Tribunal Criminal Tribunal for the Former Yugoslavia

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  1   Le jeudi 27 janvier 2011

  2   [Audience publique]

  3   [Les accusés sont introduits dans le prétoire]

  4   --- L'audience est ouverte à 14 heures 19.

  5   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Bonjour à tous dans le prétoire.

  6   Madame la Greffière, veuillez citer l'affaire, s'il vous plaît.

  7   Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Bonjour, Monsieur le Président,

  8   Mesdames les Juges.

  9   Il s'agit de l'affaire IT-03-69-T, le Procureur contre Jovica Stanisic et

 10   Franko Simatovic.

 11   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Je vous remercie, Madame la Greffière.

 12   Avant de passer à huis clos, il y a une question que je souhaite brièvement

 13   aborder, à savoir les attentes de la Chambre, est-ce que nous allons

 14   terminer ce témoin aujourd'hui. Nous avons envisagé une réunion demain

 15   matin. Si cela arrange, et en particulier M. Stanisic un petit peu plus

 16   tard demain - je ne sais pas comment se présente son calendrier pour

 17   demain, c'est quelque chose dont nous tiendrons compte - en revanche, ce

 18   qui est certain, c'est que nous devrons finir demain matin pas plus tard

 19   que disons 11 heures 30 ou 11 heures 45, car c'est une audience qui a été

 20   programmé assez tardivement, donc ils ont d'autres engagements. Je ne sais

 21   pas dans quelle mesure cela vous arrange de commencer un peu plus tard

 22   demain et les Juges de la Chambre ne doivent pas terminer après 11 heures

 23   30.

 24   M. JORDASH : [interprétation] C'est quelque chose que j'ai abordé avec Me

 25   Bakrac, et nous pensons pouvoir terminer à temps et en heure sans problème.

 26   Me Bakrac nous dit qu'il aura besoin d'une heure environ, et moi, j'aurais

 27   besoin de moins d'une demi-heure.

 28   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Et donc ceci ouvre la porte à une autre


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  1   possibilité. Nous allons pouvoir entendre vos arguments cet après-midi.

  2   Je ne sais pas comment nous allons communiquer avec OLAD à ce stade, car

  3   vous nous avez demandé hier, non pas d'exercer des quelconques pressions,

  4   mais d'encourager OLAD à apporter des précision avant demain, avant que

  5   vous ne présentiez vos arguments.

  6   Ce qui signifie que, compte tenu des circonstances actuelles, si nous

  7   en avons terminé avec le témoin, je pense que pendant la pause que nous

  8   aurons après, je vous encourage vivement à vérifier la position d'OLAD pour

  9   savoir exactement de quoi il en retourne ou quels sont les problèmes

 10   auxquels vous êtes toujours confronté.

 11   Donc, je propose que nous procédions comme suit : tout d'abord, nous

 12   allons entendre la déposition; ensuite vous aurez l'occasion de vérifier

 13   tout ceci avec OLAD, à savoir si certains problèmes ont été résolus ou non

 14   et ce que vous souhaitez présenter comme arguments; et ensuite nous

 15   entendrons cela une demi-heure après.

 16   Il y a une autre question que je souhaite aborder qui est celle des

 17   nouvelles questions qui doivent être posées à M. Theunens. Je ne sais pas

 18   si c'est une question que vous avez déjà évoquée avec l'Accusation.

 19   M. JORDASH : [interprétation] Je n'ai pas évoqué avec l'Accusation, mais

 20   j'ai dit à M. Weber ce que nous avons présenté comme questions pendantes,

 21   qu'il puisse se pencher dessus et savoir de quoi il s'agit.

 22   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Donc, nous allons entendre ce que vous

 23   avez à nous dire à cet égard, de votre part et de M. Weber. Il est vrai que

 24   de siéger demain pour cinq minutes ne présente pas un grand intérêt.

 25   Donc, Madame la Greffière, nous avons fait tous les préparatifs nécessaires

 26   pour tenir une audience demain. A ce stade, je ne sais pas si cela s'avère

 27   nécessaire ou pas.

 28   S'il n'y a pas d'autres points à soulever, je souhaite passer à huis clos.

 


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  1   Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Monsieur le Président, Mesdames les

  2   Juges, nous sommes à huis clos.

  3  [Audience à huis clos] [Confidentialité partiellement levée par ordonnance de la Chambre]

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 27   LE TÉMOIN : [interprétation] Je déclare solennellement que je dirai la

 28   vérité, toute la vérité et rien que la vérité.

 


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  1   LE TÉMOIN : JF-053 [Reprise]

  2   [Le témoin répond par l'interprète]

  3   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Je vous remercie, Monsieur le Témoin JF-

  4   053. Vous allez tout d'abord être interrogé par M. Groome qui, comme vous

  5   le savez, est un avocat de l'Accusation.

  6   Monsieur Groome.

  7   M. GROOME : [interprétation] Je vous remercie, Monsieur le Président.

  8   Interrogatoire principal par M. Groome : [Suite]

  9   Q.  [interprétation] Bonjour, JF-053.

 10   M. GROOME : [interprétation] Mesdames, Monsieur les Juges, le 7 novembre

 11   2010, les Juges de la Chambre ont admis au dossier un feuillet comportant

 12   le pseudonyme de ce témoin, P-1613. Je demande à ce que nous affichions le

 13   numéro 65 ter 6134. Il s'agit de l'enregistrement d'une série d'interviews

 14   datées du 15 février 2008.

 15   Q.  JF-053, en attendant l'affichage de ce document, vous souvenez-vous

 16   avoir donné une déclaration à un enquêteur qui répondait au nom de Kaiser

 17   Rizvi les 11 et 13 juillet et du 15 au 18 décembre de l'année 2003 ?

 18   R.  Oui, je m'en souviens.

 19   Q.  Vous souvenez-vous avoir rencontré un Procureur du bureau du Procureur

 20   répondant au nom de Klaus Hoffmann au mois de novembre 2007 et de lui avoir

 21   fourni des éléments d'information détaillés dont vous disposiez eu égard à

 22   cette affaire ?

 23   R.  Oui, je m'en souviens.

 24   Q.  Aux fins de préparer votre audition d'aujourd'hui, vous ai-je demandé

 25   de réexaminer ces deux documents aux fins de corriger une quelconque

 26   inexactitude ?

 27   R.  Oui.

 28   Q.  Après avoir examiné ces deux documents, vous êtes-vous forgé une


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  1   opinion sur lequel de ces deux documents était l'illustration, le reflet le

  2   plus exact de votre déposition ?

  3   R.  Etant donné que je vois mes deux déclarations pour la première fois

  4   depuis que je les ai données, cette deuxième déclaration est authentique,

  5   hormis quelques changements mineurs. Pour ce qui est de la seconde

  6   déclaration, je ne pouvais absolument pas et je ne souhaite pas me reposer

  7   dessus parce qu'il y a un certain nombre d'éléments inclus ici que je n'ai

  8   pas dit.

  9   Q.  Vous dites que la deuxième déclaration est plus fiable, et c'est celle

 10   que vous avez faite à M. Hoffmann ?

 11   R.  Oui.

 12   Q.  Veuillez regarder l'écran que vous avez sous les yeux. Il s'agit d'un

 13   rapport d'information dont l'auteur est M. Hoffmann. Ceci est daté du 15

 14   février 2008. S'agit-il là du compte rendu de votre audition avec M.

 15   Hoffmann en 2007, et enregistré par lui, que vous avez examiné avant votre

 16   déposition ici aujourd'hui ?

 17   R.  Oui. Et j'ai quelques petites modifications à apporter.

 18   Q.  M'avez-vous informé un peu plus tôt ce matin des paragraphes auxquels

 19   vous souhaitez apporter des corrections ?

 20   R.  Oui. Et je souhaite vous demander si je puis utiliser le papier ou le

 21   document que j'ai devant moi.

 22   Q.  Je veux tout d'abord vous poser une question. Avez-vous consignez sur

 23   du papier à lettre d'un hôtel les corrections que vous souhaitez apporter ?

 24   R.  Oui.

 25   Q.  Ceci vous permettrait d'apporter ces corrections cet après-midi; c'est

 26   exact ?

 27   R.  Oui, et c'est la raison pour laquelle je souhaite vous demander

 28   l'autorisation de bien pouvoir l'utiliser.


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  1   M. GROOME : [interprétation] Monsieur le Président, je demande que le

  2   témoin soit autorisé à utiliser ce morceau de papier sur lequel il a

  3   consigné ces corrections.

  4   M. JORDASH : [interprétation] Est-ce que c'est l'élément dont il parle, je

  5   suppose ?

  6   M. GROOME : [interprétation] Non, non du tout. C'est ce qui a été

  7   communiqué avec les corrections concernant la déclaration antérieure. Je

  8   n'ai pas de copie de ce qu'il a dans la poche.

  9   M. JORDASH : [interprétation] Pas d'objection.

 10   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Nous n'avons pas d'objection.

 11   Monsieur Bakrac, pas d'objection non plus.

 12   Vous pouvez vous servir de ces carnets sur lesquels vous avez consigné ces

 13   questions et ces éléments que vous souhaitez corriger. Sentez-vous libre de

 14   les utiliser.

 15   M. GROOME : [interprétation]

 16   Q.  En général, nous vous demandons d'attirer votre attention sur un

 17   paragraphe particulier que vous avez indiqué et auquel vous souhaitez

 18   apporter une modification. Lorsque vous verrez le paragraphe, veuillez nous

 19   dire quelles sont ces modifications que vous souhaitez apporter, et une

 20   fois que nous en avons terminé à ce paragraphe, nous passons au suivant

 21   jusqu'à ce que nous arrivions à la fin du document.

 22   Est-ce bien clair ?

 23   R.  Oui.

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  2   M. GROOME : [interprétation]

  3   Q.  Y a-t-il d'autres corrections que vous souhaitez affirmer, hormis les

  4   corrections que vous avez déjà apportées pour affirmer la véracité et

  5   l'exactitude de ce qui est contenu dans ce compte rendu d'entretien ?

  6   R.  Je n'ai rien d'autre à ajouter. Il s'agit des propos que j'ai échangés

  7   avec M. Hoffmann qui sont consignés ici dans leur intégralité.

  8   Q.  Si je devais vous poser aujourd'hui les mêmes questions que M. Hoffmann

  9   vous a posées le 18 [comme interprété] novembre 2007, fourniriez-vous, pour

 10   l'essentiel, les mêmes réponses ?

 11   R.  Oui.

 12   Q.  Maintenant que vous avez fait la déclaration solennelle, affirmez-vous

 13   la véracité et l'exactitude de ce compte rendu écrit de votre témoignage ?

 14   R.  Oui, c'est ce que j'ai dit, oui.

 15   M. GROOME : [interprétation] Monsieur le Président, Mesdames les Juges, à

 16   ce stade l'Accusation, conformément à l'article 92 ter, le numéro 65 ter

 17   6134, en demande le versement au dossier sous pli scellé.

 18   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Je n'entends pas d'objection.

 19   Je propose ce qui suit : le document aura une cote provisoire;

 20   Monsieur Groome, vous pouvez ainsi télécharger une version du document sans

 21   le paragraphe 8 et sans le paragraphe 20, qui sont complètement supprimés

 22   et noircis; et ce qui reste sera versé au dossier. Et nous aimerions être

 23   informés dès que possible, et dès que vous aurez téléchargé la version

 24   caviardée, de préférence avant le départ du témoin, pour que nous sachions

 25   où nous en sommes eu égard à cette question.

 26   Veuillez poursuivre -- et, en tout cas, par rapport au versement au

 27   dossier.

 28   M. GROOME : [interprétation] Il y a un feuillet que nous avons eu


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  1   l'obligeance de vous remettre.

  2   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] J'ai oublié de demander à Mme la

  3   Greffière de nous donner un numéro MFI.

  4   Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Numéro 65 ter 6134 aura le numéro MFI

  5   sous pli scellé 2108.

  6   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Merci, Madame la Greffière.

  7   M. GROOME : [interprétation] Je vais demander à la Greffière maintenant de

  8   remettre ce feuillet que nous avons eu l'obligeance de fournir aux conseils

  9   de la Défense, et j'ai également un exemplaire pour les Juges de la

 10   Chambre.

 11   Mesdames, Monsieur les Juges, c'est la déclaration Hoffmann, qui

 12   comporte 14 éléments de preuve qui sont cités ici et qui sont des éléments

 13   connexes. Neuf existent déjà en tant que pièces à conviction dans cette

 14   affaire. Et pour les cinq restants, il y a une pièce qui figure sur la

 15   liste de pièces de l'Accusation qui n'ont pas de pertinence en l'espèce; et

 16   pour les éléments restants, JF-053 dispose d'informations limitées quant à

 17   leur authenticité ou leur teneur. L'Accusation a donc préparé ce feuillet

 18   qui les énumère tous et qui peut être utile aux Juges de la Chambre et qui

 19   permet d'identifier avec certitude les pièces commentées par JF-053, pièce

 20   P2108 marquée aux fins d'identification. Ce feuillet est identifié sous le

 21   numéro 65 ter 6139. Je demande une cote provisoire pour ce document, s'il

 22   vous plaît.

 23   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Madame la Greffière d'audience, quelle

 24   sera la cote de cette feuille ?

 25   Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Le document 6139 de la liste 65 ter

 26   deviendra la pièce P2109, Monsieur le Président.

 27   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Et cette pièce est enregistrée aux fins

 28   d'identification sous pli scellé.


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  1   M. GROOME : [interprétation] Je n'ai plus de questions à poser à ce témoin.

  2   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Bien. Je suis en train d'étudier cette

  3   liste. Vous avez dit il y a 14 documents, 14 dont neuf ont déjà été versés

  4   au dossier; il en reste cinq, un qui ne figure pas d'ailleurs sur la liste,

  5   donc vous n'allez pas l'utiliser; un autre qui n'a aucune pertinence --

  6   M. GROOME : [interprétation] Ce numéro 13, la fiche d'emploi de ce témoin

  7   en 1999, donc après la période de l'acte d'accusation.

  8   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Bien. Il n'y a pas de pertinence là. Ça,

  9   c'est le numéro 13. J'essaie de vous suivre, Monsieur Groome.

 10   M. GROOME : [interprétation] Vous avez les numéros 2, 6 et 8. L'Accusation

 11   est d'avis que le témoin ne dispose pas de suffisamment d'information par

 12   rapport à ces documents pour qu'ils soient utiles, en tout cas, et pour

 13   aider la Chambre.

 14   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Oui. Alors, quel est celui qui reste ?

 15   M. GROOME : [interprétation] Non, non, je pense que j'ai énuméré toute la

 16   liste.

 17   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Alors, neuf plus quatre, bien. Ensuite,

 18   vous avez le dernier, le cinquième, c'est le 6139.

 19   M. GROOME : [interprétation] Il y a une pièce qui n'est pas sur la liste,

 20   dont la cote est 268 -- ou plutôt, il s'agit des chiffres, vous avez les

 21   numéros 2, 6 et 8. Pour ces documents, le témoin a une information très

 22   limitée à ce sujet. Le cinquième, le numéro 13, c'est celui, justement, qui

 23   n'est pas pertinent.

 24   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Alors, attendez, 2, 6, 8, 13, donc nous

 25   ne les prenons pas en considération pour les raisons que vous venez

 26   d'avancer. Bien. Et ensuite --

 27   M. GROOME : [interprétation] Alors, il y a le numéro 1 sur la liste, c'est

 28   l'autre.

 


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  1   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Bien.

  2   M. GROOME : [interprétation] Le numéro qui se trouve dans la deuxième

  3   colonne correspond au paragraphe de la pièce qui nous intéresse.

  4   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Je vous remercie. C'est clair,

  5   maintenant.

  6   Monsieur JF-053, vous allez maintenant répondre aux questions du contre-

  7   interrogatoire.

  8   Qui sera le premier ? Maître Bakrac ? Bien.

  9   Alors, vous allez donc répondre aux questions de Me Bakrac, l'avocat de M.

 10   Simatovic, et vous le voyez à votre gauche.

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  8   Q.  Je vous remercie. Et j'en ai terminé maintenant avec vos corrections,

  9   et je souhaiterais juste vous poser quelques questions à votre intention.

 10   Donc, nous allons procéder par ordre.

 11   Vous avez mentionné Jovica Milacic, mentionné dans les corrections. Qui

 12   était-il ?

 13   R.  Il était le commandant du Bataillon du Kosovo de la PJP, donc, qui

 14   avait été formé. Il était l'officier supérieur au SUP de Pristina -- en

 15   fait, au commandement de l'état-major du SUP de Pristina.

 16   Q.  Et il est du Kosovo, n'est-ce pas ?

 17   R.  Oui, il est de Pec.

 18   Q.  Je vais essayer d'aller un peu moins vite en besogne, mais j'aimerais

 19   vous demander de ne pas oublier de marquer des temps d'arrêt entre les

 20   questions et les réponses pour que les interprètes puissent véritablement

 21   interpréter vos réponses.

 22   Donc, est-ce qu'il faisait partie du département de la sécurité publique du

 23   MUP ?

 24   R.  Oui.

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 18   M. GROOME : [interprétation] Oui, Monsieur le Président, juste une ou deux

 19   questions.

 20   Nouvel interrogatoire par M. Groome :

 21   Q.  [interprétation] Monsieur le Témoin JF-053, on vous a posé une question

 22   à propos de Beli Manastir. Alors pour les personnes qui ne connaissent pas

 23   parfaitement la géographie de la région, j'aimerais vous demander dans quel

 24   pays se trouve Beli Manastir ?

 25   R.  Maintenant, c'est en Croatie. A l'époque, c'était la République de

 26   Croatie, mais à l'époque il y avait la Slavonie, Baranja, et le Srem

 27   occidental, la République de la Krajina serbe. Donc cela se trouvait à

 28   l'extérieur du territoire de la Yougoslavie si c'est ce que vous vouliez


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  1   savoir.

  2   Q.  Est-ce que vous pourriez nous dire à quelle distance kilométrique cet

  3   endroit se trouve de la frontière actuelle qui sépare la Serbie et la

  4   Croatie ?

  5   R.  Eh bien écoutez, ce n'est pas très près quand même. Bon cela fait 16 ou

  6   17 ans que je ne suis pas allé là-bas, mais je dirais qu'il y a une

  7   centaine de kilomètres environ. Je ne sais pas exactement.

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 17   [Audience publique]

 18   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Je vous remercie.

 19   Il n'y a plus d'autres témoins. Je sais que Me Jordash souhaiterait revenir

 20   et présenter certains arguments. Pour que cela ait un sens, je suppose, Me

 21   Jordash, que vous aurez besoin d'un peu plus de temps; c'est bien comme

 22   cela que je dois vous comprendre ?

 23   M. JORDASH : [interprétation] Je dois d'abord contacter OLAD, dans un

 24   premier temps, avoir leur réponse, et avoir un peu de temps pour assimiler

 25   leur réponse.

 26   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Alors, quand est-ce que nous pourrions

 27   reprendre l'audience ? Est-ce que 18 heures 15 vous convient, Maître

 28   Jordash ? Le problème, c'est que si vous me dites : non, nous reprendrons à

 


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  1   18 heures 31, je sais qui vont être les victimes de tout cela, les

  2   interprètes, la sténotypiste, les membres de la sécurité, qui ont déjà été

  3   suffisamment mes victimes depuis le début.

  4   M. JORDASH : [interprétation] Alors 18 heures 15, ça me convient tout à

  5   fait.

  6   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Bien, 18 heures 15. Et s'il nous reste

  7   du temps, j'aurai une ou deux décisions à vous lire.

  8   Donc, nous reprendrons à 18 heures 15 et, Maître Jordash, vous nous

  9   expliquerez ce qu'il en est des questions que vous avez soulevées

 10   récemment, et nous finirons à 19 heures et pas une seconde plus tard. Nous

 11   allons maintenant faire la pause.

 12   --- L'audience est suspendue à 17 heures 23.

 13   --- L'audience est reprise à 18 heures 17.

 14   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Maître Jordash, vous avez demandé à être

 15   autorisé à présenter vos arguments au sujet des rémunérations destinées aux

 16   conseils de la Défense. J'ai déjà demandé auparavant si ce serait une

 17   mauvaise chose que de procéder à une recherche de renseignements et, bien

 18   entendu, nous avons déjà vu ce qui a été fait dans le passé. Nous avons,

 19   pour l'essentiel, cherché à prendre connaissance des problèmes en lisant

 20   les requêtes présentées par les conseillers de la Défense à l'intention du

 21   Président du Tribunal, où il a été requis de procéder à un examen des

 22   décisions antérieures prises par le Greffe pour ce qui est des

 23   circonstances liées à ce qui se rapporte aux biens individuels des

 24   intéressés.

 25   Et vous avez eu l'amabilité de nous fournir une requête datée du 19

 26   novembre 2010, qui se penche sur des sujets différents, c'est-à-dire les

 27   modalités de calcul, et l'établissement de ce qui se trouve être équitable

 28   dans le cadre du système de rémunération.


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  1   Nous avons pris lecture de la totalité de ces documents, et nous nous

  2   sommes familiarisés avec le problème. Maintenant, vous êtes convié à

  3   présenter vos propres arguments. Je ne sais pas si votre réunion avec

  4   l'OLAD a permis de résoudre en partie ou intégralement le problème, ou en

  5   rien du tout, mais il y a, toujours est-il, deux niveaux du problème

  6   auxquels nous sommes conviés à faire face.

  7   M. JORDASH : [interprétation] Eh bien, la simple réponse est qu'il n'y a

  8   rien de modifié dans la position de l'OLAD. Ils n'ont pas le droit

  9   discrétionnaire de modifier les paiements effectués à titre mensuel, pas

 10   plus qu'ils n'ont le droit de procéder à des distributions de fonds

 11   complémentaires pour faire face à des problèmes sérieux.

 12   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Donc, vous avez besoin, de votre avis,

 13   des 30 minutes, parce que les choses n'ont pas été modifiées ?

 14   M. JORDASH : [interprétation] Eh bien, Monsieur le Président, je pourrais

 15   en parler pendant plus longtemps, mais de façon évidente, ce ne sera pas le

 16   cas. Je me ferai un plaisir de présenter certains détails relatifs aux

 17   sujets complexes qui sont évoqués sur papier, noir sur blanc, mais étant

 18   donné l'urgence de la question, je vais m'efforcer d'être le plus succinct

 19   possible pour ce qui est du problème réel, tel qu'il se pose.

 20   Eh bien, je dois dire qu'on est toujours mal à l'aise quand il convient de

 21   parler de ce qui pourrait être interprété comme des complaintes des

 22   conseils de la Défense qui se plaignent de l'argent qu'ils reçoivent ou ne

 23   reçoivent pas. Mais ce n'est pas de cela qu'il s'agit. Au contraire. La

 24   totalité des conseils dans cette affaire perçoivent moins de fonds que les

 25   autres représentants de la Défense dans les autres affaires de nature

 26   similaire. Nous ne nous sommes pas plaints. Nous sommes disposés à

 27   continuer de la sorte. Mais la situation qui se présente est celle-ci : on

 28   s'attend de notre part, c'est-à-dire de la part de moi-même et de mon


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  1   équipe, et ce, aux fins de nous préparer de façon adéquate pour cette

  2   affaire -- alors, il s'agirait ici de nous faire percevoir une rémunération

  3   qui se trouve, à ce niveau-là, et cela rend impossible la recherche d'un

  4   co-conseil qualifié, ou pratiquement impossible.

  5   La position de l'OLAD est celle d'affirmer qu'il n'y a pas de droit

  6   discrétionnaire à cet effet. Cela peut être le cas, peut-être pas. Mais je

  7   vais brièvement dire les raisons pour lesquelles nous estimons que cela

  8   n'est pas une bonne chose. Parce qu'il y ait un droit discrétionnaire ou

  9   pas, il y a un schéma de rémunération qui semble être un non modifiable,

 10   mais ce n'est pas le point crucial. Le point crucial, c'est qu'il faut se

 11   référer aux articles 20 et 21 qui disent que la Chambre de première

 12   instance a des attributions inhérentes à ses fonctions pour ce qui est de

 13   l'administration appropriée de la justice et dans un procès équitable. Et

 14   dans ces circonstances, nous ne sommes pas en mesure de constituer une

 15   équipe de Défense de façon appropriée. De notre avis, la Chambre de

 16   première instance est tenue d'intervenir. Alors, est-ce que ceci se ferait

 17   de façon à mettre en place un droit discrétionnaire à l'intention de l'OLAD

 18   pour que cette institution, enfin, cet organe puisse faire ce qu'il est

 19   censé faire, ou est-ce qu'il convient de procéder à une façon de surmonter

 20   le problème, c'est de voir.

 21   En substance, le problème est le suivant. D'après les calculs

 22   effectués par l'OLAD, nous ne percevrons de l'argent que pour le personnel

 23   à l'appui, ce qui se chiffre à 15 000 euros par mois. Et c'est comparable

 24   aux autres affaires qui sont de la complexité 3. Nous avons -- les fonds

 25   qui sont destinés au conseil, c'est ce que les accusés sont censés

 26   apporter, et les Juges de la Chambre sont au courant de l'ordonnance qui

 27   l'établit.

 28   Pendant la présentation des éléments de preuve de l'Accusation, il y


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  1   a eu des fonds d'attribués qui nous ont permis de payer le personnel

  2   auxiliaire et un conseil, et un conseil a donc effectué le travail de deux

  3   conseils, et le personnel auxiliaire s'est chargé du reste. Alors, le

  4   moment arrive où la Défense est censée présenter les éléments de preuve à

  5   décharge, et l'OLAD nous fait savoir qu'ils ne sont pas encore en mesure de

  6   nous dire comment ont va financer la présentation des éléments en décharge.

  7   Mais nous pouvons dès à présent dire que, dans cette phase-ci, notre

  8   client, c'est-à-dire l'accusé, a accepté et a affirmé qu'il ne pouvait

  9   payer que 7 000 euros par mois. Au cas où l'OLAD ne viendrait pas à

 10   augmenter le budget de ce procès dans la phase de la présentation des

 11   éléments à décharge, nous nous trouverons exactement dans la même

 12   situation. La différence, c'est que moi-même et M. Knoops avons été d'avis

 13   qu'avec une intervention à temps partiel de sa part et un travail permanent

 14   de la part du reste de l'équipe, nous avons pu nous occuper de ce qui

 15   découle du fardeau de la présentation des éléments à charge. Et je pense

 16   qu'il est absolument impossible de faire de même pendant la présentation

 17   des éléments à décharge.

 18   Le problème semble se présenter comme suit. En premier lieu, il convient de

 19   parler des calculs qui sont avancés par l'OLAD. Ils se fondent sur une

 20   supposition qui est celle de dire que les procès durent cinq jours par

 21   semaine d'ordinaire. Et c'est ce qui nous a été dit lorsque nous avons

 22   demandé des fonds complémentaires. C'est donc une hypothèse au sujet de

 23   laquelle nous avons été mis au courant. Il en a été question lorsque nous

 24   nous sommes entretenus avec d'autres équipes. Et cette affirmation et,

 25   dirais-je, la politique de l'OLAD ne semblent, en aucune façon, avoir de --

 26   enfin, disposer d'une transparence, parce que nous n'avons vu aucun

 27   document qui confirmerait que les procès se produisent de cette façon-là.

 28   Nous avons établi que -- affirmé que les procès se déroulent cinq jours par


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  1   semaine se trouvent être erronés, puisque nous nous sommes entretenus avec

  2   d'autres équipes de la Défense.

  3   Alors, ayant pris cela comme critère, l'OLAD a estimé que nous ne siégeons

  4   que deux jours par semaine et d'après leur schéma, nous percevons des fonds

  5   pour une partie de l'équipe qui n'intervient qu'à titre partiel. Je ne vais

  6   pas entrer dans le détail de tout ceci. Vous allez retrouver cela dans les

  7   écritures que nous avons adressées à l'Accusation ainsi qu'aux Juges de la

  8   Chambre. Alors, ceci revient à dire qu'on nous paye à temps partiel alors

  9   que nous sommes en train de faire du temps plein. Et il n'est point utile

 10   d'affirmer que nous ne siégeons que deux jours ou trois jours par semaine

 11   et cela ne revient pas à affirmer que nous travaillons qu'à titre partiel.

 12   Notre équipe travaille six jours par semaine et parfois même sept jours par

 13   semaine.

 14   De notre avis, donc, quels que soient les aspects techniques de la chose,

 15   nous demanderions aux Juges de la Chambre de considérer que ceci est un

 16   fait et, de notre avis, il convient véritablement de s'enquérir et de voir

 17   s'il y a de la rationalité dans cette politique conduite par l'OLAD du

 18   point de vue du calcul des fonds attribués. Et quand on se penche sur ces

 19   détails techniques, il est facile de voir les raisons pour lesquelles ces

 20   calculs, de notre avis, sont erronés. Si quelqu'un fonde ses évaluations de

 21   financement dans une affaire d'après le nombre de jours où l'on siège

 22   pendant la semaine, il est omis de se pencher sur l'aspect du nombre de

 23   jours que l'on passe à travailler à l'extérieur du prétoire. Et c'est là

 24   l'aspect le plus important, parce que pratiquement la totalité des témoins

 25   sont comparus en application du 92 ter, ce qui fait que le temps passé en

 26   prétoire est diminué de deux tiers, parce que nous n'avons pas à entendre

 27   les témoins viva voce. Donc, cela réduit la durée du temps passé en

 28   prétoire.


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  1   Et je répète une fois de plus que la totalité des témoins ont lieu à

  2   comparaître en application de ce 92 ter. Et d'après le schéma avancé par

  3   l'OLAD, les finances attribuées à la Défense se sont vu réduites. Et

  4   cependant, pour ce qui est du travail effectué, il n'y a aucune espèce de

  5   différence, parce que ces procédures en application du 92 ter réduisent le

  6   temps de -- enfin, les heures passées en prétoire, mais il convient pour

  7   nous de lire des centaines de milliers de pages de pièce à conviction de

  8   l'Accusation qui sont versées au dossier en application de cette procédure

  9   du 92 ter. Donc, ce qui est mis en exode, c'est que nous avons plus à faire

 10   de travail à l'extérieur du prétoire. Mais c'est du travail qui correspond

 11   à du travail investit en prétoire.

 12   J'ai déjà dit que je n'allais pas parler de ces détails techniques, mais

 13   dans nos écritures, nous affirmons que ce schéma, si tant est qu'il y a des

 14   exceptions, il doit y avoir prise en considération du cas -- enfin, des

 15   raisons exceptionnelles. Et nous avançons les raisons que nous avons mises

 16   noir sur blanc. Tout d'abord, l'OLAD prend pour base de départ cinq jours

 17   d'audience par semaine et de notre avis, ce n'est pas le cas. Les calculs

 18   de l'OLAD ne prennent pas en considération les particularités de l'affaire

 19   qui nous concerne. Et, troisièmement, j'allais vous donner mon dernier

 20   motif qui est celui de nos attentes eu égard à la durée de la présentation

 21   des moyens à charge de l'Accusation, mais je crois que ce point-là est

 22   peut-être sans objet --

 23   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] La situation a été quelque peu modifiée

 24   depuis que vous avez rédigé cette lettre, me semble-t-il.

 25   M. JORDASH : [interprétation] Le troisième motif que j'ai exposé est le

 26   manquement qui existe à prendre en compte les incidences de l'article 92

 27   ter sur la méthode de calcul du versement de cette somme.

 28   En fait, je vais raccourcir un petit peu. Nous hésitons à présenter


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  1   ceci aux Juges de la Chambre, parce que la situation n'est de notre fait.

  2   Il n'y a simplement rien avec l'équipe présente qui nous permettrait de

  3   modifier quoi que ce soit. Une réponse consisterait à dire : de toute

  4   façon, vous avez un co-conseil qui est signalé dans le compte rendu

  5   d'audience, et M. Knoops peut venir, quelle que soit la situation, et

  6   quelqu'un qui est un avocat aussi expérimenté que lui peut être contraint à

  7   venir dans le prétoire, mais c'est quelqu'un qui pourrait en contrepartie

  8   demander de l'argent. M. Gosnell, en revanche, n'est pas très exigeant au

  9   plan financier, on pourrait lui demander de venir aussi. Ou, sinon, les

 10   Juges de la Chambre devraient intervenir pour s'assurer que des fonds

 11   supplémentaires soient mis à notre disposition de façon à pouvoir recruter

 12   un co-conseil, comme il se doit et suffisamment qualifié.

 13   Une autre proposition consiste à demander à M. Knoops de revenir, comme je

 14   l'ai dit, ou de venir se joindre à notre équipe, mais à ce moment-là, il

 15   travaillerait pour un salaire dérisoire. Je crois qu'il serait préférable

 16   de financer la Défense au niveau qui correspond à cette affaire, et nous

 17   travaillerons nuit et jour, comme nous le faisons maintenant, de façon à

 18   garantir une défense adéquate de l'accusé. Je présente cette question-ci

 19   maintenant, parce que telle est notre situation; nous sommes amenés à

 20   travailler nuit et jour de façon à pouvoir répondre à la thèse de

 21   l'Accusation pendant que l'Accusation présente ses éléments à charge.

 22   Et la raison en est très simple : parce que lorsqu'il s'agit de

 23   préparer les témoins, d'avoir les entretiens avec eux, ceux-ci exigent

 24   énormément de temps. On ne peut pas prendre des raccourcis. Il faut

 25   s'asseoir autour d'une table avec le témoin et recueillir les éléments de

 26   preuve nécessaires de façon à garantir une défense adéquate. On ne peut pas

 27   faire ce travail-là avec un seul conseil, il en faut au moins deux, et si

 28   ce n'est pas le cas, nous allons nous trouver dans une situation où nous


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  1   allons faire une demande de report pour s'assurer simplement que la défense

  2   puisse être préparée, comme il se doit et de façon à défendre ou protéger

  3   les droits de M. Stanisic à une défense équitable, et pour les raisons de

  4   santé qui sont celles de M. Stanisic, nous aimerions éviter cela. Nous ne

  5   souhaitons pas non plus travailler dans des circonstances qui ne sont pas

  6   raisonnables et dans des conditions qui ne sont pas raisonnables, si ces

  7   conditions sont comparées à d'autres conditions de travail, d'autres

  8   membres du personnel qui travaillent dans ce Tribunal.

  9   Voici nos arguments, et je ne sais pas si je peux vous être par

 10   ailleurs utile.

 11   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Qu'attendez-vous de nous très

 12   exactement à ce stade ? Ce que nous savons c'est qu'apparemment, en vertu

 13   de l'article 13 de la commission d'office d'un conseil de la Défense - cela

 14   relève du conseil de la Défense et à l'article 13 - je vous avais évoqué un

 15   élément de cet article et soumis au Président de ce Tribunal. Nous avons

 16   également constaté que le greffier vous a posé une question. Il s'agit de

 17   savoir si le Président, à ce stade, est l'autorité compétente en la

 18   matière. Les Juges de la Chambre peuvent jouer un rôle à cet égard,

 19   également.

 20   Donc, à quoi vous attendez-vous ? Que souhaitez-vous que les Juges de

 21   la Chambre fassent ? Est-ce que ceci s'entend comme une requête, une

 22   requête qui serait fondée sur quoi précisément ? J'essaie de savoir

 23   exactement quel est le contexte juridique, et, au niveau de la procédure,

 24   comment ceci peut être impliqué. Bon, je crois qu'il faut que ce soit

 25   clair.

 26   M. JORDASH : [interprétation] Bien. Alors, je vais vous expliquer ceci le

 27   plus simplement possible : nous sommes une équipe de la Défense, et, en

 28   tant que telle, nous ne sommes pas en mesure de faire le travail qui est


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  1   nécessaire pour pouvoir prendre part, comme il se doit, à ces débats. Il y

  2   a un certain nombre de requêtes qui sont en instance. Il y a énormément

  3   d'éléments de preuve que nous n'avons pas pu consultés, y compris la

  4   plupart des carnets de Mladic, y compris des centaines et des milliers de

  5   pages de documents qui nous ont été communiquées au cours de la dernière

  6   année, environ. Notamment, nous devons commencer à nous pencher sur la

  7   question de la stratégie de la Défense et comment ceci va évoluer. En

  8   l'état actuel des choses, si, nous avons un co-conseil qui est à Belgrade,

  9   et qui commence à organiser l'entretien ou l'audition des témoins. Et dans

 10   un monde idéal, un co-conseil serait, comme l'était M. Gosnell, en train de

 11   se pencher sur ces requêtes en instance --

 12   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Maître Jordash, ceci est tout à fait

 13   clair. Mais vous ne demandez pas aux Juges de la Chambre de se mettre à

 14   rêver à un monde idéal ? Donc voici la question que je vous repose : sur

 15   quoi vous fondez-vous et en vertu de quelles procédures demandez-vous

 16   quelque chose, ou alors, est-ce que vous souhaitez simplement nous mettre à

 17   jour de la situation ? Est-ce que vous souhaitez nous présenter une requête

 18   d'ici dix jours ? J'essaie de comprendre et j'essaie de savoir de vous et

 19   de comprendre exactement quelle est la procédure que vous souhaitez nous

 20   soumettre. Est-ce qu'il s'agit d'une question urgente ? Est-ce que ceci

 21   pèse très lourdement sur les épaules de la Défense, eh bien oui, je crois

 22   que ceci est tout à fait clair.

 23   M. JORDASH : [interprétation] Nous demandons à ce que les Juges de la

 24   Chambre interviennent dans une question qui relève essentiellement de la

 25   compétence du Greffe, parce que ceci concerne l'équité du procès, à savoir

 26   le financement proposé par le Bureau chargé de l'aide juridictionnelle et

 27   des questions relatives à la détention. Nous demandons à ce bureau

 28   d'intervenir --


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  1   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] De quelle manière ? Est-ce que vous

  2   souhaitez que nous rendions les ordonnances ? Est-ce que vous souhaitez que

  3   nous agissions en tant que médiateurs ? Est-ce que vous souhaitez que -- ou

  4   y a-t-il d'autres requêtes que vous avez à l'esprit sur la question de

  5   l'équité du droit à un procès équitable ? Est-ce que vous souhaitez nous

  6   donner les éléments de contexte par rapport à la situation qui est celle

  7   d'aujourd'hui ? Vous souhaitez que nous intervenions de quelle manière ?

  8   M. JORDASH : [interprétation] Rendre une ordonnance à l'intention du Bureau

  9   chargé de l'aide juridictionnelle et des questions relatives à la détention

 10   aux fins qu'elle finance et qu'elle mette à disposition les fonds

 11   nécessaires pour un co-conseil. Tel est notre argument que nous exposons de

 12   façon très claire et qui ont été signalés dans les documents que nous avons

 13   envoyés au Greffe au sujet de ce financement, nous aimerons recevoir, un

 14   co-conseil. Cela porte sur la question du droit à un procès équitable, et

 15   ce qui ressort d'une appréciation de la situation au niveau du financement

 16   dans cette affaire.

 17   La réponse du Bureau chargé de l'aide juridictionnelle et des

 18   questions relatives à la détention a été de dire qu'il ne disposait pas de

 19   pouvoir discrétionnaire à cet égard, et j'ai lu le plan de financement d'un

 20   conseil de la Défense.

 21   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Je suppose que ce bureau dit dans sa

 22   réponse que vous avez écrit cela et, d'après ce que j'ai compris, je ne

 23   sais pas si, en fait, la teneur de leur réponse va, je crois, dans le sens

 24   de : ils sont en train de préparer une réponse écrite à votre lettre du 19

 25   novembre. Je ne sais pas exactement ce que dit cette lettre et pourquoi ils

 26   estiment qu'ils n'ont pas le pouvoir discrétionnaire de répondre à votre

 27   question.

 28   M. JORDASH : [interprétation] Ils vont nous écrire une lettre qui expose


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  1   tout ceci.

  2   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Je suppose qu'ils vont nous expliquer

  3   leur position pour ce qui est de la question de la procédure juridique qui

  4   doit être appliquée, quel que soit leur domaine de compétence et pourquoi

  5   ils peuvent le faire, pourquoi ils ne peuvent pas le faire, ce que le

  6   Président doit faire, ce que les Juges de la Chambre doivent faire. En tout

  7   cas, nous aurions une image plus claire à cet égard.

  8   M. JORDASH : [interprétation] Oui, je comprends bien, Mesdames, Monsieur

  9   les Juges, vous nous demandez, dans une certaine mesure, c'est difficile

 10   d'être -- de trancher. Moi, je peux trancher, mais il y a une autre

 11   solution. Si je demande aux Juges de la Chambre d'envisager d'autres

 12   possibilités dans les semaines à venir, pendant la présentation des moyens

 13   à décharge de la Défense, de façon à ce que nous puissions, avec l'équipe

 14   actuelle, gérer la question du financement ou traiter la question du

 15   financement du co-conseil. Ça, c'est une autre possibilité. C'est une

 16   situation, évidemment, qui ne recueille pas ma préférence.

 17   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Ce qui nous amènerait à une situation

 18   difficile, parce que le nombre de jours d'audience serait réduit d'autant.

 19   Un jour par semaine, deux jours par semaine poseraient un problème, parce

 20   que ceci n'est pas la façon dont il faut procéder et ne permettrait pas de

 21   résoudre le problème non plus.

 22   M. JORDASH : [interprétation] Ecoutez, je vais essayer de gagner du temps.

 23   Je crois qu'il faut assurer l'équité du procès, et l'équipe de la Défense

 24   se trouverait appauvrie, mais au moins nous obtiendrons l'équité du procès.

 25   Je ne souhaite pas insister là-dessus, parce que je comprends bien

 26   qu'on montre du doigt à l'accusé. Je souhaite simplement insister sur le

 27   fait que pendant la présentation des moyens à charge, que mon client a dû

 28   verser certaines sommes parce qu'une ordonnance avait été rendue sur son


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  1   indigence, et voilà la situation dans laquelle nous nous sommes trouvés. Il

  2   a versé les montants dans leur intégralité en empruntant de l'argent à des

  3   tiers, et, malheureusement, nous manquons toujours de co-conseils. Donc,

  4   cela nous donne une idée de la gravité de la situation. Le Bureau chargé du

  5   financement nous dit ce qu'ils attendent du client, et il nous manque

  6   toujours un conseil.

  7   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Veuillez nous expliquer ceci à nouveau,

  8   encore une fois, que ce soit très clair dans mon esprit, surtout par

  9   rapport à la demande que vous avez faite concernant une certaine somme qui

 10   doit être décidée. Je crois que le montant est erroné. Je n'ai encore rien

 11   lu à ce sujet. Je suppose simplement que, parce que vous présentez des

 12   arguments, c'est votre point de départ, et ensuite, et sur une base

 13   mensuelle, c'est en tout cas l'évaluation faite par le Greffe, et cetera.

 14   C'est une somme moins importante parce que l'accusé est dans une mesure où

 15   il peut se permettre de financer cela, même s'il y a beaucoup de discussion

 16   sur le sujet également. Ceci a été divisé sur plusieurs mois. Cela réduit

 17   le montant par mois auquel vous vous attendiez, et l'accusé est censé

 18   financer le reste de la somme. Donc, c'est une question très pratique. Je

 19   ne vous demande pas de donner tous les détails, d'où vient son argent et

 20   pourquoi il est en possession, qui lui a prêté, mais c'est sa contribution

 21   qui a été calculée par le Greffe, et vous avez certainement reçu ces

 22   éléments-là d'information ?

 23   M. JORDASH : [interprétation] En fait, non, pas suffisamment.

 24   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Ecoutez, vous n'avez peut-être pas reçu

 25   tous les éléments d'information, mais pour l'essentiel, oui.

 26   M. JORDASH : [interprétation] Oui.

 27   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Donc, j'ai une autre question à vous

 28   poser. J'ai essayé de comprendre pourquoi, en fait, vous aviez des griefs à


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  1   présenter sur le fait de siéger deux ou trois jours, parce qu'au départ

  2   c'était cinq jours par semaine. Ça, c'est le début de votre argument. Je

  3   souhaite bien comprendre votre position. Il est clair que la conséquence de

  4   votre position est que nous insistons maintenant sur cela dans d'autres

  5   affaires qui ne siègent pas cinq jours par semaine non plus, pas uniquement

  6   l'équipe de la Défense Stanisic, mais également d'autres équipes de la

  7   Défense qui souffrent de cela, de ce point de départ qui n'est pas, dans

  8   une certaine mesure, un point de départ qui n'aurait pas dû être organisé

  9   comme cela ?

 10   M. JORDASH : [interprétation] Cela dépend. Je ne sais pas, en fait, si ce

 11   bureau chargé du financement a parlé aux autres équipes, si cela fait

 12   partie des problèmes. Nous ne savons pas si la Défense devait vérifier si

 13   ce n'est que d'ouvrir une enquête et de demander aux autres équipes de la

 14   Défense des informations sur les questions financières. Je ne sais pas, en

 15   fait, si tel est le point de départ des autres équipes et quelles sont

 16   leurs dispositions financières.

 17   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] C'est un régime qui, d'après vous, ils

 18   utilisent. C'est un système, c'est un barème. En général, il s'agit de

 19   siéger cinq jours par semaine. Je suppose que c'est deux ou trois jours,

 20   quel que soit le cas, mais leur rémunération est réduite d'autant sur une

 21   base mensuelle parce qu'ils ne siègent pas cinq jours par semaine. Donc,

 22   c'est vous qui avez signalé cela. Et même s'ils sont censés siéger tous les

 23   cinq jours, en réalité, ils siègent moins. Et je pense à une affaire en

 24   particulier, c'est deux à trois jours en moyenne. Donc, si ça a été calculé

 25   sur la base de cinq jours, encore une fois, ça a été calculé conformément à

 26   ce régime qui est prévu de siéger cinq jours par semaine, et dans ce cas,

 27   ils en souffriraient aussi, d'une erreur de ce système.

 28   M. JORDASH : [interprétation] Oui, tout à fait.


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  1   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Ce n'est pas à moi -- je comprends très

  2   bien cet argument, l'argument, en fait, qui porte sur ce barème qui est

  3   erroné si on tient compte des cinq jours, si c'est réaliste dans une

  4   affaire, il faut siéger à temps plein.

  5   M. JORDASH : [interprétation] Je crois qu'en fait il y a une affaire dans

  6   laquelle on siège cinq jours au Tribunal, Mico Stanisic et Zupljanin, et la

  7   réaction des équipes de la Défense a été une réaction d'horreur, parce que

  8   c'est très difficile de répondre aux exigences du calendrier. C'est

  9   quasiment impossible. Donc, pour ce qui est du financement, je crois qu'ils

 10   reçoivent les sommes entières, mais le point de départ des calculs du

 11   bureau a été les audiences qui se tenaient pendant cinq jours.

 12   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Ecoutez, je ne veux surtout pas me

 13   lancer dans une polémique avec vous. J'essaie tout simplement de vérifier

 14   si j'ai bien compris l'argument qui figure dans votre lettre du 19

 15   novembre.

 16   M. JORDASH : [interprétation] Oui.

 17   [La Chambre de première instance se concerte]

 18   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Je viens de vérifier auprès de mes

 19   collègues. Je dois vous dire que pour le moment nous n'avons pas d'autres

 20   questions à vous poser. Je pense que nous avons compris vos arguments, les

 21   arguments que vous nous avez présentés. Enfin, je vois que Me Petrovic

 22   souhaite intervenir.

 23   J'aimerais savoir, Maître Petrovic, si vous souhaitez ajouter quoi

 24   que ce soit ?

 25   M. PETROVIC : [interprétation] Oui, très rapidement, Monsieur le Président,

 26   si vous m'y autorisez.

 27   J'aimerais, dans un premier temps, vous dire que notre situation est

 28   absolument identique à celle qui vient d'être décrite par Me Jordash. Et


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  1   nous souhaiterions, en fait, nous associer à ses propos. Ça, c'est la

  2   première chose que je voulais vous dire.

  3   Deuxièmement, nous allons peut-être essayer de vous présenter une

  4   suggestion. Etant donné, Monsieur le Président, que vous nous avez demandé

  5   comment la Chambre pourrait intervenir. Alors, est-ce que nous pourrions

  6   vous expliquer comment nous, nous comprenons la directive de nomination des

  7   conseils, afin de voir si la Chambre pourrait exercer une influence. Car

  8   nous pensons qu'il y a deux problèmes. Comme le dit Me Jordash, il y a ce

  9   calcul qui est fait pour la somme totale qui se fonde, entre autres, sur le

 10   fait que la première modalité en l'espèce dans cette affaire, jusqu'au mois

 11   d'octobre, le premier régime en fait, envisageait deux jours d'audience par

 12   semaine. Donc, une décision a été prise de ce fait pour financer la

 13   Défense.

 14   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Non, Maître Petrovic, je vais vous

 15   interrompre, et je vais vous expliquer pourquoi je vous interromps. Parce

 16   que Me Jordash a indiqué qu'il souhaitait présenter des arguments à ce

 17   sujet et la Chambre a pu se préparer. Nous lui avons même demandé si la

 18   Chambre pourrait peut-être s'enquérir de la situation. Nous avons lu les

 19   différents documents qui avaient été présentés au Président. Me Jordash

 20   nous a fourni un raisonnement détaillé dans sa lettre du 19 novembre. Bien

 21   sûr que je ne vois aucun inconvénient à ce que vous souleviez cette

 22   question, mais il faudrait que vous le fassiez en vous préparant comme l'a

 23   fait Me Jordash, à savoir, prendre en considération toutes les données du

 24   problème, mais au moins coucher sur papier les problèmes auxquels vous vous

 25   heurtez.

 26   Car je dois dire, personnellement, qu'après 10 heures de présence au

 27   Tribunal, je ne suis plus en mesure d'assimiler les détails et les

 28   subtilités des arguments présentés de façon orale. Alors, je ne vous


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  1   interromps pas, je ne vous empêche pas de soulever cette question. Je vous

  2   interromps dans votre façon de procéder, car je ne veux pas, en fait,

  3   entendre vos arguments présentés de façon orale maintenant.

  4   M. PETROVIC : [interprétation] Monsieur le Président. Juste en deux

  5   phrases, Monsieur le Président, je souhaiterais vous dire que lorsque

  6   l'OLAD, donc le Bureau chargé de l'aide juridictionnelle et des questions

  7   relatives à ces questions, lorsque l'OLAD prend une décision, elle prend en

  8   considération l'avis de la Chambre de première instance. Par exemple, si la

  9   présentation des moyens à charge a été plus longue que prévue, le bureau

 10   d'OLAD demande toujours à la Chambre de première instance d'expliquer

 11   pourquoi cela s'est passé. D'après ce que j'ai compris de Me Jordash,

 12   l'OLAD avait prévu que la présentation des moyens à charge allait se

 13   terminer à la fin du mois de décembre, mais cela ne se terminera pas avant

 14   le mois de février. Donc, est-ce que la Chambre de première instance

 15   pourrait expliquer cela au bureau d'OLAD et lui expliquer pourquoi la

 16   présentation des moyens à charge a duré plus longtemps que prévu, car cela

 17   n'est pas de notre responsabilité. Ce n'est pas quelque chose -- une erreur

 18   qui a été commise par la Défense de M. Stanisic. Donc, fondamentalement,

 19   c'est inique, en fait, parce que les deux équipes de la Défense, pendant

 20   ces deux mois, vont travailler sans pour autant recevoir aucune

 21   rémunération.

 22   Deuxièmement, la Chambre de première instance pourrait expliquer au

 23   bureau OLAD ce que représente une augmentation de deux jours à trois jours

 24   d'audience. Je pense à nos obligations, aux documents que nous devons

 25   étudier, et tout ce que nous devons faire. Il me semble --

 26   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Je vous interromps, Maître Petrovic,

 27   parce que vous avez été beaucoup plus long que deux phrases. Mais, alors,

 28   vous nous dites que cette question a été soulevée auprès du bureau de


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  1   l'OLAD. Alors, pour ce qui est de la Défense de Stanisic, alors vous êtes

  2   en train de nous dire que si OLAD souhaite obtenir de plus amples

  3   renseignements, il faudra que des renseignements leur soient donnés pour

  4   qu'ils comprennent exactement ce qui se passe et ce qui s'est passé dans ce

  5   prétoire. C'est très clair, et vous nous avez donné des exemples.

  6   Monsieur Groome, est-ce que l'Accusation souhaite intervenir à ce sujet ?

  7   M. GROOME : [interprétation] Le bureau du Procureur se rallie tout à fait à

  8   l'idée de l'équité du procès et des droits de l'accusé. Donc, bien entendu,

  9   si la Chambre est d'avis que l'Accusation dispose de renseignements qui

 10   pourraient être utiles à la Chambre, il est évident que nous sommes tout à

 11   fait à votre disposition et prêts à vous aider à ce sujet.

 12   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Je vous remercie, Monsieur Groome.

 13   [La Chambre de première instance se concerte]

 14   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Maître Jordash, d'après mes propos un

 15   peu plus tôt, j'avais peut-être compris que la Chambre ne sait pas très

 16   bien ce à quoi vous vous attendez de la part de la Chambre. Donc, si vous

 17   souhaitez que la Chambre intervienne d'une façon précise, il faudra

 18   l'indiquer de façon officielle. Vous pourriez présenter une requête et, par

 19   exemple, demander au Greffier une ordonnance, et ainsi nous verrons ce qui

 20   pourra être invoqué auprès du bureau du Président. Donc, il faudrait, pour

 21   cette discussion, que nous soyons informés de façon très concrète, de façon

 22   très détaillée et de façon très officielle. Vous avez, de toute façon, très

 23   certainement obtenu l'attention de la Chambre à propos des problèmes

 24   auxquels vous vous heurtez.

 25   M. JORDASH : [interprétation] Oui, c'est ce que nous ferons.

 26   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Mais, vous comprenez, Maître, nous ne

 27   pouvons absolument pas agir, qu'il s'agisse d'une ordonnance, d'une

 28   décision, d'une intervention, d'une négociation, nous ne pouvons absolument


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  1   rien faire si nous n'avons pas une requête officielle qui pourrait être une

  2   requête du style "accordez-nous une semaine supplémentaire", peu importe.

  3   Mais vous voulez obtenir le soutien de la Chambre et il faudrait, en fait,

  4   que vous l'exprimiez de façon très concrète, et ce, en passant par le

  5   Greffier.

  6   Je dois vous dire que j'ai fait une promesse aux interprètes. Et nous

  7   allons de toute façon réfléchir à ce que vous veniez de nous dire, Maître

  8   Jordash. Pour le moment, je pense que nous allons laisser les choses en

  9   l'état, mais nous nous attendons à une initiative officielle de votre part.

 10   M. JORDASH : [interprétation] Dès que nous aurons reçu la lettre de l'OLAD,

 11   nous déposerons une requête écrite officielle.

 12   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Alors, je vais arrêter de faire des

 13   interprètes mes victimes personnelles et je craignais, justement, que cela

 14   se passe. Alors, nous allons lever l'audience le plus rapidement possible.

 15   Le plus rapidement possible. Et nous n'allons pas siéger demain.

 16   Par conséquent, nous allons lever l'audience jusqu'à mardi, le 1er

 17   février, 14 heures 15, salle d'audience numéro II.

 18   --- L'audience est levée à 19 heures 01 et reprendra le mardi 1er février

 19   2011, à 14 heures 15.

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