Tribunal Pénal International pour l'ex Yougoslavie

Page 2305

1 Le jeudi 12 février 2004

2 [Audience publique]

3 [L'accusé est introduit dans le prétoire]

4 [Le témoin estintroduit dans le prétoire]

5 --- L'audience est ouverte à 9 heures 07.

6 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Bonjour, Monsieur Hvalkof, dois-je

7 vous rappeler une fois de plus que vous êtes lié toujours par la

8 déclaration solennelle que vous avez fait au début de votre déposition.

9 LE TÉMOIN: PER HVALKOF [Reprise]

10 [Le témoin répond par l'interprète]

11 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Maître Rodic, c'est à vous.

12 M. RODIC : [interprétation] Bonjour, Monsieur le Président, Madame,

13 Monsieur les Juges.

14 Contre-interrogatoire par M. Rodic : [Suite]

15 Q. Monsieur Hvalkof, bonjour. Je vais continuer, et je vous prie de vous

16 reporter à l'intercalaire numéro 9. Il s'agit de la toute dernière page de

17 ce document qui s'intitule : "Raisons de l'évacuation de la mission

18 d'Observation de Dubrovnik." Lorsque nous voyons le point 2, je voudrais

19 que vous m'expliquiez avec un peu plus de détails cette constatation où il

20 a été dit que : "Les deux parties en permanence sont en train de violer le

21 cessez-le-feu."

22 R. Oui. De toute évidence, ceci fut l'opinion des gens qui ont rédigé ce

23 document, comme quoi ceci se produisait. Je ne l'ai pas rédigé ce document,

24 mais se sont eux qui l'ont affirmé. Si vous me voulez maintenant

25 interpréter le présent, cela veut dire que, comme les Croates l'ont

Page 2306

1 mentionné, il y avait des combats, il y avait des pilonnages. Appelez-le

2 comme vous voulez, mais, en tout état de cause, il y avait un feu ouvert de

3 part et d'autre. Par conséquent, il y avait des gens qui se défendaient

4 eux-mêmes, les Croates, et qui ripostaient au feu, comme ceci a été déjà

5 mentionné dans leurs messages, lorsqu'ils croyaient être la cible des feux.

6 Je ne l'affirme pas, quant à moi, mais, lorsqu'ils ripostaient, les Croates

7 ripostaient, c'est que cela se faisait lors de ces conflits, voilà.

8 Q. Je vous prie de me répondre de façon aussi brève que possible et de

9 bien vous concentrer sur ma question. Il est tout à fait inutile de me

10 parler en réponse à cette question, à la riposte des Croates. Je suppose

11 pour ma part qu'une riposte ne devrait pas être une violation de cessez-le-

12 feu. Qui parle de violation de cessez-le-feu, c'est qu'il parle de la

13 partie qui en premier a ouvert le feu. Est-ce que je suis dans mon droit de

14 l'affirmer ainsi ?

15 R. De quelques côtés que ce soit, de quelques parties que ce soit, "ouvrir

16 le feu" veut dire violer le cessez-le-feu.

17 Q. Merci. Est-ce qu'il vous est arrivé de voir des rapports rédigés par

18 vos observateurs où il a été constaté une violation de cessez-le-feu de la

19 part des Croates ?

20 R. Oui. Lorsque les deux parties respectivement ouvraient le feu, on en

21 faisait rapport. Cela veut dire que des informations là-dessus étaient

22 transmises à notre chancellerie, à notre bureau. Nous, on enregistrait le

23 fait que les deux parties ouvraient le feu lorsque ceci se passait -- se

24 produisait.

25 Q. Pourquoi est-ce que vous élargissez votre réponse ? Vous parlez des

Page 2307

1 deux parties respectivement. Ma question portait sur la partie croate. Je

2 voudrais vous demander d'être aussi précis que possible. Avez-vous reçu de

3 tels rapports ? Si oui, combien de rapports avez-vous reçus ? Combien y en

4 avait-il eu si vous en souvenez ? Répondez-moi brièvement, s'il vous plaît,

5 si vous en êtes en mesure de le faire.

6 R. Oui, nous en avons reçu. Je ne me souviens pas de leurs noms.

7 Q. Merci. Dans le point 2, nous voyons que les observateurs de cette

8 mission européenne détiennent une espèce de liste, à l'impression qu'ils se

9 trouvent eux-mêmes parmi les ennemis sous les feux où sans aucun scrupule,

10 ils ont l'air vraiment par la même d'être un bouclier. Est-ce que cela veut

11 dire que, d'après cela, on pourrait dire que les observateurs se trouvaient

12 également dans le territoire où les positions ont été tenues par la JNA ou,

13 autrement dit, se trouvaient-ils plutôt à Dubrovnik et en permanence ?

14 R. Non, non. Ils n'étaient pas toujours en permanence à Dubrovnik.

15 Q. Pourrez-vous me dire s'il y avait un observateur, qui est en poste, en

16 mission aurait pu passer une nuit ? Ne serait-ce qu'une nuit ailleurs de

17 l'autre côté où se trouve l'autre partie ? Si oui, si vous en souvenez,

18 dites-moi quand et qui c'était.

19 R. Non.

20 Q. Le point 4 traite du fait que Dubrovnik est exposé aux feux de la terre

21 ferme et de la mer, et que l'hôtel Belvedère et la ville et les banlieues

22 se trouvent sous les tirs, exposés aux tirs. Est-ce que vous avez entendu

23 parler de position des forces croates dans ces endroits-là, dans ces

24 régions-là, ces secteurs-là ?

25 R. Non.

Page 2308

1 Q. Je voudrais vous demander maintenant, vous priez de vous reporter à

2 l'intercalaire numéro 10. Hier, en réponse à ma question, page 13, 9 heures

3 45, lorsque ma question était la suivante : d'après l'accord, le

4 mémorandum, toutes les unités paramilitaires et non régulières devaient

5 être dissoutes et démilitarisées et désarmées y compris le ZNG croate. Vous

6 avez, par cette réponse, dit que vous ne vous souveniez pas de ce détail,

7 n'est-ce pas, et de ce document ?

8 R. Oui.

9 Q. Voulez-vous vous reporter aux deux premières phrases de ce document,

10 c'est-à-dire dans le cadre du point 2 ? Les deux phrases, qui est dans

11 l'intercalaire 10, se lisent comme suit : "Je proteste", avez-vous dit dans

12 votre lettre, "parce que ceci est contraire à l'Article 4 du mémorandum

13 portant accord du premier septembre 1991."

14 R. Oui.

15 Q. Cela veut dire que vous en avez lu ce mémorandum, et vous l'avez lu ce

16 mémorandum ?

17 R. Oui, parce qu'en ce moment-là, je connaissais tous ces détails.

18 Q. Ce détail concernant les structures paramilitaires ainsi que constate

19 l'Article 1 de mémorandum, vous l'avez perdu de vu, ou vous l'avez oublié ?

20 R. Je vous ai dit que j'ai oublié ce détail quand elle lui parle du

21 mémorandum.

22 Q. Mais c'est détail tel que le contient cette article mémorandum,

23 l'Article 1, n'était-ce pas le motif principal et la raison pour laquelle

24 l'accord a été conclu et signé ?

25 R. Je crois vous avoir répondu déjà à cette question.

Page 2309

1 Q. Dois-je vous demander maintenant s'il s'agit de parler de votre mémoire

2 qui se fait sélective, lorsqu'il s'agit de problèmes soulevés par le fait

3 qu'il y avait la partie croate, c'est-à-dire, les structures militaires --

4 paramilitaires croates.

5 R. Je peux répondre comme suit. Je fais de mon mieux pour me rappeler le

6 tout, mais les documents, que j'ai sous les yeux et que je détiens et qui

7 date d'il y a 13 ou 14 ans, pourraient m'être utile. Je m'en sers et je dis

8 que si j'ai écrit quelque chose et ce que j'ai écrit à cette époque-là, je

9 dis que ceci devait et doit être exact.

10 Q. Je vous prie, maintenant, de vous reporter à l'Article -- à

11 l'intercalaire numéro 11 ? Le 9 novembre, par votre lettre, vous adressez

12 au QG de la JNA de Split ?

13 R. Oui.

14 Q. Dans le point 1, nous lisons : "Référence fait à ma dernière

15 protestation envoyée au général Strugar," chose que nous venons tout à

16 l'heure dans le cadre du traitement et que nous venons de faire à

17 l'intercalaire 10 ?

18 R. Oui.

19 Q. Dites-moi, à qui avez-vous envoyé cette lettre de protestation à

20 laquelle figure dans l'intercalaire 10 ? Je veux dire que cette lettre de

21 protestation a été envoyée à Strugar. Est-ce que c'est toujours et, encore

22 une fois, à Split, que vous avez envoyé cette lettre de protestation ?

23 R. Oui, oui. Nous avons fait passer notre message à Split également de

24 sorte à être sûr du fait que tous, et on en a été saisi et informé car nous

25 ne pouvions pas toujours savoir si nos moyens de transmission

Page 2310

1 fonctionnaient bien.

2 Q. Pourquoi n'avez-vous pas envoyé ce document à Dubrovnik ou à Boka ?

3 R. Nous l'avions déjà envoyé, et -- mais, par cette acte-là, nous avons

4 voulu être certain que le message à été transmis.

5 Q. Lorsque vous dites "Split", est-ce que cela traite de la -- vous vous

6 référez là à la région militaire et naval ? C'est à eu que vous avez envoyé

7 cela ?

8 R. Oui, oui, notamment, nous l'avons envoyé au général Mladenic et à son

9 QG.

10 Q. Merci. Le point de cette lettre, vous avez été informé par votre

11 personnel de Dubrovnik que des combats permanents se déroulent non loin de

12 l'hôtel Argentina. Est-ce que vous pouvez me dire quelques détails là-

13 dessus et élargissez un peu ce volet. Qu'est-ce que cela veut dire :

14 "Immédiatement près de l'hôtel Argentina ou non loin de --" ?

15 R. Il y avait des impacts de tirs d'armes légères, d'infanteries légères

16 et, si je me souviens de quelques détails, c'est que je me souviens du fait

17 que les gens ne pouvaient pas sortir de leurs maisons. Il avait des tirs et

18 des impacts au niveau de l'hôtel et dans le voisinage immédiat de l'hôtel.

19 Quant aux détails, vous en trouverez dans d'autres documents qui ont été

20 rédigés par moi.

21 Q. Est-ce que cela veut dire que c'est dans le voisinage immédiat de

22 l'hôtel Argentina qu'opéraient les forces croates ? Parce que le fait est

23 que la JNA ne s'était jamais rapprochée de l'hôtel Argentina, non plus que

24 de son voisinage immédiat, n'est-ce pas ?

25 R. Je peux confirmer que le feu a été ouvert et que l'hôtel a été pris aux

Page 2311

1 cibles où se trouvaient des soldats croates, mais eux, ils ne se trouvaient

2 pas à l'intérieure de l'hôtel, mais en dehors de l'hôtel à l'extérieur.

3 Q. Le 9 novembre, étiez-vous à l'intérieur de l'hôtel Argentina ?

4 R. Non.

5 Q. Comment pouvez-vous l'affirmer alors, puisque même vos observateurs ne

6 l'affirment pas non plus dans le cadre du rapport qu'ils vous ont envoyé ?

7 R. Aux mieux de mes connaissances et de mes souvenirs, je vais reposer la

8 question de la situation qui prévalait là-bas pour savoir également s'il y

9 avait des membres de forces armées à l'intérieur de l'hôtel même. Pour

10 autant que je m'en souvienne, ils m'ont répondu par la négative.

11 Q. Allons de l'avance, s'il vous plaît ? Voulez-vous, s'il vous plaît,

12 vous reportez maintenant à l'intercalaire numéro 12. Pouvez-vous me donner

13 lecture de la dernière phrase -- du dernier fragment plus précisément de ce

14 message ?

15 R. Vous voulez que je donne lecture de la dernière page ?

16 Q. Non, non, non. Faites-nous lecture de du dernier fragment, première

17 page.

18 R. Oui, il s'agit bien de ma signature -- de mon écriture à moi de ma

19 signature, d'accord : Nous venons d'envoyer une lettre de protestation à la

20 cellule de Crise. Nous venons d'envoyer à 13 heures et quart, une lettre

21 de protestation à la cellule de Crise. Il est impossible d'établir un

22 contact avec" -- je crois avoir plutôt écrit -- "impossible d'entrer en

23 contact avec le général Strugar" -- ce n'est pas très décent comme formule

24 -- "non plus qu'avec son commandant en second."

25 Q. Pour quel motif avez-vous rédigez cette lettre de protestation à

Page 2312

1 l'adresse de cellule de Crise ?

2 R. C'est parce que toutes les fois, où qui que se soit ouvre le feu pour

3 quelques raisons, que se soit lors d'un cessez-le-feu une protestation doit

4 être fait. De toute évidence, les Croates, eux aussi, ouvraient le feu.

5 Q. Je voudrais vous demander de vous reporter à l'intercalaire numéro 13 ?

6 Est-il exact de constater ici que vous vous adressé une fois de plus au

7 général Mladenic, qui se trouve à Split, en date du 10 novembre ? Oui. Cela

8 veut-il dire que vous avez observé des problèmes de communications avec

9 Dubrovnik ?

10 R. Je pense que oui.

11 Q. Cela veut dire que vous aviez de problèmes pour communiquer avec Boka ?

12 R. Oui.

13 Q. D'après vous, les généraux Mladenic et Strugar, appartenaient-ils à une

14 même structure militaire ?

15 R. Non. Mais si je me souviens bien et aux mieux de mes souvenirs, eux

16 deux, ils contactaient, comme je l'ai déjà dit hier.

17 Q. Je voudrais vous demander maintenant de vous reporter à l'intercalaire

18 numéro 15.

19 Lorsque vous parlez de vos souvenirs et au mieux de vos souvenirs, Mladenic

20 et Strugar, ces deux généraux, étaient en contact ou communiquaient, est-ce

21 que vous vous souvenez peut-être que c'est plutôt avec l'amiral Jokic que

22 le général Mladenic devait communiquer parce qu'eux deux ils appartenaient

23 aux forces navales. Par conséquent, l'unité commandée par Jokic se trouve,

24 notamment, responsable de cette région militaire navale de Split.

25 R. Je n'ai aucune information quant aux rapports qui régnaient entre ces

Page 2313

1 deux unités dans le cadre de leur organisation militaire.

2 Q. Saviez-vous que c'étaient des unités qui formaient la région militaire

3 navale de Split ?

4 R. Non.

5 Q. Saviez-vous ce que représente le 9e VPS de Boka ?

6 R. Je n'ai jamais reçu d'information quant à ces abréviations. Je ne m'en

7 souviens plus.

8 Q. Il s'agit du 9e Secteur naval militaire. Voilà ce que cela veut dire.

9 Le saviez-vous ? Saviez-vous ce que désignait cette abréviation et ce qui

10 signifiait le 9e Secteur militaire naval de Boka ?

11 R. Je ne détenais aucune connaissance quant à la formation de cette

12 structure militaire. A mes yeux, ce n'était qu'une partie des forces armées

13 des forces navales. Pour ce qui est de la façon dont cela s'articulait, je

14 ne le savais pas.

15 Q. Saviez-vous qui était le commandant du 9e VPS de Boka ?

16 R. Non, je ne le savais pas.

17 Q. Savez-vous qui était le commandant du Secteur militaire naval de

18 Split ?

19 R. J'ai été surpris quand j'ai appris que c'était le commandant Mladenic

20 qui était à la tête de la base navale de Lora à Split. Il représentait le

21 plus haute autorité militaire et qui nous servait de contact, du début à la

22 fin, à Split.

23 Q. Dans l'intercalaire 15, on voit la lettre envoyée au général Kadijevic.

24 Est-il exact que vous n'avez pas reçu de réponse de sa part ?

25 R. 15, vous dites. Cette lettre vient du chef de la mission. Il faudrait

Page 2314

1 aussi répondre à [imperceptible] et moi, je ne l'ai pas.

2 Q. Monsieur, si nous regardons le contenu de cette lettre, et bien, on

3 peut voir que tout ceci s'est produit le 10 novembre. Les chefs de la

4 mission avaient-ils des informations de votre part leur indiquant que vous

5 avez envoyé une lettre au général Strugar, le commandant des forces de la

6 JNA à Dubrovnik sans, pour autant, avoir reçu de réponse ? Est-ce que vous

7 avez communiqué cette information à votre chef de mission à Zagreb ?

8 R. Le chef de la mission de Zagreb a reçu ce message de ma part. Je lui ai

9 envoyé des messages concernant Dubrovnik, et je les ai envoyés au chef de

10 la mission.

11 Q. Pourquoi ne l'avez-vous pas informé du fait que vous avez envoyé, au

12 général Mladenic, à Split, le message destiné normalement au général

13 Strugar à cause des problèmes de communication avec Boka et Dubrovnik ?

14 R. Je pense que nous n'avons fait, mais je n'ai pas de preuve de cela.

15 Cela aurait été tout à fait habituel que de procéder comme cela, à savoir

16 d'envoyer des photocopies des lettres de protestations et des messages

17 envoyés, de les envoyer, de les faire suivre à Zagreb.

18 Q. Merci. A présent, je vais vous demander d'examiner l'intercalaire 17. A

19 la première page, en bas de la lettre, juste à côté de la signature, il y a

20 deux notes qui y figurent. Pourriez-vous nous donner lecture des deux

21 derniers mots qui y figurent ?

22 R. Je ne suis pas sûr de comprendre, car j'ai l'impression que la phrase

23 n'est pas en entier. Je lis pourtant, je cite : "N'est pas possible

24 d'avoir" et, ensuite, il y a quelque chose qui est ajouté, mais je ne suis

25 pas en mesure de le déchiffrer.

Page 2315

1 Q. Cette lettre s'adresse au général Strugar. Le commandant de la JNA à

2 Boka Kotorska.

3 R. Oui.

4 Q. Saviez-vous que le général Strugar, en tant que commandant de ces

5 forces se trouvait à Boka ?

6 R. Oui. Oui, nous le savions.

7 Q. Je vais vous demander, à présent, d'examiner brièvement et rapidement

8 l'intercalaire 40. A la liste des noms des personnalités de la JNA, on y

9 voit le général Strugar, l'amiral Jokic et Jeremic et Svicevic, Hasanovic.

10 Est-il exact, en ce qui concerne Jeremic, vous ne disposez que de son

11 numéro de téléphone ? C'est tout ce qui figure à côté de son nom.

12 R. Oui.

13 Q. Savez-vous où se trouve ce numéro de téléphone ?

14 R. Non.

15 Q. Cela veut-il dire que la seule personne avec laquelle vous pouvez

16 rentrer en contact était Jeremic, n'est-ce pas ?

17 R. Mais je sais qu'il avait des coordonnées. Les numéros de téléphone

18 étaient disponibles aussi bien à Dubrovnik que dans le bureau. Mais je ne

19 me souviens pas vraiment de l'endroit où se trouvaient ces numéros.

20 Toujours est-il que nous avions des listes des différentes personnes que

21 nous pouvions contacter dans les deux endroits, et même à Zagreb.

22 Q. Pourquoi n'avez-vous pas alors fourni une telle liste ?

23 R. Pourquoi je ne l'ai pas fait ?

24 Q. Oui.

25 R. Car je ne l'ai pas.

Page 2316

1 Q. Vous souvenez-vous quels étaient les numéros de téléphone qui

2 figuraient sur cette liste ? Là, effectivement, les numéros de téléphone,

3 je parle des numéros de téléphone.

4 R. Voyez-vous les numéros qui figurent sur cette liste-là, je suis sûr que

5 nous les avions sous une forme plus officielle, je dirais. Car, ici, il

6 s'agit des notes prises par un observateur de la Communauté européenne et,

7 normalement, par la suite, de telles notes étaient dactylographiées et la

8 liste définitive s'est trouvée accrocher au mur.

9 Q. Savez-vous pourquoi cette personne, qui est l'auteur de cette liste n'a

10 pas ajouté les numéros de téléphone des autres personnes ? Là, je parle des

11 personnes, enfin, des membres de la JNA.

12 R. Mais je n'en ai aucune idée.

13 Q. Pourriez-vous vous référer à l'intercalaire 22. Je vais vous demander

14 d'examiner le point 6, qui concerne les dates du 10 et du 11 novembre.

15 R. Le numéro 6, vous dites ?

16 Q. Oui, en date du 10 et du 11 novembre.

17 R. Oui, j'y suis.

18 Q. Ici, entre autres, est écrit, comme suit : "Nous avons été informés du

19 fait qu'un certain nombre d'obus ont touché la partie antérieure de la

20 vieille ville. Nous n'avons pu vérifier les dégâts, car nous ne pouvions

21 pas sortir de l'hôtel, du point de vue matériel, mais aussi conformément

22 aux instructions."

23 Avez-vous trouvé ce texte ?

24 R. Oui.

25 Q. Pourriez-vous m'expliquer cette phrase ? Qu'est-ce que cela veut-il

Page 2317

1 dire, "Matériellement et conformément aux instructions" ? J'aimerais bien

2 savoir cela.

3 R. Ce n'est pas moi qui suis l'auteur de ce texte, je ne saurais que vous

4 interpréter la façon dont je le comprends, si c'est cela que vous voulez.

5 Q. Quand on parle des instructions, j'imagine qu'il s'agit de prendre ces

6 instructions auprès de l'hiérarchie, ses supérieurs hiérarchiques, et c'est

7 bien vous, n'est-ce pas ?

8 R. Oui, c'est exact. Les instructions tenaient à dire que la vie des

9 observateurs de la Communauté européenne ne devrait jamais se trouver en

10 danger. Au cours du pilonnage et quand il était dangereux de sortir, quand

11 il y avait un risque, et bien, il ne fallait pas qu'ils le fassent.

12 Q. Dans la phrase suivante, il est écrit : "Les 14 membres de la

13 Communauté européenne, au cours des deux derniers jours, avant de partir,

14 pendant toute cette période, sont restés à l'hôtel. Est-ce exact ?

15 R. Voulez-vous me montrer où vous êtes là, dans le texte, s'il vous

16 plaît ?

17 Q. La phrase suivante qui suit immédiatement, après celle que nous venons

18 de lire.

19 R. Bien.

20 Q. Toujours, il s'agit du point numéro 6 et de la date du 10 novembre.

21 R. M. Ghidi nous a fait part de cela, et je suis sûr qu'il avait raison,

22 qu'il disait la vérité.

23 Q. Revenons sur le point 5 de ce rapport, qui concerne la date du 5

24 novembre. Nous allons voir qu'à deux reprises, on mentionne, et ceci une

25 fois au milieu du texte et encore plus loin, je cite : "Nous avons tenté,

Page 2318

1 en vain, pendant toute la journée, d'établir un contact avec la JNA."

2 Ensuite, la dernière phrase, il n'y a pas eu de possibilité d'établir un

3 contact avec le commandement de la JNA à Boka Kotorska." Est-ce exact ?

4 R. C'est la dernière phrase, la page numéro 6 ? Oui, oui, je vois cette

5 phrase, oui.

6 Q. Est-ce exact, ce que je viens de lire ?

7 R. A partir du moment où c'est M. Ghidi qui l'a écrit, je ne mets pas en

8 doute la véracité de ce texte.

9 Q. Puisque dans les intercalaires 10 et 11, nous avons vu la lettre en

10 date du 10 novembre, du 9 novembre et, au niveau de l'intercalaire 13, une

11 lettre en date du 10. A l'intercalaire 15, une lettre en date du 10 à

12 nouveau. Au niveau de l'intercalaire 17, une lettre en date du 13. Dans

13 toutes ces lettres, on fait part du problème de communication avec la JNA

14 sur le territoire de la ville de Dubrovnik. Il s'agit toujours des mêmes

15 problème, n'est-ce pas, le problème d'établir un contact avec eux ?

16 R. Oui.

17 Q. Au cours de cette période-là, vous avez reçu des rapports de Dubrovnik

18 venant des membres de votre mission, et vous réagissiez, n'est-ce pas ?

19 Vous répondez ?

20 R. Nous avons tenté d'envoyer une lettre de protestation de la meilleure

21 façon que nous avions. Là-bas, on pouvait le faire directement, et nous

22 l'avons fait.

23 Q. Justement, ces contacts avec le JNA étaient établis, avant tout, par

24 l'intermédiaire des autorités de Dubrovnik, n'est-ce pas ?

25 R. Non. Nous essayions de nous servir de la base navale ou bien de passer

Page 2319

1 aussi par notre QG à Zagreb.

2 Q. De quelle base navale parlez-vous ?

3 R. La base navale de Split dont nous avons déjà parlé.

4 Q. Vous voulez dire qu'il y a des règles, d'abord communiquer avec la base

5 navale de Split. Ensuite, votre QG de Zagreb et, seulement après cela, vous

6 essayiez de rentrer en contact avec les représentants de la JNA qui se

7 trouvent dans la région de Dubrovnik ?

8 R. Non, non, ce n'est pas ce que j'ai dit. Bien sûr que nous avons

9 toujours essayé, tout d'abord, d'établir un contact avec les gens à

10 Dubrovnik, quels qu'ils soient. Les membres de notre mission ont toujours

11 tout fait pour entrer en contact avec eux. A partir du moment où ceci

12 n'était pas possible, et bien, nous essayions d'établir le contact par tous

13 les autres moyens.

14 Q. Ceci n'est guère différent de ce que j'ai dit. J'affirme que les

15 observateurs se trouvaient à Dubrovnik, et passaient par les autorités de

16 Dubrovnik pour renter en contact avec les représentants de la JNA, n'est-ce

17 pas ?

18 R. A partir du moment où leur propre moyen de communication ne

19 fonctionnait pas, il s'agissait de recourir au meilleur moyen de

20 communication disponible. Par exemple, il s'agissait d'emprunter un

21 téléphone ou un fax des parties au conflit. C'était une procédure

22 habituelle puisqu'il s'agit avant tout de faire passer le message. C'était

23 cela la priorité.

24 Q. La JNA qui envoyait ces messages aux observateurs de Dubrovnik passait-

25 elle par la cellule de Crise de Dubrovnik ?

Page 2320

1 R. Les messages émanant de la JNA et envoyant aux observateurs de la

2 Communauté européenne à Dubrovnik, étaient envoyés. Est-ce que je l'avais

3 dit déjà ? A l'hôtel Argentina, je ne pense pas qu'il y avait un téléphone

4 là-bas, il y avait un fax et c'est seulement si on n'arrivait pas à établir

5 des contacts, et que la JNA passait par la cellule de Crise pour faire

6 passer ce message aux moniteurs de la Communauté européenne -- les

7 observateurs. Mais nous essayons toujours d'établir un contact direct et,

8 seulement, s'il ne marchait pas --

9 Q. Je vous en prie, est-ce que -- dans ce dossier contenant 42 documents,

10 est-ce que vous êtes en mesure de trouver un seul document qui corroborait

11 ce que vous êtes en train de dire, à savoir que vous avez reçu un message

12 quelconque de la JNA à l'hôtel Argentina ?

13 R. Quand j'étais à l'hôtel Argentina --

14 Q. Monsieur le Témoin --

15 M. WEINER : [interprétation] Objection. Monsieur le Président, il pose des

16 questions --

17 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Oui, Monsieur Weiner.

18 M. WEINER : [interprétation] Il pose ses questions et, ensuite, il ne le

19 laisse pas répondre, et c'est la deuxième fois que cela se produit. Il lui

20 a posé la question pour la deuxième fois, le témoin veut répondre

21 directement, et il empêche d'y répondre.

22 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Oui, Maître Rodic.

23 M. RODIC : [interprétation] Monsieur le Président, je m'efforce de

24 canaliser les réponses du témoin. Je voudrais faire en sorte qu'il réponde

25 directement puisque je perds du temps avec ses réponses beaucoup trop

Page 2321

1 élaborées. Je lui ai posé une question très précise. Je lui ai demandé si,

2 dans les 42 intercalaires -- 42 documents qu'il a sous ses yeux, s'il y

3 trouve une seule pièce, une seule feuille de papier, un tel document qui

4 pourrait corroborer que les représentants de la JNA communiquaient

5 directement avec l'hôtel Argentina où étaient logés les observateurs.

6 C'était bien cela ma question, et il s'agissait de répondre par oui ou par

7 un non, alors que le témoin commence à me raconter son séjour à l'hôtel

8 Argentina. A nouveau, il ramène tout sur lui. Je lui pose une question au

9 sujet du dossier. Je lui ai demandé si, dans tous ces dossiers -- dans le

10 classeur, s'il y trouvait une seule pièce à conviction, en corroborant

11 cela.

12 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Effectivement, en ce qui concerne

13 cette question-là, il convient de répondre par un oui ou par un non, mais

14 il y a eu d'autres questions qui ont été posées, et qui n'exigeaient pas

15 forcément ce genre de réponse.

16 Monsieur le Témoin, j'imagine que votre réponse est non. Est-ce exact ?

17 LE TÉMOIN : [interprétation] J'ai un doute là, Monsieur le Président.

18 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Il s'agit de la question portant sur

19 le 42 documents, qui vous ont été présentés par le bureau du Procureur. Le

20 conseil vous a demandé si vous y trouvez une trace de la façon dont

21 communiquait la JNA ?

22 LE TÉMOIN : [interprétation] Je n'y pense pas et je ne saurais vous en dire

23 davantage.

24 M. RODIC : [interprétation]

25 Q. Je vous prie de bien vouloir examiner l'intercalaire 24. Il s'agit de

Page 2322

1 la page 02187309 et concerne la réunion qui a eu lieu à Zenica le 14

2 novembre 1991. L'avez-vous trouvé ?

3 R. Oui.

4 Q. Au début, là où il est écrit : "Nous souhaitons dire où nous sommes."

5 Mais je pense que ceci se réfère à la JNA -- aux représentants de la JNA,

6 n'est-ce pas ?

7 R. Oui.

8 Q. Pouviez-vous nous dire ce que signifie l'abréviation NB ?

9 R. C'est du latin : "Nota bene". Cela veut dire "rappelez-vous", enfin

10 pour mémoire.

11 Q. Cependant, il devrait se référer aux positions, prises par la JNA, qui

12 exigent que les ZNG quittent, sortent de la ville de Dubrovnik et le mont

13 de Srdj ?

14 R. Oui.

15 Q. Par rapport à la JNA, il est écrit : "Vous vous êtes servis de la

16 vieille ville. Vous devrez déposer vos armes pour éviter tout conflit, et

17 l'armée ne va pas entrer dans la ville."

18 Est-ce bien cela qui est écrit ?

19 R. Où cela se trouve ? --

20 M. WEINER : [interprétation] Je n'ai pas de problème quant à la question

21 qui vient d'être posée. En revanche, ce qui vient d'être fait, c'est que le

22 conseil a lu un passage qui figure ligne numéro 6 et, ensuite, il a lu

23 quelque chose qui figure plus loin dans le texte. On parle de tout à fait

24 autre chose. Il essaye de lier les deux choses, et là où il est écrit :

25 "Vous avez profité de la vieille ville"; "vous vous êtes servis de la

Page 2323

1 vieille ville"; ensuite, il parle des prisonniers -- de l'échange de

2 prisonniers. Ensuite, il y est écrit : "Vous devriez déposer vous armes

3 pour éviter un conflit."

4 Le conseil a lu les deux bouts de phrases ensemble pour qu'on a

5 l'impression qu'il s'agit de la même chose. D'ailleurs, je n'ai pas même

6 quant à la façon dont il mène son contre-interrogatoire, mais là, il le

7 cite, à tort, le texte, le document.

8 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Merci, M. Weiner.

9 Nous sommes à la page 308. Monsieur le témoin, vous y êtes ?

10 LE TÉMOIN : [interprétation] Excusez-moi, j'étais en train de regarder la

11 page 309.

12 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Il s'agit de la page 308, en haut de

13 la page. Il y a là quelques lignes qui viennent de vous être émit.

14 LE TÉMOIN : [interprétation] Oui.

15 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Maître Rodic, souhaitez-vous répéter

16 votre question ?

17 LE TÉMOIN : [interprétation] Oui, oui. Je le vois là, je l'ai trouvé.

18 Vous êtes en train de me demander, si c'est une conclusion émanant de la

19 JNA. A cause de ces notes que j'ai écrit concernant la position de prise

20 par le représentant de la position de la JNA lors de la réunion.

21 M. RODIC : [interprétation]

22 Q. Je viens juste d'avoir votre confirmation en ce qui concerne ces notes

23 qui portent sur les positions prises par les représentants de la JNA. Je

24 voulais tout simplement vérifier le contenu de deux ou trois notes qui y

25 figurent. Mais apparemment le procureur n'avait pas bien compris. Moi, je

Page 2324

1 ne vous ai jamais caché les contenus de ces textes comme il a fait, lui, et

2 quand il vous a présenté de façon sélective ces lettres. Moi je vous ai

3 juste posé une question au sujet des quelques notes qui figurent en bas de

4 page.

5 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Peut-être qu'il va y avoir une source

6 de confusion ici Maître Rodic et peut-être que le témoin peut nous

7 éclaircir à ce sujet.

8 Ce qui figure en bas de page, ces notes qui sont prises. Ce sont les notes

9 que vous avez prises ou bien des positions rapportées les positions telles

10 quelles étaient prise par les représentant de

11 La JNA

12 LE TÉMOIN : [interprétation] Il s'agit de la note, une sorte de

13 conclusion. Ce dont je me souvenais.

14 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Vous avez tenté de reproduire ce qui

15 vous a été dit par les représentants de la JNA et vous avez écrit cela sous

16 forme de notes écrites à la main.

17 LE TÉMOIN : [interprétation] Oui, oui, j'ai essayé d'écrire cela assez

18 clairement avec mon écriture. Je me suis même efforcé de bien écrire.

19 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Maître Rodic. Je pense que vous n'avez

20 pas très bien compris de quoi il s'agissait, car là il s'agissait du point

21 de vu de M. Hvalkof. Mais si vous pensez que je ne vous ai pas aidé. En

22 fait Maître Rodic avait compris, que ces notes reflétaient l'opinion de M.

23 Hvalkof. J'espère vous avoir aidé sinon poursuivez.

24 M. RODIC : [interprétation] Monsieur le Président, cette page est tout à

25 fait claire. M. Hvalkof a couché sur le papier le message reçu lors de leur

Page 2325

1 réunion, émanant des représentants de la JNA. Ensuite il y a une ligne, qui

2 sépare ces messages émanant des représentants de cellule de Crise de

3 Dubrovnik. C'est ainsi que les notes ont été prises. Je lui ai simplement

4 demandé à propos de cette première partie, si les messages qu'il avait

5 couchés sur un autre papier émanaient les représentants de la JNA. Ce qui

6 était exact que les représentants de la JNA avaient indiqué qu'on c'était

7 servi de la vieille ville comme l'avait noté M. Hvalkof, que les armes

8 devaient être déposées de façon à éviter un conflit et que l'armé,

9 n'entrerait pas dans la ville. Je ne pense pas lui avoir caché quoi que

10 soit, car je peux voir toutes ces notes sur la page. Je voulais simplement

11 qu'il me confirme si ce que j'avais lu était correct.

12 LE TÉMOIN : [interprétation] Oui. C'est exact.

13 M. RODIC : [interprétation]

14 Q. Lors de cette réunion, est-ce que la cellule de Crise vous a dit

15 qu'elle souhaitait établir un cessez-le-feu stable ? Cela figure en dessous

16 de cette ligne.

17 R. La première ligne --

18 Q. Monsieur Hvalkof, je voulais simplement votre confirmation.

19 R. Oui, c'est exact.

20 Q. Pourriez-vous vous reportez à la page 2, je vous prie. En haut de la

21 page il est fait mention de tous les messages que vous avez entendus de la

22 part des représentants de la JNA. Vous avez noté leurs demandes comme sur

23 la page précédente. Est-ce exact ?

24 R. Oui.

25 Q. Est-il fait mention ici du fait que la JNA souhaitait que des

Page 2326

1 représentants des deux parties se trouvent au poste d'observation et vous

2 avez noté : ils veulent des représentants de la JNA plus des observateurs.

3 Faisant référence à la Garde national croate, plus des observateurs. Est-ce

4 que cela signifiait que la JNA voulait qu'il ait des observateurs de leur

5 côté également ?

6 R. Oui.

7 Q. A l'intitulée cellule de Crise, est-ce que vous avez entendu de la part

8 des représentants de la cellule de Crise, que ces derniers étaient prêt à

9 accepter la démilitarisation sous contrôle international ?

10 R. Oui.

11 Q. Je vous remercie. Pourriez-vous à présent examiner l'intercalaire 27 je

12 vous prie. En haut à gauche il est indiqué, envoyé par le chef de la

13 mission, reçu par DAV, est-ce que vous pourriez expliquer ce sigle là ?

14 R. Non.

15 Q. Est-ce que vous reconnaissez la personne à qui cette lettre a été

16 envoyée ?

17 R. Non.

18 Q. Pourquoi en êtes vous si sûr, tout à coup. Est-ce parce que vous le

19 savez et vous ne voulez pas le dire ?

20 R. Cette abréviation, ce sigle ne correspond pas à un nom, mais à un

21 sigle. On ma déjà posé cette question. Je le répète une fois de plus. Je ne

22 sais pas ce que cela veut dire.

23 Q. Si l'on se reporte au paragraphe deux. On peut lire une phrase. Je cite

24 : "La proposition de la JNA qui devait être débattue le 25 novembre a été

25 appelée un ultimatum, par la partie Croate" Est-ce que vous avez repéré ce

Page 2327

1 passage ?

2 R. Oui.

3 Q. Ensuite on peut lire je cite : "Dubrovnik ne c'était jamais rendu au

4 cours de son histoire et ne le ferrait jamais". Ensuite on peut lire : "Le

5 gouvernement Croate à émit des instructions strictes à l'intention des

6 autorités local de Dubrovnik et afin de ne pas déposer les hommes." Est-ce

7 contraire à ce que la cellule de Crise a déclaré le 14 novembre à propos de

8 la question de la démilitarisation de Dubrovnik ?

9 R. Je n'ai pas d'information à ce sujet, ce n'est pas moi qui suis

10 l'auteur de cette lettre. Je ne sais pas à qui elle est envoyée et je ne

11 vois pas comment je pourrais répondre à votre question. Pour moi, il s'agit

12 davantage d'une question politique.

13 Q. Monsieur Hvalkof, vous avez prononcé une déclaration solennelle, si

14 bien que je suis d'avis qu'il vous faut répondre à ma question, compte tenu

15 du fait, notamment, que vous avez répondu à la plupart des questions posées

16 par le Procureur au sujet de documents que vous n'avez pas personnellement

17 rédigés, mais que d'autres personnes ont rédigé au cours de la période où

18 vous n'étiez pas présent sur les lieux où ces documents ont été rédigés.

19 Ai-je raison d'affirmer cela ?

20 R. Oui.

21 Q. Merci. Pouvez-vous m'aider et me dire si ce point de vue du

22 gouvernement croate, exprimé par le chef de la mission dans cette lettre,

23 diffère de celui exprimé par la cellule de Crise le 14 novembre, point de

24 vue que vous avez couché sur le papier, car vous l'avez entendu de leur

25 bouche.

Page 2328

1 R. Oui, c'est différent en effet.

2 Q. Merci. Pourriez-vous me dire si, par l'intermédiaire des rapports

3 émanant de vos observateurs à Dubrovnik, vous avez reçu des informations

4 indiquant qu'il existait un conflit entre gouvernement croate et la cellule

5 de Crise de Dubrovnik ?

6 R. Non.

7 Q. Pourriez-vous, je vous prie, vous reportez à l'intercalaire 28. Il

8 s'agit du mémorandum portant accord. Pourriez-vous examiner l'introduction

9 de ce document où il est indiqué que : "Le lundi 25 novembre 1991, à

10 Dubrovnik, les commandants militaires et de la marine de la JNA dans le

11 secteur de Dubrovnik, le général Damjanovic et l'amiral Jokic, pour la

12 JNA", et ainsi de suite. Pourriez-vous m'indiquer qui était le commandant

13 de la marine et qui était le commandant de l'armée ?

14 R. Ici, il est fait mention du général Damjanovic et de l'amiral Jokic.

15 Dans ce cas précis, je le répète.

16 Q. Est-il exact que, de l'autre côté il y avait le maire de Dubrovnik, M.

17 Pero Poljanic et le commandant Nikola Obuljen, du côté croate. Il y avait

18 également M. Kochner qui était présent, n'est-ce pas ?

19 R. Oui, c'est exact. C'est ce qui est indiqué en tout cas.

20 Q. Cela n'a pas été consigné dans le compte rendu d'audience. On ne peut

21 pas voir dans le compte rendu d'audience que Nikola Obuljen, le commandant

22 de l'armée croate dans le secteur de Dubrovnik, était présent, lui aussi,

23 lors de cette réunion, comme on peut le lire dans ce document. Dubrovnik

24 était représentée, lors de cette réunion, par Nikola Obuljen et Pero

25 Poljenic, n'est-ce pas ?

Page 2329

1 R. Oui, c'est ce qui figure dans ce document.

2 Q. Pourriez-vous vous reporter au point 2, je vous prie. Il est fait

3 mention de promesses faites par les commandants locaux et les autorités

4 locales qui ont fourni des garanties au sujet de la sécurité des

5 observateurs. Il est indiqué : "Qu'en aucun cas, les observateurs ou les

6 endroits où ils se trouvent ne seront pris pour cible ou menacés de quelque

7 manière qu'il soit." Cela constitue un point important de cet accord,

8 n'est-ce pas ?

9 R. Oui.

10 Q. Est-ce que parmi les signataires de cet accord, vous voyez également

11 Nikola Obuljen, c'est-à-dire le commandant de l'armée croate dans le

12 secteur de Dubrovnik ?

13 R. Non, je ne le vois pas.

14 Q. Est-ce que cela signifie qu'il n'a pris aucun engagement ? Il a

15 participé de manière active à cette réunion et, pourtant, il n'a souscrit à

16 aucun des engagements mentionnés dans ce mémorandum.

17 R. Je ne sais pas.

18 Q. En réponse aux questions posées par le Procureur, vous avez déclaré que

19 ces documents n'avaient aucune valeur, car la JNA, le 5 ou le 6 décembre, a

20 pilonné la ville de Dubrovnik, la ville ou le secteur de Dubrovnik. Est-ce

21 exact ?

22 R. C'est exact, oui.

23 Q. Est-ce que vous déclarez, aujourd'hui, qu'avant le 5 et le 6 décembre,

24 les Croates n'ont pas tiré depuis Dubrovnik ?

25 R. Je n'ai pas observé de tels faits.

Page 2330

1 Q. En avez-vous entendu parler, Monsieur Hvalkof ? Il y a beaucoup

2 d'incidents dont vous n'avez pas été le témoin oculaire et pourtant vous en

3 parlez.

4 R. Nous parlons ici des 5 et 6 décembre. Le 5 décembre, nous avons eu une

5 réunion à Cavtat.

6 Q. Nous nous sommes mal compris, Monsieur Hvalkof. De toute évidence, il y

7 a un malentendu. Le document que vous avez sous les yeux était signé le 25

8 novembre, dix jours avant la date du 6 décembre, n'est-ce pas ?

9 R. C'est exact.

10 Q. Vous avez dit au Procureur, lors de votre interrogatoire principal, que

11 ce document n'avait aucune valeur puisque la JNA a tiré des obus le 6

12 décembre. Est-ce exact ?

13 R. Oui.

14 Q. Ma question est la suivante : Au cours des dix jours qui ont précédé la

15 date du 6 décembre, avez-vous reçu des informations de la part de vos

16 observateurs ou des protestations de la part de la JNA selon lesquelles les

17 Croates avaient ouvert le feu depuis Dubrovnik ?

18 R. Il n'y avait pas d'observateurs à Dubrovnik avant mon arrivée le 6. Ils

19 avaient été évacués un peu plut tôt, au mois de novembre.

20 Q. Avez-vous reçu des informations de la part des représentants de la JNA

21 vous informant du fait que des Croates avaient ouvert le feu depuis

22 Dubrovnik au cours de cette période ?

23 R. Non, pas à ma connaissance. On peut peut-être retrouver quelque chose

24 dans les archives à Split. Je pense que vous parlez des rapports que nous

25 avons reçus de la JNA à Split au sujet des observateurs évacués avant mon

Page 2331

1 arrivée le 4. IL y a sans doute eu des plaintes au sujet des tirs, je ne

2 m'en souviens pas, je ne peux pas vous le confirmer, mais c'est probable

3 car le conflit avait continué pendant toute cette période.

4 Q. Bien entendu, car le commandant croate n'a pas signé ce mémorandum

5 portant accord.

6 R. Puis-je ajouter quelque chose s'il vous plaît, s'agissant des questions

7 militaires à Dubrovnik. Pour ce qui est de ces questions, nous les

8 évoquions avec des membres de la cellule de Crise civile. C'étaient des

9 civils qui étaient responsables des questions militaires d'après ce que

10 nous avons compris.

11 Q. Lors des réunions avec la cellule de Crise de Dubrovnik, avez-vous vu

12 Nikola Obuljen entre autre ?

13 R. Je ne me souviens pas du nom de ces personnes. Je me souviens peut-être

14 encore de leur visage, je pourrais alors les reconnaître, mais pour ce qui

15 est de leurs noms, je les ai oubliés.

16 Q. Pouvez-vous je vous prie vous reporter à l'intercalaire 29.

17 R. J'ai trouvé le passage en question.

18 Q. Il s'agit d'une lettre que vous avez personnellement rédigée, n'est-ce

19 pas ?

20 R. Oui, effectivement, il s'agit d'un rapport que j'ai envoyé à mon QG à

21 Split.

22 Q. Au point 2 de ce rapport, est-il exact que rien n'a été noté lors de

23 cette réunion, et qu'aucune décision n'a été prise. Une nouvelle réunion

24 devait se tenir le 6 décembre. Il n'est nulle part fait mention à la

25 signature d'un quelconque accord. Est-ce exact ?

Page 2332

1 R. Oui.

2 Q. Au point 3, pourriez-vous lire les alinéas A, B, C, et D, à savoir les

3 conditions qui ont été débattues. Avez-vous entendu de telles propositions

4 de la JNA avant le 5 décembre ?

5 R. Je ne m'en souviens plus.

6 Q. Monsieur Hvalkof, merci. Pourriez-vous je vous prie vous reporter au

7 point 4 de ces documents, et me dire compte tenu du fait que vous utilisez

8 des notes prises lors de cette réunion, notes qui constituent votre

9 rapport, est-il exact qu'à l'époque, vous pensez qu'il était impossible de

10 faire une évaluation raisonnable de l'aspect que prendrait l'accord final

11 et définitif, s'il y en avait un ?

12 R. Oui, c'est-ce que mes expériences précédentes m'avaient apprises.

13 Q. Est-ce que cela reflétait vos points de vue pessimistes par rapport aux

14 points de vues optimistes des représentants croates ?

15 R. Non, je n'étais pas pessimiste.

16 Q. Fort bien. Pourriez-vous à présent vous reporter à l'intercalaire

17 numéro 30, je vous prie. Lors de l'interrogatoire principal, vous avez

18 déclaré que vous aviez passé la veille, la nuit du 5 au 6 décembre, et les

19 premières heures du 6 décembre jusqu'à 6 heures du matin sans entendre le

20 moindre coup de feu dans le secteur de Dubrovnik, et qu'aucun de vos

21 collègues n'en avait entendu non plus. Est-ce exact ?

22 R. Oui.

23 Q. Pourriez-vous vous reporter à l'intercalaire 42, s'il vous plaît, la

24 page anglaise porte le numéro 03053553.

25 R. Est-ce que vous pourriez répéter les derniers chiffres, je vous prie ?

Page 2333

1 Q. 553. Je vous renvoi au deuxième paragraphe où il est indiqué : "A 6

2 heures 05, le 6 décembre, je me suis réveillé avec le bruit bien connu et

3 ainsi de suite." Est-ce que vous avez retrouvé ce paragraphe ?

4 R. Oui.

5 Q. Dans ce paragraphe, quatrième, ou cinquième phrase, on peut lire : De

6 temps en temps, vous dormiez bien pendant la nuit et vous n'entendiez rien.

7 Est-ce exact ?

8 R. Oui.

9 Q. Est-ce que vous aurez pu entendre quelque chose cette nuit-là, et nous

10 l'affirmer avec certitude.

11 R. Je suis sûr qu'à chaque fois qu'il y a eu des pilonnages, je les ai

12 entendus. De plus, si je ne les avais entendus, mes collègues m'auraient

13 réveillé.

14 Q. La preuve que vous avez bien dormi, est la note dans votre journal

15 selon laquelle le pilonnage a commencé à 6 heures. Dans votre déclaration

16 aux enquêteurs du Tribunal, vous dites qu'il était environ 4 heures 45

17 lorsque vous avez entendu des pilonnages sur Dubrovnik. Dans votre article,

18 vous dites, qu'à 6 heures 5, vous avez été réveillé par le bruit familier

19 des obus. Dans le même article, vous déclarez que les clients de l'hôtel

20 avaient dit que le pilonnage avait commencé à 5 heures 35. Est-ce exact ?

21 R. Oui.

22 Q. La précision militaire, et les informations précises et correctes, ne

23 semblent pas être votre point fort, en tant qu'ancien observateur de la

24 mission d'Observation, semble-t-il.

25 R. Merci de cette remarque.

Page 2334

1 Q. Est-ce que vous êtes d'accord avec moi ?

2 R. Non.

3 Q. Est-ce que vous conviendrez que les faits, que je viens de citer,

4 indiquent un certain manque de précision de votre part ?

5 R. J'ai donné des heures, j'ai dit ce que j'avais entendu, j'ai fourni des

6 informations au sujet des heures qui m'ont été transmises par d'autres

7 personnes. Il n'y a rien d'imprécis là-dedans.

8 Q. Il est imprécis de dire que vous avez entendu des tirs à 5 heures 45,

9 car ce n'est pas vrai. Est-ce que nous pouvons convenir ?

10 R. Si j'ai dit que j'ai entendu des tirs à 5 heures 45, c'est faux, je me

11 suis trompé et je m'en excuse. Cela m'a été relaté par quelqu'un d'autre,

12 quelqu'un qui m'avait dit qu'il avait entendu des tirs si tôt le matin.

13 M. RODIC : [interprétation] Monsieur le Président, Madame et Monsieur les

14 Juges, j'ai posé quelques questions au sujet du 6 décembre et je

15 souhaiterais, à présent, en finir avec les questions relatives au 6

16 décembre. Est-ce qu'il est judicieux de prendre une pause à présent ou

17 puis-je poursuivre ?

18 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Oui, Monsieur Weiner.

19 M. WEINER : [interprétation] Monsieur le Président, je souhaiterais

20 apporter une correction aux fins du compte rendu d'audience. M. le conseil

21 de la Défense a mal cité la déclaration. Nous avons ici, sous les yeux, une

22 déclaration du témoin, déclaration fournie au bureau du Procureur. Il est

23 indiqué : "Le 6 décembre aux environs de 5 heures 45", et non pas à 5

24 heures 45 précise.

25 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Est-ce que vous souhaitez que nous

Page 2335

1 considérions que 6 heures 05 correspond aux environs de 5 heures 45. Est-ce

2 que vous seriez d'accord avec cela ?

3 M. WEINER : [interprétation] Oui.

4 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Je pense que Me Rodic sera d'accord.

5 M. RODIC : [interprétation] Je m'excuse auprès du témoin et du Procureur.

6 Je vous remercie.

7 LE TÉMOIN : [interprétation] Je vous en prie.

8 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] L'audience est suspendue.

9 --- L'audience est suspendue à 10 heures 30.

10 --- L'audience est reprise à 10 heures 59.

11 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Maître Rodic, c'est à vous.

12 M. RODIC : [interprétation] Merci, Monsieur le Président, Madame, Monsieur

13 les Juges.

14 Q. Monsieur Hvalkof, les imprécisions, mis à part ce dont nous parlions

15 avant la suspension d'audience, pour traiter des pilonnages, est-ce vrai

16 que, dans votre journal, à l'intercalaire 30, qui concerne les événements,

17 qui se sont déroulés en date du 6 novembre, vous n'avez pas inscrit qu'à 7

18 heures 14 minutes, vous étiez dirigé vers -- qu'à 7 heures 14 minutes, vous

19 avez adressé une protestation rigoureuse à l'amiral Jokic.

20 R. Oui.

21 Q. Tout à l'heure, vous avez dit que vous avez également appelé Split,

22 Zagreb et, surtout, le centre régional, n'est-ce pas ?

23 R. Oui.

24 Q. Est-ce bien fondé de douter des précisions des autres données,

25 notamment, présentées sous forme numérique, lorsqu'il s'agit, par exemple,

Page 2336

1 des obus que vous avez dénombrés et ce dont vous avez écrit dans votre

2 journal ?

3 R. Non.

4 Q. Vous affirmez encore que, d'après les notes rédigées par vous, vous

5 êtes sûr de les avoir comptés, les obus qui atterrissaient, et qu'il y

6 avait tant d'obus par minute ?

7 R. Mon collègue et moi avions essayé, pour la plupart des cas, je veux

8 dire que c'était l'affaire de mes confrères observateurs, nous avons essayé

9 de le faire, et le tout a été consigné. Je peux vous dire qu'il y en avait

10 beaucoup.

11 Q. Mais pour ce qui est de ce dénombrement est précisément consigné, ce

12 n'est pas vous qui vous en êtes occupé, n'est-ce pas ?

13 R. Pour la plupart des cas, non.

14 Q. Cela a été dénombré par qui et qu'est-ce qu'il a fait pour vous

15 communiquer les informations là-dessus ?

16 R. J'avais, à mes côtés, deux confrères. Ils m'informaient de tout cela.

17 Par exemple, il est arrivé ceci ou cela, et ils me disaient combien d'obus

18 qu'il y avait.

19 Q. Pouvez-vous me dire quels étaient les noms de vos deux confrères qui

20 vous en informaient ?

21 R. Je ferai de mon mieux de me rappeler les noms des deux collègues. Je

22 dis me rappeler les noms des deux. Vous voulez leurs noms ?

23 Q. Oui.

24 R. Ils s'appelaient Van de Beek et Brolund.

25 Q. Est-ce qu'ils les dénombraient, ces obus, tous les deux ou bien,

Page 2337

1 plutôt, dites-moi qui c'est qui vous en avertissait ?

2 R. Les deux devaient les compter, mais peut-être pas en même temps. Peut-

3 être l'un d'eux devait être occupé des messages qu'il fallait passer peut-

4 être et, à mon intention surtout, pour m'assister surtout, et l'autre était

5 mis en observation.

6 Q. Pouvez-vous dire où se trouvaient tous ces deux collègues pour compter

7 les obus qui atterrissaient ?

8 R. Ils étaient dehors. Il y avait plusieurs terrasses de l'hôtel, donnant

9 sur la mer, et c'est depuis ces terrasses qu'ils observaient le tout. Ils

10 avaient une bonne vue dégagée sur la ville de Dubrovnik.

11 Q. N'étaient-ils pas à l'abri, vos deux collègues observateurs?

12 R. Non.

13 Q. Passaient-ils tout leur temps sur les terrasses de l'hôtel ?

14 R. Non, non. Excusez-moi. On pouvait être aussi dans sa chambre et, du

15 haut de la fenêtre de leur chambre, on pouvait observer tout cela. Mais une

16 meilleure vue se présentait lorsqu'on sortait dehors. Au cas où, par

17 exemple, la situation n'était pas si agréable, alors là, ils rentraient.

18 Q. Monsieur Hvalkof, dans votre journal, vous dites qu'à 7 heures 20, deux

19 obus sont tombés sur la vieille ville. Dans votre article à l'intercalaire

20 42, vous dites : "A 7 heures 40, les premiers obus atterrissaient sur la

21 vieille ville." Comment expliquez-vous cette discordance ? Encore une fois,

22 s'agit-il de cette imprécision à un autre degré, n'est-ce pas ?

23 R. Oui, oui. Il s'agit d'un article que j'ai rédigé en ce moment-là.

24 L'article n'avait pas pour but -- ne devait pas servir d'une description

25 précise, exacte, de la situation. Il s'agit tout simplement d'une tentative

Page 2338

1 de faire comprendre aux gens qui étaient là et qui devaient comprendre ce

2 qui arrivait là-bas, et qu'ils m'avaient demandé d'écrire là-dessus. J'ai

3 dit j'étais là, à 7 heures 20, et cetera, et j'étais là pour, notamment,

4 essayer d'enregistrer les faits, tels que je les ai observés en regardant

5 l'heure qu'il était.

6 Q. Le fait est qu'au moment où vous faites une déclaration aux enquêteurs

7 du Tribunal et au moment où vous rédigez l'article, vous vous servez des

8 notes qui sont les vôtres et des documents qui sont des vôtres, et vous en

9 faites autant, et de la même façon, lorsque vous déposez maintenant.

10 R. Oui, je me sers de quelques notes.

11 Q. Malgré le fait que vous vous servez de notes, vous -- voulant,

12 maintenant, déposer pour donner des données différentes, n'est-ce pas ?

13 R. Différences dans le temps, oui. Je suis d'accord là-dessus. Peut-être

14 que je n'ai pas pris au sérieux tout cela pour faire des vérifications.

15 Mais parler de ce document-là, qui est un enregistrement fait par moi ?

16 Dans le cadre de celui-ci, je note, notamment, ce que j'ai pu observer.

17 Q. Pour parler de votre article, l'article dont vous êtes l'auteur, pour

18 faire entrer toutes ces données, est-ce que vous avez recours à votre

19 mémoire ou vous vous êtes servi de vos notes ?

20 R. J'ai consulté les notes à ma disposition, et je faisais de mon mieux

21 pour me rappeler les événements parce que le tout s'est passé peu après les

22 événements. Mais, pour vous dire maintenant de ce que j'avais sous mes yeux

23 au moment, où j'ai dû rédiger l'article, je ne peux pas le faire.

24 Q. Merci. Mais, dites-moi, où passiez-vous le plus de votre temps, en date

25 du 6 décembre, lorsque vous avez pris les notes auxquelles nous nous

Page 2339

1 référons ?

2 R. Dans les sous-sols de l'hôtel Argentina, dans une pièce, dans une

3 chambre par la fenêtre de laquelle on pouvait avoir une vue sur la vieille

4 ville de Dubrovnik, mais je trouvais également sur les terrasses dehors

5 devant l'hôtel.

6 Q. Est-ce vrai de dire que la plupart du temps, vous l'avez passé dans les

7 sous-sols de l'hôtel ?

8 R. Oui.

9 Q. Par exemple, ceci a été constaté dans -- est consigné dans vos notes --

10 ou plutôt on l'a constaté dans votre réponse fournie à une question du

11 Procureur qui porte sur 11 heures 15, vous dites : "Le ministre Rudolf se

12 trouvait à l'hôtel Argentina dans la même pièce où j'étais," et vous dites

13 que : "Par téléphone, a été en communication avec Zagreb", n'est-ce pas ?

14 R. Oui, il était présent là-bas. Il a dû appeler à plusieurs reprises, il

15 y avait beaucoup d'appels qu'il a faits.

16 Q. Pouvez-vous nous dire où vous trouviez-vous dans les sous-sols pour

17 pouvoir observer quoi que ce soit. Autrement dit, à partir du sous-sol,

18 pouvait-on le faire ?

19 R. Ce n'était pas vraiment une cave, ce n'était pas les sous-sols, c'était

20 une pièce où les clients de l'hôtel pouvaient descendre, c'était dans les

21 sous-sols du bâtiment, à partir duquel vous avez pu avoir une vue sur la

22 vieille ville de Dubrovnik.

23 Q. Est-ce que cette vue vous permet de voir l'ensemble de la ville de

24 Dubrovnik -- toute la ville de Dubrovnik ?

25 R. Pour parler de l'une de ces chambres, à partir de cette Chambre-là, la

Page 2340

1 vue n'était pas vraiment bonne, voilà pourquoi nous sommes sortis dehors.

2 Q. Est-ce que vous avez pu voir le mont Srdj ?

3 R. Non, à partir de cette pièce-là.

4 Q. Dites-moi, vous, qui est un homme qui a passé une grande partie de sa

5 vie dans l'armée, et vos expériences disent que vous avez eu expérience

6 avec les mortiers, ne s'agit-il pas de dire qu'il est peu probable qu'on ne

7 peut pas vous croire que vous n'avez pas entendu des mortiers opérer à

8 partir de la ville de Dubrovnik, proprement dite ?

9 R. Non, je n'en ai pas entendu opérer. Je ne les ai pas observés, personne

10 ne l'a fait, personne d'entre nous ne l'a fait.

11 Q. Est-ce que vous avez pu avoir une vue vous permettant d'observer le

12 quartier de la vieille ville qui se trouve au-dessus de Lovijenic ?

13 R. Je ne suis pas en mesure de me rappeler Lovijenic. Il ne m'est pas

14 facile de répondre à cette question.

15 Q. Est-ce vous prêtiez votre attention également à la partie nord de la

16 vieille ville, celle qui se trouve entre la vieille ville -- entre la cité

17 ancienne et mont Srdj ? Est-ce que cela aussi pouvait être observé à partir

18 de votre fenêtre ?

19 R. Je ne pouvais pas le voir par ma fenêtre pour autant que je m'en

20 souvienne parce qu'à l'angle du côté droit, pour parler de ma fenêtre, se

21 trouvait la partie nord comme vous dites vous-même. On pouvait avoir une

22 vue également sur une partie de la vieille ville, mais que des murailles et

23 lesquels on pouvait observer par la fenêtre.

24 Q. Lorsque pour parler de temps, dans cette espèce de temps du 17 heures

25 45 et 11, le Procureur vous pose une question pour savoir comment se

Page 2341

1 faisait votre évaluation, et lorsque vous dites : "Chaque minute et par

2 intervalle de quelques minutes, une dizaine d'obus tombent sur la ville."

3 Est-ce que vous pouvez le constater et prouver et affirmer, ainsi grâce à

4 l'expérience qui fût la vôtre, ou ceci vous avez été dit par quelqu'un ?

5 R. Je me souviens de tant de choses, et je sais qu'il y a eu beaucoup

6 d'impacts par minute. Mais, si vous dites maintenant qu'il y en avait 15,

7 je ne pouvais pas être précis pour vous le dire. Il y en avait beaucoup,

8 beaucoup d'obus. Je ne peux pas dire que 15 ne seraient pas un bon chiffre.

9 Mais des collègues à moi m'ont informé de cela.

10 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Maître Radic, puis-je vous interrompre

11 pour vous rappeler le fait que, dans le transcript, nous pouvons lire :

12 "Que, d'après votre question, on devrait parler de 50 obus par minutes."

13 Alors, vous dites 15, on parle de 15.

14 M. RODIC : [interprétation] Monsieur le Président, je vous en remercie. En

15 tout cas, j'ai lu mes papiers, et ma question concerne 15.

16 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Nous nous en sommes rendus compte, et

17 cela sera corrigé dans le transcript. Merci.

18 M. RODIC : [interprétation] Merci.

19 Q. Que lit-on, après 11 heures 30, les paroles ne sont pas inscrites, ces

20 mots-là ne sont pas inscrits en anglais, peut-être en danois, je me demande

21 si ce n'est pas le cas ?

22 R. Vous avez tout à fait raison, peut-être étais-je fatigué, je l'ai noté

23 en danois. Ceci veut dire : "Zagreb travaille à toute vapeur, à un rythme."

24 Cela veut dire que nous avons essayé évidemment de faire tout, eux de leurs

25 côtés, tout ce qui était faisable pour obtenir un cessez-le-feu.

Page 2342

1 Q. Lorsqu'on lit maintenant 11 heures 39 minutes, vous dites : "Au moins

2 deux obus ont été tirés en direction de la vieille ville." Comment le

3 savez-vous ?

4 R. A 11 heures 39 --

5 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] En version anglaise, Monsieur Rodic,

6 nous pourrons lire : "Au moins deux impacts en direction de la vieille

7 ville." On ne peut pas dire deux obus ont été tirés en direction de la

8 vieille ville.

9 M. RODIC : [interprétation] Je m'en excuse, Monsieur le Président. J'ai

10 sous mes yeux la version en B/C/S, par conséquent, il se peut que j'aie

11 commis une erreur.

12 Allons de l'avant.

13 Q. A 11 heures 41, est-ce que vous pouvez lire ce qui suit ensuite dans le

14 texte ?

15 R. "Une autre explosion déflagration importante dans la même direction,

16 pas observée." Cela veut dire que cette personne-là devait s'occuper de

17 quelque chose d'autre et qu'elle venait d'entendre que nous venons

18 d'entendre l'explosion de la même direction. Il est clair qu'aujourd'hui,

19 mon observation n'a pas été effectuée, mais la direction y est.

20 Q. Mais, lorsque vous êtes dans le sous-sol d'un hôtel, comment procédez-

21 vous pour -- comment est-il possible de savoir quelle serait la direction

22 et quelle serait, surtout, la provenance de l'obus ou des tirs ?

23 R. Nous ne parlons pas de direction. Nous ne disons pas "dirigé vers", et

24 cetera. La direction devait être la même. Nous avons entendu le bruit de

25 l'explosion, et les gens pouvaient tirer une conclusion. Il est dit

Page 2343

1 clairement ici que des observations n'ont pas été effectuées, mais, étant

2 donné nos expériences, une fois de plus, il s'agit de la même direction de

3 tirs comme dans les cas précédents.

4 Q. Est-ce que le bruit d'après lesquels vous faites vos conclusions ne

5 vous parvient que par la fenêtre de la pièce dans laquelle vous vous

6 teniez ?

7 R. Oui, oui. Mais cela avait le même bruit et cela présentait le même

8 bruit, tout comme les obus précédents, lesquels obus nous avons observés.

9 Q. Par conséquent, essayons d'affirmer que ce n'est que par la fenêtre de

10 votre pièce, de votre chambre, que vous recevez le bruit des obus, pas

11 d'autres côtés, d'aucun autre côté d'ailleurs, n'est-ce pas ?

12 R. Je dis que cette explosion du tir, qui avait été observée, provenait,

13 enfin, du même endroit que tous les autres obus, c'est-à-dire, toutes les

14 autres explosions. C'est tout ce que je dis. Je sais qu'au moment où j'ai

15 rédigé cela, j'ai dit qu'il n'a pas été fait d'observations. Par

16 conséquent, pour les autres, je devais dire que tout a été observé.

17 Q. Peut-être qu'en ce moment-là, vous-même ou quelqu'un d'autre parmi les

18 observateurs, vous vous trouviez près du piano ?

19 R. Je ne saurais vous le dire. Je ne saurais pas répondre. En tout cas, je

20 ne crois pas. Je ne peux pas me rappeler qui se trouvait près du piano à

21 tel ou tel moment. Certainement pas moi, cela je peux vous l'affirmer.

22 Q. Mais dans la chambre où vous vous trouviez, il y avait un piano.

23 R. Oui, il y en avait un.

24 Q. Est-ce que vous rappelez que peut-être quelqu'un a joué du piano, qu'il

25 y avait de la chanson et qu'on dansait également dans cette pièce, dans

Page 2344

1 cette chambre ?

2 R. Des fois, au cours de la journée, il y avait des gens qui jouaient du

3 piano.

4 Q. Pour dénombrer des obus, ce n'est pas que vous êtes empêchés par, cette

5 fois-ci, le son du piano, n'est-ce pas ?

6 R. Si vous avez été là, vous auriez su que ce bruit devait être très, très

7 fort et, comme je viens de le dire, pour la plupart des cas, les

8 observations ont été effectuées depuis l'extérieur de l'hôtel.

9 Q. Reportez à votre journal, notamment, on mentionne 11 heures 44, 11

10 heures 45, 11 heures 46; deux obus, un obus, un obus. Est-il vrai de dire

11 que ce journal ne permet pas de constater quelles en seraient les

12 provenances, où serait leur lieu d'impact, non plus qu'on ne saurait dire

13 par qui les obus ont été tirés ?

14 R. Cela est exact. A cette époque, j'essayais de noter tout en abrégé.

15 Evidemment, tous les impacts, auxquels on fait référence, concernent la

16 vieille ville.

17 Q. Il est vrai que, dans votre journal, on ne fait pas de spécification

18 pour parler de tous les obus qui auraient tombé sur la vieille ville.

19 R. Cela est exact.

20 Q. A 11 heures 53, il a été constaté les rafales de mitrailleuses lourdes.

21 Pouvez-vous me dire exactement où vous avez entendu le bruit de ces

22 mitrailleuses ?

23 R. Nous en avons entendu les bruits, ce dont personne ne peut être

24 certain, mais était-ce des armes croates ? Personne ne saurait le prouver,

25 mais ce qui est vrai, c'est que nous avons entendu le bruit de ces

Page 2345

1 mitrailleuses.

2 Q. Ensuite, vous parlez de feu sporadique et ce, provenant de différentes

3 positions.

4 R. Oui.

5 Q. De quel feu s'agit-il ? Feu d'artillerie ou de fusil, d'infanterie --

6 d'armes d'infanterie ?

7 R. A l'heure où nous en parlons aujourd'hui, si je peux m'en souvenir,

8 pour parler de feux sporadiques, ils devraient être ouverts moyennant des

9 armes légères, c'est-à-dire, d'infanterie, pistolet mitrailleur,

10 mitrailleuse lourde, et cetera. Nous en avons entendu les bruits et nous

11 sommes certains que ceci ne provenait pas de la mer.

12 Q. A 11 heures 58, vous constatez le fait de "bouche à feu de 20

13 millimètres" et, maintenant, un intervalle plus important. A partir de quel

14 lieu opéraient ces bouches à feu de 20 millimètres ? Ces canons ?

15 R. Une fois de plus, à partir des lieux qui n'ont pas été observés, qui

16 n'ont pas été [imperceptible]. Je suis certain que je ne peux pas

17 l'affirmer. J'en ai entendu les bruits, enfin, un de mes collègues, plutôt,

18 les a entendus, pour m'en informer.

19 Q. Lorsque vous dites que vous-même, vous avez pu entendre ce bruit-là et

20 ces bruits-là ?

21 R. Oui, oui, je peux constater et affirmer que j'en ai entendu, le bruit,

22 le bruit de ces armes.

23 Q. Lorsqu'il s'agit de canons dans le calibre de 20 millimètres et, comme

24 vous l'avez reconnu, est-ce que vous avez pu, tout simplement, les

25 reconnaître parce que, sans aucun doute, vous avez pu distinguer un feu qui

Page 2346

1 était beaucoup plus proche de vous et qui n'était pas éloigne ?

2 R. Cela est tout à fait exact. Plus c'est proche, mieux on le reconnaît.

3 Q. A 12 heures 03, vous dites : "Feu ouvert du côté croate dans le

4 voisinage de l'hôtel."

5 R. Oui.

6 Q. Vous dites avoir reconnu, directement et sur place, la partie croate

7 qui, elle, opère moyennant les mitrailleuses.

8 R. Oui.

9 Q. A quelle proximité se passait tout cela par rapport à l'hôtel, si vous

10 en avez souvenance ?

11 R. C'est que je n'en ai pas. Mais je sais que la raison pour laquelle on

12 fait mention de la partie croate se voit dans le fait que l'un de mes deux

13 collègues essayait d'observer les évolutions dehors, à partir de l'hôtel.

14 Nous ne passions pas beaucoup de temps là-bas parce que ce n'était pas

15 agréable du tout. Nous avons essayé, tous, d'être raisonnables et

16 d'observer, et nous avons pu comprendre que c'est de la position croate, de

17 la partie croate que le feu a été ouvert. Nous le savons très bien parce

18 qu'un de nos personnels y était, il était dehors pour voir.

19 Q. Est-ce que vous voulez dire que ce n'est qu'à une occasion d'après

20 votre journal, que cet observateur était parti pour aller de l'autre côté

21 de l'hôtel pour pouvoir observer le mont Srdj ? Est-ce exact de dire

22 ainsi ?

23 R. Ce n'était pas que cette fois-là, et uniquement cette fois. Mais cela

24 n'était pas vraiment agréable pour nous, parce que les obus tombaient,

25 tombaient vraiment dans le voisinage immédiat de l'hôtel comme je l'ai déjà

Page 2347

1 dit à maintes reprises. Pour ne pas se faire tuer, évidemment, nous ne

2 voulions pas y aller parce que tout risquait de nous arriver, peut-être que

3 nous regardions par la fenêtre ou peut-être que nous sortions également

4 dehors. Je ne peux pas être plus précis là-dessus.

5 Q. Est-ce exact de dire que depuis 11 heures 39, ou plutôt 11 heures 41 et

6 jusqu'à la fin de la rédaction de votre journal, vous ne faites plus de

7 mentions sur les obus qui seraient tombés sur la vieille ville ?

8 R. Moi, lorsque je traite de quelque chose pour en faire une information,

9 notamment, lorsqu'il s'agit d'obus d'artillerie, cela veut dire que oui,

10 des obus tombaient sur la ville.

11 Q. Ma question était précise, je parle de la vieille ville. Est-ce qu'il

12 est exact de dire qu'à partir de ce terme-là, de cette heure-là, vous n'en

13 parlez plus dans votre journal pour dire que des obus tombaient sur la

14 vieille ville ?

15 R. Cela est exact.

16 Q. 14 heures 30, il est écrit dans cette note entre autre, je cite :

17 "L'amiral Vukic dit, qu'il doit être à Belgrade à 14 heures, c'est pourquoi

18 il propose que la réunion ait lieu demain à 2 heures." L'amiral Vukic a-t-

19 il dit par hasard que le général Strugar se rend également à Belgrade en

20 même temps ?

21 R. Non.

22 Q. Vous en êtes sûr ?

23 R. Oui.

24 Q. Est-ce que vous avez parlé personnellement avec Vukic ?

25 R. A l'époque ?

Page 2348

1 Q. Oui.

2 R. Non, je n'ai pas eu de contact avec lui. Nous avons reçu cette lettre

3 de l'amiral, et nous avions négocié la veille, c'était soit une lettre,

4 soit un message envoyé par télécopie.

5 Q. Je vous prie de bien vouloir vérifier l'heure qui figure dans votre

6 journal, 16 heures 10. Le ministre Rudolf vous dit que le général Strugar a

7 ordonné un cessez-le-feu immédiat ?

8 R. Oui, c'est ce qu'il a dit.

9 Q. En répondant à une question du Procureur au sujet de l'heure qui figure

10 ici, vous avez dit que le ministre Rudolf avait contacté la JNA, et qu'il

11 vous a dit que le général Strugar est retourné sur le terrain, et qu'il

12 allait y avoir un cessez-le-feu. Est-ce que vous savez ce que cela voulait

13 dire exactement ce terme : "De retour sur le terrain." Est-ce que cela

14 voulait dire qu'il était absent ?

15 R. Non, et d'ailleurs cela ne veut pas dire que j'en sais quoi que ce

16 soit. Nous avons parlé avec Vukic la veille, et nous l'avons rencontré, et

17 le général n'est pas venu, et tout d'un coup, il apparaît à nouveau, et

18 c'est cela que je voulais dire, j'ai voulu dire qu'il est à nouveau sur la

19 scène. Mais vous savez ce n'est pas ma langue maternelle, et c'est ce que

20 je voulais dire, peut-être que je me suis mal exprimé. Nous n'avons pas de

21 nouvelles du général Strugar, et le voilà qu'il rentre sur la scène à

22 nouveau.

23 Q. Je vous prie de vouloir examiner l'intercalaire 31, ainsi que le

24 document dans l'intercalaire 32, je vous prie de bien vouloir vous

25 familiariser avec le contenu de ce message, c'est tout. S'agit-il de lettre

Page 2349

1 de protestation adressée à l'amiral Jokic qui se trouvait dans le secteur

2 naval de Boka ?

3 R. Oui.

4 Q. Au niveau de l'intercalaire 31, n'est-il pas exact que la lettre qui

5 figure a été envoyée directement à l'amiral Jokic, à son adresse 6, secteur

6 naval de Boka. Alors même, que tout à l'heure vous ne saviez pas ce que

7 cela voulait dire, cette abréviation VPS Boka ?

8 R. Oui, c'est exact. Je ne savais pas ce que c'était.

9 Q. Il est vrai aussi que vous ne connaissiez même pas sa fonction, vous ne

10 saviez pas quelle était la fonction de l'amiral Jokic, alors que vous avez

11 écrit VPS Boka dans ce document ?

12 R. On m'a dit que c'était son adresse.

13 Q. Au niveau de la lettre qui figure à l'intercalaire 32, quatrième ligne,

14 est-il exact qu'on y fait mention de la position depuis laquelle le feu a

15 été ouvert quand on parle de feu, de lance-roquettes, des chars, et des

16 bateaux navals, des canonnières, feu ouvert sur la ville de Dubrovnik. Est-

17 ce que vous voyez cela, il s'agit d'une lettre de la cellule de Crise ?

18 R. Oui.

19 Q. Cette information pourrait correspondre avec l'information qui figure

20 dans votre journal en date du 6 décembre à 6 heures du soir quand vous

21 dites que le pilonnage a commencé depuis la terre, et depuis la mer sur la

22 forteresse à proximité de Srdj et sur le port. Est-ce que vous étiez en

23 mesure de voir le feu venant de la mer ?

24 R. C'est vrai qu'il y a eu des tirs venant de la mer, il n'y en a pas eu

25 beaucoup, mais il y en a eu. En ce qui concerne l'heure exacte --

Page 2350

1 Q. Saviez-vous qui était à l'origine de ces tirs ?

2 R. Nous avons pu remarquer un certain nombre de vaisseaux. Je ne savais

3 pas quelle était la nature de ces vaisseaux, mais il ne me semblait pas

4 qu'il s'agissait des vaisseaux de grande taille toujours. Est-il qu'il

5 s'agissait des Unités de la Marine ?

6 Q. Mais les unités qui appartenaient à quelle marine ?

7 R. Cela ressemblait à des bateaux de couleurs grises tout à fait ordinaire

8 pour une marine. On tirait depuis ces bateaux en direction de Dubrovnik.

9 Pour autant que je puis m'en rappeler à présent, c'est ce qu'il faisait.

10 Q. Saviez-vous à quelle armée appartenaient ces vaisseaux ?

11 R. Je ne saurais vous le confirmer à présent.

12 Q. C'est tout à fait possible qu'il s'agisse aussi bien de la marine de

13 guerre croate, que de la marine de la JNA ?

14 R. Je ne sais pas.

15 Q. Pourriez-vous à présent examiner l'intercalaire 33. Il s'agit de la

16 lettre venant du ministre Rudolf, adressée au général Strugar, qui se

17 trouve dans le secteur naval de Boka. Est-ce que exact ? Avez-vous pu

18 retrouver ces documents ?

19 R. Oui.

20 Q. Au troisième paragraphe de ce document, il est écrit : "Que le ministre

21 Rudolf est venu à Dubrovnik et à Cavtat, accompagné de deux autres membres

22 du gouvernement croate, après avoir reçu des garanties du commandement

23 Suprême des forces armées de la RFSY, ainsi que du commandement du secteur

24 naval de Split, lui, garantissant le passage pour procéder à des

25 négociations avec les représentants de la JNA à Cavtat. Est-ce exact ?

Page 2351

1 R. Oui.

2 Q. Est-il exact que le secteur naval de Boka, ainsi que les districts

3 militaires de Split, sont placés un certain niveau d'hiérarchie ? Ensuite,

4 au plus haut niveau se trouve le commandement Suprême des forces armées de

5 la RFSY. Vous êtes d'accord avec moi, la RSFY ?

6 R. Oui.

7 Q. Est-il exact que, dans le paragraphe qui précède, le ministre Rudolf

8 informe le général Strugar du fait que le secrétaire fédéral de la Défense

9 nationale, le général Kadijevic, a ordonné une enquête pour déterminer la

10 responsabilité éventuelle des membres de la JNA, suite aux souffrances

11 infligées à la ville de Dubrovnik ? Dans la dernière phrase, il est écrit :

12 "Je suis convaincu que cette enquête va être menée de façon correcte et que

13 vous allez être au courant des résultats de l'enquête." C'est ce qui a été

14 écrit par le ministre Rudolf dans sa lettre adressé au général Strugar.

15 Est-ce exact ?

16 R. Oui.

17 Q. Est-il exact aussi que le Ministre Rudolf, ne dit pas qui va mener

18 cette enquête sur le terrain ?

19 R. Oui. Oui, c'est vrai. On ne me donne pas de nom.

20 Q. Le ministre Rudolf informe le général Strugar de l'enquête qui allait

21 être mise en place. Est-ce fondant sur ce qu'il a entendu de Kadijevic ?

22 R. Ce qu'on peut lire c'est ce que le ministre à écrit, cela doit

23 correspond à la vérité.

24 Q. Oui. Il était dit, il est exact que le général Strugar allait recevoir

25 les résultats, allait être mis au courant des résultats de l'enquête,

Page 2352

1 n'est-ce pas, d'après ce qui est écrit dans la lettre ?

2 R. Oui.

3 Q. Je vous prie de bien vouloir vous rendre à l'intercalaire 34. Examinez,

4 s'il vous plaît, ces documents, émanant du centre d'Information de

5 Dubrovnik. A la première page, nous avons un document en langue anglaise.

6 Je dois vous demander de tourner la page, d'examiner les pages 2 et 3 du

7 document, qui sont écrites qu'en langue B/C/S. Est-il exact que, dans sa

8 traduction en langue anglaise, on ne trouve pas des informations figurant

9 en haut des pages de ce document, là où on peut voir le numéro de

10 téléphone, ainsi que les mots tels que "Zagreb", "peuple de la République

11 de Croatie", ainsi que les traces des sceaux de ces deux documents ?

12 R. C'est vrai que l'on ne voit pas tout cela dans le document traduit.

13 Q. Vous avez le premier document à 14 heures 45, le centre du

14 Renseignement de Dubrovnik, en date du 6 décembre 1991. A la droite on voit

15 bien la trace d'un sceau. Je vais vous lire ce qui est écrit à l'intérieur

16 : "La République de Croatie, le ministère de la Défense, le 6 décembre à 15

17 heures." Ensuite, on voit aussi une signature.

18 Vous avez parlé du centre d'Information. C'est comme cela que vous l'a

19 appelé. Est-ce que vous saviez qu'il s'agissait là d'un département du

20 ministère de la Défense de la République de Croatie ?

21 R. Non.

22 Q. Merci. A présent, je vous prie de bien vouloir examiner le document

23 figurant l'intercalaire 35. Le QG de la JNA de Boka envoie un message à la

24 cellule de Crise de Dubrovnik, ainsi qu'au ministre Davorin Rudolf, n'est-

25 ce pas ?

Page 2353

1 R. Oui.

2 Q. Dans la troisième phrase, il est écrit que le général Kadijevic vous

3 envoie un message aussi bien à vous qu'à la mission d'Observateurs de

4 Dubrovnik, concernant une enquête musclée qui doit être entreprise au sujet

5 de notre éventuelle responsabilité dans le cadre de ces événements.

6 Ensuite, il y a une phrase où il a dit que : "Le général Kadijevic vous

7 invitait à Belgrade à 14 heures et, à cause de cela, je ne serais pas en

8 mesure de continuer une conversation avec vous." Est-ce bien une lettre

9 émanant du vice-amiral Miodrag Jokic ?

10 R. Oui.

11 Q. Vous connaissez cette lettre ?

12 R. Oui, oui.

13 Q. Qui a convenu que les deux officiers de la JNA se rendent à Dubrovnik

14 pour constater les dégâts ?

15 R. J'avais reçu une requête de la part du ministre Rudolf à cette fin, et

16 c'est lui qui a organisé tout cela et, d'après moi, il s'agissait d'une

17 bonne initiative. Mais je ne saurais vous dire quelles étaient les

18 personnes exactes avec lesquelles il avait contacter pour cela -- il avait

19 pris contact pour cela.

20 Q. Pourriez-vous, s'il vous plaît, vous rendre au document figurant à

21 l'intercalaire 36. Examinez la deuxième page du document, un document en

22 B/C/S, prétendument une information envoyée par le général Strugar au

23 ministre Rudolf. Si vous examinez les bas de page de ce document, où

24 figurent les dates, les heures d'envoi des fax ainsi que les numéros de

25 téléphone, est-il exact que l'on ne voit pas quand et comment ceci est

Page 2354

1 arrivé à Dubrovnik ?

2 R. Non, vous ne pouvez pas le voir sur ce document.

3 Excusez-moi, oui, il fallait que j'examine l'original du document. Je ne

4 suis pas sûr de la lisibilité des chiffres, mais c'est vrai qu'ici on a

5 noté à 17 heures 14, c'est-à-dire à partir du moment où on me l'a dit je

6 l'ai noté. Nous pourrions peut-être vérifier ce qui est écrit, là où j'ai

7 noté ce numéro.

8 Q. Essayez de me suivre. Quand vous dites 1714, est-ce qu'il est écrit

9 aussi que ce fax a été envoyé par le numéro 3850386 ? C'est un numéro de

10 Dubrovnik, n'est-ce pas ?

11 R. Je ne peux rien vous dire au sujet de ces chiffres et de ces heures.

12 D'après ce que je peux voir, on a l'impression que ceci est arrivé à

13 Dubrovnik à 17 heures 15. Tous ces numéros en disent bien plus.

14 Q. Mais on n'y voit pas, quel est le numéro d'envoi de ce fax, enfin,

15 depuis quel numéro de fax ce document a été envoyé, n'est-ce pas ?

16 R. Peut-être que non. Il y a beaucoup de chiffres ici. Q. Tout à fait en

17 bas du document, vous êtes en mesure de voir le nombre de pages. On voit

18 01.

19 R. Oui.

20 Q. En haut du rapport, où l'on voit l'heure 1914 ainsi que le numéro 385 -

21 -

22 L'INTERPRÈTE : L'interprète n'a pas saisi le chiffre.

23 M. RODIC : [interprétation]

24 Q. C'est la Cour d'appel de Split. Ensuite, en bas, on voit deux pages. Où

25 est la deuxième page ?

Page 2355

1 R. Je ne sais pas.

2 Q. Nous allons passer à un autre sujet.

3 R. De toute façon, cette lettre ne m'a pas été adressée.

4 Q. L'intercalaire numéro 37. Sous cette carte, il est écrit : L'hôtel

5 Argentina à Dubrovnik et l'hôtel Villa Orsula.

6 Savez-vous qui était hébergé dans cet endroit ?

7 R. Non, je ne sais pas.

8 Q. Mais l'hôtel Villa Orsula, c'est un autre bâtiment, n'est-ce pas, car

9 ceci a été ajouté à la main. Ces salutations ont été envoyées de l'hôtel

10 Argentina et de l'hôtel Villa Orsula. Savez-vous où se trouve cet hôtel ?

11 R. L'hôtel Argentina et Villa Orsula font partie du même complexe hôtelier

12 avec les mêmes propriétaires. En ce qui me concerne, il s'agissait du même

13 hôtel. On peut dire que Villa Orsula est un petit peu plus luxueux que

14 l'hôtel Argentina, mais cela fait partie du même complexe hôtelier.

15 Q. A présent, je vous prie de bien vouloir examiner le journal et examinez

16 ce qui est écrit à la date du 7 décembre au moment où il y a eu cette

17 réunion à Cavtat. A 11 heures 24, vous avez écrit : "On a entendu le feu

18 des deux lance-roquettes en venant du nord-ouest. Plus tard, nous avons

19 appris, de la part des autorités locales, qu'un soldat de la Garde

20 nationale est devenu fou parce que son frère s'est fait tué."

21 Est-ce exact ?

22 R. Oui.

23 Q. Est-ce que vous avez déjà reçu de telles informations auparavant ?

24 R. C'est le seul incident dont je puis me rappeler.

25 Q. Nous allons revenir sur cette lettre, la lettre envoyée du général

Page 2356

1 Strugar au ministre Rudolf. Est-il exact que dans votre journal, quand on

2 parlait de ces événements qui ont eu lieu le 6 décembre à 17 heures 14 ou

3 17 heures 15, et bien, et que vous ne faites pas du tout état de cet

4 événement ?

5 R. Je devrais examiner cela. Il faudrait que je me retrouve dans mon

6 cahier.

7 Q. C'est au niveau de l'intercalaire 30, à la dernière page.

8 R. A 19 heures 14 --

9 Q. Je vous ai posé une question au sujet de 17 heures 14 ou 17 heures 15.

10 Ceci ne figure pas dans votre journal, et il n'y est pas

11 -- il n'avait pas que vous avez reçu ce message ?

12 R. Oui, c'est exact. Cela veut dire que ce message a été envoyé, et qu'il

13 m'a été remis à 19 heures 25. C'est-à-dire qu'on m'a passé cette lettre, se

14 sont les gens qui étaient les destinataires de la lettre qu'ils l'ont fait

15 suivre. Je l'ai reçu à 19 heures 25.

16 Q. Je voudrais revenir sur la date du 7 décembre, au milieu de

17 l'intercalaire 37. Je vous prie de bien vouloir examiner ce qui est écrit à

18 nouveau sur la ligne, il est écrit 13 heures 55, c'est le début de la

19 réunion, vous dites : "J'ai insisté pour que la phrase, 'Liberté de la

20 circulation des observateurs de la Communauté européenne' soit introduite.

21 L'amiral Jokic l'a accepté, nous garantissons la totale liberté de la

22 circulation, ce que je trouve très intéressant."

23 Ceci reflète-t-il la façon dont vous réfléchissiez à l'époque, à savoir que

24 jamais auparavant, on vous a dit quelque chose de semblable ?

25 R. Non, non, c'était intéressant de l'entendre parce que pour moi, il

Page 2357

1 s'agissait d'un point extrêmement positif, très, très positif.

2 Q. Vu la situation de l'amiral Jokic, était-il intéressant d'entendre cela

3 de sa bouche ?

4 R. Non, c'était intéressant pour la situation en générale. Nous avions des

5 conversations positives à ce moment-là, cela au moins.

6 Q. Est-ce que les demandes du général Strugar telles qu'exprimées à la

7 réunion du 28 octobre, n'étaient-elles pas les mêmes que celles qui

8 apparaissent dans les notes de l'ambassadeur Bondioli, à savoir la demande

9 de la JNA en date du 14 novembre, il s'agit d'une réunion à laquelle vous

10 avez participé également, vous avez parlé de ce document, vous avez pris

11 des notes à son sujet. L'ACCUSE : [interprétation] Ce n'était pas la

12 première fois que la JNA faisait une telle demande, n'est-ce pas ?

13 R. Non.

14 Q. Merci. Dans votre journal, à 19 heures 25, deuxième partie de l'entrée

15 qui correspond à l'heure de 19 heures 25, on peut lire, je cite : "Si

16 l'amiral accepte la liberté de circulation, cela signifie peut-être ou cela

17 devrait signifier qu'il accepte la présence d'équipe de la mission

18 d'observation du côté de la JNA." Est-ce que l'amiral s'était opposé à

19 cela auparavant ?

20 R. Je ne m'en souviens pas, mais le fait qu'il n'y avait aucune présence

21 de la mission d'observation qui se trouvait de ce côté et de façon

22 permanent. La présence de ces observateurs du côté de la JNA était très

23 importante.

24 Q. Je respecte tout à fait votre manière de penser, mais n'est-il pas

25 manifeste que bien avant le 7 décembre, la JNA elle-même a demandé la

Page 2358

1 présence d'observateurs de la mission d'observation de leur côté. Nous

2 venons d'en donner deux exemples ?

3 R. A partir du 14, c'est à cette date que remonte mes souvenirs pour ce

4 qui est de cette demande, mes premiers souvenirs. En raison de la situation

5 générale, nous avions évacué les observateurs de Dubrovnik. A présent, nous

6 étions de retour grâce à l'initiative de ministre Rudolf et de ses

7 collaborateurs. La situation avait changé selon moi, et désormais, nous

8 pouvions commencer sur des bases nouvelles. Nous avions évacué nos hommes

9 et nous avions la possibilité de revenir sur place, afin de faire notre

10 travail.

11 Q. De nouveau, nous perdons du temps. Ma question était la suivante : Est-

12 ce que la JNA avait déjà exprimé une telle demande suite à la réunion du 14

13 novembre. Je vous rappellerais que les notes de l'ambassadeur Bondioli lors

14 de la réunion avec le général Strugar au cours de laquelle, il a rencontré

15 ce dernier pour la première fois. On peut lire qu'une demande a été

16 formulée dans ce sens, à savoir que des observateurs de la mission de

17 Communauté européenne devaient se trouver également du côté de la JNA. Est-

18 ce exact ?

19 R. Oui.

20 Q. Merci. Est-ce que nous pourrions à présent examiner l'intercalaire 38,

21 s'il vous plaît. Il s'agit de l'accord qui était signé, et dans lequel on

22 peut lire la chose suivante, il s'agit du premier paragraphe du document en

23 haut de la page : "La JNA est représenté par le commandement suprême des

24 forces armées de la RSFY, et le commandement suprême des forces armées de

25 la RSFY en tant qu'échelon le plus élevé du commandement est représenté par

Page 2359

1 le vice-amiral Miodrag Jokic."

2 N'est-ce pas ?

3 R. Oui.

4 Q. Un peu plus loin, il est fait mention de l'accord signé à Genève par le

5 président Franjo Tudjman et par le secrétaire fédérale à la défense

6 nationale, le général Kadijevic, n'est-ce pas ?

7 R. Oui.

8 Q. Est-il vrai que dans la première phrase de cet accord, les deux parties

9 conviennent de respecter pleinement le cessez-le-feu dans le secteur des

10 municipalités de Metkovic et Dubrovnik ?

11 R. Oui.

12 Q. Les forces déployées dans les environs de Dubrovnik, est-ce qu'elles

13 couvraient le territoire qui allait jusqu'à la municipalité de Metkovic, le

14 savez-vous ?

15 R. Oui, je pense que c'est exact.

16 Q. Il a également été convenu d'avoir un lien permanent entre les

17 commandements respectifs des forces armées, en raison du besoin d'échanger

18 des informations, afin de respecter pleinement le dispositif de cet accord,

19 n'est-ce pas ?

20 R. Oui.

21 Q. Juste en dessous, on peut lire que quiconque viole cet accord, sera

22 sanctionné et pourra faire face à des poursuites engagées par les deux

23 parties à l'accord, l'autre partie devra être informé de telle poursuite.

24 Est-ce exact ?

25 R. Oui.

Page 2360

1 Q. D'après le rapport daté du 9 décembre, l'évaluation des dégâts

2 constatés à Dubrovnik de la part de la JNA, rapport signé par l'amiral

3 Jokic, ce rapport vous a-t-il été envoyé afin de vous informer du fait, que

4 la JNA avait ouvert une enquête ?

5 R. Je n'ai jamais vu ce rapport avant de venir témoigner à La Haye.

6 Q. En réponse à une question par mon éminent confrère de l'Accusation,

7 vous avez déclaré que vous avez vu ce rapport dès la mi-décembre 1991.

8 R. Peut-être que ma mémoire me fait défaut mais, pour autant que je le

9 sache aujourd'hui, je l'ai peut-être vu si je l'ai dit, mais aujourd'hui,

10 je dois reconnaître que je ne m'en souviens pas. Je ne me souviens pas si

11 je l'ai vu à l'époque. Peut-être suis-je distrait, puis j'ai oublié, mais

12 je l'ai vu, c'est certain.

13 Q. Efforçons-nous de ne perdre de temps ici. Si vous examinez les points

14 1, 2 et 3 de cet accord ainsi que les points 5, 6 et 7, il est fait mention

15 de questions relatives à Dubrovnik. La vie et le travail à Dubrovnik, les

16 armes et ainsi de suite. Pouvons-nous convenir qu'on pouvait entendre de

17 telles déclarations de la part de la JNA à de nombreuses reprises, à chaque

18 fois que vous avez eu des contacts avec eux, qu'il n'y a pas eu un accord à

19 propos de ces propositions, et que la JNA avait envoyé de nombreuses

20 demandes de ce type même avant le mois de décembre 1991 ?

21 R. J'ai déjà entendu de telles propositions avant cette date,

22 effectivement.

23 Q. Merci beaucoup. Pouvez-vous vous reportez au bas du document, je vous

24 prie. Au nom du commandement suprême des forces armées RSFY, un accord a

25 été signé par l'amiral Jokic. Est-ce exact ? Vous avez confirmé cela en

Page 2361

1 apposant votre propre signature sur ce document, n'est-ce pas ?

2 R. C'est exact.

3 Q. Pourriez-vous, brièvement, vous reportez à l'intercalaire 39, je vous

4 prie. Il s'agit d'un rapport de la commission sur les dégâts constatés dans

5 la vieille ville de Dubrovnik. Ce document a été établi par le commandement

6 du 9e Secteur naval, document signé par le vice-amiral Miodrag Jokic,

7 n'est-ce pas ?

8 R. Oui.

9 Q. Ce document a été envoyé à l'adjoint au secrétaire fédéral à la Défense

10 nationale, l'amiral Stane Brovet, n'est-ce pas ?

11 R. Oui.

12 Q. Nous pouvons convenir que le secrétaire fédéral à la Défense nationale

13 à l'époque était le général Veljko Kadijevic, n'est-ce pas ?

14 R. Oui, c'est ce que l'on m'a dit, effectivement.

15 Q. Pourriez-vous, brièvement, examiner le dernier paragraphe de ce

16 document, s'il vous plaît. Il est fait mention de l'opinion de la

17 commission. La dernière phrase se lit comme suit : "L'origine de tous les

18 dégâts ne peut pas être vérifié avec certitude ni les auteurs identifiés,

19 car il est manifeste que de nombreux dégâts n'ont pas été causés par des

20 attaques provenant de l'extérieur du centre de la vieille ville."

21 Est-ce que vous êtes d'avis que beaucoup de dégâts auraient pu être causés

22 par des tirs provenant du centre de la vieille ville ?

23 R. Ce n'est pas ainsi que je comprends les choses, mais je suis convaincu

24 que la plupart des dégâts constatés dans la vieille ville provenaient

25 d'opérations menées à partir d'endroits situés hors de la vieille ville,

Page 2362

1 notamment, en ce qui concerne le pilonnage dont j'ai été le témoin le 6.

2 Q. Soyez attentif à mes questions, je vous prie. Je ne conteste pas vos

3 points de vue sur la question. Je vous pose simplement la question suivante

4 : Comment comprenez-vous cette phrase où l'amiral Jokic dit : "Il est

5 manifeste que beaucoup des dégâts n'ont pas été causés par des attaques

6 provenant d'endroits situés hors du centre de la vieille ville." D'après

7 votre interprétation, est-ce que l'amiral Jokic est d'avis que les dégâts

8 ont été causés par des tirs ou des opérations menées depuis le noyau ancien

9 de la ville ? Est-ce ainsi que vous interprétez cette phrase ?

10 R. Oui.

11 Q. Merci.

12 M. WEINER : [interprétation] Objection. Je demande à ce que cela soit biffé

13 du compte rendu d'audience, car le conseil de la Défense demande au témoin

14 quel était le point de vue de l'amiral Jokic, et il appartient à l'amiral

15 Jokic de répondre à ces questions lorsqu'il viendra témoigner.

16 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Il s'agit d'une remarque tout à fait

17 justifiée, Maître Rodic. Est-ce que vous souhaitez reformuler votre

18 question ou aller de l'avant ?

19 M. RODIC : [interprétation] Monsieur le Président, j'étais sur le point

20 d'établir un lien entre cela et un autre document mentionné par le témoin

21 un peu plus tôt. Il s'agit de la lettre émanant du général Strugar.

22 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Excusez-moi, j'entendais

23 l'interprétation en même temps. Je vais faire une pause. Je pense que nous

24 pouvons admettre que le document signé par l'amiral Jokic laisse entendre

25 son point de vue selon lequel de nombreux dégâts n'ont pas été causés par

Page 2363

1 des attaques menées à partir d'endroits situés à l'extérieur du noyau

2 ancien de la vieille ville. Est-ce qu'à présent vous souhaitez examiner un

3 autre document ?

4 M. RODIC : [interprétation] Oui. Merci, Monsieur le Président. Je vais

5 poursuivre.

6 Q. Je demanderais, à présent, au témoin de bien vouloir se reporter à

7 l'intercalaire numéro 36. Il s'agit d'un rapport d'informations qui aurait

8 été envoyé par le général Strugar. Pouvez-vous examiner les trois dernières

9 lignes de ce rapport, je vous prie. Ou plutôt les quatre dernières lignes,

10 lorsque le général dit : "Conformément aux ordres que j'ai reçus, les

11 unités ont cessé de tirer à 11 heures 15, mais vos forces n'ont pas

12 respecté le cessez-le-feu. C'est la raison pour laquelle on peut conclure

13 que les bâtiments endommagés dans la vieille ville ont été endommagés par

14 vos propres forces. Vos forces n'ont pas respecté le cessez-le-feu, et

15 c'est la raison pour laquelle, les bâtiments de la vieille ville ont été

16 endommagés par vos propres forces."

17 D'après vous, s'agit-il d'une conclusion fondée sur le rapport de l'amiral

18 Jokic ou bien est-ce similaire en tout cas ?

19 R. D'après moi, il est difficile de comprendre la logique de la dernière

20 phrase. Au moment où j'ai reçu ce document, c'est l'impression que j'ai

21 eue, mais je ne suis toujours pas sûr, à la date d'aujourd'hui, de

22 comprendre la logique de cela --

23 Q. Donc --

24 R. Il me semble, oui.

25 Q. Mais vous conviendrez avec moi qu'il existe certains similarités entre

Page 2364

1 la lettre envoyée par le général Strugar et le rapport émanant de l'amiral

2 Jokic pour ce qui est de l'évaluation des origines des dégâts dans la

3 vieille ville ?

4 R. Il ne m'appartient pas de décider ou d'interpréter les points de vue de

5 ces deux individus. Je n'ai pas de remarques supplémentaires à faire à ce

6 sujet.

7 Q. Merci. Pouvons-nous brièvement examiner l'intercalaire numéro 41, s'il

8 vous plaît. Il s'agit d'un organigramme de la structure hiérarchique de la

9 JNA en Herzégovine. Savez-vous où se trouve l'Herzégovine ?

10 R. Oui, il s'agit d'une région frontalière, n'est-ce pas ?

11 Q. Pourriez-vous me dire où cette région se trouve, approximativement ?

12 R. C'est une région qui se trouve dans le voisinage du Dubrovnik, me

13 semble-t-il.

14 Q. Pourriez-vous nous donner des noms de villes situées sur le territoire

15 de l'Herzégovine ? Avez-vous déjà entendu parler de villes situées en

16 Herzégovine ?

17 R. Aujourd'hui, je ne me souviens d'aucun nom de ville située dans cette

18 région. Je suis désolé.

19 Q. Qu'en est-il de cet organigramme de la JNA en Herzégovine ? A quelle

20 force armée est-il faite référence ? De qui s'agit-il ? A qui cela

21 appartient-il ?

22 R. Je ne sais pas qui a élaboré cet organigramme. Je ne sais pas à qui il

23 est faite référence. Je pense qu'il s'agit de l'organisation d'unités

24 militaires à Boka, Titograd, Titovo. Plusieurs personnes sont mentionnées,

25 plusieurs officiers.

Page 2365

1 Q. Très bien. Inutile d'entrer dans les détails. Pourriez-vous, s'il vous

2 plaît, examiner le carré. On peut voir un carré à l'intérieur duquel -- un

3 encadré plutôt, à l'intérieur duquel se trouvent quatre "X"; juste en

4 dessous, on peut lire "Trebinje"; et, en dessous, "général Strugar" --

5 R. Cela ne vient pas. Trebinje se trouve un peu plus au nord par rapport à

6 Dubrovnik. Je me suis rendu là-bas un peu plus tard.

7 Q. Très bien, mais ma question portait sur l'encadré dans lequel on peut

8 lire "groupe opérationnel"; en dessous, "Trebinje", et, ensuite, un peu

9 plus bas, "général Strugar".

10 Au cours de votre mission, dans le cadre de votre mission d'Observation en

11 ex-Yougoslavie, avez-vous jamais entendu parler de ces trois informations

12 liées entre elles ? Le général Strugar avait-il un lien avec le groupe

13 opérationnel ou avec Trebinje ? Est-ce que ces trois informations ont

14 jamais été liées, d'après vous ?

15 R. Non, je n'en ai jamais entendu parler.

16 Q. Merci. En dernier lieu, pouvons-nous confirmer la chose suivante : à

17 partir du 28 octobre, vous étiez à Split, n'est-ce pas ? Je veux parler de

18 l'année 1991, bien entendu. Est-ce exact ?

19 R. Oui.

20 Q. Est-il exact que, du 9 novembre au 14 novembre, vous avez fourni une

21 description détaillée de votre participation au transport organisé par le

22 bac Slavija, sans être vous-même physiquement présent sur les lieux ?

23 R. Je --

24 Q. Je veux parler de la période allant du 9 au 14 novembre. Est-ce que ces

25 opérations concernaient le transport, l'évacuation des réfugiés originaires

Page 2366

1 de Dubrovnik, en direction de Rijeka et Pula, un peu plus au nord sur la

2 côte ? En quoi consistait votre mission au cours de cette période ?

3 R. Au début, je me trouvais au centre régional de Split et je recevais des

4 rapports de Dubrovnik et des demandes selon lesquelles les observateurs

5 devaient être évacués. Ensuite, le 11, nous nous sommes rendus sur place,

6 d'abord à Zelenika. Ensuite, nous sommes revenus pour aller chercher des

7 gens à Dubrovnik. Ensuite, nous sommes retournés à Zelenika, et ainsi de

8 suite. Après, nous avons entrepris des pourparlers avec les membres de la

9 cellule de Crise et la JNA.

10 Q. Bien, je connais toutes ces informations, inutile d'entrer dans les

11 détails, vous en avez déjà parlé suffisamment. Ma question est la suivante

12 : s'agissant de la période du 9 au 14 novembre, est-il vrai que l'objectif

13 de votre mission était de vous occuper de ce bateau et que vous ne vous

14 trouviez pas dans la région de Dubrovnik, c'est-à-dire, à l'intérieur des

15 terres, à ce moment-là ?

16 R. Oui, à ce moment-là, j'étais sur le bateau et je m'occupais de

17 l'évacuation des gens.

18 Q. Merci beaucoup. N'est-il pas exact que, suite à votre départ pour

19 Rijeka, le 14 novembre, vous n'avez plus reçu de rapports de première main

20 émanant de Dubrovnik ?

21 R. C'est exact. Pas avant mon retour à Split.

22 Q. Je dois lire un extrait de votre déclaration. Je cite : "Après mon

23 retour à Split, alors que je revenais de Rijeka, j'ai continué à vaquer à

24 mes occupations quotidiennes. Toutefois, à partir de ce moment-là et

25 jusqu'à mon retour à Dubrovnik, le 5 décembre 1991, je n'ai pas reçu de

Page 2367

1 rapport de première main venant de Dubrovnik."

2 C'est à cette période que je faisais référence. Vous êtes rentré de Rijeka

3 les 4 et 5 décembre. C'est ce que vous avez déclaré aux enquêteurs.

4 R. C'est exact. Lorsque j'ai quitté Dubrovnik, je n'avais plus de contact

5 avec Dubrovnik. Ce que j'aurais dû dire, un peu plus tôt, c'est que,

6 lorsque je suis revenu, je n'ai plus eu de nouvelles de Dubrovnik jusqu'au

7 moment où je suis rentré à Split. Je ne voulais pas parler de rapports

8 émanant des observateurs de la Communauté européenne car ils n'étaient pas

9 sur place.

10 Q. S'agissant de votre mission, de votre participation à la mission

11 d'Observation, de votre séjour en Croatie, n'est-il pas exact que ce n'est

12 qu'entre les 4 et 8 décembre 1991, que vous étiez physiquement présent dans

13 la région de Dubrovnik, que vous êtes arrivé à Dubrovnik le 6, il y a eu un

14 pilonnage, que le 7 vous avez participé aux négociations qui se sont

15 déroulées à Cavtat, et que le 8, vous avez fait un tour de quatre jours

16 avec des officiers, n'est-ce pas ?

17 R. Oui.

18 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Maître Rodic, il vous reste deux

19 minutes avant la fin de la bande sonore.

20 M. RODIC : [interprétation] J'en aurais terminé dans une minute.

21 Q. N'est-il pas vrai pas, Monsieur Hvalkof, qu'au cours des quatre jours

22 que vous avez passés dans le secteur de Dubrovnik, vous avez fourni

23 énormément d'informations dans votre témoignage au sujet des deux mois que

24 vous avez passés là-bas. Vous avez parlé en détail des événements qui se

25 sont déroulés au cours des deux mois dans le secteur de Dubrovnik, et

Page 2368

1 événements dans lesquels vous n'avez pas directement -- auxquels vous

2 n'avez pas directement participé ?

3 M. WEINER : [interprétation] Objection. Il s'agit d'arguments qui devraient

4 être soulevés lors des plaidoiries, il ne s'agit pas d'une question.

5 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Monsieur Weiner, je pense que le

6 témoin peut répondre à cette question.

7 Monsieur Hvalkof, allez-y.

8 LE TÉMOIN : [interprétation] Je vais lire le compte rendu d'audience, si

9 vous me le permettez pour m'y retrouver.

10 M. RODIC : [interprétation]

11 Q. Est-ce que vous pourriez répondre très brièvement de façon à ce que

12 nous en terminons avec le contre-interrogatoire ?

13 R. J'ai parlé de documents qui m'ont été présentés et qui avaient rapport

14 à cette période.

15 Q. Ma dernière question est la suivante : n'est-il pas vrai que tout au

16 long de votre déposition, nous avons été en mesure d'établir qu'on vous

17 avait présenté des documents de façon très sélective. Lors de votre

18 déposition, nous avons constaté un certain nombre de discordance entre vos

19 déclarations et les faits.

20 M. WEINER : [interprétation] Objection, Monsieur le Président.

21 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Maître Rodic, il s'agit là de vos

22 arguments finaux.

23 M. RODIC : [interprétation] Je retire ma question --

24 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Très bien. Cela --

25 M. RODIC : [interprétation] -- et je remercie la Chambre de sa

Page 2369

1 compréhension.

2 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] J'espère que vous êtes conscient du

3 fait que nous vous avons accordé beaucoup du temps pour votre contre-

4 interrogatoire.

5 L'audience est suspendue, nous reprendrons nos travaux dans 20 minutes.

6 M. RODIC : [interprétation] Merci beaucoup, Monsieur le Président.

7 --- L'audience est suspendue à 12 heures 31.

8 --- L'audience est reprise à 12 heures 58.

9 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] M. Weiner, c'est à vous.

10 M. WEINER : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.

11 Nouvel interrogatoire par M. Weiner :

12 Q. Monsieur Hvalkof, nous sommes presque à la fin de votre déposition. Je

13 voudrais vous poser quelques questions au sujet de ce qui a été avancé hier

14 et aujourd'hui. Hier, au cours de l'interrogatoire, il vous a été posé une

15 question au sujet de la nécessité d'envoyer au général Strugar des lettres

16 de protestation, une fois que vous avez reçu toutes les lettres

17 explicatives, de la part des officiers de la JNA au sujet des travaux de

18 réparations de la route. Est-ce que vous vous en souvenez ?

19 R. Oui.

20 Q. Est-ce que vous l'avez pris pour monnaie courante ou est-ce

21 qu'autrement dit, vous avez pu vous-même croire tous ce qui a été envoyé,

22 c'est-à-dire qu'ils y avaient des rapports envoyés par vous-même ou par

23 d'autres observateurs ?

24 R. Peut-être que le problème est d'ordre linguistique si j'ai pris cela

25 pour monnaie courante.

Page 2370

1 Q. Je voulais savoir si vous avez admis toutes ces lettres comme

2 véridiques, fiables. Toutes ces lettres qui ont été envoyées à le MCCE ?

3 R. Nous étions là pour ne pas croire que des gens nous mentaient.

4 Q. Lorsque vous avez reçu de ces lettres à la MCCE, est-ce qu'il vous est

5 arrivé de recevoir des informations de quelques parties que se soient

6 parvenues et lesquelles lettres vous n'avez pas crues ?

7 R. En principe, ce n'est pas que nous n'avons pas cru, quoi que se soit,

8 mais, à titre d'individu, cela est là où vous exprimez des doutes. Mais ce

9 n'était pas à nous de dire aux gens que ce qu'ils nous disaient n'était pas

10 vrai. Notre principe retenu c'était de les croire.

11 Q. Le fait que vous avez reçu une lettre, il s'agit de la pièce à

12 conviction offerte par la Défense. Il s'agit de la lettre du colonel

13 Svicevic. Il ne s'agit pas d'intercalaire 26 -- de la pièce à conviction

14 26. Il s'agit de cette lettre, envoyée à la MCCE. Est-ce que vous -- la

15 MCCE vous avait eu confiance au colonel Svicevic ?

16 R. Il est clair que j'ai été informé du fait que c'était un homme avec

17 lequel, les observateurs de la MCCE ne devaient pas communiquer et

18 négocier, étant donné qu'il proférait des menaces à l'égard des gens. A mon

19 propre encontre, d'ailleurs, j'ai été informé de cela et j'ai pu entendre

20 dire cela également par des observateurs, comme quoi ils ont été menacés,

21 et cetera

22 Q. Est-ce que le fait que les observateurs de la MCCE de Dubrovnik ont

23 protesté à l'adresse du général Strugar, parce qu'ils ont reçu les lettres

24 de protestations relatives aux travaux de réparation de la route par la

25 JNA ? Qu'est-ce qui vous faisiez croire à l' MCCE observateur que vous

Page 2371

1 étiez à Dubrovnik de croire aux explications faites par la JNA ?

2 R. Les observateurs de la MCCE, comme je l'ai déjà avancé ici, envoyaient

3 des plaintes aux uns et aux autres. S'ils leurs arrivaient de recevoir

4 quelques choses de la JNA, évidemment, ils transmettaient le tout à l'autre

5 parti. Evidemment, ils ne pouvaient pas faire leur propre évaluation de la

6 situation. Par conséquent, je ne peux que supposer que ceci pouvait être

7 objet d'une certaine menace, mais cela je ne le sais pas.

8 Q. Vous avez dit vous-même que les travaux de réparations de la route

9 pourraient être, évidemment, dans certaines circonstances, un acte

10 d'agression. Est-ce exact ?

11 R. Cela est exact parce que je l'ai vécu moi-même dans d'autres missions

12 où j'ai été en poste. Nous allons maintenant passer à un autre sujet. Il y

13 eu à la cellule de Crise des conversations avec des gens de la cellule de

14 Crise et avec les observateurs. Entre les observateurs et la cellule de

15 Crise, est-ce que vous avez pu vous rendre compte si, par exemple, des gens

16 de la cellule de Crise de Dubrovnik portaient des armes ?

17 R. Non.

18 Q. Est-ce que vous-même ou d'autres observateurs de la MCCE avaient jamais

19 entendu dire que des gens de la cellule de Crise de Dubrovnik auraient

20 préférés par des actions militaires ?

21 R. Actions militaires contre nous ?

22 Q. Non, question de mettre la [imperceptible] à l'encontre de la JNA ?

23 R. Non, pas à notre égard. Au mieux de mes connaissances, non plus qu'en

24 présence de la JNA, en cette égard-là.

25 Q. Est-ce qu'il vous est arrivé de voir des gens que vous connaissiez de

Page 2372

1 la cellule de Crise et qui portaient des uniformes militaires ?

2 R. Je crois avoir déjà dit à une occasion que je crois avoir vu un des

3 membres de cellule de Crise porter quelque chose qui devait rassembler à un

4 uniforme -- à un uniforme de camouflage.

5 Q. Ce membre il était armé ?

6 R. Non.

7 Q. Savez-vous s'il s'agissait d'un membre de la cellule de Crise, de

8 l'équipe de sécurité, ou de quelqu'un qui était un agent de sécurité ou

9 d'ordre ?

10 R. Non.

11 Q. S'agissait-il de quelqu'un qui aurait été un officier local de police

12 local ?

13 R. Je ne suis pas tout à fait certain. Ceci aurait pu être un membre d'une

14 délégation de Croates qui étaient venus avec ce groupe-là.

15 Q. Maintenant, nous allons passer à un autre thème, très brièvement. Hier,

16 vous avez été interrogé aujourd'hui aussi au sujet du général Strugar et

17 d'autres membres de la JNA, comme quoi ceux-là demandaient à ce que des

18 instructions soient menées sur telles ou telles incidents, comme quoi des

19 observateurs de la MCCE auraient été invités à se rendre dans les régions

20 sous contrôle de la JNA. De fait, on vous a posé de telles questions, hier

21 et aujourd'hui, à savoir que des observateurs de la MCCE auraient été

22 invités pour se rendre dans le territoire sous contrôle de la JNA, tant que

23 le général Strugar était le commandant de la région, où se trouvaient les

24 troupes de la JNA. Les observateurs de la MCCE avaient-ils libre accès au

25 territoire sous contrôle de la JNA ?

Page 2373

1 R. Non, pour autant que je le sache.

2 Q. Lorsque vous-même vous vous rendiez dans la zone sous contrôle de la

3 JNA, aviez-vous un accès libre ?

4 R. Non.

5 Q. Avez-vous été autorisé à circuler en toute liberté dans la région sous

6 contrôle de la JNA pour procéder à l'instruction au sujet de telles ou

7 telles allégations relatives à des tirs ?

8 R. Non.

9 Q. Je voudrais vous poser une autre question. Au sujet de ce qui a été

10 objet du contre-interrogatoire, aujourd'hui, on va interroger sur le fait

11 ouvert dans le voisinage de l'hôtel Argentina, dans la période, évidemment,

12 de novembre. Il s'agit, en fait, de vous demander de vous reporter à

13 l'intercalaire 11, page 4 -- l'intercalaire 12, page 4.

14 Maintenant, l'intercalaire 12, page 4. Les trois derniers chiffres

15 devraient se lire comme "324" ?

16 R. J'y suis. Je vous suis.

17 Q. Voulez-vous, s'il vous plaît, lire cette note rédigée à 14 heures 20, 2

18 heures 20 de l'après midi ?

19 R. "Incident qui s'est produit à l'entrée de l'hôtel." Très abrégé, mais

20 pour traduire la substance même d'un événement.

21 Q. Pouvez-vous poursuivre, s'il vous plaît ?

22 R. "Un tireur embusqué en dessus de l'hôtel a tiré pour blesser quatre

23 personnes. Trois personnes parmi lesquelles, trois personnels de l'hôtel et

24 un journaliste français, les quatre personnes ont été blessées au pied ou à

25 la jambe.

Page 2374

1 Q. Merci. A la fin, je vous prie de vous reporter -- enfin, vous n'avez

2 guère besoin de vous reporter à des documents. Est-ce que vous avez

3 souvenance d'une lettre de protestation envoyée par M. l'Ambassadeur Van

4 Houten à l'adresse du général Kadijevic, en date du 10 novembre ?

5 R. Oui.

6 Q. Après cette lettre de protestation, avez-vous été autorisé d'une

7 manière quelconque à vous rendre à Dubrovnik ?

8 R. Pour ce qui est de la date, c'était --

9 Q. Le 10 novembre.

10 R. Oui. Après le 10 novembre, nous effectuons cette première visite pour

11 récupérer nos gens, après quoi, nous n'avons pas pu nous rendre à Dubrovnik

12 tant qu'il n'aurait eu un arrangement fait par le ministre Rudolf et ses

13 collègues.

14 Q. Il s'agissait également de cette lettre écrite au général Kadijevic et

15 à son personnel. Vous, vous vous êtes plain, autrement dit, l'ambassadeur

16 Van Houten, s'est plain. Est-ce que, pour en traiter, je peux vous demander

17 de vous reporter à l'intercalaire numéro 15. Une plainte a été faite pour

18 dire que le général Strugar, commandant des forces, en présence dans la

19 région de Dubrovnik ou, autrement dit, qu'il y avait une violation de

20 cessez-le-feu, et furent informés les généraux Raseta et Strugar, Strugar

21 qui était le commandant des forces de la région de Dubrovnik, mais il n'y a

22 pas eu de réponse.

23 Le ministre de la Défense Kadijevic, a-t-il jamais répondu pour dire que le

24 général Strugar n'a pas été le commandant des forces se trouvant à

25 Dubrovnik ?

Page 2375

1 R. Je ne l'ai jamais vu, ni entendu.

2 Q. Je vous remercie.

3 M. WEINER : [interprétation] Je n'ai plus d'autres questions, Monsieur le

4 Président.

5 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Avant de vous rasseoir, Maître Weiner,

6 la Chambre de première instance a quelques remarques à faire. Peut-être --

7 la Chambre a pu observer. Peut-être vous pourriez-vous en entretenir avec

8 le témoin ? Il s'agit des pièces à conviction P61 et, je crois, 2 aussi,

9 mais il s'agit certainement des documents, des pièces à conviction du

10 conseil de la Défense, D26 et D27, respectivement. Tous ces documents quoi

11 qu'il apparaît au prima facie, comme étant des document adressés par

12 différentes personnes, les uns aux autres, tous ces documents permettent de

13 constater une écriture similaire, s'agit-il d'originaux, s'agit-il de

14 copies produites par quelqu'un, par une personne ? Je voulais tout

15 simplement mentionner cela au cas où vous souhaiteriez en parler avec le

16 témoin, si encore la remarque faite par -- l'observation faite par la

17 Chambre de première instance a été bonne.

18 M. WEINER : [interprétation] Puis-je demander à ce que l'on présente les

19 documents du conseil de la Défense, D25, D26 et D27, pièces à conviction

20 25, 26 et 27 ?

21 Q. Monsieur le Témoin, vous venez d'entendre la question posée par M. le

22 Président. Dites-moi, d'abord, en quelle langue vous les lisez ces

23 documents, ces trois documents ?

24 R. En anglais.

25 Q. Dans quelle langue furent rédiger les messages reçus par vous ?

Page 2376

1 R. Normalement -- alors là je dois faire attention. Normalement, et

2 d'ordinaire, ces messages nous étaient transmis en langue locale.

3 Q. Alors, lorsqu'en langue locale, qu'est-ce que vous deviez faire pour

4 savoir le contenu du message ?

5 R. Il a fallu les faire traduire. Quelques fois, ceci a besoin de nos

6 hommes à nous; quelques fois, on devait compter sur les interprètes, les

7 traducteurs de l'une ou de l'autre partie, selon l'endroit où on se

8 trouvait.

9 Q. Le fait est que, pour parler de ces trois pièces à conviction, D25, D26

10 et D27 respectivement, les trois présentent une similitude d'écriture. Est-

11 ce que cela vous dit quelque chose ou du tout ?

12 R. Je crois que ceci devait être un homme traducteur qui a été affecté.

13 Q. Merci.

14 M. WEINER : [interprétation] Est-ce que cela suffit ? Y a-t-il d'autres

15 questions ?

16 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Merci, Monsieur Weiner. Merci d'avoir

17 apporter des éclaircissements en cette matière.

18 M. WEINER : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.

19 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Monsieur Hvalkof, nous pouvons dire,

20 tout d'abord, que le moment est venu, que vous pouvez partir. Secondo, nous

21 voulons vous remercier de votre présence, de votre assistance.

22 Troisièmement, nous vous souhaitons à un heureux retour vers votre ferme.

23 LE TÉMOIN : [interprétation] Merci à vous, Monsieur le Président, Madame,

24 Monsieur les Juges. Je voudrais remercier, vous et tous vos collègues, et

25 tout le monde ici dans ce prétoire, de l'amabilité que vous me portiez. Je

Page 2377

1 vous remercie pour tout.

2 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Merci beaucoup. Alors là, vous pouvez

3 disposer.

4 LE TÉMOIN : [interprétation] Merci beaucoup une fois de plus, Monsieur le

5 Président.

6 [Le témoin se retire]

7 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Monsieur Kaufman, c'est bien vous

8 debout ?

9 M. KAUFMAN : [interprétation] Oui, en effet. Le prochain témoin est le

10 docteur Colin Kaiser. Nous avons une demie heure. Nous allons lui poser des

11 questions préliminaires pendant cette demie heure. Effectivement, nous

12 n'allons pas pouvoir terminer notre principal aujourd'hui, et j'en suis

13 désolé.

14 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Vous n'avez pas besoin de vous en

15 excuser.

16 M. KAUFMAN : [interprétation] Merci.

17 Je voudrais que l'on fasse entrer M. Kaiser, et j'en profite aussi,

18 Monsieur le Président, de vous présenter Mme Andrea Matacic, qui travaille

19 en tant qu'assistante de recherche au bureau du Procureur. Elle va m'aider

20 avec le témoin d'aujourd'hui.

21 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Je vous en remercie.

22 [Le témoin est introduit dans le prétoire]

23 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Bonjour. Je vous prie de bien vouloir

24 lire la déclaration solennelle qui va vous être présentée par l'Huissier.

25 LE TÉMOIN : [interprétation] Je déclare solennellement que je dirai la

Page 2378

1 vérité, toute la vérité et rien que la vérité.

2 LE TÉMOIN: COLIN KAISER [Assermenté]

3 [Le témoin répond par l'interprète]

4 M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Très bien. Je vous en remercie. Vous

5 pouvez vous asseoir.

6 M. KAUFMAN : [interprétation] Monsieur Kaufman, je vous donne la parole.

7 Interrogatoire principal par M. Kaufman :

8 Q. Bonjour, Monsieur. Pourriez-vous, s'il vous plaît, vous présenter ?

9 R. Je m'appelle Colin Reid Erlin Kaiser.

10 Q. Vous avez quel âge ?

11 R. J'ai 54 ans.

12 Q. Quelle est votre adresse ?

13 R. 105, rue Haxo, Paris, 20e district

14 Q. Dr Colin Kaiser, pourriez-vous dire aux Juges de la Chambre où vous

15 avez eu votre titre de docteur et dans quelle discipline ?

16 R. Dans le domaine de sociologie et de l'histoire. Mon doctorat je l'ai eu

17 à l'université de Londres.

18 Q. Pourriez-vous nous décrire quelle était votre carrière entre 1985, et

19 aujourd'hui ?

20 R. A 1985, je suis devenu membre du conseil international des Monuments et

21 des Sites, en tant qu'assistant du directeur. En 1987, on m'a nommé

22 directeur du Conseil international des monuments et des sites, des

23 organisations non gouvernementales. Cet institut travaille dans le domaine

24 de l'héritage et culturel, avec l'UNESCO. J'ai été le directeur du

25 secrétariat international du conseil international des Monuments et des

Page 2379

1 Sites (ICOMOS). En 1991, on m'a demandé d'aller à Dubrovnik, et j'y suis

2 allé en tant qu'observateur. Après cette mission, j'ai travaillé dans

3 l'assemblée parlementaire entre 1992 jusqu'au printemps 1994, en Croatie et

4 en Bosnie-Herzégovine. J'ai travaillé sur les questions de destruction de

5 l'héritage culturel au cours de l'été ou plutôt à l'automne 1994. L'UNESCO

6 m'a demandé de retourner en Bosnie et en Herzégovine en tant que consultant

7 travaillant sur l'héritage culturelle -- le patrimoine culturel. J'ai

8 participé dans plusieurs missions où j'ai fait des allers et retours entre

9 Mostar et Paris, et ceci jusqu'en été 1985 [comme interprété] quand

10 l'UNESCO m'a demandé si je souhaitais devenir le représentant et le chef du

11 bureau, du bureau de l'UNESCO à Sarajevo. J'ai pris cette fonction au mois

12 d'octobre 1985 [comme interprété]. Je suis revenu au QG en 1999, où je suis

13 resté pendant un an et quatre mois. Ensuite, l'UNESCO, à nouveau, m'a

14 demandé de retourner à Sarajevo en tant que représentant et chef de bureau,

15 et je l'ai fait jusqu'à la clôture de ces bureaux en Bosnie-Herzégovine au

16 mois de septembre 2003. A nouveau, aujourd'hui, je travaille dans le QG de

17 l'UNESCO dans le secteur de l'éducation.

18 Q. Très bien, merci. Comment se fait-il qu'on vous a demandé de vous

19 rendre à Dubrovnik en 1991 ?

20 R. En automne 1991 ou à un moment donné au mois de novembre, au début du

21 mois de novembre, le Prof. Leon Pressouyre, consultant travaillant sur --

22 pour l'ICOMOS, chargé de nominer les sites intitulés patrimoine culturel.

23 Il m'a demandé si je serais prêt à me rendre à Dubrovnik pour les besoins

24 de l'UNESCO. J'ai accepté et, peu de temps après, on m'a demandé d'y aller,

25 et j'ai accepté d'y aller.

Page 2380

1 Q. Pourriez-vous nous dire quelle est la participation de l'UNESCO à

2 Dubrovnik ? Dans quelle mesure l'UNESCO est impliqué dans la ville de

3 Dubrovnik.

4 R. Tout d'abord, Dubrovnik a été inscrit au patrimoine mondial en 1979, sur

5 la liste des patrimoines mondiaux, protégée par la convention de l'UNESCO.

6 L'UNESCO est quelque part, responsable de ces sites, des sites figurant sur

7 cette liste. Par ce fait, on a allerté l'UNESCO à partir du moment où il y

8 a eu des dégâts infligés à la vieille ville. C'est surtout les autorités de

9 Dubrovnik qui en ont averti l'UNESCO.

10 Q. Quand vous êtes parti à Dubrovnik, est-ce que vous aviez un mandat

11 particulier ?

12 R. J'ai été embauché en tant que consultant. J'étais un représentant mais,

13 en réalité, j'étais un observateur, car je devais reporter directement au

14 directeur général. En ce qui concerne mon mondant à Dubrovnik, et bien, il

15 s'inscrivait dans les cadres de la convention sur le patrimoine mondial et

16 aussi dans le cadre de la convention sur l'héritage culturel de 1954. Il

17 convenait -- il s'agissait d'évaluer s'il y a eu des dégâts dû aux

18 agissements des militaires, causés sur la vieille ville de Dubrovnik.

19 Eventuellement, par la suite, de faire des recommandations si nécessaire.

20 Q. Je pense qu'il conviendrait, à présent, de présenter au témoin la

21 liasse des documents qui a été préparée. Ce sont les documents, les pièces

22 à conviction qui vont être présentées par le biais de votre déposition. Je

23 pense que les Juges de la Chambre et les parties ont déjà reçu ces

24 documents. Peut-être faudrait-il placer ces documents sur les écrans des

25 ordinateurs des Juges de la Chambre de première instance.

Page 2381

1 M. KAUFMAN : [interprétation] Je vais demander à Madame l'Huissière de

2 présenter, au témoin, ces documents, les documents en question.

3 Q. Monsieur, veuillez, s'il vous plaît, regarder l'écran qui se trouve

4 devant vous. Il s'agit d'un rétroprojecteur en réalité. Je vais demander à

5 Madame l'Huissière de placer, sur le rétroprojecteur, une lettre.

6 Reconnaissez-vous cette lettre.

7 R. Oui.

8 Q. De quoi s'agit-il, Monsieur ?

9 R. Bien, c'est la lettre de nomination émanant du directeur général de

10 l'UNESCO concernant ma mission à Dubrovnik où je suis nommé au poste de

11 représentant et observateur personnel.

12 Q. C'est une lettre en date du 20 novembre 1991. A quel moment vous partez

13 à Dubrovnik ?

14 R. Nous arrivons à Dubrovnik le 27 novembre. Mais avant cela, nous sommes

15 allés à Belgrade et à Zagreb je suis parti en mission quelques jours après

16 avoir reçu cette lettre.

17 Q. Est-ce que vous pourriez nous dire quel était votre premier poste dans

18 la première ville que vous avez visitée ? Vous avez parlé de Belgrade et de

19 Zagreb.

20 R. Je suis tout d'abord allé à Belgrade.

21 Q. Qu'est-ce que vous y avez rencontré ?

22 R. Bien, nous avons participé à une réunion de haut niveau avec les

23 militaires et les civils au niveau du gouvernement fédéral. Je me souviens

24 très bien que le général Pujic était présent à la réunion.

25 Q. Savez-vous quelle a été sa position dans le cadre de l'hiérarchie de la

Page 2382

1 JNA ?

2 R. Je n'en suis par sûr.

3 Q. Pouviez-vous nous dire ce qu'il a dit lors de cette réunion-là ?

4 R. Le général Pujic nous a décrit la situation générale qui prévalait dans

5 la région concernant les territoires de la République de la Croatie. Mais

6 nous avons, surtout et avant tout, discuté de Dubrovnik, de la façon dont

7 nous allions organiser notre mission à Dubrovnik, des conditions de

8 sécurité, mais aussi de la participation des autorités fédérales à la --

9 dans la situation à Dubrovnik, la sécurité, et cetera. Le général Pujic

10 nous a fourni un certain nombre des garanties de la part du gouvernement

11 fédéral.

12 Q. Qui, à part vous, a participé aussi à cette réunion ?

13 R. M. Janicot, le directeur du cabinet. Ensuite, le directeur général de

14 l'UNESCO ainsi que M. Bruno Carnez et moi-même. M. Bruno Carnez était un

15 autre observateur qui participait à la même mission que moi.

16 Q. Est-ce qu'à un moment donné vous avez parlé de la vieille ville de

17 Dubrovnik ?

18 R. Oui, effectivement.

19 Q. De quoi avez-vous parlé quand vous avez parlé de la vieille ville de

20 Dubrovnik ? Là, je vous prie de bien nous faire part du commentaire du

21 général Pujic.

22 R. Le général Pujic nous a présenté les garanties comme quoi la vieille

23 ville n'allait pas être bombardée et qu'il est précisé qu'il y avait des

24 mortiers aux pieds des murs de la vieille ville, mais que l'armée fédérale

25 n'allait pas riposter ou répondre à des éventuelles provocations.

Page 2383

1 Q. Bien, je vais vous interrompre, et vous demander, enfin nous allons

2 apprendre que plus tard, vous vous rendez à Dubrovnik, et vous connaissez

3 les remparts, les murailles de la vieille ville, n'est-ce pas ?

4 R. Oui, effectivement.

5 Q. Quand vous étiez à Dubrovnik, est-ce que vous pouviez faire les tours

6 des murailles de Dubrovnik ?

7 R. Oui, effectivement, c'était extrêmement important de le faire, de

8 monter sur les remparts. Je suis allé pratiquement tous les jours avant la

9 date du 6 décembre.

10 Q. Vu la déclaration du général Pujic, qu'est-ce que vous pouvez nous dire

11 à ce sujet, vu que vous vous êtes rendu sur les remparts de la ville ?

12 R. Je n'ai pas vu des positions militaires, ou bien de mortiers sur les

13 remparts de la ville.

14 Q. Très bien. Nous allons parler de cela en parlant en détail de la

15 vieille ville. Mais pour revenir sur ces réunions que vous avez eu avant de

16 venir à Dubrovnik, vous avez parlé de la réunion que vous avez eu à

17 Belgrade, et la dernière question que je voudrais vous poser à ce sujet,

18 est comme suit : Cette réunion a-t-elle lieu avec l'aide d'un interprète ?

19 R. Oui, en effet.

20 Q. Est-ce que vous parlez B/C/S ?

21 R. Non.

22 Q. Qui était l'interprète ?

23 R. L'interprète a été fourni par les autorités fédérales.

24 Q. Vous avez mentionné que vous avez assisté à une réunion à Zagreb, ou

25 plutôt que vous êtes rendu à Zagreb, est-ce que vous avez assisté à des

Page 2384

1 réunions là-bas ?

2 R. Oui, nous avons assisté à plusieurs réunions à Zagreb.

3 Q. Combien de temps après votre réunion à Belgrade, était-ce ?

4 R. Un jour ou deux, dès que nous sommes arrivés à Zagreb, nous avons dû

5 organiser des réunions.

6 Q. Est-ce que le nom Stamenkovic vous dit quelque chose ?

7 R. Oui, le colonel Stamenkovic, je l'ai rencontré à plusieurs reprises.

8 Q. Est-ce que vous pourriez nous relater une conversation ou une réunion

9 que vous avez eu avec le colonel Stamenkovic, où cette réunion a-t-elle eu

10 lieu ? Qu'est-ce qui a été dit ?

11 R. La réunion avec Stamenkovic s'est tenu au QG de la 5e Région militaire

12 à Zagreb. Cette réunion avait pour objectif de fournir des garanties pour

13 se rendre à Dubrovnik. Nous avons dû expliquer aux autorités fédérales

14 quelles allaient être nos fonctions à Dubrovnik, qu'est-ce que nous allions

15 y faire. Nos collègues, M. Carnez a déclaré que nous allions hisser le

16 drapeau des Nations Unies sur la vieille ville, il s'agissait là d'une

17 forme de protection. Le colonel Stamenkovic a répondu à cela, que l'armée

18 fédérale ne tirerait pas et que nous recevrions des garanties par écrit

19 dans ce sens.

20 Q. Les avez-vous jamais reçues ?

21 R. Non, nous n'avons jamais reçu des garanties par écrit sur ce point.

22 Lorsque M. Carnez a mentionné ce drepeau, le colonel Stamenkovic a dit que

23 c'était très important, que c'était quelque chose de positif et s'il

24 s'agissait là de drapeau de la paix, qu'il fallait le hisser. Toutefois, il

25 a déclaré que ces drapeaux étaient des formalités, comme des formes inertes

Page 2385

1 qui ne servaient pas à grand-chose. Je savais qu'il allait utiliser cette

2 expression. Il a déclaré que les drapeaux n'empêcheraient pas d'action.

3 Q. Qui a assisté à cette réunion, hormis vous et le colonel Stamenkovic et

4 Carnez ?

5 R. Un interprète nous a été fourni par les Croates, le général Raseta

6 était présent lui aussi très brièvement. Je pense qu'il était commandant de

7 la 5e Région militaire, mais il n'était pas présent lors de la conversation

8 que nous avons eue avec le colonel Stamenkovic, que j'ai mentionnée un peu

9 plus tôt. Il s'agissait d'une de petite envergure, très peu de personnes

10 étaient présentes.

11 Q. Nous allons parler de Dubrovnik à présent. Comment y êtes-vous arrivé

12 et quand ?

13 R. Nous sommes arrivés à Dubrovnik tard dans la soirée du 27 novembre.

14 Q. Qui vous a accueillis ?

15 R. Nous avons été accueillis au nouveau port de Dubrovnik, le port Gruz,

16 M. Zvonko Franic et une autre personne Matko Vetma, nous ont accueillis.

17 Ils étaient tous les deux architectes.

18 Q. Aviez-vous organisé cette rencontre avec les personnes que vous avez

19 mentionnées au préalable ?

20 R. Nous n'avions pas arrangé au préalable de réunion avec ces gens. Je

21 pense que cela a été organisé à Zagreb par le truchement des autorités de

22 Zagreb.

23 Q. Où étiez-vous logés à Dubrovnik ?

24 R. Nous étions logés dans un bâtiment qui faisait partie du patrimoine

25 culturel, institut chargé de la protection du patrimoine culturel situé

Page 2386

1 dans la vieille ville. Il était toujours -- il a toujours été question que

2 nous restions dans la vieille ville.

3 Q. Où cette institut se trouve-t-il ou le bâtiment se trouve-t-il ?

4 R. Le bâtiment de l'institut se trouve en face du monastère dominicain,

5 dans la même rue, de l'autre côté de la rue.

6 Q. Vous êtes arrivé là, avec un mandat qui vous a été confié par M.

7 Federico Mayor, le directeur général de l'UNESCO. Pourriez-vous nous dire

8 comment vous avez rempli votre mission ? Quelles ont été les premières

9 mesures que vous avez prises ?

10 R. La première chose que nous avons faite, dans la matinée du 28 novembre

11 avec les fonctionnaires de la ville, nous avons fait un tour de la ville,

12 et nous étions équipés de trois drapeaux des Nations Unies, nous avez hissé

13 ces trois drapeaux, trois niveaux des remparts de Dubrovnik. Au niveau de

14 la forteresse de St-John, de la forteresse de Minceta, et un autre endroit.

15 Q. [aucune interprétation]

16 R. C'est correct.

17 Q. Est-ce que vous pourriez nous montrer ces endroits sur une carte, s'il

18 vous plaît ? Je demanderais à ce que ce document soit place sur le

19 rétroprojecteur, s'il vous plaît. Pouvez-vous d'abord, s'il vous plaît

20 indiquer où se trouve l'institut, où se trouve le monastère dominicain ? A

21 l'encre bleu, s'il vous plaît.

22 M. KAUFMAN : [interprétation] Monsieur le Président, Madame, Monsieur les

23 Juges, il s'agit de la pièce P13.

24 LE TÉMOIN : [interprétation] Voilà le monastère dominicain.

25 M. KAUFMAN : [interprétation]

Page 2387

1 Q. Est-ce que vous pourriez indiquer cela à l'aide de la lettre "A" de

2 façon à ce que nous puissions nous y retrouver.

3 Pourriez-vous nous dire où se trouve l'institut à présent ?

4 R. Il ne s'agit pas d'une carte très précise. L'institut se trouve à peu

5 près à cet endroit.

6 Q. Très bien. Est-ce que vous pourriez indiquer cela à l'aide de la lettre

7 "X", s'il vous plaît. Merci.

8 R. [Le témoin s'exécute]

9 Q. Maintenant, nous avons un cadre dans lequel nous allons pouvoir nous

10 retrouver.

11 Est-ce qu'à présent, vous pourriez indiquer où se trouve Minceta et Boka ?

12 R. Minceta se trouvait ici. Boka se trouve à cet endroit.

13 Q. Bien, et pourriez-vous nous indiquer St. John ?

14 R. Voilà St. John.

15 Q. Pourquoi avez-vous hissé le drapeau des Nations Unies au niveau de ces

16 trois endroits ?

17 R. Ces drapeaux des Nations Unies, hissés à différents endroits de la

18 ville, rappelaient que la ville était protégée aux termes de la convention

19 de l'UNESCO sur le patrimoine mondial. Mais l'UNESCO est une agence des

20 Nations Unies.

21 Q. Vous avez parlé des conventions de La Haye.

22 R. Hm-hm.

23 Q. Ces conventions de La Haye concernaient-elles la vieille ville ?

24 R. Il y avait plusieurs signes rappelant la convention de La Haye, placés

25 à différents endroits sur des monuments de la vieille ville.

Page 2388

1 Q. Sur quel type de monuments ?

2 R. Il y avait un drapeau au niveau du palais Sponza. Il y avait un autre

3 palais, le palais de recteurs, sur lequel ce signe a été placé, et sur la

4 cathédrale.

5 Q. Vous avez dit aux Juges que ce que vous avez fait en premier dans la

6 matinée du 28 novembre, c'était de hisser ces drapeaux. Qu'avez-vous fait

7 ensuite ?

8 R. Nous avons participé à plusieurs réunions explicatives avec les

9 fonctionnaires de la ville. Nous avons déjeuné avec eux afin de leur

10 expliquer, à eux et aux journalistes présents, en quoi consistait notre

11 mission. Nous devions constater d'éventuels dégâts causés par les

12 événements précédents dans la vieille ville.

13 Q. A quels événements précédents faites-vous référence ?

14 R. Apparemment, le 23 octobre, la ville avait été pilonnée. Elle avait

15 également été pilonnée du 10 au 12 novembre. Nous avions reçu des

16 informations à ce sujet un peu plus tôt nous voulions vérifier ces

17 informations. Arrivés sur place, nous avons reçu un rapport très bref qui

18 avait été établi par l'institut. Voilà les documents de base dont nous

19 disposions pour voir ce qui s'était passé. Mais ce qui était le plus

20 important, c'était de nous rendre compte, par nous-même, des dégâts

21 éventuels.

22 Q. Concrètement, comment êtes-vous allés constater ces dégâts éventuels

23 qui auraient été causés en octobre ou en novembre ?

24 R. Nous devions d'abord nous rendre concrètement, physiquement, sur les

25 lieux. C'est ce que j'ai fait. Parfois, j'étais accompagné par M. Carnez,

Page 2389

1 dans mes visites. Tout d'abord, nous devions vérifier les informations

2 reçues, les informations qui étaient mentionnées dans leur rapport. Il

3 s'est avéré, très rapidement, qu'il m'a fallu trouver une méthode plus

4 efficace pour établir un résumé de la situation et des dégâts. J'ai

5 commencé à travailler sur cela très rapidement dès l'après-midi du 28

6 novembre.

7 Q. Merci.

8 M. KAUFMAN : [interprétation] Monsieur le Président, Madame, Monsieur les

9 Juges, je pense que nous nous rapprochons de la fin de l'audience. Il

10 serait peut-être bon que nous en terminions pour aujourd'hui avec

11 l'interrogatoire principal. Je souhaite informer la Chambre que j'entends

12 présenter, au témoin, un certain nombre de pièces à conviction demain

13 plutôt que de les présentées aujourd'hui vu le peu de temps qu'il nous

14 reste. Je pense qu'il vaudrait mieux faire cela demain matin.

15 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Merci, Monsieur Kaufman.

16 M. PETROVIC : [interprétation] Monsieur le Président, la Défense du général

17 Strugar souhaiterait vous demander l'autorisation de soulever des questions

18 demain matin. Nous ne souhaitons pas imposer quoi que ce soit à la Chambre.

19 Peut-être que cela pourrait se faire au début de l'audience ou à la fin de

20 l'audience.

21 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Maître Petrovic, pourriez-vous me dire

22 sur quoi portent ces deux questions au juste ?

23 M. PETROVIC : [interprétation] Oui, Monsieur le Président. Comme vous le

24 savez peut-être, l'une de ces questions porte sur le rapport du médecin,

25 qui vous a déjà été communiqué, je pense. La deuxième question est en

Page 2390

1 rapport avec le calendrier des audiences.Ces deux questions seront évoquées

2 et nous n'aurons besoin que de dix minutes pour le faire. Si vous me le

3 permettez, je serai très bref.

4 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Je vous remercie.

5 M. PETROVIC : [interprétation] Merci, Monsieur le Président.

6 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Monsieur Kaufman, demain, nous

7 évoquerons les examens médicaux qui ont été effectués sur la personne de

8 l'accusé ainsi que le calendrier et la suite du procès.

9 M. KAUFMAN : [interprétation] Très bien, Monsieur le Président. Je

10 transmettrai ce message. Je pense que le substitut chargé de ces questions

11 sera présent dans le prétoire demain.

12 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Merci. Peut-être qu'il serait bon de

13 traiter de ces questions au début de l'audience, de façon, ensuite, à

14 pouvoir en terminer avec la déposition de M. Kaiser en un bloc.

15 M. KAUFMAN : [interprétation] Comme vous le souhaitez.

16 M. LE JUGE PARKER : [interprétation] Très bien. Nous reprendrons nos

17 travaux demain matin. Merci.

18 --- L'audience est levée à 13 heures 45 et reprendra le vendredi 13 février

19 2004, à 9 heures 00.

20

21

22

23

24

25