Tribunal Criminal Tribunal for the Former Yugoslavia

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  1   Le mardi 15 juin 2010

  2   [Audience publique]

  3   [Les accusés sont introduits dans le prétoire]

  4   --- L'audience est ouverte à 14 heures 20.

  5   M. LE GREFFIER : [interprétation] Bonjour, Monsieur le Président, Mesdames

  6   les Juges. Et bonjour à toutes les personnes présentes dans le prétoire et

  7   hors du prétoire. Il s'agit de l'affaire IT-03-69-T, le Procureur contre

  8   Jovica Stanisic et Franko Simatovic.

  9   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Oui, je vous remercie, Monsieur le

 10   Greffier d'audience. J'étais juste sur le point de vous demander d'appeler

 11   l'affaire, mais je vois que c'est chose faite. J'ai quelques informations à

 12   vous transmettre. Je sais d'ores et déjà que les parties ont également

 13   quelques questions de procédure à soulever, donc nous verrons dans quelle

 14   mesure ce que je vais dire couvrira peut-être ce que les parties vont dire.

 15   Alors j'aimerais, dans un premier temps, vous dire que la Chambre de

 16   première instance a reçu aujourd'hui un rapport médical émis par le Dr

 17   Eekhof. La Chambre est heureuse d'entendre, Monsieur Stanisic, que par

 18   rapport à la semaine dernière, vous vous sentez beaucoup mieux. Cela est

 19   maintenant consigné au compte rendu d'audience.

 20   Deuxièmement -- et je pense qu'il va falloir que nous passions à huis clos

 21   partiel pour que j'aborde ce sujet.

 22   M. JORDASH : [interprétation] Je souhaiterais soulever une question à

 23   propos de l'état de santé; je ne sais pas si le moment est opportun pour le

 24   faire, mais je peux attendre. Cela n'a aucune importance pour la Défense.

 25   Nous pouvons tout à fait attendre.

 26   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Je vais, dans un premier temps, vous

 27   faire part des points qui se trouvent sur ma liste, et ensuite, vous

 28   pourrez prendre la parole.

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  1   M. LE GREFFIER : [interprétation] Nous sommes maintenant à huis clos

  2   partiel, Monsieur le Président.

  3   [Audience à huis clos partiel]

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 19   [Audience publique]

 20   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] J'aimerais informer les parties de ce

 21   qui suit. La semaine du 16 au 20 août est une semaine où nous n'allons pas

 22   siéger en l'espèce. Donc, il s'agit de la première semaine après les

 23   vacances judiciaires. Nous ne siégerons pas pendant cette semaine.

 24   Voilà ce que j'aimerais voir consigner au compte rendu d'audience :

 25   ;'Accusation a demandé que la pièce 5183 de la liste 65 ter, qui est un

 26   article extrait d'un journal médical, elle souhaiterait voir cette pièce

 27   ajoutée à la liste 65 ter. Le 9 juin 2010, le bureau du Procureur a

 28   communiqué de façon officieuse à la Chambre son souhait de retirer cette

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  1   demande aux fins d'ajout de cet article médical à la liste 65 ter, je le

  2   répète, il s'agit de la pièce 5183 de la liste 65 ter.

  3   J'aimerais également vous indiquer, et ce sera la dernière information que

  4   je vous livrerai, que le 9 juin 2010 la Chambre a fait droit à la requête

  5   présentée par le Dr de Man, une demande de présentation de son rapport

  6   suivant, qui sera présenté un peu plus tard ce mois-ci, car il avait

  7   demandé à pouvoir bénéficier d'un sursis. Voilà ce que j'avais sur la

  8   liste.

  9   Maître Jordash, vous avez la parole.

 10   M. JORDASH : [interprétation] Oui. Il s'agit de la maladie de M. Stanisic,

 11   mais plus particulièrement de ce qui a été indiqué, à savoir est-ce que la

 12   Défense peut avoir accès au dossier médical ou plutôt aux dossiers médicaux

 13   de M. Stanisic. Je m'excuse car je vais aborder certains éléments en fait

 14   dont vous avez été saisi, mais nous aimerions qu'une décision soit rendue

 15   le plus rapidement possible, et j'aimerais pouvoir vous expliquer très

 16   rapidement pourquoi, quelles sont les raisons qui nous motivent à parler de

 17   la sorte. Premièrement, je vous dirais que M. Stanisic est en conflit dans

 18   une grande mesure avec son médecin traitant, le Dr Falke, et il n'a plus de

 19   confiance dans le traitement du Dr Falke. Alors, je vous dirais en fait que

 20   ce n'est pas si inhabituel que ça, qu'un patient ne s'entende plus avec son

 21   médecin, mais ce qui est quand même assez peu classique, c'est que M.

 22   Stanisic ne peut absolument rien faire du fait de cette situation, parce

 23   que ses représentants légaux n'ont pas accès à ses dossiers médicaux et ne

 24   peuvent donc absolument pas plaider en son nom pour ce qui est de son

 25   traitement médical. Alors, dans une situation ordinaire il aurait pu tout à

 26   fait changer de médecin, ou il aurait pu transmettre ses dossiers médicaux

 27   à qui il aurait souhaité les transmettre. Or, M. Stanisic, vu la situation,

 28   n'a aucun recours parce qu'il n'a même pas accès à son propre dossier

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  1   médical ou à ses propres dossiers médicaux. Nous n'avons pas non plus accès

  2   à ces dossiers médicaux.

  3   Deuxièmement, j'aimerais vous dire que la Défense souhaiterait avoir accès

  4   à ces dossiers médicaux, parce que nous nous sentons véritablement entravés

  5   dans notre prise de décisions. Je vous donnerais l'exemple de la semaine

  6   dernière, qui est un exemple parfait s'il en fût. Alors bien entendu, vous

  7   pourriez être d'avis qu'au vu de la situation qui s'est passée la semaine

  8   dernière, nous ne sommes pas à même de faire notre travail de façon

  9   adéquate, car nous devons poser des questions par l'intermédiaire du

 10   service RMO. Nous ne pouvons pas avoir accès directement avec eux, nous

 11   devons toujours passer par l'entreprise de la Chambre de première instance,

 12   donc l'Accusation souhaiterait avoir la possibilité de réagir, et cetera,

 13   et cetera. Donc nous, nous souhaiterions pouvoir avoir accès à ces dossiers

 14   médicaux pour pouvoir prendre des décisions, et ce, au quotidien pour

 15   savoir ce que nous pouvons faire et ne pouvons pas faire avec M. Stanisic,

 16   qui se trouve au quartier pénitentiaire. Je m'excuse de soulever cette

 17   question une fois de plus, mais vous comprendrez que nous nous trouvons

 18   dans une situation quand même qui est très mal aisée.

 19   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Il y a plusieurs facettes dans cette

 20   question. D'abord il y a la relation docteur-patient, et l'accès à

 21   l'information médicale.

 22   Il y a également la question de présenter le rapport à la Chambre. Il

 23   existe une raison qui explique pourquoi cela n'est pas fait par le médecin

 24   traitant, mais par des officiers médicaux, et il y a une bonne raison qui

 25   explique pourquoi les choses sont ainsi scindées et séparées.

 26   Est-ce que vous en avez parlé au Greffier ?

 27   M. JORDASH : [interprétation] Non, parce qu'en fait il y a une certaine

 28   confusion qui semble régner. J'ai eu une longue discussion à ce sujet avec

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  1   notre équipe. Alors, je vous rappellerais notre requête du 14 décembre

  2   2009, ainsi que notre réponse du 18 décembre 2009. Nous avions indiqué que

  3   la question était maintenant de votre ressort. Par ailleurs, nous

  4   reconnaissons tout à fait que le Greffe pourrait également être l'organe

  5   approprié qui pourrait être utilisé.

  6   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Ecoutez. Nous avons analysé la question.

  7   J'espèce que vous ne m'en voudrez pas, Maître Jordash, mais je n'ai pas

  8   véritablement en tête exactement les propos que nous avons tenus en

  9   décembre 2009 à ce sujet. Mais nous allons de toute façon nous pencher sur

 10   cette question, Maître Jordash. N'ayez crainte.

 11   M. JORDASH : [interprétation] Merci.

 12   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] L'autre chose que je souhaiterais dire à

 13   propos du prochain témoin qui va comparaître, il s'agit d'une requête qui

 14   vient d'être déposée au titre de l'article 92 ter. Nous n'avons pas reçu de

 15   réponse, ce n'est pas très surprenant parce que la requête a été présentée

 16   assez tardivement, je dois dire. J'aimerais savoir si vous avez des

 17   observations. Je me tourne vers la Défense. Maître Petrovic ?

 18   M. PETROVIC : [interprétation] Oui, Monsieur le Président. Nous n'avons pas

 19   présenté de réponse par écrit. Toutefois, étant donné que nous pensons que

 20   le témoin va bientôt comparaître, nous aimerions obtenir votre aval pour

 21   pouvoir vous présenter notre point de vue à propos des modalités de cette

 22   déposition. Je pense que le moment est particulièrement opportun pour le

 23   faire.

 24   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Oui, je vous en prie.

 25   M. PETROVIC : [interprétation] Monsieur le Président, la Défense de M.

 26   Simatovic ne souhaite pas en fait qu'il soit fait droit à la demande de ce

 27   témoin qui veut témoigner en fonction ou en vertu de l'article 92 ter.

 28   Premièrement, nous avons pris en considération la demande présentée par le

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  1   Procureur, et je vous dirais que ce témoin est un témoin de vive voix.

  2   Alors, cela s'est passé il y a plusieurs années de cela, et ce n'est qu'il

  3   y a quelques jours en fait qu'il a demandé un nouveau type de déposition.

  4   Alors, nous n'avons eu que quelques explications générales et certains

  5   arguments juridiques assez limités, mais hormis cela, aucune raison n'a été

  6   avancée par l'Accusation pour expliquer pourquoi après tant de temps on

  7   demande un changement dans la modalité de la déposition. (expurgé)

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 12   [La Chambre de première instance et le Greffier se concertent]

 13   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Nous allons passer à huis clos partiel.

 14   M. LE GREFFIER : [interprétation] Nous sommes à huis clos partiel,

 15   Monsieur le Président.

 16   [Audience à huis clos partiel]

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 20   [Audience publique]

 21   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Merci, Monsieur le Greffier d'audience.

 22   Madame Marcus, pour ne pas perdre trop de temps, je vous invite à ne pas

 23   répéter des éléments de preuve qui apparaissent déjà dans la déposition.

 24   Mme MARCUS : [interprétation] Tout à fait, Monsieur le Président, je

 25   suivrai ce conseil.

 26   [Le témoin est introduit dans le prétoire]

 27   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Bonjour, Témoin JF-048. M'entendez-vous

 28   dans la langue que vous comprenez ?

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  1   LE TÉMOIN : [interprétation] Oui, je vous comprends.

  2   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Je vous invite à lire la déclaration

  3   solennelle qui vous est tendue par l'Huissière.

  4   LE TÉMOIN : [interprétation] Je déclare solennellement que je dirai la

  5   vérité, toute la vérité et rien que la vérité.

  6   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Je vous remercie, et je vous prie de

  7   vous asseoir, Témoin JF-048. Nous allons vous dénommer JF-048 étant donné

  8   que des mesures de protection ont été prises à votre encontre. Le public ne

  9   verra pas votre visage et n'aura pas connaissance de votre identité même si

 10   votre déposition sera dans une certaine mesure rendue publique et lorsque

 11   les moyens de preuve risquent de révéler votre identité, les différentes

 12   parties présentes demanderont le passage à huis clos partiel. Nous allons

 13   d'abord donner la parole à Mme Marcus pour des questions, elle se trouve à

 14   votre droite. Madame Marcus, je vous prie de poursuivre.

 15   LE TÉMOIN : JF-048 [Assermenté]

 16   [Le témoin répond par l'interprète]

 17   Mme MARCUS : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.

 18   Interrogatoire principal par Mme Marcus :

 19   Q.  [interprétation] Témoin JF-48, bonjour.

 20   R.  Bonjour.

 21   Mme MARCUS : [interprétation] Pourrais-je demander à un représentant du

 22   Greffe de faire apparaître la pièce 5362 de la liste 65 ter qui reprend le

 23   pseudonyme du témoin, mais de ne pas diffuser ceci hors du prétoire.

 24   Q.  Je vous invite à lire ce qui apparaît à l'écran. Lorsque vous lisez

 25   "nom du témoin", est-ce là votre nom ?

 26   R.  Oui, c'est mon nom.

 27   Q.  S'agit-il de votre date de naissance, là où vous pouvez lire "date de

 28   naissance" ?

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  1   R.  Oui, c'est bien là ma date de naissance.

  2   Mme MARCUS : [interprétation] Pourrions-nous passer en audience à huis clos

  3   partiel.

  4   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Nous passons à huis clos partiel.

  5   M. LE GREFFIER : [interprétation] Nous sommes en audience à huis clos

  6   partiel, Monsieur le Président.

  7   [Audience à huis clos partiel]

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 27   [Audience publique]

 28   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Merci, Monsieur le Greffier d'audience.

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  1   Mme MARCUS : [interprétation] Avec votre autorisation, je voudrais que ce

  2   document soit versé au dossier au titre de la liste 65 ter.

  3   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] La cote sera, Monsieur le Greffier

  4   d'audience ?

  5   M. LE GREFFIER : [interprétation] La cote sera P522, Monsieur le Président.

  6   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] P552 est versé en tant que moyen de

  7   preuve consigné sous pli scellé.

  8   Veuillez poursuivre, Madame Marcus.

  9   Mme MARCUS : [interprétation]

 10   Q.  Monsieur le Témoin, vous rappelez-vous avoir fait une déclaration dans

 11   le cadre de cette affaire les 5 et 6 mai de l'année 2000 ?

 12   R.  Oui.

 13   Q.  Vous rappelez-vous avoir également déposé dans le cadre de l'affaire

 14   Milosevic ?

 15   R.  Oui.

 16   Mme MARCUS : [interprétation] Pourrais-je demander que l'on repasse en

 17   audience à huis clos partiel.

 18   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Oui. Nous passons en huis clos partiel.

 19   M. LE GREFFIER : [interprétation] Nous sommes en audience à huis clos

 20   partiel.

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 14   [Audience publique]

 15   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Merci, Monsieur le Greffier.

 16   Mme MARCUS : [interprétation]

 17   Q.  Monsieur le Témoin JF-048, avant de déposer dans ce prétoire

 18   aujourd'hui, est-ce que vous avez eu la possibilité de parcourir les

 19   différents éléments de votre déposition précédente ?

 20   R.  Oui.

 21   Q.  Vous avez apporté quelques modifications à votre précédente déclaration

 22   lors de la séance de récolement, et je voudrais vous présenter les notes de

 23   récolement qui en ont résulté.

 24   Mme MARCUS : [interprétation] Est-ce que l'on pourrait demander au

 25   représentant du Greffe d'afficher à l'écran le document de la liste 65 ter

 26   5343. Il s'agit de notes de récolement qui ne devraient pas être diffusées

 27   hors de ce prétoire et qui portent la date du 13 juin 2010.

 28   Q.  Monsieur le Témoin JF-048, est-ce qu'il s'agit du document qui est le

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  1   résultat des corrections que vous avez faites durant la préparation à votre

  2   déposition d'aujourd'hui ?

  3   R.  Est-ce que l'on pourrait agrandir ce document sur l'écran, car je ne

  4   suis pas en mesure de le lire. Merci. Oui, effectivement, il s'agit des

  5   corrections que j'ai apportées.

  6   Q.  Est-ce que vous avez eu la possibilité de parcourir ces notes de

  7   récolement avant de les signer ?

  8   R.  Oui.

  9   Q.  Vous avez donc parcouru tout ce qui constituait vos dépositions

 10   précédentes, y compris ces notes de récolement. Est-ce que vous avez

 11   d'autres modifications que vous souhaiteriez apporter à ces notes de

 12   récolement ?

 13   R.  Non.

 14   Q.  Si l'on vous reposait les mêmes questions aujourd'hui que celles qu'on

 15   vous a posées lorsque vous avez fait votre première déposition, est-ce que

 16   vous fourniriez les mêmes réponses ?

 17   R.  Oui, sur le fond, je donnerais les mêmes réponses, mais ces événements

 18   se sont produits il y a longtemps, et il est possible que je n'utilise pas

 19   les mêmes termes, mais la substance serait la même.

 20   Q.  Vous êtes sous serment, donc je voudrais savoir si vous confirmez

 21   l'exactitude de vos dépositions précédentes, y compris ce qui figure dans

 22   les notes de récolement ?

 23   R.  Oui.

 24   Mme MARCUS : [interprétation] Monsieur le Président, Mesdames les Juges,

 25   l'Accusation voudrait verser à charge la pièce 65 ter 5346, 5347 ainsi que

 26   5343. Ces trois pièces devraient être sous pli scellé, s'il vous plaît.

 27   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Monsieur le Greffier, est-ce que vous

 28   pourriez accorder des cotes aux documents 5346 et 5347 avec des cotes

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  1   provisoires MFI.

  2   M. LE GREFFIER : [interprétation] Oui. La pièce 65 ter 5346 sera la pièce

  3   P523, cote MFI. La pièce 5347 sera la pièce P524, cote MFI, et le document

  4   5343 de la liste 65 ter sera la pièce P525, Monsieur le Président.

  5   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Oui. Les notes de récolement ne parlent

  6   pas des événements au Kosovo. Par conséquent, elles ne peuvent pas déjà

  7   être versées au dossier, mais ces trois pièces doivent être considérées

  8   comme un tout. La pièce 5343 sera versée sous pli scellé, et les documents

  9   qui ont reçu une cote provisoire devraient également être reçus sous pli

 10   scellé.

 11   Veuillez continuer, Madame Marcus.

 12   Mme MARCUS : [interprétation] Monsieur le Président, Mesdames les Juges, je

 13   voudrais également verser les neuf pièces associées. Avec votre permission,

 14   je vais lire les différents numéros de la liste 65 ter, si c'est ainsi que

 15   vous voulez procéder.

 16   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Est-ce que c'est les documents de la

 17   liste 65 ter et qui commencent par 5348 jusqu'au document qui porte le

 18   numéro 5355 ?

 19   Mme MARCUS : [interprétation] En fait, Monsieur le Président, on va

 20   jusqu'au document 5356. En fait, ils n'étaient pas dans un ordre exact pour

 21   leurs cotes ERN, Monsieur le Président.

 22   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Oui, je vois que les deux derniers ne

 23   sont pas dans l'ordre exact. Par conséquent, il s'agira des documents qui

 24   vont du numéro 5346 [comme interprété] à 5356. Y a-t-il des objections ?

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  3   M. LE GREFFIER : [interprétation] Les documents de la liste 65 ter, qui

  4   vont des numéros 5348 à 5346 constitueront les pièces qui commencent par le

  5   numéro P526 jusqu'à P534, Monsieur le Président et Mesdames les Juges, sous

  6   pli scellé.

  7   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Ce sera donc la pièce P526 à P536 [comme

  8   interprété], versées sous pli scellé.

  9   [La Chambre de première instance et le Greffier se concertent]

 10   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Veuillez poursuivre, Madame Marcus.

 11   Mme MARCUS : [interprétation] Je voudrais corriger le numéro de page qui a

 12   été mentionné précédemment. Il s'agit d'une coquille. Ce n'était pas 14

 13   688, mais 14 668. Je vous prie de m'excuser pour cette coquille.

 14   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Merci. Veuillez continuer.

 15   Mme MARCUS : [interprétation]

 16   Q.  Je vais lire, selon les instructions de la Chambre de première instance

 17   le 18 février, une synthèse de votre déposition. Ceci ne constitue pas des

 18   éléments de preuve, mais a pour objectif d'informer le public en général la

 19   déposition pour laquelle vous déposez ici. Pour vous rassurer, cette

 20   synthèse ne reprendra pas des informations qui peuvent vous identifier.

 21   Le Témoin JF-048 a rejoint les Bérets rouges ou la JATD du MUP de

 22   Serbie en 1995. Durant l'année qui s'en est suivie, il a été envoyé dans

 23   différents camps de la JATD, ou des Bérets rouges. Durant cette période, et

 24   lorsqu'il était cantonné dans ces sites, et durant son appartenance aux

 25   Bérets rouges sous l'égide de la DB serbe, il s'est familiarisé avec la

 26   structure de commandement au sein des Bérets rouges sous l'égide de la

 27   Sûreté de l'Etat.

 28   Il a été présent lors d'une cérémonie d'ouverture d'un des camps au

Page 5713

  1   sein duquel les deux accusés, Stanisic et Simatovic, étaient présents.

  2   Alors qu'il était envoyé là, dans un des ces camps de formation, le témoin

  3   a vu qu'il y avait des groupes qui fonctionnaient dans cette région, comme,

  4   par exemple, les hommes d'Arkan et également ceux de Legija, qui visitaient

  5   les camps pour obtenir des approvisionnements. Vous aviez également le

  6   Détachement de Boca qui conduisait des jeeps avec un logo de scorpions sur

  7   les portières, et ils venaient sur ces camps de formation pour obtenir des

  8   munitions et des vivres. De plus, le témoin a vu l'accusé Simatovic arriver

  9   à des camps à bord d'un hélicoptère pour tester de nouvelles armes. Le

 10   témoin déposera en ce qui concerne la structure de commandement au sein des

 11   camps et dans son unité. Le Témoin JF-048 va identifier ses instructeurs

 12   qui allaient d'un camp à l'autre. Dans un autre camp, le témoin a également

 13   remarqué qu'il y avait 30 prisonniers qui avaient eu leurs peines réduites

 14   parce qu'ils s'étaient engagés sur la ligne de front.

 15   Ces prisonniers jouaient le rôle de réservistes pour les Bérets

 16   rouges. Le Témoin JF-048 était présent lorsque l'accusé Simatovic a déclaré

 17   que l'unité à laquelle appartenait le témoin devait faire ce que l'on

 18   demandait de faire, et il a entendu également M. Simatovic prononcer

 19   d'autres discours. Le Témoin JF-048 expliquera que contrairement à d'autres

 20   antennes de service de Sûreté de l'Etat qui disposaient d'une organisation

 21   hiérarchique ou d'une structure hiérarchique qui était conforme aux

 22   règlements internes du MUP, le témoin avait l'impression que les Bérets

 23   rouges ne fonctionnaient pas conformément aux règlements officiels du MUP

 24   ni de la DB. Il avait l'impression que les Bérets rouges étaient

 25   directement sous les ordres de Dragoslav Krsmanovic et de Franko Simatovic,

 26   et le Témoin JF-048 avait l'impression également que ledit Franko Simatovic

 27   était directement sous les ordres de Stanisic et/ou de M. Milosevic.

 28   Ainsi conclut la synthèse.

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  1   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Merci.

  2   Mme MARCUS : [interprétation] Merci.

  3   Q.  Monsieur le Témoin JF-048, pouvez-vous nous expliquer pourquoi vous

  4   avez décidé de rejoindre cette unité ?

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 25   Q.  D'après vous, Monsieur le Témoin JF-048, lorsque vous avez rejoint

 26   l'unité, de quel type d'unité s'agissait-il, selon vous ?

 27   R.  A l'époque, la seule chose que je connaissais, c'est celle qu'on nous

 28   avait dit, à savoir qu'il s'agissait d'une unité spéciale du secteur de

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  1   Sûreté de l'Etat. On nous a dit que l'on devrait nous conformer à des

  2   exercices très rigoureux, et que des vérifications également seraient

  3   effectuées avant de pouvoir devenir membre de l'unité, que celles-ci

  4   seraient également très strictes. Si je me souviens bien, c'était très

  5   difficile de devenir membre de cette unité, mais encore plus difficile de

  6   la quitter.

  7   Q.  Lorsque vous êtes devenu membre de cette unité, est-ce que vous saviez

  8   qu'on l'appelait également l'unité de Bérets rouges ?

  9   R.  Pour être précis, aucun des instructeurs ni les personnes qui étaient

 10   présentes au site numéro 1 ne disaient que nous étions des Bérets rouges.

 11   Cependant, ils portaient des Bérets rouges. Bien sûr, il y avait des

 12   rumeurs au niveau du site 1 laissant penser qu'ils étaient des Bérets

 13   rouges. Cependant, officiellement parlant, il s'agissait d'une unité

 14   spéciale du secteur de la Sûreté de l'Etat.

 15   Mme MARCUS : [interprétation] Je voudrais obtenir des précisions concernant

 16   les déclarations qui figurent aux pages 4 et 5 de la déclaration du témoin.

 17   Q.  Une question supplémentaire, Monsieur le Témoin. Lorsque vous avez

 18   décidé de rejoindre cette unité, saviez-vous que cette unité répondait au

 19   nom d'unité antiterroriste ou unité spéciale de la DB ?

 20   R.  Autant que je me souvienne, je ne savais qu'une chose, c'est qu'il

 21   s'agissait d'une unité spéciale du secteur de la Sûreté de l'Etat. Pour ce

 22   qui est de l'abréviation JATD, je ne l'ai apprise que plus tard. Du moins,

 23   c'est ainsi que je me souviens des choses.

 24   Q.  Quand vous dites que vous l'avez appris par la suite, est-ce que vous

 25   pourriez nous dire combien de temps après le moment où vous avez rejoint

 26   cette unité vous avez appris qu'il s'agissait d'une unité répondant au nom

 27   de JATD ?

 28   R.  Ce dont je me souviens bien, c'est que lorsque nos supérieurs

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  1   hiérarchiques nous ont dit qu'à partir de tel jour nous serions une unité

  2   responsable des opérations antiterroristes du secteur de Sûreté de l'État,

  3   la reconnaissance officielle n'a eu lieu que quelques mois après cela, au

  4   niveau du site 5.

  5   Mme MARCUS : [interprétation] Monsieur le Président, Mesdames les Juges, je

  6   regarde l'horloge, et je pense que ce serait peut-être le moment de faire

  7   la première pause.

  8   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Oui. Nous allons faire une pause, et

  9   nous reprendrons à 16 heures 05.

 10   --- L'audience est suspendue à 15 heures 35.

 11   --- L'audience est reprise à 16 heures 08.

 12   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Madame Marcus, veuillez reprendre, s'il

 13   vous plaît.

 14   Mme MARCUS : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.

 15   Q.  Monsieur le Témoin JF-048, comme vous le savez, les Juges de la Chambre

 16   disposent de votre déposition et de vos déclarations précédentes, par

 17   conséquent les questions que je vais vous poser ne sont que des précisions

 18   par rapport aux dépositions précédentes.

 19   Mme MARCUS : [interprétation] Est-ce que je pourrais demander au

 20   représentant du Greffe d'afficher à l'écran la pièce P528, s'il vous plaît.

 21   Il s'agit d'une des pièces associées qui a déjà été versée au dossier.

 22   C'était le document de la liste 65 ter 5350.

 23   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Etant donné que ces pièces sont sous pli

 24   scellé, elles ne devraient pas être diffusées hors de ce prétoire.

 25   Mme MARCUS : [interprétation] C'est exact, Monsieur le Président.

 26   Q.  Monsieur le Témoin JF-048, ce document est déjà versé à charge, mais

 27   dans ce document il n'y a aucune mention de la JATD. Savez-vous pourquoi ?

 28   R.  Je crois que l'unité JATD ne figure pas dans ce document parce que dès

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  1   le départ, on nous a dit très clairement que l'unité avait des activités

  2   très secrètes et, par conséquent, nous ne devions pas discuter avec qui que

  3   ce soit des activités de cette unité ni même de l'existence de cette unité.

  4   Sa décision explique donc que j'allais être employé par le secteur de la

  5   Sûreté de l'Etat, et c'était le seul élément qui figurait dans cette

  6   décision.

  7   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Est-ce que l'on pourrait également avoir

  8   la version en anglais à l'écran, s'il vous plaît.

  9   Mme MARCUS : [interprétation] Monsieur le Président, est-ce que je peux

 10   continuer ?

 11   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Oui, allez-y.

 12   Mme MARCUS : [interprétation] Merci.

 13   Q.  Dans votre déclaration, vous dites que les Bérets rouges étaient une

 14   sorte d'antenne paramilitaire de la DB. Vous l'avez dit à plusieurs

 15   reprises dans votre déclaration aux pages 4 et 5. Est-ce que vous pourriez

 16   nous expliquer ce que vous entendez par là ?

 17   R.  Bien, avant tout, j'ai fini mes classes au site numéro 1. Des

 18   instructeurs, des professeurs m'ont donc enseigné différentes disciplines.

 19   Cependant, durant ces trois années de formation au site numéro 1, il n'y

 20   avait jamais vraiment de formateurs à proprement parler au sein de l'unité,

 21   et ceci m'a mis un peu la puce à l'oreille. Ensuite, lorsque nous étions

 22   présents au site numéro 2, nous avons été payés en liquide pendant un

 23   certain temps, et on ne nous a jamais demandé de signer de récépissés, ce

 24   qui est habituel lorsqu'on travaille pour le ministère de l'Intérieur. En

 25   général, notre solde est versée sur un compte bancaire, et il y a un

 26   bulletin ou un document qui nous ait transmis avec le sceau officiel du

 27   ministère. Mais nous étions payés en liquide, ce qui a suscité certains

 28   doutes au sein de mes collègues également, et on se demandait ce qui se

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  1   passait.

  2   Q.  Mais est-ce que vous pourriez nous expliquer ce qui a suscité ces

  3   doutes en vous, puisque vous nous dites que vous avez été payés en liquide

  4   ?

  5   R.  Lorsque nous sommes arrivés au site numéro 2, il a fallu attendre

  6   plusieurs mois avant de recevoir des décisions officielles émanant du

  7   ministère de l'Intérieur. Nous avions fait nos classes à l'établissement

  8   secondaire du site numéro 1, que je ne peux pas mentionner par son nom.

  9   Mais nous pensions qu'à partir du moment où l'on devenait fonctionnaire, on

 10   recevrait un ordre de mission ou un autre document qui faisait état de

 11   notre engagement, et ceci devait être présenté en vertu des règles

 12   administratives. Mais rien de ce type n'a, en fait, eu lieu.

 13   Par exemple, un de mes camarades de classe, plusieurs jours après

 14   avoir rejoint l'unité, a commencé à avoir des doutes et s'est dit : Je

 15   crois que je vais partir. Et en fait, il est parti dans les jours qui s'en

 16   sont suivis. Il y a eu également d'autres exemples un peu plus tard, et je

 17   pourrais rentrer dans le détail, si nécessaire.

 18   Mme MARCUS : [interprétation] Est-ce que nous pourrions passer à huis clos

 19   partiel, je vous prie.

 20   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Nous allons passer à huis clos partiel.

 21   M. LE GREFFIER : [interprétation] Nous sommes maintenant à huis clos

 22   partiel.

 23   [Audience à huis clos partiel]

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 16   [Audience publique]

 17   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Poursuivez, Madame Marcus.

 18   Mme MARCUS : [interprétation]

 19   Q.  Est-ce que l'un ou l'autre de vos commandants vous a jamais dit quoi

 20   que ce soit qui vous aurait fait comprendre que vous faisiez partie d'une

 21   unité secrète, comme vous venez de nous le décrire ?

 22   R.  Pas seulement une seule fois. Mes instructeurs ne cessaient de nous

 23   répéter que nous ne devions absolument pas parler de l'unité, que nous ne

 24   devions pas en parler chez nous, nous ne devions pas parler à nos amis, à

 25   notre famille, nous ne devions pas dire ce que nous faisions, et ils ont

 26   insisté à maintes reprises sur le fait qu'il s'agissait d'une unité qui

 27   était extrêmement secrète.

 28   Q.  J'aimerais vous demander une précision à propos de quelque chose que

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  1   vous venez de nous dire. Page 34, ligne 19 du compte rendu d'audience

  2   d'aujourd'hui. Vous avez dit : "Toutefois, pendant ces trois années

  3   d'enseignement au site numéro 1, les instructeurs et les directeurs n'ont

  4   jamais agi."

  5   Est-ce que vous pourriez nous expliquer ce que vous entendiez par

  6   ceci ?

  7   R.  Je vais vous dire concrètement ce que j'entendais : sur le site numéro

  8   1, aucun instructeur, aucun enseignant ne m'a jamais dit, et j'essaie de

  9   citer ces propos -- en fait, il y a un des commandants, une fois, qui a dit

 10   : Si l'un d'entre vous ne fait pas ce que je lui demande de faire, je

 11   pourrais tuer cette personne sur-le-champ, et j'écrirais sur sa pierre

 12   tombale, il est tombé pour la patrie. A la suite de cela, mes camarades et

 13   moi-même avons commencé à avoir des doutes et certaines appréhensions quand

 14   même.

 15   Q.  Est-ce que vous pourriez nous dire le nom de la personne qui a tenu ces

 16   propos ? Est-ce que vous pouvez dire son nom en audience publique ou vous

 17   préférez que nous passions à huis clos partiel ?

 18   R.  Non, je préfère que nous passions à huis clos partiel pour ce faire.

 19   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Bien. Nous allons passer à huis clos

 20   partiel.

 21   M. LE GREFFIER : [interprétation] Nous sommes maintenant à huis clos

 22   partiel, Monsieur le Président.

 23   [Audience à huis clos partiel]

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 26   [Audience publique]

 27   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Je vous remercie.

 28   Mme MARCUS : [interprétation]

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  1   Q.  JF-048, est-ce que vous pourriez décrire l'entrepôt de fournitures

  2   militaires sur le site numéro 2. Quels types de fournitures se trouvaient

  3   là ?

  4   R.  Pour ce qui est de l'entrepôt à proprement parler, il se trouvait près

  5   de l'entrée du camp. Il s'agissait d'un bâtiment de plain-pied auquel on

  6   avait accès au mess, par la cuisine. Lorsque nous sommes arrivés au site

  7   numéro 2, on nous a donné tout ce qui était nécessaire à notre

  8   entraînement; des armes, un uniforme. Et à l'arrière de l'entrepôt, si ma

  9   mémoire ne me fait pas défaut, il y avait un endroit où l'on entreposait

 10   les vivres. Alors, dans le reste de l'entrepôt se trouvaient des piles de

 11   munitions, d'uniformes et de tout ce qui était nécessaire à l'entraînement.

 12   Q.  Comment est-ce que vous pourriez comparer les types de fournitures qui

 13   étaient conservées sur le site numéro 2 aux types de fournitures ou de

 14   matériel qui se trouvaient sur les autres sites ?

 15   R.  Ce qui était intéressant c'est que sur le site numéro 4, par exemple,

 16   les fournitures ou le matériel, si tant est que l'on puisse les appeler

 17   comme ça, étaient, par opposition aux fournitures du site numéro 2, des

 18   fournitures qui correspondaient aux besoins actuels de l'unité. Comme je

 19   vous l'ai dit, il s'agit d'uniformes, de vivres, de munitions, d'armes.

 20   Alors que, pour revenir sur le site numéro 4, on pouvait trouver tout et

 21   n'importe quoi. Tout se trouvait sur le site numéro 4.

 22   Q.  Je vais revenir dans un petit moment sur le site numéro 4. Mais pour le

 23   moment, nous nous intéressons encore au site numéro 2. Donc pendant que

 24   vous vous trouviez sur ce site numéro 2, est-ce que vous avez appris quels

 25   étaient les liens entre la DB et les hommes d'Arkan, si tant est qu'il y

 26   ait eu un lien ?

 27   R.  Pour ce qui est du lien entre les Bérets rouges, donc la JATD, et les

 28   Tigres d'Arkan, qui sont devenus plus tard l'Unité de Boca, ce que je peux

Page 5723

  1   vous dire, c'est qu'à deux reprises, j'ai vu des membres des Tigres d'Arkan

  2   qui sont arrivés sur le site numéro 2, qui sont arrivés, en fait, pour

  3   chercher du matériel. Je les ai vus, par exemple, prendre des caisses

  4   militaires, des caisses de couleur verte, donc je les ai vus les mettre en

  5   pile, parce que je n'étais pas assez près d'eux pour voir ce qui se

  6   trouvait à l'intérieur de ces caisses, mais il s'agissait du type de caisse

  7   dans lequel on met, par exemple, des grenades ou des munitions.

  8   Et puis une autre fois, il y a deux ou trois membres -- je ne sais

  9   plus exactement combien ils étaient, en fait. Mais ils venaient de l'Unité

 10   de Boca et ils se trouvaient sur ce site.

 11   Q.  Alors, je vais vous poser quelques questions à propos de l'Unité de

 12   Boca dans un petit moment, mais puisque nous parlons de l'Unité des Tigres

 13   d'Arkan, est-ce que vous, vous compreniez comment se faisait-il que les

 14   Tigres d'Arkan pouvaient obtenir des fournitures du camp de la DB ?

 15   R.  Comment est-ce que cela était possible ? Ecoutez, ce n'est pas quelque

 16   chose que je pouvais deviner de par ma position, et d'ailleurs je n'ai même

 17   pas essayé de le deviner. En fait, c'était un secret de polichinelle que de

 18   dire que les Tigres d'Arkan n'étaient pas une unité officielle du ministère

 19   de l'Intérieur, mais ceci étant, entre nous, nous savions que nous faisions

 20   partie d'une unité spéciale du secteur de la Sûreté d'Etat. Quels étaient

 21   les liens entre ces deux unités, ce n'est pas quelque chose que je peux

 22   vous expliquer. Moi, je peux me contenter de vous dire ce que j'ai observé

 23   sur le site numéro 2.

 24   Q.  Nous allons revenir sur ce que vous avez dit à propos du Détachement de

 25   Boca. Vous en parlez à la page 10 de votre déclaration. Est-ce que vous

 26   pourriez nous fournir de plus amples renseignements à propos du type de

 27   matériel qu'avait obtenu le Détachement de Boca dans l'entrepôt du site

 28   numéro 2, à votre connaissance en tout cas ?

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  1   R.  D'après ce que je sais -- bon, je vous ai parlé des deux reprises où

  2   j'ai vu le Détachement de Boca et les Tigres d'Arkan, et à ces deux

  3   occasions il s'agissait de caisses militaires de couleur verte qui, très

  4   probablement, contenaient des munitions et des grenades à main. Donc il

  5   s'agissait de matériel militaire de toute façon.

  6   Q.  Est-ce que vous vous souvenez de la date approximative où vous avez vu

  7   le Détachement de Boca ? Est-ce que vous vous souvenez du mois, par

  8   exemple.

  9   R.  Je vous dirais, pour autant que je m'en souvienne, que cela n'a pu se

 10   passer qu'en juillet ou en août 1995. Je pense que c'était plus

 11   vraisemblablement en juillet, enfin c'est ce dont je me souviens

 12   maintenant. N'oubliez pas que beaucoup de temps s'est écoulé depuis.

 13   Q.  A ce moment-là, est-ce que vous saviez qui était le Détachement de

 14   Boca, est-ce que vous savez ce qu'il représentait ?

 15   R.  Non, je n'avais pas d'information à propos du type de détachement dont

 16   il s'agissait. Moi, je n'ai pu voir que ce que j'ai observé. Je dois dire

 17   que c'était assez nouveau pour moi. Alors, j'ai supposé, entre autres,

 18   qu'il s'agissait de ce que j'appellerais une unité spéciale, mais je n'en

 19   avais jamais entendu parler, et je n'étais absolument pas informé de

 20   l'existence de cette unité auparavant.

 21   Q.  Nous allons passer au site numéro 3 maintenant. Est-ce que vous aviez

 22   les mêmes instructeurs au site numéro 3 qu'au site numéro 2 ?

 23   R.  Oui, la plupart des instructeurs étaient les mêmes. Il se peut qu'il y

 24   ait eu un ou deux nouveaux instructeurs. Ce que je savais à l'époque c'est

 25   qu'ils venaient d'une autre unité.

 26   Mme MARCUS : [interprétation] Est-ce que nous pourrions passer à huis clos

 27   partiel, je vous prie.

 28   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Nous allons passer à huis clos partiel.

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  1   M. LE GREFFIER : [interprétation] Nous sommes à huis clos partiel, Monsieur

  2   le Président.

  3   [Audience à huis clos partiel]

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  9   [Audience publique]

 10   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Je vous remercie.

 11   Mme MARCUS : [interprétation]

 12   Q.  JF-048, comment est-ce que vous mettriez en parallèle ou comment est-ce

 13   que vous compareriez les types de fournitures qui étaient entreposées,

 14   distribuées sur le site numéro 3 aux autres sites ?

 15   R.  Ecoutez, fondamentalement sur le site numéro 3, enfin je vous dirais

 16   qu'il s'agissait en fait d'un camp de fortune, d'un camp improvisé, il n'y

 17   avait pas de bâtiment dur sur ce site. Il s'agissait essentiellement de

 18   tentes. Et outre, les tentes dans lesquelles nous dormions, il y avait une

 19   autre tente où se trouvait un petit nombre de caisses avec des munitions.

 20   Il y avait également quelques rations, quelques vivres. Bon, il s'agissait

 21   de boites de conserve à 90 % ou à 99 %.

 22   Q.  Est-ce que vous avez vu Franko Simatovic sur le site numéro 3 ?

 23   R.  Je n'ai jamais vu M. Franko Simatovic sur le site numéro 3.

 24   Q.  Nous allons passer au site numéro 4, maintenant. Est-ce qu'il y avait

 25   d'autres groupes présents sur le site numéro 4, hormis votre groupe ?

 26   R.  Alors en ce qui concerne le site numéro 4, je vous dirais que lorsque

 27   je suis arrivé sur ce site, il y avait l'unité de Poskok, et si ma mémoire

 28   ne m'abuse, mon unité et l'unité de Poskok ont fusionné à ce moment-là. Eux

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  1   aussi ils utilisaient le site numéro 4.

  2   Q.  Et qu'avez-vous vous fait pendant que vous vous trouviez sur le site

  3   numéro 4 ?

  4   R.  Les deux fois que je me suis trouvé sur le numéro 4 pour autant que je

  5   m'en souvienne, je vous dirais que ce site n'offrait pas les mêmes

  6   possibilités que le site numéro 2, voire que le site numéro 5 d'ailleurs.

  7   Comment est-ce que je pourrais m'exprimer. En fait, il s'agissait d'une

  8   zone temporaire, une zone de passage temporaire où l'on restait avant de

  9   passer à un autre endroit.

 10   Q.  J'aimerais juste préciser, je vous ai posé la question par rapport au

 11   site numéro 4, et je voudrais bien m'assurer que vous avez répondu par

 12   rapport au site numéro 4. Je sais que le fait que nous n'utilisions pas les

 13   noms des endroits peut induire en erreur. Je vous avais demandé ce que vous

 14   aviez fait lorsque vous vous trouviez sur le site numéro 4 ?

 15   R.  Bien écoutez, pour vous dire la vérité, oui, cela peut prêter à

 16   confusion. Ces chiffres en effet peuvent induire en erreur. Mais comme je

 17   vous l'ai déjà dit, il se peut que j'ai omis de vous dire que sur le site

 18   numéro 4, nous ne pouvions que suivre un entraînement physique de base, et

 19   c'est ce que nous faisions d'ailleurs parce que l'espace était suffisant

 20   pour ce faire. Alors il s'agissait de faire des exercices d'échauffement le

 21   matin, de faire des exercices sur le terrain qui se trouvait juste devant

 22   le bâtiment principal, mais pour ce qui est de l'entraînement tel que nous

 23   le suivions sur les sites numéro 1, 5, et 3, bon ce n'est pas le type

 24   d'entraînement que nous suivions sur le site numéro 4.

 25   Q.  Je vous pose quelques autres questions à propos du site numéro 4, car

 26   vous ne fournissez pas beaucoup de détails dans votre déclaration à propos

 27   du site numéro 4. Est-ce que vous pourriez comparer le type de fourniture

 28   qui était entreposée et distribuée sur le site numéro 4 par rapport aux

Page 5728

  1   fournitures qui étaient conservées et distribuées dans les autres sites.

  2   Vous avez commencé d'ailleurs à évoquer cela, mais j'aimerais vous demander

  3   d'étoffer un peu votre propos à ce sujet.

  4   R.  Oui. Alors il y avait quelque chose de très précis, de bien spécifique

  5   à propos du site numéro 4, et cela je l'ai vu de visu alors que ce n'est

  6   pas quelque chose qui existait sur les autres sites. Près du bâtiment

  7   principal où se trouvait l'unité, pour autant que ma mémoire ne me trompe,

  8   il y avait trois ou quatre grands hangars. Alors je ne vais pas tout

  9   énumérer, mais il y avait des quantités impressionnantes de cigarettes

 10   fabriquées à l'étranger, cela allait jusqu'à des voitures étrangères de

 11   luxe, j'y ai même vu une ambulance américaine dans un de ces hangars. Et je

 12   parle toujours du site numéro 4, j'ai vu des véhicules de combat étranger.

 13   Je me souviens très bien qu'il y avait un véhicule de combat français en

 14   sus d'autres véhicules.

 15   Q.  Et quel est l'uniforme que vous portiez lorsque vous avez suivi

 16   l'entraînement sur le site numéro 4 ?

 17   R.  D'après mes souvenirs, nous portions les uniformes de l'OTAN, à savoir

 18   des uniformes, enfin des treillis de camouflage avec le camouflage en fait

 19   qui ressemblait à celui des treillis de l'OTAN.

 20   Q.  Et quels sont les insignes que vous portiez si tant est que  vous

 21   portiez des insignes lorsque vous vous trouviez sur le site numéro 4 ?

 22   R.  D'après mes souvenirs, nous avions donc un béret rouge, avec l'emblème

 23   du loup, avec l'écusson donc représentant le loup et, toujours d'après mes

 24   souvenirs, il n'était pas souhaitable d'arborer des insignes sur

 25   l'uniforme. Donc pour autant que je m'en souvienne, il n'y avait pas

 26   d'insigne en fait sur l'uniforme à proprement parler.

 27   Q.  Mais est-ce que vous vous souvenez des insignes qu'avaient vos

 28   instructeurs sur le site numéro 4 ?

Page 5729

  1   R.  Excusez-moi, mais je ne m'en souviens pas.

  2   Q.  Est-ce que vous vous souvenez d'un insigne porté par vos commandants

  3   sur le site numéro 4 ?

  4   R.  Malheureusement, je ne suis pas véritablement en mesure de m'en

  5   souvenir. Bon, si je vous disais quelque chose, ce serait vraiment me

  6   livrer à des conjectures, donc je ne peux pas vous dire quoi que ce soit de

  7   façon catégorique.

  8   Mme MARCUS : [interprétation] Est-ce que nous pourrions passer à huis clos

  9   partiel, je vous prie.

 10   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Nous allons passer à huis clos partiel.

 11   M. LE GREFFIER : [interprétation] Nous sommes maintenant à huis clos

 12   partiel, Monsieur le Président.

 13   [Audience à huis clos partiel]

 14  (expurgé)

 15  (expurgé)

 16  (expurgé)

 17  (expurgé)

 18  (expurgé)

 19  (expurgé)

 20  (expurgé)

 21  (expurgé)

 22  (expurgé)

 23  (expurgé)

 24  (expurgé)

 25  (expurgé)

 26  (expurgé)

 27  (expurgé)

 28  (expurgé)

Page 5730

  1  (expurgé)

  2  (expurgé)

  3   [Audience publique]

  4   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Poursuivez, je vous prie, Madame Marcus.

  5   Mme MARCUS : [interprétation]

  6   Q.  Nous allons maintenant passer au site numéro 5. Comment pourriez-vous

  7   comparer les fournitures qui se trouvaient et qui étaient distribuées au

  8   site numéro 5 par rapport à ce qui se faisait s'agissant de ces mêmes

  9   fournitures sur les autres sites ?

 10   R.  Ces fournitures qui se trouvaient sur le site numéro 5, il y a un moyen

 11   de comparer précisément ces différents sites. C'est en tout cas la

 12   conclusion que je peux tirer, à savoir que les autres sites, à l'exception

 13   des sites numéro 1 et numéro 5, étaient des sites temporaires, alors que le

 14   site numéro 5, lorsque j'y suis arrivé, nous fûmes informés que ce serait

 15   là un site qui deviendrait permanent. Bien évidemment, les fournitures qui

 16   se trouvaient sur ce site, surtout les vivres, et les conditions de vie

 17   dont on pouvait jouir là, étaient bien meilleures que sur les autres sites.

 18   Q.  Y avait-il d'autres groupes présents au site numéro 5, à part votre

 19   groupe ?

 20   R.  Non. Comme je l'ai déjà déclaré, c'est à cette époque, si mes souvenirs

 21   sont bons, que notre unité, la JATD, a fusionné, ou plutôt, a intégré

 22   certains membres de l'unité de Poskok de la Krajina. Et si c'est à ces

 23   unités que vous faites référence et que j'aurais éventuellement pu voir sur

 24   le site numéro 2, je peux vous dire que ces unités ne se trouvaient pas sur

 25   le site numéro 5.

 26   Q.  Qu'avez-vous fait alors que vous vous trouviez sur le site numéro 5 ?

 27   R.  Sur ce site numéro 5, comme pour les sites 1 et 3, nous avons suivi une

 28   formation, un entraînement physique et au combat. Nous avons également

Page 5731

  1   suivi des cours théoriques, et également un entraînement en arts martiaux,

  2   parce que les conditions y étaient bien meilleures, et nous avons également

  3   mené à bien les différentes tâches qui incombaient aux différents membres

  4   de mon unité et de mon niveau, à savoir que nous montions la garde, nous

  5   étions de service pendant la nuit et pendant le jour également.

  6   Q.  Nous avons passé en revue les cinq sites. Quatre d'entre eux sont des

  7   camps, dont vous avez parlé. Pourriez-vous, s'il vous plaît, me dire ce que

  8   vous en saviez du JATD, les Bérets rouges, le groupe que vous avez rejoint,

  9   qu'en saviez-vous lorsque vous avez rejoint le site numéro 5, et pouvez-

 10   vous comparer votre perception de ces Bérets rouges quand vous étiez au

 11   site numéro 2 par rapport à votre perception lorsque vous êtes arrivé au

 12   site numéro 5 ?

 13   R.  Je vous prie de m'excuser, je n'ai pas très bien compris votre

 14   question. Quel est le site auquel vous faites référence, le numéro 2 ?

 15   R.  Oui. Je voudrais que vous nous aidiez à comprendre quelle est la

 16   différence en matière de perception, quelle est la sensation qui fut la

 17   vôtre lorsque vous vous trouviez sur le site numéro 2, à savoir le premier

 18   camp, et comment pouvez-vous comparer cette sensation et cette perception

 19   avec celle qui était la vôtre lorsque vous êtes arrivé avec votre unité sur

 20   le site numéro 5 ? Le temps avait passé et votre perception peut également

 21   avoir changé.

 22   R.  Bien sûr, ma perception des choses a changé de manière spectaculaire

 23   lorsque je suis passé du site numéro 2 au site numéro 5. Pourquoi ? Et je

 24   répondrai dont très simplement à votre question : lorsque je me trouvais au

 25   site numéro 2, je savais qu'il s'agissait d'une unité spéciale et que nous

 26   devions passer par une formation extrêmement rigoureuse qui nécessitait une

 27   très grande discipline, et ce qui valait pour l'ensemble des sites. Mais

 28   avec le temps, étant passé par le site numéro 5, je me suis rendu compte

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  1   que ce site était un site officiel pour des unités respectables. C'est en

  2   tout cas mon point de vue, ma perception des choses.

  3   Par exemple, sur le site numéro 2 ainsi que pour le site numéro 3, on

  4   pouvait constater certaines situations - et c'est en tout cas ce que

  5   j'avais pu apprendre de mon passage par le site numéro 1 - des situations

  6   qui auraient été impensables et inadmissibles au sein du MUP. Cependant,

  7   sur le site numéro 5, à ma connaissance, de telles choses ne se passaient

  8   absolument pas.

  9   Q.  Avez-vous suivi une formation psychologique lorsque vous êtes passé par

 10   un de ces sites ?

 11   R.  Selon moi, nous avons suivi cette formation psychologique, et ce, de

 12   manière quotidienne. Ça commençait de manière très simple, par exemple

 13   votre instructeur vous disait qu'il était à la fois votre mère et votre

 14   père et qu'il devenait l'alpha et l'oméga de votre vie et qu'on devait

 15   passer par toute une série de formations, d'entraînements, voire de

 16   punitions. Selon moi, nous fûmes exposés à l'époque à un entraînement

 17   psychologique quotidien, d'une sorte ou d'une autre. Et l'objectif de cette

 18   formation était pour nous de nous faire prendre la pleine mesure de

 19   l'importance de cette unité et l'importance du secret qui régnait au sein

 20   de cette unité et la nécessité absolue d'obéir en toute circonstance. Nous

 21   ne pouvions aucunement réfléchir au bien-fondé ou non d'un ordre qui nous

 22   était donné. Nous écoutions ou entendions nos instructeurs et nous devions

 23   obtempérer.

 24   Q.  Avez-vous dû prêter serment d'une manière ou d'une autre alors que vous

 25   faisiez partie des Bérets rouges du JATD ?

 26   R.  S'agissant d'un serment officiel, tel que par exemple un serment que je

 27   devrais prêter devant une cour, non, nous n'avons pas dû prêter un serment

 28   de ce type. Néanmoins, il existait bien une espèce de serment que nous

Page 5733

  1   devions prendre entre nous. Je ne me souviens pas des termes exacts de ce

  2   serment, mais cela revenait à dire - je vous explique la teneur de ce

  3   serment - que si on se retrouvait seul sur le théâtre d'opérations, il

  4   convenait de ne pas tomber vivant entre les mains de l'ennemi. Donc, il

  5   fallait soit se tirer une balle dans la tête, si nécessaire, mais en tout

  6   état de cause, il ne fallait certainement pas se retrouver entre les mains

  7   de l'ennemi.

  8   Q.  Je vais demander à notre commis d'affaire de diffuser un clip de la

  9   partie 2, qui a été téléchargé à partir de la liste 65 ter, qui correspond

 10   donc à la pièce 2609 et qui dure 42 minutes, 57 secondes au moment 43

 11   minutes, 35 secondes. Et je voudrais simplement vous dire que lorsque cela

 12   a été revu, il est apparu que le compte rendu ne contenait pas cette partie

 13   du document, et nous avons remarqué, en tout cas, que c'était le cas de la

 14   version anglaise. Nous avons immédiatement soumis le document à des fins de

 15   traduction, ce qui a donc pu être fait, nous avons maintenant donc la

 16   traduction en anglais versée au compte rendu complet. Nous allons donc

 17   entendre ce compte rendu, et les cabines ont reçu copie papier.

 18   [Diffusion de la cassette vidéo]

 19   L'INTERPRÈTE : [voix sur voix]

 20   "Un jour, si vous vous trouvez seul sur le champ de bataille et si les

 21   femmes, des enfants ou des chiens ennemis vous mettent en pièces, tirez-

 22   vous une balle dans la tête et vous mourrez en héro."

 23   [Fin de la diffusion de la cassette vidéo]

 24   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Madame Marcus, il semble que la qualité

 25   sonore de ce document vidéo soit telle que les interprètes ne sont pas à

 26   même de traduire ce qu'on entend. Alors, je ne sais pas si ce document a

 27   été traduit de manière fiable. Je me tourne vers les personnes natives de

 28   la langue de cette vidéo. Maître Petrovic.

Page 5734

  1   M. PETROVIC : [interprétation] Monsieur le Président, le son est très

  2   mauvais, et je dois vous dire que je n'ai rien compris du serbe qu'on

  3   entendait, et c'est pourquoi je comprends tout à fait que la tâche pour les

  4   interprètes est pratiquement impossible.

  5   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] La question demeure. Quelle est la

  6   valeur probante de cette pièce. Apparemment, quelqu'un a dit qu'on pouvait

  7   entendre ce qui était dit dans cette vidéo. Voilà ce que je vous propose :

  8   si on retente l'expérience et qu'il est absolument impossible d'entendre

  9   quoi que ce soit de l'original, alors bien sûr, il faudra en tenir compte.

 10   Mme MARCUS : [interprétation] Oui, Monsieur le Président. Lorsque nous

 11   avons préparé la déposition, le témoin m'a dit en quoi consistait ce

 12   serment et on a pu voir ce qu'il en était sur la vidéo. Et il m'a dit qu'il

 13   pouvait même chanter ce qui était dit, entonner ce qui était dit, ce qui

 14   pourrait être traduit par les interprètes de manière simultanée.

 15   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Oui, mais si on ne peut pas entendre ce

 16   qui est dit dans la langue originale, il est extrêmement difficile de

 17   pouvoir conclure que le témoin est tout à fait fidèle et dit verbatim ce

 18   qui est dit dans cette vidéo. Et donc, je propose que les parties tentent à

 19   nouveau de trouver une solution et voir dans quelle mesure nous pouvons

 20   tirer la même conclusion que l'Accusation. Si ce n'est pas le cas, bon,

 21   j'aimerais entendre l'avis des conseils de la Défense et peut-être entendre

 22   l'avis d'autres personnes qui pourraient s'exprimer sur la question.

 23   Quoi qu'il en soit, cette déposition reste valable, même sans la vidéo.

 24   Donc, nous allons entendre d'abord quels étaient les termes, et puis nous

 25   reverrons la vidéo. Avez-vous déjà vu cette vidéo, Témoin JF-048 ?

 26   LE TÉMOIN : [interprétation] Oui, j'ai déjà vu cette vidéo auparavant.

 27   Néanmoins, je voudrais dire ceci : j'ai d'abord vu la teneur de ce serment

 28   sous forme écrite, et ce, pour la première fois au site numéro 2. Et il se

Page 5735

  1   trouvait dans un carnet qui appartenait à l'un de mes instructeurs.

  2   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Lorsque vous avez regardé cette vidéo,

  3   vous l'avez vue et entendue dans sa forme originale et sa langue originale

  4   ?

  5   LE TÉMOIN : [interprétation] Oui.

  6   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Avez-vous reconnu et avez-vous pu

  7   conclure que les mots qui étaient entonnés, qui étaient scandés et criés

  8   dans cette vidéo correspondaient au serment dont vous aviez connaissance ?

  9   Et avez-vous pu comprendre ce qui était dit ou crié dans cette vidéo ?

 10   LE TÉMOIN : [interprétation] Oui, surtout concernant la partie de la vidéo

 11   qui met en scène certains membres de l'unité, des membres qui prêtent

 12   serment juste avant le déjeuner. La deuxième partie de la vidéo met en

 13   scène ce que je pense être des Tigres d'Arkan, et je l'avais vue pour la

 14   première fois à la télévision. Cependant, la partie de la vidéo qui met en

 15   scène certains membres de mon unité qui prêtent serment juste avant le

 16   déjeuner, ça, c'est une partie de la vidéo que j'avais déjà visionnée et

 17   vue antérieurement.

 18   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Oui, vous avez donc entendu des mots

 19   prononcés, scandés par ces personnes. Bon, ce n'est pas un vrai serment,

 20   c'est une espèce d'engagement, à savoir plutôt se tirer une balle dans la

 21   tête que tomber entre les mains de l'ennemi. Vous les avez reconnus, ces

 22   mots ? Vous devez l'attester.

 23   LE TÉMOIN : [interprétation] Oui.

 24   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Pourriez-vous, s'il vous plaît, de

 25   mémoire, nous dire quel était le texte exact et précis qui était donné au

 26   titre de cet engagement ou de ce serment ? Pourriez-vous vous en souvenir ?

 27   LE TÉMOIN : [interprétation] Je vais essayer.

 28   Si un jour vous êtes blessé sur le champ de bataille et que des femmes, des

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  1   enfants et des chiens ennemis arrivent -- excusez-moi, c'est une situation

  2   un peu stressante. Je reprends. Donc, que des femmes, enfants et chiens

  3   ennemis arrivent pour vous mettre en pièces, mettez-vous une balle dans la

  4   tête et mourrez en héro.

  5   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Poursuivez, je vous prie, Madame Marcus.

  6   Mme MARCUS : [interprétation]

  7   Q.  La vidéo que nous venons de voir, y avez-vous reconnu des membres de

  8   votre unité ou des Tigres d'Arkan ?

  9   R.  Non, les personnes qui portent des uniformes noirs, du moins, pendant

 10   la période où je me trouvais au sein de cette unité, ne faisaient pas

 11   partie de cette unité. Il s'agissait des Tigres d'Arkan. C'est dans l'autre

 12   partie de la vidéo qui met en scène des personnes portant des uniformes de

 13   l'OTAN, ce sont ces personnes-là qui faisaient partie de mon unité, ou

 14   plutôt de l'unité dont je faisais partie moi-même.

 15   Mme MARCUS : [interprétation] Monsieur le Président, je vous propose, avec

 16   votre autorisation, que l'on verse ce clip aux fins d'identification et de

 17   soumettre ensuite assorti d'une traduction officielle. Peut-être que des

 18   experts du Greffe qui seront chargés de la traduction seront capables de

 19   savoir si la vidéo est audible ou pas, et il n'y a eu aucune version écrite

 20   de cette vidéo disant que les mots étaient inaudibles au point de ne

 21   pouvoir apparaître dans une traduction non officielle. Et peut-être ensuite

 22   pourrons-nous verser ce document.

 23   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Maître Jordash ou Maître Petrovic, y a-

 24   t-il des commentaires à cette suggestion formulée par Mme Marcus pour

 25   verser ce document au titre d'identification pour que chacun puisse voir

 26   dans quelle mesure on peut identifier les mots utilisés ?

 27   M. JORDASH : [interprétation] Oui, une précision, je vous prie. S'agit-il

 28   d'un nouvel élément présenté par l'Accusation ? Est-ce qu'effectivement ce

Page 5737

  1   nouvel élément est un serment, un serment que tout un chacun qui rejoint

  2   l'unité des Bérets rouges de la DB serbe devait prêter ?

  3   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Maître Petrovic.

  4   M. PETROVIC : [interprétation] Monsieur le Juge, je souscris tout à fait à

  5   cette approche. Néanmoins, certains mots sont compréhensibles et

  6   intelligibles; néanmoins, on ne sait pas vraiment si les deux groupes qui

  7   sont présents prononcent ces mots. On ne peut pas en être certain lorsque

  8   l'on regarde cette vidéo, mais on ne sait pas vraiment comment d'ailleurs

  9   cette vidéo a été mise en image.

 10   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Maître Petrovic, pouvez-vous nous dire à

 11   quelle partie de la vidéo vous faites référence, les uniformes noirs ou les

 12   personnes qui sont assises à table ? Qu'avez-vous pu comprendre ?

 13   M. PETROVIC : [interprétation] Monsieur le Président, je serai franc. Je ne

 14   peux certainement pas épingler très précisément les mots que j'ai pu

 15   comprendre. Et il faudrait que je revisionne la vidéo et que je sois

 16   beaucoup plus attentif et je pourrais vous en informer ultérieurement. Je

 17   pourrais le faire plus tard aujourd'hui ou demain. J'ai l'impression qu'il

 18   n'y a pas vraiment synchronisation entre les différents groupes qui

 19   scandent ces mots, et la bande sonore m'amène à comprendre quelques mots.

 20   La qualité sonore est extrêmement piètre, mais peut-être dans d'autres

 21   conditions d'écoute serions-nous à même de comprendre un peu mieux ce qui

 22   est dit.

 23   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Oui, je comprends bien votre propos.

 24   Nous allons réessayer ultérieurement. Pourriez-vous, s'il vous plaît, nous

 25   dire quels sont les mots que vous avez pu comprendre ? Le mot ou les deux

 26   mots que vous avez pu comprendre.

 27   M. PETROVIC : [interprétation] Par exemple, Monsieur le Président, je pense

 28   avoir entendu les femmes et les enfants, mais si vous m'accordez un laps de

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  1   temps prolongé, je pourrais peut-être retenter l'expérience. Je pense qu'il

  2   ne servirait pas à grand-chose que j'épilogue maintenant, mais je pense

  3   avoir compris ces mots.

  4   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Oui, Maître Petrovic. La raison pour

  5   laquelle je pose cette question, et je comprends tout à fait, et j'apprécie

  6   que vous souhaiteriez tenter l'expérience ultérieurement, c'est que si vous

  7   avez compris ou entendu des mots qui n'apparaissent pas ici dans cette

  8   vidéo, mais que vous avez entendus antérieurement, je pense que le problème

  9   risquerait d'être plus grave.

 10   Monsieur le Greffier, un numéro MFI pour le clip de cette vidéo, s'il vous

 11   plaît.

 12   M. LE GREFFIER : [interprétation] Il s'agira de la pièce P535 marquée pour

 13   identification, Monsieur le Juge.

 14   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Merci, Monsieur le Greffier.

 15   Continuez, Madame Marcus.

 16   M. JORDASH : [interprétation] Je ne sais pas si le Président n'a pas reçu

 17   ma demande de précision que j'avais exprimée sur cette question. J'aimerais

 18   savoir si on peut avoir le point de vue de l'Accusation avant qu'il n'y ait

 19   soumission de la traduction de la vidéo.

 20   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Oui. C'est une question qui se pose. Je

 21   me trompe peut-être, mais je pense que nous pourrions peut-être poser la

 22   question au témoin, parce que visiblement ce n'était pas un serment qui

 23   était prêté officiellement lorsqu'on rejoignait l'unité.

 24   Témoin JF-048, était-il habituel que vous entonniez, vous scandiez

 25   ces mots en tant que groupe ?

 26   LE TÉMOIN : [interprétation] Oui, Monsieur le Président. Ce serment, ces

 27   mots étaient prononcés avant chaque repas. Il ne s'agissait pas d'un

 28   serment officiel que nous devions prêter lorsque nous prononcions ces mots.

Page 5739

  1   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Madame Marcus, est-ce que ce que vient

  2   de dire le témoin se concorde avec la thèse de l'Accusation ?

  3   Mme MARCUS : [interprétation] Oui, Monsieur le Président. C'est

  4   effectivement la terminologie qui avait été utilisée par le témoin.

  5   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Oui, Maître Jordash, est-ce que c'est

  6   suffisamment clair ?

  7   M. JORDASH : [interprétation] Merci.

  8   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Continuez, Madame Marcus.

  9   Mme MARCUS : [interprétation] Pourrions-nous, s'il vous plaît, voir la

 10   pièce 5358 de la liste 65 ter. Il s'agit d'un premier tableau qui a été

 11   distribué sous forme papier à toutes les parties du prétoire, la 5358. Il

 12   s'agit d'une liste d'émoluments qui se retrouve reprise dans un tableur.

 13   Pourrais-je demander que l'on ne diffuse pas ce document en dehors du

 14   prétoire. Pourrais-je demander que l'on affiche la version anglaise. Il est

 15   évident que la version B/C/S existe également, mais le témoin comprend

 16   également l'anglais. Merci.

 17   Q.  JF-048, lorsque vous avez préparé votre déposition, on vous a demandé

 18   de passer en revue un certain nombre de tableaux reprenant des paiements de

 19   solde et de fournir des commentaires sur ces tableaux. Ce que vous avez

 20   fait, avez-vous passé en revue ces tableaux qui sont repris ici et avez-

 21   vous commenté ces tableaux ?

 22   R.  Oui.

 23   Q.  Avez-vous eu la possibilité de vérifier que ce qui était écrit sur ces

 24   documents était conforme à la réalité et conforme aux informations que vous

 25   aviez données ?

 26   R.  Oui, absolument.

 27   Mme MARCUS : [interprétation] Puis-je vous demander de montrer le bas de la

 28   page.

Page 5740

  1   Q.  S'agit-il de votre signature qu'on peut lire au bas de la page de ce

  2   document ?

  3   R.  Oui, il s'agit bien de ma signature.

  4   Mme MARCUS : [interprétation] Monsieur le Président, je voudrais que soit

  5   versé au dossier ce tableau en tant que preuve à charge. Il s'agira de la

  6   pièce sous pli scellé 5358 de la liste ter.

  7   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Je n'entends pas d'objection. Quelle est

  8   la cote, Monsieur le Greffier ?

  9   M. LE GREFFIER : [interprétation] La cote sera la P536, sous pli scellé,

 10   Monsieur le Président.

 11   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] La P536 est versée au dossier sous plis

 12   scellé en tant que preuve à charge.

 13   Mme MARCUS : [interprétation]

 14   Q.  Comment pourriez-vous comparer les soldes que vous receviez alors que

 15   vous vous acquittiez des fonctions normales qui incombaient à un officier

 16   de police ?

 17   R.  Je pense que je l'ai déjà dit, ceci. Surtout au site numéro 2, nous

 18   percevions nos soldes en liquide, et il n'y avait aucune autre procédure

 19   administrative. Rien n'était signé, en tout cas, pour autant que je m'en

 20   souvienne. S'agissant de la procédure administrative qui prévalait au site

 21   numéro 5, et à partir de ce moment-là, nous recevions nos émoluments comme

 22   tout autre officier, dans une enveloppe accompagnée d'une lettre à l'en-

 23   tête du MUP, et signée d'un responsable du MUP. Voilà comment nous

 24   recevions nos salaires.

 25   Q.  Comment pourriez-vous comparer le montant que vous receviez au titre de

 26   vos émoluments en tant que membre de votre unité avec ce que vous receviez

 27   au titre de votre salaire lorsque vous étiez officier de police ?

 28   R.  Nos salaires au sein de cette unité étaient bien plus élevés que le

Page 5741

  1   salaire net des membres de la sécurité publique, comme les officiers de

  2   police. Ils étaient, comme je le disais, bien plus élevés. Et compte tenu

  3   des conditions de rémunération à l'époque dans l'ex-Yougoslavie, nos

  4   salaires étaient très élevés.

  5   Q.  Est-ce que vous vous souvenez avoir reçu des paiements pour des sommes

  6   différentes, des montants différents, il s'entend ?

  7   R.  Je ne me souviens pas de sommes précises au dinar près, mais il est

  8   vrai qu'à une ou deux reprises, en plus de nos salaires, nos recevions des

  9   primes. On appelait cela des primes, des primes en plus de nos salaires.

 10   Q.  Est-ce que vous vous souvenez dans quelles circonstances vous

 11   bénéficiez d'une prime en plus de votre salaire ?

 12   R.  Autant que je m'en souvienne, il n'y avait pas de raisons

 13   particulières. Mais si je me souviens bien, cela en général se produisait

 14   après un cantonnement au site numéro 3. Lorsque nous étions cantonnés au

 15   site numéro 3, nous recevions ce type de prime. J'en ai donc conclu que ces

 16   primes étaient associées à notre cantonnement au niveau de ce site numéro

 17   3, plutôt que notre site habituel. Au MUP, tout du moins au niveau du

 18   secteur de la Sûreté de l'Etat, la sûreté publique, il s'agissait en fait

 19   d'une indemnité de déplacement ou de cantonnement hors du site habituel de

 20   cantonnement.

 21   Mme MARCUS : [interprétation] Est-ce que le représentant du Greffe pourrait

 22   nous afficher la pièce de la liste 65 ter numéro 5359. Nous avons également

 23   des copies papier qui ont été transmises à toutes les parties présentes. A

 24   l'instar de la pièce précédente, il y a une version en anglais et en B/C/S

 25   sur le prétoire électronique. Mais est-ce que l'on pourrait afficher la

 26   version en anglais, de façon à ce que le témoin puisse nous confirmer cela.

 27   Q.  Monsieur le Témoin JF-048, lorsque vous avez préparé votre déposition,

 28   on vous a demandé d'examiner votre dossier militaire personnel de la DB, et

Page 5742

  1   de fournir des commentaires concernant les documents qui constituaient ce

  2   dossier. Est-ce que vous avez procédé à cet examen des documents recensés

  3   sur ce tableau, et est-ce que vous avez apporté des commentaires vis-à-vis

  4   de ces documents ?

  5   R.  Je vous prie de m'excuser. Oui, effectivement. J'ai parcouru ces

  6   documents et j'y ai apporté également des commentaires.

  7   Mme MARCUS : [interprétation] Est-ce qu'il serait possible de faire

  8   apparaître la version anglaise, s'il vous plaît.

  9   Q.  Est-ce que l'on vous a donné la possibilité d'examiner les mentions qui

 10   figuraient sur ces différents documents lorsque vous avez formulé vos

 11   commentaires pour s'assurer que les informations fournies étaient exactes ?

 12   R.  Oui. Ceci effectivement confirme les renseignements figurant dans les

 13   documents originaux, ou tout du moins des documents dont j'ai pris

 14   connaissance qui étaient écrits en serbe.

 15   Mme MARCUS : [interprétation] Je voudrais m'assurer que ceci ne sort pas du

 16   prétoire, n'est-ce pas ? D'accord. Très bien.

 17   Q.  Est-ce que c'est votre signature qui apparaît en bas de la page ?

 18   R.  Oui, effectivement.

 19   Mme MARCUS : [interprétation] Monsieur le Président, Mesdames les Juges, je

 20   voudrais verser au dossier ce tableau d'authentification. Il s'agit de la

 21   pièce de la liste 65 ter 5359, sous pli scellé.

 22   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Pas d'objection. Monsieur le Greffier,

 23   un numéro, s'il vous plaît.

 24   M. LE GREFFIER : [interprétation] Il s'agira de la pièce P537, sous pli

 25   scellé.

 26   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] P537 est versée sous pli scellé.

 27   Veuillez continuer.

 28   Mme MARCUS : [interprétation] Je regarde l'horloge. Je ne sais pas si c'est

Page 5743

  1   le moment de faire la pause ou si je peux poursuivre.

  2   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] De combien de temps avez-vous besoin,

  3   Madame Marcus ?

  4   Mme MARCUS : [interprétation] Je ne sais pas. Tout dépend des objections.

  5   S'il n'y a pas d'objections, ça prendra dix minutes.

  6   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Dans ce cas, je ne vais pas essayer de

  7   demander au préalable si les parties auront des objections à des questions

  8   qui n'ont pas encore été posées. Ce serait difficile de prévoir. Nous

  9   reprenons, en regardant cette horloge, à 17 heures. C'est l'heure

 10   habituelle de la pause. Mais je suppose que les parties préféreraient

 11   entendre les dernières minutes de l'interrogatoire principal pour

 12   commencer. Je regarde également M. Stanisic. Peut-être que nous pouvons

 13   faire une pause sans problème. Enfin, Monsieur Jordash, voyez --

 14   [Le conseil de la Défense et l'Accusé Stanisic se concertent]

 15   M. JORDASH : [interprétation] Est-ce que l'on pourrait faire la pause

 16   maintenant, s'il vous plaît.

 17   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Très bien. Nous allons faire notre pause

 18   maintenant, et nous allons reprendre à 17 heures 55.

 19   --- L'audience est suspendue à 17 heures 23.

 20   --- L'audience est reprise à 17 heures 58.

 21   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Madame Marcus, veuillez reprendre.

 22   Mme MARCUS : [interprétation] Merci, Monsieur le Président. Est-ce que je

 23   pourrais demander au représentant du Greffe d'afficher à l'écran la pièce

 24   de la liste 65 ter 5360, et de ne pas diffuser ceci hors du prétoire. Il

 25   s'agit du troisième tableau que vous avez également, ou que toutes les

 26   parties ont en copie papier. Aux fins du compte rendu d'audience, je

 27   voudrais mentionner que ce tableau a été identifié comme la pièce de la

 28   liste 65 ter 1167. En fait, il s'agit d'une pièce qui a reçu une cote

Page 5744

  1   provisoire. C'est la pièce P395 MFI.

  2   Q.  Monsieur le Témoin JF-048, j'aimerais savoir si vous avez visionné la

  3   vidéo des Skorpions en préparation à cette déposition, est-ce que vous

  4   aviez apporté des commentaires dans la mesure où vous pouviez le faire ?

  5   R.  [aucune interprétation]

  6   L'INTERPRÈTE : Le témoin n'a pas branché le micro.

  7   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Pourrions-nous vérifier que le témoin a

  8   branché le micro.

  9   Monsieur le Témoin, est-ce que vous pourriez répéter votre réponse, s'il

 10   vous plaît.

 11   LE TÉMOIN : [interprétation] Oui. Effectivement, j'ai visionné cette vidéo

 12   et j'ai fait certains commentaires à son sujet.

 13   Mme MARCUS : [interprétation]

 14   Q.  Est-ce que les commentaires figurent sur le tableau que nous avons à

 15   l'écran devant nous ?

 16   R.  Oui. Ce sont mes commentaires, des commentaires que j'ai faits après

 17   avoir visionné cette vidéo.

 18   Q.  Est-ce qu'on vous a donné la possibilité de parcourir la version écrite

 19   de vos commentaires pour vous assurer que les informations fournies étaient

 20   exactes ?

 21   R.  Oui. C'est exactement ce que j'ai fait.

 22   Mme MARCUS : [interprétation] Pourrions-nous passer au bas de la page en la

 23   version anglaise.

 24   Q.  Est-ce qu'il s'agit bien de votre signature qui apparaît en bas de la

 25   page ?

 26   R.  Oui. Effectivement, c'est bien ma signature.

 27   Mme MARCUS : [interprétation] Monsieur le Président, Mesdames les Juges,

 28   j'aimerais verser cette pièce au dossier sous pli scellé. Il s'agit de la

Page 5745

  1   pièce de la liste 65 ter 5360.

  2   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Oui, Monsieur Petrovic.

  3   M. PETROVIC : [interprétation] Monsieur le Président, Mesdames les Juges,

  4   notre objection porte sur le fait que cette vidéo remonte à juin 1995. Je

  5   ne me souviens pas que le témoin nous ait dit qu'il avait vu des événements

  6   de ce type en juin 1995.

  7   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Madame Marcus.

  8   Mme MARCUS : [interprétation] Tout au contraire, le témoin a confirmé qu'il

  9   avait vu le détachement ou l'Unité de Boca au site numéro 2 en juin 1995.

 10   M. PETROVIC : [interprétation] Monsieur le Président, Mesdames les Juges,

 11   il semble qu'il ait mentionné qu'il s'agissait du mois de juillet ou du

 12   mois d'août, mais on peut vérifier ceci facilement. Je pense qu'il a en

 13   fait déclaré qu'il avait vu ceci en juillet ou en août.

 14   Mme MARCUS : [interprétation] Monsieur le Président, Mesdames les Juges, je

 15   vous prie de m'excuser. A la page 40, lignes 20 à 23, le témoin a dit, je

 16   cite :

 17   "Autant que je me souvienne, ça n'a pu être qu'en juillet ou en août 1995,

 18   et je pense qu'il est plutôt plus probable que cela se soit produit en fait

 19   en juillet. Du moins, c'est ce dont je me souviens, parce que cela s'est

 20   passé il y a très longtemps."

 21   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Oui. Me Petrovic a dit qu'il n'avait

 22   rien vu en juin.

 23   Mme MARCUS : [interprétation] Monsieur le Président, oui, si vous regardez

 24   les commentaires du témoin, il parle du type de véhicule. Il parle

 25   également des insignes qu'il a vus et les types de caisses.

 26   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Mais ceci est une question tout à fait

 27   différente de celle qui n'est pas couverte ici. Donc, les commentaires

 28   portaient sur les personnes qu'il avait vues, qu'il avait identifiées. Il

Page 5746

  1   avait décrit les fonctions. Mais les commentaires comme, par exemple, sur

  2   les véhicules ne mentionnent pas la date à laquelle il a vu ceci ou cela.

  3   Maître Petrovic ou Maître Jordash, des commentaires ?

  4   M. JORDASH : [interprétation] Non, pas de commentaire, merci.

  5   [La Chambre de première instance se concerte]

  6   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Nous ne prenons pas encore votre

  7   objection. Monsieur le Greffier, pouvez-vous donner une cote.

  8   Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Ce sera la pièce P538, sous pli scellé.

  9   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] La pièce P538 sera versée sous pli

 10   scellé.

 11   Mme MARCUS : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.

 12   Est-ce que l'on pourrait demander au représentant du Greffe

 13   d'afficher à l'écran la pièce de la liste 65 ter 5361. Encore une fois,

 14   ceci ne devrait pas sortir du prétoire.

 15   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Je dois dire que je me suis quelque peu

 16   fourvoyé dans mes commentaires parce qu'en fait, tout ce qui porte sur la

 17   reconnaissance de ces personnes n'est pas ce qui figurait à l'écran. En

 18   fait, j'ai été trop vite en besogne et j'ai dit que le témoin avait reconnu

 19   ces personnes, mais en fait il semble qu'il s'agisse d'une série

 20   d'instantanés de la vidéo qu'il a visionné, du camp de Kula. Veuillez

 21   poursuivre, Madame Marcus.

 22   Mme MARCUS : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.

 23   Q.  Lorsque vous vous êtes préparé pour cette déposition, est-ce que vous

 24   avez visionné la vidéo sur le camp de Kula, et est-ce que vous y avez

 25   apporté des commentaires autant que vous le pouviez ?

 26   R.  Oui effectivement, j'ai visionné cette vidéo et j'y ai apporté des

 27   commentaires.

 28   Q.  Est-ce que vos commentaires ont été consignés sur le tableau que nous

Page 5747

  1   avons devant nous à l'écran ?

  2   R.  Est-ce que l'on pourrait peut-être agrandir ce document sur l'écran,

  3   s'il vous plaît.

  4   Mme MARCUS : [interprétation] Encore une fois, je pense que si l'on affiche

  5   uniquement la version anglaise, cela suffira.

  6   LE TÉMOIN : [interprétation] Oui, effectivement, il s'agit de mes

  7   commentaires.

  8   Mme MARCUS : [interprétation]

  9   Q.  Est-ce que vous avez eu la possibilité de parcourir ces commentaires

 10   écrits de façon à s'assurer qu'ils reflétaient fidèlement ce que vous avez

 11   dit oralement ?

 12   R.  Oui, effectivement.

 13   Q.  Est-ce qu'il s'agit bien de votre signature qui apparaît en bas de

 14   chaque page dans ce tableau ?

 15   R.  Oui, effectivement, c'est bien ma signature.

 16   Q.  J'aimerais vous demander une précision. Dans la photo du bas, nous

 17   sommes avec un compteur qui est à 1 minute 28 secondes, vous dites qu'il

 18   s'agit de celle de Zvezdan Jovanovic, que l'on connaissait également sous

 19   le nom de Zveki. Est-ce que vous pourriez nous dire s'il s'agit de la

 20   personne qui est à gauche ou à droite sur la photo ?

 21   R.  Je parle de la personne de droite sur la photo. La première personne en

 22   partant de la droite est la personne dont je parle.

 23   Mme MARCUS : [interprétation] Monsieur le Président, Mesdames les Juges,

 24   j'aimerais verser cette pièce au dossier, il s'agit de la pièce de la liste

 25   65 ter 5361.

 26   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Des objections ?

 27   Apparemment pas. Monsieur le Greffier, s'il vous plaît.

 28   M. LE GREFFIER : [interprétation] Pièce P539, sous pli scellé.

Page 5748

  1   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Cette pièce sera versée au dossier,

  2   pièce P539.

  3   Mme MARCUS : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.

  4   Q.  Monsieur le Témoin JF-048, j'ai une dernière question à vous poser. Sur

  5   le compte rendu d'audience d'aujourd'hui à la page 57, lignes 5 à 7, je

  6   vais citer vos propos, et je vais vous demander une précision. Vous avez

  7   dit, je cite :

  8   "Je ne peux pas me souvenir au dinar près, mais il y a eu des exemples où

  9   les cas où nous avons reçu des primes en plus de notre salaire."

 10   Mis à part les primes ou les bonus que vous avez reçus en plus de votre

 11   salaire, est-ce que vous avez également reçu d'autres paiements pendant la

 12   période où vous étiez cantonné au sein de cette unité ?

 13   R.  Pour autant que je me souvienne, non.

 14   Mme MARCUS : [interprétation] Monsieur le Président, Mesdames les Juges,

 15   j'aimerais verser les documents liés au paiement qui ont été authentifiés

 16   par le témoin. Je peux lire toutes les cotes pour les fins du compte rendu

 17   d'audience. Je peux les transmettre au Greffier après notre séance.

 18   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Vous voulez que nous réservions combien

 19   de cotes, combien de numéros, ou ne s'agit-il que d'un seul numéro ?

 20   Mme MARCUS : [interprétation] Non, je vais vous dire tout de suite. Il nous

 21   faudra huit numéros.

 22   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Huit numéros.

 23   Monsieur le Greffier, est-ce que vous pourriez nous donner les numéros qui

 24   vont être réservés.

 25   M. LE GREFFIER : [interprétation] Pièce P540 à pièce P547, Monsieur le

 26   Président, Mesdames les Juges.

 27   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Et vous en avez terminé avec ce témoin ?

 28   Mme MARCUS : [interprétation] Il s'agit des bordereaux de paiement que le

Page 5749

  1   témoin a vérifié et a déclaré comme étant authentiques.

  2   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Des objections, apparemment pas. Donc

  3   les pièces P540 à P547 incluses sont versées au dossier, sous pli scellé.

  4   Madame Marcus, je vous demande de transmettre les numéros correspondants au

  5   Greffier ainsi que les descriptions correspondantes concernant les

  6   documents, et s'il y a des problèmes concernant la description, je donnerai

  7   aux parties jusqu'à jeudi pour former les objections, si tel n'est pas le

  8   cas, nous accepterons vos descriptions comme étant celles qui auront été

  9   données au Greffier. Veuillez poursuivre.

 10   Mme MARCUS : [interprétation] Merci. Nous procèderons ainsi. Je

 11   voudrais également verser, et pas par le truchement du témoin, le dossier

 12   personnel de la DB du témoin. Il y avait une cote provisoire de la liste 65

 13   ter 5344, mais en fait ça n'apparaît pas sur la liste 65 ter, donc nous

 14   avons en fait reçu ceci suite à une demande d'aide RFA numéro 1691 du BIA.

 15   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Et quand avez-vous reçu cela ?

 16   Mme MARCUS : [interprétation] Nous avons reçu ceci en septembre 2008,

 17   Monsieur le Président.

 18   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Des objections ?

 19   M. JORDASH : [interprétation] Non, merci.

 20   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] En l'absence d'objection, pourrions-nous

 21   avoir un numéro de pièce, Monsieur le Greffier.

 22    M. LE GREFFIER : [interprétation] Ce sera la pièce P548.

 23   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] La pièce P548 sera versée au dossier,

 24   sous pli scellé.

 25   Mme MARCUS : [interprétation] Monsieur le Président, Mesdames les Juges,

 26   j'en ai terminé de mon interrogatoire principal. Je voudrais faire un

 27   dernier commentaire. L'Accusation remet en question ce que M. Petrovic a

 28   avancé en ce qui concerne le clip vidéo qui a pour cote provisoire le

Page 5750

  1   numéro P535 en disant qu'il s'agit là en fait d'un doublage. Nous pouvons

  2   demander aux Juges de la Chambre peut-être de déterminer en visionnant à

  3   nouveau cette vidéo pour savoir s'il s'agit d'une nouvelle bande audio qui

  4   a été apposée sur la bande audio d'origine, et peut-être que nous pourrions

  5   faire une enquête plus poussée afin de trouver une résolution à ce

  6   problème. Je vous remercie.

  7   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] D'après ce que j'avais compris, Me

  8   Petrovic se repenchera sur ce document et il nous dira après avoir examiné

  9   cette vidéo s'il s'agit d'un doublage ou si nous entendons bien la voix ou

 10   tout du moins une voix qui correspond bien aux mouvements des lèvres des

 11   personnes en question. Nous attendrons donc de voir ce que M. Petrovic nous

 12   dira.

 13   Question habituelle, j'aimerais savoir qui va procéder au premier

 14   contre-interrogatoire. J'ai remarqué que l'équipe de la Défense de M.

 15   Simatovic a quelquefois des problèmes en fin de parcours, lorsqu'on leur

 16   demande de terminer leur contre-interrogatoire, mais je m'en remets, bien

 17   sûr, aux différentes parties concernées.

 18   M. JORDASH : [interprétation] Mais nous en avons parlé avec nos estimés

 19   confrères, donc c'est nous à nouveau qui allons commencer, et à la suite de

 20   ces discussions, nous avons pris une décision.

 21   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Oui. Monsieur le Témoin JF-048, vous

 22   allez maintenant répondre aux questions du contre-interrogatoire de Me

 23   Jordash, qui est le conseil de M. Stanisic.

 24   M. JORDASH : [interprétation] Je vous remercie.

 25   Contre-interrogatoire par M. Jordash :

 26   Q.  [interprétation] Et bonjour, Monsieur.

 27   R.  Bonjour.

 28   Q.  Lorsque vous vous trouviez sur le site numéro 1, est-ce que vous-même,

Page 5751

  1   personnellement, avez commis des crimes ?

  2   R.  Non.

  3   Q.  J'aimerais vous poser la même question à propos du site numéro 2, y

  4   avez-vous commis des crimes sur le site numéro 2 ?

  5   R.  Non.

  6   Q.  Qu'en est-il du site numéro 3, vous, personnellement, avez-vous commis

  7   des crimes ?

  8   R.  Non.

  9   Q.  Qu'en est-il du site numéro 4, à propos duquel je vous pose la même

 10   question ?

 11   R.  Non.

 12   Q.  Et finalement, le site numéro 5, avez-vous commis des crimes ?

 13   R.  Non.

 14   Q.  Sur le site numéro 2, est-ce que votre unité a commis des crimes

 15   pendant que vous vous trouviez sur ce site ?

 16   R.  A ma connaissance, non.

 17   Q.  J'aimerais vous poser la même question pour le site numéro 3, est-ce

 18   que votre unité a commis des crimes alors qu'elle se trouvait dans ce site

 19   ?

 20   R.  Je répondrai de la même façon, à ma connaissance, non.

 21   Q.  Et est-ce que vous apporteriez la même réponse en ce qui concerne le

 22   site numéro 4, est-ce que votre unité a commis des crimes ?

 23   R.  Je répondrai de la même façon pour les sites 4 et 5, et comme je vous

 24   le dis, c'est à ma connaissance.

 25   Q.  Merci. Est-il exact que vous n'avez reçu aucun ordre pour commettre des

 26   crimes lorsque vous vous trouviez sur ces sites ?

 27   R.  Non, je n'ai reçu aucun ordre qui m'indiquait de commettre des crimes

 28   lorsque je me trouvais sur ces lieux.

Page 5752

  1   Q.  Je vous remercie. J'aimerais maintenant vous demander de revenir sur le

  2   début de votre déposition.

  3   M. JORDASH : [interprétation] J'aimerais d'ailleurs que nous passions à ce

  4   sujet à huis clos partiel.

  5   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Nous allons passer à huis clos partiel.

  6   M. LE GREFFIER : [interprétation] Nous sommes maintenant à huis clos

  7   partiel, Monsieur le Président.

  8   [Audience à huis clos partiel]

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 13  Pages 5753-5755 expurgées. Audience à huis clos partiel.

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 22   [Audience publique]

 23   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Merci, Monsieur le Greffier d'audience.

 24   Poursuivez, je vous prie, Maître Jordash.

 25   M. JORDASH : [interprétation] Pourrions-nous, s'il vous plaît, voir

 26   affichée la version anglaise.

 27   Q.  Pourriez-vous, s'il vous plaît, vous pencher sur la version en

 28   B/C/S pendant qu'on est en train d'afficher la version anglaise.

Page 5757

  1   M. JORDASH : [interprétation] Je vous prie de m'excuser. J'ai peut-être

  2   commis une erreur en donnant la cote de ce document. Il s'agit de la 4175,

  3   alors que nous voyons que c'est la 4715 qui est affichée à l'écran. Peut-

  4   être me suis-je trompé. Je ne pense pas que ça pose un problème. Je demande

  5   l'affichage de la pièce 4175, je vous prie.

  6   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Maître Jordash, êtes-vous satisfait de

  7   la pièce qui est affichée ?

  8   M. JORDASH : [interprétation] Oui, tout à fait.

  9   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Poursuivez, je vous prie.

 10   M. JORDASH : [interprétation]

 11   Q.  Avez-vous eu la possibilité de lire ce qui est à l'écran, Monsieur le

 12   Témoin ?

 13   R.  Je suis en train de procéder à la lecture de ce document. Me demandez-

 14   vous si j'ai déjà vu ce document par avant ?

 15   Q.  Ce que je vous demande, c'est si le camp Alfa dont on vous a parlé est

 16   bien le camp Alfa qui est mentionné sur ce document militaire, et dont on

 17   dit qu'il a été ouvert en juin 1993. S'agit-il du même camp Alfa ?

 18   R.  Je ne détiens pas d'information sur l'ouverture de ce camp Alfa. J'ai

 19   juste entendu mon instructeur faire allusion à ce camp, ce camp qui était

 20   supposé se trouver près de Knin. S'agissant des dates de son établissement

 21   ou de toute autre type d'information, je n'en dispose pas, et je ne connais

 22   pas ces dates.

 23   Q.  Bien, peut-être pourrions-nous quitter ce sujet, et je peux vous poser

 24   cette question. L'origine de cette unité alors que vous vous trouviez au

 25   site numéro 2 et ensuite, alors que vous avez continué à servir au sein de

 26   cette unité alors qu'elle a commencé à intégrer le camp dit Alfa, était-ce

 27   bien le processus que vous avez suivi et qu'a suivi votre unité ?

 28   R.  C'est ce qu'a dit notre instructeur lorsqu'il a fait allusion à cette

Page 5758

  1   unité.

  2   Q.  Et vous n'avez jamais entendu quoi que ce soit d'autre ou quoi que ce

  3   soit qui puisse vous inciter à penser que les origines étaient différentes;

  4   c'est bien cela ?

  5   R.  Je n'ai jamais entendu d'autres informations sur ce sujet.

  6   Fondamentalement, ce dont il s'agit ici, c'est que j'ai entendu mon

  7   supérieur hiérarchique immédiat dire que nos instructeurs avaient été

  8   formés au camp Alfa. Voilà tout ce que j'ai entendu.

  9   Q.  Je voudrais que tout soit clair. Vos instructeurs avaient été formés au

 10   camp Alfa et ils constituaient, en quelque sorte, l'origine de cette unité.

 11   Est-ce exact de dire ceci ?

 12   R.  Oui, c'est ce dont je me souviens.

 13   Q.  Je vous remercie.

 14   M. JORDASH : [interprétation] Pourrais-je demander le versement au dossier

 15   de cette pièce directement au dossier, Monsieur le Président.

 16   Mme MARCUS : [interprétation] Pas d'objection.

 17   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Monsieur le Greffier, pourriez-vous

 18   attribuer un numéro à cette pièce.

 19   M. LE GREFFIER : [interprétation] La pièce reçoit le numéro D71.

 20   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] La pièce D71 est reçue en tant que

 21   preuve. Poursuivez, Monsieur Jordash.

 22   M. JORDASH : [interprétation] Je vous remercie. Pourrais-je demander

 23   l'affichage de la pièce P523. Et pourrions-nous passer à la page 6 des

 24   versions anglaise et B/C/S.

 25   Q.  Pourrais-je vous demander de vous pencher sur le paragraphe 4 de la

 26   version en B/C/S, qui correspond également à la page 4 de la version en

 27   anglais. Le paragraphe qui nous intéresse est le paragraphe qui dit ceci :

 28   "Une unité basée à la Krajina fonctionnait également comme l'ont fait

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  1   les Bérets rouges. Des membres des unités de Poskok disent avoir été

  2   entraînés, mais des membres de cette unité ont finalement été intégrés dans

  3   l'unité des Bérets rouges en 1996."

  4   R.  Non, écoutez, je ne peux absolument pas localiser ce paragraphe dont

  5   vous faites lecture. Où se trouve-t-il sur ce document ? Je suis en train

  6   de lire la version en serbe.

  7   M. JORDASH : [interprétation] Je pense qu'il s'agit de la page 6 de la

  8   version serbe et de la page 6 de la version en anglais.

  9   Q.  Vous pouvez lire ce paragraphe ?

 10   R.  Qui commence par les mots "RSK et les Bérets rouges" ?

 11   Q.  Non, qui ne commence pas avec les mots. Le paragraphe contient ces mots

 12   "RSK et Bérets rouges." Oui. Le paragraphe qui commence par : "Une unité

 13   basée à la Krajina qu'on connaît sous l'Unité de Poskok," et cetera.

 14   R.  Oui. Je peux maintenant voir où se trouve le paragraphe en question.

 15   Q.  L'Unité de Poskok, telle que mentionnée ici -- bon, je recommence

 16   depuis le début. Comment pouvez-vous dire que l'Unité de Poskok a été

 17   absorbée dans les Bérets rouges dès 1996 ? Pourriez-vous nous dire comment

 18   cela s'est produit, si toutefois vous le savez ?

 19   R.  Je vais vous dire ce dont je me souviens. Lorsqu'une partie de mon

 20   unité dont je faisais partie se trouvait au site numéro 4, cette Unité de

 21   Poskok est arrivée et nous avons partagé le même camp, nous avons partagé

 22   les mêmes dortoirs et nous prenions nos repas ensemble, et ils sont restés

 23   en notre compagnie pendant un certain temps.

 24   Q.  Mais ils opéraient en tant qu'unité séparée; est-ce bien cela ?

 25   R.  Concrètement, ils ne participaient à aucune opération avec notre unité.

 26   Seulement, au site numéro 3, deux ou trois de ces hommes sont venus nous

 27   rejoindre. L'un d'entre eux était un de mes instructeurs personnels. Et

 28   ensuite, ils nous ont suivis et rejoints au site numéro 5.

Page 5760

  1   Q.  Cet homme, Milos Opacic, a-t-il rejoint les rangs des Bérets rouges ?

  2   R.  Je m'en souviens tout à fait. Dans le cadre d'une conversation que nous

  3   avons eue au site numéro 4, il m'a montré des photos et il avait quelque

  4   chose de spécial dans ce sens qu'il aimait entendre la huitième symphonie

  5   de Beethoven avant de partir au combat ou de participer à des actions. Et à

  6   ce moment-là, nous partagions le site numéro 4. Et pour tout vous dire, je

  7   ne me souviens pas l'avoir vu au site numéro 5, mais je me souviens avoir

  8   vu deux ou trois membres de cette unité.

  9   Q.  Et Milos Opacic a-t-il rejoint les rangs des Bérets rouges à un moment

 10   ou à un autre ?

 11   R.  Je ne sais pas, mais je sais, comme je l'ai déjà mentionné, qu'il se

 12   trouvait dans le même camp, au site numéro 4, alors que nous nous y

 13   trouvions également à ce moment-là.

 14   Q.  Et vous vous trouviez sur ce site numéro 4. Pendant combien de temps

 15   vous y trouviez-vous avec Opacic ?

 16   R.  Je me suis retrouvé à deux reprises sur le site numéro 4, si ma mémoire

 17   est bonne. Et il s'y trouvait également lorsque je me suis trouvé pour la

 18   première fois sur le site numéro 4. La partie de mon unité dont je faisais

 19   partie y a passé un peu moins d'un mois, je pense.

 20   M. JORDASH : [interprétation] Pourrions-nous, s'il vous plaît, voir

 21   affichée sur le prétoire électronique la pièce P539.

 22   Mme MARCUS : [interprétation] Est-ce que je peux m'assurer que ceci ne

 23   sorte pas du prétoire.

 24   M. JORDASH : [interprétation] Oui, désolé. Est-ce que l'on pourrait passer

 25   à la page 2. Est-ce que l'on pourrait également avoir la version B/C/S sur

 26   l'écran, s'il vous plaît, de façon à ce que mon client puisse suivre. Il

 27   s'agit de la page 2.

 28   Q.  Le passage qui m'intéresse, en attendant que la version B/C/S

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  1   s'affiche, c'est à 959, où vous faites un commentaire. Au compteur 959 :

  2   "Il s'agit d'un des frères Opacic qui était membre de l'unité de

  3   Poskok, mais sur cette vidéo il est membre des Bérets rouges. Son frère

  4   était présent avec moi au site numéro 4."

  5   R.  Oui.

  6   Q.  Mais qu'entendez-vous par là lorsque vous dites que "sur cette vidéo il

  7   est membre des Bérets rouges" ?

  8   R.  D'après les informations dont je disposais, ils appartenaient à une

  9   autre unité, l'unité de Poskok. Cependant, sur cette vidéo nous voyons M.

 10   Opacic, qui porte un uniforme des Bérets rouges. Il est debout à côté

 11   d'autres anciens combattants portant des Bérets rouges. Je ne le connais

 12   pas personnellement, mais je l'ai déjà dit, j'ai vu son frère présent au

 13   site numéro 4.

 14   Q.  Merci. Donc, lorsque vous avez visionné cette vidéo, ai-je raison de

 15   dire que vous avez été surpris d'entendre une description de lui comme

 16   étant un ancien combattant des unités spéciales de la Sûreté de l'Etat,

 17   parce que, selon vous, il n'était pas du tout un ancien combattant; est-ce

 18   exact ?

 19   R.  Est-ce que vous pourriez peut-être répéter votre question, s'il vous

 20   plaît, parce que je ne l'ai pas comprise.

 21   Q.  Très bien. D'après ce que vous avez vu et entendu à l'époque dans

 22   l'unité, Opacic n'était pas membre des Bérets rouges, mais il était membre

 23   de l'unité de Poskok, n'est-ce pas ?

 24   R.  Je parlais de son frère, mais pas de la personne que nous voyons sur

 25   l'image arrêtée.

 26   Q.  Mais la personne qui est sur l'image arrêtée est la personne pour

 27   laquelle vous avez exprimé une surprise lorsque vous l'avez vue portant un

 28   béret rouge, est-ce exact, lorsque vous dites également qu'il a reçu en

Page 5762

  1   fait une décoration de Kula ?

  2   Mme MARCUS : [interprétation] Monsieur le Président, Mesdames les Juges, le

  3   témoin n'a jamais fait preuve de surprise lorsqu'il a regardé ce tableau.

  4   M. JORDASH : [interprétation] Je voulais simplement soumettre ceci au

  5   témoin. Je peux reformuler ma question.

  6   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Peut-être que si le témoin avait déjà

  7   des difficultés à comprendre votre question précédente, le témoin n'aurait

  8   peut-être pas exprimé cette surprise. Il aurait peut-être également donné

  9   plus de détails à ce sujet. Est-ce que vous pouvez peut-être essayer d'être

 10   plus clair et de vous assurer de faire un clair distinguo entre les faits

 11   et les émotions qui peuvent découler du visionnement de cette vidéo.

 12   M. JORDASH : [interprétation]

 13   Q.  Lorsque vous dites, Monsieur le Témoin, que sur le tableau où l'on voit

 14   le frère de ce dénommé Opacic, vous dites qu'il était membre de l'unité de

 15   Poskok sur cette vidéo, qu'il est membre des Bérets rouges, et vous avez

 16   exprimé de la surprise parce que, selon vous, ce dénommé Opacic n'était pas

 17   un membre des Bérets rouges; est-ce exact ?

 18   R.  Je n'étais pas surpris. J'ai simplement regardé cette vidéo et j'ai

 19   entendu les officiers se présenter à Slobodan Milosevic. Ce dénommé Opacic,

 20   j'ai oublié son prénom, est arrivé, et c'est le frère d'Opacic que l'on

 21   voie maintenant, je vois que cette personne porte un béret rouge. Quand

 22   j'ai abordé ceci avec ce dénommé Opacic, je crois qu'il m'a dit qu'il était

 23   membre de l'unité de Poskok. C'est tout ce que je sais.

 24   Q.  Je vais m'en arrêter là. Oui, je vais m'en arrêter là. Merci. J'ai

 25   encore une question à vous poser. Vous n'avez rien entendu ni rien vu qui

 26   vous a laissé penser qu'Opacic était membre des Bérets rouges ou de son

 27   unité; est-ce exact ?

 28   R.  Si c'est à Milos Opacic que vous faites référence, à cette personne qui

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  1   était sur le site numéro 4, à cette époque-là il était membre de l'unité de

  2   Poskok, et l'unité était cantonnée dans le même camp que la nôtre.

  3   Q.  Très bien. Merci. Je vais m'en arrêter là. Merci.

  4   M. JORDASH : [interprétation] Est-ce que l'on pourrait revenir à la pièce

  5   P523 sur le prétoire électronique, s'il vous plaît.

  6   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] A ne pas diffuser hors de ce prétoire.

  7   M. JORDASH : [interprétation] Effectivement. Merci, Monsieur le Président.

  8   Je vous prie de m'excuser, je vais, en fait, aborder autre chose. Est-ce

  9   que l'on pourrait afficher à l'écran la pièce P540, s'il vous plaît.

 10   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Maître Jordash, je suppose que vous avez

 11   fait un calcul à la louche pour essayer de voir quel serait le document qui

 12   recevrait la cote P540.

 13   M. JORDASH : [interprétation] Oui, j'espérais un peu.

 14   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Le greffier, vous le savez, a réservé

 15   plusieurs numéros, mais il n'y a pas encore de cotes officielles pour ces

 16   documents.

 17   M. JORDASH : [interprétation] Alors, il est peut-être plus facile de donner

 18   la cote de la liste 65 ter. C'est le document 5358 de la liste 65 ter.

 19   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Est-ce qu'il s'agit d'un tableau ?

 20   M. JORDASH : [interprétation] Oui, c'est un tableau. C'est le document de

 21   la liste 65 ter numéro 5358.

 22   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Encore une fois, ce document ne doit pas

 23   être diffusé hors de ce prétoire.

 24   M. JORDASH : [interprétation] Oui, s'il vous plaît.

 25   Q.  Monsieur le Témoin, je regarde ici les noms que vous avez identifiés

 26   comme étant ceux que vous reconnaissez. Est-ce que vous serez d'accord avec

 27   moi pour dire que toutes les personnes que vous avez reconnues par leurs

 28   noms ont reçu, d'après ce que vous avez vu, une formation pour être

Page 5764

  1   officier de police pendant la période où vous étiez dans cet établissement

  2   de formation au site numéro 1 ?

  3   Mme MARCUS : [interprétation] Monsieur le Président, Mesdames les Juges,

  4   peut-être que mon collègue pourrait préciser ce qu'il entend par toutes ces

  5   personnes qui ont été mentionnées par leurs noms. Parce que le témoin parle

  6   d'énormément de personnes dans cette note explicative.

  7   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Oui, et d'après ce que j'ai compris, Me

  8   Jordash voulait savoir si toutes les personnes citées nommément se

  9   trouvaient au site que Me Jordash a mentionné.

 10   M. JORDASH : [interprétation] Oui, enfin --

 11   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Alors peut-être que vous pouvez

 12   reformuler cette question de façon à ce que tout le monde puisse la

 13   comprendre.

 14   M. JORDASH : [interprétation] Peut-être que nous pourrions passer à huis

 15   clos partiel, si nous le pouvons, de façon à ce que je puisse poser une

 16   question plus librement.

 17   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Alors, passons à huis clos partiel.

 18   M. LE GREFFIER : [interprétation] Nous y sommes.

 19   [Audience à huis clos partiel]

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 13  Pages 5765-5767 expurgées. Audience à huis clos partiel.

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 12   [Audience publique]

 13   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Je vous remercie, Monsieur le Greffier

 14   d'audience. Nous allons lever l'audience et nous reprendrons demain,

 15   mercredi 16 juin, à 14 heures 15, dans cette même salle d'audience, la

 16   salle d'audience II.

 17   --- L'audience est levée à 19 heures 04 et reprendra le mercredi 16 juin

 18   2010, à 14 heures 15.

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