit en prison là-

Page 22163

  1   bas, soit du côté serbe, mais en tout état de cause.

  2   Q.  Vous n'en savez rien de la fin avril.

  3   R.  Non, je ne sais vraiment rien.

  4   Q.  Savez-vous que les accès aux institutions de la JNA étaient placés sous

  5   le contrôle du HOS ?

  6   R.  Pour ce qui est de la maison de la JNA, j'ai entendu dire que l'on

  7   avait fait des prisonniers, mais que l'on avait relâché ces soldats alors

  8   qu'après que Perisic ait menacé de bombarder l'Herzégovine de l'ouest,

  9   c'est la seule histoire qui m'est parvenue au sujet de cette maison de la

 10   JNA.

 11   Q.  Bien, mais avez-vous entendu dire qu'il y avait eu entrée par

 12   infraction dans tout un tas d'appartement de civils serbes et qu'il y a eu

 13   beaucoup de gens qui ont emménagé de façon illicite dans ces logements ?

 14   R.  Oui.

 15   Q.  Avez-vous entendu parler d'arrestation de civils serbes qui ont été

 16   emmenés vers le Grude, d'autres villages de l'Herzégovine occidentale où

 17   ils ont été exposés à de mauvais traitements et des harcèlements.

 18   R.  J'ai déjà précisé que, pour ce qui est de cette période, j'ai été

 19   personnellement arrêté, j'étais en prison. Maintenant, pour ce qui n'est de

 20   personne emmenées en Herzégovine occidentale, je dirais que j'ai été sauvé

 21   parce que les gens avaient entendu dire que l'on allait organiser un

 22   transport ou des transports de Celovina vers Dretelj. Je suis au courant de

 23   ces transports, mais je ne sais pas qui a été transféré.

 24   Q.  Mais n'avez-vous pas entendu dire que des Serbes après avoir été

 25   torturés dans des prisons de Mostar ont été transférés vers des prisons,

Page 22164

  1   telles que Dretelj que vous veniez de mentionner ?

  2   R.  Oui.

  3   Q.  Savez-vous nous dire quoi que ce soit à ce sujet, c'est l'un des

  4   entrepôts, des ex-entrepôts de Capljina n'est-ce pas ?

  5   R.  D'après ce que j'en sais, je crois, avoir indiqué que l'Herzégovine de

  6   l'est et de l'ouest ne faisait pas l'objet d'aucun intérêt pour ce qui me

  7   concerne, je sais que j'ai entendu dire que ces localités ont été utilisées

  8   comme camp de concentration à l'intention de Serbes.

  9   Q.  Mais que savez-vous me dire au sujet des conditions de détention de ces

 10   gens à Dretelj ?

 11   R.  J'ai entendu dire certaines choses.

 12   Q.  Dites-nous brièvement ce que vous avez entendu dire.

 13   R.  J'ai entendu dire des choses terribles pour ce qui est des conditions

 14   et des mauvais traitements.

 15   Q.  Mais combien en a-t-il sorti parmi ceux qui ont été détenus là-bas et

 16   combien y en a-t-il qui sont restés à tout jamais là-bas ?

 17   R.  Je ne sais vraiment pas, mais je sais que la plupart de ceux qui ont

 18   été détenus ont fini leurs jours là-bas.

 19   Q.  Donc, ils ont été tués là-bas ?

 20   R.  Oui.

 21   Q.  Ceci doit vous être connu parce que ça s'est passé le 9 mai, date à

 22   laquelle il y a eu ce massacre de près Pribiloici, mais on s'est attaqué à

 23   Lokve et toute une autre série de village.

 24   R.  Non, le 9 mai ce n'est pas exact, ça ne peut pas être la bonne date,

 25   parce que tous les villages Serbes qui se trouvent autour de Mostar ont été

Page 22165

  1   attaqués lorsque la JNA a commencé à se retirer, pas avant.

  2   Q.  Donc, c'est quand la JNA s'est retiré que l'on s'est attaqué à tous les

  3   villages serbes.

  4   R.  Oui.

  5   Q.  Que s'est-il passé avec ces villages ?

  6   R.  Y compris Mostar, la rive gauche.

  7   Q.  Bien, mais est-il exact de dire au plutôt est-ce que ce que j'ai comme

  8   information est exacte, à savoir que ces villages ont été pillés, détruits

  9   et que bon nombre de villageois ont été tués ?

 10   R.  Les villages ont été détruits et pillés, c'est exact ? Pour ce qui est

 11   des tueries, c'est exact ? Mais je ne sais pas combien de gens ont été

 12   tués.

 13   Q.  Avez-vous entendu parler de l'attaque du HVO sur les villages de

 14   Goranci et au Bogodol, moment où tous les hommes ont été tués ou emmenés

 15   dans la prison de la rue Santiceva.

 16   R.  Ce village là se trouve sur la route de l'Herzégovine occidentale,

 17   donc, cela se trouvait de tout temps sur leur territoire si nous pouvons

 18   indiquer cela ainsi. J'ai entendu dire également que tous les habitants ont

 19   été emmenés vers la prison de Mostar, mais moi ce que j'ai ouie dire c'est

 20   que ils ont été détenu à la faculté mécanique.

 21   Q.  En prison.

 22   R.  Oui.

 23   Q.  Avez-vous entendu parler d'un massacre de femmes, enfants et personnes

 24   âgées vers la fin du mois de mai, dans la localité de Krusevica aux

 25   alentour de Raska Gora, le tout étant perpétré par des membres du HOS ?

Page 22166

  1   R.  Non.

  2   Q.  Êtes-vous au courant de la date où ces membres du HOS ont mis le feu au

  3   moyen de lance-rocquettes à l'église orthodoxe serbe du village de Bilusine

  4   [phon] et de la localité ?

  5   L'INTERPRÈTE Dont l'interprète n'a pas saisi le nom d'école et église serbe

  6   construites en 1833.

  7   R.  Comme c'est une région que je connais très bien, la vieille église

  8   serbe a été dynamitée. Il n'y a pas eu de lance-rocquettes multiples et

  9   pour ce qui est de cette vieille école serbe, elle a été dynamitée lorsque

 10   la JNA s'est retiré de Mostar.

 11   Q.  Cela a été fait par le HOS ou par les forces musulmanes ?

 12   R.  Je ne le sais vraiment pas.

 13   Q.  Bien, savez-vous qu'en novembre 1993 les forces croates se sont servies

 14   de chars pour détruire le vieux pont de Mostakit [phon], c'est le symbole

 15   de la ville de Mostar ?

 16   R.  Oui, je suis au courant.

 17   Q.  Savez-vous que pour ce qui est de cet événement là, dans une grande

 18   partie des media l'on avait accusé l'armée de la Republika Srpska ?

 19   R.  Oui, j'ai lu des articles à ce sujet.

 20   Q.  Mais vous savez qui l'a fait ?

 21   R.  Mais le monde entier le sait. On sait tout le monde entier sait qui

 22   était Praljak. Il n'est pas nécessaire d'en discuter.

 23   Q.  C'était un membre du HOS.

 24   R.  Je ne sais pas de quelle formation il faisait partie, mais je sais

 25   c'est pour sûr que c'est Praljak qui en a donné l'ordre, maintenant de là,

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  1   à savoir s'il s'agissait du HOS ou du HVO, et plus j'y pense -- plus je

  2   pense que ce n'était pas le HOS parce qu'après le meurtre de Blaz Kraljevic

  3   en Bosnie-Herzégovine sur la rive droite là où il y a les Croates, c'était

  4   sur les autorités des Croates.

  5   Q.  Inaudible.

  6   R.  Exact.

  7   Q.  Savez-vous me dire quand est-ce que les unités de la JNA se sont

  8   retirés de toute la Bosnie-Herzégovine ?

  9   R.  Non.

 10   Q.  Mais vous nous avez dit qu'elles s'étaient retirées de la région de

 11   Mostar au mois de mai 1992.

 12   R.  Non, j'ai dit la date 15 juin.

 13   Q.  C'est d'après les informations que vous avez ?

 14   R.  C'est ce que j'ai vu, je ne sais pas quand ils en ont reçu l'ordre,

 15   mais j'ai vu que l'artillerie et les pièces lourdes ont été retirées de

 16   l'aéroport et de l'héliport en date du 15 juin.

 17   Q.  Il ne me reste que très peu de temps. Bien alors maintenant, savez-vous

 18   que les Musulmans, en mi-juin 1992, ont massacré le Colonel Tomo Pusara

 19   qui, les mois précédents, les avait protégés et leur avait fourni de la

 20   nourriture ainsi que d'autres choses dont ils avaient besoin. C'est un

 21   incident assez connu de tous.

 22   R.  Et bien, son chauffeur, Sasa Indjic, a été tué également.

 23   R.  Je sais cela.

 24   Q.  Et savez-vous qu'il leur a fourni de la nourriture et de la protection

 25   de façon générale, les mois précédents ?

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  1   R.  Oui, je le savais. Mais je ne me trouvais pas à cet endroit-là, sur le

  2   terrain à ce moment-là.

  3   Q.  Très bien. A la page 30, vous parlez d'un camp d'entraînement à

  4   Boracko, sur le lac de Boracko. Et d'après ce que j'ai compris, ils avaient

  5   rassemblé différentes recrues de Konjic et des villages voisins ?

  6   R.  Oui.

  7   Q.  Et vous dites que c'est aux abords de cela que vous avez vu Franko

  8   Simatovic, qui est venu leur rendre visite, est-ce exact ?

  9   R.  Oui, tout à fait.

 10   Q.  Est-il vrai que vous n'avez jamais eu en votre possession des documents

 11   qui auraient confirmé votre présence dans ces formations ?

 12   R.  Oui, c'est exact. Je n'ai jamais possédé un tel document. Ni les autres

 13   personnes, ceux qui venaient de Borac et Konjic non plus.

 14   Q.  Et bien, c'est ce dont je parle. C'est ce que je suis en train de vous

 15   dire. Ces Bérets rouges, que vous avez décrits, n'ont rien à voir avec les

 16   Bérets rouges de Serbie ?

 17   R.  Cela n'est pas vrai parce que j'ai vu de mes propres yeux les cartes

 18   d'identité officielles des membres de la sûreté de l'état au nom de Pero

 19   Divljak. Il y en avait des bleus et des rouges.

 20   Q.  Je ne suis pas au courant des bleus et des rouges, mais votre Pero

 21   Divljak n'aurait pas pu avoir une carte d'identité officielle.

 22   R.  D'après la Yougoslavie de Tito, les cartes d'identité d'un membre de la

 23   sûreté de l'état ne sont pas quelque chose que vous trouvez dans un

 24   kiosque, il ne s'agit pas d'un billet de loto.

 25   Q.  Bien sûr, c'est vrai, mais il n'aurait pas pu posséder une carte

Page 22169

  1   d'identité, parce que, comme vous l'avez dit, c'était un criminel.

  2   R.  Oui, c'étaient tous des criminels, mais il n'y a pas de différence

  3   entre eux. J'ai vu les cartes d'identités. Il se trouve que j'ai vu Pero

  4   Divljak, celle de Pero Divljak.

  5   Q.  Vous avez vu Pero Divljak et vous avez dit qu'il est sorti de prison,

  6   et il ne pourra sortir de prison que si une ordonnance avait été décidée

  7   par le Tribunal.

  8   R.  Ce qui serait normal, dans un état normal, dans un pays -- dans des

  9   conditions normales, et lorsque…

 10   Q.  Vous dites qu'en Serbie il -- nous n'avions pas d'état proprement

 11   parler.

 12   R.  Oui, c'est ce que je dis par rapport à l'ancien -- l'ex-Yougoslavie.

 13   Q.  Il est vrai que vous n'avez pas -- vous n'êtes pas devenu membre d'une

 14   unité en Herzégovine ?

 15   R.  Oui, c'est exact, tout à fait.

 16   Q.  Vous dites que vous avez été échangé ?

 17   R.  Oui, c'est vrai.

 18   Q.  Et d'après la liste que j'ai reçu -- fournie, votre nom ne figurait pas

 19   sur aucune de ces listes ?

 20   R.  Oui, c'est exact.

 21   Q.  Et comment avez-vous pu être échangé si votre nom ne figurait pas sur

 22   la liste ?

 23   R.  J'ai précisé dans ma déclaration qu'il y avait certaines choses qui

 24   étaient erronées. Laissez-moi vous expliquer. Les personnes qui m'ont aidé

 25   étaient des Croates qui venaient de Mostar. Et ces personnes…,

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  1   Mme UERTZ-RETZLAFF : [interprétation] Il s'agit d'un passage qui a été

  2   évoqué lors de l'audience à huis clos partiel.

  3   [Audience à huis clos partiel]

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 12   Page 22171 –expurgée– audience à huis clos partiel.

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  9   [Audience publique]

 10   M. LE JUGE MAY : [interprétation] Oui, nous sommes en audience publique.

 11   Nous allons essayer.

 12    M. MILOSEVIC : [interprétation]

 13   Q.  Mme Uertz-Retzlaff vous a demandé si vous étiez au courant d'un certain

 14   nombre de postes de contrôles, oui, de postes de contrôles en direction du

 15   Montenegro et au Montenegro même ?

 16   R.  Oui,

 17   Q.  La réponse que vous avez fournie, parce que j'ai noté, il s'agit -- il

 18   y avait un nombre très important de ces points de contrôles, car toute

 19   personne avait mis en place son poste de contrôle et son barrage routier

 20   près de son village ou de ses maisons.

 21   R.  Oui.

 22   Q.  Dites-moi alors, si les gens protégeaient leurs maisons, est-ce que

 23   c'est tout et chacun qui avait mis en place ce type de barrage routier tout

 24   le long de la frontière de la Bosnie-Herzégovine ? Tous ces hommes de la

 25   rue, tous ces gens-là ?

Page 22173

  1   R.  Oui. Bien la question qui pourrait se poser, de qui protégeaient-ils

  2   leurs maisons parce que c'était à l'intérieur du pays à 50 kilomètres. La

  3   raison pour laquelle, en fait, ce sont des gens de la rue. C'est qu'il

  4   s'agissait de gens qui avaient quitté Mostar et qui devaient se réfugier

  5   près des lignes de front. Et ils devaient les protéger alors que les gens

  6   qui habitaient, les résidents qui avaient mis en place ces postes de

  7   contrôles pour contrôler. Je ne sais qui est resté -- avait mis ceci en

  8   place simplement pour pouvoir rester sur les lieux parce qu'ils ne

  9   pouvaient pas partir.

 10   Q.  Mais vous avez dit que chacun avait mis un poste de contrôle en place

 11   devant sa maison.

 12   R.  Vous n'êtes pas obligé de me prendre au pied de la lettre.

 13   Q.  Très bien. Donc, à un moment donné vous parlez, lorsque la question

 14   déposée directement. Je crois que vous avez dit quelque chose de l'ordre de

 15   -- vous avez dit que les événements qui avaient lieu avaient un lien avec

 16   Belgrade. Quel était ce lien ?

 17   R.  Quel est ce lien ?

 18   Q.  Et bien, la question était très précise. On vous a demandé pourquoi

 19   vous saviez que les déserteurs étaient arrêtés au Monténégro et que ceci

 20   avait un lien avec Belgrade.

 21   R.  Oui.

 22   Q.  La réponse que vous avez fournie est la suivante, je l'ai notée :

 23   Et vous avez dit :

 24   "Au Monténégro, ils ont arrêté" -- ou "la police yougoslave a arrêté des

 25   gens au Monténégro, alors que la police de Republika Srpska est venu

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  1   jusqu'à la frontière et emmené les déserteurs en prison."

  2   R.  Oui.

  3   Q.  Alors, la première question est celle-ci. Au Monténégro, c'était la

  4   police monténégrine qui a -- faisait cela ?

  5   R.  Et bien, il s'agit en fait de 1994. Je crois que la Serbie et le

  6   Monténégro s'appelaient toujours la Yougoslavie. Donc, je ne vois pas tout

  7   à fait les choses de la même façon.

  8   Q.  La Yougoslavie, oui. Mais d'où vous vient l'idée en vertu de laquelle

  9   on arrête les déserteurs au Monténégro sur ordre de Belgrade ?

 10   R.  Et bien, pour ce qui est de cela, j'ai expliqué pourquoi. Le pays

 11   s'appelait la Yougoslavie à l'époque.

 12   Q.  C'est exact. Mais le ministère de l'Intérieur -- il y avait le

 13   ministère de l'Intérieur de Serbie et le ministère de l'Intérieur du

 14   Monténégro, comme vous le savez certainement sans doute.

 15   R.  Et bien, ce ne sont pas des organes que je connais particulièrement

 16   bien. Je n'ai jamais eu de démêlé avec la loi, donc je ne sais pas. Mais

 17   comme vous me posez la question à propos de ces arrestations au Monténégro,

 18   je peux confirmer qu'il y avait des gens qui étaient en prison à Lukavica,

 19   qui venaient de Subotica Novi Sad, et cetera.

 20   Q.  Là ce n'est pas ma question. Je ne vous demande pas si les déserteurs

 21   étaient arrêtés. Je vous dis que vous tirez vous-même les conclusions que

 22   ces ordres venaient de Belgrade, que Belgrade avait donné l'ordre d'arrêter

 23   les déserteurs. Et c'est sur cette base que vous avez été arrêté au

 24   Monténégro ?

 25   R.  Oui.

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  1   Q.  Très bien. Ça ne me fait rien de ne pas poursuivre. Est-il vrai de dire

  2   que vous avez entendu dire qu'au sein de cette unité que vous évoquez, à

  3   savoir les Loups blancs, qu'il y avait des mercédaires qui avaient rejoint

  4   les rangs de cette unité. Est-ce exact ?

  5   R.  Non.

  6   Q.  Regardez, si vous le voulez, bien la page 33 de votre déclaration, le

  7   dernier paragraphe qui dit comme suit :

  8   "A ce moment-là, et Srdjan Knezevic dirigeait. Les Loups blancs constitués

  9   de mercenaires de différentes nationalités. Par exemple, dans la chambre où

 10   je me trouvais -- la pièce où j'ai bien trouvé, il y avait certainement de

 11   langues qui étaient parlées et je me souviens que, dans mon unité, il y

 12   avait des gens qui venaient de Russie. Il y avait des unités de sabotage,

 13   il y avait des Roumains qui avaient été précédemment membres de la -- d'une

 14   unité de parachutistes, des Bulgares. En fait, il y avait des criminels de

 15   Serbie et de Chypre.

 16   C'est ce que vous dites l'ensemble du paragraphe. Il s'agit de la pièce

 17   182. Et je vous ai demandé s'il s'agissait de mercenaires et vous dites

 18   non, et alors qu'ici vous indiquez qu'il s'agit de mercenaires." 

 19   Mme UERTZ-RETZLAFF : [interprétation] Il s'agit du paragraphe 182 de la

 20   déclaration du témoin.

 21   LE TÉMOIN : [interprétation]  Je ne sais pas si vous avez vu  les

 22   corrections qui ont été apportées à ma déclaration. Eu égard à ces

 23   malentendus, ce sont des malentendus de la traduction. Moi, je sais ce que

 24   j'ai dit. Et pour ce qui est des criminels, c'est tout à fait exact. Et

 25   pour ce qui fait des différentes unités navales du Russie, j'ai pensé ici à

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  1   Jure Rus qui en faisait partie, il était Russe. Donc, je sais exactement ce

  2   que j'ai dit. Ici, il ne s'agissait pas de mercenaires, mais de gens qui

  3   fuyaient quelque chose. Et Dima était l'ancien membre de la Secrétariat et

  4   ça c'était l'histoire qu'il racontait. Et c'était -- ce que je raconte ici

  5   c'est sur la base de ses dires.

  6   Q.  Autrement dit, tout ceci n'a pas été interprété correctement. Il ne

  7   s'agissait pas véritablement de mercenaires. C'est ça que vous dites ?

  8   M. LE JUGE MAY : [interprétation] Ceci a été mentionné par le témoin lors

  9   des corrections qu'il a apportées à sa déclaration, qui se trouve en annexe

 10   de sa déclaration.

 11   L'ACCUSÉ : [interprétation] Bon, très bien. Nous avons tiré ce point au

 12   clair.

 13   M. MILOSEVIC : [interprétation]

 14   Q.  Et c'est la toute première fois que j'entends parler de ces différentes

 15   nationalités, les Bulgares, les Roumaines, les Russes, et cetera. Mais --

 16   R.  Je n'ai jamais rencontré une telle composition dans les unités avant de

 17   me trouver à cet endroit-là.

 18   Q.  Donc, il  y avait plusieurs Russes -- ou --

 19   R.  Il y avait plusieurs Russes.

 20   Q.  Et combien de Russes, combien de Bulgares, combien de Roumaines ?

 21   R.  Il y avait deux Bulgares; il y avait un Roumaine; et plusieurs gens de

 22   Chypre. Il s'agissait d'une unité qui, comme je l'ai déjà déclaré, était

 23   composée de gens qui venaient de l'extérieur.

 24   Q.  S'agissait-il de volontaires de différents pays ?

 25   R.  Je peux dire qu'il s'agissait de volontaires et à l'unité dans laquelle

Page 22177

  1   ils se trouvaient. Mais c'est, je crois, d'après -- je ne puis dire cela ou

  2   avancer cela, que par rapport à Srdjan Knezevic.

  3   Q.  Très bien. Donc, cette unité des Loups blancs n'a par pris part aux

  4   crimes qui ont été commis ?

  5   R.  Lorsque j'y étais, jusqu'au dernier jour, c'est tout à fait exact, car

  6   cette unité était -- contenait dans la région de Treskavica. Par

  7   conséquent, on n'a pas pris part à des crimes.

  8   C'est exact.

  9   Q.  Est-il vrai de dire qu'ils faisaient rattacher aux corps de l'armée de

 10   la Republika Srpska ?

 11   R.  Oui, tout à fait, il s'agissait d'unité spéciale.

 12   Q.  Dans votre déclaration, à la page 35, vous dites que pendant l'hiver

 13   1994, les Loups blancs ont fait prisonniers des Musulmans qui faisaient de

 14   la contrebande de cigarettes. Et qu'à cette occasion-là, vous avez vu

 15   quatre hommes qui étaient morts, le cinquième était toujours en vie et a

 16   été tué par la suite, d'après ce que vous dites. Et tout ceci avait été

 17   commis par un homme du nom de Petar. Avez-vous vu cet homme commettre tout

 18   ceci ?

 19   R.  J'aimerais d'abord préciser cela. "Pendant l'hiver 1994, c'était le

 20   seul moment où je me trouvais moi-même parmi les Loups blancs." Les Loups

 21   blancs n'ont jamais capturé personne. Et je parlais de l'époque où je m'y

 22   trouvais moi-même, et lorsque je faisais partie des Loups blancs pendant

 23   l'hiver de 1999. Ce qui s'est passé, c'était avec la police.

 24   Q.  Donc, ça n'est pas eux, mais la police. Avez-vous ceci de vos propres

 25   yeux ?

Page 22178

  1   R.  Oui, tout à fait.

  2   Q.  Il s'agissait de la police.

  3   R.  Oui, tout à fait.

  4   Q.  Et où cela s'est-il produit ?

  5   R.  Je ne me souviens pas exactement du lieu. Il s'agissait de quelque

  6   chose de particulier.

  7   Q.  Mais qui avait la charge de l'unité de police dans cette région ?

  8   R.  Il s'agissait de la police de Trnovo, qui travaillait et je crois qu'il

  9   y avait un bataillon mixte, c'est avec les unités qui étaient venues de

 10   Sarajevo. Je ne me souviens pas exactement.

 11   Q.  Il s'agissait d'hommes de Trnovo et de Sarajevo, est-ce exact ?

 12   R.  Oui, tout à fait. Et j'ai déjà précisé qu'il s'agissait du corps de

 13   Romanija de Sarajevo. J'ai dit qu'il y avait un bataillon mixte. Il y avait

 14   des membres de la police et le commandant était Cedo Sladoje.

 15   Q.  Très bien. Je vais passer certaines questions qui risquent de révéler

 16   votre identité. Mais dites-moi, au début de 1995, vous avez participé à des

 17   opérations militaires, une à Mala Orliste et l'autre à Debelo Brdo ?

 18   R.  Oui.

 19   Q.  Et si j'ai bien compris, le combat était très violent. Votre unité a

 20   perdu 12 hommes comme vous le dites dans votre déclaration écrite en dix

 21   minutes ?

 22   R.  Oui.

 23   Q.  Vous avez donc subi des pertes importantes. Est-il exact que les

 24   combats se sont déroulés à Debelo Brdo sans autorisation de Général Ratko

 25   Mladic ?

Page 22179

  1   R.  Oui.

  2   Q.  Et puis, puisque vous avez parlé d'un certain Ribic, Kanada, qui au

  3   début des bombardements de l'OTAN a arrêté un ou deux membres de la

  4   FORPRONU, qu'il a ligotés sur le pont de Pale, après avoir confisqué le

  5   véhicule des Nations unies et ce genre de chose, c'est bien cela ?

  6   R.  Oui.

  7   Q.  Et les prises d'otages étaient quelque chose d'assez fréquents à

  8   l'époque, n'est-ce pas ?

  9   R.  Oui.

 10   Q.  Donc, vous avez vu cela et vous expliquez aujourd'hui ici que le fait

 11   que vous ayez Stanisic plus tard vous permet de penser qu'il s'agissait des

 12   membres d'une unité de police de Serbie ?

 13   R.  J'ai dit que j'avais entendu parler de cela de la bouche du capitaine

 14   Cvoro et on l'a vu à la télévision. Ça a été diffusé mais le premier

 15   renseignement que j'ai reçu est venu de lui.

 16   Q.  Très bien. Mais tirons cela au clair. Savez-vous que Stanisic a été

 17   envoyé par moi et qu'il a été montré à la télévision qu'il allait se rendre

 18   là-bas en tant qu'envoyé spécial, envoyé par moi parce que nous avions des

 19   négociations avec les dirigeants de la Republika Srpska. Il fallait

 20   relâcher les otages.

 21   R.  Pour autant qu'il s'agisse de cela, je ne peux que répéter ce que j'ai

 22   déjà dit. Le premier renseignement je l'ai reçu de la bouche du capitaine

 23   Cvoro et le reste c'est ce qu'on a vu à la télévision. Mais je n'y ai pas

 24   attaché beaucoup d'importance. Je ne sais pas que Jovica Stanisic a été

 25   envoyé de Serbie.

Page 22180

  1   Q.  Oui. Mais il fallait reprendre les otages ou plutôt obtenir finalement

  2   leurs libérations ?

  3   R.  Et bien, dans ma déclaration je décris tout cela et je dis ce que je

  4   sais de ces événements.

  5   Q.  Fort bien. Mais ce que vous dites dans votre déclaration écrite n'est

  6   pas très clair. C'est ce que je souhaitais éclaircir avec vous parce que

  7   c'est un événement très connu ?

  8   R.  Que voulez-vous que j'explique.

  9   Q.  Et bien, vous avez dit qu'ils étaient liés à cette prise d'otages d'une

 10   certaine façon ?

 11   R.  Non. Tout ce que j'ai dit c'est que lorsque les otages ont été arrêtés

 12   lorsque cet incident a commencé, les premiers renseignements qui me sont

 13   parvenus parce que Srdjan ce jour-là dans la soirée est allé informer

 14   Lukavica de l'événement. Et à ce moment-là moi j'étais -- je suis allé dans

 15   le bâtiment de la police militaire. Et la première information qui m'a

 16   atteint au sujet de la prise d'otages par Jovica Stanisic ou qui que ce

 17   soit d'autres, je l'ai entendu de la bouche du capitaine Cvoro. C'est tout

 18   ce que je dis dans ma déclaration écrite rien de plus.

 19   Q.  Mais avez-vous entendu dire qu'ils avaient été envoyés pour faire des

 20   otages et les remettre en liberté ?

 21   R.  En ce qui concerne la remise en liberté des otages, non. Mais ils

 22   avaient été envoyés pour prendre des otages. Ça oui.

 23   Q.  Il n'était pas sur place avec une unité quelconque. Tout ce qu'il était

 24   chargé de faire c'était d'assurer la sécurité dans le moindre détail parce

 25   que l'accord sur la libération des otages avait été conclu par des voix

Page 22181

  1   politiques. Il n'y avait aucun combat à cet endroit à ce moment-là. Le

  2   savez-vous ?

  3   R.  Je n'ai entendu parler d'aucun combat dans -- en rapport avec cet

  4   événement. Je n'en ai pas vu non plus. Donc, je ne peux rien dire.

  5   Q.  Fort bien. Vous dites en page 38 que les membres de la DB et Service de

  6   sécurité de Serbie ont confisqué l'équipement que votre unité avait en sa

  7   possession après la prise des otages de la FORPRONU. Donc vous avez

  8   restitué l'équipement que vous aviez pris aux hommes de la FORPRONU, c'est

  9   bien cela ?

 10   R.  Pour autant que -- qu'il s'agisse de cet événement, l'unité à laquelle

 11   j'appartenais et je sais que Srdjan a reçu un ordre de restitutions des

 12   jeeps parce que c'était les jeeps qui étaient saisis le plus souvent. Quant

 13   à la sécurité d'état de Serbie, je dois répéter tout ce que je sais : C'est

 14   ce que j'ai entendu de la bouche de Cvoro parce qu'ils ont -- on

 15   confisquait les équipements à tout le monde. Cela faisait partie d'une

 16   vague de prises d'otages qui allaient de Pale à Sarajevo.

 17   Q.  Et donc, tout cela a dû être restituer ?

 18   R.  Oui.

 19   Q.  Je vais laisser quelques questions de côté qui portent sur votre

 20   identité parce que sur vous personnellement parce que nous n'avons pas le

 21   temps de redemander un huis clos partiel.

 22   En page 40 de votre déclaration écrite, vous dites qu'un de vos amis qui

 23   travaillait à la sécurité -- qui assurait la sécurité d'une certaine

 24   personne qui n'était pas la responsable de l'état, je ne mentionnerai pas

 25   son nom de façon à ne pas révéler votre identité, vous a dit après être

Page 22182

  1   arrivé au pouvoir, il voulait former une unité de policiers serbes. Cette

  2   tâche a-t-elle été confiée à votre ami ?

  3   R.  J'ai simplement dit ce qu'il m'avait dit. Je n'ai pas dit que vous

  4   l'aviez -- vous lui aviez confié cette mission. On lit très clairement dans

  5   le texte que c'est lui qui m'a dit cela.

  6   Q.  Fort bien. En page 41 et 42 de votre déclaration écrite vous parlez du

  7   camp de Knin, la forteresse de Knin, Fruska Gora, Golubic, Bruska, Kula,

  8   Vojvodina, Lokor, Tara, Mitrovac. Est-ce que vous avez personnellement vu

  9   tous ces camps ?

 10   R.  Je ne crois pas que tout cela soit très clair. Je ne peux pas continuer

 11   à expliquer chaque chose 450 fois. J'ai dit très clairement et à haut

 12   intelligible voix comment j'avais obtenu des renseignements si je ne sais

 13   quand.

 14   Q.  Je pense en effet que cela n'est pas clair. Vous ne savez rien donc de

 15   la forteresse de Knin. Vous ne savez pas qui la commandait -- ou qui

 16   commandait les Bérets rouges de Knin dès 1990 puisqu'ils s'y trouvaient ?

 17   R.  Ce que je sais, j'ai dit comment je l'avais appris et de la bouche de

 18   qui. Donc la plupart de ces histoires proviennent de Pero Divljak et des

 19   membres des Bérets rouges qui étaient là-bas à Boracko Jezero sur le lac.

 20   Donc j'ai entendu tout cela de leurs bouches.

 21   Q.  Je vois. Vous avez entendu parler de tout cela de leurs bouches.

 22   Dépêchons-nous de faire la clarté sur un certain nombre de points encore.

 23   Vous avez parlé de plusieurs camions civils qui arrivaient aux entrepôts de

 24   Pale et ce genre de chose ?

 25   R.  Oui.

Page 22183

  1   Q.  C'était très fréquent ?

  2   R.  Oui.

  3   Q.  Savez-vous combien d'aide en vêtements, vivres, médicaments, et cetera,

  4   autres produits indispensables à la vie des gens étaient envoyés en

  5   provenance de Serbie ? D'où vient l'hypothèse qui est la vôtre selon

  6   laquelle ces camions apportaient des armes et des munitions ?

  7   R.  Je ne sais pas. Mais par exemple si je vois une balle sur laquelle est

  8   écrit "PPU" 1994, à savoir donc, première unité des Partizan Uzice, pour

  9   autant que je le sache Uzice est en Serbie à moins que je ne me trompe.

 10   Q.  Il n'est pas besoin d'être sarcastique. PPU c'est une usine de fabrique

 11   de munitions. Elle est connue dans le monde entier et pas seulement en

 12   Yougoslavie. Donc, ce n'est pas -- la question ne se pose pas. Vous

 13   pourriez avoir trouver ces balles dans n'importe quels entrepôts.

 14   R.  Oui. Mais l'année est importante.

 15   Q.  Je ne crois pas que vous avez vu cette année-là écrit. Je pense que

 16   vous l'avez inventé ?

 17   R.  Je ne le pense pas.

 18   Q.  Au contraire, je sais que il y a eu des problèmes dans l'armée de la

 19   Republika Srpska parce que les munitions que possédaient cette armée

 20   étaient dans les grands entrepôts de munitions de la - de l'ancienne armée

 21   de la RSFY et cela causait un problème.

 22   M. LE JUGE MAY : [interprétation] Nous perdons, vous perdez, vous nous

 23   faites perdre notre temps sur un point d'interprète. Vous dites au témoin

 24   que vous prétendez savoir ce qu'il ne sait pas. Vous lui dites ce qu'il

 25   doit dire dans sa déposition. Alors, il vous reste deux minutes.

Page 22184

  1   L'ACCUSÉ : [interprétation] Si je n'ai que deux minutes je vais devoir

  2   aller très rapidement dans mes notes.

  3   M. MILOSEVIC : [interprétation]

  4   Q.  Monsieur le Témoin, vous avez vu un Mauzer et un représentant de

  5   l'armée de la Republika Srpska -- de la Krajina de la Republika Srpska,

  6   c'est bien cela ?

  7   R.  J'ai vu Mauzer à Kasindol et des représentants de la République de

  8   Krajina serbe à l'hôtel Kosuta.

  9   Q.  Je vois les deux, les deux sont exacts donc. L'un était de Bijeljina et

 10   l'autre de la Krajina Serbe ?

 11   R.  Oui.

 12   Q.  Et il y avait une unité qui s'appelait les Scorpions ? Où avez-vous

 13   acquis l'impression qu'il s'agissait d'une unité du MUP de Serbie ?

 14   R.  C'est un renseignement que j'ai reçu des gens auxquels je me suis

 15   adressé. C'est écrit dans ma déclaration, le nom de ces personnes est

 16   indiqué.

 17   Q.  Fort bien. Encore un point à éclaircir que je crois à une importance

 18   plus vaste. Vous avez parlé de l'allocution de Perisic au moment où la JNA

 19   s'est retirée de Mostar ?

 20   R.  Oui.

 21   Q.  Et vous avez dit que les gens de la région où qu'ils souhaitaient y

 22   rester pouvaient le faire et pouvaient garder leurs armes, n'est-ce pas ?

 23   R.  Oui.

 24   Q.  Les hommes qui, plus tard, sont devenus l'armée de la Republika Srpska,

 25   n'est-ce pas ?

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  1   R.  Pour autant que je sache, oui.

  2   Q.  Donc, la JNA s'est retirée ou plutôt a été chassée, les soldats qui

  3   étaient originaires de Serbie et du Monténégro sont partis alors que les

  4   gens de la région sont restés avec leur équipement et c'est de cette façon

  5   que l'armée de la Republika Srpska a été constituée, c'est bien cela ?

  6   R.  Oui.

  7   Q.  Et bien, je crois qu'il était important d'établir.

  8   M. LE JUGE MAY : [interprétation] Encore une seule question.

  9   M. MILOSEVIC : [interprétation]

 10   Q.  Vous avez dit que les Bérets rouges avaient participé à des combats aux

 11   alentours de Zeleni Jadar et de Srebrenica. C'était à quel moment ?

 12   R.  Ce qui est dit dans la déclaration à ce niveau-là, c'est ce que j'ai vu

 13   sur la carte. Zeleni Jadar, Rudnik, Osmaca, Zepa, Srebrenica, toute cette

 14   région était représentée sur une carte qui se trouvait dans le bureau de

 15   Srdjan Knezevic.

 16   Q.  Quand avez-vous vu cela ?

 17   R.  Pendant que j'étais sur place en 1995, non, excusez-moi, en 1994, au

 18   cours de l'hiver. Et cette opération, je pense qu'elle s'est déroulée en

 19   1993 au environ de Noël parce que --

 20   Q.  Je souhaitais simplement faire la clarté sur le fait que vous parlez de

 21   Srebrenica et que ceci n'a rien à voir avec les événements de Srebrenica

 22   1995, n'est-ce pas ?

 23   R.  Non, c'est vrai, en effet.

 24   Q.  Fort bien. Merci.

 25   M. LE JUGE MAY : [interprétation] Monsieur Tapuskovic, nous savons que ce

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  1   témoin doit repartir aujourd'hui. Donc, il nous faut limiter le temps qui

  2   vous est imparti. Je vous demande, si possible, de limiter vos questions à

  3   cinq minutes. Après quoi, l'accusation aura cinq minutes pour ses questions

  4   supplémentaires.

  5   M. TAPUSKOVIC : [interprétation] Monsieur le Président, donnez-moi au moins

  6   encore quelques minutes de plus parce que j'ai limité le nombre de sujet au

  7   maximum mais j'en ai tout de même gardé deux. Mais je vais faire de mon

  8   mieux.

  9   Questions de l'Amicus Curiae, M. Tapuskovic :

 10   Q.  Monsieur C-017, avec tout le respect que je dois à votre droit de vous

 11   exprimer comme vous en avez envi, c'est le cas de tout le monde, n'est-ce

 12   pas ? Ce témoin a déclaré en répondant aux questions sur la nationalité,

 13   qu'il était yougoslave à une époque où on n'en était pas encore à la

 14   troisième Yougoslavie.

 15   Mais, la raison pour laquelle je reparle de cela, c'est que j'aimerais

 16   savoir pourquoi le 17 mai 2000, c'est-à-dire, il y a trois ans, à la

 17   question qui lui était posée, à savoir, qu'elle était sa nationalité et il

 18   a répondu Serbe. Donc, il a répondu Serbe il y a trois ans alors

 19   qu'aujourd'hui il a répondu Yougoslave. Peut-il expliquer pourquoi ?

 20   M. LE JUGE MAY : [interprétation] Ceci est-il réellement important

 21   aujourd'hui, la façon dont il s'est décrit ?

 22   Mais puisque la question vous a été posée, Monsieur, répondez brièvement,

 23   je vous prie.

 24   LE TÉMOIN : [interprétation] Il n'y a aucun problème. D'abord à l'époque,

 25   j'ai également dit que j'étais Yougoslave mais lorsqu'ils ont écouté ma

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  1   déclaration, ils m'ont demandé strictement qu'elle était ma nationalité,

  2   c'est-à-dire --

  3   M. TAPUSKOVIC : [interprétation]

  4   Q.  Merci. Ici, au cours de l'interrogatoire principal, vous avez dit qu'au

  5   mois de mai 1991, vous vous trouviez dans une caserne à Zagreb et qu'il y a

  6   eu à ce moment-là des coups de feu qui ont été tirés sur les soldats et les

  7   officiers de la JNA dont certains ont été tués sous vos yeux. Après quoi,

  8   la caserne a été encerclée, n'est-ce pas ?

  9   R.  Oui.

 10   Q.  Vous avez dit également que vous ne saviez pas si les autres casernes

 11   de Croatie étaient encerclées de la même façon ?

 12   R.  En effet.

 13   Q.  Alors que dans votre déclaration écrite, au paragraphe 49 de la version

 14   anglaise, vous parlez de la libération de la caserne de Capljina. Alors,

 15   cette caserne de Capljina, a-t-elle été encerclée après quoi il a fallu

 16   lever le siège de la caserne ?

 17   R.  La caserne de Capljina c'est une action qui a été menée par la Brigade

 18   des parachutistes en 1993 et ce n'est pas en Croatie. C'est en Bosnie-

 19   Herzégovine.

 20   Q.  Oui. C'est au sud de Mostar près de Neum. Est-ce que cette caserne a

 21   été encerclée ? Est-ce que cette caserne a dû être libérée ainsi que les

 22   hommes qui se trouvaient à l'intérieur ?

 23   R.  Je ne sais pas ce qui s'est exactement passé à l'intérieur mais je sais

 24   que l'unité des parachutistes a lancé un assaut.

 25   Q.  Vous parlez de ce qui vous est arrivé en Slovanie et vous dites que

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  1   vous n'avez pas pu vous défendre parce que vous aviez des balles en

  2   caoutchouc ?

  3   R.  Oui.

  4   Q.  Savez-vous que de nombreux soldats ont été tués en Slovanie parce

  5   qu'ils n'avaient pas de munitions de combats ?

  6   R.  Je n'ai pas entendu parlé de cela. Je l'ai vu. Les munitions n'étaient

  7   pas les munitions utilisables pour se défendre. J'ai passé personnellement

  8   plus de deux heures sous un char ou un véhicule blindé. Je ne me souviens

  9   plus mais en tout cas, plus de deux heures.

 10   Q.  Est-il vrai que pour calmer la situation, vous avez parlé à d'anciens

 11   officiers de la JNA qui avaient abandonné la JNA et avaient rejoint la

 12   Défense territoriale de Slovanie ?

 13   R.  Je peux confirmer qu'un grand nombre d'officiers ont changé de côté

 14   pendant que j'étais sur place. Mais qui a parlé à qui, je n'en sais rien.

 15   Qui a négocié avec qui, je n'en sais rien.

 16   Q.  Mais est-ce qu'ils n'avaient pas honte par rapport aux gens en Bosnie

 17   quand ils changeaient de côté, quand ils passaient en Krajina s'ils avaient

 18   été membres de la JNA ?

 19   R.  J'ai entendu parler de cela.

 20   Q.  J'ai quelque chose à vous demander par rapport avec le paragraphe 175.

 21   Vous avez dit que les Musulmans avaient réussi à obtenir quelques armes

 22   d'artillerie et d'autres équipements pris à la JNA lorsque celle-ci était

 23   repartie et que pour d'autres, ces armes étaient données par les Croates.

 24   Donc, vous savez que les armes de la JNA ne pouvaient pas être confisquées,

 25   que l'armée musulmane n'a pas pu donc confisquer une partie de l'armement

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  1   de la JNA ?

  2   R.  Oui.

  3   Q.  Qu'en est-il de la référence que vous faites aux Croates ?

  4   R.  Je n'ai aucune idée de ce qui a été donné du point de vue des armes par

  5   les Croates mais je sais que pendant ces journées, ils agissaient main dans

  6   la main.

  7   M. TAPUSKOVIC : [interprétation] Monsieur le Président, je n'ai vraiment

  8   pas suffisamment de temps. J'ai de nombreuses questions intéressantes pour

  9   vous à poser à ce témoin mais le temps est trop limité. Donc, je suis

 10   contraint de me référer au paragraphe 156 dont il a déjà été question.

 11   Mais, j'ai besoin de revenir sur ce paragraphe.

 12   Je vous demande, Monsieur le Président, de garder à l'esprit les

 13   paragraphes 4 à 7 de l'acte d'accusation -- les points 4 à 7 de l'acte

 14   d'accusation, paragraphe 36, "Exterminations, meurtres, assassinats" et le

 15   Procureur n'a donné aucune information liée à cet événement au témoin. Je

 16   pense que ceci a besoin d'être à regarder de plus près, notamment, aux vues

 17   de ce qui a été dit. Il a dit ce qui suit, je cite : "J'ai vu Pero Divljak

 18   qui a tué avec un couteau au moins dix civils. J'ai vu plusieurs hommes qui

 19   ont été blessés par le couteau plusieurs fois et qui sont tombés sur le sol

 20   et sur qui on a tiré à plusieurs reprises à l'aide d'un pistolet."

 21   Q.  Est-ce que c'est ce que vous avez vu ?

 22   R.  Je ne sais pas ce qui est écrit ici, mais tout ce que vous venez

 23   d'énumérer, je l'ai vu de mes yeux.

 24   M. TAPUSKOVIC : [interprétation] Je vous ai simplement, Monsieur le

 25   Président, prouver les choses qui s'étaient passées comme le fait le

Page 22190

  1   Procureur. Prouvez donc que l'un de ces deux actes a bien été commis, rien

  2   de plus.

  3   M. LE JUGE MAY : [interprétation] Le témoin a dit ce qu'il avait à dire

  4   dans sa déposition à ce sujet. Nous devrons apprécier les éléments de sa

  5   déposition en temps utile.

  6   M. TAPUSKOVIC : [interprétation] Merci.

  7   M. LE JUGE MAY : [interprétation] Bien. Quatre minutes, Madame Uertz-

  8   Retzlaff.

  9   Mme UERTZ-RETZLAFF : [interprétation] Monsieur le Président, j'ai une

 10   question à poser au témoin qui porte sur le massacre qu'il a décrit dont M.

 11   Milosevic a dit au cours du contre-interrogatoire qu'il n'avait pas eu

 12   lieu, et je le fais simplement parce que nous n'avons pas eu le temps de

 13   vérifier. Je peux fournir le document au témoin. C'est un rapport officiel

 14   que nous avons dans nos fichiers. Il est question de Mostar et des forces

 15   communes de Mostar. Malheureusement, nous n'avons pas ce document en Serbe

 16   car nous ne pensions pas qu'il serait utilisé mais le témoin peut lire

 17   l'anglais. En fait, Monsieur le Témoin, je voulais vous renvoyez en page 3

 18   au passage intitulé "Fausses communes"--

 19   Nouvel interrogatoire par Mme Uertz-Retzlaff :

 20   M. LE JUGE MAY : [interprétation] Peut-on distribuer des exemplaires aux

 21   Juges ? Cela, oui, c'est un document qui est intitulé "Fosse commune à

 22   Mostar" et c'est un rapport manifestement que nous avons dans nos fichiers.

 23   Une chronologie des événements liés aux découvertes de fosses communes.

 24   J'aimerais simplement Monsieur le Témoin, que vous regardiez ce passage

 25   intitulé " Fosse commune" en page 3, où on voit le mot Uborak [phon]. Nous

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  1   lisons ce qui suit à cet endroit je cite : "le 27 août 1992, l'exhumation

  2   de 88 corps sans vie de civils à la décharge municipale d'Uborak dans le

  3   nord de la ville a commencé. Tous les cadavres étaient des cadavres, de

  4   civils des différents quartiers de la ville Vrapcici, Zalik et autres." Et

  5   ensuite nous voyons une liste de 54 noms, la plupart Musulmans, comme je

  6   peux le constater. Pouvez-vous lire ceci rapidement ?

  7   M. LE JUGE MAY : [interprétation] Pourrait-on déterminer d'abord Uborak ?

  8   Mme UERTZ-RETZLAFF : [interprétation]

  9   Q.  Oui. Savez-vous, Monsieur le Témoin, où se trouve Uborak ? Il est dit

 10   ici que cela se situe dans le nord de la ville.

 11   (expurgée)

 12   (expurgée)

 13   (expurgée)

 14   Q.  Si nous regardons l'intercalaire 4, nous voyons le lieu.

 15   Mme UERTZ-RETZLAFF : [interprétation] Peut-on montrer l'intercalaire 4 au

 16   témoin, un croquis.

 17   Q.  Vous voyez, Monsieur, ici un petit cercle rouge dessiné par vous et

 18   nous lisons Bakina Luka. Est-ce que ce n'est pas l'endroit dont on parle

 19   aujourd'hui comme Uborak ?

 20   R.  C'est un endroit qui va de Bakina Luka vers le haut. Le secteur ici je

 21   ne sais pas comment vous l'expliquer, le secteur qui se trouve plus haut.

 22   Q.  Oui, vous avez montré un secteur qui est au-dessus des mots "Bakina

 23   Luka" inscrit à côté de la rivière. Et trois quartiers de la ville sont

 24   mentionnés sous ces mots. Mais où se trouvent-ils ces trois quartiers. Nous

 25   ne voyons sur la carte que le mot Zalik. Je parle de l'intercalaire 4. Mais

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  1   les deux autres quartiers où se trouvaient-ils -- où se trouvent-ils ?

  2   R.  Je ne comprends pas de quels autres quartiers ou hameaux  vous parlez

  3   car lorsque j'ai témoigné au sujet de ce massacre, j'ai parlé uniquement de

  4   Zalik.

  5   Q.  Oui, mais dans ce document où vous voyez cette phrase au sujet des

  6   fosses communes et le mot Uborak, nous avons une référence à Zalik mais

  7   également à Vrapcici et Kutiljevac. Où se trouvent ces deux lieux ?

  8   R.  Je vous prie de m'excuser. C'est mon erreur. Moi, j'avais les yeux

  9   fixés sur la carte. Vrapcici et Kutiljevac se trouvent sur la route qui va

 10   de Mostar vers Sarajevo. Ce sont les deux premières banlieues sur cette

 11   route.

 12   Q.  Et elles sont proches de Zalik ces banlieues ?

 13   R.  Oui, oui.

 14   (expurgée)

 15   (expurgée)

 16   (expurgée)

 17   (expurgée)

 18   (expurgée)

 19   (expurgée)

 20   Mme UERTZ-RETZLAFF : [interprétation] Je crois que nous devons nous

 21   arrêter. Je n'ai pas d'autres questions, Monsieur le Président.

 22   M. LE JUGE MAY : [interprétation] S'agissant des documents d'abord --

 23   Mme UERTZ-RETZLAFF : [interprétation] Ah, Monsieur le Président, oui j'ai

 24   oublié de le dire, je souhaiterais le versement de ces documents.

 25   M. LE JUGE MAY : [interprétation] Je ne suis pas sûr que je puisse admettre

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  1   qu'il s'agit d'un document. Nous pouvons sans doute l'enregistrer à des

  2   fins d'identification car, la nature exacte de ce document n'a pas été

  3   établie me semble-t-il.

  4   [La Chambre de première instance se concerte]

  5   Mme UERTZ-RETZLAFF : [interprétation] Monsieur le Président, on vient de me

  6   dire que ce document provient du Tribunal cantonal de Mostar et la

  7   signature qui figure sur ce document est celle de Ivica Kostovic. Document

  8   qui a été envoyé dans le cadre du fichier constitué dans cette affaire.

  9   [La Chambre de première instance se concerte]

 10   M. KAY : [interprétation] Si je peux me permettre d'interrompre Monsieur le

 11   Président, à ce stade je pense que le témoin peut prononcer un nom et

 12   parler de quelque chose qui figure dans un document mais que sur le plan

 13   des pièces à conviction, ceci ne suffit pour transformer un document en

 14   pièce à conviction. Car, il n'y a pas de rapport direct entre la déposition

 15   du témoin et ce document. Nous ne savons pas quel est ce rapport.

 16   M. LE JUGE MAY : [interprétation] On vient d'entendre que ce document vient

 17   d'un Tribunal. S'il vient effectivement d'un Tribunal il me semble qu'il

 18   est admissible, qu'il est recevable. Pour le moment nous savons simplement

 19   qu'il vient du chef d'un département d'informations et de recherches. Il

 20   faudra qu'il y ait confirmation apportée d'une façon ou d'une autre quand à

 21   son origine, à savoir le Tribunal. Après quoi, nous verserons -- nous

 22   accepterons le versement au dossier de ce document. Je propose que pour le

 23   moment, il soit simplement enregistré à des fins d'identification et que

 24   lui soit accordée la cote dans les pièces à conviction.

 25   [La Chambre de première instance et le Greffier se concertent]

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  1   Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Monsieur le Président, pièce à

  2   conviction de l'Accusation 461 enregistrée à des fins d'identification.

  3   L'ACCUSÉ : [interprétation]  Monsieur May, s'il vous plaît.

  4   M. LE JUGE MAY : [interprétation] Oui, Monsieur Milosevic.

  5   L'ACCUSÉ : [interprétation] Dans ce document il est question du corps d'un

  6   certain nombre de personnes qui ont été mises en terre. Mais ils ne peut

  7   pas être établi un lien direct entre ce que le témoin a vu et ce qui figure

  8   dans ce document.

  9   M. LE JUGE MAY : [interprétation] Oui, nous l'admettons, nous l'admettons.

 10   Je vais vous expliquer, pour l'instant ce document n'est pas versé au

 11   dossier. Il est simplement enregistré à des fins d'identification. Et tout

 12   ce que peut prouver ce document, en l'étant, c'est qu'il y a eu une

 13   exhumation. Maintenant si un lien sera établi par nous entre ce document et

 14   d'autres événements, cela dépendra des autres éléments de preuves. Pour

 15   l'instant, ce document n'a qu'une valeur à savoir ce qu'il -- ce qu'il dit.

 16   C'est le cas pour toutes les pièces à conviction. Mais c'est mon avis

 17   personnel, je l'indique très clairement. Je ne pense pas que nous ayons

 18   besoin de ce document en tant que pièce à conviction. Donc, Maître Kay,

 19   avez-vous quelque chose à dire ?

 20   M. KAY : [interprétation] Non, je ne pense pas que -- il devrait être versé

 21   au dossier.

 22   M. LE JUGE MAY : [interprétation] Et bien dans ce cas-là, n'allons pas plus

 23   loin, retirons ce document de la liasse.

 24   L'INTERPRÈTE : Il s'agit de la déclaration du témoin.

 25   M. LE JUGE MAY : [interprétation] J'aimerais dire une dernière chose avant

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  1   le départ du témoin. Je le dis aux personnes qui suivent les débats

  2   d'aujourd'hui à savoir que toutes références, au lieu d'où le témoin est

  3   originaire, ont été expurgées du compte rendu d'audience. Par conséquent,

  4   les personnes présentes dans la galerie du public ne doivent le dire.

  5   Monsieur le Témoin C-017, ceci met fin à votre déposition je vous remercie

  6   d'être venu au Tribunal pénal international pour témoigner. Vous êtes libre

  7   de vous retirer.

  8   LE TÉMOIN : [interprétation]  Merci.

  9   M. LE JUGE MAY : [interprétation] Suspension jusqu'à demain matin.

 10   --- L'audience est suspendue à 14 heures 18 et reprendra le 12

 11   juin 2003, à 9 heures.

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