Tribunal Criminal Tribunal for the Former Yugoslavia

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  1   Le vendredi 23 mars 2007

  2   [Audience publique]

  3   [Conférence de mise en état]

  4   [L'accusé est introduit dans le prétoire]

  5   --- L'audience est ouverte à 15 heures 30.

  6   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Bonjour à tous. Pour les besoins du

  7   compte rendu l'accusé est présent. Il est assisté de

  8   Me Piletta-Zanin. Je vois que M. Vanderpuye est là du côté de l'Accusation

  9   assisté de quelqu'un d'autre, je crois.

 10   M. VANDERPUYE : [interprétation] Oui, Monsieur le Président. C'est Hanh

 11   Nguyen, c'est une juriste, une collaboratrice qui vient de rejoindre notre

 12   équipe.

 13   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je vous remercie, Monsieur Vanderpuye.

 14   Venons tout de suite à l'ordre du jour. Je souhaite m'assurer avant d'aller

 15   plus avant, Monsieur Trbic, que vous arrivez à suivre la procédure dans

 16   votre propre langue, que vous recevez la traduction, en d'autres termes.

 17   L'ACCUSÉ : [interprétation] Oui, Monsieur le Président. J'entends bien et

 18   je reçois la traduction.

 19   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je vous remercie, Monsieur Trbic.

 20   Vous vous souviendrez, mais je vais le répéter, la raison pour laquelle

 21   nous tenons des Conférences de mise en état à intervalle régulier c'est que

 22   l'article 65 bis l'exige. Nous tenons cette Conférence de mise en état dans

 23   le délai de 120 jours qui est indiqué dans cet article après la dernière

 24   Conférence de mise en état. L'objet de cette Conférence de mise en état est

 25   d'organiser des échanges entre les parties afin d'assurer la préparation

 26   rapide du procès, également pour permettre à l'accusé de soulever des

 27   questions ayant trait à son état de santé physique et mental au quartier

 28   pénitentiaire.

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  1   Vous vous souviendrez certainement que la dernière Conférence de mise

  2   en état s'est tenue le 24 novembre de l'année dernière.

  3   Je vais tout d'abord aborder la question des requêtes en souffrance.

  4   La première est une requête qui a été déposée par l'Accusation le 4 mai,

  5   demandant un renvoi de cette affaire contre l'accusé en Bosnie-Herzégovine

  6   conformément à l'article 11 bis. Je puis dire que le 10 mai 2006, le

  7   Président du Tribunal, le Président Pocar, a redit une ordonnance et a

  8   décrété que cette question devait être débattue devant la Chambre de renvoi

  9   conformément à la même disposition et le même article. Cette audience

 10   consacrée à

 11   l'article 11 bis s'est tenue le 15 janvier de cette année en présence de

 12   l'accusé, de l'Accusation et de représentants de la République de Bosnie-

 13   Herzégovine. Cette requête est toujours pendante dans l'attente d'une

 14   décision qui sera rendue par la Chambre de renvoi.

 15   Ensuite récemment, autrement dit quelque chose qui est arrivé hier,

 16   qui a trait à la décision de cette Chambre rendue le

 17   14 juillet 2006, parce que la Chambre de première instance a fait droit à

 18   la demande de la Défense de certification et de disjonction le 26 juin

 19   2006.

 20   Vous vous souviendrez certainement que la Chambre d'appel avait

 21   assigné ou nommé un conseil de réserve. Et le 20 juin 2006, ce Juge a fait

 22   droit à la demande de la requête -- le Juge de service a fait droit a la

 23   requête et a permis la prorogation de la procédure d'appel jusqu'à une date

 24   ultérieure au moment où une autre ordonnance sera rendue. Le Président de

 25   ce Tribunal a déjà le 21 mars de cette année nommé les Juges de la Chambre

 26   pour pouvoir présider cette Chambre d'appel.

 27   Hier une ordonnance a été rendue par la Chambre d'appel. Je ne sais

 28   pas, je suis sûr que Me Piletta-Zanin est au courant de ceci, je ne suis

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  1   pas certain si l'accusé est au courant. Peut-être que vous pourriez nous

  2   tenir au courant. Hier le Président de la Chambre d'appel a rendu une

  3   ordonnance permettant au conseil de l'accusé Trbic, si la Défense elle le

  4   souhaite de déposer un appel de certification concernant, ou conformément à

  5   l'article 72(C) du Règlement dans un délai de sept jours à partir de la

  6   date de l'ordonnance qui a été rendue hier.

  7   Il y a trois jours la Défense a déposé devant la Chambre de première

  8   instance dans l'affaire Popovic et consorts, la communication de tous les

  9   comptes rendus d'audience, y compris ceux entendus à huis clos, la

 10   communication de toutes les pièces, y compris celles qui sont sous pli

 11   scellé ainsi que la liste de tous les témoins protégés dans cette affaire.

 12   Cette requête est pendante devant la Chambre dans l'affaire Popovic, et on

 13   statuera dessus dès que nous aurons les éléments d'information et la

 14   réponse de l'Accusation.

 15   A mon sens il n'y a pas d'autres requêtes pendantes dont est saisie

 16   cette Chambre dans le cas qui nous concerne.

 17   Je viens maintenant à un point essentiel de l'agenda d'aujourd'hui.

 18   Suite à notre décision à notre ordonnance, dans ce cas, cette décision a

 19   été rendue il y a deux jours, à savoir l'ordonnance concernant la

 20   préparation du procès dans lequel nous avions dans notre ordonnance

 21   indiqué, qu'entre autres, les parties prendront les mesures nécessaire pour

 22   se préparer comme il se doit au procès. Deuxièmement, les parties, lors de

 23   la Conférence de mise en état prévue pour aujourd'hui prépareront une

 24   déclaration et indiqueront l'état d'avancement de leur préparation pour ce

 25   procès.

 26   Je vais donc - c'est la première chose que je vais faire aujourd'hui - je

 27   vais donc me tourner vers vous, Monsieur Vanderpuye, et vous demander si

 28   vous êtes en mesure de fournir à cette Chambre de mise en état la mise à

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  1   jour détaillée, y compris des éléments concernant la communication des

  2   pièces en vertu de l'article 66(A)(i), 66(A)(ii) et l'article 68, la

  3   préparation des mémoires préalables au procès ainsi que la liste des

  4   documents des témoins.

  5   M. VANDERPUYE : [interprétation] Je crois que je peux répondre à toutes ces

  6   questions. Tout d'abord, pour ce qui est de la communication des éléments

  7   pendant la phase préalable au procès, pour ce qui est de l'état de

  8   communication elle est toujours en cours. Nous avons communiqué tous les

  9   éléments dans le cas de -- qui nous concerne, tous les éléments de

 10   l'affaire Popovic et consorts. Il y a des éléments en souffrance encore,

 11   mais jusqu'à maintenant et jusqu'au 29 novembre de l'année dernière tout a

 12   été communiqué.

 13   En partie, la communication pour ce qui est de cette question-ci a

 14   été reportée à cause de la requête qui a été déposée par le conseil de la

 15   Défense puisque ceci n'avait pas été traité. Par conséquent, le processus

 16   de communication est toujours en cours. Mais nous sommes arrivés à un point

 17   où nous sommes arrêtés. Toute la communication avait été faite par rapport

 18   aux éléments de l'affaire Popovic. Tout ceci avait été fait et avait été

 19   communiqué à la Défense. Tous les éléments essentiels conformément à

 20   l'article 65 ter ont été communiqués. La différence est simplement que la

 21   communication qui a eu lieu, pour ce qui est de cette affaire-ci, il y a

 22   sept éléments qui n'ont pas été communiqués. Un certain nombre de

 23   documents, je crois, nous avons un index qui a été fourni au conseil et

 24   ceci a été préparé et sera remis d'ici quelques jours ou en tout cas

 25   demain.

 26   Tous les différents éléments qui ont été communiqués qui

 27   correspondent à ces index ont été téléchargés dans le système EDS, et je

 28   crois que le conseil de la Défense a accès à ces éléments. En raison du

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  1   nombre de documents, ceci est important.

  2   Je devrais également vous tenir au courant de l'état d'avancement du

  3   mémoire au préalable au procès dans cette affaire. Le mémoire préalable au

  4   procès dans ce cas n'a pas été préparé. Nous n'avons pas encore commencé à

  5   le rédiger. Ce qui correspond à l'état d'avancement dans lequel nous

  6   sommes, à savoir nous sommes actuellement en train de communiquer les

  7   pièces des documents. Je crois qu'il y a deux éléments auxquels nous

  8   n'avons pas encore été répondus, et je crois qu'il est important d'y

  9   répondre. Je ne suis pas encore au courant de la décision de la Chambre.

 10   Dans sa décision elle a évoqué la question des capacités de l'accusé dons

 11   nous avançons et nous avons résolu cette question-là.

 12   Il y avait un autre point, je crois, qui avait été soulevé mais qui

 13   n'a pas été entièrement abordé lors de la dernière Conférence en état. Ceci

 14   évoquait la question de la requête déposée par le conseil de la Défense

 15   d'être relevé, dans ce cas cela posait la question d'un conflit d'intérêt,

 16   d'être retiré, nonobstant le fait que le conseil continue à représenter

 17   l'accusé dans cette affaire. Je ne sais pas si la Chambre s'est occupée de

 18   cette question-là qui est une question distincte, à savoir s'il y avait une

 19   question, un conflit d'intérêt. Je souhaitais en tout cas le porter à votre

 20   attention puisque nous avançons dans cette procédure.

 21   Pour ce qui est de la communication de la liste des témoins et de

 22   pièces, ce qui correspond à la requête déposée par le conseil de la

 23   Défense, je crois qu'il s'agit également de communication préalable au

 24   procès dans cette affaire. Nous sommes, bien sûr, tout à fait disposés à

 25   faire droit à sa demande et lui communiquer ce type de documents.  Dans la

 26   mesure, néanmoins, où certains de ces documents sont en réalité présentés

 27   comme éléments de preuve dans l'autre affaire sous pli scellé. Nous

 28   estimons qu'il serait approprié d'obtenir une décision de la part de chaque

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  1   la Chambre à cet égard avant de pouvoir communiquer ces éléments. Nous ne

  2   contestons pas le fait que ces documents pourraient être pertinents et

  3   intéressants pour l'accusé et lui permettraient de préparer sa défense

  4   c'est certain. Il s'agit pour l'essentiel ici d'affaires en parallèle, et

  5   les éléments de preuve qui sont utilisés dans l'autre cas peuvent être

  6   intéressants pour lui.

  7   Cela étant dit, dans la mesure où ils ont été versés au dossier, il

  8   s'agit d'éléments qui ont été versés sous pli scellé et donc protégés, nous

  9   estimons que la communication doit faire l'objet d'une décision à cet égard

 10   pour nous permettre de communiquer lesdits éléments.

 11   Il y a une autre question que nous souhaitions aborder et qui porte sur la

 12   question de certains témoins protégés que nous n'avons pas encore cités à

 13   la barre et qui ont été cités à la barre dans l'affaire principale. Ceci

 14   relève de nos obligations de communication en vertu de l'article 66(A)(i)

 15   et (ii). Nous sommes parvenus à une décision, à savoir si nous devons citer

 16   à la barre ces témoins dans l'affaire qui nous concerne en principal. Cette

 17   décision a effectivement été rendue, mais nous ne savons pas encore si ces

 18   témoins vont être cités dans cette affaire-ci.

 19   Par conséquent, la simple question des communications en vertu de

 20   l'article 66(A)(ii) seront peut-être quelque peu différentes dans les deux

 21   affaires quand bien même il serait nécessaire de le communiquer, je ne suis

 22   pas en train de dire que cela ne sera pas le cas.

 23   Nous avons quelques préoccupations à l'égard du caractère sensible de ces

 24   témoins et la communication des éléments les concernant dans le cadre de

 25   cette affaire-ci, étant donné que certains éléments d'information n'ont pas

 26   encore été traités. Nous ne savons pas comment nous allons utiliser ces

 27   éléments dans l'affaire principale qui nous intéresse.

 28   Donc voici pour la question des communications dans cette affaire et la

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  1   préparation à ce procès, le mémoire préalable au procès et d'autres

  2   questions portant sur la préparation du procès au jour d'aujourd'hui.

  3   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Bien. Merci, Maître Vanderpuye. J'ai

  4   l'impression que vous n'avez pas prévu la décision prise par la Chambre de

  5   première instance le 21, ainsi que la décision de la Chambre d'appel qui a

  6   été prise hier et qui porte sur la suspension des délais, et vous aviez

  7   prévu quelque chose, une Conférence de mise en état assez simple, somme

  8   toute aujourd'hui, qui commencerait et qui terminerait dans quelques

  9   minutes. Ceci n'est pas le cas.

 10   Je vais maintenant évoquer certaines des questions que vous avez

 11   discutées, puis je donnerai ensuite la parole à Me Piletta-Zanin.

 12   J'ai mentionné le fait qu'une requête de la Défense avait été déposée dans

 13   l'affaire Popovic demandant communication des documents dont j'ai parlé,

 14   parce que je pense que c'est une question dont je dois faire état dans le

 15   contexte de la présente affaire. Cette requête est dans cette affaire-là et

 16   pas dans cette affaire-ci. Et je préférerais, si je n'entends pas

 17   d'arguments de votre part en particulier sur cette requête-ci dans la

 18   présente Conférence de mise en état, parce qu'il s'agit là d'une requête

 19   dans laquelle les différentes équipes de la Défense dans l'affaire Popovic

 20   ont le droit d'y répondre. C'est donc une question qui ne se prête pas à

 21   discussion aujourd'hui. Les équipes du procès Popovic entendront tous les

 22   arguments nécessaires concernant cette requête, et une décision sera prise.

 23   Puis dans la situation qui en découlera, une situation juridique à cette

 24   fin, on verra quelles incidences cela peut avoir pour la présente affaire.

 25   Maintenant, je comprends qu'est-ce que vous essayez de me dire c'est que la

 26   communication se poursuit. Nous avons différents types de communication, je

 27   voudrais m'assurer que nous puissions en parler, les examiner une par une.

 28   Je voudrais d'abord parler de la communication des documents à l'appui qui

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  1   accompagnaient l'acte d'accusation. C'était sensé avoir été communiqué dans

  2   les 30 jours, délai à partir de la première comparution de l'accusé. Est-ce

  3   que c'est conclu ?

  4   M. VANDERPUYE : [interprétation] Oui, Monsieur le Président.

  5   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Bien. Nous en venons maintenant au

  6   paragraphe 2 du paragraphe A de l'article 66, à savoir des copies de

  7   déclarations de tous les témoins que l'Accusation entend faire déposer au

  8   procès. Si je comprends bien, vous n'avez pas encore décidé même

  9   actuellement, vous n'avez pas pris de décision concernant une liste

 10   complète des témoins que vous avez l'intention de présenter dans ce procès.

 11   Est-ce que c'est exact ? Vous êtes encore en train d'envisager l'idée plus

 12   particulièrement en ce qui concerne les témoins protégés dans l'affaire

 13   Popovic.

 14   M. VANDERPUYE : [interprétation] C'est fondamentalement exact. Mais

 15   je peux peut-être expliquer sur le fond.

 16   M. LE JUGE AGIUS : [aucune interprétation]

 17   M. VANDERPUYE : [interprétation] La situation actuelle, c'est que notre

 18   intention est de faire déposer la plupart de ces témoins, peut-être pas

 19   tous, qui font partie de l'affaire principale. Par conséquent, il y a des

 20   témoins concernant l'affaire en première instance pour lesquels nous avons

 21   des préoccupations précises. Dans la mesure où -- il s'agit de ces témoins-

 22   là, certainement nous ne voulons pas faire de l'obstruction pour ce qui est

 23   de communiquer, de dire qui sont ces personnes, mais les préoccupations en

 24   matière de sécurité qui les concernent font que nous devons bien réfléchir.

 25   C'est la différence essentiellement entre la liste des témoins que nous

 26   fournirons en l'espèce par rapport à celle que nous avons fournie pour

 27   l'affaire principale. Je ne sais pas si les choses sont plus claires ainsi.

 28   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Bien, il s'agit, en fait, des mots que

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  1   vous avez choisis. Et là encore cela m'amène à vous rappeler qu'il se peut

  2   que vous ayez été pris un peu à contre-pied ou un peu par surprise dans les

  3   trois jours, nous ne nous attendons pas à ces décisions, mais elles sont

  4   là, elles sont rendues. Ce report, cette procrastination, ce renvoi au

  5   lendemain et les réflexions que vous pouvez vous faire en ce qui concerne

  6   certains témoins dont la situation est sensible, il semble que cela existe

  7   encore ces préoccupations, mais on ne peut pas permettre que ceci cause des

  8   reports sine die. Je vais probablement devoir vous redemander d'étayer ce

  9   que vous demandez.

 10   M. VANDERPUYE : [interprétation] Ce que je peux vous dire, Monsieur le

 11   Président, c'est que --

 12   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] A ce moment-là nous rendrons une

 13   ordonnance qui établira un cadre temporel dans lequel vous devez vous

 14   acquitter et dans lequel vous devez, en fait, remplir les exigences qui

 15   sont au paragraphe ii de l'article.

 16   M. VANDERPUYE : [interprétation] Ce que je peux vous dire, c'est que

 17   toutes les déclarations ont été communiquées par l'affaire principale, le

 18   conseil de la Défense a accès à toutes ces déclarations. Donc tout a été

 19   communiqué pour cette affaire. C'est l'état des choses aujourd'hui.

 20   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Alors la même règle de cet

 21   article ou de ce paragraphe -- article a trait également à la communication

 22   de copies de tous les comptes rendus et déclarations écrites conformément

 23   aux dispositions de l'article 92 bis, 92 ter et 92 quater. Je comprends que

 24   ceci est en cours.

 25   M. VANDERPUYE : [interprétation] Ma réponse c'est que oui c'est en cours.

 26   Mais je dois dire que je crois aussi que ceci correspond très exactement

 27   aux communications qui ont été faites par rapport à l'affaire principale

 28   aussi. La seule différence ou distinction, c'est qu'à compter du 29

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  1   novembre de l'an dernier, le mode de publication est différent. Mais

  2   jusqu'à ce stade, notamment pour la mise en œuvre du procès principal, la

  3   communication s'est faite pari passu. Donc les obligations, publications

  4   préalables au procès, dans la mesure où elles concernent la présente

  5   affaire, ont été satisfaites dans la mesure où il s'agissait dans l'affaire

  6   principale.

  7   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Bien. Dans votre estimation maintenant,

  8   ceci pourrait aider la Chambre de première instance à voir ce qu'il en est

  9   et ce qui convient qu'elle fasse, quand pouvons-nous espérer avoir un

 10   mémoire préalable au procès sous une forme a minimis [phon] également une

 11   première liste définitive de documents et de témoins ? Maintenant la

 12   situation plus ou moins s'est figée, s'est cristallisée. Il reste une

 13   question de disjoindre s'il y a une décision de la Chambre d'appel, mais

 14   indépendamment de celle-ci, concentrons-nous sur la présente affaire. Quand

 15   est-ce que nous pouvons espérer avoir ce mémoire préalable au procès avec

 16   la liste des documents et des témoins ?

 17   M. VANDERPUYE : [interprétation] Pour être honnête, en ce qui concerne ces

 18   problèmes précis, Monsieur le Président, je ne suis pas pour le moment à

 19   même de me prononcer, de dire exactement ce qu'il en est. Je pourrais en

 20   quelque sorte faire une estimation, mais je ne sais pas s'il sera approprié

 21   sans avoir consulté d'abord M. McCloskey et les autres membres de l'équipe,

 22   parce que, comme vous le savez, les ressources dont nous avons pour cette

 23   affaire sont très occupées par un procès dans une autre affaire.

 24   Certainement, ce n'est pas que je veuille présenter ceci comme une excuse

 25   ou quoi que ce soit. Mais je crois que ceci a une incidence sur les

 26   possibilités pour notre équipe de nous préparer pour cette affaire.

 27   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] La façon dont je vais procéder, c'est

 28   de vous donner du temps jusqu'à vendredi prochain pour nous donner une

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  1   indication précise et formelle de ce que vous pensez pouvoir préciser en ce

  2   qui concerne les délais et indiquant également quels sont les problèmes qui

  3   vous gênent pour votre estimation.

  4   M. VANDERPUYE : [interprétation] C'est grandement apprécié, Monsieur le

  5   Président.

  6   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Une semaine devrait vous suffire pour

  7   pouvoir présenter une estimation qui convient et qui serait le résultat

  8   d'une décision bien réfléchie.

  9   Maintenant, M. Piletta-Zanin, sur ce domaine limité dont je viens de

 10   parler, plus particulièrement sur la question des communications, et en

 11   laissant de côté la question du mémoire préalable au procès, la liste des

 12   témoins et la liste des documents pour le moment, parce que nous pouvons

 13   commencer à travailler cela à partir de la fin de la semaine prochaine,

 14   est-ce que vous avez vous-même des questions à évoquer sur la façon dont la

 15   communication se déroule ? Je vous prie, d'éviter de parler de la requête

 16   déposée dans l'affaire Popovic.

 17   M. PILETTA-ZANIN : Monsieur le Président, tout d'abord, bonjour, à chacun

 18   d'entre nous ici.

 19   J'avais cru comprendre que vous m'auriez donné la parole pour une requête

 20   orale que j'entendais former avant toute chose. Est-ce que j'ai mal

 21   compris ou est-ce que -- Très bien.

 22   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] La procédure que j'adopte ici c'est que

 23   j'ai un ordre du jour. Et vers la fin de cet ordre du jour il y a les

 24   requêtes et arguments que les parties souhaitent présenter sur des

 25   questions qui n'ont pas été traitées, à ce moment-là vous avez la

 26   possibilité de présenter vos arguments et une requête. Mais pour le moment

 27   sur la question de la communication, est-ce que vous souhaitez dire quelque

 28   chose ?

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  1   M. PILETTA-ZANIN : Une question qui est importante, qui m'intéresse, qui

  2   est une question à laquelle je n'ai jamais reçu réponse, qui doit être

  3   notifiée de la part de l'Accusation, elle sait très bien de quoi il s'agit,

  4   mais je n'ai pas cette raison. Mais pour le reste, il me semble

  5   qu'effectivement les choses vont leur train. Ce que j'aurais souhaité qu'on

  6   puisse faire c'est deux choses : parce que j'ai évoqué à plusieurs reprises

  7   l'idée d'un sistership pour ce procès, c'est-à-dire que plutôt que de tout

  8   redonner ce qui a été donné pour Popovic, ce qui paraît pas nécessairement

  9   utile, n'est-ce pas, mais de réduire un peu la portée de ce qui sera, ce

 10   qui sera ce procès si jamais il s'ouvre un jour, pour que je puisse me

 11   concentrer là-dessus et ne pas perdre de l'énergie ou des moyens

 12   inutilement. Cela c'était une suggestion et j'avoue que je n'ai pas de

 13   réponse de l'Accusation là-dessus. Cela c'est un problème.

 14   Un autre problème s'adressera à la Chambre que vous dirigez, Monsieur le

 15   Président, parce qu'évidemment il y a deux choses que l'on doit considérer.

 16   Je vois qu'il y a tout d'un coup une accélération de procédures et je m'en

 17   félicite, je m'en réjouis. Il se peut que ce soit suite à certaines lettres

 18   que j'ai écrites ou il se peut que ce soit suite à autre chose. Mon

 19   impression est qu'on va vers un procès ici de manière très précise. Je peux

 20   me tromper, mais comme nous avons toujours en suspens cette requête de

 21   transfèrement vers Sarajevo, je pense qu'il faudrait aussi clarifier les

 22   choses de l'autre côté afin que M. Trbic soit mieux éclairé de ce qui se

 23   passe. Cela c'est le premier point.

 24   Puis l'autre point, Monsieur le Président, mais je ne veux pas vous

 25   renvoyer la balle, je pense qu'il serait utile à partir d'un certain moment

 26   que, et le Tribunal et les parties se rencontrent pour voir comment il

 27   serait possible ou impossible en cas de procès de décliner le fait

 28   découvert dans le procès Popovic et autres dans ce procès. Je pense ce

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  1   serait une économie de temps et de gain pour tout un chacun ici. Je ne sais

  2   pas si cette procédure est envisageable, mais cela nous permettrait de

  3   mettre des "milestones," en quelque sorte pour voir où progresser.

  4   Pour répondre à votre question sur la communication des pièces, en l'état

  5   c'est vrai nous avons reçu, je pense, la quasi-intégralité des pièces

  6   versées dans le dossier mère, n'est-ce pas, le dossier Popovic. Pour les

  7   témoins, il me paraîtrait beaucoup plus simple de dire : Nous voulons avoir

  8   tel témoin, tel témoin, tel témoin, plutôt, ce que je trouve très

  9   désagréable de me submerger, car le cabinet est submergé par cela quoi

 10   qu'en dise la [phon] sous une liste de témoins qui ne seront pas utilisés

 11   en définitive. C'est mal utiliser les deniers de la collectivité publique.

 12   Merci.

 13   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Je vous remercie beaucoup, Maître.

 14   Voulez-vous faire des commentaires là-dessus, Monsieur Vanderpuye ?

 15   M. VANDERPUYE : [interprétation] Oui, il y a seulement un point sur lequel

 16   je veux que ce soit pas bien au clair. Je crois que cela a trait à ce que

 17   mon confrère a dit, à savoir qu'il nous avait envoyé une demande ou quelque

 18   chose en ce sens, demandant une particularisation de ce qui était

 19   découvert. Je n'ai pas la connaissance, je ne sais pas que nous ayons reçu

 20   un tel document. S'il pouvait préciser de quoi il s'agit, peut-être qu'à ce

 21   moment-là nous pourrions faire droit à sa demande, mais je n'ai pas

 22   connaissance de cela.

 23   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je ne pense pas que nous devions perdre

 24   davantage de temps sur ce point, peut-être que vous pourrez après cette

 25   audience vous consulter entre vous. Je suis que Me Piletta-Zanin vous dira

 26   exactement de quoi il veut parler.

 27   Incidemment, avant que je passe au point suivant de l'ordre du jour, vous

 28   avez effectivement mentionné le fait que vous pensiez que la question de

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  1   savoir si Me Piletta-Zanin souhaiterait continuer en tant que conseil de la

  2   Défense en l'espèce et que sa demande soit retirée se trouve toujours au

  3   stade préalable au procès en l'espèce. Donc vous êtes peut-être au courant

  4   de cela ou peut-être que vous ne l'êtes pas, mais Me Piletta-Zanin a

  5   demandé au greffier de se retirer. La décision du greffier a été de rejeter

  6   cette demande, et le 12 décembre de l'an dernier le Président qui a le

  7   dernier mot sur ces questions a rendu une ordonnance confidentielle sur

  8   l'examen de la demande d'un conseil qui voulait se retirer. Maintenant il

  9   affirme du greffier concernant cette question de sorte qu'il ne devrait

 10   plus y avoir d'obstacles. Je comprends que Me Piletta-Zanin a peut-être

 11   encore quelques problèmes à ce sujet, mais si vous voulez que l'on en

 12   parle, vous en parlerez mais pas pour le moment. J'y reviendrai bientôt, en

 13   fait, plus tôt que vous ne le pensez. Mais je ne pense pas que la question

 14   que vous avez évoquée soit véritablement un obstacle pour l'Accusation à ce

 15   stade qui est préalable.

 16   Bien. Je vais maintenant traiter d'une question que vous-même n'êtes pas au

 17   courant, laquelle vous n'êtes peut-être pas, Monsieur Vanderpuye, vous-même

 18   et votre bureau. Mais la Chambre de première instance a été tenue au

 19   courant avec mise à jour. Le 8 mars, ce mois-ci, 2007, le conseil de

 20   l'accusé a envoyé une lettre au chef du service de l'aide juridictionnelle

 21   dans laquelle il exprime un certain nombre de préoccupations qui, par leur

 22   nature n'entrent pas strictement parler dans la compétence du greffier, du

 23   greffe. Cette lettre a été communiquée à la Chambre de première instance

 24   par le service de l'aide juridictionnelle il y a quelques jours, et comme

 25   certaines des questions évoquées par Me Piletta-Zanin, ont une incidence

 26   directe pour la Chambre.

 27   Vous êtes, pour autant que je le sache, probablement pas au courant

 28   de l'existence de cette lettre. Toutefois, les questions dont je vais

Page 114

  1   parler n'ont rien de nouveau. On en a déjà parlé. Je les reprendrai une par

  2   une, puis je donnerai la parole à Me Piletta-Zanin, et il est probable que

  3   dans ce contexte il pourra également parler de la question dont il voulait

  4   parler au Juge chargé de la mise en état.

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  5   [Audience à huis clos partiel]

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 26   [Audience publique]

 27   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Nous sommes à nouveau en audience

 28   publique.

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  1   M. PILETTA-ZANIN : Extrêmement brièvement, j'ai effectivement écrit cette

  2   lettre pour faire bouger les choses et je vois qu'elles bougent, et c'est

  3   bien. La position que nous devons garder, c'est de savoir si ou non il y a

  4   eu des violations. Si ces violations existent, que doit-on faire ? C'est

  5   aussi simple que cela. Lorsque je demande au greffe pour faire bouger les

  6   choses, on me dit que c'est la Chambre. On me le dira oralement, mais c'est

  7   la Chambre qui est compétente. Quand je viens à la Chambre, on dit c'est

  8   peut-être la Chambre d'appel. Je ne doute pas que la situation soit

  9   difficile. Je lis le texte. Le texte dit, le Tribunal peut. Alors, le

 10   Tribunal peut, je retiens que lorsqu'il y a des choses qui se passent qui

 11   ne sont pas normales, je retiens que c'est le Tribunal doit. J'ai dit et

 12   j'ai écrit que dans une telle situation il convient à mon sens, mais je

 13   peux me tromper comme tout le monde, il convient à mon sens que l'autorité

 14   qu'est le Tribunal réagisse en quelque sorte proprio motu, c'est-à-dire par

 15   elle-même, sans que quelqu'un soit derrière pour lui dire cela, que cette

 16   autorité soit le greffe, que ce soit le Président du Tribunal, que ce soit

 17   le Président de la Chambre, le président de la Chambre d'appel. Tout cela

 18   c'est indifférent. Ce qui compte c'est qu'une réaction soit prise. Cette

 19   réaction peut très bien être. Tout cela n'est pas important.

 20   Cette réaction peut aussi être, tout cela est quand même assez

 21   important. Puis cette réaction peut quand même être, tout cela est très

 22   important. A partir de là, des décisions devront être prises. Ce que je

 23   voulais, c'est que des choses se fassent, parce que si on ne fait rien on

 24   crée l'image. Je sais bien que ce n'est pas cela, Monsieur le Président,

 25   mais on crée l'image d'une institution qui ne veut pas ou qui ne voudrait

 26   pas réagir. Je sais bien que ce n'est pas cela, mais je préférerais que les

 27   faits viennent vers cette démonstration plutôt que l'inverse. Je suis bref

 28   et je ne dirais rien d'autre, là-dessus. Merci.

Page 118

  1   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Très bien. Passons à huis clos

  2   partiel pendant quelques instants, s'il vous plaît.

  3   M. LE GREFFIER : [interprétation] Monsieur le Juge, nous sommes à

  4   huis clos partiel.

  5   [Audience à huis clos partiel]

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 27   [Audience publique]

 28   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Ce que j'aimerais que vous compreniez,

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  1   c'est ceci : j'ai estimé que c'était mon devoir de vous informer lors de

  2   cette Conférence de mise en état du fait qu'à partir du moment où vous avez

  3   soulevé cette question avec le greffe, cette question a été d'abord tue

  4   pendant un certain temps. Au cours de d'une conférence préalable aux états

  5   [phon] précédents qui se sont tenus ici ainsi que lors de cette conférence-

  6   ci aujourd'hui. Je souhaite que ceci soit très clair pour les deux parties.

  7   Je souhaite que vous le compreniez. Il est inutile d'entendre des arguments

  8   sur cette question à moins d'être saisi d'une requête comme il se doit. Je

  9   précise également que je trouve qu'il est difficile de concevoir comment on

 10   peut être saisi d'une requête en bonne et due forme lorsque à mon sens la

 11   compétence est ailleurs. C'est cela que j'essaie de vous faire entendre.

 12   Je ne sous-estime en rien l'importance de la question que vous avez

 13   soulevée tout au long de cette procédure. C'est une question qui est très

 14   grave. Mais je crois que devant aucun tribunal de par le monde, je crois,

 15   qu'aucune chambre de première instance ou qu'un tribunal, du reste, ne se

 16   mettrait à déterminer une question si elle n'en était pas saisie.

 17   Donc la proposition que je vous fais c'est celle-ci : je ne suis

 18   absolument pas en train de fermer la porte, mais je vous explique

 19   simplement ce qu'est la position. Si bien évidemment vous voulez parler de

 20   l'autre affaire, à ce moment-là, il serait préférable de le faire à huis

 21   clos.

 22   M. PILETTA-ZANIN : Excusez.

 23   M. LE JUGE AGIUS : [aucune interprétation]

 24   M. PILETTA-ZANIN : Monsieur le Président, simplement dans d'autre système,

 25   vous savez qu'il y a une obligation d'information automatique, et je me

 26   demande mais c'est une suggestion que je fais, si votre Chambre ne pourrait

 27   pas prendre la décision de signifier l'intégralité de ce transcript à la

 28   Chambre directement considérée. Comme cela nous verrons bien comment et si

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  1   nous pouvons progresser. Merci.

  2   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je ne pense pas que ce soit la bonne

  3   approche. Si vous souhaitez faire une réclamation et en faire part à la

  4   Chambre de façon officielle, c'est à vous de décider de quelle manière il

  5   faut le faire. Ce n'est pas à moi de vous dire ne le faites pas. Devant

  6   cette Chambre de première instance je vous dis simplement, de façon

  7   amicale, que je ne pense pas que ce soit ici le lieu approprié. Ne vous

  8   attendez pas à ce que cette Chambre de première instance soulève cette

  9   question et la soumette à une Chambre. Si vous n'êtes pas disposé à le

 10   faire vous-même.

 11   M. PILETTA-ZANIN : Les choses sont malheureusement très claires pour moi,

 12   mais je vous remercie de la position que vous avez adoptée.

 13   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je vous remercie également, Maître

 14   Piletta-Zanin. Pour ce qui est de vos autres demandes, à savoir que tous

 15   les documents vous soient fournis en copie papier, je souhaite être précis.

 16   Encore une fois, nous n'avons pas été saisis d'une requête en la matière,

 17   mais c'est quelque chose que nous pouvons aborder maintenant. Nous ne

 18   savons pas exactement ce que vous demandez. Qu'est-ce que vous souhaitez

 19   recevoir en copie papier. Tout ?

 20   M. PILETTA-ZANIN : Mon bureau a déjà effectué un certain nombre de tirages,

 21   de copies notamment, "statements", et cetera, pour nous permettre de

 22   travailler. Mais effectivement, il y a un volume considérable. Lorsqu'on

 23   sait que je travaille pour ce client pro bono depuis deux mois, c'est-à-

 24   dire sans être réglé par l'administration, c'est demander une charge un peu

 25   grande en vue de la préparation du procès, s'il intervient, que de me

 26   demander de tout tirer en "hard" papier. L'administration a les moyens de

 27   le faire. J'ai exposé les raisons qui sont à caractère privé pour

 28   lesquelles je sollicite cela. Si l'administration ne veut pas le faire,

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  1   tant pis, qu'elle ne le fasse pas. Mais je pourrais faire une liste pour

  2   faciliter le travail de l'Accusation.

  3   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je crois qu'il faut établir une

  4   distinction ici, car l'Accusation a l'habitude - et heureusement, Dieu soit

  5   loué, à fournir des documents de CD, en format CD ou en format

  6   électronique. Est-ce que vous vous opposez à cela ?

  7   M. PILETTA-ZANIN : Je ne me suis jamais opposé à cela et je n'ai aucune

  8   raison de m'opposer à ce qui est naturel. Ce que je dis, j'ai exposé

  9   certaines raisons de fond, si l'Accusation peut le faire qu'elle le fasse,

 10   s'il vous plaît. Si elle ne peut ou ne veut pas le faire on en tirera les

 11   conséquences.

 12   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Très bien. Ce que je vais faire

 13   maintenant c'est ceci : d'ici une semaine à partir d'aujourd'hui, je vais

 14   essayer de communiquer par écrit avec le bureau du Procureur et je vais

 15   leur faire part de vos demandes. Vous allez procéder à un échange de

 16   correspondance avec Me Piletta-Zanin pour indiquer clairement qu'elle est

 17   votre position. Donc s'il y a des questions non résolues eu égard à la

 18   façon dont les documents doivent être mis à la disposition de la Défense,

 19   je serai à ce moment-là en mesure d'en parler. Néanmoins, en temps utile,

 20   s'il n'y a pas d'accord entre vous, Me Piletta-Zanin et M. Vanderpuye, je

 21   vous demanderais à ce moment-là de déposer une requête.

 22   M. PILETTA-ZANIN : Monsieur le Président, je sollicite d'ores et déjà votre

 23   grande patience et une extension du délai, parce que je sais que je vais

 24   être enlevé physiquement à la fin de la semaine prochaine. Voilà.

 25   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Vous avez besoin de combien de temps

 26   pour communiquer --

 27   M. PILETTA-ZANIN : Une semaine de plus, s'il vous plaît.

 28   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Bien sûr. Bien sûr. Nous ne voulons pas

Page 122

  1   rendre la vie plus difficile qu'elle ne l'est déjà. Donc deux semaines, et

  2   si vous avez besoin davantage de temps, n'hésitez pas à vous mettre en

  3   contact avec les Juristes hors classe.

  4   Bien. Y a-t-il d'autres questions que l'une ou l'autre partie souhaite

  5   aborder ?

  6   Je vais commencer par vous, Monsieur Vanderpuye.

  7   M. VANDERPUYE : [interprétation] Monsieur le Président, nous n'avons pas

  8   d'autres questions à soulever.

  9   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Vous n'avez non plus de surprise, pas

 10   d'autres surprises ?

 11   Deux ou trois jours avant la Conférence de mise en état, ce serait

 12   bien.

 13   M. VANDERPUYE : [aucune interprétation] 

 14   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Maître Piletta-Zanin, je pense que vous

 15   voulez nous présenter quelques arguments.

 16   M. PILETTA-ZANIN : Vous avez mentionné la lettre du 8 ou du

 17   9 mars, du 8 mars, je crois, lettre dans laquelle je me plaignais d'une

 18   certaine lenteur. J'hésite à écrire une lettre demain dans laquelle je veux

 19   me plaindre d'une certaine rapidité. Je dis cela avec amitié, vous me

 20   comprenez. Merci. Ce que je veux dire par là, c'est que ma très mauvaise

 21   expérience de jeune avocat, c'est que j'ai très fortement l'impression, et

 22   je peux me tromper, que l'affaire du transfèrement vers Sarajevo est un

 23   dossier classé, parce que sinon à quoi bon investir dans ce dossier aussi

 24   concrètement que vous me le demandez aujourd'hui. C'est-à-dire que j'ai le

 25   sentiment que quelque chose se prépare maintenant dans ce dossier et je

 26   pense que si tel était le cas il serait déjà bien qu'on soit informés

 27   d'éventuelles dates de commencement de procès. Par exemple, si quelque

 28   chose était dans l'air et qu'on pouvait le savoir, oui, je comprends bien,

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  1   personnellement je l'apprécierais pour des raisons d'agenda. Tout le monde

  2   n'est pas toujours disponible immédiatement. C'est ce que je voulais vous

  3   dire. Merci.

  4   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je vous remercie de cette observation,

  5   Maître Piletta-Zanin. J'entends bien ce que vous dites. Néanmoins, la

  6   position est tout à fait différente et à l'opposé de ce que vous venez de

  7   décrire. La Chambre de renvoi est une Chambre avec laquelle je n'ai aucune

  8   consultation. Je ne sais pas. Je ne sais pas dans quelle direction va la

  9   Formation de renvoi et je ne sais pas quand la Chambre de renvoi va rendre

 10   sa décision. Il serait peu orthodoxe de ma part que d'oser demander à

 11   obtenir des éléments d'information de rapports d'information au renvoi.

 12   D'autant que l'un des Juges fait partie de cette Chambre de mise en état,

 13   et ce Juge-là fait également partie de la Chambre de renvoi, donc lui sait.

 14   Je suis le Juge de la mise en état dans cette affaire, et il y a des

 15   questions qu'il faudra aborder et qui demandent d'être abordées par le Juge

 16   de la mise en état. Dans ce cas, elles sont abordées, bien sûr, mais sans

 17   que mention soit faite de ce qui se passe au sein de la information de

 18   renvoi. De même, je ne sais pas les demandes des disjonctions présentées

 19   aux Chambres d'appel, je ne sais pas leur sens et ces questions-là.

 20   Donc conformément aux Règlements telles sont mes responsabilités en

 21   tant que Juge de la mise en état et celles de mes collègues. Une fois

 22   qu'une décision a été rendue, une décision qui a été rendue il y a deux

 23   jours pour nous assurer que nous allons nous conformer à ce qui nous est

 24   ainsi demandé, d'après toujours le même Règlement et d'essayer de préparer

 25   cette affaire pour qu'il y ait un procès.

 26   Si les choses s'arrêtent là et s'il n'y a pas de renvoi, en d'autres

 27   termes, à ce moment-là nous avons en tout cas fait notre travail dans un

 28   but précis, bien sûr, et s'il y a renvoi, tout n'est pas perdu. "Love's

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  1   labour lost," pièce de Shakespeare.

  2   Telle est notre position. Je ne peux pas vous aider davantage. J'ai

  3   simplement fait mon devoir. C'est ma responsabilité, et faire avancer la

  4   procédure dans la phase préalable au procès, être sûr que tout le monde est

  5   prêt et que la procédure soit prête pour que nous puissions commencer le

  6   procès quoi qu'il arrive car je ne sais pas ce qui va arriver. Et vous non

  7   plus.

  8   M. PILETTA-ZANIN : Monsieur le Président, et moi plus que vous, je pense.

  9   Parce que ce que je voulais vous dire, Monsieur le Président, c'est que je

 10   voulais vous remercier.

 11   Si je vous ai un peu contraint à cet exercice, c'est pour une raison

 12   qui est la suivante : je préfère  que mon client entende de la Chambre,

 13   serait-ce du Juge "Pre-Trial," ce que vous venez de dire, cela le rassurera

 14   sans doute beaucoup plus. Parce qu'on doit comprendre que le temps

 15   s'écoulant, il est légitimé à se poser des questions en matière de rapidité

 16   du procès. Je lui ai exposé, mais il est difficile pour un homme d'entendre

 17   qu'une voix. Il en aura entendu deux maintenant et c'est pour cela je vous

 18   remercie.

 19   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Je vous remercie. Y a-t-il d'autres

 20   questions dont vous voulez parler ? Il n'y en a pas d'autres.

 21   Monsieur Vanderpuye.

 22   M. VANDERPUYE : [interprétation] Non, Monsieur le Président.

 23   M. LE JUGE ORIE : [interprétation] Allons à huis clos partiel pour un

 24   instant pour discuter un ou deux points avec l'accusé.

 25   Mme LA GREFFIÈRE : [interprétation] Nous sommes en audience à huis clos

 26   partiel, Monsieur le Président.

 27   [Audience à huis clos partiel]

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 13  Pages 125-126 expurgées. Audience à huis clos partiel.

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  1  (expurgé)

  2   [Audience publique] 

  3   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je souhaiterais - on s'adresse à

  4   l'accusé - que vous parliez de l'autre question que vous avez commencé à

  5   nous parler lorsque nous étions en audience à huis clos partiel et lorsque

  6   j'ai dit que ceci devrait être dit en audience publique et non pas en

  7   audience à huis clos partiel. De sorte qu'indépendamment des questions qui

  8   ont trait à votre santé et vos conditions de détention, quelles sont les

  9   autres choses que vous souhaiteriez dire ? Malheureusement, il est

 10   nécessaire que vous les répétiez, que vous nous avez dit un peu plus tôt.

 11   L'ACCUSÉ : [interprétation] Oui, Monsieur le Président. Je souhaite dire

 12   que je maintiens ce que j'ai déclaré précédemment. Par conséquent, il n'est

 13   pas nécessaire que je les réexpose [comme interprété], ceci serait une

 14   répétition. Je souhaite dire que je ne me suis pas opposé à la demande de

 15   l'Accusation au titre de

 16   l'article 11 bis pour que cette question reste encore sans solution et je

 17   ne pense pas que des questions supplémentaires devraient être évoquées

 18   jusqu'au moment où cette question précise aura fait l'objet d'une décision.

 19   Pour ce qui est de mes rapports avec mon conseil de la Défense. J'ai

 20   informé la Chambre de mise en état lors d'une Conférence de mise en état

 21   précédente, j'ai informé la Formation de renvoi par écrit des arguments et

 22   des pièces écrites qui avaient été présentés sans me consulter

 23   préalablement, ce que j'ai considéré comme inapproprié. Il y a eu un

 24   certain nombre de démarches inappropriées pour son compte.

 25   J'ai également dit qu'une communication avec mon conseil prenait la forme

 26   de télégramme seulement, qui ne me renseignait guère si ce n'est la

 27   nécessité de l'assistance d'une troisième personne pour interpréter quelle

 28   était la teneur même de ces télégrammes. J'ai informé mon conseil de

Page 128

  1   Défense sur cette question à plusieurs reprises. Je l'ai mis en garde du

  2   fait qu'il ne devrait pas m'envoyer des télégrammes et qu'il devrait être

  3   au courant de la façon dont les communications sont normalement conduites.

  4   Je ne sais pas de qui relève cet aspect des choses, Monsieur le Juge, mais

  5   je souhaite évoquer la question de façon officielle devant le Tribunal pour

  6   savoir exactement en quoi consiste ma représentation judiciaire. J'ai tous

  7   ces télégrammes devant moi. Je peux les présenter pour que vous puissiez en

  8   prendre acte, ou si vous le permettez, peut-être pourrais-je être autorisé

  9   à lire les trois derniers, les trois que je viens de recevoir.

 10   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Voilà ce que je --

 11   L'ACCUSÉ : [interprétation] C'est cela que je voulais vous dire. Je vous

 12   remercie de votre compréhension et de votre patience.

 13   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Merci, Monsieur Trbic.

 14   La situation en ce qui concerne la représentation c'est une question que

 15   vous devez discuter avec le greffier de ce Tribunal. Je crois que votre

 16   conseil lui-même a demandé à être remplacé, parce qu'il est convaincu qu'il

 17   y a conflit d'intérêt avec vous pour dire les chose ainsi sur ce point. Et

 18   sa propre demande a été rejetée. Donc la dernière personne que je voulais

 19   blâmer pour le moment serait Me Piletta-Zanin lui-même.

 20   Toutefois, si vous avez d'autres griefs que vous voulez évoquer, je

 21   crois qu'il faut que vous les explicitiez, de telle sorte que nous soyons à

 22   même de pouvoir en connaître et apprécier la situation. Toutefois, au

 23   premier chef, ces griefs devraient être adressés au greffier du Tribunal,

 24   car c'est lui qui a maintenu, engagé et maintenu, pour parler de façon

 25   figurée, Me Piletta-Zanin comme votre conseil à la fois dans ce procès-ci

 26   et dans la procédure en cours, et également, je crois, pour ce qui est de

 27   la Formation de renvoi.

 28   Maître Piletta-Zanin, est-ce que ceci est correct ?

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  1   M. PILETTA-ZANIN : [hors micro]

  2   M. LE JUGE AGIUS : [interprétation] Je ne pense que je dois dire davantage

  3   à ce sujet. Parce que ce serait là une question que je préférerais discuter

  4   avec mes deux autres collègues que d'en parler seul, de sorte que - y a-t-

  5   il d'autres arguments que l'on souhaite présenter ? Non. Bon.

  6   Dans ces conditions, je déclare cette Conférence de mise en état

  7   close. Il y aura une prochaine Conférence de mise en état dans les 120

  8   jours à compter d'aujourd'hui ou plus tôt si la nécessité s'en fait sentir.

  9   Je vous remercie. La séance est levée.

 10   --- L'audience de la Conférence de mise en état est levée à

 11   16 heures 43.

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