1. Voir Arrêt Kordic
et Cerkez, par. 1039 à 1041.
2. Arrêt, par. 359, 360.
3. Arrêt, par. 362, 364.
4. Arrêt Kordic et Cerkez,
Annexe XIII : « Joint Dissenting
Opinion of Judge Schomburg and Judge Güney on
cumulative convictions ».
5. Je me réfère ici
au test développé dans l’Arrêt Celebici selon
lequel un cumul de déclarations de culpabilité n’est
possible, à raison d’un même fait
et sur la base de différentes dispositions du
Statut, que si chacune des dispositions comporte un élément
nettement distinct qui fait défaut dans l’autre.
Selon cette jurisprudence, un élément
est nettement distinct s’il exige la preuve d’un
fait que n’exigent pas les autres : Arrêt Celebici,
par. 400 et s.
6. Jugement Krnojelac,
par. 438, 503 et 534, endossé dans l’Arrêt Krnojelac (voir
par. 41 et Dispositif ), se prononçant
sur la cumul de déclarations de culpabilité pour
persécutions, emprisonnement et actes inhumains ;
Arrêt Vasiljevic, par. 146, 147 et
Dispositif, se prononçant sur le cumul de déclarations
de culpabilité pour persécutions, assassinat
et actes inhumains. Le paragraphe 146 se lit comme
suit :
« Pour ce qui est des autres accusations
portées sur la base de l’article 5
du Statut, la Chambre de première instance a
estimé que les persécutions sanctionnées
par l’article 5 h) du Statut (chef 3)
exigent des éléments nettement distincts, à savoir
un acte et une intention discriminatoires, et qu’elles
sont plus spécifiques que l’assassinat,
assimilable à un crime contre l’humanité tombant
sous le coup de l’article 5 a) (chef 4),
et que les actes inhumains, constitutifs de crimes
contre l’humanité sanctionnés par
l’article 5 i) (chef 6). Appliquant à l’espèce
la jurisprudence relative au cumul des déclarations
de culpabilité, la Chambre d’appel déclare
l’Appelant coupable de meurtre en application
de l’article 3 du Statut (chef 5) et
de persécutions en application de l’article 5 h)
du Statut (chef 3).»
Arrêt Krstic, par. 232 :
« Lorsque l’accusation de persécutions
est fondée sur des assassinats ou des actes
inhumains et qu’elle est établie, l’Accusation
n’a besoin de prouver aucun autre fait pour avoir
l’assurance que l’accusé sera également
déclaré coupable d’assassinats
ou d’actes inhumains. Prouver que l’accusé s’est
livré à des persécutions, en commettant
des assassinats ou des actes inhumains, implique nécessairement de
rapporter la preuve des assassinats ou des actes inhumains
en se fondant sur l’article 5. Les persécutions
englobent donc ces deux infractions. »
Cette jurisprudence a été suivie par
les Chambres de première instance dans les affaires Naletilic
et Martinovic, Simic et consorts et Brðanin.
7. Je relève que, curieusement
et sans s’en expliquer, la majorité de
la Chambre d’appel ne prononce pas les condamnations
correspondant à ses conclusions sur le cumul
de déclarations de culpabilité, à savoir
celles relatives aux crimes d’expulsion et d’autres
actes inhumains constitutifs de crimes contre l’humanité,
et au crime de persécutions à raison
des actes inhumains de transfert forcé et d’extermination.
Pour les crimes d’expulsion (Chef 7) et d’autres
actes inhumains (transfert forcé) (Chef 8),
la majorité de la Chambre d’appel se contente
en effet de déterminer dans le dispositif que
c’est à tort que la Chambre de première
instance a refusé de déclarer Milomir
Stakic coupable de ces crimes. S’agissant du
crime de persécutions à raison des actes
d’extermination et de transfert forcé,
la majorité se contente de confirmer la condamnation
prononcée par la Chambre de première
instance pour persécutions, la cantonnant ainsi
aux qualifications d’assassinats, de tortures,
de violences physiques, de viols et violences sexuelles,
d’humiliation et dégradation constantes,
de destruction, d’endommagement délibéré et
pillage d’habitations et de locaux commerciaux
et destruction ou d’endommagement délibéré d’édifices
religieux et culturels et d’expulsion (Voir Jugement
de première instance, par. 882 ). Les considérations
de la majorité des juges de la Chambre d’appel
sur la question du cumul de déclarations de
culpabilité en vertu de l’article 5 du
Statut pour persécutions et autres crimes à raison
des mêmes faits n’ayant finalement pas
entraîné l’introduction de nouvelles
condamnations en appel – aussi curieux que cela
puisse me paraître –, j’ai pu rejoindre
les autres juges de la Chambre d’appel pour ce
qui est la détermination de la peine.